Dernière partie du 2ème chapitre.
Celle-ci sera trèèèèèèèèès longue.
Sylphide se frotta les yeux. Il s’étonna de voir qu’il était seul. Les filles l’avaient donc abandonné. Il regarda par la fenêtre. Le soleil semblait assez haut. Il sortit du lit à regrets puis se glissa hors de sa chambre. Il était seul au réfectoire. Enfin presque, il y avait une autre personne qui mangeait. Il la regarda en coin. Il voyait cette personne de dos, et celle-ci ressemblait à un humain. C’était un blond assez maigre, torse nu. Il ne lui accorda pas plus d’attention et remplit son bol de céréales. Une fois terminé, il le remplit à nouveau. Tout en mangeant, il réfléchissait sur le pourquoi et le comment de la présence de l’humain. En général ils ne s’approchaient pas de leur continent, celui-ci n’étant pas très accueillant pour eux. Et certaines légendes les faisaient fuir. Ils étaient encore plus supersticieux qu'eux. Et selon-lui, seul le nord du continent méritait la peur. Cet endroit maudit, quiconque si enfonçait n’en revenait pas. Ce qui était prouvé, et reprouvé: combien de personnes avaient eu la folle idée de se rendre là où le désert devenait noir… Ces personnes, on ne les avait jamais revues. Un doute lui parvint. Il se leva et s’enfuit, le cœur battant. Il retrouva ses trois amis qui discutaient tranquillement, et avant qu’ils aient pu lui faire une remarque il s’exclama.
« Un codrille ! J’ai vu un codrille ! »
Le silence se fit. Les codrilles étaient des créatures d’apparence humaine, mais ils avaient entendu dire qu’ils étaient dotés d’un visage de serpent et de serres de rapace. Ces créatures vivaient plus dans le sud, dans la Grande Chaîne. Ils étaient réputés pour être très cruels. Sylphide exprima ce que tous pensaient :
« Je n’arrive pas à comprendre comment de telles créatures ont pu apparaître… Les humains, les serpents et les oiseaux sont pourtant très différents ! »
Personne ne lui répondit. Qu’un codrille soit là était assez inquiétant, ils étaient restés tranquille, mais auraient-ils la mauvaise idée de venir les envahir, alors que les « échidnés racés » voulaient déjà en finir avec eux ? Ils avaient peur d’être pris entre deux guerres. Par des monstres d’un côté, par des fous de l’autre. Ils parlèrent de l’éventuelle alliance qu’ils avaient peut-être conclue entre eux pendant une heure. Puis ils retournèrent au réfectoire.
Ce fut à ce moment-là que Sylphide se rendit compte qu’il s’était vraiment levé tard, il devait être 11 heures. Ils regardèrent si le codrille était encore là. Comme ça n’était pas le cas, ils se dépêchèrent de se faire des sandwichs puis rattachèrent Karim. Ils reprirent leur traversée, mais cette fois, le climat était bien plus agréable. Plus ils avançaient sous les arbres, plus des maisons apparaissaient, accrochées dans les arbres, ainsi qu’un réseau de ponts. Ils s’arrêtèrent deux heures après. Grinat déballa une serviette de pique-nique tandis que Sylphide distribuait les sandwichs. Ils mangèrent à nouveau, discutant de leur excitation à l’idée d’arriver au terme de leur voyage. Le plus dur fut d’aider Karim à manger son sandwich : il y mettait peu de volonté et affirmait qu’il se débrouillerait mieux les mains déliées. Personne n’entendait raison. Ils repartirent rapidement. La chaleur montait de plus en plus, et les mouches tournaient autour des gens, à l’affût des gouttes de sueur constituant leur repas. C’était un temps qui annonçait l’orage… Comme toujours les gens avaient une mine souriante et étaient assis sur les plates-formes, les jambes dans le vide, en bavardant d’un air insouciant. Certains leurs adressaient des signes de la main, sans même les connaître. Les quatre pouvaient êtres sûrs qu’après, les habitants parlaient de leurs souvenirs et de la période pendant laquelle eux-mêmes étaient partis recevoir leur formation. Tandis qu’ils couraient, ils pouvaient apercevoir des enfants qui jouaient ou même tentaient de les suivre en riant. Tant de bonne humeur les étonnait, la mentalité brahmienne était si différente de celle du Mont Lune. Là-bas les gens se regardaient d’un œil critique et la rivalité était très forte. Mais il y avait aussi l’amitié qui liait les brahmiens, et par leur solidarité, ils passaient pour des excentriques. Ils arrivèrent enfin au lac. Ils détachèrent Karim qui jura en leur reprochant ses courbatures. Les gens se baignaient, mais eux avaient décidés de profiter de cette fin de journée étouffante pour retrouver un bar très réputé, « le Bounty ». Ils s’installèrent dans le fond à une table ronde. Un canapé épousait la forme du mur sur lequel ils s’assirent et ils eurent le droit à une scène de Sylphide se prélassant sur la banquette. Karim était le seul assit sur une chaise et avait posé ses pieds sur la table une fois que l’hérissonne avait consentit à allumer sa cigarette. Grinat poussa Sylphide qui prenait toute la place. Tandis que Windy s’assit de l’autre côté de l’hérisson en réfléchissant sur ce qu’elle allait prendre. Ils étaient assez isolés du reste de la salle. Seules deux tables étaient proches d’eux. A l’une il y avait trois échidnas qui s’égosillaient, se disputant pour leurs affaires, tandis qu’à l’autre il y avait un couple étrange : une chatte violette et un hérisson noir. Les quatre amis ne firent pas plus attention à leur entourage, ne parlant qu’entre eux.
Shadow regarda son verre avec appréhension puis attrapa la paille avec ses dents. Il fit remonter du jus d’orange dans son gosier. Il leva ses yeux vers Blaze. Celle-ci était occupée à lire un journal. Il regarda le titre et fut étonné de lire « L’hebdo de Central City ». C’était la ville à côté de laquelle vivaient Sonic et ses amis ! Il était très étonné pour deux raisons. La première c’était le fait que Blaze consulte ce journal. La seconde c’est qu’encore une fois un détail le ramenait à ces personnes qu’il préférait ne pas revoir. Il regarda la date du journal. Ainsi ça faisait deux semaines que l’affaire du Biolizard avait abouti… Donc il était resté inconscient dix jours. Retournant à sa préoccupation première, Shadow prit la parole.
« Tu lis ce journal ? demanda-t-il ?
- Je lis à peu près tous les journaux continentaux du monde tertiaire, afin d’être sûre de pouvoir agir si le besoin s’en fait sentir. Je lis quatre journaux, les plus importants parmis les "continents humains". Il s’est passé quelque chose que je ne comprends pas sur le continent central, tiens lis. »
Elle lui tendit le journal. Il remarqua que son regard semblait lui reprocher quelque chose. Il prit soin de garder la page qu’elle avait décidé de lui montrer puis abaissa ses yeux sur le papier.
Un article illustrait l’image d’une bande de 12 personnes accompagnées d’un chao. Parmi elle, il reconnut Sonic, Tails, Knuccles, Rouge, Amy, ainsi que lui-même… Il cacha son étonnement d’apercevoir son image aux côtés de son ancien rival. Il était même assez frustré de la réputation qui risquait d’en découler. Il lut l’article en diagonale. Nouvelle attaque d’Eggman qui finalement se retrouve être Metal Sonic. Ils ne parlaient finalement que de Sonic, comme toujours. Sous la photo était marquée la légende « Les héros qui ont vaincu le maléfique Metal Sonic et rétablit la paix ». Il eut un petit rire nerveux en s’imaginant déballer de grandes phrases sur le bien dans le monde. Aux yeux des gens, il était devenu un justicier. Il rendit le journal à Blaze, un sourire en coin souligné par son regard mauvais. Elle le reprit et l’observa dans l’attente de ses paroles.
« Tu croyais que c’était moi ? »
Blaze ne répondit pas, indiquant clairement que c’était ce qu’elle avait imaginé. Il lui montra la photo.
« Regarde, lui il a des anneaux aux poignées ! »
Il se demanda un instant comment il les avait récupéré, il pensait qu’ils s’étaient perdu quelque part dans l’espace. Elle regarda un moment la photo, puis elle reprit.
« Par contre, lui il n’a pas d’anneaux. »
Il regarda à nouveau la photo. Elle montrait Sonic du doigt. Il sentait l’exaspération monter. Puis il lui expliqua le plus patiemment possible :
« Ca n’est pas moi, ni un clone, lui c’est Sonic ! Et il est bleu ! »
La chatte resta un instant sans réagir puis rangea le journal, comprenant qu’elle l’avait sûrement blessé en le comparant à cet hérisson. Elle reprit la parole.
« N’empêche, ça prouve que tu es quelqu’un de bien.
- Hm ?
- Tu es venu en aide poir éliminer le robot, donc tu es plus engagé que tu veux bien le laisser paraître.
- Attends, tu me provoques là ? dit Shadow en haussant le ton. Je n’aurais jamais fait ça ! J’aurais laissé Metal Sonic faire son travail ! Je me serais un petit peu bougé si je sentais que ça finirait mal, mais jamais je n’aurais fait ça pour faire régner l’amour et l’harmonie ! »
Il avait prononcé ces derniers mots avec dégoût. Blaze le dévisagea. Elle ne préféra pas ajouter qu’il était complètement hors sujet. Elle n’osa pas lui demander lequel des deux Shadow était l’original, pour ne pas l’énerver encore plus. Si il s’énervait maintenant, il serait acariâtre pendant l’entraînement et elle ne pourrait rien tirer de bon de sa part. Un gloussement retentit de la table d’à côté. Shadow remarqua que Blaze avait prêté autant d’attention au rire que lui. Il s’adossa un peu plus à la chaise, croisant les bras, puis il soupira.
« Ah, ces jeunes… dit-il d’un air blasé.
- Y a pas de collège ou de lycée ici, expliqua Blaze. Ils sont obligés d’aller très loin pour suivre l’enseignement qu’il leur faut.
- Et ils ne travaillent pas non plus ?
- Si, mais pas lors du mois qui suit la fin de l’enseignement. Et ça doit être leur cas, ce qui prouve qu’ils reviennent de loin. »
Shadow se tut. Il continua de réfléchir. Eux aussi allaient devoir se battre. Mais avec son chao et le feu de Blaze, les dégâts seraient limités et la bataille durerait sûrement moins de temps que prévu. Il jeta un coup d’œil à Blaze. Une lueur calculatrice brillait dans son regard. Elle pensait sûrement à la même chose. Le fait qu’elle l’ait choisi visait justement à expédier la dispute entre les deux peuples. Et il se rendait compte que chaque jour elle le testait un peu plus. Il croyait qu’elle avait fourni tout ce qu’elle avait, mais il était surprit à chaque fois de voir la difficulté de leur entraînement croître. Il n’avait pas encore réussit à la mettre K.O. et elle le menait par le bout du nez, ce qui le faisait enrager. Il fallait qu’il en apprenne plus sur elle avant de pouvoir la vaincre. Cette idée s’implanta en lui.
« Tu ne m’as jamais parlé de toi. Enonça-t-il innocemment.
- Ah non ? fit Blaze.
- Non.
- Qu’est-ce que tu veux savoir ?
- D’où tu viens, pour commencer.
- Du monde secondaire. Tous ceux qui y vivent sont plus ou moins pyromanciens. Le feu y est là-bas la chose la plus précieuse. Et c’est un système monarchique. J’en suis la future reine, c’est dans ma famille que le feu est le mieux maîtrisé et on nous enseigne dès notre plus jeune âge à être Détenteur du feu. On nous apprend à être gardien des Sol Emeralds et on nous inculque les responsabilités d’un monarque. Notre planète s’appelle Kazan. Le seul endroit habitable c’est notre continent qui se trouve dans l’hémisphère sud. L’hiver dure les ¾ d’ l’année, et comme l’orbite qu’exécute Kazan est très grande, une année dure 1647 jours. Etant donné que notre continent est sous le règne d’une seule personne, il y a souvent des guerres civiles en période de non hiver, car à ce moment il est possible de régénérer les Sol Emeralds. Elles couvrent sur plusieurs kilomètres à la ronde les possibilités de faire du feu. Bien évidemment certains veulent profiter de leusr bienfaits et certains repartent avec plusieurs Emeralds.
- Et vous ne faites rien pour changer cela ?
- Non, on considère que c’est la volonté des Sol Emeralds qui désigne qui profitera de leur feu. Il y a 7 pays, et chaque pays possède son gardien. Et souvent les gardiens s’entretuent pour les emeralds.
- Et toi dans tout ça ?
- Je peux décider à qui reviendrait les Sol Emeralds, c’est mon droit puisque je suis LA gardienne des Sol Emeralds.
- J'imagine que c’est un peu comme les Chaos Emeralds.
- Je n’en sais rien, mais je sais que les Sol Emeralds émettent une énergie qui ne varie pas et qui ne peut être utilisée. Ou si elle varie c’est sous l’influence de la Queen Emerald qui sert à renforcer les Sol Emeralds.
- Donc on ne peut pas utiliser l’énergie des Sol Emeralds…
- Utiliser l’énergie des Sol Emeralds ? Quelle drôle d’idée…
- Quand je t'ai rencontrée tu disais que nous étions dans le monde tertiaire… Et quel est le monde primaire ?
- Celui d’où tu viens.
- Dans ce cas nous ne sommes pas dans le monde tertiaire mais dans le monde primaire !
- C’est impossible que tu sois né dans ce monde-là. Tu es Détenteur du chao, donc tu viens forcément du monde primaire !
- Pourtant ce monde primaire ne me dit rien.
- Jusqu’à aujourd’hui je croyais que les chaos de Mobius étaient les seuls à être dans l’habilité à utiliser le chao, mais aujourd’hui, j’ai la preuve que les hybrides peuvent aussi le maîtriser.
- Attends… Tu es en train de dire que le monde primaire, le monde des chaos et Mobius ne font qu’un ?
- Ah, tu vois que tu connais ! Et tu en viens forcément ! »
Shadow resta songeur. Lui ? Venir du monde du chao ? Impossible. Il savait pourtant qu’il venait du monde tertiaire, qu’il avait été créé ici ! A nouveau il repensa à la conversation entre Gérald et Black Doom. Les 3 identités… Le fait qu’il est été « modifié » selon les dires du professeur… Il avait espéré que quand il avait dit de lui qu'on l’avait modifié, on avait juste fait des améliorations sur lui quand il dormait. Il pensait que sa 3e identité c’était cette part de l’âme de Maria qu’ils avaient transféré en lui. Mais aujourd’hui ce nouveau détail, le fait qu’il vienne selon Blaze de Mobius, chamboulait toutes ses hypothèses. Il comprenait tout maintenant. Gérald avait capturé un mobien et s’en était servi comme cobaye, et voilà qu’au final il se retrouvait avec le Shadow d'aujourd'hui. Il se mit à s’imaginer qu’il avait eu une fonction importante. Gardien des chaos emeralds par exemple. La master emerald était bien gardée par un échidné, peut-être que c’était lui qui avait eu autre fois pour rôle de garder les chaos emeralds. Mais dans ce cas, comment avaient-ils pu transférer une partie de Maria ou même remplacer son sang par celui de Black Doom alors qu'il était vivant? Et comment se faisait-il qu'il ne se souvenait pas de son existence d'avant? Il en avait marre. A chaque fois qu’il trouvait une réponse, ou un semblant de réponse, une question repoussait par-dessus. Jamais ça n’en finirait. Il se sentit observé. C’était l’un, ou plutôt l’une des quatre jeunots de la table d’à côté. Une hérissonne rouge. Il tourna son regard vers elle pour qu’elle se rende compte de son indiscrétion. Elle se tourna vers ses amis, un grand sourire éclairant son visage. Elle leur parlait d’un ton enthousiaste.
« D’autres questions ? Demanda Blaze en se rendant compte que Shadow semblait s’être détourné d’elle.
- … Non. Répondit-il l’air égaré.
- Allons-y dans ce cas. Ordonna-t-elle sèchement. »
Ils sortirent du Bounty puis se mirent à courir le plus vite qu’ils purent. Shadow n’eut pas de mal à distancer Blaze et en profita pour placer une embuscade dans la forêt. Il s’accroupit sur le haut d’une branche. Puis il sauta sur la chatte quand elle passa en dessous. Aussitôt elle tomba. Il maintint sa prise pour être sûr qu’elle ne s’échapperait pas. Malgré sa facilité à sortir de ce type de pièges, elle ne put rien faire et se retrouva plaquée à terre. Elle se débattit mais l’hérisson était plus obstiné. Elle reprit son souffle puis parla.
« Tu as vraiment progressé… Tu anticipes mes mouvements, maîtrise mieux ta force et arrive à courir plus longtemps. Tu arrives même à me retenir… Tout ça en quatre jours !
- … Sauf que j’imagine que ce n’est pas tout ce que tu exiges de moi.
- En effet ! Ne te monte pas à la tête ! Le plus dur reste à venir : je te rappelle que pour l’instant je me suis retenue d’attaquer. Maintenant que je te connais mieux, tu ne pourras pas t’en sortir aussi facilement que dans le château d’ Enki. »
Shadow comprit le danger, la relâcha et s’écarta. Mais trop tard. Une vague enflammée ayant eu pour but de le faire lâcher prise l'effleura. Heureusement grâce à ses réflexes, il ne reçut pas la totalité des dégâts prévus. La chatte se tourna vers lui, toutes griffes dehors. Elle allait foncer d’un moment à l’autre.
« Tu vois, tu vas devoir passer à la vitesse supérieure si tu ne veux pas te retrouver carbonisé. Nous les Kazians ne donnons le meilleur de nous-même que dans un vrai combat. Lorsque je devais fuir tes mouvements, je n’étai pas habitée de cette énergie… Le feu du combat ! »
Il en avait assez de toutes ces paroles, par chance, elle se tût. Elle sauta à la gorge de Shadow. Il n’eut pas le temps de réagir. La vitesse de son adversaire semblait décuplée. Il se retrouva au sol à son tour. Blaze porta sa patte à son cou et commença à l’étreindre, griffes toujours sorties. Il grimaça en les sentant rentrer dans sa gorge et réussit à la projeter au loin avec un coup qu’il venait tout juste d’essayer. Ca ne rata pas. Il se releva. Elle aussi. Elle demanda tandis que l’atmosphère se réchauffait de plus en plus :
« Qu’est-ce que c’était ?
- Un "Chaos Attack", c’est une technique rapprochée. Le chao sort par tous mes pores et repousse. Mais c’est plus efficace quand on donne un coup en même temps. »
Elle voulut faire un pas mais chancela. Ses yeux s’agrandirent d’étonnement.
« Qu’est-ce qui se passe encore ! Grommela-t-elle.
- Oh, excuse-moi ! Articula Shadow mielleusement. Il semble bien que comme mon attaque n’était pas concentrée sur un point, elle a pu entrer en résonance avec ton système nerveux… Mais ne croit pas que ça soit la seule raison. »
Shadow fit un pas dans sa direction. Blaze toussa. Le hérisson fit un sourire mauvais. Blaze plissa les yeux.
« Je vois flou. Remarqua-t-elle.
- Bien sûr ! J’ai prit soin d’utiliser le "Chaos Limit" ! Tu sens cette ambiance oppressante ? J'ai établi ce qu'on appelle le champ du chao. Plus tu es proche de son centre – moi en l’occurrence – et plus ta condition physique se détériore. »
Des flammes se dessinèrent. Il recula. Celles-ci se mirent à le frapper de part et d’autre. Il y en avait trop pour qu’il puisse les éviter toutes. Il tendit ses bras devant lui. Les flammes attaquaient un bouclier invisible. Cependant, Shadow était visiblement en proie à la douleur. Il recula encore. Une fissure apparut dans l’air, tandis qu’une sorte de vitre rouge partant du bras de Shadow apparaissait. Le bouclier devint de plus en plus brillant, de plus en plus rouge, puis finit par éclater. Au même moment, Shadow tomba en arrière tandis que les flammes l’assaillaient à nouveau. Il ne se releva pas. Blaze fit disparaître les flammes puis s’approcha de l’hérisson avec prudence. Elle craignait que ce soit une ruse de sa part. Elle l’aperçut recroquevillé et incapable de continuer. Il avait épuisé son énergie. Il en demandait trop à son corps et se retrouvait en mal si on l’attaquait. Elle espérait qu’il retiendrait la leçon. Elle le souleva et le mit sur son épaule, puis avança vers la cité arboricole, sans se sentir incommodée par la charge que représentait Shadow.
« On a trois jours ! Enonça Sylphide.
- Oui, on le sait… Maugréa Karim. Tu radotes, vieux.
- Et comme il nous reste trois jours, on devrait se préparer à la lutte non ?
- Oui ! Approuva Windy. Mais "on" c’est qui ?
- Bah toi et Karim, évidemment ! Vous êtes les deux à avoir une bonne condition physique.
- Il va me ratatiner ! Se plaignit Windy. »
Elle jeta un regard en biais à l’échidné qui arborait une mine satisfaite et un sourire moqueur.
« Il ne peut en être autrement. Répondit Sylphide d’une sagacité feinte.
- Oh que si ! S’emporta Windy. Tu oublies que l’on pourrait s’entraîner contre tes machines.
- Non, ça coûte cher.
- Et toi aussi tu peux te battre, tu es assez rapide, tu n’as juste aucun pouvoir.
- Et qui contrôlera les machines sur le champ de bataille quand vous m'aurez mis K.O.?
- Bah, tu peux très bien les rendre autonomes !
- Mais j’ai pas envie de me battre ! Se plaignit l’hérisson.
- Là-dessus, on se ressemble, remarqua Grinat, nous sommes tous deux pacifistes.
- Moi aussi je le suis ! Se renfrogna Windy.
- On dirait pas ! Ricana Karim.
- Toi pas contre, tu ne l’es pas du tout. Lui répondit la renarde.
- Non ! Continua l’échidné. »
Il souffla de la fumée au visage de la renarde qui s’étouffa. Le sourire de Karim s’élargit. Sylphide et Grinat échangèrent un regard exprimant la même pensée : ça allait mal finir. La renarde s’énervait, tandis que Karim était de plus en plus amusé. Il éclata de rire avec Sylphide. Grinat, mécontente de ne pas être le centre d’intérêt préféra balayer la salle du regard à la recherche de sa prochaine proie. A son grand plaisir, elle en trouva une le plus près que l’on puisse faire, puisqu’il était à l’une des tables d’à côté. Un hérisson noir et rouge. Elle s’imagina son caractère. Doux. Attentionné. Gentil. Romantique. Et le plus important, bon au lit. Enfin… C’est ce qu’elle espérait. Vu son physique, il ferait l’objet décoratif idéal. Comme s’il sentait son ardeur, il tourna son regard vers elle. Elle le croisa et tenta de retenir son cri de victoire. Elle se tourna vers ses trois compagnons et s’exclama.
« J’en ai trouvé un, j’en ai trouvé un ! La cible parfaite, assez naïve pour croire que je vais l’aimer toute ma vie. »
Sylphide, Karim et Windy échangèrent un regard entendu. L’hérisson prit la parole.
« C’est inquiétant… Ca veut dire qu’il doit vraiment te plaire…
- Là, regardez ! Fit-elle sans écouter la remarque. »
Ils regardèrent dans la direction qu’elle indiquait. Ils attendirent qu’elle le décrit pour qu’ils le reconnaissent.
« Hum ! Il n’est plus là !
- Et si tu avais une hallucination tellement ça fait longtemps que tu n’es pas sortit avec un mec durant plus d’une soirée ?
- J’y crois pas… Gémit-elle. C’était la cible parfaite !
-Tu aimes t’imaginer que l’élu de tes appétits est tel que tu aimerais qu’il soit n’est-ce pas ? Remarqua Sylphide.
- Il est comme je le pense ! C’est sûr !
- Ca me ferait rire que ça soit le contraire… La piqua Windy. »
Elle ne répondit pas à sa remarque et commença à faire des éloges de Shadow, exagérant les traits qu’elle avait vus de lui, allant jusqu’à inventer un soi-disant sourire sensuel qu’il lui aurait fait tout en haussant deux fois de suite de la manière la plus sexy qu’il soit un de ses sourcils. Elle décrit ce qu’elle présumait qu’il était, elle alla jusqu’à dire que c’était le prince de l’Archipel, et qu’il était tombé éperdument amoureux d’elle en l’apercevant. Karim et Sylphide prirent le parti de l’ignorer. Grinat continua donc sa description auprès de Windy. Les deux autres discutèrent entre eux. Presque jaloux du sort de cet inconnu.
« Elle nous traite comme de la merde… Il faut être docile pour être aimé par elle ! Protesta Sylphide.
- Un jour elle finira bien par se lasser des chiens et voudra de quelqu’un de plus résistant.
- Dans ce cas, elle ne voudra plus personne, tu connais quelqu’un qui puisse rester indifférent en voyant Grinat ? »
Karim leva les yeux au ciel, réfléchissant à ce qu’il pourrait répondre. Puis comprenant que l’hérisson avait raison, il se décida à relancer la conversation.
« Non, avoua-t-il. Mais ça doit bien exister.
- Si cette personne résister à ses charmes naturels, pas sûr qu’il résiste à sa magie ! »
Karim ne répondit pas. Il pausa son assiette plus loin et attira à lui le gâteau au chocolat dans lequel il planta sa cuillère. Il sortit un morceau puis le regard avec amour. Enfin il se décida à le manger. Il resta quelques instants à savourer puis se décida à remplir sa cuillère à nouveau. Les autres le regardaient consternés. En général il mangeait vite. Sauf au goûter. Et d’ailleurs c’était le moment où il prenait son plus gros repas alors que les trois autres consommaient le strict minimum.
« Mais c’est pas vrai ! S’énerva Windy. Fais un effort pour manger plus vite, on a tous fini depuis belle lurette !
- Tais-toi, femme ! Répondit l’échidna d’un air solennel. Rien n’est plus important que le rituel du mangeage de gâteau.
- Ah ? Je croyais que c’était le "rituel du mangeage de steak" le plus important ? Répondit innocemment Grinat sortie de sa rêverie.
- Tout à l’heure, c’était le cas, mais maintenant, c’est celui-ci !
- T’as qu’à le briser le rituel ! Grommela Windy.
- Non, je ne veux pas subir le courroux du gâteau et me retrouver à vomir aux toilettes. J’ai une digestion très lente…
- Mensonge ! S’indigna la renarde. »
En attendant elle s’adossa à Sylphide. Il ne broncha pas et s’assit lui-même contre son dos. Il repoussa sa tête en arrière et posa sa nuque sur l’épaule de la renarde pour pouvoir la voir en même temps qu’il parlait.
« Tu t’ennuies ? »
Windy regarda la tête puis acquiesça.
« Tu n’as pas pensé à manger son gâteau ? demanda l’hérisson étonné.
- Si, mais je suis au régime ?
- Mais… Tu n’es pas grosse !
- Oui, mais quand je retournerai en bas, je mangerais beaucoup moins, alors je prends de l’avance.
- Ah oui… C’est vrai… »
Ils soupirèrent en cœur. Grinat s’était mise à aider Karim. Ce qui ne semblait pas au goût de l’échidna.
« Arrête, arrête ! Se plaignit-il, tu ne me laisses pas le temps de savourer !
- Tu savoures déjà assez ! répondit-elle mielleusement. »
Windy et Sylphide éclatèrent de rire. Karim leur jeta un regard féroce, mais il ne put se venger puisque Grinat lui enfourna un morceau de gâteau avant qu’il puisse réagir.
« Allez, une bouchée pour maman ! dit l’hérissonne avec l’air le plus stupide qu’elle puisse se donner.
- Mais arrête, je ne suis pas un bé… humph !
- Ne parle pas la bouche pleine ! »
Quand je disais que ça serait très long, je ne mentais pas.
Pour le prochain chapitre, ça commencera à se gater, et il sera plus court que celui-là... Normalement... (à l'origine il devait être plus long que celui-ci, mais en tapant à l'ordi j'ai rajouté des choses au 2ème, et il est devenu bien plus long qu'il devrait l'être à l'origine)