Bonjours à tous ! Vous vous demandez sûrement ce que je fais ici et pourquoi c'est moi qui met les chapitre de Rekkua, la réponse est simple, je joue les facteurs. xD
La jeune demoiselle étant en vacances, je lui rend ce petit service et je joue donc le pigeon voyageur entre Rekkua et le forum. xD Donc n'hésitez pas à posé des questions et tout comme d'habitude (c'est à dire pas de com, pas de suite xD).
Allé, on passe donc au chapitre 14 !
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Chapitre 14
La Route de Glace
Le groupe des quatre n’eurent pas beaucoup de chemin à faire avant de s’arrêter. Ils restèrent silencieux et figés, mais pas par le froid cette fois-ci. L’effroi venait de la vision qu’ils avaient face à eux. Il n’y avait plus de chemin apparent. Le plafond s’abaissait jusqu’à se refermer sur le mur du fond… Le sol, lui disparaissait encore plus rapidement dans des profondeurs gelées et lisses, et surtout dans la pénombre. Tout cela ne leur inspirait qu’une glissade vers la mort.
« Ca doit être la route de glace… remarqua Blaze. »
Sylphide s’avança légèrement puis se pencha lentement au dessus de la pente. Puis il se recula précipitamment avant de prendre la parole sur un ton mal assuré.
« La route de glace… ? Ils auraient pu trouver un nom plus parlant, non ? Genre… Le « trou-où-tu-tombes-puis-tu-meurs » ou bien « le-tobogan-qui-fait-pas-rire-parce-que-celui-là-il-est-pas-rigolo »…
- Ca fait pas sérieux ! fit la princesse. Et puis c’est trop long.
- Si tu veux conserver ton idée, tu peux dire… La chute de l’agonie ? proposa Karim
- La glissade des pingouins ! s’exclama joyeusement Grinat.
- On est dans un univers Sonic, bordel ! rétorqua Windy. Et la glissade des pingouins, c’est dans Mario, va te coucher !
- Quoi ? cria Grinat. Tu as joué à Mario ? Windy, je croyais pas ça de toi ! Pour ce crime, tu vas devoir subir un châtiment ! »
L’hérissonne s’avança vers la renarde, un sourire mauvais peignant son visage, puis elle la poussa. Windy se plaint puis commença à battre des bras tandis qu’elle glissait sur le sol gelé. Voyant qu’elle ne s’arrêtait pas, elle jeta un coup d’œil inquiet derrière elle. Elle effectua alors un demi-tour presque élégant, mais gâché par le cri qu’elle poussa en voyant la route de glace se rapprocher comme la gueule d’un animal qui l’attendait pour se refermer… Toute lutte était impossible, et si elle essayait de remuer le popotin pour s’envoler, elle perdrait l’équilibre, et douée comme elle l’était, c’était tête la première et sur le dos qu’elle risquerait de s’engager. Elle sentit sa glissade accélérer alors que la pente se faisait d’un coup beaucoup moins douce et qu’elle arrivait entre les mâchoires de la bête gelée. Elle commençait à se dire que « la route de glace » était une abréviation de « la route vers le gosier du monstre de glace ». Elle allait chuter, mourir, et ensuite, tout ce qui était décomposable serait digéré durant des années par la biodégradation. Quant à ses ossements, ils seraient comme des traces d’excréments… Elle hurla encore plus à cette idée, tandis que la lumière commençait à disparaître et que ses cris retentissaient dans l’œsophage de la montagne. Les quatre autres entendirent ce cri s’éloigner rapidement. Karim décocha un crochet du droit dans le menton de Grinat, sans délicatesse.
« Mais qu’est-ce que t’as foutue, abrutit ? T’as pas compris que si on saute là-dedans on crève ? »
La hérissonne se frotta le menton, choquée par le coup que venait de lui asséner l’échidné. Elle avait un goût de sang dans la bouche, et elle sentait que si elle l’ouvrait, elle pourrait bientôt mêler les effluves cuivrées à la saveur salée des larmes qui lui picotaient les yeux. Elle se leva puis parla sur un ton désolé.
« Je vais chercher Windy… »
Elle sauta dans le trou par lequel la renarde avait disparu. Elle fut silencieuse dans sa chute.
« Merde, elle s’est suicidée…. fit Karim. J’vous jure que c’était pas mon intention !
- T’inquiète, elle est juste conne par moment, signala Sylphide.
- Si ça c’est de la connerie, alors désolé de te dire que je pense qu’en réalité son cas est permanent…
- Toi aussi t’es con, Karim… soupira Sylphide.
- Je déteste quand t’es prétentieux comme ça ! Tu fais le gars qui a la science infuse doublée d’une pseudo-sagesse, comme si t’étais le seul être en ce monde qui soit capable de réfléchir !
- Tu dis n’importe quoi…
- Admets que t’as tort !
- A propos de quoi ?
- T’as tort ! Tu sais pas tout, t’es pas le plus sage !
- J’ai jamais dit que j’étais le plus sage…
- Ah oui, facile à dire maintenant ! Comme ça t’es dispensé de dire que t’as tort !
- Euh Karim…
- Ca commence à me plaire ton attitude ! Je me demande comment j’peux me retenir de te casser la gueule des fois…
- Karim !
- Juste parce que t’es considéré comme un surdoué, tu te permets de critiquer tout le monde, de coller des étiquettes à chacun et d’imposer ta vision des choses ! Sache que je ne suis pas d’accord avec ta manière de penser !
- KARIIIIIIIIIIM !
- Quoi ? Je suis en train de te parler, bordel ! Et c’est très important, alors écoute-moi.
- Plus important encore : Que fais-tu de Blaze ? »
Karim se tut, se tourna vers la chatte, puis constata qu’elle n’était pas là. Il jeta un regard interrogateur à Sylphide, mais ce dernier était tourné vers la route de glace. Il se tourna à son tour et constata que la princesse était prête à sauter à son tour. Karim démarra au quart de tour et vociféra.
« Mais qu’est-ce que tu fais, couillonne ? Tu vas pas te suicider toi non plus !
- Au cas-où tu ne le saurais pas, débile, ceci est la route de glace. C’est par là que nous sommes sensés passer. Que ça soit dangereux ou non, moi j’y vais. Si je n’arrive pas à survivre, c’est simple, c’est que je ne suis pas une bonne gardienne, détentrice du feu et future reine. Dans ce cas, ma mort ne sera pas une grande perte. »
Sur cette dernière parole, la chatte se jeta à son tour dans le trou, tandis que Karim hurlait de plus belle.
« Mais t’es complètement tarée ! Vous êtes tous complètements tarés ! Putain ! Mais qu’est-ce qui vous passent par la tête ? Tout le monde est en train de disjoncter !
- Et toi le premier… fit remarquer calmement Sylphide. »
Karim regarda le hérisson se diriger vers le trou, tout en se posant des questions. Et si finalement il avait raison ? Et si c’était lui qui devenait dingue ? Après tout, la veille, il n’avait pas contrôlé sa force contre l’alcoolique, il avait perdu son calme de manière inhabituelle. Il se rappelait avoir été inquiet pour Windy au tout début, alors qu’elle était la première à avoir manifesté un manque de volonté qui ne lui ressemblait pas. Et au fur et à mesure, tous y passaient, même lui, si calme d’habitude… Sylphide n’avait pas vraiment changé. Grinat, elle, semblait avoir gagné en maturité, sauf en les minutes précédentes, et Blaze… Il ne la connaissait pas assez pour pouvoir en juger.
Il était seul maintenant, dans cette grotte glauque, tandis que ses yeux étaient perdus dans le trou sombre par lequel avaient sauté ses quatre compagnons de voyage. Il pouvait rester en arrière, assurer sa survie, mais alors il serait seul dans ce monde, jusqu’à la fin de ses jours, et il s’en mordrait les doigts, coupable de ne pas avoir pu empêcher les autres de sauter… Coupable de ne pas les avoir suivi non plus. Mais il ne pouvait pas y aller, c’était du suicide ! L’aubergiste les avait prévenus que la route des glaces était terrible, et maintenant il comprenait pourquoi. La dangerosité des lieux n’avait sûrement rien d’un mythe. Par ailleurs, son rêve, c’était de devenir un grand maître combattant, d’avoir des disciples et de partager son savoir… Il ne pourrait jamais leur enseigner quoi que ce soit de bien si un acte de tant de lâcheté encrassait son expérience. Il ne serait plus du tout respectable. Karim s’avança, attiré comme un aimant par la route de glace.
« Bon, ce n’est qu’un trou après tout… Une chute de plusieurs centaines de mètres, doit y avoir 0,01% de chance de s’en sortir, n’est-ce pas ? L’auteur a bien réussi à obtenir deux fois un emperium sur une shining plant, pour autant de chances de succès… C’était improbable, et pourtant… Ouais, je peux y arriver ! »
L’échidné bondit, et regretta aussitôt son geste alors que le froid alentour grandissait et que l’obscurité éteignait sa vision. Il voulut tendre un bras comme pour se raccrocher, et ramena aussitôt son bras en arrière, alors qu’il venait de s’érafler à une aspérité. Impossible de s’arrêter, il tombait beaucoup trop vite, il risquait de s’arracher un membre s’il retentait l’expérience. Comme si ça ne suffisait pas, il semblait que ses viscères voulaient ressortir par sa bouche, et il se demandait comment ça se faisait que son estomac et son foie ne s’étaient pas encore vidés… Il n’y pensa pas longtemps alors qu’il sentit un raclement désagréable dans son dos. Cela n’avait duré qu’un instant, comme une prévention, et il fut suivi peu de temps après par des raclements de plus en plus proches. Son dos était labouré par le mur derrière lui, irrégulier et piquant. Ce n’était pas possible d’en sortir vivant, il serait une masse sanguinolente avant même d’avoir touché le sol.
Le mur insistait de plus en plus, jusqu’à détourner sa chute, à la ralentir, puis à devenir à nouveau le sol… Cependant, il était trop glissant, et à la vitesse à laquelle il était lancé, il ne pouvait que se contenter de rester assis et d’attendre patiemment que tout ce cauchemar finisse. Si la chute s’était terminée, il restait incertain d’en sortir vivant. La seule chose qui pourrait l’arrêter serait un obstacle, or, s’il rencontrait un mur ou une autre réjouissance, il ne s’en sortirait vivant qu’à condition que la chose se brise. Il sentait la pente qui remontait, et lui qui ralentissait. Il avait oublié que reprendre de la hauteur pouvait aussi le faire ralentir. Il sentit le soulagement l’emplir. C’était fini alors ? Il comprenait pourquoi la route des glaces était considérée comme un moyen rapide pour dévaler la montagne. Ces tympans étaient douloureux à cause de la différence de pression entre le haut de la montagne et le bas.
Il ressentit une pointe d’inquiétude le gagner quand il constata que sa vitesse était de plus en plus petite et qu’il ne parvenait pas à une quelconque lumière. C’était trop bête ! Il était peut-être trop lourd, ou n’était pas tombé assez rapidement, et du coup il ne pourrait pas monter assez haut pour sortir. Il se contorsionna pour se mettre sur le ventre, tandis qu’il cherchait une prise, mais ici, le sol était à nouveau lisse. Et alors qu’il se débattait, il se sentait redescendre, lentement, inéluctablement… puis vite, encore plus vite ! Il hurla de désespoir alors qu’il faisait chemin inverse, sur le ventre cette fois-ci. Il sentait les bosses lui cogner l’abdomen, et il avait du prendre un nouveau chemin, puisque la descente continuait au-delà du point le plus bas qu’il avait pu atteindre.
Le chemin autour de lui était encore plus tortueux, et il était ballotté dans tous les sens, quand il n’était pas éraflé ou qu’une bosse ne lui coupait pas le souffle en s’enfonçant dans son ventre. Sa tête cognait parfois contre les murs et il commençait à être sérieusement sonné. Cependant, il reprit soudainement connaissance quand il prit conscience d’une sensation anormale. Il ne ressentait plus de froid sous lui, ni de bosses douloureuses. En fait, il ne ressentait plus rien du tout, et pourtant, il ne tombait pas, sinon il aurait encore plus envie de vomir que maintenant.
En ouvrant les yeux, il constata au passage que l’endroit était plus lumineux et était éclairé d’une étrange lumière bleutée provenant de cristaux encastrés dans les murs. Mais ce qu’il vit ne le rassura pas. Il était suspendu dans le vide, lancé à pleine vitesse, et sous lui, il voyait de fragiles ponts gelés qui s’enfonçaient toujours plus bas et s’effritaient. Il voulut hurler « Sylphide ! » En apercevant ce dernier à des mètres en dessous, mais tout ce qui sortit de sa gorge fut un cri étranglé anormalement faible et aigu. Il laissa tomber toute tentative de discuter, surtout quand son souffle fut coupé par le retour du sol sous lui. Au prix d’un effort colossal, Karim parvint à se retourner sur le dos, voyant mieux la route qui l’attendait.
Il sentit sa nervosité faire un saut en apercevant un virage. Si il continuait tout droit, c’était simple, il tomberait jusqu’à rencontrer un sol pour l’instant invisible… Et mourrait. Or, comme il était parti, il allait mal le prendre, ce virage. Désespéré, il porta tout son poids dans le côté opposé au virage. A son grand soulagement, il parvint à le passer, bien qu’une de ses fesses était dans le vide, et il parvint même à retrouver le milieu de la piste. Rasséréné, il se sentait prêt à aborder la suite. Il maîtrisa bien mieux les deux virages suivants. Il fut ensuite entrainé dans une série complexe de petits virages qui lui demandèrent plus de concentration, et fut pris au dépourvu quand arriva un lacet.
Il prit ce dernier de justesse, et perdit à nouveau confiance, tandis qu’il était secoué par de nouvelles bosses qui l’empêchaient de retrouver le milieu de la piste… mais ce fut finalement ce qui le sauva, car le virage suivant fut encore plus serré, et s’il avait été centré, il n’aurait pas pu continuer. Karim se rendait compte dans un vertige qu’il avait échappé plusieurs fois dans les minutes précédentes à la mort. Il comprenait aussi qu’il devait anticiper le parcours, plutôt que de se concentrer sur l’obstacle qui arrivait ou celui qu’il traversait…
Il ressentit de l’inquiétude pour Grinat. Cette dernière n’avait pas les meilleurs réflexes au monde. Il espérait que s’il terminait vivant, personne ne lui annoncerait « Désolé, on a perdu Grinat, elle est certainement morte… ». Il espérait qu’il ne serait pas seul non plus à l’arrivée. Peut-être personne ne l’attendrait-il, ou pire, sa descente aurait été inutile, car il serait le seul à s’en être sorti.
Il fut arraché de ses pensées alors qu’à nouveau il glissait dans le vide. Il regarda devant lui. L’atterrissage allait être dur pour son fessier, mais surtout, la série de virage qui s’annonçait méritait toute son attention. Il pensait déjà à la manière dont il devrait répartir son poids. Il sentit ses battements cardiaques accélérer alors qu’il atterrissait et devait se pencher à s’en brûler la main sur le sol, pour saisir comme il se devait le long virage. La piste s’enroulait sur un axe invisible, et du coup, une force cinétique s’appliquait à l’échidné sans que ce dernier ne puisse rien faire. Cependant, il gardait son sang-froid, bien qu’il doute que le chemin s’arrête de tourner au bon moment.
En voyant la fin de ce dernier, il se détendit rapidement, avant de se concentrer encore plus fortement et de déplacer son poids de manière à frôler le vide. Le virage en boucle qui suivait la sortie du tourbillon faillit le faire glisser mais il le tint grâce à l’écart qu’il venait de prendre. Il enchaîna la suite en manquant à chaque fois de se tuer, mais malgré tout, il tint. Il crut mourir alors qu’il parcourait un looping, mais contrairement à ce qu’il avait imaginé, il ne retomba pas quand il eut la tête à l’envers, il allait trop vite pour ça. Déboussolé, il ne put rien faire concernant le virage suivant, et continua tout droit. Il écarquilla les yeux. Il était hors-jeu. Il s’était laissé surprendre, et il allait le payer de sa vie.
Il regarda sous lui. Il ne voyait plus Sylphide. Ce dernier était-il tombé lui aussi ? Il était possible qu’il soit tombé avant lui, Karim s’était dépassé, il fallait le dire ! Mais doué comme il l’était, le hérisson était peut-être l’unique survivant. L’échidné allait repasser ses souvenirs dans sa tête, convaincu qu’il était fini, quand il aperçut une ligne givrée suspendue dans l’air. Sa dernière chance de se raccrocher à quelque chose. Il se tordit dans l’air de sorte à arriver de côté sur l’espèce de rail qui venait vers lui.
Les empreintes de chaussures adhérèrent de manière à qu’il glisse moins, et il était comme accroché. Les virages étaient toujours aussi désarçonnants et bien que ses chaussures tendaient à suivre le rail, le poids de l’échidné manquait de le faire décrocher. Il devait se pencher d’avant en arrière pour maintenir son équilibre, et l’exercice n’était pas des plus simples puisqu’il luttait contre sa masse corporelle. Karim n’était pas vraiment agile, ce qui ne simplifiait pas vraiment la tache. Il fut même forcé à un moment de sauter pour atteindre une lame gelée plus haute, la sienne s’interrompant. Parfois, les rails qui le menaient s’affaissaient sur son passage. Ca ne gênait pas trop quand c’était le chemin derrière lui qui se détruisait, mais quand c’était le rail sur lequel il était qui se décrochait, il devait croiser les doigts pour trouver un rail en bas.
Il fut repris par la peur quand il se retrouva à nouveau la tête à l’envers. Ses pieds risquaient de décrocher du rail, mais une fois de plus, sa vitesse lui permit de ne pas tomber, tandis que son corps retrouvait sa position normale. Il ne put rien faire quand la pente se fit de plus en plus dure, jusqu’à devenir verticale. Cette fois-ci, ses chaussures lâchèrent. Il ferma les yeux alors qu’il tombait. Il se demandait si c’était fini. Il avait du mal à se l’imaginer, après tous les rattrapages in extremis qui l’avaient saisi, si bien que quand sa chute fut stoppée par autre chose que le sol, il ne fut pas surpris. Il avait ralentit lentement. Il sentait des bras autour de son abdomen. Il étouffait légèrement, mais par ailleurs, il se sentait en sécurité, enfin libéré de cette descente interminable… Il sourit, réconforté.
« Merci Windy ! »