Je ne sais plus depuis combien de temps ce premier chapitre traînait dans mon ordinateur. Finalement, je me suis dit qu'il ne sera pas idiot de le soumettre à l'avis du public. Et puis, contrairement à mes autres ébauches, je suis partant pour finir cette fic-là, donc...
Les critiques positives seront tolérés (encore heureux !), même si je préférerais quelques remarques négatives. Petite précision, je risque probablement de mêler des éléments des jeux avec des éléments de Sonic X. C'est un choix : même si Sonic X n'est pas une référence, certaines idées ne sont pas mauvaises. Donc, pas de remarques à ce sujet : c'est comme ça !
Chapitre 1 : Calm Before The StormGreen Hill, 14H21, trois heures avant l’incident :Coups de tonnerre assourdissants, éclairs flamboyants et violentes rafales de vent. Oui… Il arrivait parfois que Green Hill connaisse un temps assez peu clément. D’ailleurs, on n’avait pas vu un tel orage depuis bien longtemps. Le dernier remontait déjà à quelques années et n’avait pas cette intensité. On était loin des tempêtes glacées qu’on pouvait trouver à Aurora Icefield, mais pour une région habituée à avoir toujours un ciel bleu et un Soleil chaleureux, ce changement météorologique avait tout de même de quoi inquiéter.
Le plus souvent, on ne cherche pas à affronter les éléments déchaînés : on essaie plutôt de s’abriter. Au mieux, on se réunit tous chez quelqu’un afin de se sentir plus en sécurité.
C’est ce que Sonic aurait dû faire lorsque Tails lui avait annoncé le risque de tempête. Comme à son habitude, il avait préféré pratiquer son activité favorite. Cependant, quand la pluie commença à tomber, notre héros se trouva bien ennuyé. Il fit promptement demi-tour en direction de l’atelier de son meilleur ami, se promettant de suivre ses conseils la prochaine fois.
C’est donc un hérisson trempé jusqu’aux os qui vint frapper à la porte d’un des meilleurs bricoleur de Green Hill. Le renard ouvrit la porte et afficha un sourire très ironique devant la mine déconfite de son ami.
« Pas trop trempé ? »
Sonic ne prit même pas la peine de répondre. Un nouveau grondement lui confirma que ce n’était pas un temps à mettre un hérisson dehors et il entra dans l’atelier de Tails. Ce dernier alla lui chercher de quoi se sécher. Sonic, lui, se rendit compte que bien du monde était venu chez Tails, aujourd’hui. Il retrouva Cream et sa mère ainsi que les trois détectives de l’Agence Chaotix. En voyant Vector, le chef de la meute, et en se rappelant sa verve et son esprit d’initiative assez discutable, le hérisson bleu se mit à penser que la pluie n’était finalement pas une chose si difficile à affronter. Mais quand Tails revint tout sourire avec une couverture et une tasse de chocolat encore fumante, Sonic laissa tomber ses dernières objections et alla rejoindre la petite communauté. On lui adressa quelques mots de bienvenue, puis il prit place à côté d’Espio.
Nouveau coup de tonnerre et nouvel éclair. Chacun sursauta, excepté Espio qui ne se laissait pas impressionner si aisément. Par contre, d’autres comme Charmy se montraient bien moins courageux. Quand à Cream, elle semblait au bord des larmes.
« Maman, pourquoi ça s’arrête pas ? Je veux que ça s’arrête, ça me fait peur ! »
Sa mère essaya de la rassurer, mais la jeune lapine n’avait probablement jamais connu une telle tempête. On pouvait donc comprendre ce qu’elle ressentait.
« En tout cas, commença Tails, vous avez eut de la chance. J’avais prévu de m’absenter aujourd’hui. Heureusement que je ne l’ais pas fait.
-Je ne te le fais pas dire, grogna Vector, entre deux gorgés de chocolat bien chaud. On s’est vraiment fait surprendre, chose que je ne m’explique pas étant donné que tout avait été bien préparé. Mais comme quoi, même les meilleurs peuvent faire des erreurs. »
Il tenta un regard bien peu discret en direction Vanilla, mais celle-ci n’avait d’yeux que pour sa fille. Tails s’approcha d’elle et lui parla d’une voix rassurante :
« Ne t’en fait pas Cream. C’est parfaitement normal : on ne peut pas vivre que de Soleil. On a parfois besoin de pluie. Ca s’arrêtera bien à un moment.
- Mais imaginez que ça ne s’arrête pas ! cria un Charmy surexcité. Imaginez que ça ne finisse jamais. Qu’après la pluie, il n’y ait pas le beau temps. Qu’est-ce qu’on ferait ? »
D’un ample mouvement de la main, Vector attrapa Charmy et le fourra sans ménagement sous une couverture.
« Mais heu ! se plaignit l’enfant indigné. »
Quartier Général d’Eggman, 14H28, trois heures avant l’incident :Bien loin de Green Hill, au plus profond d’une jungle où la végétation était reine, un bâtiment s’élevait. Ce bâtiment, qui faisait tâche avec le décor alentour, n’était autre que la dernière création du génial scientifique de Mobius : le docteur Eggman en personne. Il avait récemment eut l’idée de cacher une base secrète là où personne ne viendrait jamais le chercher. Et pour parer à tout risque, il l’avait enterrée et dotée d’un système de sécurité à toute épreuve.
Enterrée, oui. La portion de la base que l’on pouvait voir de l’extérieur n’était qu’une infime partie du complexe. La taille n’égalait pas celle qu’avait le Death Egg au temps de son apogée, mais les nouvelles installations du savant fou avaient tout de même une proportion plus qu’acceptable. C’était un enchevêtrement de tuyaux, d’antennes, de tôles et de capteurs. Si une couleur prédominait, c’était bien le gris acier. Et pourtant, il suffisait de faire demi-tour pour voir la jungle luxuriante qui entourait l’installation. Mais là encore, la mégalomanie du docteur Eggman avait eu des conséquences malheureuses : entre les gaz nauséabonds, les déchets toxiques et la nuisance sonore, la nature avait commencé à se dégrader. Les feuilles tombaient des arbres, les fleurs se fanaient, on entendait de moins en moins souvent le chant des oiseaux. La technologie prenait bien évidemment le pas sur le naturel. Triste destin pour Mobius.
Pourtant, ce jour-ci, le quartier général n’avait rien de bien impressionnant. Pas de ronronnement de machines, pas de caméras ou de robots patrouilleurs, pas la moindre trace de vie dans cet empire métallique. La base était muette et inactive. Quelqu’un qui aurait voulu entrer à ce moment là n’aurait eu aucune difficulté à le faire, étant donné qu’aucun système de sécurité ne marchait. Par contre, il aurait eu du mal à progresser dans l’installation, car aucune lumière ne venait éclairer le dédale de fer et d’acier que le docteur avait conçu. Et partout ce silence oppressant… Pas un souffle de vent, ni un cliquetis de badnicks. Si ce n’était la propreté des lieux, on aurait pu croire l’endroit abandonné. Mais ce n’était pas le cas…
Au plus profond de la base, à des dizaines de mètres sous terre, une salle montrait encore un signe de vie. Dans cette salle, une simple ampoule se chargeait de l’éclairage, illuminant à peine le panneau de contrôle devant lequel le docteur Eggman était installé. Dans la pièce, on pouvait deviner un certain nombre de machines complexes et sophistiqués reliés à trois caissons transparents. A première vue, ils étaient remplis d’un liquide sombre, mais en y regardant de plus près, on pouvait deviner des formes à l’intérieur.
Le docteur pianotait fébrilement sur le clavier de son ordinateur : il était tendu, on le sentait. Derrière lui, impassible, se tenait un robot. Mais pas n’importe lequel : sa plus grande création ! De ses yeux rouges, Metal Sonic observait son maître finaliser ses préparatifs. Ce dernier interrogea alors le clone métallique de Sonic.
« Toute la puissance a bien été dérivée jusqu’ici ? Il ne reste pas la moindre parcelle d’énergie disponible dans la base ?
- Plus rien ne fonctionne. répondit le robot. Même vos badnicks ont été débranchés pour que leurs batteries viennent alimenter le régénérateur. Je suis le seul encore en activité.
- Bien, très bien… Commençons… Début de la phase 1 ! »
Des diodes s’allumèrent sur le premier caisson et le ronronnement des machines se fit entendre. Au fur et à mesure que le savant entrait certaines commandes dans la console principale, divers instruments prenaient vie à l’intérieur du caisson, se mettant immédiatement à l’œuvre afin d’accomplir la tâche qui leur avait été confiée. Il fallut une vingtaine de minutes avant que le docteur n’abaisse un levier qui déversa un fort potentiel électrique dans la chose sur laquelle il travaillait. Le brusque coup de jus causa l’arrêt de tout ce qui se trouvait dans la salle, qui fut plongée dans l’obscurité. On ne voyait que la lueur malsaine provenant des yeux cybernétiques de Metal Sonic.
Soudain, le moniteur sur lequel Eggman opérait se remit en route et afficha des lignes de données. Le scientifique sentit une goutte de sueur glisser sur son front pendant qu’il attendait, anxieux, les résultats.
Remise en route du système… En cours…
Systéme de contrôle principal opérationnel. Vérification de la viabilité des expériences…
Expérience 1 : Prête pour activation
Expérience 2 : Inactivable
Expérience 3 : Données incomplètes
Nécessité d’un examen complémentaire… En cours…« Ca suffira comme ça. »
Le scientifique de génie annula l’analyse complémentaire que l’ordinateur avait pris l’initiative de lancer. Il tapa une ligne de commande pour faire avancer le premier caisson face à lui, puis ordonna au système de vider le liquide contenu dans ce même caisson, puis de l’ouvrir. La machinerie s’exécuta sans la moindre discussion. On put entendre un bruit d’eau qui s’écoulait, puis le caisson se dépressurisa. Le docteur Eggman se pencha à nouveau sur son ordinateur et recommença à manipuler le clavier.
« On va voir… On va savoir… »
Vérification de l’état de l’expérience numéro 1…
Niveau d’énergie des batteries : 100 %
Système interne : opérationnel à 100%
Armement : opérationnel à 100%Les données s’accumulaient sur le panneau de contrôle. Et au vue des résultats, l’expérience avait réussi. Une fois tous les tests et vérification terminés, Le savant se leva et alla jusqu’à sa création. Il l’observa un moment, songeur. Cela faisait des années que cette machine attendait sa réactivation. A une époque, elle était pourtant une des armes les plus puissantes qu’Eggman possédait. Les temps avaient changé, ainsi que la technique. Mais finalement, mieux valaient utiliser des choses simples pour vaincre.
Le docteur prit une télécommande et la pointa sur le robot. Il composa un code et appuya sur le bouton de confirmation. La machine revint alors à la vie, prête à servir les desseins de son maître. Avec un sourire satisfait, le scientifique retourna à l’ordinateur.
« Début de la phase 2 ! »
Sur l’écran, une nouvelle ligne s’était affichée.
Silver Sonic activé et opérationnelLe tout premier clone métallique de Sonic venait d’être ramené à la vie. Le robot alla rejoindre la deuxième version de clone du hérisson bleu. Aucune des deux machines n’exprima la moindre antipathie ou réjouissance. Elles n’étaient pas programmées pour ça. Et si cela avait été le cas, pourquoi se seraient-elles haïes ? Metal Sonic avait toujours été le préféré du docteur Eggman, malgré sa rébellion récente. Quelques mises à jour avaient corrigé le problème. Quand à Silver Sonic, le docteur lui avait fait la grâce de le faire revivre. Rien que par reconnaissance, il ne pouvait qu’approuver les choix de son maître. Y compris coexister avec Mettalla.
Pendant que les deux machines se contentaient de s’évaluer l’une l’autre, le scientifique de génie avait entamé la seconde expérience : plus délicate, plus incertaine et plus pointilleuse. Tout en manipulant les machines, Eggman parlait à haute voix, plus pour lui-même que pour quiconque d’autre.
« Il était dans un tel état… Toutes ces années passés au fond de l’océan… Mais il reste une chance ! Il n’est pas impossible qu’il puisse retrouver toutes ses capacités… »
Le savant passa une main sur son front à présent trempé de sueur : il était tendu. Il s’apprêtait à réactiver une autre machine. Une machine très particulière, qui possédait un pouvoir qu’aucune autre n’avait jamais eu. Une erreur d’expérience, un oubli, une simple distraction,… Eggman ne savait pas exactement comment il avait réussi à créer cette particularité. Toujours est-il qu’il avait vu le robot à l’œuvre. Et si un bête problème de gestion d’énergie n’avait pas tout gâché, le docteur aurait pu être maître de la Master Emerald, en plus du reste du monde depuis des années. Tout ce temps déjà depuis le duel final de Knuckles sur les restes de Sky Sanctuary. Le temps passait si vite.
Il fallut plus d’une heure pour achever la réactivation. Le grand génie qu’était le docteur savait qu’il prenait des risques, dans cette base non protégée. Mais à côté de ça, il avait ses deux plus féroces robots pour le défendre. Bientôt trois.
Le caisson s’ouvrit, révélant un nouveau hérisson métallique. Il était plus grand que Metal et Silver Sonic. Et même s’il était plus gros, il donnait une impression de rapidité assez étonnante. C’était une technologie de pointe, déjà à l’époque. Le robot était une version amélioré des deux autres clones de Sonic. Et avec les nouveaux ajouts que le docteur venait de mettre, c’était devenu une machine parfaite !
« Réveille-toi, Mecha Sonic. »
Le robot s’activa et se redressa. Il contempla un moment son créateur et maître et inclina docilement la tête, en signe de soumission. Puis, il alla rejoindre ses deux collègues.
Trois ! L’armée du docteur comprenait à présent trois hérissons métalliques. Trois atouts mortels et terriblement efficaces. Peut-être une promesse de victoire pour Eggman ? Peut-être une promesse d’avenir pour l’empire qu’il souhaitait forger ? Mais cette fois-ci, il ne voulait plus prendre le moindre risque : il avait trop souvent été vaincu par ses adversaires, trop souvent ridiculisé, trop souvent déçu. Le savant ne voulait plus voir la défaite : il en avait assez. Et c’était justement pour se donner toutes ses chances qu’il s’occupait à présent du troisième et dernier caisson. C’était quelque chose de nouveau, quelque chose qu’il n’avait jamais expérimenté à une si grande échelle. Quelque chose qui pouvait se révéler dangereux. C’était d’ailleurs pour parer à cet éventuel danger qu’Eggman avait d’abord réactivé ses trois robots les plus puissants : pour pouvoir se défendre au cas où l’expérience tournerait mal.
A nouveau, il entra des lignes de codes dans l’ordinateur. A nouveau, les machines se mirent au travail pour réanimer l’être qui attendait, plongé dans un sommeil artificiel. Et pour une fois, le chercheur eut de réelles difficultés. En fait, cela venait du support sur lequel il travaillait. Il avait très souvent manipulé du métal ou de l’électronique, mais encore jamais de l’organique. Là, il ne s’agissait pas de maintenir quelqu’un endormi comme il l’avait fait avec Shadow : il s’agissait de donner une vraie vie, et pas le simulacre que permettait la robotique. Robotique qui avait montré ses limites en se faisant toujours vaincre par Sonic. Les habitudes n’étaient visiblement plus suffisantes : il était nécessaire de passer au stade supérieur. Même s’il fallait s’en débarrasser une fois les objectifs accomplis.
Il se passa plusieurs minutes et peut-être même plusieurs heures. Eggman se moquait un peu du temps qu’il passait là, à pianoter sur le clavier à présent humide de sueur, les yeux rivés sur l’écran, à se demander encore et encore si l’expérience allait réussir. Jusqu’à cet instant, jusqu’à la dernière ligne de commande, jusqu’à la phase finale de l’expérience…
Activation en cours…