Salut à tous, pour fêter la sortie officielle de Death Note 12 (bah quoi?), je commence dès aujourd'hui à vous poster ma nouvelle fic. Comme certains le savent peut-être déjà, il ne s'agit pas de la suite mais de l'épisode précédant Imaginaire, la fic achevée qui se trouve dans la catégorie "en un seul chapitre".
Pour aller plus vite, en voici le lien :
http://www.planete-sonic.com/forum/index.php/topic,3720.0.htmlDonc théoriquement vous pouvez commencer la lecture de la fic générale par où vous voulez, ça doit marcher dans les deux sens. Enfin, je vais faire en sorte du moins que ça marche ainsi...
Trêve de bavardages, voici le début de la première partie ; je vous souhaite une bonne lecture ^^
Depuis des années, je n'entends presque pas parler du monde extérieur. Je vis enfermée chez moi, m'occupant tant bien que mal, cherchant par tous les moyens à tuer le temps. Ma mère est gentille, et mon père est célèbre ; mais pourquoi est-ce que je n'ai pas le droit de voyager ? "C'est trop dangereux dehors", m'a-t-on rabâché un nombre incalculable de fois. Oui, dangereux... Mais plus le temps passe, plus j'ai l'impression que c'est ici que je mourrai, un jour, dans ma solitude et mon ennui. Quelle différence, après tout ? Je préfère apprendre à connaître le bonheur, le malheur, le plaisir et la souffrance. C'étaient des conceptions que je ne comprenais moi-même pas tout à fait, mais que j'entrevoyais par moments. Pourtant, c'était loin de me suffire. Je voulais sortir de chez moi et contempler le monde ; j'avais quatorze ans et n'avait pas quitté la maison depuis cinq longues années.
Mon père n'était presque jamais présent. En tant que célèbre héros, le grand Hiéron, ça pouvait se comprendre ; il y avait tant à faire ailleurs... Ma mère et moi restions à la maison lorsqu'elle ne sortait pas à la ville faire les courses. Elle s'arrangeait la plupart du temps pour faire venir ses amies à la maison plutôt que d'aller les voir ; afin que je me sente moins seule. C'était délicat de sa part... mais ce n'étaient pas mes amies. C'étaient les siennes. Elle se contentaient d'un sourire et d'un compliment à mon égard ; puis m'oubliaient pour le restant de la journée. Non, rien ne comblait mon ennui.
De jour en jour, mon père se faisait de plus en plus absent. L'inquiétude régnait dans la maison ; je le sentais. Ma mère était terrifiée du matin au soir, sans compter ses nuits blanches. Parfois, le soir, de ma chambre entrouverte, je les entendais dans le salon s'enlacer et se chuchoter non pas des mots d'amour, mais certainement des rapports de terribles événements... puis mon père repartait, et le silence retombait.
Ma mère avait toujours su pleurer sans bruit.
Et puis le drame est arrivé. Les sept Héros, assassinés par quelque créature mystérieuse... Comment cela pouvait-il être possible ? Bien entendu, je n'en ai entendu parler qu'après un bout de temps... Un sacré bout de temps même ; je devais être la dernière au courant... Et aujourd'hui, je ne vois qu'un seul point positif à tout ce que j'ai vécu par la suite : je ne me suis jamais plus ennuyée depuis.
TERRES DE RÊVEhttp://img372.imageshack.us/my.php?image=dessinstdervesanstitreiz8.jpgPREMIÈRE PARTIE : Le tombeau de glace
La nuit était tombée sur la plaine, seule la pleine lune lui offrait un peu de lumière. En ces jours funestes, plus personne ne mettait les pieds dehors quand venait le soir ; sauf ceux que tout Mobius considérait comme de grands Héros. Ils étaient là, tous les sept, réunis dans cette lande vaste et silencieuse, avec pour seule odeur celle du vent qui avait voyagé à travers le monde.
Un jeune lycaon ôta son calumet de sa bouche, se leva du rocher où il était assis depuis une heure maintenant, et marcha calmement en direction des Héros qui s'étaient assis en cercle, près d'un arbre solitaire. Un hérisson de couleur ocre, presque dorée, aux yeux d'émeraude se retourna et s'adressa à lui :
- Aokura, nous n'avions pas terminé cette discussion.
L'intéressé poussa un soupir :
- Je vous écoute murmurer depuis trois plombes, j'en ai marre... rétorqua-t-il en prenant une bouffée de fumée, et en la recrachant dans l'air frais. Dis, Hiéron, tu veux pas m'expliquer clairement ce que tu attends de moi, plutôt ?
Hiéron détourna le regard, sous celui de ses six compères. C'était à peine si l'on distinguait leur visage, assombri par les ténèbres de la nuit. La réunion qu'ils avaient faite d'urgence devait être d'une grande importance certes, mais selon Aokura, ce n'était pas une raison pour le laisser poireauter pendant tout ce temps. Le grand Hiéron lui-même avait-il bien une mission à lui confier ; oui ou non ?
- C'est à propos de Nahru, avoua finalement le hérisson. Je vais avoir besoin que tu veilles sur elle.
- Vraiment ? soupira Aokura, visiblement peu enthousiaste et surtout déçu.
- Et puis, arrêtes de fumer, à ton âge ce n'est pas raisonnable.
- Aokura, c'est une mission de la plus haute importance, contrairement à ce que tu crois, reprit avec autorité une échidnée rouge aux longs cheveux de la même couleur, et qui portait de petites lunettes rectangulaires. Nous... non, tout Mobius est en danger.
- Comment ça ? répliqua le lycaon apparemment peu convaincu.
Il avait enfin pu se mêler à la conversation. Cependant, après coup, il s'était dit qu'il aurait peut-être mieux fait de ne rien apprendre. Ce n'était pas un danger banal que craignaient les sept Héros ; ils parlaient de créatures abyssales, de monstres infernaux qui referaient surface sous peu... C'était synonyme d'ennuis, pour lui. Et ça, il n'en voulait pas.
- Les dernières Hydres ne pourront pas nous aider ? demanda alors un renard d'un roux terne, aux yeux noirs.
- Je crains que non... personne à part nous n'est fermement convaincu qu'elles existent, premièrement, répondit un échidné gris aux yeux noisette ; visiblement le plus âgé des Héros. Nous tous savons bien qu'elles ne sont pas des légendes ; mais elle ne m'inspirent pas confiance pour autant. Et puis, autant vous le dire franchement...
Il se baissa vers ses amis et continua en murmurant, si bien qu'Aokura dut se pencher en avant pour pouvoir entendre :
- ...je crois même que les Hydres vont être ce nouveau danger.
"Aokura... veilleras-tu sur Nahru ?
- Si c'est toi qui me le demandes... et puis, je suppose que je n'ai pas le choix..."
Le silence était retombé dans la plaine. Aokura était seul, assis sur son rocher. Le vent soufflait dans le feuillage de l'arbre solitaire. Il prit une bouffée de fumée, et la recracha dans l'air frais.
Le sommeil la quittait peu à peu. Sans ouvrir les yeux, elle rassembla ses pensées et ses souvenirs. Elle en avait bien besoin : que s'était-il passé avant qu'elle ne s'endorme ? Le verre d'eau que lui avait apporté sa mère, avant qu'elle n'aille au lit, avait eu un goût légèrement différent... Un somnifère ? Pourquoi ? Elle se souvint également d'avoir entendu une voix étrangère dans le salon. Oui... quelqu'un avait sonné, juste avant qu'elle ne sombre dans l'inconscience. Sa mère allait bientôt lui donner quelques explications ; il se suffisait d'ouvrir les yeux, se lever et lui poser la question...
Nahru ouvrit les yeux. Mais elle ne vit pas le plafond de sa chambre ; elle vit le ciel. Des nuages qui flottaient, légers et blancs comme du coton ; avec quelques oiseaux qui voletaient dans l'air du matin. Le soleil, visiblement, venait à peine de se lever ; sur les brins d'herbe qui l'entouraient, elle pouvait encore distinguer quelques gouttes de rosée. Elle se redressa subitement, sortant à moitié de son sac de couchage, et jeta des regards surpris autour d'elle.
- Enfin tu te réveilles... tu m'as fait poireauter trois plombes...
Un lycaon était assis sur un rocher voisin. Il aspira le contenu de son calumet, et le recracha sous la forme d'un nuage de fumée blanche. Abasourdie, elle le contempla de la tête aux pieds. Mais il était vêtu de vêtements amples, qui masquaient parfaitement la moindre de ses formes. Une cape rouge, longue jusqu'à ses bottes noires, un haut blanc ample et de multiples ceintures auxquelles étaient attachées diverses pochettes et bricoles, et un pantalon large indigo. C'était un canidé, on le voyait à son museau blanc ; un lycaon ocre. Le bout de ses longues oreilles rayées était noir, tout comme l'extrémité de sa queue. Il avait de très longs cheveux blancs, vraiment d'une longueur à peine croyable, attachés par trois anneaux. Ses yeux étaient d'un bleu clair, et son regard perçant ; et même si le fait de fumer lui donnait l'air âgé, il était visiblement bien jeune. Il devait avoir vingt ans tout au plus. Elle remarqua également, sur son oeil gauche, deux sortes de marques noires ; l'une en forme de griffe qui partait de son arcade jusqu'à sa joue, et l'autre, juste derrière la première, lui avait seulement teinté l'arcade.
Soudainement, perdant son calme, il se leva d'un bond, rangea son calumet et s'exclama à Nahru :
- Allez, debout maintenant ! T'étais pas légère tu sais, t'as pas envie que je te porte encore, rassure-moi ? Tu sais, les régimes ça existe...
Nahru resta muette d'étonnement. Il lui fallut quelques secondes pour rassembler : son analyse de la situation, ce qu'elle put en tirer, la réalisation de ce qu'elle venait d'entendre à son égard, et -surtout- ce qu'elle aurait volontiers répliqué si elle ne s'était pas trouvée dans cette situation fraîchement analysée. Alors, sans trouver d'autres mots, après son analyse partielle qui néanmoins lui avait suffi, à elle, elle cria à l'inconnu :
- Non mais je rêve ? Comment vous avez osé me kidnapper ?! SALE VOYEUR !!
- Quoi ?! Tu te fous de moi, sale gamine ?! Te prends pas pour ce que t'es pas, sinon ça va mal se terminer -pour toi j'entends !
La suite de leur conversation fut tout aussi explosive, mais il n'y eut aucun blessé. Sauf peut-être le sac de couchage de Nahru qui s'était pris un coup ou deux, et sa chevelure marron encore plus en pagaille qu'au moment de son réveil. Elle n'arrivait pas à croire qu'on la traite ainsi. Elle, la fille de Hiéron ! Si son père l'apprenait... A vrai dire, elle ne lui ressemblait pas tellement ; elle avait presque tout pris de sa mère. Sa fourrure courte était marron, comme ses yeux pétillants de malice. L'extrémité de ses oreilles, et les pointes de ses cheveux étaient noirs. Elle était vêtue de sa tenue favorite, en cet instant... qui n'était pas celle dans laquelle elle s'était assoupie. Une robe blanche et noire en lambeaux, lacée de travers sur sa poitrine, avec des bottes blanches et une unique rayure noire au centre. Elle portait des mitaines pareillement assorties à sa tenue, avec des petites griffes d'ultime défense sur la main droite, ainsi qu'un raz-du-cou qui était un ruban noir, auquel étaient attachées deux plumes de la même couleur. Elle avait également un tatouage noir sur la paupière droite, qui faisait penser à la vie d'une larme. Naître, glisser, tomber puis mourir.
Avec toute la mauvaise volonté possible, elle enroula son sac de couchage à la va-vite et consentit à suivre l'inconnu. D'abord, parce qu'elle risquait de se perdre dans cette plaine interminable sinon ; et puis aussi parce que ce lycaon mal élevé lui devait des explications. Et qu'elle ne le lâcherait pas avant de les avoir eues.
Mais, au fur et à mesure de sa marche, elle se détendit. C'est vrai que cet individu l'avait tellement énervée qu'elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle était vraiment dehors. Là, de l'autre côté des murs de sa chambre ; sous le ciel qui ne connaissait aucune limite, le vol des oiseaux qui chantaient tous les jours, les nuages aussi libres que l'air. Et tout autour d'elle, des étendues d'herbe incroyablement vastes, quelques rochers éparpillés, un arbre ou deux. A sa gauche, l'horizon, et le soleil qui commençait à peine à prendre de la hauteur ; mais qui dardait déjà ses rayons à la chaleur bienveillante. A sa droite, il y avait quelques montagnes, très loin, si hautes, les seules à connaître le Ciel, les seules à rencontrer les nuages.
L'émerveillement lui fit totalement oublier sa mauvaise humeur. Elle avait maintenant l'impression de flotter elle aussi, légère comme ce coton blanc qui ne l'attendait jamais, et s'en allait planer au gré du vent. Elle aussi, elle était devenue le vent. Plus légère que les plumes abandonnées d'un rapace fier, si légère que le vent pourrait l'emporter jusqu'aux étoiles. Ces étoiles qu'elle avait assez de contempler par-delà la vitre de sa chambre. Mais elle avait le sentiment que c'était terminé, maintenant qu'elle était dehors avec cet inconnu. Peut-être avait-elle été enlevée ; mais cela lui importait peu. Au moins, elle aurait vu l'extérieur ainsi. Et puis, plus elle y pensait, plus elle se disait que sa mère lui avait réellement donné un somnifère. Donc, elle tenait à ce que Nahru s'en aille avec ce lycaon. Ca faisait sûrement partie du plan. D'un plan quelconque, dont elle ignorait absolument tout. Et elle en avait assez qu'on la traite comme une gamine irresponsable ; pourquoi n'avait-elle pas le droit de tout savoir, elle aussi ?
- Dites, Monsieur... vous êtes qui ?
- T'occupe, et pas de "monsieur".
- Mais... je veux juste savoir votre nom, Super-sayen !
- Quoi ? Comment tu m'as appelé, là ? fit le lycaon en tournant brusquement la tête vers elle, faisant voler sa tresse de cheveux blancs.
- Vous avez la même coupe qu'eux, se justifia Nahru. Enfin, en un peu moins redressé, c'est vrai... Et puis honnêtement, je préfère vos cheveux à vous. Ils sont plus jolis, ça se voit tout de suite. Mais vous devriez les couper un peu, vous croyez pas ? On va vous prendre pour une fille si vous les gardez longs jusqu'à vos genoux...
- Je t'ai pas demandé ton avis, et arrête avec ce surnom stupide. Vu ? Allez, on marche. Il reste du chemin, aboya l'individu en reprenant la route à grandes enjambées.
- Pardon, pardon... répondit aimablement Nahru en reprenant elle aussi la marche avec entrain. Mais alors dites, c'est quoi, votre nom ?
- Peu importe. Avance.
- Mais... pourquoi vous voulez pas me dire votre vrai nom ?
- Parce que c'est sans importance. Allez, marche.
- Juste votre prénom alors !
- J'ai dit non.
- Mais comment je vous appelle alors ?
- Si tu voulais bien te taire, la question ne se poserait pas.
Nahru allait répliquer mais sa ravisa. Un point pour lui... mais elle était quand même en droit de se poser des questions, non ? Cet individu n'était donc pas capable de se mettre à sa place pour comprendre qu'elle était perdue, en cet instant ? Elle s'était endormie chez elle et réveillée dans une plaine interminable, loin de sa mère ou de toute autre connaissance, mais en revanche en l'aimable compagnie d'un lycaon grincheux aux cheveux blancs et dont le regard fichait la trouille. Cela, estimait Nahru, méritait tout de même une justification ou deux...
- Je sais ! s'exclama-t-elle après deux minutes de silence. Vous me donnez votre prénom, en échange je vous donne le mien !
- Je m'en fiche, je le connais déjà le tien, répliqua le lycaon.
- Ah... ah oui ?! réagit la hérissonne, incrédule. Alors, quel est-il ?
L'individu se stoppa et se retourna lentement vers elle. Surprise, Nahru s'arrêta. Il la fixa pendant quelques secondes, la pétrifiant de son regard perçant. Pour une fois, songeait la hérissonne, il semblait vraiment calme, et en pleine réflexion. Son intelligence devait être vraiment développée, songeait-elle ; c'en était lisible dans ses yeux azur.
- Tu es Nahru, fille unique du héros Hiéron, déclara-t-il alors. Celle qui n'avait pas quitté sa maison depuis plus de cinq ans.
Nahru resta muette d'étonnement tandis que le lycaon reprenait la route, persuadé d'avoir enfin réussi à la faire taire. Mais au lieu de ça, elle poussa un cri de surprise, le rattrapa à petits pas ; et courant à moitié pour le suivre de très près, elle lui souffla :
- Mais alors, mais alors... Si vous savez tout ça, ça veut dire qu'il y a eu préméditation, pas vrai ? J'en étais sûre ; enlèvement de la fille d'un Héros avec préméditation en plus. Vous êtes cuit !
Et elle se remit à lui parler d'enlèvement avec ou sans préméditation, lui déballant l'étendue de son savoir, lui faisant part de son point de vue -dont il se serait volontiers passé- et ce tout en trottinant derrière lui. Ca l'exaspérait au plus haut point, mais il ne devait pas oublier sa promesse. Et il avait beau être parfois grincheux, fuir toutes les responsabilités possible et être un tantinet égoïste, il n'avait qu'une parole. Au moins ça de bien, penseraient certaines...
- Regarde, Nahru, dit-il alors pour interrompre son moulin à paroles ambulant.
- ...parce que v... Quoi ?
Le lycaon lui désigna une zone loin devant eux ; ils apercevaient une masse sombre au beau milieu de cette immense lande. Un petit village, où ils pourraient enfin faire une halte.
- Purée, c'est encore loin... se plaignit Nahru.
- Raison de plus pour ne pas traîner, renchérit le lycaon. Allez, avance.
- Mais... Mr. le Super-sayen ! répliqua la hérissonne, dont les jambes fatiguaient déjà.
- Et arrête avec ce surnom débile.
- Mais ! Si vous me disiez votre nom, aussi...
- J'ai dit non.
- Je veux connaître le nom de mon ravisseur !
- Ravi... quoi?
- Vous m'avez enlevée, Mr. le Super-sayen !
- Encore ce surnom de...
- Allez, dites-moi la première syllabe !
- Non !
- La première lettre ?
- Tu vas la boucler, oui ?!
- Mais dites, pourquoi vous m'avez enlevée au juste ? Pour l'argent ? Ah, j'y suis, vous voulez une rançon non ?
- Pas du tout.
- Alors pourquoi ? Vous voulez ma mort ?!
- A priori non, mais en fin de compte c'est peut-être pas une si mauvaise idée...
- Et la raison de départ, alors ?
- ...
- Mais encore ?...
Le lycaon ne parla plus jusqu'à leur arrivée à la ville. Bonne stratégie : après deux minutes de menaces verbales pour qu'il réponde à son "otage", celle-ci avait finalement battu en retraite et l'avait suivi en traînant des pieds, son sac de couchage sous le bras. Ce sac de couchage, d'ailleurs, venait de chez elle. Elle ne s'en était pas servie depuis qu'elle n'avait plus le droit de sortir, mais ne l'avait pas oublié. Il était sobre, d'un rouge sombre et blanc à l'intérieur. Mais il sentait l'extérieur. Il avait toujours eu cette odeur, cette fraîcheur, cette pureté du vent. Quelque part, il était pour Nahru l'un de ses plus précieux biens. Même si à priori, ce n'était qu'un simple sac de couchage... avec lequel elle avait campé, avec toute sa famille... son père et sa mère, sous les étoiles... à une époque révolue, une époque qu'elle regrettait autant que possible.