Haha ça fait plaisir de voir que certains attendent avec impatience ^^ Désolé pour cette longue attente, donc, et en avant pour le final !
Deuxième partie de ce chapitre 32 ~ Obscur.
Dernière partie le WE prochain. Soyez de la partie, cette fois-ci ça bouge ! A ce stade, attendez au moins un mort pour chaque chapitre. J'ai bien dit
au moins un.
A la semaine prochaine !
Sephyra restait immobile. Ni tétanisée, ni surprise. Sa conscience était endormie par l’atmosphère onirique qui régnait par-dessus tout, autour d’elle… En elle. Nelson s’avança les mains croisées dans le dos, sans se presser. Il se stoppa près d’elle, son regard perçant ses moindres pensées.
- Je t’ai attendue très longtemps, Cae-La Sephyra. Je t’attendais et tu ne venais pas.
- C’est impossible… Tu es mort.
Malgré l’emprise brumeuse qui obscurcissait ses pensées, la roussette avait conscience de l’irréalité de la scène. Nelson avait été jugé de ses crimes et puni par la cour martiale à la plus haute peine : la condamnation à mort. Celle-ci s’était déroulée devant le palais présidentiel de Station Square, sous le regard des télévisions et des spectateurs en foule autour du peloton, à quelques mètres de distance par sécurité. Sephyra avait été de ceux-là. Dans sa mémoire, les images se succédèrent. Elle revit les hommes alignés devant Nelson, lui-même accroché à un simple poteau de bois planté en terre. Elle revit les soldats lever leur arme sous l’ordre de leur supérieur. Elle ressentait même encore ce balbutiement du cœur qui annonçait déjà l’écho des coups de feu. D’un geste de la tête, elle balaya ces images.
Nelson était bien en face d’elle. Entouré d’un étrange halo blanchâtre, la même chape de brume que les autres… Fantômes. Mais lui était moins irréel, plus palpable, il était là, présent, c’était lui.
- Tu ne comprends toujours pas…, murmura-t-il en toisant son interlocutrice d’un regard froid et pénétrant.
Un regard qui était le même qu’elle avait connu. Alors qu’elle ne s’y attendait pas, il fonça sur elle à grands pas. Tout se passa très vite. En un clignement de paupières, il s’était jeté sur elle sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’esquiver ou anticiper. La seconde d’après, il la tenait par l’anneau de son cordon autour du cou. Le cuir entailla sa peau, déchirant sa nuque. Ses pieds touchaient à peine le sol.
- Pauvre imbécile, tu n’as toujours pas ouvert les yeux…, gronda Nelson en gardant foncièrement la tête baissée.
Sephyra gémit en agrippant les mains de l’ancien président. A sa grande surprise, il la laissa retomber sur ses pieds sans heurt, puis se laissa lui-même tomber à genoux en laissant sa main glisser le long des nœuds du corset de la roussette.
- Nous ne sommes que des résidus, Sephyra… Des ombres effacées de consciences déjà mortes.
- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu veux dire… ? Demanda Sephyra en reprenant son souffle, une main sur le cou où s’imprimait la marque de son lacet en cuir.
A cet instant, le fantôme de l’hybride qui l’avait conduite jusqu’ici apparut devant la porte d’entrée. Sa silhouette se fit plus dense. Son museau apparut un peu moins brumeux. Elle portait un tatouage sur sa paupière droite refermée. Sephyra en eu le souffle coupé.
Elle connaissait cette hybride. Mais qui était-ce… ?
- Ce monde n’est pas le tien, Sephyra. Il n’est celui de personnes. Un monde d’illusions et de mensonges… Il faut que tu nous sauves, Sephyra.
Il releva la tête et implora la roussette du regard. La nausée se fit dans ses pensées. Nelson n’aurait jamais lancé ce regard suppliant. Il ne se serait jamais mis à genoux devant elle.
Il se releva lentement en posant ses mains sur ses épaules, sans décrocher son regard du sien.
- Je t’en prie Sephyra, sauve-nous ! Je n’en peux plus de tout ça, j’ai fait du mal mais je n’ai jamais mérité pareil tourment… sauve-nous, sauve-nous…
- Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse exactement… ?
- Il faut que tu ouvres les yeux ! Trouve la faille dans cet univers et le rêve se brisera ! Tu sais comment ça marche pas vrai… ? Il suffit de mettre le doigt sur le détail qui ne colle pas, car il y a toujours un détail qui ne colle pas dans un rêve, toujours…
Sephyra recula d’un pas en arrière. Ce n’était pas Nelson qu’elle avait en face d’elle. Ce fantôme était en état de panique, il parlait vite, elle avait du mal à tout comprendre. C’était loin d’être la personnalité de l’ancien président. Peu à peu, Sephyra détachait sa conscience de l’onirisme qui berçait cet univers.
Le bâtiment trembla alors. Une vive lueur apparut de l’autre côté de la baie vitrée, dehors. La roussette détourna violemment la tête, éblouie par cette apparition soudaine.
- C’est ça ! Hurla le fantôme de Nelson en agitant les épaules de Sephyra. Ne fais pas confiance à la lumière, elle ne te sera d’aucune aide définitive, elle ne donnera que l’illusion d’effacer les ténèbres, mais ce n’est que provisoire ! Détourne-toi de la facilité et des promesses, Sephyra ! Si tu veux détruire les ténèbres, il faut que tu
deviennes les ténèbres !
Puis il retomba à genoux en laissant une rumeur ravageuse de désespoir lui racler la gorge. Ses mains s’effacèrent, puis ce fut au tour de ses bras et de ses épaules. L’hybride s’avança au côté de son compagnon fantôme, et regarda Sephyra sous ses paupières fermées.
- Brise le miroir…, murmura-t-elle dans un écho doux et féminin.
Puis elle s’effaça dans l’air comme son homologue masculin.
Sauve-nous…Avant que le visage de l’hybride ne disparaisse complètement, une larme apparut au coin de son œil droit. Elle tomba au moment où son museau s’évaporait. Elle percuta le sol mais contrairement à ce qu’attendait Sephyra, des ondes apparurent sur la moquette rouge du bureau, comme si elle était faite d’eau. Et c’est ce qui se dessina sous ses yeux. Une mare rouge de sang. Sa propre ombre, dessinée par la luminosité aveuglante sur le côté, se mouvait dans l’eau comme un serpent noir. Un sourire blanc, dangereux, se dessina sur sa silhouette ondulée.
Alors, tu nages toujours en plein doute ? Résonna une voix qui ressemblait à la sienne, en plus malveillante.
Retourne à la source !Sephyra releva la tête. La lumière disparut, le bureau disparut, la mare, les ombres… Elle se trouvait devant une immense porte ouverte sur une spirale ondoyante de rouge et de noir dans un univers orangé très sombre. Deux rubis d’un rouge éclatant et féroce s’ouvrirent pour la fixer.
- Non… Elle ne trouvera jamais la faille.Puis les rubis se firent de plus en plus gros, signe que leur propriétaire se mouvait à l’intérieur pour s’approcher. Une colonne de flammes d’un rouge sombre, quasi-noir, perça la spirale pour s’élever en hauteur, au-dessus d’elle. Puis ce qui ressemblait à une gueule qu’on ouvrait se dessina sous ses yeux horrifiés. Une gueule immense, cerclée de plusieurs rangées de dents aussi grandes qu’elle et taillées en pointe. Une gueule qui tombait sur elle, s’apprêtant à refermer sa mâchoire aux proportions démesurées sur sa petite existence.
Elle hurla.
*****
***
Hunter loucha le verre. Rouge. Du vin… ? Mieux ne valait pas trop y compter. Plutôt du sang, vu l’entrée de ce fastidieux dîner. Pourtant il devait boire, quelque chose, n’importe quoi. Le goût âpre et dégoûtant, sans compter les coquilles de la cornée qu’il avait dû croquer lui restaient en bouche et lui rendait l’esprit nauséeux. En face, Saïko n’en menait pas plus large malgré sa nature calme à l’accoutumée. Il semblait même beaucoup plus affecté que l’échidné.
Les bols disparurent d’eux-mêmes, sans bruit. Les assiettes qui les remplacèrent étaient couvertes d’une soucoupe pour garder la chaleur des aliments. Aliments que les deux invités redoutaient par-dessus tout de découvrir.
- Voilà le plat principal, j’espère qu’il sera à votre convenance, dit Celia en joignant ses mains entre elles et en y posant son menton, coudes sur la table. Mais avant ça, discutons un peu. Qu’avez-vous appris après ces quelques semaines d’aventures tumultueuses ?
Hunter fronça les sourcils en la fixant de biais. Saïko tentait de calmer les battements de son cœur. Malgré tout, le contact direct avec la mort, sous quelque forme que ce soit, lui restait traumatisant.
Les chandelles disposées sur la table à manger, accouplées au doux rayonnement des lumières placardées aux murs de la salle de séjour jetaient une luminosité tamisée autour d’eux, accentuant l’effet d’intimité de ce dîner étrange.
- A ne pas adresser la parole aux inconnus, répondit pour finir le goupil avec un sourire, le plus calme qu’il put s’assurer de jeter.
- Oh, répliqua Celia en feignant l’étonnement. Je suis une inconnue pour vous ?
- Va droit au but, j’en ai marre de cette mise en scène, déclama Hunter, glacial.
Celia perdit son masque d’étonnement. Ses doigts s’entrelacèrent un peu plus sous son menton alors qu’elle fixait l’échidné. Elle finit par sourire. Un sourire dangereux, alors que son regard s’adoucissait d’une lueur menaçante.
- Bien sûr que nous nous connaissons. Depuis l’aube des temps. Vous n’avez aucun secret pour moi et je n’en ai aucun pour vous.
- Comment ça ? Demanda Saïko en restant sur ses gardes.
Il eut le temps de jeter un œil sur Strife, toujours immobilisé dans ses entraves d’ombres. Celui-ci lui intima du regard de rester concentré sur Celia.
- Vous n’avez toujours pas compris ? Il n’existe pas un « monde » des ténèbres, voilà le secret. Il n’existe pas une dimension différente ou parallèle, ou que sais-je encore. Là où résident les ténèbres réside la réalité.
- Alors pourquoi avoir eu besoin d’ouvrir cette fameuse Porte dont vous parlez tous, si tu étais libre de tes mouvements ? Demanda Hunter en croisant les bras.
- Parce que je ne l’étais pas, libre. Dîtes-moi, savez-vous ce qu’est la fêlure du mal ? La noirceur du monde ? Savez-vous pourquoi il existe des serials killers ? Savez-vous d’où viennent les loups-garous, les vampires, les pires créatures de vos cauchemars ? Tout cela n’existe pas indépendamment, comme ça, « pouf » et voilà c’est créé. Non, tout cela provient de vous.
- J’ai du mal à suivre, avoua Saïko. Tu nous parles de meurtriers, d’accord. Mais que viennent faire les loups-garous là-dedans ? Ils ne sont que déformations de faits réels, nés de l’imagination des habitants crédules à une époque donnée.
Celia souri un peu plus, mais cette fois-ci avec compassion. Comme si elle prenait à pitié la réaction du renard.
- Je vais vous révéler un secret que vos parents n’ont jamais pu vous révéler étant petits…
Hunter et Saïko restèrent accrochés aux lèvres de la jeune fille.
- Les monstres existent. Ils sont même plus bien plus réels que vous et moi.
- Ouais d’accord, ne put s’empêcher d’ironiser froidement Hunter.
- Bien, mettons de côté la fêlure du mal et toutes ces notions un peu abstraites. Parlons de ce qui vous concerne. Hunter, continua-t-elle en regardant son interlocuteur. Tu es démoniste, tu abrites donc un démon en toi.
- Jolie déduction, tu y es arrivée toute seule ?
- Saïko, reprit la jeune fille en ignorant la remarque et en déposant son regard sur le goupil. Tu es l’héritier d’un clan au pouvoir élémentaire. Tu contrôles ce pouvoir, n’est-ce pas ?
Le renard hocha la tête.
- Et que pensez-vous être ainsi ? Leur demanda Celia en se calant plus en arrière sur sa chaise, une expression de triomphe dans son regard. Vous pensez être normaux ? Saïko, les contre-natures que tu chasses, que crois-tu qu’elles soient ? Penses-tu réellement être si différent d’elles ? Hunter, les démons que tu traques, qu’en est-il pour le tien ?
Saïko et Hunter se regardèrent, le goupil plus troublé que l’échidné ; tous deux sous le choc de la lumière qui se faisait sur la nature des choses. Celia continua, imperturbable, son sourire profondément machiavélique élargissant ses lèvres d’un masque de folie.
- Le chaos, le mal, le néant… Tant de noms différents pour une seule et même force ! Cette force qui provient des origines du tout et du rien, du vide, du commencement… Je la nomme l’Obscur. Et vous êtes sous son emprise, messieurs. Les contre-natures, les démons, les monstres, les méchants. Laissez-moi vous montrer ceci…
Elle claqua des doigts. L’air au-dessus d’elle se brouilla. Des chuchotements résonnèrent dans la salle.
J’aime… J’aime tuer, résonna la voix d’un homme.
Ce que je préfère ? Dessiner dans la chair, graver les cicatrices… voir le sang couler… Oui, le sang, j’adore ça ! J’aime me noyer dans les effusions qui giclent sur moi lorsque je tranche le corps de ces… jouets. Mais il faut qu’ils soient encore vivants quand on les tranche, sinon le cœur ne bat plus ! Le sang ni gicle plus ! Quelle frustration…Hunter serra les poings en fermant les yeux.
Je suis… Quelqu’un de mauvais, reprit juste derrière une voix féminine.
J’ai ce désir qui m’envahit à chaque fois, cette pulsion plus forte que ma morale qui me murmure des choses… Je suis obligée d’y répondre vous comprenez !... Je suis obligée !! … Une fois que je les ai violés, je les tue. Parfois je les étouffe, d’autres fois je les égorge… Certaines fois je leur tords le cou, mais c’est plus difficile. Une fois que ce désir a été accompli je suis tranquille pour un moment. Puis il revient, peu de temps après, plus fort, plus virulent…Saïko posa ses mains sur ses oreilles, le cœur battant.
J’ai violé mon enfant parce que ma femme ne voulait plus que je la baise. Cette salope… Je l’avais prévenue, mais elle ne m’écoutait pas. Vous savez pourquoi elle voulait plus qu’on baise ? Parce qu’elle se faisait tirer par ce type au bureau, j’en suis certain ! Alors ce soir-là j’ai violé notre gosse sur la table de la cuisine, juste devant elle. Et elle a rien fait, vous vous rendez compte ! Elle a rien fait ! Elle est complètement folle ! C’est elle qu’il faut jeter en prison, pas moi ! C’est moi la victime !
Oh ça ? C’est ma mère qui me l’a fait, quand j’étais petit. Elle avait voulu se suicider à cause de mon père, et elle voulait pas me laisser seul. Alors elle a voulu m’emmener avec elle. Sauf qu’elle a raté son coup pour moi. Tout ça c’est à cause de mon père, de ce qu’il lui a fait subir. Il est même pas venu s’excuser ce fils de pute. C’est peut-être pour ça, oui… Que je tranche les couilles et la queue de tous ces types. Pour leur faire passer l’envie. C’est tous des pourris, vous m’entendez ? Il faudrait tous les crever !- Arrête ça ! S’écria Saïko.
Celia claqua des doigts. Les chuchotements s’estompèrent lentement, l’air au-dessus de la jeune fille reprit une apparence normale.
- Voilà, la force de la noirceur du monde, de l’âme. Voilà la force de l’Obscur. Tout le monde n’est pas ainsi. D’autres le sont. Vous y compris.
- Ça n’a rien à voir, je n’ai pas choisi d’être un démoniste et je ne commets pas ce genre de… De choses qu’on a entendues ! Rétorqua Hunter avec force.
- Je n’ai jamais tué personne…, murmura Saïko, le museau plongé dans ses mains.
Il avait du mal à digérer le flot des paroles, des pensées, des responsabilités et des actes dont il venait d’être témoin. Son empathie naturelle et son imagination laissaient déborder un trop-plein d’horreur et de tristesse ; d’horreur pour les actes et la folie de ces âmes, de tristesse pour la réalité de l’existence de telles choses.
- La force qui fait votre différence, continua Celia, qui vous donne ces pouvoirs et le droit de porter une entité en vous, tout ça fait partie de l’Obscur. Vous combattez ce que vous êtes. Vous reniez ce qui fait votre force au plus profond de votre conscience.
Hunter serra les dents en baissant la tête. Saïko resta impassible. Lentement, il retira son museau de l’entrave de ses mains. Il fixa ses paumes. Puis il déposa ses yeux sur Celia.
- Tu as raison.
Hunter le fixa, étonné.
- J’ai toujours su que j’étais différent au fond. Si j’avais été normal j’aurais dû mourir ce jour-là, avec ma famille, avec mes amis… Mais je suis vivant. J’ai donc quelque chose à accomplir.
Celia l’écoutait parler, son visage n’exprimant aucun sentiment, son regard fermé vierge de toute émotion.
- Comment devons-nous t’appeler ? Demanda le renard avec calme et assurance.
- Celia, c’est le nom que je me suis donné.
- Celia.
Saïko se leva sans cesser de fixer son interlocutrice.
- J’ai bien compris ce que tu voulais nous démontrer. Et j’ai compris ce que j’avais à faire. J’irais jusqu’au bout.
La jeune fille haussa un sourcil, à moitié surprise.
- Je descendrai jusqu’aux tréfonds de la noirceur de l’âme s’il le faut, mais je rétablirai l’équilibre, et je t’anéantirai.
Strife arriva à ce moment à dégager sa mâchoire de la ramification qui l’entravait.
- Bien dit, vieux frère ! Lança-t-il en toute classe.
- S’il faut combattre mes ténèbres pour arriver à te tuer, je le ferai sans problème, continua Hunter en se levant à son tour.
- Jeune fille, tu ne dois pas avoir connu l’Enfer pour prétendre connaître la profonde noirceur du monde. Si tu veux je pourrai t’offrir la visite guidée, quand on t’aura démontée ! Railla Blowback.
- S’il existe une telle noirceur dans l’âme du monde, rétorqua à son tour la voix du Firefox,
c’est qu’il existe également une éblouissante lumière d’espoir et de bonté quelque part. Lorsque l’humanité la trouvera, toi, représentante des ténèbres, tu n’auras plus lieu d’être.Celia les regarda un par un. Le Firefox s’était montré en une frêle silhouette de flammes, prenant son apparence de renard de feu. Le démon lui se présentait en une luminescence blanche, au-dessus de Hunter. Elle esquissa un sourire en fermant les yeux.
Puis son sourire s’élargit diaboliquement. Quand elle releva les paupières, une lueur folle brillait dans ses pupilles noires.
- Parfait ! S’écria-t-elle en se levant brutalement. Montrez-moi comment vous allez réagir face aux ténèbres qui bercent chacun d’entre vous ! Montrez-moi comment vous allez survivre dans un monde de chaos et de folie ! Mais si je peux vous donner un conseil…
Ses pupilles se rétractèrent et une chape noire commença à l’entourer.
- Vous feriez mieux de ne pas me sous-estimer. N’oubliez pas que Celia n’est qu’une image.
La jeune fille fut happée par ses ténèbres qui l’entourèrent. Derrière ce halo noir, seule sa voix ne sortait, déformée par le mal, plus grave et plus inhumaine que sa simple voix de jeune fille innocente à l’accoutumée.
- Les ténèbres abritent quelque chose de beaucoup plus menaçant qu’une simple allégorie humaine. Ce que vous venez de provoquer… N’est pas humain.