Imprimer la page - Eclipse : Le meurtrier de l'ombre

Non, non, je n'abandonne pas ma fic, j'en fais une à côté ^^

Celle-ci parlera de ma perso, Kayra, avec quatre personnes du forum que j'aimerai sincèrement remercier pour leur soutien, mais qui apparaîtront plus tard ^^ Les suites risquent de mettre plus de temps à arriver, comme je suis principalement sur l'autre fic, mais j'espère qu'elle vous plaira quand même.

Voilà, premier chapitre...
J'espère qu'il vous plaira ! Et n'oublier pas que je suis ouverte à toutes critiques, positives ou négatives !

Chapitre 1 : Rouge sang

La forêt. Il y avait des arbres dont la hauteur dépassait les cinq mètres, avec de belles feuilles d’une magnifique couleur verte. Mais, cachée, une ombre semblait chercher quelque chose…
Ou quelqu’un.
Il courait, se cachant au plus petit bruit que les animaux de la forêt pouvaient faire. Enfin, il aboutit à l’orée de ce lieu.
Un peu plus loin, sur une colline et derrière un ruisseau presque caché par les roseaux, il pouvait voir une maison, ressemblant à un dojo, d’où émanait des lumières semblables aux rayons de soleil.

   -C’est fini pour aujourd’hui ! s’exclama Saokei. Si tu veux sortir, tu peux.
-Merci, papa ! remercia Kayra.
Elle s’essuya le front avec sa serviette habituelle après s’être assise sur un long banc. Ses yeux azur se tournèrent vers la photo sur la table de bois. Il y avait dessus son père, sa mère et Kayra lorsqu’elle était beaucoup plus petite. Elle soupira en s’essuyant. D’après Saokei, la mère de la jeune louve marron était morte en accouchant de son petit frère. Elle s’appelait Myna. Kayra avait deux ans. Le bébé avait disparu quelque temps après sans laisser de trace alors qu’il l’avait laissé se reposer. Une disparition étrange, d’ailleurs. Les médecins et Saokei avaient juste retrouvé la couverture. Le loup avait dit avoir vu une lumière bizarre, juste avant.
Heureusement pour Kayra, son père s’occupait parfaitement d’elle.
Elle avait quatorze ans.
Elle était de la même couleur que Saokei, sauf que le père avait une petite queue de cheval sur sa nuque, contrairement à Kayra qui avait des cheveux bouclés tombant en cascade dans son dos. Seul ses yeux étaient différents de ceux de Kayra. Ceux de son père étaient orange. Kayra héritait des pouvoirs magiques de sa mère et de ses yeux. Plusieurs mèches passaient entre ses oreilles, s’arrêtant au-dessus de ses yeux. Elle portait son habit de sport habituel, un petit haut bleu clair se finissant par une sorte de ceinture d’or avec une pierre rouge incrustée dedans. Elle portait des manches-gants jaunes, bordé de rouge et laissant voir des gants blancs. Son bas était un pantalon bouffant bleu et avec une ceinture comme celle de son haut. Ses chaussures étaient rouges, une ligne blanche passant dessus.
-Tu as très bien réussi ton exercice, déclara le loup marron en la sortant de ses pensées.
Il s’assit sur le banc. Son enfant prit quelques secondes avant de répondre :
-Ce n’était pas facile de tirer grâce à un simple rayon magique au milieu d’une cible à cinquante mètres de moi, mais c’est grâce à toi que j’y suis arrivé. Merci papa ! fit Kayra.
-Oh ! Une déclaration ! Cela voudrait dire que je t’ai bien entraîné ?
La louve marron hocha la tête puis la baissa.
Saokei l’observa. Il savait qu’elle était triste. Il lui caressa les cheveux.
-C’était le dernier exercice. Sort, ça te fera du bien.
Elle sourit. La louve suivit le conseil de son père. Elle savait qu’il avait deviné sa tristesse.
Son père avait beau ne pas avoir de pouvoirs, il savait toujours à quoi elle pensait. « C’est parce que tu es ma fille », lui avait-il dit un jour.
Elle rouvrit la porte, sortit, et la referma derrière elle. Elle soupira en fermant les yeux. Elle attendit que plusieurs secondes passent puis rouvrit les paupières.
Elle descendit la colline et s’approcha des roseaux et du ruisseau. Le bruit de l’eau qui coulait la réconfortait toujours.
« Maman… J’ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que quelque chose arrivera… » songea-t-elle.
Elle versa une larme qu’elle essuya immédiatement.
« Je voudrait tant que tu sois là, avec mon petit frère dont personne ne connaît le nom. Papa ne lui en a jamais donné, m’a-t-il dit. Je me demande comment tu aurais voulut l’appeler, toi. Je suis sûr qu’il est encore en vie. »
Elle sécha une nouvelle larme en reniflant.
« Ce qui me reste de toi, c’est des photos sans grande importance… »
Comme pour la rassurer, un vent chaud vint la caresser. Il fit voler ses cheveux en arrière.
Kayra resta un moment dehors. Ca la réconfortait.

   Saokei sortit. Cela faisait plus d’une heure que sa fille était dehors. Il savait qu’elle était près du ruisseau. C’est là bas qu’elle partait lorsqu’elle était triste.
Il descendit la voir. Un vent froid vint lui chatouiller le ventre, faisant virevolter son gilet bleu. La fine mèche qui lui barrait le visage suivit ce mouvement.
Elle ne l’entendit pas arriver. Pour ne pas lui faire peur, le loup s’assit près et posa sa main sur celle de sa fille. Elle avait les yeux qui brillaient.
Saokei regarda le soleil se coucher, puis, ayant froid, il se leva et dit après des minutes interminables de silence :
-Nous devrions rentrer. Il se fait tard et il fait aussi froid. Brrr ! Quel vent ! Viens ! Si tu restes ici, tu risques d’être clouée au lit pendant plus d’une semaine. Et puis change-toi, ça te fera le plus grand bien.
Kayra sourit. Son père avait toujours le chic pour la réconforter, plus encore que le bruit de l’eau et le vent chaud.
Il lui tendit la main que la louve accepta avec plaisir. Il la leva.
-Cours devant moi ! Je suis trop vieux pour faire ça…
« Et je sais que tu aimes bien remonter la colline en courant. Ca te fait toujours sourire», songea-t-il.
Kayra hésita un petit moment, puis couru jusqu’en haut de la colline.
-Qu’est ce que…
Saokei se retourna d’un coup. Un frisson lui parcouru le dos.
« Il n’y a personne… J’étais pourtant sûr que quelqu’un nous observait… »
-Papa ! Tu viens ? cria la jeune louve, déjà en haut.
-J’arrive ! prévint le loup.
Il remonta la colline plus rapidement que d’habitude. La jeune louve sourit en le voyant en haut.
-Rentre, Kayra. Je vais me préparer du thé. Tu veux quelque chose ?
-Non, merci !
Elle rentra rapidement dans sa chambre, se changeant comme son père le lui avait conseillé.
Saokei se retourna. Il n’y avait toujours personne, mais le loup savait qu’il se cachait. C’était évident. Il entendait souvent des bruits étranges, des bruits de pas furtifs. Il n’aimait pas ça.
-Qui que tu sois, montre toi ! Je sais que tu nous surveille, moi et ma fille, cria-t-il.
Pas de réponse.
Le vent fit tournoyer les arbres. Saokei rentra après un dernier coup d’œil en arrière.
Il entra dans sa maison en prenant bien soin de fermer la porte. Il jeta un coup par la petite fenêtre. Toujours personne.
Le loup entra dans la cuisine. Il se prépara le thé prévu, se le versa dans une tasse et observa une nouvelle fois dehors.
« J’en étais sûr… » songea-t-il en voyant une ombre, dehors.
Il but une gorgée du thé. La chaleur ne le dérangea pas, bien au contraire. Il adorait avoir chaud.
Il continua de boire en observant l’ombre, immobile.

Saokei but une dernière gorgée, puis observa la silhouette, noire à cause de la nuit tombé il y a quelques minutes à peine.
« Comment fait-il ça ? Il n’a pas bougé d’un seul pouce, alors que cela fait presque une heure qu’il attend… »
Il posa sa tasse dans l’évier, fermant ensuite les yeux.
« Qui est-ce ? Et que nous veut-il ? Hm… La seule façon de le savoir, c’est de sortir. »
Il rouvrit les yeux, non fière de sa décision. Mais il fallait le faire. Pour Kayra.
Il sortit, et ferma la porte, les mains serrés.
-Qui es-tu ? demanda le loup. Et que me veux-tu ?
-Une question à la fois, répondit l’ombre.
-Alors, commençons. Qui es-tu ?
-Je ne peux te le dire.
-Et… Qu’est ce que tu me veux ? demanda-t-il en prenant soin d’épargnez sa fille.
-Kayra.
Le ton avait été sec. Mais ce n’est pas ça qui surpris Saokei. Comment savait-il le prénom de sa fille ?
Le loup se mit sur la défensive.
-Que lui veux-tu ?
-Rien de très spécial. Et d’ailleurs, tu n’en sauras jamais rien…
D’une vitesse incroyable, la personne frappa dans le ventre du loup, qui se crispa sous le choc.
-Tu mourras avant ! finit-il.
Il sourit puis s’éloigna d’un bond. Saokei recula, toussant un peu, mais se reprenant vite. La personne avança une nouvelle fois. Il sauta puis donna un coup dans le dos du loup, qui tomba.

   Kayra s’était changée. Elle portait maintenant un corset noir avec deux ronds blancs cachant sa poitrine. Il se finissait par une petite dentelle blanche. Elle avait mis une queue-de-pie blanche bordée de noir, et un pantalon blanc. Deux ceintures noires lui serraient les genoux, puis le pantalon s’ouvrait, comme découpé, montrant de la dentelle blanche. Elle portait des manches-gants de laines blanches. Elle portait aussi un collier noir avec un diamant incrusté à l’intérieur. Un vestige de sa mère.
Mais ce n’était pas ça qui la préoccupait. Elle entendait des bruits bizarres. Au début, elle n’y prêtait pas attention ; mais les bruits se faisaient plus forts, comme pour attirer son attention.
Des bruits de lutte.
Un cri parvenu à ses oreilles, la faisant frissonner. Son cœur fit un bond dans sa poitrine.
-Papa ! cria-t-elle.
Elle ouvrit la porte de sa chambre mais ne la ferma pas. Elle courait. Si son père était en danger, que pouvait-elle faire ?
Elle arriva au salon et ouvrit une nouvelle fois la porte.
À sa grande surprise, il n’y avait personne. Mais les bruits de luttes se faisaient encore entendre, plus fort cette fois.
« Ca vient de dehors ! » songea-t-elle en se précipitant vers la sortie.
À peine ouvrit-elle la porte qu’elle écarquilla les yeux. Son père avait un genou au sol et tenait son ventre, une expression de douleur sur son visage. Une ombre se tenait pas très loin de lui, en position de combat. Ils ne semblaient pas l’avoir remarqué.
-Papa ! s’écria la louve.
Saokei regarda sa fille. Il y avait une lueur étrange dans ses yeux… Une lueur de peur.
-Kayra ! Ne reste pas là ! ordonna-t-il.
Il ne put dire autre chose. L’ombre décocha un violent coup de pied dans le visage du loup. Il tomba.
-Papa !
Kayra se précipita sur son père, mais celui-ci se leva.
-Je t’ai dit… De partir, répéta-t-il.
La louve l’observa. La question revenait dans son esprit. Que pouvait-elle faire ?
Saokei esquiva un coup de pied de la personne, puis fit un croche-patte. L’ombre tomba mais se releva vite.
-Part ! cria-t-il une nouvelle fois.
Kayra recula. Elle ne voulait pas abandonner son père. Si elle l’abandonnait, elle serait une lâche et son père risquerait forcément de mourir… Elle sera les poings.
-Non ! riposta-t-elle.
-Kayra !
Elle tendit le bras. Un rayon lumineux en sortit, frappant leur adversaire de plein fouet. Il tomba, roula mais se récupéra vite. Il effectua un double saut et se dirigea en courant vers la louve. Celle-ci invoqua un bouclier. Le globe, aussi lumineux qu’un soleil, la protégea, mais se brisa au premier coup de l’ennemi.
Une silhouette sauta sur lui, le plaquant au sol de toutes ses forces.
-Kayra ! Part !
Son père.
L’ombre tourna afin que ce soit lui qui ait l’avantage.
-Papa !
Une lumière blanche se créa dans la main de l’ombre. Une épée.
Elle essaya d’avancer, mais la main libre de l’ennemi se dirigea vers elle. Kayra se figea.
« Un sort ! » s’exclama-t-elle en son fort intérieur.
-Papa !
Leur adversaire prit l’épée à deux mains, la souleva…
Kayra ferma les yeux. C’était la seule chose qu’elle pouvait faire…
« C’est un cauchemar… Tu vas te réveiller… »
Un cri de douleur arriva à ses oreilles.
Puis plus rien.
Elle n’ouvrit pas les yeux. Elle savait qu’il était mort, et elle ne pouvait rien y faire. Même ses pouvoirs de guérison n’y feraient rien…
Une immense tristesse s’empara d’elle. Elle ne put retenir des sanglots et les larmes qui perlaient sur ses joues.
Elle dut attendre un instant avant d’ouvrir les paupières. Elle évita de croiser la dépouille de son père, mais elle ne put oublier la présence de l’ombre.
Du meurtrier.
Une rage folle remplaça sa tristesse. Elle se mit de nouveau à bouger. Le sort avait disparu.
Elle se précipita sur le meurtrier, même si des larmes chaudes brouillaient sa vue. Ses pensées se dirigeaient toutes vers la vengeance et vers son père.
Un rayon frôla l’assassin, mais ne le toucha pas. Il riposta en donnant un coup de pied dans le ventre de la louve, qui recula rapidement.
Elle se pencha pour esquiver une nouvelle attaque, puis généra un nouveau bouclier.
Il comprit qu’elle ne se laissera pas faire.
Il recula à son tour. Lui non plus n’abandonnerait pas. Lui non plus allait combattre pour l’avoir.
Kayra annula son bouclier. Une boule lumineuse se forma dans sa main, puis lança un rayon sur son adversaire.
Un rayon qui le toucha. Il tomba, puis observa la jeune louve.
Elle lui lançait un regard noir, un regard aussi sombre que la nuit. Le vent faisait voler ses longs cheveux, et elle avait les poings serrés.
Elle leva une nouvelle fois le bras. Son adversaire recula. Il observa derrière lui. La colline descendait, puis il y avait le ruisseau.
Il se décida.
Il se leva rapidement, esquiva le tir de Kayra, puis courut jusqu’au ruisseau.
Il disparu derrière les roseaux.
La louve le poursuivit, mais c’était trop tard. Il était partit, et elle le savait.

Désolée pour le retard, les filles !! Je suis terriblement désolée !!

Miko-sama : Pour sauter des lignes, c'est fait ! Du coup, le chapitre qui vient est beaucoup plus long ^^" En tout cas, je suis contente que tu aimes bien, ça me fait bien plaisir !! Merci beaucoup à toi, et pour avoir vu mes fautes !!

Kouratine-san : J'ai eu du mal à tuer son père, c'est vrai... Je déteste tuer des gens, mais c'était capital pour cette histoire... Enfin, pour son déroulement. Je suis contente que tu aimes bien, aussi ^^ *Console Kouratine-san et apporte des mouchoirs* T'en fait pas, ça va passer ^^ Merci beaucoup !!

Yoshimini-sama : Il est mort... Bah, j'ai eu du mal, à vrai dire ^^" Pauvre Kayra, c'est exact ! Mais ne t'en fait pas, ce n'est pas du tout la réincarnation de Devil ! *Voit le monstre s'approcher en disant : On m'a appelé ?* Encore plus bête que dans ma fic, celui-là. Je suis contente que ça te plaise autant, en tout cas !! Ca me fait bien plaisir !! Merci à toi aussi !!

Voilà la suite !! Comme je l'ai dit à Miko-sama, elle est longue... En plus, l'action n'est pas toujours présente !!

Chapitre 2 : Inscription

Elle tomba sur ses genoux. Des larmes coulaient abondamment, sans qu’elle puisse les arrêter, sur ses joues.
Il était partit.
Et son père, lui…
Etait mort.
Elle se recroquevilla sur elle-même, s’agrippant à l’herbe et pleurant de toutes ses forces, sans faire attention au vent froid qui soufflait et faisait voler ses cheveux.
« Papa… »
Kayra rassembla ses forces pour se relever. La jeune louve ne voulait pas croiser le cadavre, mais y fut obligée.
Elle ferma instinctivement les yeux après y avoir jeté un bref regard.
- Papa… murmura-t-elle entre ses sanglots.
Kayra ouvrit les paupières et tourna immédiatement la tête. Elle rentra chez elle, puis en ressortit quelques minutes plus tard avec une pelle. Cela la dégoutait, mais si elle ne voulait pas toujours croiser la dépouille de son père à chaque fois qu’elle sortait, il fallait qu’elle le fasse.
Elle creusa un trou près d’un arbre.
Avec une moue dégoutée et sur le point de vomir, Kayra prit le cadavre de son père puis le plaça dans le trou, juste assez grand pour qu’il rentre.
Elle le recouvra de la terre, puis recula.
Elle n’en pouvait plus. Elle n’avait fait que pleurer et de voir son père mort la rendait encore plus triste. Mais elle ne pouvait pas abandonner. Pas maintenant.
Elle serra les poings et leva la tête en direction des montagnes et des arbres. Le vent souffla sur son visage, ses longs cheveux virevoltaient, mais elle n’y fit guère attention.
- Qui que tu sois, chuchota-t-elle afin que le vent emporte ses paroles, sois en sûr : je te retrouverai et je me vengerai.
Elle attendit quelques instants, puis ses lèvres remuèrent pour former un mot :
- Bientôt.
Elle se retourna. D’autres larmes perlèrent sur ses joues, mais elle ne les essuya pas. Elle rentra mais ne sut que faire. La maison lui semblait vide et trop grande.
Soudain, le fantôme de son père apparut devant elle. Elle écarquilla les yeux. Le regard orange de son père, vide, la scrutait.
- Kayra…
Elle sursauta. Il lui avait vraiment parlé, ou était-ce seulement le fruit de son imagination ?
- Pars, Kayra.
Un frisson parcourut le dos de la louve. Elle leva les bras pour faire un câlin à son père, mais ils passèrent à travers. Elle mit rapidement ses mains sur sa poitrine.
- Pars. Il reviendra sûrement, et tu le sais.
- Mais, papa…
- Je t’ai dit de partir…
Il commença à disparaitre. Ses mains, ses jambes, devenaient transparentes, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus les voir. Elle ne voulait pas. Pas encore…
- Vite !
Le ton fut sec et autoritaire. Une phrase auquel on ne pouvait répondre.
Il disparu complètement.
- Non ! cria-t-elle, les larmes aux yeux.
Une nouvelle fois, elle tomba sur les genoux.
Que pouvait-il faire plus mal que de voir deux fois la personne la plus chère à nos yeux disparaître ? Elle ne le savait pas. Elle ne voulait pas le savoir.
Exécutant les ordres de Saokei, elle fit ses bagages.
La louve emporta ses habits et ce dont elle était sûre d’avoir besoin. Elle ne prit pas les affaires de son père. Kayra entra seulement dans la chambre de celui-ci.
Son regard parcouru les affaires du défunt, puis se posa sur une photo.
La dernière photo d’eux deux, avec sa mère enceinte.
Une nouvelle larme glissa sur sa joue, mais cette fois-ci elle l’essuya. Elle mit la photo dans sa valise et resta figée, assise sur le lit de son père, les yeux baissés et les poings serrés. La louve se leva. Elle attendit une seconde avant de partir.
De partir… Pour toujours ? Kayra ferma les yeux. Les moments passés avec son père, dans cette maison, lui revinrent à l’esprit.
Elle ouvrit la porte et sortit.
Elle ne savait pas quel chemin prendre. Elle ne savait pas qui elle allait rencontrer. Elle ne savait pas ce qu’elle ferait.
Mais elle s’en fichait. La louve voulait seulement se venger et redécouvrir le bonheur.
« Ca doit toujours être comme ça ? Je trouve le bonheur, mais un jour, quelque chose arrive et la joie s’en va… »
Elle serra les poings et baissa la tête. Le vent souffla sur son visage, l’obligeant à fermer les yeux.
L’hybride resta un moment ainsi, puis partit vers la forêt.
Pourquoi la forêt ? Parce que c’était là-bas qu’il était partit… Et c’était là-bas qu’elle le retrouverait.
La nuit devenait plus sombre, la fatigue la gagnait de plus en plus, mais elle ne s’arrêta pas. Si elle dormait, elle avait des chances de mourir.

   Le soleil venait de se lever. La tigresse huma l’air, puis s’assit dans l’herbe.
Elle s’appelait Shaw. C’était une tigresse blanche aux yeux violets, de quinze ans. Elle portait un tee-shirt violet, un pantalon et des bottes de la même couleur. Elle avait les cheveux courts.
- Tu veux boire, Shaw ? demanda Aria qui portait, dans ses mains, des verres remplis de jus d’orange.
- Je veux bien, oui, répondit la tigresse.
Aria, elle, était une souris bleue aux yeux bleu marine. Elle portait une robe courte bleue et des bottes de la même couleur. Elle avait quatorze ans et avait des cheveux courts.
Elle s’assit à son tour après avoir donné le verre à son amie. Elle regarda l’horizon.
Elles se connaissaient depuis longtemps. Elles avaient toujours été amies, et malgré leurs quelques disputes, elles étaient toujours très proches. Elles savaient que ce serait pour toujours.
Aria but une gorgée du jus, puis observa la forêt. Elle lui avait toujours semblée si sombre, si grande… Elle n’avait jamais voulu y mettre les pieds.
Soudain, elle se redressa.
- Ca va ? demanda Shaw.
- Oui… j’ai cru voir… une ombre.
- Où ?
La souris pointa la forêt du doigt.
- Là bas.
La tigresse se leva. Elle avait une bien meilleure vue que son amie et remarqua tout de suite l’ombre.
La silhouette titubait, tombait, se relevait… Et continuait sa route.
D’un seul regard, les deux hybrides se décidèrent :
- Allons-y ! cria Shaw.
Son amie se leva et toutes deux coururent vers cette silhouette.
Plus proche, elles pouvaient voir que c’était une louve marron. Elles s’approchèrent d’elle à une grande vitesse. Elles remarquèrent qu’elle avait une petite valise dans sa main. Une valise qu’elle lâcha.
Au moment où elles étaient à sa portée, la louve s’effondra.
Les deux amies s’arrêtèrent. Aria s’agenouilla. L’hybride l’observa.
Sur ses joues coulaient des larmes qui ne semblaient pas vouloir s’arrêter, et ses yeux d’une magnifique couleur azur semblaient luire d’une tristesse immense. Elle leva sa main vers la souris, puis bredouilla :
- Papa… Je dois…
Elle sombra dans l’inconscience avant de pouvoir finir sa phrase.
Les deux amies se regardèrent, puis observèrent la louve. Elle semblait fatiguée.
- Shaw ? demanda Aria en observant son amie.
- On ne peut pas la laisser comme ça. Il faut qu’on la ramène chez moi, remarqua Shaw.
- D’accord.
Elles soulevèrent la louve et l’emmenèrent.

   Une falaise, suivie d’une plaine d’une belle couleur verte.
Etait-elle seule ? Elle aurait pu le croire. Mais, à chaque fois qu’elle se retournait, il lui semblait voir une ombre…
Son ombre.
Mais jamais elle ne pouvait distinguer correctement ses formes et son visage.
Pourtant, il ne bougeait pas. Il restait figé, comme une statue, et l’observait.
Le vent soufflait, mais lui semblait ne pas s’en rendre compte.
Elle se décida. Elle s’approcha, mais lui semblait reculer. Pourtant, il ne bougeait pas.
Elle couru.
Encore une fois, il lui semblait de plus en plus lointain. Mais cette fois-ci, il bougea quelque chose.
Il leva un bras dans sa direction, comme pour qu’elle vienne.
Mais elle n’y arrivait pas.
Soudain, le noir apparut derrière lui. Il l’enveloppa. Pourtant, elle arriva à distinguer les traits de son visage.
- Papa ! cria-t-elle.

   Kayra ouvrit les yeux. Elle suait mais elle n’y prêta pas attention. Elle se leva.
La louve remarqua qu’elle se trouvait dans une pièce, sur un lit de draps blancs. Elle observa la salle. Sa valise était posée en bas du lit. Les murs, de couleur beige, étaient tapissés de posters. L’un d’eux montrait un sigle. Une plume et une rose.
Kayra s’en approcha. En dessous de ce sigle, on pouvait voir deux mots : « Feather Dreams ».
Elle se retourna, entendant des bruits de pas. Ses oreilles se dressèrent, comme pour voir d’où cela pouvait venir.
La porte s’ouvrit. Une tigresse rentra. Elle portait un plateau où se trouvait une tasse de thé chaud et une cuillère.
- Euh… Pardon ! dit-elle en voyant Kayra debout. Je te dérange ?
La louve secoua la tête.
- Tant mieux !
Elle posa le plateau sur le lit, puis se présenta :
- Je m’appelle Shaw ! Et toi ?
- Kayra.
- Heureuse de te rencontrer !
Un silence s’installa. Un silence gêné.
- Tu regardais ce poster ? demanda Shaw.
- Heu… oui…
- C’est un groupe que j’aime beaucoup ! En ce moment, elles cherchent un batteur.
- Elles ?
Shaw hocha la tête.
- Ce sont des filles. Je n’ai jamais retenu leur nom… Elles sont nouvelles, en fait. Mais elles jouent super bien ! C’est dommage qui leur manque quelqu’un, parce que le rythme manque vraiment…
La tigresse passa une main derrière sa tête.
- Etant donné que je n’ai jamais joué de la batterie, je ne peux pas me présenter. Et toi ?
Kayra baissa la tête.
- Oui, j’en ai déjà fait… Et je me débrouille.
- C’est génial ! Tu pourrais te présenter ! Enfin… si tu aimes ce groupe, bien entendu. Je te passerai une chanson d’eux. Tu verras, la batterie manque beaucoup. Si tu veux te présenter, les inscriptions sont aujourd’hui. Je te dirai où.
La louve hocha la tête avec un petit sourire, mais son cœur n’y était pas. Elle serra les poings, regarda la tigresse, qui la scrutait.
- On ferait mieux de manger en bas, déclara celle-ci. Tu as l’air fatigué et tu as besoin de reprendre des forces.
- D’accord. Merci beaucoup…
Elles quittèrent la salle. Il y avait un petit couloir où se trouvaient plusieurs portes, puis un escalier. Elles descendirent.
Le salon était vaste. Il y avait une petite table de bois noir qui se trouvait près d’une large fenêtre donnant sur des collines.
Kayra observa cette vue. Elle était magnifique.
- Tu viens ? demanda Shaw, la sortant de ses pensées.
La louve hocha la tête.
La table était prête, et il y avait déjà deux verres de lait et des biscuits.

- Mange ! Tu verras, tu te sentiras mieux.
- D’accord !
La louve trempa un biscuit dans le lait. C’était délicieux : les pépites de chocolat fondant se mélangeaient avec le froid du lait.
- Comme je n’aime pas passer de la musique en mangeant, je ne mettrai pas tout de suite la chanson, remarqua la tigresse en s’asseyant.
Elle but son lait.
Puis commença une discussion avec laquelle Kayra sourit, et parfois même rigola. Shaw était vraiment quelqu’un de gentille, avec un vrai don pour l’imitation. Elle ne lui demandait rien, mais lui racontait ses gaffes avec sa copine, Aria. Elles semblaient vraiment bien s’entendre.
- Tu verras, c’est une personne super gentille, quoique parfois elle peut s’énerver facilement !
- J’ai hâte de la voir ! rigola la louve.
Une fois le petit déjeuner fini, les deux hybrides se levèrent. Shaw commença à débarrasser la table, mais Kayra l’aida. Après tout, elle l’avait accueilli, alors…
- Merci beaucoup ! remercia Shaw, une fois que cette tâche fut finie. Ton aide m’a été précieuse. Maintenant, en avant la musique ! Ca t’aidera à savoir si tu t’inscris ou pas.
Avec un sourire aux lèvres, la tigresse mit cette fameuse chanson.
Elle inséra un CD dans une chaine noire, puis la chanson démarra.
On pouvait entendre un clavier électrique, puis de la basse et quelquefois de la guitare. Les paroles ne démarrèrent que peu après. Ce fut une voix claire et belle, une voix de fille, qui chanta :
- À chaque fois que je te vois,
J’ai mon cœur qui bat.
Mais toutes les fois,
Tu t’en vas.
Kayra entendit la guitare électrique à chaque phrase prononcée. Un son rapide, mais qui se détachait bien du reste.
- À travers mes larmes,
À travers mon cœur,
Cachée derrière ton charme,
Je sens la douleur.
Derrière mon sourire,
En dehors de ma joie,
À travers mon rire,
Je sens la douleur.
La musique se fit plus douce, révélant un côté mélancolique.
- Je m’approche
Dure comme la roche,
Jamais, oh non jamais
Tu m’as dit que tu m’aimais.
Nos regards se croisent
Toi, tu me toises
Tu déchires mon âme
Et sur mes joues coulent des larmes.
De nouveau, la musique se fait plus dure. La guitare électrique repris le dessus.
- À travers mes larmes,
À travers mon cœur,
Cachée derrière ton charme,
Je sens la douleur.
Derrière mon sourire,
En dehors de ma joie,
À travers mon rire,
Je sens la douleur.
Puis, la mélancolie s’arrêta, laissant place à un son plus joyeux.
- Je me réveille,
Le jour emporte mon sommeil.
Peur entremêlée de doute
Mais sur mes joues, aucunes gouttes.
Je m’assoie sur un banc
Et mon sourire se fait plus grand,
Lorsque tu t’approches de moi
Et que tu me serres dans tes bras.
De nouveau, le clavier électrique se fit entendre, accompagné de tous les autres instruments.
- On s’était promis
De toujours rester unis
Et lorsque tous les deux, on se sourit
Je me dis : c’est beau la vie.
Kayra resta immobile.
C’est vrai qu’il manquait quelque chose dans cette chanson…
« Le rythme, je crois », songea-t-elle.
- C’est génial !
- Tu as vu ? Alors, tu veux t’inscrire ?
- Eh bien, heu… Je veux bien, oui…
Shaw, un sourire aux lèvres, se retourna et partit en courant vers un bureau. Elle farfouilla dans le désordre et pris un petit papier plié.
- Tiens, voilà l’adresse ! Et de l’argent, si tu veux te promener un peu plus longtemps et que tu passes par les boutiques de la ville. La ville est juste un peu plus loin, tu as juste à aller tout droit !
Elle lui tendit un billet et le papier, puis sourit :
- Vas-y !
Kayra hocha la tête.
Ce n’était pas un peu rapide ? Elle s’en doutait, mais autant profiter de l’occasion.
Elle sortit, remerciant la tigresse, puis marcha.
Un vent frais lui caressa le visage. Elle baissa la tête et regarda le papier.
« Vingt-trois rue de la boulangerie, près de la Papèterie D’Or ».
Elle leva la tête et observa les alentours.
La louve pouvait voir des collines, les mêmes qu’on voyait depuis la fenêtre, mais plus loin on apercevait une longue et grande maison, d’où une lumière émanait. Un magasin, sûrement.
La louve s’en approcha en marchant rapidement. Etrangement, elle sentit un regard se poser sur elle, mais n’y fit pas attention longtemps.
Elle respira profondément. Cela avait été si rapide… La mort de son père, sa fuite, la découverte d’une tigresse qui était vite devenue sa copine…
Restait encore à découvrir qui était le meurtrier.
Elle serra les poings et observa devant elle, remarquant qu’elle entrait dans la ville.
La « Papèterie D’Or » était de plus en plus proche. Juste à côté, il y avait un gymnase de couleur bleu clair. Elle y entra immédiatement.
Son regard azur se posa sur les personnes qui s’inscrivaient, elles aussi. Elles étaient nombreuses, et il y avait une majorité de garçon.
Elle serra un point sur sa poitrine. Elle était stressée et son cœur battait la chamade.
Kayra s’approcha de la file d’attente.
Etrangement, elle se sentait toujours observé. Peut-être était-ce une impression ?

   Le temps lui sembla passer très lentement. Elle soupira de soulagement une fois arrivé dans la salle où il fallait s’inscrire. Quatre personnes l’attendaient, assises derrière un bureau.
- Comment t’appelles-tu ? lui demanda une hérissonne grise aux yeux d’un vert émeraude.

Voili voilou !! La chanson est de mon invention !!

Kouratine-san : Et oui, c'est bien moi qui a fait la chanson ^^ Je suis contente qu'elle te plaise ! Et que le chapitre te plaise ! C'est pas grave si ton commentaire est court, je suis pas mal moi non plus ^^" T'en fais pas, Kayra fera tout pour le trouver. C'est qu'elle veut se venger, ma p'tite louve ! Merci beaucoup pour ton com !! C'est très gentil ce que tu écris !

Bledy-chan : *Une lionne s'approche du meurtrier inconnu et serre les poings* *Le meurtrier s'enfuie en courant* ^^ On verra dans le chapitre après si elle est prise ou pas... Du moins, dans le chapitre 4 et seulement pour les deuxièmes sélections. Que je suis horrible ^^ Ah, que j'aime Shaw et son cousin... Surtout son cousin !!

Citation

La télévision s'en charge très bien toute seule, pas vrais Kayra-sama?

Exact ! Je suis bien d'accord avec toi !
En tout cas, merci beaucoup à toi aussi !!

Voilà ! Maintenant, la suite !! Vous en faites pas, pour le truc écrit dans le journal, je l'ai fait aujourd'hui et j'ai fait exprès de mettre la date d'aujourd'hui ^^

Chapitre 3 : Lettre

La question, qui avait été pourtant si soudaine, ne parut pas gêner Kayra. Elle répondit d'une voix calme, cachant sa nervosité.
- Kayra.
- Ton âge ? demanda un autre hybride, une échidné grise aux yeux bleus.
- Quatorze ans.
La renarde-échidné rouge et rose, aux yeux verrons bleu et vert, sourit.
- Tu ne connais pas forcément nos noms, alors il serait bien que nous nous présentons, nous aussi. Mon nom est Miseane. J'ai le même âge que toi et je suis la chanteuse du groupe. On m'appelle aussi Yachiru, même si cela reste plutôt rare.
- Je suis Shadtty, déclara la hérissonne grise. J'ai seize ans, je suis la plus veille du groupe et la guitariste. C'est donc principalement moi qui commande.
- Moi, c'est Kouratine, lança l'échidné. J'ai quinze ans et je suis la bassiste.
- Enfin, je suis Riin, dit une hérissonne orange aux yeux bleu clair. J'ai quatorze ans et je suis celle qui s'occupe du clavier – ou piano – électrique. Tu es là pour essayer la batterie. Comme tu dois le savoir, le concours se passe en deux manches : la première, nous te posons des questions, histoire de voir si tu sembles vraiment passionnée, car ce métier est très difficile, et la deuxième tu devras nous jouer de la batterie, mais ça se passera plus tard et si nous te gardons. Nous t'enverrons une lettre, dans ce cas-là.
Elle sourit à son tour, puis l'interrogatoire commença :
- As-tu souvent fais de la batterie ?
- Très souvent. J'aime beaucoup cet instrument, à vrai dire…
La louve s'arrêta, un peu gênée. Ce qu'elle allait dire pouvait surprendre, mais surtout… sa réponse pouvait sembler étrange.
- A vrai dire, ça me transporte dans une autre dimension.
Les questions qu'elles lui posèrent ne la gênèrent pas. Du moment que ce n'était pas la question qu'elle redoutait…
Elle s'y était préparée, mais ne savait pas comment y formuler. Elle savait bien que cela arriverait, de toute façon.
Mais lorsqu'elles lui posèrent cette fameuse question, ce fut comme un choc, comme si elle n'y avait pas réfléchit jusque maintenant.
- Quel est le nom de tes parents ?
La louve serra les poings immédiatement. Son cœur se mit à battre plus fort, et elle baissa la tête.
- Kayra ? s'étonna Kouratine.
- Je…
« Je ne peux pas vous répondre, continua Kayra dans son esprit. Vas-y, dit-le, ma veille ! C'est pourtant pas compliqué ! »
Mais elle avait beau essayer, les mots restaient bloqué dans sa bouche.
- Bon, tu préfères passer à la suite ? demanda Miseane.
La louve hocha la tête.
- C'est la dernière question, remarqua Riin. Où habites-tu ?
- Chez Shaw la tigresse, pas très loin d'ici, dans les collines. C'est une maison de briques rouges, et plutôt grande.
Un court silence s'installa. Les membres du groupe se regardèrent, puis acquiescèrent :
- Tu peux y aller. Nous te contacterons par lettre si nous te gardons pour la deuxième manche.
La louve hocha la tête, puis se retourna.
- Au revoir, dit-elle.
Elle ferma la porte, le cœur plus léger.
Kayra traversa la salle qui l'avait menée ici, puis ouvrit la porte.
- Attention ! cria quelqu'un.
La louve n'eut pas le temps d'esquiver. Quelqu'un la bouscula. Elle tomba par terre et ferma les yeux.
- Pardon !! Pardon !! Je suis désolé !! s'exclama la même voix que tout à l'heure.
Kayra ouvrit les paupières et observa l'interlocuteur.
C'était un jeune tigre blanc, au regard d'un bleu glacial. Il portait des lunettes de courses de la même couleur sur son front. Quelques mèches passaient par-dessus, lui donnant un air enfantin qui contrastait avec son apparence d'adolescent.
- Vous allez bien ? demanda-t-il, se calmant un peu.
- Oui, oui ! Je ne suis pas blessée… Donc ça va. Un peu bousculée, c'est tout.
- Je suis vraiment désolé ! J'étais pressé et je ne vous ai vu qu'au dernier moment.
- Ce n'est pas grave. Je ne vous ai pas vu, moi non plus.
Il l'aida à la relever, puis déclara :
- Je dois y aller… Au revoir !
- Au revoir…
Il courut de nouveau, ne regardant plus derrière lui.
« Etrange, ce tigre. Mais il a l'air sympa, pensa Kayra en l'observant, souriante. »
La louve se retourna à son tour. Elle observa la Papèterie D'Or.
« Pourquoi pas ? Tant que j'y suis ! »
Elle ouvrit la porte. Une petite sonnette se déclencha. La louve entra.
Ce magasin était sublime. Il y avait des magasines, mais aussi des agendas, des carnets, des journaux… Tout ça parfaitement rangé, et avec des couleurs splendides, ce qui donnait envie d'observer les rayons sous tous les angles. Le propriétaire était certainement très maniaque : pas le moindre grain de poussière sur les étagères, et les livres étaient parfaitement rangés suivant leur taille.
Kayra se dirigea vers les carnets.
Il y en avait de toutes les couleurs : roses, noirs, bleus… Les pages, certaines toutes blanches et d'autres avec des lignes et même des carreaux, étaient légères et fines.
Elle observa les prix, pas très élevés suivant les carnets.
Son regard azur se dirigea vers un carnet blanc. Sur la couverture était dessiné un soleil jaune. Dans cet astre, il y avait un diamant plat, certainement un faux vu le prix du carnet. Mais il brillait.
Et dans ses facettes, Kayra pouvait se voir.
Mais pas seulement elle.
N'y avait-il pas une ombre, derrière sa silhouette ? Une ombre qui lui rappela quelque chose…
Non, quelqu'un… Le meurtrier.
Son cœur manqua un battement. Elle se retourna en écarquillant les yeux.
Personne.
Etait-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Elle ne pensait pas. L'ombre avait l'air si réel…
- Ce carnet vous plaît-il ? Il n'est pas cher.
Kayra sursauta. C'était un dragon devant elle. Elle en avait rarement vu. De celui-là se dégageait une aura étrange.
C'était un dragon bleu nuit et jaune. Sur son front, il y avait une étoile. Il portait deux boucles d'oreilles, mais qui ne l'efféminait pas du tout. L'une était une lune bleu nuit, l'autre un soleil jaune. Ses yeux étaient orange. Il avait une queue jaune, se finissant en flèche, mais pas d'ailes. Il portait un habit jaune doré, sûrement l'habit des vendeurs du magasin.
La louve acquiesça en souriant.
- Très bien ! Vous voulez l'acheter ?
La louve baissa la tête. C'est vrai, ce carnet était beau, merveilleux même. Elle avait toujours aimé le soleil, et ses pouvoirs y correspondaient. Mais ce n'était pas son argent et elle devait réfléchir.
Au bout d'un moment, Kayra releva son visage.
- Je le prends.
« Il ne coute pas cher, et je pourrais rembourser Shaw lorsque j'aurai de l'argent. Surtout que j'ai toujours rêvé d'avoir un carnet. »
Ils se dirigèrent vers la caisse. Kayra donna l'argent puis repartit.
Derrière elle, le caissier l'observa sortir. Son sourire avait disparu mais il ne dit rien. Il la regardait juste.
Soudain, un sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire sadique. Où était-ce seulement une impression ?

Kayra courait. Elle avait beaucoup traîné dans les magasins, il commençait à se faire tard et Shaw devait sûrement l'attendre, peut être même inquiète.
Elle ferma les yeux.
Cette journée s'était écoulée rapidement. Elle ne se souciait pas trop de Feather Dreams, pour l'instant. De toute façon, même si elle n'était pas retenue, elle ne devait pas s'en faire.
Elle arriva enfin près de la maison. Elle toqua à la porte et baissa la tête, essoufflée. Elle vérifia une nouvelle fois si le carnet et le porte-monnaie était encore là. Exact.
La porte de la maison s'ouvrit, laissant voir Shaw. Elle sourit en voyant Kayra.
- Tu arrives au bon moment ! Entre !
La tigresse la laissa rentrer. Elle remarqua le sac que Kayra portait.
- Ah, tu t'es pris quelque chose !

La louve hocha la tête puis rendit le porte-monnaie à la tigresse. Elle se figea en voyant le tigre devant elle.
L'hybride blanc eu la même réaction qu'elle.
- Heu… Vous allez bien ? demanda Shaw en les observant.
- O…Oui, répondit Kayra. C'est juste que… je l'ai déjà vu…
- C'est bien vous que j'ai bousculé à la sortie du gymnase ?
La tigresse rigola.
- Symiu ? Tu l'as bousculé ? Pff… Tu étais si pressé que ça ?
- Exact ! Je te l'ai dit, j'étais en retard !
- Bon, bah autant faire les présentations ! Kayra, je te présente Symiu, mon cousin. Il vient ici pour quelques semaines. Il habite en ville, mais son appartement est en travaux. Symiu, voici Kayra. Elle vient d'arriver. C'est d'elle dont je t'ai parlé.
- Bonjour, Kayra ! Heureux de faire ta connaissance.
- Moi aussi !
- J'espère que tu te sentiras bien avec ma cousine. Fais attention, elle est un peu maniaque et parfois même très têtu, mais elle a bon fond.
Shaw esquissa un sourire.
- Au fait, tu as acheté quoi ? demanda-t-elle.
- Heu… Un carnet, répondit la louve en farfouillant dans son sac. Le voilà !
- Oh !! Il est magnifique ! Tu vas écrire quoi dedans ?
- Ce qu'il se passe tout les jours, je pense. Je te rembourserai, ne t'en fait pas !
Shaw rigola :
- C'est gentil, mais tu n'es pas obligé ! Je gagne pas mal d'argent !
Kayra sourit.
- Heu… Je dérange ? demanda timidement Symiu.
- Non, ne t'en fais pas, très cher cousin ! Allez, passons à table, il commence à se faire tard !
- Bien, très chère cousine !
La louve sourit de nouveau, plissant les yeux. Ces deux tigres semblaient bien s'entendre. Elle posa son carnet et s'assit sur sa chaise.
Le dîner se passa rapidement. Kayra rigola beaucoup. Symiu était quelqu'un de très gentil. Il aimait bien taquiner sa cousine, mais ce n'était jamais méchant et Shaw le prenait toujours bien. Son caractère pur faisait ressortir son beau sourire, qu'il ne perdait presque jamais.
Une fois qu'elle eut fini de manger, Kayra aida Shaw et Symiu à débarrasser la table, puis elle alla se coucher. Elle était fatiguée.
Elle s'endormit presque tout de suite.

Une ombre. Une ombre la surveillait, elle en était sûre. Peut être était-ce l'ombre de son père, ou bien l'ombre du meurtrier ? Elle ne savait pas.
Elle se retourna et regarda de fond en comble la pièce où elle se trouvait. Une salle noire et grande. Au fond, il y avait une lumière. Une lumière étrange, qui semblait pouvoir défier l'obscurité la plus forte.
Elle courut.
La lumière était de plus en plus proche. Elle l'atteignit enfin.
Il y avait un miroir devant elle, mais se n'était pas son reflet.
C'était un jeune loup, plus jeune qu'elle mais de la même couleur, aux yeux orange. Il l'observait. Une mèche barrait son front, et il avait une expression sombre.
- Kayra…
La louve sursauta.
C'était son nom. Mais comment la connaissait-il ?
Elle ferma les yeux.

Elle ouvrit les paupières et sursauta. De la sueur roulait sur son front.
- Qui… Qui était-ce ?
Elle se leva, serrant les poings.
Il ressemblait à son père. Surtout dans le regard. Il avait les mêmes yeux que lui, mais dans ses pupilles, ce n'était pas de la joie qui luisait, mais de la tristesse.
Son regard la hantait. Cela faisait plusieurs fois qu'elle le voyait dans un rêve. Mais jamais, avant, elle n'avait eu l'impression qu'on la surveillait. Surtout pas dans un endroit ainsi, caché au plus profond de son esprit… Et, de plus, comment connaissait-il son nom ? Elle soupira. Après tout… Après tout, ce n'était qu'un rêve, inutile alors de s'en faire autant.
Elle n'avait pas remarqué qu'elle s'était endormie habillée, mais au final elle s'en fichait.
Kayra ouvrit la porte de sa chambre puis sortit dehors, créant une boule de lumière dans sa main.
Il n'y avait pas de vent. Il n'y avait que le bruit du criquet sauvage que l'on entendait, brisant un silence de mort qui régnait en maître sur les nuits de Mobius. La louve se rapprocha d'une colline, assez loin de la maison, puis se recroquevilla sur elle-même.
Des larmes coulèrent sur ses joues sans qu'elle ne puisse les stopper.
- Papa… Malgré la nuit qui est passé, je pense encore à toi. Ton visage me hante l'esprit, mais cette nuit ce n'est pas de toi que j'ai rêvé.
Elle s'arrêta.
- C'est de lui… C'est une personne que je ne connais même pas, et pourtant elle me semble si familière...

Non, il ne dormait pas. Il s'était réveillé en pleine nuit pour boire et maintenant, il n'arrivait plus à dormir.
Symiu s'assit sur son lit. C'était toujours comme ça, pendant la nuit. Pourtant, le matin, il n'était jamais fatigué. Peut être que c'était dû à ses pouvoirs ?
Il ferma les yeux. Son cœur battait normalement.
Des bruits de pas résonnèrent à son oreille. Il ne réagit pas tout de suite. Il ouvrit seulement les yeux.
Les bruits continuèrent, puis le tigre entendit un grincement, comme une porte qui s'ouvre. C'en était d'ailleurs une.
Il se leva, ouvrit la porte de sa chambre, sans oublier de mettre ses bottes et ses lunettes. La personne qu'il avait entendu était déjà sortie mais n'avait pas dû aller bien loin.
Symiu sortit. Aucun vent. Il n'avait même pas froid.
Un cristal de glace se créa dans sa main, illuminant un peu l'horizon.
C'était une lumière, pas la sienne, que le tigre voyait là bas. Et une ombre, recroquevillée sur elle-même.
Il courut et rattrapa la louve qui ne l'avait pas entendu.
- Kayra ?
Elle ne sursauta pas, mais retourna son visage. Il était couvert de larmes. Symiu en fut surpris.
- Ca ne va pas ?
Pas de réponse. Elle tourna la tête et observa la ville, seule lumière qui semblait persister par ici.
Symiu, ne voulant pas laisser Kayra seule, s'assit à côté d'elle.
- Je… commença-t-elle.
La louve fut interrompue par un sanglot, puis soupira.
- Ça c'est passé avant-hier… Avant que ta cousine et son amie m'aient retrouvé… Je suis partie de chez moi et j'ai traversé la forêt dans le seul espoir de le retrouver…
- Attends. Respire un bon coup et recommence. Qui dois-tu retrouver ? Pourquoi ?
La louve suivit son conseil. De nouvelles larmes perlèrent sur sa joue.
- C'était une soirée comme les autres. J'étais en train de lire… quand j'ai entendu un bruit. On aurait dit des personnes qui se battaient… Dans mon quartier, un endroit presque inhabité, c'était plutôt rare. Et puis j'ai entendu un cri… J'ai eu peur. Très peur. Je me suis levée, je suis allé dans le salon pour voir ce que c'était… et là…
Elle sécha des larmes, renifla, puis continua :
- Et là, j'ai vu mon père. Il se battait avec quelqu'un. Une ombre… Je ne sais pas qui c'est. Je n'osais pas bouger. Je voulais aider mon père. Mais il me disait de partir… Et lorsqu'arriva le moment critique… L'ombre m'avait jeté un sort pour que je ne puisse plus bouger, même pas utiliser mes pouvoirs. Elle a fait apparaître une épée, l'a pointé vers mon père… Je… J'ai fermé les yeux… Un cri a résonné dans mon esprit… Quand j'ai rouvert les yeux, je pouvais bouger. J'ai voulu tuer le meurtrier, venger mon père, mais… Il s'est enfuit. C'est là que j'ai compris que ce n'est pas mon père qu'il voulait tuer, mais… Moi.
Elle ferma les yeux. Abondantes, sans pouvoir s'arrêter, des larmes coulèrent sur ses joues. Kayra serra les poings.
- Il est mort… Par ma faute ! Tout ça pour m'avoir… Il a tué mon père pour m'avoir !
Une main se posa sur la sienne. Celle de Symiu. Il serra Kayra contre lui, la prenant dans ses bras.
- Non. Ce n'est pas de ta faute. Si ton père s'est battu contre lui, c'est qu'il ne voulait pas que tu meurs. Il ne voulait pas que ta vie se termine si tôt. Alors il s'est sacrifié. S'il était encore en vie, il ne voudrait pas te voir dans cet état.
Il s'éloigna, prenant Kayra par les épaules. Il essuya une larme qui tombait encore.
- Tu ne penses pas ?
Kayra ne répondit pas. Elle semblait étonnée, mais à la fois rassurée.
Puis, elle hocha la tête. Un sourire timide embellit son visage, mais ses pleurs ne cessaient pas.
- Merci…
Symiu sourit à son tour.
- Pas de quoi.
Il se leva.
- Maintenant, si ça ne te dérange pas, je vais essayer de me coucher.
Le tigre pencha la tête vers elle et lui tendit sa main.
- Toi aussi, tu devrais dormir.
- Oui…
Elle prit sa main et se leva à son tour.
Symiu partit en premier. Kayra lui avait dit de ne pas l'attendre, qu'elle trainerait un peu.
Mais ce n'était pas vraiment pour ça.
Elle se retourna, fronçant les sourcils.
Avait-elle aperçu quelqu'un ou était-ce seulement le fruit de son imagination ? Non. Elle avait bien vu quelqu'un. Et c'était sûrement ce meurtrier.
Serrant les poings, un frisson lui parcourant l'échine, elle rentra, pas rassurée pour autant.

Le soleil se levait à peine, mais Shaw était déjà debout. Elle avait bien dormi, cette nuit. Du moins, elle n'avait pas fait de cauchemar. Ni de rêve, d'ailleurs – enfin, si, mais elle ne s'en souvenait plus. Elle s'étira, faisant craquer les os de son dos. La tigresse bailla. Elle était habituée à se lever tôt. Aria aussi, d'ailleurs. C'est pour ça que, souvent, la souris bleue venait sonner chez elle.
Mais cette fois-ci, elle ne vint pas. Pas ce matin, en tout cas. Ca n'inquiétait pas la tigresse, elle savait bien que de toute façon elle ne viendrait pas tous les jours. Et puis, elles avaient prévu de se voir à midi. Il fallait qu'elle prévienne Symiu et Kayra.
- Waah ! s'écria Shaw, surprise.
La table était déjà faite, et le lait était en train de chauffer. Mais il n'y avait pas que ça.
- Symiu ? Tu as fait tout ça ?
Le tigre en question, qui était en train de faire le lait, se retourna, un sourire illuminant son beau visage.
- Exact ! Ca te plait, comme ça ?
Shaw hocha la tête.
- Mais…. En quel honneur ?
- Comme ça ! Je me suis dit que ça te ferait plaisir. Je trouvais sympa de faire ça, surtout pour ma chère cousine !
La tigresse sourit en croisant les bras d'un air malin.
- Bien, cher cousin, je vais donc pouvoir apprécier votre cuisine… si celle-ci est bonne, bien entendu.
- Ne vous en faites pas, ma cousine, chez moi on m'appelle le cordon bleu !
- C'est pas plutôt ventre sur pattes ?
Symiu ne répondit pas, mais ses joues devinrent rouges, ce qui voulait tout dire.
- Au fait, ton frère et tes parents vont bien ? demanda Shaw en s'asseyant. J'ai complètement oublié de le demander, hier.
Le tigre blanc retourna à son travail tout en répondant :
- Ils sont en pleines formes ! Snow est de plus en plus bon dans son métier d'aviateur. Mon père et ma mère le félicite, mais heureusement, il ne demande pas que je fasse la même chose. Pour l'instant, je ne fais rien de spécial.
- Hum… Je vois, gros fainéant !
Symiu sourit de nouveau.

Kayra ne se réveilla qu'une heure après. Elle n'avait pas très bien dormi, mais lorsque Shaw lui demanda pourquoi, elle ne répondit pas. Elle s'était contentée de sourire, disant que ce n'était rien de grave. Symiu avait fait une tête bizarre, à ce moment là. Du moins, c'est ce que trouvait la tigresse.
Une fois encore, le petit déjeuner se passa normalement. Ce qui faisait plaisir à Shaw, c'est que Kayra quittait un peu plus cet air sombre qui l'occupait, lors des rares moments de silence. Enfin, ce qui ne l'empêchait pas de rester mystérieuse. Pourtant, elle ne lui posa pas de question.
Ca n'allait pas tarder.
Symiu décontractait l'atmosphère à chaque moment de silence. Malgré son âge, il avait un esprit d'enfant.
C'est ce que la louve aimait chez lui. Malgré le lourd secret qu'il portait désormais en lui – son secret – il souriait toujours.

Le petit déjeuner fini et la table débarrassée, la louve retourna dans sa chambre. Cela faisait un moment qu'elle ne s'était pas entraînée avec ses pouvoirs, mais elle ne voulait pas le faire aujourd'hui. Elle était fatiguée. Comme les autres le savaient, elle n'avait pas beaucoup dormi. Mais la raison qu'ils ignoraient, c'était pourquoi, même si le tigre blanc devait s'en douter.
Elle prit le carnet qu'elle avait posé sur la table de nuit en bois de chêne à côté de son lit. Elle caressa la couverture, puis l'ouvrit.
Il était de taille moyenne, et les pages, blanches et contenant des lignes, étaient reliés par des spirales, ce qui serait bien plus pratique pour y écrire.
Elle n'avait pas pris de stylo, mais Shaw devait en avoir plein. Elle regarda dans la boite à crayon sur la même table de nuit (décidément, il y avait de tout, dans cette maison) et prit un stylo à bille bleu azur.

« Kayra, le 12 avril 2009.
C'est la première fois que j'écris dans ce « journal ». J'en suis heureuse.
Mais ce n'est pas de ça que je veux parler.
Cette nuit, j'ai fais un rêve. Ou plutôt plusieurs.
Le premier était le moins étrange des deux… enfin, je pense. Je me trouvais dans une salle noire. Il n'y avait aucun bruit, mais j'avais l'impression d'être observée… Comme souvent en ce moment, je trouve.
Cette salle ressemblait à un long couloir. Noir. Au fond, il y avait de la lumière. Une lumière ni trop intense ni trop faible. Je m'en suis approchée.
Le loup que j'ai vu, je l'avais déjà vu plusieurs fois dans d'autres rêves. Mais jamais il n'avait parlé. Autrefois, il me regardait, puis se tournait pour disparaître dans les ténèbres.
Cette nuit là, nous étions séparés par une barrière de verre, une sorte de miroir. Il m'observait avec une expression sombre, presque triste. D'ailleurs, ses yeux pouvaient me l'assurer.
Il ressemblait étrangement à mon père, lorsqu'il était encore en vie. Ses yeux étaient de la même couleur, c'est-à-dire orange, et il avait la même fourrure que moi : une fourrure marron.
Puis, je l'ai entendu parler…
Il a prononcé mon nom, et je me suis réveillée. Ce que je trouve le plus étrange, c'est que je ne le connais pas mais il me semble si familier…
Le deuxième, lui, était bizarre.
J'ai revécu l'assassinat de mon père, il y a à peine deux jours. Mais cette fois, le meurtrier me tenait par le cou après avoir tué papa.
Là, j'ai vu des choses.
J'ai vu Shaw, Symiu et une souris bleue (qui doit sûrement être Aria, la copine de Shaw), ainsi que toute l'équipe de Feather Dreams (Kouratine, Shadtty, Riin et Miseane) au sol. Ils semblaient inconscients, presque… sans vie.
J'étais devant, essoufflée. J'ai alors compris que je me battais contre lui. Une boule de lumière apparut dans mes mains (jusque là, rien d'anormal, cela fait partit de mes pouvoirs) et fonça droit sur lui, se transformant en rayon, sans pourtant le toucher.
Je ne me souviens plus de son visage. Je ne me souviens même plus de sa silhouette. Ce dont je me souviens, c'est de son sourire. Un sourire méchant, sadique.
Et de son épée. La même qui a tué mon père.
Encore une fois, j'ai compris que c'était moi qu'il voulait tuer. Mais alors, pourquoi avoir blessé les autres ? Je ne sais pas.
Il m'a attaqué. Je n'ai pas bougé, figé par la peur… Mais une ombre est apparut devant moi.
Symiu.
Je n'ai pas osé regarder l'épée le transpercer.
Ce dont je me souviens, c'est de ma colère et de la lumière qui m'a entouré, comme la lumière du soleil…
Puis je me suis réveillée.
C'est pour ça que j'ai mal dormi. Je ne trouvais plus le sommeil… »

La louve ferma le cahier. Elle le posa à côté de son stylo, sur la table de nuit, puis respira paisiblement.
Quelqu'un vint toquer à la porte.
- Oui ?
- Kayra, il y a une lettre qui t'est adressée ! déclara la voix de Symiu.
La louve, surprise, ne répondis pas tout de suite.
- J'arrive.
Elle se leva et ouvrit la porte de sa chambre. L'hybride polaire souriait, une enveloppe écrite au nom de la jeune louve.
- Qu'est ce que c'est ? demanda-t-elle.
- Je ne sais pas, répondit le tigre blanc. Une échidné grise nous a demandé de te le donner.
Il tendit la lettre à Kayra, qui la prit en le remerciant. Elle observa l'enveloppe. La seule inscription qu'il y avait dessus était une adresse, puis un nom :
« Feather Dreams ».
La louve sentit son cœur battre à vive allure.
- C'est quoi ? demanda Shaw en les rejoignant.
- Le résultat pour le concours.
- Le concours ? Quel concours ? interrogea Symiu.
- Kayra a passé un concours pour devenir la batteuse de Feather Dreams. Du moins, le début d'un concours.
Le tigre blanc acquiesça en silence.
Kayra déchira l'enveloppe, puis prit le papier qui était à l'intérieur.
Elle le déplia…

Coucou les filles =3

Koura-san : Hihi, ouais, j'aime faire ça ^^ Le suspense, ça m'énerve, mais j'adore en faire... J'suis pas logique, moi ! ^^" Mais tu vas le savoir, là. Ah, le dragon te semble bizarre... En tout cas, son nom est Space. En fait, c'est un ancien perso que j'ai réutiliser, mais là j'en ai trop dit ! En tout cas, je suis contente que tu aimes bien cette fic ^^ Et pour la fin de ton message... C'est gentil, mais tu n'es pas forcé de faire ça. Je n'aime pas forcé les gens à venir, je trouve que s'ils veulent venir, ils doivent le faire par eux-mêmes. Mais c'est gentil quand même, Koura-san ^^ Merci beaucoup pour ton message, il m'a fait super plaisir !!

Shadtty-sama : C'est pas grave ^^ En tout cas, je suis contente que cette fic te plaise ! Et ça me fait rire que tu veuilles autant voir la suite ! J'adore le suspense ^^ Et merci d'être venue... Je suis désolée de te faire une réponse aussi courte... Je sais pas quoi dire ! >o< Enfin, merci beaucoup d'être venue, Shadtty-sama !

Yachiru-san : C'est pas grave ^^ Ouais, elle a enterrer son père seule... Je savais pas comment y faire, parce qu'elle ne pouvait pas le laisser comme ça. T'imagines, quand tu sors tu vois tout le temps... ça... M'enfin bon ! ^^ T'en fais pas, Shaw n'y est pour rien. Ce sera bientôt prouver, d'ailleurs. Et merci pour la chanson ^^ Tu aimes bien le dragon ? Parmi tout le monde, je crois que tu es la seule ^^ M'enfin, en même temps, tant mieux pour lui, hein ! Pour le rêve, ouais, il est bizarre, mais j'avais envie de le faire, vous verrez pourquoi. Enfin, merci d'être venue, ça me fait bien plaisir !!!

Yoshi-sama : *Regarde Yoshi-sama reprendre sa respiration* *Eclate de rire* ^^ Désolée, je peux pas m'en empêcher... Ca t'a autant plus ? Bah, tant mieux, hein ! J'en suis contente ^^ T'en fait pas, Kayra va se remonter le moral (Vive mon Symiu !!!). Et c'est gentil de la consoler ! M'enfin, désolée à toi aussi, j'ai pas grand chose à dire... A part que je suis contente que tu aimes autant !! Merci !!

*Regarde les quatre personnes*
...
VIVE FEATHER DREAMS !! *Désolée, je suis folle*

Voilà ! Maintenant, le chapitre !

« Kayra, le 12 avril 2009.
Je n’arrive pas à en croire mes yeux.
J’ai réussi…
Je ne peux pas à dire autre chose. Je suis si heureuse… »

Chapitre 4 : Course dans les collines.

Son regard s’illumina. Un sourire apparut sur son visage.

-Je… J’ai réussi ! Je suis qualifiée pour la deuxième partie ! s’exclama-t-elle.

Shaw et Symiu ne réagirent pas tout de suite. Puis, un sourire triomphant s’inscrit sur leur visage. La tigresse s’approcha de Kayra, fermant les yeux et la serrant dans ses bras.

-Félicitation, Kayra ! J’étais sûre que tu y arriverais !

Symiu fit la même chose que sa cousine, mais en riant :

-C’est génial ! Qu’est ce qu’ils disent sur le papier ?

La louve, heureuse, reprit la lettre entre ses mains et la lut. :

-« Mlle Kayra the Wolf,
Vous avez été retenue pour participé à la deuxième partie du concours qui pourra peut être vous permettre de devenir la batteuse du groupe de Feather Dreams. Cette annonce vous confirme que vous avez réussi la première partie du concours.
Vous trouverez si dessous la date, le lieu ainsi que l’horaire de cette dernière partie. Veuillez vous inscrire le jour même à la réception, à l’endroit indiqué, avant onze heures. La chanson que vous interpréterez sera « Je sens la douleur ». La batterie sera fournie ainsi que la chanson.
Date : 13 avril (Lundi)
Heure : 11 heures.
Adresse : Dans le gymnase (le même que pour la première partie) vers la Papèterie d’Or.
Concours organisé par : Feather Dreams (Kouratine, Shadtty, Miseane et Riin).
Bonne chance ! »
-C’est cool ! s’exclama le tigre blanc.
-Oui, mais je ne suis pas leur batteuse. Il reste encore la deuxième partie.
-C’est pas grave ! T’es déjà sélectionnée pour !

Kayra sourit. C’est vrai, elle devait déjà se contenter de ça.

-Bon, sinon je devais vous dire… commença Shaw, changeant complètement de sujet. À midi, Aria va venir. Ca te fera l’occasion de la rencontrer, Kayra.
-Oui !

La tigresse se frotta les mains, puis lança :

-Allez, moi j’ai d’autre chose à faire, je crois. Je vous laisse, je vais préparer à manger.

Elle descendit, laissant Kayra et Symiu seuls.
Le tigre sourit. Il ne savait pas quoi dire, mais son sourire réchauffait le cœur de Kayra sans qu’il ne le sache.
La louve prit sur elle pour ne pas rougir. Ce tigre était vraiment mignon. En plus, hier, pendant la nuit…

-Bon, je retourne dans ma chambre, dit-elle, coupant net ses pensées.

Le tigre acquiesça.
Tous deux se séparèrent.

   Cette maison n’était vraiment pas discrète. Elle était simple à repérer. D’ailleurs, l’ombre qui traînait sur l’arbre au dessus regardait Kayra se séparer du tigre blanc.
Il n’y avait aucun sourire sur son visage, et son expression était impassible. On ne pouvait pas savoir s’il était impatient, nerveux ou heureux.
De temps à autre, il avait l’impression que le fantôme veillait encore sur lui. Tant mieux. Il pourrait voir sa fille mourir. Il sauta sur une nouvelle branche.

   Son cœur battait la chamade. Cette louve l’intimidait vraiment. Elle était jolie, et depuis hier, une sorte de force se dégageait d’elle, comme un soleil. Symiu n’était pas le seul à avoir des pouvoirs, on dirait.
Il ouvrit la porte de sa chambre.
À peine rentra-t-il qu’il observa aux alentours.
Il se sentait observé, et ça depuis la nuit dernière. Etrange, tout de même.
Il avança. Son pied se posa sur le sol.
Puis un bruit de verre brisé.

   -Aah ! cria quelqu’un.

La voix de Symiu. Kayra sursauta, sortit rapidement de sa chambre et alla à celle du tigre.

-Symiu ! s’exclamèrent la louve et Shaw en cœur.

Elles ouvrirent la porte de la chambre du tigre.
Il était à terre, des morceaux de verre un peut partout part terre et enfoncées dans la fourrure du tigre. Shaw se précipita sur lui.
Mais Kayra ne bougea pas. Elle observait l’ombre qui était entrée dans la pièce.
Une ombre qu’elle reconnut immédiatement, malgré sa cape noire et sa capuche qui cachait son visage.
Une haine folle s’empara de son âme. Un désir de vengeance qu’elle ne pouvait pas exclure.
Une boule de lumière se forma dans sa main. Elle regarda le meurtrier avec des yeux où brûlait une lumière de folie.
Elle dirigea son bras vers lui. La boule se transforma en rayon de lumière, jaune avec des lueurs orange. L’ombre sauta, évitant l’attaque, même si un bout de sa cape fut brulé.
Il ne semblait pas se soucier du regard haineux que lui lançait Shaw, ou même de celui de Kayra. Il s’approchait justement de celle-ci.

-Kayra ! cria Shaw en se levant.

Le meurtrier n’eut même pas le besoin de se retourner. Il s’arrêta un instant.
Une pulsion invisible se créa autour de lui, éjectant la tigresse qui tomba au sol.
Il se remit à marcher, s’approchant encore de la louve, esquivant ses attaques, soit de justesse soit facilement. Kayra reculait, mais elle s’arrêtant lorsque son dos percuta un mur.
Une main s’empara du bras de la louve, qui l’observa, toujours avec le même regard emplis de folie.
Pourtant, elle ne bougea pas. Elle ne pouvait pas.
La main libre du meurtrier se ferma. Une lumière se créa, créant une épée.
L’épée qui avait tué son père.
Kayra se débâtit, mais la main la tenait bien.
La main tenant l’épée se leva, la pointe tournée vers la poitrine de la louve.
Vers son cœur.
Mais la main du meurtrier s’ouvrit. L’arme tomba au sol.
Puis l’assassin la suivit.
Kayra resta figé.
Devant elle, Symiu fermait les yeux et serrait les poings. Une expression sombre marquait son visage, contrastant avec le Symiu que la louve connaissait avant.
Puis ils observèrent le meurtrier.
La louve prit l’épée, qui disparut comme du sable. Le meurtrier disparut à son tour.

« Ce n’est pas encore aujourd’hui que je pourrais me venger… Mais… »

Elle observa le tigre.

« Symiu ? »

L’hybride posa son regard sur elle. Ses yeux n’étaient plus bleu glacial, mais d’un bleu sombre, presque noir.
Soudain, il ferma les yeux, son expression innocente revenant, mais il resta debout.
Ses paupières se rouvrirent, et ses yeux étaient de la même couleur qu’avant.
Il observa autour de lui.
Il y avait des morceaux de verre par terre, d’autres enfoncés dans sa fourrure blanche.
Ses yeux se posèrent sur sa cousine, qui commençait à se relever.
Puis ils plongèrent dans ceux de Kayra.
Elle l’observait, surprise, sans tenter de cacher cette expression. Mais elle ne voulait rien dire. Lui non plus, mais il ne semblait rien comprendre.
Pourtant, lorsqu’il baissa les yeux, Kayra comprit qu’il savait ce qui lui était arrivé.

-Je crois qu’on se doit quelques explications, déclara Shaw après s’être complètement levée et s’être approché d’eux.

   Kayra baissa les yeux sur les blessures de Symiu, qui était maintenant allongé sur le lit. Une lueur jaune se créa sur sa main, guérissant petit à petit les coupures du tigre.

-Qui commence ? demanda la tigresse en observant Symiu et Kayra.

Kayra prit la parole.

-Moi. J’ai beaucoup à dire…

Elle leva un regard inquiet vers le tigre, qui baissa les yeux.

-Tu te souviens du jour où tu m’as retrouvé, Shaw ?
-Oui.
-Eh bien, ce jour là…

Elle s’arrêta, respira un instant pendant que ses pouvoirs guérissait Symiu.

-Je ne sais pas comment je dois commencer, mais je dirais tout.

Elle raconta l’épisode de la mort de son père. Shaw écoutait tout sans couper la parole. Kayra raconta tout dans les détails, puis finit par :

-C’est pour ça qu’il est venu… Pour me tuer. J’ignore qui il est et quelle est sa raison, mais s’il continu à me poursuivre ainsi, mon père ne sera pas le seul sur la liste des dégâts.

Shaw hocha la tête, puis la tourna vers son cousin.

-A toi, maintenant, dit-elle.

Le tigre ne releva pas le visage. Soudain, il leva la tête et observa Kayra dans les yeux.

-Personne, chez moi, ne dispose de pouvoir, mais pourtant j’en ai. En plus d’être souple, j’ai quelque chose d’autre, une chose qu’auparavant je ne savais pas moi-même.

Il s’arrêta un instant, puis reprit :

-J’ai découvert, un jour, que je disposais de pouvoir magique : je peux contrôler la glace. Mais ces pouvoirs-là sont faibles. Ils sont liés à quelque chose d’autre. Lorsque quelqu’un est mon ami, qu’il compte beaucoup pour moi… une sorte de malédiction s’empare de moi. Je ne peux plus me contrôler. Je peux causer beaucoup de dégâts… ajouta-t-il en serrant les poings de douleur et de honte. Mais j’essaie d’en faire le moins possible. Je ne veux pas tuer quelqu’un. Cette malédiction protège la personne qui est en danger, au besoin elle peut même tuer la personne qui la maltraite. Je me suis rendu compte de ce pouvoir il y a longtemps maintenant, quand des personnes se moquaient de Shaw… C’est elle qui me l’a fait remarquer quand je me suis réveiller, et depuis j’essaie de m’entraîner pour ne pas tuer lorsque cette partie de moi reprends surface.

Il serra les poings.

-En tout cas, je suis désolé si je t’ai fait peur, Kayra. Ce n’était pas voulu…
-Ce n’est rien, dit Kayra, même si elle avait eu effectivement peur. Ce n’était pas de ta faute si cette malédiction te possède, et te ronge de l’intérieur. Chacun, chez nous, nous avons quelque chose que nous regrettons, mais nous n’en sommes pas forcément coupables.

Symiu la regarda, surpris, puis sourit. Un sourire qui pourrait faire fondre un glaçon. Qui faisait battre le cœur de la louve. Son sourire.

-Merci.

Il tourna la tête vers sa cousine, qui semblait visiblement gênée.

-Heu… Je vais faire du jus… J’arrive.

Elle tourna les talons elle aussi, fermant la porte dans son dos.
Les deux amis sourirent, puis se regardèrent. Il y eut un long silence. Un silence dans lequel Kayra fini de soigner le tigre. Elle se leva.

-Voilà. Maintenant, tu devrais te reposer. Ca te fera du bien.
-D’accord !

La louve se tourna, se dirigeant vers la porte.

-Kayra !

Surprise, l’hybride se tourna une nouvelle fois, dévisageant Symiu.

-Merci, dit celui-ci.

Un sourire illumina le visage du tigre. Kayra sourit à son tour.

-C’est rien !

Elle ouvrit la porte et descendit.
Le tigre l’observa, puis tourna la tête vers le plafond. Il dormait dans la chambre de Shaw, désormais, en attendant que la chambre d’amis soit réparée. La tigresse devrait se contenter du fauteuil, et cela ne la dérangeait pas du tout.

-Tant que je dors… avait-elle dit.

Mais ce n’est pas à ça qu’il pensait.

« Merci d’être redevenue comme tu l’étais avant. »

Ce fut sa dernière pensée avant qu’il ne s’endorme.

   Shaw prit l’orange qu’elle avait épluché et la pressa. Elle entendit les pas de Kayra qui arrivait dans le salon, mais ne bougea pas.

« L’expression de tristesse qui s’affichait sur son visage… C’était donc parce qu’elle se sentait responsable de la mort de son père, et aussi parce qu’il était mort. C’est pour ça qu’elle est venue. »

Elle prit le jus d’orange et le versa dans plusieurs verres.

« Quelle étrange histoire… Mais ce que je comprends le moins, c’est pourquoi le meurtrier ne s’est pas attaquer directement à elle. Qu’il a essayé de tuer mon cousin avant Kayra. Alors que c’est elle qu’il veut. Enfin, en même temps, tant mieux, comme ça personne n’est mort, juste blessé. »

Soudain, la faisant sursauter et la sortant de ses pensées, elle entendit une musique. La sonnette de sa maison.
Elle se tourna et alla ouvrir la porte.

« Ce doit être Aria ! » songea-t-elle.

Elle ne fut pas surprise en voyant la souris bleue derrière la porte.

-Salut ! dit celle-ci.
-Salut, Aria ! Vas-y, entre.

La souris s’exécuta. Elle vit la louve qu’elles avaient trouvée à l’orée de la forêt.

-Aria, je te présente Kayra. Kayra, voici Aria !

Les deux hybrides se saluèrent, mais ne dirent rien d’autres. Kayra se posa sur le fauteuil, tenant son carnet dans la main. Elle lisait ses notes et en écrivait d’autres.
Cependant, Aria se dirigea dans la cuisine, cherchant Shaw. Celle-ci était encore occupée à couper ses oranges.

Elle s’assied, regardant son amie éplucher une orange, bien que cela l’ennuyait. Elle poussa un soupir et regarda le sol.

-Ca va ? demanda la tigresse sans pour autant arrêter de s’acharner sur le pauvre fruit.
-Oui… Un peu fatiguée. En ce moment, je cours de partout ! Hier, j’ai du aller acheter du pain, puis quand je suis revenue, j’ai remarqué qu’il me manquait de la farine… Mais bon, je ne vais pas te raconter ma superbe vie, lâcha-t-elle d’un ton ironique. Ca va, toi ?
-Exact. Bon, il y a plus d’une heure quelqu’un est rentré en fracassant la vitre de la chambre de mon cousin. Symiu et Kayra on failli en mourir. J’y ai appris le passer de la jeune louve et mon cousin a dû raconter son secret.
-Ouah… Ca fait beaucoup ! Vous ne vous êtes pas fait trop mal, au moins ?
-Pas moi, en tout cas. Et Kayra, non plus… du moins, pas physiquement. Moralement, ça a du être un sacré choc.
-Pourquoi ?
-Parce que c’était l’assassin de son père, il y a à peine deux jours, je crois.

Aria ne répondit pas. Elle regarda seulement, surprise, la tigresse.

-Et ton cousin ? s’enquit-elle finalement.
-Il était blessé, mais Kayra l’a soigné avec ses pouvoirs. Il doit se reposer, maintenant, je pense.
-Oui…

Elle serra les poings. Comment cela a-t-il pu arriver ?

-Pourquoi a-t-il attaqué seulement ton cousin ?
-Je me posais exactement la même question. Peut être…

   Il ferma les yeux et respira profondément. Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il la tuerait, elle…
Puis, il tourna le dos à la fenêtre de la chambre du tigre blanc. Lui non plus, il ne l’aurait pas encore aujourd’hui.
Le vent souffla sur sa cape, mais n’enlevant pas pour autant sa capuche. Un sourire apparut sur son visage, caché par l’ombre de la capuche.
Un sourire sadique, qui pourtant ne s’estompa pas lorsque ses pas se firent plus rapides… Jusqu’à ce qu’il court.

Hey ^^ Contente que vous soyer autant à lire ma fic ^^

Morg4n : Je suis contente que cette fic te plaise, et je te dis bienvenu ^^ J'espère que tu vas bien t'éclater ! Je te remercie beaucoup pour ton message, il m'a fait très plaisir ^^

Koura-san : C'est Symiu. Et oui, il y a quelque chose mais je ne dirais pas encore si c'est de l'amour ou simplement une grande amitié... Enfin, vous avez dû vous en rendre compte ^^ Et ouais, le meurtrier ne mérites pas de vivre, mais pour faire continuer l'histoire il est important qu'il soit là. C'est compliquée parfois ^^ Mais nan t'es pas bête ! Moi aussi je t'adore ^^

Yoshi-sama : Et ouais, le meurtrier est bien pire que Devil. En plus il attaque mon chou !! *Foudroie du regard l'assassin* Moi et Symiu ? Il se passe quelque chose ? Ah bon ^^ ? *Se fait tapper* C'était pas marrant, je sais ^^" En tout cas, merci pour ton com, il m'a fait très plaisir !!

Ushuïa : Bonjour et bienvenue =3 Je suis contente que tu aimes ma fic, ça me fait très plaisir ^^ De l'amour dans l'air ? Oh, je ne sais pas... *Rougit et se fait taper* :D Et ouais, l'assassin est horrible. Moi aussi je peux pas le voir, mais je prends toujours plaisir à écrire quand il est là ^^ Je te remercie beaucoup, en tout cas ! Je suis de nouveau contente que tu aimes ^^

Bledy-chan : Impressionnante ? Cette fic ? Oh, c'est trop ^^ Je ne pense pas qu'elle soit impressionnante, en plus ^^ Je suis contente que cette fic te donne cette impression ^^ Douée ? Roooh, t'en fait trop, là ! Je te remercie pour ce com gentil comme tout !! *Câline Bledy-chan*

Yachiru-san : Aria est cool, en effet ^^ Ouh, je sens que le meurtrier va avoir mal... Faut qu'il se cache... *L'attrape par le poignet afin que Yachiru le tue* ^^
Je suis contente que ça te plaise et que les émotions soient bien retransmises, en tout cas ^^ Merci à toi, Yachiru-san, pour ton si gentil com' ^^

Voilà !! Maintenant, la suite !!

« Kayra, le 13 avril 2009.
Aujourd’hui, c’est le jour des élections décisives… je ne sais pas pourquoi, je veux réussir… Mais si je perds, ce n’est pas grave. Au moins, j’aurai fait quelque chose.
Mais passons à autre chose…
Symiu m’a fait peur, hier. Pourtant, je veux le pardonner, je veux croire qu’il peut surmonter cette malédiction. Je ne veux pas le laisser mourir.
Il ne faut pas que mon rêve se réalise. »

Chapitre 5 : Résultat impatient.

Les paupières de Symiu s’ouvrirent. Son regard bleu glacial parcouru la pièce, tombant sur le poster de Feather Dreams, puis sur la fenêtre.
Le ciel était clair, quelques nuages cachant cet horizon infini. Le soleil était encore très à l’est, comme s’il venait de se lever. Ce devait d’ailleurs être le cas.

-Kayra… murmura-t-il.

Il se leva lentement, ouvrant la porte de la chambre de son amie. Ses membres étaient engourdis, mais pourtant il ne s’en souciait pas. Il descendit jusqu’au salon, même s’il était tôt.
Elle était là. Elle l’attendait peut être.
Kayra tenait son carnet à la main, écrivant dedans avec un stylo bleu azur. Elle l’avait sûrement pris dans la chambre du tigre.
Elle leva les yeux en entendant les pas de son ami, posant son crayon et son carnet sur le canapé.

-Salut ! déclara-t-elle.
-B’jour, salua Symiu, à moitié endormi.

Kayra sourit en voyant la mine du tigre. Elle était toujours en pleine forme quand elle se réveillait. Apparemment, ce n’était pas le cas de son ami.

-Bien dormi ? s’enquit-elle en faisant une place à Symiu, qui se laissa tombé sur le cuir du divan.
-Moui… Un peu fatigué, mais ça va… On dirait que j’ai fait une boum, hier soir… Et toi ?
-Je suis en pleine forme !

Le tigre blanc ferma les paupières et fit mine de dormir. Mais, au fond, il était parfaitement réveillé.
Kayra l’observa un petit moment, puis regarda dans son journal intime, qu’elle avait posé sur ses genoux pour faire de la place à son ami.

« Je ne veux pas le laisser mourir.
Il ne faut pas que mon rêve se réalise. »

Elle allait encore écrire, mais ne savait pas quoi mettre. À regret, la louve posa donc son carnet sur ses genoux et se remémora la veille.
   Aria était partie tard, mais Shaw n’avait pas l’air d’être surprise. Au contraire, elle paraissait heureuse, mais quelque chose semblait la tracasser. Ses sourcils étaient froncés, mais lorsque Kayra lui avait demandé pourquoi, elle s’était contentée de sourire. La louve ne savait donc pas pour quelle raison la tigresse semblait bizarre.

Elle serra les poings et repensa à l’assassin. Il s’était enfui. Ce n’était qu’un lâche.
En même temps, n’avait-elle pas fuie, elle aussi ?
Une main se posa sur la sienne.
Elle tourna la tête, se retrouvant museau à museau avec Symiu. Ses yeux bleu glacial étaient plongés dans les siens comme dans un lac de cristal.

-Si tu penses à lui, s’il t’occupe l’esprit, n’hésite pas à m’en parler.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il ferma les yeux. On aurait dit un ange.

-Je serai là pour t’aider. D’accord ?

Elle sourit à son tour lorsqu’il lui tendit la main qui, il y a à peine une minute, était sur la sienne, comme s’il voulait qu’elle la serre.
Ce qu’elle fit.
Ils restèrent ainsi un instant, se regardant dans les yeux, intimidés et à la fois heureux.
Jusqu’à que la tigresse arrive.
Immédiatement, ils cessèrent de se tenir la main, observant Shaw bailler et s’étirer. Par chance, elle n’avait rien vu. Elle les regarda un instant, les salua, puis se dirigea vers la cuisine. Kayra se retint de rire. Elle aussi n’avait pas l’air en superbe forme. Elle baissa pourtant les yeux vers ses mains. Une chaleur intense, contrastant avec la fraîcheur du matin, réchauffait ses membres. Elle n’aimait pas avoir froid. Cela l’affaiblissait plus qu’autre chose, et ses pouvoirs semblaient plus faibles. Pas très étonnant, les pouvoirs de Kayra étaient issus du soleil, ou plutôt son père les comparait avec cet astre. Leur couleur lui rappelait le soleil.

-Ca va, Kayra ? interrogea Symiu en se frottant l’œil.
-Oui, ne t’en fait pas.

Elle sourit au tigre. Lui avait les pouvoirs issus de la glace, d’après ce que la louve avait vu la nuit où il l’avait consolé. Etrange. C’était l’inverse d’elle…
Symiu remarqua que la louve marron utilisait ses pouvoirs, mais ne dit rien. Ce n’était pas la peine. Ca ne servirait à rien.

-Ouah ! bailla Shaw depuis la cuisine.

Son cousin sourit, se retenant de rire. Il adorait voir sa cousine fatiguée, principalement parce qu’elle ne faisait que bailler. Il retourna son regard glacial vers celui azur de son amie. Elle lui rendit son sourire.
Il se sentit rougir, mais espérait qu’elle ne verrait rien. Pourtant, le sourire de Kayra s’élargit. Elle rigolait presque.

   La matinée passa lentement. Kayra sortit à dix heures et demie. Le vent soufflait, faisant voler ses longs cheveux bouclés mais elle n’y prêta pas attention. Elle avança rapidement, de sorte à ne pas arriver en retard.
C’était déjà assez incroyable qu’elle se fasse prendre, autant ne pas gâcher cette deuxième occasion.
La louve marron entra dans la ville. Elle arriva vite au gymnase. Elle observa au passage la Papeterie d’Or.
Ce magasin lui fit une drôle d’impression. Son cœur se mit à battre plus rapidement.
Elle se sentait observer.
Kayra regarda autour d’elle. Personne.
Elle se faisait peut être des idées.
La louve entra dans le gymnase, regardant les autres concurrents. Elle était dans les premières, ou alors les personnes étaient beaucoup moins nombreuses qu’au tour d’avant.
La jeune hybride ferma les yeux. Son cœur battait de plus en plus vite. Ce devait être dû au stress.

« Oui, sûrement. Je n’ai jamais participé à un seul concours de toute ma vie. Surtout pas un comme ça… »
-Suivant !

Kayra ouvrit les yeux en sursautant. Il n’y avait plus qu’une personne devant elle. L’autre devait déjà être à l’intérieur.
Le temps passa plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. Bientôt, elle fut la seule devant.

-Suivant !

En même temps que la porte s’ouvre sur l’hybride d’avant, Kayra s’infiltra dans la salle. Les deux hybrides se croisèrent mais ne se regardèrent pas. Pourtant, le cœur de Kayra fit un bond dans sa poitrine.
C’était le dragon du magasin. Il ne lui dit même pas bonjour. Elle chuchota une nerveuse salutation, mais il ne lui posa qu’un bref regard.
Puis il partit s’assoir sur un banc, comme ceux qui étaient passés avant elle.
Elle n’osa pas regarder derrière elle. Elle devait se concentrer sur ce qu’elle allait faire.
Une batterie, sur laquelle le signe de Feather Dreams était inscrit, occupait la plus grande partie de la salle. Les membres du groupe se tenaient assises, comme la première fois qu’elle les avait vues.

-Bon… Bonjour, salua Kayra.
-Bonjour Kayra, répondirent Miseane et Riin en même temps, apparemment heureuse de la voir.
-Bonjour, fit Kouratine avec un regard malin.

Shadtty la salua de la tête.
La hérissonne grise se redressa sur sa chaise et enleva ses pieds de la table. Son regard de dominatrice intimidait toujours la louve.
Puis l’hybride hérissonne lui adressa un sourire rassurant, que toutes les autres eurent presque en même temps.
Kayra sourit à son tour, mais plus nerveusement.
Elle s’assit sur la chaise devant la batterie. Puis Kouratine se leva pour mettre la musique.
La louve ferma les yeux et inspira profondément lorsqu’elle entendit le piano électrique.
Puis elle commença.
Ce fut une libération, comme si elle se sentait partir d’une prison. Son cœur s’ouvrit sur des sons qu’elle n’aurait jamais sus pouvoir jouer.
Ses yeux s’ouvrirent. Ses mains dirigeaient les baguettes. Elle ne semblait pas faire d’effort, mais un plaisir terrible la prit.
Elle se sentait aussi rayonnante qu’un soleil, aussi libre que ses rayons lorsqu’ils traversaient les nuages pour éclairer une ville.
Elle aurait voulu que ce moment ne finissent jamais.
Pourtant, Kayra se sentit déçu lorsque les dernières paroles de la chanson parvinrent à ses oreilles.

Et lorsque tous les deux, on se sourit
Je me dis : c’est beau la vie.

Elle posa les baguettes sur la chaise où elle s’était assise.
Miseane sourit. L’échidné-renarde leva les bras pour applaudir, mais Shadtty, qui s’était levé, l’arrêta d’un geste.
Ses yeux verts observèrent la louve, qui se sentit rougir.
Puis, elle tendit sa main dans sa direction.
Kayra comprit le geste. Elle serra la main de la hérissonne.

-Félicitation, Kayra, lui dit-elle en souriant. Tu peux aller t’assoir, et attends-nous avant qu’on délibère les résultats.

Son sourire – un sourire franc et chaleureux – ne s’estompa pas lorsqu’elle sortit. Il ne s’estompa pas non plus lorsqu’elle appela la prochaine personne.
La louve s’assit auprès du dragon, qui se tenait les jambes croisées et les yeux fermés.

   Le temps passa rapidement. La dernière personne, une échidné, sortit. Un sourire triste se dessinait sur ses lèvres.
Les membres de Feather Dreams sortirent en même temps. Elles discutaient entre elles mais personne ne pouvaient distinguer les phrases qu’elles prononçaient.

-Bon… commença enfin Riin. Nous avons choisit la personne qui fera partit de notre groupe.

Elles se regardèrent. Le cœur de Kayra battait la chamade. Elle posa un poing sur sa poitrine.

-Déjà, je voudrais dire à tous que vous avez été merveilleux, et que le choix a été difficile, reprit Shadtty.
-A tous, nous vous donnons vos félicitations pour vos magnifiques performances !
-Cette personne sera… dit lentement Kouratine, comme si elle voulait à tout pris ménager le suspense. Kayra !

La louve sursauta. C’était bien son nom qu’elle avait entendu ? Elle se leva d’un coup, manquant de faire tomber sa chaise.

« Je… J'ai gagné ! »

Parddoooonnnn !!! T.T Encore du retard T.T

Yoshi-sama : C'était bien écrit ? Ouh bah je suis contente ^^ Surtout si tu as ressenti du suspense !! Ecrire un livre ? Rooh, faut pas exagérer *Rougit* Je n'écris pas si bien que ça, je n'écris même pas super bien... Mais je suis contente que ça te plait !! Mais Kayra n'a pas un réel don, c'est juste qu'elle sait en faire et c'est sa passion ^^ (Quoique, c'est vrai qu'elle a peut être un don...)
M'enfin... Merci pour ton com, il m'a fait très plaisir !!

Koura-san : Symiu et Kayra mimi ? Huhu ^^ C'est gentil ^^
Que j'écris mieux sur cette fic que l'autre ? Je pense que c'est parce que je me laisse aller sur celle-ci. L'autre, je dois plus suivre le caractère des autres. M'enfin moi non plus je sais pas vraiment pourquoi, mais c'est très gentil ce que tu dis ^^
Le dragon... A part Yachiru-san, je crois que personne ne l'aime >.< Mais je ne peux rien vous dire à son sujet, pour l'instant. Merci à toi pour ton message, dans tout les cas !!

Yachiru-san :

Citation

Mais Kayra et Symiu ils sont trop chou x3

*Rougit* Kayra et Symiu ? Chou ? Hou bah j'en suis contente X3 Pour le dragon, comme je le dis pour Koura-san pour l'instant je ne peux rien vous dire à son sujet ^^" Mais dans ce que tu dis de lui, (je ne dirais pas quoi) il y a une chose à laquelle tu as raison. (Mais c'est pas le père à Symiu, en tout cas !!). Quoi ? Moi bien écrire !! Mais c'est pas vrai, j'écris pas bien !! XO Mais si tu veux bien écrire, le mieux c'est de t'entraîner. ^^ Merci à toi aussi, en tout cas !!

« Kayra, le 14 avril 2009.
Je suis trop contente ! J’ai gagné ! Quel bonheur ça a été d’apprendre cette merveilleuse nouvelle. Kouratine, Shadtty, Miseane et Riin semblait contente, elles aussi. Elles m’ont accueillit les bras ouverts…
Elles sont vraiment sympas. Kouratine me fait beaucoup rire ; Shadtty, malgré son côté assez sombre et autoritaire, est très gentille. Miseane et Riin… Toutes les deux sont complices. Elles trainent presque toujours ensemble, et comme elles ont mon âge, ce sont celles avec qui je parle le plus.
Mais elles ont tant de choses à cacher… Tant de chose à découvrir…
La première nuit que nous avons passés toutes les cinq, je n’étais pas la seule à avoir eu une réaction étrange lorsqu’on a parlé de la famille. Miseane n’a parlé que de sa mère et Kouratine n’a rien dit du tout. Elle a baissé la tête et a caressé sa couverture.
Je ne lui demanderai rien. Demander des choses pareilles ne servent à rien, sinon à savoir ce qu’à vécu la personne. »

Chapitre 6 : Retour à la maison

Il n’y avait plus personne dans la salle. Seulement les cinq membres de Feather Dreams.
Riin et Miseane s’approchèrent rapidement de Kayra, un sourire aux lèvres.

-Nous sommes contentes que tu sois avec nous !!
-Très, très contentes !!

Elles prirent la louve par les mains et firent la ronde. Apparemment, elles étaient très complices, ces deux là.

-Les filles, ordonna Shadtty, sur un ton plus doux que d’habitude. Arrêtez tout de suite, vous allez la déboussoler.

Les deux hybrides s’arrêtèrent immédiatement, mais leur sourire ne changeait pas.
Kouratine s’approcha de Kayra et sourit.

-Félicitation. Je suis bien contente que tu fasses partie de notre groupe.

Seule Shadtty ne vint pas. Pourtant, le sourire sur son visage en disait beaucoup.
Kayra le vit, et sourit à son tour. Cela lui faisait plaisir de voir la hérissonne grise l’accepter, malgré son calme.

-Tu devrais aller prévenir chez toi. Ce soir, tu dors avec nous, pour fêter ton arrivé dans notre groupe, déclara l’hybride aux yeux verts.
-OUAIS !! crièrent les trois autres en même temps. On fait la fête !!

Kayra hocha la tête.

-J’y vais immédiatement !

Elle sortit en courant.
Une joie immense s’emparait de son cœur. Elle n’aurait jamais pensé faire partit d’un groupe, un jour, mais faire partit de Feather Dreams la rendait terriblement heureuse.
Kayra se retint de crier. Elle voulait exprimer sa joie, mais les autres n’en avaient rien à faire.

   Elle arriva enfin à la maison. Elle sonna, excitée par la joie qui l’envahissait. Ce fut Symiu qui lui ouvrit.

-Kayra ?

La louve sauta dans les bras du tigre blanc.

-Mais que… ?

Il rougit. La louve le serrait fort dans ses bras mais ne semblait avoir aucune gêne. Lui, si.
Pourtant, il la serra à son tour.
Doucement, ils se séparèrent, Symiu tenant tout de même la louve par les épaules.

-Alors ? Tu as réussi ?
-Oui !!!
« Elle semble bien excitée, dis-donc. », pensa le tigre.
-En plus, ce soir, je dors avec elles !
-Mais c’est génial !! s’exclamèrent Aria et Shaw dans le dos du tigre.
-O… Oui, c’est génial, déclara celui-ci.

Mais au fond, il ressentait autre chose. Il était déçu. Heureux qu’elle ait réussi, mais ce n’était pas pour ça qu’il se sentait mal.
Elle ne serait pas là, ce soir.
Les filles, trop affolées par leur joie, ne remarquèrent pas le sentiment contraire de Symiu. Celui-ci restait sur le seuil de la porte, les poings serrés et la tête baissée.
Mais il ne fallait pas qu’il montre cette tristesse à Kayra. Pas lorsqu’elle souriait autant.
Il se retourna et referma la porte. Avec un gros effort, il sourit.

-Félicitation, Kayra ! fit-il tandis que son cœur n’y était pas.

Elle se retourna, un large sourire aux lèvres. S’il pouvait être aussi heureux qu’elle… Il écarta les bras, afin de pouvoir la recueillir.
Les yeux se la louve se fermèrent, mais pas de la même manière que ceux de Symiu. Si les filles pouvaient savoir ce qu’il ressentait, même lorsque Kayra sauta dans ses bras en le remerciant.
Si elles avaient su qu’à ce moment, une larme coulait sur sa joue…

   Le temps passa rapidement. La nuit était déjà tombée et Kayra était restée avec les membres… les autres membres de Feather Dreams. Elles étaient dans la chambre de Shadtty – c’était elle qui invitait, avait-elle dit – et la hérissonne grise était d’ailleurs sur son lit. Les autres s’étaient prises plusieurs matelas et un sac de couchage munit d’un coussin.
Toutes observaient les étoiles à travers la fenêtre de la hérissonne grises.

-Regardez la chanson que j’ai faite ! s’exclama Miseane en montrant une feuille de papier.

Elle lu le papier.

-Le titre, c’est Silence Radio. Ca part d’un délire avec une fille.

L’échidné-renarde rouge et rose observa ses amies. Celles-ci la regardaient avec insistance.

-Heu… Bon, voilà…
« On a parcouru des chemins
On a souffert en silence
Je te hais de tout mon coeur
Mais je t'aime...
Pourquoi je t'aime
Peux-tu me répondre ?

J'ai cherché la réponse dans mon coeur
J'ai cherché pendant des heures
Etre tout le temps en pleurs
Ne plus regarder en arrière
Ça ne servira à rien
Tout ce que je veux
C'est te revoir une dernière fois
Dans ce monde cruel...

Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu'avec toi
Comme si demain c'était la fin

Laisse ce qui te retarde
Et qui ressemble à rien
Moi j'ai vue juste des visages
Complètement remplis de haine
Ce monde est fragile
Ce monde est faible
Ce monde est rempli de colère
Mais tout ce qui compte pour moi
C'est d'être juste qu'avec toi

Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c'était la fin

Je sens que ça va être la fin
De toute notre histoire en commun
Je dis, je hurle, je le répète
Et avec tout ce que t'as pu me faire
Je t'aime
Je t'aime
T'es le seul que j'aime

Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c'était la fin

La radio du coeur recommence a marcher
Tout les signaux que j'ai envoyer t’ont retrouver
C'est enfin toi qui viens me rejoindre
Ce monde n'est peut-être pas si cruel que ça
De toute manière
Dès que je suis avec toi
Le reste compte pas...
Cette fois je peux te le dire en face de toi
Je t'aime, je t'aime de tout mon coeur
Et ça ne changera pas... »

Un silence s’installa dans la pièce. Les hybrides ne bougeaient pas, mais soudain un large sourire se dessina sur les lèvres de Riin.

-C’est superbe, Miseane-san ! s’exclama la hérissonne orange. J’adore le refrain. Cette chanson est vraiment pleine de sens.
-Merci, rougit l’intéressée. C’était pour fêter l’arrivée de notre nouvelle batteuse.
-C’est à moi de te remercier, là, déclara Kayra.
-Dis, Miseane-san, tu as un petit ami ? demanda Kouratine avec un petit sourire.

L’échidné-renarde rougit soudainement, regardant l’échidné grise.

-Koura-san, ce sont des questions qui ne se posent pas… commença Shadtty.

Elle observa la jeune échidné grise et continua avec un petit rire :

-Vu sa tête, on sait très bien qu’elle est amoureuse !
-Wououh !! s’écrièrent Kayra, Riin et Kouratine en cœur.

Elles rigolèrent.

-Mais nan, j’en ai pas ! C’est juste que ta question m’a un peu surprise… se défendit Miseane.
-Ouais, ouais, c’est ça… lança malicieusement Kouratine.
-Bah vous, au lieu de vous moquez, vous avez un petit ami ?

Un silence s’installa dans la pièce. Personne ne rougissait, mais elles détournaient la tête. Personne, sauf Kayra.

-Ah, Kayra en a un, elle ! Regarder comme elle est rouge !! lança Riin en la voyant.
-Je…
-Comment il s’appelle ? Il ressemble à quoi ? hasarda Kouratine.
-Koura-san ! s’exclama Shadtty.
-Bah quoi ? J’ai le droit de demander, Shadtty-sama !

La hérissonne grise leva les yeux au ciel. Elle soupira et se laissa tomber sur son matelas.

-Pfiou… Si on parlait plutôt de la famille ? J’ai un frère qui s’appelle Chuck, et des parents… Bof, tout de plus normal quoi, raconta-t-elle.
-A moi !! s’exclama Riin. J’ai un chien qui se nomme Inuki…
-C’est de la famille, ça ? coupa Kouratine en observant la hérissonne orange.
-… Je ne m’en sépare jamais ! Mes parents habitent une jolie maison, j’y vais souvent mais en ce moment je suis occupée par les répétitions… Alors bon…

Elle tourna la tête vers les restantes, soit baissait la tête, soit observait ailleurs. Ce fut Miseane qui se lança en observant la fenêtre.

-Ma mère est très gentille, et elle habite vers les cascades. Je l’aime beaucoup.

Kayra et Kouratine détournèrent la tête. La louve ne préférait même pas en parler, mais le bref regard de l’échidné qu’elle avait vu avant qu’elle ne tourne la tête l’étonnait un peu. Peut être était-elle dans le même cas qu’elle ? Kayra ne préférait pas.
Shadtty détourna la tête et leva un sourcil devant la réaction des deux hybrides, mais pourtant elle ne dit rien.

-Comment vous vous êtes rencontré ? demanda la louve marron en observant les filles.

Les hybrides se lancèrent de bref regard. Ce fut Kouratine qui répondit en première.

-Shadtty-sama et moi sommes dans le même lycée. Nous avons rencontrés Riin-sama et Miseane-san il y a quelques années, alors qu’elles faisaient une sortie scolaire et c’étaient perdues. Nous les avions raccompagné et nous avons gardé contacte : on se parlait par lettre, on se voyait lors de sortie… Nous avons eu l’idée de monter un groupe grâce à Shadtty-sama, et quelques mois plus tard nous avons été choisies. Ensuite, comme on a remarqué qu’il manquait quelqu’un, on a fait un concours et tu es arrivée.

Kayra hocha la tête. Ainsi, c’était comme ça qu’elles avaient formé Feather Dreams.

-Bon… les filles, vous avez quelque chose à faire pour demain ? demanda Shadtty en regardant le plafond.
-Rien de prévu, répondit Miseane.
-Moi non plus, fit Riin.
-Demain laisse ma liberté faire ce qu’elle voudra, déclara Kouratine.
-Non, garantit Kayra.
-Ok. Je mets la prochaine répétition à quatorze heures, informa la hérissonne grise.

Il y eut un silence, puis Kouratine reprit :

-Eh ! Vous connaissez la nouvelle ? Il parait que les Ombres sont revenues !!

Kayra écarquilla les yeux.
Les Ombres ?

-Ah bon ? s’étonna Riin.

L’échidné grise hocha la tête.

-Il parait qu’elles ont déjà pris l’apparence de quelqu’un.
-Hein ? s’exclama Kayra.

Elles tournèrent la tête vers la louve, qui les observait. Elle ne comprenait pas. Les Ombres ? Prendre l’apparence de quelqu’un ?

-Tu ne sais pas ? Les Ombres sont des créatures sans âmes. Elles volent l’apparence de quelqu’un et la diffère parfois. Elles forment à elles toutes une armée. On dit qu’elle recherche la personne qui peut les détruire pour la tuer, raconta Shadtty.
« Quoi ? « songea la louve.

Elle écarquilla encore plus les yeux.

-Mais t’en fait pas Kayra, elles n’attaquent pas les personnes qui n’ont rien à voir sans raisons, informa Riin.

Ce n’était pas ce qui calmait le plus Kayra.
Passant le sujet, les filles se dirent bonne nuit. La louve ne savait pas si elle en passerait une bonne…

   Il ne pleurait pas, mais la tristesse qui serrait son cœur était plus qu’inébranlable. Il se sentait seule sans elle.
Son beau visage souriant lui revenait en mémoire. Elle lui manquait.
Dans l’obscurité de la nuit, un cristal de glace lui servait de lumière. Serait-il capable de supporter ça ? La faiblesse de ses pouvoirs égalait-elle la faiblesse de son cœur ?
Il n’en savait rien.
Mais c’est le lendemain qu’il lui dirait. Il lui dira ses sentiments, il lui dirait combien elle compte pour lui. Et il lui offrira cet objet, avec l’espoir que cela lui ferait plaisir.
Et il sourira. En espérant qu’elle partage les mêmes sentiments que lui.

-Symiu ?

Le tigre blanc se retourna. C’était sa cousine.

-Shaw… Que fais-tu ici ?
-Allons bon, cousin, tu sais très bien comment je te connais. T’es triste que Kay-kay soit pas là ?
-Kay-kay ? s’étonna le tigre blanc en se retenant de rire. C’est Kayra ?
-Oui… C’est le surnom qu’Aria a donné à Kayra. Alors ? T’es triste ou pas ?

Il tourna la tête.

-Je ne peux pas te le cacher. De toutes façons, tu connais déjà la réponse, Shaw.

Elle l’observa.

-Tu devrais être content pour elle…
-Je sais, mais je n’arrive pas à m’y faire. Elle me semble si proche et si loin…
-Allons, Symiu. Pense qu’elle est heureuse.

Il tourna la tête vers la tigresse.

-Oui… déclara Symiu en faisant un doux sourire. Et quand elle est heureuse, je suis heureux.
-Wouhou !! C’est trop mignon l’amour !!

Elle rit. La tigresse était heureuse pour lui.

Kayra rentrait. La nuit avait été sans cauchemar, mais lorsqu’elle se réveillait il lui semblait avoir des visions du meurtrier. Elle n’arrivait pas à voir son visage, mais elle distinguait très bien l’épée qui avait tué son père.
De temps à autre, il lui semblait voir aussi le loup marron. Il était de plus en plus familier. Il ressemblait beaucoup à son père, malgré quelque différence au niveau du visage.
Les mêmes yeux…
Et cette fois, elle avait pu prendre contact avec lui. Kayra l’écrirait dans son journal.
Elle espérait aussi que les autres allaient bien.
La louve marcha et arriva plutôt vite chez Shaw. Elle avait déjà mangé avec les autres membres de Feather Dreams mais il était tôt. La répétition avait lieu l’après-midi et il était encore le matin. Kayra espérait que le temps se passerait lentement, mais elle avait l’impression que se sera plutôt l’inverse.
La louve marron sonna. C’était Symiu qui lui ouvrit. Il avait l’air fatigué.

-Kay… Kayra ? fit le tigre blanc en la voyant.

Un sourire, son sourire d’ange, se dessina sur son visage. Il sauta dans les bras de la louve.
C’était aujourd’hui qu’il le dirait. Mais pas maintenant, pas encore.

-Coucou Symiu ! dit Kayra, rougissante.
-Salut ! répondit-il en reculant, lui aussi rouge comme une tomate. Hem…. Viens, rentre.

Il se frotta l’arrière de la tête avec sa main, puis se déplaça pour que la louve puisse rentrer.

-Shaw est dans la cuisine, j’imagine ?
-Oui !

Symiu referma la porte tandis que Kayra alla dans la cuisine saluer la tigresse.

-Salut Shaw !! cria la louve.

La tigresse sursauta et se retourna. Elle soupira lorsqu’elle vu Kayra.

-Kayra ! C’est toi ? Comment ça s’est passé alors ?
-Bien, bien. On a beaucoup parlé, mais on s’est bien marré !
-C’est cool !

Les deux hybrides sourirent. Elles ne discutèrent pas beaucoup plus car Kayra finit par aller dans la chambre, un sourire aux lèvres. Cela faisait du bien de voir ses amis.
Le lit était fait, elle n’avait plus qu’à ranger ses affaires. La louve respira un bon coup. Rien n’avait changé. Même si une nuit était passé, elle avait eu l’impression que c’était l’éternité.
Elle prit son carnet et le stylo azur qu’elle utilisait habituellement.

Superbe chanson de Yachiru-san, et prochain chapitre sur Kaymiu =3

Coucou à tous !! ;)

Koura-san : T'as une bonne mémoire, Koura-san ^^ Mais je suis contente de te faire rire, mais c'est vrai que j'y arrive jamais ^^ Sauf exploit... Ce qui est rare ^^"
En fait, j'aime bien faire le caractère de Shadtty-sama. Je la trouve, comme tu dis, "féroce" et je trouve que ça lui va bien =3 Mais je suis contente que ce chapitre t'a plu ! =3
Et puis Kay-kay... Ca me fait plaisir que tu aimes ce surnom ^^ Mais j'adore ce que t'a trouvé pour Kayra et Symiu ^^ Kaymiu ! C'est trop choouuuu !! =3
Merci beaucoup à toi, encore une fois ! Ton commentaire m'a fait très plaisir ^^

Yoshi-sama : Mais je suis sûre que pour les chansons tu y arriveras ^^ Je suis sûre que toi aussi tu écris super bien des chansons ! =) Pour le surnom Kay-kay... Je suis contente que tu aimes ! =3 En fait, le chapitre est bien sur Kaymiu, mais un peu à la fin... Et puis au début, c'est les Feather Dreams ^^ Enfin, la fin... C'est pas beaucoup, on va dire ^^' Mais j'espère que ça te plaira !!
Merci beaucoup pour ton message, Yoshi-sama !!!

Shadtty-sama : Impardonnable ? Mais non, ton retard est pardonnable : la preuve, je te pardonne ^^ Si tu n'avais plus trop la tête à ça en ce moment (en plus tu me l'a dit) bah c'est pas grave ^^
Je suis contente que le caractère de chaque membre de Feather Dreams te plait ! Ca me fait plaisir ^o^ Toi aussi tu aimes bien Kay-Kay ? =) Ca me fait plaisir de savoir que tu aimes ^^
J'espère que ce chapitre sera à la hauteur de tes espérances !! Et merci pour ton message !!

Yachiru-san : Mais nan te tues pas ! Quand on a du talent, il faut savoir l'exploiter, alors j'ai mis ta chanson dans cette fic. Surtout que tout le monde l'aime ! Allez, sourit ! Moi, ça me flaterai qu'on mette ça dans une fic ^^ *Quelqu'un s'approche :
-On est pas là pour parler de toi, en fait.
-Hm... Mouais...*
Pour le truc des amoureux... En fait, je savais pas !! Mais te tues pas !! Tu me manquerais trop sinon T.T Pardon si ça te gêne...
Pour le dragon, je peux toujours pas te répondre (ça soule !!!!) Faudra attendre -v-"
Mais merci à toi aussi !! *Câlin* Et ne te tues pas !!

Morg4n : Hey ! Ca fait du bien de te revoir ^^

Citation

Symiu va lui dire enfin ! m'enfin quand sa on en sais rien ^^ peux être ( surement ) dans le prochain chap sauf si t'est sadique .

Bah, ça tu verras ^^ Mais j'espère quand même que ça te plaira !
Pour les Ombres et Monsieur Dragon... Et bien... J'peux pas répondre T.T J'aimerai, mais faut garder le suspense.... Ca énerve <.<
Mais je suis contente que ça t'ai plu, j'espère que ce sera pareil pour la suite ! Merci beaucoup ^^

Voilà le chapitre, maintenant. J'espère qu'il vous plaira !!

« Kayra, le 15 avril 2009.
J’ai fait un rêve, ou bien était-ce des visions. En tout cas, j’ai pu prendre contact avec le loup marron que je vois parfois dans mes songes…
Il était là. Ses yeux orange m’observaient. Je faisais la même chose. Je crois que je lui ai demandé qui il était. Il a pris un air triste, tout d’un coup. Le loup serrait les poings, puis dit enfin son prénom.
Lunar.
Ce prénom m’a fait un choc. En plus de son physique, son nom me semblait si familier…
Je crois… non, j’en suis sûre. C’était le nom que voulait donner mes parents à mon petit frère si c’était un garçon. Du moins, c’est ce que papa disait… »

Chapitre 7 : Comme dans un rêve

Kayra referma son journal intime. Elle observa les murs de sa chambre. Combien de jours était-elle ici, maintenant ? Un peu moins d’une semaine, il lui semblait.

« Une semaine… J’ai pourtant l’impression que c’est hier que papa a été assassiné. Une semaine que ce meurtrier vit sans pourtant en avoir le droit. Je devrais quand même faire attention à ne pas trop m’énerver. »

Elle se laissa tomber sur son lit. Les images de la bataille contre son père et le meurtrier repassait dans sa tête. La louve ferma les yeux.
Même si une tristesse et une rage immense s’emparait de son cœur chaque fois qu’elle y pensait, elle se contrôla cette fois-ci en respirant calmement.
L’épée se baissa… Elle qui fermait les yeux… Et le cri de son père… Jusqu’à la fuite de l’assassin. Et puis l’esprit de son père qui venait lui ordonner de partir. De plus, la phrase de Shadtty lui revenait en tête.

« On dit que les Ombres recherchent la personne qui peut les détruire pour la tuer… »

Y avait-il un rapport entre tout ça ? Si oui, lequel ?
Elle ne savait rien, mais espérait qu’elle aura la réponse un jour…

   La journée était vite passée. Kayra avait rejoint ses deux amis dans le salon et Aria était arrivé peu de temps après, aux alentours de midi. Maintenant, il était presque quatorze heures et la louve marron était à la salle de répétition habituelle, une tresse attachant ses longs cheveux bouclés. Shadtty l’avait informé le matin même que les répétitions auraient toujours lieues ici.
La louve ouvrit la porte de la salle et observa à l’intérieur. Personne. Elle devait être arrivée en avance.
En haussant les épaules, elle alla s’assoir devant le miroir qui agrandissait la salle, déjà pas très petite. La louve ferma les yeux en respirant lentement, attendant les autres et se calmant. Oui, son cœur faisait des bonds dans sa poitrine. Etait-ce son intuition qui la prévenait ou bien le stress de la première répétition ?
La porte s’ouvrit. Elle se retourna.

-Salut…

Elle fronça les sourcils. Personne. Et ce n’était pas le vent qui avait fait ça.
Une main se posa sur son épaule. Kayra écarquilla les yeux puis se retourna.
C’était lui. Il l’avait trouvé.

« Quoi ?! »

La louve recula d’un bond, se préparant à attaquer et analysant la personne. Une silhouette fine, du moins d’après ce qu’elle pouvait voir dans ses mouvements dans sa cape, un visage caché par la capuche qu’il portait toujours, et une longue épée.
Celle qui avait tué son père.
Au fur et à mesure que Kayra reculait, le meurtrier avançait. Des pas lents, qui ne faisaient même pas de bruit lorsque ses pieds se posaient sur le sol.
Un silence lourd pesait sur la salle. La louve savait qu’un moment à un autre, un obstacle l’empêcherait de bouger. Pourtant, elle reculait toujours. La colère immense qui avait l’habitude de s’emparer d’elle revenait, mais cette fois l’hybride se retint pour ne pas attaquer sans raison, et s’approcher d’une mort certaine.
Il leva son arme, la pointe en direction de la louve.

-Kayra…

La parole avait été comme un chuchotement. C’était une voix mystérieuse, qui fit frissonner Kayra. Elle s’arrêta de bouger.
Le meurtrier s’approchait tout de même.
Une boule de lumière apparut dans la main de Kayra. Boule de lumière qui se transforma en rayon, se dirigeant d’une vitesse hallucinante vers l’assassin… Mais qui percuta la lame de son épée.

« Zut ! »

Le meurtrier sauta, effectuant une pirouette. Sa lame fendit l’air, mais Kayra l’évita de justesse en roulant sur le côté. Elle tira de nouveau avec un rayon jaune orangé, qui frappa la main de la personne et l’obligea à lâcher son arme.
En retombant, il se tint la main. L’épée glissa sur le sol et percuta la porte.
C’était l’occasion ou jamais.
La louve forma une boule puis lumineuse que les autres. Elle tendit la main...
La porte se cassa.

-Kayra !

C’était Kouratine. Elle et les autres membres de Feather Dreams s’arrêtèrent quand elles virent le meurtrier.
Shadtty réagit tout de suite. Alors que le meurtrier invoquait une magie pour que l’épée revienne vers lui, la hérissonne grise posa son pied sur l’arme. Elle fronça les sourcils.

-Qui est-ce ? cria Miseane.
-Tu crois que c’est… commença Riin.

Elle s’arrêta en voyant la boule de lumière dans la main de Kayra. Un air déterminé s’afficha sur son visage.

-Yaah !!
-Riin ! cria Shadtty sans pourtant bouger.

Kouratine arrêta Miseane, qui allait suivre son amie. Mais Kayra vit, elle, ce que préparait l’assassin.

-Riin !

La boule de lumière frappa la main du meurtrier, qui de nouveau se la tint en tournant son visage cachée vers Kayra.
La louve courait déjà vers la hérissonne orange.

-Il allait préparer une attaque magique ! Riin… s’exclama la louve en emportant l’hybride orange vers les autres.
-Je voulais te protéger ! rétorqua-t-elle.

La louve, surprise, se figea un instant.

-Quoi ? s’exclama Shadtty.

Les hybrides tournèrent la tête.
Il avait disparu.
La hérissonne grise observa son pied. L’arme aussi.

-Pas possible… murmura l’échidné grise. Ce serait… une Ombre ?

La louve écarquilla les yeux.

-Une Ombre ?

Puis elle baissa la tête, réfléchissant. C’est vrai, ce pourrait être possible. La lumière du soleil pouvait écarter une ombre, si elle était très forte.

-Mais… Pourquoi avez-vous cassé la porte ? demanda Kayra.
-On a vu quelqu’un rentrer. Ce devait être lui, répondit Miseane. Alors on a courut, parce que Shadtty-sama trouvait ça bizarre… Mais on n’arrivait pas à ouvrir la porte. Koura-san l’a donc détruite, mais il a fallu du temps. C’est qu’elle est solide, cette porte. En plus, il y avait du grabuge à l’intérieur.
-Mais on a crié plusieurs fois ton nom, remarqua Riin. On savait que tu étais là, Shadtty-sama le sentait.
-Mais…. Je ne vous ai pas entendu !
-Il aurait alors insonorisé la salle… remarqua Kouratine.

Kayra observa les hybrides. Sur tous les visages, elle pouvait lire de l’inquiétude.

-Merci, les filles. Merci de m’avoir aidé.
-C’est rien ! Entre amies, faut bien qu’on s’aide, non ? fit l’échidné grise.

La louve sourit en même temps que les autres. Seul Shadtty observait tout autour. Puis, elle se retourna vers l’hybride marron.

-Ce serait donc toi… La personne qui peut les éloigner. Et ce n’est pas la première fois que tu le croises… N’est-ce pas ?
-Non.

L’expression de la louve s’assombrit. Elle repensait à son père.

« Mais je ne supporterai pas qu’il tue, ou même blesse, quelqu’un d’autre. Surtout que là… »

Elle regarda Riin.

« Quelqu’un d’autre a failli mourir. »

La louve serra les poings. Elle fronça aussi les sourcils. Si quelqu’un d’autre mourrait, elle s’en voudrait. Après tout, c’était elle qu’il voulait. Pas les autres.

« Mais ma question a maintenant une réponse. Le meurtrier de papa est une Ombre. »

Une main se posa sur son épaule. C’était Miseane.

-Si t’as besoin de quoi que ce soit, Kayra, compte sur nous, dit-elle, avec dans les yeux une lueur d’inquiétude.

La louve écarquilla les yeux. Elle observa chaque membre du groupe. Elles avaient toutes un sourire rassurant aux lèvres.
Ce fut à son tour de sourire.

-Merci.
-Bon, on répète ? remarqua Kouratine en posant ses mains derrière la tête. Même si ça nous a perturbées… Faut quand même pas qu’on oublie le boulot.

Au fond, elle n’en avait pas très envie.

-Oui, affirma Shadtty en se tournant vers une porte.

La hérissonne l’ouvrit, puis prit sa guitare. Kouratine récupéra sa basse, Miseane le micro, puis elles aidèrent Riin et Kayra à poser le clavier et la batterie.
La répétition pu se passer normalement. Comme elles étaient perturbées, elles jouèrent moins bien que d’habitude, mais Shadtty fut plus indulgente.

   Kayra sortit en défaisant sa tresse. Au final, ça c’était bien passé. Elle en était contente. Mais elle avait tout de même peur qu’il refasse surface quand elle serait avec ses amis. Maintenant que les filles de Feather Dreams étaient au courant, elle avait l’impression que son rêve allait se réaliser…
Et elle en avait peur.
La louve se dépêcha de rentrer. Elle ne pouvait s’empêcher de regarder tout autour d’elle, au cas où il faisait réapparition. Maintenant qu’elle savait sa nature, elle avait encore plus peur. Mais pourquoi donc se cachait-il le visage ?
Kayra toqua à la porte de chez Shaw.
La tigresse lui ouvrit rapidement.

-Kay-kay !! Comment ça s’est passé, alors, la répétition ?
-Kay… Kay-kay ? s’étonna la louve.

Shaw soupira.

-Mais pourquoi donc tout le monde est étonné quand on dit ce surnom ? lança Aria en rigolant.
-Heu… Mais bon. Ma répétition s’est bien passé, je t’expliquerai en détail tout à l’heure… continua Kayra.
-Ah ! Tant mieux ! fit la tigresse blanche.
-Mais… où est Symiu ?
-Il est partit… Et il t’a laissé une lettre ! Attends, je vais la récupérer.

La tigresse alla dans la cuisine tandis qu’Aria laissa Kayra rentrer.

-Aha ! Le voici !

Shaw sortit de la salle, brandissant un bout de papier comme un trophée. Elle le tendit à la louve, qui le prit en remerciant la tigresse.

« Coucou Kayra !!
Lorsque tu reviendras, je serais certainement déjà sortit…. En fait, j’aimerai que tu me rejoignes dans la Rue des Fleurs. Un panneau à l’entrée de la ville t’indiquera le chemin. J’ai quelque chose à te dire…
Symiu. »

La louve leva la tête.

-Tu devrais y aller maintenant, conseilla l’hybride blanche.
-D’accord.

Kayra posa le papier sur la table à manger, puis sortit. Elle courut.

   Le chemin fut facile à trouver. Un mur de brique s’étendait devant une rue. La rue en elle-même était magnifique. Des arbres se trouvaient devant des maisons. La plupart des fleurs étaient roses et violettes. Des papillons virevoltaient çà et là.
Et, sur le mur de brique, Symiu.
Il observa Kayra. Son sourire était chaleureux, et il tendit la main vers la louve.

-Te voilà. La répétition s’est bien passée ?
-Eh bien…

La louve raconta ce qu’il s’était passé. Il ne faudrait pas qu’elle oublie de le dire à Shaw, aussi.
Le tigre ne dit rien. Il hochait la tête, puis posa sa main sur l’épaule de Kayra.

-Ne t’en fait pas, un jour, on le trouvera. Et ce jour-là… Je te promets, tu vengeras ton père. Mais ne soit pas trop en colère.
-Oui…
« Mais j’ai peur que ce jour, ce soit celui que j’ai fait en rêve. »

La louve leva la tête.
Un silence s’empara du temps. Un silence agréable. Mais Symiu savait qu’il ne durerait pas très longtemps. Pourtant, il observait lui aussi le paysage magnifique. S’il avait choisit ce lieu, ce n’était pas pour rien. C’était car c’était le lieu qu’il trouvait le plus romantique.
Il serrait dans sa main l’objet qu’il donnerait à Kayra.

   Quelques minutes passèrent. Minutes qui paraissaient être des heures, pourtant Kayra et Symiu ne parlait pas. Ils appréciaient même cette chose.
Puis, le tigre blanc rompit le silence :

-Hier, pendant la nuit… J’ai eu peur de te perdre dans l’obscurité. Il me faut une lumière pour ne pas te perdre. Tant pis si le soleil fait fondre la glace. Ce qui est important pour moi, c’est que mon cœur batte pour toi.

Il prit la main de Kayra, sans rougir. La louve sentit quelque chose dans sa paume.

-Je t’aime Kayra.

Il s’approcha de la louve. Elle se laissa faire. Leurs lèvres se frôlèrent. Ils s’embrassèrent. Puis, en se séparant, Kayra déclara :

-J’apprécie la lumière que provoque le soleil sur la glace, comme j’aime ton sourire…

Elle ferma les yeux.

-Moi aussi, je t’aime.

De nouveau, les deux hybrides s’embrassèrent. Peut-être était la couleur dominante du lieu, ou encore la beauté du paysage ? Non. C’était leurs deux cœurs qui battaient l’un pour l’autre.
Puis ils s’arrêtèrent de s’embrasser, chacun se regardant. Symiu lâcha la main de Kayra. Un sourire angélique illuminait le visage du tigre.
La louve observa sa paume.
Un pendentif en forme de soleil, avec une chaîne allant avec. Elle se la mit.

-Merci.

La louve ferma les yeux. Elle sentit les mains de Symiu l’entourer, puis il la serrait dans ses bras.

-Merci…

Elle profita de ce moment, aussi court soit-il. Car dans son cœur, il serait toujours éternel. Car dans son cœur, elle y penserait toujours…
Car elle l’aimait. Et qu’elle espérait qu’ils s’aimeraient toujours.
Car ce moment là lui semblait être un rêve, mais c’était la pure réalité.

Koura-san :
Tu... Tu as failli pleurer ? C'est vrai ?
Et oui, le décor, c'était comme dans le dessin avec mon tigrounet =3 J'ai fait exprès ^^
Les Ombres, ce sont des créatures qui peuvent prendre l'apparence des autres. Etant donné que Kayra possède le pouvoir qui peut les éloigner, ils veulent la tuer... Et le meurtrier s'en charge. Pour la faute, merci de l'avoir relevé ^^" Quel fautes stupide je fais...
Nan, Kayra n'était pas capable de se défendre seule... "Votre" arrivée est en quelques sortes une bénédiction... Merci =3
Enfin, je te remercie énormément pour ton message !! *Gros câlin*

Morg4n :
Contente que la fin du chapitre t'ait plu ^^ Pour les pouvoirs... Eh bien tu verras dans le chapitre !! En espérant d'ailleurs que celui-là te plaira ^^
L'Ombre est en effet mystérieuse, puisqu'on ne sait même pas de qui il tient son apparence...
Je suis désolée de ne rien te dire de plus T.T Mais je te remercie énormément pour ton message !!

Yoshi-sama :
C'est pas grave pour le retard ^^
Contente que le couple Kaymiu te plait !! Enfin, surtout le passage ^^

Citation

Mais mais mais! Ma Riin a failli mourir O-O Argggh je vais le tuer ce @X%L#/* de meurtrier!

XD
Si tu le tues, ça me fera bien plaisir ! Au moins le père de Kayra sera venger... Mais tuons le toutes ensemble, d'accord ? ^^
Je suis désolée de te dire juste ça... Mais je te remercie énormément !! Merci pour ton message ^^

Shadtty-sama :
Contente aussi que le passage avec le couple Kaymiu t'a plu ^^ J'espère que la suite te plaira aussi !!
Si vous m'aidez toutes à le tuez, je sens qu'il va mériter ce qu'il a fait ^^ Au moins, ce qui est clair, c'est que nous avons toutes une dent contre lui ! Héhé !!
Je suis contente en tout cas que vous détestez toutes autant le meurtrier ^^ Ca montre que je le fais bien... Et ça me fait plaisir !! Comme ça, on est tous ligués contre lui XD
Enfin, je te remercie beaucoup pour ton com, j'espère que la suite te plaira !! Et pardon de dire que ça... T.T

Voici le chapitre !!

« Kayra, le 16 avril 2009 :
Aaah… Symiu…
Je ne savais pas qu’aimer ainsi… c’était si fort, si doux en même temps comme sentiment… Mon père me l’avait dit, mais je ne l’avais jamais ressentit jusque là.
Papa… Malgré mon amour pour Symiu, je ne puis oublier mes sentiments de vengeance envers le meurtrier. Et pourtant, j’ai peur de faire un mauvais choix en voulant détruire cette Ombre. J’espère que mon rêve où Symiu mourrait ne se réalisera pas… Mais chaque jour, chaque heure, j’ai l’impression de me rapprocher un peu plus de ce rêve. Et puis j’ai raconté ce qu’il c’était passé pendant la répétition à Shaw, Aria et Symiu, une fois que nous sommes rentrés. Shaw a pris un air sérieux et elle n’a pas parlé par la suite, sauf au dînée. J’ai remarqué qu’en entendant le mot Ombre, Symiu avait frémis. Je me demande si cette « malédiction », qu’il a n’a pas un rapport avec ça.
Pour Lunar… J’ai de plus en plus l’impression que c’est lui mon petit frère. Il ressemble tellement à mon père… Mais il me faut une preuve qu’il est mon frère, qu’il est la seule famille qu’il me reste… »

Chapitre 8 : Fleur et gros mystère

-Les filles, j’ai quelque chose à vous dire.

Les cinq membres de Feather Dreams étaient dans un restaurant. Kayra avait été appelé par Shadtty, et cela semblait être la même chose pour Kouratine, Riin et Miseane. C’était la hérissonne grise qui venait de parler.
La louve marron avait pris le temps de regarder le restaurant. Les longs fauteuils dans lesquels elles étaient assises étaient de cuir rouge foncé, les murs blancs, et les tables d’un bois clair, presque de la même couleur que Kayra. Elles s’étaient assises plutôt loin du bar, dirigé par un renard roux ayant certainement la quarantaine. Il n’y avait presque personne. C’était un endroit tranquille pour les Feather Dreams, et Kouratine avait dit y être déjà allée, il y a quelques mois en arrière.

-Comment vous le dire… commença Shadtty.

Pour la première fois que Kayra l’avait vu, la hérissonne semblait gênée. Pourtant, les autres ne semblaient pas être surprises.

-Nous allons tourner une vidéo, expliqua la guitariste. Jusque là, nous n’avons que fait à la radio. En fait, j’hésite encore à tourner « Je sens la douleur » ou bien « Silence Radio ». J’ai besoin de votre avis. Avec ça, nous pourrons choisir l’endroit adapté pour tourner la vidéo.

Les quatre autres membres du groupe avaient un sourire ravi sur le visage. Ce fut Kouratine qui décida en première :

-Le mieux, ce serait qu’on fasse « Silence Radio ». Après tout, les gens ont déjà entendus la première chanson, et nous avons déjà répété la chanson de Miseane, la dernière fois. En plus, je vois bien une vidéo là-dessus. Vous êtes d’accord, les filles ?
-Oh que oui ! affirma Riin.
-Oui, répondit Kayra.

Miseane hocha la tête timidement. Elle semblait plutôt gênée.
Un sourire s’inscrivit sur le visage de Shadtty. On aurait dit qu’elle adorait voir le groupe aussi déterminé.

-Bien. Reste encore à savoir à quel endroit nous allons tourner la vidéo, remarqua la hérissonne grise.
-Pour une chanson aussi romantique, je propose un lieu qui donne vue sur la mer ! déclara Riin.
-Green Hill… Ce pourrait être bien, non ? proposa Miseane.

Kayra, Kouratine et Shadtty hochèrent la tête.

-On m’a dit que Green Hill était un endroit magnifique, fit la louve.
-La personne qui t’a dit ça a eu bien raison ! répondit l’échidné grise. J’y suis allée une fois. C’est une île remplit de fleur merveilleuse, et la plupart des hôtels et maisons donnent vue sur la mer. Enfin… Tu es d’accord, Shadtty ?
-Bien sûr. Il faudrait qu’on prévoie les dates, mais normalement pour la semaine prochaine ce sera bon. Et puis je rassemble l’équipe des caméramans, ect… Il faudra enregistrer pour que la musique soit bien bonne… Je prévois ça pour après-demain, vers quinze heures, j’appellerai l’équipe d’enregistrement. Je vous appellerai pour la salle. Ca nous fera du boulot, mais on va essayer de s’amuser. J’espère que vous n’avez rien de prévu.

Les hybrides continuèrent de discuter. On aurait dit que ce qu’il s’était passé la veille – l’attaque de l’Ombre dans leur salle de répétition – n’avait jamais eu lieu.
Mais lorsque Kayra rentra chez Shaw, un frisson lui parcourut l’échine. C’était peut être le vent qui frappait son dos, ramenant ses longs cheveux bouclés à l’avant. Mais elle sentait pourtant quelque chose, comme si quelqu’un l’observait. Elle ne voyait pourtant personne…
Elle ouvrit la porte de chez la tigresse – elle lui avait fait des clés entre temps, histoire de ne plus sonné parce qu’elle avait repris son travail – puis rentra à l’intérieur. Symiu regardait la télé. Il tourna la tête lorsqu’il entendit Kayra rentrer.

-Kayra !! Alors, comment ça s’est passé, au restau ?

Il se leva et prit les mains de la louve dans les siennes. L’hybride marron sourit, puis déclara :

-On s’assoie et je t’explique. D’accord ?
-Tout ce que tu voudras, ma louve !

Ils s’assirent. Elle raconta alors ce qu’elles avaient prévu, non sans rancœur puisque du coup elle ne pourrait pas voir Symiu.

-Bah, apparemment Green Hill, c’est superbe. Donc tu vas bien t’amuser ! Et puis, où que tu sois, je serrais toujours dans ton cœur, dit le tigre en remarquant sa tristesse.
-Oui…

Elle baissa les yeux. Mais si, pendant ce cours instant, le meurtrier les attaquait ? Elle s’en voudrait absolument.
Symiu baissa légèrement les oreilles.

-Allez, ne fait pas cette tête ! Je suis sûr que tu vas t’éclater. Et puis, de notre côté, on attendra impatiemment ton retour… Et si ce malfaiteur nous attaque, Shaw est là. Elle sait se battre.

Kayra sursauta légèrement. Symiu devinait, rien qu’au regard, ce à quoi elle pensait.

-Merci ! fit la louve.
-C’est tout à fait normal !

La louve le serra dans ses bras. Elle était inquiète, mais ce simple geste suffit à la rassurer.

   Pff… L’amour ! Des fois, on se demandait à quoi ça servait. Du moins pour ceux qui étaient comme lui.
Sa longue cape et sa capuche marron cachait son visage et son corps, mais ne cachait pas sa vision. Il regardait les deux hybrides se serrer dans les bras et s’embrasser un court instant. Puis il descendit d’une branche, histoire de mieux voir Kayra se lever et partir dans la cuisine, Symiu avec un sourire bête en lui faisant coucou.
Maintenant que Kayra savait qu’il était une Ombre, elle avait un petit avantage. Mais vraiment tout petit. Car lui la suivait à chaque instant. Comme il savait maintenant où elle allait aller.
Et puis aussi que l’autre allait y aller. Comme ils étaient en quelque sorte reliés, lui et l’autre, il pourrait facilement suivre Feather Dreams.

-Green Hill, hein ? Magnifique, à ce qu’il parait. Pas très longtemps pour toi.

Mais d’abord, il faudrait que la louve sorte. Le tigre était une menace, lui aussi, c’est pourquoi il l’avait attaqué. Car s’il avait été comme les autres, c’est-à-dire vivant entièrement, il aurait pu mourir.
Il fallait donc l’éliminé aussi… Mais pour l’instant, Kayra était la principale cible.

   -Ah, j’trouve pas les clés !! s’écria Shaw.

Elle fouillait dans la poche de son haut violet.

-Ah bah non, les voilà !

La tigresse ouvrit la porte, regardant à l’intérieur. Symiu et Kayra était tout deux sur le canapé, regardant les nouvelles à la télé. Shaw ferma doucement la porte, fermant la serrure en douceur.
Une idée traversait la tête de la tigresse. Elle avança si lentement que le bruit de ses pas ne se faisait pas entendre.
Puis elle cria.

-BOUH !!

Symiu eut un tel sursaut qu’il sauta d’un bond, regardant Shaw avec les yeux grands ouvert. Kayra avait elle aussi sursauté, mais beaucoup moins que le tigre blanc. Sa cousine ria d’ailleurs aux éclats.

-Si vous aviez vu vos têtes !!

Elle essaya de se calmer, regardant le visage maintenant presque soulagé de son cousin.

-Hum. Bon… Ca s’est bien passé pendant que je n’étais pas là ?
-Oui… Très… Très bien, bafouilla Symiu.
-Très bien ! s’exclama Kayra, tout sourire.
-Tu me racontes comment ça s’est passé au restaurant, Kay-Kay ?

La louve hocha la tête. Shaw ne parla pas. Elle n’aimait pas qu’on lui coupe la parole, elle ne le ferait pas non plus.
Elle remarqua tout de même que l’hybride marron semblait triste lorsqu’elle parla du voyage prévu pour tourner la vidéo.

-Oh, mais c’est génial ! déclara la tigresse lorsque Kayra eut fini.
-Oui…

L’hybride blanche vit le regard que lançait Symiu à Kayra. Plein de compassion… et d’amour.

« Pourquoi ne suis-je donc pas amoureuse, moi aussi ?! pensa Shaw. Ils sont trop mignon, tout les deux… Moi aussi je veux être amoureuse !! »
-Tu vas bien t’amuser, tu vas voir ! Ce n’est pas parce que tu as beaucoup de travail que tu ne vas pas trouver ça drôle. Tu vas voir, ça va être génial !!

La louve hocha la tête énergiquement. Un sourire radieux se dessina sur son visage, mais dans ses yeux Shaw pouvait apercevoir un peu de tristesse.
Elle fit comme si elle n’avait pas remarqué.

Les journées passèrent vite. Au final, la répétition pour la vidéo fut prévue dans une salle spéciale, pas très loin de la salle normale où se passait les répétitions.
Kayra arriva en même temps que les autres. Elle discutait avec Riin et Miseane, tandis que Kouratine et Shadtty étaient devant.
La hérissonne grise ouvrit la porte.
Kayra écarquilla les yeux.
Il y avait cinq personnes, tous des hybrides. Mais parmi eux, il y en avait un que la louve connaissait assez bien, qu’elle avait déjà croisé.

-Vous… Vous êtes le dragon du magasin ? dit-elle en l’observant.

Il lui rendit son regard, mais le sien était surpris.

-Un magasin ? Quel magasin ?
-La… La Papeterie d’Or… Vous n’y étiez pas ?
-Je suis désolé, mademoiselle, mais non.

Kouratine les observa.

-Tu as sûrement déjà vu Space lorsque tu es devenue notre batteuse, Kayra.
-Heu… Oui.
« Mais j’étais pourtant certaine de l’avoir vu dans le magasin… »

Le dragon eut un léger soubresaut lorsqu’il entendit le nom de la louve. Pourtant, personne ne le remarqua.

-Excusez-moi… Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre.
-Pas grave. Ca arrive à tout le monde de se tromper, non ?

La louve hocha la tête.

-Bon, assez parler, remarqua Shadtty. On commence maintenant, pas demain.

Elle entra dans la salle. Les paroles à la main, Miseane la suivit, faisant au passage un sourire rassurant à tous les membres de Feather Dreams. Puis, les trois autres les suivirent.
Chacun prirent les instruments, déjà prêts. Miseane s’approcha du micro qui pendait du plafond.
Space lança dans un micro, plus fin que celui l’échidné-renarde rouge et rose.

-Prêtes ?

Elles hochèrent la tête.

-A trois : Un… Deux… Trois !

Ce fut Kayra qui commença. C’était comme ça qu’elles avaient prévu la chanson. Elle tapait sur la batterie un rythme régulier.
Puis le clavier électrique de Riin la suivit. C’est là que Miseane commença.

- On a parcouru des chemins
On a souffert en silence
Je te hais de tout mon coeur
Mais je t'aime...
Pourquoi je t'aime
Peux-tu me répondre ?

Kouratine commença à jouer la basse. Sa manière de jouer était parfaite, tout autant que les autres.

-J'ai cherché la réponse dans mon coeur
J'ai cherché pendant des heures
Etre tout le temps en pleurs
Ne plus regarder en arrière
Ça ne servira à rien
Tout ce que je veux
C'est te revoir une dernière fois
Dans ce monde cruel...

Shadtty joua de la guitare électrique régulièrement. La chanteuse entama le refrain.

-Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu'avec toi
Comme si demain c'était la fin

La musique se fit un peu plus douce, comme si une douleur se dissipait peu à peu… Puis revenait. Comme quelqu’un qu’on ne voit plus mais qui nous manque.
Comme la mélancolie des pensées joyeuses d’autrefois.

-Laisse ce qui te retarde
Et qui ressemble à rien
Moi j'ai vue juste des visages
Complètement remplis de haine
Ce monde est fragile
Ce monde est faible
Ce monde est rempli de colère
Mais tout ce qui compte pour moi
C'est d'être juste qu'avec toi

Puis la musique se fit plus forte, comme si la douleur revenait une fois encore, plus forte que tout autre souffrance.

-Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c'était la fin

Je sens que ça va être la fin
De toute notre histoire en commun
Je dis, je hurle, je le répète
Et avec tout ce que t'as pu me faire
Je t'aime
Je t'aime
T'es le seul que j'aime

Je pense avec un courant d'air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t'ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c'était la fin

Le rythme se fit plus lent, répétant des battements d’un cœur soulagé. Riin joua un magnifique mais court morceau de clavier électrique. La musique se fit une nouvelle fois plus douce, mais cette fois plus que la dernière fois.

-La radio du coeur recommence a marcher
Tous les signaux que j'ai envoyés t’ont retrouvé
C'est enfin toi qui viens me rejoindre
Ce monde n'est peut-être pas si cruel que ça
De toute manière
Dès que je suis avec toi
Le reste compte pas...
Cette fois je peux te le dire en face de toi
Je t'aime, je t'aime de tout mon coeur

Miseane, qui avait jusque la fermer les yeux, les ouvrit. Son cœur battait la chamade, mais elle observait devant elle, comme si elle regardait la mer s’étendre à l’horizon, n’ayant pas peur des reflets du soleil du les vagues.

-Et ça ne changera pas...

La musique s’arrêta. Tout d’abord le clavier, puis la basse, la batterie et la guitare.
L’enregistrement était terminé.

   -C’était magique ! s’exclama Riin une fois sortit de la salle.
-Eh oui. C’est toujours l’impression que la musique me donne, déclara Kouratine.
-On a l’impression d’être dans un autre monde !! remarqua Miseane.
-Oui ! En plus, vous avez toutes été excellente, dit Shadtty.
-Merci Shadtty ! remercia Kayra. Toi aussi, tu as été parfaite.

La hérissonne grise sourit légèrement, comme elle avait l’habitude de le faire. Elle tira un peu sur sa cravate rose et noire.

-Pour la vidéo, tout est prévu la semaine prochaine. Nous partons à la fin de la semaine, dimanche à vingt heures, et la vidéo sera prévu en milieu de semaine, c’est-à-dire mercredi. Ca viendra vite, vous verrez.

Les quatre autres membres du groupe hochèrent la tête. Riin avait un sourire radieux sur le visage.

-Dis, je pourrais emmener mon chien ?

Shadtty parut surprise par la question.

-Oui, Riin-san.
-Génial !! Merci, Shadtty-sama !!

Le sourire de la hérissonne orange parut encore plus grand qu’il ne l’était déjà.

Space et un renard rouge bordeaux s’approchèrent, observant les membres de Feather Dreams. Le renard leur adressa un beau sourire puis, une lueur pétillante dans ses yeux gris, il dit :

-Vous avez été formidable. Je crois que ce n’est même pas la peine de vous montrez à quoi ressemble la musique, il faudra qu’on vous fasse la surprise lorsque vous tournerez la vidéo. Maintenant, vous pouvez partir.
-Merci beaucoup, et à bientôt ! s’exclama Kouratine en ouvrant la porte de la sortie.

Les autres, se saluant, sortirent à leur tour.
Kayra fut la dernière à partir. Mais avant qu’elle n’ouvre la porte, elle jeta un dernier coup d’œil à Space.

« C’est bien lui… pensa-t-elle. Mais alors pourquoi ne me reconnait-il pas ? »

Elle se retourna une nouvelle fois, ouvrant la porte.
La louve ne remarqua pas à ce moment le regard que le dragon porta sur elle.

-Space ? fit le renard.
-Kayra… C’est bien son nom, non ? s’enquit le dragon.
-Oui. Pourquoi ?

Space tourna ses yeux orange vers le renard.

-Pour rien. C’était juste une question.

   Pourquoi ce dragon lui donnait-il une impression étrange ? Kayra était certaine de l’avoir vu dans la Papeterie d’Or. Mais le dragon lui avait dit qu’il n’y était pas, et il semblait franc.
Etrange…
La porte s’ouvrit avant qu’elle ne puisse insérer la clé dans la serrure.

-Ah ! Bonjour Kay-kay ! salua Aria en sortant de la maison.
-Bonjour, Aria.

La souris lui fit un sourire, puis sortit.

-Je suis désolée, mais je dois y aller… C’est que ma famille m’attend ! A plus !
-Oui !

Kayra observa la souris courir. Effectivement, les nuages commençaient à cacher le ciel et il n’allait pas tarder à pleuvoir. L’air se faisait d’ailleurs plus frais.

-Bah… Qu’est ce que tu fais Kayra ? Entre !

La louve se retourna. C’était Symiu. Son regard bleu glacial se posa dans les yeux azur de Kayra. Il était derrière la porte.
La louve baissa la tête, puis elle courut dans les bras du tigre.
Elle ne se sentait pas très bien. C’était peut être à cause de Space, mais elle avait l’impression aussi que la tristesse s’emparait encore plus d’elle puisque le départ était maintenant prévu dans deux jours.
Elle baissa les oreilles. Sur ses joues coulaient des larmes.
Pourquoi pleurait-elle ? Même si elle serait séparée de Symiu, elle devrait être contente ! Après tout, c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’aller à Green Hill !
Pourtant, elle n’avait ni la force de rire, ni la force de sourire…
Les bras du tigre se refermèrent autour d’elle. Il bougea juste un peu pour fermer la porte à clé.

-Non… Ne pleure pas.

Il lui chuchotait ses mots doucement à l’oreille. Il ne fallait pas qu’elle pleure.

-Nous serons séparé juste une semaine, ne t’en fait pas. Le temps passera vite… Et puis je serai toujours au fond de toi.

Il s’écarta légèrement de Kayra. Ses yeux se plongèrent dans les siens.

-Ne pleure pas. Tes sentiments sont aussi les miens, car je partage ce que tu ressens. Sourit.

Le tigre lui essaya une larme qui coulait sur sa joue. Elle fit alors l’effort de sourire.
Bon, ce n’était pas ça, mais au moins elle souriait. Elle baissa pourtant les yeux, tandis que Symiu souriait à son tour.

-Allez ! Courage.

Elle releva ses yeux vers le tigre, qui la serra encore plus dans ses bras. Il chuchota des mots doux à son oreille :

-Je t’aime. Je ne veux pas que tu sois triste.

   Shaw arriva quelques instants plus tard. La louve allait mieux, mais au fond elle se sentait encore un peu triste. Elle salua les deux hybrides une fois la porte refermée.

-Ah !! Aria est passée ! dit-elle, quelques instants plus tard en voyant du pain préparé par les soins de la souris. Elle allait bien ?
-Super bien ! s’exclama Symiu.

Ils discutèrent pendant quelques temps, puis enfin vint le soir.

   Pour Kayra, la semaine se passa vite… Elles étaient dimanche, vers les vingt et une heures. Symiu l’avait accompagné jusqu’à la voiture où elles allaient partir, et là, les membres de Feather Dreams étaient dans un minibus, avec le chien de Riin. Celui-là était très beau, tout fou et au pelage assez clair. On voyait à la manière dont la hérissonne orange le traitait qu’elle l’adorait.
La louve regardait par la fenêtre ouverte. Il faisait noir, Inuki (c’était le nom du chien de Riin), la hérissonne orange et Miseane dormait déjà. Elles devraient se réveiller pour rejoindre un bateau qui les mènerait à Green Hill.
Shadtty conduisait tranquillement, alors que Kouratine, dans le siège à côté d’elle, observait le paysage défiler. Elle semblait fatiguée, mais l’échidné avait dit ne pas vouloir s’endormir.
Kayra regarda un arbre. Il était gigantesque, et il lui rappelait drôlement les arbres de la forêt devant chez elle.
La forêt… Même elle lui manquait. Elle se souvenait encore de sa fuite, quand elle avait courut parmi les plantations sous ordre de son père.
La louve serra le collier que Symiu lui avait donné. Ce souvenir lui était encore douloureux, et elle avait aussi peur pour le tigre, sa cousine et Aria.

-Kayra-sama ? Ca va ? demanda Kouratine.

La louve fut surprise par le surnom qu’elle lui avait donné. C’était bien la première fois.

-Euh… Oui, ne t’en fait pas, répondit l’hybride en lâchant son collier. Ca va très bien ! Et toi ?
-Bien, merci.

L’échidné grise se retourna après lui avoir sourit.

   Le voyage en minibus se déroula lentement, sans aucun bruit. Shadtty du laisser sa voiture sur la route, sur un parking. Riin et Miseane, ainsi qu’Inuki, se réveillèrent en baillant.

-Ca va, Yachiru-san ? Et toi, Riin-sama ? demanda Kouratine tandis que Riin, fatigué, caressait son chien.

Kayra fut d’abord surprise que l’échidné grise appelait Miseane Yachiru, mais elle se rappela alors des paroles qu’avaient prononcé l’échidné-renarde rose et rouge quand elles s’étaient rencontrés pour la première fois :
« Mon nom est Miseane. J’ai le même âge que toi et je suis la chanteuse du groupe. On m’appelle aussi Yachiru. »

-Un peu fatigué, mais ça va bien, répondit l’hybride rose et rouge.
-Pareil pour moi, fit Riin, qui, agenouillé, caressait la tête d’Inuki.
-Bon… Prêtes pour le voyage en bateau ? demanda Shadtty en s’approchant des autres filles.

Toutes hochèrent la tête.
La hérissonne orange et Miseane, accompagné d’Inuki, s’approchèrent de Kayra qui les accueilli avec un grand sourire.

-Bien dormi ? demanda la louve.

Toutes deux hochèrent la tête.

-Vous venez, les filles ? s’exclama Kouratine en se retourna.
-On arrive ! crièrent-elles en chœur.

   Le bateau tanguait, mais Kayra ne sentait rien. Elle dormait.
La louve partageait sa chambre avec Riin et Miseane. Shadtty et Kouratine était toutes les deux dans la salle d’à côté.
Inuki avait dû aller dans un compartiment pour les animaux domestiques, en dessous des hybrides.
Lorsqu’elles étaient entrées dans la chambre, avant qu’elles tombent toutes de fatigue, Kayra eut l’impression d’être observé. Peut être était-ce juste une impression ?
Quoiqu’il en soit, la louve ne faisait pas de rêve. Mais elle avait assez peur.

   Il regardait la porte. Derrière se trouvait la louve… La louve et deux de ses amies.
Il n’avait pas hésité à venir. A vrai dire, il les avait même suivit. De toute façon, aucune ne le reconnaitrait. Même pas la hérissonne grise.
Il avait compris qu’elle pouvait sentir des personnes… Mais il savait qu’elle ne sentait pas exactement qui c’était. Par contre, il fallait quand même se méfier d’elles toutes. Comme il fallait se méfier du tigre, de sa cousine et de la souris. Ils pourraient être un échec dans la mission… De plus, même s’il n’en était pas conscient, le tigre blanc possédait une chose… Une Ombre. Une Ombre qui avait failli le tuer, une fois, alors qu’il était si proche du but… Une Ombre qui ne reconnaissait même pas son confrère. Car cette Ombre défendait justement ceux que le tigre aimait… dont Kayra.
Son coéquipier était resté coincé dans le cœur de Symiu, alors qu’elle tentait de prendre son apparence, à cause de la pureté du tigre blanc. A cause de la gentillesse de l’hybride, l’Ombre avait sans doute perdu ses moyens et maintenant il était devenu une sorte de « malédiction », qui le poussait à attaquer toutes les personnes qui faisaient du mal à une personne, que ce soit ses proches ou des inconnus.
Il tourna la tête. Il entendait des bruits de pas.
Il s’enfuit en faisant attention à ne pas faire de bruit.

Le silence régnait dans la pièce où se trouvaient Shadtty et Kouratine. Toutes deux lisaient.
Soudain, la hérissonne redressa la tête.
Elle se leva, se dirigeant vers la porte… puis l’ouvrit.

« Personne… »

Effectivement, il n’y avait personne dans le couloir. Shadtty regarda un instant la porte de la chambre de Riin, Miseane et Kayra.

-Ca va, Shadtty-sama ?

La hérissonne grise se retourna. C’était Kouratine.

-Oui, Koura-san. J’ai eu une impression… Comme s’il y avait quelqu’un dans le couloir.
-La dernière fois que tu as eus des impressions, Kayra-sama et Riin-sama ont failli mourir… Sans compter Miseane-san qui a failli suivre Riin-sama. Il faut qu’on fasse gaffe.
-Oui… Je possède un contrôle sur le vent. Grâce à ce contrôle et parmi mes pouvoirs, je peux sentir les vibrations que commettent les gens dans l’air…
-Raison de plus pour faire attention.

Shadtty hocha doucement la tête. Elle n’aimait pas ça. Mais alors pas du tout.

   Le voyage se finit rapidement. Les Feather Dreams arrivèrent le matin. Effectivement, Green Hill était une île magnifique.
Il y avait de grandes fleurs, et la vue sur la mer était fabuleuse. Le vent soufflait calmement.

Coucou ^^

Koura-san : En effet, Space est étrange. En tout cas j'espère que c'est l'impression que je donne sur lui, qui, venant de moi, n'est vraiment pas gagné XO
Mais nan, je te comprends, Koura-san ^^ Il est facile de te comprendre. En tout cas, je trouve. Mais en effet, Riin ne se sépare normalement jamais de son chien ^^ C'est juste qu'elle va pas l'emmener dans les répèts, c'est tout... ^^
En tout cas merci beaucoup pour ton com, comme toujours il m'a fait très plaisir !! N'hésite pas à me dire si quelque chose t'ennuies, hein ^^

Shadtty-sama : J'aime beaucoup ton jeu de mots avec Space XD
Contente que le passage avec Kaymiu (merci encore pour ce nom Koura-san =3) te plait ^^ Je sens que tu vas bouffer quelqu'un, à la fin du chapitre, plus particulièrement parce que ça te touche toi... M'enfin bref, je vais pas tout révéler non plus ^^
Pour la cravate, je suis désolée, j'ai toujours cru qu'elle était rose T.T Pardon, vraiment !!
Merci à toi aussi pour ton message, il m'a fait vraiment plaisir !! Merci ^^

Voilà maintenant le chapitre !! Il y a un perso qui apparaît, que tout le monde connait ^^ A vous de le découvrir, si vous avez le courage de lire une débilité comme j'en sors, en tout cas XD

« Kayra, le 21 avril 2009
Green Hill… Elle est absolument magnifique, cette île.
Ce matin, lorsque nous sommes arrivés, j’ai trouvée Shadtty bizarre. Elle observait toujours autour d’elle. Kouratine ne semblait pas très surprise, mais elle fronçait les sourcils au lieu de s’extasier devant la beauté de cette île (en même temps, elle m’a dit qu’elle y était déjà allée). J’ai trouvé ça étrange… Alors que Miseane, Riin et moi étions émerveillés…
Bref, inutile de continuer. Je pense toujours à Symiu, Shaw et Aria. Et dans seulement deux jours, nous allons tourner la vidéo. Pour l’instant nous avons loué cinq chambres dans un hôtel, mais toutes dans le même appartement.
Je dois avouer que même si j’ai bien dormi, j’étais tellement fatigué que je me suis posé sur mon lit et que j’aurai pu m’endormi pendant un bon moment si Riin n’était pas venu me réveiller… »

Chapitre 9 : Etincelle du passé

Kayra et Riin se dirigèrent vers la table où se trouvaient déjà Shadtty, Kouratine et Miseane. Elles regardèrent toutes les deux hybrides qui s’assirent sur les chaises restantes devant la table.
Il y avait déjà un bol de chocolat chaud pour chaque, des tranches de pains et des confitures, ainsi que les couverts.
Le petit déjeuner, préparé par les soins de l’hôtel, était délicieux et copieux.
Des rires fusèrent, attirant le regard des personnes qui passaient à coté de la porte de leur appartement.
-Et dire que dans deux jours, nous faisons notre vidéo… soupira Kouratine.
-Oui… fit Miseane. En attendant, je suis pressée de voir ce que ça va rendre ! Ca me stresse un peu de penser qu’on sera diffusé on ne sait combien de à la télé.
-Un peu ? souligna Shadtty, un petit sourire dessiné sur son visage.

Miseane observa la hérissonne, rougissant de honte.

-Heu…

Elle observa chacune des membres du groupe. Chacune avait un sourire malin sur le visage.

-Bon, d’accord !! s’énerva l’échidné-renarde rouge et rose. Je suis vraiment très stressée !

Toutes sourirent, se retenant de rire pour ne pas énerver encore plus la jeune hybride.

-Bon, c’est bon, fit-elle en regardant son amie Riin, qui pouffait de rire.
-Oui… Pff… Désolée ! déclara celle-ci.

Elle se calma assez rapidement. Un sourire restait tout de même inscrit sur son visage.

-Vous avez une idée de ce qu’on pourrait faire, dans la vidéo ? demanda Kayra.
-Eh bien… commença Miseane. J’avais bien une idée, mais je ne sais pas si elle est faisable…
-C’est quoi ? s’enquit Kouratine.
-Je ne sais vraiment pas si c’est faisable, parce que pour ça il nous faudrait un garçon, et je dois avouer qu’on n’en a pas vraiment ici…
-Raconte toujours, lança Shadtty.
-Alors voilà.

Elle leur raconta son projet, détaillant ce qui, pour elle, pouvait être une bonne idée.
Les filles acquiescèrent. Il était vrai que c’était une excellente idée.

Après le petit déjeuner, Kayra sortit. Elle s’était vêtue de ses habits de sport et avait rejoint un endroit où la population ne venait jamais, d’après les dires de Kouratine. Personne ne l’avait accompagné, mais cela ne gênait pas la louve, bien au contraire. Car si le meurtrier venait à faire apparition, elle ne voulait pas que d’autres personnes soient blessées par sa faute.
Elle ferma les yeux. Le vent frappait son visage. Il ne faisait pas très beau aujourd’hui, et il n’allait certainement pas tarder à pleuvoir.
De son vivant, son père la laissait déjà ne faire qu’un avec la nature avant de se battre. L’absence de soleil la décevait, mais elle ferait avec.
Elle ouvrit les paupières lentement, observant le vide devant elle. Une vague s’écrasa contre les pierres de la falaise.
La louve ouvrit la paume de sa main en faisant apparaître une boule de lumière, qu’elle laissa léviter.
Puis, d’un coup, la boule se transforma en un rayon rapide alors que Kayra levait la main vers l’horizon. Le rayon fusa comme une flèche dans le paysage de fleur.
La louve effectua un bond en arrière. Elle se battait contre le vent.
En même temps de se battre, des images défilaient dans sa tête. Elle y voyait le sourire d’ange de Symiu, y entendait les rires de Shaw et Aria, et voyait les Feather Dreams au grand complet. Tous souriaient.
Alors pourquoi ressentait-elle cette tristesse lui serrer le cœur, déclenchant en elle une douleur qu’elle n’avait jamais connue auparavant ?
Sûrement parce que Shaw, Aria et Symiu lui manquaient. Mais elle aurait pu être heureuse d’être ici…
De temps à autres, elle avait l’impression que le vent formait l’image du meurtrier. Dans ses cas-là, elle visait ce mirage avec ses rayons, mais très vite elle s’apercevait que c’était faux.
Kayra finit l’entraînement un peu plus d’une heure plus tard. Elle était essoufflée et ses jambes lui faisaient mal lorsqu’elle les bougeait.
Elle s’assit sur l’herbe, près de la falaise. Elle baissa les yeux. La louve repensait à Space et à La Papeterie d’Or.

« En y repensant, c’est vraiment très étrange. C’était bien lui. Mais il semblait être sincère lorsqu’il me disait ne pas y être allé… »

Elle se coucha dans l’herbe en fermant les yeux.

« Il y a quelque chose qui cloche là dedans. Je commence à me demander si… »

Une goutte de pluie atterrit alors sur son museau, suivit pas une autre, encore une…
Kayra se leva, créant un bouclier au dessus d’elle afin de ne pas rentrer mouillée.
Elle courut alors que la pluie devenait de plus en plus forte, puis rentra dans l’hôtel.

-Ouf…

A l’intérieur, les Feather Dreams tournèrent la tête dans leur direction. Kayra sourit en disant :

-Coucou !

Riin et Miseane sourirent, tandis que Kouratine observait la pluie diluvienne à l’extérieur en fronçant les sourcils.
Kayra s’approcha.

-Ca ne va pas, Koura-san ?
-Si, si, ça va parfaitement bien ! fit Kouratine avec un ton naturel, sans vraiment faire attention au surnom que lui avait donné la louve.

Shadtty observait encore l’extérieur, puis se retourna.

-Venez, souffla-t-elle simplement.

Kayra lança un regard à Miseane, qui haussa les épaules. L’échidné-renarde fit la même chose à Riin. Celle-ci fit haussa à son tour les épaules.
Elles observèrent Kouratine et Shadtty, qui étaient partit largement devant.
Les trois jeunes hybrides se regardèrent, puis crièrent :

-Hé !! Attendez-nous !!

Elles coururent vers les deux grandes hybrides, tandis que tous les regards se tournèrent vers elle. Les gens les observaient, surpris, certains même secouant la tête.

« En même temps, c’est comme si on voyait trois folles dans un lieu plutôt chic… » pensa Kayra.

Elles s’arrêtèrent lorsqu’elles eurent rejointes l’échidné et la hérissonne. Celles-ci les regardèrent en rigolant pour Kouratine, un petit sourire aux lèvres pour Shadtty.
Elles montèrent dans leur appartement. Inuki sauta sur Riin, qui éclata de rire.

-Haha ! Moi aussi je suis contente de te revoir, Inuki !

Elle caressa son chien.

-Tu ne t’es pas trop ennuyé ?

Il lui répondit d’un air joyeux.
Les autres l’observèrent en souriant. Shadtty passa devant en fronçant les sourcils. Elle leva la tête, observant la pluie diluvienne à l’extérieur.
Kouratine s’arrêta de rire, observant la hérissonne grise. Les yeux émeraude de celle-ci brillaient d’une étrange lueur.

-Mais c’est…

Kouratine eut l’air surprise, puis observa les trois jeunes hybrides. En silence, les deux hybrides grises les invitèrent à les suivre.
Elles ouvrirent la porte, alors que Riin ordonnait à Inuki de rester dans l’appartement. La hérissonne orange se leva et rejoint Miseane.

-Que se passe-t-il ? demanda Kayra.
-Je pense que tu vas faire la rencontre d’un ami, déclara Shadtty sans se retourner. Attendez-ici.

La hérissonne partit en courant sous la pluie. Elle revint avec un échidné noir. Celui-ci étant grand, très grand. Ses yeux étaient d’un beau violet. Ses dreadlocks contrastaient par leurs reflets argentés. Sur son torse se trouvait une étrange cicatrice de la même couleur. Il était très bien baraqué. Il portait aussi un chapeau blanc, mouillé à cause de la pluie. Il l’enleva d’ailleurs, le secoua pour le sécher puis le reposa sur son crâne.

-Salut, Hunter ! s’exclama Kouratine en souriant.
-S’lut.

Miseane et Riin le saluèrent à leur tour, puis l’échidné leur répondirent. Shadtty observa Kayra.

-Hunter, je te présente Kayra. Kayra, voici Hunter. Il s’occupe des remplacements de groupe, principalement en tant que guitariste. Il peut aussi faire chanteur.

La hérissonne observa l’hybride noir.

-Hunter, Kayra est la batteuse de notre groupe. Elle est nouvelle.
-Bonjour ! salua la louve.
-Bonjour, répondit l’échidné.

Kayra sourit.

-Au fait, que fais-tu ici ? demanda Miseane.
-Je dois remplacer un guitariste dans un groupe de rock. Ils habitent pas loin d’ici. J’ai loué une chambre dans cet hôtel pendant plusieurs jours. A peu près deux semaines.

L’échidné noir regarda à l’extérieur. La pluie assombrissait le paysage. Des ombres de gens qui courait apparaissaient de temps à autres.
Puis Hunter se retourna. Il observa les filles du groupe. Il semblait plutôt gêné, mais faisait de son mieux pour y cacher.

-On pourrait t’inviter à manger dans notre appartement ! s’exclama Kouratine, qui avait bien vu qu’il était plutôt mal à l’aise.

L’échidné noir observa l’hybride grise. Celle-ci ne le laissa pas répondre. Elle lui attrapa le poignet et l’entraîna vers leur appartement.
Les autres hybrides se regardèrent. Shadtty sourit en secouant la tête.

-Ah là là…

Kayra haussa les épaules en rigolant.

-On les suit ? demanda-t-elle.

Shadtty hocha la tête.
Elles se mirent toutes les quatre en marche. La hérissonne grise ouvrit de nouveau la porte. Les hybrides regardèrent ce qu’il se passait.
Inuki était sous la table. Dès qu’il vit Riin, il accourut près d’elle.
Sur les chaises de chaque côté de la table se trouvait Hunter et Kouratine. L’échidné grise observait l’hybride noir avec un sourire malicieux. Lui semblait mal à l’aise.
Miseane s’approcha lentement.

-Hum… toussota-t-elle.

Kouratine leva la tête, observant la renarde-échidné avec le même sourire.

-Moui… ?

Les hybrides observèrent Hunter. L’échidné noir se tourna vers elles. Il semblait avoir à peu près retrouvé son calme. Ses yeux violets passèrent de Riin à Shadtty.

-J’vois que Kouratine n’a pas changé, depuis le temps, déclara-t-il.
-C’est vrai que Koura-san a toujours été comme ça… lança Miseane en soupirant.
-Toujours ce foutu caractère…

Il se leva, se dirigeant vers les autres hybrides. Il les observa toutes, puis déclara :

-Ravi de vous avoir revu. Mais là j’dois y aller, alors bon…
-Tu ne peux pas rester un peu plus longtemps ? demanda Riin.
-Non. J’suis pas aller voir la direction. Il faudrait quand même que je prenne mes clés…
-On mangera au resto, demain matin ! Tu viendras avec nous ? s’exclama Kouratine avec ce même sourire malin.
-Ouais, ouais, j’verrai.

Il s’approcha de la porte et salua les membres de Feather Dreams, qui lui répondirent à leur tour.
Shadtty observa alors l’échidné grise, qui n’arrêta pas de sourire.

-Koura-san…
-Oui ?
-Evite de faire ça, les prochaines fois. A force, ça va le traumatiser, le pauvre !
-D’accord…
-Et depuis quand on mange au resto ?
-Depuis que je l’ai dit, Shadtty-sama.

La hérissonne grise ne répondit pas. Un petit sourire illumina tout de même son visage alors qu’elle observait la porte d’entrée.

-Allez, on va manger. Il se fait tard, je trouve.

Kayra hocha la tête. Même si la rencontre avec Hunter avait été plutôt rapide, elles l’avaient vu plutôt tard. La nuit était d’ailleurs déjà tombée, et à cause de la pluie diluvienne il n’y avait aucune visibilité possible. La louve se tourna vers l’échidné grise. Elle s’était levée.

-J’adore l’embêter.

Elle rigola un petit coup.

-Tu l’auras remarqué, Kayra-san, mais Hunter est très gêné avec les filles. Alors, j’adore faire ça. J’adore voir sa tête, et même s’il a l’habitude maintenant je recommence toujours.
-Ah là là…

Kayra soupira, puis leva la tête vers son amie échidné.

-Et tu lui as dit quoi, pendant qu’on n’était pas là ? demanda Riin, qui s’était approchée.
-Oh, mais rien. C’est juste le regard qui compte, n’est-ce pas Shadtty-sama ?

La hérissonne grise hocha la tête.

   La nuit fut plutôt mouvementée. Kayra n’arrivait pas à dormir correctement. Elle se réveillait souvent, faisait des rêves étranges où elle voyait Lunar et d’autre où elle était séparée étrangement de Symiu, Shaw et Aria.
Il y en avait un dont elle se rappelait bien. Il y avait Lunar…
Le loup se trouvait dans un désert immense, accompagné d’une multitude de personne. Il y avait des maisons détruites, et sur l’une d’entre elles, elle avait aperçu une poupée…
Les lèvres du loup remuèrent. Elle n’entendit pas mais elle comprit immédiatement. Il avait prononcé son prénom. Comment pouvait-il la connaître, alors qu’elle ne savait même pas qui il était, hormis qu’il s’appelait Lunar ?
Il fallait qu’elle lui demande… A lui. Car elle savait qu’il existait vraiment, et pas que dans ses rêves.
Un jour, elle le verrait pour de vrai. Elle le savait.
Alors qu’elle s’était réveillée, la louve observa la pleine une par la fenêtre. C’était la première fois qu’elle regardait la lune ainsi. C’était sous cet astre que son père était mort, c’était aussi sous cet astre qu’elle avait tout quitté. Etrangement, c’était souvent avec le soleil qu’elle était heureuse, et avec la lune qu’elle pleurait. Etait-ce une coïncidence avec son pouvoir ?
Une des phrases que son père revint en sa mémoire :

« Il n’y a aucune coïncidence, dans la vie. Tout a une raison. Toi comme moi. C’est le destin qui choisi. »

En effet, cela voulait donc forcément dire quelque chose…
La louve se tourna, observant cette fois-ci la porte. Elle n’aimait pas fermer la porte lorsqu’elle dormait. Elle était donc ouverte. Le couloir était noir, éclairé par la faible lumière que dégageait la l’astre lunaire.
La chambre de Kayra se trouvait entre celle de Miseane et de Riin. Pour voir la chambre de Shadtty et celle de Kouratine, il fallait traverser le long couloir, qui donnait sur deux portes (leur chambre) et l’escalier qui leur permettait d’aller aux autres salles, sauf la salle de bain et les toilettes, qui se trouvaient à l’étage.
C’était un bel appartement. Sauf qu’au début, on pouvait s’y perdre un peu. Surtout la nuit lorsqu’on a soif.
Puis la louve se retourna de nouveau, observant le plafond. Un beau blanc pendant le jour, devenant d’un gris quasiment noir pendant la nuit. Là encore, la lueur de la lune, même cachée par les rideaux fins, éclairait faiblement les murs.
En pensant à Symiu, la louve ferma les yeux.
Elle avait gardé son collier. Elle le portait presque toujours. L’hybride le posait seulement pour dormir. A ce moment là, il était sur la table de nuit de bois clair.
Kayra soupira. L’image du tigre blanc au sourire angélique se dessina dans sa tête.
Le voir lui faisait du bien, même si elle ne pouvait pas lui parler. La louve appréciait toujours ce sourire si rassurant, son ton doux. Elle appréciait quand il lui disait « je t’aime »…

   Kayra se réveilla. Les rayons du soleil illuminaient la pièce. Au final, elle s’était endormie alors qu’elle pensait de Symiu.
Elle se leva, prenant le collier et l’attachant autour de son collier. Elle s’habilla aussi de son ensemble habituel, puis descendit avec son journal intime dans la main. Elle s’assit sur le fauteuil en feuilletant son journal et s’arrêta à l’endroit où elle avait écrit la dernière fois. Kayra prit son stylo turquoise puis se mit à écrire.

« Kayra, le 22 avril 2009
Encore ces drôles de rêves… Je commence à me demandé s’ils n’ont pas tous une signification. Et je me demande aussi comment Lunar peut me connaître, alors que je ne sais de lui que son nom.
Encore cette nuit, je trouvais qu’il ressemblait à papa. Cette pensée me rend triste, mais elle me donne aussi de l’espoir. Peut être ai-je encore une famille (même si elle est vraiment petite), finalement ?
Changeons de sujet…
Demain, nous faisons la vidéo. Demain… Ca me parait si loin, et pourtant ce n’est qu’à un jour de là.
Ca m’étonnerait vraiment que ça ne prenne qu’un jour, mais on ne sait jamais.
Enfin, je stresse. Pour la première fois de toute ma vie, je vais passer à la télé… Purée, il faudrait que j’arrête de trembler. Je n’arrive pas à écrire… Mais c’est plus fort que moi. J’ai vraiment peur, et en même temps j’ai tellement hâte… Vivement demain !!!
Ah oui, en plus il y aura les photos pour la couverture du single. Dans celle de « Je sens la douleur » on les retrouve toutes les quatre, et le cigle. Franchement, l’image est vraiment belle. Elles sont toutes superbes. J’imagine déjà avec moi sur l’image… Je les plains déjà ! Va falloir que je trouve un endroit où on ne me voit pas trop, sinon ça va gâcher la photo… »

La louve leva la tête. Inuki, qui était resté dans le salon toute la nuit, fit de même.
Miseane descendait les escaliers en baillant, observant autour d’elle.

-Hum…

Elle mit quelque temps avant d’apercevoir Kayra réveillée. L’échidné-renarde avait l’air fatiguée.

-Coucou ! fit-elle.

La louve la salua à son tour. Elle sourit en apercevant sa mine crevée. En même temps, elle devait avoir à peu près la même tête.
L’hybride marron ferma son journal, le prenant sur ses genoux pour qu’Inuki évite de le croquer.
Miseane s’étira. Elle s’était habillée de son même petit haut noir avec un foulard vert et un pantacourt bleu. Elle avait aussi mis ses chaussures noires et blanches.

-Ce que j’ai bien dormi ! déclara Miseane en soupirant.

A dire vrai, on n’aurait pas dit comme ça.

-Et toi, Kayra-sama ?
-J’ai bien dormi, merci !

En fait, elle mentait à contrecœur. Elle n’avait vraiment pas bien dormi.
Elle sortit alors une feuille de son journal, puis la déplia. Miseane la regarda. La louve était plutôt gênée.

-Heu… J’ai fais ça hier soir, avant de m’endormir.

Elle tendit la feuille à la chanteuse, remarquant qu’elle tremblait. L’échidné-renarde la lui prit délicatement, comme si c’était un trésor, puis lut ce qu’il y avait de noté.

-Je l’ai appelé « Encore un jour »…

Décidément, Kayra était bel et bien gênée.

« Regard vers le lointain
D’un horizon sans chemin
Essaye de voir
Ces regards remplis d’espoir…

Leur cœur souffre,
Ils retiennent leurs souffles
Ils observent sans voir
Te voyant, ils détournent leurs regards…

Encore un jour
Sans amour
Et pourtant
L’espoir d’être libre remplit leur temps.

Pour eux, la vie est dure
Et pourtant, sur leur visage se trouve un sourire sûr
Ils rêvent de leur liberté
Leur vœu n’est pas exaucé

Que feras-tu, toi qui a grand cœur ?
Tu les regardes comme s’ils passaient leur dernière heure
Comme si, au fond de toi
Tu savais qu’ils ne vivront pas.

Pour eux, tu as peur,
Avec eux, tu partages une douleur
Qui, dans le temps, se fige,
Pour revenir,

Encore et encore…

Encore un jour
Sans amour
Et pourtant
L’espoir d’être libre remplit leur temps.

Tu as peur,
Eux ne comprennent pas
Que tu partages leur douleur
Ils ne le savent pas.

Un geste pour rendre un homme heureux
Serait-ce une erreur ?
Tu feras tout pour eux
Pour qu’ils ne sentent plus aucune douleur…

N’oublie pas…

Encore un jour
Sans amour
Et pourtant
L’espoir d’être libre remplit leur temps. »
-Donne-moi ça, toi !

Les hybrides sursautèrent. Elles ne les avaient pas vues arrivé.
Kouratine pris la feuille des mains, souriant malicieusement. Derrière elle, Shadtty lisait par-dessus son épaule.

-Koura-san, ça fait la deuxième fois. Hier et aujourd’hui. T’en as pas un peu marre d’embêter les gens ? répliqua Miseane en souriant.
-Non. J’aime bien le faire, répondit l’échidné grise.

Derrière elles, Riin arrivait. Son chien lui sauta dessus.

-Coucou les filles ! Coucou Inuki !

Elle caressa la tête de l’animal, puis regarda le papier. Kouratine l’avait passé à Shadtty, qui le contemplait.
Kayra regarda la hérissonne grise, attendant le verdict. Enfin, les yeux verts de celle-ci fixèrent la louve.
Celle-ci se mordit la lèvre. L’attente du verdict fut pour elle insupportable, malgré le fait que seule quelques secondes s’écoulèrent.

-Jolie chanson. On pourra la mettre en musique, je pense.

Un sourire illumina le visage de la jeune hybride marron. Les autres hybrides sourirent à leur tour, tandis que Shadtty donnait le papier à Riin, qui le soulevait assez pour que son chien ne le morde pas.

   La matinée se passa vite. Les filles décidèrent de faire quelques courses, rencontrant Hunter à la sortie de l’hôtel. Celui-ci les remarqua, s’arrêta, observant Kouratine, mal à l’aise. L’échidné grise souriait malicieusement, mais ne bougea pas.
Les filles saluèrent l’échidné noir, qui fit de même pour elle. Il essayait de ne pas faire attention au sourire de Kouratine, essayant de cacher son calme derrière son malaise.

-Tu fais quoi ? demanda Shadtty, qui, parmi les filles, semblaient être celle qui était la plus attachée à Hunter.
-J’vais à une répèt’. Si je tarde trop, je serai en retard et les gars vont s’énerver, mais bon. Autant passer le bonjour. On se verra sûrement pas très souvent. Et vous ?
-On va faire les magasins, répondit Riin, son chien à ses côtés.
-Tu connais les filles, Hunter, rétorqua Kouratine. Ca aime le shopping.

L’échidné noir lui lança un bref regard. L’hybride grise aux yeux bleus connaissait parfaitement son malaise avec les filles. Et elle ne faisait qu’en rajouter.

-Bon, j’y vais. A plus ! lança-t-il en se retournant.
-A plus ! répondirent les filles.

Shadtty attendit qu’il soit hors de vu pour lancer un regard furibond mais amusé à l’échidné grise, qui rigola.

-C’est bon, Shadtty-sama, tu me connais, je ne peux pas m’en empêcher.
-Mouais…

La hérissonne grise avança, faisant signe aux autres de les suivre.
Les magasins, ici, était plutôt vaste, et on y vendait toutes sortes de choses. Par moment, Kayra remarquait des épiceries, qui tranchaient avec le petit côté urbanisé de l’île.
Elles suivaient toutes Kouratine, puisqu’elle était déjà venue ici. En fait, elle jouait un peu le rôle de guide pour elles.
Evidemment, Inuki ne pouvait pas rentrer dans les magasins. Sa maîtresse l’attachait solidement vers l’entrée, puis partait avec les autres. Le chien attendait patiemment qu’elles reviennent.
Elles rentrèrent des magasins avec quatre gros paquets dans les mains. La plupart contenait de la nourriture, des boissons. Le reste, des habits qu’elles avaient pris pour elles toutes.
Une fois entrées dans leur appartement, les filles posèrent les sacs. Shadtty prit un sweet noir qu’elle s’était achetée, puis alla le ranger dans ses affaires.

   C’était le soir. Déjà…
Kayra se posa sur le canapé. Elles avaient mangé, discuté, puis la louve s’était posée. Les nuits, ici, étaient plutôt fraiches, c’est pourquoi la louve portait un pyjama bleu clair long. Etant plutôt frileuse, elle avait mis un sweet (acheté le jour-même).
Shadtty faisait la vaisselle, Kouratine lisait un livre, assise près de la table, et enfin Riin et Miseane jouait avec Inuki.
La louve les observa. Toutes semblaient heureuses. Même si c’était un peu moins flagrant pour Shadtty, puisqu’elle ne souriait pas.
Le silence pesait sur elles. Les membres de Feather Dreams avaient peur, pour le lendemain. Elles allaient tournés pour passer à la télé… Elles avaient longtemps hésité à s’habiller normalement, ou bien à se changer d’habits, en mettant de plus beau. Puis elles avaient décidé de changer de vêtements, gardant cependant ceux habituels pour la photo.
Kouratine referma son livre, puis se leva. Elle bailla, s’étira, et enfin déclara :

-Je vais me coucher. Il se fait tard, et demain, je ne sais pas vous, mais moi je me lève tôt.

Sur ces mots, elle partit dans sa chambre.
Une à une, les filles partirent. La lune illuminait encore la chambre de Kayra. Cette fois-ci, elle ferma les volets.
Le noir. Noir complet. Dans sa main, une boule de lumière éclaira la pièce.
Dans la pénombre, seulement illuminé par sa magie, la pièce semblait mystérieuse. Elle observa un long moment sa chambre, puis se coucha et dormit.

Dans son rêve aussi, il faisait noir. Pour la première fois, Kayra prenait conscience qu’elle était en plein songe.
La louve regarda la silhouette qui se détachait dans l’obscurité, devant elle. C’était un hybride, elle pouvait en juger à sa taille. L’hybride s’approchait d’elle, qui ne bougeait pas. Puis il fut assez proche d’elle pour qu’elle puisse le voir, et lui parler sans crier.

-Kayra…

Lunar l’observait. C’était comme si elle était la seule chose qui existe, à part lui - ce qui était le cas en ce moment même. Il y avait toujours cette lueur triste dans ces yeux.
Kayra voulait lui parler, lui poser cette question qui lui brulait la gorge. Mais elle n’arrivait pas. En fait, c’était comme si elle n’avait pas le courage.
Lui aussi semblait cacher quelque chose. Il serrait les poings, baissait la tête, comme s’il voulait révéler quelque chose mais qu’il n’y arrivait pas.
Il releva alors la tête vers elle.

-Un de ces jours, nous nous verrons, Kayra. Pour de vrai. Et ce jour-là….

Elle ne put entendre le reste. Les lèvres de Lunar bougèrent, mais un bruit sourd l’empêcha d’écouter.
Des appels. Des bruits de luttes.
Lunar releva la tête. Il se retourna alors, fronçant les sourcils.

-Pars, Kayra. Réveille-toi.
-Mais…
-Ne t’en fait pas. Je vais moi aussi me réveiller.

Lentement, ils disparurent tous les deux.

   Kayra se réveilla en sursaut. Ce n’était pas un cauchemar, mais de la sueur coulait sur son visage. Sa respiration s’était faite plus rapide. Des bruits de lutte… Exactement comme quand son père était mort. Elle n’aimait pas ça.
Elle s’assit sur le bord de son lit, tentant de se calmer. La louve ferma les yeux. Lunar était vraiment étrange. Elle n’avait pas eu l’impression qu’il s’était affolé. Et pourtant… Elle avait vu la lueur inquiète dans les yeux du loup… La louve frissonna.
Elle rouvrit les paupières, se laissant tomber sur son lit. Non, vraiment, elle n’aimait pas ça.
Kayra observa le plafond. Elle n’arriverait certainement pas à se rendormir. Mais il faudrait qu’elle n’est pas l’air trop fatiguée, pour que les filles ne se doutent pas de quelque chose.

« Mouais… Ce sera plutôt compliqué. »

Elle se retourna. Soupira. La nuit sera longue.

   Le matin. La nuit avait en effet été longue. Et c’était le jour J…
Kayra se leva, et après s’être habillée, ouvrit les volets. Il avait plut pendant la nuit et le sol était mouillé. Les gouttes restantes brillaient sur les pétales des fleurs.
Il y aura la vidéo. Ses mains tremblaient rien que d’y penser. Elle les plaça devant ses yeux. Oui, elles tremblaient énormément.
Elle soupira, tenta de se calmer. Ce n’était pas gagné.
La louve entendit quelqu’un qui toquait à la porte. Elle se retourna.

-Oui ?

Riin poussa la porte. Elle avait l’air stressé, elle aussi.

-Qu’est-ce qu’il y a ?

La louve se dirigea vers la hérissonne. Elle avait non seulement l’air stressé, mais semblait avoir peur, aussi.

-C’est que…

Kayra regarda la claviste dans les yeux.

-Ils ont remontés l’heure du tournage au dernier moment !! Il faut se dépêcher !
-Quoi ?!

Habituellement plutôt cool, la louve changea du tout au tout. Elle écarquilla les yeux, de plus en plus stressée.

-Et ils auraient pas pu nous prévenir plus tôt ?
-Bah, apparemment non…

La louve prit ses affaires en vitesse, regardant la jeune hérissonne.

-Les autres sont déjà prêtes ?
-Oui.

Riin l’aida à ranger. La louve la remercia puis elles descendirent. Les autres filles de Feather Dreams les attendaient. Kouratine sourit aux deux hybrides puis se retourna.

-On peut y aller, déclara-t-elle.

Les autres hybrides la rejoignirent, fermant à clé la porte de leur appartement. Comme la dernière fois, ce fut Shadtty qui conduisit le minibus jusqu’au point de rendez-vous. Elle s’arrêta à la falaise la plus proche, où les attendait Space et le renard de la dernière fois, avec en plus une multitude de personne, hybrides et humains. L’un des humains portaient une caméra.
Les hybrides du groupe descendirent du minibus, saluant l’équipe. Kayra fit donc la connaissance de tous, oubliant leur nom pour la plupart d’entre eux.

-Nous avons reçus le projet que vous vouliez faire avec « Silence Radio », fit un homme de taille moyenne, blond aux yeux bleu clair. Nous avons dû attendre longtemps afin de choisir le garçon qui conviendra, au final je crois que Zack est le mieux adapté.

Miseane sourit en voyant ledit Zack arrivé. C’était un jeune hybride lynx marron clair, aux yeux violet clair. Sa queue était longue et fine. De nombreuses mèches de cheveux lui barraient le front. Le reste de ses cheveux était attachés en une petite queue de cheval. Il portait un pantalon bleu nuit et une veste en cuir qui ne cachait pas les poils de son torse. Ses chaussures était bleu aussi, avec des scratch. Ses gants étaient d’un gris foncé.
Il sourit en voyant les filles.

-Salut ! lança-t-il en levant la main.

Les filles lui répondirent, puis Miseane, qui semblait bien s’entendre avec lui, lui présenta Kayra. Ils se saluèrent, et enfin l’homme blond continua.

-J’espère que ça ne vous dérangeras pas. Mais bref, nous avons planifié l’endroit où vous devrez vous trouvez, le montage vidéo, et j’en passe.

Il sourit à son tour, puis continua :

-Je vous souhaite bon courage ! On se retrouve cet après-midi, pour prendre les photos. Au fait, si vous voulez manger, le buffet est là-bas !

Il pointa la un endroit où il y avait peu de monde, puis partit.
Miseane, Riin et Kayra se regardèrent, puis coururent vers le buffet. Leur ventre gargouillait. Kouratine et Shadtty rigolèrent, tandis que Zack regardait les filles avec de gros yeux. Puis il rigola à son tour.
Les deux grandes hybrides rejoignirent leurs amies, puis mangèrent à leur temps. En effet, ce matin elles n’avaient pas eu le temps de manger, et ça faisait du bien de se ressourcer un peu.
Quand elles eurent fini de se remplir le ventre, les hybrides s’approchèrent du patron, que le blond leur avait conseillé d’aller voir lorsqu’elles mangeaient. C’était un grand homme aux cheveux noirs, des lunettes teintés sur le nez et les épaules larges, signe d’une belle musculature.
Il les regarda, enlevant se lunettes. Elles découvrirent alors ses yeux d’un marron presque noire.

-Qu’y a-t-il ? demanda-t-il.
-C’est pour savoir quand nous tournerons la vidéo, déclara Shadtty, qui ne semblait pas vraiment intimidée.
-Eh bien, dans une petite heure. Pour l’instant, le mieux serait de vous préparez. Vous comptez restez comme ça ?

Les filles se regardèrent. La plupart haussa les épaules, puis Shadtty observa le patron.

-C’est à vous de décidez.

Le patron réfléchit un instant.

-Eh bien, le mieux sera de demandez à la couturière… C’est l’aigle, là-bas.
-D’accord. Merci.

Elles se retournèrent puis se dirigèrent vers l’hybride.
L’aigle se retourna en les voyants. Zack les rejoint, puis elle décida de les faire changer d’habits, juste pour la vidéo. Les photos seront avec leurs habits normaux.
Elle opta pour une tenue décontractée pour Kayra. Elle portait alors un pantalon bouffant blanc, une tunique longue et avec des manches grises. Elle avait changé ses chaussures, enfilant alors des baskets noires et blanches. La louve avait refusé d’enlever son collier, seul souvenir de Symiu qu’elle avait pour le moment. Ce simple collier suffisait à la rassurer. Elle pouvait donc le garder.
L’aigle avait choisi une tenue sombre pour Shadtty : un tee-shirt noir avec en dessous un sweet léger d’un gris foncé, une jupe tout aussi sombre, lui arrivant jusqu’au genou, et des bottes moins grandes que celles qu’elle avait avant, mais de la même couleur.
L’hybride couturière avait ensuite donné une tenue plus classique à Miseane, qui serait la principale concernée, puisque c’était sa chanson à elle. Elle lui avait donné un tee-shirt bleu court, avec par-dessus un espèce de sweet qui ne lui recouvrait que les bras et la poitrine, un jean sombre et des chaussures montantes noires.
Pour Riin, elle avait choisi une jupe sombre arrivant un peu au-dessus de ses genoux, des bottes grandes grises foncé, qui ne changeait pas trop de ses bottes habituelles mais il y avait des lacets en plus, et un sweet gris clair. Elle avait conservé le serre-tête dans les cheveux.
Enfin, pour Kouratine, la couturière avait opté pour un haut court et mauve, laissant voir son ventre mais cachant ses bras jusqu’aux coudes, des mitaines noires, un pantacourt bleu foncé et des baskets noires.
Les filles se regardèrent, un peu gênée. Puis elles remercièrent l’aigle, qui semblait contente du résultat. Elle leur lança un sourire radieux.
Les membres du groupe se regardèrent une nouvelle fois.
-En tout cas, on peut dire que ça rend bien ! déclara Kayra en souriant.
Toutes sourirent.

   La vidéo fut longue à faire, et pourtant d’après l’équipe de caméraman et les autres, c’était génial. L’homme blond leur sourit (un sourire radieux, qui rappelait Symiu à Kayra), pointant le pouce vers le haut comme un signe de victoire.
Les filles se changèrent ensuite, prenant leurs habits habituels pour la photo.
La séance fut longue, et pourtant les filles rigolèrent souvent. Lorsque la séance fut finit, le soleil se couchait déjà. Un spectacle à ne pas rater, et pourtant l’équipe de tournage partait déjà.
Les Feather Dreams restèrent pourtant.
Le soleil disparait derrière la mer. Les rayons illuminaient les cinq amies. Un merveilleux spectacle. Leurs yeux brillaient.
Puis le spectacle se finit. La nuit tombée, le ciel devenait sombre.

-Bon… On y va ? lança Kouratine après avoir baillé.
-Allez-y. J’aimerai rester ici quelque temps, dit Shadtty.

Les filles la regardèrent, les yeux écarquillés.

-Bien… Si tu veux ! déclara finalement l’échidné grise. Tu nous rejoins bientôt, hein ?
-Ne t’en fait pas.

Riin, Miseane, Kouratine et Kayra se retournèrent, certaines d’entre elles lançant de bref regard à la jeune hérissonne.
Lorsqu’elles eurent disparus de sa vue, Shadtty se retourna. Elle fronça les sourcils.

-Je sais que tu es là. Montre-toi, lança-t-elle dans le vide.

Le vent soufflait dans son dos. Devant elle, elle aperçu quelqu’un, habillé d’une cape recouvrant entièrement son corps, et une capuche cachant son visage.
Il s’approcha d’elle.

-Le vent est ton élément, Shadtty. Tu sais lorsque des personnes méchantes sont là. Comme lorsque vous êtes arrivés, et sous la pluie… Tu m’as sentit. Tu savais que j’étais toujours là, à vos côtés. Ton amie, Kouratine, était aussi au courant de tes pouvoirs.

La hérissonne ne répondit pas. Elle ne semblait pas surprise que l’Ombre connaisse leurs noms.

-Tu as toujours su lorsque j’étais là.

Elle hocha la tête. Le vent soufflait de plus en plus fort. Les sourcils froncés, elle regardait le meurtrier comme si elle tentait d’apercevoir ses traits.
Il leva alors la main, pointant le doigt sur elle.
La hérissonne grise écarquilla les yeux. Des images de son passé lui revenait en mémoire. Peu à peu, le paysage disparaissait….
Un cri déchirant apparut. Un cri de douleur, de haine.
Le cri de Shadtty.

Coucou les gens !!

Tout d'abord, pour ceux lisent mon autre fic, je tiens à signaler que comme j'ai du mal à la continuer pour le moment, je ne posterai que le chapitre de cette fic là. Pardon >.< (et désolée pour le coup du pub gratuit, du coup >.<)

Ensuite :

Shadtty-sama : Si j'ai mis grand-frère, c'est parce que je voulais te faire une petite surprise, et puis il va certainement beaucoup m'aider pour la fic. ^^ Pour la question que tu poses, je pense que tu as déjà deviné, mais tu vas savoir dans ce chapitre XD Au fait, j'ai fait une couverture spécial pour, mais j'ai pas fini de la colorier, alors je la posterai plus tard ^^ J'espère que la couverture et que le chapitre va te plaire !! Au fait, pour le meurtrier t'a bien fait. Ca lui apprendrai, tient ! *Se fait tuer*
Enfin, merci beaucoup pour ton message, Shadtty-sama !!

Koura-san : Je suis contente que le chapitre te plaise, j'espère que tu aimerais le suivant (c'est-à-dire celui là) ^^ Pour ta perso, j'adore décrire son caractère, mais je sais pas si je le fais très bien ^^" Alors merci beaucoup du compliment, en tout cas ! Pour grand-frère (Hunter), c'est juste un échidné grognon, qui a du mal avec les filles... Alors ça tombait bien, puisque Kouratine adore taquiner ses amis ^^
Et ouais, j'ose finir mon chapitre ainsi XD Mais tu vas savoir ce qu'il se passe dans celui là. J'espère que tu aimeras ! Et merci beaucoup pour ton message !!

Hunter : Grand-frère !!
Contente de te voir ici ^^ J'espère que la fic te plaira, je te préviens tout de suite j'écris pas très bien >.<
Pour le journal intime, l'idée m'est venue comme ça, tout d'un coup. J'sais pas trop pourquoi. Mais bon, contente que ça te plaise ^^ J'espère que je ferai bien ton perso ! La moindre erreur que je fais, tu me le dis, hein, grand-frère ?
Pour la vidéo, t'en fait pas, tu vas bien passer dans l'une d'elle ^^ La prochaine, promis je te fais passé ! Pardon de ne pas y avoir pensé plus tôt, j'avais jamais envisagé ça ! Pardon !! >.< En tout cas, merci d'être passé, ça me fait plaisir ^^

Voilà voilà !! Merci encore à vous trois ^^
Maintenant, voici le chapitre ! Il devait y avoir une illustration, mais je dois finir de la colorier. Je vous passerais aussi que Miko-sama a colorié ^^ J'espère que le chapitre vous plaira, en tout cas !

« Kayra, le 23 avril 2009
Il est bientôt minuit…
Nous avions beau attendre, Shadtty n’est pas revenu. Nous nous inquiétons, et même Hunter, appelé par Kouratine, est venu. Derrière son apparence froide, j’ignore s’il a vraiment peur. Mais je le pense. Lui et Shadtty s’entendent vraiment bien…
Nous sommes revenus près de la falaise, là où nous l’avions quitté. Mais elle n’est pas là. J’ai usé de mes pouvoirs afin de mieux nous éclairer et donc pour voir s’il y avait le moindre indice, mais nous ne voyons rien. Rien, à par peut être l’herbe plate, à deux endroit. L’un est plus grand que l’autre, comme si quelqu’un était tombé à genou. L’autre est des traces de pas, se rapprochant de celui plus grand. Je me demande lequel appartient à Shadtty, si l’une des traces est la sienne…
En ce moment même, j’écrie à côté de cette herbe plate, la plus grande. J’ai un mauvais pressentiment… Derrière moi, Riin, Miseane, Kouratine et Hunter crient le nom de notre amie disparu. »

Chapitre 10 : Tempête du passé (http://img63.imageshack.us/img63/3654/ressemblerien5.png)

-Chuck…
-Oui, Shadtty ?
-Maman est longue, tu trouves pas ?
-Elle doit certainement faire des heures supplémentaires, p’tite sœur.

La hérissonne grise aux yeux verts hocha la tête.
Shadtty avait sept ans. Chuck, son grand frère, avait lui douze ans, mais malgré leurs cinq ans de différences, lorsque l’un était en difficulté, l’autre était toujours là pour l’aider.
Leurs parents était divorcés. Les deux enfants vivaient avec leur mère, qui travaillait dur pour eux. Mais c’était la première fois qu’elle était aussi longue. Shadtty le sentait mal. Son frère lui tint la main en la sentant frissonner.
Lui aussi avait peur, mais il fallait qu’il rassure sa petite sœur. Et il ne devait pas lui montrer ce qu’il ressentait au fond de lui, même si c’était dur puisqu’il ne réussissait jamais à cacher ses sentiments.
Soudain, il leva la tête.
Shadtty et Chuck entendirent la clé se glisser dans la serrure, puis la porte s’ouvrir. Leur mère se montra alors.
Ce qui choqua le jeune hérisson, c’était les larmes qui glissaient sur les joues de la femme.

-Maman… ? murmura Shadtty.

Son grand frère la prit par les bras, tandis que la petite hérissonne frissonnait. Il redoutait que quelque chose de grave s’était passé.
Leur mère monta les escaliers rapidement. Ils n’eurent pas le temps de lui dire quoi que ce soit. Les deux enfants se regardèrent, puis Chuck se leva.

-Chuck, attend !

Shadtty lui attrapa le bras et le regarda dans les yeux. Il écarquilla les siens.

-Non, Shadtty. Tu restes ici.

Il monta à son tour les escaliers.
Ouvrant doucement la porte de la chambre de sa mère, il se rendit compte que celle-ci sanglotait sans pouvoir se retenir. Elle avait vu son fils à l’encadrement de la porte.

-Rentre, Chuck.

Ce qu’il fit.
Au passage, il alluma la lumière. Sa mère n’avait pas pris la peine de le faire.
Chuck était un hérisson, à la couleur d’un gris beaucoup plus sombre que sa mère et sa sœur, Shadtty. Il avait des cheveux mi-longs noirs. Quelques mèches lui tombaient sur les yeux. Ceux-ci étaient justement d’un bleu électrique. Il portait une chemise blanche avec un pantalon noir, et des chaussures tout aussi sombre.
Sa mère, elle, portait le nom de Fuu. Comme sa fille, elle était d’une belle couleur grise, mais ses yeux étaient d’une couleur entre le bleu et le vert. Elle avait aussi de longues épines grises, et des cheveux noirs longeant son visage. Elle portait une robe noire, simple et avait lancé ses talons vers son lit.

-Ca va, maman ? demanda le fils.

La hérissonne releva la tête. Elle ferma presque aussitôt les yeux, hésitante. Elle devait faire son choix. Soit le dire à son fils mais prendre le risque de le mettre dans un état pitoyable, soit ne rien dire et le laissant se harceler de question.

-Je me suis fait licencier.

Elle avait choisi la première solution. De toute façon, un jour où l’autre, il aurait été au courant.
Son fils écarquilla les yeux. Plus de travail, plus d’argent…
Il recula de quelque pas. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Il voulait les empêcher, mais c’était impossible. Il ouvrit la porte et courut jusqu’à la cave, ne voyant pas Shadtty, qui s’était caché derrière le mur de la chambre de sa mère.
Celle-ci pleurait. Plus de travail, plus d’argent, plus de maison… ?

   Dans la cave, Chuck criait. Pourquoi ? Pourquoi cela tombait sur eux ? Ils n’étaient déjà pas très riches…
Il frappa l’un des murs. Sur la partie où il avait tapé, il y avait un énorme trou.
Chuck glissa sur le mur, puis leva la tête. Oui, pourquoi ?

   La porte grinça. Shadtty regardait sa mère, qui observait le vide devant elle. Les larmes coulaient sur la joue de la jeune hérissonne. Elle n’arrivait pas à y croire. Elle était encore si jeune… Certains pouvaient se dire qu’elle ne pouvait pas comprendre. Pourtant, Fuu le savait, Shadtty avait parfaitement compris la situation.

-Viens par ici, ma petite.

La petite hérissonne leva la tête. Elle s’avança à petit pas vers sa mère, puis, en pleurs, les épaules secouées de sanglots, sauta dans ses bras. Fuu caressa les pics de sa fille. Des larmes coulaient sur ses joues, à elle aussi.

Maman…
Les images de mon passé me montrent à quel point tu étais fragile, malgré ton caractère fort. J’aimerai que tu me reprennes dans tes bras. J’aimerai que tout redevienne comme avant. Que Chuck nous rejoigne, et que nous rigolons, et que nous nous prenons par la main.
Je pleure encore ton visage. Je pleure ta gentillesse.

   Le temps passait. Chuck et Shadtty était de plus en plus proche, s’aidant aux moindres soucis. Chuck, pendant les moments où il se sentait seul, jouait de la guitare électrique, tandis que Shadtty l’écoutait, perdue dans ses pensées. Des fois mêmes, il lui apprenait à jouer de cet instrument.
La hérissonne grise avait maintenant huit ans. La situation de sa mère, lorsqu’elle avait perdu son boulot, ne s’était pas arrangée. Même, elle s’était empirée.
Fuu accumulait les impôts, les dettes. Elle avait beau chercher du travail, elle n’était jamais accepter. Malgré sa gentillesse auprès de ses enfants, tous deux savaient qu’elle était en fait encrée dans une profonde dépression.
Elle passait ses journées dehors, mais Chuck et Shadtty ignoraient ce qu’elle faisait.
Ce fut Chuck qui le découvrit, au grand détriment de sa sœur, qui ne savait rien, et de Fuu, qui tentait de le cacher tant bien que mal.
Un jour, alors qu’il cherchait quelque chose, il fut amené à rentrer dans la chambre de sa mère, pensant que l’objet recherché se trouvait là. La hérissonne s’était déjà levée.
Mais lorsqu’il rentra dans sa chambre, il la découvrit, un sachet à la main. Un sachet blanc. Un sachet de drogue.
Chuck écarquilla les yeux. .
Sa mère tenta de le rattraper, mais il allait trop vite. Il dévala à toute vitesse les escaliers, puis se dirigea vers la porte d’entrée, qu’il claqua violemment, n’oubliant pas d’emporter Shadtty avec lui.
La jeune hérissonne ne compris pas ce qu’il se passait. Elle ne dit pourtant rien, faisant confiance en son frère.
Puis, ils s’arrêtèrent non loin de leur maison, s’asseyant sur l’herbe.

-Que se passe-t-il ? demanda la hérissonne.

Chuck la regarda.
Pour ses huit ans, Shadtty était mûre. Elle comprenait très bien les autres, et pourtant ne disait pas grand-chose. Elle était même plutôt sombre, se cachant dans des pensées certainement pas très joyeuses.
Il lui raconta alors.

-Maman se drogue. J’ai vu le sachet.

Il ne parvint pas à cacher son désarroi. Sa voix tremblait. La jeune hérissonne baissa la tête, tandis qu’une expression sombre voilait son visage.
Leur mère vint les chercher quelques longues minutes plus tard. Ils savaient que ce n’était pas la seule chose qu’elle cachait.
Elle se posa sur ses genoux, puis regarda longtemps ses enfants. Elle soupira. Comment le dire ? Elle n’aurait déjà pas du le cacher. Fuu laissa le silence s’emparer d’eux trois. Elle réfléchissait aux mots qu’elle pouvait leur dire. Elle ne voulait pas les blesser.

-Je suis désolée… déclara-t-elle enfin.

Leur mère passa sa main sur son visage.
Ses enfants la regardèrent dans les yeux, la mine triste.
Ce fut son point de départ pour la vérité. Elle leur raconta tout. Depuis qu’elle avait perdu son travail, à cause de l’écroulement sous les dettes, elle s’était lancé dans la prostitution et se droguait. Elle savait que cela ne ferait que la faire tomber encore plus dans une dépression sans fin, mais elle ne s’arrêtait pas. Elle n’y arrivait pas.
Fuu dit tout ça en pleurant. Elle se sentait tellement coupable de ce qui arrivait à ses enfants… Si coupable…
Alors, elle prit cette décision.

-Demain, je vous amène chez votre père.

Shadtty et Chuck relevèrent la tête, surpris. Ils n’avaient presque jamais connu leur père, du moins la petite hérissonne. Son grand frère en avait quelque souvenir, puisqu’il avait presque six ans lorsque son père était partit.
Pour sa petite sœur, c’était une très grande surprise. Elle ne savait pas à quoi ressemblait son père, et Chuck n’en parlait pas beaucoup. Lorsqu’elle lui demandait comment il était, le jeune hérisson baissait la tête, une expression sombre sur le visage.
Pourtant, elle ne voulait pas partir. Fuu savait qu’elle ne s’en sortirait jamais. C’est pourquoi elle avait tenu à les envoyer chez cette personne si étrangère à sa fille, et si méchante aux yeux du jeune hérisson.
La soirée était passée vite. Trop vite aux yeux des enfants, aux yeux de leur mère. Elle ne voulait pas les abandonner chez cette être qui draguait toute les filles mais aux final ne s’en occupait même pas. Mais c’était la seule solution. Que faire d’autre, de toute façon ? Elle ne sortirait jamais du cercle vicieux dans lequel elle était entrée.
La nuit, elle pria pour que leur père porte au moins une petite attention auprès de ses enfants.

   Le lendemain, elle demanda à Shadtty et Chuck de faire leur valise. Ce fut à contrecœur, mais il fallait qu’ils se dépêchent. La veille au soir elle avait prévenu son ex-mari, lui disant qu’ils seraient à sa porte vers dix heures du matin.
Ils rentrèrent dans la voiture. Shadtty observa une dernière fois la maison de sa mère. Elle allait certainement lui manquer, mais c’était la seule solution, comme l’avait dit Fuu.
La jeune hérissonne se plaça au côté de son frère. Elle observa le paysage défiler à travers la fenêtre fermée. Il faisait froid, même dans le véhicule. Aucune musique.
Un silence complet, que rien ne pouvait briser.
Le chemin allait être long. La hérissonne détestait cette tension qui régnait dans l’air.
Elle ferma les yeux, baissant la tête. Si le chemin serait long, autant en profiter pour dormir. Ou alors se reposer simplement. Elle repensa tout de même aux images floues qui lui restaient de son père. Elle ne risquait pas de s’en souvenir complètement, mais elle essayait quand même.
Il lui semblait qu’il était plutôt grand. Et noir. Après, elle ne se souvenait plus de rien.

   Le voyage fut en effet long. Une fois fini, Fuu déposa Shadtty et Chuck devant la porte de la maison de leur père.
Elle leur donna des recommandations, de l’argent – tout l’argent qui lui restait, mais ça elle ne le dit pas – puis partit.
Chuck toqua à la porte. Pas de réponse. Il essaya une nouvelle fois.
Cette fois-ci, on entendit un cri, du style d’un « J’arrive, j’arrive !! » un peu pressé. Un hérisson noir, grand habillé de vêtements aussi sombre que lui ouvrit la porte. Il baissa ses yeux vert émeraude, comme Shadtty, sur les deux enfants à sa porte.
Apparemment, il ne reconnu pas la jeune hérissonne. Mais par contre, le hérisson lui disait en effet quelque chose.

-Ah. Je pense que c’est le résultat de l’appel d’hier.
« Sympathique », pensa Shadtty.
-Entrez.

Il se retourna, entrant dans le salon sombre mais bien entretenu.
Les enfants se regardèrent, puis le suivirent. La maison était vaste. Apparemment, leur père était plutôt riche.
Les meubles brillaient, mais à l’avis de Shadtty, ce ne pouvait pas être lui qui les nettoyait. Il avait certainement une femme de ménage, où quelque chose comme ça.
La maison était d’un luxe sans pareil, et malgré le fait que ce soit confortable et magnifique, les deux enfants se sentaient mal à l’aise. Certainement parce que leur père leur était étranger, et donc que sa maison aussi.
La jeune hérissonne observa son père parler à une femme, une belle lapine bleu aux belles rondeurs. Elle ne regarda même pas les enfants, puis partit après avoir rassemblé ses affaires. Elle ne se rendait pas compte que sa jupe était un peu trop courte.
Elle claqua la porte.
Le père partit dans la cuisine, sans dire le moindre mot. Shadtty s’approcha de Chuck, qui était resté immobile lorsqu’il avait aperçu la lapine.
L’énorme silence qui s’emparait d’eux lui rappelait celui dans la voiture. Sa mère lui manquait déjà.
Jin, leur père, revint ensuite avec une assiette. Un sandwich. Ses enfants le regardait avec envie, mais il n’y fit pas attention…. Ou plutôt, fit comme s’il n’y avait pas vu. Il croqua dans le pain moelleux doucement, avalant ensuite la nourriture.
Chuck se tint le ventre. Il avait faim, lui aussi.
Sans vraiment faire attention au regard que son père lançait sur eux – un regard méprisant, sans aucune gentille intention – le jeune hérisson alla chercher à manger pour lui et sa sœur. Il prit d’ailleurs celle-ci par la main et l’emmena vers le frigo.
Il y avait énormément de chose à manger. Chuck prépara deux sandwiches, puis ils mangèrent à leur tour. Cela leur fit du bien.
Combien de temps passeraient-ils ainsi, avec un père qui les ignorait complètement ?

J’écarquille les yeux.
Papa… J’ai découvert qui tu es, durant toutes ses années. J’ai alors regretté avoir souhaité te rencontrer. J’ai alors compris pourquoi Chuck et maman restait si évasif à ton sujet.
Tu es si mal intentionné. Tu ne t’occupe jamais de nous. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu nous ignores ?
Jamais maman n’aurait du tomber dans cette dépression. Jamais elle n’aurait du perdre son travail.
Je te déteste, papa.
Je te déteste…

   Des années avaient passées. Quatre, exactement. Shadtty devenait de plus en plus sombre, et son frère maniait maintenant le vent. Il s’entraînait souvent, lorsque son père partait. Des fois même il entraînait sa sœur.
Celui-ci ne faisait que draguer les filles, buvait et ne s’occupait jamais de ses enfants.
Shadtty observa par la fenêtre de sa chambre. Il faisait nuit noire. Même s’ils étaient en hiver, il était extrêmement tard.
La neige tombait sans s’arrêter. La hérissonne ne s’inquiétait pas. Son père avait déjà fait ce coup là. Une fois même, il n’était pas revenu pendant une semaine. Cette semaine là, il avait enfermé ses enfants dans la maison, les empêchant d’aller le chercher.
Mais c’était du passé. Shadtty ne pourrait pas s’inquiéter pour quelqu’un d’aussi ignoble que son père.
Elle posa sa main sur la fenêtre. La neige… C’était merveilleux de voir ces flocons tomber du ciel. Le paysage était d’un blanc pur, éclairé par les lanternes qui émettaient une lueur faible, mais suffisante pour voir si quelqu’un approchait.
La hérissonne se retourna. Elle s’approcha du poster de la guitare électrique de ses rêves. Son frère l’avait aidé à en jouer, lorsqu’ils habitaient chez leur mère, mais à cause de son père, ils n’avaient pas pu garder la guitare électrique.
Une fois qu’elle serait sortit de cette maison, elle se l’était promis, Shadtty s’achèterait une guitare. Elle gardait le peu d’argent qu’elle réussissait à avoir en attente de ce jour-là.

-Shadtty ?

La hérissonne leva la tête. Chuck se tenait à l’encadrement de la porte. Il ne parvenait pas à cacher l’expression inquiète sur son visage, une expression qui avait quitté Shadtty depuis longtemps.
Depuis qu’elle était arrivée dans cette maison. Cette maison qui n’était pas la sienne, et qui ne le serait jamais, parce qu’elle haïssait son propriétaire plus que tout.
En ce moment, Shadtty ne parlait plus trop à son frère. On peut dire qu’avec leur père, elle ne voulait pas prononcer un mot, et elle n’était pas très bavarde. Mais voir son frère à ce moment-là lui faisait du bien. Elle n’avait que douze ans. Au fond, elle était encore fragile.
Elle l’observa. Lui fit de même.
Il avança lentement dans la salle, s’asseyant sur la chaise où sa jeune sœur se mettait habituellement, observant le tas de feuille sur la petite table – qui faisait office de bureau pour la hérissonne. Puis il retourna son regard vers sa sœur.

-Ca va ?

Shadtty eut un petit rire. Il venait juste pour dire ça ? Si ça se trouve, il voulait juste rester avec elle quelque temps, afin d’éviter que le silence qui s’était installé entre eux deux.

-Ouais. Et toi ?
-Bien.

Pas besoin de chercher pour le deviner, tous les deux mentaient. Au contraire, ils se sentaient aussi mal l’un que l’autre.
Ils baissèrent la tête tous les deux. Que dire ? Le silence qui régnait entre eux deux les perturbait. Généralement, ils trouvaient toujours un sujet de discussion. Ne pas savoir quoi se dire entre frère et sœur, c’était assez choquant.
Soudain, les enfants entendirent la porte d’entrée s’ouvrir dans un fracas infernal. Tous deux, par un même réflexe, se levèrent.
Le père se dirigea vers leur chambre.
Ils s’observèrent un long moment. Jin avait sur son visage un sourire sadique, mais on pouvait voir une lueur légèrement attristée.
Chuck fronça les sourcils.

-Fuu… commença Jin, essoufflé.

Ils écarquillèrent les yeux. Le nom de leur mère… Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas entendu…

-Elle est… morte…

Shadtty se laissa tomber sur le lit, le regard dans le vide.
Morte… ?
Des images passèrent dans ses pensées. Elle la revoyait alors que la jeune hérissonne était encore un tout petit enfant, lorsqu’elle était un peu plus vieille…
Que des images où Fuu souriait.
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune hérissonne.
Chuck, lui, regardait son père, les sourcils froncés et les poings serrés. Il tremblait, mais Jin n’y fit pas attention. Il recula doucement, pénétrant dans l’ombre. Le jeune hérisson se retint de lui donner un coup de poing dans la figure.
Shadtty ne voyait plus. Elle ne pensait plus à rien d’autre qu’à sa mère. Elle n’arrivait pas à y croire. Pourquoi ? Pourquoi elle ?
Si elle avait pu crier, elle l’aurait fait. Elle aurait crié aussi fort qu’elle l’aurait pu, pour que tous entende sa peine, sa douleur. Sa tristesse. Mais aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Elle n’avait pas la force d’entrouvrir les lèvres.
Son frère se dirigea alors vers elle. Il la serra dans ses bras, pleurant aussi. Mais il ne put s’empêcher de regarder dans la direction de son père, une lueur de colère dans les yeux, comme si Jin était le seul responsable.

Mon cœur se noie dans un torrent de larme.
Ton sourire me manque, maman… Et pourtant je ne peux pas m’arrêter. Je dois continuer, faire ma vie. Qui sait ? Peut être qu’un jour, je réussirai à te venger. Mais pour l’instant je dois fuir mon passé. Même s’il m’oblige à continuer de le revivre.
Papa ne nous a même pas emmenés à ton enterrement. Mais le fait qu’il n’y soit même pas allé lui aussi – du moins, je ne pense pas – me laisse penser que tu es peut être encore en vie, quelque part dehors, et que tu nous attends.

   C’était leur sixième année chez leur père…
C’était par une nuit fraîche de printemps. Le vent soufflait assez fort, mais les deux enfants appréciaient justement ça.
Chuck aida Shadtty à partir de la fenêtre plutôt haute. Ce qu’elle réussit à faire. Grâce à son frère, la jeune hérissonne contrôlait maintenant le vent. Elle leva la main, et avec une faible bourrasque, la fenêtre se ferma.
Ils coururent tous deux. Ils savaient exactement où aller. Chuck avait réussi à trouver un appartement, il avait cherché du travail (et en avait trouvé). Il avait même commencé à travailler, faisant des fugues pour aller au boulot.
Les deux jeunes hérissons arrivèrent au beau d’un certain temps à l’appartement. Il n’était pas bien grand, mais suffirait pour eux deux. Après tout, c’était beaucoup mieux que vivre dans une maison spacieuse mais dont le père ne s’occupait même pas d’eux.
Il faisait sombre, et, même s’ils ignoraient pourquoi, tous deux n’osaient pas allumer la lumière. La salle où ils se trouvaient, la salon-salle à manger en l’occurrence, était vide. Et pourtant elle semblait être très petite.
Chuck et Shadtty n’osait parler. Cette fuite était, pour eux, une libération, même si en fait Jin ne s’occupait jamais des enfants.
Le hérisson observa dehors. Leur habitation était assez proche de la route, et même la nuit, on entendait des voitures passer.
Shadtty baissa les yeux.

-J’imagine qu’il n’y a pas de lit, lança-t-elle.

Chuck secoua la tête.

-Tant pis. On dormira par terre, continua la hérissonne.

Chuck l’observa. Elle n’avait que quatorze ans… Ce devait être une épreuve, pour elle, tout ce qui se passait. Lui en avait dix-neuf, il arrivait quand même à supporter les obstacles qui se dressaient devant eux. Et pourtant sa sœur ne semblait pas si perturbée. Enfin, ça ne se voyait pas sur son visage. Sans doute son cœur était déchiré.
Il ferma les yeux. Ca ne l’étonnerait guère.

   La nuit passa rapidement, et au bout d’un moment la hérissonne grise réussit à trouver le sommeil. Pas le hérisson. Il observait la lune dehors. La pleine lune…
Il faisait froid. Il serra plus fort la couverture qu’ils avaient emportée dans leurs affaires. Il soupira. Le temps allait être long. Pourtant, il ne voulait pas dormir.
Devant lui, Shadtty se retourna. Chuck sourit. Sa jeune sœur était forte. Par moment, elle lui faisait penser à sa mère. Principalement lorsqu’elle était en colère.

   Le temps passait. Shadtty avait maintenant seize ans. Depuis qu’ils étaient tous les deux dans l’appartement, la jeune hérissonne passait ses journées dehors. Elle passait souvent devant un magasin de guitare électrique, mais le plus souvent le prix était beaucoup trop cher.
Chuck et elle prenait des cours par correspondance. Souvent, les deux s’entrainaient à manier le vent afin de s’améliorer. Mais souvent la jeune hérissonne revenait fatiguée, tandis que son frère partait au boulot.
Ils étaient heureux de ce quotidien. Ils étaient libres, et pour eux c’était le plus important. Ils avaient au moins une vie rien qu’à eux, et ils avaient le droit de sortir comme bon leur semblait.
Un matin pourtant…
Il pleuvait. Les nuages gris inondaient le ciel. Shadtty ouvrit les yeux tandis que le vent battait contre les volets. Comme d’habitude, la hérissonne se leva, s’habilla.
Elle sortit ensuite de sa chambre, refermant la porte au passage.
La hérissonne bailla en s’approchant du petit salon.
Shadtty se réveilla alors immédiatement.
Sur la table de bois, il y avait de l’argent. La hérissonne écarquilla les yeux et compris immédiatement.

-Chuck ?!!

Elle avait crié, mais il n’y eut aucune réponse.
Elle tourna alors la tête vers la chambre de son frère. La porte était entrouverte, et les affaires du hérisson avait disparu.
Il l’avait laissé.
Shadtty sortit immédiatement, se fichant de la pluie qui mouillait son ensemble noir. Elle criait le nom de son frère. Elle criait pour qu’il revienne.
Car elle savait qu’elle ne le reverrait plus.

Dans son rêve, elle crie.
Dans le noir, elle crie.
Elle ne voulait pas être seule. Elle ne voulait pas qu’il le laisse.
Et pourtant, il était partit.
Il ne l’avait pas abandonné. L’argent qu’il avait laissé prouvait le contraire. Il savait qu’elle pouvait se débrouiller seule.
Mais la souffrance dans son cœur la serre si fort… Elle ne peut pas s’empêcher de crier. Même si elle sait que cela ne servira plus à rien.

-Comment tu t’appelles ?

Shadtty était assise sur une des marches de l’escalier de la place centrale lorsqu’on lui avait posé cette question. Elle releva la tête.
Une échidné grise, au yeux bleus. Habillée de noir et de bleus, comme ses yeux.
Elle souriait sincèrement. Depuis la disparition de son frère, Shadtty n’avait jamais vu quelqu’un lui sourire.
La hérissonne, elle, porte une jupe et un tee-shirt noir, avec une cravate rouge et noire. Dans son dos, elle avait sa guitare électrique, achetée récemment.

-Shadtty. Et toi ?
-Kouratine.

La hérissonne se leva, observant Kouratine dans les yeux. Cette fille avait l’air gentille. Elle ne s’était jamais vraiment fait d’amie auparavant, juste quelque connaissance. Peut être que Kouratine arriverait à arriver si haut. Mais il fallait déjà qu’elle ne la déçoive pas.

   Des jours après…
Kouratine était vraiment très sympathique. Elle était franche, impulsive, mais très gentille. L’échidné avait un don pour jouer de la basse. Des fois, les deux hybrides s’amusaient à jouer. Mais elle restait tout de même très évasive sur son passé… De même que la hérissonne.
En ce moment même, elle discutait, dans la rue. Elles avaient rencontré, la veille, deux jeunes hybrides, du nom de Miseane et de Riin. Toutes deux étaient très gentilles. Les nouvelles arrivantes s’étaient perdues, et lorsque Kouratine et Shadtty les avait ramenées, elles s’étaient liées d’amitié et avait gardé le contact.
Les deux hybrides grises parlaient de cette rencontre. Elles rigolaient en repensant au visage des jeunes hybrides, se rappelaient de la recherche du professeur…
Pour Kouratine, ce n’était pas une coïncidence si elles s’étaient rencontrées, toutes les quatre. Elle ignorait pourquoi, mais elle sentait que quelque chose allait se passer avec ces deux petites. Shadtty, elle, savait juste qu’elle n’était pas méchante. Le fait de pouvoir contrôler le vent lui permit aussi de découvrir les personnes malintentionnées, et ainsi les éviter.

   Les deux hybrides avaient, hormis leur côté évasif sur leur passé, un point commun : elle ne parlait jamais de leur famille, aussi bien Kouratine que Shadtty. Elles ne s’étaient jamais posé la question, certainement par crainte qu’on la revoit. Mais, contrairement à Shadtty, lorsque Kouratine regardait les enfants avec leurs parents, on pouvait voir quelque chose dans ses yeux, comme si elle tentait à tous prix de se rappeler de quelque chose. Du côté de Shadtty, elle détournait vite le regard, repensant aux souvenirs douloureux que lui provoquait la perte de sa mère et le manque d’intérêt de son père.

   Un mois plus tard…

-Chuck !!

Shadtty courait. Il faisait un temps à ne pas mettre le pied dehors, pourtant, depuis la fenêtre de sa chambre, la hérissonne avait cru apercevoir son frère.
La brume recouvrait tout sur son passage. Le sien, et celui de la personne qui marchait rapidement devant elle.
Si c’était lui, pourquoi cherchait-il à l’éviter ?
Malgré la pluie qui tombait abondamment, l’hybride grise ne voulait pas s’arrêter de courir. Elle avait peur de perdre une fois encore son frère.
Mais elle n’y voyait presque rien. Tellement qu’elle fonça dans une personne grande, si grande qu’on aurait pu croire que c’était un humain.
Elle tomba, et la personne qui l’avait bousculé recula en criant :

-Eh ! Tu pourrais faire attention, petite !

La hérissonne leva la tête, allant rétorquer. Mais au lieu de ça, elle poussa la personne sans même regarder qui c’était.
Déçue, elle se retourna. Il avait disparu.

-Ah, euh pardon, dit-elle en observant cette fois-ci qui était la personne.

Elle fut étonnée, et un peu gênée, par le regard que l’hybride – car c’était bien un hybride – portait sur elle. Ses yeux étaient d’un violet merveilleux mais intimidant. C’était un échidné noir aux reflets argentés sur ses dreadlocks. Il portait un chapeau blanc et une longue veste de la même couleur. Elle ne regarda pas ses autres habits.
L’échidné ne souriait pas. Son expression inquiéta Shadtty, qui recula de plus belle.
Puis il se retourna.

-Hunter.

La hérissonne écarquilla les yeux, puis compris immédiatement qu’il s’agissait du nom de l’échidné. En y repensant, elle avait déjà entendu ce nom quelque part. C’était peut être juste une coïncidence. Quoique… C’était le remplaçant de personnes, dans certains groupes ! Elle n’osa pas lui poser la question pour en être sûre, ou même lui demander un autographe (il faisait de la guitare électrique, et elle adorait ça). Elle souffla seulement :

-Heu… Shadtty.

Il continua sa route, mais elle sut qu’il avait entendu.
Elle se retourna à son tour, repensant à son frère. Elle espérait le revoir un jour, et cette fois-ci, le revoir.
La pluie tombait moins fortement. Seulement, un vent calme s’était levé, réchauffant les rares personnes qui étaient dehors. Shadtty, elle, savait que ce n’était pas la dernière fois qu’elle verrait Hunter, ou même qu’elle poursuivrait son frère. Elle espérait seulement que la prochaine fois, elle arriverait à le rattraper.

Doucement, j’ouvre les yeux.
Toutes ces images, c’était mon passé… Toutes ces années, j’ai tenté de l’oublier, de ne plus y penser. Mais on ne peut pas oublier les choses tristes.
Le paysage qui apparaît devant moi est flou. Mais je sens des pas venir vers moi…

-Shadtty ! cria Hunter.

Il s’approcha de la hérissonne, couchée par terre. Ses yeux mi-clos étaient vides. L’échidné noir en frissonna.

-Hé !! Shadtty est là !! hurla-t-il en se retournant.

Les Feather Dreams coururent jusqu’à lui tandis qu’il prenait la hérissonne gris dans ses bras.

-Elle va bien ? demanda Riin en observant l’échidné.
-Ouais.

Les filles soupirèrent de soulagement. Elles suivirent l’échidné, qui emmenait la hérissonne à l’hôtel où elle logeait.
Derrière eux, il les regardait. Il observait le moindre de leur geste.
Puis sourit. Un sourire démoniaque. Le meurtrier se détourna ensuite, une masse noire flottant près de lui. Il marcha doucement, et la masse noire le suivit.

-Ca va bientôt être à ton tour…

Il se retourna, observant la pleine lune.

-… Myosi.

Bonjour ^^
Shadtty-sama : C'est toi qui a fait l'histoire de ta perso, tout le mérite te revient ^^ Je n'ai fait que le réécrire de la manière que je pensais.
Aah, pour les fautes, en effet va falloir que je m'améliore >.< Et ça risque d'être compliqué ! En tout cas, merci de m'avoir dit pour les fautes !
Merci encore énormément pour ton message, qui m'a fait très plaisir ^^

Koura-san :

Citation

Purée... J'ai adorée l'histoire de Shadtty.

Ah, ça, c'est à Shadtty-sama qu'il faut dire ^^ Je n'ai rien inventé, juste peut être la rencontre avec Hunter, et les membres de Feather Dreams, c'est tout. ^^
En effet, le père est détestable >.< Moi aussi, je le hais !! Nan mais franchement, c'est tes enfants quoi ! *Se fait tuer*
En tout cas, merci pour ton message, il m'a fait chaud au coeur !! Merci beaucoup =)

Mad-san : Bienvenue ici, Mad-san ^^
C'est gentil ce que tu dis, mais je ne décris pas aussi bien >.< J'aimerai bien, mais c'est encore un rêve irréalisable qui se place devant moi T.T

Citation

Moi, je prendrais un bazooka et exterminerai le père ! ><

O.O
*Se retourne vers Shadtty*
C'est une bonne idée, non ? :;):
Nan, c'est vrai que ce père est vraiment affreux >.< Moi non plus je l'aime pas !!
En tout cas, merci à toi aussi pour le message ^^

Yachiru-san :

Citation

La fleme de mettre des coms x) Déso >.<

C'est pas grave ^^
Contente que le chapitre te plait !! Ca me fait vraiment plaisir =) Mais je ne décris pas si bien que ça, au contraire >.< J'ai encore énormément de progrès à faire.
Ah, le tueur... C'est simple, il suffit de penser qu'on aimerai bien le tuer, et là ça nous donne envie de le détester XD
Ton message n'est pas court du tout, et en plus il me fait très plaisir !! ^^
Merci beaucoup en tout cas !!

Luke : J'ai fait comme tu l'as précisé, j'ai enlevé la séparation dialogue-description. J'ignore si c'est mieux ainsi, et si tu pouvais me le dire, ce serait sympa ^^ (enfin, t'es pas forcé, hein, je te force absolument pas !!)
En effet, je suis une pro des fautes >.< Va falloir que je trouve un jour le courage de me relire, ça ferait peut être un peu de bien au texte. Merci beaucoup pour m'avoir prévenue, en tout cas ^^
Merci pour le scénario et les descriptions ^^ Ca me fait plaisir ! Mais je ne décris pas super bien, la preuve c'est qu'il manque encore beaucoup de description >.<
Pourquoi Chuck est parti... En fait, je pense que je mieux serait d'aller voir la fic de Shadtty. ^^" J'en sais rien moi-même >.<
Ah, et le nom... Ce n'est pas celui du meurtrier. :;D: C'est celui de l'espèce de masse noire bizarre qui l'accompagne à ce moment.
Merci beaucoup pour ton com, aussi bien pour les critiques négatives que positives !!

Feurnard : Bienvenu ici ^^
Ah, la fameuse vidéo... En fait, j'ai fait - en partit - exprès. Je voulais la décrire plus tard (ce sera chose faite dans ce chapitre) et puis aussi parce qu'étant une grosse faignasse (comment ça s'écrit ? Oo), je n'ai pas osé le faire. Mais le fait que tu me le fait remarquer me fait voir mon erreur, merci ^^
Pour les descriptions, effectivement il va falloir que je me réentraîne >.<

Citation

À côté de quoi les rêves et les attaques de l'ombre, outre d'être facilement confus parfois, tournent à la routine. Cela se répète, sans grande nouveauté, et finalement perd de son intérêt - même si l'idée n'est pas mauvaise. Un problème de priorités, quelque part.

En effet, si j'ai bien compris tu veux dire que ça se répète tellement que ça en devient prévisible. Il va falloir que j'y réfléchisse là encore, pour surprendre >.<

Citation

Tu as tendance aussi à résumer des passages en quelques mots, ce qui n'est généralement pas désagréable mais ici, systématique, rend le texte squelettique. De nouveau pour la "vidéo", quand l'aigle les change tu ne donnes que le résultat. Même chose pour le concours, il est lapidé. Beaucoup de passages mériteraient d'être développés ne serait-ce que par convention.

Lorsque l'aigle les change, je ne voyais pas l'intérêt de tout décrire. Après tout, c'est pas vraiment intéressant de savoir comme elle s'y prend pour les changer, choisir les vêtements et tout. Il y a des choses que j'enlève car sinon le texte serait long, d'autre que, comme tu as dis, je ferais mieux de décrire un peu plus ^^"

Citation

Le choix d'aérer autant le texte facilite énormément la lecture, soit, il reste discutable. Tout dépend des critères.

En effet, bonne critique ^^ J'ai suivi ton conseil, et arrêter d'aérer le texte. J'espère que ça conviendra mieux ^^

Citation

les pouvoirs sont banalisés, ils ne servent en rien l'intrigue ;

Pour moi, tous les persos ici possèdent des pouvoirs. C'est pourquoi personne n'est étonné lorsque quelqu'un en utilise.

Citation

quand l'heure du tournage pour la "vidéo" est avancé, tout le monde a déjà l'air prêt, seule la louve stresse.

Parce que je décris surtout les émotions de Kayra.

Citation

L'amour entre Kayra et Symiu brûle toutes les étapes (mais enfin, pour une fois...)

Je ne comprends pas bien cette phrase... Pourrais-tu me la réexpliquer plus en détail, s'il te plait ?

Citation

La Papèterie d'Or doit être depuis longtemps oubliée,

Au contraire, elle ne l'est pas. Je me souviens très bien pourquoi l'avoir mise dans cette fic, mais elle n'est seulement pas utile pour la fic.

Citation

la malédiction n'a pas servi non plus et n'est plus évoquée,

La malédiction sert et servira. Mais elle servira pour dans un moment. Elle est évoquée, mais je n'en parle pas énormément, et là dessus je ferais mieux d'en parler un peu plus >.<
Quoiqu'il en soit, je te remercie beaucoup pour ton message, qui va bien m'aider pour la suite. Au passage, pour mon autre fic, je te remercie aussi, mais pour la plupart des choses que tu dis, il faudrait lire toute la fic. Je ne te force pas, étant donné que mes fics ne sont vraiment pas géniales, loin de là >.< Et l'autre est compliquée à comprendre. Mais la plupart des choses que tu me dis me font réfléchir, et je pense qu'elles vont m'aider. Au passage, pour les fautes, merci XD Je fais vraiment des erreurs bizarres ^^
Mais encore une fois, merci pour ton message. Au passage, je ne comprends pas cette phrase : 'nuancer un peu plus les personnages.' Oo Pourrais-tu me l'expliquer aussi, s'il te plait ?

En tout cas, je vous remercie tous pour vos messages. ^^
Voici le nouveau chapitre, dans lequel j'ai enlevé les séparations dialogues/textes, comme m'avait conseillé Luke et Feurnard ^^

« Kayra, le 24 avril 2009
Le soleil va bientôt se lever.
J’ai beau essayer de m’en dissuader, j’ai cru apercevoir le meurtrier, juste après que Hunter ai retrouvé Shadtty… Je n’en ai pas parlé aux autres. Mais je pense que Shadtty va certainement avoir des choses à dire. Si elle ne veut pas en parler, nous la comprendrons…
En tout cas, nous sommes tous content de l’avoir retrouvé. Même Hunter semble plus calme, maintenant. Nous sommes tous autour de la table du salon, sauf Kouratine, qui surveille Shadtty.
A mes côtés, il y a Riin et Miseane. Elles regardent devant elles, mais pas un objet en particulier. Elles attendent des nouvelles, je pense. Riin caresse aussi son chien, Inuki.
Quant à Hunter, il est près du canapé, adosser contre le mur, la tête basse et les bras croisés. Il a une expression sombre sur le visage, mais semble tout de même rassuré… Enfin je crois. Pas facile de connaître ses sentiments, ça c’est clair !
Nous entendons des bruits de pas, venant de l’étage. C’est Koura-san. »

Chapitre 11 : Retrouvailles bienveillantes.

Kouratine descendit les escaliers lentement. Shadtty s’était réveillée, mais maintenant elle se reposait simplement.
Elle trouvait ça bizarre. La hérissonne n’était pas du genre à disparaître ainsi, et encore moins tomber dans les pommes autant de temps. Elle repensa à la réaction qu’elle avait eu, lorsqu’elle leur avait demandé de partir…
« J’aurai jamais du la laisser seule. On aurait du rester… »
-Koura-san !!
L’échidné releva la tête.
Riin, Miseane et Kayra l’observait, inquiète. Seul Hunter avait gardé la tête baissée. Son chapeau blanc, celui qui restait habituellement vissé sur son crâne, lui cachait le visage.
Inuki aboya. Kouratine leur fit un petit sourire, histoire de ne pas les inquiéter.
-Elle va bien.
Il y eu des soupirs de soulagement, mais aucune réaction venant de l’échidné noir.
-Elle se repose, là. Dans une heure tout au plus, vous pourrez allez la voir, les filles !
Les jeunes hybrides sourirent, tandis que Kouratine rejoignait l’échidné noir. Elle savait qu’il était soulagé, même s’il ne le montrait pas. Il releva enfin la tête, mais son visage restait impassible. Seul un petit sourire s’était glissé sur son visage. Ses yeux violets croisèrent ceux de l’échidné grise, puis se posèrent sur l’escalier.
Elle savait qu’il s’était inquiété. Ca c’était vu à la manière dont il avait crié son nom, et accouru vers elle. Kouratine afficha un petit sourire moqueur, mais assez discret pour que son ami ne le remarque pas. De toute façon, il était bien trop occupé à observer l’escalier.

   Les Feather Dreams et Hunter avaient rejoint Shadtty. La hérissonne s’était réveillée, mais semblant encore un peu fatiguée.
Riin, Miseane, Kouratine et Kayra souriait. Hunter, lui, avait toujours cette expression sérieuse, pourtant il semblait plus heureux que d’habitude.
Dehors, le soleil brillait de mille feux. Ses rayons remplissaient la pièce d’une lumière chaleureuse et bienveillante.
La hérissonne leur avait raconté ce qu’il s’était passé. Elle avait remarqué que Kayra avait serré les poings lorsque l’hybride grise avait parlé de l’Ombre. C’était une réaction étrange, même si cette mystérieuse personne l’avait attaqué, et apparemment pas qu’une seule fois. La jeune louve devait certainement leur cacher quelque chose…
-Tu n’as pas eu trop mal, au moins ?
-Non…
Bien sûr, elle ne leur avait pas raconté son passé. Ce n’était pas la peine qu’ils le connaissent. Elle leur avait juste dit qu’elle était restée inconsciente pendant un long moment, c’était tout. Qu’elle ignorait ce qu’il s’était passé pendant cet instant…
La hérissonne soupira. Même si elle ne le montrait pas, ça la touchait qu’ils se soient inquiétés pour elle. C’était une preuve d’amitié qu’elle n’attendait pas. Elle qui avait vécu dans la souffrance et la trahison, c’était un bonheur sans pareil que de faire confiance à quelqu’un.
Les Feather Dreams discutèrent longtemps entre elles. Hunter parla aussi quelque fois, mais c’était plutôt rare.
Enfin, Kouratine et Hunter laissèrent les filles seules. L’échidné noir ne masqua pas sa gène de rester avec celle qui ne faisait que l’énerver, mais il ne rechigna pas beaucoup.
Ils descendirent tous deux les escaliers, puis l’échidné s’affala sur le canapé, au côté d’Inuki qui s’était assoupi.
-C’est inutile de te sentir coupable.
Kouratine écarquilla les yeux. Elle leva la tête vers l’échidné noir. Les yeux violets de Hunter la fixaient, se plongeant dans le regard bleu de l’hybride grise.
-T’as deviné… souffla Kouratine.
Hunter hocha la tête.
-C’était simple, vu ta tête. Mais les autres n’ont pas eu l’air de le remarquer, dit-il.
-Elles s’inquiétaient beaucoup trop pour y faire attention. Toi aussi tu t’inquiétais, hein ?
L’échidné noir grommela.
-Je te connais, Hunter. T’as beau cacher tes sentiments, on peut facilement savoir quand t’es soulagé ou en colère…
Hunter se renfrogna. La colère… Voilà un sentiment qu’il n’appréciait pas beaucoup. Même si en fait, on avait l’impression qu’il était très souvent énervé, ce n’était pas le cas.
-Mais t’as pas fini, remarqua l’hybride grise.
-D’après ce que les petites m’ont dit, c’est Shadtty qui vous a demandé de partir. Et vu son contrôle du vent, elle a du savoir qu’il ce trouvait dans les parages, ce mec.
-Tu connais son existence ?
-Shadtty m’en a parlé, y a pas très longtemps. Mais bref, toi aussi t’as remarqué quelque chose de bizarre, hein ?
-Ouais… Elle n’est pas du genre à se laisser faire. Je pense qu’il a dû la déstabiliser. Mais là, elle ne nous a rien dit d’autre.
-Et il y a d’autre chose d’étrange…
Kouratine détailla son ami du regard.
-Ce mec aurait très bien pu la tuer. Mais il l’a laissé saine et sauve, continua Hunter.
-C’est vrai…
Le regard de l’échidné noir se perdait dans le vide. Il avait croisé ses bras sur son torse et affichait une expression sérieuse.
-Tu crois qu’il peut se servir de Shadtty comme d’une marionnette ? demanda alors l’échidné grise.
Hunter détourna son regard vers elle.
-C’est possible…
Il baissa ensuite la tête, un voile sombre passant sur son visage. L’échidné grise frissonna. Cela pourrait expliquer sa fatigue, alors.

   -Contente de savoir que Shadtty-sama va bien ! soupira Kayra en se posant sur le fauteuil.
Elle regarda ses amies, qui s’asseyait tous à leur tour. Inuki se jeta dans les bras de sa maitresse. La louve les observa un long instant, avant que son ventre ne se mette à gargouiller.
Tous la regardèrent. La louve rougit, rentrant sa tête dans les épaules. Puis Kouratine éclata de rire.
-T’en fais pas, va, lorsque Shadtty-sama descendra, on va petit-déjeuner, lui lança-t-elle avec un clin d’œil.
La louve rougit de plus belle, tandis que Riin et Miseane rigolait à leur tour. Hunter fit un semblant de sourire.
-T’en fait pas, nous aussi on a faim ! dit l’échidné-renarde.
-Héhé… fit Kayra.
Elle se frotta l’arrière du crâne, gênée.
Ils entendirent alors des bruits de pas venant de l’escalier. Tous levèrent la tête à peu près en même temps, découvrant une Shadtty aux cernes marquées par la fatigue, en train de descendre lentement les marches. Elle se tenait à la rambarde de bois, regardant les autres en souriant légèrement.
-C’est bon… Ca va mieux.
Kouratine la regarda, l’air légèrement inquiet. Le dialogue entre elle et Hunter lui revenait en mémoire. Elle n’aimait vraiment pas ça, d’autant plus que la hérissonne semblait vraiment fatiguée. L’échidné grise observa tout de même Shadtty s’assoir sur une chaise, près de la table. Elle remarqua alors la lueur dans le regard de Hunter. Une lueur triste, inquiète. Quelque chose qui l’inquiéta encore plus. Elle frissonna, serra les poings comme par réflexe.
Puis l’ombre du chapeau blanc de Hunter cacha le visage de l’échidné noir. Il détourna la tête.
-On mange ? proposa Kayra avec une voix faible, comme pour détendre l’atmosphère.

   Le petit-déjeuner commença dans le silence. Les hybrides étaient tous tendus, jetant de temps à autres de bref coup d’œil vers la hérissonne grise. Mais à un moment du repas, ils commencèrent à rigoler, se rassurant vis-à-vis de Shadtty.
Une fois le repas terminé, tous retournèrent à leurs occupations.
Shadtty observa le paysage, dehors. Elle n’avait rien d’autre à faire.
Elle aurait aimé aller dans des endroits comme ça avec son frère. Des endroits où tout n’était que verdure… Où les fleurs gigantesques et les arbres aux feuilles d’un beau vert étaient ballotés par le vent. En plus, la grande cascade qui tombait de la montagne était plus que magnifique. Bref, c’était une île vraiment superbe. On comprenait pourquoi c’était une île maintenant très touristique.
Soudain, Miseane se déplaça. Elle appuya sur le bouton pour allumer la télévision noire et plutôt grande qu’elles avaient, puis pris la télécommande.
-Qu’est-ce que tu fais ? demanda Riin, observant son amie qui se rasseyait.
-J’ai demandé au chef quand la vidéo sera tournée.
Les membres de Feather Dreams levèrent la tête vers le poste de télévision, qui affichait la pub. Hunter suivit leur mouvement.
Devant, une entendait l’air de leur chanson. Sur le poste de télévision, on pouvait voir une maison. Elle était simple, petite et faite de bois. Le matériau utilisé pour la construire était recouvert de blanc.
Puis la caméra passa en quelque sorte à travers la vitre.
A cet endroit là, on pouvait voir Miseane, regardant par la fenêtre. Des images, où l’ont voyait des images flous de personnes qui riaient, apparaissaient de temps à autres.
Dessous, des lignes apparaissaient, indiquant le nom du groupe et le titre de la chanson.
Alors, Miseane commença à chanter. Elle se leva en même temps que les paroles de la chanson commencèrent.
-On a parcouru des chemins
On a souffert en silence
Je te hais de tout mon cœur
Mais je t’aime…
Pourquoi je t’aime
Peux-tu répondre ?
A ce moment, on pouvait voir les autres membres du groupe. Elles étaient toutes les quatre vers une falaise. On pouvait d’ailleurs voir l’eau se jeter contre les rochers.
On commençait par voir Shadtty, concentré, sa guitare en main. A ses côtés, il y avait Kouratine, qui commençait à jouer de la basse. Derrière, on voyait Riin pianoter sur son clavier électrique. Un peu plus loin, Kayra frappait sur sa batterie.
La caméra défila de l’une à l’autre, tandis que Miseane apparaissait dans un champ, l’herbe lui arrivant jusqu’aux genoux.
-J’ai cherché la réponse dans mon cœur
J’ai cherché pendant des heures
Etre tout le temps en pleurs
Ne plus regarder en arrière
Ca ne servira à rien
Tout ce que je veux
C’est te revoir une dernière fois
Dans ce monde cruel…
Le regard de Miseane se fut plus mélancolique, tandis que par transparence on pouvait voir les doigts de Shadtty glisser sur les cordes de la guitare.
Les images des deux hybrides qui souriaient se firent plus nettes. On pouvait voir une cascade derrière eux. On reconnaissait aussi la silhouette de la renarde-échidné, mais l’autre restait flou, comme si la chanteuse tentait en vain de se souvenir du visage de l’autre. En même temps, on pouvait entendre le refrain :
-Je pense avec un courant d’air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t’ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c’était la fin
La musique se fit plus douce. On remarquait maintenant Miseane près de la falaise, avec ses amies. Elle chantait, le regard perdu dans le vide, comme s’il lui manquait quelque chose qu’elle tentait de voir au loin.
-Laisse ce qui te retarde
Et qui ressemble à rien
Moi j’ai vue juste des visages
Complètement remplis de haine
Ce monde est fragile
Ce monde est faible
Ce monde est rempli de colère
Mais tout ce qui compte pour moi
C’est d’être juste qu’avec toi
Encore une fois la musique se fit plus forte. Assise sur l’escalier au pied de la porte de sa maison, Miseane cachait son visage par ses mains. Comme un fantôme, on pouvait voir la silhouette presque fantomatique d’un hybride. Un lynx, à peu près du même âge que la chanteuse, aux yeux d’un beau violet clair et pelage marron clair. C’était Zack, le lynx qu’avait rencontré Kayra peu avant le tournage. L’hybride que l’homme blond lui avait montré. Il observa une dernière fois l’hybride rose et rouge, puis se retourna et avança, triste.
-Je pense avec un courant d’air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t’ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c’était la fin
Le fantôme de Zack disparut. Dès lors, Miseane se leva, les yeux embuer de larmes, courant sur le chemin de terre. Par transparence on pouvait voir Shadtty, Riin, Kouratine et Kayra en train de jouer.
-Je sens que ça va être la fin
De toute notre histoire en commun
Je dis, je hurle, je le répète
Et avec tout ce que t’as pu me faire
Je t’aime
Je t’aime
T’es le seul que j’aime
Miseane courait. Elle courait sans s’arrêter, n’essuyant pas ses larmes. Elle courut jusqu’à la falaise, mais il n’y avait personne. Seul le vent secouait ses cheveux.
Je pense avec un courant d’air
Avec vue sur la mer
Silence radio sur la terre
Je t’ai perdu de vue
Je ne peux guérir cette blessure
Je veux vivre qu’avec toi
Comme si demain c’était la fin
A ce moment, les autres filles du groupe réapparurent. Elle jouait encore, mais tout était comme si Miseane ne les remarquait pas. Enfin, la musique se fit plus douce, et une lueur de joie illumina les yeux de l’hybride : devant elle, Zack faisait son apparition.
Ils se serrèrent dans les bras.
Puis l’on voyait l’échidné-renarde chanter, au côté de ses amis. Elle souriait.
-La radio du cœur recommence à marcher
Tous les signaux que j’ai envoyé t’ont retrouvé
C’est enfin toi qui viens me rejoindre
Ce monde n’est peut-être pas si cruel que ça
De toute manière
Dès que je suis avec toi
Le reste compte pas…
Cette fois je peux te le dire en face de toi
Je t’aime, je t’aime de tout mon cœur
Les Feather Dreams sourirent toutes, posant leurs affaires. Elle partait en rigolant.
-Et ça ne changera pas…
La musique se finit sur une image de Zack et Miseane, souriant, près de la cascade.
Puis l’écran devint noir. Tous tournèrent la tête vers Riin, qui avait éteint la télé.
-Et voilà ! dit-elle en souriant.
Kayra retourna le visage vers l’écran noir. Ce qu’elle avait vu lui semblait tout droit sortit d’un rêve. Ca lui faisait bizarre de se voir pour la première fois à la télé.
Son cœur battait la chamade. En fait, en regardant les autres, elle s’aperçu qu’elles aussi semblaient dans la même situation qu’elle.
Hunter se déplaça soudainement, allant vers la porte. Les filles et le chien de Riin observèrent l’échidné noir qui appuya sur la poigné et ouvrit la porte.
-Tu pars ? demanda Shadtty.
L’échidné noir se figea sur place. Il ne se retourna même pas lorsqu’il parla.
-Les autres m’attendent. On a répèt’, aujourd’hui.
Kouratine baissa les yeux. Kayra remarqua d’ailleurs sa réaction, qui lui parut étrange. Elle regarda alors Hunter et vit sa main trembler. Elle écarquilla les yeux.
-Félicitation pour la vidéo, lança Hunter avant de partir.
La louve marron se leva pour fermer la porte à clé, puis observa Kouratine avec de gros yeux, surprise. Elle remarqua que Riin et Miseane avait aussi remarqué la réaction des deux échidnés. Les trois jeunes hybrides se regardèrent un long moment, tentant de savoir si l’une d’entre elles savaient ce qu’il se passait. Malheureusement, ce n’était pas le cas.
Un grand silence s’installa dans la pièce.
Puis Riin détendit l’atmosphère :
-Je vous trouve trop mignon, Zack et toi, Yachiru-san !
Miseane rougit. Les filles rigolèrent, tandis que l’hybride rose et rouge se renfrogna. Elle marmonna quelques mots incompréhensibles puis lança un regard noir à Riin. La hérissonne lui rendit un sourire angélique, qui énerva encore plus la jeune échidné-renarde.
Elle grommela, puis continua à caresser Inuki.
Les autres filles rigolèrent une nouvelle fois. Puis le calme revint, tandis que Miseane parlait assez bas pour qu’on ne puisse pas entendre ce qu’elle disait.
Kayra soupira en souriant. Elle aimait quand ça se passait comme ça, les jours. La seule chose qui lui manquait, c’était ses amies… et Symiu.
Elle toucha son pendentif soleil, repensant au sourire du tigre. Le jour où il lui avait offert cet objet, elle avait cru rêver. Mais c’était bien réel.
-C’est qui qui t’as offert ça ? demanda Miseane, sortant la louve de ses pensées.
-Le collier noir, c’est ma mère qui me l’a offert, quand j’étais petite… répondit l’hybride marron.
-Je ne parlais pas de celui là.
La louve ne répondit pas immédiatement. Elle rougit, alors que les autres l’observaient en souriant Elle soupira.
-C’est… mon petit ami…
Kouratine siffla, et les autres se regardèrent, un grand sourire sur leur visage.
-Et on peut savoir le nom de l’élu ? lança Kouratine, tandis que Shadtty lui donnait un coup de coude.
Gênée, Kayra répondit :
-Symiu…
-Whouhou !! s’exclama Riin.
La hérissonne se tourna alors vers Miseane, puis fit :
-T’as vu ? Elle, son petit ami, il lui a offert quelque chose ! Tu devrais dire à Zack que…
-Rooh, c’est bon !! coupa l’échidné-renarde.
Elle croisa les bras, un air boudeur sur le visage. Riin la dévisagea, puis souffla :
-Allez, c’était pour rire…
-Tu sais bien que je déteste qu’on se moque de moi !
-C’est vrai…. Pardon…
Le silence retomba sur la salle. Les filles se regardèrent, souriante. C’était toujours drôle de voir les deux amies se disputer, mais il ne fallait tout de même pas que cela dure trop longtemps.
-Sinon Kayra, il est comment…. Symiu ? fit une nouvelle fois Kouratine, regardant Kayra avec un sourire malin.
La louve lança un regard noir à l’échidné, mais tout de suite après elle soupira. L’hybride grise était la spécialiste pour rendre quelqu’un gêné. Cela se voyait d’ailleurs avec Hunter.
Kayra remarqua alors que tous les regards se tournaient vers elle. Elle en rougit.
-Euh… C’est un tigre blanc… Aux yeux bleu clair… Il est très gentil…
Les autres se regardèrent, tandis que Kayra rougissait encore plus.
-En gros, c’est l’homme idéal ! s’exclama Shadtty.
La louve sourit puis hocha la tête.

   Un pas. De nuit, on ne pouvait pas voir grand-chose, mais de jour c’était vraiment un paysage merveilleux. Il regarda l’hôtel qui se dressait devant lui, réfléchissant.
Une foule de personne passait devant et derrière lui, humains comme hybrides. Il était bousculé de temps à autres, et la plupart du temps personne ne s’excusait. Personne ne s’arrêtait, lui demandant en le regardant dans les yeux s’il avait besoin d’aide. S’il voulait qu’on le conduise quelque part. C’est dans ces cas-là qu’il regrettait l’endroit d’où il venait, mais lorsqu’il resongeait à son but, il était heureux.
Oui, heureux… C’était le cas de le dire.
Une dernière fois, il observa la fenêtre d’une des chambres de l’hôtel. Il avait l’impression d’entendre des rires. Peut être était-ce seulement le fruit de ses pensées. Quoiqu’il en soit, cette illusion le rendait heureux.
Il avança encore un peu. Son cœur battait la chamade. Il stressait. Pourtant il la connaissait bien, il savait qu’elle serait heureuse. Alors pourquoi ? Oui, pourquoi avait-il peur ? Peut-être était-ce cette mauvaise nouvelle qu’il avait à dire. A lui dire. Il faudrait la séparer des autres, elles ne savaient sans doute pas son passé.
Et peut-être aussi était-ce ce mauvais pressentiment qui ne l’avait pas quitté, depuis le début de ce voyage. Par moment, il avait l’impression de la voir. Mais étrangement, il savait aussi que ce n’était pas elle. Elle passait furtivement, mais il avait remarqué qu’elle n’avait pas les mêmes cheveux. Et pourtant la même manière de marcher, cette même grâce lorsqu’elle se déplaçait.
Il se mit à marcher lentement, ne quittant pas la fenêtre des yeux.
Cette fois-ci, il ne s’arrêtera pas.
Il rentra dans l’hôtel, grimpa les escaliers. Il savait très bien à quel étage elle était. Peut être les battements de son cœur qui le guidait ? Il se retrouvait devant une porte de métal, peinte en rouge, qui contrastait avec le blanc crème des murs.

Coucou les gens =)

Luke : Aïe, les fautes >.< Un de ses jours, va falloir que j'ai le courage de relire mes anciens post et corriger les erreurs... En tout cas, pour une fois j'ai relu mon chapitre =D *Contente*

Citation

Devant, une entendait l’air de leur chanson.

Une quoi ? xD A moins que ce ne soit "on" ?

En effet, c'est "on" >.< *Se tape la tête contre un mur*
Et c'est vrai que j'aurai du faire quelque chose pour la vidéo... Merci de me l'avoir fait remarquer ! ^^ Pour Hunter et Kouratine, j'ai envie de faire une relation particulière entre ses deux là, surtout parce que Kouratine adore taquiner ses amis, et étant donner que Hunter n'est pas très à l'aise avec les filles... Après, si il y a un truc entre les deux, ça je n'en sais encore rien ^^"
En attendant, merci pour ta remarque sur la maison détruite. Je dois avouer qu'elle m'a bien aidé pour la suite !! Alors encore merci, sans toi je crois que je n'y serai pas arriver =)

Citation

J’aurais pas pensé que c’était de Symiu dont parlait ton passage à la « meutrier ». C’était plutôt bon ! Mais au juste, comment il sait que Kayra habite là ? J’ai manqué quelque chose ...?

Mince... T'as rien loupé, c'est moi qui ai manqué quelque chose je crois >.<
En tout cas, merci beaucoup pour ton message, qui m'a fait bien plaisir =D Et merci pour m'avoir fait remarquer mes erreurs !

Feurnard :

Citation

Le plaisir que j'y trouve est de pouvoir m'améliorer et de voir les autres progresser - si je peux. Donc oui, je te lirai. Quand, je ne sais pas.

C'est vrai que c'est bien de voir les autres progresser grâce à soi-même. C'est une gentille intention ^^
Si j'ai bon souvenir, Kayra et Symiu tombent l'un sur l'autre au coin d'une rue, puis s'échangent un médaillon (plus sûr du tout) et soudain se déclarent le grand amour.

Citation

En général ce qu'on trouve en littérature est une véritable torture, des atermoiements à n'en plus finir, des mésententes, des disputes, toute la gamme des sentiments. Il y a un véritable code de l'amour qui m'agace souvent quand il prend le pas sur l'intrigue - ou la constitue mais c'est un autre problème.
Toi, tu y es allé simplement, ils sont amoureux et c'est dit.

Je ne suis pas très habitué à écrire des histoires d'amours. Je dois avouer que je n'ai jamais vraiment aimé en écrire, et je n'arrive donc pas à faire quelque chose de long. Alors, en effet je ne suis pas le genre de cas où l'histoire d'amour et longue, et j'en suis désolée T.T Merci beaucoup pour m'avoir expliqué ça, ça m'aidera énormément si je fais une autre fic de ce genre.

Citation

Mais le plus souvent j'ai l'impression que tous les personnages réagissent un peu de la même manière et j'ai toutes les difficultés du monde à distinguer les uns des autres. Je serais incapable de différencier Miseane de Kouratine. Et en général je n'arrive pas à me les rappeler, après quelques pages - ou après quelques jours.
D'où cette remarque qui me préoccupe, là où certains arrivent à rendre leurs personnages uniques, de cette sorte de ton uniforme pour tous les personnages.

En effet, là encore il va falloir que je travaille énormément. Merci de m'avoir une nouvelle fois expliquer (comme tu as pu le remarquer, ma bêtise est tellement grande que je ne comprends pas grand chose) et de m'avoir indiquer l'erreur que je fais très souvent. ^^
Merci beaucoup pour ton message, qui va beaucoup m'aider, et bon courage si t'arrive à lire cette fic >.<

Koura-san : Coucou =)
Je suis contente que tu ais aimé ce chapitre ^^ En effet, l'auteur de la destruction de la maison de ma p'tite Kayra sera découvert dans ce chapitre, comme tu l'as dit ^^
Aha, Kayra est une grande timide... Enfin, ça dépend >.<" Comme je l'ai dit à Luke, elle adore énerver Hunter parce qu'il est pas très à l'aise avec les filles ^^ En tout cas, merci d'avoir fait ta perso ainsi, ça me permet de taquiner un peu Hunter XD
Mais bien sûr que tes commentaires sont mieux que rien ! Comme n'importe quel commentaires d'ailleurs ! Du moment qu'ils apportent de quoi faire avancer une fic...
Merci beaucoup pour ton commentaire =D

Bon, maintenant la suite ! Encore merci à vous trois pour vos commentaires, qui m'aideront beaucoup !!

« Kayra :
Je ne peux plus.
Je ne veux plus.
Je ne peux plus les voir se faire blesser, un à un, par ma faute.
Je ne veux plus revivre la mort de mon père, des centaines de fois.
Alors, pourquoi ? Pourquoi moi ?
Au fond de moi, je connais la réponse. Papa me l’a dit, quand j’étais petite. Mais pourquoi ai-je été choisie pour être cette fille ?
Peut être vaut-il mieux que ce soit moi, et pas quelqu’un d’autre…
Le soleil est l’astre de la vie. Alors pourquoi les êtres que j’aimais et mes souvenirs ont-ils été détruits ?
J’aimerai que tout redevienne lumineux, joyeux. Et pourtant, devant moi, sur cette colline, j’ai l’impression de ne plus voir le monde comme avant.
Les seuls qui pourront me délivrer de ces chaînes de tristesses, ce sont eux. Mes amis.
Et lui… »

Chapitre 12 : Double miroir

Kayra courait, Symiu derrière elle.
Le tigre, après lui avoir avoué ce qu’il s’était passé avec la maison, lui avait aussi dit comment il avait découvert la nouvelle. Les mots résonnaient encore dans les pensées de la louve.
« - Ce matin, Shaw a lu le journal. Sur la première page, il y avait un article sur une maison retrouvée en pièce. Elle m’a dit qu’à ce moment, elle avait eu un drôle de sentiment, comme une mauvaise impression. Ma cousine a tout de suite lu l’article. Il parlait d’une habitation derrière le bois, et heureusement inhabitée. »
« Inhabitée… » repensa Kayra.
« - Elle a repensé à sa rencontre avec toi. Tu es apparu de derrière la forêt… elle a tout de suite fait le rapprochement. »
La louve fronça les sourcils.
En effet, elle avait bien fait.
Symiu lui avait aussi dit qu’Aria et Shaw l’attendait sur la falaise. Mais quelque chose d’autre préoccupait la jeune louve. La seule personne qui lui semblait capable de quelque chose ainsi, c’était le meurtrier de son père. Si c’était lui qui avait fait ça, pourquoi ? Ca ne servait à rien.
Les deux amis atteignirent enfin la falaise. La souris bleue et la tigresse blanche les attendaient. Elles semblaient sérieuses.
Kayra et Symiu s’arrêtèrent devant elles. Ce fut la cousine du tigre qui prit la parole en première :
- Désolée de t’avoir dérangé, Kayra.
- Pas grave, répondit la louve. Je devrais plutôt vous remercier de m’avoir prévenue.
Symiu frissonna. Quand sa petite amie était en colère, elle faisait plutôt peur. Ses yeux brillaient d’une lueur indescriptible. Ses poings étaient fermés, et ses sourcils froncés. Sa queue se balançait dans l’air, balayant l’herbe verdoyante, comme si la louve attendait impatiemment quelque chose. Mais le jeune tigre ne pouvait rien y faire, il le savait. Sa petite amie devait être presque sûre que c’était le meurtrier qui avait détruit la maison. Mais lui pensait autre chose. Ce serait tout de même bizarre que l’assassin s’intéresse tout à coup à une habitation… Et de plus, il ne pourrait obtenir aucune information sur Kayra en détruisant ça…
Le jeune tigre fronça les sourcils. Oui, c’était bizarre.
- Je veux y aller.
La phrase que Kayra avait prononcé surpris tout le monde, et principalement Symiu, qui en sursauta presque.
- Mais… protesta Shaw. Tu as d’autre chose à faire ici… Et tu ne peux pas quitter les autres membres de Feather Dreams comme ça, sans explication !
La louve baissa les yeux. Elle serra les poings. En effet, la tigresse avait raison…. Mais la louve désirait vraiment y aller.
- Je… commença-t-elle.
- Pas la peine de te justifier ! fit une voix derrière elle.
La louve et le tigre se retournèrent, tandis que Shaw et Aria regardaient par-dessus l’épaule de leurs amis.
Kayra écarquilla les yeux.
- Vous avez suivis la discussion depuis que Symiu est arrivé ? demanda-t-elle.
Les Feather Dreams secouèrent la tête.
- Nous vous avons juste suivit lorsque nous vous avons vu partir, et nous avons compris que tu avais quelque chose à faire à un autre endroit, fit Shadtty en avançant.
La louve écarquilla une nouvelle fois les yeux. Puis elle sourit en voyant les visages rassurants de ces amies, et hocha la tête.
- Merci.

   Les quatre compagnons couraient. Ils avaient dû attendre deux jours pour atteindre enfin Central City.
Un Central City inondé par la pluie diluvienne qui s’y était abattu depuis quelques jours, changeant du temps merveilleux de Green Hill.
Les hybrides traversèrent rapidement le bois. Ce fut beaucoup trop familier pour Kayra : elle se rappelait du jour où elle avait dû quitter sa maison, abandonnant ainsi la tombe improvisée de son père.
Elle se revoyait encore, en larmes, courir en évitant les arbres remplis de feuilles.
Mais cette fois-ci, pas de place pour les sentiments.
Et soudain, la forêt s’arrêta.
Le fleuve, là où elle allait chanter lorsqu’elle était triste, les séparait de la maison. La louve sauta par-dessus, puis continua.
Ce qu’elle vit la terrifia. Elle se figea, observant ce qu’il restait de son ancienne habitation.
Les débris étaient immenses, et leurs bords semblaient presque brûlés. La plupart étaient troués. Les meubles intérieurs étaient cassés, et transpercés eux aussi. La pluie ne faisait qu’aggraver la situation, rendant le tout presque fantomatique. Abandonné.
La louve avança à pas lent. Aria, Shaw et Symiu la suivirent, tandis que l’hybride marron observait une photo tombée dans l’herbe, la seule chose qui n’était pas entièrement détruit.
Kayra la prit dans ses mains. L’image la représentait, elle à deux ans environ, son père, souriant, et sa mère, enceinte. Sa mère était une belle louve marron, un peu orangée, aux yeux azurs comme sa fille et portant une queue-de-cheval qui nouait ses cheveux longs vers le bas. Elle portait un ample vêtement violet. Des fêlures s’étaient créées sur le verre de la photographie, et barrait les visages de Saokei et de la mère.
Seul Kayra et le ventre de la grande louve étaient épargnés, comme si c’était une preuve pour montrer qu’ils étaient les seuls encore en vie.
Sa vue se brouilla. Des larmes roulèrent sur ses joues.
Elle colla la photo contre sa poitrine, au niveau de son cœur. Ses larmes se firent plus nombreuses. Cette image, c’était la seule chose qui restait encore de toute sa famille réunie.
Elle sentit des mains se poser sur ses épaules. La louve leva le visage, reconnaissant Symiu malgré ses contours flous. Il la serra dans ses bras, comme pour lui dire qu’il partageait sa peine. Aria et Shaw s’agenouillèrent à ses côtés, observant les deux hybrides. Aria baissa les yeux.
Les épaules de la louve étaient secouées de soubresauts. Elle n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer. Dans son esprit revenaient les images de la mort de son père, et cœur lui faisait vivre la tristesse qu’elle avait éprouvé en perdant sa mère.
L’espoir qu’elle avait de revoir son frère.
Puis, étrangement, tout s’envola.
C’était comme si elle avait tout perdu d’un seul coup, en un seul jour. Comme pour dire que dorénavant plus rien ne lui restait. Qu’elle n’avait plus à vivre.

    La tasse, sur le plateau que Symiu tenait dans ses mains, trembla soudainement. Le thé bouillant se trouvant à l’intérieur manqua de tomber.
Le tigre poussa un soupir. Cela faisait deux jours qu’ils avaient trouvé la maison en ruine. Deux jours que Kayra n’avait pas bougé de son lit, et ne parlait presque pas. Deux jours qu’elle ne mangeait que très peu ou très rarement.
Aria étaient resté dans la maison de Shaw, lorsqu’elle avait appris que leur découverte rendait la louve malade. En attendant qu’elle se rétablisse, la souris avait décidé de rester chez son amie.
- Ca va, Symiu ?
Le tigre blanc leva la tête. Sa cousine le regardait, soucieuse. Quand Kayra n’allait pas, Symiu était beaucoup moins souriant, ce qui se comprenait.
- Oui, ne t’en fait pas, répondit l’hybride blanc en souriant faiblement.
La tigresse l’observa plus longtemps, puis se retourna. Symiu monta les escaliers, ouvrant doucement la porte de la chambre de Kayra.
La louve était dans son lit, les yeux clos et des gouttes de sueurs perlant sur son front. Elle murmurait des phrases incompréhensibles.
Symiu soupira une nouvelle fois, et se posa sur le bord du lit, passant un torchon mouillé sur le front de l’autre hybride pour éponger le visage de sa petite amie.
Elle était bel et bien malade. Son front était brûlant, et elle ne cessait de faire des cauchemars les rares fois où elle se reposait.
D’une caresse sur sa joue, le tigre réveilla Kayra. Elle écarquilla les yeux, regardant autour d’elle, puis serra les paupières en gémissant.
Il n’aimait pas la voir ainsi.
Il aida la louve à s’assoir, puis lui tendit la tasse de thé.
L’hybride marron en but une maigre gorgée, puis observa droit devant elle. Elle semblait avoir horriblement mal.
- Tu devrais boire pendant que c’est chaud, ça te fera du bien, déclara doucement le tigre blanc.
Kayra but une autre gorgée, mais semblait ne pas avoir entendu ce que lui avait dit son petit-ami. Celui-ci soupira encore et baissa les yeux.
- Kayra…
La louve se tourna vers lui. Ses yeux azurs brillaient d’une lueur fiévreuse, mais elle réussit à sourire. Même si ce sourire était faible, il eut pour effet de réchauffer le cœur de l’hybride blanc.
La louve posa sa tasse, et le tigre lui prit les mains. Sa petite-amie tremblait.
- Je sais que c’est difficile, Kayra, reprit le tigre en la regardant dans les yeux. Mais je t’en prie, ne te rend pas malade comme ça…
La louve baissa les yeux.
Le tigre la prit dans ses bras et ferma les paupières.
- J’ai peur.
Oui, c’était ça. Il avait peur de la perdre, que ce soit dans un sens ou dans un autre.
Il se rendit compte que Kayra avait, un instant, tremblée plus que la normal. Etait-ce du à la fièvre ou bien à ce qu’il avait dit ? Cette question résonna longtemps dans son esprit.
- Je suis désolée.
L’hybride blanc sursauta. La louve avait la voix cassée, à peine perceptible, mais au moins, elle avait parlé. Un sourire chaleureux illumina le visage de Symiu, mais lorsqu’il vit des larmes rouler sur les joues de Kayra, ce sourire tomba aussitôt.
- Désolée…
Elle tomba dans les bras de son petit ami, des sanglots secouant ses épaules.
Il avait l’impression de revivre la scène de la découverte des ruines de la maison. La louve tourna alors légèrement la tête. Symiu comprit qu’elle observait la photo qu’ils avaient trouvée. Ils avaient changé le cadre, l’échangeant contre un d’une couleur marron sombre sur les bords.
Symiu prit délicatement ce qu’il restait de la famille de Kayra, puis observa longuement l’image, tandis que la louve séchait ses larmes.
Un silence pesant s’abattit sur la chambre.
Le tigre posa le cadre et serra plus fort Kayra. Il avait un mauvais pressentiment, mais n’aurait pu dire si c’était juste ses pensées ou bien pour de vrai.

   Le tigre était redescendu depuis maintenant quelques heures. Il voulait laisser Kayra se reposer, et le silence qui s’était installé avec l’hybride marron avait continué lorsqu’il était redescendu. Shaw et Aria lui avaient lancé un regard interrogateur, auquel il avait répondu en souriant pour dire que la louve allait bien, mais c’était la seule chose qu’ils avaient échangé.
Lorsque qu’ils entendirent quelqu’un toquer à la porte, le tigre en fut presque reconnaissant. Il n’aimait pas ce silence.
Sa cousine se leva, puis ouvrit la porte.
- Bonjour, fit Shaw en regardant les cinq personnes devant elle.
- Bonjour, répondirent-ils.
- Voilà, c’est pour savoir si Kayra est là… demanda Shadtty en observant la tigresse aux yeux violets.
- Heu…
Elle observa Symiu et Aria. Le tigre hocha la tête.
- Oui, elle est là, mais elle se repose… répondit la tigresse.
Elle recula, laissant passer les quatre membres de Feather Dreams et Hunter. Celui-ci, beaucoup plus grand que les autres, se baissa pour pouvoir entrer.
- Je pense qu’ils pourront aller la voir, fit Symiu. Elle a dû se réveiller.
Il se leva, et d’un geste de main invita les hybrides à le suivre.
Ils arrivèrent devant la porte de la chambre de la louve. Symiu l’ouvrit lentement, lorsqu’il sentit un courant d’air frais.
Il écarquilla les yeux, puis entra à toute vitesse dans la chambre.
- Kayra ! cria-t-il.
C’était bien ce qu’il redoutait.
Elle n’était plus là.

Elle avait beau avoir mal à la tête, les jambes qui tremblaient, Kayra avançaient toujours. Elle le savait, c’était le meurtrier qui avait détruit sa maison. Et elle ne le laisserait pas continuer à détruire ce qui lui était cher.
La louve marchait d’un pas pressé, comme si elle devait attendre quelqu’un, ce qui était en partit vrai.
Et enfin, elle arriva.
Derrière Kayra, la forêt qu’elle avait si souvent vu dans son enfance, cette forêt aux apparences effrayantes la nuit, reposantes le jour. Devant, les ruines de sa maison, de ce qu’il restait de ses souvenirs.
Elle n’alla pas immédiatement au milieu des débris, enjambant tout de même le ruisseau et se dirigeant vers un arbre, qui pour elle avait une importance capitale.
La fièvre la fit tomber, mais au moins c’était au bon endroit.
Elle observa l’arbre qui servait de tombe pour son père, puis effleura le sol du bout des doigts.
- Je m’excuse de ne pas t’avoir écouté, dit Kayra, brisant le lourd silence qui s’était installé. Je m’excuse de ne pas t’avoir sauvé.
La louve sourit tristement, tandis que des larmes coulaient le long de son visage.
- Je m’excuse pour tout. Pour tout ce que tu auras voulu que je fasse. Pour tout ce qui t’a fait souffrir, tout qui t’as désolé. Je m’excuse d’avoir été responsable de ta mort, papa… Pardon. Pardon…
Elle se tut un instant, tandis que d’autres larmes roulaient sur son visage.
- Je crois que tout ce que font les autres, c’est de se sacrifier pour moi. J’ai déjà risqué la vie de Symiu, de Riin et de Shadtty. Je ne veux pas que les autres risquent leur vie pour quelqu’un comme moi. Je ne veux plus.
Une nouvelle fois, le silence repris.
- Lorsque tu étais là, malgré la disparition de maman et de mon petit frère, le soleil brillait encore en mon fort intérieur. Et même si je sais qu’il se lèvera bien un jour dans ce monde, pour moi, il est mort, une nouvelle fois. Le seul qui pourra me soigner, le seul qui pourra permettre que la nuit de mon cœur se transforme en un jour éternel, c’est lui.
Elle baissa la tête, alors que quelques gouttes de pluie venaient mouiller ses cheveux.
- Symiu… chuchota-t-elle.
- Que c’est mignon !
La louve marron écarquilla les yeux. Elle ne connaissait pas cette voix-là, et pourtant elle lui semblait étrangement familière.
Kayra se retourna, et ce qu’elle vit la stupéfia.
C’était elle. Oui, elle. Enfin, pas vraiment, car les yeux de la louve marron devant elle étaient verts et ses cheveux courts et lisses. De plus, ses habits n’étaient pas pareils : elle portait une jupe noire, presque coupé au centre et laissant voir de petits tissus blancs, comme sur le bas de son haut, par ailleurs noir et devenant blanc au niveau de la poitrine. Il formait un petit décolleté, rattaché par de fins fils noirs. Elle portait le même collier serré que Kayra, si l’on ne regardait pas les couleurs : celui de l’autre hybride était blanc avec une pierre noire incrustée à l’intérieur. Le pendentif qu’elle portait au cou représentait une lune. Elle possédait aussi des sortes de manches noires, attachées par un tissu blanc. Les manches étaient coupées, dans le même style que sa jupe, laissant voir des bouts de tissus blancs. Elle avait des guêtres noires qui couvraient presque entièrement ses ballerines de la même couleur.
Le sourire narquois qui s’affichait sur son visage fit frémir Kayra.
- Je crois que tu devines de qui il s’agit.
La louve écarquilla les yeux. La voix (qu’elle avait déjà entendue, cette fois-ci), venait de derrière elle. L’hybride marron se retourna.
Le meurtrier se dressait derrière l’arbre de son père, la capuche lui cachant toujours le visage. Malgré tout, elle put apercevoir un sourire sadique sur son museau.
- Elle est toi, tout en étant différente. Tu me comprends, n’est-ce pas ?
Kayra ne répondit pas. La haine qui s’était emparée d’elle s’était soudainement estompée, et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle tenta maladroitement de se relever. Ses jambes tremblaient, mais au moment où elle réussit à se redresser, un coup au visage de l’assassin la fit tomber brusquement sur le sol devenu boueux à cause de la pluie.
Le visage contre la terre, les membres tremblants à cause de la fièvre, elle ne put que suivre les paroles du meurtrier.
- Elle est ton Ombre. Ton double. Tu sais ce que ça signifie, pas vrai ?
Il s’agenouilla, le visage arrivant à la hauteur de la louve, et murmura à son oreille :
- L’Eclipse est proche. Elle est en train de se préparer.
Il recula, laissant place à l’Ombre de Kayra.
- C’est à toi, Myosi, déclara-t-il, laissant l’autre louve s’approcher de son modèle.
- Je ne suis pas comme les autres Ombres, déclara ladite Myosi. Je ne suis pas obligée de traverser le corps de quelqu’un, de fouiller dans son âme, pour revêtir son apparence. Je dois seulement regarder des objets qui te sont cher, qui eux tous renferment des souvenirs.
Il y eut un court silence, durant lequel Kayra ne bougea pas.
- Tes souvenirs.
L’hybride aux yeux bleus releva la tête. Elle avait le visage couvert de boue, mais pourtant il ne cachait en rien son désespoir et sa haine. La copie l’observa d’un air de mépris. Kayra se leva doucement.
- Toi, tu connaissais cette prophétie dont tu étais la cible, continua l’Ombre aux yeux verts. Ton père t’en avait parlé, il y a maintenant longtemps.
Les deux louves se regardèrent dans les yeux. Les jambes de Kayra tremblaient légèrement, et pourtant elle restait debout.
- Mais tu n’en as jamais parlé aux autres. Jamais.
La louve aux yeux verts frappa au visage l’autre hybride, qui manqua de tomber.
- De peur qu’ils se fassent du souci ? Non, ce serait étonnant.
Un nouveau coup, cette fois-ci dans le ventre.
- Parce que, sinon, il ne se serait jamais attaché à toi ? Impossible, de nouveau.
Nouvelle attaque. Un rayon blanc, provenant de la main de l’Ombre louve, frappa Kayra de plein fouet.
- Alors, pourquoi ?
De nouveau, un rayon percuta la louve aux yeux bleus. Celle-ci recula légèrement, manquant de heurter le meurtrier, qui regardait la scène, toujours ce sourire narquois aux lèvres.
Il y eu un moment de silence, perturbé par une quinte de toux de Kayra. Doucement, celle-ci leva le visage, regardant son double dans les yeux.
- Pour ne plus les voir souffrir…

Les Feather Dreams couraient, accompagnées de Symiu et Hunter.
Shaw et Aria était restées à la maison, au cas où Kayra revenait, ce qui était plutôt impossible.
Le tigre blanc leur indiquait la route jusqu’à l’ancien logement de la louve, et courait en tête. Hunter fermait la marche, et malgré la fatigue de Shadtty, celle-ci avait insisté pour les accompagner. La hérissonne grise ne voulait pas reperdre un être cher.
Enfin, le bois se montra. Mais étrangement, Symiu s’arrêta, observant deux ombres devant lui.
- Qui est-ce ? demanda Riin lorsqu’elle arriva à la hauteur du tigre blanc.
- Je… Je l’ignore.
Sa créature, à l’intérieur de lui, ne se manifestait pas. Il n’y avait donc aucun danger provenant de ces personnes.
Hunter s’arrêta alors. Il dévisagea le tigre blanc.
Quelque chose en cet hybride le dérangeait. Malgré l’apparence pacifique de l’hybride blanc, il sentait quelque chose, comme une créature invisible à leurs yeux mais qui pourtant était bien là.
« Et si… » songea-t-il un instant, avant de renier cette initiative.
Ca ne pouvait pas être possible.
- Hé ! Tu crois qu’ils peuvent nous aider ? cria une voix féminine venant de l’une des deux personnes.
- J’en sais rien…
Les deux silhouettes se retournèrent, l’une s’avançant vers eux. C’était celle d’où provenait la voix féminine. C’était une jeune chatte à la peau grise et aux cheveux noirs corbeaux. Ses yeux, bleu azur, tranchaient avec son pelage sombre. Elle portait une jupe courte noire avec des reflets rouges, attachée par une ceinture bleue. Elle avait un collier bleu avec un grelot jaune dessus, et son haut, noir, avait une grosse fermeture éclair bleue. Ses manches larges étaient rouges et leur haut lui entourait les épaules. Sa longue queue était fine et se finissait par des poils blancs. La chatte portait aussi des longues bottes noires aux scratchs rouges.
- Je m’appelle Mad. J’ai appris que la maison de mon amie s’était faite récemment détruite, et même s’il est un peu tard, nous n’avons pu nous libérer que maintenant pour aller voir les dégâts.
- Nous ? remarqua Shadtty en observant la chatte, un peu moins âgée qu’elle.
- Prick et moi.
Mad se retourna et observa l’autre silhouette, un guépard couleur miel aux taches noires. Il avait des traces beiges juste aux dessus de ses yeux orange, et portait une ceinture noire. Ses chaussettes et ses mitaines étaient de la même couleur, et il possédait des bracelets couleur or. Il avait des chaussures, rouges avec des croix sans bas orange.
Ledit Prick avança vers eux. Il semblait plus sérieux que l’autre hybride, même si aucun des deux ne souriaient en ce moment même.
Les Feather Dreams, Symiu et Hunter observèrent longuement les deux personnes, puis le tigre blanc prit la parole :
- Pouvez-vous nous aider ?

Kayra était au sol, une nouvelle fois. Le meurtrier tenait les cheveux de la louve et tirait sa tête vers l’arrière. Le visage de Myosi, maintenant proche de celui de l’autre louve, semblait empli d’une haine intense.
- Pourquoi ne te bas-tu pas ?
La véritable louve baissa ses yeux azurs. L’Ombre louve poussa un grognement, tandis que l’assassin balançait Kayra vers l’avant. Celle-ci tomba, puis toussa. Son Ombre l’attrapa par le cou et la força à se lever.
- Réponds.
- Je… je n’en ai pas envie.
Kayra ferma les yeux, respirant autant qu’elle le pouvait.
- Pas maintenant.
Il y eut un nouveau grognement de la part de Myosi, puis celle-ci balança l’autre dans l’herbe.
- Idiote ! lança-t-elle.
- Inutile de t’énerver.
Le ton du meurtrier avait été sec et sans appel. La louve aux yeux verts se figea, puis baissa la tête. C’était comme un pardon, sauf que ses yeux étaient remplis d’une lueur de colère incompréhensible. L’assassin se rapprocha, puis fit apparaître son épée. Il la tendit à l’autre Ombre, qui le regarda, surprise.
- Que… ?
- La prophétie dit que toi seule peut la tuer.
Myosi prit soudain un air sérieux. Elle fronça les sourcils, puis prit l’arme. L’hybride caressa délicatement la lame. C’était étrange de voir son reflet, alors que d’ordinaire elle n’était qu’une créature sans apparence. Après un long instant d’observation, elle la leva au dessus de sa tête.
Pendant tout ce temps, Kayra n’avait pas bougé. Elle s’était contentée de regarder, impuissante à ce qu’il se passait autour d’elle. Et soudain, un cri.
- Kayra !
Une voix, reconnaissable entre mille.
Les deux ennemis se retournèrent vers l’endroit d’où provenait cet appel. Un tigre blanc, accompagné de plusieurs personnes, se trouvait là, les yeux rivés sur sa bien-aimée.
- Laissez-la tranquille !
Le visage de Symiu se fit soudainement plus sombre. Ses yeux, d’ordinaire d’un bleu glacial, devinrent aussi sombres que le ciel lorsque la nuit tombe.
Il se mit à courir, la fureur peinte sur le visage. Il sauta, puis décocha un coup de pied. Myosi, touchée à la main, lâcha l’épée qui glissa sur le sol avant de disparaître dans une fumée noire. L’Ombre louve regardait pourtant le tigre blanc les yeux écarquillés.
- Lymio ?
Le meurtrier se plaça devant la louve aux yeux verts, parant une attaque de Symiu.
Pas loin d’eux, les Feather Dreams, Hunter, Mad et Prick courait, Riin et Miseane se plaçant au côté de Kayra et les autres les entourant.
Hunter frémit légèrement. Il serrait les poings, regardant le tigre blanc. Deux choses le surprenaient. La première, le fait qu’un être aussi calme et pacifique pouvait soudainement se changer en un hybride violent et sans pitié.
La deuxième, sa transformation physique, principalement au niveau des yeux. L’hybride aux yeux violets frissonna.
C’était impossible, effectivement. Et pourtant…
Une main se posa sur son épaule. L’échidné noir, surpris, se retourna. Shadtty le regardait. Dans ses yeux d’un vert profond, il y avait un sentiment indéchiffrable, mais Hunter comprit immédiatement ce que la hérissonne grise voulait dire.
- C’est bon… fit-il en dégageant son épaule.
Il serra les poings, retenant ce qui le poussait à y aller.
« Ne résiste pas ! Vas-y ! Tue ! »
La voix résonnait dans sa tête.
Non, il ne voulait pas tuer. Et il ne tuerait pas. S’il arrivait à se retenir assez longtemps…
Un nouveau coup de la part de Symiu fut paré par le meurtrier, qui lui tint le pied et l’envoya à quelques mètres de là.
- Lymio, c’est toi ? s’exclama Myosi tandis que le tigre blanc se relevait.
- Myosi ! lança le meurtrier.
L’hybride polaire s’approcha. Dans ses yeux sombres, on pouvait lire de la surprise.
- Lymio ?
La voix surhumaine de la créature qui possédait Symiu retentit. Ce nom, il l’avait déjà entendu… Etait-ce le sien ?
- Voilà où tu étais passé ! fit de nouveau la louve aux cheveux courts en repoussant l’assassin.
- Mais de quoi tu parles… ?
Myosi regarda l’hybride blanc, étonnée. Il ne se rappelait donc de rien ?
- Lymio ! Tu es l’Ombre qui était partit, il y a maintenant quatorze années ! Tu as disparu, et chacun d’entre nous ignorait où tu étais passé. L’on disait que tu avais échoué ta mission, et que, vexé, tu t’étais enfui ! Mais ce n’était pas vrai, n’est-ce pas ? Tu es bien trop têtu pour ça !
- Je…
Symiu s’était tut, regardant Myosi en essayant de déchiffrer son visage. Ce qu’elle disait n’était pas possible. Non… Il ne se souvenait que d’avoir été au côté de cet être naïf mais pur, pour combattre pour lui, pour ses proches.
- Il ne se rappelle pas… murmura la louve.
Une nouvelle fois, le tigre blanc l’observa, étonné.
- Je sais comment lui faire souvenir qu’il est des nôtres ! lança le meurtrier.
Une boule noire apparut dans la main de celui-ci. Des chiffres et des lettres incompréhensibles l’entouraient, se déplaçant d’une vitesse surprenante.
Myosi se déplaça. L’assassin tendit le bras.
- Kouratine ! cria Shadtty.
L’échidné grise se plaça devant Symiu, toujours figé.
Puis, un cri.
La boule noire l’avait atteinte, s’était transformée en un tourbillon qui l’entourait. Et ça lui faisait mal. Atrocement mal. Une douleur à la poitrine, sauvage, qu’elle ne pouvait supporter.
Et ensuite, le silence.
Silence de mort, seulement troublé par un bruit de goutte qui tombe dans le noir qui s’était formé dans les pensées de Kouratine.

Apparition de deux nouveaux persos, l'une bien connue, l'autre moins étant donné qu'il n'a pas beaucoup posté ici... Mais comme ce sont mes amis, j'ai voulu les mettre dans la fic =) Au fait, image de couverture de la fic, avec le sigle qui a été arrangé... Enfin, j'ai juste enlevé l'étoile.
http://img7.hostingpics.net/pics/936362Yarf__5.jpg (http://img7.hostingpics.net/pics/936362Yarf__5.jpg)

Hey les amis !

Luke : XDD Kayra n'est pas vraiment du genre à se battre, je crois que tu l'as bien deviné ^^ Mais t'en fait pas, elle fera en sorte de pas passer pour un punching ball XD
Contente que ce chapitre t'es autant plu, et je te remercie pour les fautes ! Et dire que j'avais relu. Oo Heureusement que tu es mon bêta correcteur, frangin ! XD
Merci beaucoup !

Mad-san : En effet, je m'inspire par moment de Pierre Bottero. J'aime comment il écrivait, et j'ai du être influencé XD
Et, je suis contente que tu aimes tant Myosi XD J'étais sûre qu'elle te plaira. Et t'en fait pas, Mad va bien être follache un jour ou l'autre ^^
XD Symiu en prince charmant XD
Merci beaucoup pour ton message ^^

Koura-san : Contente que tu as aimé ^^
Savoir que vous détestez Myosi me flatte. Ca veut dire que je réussis bien son caractère, j'avais peur pendant un moment XD Mais comme je l'ai dit à Mad-san, sa perso va être fou, et là le dicton va s'appliquer ^^
Mais nan, Symiu n'est pas de mèche ! Ce sera tout expliqué dans le prochain chapitre, je pense ^^
Merci pour ton commentaire, en tout cas ^^

Voilà, merci pour vos commentaires ! Je poste donc la suite, corrigée par Luke. Merci, frérot ! J'éditerais sûrement pour une petite illu de début de chapitre.

Chapitre 13 : Souvenirs effacés (http://img7.hostingpics.net/pics/912513Encore_des_dessins_3.jpg)

As-tu peur du vent ?
De ce vent qui efface
De ce vent qui emporte le temps
Et qui découvre la lune qui te chasse
Souvenirs oubliés,
Mémoire effacée,
Et ce qu’il s’est passé…
Alors, as-tu peur ?
Que le vent t’emporte à son tour ?
Comme quelque chose mis à jour
Qu’au final, personne ne se souvienne de toi
De ton nom, de cette présence
Qui chaque mois
Cherche ses souvenirs d’enfance ?

Elle avait six ans.
Six ans, et elle était seule.
Dehors, la pluie cognait sur la fenêtre, jouant une mélodie qui accompagnait la solitude de l’enfant. Kouratine guettait l’arrivée de sa mère, ou alors de son père, pourquoi pas. La jeune échidné n’arrivait pas à comprendre pourquoi celui-ci était si souvent absent. Sa mère travaillait, elle, alors c’était une excuse. Mais pourquoi lui n’était jamais ici, à s’occuper d’elle comme Kouratine le voyait si souvent avec les autres hybrides de son âge ? Elle n’en savait rien.
Soudain, une ombre sous la pluie diluvienne. L’échidné grise reconnut facilement la silhouette qui se présenta à la porte. De taille normale pour un hybride, sa mère était belle, et s’était habillée, comme à son habitude, d’une robe blanche à bretelles, assez longue : elle lui arrivait au bas des genoux. Malgré le temps, elle avait gardé ses sandales de même couleur que sa robe. Sur son poignet gauche, elle avait un bracelet de perle. Ses yeux bleus tranchaient avec la couleur noir pâle de son pelage. Ses longs pics lui retombaient sur les épaules, et quelques mèches tombaient sur son front. Elle avait aussi revêtu une longue veste noire, avec une capuche sur la tête afin d’empêcher la pluie de la mouiller. Son nom était Myria.
La porte s’ouvrit, et Kouratine se lança dans les bras de sa mère. Elle la serra fort contre elle.
- Tu vas bien ? demanda sa mère une fois que sa fille s’était enlevée.
Elle ferma la porte, puis se mit à la hauteur de Kouratine.
- Oui…
- Tu as dû trouver le temps long.
La petite échidné ne répondit pas, mais l’adulte comprit qu’elle avait vu juste.
- Ton père n’est toujours pas rentré ?
Kouratine secoua la tête en signe de négation. Sa mère posa sa veste sur le porte-manteau, puis soupira. La petite échidné la regarda avec de gros yeux.
Myria sourit tristement à sa fille, puis se dirigea vers la cuisine.
- Tu as mangé ?
- Non.
La jeune échidné entendit des bruits de casserole, puis s’assit sur une chaise. Elle aurait tellement voulu avoir une famille unie, même si elle adorait sa mère…
Elle soupira, puis rejoignit la jeune femme dans la cuisine. Elle adorait observer Myria manipuler les ustensiles avec tellement d’adresse… Elle pouvait passer des heures à la regarder jongler avec les instruments de cuisine, les ingrédients. Plus tard, elle voudrait faire pareil.
Elle s’approcha avec sa chaise dans l’endroit où Myria cuisinait. Elle appuya son coude contre son genou, et sa joue contre son poing fermé, observant sa mère.
Elle resta longtemps ainsi, sans bouger. Au bout d’un moment, la femme se tourna vers elle.
- Viens, on va manger.
Toutes deux s’installèrent dans le salon, et Myria donna de quoi manger à sa fille. Celle-ci la remercia, puis l’observa. Sa voix enfantine s’éleva :
- Et toi maman ? Tu ne manges pas ?
L’adulte eut un sourire doux.
- Non, pas pour le moment.
Kouratine inclina la tête sur le côté en signe d’incompréhension. L’échidné noire eut un petit rire amusé, puis frotta amicalement la tête de sa fille. Celle-ci grogna, puis rit.

Il était tard. Certainement un peu plus de minuit, mais pourtant Kouratine ne dormait pas encore. La soirée avec sa mère était passée vite, mais son père n’était toujours pas rentré… Cela faisait plusieurs fois qu’il faisait ce coup-là : rentrer très tard, sans prévenir personne, d’une journée où il n’avait certainement rien fait.
Malgré les volets, Kouratine put apercevoir un éclair, suivi de peu par le grondement du tonnerre. La pluie cognait, tandis que la jeune échidné se cachait sous sa couverture. Elle trembla, fermant les yeux lorsqu’elle vit une nouvelle fois la lumière de la foudre. Le bruit sourd qui suivit la fit sursauter.
Elle détestait l’orage. Comme tous les enfants, elle avait peur que la foudre s’abatte sur elle, bien qu’elle soit en sécurité dans sa maison.
Elle entendit soudain un bruit, autre que le tonnerre. Une porte qui claque, des pas qui résonnent…
« Papa ! » pensa immédiatement la petite échidné.
Elle se leva alors qu’un autre coup de tonnerre retentissait, sortant de sa chambre. Elle dévala les escaliers qui suivaient quatre à quatre, se dirigeant vers le salon qui se trouvait juste à côté de l’entrée.
Elle fit attention de ne pas se prendre l’étagère qui se trouvait sur le mur gauche du séjour. Etrangement, la lumière était allumée, et elle entendait des paroles provenant de l’entrée. Elle se cacha derrière le mur, écoutant les phrases que ses parents prononçaient.
- Tu aurais pu rentrer plus tôt ! Il est plus d’une heure !
- J’avais d’autres choses à faire…
La voix de son père était étrange, inhabituelle : les mots qui sortaient de sa bouche étaient à peine compréhensibles.
- Arumat, la petite s’est inquiétée ! s’exclama Myria.
Il y eut un bougonnement de la part du père, qui prononça une autre phrase dont Kouratine ne saisit pas le sens.
La petite échidné ne voulut pas en écouter plus. Elle partit, faisant de petits pas pour monter jusqu’à sa chambre. Elle n’aimait pas quand ses parents se disputaient.
Lorsqu’elle s’allongea sur son lit, un autre éclair survint, suivi de près par le grondement du tonnerre. Mais elle n’avait plus peur. Ce n’était plus ça qui l’effrayait.

Je ne comprends pas. Ces personnages, qui sont-ils ? Suis-je vraiment cette petite échidné ? Est-ce vraiment ma mère ? Et mon père, à quoi ressemble-t-il ?
Tant de questions qui se bousculent dans ma tête.
Je n’aime pas ne pas comprendre.
Je n’aime pas…

Un an était passé.
Il était maintenant plus de minuit. Myria observa sa fille dormir, puis soupira.
Arumat n’avait finalement pas suivi son conseil. L’échidné noire descendit les escaliers, observant son mari rentrer dans le salon, le museau rouge.
- Tu es encore allé boire.
L’échidné était aussi gris que sa fille ; ses yeux marron étaient cernés par la fatigue. Il portait des bottes brunes sales, et des gants blancs. Une montre en cuir lui entourait le poignet gauche, et un collier en argent orné d’une fausse dent de léopard se trouvait autour de son cou.
- Tu n’as pas retenu ce que je t’ai dit il y a un an ? s’exclama sa femme en voyant l’absence de réponse d’Arumat.
Puis elle frissonna. Son mari lui avait lancé un regard chargé de haine. Myria recula, ne détournant pourtant pas son regard.
- Dégage.
L’échidné noire écarquilla les yeux.
- Quoi ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.
- Dégage, je te dis !
Un geste rapide frappa la joue de la jeune femme. Elle se frotta la joue, la tête de profil à cause de la violence de la claque qu’elle s’était prise. Puis elle revint dans sa position initiale, les membres tremblants de peur. Oui, elle était effrayée, et pourtant lorsqu’elle parla, sa voix était empreinte d’une colère sans pareil :
- Tu ne comprends pas ! Kouratine s’inquiète chaque soir ! On imagine toujours qu’il s’est passé quelque chose, et en plus de ça la petite reste seule toute la journée !
Arumat poussa un juron. De nouveau, il frappa sa femme sur la joue, qui ne se laissa pas démonter :
- Et toi, tu n’en fais qu’à ta tête, tu sembles n’en avoir rien à faire de ta propre fille !
Un nouveau coup la fit reculer. Celui-ci, plus fort que les autres, marqua de rouge la joue de l’échidné noire.
Puis un cri la fit frissonner de nouveau. Un cri de rage, tandis qu’elle aperçut un coup horizontal s’approcher d’elle. Elle recula d’un bond, mais sentit pourtant un liquide chaud couler le long de son cou. Elle le toucha, puis porta la main à son visage. De fines gouttes de sang.
La blessure n’était que superficielle : pour preuve, elle pouvait respirer. Mais lorsqu’elle remarqua la lame dans la main de son mari, elle tressaillit. Quelque chose dans le visage de celui-ci lui faisait peur.
- Dégage…
Il leva le couteau au dessus de lui.

- Maman est où ?
- Elle est partie. Ne compte plus la revoir, tu ne la reverras pas.
Kouratine leva les yeux sur son père, curieuse. Arumat ne l’observa même pas. Il avait des cernes aux yeux, et son museau était plus rouge que noir. Elle se demandait bien pourquoi, mais n’osa pas le demander.
Et pourtant, plus le temps passait, plus la jeune échidné demandait des nouvelles de sa mère. Son père lui répondait toujours la même chose. Mais ce qui effrayait le plus Kouratine, c’était ce qui arrivait par moments à son père, la violence qui le prenait subitement. Plusieurs fois, pour des raisons qu’elle ignorait, seulement parce qu’elle faisait des bêtises qui ne plaisaient pas à Arumat, la jeune fille se faisait frapper violemment. Et c’était arrivé pour sa mère, une fois.
La jeune fille avait dix ans, lorsque cela arriva.
Ça avait été une journée comme les autres, du moins depuis que Myria était partie. La nuit était tombée, et comme d’habitude son père était rentré tard le soir.
Kouratine ne s’était pas endormie. Trop seule… Ce silence-là lui faisait peur, alors elle n’avait pas réussi à se reposer, ne serait-ce qu’un simple instant.
Lorsque son père était arrivé, elle aurait souhaité que ce soit avec sa mère… Mais comme à chaque fois, ce n’était pas le cas.
Il avait claqué la porte de bois. Ce bruit avait résonné dans la maison un court instant. Kouratine était descendu des escaliers quatre à quatre, puis s’était tournée vers son père. Arumat ne lui avait pas lancé un seul regard.
- Où est maman ?
L’échidné aux yeux marron se figea.
- Je te l’ai déjà dit plusieurs fois. Elle ne reviendra pas.
- Mais je veux la voir ! J’en ai marre d’attendre !
Le père se retourna, observant la petite échidné avec un regard étrange.
- Je veux voir maman !! répéta-t-elle.
- Tu… tu veux la voir ?
- Oui !!
- Bien…
Son père sourit. Un sourire bizarre, qui fit frissonner Kouratine.
- Tu lui ressembles, tu sais. Et c’est justement ça qui m’énerve…
Arumat attrapa le poignet de sa fille. Son regard était empli d’une rage sans borne, comme s’il était fou. Puis il frappa.
Un coup au visage. Kouratine avait crié.
Elle pensait qu’elle n’oublierait jamais ce passage de sa vie, lorsqu’elle se refugia, terrorisée, dans sa chambre. Des larmes coulaient en abondance sur ses joues.
Oui, elle pensait qu’elle n’oublierait pas…

- Qu’est-ce que tu as fait ?! Tu pouvais pas faire attention ?
La voix d’Arumat, tonitruante, résonna dans la maison. Kouratine ferma les yeux, et, comme un réflexe, passa ses mains devant son visage.
Par mégarde, elle avait fait tomber un vase au sol. Les fleurs qu’il contenait s’étaient éparpillées par terre, et l’eau s’était déversée, mouillant le parquet. Le vase, quant à lui, s’était brisé en un grand nombre de morceaux. La femme qu’avait emmené Arumat ici, une hérissonne beige, venait de repartir. L’échidné gris ne se dérangea donc pas pour gronder sa fille.
Il attrapa la main de la petite, puis la tira vers lui avec une violence incontrôlable. Il la frappa encore. Kouratine se prit une telle claque que son visage se tourna, sa joue marquée de rouge. Puis, un nouveau coup, mais cette fois-ci la petite échidné eut le réflexe de passer son bras devant sa joue. Le poing de son père arriva droit dans le membre de Kouratine.
- Et tu oses te défendre en plus ?!
Un autre coup.
Kouratine cria de toutes ses forces, espérant que quelqu’un l’entende. Ce fut vain. Ils habitaient loin des autres maisons, et il n’y avait donc aucune chance que quelqu’un l’entende. Sauf si un passant avait eu la bonne idée de marcher près de leur maison.
La petite échidné se dégagea au coup qui suivit.
Elle courut se réfugier dans sa chambre, fermant rapidement la porte. Sa respiration s’était faite rapide, sa vue s’était brouillée.
Ses épaules se secouèrent à cause des sanglots, et des larmes roulèrent sur ses joues. Elle avait mal au bras.
Elle renifla puis se recroquevilla sur elle-même.
A chaque fois, c’était la même chose… Il la frappait pour une quelconque raison qui lui déplaisait, elle se réfugiait dans sa chambre et pleurait…

J’ai peur.
Je ne me souvenais de rien, jusque là… Juste une image traînait dans ma tête, celle de cette échidné noire, qui tentait de me protéger. Mais je me demandais toujours contre qui, ou contre quoi.
Je crois qu’aujourd’hui j’ai la réponse à ma question. Je crois qu’aujourd’hui, j’ai souffert d’avoir voulu me souvenir.
Reviens, maman, reviens…

Kouratine avait bien grandi.
Plusieurs années s’étaient écoulées. Elle avait dorénavant une quatorzaine d’années.
L’échidné grise était seule, dans sa chambre, mais maintenant elle avait l’habitude. La nuit était déjà bien avancée… La lumière de sa lampe grésillait par moment, pourtant ça ne la gênait pas dans sa lecture. La couverture du livre qu’elle était en train de lire était d’un marron sombre. Les pages, fines, ne faisaient aucun bruit lorsque l’échidné les tournait.
Puis, en soupirant, elle referma lourdement l’ouvrage, laissant son marque-page à l’endroit où elle s’était arrêtée.
Elle observa longuement sa lampe, qui grésilla de nouveau. Il était tard, et si son père revenait alors qu’elle était encore éveillée, il la frapperait… Encore.
L’échidné éteignit alors la lumière, puis s’allongea dans son lit. Elle soupira de nouveau et ferma les yeux.
(♫) (http://www.youtube.com/watch?v=C1jlbMipcyM)
Lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir, elle crut d’abord à un rêve. Les bruits de pas qu’elle avait entendus n’étaient pas les mêmes que ceux qu’elle percevait habituellement : ils étaient calmes et normaux, alors que ceux d’Arumat étaient forts, irréguliers.
Kouratine ouvrit les yeux. Les bruits s’étaient arrêtés, comme si la personne qui était entrée était perdue.
L’échidné se leva, sortant de sa chambre. La lumière était éteinte et elle ne distinguait qu’une frêle silhouette, hésitante. Kouratine plissa les yeux pour mieux voir, mais le résultat ne fut pas des plus concluants.
Puis, lorsque la silhouette l’appela, l’échidné n’en crut pas ses oreilles.
Une voix de femme, qui lui était étrangement familière, comme quelque chose qu’elle n’avait pas entendu depuis trop longtemps. Kouratine écarquilla les yeux. Elle n’arrivait pas à se souvenir à qui appartenait cette voix. Et pourtant, elle était certaine qu’elle l’avait déjà entendue.
Une image traversa ses pensées. Un visage. Il était flou, comme un reflet dans une eau trouble, mais la jeune échidné parvenait tout de même à apercevoir quelques traits, comme de beaux yeux bleus, ou encore un pelage noir pâle.

Un mot vint alors dans son esprit. Un mot qu’elle n’avait pas prononcé depuis si longtemps, de peur de se faire frapper encore plus par son père.
- Maman… ? souffla-t-elle du bout des lèvres.
La silhouette eut un hochement de tête.
- Maman ! s’exclama Kouratine en se dirigeant vers Myria.
La fille se jeta dans les bras de sa mère… C’était comme quand elle était petite : lorsque sa mère arrivait, la première chose qu’elle faisait c’était un câlin.
Des larmes roulèrent sur les joues de Kouratine. Cela faisait si longtemps qu’elle souhaitait la revoir… Cet espoir s’était envolé, au fil des années. Elle recula ensuite, observant sa mère.
Elle n’avait pas changé, malgré un collier assorti avec son bracelet, tous deux de perles, qui semblaient cacher quelque chose.
- Que s’est-il passé ?
Ce fut la première question de l’échidné grise. Le sourire que jusqu’alors portait sa mère retomba aussitôt, et une lueur étrange s’alluma dans son regard.
- Cela remonte au premier soir où je suis partie… expliqua la femme.
Elle lui raconta ce qu’il s’était passé. Ce qu’elle avait dit à Arumat, le coup qu’il lui avait donné… Elle avait été forcée de partir. Elle s’était réfugiée pendant un moment chez une amie à elle, puis avait dû se trouver un endroit où vivre. Elle avait eu de la chance d’avoir pris de l’argent, et s’était retrouvée dans un vieil appartement pas trop cher, et pendant longtemps elle avait cherché à venir ici.
- Mais pendant longtemps, je n’ai pas eu ce courage… Je suis désolée…
Myria ferma les yeux. De fines larmes commençaient à couler.
- Je t’ai laissée aux mains de cet homme abominable. Je suis si désolée...
- Maman…
Kouratine serra fort sa mère dans ses bras. Cela faisait si longtemps qu’elle rêvait de le faire… Elle comprenait à présent pourquoi son père l’avait traitée ainsi lorsqu’elle avait fait sa « crise de nerf » pour la revoir.
Il détestait déjà Myria pour l’avoir réprimandé à ce moment… Alors lorsqu’elle lui avait dit ça, il l’avait frappée.
Kouratine haïssait encore plus son père. Non seulement il se tapait d’autres femmes pendant son mariage avec sa mère, mais en plus il les frappait…
Elle serra plus fort sa mère.
Soudain, un bruit se fit entendre. La porte s’ouvrit.
Myria lâcha immédiatement sa fille, se postant devant elle, tentant de la cacher de par sa simple présence.
Trop tard.
Arumat fronça les sourcils. Les questions qu’il s’était posé en voyant son ex-femme, il les avait rapidement oubliées. Ses soucis avaient laissé place à la colère, la colère de voir Myria ici, en compagnie de Kouratine, la colère de savoir qu’elle avait tout raconté à sa fille.
A leur fille.
Myria remarqua alors une batte de base-ball, posée négligemment près de la porte. Elle écarquilla les yeux. Les mains tremblantes d’Arumat se dirigèrent vers la poignée de ce qui pouvait être une arme.
Trop tard pour qu’il la lâche. Trop tard pour l’empêcher de faire ce qui allait suivre.
- Arrête ! cria-t-elle à l’intention de son mari.
Son regard croisa celui, fou, de l’échidné gris. Elle recula, se plaçant devant sa fille afin de mieux la protéger. Mais il n’hésita pas, frappant l’échidné noire si fort qu’elle fut projetée sur le côté. Kouratine recula légèrement en voyant son père se diriger droit vers elle.
- Kouratine !
L’échidné grise se prit deux coups à la suite. L’un dans le bras droit, qu’elle avait par réflexe placé devant elle, et l’autre dans la joue gauche.
Elle tomba au sol, observant son père, un œil fermé à cause du coup qu’elle s’était pris. Myria se leva presque aussitôt, se précipitant vers Arumat. Celui-ci se retourna, souriant presque devant l’air épuisé et sans défense de sa femme. Il lui donna un nouveau coup qui la fit tomber au sol. Puis Kouratine reçu un autre coup dans la figure, puis tomba à son tour par terre.
Les sons autour d’elle n’étaient plus qu’écho : tous les bruits qu’elle entendait étaient étouffés. Les images aussi : elle voyait sa mère, floue, passer devant elle afin de la protéger. Elle ne comprenait plus rien. Elle avait mal à la tête, si mal…

C’est ça, la dernière image que j’avais en tête.
Je ne me souvenais plus de rien. Avais tout oublié. Je n’avais qu’une seule chose dans mes pensées : une échidné adulte, noir pâle, qui faisait tout pour me protéger… Et je ne me souvenais que de mon nom.
Et dire que j’ai toujours souhaité me rappeler de tout…

   La lune était cachée par de fins nuages, qui ne laissaient pourtant pas filtrer la lumière de l’astre nocturne.
La jeune échidné ouvrit ses yeux bleus. Elle avait un sacré mal de tête, et un mal de jambe affreux… Elle s’assit, observant autour d’elle. De l’herbe. A perte de vue…
Une question vint alors dans son esprit. Elle se souvenait d’une échidné noire qui tentait de la protéger… Mais de qui, ou de quoi ? Cette question en engendra bien d’autres. Qui était-elle exactement ? Elle ne se souvenait plus de rien…
Elle se leva, se tenant la tête qui lui faisait encore mal. Elle se mit à marcher dans le champ, des larmes lui brouillant la vue. Elle avait beau tenter de se souvenir, rien ne lui revenait… Tout était tellement flou. Et puis, elle avait mal à la jambe… Tellement mal…
Au bout d’un moment, la douleur se fit si atroce qu’elle s’assit. Elle remonta son pantalon à l’endroit où la douleur était la plus forte.
- Une… morsure ? fit-elle d’une voix faible, tremblante.
En effet, c’était une morsure qui lui faisait si mal. Qu’est-ce qui avait bien pu la mordre… ? Un chien, peut être ? Pendant qu’elle était endormie…
L’échidné ferma les yeux. Des larmes roulaient sur ses joues. Qu’allait-elle devenir ? Elle ne savait même pas d’où elle venait, ni qui elle était exactement.
Et elle se mit à crier. Dans un seul cri, elle faisait comprendre combien elle avait mal, combien elle était désespérée. Elle avait si peur d’être seule. Si peur de ne pas savoir qui elle était…
Et puis, l’échidné s’arrêta. Elle avait mal au cœur… Une douleur vive, atroce. Comme si elle allait mourir…
« Peut-être… que cela vaudrait mieux. Qu’importe que je meure ou que je vive ? Ne plus savoir qui on est… »
La douleur se fit soudain plus intense.
« … c’est comme être déjà mort. »
Elle écarquilla les yeux.
La vive douleur était toujours présente, mais elle avait remarqué autre chose : ses mains … Ses mains se transformaient. De longues griffes étaient en train de pousser au bout de ses doigts, et ses deux membres enflaient à vue d’œil … Elle s’aperçut aussi que de longs poils gris s’allongeaient partout sur son corps, remplaçant sa fourrure. Et ses dents s’allongeaient, pour se faire plus fines et pointues. Des crocs …
Elle remarqua qu’elle était à quatre pattes sur le sol. Comme un animal… De l’horreur et de la surprise avaient remplacé la douleur de l’échidné. Qu’était-elle devenue maintenant ? La route était loin et pourtant elle entendait les voitures rouler… Comme si elle était juste à côté. En levant la tête, elle aperçut aussi que les seules étoiles laissées libres par les nuages semblaient plus proches. On aurait presque dit qu’elle pouvait les toucher. Et en observant les alentours, elle remarqua que tout ce qui lui avait semblé lointain quelques instants plus tôt lui semblait maintenant très proche. La jeune échidné sentait la peur en elle. Elle cria une nouvelle fois, mais ce fut seulement un hurlement de loup qui sortit de sa gorge.
Et puis cette douleur au cœur revint ; qu’allait-il se passer cette-fois ci ?
Elle comprit qu’elle redevenait elle-même en voyant que ses membres devenaient plus petits et moins poilus.
Elle voulait tout oublier. Ou alors souhaitait que cela ne soit qu’un rêve.
En tentant d’avancer, elle se sentit soudainement très faible. Elle posa un genou à terre. Sa vue se brouilla, et elle comprit vite qu’elle ne pourrait plus aller encore très loin…
Elle tomba au sol.
Au dessus d’elle, lorsque que la transformation de l’échidné avait commencé, la lune s’était dégagée des nuages.
Et elle était pleine.

Elle courait.
Que faisait-il ici ? Ses pensées s’étaient brouillées à peine sortie de cette maison. Elle avait tout d’abord marché, son mal de tête ne la laissant pas faire plus. Elle avait l’impression qu’elle allait s’évanouir à tout moment…
Lorsqu’elle avait sentit cette présence derrière elle… L’échidné s’était mise à courir. Une ombre, immense, suivait le moindre de ses pas.
Elle regarda rapidement derrière elle. L’autre était toujours là…
Et puis, son mal de crâne se fit plus intense. L’échidné ralentit, essoufflée.
Grave erreur.
La silhouette bondit sur elle, rapide et terrifiante.

   L’échidné grise ouvrit les yeux. La première chose qui lui apparut fut un plafond fait de bois. Elle était allongée sur un lit.
- Où… où suis-je ?
- Ha, tu t’es enfin réveillée.
L’échidné tourna la tête. Devant elle, assit sur le sol, se trouvait un dragon bleu nuit et jaune. Sur son front était dessinée, comme si cela faisait partit de ses écailles, une étoile. Deux cornes, chacune placée sur un côté de sa tête, comme des oreilles, étaient percées. Dans les trous étaient suspendues des boucles d’oreille : une lune bleu nuit pour la corne droite, pour l’autre un soleil jaune. Ses yeux, orange, brillaient d’une lueur indescriptible, et son regard était impénétrable. Sa queue grosse et jaune, était parsemée de petites cornes bleues. Il était couvert d’une veste bleu marine, et deux ailes de chauve-souris pointaient dans son dos.
Il ferma les yeux puis continua :
- Tu es chez moi. Une chance que je sois passé par ce champ, sinon tu serais encore endormi dedans ! Au fait, j’ai soigné ta blessure.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, l’échidné y perçut quelque chose d’étrange. Comme de la protection. Quelque chose de… paternel.
Quelque chose qui, sans même le savoir, avait beaucoup manqué à l’échidné.
- Comment t’appelles-tu ?
Cette question sortit l’échidné de ses pensées. Elle ouvrit la bouche, puis la ferma. Elle baissa les yeux.
- Je…
Une voix la coupa. Une voix de femme. Elle ne venait de nulle part, mais résonnait pourtant comme si la personne qui avait parlé était là, devant elle.
Et puis il y eut une image. La même que celle qu’elle avait vu avant, celle d’une échidné noire pâle qui la protégeait.
« - Kouratine ! »
Ce mot fit comme un écho dans les pensées de l’échidné. Kouratine ? Etait-ce son nom ? De nouveau, il résonna dans son esprit. Il lui était familier. C’était comme si elle l’avait déjà entendu…
- Je m’appelle Kouratine.
Le dragon hocha la tête tout en fermant les yeux. Puis il se leva.
- Tu devrais te reposer, Kouratine.
Celle-ci l’observa partir, tandis qu’il ouvrit la porte.
- Au fait, je suis Space.
Il ferma ensuite la porte derrière lui. Kouratine l’observa longuement, puis soupira. Elle ferma les yeux. En effet, elle avait bien besoin de se reposer…
Le rêve qu’elle venait de faire lui revint pourtant à l’esprit.
Serait-elle… ? Non, c’était impossible. Les loups-garous ne vivaient que dans les légendes…

Derrière la porte, le dragon était resté contre le mur. Il ferma les yeux. Des images traversèrent ses pensées, puis il commença à avancer.
- Ainsi, elle fait partie de ceux qui seront à ses côtés…

   Kouratine observa les vitrines. Space l’avait beaucoup aidée pour qu’elle trouve un logement et pour qu’elle puisse avoir de l’argent. L’échidné avait déjà revêtu de nouveaux vêtements : de longues bottes noires au début, puis blanches au bout. Un trait bleu séparait la partie noire en deux. Elle portait par-dessus un short court et bouffant ainsi qu’une sorte de ceinture bleue, à laquelle était accroché un anneau d’or. Elle portait aussi un collier noir à ras-le-cou, et un tee-shirt court de la même couleur à plusieurs bretelles. Elle avait des bracelets bleus qui entouraient ses poignets, et des gants blancs.
Elle tourna ensuite la tête. Une hérissonne était assise sur un des escaliers de la place centrale. Une belle place, par ailleurs. Une fontaine s’y élevait au centre, représentant quatre sirènes à ses extrémités, et un dauphin au centre, qui crachait de l’eau. Le tout était fait de marbre blanc, ce qui rendait cette fontaine encore plus belle.
L’échidné reporta son attention sur la hérissonne. Elle était habillée d’un tee-shirt sans manche noir, d’une cravate rouge et noire, et d’une jupe courte de la même couleur sombre que son haut. De longs gants noirs lui recouvraient les bras, et deux ceintures rouges les maintenaient. Elle avait de grosses bottes noires, où se fixaient des sortes de plaques rouges. Elle était de couleur grise avec de beaux yeux verts, et de longs pics lui tombaient en cascade dans le dos. Pour finir, elle portait dans le dos une sacoche de guitare. Peut être faisait-elle de la guitare électrique ? C’était marrant, Kouratine avait appris, grâce à Space, à jouer de la basse.
- Comment tu t’appelles ? demanda l’échidné à la hérissonne.
Celle-ci leva la tête.
Kouratine sourit. La fille avait en eut l’air étonnée…
- Shadtty. Et toi ?
- Kouratine.

Elle apprit à la connaître. Shadtty jouait effectivement de la guitare électrique, d’ailleurs elles s’amusaient souvent à jouer de la musique ensemble, sans paroles la plupart du temps. Sombre, souriant et riant rarement, la hérissonne était pourtant très gentille malgré son apparence froide et n’hésitait pas à l’aider en cas de besoin. Par contre, ceux qu’elle détestait, elle le leur faisait savoir. Et ils comprenaient certainement très rapidement. Elle lui avait d’ailleurs expliqué qu’elle avait un contrôle sur le vent, et qu’elle pouvait ainsi sentir la présence de personnes malintentionnées.
Ensemble, elles parlaient souvent des choses qui s’était passé, le plus souvent la veille. Comme ce jour où elles avaient rencontré deux jeunes hybrides de quatorze ans, qui s’étaient perdues. Elles les avaient aidées à retrouver leur professeur, et s’étaient liées d’amitié. Une coïncidence de plus : Miseane avait une jolie voix et Riin savait jouer du clavier électrique. Kouratine pensait que ce n’était pas dû au hasard, Shadtty, là-dessus, pensait juste qu’elles étaient gentilles. Les quatre hybrides avaient gardé contact, et par moments se revoyaient, parlant souvent de tout et de rien.

   Kouratine était seule. Il pleuvait.
Elle regardait par la fenêtre. Des parents lapins appelaient leur enfant, qui trainait dans les flaques d’eau, un imperméable jaune sur lui. Le petit les suivit, tenant la main de sa mère et passant sous le large parapluie.
Kouratine soupira.
Pourquoi ne se rappelait-elle de rien ? Pourquoi ne savait-elle pas qui elle était exactement, mis à part son nom ? Et cette femme… Qui était-elle ?
Tant de questions sans réponse. Tant de questions qu’elle aurait préféré ne jamais connaître…
A ce moment-là, elle aurait aimé être à la place de ce jeune enfant… Connaître tout de ses parents, et qu’ils s’occupent d’elle.

Désormais je sais tout.
Je me souviens de tout.
Je sais que je ne serai jamais cet enfant. Je n’aurai jamais un père qui s’occupera de moi.
Que suis-je maintenant ? Si je n’avais pas mes amis, je sais que je ne voudrais plus vivre.
Maintenant, une nouvelle question me torture l’esprit…
Où sont mes parents ?

Kouratine ouvrit lentement les yeux. Tout était flou, autour d’elle. Elle aperçut quelques silhouettes proches, mais ne pouvait savoir qui c’était.
- Elle s’est réveillée ! murmura quelqu’un.
L’échidné crut reconnaitre la voix de Riin. La jeune fille faisait donc partie de ces silhouettes autour d’elle…
Elle aperçut ensuite quelqu’un, plutôt loin devant. Une aura émanait de cette personne, ainsi qu’une grande puissance. Ce fut par sa silhouette noire et sa grande taille que Kouratine put le reconnaitre.
- Hunter ? souffla-t-elle faiblement.

Argh... Ca fait un bon bout de temps que j'ai pas continué Oo''

Koura-san :
Aaaah, je suis contente que ce chapitre t'ai plu >w< Après tout, il était pour toi XD
Je lis dans les pensées ? Nan XD Mais j'aimerai bien ! Je suis contente que ça corresponde à l'idée que tu avais X3 Pour les passages que j'ai rajouté, j'étais obligée pour faire un lien avec le reste de la fic, pour expliquer comment les Feather Dreams se sont rencontrés, en quelque sorte ^^
Oui, Pierre Bottero m'inspire énormément ^^'

Citation

Mais je te remercie beaucoup, ce que tu as fais là … M’a vraiment fait plaisir. Va falloir que je te trouve quelque chose en guise de remerciement … Tu es une personne tellement généreuse Kayra que je ne sais même pas comment te remercier.

Mais, t’en fais pas, je trouverai. xD

Me remercier ? C'est pas la peine X) Ca m'a fait plaisir d'écrire ce chapitre, alors ^^
Merci en tout cas ^^ Et oki pour ton PS =)

Frérot :
Envie de disséquer le meurtrier ? Mais faut pas XDD Enfin, si, finalement ._.
Oui, ta remarque dans la bêta m'a fait penser qu'il était peut être temps d'améliorer tout ça... Alors je suis contente que ça te plaise !! ^w^
Oui, maintenant que j'y pense, certains trucs sont bizarres... Désolée >.<
Merci beaucoup pour ton commentaire et tes compliments sur l'écriture !! Je suis contente que mon style te plaise >w<

Citation

Est-ce que c'est le passage où elle s'enfuit de "sa" maison ? Ou d'une autre ? J'ai un doute, bien que je penche pour la première solution. ^^

Oui, c'est bien ça ^^ Et c'est le truc qui l'a mordu ^w^ Le meurtrier ne court pas aussi vite, du moins je crois pas XDD
Merci pour tout en tout cas !! ^w^

Silver,Shadow :
Bienvenu ici !! Merci beaucoup pour ton commentaire, il me fait très très plaisir !! ^w^

Et maintenant, voici la fic ! J'espère qu'elle vous plaira !

« Kayra :
Je veux changer.
A cause de moi, tous ceux que j’ai aimé, tous ont couru un immense danger. Je n’aurai pas dû partir. Je n’aurai pas dû…
Et pourtant, je sais que quoi que j’aie pu faire, je suis sûre que j’y serai forcément allée. Que j’aurai forcément découvert Myosi… Car rien n’est dû au hasard, et que je devais forcément la rencontrer.
Je me déteste.
C’est pourquoi, à partir de maintenant, je vais changer. Je ne me laisserai plus abattre par les circonstances de la vie. Je verrais les bons côtés, car même si la vie peut être difficile, un simple sourire peut la changer. Et que je veux les aimer, lui, Symiu, et cette vie qui m’a été donnée.
J’espère que je ne te déçois pas, Papa, par tout ce que j’ai fait… »

Chapitre 14 : Parce que tout change

Hunter se trouvait là, au centre des ruines qu’était devenue la maison de Kayra.
Shadtty, qui protégeait Kouratine, jura. Il avait finalement cédé à cause de la colère. Son démon avait pris le dessus…
Il fallait pourtant qu’il résiste à l’envie de tuer. La hérissonne l’avait compris la dernière fois, cette hybride capuchonnée et la louve qui ressemblait à Kayra n’était pas des êtres normaux. Elle observa cette dernière. Entourée par Symiu, Prick et Mad, elle semblait aller mieux, même si elle était encore plutôt mal en point.
Son attention se reporta sur l’échidné noir. Ses yeux avaient complètement changé, devenant entièrement violets, et une aura blanche l’entourait. Une aura destructrice…
Shadtty ferma les yeux. Elle avait compris que Kouratine avait subi le même sort qu’elle. La hérissonne n’avait pas pu aider sa propre amie… Et même si celle-ci était désormais réveillée, ce n’était pas ça qui la sauverait de cette lourde fatigue qui avait aussi pris la hérissonne après cette épreuve…
- Hunter !
Shadtty ouvrit les yeux et se retourna. Kouratine était debout, soutenue par Miseane et Riin. Les deux jeunes hybrides avaient plutôt l’air inquiet.
- Tu ne devrais pas te lever, Koura-san, conseilla la hérissonne.
- Tu es fatiguée aussi. Ça ne t’empêche pas de te lever.
Shadtty haussa un sourcil. Là-dessus, Kouratine n’avait pas vraiment tord.
- Que comptes-tu faire ?
Kouratine leva la tête. Inutile de le dire, elle savait que la hérissonne avait compris. Et qu’au final, les deux petites aussi.
- Kayra va bien ? eut-elle pour simple réponse.
Shadtty hocha la tête.
- De la fièvre. Et quelques blessures superficielles. Cette louve semble l’avoir bien amochée.
Riin tourna la tête vers Myosi. Elle ressemblait énormément à Kayra. C’était à se demander si elles n’étaient pas jumelles… Pourtant le fait que cette louve aux yeux verts soit aux côtés de l’hybride encapuchonné lui faisait penser que ce n’était pas le cas.
Kouratine avança légèrement. Elle imposa à la hérissonne orange et à l’échidné-renarde rouge et rose de la lâcher. Elles observèrent Shadtty, qui hocha la tête.
Les deux jeunes hybrides laissèrent l’échidné avancer. La hérissonne grise ferma les yeux. Une fois que l’échidné de la même couleur arriva à sa hauteur, elle souffla, sans pour autant ouvrir les yeux :
- Fais attention.
Kouratine eut un petit sourire, et hocha la tête.
Elle s’approcha de l’échidné noir.
De leur côté, Myosi semblait surprise par ce qu’il venait de se passer. Elle ressentait la présence d’une entité démoniaque. Le meurtrier s’était posté devant elle, tentant de la protéger, son épée devant lui.
Hunter eut alors un sourire narquois, un sourire qui fit frissonner la louve. Elle savait que l’assassin ressentait la même chose qu’elle, cette présence nouvelle, et pourtant lui ne semblait pas avoir peur… En même temps, c’était rare qu’elle puisse voir ses sentiments. Il était si froid… Comme elle l’était le plus souvent. Mais lui, son visage était inexpressif, et le fait qu’il soit caché renforçait cela.
Le sourire de l’échidné noir ne s’était toujours pas effacé. Il fonça d’une vitesse impressionnante vers le meurtrier, son poing légèrement reculé pour pouvoir frapper. Le membre fermé fila alors, frappant l’Ombre. Celui-ci avait paré l’attaque juste à temps grâce à son épée. Le plat de la lame retenait l’agresseur. Le meurtrier observait d’ailleurs la lame. Plus l’échidné forçait, plus l’épée se courbait. Il fronça les sourcils. Hunter avait, malgré son sourire démoniaque, une grimace de haine sur son visage.
Soudain, les deux reculèrent. Aucun ne semblait fatigué. Ils s’observaient tous les deux, ne baissant pas leur regard.
-Hunter ! s’exclama quelqu’un.
L’échidné noir tourna légèrement la tête. Myosi fronça les sourcils. Kouratine s’était réveillée. C’était elle qui, titubante, s’approchait lentement de l’hybride aux yeux violets.
Le meurtrier profita de cette inattention pour attaquer. Son épée pointée vers Hunter, il fonça droit vers lui.
Quelque chose lui barra pourtant la route. L’Ombre encapée fit un bond en arrière, et regarda sur le côté. Shadtty avait les cheveux flottants, comme la fois où ils s’étaient rencontrés. Elle avait lancé une lame de vent pour arrêter le meurtrier.
Elle recula ensuite, fatiguée. Un rayon blanc-argenté fondit vers elle, mais quelque chose le para.
Riin observait Myosi de ses yeux enflammés par la haine.
- Riin ! s’exclama Miseane, qui observait son amie, les yeux écarquillés.
La hérissonne orange ne tourna pas la tête, tenant fermement son wakizashi dans la main. La lame ressemblait à un katana en plus petit, même beaucoup plus court, et l’échidné-renarde comprit immédiatement que l’hybride le cachait sous sa jupe. Mais elle l’avait dégainé si rapidement, comme si elle était habituée au combat… Alors qu’elle n’en avait jamais fait part à personne.
Riin lança un regard rempli de détermination à la louve ennemie, qui le lui rendit, méprisant. L’épée luisait sous la pluie qui tombait, mais n’effrayait nullement l’Ombre.

- Hunter, souffla Kouratine.
L’échidné noir n’avait pas bougé. La jeune hybride soupira puis observa son ami.
- Je vais bien.
Il n’y eut aucune réaction de la part de Hunter. Le jeune échidné avait la respiration lente, si lente qu’on aurait dit qu’il ne respirait même pas. Si l’on ne se fiait qu’à ça, on pouvait croire qu’il était calme et pourtant on pouvait lire de la haine et de la folie sur son visage.
Kouratine frissonna. Ce n’était peut être pas une bonne idée. Pourtant, elle continua.
- Reprends-toi, Hunter. Je sais que tu m’entends.
L’échidné fronça les sourcils.
- Il ne peut t’entendre, fit-il d’une voix étrangement surnaturelle.
- Hunter, je sais que tu es là, que tu nous regardes. Je t’en prie, reprends-toi !
Le possédé trembla légèrement. Un mouvement convulsif, que l’hybride noir avait fait inconsciemment, mais l’échidné grise savait bien ce que cela voulait dire. Son ami reprenait le dessus. Il fallait qu’il lutte, encore, pour enfin pouvoir affronter son démon…
- Hunter ! criait-elle, encore et encore, afin d’aider le garçon.

Myosi esquiva un coup de wakizashi, tandis que le meurtrier, avec son épée, parait une lame de vent. La louve observa Riin. La hérissonne orange, qui lui paraissait faible, avait soudainement montré qu’elle pouvait être forte. D’ailleurs, elle se débrouillait très bien avec cette lame…
La louve se baissa, tandis qu’un filet d’air passait au dessus de sa tête. Elle le savait très bien, cette simple attaque aurait pu avoir de lourdes conséquences… Du moins pour elle. Elle jeta un coup d’œil vers son maître. L’Ombre encapuchonnée sauta, et attaqua avec son épée.
Miseane esquiva en roulant sur le côté. Son agilité non cachée dans ce combat lui avait été d’une grande aide : elle avait failli être blessée ou mourir de nombreuses fois. Elle soupira intérieurement, se remerciant d’être une semi-renarde, car c’était cela qui l’aidait à se déplacer aussi aisément.
La louve, devant elles, enchaînait coups de pied et magie. C’était quelque chose qui gênait un peu Riin, car elle n’était pas vraiment experte en la matière de pouvoir… Elle se concentrait donc plus sur l’encapuchonné, qui lui utilisait presque toujours son épée.
Les deux escrimeurs se séparaient lentement du groupe. Leurs lames s’entrechoquaient, vibrant au contact de l’autre. Coup verticaux et horizontaux s’enchaînaient, créant des sons cristallins, presque irréels, à chaque fois que les armes se touchaient.
Riin avait les sourcils froncés. Ne pas pouvoir voir le visage de l’adversaire était, en plus de la magie, une véritable contrainte : on ne pouvait pas savoir ce qu’il comptait faire en observant ses yeux. Car, comme elle avait déjà entendu dire, les yeux sont le miroir de l’âme.
Elle para un coup vertical du meurtrier, puis se déplaça sur le côté et frappa avec son épée. Une estocade rapide, qui visait le ventre de l’encapuchonné.
Elle cligna des yeux.
La lame était rentrée dans son ventre, oui… Mais le sang n’avait pas jailli, et étrangement, tout autour semblait émaner de la fumée noire.
Le meurtrier disparut soudainement, devenant impossible à toucher, comme s’il était entièrement devenu de l’air.
C’était presque ça.
Il s’était transformé en la même fumée noire qui était apparue lorsqu’elle l’avait transpercé de sa lame. Où était-il ? Il avançait beaucoup trop rapidement pour qu’elle puisse le savoir.
- Riin ! cria Miseane en esquivant une attaque de Myosi.
La hérissonne roula sur le sol. Une épée s’était fichée dans la terre à l’endroit même où elle était juste avant. Le meurtrier avait fait un bond prodigieux, et semblait suspendu en l’air. Il tomba sur le sol, aussi léger qu’une plume, et retira sa lame de la terre boueuse.
- Bien, chuchota-t-il.
Il observa Myosi, lui faisant le geste d’arrêter de se battre.
- Vous abandonnez ? souffla celle-ci, agacée.
- A vrai dire, je doute qu’il soit important de continuer. De plus…
Il tourna la tête vers Hunter.
- Il va bientôt revenir à lui, et ça ne servira à rien de se battre pour rien.
Shadtty observa longuement les Ombres, prête à attaquer. Les autres firent de même, Riin encore épuisée de son combat.
Myosi faisait la moue. Elle préférait combattre ? C’était assez étrange à penser. Quoique… Finalement, en voyant la manière dont elle se battait, on pouvait facilement deviner que cela lui faisait plaisir.
Lentement, ils se mirent à disparaître. Miseane avança afin d’attaquer, mais Shadtty l’arrêta. Inutile de se battre encore, comme il l’avait dit.
Le regard d’Hunter se fit étrangement moins sombre, son visage plus surpris. Ses yeux passèrent de Kouratine aux deux Ombres qui s’effaçaient, puis il s’affaissa. Kouratine le rattrapa au dernier moment, tentant de supporter le corps de son ami.
- Je…
Tous se retournèrent. Symiu tenait Kayra, dont le regard habituellement si joyeux n’était plus que tristesse et douleur.
- Je suis désolée…
La louve baissa la tête. Ses oreilles suivirent le mouvement, tandis que Mad et Prick détournèrent le regard.

(http://fc06.deviantart.net/fs70/f/2010/262/f/7/eclipse___soleil_et_lune_by_kayra_wolfy-d2z1q7n.png)

Shaw les observait en silence. Aria semblait embarrassée, mais ce qui préoccupait le plus la tigresse était l’état de santé de l’échidné noir, Hunter. D’après Shadtty, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter : un simple malaise, rien de plus. Pourtant… Pourtant, l’hybride blanche ne la croyait pas.
Elle soupira. Kayra était restée dans sa chambre, triste, et après être restée pour la consoler, Symiu avait été contraint à partir en course avec cette chatte, Mad, et Kouratine. Même si celles-ci s’inquiétaient pour leurs amis, elles prétendaient qu’il fallait qu’elles fassent plusieurs choses.
La tigresse se demandait bien ce qu’elles voulaient faire…
De plus, quelque chose l’avait particulièrement surprise. Après un long moment de silence qui avait suivit le combat, les Feather Dreams, sans Kayra, avait parlé entre elles.
Bien qu’elles se soient rencontrées depuis longtemps, elles ne connaissaient pas tous les secrets de leurs amies. La force du vent de Shadtty avait certes étonné les deux filles les plus jeunes du groupe, mais pas Kouratine. Par contre, le fait que Riin sache se battre, et l’apparition même de son épée les avait toutes surprises.
En ce moment même, chaque membre restant du groupe se tenait à l’écart, comme si elles craignaient le secret de chacun. Comme si elles craignaient qu’un simple secret puisse les séparer, encore plus qu’elles ne l’étaient à présent.

- Allez, Symiu ! Dépêche-toi un peu !
- Mais euh…
Le tigre sortit de la cabine d’essayage, un ensemble magnifique sur lui. C’était une veste bleue et blanche, qui laissait voir son torse couleur neige, et un pantalon bouffant aux mêmes couleurs qui rentrait dans des bottes noires. Il avait conservé ses lunettes de course - Symiu leur avait dit que s’il n’avait plus de lunettes de courses, ce n’était pas lui.
- Wouah !! s’exclama Mad.
Elle tourna la tête, observant Kouratine qui recherchait dans les vêtements noirs. Celle-ci le regarda, puis sourit.
- Ouais, ça te va bien !
Symiu sourit, puis hocha la tête.
- J’aime beaucoup aussi. Vous pensez que ça plaira à Kayra… ?
Mad adopta un grand sourire, puis regarda Symiu en riant :
- Mais oui, ne t’en fais pas !!
Le tigre hocha de nouveau la tête, puis se tourna, retournant dans la cabine. Il se rechangea et sortit, observant Kouratine qui croisa les bras.
- Et toi ? Que cherches-tu ?
L’échidné sourit, puis observa les vêtements noirs sur son bras.
- Dans quelques jours, c’est l’anniv’ de Shadtty. Elle va avoir dix-sept ans.
- Ah ! Et donc tu lui achètes ces vêtements ? fit Mad avec un grand sourire.
Kouratine hocha la tête.
Le tigre les observa longuement. Vu comme ça, on pourrait croire qu’il ne s’était rien passé… Il soupira. Il avait entendu ce que les Ombres avaient dit à « Lymio »… Et ils savaient, Symiu et sa « malédiction », qu’ils avaient raison.
Il leva la tête. Il espérait que sa petite amie allait bien…

   Kayra soupira, raturant une ligne qu’elle avait écrite rapidement. Des feuilles l’entouraient. De nombreuses feuilles.
« Mais que m’est-il passé par la tête ?! »
Elle se tint le visage dans sa main en respirant profondément. Mais quel genre de personne était-elle ? Depuis la mort de son père, elle ne souriait presque jamais… Avait l’air d’une fille faible et sans défense.
« Je suis bête… »
Elle soupira, puis s’allongea sur son lit. La louve observa longuement le plafond. Cette Myosi… Elle était l’une des filles de cette prophétie qu’elle redoutait tant.
« La fille de la Lune prendra l'apparence de celle du Soleil, et ensemble elles devront affronter leur destin : celui de l’Eclipse. »
L’hybride marron se souvenait du jour où son père lui avait conté cette prophétie. C’était peu après la disparition de sa mère et de son frère… Et ça ne lui revenait que maintenant.
- Papa… soupira-t-elle. J’espère que je ne t’ai pas trop déçu. Rassure-toi, à partir de maintenant, je vais changer.
Oui, elle en avait marre d’être ainsi.
La louve se leva. Elle savait que Symiu était sorti, et lorsqu’elle entendit la porte d’entrée se fermer, elle descendit dans le salon presqu’aussitôt.
Il y avait du monde, et Kayra pensa que Shaw avait de la chance d’avoir une grande maison. Tous se tournèrent vers elle lorsqu’elle arriva. Gênée, Kayra se fit toute petite. Elle les avait tous mené dans une certaine galère et elle s’en voulait. La preuve, c’était qu’en ce moment même, elles étaient toutes séparées…
Symiu fut le seul à sourire en la voyant. Elle rougit, puis vit que Mad donna une petite tape sur l’épaule du tigre blanc. Elle porta la bouche à son oreille et chuchota :
- Va montrer à ta belle comme t’es magnifique, maintenant !
Le tigre blanc changea aussitôt de couleur, devenant rouge pivoine. Décidément, la chatte semblait avoir un don pour mettre les gens mal à l’aise… Il aperçut le petit sourire de Kouratine, avant de se tourner pour se rendre dans la salle de bain.
Le jeune tigre revint quelques minutes plus tard, changé. Il avait revêtu les vêtements du magasin, cet ensemble bleu et blanc qui lui allait tellement. Sa cousine sourit, les Feather Dreams et Aria firent de même. Prick observa rapidement Kayra, puis leva un pouce vers le ciel.
Symiu sourit, toujours aussi gêné, puis se tourna vers la jeune louve. Celle-ci le regardait, un grand sourire sur le visage.
- Alors, je suis comment là-dedans ? lança Symiu avec un clin d’œil, comme pour briser le silence.
Kayra eut un petit rire avant d’avancer vers lui et de le prendre dans ses bras.
- Magnifique, Symiu. Juste magnifique.
Mad sourit, puis Kouratine s’adressa à Shadtty :
- Comment va notre bel au bois dormant ?
La hérissonne afficha un petit sourire, et enfin répondit :
- Toujours en train de dormir. Mais si tu veux le réveiller, tu connais la recette, princesse charmante…
L’échidné grise éclata de rire, bientôt suivie par les autres. La simple venue de Kouratine semblait avoir détendu l’atmosphère.
- Vous pouvez pas faire un peu moins de bruit ? J’ai mal au crâne, moi…
Hunter descendait les escaliers tout en se tenant la tête. Son éternel chapeau blanc vissé sur le crâne, on pouvait avoir l’impression qu’il avait peur de le perdre mais ses yeux cernés laissaient penser que c’était vraiment à cause de la douleur.
Tout le monde sourit. Si Hunter râlait, cela voulait dire qu’il allait bien. Shadtty se leva et s’approcha de lui, tandis que l’échidné noir sourit à son tour. Les deux semblaient très bien s’entendre ; malgré leur race, on aurait presque pu les prendre pour des frères et sœurs. Enfin, l’échidné noir se posa sur le fauteuil en soupirant, et observa Kayra. Celle-ci, intimidée, rougit.
- Je… Désolée.
Elle baissa la tête, rouge comme une tomate.
- Si cela est arrivé, c’est de ma faute, alors je m’en excuse…
Les autres se regardèrent.
- Pas grave, fit Miseane en souriant.
- Par contre, la prochaine fois, préviens nous ! soupira Shaw. On s’est inquiétés.
La canidé hocha la tête avec un grand sourire. Elle avait de la chance d’avoir des amis comme ça ! Elle ne méritait pas qu’ils l’excusent.
Hunter soupira, puis regarda devant lui.

   - M’énerve, m’énerve, m’énerve !! cria-t-elle en tapant dans un morceau de bois.
- Du calme, Myosi.
- Vous voulez que je me calme comment ?!
Le meurtrier l’observa longuement. Puis, il se tourna, regardant devant lui. Elle était énervée… Pourquoi ? Parce que non seulement le combat s’était fini, mais en plus Kayra s’était laissée faire. Bien que cela semble un peu contradictoire, la louve aux yeux verts détestait gagner aussi facilement. Elle aurait de loin préférer se blessé que de frapper aussi longtemps qu’elle le pouvait sa double. Et bien que le reste du combat contre Shadtty et Miseane lui avait plu… Elle était restée sur sa faim.
L’encapé la regarda, puis lui posa une main sur l’épaule. Cela eut pour effet de calmer aussitôt Myosi. Celle-ci soupira. Le meurtrier était certes la personne qu’elle respectait le plus au monde, elle avait détesté le fait qu’ils doivent s’enfuir. Elle n’était pas une lâche.

   - Je vais y aller, lança Hunter.
- Déjà ? Attends au moins d’être rétabli !
Shadtty l’observa avec de gros yeux. Il s’était écoulé près d’une heure, mais elle aurait de loin préféré qu’il reste.
Kouratine tapa du coude dans l’épaule de Riin, qui pouffa de rire. L’échidné lui fit un clin d’œil et enfin regarda devant elle.
- Faut que j’y aille, vraiment, sinon les gars du groupe vont me presser et je déteste ça.
La hérissonne grise hocha la tête, compréhensive. Kayra et Miseane sourirent à leur tour. Il y avait une certaine complicité entre Kouratine et Hunter, mais lui et Shadtty, c’était différent. Un peu comme un frère et une sœur, ou aussi comme un couple timide… C’était assez difficile à décrire.
Hunter partit vite, après leur avoir jeté un rapide et dernier au-revoir.
L’échidné grise soupira et retrouva son amie.
- Nous aussi on va pas tarder, lança Kouratine, regardant devant elle.
- Ouais…
Shadtty soupira à son tour. Elle regarda toutes les filles du groupe, tour après tour, puis enfin déclara :
- Après-demain, répèt’ dans la salle habituelle, les filles !
- A quelle heure ? s’enquit Riin.
- On va dire quatorze heures. On va en avoir pour un bout de temps, on a fait pas mal de chansons.
- Ok d’acc ! lança Miseane en faisant un signe de salut militaire.
Kayra hocha simplement la tête en affichant un nouveau sourire. Elle tenait la main à Symiu, qui souriait lui aussi.

   Les heures passèrent bien vite à leur goût, bien que chacun d’entre eux souhaitait que la nuit arrive pour qu’ils puissent enfin se reposer.
La canidé marron ne quittait plus Symiu. Un sourire franc et chaleureux illuminait son visage. On aurait dit qu’elle avait oublié ce qu’il s’était passé, la double qu’elle avait rencontrée. Pourtant, par moments, le visage de cette Myosi lui revenait en mémoire…
Enfin, après avoir mangé, tous se couchèrent dans une chambre différente. Comme chaque soir Aria était partie, il ne restait plus que les deux tigres et la louve dans la maison, qui leur sembla soudain trop grande pour eux tous.

(http://fc06.deviantart.net/fs70/f/2010/262/f/7/eclipse___soleil_et_lune_by_kayra_wolfy-d2z1q7n.png)

Il était là, de nouveau. Il l’observait. Combien de temps cela faisait-il maintenant ? Elle ne l’avait pas vu pendant un long moment, lui qui venait hanter ses nuits…
- Lunar ?
Il hocha la tête. Kayra ferma son poing contre sa poitrine. Cette fois, rien ne les séparait, ils pouvaient se parler tranquillement.
- Lunar… J’ai une question à te poser.
Il leva la tête. Un sourire faible se dessina sur ses lèvres.
- Qui es-tu ?
Il y eut un long silence, durant lequel le loup baissa la tête tout en continuant de sourire. Elle l’observa. Elle était un peu plus grande que lui, mais leur pelage était le même.
- Es-tu véritablement mon frère ?
Cette fois-ci, Lunar sursauta.
- Lunar… C’était le nom que mes parents voulaient donner à leur deuxième enfant si c’était un fils. Est-ce toi ?
Il continuait de sourire, le regard perdu dans le vide.
- Oui.
Kayra fronça les sourcils en détournant la tête. Elle n’était pas vraiment surprise : à vrai dire, elle s’y attendait. En soupirant, elle le regardait de nouveau, posant ses mains sur les bras du loup. Elle le regarda, suppliante.
- Pourquoi as-tu disparu ?
Il ferma les yeux en continuant de sourire. Lunar… Quelle étrange impression que de penser qu’il faisait partie de sa famille… Enfin, il ouvrit les yeux, essuya ses larmes. D’autant plus étrange qu’il semblait si mature alors que c’était son petit frère…
- J’ai été… Enlevé, si je peux dire ça. C’était pour me protéger… J’ai une mission à effectuer.
- Une mission ?
Il sourit de nouveau en la regardant. Il était tellement mature…
- Oui. Je dois protéger ce monde…
Kayra écarquilla les yeux, puis baissa la tête en soupirant.
- Dis–moi… Est-ce qu’un jour, on se reverra pour de vrai ?
Il l’observa, surpris. Oui, c’était un rêve, tous deux s’en étaient rendus compte.
- Oui. Promis.
La louve sourit en regardant son frère. Lui semblait inquiet, pourtant il serra les poings, puis leva le droit vers elle en souriant. Un sourire rassurant. Il leva le petit doigt, tandis que Kayra faisait de même. Ils se serrèrent les doigts en souriant.
- Fais attention à toi, Kayra.
- Oui… Toi aussi.
Et, tandis qu’ils disparaissaient petit à petit de ce rêve, tous deux se mirent à pleurer. Des larmes chaudes, qui perlaient doucement sur leurs joues blanches. Mais pas des larmes de tristesse. C’était la joie de se retrouver qui les avait faites surgir.

Kayra sursauta. Des gouttes de sueur coulaient sur son front, et elle se recroquevilla sur elle-même en serrant plus fort sa couverture.
Son frère… Cela faisait longtemps qu’elle souhaitait lui demander sa véritable identité. Cette nuit, elle avait franchi un grand pas vers l’avenir. Elle sentait que cette retrouvaille allait la rendre bien plus forte…

(http://fc06.deviantart.net/fs70/f/2010/262/f/7/eclipse___soleil_et_lune_by_kayra_wolfy-d2z1q7n.png)

Et au fait !! Merci beaucoup à Luke, mon frérot, d'avoir fait la bêta de ma fic !! >w<

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L'Atelier Fan Area => Fics abandonnées => Discussion démarrée par: Kayra le Mars 21, 2009, 01:53:40 pm