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Jour X- An 1997.

-Allez Speed, ouvre donc ton cadeau d'anniversaire ! me disaient mes parents, souriants, prêts à me photographier.
Avec mes yeux d'enfant, tout petit que j'étais, je voyais le gros cadeau qui s'offrait à moi. Malheureusement, je n'étais pas en âge de parler correctement; je ne pouvais donc pas remercier mes parents convenablement de m'avoir acheté un jouet.
Je regardais l'emballage, tout émerveillé, il était si beau ! D'un beau bleu pâle, avec écrit dessus un peu partout "SEGA".
J'adorais SEGA, j'avais déjà pu jouer à la MegaDrive avec mes parents, j'étais si heureux ! Mon jeu préféré restait celui où on contrôle un petit hérisson qui s'appelle Sonic. Je l'adore, surtout quand il se met en boule ! Mon père appelait ça le "spin dash", trop difficile à prononcer pour moi encore.
Je prenais le gros cadeau et le déballais rapidement, sans attendre, étant impatient de voir ce que j'avais eu ! J'ai quatre ans maintenant, je ne suis plus un vrai bébé ! Je deviens un grand garçon !
Dans mes mains se tenait le jouet, ou plutôt la station de jeux : la SEGA Saturn...ma première console, rien qu'à moi ! Génial ! J'espère qu'il y aura plein de jeux Sonic dessus, comme ça ils ne seront rien que pour moi ! Et pour une fois ce sera moi qui apprendrait à mes parents comment jouer à la console.
Pleins d'idées se bousculaient dans mon petit cerveau, et je n'ai pas pu dire autre chose qu'un simple "merci", les yeux étincelants de joie. Mes parents me prenaient en photo lorsque je regardais le magnifique carton de la console. Il était aussi grand que moi !

Ma mère me regardait avec un grand sourire, mon père aussi. Je savais en cet instant qu'il me manquait un truc essentiel pour jouer ! Un jeu bien sûr !
Ils comprenaient tout de suite et me donnaient un petit paquet, néanmoins il était toujours bien plus grand que mes toutes petites mains.
Je commençais à déballer ce qui devait être un jeu, et lorsque je voyais "SEGA Saturn", je commençais déjà à jubiler.
Ma mère m'appelait, je m'étais mis à la regarder et j'ai été aveuglé par le flash de l'appareil photo jetable.


-Un...deux...trois !
Un autre flash.
-Un...deux...trois !
Un troisième flash.
Je ressentais une douleur électrique au niveau de la poitrine. Quelqu'un s'amusait à m'appuyer dessus.
"Tu...veux...jouer...?"
Je revoyais encore la petite fille dans la forêt.
-C'est bon les gars, il revient à lui ! Cessez le massage cardiaque !
Ben dis donc mon bonhomme, on peut dire que tu reviens de loin ! On t'a retrouvé dans la forêt, assez loin du village ! Ce sont des promeneurs qui t'ont retrouvé. Tu étais blessé à la poitrine et tu parlais dans ton coma, comme si tu étais un enfant qui découvrait un nouveau jouet. Ca va aller ? On va te tenir sous surveillance un bon moment.
Ah, oui...pas de visites pendant deux ou trois jours, tu es encore très faible, d'accord ?
Allez, repose-toi bien !

Je n'avais pas eu le temps d'en placer une; ce médecin qui m'a sans doute sauvé la vie parlait trop vite.
Je regardais au-dehors, et voyais que la nuit était tombée.
J'avais passé la journée dans le coma ?... Ma mère devait être inquiète.
Qu'importe, les médecins ont déjà dû la prévenir que j'étais réveillé...
J'entendais trois coups contre la fenêtre. Sans doute un arbre trop grand et trop proche...Ce n'est rien, je suis en sécurité ici. Vu qu'il y avait toujours du monde dans un hôpital, je ne courais aucun danger...
Les coups se répétèrent. Je tournais la tête vers la fenêtre, et fut pris d'un hoquet de surprise et de terreur.
La petite fille se tenait là, souriante, laissant voir des bouts de chair entre ses dents.
Je regardais mon bandage, il était bien serré et n'avait pas été défait pourtant... Mais alors...
Mon regard se détournait de nouveau en direction de ce cauchemar sur pieds, et elle n'était plus là. Je fermais les yeux, soupirais un bon coup, avant de les rouvrir...et de voir la fille assise sur la chaise,  à côté de mon lit.
"Maintenant...Je ne vais...plus te quitter..."
Elle jetait la peluche sur moi, et je comprenais tout de suite : elle voulait ma mort...du moins, ma mort psychologique.
La peluche me terrifiait énormément, j'étais tétanisé, ne pouvant rien faire à part subir.
"Tu sais...le vieux que...tu avais vu...c'est...ton père...mais il est mort...Tu es...fou...Tu sais...pourquoi?
Parce que...tu es...un monstre..."