Bon, je poste le chapitre 3, mon premier post devient illisible:
Chapitre 3:Les frontières de la ville
Voilà deux heures que les trois compagnons marchent, essoufflés, ils s’arrêtent à un restaurant rapide pour manger un brin. L’endroit est plutôt rustique, les bancs en cuirs rouges laissent baba Lune-Noire, qui semble apprécier la couleur des banquettes. Le renard pousse un long soupir, un des serveurs fait parti de l’assemblée, il s’approche d’eux et leur dit :
-Prenez place, je vous sers dans deux minutes.
Nul ne dit mot, le silence pèse, puit les trois compagnons décident de s’asseoir.
La banquette est plus dure qu’elle ne le semble, de plus, le menu laisse à désirer. Tout de même, le serveur vient et leur demande ce qu’ils veulent commander. Émilie choisit une énorme assiette de frites bien droites et dorées. Le canidé au magnifique poils roux écarquille les yeux, quand le jeune sert les trois amis, Lune-Noire pousse un hurlement déchaîné.
-JAMAIS DE MA VIE, JE NE MANGERAI PAREIL ATROCITÉ! REPOSEZ CETTE ASSIETTE SUR LE COMPTOIR, PUIS SERVEZ NOUS UNE SALADE POUR TROIS. Tranche le renard, la voix ni écorchée, ni éreintée.
Le serveur reprend le tout, puis, de nouveau amène le repas commandé. Cette fois, le canidé se tait et déguste lentement, sans rechigner, une salade rassis et brunâtre. Émilie regarde le plat, le sent, mais ne peux se décider à y goûter, son chien faisant de même. Soudain, un jeune garçon blond entre dans le bâtiment ancien, sans trop savoir pourquoi, l’adolescente le trouve différent des autres. Le jeune homme prend place devant l’horloge rustique, ses yeux bruns fixent la jeune fille, même si théoriquement il ne pourrait pas la voir. Le coucou faussement suédois pousse un petit cri, à ce moment-là, Émilie se lève pour changer de banquette, au deuxième hurlement, elle est déjà aux-côtés du blond charmant. Sans qu’elle le remarque, l’univers qui l’entoure crée des vagues irréelles, seul Lune-Noire et Dali voit le spectacle affreux. L’adolescent blond n’est pas humain, sa peau semble faîte de caramel mou, difforme et sous la chaleur elle perd sa forme pour devenir liquide. Émilie ne voit rien, juste le champ de blé qui se trouve sur le crane du jeune homme. Elle s’approche à pas feutré de l’inconnu, les vagues sont de plus en plus fréquentes, quand, des crocs se plantent dans le mollet d’Émilie. Une douleur atroce lui transperce le bas de la jambe, elle se retourne, puis aperçoit Lune-Noire, qui les dents bien serrées, retire son attaque, bien sûr de l’avoir réveillée. L’adolescente les yeux embués de larmes avance tant bien que mal, jusqu’à la banquette, à mi-chemin, sa jambe s’écroule sur le sol, la poussière de la céramique remonte les dalles du plancher et s’élève au-dessus des clients. Dali attrape l’un des bras d’Émilie puis la tire doucement, jusqu’au lieu de repos. L’adolescente ouvre les yeux, son champ de vision est trouble, une lueur dorée rétablit ses yeux, le chapeau de Lune-Noire pendouille devant Émilie jusqu’à ce qu’elle soit entièrement guérie. Mais, peu de temps après le ciel s’obscurcit laissant place a une purée de pois calciné en guise de repère. À ce moment-là, un bruit semblable a un tintement de cloche se fait entendre, des créatures spectrales apparaissent dans la pièce vide, leurs corps semblent fait de lait frappé tant la consistance est mousseuse. L’un d’eux ricane, puis s’approche en glissant vers l’adolescente, son bras tremble et le spectre-frappé s’en empare avidement. Il semble aspirer quelque chose, la jeune fille blanchit à vue d’œil tandis que le fantôme mousseux lui reprend une forme humaine. Il se dirige vers Dali, le chien grogne, mais l’inconnu ne s’en soucie guère et recommence son manège laissant le canidé au poil crème s’évanouir. Seul Lune-Noire y échappe, les fantômes semblent ressentir en lui une force inquiétante et tout autant mystérieuse. Le renard s’approche des deux maladifs, il pose son museau sur eux ce qui semble les ramener quelque peu à la réalité, leur visage blême horrifierait facilement un petit enfant. Il les pousse d’un coup de tête en les forçant à avancer, leurs pas sont lents et indéterminés, plusieurs fois les deux amis tombent sur le sol. Arrivé à l’extérieur un spectacle les stupéfient, à la place du métro se tient un avion fait de cristal, les trois s’y engouffrent et referment la porte. Un vrombissement sonore se fait entendre et le Boeing-747 prends son envol. Ville après ville, ils traversent le pays, puis atterrissent en face d’un bois. Arrivé, ils descendent et l’air pur leur redonne la pêche. À la lisière de la forêt, se tient Émilie accompagnée de Lune-Noire et Dali. Leurs passages dans le restaurant maudit a laissé des séquelles, Émilie hallucine des événements futurs, quant à Dali il est tourmenté par des cauchemars incessants qui s’avèrent devenir vrai. Le canidé roux s’engage sur un sentier sinueux, les ronces s’emmêlent dans son magnifique poil lustré. Les deux autres hésitent, puis s’avancent dans le chemin de terre. Lune-Noire s’arrête pour se repérer et il reprend sa route aussi vite qu’il s’est arrêté. Le chien de l’adolescente geignent, ses pattes douloureuses le force à ralentir l’allure. Le renard émet un grognement de mécontentement, le souffle court Dali reprend de la vitesse à grande peine. Finalement, le canidé roux fait halte face à un chêne de grande envergure, les feuilles roussies tombent mollement créant un amoncellement. Une douce lueur fantomatique émane du vieil arbre, la jeune fille s’approche puis, une forte pression s’étampe sur son mollet droit. Les crocs de Lune-Noire la retenant de faire le moindre pas, le canidé tire l’adolescente jusqu’au campement et chuchote d’un ton morne :
-N’approchez point cet arbre, mon ami y habite et son humeur est exécrable ces derniers temps.
-Mais pourquoi donc mon ami? Qu’est ce qui fait qu’il est de si mauvaise humeur? demande avec délicatesse l’adolescente tout en se tortillant une mèche rebelle
-Il a disons quelques problèmes avec le parallèle des mondes, plusieurs porte d’univers sont chez lui. À presque chacun de ses pas il se retrouve dans un nouvel endroit, plus dangereux que le précédent. explique le renard un peu embêté par la curiosité émanant d’Émilie.
La jeune fille satisfaite retourne vers le tas de feuilles colorées, puis s’endort d’un sommeil profond. Son chien lui, se retourne en proie à ses cauchemars habituels. Cette fois, le néant s’empare de Dali, une jeune fille traverse un buisson fait d’os pointus, le sol rugueux est empreint d’une odeur de pourriture. Quand la petite fille sort du feuillage osseux, son corps est couvert de cicatrices et ses yeux auparavant couleur vermeille sont devenus vitreux. Le ciel d’un gris morose est nuancé de noir. De gros chacals aux poils grisâtres grognent devant un morceau de viande pourrie. Leurs yeux luisent dans la nuit, le regard projeté par les animaux laisse entrevoir une lueur de démence. Le poil dru de leur fourrure est taché de sang sec, l’un des deux avance tranquillement vers Dali, puis le petit chien se réveille en sueur. L’adolescente est déjà levée depuis quelque temps, chaque fois que son poil couleur crème perle de sueur la jeune fille remet en question sa mission. Les yeux marrons du canidé sont empreint d’horreur, un spasme de terreur traverse son corps en entier puis grelottant il se relève. Lune-Noire renifle le sol avec dédain, puis la volonté en main, il traverse les broussailles gluantes de rosées, pour se rendre au chêne gigantesque. L’écorce est nuancée de gris et parsemée de signes mystérieux, le plus étrange représente une sorte de croc dans une étoile. Le renard respire un coup, puis cogne dans le coin de résonance, un grognement s’élève de nulle part, puis une frimousse grisâtre ouvre un pan de l’arbre.
-Mouais vous désirez? grogne l’inconnu mécontent
-C’est moi Lune-Noire, puis-je te parler mon ami? pose avec délicatesse le canidé confiant
-Mon ami! Quel plaisir que de te revoir, Dieu seul sait à quel point je m’ennuie ici. s’exclame le vieil ami euphorique!
-J’ai amené deux amis à moi, peuvent-ils entrer? questionne le renard soudainement plus inquiet
-Mais oui, la visite est si rare que je peux bien faire entrer des inconnus! acquiesce le vieux rabougris.
-Merci Indigo, de plus je dois te parler de quelque chose ma foi très important. ajoute Lune-Noire tout en esquissant un sourire.
Le vieil ami entre dans sa demeure et invite les trois compagnons à le suivre. Malgré que les murs soient tous pareil, la maisonnette reste invitante avec sa table en bois de rose recouverte d’une nappe rouge vin. Les couverts faits de diamants purs brillent d’un éclat inhumain. L’armoire en cristal est remplie de documents anciens écrits dans un dialecte inconnu. Une fenêtre est placée face à l’entrée, sa splendeur est incroyable, d’un blanc immaculé et soigneusement polie, elle laisse pénétrer un flot de lumière. Un vieil os traîne sur le rebord de la porte, la clarté de la pièce illumine un objet insolite, une bague d’un bleu envoûtant. Indigo fixe Dali d’un œil suspect.
-Parle espèce de corniaud, je sais que tu en es capable! s’exclame le loup tenaillé par la suspicion.
-Comment osez-vous le reprocher ainsi? Il n’est pas doter de la parole comme vous. réplique Émilie furieuse
-Non non, il a raison, je peux parler. confesse le fautif tout en baissant les yeux, gênés.
-Quoi!Mais pourquoi ne m’avoir rien dit Dali? demande l’adolescente éberluée par la vitesse des événements.
-Lune-Noire m’y a obligé, de plus il t’a caché d’autres choses, certaine anodines d’autres très importantes. Tout d’abord, je ne suis pas un petit chien de ruelle mais un grand basset griffon vendéen pure-race, je n’ai peut-être pas grande taille mais je compense par mon esprit de stratège. De plus, les perles c’est lui qui les a et non pas la cité, comme il voulait te le faire sous-entendre, c’est ce qui a fait fuir les fantômes du restaurant. J’ai moi aussi de grands pouvoirs, mon premier étant de contrôler l’un des univers parallèles que nous devrons traverser. Comme tu dois le savoir, ces derniers temps je fais d’atroces cauchemars qui s’avèrent être notre futur dans l’univers le plus dangereux de tous, avoue le chien racé d’un ton quelque peu effrayé.
Émilie stupéfaite ne dit mot, Lune-Noire regarde Indigo à la recherche d’un soutien mutuel entre vieil ami.
-Canaille va, montre nous ces perles! aborde le loup un brin de malice dans la voix.
-Attention vos yeux, leurs beautés est destructrice et un peu trop enchanteresse. explique Lune-Noire inquiet de la puissance cachée du bijou.
Le canidé au poil lustré fouille ses bagages, puis en sort de magnifiques perles d’un noir absolu. Un seul regard vers elle et votre cerveau sera engourdi tel un morceau de confiture laissé à 40oC au-dessous de zéro, gelé et complètement déraillé. Émilie observe l’objet de prédilection d’un regard avide, ses yeux brillent de désir pour ce bijou des dieux. Lune-Noire voit bien ce qui se passe, d’un coup sec il mord la jambe droite de l’adolescente pour la retenir d’un danger bien réel. Dali fait de même avec le mollet gauche de la jeune fille, des larmes de douleurs perlent le long de l’oculaire d’Émilie. Mais rien n’arrête sa volonté, finalement, Indigo pousse une série d’hurlements tribaux empreint de sorcellerie, une voix grésille dans la tête de l’adolescente la forçant à se boucher les oreilles. La jeune fille sent qu’une volonté surfaite se dissipe en elle, les deux mâchoires d’aciers lâchent prise. Le loup rabougris esquisse un sourire puis, met dans un écrin le bijou fautif. Le silence pèse depuis bientôt trente minutes, seul Indigo brise la monotonie en chantant un air tribal ancien, les paroles égaillent les trois compagnons. Émilie brûle d’envie de poser une question, son excitation très démonstrative fait sourire le vieux loup.
-Tu veux savoir de quelle tribu je viens n’est ce pas? demande avec malice Indigo tout en épluchant un oignon pour le repas
-Oui, j’aimerais bien, la chanson que tu chantes est très spéciale, elle rend joyeuse même si je ne comprends point le sens des paroles. réplique l’adolescente la curiosité piquée
-Bon, je viens d’une vieille tribu nommée Keerocth, mais il y a longtemps qu’elle s’est éteinte. explique le loup attristé mais à la fois heureux d’en parler
-Je suis désolée, comment ça s’est passée? Tu as du tant souffrir, perdre ta famille et tes amis! s’exclame la jeune fille les larmes aux yeux
-Bof, le pire n’est pas là, veux-tu la traduction de ma chanson? demande Indigo soudainement plus attristé par son passé
-Oui s’il te plait, elle m’a l’air tellement remplie de joie. dit l’adolescente sans se soucier des larmes perlant sur les yeux du canidé grisâtre
-Bon voilà, attention, tu pourras la trouver dure ou non mais c’est la réalité:
Un jour la joie était là, c’était dans un passé lointain, les frimousses chocolatés par les fleurs de cacaos et le soleil infini. Les fleurs de lys touchaient nos pieds et leur nectar égaillaient notre journée. Un jour le malheur vint nous frapper, une porte invisible c’était formée. Chaque soir l’un des nôtres s’y engouffraient ou était aspiré. Mon père fut le premier, le vent soufflait tel un ouragan, une odeur de pain au fromage émanait de l’endroit, sa gourmandise l’a tué, il essayait de sortir mais impuissant il disparut vers un autre monde. L’un de mes amis courait, une porte invisible s’ouvrait l’avalant sans demander son reste, un bruit de succion se fit entendre et des os retombèrent sur le sol, ce fut le dernier signe de sa vie. Cependant, j’ai appris le contraire et même la mort est moins pire que ce châtiment. Ils restaient tous enfermés dans un monde inconnu, effrayant et pire encore dangereux. Tous avait atterri dans un lieu dangereux pour eux, leur volonté était peine perdue là-bas, une journée j’ai failli m’y engouffrer pour retrouver les disparus. Mais, plus personne n’aurait pu me sauver, j’ai rebroussé chemin me rappelant encore une fois leur visage apeuré avant de partir vers une autre destinée.
Quelques secondes passent avant que sa mémoire ne la ramène vers la réalité, son visage baigné de larmes fend le cœur en deux d’Émilie qui elle aussi se met à pleurer, mouillant son doux visage. Les souvenirs atroces du loup font frémir Dali,la réalité le frappe et il se surprend même à penser:
Dans quoi nous sommes-nous embarqués?
Le petit chien racé se tourne vers la table et aperçoit le repas du soir, Indigo a continué à cuisiner pendant que les deux compagnons horrifiés vivaient cet événement du passé. Le fumet qui s’en échappe allèche les deux canidés, ils se rapprochent de la table et se servent un petit pain maison. La miche tendre se dévore avec délectation par les invités, la suite du menu est encore mieux, une délicieuse entrée de crevettes au citron accompagnée d’un mince filet de beurre est savourée avec minutie par les trois compagnons, le repas principal est dévoré d’un regard, une aile tendre de faisan rôti assaisonné aux trois fromages et cornichons, une sauce au ketchup maison est placé au côté des pommes de terres gratinés juste à point. Le loup s’avance avec le dessert, une douce arôme chocolatée leur flatte les narines, un immense gâteau au chocolat nappé d’un coulis de framboise-vanille. Une seule bouchée de la pâtisserie suffit à transporter les trois aventuriers dans un univers de saveur délectable, raffiné et surtout débordant de sucreries. Les effets du chocolat se dissipe quelques secondes après, Émilie ne s’est même pas rendue compte de son regard clairsemé de malices et de joies, en une seule seconde tout lui paru merveilleux et beau. Le loup les scrute depuis voilà deux minutes, jamais de toute sa vie il n’a vu pareille délectation, il esquisse un sourire et sort de table pour se rendre à l’extérieur. La lune telle un disque argenté illumine le sol, le reflet projeté sur l’eau ne montre pas le loup rabougri d’avant mais bel et bien un nouvel Indigo, plus joyeux et moins attristé. Voilà 10 ans qu’il n’avait point souri, Émilie et ses amis lui ont démontré la beauté de la vie, le loup se retourne et entrevoit la chevelure brunâtre de l’adolescente, une larme de joie perle sur ses yeux et il décide de retourner à l’intérieur.
L’odeur de la forêt est un parfum merveilleux!pense le loup tout en scrutant le sol
Un banc de pivoines pendouillent mollement dans la clairière, Indigo en cueille quelques unes puis respire le doux parfum qu’elles propagent, il reprend sa route vers le chêne et arrive quelques minutes après. La chaleur ambiante le réchauffe de la froideur extérieure, qui bizarrement a dégringolée en peu de temps, Émilie regarde le loup d’un œil attentif, sa frimousse d’un gris clair est mouillée par la rosée extérieure, sur son museau, un petit pétale de pivoine s’apprête à tomber sur le sol. L’adolescente s’approche du canidé et lui enlève avec délicatesse, le cœur d’Indigo bat la chamade mais la jeune fille n’en remarque rien, sa tâche terminée elle part se coucher sur un grand lit, le matelas est si moelleux qu’il lui fait penser à la texture d’un nuage. Le sommeil vint vite, Dali part lui aussi s’endormir mais Lune-Noire reste avec son vieil ami pour discuter.
-Indigo, je sais de quoi traite ces documents, tu ne devrais pas leur cacher! s’exclame le renard furibond
-Je comptais leur en parler dès l’aurore, tu sais que je ne suis pas un lâche. tranche le loup indigné
-Bon je vais te croire, mais tu le sais aussi bien que moi, tarder ne fera qu’empirer les choses. termine le canidé au poil roux qui en baillant se dirige vers un petit lit à baldaquin
-Tarder empire toujours les choses. murmure pour lui-même Indigo fatigué par l’heure tardive
Dans les rêves d’Émilie, cette fois l’univers est fait de gâteau, chaque objet se mange et a un goût. Une forteresse s’élève au loin, les tourelles faîtes de pain d’épices sont décorées fièrement de bonbons multicolores, le pont-levis en crème fouettée durci est recouvert d’une épaisse tranche de réglisse noire. Les fenêtres principalement composées de sucre et de chocolat se font dévorées tout rond par des ogres miniatures ailés, plutôt qu’une bouche ils sont affublés d’un long bec doré barbouillé de crème. Le soleil dans cet univers est fait de meringue, son odeur citronnée se rend jusqu’à l’adolescente qui se trouve pourtant à des millions de kilomètres de celui-ci. Une rivière de caramel fondu velouté s’écoule tranquillement le long des parois de chocolats en grain, un gros bouchon entouré de sucre glace se tient dans le creux du liquide. Bizarrement, il semble prendre tout l’espace, l’un des petits ogres descend vers l’adolescente. La jeune fille apeurée hurle de terreur et saute dans la matière molle, une énorme bouffée d’air sucrée lui emplit les narines. La créature ailée continue sa poursuite vers Émilie, ses vêtements collés l’empêchent de faire le moindre geste. L’affreux bonhomme la tire de là, une goulée d’air frais traverse son visage et une odeur inhabituelle d’œuf à la coriandre lui ouvre les yeux. Le loup prépare le déjeuner rapidement et lui pointe une armoire remplie de vêtement de son menton, le chien déjà levé attend son assiette avec impatience, tandis que Lune-Noire lui étudie les documents poussiéreux. L’adolescente prend le premier ensemble de la pile, un chandail rose rayé noir et un jean bleu foncé, associé ensemble les deux pièces donnent un effet grandiose, la jeune fille entre dans la cuisine et le loup ne peut s’empêcher de siffler sa beauté. Émilie se sert une portion d’œuf au plat à la coriandre avec un soupçon d’herbe séchée, les quatre s’assoit à la table et Indigo prends la parole:
-Voilà, depuis quelques années je travaille sur les portes d’univers parallèles, ces documents sont l’aboutissement de cinq années de recherches intensives, ils sont très détaillés et nous guiderons quand nous traverserons le premier univers. explique le canidé au poil grisâtre tout en enfourchant une rôtie recouverte de gelée de groseilles
-Quoi!Nous devrons traverser ces univers, mais ils sont dangereux n’est ce pas? pose Émilie surprise qui ne manque pas de s’étrangler avec sa bouchée d’œuf
-Oui, maintenant déjeuner en vitesse, le départ sera à huit heures tapantes, que je vous vois arriver en retard et ça ira mal. tranche le loup tout en terminant sa tranche de pain
La fin du repas se fait dans l’anxiété de Dali et d’Émilie, les deux amis sont apeurés par la nouvelle et ont de la difficulté à prendre goût au succulent menu. Le chien racé le moment venu se lève et s’avance devant la porte, attendant que l’adolescente lui ouvre. La jeune fille s’entortille une mèche de cheveux tout en ouvrant le pan de l’arbre, les deux autres canidés attendent à l’extérieur les retardataires. Indigo tient dans ses mains l’écrin si précieux et pointe un cercle tracé dans l’herbe, la jeune fille et son chien prennent place à l’intérieur et attende l’arrivée du loup. Le spécialiste des portes parallèles s’élance vers eux et leurs tend un bracelet en or orné de saphir.
-Mettez-les, ils sont le seul moyen d’aboutir au même endroit tous les quatre, en un morceau. tranche le loup tout en se plaçant en vitesse dans l’herbe fraîche
Le vent souffle dans leur direction, le soleil surplombe le bois en projetant ses rayons de chaleur, le thermomètre indique 30oC au-dessus de zéro. À huit heures précises, un rayon translucide traverse la forêt déformant pendant une seconde le paysage, arrivé au cercle, il s’arrête et tournoie sur lui-même entraînant le groupe dans un espace temps inconnu. Émilie se retrouve seule dans une salle aux parois vitrées, devant elle se tient une femme d’âge mure aux cheveux magnifiquement attachés en un chignon simple mais extravagant. Sa robe d’un rouge étincelant scintille face à la lumière, elle se retourne vers la jeune fille et prend la parole:
-Bonjour, je me nomme Élizabeth du Mont-Fleuri, autrefois princesse et noble d’un temps ancien. Je tiens tout simplement à te dire que je travaille pour la même cause que toi, mais plusieurs choses ont changées, tout d’abord, les humains peuvent vous voir. Ensuite, nous avons guéri tes hallucinations passagères, mais tu continueras quand même à faire des rêves étranges. Je tiens à t’informer que chaque fois que tu réussiras à sortir d’un univers parallèle tu auras la chance de sauver la vie future d’un de tes compagnons, maintenant, je te souhaite bonne chance et je te renvois avec eux. explique Élizabeth d’un ton quelque peu enjoué mais toujours noble
Émilie disparaît de la salle et se retrouve dans un amoncellement de couleurs multicolores, puis un grand PAF se fait entendre, les quatre amis tombent dans une matière poudreuse blanche. Un simple regard sur le paysage sert à déprimer Dali, des landes et des landes de neige et ce à perte de vue.