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[Fan Fic] [Tails] Face
Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #15 le: Décembre 13, 2007, 04:30:17 pm »
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Quadruplon, et le passage le plus difficile de toute l'histoire. La version de Badcoin y est bien plus forte, la mienne au contraire essaie de minimiser.
Je m'excuse pour les robots qui reviennent à la demande... caprice après un combat aérien bien trop court.

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Chapitre 7 – De retour.

Le lézard toussa un peu, fit signe que ça allait. Derrière eux, l’Eggbarrier s’effondrait. Ils marchaient tous deux isolés dans l’immensité, en direction de la planète, sans plus vraiment savoir leur direction. Ils ne voyaient plus rien autour d’eux que des données qui défilaient dans des couleurs azur.
- Dis, demanda le lézard, pourquoi tu ne resterais pas ?
Tails fit mine de ne pas comprendre. Il regarda son ami, sans savoir comment réagir. Soudain, le souvenir lui revint que Guilmon était Guilmon, un monstre digital, et que sa maison à lui ne se trouvait pas de l’autre côté du ciel. Il s’arrêta. Le souvenir de Sonic le tiraillait d’un côté, le regard de Guilmon de l’autre. Il voulait proposer quelque chose, mais n’osait pas.
Il n’osait pas parce que lui-même ne l’aurait pas supporté. Le renard avait des amis dans son monde, et toute sa vie, ses souvenirs. Il avait des années durant respiré cet air, reconnu la végétation, et aussi beau que fut le monde digital, ce ne serait jamais le sien. Seulement il fallait répondre, et c’était bien la seule idée qui lui venait. Aussi proposa-t-il, gêné :
- Tu pourrais venir vivre avec moi.
A sa surprise, la face du lézard s’éclaira. Avait-il vécu seul ?
- C’est vrai ? Oh Tails, je suis si heureux !
Il ne revenait pas de sa surprise, et ne voyait pas autour de lui l’espace se déformer. L’idée l’amusa aussitôt, d’imaginer ce petit dinosaure parmi les mobiens, et la stupéfaction de ses amis. Puis il se mit à craindre leurs réactions, et l’enthousiasme de Guilmon, qui se demandait à quoi pouvait bien ressembler ce monde, augmenta ses doutes. Cependant il voulait rester avec lui, et cette solution lui convenait au mieux, aussi n’y pensa-t-il plus.
- De retour, il faudra stopper Eggman, lança le renard. Ensuite, je te présenterai à Sonic, et à tous mes amis. Je suis sûr que tu te plairas !
- J’ai hâte !
Ils sentirent alors les premières vibrations, puis les secousses, toujours plus violentes, et le grésillement. L’immensité se couvrit de tracés à angles droits, comme des plaques, formées de filaments interminables, qui s’entrecroisaient, de toutes les couleurs. Un courant électrique passa dans l’air, l’en chargea, passa d’un bord à l’autre. Puis de violentes décharges bleues traversèrent à toute vitesse l’espace, en provenance de Mobius. Tails en sentait le courant, la chaleur. Il voulut attraper cette foudre mais trop rapide celle-ci lui échappa.
Ensuite, le ciel apparut, les premiers nuages, et au-dessous, à plusieurs kilomètres, l’immensité de la forêt. Ils se firent happer par la gravité, et tous deux tombèrent, en chute libre. Au loin, le jeune renard vit la tour foudroyer l’air, le crever d’éclairs en gerbes énormes. Tout autour la colline brûlait, soulevait des colonnes de fumée noire. La tour toute entière semblait un champ de bataille. Mais Guilmon l’appela : le reptile, ne pouvant voler, allait s’écraser.
Il se précipita vers lui, attrapa ses pattes avec ses petites mains, puis fit battre ses queues dans son dos. Elles fouettèrent l’air, mais ne trouvèrent d’abord pas de prise, tant le poids de son ami était excessif. Ils filaient tous deux vers le sol, et Tails cherchait vainement dans le ciel un Tornado pour les sauver, il n’y en avait pas. Il battit encore de ses deux queues, parvint enfin à créer de la portance, et d’un coup sa chute se ralentit.
La secousse faillit lui faire lâcher Guilmon. Ce dernier cria, ses pattes endolories. Ils chutaient toujours, trop vite. Les arbres se rapprochaient toujours, ils s’y effondrèrent tous deux, traversèrent les branchages avec violence. Le choc étourdit Tails, qui valsa au milieu des branches, pour toucher rudement terre. Il chercha à se relever, trop vite, sentit la tête lui tourner, et s’effondra, inconscient.

Ses yeux s’ouvrirent. Il se souleva, comme tiré d’un cauchemar, en hurlant. C’était son lit, celui de son atelier, si loin dans ses souvenirs. La lumière tranchait sur le sol de par la fenêtre, immobile. Le silence pesait. Tails crut qu’il avait rêvé ces derniers jours, passés trop vite, à cette pensée fut pris autant de peur que de soulagement. Il ne savait plus quoi penser. Mais comme il quittait son lit, la porte s’ouvrit, pour laisser entrer Cream.
- Bonjour monsieur Tails !
La lapine poussa la porte tout à fait, et dans son dos passa le lézard, les pattes levées, qui s’extasiait. Il se jeta sur le renard, et le renard alla à lui. Ils avaient cru se perdre un instant, maintenant tout irait bien. Il se tourna vers la lapine.
- Que s’est-il passé ? Qui nous a amené ici ?
- Ce sont les combattants de la liberté, dit-elle la main devant la bouche pour éviter de rire, mais ils sont déjà repartis. Puis, à la manière d’une leçon bien apprise : Monsieur Sonic vous fait dire qu’il vous attend à la tour, et qu’il a besoin de votre aide.
Tails ne comprit pas, demanda de répéter, mais Cream ne comprenait pas non plus, et se contentait de répéter. Elle semblait gênée d’être restée là, et répétait les événements, les combattants attaquant la tour, le robot qui les avait repoussés, puis Sonic. Le hérisson avait attaqué par trois fois, la dernière remontait à ce matin. Un peu après son départ, les combattants les avaient trouvé dans la forêt, et amené ici, parce qu’ils savaient y trouver la lapine. Cette dernière ajouta encore combien Amy était en colère, et qu’elle aussi attaquait la tour, pour rejoindre Sonic.
- J’y vais aussi !
Le renard ne pensait plus à rien. L’appel de l’aventure se faisait trop fort. Du reste, ça le gênait toujours, quand Cream employait cette politesse marquée avec lui. Guilmon derrière lui s’exclama de satisfaction, et courut au-devant, à l’aventure, joyeux d’y aller avec son ami. Tails allait sortir aussi, quand Cream l’arrêta.
- Ton ami me fait peur.
Elle avait dit cela d’un trait, sans savoir comment le formuler, mais il crut qu’elle le craignait. « Comment ? » - « Il a l’air malade. » Le renard ne comprit pas ce qu’elle voulait dire, ou ne voulait pas comprendre, et allait répondre, quand la tête penaude de Guilmon apparut par la porte. Il n’avait rien entendu.
- Euuuuh… l’aventure, c’est par où ?
Cela fit rire Cream, du petit rire enfantin qu’elle savait faire, et qui rassura totalement le renard. Il s’empressa de sortir, et Guilmon à sa suite, alla directement au hangar. A l’intérieur, à côté des vieux modèles, se trouvait son appareil : le X-Tornado. Guilmon en toucha l’aile de sa griffe, étonné, tandis que Tails montait dans la cabine. L’appareil de gris métal, avec ses réacteurs, le nez en pointe, attendait armé à la catapulte, devant la porte de hangar. Celle-ci s’ouvrit dans un cliquetis, et devant les pistons soufflants étiraient la piste au-dessus du vide. Le poste de pilotage s’alluma, écrans, diodes, compteurs.
- Monte, Guilmon ! Nous décollons !
Le lézard approuva de la tête, puis grimpa à son tour, glissant un peu sur les pas de l’échelle. Il s’enfonça dans son siège, mal à l’aise car trop grand. Au-dessus de lui la verrière se referma, claqua en se verrouillant, puis les réacteurs hurlèrent, et après quelques mouvements d’aileron, la chaleur augmentant à l’arrière, Tails lança la catapulte.

Le X-Tornado fendit les airs. Par la fenêtre, Cream les regardait partir, mais aussi, entre les arbres, un autre personnage. Tails ne prit pas d’altitude, mais poussa la manette des gaz, et l’appareil se jeta en avant jusqu’à ce que dans l’air qu’il écrasait un « bang ! » subit les surprennent. La cime des arbres ployait, soufflée à leur passage. Le renard calcula les coordonnées de la tour, pour la localiser enfin. Il vira de bord, pointa le nez sur elle et lança la post-combustion. Peu lui importait la consommation, il voulait rejoindre Sonic, de toute urgence.
La poussée les écrasa contre leurs sièges. L’habitacle vibra, puis l’appareil retrouva sa stabilité dans l’air, mais la puissance des moteurs les plaquait toujours, tandis que défilait le paysage. Il faudrait plusieurs minutes, non, plusieurs heures, pour atteindre l’objectif. Pourtant, jamais Tails n’avait fait défaut à Sonic, et aujourd’hui, il se sentait comme en retard, manquant, comme coupable, et ne comprenait pas. Le pilotage lui demandait trop d’attention pour qu’il y pense.
Il approchait de la tour, elle serait bientôt en vue, quand les premiers drones apparurent. Les machines d’Eggman, trop rapides pour être saisies par l’œil, et trop lointaines aussi, n’apparaissaient que comme des points sur son radar d’approche. « Qu’est-ce qui se passe, Tails ? » Guilmon s’inquiétait, à cause de l’alarme de bord, qui indiquait le balayage, mais le renard lui ne doutait pas. Il abandonna la post-combustion, acquit ses cibles, un second signal lui indiqua le tir des projectiles, à son tour il tira. Les trappes s’ouvrirent, et les missiles de moyenne portée s’en échappèrent, pour partir au-devant dans des traînées blanches.
Le ballet aérien s’engagea, le combat tournant. Il avait espéré échapper aux radars en rasant le sol, mais l’ennemi l’obligeait, il n’allait pas décevoir. Le Tornado piqua en l’air, creva l’air dans une nouvelle poussée, et les missiles qui le visaient s’écrasèrent dans la forêt. Battant de l’aile, il revint à l’horizontale, avant de virer large, tandis que sur le radar, deux points disparaissaient. Des rafales crépitèrent autour de l’appareil, il vira brusquement, décrocha et revint si brusquement que le voile noir faillit l’emporter. Le viseur tête haute indiqua une cible, le canon se braqua dessus.
Il tira. Une longue traînée d’obus s’échappa du canon, frappa le drone, le déchiqueta. Deux autres lui revenaient dessus, par la droite. Il vira, se braqua dessus, et les acquit à quelques secondes de se croiser. Les balles sifflèrent, quelques-unes rebondirent sur l’habitacle. Il fit feu à bout portant, et les deux missiles n’eurent pas le temps de se dégager des ailes qu’ils frappaient leurs victimes. Les explosions ébranlèrent l’appareil, qui dégagea.
- Il en vient d’autres !
- Je n’ai pas de temps à perdre avec eux ! lança le renard.
Il braqua, s’aligna sur la nouvelle formation d’adversaires. Son cibleur tête haute marqua chaque drone, les verrouilla. Tails pressa sur la commande de tir, plusieurs secondes, alors que l’ennemi s’approchait, à portée. Il lâcha, le Tornado sembla stoppé dans sa course, tandis que s’élançait une vague de missiles, dont les traînées aveuglaient le pilote. Ils se dispersèrent, disparurent quelques temps. Quelques tirs fusèrent, vagues, puis le ciel s’embrasa. Des traînées de feu s’abattirent.
- C’est fini ? demanda Guilmon.
Cela ne faisait que commencer. La tour apparut à l’horizon. Les flammes perduraient encore, mais le combat avait repris, et des tirs partaient dans tous les sens, couvrant la colline d’explosions. Les Combattants de la Liberté devaient tenter un nouvel assaut, sans la moindre chance. Au sol, ce n’était plus qu’un immense champ de bataille. Le ciel n’allait pas tarder à le devenir.

Les défenses de la base s’activèrent. De lourdes tourelles à mitrailleuses se tournèrent vers l’avion de chasse. A nouveau l’alarme de bord se mit à sonner, comme les batteries s’alignaient aussi sur lui.
- Prépare-toi, ça va secouer !
Les mitrailleuses lâchèrent une pluie d’obus, formant un feu croisé serré, où les charges traçantes déchiraient le ciel. Il passait entre elles, tentait de s’approcher, mais les missiles par dizaines crevèrent leurs silos, pour venir sur lui par vagues. Le Tornado dégagea, lança des contre-mesures, et les premières détonations le surprirent sur le flanc. Mais Tails ne s’avouait pas vaincu. Il pianota sur le tableau de bord, jeta un œil à la tour, où toutes les armes tiraient, puis réactiva la post-combustion.
L’appareil fit un bond dans le ciel, propulsé tel une flèche. Il sembla disparaître dans les nuages, poursuivi par des nuées de projectiles, et le déchirement des mitrailleuses. Plusieurs canons lourds tonnèrent, crevant les blancs nuages de lourds nuages noirs. Tails rabattit les commandes, et revenant droit sur sa cible, hurla. Les obus des batteries, les balais de missiles formaient un barrage dynamique qu’il traversait à chaque seconde par miracle. Les charges le frôlaient, menaçaient d’emporter ses ailes, ou de toucher directement la cabine. Les balles détruisaient leurs propres missiles.
Tails fit feu à son tour, son lourd canon à six tubes emplit l’air d’un vrombissement de colère. Une à une, les batteries terrestres explosèrent, déchiquetées. Il redressa juste au-dessus de l’enceinte, suivi par de nouvelles bordées. D’autres drones sortirent de la tour, pour le poursuivre, mais il s’en moquait. Le renard braqua violemment, revint, déjouant les trajectoires des missiles. Il abattit les ennemis sur son passage, et piqua droit sur la tour, pour tirer ses derniers projectiles.
Les épaisses plaques de blindage éclatèrent, se démontèrent, tombèrent les unes après les autres. Coup sur coup trois impacts percèrent jusqu’à l’armature, dont les poutrelles sous la chaleur se tordirent. La brèche large entre deux anneaux se présentait au nez du Tornado : il ne détourna pas sa course. A cet instant une série de balles transperça son aile, et l’air y soufflant menaça de la détacher. Guilmon, écrasé contre son siège, gardait les pattes sur son visage.
Le X-Tornado entra en tempête, ses deux ailes brisées à l’impact, tandis que les ailerons arrière se fracassaient. Mais les réacteurs passèrent, dans des gerbes d’étincelles. L’appareil défonça un couloir, pour s’arrêter net dans une large pièce noire. Dehors, les combats continuaient à faire rage, comme la première fois où il était entré. Seulement, cette fois, il était prêt.

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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #16 le: Décembre 13, 2007, 04:32:13 pm »
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Guilmon tomba du siège directement à terre, étourdi par le voyage. Il cherchait vainement son équilibre, et appelait Tails avec naïveté. Le renard vint l’aider à se relever, avant de remonter à la cabine pour en tirer un lourd appareil. « Qu’est-ce que c’est ? » - « Mon arme. » Le renard, après tous ses combats, ne craignait plus un seul adversaire. Il arma le canon à son bras, visa la porte, tira. La charge d’énergie défonça les battants, ouvrant sur le couloir. Tant pis pour le Tornado, il le laissa là.
Les couloirs, eux, étaient étonnamment vides. Il semblait, à les voir, qu’aucun combat n’avait lieu. Tails, comme la dernière fois, remontait le couloir, mais il ne reconnaissait rien. Ils passaient devant une porte, quand Guilmon s’arrêta.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je ne sais pas.
Guilmon regardait à terre, le souffle court. Il grondait, mais ne parvenait pas à avancer, comme sous le coup d’une force qui l’écraserait. « J’ai mal », dit-il simplement. Alors la porte s’ouvrit, et à l’intérieur les lumières une à une éclairèrent la pièce. Un vaste hangar se découvrit, plus grand que ne l’aurait jamais laissé supposer la tour. Des rangées de machines y reposaient, alignées et féroces, des rangées d’œufs numérotés, immobiles, avec des épaulettes de samouraï.
- Eggmon !
Ce n’était pas Eggmon, mais des dizaines, des centaines de clones peut-être, rangés en cercles dans la pièce, qui attendaient d’être activés. Guilmon passa l’entrée, le regard perdu dans ces alignements. « Alors c’est ça, les autres ? » Tails le suivit, fasciné. Il commençait à comprendre, oui, il comprenait le plan du docteur, la comparaison faite entre les badniks et les monstres digitaux, auxquels ces armures étaient destinées. Des centaines, des milliers d’Eggmon, un nom générique pour une arme invincible.
- C’est une invasion qu’il prépare !
Guilmon ne comprit pas. Il savait seulement qu’Eggman était méchant, cela lui suffisait. Il proposa de quitter la pièce, de continuer. Mais Tails, sensible, ne pouvait détacher son regard des suites d’armures, comme si le cauchemar vécu ces derniers jours lui revenait, le rire sadique d’Eggmon. Ce spectre le poursuivait.
Mais Guilmon avait raison. Ils continuèrent, remontant toujours en direction du sommet, de la pièce où devait être le portail vers le monde digital, et donc Eggman. Soudain une secousse violente fit vaciller la tour. Guilmon fut près de croire à une nouvelle horreur, mais Tails, riant : « C’est Amy ! » Il avait d’instinct deviné le coup de marteau contre les fondations, deviné le visage en furie de la hérissonne, moins bien les hybrides qui devaient l’entourer. Les deux amis se relevèrent.
Alors les alarmes se mirent à sonner. Les premières sentinelles, de la série E, apparurent dans le passage. Guilmon ne leur laissa pas le temps de réagir : « Pyrosphère ! » La première explosa au contact, avant d’avoir pu faire feu. Tails à son tour braquait son arme, fit feu par trois fois, pour anéantir un second adversaire. Les armes des adversaires se déchaînèrent, ils coururent au contact et les détruisirent, les uns après les autres. Par roulades, par bonds, des pieds et des bras, Tails se frayait un chemin.
C’était si facile ! Les machines explosaient, s’effondraient sans peine. Il n’y en eut bientôt plus. Tails encouragea son ami à avancer, le vit qui balançait de gauche à droite, se tenir la poitrine, se plaquer contre la paroi pour s’effondrer.
- Guilmon ! Tu es touché ?
Il se précipita pour le saisir, chercher la blessure, mais n’en trouva pas. Guilmon lançait une longue plainte douloureuse. Ses paupières fermées tremblaient. Il dit : « Je brûle ! » Tails s’arrêta net. Ensuite : « Non ! NON ! » C’était le virus. Ce ne pouvait être que ça. Il en avait reconnu les symptômes, mais refusait d’y croire, enragé par l’abnégation. Il se prit la tête, le canon pendant à sa jambe, sans savoir quoi penser.

D’autres robots de garde, des badniks ceux-là, apparurent dans le couloir. Ils le chargeaient, mais Tails ne recula pas. Il braqua son arme, se lança en avant, et la vague sembla se disloquer contre lui, anéantie. Les munitions fusaient, s’écrasaient contre les blindages, pour les ouvrir sous la pression, les faire éclater. Il bondissait, se jetait sur les machines, et de vitesse les enfonçait pour mieux les disloquer. Ensuite le canon tonna sur les carcasses vaincues.
- Guilmon !
Guilmon se relevait. Il fit signe à Tails que ça irait, puis ajouta : « J’irai jusqu’au bout… c’est mon devoir… » Tails nia, il ne voulait pas perdre son ami. L’émotion le pressait d’agir, mais il ne pouvait plus avancer, effrayé par le sort du lézard. Il n’y aurait plus de mystérieux protecteur pour le guérir.
- Eggman ! Il doit avoir un antidote !
- Tails…
- Viens Guilmon ! Encore un effort ! Nous allons te guérir, et tu resteras avec moi, pour toujours !
Le lézard répéta, sur un ton innocent : « Pour toujours ? » - « Pour toujours. » Les robots revenaient. Une nouvelle vague s’en prenait à eux, mais les boules de feu coup sur coup la disloqua. C’était fini, Eggman n’avait plus rien, il ne pouvait plus empêcher l’inévitable. Tails à nouveau confiant pressa son ami de le suivre, et il s s’élancèrent dans le couloir, grimpant toujours, à la rencontre de leur ennemi.
- Et on ira à la plage, hein dis ?
- Oui Guilmon, à la plage et en montagne aussi ! On a tant de choses à voir !
Plus haut, quelques carcasses robotiques reposaient sur le sol. Les parois étaient défoncées, les portes enfoncées comme par un bélier. Tails bondit de joie, prit par la patte son ami, puis le tira en avant, à la suite de cette piste destructrice. Elle grimpait, mais partait aussi par une porte et peut-être Sonic, au lieu de monter, descendait-il. Tails hésita, et sans savoir pourquoi, pour un détail, préféra aller par la porte.
A l’intérieur, tout était démoli. Un combat effrayant avait dû s’y dérouler, sans qu’il soit possible de dire qui avait gagné. Le renard crut sentir ici l’odeur de son ami, comme si une telle odeur existait, il en était sûr, il n’était pas loin. Au fond se présentait une cage d’ascenseur, dont les portes démontées reposaient à terre. L’enthousiasme du jeune renard était retombé. Il sentit comme une crainte à suivre ces traces qui descendaient.
- Qu’est-ce qu’il y a, Tails ?
- Il n’a aucune raison de descendre.
Il voyait les câbles de l’ascenseur, en bas la cabine, dans les profondeurs. En bas, il le sentait, l’attendait Sonic. L’instant le pressait, il crut manquer de temps, déchiré entre l’envie de repartir, de monter en finir, ou bien de savoir. « Guilmon ! » Le lézard avait décidé pour lui, avait bondi dans la cage d’escaliers et, sans égard pour sa douleur, lançait à Tails : « Grimpe sur mon dos ! » Ils descendirent, atteignirent l’ascenseur dont la trappe était ouverte.
A cet étage, il faisait sombre, mais en s’avançant tous deux ils firent s’allumer quelques lampes pâles, dans un couloir sale, comme rouillé. A l’intérieur, il n’y avait aucune trace de combat, seulement la pénombre. Tails sentit le frisson du froid le saisir. Quelque chose n’allait pas, quelque chose de grave. Il s’avança, par petits pas, puis par enjambées, puis courant, en avant, perdu, ayant perdu la piste.
Le couloir tournait à l’angle, un angle dans cette tour, qui ouvrait sur une pièce sombre. Guilmon appela Tails, qui voulait continuer. Ils entrèrent. A l’intérieur, une lumière rouge pâle éclairait des milliers de photographies accrochées au mur. Des monstres digitaux, classés, répertoriés, une gigantesque étude. Trois des quatre murs en étaient couverts. Sur le quatrième, celui du fond, un vaste écran qui grésillait. L’enregistreur se rembobinait, dans un bruit lourd. Il venait d’être employé.

Le renard se jeta à l’extérieur, poursuivit dans le couloir, comme tailladé par la panique. Guilmon voulut le suivre, mais la souffrance le saisit, la crise lui paralysa les membres. Il appela encore, vainement, Tails qui s’éloignait dans le couloir.
Le renard entendait maintenant nettement le bruit du métal, les pas des robots qui piétinaient. Il déboucha au bout du couloir, face à deux machines qui, surprises, n’eurent même pas le temps de réagir. Le canon aboya deux fois, deux tirs stridents qui crevèrent les blindages. Les machines étaient sorties d’une pièce dont la porte encore ouverte était coulissante. Au-dessus, deux lampes rouges étaient éteintes. Une large baie vitrée, teinte, couvrait le mur.
- Sonic !
Le petit renard se plaqua contre la vitre, vit le hérisson mais le distingua mal, au travers du verre dépoli. Il se jeta dans l’encadrement, et cette fois vit nettement. Sonic tourna la tête vers lui. Il sembla surpris, puis lui sourit.
- Ca va aller-
La porte se referma brutalement. Au-dessus les deux lampes hurlèrent, et leur lumière intermittente déchira le couloir. Guilmon apparut à l’angle, s’approcha en se tenant contre la paroi. Il entendit encore Tails prononcer, la gorge nouée : « Sonic… »
- Ca va aller, Tails.
- Non ! Ca ne va pas aller !
Il hurla, les larmes aux yeux.
- Ca ne va pas aller ! Et devant l’incompréhension du lézard : « Le laser… Sonic… »
Le crépitement des sirènes, s’ajoutant à l’alarme, le fit fondre en sanglots. Il tapait des poings contre le battant d’acier, son arme inutile, toutes ses forces vaincues. La vitre brillait d’un éclat malsain. La lumière cinglait. Les lampes tournaient, et leurs rayons tranchaient l’espace, rouges, tournaient encore, et encore.

Au bout du couloir apparut alors une machine, un œuf, un des clones du hangar. L’unité n’avait pas de rouages. Les lumières rouges frappaient sa surface, la détachaient de la réalité, l’ouvraient entre deux mondes. La machine semblait un spectre. « Pyrosphère ! » hurla le lézard, mais faible. La boule de feu s’écrasa sans dommages sur le blindage.
- Tails !
Mais Tails, effondré, écoutait sans entendre les sirènes qui mugissaient. Il avait reconnu le laser, braqué sur son ami, et son ami dans ce siège affreux, qui ne bougeait pas. Il avait vu la pointe de l’arme briller. La même arme qu’Eggmon. Ses poings frappaient en vain, en réaction. Son canon était tombé à terre. Loin de lui une seconde sphère enflammée ricocha, s’écrasa à terre, pour y fumer. Un premier tir lâcha un cri de douleur au lézard.
Guilmon se releva. Il tenta de résister, mais un second laser le frappa, le rejeta au sol. Alors Tails se détacha de la porte, courant en hurlant en direction de la machine. La bande métallique siffla, s’empara du renard, puis un courant électrique frappa son corps, et il s’effondra sur le plancher sale, inanimé. Guilmon, une dernière fois, tenta de se relever, mais la machine s’acharna sur lui.
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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #17 le: Décembre 14, 2007, 06:37:41 am »
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Je n’ai malheureusement eu le temps que de lire les chapitres 4 et 5 qui sont principalement des combats.

Au niveau de l’histoire on avance toujours doucement et il reste encore des parts d’ombres qui j’en suis certaine vont s’éclaircir lorsque j’aurai lu la suite. Cela me fait un peu penser à Matrix avec un monde digital où la possibilité de réaliser des exploits devient crédible.

Niveau écriture, il n’y a toujours rien à dire dans le sens où tu maîtrises parfaitement la prose il reste quelques fautes :
Citation
Des balafres couraient tout du long, où les arbres hérissaient s’étaient effondrés sur le côté…
Je suppose que hérisser devrait être au participe passé.

Citation
leurs deux cœurs au même rythme battait.

Sujet : deux coeurs

Citation
Par ses yeux entrouvers,

entrouverts.

Citation
ce espace sombre que strillaient à l’infini des droites bleutées.
Du verbe strier.

Citation
Encore maintenant, il regrettait d’être parti sans lui, attaquer la tour, même si les circonstances.
J’ai l’impression qu’il manque la fin de la phrase.

Citation
les lasers disfractés allèrent se perdre de tous côtés.
Du verbe diffracter.

Citation
l’éclaira une fraction de seconde, puis une seconde déflgration, d’un blanc incolore
Faute de frappe. Le blanc n'est pas une couleur. lol

Le long combat aérien entre Eggmon et Wargrowlmon et un peu étrange il me semble durer une éternité pourtant Tails n’agit que tardivement et intervint de façon très brute comme si il sortait de nulle part. J’aurai plutôt vu au moins un semblant d’émotion de fascination, d’impuissance face à un combat de titan ou même d’espoir de voir son ami réussir à l’emporter. Je ne sais pas, c’est juste un sentiment de manque qui m’est tout personnel. ^^


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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #18 le: Décembre 14, 2007, 09:09:28 am »
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J'approuve le rapprochement avec Matrix.
La fin de phrase est volontaire, le reste de l'inattention, "disfracté" vient de mon enfance mais est faux, enfin il existe toute une gamme de blanc, celui-ci étant incolore, il est le blanc le plus pur. Mais écrire "blanc pur" est trop connoté, on ne s'y oserait pas.
Je laisse les actions de Tails en libre interprétation. Si j'avais suivi Badcoin à la lettre, il aurait combattu dès le départ, mais j'ai préféré ne le faire intervenir qu'à l'instant où l'un des deux combattants allait perdre.

Avant-dernier chapitre, avec beaucoup d'explications.

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Chapitre 8 – Une dernière fois

Il ne se rappelle plus le ciel du soir. Le vent ne souffle pas, la lumière manque. L’odeur est celle du fer, le bruit celui du métal. Le courant électrique avait fini de meurtrir son corps. Il se redressa, pour sentir ses bras retenus par des bracelets de fer. Un cri lui échappa, puis les larmes. Mais au travers de sa douleur, Tails puisait ses forces, et jamais plus qu’à présent il ne s’était senti aussi fort. Son cœur le brûlait, il était comme fou.
Un rectangle de lumière se découpa au fond de la pièce, et dedans la silhouette ventrue d’Eggman. Le renard était ébloui, il détournait la tête, puis rouvrait les paupières, lentement, laissant briller ses pupilles dans le noir, comme des yeux de fauve. Avec le peu de lumière, les contours des différents appareils s’étaient détachés des ténèbres, et il voyait les quelques machines entassées, amenées là devant les tuyauteries défoncées, et les chaînes qui pendaient aux murs. Une console faisait face à l’entrée, mais silencieuse, elle semblait couverte de poussière.
Eggman fit quelques pas à l’intérieur, claqua des doigts, et une petite ampoule au plafond s’alluma, trop faible pour n’éclairer qu’elle-même, mais qui tira la figure meurtrie du renard de l’ombre.
- Ah ! Tails ! Je suis désolé, vraiment !
Il parlait avec grandiloquence, faisait de grands gestes théâtraux, chargés de tristesse. Son visage fatigué cherchait une expression désolée, sans la trouver. Le renard ne le laissa pas parler.
- Eggman !
- Oui, je sais, notre ami commun Sonic. Il rajusta ses lunettes, puis : je voyais tout sur mes écrans.
Il ne reçut en retour que des insultes. Son prisonnier tirait sur les anneaux de fer, s’agitait avec rage, mais le scientifique, d’abord insensible, fit soudain un geste d’impatience, lui aboya de se taire et frappa sur la console. Une violente décharge frappa le corps du renard, qui se recroquevilla, mais ses muscles tendus ne lui obéissaient plus, secoués par le courant. Quand le choc cessa, il pleurait.
- Je m’excuse, mais vraiment, j’en ai eu assez ces derniers jours. La voix d’Eggman était réellement épuisée. Même la disparition de ce maudit hérisson ne m’a procuré aucun plaisir… du moins, pas celui que je voulais.
Il marcha de quelques pas sur la gauche, fit demi-tour et s’avança de l’autre côté de la salle, emporté par l’émotion. Ses bras se levaient à tout propos, lui jetait des regards au sol autant qu’au captif, comme un animal en cage.
- Qu’as-tu fait de Guilmon ? demanda Tails.
- Ah oui, ton ami digital !
Il claqua encore des doigts, deux petites lampes s’allumèrent contre le mur, présentant le lézard plaqué au mur, alourdi de chaînes, qui ne bougeait pas. Il avait sombré dans l’inconscience.
- Peut-on rêver plus fidèle ami ? Ah, et si ce diable de monstre avait raison… il passa sa main sur le menton. Mais bien sûr, pas aussi fidèle que Sonic !
Tails ne l’écoutait pas, ou d’une oreille. Il remuait au fond de son cœur toute sa haine.
- Ce maudit hérisson s’est acharné pour te rejoindre ! Je me suis retrouvé en état de siège, pendant presque une semaine ! Ma jolie tour ! Mes robots ! Il se plaignait avec drame. Oh ! J’ai été poussé à bout par son impertinence ! Mais à ce point… je lui ai fait croire que j’avais coupé le passage entre notre monde et le monde digital. Quel fou aurait fait ça ?! Mais il y a cru, et je l’ai vu pour la première fois, la toute première fois de ma vie, décontenancé. L’as-tu déjà vu dans cet état ?
Il parlait, parlait encore, décrivait les combats, jusqu’à la salle du digi-portail, où l’émeraude brillait de mille feux. Il expliquait comment les sept émeraudes avaient été réunies, et employées par Sonic. Mais à ce mot, il s’arrêta. Eggman, soudain furieux, frappa la console, et une nouvelle décharge parcourut le corps du renard. Elle fut brève, il la coupa aussitôt.

Tails sentait sa tête bourdonner. Il revoyait passer les combats, entendait des paroles d’un autre temps, d’un autre monde. Guilmon si près le faisait souffrir, il en oubliait sa propre douleur. L’impuissance l’écrasait, et l’impuissance lui donnait les forces nécessaires pour tout supporter. Il grondait, prêt à frapper.
- Tu l’as tué…
A ces mots Eggman bondit, vociféra, s’approcha si près que leurs têtes auraient pu se toucher, et il répétait des mots désarticulés, à bout de souffle. Puis il se retourna, s’approcha de la console, avec l’idée d’envoyer encore des décharges, mais s’arrêta devant, et le dos tourné :
- Je l’avais fait prisonnier. Je n’y croyais pas, j’exultais ! Et puis, je ne sais pas, je ne sais vraiment pas… Sonic m’avait poussé à bout ! Je regrette, vraiment, ce qui s’est passé. Je n’étais plus moi-même. Je pensais qu’il s’enfuirait ! Je ne sais pas ! Quelque chose ! A croire qu’il voulait être touché par ce maudit laser !
Eggman retrouvait sa contenance, mais la rage couvrait encore sa face déformée. Il soufflait, mal à l’aise, tournait autour de la console, la regardait puis Tails, et revenait à son pas lent et mesuré.
- Tu as tué Sonic.
- Oui, je l’ai tué !
Il l’avait hurlé de la même manière qu’une personne qu’on assassine. Il le répétait, et de sa main, gifla le visage du renard. Son poing se serrait, prêt à frapper encore, mais il se retint, frappa du pied, ragea seul dans la pièce, et ajoutait : « Vous avez bien tué le monstre ! » Tails ne comprit pas tout de suite à qui il faisait allusion. Quand Eggman fut calmé, il reprit son ton grandiloquent :
- Tu as bien sûr deviné mon plan ?
- Oui, répondit Tails. Produire des robots à l’infini – Pas mal ! – Capturer les monstres digitaux et les enfermer dans des machines. – Excellent ! Mais encore ? – Je ne sais pas. – Ne sois pas bête ! Tu as vu le potentiel de ce monde ! La puissance de ces monstres ! Alors ? – … – Il faut vraiment tout te dire ! Ces monstres, de quoi sont-ils faits ? De données ! Rien que des données ! Dès que j’aurai la matrice, j’en créerai toute une armée servile ! Une armée de créatures invincibles, nourries à la puissance du chaos ! J’aurai deux mondes sous mon empire, au lieu d’un seul ! Et sais-tu quoi ? Avec la puissance des émeraudes en mon pouvoir, et mon génie, cette matrice est à portée de main ! Tu as perdu, cher ami ! Je peux même dire que tu n’auras pas eu l’occasion de te battre !
Eggman riait, et plus il riait, plus il s’approchait de la console, et plus son rire devenait sadique. Ce rire désarticulé l’altérait, semblant venir d’une autre voix, et il le reconnaissait parfaitement. Du regard le renard prit peur, car il voyait les doigts du scientifique jouer au-dessus des touches, cachés à sa vue, et il devinait d’ici quelques instant le courant qui allait s’emparer de son corps, la douleur que son souvenir rendait insupportable. Les électrodes à ses poignets le saignaient.
- Libère-moi !
- Pas question !
Les doigts s’abaissèrent sur la console, dans un grésillement les bracelets de métal bleuirent au passage du courant. Le corps du renard, secoué par spasmes, tremblait sur la table de torture, Il crut s’évanouir, mais la douleur ne faisait que s’accroître, et tenait ses yeux grands ouverts, brûlés. Ses doigts se refermaient, se rouvraient, rapidement, fébriles, sans aucun contrôle. Ses muscles souffraient, les os lui donnaient l’impression de se rompre, et de se désarticuler.

Le courant retomba. Eggman regardait ses mains, surpris, sans que derrière ses lunettes ses émotions ne se laissent deviner. Il murmurait dans sa moustache, quand un écran s’alluma au-dessus de la console, qui lui annonçait une nouvelle intrusion. « Encore ! » Mais il ne quitta pas la pièce, laissa l’écran s’éteindre, sans plus.
- J’ai compris, trop tard, ce qui m’arrivait. Je suppose que pour toi ce monstre rouge, ce dinosaure, n’est pas qu’un tas de données !
Tails secoua la tête.
- Bien sûr que non ! C’est mon ami, Guilmon, et contrairement à vous, il a un cœur !
- Eh bien tu as tort ! hurla le scientifique. Ces monstres ne sont qu’une mauvaise programmation, une erreur !
- Eggmon lui vous a servi jusqu’au bout !
Le scientifique redressa la tête, interpellé, puis comme si on avait dit une mauvaise blague, il rit dans sa moustache, laissa rouler son rire, un bon rire pesant et niais, qu’il laissa éclater avec plaisir.
- Eggmon, mais c’est le nom de l’armure ! J’ai oublié depuis longtemps comment ce monstre s’appelait ! Tu m’amuses, vraiment ! Sais-tu que c’est à sa mort que j’ai compris ? Quand je t’ai vu détruire l’Eggbarrier, d’ailleurs je devrais t’en vouloir, un si bel ouvrage ! Un léger retard. Je voulais t’envoyer toutes mes machines pour t’anéantir, et c’est là que je me suis aperçu à quel point j’étais devenu sadique. Je t’ai bien fait souffrir, mon pauvre ami ! Mais tout cela, c’est la faute du monstre.
- Tu mens !
- Tu me traites de menteur ?!
Il se précipita sur la console, régla la puissance, puis appuya, longuement, en répétant : « Menteur, moi ! » Le courant crépita, frappa le corps aux quatre membres, tendant la colonne, écartant les doigts plaqués sur le métal. Tails serrait les dents, à les faire éclater, voulait se dégager sans y parvenir. Ses poignets sentaient le brûlé.
Le courant s’en alla. Eggman souffla, puis reprit d’un ton pathétique et théâtral : « Tu vois, tu vois ! » Il s’éloigna de la console.
- Ce n’est pas ma faute ! J’ai beau essayer de me contenir, le sadisme revient, pire qu’une lèpre ! Ah, j’en souffre ! Mais je suis trop près du but pour abandonner. Vois-tu, Tails, nous influençons les monstres, ils adoptent nos comportements, notre point de vue. En contrepartie, ils nous influencent, sans qu’on se méfie ! Quand je trouvai ce monstre-
- Il s’appelle Eggmon !
- Eggmon, comme tu voudras ! Surtout, ne m’énerve pas ! Il était inoffensif, il voulait juste m’aider. Juste ! Ah ! Quand il t’a vu sur les écrans, ce soir où tu jouais les rêveurs, il est devenu comme fou ! Oh, il l’était déjà, ses crises le poussaient à la destruction, à en faire trembler de peur les villageois ! Il s’est enfui pour te trouver, je suppose, je le capturai le lendemain. Ironie du sort, le jour même où je t’envoyai rejoindre le monde digital !
Son rire le reprit, le rire du bon docteur, parce que la suite des événements l’amusait vraiment. Mais il reprit vite son sérieux, trop heureux de pouvoir ménager ses effets, sa moustache lui pendant au nez. Il en venait à la partie qui le frustrait le plus, et pour ne pas se laisser emporter, il s’y préparait.

Tails le laissait parler mais son attention était dirigée sur Guilmon. Il aurait voulu l’appeler, mais sa propre respiration était difficile. Ses membres souffraient encore des derniers chocs. Son poil roussi soulevait une odeur désagréable. Son cœur battait, parfois irréguliers, et il avait toutes les difficultés à le contenir. Mais Eggman continuait.
- Je lui ai mis une armure, je lui en ai mis deux, mais cet imbécile servait deux maîtres. Maître, un beau mot tu ne trouves pas ? Flatteur, beaucoup plus que tous les titres que m’auront jamais donné mes machines. Il voulait me servir, mais te servait en même temps, et je voyais sans pouvoir les empêcher ces transferts d’énergie, tandis qu’il croupissait à cet étage ! Tu tenais son cœur, pour ainsi dire ! Bah ! Après la première visite de Sonic, il s’enfuyait pour t’achever ! Incapable de supporter ta souffrance ! Je crois aussi qu’il était jaloux de ton ami…
Tails aurait voulu lui dire de se taire, mais il craignait la douleur, de voir le scientifique enrager. A chaque déplacement, il avait peur désormais de le voir s’approcher de la console. Peut-être Eggman voulait-il être plaint, mais il ne lui pardonnait rien.
- Mais maintenant, mon plan génial est en marche, et plus personne ne peut l’arrêter ! Mon pauvre ami, tu es complètement dépassé ! Tu n’as ni idée de la résistance qui se déroule ici, ni des guerres qui secouent le monde digital ! Oh, ils auront bien besoin de mon génie, après, pour s’en relever ! Allez, c’est le passé ! Je ne suis pas si méchant qu’on croit, allez, je vous pardonne ! Soyez heureux sous mon empire !
Il allait partir. Tails le voyait s’éloigner. Il se sentit soulagé, puisqu’il n’y aurait pas d’autres décharges, mais son regard, fixé sur Guilmon au point de ne plus le voir, se le rappela soudain, sa souffrance, son amitié.
- Attends !
Le scientifique s’arrêta au seuil de l’ascenseur. Il se retourna, demanda longuement : « Oui ? » Sa face dans la lumière avait l’air affable.
- Guilmon, le virus, tu dois le soigner !
- Ah oui ! J’allais l’oublier. Et reprenant le ton qu’avait eu Tails pour le dire dans le couloir : « L’antidote ! »
Il revint à pas lents en direction du renard, et s’écoutait expliquer le pourquoi du comment, sans se soucier des réactions de son prisonnier. Contre le mur, Guilmon restait inconscient.
- L’antidote ! Mon pauvre petit, il n’y a pas d’antidote. Il se pencha sur Tails : Il n’y en a pas parce que mon « virus » ne fait qu’amplifier une faille dans la traduction. Allez ! On te dit intelligent ! Je vais t’aider, va, je suis gentil. Comme je te l’ai dit, ces monstres sont de la mauvaise programmation, dans un monde artificiel, créé par une main incompétente. Il se détruit lui-même, constamment, tel un Maelström, et ses créatures sont incomplètes. S’ils ont besoin de leurs… maîtres, c’est pour que nous les complétions.

A ce mot il fit claquer ses doigts, dont il tira un anneau d’or, au cercle complet. Sa main en cacha une partie, pour mimer l’état d’un monstre digital normal, puis il glissa son autre main et dévoila la partie manquante. Il savait. Il avait vu les codes sur son écran, les séries de numéro.
- Passer d’un monde à l’autre implique un programme de traduction, tu le sais : de particule à donnée, de donnée à particule. Ce programme aussi est incomplet. La faille qui s’y trouve est cause de ce que nous appelons le « virus ». J’ai découvert ce défaut, grâce aux crises du monstre, et je l’ai amplifié, comme je l’avais expliqué à Sonic, empêchant ainsi toute intrusion dans un monde ou dans l’autre. Maintenant, pourquoi ton ami souffre-t-il plus vite ? Réfléchis ! Il représente mille fois plus de données, une puissance condensée bien plus instable ! Il vit à un autre rythme !
- Mais Eggmon…
- Eggmon, Eggmon, je ne sais pas, moi ! Il était capable de tout ! Il n’était pas touché par le virus ! Mais à la fin, lui aussi a dû s’enfermer dans une armure, pour ne pas périr ! Quoique, à force, je croirais qu’il vivait entre deux mondes.
Tails ne lui répondit pas, mais le docteur n’avait plus rien à dire. D’un air satisfait, il se retourna, prêt à partir.
- Non ! Guilmon !
- Quoi encore ?!
- Tu dois guérir Guilmon !
- Puisque je te dis qu’il n’y a pas d’antidote !
- Il y en a forcément un !
- Non – Si ! – Non ! Vas-tu te taire ? – Tais-toi ! Il y en a un ! – Il n’y en a pas ! – Tais-toi ! Tais-toi ! – Non, toi, tais-toi !
Ecumant, Eggman se jeta sur la console, régla sans voir ses réglages, le regard ivre tourné sur Tails qui emporté ne vit pas venir le danger. Il hurlait, pleurait, tous ses sentiments mêlés, luttant pour ne pas croire qu’il allait perdre son ami. Le doigt pressa sur la console, cette fois des éclairs jaillirent des câbles, foudroyèrent le renard. Le poil se hérissa, fuma, les poignets secoués frappaient contre le métal brûlant, les doigts battaient avec frénésie, s’immobilisaient tendus, tous nerfs à vif, et palpitaient à nouveau, la poitrine se soulevait, se tordait, battait contre la table.
Le courant ne cessa pas. Il durait, durait, se prolongeait sur la chair, y formait des plaques noires. Les éclairs couraient sur la peau, éclairaient l’obscurité, se déchiraient, tandis que les membres désarticulés s’entrechoquaient en bruit squelettique. Tails avait les yeux écarquillés, qu’il aurait cru couverts de sang, mais il ne voyait plus rien. Ses oreilles basses pendaient, frémissaient encore et sifflaient abominablement. Le cœur perdit le rythme, s’affola, la pression devint irrégulière. Les poumons se resserrèrent, il brûlait, n’arrivait plus à happer l’air, paralysé par le courant.
Mais ce dernier ne faiblissait pas, au contraire. Une dernière pression du doigt le fit augmenter, délirant, jusqu’à faire sauter une attache. Tout le fond de la salle crépitait, se reflétait sur les lunettes d’Eggman. Les cris de souffrance avaient cessé, les plaintes, les gémissements, éteints au fil de la douleur, ne le motivaient plus à presser. Le doigt se retira. Eggman regarda avec dégoût le renard replongé dans l’obscurité. Il se rappelait avoir pareillement torturé le monstre, pour le punir.
Tandis qu’il se retirait, Eggman ajouta encore :
- J’oubliais, tu veux savoir comment j’ai capturé Sonic ? Je n’ai rien eu à faire : au lieu de m’attaquer, il a employé toutes ses forces pour aller dans le monde digital ! Ce sont les éclairs qui me l’ont rappelé, une véritable tempête au-dessus de la tour ! Mais ça n’a pas suffi. Ca ne suffira jamais. Songe-y, quand tu voudras à nouveau m’arrêter.
Son pas résonna sur le sol, s’éteignit dans l’ascenseur, dont les portes coulissèrent, dans un bruit se refermèrent complètement, plongeant la pièce dans les ténèbres. Un dernier trait de lumière s’en alla avec lui, les lampes s’éteignirent. Il ne resta dans la pièce que le gémissement du renard.

...
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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #19 le: Décembre 14, 2007, 09:11:40 am »
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Guilmon se réveilla. Sa poitrine le tiraillait, Sa tête lourde pendait en avant, glaciale. Il sentait des milliers de pics enfoncés dans sa peau, qui y fouillaient. Il tremblait de froid. Dans l’obscurité, les sirènes du couloir et la lumière rouge lui revinrent, et avec elle, l’horrible souvenir. Il appela, « Tails », appela encore, avec plus de force, « Tails », sans obtenir de réponse. Ses bras bougèrent, firent tinter les chaînes contre le mur d’acier. L’air sentait le brûlé. Il prit peur. « Tails ! » Sa voix affolée se coupa, sous un hoquet de fièvre, qui se répéta. Le lézard était frigorifié.
Ses yeux s’habituèrent à l’ombre. Les objets commencèrent à se détacher, peu à peu, mais il ne reconnaissait rien. Seulement son cœur battait, à la recherche de son ami. Il n’en doutait pas, il était tout près, il ne pouvait pas en être autrement. Pourtant, si loin ! Guilmon se surprit au contact d’une larme sur son visage. Il sentait son ami arraché à lui, inaccessible. Le virus n’avait pas pu les séparer une première fois, mais à présent, il n’y avait plus personne pour les sauver.
Sa vue se précisa encore, malgré la faiblesse de sa tête qui balançait. Les murs vibrèrent un peu, comme toujours, dans ce monde qui comme le sien ne devait connaître que la guerre. Il avait des amis, il les avait tous abandonnés pour Tails. A présent, il ne lui restait plus rien. Soudain, il vit Tails, il vit le renard, étendu sur la table à moitié relevée. Il n’en devinait que les contours, mais cette seule vue le réjouit, et l’effraya en même temps.
- Tails !
Son cœur battit plus fort. Il tira sur les chaînes, mais ses muscles souffrirent, élancés, et il dut se calmer. Sa voix se faisait faible, mais il appelait son ami, désespérément. Guilmon n’osait pas imaginer que le renard resterait silencieux. Les murs vibrèrent encore, de la poussière tomba sur le sol. Les combats n’en finissaient pas. Eux, enfermés, n’y pouvaient plus rien. Il l’appela encore, d’une voix triste : « Tails. »

La lumière vint. La porte vola en éclats. Une voix hystérique éclata dans la pièce.
- Ah ! Tails ! Tu es là !
Amy, le marteau sur son épaule, un sourire au visage, s’avançait dans la pièce sombre. Dans son dos, l’ascenseur massacré branlait sur ses câbles. Des débris de robots y emplissaient les bords. La hérissonne bougonnait : « Dans quel état tu t’es mis ! » Elle remarqua Guilmon, se retint de crier, puis :
- Et t’es qui, toi ?
- Bonjour, je m’appelle Guilmon !
Surréaliste. La voix d’Amy avait rappelé Tails à la conscience, et il regardait, au travers du voile de ses yeux blessés, le rose de la hérissonne, dans sa jupe courte, parler avec son ami. « Amy ? » Sa voix cassée s’arrêta à la gorge, mais elle le vit animé, et à cette vue Guilmon se réjouit, l’appela, en oublia son mal. L’interpellée, elle, s’avançait vers lui, le sermonnant comme un enfant. Elle frappa quatre coups secs, au risque de briser les poignets du renard, pour faire sauter les anneaux de fer.
- Bon, le temps de libérer Guilmon, et on s’en va ! Je ne vais quand même pas laisser Sonic s’amuser tout seul !
Tails baissa la tête. Ses oreilles blessées pendaient toujours. Il n’osait rien dire, affermi dans sa volonté, mais pas dans son savoir. Les dernières paroles du scientifique travaillaient dans sa mémoire. Surtout, il n’osait pas l’annoncer devant Amy, qui en serait devenue folle. Ou bien ?
- Amy… commença bravement le renard. Sonic est… il est…
- Ne sois pas bête ! lança Amy tandis qu’elle démolissait les chaînes. Sonic sait ce qu’il fait ! Il ne lui arrivera jamais rien !
- Mais…
- Il n’y a pas de mais ! Mon Sonic ne me laisserait jamais ! Enfin, tu le connais ! Il est borné et irréfléchi, mais jamais il ne ferait rien pour nous rendre triste. Alors, tu viens ?
Tails en restait sans voix. La confiance inébranlable d’Amy faisait l’effet d’un coup de foudre. C’est à peine si, en la suivant, il parvint à lui demander comment elle était arrivée jusque là. « Oh, trois fois rien ! Un inconnu m’a dit où tu étais, m’a donné un passe, déverrouillé les portes, le reste a été tout seul ! » Il se demanda qui était cet inconnu, elle voulait croire que c’était Sonic, mais trouvait la blague de mauvais goût.
L’ascenseur remontait avec eux trois, un peu serrés. La cabine grinçait, mais ils quittaient ce sous-sol glauque, et se rapprochaient du ciel. Amy devait rejoindre les résistants, « ils se battent dans la cour », mais elle ne voulait pas partir sans Sonic. Guilmon fit l’erreur de respirer son parfum de trop près, ce qui la rendit colérique, et la cabine faillit céder, mais s’arrêta heureusement en milieu de course, à un étage de la tour. Amy et le lézard se disputaient, quand Tails, décidé, s’exclama qu’il avait un plan.

Amy, rassurée et décidée à passer sa colère sur quelques robots, était retournée prêter main-forte aux Combattants de la Liberté. L’ascenseur, lui, avait repris son ascension, en direction du sommet. Les étages défilaient dans le silence. Tails continuait à pianoter sur un petit moniteur de contrôle portable, où les chiffres défilaient. Guilmon, à ses côtés, debout pour oublier son mal, le regardait faire.
- Tes poignets sont noirs.
Il voulut les toucher avec ses griffes, mais n’osait pas, de peur de blesser son ami. Chacun souffrait et s’inquiétait de l’autre, Tails relevant la tête de son travail pour s’assurer que Guilmon restait avec lui. Pourtant, ensemble, ils se sentaient forts, même invincibles.
- Ca y est ! Transmissions audio et vidéo coupées !
Toutes les caméras de la tour, des drones, toutes les communications se désactivèrent. La dernière partie de son plan achevée, le renard se redressa, puis toucha le front de son ami, pour sentir un contact pareil à la glace. Il s’inquiéta, ne voulut pas qu’il se batte dans ces conditions, mais le lézard insistait, debout sur ses deux pattes, et sa queue battait en vue du combat. Le renard se le rappela dans l’Eggbarrier, au même moment se rappela les paroles d’Eggman, et se demanda si les formes qu’il prenait en évoluant n’étaient pas influencées par lui.
L’ascenseur s’arrêta au dernier étage. Tout près, le puits d’énergie soufflait lourdement, canalisant toute la puissance de l’installation vers le portail auprès duquel devait se trouver le scientifique. Depuis qu’il avait piraté la surveillance, Tails en avait acquis la certitude. Tous deux traversèrent la pièce, où les écrans et claviers épars paraissaient des jouets sans usage, puis une seconde que Tails reconnut. Ici, il avait combattu un robot, il le savait en voyant le puits au travers de la lourde barrière de verre, et les ordinateurs.
Dans le couloir, un silence de mort s’établit. Ils avançaient en direction de la dernière porte, qui s’ouvrait sur le portail. Deux unités robotiques en protégeaient l’accès. Les robots, dans leurs armures lourdes hérissées de pointes, portaient des boulets aux bouts des bras, à la manière de démolisseurs. Ils s’avançaient pour combattre, mais Tails, calme, se contenta de sourire. Les machines ne comprirent pas.
La première, tranchée en deux, s’effondra sans coup férir. La seconde, incapable d’analyser l’attaque, fut traversée de part en part, repoussée contre le fond, et déchiquetée. « Maintenant ! » L’épaisse porte blindée, de plusieurs mètres d’épaisseur, grinça, s’enfonça, se tordit, puis creva pour s’effondrer en vacarme. Tails s’avançait dans la poussière, aux côtés de Guilmon, dans la pièce où irradiait le portail. Eggman, dans son véhicule anti-gravité, le regardait avec défi.
- Je vois que notre petite discussion n’a pas suffi.
- Au contraire, répondit Tails, elle m’a été très utile !
Une lame de métal traversa la pièce, brisa le verre protecteur dans le générateur du portail, et en extirpa l’émeraude du chaos. Jaune, elle brillait de mille feux. La pierre tomba entre les mains du renard.
- Mon portail !
- C’est fini, Eggman, le lien avec le monde digital a été rompu. Tu viens de perdre tout ton travail, et ce n’est que le début.
Le scientifique le toisa, exaspéré, mais ne réagit pas violemment. Il le regarda lourdement, vexé dans sa dignité de scientifique, puis sourit.
- Bah ! Si tu crois m’arrêter avec si peu !
- Tu as raison, je continue.
Il dressa l’émeraude en l’air, et la pierre se mit à réagir, à briller. « J’en étais sûr ! » - « Sûr de quoi ? » lança Eggman. « Les émeraudes sont ici ! » Le docteur haussa les épaules. Il ne comprenait pas où Tails voulait en venir, quand il vit entrer les machines dans la pièce. Des dizaines de machines ovoïdes.

Le professeur n’en revenait pas. Ses propres robots s’alignaient devant lui, menaçants, leurs figures plates tournées vers lui. Tails avait retourné ses machines contre leur créature.
- Eggman, voici Eggmon.
- C’est impossible ! Ces machines n’ont aucun monstre pour les activer !
- Détrompe-toi ! Pour créer un monstre digital, tu avais besoin de données, de beaucoup de données ! Tu as organisé là-bas un véritable génocide, dont tes ordinateurs sont remplis ! J’ai utilisé ce que tu as récolté, et maintenant ces spectres que tu as détruits viennent réclamer vengeance !
Eggman sembla sur le point de hurler, s’arrêta net, puis, « oh oh », il se pencha au bord de son appareil, avant d’éclater de rire.
- Ah, Tails ! Comme au bon vieux temps, pas vrai ? A mon tour de te faire une surprise, qui va mettre fin à ton petit cirque ! Tails, je te présente l’Eggmaster !
Les parois vacillèrent, puis se brisèrent. Toute la structure s’effondra, poutrelles, plaques d’acier, dans un fracas effroyable. Au-dessus d’eux flottait à présent une machine gigantesque, un robot à l’effigie du scientifique, sans jambes, qui flottait par la force d’une centaine de réacteurs. Les énormes bras battaient l’air avec au bout les doigts cylindriques, le crâne renfoncé semblait le heaume d’un chevalier. Il était recouvert d’une cape rouge.
- Tu voulais savoir où sont les autres émeraudes ? Eh bien ! Il les détient toutes ! Et quand il t’aura pris la dernière, tant pis pour le monde digital ! J’aurai celui-ci, sans Sonic pour le protéger !
- Tu rêves !
Eggman se mit encore à rire, puis s’éleva le long de sa machine. Au pied de la tour, les combats avaient cessé. Les Combattants de la Liberté, le regard levé, regardaient cette machine qui d’un geste aurait pu tous les balayer. Ce geste, la machine le fit. Des milliers d’ogives plurent sur les combattants, dévastant la cour pour ne plus rien laisser. La tour elle-même vacilla, tandis que les flammes en léchaient les parois jusqu’à mi-hauteur. Puis l’Eggmaster braqua un bras devant lui, les doigts se contractèrent pour former un mini-canon, arme pointée sur Guilmon et Tails.
- Je te souhaite bien du plaisir !
Et le scientifique, heureux de son coup de théâtre, s’éloigna pour laisser sa machine combattre à l’aise. Mais Tails, loin de prendre peur, désigna simplement l’ennemi du doigt, puis ordonna aux Eggmon d’attaquer. Une à une, les armures ovoïdes s’élancèrent, leurs oriflammes battant dans l’air. Les pans de la tour se percèrent de mille trous, et de tous s’échappèrent d’autres armures, jusqu’à ce que toutes tournoient autour de l’adversaire.

Des centaines, des milliers de rayons allèrent frapper le blindage de l’Eggmaster. Ils y ricochaient, ou ne laissaient que des marques infimes. D’un mouvement du bras, la machine en pulvérisa des dizaines, puis son torse s’ouvrit, et des milliers d’ogives emplirent le ciel, prises au milieu des rayons. Le fracas des explosions faisait fuir les nuages. L’air se soulevait en bourrasques, battait la tour, tournoyait parmi les combattants. Les tirs dardaient de tous côtés, frappaient le sol, soulevaient les arbres pour les enflammer. Les autres se perdaient dans le ciel.
Mais les armures n’avaient pas les capacités suffisantes pour combattre un tel robot, et la puissance de six émeraudes. La machine concentra une onde de choc, la déploya autour de lui. Un écran magnétique secoua le ciel, distordant la lumière, en une gigantesque sphère rayonnante. Les armures touchées par l’attaque explosèrent, défoncées, avant de s’effondrer en débris vers le sol. Les dernières tournoyèrent encore, à distance, tirant leurs rayons, mais sans efficacité, impuissantes.
Cependant Tails avait ressorti son moniteur, et regardait les informations qui y défilaient. Dans les airs la puissance du combat augmentait, et l’Eggmaster, peu à peu, gagnait en altitude, attiré par ses adversaires. Les armures formaient autour de lui une sphère, qui tournoyait toujours plus vite, accélérant. Le renard regardait émerveillé ce spectacle. Amy surgit près de lui : elle avait remonté toute la tour, pour se renseigner. Mais à son arrivée, elle garda le silence, voyant le spectacle que les autres regardaient.
Alors Tails reporta son attention sur le moniteur. Au lieu des nombres, il y trouva un mot, écrit en bleu, un mot qu’il reconnu, répété obstinément, qui refuserait toujours de se rendre, comme un suprême effort, un spectre apparu une dernière fois : « Jamais. » Il crut rêver, mais se rappela que ce mot, Sonic l’avait dit avant tout autre, qu’il avait tout fait pour le sauver. Ce mot était celui d’un ami.
- Il est temps d’en finir !
Les armures ovoïdes cessèrent leurs attaques. Tails dressa l’émeraude au-dessus de sa tête, et la pierre se remit à briller. Chaque armure se fissura, laissant échapper leur propre lumière, et leurs rayons tous ensemble frappèrent la machine, puis frappèrent l’émeraude de Tails. Six couleurs différentes s’extirpèrent du blindage rouge, pour courir jusqu’au renard. Les sept émeraudes étaient réunies.
- Les monstres digitaux réceptionnent la puissance des émeraudes comme des données.
Tails parlait pour Amy, ou pour lui-même, sans pouvoir donner de nom.
- Elle les renforce et les conserve, mais s’ils le peuvent, c’est parce qu’ils ont un cœur.
Son regard se tourna vers Guilmon. Ce dernier s’exclama de joie. Puis Tails redressa la tête.
- Nous serons deux à user de la puissance des émeraudes ! Il est temps de prendre mon envol ! Temps pour moi de rejoindre le ciel ! Je crois en moi, et c’est ce qui habite mon ciel ! J’arrive, Eggmaster !
Quatre oiseaux à cet instant filèrent au milieu des nuages, tournoyèrent des quatre horizons pur rejoindre la tour, et volèrent aux côtés du renard. Quatre flickies s’unissaient à lui.

Tails s’était soulevé dans les airs. L’énergie se condensait autour de lui, filtrait, s’amassait dans sa poitrine. Il la sentait le remplir, le réchauffait, guérir ses blessures et le renforcer. Il ne souffrait plus. La puissance le fit frémir, lui souleva le pelage à présent éclatant. Son cœur battait, comme empli d’or en fusion. Enfin toute l’énergie se libéra, dans un éclatement vif, et un trait de lumière aveuglant fila vers le ciel. Au-devant du soleil, face à l’Eggmaster, Super-Tails le défiait.
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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #20 le: Décembre 14, 2007, 12:27:47 pm »
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Et le dernier chapitre, avec au bout le mot "fin".
Notez que dans la version d'origine, il y a deux chapitres neuf, le second s'appelle "nouvelle maison, nouvelle vie". C'est une autre fin, que je ne reprends pas.

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Chapitre 9 – C’est terminé.

C’est terminé. Le constat comme un tranchant fendit l’air, du soleil jusqu’à la terre, par la voix du renard. Supertails flottait, au centre de l’astre flamboyant, entouré d’une aura de flammes, et lui-même étincelant, de la couleur du métal en fusion. A son apparition le ciel s’était éclairci, les rayons projetés en abondance avaient chassé les fumées noires. Autour de lui, quatre compagnons ailés tels quatre gardiens volaient en cercle, battant de l’aile, autour du halo de puissance fulminant. « C’est terminé ! » hurla Supertails, les poings serrés, tandis que se concentrait encore sa puissance.
En contrebas, l’Eggmaster, la machine d’Eggman, se tournait lentement. Massive, elle recouvrait de son ombre la tour. Ses réacteurs crachaient des gerbes de flammes. L’armure rouge et noire, contre laquelle claquait la cape, luisait aux rais de l’astre, et les renvoyait plus vifs encore. Ses générateurs s’animèrent, en roulement sonore, emplirent le ciel de leur grondement, puis la masse compacte du robot commença à briller, avant de souffler des vagues de fumée blanche. La tête renfoncée dans le corps rond fit étinceler ses yeux à la manière de braises.

Les deux bras se soulevèrent, leurs doigts se serrèrent, par quatre, quatre tubes de canon. Ils tournèrent puis les munitions sifflant dans les tubes surgirent en aboyant, dans de longues traînées ardentes, en direction du renard. Ce dernier, d’un geste de la main, les brisa dans leur élan : elles s’éparpillèrent autour de lui, pour exploser. L’instant d’après, il était de l’autre côté, emporté par son élan, et la machine toute entière vacillait, frappée de part en part. Le métal siffla, s’enfonça, craqua puis rompit, et sur une dizaine de mètres se fractura. Mais l’Eggmaster se redressa et fit face à son agresseur.
Il tournoya, ses deux bras ouverts. A ce mouvement tous les débris tombés au sol se soulevèrent, emportés par le courant, la tour elle-même se balança, proche de se détacher pour rejoindre la ronde des fragments innombrables qui tournoyaient à présent autour de la machine. Les dernières armures ovoïdes qui encore l’entouraient furent balayées par l’attaque, et leurs pièces broyées rejoignirent cette masse hétéroclite. Une barrière flagellait le ciel autour de l’Eggmaster.
Supertails esquissa un sourire. Son bras se dressa devant lui, il le ramena et ferma le poing. A sa place ne resta que le vide, lui traversa ce champ de débris, pour frapper à la tête la machine, en briser une pique, revenir et démonter l’épaule, revenir encore, au corps, enfoncer le blindage, à trois reprises le démolir, puis traverser le bras en ouvrant sur son passage la masse de métal qui fondit. Alors le renard d’or s’immobilisa un instant, tandis que devant lui les coups portés arrachaient autant de plaques et de rivets que le fort courant emporta.
Le bras se braqua sur lui, sans qu’il ne puisse réagir. Coup sur coup les quatre canons se vidèrent, et coup sur coup encore, huit, douze salves crachées dans des jets de flammes, qui ouvraient un instant la barrière de débris. A chaque coup Supertails reculait, les deux bras devant son visage, mais les tirs n’offraient aucune prise sur son corps, comme pulvérisés à l’impact. Une seconde après, il s’était élancé, au mur du son franchi, traversé le canon pointé sur lui, puis la longueur du bras déformé dans son sillage. Il filait dedans comme une balle, s’arrêta au milieu puis dans un cri augmenta la masse critique, jusqu’à la faire éclater. Le bras fut sectionné en son milieu, et s’effondra avec lenteur.
Deux énormes rayons cramoisis fauchèrent le renard, surgis de la tête, deux rayons qui découpaient le ciel, irradiant en continu. Le tir cessa, l’Eggmaster soulevant son bras démoli le plongea dans la masse de débris. Aussitôt les pièces y fondirent, reformèrent le membre. En quelques instants, il était réparé. Supertails, secoué par l’attaque et sentant ses limites, sentant l’énergie qui lui manquait, plongea dans cette barrière pour s’y réfugier, en suivit le mouvement tout autour de la machine.

L’Eggmaster tourna sur lui-même, si violemment qu’il y eut un instant deux machines, dont l’une s’arrachait à l’autre, avant de disparaître. Le bras braqué sur Supertails fit feu par rafales. Les salves ardentes crevaient la masse des débris, les emportait en même temps que l’air qui, au contact des charges, entrait en combustion. Des langues de flammes poursuivaient le renard d’or qui leur échappait, passant entre les corps de toutes tailles, membres de robots, plaques de blindage. Il passait au-dessus, au-dessous, récupérait peu à peu ses moyens. Quand les tirs cessèrent, il reparut.
Sa main se dressa devant lui, grande ouverte, paume tournée contre la machine. Aussitôt les quatre flickies surgirent de son dos, s’élancèrent sur l’ennemi. Ils frappèrent à la tête, tels quatre flèches lumineuses, dont les courbes gracieuses traversaient le métal. A l’impact l’acier avait grincé, la surface externe s’amollit pour couler sur quelques mètres, tandis qu’aux angles les plaques se soulevaient. Une seconde attaque les fit éclater : il repoussa l’assaillant par une vague d’énergie, fouilla le champ de débris avec ses rayons, puis braqua ses canons et tira. Sous sa puissance, le renard dut encore se réfugier.
Mais il reparut encore, lança la même attaque, alors même que les rayons allaient le frapper. Un flickie en dard foudroyant brisa une seconde pique, deux autres bosselèrent le blindage. Le dernier s’enfonça dans l’œil de la machine, qui se brisa en mille éclats. Sur le coup le laser s’interrompit, laissant place à un hurlement mécanique, qui n’avait rien de la douleur, mais plutôt d’une alarme. L’Eggmaster se replia sur lui-même, tournoya à toute vitesse, à tel point que l’air se brisait sur ses bords, formant des lames, et que la friction entraînait des éclairs qui s’étendaient en frappant sur le champ de débris.
Un feu d’enfer roula dans le ciel, dévastateur. Le champ disparut par portions entières. Des millions, des milliards de projectiles le crevaient de partout, détonaient avec violence, emplissaient l’atmosphère de flammes, à l’en gorger, anéantissant tout dans un chaos infernal. Les explosions se multipliaient, innombrables, s’avançaient de tous les côtés. Pris dans la puissance de feu, Supertails se fit happer, se roula en position de fœtus pour résister à la destruction. Le feu léchait son corps, les débris volaient de toutes parts, le balayant. Il n’entendait que le fracas des déflagrations, et le vrombissement pesant des canons.
Le feu cessa. Les débris allaient tomber, ils se soulevèrent, recommencèrent leur ronde. Tails se redressa, vit un tir venir sur lui, l’esquiva sans peine. Des rafales filèrent dans sa direction, qu’il évita de même, se déplaçant d’un bond dans l’air. Soudain, il fila en boule sur son adversaire, l’atteignit à la manière d’une tornade, pour le frapper à la tête, et revenir encore par trois fois. A chaque attaque des plaques entières superposées s’arrachaient, derrière elles le corps à nu crépitait. La machine repoussa son adversaire d’une nouvelle vague d’énergie, des débris vinrent réparer ses dégâts, elle recommença à tirer.

L’Eggmaster soudain cessa le feu. Les doigts d’un de ses bras se replièrent, puis le membre tout entier se détacha du corps, relié seulement par un long câble noir, et propulsé par quatre réacteurs. La masse de métal tel un boulet de démolition alla frapper Supertails, l’emportant avec violence. Au coup, il fut étourdi, les tirs renouvelés ne le laissèrent pas se reprendre. A la seconde attaque de ce type, il était prêt, l’évita brusquement, s’y agrippa puis en boule roula sur ce bras projeté, jusqu’au câble que d’une attaque de ses queues il sectionna. Dans son dos les flickies frappèrent le membre libre, à plusieurs reprises, jusqu’à le démolir.
Le combat prit un nouveau rythme. Les déplacements se faisaient en une fraction de seconde. Les coups échangés ébranlaient le ciel, se répercutaient à terre à la faire trembler, à la soulever en gerbes. La machine fulminait, ses articulations lâchaient une vapeur bouillante, et ce halo à chaque fois frappait le halo de Supertails. Lui s’épuisait, peu à peu, poussé à ses limites. Les coups échangés étaient critiques.
- Il est donc invincible !
Mais il croyait en lui. Le renard d’or ne laisserait pas tous les efforts de tant de combattants inutiles, ni la mort de tant d’êtres oubliée. Il n’aurait de repos que l’Eggmaster se soit effondré. Sa rage augmenta, avec elle la puissance de son aura. Les claquements d’ailes autour de lui le grisaient. Il attaqua encore, à une telle vitesse que les couleurs à ses yeux se déformèrent, jusqu’à s’évanouir. Un fracas formidable secoua ses oreilles. Il s’était roulé en boule, avait accéléré encore, au dernier instant, à l’impact, avait senti la pression fantastique, terrifiante. Il avait traversé ! Le corps tout entier de la machine était ouvert d’un bout à l’autre, le sillage continuait à en démonter le blindage qui sautait par plaques, tandis que les générateurs touchés prenaient feu.
Supertails crut avoir gagné. Il s’arrêta devant son adversaire à l’agonie, dont les bras battaient l’air en vain, et qui tournait en s’agitant, quand la lumière des émeraudes s’échappa de son corps. La puissance du chaos déferla dans le corps d’acier, le déformant, l’amplifiant, abattant les rivets. L’Eggmaster tout entier tremblait, vacillait, comme se condensait l’énergie en lui. Un voile noir le recouvrit. La machine, au lieu de courbes, avait désormais des angles tranchants. La masse ténébreuse fit trembler le ciel.

A cette vue Tails faillit perdre courage. Il sentait en lui ses forces décliner, l’énergie lui échapper par flots. Le temps lui manquait.
- Ce n’est pas fini !
C’est terminé. Il entendit au-dessous de lui des cris, regarda dans cette direction. En haut de la tour, Amy lui faisait de grands signes d’encouragement. Guilmon aussi agitait les bras. D’autres guerriers se trouvaient là, qu’il ne reconnaissait pas, sauf l’écureuil. Ils étaient tous épuisés, pour la plupart blessés, mais bien présents, et ils le soutenaient tous. Au-dessus de lui le ciel se déchira, s’ouvrit démesurément. Une faille gigantesque déchira l’espace en deux, avec à l’intérieur les traits parallèles du monde digital. Il en sentit le contact, et comme une voix, un millier de voix qui l’encourageaient à se battre.
Ses poings se serrèrent. « Pour Sonic », murmura-t-il, avant de redresser la tête. Une seconde, une seule, l’emporta au cœur du combat. Les flickies fulgurants pulvérisaient les membres, les attaques monstrueuses consumaient l’espace. A la frontière des deux mondes, le combat prenait l’ampleur d’un jugement.
L’Eggmaster se déplaça, brusquement fut derrière lui, pour le frapper du bras, l’envoyer voler au loin. Supertails se reprit, attaqua à son tour, brisa l’articulation puis évita les éclairs, avant qu’une myriade d’éclats ne s’abatte sur lui. Il esquiva, frappa la tête de plein fouet, frappa encore puis la main de métal le saisit, qu’il fit éclater avec sa puissance. Cinq griffes le lacérèrent, immenses, il n’en sentit que des coupures. De ses queux il en brisait deux, de ses poings une autre, puis il frappa la main en boule et la fit éclater. Elle se reconstruisit en tempête.
Il soufflait. Un nouveau rayon lui fit lâcher un cri de douleur. Le corps robotique s’ouvrit sur un vaste canon, dont le tir fusa après plusieurs secondes de charge. Il ne l’évita qu’au dernier instant. Cette puissance le secoua. Il s’abattit dans les débris, frappa contre et étourdi, se redressa avec peine. Le canon chargeait à nouveau, mais les flickies se jetèrent dessus, attaquèrent sans relâche. Il chargea à son tour, jouant le tout pour le tout. Le rayonnement s’amplifiait, la machine repoussait les oiseaux de feu de ses membres métalliques. Enfin le rayon se forma, trop tard ! Supertails atteignit sa cible, la démolit à l’impact.
Il prit de l’altitude, sentit auprès de lui la présence des flickies. Tous les combats, toutes les épreuves qu’il avait connus le soutenaient. « Laisse-moi te montrer de quoi je suis capable ! » Le renard d’or s’abattit sur la tête de l’Eggmaster, au contact d’abord ne put enfoncer le blindage, mais la friction se fit plus intense, le renard tournoya à en déformer le temps. Alors le blindage craqua, rompit, se désintégra. Une plaque céda, après elle une autre, et la friction augmentait, le souffle de l’attaque aussi, avec tant de violence que tout le corps du robot en était paralysé. Il traversa, démolit les censeurs, toute l’électronique dont les systèmes fondaient à son passage, sublimés. A l’intérieur, Supertails, une dernière fois, fit appel à son pouvoir. Les flickies se serrèrent contre sa poitrine, puis tournoyèrent, électrons d’un atome de puissance.
La sphère par lames se déploya, aussi dorée que le soleil. Elle trancha dans l’acier, l’abattit, traversa jusqu’à l’extérieur. La tête entière s’effondra, avant d’exploser, ses fragments repoussés, éparpillés par la puissance de l’attaque. Le robot sans tête perdit de l’altitude, balança sur un côté, laissant Supertails épuisé au milieu du ciel. Des fumées ardentes s’échappaient et les éclats tels des shrapnels bouillonnants retombaient en pluie. Le renard d’or ne retrouvait plus son souffle.

Une main le saisit. L’Eggmaster se redressait, malgré les dégâts, malgré la puissance de l’attaque. Le bras souffla, envoyant une pression formidable contre le renard, à en briser ses membres. Seule la puissance du chaos lui permit de résister, mais à bout de forces, il ne parvint qu’à se maintenir dans les airs. Sur le coup les doigts qui le retenaient prisonnier avaient volé en éclats, il était libre, mais face à un ennemi encore actif, qui braquait son second bras sur lui.
Le membre de métal siffla dans l’air, trop vite pour que le sifflement ne suive. Il se déplaçait sans bruit, s’écrasait sous sa propre vitesse. L’air s’enflammait au contact, combustible vite épuisé, et la traînée seule immolée fulminait. Le poing s’abattit sur le renard sans défenses.

Il ferma les yeux, les rouvrit. Autour de lui, tout était blanc. Son premier réflexe fut d’y chercher Guilmon, mais il ne trouva pas le reptile. C’était la pièce blanche, le secteur de transition entre les deux mondes. Elle était silencieuse, à présent, comme éteinte. Il n’entendait pas même le bruit de ses pas, qui pourtant lui paraissaient terribles. Chaque geste lui coûtait.
Il brillait encore, mais d’une lueur amoindrie. La puissance des émeraudes le quittait. Cela n’avait presque plus d’importance. Cependant il se demandait ce qu’il faisait là, quand une voix le surprit.
- Tails ?
Il la reconnut en un éclair, se retourna, se retint d’abord de tout geste, saisi par l’émotion. Puis il sauta de joie, se précipita sur le hérisson.
- Sonic !
- Hi Tails ! Ca fait du bien de te revoir.
Le renard pleurait. Il n’y croyait pas, serrait son ami pour ne plus le perdre. Les images du couloir sombre, le bruit des alarmes, le déchirement du laser, tout lui revint et tout s’effaça. « Comment ? » La question transpirait dans ses larmes. Il n’osait pas y croire, mais Sonic se tenait devant lui, souriait, essayait de le réconforter.
- Je te croyais perdu !
Sonic voulut s’expliquer, mais son ami ne le laissa pas parler. Entre deux sanglots, il parlait de la nécessité d’aller dans le monde digital, d’y mettre fin à la guerre. C’était chose faite. Maintenant, il allait revenir, ils étaient à nouveau réunis.
- Mais, Sonic ! J’ai détruit le portail !
- Qui s’en soucie ? Tu es là, non ?
Le hérisson bleu sortit alors un petit appareil, démoli, noir, d’où sortait une petite mélodie brisée. Le renard le reconnut. « Eggmon ! » Sonic parut surpris, mais il reprenait son explication que Tails compléta. Il avait attrapé l’appareil et le regardait avec fascination.
- C’est le cœur d’Eggmon ! C’est lui qui a maintenu le lien entre notre monde et le sien !
A ces mots l’appareil se brisa, se désintégra entre ses mains. Le petit boîtier n’avait tenu que par cette flamme, le cœur d’un monstre pour son maître.
- Je me demande, dit Sonic, si cet Eggmon n’est pas l’inconnu qui m’a dit comment rejoindre le monde digital.
- Comment ça ?
- Eh, le laser ! Après t’avoir vu dans cet écran, tu t’en souviens ? – Oui. – J’ai voulu utiliser la puissance des émeraudes. Ca a suffi, mais partiellement, j’étais pris entre deux mondes. Un inconnu m’avait expliqué qu’il utilisait un laser, dans la tour, pour entretenir son corps, et qu’il me permettrait d’achever le transfert.
Tails n’en doutait plus. C’était Eggmon, ce fou d’Eggmon qu’il avait tué. Mais Sonic continuait.
- J’ai vu les archives, j’ai trouvé le laser. Eh, si j’avais eu le temps de t’expliquer ! Je suis désolé, Tails.
- Non, Sonic, je suis désolé. J’ai douté de toi, et de moi aussi.
Il ne disait pas le reste, c’était inutile. Il comprenait les paroles folles d’Eggmon et n’arrivait plus à lui en vouloir. Il se surprit à pardonner. Ses yeux raffermis croisèrent ceux de Sonic, qui souriait toujours.
- Allez, lança-t-il, il est temps d’en finir !

...
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Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #21 le: Décembre 14, 2007, 12:30:35 pm »
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Terminé. Supertails rouvrit les yeux, le poing allait le frapper. Il ne trouva plus de réponses de son corps brisé. Soudain, la puissance des émeraudes lui échappa. L’aura brillant s’effaça, il ne resta plus de lui que Tails, que la gravité arrachait déjà au ciel. Le temps s’accéléra, démesurément. Un fracas, un impact, le métal qui hurlait, la puissance colossale, hors de contrôle, le ciel tout entier qui s’ébranla avec fureur.
Un sourire.
Supersonic, debout au milieu des airs, d’une main avait entouré Tails d’une sphère, le maintenant dans les airs. De l’autre, il avait arrêté le bras de l’Eggmaster, et ce bras plié marquait à peine toute la puissance qui s’était déployée. En bas, sur la tour, Amy exulta. Tout le monde se mit à acclamer. Les Combattants lançaient des « hourra ! » Des flickies par dizaines volaient autour du champ de bataille, où les débris s’effondraient au sol, libérant enfin cet espace pour les nuages.
Le hérisson d’or lança quelques mots moqueurs, pleins de défi. Derrière lui Tails se releva, fit battre ses queues dans son dos et, ainsi soutenu, n’eut plus besoin de la sphère. Alors Supersonic ramena ses deux bras devant lui, serra les poings et amplifia la puissance qui émanait de lui. Celle du renard d’or avait été impressionnante, elle n’égalait en rien celle du hérisson. La lumière du soleil en pâlit.
L’attaque misérable de l’Eggmaster ne servit à rien. En une seconde, il n’avait plus de bras : le membre sectionné s’effondrait, puis transpercé à plusieurs reprises, explosait jusqu’à se désintégrer dans l’atmosphère. La machine tenta en vain une dernière manœuvre, lança toutes ses attaques dans une vague de feu hallucinante, mais elle était à l’agonie. Une seconde plus tard, son corps tranché en deux à la verticale s’ouvrait net, et laissait s’échapper les sept émeraudes, qui se mirent à tourner autour du hérisson.
Il lança une dernière attaque, se plaçant entre les deux parties pour les déchiqueter, puis les repousser au loin afin qu’elles ne tombent pas sur la tour. Ensuite son aura faiblit, il fit signe à Tails et tous deux redescendirent.

Trois jours plus tard…

Cream apporta un plateau rempli de gâteaux que sa mère avait préparés. Elle souriait, la lapine, heureuse que les combats soient terminés. Amy derrière elle portait deux plats avec le thé, un peu bougonne parce qu’elle aurait voulu participer, elle aussi, aux combats.
- Il n’y en a que pour vous !
Cela fit rire Tails, et Guilmon avec lui. Ils s’étaient rassemblés devant l’atelier du renard, maintenant que tout était terminé. Les Combattants de la Liberté les avaient retenus à leur fête, mais ils avaient fini par les laisser, pour goûter un peu au calme.
- Tu crois qu’Eggman va revenir ? demanda Amy à Sonic.
Ce dernier haussa les épaules, attrapa une part de gâteau et après remerciement se mit à manger. Pour lui, on verrait au jour le jour, il y aurait toujours de l’aventure. Cream approuvait, elle jouait avec le museau de Guilmon, le tirait aux pattes pour qu’il joue avec elle. Elle fit remarquer que Shadow n’était pas venu. « Qui s’en soucie ? » Knuckles non plus n’était pas venu, pour une fois il était resté auprès de l’Emeraude Mère. Ils iraient lui rendre visite, à l’occasion.
Dans le hanger, le X-Tornado reposait en pièces. Les Combattants l’avaient amené, par quel miracle, eux seuls savaient. Ils utiliseraient le vieux Tornado. Les ailes reposaient dans un coin, criblées de balles ou sectionnées, mais Tails se faisait fort de les réparer. Du reste, ils n’en auraient pas besoin avant longtemps. « Et puis, je préfère courir ! » lança Sonic, défiant ses amis à la course.

Cependant aucun ne se faisait d’illusions. Guilmon ne guérissait pas. Les soins apportés, les meilleurs, ne faisaient que retarder l’inévitable. Il restait, cachant sa douleur que Tails ressentait trop bien. Ils utilisaient le laser. Tails n’avait pas menti, il avouait travailler déjà sur un portail. Les émeraudes s’étaient éparpillées, mais une seule suffirait, si la machine fonctionnait bien. « Si Eggman y est arrivé, j’y arriverai ! » - « Et avec de l’aide », ajoutait-il pour lui-même.
Mais Guilmon ne voulait pas partir. Il voulait vivre jusqu’au dernier instant avec Tails. La séparation lui semblait pire que la mort. Sonic lui en avait parlé, mais c’était de Tails que maintenant le lézard attendait une réponse. En attendant, il se roulait en boule par terre, pour se reposer sous les rayons du soleil. La grande forêt avait dissipé la rumeur des combats. Après cette confrontation, personne ne leur demandait d’y retourner.
- Je ne veux pas partir, répéta Guilmon à son ami, je veux rester avec toi !
Le renard s’était éloigné de la terrasse, pour être un peu seul avec lui. Dans leur dos Amy poursuivait Sonic, peut-être pour le thé renversé, et Cream les regardait courir en riant. Tails ne trouvait pas la force de sourire. Pour lui aussi, la séparation était dure, mais il ne pouvait pas supporter de voir son ami souffrir. Il aurait voulu retourner avec lui dans le monde digital, mais le problème revenait au même, et il ne voulait plus quitter Sonic.
- Je ne sais plus quoi faire.
Le reptile posa sa patte sur son visage, sa grosse patte sur la joue blanche du renard. Il essayait de sourire, rappelait sa promesse. « Je serai toujours avec toi ! » Tails acquiesçait de la tête, il se souvenait de ses mots. Toujours, il y pensait, sans savoir comment contourner les lois d’un monde. Secrètement, le souvenir de Cosmo le rongeait. Il devait peut-être apprendre, tout simplement, à dire au revoir.
- Guilmon, as-tu des amis dans le monde digital ?
Guilmon se tut. Il fit oui puis baissa la tête. Ces souvenirs aussi le hantaient. Ils étaient déchirés tous deux, incapables de trouver une solution.
- Tu viendras me voir, dis ?
La voix du reptile se faisait plaintive, mais elle avait quelque chose de l’espoir. Il se rendait à l’évidence. Pendant trois jours, il s’y était refusé, mais un rien venait de changer sa résolution. « Quoi ? » Tails crut deviner la réponse. « Je me rends compte », dit Guilmon, « que je te fais du mal. Plus je reste, et plus tu souffres, plus nous souffrons. C’est ce qu’Eggmon disait. » Il avait deviné la réponse. Il y ajoutait mentalement les paroles d’Eggman. Ce dernier avait remis une lettre à Sonic, expliquant ni plus ni moins qu’il prenait une cure thermale, avec des photos grotesques.
Oui, ils riaient, à présent ! Libérés d’un poids, assurés de se revoir, ils riaient ensemble, et les entendant rire Amy avait arrêté sa poursuite, pour s’indigner de n’être pas en être complice. C’était comique, Sonic lui aussi se mit à rire, ce qui indigna encore plus la hérissonne, et la poursuite recommença. Tails et Guilmon revenaient les voir, riaient avec eux, de bon cœur. Tails répétait : « Je viendrai te voir, le plus souvent possible ! »

Le temps passa, la machine fut prête. Shadow en personne était venu se présenter à eux, une émeraude en main, pour la leur lancer avec mépris. Personne ne saurait pourquoi, personne ne saurait. L’invitation pour le thé n’avait pas plu. Là-bas la cure thermale avait dû prendre fin, car on se plaignait à nouveau du docteur Eggman, et Sonic était pressé d’y retourner. Néanmoins la machine était prête, aussi s’étaient-ils réunis encore à l’atelier, pour le départ de Guilmon.
- Tu viendras me voir ?
- Oui.
- Merci Tails.
Il ne l’appelait plus Aniki. Ce détail l’avait frappé, voilà longtemps, depuis qu’ils étaient sortis de l’Eggbarrier. La machine allumée commença à vrombir, à la manière d’un aspirateur, car il avait installé beaucoup de bouches d’aération. Plutôt qu’un laser, il avait préféré un scanner, aussi deux larges bandes arrondies passaient au-dessus de Guilmon, émettant une lumière cramoisie.
Bientôt celle-ci s’intensifia. Une larme à l’œil, Tails engagea la seconde phase, et le corps de Guilmon commença à trembler. Il était traduit, lentement, transféré peu à peu par le programme. Sa queue devenait transparente, la surface s’en détachait comme des larmes. Guilmon ne ressentait rien, au contraire, il se disait aller mieux, et peut-être le virus cessait-il d’agir.
- Au revoir, monsieur Guilmon !
- Au revoir, Cream !
Le lézard voulut se soulever pour faire un signe de la patte, mais le scanner le maintenait couché, et il ne voulait pas en gêner le fonctionnement. Elle vint près de lui pour lui dire au revoir à sa manière de petite fille bien éduquée, puis se retira. Le reptile rouge souriait.
- A plus, Guilmon !
- Au revoir, Sonikku !
Il était pardonné, Amy n’arrêtait pas de le prononcer ainsi, sur la mode d’un temps, et comme chacun l’imitait, autant par ironie que par attachement, Guilmon s’y était laissé prendre. Cela fit rire tout le monde, y compris Tails, alors que la machine, soufflant moins, entamait les pattes postérieures du lézard.
- Allez, reviens-nous vite !
- Au revoir, Amy !
- Amy Rose ! Non mais !
Elle fit mine d’être frustrée, mais voyant le reptile se désoler, lui sourit et le rassura sans peine. Amy savait ne pas froisser les gens, et elle s’en serait voulue de le quitter sur une mauvaise impression. Il restait Tails. Tous deux discutèrent un peu, se disant ce qu’ils feraient ensemble. Le scanner achevait le haut du corps, remontait la nuque. Les pattes antérieures disparaissaient. Il ne restait rien des griffes.
- Tu te sens bien ?
- Très bien Tails ! Je sais que tu viendras !
- Tu m’attendras ?
- Toute ma vie ! Tu me connais, je sais attendre !
Tails se sentait moins sûr, il devinait le lien si faible qui les unissait se retirer avec la figure de son ami. Il lança : « Au revoir, Guilmon… » - « Au revoir… » Guilmon était parti.

En sortant, Sonic le prit à part.
- Tails, il faut détruire le portail.
- Quoi ?
Le hérisson semblait peiné, mais résolu. Les deux mondes ne devaient plus se rencontrer, le danger était bien trop grand. Ce n’était pas dans l’habitude de Sonic d’éviter les risques, mais il avait vu ce qui se cachait là-bas, discuté avec leurs chefs, et en connaissait les menaces. Il aurait, lui aussi, voulu revoir quelques amis qu’il s’était fait, mais le monde digital devait être préservé.
- Mais enfin, j’ai promis à Guilmon !
- Ne t’en fais pas, tu tiendras ta promesse !
Sonic lui sortit un anneau d’or, sous les yeux, comme l’avait fait Eggman. Il avait eu droit, lui aussi, à l’explication, avant de lancer ce mot qui avait décidé Eggmon à tout sacrifier. Il rappela à Tails ce que le scientifique avait dit, sur les monstres incomplets, et comment les autres les complétaient. « Tu complètes Guilmon. Quand l’un aura besoin de l’autre, vous vous retrouverez. » Il avait raison. En même temps, Tails découvrait l’antidote au virus, ce complément qui stabilisait l’un et l’autre.
Cela signifiait beaucoup. Depuis le début, Guilmon avait raison, il n’était pas cet équipier que le reptile avait attendu toute sa vie. Un autre devait l’attendre, quelque part, dans le ciel, il ne pouvait pas l’en priver. C’était la leçon d’Eggmon.
- Enfin, ajouta Sonic, le monde digital doit être libéré.
Cela aussi était vrai. Le monde digital avait son propre espace, son propre temps. Quand un lien était créé entre deux mondes, espace et temps y étaient soumis : le monde était enfermé. Ils n’en avaient pas le droit. Chaque monde devait continuer de son côté. Tails se rappelait Cosmo, Sonic pensait à Christopher. Les mots étaient devenus inutiles. Le jeune renard acquiesça, regarda le ciel.

Ce soir, il croirait en lui.

Fin
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La force est une faiblesse, la faiblesse est une force.
 
 
Re : [Fan Fic] [Tails] Face
« Répondre #22 le: Décembre 18, 2007, 08:10:47 pm »
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Topic deplacé dans la zone appropriée.

J'éditerais ce message pour un commentaire plus constructif lorsque j'aurais du temps.


En tout cas félicitation à vous deux pour avoir mené cette fic à terme.
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