Anecdote idiote : Hier avec mon frère on a regardé ce topique dézoomé au max, et du coup maintenant je me demande comment vous faites pour me supporter avec mes pavé de trois kilomètres de long XD
Sauf que comme on parle plus facilement de toute la violence et des horreurs de ce monde (c'est plus vendeur) que de tous les trucs cool (entraide, projets, découvertes scientifiques, etc), cela produit un biais qui nous fait croire que à un "grand méchant nombre". C'est ce qu'on retrouve dans la différence entre l'insécurité ressentie et celle réelle.
Je ne peux qu'être d'accord avec ça. Cet été, étant en stage, je passais souvent voir l'actualité sur Le Monde, et bordel, tous les jours des tonnes d'articles sur la mort, le terrorisme, comment la France va mal, etc. Et c'était le Monde, ça reste encore "gentil" comme journal !
Au bout de mes 4 mois de stages, j'en pouvais plus tellement ça t’asphyxie le cerveau. J'ose à peine imaginer ce qu'un BFM TV tous les jours peut avoir comme effet...
Faudrait que je retrouve les études, mais en gros on a une image biaisée de l'insécurité, on l'imagine supérieur à ce qu'elle est vraiment. Déjà parce qu'on a du mal à se rendre compte qu'on est 70 millions dans ce pays, et que c'est un nombre énorme, et que du coup c'est logique qu'on ait autant de trucs qui se passent. (cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas travailler contre les causes social de ces phénomènes)...
C'est aussi une des origines d'une vision cynique du monde, mais également d'un renforcement de l'individualisme : Si le monde est horrible, pourquoi serions-nous altruiste ? C'est bête, mais ça agit énormément, surtout que dans ce genre de cas, soit on se considère comme "l'un des méchants", et du coup pourquoi leur donner tors s'ils nous verront de toute façon comme de la merde ? Soit on se considère comme "un des seuls gentil dans un monde de connard", et du coup pourquoi on ne serait pas égoïste si les autres sont "méchants" ?
Par contre, la violence autre, notamment verbale, la frontière est plus floue. Et je pense que pour le coup, un ou une gamine aura beaucoup plus de mal à faire la part des choses quand la violence qu'il/elle fait n'est pas physique.
La violence symbolique (l'ensemble des violences non-physique) est effectivement beaucoup plus dure à reconnaître et la frontière est souvent difficile à faire. D'autant plus que comme violence est souvent assimiliée à violence physique, tout le reste de la violence est limite ignorée sous un "mais ce n'est pas de la violence". Un des exemples à cela est la lente émergence de la reconnaissance du harcèlement scolaire. Et je parle même pas des violences virtuelles, ou ça a été encore plus lent.
Juste une question Katos, lorsque tu disais que j'exagérais sur certains points, merci de dire sur quels points j'exagère pour confirmer ou infirmer ce propos. Si c'est à propos de tout ce qui est pas de doigts d'honneur et pas de gros mots, c'est faux, je n'exagère point.
Je parle surtout de ça : « Mais il y a une vraie différence entre voir un film et jouer à un jeu violent : c'est la RESPONSABILITÉ. Lorsque vous jouez à un jeu violent, c'est VOUS qui choisissez de tuer une personne. »
Sur la question de la responsabilité lorsqu'on choisit de tuer une personne dans un jeu vidéo. C'est en fait une question bien plus complexe, que tu caricature un peu. Prenons un exemple, dans la culture enfantine, les jeux comportant une partie "pan t'es mort" sont assez courant. On est pas face au fait de commettre la mort, mais de jouer le fait de commettre la mort. Ce sont deux processus extrèmement différent, et la différence entre les deux sont fortes. L'espace fictif étant compris par les enfants à partir d'un certain age comme fictif (je pense que c'est un des intérets de la fameuse loi des 3-6-9-12, d'accompagner l'évolution psychique et biologique de l'enfant).
Enfin, puisque Katos en parle rapidement, ça revient, un peu comme la sexualité, à "qu'est-ce qu'il faut montrer et comment le montrer" aux jeunes. Rien que sur la sexualité, je suis persuadé qu'il y en a encore beaucoup trop qui n'y connaissent que trop peu (et c'est pas en allant se soulager sur des sites 18+ qu'ils vont prendre de bons réflexes). La seule différence entre la violence et la sexualité dans les média, pour moi, c'est que les Americains sont très prudes dès qu'il y a un petit nichon qui dépasse (cf le 18+ de Kirikou parce qu'il se balade à poil) alors que la violence est bien plus "acceptée", et ça a sans aucun doute déteint sur l'ensemble de la culture occidentale.
A l'inverse de ces satanés japonais qui montrent des petites culottes à tout bout de champ :p
A titre personnel, je pense que la solution du "laissé faire" concernant l'éducation sexuel d'un enfant et sans doute la plus sage.
J'entends par là que l'enfant se pausera de lui même les questions adéquates en temps et en heures, chacun étant différent concernant se genre de chose, c'est au parent d'apporter les réponses rechercher par l'enfant une fois le moment venue.
Concernant l'éducation sexuel à l'école, j'y suis favorable a partir du moment ou la sexualité y est aborder de façon purement "technique" (prévention des IST, prévention contre les prédateurs sexuel sur internet et IRL et tout un volet moral/légal sur le consentement mutuel).
Le reste doit faire je pense partie de la sphère privé (pratique et orientation sexuel).
Pour ma part, il y a également un rôle des média, puisqu'ils sont la principale fenêtre qui existe sur le "monde" dans son ensemble (avec internet), puisque nos espaces sociaux "physiques" sont forcément limités (on peut pas être partout à la fois :p).
En fait on est loin d'être dans le laisser faire, dès qu'il y a un modèle dominant asséné et très présent. Les mécanismes d'intériorisation et d'assimilation d'un modèle montré sont très présent. Le "laisser faire", pour être honnête, ça n'existe jamais totalement à partir du moment ou on fait société. Avoir une certaine diversité des modèles dans la culture est assez important, en faisant en sorte que ce ne soit pas préchi-précha, bien évidemment (parce qu'on obtiendrait l'inverse de ce qu'on veut), ce qui permet à l'enfant de trouver dans lequel il se reconnaît le plus. C'est pour ça que toute la métaphore filée du consentement dans Steven Universe est si importante : parce que ça permet une première intériorisation de ce concept, et c'est super utile. C'est pareil sur la question des orientations sexuelles : elles existent, et font partie du monde. Les montrer à la manière de quelques séries récentes, sans être dans le préchi-précha ou la fétichisation, c'est une bonne chose.
Quant au rôle de l'école, on a aussi le rôle d'intervenir contre les discriminations : On est la première représentation que les enfants auront de la république, or celle-ci,
de jure, condamne tous les types de discriminations. De ce fait, si l'école n'agit pas, elle ne remplit pas son rôle :p Il ne s'agit pas de conditionner les élèves à être ceci ou cela (faut être honnête : on s'en fout comme dans l'an 40). Bref, un enseignement comme celui dont tu parles, mais doublé de "ne soyez pas des salauds avec les autres" et "laissez les vivre", une règle essentielle dans une démocratie qui veut fonctionner correctement. Après bon, l'école n'a jamais eut vocation à enseigner des pratiques ou des "orientations" (déjà parce que ça ne s'enseigne pas), hein. xD
EDIT : Ensuite, quand à la question de ce que les parents ont le "droit", c'est plus complexe qu'on peut le croire. A la base, j'ai dit qu'ils pouvaient faire ce qu'ils veulent dans le domaine "moral", sur ce qui est "bien". On va dire qu'il y a une limite à cela : tant qu'il reste dans les cadres de ce qui est légal dans une démocratie comme la notre : Il y a un réel problème dans certains cadres oppressifs, genre dans le cas de sexisme, homophobies, etc. Après, c'est très compliqué d'agir dans ce cadre là. Ce que j'entendais par là, c'est plus pour des trucs de "bonnes morales" à la "pas avant le mariage", où mon avis et celui de l'école ne compte pas. Après, on peut trouver un défaut à cela puisqu'on est déjà dans une relation de pouvoir à l'intérieur d'une famille, et la sphère privée n'est pas tellement celle de l'égalité, mais on commence là à entrer dans un problème quasi-insoluble.
D'autant plus qu'on est genre super hors-sujet là xD Autant mes autres réponses dans ce post sont plus ou moins dans le sujet, mais là on part un peu en vrille xD Mais si on retourne dans le côté dans l'idée "qu'est-ce qu'on peut montrer dans un média adressé aux enfants tels que le JV", ça peut être intéressant d'en parler aussi, parce que ce sont généralement les deux plus grands interdits. (on pourrait rajouter ensuite la drogue et les jeux d'argent, je crois ?)
D'ailleurs, c'est peut-être un point intéressant, le fait qu'on lie toujours le fait de ne "pas montrer la sexualité" avec "ne pas montrer la violence". Y'a deux façon de le faire, celle un peu bigotte, style "les deux cépabien faut pas montrer ça, c'est indécent" (je préfère les dés 20 #DésoléPasDésolé), soit justement comme fait Linky pour montrer le paradoxe du fait de refuser de montrer la sexualité et d'avoir moins de soucis avec la violence (le célèbre paradoxe de facebook).