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Bonjour à toutes et à tous, voilà, je vais ici poster une fiction qui n'est pas de ma main mais de celle d'une très bonne amie dont je ne donnerai que le pseudo: Auredelec. C'est sa première histoire et elle souhaite avoir des avis, je lui ai donc donné le mien mais pour plus de commentaires j'ai pensé à vous, si vous voulez bien lui donner vos impressions. Je les lui transmettrai.
I. Michou la petite chenille
Regardez-le ! Il est rose et bleu, ce magnifique papillon qui virevolte de fleur en fleur. Mais avant d’être si beau, montré du doigt, et envié de tous, pendant une grande partie de sa vie il a vécu sous la forme d’une larve laide et repoussante. Eh oui, c’était au départ une petite chenille poilue qu’on imagine facilement gluante et urticante. La toucher ou même seulement l’apercevoir aurait entraîné chez vous, il y a peu de temps, un sentiment de dégoût.
Je vais vous raconter ici l’histoire d’une de ces petites chenilles qui s’appelait Michou, et qui dans ses jeunes années vivait au pied d’un rosier. Elle espérait devenir une grosse et robuste chenille, car jamais personne ne lui avait jamais expliqué la métamorphose en chrysalide puis en papillon qui l’attendait. En effet, ses parents étaient partis trop vite pour se transformer en beaux papillons, à cause d’un réchauffement météorologique inattendu. Ainsi, un matin, lors que Michou ouvrit les yeux, il se retrouva seul et surpris, sans personne pour s’occuper de lui. Il ne savait que faire. Il avait vu le jour pour la première fois dans la semaine précédente, et ne connaissait rien au règne animal. Les seuls repères qu’il possédait, ses deux parents, de fortes et robustes chenilles, avaient pris leur envol sans qu’il s’en aperçoive. Le beau rosier l’avait attiré par son odeur, Michou pensait avoir choisi le lieu où il allait vivre, mais il se trompait, c’est le rosier qui l’avait choisi. En se réveillant ce matin-là, il avait en tête les bribes d’un drôle de rêve qu’il essaya de reconstituer. Il chercha du regard dans les alentours quelque chose qui pourrait l’aider. Bien sûr ce n’est pas comme cela qu’il aurait du s’y prendre. Fermer les yeux et vider son esprit marche nettement mieux. Cela dit, en regardant le pied du rosier il se rendit compte qu’il y avait une petite cavité. Cela ne le surprit qu’à moitié, puisque c’était ce qu’il avait vu dans ce fameux rêve. Il se faufila dans cette petite fente afin de voir si comme dans son rêve, se cachait un festin pour son petit déjeuner. Mais non, il n’y avait rien, juste une crevasse sombre et étroite qui s’enfonçait dans les profondeurs. Par peur ou par paresse, il préféra retourner se lover contre le tronc de son rosier et se reposer de nouveau. Il fut réveillé par des petites larves, comme lui, mais bien plus plaisantes, et épanouies que lui. Il entendit quelques ricanements. Certainement se moquait-on de ses poils mal disposés, et de son allure. Cela le chagrina, et se dit qu’il était temps qu’il se trouve, lui aussi des amis. Les jours passaient et rien ne changeait, il n’avait pas grandi, et était toujours la risée de tous. Il faut dire que cette petite chenille n’avait rien pour plaire. Il décida de retourner vivre près de ce rosier, dont l’odeur l’attirait particulièrement. Après quelques jours de réflexion, il se rendit compte qu’il était seul, et que sa vie n’avait aucun intérêt. Lui qui voulait accomplir plein de choses extraordinaires, n’y parviendrait jamais. Un matin, une pluie diluvienne vint le réveiller. Il se précipita vers la crevasse, où il avait pénétré quelque temps auparavant. Il s’engouffra à l’intérieur, et prit la décision de visiter les lieux. Il ressentit à nouveau une étrange sensation, celle de déjà vu. Pourtant, il se souvenait parfaitement ne pas avoir marché si loin la fois précédente. - Mais oui c’est comme dans mon rêve dit-il, je m’en souviens maintenant, et après ce tournant, il devrait il avoir… - Qui es-tu et que fais-tu dans ma demeure ? Une voix roque, fit vibrer les parois, et glaça Michou sur place. - Heu… rien je me suis juste abrité dans ce rosier, à cause de la pluie, je... je m’en vais de ce pas », répondit-il d’une voix tremblante. En réalité tout se passait exactement comme dans son rêve, et il n’avait pas l’intention de tourner les talons. Trop de choses intéressantes l’attendaient.
II. Les Woulys
Michou décida de se faufiler beaucoup plus discrètement, afin de poursuivre sa progression. Il connaissait déjà, par chance, les pièges à éviter, tout lui avait été dévoilé de façon claire dans ses songes. Il reprit confiance en lui, et eut tout d’un coup, lui aussi, l’impression d’avoir une destinée. Après quelques heures de marche, il était épuisé, affamé, et ne se souvenait plus tellement de son rêve. À plusieurs reprises, les quelques bribes qui lui restaient l’avaient aidé à choisir son chemin, mais à ce moment-là, il pensa s’être égaré. Aucune trace ne subsistait plus dans son esprit des songes de la nuit, comme s’il avait joué tout son jeu, et qu’il ne lui restât plus désormais une seule carte. Il décida malgré tout d’avancer jusqu’au prochain tournant. Là, c’est étrange, il entendit du bruit. Voix, tintements de verres, et musique arrivaient jusqu’à son oreille. Il avança tout doucement afin de ne pas se faire repérer. Dans la pénombre, mangeaient et jouaient des petits êtres, ressemblant à des humains, mais de la même taille que lui. Il eut peur d’être chassé et dévoré, mais non, un enfant qui l’avait repéré, s’approcha de lui et l’invita à participer à cette petite fête. Il ne se fit pas prier, son ventre gargouillait sans cesse depuis un moment, et il ne voulait pas se faire repérer à cause de ça par le propriétaire de l’horrible voix roque qui lui avait fait si peur. Il passa là un moment fort agréable, il mangea, joua, dansa, et put enfin se faire des amis auprès de ces humains de petit format. Un enfant lui expliqua comment les humains, qui sont généralement grands, peuvent vivre dans les profondeurs du rosier. En fait, lui confia-t-il, lorsqu’un humain meurt, dans cette partie du globe, ses cendres sont réparties au pied de l’arbre qu’il aimait le plus. Mais ce que personne ne sait, c’est que toutes ces âmes se retrouvent ensuite dans l’arbre pour y vivre éternellement. Ce rosier avait été le préféré de George, Lucette, Matilda, et plein d’autres, de leur vivant. Mais Michou était le seul à s’y trouver bien vivant. Pendant un instant il douta, et durant cette soirée, se demanda si lui aussi n’était pas mort. Mais en sentant la fatigue l’emporter, il se souvint que seuls les êtres vivants pouvaient connaître cette sensation. À son réveil, la grande salle, qui avait servi pour la réception de la veille, était déserte, plus une trace de l’agitation de la nuit ! - C’est étrange dit-il tout haut. Ouh ouh, y’a quelqu’un ? Où êtes-vous ? C’est moi, Michou ? Georges, Michel ? Lucette ? On dirait qu’il n’y a plus personne ! C’est alors qu’il se souvint du petit Mathis, qui avait laissé entendre lors d’une conversation que ce rosier n’était pas habité uniquement par les Woulys, car c’est ainsi qu’ils se nommaient. Le regard effrayé de l’enfant en disait long sur les autres occupants du rosier. Il décida alors, en attendant de trouver réponse à ses questions, de poursuivre sa route. Quelques heures de marches plus tard, il se trouva face à un ravin. - Comment vais-je passer de l’autre côté ?
III. Le monstre des peurs
Il décida de se reposer là quelque temps, en attendant de trouver une solution. À son réveil, tout était clair, il y avait là, dissimulé sous un de ces rochers, un solide cordage. Il n’aurait qu’à attacher une pierre à son extrémité, la lancer entre les deux rochers qui étaient en face, où elle se coincerait, et une fois le filin bien tendu, faire un noeud solide sur une roche de ce côté-ci de la faille. Il avait vu tout cela dans son rêve, encore une fois. Mais tout à coup, ses poils se hérissèrent. Il entendait derrière lui un bruit qui arrivait du fond du couloir, et qui s’approchait à grande vitesse. Même s’il ne savait pas qui pouvait produire un tel vacarme, il valait mieux ne pas traîner ici. Il se dépêcha de préparer le matériel utile pour passer le ravin. Une fois de l’autre côté, une ombre sortit du boyau dans lequel il se trouvait il y a quelques secondes encore. C’était un monstre, un étrange mélange entre une crevette, une girafe et une touffe de brocolis. Ce n’est pas très effrayant, me direz-vous. Certes, imaginé du creux de votre confortable fauteuil... Mais la vue de cette étrange bête terrorisa notre ami, qui se mit à trembler de tous ses membres. Échappant à cette vision d’horreur, il courut de toutes ses forces et continua son chemin, jusqu’à se retrouver face à ses amis Woulys. Il leur décrit alors à la hâte ce qu’il venait de voir, et leur expliqua la terreur qu’il avait ressentie. Ils explosèrent de rire si fort que le rosier frémit. - Chuuut ! dit-il, vous allez réveiller la voix ! - La voix ? Mais de quelle voix nous parles-tu donc ? demanda Lucette. Il leur décrivit alors ce qu’il avait entendu et expliqua combien il avait été surpris et effrayé. Les Woulys lui expliquèrent que seuls certains êtres pouvaient entendre la voix, celle de la première âme qui était arrivée dans le rosier. - Elle est là depuis des décennies, affirma Lucette, et c’est elle, l’âme maîtresse de la demeure, comme disent les autres. Cela ne le rassura pas. Pourquoi eux ne l’avaient-ils jamais entendu, et lui oui ? Les Woulys ne voulaient pas entendre parler davantage de cette âme maîtresse, la légende disait que celui qui ne doit pas l’entendre ne l’entendra pas, mais celui qui l’entend une fois la réentendra encore et encore, jusqu’à en devenir fou. La légende disait même que l’âme maîtresse pouvait se matérialiser sous la forme de nos peurs les plus cachées, celles dont nous n’avons pas du tout conscience. Michou prit la mesure de la situation. Il avait menti à l’âme maîtresse, et celle-ci le pourchassait. Malheureusement les Woulys, savaient aussi à quoi s’en tenir... Ils lui donnèrent des vivres pour continuer son ascension, mais l’invitèrent à la poursuivre seul. Eux avaient bien trop peur pour l’accompagner. D’après eux, il était bientôt arrivé au bout de son périple. La légende disait qu’il fallait affronter ses peurs pour ne plus craindre l’âme maîtresse. Mais où trouver une crevette, un brocoli, et surtout une girafe à défier à l’intérieur d’un rosier ? Il partit donc un peu perplexe et marcha jusqu’au courant de sève que lui avait décrit Félice, un véritable torrent, avait-il affirmé. Il s’assit sur la rive, les pieds pendants, avant de se jeter dans les flots pour arriver au coeur du rosier. Là, il décida d’affronter ses peurs par la pensée. Il visualisa chaque élément un par un, et les affronta. Puis il les prit deux par deux. Le croisement girafe brocolis fut le plus difficile à combattre. Il dut faire une pause pour se reposer, puis après s’être rassasié, il termina son combat en visualisant le trio infernal qui lui avait fait si peur. Après un long moment, il arriva à le regarder dans les yeux, et parvint ainsi à dominer sa peur la plus intense.
« Dernière édition: Juillet 21, 2008, 03:55:00 pm par Cyber Rouge »
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