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Planete Sonic ForumsL'Atelier Fan AreaFanficsBest of[Terminée] NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
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[Terminée] NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Re : NightDreamers
« Répondre #480 le: Novembre 22, 2012, 07:52:49 am »
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Pas de teaser ? La porte des Enfers est derrière toi òó
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Re : NightDreamers
« Répondre #481 le: Novembre 22, 2012, 08:02:10 am »
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*/ferme ladite porte, y'a des courant d'air*
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Re : NightDreamers
« Répondre #482 le: Novembre 22, 2012, 11:13:47 am »
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Merci pour ces encouragements ! Je suis plutôt soulagé de voir qu'autant de monde réponde à l'appel (je suis assez honteux d'avoir foutu un truc sur FB, mais je pense pouvoir dire que ça n'aura pas servi à rien).
J'ai justement passé la matinée à rédiger le chapitre 35, j'en ai écrit une bonne moitié. A propos, le plan est déjà fixé pour chaque chapitre, donc aucune chance que je ne trouve pas d'inspiration pour "inventer" une scène, puisqu'elles sont déjà préparées. Il ne me reste plus qu'à les écrire. Ca vous soulagera peut-être de le savoir !

Et puis, pour patienter, pourquoi pas un petit teaser, comme dit Zalosta ?
Allez. Et ne venez pas dire cette fois que je ne file pas assez de clés pour que vous puissiez comprendre ! x)
Merci encore et à très bientôt ! (Au fait, je vous réserve une petite surprise, en plus des chapitres en eux-mêmes. Patience patience !)







Il était une fois…
Quatre créateurs.
Quatre personnages clés.
Une Vérité.
Et un Cinquième pour tout contrôler.

Hunter monta lentement les marches de l’Autel. Le moment arrivait.
« C’est maintenant ou jamais, camarade.
-   Ouais… Un dernier sayonora avant la fin. »



Il est une fois…
Un manipulateur.
Quatre personnages tourmentés.
Une Porte.
Et une Faille pour tout briser.

Une larme glissa sur sa joue, se glaça dans la chute et se brisa sur le sol gelé, sous ses pieds.
Devant elle se trouvait Saïko et Joshua, tous deux surpris. Mais ce n’était pas eux qu’elle regardait. C’était les conséquences qui se trouvaient derrière, et devant. Un souvenir du futur.
-   Désolée, murmura-t-elle.
Dans ses yeux s’alluma la lueur rose. Ses longs pics se levèrent les uns après les autres derrière elle.
-   Cette fois-ci, c’est vraiment personnel.



Il sera une fois…
Une réalité.
Quatre existences libérées.
Un Monde.
Et un Sacrifice pour tout recommencer.

La roussette se stoppa face à l’ouverture gigantesque. Elle releva lentement ses paupières et fixa sans sourciller les deux rubis d’un rouge menaçant qui perçait l’autre-monde, au-delà de la Porte.
-   Caela Sephyra…






NightDreamers
« Dernière édition: Novembre 22, 2012, 11:19:06 am par Blackdoom »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
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Re : Re : NightDreamers
« Répondre #483 le: Novembre 22, 2012, 07:53:57 pm »
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Petit con.


Bon non, je vais pas m'arrêter là, parce que sinon, je vais me faire modérer.


Mais en faite le modo pense exactement la même chose...


Déjà ça fait plaisir de voir que tu es toujours en vie. Je sortirais cette fic des abandonnées lorsque tu posteras le chapitre. Pense à m'envoyer un MP, ou un SMS le jour où tu posteras la suite que je la sorte des oubliettes.
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Re : NightDreamers
« Répondre #484 le: Novembre 27, 2012, 02:19:33 pm »
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Alors.
Pour ceux qui veulent reprendre la lecture de la dernière partie, celle-ci commence à la 29ème page, précisément. Faute de temps (et de motivation, même moi j'aurais la flemme), je vous laisse le résumé de la dernière fois, complété par les chapitres postés entre-deux. C'est morcelé, certes, mais au moins le principal y est !

Pour le plus important, on y vient.
NightDreamers reprendra le samedi 8 Décembre !
La date est arrêtée, ce qui permettra à ceux qui le peuvent de reprendre un peu les derniers chapitres (ou de se remettre dans le bain avec le résumé, peu importe).
Alors, pour vous rassurer définitivement, je vous le sors, et en gras :

Nous en sommes au chapitre 33, qui sera posté samedi prochain, le 8 décembre. Les chapitres 34, 35 et 36 sont déjà écrits. Il ne me reste plus qu'à terminer cette fic une bonne fois pour toute avec les chapitres 37 et 38.
Un planning a été construit, également, pour me permettre d'y voir clair dans le postage des chapitres sur le forum. Et rassurez-vous, vu le planning, j'ai largement le temps d'écrire ces deux derniers chapitres (j'en ai écris quatre en l'espace d'une semaine). J'aurai également le temps de peaufiner l'épilogue pour vous offrir la meilleure fin possible.
Et enfin, même si les deux derniers ne sont pas écrits, leur plan est déjà préparé ! En gros, pas de panne d'inspiration possible.


Voilà. J'espère que ceci vous rassurera, puisque ce ne sera plus un retour factice comme il s'en est déjà produit plusieurs auparavant. J'ai tout préparé pour qu'il s'agisse, une bonne fois pour toute, du dernier retour de NightDreamers. Autant pour vous que pour moi !

Je vous laisse avec le résumé en question, ainsi que quelques surprise inédites ; )
A samedi prochain !




NightDreamers ~ Partie 1 ~ Epilogue (Chapitres 1 à 9)
Sephyra, après sa longue marche dans le désert, tombe enfin sur une ville non loin de la côte où elle fait la connaissance d'un étrange renard qui l'envoie balader et d'une hérissonne simplement vêtue d'une cape noire qui était prête à se faire violer par une bande de roublards. Elle apprendra également à faire connaissance avec Donf et Hunter, deux camarades de Zalosta la hérissonne. Ces trois-là travaillent dans une sorte de groupuscule mafieux, censés rétablir l'équilibre par le meurtre.
Alors qu'elle se demande si elle doit les dénoncer ou non, le groupe est victime d'attaque en provenance d'une autre bande étrange. Saïko, le renard, est même amené à son tour à se joindre de la partie pour une invitation de leurs ennemis à un bal...
Qui n'était qu'une diversion pour attaquer le manoir de Zalosta et des autres en leur absence. Millie et Arthur, les petits protégés de la hérissonne, sont kidnappés, et leur Patron est assassiné. Donf, le gardien, est obligé de détruire les preuves et de s'enfuir...

NightDreamers ~ Partie 2 ~ Conscience (Chapitres 10 à 19)
Attaqués sans un instant de répit alors qu'ils venaient tout juste de s'enfuir, Hunter, Zalosta, Sephyra, Saïko et Donf se réveillent à l'hôpital sans trop savoir comment ils y sont arrivés. Se rendant compte qu'ils sont maintenant recherchés par les autorités, il ne leur reste plus d'autre échappatoire que la fuite. A leur grand étonnement leur apparaît alors le Patron, censé être mort. Il leur offre un moyen de s'enfuir avant de s'éclipser aussi rapidement qu'il n'était apparu. Las, le groupe voyage alors vers la destination donnée, fourbu, fatigué.
Entre-temps, Myosotis, une jeune femme rencontrée par Saïko, a été kidnappée au même titre que Millie et Arthur et se réveille au sein d'un complexe scientifique. Elle arrive à s'en échapper avec les enfants via une aide mystérieuse, avant de se réveiller au coeur d'une ruelle. Le Patron apparaît bientôt pour l'amener là où se trouvent les autres.
Arrivés à destinations, Zalosta et Cie profitent d'un moment de répit tout en fêtant les retrouvailles avec les enfants et la jeune femme. Mais les festivités sont de bien courtes durées, car leurs ennemis les ont déjà retrouvés...
Suite à une bataille sans ménagement, Millie et Arthur sont assassinés sous les yeux de Zalosta. Quant à Myosotis et Sephyra, elles sont grièvement blessées. Le Patron arrive juste à temps pour emporter la roussette avec lui. Zalosta le suit.

NightDreamers ~ Partie 3 ~ Ouverture (Chapitres 20 à 30)
Le groupe est éclaté. Zalosta et Sephyra, d'une part, errantes, rejoignant bientôt à l'aide de Kane, le Patron, la terre natale de la roussette : l'île d'Euresias.
Hunter de Donf, qui se sont éclipsés sans mot dire du chalet en voiture. Alors qu'ils s'échappent en train, deux de leurs ennemis, Loth et Rika, les prennent en chasse et les intercepte dans leur voyage. Le train est alors victime d'un déraillement censé signer la mort officielle de l'ancien gardien et du démoniste... Alors que ceux-ci ont signé un accord avec leurs ennemis en découvrant que les chefs de leur groupuscules sont très certainement liés. Sauvés par Loth et Rika, Hunter et Donf sont amenés à se réfugier non loin de la capitale Station Square.
Saïko et Myosotis pour leur part entament un voyage initiatique à travers le continent, les deux personnages ressentant d'étranges vibrations dans la terre. Cherchant à percer l'origine de ce déséquilibre dans la nature, ils finissent par se rapprocher de plus en plus jusqu'à ce Myosotis avoue à Saïko le but de sa mission originale : le tuer. Se trouvant incapable de le faire, ils échafaudent alors un plan pour que Myosotis puisse faire payer la trahison de son chef, qui se trouve être celui de Loth et Rika.
Au coeur de ces événements isolés se produit alors une violente "désynchronisation" du présent, immergeant les différents protagonistes en eux-mêmes afin qu'ils trouvent les réponses à leurs questions. Mais le face-à-face est surtout prétexte à soulever plus de questions qu'il n'y répond...
Et vient alors le temps tant attendu de la cérémonie d'ouverture de la Porte des Enfers. Tous les personnages sont réunis à des points primordiaux, alors que se dessine enfin ouvertement un complot monumental au-dessus de nos héros. Pris au piège, Myosotis et Flake, la renarde ayant sauvé Sephyra, sont sacrifiées. Puis, face à la Porte, c'est au tour de Loth et Rika d'être immolés encore vivants.
Le sort est jeté, et la Porte s'ouvre lentement.
Station Square est réduite en cendres.

NightDreamers ~ Partie 4 ~ Monde (Chapitres 31 à 38)
Dans le premier chapitre de cette ultime partie, Sephyra se réveille à l'hôpital après son combat contre Lena, qui prétend être sa soeur jumelle, et apprend la nouvelle de leur défaite par la bouche de son ennemie.
Hunter sort de ses songes accompagné de Snow et de Lisa, deux adolescents qui l'ont aidé à se sortir d'une mauvaise passe. Alité chez une connaissance de Kane, le jeune homme, redevenu échidné suite à l'ouverture de la Porte, fait vite ses valises face à la gêne et l'étrange sentiment familier qui lui procure Eska, leur hôte.
Saïko, après la mort de Myosotis, se retrouve aux abords de la ville, là où tout a commencé. Accompagné de Strife qui souhaite le suivre pour une raison qu'il ignore encore, ils gagnent le centre-ville.
En pleine nuit, Sephyra est réveillée par la porte de sa chambre qui s'ouvre sur un grincement. Apparaît alors une silhouette qui l'amène à Station Square... Elle y fait face à son ancien chef, dernier président de Station Square : Nelson. Censé être mort après la fin de la guerre.
De leurs côtés, Saïko, Strife et Hunter se retrouvent eux aussi pris au piège dans le monde des ténèbres par Celia, la gouvernante des ombres, qui les invite à un dîner glauque à souhait... S’en suit un échange sur l’Obscur, la force qui régit les désirs mauvais encrés en chacun de nous. Saïko et Hunter arrivent à s’échapper de l’illusion de Celia et rejoignent le monde réel.
Hunter se retrouve donc dans la forêt, accompagné de Snow et de Lisa. Voulant échapper à une attaque de Celia, les deux adolescents se font tuer par le démon qui les poursuit. Hunter, terrassé par l’ultime attaque des ténèbres, tombe dans l’inconscience au bord de la route. Il est secouru par une mystérieuse connaissance du Manoir répondant au nom de Viktor.
Saïko, de son côté, rejoint le monde réel dans la ville du début, qui est la proie des flammes. Sous le choc des souvenirs de son enfance qui lui reviennent en mémoire, il assiste à un carnage perpétré par des hommes contre un enfant hybride. Profondément troublé, il laisse éclater son côté sombre en renouant avec Strife. Mais Joshua, un jeune adolescent ayant perdu sa grand-mère au début de l’histoire, intervient au moment fatidique pour calmer le jeu. Le renard et le garçon, ensemble, quittent la ville par un portail ténébreux.
Sephyra se réveille de son étrange rêve dans sa chambre d’hôpital en compagnie de Donf et de Lena.
Direction à prendre pour tous : Anethie, le clan des loups.


Compositions
Saïko VS Zalosta (par Kayra)
Amour Interdit
Lucia
Lena ~ Back from Oblivion


Gags 4 cases
Sombres retrouvailles
Bon appétit !

Poupées chibi
chibiLena
chibiDonf
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Donf : Vous êtes folles.
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Re : NightDreamers
« Répondre #485 le: Décembre 02, 2012, 10:36:55 am »
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* Capita pianote sagement sur ses bras croisés en attendant

( Putain mon chat qui saute sur le pc à ce moment, tu vois t'attire même les animaux avec cette fic. )
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Re : NightDreamers
« Répondre #486 le: Décembre 08, 2012, 12:42:29 pm »
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Merci à Miko pour avoir remis cette fic à la bonne place ! Allez, on est repartis !
Première partie du chapitre 33 aujourd'hui.
Bon retour et bonne lecture à tous !



-   Que fais-tu à cette heure-là, dans cette pièce ?
Sephyra se retourna lentement, les bras croisés dans son châle qui la protégeait du froid de l’automne. Athem s’avança alors qu’elle reposait son regard sur ce qui l’intéressait, et ce pour quoi elle s’était levée. Il l’entoura de ses bras. Elle se laissa aller contre lui et ferma les yeux. Un instant seulement. L’espace d’un silence éphémère pour une éternité de quiétude en cette simple nuit.
-   Tu n’arrives toujours pas à dormir ? Murmura le loup en posant un léger baiser dans la chevelure de sa bien-aimée.
Elle soupira et leva les yeux sur la fenêtre. Avant qu’Athem n’ouvre la porte de la pièce, elle était restée dans le noir. La lumière provenant du couloir reflétait leurs silhouettes sur la vitre.
-   Les nuits sont si longues, lorsqu’on ne ferme pas les yeux…, murmura-t-elle d’une voix effacée.
Il raffermit sa prise. Elle libéra une de ses mains pour attraper son bras et s’y cramponner.

Elle était encore éveillée, cette nuit-là. Assise dans le fauteuil, près de la grande fenêtre qui donnait sur le balcon de leur chambre. Les rideaux tirés, la pleine lumière de la lune entrait à flot par la vitre et statuait son visage d’un masque de marbre blanc ; un visage de morte. Ce à quoi elle pouvait penser dans ces moments-là, il ne le savait pas. Il n’était pas sûr qu’elle-même le savait, d’ailleurs. Elle restait là, prostrée dans un mutisme abyssal dont rien ni personne ne semblait pouvoir l’en extraire.
Pas même lui.

Ils furent deux à assister au départ de la Reine d’Anethie. Athem, sa Majesté, se devait d’être fort, quoi qu’il advienne. Pour le bien de son peuple.
Ce matin-là ce fut Luna qui pleura en silence pour lui, pour eux. Aux côtés de son Roi, elle fixa jusqu’au bout la silhouette de leur compagne s’éloigner puis disparaître dans la forêt.
Et ils restèrent encore un long moment immobiles, ensemble, face au village. L’un se devant d’être fort, l’autre libérant son cœur pour deux existences malmenées et à présent séparées par la dureté de leur passé respectif…



NightDreamers
Chapitre 33 ~ Ce que les morts laissent aux vivants


Jack porta la tasse à ses lèvres. Puis il leva son bras gauche à ses yeux, relevant sa manche d’un geste brusque. Il soupira en fermant un instant les yeux. Il n’en fallut pas plus.
-   Eh bien mon ami, serait-ce de l’impatience que je dois entrevoir derrière ce souffle ?
Jack ne cacha pas son étonnement face à cette brusque apparition. Il détailla le vieil homme d’un rapide regard ; bien que ce dernier n’ait pas beaucoup changé, comme il dût rapidement s’en rendre compte. Il gardait toujours sur ses épaules cette vieille redingote d’un autre temps, d’où dépassait d’une poche plus haute que les autres la chaîne en or de sa fameuse montre à gousset. Vissé sur sa tête, dont quelques mèches grises dépassaient de sous le tissu, il avait également gardé son chapeau à la couleur grise délavée par le temps.
-   Je peux ? Demanda le professeur en désignant d’un mouvement de tête la chaise face à lui.
Jack lui fit un vague signe de la main. Le vieil homme s’assit tout à son aise, déposa sa sempiternelle canne à pommeau d’oiseau sur ses jambes, avant de la coiffer de son chapeau qu’il retira avec délicatesse.
-   Mon cher ami, je dois bien avouer que je prends un coup de vieux en vous revoyant ainsi. Si mes cheveux n’ont cessé de tomber depuis notre dernière entrevue, les vôtres ne font que pousser, au contraire !
Jack se prit à sourire. L’humour du professeur était toujours aussi loquace et préservé. Et dans ses prunelles d’un marron clair brillait encore cette lueur de malice qui faisait son personnage.
-   Je suis heureux de vous revoir également, Professeur Singhel.
-   J’en suis enchanté, Jack. Comment se porte Olivia, depuis tout ce temps ? Oh pardonnez-moi, s’excusa-t-il soudain en détournant les yeux sur le serveur qui venait de s’arrêter près de lui.
Il passa commande rapidement, puis reposa son attention sur son interlocuteur.
-   Professeur…
-   Je vous écoute, Jack, l’interrompit Singhel de sa voix sage et bon enfant, avec un sourire comme lui seul savait les rendre aussi innocent et bienfaisant. Expliquez-moi un peu le pourquoi de ces soudaines retrouvailles.
Pour toute réponse, Jack lui tendit la petite pochette qu’il avait gardée sur ses jambes jusque-là. Le vieil homme la prit sans mot dire, et y jeta un coup d’œil en silence. Le détective en profita pour croiser ses jambes et joindre ses mains sur ses genoux, guettant avec impatience la réaction de son mentor. Entre-temps le serveur revint déposer la tasse du professeur sur la table. Celui-ci leva une main en signe de reconnaissance, sans lever les yeux des notes qu’il parcourait avec beaucoup d’attention.
-   Il me semble que vous avez quitté votre poste d’inspecteur au sein de la police, c’est bien ça ? Demanda le professeur après quelques minutes, sans détourner son attention, pensif.
-   Oui, oui…, répondit évasivement le détective. Alors, qu’en pensez-vous ?
-   Comment va Olivia, mon ami ? Demanda soudainement Singhel en redressant la tête et en tapotant la petite pile de feuilles sur ses jambes avant de les ranger dans la pochette.
-   Elle va bien. Et donc, pour ces notes ?
Singhel tapota distraitement ses ongles sur la pochette en réfléchissant évasivement.
-   Et bien… J’entrevois maintenant la cause de plusieurs phénomènes récents dans le monde, jusque-là isolés dans mes réflexions, mais qui prennent tout leur sens suite à ma lecture.
-   Pardonnez ma bêtise si je m’égare, mais ce sont des recherches… sataniques ?
-   Il se pourrait bien, oui. Malheureusement nous n’avons pas encore assez d’informations pour le déduire avec assurance ! S’exclama le professeur en tendant la pochette à son ami, gardant les sourcils froncés.
-   Merci, Professeur. Et donc, concernant cette fameuse « Porte » ?
Singhel leva un sourcil, l’air de demander ce que pouvait bien attendre Jack de ses connaissances.
-   Eh bien, vous avez sûrement des ressources concernant cette mention que je ne connais pas.
-   Oh ! S’exclama le vieil homme en se redressant sur sa chaise avant de se lisser sa fine moustache. Oui bien entendu, malheureusement vous surestimez mes connaissances sur ce thème.
-   Professeur… Ne me demandez pas de jouer de ma persuasion en votre présence, s’il vous plaît, déclama lentement le détective en sortant son paquet de cigarettes.
Le professeur resta silencieux le temps que Jack coince une cigarette entre ses lèvres. Il le regarda sortir son briquet.
-   Où se trouve Olivia, Jack ?
Alors que le détective allait actionner son briquet, il suspendit son geste, et releva lentement ses yeux sur Singhel. Celui-ci le fixait d’un regard impénétrable. De longues secondes passèrent pendant lesquelles ils se fixèrent sans mot dire. Puis Jack actionna son briquet et alluma sa cigarette.
-   Elle est internée, répondit-il d’une voix éteinte en relâchant sa fumée malodorante.
-   Mon dieu, pauvre enfant…, souffla le vieil homme en accusant le choc, baissant les yeux. Que s’est-il passé, mon ami ? Ne me dîtes pas que… Ces crises…
-   Elle en était persuadée, professeur. Ces sautes d’humeur, ou peu importe le nom que l’on peut donner à ce phénomène, ne cessaient d’empirer avec le temps. Et de monter en violence.
-   Tout cela n’est pas le portait de la Olivia que j’ai côtoyé…
-   C’est exactement ce qu’elle hurlait pendant ses crises, professeur.
Jack fit tomber les cendres dans le cendrier, le regard éteint de tout sentiment, son visage ne trahissant aucune émotion.
-   Ca n’a pas dû être facile pour vous, mon ami.
-   Peu importe, balaya Jack autant par ses paroles que par un vague geste du bras. J’aimerais revenir sur cette Porte des Enfers.
-   Savez-vous où elle se trouve, à présent ?
-   Bien entendu, c’est moi qui l’y ai amenée.
Un instant, les images d’elle se débattant entre les bras des deux gorilles en blanc faisant office de gardes-infirmiers lui revinrent en mémoire. Il revoyait son visage ravagé par la souffrance et la tristesse de s’être fait trahir par l’homme qu’elle aimait, mais aussi la peur, sourde et profonde, une terreur inconnue et bien réelle qui transpirait derrière chacune des rides étirant son visage. Il entendait encore son nom qu’elle hurlait. Qu’elle hurla longtemps en se faisant traîner de force vers la bâtisse blanche aux lourds grillages.
-   Pourrait-on parler d’autre chose, si cela ne vous dérange pas ? Murmura le détective en se prenant l’arête du nez entre deux doigts, les yeux plissés.
-   Y est-elle encore, à cet endroit où vous l’avez amenée ?
-   Ils l’ont transférée entre-temps. Elle était devenue incontrôlable et mettait en danger l’existence des autres malades. Professeur, s’il vous plaît…
-   Où l’ont-ils emmenée ?
-   Je ne sais plus, j’ai oublié le nom de l’hôpital, je l’ai sûrement noté quelque part…
-   Vous ne vous souvenez plus ?
-   Non je… Je ne vois pas en quoi tout cela aurait un lien avec ce que je cherche à vous demander ! S’exclama soudainement le détective, perdant son calme.
-   Parce que vous ne cherchez pas dans la bonne direction.
Jack laissa clairement s’afficher sa surprise. Le professeur caressa doucement le pommeau de sa canne en fixant son ami dans les yeux, le visage peiné.
-   Olivia doit être au cœur d’événements qui la dépassent elle, tout autant que vous.
-   Olivia est dans un endroit où elle n’est plus un danger ni pour elle-même, ni pour les autres.
-   J’ai bien peur qu’il n’en soit pas ainsi, mon cher Jack…
Le vieil homme baissa les yeux sur sa canne.
-   Ce monde est en train de changer…, prophétisa-t-il d’une voix sourde, presque pour lui-même.
Et comme pour l’approuver, des piaillements se firent entendre, au loin. Les quelques rares passants s’arrêtèrent et levèrent les yeux en hauteur.
Une énorme vague d’oiseaux passa au-dessus de leurs têtes, loin dans le ciel nuageux.

*****
***

Lena gardait ostensiblement les bras croisés et les yeux fermés, accoudée contre le mur de l’entrée. Malgré le fait qu’elle ne soit pas dans la même pièce, le ton coléreux et la portée de la voix de la roussette se faisait entendre. Elle ne faisait aucun effort pour paraître discrète dans ses reproches.
-   Comment ça, elle veut venir avec nous ?
Sephyra s’avança sur la table en pointant son pouce vers l’entrée, de l’autre côté de la cloison, fixant Donf d’un regard fiévreux de colère.
-   Est-ce que j’ai besoin de te rappeler qu’il n’y a pas quarante-huit heures elle en était à essayer de me faire la peau ?
Le jeune homme se massa la nuque d’un air contrit.
-   Bon, d’accord, sur ça je peux pas la défendre, mais… Mais c’est plus compliqué que ça. Vraiment, rajouta-t-il tout bas.
-   Qu’est-ce qui est compliqué ? Que j’ai failli crever je ne sais combien de fois ? Tout ça parce qu’une débile avec des ailes qui lui sortent du dos croit dur comme fer que je suis sa sœur jumelle ? Donf, t’as besoin d’un schéma pour comprendre qu’elle est cinglée ?
-   S’il te plaît, essaye de comprendre un peu…
-   D’accord, laisse-moi deviner. Vous avez parlé ensemble hier soir, et durant la conversation elle a fait coulisser les bretelles de sa robe en se collant à toi, c’est ça ?
-   Arrête.
-   Elle t’a fait passer une nuit de folie, Donf ? Ça se fête ! Alors dis-moi, elle t’a fait quoi pour te retourner le cerveau à ce point ? Une fellation comme t’en avais jamais eu ? Un orgasme inimaginable ? Elle t’a promis de recommencer plus longuement si jamais tu la laissais venir ?
-   Arrête, je t’en prie, Sephyra. Ce petit jeu de la méchante ne te colle pas à la peau.
Nathalie intervint à ce moment-là pour apporter une tasse de café à Donf et un thé à Sephyra. Celle-ci remercia la jeune femme d’un signe de la main.
-   Désolée pour le dérangement, s’excusa-t-elle avec une gêne coléreuse.
-   C’est pas grave, répliqua Nathalie de sa voix calme, presque impersonnelle. Ça m’a l’air compliqué votre histoire.
-   Ya rien de compliqué. Donf veut me faire voyager avec une timbrée qui ne souhaite qu’une seule chose dans la vie : me tuer. Voilà le problème.
Le dénommé Donf se plaqua lentement les mains sur le visage en soupirant, exténué. Nathalie retira par reflexe une mèche qui lui tombait devant les yeux.
-   Bien souvent, on juge trop rapidement les autres sur ce qu’ils ont fait par le passé, dit-elle alors, sans émotion. On ne se rend pas compte assez vite que ces personnes ont compris avoir fait des erreurs, et qu’elles souhaitent changer. On ne retient d’elles que ce qu’elles ont commis.
Sephyra se cala contre sa chaise en levant les bras d’un air fataliste.
-   Eh bien, si vous vous y mettez tous ! Soupira-t-elle vaguement en croisant les bras.
-   Elle veut quelque chose ? Demanda Nathalie à son petit frère en désignant d’un mouvement du menton le couloir de l’entrée.
Celui-ci ne répondit pas tout de suite. Il laissa quelques secondes passer, puis il se leva soudainement, prenant sa sœur par l’épaule pour l’amener dans la cuisine, laissant Sephyra bouillir dans son ressenti.
Dans l’autre pièce vivement éclairée par le reflet de la lumière du jour sur le carrelage blanc, Ben était là, une tasse fumante à la main, les fesses calées contre le rebord de l’évier. Il regarda Donf entrer et lui adressa une légère grimace.
-   Et ben, c’est pas la joie. Quitte à ramener des filles, évite celles à problèmes ! Lui murmura-t-il tout bas avec son petit air moqueur.
-   J’y songerai, lui lança Donf en souriant vaguement. Nath’, est-ce que tu as…
Sa sœur ne lui laissa pas le temps de terminer. Elle lui tendait déjà un petit post-it jaune.
-   Elle a souvent appelé. Pour avoir des nouvelles.
Le jeune homme le prit en hésitant, grimaçant légèrement. Ben s’avança et posa une main affectueuse sur l’épaule de son beau-frère.
-   Ne laisse pas ton autre amie toute seule à l’entrée. Va lui demander si elle veut quelque chose. Ou bien si elle ne veut pas plutôt nous rejoindre dans la cuisine, au pire.
Donf hocha la tête. Il coinça le petit bout de papier dans la poche arrière de son jean, sans faire attention à l’alliance de Sephyra que ses doigts éraflèrent, qu’il avait sur lui depuis un petit moment maintenant. Le jeune homme gagna l’entrée sans même jeter un coup d’œil à la roussette. Il sentait son regard pénétrant et froid, et il n’avait aucune envie de l’affronter. Il gagna rapidement l’entrée, pour découvrir avec surprise, alors qu’il allait ouvrir la bouche, que son invitée ne se trouvait pas dans la maison mais… à l’extérieur. La portée d’entrée était ouverte, elle se tenait sur le perron, tête levée. Donf s’avança et frappa légèrement contre la porte sur son chemin, espérant guetter l’attention de la jeune femme.
-   Lena… ?
Celle-ci ne répondant pas, il s’avança un peu plus, surpris.
-   Ohé…
Il eut alors un pincement au cœur. Comme une forte appréhension qui l’assaillit soudainement. Il fixa le sol. Il tremblait. Ou bien…
Non. Ce n’était pas le sol qui tremblait.
L’ampoule dans l’entrée grinça légèrement. Sephyra fixa avec étonnement la surface de son thé onduler dans la tasse. Nathalie et Ben levèrent la tête au même moment en apercevant le petit lustre de la cuisine pivoter lentement sur lui-même dans un long grincement.
Lena descendit les marches du perron une à une. Donf la suivit.
-   Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda Sephyra qui venait de les rejoindre.
La jeune femme déporta son attention à sa gauche. Donf et Sephyra suivirent son regard. A quelques dizaines de mètres d’eux, le lampadaire sur le trottoir se mit en marche, en pleine journée. La tension se fit plus étouffante. Comme si le soleil accentuait ses rayons sur eux.
-   Ils nous ont retrouvés…, murmura la jeune femme.
Puis soudain, l’ampoule du lampadaire éclata dans un bruit cristallin.
-   Il ne faut pas rester ici, conclut Lena d’une voix sombre.
Donf fit aussitôt volte-face. Sephyra lui enjoignit le pas, grimpant tout comme lui les marches quatre à quatre. Ils faillirent se cogner contre les deux adultes, qui sortaient du salon.
-   On fait les valises. Il faut partir, éluda Donf.
-   Quoi ?
-   Qu’est-ce qui se passe ? Demanda Nathalie en perçant son petit frère d’un regard vif.
-   Je vous expliquerais en route. Montez prendre des affaires, vite. Le strict nécessaire. Ben, t’as une voiture ?
-   Dans le garage, le 4x4, les clés…
-   Celles-là ? Demanda le jeune homme en attrapant celles qui gisaient dans une corbeille, sur un petit meuble attenant à l’entrée.
L’homme hocha la tête. Donf les fixa un instant.
-   Navré de vous entraîner là-dedans. Dépêchez-vous.
Puis sans plus attendre, Donf prit la porte à sa droite pour accéder au garage. Nathalie et Ben montèrent l’escalier pour rejoindre l’étage sans poser plus de questions, conscients de l’urgence de la situation. Les secousses augmentaient de niveau minutes après minutes.
« Dernière édition: Décembre 08, 2012, 12:46:01 pm par Blackdoom »
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Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

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Re : NightDreamers
« Répondre #487 le: Décembre 08, 2012, 12:43:43 pm »
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Dans le garage plongé dans la pénombre, Donf avisa la silhouette du gros véhicule. Il expliqua à Sephyra comment ouvrir la porte coulissante, puis se dirigea quant à lui vers son poste de conducteur.
Lorsque la roussette releva le grillage, la lumière intense du soleil pénétra à flot dans le garage, aveuglant ses deux occupants. Donf dut fermer les yeux alors qu’il s’installait sur le siège conducteur. Mais il ne perdit pas une seconde. Il enfonça la clé dans le nomane et fit vrombir le cylindré. Sephyra prit place à ses côtés. Le jeune homme engagea la première et pesa lentement sur le frein à main pour laisser le quatre roues s’engager tout seul sur la descente du garage qui menait à la route. Il l’arrêta de biais sur le trottoir, prêt à vrombir sur l’asphalte, fit coulisser la fenêtre et s’agrippa au toit du véhicule pour s’extraire à moitié et ordonner à Lena de monter à l’intérieur. Alors qu’il se remettait correctement à sa place, son regard dévia sur la route. Un détail attira alors son attention. Il ouvrit lentement la portière et sortit du véhicule.
Là, sur le bitume, une petite traînée noire fissurait le sol. Donf se baissa pour la voir de plus près.
Il fut brutalement soulevé de terre. Ou plutôt, c’est la terre elle-même qui se souleva, si brutalement qu’il perdit l’équilibre et s’écroula. Lorsqu’il releva la tête, le crâne endolori par sa chute, la fissure à ses pieds venait de s’agrandir… de plusieurs mètres.
-   Putain de merde…, ne put s’empêcher de jurer le jeune homme en se relevant en toute hâte.
Il dépassa la voiture au pas de course alors que le sol se mettait à trembler de plus en plus. Alors qu’il criait le nom de sa sœur et de son beau-frère en montant les marches, il fut renversé à terre par une nouvelle secousse, bien plus violente. Dans un vacarme abominable, le toit de la maison  s’éventra sur lui-même, engloutissant l’intérieur sous sa toiture, vomissant des giclures de bois dans tous les sens. Donf se releva après s’être protégé de son bras, le souffle coupé, ne croyant pas à ce qu’il venait d’entendre.
-   Non…
La terre tremblait sous ses pieds comme jamais. Le garage s’écroula à son tour. Les maisons voisines ne tardèrent pas à suivre le même schéma.
-   Non, non, non…, se répéta l’ancien cuistot en se relevant, peinant à croire ce qu’il voyait.
Alors qu’il allait se jeter dans la maison de sa sœur, qui continuait de s’écrouler par pans entiers, un bras le retint fortement.
-   Ca ne sert plus à rien, Donf ! Il faut partir, maintenant ! C’est trop dangereux !
-   Attend, ils sont peut-être encore vivants !
Ils étaient obligés de crier pour couvrir le vacarme. La scène était irréelle.
-   Nath’ ! Ben !
Le jeune homme essayait de se dégager de l’emprise de Sephyra, ses yeux s’embuant au fil des secondes qui passaient, tandis que l’horrible vérité s’insinuait lentement en lui. Dans toute l’horreur et l’ironie de la situation, le chambranle de la porte d’entrée tenait encore sur ses fondations. Mais le premier étage s’était complètement renversé sur le dessous.
Ils n’avaient aucune chance de s’en être sortis indemnes.
-   NATHALIE ! Hurla le jeune homme.
-   Hey ! S’écria alors Lena depuis la voiture. Il faut dégager ! Tout de suite !!
Derrière les secousses, il y eut alors un autre grondement, plus intense, plus sourd, et plus menaçant. Donf et Sephyra eurent le même mouvement, tournant leur regard sur leur droite, en direction de la falaise qui surplombait l’océan. Derrière les toits des maisons qui s’écroulaient les unes à les suites des autres, une ombre imposante se dressait et s’avançait. Une ombre écumante.
-   Nom de dieu…, murmura Sephyra.
Donf regarda une ultime fois la maison de sa sœur, puis se passa rapidement un revers de manche sur ses yeux, sous ses lunettes. Puis il fit aussitôt volte-face et monta dans la voiture, Sephyra le talonnant de près. Il démarra en trombe, sans un regard pour la maison éventrée. Le véhicule prit la route en vrombissant. Ils accrochèrent tous trois leur ceinture respective.
Mais c’était loin d’être terminé.
Le bitume s’affaissait sous leurs yeux effarés, le 4x4 subissant les contres-coups, percutant les trous se formant en l’espace de quelques secondes, manquant de se retourner de nombreuses fois. Au bout de la rue, au croisement, Donf dut faire crisser les pneus pour tourner la carlingue sur la droite de justesse, évitant le poteau électrique qui tomba avec fracas juste derrière eux. Les immeubles, de tous côtés, s’écroulaient en même temps, jetant un nuage de fumée de plus en plus opaque à mesure des minutes qui s’écoulaient. Le phénomène était survenu avec tellement de rapidité que personne, ou presque, n’avait eu le temps de s’échapper. Des restaurants s’éventraient, massacrant ses visiteurs. Des échoppes, des centres culturels, des cafés, des librairies, des immeubles entiers, des bureaux énormes… Le séisme était d’une telle puissance que rien ne lui résistait. Beaucoup de citoyens, sans voiture, fuyaient en hurlant, mais étaient jetés à terre sans ménagement à chaque secousse. Plusieurs voitures manquèrent de les empiler, de chaque côté, à chaque croisement. Donf dut faire un effort surhumain pour garder le contrôle de la grosse cylindrée, mais celle-ci, par chance, répondait avec rapidité à ses mouvements et ronronnait puissamment, le moteur crachant son potentiel, les vitesses suivant le rythme effréné que leur imposait le conducteur.
Puis il y eut l’instant fatidique. Les craquellements du sol les rattrapèrent, et sous leurs yeux horrifiés, l’asphalte se déroba sous leurs pneus. La terre s’ouvrit en deux, perpendiculairement à la route. Donf eut tout juste le temps de crier de s’accrocher. Les pneus avant cognèrent contre le rebord remonté du bitume, la gueule du capot montant en l’air. L’arrière du véhicule suivit le même mouvement.
Tout se passa au ralenti.
Attiré de force par l’apesanteur, l’avant de la voiture piqua vers le sol. Les trois passagers furent attirés vers l’avant.
Le choc fut brutal. Les pneus avant cognèrent contre l’asphalte un peu plus tôt que prévu. L’autre partie du sol était elle aussi remontée par les secousses, la voiture n’avait donc pas eu le temps de piquer totalement. Cependant, si les pneus avant touchèrent bien le sol, ce ne fut pas le cas des pneus arrière.
Le cul de la voiture fut attiré par le vide. Les pneus arrières écorchèrent le bitume déchiré mais peine perdue. Alors que tout semblait perdu, un sol imaginaire sembla soudainement se retrouver sous les pneus. La voiture repartit donc en trombe, les passagers  sous le coup tirés en arrière par la propulsion soudaine. Alors qu’ils dépassaient en coupe-vent la fissure derrière eux, Donf eut tout juste le temps de remarquer sur le côté une silhouette noire, encapée. Mais concentré sur sa route et son instinct, il reprit la route. Ils étaient bientôt sortis de la ville.
La silhouette encapée se retourna pour regarder la carlingue virer sur la droite à l’intersection. Puis, agile, elle reprit son attention et s’avança vers la fissure. Alors qu’elle marchait en direction du vide, un escalier de givre apparut, marche après marche. Malgré les secousses et la faible constitution apparente de la glace, l’escalier ne vola pas en éclats. Au contraire, il continua de s’élever jusqu’à atteindre l’autre partie de la fissure, permettant à son propriétaire de traverser le vide sans encombre. Arrivée de l’autre côté, la silhouette continua son chemin sur la route défoncée par les nombreuses fissures, d’une marche tranquille. Derrière elle, l’escalier se craquela, puis vola de toutes parts. Les citoyens qui fuyaient ne faisaient pas attention à elle. Elle ne faisait pas attention à eux. Les secousses n’avaient apparemment aucune emprise sur sa démarche calme et assurée. Face à elle, la vague immense qu’avaient aperçus de loin Donf, Lena et Sephyra se dressait et avançait, jetant sur le chemin qu’elle se créait par la force une ombre gigantesque. Lorsque cette dernière atteignit la silhouette encapée, cachant le soleil à sa vue, et que les premiers remous ne tardèrent pas à être visibles dans les rues principales, balayant tout sur leur passage, l’inconnu leva les bras face à lui.
Il y eut alors un vif scintillement. Et la vague fut instantanément congelée, de toute sa hauteur, dans toute sa largeur.
La silhouette laissa alors mollement retomber ses bras. Puis elle posa soudainement un genou au sol, amenant sa main droite au niveau de sa poitrine. Sous sa capuche, un sourire étrange, triste et souffrant, se dessina sur son museau.
Et comme par magie, les secousses s’arrêtèrent à ce moment, empêchant la glace de se craqueler de toutes parts.
Donf stoppa le 4x4 sur une route de campagne dans un brusque freinage sur le côté, jetant par là-même une gerbe de petits cailloux sur les côtés. Sans attendre, il défit sa ceinture et sortit en trombe de la voiture, puis revint résolument en arrière, en direction d’Yvanesca qu’ils venaient de quitter et dont il pouvait voir de sa position l’immense voile de fumée qui la recouvrait, occasionnée par les dégâts.
-   Venez là, qu’on s’explique, bande d’enfoirés ! S’écria-t-il en marchant d’un pas rapide vers la ville. Venez voir un peu, espèces de fils de pute !
Sephyra accourut derrière lui pour l’empêcher d’aller plus loin, lui empoignant le bras. Il la repoussa sans ménagement.
-   Venez vous expliquer sales connards !!
Lena sortit elle aussi de la voiture, mais resta près de la portière ouverte, silencieuse. Sephyra se jeta sur Donf et entoura sa taille de ses bras, le ceinturant, le priant presque en criant d’arrêter. Il se débattit dans un premier temps, puis explosa bientôt.
-   VOUS AVEZ TUE MA SŒUR, ENCULES ! VOUS AVEZ TUE MA FAMILLE !!
-   Je t’en prie, Donf, je t’en supplie !...
Il se calma bientôt, respirant fortement. Puis il fit soudain volte-face, envoyant balader la roussette une nouvelle fois et se dirigea cette fois à grands pas vers Lena qui le regarda venir sans chercher à s’échapper. Elle ne chercha pas à non plus à esquiver le coup de poing qu’il lui colla en pleine figure. Pris dans son élan, il se cogna même contre la tôlerie de la voiture. Bouillonnant de rage, il releva Lena de force en l’empoignant des deux mains par le cou, et la balança contre le capot du 4x4. Celle-ci eut tout juste le temps d’essuyer le filet de sang qui perlait à ses lèvres d’un revers de main que Donf la prit par les cheveux et lui cogna férocement la tête contre la voiture. Elle s’écroula à terre sans se débattre. Il la fit se relever une nouvelle fois en l’étranglant, la piégeant sur le capot, face à lui.
-   Salope, tu fais partie des leurs… Qu’est-ce que vous cherchez à la fin, putain ! Qu’est-ce que vous avez fait ?! REPONDS !!
Elle ne pouvait pas même pas murmurer un son, les doigts du jeune homme étranglant sa carotide.
-   J’AI FAIT UN EFFORT POUR T’ECOUTER ! J’AI FAIT UN EFFORT POUR GARDER LE MORAL, POUR ME DIRE QUE TOUT S’ARRANGERAIT, QUE VOUS AVIEZ CERTAINEMENT UNE RAISON OU UNE AUTRE ! MA SŒUR EST MORTE PAR VOS CONNERIES, PUTAIN DE MERDE ! ELLE EST MORTE, TU COMPRENDS CA ?!
Lorsqu’il se rendit compte qu’elle était en train de suffoquer, il relâcha lentement la pression et finit par s’éloigner d’elle, reculant maladroitement, essoufflé. Il serra les poings, la regardant reprendre son souffle en toussant fortement.
-   Alors c’est ça…, murmura-t-elle avec difficulté. Jusqu’ici, il n’y avait pas de problème avec tout ça…
Il tentait de contenir les tremblements de son corps. Il essayait de calmer les pulsations de son cœur. Il éprouvait une terrible envie de la tuer, là, sur le champ. Maintenant.
-   Tant que c’était des inconnus, pas de problème, hein ? Souffla Lena en levant son regard sur Donf. Par contre, dès que ça concerne tes proches, là… C’est pas le même refrain, pas vrai ?
Sephyra était à côté. Il la regarda. Croisa son regard apeurée et attristée.
-   Alors dis-moi, Donf. Tu as vécu des années avec eux en sachant qu’ils tuaient, et ça ne t’empêchait pas de vivre ton quotidien avec tous ces morts sur la conscience. Ça ne t’a jamais empêché de dormir, de manger, de te brosser les dents, d’aller pisser en sifflotant… Alors c’est ça, ta limite… Je me trompe pas, hein, Donf.
Il ferma les yeux. Puis il tomba à genoux et hurla longuement un « merde » relâchant. Il y eut un flottement de plusieurs secondes. Personne ne dit rien. Personne ne bougea.
Puis Donf finit par se relever. Sans lever les yeux, il épousseta lentement son jean, puis s’avança vers la voiture. Il dépassa les deux filles, et regagna sa place dans la voiture. Au bruit du moteur qu’il ralluma, elles remontèrent toutes les deux également. Le véhicule reprit la route lentement.
Quelques minutes plus tard, le 4x4 ralentit progressivement, pour finalement s’arrêter sans heurt.
Le front posé sur le volant, ses mains s’accrochant avec force à celui-ci, Donf pleura à grands cris, relâchant toute la tristesse qu’avait engendrée la perte de sa sœur et de Ben.
Nathalie, sa demi-sœur, le seul lien qui l’avait jamais rattaché à son vrai père qu’il n’avait jamais connu. Elle qui l’avait pris sous son aile après l’école de surdoués où il avait vécu le pire traumatisme de sa vie, alors qu’il n’était pas majeur, et qu’elle n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins d’un enfant.
Ben, le psychologue qui l’avait sorti de sa léthargie, après le traumatisme. Avec qui il avait pu retrouver l’usage de la parole. Grâce auquel il était sorti de l’enfer.
Il avait vécu des moments inoubliables avec eux, et avec celle qui avait bercé son cœur auparavant, en ce temps-là. Son seul amour.
Ils avaient été sa véritable famille.
Il les avait perdus.

Ce jour-là, dans la voiture de son beau-frère, Donf pleura comme un enfant, sans chercher à contenir ses cris, ni à retenir ses larmes. Sephyra lui massa doucement le dos, sans chercher à le réconforter. Elle savait qu’elle en était incapable. Personne ne le pouvait.
Lena, à l’arrière, gardait son regard rivé à l’extérieur, perdue dans ses pensées. Alors que son visage ne trahissait aucune émotion, sa main gauche serra lentement sa robe au niveau de l’estomac.

*****
***






Suite et fin du chapitre le week-end prochain !
A dans une semaine, et d'ici là portez-vous bien ; )
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

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Re : NightDreamers
« Répondre #488 le: Décembre 08, 2012, 02:45:01 pm »
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*Ricannement fin*

Mon navigateur internet a failli me priver de ce chapitre, mais il n'en est rien ^o^

Je ne ferais aucune observation explicite. Bizarrement la mort des deux larons, c'est pas qu'elle m'a pas trop affectée : mais c'était tellement brutal, qu'on a pas le temps de se dire "Putain, en fait ils sont morts ?", qu'on est déjà pris par la suite. Dans la juste suite de l'action. C'est effectivement, après, sur la demi note de repos, qu'on se rend compte de manière flagrante du constat : dead.

Bon, ça fait un coin de plus qui crame, what's next.

Monstrueux de nous faire poirauter comme ça, mais on va pas rochigner : tu te tiens à ton catalogue, on ne peut être que content sur la régularité des post. En fait y'a interet surtout tu te doutes bien, sinon la transformation en brochette risque d'être aussi sévère qu'une maison qui se casse la gueule d'un claquement de doigt.
* Capita prend position d'un coin de la salle et attend avec un paquet de bonbon
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Re : NightDreamers
« Répondre #489 le: Décembre 10, 2012, 06:55:32 am »
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Enchaîner la lecture du texte de Hershel avec le tien, quel contraste ! L'ambiance noire de ND est de retour !
Va falloir que je relise un peu les chapitres d'avant, parce que même avec le résumé que tu nous as fait, j'ai quelques trous. Mais j'arrive quand même à suivre.

Sur ce passage là, que dire ? Comme Capita, c'est vrai que la mort de Nath et Ben est rapide, et dans le feu de l'action, et on ne ressent leur mort qu'au moment de repos. Sur l'histoire en elle-même, j'ai pas grand chose à dire, j'ai plus quelques remarques sur la forme.

D'abord, durant toute la scène d'action, j'ai noté une trop grosse répétition du mot 'pneu'. Pneu avant, pneu arrière, pneu dans le vide, pneu sur le sol imaginaire.... Si je comptais les pneus, j'aurais l'impression d'avoir un 4x4 à 16 roues ! (D'où le 4x4 ? ) Bref, je pense que tu devrais revoir ce passage, s'il n'y a pas moyen de varier un peu pour éviter ces répétitions.
Ensuite, autre remarque, je ne me souvenais pas d'une telle vulgarité dans ND. Le langage a toujours été cru c'est vrai, avec des scènes chaudes même explicites, mais là, j'ai l'impression que ça dépasse ce qu'on avait avant (je me trompe peut-être). La remarque de Sephyra sur Lena qui aurait sauté sur Donf est un peu exagérée, je comprends qu'elle soit en colère, mais j'ai pas mémoire d'une quelconque ambiguïté entre Lena et Donf qui justifierait ce genre de réaction chez Sephyra. Ca tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, juste pour placer une allusion sexuelle dans le texte.
Toujours dans la vulgarité, l'emportement de Donf (lui est totalement justifié pour le coup) me semble aussi dépassé le niveau de vulgarité habituel de l'histoire. 'Fils de pute' en particulier, c'est vraiment pas le genre d'insultes que je m'attendais à lire dans ND.

Bon voilà, je chipote. En particulier, les remarques sur la vulgarité n'engagent que moi, et je mets des 'il me semble' pour rappeler que je n'ai pas encore relu les anciens chapitres, et que peut-être c'est juste moi qui me fait des idées et en fait ND a toujours été ainsi (c'est peut-être juste moi qui suit devenu un vieux con sage et sénile XD ).

Bref, vivement la suite :)
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Sephyra n'est pas plate !

Et si tu veux vérifier, demande Dieu au 8 200 200 !
 
 
Re : NightDreamers
« Répondre #490 le: Décembre 15, 2012, 11:28:25 am »
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Rebonjour !
Zalosta < T'inquiète pas gloutonne, j'l'ai terminée c'te fic, 'reste plus qu'à poster \o/
Au fait tu penseras à mon message ? Tu sais le site de chats !
Hawk < La répétition pour pneus je regarderai, également pour les insultes tu as raison : c'était un peu trop. C'est étrange parce que dans ma relecture je ne l'avais absolument pas remarqué. C'est seulement lorsque tu as pointé ce détail que j'ai percuté. Quant à la phrase de Sephyra entre Lena et Donf je te répondrai ceci : qu'avez-vous fait de Hawk le méchant pervers radioactif et où le gardez-vous ? *SBAF
Nan merci à toi, et au fait, j'ai commencé H2G2 ! Tu m'as fait passer le pas finallement, je l'ai loué à la biblio' du coin. Tout simplement énorme. J'en suis à la moitié du premier tome.  

Donc merci à vous, continuons donc sur notre lancée, et profitons-en d'ailleurs pour terminer ce chapitre 33. Le week-end prochain place au 34 ! (qui sera posté en... plusieurs fois... vu sa longueur et les fêtes qui se préparent, je présume. On verra bien ._.)
A la semaine prochaine !





Ils étaient tous là. Pour elle. Il reconnut surtout son père et son frère. Tous alignés en face de sa tombe. Le vent fit frémir leurs costumes noirs et bruisser les branchages morts des arbres nus. D’un même mouvement, ils se retournèrent tous vers lui, et s’écartèrent pour lui ouvrir le chemin vers la tombe dont la terre retournée était toute fraîche, prête à l’accueillir en son sein.
Hunter baissa les yeux. Il la portait contre lui. Elle était revêtue d’une robe de mariée, noire. Son visage impassible, figé dans la mort, resplendissait de beauté malgré sa pâleur cadavérique.
Il s’avança sans la quitter des yeux. Il dépassa les personnes présentes en s’approchant lentement du tombeau, qui attendait juste à côté du trou.
Il se baissa et la déposa précautionneusement à l’intérieur. Elle ne pesait rien dans ses bras. Lorsqu’il se releva, elle avait les yeux ouverts. Elle le fixait.
-   Tu m’as tuée.
Ses mots ricochèrent avec un écho glacial dans son esprit, en retard par rapport aux mouvements lents de ses lèvres. Il hocha la tête, la mâchoire crispée.
-   Tu aurais pu tout changer.
-   Je sais…, murmura Hunter, les bras tremblant légèrement.
Il déposa sur le corps de Fly une fleur de lys qui était apparue sans qu’il sache comment dans sa main gauche. Elle le fixait encore. Il ne se releva pas, gardant son visage tout près de son corps, sans la regarder.
-   Il n’est pas encore l’heure de quitter la pièce pour toi, Hunter…
Elle voulait lever le bras mais n’y arrivait pas. Il l’aida. Elle posa une main glaciale sur le visage de son aimé. Il ferma les yeux.
-   Ton rôle ne sera achevé que par sa destruction…

Lorsqu’il rouvrit lentement les yeux, il était ailleurs. Une pièce sombre, avec une seule ampoule accrochée au plafond, qui se balançait lentement dans les airs, faisant danser son ombre et celle de la guitare qui reposait au centre du damier noir et blanc que représentait le carrelage. Une silhouette blanche, floue, se matérialisa derrière le support qui servait à tenir l’instrument debout.
-   Un petit solo pour te donner du courage, camarade ? Hasarda la voix nasillarde et profondément malsaine de Blowback.
-   J’ai arrêté de jouer depuis un moment.
-   Ce n’est pas grave…
Derrière Hunter, une porte ouvrait sur un abysse de ténèbres. Elle commença à pivoter lentement sur ses gonds, dans un grincement des plus sonores.
-   On a tout notre temps, ne t’en fais pas…, conclut le démon alors que la porte se refermait.

La lumière du jour l’agressa. Il se couvrit les yeux d’un bras en expirant longuement. Une gouttelette de sueur perlait encore à ses tempes. Lorsqu’il fut calmé, il se releva de moitié sur son lit d’hôpital. Des bandages couvraient son ventre et son torse, ainsi que son crâne et ses deux bras. Il releva les couvertures pour s’apercevoir que sa jambe gauche en était pour les mêmes frais. Il rabattit la couverture en arrière, puis balança lentement ses jambes en dehors du lit en soupirant. Alors qu’il se passait une main sur le visage, il aperçut ses vêtements sur une chaise, à côté du lit. Mais c’est un autre détail qui attira son attention. Un manteau qui n’était pas à lui. Et, posé sur la table de chevet, un Zippo noir sur lequel était imprimé une illustration purement gothique d’une jeune femme en robe noire assise sur un petit muret, deux ailes blanches se dépliant derrière sa silhouette. A ses côtés, un crâne humain reposait sur un piédestal.
Hunter mit quelques secondes à faire le point sur les derniers événements. Il s’agissait du manteau et du briquet de Snow. Il s’empara du Zippo pour le porter à ses yeux, puis rejeta vivement le clapet en arrière pour l’ouvrir. Il le referma sans mot dire, son regard se portant ailleurs, ses pensées se perdant dans son esprit tourmenté.
Lorsque l’infirmière entra dans la chambre, Hunter était en train de défaire ses bandages. N’étant habillé que de son caleçon, la jeune femme détourna vivement les yeux du blessé tout en s’excusant. Hunter fit un vague geste du bras pour lui signifier que ce n’était rien. Elle referma la porte derrière elle sans pour autant s’avancer davantage dans la chambre.
-   Vous allez mieux ? Demanda-t-elle alors qu’il se laissait tomber sur ses pieds en grimaçant.
-   Juste un peu courbaturé, répondit le jeune homme en assouplissant ses jambes. Dans quelle ville est-ce qu’on est ?
-   Vous êtes à l’hôpital de Manrow. On vous amené ici suite à…
L’infirmière rejeta quelques feuillets en arrière sur son calepin, lisant les notes du dossier médical de son patient en vitesse.
-   Divers… Fractures importantes… répondit-elle finalement en hésitant, voyant le jeune homme assouplir ses bras et faire craquer ses cervicales. Vous êtes resté inconscient toute la nuit et toute la matinée.
-   Qui m’a amené ? Demanda Hunter en attrapant son pantalon blanc sali par les derniers événements survenus la nuit dernière.
-   Un certain Viktor. Il n’a apparemment pas souhaité nous laisser son nom. Il a simplement dit vous avoir retrouvé au bord de la route. Votre moto était complètement saccagée.
Hunter tiqua une seconde alors qu’il était en train de remettre sa ceinture. Puis il soupira. L’infirmière ne put s’empêcher de jeter un regard charmé sur les courbes musclées du patient. Elle fut déçue lorsqu’il passa son maillot sur son torse d’un geste rapide avant d’enfiler par-dessus sa chemise blanche – tout aussi blanche que son pantalon l’était maintenant.
-   Je ne peux pas rester. Tâchez de consigner mon départ dès aujourd’hui, je n’ai pas besoin de rester plus longtemps. … Et vous seriez gentille de ne pas poser de question quant à mon rétablissement rapide, ajouta-t-il en daignant jeter un coup d’œil agacé par avance à son interlocutrice.
Celle-ci hocha vigoureusement la tête, sous le charme.
-   Je vais prévenir le médecin, il vous faudra juste signer la décharge.
-   Descendez-la moi à l’accueil, je vous rejoins toute de suite.
L’infirmière hésita à partir. Après quelques secondes, Hunter lui jeta un regard alors qu’il lassait ses chaussures sur son lit. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle décampe en s’excusant maladroitement, refermant délicatement la porte derrière elle. Hunter se gratta machinalement l’arrière du crâne en grimaçant, puis se releva et fixa le manteau noir qui traînait sur la chaise.
-   Bordel… T’as vraiment des goûts de chiotte…, dit-il peut-être pas seulement pour lui-même tout en passant le manteau sur son dos.
Il fourra le Zippo dans l’une des poches du vêtement, puis sortit de la chambre.

Hunter se baladait dans les rues de cette ville inconnue, l’esprit dans le vague. Il ne fit attention qu’à l’enseigne d’un magasin d’habits pour homme, dans lequel il entra. Il y dénicha avec un certain soulagement un costume blanc – propre celui-là. Après l’avoir essayé, il fit appel à un vendeur pour qu’il lui retire les étiquettes. C’était un achat direct. Le vendeur l’attendit à la caisse avec les étiquettes des habits dont il se servit pour le paiement. Le jeune homme se dit en sortant du magasin, fourrant son portefeuille dans la poche ventrale du manteau noir, que s’il en avait le luxe, il ne se refuserait pas une bonne douche.
Il erra ainsi quelques heures, le temps que le soleil se couche lentement derrière la ville. Il prit le temps de s’offrir une bière dans un bar bruyant. Quand il sortit, la nuit était déjà présente. Il fourra les mains dans ses poches alors que son souffle s’extirpait en une fine buée dans la fraîcheur de l’automne. Ses doigts caressèrent alors un petit bout de papier. Il le porta à ses yeux en s’arrêtant en pleine rue, sous un lampadaire. Il y était griffonné le numéro de l’infirmière, qu’elle lui avait glissé dans la main sans qu’il ne puisse protester avant qu’il ne parte de l’hôpital, après avoir signé la décharge.
Son ventre gargouilla. Il soupira. Il sortit son portable et pianota le numéro.

Le petit appartement de la jeune femme respirait la douceur. Hunter se sentit gêné de se retrouver là, sans prévenir. Elle lui prit son manteau des mains, puis l’invita à entrer dans le salon.
-   Voilà, c’est… Un peu modeste, mais c’est chez moi ! S’exclama-t-elle derrière le jeune homme, un peu maladroitement.
-   J’aime bien, répondit-t-il de sa voix grave. La déco est soft.
Elle sourit, et si ce n’eût été la lumière tamisée, Hunter aurait presque pu apercevoir ses joues rougir.
-   Je suis désolé, tu vas sûrement trouver ça déplacé de ma part, mais… Est-ce que je pourrais prendre une douche, s’il-te-plaît ?
Elle accepta tout de suite en lui disant bien que ce n’était pas la peine de s’excuser. Elle l’amena à la salle de bain, lui donna ce qu’il fallait, puis le laissa seul dans la pièce en refermant la porte derrière elle. Hunter verrouilla le loquet. Il retira sa chemise puis son maillot avant de faire couler l’eau chaude.
Se laver lui procura le sentiment de nettoyer ses pensées et ses états d’âme. Il eut l’impression, en se passant le savon sur le corps, de purifier son esprit. Il fit cependant attention à ne pas rester trop longtemps sous l’eau chaude et se dépêcha de rejoindre son hôte.
Elle l’attendait dans le salon, assise à la table. La jeune femme l’invita à s’asseoir, puis lui demanda ce qu’il voulait boire. Il répondit vaguement qu’elle pouvait lui servir ce qu’elle avait. La jeune femme se dirigea alors avec entrain vers la cuisine, de l’autre côté de la cloison. En se penchant en arrière, Hunter pouvait voir la silhouette de son hôte s’affairer dans la pièce d’à côté.
-   Je vais te servir un cocktail de ma fabrication, tu vas voir…
-   Je…
Hunter se retint à temps. Il ne buvait pas d’alcool. Mais il ne sut pourquoi, ce soir, il voulait changer ses habitudes. Il ne savait pas exactement ce qu’il cherchait. Mais il y était.
Elle revint bientôt avec deux verres. Hunter loucha la paille qui en dépassait.
-   J’espère que tu n’as pas mis de trucs bizarres, là-dedans, répliqua-t-il sur le ton de l’ironie.
-   Qui sait…
Elle lui adressa un sourire enjôleur. Le regard du jeune homme descendit par inadvertance sur les courbes de sa poitrine, qui se devinait avec rondeurs derrière le petit pull rouge qu’elle portait. Il détourna aussitôt les yeux, gêné. Elle leva son verre.
-   Je ne m’attendais pas à avoir un invité ce soir, mais puisqu’on y est… Santé !
Ils trinquèrent. Pour se donner contenance, Hunter prit une bonne gorgée qu’il avala à petite dose. Et contre ses appréhensions, il dut bien s’avouer que ce n’était pas mauvais.
-   Laissons les surprises de côté. Alors dis-moi, qu’est-ce qu’il y a, là-dedans ? Demanda-t-il en tapotant son verre d’un ongle.
-   Une magicienne ne révèle jamais ses petits secrets. Mais il n’y a rien de mauvais, ça je peux te l’assurer. Et puis c’est à moi de poser les questions en première, je suis une femme !
Hunter se prit à sourire. Il s’avança sur la table.
-   Je peux au moins te demander ton nom ?
-   Je commençais à trouver le temps un peu long justement, lui retourna-t-elle en souriant. Appelle-moi Helena.
-   Très bien. Je t’écoute, Helena, répliqua-t-il avec ironie en s’amusant à faire tourner un doigt sur le rebord de son verre.
La jeune femme fit mine de réfléchir un instant en levant les yeux.
-   Pour commencer, allons-y franchement : qui es-tu ?
-   Un pauvre motard en deuil après la perte de sa bécane chérie, apparemment. Une autre question ?
-   Tu ne vas pas t’en tirer comme ça croit-moi ! S’exclama-t-elle. Allez, sérieusement. D’où tu viens ?
-   De Station Square, mentit le jeune homme en détournant les yeux. Et toi ? Tu es née ici ?
La jeune femme émit un « ha ha » négatif.
-   C’est toujours mon tour. T’es galant oui ou non ?
Hunter leva les bras en hauteur comme pour s’excuser. Elle égrena ses questions entre deux rires, et entre deux gorgées. Sans qu’il s’en aperçoive, le jeune homme prit ses aises au fur et à mesure de la conversation. Ils continuèrent de discuter de longues minutes alors même que leurs verres étaient vides. Lorsqu’elle s’en aperçut, la jeune femme claqua dans ses mains en se levant.
-   Il faudrait peut-être que je fasse à manger si on veut se remplir l’estomac. Je te préviens, tu as intérêt de trouver ça bon !
-   Si tu me vois recracher, tu n’auras qu’à te dire que c’est par politesse pour le chien qui n’aura que sa gamelle, le pauvre, répliqua le jeune homme.
-   Bien tenté ! Riposta la jeune femme en s’éloignant dans la cuisine avec un petit rire. Mais il n’y a pas de chien ici !
Hunter se prit à rire doucement. Puis soudain la scène lui parut irréaliste. Il fixa son verre vide. Boire, rire, sans gêne, sans arrière-pensées, sans le projet d’une nouvelle mission qui attendait… Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti cette quiétude sereine et innocente, exactement ?
Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il se leva en silence et gagna la cuisine. Elle lui était de dos et s’affairait, tout à son aise. Il s’approcha sans bruit. Lorsqu’il fut assez proche, il posa délicatement une main sur son épaule. Elle s’immobilisa. Il serra doucement son étreinte. Elle se retourna lentement et le regarda dans les yeux. Il caressa doucement son cou, puis passa son pouce sur sa joue. Elle se laissait faire sans un mot, sans un geste.
Alors il approcha ses lèvres des siennes et l’embrassa. Elle lui répondit avec passion. Sous la pression grandissante du jeune homme, elle dut se retenir contre le meuble de la cuisine. Il la devança en éloignant le plat qu’elle était en train de préparer avant qu’il ne l’interrompe, puis il la prit par les fesses et l’assit sur le meuble, tout en continuant de l’embrasser. Elle prit avec force son visage entre ses mains, puis esquiva ses lèvres le temps d’une seconde pour lui souffler tout bas où se trouvait la chambre.
Contenu mature :
Spoiler :
Il la prit contre lui. Elle enserra ses jambes dans son dos. Ils continuaient de s’embrasser avec passion. Il la porta jusqu’à la chambre, puis s’allongea avec elle sur le matelas. Après quelques minutes de baisers fougueux, elle le retourna et inversa la position pour s’allonger sur lui. Par des gestes assurés, elle déboutonna la chemise du jeune homme avant de passer une main sous son maillot. Elle n’en avait pas conscience, mais lorsque ses doigts passèrent sur la cicatrice de Hunter, celui-ci retint une grimace. Pour oublier, il saisit le bas du pull de sa compagne et le retira en hâte. Alors qu’il se levait à moitié pour enlever sa chemise et son maillot, elle faisait de même. Puis ils reprirent leur position et leurs baisers. Elle dégrafa lentement la ceinture et le bouton de son pantalon, puis descendit la braguette avant de passer une main sous le caleçon du jeune homme. Celui-ci ne put s’empêcher d’émettre un soupir. Elle le caressa quelques minutes tout en lui bouffant littéralement les joues et le cou. Puis elle releva légèrement sa jupe, descendit le caleçon pour libérer l’appendice de son emprise, et se positionna correctement par-dessus. Lorsqu’il sentit qu’il entrait en elle, Hunter ne put s’empêcher de gémir. De son côté, Helena rejeta ses cheveux en arrière, soupirant fortement, tâchant d’aller le plus loin possible. Quand ce fut fait, elle entama alors de légers va-et-vient. Le jeune homme agrippa les cuisses de la jeune femme en se laissant faire.
Il n’avait pas ressenti ce plaisir à l’état pur depuis un très long moment. C’était une redécouverte des sens qui lui était bouleversante et… Rassurante, quelque part. Lorsqu’elle commença à augmenter le rythme, n’y tenant plus, le jeune homme se balança sur le côté sans se retirer pour se mettre sur elle. Elle le retint contre elle avec force en bloquant ses bras dans son dos.
C’est bon, hein… ?
Sa voix lui apparut par échos, refoulée à la limite de sa conscience alors qu’il était dominé par le plaisir sauvage et brute. C’était si bon, de se relâcher complètement, après tant de temps.
J’ai beau être un esprit, je fais corps avec toi. Ces sensations bestiales, je les sens pulser dans tes sens. Je les ressens jusqu’aux tréfonds de mon âme. Oui, continue, encore…
Hunter gémit, les yeux fermés. Il augmenta encore la cadence. Helena se mit à devoir se mordre les lèvres pour ne pas gémir plus fort, elle aussi.
Ça faisait longtemps, tout ça. Ça me rappelle des souvenirs… Pas toi ?
Hunter rouvrit les yeux. Dans la pénombre, les images de ses souvenirs s’entrechoquaient. Il ne distinguait plus la couleur des cheveux, sous cette petite tête féminine qui gémissait. La jeune femme le prit contre elle, enfonçant ses ongles dans sa chair. Il grimaça et attrapa ses cuisses.
Ces délicieuses sensations que tu éprouvais par le passé, Hunter…
Il sentit qu’il arrivait à bout. Ses cuisses frottaient contre les siennes. Ils étaient tous les deux en sueur. Hunter serra les dents.
Et murmura son nom au moment même où le démon le soufflait dans son âme.
Fly…
Il serra les dents en allant le plus loin possible, sentant son membre se contracter soudainement. Il ne put empêcher un long gémissement se frayer un chemin entre ses lèvres. Elle s’agrippa à lui en attrapant le drap entre ses doigts de pied, ses jambes s’arc-boutant, submergée par le plaisir absolu.
« Dernière édition: Décembre 15, 2012, 05:14:04 pm par Miko »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : NightDreamers
« Répondre #491 le: Décembre 15, 2012, 11:37:18 am »
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Ils restèrent ainsi quelques secondes, alors qu’Hunter se sentait se déverser complètement en elle. Puis au fur et à mesure que les contractions s’estompèrent, il relâcha la pression et s’allongea sur elle, tétanisé par le plaisir qui l’avait complètement dépassé, éprouvé par la fatigue. Elle le sera légèrement contre ses seins nus.
Et tout ça sans protection. Quelle image tu donnes… Attention les enfants, ne faites pas pareil !
La voix de son démon partit dans un petit rire grassement ironique. Hunter prit alors peu à peu conscience de ce qu’il venait de faire. Il se redressa lentement.
-   Dé… Désolé !... S’exclama-t-il, encore essoufflé.
Elle partit dans un rire libérateur.
-   Pas besoin ! C’est plus judicieux d’en arriver là avant de manger au contraire. On se sent moins lourd !
-   Non, je… Je n’aurais pas dû…
Elle le regarda dans la pénombre, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
-   Ne t’inquiète pas, je prends mes précautions. Je n’ai pas envie de ça, je suis trop jeune, et puis… Je cherche encore la bonne personne. Ce n’est pas toi, pas vrai ?
Il baissa légèrement les yeux. Elle balaya affectueusement les cheveux qui lui retombaient devant le visage.
-   Je l’ai bien vu pendant qu’on discutait. C’est comme si tu étais… Happé par une autre histoire, un tourbillon d’autrefois. Comme si tu gardais une blessure secrète.
Encore une fois, il garda le silence. Gêné. Elle lui caressa la joue.
-   On a tous souffert, Hunter, un jour ou l’autre. Tous. Sans rien avoir demandé. Mais il faut passer à autre chose, au bout d’un moment. Tu sais…
Elle se permit de l’embrasser avec légèreté, une dernière fois.
-   Le monde ne va pas s’arrêter parce que tu souffres. Les aiguilles tournent. Et s’il y a un temps pour pleurer, il y en a un autre pour se relever.
-   Je dois y aller. Désolé.
-   Ne t’excuse pas, idiot…, murmura-t-elle alors qu’il se retirait lentement.
Il attrapa les mouchoirs sur la table de chevet. En silence, il remonta ensuite son pantalon et chercha son maillot dans la pénombre, qu’il trouva au pied du lit. Il se rhabilla en hâte.
Alors qu’il allait s’éloigner, elle lui attrapa la main d’un geste rapide. Il se raidit.
-   Dis-toi qu’on a simplement passé un bon moment ensemble, coupé de tout. Ca n’engage absolument à rien.
Alors qu’il amorçait un mouvement de fuite, elle raffermit sa prise.
-   Je crois que nous ne nous reverrons plus. Je ne sais toujours pas qui tu es, ni où tu vas, mais j’aimerais que tu gardes quelque chose de ce qu’il s’est passé ce soir. Souviens-toi qu’il est toujours utile de prendre du recul sur les événements, et qu’il est parfois bon d’oublier tout ce qui est extérieur à soi pour ne profiter que d’un moment de répit dans le présent. Sans ça, tu ne survivras pas à cette vie si difficile, Hunter…
Elle relâcha sa main. Il resta immobile quelques secondes.
-   Je… Merci. Je m’en souviendrai.
Et il la quitta définitivement sur ces mots. Il attrapa son vêtement sur le porte-manteau, et referma la porte d’entrée sans bruit derrière lui. Alors qu’il enfilait son manteau sur ses épaules en descendant les escaliers, la sonnerie de son téléphone le sortit de sa torpeur.
-   Hunter ? C’est toi ?
-   … Qui est-ce ?
-   Viktor. Tu te souviens de moi, au moins ?
-   Ah, oui. C’est toi qui m’as amené à l’hôpital, c’est ça ? Demanda Hunter en sortant de l’immeuble, ses paroles se diluant dans une buée opaque.
-   J’suis passé à l’hôpital, y m’ont dit que tu t’étais tiré dans l’après-midi, résuma son compagnon d’une voix bourrue. Heureusement que j’avais chopé ton numéro de portable ! Tu te trouves où, là ?
Hunter avisa le panneau de la rue juste devant lui. Avant de raccrocher, Viktor lui donna rendez-vous sur la place centrale de la ville, sans omettre de lui fournir assez d’explications sur le chemin à prendre.
Après la conversation, le jeune homme laissa tomber son portable dans la poche de son manteau avant d’y engoncer ses mains gelées, puis il se mit en route.
Au-dessus de lui, un quart de lune rouge brillait timidement derrière les nuages qui passaient devant elle.

*****
***

Le véhicule s’arrêta à  la lisière de la forêt, ses puissants phares illuminant violemment les arbres qui s’étendaient à perte de vue. A l’intérieur de l’habitacle, un silence pesant s’installa pendant plusieurs secondes. Les trois passagers fixaient gravement ce qu’ils avaient en face d’eux.
-   Je vais descendre, dit alors Sephyra, brisant le silence.
-   Je…, hésita Donf en gardant la main sur le levier de vitesse. J’aimerais garder cette voiture. Ne pas l’abandonner là.
La roussette porta sur lui un regard peiné. Evidemment… C’était le dernier cadeau de son beau-frère. Elle était d’autant plus triste qu’elle se rendait bien compte que son acolyte faisait un effort pour ne pas craquer une nouvelle fois. Son bras seul tremblait.
-   Oui, je comprends, murmura-t-elle. J’avancerai devant, tu n’auras qu’à rouler doucement derrière moi. J’ouvrirai juste le chemin.
Le jeune homme hocha la tête. La roussette ne put s’empêcher de lui masser gentiment et rapidement l’épaule d’un geste affectueux.
Ils firent comme prévu pendant un long moment, pénétrant de plus en plus profondément au cœur de la dense forêt d’Anethie. La morsure du froid presque hivernal au-dehors n’était rien pour Sephyra, comparé à la peur qui lui nouait littéralement les entrailles. Elle se sentait sur le point de défaillir à chaque pas. Son cœur lui remontait au bord des lèvres et fur et à mesure qu’elle avançait.  Elle éprouvait une furieuse envie de détaler en arrière. Quelle allait être la réaction de son clan, pour le retour de leur Reine ? Et surtout, est-ce qu’Athem l’aurait vraiment attendue pendant tout ce temps passé loin de lui ?
Sephyra posa une main au niveau de son cœur en fermant un instant les yeux. Elle n’avait aucune raison de s’en faire pour autant. Là-bas l’attendait son clan. Sa fraternité, sa famille. Son amour.
Un mouvement dans les arbres la fit soudain s’arrêter. Elle leva son bras gauche. Le lourd véhicule derrière elle s’immobilisa à son geste. Elle guetta la nuit perforée des puissants phares, les sens aux aguets. Alors qu’elle allait reprendre sa marche, se disant que ses appréhensions lui jouaient des tours, elle fut  immobilisée par la lame d’une lance qui pointa sur sa gorge. Ils étaient apparus soudainement, sans aucun bruit. Sephyra releva lentement les yeux tout en levant ses bras. Ils étaient quatre à l’entourer, armes levées. Elle ne pouvait le voir, mais derrière elle, cinq autres encerclaient la voiture.
Des loups. Les membres du clan d’Anethie.
-   Vous êtes sur un territoire interdit d’accès et délimité par les lois du cadastre, déclama sévèrement celui qui lui faisait face. Je vais vous demander de faire immédiatement demi-tour et de retourner sur vos pas.
-   Allons bon, riposta la roussette en soupirant. Je ne me suis quand même pas tapée toute la route pour rebrousser chemin sans même avoir revu mon village.
-   Je vous demande pardon ? Demanda le loup en haussant un sourcil.
Sephyra le transperça du regard.
-   Allez réveiller votre roi. Dites-lui que sa femme est revenue.
A ces mots, les membres du clan se regardèrent. Sa phrase eut l’effet inverse de ce qu’elle comptait : les gardes semblèrent encore plus méfiants.
-   Déclamez votre identité, ordonna le même loup.
La roussette ferma un instant les yeux en soupirant une nouvelle fois, puis fixa le garde sans sourciller.
-   Je suis Cae-La Sephyra. Et votre Reine est de retour.

Ils durent patienter plusieurs dizaines de minutes, dans le froid. Les membres du clan avaient obligé Donf et Lena à sortir du véhicule. Malgré le peu de vêtements qu’ils portaient – surtout tribaux -, les loups ne semblaient pas souffrir du froid. Contrairement à Sephyra et ses deux acolytes qui, en plus de voir leur appréhension grandir de minute en minute, commençaient sérieusement à geler sur place. Alors qu’elle se demandait combien de temps encore il faudrait pour qu’ils terminent tous en statut de décoration pour l’entrée du domaine, des ombres sortirent soudainement d’entre les arbres pour s’avancer vers eux. Lorsqu’elle s’approcha, l’une des silhouettes fut familière à Sephyra. L’inconnue, quand elle fut assez proche, s’immobilisa alors, son museau trahissant sa grande surprise.
-   Luna… ? Questionna la roussette en fixant la louve dont le corps était recouvert de tatouages tribaux.
La dénommée Luna s’approcha alors. Les gardes s’esquivèrent sur son chemin.
-   Luna, ça fait tellement longt…
Sephyra ne put terminer sa phrase. La louve venait de lui asséner un coup de poing en plein museau. Un coup d’une réelle puissance. La roussette accusa le coup et se frictionna la mâchoire d’une main en se relevant lentement.
-   Je savais que nous n’étions pas de très bonnes amies, mais à ce point…
-   Comment oses-tu…
Sephyra haussa un sourcil. Le ton de Luna n’était même pas froid : il était viscéralement haineux, empli d’une rage sourde.
-   Comment oses-tu te montrer ainsi à mes yeux ?! S’exclama Luna en empoignant la roussette par le col.
-   Que ça ne te plaise ou non, je suis de retour. Et si tu ne me relâches pas, tu auras bientôt à payer pour ce que tu fais, Luna.
Elles se fusillèrent du regard pendant de longues secondes.
-   Relâche-moi immédiatement, assomma la roussette en pesant chacun de ses mots. Et amène-moi à notre Roi.
Sur ces paroles, le museau de Luna passa de la colère à l’incompréhension. Puis il redevint impassible. Elle relâcha sa Reine et jeta un regard à ses gardes avant de faire un geste du bras. Les loups reprirent leur lance à leurs côtés. Elle reposa son regard ferme dans celui de Sephyra.
-   Vous avez tous entendu. Nous devons obéir à notre Reine, messieurs. Escortons-les jusqu’au palais.
Elle passa la première. Les gardes se mirent en position et encadrèrent les trois visiteurs, puis ils entamèrent la marche vers le village bien caché au cœur de la forêt.
-   Je m’attendais à un meilleur accueil, vu ton soi-disant rang…, ne put se permettre de dire Lena sans le moins du monde se sentir obligée d’être discrète.
-   Dis…, murmura Donf en s’avançant quant à lui vers Sephyra. On n’aura pas de problèmes, pas vrai ?
-   Une fois que nous serons en présence du Roi, non, le rassura la roussette sans le regarder.
Enfin, je l’espère…

Ils marchèrent ainsi une bonne demi-heure. La lumière des phares baissa progressivement au fil de leur marche, et Donf et Lena finirent par ne plus rien voir du tout dans la forêt. Heureusement, ils n’eurent pas à marcher à l’aveuglette bien longtemps. Apparurent bientôt d’entre les arbres des halos rouges, signes des braseros du village qui brûlaient pendant la nuit.
Ils atteignirent bien vite une petite clairière au cœur-même de la forêt. Là prenait place le village dit d’Anethie, le village des membres du clan. Composé d’une allée centrée délimitée par les braseros, il se terminait au bout par une petite habitation en pierre. Le palais. Hormis cette construction, toutes les autres habitations étaient des petites huttes, entrelacées par des branchages et recouvertes de feuilles d’arbres. En fait, les huttes qui se dressaient-là n’étaient que celles des « commerçants », bien qu’aucun système monétaire ne régisse la petite communauté. Les véritables habitations des villageois se situaient dans les arbres mêmes, et étaient donc pour le moins invisibles de nuit pour les deux nouveaux-venus qui y mettaient les pieds pour la première fois.
Le petit groupe longea donc l’allée centrale, Luna en tête. Celle-ci se stoppa devant les marches du petit et modeste palais, qu’encadrait derrière un énorme pan naturel de roche.
On doit être au fond de la forêt. Si je me souviens bien, derrière cette falaise… C’est l’océan, se dit Donf en se rappelant ses anciens cours de géographie.
Luna se retourna face à ses convives, croisant les mains dans son dos.
-   Nous y sommes.
Il y eut un léger flottement durant lequel le bruit des flammèches léchant leur brasero rythmait le silence de la nuit.
-   Eh bien, qu’attends-tu ? S’impatienta Sephyra. Va réveiller Athem, dis-lui que je suis là !
-   Je ne peux pas.
-   Qu’est-ce que tu racontes… Luna, tu es la mieux placée pour savoir de quoi nous parlons. Va le réveiller immédiatement. Il ne t’en voudra pas pour ça et tu le sais très bien.
-   Je ne peux pas.
-   Enfin explique-toi ! S’exclama alors Sephyra en perdant son calme, son cœur tambourinant dans sa poitrine.
-   Le Roi est parti.
Il y eut du mouvement parmi les gardes. Le museau de Luna ne trahissait aucune émotion. Elle restait droite et fixait Sephyra dans les yeux. Celle-ci se sentit décontenancée. Et surtout…
Un peur significative s’alluma en elle, tordant un peu plus son estomac.
-   Comment ça, il est parti… ? Demanda-t-elle d’une voix mal assurée.
Luna ne répondit pas.
-   Explique-moi Luna. Où est-il parti ? Depuis combien de temps… ? Insista la roussette, ses lèvres dessinant un sourire mal assuré.
-   Athem n’est plus là. Il n’est plus parmi nous, Sephyra.
Son sourire s’évapora peu à peu. Son cœur remonta. Elle fixa Luna en y cherchant une réponse, et la trouva dans son impassibilité, sans pour autant y croire. Elle se dirigea alors à gauche, quittant soudainement le groupe. Un garde fit mine de se dresser sur son chemin, mais sur un geste de Luna, il reprit sa position.
Le regard de Donf passa de la silhouette de Sephyra qui s’éloignait à Luna. Il voulut alors suivre son amie, mais cette fois, la louve n’empêcha pas le garde de l’interrompre.
-   Où va-t-elle ? Laissez-moi l’accompagner ! S’indigna le jeune homme en fixant la gardienne du clan.
Celle-ci jeta un coup d’œil vers le chemin qu’avait pris la roussette.
-   C’est à elle de prendre seule la responsabilité de ses choix. Et personne ne peut l’accompagner sur le chemin qu’elle a décidé d’arpenter dans sa triste solitude.
Donf haussa un sourcil réprobateur, avant de mettre un lien sur ce qui venait de se passer. Les retrouvailles entre la louve et la roussette, ces paroles, et ce départ…
Lena ferma les yeux, le visage ravagé par la peine.
Donf ouvrit la bouche avant de la refermer. Il fixa de nouveau Luna, le regard sévère.
-   Laissez-nous la rejoindre, implora-t-il d’une voix ferme.

Sephyra se tenait debout et fixait sans mot dire ce qu’elle avait à ses pieds, sans un geste, le regard vitreux, les bras reposant mollement à ses côtés. Sur une croix en bois était gravé le nom qu’elle avait chéri. Elle pouvait presque voir ce qui s’était passé. Après son départ, il avait tenté de garder son rôle. Mais le temps passant, et elle ne revenant pas à ses côtés, il perdait pied. Régner seul n’avait plus aucun sens. Vivre sans elle ne valait rien.
Il n’avait plus la force de combattre. Il s’était progressivement renfermé sur lui. Il avait fini par ne plus quitter leur chambre, restant alité matin et soir, ne quittant pas ce refuge où se trouvait encore son odeur, sa présence qui lui manquait par-dessus-tout. Il finit par ne plus se nourrir.
Et il finit par expirer.
Sephyra resta immobile, le cœur asséché dans sa poitrine. Il ne battait plus, maintenant. Il était vide. Même pas empli de tristesse, de ressentiment. Vide, tout simplement. Tout ça…
Pour en arriver là. A être droite et vivante face à cette croix qui surplombait et signait la fin de tout sens, de tout espoir de continuer.
Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, son regard glissa sur la tombe d’à côté, plus petite. Sur la croix était marqué un autre nom qu’elle lut machinalement. Et qui résonna dans l’écho de sa mémoire brouillée par les machinations.

« Chut, chut… »
Athem prit le bambin dans ses bras pour le consoler de ses pleurs qui n’en finissaient plus.


Son ventre se tordit d’horreur. Ses yeux s’écarquillèrent sous la violence des souvenirs qui lui revenaient. Elle émit une longue plainte de tristesse.

Le loup caressa le museau de son enfant qui rit doucement.
« Toi et moi on doit encore attendre un peu, pas vrai ? Ta maman va bientôt revenir, j’en suis certain. »


« Je suis désolé, votre Majesté. Il est mort. La maladie l’a terrassé. J’ai été incapable d’y remédier… »

Elle tomba à genoux, ses jambes se dérobant. Sa gorge était nouée. Elle suffoquait en gémissant. Ses larmes n’en finissaient plus. Elle hurla.

« Athem, je t’en prie, il faut que tu sortes de cette chambre… Notre peuple attend d’avoir un souverain à sa tête. Tu dois tenir ce rôle ! Je t’en supplie… »

« Qu’on me ramène mon enfant et ma femme… »
« Il délire. Sa température ne fait qu’augmenter d’heure en heure. »
« Mon fils me succédera, vous verrez… »
« Que pouvons-nous faire, docteur ? »
« Rien, j’en ai bien peur… »
« Vous savez comment il s’appelle ? Son nom… C’est… »


Jaël.
Son corps tressauta. Elle ne parvenait plus à respirer.
-   Elle a une crise ! Aidez-moi, il faut l’allonger, vite !
Lena la prit contre elle. Elle hoquetait sans parvenir à reprendre son souffle. Sa gorge était bloquée. Ce n’était pas possible. Ca ne pouvait être réel. Pas lui. Elle n’aurait pas pu oublier.
-   Putain non, Sephyra, me fait pas ça !
Ses bras battaient l’air. Ses mains s’accrochaient dans le vide. Donf les attrapa et les retint contre lui. Lena la serra contre elle, ne pouvant s’empêcher de prendre peur et de laisser ses larmes couler. La roussette s’étranglait toute seule.
-   Me laisse pas Sephyra, me laisse pas comme ça, me fait pas ça, tiens bon…
Elle finit par ne plus trouver de voix pour crier. Alors elle pleura, longuement, avant de sentir son esprit s’effilocher dans le creux de la nuit.

Cette nuit-là également, il la retrouva dans la chambre. Occupée à fixer cette petite chose qui faisait partie d’elle.
-   Athem…, murmura-t-elle.
Une éternité passa avant et après ses paroles qu’il retiendra jusqu’à la fin.
-   Je vais partir.
Il s’était déjà douté que quelque chose allait devoir survenir pour enrayer cette situation. Il s’était déjà préparé à toute éventualité. Mais se préparer n’empêchait pas la douleur d’être présente et bien réelle.
-   Quand ça ?
-   Ce matin, très tôt. Dans quelques heures. Avant le réveil même des plus matinaux. Je ne veux pas d’une quelconque cérémonie.

Il l’avait regardée rassembler quelques maigres affaires, juste le strict nécessaire. Puis elle s’était à nouveau recueillie dans la petite chambre. Il l’attendait à la grande porte du palais. Elle s’avança jusqu’à lui, puis resta à ses côtés. Dans le ciel, la nuit n’était pas encore tout à fait partie, mais le jour se faisait encore tarder. C’était une heure où le monde existait mais où l’on avait l’impression de ne pas en faire partie. Un instant d’éternité, quelque part entre deux dualités. Ni totalement clair, ni complètement obscur. Il la prit contre lui. Elle se laissa faire.
-   Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider, Sephyra.
-   Attendez-moi tous les deux, quoi qu’il arrive, murmura-t-elle. Attendez-moi jusqu’au bout de la nuit s’il le faut, quitte à veiller chaque soir dans l’espoir d’apercevoir ma silhouette. Je reviendrai vite.
Il lui caressa les cheveux. Lui dit à l’oreille qu’il l’aimait. Elle ne reprit pas. Elle se dégagea doucement, le regarda une dernière fois dans les yeux, puis fit volte-face et descendit les quelques marches avant de s’éloigner par la place centrale du petit village.








Un jour tombe, un autre se lève ;
Le printemps va s’évanouir ;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : « Hâtez-vous d’en jouir. »

Et puisqu’il faut qu’elles périssent,
Qu’elles périssent sans retour ;
Que les roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l’Amour.

« La branche d’amandier », Lamartine
« Dernière édition: Décembre 15, 2012, 05:12:55 pm par Miko »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : NightDreamers
« Répondre #492 le: Décembre 15, 2012, 11:48:31 am »
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Donc ça ne semblait pas être un rêve ou une vaste illusion... *Perplexe*

Je me garde mes observations approfondies une fois encore, je sens que le prochain chapitre va être interessant.

Pour la peine tiens, jte file un chat en attendant que je rechoppe ton adresse mail ^o^

Lena pourra critiquer les cuisses de Sephyra : "GENRE T'AS EU UN GOSSE T'AS VU L'ETAT DE TES CUISSOTS ON DIRAIT QU'ON VA LES BOUFFER"
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Re : NightDreamers
« Répondre #493 le: Décembre 15, 2012, 04:56:24 pm »
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Donc si je comprend bien, les deux morales du chapitre c'est : "Baisez pour aller mieux" et "Gardez votre femme à la cuisine si vous voulez pas crever" ?

Sérieusement, je sais pas pourquoi j'ai trouvé la partie avec Hunter un peu... inutile ? A par tirer un coup, je vois pas ce qu'apporte concrètement cette partie. Je veux bien comprendre qu'on a tendance à "sacraliser" l'amour parfois pour un oui ou pour un non, mais la j'ai juste l'impression que ce passage prône le "sexe pour s'amuser", ce qui est pas vraiment mieux, voir pire je trouve. Enfin bref.

Sinon la deuxième partie, c'est moi ou depuis le chapitre précédent Sephyra se tient plus ? D'abords elle lance des grossièretés gratuites et infondées et maintenant elle se la joue "The Queen is back so on your knees motherfuckers !" ? Moi je l'ai trouvé sacrément gonflée de se ramener à son peuple après tout ce temps en se la jouant la-grande-Reine-faites-ce-que-j'ordonne.
Et du coup, la voir déchanter comme ça ne m'a pas donné de la tristesse ou de la pitié pour elle comme tu a voulu en créer, mais plutôt du mépris et de la moquerie. Je pense que si tu aurais voulu nous rendre plus triste de l'horrible vérité, tu aurais du mieux soigner son entrée dans ton texte avant.

Voila, c'était mes impressions sur le chapitre.
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Kazhnuz~ : Un plus ou moins Débile Onirique Non Froid (DONF)? *meurt*
Saïko : je dirais plutôt
Kyliam : mais XD
Saïko : Débile Original au Nom Fallacieux
Kyliam : XDD
Kazhnuz~ : +42 Saïko
 
 
Re : NightDreamers
« Répondre #494 le: Décembre 15, 2012, 05:15:25 pm »
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Attention nous sommes sur un forum en majorité fréquenté par des jeunes, la moindre des choses c'est de mettre en spoileur je l'ai fait cette fois la prochaine je surprime.
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