Celui-ci portait des habits blancs et jaunes, comme ses yeux et ses cheveux. Sur son tee-shirt, il y avait un soleil jaune où, à l'intérieur, on pouvait voir une goutte tordu, un peu comme dans le yin et le yang, mais blanche avec à l'intérieur un cercle jaune. Son bâton était revenu, mais celui-ci était plus grand. Sa couleur n'avait pas changée : il était blanc entouré de jaune et en son centre il y avait le même signe que sur son haut.
Laon, lui, portait une combinaison noire avec quelque partie de métal rouge. Son épée, longue et large, était noire. Sur son haut et le manche de l'épée, on retrouvait un croissant de lune rouge et sur ses bords une forme, pareil que pour Seyle, ressemblant au yin et au yang, mais celle-ci était noire avec un petit cercle rouge.
La robe d'Elan lui allait parfaitement bien. Elle était grise et parfois orange, et sur sa poitrine comme sur le long sceptre gris il y avait une étoile orange, avec à l'intérieur la même espèce de goutte tordue mais grise et orange.
Inaë les observa, contente du résultat.
-Ca vous va vraiment bien !
Puis elle reprit un peu de sérieux, et claqua un nouvelle fois des doigts.
-Bon, il est temps de vous réveillez.
Le sol commença à disparaître. Où alors était-ce les trois adolescents qui disparaissaient ?
-Au fait... Vos armes peuvent disparaître et apparaître à volonté, lança l'elfe avant que les adolescents quittent le rêve.
Il se leva. Ses longs cheveux roux retombèrent sur ses épaules mais il n'y fit rien. Il s'approcha seulement d'un pas hésitant de la salle de bain.
Sa maison paraissait hanté, mais on aurait dit qu'il ne remarquait rien. Il avançait, s'arrêtant aux-dessus de son évier.
Il fit couler l'eau et passa sa main dessous, puis mouilla son visage. Cela faisait une année, depuis qu'ils l'avaient attaqués, qu'il avait ce quotidien là. C'était long, ennuyant, mais il y avait un avantage : il était le seigneur.
Quelque chose - ou bien quelqu'un ? - s'approcha de lui. Il se retourna tandis que des esprits lui attachaient les cheveux.
-Maître...
C'était encore un esprit. Les autres lui bandaient déjà les yeux.
-Oui ?
-Le... Le grand chef tient à vous parlez...
Il haussa un sourcil tandis que les autres esprits partirent, ayant finit leur tâche.
-C'est... Il veut vous voir tout de suite.
-Bien. J'y vais.
Il avança. Les esprits de tout à l'heure l'avait déjà habillé de rouge et de marron.
Arrivé à la salle du grand chef, il ouvrit la porte.
-Te voilà enfin, fit le grand chef.
Celui-ci se retourna. C'était un esprit, lui aussi, mais il n'était pas au service du Maître. Du moins, pas tout à fait.
-Tu voulais me voir ?
-Exact. C'est un cas urgent.
-Alors pourquoi tarder ?
-Parce que.
Il disparut et réapparu au côté du Maître, qui ne bougea pas.
Sa main translucide se posa sur l'épaule de l'humain.
-Depuis que tu m'as libéré, je ne t'ai presque jamais revu. Juste pour des réunions inutiles de personnes qui voulaient se sauver ou te tuer. Mais cette fois-ci, le cas est urgent, et je crois qu'Inaë t'a un peu désobéit.
-Pourtant, elle sait très bien ce qu'il se passera si c'est le cas.
-Ca l'est. Ils sont arrivés. Ils portent les signes. Leurs noms sont Seyle, Elan et Laon. Quel choix original, me diras-tu, car Seyle, Elan et Laon...
-Je sais. Dans l'ancienne langue, ça voulait dire Soleil, Etoile et Lune... Dans l'ordre.
-Bingo !
-Mais... Tu dis qu'ils portent les signes ? Et quel rapport avec Inaë ?
-C'est elle qui les a menés ici.
-Quoi ?! gronda le Maître.
Il serra les poings.
-Elle a prit les risques pour sauver le peuple. Du moins... S'ils réussissent. Mais les Iïshidos sont avec eux.
-Elle a osé faire ça...
-Je t'avais dit que ces tatouages ne parviendraient qu'à ce qu'elle ne puisse pas t'attaquer. Surtout pour elle. Les elfes sont des têtes de mules. Tu aurais dû la tuer.
-Je ne veux pas la tuer. Elle est la dernière elfe en ce monde.
-pas la dernière. Il reste encore son fiancé, pour qui elle se bat jour et nuit. Et puis, ce n'est pas une raison pour ne pas la tuer. Toi non plus, tu n'as pas retenu la leçon.
La main de l'esprit serra plus fort le Maître. Celui-ci cria. Une énergie néfaste traversait le bras du grand chef et attaquait l'homme. Il tomba à genou, serrant les dents par la douleur.
-Si tu ne la tues pas, c'est toi qui mourra.
-Je...
-Ah !
L'esprit posa de nouveau sa main sur l'épaule du Maître.
-B... Bien.
L'humain se releva puis sortit.
-Et n'oublies pas : ces gamins sont dangereux.
-Je m'occuperai d'eux.
"Mais je ne tuerai pas Inaë. Je la garderai prisonnière. Et ce n'est pas que parce qu'elle est la dernière elfe en ce monde."
-C'est magnifique, ici ! s'exclama Seyle en souriant.
-Pour un crétin comme toi, peut-être, lança Laon.
-Allez, Laon, tu pourrais au moins profiter du soleil ! remarqua Elan.
-Tssk. J'aime pas la lumière.
Ils étaient tous trois assis sur le sable d'une plage déserte. L'eau azur brillait sous les rayons du soleil. Il devait être aux alentours de midi.
-C'est bizarre, il n'y a personne, déclara Seyle.
-Ils ont peut-être tous eut peu de ta bêtise, rétorqua l'autre garçon.
-Laon... soupira Elan. Arrête.
Puis, changeant de sujet, elle regarda ses habits :
-En tout cas, ces nouveaux vêtements sont superbes. Les vôtres aussi.
-Merci ! remercia le jeune homme aux cheveux blancs, un grand sourire se dessinant sur son visage.
-Que faites-vous ici ? cria une voix derrière eux.
Les trois adolescents se retournèrent.
C'était une femme aux cheveux bruns, bouclés et mi-long. Ses yeux étaient marrons foncés et elle courait vers eux.
-C'est interdit d'aller ici ! À cet heure en plus !
-Ah bon ? Nous sommes vraiment désolés ! s'excusa Seyle en se levant.
-"Nous" ? murmura Laon.
-Laon ! chuchota Elan.
Pourtant, la femme n’eut pas réaction. Elle observait le torse des trois adolescents.
-Vous… Vous portez les signes ?
Elle recula en bafouant quelques excuses, puis un large sourire illumina son beau visage.
-Grand-père ! Ce sont eux !
Elle se retourna et alla chercher un vieil homme. Il était grand, fin, et ses cheveux grisés par la vieillesse brillait d’une lueur métallique sous les rayons du soleil.
-Ils portent les signes !
-Quoi ?
Le vieil homme s’approcha des adolescents.
-Mais… c’est merveilleux !
Il serra les adolescents tour à tour dans ses bras, puis pris sa petite-fille.
-Nous vous attendions depuis si longtemps !
-Euh… Ben merci… fit Seyle, gêné.
-Vous avez besoin d’une habitation ? Ou de quelque chose dans le genre ? demanda la jeune femme, toute excitée.
-Nous voudrions bien, oui, répondit Elan avant que Laon ne puisse dire quoi que ce soit. Du moins… Si vous le pouvez.
-Bien sûr qu’on le peut ! Surtout pour vous ! N’est-ce pas, grand-père ?
-Oui.
Laon soupira en détournant la tête. Depuis qu’ils l’avaient rencontré, il ne faisait que froncer les sourcils. Et apparemment, ce serait difficile de sourire pour lui.
À côté de lui, Seyle semblait être un enfant tout excité qui allait aller pour la première fois à un spectacle.
-Mais… On est où, en fait ? fit remarquer le jeune garçon aux yeux jaunes.
-Vous ne savez pas ? s’étonna la jeune fille. Nous sommes à Seya, la ville bleue ! On l’appelle comme ça grâce à sa plage. Vous êtes des voyageurs ?
-Heu… Pas vraiment, non. On est arrivé ici… comme ça.
-Mais nous savons pour quel but, par contre, informa Laon.
-Tant mieux ! On n’aura pas à vous l’expliquer ! Et puis, la prophétie du Temple le disait aussi…
-Le Temple ? s’étonna Elan.
-Vous ne connaissez pas le Temple ? On dit que pour trouver leur protecteur, les porteurs des signes devront aller au Temple… Tout le monde sait où c’est. On voit bien que vous n’êtes pas d’ici.
-Le mieux serait d’y aller le plus tôt possible, déclara le grand-père. Sinon, le seigneur peut vous tuez.
-Mais pour l’instant, vous venez chez nous ! On fera les présentations là-bas.
Les trois adolescents hochèrent la tête.
La maison se trouvait plutôt loin de la plage, mais c’était un endroit accueillant. Sirotant du thé à la menthe, la jeune femme se présenta :
-Je m’appelle Laïa. Dans l’ancienne langue, ça veut dire Perle. Lui, dit-elle en se tournant vers le vieil homme, c’est mon grand-père. Au fait, j’ai vingt et un ans.
Elle observa les adolescents. Ce fut Seyle qui se présenta le premier.
-Je m’appelle Seyle.
-Laon.
-Moi, c’est Elan.
-Vous avez de bien jolis noms, remarqua le vieil homme. Soleil, Lune et Etoile. C’est du moins ce que vos noms veulent dire. Et quel âge avez-vous ?
-J’ai dix-huit ans ! firent-ils en chœur.
Ils se regardèrent, tandis que Laïa rigolait.
-Bon… soupira Laon. Où il est, ce Temple ?
-Il se trouve plutôt loin… après la forêt, répondit le grand-père.
-La forêt ?! s’exclama Seyle.
Elan le regarda, mais les autres n’y firent pas attention… sauf le garçon aux cheveux noirs, qui jeta un bref coup d’œil de son côté.
-Oui, mais celle-ci est d’ailleurs bien lointaine. C’est presque la dernière étape avant le Temple, reprit le grand-père. Ainsi, vous trouverez vos protecteurs. Mais le Seigneur y a fait monter une barrière de ronce, alors faites bien attention. De plus, on dit que ça grouille des fichus serviteur du Seigneur.
-Le problème, c'est que quand on y va, il n'y a jamais personne, remarqua Laïa. C'est peut être que des rumeurs, mais certain affirme avoir vu des personnes, et même tendu des voix. Plutôt étrange, me diriez-vous.
Elle but une gorgée de son thé, écarquilla les yeux puis posa sa tasse sur la petite table.
-C'est chaud ! déclara-t-elle.
Seyle sourit, sans remarquer le regard que Laon posait sur lui.
-Mouais, chuchota-t-il à lui-même.
Le soleil se couchait déjà losqu'ils finirent le dîner.
-Vous partirez demain, à l'aube. Le plus tôt sera le mieux, avait dit le grand-père.
Pour l'instant, Seyle était juste en train de vêtir le pyjama qu'ils lui avaient donné.
La forêt... Un mot qui, pour lui, avait un sens que personne ne pouvait imaginer. Il le reniait plus que tout, mais c'était ce mot qui le poursuivait.
Il observa sa chambre. Elle était bien mieux que l'autre, en vraiment meilleur état.
Mais il ne dormirait pas tout de suite.
Il alla dans le couloir. Laïa et son grand-père leur avaient fait la visite guidée de la maison. Il s'était fait de nombreux repères et il espérait que ça en serait de même pour les autres.
D'ailleurs, ce n'était pas eux, dans la salle à manger ?
-Coucou ! s'exclama Seyle.
-Salut, répondit Elan.
Laon ne dit rien. Il observait ses pieds, qu'il avait d'ailleurs posé sur la table.
Le jeune homme aux cheveux blancs s'assit sur un fauteuil de velour rouge.
Il observait le vide devant lui. Mais parmis ce vide, des images enfouient au fond de ses pensées ressurgissaient.
Un jeune garçon... et puis cet homme...
Un cri ressurgit dans ses pensées. Un cri déchirant, douloureux.
Un cri dont la voix lui rappelait quelque chose...
-Inaë ! s'exclamèrent les trois élus en choeur.
Edit :
Troisième chapitreLe cri avait disparu, comme absorbé par la noirceur de la nuit. Pourtant, Laïa courait jusqu’à la salle où se trouvait les trois adolescents.
Inaë…
Ce nom évoquait tellement de souvenirs. Des rires, des sourires revenaient à l’esprit de la jeune femme. Et puis, il y avait lui aussi. Elle s’efforçait de ne pas se souvenir de son visage, pourtant il revenait toujours la hanter.
Laïa s’arrêta. Elle observa les porteurs des signes. Ils étaient tous debout et l’observaient. Un voile de peur passa sur leur visage.
-Je… Je vous ai entendu crier, déclara Laïa en reprenant son souffle. Vous avez bien dit « Inaë » ?
Les adolescents se regardèrent.
-Oui, répondit enfin Elan. Vous la connaissez ?
Les yeux de la jeune fille brillaient.
-Je… Je vais vous expliquez.
La jeune femme s’assit. Le regard de Laon ne lui échappa pas.
-Inaë… Je l’ai connu quand j’étais enfant. Elle m’avait souvent aidé. On disait que voir un elfe était rare car il n’y a plus beaucoup d’elfe en ce monde. Au fil du temps, nous avons appris à nous connaître. Nous sommes devenues amies. Mais un jour, lorsque le tyran a pris la place de l’ancien seigneur… Nos chemins se sont coupés. Je n’ai plus eu un seul contact avec elle depuis.
Elle ferma les yeux en repensant au nouveau seigneur.
-Ce cri… C’était donc bien sa voix ? demanda Seyle.
-Oui.
Elle rouvrit les paupières.
-Vous partirez dès l’aube. Je vous accompagnerais. Je ne veux pas perdre mon amie.
"Je l'ai déjà perdu, lui. Il ne faut pas que ce soit elle aussi qui disparaisse, d'une manière ou d'une autre.", songea Laïa.
-Bien, fit Elan. Pour l'instant, vous devriez tous vous reposez.
La jeune fille observait la femme. Celle-ci acquiesça. Se causer du soucis ne servirait à rien, même si au plus profond d'elle même elle espérait la revoir.
Laïa se leva puis retourna dans sa chambre.
-Vous me réveillerez à l'aube, s'il vous plaît. Je demanderai à notre voisin de veiller sur grand-père, dit-elle sans se retourner.
-D'accord, répondit Seyle. Comptez sur nous.
Elle partit, sentant de le regard rouge de Laon sur elle. Il avait deviné qu'elle cachait quelque chose.
Les trois adolescent se regardèrent tandis que Laïa disparaissait de leur vue.
Elan cassa le silence :
-Je vais dormir, moi aussi. J'ai besoin d'un peu de repos.
La jeune fille partit alors que Seyle lui souhaitait bonne nuit en agitant le bras. L'autre garçon l'observait. Ses yeux brillaient sous la lueur de la seule bougie qui éclairait la pièce, allumée il y a peu de temps. Le garçon aux yeux jaunes se retourna.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
-Rien. Rien du tout, fit Laon en se retournant. J'vais aller me coucher, moi aussi.
-Ah... Bonne nuit !
-Mouais.
Le jeune homme aux cheveux noirs partit.
Seyle était seul, maintenant. Seul dans l'obscurité. Il n'aimait pas être seul. Ca lui rappelait trop ce moment. Il se revoyait encore courir, perdu...
"Non. Il ne faut pas y repenser, songea-t-il. Je ne peux pas oublier, je peux au moins penser à autre chose."
Il s'étira. Lui aussi il ferait mieux de dormir. Seyle souffla sur la bougie. La flamme disparut, plongeant la pièce dans l'obscurité.
Le jeune homme partit dans sa chambre.
Elle souffrait... Mais elle ne devait pas mourir. De toutes façons, le seigneur de la laisserait pas périr.
Inaë était enfermé. Des chaines électriques retenaient ses bras. C'était sa punition, mais l'elfe ne regrettait pas son geste. Peut-être que les élus l'aideraient à sauver son amant, après tout.
S'ils avaient suivis le destin, normalement ils étaient chez Laïa. Elle savait que faire. En espérant que repenser à lui ne lui bloquerait pas le chemin du Temple.
Inaë entendit des bruits de pas. Peut-être était-ce encore lui. L'elfe leva la tête. Oui, c'était bien le seigneur.
Il s'arrêta devant la cage de l'elfe.
-Inaë... souffla-t-il.
L'homme ne rentrait pas+ Il ne posa même pas ses doigts sur les barreaux. Ses longs cheveux roux étaient attachés, comme toujours. Il baissait la tête de sorte à ce qu'on ne puisse pas voir ses yeux.
"De toute façon, on ne pourrait pas y voir.", pensa Inaë.
-Pourquoi m'as-tu désobéit ? Tu savais très bien ce qui t'arriverait, s'enquit le seigneur.
-Car je ne veux pas que la misère continue. Et puis, il faut que mon amant résiste, qu'il soit sauvé, répondit-elle en serrant les poings.
L'elfe le regarda en fronçant les sourcils.
-Le Grand Chef veut te faire croire que tu es la Clé de la destruction, remarqua Inaë. Tu ne la comprends pas ?
-Tais-toi ! s'énerva le seigneur. Keïgi... C'est mon nom. Dans l'ancienne langue, cela voulait dire clé.
Il serra les poings.
-Mais je ne sais pas la clé de quoi je suis. Tu joues sur mon ignorance, Inaë. Si elle n'existait pas, je t'aurais suprimé.
-Autrefois, tu étais bon ! Qu'est-ce qui t'as poussé à faire tout ça ?
-C'était avant, tu l'as dit.
Il ne dit rien de plus. Il tourna les talons, abandonnant Inaë dans sa cellule.
Laon se réveilla. Il n'avait pas besoin des rayons du soleil pour se lever. Il comptait plus sur son instinct pour cela.
Le jeune homme se leva, enfilant ses vêtements par la suite. Plusieurs jours de marche, avait-on dit. Bah, c'était rien ça. Surtout pour lui.
Laon sortit. Le couloir était long, mais il devait d'abord réveillé les autres. Ils pourraient se lever d'eux-mêmes. Il se dirigea d'abord vers la chambre de Seyle. C'est lui qu'il aurait voulu voir en dernier, mais c'était la salle la plus proche.
En soupirant, le jeune homme toqua à la porte fermée.
-Entrez, fit une voix enfantine.
Laon ouvrit la porte. Seyle était assis, observant le ciel qui devenait clair. Il était habilé, puis tourna la tête en voyant l'autre garçon.
-Oh ! Coucou Laon !
-B'jour. Faut aller réveiller les autres.
-D'accord.
-Vas réveiller Elan, j'vais voir Laïa.
Le jeune homme aux cheveux blancs se leva puis sortit de la chambre.
Les deux garçons se séparèrent dans le couloir.
Seyle n'avait pas beaucoup dormi, mais plus qu'à son habitude.
La porte de la chambre d'Elan était ouverte. La jeune fille dormait encore, emmitouflé dans sa couverture.
-Euh... Elan ?
La jeune fille se retourna. Elle n'avait visiblement pas entendu.
-Elan ? réessaya Seyle.
-Quoi ?!
Le ton avait été froid, sec. Le jeune homme frissonna.
"Waouh... Elle à l'air plus énervée que Laon."
-C'est Seyle. C'est l'aube, on va y aller.
-Ah... Ok. Pardon, fit-elle en se levant.
-Pas grave.
Le jeune homme sourit, puis quitta la salle en fermant la porte.
De son côté, Laon avait déjà réveillé Laïa. Après s'être habillée d'un pantacourt bleu et d'un haut moulant noir, elle sortit de sa chambre et prévint son grand-père ainsi que le voisin. C'était quelqu'un d'âge moyen, vivant avec sa femme et ses enfants. Sa couleur de peau était foncée, presque noire, et son sourire était radieux, protecteur. Il accepta volontiers.
Les trois adolescents et la jeune femme partirent rapidement, après un petit déjeuner copieux.
-Voici notre route, les prévint Laïa en prenant une carte. Nous commencerons par gravir cette montagne. Cela nous prendra bien deux jours. Ensuite, nous passerons par le dessus du fleuve... Il y a un pont magnifique.
-On s'en fiche un peu, lança Laon.
-Là, il faudra monter. La forêt est à quelques jours de marche.
-On ne peut pas la contourner ? demanda Seyle.
-Non. Elle est trop dense pour ça. Il faudra la traverser. Ensuite... Ensuite, il y a un nouveau lac. Il faut faire attention, ça grouille de serviteur du seigneur. En plus, le courant est très fort. Heureusement, un pont nous permettra de passer, mais on dit qu'il est plutôt vieux. Un peu après, il y a le temple.
-Ca va nous faire une sacrée marche, remarqua Elan.
Laïa sourit.
-Oui. Environ deux semaines.
En saluant le vieil homme, les quatre compagnons partirent.
-Dites-moi, Laïa... commença Elan.
-Tu peux me tutoyer, tu sais.
-D'accord... Dis-moi, les seigneur... Depuis combien de temps est-il sur le trône ?
-Cela va faire un an.
La femme prononçait ces paroles avec de la tristesse dans la voix.
-Un an... murmura Seyle.
Le jeune homme portait un sac où plusieurs bouteilles d'eau était entreposés. Il regardait l'horizon. Un sourire illumina bientôt son visage.
-On va passer un chouette voyage, ensemble ! espéra-t-il en regardant les autres.
-J'espère. Enfin, avec toi et ta bêtise, peut être pas, rétorqua Laon.
-Laon, soupira Elan en levant les yeux au ciel.
Laïa sourit.
-Laisse le faire, Elan, fit Seyle. Je suis sûr qu'au fond il n'y pense pas.
Il disait ça avec un sourire lumineux.
-Tu penses vraiment que je n'y pense pas ? rajouta Laon.
Il n'eut aucune réponse. De toutes façons, il n'en voulait pas.