Et qu'on commence...
" L'apocalypse avait raté le coche, l'individu à la faux tranchante s'en irait faucher les blés, le bonheur souriant sourirait encore. [...] A l'aube du crépuscule, sera la tombée de l'aurore. Ou pas ? "
Pas difficile de voir une unité, "a-o" au début puis "au" à la fin, ce que prêche en plus la dernière phrase avec son "début de fin, fin de début", même si je n'ai jamais vu un aurore qui tombe.
Donc pour moi ce texte se revendique poétique, de là unitaire, de là il ne demande pas de suite, d'où qu'il est fini et qu'on ne supprime pas un texte fini...
"L'apocalypse avait raté le coche", "rater le coche" signifie "rater l'occasion de faire quelque chose d'utile, profitable"... un peu à l'opposé de ce qu'on lit dans la même phrase.
En surinterprétant à mort, on peut y voir un lien avec "la fleur contenant tout le poison du monde", Shadow le méchant faisant le bien (sauf qu'ici la phrase dit qu'il ne le fait pas) ou "apocalypse" pris au sens de "révélation" (d'où d'ailleurs un texte "religieux" puisque le premier mot en est connoté) et dès lors parce qu'ignorant Shadow fait le bien, donc Shadow bombe à retardement... en surinterprétant vraiment à mort.
L'apocalypse ! La mort ! Tous échouait, alors que revenait l'âge d'or.
"échouait" pluriel, "ent".
Bon, le bonheur a disparu (le bonheur "souriant" qui en plus ne positive plus l'image comme le faisait la mort (faucheuse)), échec face à un âge d'or qu'on s'attend à voir décrit. Le verbe "échouer", plutôt maritime, me semble très mal choisi. La phrase en général n'apporte rien de nouveau, elle ne fait que reprendre tout ce qui était dit avant.
L'épopée des hommes, long fleuve plus ou moins tranquille, avait bien failli laissée son eau dans quelques ravins épars. Si l'invasion n'avait rien laissé au final, puisque tout au contraire indiquait que cette invasion avait été bénéfique ; reconstruction rapide, volonté de poursuivre l'aventure de la part de la masse humaine, naissance d'artistes et de penseurs sur ce bref passage dans le temps proche de la catastrophe, elle avait permis l'émergence d'un modèle à suivre, d'un héros d'or et déjà dans la légende. Shadow the Hedgehog.
"laissée" à l'infinitif, "laisser"
Le point virgule est un point caché, donc à prendre comme une nouvelle phrase, d'où que la première proposition est bancale avec son "si". Supprimer ce point-virgule, le remplacer par un tiret, n'importe quoi.
"d'or", j'écris "d'ors" mais le standard demande "d'ores et déjà", expression figée.
Voir à éviter la répétition de "invasion".
L'invasion ne laisse rien parce qu'elle est bénéfique... il faut qu'on m'explique. Ou alors il s'agit d'une seconde cause de l'émergence du héros.
Description des bénéfices qui indique au contraire que beaucoup est resté (genre la masse humaine), description à peine utile en débouchant sur les penseurs qu'on peut vaguement, en surinterprétant toujours à mort, lier à l'émergence de la légende, sans quoi la description se révèle... allez, on va piffer dans le hasardeux, "lyrique", ça te fera plaisir.
Puis le texte propose Shadow comme un modèle à suivre, très intéressant vu ce qu'elle en dira plus tard, "fleur et caetera..." Cela m'amuse d'autant plus que Sonic est complètement effacé mais bon, c'est ton texte, ta masse humaine, ton monde.
En dernier lieu, l'effet "je mets le nom entre deux points", parce qu'assez généralisé, n'a plus que peu d'effets. Un double-point aurait aussi bien fait l'affaire, aurait évité l'idée d'un vocatif (le texte appellerait le personnage) ou une possible transition vers une lamentation après le beau tableau idyllique.
On pouvait dire que c'était un héros. Plus rapide que le vent qui coure sur la plaine, plus puissant que le séisme secouant la montagne, plus tourmenté et passionné enfin, que l'océan palpitant. Il avait sauvé le monde, de par le monde tout ce qui l'habite, et surtout, surtout, il avait sauvé les hommes, les femmes, les enfants, toute une civilisation gigantesque et reconnaissante désormais. Ce n'était pas rien ! Il paraît, qu'à cette époque, on voyait des statues sortir de terre en hommage à ce héros, il est revenu que tout les honneurs des nations lui furent décernés, qu'il était un véritable mythe vivant. On parlait d'un " avant " et d'un " après ". Philosophiquement, il était le pont. Poétiquement, un héros épique. Réellement, un monstre.
"Tout le monde aime Shadow !" Je résume.
"coure" présent de l'indicatif troisième personne singulier, "court"
La virgule après "tourmenté et passionné enfin" n'a pas lieu d'être.
"tout les honneurs", pluriel, "tous"
Le "surtout, surtout", qui précède une longue énumération, pose assez mal l'importance de son geste sachant que "monde" résumait déjà très bien tout ce que cette énumération comprend.
"Il est revenu..." ne signifie rien, tu dois confondre avec "il est advenu". Cette proposition mériterait d'ailleurs d'être séparée de la précédente, notamment parce que le "il" se reporterait volontiers à héros. Dès lors "il" en début de phrase se répéterait, il faudrait reformuler et je ne serais pas contre, même en l'état.
Les dernières propositions auraient aussi bien pu être reliées par un point-virgule voire de simples virgules mais bon... j'aime bien Shadow comme une "philosophie", un peu comme le "modèle" un peu avant. Et puis un pont entre quoi et quoi ? A mon avis, mieux vaut ne pas impliquer la philosophie là-dedans, plutôt l'idéologie.
Retour à la réalité avec la dernière phrase (sans verbe, répétition sous-entendue de "être"). Je mettrais ma main au feu que le contraste est volontaire...
Il n'était pas bon, il n'était pas souriant, on l'aimait, c'était tout. On ne le connaissait pas, l'aimait pour ses actes et son apparence, son histoire charmeuse enjoleuse. Alors que cet être était parcouru d'un sang poison de l'humanité, du sang de l'espèce suprême, croisement entre tout ce que le plus génial des savants avait pu lui offrir et de la plus machiavélique des créatures. Il était noble, il était grandiose, mais si mauvais, tellement mauvais que cela en était désespérant. Il ne prêchait pas l'amour, mais bien la haine, semblait énigmatique pour dissimuler sa malfaisance profonde comme l'est seule une blessure plongeant dans les entrailles.
Beaucoup de "on", 'pas vraiment à discuter.
"histoire charmeuse enjoleuse", "charmante" me semble plus exact (syntaxiquement) et la répétition du concept n'apporte rien (à part de la lourdeur).
Le "si" de "si mauvais" utilisé en absolu passe mal, surtout suivi de "tellement" qui remplit beaucoup mieux ce rôle et dès lors implique une répétition (une de plus), un peu comme "sang" juste avant.
Beaucoup de virgules inutiles, notamment deux fois avant "mais" qui est un coordonnant et remplit donc déjà ce rôle.
La comparaison "malfaisance" avec "blessure" aurait vraiment, vraiment, vraiment mérité d'être développée, d'une part parce que j'y vois un mal involontaire, une souffrance, et parce qu'une blessure est ouverte, donc visible à tous, donc à l'opposé de ce mal "profond". Trouve une meilleure comparaison.
Oh, il ne faut pas rejeter la faute sur lui uniquement, on peut aussi l'attribuer à tous ceux qui l'ont rendu populaire, au pouvoir qu'on lui a donné, mais seul lui décida ce qu'il convenait d'en faire.
C'est quoi ce "oh" ?
Quelle faute ? En quoi cette faute est-elle liée à sa popularité ? Qu'est-ce que son pouvoir change à sa faute ? J'ai comme l'impression que l'expression est mal employée.
Quelque part était écrit qu'il sauverait le monde, cependant, il est écrit dans cette histoire qu'il sera la fleur contenant tout le poison du monde. Ô Anges, ô Archanges, vos trompettes doivent sonner et vos ailes remuer ; Satan est proche et son sombre rayonnement aveugle les hommes. Anges, Archanges, délivrez les de l'ombre et faîtes surgir l'aurore, car le crépuscule approche...
"était écrit [...] est écrit", le temps verbal pose problème.
"Cependant" ambigü parce qu'isolé par les virgules, il se reporte autant à la première qu'à la seconde proposition. Supprime la dernière virgule.
"son sombre" prête à confusion par la répétition phonique. Je dis ça d'autant plus que le consonantisme ne dessert aucun besoin.
"faîtes", pas besoin de l'accent.
Appeler les anges, appeler Satan... pour dire quoi ? Que les gens se trompent, le rayonnement (sombre rayonnement étant antithétique) faisant appel à la popularité de Shadow et donc [sa] des deux noms propres mis ensemble.
Bref, un texte qui se répète tant dans le détail que dans l'ensemble, au final on n'en sait pas plus au début qu'à la fin, description très vague et approximative de Shadow dans un monde humain (on sent l'influence du jeu) avec une espèce de destinée anarchique qui annonce tour à tour le bonheur et le malheur et on retourne au début du texte où l'apocalypse annoncé par celui-ci est contredit "l'apocalypse a raté le coche".
En prologue ou autonome le texte aurait mérité plus de travail dans le détail et gagné à être plus direct sans faire appel aux forces supérieures de l'univers. Je parlerai à peine de l'aspect "Tout le monde aime Shadow" déjà murmuré qui me fait grincer des dents, surtout quand on parle de "masse humaine".
Donc pour moi c,est... absolument moyen, registre qui se veut soutenu avec une masse d'oralité, expression communes et faux lyrisme, impression de péri-paraphrasage (termes utilisés approximativement) qui déçoit vu ton niveau et la taille de ce que tu sembles considérer comme une introduction.
Supprimer le texte n'apporterait rien, surtout si certains voulaient s'en inspirer. Ce n'est pas à coups de suppression qu'on règle un problème.