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La guerre selon Jenkins
La guerre selon Jenkins
« le: Mai 09, 2010, 08:51:53 am »
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Bonjour à toutes et à tous,

Je tiens à vous prévenir de deux choses avant que vous ne plongiez dans ce texte. D'une, c'est plus une ébauche qu'autre chose, je ne sais donc pas s'il aura une suite ou pas. De deux, il n'est pour l'instant pas très violent, mais je pense que certains propos et actions peuvent blesser la sensibilité de certains. Jouez pas aux cons, si vous supportez pas la guerre et tout ce qui va avec, ne vous aventurez pas sur ce genre de terrain.

(Note : Pour ceux qui classeraient ça en hors-Sonic, je tiens à préciser que l'action se situe bien sur Mobius, et que, bien que ce ne soit pas explicite pour l'instant, nous avons bien et des hybrides et des humains dans le conflit.)



Il y a des journées … Des journées où l'on aurait préféré être ailleurs, où l'on se dit que de ne pas exister aurait été plus simple … Étrangement, ces journées s'accompagnent d'un temps maussade, lourd et humide. Personne voudrait se trouver dehors.
Il y a des jours comme celui-ci où des gens perdent la vie pour défendre des causes qu'ils jugent nobles. Ils auraient pu vivre bien plus longtemps, mais le sacrifice exigé pour la 'paix' comprend leurs vies. Je ne compte même plus le nombre de fois où la Mort m'a frôlé, où elle a essayé de m'attirer … Elle a toujours échoué. Cependant, chaque jour, je la crains. Je n'en ai pas peur. J'ai vu trop de gens mourir pour ça. Mais je ne veux pas qu'elle me prenne. Pas maintenant. Comme tous mes camarades tombés au combat, j'ai quelque chose qui me pousse à combattre. La sécurité de ma nation, de ma famille. Mes enfants. Je le fais pour eux, pour qu'ils n'aient pas à subir ça. Je ne souhaite à personne de se retrouver en première ligne, un fusil en main. Vous sentez la peur qui vous prend les tripes. Vous guettez le moindre mouvement. Vous êtes nerveux. Vous savez que, malgré toutes les protections que vous portez, une balle peut vous être fatale. Vous ne voulez pas mourir, mais pourtant, chaque personne du camp opposé peut faire office de Faucheuse pour vous.
La peur donne des ailes, mais elle vous pousse aussi à jouer au chacun pour soi. Or l'union fait la force. C'est une des premières choses que j'ai apprise à mes hommes. C'est pourquoi, dans ces moments difficiles, nous restons côte-à-côte, quitte à mourir tous ensemble. De toute façon, les soldats sont tous des âmes damnées. Notre métier nous rend fou. Nous le savons. Et pourtant nous continuons. Qui prendra notre place ? Des jeunots sans expérience ? Pas question. Il vaut mieux que ce soient les vieux qui partent en premier.
Perdre quelqu'un sous son commandement, c'est dur. L'une des épreuves les plus terribles des sous-officiers et officiers. Nous sommes tous passés par là. Au-delà de la peine de perdre un frère d'armes, toutes les contraintes qui s'y ajoutent, comme la culpabilité, font de cette position un siège éjectable. Nombre d'entre nous ont déjà fini en asile psychiatrique pour ça. Ou alors, ils sont dans la tombe. Suicidés, pour la plupart. Je ne veux pas finir comme ça. Mais ça semble inéluctable.
Ce jour-ci, c'était une de ces journées sans fin. Une de celles qui signe l'arrêt de mort de ceux autour de vous, et peut-être même de votre propre personne.


La guerre selon Jenkins

[12 Juin, Ville en ruines, 13:07]

« Il faut qu'on tienne cette position ! Artilleurs, changez de position ! Yoko, trouve-toi une autre position de tir !  »

Je m'appelle Gabriel Jenkins. Lieutenant-Colonel sur le terrain. A ce grade-là, la plupart des officiers faisaient carrière dans les bureaux. Pas moi. J'ai toujours trouvé que ma place était sur les champs de bataille, parmi les autres soldats, ma famille, mes frères et sœurs …

« QG, ici Jenkins. On a besoin de ce foutu hélico tout de suite. Ça peut plus attendre ! »

Les ordres étaient simples : prendre et tenir. Ces deux mots prennent toute leur ampleur lorsque vous êtes coincé dans un bâtiment en ruines, sous le feu de l'ennemi. Plusieurs des nôtres étaient déjà blessés.

« Mon Lieutenant-Colonel ! Sauf respect, vous devriez pas vous exposer ainsi ! »

C'est bien gentil de se soucier de moi, mais à la guerre, nous sommes tous égaux. Les balles ne font pas le tri. Les soldats non plus. On tue, on avance, on tient. On est tous des assassins, qu'on l'ait voulu ou non.
Cela faisait bientôt trois heures que nous étions coincés ici. Le QG avait promis des renforts héliportés, mais aucun rotor ne s'était encore fait entendre. Seulement les rafales, les chargeurs qui tombent, les balles qui entaillent le béton et la chair.

« Argh, j'suis touché !
- Garett, prends sa place ! »

On était vraiment dans la merde. Nos artilleurs tombaient un à un. Ces salauds ne nous laissaient aucun répit. Étant moi-même artilleur, j'avais du souci à me faire.

« Je recharge ! »

Je m'accroupis et rechargeai rapidement. Les 'ammo box' de cent balles, c'est pratique, mais long à changer. Avec la pratique, néanmoins, ça prend moins de temps.
Je tirai le levier et engageai une balle dans la chambre. On allait bientôt être à sec … La journée s'annonçait longue.

« Groupe d'ennemis à onze heures ! Ils sont pour toi, Gabriel ! »

Yoko économisait ses munitions, elle aussi.
Je pivotai sur la droite et ouvris le feu sur une demi-douzaine d'hommes. Deux d'entre eux tombèrent avant qu'ils ne se jettent à couvert. Mais ils n'avaient pas le droit d'espérer avoir du répit.

« Allez, sortez, sortez ... »

Une tête se leva timidement. Rafale. Giclée de sang. Deux fusils tirèrent à l'aveuglette. Nouvelle rafale beaucoup plus soutenue. Des morceaux de bétons s'envolèrent. Deux cris retentirent dans tout ce bordel. Les balles chemisées, les gars.

« Il en reste un.
- Affirmatif. Je prends. »

Une balle, un mort. La justice expéditive du sniper. Personne n'a jamais aimé se retrouver en-face d'un tireur qui peut vous abattre à un kilomètre parce que le bout de votre doigt dépasse d'un mur. Les snipers sont un atout essentiel dans un combat urbain. Parmi tous ces gravats, tous ces angles, ces points de couverture, un sniper haut placé peut inverser le cours d'une bataille d'hommes à hommes.
Sauf que ce n'est pas ce genre de bataille que nous livrons.

« CHAR A MIDI ! TOUS A COUVERT ! ÉLOIGNEZ-VOUS DES FENÊTRES ! »

Mes hommes connaissent la procédure. Intervalle entre chaque homme. Éloignement des surfaces donnant sur l'extérieur. La plupart ont vu des mecs se coller contre les murs et y perdre leur tête à cause d'un obus.
Une explosion retentit derrière moi, me projetant à terre ainsi que quelques autres soldats. Le char avait ouvert le feu et détruit une bonne partie du mur près duquel nous nous tenions dix secondes auparavant.

« Personne n'est blessé ? »

Réponse négative. Bon.

« Soldat, passe-moi ton AT4 ! »

Plus personne ne discute mes ordres farfelus depuis un bon bout de temps. A ce qu'il paraît, les officiers s'exposent le moins possible au danger. Personnellement … Je n'ai jamais appliqué cette règle. Comme je vous l'ai sûrement déjà dit, je me considère au même niveau que mes hommes.

« Yoko, dis-moi ce que tu vois. »

Quelques secondes de silence radio, couvert par les tirs ennemis. Une rafale de mitrailleuse lourde, puis un nouveau contact radio.

« Je suis repérée, je descends ! Ils n'ont qu'un seul char, mais personne autour, ils sont tous derrière ou dans les décombres. Ils vont pas tarder à entrer.
- Garett, tu prends quelques hommes et tu vas soutenir ceux du rez-de-chaussée. Couvrez toutes les entrées possibles.
- Bien reçu. »

Un char, des types qui attendent, une possibilité d'assaut … Je regardai rapidement l'AT4. Sourire. Personne n'entrera dans ce bâtiment.

« Je veux une couverture par fumigènes. Ce char ne fera pas le poids face à ça. »

Je tapotai le tube vert tout en souriant vicieusement. Dans le temps, on m'appelait 'Adjudant Boom-Boom'. Un surnom à la con, mais qui m'a quand même valu pas mal d'applaudissement. En gros … Ma spécialité, c'est la Chimie. Le type qui m'a formé aux explosifs était un peu fou, et il m'a enseigné quelques trucs. Trucs que j'ai améliorés.
Je sortis rapidement une roquette et un monoculaire thermique de mon sac. Les roquettes standard d'AT4 ne sont pas assez puissantes pour détruire un char, mais assez pour l'amocher. Mais ça, ce n'était pas du matériel d'usine.

« Prêts ?
- Affirmatif !
- Personne derrière moi ! Allez-y ! »

Les soldats n'avaient que quelques secondes pour dégoupiller et lancer par les fenêtres. L'autre enfoiré avait déjà du recharger. Quant à moi, j'étais paré. J'activai d'une pression le monoculaire. Je cherchai une tâche plus large que les autres. Le moteur du char. Il n'était pas tourné vers nous, mais ça suffirait. L'artilleur du char devait lui aussi être équipé en thermique. D'ici, j'entendais le canon du char bouger. Il devait descendre sur nous. Plus de temps à perdre. Je courus jusqu'à l'ouverture laissée par l'obus précédent, épaulai, et pressai le bouton de mise à feu. Un retour de flammes consuma une bonne partie de l'air derrière moi, tandis que la roquette filait vers sa cible. Le tube à moitié défoncé de l'AT4 me brûla à travers mes gants. Je le jetai en contrebas tout en roulant sur le côté. De justesse. L'obus du char croisa ma roquette dans le sens inverse pour venir élargir le trou causé par l'autre. Mes oreilles sifflèrent tandis que de la poussière me tombait dessus. Je toussai en me mettant à quatre pattes, désorienté.
Une explosion retentit.

« Bien joué, Gabriel. Il est HS.
- Ouais, ouais. »

Éternuement. Toux.

« Mon Lieutenant-Colonel, ça va ? »

Des pas précipités vers moi.

« Vous occupez pas de moi ! Reprenez vos positions ! L'infanterie est encore là ! »

J'avais le souffle court. Mes hommes ne se firent pas dire deux fois.
Deux explosions successives firent trembler les murs et le sol.

« Brèche au rez-de-chaussée ! »

Fait chier. Je me relevai et récupérai ma M249.

« Je descends, tenez-les à distance ! »

Au rez-de-chaussée, tout un bordel. Ces enfoirés venaient de faire péter deux murs. Les gars étaient recouvert de poussière, mais continuaient à tirer. Depuis l'escalier, j'avais une position un peu plus élevée, ce qui me permit de soutenir ceux du dessous et d'éliminer plusieurs gars avant de percevoir comme un vrombissement.

« Gabriel, j'ai deux Apaches et deux Blackhawks en approche. Je confirme l'appartenance à nos rangs.
- Bien reçu. Les gars ! Les renforts sont là ! Tenez le coup ! »

Et quels renforts. Les Apaches n'allaient faire qu'une bouchée de l'infanterie. D'ailleurs, celle-ci tenta d'entrer en masse dans l'immeuble que nous tenions. Nous les repoussâmes de justesse, en minimisant les pertes. Les mitrailleuses des hélicos entrèrent en action. Les Blackhawks se posèrent à l'arrière du bâtiment.

« Jenkins à toutes les unités : évacuez les blessés ! »

Les dernières poches de résistance qui avaient pris forme au rez-de-chaussée et à l'extérieur se rendirent d'elles-mêmes, lassées de se faire laminer. Deux autres Blackhawks arrivèrent dans l'intervalle, amenant de nouvelles troupes. Nous commençâmes à nous regrouper, quand soudain …

« Garett est au tapis ! »

Je n'arrivais pas à croire que mon meilleur adjudant puisse se faire mettre HS aussi facilement. J'accourus.

« Hé, ça va ? »

Apparemment oui. C'était ce qu'elle essayait de dire, en tout cas. Elle s'était pris une balle au niveau du ventre, et une autre dans la jambe. Le gilet pare-balle avait en partie stoppé la première, mais une balle de 5,56 faisait quand même des dégâts. Je regardai le toubib. Il secoua la tête.

« C'est pas bon ... »

A deux, nous la portâmes jusqu'au medivac. Le toubib monta avec elle.

« Prends-en soin. »

Livide, elle parvint à articuler quelques mots, tout en cherchant mon regard.

« Désolée … Pas pu …
- Te fatigue pas. C'est pas grave. Je veux juste que tu vives. »

Elle tenta de lever un bras, mais abandonna rapidement. Son regard vert, rendu brillant à cause des larmes de douleur, fit toutefois passer le message.

« Bien, mon Lieutenant … Colonel ... »

Je lui souris tristement tout en hochant doucement la tête. Garett ne voulait pas quitter le champ de bataille, mais elle n'en avait pas le choix. Je préférais la savoir en sécurité plutôt qu'en train de combattre dans cet état.

Je m'écartai de l'hélico. Il décollait. D'autres hommes m'attendaient, je ne pouvais pas les laisser tomber.

« Rassemblement ! »

La troupe se regroupa au rez-de-chaussée du bâtiment.

« Rapport. »

Yoko s'approcha. Son visage était fatigué, marqué par ces heures de combat acharné.

« On a pas eu de pertes, seulement des blessés. Garett est celle qui est le plus mal en point. »

Silence.

« Elle va s'en sortir, hein ?
- C'est une battante. »

Léger soupir.

« Continue.
- On a une vingtaine de prisonniers sur les bras.
- Des hauts-gradés ?
- Nan, y a que des sergents. Après, des troufions.
- Prennent pas de risques.
- Mouais. On interroge ?
- Ouais. »

Elle prit quelques hommes et alla chercher de quoi interroger. Je me tournai vers un autre gus.

« Koslov !
- Oui monsieur ?
- Tu prends la section de Garett pendant son absence.
- Bien, monsieur. »

Koslov est un type assez sombre. Il aime le boulot bien fait, et il le fait avec une efficacité mécanique. Ça fait presque peur. Je n'ai jamais vu ce type sourire ou afficher une quelconque humeur. Il est froid, et c'est ce qui fait toute l'efficacité du bonhomme. C'est d'ailleurs tout le contraire de son cousin. Cousin qui bosse pour les services secrets.
Yoko revint avec deux gars. Nous les fîmes s'asseoir sur un bloc de béton.

« Merci, Capitaine. »

Je m'approchai. Je déteste les interrogatoires et la torture, mais malheureusement, c'est le seul moyen de faire parler les prisonniers. Sauf les couards. Ceux-là ne semblaient pas en être.

« Y a-t-il d'autres chars dans les environs ? »

Pas de réponse. Ça m'aurait étonné.

« Bon, très bien ... »

J'allumai une clope et tirai une bouffée.

« Écoutez, je pense que vous avez déjà bouffé pas mal aujourd'hui. Vous avez deux choix : soit vous parlez tout de suite et on vous abîme pas, soit vous voulez pas causer, et notre Sergent Torture prendra un certain plaisir à se défouler sur vous. »

Silence.

« … Vous êtes cons ou quoi ? »

Coup de pied dans la tête d'un des deux prisonniers. Rupture de l'arcade. J'ai mes accès, parfois. Je ne suis pas patient de nature.

« Notre toubib-en-chef est en voyage actuellement. C'est ballot, hein ? »

Toujours rien.

« Putain, sont coriaces, ceux-là. »

Je sortis un couteau.

« Je répète ma question : Y a-t-il des chars dans le coin ? »



« Sergent Koslov ! »

Il approcha. Je lui remis le couteau.

« Faites-les parler. »

Je me retournai vers les deux prisonniers.

« Le Sergent Koslov est beaucoup plus persuasif que moi. »

Il dévoila ses canines aux prisonniers.

« Ils sont à vous, sergent. Section, rassemblez armes et munitions. »

La troupe s'éloigna, moi y compris. Il n'y avait que ce taré de Koslov et quelques autres gars qui supportaient ça.
Depuis l'extérieur du bâtiment, nous pouvions entendre les hurlements des deux prisonniers. La guerre n'est pas une chose joyeuse. Nous nous infligeons et infligeons aux autres des horreurs et des souffrances qui dépassent l'entendement. C'est la guerre. L'unique. Celle qui fait trembler des pays entiers. Qui détruit des villes. Je ne sais pas depuis combien de temps nous sommes en conflit, mais du haut de mes quarante-deux ans, c'est déjà trop. Cela fait bien vingt ans que ça dure. Je dois avouer que je commence à saturer.
Journalisée
Citation
Donfy dit :
**Te masse le dos

***

Donfy dit (19:14) :
*Je vais bien m'auto-torturer comme un sadique ._.
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #1 le: Mai 09, 2010, 11:29:55 am »
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Tiens, on dirait que je vais être le premier à commenter.

Alors, pour commencer, j'ai une chose à dire : c'est prenant. Très prenant. En lisant, j'entendais dans ma tête des tirs et des explosions de partout. C'est bon signe. Si j'avais entendu de la musique classique, je pense que ça n'aurait pas rendu pareil...
Je ne suis pas très bon pour faire des supers commentaires constructifs, tu auras sans doute droit à des Miko, Donf ou rekkua qui feront ça mieux que moi, mais je voulais quand même te dire que j'ai beaucoup aimé, et que je te mets sur ma liste d'histoires à suivre. En plus comme c'est le début, ce sera plus facile que de devoir lire 2fics entières en prologue... XD
Je n'ai pas repéré de fautes d'orthographe, mais bon ça ne me surprend pas, vu qu'il parait que c'est toi qui corrige les autres en général :p
Sinon, très bonne idée que de mettre des couleurs pour les dialogues, au début ça fait bizarre, mais en fait, ça permet de voir plus facilement qui parle, sans avoir à ajouter derrière "dit Machin truc", du coup, ça rend l'histoire encore plus saisissante. En tout cas, l'ambiance de la guerre est très bien rendue, j'ai hâte de voir la suite de cette histoire.

Bonne continuation.
Journalisée
Sephyra n'est pas plate !

Et si tu veux vérifier, demande Dieu au 8 200 200 !
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #2 le: Mai 09, 2010, 11:57:02 am »
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Tu m'étonnes après 20 ans ça commence à faire o_o'
Eh bien, même chose que mon voisin du dessus : C'est un truc très prenant, le dialogue façon RP dans une fic, ça fait un effet sympathique. Non seulement on repère les personnages, mais ça évite des tournures trop pompeuses de repérages.

Le truc qui me plait aussi c'est le contexte militaire, bien ancré dans la guerre. Y'a une immersion... bon on dira pas sympathique, ça irait mal avec le sujet, mais ça accroche bien. Y'a un air de famille avec Ghost in the Shell aussi que j'affectionne °° */SBAF

Enfin ! J'ai hâte de voir ce que ça va donner pour la suite, y'a bien des choses qui vont merder encore, si c'est la guerre à proprement dit. Contre qui, contre quoi, exactement on a pas beaucoup de données, à suivre donc.
Journalisée
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #3 le: Mai 09, 2010, 12:36:33 pm »
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  • Je ne mords pas.
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Je voudrais commencer par te conseiller de la documentation, si tu choisissais de continuer ce texte (ou de le recommencer) :
- TTA150
- Army Field Manuals
Le TTA150 (titre04) est simple, illustré et en français. Les "field manuals" américains sont bien plus détaillés mais évidemment plus difficiles d'accès. Dans tous les cas de quoi te documenter.
Si vraiment tu n'aimes pas lire, je te conseille les films "la ligne rouge" et "nous étions soldats". C'est plein de stéréotypes mais au moins on s'approche un petit peu de quelque chose de crédible. Si tu aimes lire mais pas les manuels, il te reste "frères d'armes".

Ceci m'évite de relever tout ce qui dans le texte me dérange.
Retour au point de vue littéraire.

Je n'ai pas regardé dans le détail, aussi n'ai-je vu que deux problèmes. Le premier est la cohérence du texte avec son introduction. Le second est, à l'arrivée des hélicoptères, une transition trop brutale.

Les trois premiers paragraphes mettent l'emphase sur le danger d'être soldat. Tout le monde peut mourir. J'exagère avec trois paragraphes mais l'idée est là :
Citation
Je ne souhaite à personne de se retrouver en première ligne, un fusil en main. Vous sentez la peur qui vous prend les tripes. Vous guettez le moindre mouvement. Vous êtes nerveux. Vous savez que, malgré toutes les protections que vous portez, une balle peut vous être fatale. Vous ne voulez pas mourir, mais pourtant, chaque personne du camp opposé peut faire office de Faucheuse pour vous.
Ce message, ce point de vue, ne pose pas de problème en lui-même. Le problème est qu'en introduction du texte, il lui donne une orientation. On s'attendrait à le voir mis en pratique. On s'attendrait à ce qu'effectivement tout le monde puisse mourir et soit en danger.

Or ce n'est pas le cas du héros. Le héros lui-même n'en tient plus compte par après. Enfin ce n'est pas le cas du texte lui-même.

Jenkins n'hésite pas à risquer sa vie. Une phrase dans l'introduction justifie cette attitude, et néanmoins on est très loin de quelqu'un qu'une balle pourrait tuer à tout instant. De fait je ne me rappelle d'aucun instant où il serait menacé. Il se contente de démolir tout ce qui passe dans son viseur.
C'est problématique parce qu'à part au travers des dialogues, il est quasiment le seul personnage à exister. Les autres, Koslov, Yosko, je ne sais plus qui, n'existent que quand ils lui parlent, ou rapidement mentionnés. Jenkins est le soldat par excellence ici, le texte n'offre aucun autre repère que lui. Il est donc archétypal.
Or cet archétype n'hésite pas à se mettre sous le feu ennemi, à faire un carnage et à s'en sortir sans agir une seule fois comme si une pluie d'acier allait le clouer au sol. Il faudrait soit abandonner ce tour héroïque au personnage, soit donner d'autres repères au lecteur, montrant qu'il est l'exception. Sans quoi le message initial est vain.

Jenkins a notamment une réaction incompréhensible :
Citation
Je n'arrivais pas à croire que mon meilleur adjudant puisse se faire mettre HS aussi facilement. J'accourus.
Garrett se fait abattre. Pourquoi Jenkins n'y croirait-il pas ? Il l'a dit lui-même au départ, tout le monde est égal devant la mort. Et Garrett n'est certainement pas le premier homme qu'il perd, aussi expérimenté soit-il.

Enfin il faut regarder les choses en face. Le texte est majoritairement en faveur de Jenkins, l'ennemi se fait tailler en pièces, Jenkins et ses hommes s'en sortent merveilleusement bien, ils ont le temps de se payer un char et à la contre-attaque ils s'offrent vingt prisonniers et la débâcle adverse. Meilleur tableau, c'était impossible.
Tu as passé plus de temps à valoriser ton héros qu'à mettre en place une ambiance guerrière, une qui confirmerait le lyrisme de départ. Car en l'état ce n'est vraiment que du lyrisme de convention, et ton héros agit plutôt comme le protagoniste d'un FPS.
Appliquer la loi du talion serait un bon début, essayer de rendre l'ennemi vaguement plus crédible, faire encaisser des coups à Jenkins et ses hommes. Il n'est pas facile de se représenter le champ de bataille mais à défaut d'être cohérent avec le message initial, au moins penser à "à vaincre sans péril on triomphe sans gloire". Ou alors abandonner le lyrisme de départ et se concentrer sur la valorisation.

À propos de la transition à présent :
Citation
Les dernières poches de résistance qui avaient pris forme au rez-de-chaussée et à l'extérieur se rendirent d'elles-mêmes, lassées de se faire laminer. Deux autres Blackhawks arrivèrent dans l'intervalle, amenant de nouvelles troupes. Nous commençâmes à nous regrouper, quand soudain …
Je dirais que la transition s'effectue en deux phrases : de "last stand" on passe à une situation de victoire totale. Cela aurait mérité un plus long développement, au moins pour rendre le changement plus fluide pour le lecteur.

Je prends ce texte pour ce qu'il est : une ébauche. Et je dois avouer qu'en l'état mon conseil est "ne continue pas".
Il te faut d'abord décider clairement quelle direction prendre, entre une équipe invincible à glorifier absolument (c'est une option tout à fait légitime) ou un soldat confronté à la réalité de la guerre (ce qui est paradoxalement moins légitime que l'autre option).
Il te faut aussi te renseigner absolument sur la guerre, il y a des milliers de détails à prendre en compte qui rendent ton texte bancal. Ce n'est pas bien grave pour le lecteur lambda, qui à juste titre s'en fiche. Pour le passionné, par contre, cela gâche le plaisir.
Enfin tu devrais te concentrer sur les personnages : il te faudrait vraiment développer les compagnons de Jenkins, pour donner d'autres repères au lecteur et te permettre ainsi plus de liberté avec ton héros.

Un dernier conseil. La vie du soldat, c'est 50% de marche, 40% de tâches, 9% d'attente et 1% de combat. Si tu veux de l'action, prends plutôt un adolescent avec des pouvoirs.
Journalisée
La force est une faiblesse, la faiblesse est une force.
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #4 le: Mai 09, 2010, 01:25:47 pm »
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  • Renard Scyzophrène
Je suis absolument d'accord avec Feurnard, Hunter ^^. Il marque un tas de points.

Moi, quand j'ai fini de lire ton texte, j'avais une étrange mauvaise impression mais j'arrivais pas à définir qu'est-ce qui la provoquait. Je trouvais ça frustrant, alors j'ai relu plusieurs fois sans jamais déceler cette chose qui me gênait. Et bien Feurnard à exactement mit le doigt dessus. On ne sens pas l'émotion, on dirait trop un FPS.

Par exemple, pour moi le combat reste plutôt fade. Ça s'enchaine vite (un peu trop ?), et les actions restent trops surfaites.
Le passage du char par exemple, qui malheureusement ne m'a fait ni chaud ni froid alors qu'en général, le simple faite d'entendre ou de voir la silhouette d'un Tank provoque une énorme tension dans un champ de bataille. Un tank est une arme de destruction très efficace, les dégâts qu'ils provoquent sont conséquents, or là, un seul tire n'affecte presque personne, même l'impact de l'obus ne bouleverse presque rien.
Ensuite comme la cité Feurn', la suprématie de l'escadron de Jerkins. Je veux bien croire que c'est peut-être une troupe super entrainée mais dans ce cas, il faut le prouver par des termes, pas leur synchronisations et sentiments, par l'atmosphère qui se dégagent d'eux. Je n'ai jamais autant été impressionné par les forces spéciales et autres soldats lorsqu'ils prouvent leur parfaites complémentarité entre eux. C'est un aspect que tu aurais du renforcer.
Les ennemis aussi, c'est pareil. J'imagine qu'il ne sont pas aussi nuls que ça quand même (parce que bon... j'veux pas dire mais ils sont pourraves là XDD). J'ai eu l'impression en lisant que leurs seuls actions se limitaient à foncer dans le tas en attendant de se faire descendre. Après, c'est peut-être par rapport au contexte (Mal équipés, mal entrainés, etc) mais moi je par dans la logique que dans les guerres modernes, les soldats ne s'avancent pas comme ça vers la mort sans même réfléchir, analyser les choses un peu, dans les deux Guerres Mondiales peut-être mais pas là. Là, c'est vraiment des "ennemis parce qu'il en fait", parce qu'il faut du contact d'arme, exactement comme dans un FPS.

Ensuite, l'autre point qui ma choqué, la façon dont sont traités les prisonniers. Qu'on les maltraite, je suis d'accord, dans quelles guerre on a pas fait ça ?... Mais là c'est a peine si on les "voit" dans l'histoire. Il y a tellement de choses à décrire sur eux ! Ce sont des prisonnier de guerre, il doit y en avoir un bon paquet qui doivent être hors d'eux ou tout simplement terrifiés. Là on ne sait même pas quel sont leur visage, c'est pour dire.

Bon sinon, les seules phrases à répéter c'est bien ça :

Citation
-Enfin tu devrais te concentrer sur les personnages : il te faudrait vraiment développer les compagnons de Jenkins, pour donner d'autres repères au lecteur et te permettre ainsi plus de liberté avec ton héros.
-La vie du soldat, c'est 50% de marche, 40% de tâches, 9% d'attente et 1% de combat

Il n'y a rien de plus beau que de voir une troupe de soldats avec leur caractères, leurs façons de penser, d'agir, tous aussi différents les uns des autres. Je pense qu'avec rien que ça, ça va propulser toute ton histoire.
Le deuxième point, ça permettra de développer tout ça dans un contexte plus posé et plus réaliste (on se lie pas d'amitié sur le champ de bataille, même si ça aide un peu quelques fois, mais pendant la vie quotidienne), et le lecteur pourra rapidement reconnaitre les troupes (et même se faire des petits préférés ^^)

Voilà. Donc mon conseil :... suit ceux de Feurnard. XDD

Et si ça peut t'aider aussi, je te conseille très fortement de regarder la sublime Mini Série "The Pacific", la suite "directe" de la non moins génialissime Mini Série "Band of Brothers". Non seulement je suis certain que tu vas aimer, mais en plus tu aura une réelle vision de la Guerre, de l'engagement jusqu'aux tréfonds de l'Enfer du champ de bataille, en passant par les conditions de vie des soldats, le tissage des liens amitiés et de fraternité, et j'en passe. C'est une série à voir absolument ! Mention spéciale à l'épisode 8 qui te montrera de manière haletante les actions des "Héros militaires" sur le champ de bataille (et ses conséquences) comme tu sembles vouloir tans faire véhiculer via Jerkins. J'espère que ça t'aidera et si non, au moins t'auras regardé un excellent divertissement ^^.

Journalisée
Kazhnuz~ : Un plus ou moins Débile Onirique Non Froid (DONF)? *meurt*
Saïko : je dirais plutôt
Kyliam : mais XD
Saïko : Débile Original au Nom Fallacieux
Kyliam : XDD
Kazhnuz~ : +42 Saïko
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #5 le: Mai 09, 2010, 01:49:56 pm »
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Tout d'abord, je tiens à vous remercier de vos commentaires - constructifs. C'est pile ce que j'attendais en venant poster ici.

Passons ensuite aux choses sérieuses. J'ai pris le temps d'analyser ce que vous dites, et je ne peux qu'approuver. Je commencerais par dire - ne voyez ici aucune sorte de justification ou de défense personnelle - qu'utiliser la première personne constitue un léger handicap en ce qui concerne la description d'autres personnages. Ma maîtrise de la langue et de l'écriture en général est loin d'être bonne. Lorsque j'ai commencé à rédiger cette ébauche, j'ai senti que plus j'avançais, plus quelque chose me dérangeait, mais je n'arrivais pas à déterminer quoi. Je vous remercie d'avoir mis le doigt dessus.

J'ai volontairement commencé par une introduction qui se voulait percutante, mais je reconnais également avoir complètement divergé par la suite. Je pense que je suis trop resté au stade RP/FPS. Faut que j'évolue, et à vrai dire, je compte beaucoup sur ce qui découlera de ce topic pour cela.

Concernant la description des autres personnages ... Je suis bien conscient qu'il n'y a rien de rien sur eux. Je le savais avant de poster. Je comptais développer ça par la suie. La suite, dans ma tête, c'était un break, l'installation d'un QG de campagne, toussa ... Justement dans l'optique de développer tout le bazar. En fait, l'intention première était de commencer sur une phase combat - qui est passablement cheatée, je vous l'accorde - et d'ensuite calmer le jeu. Je suis conscient de n'avoir respecté aucun des codes militaires, des manuels de combat ou d'autres trucs de ce style. Il faut absolument que je développe ça si je veux continuer cette ébauche et en faire quelque chose de potable.

Je rechigne à utiliser la troisième personne pour le texte. Je trouve que c'est ce qui est le plus répandu, et ça me dérange de faire comme les autres. Je sais toutefois qu'en partant ainsi, je m'inflige un handicap qu'il va falloir surmonter.

Je ne me sens pas de tout recommencer à zéro. Cependant, je peux continuer en m'améliorant. C'est mon but ici, en fait. Je préfère laisser mes erreurs visibles pour pouvoir améliorer la chose. Je considère que ce qui est fait est fait. En gros, je vais vers l'avant.

Merci encore pour vos critiques et conseils, mais non, je ne m'arrêterai pas là, comme vous avez déjà du le comprendre. Tout ce qui tourne autour de la guerre, c'est pas évident à aborder, à développer et à rendre crédible, mais je vais essayer.

Sur ce, à plus tard, je vais me replonger là-dedans. Je suis ouvert à toute autre critique, tout autre conseil ... Bref, allez-y.
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #6 le: Mai 09, 2010, 02:58:38 pm »
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Excusez le double post.

J'espère avoir fait quelques progrès sur la suite que je viens de préparer. Plus courte, sur une période différente de la première partie, et contenant sûrement d'autres incohérences que vous relèverez sûrement. Je préfère poster tout de suite, même si je pense que ça pourrait encore être amélioré. Une part de flemme, mais ça permettra de nouvelles critiques. (Qui j'espère auront un peu changé, parce que sinon, ça veut dire que j'ai merdé profond.)




[12 Juin, Ville en ruines, 15:32]

Il s'était mis à pleuvoir dans sur nos têtes. Le problème était que nous ne pouvions pas vraiment faire quelque chose pour nous abriter. Les toits des bâtiments étaient pour la plupart réduits à l'état de ruines plus bas que les culs des unités en faction aux fenêtres de certaines bâtisses.

Nous avions sécurisé le périmètre. Pas de résistance, c'était étonnant. Koslov avait appris – assez rapidement d'ailleurs – que ce n'était qu'une patrouille qui nous était tombée dessus. Chose qui avait été confirmée par les éclaireurs. La ville était tout bonnement déserte. Nous nous étions donc tout naturellement emparés de l'hôtel de ville, situé en plein cœur de la cité.

Autre chose, mais qui ne m'étonnait pas vraiment, aucun corps n'avait été retrouvé. Ceux d'en-face n'étaient pas des sauvages : ils ne tuaient pas les civils. Même si leurs rangs étaient étrangement composés. Il y avait de tout : des soldats de métier, des rebelles … Ce qui faisait qu'une discipline plus ou moins stricte guidait nos ennemis.
Je n'aime pas me battre contre des ennemis qui manquent parfois de logique. Ils peuvent faire des choses insensées. D'ailleurs, nous avons un instant cru qu'il y avait d'autres unités en embuscade dans l'immensité bétonnée qui nous entourait. Mais rien de rien. En même temps, nous n'étions pas dans une position clé pour l'ennemi. En bordure de leur frontière, nous n'étions qu'une petite menace qui n'entrait pas directement en jeu.
Et qui leur avait fait perdre une escouade.

La pluie réduit la visibilité et brouille les technologies telles que les capteurs et certaines lunettes. Même si, à première vue, nous n'étions pas un danger, cela ne m'étonnerait pas que d'autres unités soient envoyées pour voir ce qu'il était advenu de cette patrouille … Si les salauds n'avaient pas déjà été prévenus par radio.

Sur le balcon d'un des multiples immeubles entourant l'hôtel de ville, jumelles en main, je scrutais les rues, avenues et boulevards, espérant en vain percer le rideau qui s'abattait sur nous.
La pluie mine le moral. Elle vous tape dessus, autant physiquement que mentalement.
Je regardai ma montre, puis activai ma radio.

« Unités de garde au rapport.
- Un, RAS.
- Deux, RAS.
- Trois, RAS ... »

C'était calme. Trop calme. Mais cela ne voulait rien dire.

« Alpha, ça donne quoi côté hôtel de ville ?
- On est installés, mais pas d'électricité pour nous. Les réseaux sont HS.
- Pas moyen d'obtenir un générateur ? »

Rêver n'a jamais fait de mal à personne.

« Négatif. »

Les hélicos avaient été une chance. Une grande partie de la force armée était occupée ailleurs. Ici, nous n'étions qu'un poste avancé … Insignifiant à première vue, mais qui se révèlerait utile pour les unités qui avançaient en ce moment-même. En effet, il y avait une heure de cela, une colonne blindée avait dépassé la ville. Nous étions trop loin pour entendre les échos des éventuels combats.

« Koslov, ça donne quoi côté prisonniers ? »

Un silence.

« Ils sont agités, mais ils ne tenteront rien. Ils ont trop peur. »

Nous avions appris que la patrouille se constituait d'un bon paquet de bleus. Ce qui expliquait en partie pourquoi nous les avions défaits assez rapidement.
Je regardai à nouveau ma montre. Les équipes de surveillance allaient bientôt tourner. J'entendais déjà quelqu'un monter les escaliers. Un pas féminin.

« Gabriel. »

Je désignai une place à côté de moi. Elle me rejoignit.*

« Alors ? »

La chatte au pelage bleu nuit soupira. Je lui jetai un coup d'œil en biais. Légèrement voutée, l'air fatiguée mais le regard vif, elle prit son temps pour répondre.

« On a eu une sacrée chance, tout à l'heure. Pas de pertes. Par contre … Pourquoi Koslov ? »

Je lui lançai un regard strict.

« Il connaît son boulot et ses méthodes sont efficaces.
- Mais …
- Même s'il n'est pas réglo. »

Après une vingtaine d'années à servir côte-à-côte, les grades n'avaient plus vraiment d'importance pour nous. Toutefois, je commandais, pas elle. Et elle le savait. Ce pourquoi elle se tut et continua à scruter l'horizon.
Changement de sujet …

« Tu penses quoi de cette patrouille ? »

Haussement d'épaules.

« Ils envoient les bleus en avant, mais ils gardent leurs atouts pour ce qui les attend là-bas. »

Elle désigna du menton la direction qu'avait prise la colonne de chars.
J'approuvai de la tête.

« Je ne comprends pas pourquoi ils ne gardent pas mieux leurs frontières. »

A mon tour d'hausser les épaules.

« Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on attaque ce bled. Il n'y a aucune ressource stratégique valable, ici.
- Si ce n'est l'accès à leur territoire.
- Les officiers pensent de travers, parfois. »

A ce moment-là, je me disais aussi que nos gars avaient du stopper les éventuels renforts qui seraient venus jeter un coup d'œil par ici.
Un léger vrombissement nous parvint. Lointain d'abord, il s'approchait.

« Ah. »

Je regardai vers l'est.

« On dirait qu'ils viennent chercher les prisonniers. Ça nous fera un poids en moins. »

Bien que sans grande valeur, notre général des armées avait pris la mesure de faire évacuer tous les prisonniers vers les prisons à l'est, dans nos renfoncements.
Je me retournai et me dirigeai vers l'escalier à peu près en état de supporter mon poids.

« A plus tard. Ouvre l'œil. »

Puis je m'engouffrai dans la cage bétonnée. Dévalant rapidement les étages, j'arrivai en bas juste au moment où le premier camion arrivait dans la rue. Je saluai le conducteur, qui ralentit pour me permettre de m'accrocher à son véhicule.

« Koslov, prépare les bleus, on vient les chercher. »

Pendant le peu qu'il restait, je tentai de prendre des nouvelles via le conducteur, un caporal a l'air concentré et tendu.

« Des nouvelles du front ? »

Il ne daigna tourner les yeux vers moi.

« Non, monsieur. Mais la route reliant ce point aux bases de l'est est toujours aussi calme. »

Un goutte de sueur perla de son crâne rasé au bas de sa joue.

« Ça ne va pas, caporal ? »

Il secoua la tête.

« Non, non, ça va ... »

Quelque chose clochait chez ce type. Je ne saurais dire quoi, mais son attitude le trahissait.

« Caporal, stoppez le véhicule. »

Il mit un temps avant de recevoir et d'exécuter l'ordre.

« Descendez, les mains bien en vue. »

Livide, il s'exécuta toutefois. Je le rejoignis de l'autre côté de la carrosserie.

« Je répète ma question : ça ne va pas, caporal ? »

Ton plus soutenu, regard rivé dans le sien. Peur. Et autre chose. Ses pupilles étaient dilatées. Je m'approchai de lui, sortis ma lampe torche et la lui allumai dans les yeux.

« Vous êtes drogué, caporal ? »

Il secoua la tête, avant de se reprendre. Honteux.

« Oui, mon lieutenant-colonel ... »

Je passai rapidement une main sur mon visage fatigué et crasseux.

« Caporal, vous savez combien ça va vous coûter ? »

Il déglutit.

« Vous avez une bonne motivation pour avoir fait ça ? »

Hochement de tête.

« Monsieur ? »

Ah. Les autres véhicules de la file. Je fis de grands signes au conducteur.

« Continuez, doublez le camion ! »

Ce qu'il fit, bientôt suivi du troisième camion.

« Caporal, montez dans le camion. »

Il s'exécuta, l'air vidé. Je pris le volant. Du coin de l'œil, je le vis se prendre la tête dans les mains. Encore un qui croyait que ça l'aiderait … Ou alors, un accro. Dans l'armée, ça ne pardonne pas.

« Je suis désolé, caporal, mais c'est ainsi ... »

Je ne faisais que mon boulot. Les ordres étaient stricts là-dessus. Les nouveaux codes militaires imposés par le général étaient explicites. Même les stimulants étaient interdits. La morphine était le seul truc qui restait autorisé, pour des raisons médicales. Mais on ne se shoote pas à la morphine lorsqu'on ne souffre pas physiquement.
Je soupirai. J'allais faire une grosse connerie, mais personne ne serait au courant.

« Promettez-moi de ne plus jamais toucher à ces saloperies. »

Il releva subitement la tête.

« Monsieur ? »

Je hochai la tête. Le garde-à-vous qui suivit me semblait un peu trop enthousiaste.

« Chef, oui, chef ! »

Ce type-là n'est jamais allé au front, sinon il aurait préféré être en taule plutôt que de se battre. Seulement, les soldats qui se droguaient en ces temps étaient légion, pour le plus grand malheur des huiles. C'était double tranchant. On les punissait pour leurs actes, mais on se privait d'éléments dans le même temps.

« Quelle connerie ... »

Et dire que j'allais laisser prendre le volant à ce type. Au final, j'aurais peut-être mieux fait de le faire mettre aux arrêts. Je n'allais pas revenir sur ma décision. Mais je savais que je faisais une connerie. Je ne remplissais pas mon devoir d'officier. Remords, remords …
« Dernière édition: Mai 09, 2010, 03:00:41 pm par Hunter »
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #7 le: Mai 09, 2010, 03:44:45 pm »
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Le choix de la première personne est effectivement difficile. Je ne m'y suis frotté qu'une fois. Pour le coup, ce serait plutôt à toi de nous dire comment tu t'en sors, et comment tu l'exploites.
J'essaie aussi de ne plus le dire mais les dialogues... enfin. Attention à certaines couleurs, le vert d'Alpha par exemple, qui n'aide pas à la lecture.

Tu devrais observer ce qu'a fait Capita pour MeiRei, à propos du Masque Noir, le peu qu'il suffit de faire pour l'actualiser. Il manque la même chose pour la pluie de ton chapitre : elle n'apparaît qu'au départ et on l'oublie par la suite. Il te suffit d'y faire allusion une ou deux fois en cours de texte, vers le milieu et la fin, pour créer l'atmosphère.
Je suis aussi d'avis qu'il faudrait beaucoup plus ancrer le récit sur Mobius, que simplement placer des hybrides. Ce n'est pas nécessaire, mais cela ajouterait de l'intérêt. Et te faciliterait la vie, puisqu'on saurait un peu mieux à quoi s'attendre. Quelques noms de lieu, modifier un peu l'armée aussi, la rendre originale, adaptée à ce monde. À toi de voir.
Ton personnage manque d'assurance, dans la prudence déjà que tu mets à expliquer la facilité du combat initial (suite à nos commentaires ?), mais aussi lorsqu'il réprimande le conducteur. S'il a confiance en lui, il ne sentira pas le besoin de s'expliquer, même pas à lui-même. Tu devrais aiguiser un peu son estime.

Pas comme ça, pas autrement, mais le contraire.

À la première lecture j'avais cru que les camions étaient ceux de la logistique qui suivaient les chars. Je n'avais pas fait le lien avec le vrombissement précédent, qui fait descendre Jenkins. Pense bien à étoffer ces moments pour que le lecteur s'arrête dessus.
Il y a encore un certain isolement de l'unité de Jenkins. Il y a les chars, en avant, et j'aime beaucoup comme il communique par radio. Mais autrement on a encore l'impression qu'il est seul pour tenir toute la ville et surtout il manque le 50% de l'armée, je veux parler de la logistique. Tenir un point de l'axe est une occasion rêvée de découvrir le ballet du ravitaillement. Bref, en plus de faire exister les autres membres autour de Jenkins, il faudrait aussi faire vivre un peu l'armée elle-même.
Autre remarque, et cela est essentiel. À l'armée, on n'est jamais seul. La doctrine française fonctionne par binôme, la doctrine américaine par "team". C'est encore plus vrai pour les officiers et sous-officiers. Je te conseille de faire suivre Jenkins par un radio, un médecin, un directeur de feu et un sergent qui constitueront son "état-major", si je puis dire. Et quand je dis suivre, je veux dire comme un chien l'ombre de son maître ou la glu un modèle réduit. Si tu attribues des fonctions aux personnages, ce sera également d'autant plus facile de les mémoriser.
Deux remarques encore, qui me viennent en tête. La première : tout prend du temps. Il faut plusieurs heures pour déloger un ennemi, et les batailles peuvent durer plusieurs jours. Durant la Grande Guerre, la bataille de la Somme avait duré plusieurs mois (de mémoire). Tout le monde met l'emphase sur la vitesse mais dans les faits, tout prend du temps. L'autre remarque est que de nos jours, la doctrine consiste à veiller à ce que tout le monde soit au courant de ce qui se passe. Les ordres sont conçus pour que les officiers et sous-officiers aient une vision la plus claire possible de la situation, du plan et de leur rôle.

Ce sont autant de détails que tu peux exploiter.
Littérairement, développe les événements comme l'arrivée des camions ou des hélicoptères, pour que le lecteur s'y retrouve sans peine (le lecteur est un flemmard). Si tu le peux, travaille les personnages, et ensuite travaille l'armée. Accessoirement, décris.
Militairement... fais ce que tu peux. Mais le plus important reste que tu aies ta vision de la guerre, et une fois que tu l'as, de t'y tenir. Si tu décides que tout ce qui passe dans un viseur est mort, fais-le d'un bout à l'autre du texte et on ne pourra pas te le reprocher. Le réalisme à tout prix, c'est juste hors de portée.

Quant à comparer avec la première partie, ce n'est pas vraiment possible ; situations trop différentes. Nous verrons sur le long terme.
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #8 le: Mai 09, 2010, 04:02:45 pm »
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Je n'en attendais pas moins, niveau critique.

A vrai dire, j'ai un peu fait comme le lecteur : flemmard. Je n'ai pas détaillé l'arrivée des camions parce que j'avais la flemme. Cépabien, je sais, m'enfin.

J'ai volontairement laissé le personnage tout seul. Je sais que ça sent l'incohérence totale. Mais je ne pensais pas non plus à l'équipe de commandement. J'aurais du.

Concernant la longueur des batailles ... Tout décrire serait trop long, et sauter des étapes serait trop déroutant. Cependant, je ne peux en effet pas brûler ces étapes. Va falloir que je m'accroche là-dessus.

Pour la première personne, dur, dur, mais j'ai envie de m'exercer là-dessus. Je pense que c'est déjà légèrement mieux que lors de la première partie, totalement individualiste, sans réelle interaction avec les autres personnages.

Faut que je pense au coup de la pluie. C'est pas la première fois.

Ah, oui : je me doutais que ce ne serait pas comparable. J'ai écrit ça pour la forme. *BAF* Bref, je retiens tout ça, encore une fois. Et encore une dernière chose : pas de "joies du ravitaillement" au programme. De même pour le manque d'informations. Vous - les lecteurs - comprendrez vite pourquoi.

*Parce que même si ce n'est qu'une ébauche, le petit a son idée.*

EDIT : Pour les couleurs, c'pas évident de trouver des teintes de vert qui se voient sur ce foutu fond bleu. Désolé.
« Dernière édition: Mai 09, 2010, 04:10:03 pm par Hunter »
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #9 le: Mai 14, 2010, 05:03:56 pm »
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Double-post.

C'est ce que je redoutais : l'inactivité du topic. J'm'en doutais. Le thème abordé n'intéresse pas ici. Néanmoins, j'ai eu mes critiques, c'est déjà ça. Et comme je suis entêté, je vais faire un dernier essai avant de fermer ce topic.



Avant toute chose, j'aimerais faire une petite précision concernant ma vue des hybrides adultes. Contrairement à Sonic, je les vois plus grands, mieux bâtis, et ressemblant physiquement beaucoup plus à des humains que les personnages de Sega. Je prévois déjà la levée de boucliers, mais il va falloir vous y faire, j'écris en utilisant mes règles.



[12 Juin, Ville en ruines, 18:03]

Cela faisait plus de deux heures que le convoi de prisonniers était reparti. Plus de deux heures qu'il nous était impossible de contacter le QG ou la section de chars. Plus de deux heures que la pluie nous tapait sur les nerfs.
Je m'étais regroupé dans l'hôtel de ville avec Yoko, le toubib-en-chef Cain et l'opérateur radio Lewis, qui tentait en vain de contacter une quelconque force alliée pour avoir un rapport et les nouveaux ordres. Comme les sentinelles placées autour de nous, nous subissions les ravages du temps. Mon uniforme, comme celui de mes frères d'armes, commençait à prendre du poids. J'avais froid.

« QG, vous me recevez ? QG, répondez ! Putain ! »

Lewis poussa une série de jurons avant d'aller se calmer dans un coin. Comme les autres personnes présentes ici, il savait ce que cela signifiait. Nous étions en quelque sorte coupés du monde, sans véhicule, et même si nous avions fait le plein de munitions et que l'eau ne semblait pas manquer, la nourriture allait rapidement se faire rare.
Cain, la mine sombre, le regard rivé au sol, lâcha quelques mots.

« On peut pas rester ici. »

Il fallait qu'on bouge. Les ordres étaient cependant contradictoires à cette idée. De plus, notre position était trop avancée. Pas moyen de rejoindre une base à pied avant le lendemain.
Il fallait que je trouve une solution, et vite.
Je m'approchai de Lewis et posai un genou au sol. Je lui attrapai l'épaule.

« Hé, Lewis, ça va aller. »

Paul Lewis, vingt-quatre ans, caporal. Un humain qui servait depuis un an à mes côtés. Une recrue toute fraîche. Il était courant que les soldats craquent. Surtout les jeunes. Les vieux avaient une certaine expérience de la chose, mais ce n'était pas pour autant qu'ils ne pétaient pas un câble de temps en temps.

« Lewis ! »

Nos yeux bleus se croisèrent. Il acquiesça lentement. Il était trop trempé pour que je sache s'il pleurait. Cependant, ses yeux commençaient à rougir.

« On va s'en sortir. »

Je lui tendis la main. Timidement, il l'attrapa. Je le soulevai.

« Bon, allez. »

Je sortis ma radio.

« Sections, ici le lieutenant-colonel Jenkins. Il nous est impossible à l'heure actuelle de contacter le QG. »

Personne n'activa sa radio, mais je pouvais imaginer les soupirs et jurons qui fusèrent.

« C'est pas la première fois qu'on nous la fait, soldats. Tenez le coup. Nous allons …
- Monsieur ! J'ai un contact à l'est ! »

Une lueur d'espoir ?

« Je vous écoute, soldat !
- Un homme se dirige vers nous.
- Allié ou ennemi ?
- Attendez … (Quelques secondes s'écoulèrent.) C'est un allié ! Il est mal en point, on dirait. »

Je regardai Cain.

« Koslov, va voir ! »

L'escouade du sergent se mit en branle à l'étage du dessous. Je les regardai filer à l'est. Mon équipe les suivit de près. J'avais un très, très mauvais pressentiment.
Au fur et à mesure que nos rangers fendaient les flaques d'eau, mon ressenti se confirma. Un toubib était déjà sur le soldat, qui s'était écroulé par terre. On me laissa passer. Et ce fut à ce moment précis que je constatai que le type qui se trouvait devant moi était celui à qui j'avais laissé une seconde chance. Il avait pris une balle dans l'épaule, apparemment. Son casque avait disparu, et son arcade faisait couler un sang en partie nettoyé par l'eau qui tombait du ciel sur son visage. Il avait les yeux fermés, mais respirait. Seulement inconscient.
Je m'accroupis à son côté.

« Caporal, vous m'entendez ? »

Peut-être que je n'aurais pas du le laisser partir. Et peut-être que dans ce cas, un de mes gars aurait été à sa place. Non, c'était inévitable.

« Caporal ! »

Le toubib m'intima de me calmer. Je hochai la tête.

« Faut qu'on le ramène à l'intérieur. Il n'est pas trop amoché pour ça ? »

Il ausculta une nouvelle fois le blessé.

« Ça devrait aller. »

Je lui tendis ma M249. Il l'empoigna sans dire un mot.
Je soulevai le soldat et le transportai sur mes épaules. Je le conçois, voir un hybride porter un humain peut paraître grotesque, mais nous possédons plus de force que vous. Et même si nous sommes légèrement plus petits … Bref, je ne vais pas m'éterniser là-dessus.
Notre troupe retourna à l'hôtel de ville au trot. Parmi tous ces décombres, je trouvai quand même un endroit à peu près au sec, où je déposai le drogué. Cette saloperie avait du retenir un peu la douleur et la fatigue, mais l'avait considérablement affaibli. De mon point de vue, en tout cas. Je ne suis pas médecin.
Je laissai Cain et son collègue bricoler un peu le type – en lui interdisant de lui filer de la morphine, manquait plus qu'il claque d'une overdose –, lui filer quelques claques pour qu'il se réveille, puis le faire boire un coup. Une fois qu'il fut prêt, je m'accroupis à nouveau devant lui.

« Caporal, vous me reconnaissez ? »

Il s'y prit à deux fois avant d'arriver à sortir une phrase.

« Oui … Monsieur … Le convoi, ils …
- Du calme, caporal. Une chose après l'autre. Soufflez un peu. »

Je lui tendis la gourde que Cain avait laissée là. Il l'attrapa difficilement, but une gorgée …

« On a été attaqués. »

Je n'en doutais pas une seule secondes.

« Les bleus … Ils ont pris les bleus … C'était un putain de piège.
- Comment avez-vous survécu ? »

Il secoua la tête.

« La chance, monsieur … Je me suis pris une balle en roulant, et ensuite, trou noir. Je me suis réveillé la tête dans le volant … »

Ils n'ont pas vérifié s'il était mort. Pris par le temps, je suppose.

« Les autres ? »

Je savais que la question était futile.

« Ils sont … »

Il ne finit pas sa phrase. Je comprenais. Pas facile de réaliser qu'on est le dernier survivant.

« Les camions ? »

Il secoua la tête. Sa respiration était difficile, il semblait avoir du mal à parler.

« Ces salauds les ont pris, hein ? »

Hochement de tête.

« Le votre est HS ? »

Nouveau hochement. En même temps … J'imaginais bien le véhicule enfoncé dans un arbre, le pare-brise fracassé, et la mare de sang. Se sont pas attardés. Pensaient sûrement qu'on allait leur tomber dessus d'un moment à l'autre.
Je me relevai.

« Reposez-vous. »

L'autre toubib ne traîna pas. Il prit le relais tandis que je rejoignais Yoko et le reste de la troupe de commandement.

« Ils ont repris les leurs et nos camions. La retraite par l'est me semble risquée. Au sud et au nord, il me semble que c'est impossible ... »

Je cherchai un autre coin sec pour sortir une carte enveloppée dans une pochette étanche. Je l'étudiai rapidement.

« Au nord, on ne sait pas ce qu'il y a, au sud, c'est la mer, et à l'ouest ... »

L'ouest, c'était le conflit ouvert. Et nous n'arrivions pas à les joindre.

« Bon. »

Je ne pouvais pas prendre le risque de laisser la ville. On ne désobéissait pas aux ordres comme ça. Mais rien ne m'empêchait d'envoyer un détachement d'hommes …

« Hetfield, tu prends ta section et tu pars au nord. Je veux que tu me trouves n'importe quoi qui puisse nous aider. Vous faites pas avoir, on a rien pour venir vous chercher.
- Bien reçu. »

Je possédais deux sections, soit l'équivalent de quatre-vingt hommes. Les sergents Koslov, Alto, Lee et Gamen dirigeaient une escouade chacun (nos escouades comptant dix membres chacune), de même que les adjudants Hetfield et Raven. J'avais confiance en mon adjudant. Je savais qu'il ne prendrait pas de risques, même si son mètre quatre-vingt-dix semblait montrer le contraire.
Yoko et moi dirigions une escouade chacun.

« Je veux Koslov à l'ouest, Lee au sud, Alto au nord, Raven à l'ouest, Yoko en rotation. Quant à mon escouade, nous serons les renforts au centre. »

Je plaçais mon escouade ici en soutien. Nous serions là dès qu'une position se ferait attaquer.

« Gamen, tu suis les mêmes directives qu'Hetfield, mais tu pars à l'ouest. Je veux savoir ce qu'il est advenu du peloton de chars. »

Je détestais – et déteste toujours autant – me sentir enfermé dans une ville. Nos options d'extraction étaient très limitées. A vrai dire, il n'y en avait aucune. Vaincre ou mourir, ou dans le cas présent, prier pour que la liaison radio soit réparée au plus vite.

« Escouade, fouillez ces ruines. Trouvez-nous de quoi bouffer, boire, n'importe quoi ! On risque de se les peler ici longtemps. »

Nous avions déjà fait une fouille, mais elle était superficielle. Nous cherchions seulement des ennemis et/ou d'éventuels cadavres. Maintenant, il en dépendait peut-être de notre survie.
Tout le monde se mit en action. Chacune des escouades aux points cardinaux allaient renforcer ces positions dans le cas d'un éventuel assaut. Nous étions dispersés, mais c'était notre seule façon d'anticiper.

« Prévoyez de quoi vous replier. On ne peut pas se permettre de perdre un seul homme. »

Des sentinelles en avant, et le gros des escouades un peu en arrière, plus proches du centre, pour pouvoir se regrouper rapidement. Si nous nous faisions submerger, c'en était fini de nous.
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Re : La guerre selon Jenkins
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Effectivement, le thème est mal choisi pour avoir un public.

Le retour du caporal est bien vu mais tu ne l'exploites pas : on constate, c'est tout. Il manque quelque chose pour rendre l'événement plus marquant. Le préparer peut-être, le lier au retour espéré des chars, ou donner dans le sentiment.
Ce qui me dérange le plus, c'est cette ville. Qu'entends-tu par ville ? Les hommes de Jenkins n'ont pas l'air nombreux, s'il y a plus de mille habitants il y a largement de quoi les abriter pour les mois à venir. D'ailleurs où sont les habitants ? Ils n'ont quand même pas disparu "conveniently".
Dans la même veine... à une journée de marche, en bon soldat, il peut aller n'importe où. Rien qui ne l'effraie et rompre l'encerclement, même avec pertes, est coutumier.
Un point de détail, je ne suis pas sûr que Jenkins agisse sagement. S'il a ordre de tenir la ville, envoyer des hommes au nord revient à désobéir, pas sûr que le supérieur apprécie. Après, c'est son devoir de réaliser des patrouilles mais j'ai l'impression que son ordre va au-delà.

Tout ce que je peux vraiment dire c'est que l'histoire reste très détachée, autant pour le lecteur qui a du mal à s'identifier, à s'immerger, que pour les éléments de l'histoire. Une section de chars par ci, une ville par là, des camions dans un coin, on peine à lier le tout. Cela et le manque d'épanchements passionnés peut expliquer le manque d'attention.

Tant que j'y pense, il semble que tout le chapitre tourne autour de la débâcle que subit l'armée à laquelle appartient Jenkins. Il serait intéressant d'assommer le lecteur avec ça, de le souligner à chaque paragraphe, de bien le lui faire sentir. Pour rajouter un peu de tension.

Le thème n'est pas le mieux choisi mais tout cela manque aussi de tripes... ces émotions à foison, voire à la lie, que l'on trouve dans toutes les autres fics'.
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #11 le: Mai 14, 2010, 06:29:31 pm »
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Bon, la situation est grave, donc je dois réagir au plus vite..... J’ai pas envie que tu plaque tout ! Au départ, je devais tout lire dans l’ombre et poster un giga com à la fin, mais bon… Il semble que tu manque de remarques. Avant toute chose, il faut absolument que tu sache que mon commentaire est je pense tout sauf constructif, donc si tu t'attendais à un truc super et tout, te casse pas le cul à lire le reste. =P C'est vraiment que le fond de ma pensée.








Ah? Apparemment, ça ne te désintéresse pas totalement? Bien, alors voilà.
Moi, le domaine de la guerre, c'est genre LE truc que je connais pas du tout. J'ai toujours trouvé ça nul, des gens qu'on rien d'autre à foutre que de se tirer des balles dans la tronche avec des armes toujours plus grosses, ça me gonfle. Ouaip, ça m'a toujours vraiment déplu, mais alors vraiment, hein, genre j'ai les poils qui se hérissent et tout. Le seul truc un tant soit peu en rapport avec ça que j’aime, c’est « Keroro ». XD

Mais pourtant, j'ai lu toute ton histoire. J’suis même un de tes premiers lecteurs, paske j’étais connecté quand t’as posté la première partie et que je me suis empressé de la lire.

Pourquoi ai-je continué à la lire malgré le fait que je déteste tout du sujet autour duquel elle tourne? Ben c'est simple : parce que c'est ULTRA prenant. Dès le début, on est plongé dans l'histoire, on se voit aux côtés des soldats, et on s'attache aux personnages. Je sais pas trop comment l'expliquer, mais le seul truc que je sais, c'est que j'aime vraiment c'te fic. Ah nan, j'sais aussi que t'as pas le droit d'abandonner si vite, surtout en nous laissant un si gros suspense! Y'a des gens qui sont morts d'un arrêt cardiaque pour moins que ça! De toutes manières, ce serait trop con de tout laisser tomber alors que t’a si bien commencé…

J’me suis pas arrêté au préjugés, et maintenant j’suis accro… Ala, maintenant, à toi de voir si tu dois continuer ou tout plaquer………..



Et si j’te fais la tête de chien battu, tu arrêtes pas ? =°<




Bye-nee ! =3
« Dernière édition: Mai 14, 2010, 08:07:26 pm par MagnouMagné »
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Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #12 le: Mai 16, 2010, 10:22:20 am »
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J'avais juste besoin de savoir que j'avais plus de lecteurs que ça. Merci. Maintenant, j'vais continuer. Pour info, je tiens à faire quelque chose d'immersif, mais pas qui ressemble à cent pour cent à la réalité militaire. Car vous allez vous en rendre compte au fur et à mesure, mais ce sera mi-normal, mi-paranormal. Ce ne sera peut-être pas aussi prononcé que dans une fic telle que NightDreamers, mais il y aura un peu de ça quand même. Je sens venir les gens qui espéraient un truc clean. La tendance militaire et concrète sera quand même la dominante ici. Cependant, je ne tiens pas à écrire une fic avec un manuel militaire sous la main. J'essaie de faire un maximum de rapport avec la réalité des types en uniforme. Je n'ai cependant pas la prétention - comme je semblais le montrer au début - d'un truc qui retrace le réel à la perfection. Laissez-moi planer un peu.
Ah, autre chose : la situation est encore en train de se mettre en place. Donc oui, une colonne de char par ci, deux-trois camions par là, des escouades qui explorent le terrain. Encore une fois, ça ne suit pas la parfaite logique militaire, mais si c'était le cas, ce serait barbant. On a une forte base militaire, mais on dérive un peu. On pimente la chose. Je comprends que les gens s'attendent à un truc super cadré et tout, mais ce n'est pas le cas. J'ai tendance à dériver, parfois.

J'espère seulement que j'arriverais à bien retranscrire l'ambiance qu'est celle des hommes au front, dans diverses situations, confrontés à des choses étranges ou non. C'est ça, mon but principal.

(Keroro ? WTF ?)

Bon, allez. Attention, suite pas belle, âmes sensibles s'abstenir.




J'ouvris la porte. Bizarrement, aucun son de l'autre côté. Il était peut-être tard, j'avais perdu la notion du temps.

« Hé, je suis rentré. »

Toujours rien. Je ne comprenais pas. Ils devaient être là, tous. J'entrai dans le logement en prenant soin de refermer derrière moi.
Le salon était vide. Je me dirigeai tour à tour vers chacune des portes pour les ouvrir. Idem dans chaque pièce.

« Brush, c'est pas marrant ! »

Pas de réponse. Je commençais à paniquer. Bon sang, j'étais chez moi ou pas ? Pourquoi n'étaient-ils pas là ? Avais-je oublié quelque chose ? Un événement important ? Que s'était-il passé pendant mon absence ?
Un grincement me fit faire demi-tour. La porte de la salle de bain …
… Elle était couverte de sang.
Ni une ni deux, je courus vers elle, sans prendre la peine de m'arrêter pour l'ouvrir convenablement. Je défonçai purement et simplement le battant …

« Gabriel, réveille-toi ! »

… Quoi ?

[13 Juin, Ville en ruines, 00:04]

J'ouvris péniblement les yeux. J'eus le temps d'apercevoir la croix sur le bras de Cain avant qu'il me braque sa torche dans les yeux.

« Va te faire foutre, Nolan ! »

Il lâcha un rire avant de virer sa putain de lampe.

« Alpha a trouvé un truc. Paraît qu'il faut que tu y ailles. Ça avait l'air urgent. »

Je maugréai un truc sur les sous-offs inutiles qui avaient absolument besoin de directives, puis me levai. Je me sentais légèrement plus sec, sans toutefois avoir complètement séché. J'avais le cul mouillé. En même temps, j'avais dormi assis. Pas  moyen de dormir allongé sans se péter le dos. Nous n'avions pas prévu de rester aussi longtemps sans renforts. Sinon, nous aurions eu les équipements nécessaires pour un siège …
Je récupérai mon arme, appuyée contre le mur à côté de moi.

« Où sont-ils ?
- Pas loin apparemment. Du côté des quartiers Sud. »

Hmm. En effet, ce n'était pas loin. La géographie de la ville en elle-même permettait cela. En effet, bien que portant le titre de 'ville', elle ne comportait pas plus de trois mille habitants, répartis sur une assez petite surface, de forme carrée. A partir de la structure de l'hôtel de ville, entourée par un parc, les bâtiments se faisaient de plus en plus bas, si bien que de loin, cela donnait une impression d'escaliers. La périphérie était constituée de maisons, et l'on montait petit à petit en étages jusqu'à obtenir des immeubles. Pas de tours, cependant.
Et pas de banlieue à proprement parler. Si j'avais bien compris la situation du patelin, il était récent. Remarque, on le voyait aux constructions, même si elles étaient percées de trous pour la plupart. Les bombardements avaient fait leur boulot.
Je me dirigeai vers l'escalier, ramenant Lewis avec moi au passage.

« Rien d'autre à signaler ? Pas moyen de contacter le QG ? Pas d'attaque ? »

Le caporal secoua négativement la tête. Une bonne et une mauvaise nouvelle pour nous.

« J'espère qu'ils nous ont trouvé un truc à bouffer. »

Tandis que je descendais les marches de l'escalier central de l'hôtel de ville – qui était à ciel ouvert après l'arrivée d'une bombe –, je remarquai qu'il s'était arrêté de pleuvoir. Chance ? J'en sais trop rien. J'aime pas les terrains humides. Quand il pleut, ça va, mais après … Bref.

Les rues étaient … Comme à leur habitude. Silencieuses, défoncées. Et mouillées. Une certaine tension régnait dans l'air. Étrange.

« Pas de nouvelles de Gamen ou Hetfield ? »

Nouvelle réponse négative. Hmpf.

Au détour d'une rue, après seulement deux-cent mètres, j'aperçus un soldat qui courut vers nous dès qu'il nous remarqua. Il salua. Je le lui rendis rapidement.

« Veuillez me suivre, monsieur. »

Il avait sorti son masque à gaz. Allons bon ?

« Soldat, est-ce vraiment utile ? »

A mes gestes sur le visage pour décrire l'objet, il acquiesça en haussant les épaules.

« Sauf si vous voulez vous asphyxier. »

Rictus. Il aurait pu prévenir avant. Nous mîmes donc nos masques avant de poursuivre.
Nos pas nous menèrent dans le hall d'un immeuble. Un soldat montait la garde devant la porte qui devait mener aux caves. A ma vue, il salua et se décala. Nous descendîmes par un escalier sombre et étroit. Même avec les torches chimiques placées un peu partout, difficile d'y voir dans ce putain d'escalier. Je sortis ma torche et l'allumai.
Nous arrivâmes en bas. Jusqu'à présent, rien de suspect … Mis à part mes hommes, en cercle autour de quelque chose. Je n'arrivais pas à voir quoi.
Tout le monde se retourna à mon arrivée. Un sergent se dirigea vers moi. Masque à gaz sur le visage.

« Monsieur, nous avons trouvé … »

Il déglutit.

« Vous devriez voir par vous-même. »

Les hommes s'écartèrent pour me laisser voir. Une sorte de sas rouillé qui semblait avoir été posé à même le sol avait été légèrement ouvert, mais semblait bloqué par quelque chose.
Je passai le rayon de ma torche dans la petite ouverture. Il y avait un fond, luisant. Comme si le sol était tapissé d'eau sale.

« Et ça sent quoi au juste ? »

Je n'avais pas envie de le sentir par moi-même. De plus, les soldats semblaient … Hé bien, je ne voyais pas leurs visages, mais leurs yeux éclairés par les torches chimiques me suffisaient.
C'était de la peur et de l'horreur que j'y voyais.

« Alors ? »

Personne ne semblait vouloir parler. Pourtant, il en fallait bien un pour se lancer. Un gars que je n'avais pas remarqué plus tôt, assis dans un coin, la tête rentrée dans les bras.

« … Ça sent ... »

Il hoqueta bruyamment.

« … Ça sent le cadavre ! »

Frisson général. Un sas, une odeur de cadavre à tuer un homme … Je le sentais pas du tout, ce truc. D'après l'éducation qu'on avait pu recevoir plus jeunes, ce genre de situation rappelait la Seconde Guerre Mondiale chez les humains, sur Terre, il y avait de cela un petit moment déjà. Un mot collait là-dessus : génocide.
Seulement … Je ne voyais pas pourquoi ceux d'en-face auraient massacré autant d'innocents. Les massacres n'avaient pas encore eu lieu dans cette guerre. Certes, la ville avait été bombardée. Les troupes avaient du occuper la ville un moment avant de n'y laisser qu'une arrière garde.
Incompréhensible. La situation m'échappait totalement.

« … Je sais pas ce que c'est, mais va falloir qu'on voie ça. »

Personne ne semblait vraiment enchanté par la perspective de descendre au fond de ce trou, mais nous devions y aller.
J'enlevai et déposai mon sac à même le sol, l'ouvrit, puis regardai autour de moi. Mon opérateur radio tremblait. Il n'était sûrement pas prêt à voir ça. Les autres servaient avec moi depuis un moment, on avait vu des trucs dégueulasses … Quoique cela nous dépassait. Mais ils étaient mentalement solides. Pas comme Lewis.

« Lewis, tu remontes à la surface. Pareil pour vous, soldat. »

Je désignai deux hommes et leur intimai de prendre les deux âmes sensibles et de les ramener en haut.

« Les autres, avec moi. Écartez-vous du sas. »

Rapidement, je plaçai des charges sur les gonds du battant. On avait qu'à les faire sauter, au moins, on pourrait déplacer cette merde, même si elle semblait lourde.

« Trois, deux, un, boum. »

Je fis sauter les charges. Faible intensité pour que le plafond ne nous tombe pas dessus, mais suffisant pour faire péter le métal. Nous nous approchâmes.

« Tout le monde autour ! Vous êtes prêts ? On soulève ! »

Il nous fut assez difficile de soulever le sas, mais nous y arrivâmes finalement. Même s'il ne se souleva que de quelques centimètres.
D'un même mouvement, nous le décalâmes et le posâmes à côté. A nouveau, je plongeai le rayon de ma torche au fond. Toujours rien.
Je désignai quelques hommes.

« Vous d'abord. Soyez vigilants. »

Ils descendirent grâce à l'échelle que nous avions dégagée. Une fois au sol, il y eut un instant de silence. Ils semblaient regarder tout autour d'eux, comme pris d'une panique soudaine.

« Soldats, rapport. »

Toujours rien.

« Soldats ! »

L'un d'entre eux leva la tête.

« … Venez voir … »

Je le sentais pas. Mais alors pas du tout. Toutefois, il fallait que je descende. Que je voie de mes propres yeux ce qui se tramait là-dessous.

« Deux en haut au cas où, les autres avec moi. »

Nous descendîmes un par un. A chaque fois que quelqu'un arrivait en bas, il avait une réaction similaire à ceux qui étaient arrivés avant eux.
Ce fut finalement à moi d'y aller. J'avais la gorge nouée avant même de savoir ce que je trouverais au fond de ce satané trou.
Je posai un pied dans ce que j'avais cru être de l'eau au départ, mais qui ressemblait plutôt à de la bile séchée.

« Nom de dieu ... »

Des hommes, des femmes, des enfants. Des vieillards. Tous des cadavres. Des cadavres partout. Des cadavres mutilés. Des cadavres aux visages marqués par la peur et la souffrance. Des cadavres baignant dans une mare de leur propre sang, sec à présent. Il y en avait tellement …
Et la nourriture. Du moins ce qu'il en restait. Des stocks entiers, vidés. Des emballages de partout. Des denrées renversées à même le sol.

« … Où on est, putain ?! »

Incompréhension pour tout le monde. Horreur. Je me sentais faible. Je tremblais. Comme tout le monde autour de moi.
Les faisceaux devenu instable des torches se baladaient dans la pièce, découvrant à chaque seconde plus d'horreurs. Des mots sur les murs. Gravés. Écrits au sang. 'Sauvez-nous'. 'Ils sont là, juste au-dessus'. 'Pitié, faites qu'ils ne nous trouvent pas'. 'Pardonnez-moi, je n'avais pas le choix'.
L'impression d'être dans un hangar souterrain isolé de la surface et en proie à un massacre sans nom ne laisse aucun homme indifférent.

« Est-il … Est-il vraiment utile de chercher des survivants ? »

Personne ne répondit à cela. Car il n'y avait pas de survivants. A vue d'œil, les cadavres les plus récents dataient d'un mois … Et les plus anciens semblaient avoir été dévorés par leurs semblables.
Je continuai à balader ma torche. Je découvris, une à une, les entrées qui devaient être placées dans chacune des caves de chacun des immeubles aux alentours. Comme si la construction de la ville reposait aussi sur l'éventuelle malchance d'une attaque nucléaire ou de je ne sais quoi. Je comprenais un peu mieux comment toute la nourriture qui se trouvait à la surface s'était volatilisée, sûrement pour finir ici. Un travail titanesque mais facilité par le nombre d'entrées. Entrées qui ne semblaient pas autant rouillées que celle que nous avions empruntée. Sûrement l'une des premières construites …

« C'est de la folie … »

Comment ces gens avaient-ils pu espérer tenir autant de temps ici ? Et de quoi parlaient-ils dans leurs messages ? À qui faisaient-ils référence ? Une terreur sans nom semblait avoir habité les habitants à la simple pensée de ceux qui étaient au-dessus. N'était-ce pas simplement l'armée ennemie ? Ou bien était-ce encore autre chose, une menace que nous ne connaissions pas encore ?

« On ferait mieux de sortir … De sortir et de fermer ça …
- Oui … Avant que les rats ne viennent faire le ménage ... »

Réflexe, je regardai le sol. Il n'y avait aucune de ces saloperies. A croire que la salle était trop étanche pour qu'ils passent. Il y avait pourtant des aérations, mais solidement grillagées. La plupart semblaient d'ailleurs bouchées par des gravats. Ce qui expliquait peut-être les mains autour de la gorge pour les cadavres les plus récents.
J'avais la nausée.

« Vaut mieux qu'on remonte ... »

Personne ne se le fit dire deux fois. Nous fuîmes cet endroit maudit. Trop de questions se bousculaient dans ma tête, des questions mêlées à l'horreur. J'étais marqué à vie, comme tout le monde ici.
Nous replaçâmes le sas en vitesse et partîmes de cette cave, après nous être assurés de bien avoir refermé. Nous sortîmes en vitesse. J'annonçais un compte à rebours. A la fin de celui-ci, la cave s'écroula sur elle-même, emportant une partie de l'immeuble avec elle.
J'avais miné l'endroit.
Encore tremblant, j'empoignai ma radio.

« Jenkins à toutes les unités : si vous trouvez des sas à même le sol, ne les ouvrez pas. C'est un ordre. »


Je me foutais bien de ce que les gars pourraient se poser comme questions. Ils ne désobéiraient pas à un ordre direct par simple curiosité. Curiosité qui pourrait avoir raison de leur conscience. Moi-même, j'étais à la limite de devenir dingue. C'était trop horrible pour être compris et assimilé.
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Donfy dit :
**Te masse le dos

***

Donfy dit (19:14) :
*Je vais bien m'auto-torturer comme un sadique ._.
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #13 le: Mai 17, 2010, 01:11:23 pm »
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  • Donfy
Hunter...
TU VAS TROP VITE ._.
Calme, vieux, poste pas une suite dès qu'elle est écrite, attend un peu quoi. Sinon c'est sûr que tu vas refroidir les lecteurs, à poster en mitraillette comme ça. Bon ça va, c'est assez court, ça se lit vite et c'est prenant. M'enfin bon.
Calme. ._.

Déjà un truc : le thème est très intéressant, de part la manière dont il est abordé. Les suites se suivent mais ne se ressemblent pas, englobant presque un sujet différent pour chacune.
C'est bien écrit, c'est très prenant, c'est rapide à lire.
Une petite remarque peut-être que tu pourrais prendre en compte (ou pas), à défaut des couleurs, tu pourrai faire comme ça :
<Jenkins> Soldats, rapport.
Ca éviterait au lecteur d'avoir à se souvenir de l'identité des personnages pour chaque couleur, c'est quand même lourd au début. Et puis je trouve que ça fait un effet FPS en ligne qui conviendrait plutôt bien avec tes inspirations.

On continue. Je sens l'ébauche d'un divertissement plus qu'un réel projet bien réfléchi à l'avance. Tu te fais plaisir en écrivant. Alors ça se sent à la lecture, mais ya un danger : que tu laisses tomber du jour au lendemain. Parce que le scénario me semble plus être une ébauche que quelque chose de réellement concret, bien travaillé et tout - quoique ? La dernière suite me laisse perplexe.
Je me demande où tu veux nous mener, si c'est ton intention de continuer encore un bon moment sur ce texte. Je suis aussi étonné que tu gardes le "je" après l'expérience Vie Alternative. Ca t'as toujours pas refroidi ? x)
La seule fois où je l'ai utilisé, j'avoue que c'est un style parfois difficile à assumer et à mettre en place dans un scénario dense. Mais maîtrisé, ça donne un très bon effet.

Bref je vois pas trop quoi dire de plus. A part...
ECRIS è_é *PAN*
Journalisée
Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : La guerre selon Jenkins
« Répondre #14 le: Juin 19, 2010, 09:51:10 am »
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J'annonce officiellement que je mets en pause l'écriture de cette fic. En plus d'avoir perdu toutes les données relatives à celle-ci (mon disque dur a sauté), j'ai perdu tout goût à l'écriture de fics. Je ne mettrai pas la faute sur le bac, ça fait un moment que ça dure.

J'espère que cela reviendra vite, et durablement. J'en ai assez de voir mon boulot partir en fumée pour telle ou telle raison.
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Citation
Donfy dit :
**Te masse le dos

***

Donfy dit (19:14) :
*Je vais bien m'auto-torturer comme un sadique ._.
 
 
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