Ceci est la première Fanfic de SNG.
Elle a été réalisée avec le concour de Rollabunna à partir de ce que j'ai appris de SNG. Tout les personnages et environnements sont sa création. Le texte a été fait par moi, les dessins par lui.
Certains détails vous échapperons certainement, pour les non-initiés.
Vos commentaires permettrons de vous clarifier les choses sur des moments obscures du récit.
Bonne lecture à tous.
La déchéance de MenosUn bruissement bien distinct résonna dans le wagon de train. La porte de compartiment s’ouvrit, laissant un échidné rentrer et s’asseoir après avoir été aux toilettes. De toute cette population présente, des hybrides pour la plupart, pour ne pas dire que des échidnés. Un quidam qui n’y connaissait rien y aurait vus un train d’hommes d’affaires, ou de civils. Rien de tout cela se trouvait là. On reconnaissait des agents dissimulés, des militaires en costumes, des membres des hautes sphères de l’imperium. Il y avait un échidné qui avait vu ce petit manège. Menos Conquista se tenait posément sur le rebord fenêtre, scrutant les alentours. Le paysage défilait à une vitesse impressionnante. Ils étaient en plein désert et s’était uniquement un flot continuel de sable granuleux qui s’étendait jusqu’à l’horizon… Le soleil se couchait péniblement, renvoyant ses derniers éclats dorés virant à l’orange puis au rouge cramoisi. Menos utilisait la réfraction de la vitre pour garder un œil sur les mouvements des personnes avec sans pour autant le montrer. Il n’était pas dupe à ce genre de farce où les personnes présentes avaient flairé la présence d’une taupe dans un lieu sans issues. L’échidné s’était assuré que personne ne soit au courant de sa couverture. Il était intouchable, mais pour combien de temps ? Il n’en savait rien lui-même, et la tension était bien là. Cette dernière augmenta terriblement que le train s’engouffra dans un tunnel de fer, masquant le paysage subitement. C’était une construction faite à cœur de massif rocheux, et c’était le dernier point de repérage avant de pénétrer la base tant crainte par Menos. La gare n’était déjà pas loin et les chemineaux en uniforme passèrent vérifier les passes. En effet, il était plus facile de coincer un traître quand le train était encore en marche et ceci à plus de trois cent kilomètres à l’heure, où la chute était fatale. L’un de ces hommes tendit une main vers Menos avec une rigidité et une rigueur étonnante. Il en déduisit qu’il pouvait s’agir d’un ancien soldat, habitué à être rude, violent et insensible au moindre humour. Sans attendre un bonjour ou la demande, l’échidné en costume remis le passe à l’agent. Tout était là pourtant. Fausse carte, faux accès, fausse carte magnétique, le tout trafiqué à son nom et à sa photo. Les yeux impitoyables de l’agent passèrent sur les lignes avant de rendre le passe à Menos qui le remit dans sa poche.
Le train se stoppa en pleins milieux d’un quai métallique organisé comme une base militaire. Il regarda le ciel qui passait lentement au bleu nuit et suivit le groupe avant de s’arrêter devant un scientifique suivit de près par deux gardes en arme. Le savant avait une blouse blanche qui lui descendait jusqu’aux chevilles et un regard faux. Il avait d’épaisse dreadlocks retenus dans un filet sur son crâne. Lorsqu’il s’exprima, sa voix mielleuse laissait tout le monde dupe, sauf Menos qui écouta avec attention mais aussi avec prudence. Il était tout sauf en sécurité dans un endroit pareil.
« Bienvenue dans la base impériale de Ganagon. Veillez suivre les règles de sécurité. Jamais vous n’entrez dans la zone orange, rouge et noire. Suivez le marquage au sol, car la ligne verte est notre itinéraire. Ne vous en éloignez pas. C’est pour votre propre sécurité que de telles décisions ont été décidées… »
Menteur, encore une fois. Les scientifiques ressemblaient de plus en plus à des politiciens faux et corrompus. Menos resta imperturbable avant que l’on vérifie son passe une nouvelle fois par un militaire armé d’un fusil d’assaut. Il n’y avait pas de bonnes choses à ce que l’administration fasse mal son boulot et loupe une carte… Ce faire fusiller pour ça ne devait pas être franchement agréable, surtout que votre famille n’est jamais au courant. Oh, oui, la famille… Voilà ce qui menait Menos ici. Tout ce ramassis de businessman ne se doutaient pas un instant qu’ils feraient une ronde idiote dans le complexe d’un quart d’heure, passant par l’administration et les recherches fugaces d’un artichaut aux feuilles plus larges ou d’un chien possédant une troisième queue pour amuser les enfants…
« Je m’appel Vladim. Je serais votre guide durant cette visite. Veuillez me suivre à présent. Suivez la ligne bleue… »
Le groupe avança lentement mais sûrement, s’engouffrant dans la base.
Menos était en milieux de groupe, mais il laissait rapidement des gens passer devant lui par de faux intérêts. Il s’arrêtait tantôt devant une vitre blindée pour voir des scientifiques travailler sur la thérapie génétique des animaux à faible QI. Déjà là, ils faisaient des choses immorales. Menos passa son chemin au bout d’un moment, préférant oublier ce qu’il avait aperçu. Il continua sa marche en suivant la ligne bleue. Mais elle était doublée de plusieurs autres. La rouge bifurqua rapidement vers une coursive. L’échidné jeta un coup d’œil au groupe, qui était déjà légèrement en avance. Un militaire fermait la marche, mais il stoppa en admirant une expérience. L’échidné rouge en profita et s’engouffra dans un placard avec un silence digne des plus grands espions. La porte ne grinça même pas. A travers des persiennes de bois, il attendit que tout le monde passe. Le soldat se décida à bouger et continua son avancée. La disparition d’un membre avait passé inaperçue. Menos repoussa quelques balais et produits d’entretien avant de trouver une trappe dans le plafond. Il la démonta avec un tournevis, trouvé dans les étagères d’outils en tout genre. Un fois fait, il s’engouffra à l’intérieur. Le conduit était large et assez praticable. En se contorsionnant, il retira son costume, dévoilant une tenue en dessous bien différente. Une tenue ignifugée et protectrice d’un noir implacable. Il rampa sur plusieurs mètres, évitant les caméras de surveillances des couloirs. Il n’eut pas trop de mal à se repérer. Le couloir où la ligne rouge passait était sous ses pieds. Il continua d’avancer puis le conduit se termina. Cela faisait un quart d’heure qu’il rampait et ses coudes commençaient à lui faire mal. Il donna un sévère coup de pied dans la grille du conduit et sauta par l’orifice, retombant en plein milieu d’une salle équipée d’ordinateurs. Le tout était vide et Menos savait que son temps était compté ici.
Il se jeta sur un des moniteurs en marche, dégageant un lumière holographique pour permettre une lecture des informations en trois dimensions. L’échidné en noir dégagea un code dans le langage informatique qui lui fut exploitable. Il démarra une sorte de piratage éclaire. D’un geste rapide il brancha son appareil de décodage dans l’ordinateur. Ses doigts pianotaient à une vitesse folle. Il posa son regard déterminé sur l’écran qui changea petite à petit de fenêtre en fenêtres. Il butta devant les parois de sécurité rouge. L’appareil clignota avant d’indiquer qu’il lançait le virus informatique pour craquer le mot de passe. Menos était dedans à présent. L’échidné passait d’informations vitales à informations secrètes. Ses yeux passèrent en vitesse sur les lignes descriptives. Thérapies génétiques sur cobayes échidnés de la Dark Legion. L’atroce vérité en découlait. Les prisonniers légionnaires n’étaient pas abattus… Il était plus rentable pour eux de les pompés de leurs codes génétiques pour des tests. Tentaient-ils de refaire les épineux ? Il n’en crus pas ses yeux. Plusieurs noms de projets défilaient. Il s’arrêta avec inquiétude sur l’un. D’entre tous les fous de cette terre, il y avait un hybride qui aurait pus tous les surpasser. Les renards de type 3 avaient de forts pouvoirs psychiques… Comment avaient-ils pus vouloir faire ce genre d’expérience sur Thanatos ? Ce nom évoquait beaucoup pour Menos d’après ce qu’il lisait des rapports de psychologues… Du moins, le rapport de ceux restés en vie. Un tel monstre sans pitiés… Il était même retenu dans le compartiment noir… La haute sécurité, même si cela ne réconfortait pas plus l’échidné de savoir un tel malade mental sous la main de scientifiques et en proie à des expériences qui offraient des possibilités catastrophiques. Peu importe, il n’était pas là pour lui. Il continua sa recherche afin de savoir le nom des cobayes. Il fouilla dans les bases de données protégées et archivées quand soudain une fenêtre de l’ordinateur s’ouvrit d’elle-même. Dans un encadré rouge illuminant le mot « intrusion », Menos se voyait lui-même, regardé depuis les hauteurs par une caméra miniature dissimulée dans une lampe. Voyant ça il recula d’un pas avant de se jeter vers la trappe d’aération. Elle était haute et il y donna toute sa force pour s’y accrocher et grimper dedans. Il plaqua ses coudes contre le métal, tentant de se tirer à l’intérieur. Son souffle était court quand il parvint finalement y entrer son bassin. Une poigne de fer attrapa sa cheville droite, la broyant sans états d’âmes et lui faisant pousser un hurlement de douleurs.
La personne qui l’avait tiré le jeta au sol d’une force hallucinante prodiguée par un gantelet de force. L’impact sur le béton armé le sonna, levant un épais écran de poussière autour de lui. Menos resta au sol une minute tant il avait mal. Des blessures internes dévoilèrent une foulure assez importante et un épanchement de sang qui se mit à inonder sa chaussure de liquide rouge. Il fut relevé par deux soldats massifs et d’une musculature imposante. Un chef de département scientifique arriva. Ce dernier avait une longue blouse blanche également. Ses dreadlocks arrivaient sans contraintes ni décorations à ses épaules. Ce qui était le plus troublant était son regard sans une once d’éthique qui pouvait luire. C’était un peu comme si cet échidné avait perdu son âme et ses scrupules. Il s’exprima d’un ton froid, posé, précis et intelligent.
« Menos Conquista… Vous avez vraiment été le pire des imbéciles… »
Le susnommé se débattait pour sortir de la poigne des soldats. Il avait mal partout. C’était la rage qui le poussait à ça. Son instinct de survie beuglait dans son subconscient, mais il se rendit vite compte que s’était vain. Il serra les dents et fronça les sourcils. Si les soldats ne le retenaient pas, il aurait sûrement tabassé à mort ce sale type.
« Bande salauds… Torturez-moi si ça vous chante. Transformez-moi en quiche. Mais vous allez me dire où est ma femme et ma fille ! » hurla de rage Menos, des filets de baves lui sortant de la bouche par la colère.
Le scientifique eu un haussement de sourcils. Pour simple réponse, il donna signe aux gardes de le tenir fermement. D’une main de chirurgien, le scientifique sortit une seringue et un flacon de somnifères puissants. Menos eu le temps de voir le nom sur la plaque de la blouse. Il eut un soubresaut en le lisant.
« Benedict ? Je retiens ton nom enflure ! Je te ferais payer ce que tu va me faire ! »
Ce dernier avait préparé la seringue il tapota et en fit éjecter quelques gouttes.
« Mais oui Conquista… Survivez déjà à vos tests avant de penser à vous venger… L’un ne vas pas sans l’autre… »
Le rythme cardiaque de Menos frôlait la crise cardiaque. C’était à la fois de la peur, du mépris, et de la rage. La seringue s’enfonça sans pitié dans sa carotide. Le liquide rentra dans son système sanguin puis la fine aiguille se retira. Le captif cria avant de voir sa vue se brouiller et ses sens s’affaiblir. Il lutta comme il pouvait mais en quelques instants, il sombra dans un sommeil profond.
Des souvenirs émergèrent dans cette nuit qu’était l’esprit de Menos. Il revoyait des scènes sans vraiment avoir d’ordre chronologique. Il revit sans peine mais avec nostalgie ses grandes gambades dans les bois en ayant pas plus que six ans et dans l’ignorance de l’âge. Puis la scène le ramena à son mariage à la grande église. Il tenait Elena par la main, dans sa robe de mariée blanche comme la neige et lui souriait alors que le prêtre donnait des sacrements religieux.
« Conquista, accepte-tu de recevoir Elena ici présent, comme légitime épouse ? »
Menos regarda la magnifique échidnée devant lui. Elle avait déjà prêté serment.
« Oui, j’accepte… » murmura-t-il avec émotion.
Puis le reste changea pour la montrer plusieurs fois avec son ventre gonflé. Sa douce fille Malia… Elle fut mise au monde peu après leur union. Quel doux et paisible paradis… Mais cet Eden a prit fin brutalement. On ordonna la capture des êtres les plus chers à Menos. Il avait longuement recherché leurs traces pour finalement aboutir à ce labo secret. En se faisant passer pour l’un des agents, il avait réussi à se dégoter un passe et une panoplie de gadgets. Finalement il se trouva une situation à laquelle il n’était pas préparé. Le plus idiot, il se réveillait à l’aube de la première journée de la semaine.
Il ouvrit les yeux finalement. Sa tête était lourde et son regard brumeux. La drogue devait encore l’assommer. Lentement mais sûrement, il eut une vision plus claire. Au même rythme, ses idées reprenaient une place normale. Il se mit assis sur la couchette où il était. Menos comprit lentement qu’il était en chemise d’hôpital. Son ventre lui faisait mal et il comprit aussitôt qu’on lui avait fait un lavage d’estomac car il reconnaissait la douleur. La pièce dans laquelle il était était réduite, toute de béton au design épuré et fonctionnel. Une couche sans draps, une gamelle au sol en inox et un saut en forme de haricot en guise de toilettes. Un éclairage néon donnait encore plus de froideur dans cette pièce qui n’avait que pour ouverture une porte blindée digne d’un silo de missile. Un battante en fer servait à servir la bouffe et une vitre blindée minuscule servait à regarder dehors. Dommage pour Menos, rien à voir… à par une façade grise et monochrome. L’échidné se leva mais un pincement au bras lui pris. Il avait une perfusion dans la veine très récente, tenue par un pansement. La poche de liquide était tenue en l’air par un petit poteau. Le contenue était vert comme du sirop de menthe. Il se demanda bien à quoi ça servait mais il se décida à la garder, des fois que ce soit utile pour lui, voir vital. L’entrée de la cellule s’ouvrit. Benedict entra. Deux gardes avaient des pistolets à fléchettes.
« Bonjour Cobaye test Menos… » exprima-t-il les mains dans le dos.
Menos était toujours assis sur la couche, le regard planté dans celui du scientifique. Si ses yeux avaient été des mitraillettes, il serait déjà mort fusillé.
« Qu’est-ce que c’est encore que cette mascarade ? Où est ma femme et ma fille, ordure ? »
« Silence… Mes souris, elles ne parlent pas… Ce serait embêtant pour les dissections afin de voir le fonctionnement des organes vitaux… »
Menos serra les dents. Il savait parfaitement ce qu’il allait lui arriver.
« Vous m’avez rendu agint… Vous préparez une opération pour moi… »
Le scientifique n’eu pas une once de sentiment lorsqu’il répondit.
« Oui. »
Le captif se leva et pris sa perfusion.
« Je vais surtout me virer cette connerie ! »
Le scientifique eu un sourire.
« Faite donc… Ce produit vous maintient éveillé… »
Trop tard, la perfusion était déjà arrachée. A peine eut-il fait ça que son regard se fit vague. Il perdit l’équilibre et tomba malgré lui dans les bras d’un des gardes. Ses yeux se fermèrent, il repartit dans le monde de morphée. Malgré tout, il s’était battu. Il avait sentit des trajets en brancards, des injections plu nombreuses. La drogue le rendait inerte, mais il voyait de temps en temps des scènes et des mouvements. Des échidnés médecins, des infirmières, tout ce petit monde tournait autour d’une table d’opération sur laquelle il était. Des dizaines de tubes étaient branchés sur lui. Une intense brûlure lui rongeait l’intérieur. Il comprit lentement ce que l’on faisait sur lui. Une plaie ouverte dans son abdomen était entrain d’être visitée par des mains de chirurgiens. Benedict était là et fit une seconde incision dans le sens des muscles abdominaux. Il tenta de bouger son bras mais rien n’y faisait. La douleur devenait de plus en plus violente. Menos tenta le tout pour le tout et frappa de la jambe dans un médecin qui s’approchait avec une scie médicale. Le savant tomba au sol et se trancha par inadvertance l’épaule. Trois infirmières le retenaient sur la table. Benedict appuya sur une seringue et il replongea dans le sommeil. La lutte devenait impossible et son cerveau dériva bien loin.
« Bande de… » Fut tout ce qu’il arriva à baragouiner avant de sombrer.
Ce ne fut que bien plus tard qu’il se retrouva à nouveau conscient.
Couché dans sa couche, il regarda le plafond gris. Une faiblesse immense l’avait prit. Menos était si faible qu’il n’arrivait même plus à bouger. Il avait la gorge sèche et irritée, mais il n’arrivait même pas à tousser convenablement. Son regard vide réclamait à boire, mais ça n’allait pas tomber du haut tout seul. Ce qu’il voyait était par contre trois sacs transparents remplis de liquide coulant au goutte-à-goutte dans son sang. Il trouva la force de tourner sa tête, toussant faiblement avant de voir sa gamelle remplit de nourriture. Cela lui rappela qu’il avait faim, comme si cela faisait trois jours qu’il n’avait pas mangé. Il tendit la main vers elle mais elle était trop loin. De nombreuses plaies sur lui étaient encore saignantes pour la plupart. Il avait des points de sutures et des agrafes sur la majeure partie du corps. Même ses épines avaient souffert et étaient criblées de petits cratères fait au scalpel. Il tendit encore la main en se penchant et il s’écroula de son lit, emportant les perfusions avec lui qui s’écrasèrent au sol. Il rampa, sentant les plaies se tirer et s’ouvrir, mais il n’aurait pas arrêté. Finalement, sa bouche rentra en contact avec la nourriture. Le tout était infect, mais probablement très énergétique. Il avait l’impression d’être un chien. Voilà à quoi on le rabaissait à présent. Ca vie était devenue infernale en l’espace de quelques jours. L’opération avait sûrement durée un temps abominable. Il dévora le plus qu’il pouvait, sa tête recommença à lui faire mal. Il sombra finalement dans le sommeil au bout d’un moment et s’écrasa dans son plat.
Bien plus tard, il n’avait plus qu’une transfusion et il s’éveilla de nouveau dans sa couche. La nuit avait été atroce. Il s’en souvenait épisodiquement. Les médecins arrivaient, prenais sa tension, puis repartaient. Entre temps il ne garda pas son repas longtemps dans son estomac et eu l’impression d’en sortir plus qu’il n’en avait avalé. La pièce étai envahie d’une odeur de nausée insupportable. La pièce avait été nettoyée au jet d’eau, le tout s’évacua par un regard d’égout minuscule. Peu après, Benedict rentra à nouveau dans la cellule en compagnie de ses gardes.
« Bravo Menos… Vous avez survécut… On ne peut pas en dire autant de vos compagnons… Certains n’ont même pas survécut pendant l’opération. »
Conquista rageait. Il se leva d’un bond, il avait reprit de ses forces. Les deux soldats braquèrent leurs fusils.
« Dite ce que vous voulez. Combien de temps s’est écoulé depuis mon emprisonnement ? Un jour ? Deux ? Trois ? »
« Quatre jours monsieur Menos… Deux d’opérations et de tests et deux jours de rétablissements… »
En même temps que le scientifique griffonnait dans son rapport, il inscrivait les opérations prévues pour la suite. Le profond dégoût que ressentait le captif prit le pas et sans crier gars, il fit passer le cordon de la perfusion autour de son cou et serra de toutes ses forces. Il ne fit pas ça longtemps. Un garde lui envoya un sévère coup de crosse dans son dos, le mettant à terre en hurlant de douleur. Une blessure s’était réouverte et se mit à saigner abondamment. Benedict se releva en toussant.
« Très bien Menos. Vous l’aurez voulu… J’avance vos visites et je vais prendre moins de soin à soigner vos blessures cette fois… »
Les heures passaient. Conquista s’était bandé sa plaie dans le dos avec sa chemise d’hôpital, le vouant à une nudité qui ne le gênait plus à présent. Il tournait en rond, cherchant un moyen de s’évader, tenant ses frêles tuyaux connectés pour qu’il ne sombre pas dans le coma. Il lui semblait que le temps passait lentement en ne sachant que faire. Menos n’était pas du genre idiot, ce qui le mena à cette conclusion : les repas n’arrivaient pas pour le préparer à une nouvelle opération. Mais il allait survivre. Pour ne pas céder à la folie, c’était les souvenir d’Elena qui faisaient irruption avec ceux de sa fille… Il tourna en rond pendant des heures avant que finalement, porte ne s’ouvre. Sans se faire prier, un garde tira au pistolet à fléchettes sur lui, sans une once d’hésitation ou de pitié.
« Toi aussi je te buterais ! »
Il s’évanouissait juste après, tombant sur le flanc. Des mains vigoureuses le mirent sur un brancard et le calvaire recommença. Cette fois, il ne trouva pas le courage de se débattre. Les drogues étaient encore plus puissantes. Assommé, on le plaça sur une table à entraves qui se mit à la verticale, tenant Menos les bras le long du corps comme s’il était debout. Une bloque au niveau de son crâne le tenait fermement, impossible de se défendre ni de bouger. Il était conscient mais incapable de bouger. Benedict arriva, un dossier dans les mains avant de faire un rapport à main levée.
« Bien Menos. Vos tests sont excellents… Inférieurs à certains, certes, mais très instructifs… Quel dommage de devoir aller d’une manière plus brute, mais il est temps de voir plus en détail le fonctionnement de vos organes crâniens… Je me demande encore pourquoi je vous l’explique… Infirmière… »
Une échidnée en tenue blanche inclina un appareil sur la droite de ses entraves au niveau de la tête. Menos tenta de résister, mais elle lui ouvrit en grand les paupières de force. Les petites branches de métal étaient là pour lui maintenir l’œil ouvert. Il hurla de douleurs et de frustration. Benedict amena une machine chirurgicale face à lui. Un laser de guidage brilla en l’éblouissant. Menos ne pouvait rien faire à pars serrer les poings et les dents, prêt à supporter le pire. Les drogues embrumaient sa conscience, il aurait tant espéré tomber dans les pommes… Mais une pince mécanique s’abaissa progressivement et s’approcha de son œil droit. Elle s’ouvrit et se régla à la taille de son organe. Un dernier frisson parcouru son échine avant que Benedict n’abaisse une commande numérique, manipulant avec dextérité la pince. Cette dernière, composée de quatre doigts chacun à chaque angles s’enfoncèrent sans mal dans les interstices de son œil entre la chaire et l’organe. Menos voulait hurler mais une mentonnière le gênait. Le choc traumatique se fit sentir immédiatement, mais il ne souffrit pas bien longtemps. Son regard s’estompa et il eut ce qu’il voulait, un coma. L’expérience dura certainement très longtemps. Mais son état léthargique l’empêcha de bien saisir ce qu’il lui arrivait. Il ne douta pas que Benedict ne prenne un plaisir orgasmique à lui faire subir ça. Mais pas un rire de satisfaction, pas même un rictus de la part de ce scientifique. Mais son regard en disait long. Froid et austère, Menos imaginait mille fois comment il allait le descendre. C’était même ses seuls rêves durant son inconscience. Pendant la brève période où il était conscient qu’on l’opérait, il se retrouva sur cette même table mais cette fois en plan horizontal. Autour de lui et forme de cercle, des chaos batteries se mirent à luire. Sa tête lui fit une douleur abominable. Il eut au fur à mesure l'impression d'avancer dans un couloir, la sensation d'être séparé de son corps, de tout espace et de toute époque. Devant lui défilaient des images appartenant aussi bien au passé qu'à l'avenir. Benedict fit des coches sur son calepin. Son regard exprimait une certaine satisfaction à la vue de ce que montrait les encéphalogrammes. Il revit ses propres instants de joie passée, mais également son propre corps, vieux, sur un lit de mort, ayant vécu. Il eut aussi la sensation de contempler la vie de personnes qu'il ne connaissait pas. L'aube et le crépuscule des étoiles. La naissance et la scission d'une race à mi-chemin entre échidnés et hérissons. Puis il émergea soudainement de son sommeil.
Conquista ouvrit son œil valide quelques heures plus tard. Il avait une rage plus grande encore que les autre fois. Elle y allait crescendo. Son cœur et son âme réclamaient une vengeance absolue. Plus que tout… la question de comment allait sa femme et sa fille lui revenaient sans cesse pendant la journée où il resta collé au lit. Allaient-elles ou avaient-elles subies tout ça ? Ces salauds allaient payer… Menos fit sa promesse tacitement, serrant les dents en sentant les courants d’air souffler dans son orbite vidée. Il eut de moment où croyait se parler à lui-même. Les traumatismes avaient sûrement été sérieux. Benedict avait certainement touché à son cerveau. Il se rappelait entre deux évanouissements qu’il y avait un odieux bruit de perceuse. Pendant toute la journée, Menos était tel un mourant qui s’accrochait à la vie. La vengeance était son lien, sa prise. Le néant sous lui tentait de le prendre, mais il se rattachait au désir de voir ce Benedict tomber avant lui, de retrouver sa femme et sa fille. Il était obsédé. Il allait tenir, il survivrait ! A la fin de la journée, il put se lever enfin et se jeter avidement vers sa gamelle. Il s’endormit de complaisance à la fin, roulant sur le coté. Menos avait survécut. Il rajouta mentalement une pièce noire à son boulier, un peu de poussière dans le sablier. Tout cela le rapprochait de la vengeance. On ne se pressa pas pour le ramasser et le remettre dans sa couche. Il ne fut qu’aperçu depuis la vitre blindée. Un agent vint vérifier s’il n’était pas mort un moment. Par réflexes, Menos grogna, il se prit un coup dans les côtes. Les heures s’écoulèrent et Menos pus enfin passer le cap de la fièvre et il se leva avant de recommencer à tourner en rond dans sa cellule.
Il trouva un moment une petite pierre et commença à graver dans le mur à gauche de la couchette. Il n’y avait que 2m sur 2m partout, il occupa tout le mur d’un dessin. Son œil en moins le forçait à faire une mauvaise perspective. Il voulait juste s’occuper. Conquista remarqua au fil des heures que son dessin ressemblait à une porte de sortie qu’il s’imaginait, mais ce n’était pas le cas. Le béton n’allait pas se plier à sa volonté… Son fantasme fut dérangé par la venue de Benedict. Le scientifique avait l’air résolu mais satisfait. Il nota des choses dans son calepin puis regarda son cobaye test.
« Très bien Menos. Vous avez survécut… Tous nos tests sont concluants avec vous. »
« La ferme ! Où est ma femme et ma fille ? Faite moi subir tout ce que vous voulez, mais c’est ça que je veux savoir ! » hurla-t-il de rage en pointant du doigt le scientifique comme un avertissement.
L’échidné en blouse blanche eut un rictus.
« A quoi bon vous le dire… Vous passez sur la table de vivisection dans une demi-heure, le temps de la préparer… »
Menos tenta d’approcher mais un garde le repoussa avec rage. Le borgne retomba sur sa couche.
« Salopard… Je t’aurais ! »
Benedict sortit une seringue. Les deux gardes attrapèrent Menos avec force. Il se débattit mais il reçut quand même l’injection. Juste après, on lui retira sa perfusion.
« Allez, je vous laisse votre dernier quart d’heure de vie sans l’entrave médicale de tomber en léthargie sans cette laisse… »
Le savant repartit avec ses gardes, la porte blindée se referma. Menos accouru vers cette dernière et tapa de toutes ses forces dans le blindage. Il répéta l’opération plusieurs fois, se détruisant la peau des articulations. Pendant ce quart d’heure interminable, Menos craignait tout et n’importe quoi. Benedict avait parlé de garder les souries vivantes lors de ce genre de choses. Cette ordure allait-il le découper en le gardant vivant le plus longtemps. Entre des hurlements de frustration, il tenta de se trouver une voie de sortie. Il retourna sa couchette de rage arracha les pieds de lit pour s’en faire une masse et l’explosa contre la porte qui résonna. La vitre blindée se fendilla mais ne brisa pas. Il se rendit compte qu’il ne pouvait plus rien faire. Il avait survécut à ces opérations pour rien, pour un faible espoir de revoir ce qu’on lui avait prit et qu’il ne retrouvera jamais, sauf peut être dans la vie secondaire… Menos tomba à genoux sur le béton gelé de la cellule. Il se regarda dans le reflet de la gamelle en inox. Il avait été défiguré par ces opérations… Il n’était même plus entier.
La porte s’ouvrit à ce moment là. Un soldat braqua son fusil. Conquista leva la tête.
« Arrête ! Je vais partir la tête haute… Si je dois mourir… »
Le prisonnier se leva, toujours dans sa chemise d’hôpital. Il passa le pas de la porte, tenue par le bras. C’était la première fois qu’il sortait de là en étant conscient.
« Fais pas de gestes brusques cobaye… Il ne m’est pas interdit de te tabasser un peu… »
La voix du garde était des plus agressives. Menos acquiesça silencieusement avant de commencer sa marche. Il fut surpris de constater que le couloir dans lequel il était faisait un virage en T juste après une autre cellule, déjà vide et nettoyée. Quelles atrocités… Comment le gouvernement pouvait tolérer ça et le garder secret ? Impossible… Il devait sûrement y avoir une astuce… Probablement un coup d’un Potenjin… Ses dernières réflexions sur le couloir de la mort fut interrompu par une explosion lointaine. Des soldats s’activaient dans tous les sens. Un garde interpella un des échidnés.
« Hé ! Qu’est-ce qui se passe ? »
Le soldat apeuré dans son casque se tourna vers le garde en suivant le mouvement de sa section.
« Le projet Thanatos est en liberté… »
Cette simple phrase mit tout le monde au calme. Mais un échidné savait plus que tout les autres que cette situation de crise était une façon de s’en sortir. Reste à savoir s’il allait avoir la force. Profitant de l’étourderie des gardes, il posa avec vigueur sa main sur le holster de celui qui lui tenait le bras, sortit le pistolet sous le coup de la colère et tira dans son collègue en plein dans le crâne, faisant voler sa casquette plusieurs mètres derrière lui, rougie. D’un brusque coup d’épaule il envoya l’autre garde contre le mur qui lâcha prise. Menos braqua son pistolet.
« Enlève tes fringues… » fit Conquista en armant son pistolet.
Le garde s’exécuta sous le coup de la frayeur. C’était satisfaisant de voir que quand la situation se retournait, la peur était toujours la même. Combien de fois ce garde avait frappé Menos pour le plaisir ? Combien de coups de pieds ? De gamelles renversées ? Il allait payer. Le garde fit un tas de ses vêtements, il était nu comme un ver.
« Ne me tuez pas… Je faisais que mon boulot… » implora-t-il.
« Celui-là ne contient pas de fléchettes… Je ne fais que ma vengeance… »
La détonation résonna dans tout le couloir.
Qu’ajouter de plus ? Le cœur de Menos n’avait pas plus palpité au son de ce tir. Il n’avait pas jubilé en voyant ce corps sans vie retomber au sol, un impact sanglant en pleine poitrine. Ces opérations l’avaient endurci au possible. De gestes rapides, il remit les vêtements encore chauds du garde et remit le pistolet dans son holster. D’un pas rapide, il se dirigea vers ce qu’il savait être les locaux où sa femme était et sa fille. La ligne rouge n’était pas jumelée avec la noire. Puis lorsque finalement, au détour d’un couloir dévasté par des impacts, jonché de corps sans vie, la gorge arrachée à vif, le sang recouvrant les murs, le couloir avait le même aspect. Des impacts de tirs de mitraillettes. Des chocs de Shinkuu à la taille impressionnantes étaient là toute la sinistre description du passage et de l’œuvre de Thanatos, plus puissant que jamais. Il continua de suivre les lignes jumelées avec inquiétudes, la main posée sur son pistolet au cas où… Menos boitait un peu, son pas allait tantôt à droite et à gauche. Il tentait d’ignorer les maux de tête qu’il avait… Puis le corridor tourna et les fusillades reprenaient de plus belle. Des hurlements lointains lui revinrent en échos.
Au fur et à mesure que Menos avançait, le couloir semblait devenir plus sombre, froid et vide de toute sensation de vie. A distance, une ombre à trois queues se dessinait peu à peu dans la brume opaque du sang évaporé de victimes ébouillantées. Plus la silhouette de Thanathos se rapprochait, plus ce souffle de mort et de désert glacé de l'âme prenait Menos à la gorge. Un froid intense s’insinua partout dans son être. La peur, la véritable, viscérale, s’était enfoui en lui. Comment une peur aussi irrationnelle était-elle possible ? L'idée de ne pas comprendre l'origine même de cette peur le terrorisait encore plus. Il se coucha au sol, derrière un bidon, recroquevillé. L'idée même de bouger le moindre de ses membres le figeait complètement à terre, tandis que le son des pas de Thanathos se rapprochait. Conquista entendit alors un groupe de soldats débouler dans le couloir, et vit aussitôt l'un de ces échidnés voler jusqu’à lui, s’écrasant contre le mur dans un impact d’une force prodigieuse. De toutes évidences, s’était un garde, mais son torse était plié en deux. L’ex-prisonnier entendit des hurlements de rage et de haine mêlée à des cris de supplications. La scène était un massacre sans nom. Les idées de Menos s'emballèrent, il revit sa vie défiler devant ses yeux. Thanathos, émergeant de l'ombre au milieu de son funeste effort, avait une écume à la bouche, de longs filets de salive pendant et s’accrochant à ses poils. Une longue masse était dans sa main, soutenant une boule d'énergie à son extrémité. Les gardes accouraient pour le stopper, au corps à corps pour éviter les shinkuus qu’il balançait, annihilant les pitoyables échidnés qui couraient et fusillaient sans succès. Un scientifique innocent tomba entre les pattes de l’hybride renard à trois queues. En à peine un battement de cil, l’arme de Thanatos arracha sans pitiés la tête de la victime avant de la jeter sur ses opposants terrorisés devant une telle sauvagerie. Le renard en jubilait de voir cette frayeur. Il continua sa dévastation. Seul trois gardes osaient encore attaquer, les autres ayant fuis. Le premier reçut en pleine face la boule d'énergie de la masse, l’éclatant au sol. Le second fut étranglé d’une seule main avant qu’un craquement ne signe sa mort après quelques minutes de souffrances devant le regard du dernier garde qui se prit le corps de son camarade tué sur le torse, l’immobilisant. Thanatos monta sur le tas d’échidné et posa son pied chaussé sur la tête de celui coincé en dessous. Il ajouta de plus en plus de pression, ajoutant à la scène une horreur indescriptible. Il ne resta dans la pièce que les hurlements de ce dernier et Thanatos qui gloussait d’un rire strident et hystérique.
Un craquement soudain de chaire et d’os se fit entendre. Menos, toujours figé par ce souffle de mort incompréhensible qui émanait du renard, se risqua un coup d’œil au dessus du bidon. Ses muscles étaient si raides qu'il ne pouvait ni pleurer, ni s'uriner dessus.
« SILENCE ! » hurla Thanathos, s'adressant visiblement à son arme.
La voix imposait. Menos pouvait même mieux voir la scène par le reflet dans le sang rouge qui s’écoulait jusqu’à lui. C'est alors que Menos entendit un murmure à son oreille, un murmure qui lui glaça le sang jusqu'aux os. N'osant pas bouger pour se dissimuler de nouveau, son regard se porta sur l'arme du renard. Il eut la sensation oppressive que la boule d'énergie de celle-ci le fixait intensément. Le chuchotement semblait délivrer un message de mort à son âme. Menos revint à lui lorsque Thanathos retira son pied de cette masse informe qui était anciennement le crâne d’un échidné, mais l’arme continuait à toiser Conquista un bref instant. Cette chose, qui était à Thanathos ce que Cerbère est à Hadès, l'avait repéré. Thanathos se tourna vers lui. Menos se coucha et s’aplattit aussitôt, dans un mouvement brusque et bruyant. Il revit une nouvelle fois sa vie défiler devant ses yeux.
Thanathos avança vers le bidon. Menos était recroquevillé, ne pouvant serrer ses poings tant ils tremblaient. Des sueurs froides le prenaient. Cette terreur qu’insufflait Thanatos était telle la faucheuse venue prendre son lot de victime. Mais le renard passa juste devant lui, apparemment sans le voir. A ce moment, il eu le plus grand frisson de toute son existence. L’odeur de sa fourrure lui revenait comme un poison mêlé d’hémoglobine. Menos attendit un moment à terre, n'osant lever les yeux pendant plusieurs minutes qui lui paraissaient des siècles. Quand il revint à la raison, il s’assura que le renard était partit puis se releva, se frictionnant les épaules pour quitter ce froid. Passé ça, il reprit sa route en direction opposée à Thanathos. Il regarda une dernière fois le couloir, qui lui semblait rétrospectivement si normal. Il avait connu, au moins une fois dans sa vie, la signification du mot "peur". L’ex-prisonnier continua sa marche, laissant derrière lui des traces de pas ensanglantées. Il avança avant de croiser des salles en baies vitrées. Elles contenaient des échidnés que l’on pouvait vite analyser comme des légionnaires. Tout cela ressemblait à des salles d’hôpital mais les patients étaient clampés au lit et de multiples perfusions les infectaient. Menos resta bouche bée quand soudain quelqu’un secoua vivement son épaule.
« Garde ! Garde ! Amenez-moi vite à la tour opérateur… »
Il reconnaissait cette voix… Bizarrement, elle avait perdu de sa froideur, remplacée par de la crainte et de la peur. Conquista tourna la tête lentement pour afficher un sourire léger mais pas dissimulé.
« Benedict… Comme on se retrouve… »
Le savant eu le visage qui devint plus blanc encore. D’un geste vif, il l’attrapa par les épaules et lui explosa le crâne contre la baie vitrée qui se fendilla sous l’impact. Le savant retomba au sol, le visage ensanglanté. Menos n’en avait pas fini, loin de là.
Il le releva d’une poigne solide.
« Où est ma femme ?! »
Menos découpa soigneusement chaque syllabes pour que Benedict comprenne. Ce dernier levas juste le bras en direction d’une salle précise. L’ex prisonnier toisa cette dernière de son regard borgne avant de relâcher le savant qui s’affala au sol et reçut quelques coups de pieds. Au rythme de sa marche, Conquista ouvrit les chambres. Les légionnaires en états sortirent en clopinant pour quelques-uns. Puis arrivé au bout, il ouvrit celle de sa femme et pénétra au pas de course avant de se pencher vers son lit et de se mettre à son chevet. Il passa une main dans ses cheveux. Elena était dans un piteux état, mais pas physiquement atteinte. On l’aurait cru en pleine chimiothérapie.
« Ma chérie… Qu’est-ce qu’ils ton fait ? Dit-moi quelque chose… Je t’en prit. Je me suis accroché pour te revoir. C’est cet espoir qui me retenait ici… »
L’échidnée couleur rouge ouvrit faiblement les yeux. Son regard vide se posa sur Menos qui souriait. Elle le suivit avant de lui faire un magnifique sourire. Ce moment resta gravé dans la mémoire de l’échidné borgne toute sa vie. Mais elle referma les yeux. Malgré les tentatives de la réveiller, elle ne bougeait plus, mais son cœur battait.
« C’est inutile Menos… Elle est dans le coma… On avait prévu ça… »
C’était la voix de Benedict. Les légionnaires libérés le tenaient, prêt à se le déchirer pour lui faire passer le pire moment de sa vie.
« C’est bien votre nom ? Menos ? Merci pour nous avoir libéré frère. »
« On fait quoi de lui, on le broie ? »
L’échidné borgne se leva et attrapa vivement Benedict par la gorge.
« Où est ma fille ?! Est-elle dans le même état ? »
Une dizaine de minutes plus tard, Menos se trouvait dans la morgue du laboratoire. Il y avait cette fameuse table de vivisection, comportant des entraves et des étriers. Benedict se dirigea au grand dam de Conquista vers un tiroir de fer encastré dans le mur. Un sac de morgue s’étendit sur la plaque coulissante. Menos eu les larmes qui lui montaient aux yeux. Il ouvrit la fermeture éclaire avant de voir le visage courbaturé et défiguré par des expériences. Elle avait eu tout sauf une mort paisible et elle était encore la bouche ouverte et les yeux blanc, comme pour implorer une dernière fois. L’échidné eu un moment d’intense faiblesse. Il crus que ses jambes allaient lâcher. N’osant à peine y toucher, il lui fit un visage à peu près convenable pour un cadavre décent. Le contact avec sa peau froide était horrible et ne lui rappelait pas du tout la dernière fois où il l’avait touché. Il lui fit une bise sur le front en murmurant quelque chose puis se redressa. Menos avait les poings serrés, une respiration par le nez puissante et rapide. Son regard borgne, froncé et déterminé était humide de larges larmes qui s’étendaient sur ses joues. Il regardait droit dans les yeux Benedict qui était retenu par ses anciens cobayes. Conquista bouillonnait. Il posa un dernier regard sur sa fille avant de refermer le sac et pousser le tiroir. Des milliers de phrases passaient dans sa tête mais il se contenta de parler calmement mais cachant une nervosité accrue.
« Vos souries de laboratoire… Elles hurlent. Voyons si sera le cas avec vous ! »
Il l’attrapa par le bras et l’envoya en vol plané sur la table d’opération. Les légionnaires l’harnachèrent avec empressement. Benedict hurlait de peur. Un échidné lui ouvrit sa blouse violemment, envoyant les boutons arrachés dans tous les sens. Menos tendit la main, un légionnaire lui donna un scalpel. Il fit un non de la tête et c’est une scie circulaire électrique qu’on lui remit. Elle se mit en marche, masquant les cris du savant qui ne pouvait se débattre. Menos fit payer cette semaine horrible qui détruisit sa vie. Le sang coula abondamment. Avec une précision presque chirurgicale, le savant se retrouva vite la cage thoracique à l’air libre. Ses hurlements devenaient des râles et après, Conquista préféra laisser les légionnaires s’énerver. Il préféra retourner auprès d’Elena.
L’échidné borgne se lava les mains dans un robinet avant de se diriger à nouveau vers la chambre. Il resta quelques minutes auprès d’elle avant de la prendre dans ses bras. Juste à ce moment, il trouva un brancard dans un coin et la posa dessus. Les légionnaires avaient déjà fini leur boucherie commune. La base déserte s’offrait à eux. Du groupe d’échidnés, un était sortit du lot.
« Qu’est-ce qu’on fait, Menos ? »
L’échidné borgne regarda sa femme sur son brancard avant de le pousser dans le couloir.
« On sort de là, vous allez à la tour opérateur et vous appelez nos confrères légionnaires… C’est notre chance de survie… »
« A vos ordres ! »
Le groupe se déplaça telle une escouade. Ils s’équipèrent sur les morts qui jonchaient le sol. Conquista avança d’un air résolu dans le couloir. On lui avait tour prit. Sa femme était dans le coma, sa fille était morte, et il était largement traumatisé. Il avait une telle haine qui venait de naître en lui et de germer au court de cette semaine. Thanatos était partit, laissant un chaos insondable. Le savoir en liberté était grave, mais plus important pour lui… savoir qui était le grand responsable. Un tel projet devait avoir un membre du gouvernement haut placé. Un potenjin qui échappait au contrôle de l’imperansei ? Vassili, l’humain qui avait vécu assez vieux pour avoir été avec plus de trois imperanseis ? Tant de cibles… Il avait une autre idée. Il allait devenir le chef de la Dark Legion. Il allait détruire ce gouvernement ! Il se jura solennellement de pulvériser et d’exterminer le responsable, même si tout l’Imperium tombait. La vérité éclaterait un jour, il sauverait sa femme et il reprendrait de force la vie qu’on lui avait volée. C’est avec cette détermination qu’il quitta la base pour revoir le soleil une fois encore. C’était l’aube, l’aube du huitième jour… Son cœur battait d’émotion, et serrant le poing vers les frégates impériales fuirent la base. Un véhicule s’approcha d’eux, c’était une automobile de la Dark Legion qui arrivait à l’horizon, levant un épais écran de poussière. Menos regarda plutôt les impériaux. Il leva sa main et serra le poing sur l’un d’eux.
« Ho ! Fuyez… Je vous aurais ! La vérité va éclater ! Vous éclaterez avec ! VOUS M’ENTENDEZ ?! VOUS ALLEZ PERIRS ! » hurla-t-il finalement, faisant résonner son écho dans le lointain désert…
(Menos, bien après cette aventure)