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Et comme d'hab: deuxième partie.
Sylphide s’essuya la bouche, tandis qu’il empila l’assiette de l’entrée sur celle du plat de résistance, avec les couverts. Il poussa celle-ci sur le côté, et attendit que la serveuse, une hérissonne avec de jolis piques jaune pâle et un mignon foulard rouge lui enserrant le haut du crâne, revienne vers lui. En attendant, il la regardait faire des allers et retours. Avec son plateau, la matant sous tous les angles de vue. Il avait déjà commencé à la draguer en commandant, et elle avait collaboré sans hésitation. Il murmura avec satisfaction.
« Ce soir… Je baise ! - Ah ! Chanceux ! Fit Karim dans une plainte douloureuse. - Sylphide… Soupira Windy qui semblait s’ennuyer. Soit un peu plus sérieux… - Pardon… J’ai pensé trop fort ! Fit timidement le hérisson. »
Il commença à reformer son sourire alors que la hérissonne approchait. Elle-même prit un air un peu trop langoureux venant de la part d’une serveuse.
« Vous désirez un dessert ? - Une glace. Deux boules. - C’est un truc de mec ça ? Fit la hérissonne en rigolant. - Et à la banane ! Continua Sylphide innocemment. - Monsieur à des goûts provocateurs ! Et un café pour accompagner ? - Oui, liégeois ! - D’accord ! Je reviens dans quelque temps ! »
Elle lui fit un clin d’œil, lui tourna le dos puis s’éloigna. Sylphide suivit du regard les fesses à peine cachées par la robe rouge se tordre. Il retint un filet de bave qui commençait à dégouliner. Il entendit un nouveau soupir de la part de Windy part les haut-parleur qu’il venait tout juste de rallumer.
« Franchement, Sylphide… On peut être surdoué, et pervers ? - Quand on est surdoué, on est forcément pervers, mais quand on est pervers, on n’est pas forcément surdoué. - Alors tu n’es peut-être pas surdoué… Murmura la renarde. - Non, Karim ne l’est pas ! Mais il est pervers. - Pervers ? Moi ? Fit Karim. Mais non, je suis romantique ! - Très romantique alors. - Oui, très très romantique ! - Très très très ? - Vous avez finis ? Hurla Grinat à son tour. - Bah quoi ? Ca te dérange pas d’habitude ? Fit Sylphide surpris. - C’est vos gamineries qui m’embêtent ! J’arrive pas à me concentrer pour me vernir les ongles de pieds ! - Tes pieds, on les voit jamais… Fit Karim. - Si, quand je vais à la plage ! - Mais tu ne te baignes pas. - A la place je bronze. - Karim, s’il te plait… Fit Blaze. Il faudrait que tu reprennes ton sérieux, j’ai entendu par où ils veulent entrer. - Ah ? Laquelle ? - La 22. - Côtes-d’Armor… Coupa Sylphide. - Quoi ? - C’est le nom du département qui a le numéro que tu m’as donné, dans le monde de notre auteur. Enfin bon on s’en fout. Je fais une petite recherche sur internet pour vous dire c’est quelle entrée. - C’est celle qui est avant la route de la Septentrianne… Fit Windy. - Comment tu sais ça ? Demanda Sylphide, frustré de voir qu’il n’avait pas à utiliser l’informatique. - Idiot, je te rappelle que j’ai vécu dans les souterrains, je connais les entrées par cœur, surtout que celle-ci, elle est pas loin de chez moi ! - Karim, aborde-les avant, reprit Sylphide. Car ils vont soupçonner quelque chose si ils te voient à côté. »
Le hérisson s’empressa de couper le haut-parleur, alors qu’il voyait du coin de l’œil la serveuse revenir. Aussitôt, son sourire charmeur réapparut sur ses traits, tandis qu’il levait les yeux vers la superbe hérissonne et les piques qui encadraient son visage. Il la suivit du regard alors qu’elle se pencha sur sa table, mettant le nez du hérisson pas loin de ses seins, puis elle déposa ce qu’il lui avait demandé.
« La glace, c’est pour vous… Fit Sylphide, amusé. »
Il vit un œil bleu très clair se tourner vers lui. La hérissonne était apparemment surprise. Et ça devait lui faire aussi plaisir, vu qu’elle prit finalement place à côté de lui, croisant ses longues et magnifiques jambes. Il poussa de son index la coupe vers la hérissonne, en continuant de la regarder dans les yeux. Il la vit tremper un doigt dans une des boules puis le lécher… Lentement. Il en fut estomaqué. Ses yeux s’agrandirent de surprise alors que la hérissonne continuait de l’observer avec insistance.
« Vous êtes provocante… Fit-il. - Et vous alors ? Me commander deux boules à la banane, vous trouvez ça accidentel ? - Bien sûr que non ! Et apparemment, vous ne l’avez pas pensé non plus. - Je suis superstitieuse. - Et ? - J’y ai vu un signe. - Poursuivez. - Deux boules, saveur banane, ça peut faire penser à la suite de la soirée. En plus, une glace c’est froid. Donc pour compenser, il faut du chaud. - Ah… Fit Sylphide faussement impressionné. Mon jeu est démasqué. - Par contre, je suis désolée mais je travaille, alors il faudra que vous attendiez que j’ai fini. Et aussi, je ne vais pas pouvoir manger cette glace. - Avec un peu d’aide, ça peut s’arranger, non ? Si vous voulez bien partager bien sûr. - Ca marche, de toute façon, c’est vous qui l’avez payé. »
Sylphide ne les entendait pas, il avait à nouveau baissé le volume. Et il suffisait d’entendre ce qu’il disait en toute impudeur pour comprendre pourquoi. Si la serveuse savait que l’échidné était en train de passer le temps en profitant de ce qu’ils se disaient dans le bar, sa réaction aurait été drôle.
« Karim, ils arrivent vers toi. »
Ca, c’était Blaze. L’échidné se releva, puis s’étira. Il en avait marre d’être assis. Il y avait encore la fête, c’était même beaucoup plus vivant que tout à l’heure. Le ciel commençait à se teindre en vert. Et bientôt, il deviendrait orange. Il pouvait entendre plus loin les rumeurs musicales ainsi que les cris joyeux de certains hybrides. Il y avait sûrement de nombreuses personnes en train de danser, ainsi que des acrobates, des jongleurs, et même des cracheurs de feu. Et lui, il feintait l’envie de solitude. Il jeta donc un regard faussement désapprobateur quand il entendit des voix se rapprocher. En même temps, il sentait son pouls cardiaque accéléré.
« Pourvu que ça marche… Pensa-t-il. »
Il regarda avec suspicion le groupe s’approcher. Son expression changea alors qu’il aperçut Enki, passant de la mine boudeuse et avachie à l’allure droite et sérieuse. Comme prévu, le renard fit son doux sourire en le reconnaissant et lui adressa poliment la parole.
« Tiens, je te reconnais toi… Tu étais l’un des jeunes qui sont venu nous voir. - Oui Monsieur. - Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu n’es pas avec tes amis ? - Eh bien… Cette histoire ne réconfortait pas vraiment les autres, alors ils se sont mis à faire la fête, mais ils n’en ont pas vraiment le cœur, alors à leur place, je me suis mis à faire des recherches, je ne rentrerais pas tant que je n’aurais pas du nouveau. Il faut bien que quelqu’un fasse quelque chose. - Tu as raison. Et il semblerait que l’assassin soit attiré par cette pierre. - Pierre... ? La geos emerald ! S’exclama-t-il faussement surpris en apercevant l’ermite, un hérisson décrépi. - Ce qui veut dire qu’il viendra à nous. - Et donc… Vous êtes en train de me proposer de renforcer la garde de l’émeraude ? - Non… Fit Enki surpris… Mais c’est une bonne idée que tu as là, ajouta-t-il en voyant l’air déçu de l’échidné. - Ah merci Monsieur, je tacherais de prendre mon rôle à cœur ! - Quel beau menteur… Fit Blaze dans son oreillette. »
Enki fit un hochement de tête, indiquant à Karim qu’il devait les suivre, et aussi que la marche devait reprendre. Tous étaient satisfaits, pour l’instant, cela se passait bien. La phase initiale du plan était terminée, ils arrivaient maintenant dans la phase transitive. Karim sentait la confiance remonter. Ca pouvait marcher. Ils allaient sauver la geos emerald des mains de Shadow.
Celui énoncé ci-dessus était quand à lui en train de supporter les renardeaux qui ne voulaient pas dormir. Mais d’un côté, il ne leur en voulait pas. Cependant, un souvenir amer lui revint à la mémoire. Un souvenir très récent.
Lui et Blaze, le jour de leur rencontre. Ils parcouraient à une vitesse rapide les ponts au-dessus du lac, et allaient en direction du rail car qui les amèneraient à destination du château d’Enki. C’était ce jour-là qu’elle avait dit une phrase qu’il avait cru un moment stupide, étant donné qu’il se sentait agacé par les brahmiens qu’il avait fréquenté.
« Les gens d’ici sont très gentils. Ils ont aussi un caractère tellement plein, que forcément, tu seras affecté même si tu possèdes le cœur le plus dur de la terre ! »
Et il était dégoutté de voir que Blaze était en train d’avoir raison. Les quatre frères de Windy ainsi que sa mère étaient en train de creuser un tunnel vers ses émotions. Et il sentait une sorte d’attachement naître pour ses personnes si simples et si innocentes. Maria les aurait adoré. Il en était sûr. Ils étaient comme elle. Tous à voir le bien partout, même chez lui qui pourtant était quelqu’un de très sombre, physiquement et mentalement. Il ne ressentait pas la même chose en compagnie du groupe qu’il avait formé pendant la journée. Là-bas, il avait été mis à l’écart et était craint, et ça l’aidait à se refermer. Alors que contre ses regards lumineux, il ne pouvait rien faire.
Jo était douce et gentille, et son seul défaut était d’avoir en tête de se l’approprier comme mari pour ensuite vivre au-dessus de la terre. Mick avait un caractère bien trempé, et lui faisait en quelque sorte penser à Windy à cause du peu de discrétion dont il faisait preuve. Il était arrogant, mais cela le rendait drôle car il se prenait trop au sérieux. Lui et Loïc semblaient lui vouer une véritable admiration. Tout ça parce qu’ils étaient gosses et qu’il était sorti de nulle part avec ses super-pouvoirs trop-trop-trop-magiques, comme disait le renardeau orangé. Loïc était le plus enthousiaste, et était presque fatiguant car il courait partout. Il avait une imagination débordante, et il n’arrêtait pas de raconter ses aventures. En fait, il était très bavard. Et sa petite sœur était comme lui. A eux deux, ils seraient capables de lui faire exploser les tympans. Mais finalement, il avait trouvé la solution pour calmer Sandra. Au début, ça ne lui avait plu que très moyennement, mais quand il voyait que la petite renarde ne disait rien quand elle lui enlaçait la taille, il préférait la laisser comme ça et simplement ne pas répondre à son geste. Le petit Morgan quand à lui ne disait rien, mais il était clair qu’il écoutait. Et finalement, il se sentait aussi lié à ce petit-là. Il le regardait toujours avec franchise, et il ne voyait aucun jugement dans ses yeux. Il ne restait pas loin, mais il voyait bien qu’il était conscient de tout ce qu’il se passait. Windy avait une famille adorable. Dommage qu’elle en soit le point noir.
« Couvre-feu ! Fit Jo. - Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Crièrent les quatre renardeaux ensemble. »
Même le plus petit ! A priori, c’était un rituel d’hurler ainsi dès que Jo indiquait qu’il fallait dormir. Jo reprit sur un ton légèrement sévère.
« Vous voulez un papa ? »
Les enfants s’étaient tus. Quel chantage ! Et en plus, le papa dont il était question, c’était lui-même. Et comme il n’était pas d’accord, ils seraient doublement perdants… Il fallait qu’elle se fasse à l’idée qu’il ne vivrait jamais à leur côté. Ca lui faisait un peu mal de devoir quitter cette famille si chaleureuse, mais il devrait la quitter dans peu de temps. Il n’était là que pour dénicher Justice, après tout. Shadow remarqua que les quatre renardeaux étaient maintenant aux lits. Mais leurs yeux étaient grands ouverts. Il fallait qu’il discute avec Jo. Elle devait comprendre pour de bon. Elle était retournée dans le séjour. Il allait la rejoindre quand Sandra lui demanda de lui faire un bisou. Il serra les dents. Il avait envie de lui dire « pas question ! », mais il n’avait pas envie de décevoir la petite. Et il n’avait pas envie non plus de lui faire un bisou. Il trouva une alternative.
« C’est pas avec des bisous qu’on grandit. »
Alternative foireuse puisque la petite insista.
« Oui mais je veux un bisou ! »
Il était pris au piège. Il alla finalement voir la renarde à contrecoeur. Mais il refusa ce contact, et se contenta de cacher le museau de l’effrontée sous la couverture.
« Tu dors. C’est tout. »
Il vit Sandra froncer les sourcils, puis rabaisser la couverture. Elle pinçait les lèvres avec fureur, puis parla sur un ton colérique.
« Un bisou d’abord - Si tu le veux t’as qu’à venir le chercher, pas question que je me rabaisse à ça ! - D’accord ! Fit-elle joyeuse. »
Il était trop faible… Les enfants ça n’était vraiment pas bon pour lui. Jamais il ne deviendrait père. Jamais. Il n’était pas question qu’il se trouve un jour avec des boules de poils qui lui demandent des bisous avant de dormir. Il ignora la petite tandis qu’il la sentait grimper sur ses genoux puis s’agripper à ses poils. Il grommela alors qu’elle tira un peu trop fort sur une touffe de poil. Puis il recula quand elle s’approcha, et tonna.
« Non, pas sur la bouche ! - Beuh ? Mais c’est comme ça qu’elles font les princesses ! - Blaze est une princesse, et elle ne m’embrasse pas sur la bouche ! - C’est vrai ? - Elle ne m’embrasse pas du tout, elle ne m’enlace pas et elle ne me touche pas ! - C’est pas une vraie princesse alors. - C’est toi qui n’en ai pas une… - Alors je peux… - Non tu ne peux pas ! »
La renarde lui jeta un regard accusateur puis se contenta de lui déposer un bref baiser sur la joue, marquant son désaccord. Shadow se détendit quand elle lui tourna le dos et se recoucha. Ses épaules se rabaissèrent, et il se retint de soupirer de soulagement. Quelle torture. Ce fut le tour de Loïc.
« Shadow… Et moi, tu me fais un câlin ? - Tu m’énerves, t’as dix ans, on fait plus de câlins à ton âge ! »
Le petit ne répondit pas. Shadow en profita pour sortir de la chambre et rejoindre Jo, assise derrière la table. Après un moment de silence, elle parla.
« Quelle mine tu as ? On dirait qu’une catastrophe t’est tombée dessus. - Ces mômes sont insupportables… - Dit pas ça, ça se voit que tu les aimes bien ! - Je trouve que c’est dégoûtant de te servir d’eux pour essayer de me convaincre de rester. - Oh, mais ils sont d’accord avec mes méthodes… - Tu n’as pas l’air de comprendre que je ne pourrais pas rester infiniment. Une fois ma mission, comme tu l’appelles, terminée, j’aurais autre chose à faire que de me prélasser sous terre ! Et puis je te rappelle que je ne veux pas… - Être le beau-père de Windy, oui, je sais. J’ai compris. Mais tu peux être mon amant le temps que tu restes là, non ? - Je crois que t’as assez d’enfants comme ça… - Allons, pense à tes instincts masculins ! - Non, non, non et non. Même pas dans tes rêves. - Ah bon… Car dans la salle de bain on pourrait… - Non merci, je vais aller me coucher moi aussi. - Déjà fatigué ? - Pas du tout, je veux juste avoir la paix. »
Le hérisson ne se fit pas répéter deux fois, et se dirigea sans un au revoir vers la chambre. Ce qu’il aurait mieux fait de faire, puisque Jo se plaça devant lui et tenta de sceller ses lèvres. Cependant, Shadow était décidé, et trop rapide pour elle, et il comprit très vite ce qu’elle voulait faire, alors, il détourna la tête, et seule sa joue fut frôlée. Peu de temps après, il avait écarté la renarde de son chemin et s’était accroupi près de sa couchette, pour la remettre en ordre. Jo resta devant la chambre, légèrement déçue. Elle se sentit électrisée par le regard noir que lui avait jeté Shadow. Ca se voyait qu’il ne savait pas de quoi les brahmiennes étaient capables. Enfin bon, elle se rendait aussi compte que si elle cherchait le contact… Elle l’aurait, mais différemment. C’était dommage. Elle se glissa à son tour dans son nid. Quand à Shadow, il remarqua quelques paires d’yeux briller, indiquant que les enfants n’étaient pas tous endormis. Il voyait d’ailleurs celles-ci se refermer dès qu’il les repérait. Finalement, il préféra s’allonger sur son côté gauche, tourné vers le mur et ne montrant aux autres que son dos.
« Dernière édition: Décembre 19, 2009, 06:47:45 pm par rekkua »
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