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Planete Sonic ForumsL'Atelier Fan AreaHors-SonicEcriture[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
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[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
« le: Mars 18, 2009, 03:23:25 pm »
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Bien, ce cher Blacky que certains connaissent m'a suggéré de profiter de cette section pour poster ma fan fic, la première que j'ai écrite basée sur Fullmetal Alchemist -dont je suis fan.
Cette histoire est déjà publiée sur fanfiction.net mais après tout je peux aussi la mettre ici, comme l'a justement fait remarquer M. Blacky.
Elle compte 20 chapitres en tout, 16 sont d'ores et déjà écrits. En fonction des préférences de chacun, je peux donc poster la suite à la fréquence que vous souhaitez ( une par semaine, deux par mois, une par mois... comme vous voulez ^^)

En tout cas, je vous file le premier chapitre ^^ Je vous montrerai aussi régulièrement des illustrations des personnages que j'ai inventés et inclus dans cette fic. Sur ce, je vous souhaite une excellente lecture ^^




Âme écarlate - La cité du désert


Chapitre Premier : La nuit où tout avait commencé




    Edward pénétra dans la chambre d'hôtel, jeta un regard autour de lui, et referma la porte en silence.
    Il s'approcha de la table couverte de documents en tous genres, et s'empara d'un journal où un article l'intéressait particulièrement : "Un meurtre ce matin à la cité du centre." Il en avait entendu parler sans vraiment y croire. A côté de l'article, on pouvait voir une photo ratée d'un homme s'enfuyant, son profil assombri par les ténèbres mais un oeil rouge vif luisant.
- Les ennuis recommencent déjà ? demanda-t-il à une tasse à café à moitié vide. Ca fait même pas un an qu'on en a fini avec les Homonculus. Jamais un instant de repos...
    Poussant un long soupir, il se laissa tomber dans le vieux canapé. Son bras droit et sa jambe gauche grincèrent.
- Ouille... Il serait temps de les faire réviser, fit-il remarquer au tabouret sur lequel il déposa sa jambe gauche.
    Il connaissait celle qui était toujours pour lui la meilleure fabricante d'auto-mails qu'il soit ; et grâce à elle il avait pu, il y a fort longtemps, retrouver l'usage de sa jambe et de son bras. Ces membres métalliques avaient toujours été pour lui un fardeau ; et il avait tant donné pour retrouver son vrai bras, et sa vraie jambe ! Le fait d'avoir échoué lui était toujours resté sur le coeur. Cependant, conformément au principe de l'équivalence, qui lui semblait régir le monde lorsqu'il était jeune, il avait perdu ces biens dans un échange équitable. "Equitable", si du moins l'échange entre un corps entier, ainsi qu'une jambe, contre une abomination incapable de survivre plus de trente secondes après sa création peut être qualifié d'équitable.
    Son jeune frère Alphonse, pour sa part, avait pu retrouver son corps perdu suite à leurs efforts complémentaires. C'était tout ce qui comptait pour Edward ; ses propres membres pouvaient attendre. En ce moment Alphonse était allé voir Winry à Rizenbull, mais Edward avait tenu à ne pas venir. Lui-même ne savait pas tellement pourquoi. Il n'avait plus tellement de travail ces derniers temps, en tant qu'alchimiste réputé, mais ne se sentait pas le courage d'aller voir Winry. Après tout, si c'était pour qu'elle lui répète une cent cinquante deuxième fois le code du bon entretient des Auto-mails, pourquoi faire ce voyage ? Mais il ne savait pas si c'était la véritable raison. Peut-être qu'il ne fuyait que son visage, sa présence. Mais pourquoi ?
- Et si le lieutenant Hawkeye avait raison ? demanda-t-il au plafond. Ca m'expliquerait bien des choses.
    Il ferma les yeux et laissa sa fatigue avoir raison de lui.

    Il se redressa et regarda autour de lui. Les ténèbres avaient envahi la ville comme inhabitée et le vent s'était levé, fouettant sa longue chevelure noire. Ses yeux de la même couleur inspectaient son entourage, pour repérer le moindre signe de vie malheureux sur lequel il allait pouvoir fondre.
    C'est alors qu'une cible se montra. Seule, silencieuse. La proie parfaite. Sans hésiter, il s'élança vers elle avec une vivacité peu commune, sortit une fine épée tranchante, renversa sa victime qui n'eut pas le temps de hurler lui pointa son arme sur la gorge. Terrifiée, la jeune fille qui venait de voir sa vie défiler devant ses yeux lâcha son panier, qui roula un peu plus loin sans se vider. Mais elle était trop paniquée pour tenter la moindre résistance, d'autant plus qu'elle pouvait mourir à tout moment.
- On m'a dit... que Edward Elric était dans cette ville, déclara la voir de l'agresseur, une voix jeune mais glacée.
- Je... n'en ai aucune idée... bégaya la jeune fille, tétanisée.
- Tes yeux sont ceux de quelqu'un qui vient de mentir. Dois-je répéter ma question ?
- Que lui voulez-vous ?
    Gagner du temps. C'était tout ce qu'elle pouvait faire, le temps de sortir de sa poche arrière une clé métallique, avec laquelle elle pourrait peut-être se défendre.
    Cependant, elle en avait déjà gagné suffisamment : un énorme bloc de béton surgit subitement du sol, sous l'agresseur, en crachant des éclairs et en faisant gronder toute la rue. Le jeune homme aux cheveux noirs fit un large bond en arrière et tenta d'esquiver les blocs de pierre qui pleuvaient maintenant sur lui. Réalisant un bond prodigieux, il sauta sur le toit d'une échoppe voisine, et s'adressa au jeune alchimiste aux cheveux blonds foncé, un sac de voyage à la main, qui venait secourir la jeune fille.
- Un alchimiste ? questionna l'agresseur, apparemment peu bouleversé par les blocs de béton qui avaient manqué de l'écraser. Bien, peu importe, je retrouverai ce Edward Elric bien assez tôt.
    Sans rien ajouter, il se retourna et s'enfonça dans les ténèbres de la nuit.
- Winry, ça va ? s'exclama le jeune alchimiste en se précipitant vers la jeune fille.
- Oui, merci Al, répondit cette dernière. Mais qui était ce...
- Quoiqu'il en soit, j'ai comme l'impression qu'il en a après grand-frère. On ferait mieux d'aller le retrouver avant lui.
- Oui, tu as raison, dit Winry.
    Inquiète, elle ramassa son panier et constata avec soulagement que son contenu était intact. Puis elle se releva et épousseta sa jupe. Ses longs cheveux blonds qu'elle avait attachés lui retombèrent dans le dos, et elle repartit avec Alphonse en direction de l'hôtel Ethera.

    Edward fut tiré de son sommeil par des coups frappés à sa porte. Il ouvrit les yeux, poussa un soupir et se leva avec paresse, avant de rassembler ses forces pour pouvoir ouvrir la porte de sa chambre d'hôtel. Ce qu'il vit alors lui fit oublier toute fatigue.
- Vous êtes bien Edward Elric ?
    Edward ne répondit pas. Surpris, il examina l'individu qui se trouvait devant lui. Jeune, un beau visage au ton grave, des yeux noirs comme la nuit avec peu de rouge naissant de ses pupilles, et une chevelure irrégulière toute aussi sombre que son regard. Edward avait l'impression de l'avoir déjà vu, mais où ? Il devait faire presque une tête de plus que le jeune alchimiste, et ce dernier fit semblant de ne pas le voir.
- C'est toi, Edward Elric ? questionna à nouveau le jeune homme.
- Et alors ? rétorqua le jeune alchimiste, tiré de ses pensées.
  L'inconnu resta un instant silencieux, regarda Edward de la tête aux pieds, puis déclara d'un ton ennuyé :
- Tu es plus petit que je l'imaginais.
- QUI TRAITES-TU DE NAIN DE JARDIN TELLEMENT MICROSCOPIQUE QUE MÊME UNE FOURMI MARCHERAIT DESSUS SANS S'EN RENDRE COMPTE ?!!
    L'inconnu ne répondit pas, mais avait touché du premier coup le point sensible d'Edward : son complexe prononcé quant à sa taille légèrement en dessous de la moyenne.
- Peu importe, répondit vivement le jeune inconnu. J'ai besoin de ton aide, Fullmetal.
    Edward fronça les sourcils. Qui était ce type pour connaître son nom et son surnom d'Alchimiste d'Etat ?
- Quel genre ? demanda Edward, un peu sur ses gardes.
    Mais l'inconnu n'eut pas le temps de répondre : les deux entendirent alors une brigade de policiers entrer dans l'hôtel en hurlant qu'ils avaient vu "l'assassin" y entrer. Abasourdi, Edward se remémora alors l'article de journal qu'il avait lu en diagonale un peu plus tôt. C'était bien ce jeune homme qui figurait sur la photo au nom d'assassin.
- Alors c'est toi qui... ! s'exclama Edward, sur le point de former un cercle de transmutation avec ses mains.  
- Attends, l'interrompit l'inconnu. Je n'ai plus le temps de discuter, mais je t'en prie, accepte de venir m'aider.
    Le jeune homme sortit un papier de sa veste noire, et le tendit à Edward qui s'en empara avec un peu d'hésitation.
- Si tu te rends demain soir au Laboratoire Tetra de la Cité du Centre, je te promets de tout t'expliquer, acheva l'inconnu.
    Entendant les policiers se rapprocher, il dépassa Edward et traversa sa chambre en trois enjambées, ouvrit la fenêtre et s'apprêta à sauter.
 - Eh, attends ! s'exclama Edward. C'est quoi cette histoire de meurtre ? C'est bien toi qui l'a commis ? Et t'es qui, à part un assassin ?
    Le jeune homme planta son regard sombre dans les yeux ambre du jeune alchimiste.
- Je m'appelle Kerin, dit-il.
    Le chef de brigade déboula alors dans la chambre, un pistolet à la main, suivi de ses hommes, mais l'assassin avait disparu. Il n'avait laissé qu'une fenêtre grande ouverte, et les rideaux s'agitaient sous le souffle du vent.
- Monsieur Edward ! s'écria un policier. Vous n'êtes pas blessé ? Cet assassin en avait après vous ?
    Edward se garda bien de répondre. Il continuait de fixer la fenêtre par laquelle l'assassin s'était enfui. Une chute de deux étages ne l'avait donc pas inquiété le moins du monde ?
- Monsieur Elric, est-ce que tout va bien ? reprit le chef de brigade, tandis que ses subordonnés cherchaient inutilement des preuves dans toute la pièce.
- Je vais bien, répondit simplement Edward, en fourrant discrètement le papier de Kerin dans sa poche.

- C'est ici ! s'exclama Winry.
    L'hôtel Ethera où séjournait Edward se dressait enfin devant eux. Il était très tard, et peu de personnes se promenaient encore dans la rue peu éclairée. Winry et Alphonse entrèrent dans l'hôtel, et demandèrent à se rendre à la chambre du célèbre Edward Elric. Ils montèrent les escaliers calmement, mais préoccupés. Les marches étaient recouvertes de moquette ancienne, d'un rouge sombre. Les murs autour d'eux n'étaient pas sous leur meilleur jour, et le bâtiment avait une odeur de vieille maison abandonnée.
- J'espère que l'assassin n'est pas arrivé avant nous... murmura Winry.
- Ne t'inquiète pas pour ça, je suis certain que grand frère va bien. Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est que vu l'heure qu'il est, on va avoir du mal à le réveiller. C'est une vraie marmotte.
- Tu as raison ! répondit Winry en souriant.
    Ils arrivèrent alors à la porte de la chambre 24 où séjournait le très célèbre Fullmetal Alchemist. Les couloirs de l'hôtel étaient tout aussi simplets qu'abîmés, et c'était bien pour cela qu'Edward y passait ses nuits. Dans un hôtel si médiocre, peu de gens ou de ravisseurs auraient l'idée d'aller le chercher. Alphonse s'approcha de la porte où étaient fixés les numéros deux et quatre, en métal or vieilli. Il toqua quelques coups, brisant le silence des environs. Tout le monde devait dormir.
    A l'issue de la troisième tentative d'Alphonse, et tandis que Winry sortait sa clé à molette pour tenter à son tour de châtier la porte mais avec plus de franchise, Edward consentit à ouvrir la porte, légèrement méfiant. Il l'entrouvrit d'abord, jeta un oeil à l'extérieur, puis finalement ouvrit sa porte en grand.
- Al ! Winry ! Ca alors, qu'est-ce que vous faites là ?
- Visite surprise ! répondit Winry avec un grand sourire. J'espère qu'on ne te dérange pas trop dans ton travail ?
    Edward esquissa un demi-sourire. Les yeux endormis, les cheveux d'habitude tressés maintenant détachés dans son dos, son haut de travers, lui non plus ne semblait pas se présenter sous son meilleur jour.






A noter : le début est chiant mais ça finit par être intéressant, promis XD
« Dernière édition: Octobre 08, 2009, 07:25:24 am par Miko »
Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #1 le: Mars 18, 2009, 05:31:58 pm »
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Âme écarlate ! Depuis le temps que j'attendais de pouvoir le lire ! Youpi ! Mady contente ! >o<
*Mad-chan fonce comme une folle sur l'ordinateur, l'arrachant des mains de Rabbi-san et de Shadounet, et dévale la fic des yeux*
Sublime ! Absolument sublime ! C'est juste un peu dommage que je ne connaisse pas Super-méga bien Fullmetal Alchemist, ce qui m'aurait permis, je le pense, à mieux me situé dans le début de cette histoire... Mais rien que de lire le nom de ce mimi d'Eward m'a donné envie encore plus de la lire ! >o<
*Presse Edward contre elle* Kyaa ! L'odeur de sa peau contre la mienne... Véritable bonheur ! >w<
*Se fait poursuivre pas une foule de fans enragées*
Bref, j'aime bien cette histoire ! J'ai eu trop peur pour la fille, quand elle a été bousculé par le beau assassin -car c'est Kerrriiinnn ! :>- j'ai trop crut qu'elle allait crevé ! Mais un mort au départ, ça allait être trop cruel, et je ne pense pas que vous êtes cruelle, Maîtresse Sephyra. Du moins, j'espérais pour Winry ! >w<

Les descriptions sont superbes ! J'aime bien le moment où vous décrivez Edward à la fin, la toute dernière phrase. Je l'imagine devant moi et... Hannyya ! Sa me fait trop frémir ! >w<
Mais pour Kerin, ce n'était pas la peine de mettre des descriptions, c'est déjà trop envoûtant de lire son nom splendide.... *Maîtresse Sephyra, qui était dans la salle où Mad-chan écrivait sur l'ordinateur, lui lance un regard noir* Mais je vous le laisse.... Il est beaucoup trop... Trop.... *cherche une critique à faire de ce beau jeune homme*... trop.... Bah, trop, quoi ! >o<

Nan, j'aime bien le début de cette histoire, et, pour moi, le début n'est pas du tout "énervant". J'aime bien car il est bien décrit, et pis... Y'a Kerin dedans... :3
J'étais pressée de voir comment vous écrivez avec des humains dans votre histoire (après "The Black Spies 2 et 3", bien entendu...) et je suis trop contente que vous ayez poster ce passage ! Il est superbe !

Citation
En fonction des préférences de chacun, je peux donc poster la suite à la fréquence que vous souhaitez ( une par semaine, deux par mois, une par mois... comme vous voulez ^^)
Tous les jours, ça serait bien, nan ? XD
Pour moi, je n'ai pas trop de préférences, mais une fois par semaine me semble pas mal... Surtout que j'ai pas mal de boulot, cette semaine, alors...
Mais bon, c'est vous qui gérez ! Vous et les autres lecteurs de votre splendide fic !

J'ai hâte de lire la suite de votre nouvelle histoire ! Et moi, je l'adore ! Si vous plaît, maîtresse lyrique adorée, continuez ! >o<
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #2 le: Mars 22, 2009, 01:13:25 pm »
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Hello ! Merci Mady, c'est trop gentil de m'avoir laissé un commentaire ! Mais je veux mettre les choses au clair dès le début : Kerin est à MOI
*se jette sur Kerin et le renverse au sol avec une violence inimaginable*
Bref, encore un grand merci, j'ai adoré ton commentaire ^^ Et rien que pour toi je peux continuer à poster ici... Quoique, on peut espérer que ce cher Blacky me laissera un message au moins tous les 100 ans ?
*Sephyra esquive de peu une volée de flèches enflammées avec de l'huile et de l'essence dont le prix exorbitant commence à se faire sentir en cette période de crise*


Sur ce, voici le chap 2 =3 Je te souhaite une très bonne lecture !


Second Chapitre : Folie meurtrière



- L'assassin, tu dis ?
    Sans être préoccupés par l'heure tardive -quoique Edward eût un peu de mal parfois à garder les yeux ouverts, les trois amis s'étaient installés autour de la table basse, Edward affalé sur le fauteuil, son jeune frère assis sur le canapé à côté de Winry.
- Tu as entendu parler de lui ? continua Winry. J'espère qu'il ne t'a...
- Ne t'en fais pas, il ne s'en est pas pris à moi, la rassura Edward.
- On peut pas dire la même chose pour nous, déclara Alphonse.
- Comment ? Il vous a attaqués ?
- Plutôt, il s'en est pris à Winry. Il voulait la forcer à lui dire où tu te trouvais.
    Edward tourna son regard vers Winry, en même temps inquiet et désolé, la bouche grande ouverte mais aucun mot n'en sortant. Winry gardait les yeux baissés, et finit par dire :
- Peu m'importe. J'étais pourtant sûre qu'il en avait après toi. Donc il aurait pu me torturer, j'aurais rien dit.
- Winry, je...
    Alphonse détourna lui aussi le regard et laissa un silence planer quelques instants.
- Al, dit alors Edward. Comment cela a-t-il pu arriver ? Vous étiez ensemble, pourtant, n'est-ce pas ?
- L'assassin a choisi les deux minutes où nous nous étions séparés, répondit Alphonse avec honte. J'étais resté en arrière parce que j'avais eu l'impression d'entendre quelque chose, puis j'ai entendu Winry crier et j'ai accouru.
- ... Il va falloir redoubler de vigilance à partir de maintenant, répondit simplement Edward. C'est moi que cet assassin veut, alors je ne permettrai jamais qu'il s'en prenne à l'un de vous deux.
- C'est bien dommage, ironisa Alphonse en s'affalant sur le canapé. On était justement venus te donner un coup de main.
- Et quoiqu'il arrive, on sera avec toi, et on partagera tes soucis, reprit Winry en souriant.
    Edward resta surpris un moment. C'est alors que Winry lui tendit le panier qu'elle avait apporté, et déclara :
- Tarte aux pommes !
    Le jeune alchimiste aux yeux ambrés prit le panier avec un sourire. Voilà qui lui rappelait de nombreux souvenirs. La famille de Hugues, notamment. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu sa fille et sa veuve. Il se demanda s'ils étaient en bonne santé, et espéra les revoir bientôt. Minuit était passé lorsque les trois amis, unis comme deux frères et une soeur, dégustèrent la cuisine de Winry.

***

    Le soir, enfin. Edward longea un immeuble dans une ruelle sombre, contournant les poubelles qui s'y entassaient. Il faisait sombre et froid, et le jeune alchimiste ne croisa personne. Après tout, les alentours du Laboratoire Tetra étaient toujours déserts.
    Un funeste endroit, d'après les histoires qu'il avait entendues à son sujet. Gardé secret par l'armée, il avait longtemps servi, comme le 5ème laboratoire, à la synthèse de la pierre Philosophale.
    A songer à cet objet aussi merveilleux que démoniaque, son poing se serra.
    A l'issue de quelques minutes, le bâtiment se dressa devant lui. Edward réalisa un cercle de transmutation en frappant dans ses mains, puis les posa au sol pour en faire surgir une large pente de terre. Il grimpa sur celle-ci afin de sauter de l'autre côté du mur surmonté de barbelés. Il n'y avait même pas de garde pour surveiller le bâtiment désaffecté.
- J'espère pour lui qu'il ne s'est pas foutu de moi... grogna Edward en se faufilant dans une grande porte à moitié détruite.
    Edward traversa le hall principal, encombré par les débris et où s'élevait une odeur de poussière et de vieilleries. Tout était parfaitement silencieux ; même le vent n'osait pas souffler dans le bâtiment imposant. Il monta au premier étage, sans se presser. Le bruit de ses pas résonnaient dans l'immensité du lieu abandonné, aux murs de béton gris sale, et il arriva rapidement dans un nouveau hall à l'extrémité duquel il pouvait apercevoir la silhouette de son hôte.

***

    Kerin sentit subitement un frisson le parcourir. Non. Pas maintenant. Il tenta de résister à la puissance qui s'empara de son corps, et à l'esprit qui tentait de dominer le sien. Les yeux écarquillés, confus par la douleur, il eut à peine le temps de voir que son invité venait d'arriver, à l'entrée du hall du premier étage.
"Fullmetal... Vas-t-en..." pensa-t-il de toutes ses forces.
    Il tomba à genoux en gémissant de douleur et en cherchant à saisir sa tête, ses doigts tremblants se perdant dans ses cheveux fins. Ses mâchoires se serrèrent, il regarda à nouveau à l'autre extrémité du hall, mais Edward n'avait toujours pas bougé. Il s'était seulement crispé, surpris par ce qui arrivait à l'assassin. Celui-ci, complètement à bout de forces, sentit un spasme le parcourir, et ses yeux commencèrent à le brûler. Habituellement noirs en majeure partie, des flammes rouges commencèrent à s'y étendre, amincissant ses pupilles ; et il se releva, lentement, faisant face à l'alchimiste qui venait gentiment lui rendre visite.
- Merci d'être venu... Fullmetal Alchemist, lança Kerin d'une voix calme et effrayante, tant elle semblait acide et dépourvue de sentiment.
    Edward fronça les sourcils. La voix de l'inconnu avait changé ; il n'avait pas la même lorsqu'il était venu dans sa chambre d'hôtel. Plissant les yeux, le jeune alchimiste tenta de regarder Kerin avec plus d'attention, et cette fois, reconnut parfaitement l'individu photographié dans le journal. Il ne comprenait pas.
- Ce sont bien les mêmes personnes ? murmura-t-il pour lui-même. C'est bizarre... Plus je le regarde, plus j'ai l'impression d'avoir affaire à un Homonculus...
    Kerin s'avança alors vers Edward, calmement, en sortant son épée comme il sortirait un ustensile inoffensif. Ses yeux rouge vifs étaient dépourvus du moindre sentiment, son teint commença à devenir glacé, et un sourire inquiétant se dessina sur ses lèvres.
- C'est donc pour m'affronter que ce type m'a demandé de venir ? grommela Edward en frappant ses deux mains l'une contre l'autre.

***

    Winry rouvrit les yeux et se redressa. Il faisait sombre dans la chambre d'hôtel ; la nuit était bien avancée. Alphonse dormait paisiblement sur le canapé tandis qu'elle s'était allongée sur un matelas. Elle regarda immédiatement en direction du lit d'Edward. Vide.
    Surprise et inquiète, elle se leva d'un bond et fit quelques pas dans toute la pièce. Edward était vraiment parti. Elle remarqua que son manteau rouge n'était plus dans la penderie grande ouverte. Sur le point de réveiller Alphonse, elle remarqua un papier sur la table où s'entassaient encore hier une quantité de journaux impressionnante. Quelqu'un les avait tous tassés au bord du meuble et y avait laissé un message en évidence. Les mains légèrement tremblantes, Winry s'empara du papier et lut : "Al, Winry, je suis parti pour la nuit. S'il vous plaît, je vous inquiétez pas. Je promets d'être retour bientôt. Edward".
    Winry regarda dehors, à travers la fenêtre qui faisait entrer dans la pièce la lumière nocturne.
- "Bientôt", c'est-à-dire ? murmura-t-elle avec inquiétude.

***

    Edward posa ses mains au sol qui se mit à cracher des éclairs bleutés. Une lance surgit du sol et l'Alchimiste d'Acier s'en empara avant de charger son adversaire qui para le coup avec son épée fine. Ils restèrent immobiles pendant quelques secondes, se toisant férocement, puis se repoussèrent avant de repartir à l'assaut. Un vacarme assourdissant résonnait dans tout le bâtiment vieilli, entre les coups d'épée et les sorts d'alchimie. Mais jamais personne n'oserait aller s'interposer dans un tel combat, surtout s'il faisait rage dans l'effrayant laboratoire. Edward était aussi surpris qu'effrayé par la puissance et la rapidité de son adversaire, qui avait finalement tout d'un assassin hors pair. Le regard de Kerin était dénué de tout sentiment, si ce n'est d'une cruauté sans limites.

    L'Alchimiste d'Acier se retrouva soudainement projeté contre un mur, et poussa un bref cri de douleur. Il posa un genou au sol et se jeta de suite sur le côté, afin d'éviter l'épée de son adversaire qui se retrouva profondément plantée dans le mur délabré. Kerin s'immobilisa et tourna lentement son regard vers Edward qui, essoufflé, constatait avec inquiétude que la situation tournait réellement à son désavantage. Il regretta alors d'être parti seul, mais en même temps, il avait évité à son frère et à sa meilleure amie de courir le même danger que lui. Il se releva.
- Tu es plutôt coriace, dit-il d'un ton assuré, bien que se nombreuses blessures trahissaient son était de faiblesse actuel. Mais au fait, tu as une raison pour m'en vouloir à vie ?
    Kerin décocha alors son plus terrifiant sourire, et Edward sentit malgré lui un frisson lui parcourir l'échine.
- Pas spécialement, répondit simplement l'assassin en retirant brusquement son épée du mur, et en chargeant son adversaire.
    Edward frappa ses mains l'une contre l'autre et les posa sur le mur à côté de lui, duquel surgirent des pointes de béton qui fusèrent bientôt vers Kerin. Celui-ni n'eut d'autre choix que de faire un large bond de côté pour les esquiver. Une autre volée surgit du même mur et l'assassin dut continuer sa course pour ne pas se faire atteindre. Même s'il avait une force et une vitesse de démon, il se devait d'admettre qu'un alchimiste d'état, par définition, ne se débrouillait pas mal non plus.

    Edward sentit qu'il serait bientôt à court d'énergie. Il stoppa son attaque, et la salle entière s'enduit de silence. Il la regarda de long en large, et remarqua d'abord qu'il l'avait joliment saccagée. Kerin échappait à son regard, peut-être enseveli sous les débris, ou caché quelque part, attendant le bon moment pour relancer son offensive. Cette deuxième option plaisait bien moins que la première, mais il était persuadé que, malheureusement, il s'agissait de la bonne. Il fit quelques pas en direction du centre de la pièce, sans se presser, sans chercher à ne pas se faire voir. Il voulait assumer d'être venu. Ce n'était pas le moment de se cacher et d'attendre lâchement son heure. Pendant sa marche, il posa sa main droite au dessus de sa hanche gauche, et serra les dents. Kerin l'avait touché à cet endroit, et un léger filet de sang s'en échappait depuis quelques minutes déjà. Sa manche droite était presque entièrement partie, tant il avait utilisé son auto-mail. Ce dernier avait également perdu une pièce ou deux, et bougeait moins facilement.
- Winry va me tuer si je reviens vivant, murmura-t-il pour lui même. En plus, elle m'avait fait promettre de ne plus saccager mes vêtements...
    Edward s'arrêta bien au centre de la pièce, qui était également celui d'un vieux cercle de transmutation, d'abord incomplet, puis sans aucun pouvoir. Il entendit alors un craquement derrière lui. Il se ne retourna pas, mais ses yeux ambrés obliquèrent à sa droite. Il était là, tout près. L'Alchimiste d'Acier frappa ses mains l'une contre l'autre et forma sur son auto-mail une grande lame de métal.
- Me faire tuer par ce type ou par Winry lorsque que je rentrerai... Il va falloir que je fasse un choix, dit-il avec un sourire.
    Il se retourna vivement, et bloqua la lame de Kerin sur son bras droit. Des étincelles jaillirent mais Edward réussit à repousser son adversaire qui faillit perdre l'équilibre. Avant de foncer sur lui pour le rouer de coups, le jeune alchimiste remarqua que du sang coulait sur le visage de l'assassin. La première option lui avait-elle souri, en fin de compte ?

    Edward donna un grand coup de lame sur l'assassin, qui poussa un cri de surprise, roula au sol et se frappa la nuque contre un large morceau de béton. Essoufflé, l'Alchimiste d'Acier entendit alors un bruit derrière lui. Il se retourna vivement, craignant qu'un nouvel adversaire se présente à lui dans un moment pareil. Effectivement, il y avait quelqu'un d'autre, là-bas, à l'entrée de la grande salle. Edward vit cette personne, qu'il ne distinguait qu'en silhouette, laisser tomber quelque chose au sol, comme une petite pierre rouge qui venait de se briser en deux. Il se crispa. Il voulut à un moment partir à la poursuite de cette silhouette qui venait de s'enfuir sans demander son reste, mais sa jambe gauche le lui déconseilla : elle était aussi mal en point que son bras droit, tant il s'était défendu avec.

    Edward se tourna à nouveau vers Kerin qui respirait et soupirait avec douleur au sol. Tremblant légèrement, il parvint à se redresser, et le jeune alchimiste s'apprêta à repartir à l'assaut. Mais lorsque l'assassin planta son regard dans celui d'Edward, celui-ci dut reconnaître qu'il avait à nouveau changé. C'étaient maintenant des yeux noirs en majeure partie qui le regardaient avec douleur.
- Bien joué... Fullmetal... souffla Kerin avec un petit sourire désolé. Tu es encore plus fort que je le pensais.
- Et tu vas m'expliquer ce qu'il se passe, un peu ?! répliqua Edward vivement. Qu'est-ce qui t'a pris ? Et tu peux me dire qui c'était, le type qui vient de partir ?
    Edward regretta aussitôt sa dernière question, puisqu'au moment où la silhouette était apparue puis repartie, Kerin était encore étendu au sol et luttait pour rester conscient. Cependant, Kerin répondit, à sa grande surprise, avec un maigre sourire plus triste qu'heureux :
- C'était Endir. Mon maître, s'il en mérite le nom.
    Edward se retourna à nouveau en direction de la sortie, par où la silhouette s'était échappée. Il s'y rendit alors, et arrivé dans le couloir qui avait permis à Endir de s'échapper, il constata que celui-ci s'était bel et bien évanoui dans les ténèbres. En revanche, il vit sur le sol, juste à l'entrée de la pièce, deux fragments rouge vifs. Il fronça les sourcils. Une pierre rouge brisée.
    Il la ramassa, et regarda en direction du centre de la pièce, subitement en train de comprendre ce qu'il s'était passé. Kerin se releva lentement, essuya d'un revers de main le sang qui avait coulé sur son visage et planta à nouveau ses yeux dans ceux d'Edward. Désolé, ce dernier baissa les siens sur sa trouvaille. Il ignorait pourquoi, mais était presque certain que cette pierre était source de leurs problèmes, et surtout de ceux du jeune assassin.

    Edward rejoignit Kerin à pas lents. Il commençait à comprendre la situation, et en voulait un peu moins à ce dernier. Cependant, il lui restait trop de doutes. Il avait encore beaucoup trop à savoir. Arrivé près de Kerin, le jeune alchimiste lui montra les deux fragments de pierre brisée, et lui demanda :
- C'est la faute de ce truc... n'est-ce pas ?
    Kerin baissa les yeux, et décocha un nouveau sourire de douleur.
- C'est encore mieux que ça, dit-il avec amertume. Avec la pierre rouge, Endir peut me contrôler.
- Est-ce que c'est lui qui t'a poussé à assassiner cette personne, l'autre nuit ?
- Oui.
    Edward baissa les yeux à son tour. Tout s'expliquait, certainement. Mais que recherchait alors Endir ? Avait-il un but à atteindre, comme les Homonculus avant lui ?
- Tu sais pourquoi il fait ça ? questionna-t-il à Kerin.
- Bien sûr. Il veut que je lui ouvre la porte.
    Kerin planta ses yeux sombres dans ceux d'Edward, mais celui-ci ne voyait déjà plus rien. L'ambré de ses yeux fixa le vide, sa bouche s'entrouvrit mais aucun son n'en sortit. Sa main gauche se mit à trembler, et il lâcha les deux fragments de pierre rouge, qui retombèrent sur le sol presque sans un bruit.


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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
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*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #3 le: Mars 22, 2009, 05:17:08 pm »
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Merci, merci d'avoir postée la suite ! Ô, je suis trop heureuse ! >w< *Mady effectue des bonds furibons, danse, chante*
Le passage était superbe ! J'ai trouvé par contre une faute, mais elle n'est pas choquante... 
Citation
"Al, Winry, je suis parti pour la nuit. S'il vous plaît, je vous inquiétez pas. Je promets d'être retour bientôt. Edward".
Ce n'est pas ne vous inquiétez pas ?

Sinon, j'ai adoré le moment où Ed et votre Kerin d'amour sont battu. C'est comme si il se trouvait devant moi et que je voyais leur combat, leur splendides mouvements...  Et pis, quand Kerin se prenait un coup, je souffrais. Je ne sais pas vraiment pourquoi, c'est peut-être banal de souffrir en lisant une histoire... Mais je vous félicite, car votre histoire exprime des sentiments que je sens, au fond de moi ! *Maîtresse Sephyra la dévisage*
Enfin, je ne sais pas comment vraiment expliquer... ^^'

Nan, mais moi, je suis sûre que Winry et Edward sont amoureux ! C'est peut-être sa meilleure amie, mais je suis certaine que au fond, il l'aime plus que tout...
*Se jette sur Winry* Et pis, moi aussi, je veux de la tarte aux pommes ! C'est mon deuxième péché mignon après les "bounty"! >w<
*Mady se jette sur le panier et avale la tarte aux pommes*

Mais alors, dans cette partie, on apprend que Kerin n'est pas vraiment un assassin... Mais que c'est quelqu'un qui l'oblige à tuer des personnes, c'est ça ? A cause d'une pierre rouge... *Mady se jette sur la pierre et l'éclate en milles morceaux* Ouais, comme ça, il est zentil ! Il ne va plus tuer quelqu'un ! >w< *Mady prend du champagne*

Nan, mais c'était une suite géniale ! J'ai adorée le passage du combat, car les descriptions étaient superbes ! J'étais époustouflée par tant de descriptions, et... Bah, ça, je vous l'ai déjà dit, le sang m'a fait frémir ! Brr ! >o< *Mad-Chan frissonne*
Je suis contente que vous ayez posté la suite aussi vite ! Votre fic hors-sonic est sublime, et j'espère que votre perso va apparaître vite dedans... Si, bien entendu, elle devait faire son apparition dedans... ^^'

Vite ! La suite ! La suite !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #4 le: Mars 27, 2009, 08:02:35 pm »
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Argh, j'ai fauté ! Merci d'avoir relevé cette erreur, Mady ! =3
Je te remercie encore pour ton commentaire adorable ^^

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Nan, mais moi, je suis sûre que Winry et Edward sont amoureux !
Et tu as raison ! Enfin, disons que rien n'est officiel pour le moment ( si on parle des manga, seule Winry est officiellement amoureuse d'Ed ). Mais Ed l'aime aussi, c'est grillé ! Pourtant, on en est au tome 19 et il a pas encore avoué donc suspense...

Citation
j'espère que votre perso va apparaître vite dedans...
T'en fais pas pour ça ;3

Je te remercie encore, voici le troisième chapitre ! Bonne lecture !




Troisième Chapitre : Ouvrir la Porte




- Al... Al ! Réveille-toi !
    Alphonse gémit et entrouvrit les yeux. La première chose qu'il constata fut qu'on l'avait tiré de son sommeil alors qu'il faisait encore nuit.
- Winry ? souffla-t-il. Qu'est-ce qui...
- Edward est parti ! s'exclama la jeune fille.
    Surpris, Alphonse se redressa, et chercha son frère du regard, en vain. Effectivement, il semblait avoir disparu de la pièce.
- Où a-t-il bien pu passer ? demanda Alphonse en se levant.
- Il a laissé ce message, répondit Winry en lui tendant le papier.
    Sa main tremblait. Alphonse lut le mot rapidement puis fronça les sourcils.
- Grand-frère n'a pas changé ! Toujours à nous laisser derrière lui dès qu'il se passe quelque chose ! Je crois qu'il va falloir aller le chercher avant qu'il ne lui arrive trop d'ennuis...
- Je suis d'accord, répondit Winry, inquiète. Il faut vite qu'on le retrouve.

***

    Edward resta immobile pendant un instant qui lui parut durer une éternité. Kerin était toujours aussi imperturbable, ne bougeait pas non plus, mais sentait que ses jambes avaient de plus en plus de mal à le porter.
- Ouvrir... la porte ?... souffla Edward après avoir retrouvé ses esprits. Tu serais capable de faire ça ?
    Le regard de Kerin s'assombrit, et Edward regretta d'avoir posé la question.
- Et c'est pour ça qu'Endir veut me retrouver. Tu es la seule personne à qui j'ai parlé de ce pouvoir, toi et mon maître êtes donc les seuls au courant. Et je ne veux pas que toi aussi tu cherches à t'approprier mon pouvoir.
- Pourquoi m'avoir impliqué là-dedans, alors ? questionna Edward.
- J'ai juste pensé que tu étais le seul capable de me venir en aide, déclara Kerin. Et puis, en réalité, j'avais un marché à te proposer.
- Lequel ?
    Pendant une fraction de seconde, Edward jura de voir le rouge dans les yeux de Kerin s'étendre très légèrement.
- Si tu me libères de mon maître et détruits à jamais le moyen de fabriquer de la pierre rouge, je t'ouvrirai la porte pour que tu ailles y trouver ce que tu recherches."
    Abasourdi, Edward regarda Kerin dans les yeux. Il peinait à croire ce qu'il venait d'entendre. Pour lui, l'Alchimiste d'Acier, pénétrer une dernière fois dans la porte lui permettrait peut-être de retrouver son bras et sa jambe perdus. C'était certainement sa dernière chance. Mais Edward était toujours aussi perturbé : il y avait encore tant de choses qui lui échappaient...
    Il fut tiré de ses esprits lorsque Kerin s'effondra subitement sur le sol. Le jeune homme aux cheveux noirs resta assis, essoufflé, constatant que ses jambes tremblaient et n'avaient plus assez de force pour le maintenir debout. Ce fut alors au tour d'Edward de se montrer imperturbable. Il se contenta de regarder Kerin affalé sur le sol, qui reprenait son souffle avec douleur. Il ignorait pourquoi, mais il avait comme une envie de le frapper, de lui faire regretter tout ce qu'il avait fait jusqu'à ce jour. Mais le jeune alchimiste était indécis et déconcerté. De nombreuses questions trottaient dans sa tête, et il ne pouvait trouver réponse à aucune d'entre elles. Il pensa alors à son frère et à Winry, puis se rappela que ses auto-mails étant en piteux état ; qu'il risquait de se faire passer un savon à son retour.
Kerin le tira alors de ses pensées lorsqu'il s'adressa à lui :
- Fullmetal... Je t'ai promis de tout te raconter si tu venais ce soir. Je vais t'expliquer comment j'ai grandi.

    "Bien sûr, j'ai oublié tous les détails de mon enfance. C'est Endir qui me les a racontés lorsque j'ai commencé à penser par moi-même. Tout ce que je sais, sur mon maître, pour commencer, c'est qu'il est un véritable génie. Alchimiste de l'ombre, il a toujours vécu à l'écart des autres, se retirant dans ses laboratoires qu'il faisait construire loin des villes, souvent dans les déserts. Là, il menait ses recherches. Et il a peu à peu commencé à faire des expériences de plus en plus dangereuses, et horribles, jusqu'à en faire sur des réfugiés Ishbal. Et il a découvert quelque chose d'étrange, mais de fascinant. Endir a découvert l'Esprim, une sorte d'énergie spirituelle que chaque individu possède en piètre quantité dans son esprit. Mais il a remarqué - comment, je l'ignore - que les Ishbal avaient en eux une quantité d'Esprim absolument remarquable. Et la conclusion qu'il tira fut que cet Esprim, lorsqu'il était très présent chez une personne, teintait les yeux de celle-ci en rouge...
    Il en a déduit que tous les Ishbal possédaient cette quantité phénoménale d'Esprim. Avec des Ishbal qu'il avait capturés, et des créatures à qui il avait donné naissance, il a formé un grand nombre de chimères qu'il a appelées démons. Des créatures noires, avec des yeux d'un rouge luisant. Il en a d'abord créé une, qu'il avait enfermée dans une grande cage, à ce qu'il m'a raconté. Et sous ses yeux, le démon a commencé à faire surgir son Esprim hors de lui, et là, il a ouvert la porte, à l'intérieur même de sa cage, il a sauté à l'intérieur et a disparu à jamais dans cette abysse mystérieuse."

    Edward était de plus en plus abasourdi par le récit de Kerin. Des chimères capables d'ouvrir la porte ? Comment était-ce possible ? Ces yeux rouges, l'Esprim... Etait-ce vraiment la réponse à ce mystère ?

    "Je poursuis. Il a continué à créer des démons de plus en plus parfaits, jusqu'à en former un qui avait forme humaine. Il ressemblait un peu à un Ishbal, avec des yeux écarlates, mais une peau bien plus claire. Parallèlement, il a retrouvé le moyen de créer de la pierre rouge, avec laquelle il s'est rendu compte qu'il pouvait calmer les démons. Avec une pierre rouge à proximité, ils n'agissaient plus. Alors il laissa une quantité importante de pierres rouges à proximité des démons pour les empêcher d'ouvrir la porte. En revanche, le démon à forme humaine qu'il avait isolé des autres ne semblait pas affecté par la pierre rouge. Il était différent des autres. Les autres démons avaient dévoré tous les Ishbal qu'Endir leur avaient jeté en pâture, mais lorsque mon maître a offert à ce démon une jeune femme Ishbal, il ne l'a pas touchée. Ils sont restés dans cette cage des jours, des semaines. Ils ont fini par se parler, se comprendre. Le démon semblait même doué de parole, au grand étonnement de mon maître. Mais il les a laissés ensemble, alors ils ont fini par tenir l'un à l'autre."

- Excuse-moi de t'interrompre, dit soudainement Edward, mais tu es en train de me dire qu'il a créé une chimère comprenant et parlant le langage humain ?
- En quelque sorte. Ce démon était vraiment une réussite pour mon maître. Il était un véritable humain, mais possédant une quantité d'Esprim incroyable.
    Plus le récit avançait, et plus Edward était perturbé. Cela ressemblait trait pour trait à l'histoire de la petite Nina, et de son père Tucker. A se rappeler de lui, Edward serra les dents. Fort heureusement, il était mort en ce jour. A présent, il ne pouvait plus infliger ce mal à personne. Mais Endir... en était-il encore capable, pour sa part ? Si c'était le cas, il était évident pour Edward que son nouvel adversaire serait cet homme mystérieux, capable de mettre au monde des démons. En réalité, Edward n'avait aucune preuve de ce que Kerin avançait, mais c'était la seule explication quant au fait qu'il ait les yeux rouges sans être Ishbal pour autant.

    "Je suis né de leur union, c'est la dernière chose que tu dois savoir. A ma naissance, Endir n'eut alors plus d'yeux que pour moi. C'était moi qu'il considérait comme son chef-d'oeuvre. A moitié Ishbal, à moitié démon, j'étais vulnérable face à la pierre rouge, et en même temps possesseur d'une quantité importante d'Esprim. Il a laissé mes parents mourir et s'est occupé de moi pendant dix-sept ans. Ce n'est que récemment qu'il m'a appris qu'il comptait se servir de mon Esprim afin d'ouvrir la porte. En revanche, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il compte aller y chercher. Ce que vous, alchimistes, appelez "vérité", sans doute."

    La vérité n'était pas vraiment quelque chose d'agréable à voir. C'est ce qu'Edward avait envie d'affirmer, mais ses mots restaient bloqués dans sa gorge. Pour sa part, il aurait aimé ne jamais la voir, la vérité. Il n'aurait donc pas eu besoin de ces prothèses de métal. Mais un alchimiste prêt à faire autant de sacrifices pour voir cette "vérité" n'était pas quelqu'un de recommandable. Pire, c'était un véritable ennemi, quelqu'un à éviter plutôt qu'à suivre. Edward comprit alors la réaction de Kerin, et sa fuite. Il devina lui-même la suite du récit : depuis, Endir est constamment à la recherche de son protégé dans le but de le contrôler avec ses pierres rouges. Et un jour peut-être, il le contrôlera suffisamment bien pour le contraindre à ouvrir la porte.
- Mais je n'ai pas assez d'Esprim en réalité, déclara Kerin comme s'il avait deviné les pensées d'Edward. Pour moi, ouvrir la porte, et la maintenir ouverte jusqu'à ce que celui qui y est entré puisse sortir, me coûterait toute mon énergie. Au fond de moi, je suis presque certain que si je le faisais, je mourrais.
- Mais si tu es certain de mourir en ouvrant la porte... dit Edward. Pourquoi avoir proposé de me l'ouvrir si je t'aidais ? Tu n'as quand même pas envie de mourir ?
- Fullmetal, as-tu entendu parler des chimères de Tucker ? Sans doute, je pense. Tu te souviens de la seule phrase qu'avait dite sa première chimère ?
- "Je veux mourir..." cita Edward en détournant les yeux.
    Ceux de Kerin s'agrandirent.
- Cette chimère possédait l'inverse de l'instinct de survie, si l'on peut dire, poursuivit Kerin. Les êtres humains veulent vivre, et d'autres créatures comme les démons ou certaines chimères veulent mourir.
- Comme les démons ?
- C'est pour cela qu'ils ouvraient la porte. Ils voulaient aller y mourir, c'était la seule façon dont ils souhaitaient mourir.
- Et toi aussi tu veux mourir comme ça ?
- Je ne veux pas mourir, je dois mourir. Comme je suis à moitié humain, j'ai une forte envie de vivre. Mais l'autre partie de mon coeur veut que je meure. J'ai développé une personnalité instable à cause de ça.
    Soudain, Kerin bondit sur ses jambes, et Edward regarda à l'entrée de la salle.
- Ed ! Tu es là ! s'exclama Winry.
    La jeune fille, suivie d'Alphonse, se précipita dans la salle délabrée et courut en direction d'Edward, mais se stoppa à mi-chemin lorsqu'elle aperçut l'assassin.
Kerin aussi se figea, reconnaissant sa victime de la nuit dernière.
- Mais c'est... s'exclama Winry en sortant une menaçante clé à molette.
- Winry, attends ! s'écria Edward.
- Grand-frère, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? questionna Alphonse en fronçant les sourcils. Tu dois nous raconter. Et ce type à côté de toi est dangereux, c'est lui qui s'en est pris à Winry la nuit dernière !
    Edward avait oublié cela. Il planta alors son regard d'ambre dans celui de Kerin, qui finit par détourner les yeux. Il avait lu dans les yeux du jeune alchimiste une colère si grande, qu'il n'eut pas besoin de trop se poser de question sur ses relations avec la jeune fille. L'Alchimiste d'Acier avait à nouveau envie de frapper le jeune protégé d'Endir, mais il se ravisa en présence de son frère et de son amie.
- Kerin, pourquoi t'en être pris à Winry l'autre nuit? questionna Edward, en essayant de contenir sa colère.
- J'aurais pas dû, hein, répondit le jeune démon avec un sourire forcé qu'Edward eut envie de lui faire ravaler sur-le-champ. Croyez-le ou non, je suis navré. Comprenez moi... Endir a des alliés partout, je ne peux faire confiance à personne. Si je me suis tourné vers toi, Fullmetal, c'est parce que j'ai appris que même si tu étais devenu un chien de l'armée, tu n'avais jamais vendu ton âme à personne...
    La colère d'Edward se dissipa légèrement. Mieux que quiconque, il savait qu'être au service de l'Etat avait beau apporter quelques privilèges, il apportait surtout la haine des autres. Cependant, au cours de ses voyages, les personnes qui éprouvaient de la colère envers lui finissaient par lui être reconnaissants, par l'apprécier. Il avait toujours dit qu'il supportait de ne pas se faire aimer mais en réalité, être mal vu par tant de gens avait fini par le blesser profondément, sans qu'il le montre pour autant.
- Pardon d'avoir été brutal, dit Kerin à Winry. Mais je vois que toi aussi tu sais te défendre. Tu as le droit de me frapper si tu...
    Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'une giclée de sang jaillit de sa bouche, que ses jambes fléchirent et qu'il s'effondra à nouveau sur le sol. Surpris, Edward se rapprocha de lui.
- Kerin, tu ne t'es pas remis du combat ?
    Le jeune démon toussa et fit de son mieux pour rester conscient. Il avait effectivement souffert lors de son affrontement contre Edward, et en devenant dépendant de la pierre rouge, il avait avec cette seconde personnalité dépensé toute son énergie.
- Vous devriez partir... souffla Kerin. Endir est peut-être encore dans les parages, et s'il a une pierre rouge en main, je risque de m'en prendre à vous.
- Dans ton état, ça m'étonnerait ! s'exclama Edward. Allez, viens, on t'emmène avec nous. A bien réfléchir, moi non plus je n'ai pas envie que ce cinglé pénètre dans la porte.
- Grand-frère, tu es sûr de toi ? questionna Alphonse. Tu es sûr qu'on peut lui faire confiance ?
    Edward réfléchit un instant. Il avait envie de répondre négativement, mais en même temps, il n'avait aucune envie qu'Endir réussisse à exploiter l'Esprim de Kerin afin qu'il lui ouvre la porte. Ca n'était pas par sympathie pour le jeune démon, mais plutôt par souci de combattre un alchimiste dangereux qu'il voulait que Kerin reste avec eux. L'arrivée de ce dernier lui aura coûté des soucis qui n'étaient pas près de s'achever mais en même temps, cette arrivée lui avait redonné un espoir. Maintenant que son petit frère avait retrouvé son corps, il ne lui restait qu'à retrouver ses propres membres.
- De toutes façons, dit alors Winry, il est dans un sale état. On ne va pas le laisser ici tout seul.
- Ta bonté est sidérante, souffla Kerin à la jeune fille. A première vue, on ne te croirait pas aussi agressive que tu l'es.
- Aussi quoi ?!
    Ce fut au tour d'Alphonse d'intervenir, afin d'éviter qu'une redoutable clé à molette ne fracasse la tête de quelqu'un déjà mal en point.



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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #5 le: Avril 04, 2009, 05:17:11 pm »
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*Mad-chan arrive en courant, feuilles en mains. Dessus sont écrits la suite qu'à donné Sephyra, sa maîtresse lyrique, qu'elle n'avait pas lut depuis un long moment...*
Je m'excuse Maîtresse pour ce retard si horrible ! Je ne sais pas comment me pardonner, puisque c'est pratiquement impossible de s'excuser pour ce si long retard...
Pardonnez-moi... *Courbette*

J'ai adoré ce passage, sinon ! Pleins de suspens... Alors Kerin serait le fils d'un démon ?... Dire que mon Shadounet était un démon aussi dans votre fic (enfin, un semi-démon...^^')! En lisant, j'ai toujours l'impression que c'est son fils... Aaaah... Mon shadounet d'amour ! Tu es un petit copain formidable ! >w< *Le serre très fort dans ses bras*
Nan, mais Winry m'a fait rire quand elle a sortit sa clé à molette. Mais je me suis dit que si elle l'a, ça ferait vraiment très mal à votre pauvre Kerin... Nan, on apprend un peu plus de chose sur le passé de Kerin. J'ai adoré comme il expliquait. Vous avez un très bon vocabulaire. J'ai l'impression de lire une fic d'un auteur de renommé internationale ! Nan, vous écrivez très bien. Mais j'avais eu peur au départ que Winry et Alphonse n'allait pas apparaître dans ce passage.
Mais je suis triste parce que vous n'êtes toujours pas apparut... T^T

Enfin, je suis encore désolé pour le retard alors que vous postez la suite de votre histoire splendide juste pour moi... Merci encore !
Et puis, Ed a intérêt à déclarer sa flamme à Winry, je le préviens ! <8D

Bonne chance pour la suite !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #6 le: Avril 12, 2009, 07:02:45 pm »
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Hello Mady, merci de suivre cette fic !
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En lisant, j'ai toujours l'impression que c'est son fils
Mais c'est parce que c'EST son fils x3 Keliann est le héros de TBS, équivalent ou à peu près à Shadow, et a pour fils Kerin.
Ce coup-ci j'apparais, mais non pas sous le nom de Sephyra. J'ai opté pour mon second prénom, Ethel =3
Bonne lecture !




Quatrième Chapitre : Le prix de la liberté


    Endir, vêtu d'un long manteau noir à capuche qui recouvrait la quasi-totalité de son corps, descendit le sombre escalier s'enfonçant dans les profondeurs du laboratoire. Murs insonorisés, équipement sophistiqué, le tout enseveli sous les sables d'un petit désert voisin de Central. Un désert où la désolation avait planté ses racines sèches, et servait de refuge à tous ceux qui n'avaient nulle part où habiter. Une cité fantôme, une cité mal famée. Son laboratoire était situé parfaitement au centre de la cité, et plus l'on s'en éloignait, meilleure était la fréquentation du lieu.
    Tout sauf un hasard.
    Le centre de ce lieu était l'endroit rêvé pour mener des recherches sur la porte, faire grandir toutes sortes de chimères et de démons, faire croître son alchimie déjà performante. Endir sacrifiait, depuis au moins trente ans, ses jours et ses années, pour pouvoir rencontrer un jour la Vérité. Il savait qu'elle se terrait quelque part, au-delà d'une immense porte mystérieuse, qui ne s'ouvrait que pour y laisser entrer les violeurs d'interdits.
- Pour la première fois, quelqu'un verra la Vérité sans avoir transgressé la moindre règle fondamentale... souffla Endir pour lui-même. Sans rien perdre, je pourrai alors tout gagner... et prouver que le principe de l'équivalence n'a pas raison d'être.

    L'alchimiste pénétra dans une salle moyennement éclairée, au moyen de deux lampes fixées au plafond. La fraîcheur l'entourait mais la pièce n'avait pas la moindre odeur. Partout autour de lui s'élevaient des étagères recouvertes de flacons en tous genres, et de l'autre côté de la pièce, une bibliothèque gardait ce qui semblait être des ouvrages d'alchimie. Une personne était assise sur une chaise contre le mur, près des livres. C'était une jeune fille dont le regard était ailleurs, malgré l'entrée d'Endir dans la pièce. Elle portait un long manteau qui recouvrait ses vêtements plutôt légers, faits de sangles de cuir et de tissu violet. Ses cheveux blond foncé tombaient en jolies boucles sur ses épaules et dans son dos, et elle portait sur le sternum un étrange tatouage noir qui avait sans doute une symbolique cachée. Son regard d'émeraude finit tout de même par obliquer vers Endir dès qu'il fut tout près d'elle.
- Kerin s'est encore enfui, annonça le scientifique.
- Pas étonnant, répliqua la jeune fille.
- Je pense que je vais finir par le menacer de te tuer s'il ne se montre pas coopératif.
- Vous feriez ça?
- Je suis prêt à tout pour entrer dans la porte, tu le sais.
    La jeune fille eut, une fois de plus dans sa vie, envie de frapper Endir. Mais ses deux poignets étaient prisonniers de deux chaînes solidement fixées au mur, elle ne pouvait même pas se lever de la chaise où elle était assise depuis des lustres. Ce n'était que rarement que l'alchimiste lui permettait de changer de place, de se dégourdir les jambes, ou de jouir de la liberté ne serait-ce que pendant quelques minutes dans une salle où il la laissait seule. Lorsque c'était nécessaire et que la chance lui souriait, elle allait à l'extérieur, sous étroite surveillance, comme pour aller chercher des provisions. Mais le plus souvent, c'était pour aller chercher Kerin si celui-ci s'était échappé. Elle n'avait jamais vraiment connu la liberté. La liberté avait toujours été pour elle un ange impossible à atteindre, une illusion, un concept obscur, quelque chose qu'elle ne méritait pas de posséder.

    Elle n'était pas Ishbal mais avait perdu ses parents très tôt, à l'âge de quatre ans. Elle avait erré dans le désert avec ses petites jambes frêles jusqu'à s'écrouler de fatigue, près de quelques taudis voisins du laboratoire d'Endir. Ce dernier l'avait rapidement trouvée et secourue, avant que ce ne soient les malfrats qui lui tombent dessus. "Secourue"... Il lui avait sauvé la vie il y a des années de cela, c'était vrai. Mais les douze ans qui avaient alors suivi la vie de la jeune fille s'étaient également vus devenir un enfer. Si Kerin n'avait pas été là pour partager ses souffrances, il y a longtemps de cela qu'elle aurait trouvé la force et le courage de se donner la mort.
    Pour elle, une chose était sûre : au final, cet alchimiste avait détruit sa vie, plus qu'il ne l'avait sauvée.
    Ils avaient grandi tous les deux sous le regard si cruel d'Endir qu'ils se sentaient comme deux esclaves, privés de liberté et d'amour pour toute leur vie. Même si Kerin était très précieux à son maître, que tous deux en avaient parfaite conscience, Endir ne leur apportait pas de bonheur pour autant. Mais chose étrange, Endir n'avait jamais tenté la moindre expérience sur la jeune fille. Non. Il se servait plutôt d'elle pour faire pression sur Kerin, car en les laissant grandir ensemble, il savait qu'ils finiraient par tenir l'un à l'autre. Les êtres humains sont ainsi. Libres d'être chacun de leur côté, ils se détestent, mais lorsqu'on leur impose le choix de vivre ensemble, alors seulement ils franchissent enfin les barrières de l'apparence et du superficiel.
- Ethel, dit Endir, j'ai encore besoin de toi pour convaincre Kerin de rentrer. Si tu coopères, il ne t'arrivera rien.
- Je me fiche bien de ce qu'il peut bien advenir de moi, rétorqua la jeune captive. Du moment que Kerin est en liberté, je serai satisfaite.
- Sauf que je ne te demande pas d'être satisfaite. Si tu crois avoir payé ta dette envers moi, tu fais erreur. J'ai encore grand besoin de tes services.
- Moi, j'aurais plutôt besoin qu'on m'explique d'où est-ce que vous puisez toute cette détermination. Que comptez-vous allez trouver dans la porte ?
- C'est un discours que les enfants n'ont pas à entendre. Allez, suis-moi maintenant, si tu ne veux pas que je ramène Kerin de force ici.
- Je suis attachée, imbécile.
    Ethel reçut un violent coup de poing sur la joue gauche, et se mit à trembler légèrement, tant de colère que d'impuissance. Son esprit était totalement confus, elle ne savait pas que faire, quelle décision prendre, qui suivre, comment agir, quand, comment, et quelles conséquence il pourrait y avoir. Troublée depuis quelques jours déjà, elle voulait croire que tout s'arrangerait un jour, que Kerin avait trouvé la personne qu'il cherchait depuis quelques temps déjà. Qui qu'elle fût, cette personne était certainement leur dernier espoir depuis que Kerin s'était à nouveau échappé.

****

    Cinq jours s'étaient écoulés depuis la mésaventure dans le laboratoire, et Kerin s'était remis très rapidement de ses blessures. Il avait une capacité de régénération impressionnante. Sans doute des pouvoirs de démon, avait supposé Edward. Ce dernier, ainsi qu'Alphonse et Winry sortaient peu et il y avait toujours au moins une personne pour veiller sur le jeune démon. Mais à l'issue de son troisième jour de repos, Edward était résigné à en apprendre plus sur l'histoire de Kerin. Il avait réuni tout le monde dans sa chambre d'hôtel, et avait laissé à Kerin le soin d'expliquer à Winry et Alphonse ce que lui savait déjà. Le jeune démon avait donc achevé son récit sur l'histoire de sa personnalité instable.
- J'en viens donc à ce que je t'aurais dit si on était encore restés seuls un moment, Fullmetal, poursuivit le jeune démon. Je ne suis pas le seul à être sous la griffe d'Endir. Une fille qui a grandi dans son laboratoire avec moi, Ethel, lui sert constamment de moyen de pression sur moi. Je tiens à elle et elle tient à moi. Vous comprenez ? S'il s'agissait de ne me tuer que moi, il n'y aurait aucun problème. Mais si je meurs, j'ai peur de rendre sa vie encore plus tragique qu'elle ne l'est déjà. Nous avons... nous avons même envisagé de nous tuer ensemble, ajouta Kerin en détournant le regard.
- Ne dis pas n'importe quoi, voyons ! s'exclama Winry. Sous prétexte qu'un vieux cinglé vous court après, vous êtes obligés de mourir ? Je ne vous laisserai pas faire ; Ed et Al non plus. N'est-ce pas ?
- C'est vrai que si Endir est aussi dangereux que tu l'affirmes, il faut à tout prix l'arrêter, confirma Alphonse. Et on pourra également sauver ton amie, comme ça. Mais... est-ce que tu as de quoi nous prouver ce que tu avances, au juste ? L'Esprim, tout ça ?
    Kerin regarda Alphonse dans les yeux. Ce simple regard aurait pu suffire, quant à la profondeur de ces yeux écarlate mélangé à un noir d'encre, mais Kerin ne se contenta pas de ce seul regard. Il se leva, et sous les yeux d'Edward, Alphonse et Winry, il tendit sa main gauche devant lui. Et à ce moment-là, il se passa quelque chose que les trois amis n'avaient encore jamais vu.

- Ne vous en faites pas... souffla Kerin tandis que la salle commençait à s'emplir d'une atmosphère étrange. Mon sort n'affectera que cette salle.

    Edward voulut se lever pour l'empêcher d'agir, mais il n'en eut pas le temps. Comme un brouillard se leva autour de lui, et il eut beau regarder de tous les côtés, il ne vit bientôt plus sa chambre d'hôtel. L'entouraient des éclairs bleutés qui zébraient le vide tantôt blanc, tantôt noir. Ses oreilles commencèrent à siffler, et il serra les dents. Il connaissait cette sensation. Aussi vile que mystérieuse, l'on ne pouvait que la redouter et la réprimer de toutes ses forces. Elle était sans odeur, sans bruit, sans goût. Tout tournoya bientôt, et Edward vit enfin son frère ainsi que Winry, tout aussi pétrifiés que lui, mais à proximité. Il ne trouva ni le courage de leur adresser la parole, ni même de leur sourire. Côte à côte, les trois étaient toujours spectateurs de cet étrange sort qui les avaient plongés dans le doute et la confusion. Mais soudainement, ils entendirent la voix de Kerin, grave et lointaine, résonner dans leur esprit :

"J'ai tendu ma main et ceci est apparu par la seule force de ma volonté. Me croyez-vous, à présent ?"

    Les éclairs se firent rouges et blancs, et frappèrent le vide derrière les trois amis qui se retournèrent, surpris. Mais ce qu'ils virent alors les surprit encore plus. Grande, flottante dans un néant impur et faible, une immense porte aux parois faites comme de pierre se montra à eux. Edward et Alphonse, doublement affectés par la vue de cette porte qu'ils appelaient Vérité, faillirent pousser un cri de surprise. Mais en ce lieu étrange et instable, ils n'avaient plus de voix. Devaient-ils fuir ou entrer ? Mais ils n'avaient plus leurs membres non plus. Immobiles, ils virent l'image de la porte s'ouvrir lentement tandis que les éclairs rouges commencèrent à dérober l'apparition à leur regard. Ils eurent à peine le temps de voir, avant d'être emportés la vague qui les arrachait à cet univers chaotique, un immense oeil s'ouvrir dans les ténèbres de la porte ouverte et comme un bras mince en sortir. Instinctivement, Edward tendit son bras devant lui. Il devait aller là-bas, même confus, même égaré dans sa peur, même au bord de la mort. Ses doigts n'allèrent pas suffisamment loin, le bras noir put presque l'effleurer mais son corps fut soudain tiré en arrière et il retrouva sa voix, poussant un hurlement de rage qui se perdit dans une immensité lointaine.

****

    Lorsqu'Edward rouvrit les yeux, il était de retour dans la chambre d'hôtel. Il se mit progressivement à rassembler ses souvenirs, et finit par se rendre compte qu'il était allongé sur son lit. Il posa sa main droite sur son front, tremblant, et le contact du métal glacé contre sa peau le fit frémir. Il regarda ensuite autour de lui, et constata avec soulagement qu'Aphonse et Winry étaient là aussi, bouleversés aussi mais pas autant que lui l'avait été. En voyant que le jeune alchimiste avait retrouvé ses esprits, ils s'approchèrent de lui rapidement :
- Grand-frère, tout va bien ? demanda Alphonse avec empressement.
    Edward répondit par un hochement de tête. Il se redressa lentement, mais avec peine : son corps tremblait encore. Winry déposa une couverture sur ses épaules, mais il n'eut même pas la voix pour la remercier. Cependant, il vit alors Kerin, affalé sur un fauteuil proche du lit. Les deux s'échangèrent un regard sans un mot, ce qui leur suffit pour se comprendre. Le jeune démon semblait à bout de souffle. Apparemment, utiliser son Esprim dévorait littéralement son énergie.
- Winry et moi sommes d'accord sur un point, dit alors Alphonse, c'est que Kerin ne nous a pas menti. J'étais perdu dans l'univers qu'il a fait apparaître, mais ça ne ressemblait pas à de l'alchimie ou à quelque chose de semblable. C'est comme s'il avait amené la porte à nous, mais qu'elle nous avait refusés.
- Nous plonger dans ce monde... souffla Edward. Nous forcer, tous les trois, à y rester... et y amener la porte par-dessus le marché... Rien que ça a l'air de t'avoir entièrement vidé de tes forces, Kerin. Je crois comprendre maintenant ce que tu voulais dire, lorsque tu affirmais ne pas posséder assez d'Esprim pour satisfaire Endir...
- En effet, ça risque d'être l'impossible pour moi. Cependant, j'y arriverai, si tu m'aides à combattre Endir. Veux-tu te battre à mes côtés, Fullmetal ?
    Edward réfléchit un instant. Se plonger à nouveau dans un tel combat, sans même en informer le président Mustang, était certainement une mauvaise idée. Mais il voulait retrouver son corps. Il avait l'impression que depuis la mort des Homonculus, c'était sa dernière raison d'être. Il n'avait pas oublié la joie que lui avait procuré son frère, en retrouvant enfin son corps. En le retrouvant enfin, grâce à cette fausse pierre philosophale qu'il avait arrachée à son ennemi... Il ne restait plus que lui, à présent : c'était son combat. Et pourtant, il était conscient que ni Alphonse ni Winry ne seraient d'accord pour le laisser se battre seul avec Kerin. Il redressa les yeux et fixa ce dernier :
- J'accepte de t'aider. Je ferai tout pour pénétrer dans la porte une dernière fois.
    Alphonse posa sa main sur l'épaule de son frère aîné, lui affirmant que Winry et lui seraient toujours à ses côtés et qu'ils le suivraient dans cette nouvelle aventure.

    Kerin, pour sa part, parut surpris d'apprendre la nouvelle, comme s'il avait déjà abandonné tout espoir pour qu'on veuille bien l'aider. Il trouva la force de décocher un maigre sourire. Finalement, quelqu'un d'autre était assez fou pour se jeter à son tour dans ce combat. Cet affrontement en valait-il la peine ? Si les deux fidèles alliés d'Edward se mêlaient aussi à ces événements, qu'adviendrait-il ? Endir mourrait-il, Ethel et lui seraient-ils enfin libres ?
- Il y a quelque chose qui m'échappe, dit alors Winry. Tu nous a bien dit que tu comptais mourir en ouvrant la porte à Edward... n'est-ce pas ? Mais que si tu mourais, la vie de ton amie serait un enfer... Je ne comprends pas ton raisonnement.
    Kerin sourit tristement.
- Je lui ai déjà parlé de tout ça. Ethel a compris mes intentions lorsque je lui ai dit que je voulais mourir en aidant le Fullmetal Alchemist. Si je meurs, ce sera libre. Elle ne veut pas que je meure sous la griffe d'Endir, mais de mon propre gré, et libre. Je sais que pour elle et moi... le prix de la liberté n'est pas moindre, mais... excusez-moi. Je suis encore un peu confus, mes pensées s'égarent...
    Winry s'approcha alors de Kerin qui avait baissé la tête, et elle s'agenouilla devant lui pour pouvoir malgré tout le regarder dans les yeux.
- Kerin, je te promets qu'on libérera Ethel. Et on vous débarrassera d'Endir définitivement.
   Kerin resta muet, tant de reconnaissance pour ces paroles que de surprise. Finalement, il ferma les yeux avec un sourire. Sidérante, songeait-il.

Quelle bonté sidérante.



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*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #7 le: Avril 22, 2009, 06:26:11 pm »
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Ouaaaiiiis ! Maîtresse Sephyra, vous avez écrit la suite ! >w<

Ethel, mais quel beau nom ! J'adore, c'est imaginaire, aérien comme nom ! Quand je l'ai lut, je ne savais pas quoi faire... Dire que le mien est... Tellement moche ! T^T
Je vais faire une demande pour changer de nom, et comme ça, tout le monde va me regarder, même mon Shadounet ! :3 (De toute façon, il me regarde toujours, mon chéri d'amour !)

Winry et Ed, j'ai cru qu'il allait s'embrasser passionnément dans ce passage, mais après, tout serait passé trop vite... J'attends que mes tourtereaux fétiche (après vous et Athem, ainsi que vous et Kerin, bien entendu) se rencontrent dans un éternel bain d'amoureeuuuh ! >w<

Nan mais Endir est mésant ! Il vous retient prisonnière ! Cet affreux bonhomme, il est horrible ! J'ai eu un peu peur qu'il sorte un couteau et qu'il vous ouvre la peau, avec du sang qui coule lentement.... Brr, quoi, j'ai pensé tout de suite à de terribles scènes ! >o<

Et puis, Kerin... C'est le fils de mon choupinet ! >o<... Ouaiiis ! Merci Maîtresse Sephyra de m'avoir fait la réflexion ! Ze vous adore ! *Fait une courbette*

J'ai hâte de lire la suite de votre fantastique fic ! Surtout que Winry et Ed et Alphonse vont aider Kerin à sauver la fantastique Ethel ! Kyyyaaaaah !

« Dernière édition: Avril 22, 2009, 06:39:49 pm par Mad-chan »
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #8 le: Avril 25, 2009, 03:02:46 pm »
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Coucou Mady, mille mercis pour ton commentaire ! Contente que mon second prénom te plaise, c'est un nom rare et je ne connais personne qui le porte... J'ai failli opter pour ce prénom à un moment mais bon, j'hésite encore ! ^^
Et t'en fais pas, l'heure de Winry et Ed viendra ^^ Et Endir est méssant en effet... mais je me défendrai, avec mon Kerin d'amour... lol
Encore mille mercis pour ton commentaire, et bonne lecture !


Cinquième Chapitre : La cité du désert


    Ethel marchait seule dans la rue peu éclairée. Comme souvent, ses yeux étaient dénués de toute soif de vie, et elle se sentait errer comme une âme en peine dans la ville déserte. La nuit et son silence étaient à nouveau tombés sur le pays et avait poussé les gens à rentrer chez eux. Ethel s'arrêta alors devant l'hôtel où logeait le Fullmetal Alchemist. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle était certaine que Kerin avait touché au but.

****

    Il y eut des coups discrets frappés à la porte. Kerin, qui en était le plus proche, fut le seul à ouvrir les yeux. Il jeta un regard circulaire autour de lui, et constata qu'il faisait toujours nuit : Edward, Alphonse et Winry dormaient toujours. Le jeune démon se leva, sans faire de bruit, et ouvrit la porte. Stupéfait, il vit le visage de Ethel au bord des larmes avant qu'elle ne se jette dans ses bras en murmurant :
 « Je suis désolée. Il m'a encore envoyée te chercher.
- ... Entre cinq minutes, répondit Kerin. J'ai à te parler. »
    Kerin referma la porte sans bruit. Ethel vit les trois amis plongés dans un sommeil mérité, et murmura à Kerin :
 « Le Fullmetal Alchemist est-il bien parmi eux ?
- Oui, c'est le petit, là-bas. »
    Soudainement, Edward se redressa, parfaitement réveillé, et hurla sans prendre en compte que l'heure était bien tardive :
 « QUI TRAITES-TU DE SUPER NABOT PAS PLUS GRAND QU'UN HARICOT?!! »
    Ethel eut une soudaine envie de disparaître sous terre tandis que Winry se réveillait en sursaut, prête à frapper Edward, mais se ravisa lorsqu'elle vit l'invitée inopinée.
 « Hein? Qui? Que... »
    La jeune fille se releva vivement pour faire face à Ethel, qui, gênée, ne savait déjà plus où se mettre. Kerin se plaça tout près d'elle, la rassurant rien qu'avec le contact de son bras sur le sien. Les deux durent faire face à un Edward déchaîné qui venait, par son cri de réprobation de ceux que ses amis avaient grande habitude d'entendre, de réveiller son jeune frère et sa meilleure amie. Une fois le Fullmetal Alchemist mis hors d'état de nuire, par la menace notamment d'une redoutable clé à molette, Ethel put prendre la parole.
 « Je... je me nomme Ethel, dit-elle timidement. Peut-être que Kerin vous a parlé de moi... Nous sommes tous deux captifs d'Endir.
- Oui, Kerin nous a tout raconté, dit Alphonse avec un sourire qu'il voulut réconfortant. Alors, toi aussi tu as réussi à t'enfuir ?
- Malheureusement non... le contredit Ethel en baissant les yeux. Endir m'a envoyée chercher Kerin. Il te donne trois jours pour revenir au laboratoire », ajouta-t-elle en regardant son ami dans les yeux.
    Il y eut un silence gêné. Déjà, la situation se faisait complexe.
 « Il se situe où, son repaire ? questionna Edward, agacé non seulement par son réveil précoce mais surtout par la tournure que prenaient déjà les événements.
- Dans une ville voisine d'ici, nommée Yvanesca, répondit Kerin. Une ville fantôme en fait. On y trouve des évadés de prison, des voleurs, des criminels de l'ombre et aussi des réfugiés Ishbal.
- Pas étonnant que ce cinglé d'Endir ait choisi cette ville alors, déduit Edward en entendant le mot "Ishbal".
- En effet.
- Alors... vous allez y retourner ? » demanda Winry, anxieuse.
    Les deux captifs s'échangèrent un regard avant de baisser les yeux, ne sachant que répondre dans l'immédiat. Et pourtant, ils connaissaient, tous deux, parfaitement la réponse : ils étaient obligés d'y retourner. C'est ce qu'ils feraient de toute évidence ; aussi c'est ce qu'ils répondirent à la jeune mécanicienne.
 « Je ne comprends pas, déclara alors Alphonse. A présent, qu'est-ce qui vous empêche de rester avec nous et de ne jamais remettre les pieds à Yvanesca ? Endir ne pourra jamais vous retrouver aussi facilement, surtout s'il est imprudent pour lui de quitter cette ville mal famée ! »
    En guise de réponse, Ethel pencha la tête sur le côté et remit ses cheveux ondulés dans son dos, pour dégager le collier qu'elle portait en raz-du-cou. C'était une bande de cuir attachée par un anneau d'argent au milieu ; et à ce collier était attaché une petite machine où une lumière rouge clignotait.
 « C'est un émetteur, déclara-t-elle. Grâce à ça, Endir peut savoir dans quelle partie d'Amestris je me trouve ; il sait donc que je suis à Central en ce moment. Il m'a donné deux jours pour revenir, et si je ne suis toujours pas de retour passé ce délai, il peut auto-détruire cet émetteur à distance et pour moi, c'est la mort assurée. Et il se passe la même chose si j'essaye de l'enlever. »
    Edward grinça des dents. Décidément, le cas des deux captifs était vraiment à prendre au sérieux, semblait-il. Lui-même, il savait qu'il ne pourrait jamais tolérer plus longtemps qu'un alchimiste aie de tels agissements. Il fallait l'arrêter, au plus vite.
 « Bon, faisons nos bagages, lança-t-il à son frère et son amie. Veillez à ne rien oublier, on part tout de suite...
- Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? fit Winry, surprise. Il est cinq heures du matin !
- Et puis, qu'as-tu en tête, au juste, Ed ? questionna Al. »
    Le jeune alchimiste se releva après s'être penché sur sa valise, et regarda ses amis, visiblement surpris par leur questions.
 « Ben, on met les voiles à Yvanesca, bien entendu. Vous vouliez aller où ? »

****

    Le soleil se levait timidement sur Central, dardant déjà ses rayons sur les bâtisses encore endormies. La vaste ville s'éveilla doucement, tandis que le ciel bleu se faisait de plus en plus clair. Ce jour-là, les premiers courageux sur jambes furent un petit groupe de cinq jeunes gens qui s'en allaient vers la gare de Central. Yvanesca n'était pas lointaine, mais bien dissimulée au sud-est du pays et non loin d'Aerugo. Ethel les guiderait à travers les étapes des trains, les mènerait jusqu'à un lieu de désolation où leur prochain combat ne tarderait pas à commencer.
    La gare où ils descendirent de leur train semblait perdue au milieu de nulle part. Quelques bâtisses l'entouraient, leurs briques rougeâtre usées par le temps, les carreaux de leurs fenêtres fissurés. La gare aussi semblait en mauvais état ; son quai en bois vieilli grinçait sous chacun de leurs pas, qui résonnaient dans un vaste silence. Les gens restés dans le train regardaient avec curiosité et stupeur les cinq jeunes gens qui avaient eu le courage, ou la folie, de descendre à cette station. Elle était pourtant voisine de la terrible Yvanesca, dont la réputation était aussi mauvaise que son vent poussiéreux, qui laissait suggérer la présence d'un désert à son alentour. C'était bien une cité construite avec les moyens les plus modestes par les personnes égarées, l'énergie du désespoir dans leurs mains meurtries, celui de se construire un dernier abri, un dernier refuge.

Les cinq alliés marchèrent longuement et en silence entre les maisons en ruines des alentours de la gare. Un petit chemin peu foulé - et toujours dans le sens inverse - les conduisit peu à peu vers une immense ombre sur l'horizon, qui s'étendait dans le désert plane et aride. Une immense ombre basse et inquiétante, que Kerin et Ethel contemplaient avec une boule dans la gorge.
 « Bienvenue à Yvanesca », se contenta d'annoncer Kerin lorsqu'ils furent à proximité des premiers taudis.
    La définition en images de la désolation et de la pauvreté. Ce fut la première idée qui parvint à l'esprit d'Edward, Alphonse et Winry lorsqu'ils contemplèrent les maisons - qui n'avaient de maisons que le nom - de la cité du désert. Faites avec tous les matériaux possibles et imaginables, c'était comme un immense camp Ishbal mais en plus silencieux, plus inquiétant. Les quelques personnes qu'ils croisaient étaient vêtus de haillons ; quant à leur visage, il était assombri par le soleil et sali par le sable. Ils regardaient d'abord Edward, Alphonse et Winry avec surprise, mais comme les trois inconnus étaient accompagnés de Kerin et Ethel, ils se rassuraient et se disaient bien vite qu'ils n'avaient pas à s'en faire.
 « Vous connaissez du monde, ici ? questionna Winry à Ethel qui marchait à proximité d'elle.
- Oui, répondit Ethel avec un maigre sourire. Certaines personnes ici sont adorables, et quand Endir nous laisse sortir, nous allons toujours les voir. Ils tiennent de petites échoppes et essayent d'aider tous ceux qui sont dans le besoin. »
    Winry jura de voir une larme perler à l'oeil de la jeune captive.
 « Oui... répéta-t-elle. Ce sont vraiment des gens bien. Qui mériteraient aussi bien que nous d'être débarrassés d'Endir. »
    Ils virent de moins en moins de gens au fur et à mesure qu'ils progressaient vers le coeur de la cité du désert. De moins en moins de regards et de voix. Le soleil avait disparu, dissimulé par quelques nuages. C'était assez rare dans les environs.
 « Restez sur vos gardes, conseilla soudainement Kerin. On est jamais certains d'être en sécurité, ici. »
    Alphonse se mit à observer son entourage avec plus d'attention, attentif au moindre danger. Edward fit de même sans le montrer, jetant des coups d'oeil furtifs à droite et à gauche régulièrement. Et Winry, son sac sur l'épaule, restait à proximité des deux frères. Kerin guidait le groupe à pas assurés, et Ethel fermait maintenant la marche.
    Le danger potentiel que craignait Kerin se montra au bout d'une dizaine de minutes de marche dans la cité.
    Un coup de feu retentit soudainement, et une balle se logea dans un linge crasseux qui pendait à proximité de leur chemin. Tous se retournèrent en un éclair, et Kerin lança un regard noir en direction du sommet d'un taudis voisin. Les deux alchimistes étaient déjà en position de combat, Winry derrière eux, et observaient un nouveau venu avec un mélange de méfiance et de curiosité.
 « Et on peut savoir où tu comptes aller comme ça, petit démon ? » questionna une voix railleuse.
    Le nouveau venu fit tourner son pistolet dans sa main avec un petit rire, perché sur la bâtisse de briques usées. Ethel aussi le considéra avec un certain mépris.
 « Tu n'as rien de mieux à faire depuis le temps, Rendy ? » questionna-t-elle sans détacher son regard de l'homme.
    Une taille moyenne, des yeux brillants comme des émeraudes, un nez fin et un visage jeune, un teint pâle et des cheveux mi-longs, raides, d'une clarté à peine croyable. Des cernes sous les yeux qui assombrissaient son regard. Des vêtements simples sur son corps mince. Une chemise blanche, un pantalon brun. Et un regard de psychopathe, qui semblait déplaire à Kerin...
 « Fullmetal, je te présente Rendy Krossord », lâcha alors ce dernier avec dédain.
    Ce à quoi le tireur répondit par un sourire carnassier.






Au fait, ce Rendy Krossord est bien celui dans Terres de rêve, l'assassin de Nahru ! J'aime bien ce perso en fait =3
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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #9 le: Avril 26, 2009, 06:56:05 pm »
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Kyyyaaaah ! Trop beau passage ! Vous êtes trop mignonne, quand vous vous jetez dans les bras de votre choupinou ! (qui est le fils de mon Shadounet, haha ! XD)
Nan, mais les descriptions étaient trop belles ! J'ai bien aimé lorsque Ethel se jetait dans les bras de son chéri, et aussi quand l'autre, là (je crois que c'est Alphonse), c'est réveillé en sursaut et vous à fait peur ! lol
C'était trop excellent !

J'ai bien aimé les paysages, comme ils étaient décrit. J'ai eue un frisson quand j'ai lut "Yvanesca". Je me suis bien dit que c'était dans Terre de Rêves, cette fic formidable, mais malheureusement trop de chez trop trop triste.... T^T *Des larmes coulent sur les joues de la jeune féline* Narrhhhuuu ! >o<

Par contre, c'est horrible que Rendy soit de retour dans âme écarlate ! J'ai trop peur qu'il tue Kerin, votre chéri, et vous ! Qu'est e que je deviendrai, moi, si vous mourrez, ma Maîtresse lyrique ? T^T Je serai misérable !!! *pleure*

Bref, encore un excellent passage ! J'espère que ce sera pour bientôt -mais alors trèèès bientôt- le baiser entre Winry et Ed ! J'espère aussi que vous allez vous embrassez, vous et votre fantastique Kerin ! *Se fait courser par Prince Athem*

Bref, je parle, je parle... Je vais vous laissez, Maîtresse Sephyra, et j'espère que vous posterez bientôr la suite de cette splendide fic ! >o<
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #10 le: Avril 28, 2009, 07:29:24 am »
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Vous êtes trop mignonne, quand vous vous jetez dans les bras de votre choupinou !
Merci x3
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Qu'est ce que je deviendrai, moi, si vous mourrez, ma Maîtresse lyrique ? T^T Je serai misérable !!! *pleure*
N'exagérons rien :'D lol
Je te remercie tellement d'être toujours là pour cette fic, chère Mady *chiale* Et moi alors, que ferais-je sans toi ? *chiale de nouveau*
*tousse tousse*
Bref, j'espère en tout cas que cette suite te plaira, même si elle est un peu courte ! Pour la peine je mettrai le chapitre suivant très bientôt ^^ Bonne lecture !



Sixième Chapitre : L'homme aux cheveux blancs




  « Vous voulez que je le cogne ?
- Tais-toi Ed ! Tu ne vas pas déjà chercher les ennuis ?! » répliqua Winry derechef.
    Sans détendre son rictus hautain, Rendy observa à tour de rôle les trois inconnus.
« Un... deux... trois... compta-t-il. De la matière première pour ton cinglé de prof ? railla-t-il à l'attention de Kerin.
- Ferme-la, répliqua ce dernier. Avant de chercher à me tuer, prends-t'en à Endir ! »
    Rendy poussa un soupir théâtral et lâcha :
  « J'ai déjà prévu de m'en occuper, du vieux cinglé, mais avant c'est toi que je veux. Tu es plus facile à atteindre, et moi j'aime pas me compliquer la vie. »
    Le bord du taudis où se tenait Rendy explosa avec fracas, les pierres volèrent de tous côtés et Ethel cria à ses alliés de reculer. Edward attrapa le bras de Winry et la tira en arrière, tandis qu'Alphonse se retirait vivement. Kerin surgit de l'explosion des briques en poussière en brandissant des lames à chacun de ses doigts. Comme des lames de vent tranchèrent violemment l'air en direction de Rendy, qui bondit en arrière et tira deux coups à l'aveugle ; tant le nuage de poussière soulevé par le jeune démon était dense et opaque. Les dix lames revinrent à l'assaut ; le tireur fit demi-tour et bondit sur la maison voisine, déséquilibré. Il toisa la silhouette de Kerin, qui se détachait difficilement dans le nuage de poussière.
  « Enfoiré... » maugréa Rendy.
  Son épaule avait été frappée par un morceau de brique ; sa chemise arrachée à cet endroit et tachée de sang. Il posa sa main droite sur sa blessure, dents serrées pour résister à la douleur.
« Mais t'as eu de bol de toucher mon épaule gauche, cracha-t-il. Je vise mal de la main droite.
- Non, tu vises mal des deux, Rendy, rétorqua Kerin, perché sur le taudis, en lui faisant comprendre que ses tirs à l'aveugle avaient été inefficaces.
- On en reparlera », siffla le tireur en se retirant par une ruelle étroite.
    Edward, Alphonse et Winry se remettaient encore du choc. En effet, Yvanesca n'était pas un lieu sûr... Pas plus que Central au temps où les Homonculus sévissaient encore.
    Kerin sauta du bâtiment qu'il avait à moitié démoli, une main dans la nuque, en regardant vers les fenêtres du bâtiment avec gêne.
  « Si les propriétaires s'en rendent compte, je sens que je vais encore passer un sale quart d'heure », souffla-t-il.
    Winry jura de voir le bras de Kerin rétrécir, et les lames qui avaient prolongé ses doigts disparurent. Il avait métamorphosé ses mains... ou cela avait-il été un leurre de son imagination ? Elle n'avait pas pu le voir en détail avec ce nuage de poussière, mais s'il n'avait pas fait pousser des lames sur ses mains, comment aurait-il tranché aussi net le rebord de cette vieille maison de pierre ?
  « Personne n'est blessé ? demanda Ethel en se tournant vers les trois amis.
- Non, tout va bien, répondit Alphonse.
- Tant mieux... commenta Kerin en les rejoignant. Je n'aurais pas aimé que cet imbécile vous fasse du tort de quelle manière que ce soit. »
    Comme pour confirmer les soupçons de Winry, l'extrémité des manches du jeune démon étaient en lambeaux.

****

    En reprenant leur route, ils quittèrent progressivement les taudis en ruines et petit à petit, ils entrèrent dans une partie de la ville qui semblait bien plus riche. Le coeur de la cité du désert. C'était comme s'il s'agissait d'une toute autre ville ; même si elles étaient aussi très abîmées, les maisons étaient construites avec une architecture avancée, avaient jusqu'à deux étages, et des sculptures sur leurs façades les embellissaient grandement. La pierre était ocre, le sol était dallé, mais les rues étaient vides, et silencieuses. Elles ne semblaient absolument pas habitées.
  « Au fait, c'était qui ce type de tout à l'heure ? questionna Edward pour briser le silence presque dérangeant.
- Rendy ? Un chasseur de primes, soit-disant, répondit Kerin. Il n'est pas d'ici, mais il est venu s'installer à Yvanesca pour une raison que j'ignore.
- Il a l'air bien sûr de lui... commenta Winry en se remémorant son visage hautain.
- Et pourtant, c'est un garçon terrifié. Terrifié par les démons comme moi... En somme, par toutes les créations d'Endir. Il s'est enfermé dans un rôle de défenseur de la cité, mais en réalité, il craint juste que mon maître lui mette la main dessus pour ses expériences.
- Du moins, ce sont les hypothèses que nous avons formulées, ajouta Ethel. Nous sommes régulièrement obligés d'en découdre avec lui...
- Ah ! On y est », l'interrompit Kerin en s'avançant vers une maison de pierre.
    Il écarta un morceau de tissu qui pendait en guise de porte, et laissa passer ses trois invités, puis Ethel. Il entra ensuite à son tour dans la bâtisse.

    Edward, Alphonse et Winry observèrent l'endroit avec curiosité. Cette maison semblait bel et bien en meilleur état que les autres qu'ils avaient vues à en cheminant dans la cité. Les murs, d'un ocre pâle, étaient fissurés à quelque endroit mais semblaient droits et encore solides ; il y avait une fenêtre tout à droite en entrant, quelques couvertures sous ladite fenêtre en guise de lit, quelques outils dans le coin à gauche. Sur le mur en face de la porte d'entrée était fixé un drap brodé avec des fils rouge et or ; une étrange écriture servant de cadre à l'oeuvre.
    Winry fit glisser sa main sur le mur froid, et sentit la finesse de quelques gravures, dans la pierre. En regardant de plus près, elle remarqua alors qu'il y avait bien des signes gravés sur les murs, en quelques endroits.
  « Ces maisons sont très proches du laboratoire, donc personne n'ose s'y installer, expliqua Ethel. Mais n'ayez crainte, vous êtes en sécurité ici. »
    Winry, accroupie devant le mur de gauche, la main déposée sur les gravures, tourna son regard vers la jeune captive d'Endir :
  « Ces maisons... elles ont été construites par les réfugiés de la ville ?
- Ah... non, en fait, on raconte qu'avant qu'Endir vienne à Armestris pour ses expériences, Yvanesca était un minuscule village habité par des sages. Ils auraient construit ces maisons, qui tiennent encore debout de nos jours, malgré tous les événements qui ont secoué Yvanesca depuis...
- Et les sages ont quitté Yvanesca ? questionna Alphonse, intéressé par la conversation - contrairement à son frère aîné qui était en train de choisir son lit, au fond de la pièce.
- Ce n'est qu'une légende, intervint Kerin en haussant les épaules. Mais si ces sages ont bien existé, ils ne vivent plus ici. Si ça se trouve, ils habitaient encore là quand Endir est arrivé pour s'installer. Et puis il a dû s'en débarrasser pour éviter les témoins, si ça se trouve... »
    Alphonse se mit également à admirer les gravures, aux côtés de Winry. A l'opposé, Edward commençait à déterminer qui dormirait où.
  « C'est beau, n'est-ce pas ? fit remarquer Ethel en s'approchant de Winry et Alphonse. Ces sages des temps anciens... C'étaient certainement d'anciens habitants de Xerxès, vu l'étendue de leur savoir. Rien que pour avoir construit des bâtiments aussi beaux, et qui ressemblent beaucoup aux ruines de cette cité magnifique... »
    A l'entente du nom de cette cité, qui avait été éradiquée en une nuit à cause de l'homonculus que ses habitants avaient eu la malheur de créer, Edward se désintéressa enfin des draps, des coussins et des valises pour prêter oreille à ce qui se disait.
  « J'aimerais vraiment que ces sages soient là pour nous aider, admit Ethel à voix basse. Mais vous trois, vous êtes là, reprit-elle ensuite en haussant la voix. Même si vous n'avez rien à voir avec ces sages, je suis persuadée que grâce à vous, cette ville retrouvera sa liberté. Alors à quoi bon se remémorer des histoires antiques dont on n'est même pas sûrs de la véracité ? »
    Edward et Alphonse se jetèrent un coup d'oeil, mais ne répondirent pas.

****

    Kerin et Ethel étaient repartis au laboratoire, après avoir passé une bonne partie de l'après-midi à tenir compagnie à leurs invités. Winry avait passé un rapide coup de balai, puis avait préparé les lits dans la chambre ; maintenant séparée de la pièce principale par une belle étoffe qui pendait du plafond. Ils dormiraient dans de beaux tissus peut-être réalisés par les sages de la légende. Il y avait même de beaux coussins brodés de fils colorés.

    Après un rapide repas de quelques fruits apportés par Ethel avant qu'elle ne reparte au laboratoire avec Kerin, les trois amis était allés se coucher, épuisés par le voyage de la journée. Winry s'était rapidement endormie, mais Alphonse et Edward n'arrivaient pas à fermer l'oeil.
  « Tu ne dors pas, Ed ? questionna Alphonse à voix basse, après une bonne heure passée à chercher le sommeil.
- Non, répondit Edward en se redressant et en s'asseyant son son lit. Je pense à beaucoup de choses...
- Moi aussi, admit Alphonse en faisant de même. Dis, tu te souviens ? Kerin et Ethel attendaient de l'aide de la part des habitants de Xerxès... »
    Edward regarda l'extérieur à travers la fenêtre, songeur.
  « Oui... si je croyais au destin, je dirais que c'est lui qui nous a amenés ici tous les deux... toi et moi, les derniers représentants de cette cité antique. »
    Les deux frères restèrent longuement assis dans la chambre, à regarder la lune s'élever au dessus des vestiges de la cité du désert.




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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #11 le: Mai 03, 2009, 03:05:51 pm »
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Meuh non, voyons ! Il ne faut pas pleurer pour moi.... Je ne représente rien pour ce forum ! Maîtresse Sephyra... *La jeune féline lui fait un câlin*

J'ai adorée ce passage ! Je n'ai pas vu d'erreur, que ce soit de ponctuation ou d'orthographe ! Vraiment, c'était sublime !
Winry m'a parut beaucoup plus interessé que les garçons pour les explications... xD
J'ai adorée, franchement, chapeau ! Les descriptions étaient sublimes... Mais j'ai qu'un seul reproche à vous faire : Rendy n'est pas mort ! T^T
Aaahh, cet odieux assassin, je pourrai le prendre par le cou et l'égorgé avec un plaisir partagé avec tous ceux qui ont lu Terre de Rêves ! >o< *Mady lui balance une banane sur la tête* Bien fait, souffre, crève ! Sale homme ! >8P

Nan, mais les descriptions.... J'avais l'impression de plonger ma tête dans un bain remplis de mousse... Kyytyaaa ! C'était absolument sublime ! Et puis, Ed qui protège Winry.... j'ai hâte d'être au passage où il se déclareront leur amour, leurs sentiments... TvT

Bref, je m'excuse par contre pour le retard, et j'ai hâte de lire la suite de Âme Écarlate ! ^^
Votre histoire est absolument sublime !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #12 le: Mai 04, 2009, 04:25:16 pm »
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Merci pour ton commentaire ma petite Mady ! Et que tu dis : ce sont les personnes adorables comme toi dont le forum a en partie besoin ! Ne sous-estimes pas ton rôle ici, tu redonnes courage à de pauvres artistes oubliés comme moi par exemple XD
Bref. Voilà le chap 7, rien que pour toi. Je te souhaite une bonne lecture ^^ ( par contre il faut un peu connaître le manga pour tout piger... mais c'est un simple clin d'oeil aux fans, donc c'est pas trop grave )



Septième Chapitre : Souvenirs



    Alphonse laissa échapper un long bâillement avant d'ouvrir les yeux. Il se redressa lentement, et se cacha le visage d'une main, aveuglé par la lumière du soleil qui fusait dans la chambre. Il regarda alentour. A sa droite, quelques affaires éparpillées, et son frère qui dormait encore n'importe comment ; le ventre à l'air et un pied dans une valise. Devant lui, sous la fenêtre, le lit de Winry était vide.
    Alphonse poussa un soupir et déposa une fine couverture sur son incorrigible frère, puis il sortit de la chambre en se massant la tête. Il aperçut son amie à l'autre bout de la pièce, à genoux devant le mur, en train de l'effleurer d'une main. En l'entendant arriver, elle se retourna et lui sourit.
« Bonjour, bien dormi ? demanda-t-elle.
- Oui, et toi ?
- Plutôt bien. »
    Winry se releva et jeta un coup d'oeil en direction de la chambre.
« Ed est toujours endormi ?
- Et n'importe comment par-dessus le marché », soupira Alphonse.
    Les deux se mirent à rire ; voilà qui leur rappelait d'autres souvenirs. Edward avait toujours dormi n'importe comment ; quand il était jeune ou même pendant la quête pour récupérer leur corps. Le ventre à l'air, la bouche grande ouverte... Il avait beau avoir beaucoup voyagé, il ne semblait pas avoir tellement mûri. Même si, il fallait l'avouer, il avait pris quelques centimètres depuis que Winry l'avait équipé d'un auto-mail plus léger, dans le nord. Il avait dépassé son amie en taille ; mais à son désarroi, son petit frère était toujours légèrement plus grand que lui.
« Ethel est passée très tôt ce matin, dit alors Winry. Elle reviendra vers midi nous voir avec Kerin, on a juste besoin de les attendre.
- Très bien, je vais aller faire un tour en ville pour trouver quelques provisions.
- Tu es sûr de vouloir y aller seul ?
- Oui, répondit Alphonse avec un sourire. De toute façon, Ed dort comme un loir, on devrait le laisser se reposer.
- Sois prudent, alors. Tu as intérêt à ne pas traîner !
- Oui, oui ! » lança Alphonse en quittant la bâtisse.

    Il avait gardé sa chemise blanche de la veille ; car une douce chaleur régnait déjà dans la cité. Le soleil matinal était magnifique sur les pierres ocres des maisons des sages, et le jeune alchimiste put les admirer pendant sa marche. Peu à peu, il se dirigea vers les extrémités de la ville, où se situaient les commerces, après avoir traversé la partie soit-disant "mal famée" sans le moindre problème.
    Il croisa de nombreuses personnes à qui il put échanger un sourire. En effet, conformément aux dires d'Ethel, ces gens avaient un coeur bon, plein de gentillesse et de tolérance, et seraient certainement prêts à accueillir n'importe qui à la recherche d'un foyer. Il avait été vu hier en présence des deux captifs d'Endir ; c'était certainement pour cette raison que les habitants d'Yvanesca ne semblaient absolument pas se méfier de lui.

    Mais, pendant son trajet, ce n'était que son corps, que son visage qui saluait les gens. Son esprit était ailleurs. Il était deux, ou trois ans en arrière ; pendant sa quête pour retrouver son corps d'origine. Aux côtés de son frère, il avait tant voyagé... Rencontré tant de gens, vu tant de paysages... Il avait souffert, il avait essayé de pleurer en vain. Mais il avait aussi tenté de rire. Et même s'il n'était qu'une armure creuse à l'époque, il y avait des moments où il s'était senti plus vivant, plus humain que jamais.
    Et ces souvenirs-là, c'étaient les plus précieux de tous. Vivre une telle situation, surmonter ces épreuves, avait noué entre les deux frère des liens si forts que nul ne saurait les briser. Une fraternité exemplaire, une fraternité qui était tout ce qu'il lui restait.
    Après leur victoire sur les Homonculus, il s'était passé nombre de choses. Ils avaient fait le tour de leurs proches, comme ils l'avaient décidé avant même leur victoire, pour remercier tous ceux qui les avaient soutenus. Mais son frère Edward n'avait pas terminé son combat...
    Et lui non plus, en fin de compte.
    Alphonse baissa légèrement la tête, songeur, tandis qu'il poursuivait sa marche. Les Homonculus... Le repaire de leur ennemi à Central s'était effondré. La vie de tous leurs adversaires s'était retrouvée ensevelie sous les gravats, et sous les dunes de sa mémoire. Lust, Gluttony, Greed, Sloth, Wrath, Pride et Envy... puis leur père. Ils avaient tous disparu sous les flammes du colonel Mustang, sous l'acier du Fullmetal Alchemist, les lames des visiteurs de Xing, et leur élixirologie salvatrice. Une bataille qui s'était terminée avec l'ouverture de la porte, et le retour de son corps dans le monde réel.

    Il fut alors tiré de ses pensées, lorsqu'il aperçut une petite échoppe, où il vit quelqu'un qui attira son attention. L'homme aux cheveux blancs. C'était bien lui, il avait un bandage sur l'épaule gauche ; là où il avait été blessé par Kerin la veille. Il discutait avec la vieille femme souriante qui tenait l'échoppe, et visiblement, il avait l'air de très bien s'entendre avec elle. Personne ne le considérait comme un tueur, semblait-il, à voir tous ces sourires que lui lançaient les gens passant à proximité de lui. C'est alors que l'homme rentra à l'intérieur de la bâtisse, et, intrigué, Alphonse décida de le suivre.
    Alphonse salua la vieille femme avant d'entrer à son tour dans l'échoppe. C'était une petite épicerie assez sombre, avec tout un tas d'aliments de base déposés sur les étagères. L'homme aux cheveux blancs était au fond du rayon de gauche, accroupi à côté de sacs de riz, qu'il rangeait parmi les autres aliments.
« Ca alors... commenta Alphonse en s'approchant de lui. Je ne pensais pas vous trouver dans un lieu comme celui-là. »
    L'homme tourna lentement la tête vers lui et le contempla de la tête aux pieds.
« Le type d'hier ? demanda-t-il. Tu étais bien avec le démon, hier, non ? »
    Alphonse acquiesça, et Rendy se releva. Il lui tendit sa main, qu'Alphonse serra avec un mélange de surprise et de soulagement.
« Je suis Alphonse Elric, déclara alors le jeune alchimiste.
- Rendy Krossord... mais tu le sais déjà, répliqua l'homme avec un sourire en coin. Dis-moi, pourquoi être venu à Yvanesca ? Surtout en la compagnie de ce dangereux... »
    Alphonse émit un petit rire gêné. Et Rendy qui, la veille, était arrivé par surprise en leur tirant dessus, ne se considérait donc pas lui-même comme "dangereux" ?
« Kerin a besoin de nos services, répondit Alphonse. Il a risqué gros en venant à Central pour nous demander de l'aide.
- Il a voyagé jusqu'à Central pour venir te chercher ? s'étonna Rendy.
- Plus exactement, il avait besoin de l'aide de mon frère, qui est alchimiste d'Etat. Je le suis aussi mais depuis moins longtemps, par conséquent je suis moins célèbre que lui.
- Attends, si tu t'appelles Elric... ton frère, ce serait pas Edward Elric, alors ? Le plus petit alchimiste d'Etat ?
- "Le plus jeune", rectifia Alphonse en se remémorant les pulsions meurtrières de son frère, lorsqu'on avait le malheur d'employer cette périphrase pour le désigner.
- Ca alors... s'étonna Rendy avec un sourire. Des alchimistes d'Etat qui viennent nous rendre visite, voilà qui n'est pas courant ! Mais pourquoi a-t-il besoin de vous, ce petit démon ? questionna-t-il ensuite de sa voix railleuse.
- Pour venir à bout d'Endir », répondit simplement Alphonse.
    Rendy fit la moue et détourna le regard un instant. Il se mit alors à masser son épaule meurtrie, apparemment songeur. Il restait quelques sacs de riz à mettre en place.
« Oh... tu veux de l'aide ? » questionna Alphonse en retroussant ses manches.
    Rendy le regarda avec surprise, puis décocha un sourire.

****

    Avec l'aide d'Alphonse, tout fut rangé rapidement. Epuisé, Rendy s'était ensuite laissé tomber contre un mur, une main sur son bandage. Alphonse considéra l'homme avec un mélange d'intrigue et de curiosité. Il semblait bien jeune, mais avait l'air complètement épuisé, avec ce visage pâle, ces cernes sous ses yeux verts, et quelques mèches blanches qui lui voilaient le regard.
« Ca va aller ? » questionna Alphonse.
    Rendy répondit par l'affirmative, d'un petit signe de tête
« Je suis phénylcétonurique, expliqua-t-il. C'est une saleté de maladie. Et comme si ça suffisait pas, j'ai commencé à souffrir d'insomnies depuis que... »
    Il s'interrompit pour masser à nouveau son épaule, les dents serrées.
« ... depuis que quoi ? questionna Alphonse, intrigué.
- Depuis que... un démon s'est échappé du laboratoire d'Endir, répondit Rendy. Depuis qu'il a flanqué la trouille à toute la ville... et qu'il a tué ma meilleure amie. »
    Alphonse écarquilla les yeux, abasourdi.
« Ce démon, Kerin... il pourrait aussi tuer des gens... il en est capable, tu as vu comment il se bat ! C'est un enragé, je suis certain qu'il bouffe de la pierre rouge tous les jours, le cinglé c'est lui ; pas moi... »
    Alphonse ne sut que répondre. En fin de compte, la haine qu'éprouvait Rendy envers Kerin était peut-être justifiée. Mais Kerin était différent, Alphonse le sentait. Il avait envie de croire en lui, de lui faire confiance, de lui venir en aide. Ce jeune démon désirait de toutes ses forces protéger Ethel, et sa seule motivation était de lui apporter le bonheur et la liberté. Mais, surtout, il ne mentait pas, c'était certain. L'autre jour, quand il avait ouvert la porte... Alphonse avait ressenti jusqu'au plus profond de lui cette sensation de vide, de néant, de bien-être et de mal-être mêlés dans un espace sans fin, sans loi... si l'on omet le principe de l'équivalence.
    Pour l'instant, un combat les attendait. Il ne devait plus ressasser ces souvenirs, il devait avancer... comme il avait toujours voulu le faire.

****

    Kerin ferma les yeux et un violent coup de la part de son maître le propulsa violemment en arrière. Il tenta de se relever, et Endir le frappa de nouveau, puis le jeta à deux mètres de lui. Le jeune démon glissa sur le sol, puis se redressa légèrement, tremblant sous la douleur, sa colère, et son impuissance. Un mince flot de sang ruisselait sur sa joue gauche. Ethel, morte d'inquiétude, se précipita vers lui et l'aida à s'asseoir. Devant eux, Endir était dressé de toute sa hauteur, et brandissait encore son poing puissant, orné d'un épais bracelet de forme carrée, en direction de son "protégé".
« Ne refais plus jamais ça, Kerin... menaça-t-il. Si jamais tu t'échappes encore une fois de la sorte, je te jure que tu le regretteras. »
    Kerin redressa lentement son visage vers Endir, frémissant de rage.
« Kerin, t'ai-je déjà menti ? »
    Ses mâchoires crispées, le jeune démon sentait une colère infinie le parcourir et l'animer. Son poing se serrait sur le sol glacé, ses muscles frémissants et son cerveau en ébullition n'attendaient qu'une chose : qu'il se jette sauvagement sur Endir pour le déchiqueter.
« Kerin... Kerin, calme-toi, je t'en supplie... » souffla Ethel, soudain tremblante de peur.
    Des plaques noires commencèrent à se former sur les mains de Kerin. Elles recouvrèrent sa peau, s'étendirent, et commencèrent à se changer en lames meurtrières qui auraient tôt fait de réduire leur ennemi au silence.
    Endir le frappa à nouveau et écarta violemment Ethel. Les deux se retrouvèrent propulsés l'un à l'opposé de l'autre, aussi impuissants qu'ils l'avaient toujours été. Kerin voulut se relever et faire face à son ennemi, mais se figea soudain. Son ennemi en question venait de brandir sous son nez une petite pierre rouge qui luisait faiblement, et frémissait toute seule. Kerin se mit à trembler. Il n'arriva bientôt plus à détacher son regard de cette pierre, qui avait l'air si insignifiante, si fragile, mais qu'il craignait par-dessus tout...
    Des flammes rouges dansèrent dans ses yeux. Ethel hurla son nom, mais il ne l'entendit pas. Endir déposa la pierre sur sa blessure, et il se mit à hurler...

    La pierre rouge pénétra le sang du jeune démon qui se sentit détruit de l'intérieur, puis régénéré, sans fin. Son amie avait beau crier son nom, elle avait beau pleurer, le supplier, il était devenu sourd. Elle avait beau chercher son regard, il était devenu aveugle. Il continuait de lutter contre cette force comme divine qui tentait de s'emparer de sa chair et de son sang.
    Mais elle ne pouvait pas s'emparer de lui. Elle ne voulait que faire un avec lui.
    Ses muscles se contractaient au risque de se déchirer, ses nerfs envoyaient dans tout son corps des messages insensés ; ses yeux fixaient le vide et son visage hurlait de douleur. Et pourtant, il devait tenir. Non, la mort n'aurait pas son âme en ce jour.
    Lorsque Kerin se calma enfin, il s'effondra sur le sol et demeura immobile. Ethel se rua à ses côtés, le redressa, et écarta les mèches noires qui tombaient sur son visage.
« Kerin... » murmura-t-elle, les larmes aux yeux.
    Il semblait évanoui. La jeune fille le serra contre elle, en fermant les yeux, et ne posant qu'une seule question : "pourquoi" ? Pourquoi avaient-ils, tous les deux, besoin de subir ça ? Qu'avaient-ils fait au monde pour être châtiés de la sorte ? Elle demeura longuement près de lui, comme si même dans son coma, sa présence pouvait le rassurer. Lui demander de revenir vivant... De se relever, une fois de plus... Encore, encore un peu...
    Ils n'avaient jamais connu la liberté.
    Et c'était pour cette raison qu'il lui faudrait, à un moment ou à un autre, se décider à rouvrir les yeux. C'était la promesse qu'ils s'étaient faite tous les deux : vivre captifs, dix, vingt, quinze ans... vivre captifs, mais mourir libres.
« Bientôt, tu n'auras plus à t'en faire, déclara alors Endir, la tirant de ses pensées. Je toucherai au but sous peu, il ne reste que peu de pierres à utiliser.
- Arrêtez... souffla Ethel avec le peu de voix qui lui restait. Il n'est qu'un semi-démon, il ne tiendra jamais le coup...
- Si, je connais mieux mes créations que toi, rétorqua l'alchimiste d'une voix sèche avant de tourner les talons. Et puis, ajouta-t-il en s'éloignant, les sept ne seront pas toutes pour lui... »
    Ethel regarda la silhouette d'Endir disparaître, surprise. "Les sept ne seront pas toutes pour lui" ? Si elle se souvenait bien, la pierre rouge qu'il venait de lui administrer était la troisième, sur un total de sept. Endir en avait encore quatre en réserve... que comptait-il alors faire avec ?
    Elle ferma les yeux et serra à nouveau son ami dans ses bras. Elle n'allait pas penser à ça maintenant. Dès que Kerin serait réveillé, elle retournerait voir la lumière du jour.

    Parce que ça aussi, elle l'avait promis.






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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #13 le: Mai 08, 2009, 05:33:15 pm »
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Kyyyaaah ! Imbécile d'Endir, tu vas crevvverrrr ! >o< *Mad-chan, sentant des larmes de rage couler le long de ses joues, sort ses griffes et saute sur Endir, qui osait attaquer le petit copain humain de sa Maîtresse tant aimée* Naméoh  ! Sa va pas ? Il ne faut pas le frapper, il est trop jeune.... Et pis, et pis.... C'est aussi le fils du sublime Shadow ! Shadow le démon ! Alors, bat les pattes, ne le frappez pas ! >o< *Mady crie de rage, mords rageusement Endir. Celui-ci se dégage, et voyant qu'il saigne au bras, il frappe la jeune féline qui s'écroule plus loin* Aaaah.... Je meurs... >o<

Nan, je ne sais pas quoi dire sur votre splendide passage... Winry est tellement meugonne !... Je suis trop dégoûtée par contre que Rendir et Alphonse se soit serrés la main... Beurk... Il fait exprès pour pouvoir lui demander de tuer uns de ses amis, j'en suis sûre et certaine ! Il faut prévenir Alphonse, Maîtresse Sephyra ! Lui dire que ce Rendir est l'assassin d'une hérissonne, autrefois... S'il vous plaît, il ne doit pas se laisser embobiner ! >o< *Lance une massue grâce à ses dernières forces sur le jeune homme aux cheveux blancs*

J'ai trop pleurer par contre quand Ethel, c'est-à-dire vous, à câliner Endir. C'est tellement mignon, romantique... Tellement beau, quoi ! >o<

Excellent passage donc. Et Maîtresse Sephyra, vous n'êtes pas une artiste oubliée, je suis là pour vous, et je le serai toujours ! Vous pouvez compter sur moi ! >o<

J'espère que vous poterez bientôt la suite, et que cet idiot d'Endir va crever ! >o<
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #14 le: Mai 10, 2009, 10:19:38 am »
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Merci pour ton commentaire Mady ! Je suis si heureuse de pouvoir compter sur ton soutien ! x3
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J'ai trop pleurer par contre quand Ethel, c'est-à-dire vous, à câliner Endir.
... a caliné Kerin, tu veux dire, non ? :'D Moi, câliner cet enfoiré d'Endir ?! Jamais !!

Quoiqu'il en soit, encore merci pour ton commentaire qui me motive à fond ! Bonne lecture ! ^^




Huitième Chapitre : Quand la lune se lève



    Une pile de dossiers vertigineuse se dressait devant lui. Assis sur son siège, les coudes posés sur son bureau, il considéra les feuilles de papier avec un certain mépris. Il y en avait tellement qu'à force de les observer, il finirait par avoir le vertige, tôt ou tard. Il serra les dents, fusilla du regard les dossiers qui ne rétorquèrent pas à la menace, puis se leva brusquement. La tête basse, il sa massa la nuque puis se redressa en s'étirant, avant de bâiller longuement. Il essuya d'un revers de main la larme qui avait perlé à son oeil, puis se retourna. La grande fenêtre derrière son bureau donnait une très belle vue sur Central. Les immeubles se succédaient jusqu'à l'horizon, baignés de la lueur du crépuscule.
    Il était bientôt neuf heures du soir, et le Président Roy Mustang avait encore beaucoup de dossiers à traiter, à son plus grand désarroi.
    Il poussa un soupir à fendre l'âme, puis alla se rasseoir derrière son bureau. Visiblement, il n'y avait pas d'échappatoire... Mais comme il n'était pas Président depuis si longtemps, il lui fallait faire preuve de bonne volonté.
    Il s'empara du dossier qui constituait le sommet de la pile, empoigna un stylo, se mit au travail. Il commença à lire les mots, les phrases, les lignes, les paragraphes... et continua sa lecture en diagonale sans vraiment se rendre compte que son esprit était ailleurs.

    Il était quelques années dans le passé, dans les catacombes de Central. Sombres, inquiétantes. Malsaines, glacées. Il les avaient vécues, y avait combattu, pour la première et la dernière fois... il y avait environ deux années. Aux côtés de ses compagnons, il avait fait danser ses flammes sur ses ennemis, pour qu'elles les emportent dans leur tourment infernal. Et après une bataille ardue contre celui qui se faisait nommer père des Homonculus, le silence était à jamais retombé sur cette salle funeste. Et Alphonse avait retrouvé son corps, dans un ultime effort. Contrairement à son frère aîné.
    Cette fois, il interrompit sa lecture. Son regard se dirigea vers la vitre, du côté du vent, du côté des arbres, de la lune qui se levait dans le ciel sombre. Seul son oeil droit voyait encore ; le gauche avait péri lors du dernier affrontement, et il l'avait donc dissimulé d'un bandeau noir. Peut-être par ironie, peut-être pour garder en lui le poids de sa naïveté de l'époque. Lorsqu'il croyait en King Bradley... ou de moins, le pensait humain.
    Parce qu'en réalité, il l'avait toujours détesté. Cet homme, dont il visait la place, et qu'il avait obtenue en ce jour.
   
    Mustang ferma son unique oeil. Ressasser tous ces souvenirs, juste encore un peu... le temps d'emporter enfin une victoire totale... Car, malheureusement, leur combat n'était pas terminé.
    Le Fullmetal Alchemist venait de quitter Central, pour une ville du sud. Il n'avait fourni quasiment aucune explication, mais Mustang savait bien ce qu'il en était véritablement. Il cachait quelque chose ; et dans cette ville voisine d'Aerugo se tramaient des événements funestes. Le Président en était persuadé. Il avait appris à connaître le Fullmetal Alchemist depuis le temps ; c'était même lui qui était allé le chercher à Resembool, au lendemain de sa transmutation humaine ratée, pour tenter de ramener sa mère à la vie. A l'époque, il semblait réduit à un enfant à qui il manquait un bras et une jambe, le regard perdu dans le vide... Et Roy savait, il était le seul à avoir jamais su, qu'en réalité, la plus ardente des flammes brûlait dans ces yeux dorés. Que ce fut à l'époque ou au moment présent, ces yeux avaient toujours abrité ces mêmes flammes, qui savaient consumer en lui toute volonté d'abandon. Edward Elric n'avait jamais su abandonner, et son jeune frère non plus.

    Le regard à présent tourné vers l'horizon, Roy Mustang sourit. Il lui restait bien des dossiers à traiter, mais il ne s'en préoccupait plus.
    Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas regardé la lune se lever.

****

    Alphonse fut enfin de retour, des provisions en main. Un sac de riz et quelques fruits. C'était basique, mais essentiel à leur survie, après tout.
    Il posa les aliments non loin de l'entrée, puis n'apercevant personne, il se rendit dans la chambre. Il découvrit alors Winry, à genoux devant Edward, et qui avait l'air inquiète en le regardant. En l'entendant arriver, la jeune fille sursauta et fut soulagée de voir le visage de son ami.
« ... Winry ? questionna ce dernier. Pourquoi restes-tu au chevet d'Ed... »
    Alphonse s'interrompit et fronça les sourcils en observant son frère. Apparemment, Winry lui avait fait retrouver une position convenable pour dormir, il était allongé sur le dos mais semblait profondément assoupi. Il semblait même affronter quelque cauchemar ; ses sourcils se fronçaient de temps à autre, et il crispait son visage comme s'il luttait contre la douleur.
« Il n'a pas de fièvre en plus... déclara Winry en déposant sa main sur le front d'Edward. J'ai aussi essayé de le réveiller, mais il n'a pas l'air décidé à ouvrir les yeux...
- S'il respire normalement, on ne devrait pas s'en faire, déclara Alphonse avec un ton qu'il voulut rassurant. Allons manger, peut-être que ça le motivera pour se lever... »
    Winry eut un petit rire, et le visage d'Edward se détendit. Il sembla alors retrouver un sommeil paisible ; du moins c'est ce que son amie et son frère espéraient de tout leur coeur.

****

« Vous auriez dû me réveiller... maugréa Edward. J'ai trop dormi... »
    Edward, Alphonse et Winry étaient réunis dans le salon de la petite maison, et terminaient leur repas. Alphonse avait transmuté des bricoles en outils de cuisine, et était parvenu à allumer un feu pour pouvoir cuire du riz. Le fait que son jeune frère ait réussi à allumer un feu sans mal avait permis à Edward de faire remarquer, une fois de plus, que le flame alchemist était bien le genre de personne dont on pouvait aisément se passer au quotidien.
« Alors, tu as fait des cauchemars, Ed ? questionna Winry après le repas. Tu avais l'air de passer un mauvais moment dans tes rêves, tout à l'heure... »
    Edward réfléchit un instant. Un cauchemar ? Si c'était vrai, il l'avait oublié. Il démentit alors son amie. Mais après coup, et tandis que la conversation repartait sur un autre sujet - celui de Rendy qu'Alphonse avait rencontré plus tôt dans une épicerie - Edward se souvint de quelque chose. Ecarlate. Ce fut le premier mot qui lui vint à l'esprit. Une lueur rouge... des yeux pareils au sang... Oui, il s'en souvenait à présent. Une cascade de cheveux noirs et une rivière écarlate... la pierre philosophale ? Il avait aussi vu des lèvres s'ouvrir. Il avait entendu une voix, lointaine et blessée, et qui appelait à l'aide. Les souvenirs qu'il en gardait étaient si vagues qu'ils auraient pu ne pas avoir existé. Alors pour l'instant, Edward décida de ne pas se préoccuper de ces songes.

    Ce ne fut pas la meilleure décision qu'il prit de sa vie.

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    Ethel rejoignit les deux frères et leur amie en début d'après-midi, comme elle l'avait promis. Mais à son arrivée, les trois adolescents affichèrent surprise. Comme le soir où elle avait erré dans les rues de Central, le visage de la captive d'Endir était pâle, dénué de tout sentiment, de tout désir de vivre.
« Pardon si je vous ai fait attendre... » dit-elle alors, avec une voix si faible qu'elle s'apparentait à un murmure.
    Winry fut la première à se lever, pour aller à sa rencontre et l'aider à s'asseoir, inquiète. Edward et Alphonse se rapprochèrent également, en même temps soucieux et intrigués.
« Ca va aller... assura alors Ethel en respirant profondément. Kerin est resté au laboratoire, pour cerner l'attention d'Endir. Quant à moi, j'ai eu le droit de sortir pour l'après-midi tant que je ne quittais pas la ville.
- Quand même... ton maître ne se doute de rien ? questionna Edward. Il pourrait facilement s'imaginer que toi et Kerin prépariez un plan pour venir à bout de lui, non ?
- Si, en fait il s'en doute bien... répondit Ethel, à la surprise de ses interlocuteurs. Mais il est persuadé qu'on ne pourra jamais rien contre lui. Pendant toutes ces années, Kerin et moi étions sûrs qu'il avait raison... les gens qui connaissaient un peu trop Kerin le fuyaient parce qu'il était à moitié démon. Ici à Yvanesca, personne, mis à part vous trois et Rendy, n'est au courant pour ses pouvoirs.
- Hum... il va falloir agir discrètement si on ne veut pas semer la panique dans toute la ville, répliqua Alphonse.
- C'est vrai. Tout ne devra se jouer que dans le laboratoire, et la première difficulté est de parvenir à y pénétrer, déclara Ethel. Il est bien gardé ; il faut de nombreux codes pour pouvoir passer toutes les portes d'accès. Et il y a des caméras de surveillance un peu partout ; Endir saura immédiatement si des intrus pénètrent sur son territoire.
- Sauf s'il est trop occupé pour se préoccuper de ces caméras... non ? dit Edward. A part toi et Kerin et lui, il n'y a personne pour se soucier de qui entre et sort, non ?
- Techniquement, c'est vrai, répondit Ethel. Mais il faut du temps pour arriver jusqu'aux salles qui ne sont pas surveillées, et Endir vérifie bien toute les demi-heures si personne n'a été repéré. Ou alors, pour attirer durablement son attention, il faudrait quelque chose comme... »
    Ethel s'interrompit, et réfléchit un instant. La crainte commença à se lire sur son visage, et elle se mordit la lèvre.
« Comme l'exploitation des pouvoirs de Kerin... termina-t-elle. Oui, si Kerin tente d'ouvrir la porte devant lui, il sera trop heureux pour s'inquiéter de quelque intrus chez lui... Mais ça signifierait fatalement mettre Kerin en grand danger, j'espère qu'on peut trouver une autre solution... »
    Il y eut un silence. Le visage d'Ethel était toujours aussi pâle ; Alphonse se pencha vers elle pour la regarder dans les yeux et la questionna :
« Ethel, tu es sûre que tout va bien ?
- Je... oui. En fait, tout à l'heure, Endir a utilisé une pierre rouge sur Kerin... Je ne vous en avais pas encore parlé, mais Endir possède des pierres philosophales incomplètes. »
    Les trois amis affichèrent surprise, en particulier Edward qui s'exclama :
« Et combien il en possède, au juste ?! Ne me dis pas que...
- Sept », l'interrompit Ethel avec gravité, conformément à ses craintes.
    Oui, c'était conforme à ses craintes. Edward se rassit et enfouit son visage dans sa main gauche. Sept, pour sept péchés capitaux... ce cinglé n'avait quand même pas réussi à recréer les Homonculus ?! Ou peut-être que c'était seulement son projet, et qu'il n'y était pas encore parvenu...
« Et il les a utilisées sur Kerin, tu dis ? reprit Alphonse, pas moins intrigué et anxieux que son frère aîné.
- Oui, c'est la troisième qu'il lui administre. Chacune de ces pierres confère à Kerin plus de pouvoirs, mais réduit considérablement sa durée de vie... Pourtant, Endir m'a confié, juste avant de me laisser seule avec Kerin, que les sept pierres philosophales incomplètes ne seraient pas toutes pour lui... Il lui en reste quatre, et je me demande encore ce qu'il compte faire avec...
- Recréer les Homonculus, déclara Edward en passant sa main sur son visage. Mais comment est-ce possible... Et pourquoi lier Kerin à tout ça ?
- Il reste beaucoup de zones d'ombre, affirma Ethel. Même moi, je ne suis presque au courant de rien. Par contre, Kerin... peut-être qu'il en sait plus. Ecoutez. »
    Edward, Alphonse et Winry reportèrent toute leur attention sur la captive d'Endir, qui se pencha vers eux et leur dit, son regard profondément ancré dans le leur :
« Demain, je vous fais entrer dans ce laboratoire. Et tous ensemble, nous arrêterons Endir avant qu'il ne soit trop tard. »
    Les trois amis acquiescèrent. Même Winry qui n'avait pas tout saisi de la conversation, puisque l'alchimie n'était pas vraiment son domaine et que, pour être franche, elle trouvait cet art un peu obscur. Mais elle savait pourtant qu'elle aurait son rôle à jouer dans ce combat, en assistant Edward du mieux possible en lui fournissant le meilleur d'elle-même, comme elle l'avait promis il y a fort longtemps : le doter de l'auto-mail le plus performant qu'il puisse trouver. Elle avait ramené ses outils et des pièces de rechange ; ainsi que toute sa volonté pour aider ses deux amis.

    Ses deux frères.

****

    Lorsque tomba le soir, Ethel se retira enfin pour rentrer au laboratoire, laissant seuls dans la vieille bâtisse Edward, Alphonse et Winry. Ils avaient passé l'après midi à discuter d'un plan ; permettant de mettre Kerin hors de danger, de s'infiltrer dans le laboratoire sans être vus tout en empêchant Rendy de s'en mêler. Il n'existait pas de solution parfaite ; ils n'avaient que des suppositions qu'il leur faudrait confirmer. Ethel allait tout rapporter à Kerin dans la nuit, et ils informeraient les trois visiteurs du plan définitif le lendemain. Enfin, ils passeraient à l'action le soir.
    Mais même s'il leur restait du temps pour se préparer, Edward se sentait anxieux, ce soir-là. Non que ses deux proches ne l'étaient pas ; mais eux au moins avaient réussi à trouver le sommeil ; tandis que lui, tourmenté, restait allongé sur le sol, à admirer le plafond ocre que la lumière de la lune éclairait légèrement. Winry et Alphonse respiraient lentement et paisiblement, endormis dans les draps des sages. Edward se redressa, et ses cheveux détachés lui glissèrent de part et d'autre de la nuque. Il leva la tête pour regarder l'extérieur ; une douce chaleur régnait encore dans la pièce malgré la nuit. La lune se cachait de temps à autre derrière les rares nuages, qui défilaient lentement dans les cieux obscurs.

    Soudain, un bruit sourd étouffa le silence. Edward fronça les sourcils et se leva. Il alla à la fenêtre. Les silhouettes obscures des maisons voisines à la leur étaient soudain devenues inquiétantes ; et il ne pouvait absolument rien en distinguer, malgré la lueur de la lune. C'est alors que le jeune alchimiste distingua des formes entre les taudis ; pourtant déserts en permanence, d'habitude. Des formes rapides, qui couraient sans bruit, mais avec quelques grondements qui n'étaient pas sans l'inquiéter.
    Edward s'habilla à la va-vite, revêtit son manteau rouge dans un coup de vent et sortit de la maison en courant. Dans la rue déserte, il fit quelques pas en direction du laboratoire, puis se figea. Il se mit à scruter l'extrémité de cette large rue où il se trouvait.
    Il jura alors que quelque chose s'y mouvait, droit devant lui.

    Et avançait dans sa direction.

    Des yeux rouges se détachèrent des ténèbres, sur des corps recouverts d'une fourrure noire. Ils avaient plus ou moins une carrure de loup, avec des pattes fines et plus d'un mètre au garrot. Une aura plus que maléfique les précédait, comme s'ils étaient les messagers d'une nuit éternelle. Le noir commença à recouvrir le sol, les habitations, les débris, tout ce qui se dressait sur leur route. Edward était complètement paralysé. Ces bestioles seraient tôt ou tard à sa portée, elles avançaient vers lui lentement, leurs crocs blancs luisaient au sein de ces ténèbres, et leurs yeux écarlates lui annonçaient déjà une mort certaine. Vite. Alphonse et Winry étaient en danger. Il devait faire quelque chose. Bouger, partir d'ici, aller les chercher, les réveiller, fuir...
    Ou combattre.
    Edward ne sut pas quelle folie s'empara de lui alors, mais il était déjà sûr d'une chose : il allait regretter son geste.

    Dans un élan de courage ou de témérité accrue, il se libéra de sa paralysie, et se mit à courir vers les créatures en frappant ses mains l'une contre l'autre.






Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
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