Salut à toi, Mady ! Ravie que ça te plaise toujours ! Décidément, heureusement que je peux compter sur toi et pas seulement sur
un certain idiot qui se reconnaîtra ^^
Et puis dans cette fic, on ne peut pas dire que Rendy soit vraiment un ennemi, non. Enfin, il détestera Kerin jusqu'à la fin, cela va sans dire en revanche.
Kerin et Ethel sont séparés !
Plus pour longtemps huhu =3
Bien, je te remercie encore dans ce cas, et bonne lecture ^^
Treizième Chapitre : La légende des Âmes écarlates
Winry, horrifiée, fit un pas en arrière, les mains devant son visage. Mais elle n'eut bientôt plus à s'en faire ; l'attaque de Rendy avait bel et bien été inefficace. Il avait pourtant souffert un peu pour tirer de la main gauche, visant parfaitement sa cible : et les deux balles avaient traversé la créature comme elles auraient traversé un nuage de tempête. Néanmoins, l'offensive avait quand même eu un effet ; celui de désintéresser les créatures du paysage pour les laisser reporter leur attention sur l'agresseur potentiel qui avait osé user de son arme sur l'une d'entre elles. Devaient-elles conclure à une déclaration de guerre ?
« Bien, je suppose qu'on n'a plus qu'à courir, maintenant, déclara Alphonse.
- C'est la première fois que je suis aussi d'accord avec quelqu'un », répondit Kain en reculant lentement.
Alphonse en était ravi.
La seconde d'après, les quatre avaient disparu à nouveau dans les ruelles d'Yvanesca, fuyant à toute allure le laboratoire, poursuivis par les créatures déchaînées.
Alphonse tenait Winry par la main, pour l'aider à courir ; les créatures étaient effroyablement rapides et agiles. Elles se faisaient semer régulièrement par Rendy et Kain qui connaissaient les ruines par coeur ; mais l'une d'entre elles trouvait toujours le moyen de leur retomber dessus pour les poursuivre à nouveau. Alphonse aurait volontiers usé de son alchimie, mais il n'avait pas envie de lâcher Winry, et de plus il était quasiment certain que transmuter un mur derrière eux ne ralentirait pas les créatures pour bien longtemps.
« Merde, on arrive aux habitations ! s'écria alors Kain, après quelques minutes de course.
- On n'a plus le choix... il faut les affronter ! » lança courageusement Rendy en surgissant de la ruelle où ils couraient jusqu'alors, suivi de ses trois alliés.
Ils étaient de retour dans la rue principale. Sains et saufs, essoufflés, et encerclés par les loups noirs. Les créatures les regardaient avec colère, leurs crocs brillants sous la lumière du soleil qui s'était levé dans le ciel pâle.
« On est pas dans la merde, là, fit remarquer Kain en sortant un pistolet à son tour.
- Sérieux ? J'avais pas vu ! lança Rendy en sortant un second pistolet. Alphonse, t'aurais pas un plan par hasard ? »
Le jeune alchimiste regarda autour de lui, puis répondit avec calme :
« Non... et toi ? »
L'une des créatures poussa un rugissement qui les fit sursauter, et Alphonse la regarda avec détermination. Il n'allait pas laisser qui que ce soit se faire blesser, voire mourir sous ses yeux.
C'est alors que, comme en écho à ces pensées encourageantes, des bruits de pneu commencèrent à se faire entendre. Les quatre alliés, surpris, regardèrent en direction de la sortie de la ville, vers les habitations, à l'opposé du laboratoire. Ce n'était pas courant d'entendre le ronronnement d'engins modernes dans une ville comme Yvanesca.
Des véhicules de l'armée surgirent dans la rue principale, maintenant les civils à distance. Alphonse et Winry furent soulagés sur-le-champ : ce n'était plus signe de menace comme au temps où King Bradley avait les rênes. Le Président actuel était une personne fiable et qui savait toujours intervenir au bon moment, ils en avaient alors le parfait exemple. Les bolides parvinrent auprès des quatre alliés et firent reculer les créatures. D'autres s'enfoncèrent dans la ville et repartirent vers les quartiers habités ; les soldats entreprirent donc de défendre les réfugiés face aux démons.
« Euh... ils nous aident ? s'étonna Rendy, qui était prêt à s'enfuir une fois de plus.
- Tu t'attendais à quoi ? » répliqua Alphonse sans parvenir à réprimer un sourire, soudain encouragé et le coeur emballé par les événements qui prenaient enfin une tournure positive.
Une nouvelle voiture parvint près d'eux. Lorsque Winry regarda qui s'en trouvait à l'intérieur, elle comprit pourquoi tous les soldats avaient salué la voiture quand elle était passée à proximité d'eux.
« Président Mustang ! » s'exclama-t-elle.
C'était la première fois qu'elle se sentait si heureuse de le voir. Et elle songeait que même Edward, dans cette situation, aurait su témoigner ne serait-ce qu'un brin de gratitude envers le Flame Alchemist.
Ce dernier, vêtu de son éternel uniforme, et de son bandeau noir sur son oeil gauche, descendit vivement du véhicule, suivi de près par Riza Hawkeye. Alphonse et Winry vinrent à leur rencontre ; tandis que derrière eux, Kain et Rendy tâchaient de se faire oublier.
« On dirait qu'on a bien fait de venir, commenta Mustang. Ne vous en faites pas, ces créatures ne s'en prendront pas aux habitants ; nous allons faire ce qu'il faut pour empêcher cela. Mais il nous faut faire vite ; où est le Fullmetal ? »
Un silence. Winry et Alphonse s'échangèrent un regard inquiet, puis se tournèrent vers Kain et Rendy. Ce dernier, soupirant, pointa son pouce derrière lui, et lâcha d'une voix traînante :
« Là-bas. Au labo d'Endir. »
La rue principale s'enfonçait directement vers le sinistre édifice ; ils pouvaient y être en quelques minutes de course. Mais ce n'était pas encore l'heure de se jeter sur l'ennemi ; il leur fallait réfléchir avant d'agir, cette fois.
« C'est Endir, l'alchimiste solitaire, dont vous parlez ? questionna alors Mustang.
- Tout à fait, répondit Rendy en s'approchant un peu du groupe, suivi de près par Kain qui n'avait pas l'air confiant. Il s'est enfermé dans son laboratoire depuis des années, et mène tout un tas d'expériences plus que douteuses.
- Ca fait un peu plus de vingt ans, c'est bien ça ?
- C'est à peu près ça. J'étais même pas né... quel cinglé ce type. On était sur le point d'aller lui régler son compte, ajouta Rendy en faisant tourner l'un de ses pistolets dans sa main.
- Oui, encerclés et à la merci de ces bestioles... ajouta Kain tout bas.
- Allons-y », suggéra Mustang.
Le Président lança un sourire radieux à Hawkeye avant de tourner les talons et de repartir avec les quatre alliés en direction du laboratoire, au pas de course. Ils allaient enfin lancer leur assaut à eux ; Endir avait suffisamment vécu dans l'insouciance. Il était temps pour lui de payer pour ses crimes.
Hawkeye regarda son fiancé s'éloigner avec un mélange de déception et d'inquiétude. D'habitude, elle ne le lâchait jamais d'une semelle... Et déjà, elle avait dû faire fort pour le convaincre de la laisser venir avec lui à Yvanesca. Même si elle n'était plus tellement en état de combattre - d'après Mustang seulement - elle était quand même venue. Ce combat ne serait pas ordinaire ; elle l'avait bien senti. A présent, les cinq combattants partis affronter Endir n'étaient plus que de petites silhouettes qui rapetissaient à l'horizon, disparaissant dans un nuage de sable. Les soldats l'entouraient et lui demandaient comment elle se sentait, mais elle ne les écoutait pas. Elle était songeuse, et n'entendait que son coeur.
Elle se massa doucement le ventre d'une main, et ferma les yeux. Il allait revenir. Comme avant, comme toujours. Quand elle l'avait cru mort, quand elle avait souhaité mourir, sur les berges du désespoir, même dans cette situation où elle n'aspirait qu'à son trépas, Roy Mustang ne l'avait pas abandonnée. Parce qu'il ne voulait pas l'abandonner.
Parce qu'il ne pouvait pas l'abandonner.
Alors, cette fois, elle l'attendrait. Comme une fiancée que l'on protège, qui incarne une raison de rentrer vivant ; comme le rayon de soleil qui perce les nuages noirs, la lumière qui chasse les ombres, l'étoile qui illumine les nuits. Elle n'était pas vraiment habituée à ce rôle ; elle s'en sentait presque honteuse.
Mais Roy Mustang rentrerait vivant. Il rentrerait avec Edward, avec tout le monde. Et la vie continuerait, tout comme avant.
« N'oubliez pas que je vous aime, idiot... alors, revenez-moi vivant. »
Roy Mustang lança un regard par-dessus son épaule, sans s'arrêter de courir. Alphonse, qui cavalait à ses côtés, le questionna, intrigué :
« Qu'y a-t-il, Président ? »
Mustang avait juré entendre la voix d'une jeune femme. Une voix qu'il reconnaîtrait entre toutes...
« Ce n'est rien », assura alors le Président en regardant à nouveau droit devant lui.
Ils arrivèrent au niveau de la bâtisse qui avait servi de refuge à Alphonse, Edward et Winry. Ils firent une halte, et regardèrent en direction du coeur de la ville : de là où ils étaient, en scrutant l'extrémité de la rue principale, ils apercevaient presque le repaire d'Endir, masqué de temps à autre par les nuages de sable. Il n'y avait plus de démons, semblait-il ; mais rien ne leur indiquait que les environs du laboratoire étaient sûrs pour autant. Les cinq alliés regardaient avec attention en direction du coeur de la cité, au cas où un ennemi se dresserait sur leur route.
« Endir possède un dispositif de surveillance très avancé, expliqua Kain à Mustang, une main dans la nuque. On n'est jamais entrés dans son laboratoire, Rendy et moi, et à vrai dire les seuls qui pourraient nous aider à le faire sont coincés à l'intérieur... »
Winry baissa la tête, songeuse. Pourtant, c'était maintenant ou jamais, Edward était en danger, Kerin et Ethel aussi, ils ne pouvaient rester ici sans agir ! Elle regarda la maison ocre où ils avaient passé deux nuits ensemble. Sans prévenir, elle courut à l'intérieur, traversa le salon, et commença à ramasser ses outils pour les ranger dans sa mallette. Alphonse arriva derrière elle, bientôt suivi par Mustang, Rendy et Kain.
« Winry ? l'interpella le jeune alchimiste. Qu'est-ce que tu as ? »
Winry ferma sa précieuse malle et se tourna vers Alphonse :
« Je suis prête à parier que cet idiot a cassé son auto-mail, aussi il faudra que j'aie de quoi l'arranger quand on le retrouvera... »
Alphonse resta muet un instant, avant de sourire. C'est alors que Rendy, resté dans le salon, effleura, songeur, le drap brodé qui avait été fixé sur le mur du fond en entrant.
« C'est ici... » dit-il à Kain.
Et sans crier gare, il saisit le drap et l'arracha brutalement du mur où il avait été accroché. Surpris, Mustang, Alphonse et Winry le rejoignirent :
« Rendy ? Qu'est-ce que tu... » commença Alphonse.
De nouvelles gravures. Des symboles dessinés partout dans la pierre, et jusqu'alors dissimulés par le superbe drap brodé. Rendy les effleura et s'adressa aux autres sans les regarder :
« Pour comprendre la façon de penser d'Endir, il faut s'attarder sur celle des anciens sages de Xerxès, dit-il avec autant d'assurance qu'un historien à la culture étendue. Vous le savez peut-être, ces maisons étaient à l'origine habitées par ces sages, qui voulaient immortaliser leurs théories et ainsi la transmettre aux nouvelles générations. Endir s'est un peu trop intéressé à ces théories, si vous voulez mon avis.
- Et que raconte cette théorie ? questionna Winry en contemplant les gravures avec émerveillement.
- Je ne suis pas originaire de cette cité », répondit Rendy avec un petit sourire, même si tous en avaient conscience.
Alphonse fit alors quelques pas vers le mur et effleura à son tour la pierre, observa avec attention les signes et les représentations qu'il pouvait voir. Il se surprit même à les comprendre en partie.
« Est-ce que ça parle bien... des humains parfaits, aux yeux pareils à la pierre philosophale, mais immortels et à la sagesse sans limite ? dit-il alors sans quitter le mur des yeux.
- Toi... » commença Rendy, abasourdi.
Pour comprendre ça, il lui avait fallu des semaines et des mois... et voilà que cet alchimiste comprenait déjà plus ou moins le sens de ces symboles ? C'est alors que le visage de Rendy se détendit et il décocha un petit sourire, sans quitter Alphonse des yeux.
« Non, ne dis rien... demanda le chasseur de primes. J'ai compris le truc... »
Oui, ces cheveux blonds et ces yeux dorés... à n'en pas douter, les sages de Xerxès n'avaient peut-être pas tous disparu.
« La légende dit à peux près ça... reprit alors Rendy, conscient qu'il ne leur restait pas beaucoup de temps. Les habitants de Xerxès étaient de ceux qui considéraient que l'âme de chacun avait une couleur bien déterminée, et que d'après cette couleur, ils pouvaient prédire le caractère global d'une personne. Eux qui pensaient que le regard reflétait l'âme, ont déduit que la couleur des yeux désignait celle de l'âme.
- C'est pour cela que vous nommez les démons âmes écarlates ? questionna Winry.
- Exactement. Ce terme désigne aussi bien les Ishbal que les démons, en réalité. Kain par exemple, est aussi considéré comme une âme écarlate en tant qu'Ishbal.
Kain sentit les regards s'orienter vers lui, et il détourna les yeux.
- Mais les âmes écarlates Ishbal n'étaient pas considérées comme parfaites. Les sages de Xerxès attendaient la venue d'un humain aux yeux rouges, comme l'a dit Alphonse, un modèle de sagesse, et surtout, immortel. Ses yeux ne seraient pas de la couleur de l'or, mais de celle de la pierre philosophale, qui conférait puissance et pouvoir à ceux qui avaient le bonheur ou le malheur de la posséder. Mais aussi brillants étaient-ils, les sages de Xerxès n'ont jamais réussi à créer cette "véritable" âme écarlate. Leurs recherches ont continué sur des générations et des générations, et pourtant, la seule créature s'apparentant à la vie éternelle qu'ils ont créée, si j'ai bien compris, était cet Homonculus qui a causé leur perte...
- Oui, c'est ça, confirma Alphonse en détournant le regard du mur. C'est bien ce qui s'est réellement passé, et que les Homonculus ont tenté de cacher au monde pendant très longtemps. Alors au final, personne n'est parvenu à réaliser cette légende...
- Malgré leur talent, les gens de Xerxès ne sont pas arrivés à leurs fins, commenta Mustang. Le rêve qu'ils poursuivaient frôlait l'utopie, de toute façon...
- Et tout ça, c'est lié à Endir ? demanda Winry.
- De toute évidence, puisqu'il s'est installé à Yvanesca, répondit Kain. Peut-être qu'il souhaitait prendre connaissance de toutes les découvertes des sages, afin que ses recherches soient plus efficaces et rapides... en fait, on en sait trop rien.
- Non, on n'a encore jamais eu l'honneur de lui parler en face... » ajouta Rendy, un sourire cruel sur les lèvres, et un pistolet en main laissant deviner que l'honneur dont il parlait s'apparentait plus à une envie de meurtre qu'à autre chose.
Soudain, ils entendirent comme un son strident à l'extérieur. Et un grognement intense, comme celui des démons qui les avaient attaqués tout à l'heure.
« Merde, ils reviennent ?! » lança Rendy en sortant à nouveau son second pistolet.
Les cinq alliés se précipitèrent à l'extérieur, arrivèrent en trombe dans la rue principale et regardèrent en direction du laboratoire d'Endir.
Là, à quelques mètres sur la grande rue déserte, un démon était assis. Il avait l'air moins vaporeux que les autres, mais son regard écarlate ne changeait pas ; toujours cette âme de la couleur du sang, convoitée et aussi tellement crainte.
« Restez en retrait, conseilla Mustang à ses alliés en ajustant ses gants.
- Il ne vous sera pas nécessaire de prendre garde... »
Les cinq sursautèrent et regardèrent le démon avec stupeur. Etait-ce bien lui qui venait de parler ? Winry, serrant dans ses deux mains la bretelle de sa mallette, avança alors à pas lents vers la créature.
Alphonse tenta de la retenir, mais alors qu'il allait lui saisir le bras, le démon se leva et ce fut lui qui avança vers eux. Winry se stoppa. Elle reconnaissait cette âme-là. Ce n'était pas un démon banal.
Kerin.