L'idée était pas de moi ... Pour le fan club. M'enfin. Peut-être un chapitre dans la journée. Je vous promets rien.
OMFGL (comme dirait quelqu'un qui se reconnaîtra), vous êtes chanceux.
15:45
Je marche tranquillement dans la rue, me repassant les infos que je viens d'obtenir. Elle guérit plus vite que la normale. Elle se fait agresser. Le prof d'anglais est en fait un soldat de son père ... Elle est le centre de pas mal de choses. Mais c'est aussi pour ça que je l'aime. Enfin, passons.
Je ne suis pas loin de l'atelier d'Axel. Et si j'allais lui rendre visite ?
15:48
Je m'approche de la porte de l'atelier, lorsque soudain, je commence à entendre un bruit étrangement familier. C'était comme si quelqu'un jouait des percussions avec les moyens du bord. Ici, un bruit de seau retourné sur lequel en frappe, là sur une table ... Je crois savoir de qui il s'agit.
J'ouvre discrètement la porte. Une personne me tourne le dos. La seule chose que je peux voir d'elle sont deux oreilles rouges de mangouste et de longs cheveux bleu électrique qui descendent jusqu'en bas de son dos, ainsi qu'un long manteau rouge qui traîne par terre. Cette personne semble affairée à taper de partout ... En produisant de la musique.
« Oh, Tesla ! »
Cet abruti a encore ses écouteurs, je suis sûr. Je m'approche de lui et place ma bouche à quelques centimètres de son oreille.
« OH ! TESLA ! »
Il se retourne en m'envoyant un coup de poing dans les côtes. Trop rapide. J'arrive jamais à esquiver ce genre d'attaque ...
Tesla enlève ses écouteurs et me dévisage de ses deux yeux un peu trop électriques, à mon goût. On pourrait presque croire qu'ils font partie des cheveux qui leurs tombent devant.
« Salut, chef.
- Je t'ai déjà dit de pas m'appeler chef ... »
Je ne comprendrai jamais ce garçon. Il a la fâcheuse habitude de m'appeler chef ... Moi pas comprendre, toto.
« Comment va ? Ça faisait longtemps.
- Ça va, ça va ... Vodka ... Tout va bien. »
Me semble avoir oublié de préciser que Tesla est russe. Faut prendre en compte l'accent. Je souris.
« Où est Axel ? »
Tout en bavardant, nous allons rejoindre le loup qui est en train de bricoler, comme d'hab. Faudrait que je lui demande pour une nouvelle moto, mais j'ose pas trop.
Et en parlant de moto, c'est ce qu'est en train de bricoler Axel. Un superbe roadster noir. Magnifique. Ça dépasse de loin ce que j'ai pu posséder ... Mais elle a l'air bien lourde, cette bécane.
« Yo. »
Le loup se relève. Il a le visage plein de cambouis ... M'étonne pas de lui, il est à fond dans son boulot.
« Salut Hunter ! Comment va ?
- Bien, bien ... Quoique non. »
Mes deux amis me dévisagent gravement. Faut dire que j'étais pas joyeux.
«
Il a refait surface. »
Tesla jure en russe. Axel balance une clé à molette par terre.
« Bordel, c'est pas possible ?
- Camarade, qu'est-ce qui s'est passé ? »
Le propriétaire des lieux nous invite à nous asseoir où nous pouvons poser notre derche, c'est-à-dire un établi, une caisse à outils ... Enfin, n'importe où. Il disparaît pour réapparaître avec deux bières et une bouteille de vodka.
« Je suppose que tu n'as pas changé tes habitudes, Tesla.
- Spassiba, camarade ! »
Si mes souvenirs sont bons, ça veut dire merci.
Tout en buvant, je leur raconte les événements des derniers jours : les Katanas, le dîner et la sortie, la moto brûlée et l'appartement mis à sac .. Et enfin le démon.
A la fin de mon récit, Tesla se lève et pose sa main sur mon épaule.
« Camarade, tu as vu Ryo ? »
Je n'avais pas mentionné Ryo, car je sais que ces deux-là ne le portent pas dans leur cœur. C'est pourquoi la question de la mangouste me prend un peu au dépourvu.
Après quelques secondes, je réponds.
« Oui ... Il m'a dit de 'faire l'union. »
Les deux se regardent, puis hochent la tête.
« M'est avis que tu dois apprendre à te dominer, et ensuite à le dominer, lui.
- Le camarade Axel a raison. Je pense comme lui. »
Bon, au moins deux qui ont un bon raisonnement. Je pense que je vais le suivre.
Je m'apprête à partir lorsqu'Axel me retient.
« Attends. Pourrais-tu me rendre un service ? »
Je le suis, intrigué. Il m'amène devant la moto qu'il bricolait.
« Un bourge m'a demandé de préparer cette moto pour une course de montagne. Il m'a aussi dit qu'il cherchait un pilote ... Alors j'ai pensé à toi. »
Ça devient intéressant.
« Continue ...
Il a dit que celui qui gagnerait la course avec cette moto l'aurait comme récompense. »
Ho-oh. Très intéressant, même.
« Dis à cet homme que j'accepte ... Passe-moi les clés. »
Sans un mot, il m'envoie d'une main la clé de la bécane, et décroche le téléphone de l'autre. Il compose un numéro, et envoie le téléphone à Tesla, qui est en train de sourire niaisement. S'ensuit une conversation en russe.
« Il est d'accord, camarade. Il a dit que c'était pour demain. »
Je hoche la tête, enfourche l'engin, et démarre.
16:12
On peut dire que cette machine a du répondant. J'ai failli être arraché de la selle à la première accélération. Les suspensions sont parfaitement réglées. La machine n'est pas aussi lourde que je ne le pensais. De plus, elle obéit à mes mouvements à la perfection. C'est un bijou. J'ai intérêt à pas la perdre, celle-là. Par contre ... Je crois que je n'ai pas le permis pour ça. M'enfin, on s'en fout.
On est faits l'un pour l'autre ... Bon, ok, je sors.
17:00
La petite balade en ville était sympa. J'ai pris possession de l'engin ... Qui est maintenant rangé dans le garage bardé de cadenas et autres. J'ai pas envie qu'on y touche, à celle-là. J'irai pas au lycée avec.
Je tourne en rond dans la maison. Tout seul, c'est chiant ... Pas de câlins, pas de musique, rien. Même pas un adversaire à qui mettre la tollée sur un bon jeu vidéo. Rah, que c'est chiant ... En plus, l'heure des visites est terminée ... Et puis, m'étonnerait qu'ils me laissent entrer souvent, après ce que j'ai fait.
Que faire ... Lire un bouquin la tête en bas ? Quelle connerie. Regarder la télé ? La télé, c'est chiant. Aller faire du piratage sur internet ? Nan, illégal.
Je me tourne vers un tas informe dans un coin de la chambre. Un truc gris, rouge et blanc.
« Bon ... »
Flemme. Faut aller à la laverie automatique à l'autre bout du quartier. Pour l'instant ...
Je tombe sur le lit et m'endors.
21:04
Je me réveille lentement. Je ne sais pas si l'on peut appeler ça une sieste, mais j'ai pas trop mal dormi. L'autre au fond de moi est tranquille depuis que je l'ai 'kické' de mon esprit. M'enfin.
J'ai la pêche. Je vais aller m'occuper de mes uniformes ...
Je fourre toutes les affaires dans un sac. La question est maintenant de savoir si j'y vais à pied ou pas. Je sors pas la bécane, ça c'est sûr. Alors pourquoi ... ?
Je me tourne vers un placard.
Soyons fous ...
21:11
Un malade mental se trimballe un sac rempli d'affaire puantes en skate.
21:14
Plus rapide en skate. Et ô chance, il n'y a personne dans cette laverie. Dieu soit béni ... Ou pas. Je suis pas croyant.
J'entre, le sac sous un bras, le skate sous l'autre. J'ai le choix de la machine, là ... Allez, le blanc dans l'une, le gris dans l'autre. M'en fous, c'est pas moi qui paye l'eau. HaHa.
Je pose le sac le temps d'aller chercher de la lessive.
... WTF ? Il est où le sac ?
Est-ce que c'est logique, ça ? Y avait un sac plein d'affaires pourries, et là ya plus rien. Je comprends pas ... J'étais tout seul, pourtant. Et puis, qui ça intéresserait, ce genre d'affaires ? Les gens, de nos jours ... Et puis merde, je m'en fous, ce ne sont que des affaires de cours, après tout.
Et c'est reparti ... Le malade mental : le retour. Sans le sac.
21:22
Bon, qu'est-ce que je me fais à manger ?
...
...
Flemme.
Mais j'ai la pêche. Et c'est reparti pour un tour de skate.
21:24
C'est cool, parce que le soir, ya personne dans les rues, donc ya personne qui peut me voir me ramasser en essayant de slider sur une barre. Ouais, j'ai perdu en skate. Mais bon, ça revient tout doucement.
Quand j'étais plus jeune et que j'avais pas encore de moto, je passais mes journées sur ma planche à faire le fou dans les skate parcs. Je me démerdais pas trop mal. Mais bon. Je préfère le snowboard. Question de goût.
Tout en me remémorant les techniques que j'avais pu apprendre, je continue à essayer de slider sur cette barre. Et vlan, encore un ramassage. Ça va finir que je vais me la prendre dans les joyeuses, cette barre. J'imagine même pas la douleur.
« Hé les mecs, regardez ! C'est le rider noir ! »
... Je suis si connu que ça ? Et puis qu'est-ce qu'ils foutent là, ces merdeux ?
Hé ! Mais leurs visages me sont familiers. On dirait les types qui faisaient du skate en même temps que moi. Mais ils devraient être plus vieux ... A moins que ce ne soit leurs gosses ? Nan.
Ah, ça me revient ... La bande de merdeux au bord du skate parc, en train de regarder leurs frères. Ouais, j'étais le seul à pas avoir de frère. Ils m'aimaient bien, les merdeux. Va savoir pourquoi.
« Salut les djeuns ! »
Pas de doute, c'est bien eux. Je me demande ce que leurs frères font, maintenant.
22:03
Ça m'a fait plaisir de revoir la bleusaille. Ils m'ont appris de nouveaux tricks, et on a causé un peu. Apparemment, certains de leurs frères ont arrêté, d'autres sont maintenant dans la section pro ... Bien, ça.
Je vais aller au fast food du coin. C'est pas que j'ai la dalle, mais un peu, quand même. Par contre, je ne sais pas s'ils vont me laisser entrer. Vu la tenue de clochard ... Enfin, non, la tenue déchirée. Ben ouais, je me casse un peu trop souvent la gueule, en skate. Je suis tout rouillé, moi !
Bon, allez, on va ruser. Direction le drive. Je me cale entre deux voiture, m'accrochant au pare-choc arrière de celle de devant. Le conducteur me regarde avec des yeux ronds. Je hausse les épaules.
« ... Ben quoi ? »
22:16
Ouais, ça a marché. J'ai bien mangé, moi.
Bon, allez, dodo, je suis fatigué.