Hunter : Arrête de me traiter de cruche ou je te fais apparaître en tant que torturé à Syerra ! *se ramasse une tondeuse électrique*
Et oui, quelques rares espèces d'oiseaux volent la nuit. Alors hein. x3
Merci d'être passé Hunter, j'espère que la suite te plaira.
Naomi : OK, c'est noté, je penserai à tout ça pour la réécriture intégrale. En revanche j'ai peur de n'avoir que trop peu de connaissances en architecture pour l'histoire du sanctuaire, je ne pense pas être capable de faire un truc très pointilleux. Mais à la limite je tâcherai de m'informer.
J'ai cru comprendre que tu étais très occupée, donc je te remercie vraiment de sacrifier un peu de ton temps pour venir me critiquer. Encore merci ^^
Bledengor : Ah, il peut pas y avoir d'action à chaque fois malheureusement ^^ Il faut faire varier les genres un peu, si je mettais de la romance dans chaque suite ça deviendrait gavant, non ? En tout cas, je te remercie d'être passée, et comme tu dis ça risque de tourner au vinaigre ! Enfin je te laisserai le constater par toi-même.
Kayra : Coucou =3 Sur le coup Sephy ne pensait pas qu'elle se ferait attraper direct, comme ça ; elle pensait qu'elle se ferait juste repérer ( mais elle s'en foutait vu qu'elle devait aller parler et Nelson ; ça devait donc se faire savoir ). Et puis bon, on agit pas toujours très intelligemment sous le joug de la panique et du stress ^^' L'imperfection est de ce monde. *se ramasse un dico "les dictons de tous les jours" dans la face*
En tout cas je te remercie beaucoup pour ton comm et la faute que tu as relevée ^^
Bon la suite est assez affreuse, mais une fois qu'elle sera passée... enfin bon, j'arrête de blablater et je vous laisse vous forger votre propre opinion sur ce qui suit ^^ Bonne lecture !
- Nelson... murmura Sephyra avec douleur.
Son costume brun était toujours aussi impeccable. Ses cheveux noirs lui retombaient encore sur ses yeux azur. Il n'avait pas tellement changé, en vrai. Mais il était devenu son ennemi, et ce pour de bon...
Le Président de Station Square regarda successivement les deux captifs. Iden, qui avait commencé à s'agiter, venait de montrer les crocs à l'humain et sentait une colère infaillible le parcourir. C'était cet homme qui avait déclaré la guerre à la Résistance, deux secondes après y avoir mis un terme avec le reste de Mobius. Que cherchait-il à faire, quel était son but ? Pensait-il que les Résistants souhaitaient seulement s'emparer du monde, rendre les humains coupables de toutes les nuisances, devenir les vrais ennemis de la planète ?
Sephyra le regarda alors dans les yeux, avant de s'exclamer :
- Président Nelson ! Je suis venue vous parler, je vous en supplie, écoutez-moi !
Aucune réaction de la part du président, si ce n'est un regard dédaigneux porté dans sa direction.
- Le combat que nous menons l'un contre l'autre n'a aucun sens ! reprit la roussette, désespérée. S'il vous plaît, nous devons faire cesser ces conflits, il y a déjà eu trop de morts ! Nous devons trouver ensemble qui sont nos vrais ennemis !
C'est alors que le garde qui tenait Iden sortit un couteau. Et Nelson, se tournant vers Sephyra, demanda d'une voix autoritaire :
- Sephyra, tu vas m'apprendre qui est le chef de la Résistance, et où il vit.
- Ne lui dis rien !! cria en réponse Iden.
Qui reçut un coup de couteau sur la joue. Le sang gicla et la roussette poussa un cri d'horreur. Un interrogatoire. Elle avait tellement été absorbée par Nelson qu'elle en avait oublié sa position. Elle était emprisonnée, attachée sur cette chaise, et juste devant elle, son peut-être dernier ami luttait contre la douleur, la joue rouge et dégoulinante de sang.
Tremblante, Sephyra obéit à Iden. Elle ne dit rien. Parce qu'elle ne pouvait pas parler. Elle ne pouvait que regarder son ami avec frayeur, complètement tétanisée, plus inquiète que jamais. Si, elle devait parler. "Non", disait le regard d'Iden. Dur, mais si soucieux à la fois...
Nelson leva la main, esquissant un petit geste. Second coup de couteau, qui dessina une profonde entaille sur l'épaule du loup. Il poussa un cri de douleur, et Sephyra sentit son coeur frapper avec violence dans sa poitrine. Aucun son ne surgit de sa bouche, elle était paralysée de stupeur, ressentant la douleur d'Iden rien qu'en regardant ses beaux yeux verts.
- Surtout, ne leur dis rien ! s'exclama alors celui-ci, l'épaule saignante et les crocs serrés pour lutter contre sa propre souffrance.
Troisième coup. Quatrième, cinquième. Le garde lâcha le loup qui s'effondra deux mètres devant Sephyra, répandant une large flaque de sang qui s'écoulait de ses plaies. La roussette était toujours aussi tétanisée. Elle ne voulait pas qu'il meure. Elle ne voulait pas qu'il souffre.
Mais elle avait perdu sa voix.
Elle ne voulait pas qu'il parle encore. Elle ne voulait pas qu'il reste là, suffoquant, à la regarder avec tendresse, ses yeux bientôt voilés par la mort :
- Ne leur dis... rien... la... la Résistance doit...
Le couteau se planta dans son autre épaule, et il hurla de douleur. Elle ferma les yeux, serra les mâchoires, sentit de grosses larmes couler sur ses joues. Elle gémit de peur, de mal, de tristesse.
Non, elle ne voulait pas qu'il meure.
Elle gémit de douleur, sa respiration retenue, ses muscles contractés, tremblante, frémissante sous la peine et la douleur. Elle voulut faire le vide dans sa tête, se dire que tout allait s'arranger... mais comment cela pouvait-il s'avérer être vrai ? Elle était dans une salle de torture... mais la torturée, ce n'était pas elle...
Second hurlement de la part de son ami. Ses larmes redoublèrent. Mais elle ne dit rien, elle avait perdu sa voix.
Elle voulait crier, elle aussi. Elle voulait le tirer de ce mal, le tirer de la souffrance, comme lui l'avait sauvée de la sienne. Mais elle ne pouvait rien. Non, elle ne pouvait plus rien. Seulement gémir, seulement pleurer... Elle le sentit alors de tout son coeur, de toute son âme.
Elle sentit à quel point elle était faible. Et si elle n'avait pas naïvement souhaité parler à Nelson, elle ne serait jamais allée à Syerra. Et peut-être qu'en cet instant, Iden serait encore en vie.
Et, alors que le silence était retombé, elle rouvrit les yeux en tremblant, et bientôt, se remit à pleurer. Elle trouva alors la force de hurler, de crier son nom, de se débattre un instant ; elle voulut se lever, partir, courir, voler au loin ; ne plus voir ce cadavre qui gisait sous ses yeux, blanc et rouge, baignant dans une mare de sang. Nelson la regarda s'égosiller et se débattre, furieux. Puis, couteau en main, il marcha à pas lents vers la roussette, une fois qu'elle fut un peu calmée par l'horreur de cette vision.
- Tu aurais pu le sauver... tu ne crois pas ? dit-il avec un ton faussement doux. Il te suffisait de parler... juste me dire où se cache ton chef...
Sephyra leva les yeux vers le président de Station Square qui s'était stoppé juste devant lui. Tandis que le coeur de la mobienne accélérait encore, sous le joug de la peur et du désespoir, il brandit son arme, et s'écria :
- Etait-ce trop te demander, Sephyra ?!
Elle sentit quelque chose déchirer son oeil gauche, et elle hurla de douleur. Tout dans sa tête s'embrouilla. Elle ne savait plus rien, elle ne sentait plus rien... rien ne s'était passé, tout allait bien, elle était seule...
Plongée dans la confusion, elle oublia tout. Un tournant venait de la surprendre, un tournant qui la marquerait pour toujours.
Les ténèbres.
Les ténèbres, rien d'autre.
Sauf une fraîcheur malsaine et du silence. Et un mal sans nom. Des remords, de la peine, une tristesse indescriptible. Sephyra ne sentait plus rien d'autre.
On ne l'avait pas tuée, elle. On lui avait juste marqué le visage, entaillé la paupière gauche, de sorte à ce qu'elle se souvienne de ce jour. Puis on l'avait à jamais éloignée du corps d'Iden, et rejetée dans sa cellule.
Cellule dans laquelle, depuis une journée entière, elle gisait seule.
Immobile, étendue sur le sol froid, elle n'avait plus la moindre force. Seul son oeil gauche était clos ; elle sentait une douleur intense qui la lancinait là où Nelson avait frappé. Etait-elle défigurée, n'était-ce qu'une égratignure ? Elle n'en savait rien, et ne saurait peut-être jamais...
Tremblante de froid et de peine, ses larmes avaient déjà gelé. Elles ne coulaient plus, elles avaient toutes migré au fond de son coeur, qui s'était mis à battre lentement. Lentement, comme appelant la mort... Appelant celle qui saurait la libérer de toute cette douleur, l'aider à retrouver Iden, s'excuser de n'avoir pu le sauver...
Elle revit son visage dans sa tête. Sa tête blanche et son visage gentil, ses yeux doux et cet éclat si particulier qu'ils gardaient au fond de leur teinte émeraude. Elle le vit sourire, lui souffler quelques mots, qu'elle n'entendit pas. Mais qu'elle comprit sans mal.
Il voulait qu'elle vive. Qu'elle vive ; rien d'autre.
C'est alors que le visage du loup se transforma en un autre. Sephyra se réveilla d'un coup, se retourna brusquement, et ne put observer que le vide de sa cellule. Elle croyait avoir vu Aokura... Et lui, d'ailleurs, que penserait-il à son retour ? S'il apprenait sa mort, quelle serait sa réaction ? Serait-il désespéré, ou bien impassible ? Et Nox, qui avait enfin trouvé une amie chère ? Erithan le frimeur et Caelum l'endormi ?
C'est le coeur serré qu'elle repensa à ses amis. Ils devaient être si inquiets... il ne fallait pas qu'elle meure en ce jour. Pas ici, pas maintenant.
Un grincement. La roussette se retourna à nouveau, et s'assit en un clin d'oeil, le coeur battant. Quelqu'un venait de passer ; elle l'avait raté de peu. Mais ses yeux s'écarquillèrent bientôt. La porte de sa cellule était maintenant entrouverte.
Elle sortit à petits pas de cette pièce qui l'avait privée de liberté si longtemps, s'agrippant aux parois pour ne pas faire de bruit, pour ne pas tomber. Une fois dans le couloir, elle prit à droite. L'opposé de la salle de torture.
Sur le coup, cela lui sembla logique.
Rasant le mur, marchant à petits pas en luttant contre sa propre faiblesse, elle progressa dans le sombre couloir. Interminable, si long et si pareil, à chaque nouveau pas. C'était comme si le décor ne changeait pas. C'était à peine si elle voyait le sol, dans cet univers ténébreux et humide ; elle entendait parfois le bruit de ses talons, lorsque les gémissements des prisonniers devant lesquels elle passait se taisaient enfin, animés de désespoir, d'une ultime lassitude. Puis, au fur et à mesure des secondes, de ses pas minimes et hasardeux, le silence s'imposa dans le sombre couloir. Et une lumière s'alluma, au fond de l'inquiétant cachot. Elle s'en rapprocha peu à peu, sans la quitter des yeux. Elle accéléra même légèrement, et faillit tomber par deux fois. Se hâtant autant que possible, oubliant sa faiblesse, craignant que les néons déjà faibles ne l'abandonnent à jamais, elle redoubla d'efforts, et parvint jusqu'à l'intense lueur.
C'était une lampe murale, ronde, sans plus. Le couloir était terminé. Il y avait trois portes autour d'elle ; apparemment réservées au personnel. Mais celle de gauche était grande ouverte, comme pour l'inviter à entrer. La roussette n'hésita pas ; elle s'engagea courageusement dans l'escalier en colimaçon ascendant qui s'offrait à elle.
Elle entendait clairement ses talons résonner sur chacune des marches, et monta, monta, monta sans cesse. La fatigue ne ralentit pas son rythme, et même si en arrivant, elle ne sentait plus ses jambes, elle ne se laissa pas tomber au sol. Elle s'arrêta un instant, ses mains sur ses genoux, essoufflée. Elle se mit à respirer avec avidité l'air environnant, cet air malsain qui sentait les expériences effrayantes. Elle resta perchée sur ses bottes à talons courts, luttant pour ne pas s'effondrer.
Soudain, elle entendit un craquement à sa gauche. Sursautant, elle se décida enfin à observer la salle où elle se trouvait. Mais c'était juste un nouveau couloir. Identique à celui des cachots ; il était terminé à sa gauche et s'enfonçait très loin à sa droite. Mais le craquement venait de très près... Elle fit quelques pas vers la fin du couloir, et vit d'abord une vitre ressortir parmi les ténèbres. Puis un coup de vent la fit frissonner. C'était une immense fenêtre grande ouverte, qui laissait passer la lumière de la lune.
Elle retint alors un cri de surprise. Dressé à côté de la vitre béante, une main sur le verre pour la maintenir ouverte, Nelson la regardait avec dureté. Ils restèrent un long instant immobiles à se regarder, à se témoigner leurs doutes et colère respectifs. Partagés entre les bons sentiments d'antan, mais aussi et surtout tout le mal qu'ils s'étaient infligé, à l'un, à l'autre. Ils demeurèrent longtemps à se fixer jusqu'à ce que l'humain déclare d'une voix profonde, et glacée :
- Ca, c'est pour la dette que j'avais envers toi. Tu m'avais sauvé la vie, aujourd'hui je te rends la pareille.
Il s'éloigna de la vitre laissée grande ouverte. Sans se poser de questions, Sephyra se hâta vers la vitre, bondit sur le rebord d'acier, et plongea sa tête dans l'air de la nuit. Elle ne put s'empêcher de fermer aussi son oeil droit, et de respirer ce vent si fur qui venait jusqu'à elle, pour l'inciter à ouvrir ses ailes. Mais avant, elle se retourna une dernière fois. Nelson ne l'avait pas quittée des yeux.
- Va, dit-il. Mais souviens-toi d'une chose, maintenant...
Les deux froncèrent les sourcils et, tandis que refaisaient surface la colère et les ressentiments, l'humain avança à petits pas en direction du rebord de la fenêtre, où était toujours perchée Sephyra.
- Promets-moi... commença Nelson.
Sephyra continua de le fixer, de son seul oeil en état de la servir, et continua :
- ...que tu ne te laisseras pas tuer...
Nelson s'arrêta tout près de l'ex-chasseuse, et les deux achevèrent en choeur, tendant chacun leur main vers l'autre :
- ...par quelqu'un d'autre que moi. Je te hais.
Leurs doigts s'effleurèrent, la peine fut de retour ; Sephyra se retourna et bondit dans le vide, vivement, abandonnant Nelson dans son obscure usine, déployant ses ailes, s'envolant dans les nuages, détruite par sa douleur, ses larmes qu'elle abandonnait dans le souffle du vent.
Le président de Station Square la regarda longuement s'éloigner, jusqu'à ce qu'il ne la visse plus. Son regard impassible avait quelque peu changé.
Et les deux, au fond de leur coeur de glace, jurèrent alors de respecter leur dernière promesse.