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Double post mais tant pis pour une fois:/
Alors, alors…le pitch de l’histoire ? Je ne vais pas vraiment vous faire un pavé, shadowfox l’a déjà fait. Je vais plutôt vous conter mes impressions générales en causant des gens qui se trouvent derrière ce film. C’est avec un ami que je suis allé voir ce film, avec une idée de départ : on allait voir une adaptation de jeu vidéo au cinéma. Donc, autant dire qu’on était sur de voir tout, sauf un film qui marquera le septième art. Un film pop-corn, qui divertit, mais qui ne marquera pas durablement. Pour moi, la seule adaptatation de valable fut celle de Silent Hill de Christopher Gans, petit français qui nous avait livré un film certes perfectible mais qui sentait bon la bonne volonté, le réalisateur étant fan de l’univers. Faire de cet univers vidéoludique un assez bon film n’était pas une mince affaire. Pari relevé avec Prince of Persia ?
Ce qu’il y a à savoir.
Il suffit de voir un œil à la production du film pour cadrer exactement ce que l’on va voir d’avance : Mike Newell à la caméra, en tant que réalisateur. De lui, on en retient que c’est celui-là qui nous a pondu le plaisant « Quatre Mariages et un enterrement », mais à mon avis, ce nom dira quelque chose à plus grand monde si je dis qu’il fut aussi réalisateur de « Harry Potter et la Coupe de Feu ». Mais le nom qui ressort du lot est celui du producteur : Jerry Bruckeimer. Un monsieur qui s’y connait dans les films à grand spectacle et qui savait dans quoi il se lançait dans ce Prince of Persia, car il s’agit quand même du producteur de la trilogie de « Pirates des Caraïbes » avec Johnny Depp et compagnie. Sachant que ces deux personnages étaient aux manettes de ce Prince of Persia, j’aurais parié ma main droite (donc, celle avec laquelle je dessine, ce qui est assez chiant quand même du coup) que en compensation d’un grand film, j’allais passer un très bon moment à regarder ce film pop-corn, avec un scénario tenant sur la partie ficelle du string de Gemma Aterton, l’actrice jouant la princesse Tamira, et à l’exotisme arabe en pur toc 100% garanti pur chameau du souk de Marrakech (très jolie destination, je vous la conseille d’ailleurs). D’ailleurs, parlons-en du scénario. Je l’ai dis, je ne vais pas le raconter vu que mon voisin du dessus de mon post du dessus en a parlé, par contre, je pense qu’il est quand même très important de dire qu’il a été co-écrit par le créateur originel du premier Prince of Persia de 1989 (pour les jeunots qui ne le savent peut-être pas, Ubisoft n’a certainement pas créé la licence Prince of Persia et elle ne date pas de la trilogie des Sables du Temps), j’ai nommé le discret Jordan Mechner. Et oui, le papa de l’univers du Prince a participé lui-même à la conception du film, gardant un œil sur le patrimoine qu’il esperait proche du jeu. Maintenant que le pitch des personnages importants est fait, que je vous dise ce que j’ai pensé du film.
Mon avis :
Je vais essayer de me placer du point de vue du spectateur lambda, mais sachant qu’on cause d’une adaptation d’un univers en film, je laisserai quand même parler ma fibre fan de la saga.
Premier détail qui fera bondir plus d’un de sa chaise, un tant soi peu qu’il soit connaisseur de la série : le Prince a un nom, Dastan. Véritable sacrilège pour le puriste, car non, le nom que donne le Prince à la fin du premier PoP n’est pas le sien mais celui d’un personnage d’un conte que racontait la mère de Farah. De là, on pourrait se dire « ah bah merde, merde, merde, ils ont déconné grave avec le scénar’ ! », du moins, c’est ce que je me suis dis au début du film et même avant la séance, ayant fais quelques recherches sur le pitch avant que j’aille le voir. J’ai été en effet assez perplexe sur les origines du Prince, toutefois, avec du recul, je me suis dis : calmos, tu vois un film, et non un jeu. De plus, on découvre nettement plus la famille du Prince. Seul Sharaman est une tête connue. Là se situe toute la nuance et au final, le travail emprunt d’excellence de Mechner pour faire de Prince of Persia un film qui tire son épingle du jeu par rapport aux jeux. Le scénario diffère méchamment du premier opus de la série dont le film en porte justement le nom, mais c’est au final un choix totalement judicieux. Pas de réadaptation bête et méchante qui aurait contraint Mike Newell à tourner le film avec des règles d’or à respecter, mais une totale liberté qui laisse le réalisateur faire ce qui lui fait plaisir. Les fans de la saga vidéoludique ont donc le droit à une adaptation ne gardant au final que le vrai, le jus, ce qui fait l’essence même du jeu en gardant une petite part de surprise pour les dit-fans : la notion des Sables du Temps, le Prince, la Dague. Une force face au scénario de Silent Hill qui reprenait presque point pour point le scénario du deuxième opus. Alors oui, le scénario est très simpliste : un méchant qui veut remonter le temps pour régner sur le royaume Perse, mais à ça, je vous répond que le produit de base brille surtout par son gameplay et son univers que son scénario : un Prince devant faire face à un grand méchant sur fond de Sables du Temps. On a la même chose en gros, et c’est tant mieux comme ça.
De fil en aiguille, nous avons un Prince virevoltant, aux costumes variés (les fins limiers reconnaitront un clin-d’œil au costume de Warrior Within lors du siège de la cité vers le début du film), mais aux cheveux toujours aussi beau, aussi lisses, aussi « L’Oréal Paris : Parce que je le vaux bien ». Du point de vue du néophyte, on a de bonnes scènes de cascades inspirées de cette discipline française (cocorico !) qu’est le Parkour, ce sport consistant à emprunter des chemins peu orthodoxes de la ville et de bondir de toit en toit. D’ailleurs, Jake Gylenhaal, jouant le rôle du Prince, a suivit un entrainement par le créateur originel de cette discipline. Pour les fans, c’est un vrai plaisir de retrouver ce qui fait l’essence de la série : des acrobaties, un Prince qui court sur les murs, acrobate comme jamais, et a gardé ce caractère arrogant du premier épisode, même si l’humour, pas de grande facture mais jamais lourdingue, diffère des jeux.
L’univers, quant à lui, diffère vraiment des jeux, mais je comprends tout à fait ce choix. Les jeux se résument en très très gros à un méga-parcours du combattant parsemé de monstres divers et variés. Peu de personnages, voir très peu, donc voir des foules entières est généralement assez rare dans la série. On a donc un film qui vit nettement plus que les jeux de la licence, ce qui est plus judicieux comme ça je trouve... Les décors, par contre, sont de très très bonne facture. Tous aussi flamboyants les uns que les autres, mais aussi très flashy, des fois tellement que le décor en devient…artificiel (le film assure côté effets spéciaux, mais ils ont un peu trop abusé des fois, j’ai pas trouvé les serpents super crédibles), reflètent bien cette époque d’une Perse peuplée de magie. Mais d’aucun monstre, d’ailleurs…ce qui fait aussi la force de la série, c’était les monstres de sable. Là, niet, juste des Hassassins (j’adore l’arabisation du terme), épouvantails noirs virevoltant et nettement mieux sapés que James Bond niveau gadget. Bon, c’est déjà ça de prit…
Par contre, là où ça fait mal, parce que il y a quand même pléthores de gros défauts et je me refuse à placer ce film comme culte, c’est le petit logo au dessus du film…mais siii, voyez, là. Walt Disney. ‘fallait encore que la firme de Mickey nous pourrisse le tout avec ses happy-end moralistes et sa censure de la violence. Très peu de sang alors qu’il y a de la charcute, par contre, même si ça se finit bien, je dois quand même avouer qu’on ne va pas dans la mièvrerie gratuite. Une production Disney, oui, mais de qualité supérieure de ce qu’ils nous pondent depuis ces dernières années. La bande-son de ce film m’a exactement laissé la même impression que celle de Warrior Within : un truc bien mené, oui, qui accompagne bien, oui, mais qui, dommage, ne met pas dans l’ambiance de l’univers. J’aime bien le hard-rock, mais j’ai pas aimé le fait d’en retrouver dans Warrior Within. J’aime bien le symphonique, mais j’aurai préféré qu’ils nous fassent quelque chose de plus arabesque sur le coup. Quoique, on a bien une poursuite avec ce genre de musique, mais bon… La maigreur du scénario est une qualité, mais aussi un défaut. Il y a certes cet échange de dague entre gentils/méchants, pouvant être un peu vu comme une rallonge artificielle des fois. Toutefois, je n’irais pas jusqu’à utiliser ce terme péjoratif de « Tom & Jerry », c’est assez réducteur pour un échange qui fait au final avancer l’intrigue. Maladroitement, mais surement. Bon, la scène des autruches, par contre, je sais pas ce qu’il a pris Mechner, mais je veux la même chose. Déjà, le coup des jours, mais quand même, j’ai assez halluciné tellement ça me semblait hors-contexte. Vraiment une scène prétexte pour introduire deux personnages qui auront une importance par la suite. Quelques éléments maladroits : si on y fait gaffe, on pense à la scène des serpents qui attaquent le Prince en pleine nuit. Utilisant la dague, nous n’avons aucune indication quant au fait qu’il ait utilisé tout le sable. J’ai donc été surpris de voir qu’il restait un peu de sable quand son frère a utilisé le pouvoir de la dague. De plus, on aurait aimé plus de clarté quant au fait de savoir pourquoi le monde n’a pas été détruit par les sables. Plus personnel, j’aime beaucoup Jake Gylenhaal, mais à côté des autres rôles qu’il a faits, je le trouve assez fade en prince aventurier, il m’a arraché un petit sourire avec sa gonflette d’ailleurs.
Au final :
Les + :
- De l’action, et de la bonne. - Clins d’oeils fréquents aux trois opus de la trilogie, une sorte de fourre-tout sympatoche qui plaira aux fans (marques sur le bras du Prince lors de l’utilisation de la dague, rappelant le Dark Prince, costume de Warrior Within) - Un scénario signé Mechner : simple, mais cohérent avec l’univers, et surtout, avec le fait qu’on a là un film et pas un jeu. - Pas d’utilisation abusive de la dague, on sait comment elle marche et n’a pas d’utilisation en trop. - Je m’oppose à Roy sur le point du sablier. Il est là en tant que leitmotiv de l’intrigue bien avant la fin du film, au moins, le Prince avance vers un but qu’il atteint vers la fin, je trouve donc tout à fait logique que le sablier apparaisse seulement à la fin du film.
Les - :
- Question musiques, pas assez dans l’ambiance. - Signature Disney : pas beaucoup de sang, film clairement grand public. - Décors des fois pas naturels. - Les cheveux du Prince. - Une trahison assez navrante : le Prince a un nom, et j’aurais préféré les monstres des sables à la place des Hassassins…
Je le dis : Prince of Persia est une bonne surprise. Mais bonne surprise dans le sens où il s’agit d’une bonne adaptation en film d’une licence vidéoludique. Pas ce naufrage nanardesque comme Street Fighter avec le mythique JCVD, ou cette destruction cataclysmico-atomique de la licence Mario.Bros. Parce que bon, quand je me relis, on dirait qu’on tient là un film d’excellence, mais cela reste encore assez perfectible. On est très loin d’un Seigneur des Anneaux, mais question divertissement, c’est quelque chose à voir.
Pour moi, le second film potable sur un jeu vidéo à côté de Silent Hill. Chapeau à Mike Newell, et j'espère un PoP 2 de cette qualité, voir mieux, si il en sort un autre. Ce qu'il compte faire si ce PoP marche, d'ailleurs.
Ma note : 17/20 en tant que film tiré d’un jeu, 14/20 en tant que film traditionnel.
« Dernière édition: Mai 26, 2010, 09:12:00 pm par SpaceMoule »
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