Celsius n'est pas pervers, il avait quelques ... Problèmes.

Cette suite est tirée par les cheveux, je regrette de ne pas pouvoir plus l'approfondir.




Je ne sais même pas pourquoi je cours. Mais je le fais. Comme si ma survie ne tenait qu'à ça. Le sang bat à mes tempes. Ce n'est pas normal. Pourquoi suis-je aussi fatigué ? Je ne comprends rien.
Ma vue se trouble. Mes sens s'affaiblissent. Je vois une lame blanche, irréelle, qui s'approche lentement de moi ...

« AAAAAAAAAAAH ! »

Et boum. Je tombe sur le parquet. Merci mon vieux, tu m'as sauvé.
Le cœur battant, la respiration sifflante, je regarde l'heure affichée au plafond. 23:49. Je comprends mieux ce qui vient de m'arriver, maintenant ...
C'est le moment.
Je sais, je sais ...
Je ferme la porte de l'appartement sans bruit et dévale les escaliers en silence. L'endroit est assez loin, et il ne me reste que dix minutes pour y être. Je n'y comprendrai jamais rien. Il faut que je sois là-bas à cette heure précise, mais je ne sais toujours pas pourquoi ...
Cesse donc de penser.
Un violent mal de crâne m'assaille. Et c'est parti pour des heures de souffrance ...
Je cours malgré ce mal qui me fait avancer en zigzag. Les rues sont vides. Je cours. Mes pas résonnent. Je cours. Les lumières semblent virevolter. Je cours.
J'arrive devant une grille. Derrière, tout est noir. Mais je commence à connaître le coin. J'ouvre et me retrouve dans une allée bordée d'arbres. Sombre. Je n'y prête pas attention et avance, espérant que cette migraine s'achève sous peu ...
Je débouche sur un espace vide. Ou presque. A vingt mètres devant moi se trouve un autel. J'avance.
Un nouveau mal me propulse littéralement au sol. A chaque fois c'est pareil. Il m'est impossible de lutter. Dès que je vois l'autel ...
Es-tu prêt ?
Je souffre déjà.
Es-tu prêt ?
Je ne comprends pas. Pourquoi me répète-t-il la même chose ?
Un pic de douleur d'une violence que je n'avais jamais ressentie auparavant me foudroie. Je m'évanouis.



HEURE INCONNUE

...

...

...

Lève-toi.

Hein ?
J'ouvre les yeux. Tout est blanc. Je ne comprends pas ... Où suis-je ? Comment ai-je fait pour en arriver là ?
Silence.
Je n'ai même pas parlé ... Tout est confus, je comprends de moins en moins ...
Cesse donc de penser ! Vide-toi l'esprit !
L'ordre me transperce. Je tombe à genoux. Je regarde le sol. Tout n'est que blanc, ici ... Étonnamment vide ... Je me sens bizarre. Je ne pense ... Je ne pense plus ?
Bien. Je parle, tu te tais. Tu écoutes et tu ne penses à rien d'autre. Je veux entendre mon écho dans tes pensées.
Je continue de fixer le sol blanc, les yeux grands ouverts.
Nous sommes ... Dans le peu d'espace qu'il me reste.
Mais ... Non. Le blanc m'attire.
Hmm ... J'ai décidé de suivre les conseils de l'humain.
Je n'ai même pas le temps d'y penser qu'un éclair de douleur me fait vaciller.
Silence, stupide mortel !
Tu n'es qu'un ... Tu es trop jeune pour comprendre. Tu ne sais pas ce qui s'offre à toi. Mais plus urgent, j'agis ainsi car je souffre. Ce qui s'est passé l'autre soir m'a plus affaibli que toi. Tu m'as tout coupé. Tous les accès que j'avais sur toi. Je suis emprisonné ici. Je n'ai plus de quoi me nourrir, et je m'affaiblis ... Mais stupide que tu es, j'ai maintenant tout contrôle sur toi. Tu es ici en ma demeure, et je reprends des forces grâce à ta souffrance.
Je ne peux m'empêcher de me révolter. Je commence à comprendre ... Ce n'était qu'une ruse ?
Bien sûr que non ! Rappelle-toi : nous devons faire l'union. Je vois bien que tu n'as pas compris. Mais moi, oui. J'ai réfléchi pendant mon isolement ici. Nous devons tenter de ne faire qu'un. Un seul être. Je répugne à le faire, mais c'est important pour notre survie à tous les deux. Peut-être que sur le coup ça ne t'intéresse pas, mais cela m'étonnerait grandement que tu apprécies que des entrevues telles que celle-ci se répètent à intervalles régulières. Regarde, tu saignes.
Il a raison. Le sol en-dessous de moi se teinte de rouge, je le vois. Mais le liquide semble aspiré par la surface. J'ai mal ... Beaucoup plus qu'il n'est supportable de subir ...
Faible ! Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as !
Cette voix me fait presque peur, et me déstabilise. Tout devient noir. Et puis ...

Il fait nuit. Le vent fait doucement bruisser les feuilles des arbres et buissons. Il n'y a presque pas de lumière. La seule source est celle de la Lune. Au loin, dans une vallée en contrebas, on peut distinguer les formes sombres et tassées des maisons d'un village.
Se mêlant au vent, on entend une sorte de prière murmurée. Une promesse de massacre et de sang ...

« Allons-y. »

Quelques personnes sortent du feuillage. Parmi eux, il semble y avoir une personne particulière. Il est plus grand que les autres, et la lumière lunaire éclaire mieux sa fourrure.
C'est un échidné blanc, uniquement habillé d'un pagne. Son corps semble orné de tatouages noirs.
Il court et distance rapidement ses compagnons. On le voit entrer dans le village endormi, et soudain, une lumière blanche éclate de sa position. Des maisons entières sont soufflées. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était ...

« NOUS L'AVONS ! »

Un symbole se dessine au sol, ayant pour centre l'échidné blanc. Une lumière verte l'entoure tandis que des silhouettes encapées sortent des décombres.
Une voix puissante s'élève.

« Je n'y crois pas ... Comment ... »

Mais l'échidné n'a pas le temps de finir. Il hurle et disparaît tandis que ses compagnons fuient le village avant même d'y entrer ... Et le décor change.
Ça ressemble à des catacombes. C'est sombre et humide ... Bien que des torches brûlent ça et là.
Une silhouette solitaire, maigre, rampe presque dans les galeries. Elle semble paniquée. Elle souffle, s'adosse à un mur. Quelque chose émet un bruit de succion. Ce qui ressemble a des milliers d'yeux s'illuminent de rouge dans l'ombre. La silhouette pauvre repart en silence tandis que des chuchotements envahissent son crâne. Elle court, tombe, se débat ... Et n'y peut rien.



Il me semble que je suis revenu à la réalité. Je ne souffre plus mais le dernier cri qu'a poussé la silhouette résonne encore dans mes oreilles. Je me relève pesamment, et fais face à quelque chose.
On dirait l'échidné blanc du village. Mais il semble plus ... Brumeux. Comme s'il était irréel.
Je ne t'ai montré que le début et la fin de mon calvaire, et c'en est bien assez ... Pour toi. Tu es faible.
Arrête donc de me traiter de faible !
Et pourtant, c'est ce que tu es. J'ai survécu pendant plusieurs années dans les catacombes de l'Enfer. Mon âme damnée est revenue sur Terre après que mon corps eut été dévoré par cette chose qui rôdait dans les couloirs ... Les prêtres qui m'ont envoyé là-bas avaient tout prévu, sauf une chose.
Depuis tout jeune, on m'enseignait l'art de la guerre. On m'enseignait aussi comment utiliser mon pouvoir, un pouvoir grandissant constamment ... Mais la guerre laisse ses traces sur tous. Elle m'a rendu presque fou. Elle m'a pris sous son aile. Et l'Enfer m'a achevé ... Réduit à un vulgaire démon vagabondant sur cette terre, j'ai appris à me nourrir de tout ce qui a trait au mal : tristesse, douleur ... C'est pourquoi tu souffres souvent quand j'ai besoin d'énergie ... Mais nous pouvons résoudre ce problème. Faisons l'union.
Le discours m'a glacé, mais je ne peux qu'accepter. J'en ai marre de tout ça, de souffrir pour rien ...
Il me tend la main. Je l'attrape. Il s'esclaffe, ricane ... Et hurle comme un dément. Je serai tombé à genoux s'il ne m'avait pas retenu.
J'ai l'impression que ma tête va exploser ...
Un flash blanc et puis plus rien.



JOUR 15 - 03:21


« Bordel, c'est la dernière fois que je pactise avec un démon ... En plus j'ai rien compris ... »

J'ouvre les yeux. Le ciel est toujours aussi noir. Je pose une main à terre pour me relever ... Et constate avec horreur qu'elle porte des tatouages blancs. Et qu'une flaque de sang s'étend sous moi. Je regarde le reste de mon corps, choqué. J'ai des tatouages blancs de partout !

« Tout cela ... Etait donc ... Réel ?
Bien sûr. »

Je sursaute. La voix est bien plus présente que d'habitude ... Et je le sens plus présent que jamais en moi.

« Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu ne m'as rien dit ! »

Il s'esclaffe encore. Je suis sûr que ma panique l'amuse beaucoup.

« Monte sur l'autel. »

Je ne veux vraiment pas aller voir ce qu'il y a là-haut. J'ai un très mauvais pressentiment. Je vais encore me faire repousser ...

« Avance ou je prends encore le contrôle ... Et vu ton état, je vais le garder très longtemps. »

Il m'a convaincu. Je me relève avec lenteur et m'approche de cet autel de pierre ... Bizarrement, je ne me fais plus repousser. Allons bon ?
J'ai l'impression de voir le sourire de l'autre.
Je gravis les marche. On m'a raconté, il y a longtemps, que mes parents étaient enterrés là-haut, mais on ne m'a jamais dit que je pourrais atteindre cet endroit un jour. C'est presque un honneur ... En tout cas, cet instant est solennel pour moi.
Quelle ne fut pas ma déception ... Il n'y a qu'une stèle de pierre en haut, et écrite dans un langage que je ne connais même pas ...
Mes yeux me piquent quelque secondes. Je les cligne ...

« Impressionnant ... »

Je comprends tout maintenant. Je déchiffre peu à peu ...
C'est une légende qui parle d'un guerrier blanc. Un guerrier aux pouvoirs immenses mais destiné à devenir un démon ... Pas la peine de me dire que je suis l'hôte de ce démon, j'avais compris.
Cependant, il y a un symbole qui m'attire, en bas de la stèle. C'est une forme de main, une main gauche. Et pourquoi je n'essaierai pas de poser la mienne dessus ?
Je le fais. Il y a une brève lumière blanche, puis plus rien. Mes mains sont redevenues normales. Le reste de mon corps aussi. J'entends l'autre qui grogne de satisfaction au fond de moi. Il semble plonger dans un profond sommeil, mais, contrairement à avant, je sens encore sa présence. C'est comme s'il faisait partie intégrante de mon être alors qu'auparavant il était seulement une gêne ... C'est un sentiment étrange.
Une petite trappe s'ouvre devant moi. Qu'est-ce que ... Des documents ? Dans ma langue ? Voyons voir ... Des recherches sur ... Arès ? Qu'est-ce ?
Il y a plusieurs schémas, des flèches dans tous les sens ... Je crois m'embrouiller alors que je comprends de mieux en mieux ...
Cette écriture ressemble beaucoup trop à la mienne pour que ce soit une coïncidence ...
... Les recherches de mes parents. Arès. Je comprends tout maintenant ...
Arès n'est pas mon nom.
Je crois que je n'ai pas tout compris en fait ... Mais peut-être que Ryo pourrait m'aider.


03:58

Ryo habite trop loin pour quelqu'un à pied ... Mais j'y arrive.
Quelle idée d'habiter dans un quartier pareil ... Que des petites rues, des bars, des pubs, encore des bars ... Tiens ?
Une porte vient de s'ouvrir avec fracas, et une paire d'oreilles blanches pointées de turquoise en sort. J'ai l'impression de connaître cette personne ...

« Bande d'enfoirés !
- Qu'est-ce que tu fous là ?
- Je peux te retourner la question, bordel ! »

Je ne comprends pas ce que Celsius fout dans le coin, mais bon ... Il a besoin d'aide.
C'est donc avec un fardeau supplémentaire que j'arrive chez Ryo.


04:03

« Quelle idée d'arriver à cette heure-ci chez les gens ... Mais je pense que ça urge. Ton ami n'a pas l'air bien ... »

En effet, il crache du sang. Je n'ai jamais vu ça chez quelqu'un d'ivre.
Ryo sort une seringue de sa manche et la plante dans la bras de Celsius qui gémit.

« Lààà ... »

Il se dirige vers un microscope. Pendant qu'il fait ce qu'il faut, je regarde autour de moi.
Je ne comprendrai jamais cet humain. Il vit dans un appartement deux fois plus grand que le mien, mais il est encombré de tellement de paperasse et d'outils médicaux qu'il est impossible de s'y déplacer sans faire tomber quelque chose.
Au bout de quelques minutes durant lesquelles le renard polaire cuva ce qu'il avait dans le bide dans un seau, Ryo revient.

« Il a un truc pas normal dans le sang ... Je crois que c'est un produit qui excite les sens masculins, mais j'ai jamais vu un truc aussi puissant. Apparemment, c'est incompatible avec l'alcool qu'il a ingurgité ... »

Je me tourne vers le concerné.

« Tu prends un truc qui ressemble à du Viagra ? »

Il me considère quelques secondes, comme si j'étais fou.

« J'suis un peu jeune pour ça, pourquoi ? T'en veux ?
- Abruti ! J'essaye de comprendre pourquoi tu te vides de ton sang !
- Ah. Ben non, mais j'ai bu dans le verre d'un autre type après la course ... Il m'a regardé de travers ... »

Ryo m'adresse un de ses rares sourires.

« Bon, ben je crois que j'ai compris pourquoi t'étais invivable aujourd'hui. »

Ça explique pas mal de chose ... Et le renard s'est déjà endormi. Je m'adresse à l'humain.

« Eh ben ... Il y a quelque chose à faire ?
- Non, ça s'éliminera tout seul. Le type qui prend ça doit avoir de sacrés problèmes ... Un transsexuel ?
- Arrête tes conneries.
- Pour une fois que j'ai un peu d'humour ... Il me semble que tu venais pour quelque chose d'urgent, quelque chose d'autre que ça. »

Je lui tends les documents de mes parents. Il les feuillette ... Et ses yeux s'ouvrent en grand.
Il murmure à toute vitesse :

« Les recherches de tes parents ... Enfin, ce qu'ils ne m'avaient pas donné. »

Il part chercher dans son bazar puis revient avec une autre liasse dans le même type que ce que je lui ai apporté.

« Un journal de bord. »

Il me le donne.

« J'ai appris ce que tu as subi accidentellement ce jour-là grâce à ça. Le démon, celui qu'ils ont surnommé 'Arès', avait besoin d'un hôte viable ... Et Il t'a choisi. D'après tes parents, il y avait une pourcentage proche de cent pour cent de compatibilité ... Ne me demande pas comment ils ont calculé ça. En tout cas, il est écrit dans ce journal qu'ils t'ont amené ce jour-là pour voir la réaction de l'être qu'ils avaient réussi à capturer et enfermer ... Ça a du mal tourner. »

La couverture arrière du livre est brûlée.

« Rentre chez toi. »

Je me lève, me dirige vers la sortie, puis me retourne.

« Y aurait-il une possibilité qu'ils soient toujours en vie ?
Tu penses que ces documents ont été placés après leur mort ?
Oui, ou du moins, leur mort fictive.
Hélas oui, ils ne sont plus de ce monde. J'ai assisté à leur cérémonie funéraire ... Mais leurs corps n'ont jamais été retrouvés. On a seulement trouvé du sang dans une quantité tellement énorme qu'on les a déclarés tout de suite mort. Je dis bien par là qu'on a prouvé que c'était bien le leur. La stèle où tu as trouvé ces documents a été déterrée par tes parents. Comme tu le sais peut-être, une majorité de la ville a été construite sur des ruines, et il semblerait que le démon ait été emprisonné là-dedans une centaine d'année seulement avant qu'il te possède. Tout récent, donc. Mais j'ai lu ce qu'il y a d'écrit sur cette stèle. Elle fait mention de plusieurs centaines d'années ... Il y a donc un flou. On sait seulement qu'il a erré pendant tout ce temps-là. »

Il marque une pause.

« Sois prudent avec cette chose, on ne sait pas vraiment ce qu'il cache. »

Une flamme s'allume un instant autour de ma main.

« Je ne suis pas une 'chose'. »


Je pars sans rien dire d'autre, perdu dans mes pensées. Et s'ils n'étaient pas morts ? Non. Je crois Ryo sur parole. Je suis presque sûr qu'il a essayé de les retrouver. Je l'ai vu dans son regard.
Ce type en sait beaucoup. Je pense que le journal t'apprendra pas mal de choses.
Tu pourrais m'aider.
Non. Certaines parties de ma mémoires sont scellées. Je compte sur toi pour les ouvrir.
Sympathique.

Oh ! Le démon a refait son apparition !

Et c'est quoi alors ces tatouages ? Et Celcius ? C'est quoi qu'il a pris ?

Une super suite, encore.

J'attends la suite !

Mg, Celsius n'est pas pervers. O.o"
Bon hein, j'vais m'éterniser sur les "c'est bien, bonne chance, etc...'
Mais t'aurais pu faire un effort, parce que ce passage est dur à suivre. Tout va si vite...
Hum, c'est peut-être moi qui marche au ralenti... =/

Non, non, ça va vite, mais j'ai eu du mal à écrire, va savoir pourquoi.

Tout ça est bien mystérieux ! Non moi ça va j'ai pas eu trop de mal à suivre! x) pauvre échidné blanc ! =o il a erré dans des catacombes °O° moi j'ai très envie de savoir c'est quoi son vrai nom °O°°°° !!!

enfin c'était bien x) moi j'ai bien aimé ! °O° ! Donc petit suisse est pas un pervers ! je préfère ça >.> !

Encore non, c'est pas un pervers. ><

Sur ce, suite !





05:47

Je viens à peine d'arriver chez moi ... Je suis fatigué, j'ai mal à la tête, et par-dessus tout, j'ai envie de pisser !


05:51

Devant un verre d'aspirine. Putain, on dirait un type qui a la gueule de bois ... Mais c'est pas ça.
J'avale le médicament d'un coup. Je m'y ferai jamais ...
Une soudaine nausée me prend. Pas la peine de vous décrire la suite ... Enfin si, en quelques mots : toilettes, dégueulade, douche.


06:12

Je ne me sens pas mieux, mais j'ai plus envie de vomir. C'est déjà ça. Le mal de tête est toujours présent, par contre. Et puis j'ai chaud. Je crois que la chose dans ma poitrine commence son job. Un peu tard ...
Je m'affale sur le canapé à moitié défoncé. Faut dire qu'on lui en a fait voir, à ce canapé ...
Mes yeux se perdent dans le vague. Je me vide l'esprit un peu ... Je suis crevé, mais je sais que je n'arriverai pas à trouver le sommeil. Et puis ce serait un peu inutile, les cours reprennent dans moins de deux heures ... Je me demande si Celsius viendra aujourd'hui. Je me demande même pourquoi je pense à y aller ... Non, faut que j'y aille. Vu l'état dans lequel je suis, je redoute une attaque en lâche ... Mieux vaut être entouré. Et puis bon, pour une fois c'est moi qu'il faudra défendre ... J'aime pas ça, mais de toute façon j'ai pas le choix.
Je tente de me relever. Trop rapidement, on dirait. Je retombe lourdement sur le canapé.
Rapide ... Oui, c'est le cas de le dire. Tout a été trop rapide. La lumière, le décor blanc, puis les images ... D'où ça sort, d'abord ? Je n'y comprends rien.

« Raaaah, ça fait qu'empirer ma migraine ... »

Je pose la tête sur le dossier. Bordel, j'en ai marre ...


07:25

Une heure à contempler la pluie tomber par la fenêtre. Car oui, il pleut encore.
C'est pas ma veine ...
J'essaye de me relever, plus lentement cette fois-ci. Ça va, je tiens debout. Le mal de tête va un peu mieux aussi, mais c'est pas encore ça.
Je fais mon sac, puis je descends prudemment les escaliers, direction le lycée.


07:56

« Désolé, nous n'avons toujours pas reçu d'uniformes pour hommes ... »

Je réponds par un grognement. Pas la peine de rester ici, je m'arrache.

J'en ai marre de ces conneries ... Si je retrouve celui qui m'a piqué mes fringues ...


08:00

Histoire. Je m'installe au fond. Peut-être que j'vais pouvoir pioncer un peu, finalement ...
Je croise les bras sur la table et enfonce ma tête dedans.

« Salut.
- Yo.
- ... »

La ferme, j'ai mal à la tête ...
Je relève lentement la tête.

« T'as bu ou quoi ? »

Sympathique début de journée. Merci Shadtty. Tout le monde a entendu, je suis sûr.

« ... Nan ...
- Qu'est-ce qui ne va pas, alors ? »

White maintenant.

« ... Malade ... Celsius ... Pas là ? »

Tous deux semblent surpris.

« Fallait rester chez toi. »

Les femmes ont toujours de bonnes idées.

« ... Peux pas ... »

Un silence. Le husky regarde autour de lui.

« Nan, Celsius n'est pas là ... Malade aussi ?
- Problème ... Comportement hier, pas sa faute. Drogué involontairement. »

J'allais pas dire médicament pris à son insu ...

« Bon ... »

C'est ça, pense ce que tu veux. Toute façon il s'amusera pas à te proposer encore des trucs comme ça.


09:59

Je traîne des pieds dans les couloirs, suivi de près par Sahdtty et White.

« Ça va, j'ai pas besoin d'une escorte personnelle ... »

Piquée, la hérissonne s'éloigne un peu.

« Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- T'occupe, gamin. J'suis en vie, le reste on s'en fout. »

Il ne dit rien, mais je sens qu'au fond il aimerait savoir. Mais de toute façon, cette histoire doit rester secrète. Gamin, tu sauras rien.

« Ouvre la porte. »

Je crois que je commence à lui taper sur les nerfs.

« Yo, j'ai la tête dans le cul, et j'en ai rien à foutre. »

Je pense qu'Adrian l'a très mal pris. Enfin, j'en suis sûr.

« Deuxième jour sans tenue, t'es exclu. »

Wah, la rime ... Je suis impressionné.
Fait chier, faut que je redescende ... Et puis non, j'vais aller squatter devant la salle d'Anglais, tiens.


10:59

Même pas regardé par la fenêtre. Ça fait une heure que je suis assis à côté de la porte. D'après ce que j'entends, c'est un autre prof qui squatte. D'ailleurs, je crois que c'est fini. Vaut mieux que je me tire d'ici avant de me faire piétiner par la foule d'élèves qui va pas tarder à sortir.
Je traîne ma carcasse un peu plus loin. Le mal de tête s'est un peu calmé, mais je suis fatigué ... J'vais aller me rafraîchir.
Une troupe de terminales déchaînés passe à toute vitesse à côté de moi. Trente secondes après, un petit prof binoclard les suit. C'est quoi comme race, ça ?
Deux bruits de pas bien distincts résonnent derrière moi. Je continue d'avancer en leur tournant le dos.
Les bruits de pas s'arrêtent. Quelqu'un tousse.
Une des deux personnes court à toute allure vers moi. Merde !
Je me retourne ... Et me fait renverser par une boule de pics rousse.

« Je suis sortiiiiiiiiie !
- Un peu moins brutalement la prochaine fois, hein ? »

Fly ne changera jamais ...

« Arrête de m'embrasser de partout ! Moi aussi je suis content de te revoir ! Mais par pitié ... »

Elle prend un air boudeur, toujours assise sur moi.

« Si on peut même plus s'amuser ... »

Elle va me faire fondre.

« J'suis un peu cassé, je t'expliquerai ... Si tu m'aides à me relever. Au fait, qu'est-ce que tu fais là ? Et là-dedans ? »

J'aurais jamais pensé que cet uniforme lui irait si bien. Bon, le décolleté sur la chemise attire un peu le regard, m'enfin ...
Fly désigne du pouce quelqu'un derrière elle.

« Tu m'dois une partie, Hunter. »

Mister Aurion, toujours aussi sympathique. Je me demandais comment il assurerait les cours tout en jouant les gardes du corps ... Je crois que j'ai ma réponse.

« Mais ... Vous n'aviez pas cours hier ?
- Non, le lundi c'est mon jour de repos. Je devais la raccompagner chez elle aujourd'hui, mais elle a absolument tenu à venir ... »

Ah, les femmes ...

« Alors, tu m'expliques ? »

Je lui fais un signe discret de la tête.
Nous partons bras dessus bras dessous dans le couloir. Majin gueule derrière.

« Hé, revenez, vous avez cours ! »

Vous ?
J'adresse un regard interrogateur à Fly.

« Je squatte ta classe une journée. »

J'pense pas que ce soit une bonne idée, m'enfin ...

« Allez, explique-moi ! »

Nan, me fais pas ces yeux, tu sais très bien que je vais pas résister ...

« Bon, ok, ça va. Il s'est manifesté ... Mais cette fois-ci il a décidé de procéder autrement. On a fait une sorte d'union ... Je t'expliquerai en détail, sinon le nolife de service va nous assassiner. »

Je commence à partir de l'autre côté, mais elle me retient. Rah, j'peux pas lutter, j'suis trop faible ...
Elle murmure, comme si elle avait peur que quelqu'un l'entende.

« Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ? C'est aussi grave que la dernière fois ? »

Je secoue la tête négativement.

« Non, cette fois-ci c'était ... Différent. Comme si nous avions conclu un marché. »

Elle semble toutefois très inquiète. Ça ne m'étonne pas, après tout on parle d'une créature de l'Enfer ... C'est lui qui me l'a dit. Si vous aviez suivi aussi ...
Nous repartons finalement en direction de la salle de classe. Sa chaleur me fait du bien. Ça m'avait manqué. J'aimerais quand même qu'elle n'apprenne pas ce qu'il s'est passé le soir de son entrée à l'hôpital ... Je pense qu'elle m'en voudrait.

« Hé les mecs ! Regardez ! Hunter s'est trouvé une gonzesse ! »

Allez, c'est ça, foutez-vous de ma gueule. Sifflez tant que vous le pouvez. Mais j'vous déconseille d'essayer de lui toucher les fesses. Conseil d'ami.

« Et alors les gars ? Vous êtes jaloux ? »

Ha ha, dans vos gueules. Les nanas ont plus de répartie que nous.
Elle leur fait un clin d'œil provocateur. Je les vois changer de couleur à vue d'œil.
Nous entrons.

« Tu sais que je t'adore ? »

 
12:44

Nous marchons tranquillement parmi la foule pressée de midi ... Je ne comprends pas pourquoi les gens prennent leur temps. On a toute la vie devant nous ...

« J'ai essayé de t'appeler plusieurs fois sur ton portable, mais t'as pas répondu ... Tu l'as encore paumé, c'est ça ? »

Fly prend une mine faussement fâchée. Elle commence à avoir l'habitude, à force.

« Petit accident de moto ... Comme d'habitude, quoi. »

Nous nous sourions mutuellement.

« Faudrait quand même que j'aille en acheter un autre ... »

Ça tombe bien, il y a une boutique juste en face. C'est parti ...


12:57

« Mais non ! Celui-là il est trop joli j'te dis ! »

Note personnelle : ne jamais aller dans un magasin avec une femme.

« Bon, ça va, je prends celui-là. »

Bah, de toute façon il est pas si mal. Noir. Sobre. 'Fin j'vais pas détailler non plus. Un téléphone.

« Vous récupérez votre ancien numéro ?
- Oui, comme d'habitude ... »

J'aime pas l'air goguenard du vendeur. Bon, c'est sûr, il commence à me connaître, à force. Je dois être un gros client pour lui. Mais bon, j'ai quand même l'impression qu'il se fout de ma gueule ...
Il fait son bazar, et vas-y que je tape sur l'ordinateur, que je mets la carte dans le téléphone, et que je remets la batterie ...
Je m'empare du téléphone et l'allume. J'entre mon code. Bla bla bla ...
Un. Deux. Trois. Quatre ... Dix-sept nouveaux messages.
Je me tourne lentement vers Fly qui regarde par-dessus mon épaule.

« Hé, ils sont pas tous de moi ! »

Je lis rapidement tout ça. Seize messages de mademoiselle, un message de ... Tesla ?
Je paye, nous sortons du magasin, puis je compose rapidement son numéro.
Un téléphone sonne derrière moi.

« Hé, camarade ! »

Owi !

J'ai adoré ce chapitre. Fly qui est revenue, les 17 messages...

Et toujours pas d'uniforme ><. HAHA ! *Se fait emmenner très loin*

Bref. J'adore.

Je me répète mais...


XD

Chapitre franchement amusant, une bonne nouvelle avec le retour de Fly, la voila qui intègre le lycée ? Les portables !! Les jeunes ne peuvent plus s'en passer de nos jours.

Je suppose que le dix septième message est moins réjouissant que les seize autres.

Les jeunes peuvent se passer de portable ! (Enfin... Presque)

Preuve que je lis, mais je poste sérieusement pour ne rien dire...
Bon alors ce chapitre était bien, quoiqu'un peu lassant au départ. Ouais, on va vite comprit qu'il allait pas bien et qu'il aimait bien son canapé et il faut bien que je reproche quelque chose quoi !

Bref, continue comme ça et blablabla.

La suite Hunter!

J'ai lu toute la fic d'un bloc, c'est vraiment bien etc... Bon en gros c'est juste extra.

Continu comme ça, t'a un fan de plus!

*résurrection*

Et de trois chapitres de retard ! Mais c'était un vrai délice !

*malgré les circonstances atténuantes de Celsius, Sephyra commence à latter le pauvre renard polaire entrain de cracher ses tripes un peu partout*

J'y crois pas que t'as osé sortir un truc pareil et aussi faux ! Tout ça à cause de Blacky et Saïko qui ont lancé la rumeur, mais elle est erronée ! Tah prends ça ! Et ça ! Watah ! Mange, saleté de goupil ! Même drogué c'est interdit de me sortir des conneries comme ça !

*Sephyra se prend un téléphone portable dans la tête et se calme*

Wah Hunter, tu dois avoir la classe avec tes tatouages blancs, là ^^ C'est à ça que tu pensais pour la request ? =3
Et vive Mlle Light, une fois de plus ^^

Hmpf, merci les gens, ça fait plaisir. Faudrait que je me dépêche de poster la suite ...

SSS, ça fait plaisir de voir qu'un autre membre lise ça. Merci !

Sephy, je pensais pas à ça pour la request ... Mais c'est une idée. Si tu as le temps, tu peux te faire plaisir à faire ça ...

Van', je sais que tu lis ... T'es pas obligée de t'emmerder à poster, vu que je sais que t'adores ça. *PAF*
Et c'est vrai, les jeunes ne peuvent plus se passer de portable.

Miko ... Oui, ce passage-là. XD
Pour ce qui est de Fly ... Elle devait être là une journée seulement, mais je commence à changer d'avis après mûre réflexion ... On verra.
Et pour le dix-septième message ... Haha.

Shadtty, tu veux que je te vole ton uniforme aussi ? *crève*


Breeef. Soyez patient, un nouveau chapitre peut tomber à tout moment ... Non, le tournoi ne m'handicape pas, j'ai déjà écrit ce qu'il fallait ... C'est juste de la flemme. *se fait assaillir par beaucoup, beaucoup de monde*

... Je posterai sûrement dans la semaine.

J'ai honte d'avoir laissé traîner ça si longtemps ... Je n'ai aucune excuse.



13:00

« Attends, tu peux répéter ça ? »

J'en crois pas mes oreilles. C'est quoi ce bordel ? Je pensais que l'idée est enterrée ... En plus, ils nous manque du monde ... Comment ?

« Je t'assure, camarade ! D'ici quatre jours, nous monterons sur scène ! »

... Non, vraiment, j'ai du louper quelque chose. Tesla, ton accent russe est très mignon, mais là, je pense qu'il y a erreur ... Comment veut-il que nous montions un groupe ? Nous sommes tout juste trois : lui, Fly, et moi. Il nous manque un chanteur, et un second guitariste ... Et où est-ce que je vais trouver ça, moi ? Il a du boire un peu trop de vodka ...
Mon regard se perd dans la multitude de clients qui mangent dans ce restaurant. Eh oui, nous sommes dans un restaurant. Gros mangeurs que nous sommes, nous ne pouvons pas zapper le repas de midi ... Et c'est une bonne occasion de se faire payer la bouffe par le russe. M'enfin.

« Écoute ...
- Moi j'suis à cent pour cent là-dedans !
- ... Est-ce que tu es consciente de ce qu'il nous manque ? Et même, que pourrions-nous faire en quatre jours ? Même si l'on trouvait ceux qui nous manquent ? C'est de la folie ! On ne s'est pas entraînés avec Tesla depuis des lustres ! Okay, c'est un excellent rythmicien, je te l'accorde. Mais même, qu'est-ce que ça changerait ? Comment on va faire pour se coordonner avec les autres ? Hein ?
- Euh ... »

Silence. J'y étais peut-être allé un peu fort, mais la fatigue était revenue à l'attaque, et avec, mon énervement. Ces abrutis ne comprennent rien ou quoi ?
M'enfin … Elle réfléchissait enfin un petit peu ... Ses sourcils se froncent ... A-t-elle enfin réalisé ? Il faut croire que non, car un sourire éclaire tout à coup son visage.

« Et ... Ce qu'il y a dans ton tiroir ? Et les reprises ? T'y as pensé ? »

Et merde ... Coincé. J'aime pas composer. Ce que l'on m'a forcé à faire ... Je trouve ça à chier. C'est pas moi le compositeur, ici. Non, le mieux pour l'instant, ce serait de faire des reprises ... Après tout, on a bossé que là-dessus. Pour ce qui est de nos propres créations, ce n'est pas du tout au point ...

« Je refuse de ressortir ces horreurs. Mais ... Va pour les reprises. Cependant, il nous manque un guitariste et un chanteur ...
- Rooooh, chochotte ! Tu peux chanter, toi ! Ta voix rend super bien !
- Pardon ? C'est pas moi la femme, ici. C'est à toi de chanter, ouais !
- Ah ouais ?
- Parfaitement !
- Tu sais quoi ?
- Quoi ?
- ... »

Mais encore ? Cet air contrarié ne me plaît pas tellement ... Bon, elle l'a un peu cherché. Et moi aussi. Cependant ... L'air malsain qu'elle prend à présent me déplaît fortement.

« ... Si tu ne chantes pas, t'auras plus de câlins. »

Naaaaan ! Pourquoi la vie est-elle si cruelle ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Comment je fais pour survivre sans câlins ? La garce ...

« Ça va, t'as gagné ... »

Faut voir le côté positif des choses. En disant ça, j'ai gagné un cris hystérique, un câlin et un bisou ... Y a de quoi rendre heureux un homme. Et aussi de faire tourner la tête de tous les gens du resto. Fly, ton hystérie te perdra ...


13:58

Main dans la main, nous arrivons devant la salle d'électro. Tout le monde est déjà là … Apparemment, arriver en retard au cours de la Sly, ça fait peur à pas mal de monde …

« Tu vas voir l'une de mes pires profs pendant trois heures ... »

Quelqu'un se racle la gorge derrière moi. Et merde … Faut vraiment, mais alors vraiment que j'apprenne à la fermer. A chaque fois, ça m'apporte des emmerdes plus grosses que moi …

« Je retiens, l'échidné, je retiens. Mademoiselle … Puis-je savoir ce que vous faites en compagnie de cet incapable ? Qui êtes-vous ? »

Putain. Jevaislatuer. Jevaislatuer,putain. Bordel. Reste calme … Keep cool … Zen … J'y crois pas, merde ! Comment elle peut me faire ça devant ma copine ? J'vais m'la faire !

« … Madame, je vous déconseille fortement de parler comme ça de mon petit ami, ou ça pourrait mal se terminer. »

Elle lui tend un petit papier sous le nez.

« J'ai une autorisation pour assister à votre cours. J'ai aussi le droit de faire un rapport, si j'en ai envie ... »

J'suis tout simplement impressionné. D'une, par le culot de Fly. De deux, par la tête de Sly. De trois … Bordel, je t'aime !


17:03

« Pauv' vieux, t'as pas de chance. »

L'air presque provocateur de cette fille m'étonnera toujours. C'est peut-être parce qu'elle arrive à le sortir même quand ce qu'elle dit n'a aucun rapport avec son expression. Bref, passons.
Je suis fatigué, j'ai mal à la tête et je veux un câlin. Et cette histoire de concert revient me harceler le cerveau … Je pensais qu'il était assez nase comme ça.

« Putain … Oublions un peu les cours. Comment on va faire pour trouver un second gratteux ? »

Notre discussion pouvait très bien être perdue dans cette foule comme entendue par tout le monde … Et on dirait que c'est la deuxième solution qui prime.

« Euh … Vous cherchez … Un guitariste ? »

Fly et moi-même nous tournons d'un bloc vers la voix féminine qui sort du brouhaha perpétuel.

« … Ouais. Pourquoi ? Tu connais quelqu'un qui ferait l'affaire ? »

Putain … Si elle pouvait nous sauver la vie, ce serait cool. Pitié, faites qu'elle connaisse quelqu'un … Sinon on est foutus.
Cependant … Contrairement à ce que je pensais, elle ne connaissait pas quelqu'un …

« Y a moi. »

Si Fly n'avait pas été là, je l'aurais presque embrassée. Bon Dieu, tu nous sauves la vie ! Si tu savais …
Je prends mon portable et appelle Tesla à toute vitesse. C'est limite s'il ne gueule pas quand je lui annonce la nouvelle … Et il me propose de venir nous chercher dans une heure pour aller répéter. Entretemps, nous nous dirigeons vers chez Shadtty … Faut qu'elle récupère son instrument. L'idée l'emballe à fond, et en plus, elle a l'air d'aimer les même styles musicaux que nous … Une chance. En lui parlant de certains morceaux – ceux qu'on pourrait éventuellement jouer –, elle hoche positivement la tête. J'me sens revivre.


18:09

Un bruit de moteur se profile au loin, se distinguant de celui de la ville. Ce bruit s'approche du balcon … Pour finalement se stopper juste en-dessous. Un bruit de portière, suivi d'une musique Death Metal à fond. Du Tesla tout craché … Eh oui, les russes aiment ça. D'ailleurs, le russe en question a un style vestimentaire très … Erf … Spécial. Disons qu'on ne voit pas tous les jours des mangoustes rouges aux cheveux bleus électriques avec un manteau noir qui tombe aux chevilles, une casquette de sous-officier et des rangers de la même couleur, sans compter les gants mi-tissu mi-métal et les baguettes de batterie qui dépassent d'une des poches du manteau. (Elles ont un truc secret, d'ailleurs. Mais chut.) Ah, et j'ai failli oublier, faut aussi compter les multiples pentagrammes rouge sang que vous pouvez trouver sur ses fringues … Mais l'une des choses les plus frappantes, ce sont ses yeux, de la même couleur que ses cheveux. J'ai jamais su si c'était leur vraie couleur. En tout cas, on pourrait le prendre pour le frère de Sephyra … Presque.

« Le taxi est là, allons-y. »

Le 'taxi' est en réalité un fourgon noir … Enfin, pas tout à fait. C'est plutôt un demi-camion … Arf', je ne sais pas trop comment expliquer ça. C'est plus gros qu'un fourgon, mais plus petit qu'un camion. Vous voyez ? … Sûrement pas. Tant pis.
En tout cas, l'intérieur vaut le coup d'œil. Canapé rouge luxueux et ensemble hi-fi (y a même une télé !) à l'arrière, sièges noirs en cuir à l'avant … Ça fait un peu contraste, mais on s'en fout, vu que les deux parties sont séparées.

En tant que bourricot de service, je me dois de porter trois amplis … Trois ? Oui, vous avez bien lu. Hunter sait porter trois amplis. Mais vous ne saurez pas comment. Haha.

« Mesdemoiselles ... »

Putain, te gêne pas pour draguer pendant que je fais le mulet. Enfoiré de russe. Faut encore que j'aille chercher les trois grattes … J'espère qu'il plaît à Shadtty, le monsieur. En tout cas, avec ses bonnes manières et sa façon de s'exprimer, pas mal de femmes pourraient tomber sous son charme.  Même malgré son accoutrement un peu extrême. En plus, il est musclé, le bougre. Bref.

« Tout est en place, on peut y aller. »

Et c'est parti pour les hauteurs … On va à la maison du russe … Ou, plus précisément, dans sa 'cave aménagée'. Vous comprendrez vite.


18:47

Nous y voilà ! Le véhicule venait de se garer dans le garage d'une énorme maison. Avec Tesla, bous déchargeons le matériel et passons une porte en métal … De l'autre côté, tout est insonorisé. Mais aussi chauffé et équipé assez luxueusement … Monsieur ne s'emmerde pas.
Sa batterie est déjà là. A son image. Noire, bleue électrique et rouge, avec les pentagrammes … M'enfin, ce truc est un monstre. Je ne compte même plus le nombre de percussions qu'elle contient …

« Faites comme chez vous ! »

Heureusement. M'enfin, passons les civilités. Je remue vite ce tas de mollusques. Faut qu'on répète. Et vite. Quatre jours, c'est court … On doit être prêts pour samedi. Faut que ça soit excellent.

« Bon, je résume vite fait la situation ... »

J'ai l'impression de me répéter. Ça fait au moins trois fois que je tiens le même discours, mais tant pis. C'est pour la bonne cause. Bref. Repassons les morceaux qu'on peut jouer …

« J'vous propose … Tesla, on a combien ? Une demi-heure de passage ?
- Oui, camarade capitaine.
- Appelle-moi encore une fois comme ça et je t'égorge. »

Sourire général. Ça fait plaisir.

« Bon, j'pensais qu'on pouvait se faire Open Your Heart et Live and Learn, c'est très répandu chez les hybrides. Mais on garde ça pour la fin. Avant … Faut qu'on reste dans un registre rock. C'est bon à écouter, bon à jouer, et les gens adorent ça. »

Tous approuvent. Bien. Cependant …

« Shadtty, tu t'en sors avec les solos ? »

Petit instant de réflexion. J'espère que oui, parce que je suis très mauvais là-dedans … Enfin, j'exagère peut-être un peu. Mais mon truc, c'est plutôt la rythmique … Alors si elle pouvait m'enlever cette épine du pied …

« Ça devrait aller.
- Okay. Au boulot ! »


22:52

OMG, le temps passe vite quand on s'amuse. Pendant cette répétition, il s'est avéré que tout le monde a vite intégré Shadtty au groupe … Et on dirait que Tesla a une touche. Je ne préfère pas m'avancer là-dessus, mais on verra bien.
En tout cas … Elle dépote, la petite ! Ses solos sont parfaits. Et Fly assure toujours autant. 'Fin ça, personne ne me l'apprendra. Tesla a encore bidouillé son monstre rythmique, et ça arrache vraiment. On a une bonne cohésion … Et les mauvaises notes n'ont été que très rares.

« C'était cool … On remet ça quand ? »

Quand tu veux. Non, plus sérieusement, il fallait qu'on fasse ça tous les jours jusqu'au concert … Et ensuite, deux fois par semaine. Je leur expose mon idée, et ça semble leur plaire. C'est bien.


23:31

Tesla nous a déposé chez nous … Il a continué seul avec la hérissonne. Vu qu'elle habite plus loin et qu'il fait nuit (et que Fly aurait tout simplement refusé que je la raccompagne), il s'était tout bonnement désigné comme 'taxi-mademoiselle'. Bref. On a bien besoin de dormir …

« Pfiou … J'vais aller me coucher, moi. Tu viens ? »

Pas tout de suite. Avant, j'ai quelque chose à faire.

« Je te rejoins dans quelques minutes. »

Où ai-je foutu ces documents ? Même pour les choses les plus importantes, il faut que je foire. Mais finalement, pas besoin de panique. Tout est sous un coussin … Moi, précautionneux ? Jamais.
Je prends possession du journal. Je ne sais pas ce qui m'attend à l'intérieur, mais ça me permettra sûrement d'en savoir plus sur mes parents et sur leur décès … C'est aussi ce que qui me fait redouter son contenu. Mais maintenant que j'y suis … J'ouvre le livre.

Journal des docteurs Gabriel et Siry Betruger

Août, 25, 1997

(Dans un coin, il y a griffonné ceci.) Demain, c'est l'anniversaire du petit.

Comme indiqué par notre source, nous avons commencé nos recherches sur le site archéologique numéro un. Nous avons rapidement déterré la stèle. Ce journal y sera d'ailleurs caché après notre mort, comme nous l'a demandé notre source. Par précaution, nous n'avons pas le droit de citer son nom. Nous ne savons pas qui tombera dessus …
Je ne sais pas où l'entité se cache. On sait qu'elle ne peut accéder à la stèle seule. D'après les documents que notre source nous a fourni, elle ne peut approcher sans hôte, et sans avoir fait l'union. Nous avons donc une petite chance de savoir qui sera le prochain propriétaire de ces rapports.
Siry a noté que la trace de main présente sur la stèle était une main gauche, ce qui nous précise de plus en plus qui pourra y accéder. Étant moi-même gaucher, j'ai pu essayer de l'ouvrir, mais sans résultat. Notre source nous a assuré se charger de mettre les documents quand ce serait nécessaire. Mais nous ne savons pas quand ce sera.

C'est assez flou. Je peux tout de même faire quelques liens, mais mes parents ne savaient pas encore de qui ils s'agissait … Et cette source était bien mystérieuse.
Les pages suivantes traitent de la suite des recherches. Apparemment, leur source connaissait beaucoup de choses sur l'antiquité mobienne … Et elle était gauchère. Cela me fait déjà quelques indices, bien que maigres.

J'avance dans le temps. L'écriture ne ressemble plus à la mienne, sur cette page. J'en conclus donc que c'est celle de ma mère.

Octobre 2005

Tiens, la date n'est pas précisée. Et c'est pareil pour toutes les pages de ce mois-ci. Cependant, en recomptant, je peux constater que c'est le jour de la mort de mes parents … Et de l'apparition d' 'Arès'.

Nous amenons le petit au laboratoire aujourd'hui. Notre source nous l'a demandé. Elle nous a aussi dit que l'heure était venue … Je n'ai pas tout de suite compris, mais Gabriel a fait le lien assez rapidement. Il était l'heure pour l'hôte de prendre possession du démon …
Pour en revenir à Arès, j'ai encore du mal à comprendre comment notre source a réussi à le capturer. Mais je l'en suis reconnaissante. Nous avons pu étudier cet esprit … Même si étudier quelque chose d'immatériel est en soi très difficile. Mais aujourd'hui, d'après notre source, si tout se passait bien … Nous serions débarrassés de cette entité dangereuse … Même si je ne comprends pas comment. Nous l'entendons parler, parfois. Elle ne fait que projeter de nous tuer ...
… Tiens, j'entends Gabriel arriver avec le petit.

Une image m'assaille soudain.

Je vois, depuis une sorte de tube en verre grand comme un hybride, quelqu'un qui approche … Plusieurs personnes, en fait. Trois échidnés … L'un est noir. Instantanément, je me sens attiré par lui. Je veux qu'il soit mon hôte … Et j'y arriverai.
La vitre se brise. Les deux autres échidnés crient. Je les hais. Je les aurai … Mais tant que je ne possèderai aucun corps, ce sera impossible. Cependant, ce n'est pas irréalisable. Ce gamin m'attire, je ne sais comment. Comme l'autre ...

Un violent mal de crâne m'assaillit. Une image du même endroit m'apparaît … Mais ensanglantée. Je ne comprends plus … Je tombe au sol. J'ai l'impression d'avoir une pression énorme sur la tête … Et puis, soudain, tout s'arrête. Devant moi, le journal est ouvert à la dernière page écrite. Elle est couverte de sang, mais ce qui est écrit est bien visible. Cette écriture, c'est celle de mon père. En même temps que cette pensée, je vois un échidné en blouse blanche, couvert de sang, qui rampe …
Elle était déjà morte, mais pas lui. Je n'ai pas eu le temps de l'achever … Ton stupide corps a lâché avant.

C'est plus fort que moi. Je me mets à déverser toute ma haine contre ce démon de malheur. Il a ruiné ma vie … J'hurle, mais personne ne m'entend. Je pleure, mais personne n'est là pour me consoler. Je frappe, mais personne ne ressent les coups. Bien au contraire. Et cet enfoiré se délecte de tout cela …
Dans mon désespoir, je n'entends pas la personne qui arrive derrière moi. Celle qui m'enlace et qui me murmure des mots doux. Pourtant … Mes yeux se lèvent vers elle.

« J'ai … Il a ... »

Je n'ai pas la force de le lui dire. J'héberge un meurtrier dans mon esprit, je le sais … Mais il a tué mes parents. Et ça, je ne le lui pardonnerai jamais.
C'est ça, transmets-moi ta souffrance … Ça ne me rend que plus puissant.
Il a raison, une fois de plus. Et mes larmes ne font que le rendre plus joyeux. Une joie malsaine.
La petite voix cassée de celle qui me retient me parvient alors. Son effet est instantané … Je ne sais pas comment elle a fait, mais tout à coup, je me sens calme … Et mes yeux se reposent sur ce journal de malheur. J'aurais préféré ne jamais tomber dessus … Mais les premiers mots de la page m'incitent à en savoir plus. A travers mes yeux humides, j'essaye de lire.

Mon fils,

Je ne sais pas si je peux encore t'appeler comme ça. Je sais que ce n'est pas toi qui nous as causé tant de mal … Tout ça, c'est de la faute de l'autre. L'informateur. C'est lui qui nous a dit de tout faire … Il était puissant … Bien au-dessus de nous. Nous étions obligés de lui obéir … Et j'avais une autre raison de le faire.
Hunter, tu n'as pas de nom de famille. Sais-tu pourquoi ? J'en doute. Tu crois être le fils de Siry et Gabriel Betruger … Et pourtant, je ne suis pas ton père. Ni Siry ta mère. J'espère que tu comprendras … Ta mère biologique était ma sœur. Elle est morte en te donnant la vie ... Elle s'appelait Julianne. Comme toi, ses yeux étaient d'un violet intense … Mais je dois faire vite. Le temps m'est compté. Chaque minute qui passe me sépare de la vie. Oui, il nous a tué. Arès. Enfin, ce n'est pas son vrai nom. Je n'en sais pas plus. Il faut que tu retrouves l'informateur … C'est ton père. Cet échidné noir … Comme toi. Julianne est tombée folle amoureuse de lui … Ils t'ont eu, mais ton père ne pouvait pas te garder. Nous non plus, d'ailleurs. Cependant, il ne voulait pas que tu saches qui il était … Car il avait peur de quelque chose. Je peux quand même te donner quelques indices … Il est aveugle, mais ce handicap ne l'empêche pas d'y voir … Comme toi à présent, il possède quelque chose en lui. Trouve-le. Cherche à comprendre. Et fais attention …

Je t'aime, mon fils. Ou plutôt, mon neveu.

Gabriel.

Juste en-dessous, il y avait une note d'une écriture que je n'avais jamais vue. J'ai du mal à la lire, mais ce sont les larmes qui font ça.

Trouve-moi. Trouve ta chair et ton sang … Trouve ton clan. Démoniste, voilà ce que tu es. Méfie-toi de ceux qui n'ont pas de pupille. Et sache que même si tu es démoniste comme eux, tu es différent. Tu as quelque chose de plus. Cette cicatrice … Celle qui te rend si différent mais si instable. Ne me hais pas. Hais ton destin. Car c'est lui qui t'a fait accueillir cette entité. Car tu le devais … S'il était resté libre … Il n'y aurait pas que tes parents adoptifs dans la tombe.

Désert. Trouve-moi.

Je tremble. Je tremble de rage. Je tremble de peine. Je tremble d'incompréhension … Et je sens que l'un de mes yeux n'est pas dans son état normal.
Je vais te bouffer jusqu'à la moelle … Et je vais me servir de toi pour faire ce que je rêve de faire.
Une image s'imposa encore une fois à mon esprit. Celle d'un être, encapuchonné, qui s'approchait de moi … Puis une grande douleur dans le torse.

« Hunter ! »

Je sombre.



C'est très, très flou, mais c'est normal.

Owiii mes talents de guitariste révélés au grand jour *SBAF*

J'ai adoré ce chapitre, comme d'hab. Puis c'est louche cet histoire de journal, de révélation...

J'veux en savoir plus ! oAo

S'il te plaît, pour la suite, ne nous fait pas attendre si longtemps T___T

Ooouh aucune excuse l'échidné nwar °*° !

Au moins ça a continué... Et, huhu, la fin ! °^° !