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L'Atelier Fan Area => Fanfics => Discussion démarrée par: Hershel le Novembre 04, 2012, 05:37:47 pm



Titre: Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Novembre 04, 2012, 05:37:47 pm
Premier post sur ce site, du fait je me présente brièvement: Hershel, fan du hérisson, évidemment, romancier à mes heures perdues et fervent défenseur des aventures du blue blur devant l'adversité ;)

Je vous présente le prmier chapitre de ma première fanfic, Heroes of Time and Space, fanfic empruntant à tous les épisodes, old comme modern.
Enjoy ^^



1
Une nouvelle aventure



Sous ses soniques foulées, l’herbe s’envole en brins légers, tourbillonnant dans l’air chaud des Plaines de Westside Island. Les herbages dansent, malmenés par le hérisson le plus rapide de l’univers qui dans sa course, martèle le chemin de terre avant de le noyer dans la poussière. Les fleurs, les branchages s’envolent à son passage, les feuilles crépitent sous ses semelles avant de rejoindre les airs pour une folle révolution.
Alors qu’il s’enfonce dans un sous-bois constitué de sapins, Sonic sent immédiatement la différence : les embruns portés par l’air du large sont remplacés par l’odeur si forte de résine, cet air qui il y a encore quelques secondes le rafraîchissait avec délectation se charge rapidement et devient lourd, plombé par ce soleil au zénith qui chauffe la pineraie à travers de rares trouées dans les cimes. Les aiguilles ont succédé aux feuilles, virevoltant  sur le sol acide et crayeux de la Chaîne des Westside Mountains.
Perçant un large mur d’épines et de lianes d’un saut, Sonic se pose doucement sur un carré d’herbe haute. La douceur de la terre meuble sous ses pieds lui arrache un sourire, tandis qu’il se redresse pour admirer la vue. De son monticule à l’orée de la pineraie, il perçoit les monts de Hill Top, déchirant la grise couche de nuages pour s’étendre loin dans le ciel. Son regard s’attarde un instant sur le bleu puissant des rochers recouverts de mousse et de nombreux sapins semblables à ceux qu’il vient de traverser, sur ces pics azurs reliés les uns aux autres par d’imposantes tresses de lierre sauvage, tandis que lui parvient le grondement souterrain du magma bouillonnant dans les profondeurs de la Chaîne.
Sonic hausse les sourcils en ricanant.
- Une autre fois peut-être, les éruptions de Hill Top, moi, j’ai déjà donné !
Porté par une douce réminiscence de cette époque, le hérisson bondit pour rejoindre le flanc rocailleux qui s’étend sous ses pieds. Il passe en Spin Roll dès son contact avec le sol, et parvient rapidement à l’épais tapis nuageux qu’il tranche à la vitesse du son.

En une poignée de minutes, les barrières du Casino Night sont atteintes. Et quelques secondes de traversée plus tard, au cœur d’enseignes brisées et de néons éteints, l’immense structure électro-métallique n’est plus qu’un souvenir. Quittant les poutres rouillées et autrefois si clinquantes pour retrouver de merveilleuses plaines couleur émeraude, son pas se fait plus prudent. Ralentissant progressivement, son œil se fait plus vif, et une certaine angoisse commence à monter en lui. On peut avoir sauvé Mobius des dizaines de fois et être sans peur… il y a des fois où il faut pas plaisanter quand même…
Petit à petit l’herbe devient plus dense, et de nombreux buissons apparus sur le côté du chemin se font plus fournis, ils grandissent, grossissent jusqu’à déborder sur la voie et bientôt, recouvrir toute la zone. Sonic freine au milieu de feuilles larges comme sa main, se postant entre les deux totems de pierre sur lesquels il a affronté le Hammer Eggman il y a bien des années…
- C’est pas le moment de glisser…
Il le sait, les Ruines Aquatiques regorgent de pièges. Vestiges d’une cité occupée il y a des siècles, elles représentent un danger non négligeable. Au loin apparaissent déjà de nombreux piliers en pierre jaune, plantés dans les marécages comme de traîtres points de repère, et dont les sublimes enluminures et gravures ne sont qu’un leurre au cœur du lac. Sonic grimace en sentant l’humus gorgé d’eau sous ses semelles. Un bon rush jusqu’aux piliers, et une sortie en sautant de pierre en pierre, reste la solution la plus sûre…
En ses bonds, il pose son regard sur les vastes étendues d’eau en contrebas. Par endroits, une pilasse émerge, recouverte de lianes, au milieu des buissons parsemés de baies rouges à l’œil succulentes. Quel merveilleux tableau cela serait… si les flèches plantées dans la pierre et le ballet incessant des Chop-Chops fendant la surface pour tenter de croquer le hérisson entre leurs puissantes mâchoires ne venaient rappeler le véritable visage de ces ruines de mort.
Sonic pose ses pieds sur un pilier, puis bondit de nouveau dans un Tchac ! familier. Une flèche surgie de la pierre tranche les airs à quelques centimètres de sa tête, avant de rejoindre les profondeurs du lac. Le hérisson souffle, se pose sur un autre pilier. Et là, c’est une armée de mouches robotisées qui apparaît d’un buisson en contrebas.
- Shoot ! C’est pas mon jour !...
Sonic saute une nouvelle fois et survole le lac d’une accélération soudaine. Un autre groupe de Whisps apparaît, puis un autre, et un autre, et encore un autre…
- Décidément…
Il se pose sur une rive dans le bourdonnement grandissant des centaines de badniks lancés à sa poursuite. Sans en attendre davantage, il s’élance, et quitte les Ruines Aquatiques, noyant ses poursuivants dans un nuage de sable fin.

Le Spin Roll restant le meilleur moyen de traverser les épais feuillages de la flore de Westside Island, Sonic roule à vive allure dans les plaines. Dans le manège des brins qui décollent, il se félicite dans un sourire d’avoir esquivé si facilement les eaux maudites des Ruines. Même si, il l’admet, il n’est pas encore sorti de ce piège végétal…
Tandis qu’il coupe en direction du sud de l’Ile, une étrange sensation l’envahit. Une sorte de malaise s’installe. Sa course se fait moins sûre, il perd de la vitesse. Même les lianes, enserrées et dangereuses, qu’il tranchait avec peine, ne sont plus que de vagues fils noirs, à la solidité déchue et cassantes comme du verre.
- Mais ?
S’immobilisant en une fraction de seconde, Sonic parcourt les alentours d’un œil inquiet. Il tourne sur lui-même en se grattant le bras.
Le contraste est frappant. Depuis une bonne centaine de mètres, le paysage a changé. L’herbe au vert si chatoyant a viré au mauve ; les rares arbres plantés ça et là ont noirci comme le charbon ; les fleurs ne dansent plus au bord des chemins, leurs tiges fragiles plient sous le poids de têtes fanées dans un camaïeu de rose et de pourpre. Devant lui, l’horizon a viré au noir.
Sonic arrache une liane à ses côtés, et l’émiette d’une simple friction de ses doigts. Il fixe avec dégoût le végétal carbonisé glisser le long de ses gants blancs.
- Qu’est-ce que…
Brusquement, ses sens se troublent. Il porte ses mains à sa tête. Pris d’un vertige soudain, il chancelle. L’irritation sur son bras le relance. Il pose un œil sur l’horizon, en titubant. Et le vert émeraude des plaines jouxtant les Ruines Aquatiques, éclatant sa rétine par sa pureté, lui impose la vérité.

C’est évident.
Il se dirige vers l’Usine Chimique.
Son sang se fige dans ses veines.

Tout ce chaos… est l’œuvre du Mega Mack.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Miko le Novembre 05, 2012, 02:57:18 pm
J'avoue que cela faisait bien longtemps qu'on avait eu aussi bon texte descriptif. Je te passe même la limite de caractères qui n'est pas atteinte.

Bref un bon texte qui promet, une bonne maitrise du français et un vocabulaire varié. On voit que le texte est travaillé ça fait plaisir à lire. Je suis maintenant curieuse de voir la suite. Essaye quand même pour le prochain chapitre de te plier aux règles du forum.

Bonne continuation.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 06, 2012, 01:46:52 pm
Je ne suis pas un habitué des fans-fics, mais je dois dire que j'accroche bien à cette introduction. Comme l'as dit Miko, le texte est vraiment bien travaillé, les descriptions sont excellentes, je revois le jeu en lisant le texte.
Bonne continuation, j'espère lire la suite bientôt.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: FranckGuilaume le Novembre 06, 2012, 06:58:53 pm
J'adore lire les fanfictions, qui sont pour moi une source sûre d'inspiration.
Mais je dois avouer que là, tu me surprends du début à la fin.
C'est très détaillé, beau & poétique. Ta fiction est une véritable mélodie envoûtante, félicitations.
Je te tire mon chapeau pour cet excellent départ.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Novembre 18, 2012, 07:55:49 pm
Miko, Hawk et Franck, merci pour vos commentaires, ça me touche énormément. Je m'excuse pour les délais de publication, mais je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire. Je vous remercie néanmoins pour votre suivi ^^

~~ ~~

Devant lui, les ténèbres s’étendent. Leur puissance sans limite se pose en évidence, d’un simple regard, par ce noir infini. Même ces milliards de points blancs, frêles lumières perçant l’obscurité sans fin, ne parviendraient à s’imposer. Tout ce vide, plus impressionnant que tout, le fait se sentir si petit, si faible, que même lui, qui déteste ne serait-ce que remettre en doute sa supériorité, ne peut réprimer un frisson, de l’autre côté de l’immense baie vitrée.

L’Espace a ce don, de le stupéfier autant que de l’agacer.

- Maître… cible repérée.
Il détourne son regard vers l’accès au pont, pour le poser sur la carcasse en métal poli qui vient de lui adresser la parole.
- Bien.
Le docteur s’écarte de la baie, regagne le cockpit à sa droite d’un pas lent, tout en tortillant ses longues moustaches brunes. D’un geste sûr, il entre plusieurs instructions sur le tableau de bord. L’appareil redouble de bips et de clics.
- Approche lancée, amorçage imminent, fait une voix dans le haut-parleur de la salle de contrôle.
Il se tourne vers le robot, toujours posté dans l’entrebâillement. Même s’il s’agit de celui qui lui a donné le plus de fil à retordre, il ne peut qu’admettre que Metal Sonic est de loin le plus fidèle. Ses yeux semblent rougeoyer d’une volonté et d’une détermination qui forcent le respect, et savoir qu’ils partagent tous deux la même haine viscérale envers le hérisson et ses amis emplit le Docteur d’une indéniable fierté.
- Nous voilà arrivés… va préparer le Walker.
- Oui, Maître.
Le robot s’exécute, reculant doucement en acquiesçant de la tête, avant de disparaître derrière la porte qui remonte  dans un bruissement. De lourds pas métalliques se font ensuite entendre sur le sol grillagé du corridor, indiquant au docteur que Metal Sonic est parti s’acquitter de sa tâche. Il ricane à nouveau.
- Ca c’est une bonne machine…
Il replace correctement ses petites lunettes noires sur son nez.
- Dommage que tous les autres n’aient pas été aussi… performants.
Il soupire devant les écrans. Deux robots qui se sont soulevés contre lui, trois autres qui ont échoué à les stopper… un véritable gâchis. Le pire restant tout de même, lorsqu’Omega, qu’il pensait avoir abandonné dans un laboratoire, a rejoint Shadow et cette petite peste bleue, avant de travailler pour le Gouvernement.
- Tss…
Mais au-delà des trahisons et de ses échecs passés, il tient enfin sa revanche. Caressant du bout de ses doigts gantés le froid des moniteurs, il caresse l’infaillibilité de son plan. Le scan du radar fait clignoter sous ses yeux avides de connaissance une impressionnante masse, censée se trouver à quelques kilomètres de lui. Une gigantesque colonie spatiale, abritant en son sein un véritable trésor, une aide inestimable, un secret, dont la découverte changerait à coup sûr la face de la Terre.

Et son avenir.

Avec cette arme en sa possession, il en est certain !... plus d’ennemis, plus d’obstacles, plus d’armée, plus de rebelles…
…plus de Sonic…

Eggman éclate d’un rire franc qu’il ne peut plus contenir, et dont l’écho se répète inexorablement dans l’exiguïté du cockpit.

Eggmanland ne sera bientôt plus un fantasme.
Son projet prendra vie.



Dans les tremblements de l’ascenseur l’emmenant sur le deck de sortie, Eggman se tient droit, fixe, dans le cockpit de son Walker. Ses mains serrées autour des manettes de commande, son regard figé sur les détails de la cage métallique qui descend dans un boucan étouffé par la ronde vitre protectrice de son véhicule, ce point rouge clignotant sur une cartographie en relief plaquée par un hologramme sur le carreau…
Tout est prêt.
Il ne peut PAS échouer.

Le tableau de bord regorge d’informations. Cette orgie de voyants et de couleurs le rassure intérieurement sur l’excellent état du Walker, qu’il n’avait pas utilisé depuis une éternité.
La dernière fois, c’était déjà pour m’introduire dans l’ARK… quelle ironie.

Soudain, la cage s’immobilise. Le choc sort le docteur de ses pensées. Devant lui, la double porte en métal blindé s’ouvre verticalement. Une longue allée s’étend devant lui, menant dans l’obscurité la plus totale. Et au-delà du rouge tournoyant des gyrophares délimitant le vide, l’espace apparaît.
- Bien.
Le Walker se met doucement en marche.  Le tintement des lourdes semelles sur la passerelle disparaît dans le bruissement des vérins. Le bip régulier cadence l’avancée du Docteur.
Arrivé au bout de l’allée, il s’immobilise. D’une pression sur un bouton, les spots avant de l’Egg Cruiser s’allument. Et dans le lancement simultané de milliers de lampes, une gigantesque masse sombre se dévoile. La lumière glisse sur les moindres recoins, les moindres aspérités de la paroi extérieure de la Colonie Spatiale, et découvre rapidement un sas d’entrée.
- Parfait…
D’un bond, aidé par un léger boost, le Walker avale littéralement les quelques mètres qui séparent le Docteur de l’ARK. Au terme d’une courte envolée, il se pose doucement devant la double-porte. Quelques débris déplacés par ses semelles s’éloignent en virevoltant. Eggman suit le ballet des déchets d’un œil perplexe.
Le seuil de la porte est juste assez large pour permettre au Walker de se tenir droit. La vitre collée contre le métal, le scientifique parcourt du regard le passage qui ne s’est pas ouvert.
- Mais ?...
Il tape violemment du poing.
- Alors ?? Ouvre-toi, satanée ferraille !
Il frappe à nouveau.
- Ouvre-toi !! Ouv…
Dans son énervement naissant, une forme rouge et noire apparaît à l’extrême droite de son champ de vision.
- Huh ?
Parcourant rapidement les quatre coins de la porte, il aperçoit trois autres formes identiques.

Alors dans un large sourire, il comprend.

D’un bond en arrière, il s’expulse.
Dans le vide, un canon apparaît sur l’avant du Walker, dont le laser cible tout à tour les quatre charges scellées sur la porte.
Sous le canon, une trappe s’ouvre, et quatre minuscules missiles s’en échappent.

BLAOUM !!

Le sas disparaît dans une explosion, dont le souffle dantesque s’évanouit dans le vide interstellaire.
Et d’un nouveau coup de boost, Eggman repart en avant.

Le Walker vole à travers les restes de la double-porte avant de se poser sur le sol grillagé de l’ARK. Eggman se redresse lentement, tandis que les morceaux de métal disparaissent dans l’immensité. Son sourire se change en un rire sonore tandis qu’il entame, d’un pas sûr et déterminé, son exploration de la station.



- Metal ? Tu m’entends ?
- Maître.
Eggman s’enfonce lentement dans l’obscurité oppressante de la Colonie. Automatiquement, la vitre du Walker se teinte d’une aura verte qui fait basculer le véhicule en vision nocturne. Les couloirs déserts apparaissent dans leurs moindres détails.
- Triangule ma position, et envoie-moi le signal.
- Bien, Maître.
Le Docteur poursuit son avancée. Le véhicule parcourt à bonne vitesse plusieurs corridors arrondis à peine plus hauts et larges que lui, dans un silence déstabilisant, que le choc de ses pas sur le sol ne parvient à troubler.
Isolé, au cœur de cette station perdue dans l’Espace, sans un son autre que le bip du localisateur…
Eggman ne peut lutter contre cette étrange sensation qui s’empare alors de lui. Une sensation rare, désagréable même, la seule chose dans l’Univers contre laquelle son immense génie ne peut rien faire.

Serait-ce ce que les faibles appellent… de la peur ?

- Tss… foutaises.
Il regarde droit devant lui, impassible. Un prodige de son rang, se doit de tout contrôler. Même les impressions réservées aux rats et aux pestes.
Un voyant clignotant sous ses yeux attire son attention. Metal Sonic a procédé au transfert.
- Parfait.
Le Walker s’immobilise. La vitre redevient vierge de toute donnée, plongeant à nouveau le Docteur dans l’obscurité, avant d’accueillir une projection de l’intérieur de la Colonie. Sur la figure, en fins traits rouges, se dessinent progressivement les salles et les couloirs, jusqu’à ce que le niveau soit entièrement représenté. Puis la carte se copie en deux, en trois, en quatre, avant que les maps ne se superposent pour composer un scan de l’ARK en trois dimensions. Sur le côté, une foule d’informations apparaissent, des icônes, une légende… et finalement, une croix jaune, si brillante, si puissante, qu’elle déchire le reste du plan.
- Ah… te voilà enfin…
Puis un « E » vert, situé à l’opposé.
- Je vais devoir traverser toute la Colonie… génial.
Eggman abaisse un levier à sa droite. Le plan rétrécit à sa plus simple expression avant de se loger en bas à droite de la vitre, qui repasse aussitôt en vision nocturne. Puis il reprend son avancée.


La traversée du Niveau 1 s’est faite sans encombre, à arpenter de longs couloirs vides. Mais à sa sortie de l’ascenseur l’amenant au Niveau 2, le sourire du scientifique se crispe. Devant lui, au loin… une lueur verte.
Mouvante.
- Mais ??
Le Walker fait un pas, laissant le monte-charge rejoindre l’étage inférieur. Dans un élan de sûreté, Eggman sort à nouveau le canon avant. Le laser tranche le couloir jusqu’au bout, où il tourne à l’équerre sur la droite. Menant là où l’attend… cette chose.
Le Walker fait un nouveau pas. La lueur ne bouge que de haut en bas, avec une régularité qui laisse le Docteur perplexe.
- Une machine ? Active ? Dans l’ARK ?
Le laser fixé sur l’angle du corridor, le Walker se remet en marche. Il avale progressivement les quelques mètres qui le séparent de l’étrange lumière, jusqu’à atteindre le coin du mur.
- Metal ?
- Maître.
- Des signes d’activité thermique dans la Colonie ?
Plusieurs secondes passent, durant lesquelles Eggman ne quitte le couloir des yeux, l’index prêt à envoyer les missiles.
- Non. Aucune activité détectée, à part celle du Walker.
- Tiens donc…
Ca bouge comme une machine, mais son activité n’est pas perçue par les performants capteurs de l’Egg Cruiser… alors soit cette lueur se balade comme une grande dans les couloirs désertiques de la Station, soit…

Eggman écarquille les yeux.

Soit c’est une machine furtive !

- Bon sang !
D’un bond, le Docteur surgit de derrière le mur. Son laser cible aussitôt le robot ovale gris et bleu qui, inconscient du danger qu’il court, lui tourne le dos. Et le logo GUN qu’il arbore avant que le missile ne le détruise, confirme l’hypothèse du scientifique.
BLAOUM !!
Le GUN Air Sentinel disparaît dans une pluie de métal qui fait gronder les environs. Dans l’éphémère lumière provoquée par le tir, d’autres GUN Sentinels apparaissent. Le laser s’affole en les parcourant, plaçant un marqueur sur chacun d’eux dans une série de bips stridents. Ils lèvent le bras, prêts à répliquer, mais le lock du Walker est plus rapide. Et quelques missiles plus tard, les quatre engins disloqués ont rejoint les airs.

Eggman avance en balayant les débris d’un revers.
- Metal ?
- Maître.
- Passe l’Egg Cruiser en mode Guerre et rejoins-moi. Contourne l’ARK par le haut et attends-moi devant la Salle.
- Oui, Maître.
En une manipulation, le chargeur du Walker est de nouveau rempli. Il ne sait pas ce qui l’attend exactement, mais les robots du GUN ne se trouvaient pas là par hasard. Ils avaient forcément une bonne raison de garder cette aile de la Colonie, de rester actifs, alors que l’ARK est vidée de ses occupants depuis des décennies…


Bonus OST:
Lost Legacy (nom que je donnerais à ce chapitre s'il s'agissait d'un niveau)
https://www.youtube.com/watch?v=La5Z9lKCEJs


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 19, 2012, 07:13:05 am
Metal Sonic, un scénario et une présentation de l'histoire à la Sonic Adventure, des tas de références à l'Univers Sonic, des descriptions toujours aussi prenantes. Autant de points qui font que j'ai vraiment envie de suivre la suite de cette histoire.

J'ai quelques remarques quand même à soumettre :
- Une petite phrase dont la structure m'a dérangé un peu : " Caressant du bout de ses doigts gantés le froid des moniteurs, il caresse l’infaillibilité de son plan" : la répétition de 'Caresser' est un peu dommage, je pense qu'il faudrait trouver un autre terme pour le premier (j'aime bien l'idée de caresser l'infaillibilité :D ).
- Il y a une phrase qui est une pensée (à voix haute je pense) de Eggman, mais qui est présentée comme une phrase de narration (pas de tiret) :  "La dernière fois, c’était déjà pour m’introduire dans l’ARK… quelle ironie." (Le m' sous entend que c'est Eggman qui le dit).

Voilà, je pense que j'ai tout dit. J'attends évidemment la suite. Prends ton temps en tout cas pour continuer à nous fournir de la lecture de cette qualité, ce serait dommage de te précipiter.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Blackdoom le Novembre 21, 2012, 11:46:39 am
Salut Hershel, et avant tout, bienvenu sur ce forum : )
J'ai une question, unique et réelle, et qui ne porte pas sur ton texte, en plus. Je sais, je suis vulgaire...
Te dis être romancier à tes heures perdues ? C'est-à-dire ? Que cherches-tu en écrivant ?
Est-ce un loisir passager, un petit plaisir entre la douche et le repas à faire ce soir ; ou plutôt un vrai plaisir cette fois où tu souhaiterais t'améliorer chemin faisant, avec du temps ? Pour, peut-être, un jour, en faire quelque chose, pourquoi pas...

J'aimerais juste savoir ça. Parce que je pense qu'un vrai commentaire sur une fanfic, à l'heure d'aujourd'hui, se doit de viser et le texte, et son auteur. A savoir si on peut se permettre de prendre du temps pour essayer de te donner un avis sur ta façon d'écrire et sur les choses à améliorer (en toute modestie, puisque nous restons des amateurs) ; ou s'il suffit simplement de te donner un avis bref sur le texte et des petits détails qui simplifieront juste la lecture pour les membres du forum.

En gros, veux-tu faire de ta fic un Best-Of Inoubliable ou juste une bonne vieille fic simple pour les fans ? \o/ *SBAF

Au plaisir !


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Novembre 25, 2012, 02:26:40 pm
Blackdoom: en fait, j'écris par passion depuis près de 15 ans, j'ai commencé par amour de la lecture, à une époque où j'ai découvert le hérisson, quelle ironie! ^^
J'ai mis le temps, mais avec le recul, écrire une fanfic était assez évident. J'ai toujours considéré les Sonic comme d'exceptionnelles invitations au voyage, du fait je souhaite avec cette fanfic inviter les lecteurs à mon tour, tout en tentant d'offrir une trame respectueuse et originale. Le hérisson est un peu sur la pente glissante ces temps-ci, et je pense que c'est à nous de le soutenir, chacun à notre niveau. Et mon niveau, c'est l'écriture^^


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Miko le Novembre 26, 2012, 01:55:59 pm
Encore un beau chapitre très plaisant à lire. J'aime beaucoup tes descriptions.

Ce que Blackdoom te demande est si tu souhaites de véritables critiques qui pourraient t'apporter plus que simplement écrire une fanfic. Sache simplement que nous sommes largement prêts à t'aider dans ce sens.

Donf je constate quand même que ton retour arrive pile au moment où l'on a du bon. ^^  Est ce une coïncidence ?



Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Novembre 26, 2012, 07:38:33 pm
Miko: Oui, des critiques, constructives, c'est la meilleure récompense pour un fanwriter. Mon ambition est d'écrire la fanfic la plus épique de l'Histoire, j'ai des pures idées à la fois respectueuses de l'univers et totalement originales. Je vais Nolan-iser les aventures du hérisson! :D


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Novembre 28, 2012, 07:47:36 pm
La traversée de l’ARK fut un véritable cauchemar, au fil des couloirs qui sont rapidement devenus de vrais champs de bataille. Les corridors sont désormais parsemés de débris métalliques et de restes robotiques, flottant dans le vide tranché d’un pas décidé par le Docteur, qui se félicite dans un soupir d’avoir accordé au Walker une réserve de missiles aussi importante.
- Satanés Sentinels… mais qu’est-ce qu’ils font ici ??
Le détecteur de mouvements active l’ouverture de la double-porte devant lui. Le laser rouge traverse la salle qui se découvre. Aucun marqueur n’étant apparu, Eggman reprend sa marche. Il ne reste d’après son étude de radar, plus que quelques dizaines de mètres le séparant de l’Objet tant désiré. Sa proximité dessine un sourire dément sur son visage ruisselant de sueur.
Surgissant de l’ombre, un GUN Sentinel braque son arme sur le Docteur. Le pauvre robot éclate dans un bip, et se répète alors la même comédie qui accompagne Eggman depuis son intrusion dans la Colonie, faite de locks, de tirs et d’esquives. Tandis que le huitième Sentinel rejoint le mur à sa droite dans une pluie de morceaux, une nouvelle escouade apparaît du fond de la pièce. Un de leurs tirs fracasse l’écran circulaire d’un ordinateur à quelques centimètres du Walker, arrachant au scientifique un juron et une salve de roquettes. Et cette salle de devenir le cœur, comme toutes les précédentes, d’un conflit violent opposant le Docteur aux Forces Armées du GUN. Un conflit qui ne prendra fin, que lorsque tous les obstacles auront été réduits en miettes.
Eggman donne en maugréant un coup de poing dans la tête d’un GUN Sentinel dérivant vers lui.
- Foutus robots !
Il passe une nouvelle porte massive, qui donne cette fois sur un couloir circulaire, bien plus large que les précédents. Le radar lui indique que ce couloir forme une boucle autour d’une gigantesque salle rectangulaire coupée du reste de la Station, à laquelle il semble impossible d’accéder. Une salle d’au moins cent mètres sur cent, qui apparaît, flottant doucement au-dessus du  vide de l’espace, de l’autre côté d’un impressionnant mur vitré épousant la forme du corridor.
Sans le quitter des yeux, Eggman prend le couloir par la droite. Il l’arpente d’un pas vif, examinant chaque centimètre de la baie, chaque centimètre des murs, à la recherche d’un levier, d’un mécanisme, d’un indice. Mais il déchante vite, tandis qu’il rejoint la porte par laquelle il est arrivé, sans la moindre information. Il lâche un nouveau râle de frustration.
- Grrrr…
Il abat un poing rageur sur le tableau de bord du Walker. La croix jaune clignotant sur la map, à une poignée de millimètres du E vert qui le représente, est à la fois un coup de fouet et un pic dans le cœur.
Eggman détourne le regard en serrant les dents. Bon sang !... Avoir traversé une bonne partie de l’ARK, avoir frôlé le pire tant de fois, aux prises avec ces robots qui ont mis son chargeur à mal et ses nerfs à vif… tout ça, pour rien.
- Je n’ai plus qu’à ressortir par là où je suis venu, et trouver un moyen d’entrer là-dedans… DAMN !
- Maître.
- Mouais ?
- Je suis près de la Salle.
Le scientifique repose un œil perplexe sur la baie vitrée. La puissance du réacteur dorsal de Metal Sonic déchirant le noir intersidéral inspire à son esprit malmené  un plan lumineux.
- Metal ?
- Maître.
- Monte jusqu’à moi.
Un temps effacé par l’imposante masse de la salle, le robot réapparaît derrière la baie, qu’il remonte doucement, jusqu’à se placer face à Eggman. Les leds rougeoyantes de son regard enflamment celui du Docteur, pour imprimer ses iris d’une furieuse détermination.
- Metal… Amène-moi l’Egg Cruiser. Nous allons…
Il baisse la tête, fronce les sourcils derrière ses petites lunettes noires.
- … ouvrir cette Salle.
- Bien, Maître.
D’une propulsion, Metal Sonic retrouve le grand vide, motivé par sa nouvelle quête. Eggman recule, en faisant craquer ses doigts gantés.
Il est intelligent, génial même. Bien plus que n’importe qui. A vrai dire, le plus grand génie que l’Humanité ait jamais connu. Exception faite, bien sûr, de son grand-père Gerald…

Il jette à la Salle un sourire narquois.
Ce n’est pas une foutue vitre, ni un foutu mur qui vont l’arrêter.

Tout le savoir de son aïeul n’aura bientôt plus aucun secret pour lui…

~

Le soleil levant caresse doucement les hauts monts de Cocoa Island, qui se réveille dans le piaillement des oiseaux et le bruissement des légères brises. Le jour débute à peine, et l’air frais du matin se charge d’une harmonieuse mélodie naturelle où se mêlent les chants d’animaux et les tumultes de l’Océan frappant les plages de vagues régulières. Un hymne à la tranquillité, que seuls viennent perturber de lourds tintements métalliques, émanant d’une chaumière, postée au sommet d’une colline en bord de mer, surplombant le Pacifique Sud.

Les coups de marteaux sont forts, mais précis, et résonnent dans toute la maisonnée, depuis le sous-sol où l’acier est traité avec détermination. L’escalier en colimaçon menant dans les profondeurs est éclairé par de puissants écrans de contrôle, dont les lumières multicolores plaquent les chaînes des palans et les pièces de métal pendus au plafond en ombres dansant aléatoirement sur les murs en roche mauve.
La cave est bien plus large que la maison, et s’étend sur des dizaines de mètres, tant en longueur qu’en largeur, mais chaque espace est utilisé pour le bricolage, l’agencement ou le stockage de matériaux divers. Ainsi, sur tout le mur à gauche de la sortie de l’escalier, s’étendent d’innombrables étagères en aluminium emplies de pièces de moteur et de morceaux de carlingues ; à droite, un mur entièrement recouvert d’outils, accrochés par de simple clous, des clés, des marteaux, des scies, en nombre important, et rangés par taille ; devant ce panneau, une table de fer parsemée de carcasses et recouverte d’huile, accueille un engin en attente de remontage ; plus loin, un chevalet, où sont punaisés de complexes schémas, gribouillés et couverts d’annotations diverses ; derrière, un impressionnant tableau de Contrôle sous un énorme écran affichant une carte du monde parcourue par des centaines de voyants clignotants ; au fond de la salle, une gigantesque porte blindée à ouverture verticale arborant un graffiti représentant deux queues orange dans un anneau jaune ; et au beau milieu de ce chaos organisé, un magnifique avion bleu et orange, dont les ailes forment un X, posé sur une plateforme surélevée, dont plusieurs parois ont été démontées et posées avec grand soin contre un mur non loin, contre une vieille couverture.

Emergeant avec peine de sous le pont, Tails pose son marteau sur les grands carreaux gris du sol du Labo en lâchant un long soupir. Le X-Tornado a souffert lors de son survol de la jungle d’Adabat, bien plus que le renard n’aurait voulu l’admettre, et à défaut de remise à niveau, c’est désormais de véritables réparations dont il s’agit. Toute la caisse inférieure a été déformée par les tirs des escadrons du Docteur, et l’avion est inutilisable dans de telles conditions.
Tails avance vers la table en époussetant brièvement ses gants. Il aurait préféré s’occuper du Tornado plus tôt, mais il est difficile d’être efficace dans son Labo quand on passe son temps à parcourir le monde avec le hérisson le plus rapide de l’univers. Oh, non pas qu’il regrette de partager de telles aventures- et la réminiscence d’actions passées lui arrache un sourire mélancolique- mais le Tornado est une pièce maîtresse qui se doit d’être opérationnelle à tout moment. Le pauvre engin a tant été sollicité ces dernières années…
Tails pose un regard perplexe sur le panneau à outils.
- Alors, alors… Scanner, scanner… où est ce scanner…
Après une courte mais infructueuse inspection du mur, le renard tourne les talons et se dirige vers les étagères en aluminium. Là, il déplace plusieurs objets, de tailles et de formes différentes : ici, un canon servant à briser de lourdes caisses en métal, trouvé dans une prison insulaire au sud de Central City, là, un appareil servant à traduire le langage Wisp…
- Ah, te voilà !
Saisissant le scanner d’une main sûre, il retourne vers la plate-forme. Se glissant sous l’avion, il inspecte la carlingue à l’aide d’un laser vert qui parcourt le véhicule dans ses moindres recoins. La série de chiffres s’affichant sur le cadran dessine un sourire rassurant sur son museau noirci par le cambouis.
- Pfou… rien d’endommagé… plus de peur que de mal !
Tails laisse éclater un rire franc. Le voilà rassuré sur l’état de son avion fétiche, lui qui face à l’état délabré de certaines ailes, voyait d’un œil inquiet se profiler des tas de pannes sérieuses…
- Il ne me reste plus qu’à remonter tout ça, et… bwaaaaaaaaaah…
Le renard baille à s’en décrocher la mâchoire. Remettre en état le tableau de bord du Tornado lui a pris une bonne partie de la nuit, et quelque-chose lui dit que le matin est en train de se lever…
- …et retrouver Sonic pour lui montrer mon X-Tornado tout neuf !
Il frotte rapidement ses yeux d’un revers de la main. Plus que quelques parois à reboulonner, et il ne rest-
TUT ! TUT ! TUT ! TUT ! TUT ! TUT !
- Quoi ??
D’un geste vif, Tails passe la tête hors de la plate-forme. Les gyrophares au plafond se sont activés dans le hurlement de la sirène, et lancent leurs flashs orange sur le renard ahuri, qui bondit aussi vite qu’il le peut vers l’écran de Contrôle. Il entre rapidement une série de commandes sur le clavier, les yeux rivés sur l’écran.

Et ce qu’il s’y affiche le fige d’effroi.
Un logo octogonal clignotant en rouge sur une île perdue au milieu de l’Océan.

- Mais qu’est-ce que…
Une jauge apparaît aux côtés de l’icône, et se remplit lentement, lentement, passant du vert à l’orange, puis au rouge…

Et dans un frisson lui parcourant l’échine, il comprend.

- Bon sang ! La Master Emerald !!


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Miko le Novembre 29, 2012, 09:36:18 am
Encore un très bon chapitre, relativement fluide. L'aventure se profile doucement avec une saveur de la série adventure qui est très agréable. Félicitation.

Pour ce qui est des critiques : la première n'en est pas vraiment une c'est plutôt un gout personnel, l'utilisation du présent pour la narration est un peu dommage.
La seconde remarque sera sur le point de vue, rédactionnel. Tu as de très belles descriptions. un vocabulaire varié et de l'idée. Malheureusement l'effet de liste gâche un peu. C'est flagrant dans le passage de l'atelier de Tails.
De [Ainsi, sur tout le mur à gauche…] à […contre une vieille couverture.] Ce n'est qu'une seule phrase. Certes il y a la ponctuation pour permettre de souffler mais cela fait "liste de courses" et c'est rapidement indigeste à lire. Asseye de parsemer tes descriptions dans l'action du personnage. Que le lecteur découvre les lieux tout en restant plongé dans l'intrigue et l'action. Celui évite le décrochage.

Autre chose pour tes descriptions, pense que tu n'as pas qu'un seul sens. Les lecteurs aussi. Les bruits, les odeurs, les sensations tactiles permettent également de décrire son environement et cela est bien plus varié que la seule vue. Pense également au gout même s'il est moins évident à placer et au ressenti des personnages.

Dernière chose : niveau de la présentation cette fois : n'hésite pas à espacer tes textes. Saute des lignes c'est important pour la lecture à l'écran. Sépare les zones de dialogue de la narration. Si le texte était sur papier, il n'y en aurait pas besoin mais la  lecture à l'écran fatigue beaucoup plus les yeux. 




Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 29, 2012, 09:40:22 am
Salut,

Je partage l'avis de Miko sur les descriptions, en particulier sur l'atelier de Tails.
Sinon, sur le reste, rien à redire, c'est toujours aussi bien écrit et prenant, j'attends la suite avec impatience.

Bon courage.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Blackdoom le Décembre 05, 2012, 01:47:39 pm
Impressions générales

Un très bon récit, suffisamment aéré. Des descriptions maîtrisées, utilisant un vocabulaire riche et des tournures de phrases bien exploitées. Le présent est assez rare dans la narration, mais je ne trouve pas ça choquant. C’est un choix particulier, à toi de le maîtriser jusqu’au bout par la suite.
Une aventure qui se met lentement en marche en plaçant doucement un suspens avec trois focalisations différentes : Sonic - Eggman - Tails. Le passage de l'un à l'autre est maîtrisé ; quoique la composition du texte manque encore de construction. Entre Sonic et Eggman tu mets deux "~~", puis entre Eggman et Tails un seul. Sans compter entre-deux une coupure avec "Zone Legacy" dont je ne comprends pas trop l'utilité.
A côté de ça, tu utilises une très bonne narration, malgré parfois quelques lourdeurs sur lesquelles je vais revenir. Les problèmes les plus récurrents concernent la ponctuation (surtout les virgules) et les onomatopées (les baoum et autres tut tut).

Détails à revoir

        - La ponctuation
Comme dit précédemment, tu as un léger problème avec le placement des virgules. Le plus souvent, tu en mets une en plein milieu de phrase lorsqu'elles sont inutiles ; ou bien tu les places mal. Voici les endroits que j'ai relevés :
Citation
Les herbages dansent, malmenés par le hérisson le plus rapide de l’univers qui dans sa course, martèle le chemin de terre avant de le noyer dans la poussière.
Exemple de virgule mal placée, qui coupe la tournure commencée par "qui". Voilà, selon moi, une des corrections possibles :
Citation
Les herbages dansent, malmenés par le hérisson le plus rapide de l’univers, qui dans sa course martèle le chemin de terre avant de le noyer dans la poussière.

Citation
Un prodige de son rang, se doit de tout contrôler.
Citation
Et le logo GUN qu’il arbore avant que le missile ne le détruise, confirme l’hypothèse du scientifique.
Virgules inutiles. Quoi que pour le second cas, si tu veux faire une petite parenthèse pour appuyer la destruction du robot par le missile, il faudrait rajouter une virgule entre « GUN » et « qu’il ».

Citation
à droite, un mur entièrement recouvert d’outils, accrochés par de simple clous, des clés, des marteaux, des scies, en nombre important, et rangés par taille ; devant ce panneau, une table de fer parsemée de carcasses et recouverte d’huile, accueille un engin en attente de remontage
Cette phrase est un problème en soi ; outre, comme l’a remarqué Miko, qu’elle procure une sensation de liste, lui fait également défaut trois virgules et une mauvais ponctuation. Regarde bien la phrase que tu as écrite, ensuite passe à celle que je te propose. Tu verras les différences toi-même.
Citation
A droite, un mur entièrement recouvert d’outils accrochés par de simples clous : des clés, des marteaux, des scies, en ombre important et rangés par taille ; devant ce panneau, une table de fer parsemée de carcasses et recouverte d’huile accueille un engin en attente de remontage.
Dans l’ordre :
•   Virgules effacées après les mots « outils », « important », et « huile ».
•   La virgule après « simples clous »  (en plus de la faute à simple) a été remplacée, elle, par « : » pour introduire, et assumer cette fois, une vraie liste.
C’est tout pour les virgules.

        - Les points d’exclamation et d’interrogations. Il est inutile, et j’insiste bien sur ce terme, d’en mettre plus d’un. Ce n’est pas comme ça que tu accentueras l’expression voulue, je te l’assure. J’ai remarqué donc… cinq paroles, je crois, avec une double exclamation/interrogation. Fais attention à ce genre de petit détail quand tu écris, il est peut-être tentant de se laisser prendre au jeu, mais crois-moi, tes dialogues perdent leur crédibilité. Mieux vaut, à la limite, les réserver lors d’une parole très, vraiment très poussée (un hurlement, un cri de désespoir profond ou autres) ; et encore… A utiliser avec beaucoup de parcimonie selon moi.

        - Les onomatopées. Elles sont courantes dans les BDs, et… c’est tout. Ça s’arrête au dessin. Un texte narratif sérieux n’en utilise jamais. Les onomatopées n’existent pas dans le récit, par contre les tournures telles que « une explosion retentit soudain », si. C’est encore plus flagrant dans ton récit, puisque tu décris souvent et très bien plus que tu ne mets en dialogue tes personnages (ce qui est une bonne chose pour une première fic). Alors évidemment, entre deux descriptions superbes, se taper un « BAOUM », ça crisse un peu… A revoir, mais c’est comme ce qui précède : ce sont des détails facile à corriger par la suite. Rien de très grave !

        - Ce qui rejoint un peu les onomatopées : l’utilisation de termes anglais. Là, il faut que tu choisisses ton style. Soit tu fais dans le sérieux, dans ce cas tu construis tes dialogues en tant que tel pour éviter les termes anglais genre « Shoot » ou « Damn » que j’ai pu croiser ; soit tu mises un peu plus sur le léger, il faudra alors que tu revois l’ambiance de ton texte qui ne colle pas du tout, mais tu pourras te permettre des libertés genre onomatopées et autres anglicisme délirant… Je n’ai rien ni contre l’un, ni contre l’autre. Ce sont juste deux atmosphères très différentes qui ne peuvent pas se supporter toutes les deux dans le même récit – encore moins dans les mêmes paragraphes. A toi de choisir quel style tu veux donner à ton écrit !

Correction

On en vient à la correction proprement dit. Voilà ce que j’ai souligné dans ma lecture :
Citation
les embruns portés par l’air du large sont remplacés par l’odeur si forte de résine, cet air qui il y a encore quelques secondes le rafraîchissait avec délectation se charge rapidement et devient lourd, plombé par ce soleil au zénith qui chauffe la pineraie à travers de rares trouées dans les cimes.
Très mauvaise construction de phrase, qui donne une lourdeur poétique à la lecture. A mon avis, toute l’erreur vient de la première virgule entre « résine » et « cet air ». Tu passes d’un sens à un autre. L’air du large remplacé par l’odeur de résine virgule cet air qui le rafraîchissait se charge rapidement… Deux phrases qui veulent dire la même chose et qui s’annulent par conséquent, entraînant la lourdeur poétique du très joli « ce soleil au zénith qui chauffe la pineraie ».
Soit tu en supprimes une, selon moi ; soit il faut changer la construction de la phrase pour permettre la cohabitation des deux affirmations que « l’air change ».
Citation
On peut avoir sauvé Mobius des dizaines de fois et être sans peur… il y a des fois où il faut pas plaisanter quand même…
La phrase étonne à la lecture. On passe de superbes descriptions avec un vocabulaire très riche à cette petite anecdote trop humoristique. Ca ne rentre pas du tout dans le style précédent, la phrase fait « tâche ».
Citation
Tout ce vide, plus impressionnant que tout
La répétition du mot « tout » enlève toute idée de grandeur au second. Il faut en retirer un si tu veux appuyer sur le fait que ce vide est vraiment plus impressionnant que « tout », sous-entendu « tout au monde ».
Citation
Caressant du bout de ses doigts gantés le froid des moniteurs, il caresse l’infaillibilité de son plan.

Répétition pour la caresse, déjà montrée par ce cher Hawk dont tu devras te méfier de la folie rayonnante au passage.
Citation
La dernière fois, c’était déjà pour m’introduire dans l’ARK… quelle ironie.
Je repasse encore derrière Hawk ; ce n’est pas grave il adore ça. Si c’est une pensée intérieure, dans ce cas tu peux mettre la phrase en italique, c’est ce que je fais moi-même pour mes textes. Dans tous les cas, il manque les « » du dialogue.
D’ailleurs au passage, les dialogues d’Eggman ne choquent pas particulièrement lorsqu’il parle, on est habitué à voir ce taré discuter tout seul. N’empêche, tu gagnerais en crédibilité en le faisant penser plutôt que parler à voix haute. Cela n’engage que moi !
Citation
Dans son énervement naissant, une forme rouge et noire apparaît à l’extrême droite de son champ de vision.
-   Huh ?
Je ne comprends pas la phrase. La forme apparaît dans son énervement ? Ça ne veut rien dire. A la limite, « pendant qu’il s’énervait », ou « alors qu’il allait s’énerver ». Quelque chose d’approchant.
Quant au « huh ? », à proscrire. Ça ne sert strictement à rien et ça gâche la crédibilité de ton texte. Tu sais utiliser des termes techniques comme « deck de sortie », c’est dommage de ponctuer après par un « huh » enfantin…
Citation
Le sas disparaît dans une explosion, dont le souffle dantesque s’évanouit dans le vide interstellaire.
L’adjectif dantesque est à utiliser avec parcimonie, c’est un qualificatif assez fort. Quelque chose de dantesque, c’est quelque chose de puissant et de terrifiant à la fois, mais à très forte connotation. N’oublie pas que Dante parlait de l’Enfer. Ton explosion, ce n’est quand même pas la représentation de l’Enfer ! x)
Citation
Devant lui, au loin… une lueur verte.
Mouvante.
[…]Le laser tranche le couloir jusqu’au bout, où il tourne à l’équerre sur la droite. Menant là où l’attend… cette chose.
J’ai beaucoup aimé le « tourne à l’équerre ». Je ne connaissais pas cette expression, je la trouve savamment utilisée. Je retiens ! Pour le reste… La lueur verte devant lui. Mais où devant lui ? Physiquement ? Dans ce cas on comprend que la lueur « mouvante » tourne au couloir, vers la droite, puisque le rayon laser ne l’atteint qu’après avoir tourné. Cependant, qui tourne réellement ? Le rayon seulement ? Où Eggman ? « où il tourne », « il » n’est pas précisé, il faudra le faire. La structure est bancale, on se projette difficilement la scène.
Citation
La traversée de l’ARK fut un véritable cauchemar, au fil des couloirs qui sont rapidement devenus de vrais champs de bataille.
Problème de temps selon moi. « fut un cauchemar […] des couloirs sont ».
La traversée fut un cauchemar, au fil des couloirs qui étaient devenus des champs de bataille. Ça me semble plus correct.
Citation
Il lâche un nouveau râle de frustration.
- Grrrr…
Non, pas « grrr ». On a compris. Un râle de frustration, on sait ce que c’est ! x)
Citation
- Il ne me reste plus qu’à remonter tout ça, et… bwaaaaaaaaaah…
Le renard baille à s’en décrocher la mâchoire.
Ca se conjugue « bwah » ? *SBAF

Délire
Citation
- Triangule ma position, et envoie-moi le signal.
- Bien, Maître.
Le Docteur poursuit son avancée. Le véhicule parcourt à bonne vitesse plusieurs corridors arrondis à peine plus hauts et larges que lui, dans un silence déstabilisant, que le choc de ses pas sur le sol ne parvient à troubler.
Isolé, au cœur de cette station perdue dans l’Espace, sans un son autre que le bip du localisateur…
Citation
Le Walker s’immobilise. La vitre redevient vierge de toute donnée, plongeant à nouveau le Docteur dans l’obscurité, avant d’accueillir une projection de l’intérieur de la Colonie. Sur la figure, en fins traits rouges, se dessinent progressivement les salles et les couloirs, jusqu’à ce que le niveau soit entièrement représenté. Puis la carte se copie en deux, en trois, en quatre, avant que les maps ne se superposent pour composer un scan de l’ARK en trois dimensions. Sur le côté, une foule d’informations apparaissent, des icônes, une légende… et finalement, une croix jaune, si brillante, si puissante, qu’elle déchire le reste du plan.
On a un « Huitième passager » ! \o/ *Meurt (CQP => Comprendra Qui Peut).
Sans rire. Je ne sais pas si c’est voulu ou non, mais tu fais un très joli clin d’œil à la série Alien, ce n’est pas pour me déplaire ; D

Conclusion

Voilà ! Somme toute, malgré ces erreurs, c’est une lecture vivante et rafraîchissante. Tu écris très bien, pas de doute, et les trois quarts des fautes relevées ne sont que des étourderies sans grandes conséquences que tu pourrais corriger dans ton écriture très rapidement. Surtout que la plupart ne concernent que ma propre analyse des choses, les onomatopées par exemple, ou les termes anglais peuvent ne pas choquer d’autres lecteurs sur ce forum. Ça n’engage que moi.
Tu as mon avis en tant que lecteur, tout simplement, et j’ai voulu le rendre le plus synthétique possible en te permettant de brosser tes points forts et tes petites erreurs.
Alors ne te décourage pas suite à mon poste surtout, tu tiens quelque chose tant par le scénario qui s’annonce assez intéressant que par ton style d’écriture. J’ai hâte de continuer ma lecture !
Prends ton temps, écris avec ton cœur, relis-toi correctement, et tout se passera bien.
A très bientôt je l’espère, et bonne continuation ! : )

N.B. : Je ne mets pas beaucoup de smilies dans mes postes, certes, j’en ai perdu l’habitude. Néanmoins considère le ton de mes mots comme sympathiques, puisqu’ils le sont !
Bisous ! *SBAF


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Feurnard le Décembre 05, 2012, 10:15:11 pm
Lu en vingt minutes. Le tout premier paragraphe est forcé, "foulées / légers", "terre / poussière" et "branchages / passage" ça ne passe pas.
Mais on s'en fiche parce que le second paragraphe est épique et le reste de la fanfic' suit.

Ce qui est intéressant c'est qu'au final le récit est assez "simple", de loin ça ressemble à n'importe quelle autre fic' avec paragraphes courts, du dialogue et des phrases censées claquer. Alors qu'est-ce qui fait la différence.
Expédions vite le plus évident : pas de fanchara' tombé du ciel, pas d'explication interminable, pas de description fleuve et autres pertes de temps. Ton texte est "vanilla", on a la manette en main et aucune occasion de s'enliser.
Moins évident maintenant, tu varies constamment. Alors même qu'Eggman combat cent fois le même robot chaque rencontre est différente, tu renouvelles sans cesse avec un enchaînement toujours ouvert et c'est assez la curiosité de ce que tu pourras bien mettre ensuite qui pousse à lire, ce qui mène à la très grande force du récit :
Tes descriptions sont courtes et synthétiques, en une phrase et quelques mots tu arrives à décrire une zone entière, ce qui rend le texte extrêmement nerveux. "Le laser s'affole en les parcourant" saisit et exprime toute l'ampleur du combat, en trois mots on est déjà dans la bataille.

Et si je passe mon temps à décrire tout ce qui fonctionne, c'est bien que j'en suis surpris.

Parce que si on regarde les choses froidement, Eggman a traversé l'ARK pour rien, on a trois histoires sans lien pour le moment et Eggman faisant le tour de la baie n'est pas le paragraphe le plus palpitant, bref il y a de quoi râler.
En fait d'histoire 'y en a pas et ça participe de la force du récit, quasiment pas de dialogue, quasiment pas d'explication, le lecteur prend ce qu'on lui donne et devine le reste par lui-même, à la old school.
Donc si ton récit fonctionne ça n'a rien à voir avec l'histoire, tout à voir avec le style, ces descriptions courtes et synthétiques qui permettent de varier sans cesse et qui retranscrivent une atmosphère nerveuse, avec ces touches de peur bon par contre pas très très crédibles mais surtout le "je fonce dans le tas sans me poser de questions" où tu ne t'attends pas plus à tomber dans l'ennui que dans le vide.

Normalement après quinze ans d'écriture je devrais te donner un "free pass" mais quelques questions bêtes :
- Est-ce que tu as un plan ? (plus détails ?)
- Est-ce que tu as un thème ? (plus détails ?)
- Est-ce que ce style est volontaire (ou est-ce que tu écris comme ça par habitude pour tous tes textes) ?
La première question c'est parce que comme dit là ton histoire commence à se disperser méchamment, il serait temps de commencer à coller les morceaux ensemble. La seconde question c'est parce que l'idée de peur est revenue plusieurs fois, ça et ce côté nostalgie, je me demande si c'est lié à l'intrigue. La troisième question c'est parce qu'en général les styles qui fonctionnent se produisent par accident, les gens ne sachant même pas comment ils font ou n'y pensant même pas.

Dans tous les cas pour peu que ce texte continue dans sa ligne actuelle il devrait surclasser tout ce que j'ai pu lire ici - et écrire ici - sans trop de difficulté.
La difficulté, ça va être l'histoire.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Décembre 09, 2012, 03:24:04 pm
Blackdoom, Miko et Feurnard, merci pour les critiques, votre intérêt pour ma fic me donne plus encore la motivation pour continuer ce qui ne devait être qu'un trip de fan (d'où le délire de découper en Zones, cf. ma partie 2), mais qui avec le nombre grandissant de messages et de lectures, ressemble de plus en plus à un roman épique.

Feurnard: j'ai un plan, une trame précise de ce que je vais écrire, cette impression de partir dans tous les sens est voulue, elle représente en quelque sorte l'opening de tous les arcs scénaristiques de ce "jeu" (ce roman étant par définition, une frustration du jeu parfait auquel je ne jouerai jamais). Ca va partout, concerne tout le monde mais je vous rassure, tout va converger lors du lancement de l'acte principal. L'univers Sonic est si large, au niveau des persos, des lieux, que le démarrage de ma fanfic est je l'avoue plus long que je l'aurais imaginé ^^" mais c'est le prix à payer pour rendre le tout un minimum cohérent.

Merci encore pour vos conseils d'écriture (que j'apprécie énormément) ^^


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L’air frais qui frappe son visage est un véritable plaisir. Le vent, pourtant  léger, s’engouffre avec force dans les tunnels, et le souffle qui se fait de plus en plus intense trace un sourire satisfait sur le museau de l’échidné. A n’en point douter, il touche au but.

Au terme d’une courte avancée, une lueur apparaît au loin. Le Gardien accélère le pas, sa motivation grandissant à chaque foulée. Au plus profond de lui, il le sent, de plus en plus puissant, de plus en plus prenant.

- J’y suis presque !

Courant désormais, il quitte l’obscurité des entrailles d’Angel Island, tandis que le jour éclaire de ses premières lueurs la sortie du souterrain. Après avoir passé plusieurs heures dans les sous-sols ténébreux de l’île flottante, avec pour seule compagnie les fragments de Silice surgissant ça et là des parois, et éclairant d’un halo verdâtre les tunnels maladroitement creusés il y a des milliers d’années, il vit la lumière naturelle comme un indéniable bienfait.

Finalement parvenu à la sortie, Knuckles lâche un soupir de soulagement, ses longs pics rouges malmenés par les vives brises. Il place une main gantée devant ses yeux éblouis par l’imposant soleil qui se lève face à lui, le recouvrant d’un hale chaleureux. C’est un nouveau jour qui se lève sur le Monde, et pour l’échidné, il débute par une mission, routinière mais pleine de danger. Knuckles sent un irrépressible frisson lui parcourir l’échine, et son rythme cardiaque accélère, tandis qu’il se tient, au bord du vide, dans les profondeurs de Floating Island,  au point le plus bas de l’île, entouré de gigantesques stalactites de roche pendant dans le ciel, vestiges d’une lointaine époque où le pouvoir de la Master Emerald a arraché l’Autel à sa terre échidnée. C’est ici, quelque-part, que l’attend un trésor, un objet des Temps Perdus, transfuge de ses aïeuls, héritage de ses méritants ancêtres, un objet à la valeur inestimable qui affole son Sens de Gardien.
Alors sans perdre une seconde, il tend les bras, et se jette dans les cieux.

Après une brève traversée des airs, Knuckles s’accroche à une pointe de pierre. Plantant ses glidings dans la roche, il escalade la stalactite, avant d’inspecter la zone. Sous lui, le ciel représente une invincible menace, immensité bleue et blanche dont le moindre souffle peut déstabiliser et mener à une perte certaine.
L’Ile est très vaste, et à son image, ses bas-fonds offrent une impressionnante surface à explorer. Sans sol pour se déplacer, arpenter cette partie d’Angel Island est un casse-tête mortel, mais ce signal en lui, comme un radar le rappelant à l’ordre avec une effarante régularité, lui offre un courage et une détermination aptes à le pousser dans ses derniers retranchements.  Il y a un présent de son passé ici. Il doit le retrouver.

Planant de stalactite en stalactite, le Gardien parcourt une bonne distance avant de se poser sur un énorme bloc flottant sous la masse insulaire. Le caillou accueille le poids de l’échidné sans trop bouger, retenu dans les airs par l’immense pouvoir magnétique de l’Emeraude Mère. Sur ce roc à peine plus long et large que lui, Knuckles pose un genou, et ses deux mains à plat devant lui, pour humer l’air qui passe sous son nez avec virulence. Les Emeraudes possèdent une « odeur », une signature propre, que seul un Gardien d’Emeraudes peut reconnaître sans l’aide d’appareils technologiques. Un Gardien a ça dans le sang, dans les tripes, il ne vit que pour veiller sur le Temple et ses précieuses pierres du Chaos. Sa vie entière est dédiée à la protection. Il serait prêt à tuer et à mourir pour les Emeraudes. C’est sa Mission. Et en tant que descendant direct du Clan Pachacamac, il est de son devoir de mettre son destin au service des Pierres Divines. Mais Knuckles s’est depuis peu investi d’une quête légèrement différente…



Au cours de son exploration de l’Ile il y a quelques années, alors qu’il parcourait d’une foulée sûre les plaines verdoyantes du Jardin de Marbre, l’échidna fut pris d’un soudain vertige. Une sensation étrange, qui s’empara de tout son être, le fit  trembler, vaciller, avant de le plonger dans l’inconscience. Chaos seul sait combien de temps il resta là, inanimé sur le sol fleuri, parmi les arbres fruitiers… Mais plus étrange encore que son malaise, fut son réveil. Emergeant d’un sommeil qui lui avait paru durer une éternité, Knuckles, se lançant dans une hésitante réminiscence, fut submergé par des souvenirs dont il ignorait la provenance. Comme s’il se rappelait soudainement de milliers de choses qu’il n’avait jamais vécu… Il vit, hagard, défiler dans son esprit des bribes de conversations avec une échidnée à la peau crème, les majestueux temples d’Echidnapolis, les légions d’échidnas rouge et blanc, l’imposant Chef de la Tribu, les forêts bordant la Cité, et d’étranges statuettes en pierre grise, grandes d’une bonne cinquantaine de centimètres, représentant un échidna debout, les bras croisés sur le torse, un fragment de Silice étincelant sur le front… A peine avait-il eu le temps de baisser les yeux, qu’il découvrait avec stupeur une de ses fameuses statuettes, dont la tête dépassait d’une motte de terre près de lui. Au moment où il saisit l’objet, son corps fut parcouru par un frisson inexplicable, mélange de peur et d’excitation, par une sensation semblable à celle qui le transcendait  lorsqu’une Emeraude du Chaos se trouvait à proximité de lui. Il lui apparut alors évident que d’autres artefacts identiques à celui-ci étaient cachés sur Angle Island, et qu’il devait, par son rang et son statut de Gardien, faire de la recherche de ces héritages une priorité…



Quittant sa plate-forme, Knuckles s’envole vers la base de l’Ile. Se détachant du reste des rocailles grâce à sa rectitude parfaite et au jaune frappant des dalles de son sol, un tunnel apparaît dans son champ de vision. L’échidné atterrit lentement et s’élance dans le couloir à toute vitesse, guidé par ce signal dans ses entrailles et les morceaux de Silice éclairant faiblement le cœur d’Angel Island. Ce corridor qu’il emprunte, comme tous ceux qu’il a pris pour arriver ici, sont le vestige de l’architecture unique des échidnés de l’ère Pachacamac. Leurs Temples s’enfonçaient très loin dans le sol, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres sous la surface, afin de cacher les trésors et les réserves. Des milliers de souterrains, qui furent arrachés lors de l’envol de l’Ile…
Evitant un trou dans le sol, le Gardien ricane.

- Des souterrains flottant dans le ciel… J’aurai tout vu !

Affaibli par son arrivée brusque, le plancher s’effrite, puis s’effondre, et les carrelages rejoignent en millions de blocs le ciel où ils se mettent à flotter, rattrapés par l’attraction d’Angel Island. Knuckles saute instinctivement sur le mur à sa gauche et parcourt le fossé à coups de glidings. Sans prêter plus attention aux violentes bourrasques qui envahissent désormais les tunnels, il reprend sa course.
Un peu plus loin, alors qu’il vient de tourner à l’équerre, l’échidné freine brusquement. Le couloir aboutit dans une salle gigantesque, large et haute d’une bonne quinzaine de mètres. Les parois, d’ordinaire bosselées et irrégulières car creusées à la main, sont désormais recouvertes d’un magnifique dallage représentant le dieu Chaos entouré de ses sept Emeraudes.  La gravure est si grande, couvrant la quasi-totalité du mur du fond, que Knuckles ne peut réprimer un frisson en admirant la divinité.
Mais au-delà de l’impressionnant hommage, c’est surtout la pièce dans laquelle il vient d’entrer qui le rend inquiet. Il a arpenté assez de temples, assez de pyramides sur cette île, pour ignorer le danger qui le guette à cet instant.

- Génial… un Sanctuaire…

Il y a des blocs de Silice à intervalles réguliers, mais une bonne moitié de la salle, dont le plafond, est plongée dans l’obscurité. Cet oppressant passage lui rappelle les étouffants souterrains de Sandopolis, dont les labyrinthiques corridors ont failli lui ôter la vie un nombre incalculable de fois…

- Avec un peu de chance, y aura pas de chutes de sable…

Knuckles avance doucement au centre de la salle, posant son regard affuté de chercheur de trésors sur la moindre aspérité suspecte. Ses yeux balaient lentement les murs, le sol, le plafond. Il mentirait à cet instant s’il se disait rassuré de traverser cet endroit…
S’arrêtant sans même s’en rendre compte, il s’attarde sur la sculpture. Chaos y est représenté sous sa forme liquide, puisant dans une vaste étendue d’eau nécessaire à son élévation, les flots circulant en lui dans un tourbillon infini, jusqu’à sa gueule grande ouverte, tous crocs dehors, hurlant vers un ciel noir zébré de violents éclairs, les tentacules dressés vers l’orage. La gravure, entourée des sept Emeraudes ici symbolisées par d’imposants blocs de Silice plus grands que le Gardien, a rendu la divinité puissante, furieuse même. Littéralement hypnotisé par ce mur le rabaissant à sa misérable condition de simple créature, Knuckles frissonne à nouveau, tandis que lui reviennent de noirs souvenirs liés à ce dieu, dont la venue avait causé il y a quelques années maintenant une catastrophe sans précédent, quand Central City avait été noyée sous les flots meurtriers de sa colère. Sonic, emporté par le pouvoir des Emeraudes, était parvenu à dominer la divinité avant que Tikal ne l’emprisonne à nouveau dans sa prison de diamant, mais cet acharnement avait laissé la population dans un trauma que la reconstruction de la ville n’avait en rien adouci. Et aujourd’hui encore, les citadins vivaient dans le flou, partagés entre une confiance sans faille envers ses Héros, et la crainte que Chaos ne revienne un jour, mener à bien son désir d’annihilation…

Knuckles secoue vivement  la tête, comme pour chasser ses horribles mémoires, et se focaliser à nouveau sur sa quête. Quittant la sculpture, il tourne lentement sur lui-même. Cette salle est une impasse, il n’aperçoit ni couloir, ni porte. Rendre un tel hommage à Chaos, plusieurs kilomètres sous terre, pour ne pas cacher ici un trésor aurait été un tel non-sens… Il y a FORCEMENT une statuette dans cette salle.

Il pose une main sur son épaule pour faire tourner son bras dans un craquement sonore, avant de lancer à la gravure un œil fier.

- Allez… à la chasse !

Il s’élance rapidement, comme pour se donner confiance.
Et soudain…

A peine lancé, Knuckles s’immobilise, comme fauché en plein vol par une force qui le terrasse.
Il porte une main à son crâne, son esprit s’embrouille.
Il chancelle.
Tout devient trouble.
Serait-ce à nouveau ce malaise qui s’empara de lui le jour où il mit la main sur le premier trésor ?

- Non, c’est… Je… J’ai déjà connu cela, mais…

Cette sensation, il la connaît. Elle s’empare de lui chaque fois qu’il pénètre dans le champ d’attraction d’une Emeraude du Chaos. Mais c’est à cet instant, mille fois plus fort !

Titubant jusqu’à un mur, il tombe contre le dallage froid du sanctuaire. Ses yeux se ferment. C’est à ce moment qu’un tremblement se fait ressentir. Léger, discret.
Avant de monter en puissance.

La salle entière se met à gigoter, les carrelages rebondissent sur le sol, quelques blocs tombent du plafond.
Et le tremblement monte encore, encore…

- Tant d’énergie… tant d’énergie !

Dans un cri de stupéfaction, il comprend.

- L’Emeraude Mère ! C’est la puissance de l’Emeraude Mère !!

Les tremblements s’intensifient, c’est désormais toute l’Ile qui est en proie à cet inquiétant phénomène.  Un grondement insupportable envahit les souterrains, comme si Angel Island hurlait sa fureur. Knuckles porte ses mains à ses oreilles.

Et brusquement, un bruit sourd, comme une explosion. Frappé par une violente secousse au plus profond de lui, l’échidné tombe à genoux.

- Mais ?...

Instinctivement, il pose ses mains sur le sol, sa tête retombe mollement. Jamais il ne s’était trouvé dans une situation pareille…
Ses pics rouges pendant vers le sol prennent soudain une inclinaison étrange, comme attirés vers la droite. Il sent alors un poids, comme une indicible force qui le pousse sur le côté.

Angel Island est en train de tourner sur elle-même.

Et avant qu’il ne puisse s’en rendre compte, Knuckles est violemment projeté parmi les débris, de l’autre côté du Sanctuaire…


Bonus OST:
Cloud Caverns
https://www.youtube.com/watch?v=T6AhuOItW9k


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 10, 2012, 06:30:59 am
Génial, encore une suite.
Knuckles à présent, à mi-chemin entre son rôle de gardien et celui de chasseur de trésor. Encore une fois, les descriptions sont très bonnes, on a vraiment l'impression de suivre l'échidné dans son périple, c'est très prenant.

Bon quelques remarques quand même :
- Je trouve que l'utilisation de certains mots anglais fait un peu tâche. En particulier, tu alternes régulièrement entre 'echidna' et échidné', il faudrait que tu te décidé à en choisir un seul. Pareil, le mot 'gliding' me dérange un peu dans la lecture. Je ne sais pas comment le formuler proprement en français, mais un dériver de planer devrait convenir je pense (et tu maîtrises largement assez bien la langue française pour pouvoir trouver la bonne formulation).
- Ensuite, un autre point, qui est plus 'scénaristique' j'ai envie de dire, c'est l'histoire de Chaos. A la fin de SA1, Chaos n'est pas enfermé de nouveau dans l'émeraude par Tikal. Il est 'libéré' de son envie destructrice grâce à l'énergie positive des Chaos Emerald que Sonic utilise pour se transformer et le combattre. C'est vraiment un tout petit point de détail, mais comme je viens de refinir SA1 il y a deux semaines, j'avais ça en tête en lisant ton texte :p

Bon sinon, j'attends toujours la suite, surtout que visiblement, tu as des idées derrière la tête, ça fait plaisir à voir. Bon courage.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Janvier 06, 2013, 07:54:06 pm
Faisant fi du malaise qui s’installe en lui, Sonic s’enfonce dans les plaines. Le vert sublime des collines, dont les hauts herbages baignaient jadis dans la clarté des courts d’eaux échappés des sources de la chaîne des Westside Mountains, semble progressivement se parer d’un mauve dégoûtant, causé par l’inexorable avancée du MegaMack. La terre, qu’il avait foulée, meuble et fraîche, il y a bien des années, accueille désormais ses foulées dans un immonde bruit boueux. Le hérisson stoppe sa course sur un pont de rondins surplombant un ruisseau.

- Ca alors ! Quel carnage !

Sous ses pieds, l’eau, autrefois si pure, charrie maintenant du poison par blocs entiers, d’innombrables filets de fluide poisseux colorant le ru d’une teinte de mort. Partout autour de lui, Emerald Hill est en train de sombrer, petit à petit rongée par ce fléau s’écoulant de Chemical Plant.

- Bon sang, je dois faire quelque-chose !

S’élançant par un Spin Dash, il saute par-dessus le court d’eau, et traverse à toute allure une portion encore intacte de la colline. Arrivé à un palmier dont la lourde tête pend vers le sol, il utilise le tronc, fragilisé par le venin détruisant les nappes phréatiques, comme un tremplin pour se propulser vers la gigantesque installation métallique dont les tuyaux et les ferrailles déchirent le paysage.

Sonic profite de son envol pour évaluer la situation. Le MegaMack s’écoule de l’Usine, formant une mare rose grandissant hors du complexe chimique. Se fiant à ses souvenirs, il se remémore les tubes remplis de ce liquide, pompé depuis de profondes fosses et acheminés vers les hauteurs où il était traité, il se remémore ces cuves qui lui semblaient sans fond, s’enfonçant si loin dans le sol qu’il n’en distinguait pas le bout, malgré la paradoxale clarté du produit. Lui qui était si heureux à l’époque, d’en avoir réchappé sans trop de mal…

Passant en boule pour limiter les dégâts, il traverse une baie grillagée qui explose en milliers d‘échardes de métal. Parvenu sur le toit d’un hangar tout en longueur, il roule le long des tôles, jusqu’à rejoindre le vide où il disparaît en tourbillonnant.
Puis dans un nuage de poussière, il atterrit, un genou à terre, les bras tendus en arrière, son regard le plus noir posé sur l’enfer dans lequel il vient de replonger.

Se relevant lentement dans les volutes, il parcourt les environs d’un œil vif.

- De retour à l’Usine… génial.

Sonic se tient sur une large allée métallique qui traverse Chemical Plant, surplombant un énorme tuyau transportant du MegaMack vers l’aile Nord du complexe. Les vibrations du flot qu’il sent sous ses pieds le plonge aussitôt dans une âpre réminiscence. Le poison, son odeur si forte, sa texture, ses irritations…

Le hérisson s’élance rapidement, en secouant la tête pour chasser les effets nocifs du produit, et observe au fil de sa course les installations en contrebas. Apercevant un tuyau vide s’enfonçant dans les profondeurs de l’Usine, il s’y introduit en Spin Roll, et le parcourt sans perdre une seconde. Après plusieurs virages assez inutiles, il s’en éjecte enfin, et rejoint une passerelle bleue et jaune, qui s’étire dans  le complexe en zigzagant de haut en bas.

- Ce Docteur a toujours eu des goûts architecturaux assez… discutables, eh eh…

Tandis qu’il court dans la semi-obscurité des poutrelles qui masquent en partie les rayons du soleil matinal, Sonic retrace mentalement son itinéraire original.

- Si ma mémoire ne me fait pas défaut- et si je ne confonds pas avec une des dizaines d’autres installations néfastes que j’ai parcouru depuis, je ne devrais pas tarder à atteindre les cuves de MegaMack…

Il s’enfonce de plus en plus dans le noir, jusqu’à ne plus reconnaître le chemin que grâce aux rails délimitant la passerelle, dont le jaune irradie les profondeurs du complexe. Tout en veillant bien à rester entre ces deux barres phosphorescentes qui le séparent d’une chute à l’issue incertaine, Sonic poursuit son exploration, à la recherche d’une solution.

La luminosité baisse encore, et encore.
Jusqu’à ce qu’il ne reste plus dans les ténèbres que le jaune et le bleu de l’allée…

Le hérisson réprime un frisson.

- Rah… de mieux en mieux…

Sonic ne se laisse pas ralentir pour autant, et continue sa route, parcourant la passerelle l’amenant dans une partie de l’Usine où de mémoire, il n’a jamais mis les pieds…

- Je m’en rappellerais quand même, si j’avais traversé Chemical Plant dans le n—

Surgissant de nulle part, plusieurs boules de lumières déchirent l’obscurité. Surpris par l’attaque, Sonic fait un rapide pas de côté. Dans la gerbe d’étincelles des projectiles illuminant brièvement la zone, son regard croise ceux d’un groupe de Spinys, réfugiés derrière une caisse de métal carrée.

- Toujours aussi accueillante, cette Usine…

Devant lui, plusieurs points jaunes apparaissent. Identifiant aussitôt les yeux d’un nouveau groupe de badniks, il se jette en avant et passe en Spin Roll. Poussé par sa course, il traverse littéralement les robots qu’il laisse exploser dans son dos. Sans perdre une seconde, il détruit un autre groupe, puis encore un autre. Son avancée dans les entrailles de l’Usine se rythme rapidement au fil des déflagrations et du tintement des carcasses  enflammées disparaissant dans le néant.

Et brusquement… il pile.

Ses semelles se figent au bord du vide après un court mais intense dérapage. Malgré l’obscurité et les attaques répétées, il ne lui a pas échappé que l’allée ne menait nulle part. Se redressant doucement, il observe les rails jaunes former un U pour s’effacer sous la passerelle, éclairant de leur aura chimique quelques mètres en contrebas. Sonic se penche en avant, mais ne tire rien de ce halo, si ce n’est que les tubes de verre et les fondations oxydées s’enfoncent dans une étendue rose, à la surface de laquelle danse le reflet de la passerelle.
   
- Je dois me rendre à l’évidence, je suis cerné par le poison…

Stoppé net par le vide, il fronce les sourcils, croise les bras en portant ses doigts à son museau, qu’il tapote en même temps que son pied sur le métal de l’allée. Les vibrations de l’écoulement qui remontent jusqu’à lui le laissent à penser que le MegaMack se jette dans la mare tout en bas. Cependant, Chemical Plant a toujours baigné dans le liquide.

- Qu’est-ce qui entoure l’Usine ? Une digue ? Un mur ?

Sonic réfléchit un instant. Il lève les yeux, et fixe une tâche de clarté dans les hauteurs, unique source de nature au cœur de ce cauchemar chimique.

- Le complexe est entouré d’un mur, évidemment… mais les cuves de poison sont souterraines… et le flot sur Emerald Hill est continu… donc…

Une boule d’énergie éclate juste derrière lui. Sonic pivote dans un sursaut et annihile un énième Spiny dans une explosion de lumière.

Et tandis que retombant, il pose un œil sur les alentours furtivement éclairés par le choc…

… un flot continu…

Une cuve apparaît au loin, dont  l’éphémère clarté dessine les moindres contours.

… au-dessus de la surface…

Le halo scanne littéralement la gigantesque cuve, de haut en bas, imprimant sur la rétine du hérisson ses détails, ses matières, ses couleurs…

Et une vanne en sa base, déversant du produit par hectolitres…

- Bon sang !! C’est donc ça !!

Sonic se réceptionne, et sitôt posé un pied à terre, retourne sur ses pas. Comme il l’imaginait en éclatant le dernier Spiny, un groupe qui avait échappé à sa percée initiale est en train de descendre la passerelle, pour le coincer contre le vide.

- C’est pas comme ça que ça marche !

A l’approche du badnik le plus proche, Sonic glisse en avant, et part dans un balayage au ras du sol. Porté par sa vitesse, le souffle soulève tous les robots, qui rejoignent les airs en virevoltant.  Le hérisson fait une rapide volte-face, et bondit pour exploser le premier Spiny. Aidé par l’aura lumineuse, il rejoint le deuxième par une attaque téléguidée, puis le troisième, puis le quatrième, et il les remonte tous, prenant ainsi une hauteur importante, jusqu’à atteindre le tube d’écoulement d’une passerelle à l’étage supérieur. Poussé par ses multiples attaques, Sonic saisit le rail des deux mains, et se hisse d’une simple traction dans la lumière du jour, avant de reprendre son exploration.

Il avale les mètres de l’allée à folle vitesse, souriant dans l’euphorie du retour dans la clarté naturelle, à la recherche d’un tuyau vide qui l’amènerait au plus près du MegaMack. Non pas que cette idée lui plaise au plus haut point, mais il s’agit du meilleur moyen pour exécuter son plan…

Sonic lâche un sonore éclat de rire. Quittant l’allée d’un bond, il s’enfonce dans un tube, et tranche à nouveau les profondeurs du complexe en tourbillonnant dans le verre.

A la sortie du tube, il dérape en posant une main au sol, et s’élance vers un autre tuyau, dont une observation rapide a permis de remarquer qu’il débouchait directement dans le liquide, près de l’enceinte extérieure. Il s’y engage, avec la même assurance qui l’amena dans les précédents.

Le tuyau s’incline légèrement, puis part à la verticale sur une bonne dizaine de mètres, avant de tourner à l’équerre pour longer la surface de l’océan de MegaMack dans lequel baigne désormais Chemical Plant. Surgissant du tube dans un souffle incroyable, Sonic se remet sur pieds, et parcourt la vaste étendue rose en courant, creusant derrière lui une vague déchirant le calme plat de la nappe de poison.

Malgré  son importante vitesse, le hérisson sent qu’il avance à contre-courant. Et cette certitude qu’il ressent sous ses semelles dessine sur sa face un sourire de fierté. Traversant les flots meurtriers, il vole en direction de cette cuve qu’il aperçut plus tôt, tandis qu’il se promenait dans les profondeurs.

Et la vanne en sa base, apparaissant dans son champ de vision, et déversant le produit par hectolitres, lui fournit la preuve, nocive et mortelle, que ses soupçons étaient fondés.

Abandonnant la mare de poison, Sonic rejoint en un bond la plate-forme accueillant la cuve, et freine bruyamment au pied de l’impressionnante installation. Levant lentement la tête, la bouche grande ouverte, les bras ballants, il fixe le gigantesque réservoir ovale, haut d’une bonne cinquantaine de mètres, et large d’une bonne trentaine, parcouru par un escalier menant en colimaçon sur le sommet.

- Ouais… quand même.

Au bout de la plate-forme grise et noire, un énorme tube de métal de cinq bons mètres de diamètre, et surplombé d’une toute aussi imposante vanne rouge, vomissant des milliers de litres de MegaMack sur Westside Island, attire aussitôt le hérisson, dont la vue du produit s’écoulant de manière démente ranime la colère. Il s’avance, en tapotant ses pieds trempés.

- Alors… comment ça se ferme, ce truc ?...

Sautant sur le tuyau, il saisit fermement le volant, qu’il empoigne en devant écarter les bras. Puis il tire de toutes ses forces, se jetant en arrière, en laissant échapper un râle.

Plusieurs secondes passent, sans que la vanne n’ait bougé d’un millimètre…
 
- Mais qui a serré ce truc ? Un robot ??

Sonic se ravise. L’évidence de ses propres propos lui fait hausser les sourcils.
Il recule en secouant les mains, et tire ses gants pour les remettre correctement.

- Allez, aux grands mots… les grands remèdes !

Sonic grimpe sur le volant, et part dans un véloce Spin Dash. S’élançant sur place, il referme la vanne si vite, que le disque de fer se décroche et rejoint les airs en sifflant. Le hérisson bondit en arrière et rejoint le sol. Le volant disparaît en tourbillonnant dans le ciel.

- Ca… c’est fait.

Tournant la tête, il pose son regard sur le tuyau. Le flot de MegaMack a cessé, et ne perlent plus à son bout qu’une poignée de gouttes dérisoires.

- Et ça… c’est fait aussi.

D’un nouveau Spin Dash, il grimpe l’escalier de la cuve et atteint rapidement le sommet. De là, il jette un œil inquiet sur les paysages alentours, les collines, les mares, les lacs, les plaines, toutes ravagées par le poison.

- Par contre là… j’ai du boulot.

- Crois-moi, quand je me serai occupé de toi, ce sera le cadet de tes soucis !

- Quoi ?

Véritablement surpris par cette voix robotisée sortie de nulle part, Sonic fait une rapide volte-face. A l’extrémité de son champ de vision, une silhouette apparaît.

Une silhouette de sa taille, dont les longs pics métalliques brillent sous le soleil, et dont la cape bleu foncé flotte dans les brises matinales.

Une silhouette sombre, se détachant du rose frappant du MegaMack devant lequel elle se tient.
Une silhouette fixe.
Imperturbable.

Sonic s’approche du bord, laisse un sourire narquois se tracer sur son museau. En contrebas, la silhouette tend son bras de métal, et repliant lentement son index, incite son rival à le rejoindre.

- Allez, le hérisson, descends…

D’un mouvement plein d’assurance, Sonic se jette dans les airs, le poing serré en avant.



S’il est le responsable de tout ce chaos… alors il doit payer.


Bonus OST:
Mega Mack Memories
https://www.youtube.com/watch?v=uCbIvixXVlA


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Janvier 07, 2013, 08:03:10 am
Je suis peut-être le seul à continuer à commenter, mais je continuerai. Ton histoire est trop prenante pour être abandonnée faute de soutien. J'espère que d'autres gens vont s'y intéresser, parce qu'elle en vaut la peine.

Sur le chapitre là, la description de l'Usine et du cheminement de Sonic à l'intérieur est géniale. Chemical Plant dans le noir, OMG, rien qu'à imaginer le truc, ça doit être terriblement flippant. Et le final avec on-sait-qui-mais-on-ne-dit-pas-son-nom promet une course-combat très passionnante par la suite :) (Gros clin d'oeil à Sonic Générations :p ). J'aime beaucoup aussi l'utilisation du Spin Dash pour fermer la vanne, c'est tellement Sonic retro, vraiment bien pensé.

Une seule remarque, plus dans la forme : je sais qu'on t'a fait une remarque plus tôt sur le découpage en Zone (dans la partie Eggman). Ca reste un avis personnel, mais moi j'aimais bien l'idée. Et je trouve que là, il y avait une bonne zone Chemical Megamack zone :p Après, tu choisis de faire le découpage ou non, c'est toi qui voit selon le retour que tu as, mais au moins, il faudrait uniformiser (soit tu mets des zones, soit tu n'en mets pas du tout ).

Bonne continuation (bonne année aussi au passage), et j'espère voir la suite très bientôt :)


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Feurnard le Janvier 09, 2013, 01:16:11 am
Personnellement ce sera surtout pour les dialogues. À mon goût Sonic parle trop, d'ailleurs tout un passage où il réfléchit à voix haute :
Citation
- Qu’est-ce qui entoure l’Usine ? Une digue ? Un mur ?
Tout cela pourrait être dit au travers de la narration. Après ce n'est pas un secret, je mène une croisade personnelle contre les dialogues inutiles dans les fics' mais tout de même, quand tu as la manette en main et que Sonic se met à parler pour ne rien dire, ça doit agacer...
Cela dit, vers la fin les répliques deviennent sympa, je pense notamment à :
Citation
- Ouais… quand même.
Et outre que c'est drôle, ça bâtit bien le personnage. C'est juste dommage qu'il y ait tant de répliques à côté, j'ai très vite fini par passer par-dessus.

Cela dit le point fort de l'histoire demeure, on peut lire à toute vitesse sans se perdre et c'est agréable de ne pas avoir à se poser la moindre question et juste se laisser emporter. Quand on compare avec Knuckles qui se démène par routine - ça manque d'intérêt - ici Sonic on sait à peine pourquoi il court et ça suffit amplement.
À noter que je reviens sur ces parties trop détachées les unes des autres, ici l'arrivée de la machine fait juste office de surenchère alors qu'il aurait été bon que le passage avec Knuckles, par exemple, motive au moins implicitement sa présence. Là ce stade de l'histoire il est juste là pour être là.

Bref, toujours aussi bon, quand même voir à élaguer dans les répliques inutiles - la seconde réplique du robot, son geste suffisait - and good to go.
Passing by.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Ombre noire le Janvier 17, 2013, 07:55:18 pm
Je trouve ton histoire vraiment passionnante. Ce qui m'a frappé (et j'ai l'impression que c'est le cas de tous ceux qui ont posté un comm) c'est le détail de tes descriptions. On se laisse très vite prendre dans l'histoire, la preuve j'ai tout lu en entier depuis le début en dix minutes à peine. De plus tu ménage bien le suspens, pour le moment ont à eu droit à l'apparition de quelques persos qui ont fait leur apparition, tous occuper à faire quelque chose, sans qu'on en sache plus. Je te souhaite une bonne continuation et j'espère voir très vite la suite.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hadi4172 le Janvier 26, 2013, 11:02:03 pm
Ton fanfic est ... TROP GENIAL
je vais l'imprimer avec word et le relire au lit la nuit
tu est meilleur que plusieurs VRAIS ecrivains !
Il faut que tu continue ! :;):


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Février 04, 2013, 08:04:41 pm
Le soleil dans son éveil a chargé le ciel azur de délicieux camaïeux de jaune et d’orange. Le vent a soufflé fort cette nuit, et l’aquilon a tracé entre les nuages de merveilleuses lignes pourpres et roses. Le bleu se mêle à l’horizon aux vagues de l’océan que les bourrasques matinales font danser silencieusement. Les courants vont et viennent, se cassent doucement sur la falaise que l’écume caresse dans un faible bruissement.

Au sommet du mur de roches léchées par l’eau salée, Amy s’étire longuement et ferme les yeux. Un sourire se dessine sur son visage fouetté par les chaudes brises, tandis qu’elle tend ses jambes, tranquillement allongée sur une couverture posée sur l’herbe moelleuse du Jardin Chao. A ses côtés, Cream affiche la même expression béate, ses grands yeux perdus dans l’immensité colorée.

Admirer le lever du jour, paisiblement installé dans les hauteurs de l’Ile des Chaos, était une idée merveilleuse pour les deux amies. Amy, encore subjuguée par la beauté d’un spectacle magique comme seule la Nature peut en offrir, se rassied et époussète brièvement sa robe.

- C’était merveilleux…

- Oui…

La lapine répond sans quitter le ciel des yeux, d’une voix enfantine où résonne le plaisir que lui procure la contemplation de ce tableau onirique. A ses côtés, Cheese volète, exprimant son bonheur par un cœur flottant au-dessus de la pointe de sa tête. Il passe devant son amie dans un piaillement qui sort la hérissonne de ses rêveries.

- Tiens ?... Où est Azure ?

Amy se tourne vers le Jardin derrière elle et l’inspecte rapidement. Il y a tellement de Chaos ici, de tous âges, de toutes couleurs… il y en a qui courent, d’autres qui dorment, à l’ombre d’un palmier ou d’un fruitier…

… et au fond, près de la mare, une petite boule bleue qui chantonne sur la rive.

- Ah c’est pas vrai… il est intenable.

Amy se relève, et traverse la plaine en quelques enjambées. Arrivée à l’étendue d’eau, elle saisit le Chao pour le border.

- In-te-na-ble ! Tu sais bien que tu n’aimes pas l’eau, en plus…

Amy sourit à nouveau.

- Tout comme mon Sonic !

- En effet ! fait Cream dans un éclat de rire.

- La différence, c’est que lui, je peux le rattraper et le câliner quand je le veux !

Elle serre fort Azure contre elle et l’inonde de bisous. Le Chao lâche un gémissement de joie. Mais vite gêné par cette avalanche de câlins, il s’extirpe en riant et rejoint le sol pour s’échapper en courant vers la sortie. Amy soupire.

- Tout comme mon Sonic…

Cream la rejoint au pied de la mare, la couverture correctement repliée dans un panier en osier qu’elle balance doucement en sifflant.

- On y va ?

La hérissonne porte instinctivement la main à sa ceinture, où pend un tube de métal long d’une cinquantaine de centimètres.

- Je rattrape Azure et on est parties…

La lapine baisse les yeux vers la barre qui reflète les premiers rayons du soleil.

- Tu as toujours Piko Piko sur toi ?

- Toujours… on ne sait jamais.

Cream passe la main sur ses longues oreilles afin d’ôter les derniers brins d’herbe, puis se met en marche. Voyant Azure s’enfoncer dans l’obscurité du tunnel d’entrée, Amy s’élance.

- Azure ! Attends-moi !

La lapine lâche un nouvel éclat de rire. Ces deux-là sont décidément incorrigibles…

Traversant en retrait le Jardin Chao, elle pose un regard tendre sur les petites créatures endormies un peu partout. L’ambiance est divine ici, les cris et ronflements des Chaos sont chassés par la cascade qui recouvre l’entrée de la Caverne de Jeux, pour se jeter dans une mare à l’eau si claire que l’on distingue nettement les carreaux bleus et blancs qui en composent le fond. De chaque côté de la chute, plusieurs plateformes à hauteurs variables sont jonchées de coquilles vides, de jouets ou d’outils divers. Et il y a ça et là, des arbres plantés par les Chaos, qui regorgent de fruits énormes et juteux dont tous se délectent. C’est d’ailleurs un de ces plants qui attire le regard de la lapine.

- Tiens… je ne me rappelais pas qu’il y avait un arbre ici…

Cream s’approche du tronc, perplexe. Son écorce a l’air lisse, plate comme du plastique et parsemée de nombreux trous minuscules, et il s’allonge fort haut, jusqu’à de longues feuilles de palmiers effilées surplombant de brillantes boules roses et brunes. S’approchant davantage, elle pose sa main sur l’arbre.

Et l’absence du moindre relief sous ses doigts lui arrache un frisson.

- On dirait… du fer.

Elle recule, soudain inquiétée par cette plante hors normes, avant de se tourner vers la sortie.

- Amy ! Viens voir, ce tronc a l’air biz-

Le tunnel se charge brusquement d’une vive lueur orangée. Une gerbe de flammes remonte la grotte pour exploser à l’extérieur dans un souffle incroyable. Cream tombe à la reverse, poussée par l’onde du choc.

Surgissant dans la seconde du tunnel ravagé par les flammes dont elle s’extirpe par une vrille arrière, Amy se pose sur ses pieds et dérape sur un bon mètre. Jetant un œil rapide derrière elle, elle interpelle son amie.

- Cream !

Arrachant la barre de sa ceinture en un mouvement, elle active Piko Piko. Aussitôt le manche s’allonge, grossit, et une imposante masse surgit de la pointe pour changer l’inoffensif tube en masse de combat.

- Des Egg Fighters ! Prépare-toi !


~


La pancarte de métal arrachée au grillage par le passage de Metal n’a guère le temps de toucher le sol que Sonic la souffle à nouveau dans les airs. Après avoir rapidement esquivé l’attaque de son rival, Metal s’est élancé à travers Chemical Plant, et le hérisson s’est lancé à sa poursuite, traversant les parcelles désaffectées et les mares de MegaMack à vive allure.

Devant lui, Metal déchire les paysages de Westside Island avec une vélocité qui impose le respect. Pour la première fois depuis bien longtemps, Sonic ressent le besoin, et non plus l’envie, de se donner au maximum pour montrer qu’il est le meilleur. Son alter ego démoniaque est bien plus rapide que lors de leur précédent affrontement, et son visage, pourtant figé par le plus froid des métaux, semble afficher un sourire narquois qui hante le hérisson. Ils vont tous deux bien trop vite pour se parler, ou même s’entendre. Sonic jurerait pourtant qu’il perçoit dans le vent qu’il tranche aussi vite qu’il le peut, les incisives invectives de son ennemi qui le pénètrent jusqu’au plus profond de son âme.


Comme une indéfectible pression qui distillerait le doute en lui…


Bifurquant soudain sur la droite, les deux hérissons quittent Emerald Hill en direction de l’Océan. La trajectoire de Metal ne semble suivre aucune logique, Sonic s’évertue néanmoins à suivre ses mouvements au millimètre près. Ils traversent une palmeraie en bord de mer dans un torrent de feuilles mortes et de sable fin, malmenant par leur vitesse les troncs tels des pantins désarticulés.

Bondissant à une dizaine de mètres au-dessus des eaux, Metal tourne sur lui-même en éteignant son réacteur dorsal.

Profitant de cet inattendu ralentissement, Sonic gagne du terrain et bondit à son tour.

Les deux ennemis se rejoignent dans les airs, se rapprochant dans une pluie de gouttes soulevées de leur lit par l’onde de saut, brillant devant le fier soleil et se chargeant de millions d’étincelles de quartz.

Le temps semble se figer, tandis que Sonic fond, les bras tendus en avant, son regard froncé par une volonté farouche obnubilé par l’étrange aura que dégage le robot.

Il a l’air si différent… son armure, peut-être ?...

Metal possède effectivement une armure légèrement modifiée, il a l’air plus épais, mieux bâti, comme en témoignent divers ajouts métalliques vissés ça et là, tel ce plastron bleu électrique scintillant comme un néon de Casino Night, qui éblouit le hérisson en même temps qu’il l’hypnotise, ou encore ses épaulettes, s’illuminant d’une intensité identique. Mais le plus effrayant restant cependant ce liseré sur son museau lisse, déchirant le bas de son visage comme un authentique sourire railleur.

Les deux se rapprochent… se rapprochent…

Et puis…

L’impact est à la fois souple et agressif. Dans une rotation, Metal empoigne Sonic par les bras et le jette sans ménagement vers la mer. Retrouvant sa position initiale, il rallume son réacteur et reprend son échappée en glissant à la surface de l’Océan. Juste après avoir violemment heurté les eaux, Sonic rejoint les fonds en se repliant sur lui-même. Passant dans un salvateur Spin Dash, il remonte les courants dans un tourbillon de bulles, avant de trancher la surface dans le sifflement des vagues qui se soulèvent. Et la course reprend, après une pause d’une poignée de secondes qui a regonflé à bloc les deux hérissons, désormais poussés à leur excitation et à leur frustration maximum…

Lacérant littéralement la mer par sa vitesse, Sonic repasse sur ses jambes, que la puissance du Dash semble distordre dans un mouvement rouge infini. Les bras en arrière, le museau en avant, les yeux vers le ciel, il est prêt à en découdre avec la boîte de conserve.

- Okay ! Tu veux la jouer comme ça ? On va la jouer comme ça !!

Fier d’être vilipendé de la sorte, Metal lâche une nouvelle accélération. Son plan fonctionne à merveille, les paramètres sont parfaits, les conditions qu’il s’était fixé enfin réunies…

D’un mouvement, il actionne un micro sur son bras.

- Ici Metal.

- Ici Général Silver. Je vous écoute.

- Les cibles sont-elles à leur place ?

- Oui, Maître. La première escouade d’Egg Fighters a été envoyée.

- Parfait.

Metal se tait un instant. Un rapide coup d’œil lui permet de constater la délicieuse proximité de son rival, courant derrière lui.

- Général Silver ?

- Oui, Maître ?

Son regard se pose sur les côtes du continent, apparaissant à l’horizon.

- On suit le Plan…



Bonus OST:
Rival Rush
https://www.youtube.com/watch?v=bKwSrN3DHPM


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 25, 2013, 07:25:25 am
Avec un peu de retard (oups, plus de deux semaines), un petit commentaire sur cette double partie.
Concernant Amy/Cream, j'ai beaucoup aimé le parallèle que tu fais entre Azure et Sonic. Pauvre Amy quand même. Mais l'idée est vraiment bonne. Après, l'arrivé des Egg Fighters est bien amené, dans un décor tout calme et paisible, on ne s'y attend pas du tout. Et la description du lever de soleil, c'était superbe aussi.
Concernant Sonic/Metal, j'adore toujours autant les références, à Sonic CD en l'occurrence ici (la palmeraie, les jambes en infini de Sonic). Un bon combat de rival bien intense, pas facile de rendre ça par écrit (déjà que Sega a du mal à le faire en jeu Lawl).

Globalement, j'ai l'impression de vivre un Sonic Aventure 3 pour le moment : chaque personnage a sa petite vie, avec ses péripéties, mais on sent que tout va se recouper (à voir la fin de cette partie, où Metal fait référence aux Egg Fighters de la partie d'avant). Si seulement les scénaristes de SEGA pouvaient passer par là pour faire le scénar du prochain jeu Sonic :p

Un dernier truc : 'General Silver' ? WTF ? Silver a la solde de Metal ? O_o

Bref, vivement la suite :)


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Mars 03, 2013, 02:47:09 pm
Coucou à tous, merci à mes lecteurs ( bientôt 2200 lectures, wow) et notamment à Hawk, mon fan commenteur :)

Désolé pour le retard, cette partie est plus longue que les autres. ENJOY ^^




Knuckles a juste le temps de rouler sur le côté qu’un énorme bloc de pierre vient éclater le mur à sa droite. Se redressant tant bien que mal dans la Salle qui tremble, il tente plusieurs pas vers le couloir qui l’amena dans ce piège. Son avancée est imprécise, l’échidné est ballotté de droite à gauche, malmené par le sol qui bouge, les murs qui grondent, le plafond qui s’effondre…

Un nouveau roc tombe sous ses yeux, vient exploser plusieurs carrelages dans un bruit sourd. Knuckles trébuche et rejoint le sol à plat ventre. La rotation a cessé mais l’inclinaison est si importante que rester debout est un véritable calvaire. Son corps baladé par les caprices de l’Ile est criblé de cailloux qui dévalent depuis le haut de la pièce.

- Bon sang… il faut que je sorte ! Il faut que je rejoigne l’Autel !!

Son corps avait maintes fois été parcouru par l’énergie sans limite de l’Emeraude Mère, il s’était déjà laissé submerger par son pouvoir, quand il avait par exemple  ramené le Joyau dans son temple après l’avoir arraché à Mecha Sonic dans le Sky Sanctuary, ou lorsqu’il l’avait reconstitué dans l’ARK avant l’attaque du Biolizard… mais jamais, ja-mais de toute sa vie de Gardien il n’avait ressenti ce déchaînement de puissance…

Un autre choc l’envoie loin en avant. Il atterrit lourdement dans le couloir d’entrée. Il glisse longuement dans un nuage de poussière. Il lâche un grognement de rage. Il roule sur le dos, le ventre en feu. Il ouvre timidement un œil.


Et ce qu’il voit lui glace le sang dans les veines.


La gravure de Chaos, sans doute délogée par les incessants tremblements, vient de se détacher du mur du fond.

L’imposante gravure d’une quinzaine de mètres de haut vacille lentement, dans un grincement sinistre que les plaintes de l’Ile ne parviennent à étouffer.

Knuckles ouvre grand les yeux, sa mâchoire prête à se décrocher.

Les gros morceaux de Silice représentant les Emeraudes se détachent de la paroi, s’élancent vers l’échidné ébahi.

Knuckles laisse échapper un cri de stupéfaction…

… et faisant volte-face, lance un Spin Dash fulgurant. Après une bonne seconde d’élan, il part en trombe dans le couloir, bientôt rejoint par les Emeraudes de Silice, qui rebondissent derrière lui telles des balles. Les gigantesques blocs de roche dévalent le corridor dans un boucan de tous les diables, éclatant le sol par endroits, projetant vers le véloce Gardien des milliers de projectiles mortels, telle une armée de pierre qui aidée par l’inclinaison de l’Ile Flottante, avale littéralement les mètres afin de réduire l’échidné en bouillie.

Knuckles descend le tunnel si rapidement, qu’il n’aperçoit le vide que lorsqu’il s’y engouffre. Sentant le sol disparaître sous son Dash, il se redresse, mais ses yeux ne croisant plus que le bleu et le blanc du ciel se perdent dans une terreur sans nom.

- Par Chaos, je…

A peine a-t-il le temps de se mortifier de sa chute que l’attraction de l’Ile le rattrape.  Stoppé net avant d’être lancé dans une aléatoire danse parmi les roches, il tend les bras, pointes dressées, afin de tenter de se stabiliser. Malmené par le courant, son dos heurte un rocher, il part dans une vrille incontrôlable. Se repliant instinctivement sur lui-même, il éclate une pierre, puis une autre. Il se balade ainsi dans la couronne rocheuse, envoyé d’un obstacle à l’autre telle une balle de flipper…


~


Lancé à vive allure, le X-Tornado fend le ciel en direction d’Angel Island. Les mains enserrant le levier de commande, Tails lâche un soupir d’inquiétude.

- J’espère qu’il ne se passe rien de grave…

Le bip strident du radar déchirant le calme du cockpit lui arrache un frisson. C’est la première fois depuis sa construction qu’il s’affole de la sorte. Le renard se rappelle du jour où l’idée de ce « renifleur d’Emeraudes » lui vint à l’esprit. Ils venaient tous de retrouver le sol terrien après leur virée dans l’espace et la victoire de Sonic sur le Finalhazard. L’Emeraude Mère venait d’être sérieusement sollicitée, trois ans à peine après le déferlement de Chaos sur Station Square, et Tails avait trouvé judicieux de se pencher sur l’étude des ondes positives de ce Joyau pour en faciliter la surveillance. Au cas où, s’étaient-ils dit à l’époque, elle courrait un nouveau danger… Knuckles l’avait même plutôt mal pris ce jour-là, pensant que le renard remettait en question ses talents de Gardien… chatouillés par les nerfs assez fragiles de l’échidné, ils en avaient tous bien ri par la suite.
Amusé par ses doux souvenirs, Tails esquisse un sourire. Que le voyant rouge du radar efface rapidement, lui rappelant par clignotements répétés au visage le sérieux de la situation…



Alors qu’il survole le Jardin Chao, l’Ile Flottante apparaît à l’horizon.

- Ah, enfin ! Mais ?

Apercevant la forme incongrue de l’îlot sur son radar, le renard tapote l’écran du bout des doigts. L’image tressaute, puis revient, mais n’a pas évolué.

- Qu’est-ce que c’est que ça ?

L’Ile serait… penchée sur le côté ?? Cela n’aurait aucun sens. Et cela ne suivrait aucune logique scientifique.

Tails plisse les yeux, partagé entre sa confiance envers ses instruments de navigation et son côté cartésien. En tant qu’ingénieur, il s’est toujours plié aux diktats de la logique et de la science. Et les seules choses qu’il n’ait jamais réussi à expliquer de manière logique étaient des évènements liés aux Emeraudes du Chaos. Les transformations Super et Hyper, le Chaos Control…

- Et sans doute ça… bon sang…

Le renard abaisse un levier, qui laisse apparaître un réacteur supplémentaire à l’arrière de l’appareil. Son instinct et la peur naissante liée à sa soudaine prise de conscience le poussent à donner le meilleur de lui-même. Activant un puissant boost, le X-Tornado prend une impulsion soudaine, et disparaît dans une épaisse masse nuageuse.


~


Tournant sur elle-même avec les bras tendus, agrippant fermement son marteau, Amy envoie deux robots contre un mur où ils s’écrasent violemment. Reprenant une pose offensive, elle bondit sur le côté pour éviter une salve de boules de feu. Elle lance Piko Piko de toutes ses forces vers l’Egg Fighter responsable de ce tir, lequel reçoit la masse en pleine face. Il tombe à genoux avant de disparaître dans une puissante explosion.

A ses côtés, Cream éclate un robot d’une Spin Attack, puis un autre, aidée par Cheese qui plutôt que de se cacher comme le lui avait ordonné sa maîtresse, se mêle au combat en terrassant des ennemis, armé d’un casque qu’il garde depuis sa première aventure avec Sonic sur les Advance Islands.

Le paisible Jardin s’est mué en un véritable champ de bataille, les robots tirent et explosent dans les premières lueurs du jour. Les Chaos, terrifiés, se sont regroupés dans la caverne menant aux plaines de course et de combat, de l’autre côté de la mare, où ils attendent la fin des combats en pleurnichant.

Récupérant son arme dans la carcasse fumante d’un robot, Amy voit une boule d’énergie lui frôler le museau. Elle lâche un cri de surprise, et d’une vrille arrière se pose auprès de son amie.

- Cream ? Tout va bien ?

La lapine acquiesce rapidement. Elle s’apprête à répondre quand d’inquiétants cliquetis se font entendre dans le tunnel d’entrée. Amy resserre ses doigts sur le manche de son marteau.

- Il en arrive encore…

- Cheese ! Va te cacher avec les autres !

Posé aux pieds de Cream , le Chao l’ignore. Il fixe le tunnel à son tour, semblant bouillir d’une haine sans nom.

- Où est Azure ?

La hérissonne serre les dents.

- Je ne sais pas, il s’est engouffré dans le tunnel avant l’arrivée des robots d’Eggman… j’espère qu’il a eu le temps de se cacher…

- C’est Eggman qui nous attaque ?

- Sans aucun doute… j’ai déjà vu ces robots, il y a quelques années… ils en avaient après mon Sonic… ils nous avaient attaqué à Apotos, puis à Spagonia…

- C’est ça que tu cherches ?

Interpelées depuis le tunnel, Amy et Cream tournent la tête dans un même mouvement. Leur regard se pose sur une silhouette postée à l’entrée, un robot émergeant à peine de l’obscurité, et tenant d’une main ferme une boule bleue gigotant avec hargne.

- Azure !

N’écoutant que son instinct maternel, Amy s’élance, Piko Piko prêt à fendre le fer. Mais aussi surprenant soit-il, son mouvement fut de courte durée.

La prenant de vitesse, le robot surgit du noir et bondit dans un Spin Roll rapide comme l’éclair. Rejoignant les hauteurs, il la dépasse dans un Tchak ! fort sonore.

Et avant qu’elle ne puisse comprendre quoi que ce soit, Amy se retrouve clouée au sol, immobilisée en une bête seconde.

Tandis que le robot atterrit devant Cream, et lui lance son regard le plus noir, Cheese se lance à l’attaque. Simplement balayé d’un revers du pied, il termine son assaut contre le tronc d’un cocotier où il s’écroule, non loin. La lapine, que la terreur fige sur place, découvre alors le visage de leur agresseur.

- So-Sonic ??


~


Parvenant tant bien que mal à se stabiliser contre un large caillou, Knuckles prend le temps de souffler un instant. Son dos le fait souffrir, et il a encore un peu de mal à recouvrer ses esprits, lui que l’attraction malmène depuis plusieurs très longues minutes.

Accroupi sur le plat de la roche, il pose ses mains entre ses jambes et commence à humer l’air. Le courant de la couronne est assez puissant, mais il brasse les souffles extérieurs venant du ciel au-dessous, et venant des hauteurs de l’Ile. Son instinct de chasseur lui permettra alors de sonder l’air qui entoure son territoire, et de sans doute de mettre un nom sur les responsable de ce carnage.


Alors il se dresse, le museau alerte…


Mais rien n’apparaît en lui, hormis ce malaise déclenché par la fureur de l’Emeraude Mère.

- Zut ! Mais c’est quoi, ce t-

Soudain, ses sens s’alertent.

Du mouvement, à l’extrême droite de son champ de vision.

Un objet rapide, bleu et orange.

Knuckles dresse à nouveau le museau.

- Carburant… métal… ça, c’est Tails !

Plantant ses pieux dans la roche, il se rend au bord du vide. Puis il saute, se laissant guider par le courant, il atteint une plate-forme plus bas. Il l’arpente en plantant à nouveau ses griffes, puis plane jusqu’à une troisième roche flottante. Il se rapproche ainsi de l’orée de la couronne, et d’un Spin Dash, perce l’attraction, et rejoint le ciel en tourbillonnant.



Dans son siège de pilote, Tails n’en croit pas ses yeux. L’Ile des Anges est vraiment inclinée, sa pointe Est semble tirée vers le haut. Et comme il sait que c’est là que se trouve le Temple de l’Emeraude Mère…

Un écran s’allume au-dessus du pare-brise, où le mot Danger ! se met à clignoter avec insistance. Les capteurs situés à l’avant du X-Tornado ont apparemment identifié un obstacle dans le périmètre d’approche.
Tails tourne la tête vers la gauche, et son regard croise une forme fendant les cieux dans sa direction.

Une forme rouge, tranchant littéralement avec le bleu du ciel.

Une forme rouge, comme un échidné.

- Knuckles ??

Sans réfléchir, le renard lance son poing vers un gros bouton « Shield » posté près des commandes de missiles. Aussitôt, une partie de la paroi gauche de l’appareil se replie sur elle-même, et un panneau d’un mètre carré en sort, qui grandit de manière exponentielle jusqu’à protéger intégralement l’avion. Une caméra insérée dans le haut du dispositif surgit du bouclier.

Et quelques secondes plus tard, un bruit sourd secoue l’habitacle.

Activant la caméra sur un écran de contrôle, Tails aperçoit Knuckles sur l’image. Le Gardien, fixant l’objectif d’un œil mauvais, a planté un gant dans le panneau,  et de sa main libre, indique au pilote le haut de l’Ile.

- Okay, Knuckles ! Accroche-toi, on y va !!


~


Alors qu’il se rapprochait dangereusement des falaises de l’Ile Chao, Metal Sonic a soudainement bifurqué vers le haut pour se poser dans le Jardin. Collé à lui depuis plusieurs kilomètres, Sonic laisse un large sourire se dessiner sur son visage ruisselant d’eau de mer.

- Le temps de monter, et tu es à moi !

Au contact de la roche, il saute et sans perdre de temps, bondit de caillou en caillou jusqu’au sommet. L’affront de Chemical Plant, sa baignade imprévue, et cette petite course ont réussi à l’exciter autant qu’à l’énerver. Le hérisson est donc dans des conditions optimales pour botter l’arrière-train métallique de son rival…

Parvenu au bord de la falaise, Sonic s’élance une dernière fois. Rejoignant les airs, il tend les bras et les jambes, pour se donner une impulsion supplémentaire.

- Le moment est venu de se payer la boîte de conserve !


Et brusquement…


Son regard, froncé et porteur d’une assurance sans faille, rencontre celui, troublé de larmes d’impuissance et de frustration, d’une hérissonne immobilisée sur le sol tendre du Jardin.


Cette image se fige tel un pieu dans son âme.


Aux côtés d’Amy, une lapine en pleurs, agenouillée sous le canon d’un Egg Fighter qu’aucun sentiment humain  ne saurait dérober à sa sinistre mission d’extermination.


Le temps semble ralentir, tandis que Sonic prend de plein fouet cette scène à laquelle il n’était pas préparé.


Son cœur rate un battement.

Il écarquille les yeux.

Sa bouche s’ouvre doucement…


Et sans qu’il ne puisse réagir, l’attaque de Metal Sonic le heurte avec fracas.


Posté près de la mare, le hérisson robotisé baisse lentement l’imposant lance-missiles encore fumant.

- C’était trop simple…

Sonic part dans une vrille et s’écrase lourdement sur l’herbe, tel un pantin dont on viendrait de couper les liens. Il dévale en roulant la légère butte, jusqu’aux pieds de Metal.
Le rival s’agenouillant, place sa tête près de celle de son ennemi de toujours.

- Tout ça pour ça ? Pathétique…

Quittant ses prisonnières, le responsable de l’assaut fait quelques pas en avant.

- Mission accomplie, Maître.

- Effectivement, Général Silver.

Sonic pose une main sur le sol, relève difficilement la tête. Fournissant un effort surhumain pour garder les yeux ouverts, il reconnaît dans un frisson qui lui parcourt l’échine le mystérieux interlocuteur de Metal Sonic.

Un hérisson tout de métal constitué, gris pâle et gris foncé, aux longs pics acérés dans le dos. Un robot qu’il a affronté il y a de nombreuses années, dans le Death Egg…

- S-Silver Sonic ??

L’intéressé opine du chef.

- Mais… mais…

Metal Sonic se redresse.

- Eh bien, « Blue Blur » ? Tu aurais donc perdu ta langue ? Où est donc ta verve légendaire ? Ton sens de la répartie ?

Le robot s’exprime fort, avec condescendance, appuyant chacune de ses phrases de grands gestes des bras, assuré par le flottement de sa cape bleu foncé qui volète dans les brises matinales.

- Je te trouve bien moins bavard, boule de pics… Le sol n’est pas à ton goût, peut-être ? Tu n’avais jamais connu le plaisir de la défaite ? Et bien savoure, Sonic, savoure… ce n’est que le début…

Sans quitter le hérisson des yeux, il lance son bras derrière lui et appelle un Egge Fighter du doigt.

- Amenez-moi le caisson.

Surgissant du tunnel, un engin sur chenilles apparaît, semblable à une capsule d’Eggman montée sur un châssis de camion. Il traverse le Jardin, imprimant de vilaines ornières sur le gazon pur. Il s’agit d’une plate-forme de transport contenant un tube de verre renforcé de demi-cercles de fer rouge à son sommet et à sa base. Le passage du véhicule à son niveau arrache une larme à Amy.

- Sonic…

La hérissonne tente de se libérer, mais elle se sent retenue par d’étrange pieux métalliques plantés dans sa robe, et qui la clouent au sol au niveau des épaules et des hanches.

Un bras articulé surgi de l’avant de l’engin saisit le tube afin de le poser délicatement sur le sol. Il y reste, parfaitement immobile, tandis qu’une porte coulisse dans la paroi de verre, ouvrant le caisson dans un bruissement hydraulique.

Silver Sonic reculant d’un pas, Metal saisit son rival par le bras, et le tire vers le haut afin de le placer à son niveau. Ses doigts froids rencontrent alors la dureté d’un anneau de métal précieux.

- Qu’est-ce que c’est ?

Sonic lève les yeux vers le collier de Chip, qu’il porte en bracelet depuis sa victoire sur Dark Gaia et son départ d’Apotos. Il ouvre la bouche pour rétorquer, mais bien trop faible, aucun son n’en sort. Metal s’en empare prestement.

- Soit…

Pivotant sur lui-même, il envoie sans ménagement Sonic dans le caisson. Le hérisson heurte le fond en geignant tandis que la paroi avant se referme, scellant hermétiquement le tube.


Alors Metal Sonic fait un pas vers la prison de son meilleur ennemi, jouant avec l’anneau qu’il fait tourner autour de son doigt. Il enfonce son regard dans celui du Héros, qui peine à rester debout.

Puis s’animant soudain d’une colère qui transparaît même à travers le froid du fer de son visage, il empoigne le bracelet si fort que tout le jardin s’emplit d’un inquiétant craquement.

- Je vais tout détruire, Sonic. Tout ce que tu connais. Tout ce que tu as. Tout ce que tu es. Je vais tout détruire, et tu ne pourras pas m’en empêcher. Je vais t’humilier, je vais te casser, casser tout ce que tu aimes, tous ceux que tu aimes… je te laisserai pleurer tout ce que tu n’auras pas pu sauver… Tu pleureras ce monde que tu ne connaîtras plus jamais… tu pleureras, j’en fais la promesse.

- Sonic !

Alerté par ce cri de sa prisonnière, Silver Sonic assène un coup de pied à la hérissonne allongée sur le sol. Son appel disparaît dans un gémissement étouffé.

- Silence !

Metal Sonic colle son museau à la vitre derrière laquelle le Héros se tient, à demi-inconscient, luttant pour garder ses esprits.

- Adieu, Sonic…

Poussé par une soudaine once de fierté, Sonic se retourne lentement vers son amie. Amy rouvre ses yeux troublés de larmes, et croise ceux du captif. Ils échangent un regard fort, porteur d’espoir et de crainte.

- Sonic…

- Envoyez le caisson.

Un Egg Fighter avance et tape quelques commandes sur un petit clavier à la base du tube prison. Aussitôt, de petits réacteurs apparaissent sous le cerclage rouge, et une épaisse fumée s’en échappe. Le Jardin Chao entier se met à frémir des effets de la mise à feu.

La fumée envahit les lieux.

Sonic lâche un clin d’œil à Amy.

Le tube s’incline doucement.

Et dans un boucan de tous les diables, rejoint le ciel qu’il déchire d’une traînée grisâtre.


Debout face à la mer, Metal Sonic savoure l’instant. Le vent soulève une nouvelle fois sa cape majestueuse.

- Que fait-on des prisonnières, Maître ?

Silver Sonic se fige, dans l’attente des ordres.

- Emmenez Amy Rose dans l’Egg Cruiser, on entame la Phase 2.

- Et elle ?

Metal tourne la tête, pose ses yeux rouges sur la lapine en pleurs, hoquetant sous l’arme du robot.

- Elle ?... Elle n’est d’aucune utilité. Débarrassez-vous en.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Mai 11, 2013, 08:17:13 pm
Tails empoigne le manche aussi fermement que ses forces le lui permettent. Le X-Tornado vrille à gauche, vrille à droite, dans un ballet effrayant, mais salvateur. L’avion jaune et bleu frôle les roches flottantes les unes après les autres, naviguer au cœur de ce champ d’attraction est un véritable challenge. Le renard gémit, jetant de temps à autre un œil sur le moniteur de la caméra extérieure histoire de vérifier que Knuckles est toujours avec lui, agrippant le bouclier avec une indéniable hargne.

Tails parvient à stabiliser l’appareil tandis qu’au-delà de l’anneau de pierres volantes apparaît le vert de la forêt jouxtant le Marble Garden. Le soulagement du renard se mêle aussitôt à l’excitation de l’échidné. Enfilant un micro-casque qui pend à ses côtés, Tails active la commande de communication extérieure. Un mégaphone surgit près de la caméra sous l’œil noir du Gardien.

- Marble Garden en vue, Knuckles !

- Oui, j’ai vu ! Amène-moi à l’Autel de l’Emeraude Mère ! Vite !

Le pilote maintient bonne vitesse, insère quelques coordonnées sur son radar. Un bip strident déchire soudain l’habitacle, se répercutant dans l’exigüité du vaisseau dans de violents flashs rouges.

- L’Emeraude Mère s’emballe, Knuckles ! Mes capteurs sont en train de perdre les pédales !!

- Je sais, je le sens ! hurle l’échidné.

- C’est pas normal, Knuckles…

Tails réprime un frisson. Pour la première fois depuis son envol, il commence à mesurer la gravité de la situation. Plus il s’approche de l’Ile Flottante, plus l’énergie de l’Emeraude Mère se fait ressentir, plus les engins s’affolent…

Ce bip…

Tout ce rouge…

Et quelques secondes plus tard, l’Autel apparaît.

Knuckles découvre alors, médusé, l’imposante Pierre verte, entourée d’un puissant halo. Il assiste, impuissant, à un véritable déferlement d’énergie qui fait même trembler le Joyau. Tout autour les herbes dansent, fouettées par un souffle incroyable, les piliers retenant les sept Emeraudes du Chaos tremblant, branlants, comme plongés au cœur d’un ouragan. Le halo grossit, prenant une inquiétante forme aléatoire, le champ entourant la Pierre se parant de couleurs et d’excroissances chaotiques, et les sept Emeraudes brillant de mille feux, au bord de l’implosion.

- Bon sang, elle devient instable !

Sans attendre plus longtemps, Knuckles quitte l’avion d’un bond, et rejoint les airs en planant. Tails rentre le bouclier, et entame sa descente. Il connaît de mémoire un bout de terrain adjacent à l’Autel, assez long pour atterrir et redémarrer sans problème, il s’y dirige donc, à la fois excité et inquiet de ce qu’ils vont y trouver. Une rapide inspection depuis le ciel lui permet de constater l’absence de robots.

- J’aurais juré que c’était un coup d’Eggman… à moins qu’il ne soit déjà reparti ?...

Le Gardien roule sur le sol pour atténuer l’impact sur les dalles de l’entrée, tandis que le X-Tornado se pose dans une large bande herbeuse derrière lui. Sans attendre le renard, il s’engouffre dans l’imposante cour, bravant les courants qui déchirent l’Autel. Stoppé malgré lui par la puissance de l’air dégagé par l’Emeraude Mère, il se fige, à une dizaine de mètres du Joyau, incapable de faire un pas de plus. Il porte une main à son visage, frappé par les brins et la terre arrachés par la furie.

Sitôt l’appareil immobilisé, Tails ôte son casque d’un geste vif et s’éjecte du fauteuil. Le cockpit ouvert, il bondit hors du Tornado et se rue vers l’Autel, parcouru par une angoisse grandissante. Devant lui, l’échidné arpente un pilier à vive allure, arrache l’Emeraude Bleue à son socle avant de redescendre, retenant solidement la pierre sous son bras. Tails arrive à son niveau tandis qu’il pose un pied sur l’herbe fébrile. Knuckles lui plaque l’Emeraude contre le torse.

- Tails ! Prends cette Emeraude !

- Mais ??

Le Gardien hurle, tentant de couvrir le vacarme de l’Emeraude Mère qui vomit inéluctablement son énergie. Un faisceau lumineux transperce brusquement le halo et va frapper un pilier dans un fracas épouvantable. La colonne geint dans une pluie de cailloux, s’affaisse avant de s’étaler sur la plaine, éjectant l’Emeraude Jaune qui rejoint l’herbe en rebondissant.
Knuckles lâche un juron.

- L’Emeraude !

- J’y vais !

Posant délicatement l’Emeraude Bleue sur le gazon, Tails s’élance vers le joyau jaune, les yeux mi-clos par l’orage de poussière qui s’abat sur l’Autel. L’échidné se lance à l’ascension d’un nouveau pilier.

Quand soudain… plus rien.



Le halo se résorbe, puis disparaît.

L’Emeraude Mère retombe doucement sur son socle.

Les pierres perdent doucement de leur intensité, avant de redevenir neutres.

La tempête devient bourrasque, puis brise, puis évanescence.

Les herbages maltraités reprennent leur place initiale.

Et un lourd silence envahit les lieux.



Stoppés dans leurs élans respectifs, Tails et Knuckles se tournent lentement l’un vers l’autre, échangent un regard perplexe.



Au loin dans l’infini azur, une forme rappelant celle d’un tube de métal file à toute vitesse, laissant une traînée de fumée qui déchire le blanc des nuages.



Et sans crier gare…



L’Emeraude Mère implose.



La secousse est si soudaine, si violente, que ni l’échidné ni le renard ne peuvent s’en protéger.


Partant du Joyau, une onde de choc se propage à la vitesse du son, broyant tout sur son passage dans un aveuglant flash blanc.


Les piliers sont tous réduits en cendres, annihilés en milliards de particules de roche.


Les Emeraudes, arrachées par le souffle, rejoignent les cieux dans une multitude de trajectoires aux couleurs du Chaos avant de disparaître derrière les nuages.


Knuckles regagne les airs tel un pantin, porté par les vibrations de l’Emeraude Mère qui noient ses sens dans un maelstrom de douleurs.


Tails se retrouve plaqué contre la terre qu’il parcourt dans un sinistre frottement, ballotté dans une ahurissante tourmente de poussière.


Le X-Tornado, frappé de côté, part dans une incontrôlable vrille, avalant littéralement les dizaines de mètres de la piste avant de finir sa course dans un petit bosquet.



Dans un hurlement strident, un laser vert surgit de la carcasse de l’Emeraude Mère et tranche les airs en direction du ciel. Le laser, semblable à une flèche lancée à la vitesse de l’éclair, traverse l’épais manteau cotonneux, écartant les nuages en cercles concentriques qui se chargent alors d’une étrange teinte mauve noir, avant de disperser avec fracas, au contact d’une force invisible. Dès lors, se déverse dans les cieux une aura vert émeraude, où se mêle bientôt un étrange rose. Alors les coloris se diluent pour former une inquiétante mixture.



Au cœur de cette mixtion, se forme une trouée, noire, sombre comme les Ténèbres.



Et un lugubre grognement se fait entendre…


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mai 20, 2013, 07:12:09 am
Un petit commentaire sur ces deux derniers posts (avec 2 mois d'écarts ! C'est long quand même).

D'abord, la fin du combat Sonic VS Metal. Arg la défaite de Sonic ! Sacré mauvaise posture. L'arrivée de Silver (Silver Sonic ! Je l'avais pas vue venir celle-là, très bonne idée ! ) avec les prisonnières, pour rajouter un peu au dramatique de la situation. On voit se révéler un bon duo de méchants. :)

En parallèle, Knuckles et Tails qui se démènent avec l'Emeraude mère. Que penser ? Est-ce un coup de Metal / Silver ? De Eggman ? Ou encore une autre entité qu'on ne connait pas encore ? :)

L'histoire est toujours bien prenante, toujours à la façon d'un Sonic Aventure, les intrigues avancent en parallèle et se croisent, pour donner (on l'espère) un tout cohérent. J'espère ne pas devoir attendre 2 mois la suite en tout cas.
Sinon l'écriture est toujours aussi fluide et agréable, vraiment vivante par moment, on visualise très bien les scènes :) Continue comme ça.

Bon courage.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Mai 30, 2013, 07:04:12 pm
La première chose qu’il aperçoit tandis qu’il rouvre difficilement les yeux, sont ses gants, terreux et maculés de poussière. Dans le flou de l’impact avec ce sol apparemment sableux, le hérisson tend les doigts, puis les replie dans un douloureux craquement.

Apparemment, rien de cassé…

Tendant le bras, il roule lentement sur le dos. Ses pics s’enfoncent mollement dans les grains jaunes. Désormais sorti de l’inconscience, il fixe les nuages, silencieux. L’infinie masse grisâtre se mêle à ses iris verts parsemés de limon et de résidus.

Sonic reste un instant, immobile, allongé sur le dos, pensif.

- Mais où suis-je ?...

Dans un effort surhumain, il se redresse. Il s’assied, porte une main à son crâne. Les palmiers autour de lui se mettent à tanguer, il referme les yeux.

- Wow…

Se remettant sur pieds, il secoue vivement la tête. Combien de temps a-t-il bien pu demeurer ici, pour qu’il se sente faible à ce point ??

Recouvrant peu à peu ses facultés, il fait quelques pas en avant. A quelques mètres de lui, un long tube de métal aux extrémités cerclées de rouge est à demi-enfoncé dans le sol, entre deux palmiers. Partant du tube, une longue traînée parsemée de débris de métal et de verre.
Alors, tout s’éclaire.

Le cylindre-prison.
Le Jardin Chao.
Metal et Silver Sonic.
Le décollage.
La traversée des nuages.
Et l’impact… ici.

Sonic tapote son menton d’un index perplexe.

- Okay,okay…

Pivotant sur lui-même, il analyse rapidement les alentours. Il se trouve au cœur de ce qui semble être une palmeraie dont les troncs des arbres, assez étranges, sont composés de larges boules de bois superposées les unes sur les autres, et dont les feuillages effilés recèlent de scintillantes noix de cocos d’un rose puissant. Le sol est sableux, mais parsemé aléatoirement de tâches d’herbes vert pâle et vert clair, et non loin, passe un sentier au pied d’un talus dont la terre est parcourue de pierres losanges brunes et orange. Il semblerait également qu’il soit dans une cuve, puisque tout autour le terrain monte, dissimulant tout horizon.

- Cette zone… ne me dit rien…

Sonic avance, tapant du pied dans un éclat de fer. Le débris rejoint le sentier en tourbillonnant dans une série de tintements. C’est à cet instant que le calme des lieux, fort inhabituel, lui saute au visage.

- Tout ce silence… c’est…

Il fronce les sourcils, pose ses yeux à droite, à gauche. Pas un bruit. Pas un son. Pas un mouvement.

Pas un détail connu.

Sonic réprime un frisson, avance vers le sentier qui semble mener au sommet d’une colline un peu plus loin. Foulant d’un pas calme le sable du chemin, il ôte un éclat de verre logé dans son bras en grimaçant.

- C’est officiel, je hais les tubes volants.

Tout en arpentant le sentier, Sonic lève la tête pour poser le regard par-dessus la butte. Et bientôt, le reste du paysage s’offre à lui.

Le sentier redescend en slalomant parmi les palmiers, jusqu’à un pont enjambant un vide apparemment assez important pour que le hérisson n’en voie pas le fond de son point de vue. Tendant l’oreille, un son lui parvient enfin. Et un sourire se dessine sur son museau griffé lorsqu’il reconnaît la mélodie si singulière d’une chute d’eau.

- Au moins je ne suis pas sourd !

Il accélère jusqu’à trotter.

- Si on m’avait qu’un jour je serais content de trouver de l’eau…

Le pont, large d’un bon mètre, craque doucement sous son poids. Les rondins fendus dans la longueur sont ajustés avec une grande précision, donnant au passage un aspect à la fois rustique et éternel. Se penchant au bord, Sonic perd son attention dans l’eau s’écoulant vivement une bonne dizaine de mètres sous lui, jusqu’à la fameuse cascade qui rejoint en claquant les profondeurs de la palmeraie. Le cours d’eau n’est pas profond, le hérisson pouvant apercevoir l’herbe dansant au fond du lit sous les flots continus.

- Je risque pas de me noyer là-dedans, eh !

Rejoignant d’une foulée sûre l’autre bord, Sonic accélère encore. Le sentier a repris, s’est élargi même, et il s’enfouit dans une autre palmeraie que le hérisson décide de traverser à bonne vitesse. Il découvre rapidement que ces palmiers se sont parés en leur pied d’imposants buissons aux feuilles triangulaires, au milieu desquels ont poussés d’invraisemblables tournesols plus grands que lui, aux tiges bleues et aux pétales pourpres.

- La végétation est louche, par ici…

Tandis qu’il court parmi les arbres, il se questionne. C’est vraiment étrange qu’il trouve encore de nouveaux lieux, alors qu’il parcourt le Monde depuis plus de vingt ans… Sonic a comme la désagréable sensation, d’avoir quitté la Terre…

- C’est idiot, je n’ai pas quitté l’atmosphère.

Il hausse les sourcils.

- C’est pas comme ci j’étais jamais allé dans l’Espace…

Soudain, le chemin s’estompe et amène une large trouée dans le sol. Sonic dérape en posant sa main sur le sable, ses pieds frôlent le vide où disparaissent en virevoltant plusieurs blocs de terre arrachés par les réflexes du hérisson. S’immobilisant après un rapide tour sur lui-même, il admire le ravin dans lequel il aurait pu tomber.

Le terrain sous ses pieds descend à la quasi-verticale, en une pente mortelle parcourue de rocs tranchants et de blocs acérés, sur une bonne centaine de mètres, avant de remonter de l’autre côté, à l’identique, jusqu’au reste du chemin, trente mètres plus loin. La bordure présente une taille si nette, que Sonic remet immédiatement en doute l’aspect naturel de ce gouffre.

- Voilà qu’on creuse des ravins, maintenant…

Le hérisson parcourt rapidement le décor assez pittoresque qui l’entoure. Il ne peut plus aller de l’avant, le voilà désormais contraint de longer le précipice. A sa droite, la palmeraie semble s’étirer à perte de vue, les troncs rétrécissant jusqu’à ne plus former qu’une vaste tâche brune, olivâtre et rose qui paraît sans fin. A sa gauche, les palmiers se succèdent jusqu’à une trouée où il lui semble distinguer un peu de bleu entre le vert des feuilles et le gris du ciel. Cette inespérée présence de couleur azure sonne tel un appel à la course.

- Okay ! Direction la plus belle couleur du Monde !!

S’élançant alors dans un féroce Spin Dash qui arrache la terre au sol, Sonic disparaît dans un nuage de feuilles et de brins divers.



- Bah ça, pour une nouvelle…

Fièrement dressé au bord du vide, Sonic admire l’imposante forme verte qui déchire l’horizon, de l’autre côté du précipice. Lui qui s’était mis en quête de rejoindre ce merveilleux bleu qui pointait à longue distance - et qui n’était tout compte fait que la vaste étendue d’un lac - était tombé sur cette énorme construction métallique, érigée au sommet d’une colline, à flanc d’un énorme mont, comme surgie des entrailles de la Terre. Une immense bâtisse, étrangeté architecturale à la croisée du manoir et de l’usine, tel un palais de ferraille couleur émeraude.

- Une usine au cœur de la nature, sacré Eggman…  enfin quelque-chose que je reconn- huh ?

Au loin, arpentant d’une foulée vive les sinueux sentiers menant à l’entrée de cette bâtisse, une silhouette rouge, dont les longs pics dansent dans le vent derrière son crâne.

- Knuckles ?

Sonic place ses mains devant lui pour amplifier sa voix.

- Knuckles ?? KNUCKLES ??

Comme brusquement saisie par la surprise, la silhouette plonge en avant et disparaît derrière un rocher. Les cris du hérisson s’évanouissent doucement dans le vide, et rapidement, la zone redevient calme.

Sonic baisse les bras, pose ses mains sur sa taille en tapotant nerveusement du pied sur la terre battue du bord de ravin.

- Mouais… le plus simple, c’est encore d’aller visiter !

Et dans un « hop ! », il bondit dans le canyon.



Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Juin 26, 2013, 07:11:29 pm
La descente du ravin s’est faite sans encombre, non sans que Sonic ne fasse appel à sa dextérité et à sa vélocité. Ses réflexes ont été salvateurs, lorsqu’il a fallu esquiver pics acérés et rocs tranchants, sortant du flanc du canyon comme de véritables pousses de la mort. Des lames de pierres entre lesquelles il a slalomé, avant de passer dans un Spin Roll qui lui a permis, une fois passé le filet d’eau du fond dans une bruyante vague, de remonter l’autre paroi sans trop d’efforts.



Parvenu à l’endroit exact où l’échidné vient de disparaître, Sonic freine et se remet droit. Son attention se porte aussitôt sur l’imposant rocher derrière lequel son ami s’évanouit il y a quelques minutes, qu’il contourne doucement. Revenu à son point de départ, il tourne sur lui-même en fronçant les sourcils.

- Bah alors, Tête Rouge ? Tu te caches, maintenant ?

Sonic quitte le caillou et reprend le chemin, en direction de l’énorme bâtisse verte qui se dessine un peu plus loin sur sa droite. Se lançant dans une course rapide, il inspecte brièvement l’édifice. C’est un bâtiment rectangulaire, si long qu’il n’en aperçoit pas les coins, et haut d’une bonne trentaine de mètres. Les murs sont en métal, couleur émeraude, tenus par d’impressionnantes colonnes de pierre mauve- sans doute du marbre, pense-t-il- et parcourus par d’innombrables bouches d’aération, de larges grilles grises dont les volets s’entrechoquent aléatoirement sous le souffle de ventilateurs qu’il imagine puissants. Le toit semble pentu, mais d’un seul côté, comme le sont généralement les toits d’usine, ce qui appuie sa thèse d’une construction signée Eggman.

- Etrange cependant, qu’il n’ait pas collé sa grosse tête d’œuf partout sur la façade !

Arrivé au pied de l’édifice, Sonic ralentit progressivement, jusqu’à la marche. La porte d’entrée, qui devait semble-t-il être une dalle métallique coulissante, a été enfoncée avec violence, et a fini en morceaux incrustés dans les parois du couloir qu’elle était censée protéger.

- Je n’aurais pas fait mieux…

Le hérisson met un pied dans le corridor d’entrée. La brusque fraîcheur de l’intérieur lui dresse les pics sur le dos- à moins que ce ne soit ce long tunnel, noir comme les Ténèbres, qui s’offre à lui, imprévisible et silencieux.
Sonic plisse les yeux pour accentuer sa vue, mais ne parvient à percer que les premiers mètres. Au-delà, les murs, le sol et le plafonds, tous taillés dans le même fer vert, s’effacent dans l’obscurité.

- Knuckles ?

Il se fige, tend l’oreille. Son appel résonne dans le vide jusqu’à devenir un souffle étouffé par les entrailles de la bâtisse. Au bout d’une poignée de secondes, le silence redevient roi. Sonic avance d’un pas dont le bruissement sur le tapis d’acier déchire le calme malsain.

- Bon…

Il tapote le sol de la pointe de son pied en secouant vivement les mains. Un Spin Dash devrait lui permettre de traverser sans trop de problèmes ce sombre couloir. Et en cas d’obstacles… son instinct devrait suffire.
Se jetant au sol, Sonic passe dans une rotation infernale. Le Dash lime le plancher de ferraille dans une pluie d’émail et d’étincelles. Le hérisson peut même sentir les dalles cliqueter sous le sifflement de la giration.

Quand soudain…

Une lueur, au fond du corridor. Une boule orangée, qui grossit, grossit…
Puis c’est le plafond qui s’illumine, de longues barres bleues se dessinant au-dessus de lui…

Sonic se remet sur pieds et se cambre, poings serrés, prêt à attaquer.

Le tapis se met alors lentement à avancer, dans une série de soubresauts qui penchent le hérisson vers l’arrière, vers l’avant. Le sol tressaute, tousse dans un nuage de rouille, et finalement atteint son rythme de croisière.

Laissant les bras pendre mollement le long de son corps, Sonic écarquille les yeux. Le long tunnel froid et noir est désormais étincelant, débordant de la lumière projetée sur les murs scintillants par les néons qui crépitent au plafond. Le sol avance dans un claquement régulier, jusqu’à une issue inconnue, mais maintenant fort éclairée.

Et alors, il comprend.
Son Spin Dash a dû relancer un mécanisme endormi.

Se laissant doucement balader par le tapis, Sonic s’interroge.

- Wow… cette bâtisse ressemble de plus en plus à une usine… mais elle a l’air abandonnée.  Et tout a l’air récent…

Le hérisson plonge dans une rapide réminiscence. Il en a déjà traversé des dizaines, d’endroits de la sorte : des bases souterraines, des entrepôts remplis de robots, des raffineries de pétrole, des usines en tous genres, sous l’eau, sur terre, dans les airs, dans l’espace même… il y retrouve à chaque fois les mêmes installations, les générateurs, les compresseurs, le feu, l’électricité… les tapis roulants… Des zones toujours différentes, mais paradoxalement fort identiques…

- Et ce métal vert qui maintenant que j’y pense, me rappelle quelque-chose…

Serait-il déjà venu ici ? Sonic secoue la tête. Non, il s’en souviendrait, tout de même. Depuis d’innombrables années qu’il combat le Docteur, il n’a JAMAIS oublié UNE SEULE zone traversée. Tous ces lieux, idylliques, paradisiaques, défigurés par le scientifique et ses armées, tous ces animaux capturés, emprisonnés, cette faune et cette flore ravagées… il faudrait être fou pour oublier.



Le tapis sursaute, puis reprend, sortant Sonic de ses pensées. La lueur au fond du couloir est bien plus vive, laissant comprendre au hérisson qu’il s’approche du terminus.

- Ce devait être l’entrée qu’il utilisait pour acheminer ses matériaux…

Comme il le pressentait, la bande métallique débouche rapidement dans une salle apparemment assez vaste. Le tunnel se réduit jusqu’à adopter la largeur du tapis, et deux barres se dressent de part et d’autres, dans le but ancien de condenser l’afflux de matériaux. Sonic empoigne une de ces tiges de fer et tourne autour avant de se poser sur une passerelle fixée au mur de la nouvelle salle.

Et la surface qu’il découvre alors lui arrache un cri de surprise.

- NOM D’UN CHILI !!!

Plus de trente mètres sous ses pieds, une usine gi-gan-tes-que, immense aire de métal aux couleurs verdâtres, aux limites imperceptibles noyées dans une étouffante semi-obscurité percée ça et là par d’aléatoires trouées du soleil déchirant les tôles éclatées du plafond. Sous les halos chaleureux dans lesquels danse la poussière, apparaissent d’impressionnantes installations, cubes de ferraille parcourus de câbles et de tuyaux par milliers, des tapis identiques à celui qu’il emprunta pour venir, de lourds cylindres gris maculés de rouille et affalés dans un creux dans le sol qu’ils ont créé, sans doute en chutant.

Sonic s’accoude lentement à la rambarde. A sa gauche, la passerelle longe le mur, large d’à peine un mètre, jusqu’à une imposante forme carrée dépassant de la paroi, scintillant sous les rais déportés du plafond par de nombreuses lampes en métal arrondi qui valsent dans la brise qui s’engouffre en sifflant. Figé par la démesure de la structure, et bien plus impressionné qu’il ne voudrait l’admettre, le hérisson plonge littéralement dans l’admiration.
Si bien qu’il ne perçoit le projectile lancé vers lui que lorsque celui-ci se fiche dans le mur, à quelques centimètres de son oreille.

TCHAK !

- Wow !

Sonic part dans une vrille sur le côté, et s’accroupit rapidement, à l’affût du moindre mouvement. A peine a-t-il le temps d’apercevoir une silhouette trancher un halo en contrebas d’une folle foulée qu’un nouveau projectile rejoint le mur à sa proximité.

TCHAK !

D’un fugace Spin Roll, le hérisson s’éloigne. D’abord agacé, son regard se pare d’une certaine terreur lorsqu’il comprend que ces objets plantés dans la paroi… sont des flèches.

TCHAK !

La pointe de fer et de bois se logeant entre ses pieds lui donne le signal de départ : sans réfléchir davantage, il se lance dans un Dash qui le propulse loin en avant. Avalant littéralement les mètres, il atteint rapidement cette fameuse forme carrée, qu’il reconnaît désormais comme une pièce vitrée surplombant l’usine. Tandis que ses oreilles captent au fil des rotations une bonne dizaine de sons caractéristiques du pic se logeant dans le métal.

- Bon sang, on me prend pour cible !

Parvenu au bout de la passerelle, il bondit, et passe à travers une baie vitrée dans un fracas de tous les diables. Il rejoint le sol en dérapant, freinant des semelles et des gants dans une pluie de tessons de verre clinquants, son regard sûr et fier posé sur le trou qu’il fit pour entrer, dans l’attente de l’apparition de son adversaire fantôme.

Il s’arrête finalement, dans un léger nuage de poussière. Les derniers morceaux de glace ont rejoint le sol, plusieurs longues secondes passent, et le silence revient, aussi vite que le chaos s’était emparé des lieux.

Logée dans le plafond, juste au pied de la vitre qu’il brisa pour entrer, une flèche, sans nul doute tirée du bas.

- Waouh… il sait viser.

Sonic se remet doucement debout.

- Qu’est-ce qui lui prend, à cette andouille ? Et depuis quand il a un arc ??

Passablement secoué par cet assaut impromptu, le hérisson s’époussète brièvement. Il en profite pour inspecter les lieux.
Il se trouve dans ce qui semble être une salle de commande, à en juger par l’imposant dispositif dressé au pied de la large baie vitrée donnant sur l’usine, un important bureau métallique parsemé de boutons et de leviers, surplombé par une bonne vingtaines d’écrans noirs. S’approchant des moniteurs, Sonic dessine un trait du bout des doigts. La couche de poussière se collant à son gant lui arrache une grimace.

- De pire en pire, ici. Manquerait plus q-

Son talon butant dans une tranchée dans le plancher, le jette en arrière. Il bat des bras et se rétablit tant bien que mal dans une volée de jurons.

- Mais c’est pas vrai ??

Sonic baisse les yeux. Il aperçoit une petite cavité, peu large et peu profonde, qui part du bureau pour rejoindre le fond de la pièce. Suivant la cavité du regard, il remonte jusqu’à un énorme fauteuil métallique gris à l’assise et aux accoudoirs recouverts d’un tissu rouge poussiéreux.

- On dirait un trône. Mais ?

Le hérisson laisse échapper un cri, lance sa main devant sa bouche.


Sous ses yeux ébahis, solennellement installé dans le fauteuil…

Un squelette.

Assis, les jambes droites, les bras posés sur les accoudoirs.

- Qu’est-ce que-

- TOI !

Alerté par ce cri derrière lui, Sonic fait une rapide volte-face.

Pour tomber nez à nez avec un échidné rouge, vêtu d’un pagne blanc maculé de tâches, au visage défiguré par une haine sans nom, et une épée tendue vers lui.

- NE T’APPROCHE PAS DU MAÎTRE !!

Sonic serre les poings.

- Quoi ?

L’échidné fait un pas en avant, tranche les airs d’une série de moulinets trahissant sa dextérité.

- TE VOILA REVENU, CHIEN DE METAL !! PREPARE-TOI A MOURIR !!


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Août 19, 2013, 07:14:39 pm
Sonic a juste le temps de rouler sur le côté que d’un estoc vif comme l’éclair, l’intrus fond en avant et plante son épée fine dans un des pieds du fauteuil, là où il se tenait il y a encore une seconde. Et le hérisson, dans un irrépressible frisson, de se questionner sur ce qui le surprend le plus dans la présente situation : que cet adversaire venu de nulle part, qui veut apparemment sa mort, soit aussi rapide et précis, que ce soit le membre d’une race supposément disparue il y a plus de quatre mille ans, ou qu’il l’ait apostrophé de la sorte… avec la voix d’une femme ??

 - Une échidnée ? pense Sonic. J’ai dû rêver…

L’ennemi se tourne vers lui, et pose un regard haineux d’un quart de seconde avant de fendre à nouveau l’air à l’horizontale. Le hérisson part dans un Spin Dash qui le fait passer à quelques millimètres sous la lame, et rejoint la baie brisée dans un nuage de poussière.

- Ce regard… c’est bien une fille !

Se remettant debout, Sonic se tourne dos au vide afin d’observer son adversaire. L’étude est de courte durée, le temps de pivoter sur lui-même, l’échidnée fond à nouveau sur lui, pointe en avant. Dans un élan plus brusque que calculé, Sonic saisit une colonne de métal qui servait à l’origine à retenir les vitres du bureau, et tourne autour pour revenir à l’intérieur. Nullement décontenancée, la guerrière rouge stoppe net et lance son arme vers lui. Le hérisson a juste le temps de bondir, en s’étalant dans les airs de tout son long, pour esquiver une attaque qui l’aurait tué à coup sûr. Il tombe à plat ventre dans la pluie de blocs de la colonne qui vient de voler en éclats. Il roule aussitôt sur le dos, et lance ses jambes dans un tourbillon. La rotation le remet sur pieds tout en gardant l’échidnée à distance.

Du moins, l’espace d’une seconde.

A peine remis sur pieds, Sonic doit pivoter pour éviter un autre estoc, il se baisse pour esquiver une attaque horizontale, puis roule sur la gauche pour esquiver une attaque verticale. Une dangereuse série d’évitements s’ensuit, au cours de laquelle l’adversaire ne semble montrer ni pitié, ni fatigue. Habitué depuis toujours à passer le mur du son, le hérisson frôle le métal froid avec une dextérité qu’il sait temporaire. Et au fil de ses cabrioles, bloqué dans l’espace restreint entre le trône et le vide, il comprend que s’il ne s’échappe pas rapidement, c’en est fini de lui.



Sonic s’accroupit pour échapper une nouvelle fois au tranchant, et jette ses jambes dans celles de l’échidnée. Balayée au niveau des chevilles, elle s’étale en geignant. Le hérisson roule sur le sol à ses côtés, et s’élance vers la baie vitrée lorsqu’il sent la guerrière agripper un de ses pieds. Tombant à son tour, il rejoint le plancher métallique avec fracas. Posée sur ses fesses, son adversaire lance son épée en avant, il roule. La pointe s’enfonce dans une gerbe d’étincelles. Revenu sur le dos, Sonic place ses mains de chaque côté de sa tête, lance ses jambes en avant et se remet sur pieds avec la souplesse d’un artiste martial. Il repasse aussitôt en Spin Roll pour échapper à la lame, et rejoint la baie où il se redresse maladroitement, s’adossant au verre fissuré et poussiéreux en haletant.

L’échidnée tend son arme vers lui, se relève lentement en le fixant de son œil le plus noir. De sa main libre, elle essuie d’un revers de gant la sueur perlant à l’orée de son front crasseux.

- Je t’avais promis que je te retrouverais, et que je te tuerais, chien de métal…

- Je pense qu’il y a méprise, là !

La guerrière avance d’un pas, Sonic se redresse et serre les poings.

- Toutes ces pirouettes, inutiles… tu ne fais que gagner du temps. Ma vengeance sera terrible, tu ne fais que retarder l’inévitable.

- Inutiles ? Je ne vais quand même pas me laisser couper comme un pain de hot-dog pour le fun ?!

L’échidnée fronce les sourcils, accentue la noirceur de son regard.

- Surtout par une inconnue…

D’un mouvement rapide, elle replace l’arme tendue derrière sa tête, prête à fendre les airs. Surpris par une telle vélocité, le hérisson sursaute.

- Tu t’es attaqué à la mauvaise personne, saleté mécanique ! Tu vas périr !

- Saleté quoi ??

Sans crier gare, elle fond en avant. Dans un geste désespéré, Sonic tourne sur lui-même, et regarde la lame grise défiler à ses côtés. Les deux se retrouvent alors littéralement face à face.



Le hérisson sent le fil trancher sa chair dans une grimace de douleur et d’amertume.



Amenée par son attaque à une dangereuse proximité, l’échidnée ne peut échapper à la poigne puissante du héros. Tombant en arrière dans le vide, il la saisit par le haut du bras, et l’entraîne dans sa déchéance.



Les deux chutent dans les profondeurs industrielles dans l’aigu tintement du métal qui se déchire et du verre qui se brise. Une tombée rapide, incontrôlable, qui leur paraît durer une éternité.



Dans le gouffre, traversant à vive allure les ténèbres d‘émeraude et de rouille, l’assurance suicidaire du hérisson se mêle à l’inattendue frayeur de l’échidnée dans un échange de regards qui scelle leur futur à tous les deux.



Quelque soit l’issue de cet affrontement, tout se joue… maintenant.



Apercevant par une trouée lumineuse une large bande de métal s’étirant sous son corps en chute libre, Sonic joint ses pieds entre lui et son adversaire et l’expulse d’une tension des jambes. Partant dans une vrille arrière, il atterrit tant bien que mal sur une passerelle, qui tremble sous le choc, larguant dans les abysses machinaux des millions de copeaux de rouille. Devant lui, l’échidnée heurte le mur de l’usine, et l’impact est si important qu’il résonne dans toute l’installation. Lâchant son arme, dans l’écho de sa défaite qui se répercute dans le gigantisme de la ténébreuse manufacture, elle ferme les yeux, assommée par ce coup imprévu.

- Bon sang, elle va s’écraser !

Récupérant ses esprits en une fraction de seconde, Sonic se jette à nouveau dans le vide, les bras tendus en avant. Au terme d’une courte envolée, il saisit le corps inanimé de la guerrière, et la resserre fermement contre le sien. Puis il pivote et se pose pieds au mur, qu’il se met à descendre en courant aussi vite qu’il le peut. Arrivé au niveau du sol, il bondit et rejoint le plancher métallique où il dérape pour s’arrêter, avant de se redresser, fier comme le héros venant de sauver une inconnue d’une mort certaine.

Quelques secondes plus tard, tandis qu’il garde sa pose, l’épée les rattrape enfin. Elle se loge profondément derrière eux, dans le métal chauffé à cœur par une trouée dans le plafond, tel l’Excalibur. Sonic repose doucement l’échidnée sur le sol, et recule d’un pas.

Le silence reprend alors ses droits dans la bâtisse. Un calme, étouffant dans l’obscurité des profondeurs troublées par d’aléatoires tâches de soleil, où le hérisson prend le temps de souffler un peu.

Et finalement, la guerrière rouvre les yeux.



- Ca va ? Pas trop secouée ??

L’échidnée pose une main hésitante sur les lattes froides, encore sonnée par sa rencontre avec l’épais mur de ferraille. Elle se redresse maladroitement, porte la main à sa tête, elle tremble, retombe à genoux. Sonic tend alors sa main pour l’aider à se relever. Elle fixe le gant immaculé d’un œil troublé, éblouie par le soleil baignant son adversaire bleu azur.

- Je… je…

- Et dire qu’on a même pas été présentés…

La guerrière à la peau rouge saisit la main de son ennemi, et se remet debout. Elle la relâche aussitôt et fait un pas en arrière. Elle baisse la tête et époussète nerveusement son pagne. Sonic la sent à la fois honteuse, et passablement vexée.

- Tu… tu m’as sauvé.

- Evidemment ! Tu aurais préféré quoi ? Que je te regarde t’écraser trente mètres plus bas ??

Sonic tapote son front avec son index.

- Je n’aime pas ce genre de spectacles… quand on tombe, c’est la chute. Et quand on chute…

L’échidnée laisse échapper un discret sourire, avant de refaire un pas vers son sauveur. Il hausse les sourcils, pour appuyer sa raillerie.

- Je suis Sonic. Sonic the Hedgehog.

A l’entente de ce nom, la guerrière semble défaillir.

- So- Sonic ??

- Lui-même.

- Par Chaos, tu es le fameux Sonic dont m’a parlé le Maître !

- Euh… lui-même.

Elle se jette sur le hérisson, avalant littéralement les mètres qui les séparaient, pour le saluer d’une révérence.

- Je suis Slice, fille de Pachacamac, Chef de la Tribu des Echidnés, Chef de la cité d’Echidnaepolis. Je suis la Gardienne des Pierres de cette planète.

Sonic ouvre si grand les yeux que l’usine entière peut s’y refléter.

- TU ES QUOI ???

Etonnée par ce revirement, l’échidnée plisse les yeux.

- Je m’appelle Slice, je suis… la Gardienne des Pierres de cette planète.

- Cette planète ? Quelle planète ??

- Le Maître avait raison, il m’avait prévenu que tu réagirais de la sorte.

- Quoi ? Mais… ?

Sonic se redresse et bombe le torse, tentant de masquer sa totale incompréhension. Il lève sa main et commence à lever ses doigts.

- D’abord, tu me dis ce que tu veux. Deuzio, tu me dis qui est ton Maître. Tertio…

Il se fige, marque une pause.

- Tertio, tu me dis où je suis…

Slice se colle à lui, plonge son regard dans le sien.

- Je suis la Gardienne des Time Stones, mon Maître Gerald m’a envoyé dans le futur pour te trouver. Lui seul peut empêcher  Cyclis de détruire les dimensions humaines ! Mais pour ça tu dois le libérer du passé et de ce géant de métal qui le pourchasse !

Sonic laisse pendre sa mâchoire, ahuri par ce qu’il entend.



Et soudain, c’est comme un déclic. Comme si toutes les pièces du puzzle s’agençaient pour lui permettre de découvrir la vérité.



Ces arbres étranges…

Cette atmosphère différente…

Cette impression de déjà-vu…

Sonic tourne sur lui-même, imprime malgré lui des milliers de détails de l’architecture et des éléments qui l’entourent, qui tous trouvent un écho dans ses souvenirs les plus profonds.

- Metallic Madness ??



Le passé, le futur, les Time Stones…



Slice le fixe avec  intensité, ses longs cils recourbés luisent sous le soleil déchirant l’obscurité.



- Nom d’un Chili… nous sommes sur Little Planet !



Bonus OST:
vs. Slice
https://www.youtube.com/watch?v=EYUmRWmNtmc


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Août 20, 2013, 05:53:00 am
Je n'avais pas commenté les dernières publications, mais je les suis toujours ;)

Que dire ? Moi j'accroche toujours autant, à la fois à l'histoire et à ton style d'écriture. La description des décors est toujours aussi réussies, et celle des scènes d'actions est toujours très prenantes, avec un vocabulaire varié, ce qui n'est pas toujours évident.

Ah Little Planet, j'ai commencé à m'en douter quand tu parlais de l'Usine abandonné, ça se confirme maintenant à la fin de cette partie. Ma question, c'est quand même, qu'est-ce que foutent les echnidés sur Little Planet ? Je suppose qu'on aura la réponse prochainement.

Une petite remarque sur une phrase qui a attiré mon attention :
" Sonic doit pivoter pour éviter un autre estoc, il se baisse pour esquiver une attaque horizontale, puis roule sur la gauche pour esquiver une attaque verticale. Une dangereuse série d’évitements s’ensuit ..."
Deux fois de suite "esquiver une attaque" dans la même phrase, c'est un peu dommage je trouve. Je me doute que c'est pas facile de varier le vocabulaire ici, surtout que tu utilises déjà "éviter" et "évitement", mais bon, je tenais à le signaler, des fois que tu arrives à trouver une meilleure tournure.

Sinon, j'ai une autre question : au début, tu découpais ton histoire en chapitres (et même en niveaux), j'ai l'impression que ce n'est plus le cas à présent Pourquoi ? Moi j'aimais bien la décomposition en 'niveaux'.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hershel le Décembre 13, 2014, 08:29:37 pm
Hello à tous, long time no see, comme dirait l'autre...

Me revoilà à l'œuvre dans cette fanfic qui je l'avoue, commençait à me manquer (mais vous savez, la Vie, toussa toussa...)

Je m'excuse pour le délai INADMISSIBLE entre cette partie et la précédente (août 2013 je crois... oh God --"), et relance officiellement Sonic Extradventures :)

~~~


Debout devant sa baie vitrée, les bras croisés dans le dos, le GUN Commander fixe son équipe, à l’œuvre en contrebas, d’un air satisfait. Sous ses pieds, dans une vaste salle que le Bureau surplombe, des dizaines d’hommes en uniforme s’activent, certains sous les imposants écrans arrondis de leur espace d’Etude, d’autres vont et viennent, dossiers sous le bras, acheminant des informations de diverses importances. Quel fierté de voir tous ces membres du Groupe d’Unité des Nations se démener, jour après jour, afin d’assurer à la planète sécurité et tranquillité.

- Et un peu de répit…

Levant lentement les yeux, il les posent sur l’immense planisphère de dix mètres sur vingt ornant le mur du fond, gigantesque mappemonde électronique où s’affichent en temps réel des dizaines de données géographiques, énergétiques, ou militaires, parcourue de lignes rouges et bleues, quadrillée de vert, et parsemée de points rougeoyant à divers endroits du globe. Certains points en particulier, clignotant de sept couleurs scintillantes, représentant la localisation exacte des Emeraudes du Chaos…

- Ces cailloux ont été rudement sollicités ces quinze dernières années…

A y repenser, que cette décennie fut terrible ! Central City partiellement ravagée par les flots par l’apparition d’une créature géante, la moitié de la Lune soufflée par ce scientifique timbré, l’ARK qui a failli entrer en collision avec la Terre, juste avant qu’une armée d’extraterrestres ne vienne saccager le Monde à nouveau… A chaque fois, l’Humanité avait frôlé le pire. Et à chaque fois, elle n’avait dû son salut qu’à l’action conjointe des Forces du GUN et de ces créatures anthropomorphes, dont le Commander se méfiait avant de devoir se rendre à l’évidence. Après tout, Rouge était rapidement devenue une pierre angulaire de l’Agence, au même titre qu’Omega, ou encore Shadow…

Le Général détourne le regard, plonge dans de sombres réminiscences. Considérer le hérisson noir comme un allié après l’avoir haï de tout son être pendant plus de cinquante ans avait été à la fois, la plus sage et la plus difficile des décisions que sa carrière de militaire l’avait amené à prendre. Tirer un trait sur cette rancœur et cette haine et s’effacer devant les besoins de l’Humanité avait été un véritable crève-cœur pour cet homme têtu et borné qui jamais ne s’inclina devant les obstacles.

- J’espère seulement que j’ai eu raison de le laisser intégrer mes rangs…

Il l’avait vu lors de l’affrontement qui l’opposait au Chef de cette menace de l’espace, Black Doom, Shadow recelait un pouvoir et une force insoupçonnables et il doit l’avouer, terrifiants. L’énergie mystique des Emeraudes du Chaos lui avaient permis de devenir un être surpuissant, plus robuste, plus vif et plus résistant que n’importe quelle forme humaine ou mécanique Terrienne. Qui sait ce qu’il adviendrait des Hommes s’il se servait d’une telle aptitude pour servir de maléfiques desseins…

Un frisson lui parcourt le dos. Mieux vaut ne pas y penser.

Mais tout de même garder l’œil ouvert.

- D’ailleurs, cela m’étonne qu’il n’ait toujours pas donné signe de vie…

Non pas que le hérisson ait un jour été du genre à signaler ses moindres faits et gestes, et encore moins à pointer au Siège du GUN, situé au sommet de la plus haute tour de Central City, mais il restait au moins visible sur le radar. Mais depuis plusieurs semaines…

Ce n’est un secret pour aucun membre du GUN, Shadow passe tout son temps hors mission dans l’ARK, qu’il considère comme un sanctuaire où résident l’esprit et l’âme de Gerald et Maria Robotnik, qu’il se doit de protéger, tel un Principe, une Responsabilité envers celui qui l’a créé et celle qu’il a aimé. Mais de longs jours ont passé, sans que le hérisson ne refasse surface, contrairement à son habitude. Et il était pour le GUN Commander hors de question de se rendre sur place, cela constituerait pour Shadow une violation qu’il ne pourrait laisser passer sans réprimander. Les deux êtres, aussi têtus et forts l’un que l’autre dans leurs convictions personnelles, s’étaient après la défaite de Black Doom arrangés à ce sujet : quiconque s’introduirait dans l’ARK devrait en subir les conséquences.

Humain comme robot.
Gentil comme méchant.

Et le déferlement de violence dont il avait fait preuve dans sa quête pour défaire l’armée de la Black Comet avait rapidement convaincu le Général de le laisser s’occuper de la Colonie Spatiale à son aise. Une aise qui il l’espère, n’avait pas mené à la perte d’un des robots les plus perfectionnés que le GUN ait jamais porté dans ses rangs.

Le Commandeur rejoint son bureau et s’écroule dans son fauteuil dans un bruyant soupir. Pivotant pour s’écarter du bureau jonché de dossiers et de documents confidentiels, il s’accoude sur ses genoux avant de perdre son visage dans ses mains. Ses doigts gantés de blanc s’enfoncent dans sa peau, il les tire jusqu’à sa chevelure grisonnante avant de se tapoter le crâne d’un air agacé. Suite à l’étrange silence du hérisson, Omega avait été envoyé sur l’ARK en reconnaissance. Sa mission était simple, et ses intentions pacifiques vis-à-vis de l’accord passé avec la Forme de Vie Ultime : il s’agissait de reprendre contact et d’assurer un soutien de support.

Mais le Soldat avait à son tour rejoint les intrigantes ténèbres de l’Inconnu. Une poignée de jours après Shadow, il disparaissait dans les noirs corridors de la Colonie, dès lors intraçable, son signal de géo-localisation ayant cessé d’émettre.

Depuis, le Général du GUN explorait toutes les possibilités. Shadow aurait-il cédé à la folie ? Aurait-il appliqué sur un de ses camarades d’Armée sa terrible justice ? Avait-il laissé à nouveau éclater son côté sombre, ce Chaos Blast ?...

Le Commandeur soupire à nouveau, se mure dans un silence que seuls les bips et les commandes vocales robotisées du rez-de-chaussée ne parviennent à troubler dans un routinier bruit de fond.

Un bip.

Une commande.

Un autre bip.

Et brusquement, une sirène qui retentit si fort, si vivement que le Chef se joint à ses hommes dans un sursaut général.

D’un bond, il s’arrache de son siège pour se ruer sur la baie vitrée.

- Mais bon sang !? Qu’est-ce que c’est ??

En contrebas, une sourde panique s’installe dans l’assourdissante tonalité, les Soldats s’affairent sur leurs écrans, cliquant, questionnant, parcourant. Les secondes défilent, l’incompréhension des hommes se mêlant dans la stridence des haut-parleurs à l’angoissante perplexité du Commandeur. Des secondes qui durent des heures, changeant l’impatience de la résolution en une infinité qui se fait le vivier de toutes les inquiétudes.

Soudain, un Soldat se retourne vers lui, porte sa main à son oreille. Un grésillement se fait entendre dans celle du Général.

- Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? hurle le Chef du GUN.

- L’éclatement d’une énergie niveau  6, Monsieur. Une décharge d’une intensité rarement atteinte.

Le cœur du vétéran rate un battement.

- Niveau 6 ?? Vous êtes sûrs ??

- Affirmatif, Monsieur. L’Unité Centrale l’a assimilé à une attaque électro-magnétique de grande envergure et a lancé l’alarme de Grand Conflit. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une attaque, Monsieur.

La révélation soulève chez le Commandeur une peur soudaine. Et il se met à prier pour ne pas avoir raison.

- Le noyau énergétique a été relevé sur Angel Island, Monsieur. Quelles sont vos instructions ?

Le Chef recule en pestant. En quarante ans de carrière, il se maudit pour la première fois, d’avoir raison.



Il n’y a qu’une Emeraude du Chaos pour créer une telle force.

Le centre de la décharge est situé sur l’île de cet anthropomorphe rouge, Gardien des Pierres.

Shadow disparu, Omega introuvable…

Mais qu’est-ce qui se passe ??



- Quelles sont vos instructions… Monsieur ?

La requête du Soldat le tire de sa réflexion. Il pose les yeux sur son personnel au rez-de-chaussée, et son regard croise celui, médusé, d’une trentaine d’hommes qui attendent LA réponse dans l’aigu clignotement qui les paralyse.



Alors, partagé entre la logique de sa discipline et le déchirement de ses récentes expériences, il serre les poings et lance d’un ton propice à la galvanisation de ses troupes :

- Qu’on envoie Rouge sur place !!!


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Miko le Décembre 14, 2014, 08:28:24 am
C'est très agréable de te voir reprendre, cette fic sort de ce qu'on a d'ordinaire et elle est agréable à suivre. ^^

Ca fait un moment en effet et j'avoue que j'ai un peu oublié le contexte de l'histoire j'vais relire tout ça avant de commenter plus en détail.

Bon courage.


Titre: Re : Sonic Extradventures#1 - Heroes of Time and Space
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 15, 2014, 01:15:07 pm
1 an et 4 mois pour avoir la suite \o/
C'est le cadeau de Nowel en avance c'est ça ? :)
Bon pas grand chose à dire en fait sur cette partie là, j'attends d'avoir un peu plus de matière pour faire un commentaire détaillé, mais je voulais juste exprimer ma joie d'avoir enfin la suite :D