Après avoir terminé une fiction sur Sonic, dont j'ai commencé à poster les chapitres récemment sur ce site, j'ai réalisé un One Shot pour un concours. L'univers est totalement différents de celui de Sonic. J'y est vraiment mis toutes mes tripes dans cet écris, et j'ai donc voulu vous le faire découvrir.
Bonne lecture à vous
[Je le post en deux fois car il dépasse le nombre de caractère autorisé ><]
Dream Come True
Tout était noir, apathique et inerte. Lorsque soudain, une lueur immaculée affleura insensiblement devant moi. Je me senti flotté, semblable à une plume bordée par un souffle doux et agréable.
Au creux de ce néant incandescent, se dessina lentement une silhouette longiligne que je reconnus incessamment. Une chevelure dorée se déclina délicatement du haut de cette forme svelte, cachant ainsi partiellement la moitié supérieur de celle-ci. Je réussis tout de même à distinguer deux petits océans bleu azur s'ouvrirent dans lesquels j'immergeais mon regard admiratif. Deux longues et fines jambes vinrent finaliser ce corps parfait. Sa peau me semblait extrêmement pure et dotée d'une aménité suprême. Pour finir, une robe platinée se révéla posément sur son corps, recouvrant ainsi ses formes généreuses.
Elle s'avança doucement dans ma direction. J'en fis de même. Nous étions tel des aimants s’attirant l'un l'autre. Nos corps ondoyaient, dirigés par ce zéphyr céleste. Mon cœur battait la chamade à chaque parcelle d'air franchise me rapprochant d'elle. Je rêvais de l'atteindre et de faire glisser mes doigts sur sa peau, humer la suavité de son effluve et goûter à ses lèvres pulpeuses.
Malheureusement, je ne savais si le protocole habituel et récurrent allait se produire à nouveau. J'espérerais seulement que non... Et pourtant, je ne pu y échapper. Tous mes sentiments naissants moururent brutalement. La lueur s'effaçait progressivement jusqu'à se laisser engloutir par les ténèbres. Je la vis s'éloigner graduellement, son visage était meurtri et ses yeux me transmettaient une tristesse profonde. Lorsque ma capacité visuelle ne me permis plus de la distinguer, mon corps reprit tout à coup un poids normal, ma respiration redevînt calme, je sentis même une odeur fétide pénétrer dans mes narines. Mes yeux étaient désormais clos et mon esprit redirigeât mes pensées sur la voie de la rationalité.
Mon nom est Sora. J'avais récemment atteins la majorité. Mes cheveux étaient brun, couramment coiffés de longues mèches dispersées et dressées semblables aux piques d'un hérisson. La couleur bleu ciel de mes yeux ne laissait personne indifférent. Au fond de moi se dissimulait une âme sensible mais je ne me complaignais pas à la laisser transparaître et préférais afficher un profil sérieux et réservé. En dépit des nombreuses demandes amoureuses à mon égard, jamais je n'avais daigné me retrouver avec quiconque. J'attendais celle qui me ferait chavirer le cœur, celle qui dérouterait mes pensées, celle qui me procurerait un bien être incomparable à ses cotés, celle avec qui je fonderais une famille et partagerais ma vie.
Néanmoins, mon cœur était déjà prit par une autre personne. Celle avec qui je partageais ma vie possédait des cheveux brun, lissés jusqu'aux épaules, des yeux marron, et un corps frêle, succinct, sans aucune forme particulièrement alléchante. Je l'avais connus il y a deux ans de cela, j'avais partagé avec elle des instants agréables, remplis de joie et de compassion. Le soir de ma fête célébrant mon dix-huitième anniversaire, elle me confessa les sentiments qu'elle ressentait à mon égard. L'atmosphère festive m'envouta l'esprit au point d'adhérer à sa révélation. A vrai dire, je m'étais senti tout de même enchanté d'être aimé et de pouvoir aimer en retour. Cependant, elle se laissa malencontreusement submergée par l'émotion, et se mit à ingurgiter des verres d'alcool et à attiser de multiples mégots de cigarettes. Je ne la reconnaissais plus. Depuis ce jour, ce n'était plus celle que j'avais connue. Je ressentais toujours des sentiments pour elle certes, mais à aucun moment je ne parvenais à discerner cette passion profonde vis-à-vis d'elle.
Nous vivions ensemble dans un appartement humble, étriqué et dérisoire. Il était composé de trois pièces communément appelées sale de bain, cuisine et chambre. Dans chacune d'elle je me sentais confiné et mal à l'aise. C'était comme si chaque jour les murs de cette piaule se rétractaient, comprimant le peu d'air dont je pouvais encore profiter.
Il faut dire aussi qu'elle et moi n'y mettions pas du nôtre. La poussière s'entassait, la vaisselle s'accumulait autant dans l'évier qu'à l'endroit où nous mangions, la douche et les lavabos se desséchaient, je n'avais plus l'envie de me faire beau ou propre puisque je savais pertinemment que personne n'allait le remarquer, même pas elle, qui passait ses journées à pioncer ou à sortir le soir avec ses amies.
En conséquence, je me retrouvai donc souvent seul, je ne désirais pas la suivre, ce qu'elle faisait ne m'intéressais point. Mes soirées se résumaient alors à m'affaler sur le lit constamment défait, en compagnie des cendres qu'elle laissait gauchement pleuvoir sur celui-ci lorsqu'elle se réveillait au cours de la nuit pour fumer. Tous mes assoupissements profonds furent écourtés par l'odeur putride émanée de ses clopes. Peut-être que si elle cessait d'humer ses bouffées de nicotines j'arriverai au bout de ce que mes pensées entreprenaient chaque soir ? Quoi qu'après tout, cela ne mènerait à rien. Je resterais dans cette situation médiocre quoi qu'il y advienne.
Ce que je vous ai conté en préambule représente le songe que mon imagination me projette à chaque crépuscule. Cette fille qui apparait dans mes rêves... L'avais-je déjà rencontrée ? Était-ce mon cerveau qui me jouait des tours ? Pourrai-je me représenter aussi facilement une apparence humaine sans que je n'en connaisse la moindre origine ? Serait-ce elle mon idéal, celle avec qui je passerais le restant de mes jours ? Ces mêmes questions me reviennent sans cesse lorsque je m'éveille. Or, aucune n'abouti jamais sur une réponse valable. Je reste perpétuellement dans ce doute spirituel.
Quatre heures. C'était l'heure qu'affichait présentement mon réveil sur son cadrant digital. Comme chaque nuit, je fus sortit de mon illusion à cause de ce nuage imbibant mes sinus de son émanation écœurante. Afin de sortir de la routine, qui était de rester allongé en me faisant détruire les poumons, je pris la décision de me lever et de me diriger vers la cuisine. Aucune parole ne fut échangée avec ma conjointe. C'est à peine si nous parlions encore. Je tentais de me remémorer la dernière discussion que j'avais eue avec elle, mais je n'y parvins pas.
J'avais encore l'image de cet ange rayonnant résidant dans mon esprit. Je ne pouvais m'en séparer. J'esquissai un petit sourire, le seul depuis bien des jours. Je pris place sur la seule chaise qui n'était pas recouverte de linge sale, m'asseyant ainsi face à cette table dont je ne distinguais plus la couleur et que les mouches se faisaient un plaisir de survoler.
Je mis mes coudes sur mes genoux, et plaça ma tête au creux de mes mains. Je ne pensais plus à rien. J'avais l'impression d'être totalement vidé. Vidé en sensations, vidé en émotions, vidé en rebondissements, vidé en adrénalines. Mon cœur s'ennuyait, cela faisait quelques temps qu'il ne s'était plus mit à battre. Il y avait seulement dans mes rêves où ses pulsations prenaient un sens.
Je relevai ma tête face à l'ampoule dénudée, attachée par un seul fil et éclairant faiblement la pièce. L'endroit où je vivais n'avais rien de chaleureux, rien d'attachant, c'était sans vie. Aucune fleur, aucune statuette superflue, aucun tableau quelconque n'y était disposé. Il y avait l'absence totale de cadre ou de photo nous représentant elle et moi. Je savais qu'elle ne ferait rien pour arranger tout cela, et que si cela ne tenait qu'à elle, sa vie continuerait ainsi, sans qu'elle ne se souci du reste. Je me devais donc de trouver l'élément déclencheur, le facteur précieux pouvant relancer notre vie, ou au moins notre relation. J'étais prêt à me lancer et à trouver une idée potable qu'elle accepterait. Et puis après tout, qui ne tente rien n'a rien, advienne que pourra !
Je me relevai assez rapidement de ma chaise, apte à lui confesser mes pensées. Je me pressais afin de ne pas perdre cette volonté rare que je venais d'acquérir. Je rentrai dans la chambre d'un pas décidé. Elle venait tout juste de déposer sur la commode ce qui restait de ce qu'elle venait de faire bruler, parmi les autres bouts jaunâtre. On aurait dit qu'elle en faisait la collection. Mon cœur s'emballait tout à coup. Qu'est-ce qui me prenait ? Je n'allais pas lui faire une révélation historique que je sache ! Cependant, j'avais certainement peur qu'elle ait oubliée le son de ma voix à force de ne plus l'entendre, et qu'elle ne me réponde pas. Je m'assis sur le lit, dos à son corps, puis finalement, je me lançai.
- Une sortie, demain, ça te tente ? Demandais-je anxieusement.
- Oui... si tu veux... Répondit-elle après quelques secondes d'attente, ce qui me fit douter un instant de sa présence en ce lieu.
Je n'y croyais pas, elle avait accepté ma demande. C'était inconcevable ! Même si elle ne semblait pas très emballée, elle avait acquiescé, et pour sûre, je n'allais pas laisser filer cette ultime chance. Je me glissai dans le lit, confiant, et me mis aussitôt à réfléchir à la destination souhaitée. Les bras de Morphée s'ouvraient peu à peu à moi, et finalement, après quelques minutes de réflexion, j'acceptai volontiers l'étreinte avec cette Déesse du sommeil, avant même d'avoir pu établir quelques subjections concernant mes projets du lendemain.
Je ne savais ce qu'il s'était passé durant le nuit, mais à l'Aube mes idées étaient claires, je savais exactement l'endroit où j'allais l'emmener. Pour la première fois je pris donc bien le temps de me préparer, je sortis de l'état de moisissure le lavabo de la sale de bain ainsi que la douche, J'utilisai le peigne posé sur le rebord d'une fenêtre et avec lequel plusieurs araignée y avaient déjà tissées leurs filaments, puis enfin je m'habilla de vêtements propres et élégants que je n'avais pas essayé depuis des années, et que je ne soupçonnais même plus de posséder. Ma partenaire en fit de même, malgré le faible engouement qu'elle affectait à ses actes.
Une fois le pas de la porte franchit, nous prîmes l'ascenseur nous séparant de cinq étages du sous-sol faisant office de garage où notre voiture était placée. Après que nous soyons arrivés à proximité de celle-ci, ma conjointe me posa une question, ce qui me surprit au plus haut point puisque cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas prise la parole intentionnellement.
- Où m'emmènes-tu ? Me questionna-t-elle neutralement.
- Tu verras bien ! M'exclamai-je avec fierté, tout en m'adossant contre le siège de l'automobile.
La route fût longue. Encore une fois je m'étais senti seul. Comment ai-je pu éprouver de la solitude alors que j'avais quelqu'un à quelques centimètres de moi ? Tout simplement parce qu'elle s'était endormit pendant le voyage, avec une cigarette à la bouche, menaçant inconsciemment de trouer les sièges au cas où elle l'avait fait tombée.
J'eu l'impression, pendant le trajet, de me diriger vers un but. Mais lequel ? Pourquoi avai-je eu cette révélation ce matin là ? Qu'est-ce qui m'avait poussé à venir ici ? Les évènements se faisaient de plus en plus incompréhensibles et douteux. Néanmoins, au final, j'allais certainement obtenir un résultat positif, ou alors, peut-être que tout cela n'était que des illusions, des idées complètements absurdes que je m'étais inventées, et que rien d'anormal n'allait se produire. Pourtant, lorsque je me suis retrouvé devant ce lieu gigantesque, je ne pu m'empêcher de ressentir une attirance particulière. Une attirance à qui, à quoi ? Je ne savais point.
- « DreamLand » ? Me questionna-t-elle une nouvelle fois avec dégoût avant de poursuivre, je m'attendais à mieux après cette route interminable, mais pourquoi pas après tout.
Elle pouvait parler elle qui avait passé son temps à rêvasser ! Bref, n'allons pas instaurer de tensions au sein de notre couple déjà fébrile, se ne serait surement pas la meilleure solution pour nous rapprocher. J'essayai alors de la rendre plus optimiste.
- Ce parc d'attraction est réputé pour avoir antérieurement réalisé de nombreux fantasmes ! Affirmai-je sans en être totalement convaincu, ce n'est qu'une légende bien-sûr, mais cela ne nous coûte rien d'essayer !
Elle me gratifia d'un de ses plus long et démotivant soupir, avant de commencer mollement à suivre mes pas que j'avais déjà engagés sur ce lieu dit magique.
Nous marchâmes tranquillement entre les différentes attractions. La première que je remarquai fut les montagnes Russes grâce aux crient aigües qui émanaient de celles-ci, accompagné d'un bruit de wagon imposant roulant sur les railles suspendues au-dessus du sol. Un peu plus loin se trouvait une sorte de plateau, composé d'un pilonne centrale autour duquel tournait des sièges accrochés plus en hauteur à un mécanisme les élançant grâce à sa force motrice, les soumettant ainsi à la force centrifuge. Dans les allées que nous avons visitées par la suite, nous y trouvions des stands de tirs et de pêche aux canards, ainsi qu'un circuit de karting modèle réduit. Absolument rien ne semblait l'intéresser. Je comptais alors sur la partie du parc qui n'ouvrait que le soir pour espérer trouver une attraction qui lui plairait.
Après avoir refoulé le sol toute la journée, la nuit était enfin tombée sur « DreamLand », et nous pûmes enfin accéder à la partie cachée. Afin de l'atteindre nous devions emprunter un long tunnel débouchant sur une place circulaire et assez vaste. A cinq extrémités se trouvaient une pancarte avec le nom de l'attraction et en dessous un couloir sombre attendait les prétendants voulant y accéder. Deux d'entres eux étaient positionnés sur la partie gauche, autant sur la partie droit, et pour terminer, la cinquième était placée en face de nous, et me semblait la plus mystérieuse. La foule remplissait progressivement cette place nouvellement ouverte au publique, et se précipitait pour éviter d'arriver trop tard et d'avoir à patienter dans une file d'attente trop imposante.
Rapidement, l'esplanade se vida. Tout le monde s'était engouffré dans les sortes de corridors, nous laissant ainsi seuls. Cependant, mes pensées furent furtivement démenties, il restait effectivement un autre couple sur le parvis. Un homme muni d'un veston en cuir noir doté d'une carrure impressionnante me faisant penser à un de ces traditionnels motards, ainsi qu'une fille que je distinguais difficilement derrière cette masse de muscles. Mais lorsque celle-ci commença à faire deux pas dans sa direction désirée, je la vis apparaître devant mes yeux. Or, lorsqu'elle tourna sa tête vers moi, son corps s'immobilisa précipitamment. Le mien en fit de même. En effet, au moment où mon regard s'était posé sur elle, je me suis retrouvé brutalement pétrifié.