Erreur
Erreur
Derniers sujets discutés:


Dernières news :
Derniers articles :
Dernières vidéos :
Planete Sonic ForumsL'Atelier Fan AreaHors-SonicEcriture[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
Pages: 1 [2] 3 4
[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #15 le: Mai 21, 2009, 04:03:12 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Nooonnn ! Il ne doit pas mourir ! Je ne veux pas qu'il meure, cet idiot d'Edward ! *Mad-chan retrouve ses esprits peu à peu, un peu folache*

Bref, ce passage est magnifique, et c'est vraiment une honte d'avoir laisser ce topic sans commentaire depuis si longtemps. Je m'excuse une nouvelle fois, Maîtresse Sephyra.... Et puis-je vous avouez quelque chose ? Je ne sais pas si c'est vraiment important de l'apprendre mais.... J'adore Ethel ! Elle est trop cool, cette perso ! J'ai eu trop peur qu'elle n'apparaisse pas dans ce passage ! J'étais tellement heureuse en lisant son nom ! Mais alors vraiment vraiment heureuse ! >o<
Par contre, c'était chou aussi le passage où Edward dormait et où Winry le regardait, à genoux. Kyyyaaahh ! Ils doivent finir ensemble ! >o<

Je ne sais pas quoi dire sur ce passage qui est absolument G-é-N-I-A-L-E !!!!!! Je m'excuse en tout cas pour la faute que j'ai faite, en disant que vous câlinez ce.... GGrrrrrrrrRRRRrrrRR !... D'Endir ! Comment j'ai put dire de tels horreurs ? T^T

Bref, j'ai adoré ! Je trouvais aussi chou quand Ed était pas content parce que Alphonse et Winry ne l'avait pas réveiller.... Il s'est déçut ! Bref, j'aimais bien ce passage, c'est cool !

J'espère que Ed ne va pas mourir contre les animaux qui sont terribles, à la fin... J'espère que j'aurais bientôt la suite ! >o<
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #16 le: Mai 22, 2009, 05:26:07 am »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Coucou Mady ! Comme d'habitude, je vais me répéter mais je te dois suffisamment d'être la seule à me soutenir sur cette fic, pour ne pas t'en vouloir de poster quelques temps après que j'ai mis la suite ! Je te remercie vraiment de me soutenir autant =3

Et t'en fais pas pour le EdXWinry, ça va venir... Tout comme le KerinXEthel X3
Bonne lecture à toi !




Neuvième Chapitre : Le Passage


    Le néant. Sans limite, sans ciel, sans terre. Edward rouvrit les yeux, et s'apprêta à réaliser ce qui venait de lui arriver. L'avait-on attaqué ? Etait-il blessé ou d'abord ; avait-il mal à quel endroit que ce fut ? Le jeune alchimiste détendit ses membres et se redressa en regardant ses mains. La gauche était de chair, et la droite, en acier. Elle n'était pas cassée ; ce qui était déjà une bonne nouvelle. Mais la mauvaise nouvelle était qu'elle se trouvait toujours là. C'est vrai, il n'avait pas encore trouvé le moyen de s'en débarrasser.
    Edward commença à se remémorer les événements qui avaient eu lieu juste avant qu'il ne perde connaissance. Il se trouvait à Yvanesca, avec son frère ainsi que Winry... la nuit tombée, il était sorti seul, alerté par des bruits étranges à l'extérieur... et là, des sortes d'énormes loups noirs s'étaient avancés vers lui... Et lui, comme un idiot, avait voulu tout faire pour les empêcher d'aller plus loin. Mais à peine avait-il couru trois mètres que sa vision était devenue noire. Il se souvenait juste d'une immense forme rectangulaire qui apparaissait derrière l'une des créatures...

    La Porte ?

    Le jeune alchimiste balaya du regard les environs. Non ; il se trouvait dans un lieu entièrement noir. Sans odeur, silencieux. Il faisait ni chaud, ni froid. En levant les yeux, il ne voyait même pas une étoile ; et en posant sa main gauche contre le sol, il ne sentait ni de fraîcheur, ni de chaleur. Seulement du vide, comme s'il marchait dans un air qui stagnait indéfiniment. Il se redressa et regarda alentour à nouveau, intrigué et égaré dans cet univers sinistre. Il devait rapidement savoir où il se trouvait, pourquoi il s'y trouvait, et, plus important encore, savoir si les autres étaient en sûreté.

    Il choisit une direction au hasard et se mit à avancer. Lentement, comme si ce vide sous ses pieds pouvait soudain devenir aussi profond qu'une abysse, le trahir, et le laisser tomber dans un gouffre sans fin. Mais ce sol étrange ne se dérobait pas, et il pouvait continuer à avancer. En regardant autour de lui, il vit alors quelques formes vagues se dessiner devant lui. Comme des nuages noirs qui se détachaient difficilement dans cet univers déjà si sombre. Puis, ce fut un chemin qui se détacha. De formes, claires, qui se distinguaient parfaitement dans cet univers étrange. Edward s'arrêta pour regarder tout autour de lui ces formes, ces lignes blanches. Il chercha un indice, une piste à suivre, sans succès.
    Il n'était peut-être plus dans le néant, mais où était-il ?

    C'est alors qu'une intense lueur, à sa gauche, attira son attention. Il s'en approcha à petits pas, intrigués. Peut-être que ce n'était qu'un rêve. Ca ne ressemblait pas vraiment à une fausse porte vers la Vérité, car celle-ci, selon ses souvenirs, était plus une mer de sang et de débris qu'autre chose. Et la dernière chose qu'il souhaitait était bien d'y retourner.
    Un loup. Edward se figea. La créature lumineuse le regardait avec des yeux écarlate, et elle était pareille aux créatures qui avaient envahi Yvanesca avant qu'il ne perde connaissance. C'était la même espèce de loup, mais sauf que celui-ci était blanc, brumeux comme un mirage et et brillant comme une étoile.
    La créature se mit debout sur ses quatre pattes minces et puissantes, puis se tourna dans une direction sans quitter Edward des yeux. Celui-ci déglutit, et avança à petits pas vers la lumière de la créature qui, apparemment satisfaite de ce choix de sa part, continua son chemin, l'alchimiste sur les talons.
« Ah... Attends ! »
    La créature allait de plus en plus vite. Heureusement, elle luisait intensément ; ce qui permettait à Edward de réussir à la pister entre les formes obscures qui se dressaient de temps à autre sur sa route, comme pour l'empêcher d'aller plus loin. Rapidement, il cessa d'essayer de comprendre la situation, et préféra se concentrer sur sa course. En cet instant, il était l'ombre et n'avait qu'une envie : avaler la lumière.
    Des éclairs blancs se mirent à zébrer le vide autour de lui, et il accéléra encore, sentant ses oreilles bourdonner. Il serra les dents, sous la douleur. Il avait l'impression que ses tympans allaient exploser ; sa vue se brouillait de temps à autre et la créature lumineuse allait toujours aussi vite, là bas, droit devant lui.
« Attends... »
    Il manqua de trébucher et évita à la dernière seconde un énorme bloc noir sorti de nulle part. L'univers chaotique sembla soudain se déchaîner, un éclair s'écrasa près de sa jambe et eut pour effet de le faire aller encore plus vite. Les muscles de ses jambes commençaient à lui faire sérieusement mal, sa gorge et son nez s'enflammaient, mais il ne pouvait pas s'arrêter. Pas encore, pas maintenant. La tempête ténébreuse était en train de tout aspirer autour de lui, égarant son esprit dans la plus tenace des peur, la plus obscure des confusions et le dernier des espoirs.
    C'est alors que, pareille à une ultime sortie de cet enfer chaotique, une imposante porte blanche se dressa dans les ténèbres, droit devant lui, et s'ouvrit lentement, tandis que les obstacles continuaient de pleuvoir et que des sons stridents le faisaient souffrir atrocement. Sans ralentir, le loup blanc bondit à l'intérieur de la porte. Edward usa de ses dernières forces pour accélérer, et, aveuglé par l'intense lumière, il ferma les yeux et tomba, soudain inconscient.

****

    Edward se réveilla en sursaut. Le froid le serra comme un étau, et il se leva d'un bond. Le sol était dallé avec des pierres arrondies, mais d'une fraîcheur extrême. Il regarda autour de lui, frémissant. Heureusement qu'il avait quand même pris son manteau avec lui... Il le replaça correctement sur ses épaules et observa son entourage. De vieux néons accrochés au murs luisaient faiblement, et s'éteignaient brièvement de temps à autre. C'était une pièce carrée, aux murs apparemment renforcés ; un vrai coffre-fort. Mais où diable était-il tombé ?
    Une lueur rouge attira alors son attention, au fond de la pièce. Il avança à petits pas vers ce qui semblait être un grand cylindre, avec une vitre... rempli de pierre rouge liquide. Il tressaillit. Et lorsque, juste derrière le cylindre, il vit des crocs blancs et des yeux rouges se détacher derrière des barreaux de fer, il faillit pousser un cri de surprise.
    Il recula précipitamment, coeur battant, en fixant les créatures. C'étaient encore les mêmes que celles qu'il avait vues à Yvanesca. Ces sortes de loups noirs aux yeux rouge sang, qui savaient tétaniser d'un simple regard. Mais les créatures restaient calmes, rassemblées par dizaines dans différentes cages qui se succédaient le long du mur du fond. Elles poussaient des grognements sonores mais mis à part faire les cent pas dans leur pauvre territoire ou observer le nouveau venu avec une sorte de curiosité, elles semblaient complètement passives. Au contraire ; la pierre rouge enfermée dans le grand cylindre avait l'air de les fasciner. Ou de les tétaniser et les immobiliser sur place ?
« Bon, on dirait que tu as pu traverser le Passage... tu me surprends, Fullmetal. »
    Celui-ci sursauta et se retourna vivement. Ca venait bien de derrière lui ? Il y avait un petit couloir qui menait à une nouvelle pièce. Ca devait provenir de là... Edward déglutit et quitta la salle en restant sur ses gardes. Il traversa le couloir et parvint dans une nouvelle pièce beaucoup, beaucoup plus grande.

    C'était le même genre de murs renforcés, mais cette fois, c'était une salle vide, de forme ronde. Pour cause : au sol, un immense cercle de transmutation était dessiné. Un cercle de pouvoir, de puissance, mais parfois aussi de mal.
    La salle était sombre et Edward avait du mal à distinguer son autre extrémité, droit devant lui. Il fit quelques pas sur le cercle, et à sa surprise, sentit quelques vibrations, faibles mais bien présentes, remonter le long de ses jambes fatiguées et le faire frémir. Les traits du cercle de transmutation s'étaient mis à luire faiblement, et de l'autre côté du cercle, une silhouette sombre s'était mise en mouvement.
    Deux appendices pareils à deux immenses mains d'ossements qui sortaient du corps sombre se détachèrent du cercle, pour regagner le corps de l'invocateur, assis à l'opposé d'Edward. Après avoir retrouvé une silhouette plus humaine, l'individu se releva et alla calmement à la rencontre de son invité inopiné.
« Et... comment tu te sens ? questionna l'individu avec un petit sourire gêné.
- Kerin... je te hais... rétorqua Edward en abandonnant enfin sa pose de combat, avant de ressentir pour de bon la douleur de ses jambes et de ses tympans. Et je me sens mal, ajouta-t-il en déposant sa main de chair contre son oreille gauche. C'était quoi ce bazar au juste ? J'ai cru que j'allais y passer, j'ai rien compris et d'abord on est où ?!
- Pas de panique, on est juste dans le cinquième sous-sol du laboratoire d'Endir », répliqua Kerin calmement.
    Edward se laissa tomber avec un soupir, mais peu convaincu par le côté "rassurant" de la révélation de Kerin. Pour lui, les termes "on est juste" ne collaient pas avec "dans le laboratoire d'Endir".
« Et qu'est-ce que j'y fais, au juste ? questionna Edward froidement. Tu peux m'expliquer ce qu'il vient de se passer ?!
- Je t'ai fait emprunter le Passage, répondit Kerin. Une sorte de dimension quelque part entre la Porte et le monde réel.
- Une fausse Porte vers la Vérité ? questionna Edward, surpris.
- En fait... non, c'est un peu différent, répondit Kerin en s'asseyant à son tour pour être à la hauteur de son interlocuteur. Tu vois, quand tu ouvres la Porte, tu parviens directement en face de la Vérité, n'est-ce pas ?
- Euh... oui, confirma Edward en se remémorant avec douleur la mésaventure de la transmutation de sa propre mère, il y a des années de cela.
- Eh bien, le Passage que je t'ai fait emprunter est normalement le chemin que tu traverses pour aller du monde réel jusqu'à la Porte, et vice versa. Mais normalement ça se déroule en un clin d'oeil et on n'en a aucun souvenir, mais mes pouvoirs de semi-démon, ainsi que ceux de mes cousins éloignés me permettent d'exploiter le Passage à loisir. »
    Kerin avait désigné d'un petit geste du pouce la pièce derrière Edward, où les créatures noires s'entassaient dans leurs cages. Edward considéra le jeune démon avec surprise, et répéta avec un sourire gêné :
« "Cousins" ?
- Eh bien... oui, répondit Kerin, gêné à son tour. Je t'ai déjà raconté tout ça, je suis à moitié démon. J'ai juste la particularité d'avoir plus ou moins forme humaine.
- "Plus ou moins" ? reprit Edward, de plus en plus intrigué par le personnage de Kerin.
- J'aimerais plutôt en venir au plus important si tu le veux bien, répliqua alors celui-ci. Ethel t'a parlé des pierres rouges qu'Endir utilise sur moi ?
- Oui... et tu en as reçu une troisième il y a peu, c'est ça ?
- Tout à fait. J'ai acquis de nouveaux pouvoirs, encore plus d'Esprim et notamment, je suis maintenant capable de permettre à quelqu'un d'emprunter le Passage. Mais pour ce premier essai, non sans risque, j'ai demandé un peu d'aide aux démons dans la salle derrière toi.
- Ce sont donc bien des démons... commenta Edward, un peu mal à l'aise. Et alors, le fait qu'ils soient venus à Yvanesca... ce n'était pas pour s'en prendre aux autres ?
- Non, tu étais le seul visé. Les démons sont retournés au laboratoire aussitôt après ta traversée du Passage, et quant à moi, j'ai gardé contact avec ton esprit pour t'aider à trouver le bon chemin et t'en tirer.
- Même si j'ai bien cru mourir à une dizaine de reprises... grommela Edward, pour qui l'expérience n'avait pas été très agréable.
- Ah, je suis désolé... s'excusa Kerin. Mais au moins, tu es arrivé ici vivant... Tu as vu comme le Passage s'est déchaîné, au fil du temps ? Plus tu y restes, plus il essaye de te faire partir à tout prix. Et un démon a pu te guider dans le noir, tu t'en rappelles ? En fait, c'était moi. C'était une part de mon esprit qui t'a guidé jusqu'à la sortie ; et tu as atterri auprès des démons qui m'avaient aidé à ouvrir le Passage.
- Et le cercle a aussi servi à ça ? questionna Edward en observant les tracés au sol.
- Oui, je ne suis pas expert en alchimie, mais en insufflant mon Esprim dans les lignes, j'ai pu maintenu le Passage ouvert et j'ai évité qu'il ne t'englobe définitivement dans une autre dimension. Le cercle ne servait certainement pas à ça à la base, mais bon... »
    Edward eut un petit rire nerveux, au vu du détachement avec lequel Kerin parlait des choses graves.
« En tout cas, reprit Kerin innocemment, voilà un nouveau moyen d'entrer dans le laboratoire, non ? Endir n'a pas encore connaissance du Passage, et tant qu'il ne sera au courant de rien, nous pourrons agir. Mais il nous faut faire vite. Endir reste un alchimiste de talent, et ses recherches progressent à un rythme effréné. Si jamais il apprend l'existence du Passage, et sait que je peut l'utiliser pour transporter quelqu'un où je veux, il ne manquera pas de prendre des mesures afin d'éviter un quelconque plan de notre part.
- Des mesures, c'est-à-dire ? questionna Edward, de plus en plus intrigué par le récit de son allié.
- Par exemple... je pense qu'il est capable de m'enchaîner définitivement quelque part pour que je me tienne tranquille, tuer Ethel ou prendre tout Yvanesca en otage... rien ne l'arrête, il est plus que dangereux. »
    Il y eut un silence. Certes, cette histoire de Passage était une nouvelle piste intéressante... mais c'était un trajet risqué et Edward savait qu'il refuserait d'y retourner ne serait-ce qu'une fois encore, si Kerin ne s'améliorait pas dans son art de faire emprunter aux gens des dimensions étranges.
« Je suis désolé, dit alors Kerin pour briser le silence. Dès que j'ai repris connaissance après qu'Endir m'a administré la nouvelle pierre, je me suis rendu ici pour préparer ta venue, et exploiter ma nouvelle ressource de pouvoirs. Mais... comme tu dois t'en douter, utiliser ce genre de faculté est dangereux pour mon organisme, par conséquent, il faut qu'on se dépêche d'arrêter Endir. Peut-être qu'il ne compte pas utiliser les quatre dernières pierres sur moi, mais peu importe : il a encore en tête des plans obscurs dont j'ignore tout.
- Mais... Ethel nous avait dit que tu savais des choses de plus qu'elle à propos des plans d'Endir, non ? questionna Edward, sentant un nouvel espoir fondre.
- Je sais des choses si sombres que j'ai du mal à les comprendre, répondit Kerin. En revanche, je sais quel est le but visé par Endir.
- Ne me dis pas que c'est l'acquisition de la vie éternelle », gémit Edward en se rappelant du nombre de personnes qui avaient désiré cette folie, dans le temps.
    Kerin marqua un temps d'arrêt sous l'effet de la surprise, avant de rétorquer :
« La vie éternelle ? Bien sûr que non, ce que veut Endir, c'est...
- Mon petit Kerin, tu parles trop. »
    Kerin se leva en sursaut et se retourna vivement. Une silhouette sombre se tenait bien droite, dressée de l'autre côté du cercle. Intrigué, Edward se leva lentement, derrière Kerin qui s'était mis à trembler très légèrement. Le jeune alchimiste remarqua avec stupeur deux immenses trous dans le haut que portait Kerin, au niveau de ses omoplates. Mais il choisit d'oublier rapidement ce mystère pour contempler le nouvel arrivant avec méfiance et surprise, lorsque ce dernier s'avança un peu plus vers les deux alliés, calmement :
« Visiblement, tu as fait quelque chose qui va me déplaire, vu la tête que tu fais », déclara le nouveau venu avec calme.
    C'était un homme vêtu dans les tons bruns, un barbu d'une quarantaine d'années aux cheveux châtains assez courts. Son regard était très perçant mais dissimulait quelque chose de tétanisant ; son nez légèrement courbé avait été ridé par l'âge, de même que ses lèvres pâles au dessus de sa mâchoire puissante et carrée. Ses vêtements amples dissimulaient son corps dans sa quasi-totalité et rendaient sa carrure plus imposante qu'elle ne l'était déjà.
« Endir... » grogna Kerin en toisant son maître du plus cruellement dont il était capable.





Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #17 le: Mai 23, 2009, 06:08:02 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée

Wouaaaahhhh ! Maîtresse Sephyra, ce passage était beaucoup plus qu’excellent ! J’ai pu remarquer quelques petites fautes d’orthographes, mais rien de très grave (moi, j’en fait un paquet, alors, je vous pardonne ! XD). Je me suis juste arrêter dans ma lecture pour penser à votre choupinet. ^^
Mais… Juste une question…. Kerin  est bien l’enfant de mon Shadounet, mais sa mère, c’est… Mina ? *Mad-chan s’assombrit en revoyant l’image de la jeune mangouste dans sa tête*
Juste comme ça, c’est une question bête, mais je tenais à en être sûre…
Mais revenons à l’histoire, maintenant ! >o<
Alors, franchement, le passage avec Edward et Kerin était absolument sublime ! Je sentais bien la douleur quand Ed souffrait. Ma phrase préférée c’est « Et je me sens mal, ajouta-t-il en déposant sa main de chair contre son oreille gauche. » Kyyaaahhh ! Vous n’avez jamais envisagé d’être écrivaine ? Et aussi artiste dans un manga ? Qui sait, vous ferez peut-être une nouvelle saison de FullMetal Alchimist, en manga, avec vos dessins superbes d’humains et aussi un roman, où votre Ethel apparaîtra dedans… Kyyyyaaaah ! Vouiiii, vous allez être une superbe star ! *Mad-chan danse partout*
Bah, l’histoire est superbe, mais je n’aurais jamais imaginé notre pépé d’Endir comme ça ! Je croyais qu’il allait plutôt être comme Rendir, l’assassin de Narhu, notre pauvre petite hérissonne, tant aimée, tant sublime… *Pleure en repensant à la chérie de Monsieur Super-Sayen* Enfin, je pensais qu’il faisait un peu dans la trentaine, mais pas dans la… Quarantaine ! OoO. En plus, c’est bien lui qui frappe Kerin, non ? C’est bien lui ?... Si oui, balèze, Monsieur pépé Endir… Balèze ! *Mad-chan regarde différemment le vieux monsieur*
Et je suis contente d’apprendre que c’est pour bientôt, nos chéris de petits couples ! Dites, vous allez peut-être vous embrassez, vous et Kerin ? Kyyaaaah ! J’espère que c’est oui ! >w<
*Mad-chan croise les doigts pour que son vœu se réalise enfin*
J’espère que c’est oui ! J’espère que c’est oui !

Bref, j’ai hâte de voir la suite de votre superbe fic ! Bonne chance pour la suite, en tout cas ! Je suis de tout cœur avec vous, et je suis sûre et certaine que quelqu’un d’autre que moi postera sur votre fic ! Et si personne d’autre que moi marque sur cette fic… Et ben je resterai quand même avec vous, et ils n’auront pas le bonheur de poster sur ce topic ! Nah ! >o<
Nan, je suis sûre que ceux qui jettent un coup d’œil sur votre topic sont sidérés par votre grand vocabulaire, et que vous êtes pour eux une grande écrivaine ! Je vous encourage encore pour la suite qui, je l’espère, sera pour bientôt ! *Mad-chan effectue une courbette à sa Maîtresse et lui sourit*
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #18 le: Mai 25, 2009, 05:29:14 am »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Ooh toujours aussi adorables tes commentaires, hein ?
Pour ce qui est des parents de Kerin, en fait son père est Keliann, le perso que m'a inspiré Shadow en humain. Et il a bien pour mère celle que m'a inspirée Mina sous forme humaine, que j'hésite encore à rebaptiser Mia.

Ca me touche vraiment tout ce que tu me dis là en tout cas, mais je ne mérite pas tant de compliments, c'est certain ! J'ai toujours trouvé que je n'avais pas un talent immense dans la fan fic, et que j'étais meilleure dessinatrice ^^ Mon rêve c'est de devenir bédéiste en fait x3
Mais bon... entre le souhait et la réalisation du souhait, il y a de la marge.
En tout cas je te remercie encore ; je suis vraiment très heureuse d'avoir droit à ton soutien ! Je te souhaite une excellente lecture Mady =3



Dixième Chapitre : Alchimie funeste


   Lorsqu'Alphonse rouvrit les yeux, le froid matinal le fit frémir. Il se redressa sur ses draps et saisit un gilet gris qui traînait à proximité avant de l'enfiler, puis de jeter un coup d'oeil au reste de la pièce. Winry semblait se réveiller lentement elle aussi, mais en revanche, Edward n'était plus là. Alphonse poussa un long soupir et se leva, remit rapidement ses draps en place et sortit de la chambre, tandis que Winry, encore somnolente, s'habillait rapidement. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la chambre à son tour après avoir passé un coup de peigne dans sa longue chevelure blonde, Alphonse revint en trombe dans la pièce et s'exclama :
« Winry, Ed a disparu, il n'est nulle part ! Il n'a même pas laissé un message, ni rien...
- Hein ?! s'étonna Winry.
- J'ai aussi vérifié autour de la maison, mais rien du tout...
- Il exagère ! lança Winry. Ca ne lui arrive jamais de s'imaginer qu'on s'inquiète pour lui ?! »
    Alphonse poussa déjà son deuxième soupir de la journée.

****

    Alphonse et Winry avaient conclu qu'il leur fallait aller le chercher. Ils quittèrent la maison bien couverts et eurent pour réflexe de commencer par regarder de tous côtés. A gauche, la rue s'enfonçait vers les rivages de la ville et celle de droite fondait vers le laboratoire d'Endir. La nuit précédente avait grandement rafraîchi l'extérieur. Comme à son habitude, Yvanesca était plongée dans le silence, et certainement aussi la crainte. Le ciel, couleur bleu pastel, semblait aussi immobile et éteint que les maisons ocres qui entouraient les deux amis.
« Où peut-il être allé ?... marmonna Winry dans son écharpe, qu'elle avait emporté pour lutter contre le froid matinal.
- Hum... je n'en sais trop rien, admit Alphonse. Et si on...
- ... Si on quoi ? »
    Alphonse s'était interrompu et avait froncé les sourcils en regardant fixement une direction. Là-bas, droit devant, perchée sur l'une des maisons ocres, une silhouette semblait observer les environs du laboratoire.
« On dirait... commença Alphonse en s'approchant des maisons avec l'intention de grimper dessus.
- Ah... attends, tu vas où ? » réagit Winry.
    En guise de réponse, Alphonse frappa ses mains l'une contre l'autre avant de les déposer au sol. Des éclairs surgirent et l'énergie se mit à fuser de tous côtés, la terre remua et se mit à former un escalier grimpant jusqu'aux toits des maisons ocres. Le jeune alchimiste gravit quelques marches, puis s'arrêta, se retourna et tendit sa main vers son amie.
« Tu viens ? » lui dit-il en plongeant dans son regard ses yeux dorés.
    Les mêmes que son frère. Une fois de plus, Winry crut s'y perdre lorsqu'elle consentit à s'avancer vers son ami, pour déposer sa main dans la sienne.

****

    Endir décocha un sourire tétanisant. Kerin fit un pas en arrière mais continuait de se tenir sur ses gardes : derrière lui, Edward n'était pas vraiment en mesure de se battre de toutes ses forces, à cause de sa traversée du Passage.
« Recule, Fullmetal... souffla le jeune démon.
- Kerin, on peut savoir qui est cet invité que tu m'as ramené là ? » questionna alors Endir.
    Kerin serra les dents, et sentit une colère sans faille grimper en lui. Il n'avait pas prévu que son maître puisse arriver maintenant, alors que d'habitude à ces heures là, il était toujours plongé dans ses livres d'alchimie, quelque part au troisième sous-sol. Il ne descendait presque jamais dans les profondeurs du cinquième. Kerin en était certain. Il avait étudié les faits et gestes de son maître pendant des jours, des mois et des années ; avant de conclure qu'il avait des habitudes très routinières. Connaître par coeur ses trajets quotidiens avait souvent à permis à Kerin et Ethel d'échapper à son regard, à ses sentences, à ses règles qu'il leur avaient imposées. Et alors qu'une fois de plus, Kerin avait minutieusement préparé le terrain, encore courbatu et endolori par cette pierre rouge qu'il venait de recevoir en lui, alors qu'il était passé outre sa douleur et s'était traîné tant bien que mal jusque dans le sous-sol le moins fréquenté par son maître, voilà qu'Endir, pour la première fois depuis dix-sept ans, arrivait à contrecarrer ses plans ?
« Tu es surpris ? » questionna son maître avec un petit sourire, comme Kerin s'obstinait à ne pas répondre.
    Un hasard ?
    Le jeune démon frémissait toujours de rage. Edward n'était pas le seul à avoir été affaibli par le Passage ; pour Kerin, l'ouvrir et permettre à quelqu'un de le traverser l'avait également vidé de ses forces.
« Tu es le Fullmetal Alchemist, n'est-ce pas ? »
    Edward frémit. A présent, c'était lui qu'Endir observait, et c'était à lui qu'il venait de s'adresser, toujours avec ce petit sourire qu'on avait envie de lui faire ravaler. Edward se décala légèrement, pour ne plus être dissimulé par Kerin, et ce dernier le regarda sans comprendre.
« Fullmetal... commença-t-il.
- Viens », lança Edward à Endir en frappant ses mains l'une contre l'autre.
    Un duel d'alchimie.
    Lorsque Kerin voulut crier à son ami de s'enfuir, le combat avait déjà commencé, et il était déjà trop tard.

    Des montagnes surgirent du sol et des murs pour fuser vers les deux adversaires opposés ; les éclairs de transmutation criaient et couraient sur les parois de pierre et de dalles, pour libérer leur puissance comme divine. Kerin recula vivement et se plaqua le dos contre le mur circulaire, le plus éloigné possible du conflit. Il croisa ses bras devant son visage pour ne pas être aveuglé par les vagues de poussière qui allaient et venaient, sans compter les projectiles qui volaient dans toutes les directions. Il chercha à distinguer chacun des deux combattants, mais à peine une silhouette faisait quelques pas vers lui et était sur le point de se dévoiler à ses yeux, elle disparaissait à nouveau dans la violence et la confusion du conflit.

    Kerin savait qu'il devait agir. Oui, mais ses pouvoirs étaient plus une rage destructrice qu'autre chose ; qu'il était loin de pouvoir contrôler et d'user sans risquer de blesser son allié. Pourtant, il ne pouvait pas rester là à ne rien faire. Il tourna la tête en direction de l'entrée du petit couloir, qui menait dans la salle où étaient enfermés les démons ; la petite salle où Edward s'était réveillé après sa traversée du Passage. C'était la seule issue ; vu que la porte par laquelle était arrivé Endir avait sans doute été scellée par ce dernier.
    Aussi, en moins d'une seconde, Kerin avait pris sa décision.
    Longeant le mur circulaire, évitant tant bien que mal les projectiles et les éclairs qui fusaient de tous côtés, Kerin se mit à courir en direction du petit couloir. S'il libérait les démons en les éloignant de la pierre rouge, peut-être qu'il arriverait à les contrôler pour qu'ils se rebellent contre Endir, comme il l'avait fait plus tôt... Détruire ce cylindre de pierre rouge lui serait une tâche accrue mais il s'en moquait : il n'allait pas reculer maintenant.

    Alors qu'il était sur le point d'atteindre son objectif et de s'éclipser du champ de combat, une immense pointe de béton traversa la pièce et alla percuter le mur à sa gauche, manquant de lui fracasser la tête et lui bloquant le passage. Kerin freina subitement, surpris par l'attaque, et se tourna à nouveau vers l'arène. Le conflit semblait s'être calmé, et pour cause : Edward s'était effondré à quelques mètres d'Endir, qui avait profité de la faiblesse de son adversaire pour empêcher Kerin de mettre son nouveau plan à exécution.
« Où vas-tu comme ça, mon petit Kerin ? questionna Endir d'un ton moqueur. Tu n'as pas envie de voir ton ami détruit par cette science qu'il vénère depuis son plus jeune âge ? »
    Edward releva la tête d'un coup, serrant les dents, et frappa sans crier gare ses deux mains l'une contre l'autre. Quelques piliers surgirent du sol, déformant le cercle de transmutation qui y avait été tracé, puis foncèrent vers Endir. Celui-ci para sans mal les attaques de son adversaire avec un énorme mur de pierre qu'il fit surgir devant lui. C'était l'occasion qu'attendait l'alchimiste d'Acier : alors qu'un nouveau nuage de poussière s'était levé, Edward surprit son adversaire et, une lame fraîchement formée sur son bras mécanique, il fondit vers le centre de la pièce, fit un bond prodigieux en direction d'Endir et frappa de toutes ses forces.
    Mais, déjà grandement affaibli par le combat, il manqua sa cible.
    Un pilier de béton surgit du sol et lui frappa l'abdomen ; il fut projeté avec violence à l'autre bout de l'arène et roula sur le sol ravagé de toutes parts. Il tenta de se redresser, et poussa un gémissement de douleur. Le souffle coupé, il sentit un mince filet de sang glisser de ses lèvres jusqu'à son menton.
« Fullmetal ! »
    Kerin n'avait rien vu venir. Tout s'était passé trop vite. Le jeune démon n'attendit pas et commença à concentrer sa puissance. C'était maintenant ou jamais. Il devait le faire. Il devait le tuer. Tout serait terminé, il serait libre, ils seraient...

    Il avait à peine commencé à métamorphoser son bras qu'il se retrouva avec une pierre rouge brandie devant son visage. Endir avait vu venir le coup et encore une fois, avait paré une agression à son égard avec excellence. Kerin sentit ses yeux s'agrandir, et la métamorphose de ses membres ne s'arrêta pas. Son corps parcouru de violents spasmes, il poussa un hurlement, et posa un genou au sol. Sur son bras, une marque noir s'étendait de plus en plus, durcissait et recouvrait sa peau. De cette matière noire surgirent bientôt de longues griffes, et des plumes noires vinrent se mêler à la transformation, en poussant sur ses bras qui ressemblaient plus à d'énormes serres de rapace qu'à des mains.
    Edward se redressa légèrement avec douleur pour contempler la scène avec stupeur. Plus rouges que jamais, les yeux de Kerin s'enflammaient, fixaient le vide et concentraient leur colère, tandis que sur ses bras continuaient de voir grandir ces griffes meurtrières, tranchantes comme des lames de sabre qui déchiquetaient les manches du haut qu'il portait. Sa chevelure noire se hérissait, et ses omoplates aussi commençaient à se transformer. Sans crier gare, deux immenses ailes d'ossements surgirent de son dos tandis qu'il hurlait à nouveau, dans une cascade de plumes noires qui masquaient de temps à autre l'effrayant spectacle. Edward tenta de se relever, de se servir à nouveau de son alchimie, mais rien à faire ; la dernière attaque d'Endir l'avait véritablement cloué au sol, il n'arrivait même plus à penser. Tout ce qu'il arrivait à faire pour l'instant était d'assister à la métamorphose de Kerin, qui peut-être retrouvait sa vraie nature.
    Un démon. Un assassin, froid et cruel. A nouveau, il en avait un sous les yeux.
« On dirait que vous avez perdu, tous les deux », commenta Endir de sa voix puissante.
    Il tourna alors son regard vers Edward qui tentait de se rasseoir, lentement, sans cesser de toiser son ennemi.
« Malgré tout, tu m'as impressionné, Fullmetal Alchemist, continua-t-il. Ta réputation n'est pas usurpée, tu est bel et bien un alchimiste de talent. Que dirais-tu de me rejoindre ? »
    Il avait tendu sa main puissante, ornée d'un épais bracelet carré, en direction du jeune alchimiste. Ce dernier, ne parvenant à y croire, mit un instant avant de réaliser la question qu'on venait de lui poser. Lui, rejoindre le camp d'Endir ? Rejoindre le camp d'Endir ? Il cligna deux fois des yeux puis se dit que s'il avait été dans une situation plus simple et plus à son avantage, il aurait peut-être ri de la blague.
« Retourne te coucher, vieux chnoque... grommela Edward tant bien que mal en se massant l'abdomen. C'est pas demain la veille que j'irai approuver les agissements d'un cinglé comme toi...
- ...Je vois, rétorqua Endir sèchement. Tu es également plus idiot que je le pensais. Tu connais pourtant la différence majeure entre toi et Kerin, non ? »
    Le jeune démon, ses deux immenses ailes osseuses et ornées de plumes noires plantées dans son dos, tenta de se redresser en prenant appui sur ses griffes démesurées. Il tremblait encore, à la puissance qui émanait de la pierre rouge toujours brandie devant lui. Il frémissait, et ne pouvait rien faire... Ses gestes étaient limités à ces spasmes qui secouaient ses membres, et il luttait sans relâche contre l'emprise mentale que la pierre tentait d'avoir sur lui. S'il se dégageait maintenant de l'emprise de la pierre, il pourrait venir en aide à Edward et, mieux encore, tuer Endir une bonne fois pour toutes...
« Il est mon protégé, et tu es mon ennemi, acheva Endir avec sa voix puissante. Lui ne risque pas de mourir de ma main, aujourd'hui. Tandis que toi, c'est un peu différent... »
    Le maître de Kerin décocha un sourire carnassier, puis tendit alors la pierre rouge en direction d'Edward.
« Kerin, tue-le. »
    Un nouveau hurlement. L'ordre était prononcé, il était irrévocable. Contre son gré, ces griffes tranchantes se soulevèrent et frappèrent le sol avec fureur, prêtes à déchiqueter la proie qu'on leur avait désignée. Kerin haletait, luttant, et n'avait pas encore abandonné. Ses ailes frémissaient d'impatience, attendant de même le moment où enfin, le jeune démon cèderait sa partie humaine à sa nature sombre et fonderait sans pitié sur son ennemi.
« Kerin... répéta Endir avec patience. Tue-le, tue cet alchimiste. Il a causé du tort à ton maître. »
    Justement. Kerin gardait encore quelques forces, dont celle de résister à l'emprise de la petite pierre rouge. Cette pierre née de la plus funeste alchimie.
« Fais ce que je te dis ! » tonna alors l'homme avec plus d'insistance, en brandissant à nouveau la pierre en direction de Kerin.
    Celui-ci eut un mouvement de recul, puis perdit le contrôle de son bras droit qui se souleva de lui-même, toutes griffes brandies, et se rabattit avec violence en direction d'Edward. Ce dernier serra les dents et ferma les yeux, au cas où sa dernière heure était venue.

    Les cinq griffes se plantèrent en même temps dans le sol, de part et d'autre du jeune alchimiste. Celui-ci, en rouvrant les yeux, constata avec soulagement que Kerin avait gardé une once de contrôle de ses attributs démoniaques, puisqu'il avait réussi à frapper sciemment au mauvais endroit. Endir serra les dents à son tour, de plus en plus agacé par la résistance de Kerin. Jamais il ne s'était débattu à ce point lorsqu'il lui avait fallu tuer quelqu'un contre son gré.
    Kerin retira son bras et le planta à nouveau devant lui, pour l'empêcher de bouger et d'attaquer Edward. Mais le jeune démon avait beau résister, il n'en perdait pas moins ses forces et son esprit. Un liquide rouge surgit de sa gorge et il le cracha sur le sol, toussant, suffoquant. Sa respiration déjà rauque semblait se faire de plus en plus difficile, et Edward constata avec stupeur que ce n'était pas du sang qu'il avait craché. C'était des fragments de pierre rouge, des résidus de celles qu'Endir lui avait administrées.
    L'espace d'une seconde, le regard d'Edward et de Kerin se croisèrent alors. L'espace d'une seconde, ils se comprirent et échafaudèrent un dernier plan, celui qui déciderait de l'issue du combat.
    Kerin lâcha son bras qui donna un grand coup sur le sol et balaya les fragments de pierre rouge en direction d'Edward. Celui-ci en attrapa un au vol, et sentit sa puissance incommensurable parcourir son corps et le raviver comme une flamme, lorsqu'il se servit de cette nouvelle énergie pour frapper ses mains l'une contre l'autre.
    Ils savaient tous deux que si ce coup fonctionnait, ils l'emporteraient sur Endir, ils mettraient fin au calvaire et à la crainte des habitants d'Yvanesca ; ce serait la fin de leurs tourments, des divagations de ce chasseur de prime, la fin...

    Edward plaqua ses mains sur le sol et misa tout le reste de sa force dans un dernier assaut.

    Il se souvint uniquement de colonnes de pierre fuser en direction de son ennemi, et d'une lueur intense, écarlate, envahir l'arène. Puis deux cris résonner à l'unisson, suivis d'une douleur monstrueuse qui vint lui déchirer l'épaule ; une griffe tranchante plantée dans sa jambe, et des yeux écarlates qui l'embrasaient de peur et de douleur...
    Retombant inerte sur le sol dévasté de l'arène, où le cercle de transmutation avait perdu segments et pouvoir, Edward sut qu'il avait perdu une précieuse manche de son combat. Et, peut-être même, la dernière.






Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #19 le: Juin 03, 2009, 03:42:47 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Mia ! Appelez l'humaine Mia ! C'est bien plus jolie que Mina, en tout cas ! >o<
Je m'excuse encore pour le retard, mais j'étais encore remplis de travail et tout et tout... mais j'aurais dût un moment stoppé mes révisions pour vous écrire. Je suis désolée, encore et encore ! Vous méritez de plus grande personne que moi pour postez dans cette splendide fic ! >o< *Fait une courbette*
Mais pourquoi dites-vous que vous êtes meilleur en dessin ? Vous êtes bonne dans les deux, Maîtresse Sephyra ! A moins que... Je sais ! Vous ferez des scénarios de mangas ET les dessins de ces mangas ! (mais bédéiste, ça veut dire pareil, bécasse !)

Mais bon, parlons de la partie superbe de l'histoire que vous avez écrite !

Edward est trop chou ! Mais c'est pas bien du tout que, par contre, il s'enfuie la nuit ! La pauvre Winry... T^T
Ce passage important était trop splendide. J'ai adorée le passage avec Endir. Mais c'est vraiment qu'un gros naze ! >:P *Mad-chan se fait courser par Endir, armée. Celui-ci est près pour enfourcher la disciple lyrique de Ethel, son ennemie*
Mais j'étais triste par contre de ne pas avoir vu Ethel... Je l'adore, cette perso ! Je sais pas pourquoi mais je l'adore !

J'espère que vous posterez bientôt la suite de votre fic ! Bon courage, et encore désolée pour le retard !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #20 le: Juin 07, 2009, 06:16:32 pm »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Coucou Mady, mille mercis pour ton commentaire ! Bon, pour te faire plaisir je crois que je l'appellerai Mia ^^
Encore merci de suivre cette fic, et j'ose espérer que Blacky arrivera bientôt en renforts ! Voici la suite, je te souhaite une excellente lecture ^^




Onzième Chapitre : Les larmes interdites



   C'était le jeune homme de l'autre jour, le chasseur de primes. Winry le reconnut de loin, sans mal, tandis qu'accompagnée d'Alphonse, elle le rejoignait en passant par les toits. Ce regard vert d'eau un peu vague, ces cernes sous ses paupières et ces cheveux d'une clarté à peine croyable...
   L'homme les entendit arriver à ses côtés, perché sur le toit d'une des maisons ocres. Il portait une cape de la même couleur que les murs des bâtisses, et qui voletait dans le souffle du vent, dissimulant par la même occasion la moindre de ses formes.
« Ne faites pas trop de bruit si vous tenez à rester là, dit-il alors d'une voix traînante.
- Est-ce que... il se passe quelque chose ? » questionna Alphonse en regardant à son tour en direction du laboratoire.
   De là où ils se trouvaient, ledit laboratoire n'était qu'une grande surface sombre qui rasait la celle de la terre, et se recouvrait de sable, par endroits, selon la volonté du vent. Quelques petites structures mécanisées s'élevaient légèrement au-dessus de l'édifice souterrain ; sans doute un dispositif de surveillance. Mais de là où ils étaient, tout n'était distinguable qu'en silhouette, et les formes obscures qu'ils apercevaient pouvaient être n'importe quelle machine effrayante.
« Pour l'instant, pas vraiment », répondit Rendy avec cette même voix traînante.
   Il laissa échapper un bâillement et posa sa tête sur ses genoux, sans cesser de veiller sur le laboratoire. Comme il n'ajoutait aucune explication, Alphonse le questionna :
« Et tu n'aurais pas vu Edward, par hasard ?
- Edward... ton petit frère ?
- Euh... grand, corrigea Alphonse. Mais mon frère, oui.
- Il est plus petit que toi, non ?
- Evitons de parler de ça... suggéra alors Winry au cas où le "petit frère" en question était dans les parages.
- Donc, tu l'as vu ? » reprit Alphonse.
   Rendy parut réfléchir un instant, avant de déclarer :
« Non, désolé. Par contre, mon associé était dehors hier soir, et il a vu un truc pas net près du laboratoire.
- Vraiment ? C'était quoi ? questionna Alphonse, devinant que ça le concernait, puisque ça devait concerner Endir.
- Il paraît que c'était assez étrange et qu'il n'a pas tout compris, mais il a quand même essayé de me raconter un peu. Bah tiens, raconte-leur toi-même, Kain. »
   Il y eut un silence. Puis Alphonse et Winry se retournèrent, surpris par un craquement derrière eux. Un nouvel arrivant se hissa sur le toit de la bâtisse, un pistolet à chaque hanche, un manteau ocre au col en fourrure sur les épaules. Il semblait avoir environ le même âge que son chef ; moins d'une trentaine d'années. Il avait de petits yeux tombants, couleur rouge sombre ; des cheveux indigo aux pointes noires coupés courts, et un tatouage indigo sous l'oeil gauche. Un Ishbal. Il regarda brièvement Alphonse et Winry avant de reporter son attention sur Rendy.
« Vous m'avez demandé ? questionna-t-il.
- Oui, répondit Rendy sans détacher son regard du laboratoire. Tu veux bien leur raconter ce que tu as vu hier soir ? »
   Kain regarda les deux inconnus avec surprise, et aussi, semblait-il, une pointe de jalousie. Mais il exécuta rapidement les ordres de son dirigeant.
« C'était mon soir de garde... enfin comme tous les soirs en fait, commença-t-il. ( Rendy lui jette un regard lourd de reproches ) J'étais assez loin du laboratoire, genre deux cent mètres plus loin qu'aujourd'hui, et j'ai vu une sorte de rideau noir qui se levait devant le laboratoire, expliqua-t-il en pointant du doigt la direction du repaire d'Endir. Je me suis dépêché d'arriver sur les lieux mais tout ce que j'ai pu apercevoir, c'était une silhouette qui disparaissait dans les ténèbres, et comme des sortes de loups noirs qui ont disparu si vite que je me suis demandé si je n'avais pas rêvé... Mais j'ai trouvé ça dans le sable tout près du labo, après coup, donc je me suis dit qu'il s'était bien passé un truc. »
   Pour prouver ses dires, Kain sortit un objet en argent dans un cliquetis sonore, et le montra à Alphonse et Winry. Ces deux derniers écarquillèrent les yeux, et leur inquiétude redoubla en pensant à Edward.
   C'était sa montre d'alchimiste d'Etat...

****

   Le néant. Il avait déjà vu ça quelque part.
   Tout voilait son regard, et l'empêchait de reprendre ses esprits. Sous son corps inerte, étendu de tout son long, le sol était glacé. Mais il ne pouvait esquisser ne serait-ce qu'un geste ; bientôt, son état de conscience, aussi vague fut-il, raviva sa souffrance, et il serra les dents en poussant un gémissement de douleur. Son épaule gauche le faisait atrocement souffrir, et il sentait que quelque chose ne tournait pas rond avec l'auto-mail de sa jambe. Mais s'il arrivait à la remuer tout doucement, il ne pouvait pas encore se redresser pour chercher ses blessures. Il n'avait pas envie de les voir, de toutes façons. Pour l'instant, il voulait juste les oublier. Tout oublier, dormir juste un peu...
   Il rouvrit ses paupières après les avoir closes un instant ; ses pupilles dorées, légèrement dilatées par la fatigue et la fièvre, cherchèrent malgré tout à comprendre dans quel endroit où il se trouvait. Ce froid et ce silence... sans doute le laboratoire d'Endir. Et vaguement, il distingua des barreaux devant lui. Une prison. Il était enfermé. Donc, il n'était pas mort. Pas encore. Mais il avait perdu lors de leur combat ; et Endir l'avait quand même laissé en vie ?
   L'affrontement... oui, les souvenirs lui revenaient peu à peu. Lui et Kerin s'étaient fait battre par un alchimiste armé d'une pierre rouge incomplète... A présent, lui était enfermé quelque part dans le repaire souterrain d'Endir, et quant à Kerin, il pouvait être n'importe où... En train d'agoniser, ou peut-être de se faire châtier... Edward se surprit à s'imaginer le pire, mais en quelques minutes de discute avec Endir, il avait compris que ce dernier ne témoignait pas une once de pitié envers ceux qui s'opposaient à lui.
   Edward tenta subitement de se relever, pendant que son esprit était ailleurs. Mais la diversion fut un échec, la douleur revint en trombe dans tout son corps et il s'effondra à nouveau sur les dalles glacées de sa cellule. Il poussa un long soupir, se sentant terriblement impuissant. Pourtant, n'avait-il pas déjà vécu cette situation ? Après avoir affronté l'alchimiste écarlate à Briggs, que le puits s'était effondré sur lui et qu'il s'était retrouvé mortellement blessé ? Qu'avait-il fait à ce moment-là pour s'en sortir ? Il tenta de s'en rappeler, et ses yeux eurent la mauvaise idée de s'obliquer vers le reste de son corps, toujours immobile. Là, des vertiges commencèrent à le prendre lorsqu'il distingua des flots de sang glisser sur les dalles. Il tenta de se relever. Avec tout le sang qu'il perdait, il ne tarderait pas à succomber, il devait faire quelque chose. Sa vue s'embrouilla, il eut l'impression qu'elle tournoyait autour de lui.
« Pas maintenant... souffla-t-il, luttant pour rester conscient. C'est pas le moment... de dormir... »
   Il serra les dents et fit un dernier essai pour se redresser, en se hissant sur ses bras meurtris, mais la douleur à son épaule gauche se raviva en un instant et il s'effondra de nouveau en retenant un cri de souffrance. Haletant, courbatu, il abandonna un instant sa lutte vaine.
   C'est alors qu'il entendit des pas. Faiblement, puis de plus en plus fort. On venait dans sa direction. On passait dans le couloir où s'alignaient les cellules silencieuses, les unes après les autres. Edward retint sa respiration déjà difficile, en se redressant légèrement pour mieux voir devant lui. Deux personnes passèrent alors devant sa cellule, d'un pas énergique.
   D'abord Endir, qui ne daigna pas jeter un regard sur son prisonnier... et il était suivi d'Ethel. Celle-ci, en revanche, remarqua Edward et sans tourner la tête, ses yeux verts obliquèrent vers lui.
   Pour lui lancer un regard froid comme la glace.

   Les deux disparurent bien vite dans les ténèbres, et le bruit de leurs pas s'évanouit progressivement. Edward, qui était resté immobile sous la stupeur, relâcha ses muscles et se laissa encore tomber contre le sol. Ce regard... Dénué de sentiment, il n'exprimait pas la moindre émotion, mis à part peut-être un profond mépris... Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ? Pourquoi Ethel n'avait-elle pas eu l'air surpris ? Ou au moins, inquiet ? Elle qui était censée être de son côté et détester Endir ? Une idée lui traversa l'esprit et lui fit le même effet qu'une lame transperçant sa chair. Il avait été trahi. Kerin et Ethel n'étaient que deux imposteurs, ils étaient tous des imposteurs...
   La fièvre d'Edward montait peu à peu et lui ôtait le peu de raison qu'il avait su conserver, dans sa douleur. Il devait se calmer, maintenant. Il ferma les yeux et il sentit ses doigts se détendre, son esprit apaisé. La folie s'évanouit peu à peu et laissa place au silence. A des souvenirs. A présent, il avait l'impression de retourner huit ans en arrière, lorsqu'il avait perdu son bras et sa jambe, que son propre sang l'entourait de tous côtés et que seul l'amour pour son frère lui avait permis de survivre. Exténué, il poussa un nouveau soupir. Il sentait sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration, parfois saccadée et rauque, mais il vivait encore. A moitié. Une fois de plus, il avait l'impression de la voir se dresser devant lui et de lui tendre la main, cette loi de la vie qu'on a commune de personnaliser, et de nommer "Mort".
   C'est alors qu'il s'en souvint.
   Il se souvint de ce qui lui avait sauvé la vie, à Briggs. Ce n'étaient pas seulement ces deux chimères, qu'il avait sauvé dans un élan de courage, et qui lui avaient simplement rendu la pareille en l'aidant à ne pas mourir de sa blessure mortelle. C'était encore avant ça, lorsqu'il lui avait fallu retrouver l'envie de vivre... Des visages étaient apparus dans sa tête...
   Un visage. Il rouvrit les yeux.

   Et frappa ses mains l'une contre l'autre.

****

   On toqua à la grande porte de son bureau. Roy Mustang sursauta et écarta d'un geste vif les bricoles sur son bureau, qu'il avait sorties de son tiroir pour passer le temps ; il saisit un dossier, le posa devant lui, s'arma d'un crayon et fit mine d'être terriblement occupé lorsqu'il autorisa son visiteur à entrer.
   Une jeune femme entra dans le bureau et referma la porte derrière elle, en s'excusant poliment du dérangement. Mustang, constatant que ce n'était que son assistante personnelle, se détendit et ne prit même pas soin de dissimuler un soupir de soulagement.
   Elle était de taille moyenne, vêtue d'un uniforme de l'armée. Ses yeux noisette et son regard un peu sévère traduisaient son amour du travail impeccable et organisé. Ses cheveux blonds qu'elle avait pris soin d'attacher lui arrivaient normalement à la taille ; elle ne les avait plus coupés depuis que Mustang était devenu président et avait perdu son oeil gauche, suite au terrible combat contre les Homonculus.
« Ce n'est que vous, Colonel Hawkeye ? fit alors Mustang en s'affaissant dans son fauteuil tournant.
- Président, avez-vous terminé de traiter le dossier concernant l'affaire Louiset ? demanda ledit colonel en guise réponse.
- Le... Louiset ? Ah, euh... ce nom me dit quelque chose, en effet... Alors comment dire ça...
- Dois-je comprendre que la réponse est "non" ? » l'interrompit Hawkeye, d'un ton tout à fait calme bien que son regard assombri traduisait l'humeur inverse.
   Mustang se massa la nuque et fouilla dans la pile de papiers devant lui, avant d'en tirer le dossier convoité par son assistante - et auquel il n'avait, bien entendu, même pas jeté un oeil.
« Je m'y mets tout de suite », s'empressa d'affirmer Mustang, qui venait d'abhorrer un visage plus sérieux.
   Ce qui surprit Hawkeye. Elle restait debout à deux mètres de son bureau, droite et silencieuse, comme à son habitude. Mais devant elle, le Président semblait avoir perdu d'un coup toute son humeur quelque peu immature qu'il avait conservée même après avoir perdu un oeil. Ce côté enfantin qui n'était pas sans rappeler Edward Elric... Elle ne l'avait pas vu ce dernier depuis longtemps d'ailleurs, et en réalité, elle était aussi venue demander de ses nouvelles ; Mustang était certainement plus informé qu'elle sur le jeune alchimiste qui passait son temps à voyager.
« Président, est-ce que tout va bien ? » questionna alors Hawkeye.
   Mustang leva les yeux vers elle. Cette fois, le regard de la jeune femme traduisait aussi de l'inquiétude. De l'inquiétude à son égard... Comme il aimait la voir, cette femme, la sentir près de lui, et ressentir son regard profond planté dans le sien... Par le passé, il avait fréquenté nombre de jeunes femmes à qui il tenait compagnie, et il ne s'était jamais lassé de séduire les jolies demoiselles qu'il croisait chaque jour. Il avait longuement continué de se comporter en séducteur, peut-être pour se voiler la face, peut-être pour refuser de reconnaître qu'en fait, son coeur ne battait que pour une seule et unique personne. Une seule et unique femme. Ce n'était que récemment qu'il avait accepté de voir la réalité en face. Mais il se ressaisit bien vite : tant que tous deux restaient dans ce quartier général, ils étaient deux militaires et ne devaient jamais laisser intervenir leurs sentiments. Et notamment, jamais rire, jamais pleurer.
« Je vais bien, ne vous en faites pas pour moi, répondit Mustang en continuant de traiter le dossier. En revanche, je m'excuse de ne pas m'être occupé de ceci plus tôt... »
   Hawkeye décocha un sourire que Mustang ne vit pas, trop concentré dans ce qu'il faisait. En réalité, c'était dans ces moments-là que la vie de militaire devenait plus intéressante : si suite à leur dernier grand combat, Mustang était devenu un adulte droit et sérieux, elle savait qu'elle aurait laissé l'ennui faire partie de son quotidien. Souvent, elle devait lui rappeler ses devoirs et le soumettre à ses obligations, bien que moins gradée que lui... C'étaient ces moments-là qui faisaient de sa vie de tous les jours un vrai bonheur. Bonheur qu'elle était tenue, cependant, de ne jamais montrer à personne...
   Mustang s'empara alors d'un café qui traînait sur l'aile gauche de son bureau, et en but une gorgée tout en se félicitant de ne pas l'avoir mis par terre accidentellement tout à l'heure. Ca ne lui était encore jamais arrivé d'être ainsi pris sur le fait ; et encore il avait à peu près réussi à masquer sa distraction... à peu près.
« Président, avez-vous eu des nouvelles d'Edward, dernièrement ? questionna alors Hawkeye.
- Hum... oui, répondit celui-ci sans lever l'oeil vers elle, et en s'aventurant à nouveau courageusement dans son dossier. Il est à Yvanesca.
- Yvanesca ? La cité du désert ?
- Tout à fait. Il m'a envoyé une missive codée il y a quelques temps. Il n'a pas changé... il a gardé sa prudence. Mais cette fois-ci, j'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose de sérieux, c'est pourquoi j'ai prévu d'intervenir. Il se trame des événements funestes dans cette ville maudite, si vous voulez mon avis, Colonel Hawkeye.
- Je vois... Mais en vérité, Président, il y a autre chose dont je devais vous parler. Ca n'a pas vraiment rapport avec les agissements de l'armée, et... je comprendrais tout à fait que vous me reprochiez d'avoir eu ne serait-ce que l'idée de dériver de notre sujet initial. Cependant, il me semble que pour vous, ça a de l'importance, et que je devais vous le faire savoir au plus vite. »
   Mustang marqua une nouvelle pause ; s'affaissant dans son fauteuil et lâchant son stylo pour saisir son café. Il poussa un soupir : décidément, il n'aimait pas parler dossiers et missions ; il était même content que son assistante lui parle d'autre chose, pour une fois.
« Eh bien, qu'y a-t-il ? questionna alors le Président, en buvant une gorgée de son café.
- Je suis enceinte. »
   Mustang se redressa d'un coup et rendit bruyamment au plancher la boisson qu'il venait d'ingurgiter. Suffoquant, il se frappa le torse à deux reprises pour essayer de se remettre à respirer normalement. Puis enfin, sa main tremblante déposa la tasse de café vide sur son bureau, et il se redressa, lançant un regard mi-surpris, mi-inquiet à son assistante. Il la regarda droit dans les yeux, de son unique oeil, comme il ne s'autorisait pas à le faire souvent. Ces yeux noisette, un peu rudes parfois, mais magnifiques... Ces mêmes yeux, il jura d'y voir grimper des larmes...
   Mustang sourit. Ses larmes à lui aussi l'aveuglèrent bientôt.
   Il était militaire. Il n'avait pas le droit de pleurer.

   Mais il s'en fichait, en vérité.


Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #21 le: Juin 12, 2009, 01:59:00 pm »
  • Chaos Control Ruler
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Homme
  • Messages: 1139
  • Donfy
Eh bien, depuis le temps. Encore une fois, je tiens à m'excuser. Mais ce ne sera pas la première fois (et certainement pas la dernière) que je vous aurais fait attendre, n'est-ce pas ? Que voulez-vous, les hommes de mon calibre sont... Insaisissables. Et diablement charmeurs en prime.
Sans compter notre intelligence, notre humour fin et généreux, notre gentillesse, nos manières envers les femmes de goût, et aussi nos *SBAF

Hem... Bref ! Me voilà, donc o/
Premièrement, vous respectez étonnamment la psychologie de chaque personnage. C'est bien simple, on reconnaît facilement Edward, Winry, Alphonse, mais aussi Mustang et Hawkeye comme si Arakawa elle-même les aurait décrit et interprété à votre place ! ... Vous l'avez bien écrite vous-même cette fiction ? è_é
Enfin, ça fait quand même bien plaisir de retrouver Alphonse en chair et en os. Et puis faire une suite à FMA en se basant après la fin des homonculus alors que la série initiale n'est pas encore terminée... Il fallait le faire, chapeau ! Vous prenez des risques, mais ils sont assumés et le scénario tient la route. Ed avec ses éternels auto-mails, Mustang aux commandes d'Amestris. Et cette relation qui le lie toujours à son fidèle - non plus lieutenant - mais colonel Hawkeye !
De plus les clins d'œil à la série sont judicieusement réparties. Une fiction très intéressante à lire, autant pour les connaisseurs que les amateurs. Il me semble que Mady ne connaît pas le manga ?

Bon, on va laisser les compliments de côté pour passer aux petites choses un peu moins drôles. Pour commencer, déjà un petit truc sur ce dernier chapitre :
Citation
Pourquoi Ethel n'avait-elle pas eu l'air surpris ? Ou au moins, inquiet ?
Vous n'êtes pas une femme ? Ou - pardon ! - tout du moins une petite fille adolescente à un an de sa majorité (Que vous aurez quelques jours avant moi, comme d'habitude ! Sale peste è_é *Crève)
Et durant ma lecture, surtout dans les trois derniers chapitres, j'ai remarqué quelques tournures, comme ça, qui sonnaient un peu fausses. Quelques petites fautes par-ci par-là, sans gravité. En somme, c'est toujours aussi bien écrit.
Maintenant, j'aimerais passer à un personnage. Kerin est certes aussi intéressant qu'Edward est impulsif, mais Ethel ? On la voit un peu, elle prend sa place dans quelques passages... Et ? Au final on ne sait rien ou presque d'elle, on ne la voit que rarement, et c'est toujours dans l'ombre de son Kerin. Un manque de profondeur... Peut-être voulu ? A voir dans les prochains chapitres.

A parlant de prochains chapitres, je les attends. Il serait peut-être temps qu'Alphonse se bouge un peu le cul, parce que depuis qu'il est arrivé à Yvanesca, il a pas foutu grand chose è_é
Et que va-t-il arriver à Edward ? Comment va-t-il sortir, blessé comme il est ? Et Kerin ? Qu'est-ce qu'il branle encore ce foutu démon de médeux >o<
* Blackdoom agonise dans de profondes souffrances, des katanas plantés un peu partout sur le corps
Bon courage pour la suite ! x)
Ah, et au fait ! Combien de chapitres fait la fiction, si vous l'avez terminé ?

PS : AAH ! ET MUSTANG ET HAWKEYE ! ILS ONT FAIT...  ILS ONT... PERVERS èOé !!
* Blackdoom fuit
« Dernière édition: Juin 12, 2009, 02:00:52 pm par Blackdoom »
Journalisée
Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #22 le: Juin 12, 2009, 07:11:38 pm »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Bien le bonjour très cher ! C'est très aimable à vous d'avoir enfin daigné poster ^^
Néanmoins, la qualité de votre critique compense, et je vous remercie beaucoup pour tout ce que vous avez dit. Et pas de souci : chacun finira par avoir son rôle, plus ou moins important certes. J'ai pour coutume de ne pas me mettre trop en avant dans mes propres fics.
Et sinon, pour la faute que vous avez relevée :
Citation
Pourquoi Ethel n'avait-elle pas eu l'air surpris ? Ou au moins, inquiet ?
Alors c'est vrai que ça peut paraître étrange comme tournure, mais il est plus logique d'accorder l'adjectif avec le nom "air". "Un air surpris, un air inquiet." "Elle a un air inquiet, l'air inquiet." C'est pour ça.
 
Voilà, et la fic compte 20 chapitres plus un épilogue de la taille d'un chap, donc autant dire 21. Et oui l'histoire est donc bien finie et postée ailleurs, depuis un petit moment déjà ^^
Encore un grand merci pour votre commentaire, très cher ! Vous m'honorez en me disant que je respecte bien le caractère des persos d'Arakawa, je suis tellement heureuse de ne pas lui faire honte XD
Bien, sur ce voici la suite, je vous souhaite une excellente lecture !

Douzième Chapitre : Un monde sous terre



   Edward sentit le flux alchimique parcourir ses membres quand il posa sa main d'acier sur sa jambe droite grièvement blessée. Il poussa un hurlement de douleur tandis que les tissus se reconnectaient, afin de faire cesser l'hémorragie. Bientôt, le sang s'arrêta de couler, et le jeune alchimiste se laissa à nouveau tomber contre le sol glacé de sa cellule, sur le dos, respirant avec avidité l'air, aussi impur fut-il, qui stagnait dans l'inquiétant laboratoire. Son épaule n'était pas assez blessée pour qu'il ait besoin d'user de son alchimie médicale à nouveau, et ça le rassurait ; il avait grand besoin d'économiser ses forces. Il sentait ses cheveux trempés de sang s'étaler autour de lui ; sa tresse était à moitié défaite et son teint avait rarement été aussi pâle.
   Mais il était en vie.
   Il ferma les yeux. Ces paroles, il les avait déjà entendues quelque part. Un esprit bienveillant lui avait murmuré ces mots... Son frère. Alphonse. Alors que ce dernier, âme attachée à une armure, avait été à moitié détruit par Scar, que lui-même avait frôlé la mort et que son bras droit avait été réduit à néant, sous cette pluie torrentielle et sur ces pavés trempés... "On n'est pas beaux à voir, en effet... mais on est en vie..." Edward sourit. Oui, ils étaient en vie. C'était même encore le cas en ce jour.

   Aussi, ce n'était pas en ce jour qu'il se laisserait mourir.

   Un hurlement provenant de l'autre côté des murs d'acier le tirèrent soudain de ses pensées réconfortantes. Il se redressa avec douleur, et chercha du regard, en vain, l'auteur de ce cri de souffrance. Cependant, il avait reconnu cette voix... c'était la voix d'une jeune femme... Ethel ? Ca venait de la salle où elle était partie avec Endir, il y avait peine quelques minutes... Edward parvint à se rasseoir contre un mur de sa cellule, et il commença à s'interroger. Il était encore un peu essoufflé, et le froid environnant le faisait frémir. Ses mèches blondes, certaines trempées de son propre sang et de l'humidité environnante, lui tombaient sur les yeux mais n'éteignaient pas son regard intense, qui s'était fixé vers l'extrémité du couloir où les deux avaient disparu. Où menait-il, exactement ? C'est alors que d'autres cris lui parvinrent, plus faibles, plus lointains. Cette fois, il devait s'agir de Kerin. Mais il n'hurlait pas de douleur, pour sa part...
   Il hurlait de rage. Il était en train de s'ensevelir dans une haine sans nom. Pour quelle raison ; que ce passait-il ? Edward fronça les sourcils et sentit ses dents se serrer. Traîtres ou non, Kerin et Ethel semblaient passer un sale quart d'heure... Pourquoi, si après tout ils étaient bien dans le camp d'Endir ? Décidément, cette histoire l'embrouillait de plus en plus. S'il avait eu encore un semblant d'énergie, il se serait levé, aurait transmuté ces barreaux qui le privaient de liberté et serait parti droit devant, en courant dans ce couloir sombre et inquiétant. Il serait venu en aide à la première personne en danger ; comme il l'avait toujours fait... peut-être malgré lui. Malgré son orgueil et son caractère.
   Les cris d'Ethel avaient cessé, mais pas ceux de Kerin. Des cris qui se maudissaient pour leur impuissance.

****

   Kerin se débattait avec fureur, enchaîné au mur dans la petite salle voisine de celle où il avait affronté Endir. Cette pierre rouge le narguait, dans le cylindre en face de lui, et immobilisait par la même occasion les démons enfermés dans leurs cellules. Démons qui le considéraient avec un mélange d'incompréhension et de lassitude ; ils avaient bien compris, eux, que Kerin n'arriverait pas si facilement à rejoindre sa bien-aimée, là, dans la salle d'à côté, avec cet immense cercle de transmutation tracé au sol ; cercle qu'Endir avait dû redessiner entièrement à cause de son dernier combat.

   Ethel poussa un nouveau cri de douleur, et Kerin hurla encore une fois le nom de son amie, tout en essayant de briser ces bracelets d'acier qui retenaient ses membres contre le mur. Même pas moyen de se transformer, avec cette maudite pierre rouge... Il ne pouvait rien faire, seulement crier, seulement haïr, seulement entendre ces cris qui pourtant lui étaient insupportables. Il l'entendait agoniser, souffrir, crier, se battre... Mais ça ne suffisait pas. On ne pouvait lutter contre cet alchimiste machiavélique, lorsqu'il était armé d'une de ses maudites pierres rouges.
   La cinquième pierre avait trouvé un rôle. Endir avait jugé bon de la tester sur Ethel : pour cela il lui avait dessiné une entaille sur le bras droit, puis il avait déposé la pierre à même la blessure, en contact avec le sang de la jeune femme. Il n'avait rien fait de plus, mais ce simple geste avait déclenché bien des souffrances.
   Ethel, qui respirait avec difficulté, sentait son corps parcouru de spasmes, sans cesse agressé et en même temps protégé par cette pierre aussi incroyable que funeste, cette source de pouvoirs immense mais porteuse de tant de malheurs. Elle sentait les dalles glacées, sous ses doigts qui griffaient le sol, elle voyait ces traits blancs tracés partout autour d'elle ; elle était au centre de ce cercle alchimique dont elle ne comprenait même pas la signification. Elle le sentait vibrer et parcourir son corps, en écho aux vagues de douleur qui la déchiraient. Et comme pour aggraver sa situation déjà voisine du trépas, elle entendait Kerin, dans la salle voisine, enfermé avec les démons, hurler de rage... Comme elle aurait voulu le rejoindre, dût-elle le faire en rampant, rien que pour le rassurer avec sa voix, au contact de ses mains tremblantes, ces mains meurtries qui n'oeuvraient que pour son bonheur, depuis toujours... Ce bonheur convoité et que, pourtant, elle n'avait jamais trouvé encore...
« Kerin... » murmura-t-elle, le souffle coupé sous la douleur.
   Ce fut son premier et dernier mot depuis qu'Endir l'avait amenée dans la pièce. Elle se laissa retomber sur les lignes blanches du cercle, tandis qu'à ses côtés, Endir, dressé de toute sa hauteur, la regardait de haut et sans la moindre compassion. Visiblement, sa captive était encore en vie... Il esquissa un sourire malsain, puis la douleur se lut subitement sur son visage. Il se massa le bras gauche, où sa manche avait été déchiquetée et son bras lacéré. Kerin et Edward avaient réussi à lui faire ça juste avant de subir leur défaite ; ils avaient eu de la chance... Après tout, comme deux gamins comme eux auraient-ils pu le blesser, lui, si ce n'est grâce à beaucoup de chance ?

   Lui qui allait donner vie à la légende des âmes écarlates, ce que même les sages de Xerxès n'étaient parvenus à faire ?

****

   Alphonse s'empara vivement de la montre, et l'ouvrit en dissimulant tant bien que mal son inquiétude. Là, à l'intérieur du couvercle, étaient gravés quelques mots : "Don't forget 3 Oct.11". Aucun doute, cette montre était celle de son frère. Il lui était bien arrivé quelque chose ; quelque chose en lien avec le laboratoire.
« Si seulement on pouvait parler à Kerin et Ethel... regretta Winry, tremblante d'inquiétude. Il faut qu'on aille le chercher ; on ne peut pas rester là sans agir ! »
   Alphonse était entièrement d'accord avec son amie, mais comment venir en aide à Edward, alors qu'ils n'étaient même pas sûrs de l'endroit où il se trouvait, ni de la manière où ils allaient se rendre dans cet endroit soupçonné... qui était, sans le moindre doute, le laboratoire d'Endir ?
   Rendy, qui s'était tu longuement, poussa alors un soupir et ordonna d'une petite voix en se redressant :
« Kain, rends-moi mon manteau. »
   Le dénommé Kain frémit à l'entente de cet ordre qu'il semblait redouter. Puis, la tête basse, il ôta à contrecoeur le manteau ocre à col en fourrure de ses épaules et le tendit à son chef en détournant le regard. Rendy, en réponse, jeta la cape qu'il portait jusqu'alors sur la tête de son subordonné, enfila son manteau en un coup de vent et se tourna vers Alphonse et Winry :
« Bon. On y va ? »
   Cette proposition, qui aurait dû les surprendre, les motiva au contraire et sans se poser plus de questions, ils suivirent Rendy et Kain qui s'était enveloppé de la cape en boudant. Ils partirent tous les quatre en direction du laboratoire, en passant par les ruelles sombres entre les bâtiments ocres. Pendant leur course silencieuse, car il leur fallait être d'une prudence extrême, Alphonse questionna Rendy à voix basse :
« Dis, on n'a aucun plan, c'est ça ?
- Non, en effet », répondit Rendy sans cesser de regarder devant lui.
   Alphonse esquissa un sourire amusé. Devenaient-ils fous ? Au fond de lui, sa conscience lui criait de s'arrêter car ce qu'ils faisaient étaient stupide, mais c'était la faute de ses jambes ; elles le menaient vers son frère adoré, même sans plan préalable. Oui, pensait-il en souriant ; ce n'était pas sa faute à lui. Ses jambes le menaient vers son frère.
   Elles le mèneraient toujours vers lui.

   Les quatre alliés se stoppèrent au bout de deux minutes de course, arrivés à proximité du laboratoire. Les habitations étaient particulièrement calmes et inquiétantes dans cette région d'Yvanesca ; comme si la seule présence du repaire d'Endir éteignait la vie alentour. De près, le laboratoire n'avait rien de si inquiétant ; c'était une structure de métal d'à peine un mètre de haut, pour les parties les plus hautes, avec quelques caméras à l'objectif poussiéreux qui, en réalité, ne devaient pas surveiller grand-chose. C'était, somme toute, une immense plate forme d'acier ornée d'appareils divers, qui faisaient surface en formant d'étranges structures. Il devait y avoir au moins deux entrées, mais elles étaient parfaitement cachées et il était trop risqué pour eux de s'attarder à fouiller les environs, puisque même poussiéreuses à cause du vent du désert, les caméras devaient bien servir à un petit quelque chose.
« C'est maintenant que ça se complique », déclara Rendy à voix basse en sortant son pistolet.
   Ils étaient restés dissimulés dans une ruelle sombre qui débouchait sur le laboratoire, juste devant eux, à quelques mètres. Alphonse et Winry contemplaient l'édifice avec un émerveillement qui s'apparentait plus à de l'effroi ; c'était la première fois qu'ils se trouvaient aussi proches de ce lieu que Kerin et Ethel maudissaient tant.
   Kain était sur le point de demander à son cher comment il comptait entrer, lorsque le vent changea brutalement de direction et fonça vers le sol, frappant le sable brutalement. Les quatre alliés eurent un mouvement de recul, surpris. Ils distinguèrent des formes noires naître devant eux, et comme une fumée en sortir ; fumée qui retomba sur le sol, et prit l'apparence de créatures sombres avec deux yeux rouges luisants. Les apparitions commencèrent à se multiplier, toujours sous cette forme de grands loups noirs aux crocs luisants et au regard dénué de vie.
« Oh... des âmes écarlates ? lança Rendy en brandissant son pistolet, dissimulant mal son inquiétude.
- Âmes écarlates ? » questionna Alphonse en reculant lentement, au vu des créatures qui commençaient à s'intéresser un peu trop à eux.
   En effet, les loups noirs, qui semblaient aussi vaporeux que des nuages de sable, tournaient leur regard en direction des quatre proies que le destin en personne semblait leur offrir. Les bêtes devaient être plus d'une vingtaine à présent, et pour compliquer les choses, leur nombre ne cessait de croître.
« Non... tu ne connais pas ce terme ? répondit alors Rendy, une goutte de sueur sur la tempe. C'est une légende que les habitants de Xerxès eux-mêmes ont rapportée au monde... »
   Kain suppliait son chef de s'éloigner. C'était la première fois qu'il voyait autant de démons, et ces derniers, pour couronner le tout, semblaient bien plus puissants que d'habitude. Comme si toute l'étendue de leurs pouvoirs était à leur disposition, pour la première fois, les rendant insensibles aux éléments. Et pour tenter d'y apporter justification, sans crier gare, Rendy redressa son arme en direction du démon le plus proche et tira deux coups de feu dans sa direction.

****

   Le silence était retombé depuis une demi-heure. Kerin n'avait plus assez d'énergie pour appeler son amie, qui de toutes façons devait être évanouie dans la pièce voisine. Mais il ne pouvait attendre patiemment son réveil, il pouvait bien faire quelque chose !
   A nouveau, il tenta de se débattre ; de se libérer de ces mâchoires d'acier qui l'immobilisaient contre le mur. Et ce cylindre de pierre rouge ; comme il aurait aimé lui faire passer un sale quart d'heure dans le Passage, si ce réceptacle avait été capable de ressentir quelque souffrance... Kerin serra les mâchoires une fois de plus. Sa fureur était loin de s'être apaisée ; il se sentait ivre de colère, confus et perdu dans un cercle vicieux, qui le faisait sombrer peu à peu dans une folie sans nom. Il le savait bien ; il était trop instable, en tant qu'être vivant, pour survivre bien longtemps. Pour vivre sa vie, que ce soit comme un humain, ou comme un démon. Il était pris au piège entre leurs deux mondes, et aucun choix ne lui était permis. Ce n'était pas à lui de choisir son camp, c'était au destin de choisir pour lui.
   Parce qu'une fois de plus, comme depuis toujours, il se sentait impuissant.
« Kerin... Kerin, tu m'entends ?... »
   Kerin surgit d'un coup de ses pensées sombres et redressa la tête subitement, manquant de peu de se cogner au mur derrière lui.
« Ethel ?... répondit-il. Ethel, c'est toi ?! »
   Une petite voix, qui venait de la salle d'à côté, lui répondit par l'affirmative ; et il ne put s'empêcher de sourire, profondément soulagé. Elle était vivante, elle arrivait à lui parler. Mais il n'en savait pas encore assez, et il se retint de l'assommer de questions.
« Ethel, tu arrives à bouger ? lança-t-il tout haut pour se faire entendre. Est-ce que tout va bien ? Qu'est-ce que cette ordure t'a fait ? Ne me dis pas qu'il a utilisé la quatrième pierre sur...
- Si », répliqua avec faiblesse Ethel, qui lui restait toujours invisible.
   Kerin maudit son impuissance à nouveau. Mais il y avait plus important pour l'heure : se sortir de cette situation loin d'être à leur avantage.
« Ethel, écoute-moi... Essaye de bouger même si la pierre s'y oppose. Tu ne dois pas la laisser prendre le dessus ; sinon l'Homonculus dans la pierre pourrait bien se servir de ton corps pour revenir... »
   Kerin se mordit la lèvre pour n'avoir pas trouvé des mots moins durs, moins forts. Il n'était pas capable de parler des choses graves sans détachement ; et ça, Edward l'avait compris avant lui.
« Ne t'en fais pas... lança alors la voix d'Ethel, soudain empreinte de tristesse. Tout n'est pas encore perdu... Il nous faut retrouver Edward, Winry, et Alphonse... Endir est parti, n'est-ce pas ? Tu penses que... il est au courant pour nos plans ?
- ... Oui, il l'est depuis le début, répondit Kerin avec gravité. Il sait parfaitement qu'Edward est venu de Central pour nous aider, surtout depuis que je l'ai affronté à ses côtés.
- Tout à l'heure, j'ai essayé de le regarder indifféremment... mais alors, ça n'a servi à rien ?
- J'en ai peur... C'est pour ça qu'il te faut aller le rejoindre... et aussi, il faut te débarrasser de ce maudit émetteur !
- Mais puisqu'Endir est parti... ils peuvent venir nous rejoindre, alors ?... »
   Kerin confirma et ferma les yeux, en assurant qu'il s'en occupait. Dans la cellule devant lui, l'une des créatures se leva alors, s'éloigna le plus possible de la pierre rouge, concentra sa puissance, et dans un grognement, elle ouvrit un portail noir avant de disparaître à l'intérieur, sous le regard surpris de ses semblables.


Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #23 le: Juin 21, 2009, 04:39:08 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Excusez moi pour l'énorme retard, Maîtresse Sephyra ! Mais je suis tellement contente de lire cette histoire... Je la rédécouvre, après mes journées de révisions !
Bon, je suis trop contente aussi que Ethel ne soit pas morte... J'ai cru que cette idiot d'Endir l'avait tué ! >o< *Mad-chan colère*

Mais... Parlons tout d'abord de la première partie : Rendir serait gentil ? O.O C'est bien qu'il aide Miss Winry et Monsieur Alsphonse ! J'ai bien rigolé lorsque Rendir a dit que c'était lui le grand frère... Alors que lui, c'est le petit frère d'Edward ! XD (Je te comprends, Edward ! C'est difficile d'être petit, hein ?)
Enfin, j'adore aussi le passage avec Mustang et sa chérie ! C'est trop mignon, ce passage ! De toute la première partie que j'ai lu, c'est mon passage préférée ! Les descriptions sont super bien faite, et puis... J'ai l'impression de voir les personnes devant moi ! Totalement excellent !

Pour la deuxième partie : Ouiiinnnnn.... Kerin et Ethel sont séparés ! Et en plus, cet idiot d'Endir a fait du mal à Ethel ! >o<
Grrrr ! Sa a dût faire mal à Ethel, en plus... Mais il les torture ? Cet imbécile a intérêt de mourir ! Je vote pour sa mort ! J'espère qu'il va souffrir comme il a fait souffrir Ethel ! Je le hais ! Grraoou !
J'espère aussi que Edward va vivre... Il doit pas mourir, lui !

Bref, ces deux parties étaient excellentes ! J'espère que vous posterez bientôt la suite ! J'ai hâte de connaître la suite, et si Alphonse et Winry réussiront à revoir Edward. Mais je sais qu'ils vont réussir !

Bonne chance pour la suite, Maîtresse Sephyra !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #24 le: Juin 22, 2009, 12:47:27 pm »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Salut à toi, Mady ! Ravie que ça te plaise toujours ! Décidément, heureusement que je peux compter sur toi et pas seulement sur un certain idiot qui se reconnaîtra ^^
Et puis dans cette fic, on ne peut pas dire que Rendy soit vraiment un ennemi, non. Enfin, il détestera Kerin jusqu'à la fin, cela va sans dire en revanche.
Citation
Kerin et Ethel sont séparés !
Plus pour longtemps huhu =3
Bien, je te remercie encore dans ce cas, et bonne lecture ^^



Treizième Chapitre : La légende des Âmes écarlates



   Winry, horrifiée, fit un pas en arrière, les mains devant son visage. Mais elle n'eut bientôt plus à s'en faire ; l'attaque de Rendy avait bel et bien été inefficace. Il avait pourtant souffert un peu pour tirer de la main gauche, visant parfaitement sa cible : et les deux balles avaient traversé la créature comme elles auraient traversé un nuage de tempête. Néanmoins, l'offensive avait quand même eu un effet ; celui de désintéresser les créatures du paysage pour les laisser reporter leur attention sur l'agresseur potentiel qui avait osé user de son arme sur l'une d'entre elles. Devaient-elles conclure à une déclaration de guerre ?
« Bien, je suppose qu'on n'a plus qu'à courir, maintenant, déclara Alphonse.
- C'est la première fois que je suis aussi d'accord avec quelqu'un », répondit Kain en reculant lentement.
   Alphonse en était ravi.
   La seconde d'après, les quatre avaient disparu à nouveau dans les ruelles d'Yvanesca, fuyant à toute allure le laboratoire, poursuivis par les créatures déchaînées.

   Alphonse tenait Winry par la main, pour l'aider à courir ; les créatures étaient effroyablement rapides et agiles. Elles se faisaient semer régulièrement par Rendy et Kain qui connaissaient les ruines par coeur ; mais l'une d'entre elles trouvait toujours le moyen de leur retomber dessus pour les poursuivre à nouveau. Alphonse aurait volontiers usé de son alchimie, mais il n'avait pas envie de lâcher Winry, et de plus il était quasiment certain que transmuter un mur derrière eux ne ralentirait pas les créatures pour bien longtemps.
« Merde, on arrive aux habitations ! s'écria alors Kain, après quelques minutes de course.
- On n'a plus le choix... il faut les affronter ! » lança courageusement Rendy en surgissant de la ruelle où ils couraient jusqu'alors, suivi de ses trois alliés.
   Ils étaient de retour dans la rue principale. Sains et saufs, essoufflés, et encerclés par les loups noirs. Les créatures les regardaient avec colère, leurs crocs brillants sous la lumière du soleil qui s'était levé dans le ciel pâle.
« On est pas dans la merde, là, fit remarquer Kain en sortant un pistolet à son tour.
- Sérieux ? J'avais pas vu ! lança Rendy en sortant un second pistolet. Alphonse, t'aurais pas un plan par hasard ? »
   Le jeune alchimiste regarda autour de lui, puis répondit avec calme :
« Non... et toi ? »
   L'une des créatures poussa un rugissement qui les fit sursauter, et Alphonse la regarda avec détermination. Il n'allait pas laisser qui que ce soit se faire blesser, voire mourir sous ses yeux.
   C'est alors que, comme en écho à ces pensées encourageantes, des bruits de pneu commencèrent à se faire entendre. Les quatre alliés, surpris, regardèrent en direction de la sortie de la ville, vers les habitations, à l'opposé du laboratoire. Ce n'était pas courant d'entendre le ronronnement d'engins modernes dans une ville comme Yvanesca.
   Des véhicules de l'armée surgirent dans la rue principale, maintenant les civils à distance. Alphonse et Winry furent soulagés sur-le-champ : ce n'était plus signe de menace comme au temps où King Bradley avait les rênes. Le Président actuel était une personne fiable et qui savait toujours intervenir au bon moment, ils en avaient alors le parfait exemple. Les bolides parvinrent auprès des quatre alliés et firent reculer les créatures. D'autres s'enfoncèrent dans la ville et repartirent vers les quartiers habités ; les soldats entreprirent donc de défendre les réfugiés face aux démons.
« Euh... ils nous aident ? s'étonna Rendy, qui était prêt à s'enfuir une fois de plus.
- Tu t'attendais à quoi ? » répliqua Alphonse sans parvenir à réprimer un sourire, soudain encouragé et le coeur emballé par les événements qui prenaient enfin une tournure positive.
   Une nouvelle voiture parvint près d'eux. Lorsque Winry regarda qui s'en trouvait à l'intérieur, elle comprit pourquoi tous les soldats avaient salué la voiture quand elle était passée à proximité d'eux.
« Président Mustang ! » s'exclama-t-elle.
   C'était la première fois qu'elle se sentait si heureuse de le voir. Et elle songeait que même Edward, dans cette situation, aurait su témoigner ne serait-ce qu'un brin de gratitude envers le Flame Alchemist.
   Ce dernier, vêtu de son éternel uniforme, et de son bandeau noir sur son oeil gauche, descendit vivement du véhicule, suivi de près par Riza Hawkeye. Alphonse et Winry vinrent à leur rencontre ; tandis que derrière eux, Kain et Rendy tâchaient de se faire oublier.
« On dirait qu'on a bien fait de venir, commenta Mustang. Ne vous en faites pas, ces créatures ne s'en prendront pas aux habitants ; nous allons faire ce qu'il faut pour empêcher cela. Mais il nous faut faire vite ; où est le Fullmetal ? »
   Un silence. Winry et Alphonse s'échangèrent un regard inquiet, puis se tournèrent vers Kain et Rendy. Ce dernier, soupirant, pointa son pouce derrière lui, et lâcha d'une voix traînante :
« Là-bas. Au labo d'Endir. »
   La rue principale s'enfonçait directement vers le sinistre édifice ; ils pouvaient y être en quelques minutes de course. Mais ce n'était pas encore l'heure de se jeter sur l'ennemi ; il leur fallait réfléchir avant d'agir, cette fois.
« C'est Endir, l'alchimiste solitaire, dont vous parlez ? questionna alors Mustang.
- Tout à fait, répondit Rendy en s'approchant un peu du groupe, suivi de près par Kain qui n'avait pas l'air confiant. Il s'est enfermé dans son laboratoire depuis des années, et mène tout un tas d'expériences plus que douteuses.
- Ca fait un peu plus de vingt ans, c'est bien ça ?
- C'est à peu près ça. J'étais même pas né... quel cinglé ce type. On était sur le point d'aller lui régler son compte, ajouta Rendy en faisant tourner l'un de ses pistolets dans sa main.
- Oui, encerclés et à la merci de ces bestioles... ajouta Kain tout bas.
- Allons-y », suggéra Mustang.
   Le Président lança un sourire radieux à Hawkeye avant de tourner les talons et de repartir avec les quatre alliés en direction du laboratoire, au pas de course. Ils allaient enfin lancer leur assaut à eux ; Endir avait suffisamment vécu dans l'insouciance. Il était temps pour lui de payer pour ses crimes.

   Hawkeye regarda son fiancé s'éloigner avec un mélange de déception et d'inquiétude. D'habitude, elle ne le lâchait jamais d'une semelle... Et déjà, elle avait dû faire fort pour le convaincre de la laisser venir avec lui à Yvanesca. Même si elle n'était plus tellement en état de combattre - d'après Mustang seulement - elle était quand même venue. Ce combat ne serait pas ordinaire ; elle l'avait bien senti. A présent, les cinq combattants partis affronter Endir n'étaient plus que de petites silhouettes qui rapetissaient à l'horizon, disparaissant dans un nuage de sable. Les soldats l'entouraient et lui demandaient comment elle se sentait, mais elle ne les écoutait pas. Elle était songeuse, et n'entendait que son coeur.
   Elle se massa doucement le ventre d'une main, et ferma les yeux. Il allait revenir. Comme avant, comme toujours. Quand elle l'avait cru mort, quand elle avait souhaité mourir, sur les berges du désespoir, même dans cette situation où elle n'aspirait qu'à son trépas, Roy Mustang ne l'avait pas abandonnée. Parce qu'il ne voulait pas l'abandonner.
   Parce qu'il ne pouvait pas l'abandonner.
   Alors, cette fois, elle l'attendrait. Comme une fiancée que l'on protège, qui incarne une raison de rentrer vivant ; comme le rayon de soleil qui perce les nuages noirs, la lumière qui chasse les ombres, l'étoile qui illumine les nuits. Elle n'était pas vraiment habituée à ce rôle ; elle s'en sentait presque honteuse.
   Mais Roy Mustang rentrerait vivant. Il rentrerait avec Edward, avec tout le monde. Et la vie continuerait, tout comme avant.
« N'oubliez pas que je vous aime, idiot... alors, revenez-moi vivant. »
   Roy Mustang lança un regard par-dessus son épaule, sans s'arrêter de courir. Alphonse, qui cavalait à ses côtés, le questionna, intrigué :
« Qu'y a-t-il, Président ? »
   Mustang avait juré entendre la voix d'une jeune femme. Une voix qu'il reconnaîtrait entre toutes...
« Ce n'est rien », assura alors le Président en regardant à nouveau droit devant lui.
   Ils arrivèrent au niveau de la bâtisse qui avait servi de refuge à Alphonse, Edward et Winry. Ils firent une halte, et regardèrent en direction du coeur de la ville : de là où ils étaient, en scrutant l'extrémité de la rue principale, ils apercevaient presque le repaire d'Endir, masqué de temps à autre par les nuages de sable. Il n'y avait plus de démons, semblait-il ; mais rien ne leur indiquait que les environs du laboratoire étaient sûrs pour autant. Les cinq alliés regardaient avec attention en direction du coeur de la cité, au cas où un ennemi se dresserait sur leur route.
« Endir possède un dispositif de surveillance très avancé, expliqua Kain à Mustang, une main dans la nuque. On n'est jamais entrés dans son laboratoire, Rendy et moi, et à vrai dire les seuls qui pourraient nous aider à le faire sont coincés à l'intérieur... »
   Winry baissa la tête, songeuse. Pourtant, c'était maintenant ou jamais, Edward était en danger, Kerin et Ethel aussi, ils ne pouvaient rester ici sans agir ! Elle regarda la maison ocre où ils avaient passé deux nuits ensemble. Sans prévenir, elle courut à l'intérieur, traversa le salon, et commença à ramasser ses outils pour les ranger dans sa mallette. Alphonse arriva derrière elle, bientôt suivi par Mustang, Rendy et Kain.
« Winry ? l'interpella le jeune alchimiste. Qu'est-ce que tu as ? »
   Winry ferma sa précieuse malle et se tourna vers Alphonse :
« Je suis prête à parier que cet idiot a cassé son auto-mail, aussi il faudra que j'aie de quoi l'arranger quand on le retrouvera... »
   Alphonse resta muet un instant, avant de sourire. C'est alors que Rendy, resté dans le salon, effleura, songeur, le drap brodé qui avait été fixé sur le mur du fond en entrant.
« C'est ici... » dit-il à Kain.
   Et sans crier gare, il saisit le drap et l'arracha brutalement du mur où il avait été accroché. Surpris, Mustang, Alphonse et Winry le rejoignirent :
« Rendy ? Qu'est-ce que tu... » commença Alphonse.
   De nouvelles gravures. Des symboles dessinés partout dans la pierre, et jusqu'alors dissimulés par le superbe drap brodé. Rendy les effleura et s'adressa aux autres sans les regarder :
« Pour comprendre la façon de penser d'Endir, il faut s'attarder sur celle des anciens sages de Xerxès, dit-il avec autant d'assurance qu'un historien à la culture étendue. Vous le savez peut-être, ces maisons étaient à l'origine habitées par ces sages, qui voulaient immortaliser leurs théories et ainsi la transmettre aux nouvelles générations. Endir s'est un peu trop intéressé à ces théories, si vous voulez mon avis.
- Et que raconte cette théorie ? questionna Winry en contemplant les gravures avec émerveillement.
- Je ne suis pas originaire de cette cité », répondit Rendy avec un petit sourire, même si tous en avaient conscience.
   Alphonse fit alors quelques pas vers le mur et effleura à son tour la pierre, observa avec attention les signes et les représentations qu'il pouvait voir. Il se surprit même à les comprendre en partie.
« Est-ce que ça parle bien... des humains parfaits, aux yeux pareils à la pierre philosophale, mais immortels et à la sagesse sans limite ? dit-il alors sans quitter le mur des yeux.
- Toi... » commença Rendy, abasourdi.
   Pour comprendre ça, il lui avait fallu des semaines et des mois... et voilà que cet alchimiste comprenait déjà plus ou moins le sens de ces symboles ? C'est alors que le visage de Rendy se détendit et il décocha un petit sourire, sans quitter Alphonse des yeux.
« Non, ne dis rien... demanda le chasseur de primes. J'ai compris le truc... »
   Oui, ces cheveux blonds et ces yeux dorés... à n'en pas douter, les sages de Xerxès n'avaient peut-être pas tous disparu.
« La légende dit à peux près ça... reprit alors Rendy, conscient qu'il ne leur restait pas beaucoup de temps. Les habitants de Xerxès étaient de ceux qui considéraient que l'âme de chacun avait une couleur bien déterminée, et que d'après cette couleur, ils pouvaient prédire le caractère global d'une personne. Eux qui pensaient que le regard reflétait l'âme, ont déduit que la couleur des yeux désignait celle de l'âme.
- C'est pour cela que vous nommez les démons âmes écarlates ? questionna Winry.
- Exactement. Ce terme désigne aussi bien les Ishbal que les démons, en réalité. Kain par exemple, est aussi considéré comme une âme écarlate en tant qu'Ishbal.
   Kain sentit les regards s'orienter vers lui, et il détourna les yeux.
- Mais les âmes écarlates Ishbal n'étaient pas considérées comme parfaites. Les sages de Xerxès attendaient la venue d'un humain aux yeux rouges, comme l'a dit Alphonse, un modèle de sagesse, et surtout, immortel. Ses yeux ne seraient pas de la couleur de l'or, mais de celle de la pierre philosophale, qui conférait puissance et pouvoir à ceux qui avaient le bonheur ou le malheur de la posséder. Mais aussi brillants étaient-ils, les sages de Xerxès n'ont jamais réussi à créer cette "véritable" âme écarlate. Leurs recherches ont continué sur des générations et des générations, et pourtant, la seule créature s'apparentant à la vie éternelle qu'ils ont créée, si j'ai bien compris, était cet Homonculus qui a causé leur perte...
- Oui, c'est ça, confirma Alphonse en détournant le regard du mur. C'est bien ce qui s'est réellement passé, et que les Homonculus ont tenté de cacher au monde pendant très longtemps. Alors au final, personne n'est parvenu à réaliser cette légende...
- Malgré leur talent, les gens de Xerxès ne sont pas arrivés à leurs fins, commenta Mustang. Le rêve qu'ils poursuivaient frôlait l'utopie, de toute façon...
- Et tout ça, c'est lié à Endir ? demanda Winry.
- De toute évidence, puisqu'il s'est installé à Yvanesca, répondit Kain. Peut-être qu'il souhaitait prendre connaissance de toutes les découvertes des sages, afin que ses recherches soient plus efficaces et rapides... en fait, on en sait trop rien.
- Non, on n'a encore jamais eu l'honneur de lui parler en face... » ajouta Rendy, un sourire cruel sur les lèvres, et un pistolet en main laissant deviner que l'honneur dont il parlait s'apparentait plus à une envie de meurtre qu'à autre chose.
   Soudain, ils entendirent comme un son strident à l'extérieur. Et un grognement intense, comme celui des démons qui les avaient attaqués tout à l'heure.
« Merde, ils reviennent ?! » lança Rendy en sortant à nouveau son second pistolet.
   Les cinq alliés se précipitèrent à l'extérieur, arrivèrent en trombe dans la rue principale et regardèrent en direction du laboratoire d'Endir.
   Là, à quelques mètres sur la grande rue déserte, un démon était assis. Il avait l'air moins vaporeux que les autres, mais son regard écarlate ne changeait pas ; toujours cette âme de la couleur du sang, convoitée et aussi tellement crainte.
« Restez en retrait, conseilla Mustang à ses alliés en ajustant ses gants.
- Il ne vous sera pas nécessaire de prendre garde... »
   Les cinq sursautèrent et regardèrent le démon avec stupeur. Etait-ce bien lui qui venait de parler ? Winry, serrant dans ses deux mains la bretelle de sa mallette, avança alors à pas lents vers la créature.

   Alphonse tenta de la retenir, mais alors qu'il allait lui saisir le bras, le démon se leva et ce fut lui qui avança vers eux. Winry se stoppa. Elle reconnaissait cette âme-là. Ce n'était pas un démon banal.
   Kerin.



Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #25 le: Juin 24, 2009, 03:50:02 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Wouaaouuh ! Ce passage était absolument méga super génial ! >o<
J'ai adorée le suspens, les décors, et de savoir par vous que Rendir est gentil. :3
Par contre, j'ai eu un trop méga frisson.... Alphonse a repris la main de Winry ! C'est LA chérie à Edward, pas à lui ! >8( (Naméoh !)

Je suis contente qu'on parle un peu de Kerin. Je l'aime bien, ce mec, parce que je sais qu'il ne pourra jamais vous abandonnez. Il est fort, mais j'ai peur qu'il soit tellement fort que... Bah que... Il terrasse la pauvre Winry et le pauvre Alphonse. Endir est encore dans le cou.... Grraou, c'est trop un idiot ! >o<

J'ai adoré aussi le passage où la chérie de Monsieur le président Mustang lui dit qu'il ne doit pas mourir. Aaaahh, ses deux là, ils sont vraiment trop de chez trop mignon ! Par contre, il a pas intérêt de crever ! Sinon, je le déteste carrément ! >o<

Bonne chance pour la suite Maîtresse Sephyra ! Je suis sûre que le prochain passage que vous allez nous postez sera trop superbe ! >w<
J'ai trop hâte de le lire !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #26 le: Juin 25, 2009, 04:13:45 pm »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Hello Mady ! Contente que ce chapitre t'aie plu ^^
Heureusement que je peux bénéficier de tes commentaires en tout cas, et que ne ne suis pas obligée de compter sur un imbécile mondialement connu qui se reconnaîtra, une fois encore...
Citation
savoir par vous que Rendir est gentil
Rendy : C'est Rendy !!!
*Sephyra assomme le dangereux chasseur de primes*

Citation
Alphonse a repris la main de Winry ! C'est LA chérie à Edward, pas à lui ! >8( (Naméoh !)
Ah, la rivalité entre frères... Elle est très présente entre Ed et Al mais je n'ai pas réussi à le transposer dans cette fic... Donc... huhu *cette fois, c'est la roussette qui se retrouve assommée*

Bon, encore merci, quelque chose me dit que tu vas bien aimer ce chapitre... Bon, je te souhaite une bonne lecture ma Mady ! =3


Quatorzième Chapitre : Réunion


« C'est toi... Kerin ? » questionna Winry.
   La question sembla surprendre Alphonse, Kain et Rendy. Ils restèrent interdits, fixant la créature, examinant le moindre de ses mouvements pour tenter d'y discerner ceux du jeune démon. Mais c'était cette voix, intense et grave, qui avait mis la jeune mécanicienne sur la voie.
« Oui, c'est moi, répondit le démon de sa voix lointaine. Je me sers de l'enveloppe corporelle d'un démon pour venir vous parler en face. Je vous expliquerai en chemin, allons-y ! »
   Mustang, Kain et Rendy semblaient hésiter, mais Alphonse et Winry se précipitèrent vers la créature qui repartait en direction du laboratoire. Finalement, les trois méfiants se décidèrent à suivre le mouvement, à contrecoeur pour certains.
« Cet enfoiré... maugréa Rendy. Si on avait pas besoin de lui pour aller chercher son cinglé de prof, il y a longtemps qu'il se serait reçu trois balles dans la tête...
- Rendy, c'est pas le moment ! » lança Alphonse par-dessus son épaule.
   Le chasseur de primes agacé se garda de répliquer. Kerin en profita pour prendre la parole, trottant aux côtés de ses alliés :
« Je suis actuellement enfermé au cinquième sous-sol. Edward est quelque part dans les cachots, au même étage. Il est en vie, mais il est blessé et a besoin de votre aide. »
   Le jeune démon avait enfin dit ce que Winry voulait entendre. Elle le regarda longuement avec surprise et gratitude, puis infiniment soulagée, elle reprit sa course de plus bel. Elle allait secourir Edward, et le revoir, enfin...
« Ethel compte aller le rejoindre pour le faire sortir de prison, continua Kerin. Quant à Endir, il a quitté le laboratoire depuis quelques heures.
- Comment ?! réagit Alphonse. Alors, on peut entrer sans problème ?
- Oui, mais selon les plans d'Endir, les démons devaient aller semer la panique dans la ville pour faire diversion. Il n'avait visiblement pas prévu que l'armée intervienne... Ca nous laisse une faille à exploiter à loisir. »
   Mustang décocha un petit sourire. Ca, pour sûr, Endir n'aurait pas dû le sous-estimer.
« Et tu sais où il est allé ? questionna Winry.
- Il est reparti vers le sud, par un tunnel souterrain, répondit Kerin. Au sud d'Yvanesca, près d'Aerugo, il a poursuivi pendant des années la construction d'une tour gigantesque au milieu d'un cratère.
- Une tour ? On doit la voir de loin, alors ? Ce n'est pas très discret comme édifice...
- Je ne l'ai jamais vue, en réalité. Endir m'a toujours défendu de m'y rendre. Mais cette tour doit cacher bien des mystères, puisque même si elle est immense, aux dires de mon maître, je ne l'ai jamais aperçue. En tout cas, Endir s'y trouve certainement à l'heure qu'il est, et il s'occupe de derniers préparatifs pour le plan qu'il a en tête. Je vous en parlerai plus tard. Pour l'instant, il vous faut entrer dans ce laboratoire, et trouver un moyen de me libérer... Il y a un cylindre de pierre rouge devant moi ; ce qui fait que je ne peux pas me transformer, et donc je suis incapable de me dégager.
- Minable... souffla Rendy.
- Et Ethel ? reprit Winry pour couvrir la voix du chasseur de primes.
- Endir lui a administré une pierre rouge, répondit Kerin avec une soudaine fureur, les crocs serrés. Elle ne peut pas approcher ce maudit cylindre non plus. Pour l'instant, je l'ai chargée d'aller libérer Edward ; mais avant ça il faudra désactiver l'émetteur qu'elle a au cou. Sinon, Endir pourra l'exécuter quand il la verra partir de la salle principale du cinquième sous-sol ; salle qu'il lui a interdit de quitter. Or, il possède un appareil lui permettant de savoir exactement où elle se trouve, à chaque instant. »
   Il s'interrompit en constatant que le laboratoire était à portée. Les six alliés ralentirent et s'approchèrent de la structure d'acier. Les caméras les avaient vus depuis longtemps et les scrutaient avec leur objectif poussiéreux ; mais à présent, ils n'avaient plus à s'en soucier.
« Ce serait trop long de rentrer les codes, dit alors Kerin en courant vers la structure. Suivez-moi ! »
   Il sauta sur un mur d'acier et le traversa comme un nuage de sable, en laissant sur le mur une large tache noire. Confiants, Alphonse et Winry coururent vers la paroi et la traversèrent par la marque noire. Ils furent bientôt imités par Mustang, Kain et Rendy ; ce dernier empruntant une voie gorgée d'Esprim à contrecoeur.
   Les cinq alliés débouchèrent directement dans une immense cavité faite d'acier et de machines ; un lieu de technologie et de mal.

   Pour la première fois, ils entraient dans le laboratoire d'Endir.

   Ce lieu redouté était inquiétant, avec toutes ces lumières artificielles fixées au plafond et aux murs ; ils se trouvaient pour l'instant dans une immense salle circulaire avec un passage longeant le mur, qui les faisait descendre vers les abysses du repaire. Au centre du chemin descendant se trouvait un immense gouffre sombre, si profond qu'on en apercevait pas l'extrémité.
   Le démon s'était mis à trembler légèrement, en émettant des grognements rauques. Winry s'approcha de lui, inquiète :
« Kerin, tout va bien ?
- Je... je n'ai plus beaucoup de temps, répondit la créature avec la voix du jeune démon. Il faut que je vous guide au plus vite au second sous-sol. Suivez-moi ! »
   Ils empruntèrent la seule voie potentielle ; le passage qui longeait les murs arrondis. Les parois d'acier défilèrent, les unes après les autres, au fil de leur course. Il régnait un profond silence ; ils n'entendaient que le bruit de leurs pas résonner dans cette immensité, et parfois le ronronnement de quelque machine terrée dans les profondeurs de l'édifice souterrain. Ils parvinrent rapidement au second sous-sol, où, d'après Kerin, se trouvait la machine qui gardait l'émetteur d'Ethel activé.
« C'est ici », annonça Kerin en arrivant dans une nouvelle pièce.
   Celle-ci était grande et rectangulaire, avec une sortie droit devant, et deux rangées de machines de part et d'autre du chemin. Les intrus commencèrent à longer les engins en tout genre, guidés par Kerin, qui finit par s'arrêter devant une machine particulière :
« C'est celle-là.
- Comment tu le sais ? questionna Alphonse, intrigué.
- Endir lui-même me l'a dit. Mais comme je ne suis pas capable de la mettre hors-service sans déclencher l'auto-destruction de l'émetteur, cette information n'était qu'une provocation à mon égard ; rien de plus. »

   La machine en question n'avait rien d'impressionnant ; ce n'était qu'une grande boîte de métal avec quelques lumières rouges ou vertes qui clignotaient, et une table pourvues de touches pour entrer des codes sur un petit écran vert sombre. Le démon désigna du museau un boîtier à l'arrière de la machine ; Winry ne se fit pas prier et sortit ses outils. Elle dévissa rapidement le couvercle métallique du boîtier, et se trouva nez à nez avec des dizaines de fils multicolores qui faisaient vivre la machine.
« On connaît le scénario, lança Rendy, railleur. Y'a cinquante fils identiques et faut couper le bon ?
- Je ne veux pas voir ça... » déclara Kain en s'éloignant des machines.
   Winry, concentrée, observa les fils et les mécanismes avec attention. Il fallait saboter à un endroit bien déterminé ; c'était la vie d'Ethel qui était mise en jeu.
« Si je coupe le fil directement relié à la connexion énergétique, l'émetteur sera désactivé sur-le-champ, et n'aura même pas le temps d'imploser... souffla Winry. Je crois que c'est ici... »
   Elle approcha sa pince coupante d'un fil rouge un peu en retrait, légèrement tremblante ; puis coupa le fil d'un coup sec. La machine s'éteignit d'un coup ; les lumières moururent et le ronronnement du moteur s'évanouit. Un grand silence s'ensuivit.
« Ca a marché ? » questionna Alphonse, anxieux, premier à oser briser le silence.
   Ils n'avaient aucun moyen de le savoir. Pas pour l'instant.
« Je dois vous laisser, maintenant, annonça Kerin, dissimulant mal son inquiétude pour Ethel. Retrouvons-nous au quatrième sous-sol, dans la bibliothèque ; vous trouverez le chemin facilement. Continuez à descendre le plus bas possible dans la cavité principale. »
   Sur ce, le démon s'évanouit comme un nuage de fumée, éteignant ses yeux écarlates.

****

   Ethel rouvrit subitement les yeux. Elle porta la main à son cou, et à sa grande surprise, ne sentit plus l'émetteur vibrer. Elle le saisit d'une main, et l'arracha violemment de son raz-du-cou en fermant les yeux. Rien. Elle considéra l'objet métallique avec mépris, puis le lança avec fureur le plus loin possible, avant de se redresser, encore un peu frémissante.
« Ethel ! cria alors Kerin, de la salle d'à côté. Ethel, dis-moi que ça a marché !
- On ne peut mieux, répondit Ethel en souriant. Je suis enfin débarrassée de cet odieuse machine... »
   Kerin sourit à son tour, et s'autorisa à pousser un long soupir de soulagement. Il avait bien fait de miser sur les talents de la jeune mécanicienne.
« Parfait, alors c'est le moment d'aller secourir Edward ! reprit Kerin, car la situation restait grave.
- J'y vais tout de suite. Après, on revient te chercher ! »
   La jeune fille quitta la salle en titubant un peu, affaiblie par la pierre. Elle avait des tremblements dans tout le corps, et sa vue se brouillait de temps à autre ; arrivée dans le couloir des cachots, elle dut avancer en s'aidant du mur. Même si son corps lui sommait de s'arrêter, lui faisait croire qu'elle était fatiguée et qu'elle avait mal, elle ne s'arrêta pas. Il lui restait encore du chemin à parcourir.

****

   Edward rouvrit les yeux. Il entendait des bruits de pas ; on venait dans sa direction. Il se redressa vivement, prêt à faire face à son visiteur. Les pas étaient irréguliers et parfois hésitants ; quelqu'un de blessé ? C'est alors qu'Ethel arriva près de lui, et tomba à genoux devant sa cellule en saisissant un barreau pour ne pas perdre l'équilibre.
« Ethel... grogna Edward, qui ne savait toujours pas s'il devait avoir pitié ou la traiter en ennemie.
- Pardonne... moi, murmura alors Ethel. Je suis venue te sauver. Pardonne-moi de t'avoir regardé comme ça... tout à l'heure... c'était pour qu'Endir ne se doute de rien... »
   Cette explication lui suffit. En un rien de temps, Edward oublia ses doutes et ses craintes, pour reporter toute son attention sur la situation présente : leur combat final contre Endir allait bientôt débuter. Néanmoins, il fut surpris par le regard de la jeune femme : malgré les ténèbres, il pouvait distinguer une lueur rouge dans ses yeux émeraude.
« On fera un topo plus tard, déclara-t-elle alors. Recule un peu s'il te plaît... »
   Edward s'exécuta et la seconde d'après, le bruit d'une lame de vent fendit l'air, la serrure vola en éclats et la porte de la cellule s'ouvrit lentement en poussant un long grincement. Edward resta longtemps interdit, sans avoir compris ce qui venait de se passer. C'est alors qu'il vit la main gauche d'Ethel ; elle l'avait transformée pour y faire pousser cinq lames affûtées, comme à la manière de l'Homonculus de la luxure, il y a longtemps de cela...
« Allons, tu peux marcher ? questionna Ethel, une goutte de sueur sur la tempe, en faisant disparaître de sa main les lames aiguisées.
- Je crois... », répondit Edward en se redressant sur ses jambes.
   Elles tremblaient encore, et sa jambe droite lui faisait toujours aussi mal ; même s'il avait à peu près guéri sa blessure, la plaie n'était pas soignée au point qu'il puisse marcher tout à fait normalement.
« On va aller retrouver les autres, déclara Ethel en se relevant à son tour. Endir n'est pas là pour l'instant, on a le temps de planifier quelque chose...
- Et Kerin, il est où ? questionna Edward, se remémorant les hurlements de rage du jeune démon, quelques dizaines de minutes plus tôt.
- Enfermé dans la salle du fond. »
   Edward lança un regard en direction de ladite salle.

****

   Kerin était somnolent. Devant lui, le cylindre de pierre rouge refusait de bouger de place, à son désespoir aussi bien qu'à celui des démons enfermés dans leur cellule. Ca l'aurait arrangé de trouver un nouveau pouvoir, comme celui de passer à travers les murs... S'il avait pu le faire tout à l'heure, c'était uniquement parce qu'il avait additionné ses pouvoirs avec celui d'un véritable démon. C'était aussi en prêtant un peu d'Esprim supplémentaire à la créature qu'il avait réussi à lui faire quitter sa cellule en empruntant le Passage... mais finalement, seul, il ne pouvait pas faire grand-chose ; il aurait essayé quelque chose s'il lui restait encore un peu d'énergie. Malheureusement, après son petit voyage à la surface avec l'enveloppe corporelle d'un démon l'avait vidé de ses forces.
   C'est alors qu'il entendit des pas, dans la salle voisine à celle où il était enfermé. Une personne... non, deux. Et à nouveau une seule ; l'autre s'était stoppée. Les pas se rapprochèrent, puis il entendit le claquement de deux mains frappées l'une contre l'autre. Quelques secondes plus tard, il ne comprit plus ce qui lui arrivait ; il se sentit plongé dans le noir, tiré en arrière, pris dans une avalanche de pierres ; puis il s'effondra finalement sur le sol de la salle au cercle de transmutation, libre de ses mouvements. Il se redressa avec peine, émergeant d'une montagne de pierres, et jeta à Edward un regard noir.
« On est quittes ? questionna l'alchimiste en lui tendant la main pour l'aider à se relever.
- J'en ai bien peur... » rétorqua le jeune démon avec un sourire, en acceptant l'aide de son allié.
   Edward avait fait un grand trou dans le mur contre lequel était immobilisé Kerin, par la salle de derrière, le précipitant dans la salle au cercle de transmutation en lui faisant complètement traverser le mur derrière lui. Kerin avait fini dans une avalanche de pierres démontées par l'alchimie, mais au moins, il se trouvait maintenant loin du cylindre de pierre rouge, et pouvait enfin se dégager.
   Edward transmuta encore les brassards d'acier qui avaient permis à Endir d'immobiliser son protégé contre le mur, et bientôt, le jeune démon avait retrouvé sa complète liberté de mouvements. Il se redressa en se secouant, pour ôter les derniers morceaux de pierre et la poussière sur ses vêtements, ainsi que dans ses longs cheveux noirs. C'est alors que son regard tomba enfin sur Ethel. Elle lui décocha un sourire, les larmes aux yeux. Kerin ne lui rendit pas ce sourire. Il regardait ses yeux, abasourdi, et bientôt, frémissant de rage. Une âme écarlate. Il en avait une sous les yeux. A l'émeraude des yeux d'Ethel s'était mêlé un rouge flamboyant, le reflet de la pierre rouge, que lui avait imposée Endir. En comparaison, ce tatouage noir qu'elle avait sur le sternum n'était rien. Il avait le même sur la main gauche après tout, c'était leur marque de fer rouge, leur symbole de captifs. Ce n'était pas aussi grave que de devenir, d'un instant à l'autre, un humain dévoré par la cupidité d'une pierre maléfique.
« Ethel... commença Kerin, dont le visage oscillait entre colère et tristesse. Alors, c'est vrai ?... Tu... »
   La jeune fille ne répondit pas. Elle s'avança vers son ami, calmement, et tandis qu'Edward jugeait bon de détourner le regard, la jeune femme étreignit son ami de toujours.
   Cette pierre n'avait pas d'importance, tant qu'elle pouvait rester avec lui jusqu'à sa mort.
   Kerin fixait le vide, abasourdi et désespéré, mais devait se rendre à l'évidence ; le combat touchait à sa fin, tout était en train de changer, et personne ne pourrait jamais plus faire marche arrière. A son tour, il serra Ethel contre lui, ne serait-ce que pour sentir son odeur, s'assurer que c'était bien elle ; et à son soulagement, cette odeur fraîche qu'elle avait toujours eue embaumait encore sa chevelure et son corps, corps si jeune et déjà tellement meurtri par la cruauté d'Endir. Il n'avait pas le droit de faire d'elle une âme écarlate. Un démon. Une créature fuite, crainte et haïe. Il n'en avait simplement pas le droit. Et il l'avait quand même fait. Juste pour punir Kerin d'avoir osé se rebeller contre son maître, aux côtés qui plus est d'un alchimiste d'Etat. Oui, c'était la seule raison, au fond. C'était de sa faute.
« Pardonne-moi, dit alors Kerin en caressant la chevelure ondulée de son amie. Je t'en prie, pardonne-moi... »
   Ethel ne répondit pas, mais, avec un sourire, elle laissa son front se déposer sur le torse de son ami.

   Ami qui jamais n'aurait le droit à sa rancoeur.



Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #27 le: Juillet 01, 2009, 08:08:19 am »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Citation
Citation
savoir par vous que Rendir est gentil
Rendy : C'est Rendy !!!

Excusez moi ! >o<
Bref, ce chapitre, bah... C'est simple, je l'ai dévoré ! Il était absolument géniale ! Le moment où Winry s'inquiète pour Edward était trop meugnon... Sont trop chou, ces deux là ! >o<
C'est dommage par contre que Winry n'est pas encore vu Edward dans ce chapitre. Ouinnnn..... T^T

Les descriptions étaient toujours ausi superbes. Mon passage préféré, c'est lorsque Ethel prend dans ses bras Kerin... Et que celui-ci le serre contre lui. T'as vu, Shadounet ? Ton fils, il a une petite copine ! C'est mignon, hein ? Tu trouves pas ? *Shadow sourit du coin des lèvres. Mad-chan le serre contre elle et pousse des cris de joie* Ton fils va se marier ! Ton fils va se marier ! Youhhouuu ! >w<
Je serai la demoiselle d'honneur de votre mariage, Maîtresse Ethel ! >o<

Moi aussi qui croyais que Kerin allait devenir méchant... En faite, il avait juste besoin d'aide ! Et Winry a réussi à sauver Ethel ! Youhhou ! Champagne ! >w<

Bref, j'ai hâte de lire la suite ! Bonne chance, Maîtresse Sephyra !
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #28 le: Juillet 02, 2009, 04:31:36 pm »
  • Supa Rank A
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 869
  • Bras gauche de Saïko Strife
Encore et toujours, merci infiniment pour ton soutient, Mady ! Bah allez, encore une suite rien que pour toi, parce que tu le vaux bien ^o^ *se prend un flacon de shampooing L'Oréal ouvert dans l'oeil*



Quinzième Chapitre : Sans se retourner



     Le quatrième sous-sol, enfin. Mustang, Kain, Rendy, Alphonse et Winry quittèrent l'immense pièce circulaire pourvue d'un gouffre en son milieu, pour s'engager dans un couloir sombre aux parois métalliques. Ils débouchèrent ensuite dans une nouvelle pièce beaucoup plus accueillante, éclairée et colorée. Une bibliothèque.
« Ca doit être la collection personnelle d'Endir... » commenta Alphonse en s'approchant des livres.
   Il en saisit un au hasard et souffla dessus pour ôter un peu de poussière ; sur la couverture était dessiné un cercle de transmutation, c'était de toute évidence un manuel d'alchimie. Il le remit à sa place et en tira d'autres, pour en arriver à la même conclusion. Ces livres, qui s'alignaient autour de lui par dizaines et par centaines sur ces étagères, étaient tous axés sur l'alchimie.
« Il possède une collection presque aussi imposante que celle de la bibliothèque de Central... commenta Mustang en observant les rangées de livres. Il devrait peut-être se diversifier un peu...
- Ah, j'en ai un qui parle de cuisine ! s'exclama alors Kain, du fond de la pièce, en brandissant un autre ouvrage.
- Arrête ça, tu me files la nausée, cracha Rendy à son subordonné. J'ai envie de tout cramer... Et vous Président, vous auriez pas des envies de feu, par un heureux hasard ?
- C'est ça, pour nous condamner par la même occasion ? lança Winry. Arrêtez un peu tous les deux ! »
   Rendy murmura un juron et se tourna vers Kain pour lui ordonner de lâcher ses trouvailles.
   A l'issue de quelques minutes d'attente, qui leur parurent extrêmement longues, des bruits de pas se firent entendre dans une salle à droite.

   Winry se leva.

   Elle laissa tomber sa mallette sur une chaise, puis se précipita vers les nouveaux venus, esquivant les tables et les livres empilés un peu partout. Kerin, Ethel et Edward arrivaient enfin, ils étaient tous réunis.
   Winry alla directement voir Edward et l'aida à marcher ; se retenant à grand-peine de lui sauter au cou. Alphonse rejoignit aussi son frère et lui saisit l'autre bras, heureux de le revoir sain et sauf. Winry regardait son ami avec inquiétude ; son manteau rouge était déchiré par endroits, et sa jambe droite ainsi que son épaule gauche semblaient avoir souffert. Sa tresse était à moitié défaite et il avait l'air épuisé, mais son regard était toujours aussi intense... Il décocha à son frère et son amie un sourire radieux, comme pour leur assurer que tout allait bien. Même si ce n'était pas le cas, et que ça se voyait.

   Les nouveaux venus s'assirent au milieu de la pièce, bientôt imités par leurs alliés. Winry avait été soulagée de constater qu'elle avait réussi à désactiver l'émetteur d'Ethel, qui avait chaleureusement remercié la jeune mécanicienne, impressionnée par ses talents. Ethel savait qu'elle devait la vie à sa nouvelle amie ; raison de plus pour tout donner pour la défendre une fois face à Endir.
   Rendy n'arrêtait pas de fixer Kerin avec dédain, effleurant nerveusement son pistolet d'une main. Un coup de coude de la part de Mustang l'incita à se calmer, pour l'instant. Winry s'était assise à côté d'Edward, et après lui avoir rendu sa montre en argent, elle lui avait ordonné de lui montrer son bras droit. Par la même occasion, elle pourrait peut-être s'occuper de ses blessures.
   Edward n'était pas emballé à l'idée de subir une réparation maintenant, mais son bras étant - presque - intact, il se dit que ça ne devrait pas durer trop longtemps. Il consentit enfin à enlever son manteau puis son haut tandis que Kerin prenait la parole en évitant soigneusement de croiser Rendy ou Kain du regard.
« Notre combat est presque terminé, annonça-t-il. Il ne nous reste plus qu'à aller chercher Endir là où il se terre en cet instant ; c'est-à-dire la tour du Sud, qu'il a baptisée Ethera.
- Ethera ! répéta Rendy en ricanant. On va la lui casser, sa petite tour, ce nom est trop beau pour elle.
- Comme quoi, on peut être d'accord des fois, répliqua Kerin.
- Un, zéro... » souffla Kain avant de se faire fusiller du regard par son chef.
   Le temps de calmer le chasseur de primes et son compère, la conversation put repartir.
« Pour nous rendre à la tour, il va nous falloir emprunter le passage qui se situe à cet étage même, informa Ethel. Endir a lui-même construit un long tunnel directement relié à la frontière d'Aerugo, nous pourrons donc nous y rendre sans problème. Depuis que mon émetteur est hors d'état de nuire, Endir a dû se rendre compte que sa diversion n'avait pas fonctionné, et que nous aussi nous avons pu planifier quelque chose. Il doit s'attendre à nous recevoir, maintenant.
- Eh bien, allons à sa rencontre, lança Edward. Je commence à me lasser du désert, en plus c'est pas bon pour mes auto-mails...
- Le plus grand danger pour tes auto-mails, ce n'est pas le sable mais toi-même, répliqua Winry en resserrant un boulon. Vas-y, bouge ton bras pour voir ? »
   Edward s'exécuta et réalisa quelques mouvements simples, des rotations du poignet et du coude, sans le moindre problème.
« Génial, merci Winry ! dit-il en remettant ses vêtements abimés par les derniers événements.
- C'est vrai qu'on est plus nombreux et efficaces, maintenant, reprit Kerin pour récupérer la conversation, mais à Ethera, Endir a les pleins pouvoirs et encore trois pierres à sa disposition. J'ignore encore comment il compte nous accueillir, mais mieux vaut être préparés.
- Facile, dès qu'il se pointe, je lui tire une balle dans la tête, lança Rendy.
- Pour ça, il faudrait déjà que tu saches viser...
- Il faut qu'on sache à quoi s'attendre, reprit Ethel pour tenter d'éviter un nouveau conflit entre Kerin et le chasseur de primes. A ce que je sais, la tour est immense et enfoncée dans un cratère très profond. Si personne n'est blessé ou a besoin de soins, je propose qu'on s'y rende tout de suite.
- Bonne idée, finissons-en », lança Edward en se levant, bientôt imité par Alphonse.
   Les huit alliés étaient déjà prêts à aller mener l'un des plus grands combats de leur vie.

****

   D'un coup de griffes démesurées formées sur sa main, Kerin découpa en morceaux une bibliothèque collée à un mur ; ledit mur dévoilé, une porte cachée s'offrit à leur regard. Elle n'était pas verrouillée ; Ethel alla l'ouvrir, jeta un regard à ses compagnons, puis s'enfonça la première dans le tunnel.
   Il était à peine assez large pour y faire circuler trois personnes côte à côte. C'était un passage assez simple semblait-il, aux parois d'acier comme la grande majorité du laboratoire, avec un sol qui faisait résonner les pas, quelques rares bouches de ventilation et des néons tous les trois mètres qui éclairaient le chemin.

   La marche fut silencieuse. Calme, monotone. Les parois d'acier se succédaient, les unes après les autres, sans changement, sans nouveauté. Cela ne faisait que rendre le trajet plus long. Mustang, qui fermait la marche, ne manquait pas de jeter de temps en temps un regard derrière lui ; un passage souterrain aussi étroit était le lieu rêvé pour supprimer sans mal huit personnes. Un suffisait d'une étincelle, de quelques démons ; la bataille serait ardue voire impossible. Ils ne devaient pas s'attarder. Ne pas ralentir la marche. Ils leur fallait atteindre Ethera au plus tôt.
   Mustang regarda à nouveau devant lui. Oui, ainsi, il serait bientôt de retour chez lui. Car il était attendu.

   Winry serrait avec force la bretelle de sa mallette. Alphonse progressait à ses côtés, tandis que devant elle, Edward marchait sans jamais se retourner. Comme il l'avait toujours fait, après tout. Il ne se retournait pas pour lancer un sourire encourageant, ou un mot pour briser le silence. La jeune mécanicienne continuait de le regarder progresser, devant elle, tout près. Elle était tellement heureuse de le retrouver... Elle n'avait pas eu la chance d'avoir les détails de leur séparation ; Edward leur avait raconté, à elle et à Alphonse, qu'il avait "simplement" emprunté un passage étrange pour se rendre directement au cinquième sous-sol du laboratoire ; puis qu'il avait affronté Endir aux côtés de Kerin. Que tous les deux, ils s'étaient fait vaincre, puis enfermer, ou punir par le vieil alchimiste. Edward avait dû tellement souffrir... et pourtant, il en parlait déjà comme s'il ne s'agissait de rien. Winry baissa les yeux. Edward ne se retournait pas.

****

   Les longues minutes se succédèrent, les unes après les autres ; et enfin, après une longue heure de marche, la sortie leur apparut enfin, sous la forme d'une tache lumineuse qui se profilait droit devant eux, au bout du tunnel.
« Nous y sommes ! » s'exclama Ethel en apercevant la lueur, soulagée de pouvoir annoncer enfin une bonne nouvelle.
   Quoique, cette nouvelle leur annonçait également la venue d'un combat mortel.
   
   Enfin, ils parvinrent à l'extérieur ; mais n'eurent pas le temps de profiter de l'air frais, tant ils furent abasourdis par la vision devant eux.
   Le tunnel avait été construit parallèlement au sol. Logiquement, ils devaient donc se trouver à une trentaine de mètres en dessous du sol, dans une zone privée de toute lumière. Mais ils étaient bien des dizaines de mètres sous terre.
   Le passage débouchait sur un cratère immense, qui donnait vue sur une tour impressionnante, noire et couleur métal, qui devait bien compter deux cent étages si ce n'est plus. Elle trouvait son origine tout au fond du cratère ; si profond qu'on ne l'apercevait pas, enfoui dans des ténèbres abyssales. Et le tunnel débouchant en plein milieu du cratère, encore en profondeur, la tour était complètement dissimulée dans les entrailles de la terre. Là, au-dessus d'eux, ils pouvaient apercevoir le ciel gris, privé de la lumière du soleil. Cela rendait l'atmosphère du précipice encore plus inquiétant ; et Ethera encore moins accueillante.
« Eh bien, voilà pourquoi personne ne l'a jamais aperçue, dit Alphonse pour briser le silence. Elle a beau être gigantesque, si elle a été construite dans les profondeurs de la terre, elle reste invisible... »
   Rendy fit tourner son pistolet dans sa main tout en scrutant l'édifice. Ses formes aiguisées et sombres en faisaient un lieu de crainte et de terreur ; lieu qu'il se ferait un plaisir de détruire.
« Bon, on s'y rend comment, les génies ? » questionna-t-il.
   En effet, il leur était évident qu'ils n'allaient pas descendre jusqu'au fond du gouffre pour pénétrer dans la tour en passant par le rez-de-chaussée, avant de remonter jusqu'au sommet, là où se terrait de toute évidence Endir. Il leur faudrait continuer à aller tout droit ; construire un passage qui les mène directement à l'étage de la tour qu'ils avaient en face d'eux, à peine à une dizaine de mètres devant. C'était le chemin le plus rapide jusqu'à la tour. Et puis, ça leur épargnerait l'ascension de plus d'une centaine d'étages...
« Je peux peut-être nous construire un pont avec l'alchimie... déclara Edward en examinant la structure de la falaise et celle du rebord où ils se trouvaient.
- Ca ne sera pas nécessaire... le contredit alors Kain. Regardez, notre hôte nous accueille... »
   Les huit alliés regardèrent en direction de la tour, ébahis. Un pont d'acier était en train d'en surgir, lentement, dans un grincement sonore ; puis après avoir traversé le gouffre, il vint se déposer sur le morceau de roche qui servait de sortie au tunnel souterrain. Il régna un silence au sein du petit groupe.
« C'est... fiable, vous croyez ?... questionna Alphonse, un peu hésitant.
- A mon avis, oui, répondit Kerin. Endir a besoin de moi pour ses projets, et ça l'arrange que je le rejoigne. Que vous soyez avec moi ou non, peu importe pour lui ; son ego surdimensionné lui laisse croire qu'il viendra sans problème à bout de tout ennemi.
- Tout ça parce qu'il se croit en sécurité dans sa petite tour, lança Rendy. Il va avoir une mauvaise surprise, si vous voulez mon avis.
- Oui, et je me ferai une joie de réduire ses espoirs à néant, renchérit Mustang en ajustant ses gants. Ca tombe bien, j'ai besoin de dérouiller un peu.
- Ca c'est clair », lança Edward avec un sourire ironique lancé au Président.
   Alphonse et Winry soupirèrent. Visiblement, certaines choses n'avaient pas changé. Les deux en revenaient à peine qu'Edward ose parler sur un tel ton au Président des armées...
« Bon, qu'est-ce qu'on attend ? » lança Kain en sortant un pistolet.
   Kerin s'avança jusqu'au bord de la falaise, un peu à droite du pont.
« Euh, non là c'est pour mourir, le pont est à ta gauche petit démon, lança Rendy. Ah, mais j'y suis, tu consens enfin à accepter ton triste sort ?
- Je peux pas, tu en serais trop content. »
   Sans crier gare, deux ailes immenses surgirent des omoplates du démon, dans un craquement soudain qui fit sursauter tout le monde.
« Qu'est-ce que... » commença Mustang, interdit.
   Les ailes se détendirent, acérées et pourvues d'une fine peau d'argent, comme des ailes de chauve-souris ; sauf qu'elles étaient en partie recouvertes de plumes noires qui s'étaient mises à voleter alentour.
« Je prends un autre chemin, et un peu d'avance, déclara Kerin en se tournant vers le groupe. Je vous interdit de mourir. »
   Ethel s'avança vers lui, il la saisit par la taille et s'élança dans les airs avec elle. Médusés, ses alliés les regardèrent s'envoler vers les plus hauts étages d'Ethera, près du danger et d'Endir.
« Mais regardez-le se donner des airs... souffla Rendy, sans admettre que la petite démonstration de vol l'avait complètement épaté.
- C'est le moment d'y aller les jeunes », lança Mustang en se lançant le premier sur le pont.
   Les jeunes en question regardèrent encore les deux captifs d'Endir s'éloigner vers la tour par la voie des airs, puis ils suivirent le Président au pas de course, et traversèrent rapidement le pont d'acier pour aboutir enfin à la tour d'Ethera.
   Le Président fut le premier à rentrer dans l'édifice, suivi de près par ses alliés. Ils se mirent à regarder autour d'eux, ébahis par la grandeur de l'édifice.

   Au fond, cette tour immense et de forme arrondie n'était qu'un bâtiment creux, d'un diamètre d'au moins trente mètres, avec des escaliers longeant les murs pour progresser vers le sommet. Quelques immenses vitres translucides, tous les vingt mètres de hauteur, laissaient passer la lumière blafarde du ciel, qui s'obscurcissait peu à peu. En réalité, il n'y avait que quelques rares étages, qui étaient des plate-formes d'acier ne recouvrant même pas la moitié du gouffre central. Loin au-dessus de leur tête, ils pouvaient apercevoir le dernier étage, une autre plate-forme qui donnait aussi sur le gouffre, comme les autres. Et tout au sommet, un cercle de transmutation était dessiné au plafond de l'édifice.
« Je ne sais pas ce que ça signifie, mais je suppose que c'est mauvais signe, déclara Mustang. Hâtons-nous ! »
   Alors qu'ils allaient se lancer dans les escaliers métalliques, qui les amèneraient jusqu'au sommet et jusqu'à Endir, ils entendirent des grognements et des pas précipités dans leur direction, qui venaient de derrière. En un clin d'oeil, Rendy se retourna et tira une balle dans la tête de la chimère qui venait de surgir la première ; les autres créatures reçurent une déflagration qui les brûla instantanément et calma d'office leur colère. Apparemment, Endir n'avait pas créé que des démons ; les monstres qui arrivaient en masse par les étages inférieurs étaient le "lamentable fruit de l'alchimie", selon certains : des créatures produites à partir de plusieurs animaux différents ; avec des têtes de lion, des pattes de chien, des queues de serpent, des yeux blancs et vides. Tous les monstres variaient en taille et en nature, du singe au tigre, en passant par le crocodile et le loup.
   Kain et Rendy avaient trouvé l'occasion idéale de prouver qu'ils savaient viser ; ils tiraient sur les créatures qui arrivaient de loin et cavalaient sur les plate-formes ; les faisant parfois chuter dans le gouffre sans fin. Ils étaient assistés par le Président qui ne manquait pas d'user de son alchimie flamboyante et destructrice sur les bêtes envoyées par Endir.
« Montez tous les trois, on surveille vos arrières ! cria Mustang à l'attention d'Edward, Alphonse et Winry qui étaient restés à distance de l'affrontement. C'est maintenant ou jamais, vous devez aller faire taire Endir ! Ce jeune démon est peut-être fort, mais face à la pierre si j'ai bien compris, il ne peut r... »
   Le Président se retourna brutalement et envoya une nouvelle déflagration en direction de deux créatures qui avaient failli l'atteindre.
« Faites ce que je vous dis ! » tonna-t-il alors.
   Edward fut le premier à s'exécuter. Il repartit en courant, bientôt suivi par Alphonse et Winry, dans les escaliers ascendants, vers le sommet d'Ethera et de leurs craintes.



Journalisée
Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #29 le: Juillet 28, 2009, 05:39:37 pm »
  • Supa Rank F
  • Hors ligne Hors ligne
  • Sexe: Femme
  • Messages: 353
  • Disciple lyrique de maîtresse Sephy


Journalisée
Chapitre excellent ! J'adore tout : les descriptions, les personnages, Winry et Ed... On a entendu parler de ce couple ! Youhhouu ! Même si ça m'a fait de la peine que Edward ne se retournai pas pour esquiver un sourire à Winry, dans un passage... Bouuuhh ! T^T

J'espère que Endir va crever, par contre ! Je le hais, ce sale mec ! >o< *Sort une tronçonneuse*
Par contre, Kerin, c'est tout le contraire... Je comprends pourquoi vous l'aimez bien ! >w< Vous faites un merveilleux couple avec lui ! >3<

Je ne sais pas quoi dire, vraiment.... Ce Chapitre est mon préférée dans tout ceux que vous avez poster, pour le moment ! J'espère par contre que Mustang ne va pas crever ! Il ne doit pas, pour sa femme ! Et pour moi aussi, parce que je, je l'aime bien, moi ! Il est sympa !
Par contre, moi qui croyait qu'il était mésant, Rendy... En faite, il est zentil ! >w< C'est bien, il est beaucoup plus sympa que dans Terre de Rêves !
J'ai bien aimée le moment avec la bibliotèque ! Les descriptions étaient trop belles !

Maîtresse Sephyra, je m'excuse à présent pour mon retard. * Courbette * Je suis une disciple absolument odieuse ! T^T
J'espère que vous posterez bientôt la suite, Maîtresse Sephyra !
   
Pages: 1 [2] 3 4

Planete Sonic ForumsL'Atelier Fan AreaHors-SonicEcriture[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert