Merci bien pour ces commentaires,ils m'encouragent.
Hunter je suis certaine que tu trouveras plus de fautes sur cette partie, ma fille ne me laisse pas une minute pour me concentrer.
Capita : vu le nombre d'indices que j'avais laissé dès le début de l'histoire, l'identité de Junior n'est pas une révélation plutôt une confirmation de ce que tout le monde devait supposer enfin j'espère.^^'
Suite du chapitre 15
Inke se réveilla péniblement, il avait mal partout. Son épaule droite surtout était complètement engourdie. Il ouvrit Lentement ses yeux s’ouvrirent mais rien n’était distinct dans l’obscurité. À tâtons, il essaya de savoir où il était. Ses mains fouillèrent le sol gelé et finirent par rencontrer un morceau d’étoffe. Ce n’était pas sa ceinture, il en déduisit donc qu’il s’agissait du pagne de l’échidné, ses doigts frôlèrent alors le métal froid d’un des ses bracelets. Le louveteau la secoua légèrement tout en chuchotant pour éviter un nouvel éboulement.
- Kyliam ?
Comme il n’y eut ni tremblement ni réaction de l’échidné, cela l’angoissa. Non pas que le jeune hybride s’inquiétait pour sa compagne mais il se sentait perdu, seul dans cette grotte. De nouveau il la remua un peu plus fermement sans obtenir plus de résultats. Ses yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité, le louveteau distingua non loin de lui une faible lueur sous la neige. Délaissant un instant Kyliam, il se mit à fouiller dans la neige et dénicha les Emeraudes. Leur faible lumière éclaira l’échidné. Il la discernait à peine, heureusement la lueur des pierres se reflétait dans son plastron, éclairant partiellement le visage de l’hybride. Inke mit sa main au-dessus de sa bouche et sentit un souffle tiède s’en échapper, le jeune loup en fut rassuré. Rapidement il vérifia qu’elle n’était pas blessée puis explora son environnement. La grotte était plus petite que la précédente. Inke leva les yeux pour tenter d’apercevoir d’où ils étaient tombés mais l’obscurité dévorait le plafond. Il découvrit rapidement un passage néanmoins il n’osa s’y engager. Il avait bien trop peur de se perdre.
Soudain une vive lumière envahit la salle, l’éblouissant momentanément. Kyliam s’était réveillée et se tenait au centre de la grotte le bras gauche entouré de flammes dansantes. Inke appréhendait déjà les reproches, c’était lui qui par maladresse, avait déclenché l’éboulement. Il baissa la tête ne voulant pas croiser le regard de braise de la gardienne. Pourtant celle-ci ne prononça pas un mot, comme si rien ne s’était passé, elle s’avança vers la seule sortie possible en passant près du jeune loup. Inke sentit la chaleur des flammes le frôler. Il tendit les Emeraudes à l’hybride blanche mais elle ne lui accorda pas un regard et s’enfonça dans le tunnel. Le louveteau la suivit, ils marchèrent ainsi durant plusieurs heures dans le plus grand silence. Ils traversèrent plusieurs cavités emplies de concrétions que la nature avait soigneusement sculptées au fil des siècles. Inke était particulièrement anxieux : d’une part, il n’avait pas l’habitude des lieux si confinés et souffrait d’une légère claustrophobie. Mais en plus, le mutisme de sa compagne était oppressant. Il ne parvenait pas à savoir si l’échidné était en colère après lui ou pas et cela le mettait terriblement mal à l’aise. Plus ils avançaient plus la température s’adoucissait, il n’y eut bientôt plus de glace et la neige fondait pour alimenter la rivière souterraine qu’ils suivaient. Ils débouchèrent dans un cul-de-sac. Le cours d’eau était comme avalé par la paroi. Rassemblant tout son courage Inke demanda timidement.
- On fait demi-tour ?
- Non on continue ! s’exclama l’échidné alors que le feu était ravalé par les tatouages comme par magie.
Elle entra dans l’eau qui lui arrivait aux épaules, ses longues épines flottaient à la surface d’une eau si clair que l’on apercevait le fond jonché de pierres précieuses. Les Emeraudes dégageaient suffisamment de lumière pour les éclairer. Kyliam prit une profonde inspiration et plongea en s’enfonçant dans le petit passage juste assez large pour la laisser passer. Inke était perplexe, il savait qu’il devait la suivre, même si l’échidné n’avait rien dit, mais sa peur de l’eau le tétanisait sa dernière expérience dans la mer Emeraude était encore bien trop présente dans son esprit. Il était certain de se noyer si il plongeait mais d’un autre côté combien de temps pouvait-il espérer survivre seul dans ce dédale de galeries. Comme pour retarder au possible l’instant où il faudrait plonger, Inke rangea soigneusement les Emeraudes dans sa ceinture et laissa ses yeux s’habituer à l’obscurité. Doucement il entra dans l’eau et parvint à maintenir la tête hors de l’eau en se mettant sur la pointe des pieds. Il vit alors une faible lueur filtrer au travers de l’eau, la lueur vacillante d’un foyer venant de l’autre côté de la paroi. Le jeune loup ne connaissait pas l’étendu des pouvoirs de l’échidné mais il était presque certain qu’elle ne pouvait pas allumer de feu sous l’eau. C’était donc qu’elle avait regagné la terre ferme. Galvanisé par cette idée, Inke prit une grande bouffée d’air et plongea pour s’approcher maladroitement de la paroi. Le courant était bien plus fort qu’il ne se l’était imaginé et il fut rapidement entraîné dans le couloir sous-marin. Quelques mètres plus loin, il déboucha dans un grand lac peu profond. Rapidement il sortit de l’eau, s’ébroua et rejoignit l’échidné. Elle avait déjà allumé un feu avec quelques branches trouvées sur la berge et s’était avancée jusqu'à la sortie de la grotte. Inke le cœur léger d’avoir enfin retrouvé l’air libre s’élança vers l’issue tant recherchée. En plissant les yeux, il perçut le scintillement des étoiles dans un ciel d’encre là où le lac disparaissait dans le tumulte d’une cascade. Ils étaient sur une plate-forme rocheuse encore bien haute dans la montagne, l’eau se jetait dans le vide dans une magnifique chute.
- Il vaut mieux attendre le jour pour descendre, suggéra l’échidné en tournant les talons pour retourner près du foyer.
Elle s’allongea et ferma les yeux. Inke laissa vagabonder son regard sur l’horizon un moment. Le jeune loup soupira, s’étira et alla rejoindre sa compagne avant de lui aussi sombrer dans le sommeil.
Les premiers rayons de soleil caressèrent le pelage d’Inke, il ouvrit des yeux encore embués de sommeil. Kyliam était déjà debout près de la sortie de la grotte le regard perdu vers l’horizon.
Une forêt éparse s’étalait juste au pied de la montagne, au-delà s’étendait le plus grand désert aride de Mobius. Il n’était pas formé de roche et de maigres buissons comme celui où Inke avait vu le jour mais de sable brûlant. Il n’y avait jamais de pluies là-bas, seulement des tempêtes de sable aussi violentes qu’imprévisibles. Seul le clan des bédouins arpentait ce territoire qu’ils connaissaient par cœur. Un autre hybride s’y perdrait facilement et vite rattrapé par la chaleur et la soif, l’issue ne pouvait être que la mort. On racontait que jadis le désert avait été aussi verdoyant que le reste du continent et qu’une grande civilisation y avait prospéré. Inke avait entendu parler de cette légende et y croyait à peine, comme pour les Emeraudes. Néanmoins les joyaux magiques étaient bien réels, il sentait leur contact tiède au travers du tissu. Alors pourquoi cette histoire ne serait pas également véridique. Il s’imaginait explorer les ruines de cet ancien peuple, découvrir des trésors cachés. Il laissa son regard vagabonder sur l’horizon, Kyliam le ramena brutalement à la réalité en lui tirant l’oreille.
- Arrête de rêvasser ! grogna-t-elle.
- Oui, marmonna le jeune loup en se massant l’oreille.
Inke se demanda un instant si l’échidné savait où elle le menait. Sur la plate-forme, il y avait quelques arbres qui leur fournirent de quoi déjeuner, puis ils entreprirent de descendre le long de la cascade. La roche glissante et humide rendait le chemin périlleux, ils progressèrent donc lentement. Enfin au terme de longues minutes d’effort, ils arrivèrent sur un petit sentier qui longeait la rivière. Celle-ci s’affinait de plus en plus alors que les hybrides s’avançaient vers le désert. Elle se termina dans un petit lac à moitié desséché. Kyliam s’agenouilla près de l’étendue d’eau et s’aspergea pour se rafraîchir. La chaleur se faisait de plus en plus ressentir. Inke l’imita.
- C’est le dernier point d’eau avant longtemps, affirma l’échidné en ramassant la coque vide d’une grosse noix.
Elle la remplit d’eau et la referma à l’aide d’une liane. Le jeune loup fit de même et après avoir bu dans le lac, ils repartirent à l’assaut du désert.
Leur marche fut pénible, la chaleur troublait le paysage. Inke, pourtant habitué aux terrains désertiques, souffrait de cet effort. Il n’utilisa sa gourde que lorsque la soif devenait intenable, pourtant, malgré ses économies le précieux liquide finit par se tarir. Le soleil était toujours haut dans le ciel et le louveteau perdait la notion du temps. Il avait l’impression que cela faisait des heures qu’il marchait ainsi sous un soleil de plomb. Il n’avait qu’une hâte : que celui-ci se couche, que la nuit apporte enfin sa fraîcheur. Il leva les yeux dans l’espoir de voir les lunes annonçant la nuit proche mais il n’y avait que le second soleil encore bas sur l’horizon se confondant avec les dunes dorés. Inke passa sa main sur son front, la sueur collait les poils sur son visage, l’empêchant de bien voir. Il avait repère une masse bleue au loin troublée par la chaleur, en plissant les yeux il se rendit compte qu’elle était entre deux dunes. Kyliam ne l’avait pas vue, elle continuait imperturbable. Pourtant l’échidné avait depuis bien longtemps déjà épuisé son eau. Inke la rattrapa et lui montra sa découverte.
- Regarde là-bas !! Un lac ! s’écria-t-il.
L’échidné jeta un regard vers l’apparition et secoua la tête.
- C’est un mirage, la chaleur reflète le ciel sur le désert.
Un mirage ? Inke tenta vainement de voir si en le fixant il disparaissait mais rien ni faisait. La vision était toujours bien présente. On lui avait déjà parlé des mirages mais il n’en avait jamais vu et doutait terriblement de la certitude de sa compagne.
- Tu es sûre ?
- Certaine, le plus proche oasis est encore à plusieurs kilomètres par là. Il ne faut pas dévier de notre route, ou c’est la mort assurée. Affirma-t-elle en avançant.
Ces kilomètres furent les plus éprouvant leur allure était ralentie et la soif devenait intolérable. Inke sentait sa langue devenir pâteuse et le sable, s’insinuant partout, s’était infiltré dans son pelage, cela le démangeait. Kyliam s’était légèrement blessée dans sa chute dans la grotte et boitait de plus en plus. Elle n’était pas habituée à la chaleur sèche du désert et avait rapidement fini sa réserve d’eau. Maintenant sa tête lui faisait horriblement mal et sa vision commençait à se troubler. Ils avaient parcouru un long chemin sous un soleil écrasant mais enfin la nuit commençait à tomber apportant son manteau de fraîcheur. Inke au loin aperçu des palmiers émergeant de derrière les dunes.
- C’est encore un mirage ? demanda-t-il méfiant.
- Pas cette fois ! soupira Kyliam. On est arrivé.
La perspective de pouvoir enfin assouvir sa soif donna un regain d’énergie au louveteau qui d’une allure vive rejoignit l’oasis tant espérée durant ces dernières heures. Portant il s’arrêta interdit au sommet de la dune. L’oasis était composée d’un grand lac entouré de dizaines de palmiers et d’une vingtaine de tentes blanches. Tout autour, des hybrides s’activaient. Le canidé n’aurait su donner leurs races car tous portaient de longues tuniques couleur sable ainsi que des turbans leur enserrant la tête. Le temps de son abaissement, Kyliam l’avait rejoint.
- Les bédouins du désert. Au moins on n’aura pas à les chercher, soupira l’échidné en s’avançant vers le camp.
Dès que les deux hybrides pénétrèrent dans le bivouac une dizaine d’enfants virent les accueillir en criant, les dirigeant vers la plus grande tente. Attiré par le bruit, un hybride émergea de l’abri de toile. Dès qu’il aperçut Kyliam un sourire éclaira son visage.
- Je ne t’attendais pas si tôt ! lança-t-il en invitant les deux voyageurs à entrer dans la tente.
C’était un lion à la crinière flamboyante, il ne portait pas son turban comme les autres et il dégageait une sorte d’aura forte. Inke le trouvait intimidant et n’osa le regarder dans les yeux.
À l’intérieur de la tente, il y avait deux autres hybrides assis en tailleur autour d’un simple trou creusé dans le sable au centre de la tente où un foyer venait juste d’être allumé. Tout comme le félin quelques instants plus tôt, ils se levèrent et accueillirent Inke et Kyliam comme de vieux amis. Il s’agissait d’un dromadaire et d’une femelle fennec. Cette dernière invita les voyageurs à s’asseoir tandis que son compagnon leur donna une gourde fraîche qu’Inke avala goulûment. Kyliam après s’être désaltéré elle aussi, raconta aux trois bédouins l’ensemble des dernier événement sur la planète depuis l’arrivé des humains jusqu'à leur périple dans le désert. Les hybrides les invitèrent à se reposer pour la nuit et le jeune loup fut surpris d’entendre l’échidné accepter l’offre. Le clan organisa un grand repas, tous était réunit autour d’un grand feu de camp sur le quel cuisait une soupe à l’odeur alléchante. Pendant que l’on remplissait les écuelles Inke se pencha vers sa compagne.
- Pourquoi ils ont tous une tunique ?
Kyliam ne releva même pas la tête pour répondre, trop occupée à refaire une de ses tresses qui s’était desserrée.
- Pour se protéger du sable, chez les bédouins il n’y a pas vraiment de Sages. Chacun est libre de donner son opinion et les décisions se prennent toujours après consultation du clan.
Inke scruta attentivement leurs hôtes en se demandant comment ils arrivaient à s’organiser si personne ne prenait l’initiative des décisions. Une jeune mangouste lui apporta son écuelle, ce qui mit un terme à ses réflexions. Son ventre criait famine et il engloutit le repas rapidement. Il avait à peine posé son assiette au sol qu’une dizaine d’enfants virent le chercher pour l’entraîner dans leur jeu. Le louveteau s’y prêta avec enthousiasme. Pour la première fois depuis des jours, il se laissa entraîner insouciant dans une sorte de cache-cache dans les palmiers.
Tandis qu’Inke s’amusait, Kyliam discutait avec le lion et le dromadaire.
- Nous allons vivre des heures difficiles, affirma le félin pensivement.
Kyliam hocha la tête en finissant sa dernière bouchée.
- C’est pour cela que je suis venue, elles nous aideront. Je dois aller aux ruines, dit-elle.
- Aux ruines ? À cette période de l’année ? C’est beaucoup trop dangereux ! s’exclama le dromadaire.
- Nous te fournirons de quoi y aller, l’encouragea le lion.
Il regarda le louveteau jouer au loin avec les enfants du clan et demanda.
- Tu comptes emmener le petit ?
Kyliam porta son regard vermillon sur Inke en réfléchissant. Il serait tellement plus simple de le laisser ici et de finir le voyage seule. Elle irait deux fois plus vite sans lui mais quelque chose lui dictait de l’emmener. Elle avait du mal à l’admettre mais elle commençait à s’attacher à ce jeune loup. Sa présence lui semblait presque indispensable, sans qu’elle puisse dire pourquoi. Mais en cinq cycles l’échidné avait appris à avoir confiance en son instinct.
- J’ai pas le choix, il est plus collant qu’un chao apprivoisé, marmonna-t-elle. On partira à l’aube.
Elle se leva et alla se coucher.