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L'Atelier Fan Area => Best of => Discussion démarrée par: Blackdoom le Juin 04, 2009, 06:29:05 pm



Titre: [Terminée] NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Juin 04, 2009, 06:29:05 pm
Edit [20/12/2012] : Cette fanfiction contient des scènes à caractères violents et/ou sexuels.
Néanmoins il est utile de préciser aux plus dégueulasses d'entre vous qui ne liraient cette fic que pour ce genre de passages violents et/ou sexuels que lesdits passages se comptent sur les doigts d'une main et qu'ils sont pour la plupart loin d'être traumatisants.
Merci.

... Ca fait un petit bout de temps.
Et bien me revoilà dans cette section. Plus en temps que membre qui passe une fois tous les six mois pour poster un ramassis de conneries, mais comme ficeur. Quelle nostalgie x)
Dans la lignée des deux premières fics que j'ai terminées voilà presque trois ans, je reviens cette fois avec plusieurs personnages que je n'ai pas inventés de moi-même. Vous les reconnaîtrez facilement, leurs propriétaires sont assez connus sur ce forum... En tout cas dans cette section.

En écrivant, je me suis rendu compte que le prologue faisait cinq pages, et le premier chapitre le double. On est loin des une-deux pages que j'écrivais avant x')
Je couperais le prologue en trois, chaque partie présentant un personnage important. Ca vous permettra aussi d'entrer à votre aise dans l'étrange ambiance que je veux instaurer. Une ambiance toujours dans la lignée des deux autres fics que j'ai écrites.
Pour ceux qui connaissent déjà, ils sont prévenus.
Pour les autres, évitez de lire certaines parties seul dans votre chambre en pleine nuit...



« De tout temps, beaucoup de Confréries, de Confédérations, ont été inventées. Les unes pour gouverner le Bien, les autres pour légitimer le Mal. Nous ne sommes ni pour l’un, ni pour l’autre.
De beaucoup pensent que si le Bien régnait en maître sur le Mal, le Monde irait mieux. C’est faux. Absolument faux, puisque personne ne peut le savoir. Personne ne doit le savoir. La balance de notre Monde qui régit le Bien et le Mal existe depuis son Origine. Notre devoir, la préserver. Donc ne préférer aucun camp, que ce soit pour le Bien, comme pour le Mal…

-----------------

Les flocons se balançaient lentement dans les airs, au rythme d’un vent léger et frais.

La fumée de la cigarette dansait entre les cristaux blancs. L’homme porta cette dernière à la bouche et expira un rond de fumée qui sembla traverser le froid de cette nuit d’hiver. Accoudé à sa voiture noire, il retira ses lunettes et goûta la fraicheur d’un moment de répit. Il avait fait son boulot. Aujourd’hui, il avait scellé un contrat avec l’un des présidents Mobiens les plus réputés de toute l’histoire de cette planète. Irascible, intransigeant et détestant les palabres inutiles, il avait néanmoins su écouter son interlocuteur et comprendre l’importance de son message. Message qui allait prodiguer une somme considérable à l’agence qui l’avait choisi, et une forte réputation à celui qui avait su fléchir cet hybride connu pour sa sévérité.

Le type en question porta une nouvelle fois sa cigarette à la bouche.
-   J’aime la neige. Elle est blanche, immaculée… Innocente… Et tellement reposante. Elle ne fait aucun bruit lorsqu’elle tombe.
L’homme fut surpris par cette apparition inattendue, sur les abords d’une route perdue entre deux petits villages. Mais il fut plus surpris encore par l’apparence de ce visiteur.
A l’évidence, il s’agissait d’un hybride, de par les pics qui tombaient à quelques centimètres du sol, à demi cachés par une longue cape noire à l’apparence miteuse. Son museau restait caché par une capuche qui accumulait les flocons blancs.
-   Par contre, je n’aime pas la cigarette… Ca pue, et ça pollue.
-   Qui êtes-vous ? Demanda alors le salaryman, vexé de se faire insulter en tant que fumeur.
L’hybride se tourna alors lentement vers lui. Ses bras semblaient être cachés à l’intérieur de la cape. Lorsqu’elle se tourna, elle sembla glisser sur la neige. Son habit ne se froissa pas. Deux yeux bleus percèrent le voile de la capuche et sondèrent l’âme de l’homme en costume-cravate.
-   N’y voyez rien de personnel.

L’homme ressentit alors une brûlure au niveau de sa main. Sous le coup de la douleur, il lâcha la cigarette qui tomba dans la neige. Sans qu'il ne le voie, trop occupé à regarder avec effarement son poignet se solidifier sous une glace transparente, l’hybride fixa la cigarette au milieu de la neige et eut un rictus méprisable. L’homme poussa alors un cri de douleur. Un froid intense l’envahissait, glaçait le sang dans ses veines, attaquait les nerfs de ses fonctions vitales comme des centaines d’aiguilles. La glace recouvrit peu à peu son corps entier, alors que le cerveau, touché de l’intérieur, stoppait déjà ses activités. L’homme tomba dans la neige, rigide comme la pierre, les yeux et la bouche grands ouverts, emprisonné dans la glace.
L’hybride n’avait fait aucun geste. Elle s’était contentée de regarder ce spectacle méprisant sans une once de sentiment. Elle fit quelques pas et ramassa la cigarette qui ne s’était pas encore entièrement consumée du bout des doigts. Puis elle se retourna vers le corps de l’homme et s’agenouilla près de lui, en tendant la cigarette au-dessus de la bouche de sa victime. La glace, à cet endroit, sembla se liquéfier, sans altérer celle autour du visage. Zalosta laissa tomber la cigarette dans sa bouche. La glace la recouvrit alors une nouvelle fois.
La hérissonne se releva sans quitter l’homme du regard. Puis elle se retourna et partit sans se presser. Derrière elle, la glace qui emprisonnait le corps de l’homme se brisa de toute part.

La neige, elle, continuait de tomber, témoin muette de cette scène morbide.

---------------

Voilà, s't'un peu court pour le moment. La suite va suivre très rapidement, et ce sera Hunter aux commandes pour une chasse aux démons o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 04, 2009, 06:44:18 pm
Voilà ce qui se passe quand on fume pas loin d'une personne u.u ! Fumeur, abstenez vous de fumer./me se prend un pavé.

Quand je dis que mon mari écrit bien ._. ! J'ai pas tord.

Fils ! Vient faire un calin à ton père ! èoé *se prend une buche*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: SpaceMoule le Juin 04, 2009, 06:48:52 pm
Alors, c'est donc ça dont tu m'avais touché deux mots, ou me gourrerais-je donc ?

Alors, c'est que c'est mignon tout ça. Il est vrai que c'est un peu court comme intro, mais si c'est du bon, je vois pas où est le problème. J'attends de voir la suite.

Ensuite, bon tu répètes souvent "l'homme", je pense qu'il y aurait eu moyen de trouver d'autres termes pour qualifier ce type.
Et le détail qui sert strictement à rien : dommage que tu dévoiles le nom de ton hérissonne dès le premier chapitre. C'est que ça aurait fait mystère ^.^

Sur ce, GG.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 04, 2009, 06:54:19 pm
Haha ! Depuis le temps que j'attendais ça ! Re-bienvenu chez les ficeurs Blackdoom !

C'est clair, tes années d'absence ton rendu encore plus doué en écriture qu'avant ! Bon c'est qu'un petit extrait, certes, mais l'ambiance attire vraiment !
Zalosta est une tueuse de sang froid (très froid même) ? Je l'ignorais >.>

Bien joué pour cette intro ! C'est un peu cours mais en s'en contentera... quoi que... non. La suite maintenant, la suite ! ^_^

"GG" comme dis SpaceMoule ! Ça va être cool, j'en suis sûr !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 04, 2009, 06:59:12 pm
GG, ouais. Ce type écrit bien, y a rien à dire.

Bah, c'que j'en pense ... On s'en fout, nan ? *SBAF* Breeef ... Que dire ? Tu sais très bien faire ressortir ce genre de situations. La neige, le froid, la mort ... Tout ce qui tourne autour ... Ça faisait longtemps que j'attendais un truc comme ça à me mettre sous la dent. Un renouveau dans le genre, ça fait pas de mal. Ça change de ce qu'on trouve en majorité sur le forum. M'enfin j'vais pas dire que les autres font de la merde non plus, vu que c'est complètement faut ... 'Fin on est pas là pour parler de ça.

Suite, voilà ce que je dis. Et que cette atmosphère perdure et évolue.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 04, 2009, 07:18:18 pm
Je te previens de suite Donfy, tu me fais pas une fausse joie. Celle là t'as intérêt à la mener au bout ou je t'étripe.

Bon comme d'ordinaire, très bon, rien à voir avec tes premiers textes. Y'a de la maturité dans celui ci.


Par pitié n'abandonne pas au beau milieu !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: floresita le Juin 05, 2009, 02:05:00 am
Ça m'intrigue! J'avais déjà lu tes autres histoires, mais je n'ai pas posté parce que je n'étais pas encore membre dans ce temps la.... Bref, tu es un tres bon écrivain, à mon goût, et ta facon de décrire la froideur et les meurtres, Waw! J'adore! Je pense bien que t'es le seul ici qui manipule bien ce type de texte!
Je n'ai pas vue de fautes d'orthographes, mais c'est court donc c'est plus facil à en faire moins.... Je suppose 8-)
Alooors, comme tout le monde, j'attend la suite! ( même si ce petit intro était court, mais c'est ce qui nous pique vouloir lire la suite! ! ! !)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 05, 2009, 12:15:05 pm
YEAH ! Contente de lire enfin du Blacky ! Je te dessinerai des illustrations si tu veux X3

*se reçoit un pavé, elle aussi*

Bien, j'ai très hâte de lire la suite, parce que c'est bien écrit, sans fautes, c'est cool à lire et Zalosta a la classe. J'ai super hâte de savoir de quoi il en retourne exactement ! ^^

Très bonne continuation, Junior. Et fais attention à toi, n'oublie pas.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Naomi le Juin 05, 2009, 03:38:48 pm
Un coup de "tilt".

Citation
La fumée de la cigarette dansait entre les cristaux blancs. L’homme la porta à la bouche

Qu'est-ce qu'il porte à sa bouche ? la fumée ou la cigarette ? Oui, j'en déduit que c'est la cigarette en lisant la suite de la phrase (au départ, j'ai cru qu'il inhalait la fumée pour en créer un cercle) ; mais c'est bancal parce qu'il y a deux féminins dans la phrase précédente !
-> La fumée de la cigarette dansait entre les cristaux blancs. L’homme porta cette dernière à la bouche...

Sinon, c'est bon dans l'ensemble (plus laconique, tu meurs !).


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 06, 2009, 04:39:20 pm
Et bah, près d'une dizaine de posts dès la première partie. Si je m'attendais à ça ! Enfin, je vais pas me plaindre, ça me va droit au coeur. Merci beaucoup, à tous. Ca fait plaisir, même après autant de temps.
Et surtout au vu de mes deux dernières fics, que je n'ai jamais terminées. Miko, ce coup-ci, je compte bien aller jusqu'au bout.
Et dit Zalos', si j'écris aussi bien que ça et que je suis un bon mari, tu me laisseras fumer quelques clopes par-ci par-là, hein ? o/  */crève

Space M' < J'ai revu le texte pour les répétitions, je pense que ça va maintenant. Et pour le détail du nom, l'intérêt ne consistait pas à garder secrète son identité, à ma petite hérissonne, au contraire. Néanmoins j'ai bien mis son nom à la toute fin, et juste une fois. Ca, c'était fait pour x)
Merci beaucoup d'être passé !

Saïko, je te l'ai déjà dit, je t'aime. T'es un tueur. Merci pour tes compliments et tes encouragements frérot ^o^
Hunter, Fils, ton estime me touche. C'est bien la première fois (si on oublie les fameux Mps dossier) que tu accordes le respect à ton père. Sale gosse. Mais si tu aimes ce genre d'ambiance, je vais me faire un plaisir de t'en écrire à foison x)
Miko, comme dit plus haut, je tiens pas à abandonner ce coup-ci. Je me retrouve à nouveau en train d'utiliser les persos d'autres membres, et ça rappelle des souvenirs. En parlant de ça, j'ai relu ma deuxième fic il y a quelques jours, et c'est vrai que ça change ! XD
Floresita, il me semble que c'est la première fois qu'on se voie ? Si non, pardonne ma piètre mémoire X'D En tout cas merci d'être passée, tes compliments me touchent o/

Sephyra < Okay pour les illustrations, vous êtes déjà deux à m'avoir proposé l'offre ^o^ Mais occupe-toi déjà de ma requête spéciale, espèce de grand-mère radine. */Crève
Et oui je fais attention à moi... Vous aurez votre surprise dès le premier chapitre, chère amie o/
Naomi < Merci d'être passée, j'ai corrigé la faute. Effectivement, j'avais pas vu le coup du double féminin venir. Je m'y attendais pas x)
Citation de: Naomi
(plus laconique, tu meurs !)
Tout à fait o/
J'aime les textes courts et forts à la fois. Je pense qu'on a pas forcément besoin d'écrire un long pavé pour faire passer un message.
Trois mots suffisent pour décrire un sentiment si fort, après tout... C'est beau, je sais, c'est ma période é_è

Enfin, pour finir, je tiens une nouvelle fois à tous vous remercier. Je ne sais pas si je retrouverai chacun d'entre vous après chaque partie, mais en tout cas vous êtes venus là, et c'est ce qui compte.
Maintenant, puisque vous attendez cette fameuse seconde partie du prologue, la voilà x)
On laisse un peu de côté le meurtre froid pour passer à quelque chose de plus... Spirituel. Avec Hunter en humain, pour changer. Bonne lecture !




L’homme tourna après une enième ruelle et reprit sa respiration avec difficulté en s’appuyant contre un mur. Pourquoi maintenant, pourquoi ce soir, pourquoi lui ? Qu’est-ce qu’on lui voulait ? Qu’est-ce qu’il avait fait ? Est-ce qu’ils étaient venus pour… Non, impossible. Et pourtant…
   -   Arrête de courir, c’est lassant à force. J’en ai marre des courses-poursuites, c’est pas mon job à la fin, merde quoi…
L’échine de l’homme en cavale se dressa sur sa nuque. Celui qui le poursuivait avançait dans la ruelle. Qui était ce type, comment le retrouvait-il ? Il repartit en courant mais se prit les pieds dans des boîtes laissées à l’abandon dans la ruelle. Il s’étala de tout son long sur le sol et, trop fatigué, n’arriva pas à se relever.  L’autre homme, un fusil à pompe calé sur l’épaule, se dressa devant lui.
   -   Bon, c’est terminé ? Tu vas te rendre ?
   -   Qu’est-ce que… Vous me voulez… ? Demanda l’homme en respirant avec difficulté.
   -   On posera les questions après, là faut que je t’emmène. Mais avant, tu vas pioncer un peu…
L’homme armé retourna son flingue et frappa la tempe de l’homme à terre avec la crosse. Puis il s’agenouilla par terre en s’appuyant sur son fusil.
   -   J’en ai marre de courir, ça m’épuise…
   -   Toi qui aime les activités de groupe, tu devrais adorer, pourtant.
   -   La ferme toi, si j’avais voulu te sonner, j’aurai frappé à ta porte.
   -   T’as l’air crevé. Tu me laisses la place ?
   -   Hm… A condition que tu respectes l’ordre de mission. On doit ramener un corps vivant, pas de la viande hachée.
   -   J’ai le sens des responsabilités, voyons.

L’homme reprit conscience quelques heures plus tard dans une chambre froide, aux murs et au sol dallé blancs immaculés. Ses poignets et ses pieds étaient entravés par des attaches en métal qui le lacéraient et coupaient sa circulation sanguine. Il ne sentait déjà plus ses membres bleuâtres.
    -   Qu’est-ce que… Où je suis… ?
Dans la bouche de l’homme, un goût bizarre. Une sensation pâteuse. Hunter entra à ce moment là par une porte sur le côté, la seule de la pièce. Son costume ainsi que son chapeau s’harmoniaient bien avec son environnement : tout de blanc.
    -   Oh, enfin réveillé ?
    -   Pas trop tôt.
    -   Qu’est-ce que… C’était quoi cette voix ?
    -   C’est mon Démon, pas d’inquiétude.
L’homme sembla au contraire encore plus apeuré.
    -   Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?
Hunter s’était entre-temps approché de la table qui emprisonnait l’homme. Une autre petite table à roulettes était posée à côté. Sur elle, divers petits objets médicaux à l’aspect sordide. Hunter prit une seringue et fit couler quelques gouttes.
    -   Vous allez… Me torturer ?
    -   Oh, non. C’est interdit par la loi.
    -   On va juste te tuer.
    -   … Quoi ?
Hunter enfonça sans plus attendre la seringue dans l’abdomen de l’homme. Celui-ci cria, puis, après seulement quelques secondes, il sentit le liquide se déverser dans son cœur, le stoppant dans son travail. Les battements s’arrêtèrent rapidement. L’homme sombra dans la mort anonymement.
    -   Efficace, le sérum.
    -   Et voilà, t’as encore envoyé une âme en enfer.
    -   C’est pas lui qui va aller en enfer, et tu ferais mieux de te tenir aux aguets, il va pas tarder à sortir.
A ce moment là, un courant d’air d’une rare violence fit valser la petite table et son contenu. Hunter recula sous la violence de l’impact mais reprit rapidement contenance. Il ferma les yeux, libéra son esprit et relâcha ses muscles.
    -   « A toi de jouer »
    -  « Avec plaisir, camarade. »

Hunter sentit aussitôt son corps disparaître de son contrôle. Le Démon présent en lui prenait sa place. Le corps d’Hunter, lui, ne changea presque pas. Sous sa coûteuse chemise blanche immaculée, des tatouages noirs firent leur apparition. Son chapeau blanc, qui ne le quittait jamais en temps normal, s’envola. Sa chevelure brune prit des teintes rougeâtres. Lorsqu’il rouvrit les yeux, deux globes violets, sans iris, sans pupille, constataient les dégâts et la profondeur démoniaque de l’esprit présent dans la salle. Un esprit. Un démon en liberté. Un bilan effarant et surtout dangereux.
Un étrange cri emplit la salle. Un cri de souffrance, démoniaque, surnaturel. Ce fut ensuite au tour du Démon d’Hunter de crier. Un hurlement inaudible pour toute espèce vivante commune. Un cri de rage d’une extrême violence qui produisit un impact dans toute la pièce, faisant voler les archives stockées dans les armoires, les outils des étagères. Ce à quoi répondit le Démon en liberté par un nouveau hurlement blessant, qui renversa la table sur laquelle était encore emprisonné le cadavre. Le Démon d’Hunter frappa alors violemment du poing le milieu exact de la pièce. Les lumières s’éteignirent, la pièce fut plongée dans le noir, toujours avec le même courant d’air surnaturel. Plusieurs cercles apparurent alors, translucides, brillant dans les ténèbres. Des cercles s’enchaînant, concentriques, dans lesquels étaient inscrits des formules étranges, incompréhensibles. Le Démon d’Hunter se releva au milieu de cet enchaînement de formules, au point exact où tous les cercles se rejoignaient, et joignit ses mains devant lui, paumes ouvertes vers le sol. Il ferma les yeux et psalmodia des formules d’un autre temps. Aussitôt un nouveau cri se fit entendre. Les cercles se firent plus lumineux que jamais, englobant la pièce entière dans un rite étrange. Puis le courant d’air se stoppa d’un coup, en même temps que le hurlement.

Hunter reprit possession de son corps, épuisé.
    -   Et un Démon en moins, un… Bien, on prend un peu de repos et on passe au suivant. Tu suis au fond ?
    -   J’ai vraiment le choix ?
Hunter rit tout seul dans la salle plongée dans la pénombre.
    -   Mais dis-moi, c’est que tu es crevé… L’héritage de ton père ne devrait pas empêcher ça ?
    -   Non, pas avec tes petits tours de sorcellerie. Après tout, tu prends mon corps et use d’une énergie que cette pierre ne connaît pas.
 Le jeune homme alla ramasser son chapeau blanc qu’il remit en place avant de se diriger vers la sortie. Au moment de sortir, son Démon le stoppa.
    -   On doit continuer ses missions… Jusqu’au moment où il ne restera plus que moi.
    -   Où tu veux en venir ?
    -   Ce jour là, tu sais ce que tu auras à faire. Alors n’hésite pas le moment venu…
Hunter ferma les yeux et eut un étrange sourire dans la pénombre.
    -   Ne t’inquiète pas. On a tous un lieu où on doit retourner. J’en suis conscient.
Le Démon se fit de nouveau silencieux. Hunter ouvrit la porte et sortit de la pièce.
L’équipe de nettoyage suivrait après, pour remettre la pièce en ordre et jeter le cadavre à la morgue en tout anonymat.

-----------------


Rendez-vous bientôt pour la suite. Suite dans laquelle on plonge dans l'horreur. Scène sanglante à prévoir sur la fin.
Tout est dit, merci d'avance ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: SpaceMoule le Juin 06, 2009, 05:12:14 pm
Aloreuh

Donc, je vais pas juger l'jistoire, pour l'instant, on est plus dans le flou et ce chapitre apporte peu de réponses.
Toujours quelques répétitions avec "l'homme" mais j'imagine que ça va se calmer avec le temps (surtout que là...)

J'attends de vohér, j'attends...

P.S : Ah, enfin quelqu'un qui fait des chapitres moins long que les miens.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 06, 2009, 05:42:16 pm
Citation
divers petits objets médicales
Depuis quand c'est féminin, "objet" ?

Voilà, pour une fois que je peux relever une erreur j'hésite pas ! En tout cas on a le plaisir de contempler du Hunter dans toute sa splendeur ; grands dieux ce que ça fait plaisir. Tu m'avais manqué, Hunty ^o^
*une enceinte de chaîne hi-fi lui percute violemment le crâne*
Quant à toi Junior, t'as intérêt à nous plonger vite fait dans la mélasse d'une histoire sombre et glauque et compliquée et passionnante surtout ! Je compte sur toi X3

Voilà, je ne peux que t'encourager à continuer parce que ça me plaît vraiment. Du moins pour l'instant. Alors bosse nom de Dieu, si tu veux pas perdre une lectrice vite fait. *PAF*

Allez, bonne continuation ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 06, 2009, 05:56:35 pm
*Hurle parce que Firefox a effacé son message précédent*

Bon, c'est court, mais c'est bon. Hunter pète la classe, c'est normal c'est mon fils ! èoé
Et sinon, rendez moi ce bout de chaine hifi ou je pète un foutu câble èAé !

*Râle râle grogne coupd'pied dans un stylo qui traine*

Sinon, ce qui est bien, c'est qu'on reconnait que c'est le duo Hunter/démon, à cause de l'usage des balises italiques. C'est une bonne idée d'avoir reprit le truc, ça permet de se repérer un peu.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 06, 2009, 06:42:26 pm
Owi, moi. Moi, moi, moi. *se fait violemment tabasser puis assassiner pour enfin crever dans d'atroces souffrances ... (Car oui, même assassiné, je ne crève pas. *crève*)*

Hmm ... Ne faites pas attention à la ligne du dessus, merci x) Bref. Tu nous plonges encore plus dans cette atmosphère que tu maîtrises si bien ... Pauv' gonze, quand même. J'pensais pas pouvoir être aussi sadique. *PAN* 'Fin c'est normal, faut éradiquer ces saloperies de démons ... Parce qu'il n'y a que le mien qui soit aussi charismatique, et pawaful, et ... *se fait foudroyer*

M'enfin ... C'est développé, comme d'hab. Et ça le sera encore plus au fil de ta fic, je le sens. Continue dans cette voie-là, encore et toujours ... Du bon, encore du bon, toujours du bon ! Vive Donf. *fuit*

(Et Sephyra, ne m'appelle pas Hunty >< *PAN*)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 07, 2009, 06:03:58 am
Citation de: Donf
Et surtout au vu de mes deux dernières fics, que je n'ai jamais terminées. Miko, ce coup-ci, je compte bien aller jusqu'au bout.

T'as grandement intérêt !!

Alors nous avons une Zalos légèrement sadique qui supporte pas la fumée. (rappellez moi d'éviter la cigarette devant elle).
Un Hunty en chasseur de démon (plutôt ironique comme situation d'ailleurs.) La partie qui concerne l'héradiquation du démon me fait penser à FMA et Tokyo Babylon. Influance ?

Enfin j'aime bien l'ambiance, j'aime bien retrouver des personnages connus. C'est devenu à la mode de faire des fic en empruntant les persos des autres. Mais au moins ça met un peu de piment dans l'histoire. La grosse flemme de chercher les fautes. T'as qu'à demander à ton fils, il est doué pour ça.

Citation
Je couperais le prologue en trois, chaque partie présentant un personnage important.

Donc il nous reste à découvrir le troisième protagoniste. Je suis curieuse de savoir qui c'est !


Bon courage pour la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 07, 2009, 06:53:39 pm
Encore une partie passionnante avec un Hunter au summum de ses capacités meurtrières ! XD
En plus je ne m'attendais pas à le voir en humain, moi qui le préfère en hybride (c'est vrai, en hybride il est plus classe, plus fort et il a des Dreadlocks ! XD)

Alors, il chasse les démons d'une façon décontractée, ce qui prouve qu'il fait ça depuis pas mal de temps, tout comme avec Zalosta et sa réplique "N'y voyez rien de personnel…" (Réplique que j'adore ! Vive Zalosta !). Il y a bien plus de nouvelles questions restées en suspend que de réponses. Le suspense est vraiment génial ! Franchement plus j'en lis et plus je veux connaître la suite ! C'est toi le tueur Blacky, my bro !
Le texte est super fluide à lire, c'est intéressant, les descriptions sont simples mais terriblement efficaces, les fautes sont rares, les personnages sont super charismatiques et l'ambiance est sombre et confuse. On dirait un Thriller haletant comme on voudrait en voir souvent ! Je t'admire pour ça, bro !

Franchement tu assures ! Continue comme ça ! Vivement la suite bien sanglante et vive les fics adressées aux public avertis ! XD

Enfin bref, encore bravo pour ton histoire ! Vivement le réel commencement de l'histoire vu qu'on est encore qu'au prologue ! D'ici là je suis à fond avec toi ! Continue comme ça brother ! XD


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: floresita le Juin 07, 2009, 10:40:00 pm
Toujours aussi bien!
Naaah on ne c'est jamais ''vue'' dans le forum, comme je l'ai dit, je n'étais pas membre encore... ouf il y a environs 3 ans dans le genre? je lisais tes fics et comme j'étais une ''invitée'' je ne pouvais pas posté des commentaires et en plus, dans ce temps la je ne savais même pas comment faire ^^'

Bref, j'adore ce que tu écris... c'est prennant et curieux! Je n'ai pas grand chose à dire aujourd'hui (désolé ^^')
Alors que dire de plus que les autres disent? Bonne continuation, bonne chance et j'ai hate de lire la suite! ( même si c'est court! Grrrr! xD)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 08, 2009, 07:42:51 pm
Et encore 7 posts, eh bien ! Merci à tous, encore une fois ! Je commence à me demander si on vous paye pas è_é ? *On l'assassine sauvagement

SpaceM' < Erf, toujours des répétitions ? Je vais voir ça. J'espère qu'il n'y en aura pas encore des masses dans la partie qui va suivre.
Sinon le prologue n'est pas fait pour juger l'histoire, donc tu peux attendre que la fic commence sans problème, c'est-à-dire... Au prochain post de ma part x)
Merci d'être passé, une nouvelle fois ! (Et fais gaffe pour les chapitres, ils font une dizaine de pages pour le moment. Hé hé.)
Sephyra < Alors ça j'ai corrigé une fois ton post lu. J'ai pas attendu. C'était tellement gros XD
Sinon tu vas devoir lâcher un peu Hunter. Allons, grand-mère, il est un peu jeune pour toi è_é
Et pour une mamie tu jures beaucoup ! Tu ferais mieux de revoir ton langage. Et prépare-toi, ta surprise est pour le prochain post x)
Capita < J'aurais bien aimé savoir ce que tu avais marqué à l'origine ._.
Sinon j'te rappelle qu'Hunty est mon fils aussi ! èoé *Crève
Hunter < ... Je te reconnais plus, Fils. Ya un truc pas net. J'ai dû louper un épisode. Ta mère t'as promis une nouvelle moto si tu m'offrais tes encouragements, c'est ça ? Parce que ça, on s'en souviendra longtemps :
Citation de: Fiston
Vive Donf.
Et on le souligne ! Et on le met en gras ! Et on le colorie en rouge ! Et on agrandit la police ! Parce que ça, c'est du collector de collector o/
Miko < Tiens, tu connais FMA ? sinon oui, l'histoire des cercles concentriques, les inscriptions, toussa... Beau clin d'oeil au manga que je suis depuis ses débuts, mi 2005 si mes souvenirs sont bons. Par contre Tokyo Babylon est inconnu au bataillon. Pour le troisième protagoniste, tu vas bien voir dans la partie qui va suivre. On va plutôt appeler ça un tandem, et original qui plus est. Puisque les personnages sont de ma propre création o/
Saïko < Z'êtes soulants à tous être en hybrides ! Bon ok on est sur un forum d'hybrides, mais bon. Un peu d'originalité que diable ! è_é Sinon un thriller... ? Un thriller horrifique alors. Quoique, certains passages, comme le premier chapitre... Enfin tu verras bien. En tout cas, j'espère que ça continuera à te plaire, frérot ^o^
Floresita < Et oui, trois ans... Ca commence à dater, quand même. Que de nostalgie XD En tout cas, heureux de te compter comme nouvelle admiratrice, même si le mot me paraît... Enfin... Je le mérite vraiment ? Je fais juste qu'écrire, moi ._. Mais merci d'être repassée !

Bon. Je tiens encore une fois à tous vous remercier. Atteindre la fin du prologue seulement à la deuxième page du topic, faut le faire, et c'est grâce à vous.
Maintenant je vais arrêter mon bla-bla, et je vous laisse avec la fin de ce long prologue. On va enfin pouvoir commencer sérieusement la fic dès le prochain post. En attendant, voilà une dernière partie pour le moins... Sanglante, comme je vous le laisse découvrir.
Attention tout de même, la lune n'est pas toujours bonne conseillère. Les ombres que projette sa lumière blanche laisse parfois entrevoir des choses invisibles à nos yeux, pauvres mortels que nous sommes. Et au fond, ce n'est peut-être pas un mal...




Le professeur avançait dans le couloir, plongé dans la pénombre. Il  connaissait l’établissement comme sa poche. Cette université, c’était son « chez-lui ». Il y avait vécu plus de la moitié de sa vie. Et maintenant qu’il avait fait cette découverte incroyable, qui allait ouvrir les yeux à des centaines et des centaines de mobiens et d’humains, il allait devenir connu, et rendrait cette université plus réputée encore. Peut-être même qu’elle finirait par porter son nom.
C’est avec ces pensées qu’il entra dans la salle de classe. La lumière de la lune éclairait la salle d’une blancheur surnaturelle ; quelque peu magique. Le professeur monta sur l’estrade et laissa retomber sur son bureau une petite pile de dossiers. C’est alors qu’il la vit. Au fond de la classe, sur la dernière table au fond à droite, à côté de la fenêtre. La lune ne semblait plus qu’éclairer cette petite peluche à l’allure sordide. Le professeur contourna son bureau sans la quitter des yeux. Mais il s’arrêta entre les tables, à quelques rangées du bureau sur lequel était posée la peluche en forme de renard. Il s’était stoppé et la regardait d’un air effaré. Une goutte de sueur se prolongea le long de son front.

La peluche avait bougé la tête sur le côté. Ses grands yeux noirs au milieu de ce museau vert et blanc semblaient le dévisager d’un air sordide. La scène avait tout d’un conte d’épouvante. Le professeur avala sa salive et réussit à se prouver qu’il avait rêvé, rejetant le fait que la peluche le fixait avec insistance. Alors qu’il souriait de sa propre bêtise, le bras de la peluche se souleva lentement de lui-même. Les petits doigts en tissus se replièrent sur eux-mêmes sauf un, qui pointa sur le professeur. Celui-ci recula instinctivement de quelques pas, la bouche grande ouverte, le teint livide. Il recula jusqu’à atteindre l’estrade de son bureau, ne quittant pas la peluche des yeux. Celle-ci se releva lentement, toujours en pointant l’homme du doigt. Elle sauta soudainement à terre, et disparut dans la pénombre. Quelques secondes, le professeur crut avoir rêvé. Il reprit son souffle en se massant l’arrière du crâne, tout en se promettant de prendre du repos. La découverte qu’il avait faîte était tellement stupéfiante que son esprit lui jouait des tours.
Soudainement, la poupée réapparut entre deux rangées, à la lumière de la lune. Ses grands yeux noirs semblaient plus terrifiants que jamais, et fixaient toujours le professeur avec obsession. Elle tenait maintenant un énorme couteau dans sa petite main de peluche.
A sa vue et devant son apparition brutale, le professeur hurla et voulut reculer instinctivement. Ses pieds heurtèrent l’estrade et il tomba en arrière sur le bois. Lorsqu’il releva la tête, il constata avec terreur que la peluche avait encore avancé de quelques rangées. La lame du couteau luisait à la lumière de la lune, autant que ses yeux noirs qui dévisageaient le professeur. Celui-ci hurla et rampa, paniqué, jusqu’au mur auquel était accroché le tableau, puis ferma les yeux en essayant de se persuader que ce n’était qu’une illusion de son esprit.

Soudain, il sentit un poids sur son ventre. Sans voix, il ouvrit lentement les yeux. Son regard se posa sur les yeux entièrement noirs qui se trouvaient à quelques centimètres devant lui. Il voulut crier, frapper la peluche et s’enfuir. Mais la terreur, viscérale, le coupait de tout mouvement. Ses pensées étaient bloquées.
Le renard en peluche leva lentement le couteau, et l’enfonça profondément dans le ventre du professeur. Celui-ci sentit le contact froid de la lame contre sa peau. La souffrance de la plaie qui le vidait de son sang. La créature retira la lame et répéta le même mouvement, deux, trois, quatre, puis dix, quinze, vingt fois. L’homme ne put rien faire. Il était paralysé. Se vidant de son sang, agonisant, il entraperçut alors une forme humaine à ses côtés.
-   Super, Millie ! Tu me l’as laissé comme je les aime !
A la lumière de la lune, le professeur put voir un enfant s’agenouiller à ses côtés, le regardant avec gourmandise. Ses dents, étrangement effilées, luisaient de convoitise.
-   Bon appétit ! S’exclama le petit garçon avec un sourire carnassier.
 L’homme rendit son dernier soupir au moment où l’enfant planta ses dents dans sa chair, arrachant la peau de son ventre déjà tailladée par les coups de couteau.

--------------

Nous faisons en sorte que la Balance de notre Monde ne s’écroule pas. Aucun de nos faits n’apparaît au grand jour. Notre Organisation est absolument secrète. Nous agissons dans la nuit.
Nous sommes les… »



NightDreamers



Et voilà le travail. Je vous laisse. J'allume la veilleuse avant de partir ? J'espère que vous n'avez pas de peluches chez vous, en tout cas. Sinon... Bonne nuit ?
A la prochaine fois pour le premier chapitre o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 08, 2009, 07:49:14 pm
/me fixe la Tails Doll qui trône dans son lit
.. Maintenant je me méfie.
Mais Millie quoi ! TOT Pourquoi pas la Tails Doll ? *esquive un coup de couteau*

Enfin ! Je m'attendais à autre chose, mais au moins on a le prologue ! <3
Et j'ai hâte de voir la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: SpaceMoule le Juin 08, 2009, 07:50:15 pm
Sympathique tout ça...quoique, et là il ne s'agit que de moi, je n'arrive pas à éprouver quoique se soit dans les scènes d'horreurs ou d'épouvante dans la lecture.
Le Tails Doll est exploité dans ps mals de fics depuis un moment j'ai l'impression.

Bon, et bien, j'attends donc la suite.

Tant que j'y pense, c'est moi ou la consonance NighDreamers et Nightmares est fait exprès ?


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 09, 2009, 06:46:21 am
Quel gros naze ce prof, même pas foutu de se défendre d'une petite peluche meurtrière armée d'un couteau ! Non mais je vous jure !

Hem... Sanglant comme tu dis, enfin bon, on a vécu pire hahahaha *PAN*
Bref, je n'aurai pas besoin de veilleuse, Junior, tout va bien. Mais quoiqu'il en soit, je trouve que ça répète un peu trop des "grands yeux noirs", tu pourrais alterner avec une image comme "regard glacial" ou un truc du genre...

Sinon j'ai hâte au premier chapitre moi, alors bouge-toi. Sinon tu seras privé de sortie, de M&M's, et de FMA 21 quand il sortira c'est à dire le 9 Juillet Y'a du mal à faire de la pub pour une merveille ?

Bien ! Je te souhaite bonne continuation, Junior. Et t'en fais pas, je veille sur mon petit-fils ainsi que mon arrière petit-fils. Tout comme ma belle-petite-fille d'ailleurs... Argh, trop compliqué les histoires de famille !

A peluche waaaah le jeu de mots...



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Viper Dragoon le Juin 09, 2009, 11:40:48 am
Je sais que c'est une fanfic réservée aux membres de PSo mais je repproche un manque de clarté qui ne rend pas celle ci abordable aux nouveaux lecteur, pense aussi que des gens qui ne connaissent pas les fiqueurs de PSo tels que des nouveaux membres ou de nouveaux anciens (Comme moi) n'ont aucune idée de ce dont tu parle. Généralement les prologues sont fait pour rester enigmatiques bien sur mais dans la mesure ou tu parle des personnages en détail (Hunter et son Demon) on aurait attendu un peu plus de détails, comme ne serais ce que la race du dénommé hunter. Mais comme c'est le prologue il n'y a aucun vrai commentaire a faire je pense. On va attendre le chap 1 pour ça.

(Au passage ton prologue avait une taille tout a fait honorable je ne vois pas pourquoi tu l'a morcellé, 5 pages word c'est pas la mort a lire je dirais même que c'est une taille standard pour un prologue de fanfic)

Bonne continuation :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 09, 2009, 03:10:22 pm
Encore Tails Doll ! Décidément cette peluche est à la mode... ^^
Bien sûr que je connais FMA. C'est pas parce que je suis vieille que je m'intéresse pas aux manga. -_-

Quelques répétitions, une ambiance des plus sinistre et noire. Je n'arrive pas encore à cerner l'intrigue, comme si plusieurs histoires se superposaient. Mais ce n'est que le prologue, il est difficile de juger sur si peu. J'attendrais donc de voir les premiers chapitres. Pour le reste, ortho et compagnie pour une fois je laisse à d'autre, je suis pas d'humeur à faire des corrections.

Par contre VD je ne suis pas d'accord avec toi.
Cette fic n'est pas réservée au membres de PSo. lol Il manque la description des protagonistes je suppose que c'est voulu, quant à la race de Hunter, elle est donnée.
Citation
Avec Hunter en humain, pour changer.

Par contre il est vrai qu'un seul morceau suffisait pour le prologue, je m'attendais à plus long. Ca dépassait la limitation ?



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Viper Dragoon le Juin 09, 2009, 04:30:45 pm
Comme je l'ai dit il est encore trop tôt pour se prononcer vu que c'est le prologue donc la clarté devrais venir par la suite :).(Il serait mieux de donner la race DANS la fic, parce que normallement on devrais pas avoir a lire les commentaires pour la trouver)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 09, 2009, 09:20:21 pm
Pour Miko et VéDé :
Il faut comprendre que j'inscris ma fic dans un univers particulier.
Mon scénario se base d'abord et avant tout sur quatre personnages (Zalosta, Hunter, et deux autres que vous découvrirez dès le premier chapitre). Des personnages qui existaient déjà sans mon intervention, et dont je n'ai pas écrit l'histoire. Je m'efforce donc de respecter chacun de ses personnages d’après leurs auteurs, même si j’y ajoute mon petit grain de sel dans leurs comportements.
Ensuite, j’écris avant tout pour mon plaisir, et celui des membres à qui j’ai emprunté leurs persos (que je considère comme des amis, soit-dit en passant sans vouloir jouer les boulets de première). Si j’ai posté cette fic ici (ce que je ne voulais même pas au départ, pardonnez ma franchise ._.), c’est pour faire profiter de cette histoire aux lecteurs du forum qui serait tenté d’en découvrir en peu plus sur ces personnages qui ne sont pas de ma création. Je les regroupe, en fait des tandems, et je les associe à d’autres persos de mon imagination pour créer une histoire de mon goût.

Tout ça pour dire que même si je décris chaque personnage physiquement, pour que le lecteur puisse se l’imaginer quand même, ne vous attendez pas à ce que j’en dresse leur histoire complète.
Pour les simples et bonnes raisons que voici :
-   Ces personnages ne sont pas ma propriété. Il ne me revient donc pas le droit de divulguer certaines infos « spoil » sur leur passé, cela nuirait à leurs propriétaires.
-   Pour deux, voir trois de ces personnages, leur histoire est basée comme sujet  dans les fics de leurs proprios. Si vous voulez tout savoir, allez cliquer (coup de pub o/)
-   Ce n’est tout simplement pas le but de ma fic. En gros, ce sont surtout des clins d’œil plus que des éclaircissements que vous pourrez trouver sur leur passé.

VéDé, toi qui ne connaît pas forcément ces ficeurs et leurs personnages, tu es un bon exemple de lecteurs pour lesquels cette fic ne s’adressait pas en premier plan. Mais, et je dis bien mais, tu peux prendre l’histoire et les persos comme ils s’offrent à toi : c’est-à-dire énigmatiques, avec peu de détails sur leur vie. Au fil de la fic, tu en découvriras plus, tu les comprendras, et le tour sera joué. Et à la fin, tu connaîtras à peu près leur passé même si certaines questions resteront en suspens (ça rejoint la questions des spoils). Dans ce cas, si un de ces personnages t’aura intéressé, tu pourras toujours aller lire la fiction de son propriétaire x)
En somme, ceux qui veulent lire lisent, ceux qui grognent parce qu’ils ne connaissent pas les persos… Attendez, ou allez voir ailleurs. Je ne peux pas contenter tout le monde, après tout ^^’

J’en profite pour éclaircir deux autres points :
Citation de: ViperDragoon
on aurait attendu un peu plus de détails, comme ne serais ce que la race du dénommé hunter
Je n’aime pas les précisions trop faciles. A mon goût, lire relève aussi du plaisir de jouer sur les mots et les descriptions. Tout donner d’un coup au lecteur, c’est trop facile. Et il finit par s’ennuyer, ça n’a plus rien d’intéressant. C’est pour cela que même si Hunter n’est pas clairement présenté dans une description de trois lignes en tant qu’humain en costume blanc, j’ai placé quelques indices dans le texte pour le souligner au lecteur. Parmi eux :
Citation
L’autre homme, un fusil à pompe calé sur l’épaule, se dressa devant lui.
Citation
L’homme armé retourna son flingue et frappa la tempe de l’homme à terre avec la crosse.
Citation
Le jeune homme alla ramasser son chapeau blanc qu’il remit en place
Mais peut-être que ces détails se perdent dans la répétition du mot "homme", comme l'a souligné SpaceM'. Je corrigerai ça de toute façon. Tu remarqueras que les habits ne sont pas décris tout de suite, eux non plus. Le lecteur s’en fait l’image petit à petit, au fur et à mesure de sa lecture ^^

Pour ce qui est de la longueur du prologue, faute à moi. J’ai encore cette habitude de me dire que les lecteurs sur un forum préfèrent un texte court à un pavé de 6 pages. Mais ce n’est plus le cas apparemment.
Ne vous en faîtes pas, les prochains chapitres seront coupés en deux, chaque partie faisant à peu près 5 pages. Je pense que ça contentera tout le monde x)

Ah, et encore une chose sur le scénario. Je vois beaucoup de « Tails Doll ». Vous tirez beaucoup de conclusions hâtives à ce que je vois XD
J’ai vraiment marqué ce nom dans le texte ?


(‘Tain le pavé, alors que je poste même pas pour répondre à tout le monde. Et j’ramène même pas le premier chapitre ! J’suis parano.)
S'il n'y a pas d'autre post, je doublerai. Vu la longueur du chapitre, ça m'étonnerai que ça passe en plus de ce message.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 10, 2009, 05:53:25 am
Tu peux voir ça comme de la charité de ma part, mais ceci t'évitera ledit double post ^^
Allez, bouge toi Junior, on le veut ce chapitre ! >w< Bon courage =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 11, 2009, 10:41:05 am
Erf, la charité t'est rendue, Sephy'. Merci à toi x)
Et merci aux autres, encore une fois. Merci de passer, merci de commenter. Même si vous allez trop vite dans vos conclusions. Tant mieux ça me permet de vous prendre à revers XD (Même si l'effet Peluche-renard était fait exprès et reste un clin d'oeil à notre univers Sonicien).
SpaceM', tu auras tout le temps de faire tes suppositions quant à la signification du titre. Pour te mettre sur le chemin, le consonance n'est pas anodine en effet.
Et merci à toi Védé, ça fait toujours plaisir de te revoir. Avec une nouvelle fic en prime, c'est bon à savoir ^^
Bien, voilà le premier chapitre ! Ou en tout cas sa première partie. Bonne lecture o/




Elle se dresse, droite dans sa nuisette transparente qui ne dissimule presque pas ses formes discrètes. Droite en face du paysage. Ce paysage si lointain, si inaccessible. Droite devant les faibles lumières qui percent les rideaux des fenêtres de l’immeuble, sur le côté. A l’intérieur desquelles chaque être a sa vie, son intimité.
Elle est droite devant le vide qui s’étend à ses pieds, debout sur le bord du toit.
Un léger coup de vent fait voler le bas de sa nuisette. Sa fourrure la protège du froid. Ses jambes ne tremblent pas. Ses bras reposent le long de son corps. Ses lèvres, entre-ouvertes, laissent passer un mince filet de vie, à peine perceptible. Ses yeux, éteints, contemplent le vide sans le voir. Ils voient au-delà. Au-delà de l’acte, au-delà du choc. Au-delà de la mort.
Alors, lentement, elle relâche le poids d’une de ses pattes, et la lève devant le vide.
Un pas vers l’au-delà.
Elle lève les bras sur les côtés, inspire une dernière fois.
Et surtout ne ferme pas les yeux.
Puis elle avance son poids en avant, lentement, comme dans un rêve. Alors elle sent une force impérieuse l’attirer vers le bas. Le paysage s’éteint, l’image des immeubles chavire. Le sol, rien que le sol, qui vient à elle à une vitesse vertigineuse…


NightDreamers
Chapitre 1 ~ Rencontres


Le sable, le soleil, le vent. Tout était brûlant. Tout l’agressait. Elle qui s’était accoutumée au froid givrant de cette ville… Un froid qui était tout sauf naturel. Un froid qui lui avait brisé le cœur et, paradoxalement, dont elle s’était toujours sentie proche. Mais il y avait une raison à tout cela. Beaucoup de choses s’étaient passées, pendant toutes ces années. Un drame, une guerre affreuse, et un sacrifice qu’elle n’avait pu empêcher…
Elle était partie pour passer à autre chose. Sa vie ne pouvait s’arrêter à ces quelques souvenirs. Elle l’avait compris, et son mari aussi.
Elle savait qu’il l’attendrait. Toute la vie s’il le faudrait. Pour elle, il lui fallait encore marcher, entre son passé, son présent et son avenir. Elle devait apprendre à mettre ses pas dans l’invisible, l’un après l’autre.
Mais pour le moment, ses nuits restaient empreintes de ses sombres cauchemars…


Un vent cinglant faillit faire voler le châle qui protégeait le museau de la roussette. Ses deux oreilles pointues étaient repliées sous le tissu, afin de ne pas être agressées par les particules de sable pris par les bourrasques. Hormis cela, elle portait toujours ses habituels vêtements violets, avec son obi et ses chaussures vertes. Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau, de sorte à ce qu’elle puisse respirer même sous ces bourrasques de vent. Sephyra avançait lentement mais sûrement, un pas après l’autre. Quand enfin elle vit à l’horizon les premiers immeubles de la ville, elle poussa un soupir de soulagement.

A plusieurs centaines de mètres de la ville, un gros rocher se dressait sur le sable, comme unique vestige d’une gloire passée. Sur sa surface, assis en tailleur, un goupil enrubanné dans une cape jaune, les yeux fermés, semblait écouter le sens du vent. Bien que celui-ci soufflait moins fort dans cette zone-là.
Sephyra s’approcha du rocher.
-    Excusez-moi…, l’apostropha la roussette en levant les yeux et en plaçant son bras en visière pour se protéger du soleil.
-   Je vous excuse, répondit le renard sans ouvrir les yeux.
Sephyra resta quelques secondes interdite.
-   Je vous demande pardon… ?
-   J’ai déjà dis que je vous pardonnais. Qu’est-ce que vous me voulez ?
-   Euh… Je voulais simplement vous demander quelle était cette ville…
-   J’en sais foutrement rien.
-   Mais… Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous ici ?
-   J’attends.
-   Quoi ?
-   J’en sais rien.
Sephyra hocha la tête sur le côté et réprima une grimace. De son côté, le goupil n’avait encore fait aucun geste.
-   Et qu’est-ce que vous savez au juste ?
-   J’en sais rien.
-   Vous ne savez pas ?
-   Si je le sais.
-   Alors vous savez ce que vous savez… Aha ! S’exclama Sephyra en pointant le goupil du doigt.
-   … Vous allez me casser les pattes encore longtemps ?
Sephyra fixa le goupil d’un regard coléreux.
-   Vous, alors… Vous êtes franchement spécial.
-   Quant à vous… Commença le goupil en dédaignant lever un sourcil.
Il reluqua la roussette de haut en bas.
-   Plate… Trop plate.
-   Quoi ?!

Un katana se ficha soudainement dans la roche, juste en-dessous du goupil, qui ne broncha pas. Sans le montrer, il fut quand même étonné. La lame était enfoncée bien droite dans la roche, et il ne l’avait même pas vu dégainer. Il posa une nouvelle fois son regard sur Sephyra, qui le regardait d’un air menaçant, un semblant de sourire sur les lèvres.
-   Qui tu traites de plate espèce de renard de médeux…
-   … Je vois, reprit Saïko en souriant.
Il leva brusquement un bras en hauteur en faisant voler sa cape sur l’autre épaule. Un souffle d’air pointa alors sur le côté. Il fut si brusque qu’il fit s’envoler le châle de la roussette. Celle-ci, éberluée, regarda tour à tour son châle se faisant emporter et le goupil, qui avait rabaissé son bras et remis sa tenue en ordre.
-   Qu… Alors toi !
Elle sauta sur la roche, prit le pommeau de son katana et tira dessus de toutes ses forces. L’arme sortit de la roche, projetant son propriétaire dans les airs. Celle-ci se rétablis dans son saut avant d’atterrir parfaitement et de rengainer son arme.
-   On règlera ça une autre fois !
Et elle partie à la poursuite de son châle.
Saïko resta silencieux et immobile plusieurs secondes avant de conclure :
-   Comment a-t-elle pu survivre dans ce désert… En étant aussi plate… ?
Puis il reprit sa méditation, avant qu’un restant de journal ne lui atterrisse dans la figure par la force du vent. Saïko le prit et le porta à ses yeux en grognant. Son regard passa du gros titre de l’article à la photo qui occupait la place centrale de la première page du journal.

« Une victime de plus pour la résidence Fujyô », avec, en bas du titre, la photo d’une hybride baignant dans son sang, prise en vue de hauteur. Ses membres étaient inclinés n’importe comment.


La ruelle était étroite mais suffisamment large pour que les trois lascars puissent encercler leur victime. Leurs regards luisaient d’une lueur perverse.
-   Allez, quoi, enlève ta cape…
-   Wai, montre-nous un peu ce que t’as ! Ricana l’un d’eux.
-   Si t’es habillée comme ça d’façon, c’est bien parce q’t’es chaude, qu’est’ke part, non… ?
La concernée, emmitouflée dans sa cape noire et assise à même le sol, dos au mur, persistait à fixer le sol sans répondre, le regard perdu. Un des types, muni d’un bâton, l’utilisa pour lever un voile du vêtement, laissant entrevoir la poitrine – pour le moins généreuse – de sa victime. Celle-ci ne fit aucun geste. L’un des hommes siffla.
-   C’est qu’elle en a du matos !
-   Wai, c’serait un crime de pas en profiter…
La hérissonne leva alors les yeux sur celui qui tenait le bâton. Des yeux bleus, à la profondeur peu commune. L’homme eut un rictus méprisable.
-   Et alors quoi, on s’rebelle ? J’vais t’apprendre moi !
Il leva son bâton, prêt à violenter sa victime. Le sourire de ses deux comparses n’en fût que plus menaçant. Tabasser les filles qui traînaient dans la ville, puis abuser d’elles. Même en pleine après-midi. Telles étaient leurs méthodes.
C’est alors que l’extrémité du bâton fut coupée nette. La deuxième moitié tomba à terre. S’en suivit un long silence, pendant lequel les trois lascars avaient perdus leur sourire. Le regard de celui qui tenait le bâton passait de son poignet pris dans la glace au bout de bois qui gisait à terre. Sans qu’ils le voient, la hérissonne eut un regard étonné et jeta un coup d’œil sur le côté, en direction du fond de la ruelle, plongé dans le noir. Une lame perça les ténèbres, suivit d’une silhouette à l’apparence hybride.
-   Le prochain coup j’te coupe la main. Et si tu comprends toujours pas, c’est la deuxième qui suivra. Comme ça, faute de plus pouvoir tabasser personne, tu ne pourras même plus te procurer du plaisir seul.
Des yeux verts et menaçants luisaient dans le noir. La lame du katana pointée dans leur direction, les trois lascars n’en menaient pas large.
-   T’as compris le sens du message, « mec » ? Où faut que je répète ?
Celui qui tenait le bâton regarda son poignet pris dans la glace. Il jeta un coup d’œil à l’hybride qui était restée assise par terre et qui continuait de le fixer avec un regard indéchiffrable. Puis il émit un sifflement méprisant entre ses dents.
-   Allez les gars, on s’casse.
Les trois lascars se dirigèrent vers la lumière au bout de la ruelle, quand soudain ils s’immobilisèrent. Un froid intense venait de s’immiscer dans leurs veines. Un froid glacial, intenable. L’un des trois se prit la tête entre les mains et hurla. Le deuxième se jeta de force contre le mur, pris de convulsions. Le troisième resta immobile, les yeux grand ouverts. Quand il expira, son souffle se transforma en buée. Il fut pris d’un tremblement violent et s’étala à terre.
Sephyra abaissa son katana et regarda avec stupeur l’étrange événement auquel elle assistait. Le premier était déjà mort, les yeux révulsés, les mains crispées sur son crâne. Du sang coulait de ses oreilles et de ses yeux. La bouche grande ouverte, il avait la langue gelée.
Le deuxième tremblait comme si un démon s’était emparé de son corps. Soudain, son corps s’arc-bouta, ses ongles râpèrent le sol, et il poussa un râle horrible. Aussitôt, partout dans son corps, des pics de glace traversèrent sa peau et le trouèrent de part en part. Il agonisa bientôt dans son propre sang.
La roussette rangea son arme dans son fourreau et s’approcha du troisième, qui n’avait pas bougé depuis qu’il s’était effondré. Elle jeta au passage un rapide coup d’œil à l’hybride dans sa cape, qui n’avait pas esquissé le moindre étonnement quant au spectacle morbide qui venait de se dérouler.
Sephyra s’agenouilla devant le troisième type et posa une main sur son dos… Pour la retirer vivement. Cette morsure de la glace aussi brûlante que mille flammes… Elle connaissait cela. L’homme quant à lui était pris dans une glace invisible, entièrement congelé. La roussette se releva et, de la patte, le fit pivoter. Elle grimaça en contemplant le visage de l’homme. Les yeux anormalement ouverts, la bouche aussi, en quête d’un souffle inexistant. Et le pire était ce regard, qui vivait encore. Pris par la mort dans le fait même. Sephyra détourna ses yeux d’un tel tableau pour les reposer sur la hérissonne.

Celle-ci se releva très lentement. Ses piques tombèrent le long de la cape, et leurs bouts violets touchèrent les jambes de l’hybride. Elle retira sa capuche et posa ses yeux sur Sephyra.
Cette dernière la contempla longuement. Dans son regard vivait quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Une lueur presque éteinte, comme ensevelie par le poids des années. Combien de temps exactement avait vécu cette hybride… ?
-   Ca va aller… ? Demanda Sephyra, sans savoir si c’était la bonne question à poser dans ce genre de situation.
La hérissonne, pour toute réponse, hocha la tête sur le côté, l’air interrogateur. Ses yeux se posèrent dans le regard de Sephyra. Celle-ci en tressaillit. Le bleu de ses iris semblait percer son âme et ses plus intimes secrets. Puis le regard l’hybride descendit, contempla le tatouage qui ornait le sternum de la roussette – une sorte de tatouage tribale à l’encre noire -, avant de se poser sur sa poitrine. Elle resta quelques secondes à la regarder fixement, puis ferma les yeux et éclata d’un petit rire cristallin très discret, qui avait tout du gentil rire d’un enfant. Sephyra se sentie rougir.
-   Que… Quoi encore ! C’est ma poitrine c’est ça ?!
La hérissonne la regarda gentiment avant de hocher la tête négativement. Puis elle s’avança vers la roussette et, lui prenant la main, se dirigea vers la lumière au bout de la ruelle.
Quand Zalosta lui avait pris la main, Sephyra avait failli la retirer vivement. Heureusement elle s’était contrôlée à temps. Le froid qui imprégnait sa peau était surnaturel…
-   Suis-moi, dit la hérissonne d’une voix presque éteinte.
Sans être volontairement désagréable, sa voix était glaciale elle aussi. Sephyra en tressaillit sans le vouloir.
Elles laissèrent les corps sans vie et sortirent à la lumière du jour.


(4 pages pour celle-ci, 5 pour la prochaine. Enjoy o/)
Petite précision avant de continuer : je tiens à dire, et à affirmer clairement et publiquement que la vraie, la réelle Sephyra n'est pas plate. Pour l'avoir vue, je peux affirmer que ce délire sur sa poitrine ne reste qu'un délire. ... Mais ça veut pas dire que j'ai maté Irl ! è_é/me fuit


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 11, 2009, 11:20:29 am
Citation
La lame du katana pointée en direction dans leur direction
... Ah ouais quand même !

Citation
sa nuisette
XD

Citation
-   Plate… Trop plate.
Looool ! Quel enfoiré de goupil, il m'en fera voir jusqu'à la fin de ma vie ou quoi ?!

Bon chapitre si non, j'ai aimé mon apparition bien que décidément, on ne me lâche pas une seconde avec ces critiques illégitimes sur mon poitrimoine génétique ! ( z'avez vu le jeu de mots un peu ).

Plus sérieusement, la description de ma situation, mon comportement, tout était parfait : moi-même n'aurait pas fait mieux. Je pense que c'est une bonne chose que tu réinterprètes ma perso, ça m'aide à la connaître à travers le regard de quelqu'un d'autre ^^
J'espère que tu me feras parler de mon mari XD En tout cas, c'est assez marrant, mais la suite d'Imaginaire se déroule un peu comme ça pour Seph' ( oui je connais la suite de toutes mes fics, il y a même un TBS 4 dans ma tête XD ). Elle était censée voyager ici et là, laissant Athem à Anethie pour qu'il puisse gouverner le royaume. Ensuite elle devait tomber malade en étant enceinte de son cher mari, et plein de trucs affreux... bref XD

En tout cas c'était super. La partie avec Zalosta aussi, bien qu'un peu flippante. Et l'arrivée de Saïko, énorme XD J'ai trop hâte qu'on soit tous réunis X3 C'était bien décrit, intéressant... Bref, j'adore toujours autant !
En gros je veux la suite. Plus vite que ça.

Et sinon c'est un katana dans tagueul.
 
Et dis à Saïko qu'il n'a absolument aucun sens critique de la physionomie féminine ! Car en plus d'avoir une belle poitrine, j'ai des fesses superbes ! *PAN*

Bonne continuation Blacky et encore merci pour m'avoir jointe à cette super histoire ^^


Edit :
Citation
Petite précision avant de continuer : je tiens à dire, et à affirmer clairement et publiquement que la vraie, la réelle Sephyra n'est pas plate. Pour l'avoir vue, je peux affirmer que ce délire sur sa poitrine ne reste qu'un délire. ... Mais ça veut pas dire que j'ai maté Irl ! è_é
JUSTICE !!

Ah et une dernière horreur que j'avais pas captée :
Citation
évènement
C'est événement è_é


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 11, 2009, 02:44:34 pm
/me s'avance vers Sephyra dans son dos, et la choppe, en posant ses mains sur sa poitrine.

Je confirme, ce n'est pas si plat que ça.
/me se fait tuer à grand renfort de katana

XD !
Tain j'aime j'aime j'aime j'aime ce chapitre. Mais en direction dans leur direction, joli. Et j'adore le parlé de Saïko, c'est mortel ! XD Owhi j'aime beaucoup. Sephyra, t'as la classe en katana dans ce chapitre n'empêche.

... Et c'est quoi cette histoire de fesses ? o_o


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 11, 2009, 03:29:28 pm
La grosse flemme de chercher si il y en a d'autres, celles ci m'ont sauté aux yeux.
 
Citation
Le deuxième tremblait comme si un démon s’était emparé de son corps. Soudain, son corps  s’arc-bouta, ses ongles râpèrent le sol, et il poussa un râle horrible. Aussitôt, partout dans son corps, des pics de glace traversèrent sa peau et le trouèrent de part en part.

Répétitions, faudrait trouver un synonyme.

Citation
une sorte de tatouage tribale  à l’encre noire.

C'est pas une sorte qui est tribale c'est bien le tatouage ? Enfin je crois.
Citation
Sephyra se sentie  rougir.
Faute de frappe je suppose.

C'est toujours intéressant de voir comment d'autres auteurs interprètent son personnage. Ca permet de le voir différemment, d'un regard neuf. De voir également si les caractéristiques qu'on lui donne sont bien perçues par les lecteurs et donc bien retranscrites par l'auteur qui l'emprunte. C'est étrange parce que le style d'écriture est différent mais je reconnais assez bien Sephyra. Premier petit chapitre qui présente les personnages du moins en partie. Je suis toujours plus curieuse de connaître la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 11, 2009, 03:34:15 pm
Désolé de ne pas avoir commenté la dernière partie de ton prologue Blackdoom mais j'étais malade ><". Heureusement, tu postes le premier chapitre dès que je vais mieux ^^ ! Merci bro !

Perso, j'attends de voir la suite pour avoir vraiment une idée parce que pour l'instant c'est encore calme, mais cependant j'aime beaucoup ! Mon petit Saïko à l'air bien grognon dis donc, et puis c'est marrant de voir comment il parle à Sephyra ^^. J'aurais jamais cru qu'il sortirait un "t'es plate" comme ça XD ! Il a un drôle de langage ^^.
Par contre, il est toujours aussi décontracté, c'est bien. Mais c'est quand même dommage, maintenant on va le pointer du doigt en disant que c'est un mal élevé T_T (Vous faites pas des idées ! C'est parce qu'il à pas passé une bonne nuit ^^". C'est un garçon très respectable sinon !)

Enfin bref. Sephyra est à l'honneur dans ce chapitre. J'aime bien ce que tu écris sur elle, son comportement est très bien retranscrit, enfin… la concernée la déjà expliqué, mais je viens confirmer derrière ^^. Et puis Zalosta, toujours aussi étrange, toujours aussi mortelle ! Il y a pas à dire, de tous les autres pour l'instant c'est elle qui suinte le plus de classe ! Le coup des piques qui sortent du type… mais totale respect quoi ! *Se met à genoux devant la toute puissance de Zalosta*

Vivement la suite du chapitre ! Je me demande bien où notre hérissonne va conduire notre roussette nationale… en tout cas, j'espère comme Sephy qu'on verra la troupe entière réunie !
Et j'ai hâte de voir dans quel genres d'histoires ils vont tous être traînés. Et j'ai aussi envie de voir si Saïko va rester encore longtemps sur son rocher ! \o/
Aller, la suite Donf !... Sinon je t'envoies une boule de feu dans les cheveux, ça te motiveras ^^

Citation de: Capita
* Capita s'avance vers Sephyra dans son dos, et la choppe, en posant ses mains sur sa poitrine.

Je confirme, ce n'est pas si plat que ça.
* Capita se fait tuer à grand renfort de katana
Je reste perplexe... je devrais aller vérifier aussi.../me se fait trancher la gorge à coup de katana.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 11, 2009, 07:22:37 pm
*Zalosta qui fait signe à Saïko de se relever vite fait >o<"

Sinon, j'ai un syllogisme stupide envers Sephyra :

Eau = Plate.
Sephyra = Plate.

Eau = Sephyra.

... J'ai réussi sans pouvoirs à foutre un froid dans une conversation avec Saïko, j'suis forte hein ?
/me se fait assassiner


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 12, 2009, 05:27:22 am
*Sephyra poursuit Saïko et Capita sauvagement*

D'abord, ni moi ni ma perso ne souffrons d'un poitrimoine génétique faible !! è_é Heureusement que mon fidèle katana vous fera goûter la justice...

Allez Donfy, on se magne au lieu de faire circuler des rumeurs débiles ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 13, 2009, 01:49:32 pm
Merci une nouvelle fois à vous tous. Merci ! o/

Sephyra < Et encore une faute de corrigé direct. Si c'est que des fautes d'inattentions ça va encore, m'enfin. Pourtant c'est pas faute de relire. Sinon pour l'avenir de ta perso, wai, tu m'en avais parlé. Le coup des fausses couches, de l'ulcère... Bref comme tu dis XD
Et pour ton mari aussi, c'est prévu, t'inquiète pas. Il va intervenir à la toute fin en gueulant POURQUOI T'ES PARTIIIIIII BOUHOU et crever dans d'horribles souffrances pour sauver ton alliance que tu avais jeté par terre en allant coucher avec Saïko.
... Quoi ça te plait pas ? *Fuit*
Capita < *La regarde faire* ... Ca c'est ma femme. */ Crève
Sinon, histoires de fesses, histoires de fesses... Histoire de cul alors ? /* Crève une nouvelle fois o/
Miko < En plus des tiennes je suis encore tombé sur une autre faute de frappe au tout début. Mais personne ne l'a relevé celle-là. Vous avez eu pitié, c'est ça... ? Je suis un misérable. Personne m'aime. Le monde me comprend pas. Je suis seul!!!!!!!!:cry::cry:
... Hem. Je vais corriger de ce pas. Merci d'être passée Miko ^o^
Saïko < Frangin, j'avais un truc à te dire depuis longtemps, mais j'osais pas... Tu vois, si t'es tombé malade... C'est parce que j'ai changé tes médocs contre TES PILULES ! T_T Tu l'as pas encore remarqué mais maintenant t'as de grosses fesses et une poitrine tombante ! Tu es ma... SOEUR !
.../me fuit
Capita² < Bravo chérie ! Tu as trouvé le jeu de mot pourri ! Et elle a gagné LE MILLION ! Bravo on l'applaudit bien fort.
Sephyra < Te bille pas Sephy', le jour où ils te verront en vrai, ils ne diront plus ça... Ils auront tes fesses à critiquer. *Fuit* Et arrêtez de polluer mon topic avec vos conneries ! è_é *Crève encore, toujours... x)

J'arrête mes conneries et je vous laisse la fin de ce premier chapitre. Par contre je me demande encore si la fin est assez... Si la dernière phrase est bien... Enfin.
Bonne lecture o/


Hunter s’approcha de l’imposante grille en fer et sonna à l’interphone, plaqué sur le mur juste à côté de l’entrée. Quelques bips lui répondirent avant que la caméra ne s’allume et ne le regarde de haut en bas.
-   Yoy Hunter ! Deux minutes, j’arrive, répondit une voix masculine à l’interphone.
Le jeune homme s’adossa au mur sans rien dire. Quelques secondes plus tard, le bruit caractéristique d’une porte en fer qu’on ouvrait résonna. Un autre humain s’avança vers lui en souriant. Brun, les cheveux mi-longs et à peine coiffés sur le côté, un jean bleu délavé, un maillot blanc à col ouvert sur son torse et une paire de lunettes sur le nez.
-   Yo.
Hunter checka un signe de bras en X avec son ami.
-   Tiens, t’as pas ton chapeau sur la tête ? C’est rare.
-   ‘Fait chaud, répondit Hunter, qui tenait le bout de tissu blanc dans sa main. Bref, comment va ?
-   La routine, et pour toi ? Ca s’est passé comment ?
-   J’ai encore dû lui courir après, mais dans l’ensemble c’était pas trop mauvais.
-   Gros morceau ?
-   Pas à mon goût. Ni au sien.
-   Oh, salut Arès !
Une sorte de grognement sourd lui répondit.
-   Il est de mauvaise humeur ? Demanda le jeune homme en regardant Hunter.
-   Tu sais bien qu’il aime pas qu’on l’appelle par ce prénom, abruti.
-   Je vais pas l’appeler Monsieur le Démon, non plus, répliqua le brun en grimaçant. Et Miss Monde Démoniaque, ça lui va ?
-   Tu vas le foutre en colère… Je réponds plus de rien s’il te démembre sur place.
-   En parlant de ça ya du nouveau.
Le jeune homme avait soudain pris un air sérieux. Hunter le dévisagea tranquillement, assez curieux.
-   Une affaire d’esprits, dans une résidence à deux pas d’ici. Quatre suicides en à peine une semaine. Toutes des adolescentes.
-   Humaines ?
-   Hm… Une hybride parmi les quatre, il me semble. Mais elles sautent toutes du même immeuble, dans la même direction. Et vu la hauteur du bâtiment, les corps sont pas beaux à voir, une fois retrouvés en bas…
-   Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans ? Si elles n’ont pas assez d’argent de poche pour se payer le dernier vernis à ongle à la mode, c’est pas mon problème.
-   C’est plus grave que ça. ‘Semblerait que quelque chose les pousse à sauter de ce toit. Un esprit, apparemment. Reste à savoir quel lien existe entre cet immeuble et ces quatre filles…
-   Je m’occupe pas des esprits, s’pas mon job. ‘M’intéresse pas.
-   Le patron veut que tu escortes un type capable de se rendre sur place et d’arrêter ce massacre.
-   Quoi… ? Hors de question que je fasse équipe avec un exorciste ! Ces gens là me donnent la gerbe ! Répliqua violemment Hunter en frappant l’air du poing.
Un grondement rauque approuva ses paroles. Démons et exorcistes n’allaient pas de pair, semblait-il.
-   On te demande pas ton avis. Les ordres sont les ordres… Répliqua le jeune homme en remontant ses lunettes sur le nez, l’air pincé.

C’est à ce moment là qu’apparut Zalosta au coin de la rue, accompagnée de Sephyra qui la suivait, semblait-il hésitante.
-   Oh, encore une revenante. B’jour madame ! S’exclama le brun quand elles furent arrivées à leur hauteur.
-   Salut Donf ! Répliqua la hérissonne en serrant le jeune homme dans ses bras.
Le brun, collé à la poitrine de l’hybride qui ne semblait même pas se rendre compte de ce qu’elle faisait, semblait être parti dans un autre monde aux couleurs et aux formes différentes… Hunter émit un sifflement méprisable entre ses dents.
-   Tss… Il lui faut pas grand-chose.
Zalosta lâcha Donf pour aller ébouriffer Hunter.
-   Hunter, je suis contente de te revoir ! S’exclama-t-elle, enjouée.
Hunter recula aussitôt en se plaquant une main sur les cheveux, son chapeau blanc à la main.
-   Me… Mais… Hey ! Ce… Ca se fait pas ! … Mais… Salut…
-   … Qui parlait de moi, hein, hein ? Répliqua Donf en tapant un coup de coude dans les côtes d’Hunter.
-   La… La ferme toi ! Abruti !
Ils aperçurent alors Sephyra. A deux, ils eurent le même regard. De haut en bas, puis du bas vers le haut jusqu’à… La poitrine.
-   … B’jour Monsieur, dit Donf.
Hunter pouffa de rire discrètement. Sephyra quant à elle sentit le rouge de la colère lui monter au museau.
-   Mais qu’est-ce que vous avez tous aujourd’hui avec ma poitrine ?! Répliqua-t-elle en pointant le jeune homme du doigt, rageuse.
Donf ne sembla pas tilter tout de suite. Soudain, son visage s’éclaira, et il déclara, étonné :
-   Ah ! … C’est une poitrine ?
Cette fois-ci Hunter ne put se retenir et éclata d’un rire sonore. Zalosta elle-même se couvrit le museau de la main, drôlement amusée. Sephyra trépignait de rage sur place. La hérissonne s’interposa entre Donf et Sephyra pour éviter que la roussette ne passe ses nerfs sur le pauvre humain qui n’avait toujours rien compris de son erreur.
-   Donf, on peut rentrer ?
-   Hm… Oui, pas de problème pour toi. Mais elle je la connaît pas. Comment il… Elle s’appelle ? Tu la remorques d’où ?
-   Remorquée… Il parle de moi ? Les coupa Sephyra, interloquée.
-   Elle m’a sauvée dans une ruelle. Elle m’a l’air d’avoir de bonnes capacités !
Donf et Hunter s’échangèrent un drôle de regard.
-   Elle t’a… Sauvée ?
-   Oui ! Répliqua Zalosta, tout sourire.
Les deux humains regardèrent Sephyra bizarrement. Celle-ci garda son air boudeur. Hunter, comprenant qu’il avait fait une bien mauvaise erreur, desserra sa cravate et avala sa salive. Donf, ne comprenant jamais rien de toute façon, regarda tour à tour Zalosta puis Sephyra.
-   Bon… Mais tu la tiens à l’œil. Jusqu’à temps qu’elle ait pas vu le Patron, je veux pas la voir déambuler dans le bâtiment toute seule sans surveillance.
Donf ouvrit une petite porte en fer qui se trouvait elle-même dans celle à deux battants, beaucoup plus imposante.
-   D’accord chéri, répondit Zalosta, obéissante.
-   Et ne m’appelle pas chéri, c’est très gênant, répliqua Donf en rigolant, tout rouge.
La hérissonne acquiesça gentiment d’un mouvement de tête, puis prit Sephyra par le bras et l’entraîna à l’intérieur de l’enceinte du bâtiment. Les deux humains les regardèrent entrer dans le manoir après qu’elles eurent traversé le parvis caillouteux.
-   T’as bien entendu comme moi, commença Hunter. Elle a bien dis que cette roussette l’avait… « Sauvée » ?
-   Ouais, j’ai cru entendre ça aussi…
-   Eh ben mon pote, je suis déjà passé plusieurs fois à côté de la mort, mais là… On a eu chaud aux fesses.
-   Ouais… Mais dis, tu crois vraiment que c’est une femme ? T’as vu la poitrine qu’elle a sans déconner ? On croirait pas…
Hunter regarda Donf d’un air méprisable, un sourire néanmoins amusé sur les lèvres. Il lui donna un coup sur le crâne.
-   Toi alors. Tu comprends vraiment jamais rien.


Zalosta et Sephyra s’arrêtèrent à l’entrée du réfectoire. A leur droite, le comptoir où on servait les plats chauds, ainsi que les rayons où se déversaient les entrées et les desserts, aux choix. A leur gauche, puis obliquant vers la droite après le comptoir et couvrant tout le fond de la salle, des tables. Certaines plus longues que d’autres.
-   Il n’y pas grand monde, constata la roussette.
-   Effectivement… Nous sommes les premières ! Lui répondit Zalosta, toute enjouée par cette conclusion, apparemment.
Soudain, un bruit de pas précipités derrière elles. Elles se retournèrent.
-   Zalooooos’ !
Arthur se précipita dans les bras de la hérissonne. Celle-ci lui caressa la tête.
-   Tu m’as manqué !
-   Toi aussi Arthur. Tu as bien fait ton travail comme on te l’avait demandé ? L’interrogea l’hybride en lui souriant affectueusement.
Le petit garçon, pour toute réponse, la gratifia d’un large sourire. A ce moment, une petite fille arriva juste derrière lui. Zalosta s’agenouilla devant elle et lui déposa un bisou sur la joue. La fillette en rougit, serrant un peu plus contre elle sa peluche qu’elle tenait dans ses bras.
-   Bon… Bonjour Tante Zalosta… Déclara-t-elle en fixant le sol de ses grands yeux violets.
La hérissonne se tourna vers Sephyra.
-   Je te présente Arthur et Millie.
La roussette observa attentivement les deux gamins. Ils n’avaient de toute évidence rien de commun ; lui avec sa chemise blanche à carreaux, ses yeux jaunes aux fentes rétrécies, et ses dents effilées comme des rasoirs et anormalement longues ; elle avec son chapeau de paille blanc qui lui couvrait toute la tête, sa petite robe à bretelles rose et sa peluche glauque, qui ressemblait à un renard avec une antenne sur la tête. L’un avait les cheveux courts et blonds comme les blés, l’autre les avait longs, un peu plus bas que la nuque, et d’un noir clair virant presque au châtain.
-   Arthur, et Millie… Dit-elle en les regardant l’un après l’autre. Enchanté, moi c’est Sephyra, se força-t-elle à sourire, malgré sa gêne.
Millie s’approcha alors de Zalosta en prenant soin de s’écarter de Sephyra. La hérissonne s’abaissa une nouvelle à son niveau et lui tendit l’oreille. Puis elle se releva et dit en coin à Sephyra, l’air amusée :
-   Tu n’as pas dit bonjour à sa peluche.
La roussette soupira intérieurement. Les enfants la mettaient toujours mal à l’aise. Prenant son courage à deux mains, elle s’avança vers Millie et s’agenouilla devant elle en souriant.
-   Comment s’appelle-t-elle ? Demanda-t-elle d’une voix douce.
-   Dails…
-   Et bien… Bonjour, Dails, continua Sephyra en regardant la peluche avec le même sourire, prenant bien soin de refouler en elle l’étrange sentiment que cette poupée semblait vivante avec ses grands yeux noirs.
C’est alors qu’Arthur la pointa du doigt, l’air interrogateur.
-   Mais au fait Madame la chauve-souris !
-   Je suis une roussette, le coupa Sephyra.
-   Ah, pardon Madame la rousse. Mais vous, vous avez pas les mêmes trucs que Zalos’ ! Vous êtes pas une fille ? Demanda l’enfant en pointant la poitrine de Sephyra.
Celle-ci chopa la tête du gamin dans sa main et la comprima.
-   QUI TU TRAITES DE SUPER PLANCHE A LINGE AUSSI PLATE QU’UNE FEUILLE DE PAPIER A4 ESPECE DE NAIN DE JARDIN ?!
Arthur se massa la tête en éclatant d’un rire enfantin.
-   Zalos’, ta copine elle est géniale ! S’exclama-t-il d’une voix enjouée.
Zalosta rit gentiment en regardant Sephyra se calmer dans son coin. Puis Arthur prit Millie par la main.
-   Bon nous on y va, on doit aller faire notre rapport au Patron. A tout à l’heure Zalos’ !
Et il quitta le réfectoire, obligeant Millie à le suivre en courant. Zalosta les regarda partir d’un regard tendre. Soudain, une tête passa au-dessus du rayon « entrées ».
-   Hey ! On court pas dans la cantine ! Ni dans le manoir, même !
Donf grogna en remettant sa toque de cuistot à sa place sur sa tête.
-   Tss… Saletés de gamins…
Sephyra le regarda, étonné. Ils poussèrent le même cri de surprise.
-   Ah !
-   Encore toi !
-   T’es pas partie, la planche à repasser ?
Donf, se croyant à l’abri derrière son comptoir, se ramassa un coup de pied dans la tronche. Il se releva en se pinçant le nez, son tablier plein de sang.
-   Et qui t’as donné l’autorisation de me tutoyer… Ronchonna-t-il.
-   Qu’est-ce que tu fais là ? Lui demanda Sephyra, ignorant complètement la remarque.
-   Je m’occupe de l’entrée du manoir toute la journée, mais je me retrouve aussi chef cuistot à tous les repas, répondit Donf en remettant sa toque correctement et en remontant sa paire de lunettes. Bon, qu’est-ce que vous voulez les filles ? Ce midi on a…
-   Euh Donf, je préfèrerais être servie par quelqu’un d’autre, le coupa Zalosta en regardant ses mains remplies de sang.
Le jeune homme contempla longuement son tablier, plongé dans une profonde méditation. Soudain, il sortit de sa torpeur.
-   Ah ! … Je vais me laver les mains.
-   C’est pas le problème ! S’écria Sephyra en levant le poing, prête à en remettre une couche
Zalosta rit. Quand soudain, elle se tapa la paume de son poing.
-   Ah ! Zut. J’ai oublié de dire aux enfants qu’Hunter était déjà avec le Patron, lui aussi.


Hunter souffla sur ses mains gelées. Les journées étaient chaudes, mais les nuits fraîches. C’est alors qu’apparut un jeune homme au coin de la rue. Habillé d’un long manteau noir, les cheveux longs et de la même couleur, il tenait une valise dans sa main. Ou plutôt une malle.
Le prenant tout d’abord pour un jeune fonctionnaire rentrant du travail, Hunter n’y fit pas tellement attention. Mais il dut se rendre à l’évidence lorsqu’il vit le jeune homme s’avancer résolument vers l’entrée de l’immeuble, où il attendait depuis quelques minutes.
-   Vous êtes l’exorciste ? Demanda d’emblée Hunter, étonné.
Le jeune homme le regarda, un sourire sympathique aux lèvres.
-   Et bien oui, c’est la charge qu’on me porte.
-   Pardonnez-moi, mais à vos vêtements… Enfin, on dit bien que l’habit ne fait pas le moine.
-   Je suis tout à fait d’accord. Vous attendez depuis longtemps ?
-   Oh, non. Je viens tout juste d’arriver.
Le jeune homme lui sourit, puis il jeta un coup d’œil à l’immeuble.
-   C’est la fameuse résidence hantée ?
-   Il semblerait.
-   Et bien, allons vérifier, lui proposa l’exorciste.
-   Volontiers, répondit Hunter sur un ton neutre en remettant son chapeau en place.
Il voulait en terminer rapidement avec cette ridicule histoire d’esprits. Sa quête à lui, elle, n’attendait pas.

A l’autre bout de la rue, au fond d’une ruelle, gisait un homme étendu par terre, sa longue veste religieuse blanche tâchée de sang.
Il était habillé en exorciste.



Prochain chapitre, on replonge dans une atmosphère un peu plus glauque. A la prochaine o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 13, 2009, 02:39:06 pm
Aaah alors la poupée, c'est Dails !
J'aime ce chapitre... Et t'as oublié de préciser que la cantine/cafet', ça fait parti du territoire de Zalosta./me se prend une poële.

Et tu me feras mes paninis, si t'es si cuisto que ça ? *BLAM*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 13, 2009, 04:42:54 pm
Citation
après qu’elles aient
Après qu'elles euuuuuuuuurent ! On emploie toujours l'indicatif après "après que" !

Citation
Les enfants la mettaient toujours mal à l’aise.
Ca c'est bien vrai !

Citation
Mais vous, vous avez pas les mêmes trucs que Zalos’ ! Vous êtes pas une fille ?
Ca c'est bien faux !

Citation
les cheveux blonds comme les blés et courts,
"Courts, et blonds comme les blés". Alphonse, Fullmetal Alchemist, volume 16. Belle influence qu'est celle de ce manga.

Citation
- QUI TU TRAITES DE SUPER PLANCHE A LINGE AUSSI PLATE QU’UNE FEUILLE DE PAPIER A4 ESPECE DE NAIN DE JARDIN ?!
Mon dieu, je suis devenue aussi impulsive qu'Edward ? XD

 
Bien, super chapitre ! Contente de rencontrer enfin THE TEAM, même si elle reste insensible à la générosité de mon poitrimoine. Mais bon, un jour vous comprendrez la vie, les enfants. Aaaah... *soupire* Pauvre jeunesse.

J'ai hâte au sang et à la bastoooooon ! Je suis sûre que vous nous préparez des tas de rebondissements intéressants, captivants même, et je ne les raterai pour rien au monde !... Mais au risque de vous décevoir, je n'ai pas jeté l'alliance de mon mariage avec mon mari adoré è_é

Bien, mister Donf, je vous félicite pour ce premier chapitre. J'ai hâte au prochain moi, et vu que, pareille à Sasori, je hais attendre ou faire attendre, bougez-vous le cul et écrivez-nous la suite è_é

*Sephyra se ramasse une chaise du réfectoire*

Bon courage à vous =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 17, 2009, 06:36:52 am
Mesadmes, mesdemoiselles, messieurs, offert par Donf et (re)corrigé par moi-même ... Un nouveau chapitre de NightDreamers ! ('OùkiléDonf ? - Il est pas là, j'le remplace ! *se prend une cagette*)

Bref, enjoy !



La montre du loup, le seul hybride de la bande, sonna. Il regarda l’écran.
-   Minuit, les gars ! S’exclama-t-il, joyeux.
Les autres levèrent leurs bouteilles en riant. Tous, sauf un. Ce dernier avait plaqué sa main sur son cœur, le teint livide. Le loup le regarda.
-   Hé, ça va pas ?
-   Il a trop bu !
-   Ha ha ! Il va gerber, regardez comme il est blanc !
Un feu étrange lui lacérait le cœur, élançant sa poitrine et lui coupant la respiration. Son sang bouillonna dans ses veines. Ses muscles lui étirèrent les sens, l’engourdissant totalement. Sous l’effet de la rage qui se développait en lui, l’adolescent fut projeté à terre.
-   Il nous fait quoi là ?
-   Il est bourré tu crois ?
Pris de convulsions, les spasmes de douleur firent leur apparition alors que ses doigts se transformaient en pattes, longues et velues. Ses ongles s’allongèrent pour former des griffes redoutables.
L’adolescent hurla. La flamme qui lui entaillait le cœur et qui troublait ses sens était insupportable. Ses muscles s’allongeaient, ses os se creusaient pour se transformer d’eux-mêmes, pour s’adapter au résultat final. Tout son corps était en ébullition.
Et ce ballet de souffrances ne s’arrêta pas là. Le garçon entendit un craquement sonore résonner dans sa tête. Les muscles et les os de son visage lui arrachèrent un hurlement de souffrance inhumain. Indépendamment de sa volonté, des larmes de souffrances inondèrent son visage qui se transformait de seconde en seconde en un long museau velu. Certaines de ses dents s’allongèrent en pointes, d’autres tombèrent d’elles-mêmes. Sa mâchoire se transforma, rajoutant à sa souffrance, en s’allongeant pour former le museau. Un museau redoutable et effrayant.
Sa pilosité bondit de manière spectaculaire. L’adolescent porta alors ses pattes griffues devant ses yeux, les couvrant de ses poils. La douleur était atroce. Irréelle. Entre ses griffes, ses iris avaient disparu, laissant place à un noir intriguant, et ses pupilles s’étaient amincies en se colorant d’un jaune effrayant.
A ce moment, la bête écarta violemment ses bras sur les côtés et écartant ses griffes au maximum, et hurla face à la pleine lune. Son cri sauvage suintait le sang et la faim.
Les trois adolescents, terrifiés, regardaient leur ami qui n’était plus celui qu’ils connaissaient. Il était devenu quelque chose d’autre. Quelque chose de poilu, aux yeux jaunes, aux dents très longues et au museau menaçant, suintant de rage.
Le loup-garou leva sa patte devant ses yeux et bougea ses griffes. Il claqua de la mâchoire, puis déposa ses yeux sur ses – anciens – amis. Ceux-ci étaient pétrifiés de terreur.  Il déploya ses bras sur les côtés. Les fentes de ses pupilles s’amincirent. Une longue coulée de bave s’écrasa sur le sol sec de la forêt.
La balle en argent se logea dans son cœur et n’y bougea plus. Le loup-garou fit quelques pas en avant, avant de s’effondrer, mort.
Les trois adolescents, côté à côté, les genoux tremblants, n’y comprenaient rien. Une silhouette féminine perça les ténèbres du feuillage et se posta derrière le corps du monstre.
Deux pistolets dans les mains, elle regardait la créature morte d’un regard froid.
-   C’est bête, tu aurais pu nous être utile…, murmura-t-elle pour elle–même.
-   Qu… Il s’est… Il s’est passé… Quoi, Là ? Risqua un des adolescents en état de choc.
La tigresse leva alors ses yeux de meurtrière pour dévisager un à un les gamins. Plus rapide que l’éclair, elle leva sa main gauche et tira deux balles. Les deux adolescents humains s’écroulèrent en arrière presque en même temps, un trou énorme à la place de la cervelle. Le loup regarda ses deux amis avant de redéposer ses yeux sur la tueuse.
-   Mais enfin, c’est quoi ce dél…
Le canidé n’eut plus jamais l’occasion de terminer sa question. Il s’écroula à son tour dans le feuillage, mort.
La tigresse rangea ses armes dans leurs pochoirs accrochés à ses hanches. Elle regarda à nouveau le corps du loup-garou, puis leva ses yeux jaunes sur la lune. Elle resta quelques secondes à la contempler, avant de faire demi-tour.
Elle se fondit à nouveau dans les ténèbres, sans mouvements inutiles, sans bruits.
Sans fausse note.


NightDreamers
Chapitre 2 ~ Contre-nature


Hunter et Loth étaient directement montés sur le toit. Le vent les balayait, soulevant le bas de la chemise d’Hunter et le long manteau du jeune exorciste.
-   C’est donc ici que sautent ces jeunes filles…
-   De ce côté-là, pour être plus précis, répondit Hunter en s’approchant du bord est.
Loth le suivit, posa un pied sur le rebord et regarda en bas.
-   Sacré saut.
-   Effectivement…
-   Bien. On va déjà voir si quelqu’un ici peut nous en apprendre un peu plus. Quelqu’un ou quelque chose.
-   Je vous laisse faire ?
Loth eut quelques secondes de réflexion.
-   Mettez-vous devant la porte qui mène au toit et veillez à ce qu’elle reste bien fermée.
-   Ca, je suis au moins capable de le faire.
Loth le regarda en souriant. Hunter tira sur son chapeau en signe d’acquiescement, avant de se diriger vers la porte et de se poster devant elle.
Loth fit le tour du toit, avant de revenir au milieu. Il regarda la lune avant de s’agenouiller par terre et de toucher le sol d’une main.
Hunter le regardait faire, la bouche tirée d’une grimace discrète. Il trouvait cette scène ridicule.
-   Vous êtes au courant du lien entre les jeunes filles et ce toit ? Lui demanda l’exorciste en retirant ses gants blancs.
-   A vrai dire, je n’ai eu que très peu d’informations…
-   Je vais vous conter leur histoire.
L’exorciste entama son récit sans se retourner, arpentant le toit ici et là, en daignant jeter quelque fois un coup d’œil à Hunter.
-   Il était une fois cinq amies, qui aimaient les histoires de fantômes et les lieux hantés. Ayant entendu parler de cet immeuble dépravé où plus personne n’habitait, elles décidèrent d’aller y faire un tour, le temps d’une soirée. On racontait qu’il y avait de cela quelques années, lorsque la résidence était encore occupée, une jeune femme s’était suicidée en sautant du toit…
Loth regarda Hunter sans ciller. Celui-ci écoutait d’une oreille distraite. Tout ce qu’il souhaitait, c’était que cette mascarade prenne fin au plus tôt.
-   De ce toit, précisément.
-   Drôle de coïncidence.
-   N’est-ce pas ? Répondit le jeune homme en souriant.
Il gagna une nouvelle fois les abords du toit, et continua d’une voix plus forte, pour couvrir le bruit du vent et se faire entendre de son interlocuteur.
-   Mais qui sait ce qu’elles ont découvert dans cet immeuble ? Qui sait ce qu’il s’y est réellement passé ? Toujours est-il que depuis cette fameuse soirée, les cinq amies n’ont plus jamais été les mêmes. A l’école, elles étaient devenues silencieuses, repliées sur elles-mêmes. Elles restaient entre elles, elles qui étaient si joyeuses par le passé. Elles étaient devenues pareilles à des poupées, sans état d’âme, sans envies personnelles. Des poupées vides.
-   Comment avez-vous su tout ça ? La presse en a parlé ?
-   Nous avons mené notre propre enquête… Répondit Loth sur un ton énigmatique.
-   Des poupées vides, hein… ? Drôle de description. On dirait que ça ne vous apporte aucune émotion, aucune compassion.
Loth garda le silence. Il reprit d’une voix différente, plus sombre, plus énigmatique que jamais.
-   Ces filles étaient enfermées dans un monde qui ne leur appartenait pas. Un monde dont elles ne connaissaient ni les règles, ni la profondeur de son obscurité…
Hunter leva un sourcil, étonné par le changement radical de son acolyte. L’exorciste se retourna alors et s’avança jusqu’au milieu du toit. Il posa sa mallette sur le sol, puis se releva en toisant Hunter. Il sortit alors un paquet de cigarettes de ses poches, en prit une et l’alluma.
-   Dis-moi Hunter, est-ce que tu aimerais connaître ce monde ? Demanda-t-il d’un regard indéchiffrable, un sourire glacé sur les lèvres.
Hunter n’apprécia pas le subit tutoiement et la question qu’on lui avait posée. Et il ne se rappelait pas avoir décliné son identité.
-   Où veux-tu en venir ?
A ce moment, la pression se fit plus intense. Hunter éprouva du mal à respirer. La nuit se fit plus glacée, plus obscure.
-   Ce monde nous appartient.
Le soi-disant exorciste tira une bouffée de sa cigarette. Son interlocuteur le regardait avec suspicion.
-   Pour décimer le Bien, on utilise le Mal. Mais on n’éradique pas le mal en usant du Bien. Non, on dit bien qu’on ne répond au Mal que par le Mal. Tu comprends… ? Le Bien se contente de moyens pacifiques, non violents. A partir du moment où tu veux te battre, quelles qu’en soit tes justifications, tu t’inscris dans le Mal. Tu utilises Ses moyens. Comme l’explique si bien ce vieux dicton… « Jeu de mains, jeu de vilains ».
-   Où tu veux en venir… ? Répéta Hunter, mal à l’aise.
-   Es-tu vraiment persuadé que vous faîtes le Bien ?
Hunter écarquilla les yeux. Ce ton, ce regard. Ce discours… Le jeune homme croyait mal comprendre. Ce type…
-   Qu’est-ce que tu sais exactement ? Qui es-tu ?
L’exorciste décocha un sourire sinistre. Hunter serra les poings. Non, il ne s’était pas trompé.
-   Tu n’es pas exorciste. Et tu es à l’origine de cette affaire de suicides. Ca me fait déjà une bonne raison pour te foutre sur la gueule.
Hunter arbora à son tour un sourire cruel, menaçant.
-   Mais maintenant, c’est différent… Tu vas me suivre. Je veux savoir qui tu es et ce que tu sais sur nous. Et crois-moi, avec moi tu vas parler. Je m’y connais bien en matière de tortures.
Loth ne perdit pas pour autant son sourire sinistre.
-   Nous ne sommes pas vos ennemis… Nous voulons juste nous assurer que vous n’interviendrez pas dans nos affaires.
-   En sacrifiant des adolescentes avec vos façons ? Pas moyen de croire une histoire pareille. Mais si tu veux vraiment jouer les fiers, on peut régler ça à ma façon…
Hunter commença à s’approcher lentement de Loth sans le quitter des yeux, en faisant craquer ses phalanges et ses cervicales, l’air décidé à infliger une bonne correction à cet usurpateur.
-   Au fait, où est passé l’exorciste, le vrai ?
-   Oh, lui ? Je l’ai tué, bien entendu.
-   Evidemment…
-   Tu veux que je montre comment j’ai fait ?
Loth s’agenouilla devant sa malle, la cigarette à la main. Il apposa le bout incandescent sur la surface de la mallette et traça des signes incompréhensibles. Hunter le regardait faire, grimaçant.
-   Tu me fais quoi, là… ?
-   Je vais te montrer notre monde, répondit Loth en levant ses yeux sur son interlocuteur.
Des yeux noirs, à l’éclat meurtrier. Le visage du jeune homme n’avait plus rien à voir avec celui de l’exorciste qu’il jouait, il y avait quelques minutes. Sans quitter Hunter du regard, il ouvrit sa malle. Une sorte de fumée en sortit et s’attaqua directement à Hunter, le noyant dans une chape noire. Le jeune homme, plongé dans l’obscurité, ne sentait plus ni les morsures du vent, ni la lumière de la lune. Perdu dans les ténèbres, il porta une main à son cou. Il éprouvait de plus en plus de mal à respirer convenablement. Il se sentit alors pris de vertiges. Il  voulut faire un pas mais, incapable de bouger, il ne put que s’agenouiller. C’est alors qu’il perçut, dans la lointaine obscurité, des rires enfantins. Une comptine parvint à ses oreilles.
-   Qu’est-ce que…
Hunter toussa et posa une main sur son cœur. Les vertiges s’accentuaient par manque d’oxygène. Dans un ultime effort, pris de nausées, il leva le poing et l’abattit furieusement sur le sol. A sa plus grande surprise, son poing ne rencontra que le vide. Hunter ne se sentait même plus agenouillé contre quelque chose. C’est alors que, tout au fond de cette obscurité, il aperçut une lumière. Des arbres firent leur apparition. Sans bouger, Hunter les rejoignit, comme si l’environnement bougeait de lui-même. A l’entrée de la forêt, des enfants apparurent. Quand il arriva assez près pour les distinguer, Hunter retint un cri d‘exclamation. Ses nausées se firent plus violentes encore, et il dut se faire force pour ne pas dégurgiter. En face de lui, des enfants tailladés se dressaient, tenant dans leurs petites mains des peluches ou des bouts de bois. Des enfants meurtris par de multiples blessures. Certains avaient le visage fendu en deux ; d’autres à qui il manquait un œil, voir les deux. Quelques uns avaient un gros trou dans le corps ou un membre en moins. Hunter en vit même un avec les bras rapiécés de toutes parts, l’oreille droite sanguinolente, pendue à un bout de chair qui l’empêchait de se décrocher.
Tous regardaient le nouveau-venu avec attention. Un silence se fit. Puis, soudainement, tous les enfants crièrent en chœur, levant leurs jouets ou leurs bouts de bois, avant de courir vers Hunter. Ils l’encerclèrent, puis se prirent les mains et, entamant une comptine pour enfants, dansèrent en rond autour du jeune homme. Celui-ci plaqua ses mains sur ses oreilles et ferma les yeux. Les pupilles entièrement noirs des enfants le regardaient, un grand sourire fendu sur chacun de leur visage, tout en chantant. Ils dansaient de plus en plus vite, chantaient de plus en plus fort. D’autres rires, diaboliques, aigus, rythmèrent bientôt la comptine qui devenait grotesque, menaçante.
Soudain, une vive lumière perça les ténèbres. Les enfants s’arrêtèrent tous de chanter pour regarder son apparition, au-dessus des arbres. Hunter lui-même ressenti une étrange chaleur rassurer son âme. Il ouvrit les yeux et abaissa ses mains, redoutant le pire. Mais il n’avait plus aucune force. Alors que la lumière se faisait de plus en plus vive, il s’écroula à terre… Ou plutôt dans le vide. Ses paupières, bien malgré lui, se refermèrent sur ses yeux violets. Avant de sombrer dans l’inconscience, le cri suraigu et irréel des enfants lui arracha un hurlement de souffrance. Alors il entendit distinctement, au creux de son oreille, ses derniers mots :
-   Nous serons toujours derrière toi, Hunter, dans ton ombre…


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 17, 2009, 07:04:10 am
... Vachement bien foutu ce chapitre. Fichu mari qui te donne ça à poster, mon pauvre fils va avoir des cauchemards ! >o<
Moi j'imaginais pas ça du tout pour l'exorciste, je pensais plus que genre y'en avait plein qui était venu, et qu'a chaque fois il se faisait prendre au machin suicidaire... J'avais totalement tord !
Et encore une espèce de faction là, que représente le vilain exorciste. J'ai hâte de voir la suite.

Et le début, avec la tigresse... Une ME-CHAN-TEUH.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 17, 2009, 09:31:53 am
Citation
-   Nous seront toujours derrière toi, Hunter, dans ton ombre…
Alors là... ALORS LÀ ! JE PORTE PLAINTE POUR PLAGIAT !!

*La roussette sort un sifflet de police mais la mystérieuse tigresse du début de chapitre lui tire une balle dans la nuque*

En plus t'as fait une faute, pfff ! C'est nous "serons" ! è_é
Bref. Contente de voir qu'FMA t'inspire toujours autant. Et cette histoire d'exorscistes, cette ambiance glauque au possible... Ca pour le coup, c'est D. Gray-man ^^ On dirait que vous aimez les shonens écrits par des femmes, très cher ! Mais ça vous fait honneur ^o^

Bref, revenons sur une critique sérieuse ! J'ai A-DO-RÉ ! Nan franchement, c'était tellement bien que j'ai envie de vous tuer pour nous avoir privé de vos fanfics durant tout ce temps !
Descriptions, géniales. Caractère des persos, génial. Dialogues, impec'... Bref, c'est du grand art !
J'étais dedans du début à la fin ! Et j'ai envie de vous étrangler pour avoir osé vous arrêter là ! On veut la suite, nous ! Au boulot flemmard è_é

*Sephyra reçoit la cigarette du méchant-pabô qui a été vilain avec Hunty dans l'oeil*

Bien, voilà... Et merci à Hunty qui nous a filé la suite à la place de ce pauvre Junior ^^ Il ne serait décidément rien sans toi et nous non plus :'D *PAF*
Bon, bravo à tous les deux ! J'ai super hâte de lire la suite !

Bonne continuation ! X3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 17, 2009, 11:44:00 am
J'ai corrigé la faute. (Ça m'apprendra à corriger au saut du lit. ~~)

Ouais, y a pas à dire, l'ambiance est méga-glauque, et ça rend super bien. Et la description des enfants .... Gerbante. Pile ce qu'il fallait. *PAN*

Vous aurez droit à une suite vendredi, normalement. x)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 18, 2009, 02:29:10 pm
Hey ! Déjà la fin du chapitre 1 ! Et je suis en retard ><". Désolé bro ! Tu vas m'enfermer dans la cave… comme le jour ou j'avais laissé cramer le dîner ? é_è

J'ai bien ris à la lecture de cette fin de chapitre. C'est fou comment c'est facile de se payer la tête de notre chère Sephyra ^^. Mais c'est sûr qu'on sens bien l'inspiration FMA dans les coups de gueules.
Sinon, Self-insert ! Self-insert XD ! Donf en cuistot, c'est marrant ^^. C'est aussi drôle de voir les relations qu'ont les personnages entre eux. Ils forment une grande famille ! Avec même les gosses XD. D'ailleurs, ils ne m'inspirent pas confiance. C'est sûr que ce sont eux les assassins du prof et sachant ça, ça va être dur de s'attacher à eux… En plus avec le petit gars et ses dents pointues, il me fait penser Gluttony croisé à Greed. Il me fout les chocottes ce gamin >< ! Et dire que Sephyra risque peut-être de rejoindre ce groupe de tueur. C'est pas un mauvais truc d'un certain côté mais… ooh ça y est, je commence à douter ><. 

Ensuite le coup du faux exorciste, ça pète. On se demande qui il est vraiment et ce qu'il veut exactement. Bien zarbi le coup des enfants zombies aussi, et puis c'est qui ce type qui vient sauver Hunter ? J'espère qu'on saura tout ça dans le prochain chapitre ^^, vivement Vendredi ! En tout cas, j'aime toujours autant pour l'instant (c'est que le début aussi >_>). Ça prend des tournures bien étranges. Maintenant il est aussi question de Loup-garou et de Tigresse à la Selene de Underworld XD. Quel genre de surprises glauques et recouvertes de sang tu nous réserve bro ?

Bonne continuation surtout ! Continue à tourner à plein régime ! Et vivement que toute cette histoire prenne enfin forme !
A plus Donf, my bro !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 19, 2009, 07:03:36 pm
Suite et fin du chapitre deux ! Donf reprendra la main la semaine prochaine.


Loth regardait Hunter, allongé sur le sol, se débattre en vain. Amusé, il avait rallumé une autre cigarette, la première ayant servi à déclencher son maléfice. C’est alors qu’une lumière, aussi vive que le soleil lui-même, avait percé la nuit. Loth s’était retourné mais, aveuglé, n’avait pu percevoir son origine. C’est alors qu’une voix furieuse l’avait agressée :
-   Toi… C’est toi ! Vous êtes à l’origine de toutes ces catastrophes ! Je ne te laisserai pas m’échapper, cette fois !
Alors que la lumière s’était rapprochée de lui, Loth sentit un formidable coup de poing dans le ventre l’étaler au sol. Meurtri, il s’était écroulé près de sa malle. D’un geste rageur, il prit le socle et referma la mallette d’un geste vif avant de siffler. La fumée noire sortit alors d’Hunter par les narines, la bouche et les oreilles, et entoura cette fois-ci son propriétaire. Celui-ci ne put distinguer son attaquant, mais il ne manqua pas de jeter un regard haineux à la lumière avant de disparaître dans une chape de ténèbres.
Le pendentif de Saïko perdit alors sa luminosité. La contre-nature s’était envolée loin d’ici, il ne la percevait plus. Le renard s’approcha alors du corps d’Hunter et tâta son pouls. Heureusement, il était intervenu à temps. Il plaqua ses deux mains sur le torse du jeune homme. Une douce lumière entoura alors le corps de l’inconscient.


Des bribes de voix dansaient dans ses rêves sombres, sans images. Des mots répétés, qui n’avaient aucun sens. Des rires fusèrent, lointains. Puis toute cette agitation laissa place à une mélodie tout droit sortie d’une boîte à musique. Les notes se faisaient écho, comme un lointain souvenir, déclenchant une série d’images qui n’avaient aucun rapport les unes aux autres. C’est alors qu’une voix enfantine répéta ses mots, devenant de plus en plus grave au fil de la phrase :
-   Nous serons toujours derrière toi, dans ton ombre…
Puis la voix éclata d’un rire démoniaque.
-   LAISSEZ-MOI ! Hurla Hunter en se relevant en sursaut sur sa couche.
Son regard tomba sur une fenêtre donnant sur un autre immeuble. Le corps en sueur, essoufflé, Hunter prit lentement conscience qu’il sortait d’un cauchemar ; plus de temps encore pour se remémorer les derniers évènements. Il avait raté un épisode. Il essuya d’un revers de main la sueur qui lui piquait les yeux, puis se rallongea en posant une main sur son torse, là où se dessinait sa cicatrice. Sa cicatrice… Hunter engagea immédiatement la conversation mentale avec son Démon.
-   Pourquoi tu n’es pas intervenu ? Souffla-t-il d’un air rageur.
Il n’obtint aucune réponse. Sa colère ne fit que monter d’un rang.
-   Je sais bien que tu n’aimes pas les exorcistes, mais là c’était un peu fort ! J’ai failli crever !
Toujours aucune réponse. Hunter mobilisa le peu d’énergie qu’il gardait en réserve pour se concentrer mentalement. Son esprit empiéta sur le domaine de son Démon. Il savait que cela le ferait réagir. Son symbiote n’aimait pas qu’il gagne son territoire. Il était déjà contraint de vivre sous la tutelle d’un corps qui ne lui appartenait pas, il tenait au moins à son petit côté au fond du placard. Hunter laissa son esprit gagner le territoire inconnu, quand il sentit une présence. Ce qu’il perçut le laissa pantois. L’âme de son Démon tremblait, reclus dans un coin de son territoire. Hunter libéra sa concentration mentale pour revenir à la réalité. Jamais, au grand jamais il n’avais senti l’âme de son Démon trembler. Sauf de rage. Mais cette fois-ci, il le sentait, ce n’était pas le cas. Il tremblait… De peur ? Cette hypothèse rendit Hunter encore plus apeuré qu’il n’était en colère quelques secondes plus tôt.

C’est alors qu’une personne monta les escaliers, juste à sa gauche. Hunter tourna vivement la tête vers la personne qui venait d’apparaître au seuil de l’étage. Malgré l’obscurité, il crut reconnaître la silhouette d’un renard.
-   J’ai entendu un cri, c’était toi ? demanda l’inconnu.
-   Ca se pourrait… Répondit le jeune homme, sur la défensive.
Il voulut se relever sans quitter l’hybride des yeux, mais l’énergie qui lui restait ne lui permettait même pas de glisser une jambe hors de sa couche. Il posa alors ses yeux sur celle-ci : il était allongé dans un sac de couchage qui ne lui appartenait pas. En laissant ses yeux balayer la pièce, il crut reconnaître l’immeuble dans lequel il était monté, dans la soirée, avec ce faux-exorciste. L’étage était grand, vide. L’immeuble avait été le dernier en construction de la résidence, et faute de moyens, n’avait pu être terminé. L’étage n’était donc composé que de l’escalier et des fenêtres, de simples trous carrés dans le mur.
-   Je suis intervenu à temps. Un peu plus et ce type t’aurait tué.
-   Qu’est-ce que vous avez fait ? Demanda Hunter en reposant son regard sur l’inconnu.
-   Rien du tout. Je suis leur ennemi. Quand il m’a vu, il a pris la fuite. Ce sont des lâches, de vrais serpents sournois. Ils mordent et laissent leur venin attaquer leur ennemi de l’intérieur puis, quand celui-ci est paralysé par la douleur, ils l’achèvent sans état d’âme. Ils n’attaquent pas un ennemi de front. Surtout pas un type comme moi.
-   Vous parlez de plusieurs personnes… Il s’agit d’une organisation ?
-   Je pense que tu n’es pas le mieux placé pour me poser ce genre de questions, répliqua Saïko d’un ton sans détour.
Il s’avança vers Hunter et se plaça au bout du sac de couchage, plongeant son regard dans celui de son interlocuteur, les bras croisés derrière son dos.
-   C’est plutôt à moi de mener l’interrogatoire. Qui es-tu, et que faisais-tu ici avec un type pareil ?
Hunter se prit la tête d’une main et rit tout seul.
-   Désolé… Je vous remercie pour ce que vous avez fait pour moi, mais je ne suis pas habilité à vous répondre.
-   Pourquoi pas ? Demanda Saïko en levant un sourcil.
Hunter abaissa sa main et la posa sur ca cicatrice, puis regarda Saïko d’un regard dur, un sourire souffrant sur les lèvres.
-   Si je le faisais, je devrais mourir.
Un long silence succéda à ses paroles. Saïko fixait toujours le jeune homme d’un regard indéchiffrable.
-   Très bien… Je ne peux pas te forcer non plus, vu ton état.
Hunter le prit comme une moquerie.
-   Ca veut dire quoi ça… ? Répliqua-t-il, vexé.
Saïko lui sourit d’un air amusé.
-   Je n’ai pas pour habitude de faire connaissance avec les gens de la ville. Cependant, les circonstances actuelles sont un peu… Spéciales.
-   Vous croyez ? Dit Hunter, moqueur à son tour.
-   Je m’appelle Saïko, se présenta le renard.
Hunter le regarda. Il pouvait tout aussi bien mentir, ou essayer de le rabaisser encore un peu. Mais devant les yeux amicaux du goupil, et vu l’état de la situation, il se présenta à son tour.
-   Hunter. Merci de m’avoir sauvé, Saïko.
L’hybride lui sourit une nouvelle fois en levant une main en signe d’acquiescement.
-   Je pionce depuis combien de temps ?
-   Toute la nuit, depuis ce qu’il s’est passé. Le jour ne va pas tarder à se lever.
En effet, dehors, quelques oiseaux commençaient à piailler leurs chants matinaux. Hunter ne s’intéressa cependant pas à cette belle image naturelle. Il tourna la tête à gauche et à droite, l’air vaguement inquiet.
-   Et… Mon chapeau ?
Saïko leva alors le chapeau blanc de derrière son dos.
-   Ah ! Tu parles de ce bout de tissu ? Je l’ai essayé dans la nuit. C’est peut-être la classe sur un humain, mais pour un hybride, c’est pas très pratique… Et puis le blanc c’est salissant.
-   Hey ! C’est mon chapeau ! C’est à moi ça, pas touche, personne n’a le droit ! J’y crois pas ça, bordel ! C’est pas parce que tu m’as sauvé que tu peux te croire permis de tout faire ! Même de toucher à mon chapeau ! S’énerva Hunter.
-   Alors tiens, le voilà !
Saïko s’approcha de lui et lui enfonça le chapeau sur la tête. Le rebord arriva sur les yeux du jeune homme. Celui-ci resta quelques secondes ainsi, ridicule, les poings tremblants, le sourire crispé.
-   Et ma main dans la gueule ? Elle sera pas perdue, crois-moi…
Le renard rit de bon cœur, tandis que les premiers rayons du matin perçaient l’obscurité.


Sephyra jouait avec son alliance, accoudée au balcon, perdue dans ses pensées. Une fois encore, elle n’avait que très peu dormi. Ses cauchemars étaient revenus la hanter. Encore et toujours… Elle pensait à celui qu’elle aimait. A celui qui l’aimait, qui attendait son retour. Il avait su accepter la décision de la roussette. Il l’avait regardée partir sans une larme, droit et fier, digne de son semi-deuil en attendant le retour de sa femme. Mais la roussette savait au fond d’elle-même qu’il souffrait. Moins qu’elle, puisqu’il n’arrivait pas à comprendre totalement pourquoi elle était partie. Il ne pouvait pas comprendre. Mais il souffrait aussi.
Millie, elle, dormait à poings fermés, Dails entre ses bras. Arthur, dans la même chambre que son amie, roupillait le ventre à l’air et la bave au bec. Il se tourna dans ses draps en reniflant bruyamment, et murmura « maman… ».
Zalosta, assise à même le sol contre une commode de sa chambre personnelle, avait gardé sa couverture noire dépiécée. Les yeux mi-clos, elle était plongée dans un mutisme qui lui était devenu coutumier depuis des décennies…


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 19, 2009, 07:43:11 pm
Saïko, sacré sauveur ! X3 Et j'imagine trop la scène du chapeau... Saïko qui prend des poses à la Travolta, et autres du genre...
Mais mon fils est génial avec son père ^o^ Décidément, trop aimable de nous servir de fa... Facteur ?/me a comme un furieux doute.

J'aime pas le mot facteur ._.
/me sort


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 20, 2009, 07:46:56 pm
Waah, le retour de Saïko, qui pue la classe comme de coutume XD J'ai bien aimé la réplique d'Hunty :
Citation
-   Et ma main dans la gueule ?
Si je ne m'abuse...
"Et ma main dans votre gueule?" réplique d'Allen Walker, volume 1 de D.Gray-Man par Katsura Hoshino. Je suis vraiment heureuse que vos deux grands manga d'inspiration soient FMA et DGray ^^

Super chapitre mais je veux la suite è_é Ah, et j'ai beaucoup aimé le paragraphe de la fin où je fais zouzou avec mon alliance. X3
C'était mignon. Aussi la description d'Arthur qui dort n'importe comment ( en fait ce garçon est un mélange entre Edward à 10 ans et Selim, c'est ça ? XD )
En tout cas, chapeau bas pour avoir une fois de plus parfaitement cerné l'état d'esprit de Sephy du moment, mais aussi ce que pense Athem et le fait qu'il ne comprenne pas tout à fait la raison de son départ. ...
...
Aaargh ! Je veux la suite >.<

Bonne continuation très cher =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: floresita le Juin 22, 2009, 03:41:05 am
O.O..... Mais je suis en retard!!!..... et en plus je n'ose pas terminé lire ......... -_-'
Mille pardon! Mais bon, ce n'était qu'un petit passage pour dire que j'aime toujours et que même si je ne poste pas de commentaire, je tiens toujours le fil!  Bonne chance, continue et.... Bah si j'arrive à finir de lire cette année ^^'
( un commentaire inutile de ma part, je sais je sais, mais que veux-tu?)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 22, 2009, 05:29:03 pm
Alors. J'étais pas là cette semaine (ça s'est remarqué ?), mais comme le chapitre était déjà écrit, je voulais pas vous laisser sans rien (à l'heure où j'écris ces mots le chapitre 4 est déjà terminé). En tout cas je vois qu'Hunty joue bien son rôle, il a bien fait comme il fallait x)
Merci fiston, je te revaudrai ça.

Bref, merci, merci à tous encore une fois o/
J'ai la flemme de reprendre les posts un par un, vous m'en voudrez pas trop ? XD
En tout Sephyra, comme je te l'ai déjà dit, tu vois un peu trop loin. Espèce de parano. Je suis pas fan de D.Gray-Man, même si je connais. Pour la citation que tu m'as faîte, c'est une quote d'Hunter sur msn (qui m'étais adressé qui plus est), et pour le coup de l'exorciste, j'aurai pu dire aussi prêtre que ça n'aurait rien changé à mes inspirations. Compris ? è_é Espèce de fana de mangas.
Floresita, je t'en veux pas, je t'en voudrais jamais, un post est un post et ça fait toujours plaisir à lire. Merci de passer x)
D'ailleurs, étant moi-même un lecteur peu posteur, je comprends tout à fait et j'ai rien à dire o/ * Crève
Zalos', ma chérie, ton fils est un facteur. Et moi je suis stéril.

Enfin bref ! Hem.
Je reprends la main, je remercie une nouvelle fois Hunter, vous tous aussi, et je vous laisse avec ce début de troisième chapitre. 'Se passe pas grand chose dans celui-là, la violence est plus dans les dialogues.
A vous de voir. Bonne lecture o/


Il y a une chose que je hais de toute mon âme. Une chose qui n’est pas de ce monde.
Une chose que je ne peux même pas détruire, puisqu’elle est la mort elle-même.
Une chose contre laquelle je ne peux rien faire, parce qu’elle est une Déesse, et moi une simple hérissonne trop lâche qui fuit depuis toutes ces années…
Au moins le fait que je sois « immortelle » me permet de me dire que je ne la côtoierais pas avant un bon bout de temps.
C’est la seule chose qui me retienne à la vie.



- Zalosta



NightDreamers
Chapitre 3 ~ Point de vue


Sephyra s’arrêta devant la grande double-porte qui menait à la personnalité la plus importante de ce manoir. Elle regarda la poignée en argent et avala sa salive. Elle ferma les yeux. Le souvenir de la discussion d’hier, dans la soirée, lui revint en mémoire. Elle savait ce qu’elle avait à dire. Elle n’était pas obligée de le faire, mais elle le devait.
La roussette s’approcha de la porte et frappa à trois reprises. Une voix grave, calme et posée, lui enjoignit d’entrer. Elle prit la poignée, la tira vers le bas et poussa la porte avant de la refermer derrière elle.
Le bureau n’était pas si grand que ça, et ne correspondait nullement à l’image qu’elle s’était faite à partir d’un souvenir lointain. La pièce était quasiment vide. Aucun meuble, mis à part le  bureau en lui-même - qui prenait les trois quarts de la longueur de la pièce – et une petite étagère sur le côté droit. Aucune fenêtre. Le bureau était plongé dans la pénombre. Seule une petite lampe allumée offrait la luminosité dans cette obscurité, posée sur le côté gauche du bureau. Le bureau de Nelson, qu’elle avait eu l’habitude de voir il y avait quelques années, ne s’apparentait vraiment pas à celui dans lequel elle était. Nelson… Celui qui lui avait tout appris, et celui qu’il l’avait tué une première fois… La roussette balaya ses souvenirs en sentant la cicatrice sur son œil gauche la démanger. Elle s’avança au milieu de la pièce et essaya de discerner son interlocuteur, assis sur une chaise derrière son bureau. Elle ne parvenait pas à voir son visage.
-   Vous vouliez me voir, Mademoiselle ? Lui demanda le Patron.
-   En effet, je voulais discuter avec vous.
-   Et bien commencez par vous asseoir, l’enjoignit l’homme à la voix grave et posée.
Sephyra prit place dans un fauteuil en cuir des plus confortables. Deux autres étaient disposés à côté du sien. Même assise face au bureau, elle ne parvenait toujours pas à discerner le visage de l’homme. Celui-ci restait dans l’obscurité, les mains posées sur ses genoux, les jambes croisées.
-   J’ai parlé avec Zalosta, hier soir. Elle m’a raconté les objectifs de votre… « Organisation ».
-   Zalosta… Un bon élément. Très consciencieuse, et peu bavarde. Elle exécute toujours son travail de manière impeccable, résuma le Patron sur la personne de Zalosta.
-   Justement, c’est de son travail, et de celui des autres, dont je voulais vous parler.
-   Et bien, parlez.
Sephyra prit une inspiration avant de commencer. Elle était consciente de se mettre elle-même en danger. Consciente du genre d’endroit dans lequel elle était, et de la difficulté qu’elle aurait à s’en sortir si jamais elle ouvrait ses paroles à la critique.
Mais elle devait le faire. Elle ne pouvait s’en empêcher.

-   Pourquoi… Pourquoi faîtes-vous tout cela au juste ?
Le Patron mit plusieurs secondes avant de répondre, sûrement étonné par la question de la roussette.
-   Pourquoi nous faisons quoi ? Lui demanda-t-il en retour en appuyant sur le « quoi ».
-   Tous ces meurtres, ces personnes que vous enrôlez… Il y a d’autres moyens que de tuer ! Alors pourquoi ? Pourquoi dirigez-vous ces opérations, pourquoi est-ce que ces gens tuent ?
-   L’équilibre est une chose bien précaire, ma longue expérience en témoigne…
-   De quel équilibre parlez-vous… ?
L’homme changea de jambe avant de continuer, de manière toujours aussi calme.
-   Sephyra, sais-tu pourquoi Dieu a été inventé ? Sais-tu qui il est réellement ?
La roussette fut autant troublée par la question que par le fait que cet inconnu connaisse son nom.
-   Que… Je vous demande pardon ? Comment connaissez-vous mon nom… ?
-   Ton vrai nom est Cae-la Sephyra. Tu es née sur la petite île d’Eurasias, île qui a été détruite par l’hydre Inferis. Dernière rescapée de ton clan, tu as été élevée par les loups de la tribu d’Anethie. Il y a quelques années, au cours de la guerre qui a opposée les humains aux hybrides, tu t’es fait remarquer en concluant la bataille finale aux côtés de ton pire ennemi, celui qui commanditait les humains… Nelson, l’ancien président de Station Square. La cicatrice sur ton œil provient de lui. Après la condamnation à mort de Nelson, tu t’es mariée au nouveau roi de la tribu d’Anethie, Athem. Même après ces quelques années, tes exploits restent connus, Sephyra…
La concernée en resta bouche-bée. Certes la guerre l’avait rendue tristement célèbre. Mais de là à entendre sa biographie dictée par un inconnu, devant elle, sans s’y attendre… De plus, sa naissance à Eurasias restait un élément connu de très peu de personnes vivantes.
-   Mais comment… qui êtes-vous ?! S’exclama-t-elle sous le coup de la surprise.
-   Sephyra, crois-tu en Dieu ?
-   Je… Non, pas vraiment… Pas après toutes les horreurs que j’ai vécues et que j’ai pu voir, hésita la roussette, que la question surprenait.
-   Moi non plus. Pourtant, je sais qu’il existe.
-   Qu’il existe… ?
-   Dans le cœur de chacun d’entre nous. Vois-tu, Dieu a été inventé pour représenter l’équilibre qui nous confond tous entre le Bien et le Mal. Nous avons tous en nous chacune de ces deux parts. Même si respecter cet équilibre est parfois bien difficile, c’est le devoir de l’être vivant pensant d’osciller perpétuellement entre les deux. Cependant, il existe des individus qui arrivent à choisir entre les deux. Dans ce cas là, il n’est plus question d’équilibre, et cet individu devient nocif pour notre civilisation. Qu’il soit Bon ou Mauvais, choisir d’œuvrer à l’extrême pour l’un ou l’autre et y parvenir est un crime pour tout être vivant. Lorsque ce cas arrive, nous détruisons cet individu contre-nature.
-   En réquisitionnant des enfants comme Millie et Arthur pour le tuer ? Belle façon de rétablir l’équilibre, répliqua Sephyra.
-   N’est-ce  pas ? Répondit son interlocuteur avec une pointe d’ironie.
La roussette perdit alors son calme apparent.
-   Mais enfin nous ne sommes pas des Dieux ! On ne peut pas prétendre avoir le droit de vie ou de mort sur les autres, aussi facilement !
-   Le droit de vie ou de mort sur les autres ? Tout le monde a ce droit, sur soi-même aussi. Il est très facile de tuer quelqu’un dehors, juste parce qu’on en a envie. Comme il est très facile de se pendre.
L’esprit de Sephyra s’échauffait. Elle n’aimait pas cet homme, n’aimait pas son discours. Elle n’adhérait pas du tout à sa façon de voir les choses. Le Patron reprit cependant, se moquant bien de ce que la roussette pouvait penser.
-   Ce qui est hypocrite, c’est de dire cela quand on ne reconnaît même pas l’existence de Dieu. Je me trompe, petite criminelle de guerre… ?
-   Que… Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
-   Et toi, combien de personnes as-tu tué lors de ta petite guerre pour « sauver » notre monde ?
Sephyra ouvrit grand les yeux, puis détourna le regard en serrant les dents.
-   Je… C’était différent !
-   Qu’est-ce qui est différent ? La justification de tuer ? Tu crois qu’on peut simplement prendre une vie en se disant qu’on œuvre pour le Bien ? Tu crois être à l’abri du meurtre parce que tu jouais le sort du monde en retour ?
La roussette sentit ses articulations blanchir. Elle n’avait rien à rétorquer.
-   Dans ce cas, tu n’as qu’à te dire que nous faisons ça pour « sauver » le monde de l’anarchie, nous aussi… A notre manière.
Sephyra tremblait. Ce n’était pas ce qu’elle avait prévu. Ca ne pouvait pas se terminer ainsi. Et pourtant, elle ne trouvait rien à dire.
-   Ce n’est pas… Je ne peux pas…
-   Discussion close, la coupa l’homme d’une voix sans détour.
La roussette regarda ce visage qu’elle n’arrivait pas à discerner dans l’obscurité, avant de se lever lentement. Elle sortit de la pièce, confuse, tremblante, humiliée, les idées embrouillées et la gorge sèche.


Les cailloux du parvis de l’entrée crissèrent sous les chaussures de Sephyra. Celle-ci se dirigeait vers la sortie, bien décidée à révéler au grand jour les actions de cette société criminelle. Elle savait. Elle pouvait faire cesser tout cela, et éviter une mort tragique à quelque futurs malheureux.
-   Où vas-tu ?
La roussette s’immobilisa avant de se retourner lentement et faire face à la hérissonne, toujours encapuchonnée dans sa longue cape noire miteuse. Celle-ci la regardait du fond de sa capuche, l’air à moitié étonnée. D’une certaine façon, l’autre moitié semblait résignée à une cause inconnue.
-   Zalosta, comprends-moi… Je ne peux pas laisser tout ça continuer…, répondit Sephyra d’un air triste mais décidée.
-   Oh, je vois… Oui, je comprends.
-   Alors laisse-moi partir. Et toi aussi, pars avant que les autorités n’interviennent. Je ne vous dénoncerai pas, toi et les enfants.
-   Non, je ne peux pas partir. Millie et Arthur dorment encore. Pour eux comme pour moi, ce manoir est notre maison. Nous y avons trouvé un nouveau « chez nous ».
Sephyra contempla longuement celle qu’elle avait été prête à considérer comme une nouvelle amie, le jour d’avant.
-   Je comprends, moi aussi… Mais ça me fait de la peine. Je t’en prie, pars avec les enfants…
-   Je ne peux pas, Sephyra. Nous sommes bien ici. Mais c’est à toi que revient la décision de détruire ce bonheur ou non.
-   Je ne peux pas laisser faire de telles choses, maintenant que je suis au courant ! Essaye de te mettre à ma place, c’est trop difficile… Ces meurtres, ces actions… Je ne peux pas cautionner ça. J’ai vécu de trop longues années dans les combats et le sang. Je ne veux plus que de telles choses arrivent.
-   C’est pour éviter cela que nous travaillons. On en tue un pour en sauver des centaines.
-   Et parfois vous en sauvez pour en tuer d’autres… Je suis désolé Zalosta, je ne peux pas accepter.
Sephyra commença à se retourner pour partir, l’air résigné, quand la proposition de la hérissonne la cloua sur place.
-   Pourquoi tu ne resterais pas avec nous, ici ? Arthur et Millie t’aiment bien, après tout ! Et moi aussi, rajouta-t-elle d’une petite voix.
Sephyra resta immobile un long moment, les yeux posés sur les cailloux.
-   Ca ne change rien… Que je reste ou non, vous continuerez…
-   Oui, mais au moins tu seras avec nous. Je ne te demande pas de prendre part à nos actions, ni même d’accepter. Je te demande juste de nous rejoindre.
-   Elle a pas tort ! Et puis tu pourrais continuer de goûter à ma bonne cuisine.
Donf, assis sur une branche, caché dans le feuillage, avait écouté la conversation et compris les désirs de la roussette. Il sauta de son perchoir et atterrit en face de Sephyra, à la droite de Zalosta, à quelques mètres d’elles, une cigarette à la bouche.
-   C’est ma pause, objecta-t-il comme excuse.
Zalosta le regarda sévèrement.
-   Eteins-moi ça, répliqua-t-elle sur un ton lourd de menaces.
-   Ohé, je viens de dire que c’était ma pause ! S’exclama le jeune homme.
-   Tu sais très bien que j’ai horreur de te voir fumer.
-   Jusque là j’étais seul dans mon coin, c’est vous deux qui avez débarqué avec vos histoires…
-   Je ne te le répèterai pas une troisième fois : éteins-moi cette cigarette.
-   Qu’est-ce que tu peux être stricte, des fois… Se lamenta le jeune homme en regardant ailleurs.
C’est alors que le bout incandescent de sa cigarette s’éteignit. Donf sentit que l’air autour de lui s’était refroidit. Il grogna et sortit son paquet de clopes, avant de placer la cigarette dedans et de remettre le paquet à sa place.
-   Contente ?  Bougonna-t-il en regardant Zalosta d’un air coléreux.
Celle-ci ne fit plus attention au jeune homme et reposa ses yeux sur Sephyra, qui avait regardé tristement la scène. Elle avait conscience qu’elle allait briser leur monde, cette petite vie à laquelle ils s’accrochaient tous. Ils avaient trouvés leur place. Et elle allait détruire tout ce à quoi ils croyaient. Mais elle savait que c’était pour leur bien, au fond. Ce qu’ils faisaient était mal, elle devait les en persuader, leur montrer. Elle ferma les yeux, puis murmura comme sur un ton d’excuse, avant de se retourner une bonne fois pour toute vers la grille en fer :
-   Je suis désolée…



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 22, 2009, 05:54:29 pm
Owhi j'aime, Sephyra toussa son attitude... Y'a de quoi flipper, c'est vrai. C'est qui le patron, le fact*BUNK*
J'ai hâte de voir la suite, va bien falloir rattraper Sephyra... On casse pas la maison quoi. C'est vivant comme récit, j'adore.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 22, 2009, 06:22:54 pm
God damn ! Moi aussi je suis en retard ! J'étais à l'honneur dans le précédent passage en plus >_<" !

J'ai été étonné de voir que c'était Saïko qui venait sauver Hunter, je m'attendais à autre chose moi ! Autant te dire que j'ai été agréablement surpris ^^ ! J'adore comment tu as décrit Saïko là ! Contrairement à la première fois, il fait plus gentil, c'est cool ! Je me demande quand même qui pouvait bien être ce type et pourquoi il est l'ennemi de Saïko. C'est dommage qu'il se soit enfuit comme un couard, j'aurais bien voulu voir comment tu aurais décris les attaques de mon petit goupil ^^ !
Super aussi le passage avec le chapeau ! Ça pourrait le faire en illustration ! Au moins c'est cool : Saïko risque de devenir ami avec Hunter ! Wouhoo ! \o/
Joli passage aussi avec Sephyra et son alliance. Ché ti pa mignon ? D'ailleurs où est la bague de Saïko Strife aussi ? Elle la jetée è_é ? Ha non, c'est vrai… c'est pas la même histoire.

Le chapitre 3 est de toute beauté. Franchement, j'imagine TROP les scènes que tu écris en série animé ou en film. Capita a raison, c'est vivant, c'est beau !
On dirait vraiment que Sephyra est vraiment l'un des personnages les plus importants. En plus on s'attache très vite à elle vis-à-vis de ses sentiments et de ses réactions. Et puis les relations Donf/Zalo quoi ! C'est la grande classe ! Par contre arrête de fumer bro, j'te le répéterais pas deux fois ! è_é
Franchement j'adore, quand on lit, on sent tellement l'émotion. Et puis j'adore la citation de Zalosta ! Ça fait classe, ça fait solennel, ça fait film !! \o/ Ton histoire, ça aurait été une série animé ça aurait fait le même effet, j'te jure !

Encore une fois un chouette passage ! Pourquoi est-ce que cela ne m'étonne plus ? Vivement la suite Bro !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 22, 2009, 06:47:51 pm
NOOOOOOOOON je vais quand même pas les trahir tous ! Je les aimait tant ! Et leur manoir était beau, l'architecture de très bon goût ! Les arbres du jardin sentaient bon ! Aaaarghh !!

*La roussette part en conflit intérieur : elle commence à se rouler par terre en hurlant, passe sous plusieurs bagnoles en traversant l'autoroute et finit dans le fleuve pollué par les Géostigma*

Bref... Je ne vais pas renchérir ce que les autres ont déjà dit parce que ce serait d'une évidence... En revanche, j'ai moi-même relu mon propre passé, et je me suis redécouverte é_è Comme c'était beau ! Et mes souvenirs de Nelson... Ahlàlàà ^^ Aïe, ma cicatrice picote

Mais je te félicite quand même parce que c'était génial, cette conversation. En temps normal je pense plutôt comme Sephy, là tu as assez bien respecté mon caractère ; en plus les arguments du big boss m'ont paru très convaincants, et sincères. On voit que vous n'avez pas lésiné en pensées philosophiques ces derniers temps, très cher.
Enfin, c'était excellent, comme d'hab, je me répète à cause de vous... Je radote, je me fais vieille !! è_é Et au fait, mon petit neveu ( oui Saïko c'est à toi que je parle ), j'ai hâte que tu fasses ton grand retour avec Hunty, donc du nerf ! è_é *PAF*

Bon, encore bravo, encore merci, c'était troooooooop bien, wouaou je veux la suite, Donf forever, etc, etc.

Et que je ne vous revoie plus avec ces maudites cigarettes ! è_é *Sephyra kidnappe le paquet de Donf et veut bien l'échanger contre le chapitre 4*


PS : Ah mais au fait, il serait temps que je relève les fautes ! J'étais tellement absorbée par ce qu'il se passait que j'y ai même pas pensé...

Citation
celui qu’il l’avait tué une première fois…
C'est pas plutôt "celui qui l'avait tuée" ?

Citation
La roussette balaya ses souvenirs en sentant la cicatrice sur son œil droit la démanger.
C'est l'oeil gauche ! Suffit de regarder mon avatar pour le savoir XD

Citation
Pas après toutes les horreurs que j’ai vécu
vécues

Citation
La roussette sentit ses articulations blanchirent.
blanchir !

Citation
Je ne vous dénoncerais pas
ou
Citation
Je ne te le répèterais pas une troisième fois
Même erreur, c'est du futur donc : dénoncerai, et répèterai.

Citation
Sephyra commença à se retourner pour partir, l’air résignée
Je pense que ce serait mieux si tu accordais "résigné" avec "air"... ça donnerait "l'air résigné".

Citation
Il sauta de son perchoir et atterris
atterrit

Bon, voilà... c'est ce que j'ai vu globalement. Bon, encore une fois, bonne continuation ^^ Et vos clopes sont toujours en ma possession, qui sait ce qui peut leur arriver... En deux mots : chap 4!! è_é *PAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 29, 2009, 12:11:28 am
Hop là, désolé pour l'absence. M'enfin les exams sont enfin passés, et j'avoue avoir un peu profiter des premiers de jours de vacs' avant de venir poster. Ceci explique cela, et je vous avoue ne pas avoir bosser sur le chapitre 5 et la finalisation du chapitre 4 ._. (Enfin pas de problème, celui-ci sera prêt rapidement).

Capita < Toi et ton facteur. Hunty n'est pas le fils illégitime ! è_é Ou alors c'est moi qui vais casser la maison ! Bordel de merde >o< *On l'arrête à coups de fouet
Saïko < T'inquiète pas trop, on va bientôt te voir à l'oeuvre... Pour le meilleur comme pour le pire d'ailleurs. Hu hu, j'en dis pas plus. Bon courage frangin o/
Sinon, ma fic en série animée ? Ouais, faut pas trop rêver, mais si un jour j'ai l'occaz', on en reparlera. Et je vous ferai une sublime OST parce que je kiffe les OST de malade à m'en taper les tympans °O° * Crève
Sephyra < Si ! T'es qu'une traître ! Ha ha tu t'es fait géostigmafier bien fait pour taggle ! è_é * Fuit
Le pire dans tout ça j'ai que je voyais bien la cicatrice sur l'oeil droit. Alors pourquoi le gauche ? Hm... Philosophique tout ça. * Elle l'assassine sauvagement
Pour les cigarettes j'avais entendu dire que vous étiez devenue plus tolérante ! Méchante, traitresse ! Menteuse ! Et avec ça tu oses proclamer un "Donf forever, etc"... Je vais vous tuer. Votre personnage va subir un lent et terrible supplice ^O^

Bref, sur ce, je vous remercie tous une nouvelle fois ! Et je vous laisse avec la fin de ce chapitre 3. On continue la phase dialogues et indécisions, mais en plus... Violent que la première partie. Encore un chapitre intercalaire et on pourra commencer les choses sérieuses. Les ficelles se mettent lentement en place...



C’est alors que, après avoir fait à peine quelques pas, un froid intense empêcha Sephyra de continuer. Elle écarquilla les yeux et se retourna avant de dévisager Zalosta. Celle-ci la fixait. Dans ses yeux, une lueur menaçante s’était allumée. La hérissonne lui envoyait un regard dur, mais ses traits prouvaient qu’elle le faisait à contrecœur.
-   Zalosta… Murmura Sephyra, angoissée à l’idée de se battre contre elle.
-   Je ne peux pas te laisser partir, répliqua la hérissonne sur un ton froid.
Le fond de l’air se fit plus glacial autour de la roussette. Les deux hybrides se dévisageaient réciproquement. C’est alors que Sephyra serra les dents.
-   Tu ne m’empêcheras pas de partir, Zalosta ! S’exclama-t-elle.
-   Oh que si, j’en ai bien l’intention. Je ne te laisserais pas partir avec toutes les informations que tu as obtenues.
-   Et alors quoi ? Tu vas me tuer, c’est ça ? Comme tant d’autres ?
-   Ce n’est pas ce que tu crois… Répondit la hérissonne en serrant les poings. Tu te trompes du début à la fin !
-   Tuer, peu importent les justifications, reste un crime ! C’est ton Patron lui-même qui me l’a appris pour ce que j’ai fais il y a quelques années ! Sauf que moi… Moi, je ne l’ai pas fait par plaisir comme vous. J’y ai été contrainte… Si tu veux tout savoir, Zalosta, c’est pour ça que j’ai quitté mon mari ! Je l’ai laissé seul, parce que je n’arrivais plus à faire face à lui ! Je ne dors jamais, chaque nuit je fais ces cauchemars. Je m’en veux, pour chaque crime que j’ai commis… Mais c’était pour le bien, j’en reste persuadée. Je sais que ce que j’ai fait n’avait pas pour but de servir la mauvaise cause. Malgré tout…
-   Je sais tout ça ! La coupa Zalosta. Je sais, Sephyra ! J’étais là, je t’ai vu faire cette guerre atroce… Je t’ai vu grandir, je t’ai vu te battre ! Je sais que tu as souffert, je sais…
-   Tu ne peux pas savoir ! Explosa Sephyra, au bord des larmes. Tu ne sais rien ! Rien du tout ! Je n’ai pas tué pour le plaisir ! J’ai vu des gens mourir, des gens que j’aimais ! J’ai combattu contre des personnes en qui je croyais pouvoir avoir confiance ! Tu ne sais rien de tout cela, rien !
Zalosta baissa les yeux.
-   Tu as raison… Je ne sais pas ce que ça fait de combattre pour sa liberté, pour ceux qu’on aime. Moi… Je ne fais que fuir, depuis toujours…, répondit-elle sur un air mélancolique, affligée.
Puis elle releva les yeux et fixa Sephyra, en reprenant d’une voix forte où perçait l’émotion :
-   Mais eux, ils m’ont donné une raison de me battre. Ce que tu vois comme des meurtres, c’est pour rétablir l’équilibre, pour éviter qu’une nouvelle guerre comme celle contre laquelle tu t’es battue ne recommence ! Pour éviter que d’autres enfants comme Millie et Arthur ne connaissent pareils tourments ! C’est toi qui ne sais rien, Sephyra. Et tu ne peux pas comprendre.
Sephyra tremblait. Des larmes perlaient à ses yeux, et elle faisait tout son possible pour les retenir de couler.
-   Ce n’est qu’une question de point de vue, intervint Donf en regardant la roussette, compréhensif, adossé à son arbre. On a tous une raison ou une autre de choisir notre chemin. On a tous une petite voix dans notre tête qui nous dit que ce qu’on fait est bien ou mal. Même toi, Sephyra. Tu ne comprends pas que pour nous, c’est notre raison de vivre ? C’est le chemin qu’on a choisit de prendre. Et ce n’est pas à toi de nous juger.
Sephyra le regarda sans trop comprendre. Mais la voix calme et posée du jeune homme la rassura un peu. Juger ? Elle qui avait horreur de ça… Elle baissa les yeux, l’esprit de nouveau embrouillé. Puis elle hocha la tête de droite à gauche, les poings serrés. Elle ravala ses larmes.
-   Je ne peux pas vous comprendre.
La roussette se retourna à nouveau. L’air glacial revint aussitôt. Elle ne put réprimer un frisson qui n’annonçait rien de joyeux. Elle se retourna alors vivement.
-   Essaye seulement de me tuer, Zalosta !
-   Ne m’oblige pas à le faire…
-   Je pars.
-   Tu ne me laisse pas d’autre choix.
Sephyra eut du mal à avaler sa salive tellement le froid qui l’agressa fut glacial. Elle posa une main sur l’un de ses deux fourreaux.
-   Je ne ferais pas ça si j’étais à ta place…, la prévint Donf.
C’est alors que la porte en fer grinça et se referma brusquement. Sephyra sursauta et se retourna vivement pour tomber sur Hunter, qui restait immobile devant l’unique sortie.
-   Et bien, j’ai pas tout suivi, mais je vous laisse le temps d’une nuit pour que vous vous foutiez tous sur la gueule. Vous êtes vraiment immatures…
-   Et vous, vous êtes tous des meurtriers, répliqua violemment Sephyra sur un ton lourd de reproches.
Elle regretta aussitôt ses paroles. Hunter la regarda en levant un sourcil, étonné, avant de fixer Zalosta, visiblement contrarié et en colère.
-   Ohé, moi je suis juste le gardien et chef cuistot, se défendit Donf.
-   Toi on t’a pas sonné, objecta Hunter sans regarder le jeune homme. Je ne sais pas ce qu’on t’a dit, mais moi je m’occupe juste des Démons. Et je suis obligé de tuer les personnes qui sont les hôtes, car ils ne peuvent survivre une fois le démon extrait de leur âme.
-   Et moi je m’occupe de ceux qui œuvrent pour le profit d’une menace raciale. Comme tu l’as fait en ton temps… Répliqua Zalosta sur un ton plus doux que précédemment.
Sephyra les regarda tous un par un, sans déroger sa main du fourreau. Que devait-elle croire ? Que devait-elle faire ? Un choix ? Les laisser continuer leurs actions ou les dénoncer pour éviter de nouveaux crimes ? Mais étaient-ce vraiment des crimes ? Pour quoi étaient-ils commis ? Dans quelle mesure ? Sephyra baissa à nouveau la tête, perdue. Elle ferma les yeux, respira à fond, puis regarda le ciel. C’était encore le matin. Le soleil n’était pas haut dans le ciel, et celui-ci resplendissait d’un bleu éclatant, sans nuages.
Sale temps pour dénoncer une amie et des enfants. Elle releva ses yeux sur Zalosta.
-   Promet-moi que tu ne le fais pas par plaisir…
-   Je ne le fais pas par plaisir. Je le fais car, à ma façon et de mon point de vue, c’est la seule manière que j’ai de donner un sens à mon existence et de pouvoir apporter mon aide à un monde proche de l’anarchie.
Alors que Sephyra dévisageait cette amie qu’elle n’arrivait pas à comprendre, une main réconfortante se posa sur son épaule. La voix d’Hunter, grave et posée, la rassura.
-   Allons à l’intérieur, on sera plus tranquilles. Et en ce qui me concerne j’ai les crocs, j’suis pas d’humeur à m’engueuler. Pas vous ?
-   Ca tombe bien, je vous ai fait des petites gâteries. Un brin de chocolat et une bonne dose de guimauve, comme on les aime. Avec un bon chocolat chaud, ça passera tout seul ! Continua Donf, guilleret, en s’avançant vers eux.
Zalosta regarda Sephyra, un sourire triste mais encourageant sur les lèvres. Elle lui tendit la main.
-   Tu viens ?
Sephyra se laissa convaincre en souriant tristement. A ce moment, elle ne savait plus quoi penser. Ce qu’elle savait en tout cas, c’est qu’elle avait appris à ne pas juger les gens trop rapidement. Avant de faire quoi que ce soit, elle allait apprendre à les connaître un peu mieux. Peut-être qu’elle comprendrait alors pourquoi ils faisaient ça.
Son estomac gargouilla. Etonnée et un peu honteuse, elle se laissa aller à sourire. Zalosta se couvrit le museau d’une main, l’air amusée. Quant à Donf et Hunter, ils éclatèrent de rire au même instant.
-   Allez, allons manger ! S’exclama Donf.
-   Ouais, ben ya intérêt à ce que ce soit réussi, pour une fois, répliqua Hunter en avançant vers le manoir avec les autres.
-   Comment ça « pour une fois » ? T’es en train d’insulter mon travail, j’suis un vrai gourmet j’te signale ! Tu peux affirmer une seule fois avoir mangé un truc dégueulasse avec moi aux cuisines ?
-   Facile ! La fois où tu nous as servi ta soupe de poisson, j’ai tout recraché dès la première cuillère.
-   Pas faux ! Approuva Zalosta.
-   C’est pas ma faute, le traiteur m’avait envoyé des poissons avariés…
-   Quoi ! Ils étaient pourris, en plus ?!

Loth se dirigea à pas réguliers vers l’escalier. Il monta les marches sans se presser, tenant sa malle immobile à ses côtés, le même manteau long et noir sur les épaules. Le jeune homme, une fois arrivé en haut, fit le tour de l’étage en suivant les parois en verre à sa droite. Derrière celles-ci, en contrebas, un grand terrain sablonneux s’étalait à la vue des scientifiques qui observaient les être vivants dans leur enclos. Loth jeta un rapide regard aux nombreux corps démembrés, dont le sang avait repeint une grande partie du sable en un rouge sombre. Il s’arrêta à quelques mètres d’une personne un peu plus grande que lui, emmitouflée de la tête au pied dans une cape en soie noire aux reflets rouges d’une grande valeur. Cette dernière semblait elle aussi absorbée par le terrain de combat… Ou plutôt de survie.
Loth s’agenouilla à ses côtés en déposant sa malle sans bruit sur le sol, et inclina respectueusement la tête. Il posa sa main droite sur sa poitrine, au niveau du cœur.
-   Madame.
-   Te revoilà, Loth, lui répondit la femme.
Sa voix avait tout du ton naturel d’une jeune femme, hormis le fait qu’elle prononçait ses mots d’une voix trop douce pour être réelle. Ses mots semblaient glisser sur la rocaille. Rien que par la parole, elle jetait une terreur surnaturelle à son interlocuteur. Loth, même après autant d’années, était toujours surpris par cette femme. Quelque chose en elle l’attirait. Mais il ne savait pas quoi.
-   J’ai bien fait ce que vous m’aviez demandé. Je n’ai pas tué ce chasseur, mais je lui ai imprimé ma marque.
-   Très bien, il ne nous échappera pas ainsi. Je suis fière de toi, Loth. Une fois de plus…
La femme se tourna alors lentement et tendit une main vers le jeune homme. De ses doigts fins et délicats elle lui caressa la joue, puis elle les descendit affectueusement pour les placer sous le menton de Loth et l’obliger à lever la tête. Celui-ci se releva aussitôt et plongea son regard dans celui de la femme. Il fut hypnotisé – comme toujours – par ses yeux d’un vert pur, aux pupilles si noires qu’il n’arrivait jamais à en mesurer leur profondeur. Son visage était parfait. Les lignes s’effilaient sans défauts ; les courbes de son nez et de ses lèvres attiraient sans détours. Elle charmait d’un simple regard. La jeune femme contempla Loth en lui souriant affectueusement. Si deux canines ne pointaient pas sur les côtés de ses lèvres sensuelles, elle aurait pu paraître humaine. Mais elle ne l’était pas.
D’un geste de la main, elle enjoignit le jeune homme à tourner son regard au-delà des parois en verres. Curieux, ses yeux se posèrent sur la seule silhouette encore mouvante dans l’espace clos et sablonneux. Loth était trop haut pour discerner exactement ses traits, mais il voyait quand même de sa hauteur les tâches de sang qui imprégnaient la fourrure de l’hybride. Celui-ci rejeta alors furieusement le museau en arrière et hurla de rire. Un rire fou. Un rire de meurtrier sans état d’âme. A ses pieds gisaient les derniers cadavres qu’il avait déchiquetés de ses griffes et de ses dents. De tous les autres hybrides et humains enfermés dans cet espace comme expérience, il n’était plus que le seul survivant. L’hybride s’arrêta de rire pour se lécher les babines, l’air à peine fatigué.
-   Je te présente Neal, un renard. Il n’a aucune origine sauf l’Obscurité, comme toi et moi. Il n’a aucun passé, aucun présent, mais nous lui offrons un avenir. Désormais, il vivra pour tuer, et tuera pour vivre.
Un sourire étrange se dessina sur les lèvres du jeune homme.
-   Alors voici notre nouveau Faucheur…



-----------------


-   Zalosta, les types dans la ruelle, tout à l’heure… C’est bien toi qui les as tué ?
-   Si je te réponds que oui, que c’est bien moi, tu vas m’en vouloir ?
-   Non, mais tu ne trouves pas ça un peu trop… Extrême ?
-   Pas vraiment. Si je ne les avais pas tués, ils auraient recommencé avec quelqu’un d’autre. Au moins la ville est débarrassée de ces cloportes sans avenir. De toute façon, c’est mon travail de détruire ce qui va contre les discriminations de ce genre.
-   Et vous n’avez pas d’autre manière d’appliquer la justice que de tuer… ?
-   Une autre manière… ? Tu n’aimes pas tuer ?
-   Je ne suis pas pour ce genre de « justice ». Je pense qu’il y a d’autres moyens moins… Primaires.
-   Primaires ? Mais c’est bien parce que c’est une manière primaire qui fait que tuer est légitime. Depuis ses débuts, l’être vivant tue. C’est la seule justice qui existe. Tu n’es pas d’accord… ?
-   Non, bien sûr que non ! Et les familles de vos victimes, vous y pensez au moins ?
-   Oui, bien sûr !
-   … Et donc ?
-   Nous les tuons aussi.
-   … Pardon ?
-   Pas toujours, mais dès qu’il y a le moindre doute… Par exemple, l’info que la victime possédait a pu échapper, il a pu en parler à ses proches, amis ou famille. Dans ce cas là nous réduisons tout ce petit monde au silence. Personne  ne doit savoir.
-   Qui vous ordonne de faire ces choses là ?
-   Nous le faisons parce que nous le voulons. C’est le Patron qui s’occupe après de nous donner nos directives.
-   Le Patron, hein… ?



- Discussion tirée de Sephyra et Zalosta le soir de leur rencontre


Allez, tchao et à la prochaine pour le quatrième chapitre o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 29, 2009, 07:36:03 am
Décidément, je fais chier moi XD Mon pôôôôôvre mari qui m'attend à la maison bien sagement *_* Quand le reverrai-je ? *chiale*
Eh tu me diras, lui il s'est pas barré, mais pendant la guerre aussi il a zigouillé des gens ! Plus que moi en plus XD Enfin je suppose qu'il s'assume, lui. Et puis un roi c'est fier, non mais. Pas comme les reines illégitimes comme moi *PAF*

Bon, c'est l'heure de relever les fautes ! Enjoy X3


Citation
-   Ce n’est qu’une question de point de vue. On a tous une raison ou une autre de choisir notre chemin. On a tous une petite voix dans notre tête qui nous dit que ce qu’on fait est bien ou mal. Même toi, Sephyra. Tu ne comprends pas que pour nous, c’est notre raison de vivre ? C’est le chemin qu’on a choisit de prendre. Et ce n’est pas à toi de nous juger, intervint Donf en regardant la roussette, compréhensif, adossé à son arbre.
Là c'est pas vraiment une faute, c'est juste un truc pratique : quand j'ai commencé à lire cette réplique, je pensais qu'elle était de Zalosta, et arrivée au bout je me suis rendue compte que non, il a donc fallu que je la relise en m'imaginant la voix de Donf plutôt que celle de Zalos'... Alors je pense que tu ferais bien de signaler plus tôt dans la réplique qui parle. Par exemple, ici :
-   Ce n’est qu’une question de point de vue, intervint Donf en regardant la roussette, compréhensif, adossé à son arbre. On a tous une raison ou une autre de choisir notre chemin. On a tous une petite voix dans notre tête qui nous dit que ce qu’on fait est bien ou mal. Même toi, Sephyra. Tu ne comprends pas que pour nous, c’est notre raison de vivre ? C’est le chemin qu’on a choisi de prendre. Et ce n’est pas à toi de nous juger.
Ah, et c'est "choisi" au fait, faudra que tu corriges ce détail ^^

Citation
-   Et moi je m’occupe de ceux qui œuvrent pour le profit d’une menace raciale. Comme tu l’as fait en ton temps… Répliqua Zalosta sur un ton plus doux que tout à l’heure.
Ici, je ne suis pas sûre, mais le "tout à l'heure" me gène un peu. Je pense que c'est une expression orale qu'il faut réserver pour un dialogue ou du discours indirect libre. Dans ce cas, j'aurais plutôt mis quelque chose du genre : "Sur un ton plus doux qu'il y a quelques instants".

Citation
-   Ouais, ben ya intérêt à ce que ce soit réussis, pour une fois, répliqua Hunter en avançant vers le manoir avec les autres.
Que ce soit réussi, ou qu'ils soient réussis ^^

Citation
-   Facile ! La fois où tu nous as servis ta soupe de poisson, j’ai tout recraché dès la première cuillère.
Servi

Citation
Loth, même après autant d’années, étaient toujours surpris par cette femme.
Loth est un groupe de plusieurs personnes ? O_o Si non, il faut écrire "était" lol


Et voilà, peu de fautes cette fois, c'est bien ^^ Continuez ainsi très cher. Il me tarde de lire la suite qui, je n'en doute pas, sera aussi géniale que les précédentes. Zalosta... elle m'a replongée à Yvanesca, l'espace d'un instant XD
Sinon ça m'a fait marrer quand Neal est apparu. Avant qu'elle dise son nom, je me disais que ça pouvait être que lui, un cinglé pareil ^^ Et j'ai trop hâte qu'on lui fasse sa fête !

Bon, je te souhaite une très bonne continuation ^^ Continue vite, j'adoooore ta fic X3
Sephyra au pouvoir ! Ne quittes pas le manoir ! Sephyra au pouvoir ! Ne quittes pas le man*PAF PAF PAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 29, 2009, 07:50:24 am
Sephyra au pouvoir ? Ouais, en statue de glace devant le chateau, ça peut inspirer la crainte ^-^ Un détail très sympa.../me est pris d'un ricanement.

Justement dans ce chapitre, Sephyra se fait pas transformer en glaçon ! Yvanesca, Zalosta peut t'y faire retourner quand elle veut... A sa manière en effet ! XD
Owhi et Hunter qui vient calmer le jeu rien que par sa présence... Et Donf, tu fais de la remballe ? Je ne savais pas. *HEADSHOT*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juillet 31, 2009, 10:50:32 pm
HA AH AH AH A*SBAF*/me se fait défoncer sévèrement, tend la main pour demander de l'aide, se la fait piétiner sans ménagement

... Ok, d'accord, c'est bien tout ça. Je viens pour amener la suite après un bon mois et c'est comme ça qu'on m'accueille, génial. Je m'en fous depuis le temps j'ai bien avancé dans l'aménagement de mon scénario, et je termine justement le chapitre 6, après un cinquième qui fait dix bonnes pages de long remplies de bastonnages sévères.
Alors, excusé ? Ya intérêt è_é *on le défonce encore*

Capita < *range le FAMAS* Et vlan, un headshot pour la bonne femme. C'est qu'ça rembourre le sous-tif', là-dedans./me se fait boken-der laggle
Sephyra < Ouais mais Athem c'est un mec ! Et nous, les mecs, ont tuent tout le monde ! Vous, les filles, vous êtes plus à fleur de peau... *sent le regard de sa femme* ... En général en tout cas...

Bref bref. Voilà la première partie de ce quatrième chapitre, où on voit un peu plus clair dans Saïko, et où on se tape des délires avec les autres... Mais plus pour longtemps, ça se sent tout ça.
En résumé, profitez-en, les choses accélèrent après.


Qui suis-je ?
Mon présent actuel n’est pas le mien. Celui qui m’appartient fait parti d’un passé révolu par le poids des années.
Je ne devrais pas être là. Mais je suis présent. Présent dans ce futur qui ne m’appartient pas.
Qu’est-ce que mon existence ? Que suis-je censé faire dans ce temps présent ?
Je me perds dans une distorsion temporelle que je ne m’explique pas. Une spirale dont je suis étranger. Un cycle dans lequel je représente l’erreur.
Je pourchasse ceux qui sont contre-nature, mais je fais moi-même parti de mes ennemis. Je n’ai aucune envie de revenir en arrière. J’ai fais ce que j’avais à faire dans le présent d’où je viens. Ma famille, mes amis… Je n’ai plus rien. Je n’ai peut-être jamais rien eu, au final.
Alors je continue d’errer, dans l’espoir qu’un jour une entité supérieure puisse me remettre en règle dans l’ordre de la nature. Ces règles que nul ne peut transgresser, j’en suis l’erreur non désirée.
La seule chose que je puisse faire en attendant, c’est me battre avec mes propres armes.
Ma seule existence contre celle d’une Histoire toute entière vouée à l’à-venir.




NightDreamers
Chapitre 4 ~ Discussions


Saïko, toujours enveloppé dans sa cape jaune, était en pleine méditation sur le toit d’un immeuble. Des souvenirs affluaient sa mémoire et lui apparaissaient en brèves images. Un passé révolu…
Il revit sa joyeuse mais courte enfance, comme une vieille pellicule en noir et blanc, sans sons. Un grand renard se dressait devant un massif portique en bois sur lequel étaient inscrits des signes très anciens. Ce goupil à l’allure fière, réservé et droit, c’était son père, le chef de clan. Celui qui lui avait tout apprit. Celui qui était mort, comme les autres, emporté par une rage égoïste et orgueilleuse, décimé par la surprise et la vélocité de l’attaque, aussi violente que meurtrière.
Eux tous qui n’avaient rien fait. Eux tous, qui étaient pour lui sa seule famille, ses amis, ses proches… Des tâches sombres imprégnèrent les images de son passé. Il revit les corps ensanglantés de ceux qu’il avait connu. Ceux dont il avait partagé le quotidien, aussi beau que bref. Ils auraient pu continuer à vivre paisiblement dans la nature qui leur avait tout donné, si seulement ils n’étaient pas intervenus… La jalousie rend les esprits amers et agressifs. Leur quête de puissance et l’orgueil de ne pas être les plus forts dans ce monde les avaient amené à ce massacre. Même si, après bien des années et durant des générations entières, ils avaient cherchés à se repentir de ce crime atroce, les traces de sang imprégnaient toujours les souvenirs d’un certain rescapé…
Saïko ouvrit lentement les yeux, l’esprit embrumé. Le soleil tapait fort en ce début de matinée. Il ne faisait pas bon sortir de ce temps-là.
-   C’est normal, une telle chaleur, d’après toi ? Demanda le renard, tout haut.
Une lumière s’illumina dans le creux sombre du petit médaillon ovale transparent enroulé autour de son cou grâce à une petite chaîne d’argent courte mais résistante. Une voix assez grave faisant penser à une personne d’un certain âge lui répondit :
-   Je ne sais pas trop… Nous ne sommes ici que depuis trop peu de temps, je ne peux pas encore analyser correctement le climat de cette région.
-   Je vois… Nous sommes en plein désert, c’est normal qu’il fasse aussi chaud, après tout.
-   Peut-être… Cependant…
Il y eut un court silence.
-   Cependant quoi ? Demanda Saïko.
-   Cependant… Il y a quelque chose d’étrange. Je ressens une anomalie dans le cycle météorologique.
-   Une anomalie ? De quel type ?
-   Une tempête se prépare…
-   Holà, sois plus clair. Quel genre de tempête ?
-   Je ne sais pas justement. Je n’arrive pas à définir la cause exacte de ce phénomène. Mais quelque chose me dérange… Ce n’est peut-être que la trace de ces contre-natures qui se baladent dans le coin, après tout.
-   Ou alors ce sont eux qui préparent quelque chose…
Il y eut de nouveau un silence, plus pesant cette fois-ci.
-   Tu sais, ça n’engage que moi, je ne suis pas réellement certain de ce que j’affirme.
-   Et tu mets toujours un point d’honneur à respecter tes engagements… Je prends ton affirmation comme ce qu’elle vaut : une mise en garde sérieuse.
Saïko se releva. Le médaillon perdit son éclat, signe que la discussion était close pour le moment. Le renard s’approcha du rebord du toit et regarda l’horizon. Au loin, dans le désert, une tempête de sable tourbillonnait dans les airs. Le vent produit par cet effet traversa la lande désertique et balaya la ville, soulevant la cape du goupil. Il n’était pas rare que ce genre de phénomène se produise dans le désert, et ce n’était pas ce qui inquiétait Saïko.
Ce dernier fronça tout de même les sourcils.


-   Bon ! Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
Hunter, Zalosta et Sephyra, affalés sur leur chaise, à la même table, regardaient en silence les tasses vides. Quelques miettes se dispersaient sur le bois verni.
-   T’as encore bouffé comme une goinfre, Zalos’…
-   On dit « manger » ! « Manger » ! Répliqua la hérissonne en pointant le jeune homme du doigt, assis en face d’elle.
Sephyra était assise à côté d’elle.
-   En attendant c’était délicieux… Remarqua la roussette d’une petite voix.
L’évènement un peu plus tôt dans la matinée n’était pas encore totalement passé. Donf débarqua, un plateau repas à la main avec trois nouvelles tasses et d’autres pâtisseries.
-   Je prends ça comme un compliment ! Je suppose que vous en revoulez ?
-   Nan t’abuses, là ! J’ai le ventre prêt à exploser ! Me met pas un autre gâteau devant les yeux ou je vais avoir la gerbe…
-   A moi ! A moi ! Brailla Zalosta en levant les mains en l’air.
-   Et voilà pour la jolie demoiselle !
Le jeune homme accompagna ses paroles en déposant une nouvelle tasse de chocolat fumante accompagnée de trois pâtisseries en forme de cœur devant la cliente. Zalosta les regarda les gâteaux l’un après l’autre. Hunter de même.
-   … Qu’est-ce que c’est que ce bordel, encore… ? Demanda ce dernier d’un air méprisable.
-   Ben quoi, j’ai fait ça spécialement pour Zalos, et ca veut rien dire d’autre.
Hunter se plaqua une main sur le visage en soupirant.
-   T’as fait ça pour moi ? Demanda la hérissonne.
-   C’est vrai qu’ils sont bien faits en plus, ajouta Sephyra en prenant une des pâtisseries.
-   Euh… Ouais, répondit le jeune homme.
Zalosta se leva et sauta dans les bras de Donf.
-   Chéri, t’es trop mignon !
-   Oh, tu crois toi aussi ? Répondit le jeune homme d’une petite voix timide en se laissant faire.
La hérissonne prit Donf par les épaules et le regarda droit dans les yeux en souriant affectueusement. Ce dernier la regarda, étonné et… Impatient de voir arriver une certaine récompense ?
-   Mais tu sais, t’es pas mon genre, objecta la hérissonne, tout sourire.
Donf vit du coin de l’œil Hunter imiter un pistolet avec sa main et faire semblant de lui tirer une balle, avant de lui lancer un clin d’œil ravageur. Le jeune homme baissa la tête, l’air affligé.
-   Merci Zalos’, c’est vrai que t’es froide dans ton genre, j’avais oublié…
-   Eh oui, elle maîtrise la glace après tout, renchérit Hunter.
Zalosta se rassit et avala les gâteaux d’une seule traite.
-   Délichieux quand même, merchi ché’i ! S’exclama-t-elle la bouche pleine.
-   Pas de quoi… Bon et toi la planche à pain, t’en veux aussi ?
-   Non merci, ça va all…
Il y eut un silence parfait pendant quelques secondes. Puis Donf se retrouva les jambes en l’air entre plusieurs tables renversées, son plateau repas encastré autour du cou.
-   Il arrête jamais, cet abruti… Maugréa le chasseur, qui s’était bouché les oreilles pour couvrir le vacarme de l’attaque.
-   Bon moi, je vais me doucher, répliqua Sephyra.
Zalosta dressa ses oreilles.
-   Oh… ? Tu vas te doucher ?
-   Oui, pourquoi ? Je n’ai pas le droit… ?
-   Non, non, c’est pas ça ! Pas du tout !
Nouveau silence pendant lequel Zalosta fixa Sephyra avec de grands yeux, le regard indéchiffrable. Sephyra commençait à se poser des questions. Et elle n’était pas la seule.
-   Nan… Me dis pas que… Commença Hunter.
Zalosta le regarda avec les mêmes grands yeux, après avoir eu du mal à détacher ceux-ci de la roussette.
-   T’es lesbienne ?
La tasse devant lui explosa en morceaux. Le fond du chocolat que le jeune homme n’avait pas finis de boire était collé à la table, gelé.
Hunter avala sa salive.
-   Bon, j’y vais…, dit Sephyra, un peu à côté de la plaque.
-   Donf, ne profite pas du fait que je t’ai planté pour aller mater ! S’exclama Zalosta pour changer de sujet.
Le jeune homme en question se relevait à peine d’entre les tables, essayant d’extirper le plateau qui lui enserrait le cou.
-   Pas de problème, pour ce qu’il y a à mater, de toute façon…
Donf se prit une tasse en pleine figure.

Sephyra partie, Hunter approcha sa chaise de la table et se pencha en avant vers Zalosta.
-   Qu’est-ce qu’il y a avec elle ?
-   Qu… Qu’est-ce que tu veux dire ? Y a rien, rien du tout ! C’était juste un simple regard, c’est tout !
-   Je te parle pas que de ça, Zalosta. C’est pas ton genre de te faire des amitiés comme ça avec la première venue. En plus tu l’as amené ici, et je découvre qu’en une soirée elle a eu le temps d’en apprendre plus sur nous. Tu lui as raconté qui on était, c’est ça ? Ce qu’on faisait ?
-   Oui, et alors ? Se défendit la hérissonne en fronçant les sourcils.
-   Pourquoi t’as fait ça ? Tu sais bien que c’est défendu. D’ailleurs je comprends toujours pas pourquoi le Patron la laisse vivre avec ce qu’elle sait.
-   Le Patron et moi on sait quoi penser d’elle, c’est tout. Pas besoin de chercher plus loin.
Hunter se renfrogna.
-   Mouais… A nos risques et périls. Si jamais elle cafte, on est tous dans la merde. Moi, toi, toute l’organisation, sans parler des gosses.
-   Je t’assure que t’as pas à t’inquiéter, on sait ce qu’on fait.
-   Y a intérêt, grommela Hunter.
Zalosta sirota son chocolat en silence avant de le reposer et de reprendre d’une voix un peu plus curieuse.
-   Au fait t’étais passé où hier soir ?
-   Ah ! C’est vrai, faut que j’aille faire le rapport au Patron, moi !
-   … Et donc ? Un imprévu ?
-   Un gros, même, reprit Hunter d’une voix plus assombrie en posant ses coudes sur la table, les bras croisés. L’exorciste n’en était pas un.
-   Une imposture ? Dans quel but ?
-   Me tuer apparemment.
La hérissonne resta de marbre. Le meurtre faisait parti du langage courant dans leur quotidien.
-   Je répète : dans quel but ?
-   J’en sais rien moi ! S’énerva Hunter. Mais ce type était bizarre…
-   Raconte-moi.
Hunter lui fit le récit des évènements de la soirée. Zalosta resta muette du début à la fin. Après quelques minutes, elle porta une nouvelle fois la tasse à ses lèvres… Pour la reposer, étonnée, et y jeter un œil : le chocolat s’était glacé.
-   Ca a pas que des avantages, cette maîtrise… Bougonna la hérissonne.
-   T’en pense quoi ? Lui demanda Hunter
-   Je le sens pas. Ce type qui t’as sauvé et l’imposteur avaient l’air de se connaître. C’est pas bon. Le dernier avait l’air d’en savoir long sur nous, et le sauveur t’a quand même posé des questions. Même si tu n’y as pas répondu, il a quand même perçu que tu étais un suspect peu commun…
-   Mais s’il combat celui qui as tenté de m’éliminer, c’est qu’il est de notre côté, non ?
-   De quel côté tu parles ? Il n’y a aucun côté, et tu le sais bien. Aucune préférence pour quelque camp que ce soit.
-   Ouais… C’est pas ce que je voulais dire. Au fait, pour le rapport… ?
-   Oui, ne mentionne pas le renard au Patron. Tu sais bien ce qui pourrait arriver s’il savait que tu avais décliné ton identité à un inconnu qui t’as suspecté…
-   Tu garderas ça pour toi.
-   T’inquiète pas.
-   Est-ce que quelqu’un pourrait m’aider, à la fin ?!
Donf se battait encore avec son plateau-repas. Il ne pouvait le retirer sans s’écorcher la peau du cou. C’est alors que le poids du plateau augmenta légèrement. Il sentit son échine se dresser sur sa nuque en réponse au froid qui tournait autour lui. Soudain, Le plateau se brisa de toutes parts et tomba à terre en morceaux congelés et craquelés. A ce moment, Zalosta se leva et, sans jeter un regard ni à Hunter, ni à Donf, sortit du réfectoire.
-   … Merci quand même, dit ce dernier sans bouger.
Hunter soupira et sortit à son tour.


De gros nuages s’amoncelaient dans le ciel, cachant le soleil à la vue de Saïko. Celui-ci, le museau levé, humait l’air.
-   La tempête pourrait bien arriver plus tôt que prévu, murmura-t-il.
Un grondement se fit entendre, léger, lointain. Mais l’orage allait bientôt arriver et tomber sur la ville et ses habitants. Saïko resserra sa cape autour de ses épaules.
-   On va pas s’éterniser ici, nous.
Il se retourna, jaugea la distance qui le séparait du rebord inverse, prit son inspiration, puis commença à courir. L’air autour de lui se réchauffa. Un vent étrange se leva et entoura le goupil. Quand ce dernier sauta, l’air se comprima, et il tomba de moins en moins vite dans la ruelle. A à peine un mètre du sol, il relâcha la tension de l’air et se réceptionna accroupi. Sa cape jaune se déversa sur ses épaules alors qu’il se relevait lentement. Une pluie fine commençait déjà à mouiller sa fourrure.


A dans trois ou quatre jours o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juillet 31, 2009, 10:55:12 pm
... Enfoiré ='D *PAN*

Bref. Encore une fois, suspense. Dès le début, on a le droit à cette histoire de tempête étrange, de quoi remettre une couche à la noirceur du scénar'. T'essayes de détendre un peu le jeu avec la scène dans le réfectoire, mais tout de suite après, recouche de mystère avec Zalosta qui cache des choses ... Du coup, on a un mélange assez tendu, et on aimerait bien savoir ce qui nous attend.

GG, donc. Tu continues à manier ton jeu comme c'est pas permis. Y a plus qu'à attendre la suite ...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 01, 2009, 04:06:30 pm
Tout d'abord, j'aimerai m'excuser du retard pour ne pas avoir poster plus tôt.

Ensuite, mes impressions...
Alors, franchement, c'est une fic géniale !! Le suspense, un peu d'humour (j'adore Donf XD)... Tout quoi !! Malgré quelque scène morbide (pour moi, certains adore) et quelques répétitions, je trouve cette fic extra.

J'aime beaucoup les caractères de tous. Il y a de tout : un peu mystérieux, soupe au lait, calme, drôle et bête (pardon, Donf ^^")... Bref, j'aime beaucoup ça.
A mon avis, la mystérieuse tigresse a un rapport avec Loth. D'ailleurs, rien que ce perso et son organisation sont mystérieux, particulièrement la femme... J'espère que la tempête ne fera pas trop de dégât.
J'aime beaucoup Millie et Arthur (non, non, je n'oublie pas Dails), mais j'ai du mal à croire que ce sont eux qui ont tué le prof... Comme ça en plus...
Pour Sephyra, quand elle a failli quitter "l'organisation" où il y a Zalosta et tout, je l'ai compris, mais j'ai eu peur qu'elle quitterait à tout jamais. Heureusement qu'ils lui ont expliqué pourquoi ils agissaient ^^
Et Hunter, fait gaffe à toi ! J'veux pas que tu meures et que tu sois torturés où d'autre chose dans ce genre !

Bref, du mystère, de l'action ! Je n'ai que quelques trucs à dire : J'adore, et vivement la suite !!

Bon courage ^^ 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Août 03, 2009, 01:31:40 pm
Retard, retard ! >_<

Salut Blacky dear bro ! Il était temps que j’arrive pour poster mes impressions (très bonnes d’ailleurs) sur ce commencement de chapitre ! o/

Alors, en ce qui concerne Saïko pour commencer. Vraiment très bien ! Tu sembles avoir bien compris ce qu’il ressent fis à fis de son passé. J’ai bien aimé le début avec la citation de Saïko… à par un petit truc mais je te l’ai déjà dis sur MSN ^^ Saïko… why lord ?!... Snif… whyyyyy ?! T_T.

Ensuite, en ce qui concerne les autres. J’aime toujours autant ! Le groupe qu’ils forment est très attachant ! Il y a de tout comme le dit Kayra ! J’adore Donf et ses incessantes remarques et conneries ! XD C’est bien mon bro, tient ! Et j’adore comment il s’est fait casser ! XDD
Et puis Zalosta et le moment où elle regarde Sephyra ! XD Il manque plus que l’arrière plan en bulles de savon tout rose et scintillant ! Si tu les fait saoules un jour, ça risque de valoir le détour ^///^ (se fait latter la gorge à coups de fouet à clous par Zalo et Sephy) ! Et puis la remarque de Hunter après ça : énorme ! XD Je me demande quand même pourquoi ce regard…

Le mystère persiste toujours. J’ai trop hâte de voir la suite ! La tempête se lève et c’est signe de mauvais augures. On va peut-être enfin avoir une mission de groupe avec toute la bande ! Ça serait le pied !

Enfin bon, une fois de plus, j’adore ! Continue Blacky ! Il y a encore tellement de trucs à découvrir dans ta fic ! Dire que c’est que le début ! Tu as tout mon soutient bro !
*/me fait un check à Blackdoom


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 03, 2009, 06:45:47 pm
Hoy o/
Merci à tous les trois, c'est sympa de passer !

Hunter < Fiston, les compliments venant de toi étant rares, je garde ceux-là précieusement. T'es sûr que c'était pas Angie qui tapait derrière l'écran ? *SBAF*
Nan sérieusement merci, et t'inquiète pas, si cette ambiance te plaît, tu vas pas être déçu x)
Kayra < Mais ne t'excuse pas au contraire ! C'est plutôt à moi de te remercier, tout commentaire est le bienvenu (d'ailleurs en parlant de ça faudrait que je commente un peu plus moi aussi ._."). Par contre, malheureusement, bien que ce ne soient pas tes goûts, les scènes morbides vont revenir dans la fic. C'est un peu mon style, même si je maîtrise aussi le ton humoristique apparemment, avec Donf x)
En ce qui concerne les liens entre Loth et Rika, très, très bonne question. Tu le verras bien assez... Tard fhu fhu *SBAF*
Saïko < Frangin ! *Fait un check aussi*
Toujours un plaisir de te voir ici, tu le sais ! Pour le petit truc de l'intro, tu verras. Aha, ya du suspens o/
Ravi que le groupe vous plaise à tous en tout cas ! Et merci beaucoup pour tous ces compliments, à toi comme aux autres ^o^

Bien ! J'avais peur qu'au final la fic n'attire que les protagonistes qui apparaissent dedans, mais quand je vois Floresita et Kayra, ça me rassure. Et je sais aussi qu'à l'instar de Miko, d'autres lisent sans avoir forcément le temps ni l'envie de poster - ce que je comprends tout à fait.
Une nouvelle fois, merci à tous ! Je vous laisse avec la fin de ce quatrième chapitre. La tempête se prépare pour la suite...




Hunter regardait la pluie déferler sur la ville et marteler la double-vitre du balcon de sa chambre.
-   Et dire qu’il faisait beau y a à peine une demi-heure…
-   Comme quoi, les temps changent.
-   Ah, te revoilà toi.
Le jeune homme soupira sans se lasser de regarder les gouttes s’écouler sur le carreau.
-   Alors ? Tu vas m’expliquer ?
-   La météo ne m’a pas l’air anormal…
-   Je m’en fous de ça, je te demande pas de faire le bulletin météo sur la chaîne câblée.
Il sentit son démon grogner dans son esprit.
-   Quelque chose n’allait pas avec cet homme…
-   Ca explique le fait que tu m’ais laissé crever ?
-   T’es toujours en vie à ce que je sache.
-   Toi aussi, et je t’en remercie pas, t’y es pour rien.
-   … J’étais bloqué.
-   Par quoi ?
Hunter sentait que son démon n’avait pas envie d’en parler. Mais il voulait savoir.
-   Je t’ai senti… Comment dire… Fiévreux après ce qu’il s’est passé. C’était la première fois. Pourquoi ?
-   Tu comprendrais si tu pouvais ressentir la nature des choses.
-   Je suis bloqué aux abonnés absents, je pige rien à ce que tu dis, imbécile.
-   Ce type n’était pas humain.
-   Mais encore ?
Le démon grogna un peu plus fort. Hunter se renfrogna.
-   C’est pas le premier genre de « monstre de foire » qu’on croise, on en a vu des types pas normaux pendant ces quelques dernières années.
-   Pas comme lui. Tu comprendras bien assez tôt…
-   Ca veut dire quoi ça ? Objecta le jeune homme en grimaçant.
C’est alors qu’il entendit un bruit derrière lui. L’orage rendait la chambre sombre, et il n’avait allumé aucune lumière. Il était aussi censé être seul, dans cette pièce.
Hunter se retourna et inspecta sa chambre du regard. Le lit à sa droite, impeccable puisqu’il n’y avait pas passé la nuit, avec juste à côté une petite commode où était posée une lampe de chevet ; la grande armoire à glace à sa gauche, accompagnée d’une petite étagère avec ses rares effets personnels : quelques armes à feu, quelques livres, et une photo encadrée, qui trônait à elle seule sur une étagère.
Hunter s’approcha de l’armoire à glace et contempla son reflet dans le miroir. Son costume blanc était un peu chiffonné par endroits, et sa cravate... Desserrée, pendait plus d’un côté que de l’autre sur les petits boutons blancs de sa veste. C’est alors que deux fentes jaunes se reflétèrent brillamment dans la glace au moment où un coup de tonnerre explosa. La chose se trouvait sur son lit. Elle n’y était pas quelques secondes avant.
Nous serons toujours dans ton ombre…
Hunter se retourna vivement. Le chat miaula en le regardant avec ses yeux jaunes. Le jeune homme décontracta ses muscles en souriant nerveusement. Il poussa un profond soupir en s’approchant du lit, puis attrapa le félin par la peau du cou et le porta devant son visage.
-   Qu’est-ce que tu fous là, toi ?
Pour toute réponse, le chat à la fourrure gris cendrée miaula une nouvelle fois.
-   C’est pas ici que tu vas trouver à bouffer, va voir ailleurs.
Hunter le laissa à la porte de sa chambre avant de refermer celle-ci sur le pauvre félin, qui s’en alla chercher ailleurs.


Sephyra prit la poignée en fer, glacée par la pluie qui s’abattait sur elle depuis près d’un quart d’heure, et tira la porte à elle.
-   Tu sors ?
La roussette soupira légèrement en souriant. Elle se retourna et fit une nouvelle fois face à la hérissonne.
-   C’est la même scène que tout à l’heure…
Zalosta ne répondit rien. Elle avait troqué sa cape noire contre une robe bleue délavée qui lui scindait tout le haut du corps et mettait ses formes en relief. Le bas, peu ample, couvrait ses jambes mais laissait dépasser ses baskets noires aux bandes rouges. Elle s’était vêtue d’un manteau en cuir rouge. Pas forcément pour se protéger de la pluie, cependant.
-   Oui, je sors. Je vais juste faire un petit tour,  j’ai besoin de prendre l’air. Tu veux m’accompagner ?
La hérissonne, les mains dans les poches de son manteau en cuir, rejoignit la roussette au niveau de la porte. Cette dernière la laissa sortir en première en tenant la porte ouverte.
-   Tu n’as pas confiance ?
-   Oh, ce n’est pas forcément ça. J’aime bien la pluie… Elle est plus bruyante que la neige, mais chaque goutte que je sens tomber sur moi est comme une aiguille qui me rappelle ma propre lâcheté.
Sephyra referma la porte en fer, qui émit son éternel grincement, sur ses étranges paroles puis s’avança aux côtés de la hérissonne.

-   Ca fait longtemps que… ?
Sephyra n’arriva pas à terminer sa phrase.
-   Que je travaille ici ? Oh, je ne sais pas trop… Quelques années… Peut-être près de dix ans. Pas très longtemps à vrai dire.
-   Pas très longtemps ? Dix ans ? On ne doit pas avoir la même notion du temps, rétorqua Sephyra d’un ton ironique, sans vouloir être méchante.
Elles marchaient toutes les deux sous la pluie d’une allure lente, sans destination particulière. Les gouttes tombaient à flot et empêchaient aux deux hybrides de voir à plus de quinze mètres autour d’elles. Cependant l’orage semblait s’être calmé.
-   A vrai dire, c’est ça, le réel problème, reprit Zalosta, le regard perdu à l’horizon.
-   Comment ça ?
-   Le temps.
Sephyra regarda la hérissonne. Le jour précédent, quand elle l’avait rencontré, elle avait cru discerner quelque chose de spécial dans le regard profond de Zalosta.
-   Au fait, tu as dit des choses bizarres ce matin. Que tu m’avais vu grandir, je crois… Et tu as parlé de la guerre…
-   Oui, c’est vrai. Je te dois quelques explications.
Zalosta se dirigea vers un banc public, à côte d’un arbre. Sephyra ne savait absolument pas où elles étaient exactement, mais suivit la hérissonne. Elles s’assirent sur le bois humide. La hérissonne retira alors son manteau et le tendit à la roussette.
-   Prend-le, tu en as plus besoin que moi. Il devrait t’aller.
-   Mais… Tu vas être trempée.
-   Je ne crains pas le froid, répondit Zalosta avec un sourire triste.
Elle laissa passer un petit silence, le temps que Sephyra enfile le manteau, avant de continuer.
-   J’ai à peu près, bien que mes calculs ne soient plus vraiment à jour… Près de deux millénaires au compteur.
La roussette mit quelques secondes pour accuser le coup.
-   Pardon… ?
-   J’ai eu une longue vie, rétorqua Zalosta en riant doucement.
-   Mais comment… Tu es… Immortelle ?
-   Peut-être… Enfin non, pas exactement. Je vieillis, moi aussi. Mais pas au même rythme que tout le monde.
-   Alors quand tu parlais de m’avoir vu grandir…
-   Et oui… Je t’ai connu toute petite. Ou plutôt, je t’ai vu grandir. Nous avons pris part à la guerre, nous aussi, mais à nos manières. Nous n’étions pas pour un camp précis. Comme toujours.
-   Pourtant nous n’avons jamais eu d’échos comme quoi…
-   Il n’y a jamais d’échos, rétorqua Zalosta.
Un court silence s’installa entre les deux hybrides. Sephyra avait le regard perdu, plongée dans ses pensées et les difficiles révélations qu’elle venait d’entendre. Zalosta gardait les yeux fixés sur l’horizon, qui demeurait flou à travers les gouttes d’eau qui s’abattaient sur eux deux.
-   Ca fait… bizarre. Je me sens affreusement… Comment dire…
-   Mal à l’aise ?
-   Oui un peu, mais… Enfin, je veux dire, comment… Comment veux-tu que je te crois ? Je ne veux pas être blessante bien sûr, mais c’est difficile à encaisser.
-   Je comprends, tu n’es pas obligée de me croire. Tu voulais des réponses, les voilà, c’est tout.
Elles restèrent toutes les deux silencieuses sous la pluie battante, assises sur le même banc, trempées.


La pluie rendait flou le paysage. Les fines gouttelettes tombaient inlassablement, donnant au décor un aspect instable, gesticulant. Sa fourrure était trempée. Un instant, il ferma les yeux, imaginant avec complaisance ses poils suintant d’un liquide au rouge sombre. Un sourire diabolique dessina les contours de son museau. Il serra davantage sa poigne sur le fer frigorifié de son arme. La faux se dressait droite sous la pluie battante, implacable et menaçante. Son propriétaire huma l’air quelques secondes, puis se dirigea d’un pas vif, sans pour autant se presser, vers ses victimes.


Saïko s’était abrité sous le hall d’un ancien magasin en ruine. Les anciennes affiches décolorées, les contours délabrés des murs défraîchis par l’usure du temps donnaient au lieu un aspect sordide. Les néons gisaient pendus au plafond, le verre brisé, la poussière recouvrant les lieux. Le goupil, silencieux, regardait la pluie tomber au-dehors. Les portes-vitrées de l’entrée de l’ancien magasin, à l’abri sous une grande enseigne dont il manquait la moitié des lettres, geignaient quelquefois sous la force du vent. Hormis ceci, le lieu était plongé dans un mutisme mortel. C’est pour cela que quand Saïko sentit une présence, il ne se fit aucune illusion quant à ses attentions.
Son médaillon se mit à briller.
-   Quelque chose approche, souffla la vieille voix dans un murmure.
Le renard se retourna, scrutant les contours des anciennes caisses. Le fond du magasin était plongé dans la pénombre. Là-bas, tout au fond, quelque chose approchait. Le frappement de ses chaussures sur le dallage du magasin à l’abandon ne permettait aucun doute. La personne s’avançait entre les rayons à rythme régulier. Une silhouette se dessina lentement. Une silhouette humaine, en apparence, qui s’arrêta à la hauteur des caisses à l’abandon recouvertes d’une couche de poussière. Saïko mit tout ses sens aux aguets.
Une voix profondément grave, au ton menaçant et sans détour, perça le silence.
-   Tu déplais à notre organisation. Tu te trouves depuis trop longtemps sur notre chemin… J’ai été chargé de t’éliminer définitivement.
Tout cela avait été dit de manière presque naturel, sur un ton posé. Saïko se prit à sourire de cette mise en scène pour le moins originale.
-   Vous avez de l’humour… J’essaye de vous attraper et vous disparaissez, puis maintenant vous venez directement à moi. Au moins, ça m’évite d’avoir à vous courir après plus longtemps.
Aucune attitude ne trompa la silhouette humaine, qui restait trop loin dans la pénombre pour que Saïko puisse discerner les traits de son visage. Il lui semblait néanmoins que son ennemi portait un long manteau noir. En cuir, vu les frottements qu’il avait entendu lorsque l’homme marchait.
-   Avant de commencer, mes commanditaires auraient aimé des réponses à leurs questions. Je suppose que tu ne répondras pas ?
-   Belle déduction.
-   Dans ce cas, le mystère restera entier. Les présentations étant faîtes, nous pouvons commencer.
Saïko se mit en position de combat, attendant le premier geste de son adversaire. Le silence était oppressant, la pénombre gênante pour le goupil. Les nuages noirs, au dehors, rendaient l’atmosphère sordide et cachaient une bonne partie de la lumière en cet après-midi. Le renard ne devrait pas trop s’éloigner des portes vitrées. Tout portait à croire que son ennemi se débrouillait mieux que lui dans l’obscurité…


Zalosta perçut immédiatement le geste de l’attaque. Une friction dans l’air… Elle se poussa volontairement sur le côté du banc, se projetant elle et Sephyra à terre. La faux décrivit au même moment une courbe parfaite dans les airs et s’abattit avec violence sur le banc, déchiquetant le bois et s’enfonçant à mi-lame dans la terre. Un rire démentiel résonna au milieu de la pluie torrentielle. Deux pattes griffues redressèrent la faux dans les airs, la faisant tourner sur elle-même avant de la reposer,  lame pointée en direction des deux hybrides. Ces dernières, Sephyra sous le choc et la vitesse de l’action, Zalosta plongée dans un mutisme qui précédait le carnage, regardaient le goupil qui leur faisait face sans trop comprendre.
-   Mesdemoiselles, bonjour ! S’exclama Neal, le museau flanqué d’un sourire sadique.




Un nouveau corps a été découvert ce matin, à la résidence Fujyô. Ce qui amène le total de victimes à cinq, cinq filles qui, d’après la teneur de l’enquête, se seraient toutes suicidées de la même manière et du même endroit. Beaucoup de détails restent à élucider pour les enquêteurs ; quelle est la relation entre ces filles et la résidence ? Qu’est-ce qui les a poussé à sauter du même toit, dans la même direction ? Car rappelons-le, les victimes ont été toutes les cinq retrouvées au même endroit, les unes après les autres. La police a mis en place un cordon de sécurité et mobilisé quelques uns de ses hommes pour surveiller la résidence, garantissant qu’il n’y aurait plus d’autre tentative de suicide. Ce que se demande la population, c’est pourquoi les forces de l’ordre ne sont-elles pas intervenues plus tôt pour éviter ce drame…

Extrait de Courrier du Jour, édition du matin.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 04, 2009, 04:31:10 pm
Génial !!

J'adore ce chapitre, comme tout les autres ! Du mystère... Sephyra, Saïko et Zalosta, vous avez pas intérêt de mourir ! Allez, vous allez réussir à les avoir, vous les battrez !! *La louve part dans un délire complet*
Zalosta fait vraiment pas son âge, au passage ! *Se fait tuer*

Nan, mais j'aime beaucoup ce chapitre !! J'ai eu peur pour Hunter, mais au final c'était qu'un chat. Mais je trouve ça bizarre, tout de même, que ce soit qu'un minou...

Enfin, beaucoup de suspense, d'action... Bref, encore une fois j'adore !! En tout cas j'adore comment tu écris. On se sent vraiment dans la fic... Et la personne qui attaque Saïko, ce serait pas Loth pas hasard ? ^^
Enfin, j'espère qu'ils s'en sortiront tous, nos amis ! Veut pas qu'ils meurent XO
Citation
Par contre, malheureusement, bien que ce ne soient pas tes goûts, les scènes morbides vont revenir dans la fic.

Oh, tu sais ça ne me dérange pas. Ca fait partit de la fic, et je dois avouer que j'ai eu l'habitude avec Hunter. Même si c'est vrai que c'est pas mes goûts ^^"
Citation
En ce qui concerne les liens entre Loth et Rika, très, très bonne question. Tu le verras bien assez... Tard fhu fhu *SBAF*

Sadique, va XO *Se fait tuer une deuxième fois*

Enfin, je te souhaite bon courage pour la suite !! Et vivement la suite, d'ailleurs ^^
Au fait, félicitation pour être arrivé dans les best-ofs !! 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 07, 2009, 05:09:04 pm
Yoy !
Merci à toi Kayra, tant que j'ai au moins un commentaire, ça permet de faire avancer les choses ! Et je te remercie pour les compliments ^o^

Évidemment, pour Loth et Rika, je vais pas tout dévoiler maintenant ! XD
N'empêche que, sans vouloir tout spoiler, une bonne partie est consacré au mystérieux fumeur dans le prochain chapitre.
Et sinon Kayra, on a pas confiance avec les minous ? x)
Enfin bref, voilà le fameux chapitre 5, entièrement consacré à la baston ! Un nouveau perso important apparaît, inspiré d'une série de films dont je suis fan depuis un peu plus d'un an maintenant.
Je vous laisse avec la première partie o/


J'ai très peu de souvenirs de ce passage de ma vie. Je sais juste qu'on m'a emmené là-bas, à ce laboratoire, dont j'ignorais tout ou presque... Jusqu'à ce fameux jour. Et à vrai dire, j'aurai mieux aimé ne rien savoir du tout en raison de ce que j'ai gagné à y être allé.
J'ai cette image de mon « père » qui me tient par la main. L'environnement qui défile à travers la vitre de la voiture. Le soleil qui inonde le bâtiment immense, dont la structure entièrement blanche m'aveuglait. De cette main que je croyais paternelle me tenir si chaudement, me guider dans cet espace inconnu et dont je me sentais familier... Sans savoir que cette impression ne partirait pas de sitôt, au vu des évènements qui allaient se passer.
Alors qu'on entrait dans le hall du laboratoire, un scientifique en blouse blanche vint vers mon père et lui donna une feuille de papier en lui glissant quelques mots, à l'abri de mes oreilles indiscrètes. Mon père me regarda, répondit au scientifique, revint vers moi et s'agenouilla.
-   J'ai encore un travail à terminer, je ne pourrais pas te faire de visite pour aujourd'hui. Je suis désolé Hunter... Mais si tu le souhaites vraiment, tu peux toujours la faire avec un de mes collègues. Ca t'intéresse ?
J'aurai dû dire « non », tout simplement. Mais avant même que je réponde, ignorant la mine boudeuse d'un gamin qui ne côtoyait que trop rarement ses parents et qui se voyait encore voler le plaisir de passer un court instant avec eux, il interpella le scientifique et donna quelques ordres. Puis il se tourna à nouveau vers moi.
-   Je viendrai te voir lorsque la visite sera terminée.
-   Hmm... Promis ?
-   Promis.
Et quelle promesse, effectivement...



NightDreamers
Chapitre 5 ~ Invitation


Lorsqu’il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir lentement, Hunter coupa court à ses pensées et se retourna brusquement. Au-dehors, les nuages gris tournaient au noir, se  rassemblant pour former une seule et unique masse compacte nuageuse, qui stagnait au-dessus de la ville comme une chape de ténèbres. Le tonnerre grondait. La pluie ne s’arrêtait pas de tomber à flot. Malgré le fait qu’il devait être tout au plus quatorze ou quinze heures, l’atmosphère était grise. L’averse n’améliorait pas les choses. Et, s’ajoutant à tout cela, les éclairs suivis de leurs grondements tonitruants mettaient un point d’honneur à servir aux habitants de la petite ville une atmosphère des plus pesantes.
Dans l’ombre de l’encadrement de la porte, à moitié ouverte, une petite silhouette apparue. La touffe blonde d’Arthur arrivait pile au niveau de la poignée, si bien que le petit garçon tenait cette dernière des deux mains, les bras levés. Millie, tenant le maillot jaune à carreaux qui faisait office de pyjama au blondinet, le suivait pas à pas, serrant contre elle sa peluche. Les enfants rentrèrent dans la chambre en hésitant. Levant les yeux vers le propriétaire des lieux, ils lui adressèrent une prière muette. Hunter grimaça.
-   C’est bon, entrez…
Les enfants se regardèrent, puis entrèrent tout à fait. Millie se posa très délicatement sur le rebord du lit, la mine perplexe. Arthur quant à lui s’avança d’un pas lent vers la vitre, traînant ses chaussons sur la moquette de la chambre. La pluie tambourinait contre le carreau, rendant le paysage complètement flou. Le petit garçon resta plusieurs minutes ainsi, immobile, les yeux perdus dans une contemplation imaginaire au-delà de la vitre. Hunter le regardait bizarrement. Quand soudain, un éclair déchira le ciel, rapidement suivi d’un coup de tonnerre qui fit presque trembler les fenêtres. Millie serra fortement sa peluche contre elle, émettant une plainte sourde et terrifiée. Hunter siffla de mépris.
-   Pas besoin d’avoir peur. L’orage est naturel.
-   Non…
Le jeune homme reposa son regard sur le petit garçon. Celui-ci, le regard toujours fixé sur un point invisible droit devant lui, restait immobile, les yeux ronds. Ses lèvres entrouvertes laissaient apparaître ses canines acérées.
-   Je sens… L’odeur de la mort…
Son aîné s’agenouilla à ses côtés et passa plusieurs fois sa main devant les yeux du garçon, puis claqua des doigts, guettant visiblement une réaction quelconque. Réaction qui ne vint pas.
-   … C’est du sérieux.
-   J’ai…
Arthur tourna alors lentement la tête, et déposa son regard dans celui d’Hunter. Ce dernier ne put s’empêcher de réprimer un frisson. Les pupilles du jeune garçon s’étaient amincies de manière surnaturelle. Celui-ci se passa lentement la langue sur les lèvres.
-   J’ai… Le goût du sang, dans la bouche…
Hunter regarda dehors. La mort, le sang… Cela avait-il un rapport avec ce qu’il avait vécu la nuit dernière ? L’imposteur était-il revenu de lui-même achevé son travail ? Il avait parlé de cinq amies dans son histoire, mais seulement quatre corps avaient été retrouvés pour le moment… A moins qu’il n’ait cette fois décidé d’amené quelques collègues, histoire de terminer le travail qu’il n’avait pas conclu dans la nuit ; c’est-à-dire se débarrasser de lui… ?


Le katana vola dans les airs pour atterrir loin de sa propriétaire. Celle-ci grimaça de douleur, mais n’eut pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Déjà son adversaire repartait à l’attaque, faisant jouer son énorme lame comme s’il s’agissait d’une simple épée. La faux, pourtant pesante et impressionnante, ne semblait guère peser entre les mains du renard. Celui-ci, tombé en plein délire, ricanait comme un demeuré en jouant de sa vélocité surprenante. L’énorme lame effleura une énième fois le visage de la roussette. Elle contra une nouvelle fois avec le dernier katana qui lui restait, déviant la trajectoire meurtrière de la faux qui aurait dû lui entailler la taille obliquement. Elle ne put empêcher une plainte de douleur de trahir sa fatigue et sa souffrance. Ses muscles étaient endoloris. Le combat n’avait commencé que depuis quelques minutes à peine, mais elle était déjà à bout de force. Elle ne s’était plus battue sérieusement depuis trop longtemps. Et l’arme qu’utilisait son ennemi était imposante à contrer, à éviter, à dévier. D’autant que le renard était très rapide.
Sephyra recula d’un pas, mais son appui mal assuré par la fatigue, elle trébucha à moitié. Sous la panique, elle ne parvint pas à se redresser aussitôt. Du coin de l’œil, elle vit la lame scintiller sous la pluie, traversant avec une vélocité malveillante la nappe de gouttes en direction de sa poitrine. Elle ferma les yeux, sentant simplement la morsure du froid lui piquer le corps. Le noir, le froid… Alors c’était cela, la mort ? Avec ce petit bruit glissant, râpant contre la surface lisse de… La glace ? Sephyra ouvrit les yeux. Devant elle, la surplombant de toute sa taille, un écran de glace l’avait protégé du coup mortel. Etonnée, paralysée par la quasi-sensation du néant qui l’avait attrapé à la gorge, elle mit quelques secondes à reprendre ses esprits.
-   Vite, dégage-toi de là ! Lui cria une voix féminine.
Sephyra, son katana à la main, se retourna et fonça en direction de la seconde arme qu’elle avait perdue de main, profitant de l’occasion.
Neal regardait de tout côté, nullement inquiété. Sa fourrure ruisselait, mais pas de sueur. Malgré le poids de son arme et la rapidité de ses attaques, il n’était en rien fatigué.
-   La pluie, la pluie… Ca m’emmerde ! Où est-ce que tu te caches, l’hérissonne ? Cria-t-il de sa voix cynique, empreinte d’un ton meurtrier.
-   Moi elle m’arrange. Au milieu d’un tel déluge, je suis sur mon terrain de chasse. C’est pas ton jour, manque de bol.
Zalosta perçut immédiatement le mouvement d’air sur sa gauche. Roulant sur elle-même, elle évita de peu la faux qui traversa l’air, ne rencontrant que les gouttes sur son passage qui s’effilèrent sur sa lame.
-   Je t’ai trouvé, je t’ai trouvé ! S’écria le renard en enfonçant son arme là où se trouvait la hérissonne il y avait quelques secondes.
Celle-ci avait roulé en arrière avant se réceptionner sur ses pieds. D’un mouvement preste et circulaire, le renard releva son arme, jetant une gerbe de terre rendue meuble par la pluie dans les airs, puis enchaîna en tournant sur lui-même, projetant sa lame du bas vers le haut en direction de Zalosta. Une nouvelle fois, son attaque fut bloquée nette par un mur de glace.
-   Aucune arme ne peut passer à travers cette glace, jeta la hérissonne derrière son écran de protection.
-   Sans déconner ! S’époumona Neal en levant sa faux sur la gauche, avant de la projeter dans la direction inverse.
La lame coupa nette la glace. Le haut du mur, glissant sur lui-même, s’effondra sur le sol. Zalosta en resta bouche bée. Le renard, profitant de la faiblesse de son adversaire, leva son arme et la projeta avec force vers l’avant.
Les deux lames des katanas parèrent le coup avec difficulté, pliant sous la force prodigieuse de l’attaque. Sephyra s’était jetée in-extremis entre Zalosta et leur ennemi, coupant la trajectoire de la faux. Ses genoux tremblaient. Ses bras ne tardèrent pas à suivre le même mouvement. Grimaçant, la roussette hurla de toutes ses forces et puisa dans les dernières ressources de ses bras pour relever quelque peu la faux, prendre appui sur un pied et balancer l’autre vers l’avant. Le coup porta en plein thorax. Neal, le souffle coupé, fut projeté en arrière sur quelques mètres. Sephyra, ne perdant pas une seconde, rangea ses katanas dans leurs fourreaux et se tourna vers Zalosta. Celle-ci, retrouvant ses esprits avec empressement, la prit par la main et l’entraîna sous la pluie au pas de course, laissant le renard derrière elles.


Saïko reprenait son souffle avec difficulté. Sa fourrure ruisselait de sueur. La vue brouillée par un mince filet de sang, provoqué par une entaille sur l’arcade sourcilière, le gênait. Epuisé par les attaques qu’il menait, aussi puissantes qu’inutiles, il se savait en mauvaise posture.
En face, à quelques mètres, son adversaire avait le visage complètement brûlé. Un bruit de succion se fit alors entendre. Les tissus organiques se réparèrent, les yeux regagnèrent leur orbite, la mâchoire se reforma, les cheveux se développèrent à nouveau sur le crâne fraîchement reformé ; le visage retrouva son naturel. L’humain essuya lentement le dernier filet de sang qui tâchait le coin de sa bouche. Puis, de ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites, il lança un regard méprisable au renard qui avait assisté au spectacle, exténué et impuissant.
-   Inutile.
Saïko perçut le mouvement derrière lui. D’un soubresaut mû d’un soudain instinct de survie, il roula sur le côté, évitant les immenses pattes du rhinocéros qui allaient le piétiner. Faisant face à cette soudaine apparition, il se releva avec difficulté, toujours essoufflé.
L’animal, entièrement nappé d’un noir ténébreux dont seulement deux globes minces et blancs faisant office d’yeux ressortaient, se tourna vers lui et baissa le museau, présentant sa redoutable corne à son adversaire, prêt à foncer d’une seconde à l’autre. Saïko, le bras gauche enveloppé dans la manche de sa cape jaune, rapprocha son poing droit sur son torse en fermant les yeux, cherchant à rassembler le peu de force qu’il lui restait.
L’animal renâcla puissamment, puis se jeta à la charge, corne levée. Alors qu’il arrivait sur le renard, ce dernier tendit soudainement le bras face à l’animal en ouvrant les yeux, dont ses pupilles s’étaient teintées d’un rouge ardent comme la braise. L’air se réchauffa, et un souffle de flammes s’attaqua au rhinocéros, trop apprêté dans sa charge féroce pour esquiver l’attaque. Un mugissement rauque se fit alors entendre tandis que les flammes avalaient l’ombre dans leur danse jaune-orangée. Quand Saïko baissa le bras, les flammes s’éteignirent. Du rhinocéros, il ne subsistait rien.

Une ombre… Une simple et redoutable ombre. Mais une ombre matérielle, vivante et… Dangereuse. Depuis le début du combat, c’étaient grâce à ces ombres que son adversaire l’attaquait, privilégiant l’attaque à distance. A chaque fois elles apparaissaient sous les traits d’un animal quelconque, puis disparaissaient comme elles étaient apparues quand Saïko s’en défendait. Alors c’était à lui de répliquer. Ses flammes avaient léchées le corps de son ennemi à plusieurs reprises, brûlant sa peau et réduisant son organisme à une simple bouillie. Mais à chaque fois, celui-ci se reconstituait. Contre-nature… Ils l’étaient tous. Et celui-ci n’était pas le moins dangereux qu’il rencontrait. Comment venir à bout d’un adversaire qui se régénérait de toute attaque… ?
Son ennemi se redressait toujours, droit dans son long manteau en cuir noir, le visage plongé dans la pénombre, les bras reposant le long de son corps régénéré à maintes reprises.
-   Inutile…, répéta celui-ci d’un ton sombre, qui n’avait pas changé depuis le début.
Saïko se prit à sourire avant de tomber à genoux. Il n’avait plus aucune force. Ses tempes cognaient à en perdre la tête. Le sang qu’il perdait le faisait tourner de l’œil. A moitié conscient, il perçut une nouvelle fois la menace. Relevant la tête et essayant de garder sa lucidité, il resta bouche bée face à ce qui l’attendait. Tout autour de lui, regroupé en cercle face à leur proie, un véritable troupeau d’animaux l’entourait. Des ours, des pumas, des loups, des chacals, des cerfs, des corbeaux… Une véritable meute d’ombres aussi menaçantes qu’irréelles qui n’attendaient qu’un ordre pour se jeter tous sur le pauvre renard, agenouillé dans la contemplation de sa propre mort. Celui-ci baissa la tête et posa ses mains à plat sur le sol. Il se sentit pris d’une terrible nausée. Les bras flageolants, il peinait à rester digne, redoutant de s’écrouler à tout instant. Avec de furieux tremblements, il attrapa son médaillon qui pendait autour de son cou.
-   Tu vas devoir intervenir, Fox… Murmura-t-il pour lui-même.
Dans un dernier élan de courage et de curiosité, il s’adressa à son ennemi.
-   Malgré le fait que je t’ai attaqué, tu ne meurs pas… Pourquoi ?
-   Toutes ces ombres que tu vois depuis le début sont une partie de moi. Si tu me blesses, je me sers d’elles pour rétablir la partie touchée.
-   Donc, si je les tues toutes une par une…
-   Inutile, répéta l’homme une nouvelle fois. Elles sont tellement nombreuses que personne ne peut en venir à bout définitivement.
-   Je vois… En définitive, tu es…
-   Je suis immortel.
Saïko poussa un profond soupir. Évidemment, dans un tel cas, il aurait dû y songer plus tôt… A cette force. Au moment où il raffermit sa poigne sur le médaillon, commençant à se concentrer sur l’appel d’un esprit aussi ancestral que puissant, une voix féminine le cloua sur place.
-   Immortel ? Me fait pas rire…
Une silhouette perça l’obscurité, sortant comme par magie d’une des allées du magasin. Saïko, du peu qu’il voyait dans la pénombre et de son unique œil en service, remarqua un long vêtement qui ceignait le corps de la jeune femme – à en juger par sa voix. Celle-ci avançait très lentement, d’un pas tranquille. Au frappement de ses chaussures contre le dallage du bâtiment, elle devait porter des bottines.
A l’abri dans la pénombre, la jeune femme eut un étrange sourire.
-   Je t’ai trouvé…



Et voilà le travail. A la prochaine pour la suite o/
Edit : Merci pour les deux répétitions, Kayra et Saïko ! J'ai corrigé ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 07, 2009, 05:32:56 pm
NAN !! Pourquoi t'arrêtes piles au suspense ? T.T

J'aime beaucoup ce qui est noté en italique. On se sent vraiment à la place de Hunter, tellement c'est bien expliqué.
Sinon, pour le chapitre...
Génial, comme d'habitude. J'adore !! Par contre, j'ai remarqué une répétition, en début de chapitre : c'est pas grave du tout mais je te préviens quand même ^^

Citation
Elle ne put empêcher une plainte de douleur de trahir sa fatigue et sa douleur.

C'est juste ça ^^ Il faudrait remplacer l'un des "douleur" par "souffrance", etc...

Mais bref, ça n'enlève vraiment pas la magnificence du chapitre. Comme d'hab, j'adore !! Franchement, je suis contente que Zalosta et Sephyra ont réussi à se débarrasser de Neal pour le moment. Faut qu'elles s'enfuient vite !! J'aurai pas envie qu'elles meurent XO

Pour Saïko... Je sais pas qui c'est, mais j'adore cette femme. Elle a sauver Saïko !! Merci, mademoiselle T.T
J'ai eu vraiment peur que le mec allait tuer notre pauvre renard. Je veux pas qu'il meurt, ça me ferait pas plaisir !! ;.; Et puis, je suis vraiment contente que cette femme soit arrivé au bon moment (je vais le répéter combien de fois ?!).

Bref, comme d'habitude j'adore !! Au fait, j'aime particulièrement comment tu as décrit le premier paragraphe, je veux dire avec Hunter, Arthur, Millie et Dails (je l'oublie pas ^^). Ca donne vraiment des frissons !

Citation
Et sinon Kayra, on a pas confiance avec les minous ? x)

J'adore les chats, mais celui-là je n'ai vraiment pas confiance, tu as raison ^^ Je me fie à l'instinct de Hunter (après tout, la phrase lui est revenu à ce moment... Je trouve ça bizarre. Si ça ce trouve, je ne me fais que des idées ?).

Enfin, bon courage pour la suite Blackdoom !! Je veux que le mystère disparaisse XO


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Août 08, 2009, 02:39:27 am
Wouha ! Quel chapitre ! De l’action et surtout beaucoup de suspense : un cocktail qui fonctionne, évidement !

Une fois de plus, je reste impressionné par la qualité de l’écriture, même si elle est un peu gâchée quelque fois pas des petites répétitions.   
Le combat Zalosta/Sephyra VS Neal est super ! On voit bien la supériorité masculine pour l’instant ! *Se fait gifler pas le public féminin* La façon dont tu décris les scènes de baston est génial, les actions sont bien détaillés, les sensations aussi ! Je l’ai déjà dis mais on se croirait devant un Anime !
Le combat Saïko VS … (je suis pas sûr alors pour pas passer pour un idiot, je ne préfère rien dire… c’est Loth c’est ça ? ^^") est tout aussi génial ! (Même si Saïko à l’air de plus s’en prendre que les autres ! è_é)
Mais qui est cette femme qui vient sauver mon goupil ?!... Elle vient pour le sauver n’est-ce pas (je vais commencer à devenir parano moi ! XD) ? En tout cas, on s’y croit dès qu’on lit. Par contre, je dénote une référence à FMA (même si je te l’ai déjà dis ^^), ne serait-ce que la façon dont se régénère l’ennemi de Saïko (comme Greed, le plus classe de tous les homoculus o/) et aussi le fait qu’il soit invincible de la même manière (je veux pas spoiler pour ceux qui connaissant FMA mais... remplacez juste les ombres avec une des milliers d’âme humaine capturés par la pierre philosophale et vous avec l’invincibilité d’un Homoculus ! ^^). Mais bon, je vais pas crier au scandale juste pour ça.

Bon et bien Bro, je te souhait encore bonne chance pour la suite ! C’est vraiment accrocheur toute cette histoire ! Et puis j’ai envie de voir ce qui se passe avec Arthur et Millie. Ils foutent vraiment les chocottes ces mouflets ! Que la lumière soit faite sur tous ces événements bizarres !

Aller, à la prochaine Donf ! 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Août 08, 2009, 04:55:05 pm
*Sephyra s'avanca lentement sur le topic du cuistot réputé dans le quartier, le vénérable Donf, qui avait depuis deux semaines pondu plusieurs magnifiques chapitres dans lesquels elle s'était égarée dès les premières lignes. Comme d'hab.*

Très cher, je suis tellement heureuse d'avoir pu dévorer un peu de votre fic à mon retour de Normandie! Perdue dans la cambrousse, je pensais à votre fic et à tout ce que vous alliez m'y faire subir...

*frappe une énième fois Donf pour l'avoir encore vannée dans son histoire*

Malotru! Pour tout vous dire, j'ai hâte que le scénario s'assombrisse, comme ça les vannes se calmeront un peu (j'espère) !
Bien bien. Sinon, je vous félicite pour votre entrée au Best of. Vous le méritez amplement, si je peux me permettre!

Ah, et au fait... Le truc des ombres + la régénération : prends-moi-pas-pour-une-conne-cette-fois :t'as encore plagié FMA ( même Seigneur Saïko le dit )! On croirait voir Selim, tout craché, dans le tome 21 !
Au fait... j'ai hâte que le 22 sorte. Je materai des South Park et mangerai du riz au lait en attendant. *PAF*

Bravo à vous très cher ! Bonne continuation, bon courage, encore félicitations pour ces milles et une merveilles que vous rassemblez sur ce superbe topic !

PSaÏko : Rends-moi mon fils, foutu goupil! è_é *PAF* (voir mon topic de fan arts pour comprendre mais attention : j'ai jamais dit que ça en valait la peine)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 11, 2009, 12:24:52 pm
Citation de: Frangin
[...] la façon dont se régénère l’ennemi de Saïko (comme Greed, le plus classe de tous les homoculus o/) et aussi le fait qu’il soit invincible de la même manière (je veux pas spoiler pour ceux qui connaissant FMA mais... remplacez juste les ombres avec une des milliers d’âme humaine capturés par la pierre philosophale et vous avec l’invincibilité d’un Homoculus ! ^^).

Citation de: La Rousse
Le truc des ombres + la régénération : prends-moi-pas-pour-une-conne-cette-fois :t'as encore plagié FMA ( même Seigneur Saïko le dit )! On croirait voir Selim, tout craché, dans le tome 21 !

... C'est incroyable, ça. Faut sortir un peu de vos lectures basiques, faut voir des choses autres que les séries archi-connues, un peu. Lâchez vos FMA, D.Gray-Man, Code Geass et autre Naruto, quoi ._.
Bon, bon... Vous avez tout faux, et ça m'emmerde un peu mais je me dois de justifier. Parce que c'est vrai que FMA je m'en inspire pour quelques clins d'oeil ("Nous serons toujours dans ton ombre" ha ha *SBAF*), mais là ça devient gros quand même. Et la fille qui va apparaître vous allez me sortir que c'est May Chang peut-être ? XD
Bon... Je sors mes inspirations pour cette fois, mais j'espère que ce sera la dernière. La prochaine fois je vous laisse patauger è_é
Par contre je tiens à ce que vous cliquiez sur le lien une fois la fin du chapitre lu. Sinon vous allez vous embrouiller plus qu'autre chose.

Hormis vos références foireuses, merci ! \o/ *On l'entraîne dans les toilettes pour le défoncer librement et le laisser en sang sur la cuvette*
Ca me fait quand même plaisir de vous retrouver, même avec votre culture limitée x)
Je vous laisse donc avec cette fin de chapitre 5, qui clôt les combats... Pas pour longtemps ? Au fait Sephy, c'était bien tes vacances ? il paraît que MÊME en Normandie ya des insolations. C'est fort. Très fort./me fuit
Et merci encore, Kayra, ravi que ça te plaise ^o^
Allez, la suite. Je parle trop.



L’homme en noir se retourna lentement pour faire face à l’inconnue.
-   Je n’ai pas la chance de te connaître. Qui es-tu ?
-   Je suis humaine.
Le type siffla entre ses dents d’un air méprisable, le ton remplit d’orgueil et d’arrogance.
-   Une simple humaine qui ose m’affronter, moi ?
Il retrouva soudainement son sérieux. Sa voix prit une teinte complètement différente. C’était au-delà de la simple colère. Une rage profonde et sournoise s’empara de chacun des mots qu’il prononça.
-   Quel affront… Tu vas périr sans avoir le temps de comprendre ce qui t’arrive, pauvre inconsciente !
Saïko suivait l’altercation sans comprendre ce qu’il se passait réellement. Qui était cette fille ? Par où était-elle venue ? Et surtout, le renard se posait de sérieuses questions quant à l’équilibre mental qui poussait ainsi la jeune femme à provoquer un être immortel. Avait-elle suivi le combat depuis le début, au moins ?
L’homme leva son bras gauche perpendiculairement à son corps. Son long manteau de cuir suivit le mouvement, comme si de l’intérieur du vêtement quelque chose se mouvait pour sortir. Et en effet. Un immense alligator ténébreux, beaucoup plus gros que la moyenne, sortit bientôt du manteau, faisant face à la jeune femme. Celle-ci, Saïko en était quasiment certain, gardait les yeux fermés depuis qu’elle était arrivée.
D’un geste emplit d’une grâce féminine, elle prit le couteau qu’elle gardait coincé entre sa ceinture et son kimono. Elle fit coulisser le petit fourreau qui l’entravait et jeta celui-ci sur le coté. Puis elle leva le couteau, dont le pommeau était incrusté de trois signes incompréhensibles et dont la lame semblait redoutablement effilée, pointe vers le sol, en posture de combat.
Lorsque l’énorme alligator claqua de la mâchoire, elle ouvrit les yeux. Ses iris violets aux étranges reflets bleus et noirs analysèrent attentivement le corps de l’animal. Lorsque celui-ci passa à l’attaque, elle se jeta sur lui, lame en avant, sans crainte. Ce qu’il se passa alors fut incompréhensible, autant pour Saïko que pour son ennemi, qui restèrent de marbre face au spectacle. La jeune femme, en une demi-seconde, était passée derrière l’alligator, qui lui restait immobile, gueule ouverte. Elle gardait le couteau levé devant elle, comme si elle n’avait pas bougé. L’ombre derrière elle fut soudain prise de tremblements, puis se contorsionna sur elle-même avant de disparaître.
L’homme au manteau de cuir regardait attentivement la jeune femme, qui abaissait son couteau et le fixait elle aussi.
-   Impossible, tu as les… Impossible !
-   Bon. Autant en terminer.
Elle se jeta sur son adversaire, le couteau à nouveau levé, pointe vers le sol. Deux canidés surgirent du manteau pour se ruer sur elle, aboyant  férocement. L’un sauta pour tenter de l’accrocher à la tête. La jeune femme plia les jambes et fit jouer sa lame dans les airs, coupant en deux coups l’ombre qui s’éparpillait déjà dans l’obscurité. Le deuxième canidé se prit le couteau juste en-dessous du museau, alors qu’il s’apprêtait à suivre le même chemin que son acolyte. La situation sembla figer un moment, comme le couteau qui resta enfoncé de toute sa lame dans le cou de l’animal, jusqu’à ce que l’ombre se disloquât dans le vide. La jeune femme, balançant son arme de la main gauche à la main droite, reprit sa course si rapidement que l’homme au manteau ne put rien faire. Elle sauta, et la lame traversa le bras droit comme du beurre, avant qu’elle ne se réceptionne accroupie juste derrière.
L’homme regarda son bras coupé au niveau de l’épaule.
-   Pourquoi je n’arrive pas à le régénérer ? Pourquoi ?!
-   Ca ne sert à rien… Je n’ai pas détruit ce que tu pouvais reconstruire. J’ai détruit ton bras lui-même. Ca, rien ni personne ne te le fera revenir.
-   Mensonge ! S’écria l’homme en se tournant vers la femme, le visage déformé par la haine. Je suis immortel !
-   L’immortalité… Susurra la jeune femme qui se releva lentement, puis se tourna pour faire à nouveau face. Qu’est-ce que c’est, l’immortalité ?
L’homme trembla de rage. La respiration saccadée, il regardait son bras sans vouloir y croire.
-   Un tel pouvoir… Je n’aurai jamais cru te rencontrer maintenant…
-   Le plaisir est partagé, répliqua la femme du tac au tac.
Son ennemi la fixa d’un regard meurtrier.
-   TUEZ-LA ! Hurla-t-il de toutes ses forces en s’adressant à la meute d’animaux qui n’avait pas bougé depuis le début de l’action.
Tous les animaux se ruèrent d’un même mouvement sur la jeune femme. Ils passèrent à côté de Saïko sans même s’en intéresser. Celui-ci esquiva du mieux qu’il pût les terribles pattes de certaines des ombres qui se montraient massives. Ils se jetèrent sur la femme qui ne fit rien pour se défendre. Une énorme meute fut bientôt là où elle se dressait encore il y avait quelques secondes. Elle était là, au milieu de toutes ces ombres. Mais dans quel état… ? Ceux qui étaient en arrière et qui étaient assez agiles sautèrent sur le dos des autres animaux pour avoir leur part. Les corbeaux et autres oiseaux voraces et redoutables plongèrent en piqué au milieu de cette ronde macabre.
L’homme éclata d’un rire sauvage. Saïko regardait le spectacle, se demandant ce qu’il devait faire. Fuir… ? C’était l’occasion ou jamais. Mais cette femme… Il avait mauvaise conscience. Mais il ne pouvait plus rien pour elle.
C’est alors que des cris rauques et sauvages emplirent le magasin abandonné. Un étrange halo sembla sortir du milieu de la meute. Bientôt le cercle s’élargit. Les animaux reculaient. En son centre, la jeune femme tournait sur elle-même dans une danse à la chorégraphie meurtrière : elle balançait sa lame dans les ombres à un rythme effréné, ne laissant le temps à aucun d’eux de planter ses crocs dans sa chair. Un rat, se glissant entre les pattes de ses acolytes, s’accrocha à la jambe de la femme. Alors qu’il s’apprêtait à planter ses redoutables dents, il fut envoyé en l’air d’un geste impulsif pour ne jamais retomber. Son ombre s’évapora dans le vide. C’était cela, la provenance de ce halo qui augmentait au rythme des coups de couteau : toutes ces ombres qui s'évaporaient. Bientôt, les derniers animaux de la meute se ruèrent ensemble sur la femme, qui les accrédita de nombreux coups de lame projetés à une vélocité effrénée. Le halo se dissipa lentement, révélant en son centre une jeune femme essoufflée mais bien vivante. Soufflant un bon coup, elle fixa de nouveau l’homme au manteau. Les points sont la mort, les lignes sont ses traces… Elle fit tourner son couteau dans sa main.
L’homme, lui, la regardait, la mine déconfite. La bouche ouverte, il ne parvenait pas à en sortir quelque chose. Droit, immobile, il contemplait la seule qui pouvait le tuer. La seule et l’unique. Et il avait fallu qu’elle arrive ce jour-là. Tremblant de rage plus que de peur, il se mit de nouveau à hurler en invectivant la jeune femme.
-   Impossible ! Impossible ! Tu ne pas me tuer, je suis immortel !! TU NE PEUX PAS ME T…
Il fut coupé net dans sa phrase. La lame qui s’était enfoncée dans son thorax lui déchira les entrailles. La situation sembla figée quelques instants. Saïko ne savait quoi faire, quoi penser. Il restait à regarder cet étrange spectacle, accroupi sur le sol. Sa stupeur était telle qu’il ne sentait même plus ses nausées.
La jeune femme tenait le pommeau de ses deux mains, gardant profondément enfoncé la lame dans le corps de son ennemi. Elle était un peu moins grande que lui. Elle entendit son souffle se saccader.
-   Comment…
-   Ton immortalité a ses limites. Mon pouvoir, lui, non. Immortel ou pas, tu possèdes ton propre commencement, ainsi que ta propre fin. Mes yeux arrivent à détecter la mort de toutes choses.
-   J’ai surpassé la mort depuis bien longtemps… Je ne peux pas mourir…
-   Tu as peut-être plus de pouvoirs que moi. Tu es peut-être immortel, éternel. Mais ce que j’anéantis à cet instant, c’est ton existence même, Micheal Roa Valdamjong. Je mets fin à cette existence.
D’un geste brusque, la jeune femme prolongea la plaie en faisant traverser sa lame sur tout le haut du corps de l’homme. Son couteau coupa la peau et les viscères comme du papier.
Partir du point, suivre la ligne…
Micheal Roa Valdamjong cracha une volée de sang alors que ses yeux se fermaient pour toujours. Puis son corps disparu lentement, s’évaporant dans les airs comme ses ombres qui le constituaient.
La jeune femme contempla la fin de son ennemi, avant de tourner de l’œil. Elle tomba sur ses genoux, essoufflée et affaiblis par un tel combat. Quand elle se sentit perdre conscience, une main se posa sur épaule, l’empêchant de s’effondrer. Mais elle sentit sa lucidité glisser dans l’inconscience. Elle n’eut pas le temps de se débattre contre ce nouvel ennemi avant de sombrer…


Sephyra et Zalosta reprenaient leur souffle derrière la porte. La roussette s’adossa contre le bois, totalement épuisée.
-   Il nous lâche pas ! Dit-elle entre deux souffles.
Zalosta, les mains posées sur ses hanches, acquiesça d’un mouvement de tête. Au plus profond d’elle-même, elle se détestait. Elle n’y arrivait pas. Que se passait-il ? Son pouvoir était inefficace sur ce nouvel ennemi. Il était bien trop rapide… Quant à la glace qu’elle formait, il avait tôt fait de la briser en glaçons avec son énorme faux. Cette arme n’était pas naturelle. Lui non plus. Voilà ce qu’avait fini par se dire Zalosta, au comble d’elle-même. Car au fond, elle non plus n’était pas un modèle de normalité…
-   Que faîtes-vous ici ? Sortez de chez moi !
Zalosta et Sephyra regardèrent la vieille dame, étonnées et surtout apeurées. La propriétaire des lieux les fixa toutes les deux d’un regard sévère.
-   Zalosta, si on bouge pas d’ici tout de suite elle va se faire… !
La roussette n’eut pas le temps de terminer sa phrase. La porte contre laquelle elle était encore adossée vira de ses gonds. Sephyra fut projetée à terre, sous la porte qui la recouvrit à moitié. Zalosta regarda avec crainte le renard se présenter sur le pas de l’entrée.
-   Oups, j’ai oublié de frapper.
Les gouttes de pluie qui tombaient encore dehors passèrent à côté de Neal et se regroupèrent en face de lui.
-   Nan, pas encore… Se lamenta-t-il en souriant.
Il balança sa faux dans la nappe d’eau et avança de quelques pas, alors que les gouttes s’étaient déjà éparpillées sur le sol.
Zalosta n’y arrivait pas. Là où elle se trouvait, aucune trace d’humidité. Faire venir l’eau de dehors prenait trop de temps contre la vélocité de son ennemi. De rage, elle agrippa le haut de la porte et la balança sur Neal, avant de prendre Sephyra qui était restée écroulée sous le bois. Alors qu’elle la traînait en arrière par les épaules, la porte se scinda en morceaux. Un rire abominable résonna dans toute la maisonnée.
-   Mais qu’est-ce qui se passe ici, enfin ? Qui êtes-vous ?! S’écria la vieille dame, qui était restée en retrait.
Neal la regarda étrangement, soudain immobile, les yeux ronds et la bouche ouverte. Un éclair de folie passa dans ses yeux, et ses lèvres s’étirèrent dans un sourire diabolique, découvrant ses canines acérées.
Zalosta pendant ce temps traîna Sephyra, restée inconsciente, dans un petit salon jouxtant l’entrée. Soufflant rapidement, elle fixa la vitre qui frémissait sous la violence de la pluie. Le carreau se givra soudain, puis s’effrita avant d’exploser. Zalosta dégagea du pied les quelques bouts qui étaient restés collé au cadre, puis prit Sephyra dans ses bras et sauta tant bien que mal à travers la fenêtre dégagée. Elle roula sur le trottoir mouillé, grimaçant sous l’impact du bitume qui la lancina à l’épaule gauche. Ne perdant pas une seconde, elle se redressa tant bien que mal et posa la tête de la roussette sur ses hanches. Les gouttes qui s’écrasaient sur son visage lui donnaient un air cadavérique. La hérissonne écarta quelques mèches de ses cheveux violets et ne put s’empêcher de la trouver mignonne. On la croyait profondément endormie.
-   Sephyra… Sephyra, réveille-toi… Lui murmura-t-elle avec un sourire chagriné.
La roussette bougea bientôt. Les traits de son visage se durcirent sous la pluie, et elle se redressa, une main sur la tête.
-   Quel mal de crâne… Que s’est-il passé ? Murmura-t-elle, affaiblie.
-   Tu t’es évanouie.
La hérissonne aida son amie à se relever. Elle chancelait encore.
-   On est sauvées ? On a réussis à le semer ? Demanda abruptement la roussette, sans arriver à se souvenir précisément de qui ou de quoi elle voulait parler.
A ce moment, quelque chose atterrit juste devant elles dans un bruit flasque. Le corps de la vieille dame leur était de dos, mais le sang qui ne tarda pas à se diluer sous la pluie ne permettait aucun doute. Sephyra s’approcha lentement du corps, la main sur la bouche, effrayée. Zalosta restait de marbre.
-   Tuer, tuer, tuer TUER ! S’écria Neal en sortant de la maison, la fourrure tâchée de sang, le regard empreint d’une folie sans nom.
Ses lèvres, étirées d’un sourire carnassier, dévoilaient ses canines dont le sang gouttait encore. Ses griffes, que le même rouge sombre recouvrait, tenaient fermement la faux qui elle restait vierge de toute trace. Le renard se lécha les pattes avec un frisson de plaisir. La pluie se calmait lentement. Aux fenêtres des maisons, quelques intéressés suivaient la scène avec étonnement, se demandant ce qu’il se passait.
-   Mais je peux pas, j’ai pas le droit… Je peux pas… Se lamenta soudain Neal avec un ton pitoyable, en descendant les marches du perron.
Sephyra et Zalosta, les sens en alertes, attendaient l’attaque. Se sentant toutes les deux épuisée par la course-poursuite, elles savaient qu’elles auraient du mal à s’en tirer. Et regagner la bâtisse, leur maison, était trop dangereux si leur ennemi parvenait à s’enfuir avec leur position comme info. A leur grand étonnement, Neal se posta simplement devant le corps de la vieille dame, la faux dans une main, et ne semblait plus animé par ses désirs meurtriers.
-   Je peux pas vous tuer, on m’a interdit de le faire…
Les traits de son museau prouvaient sa grande tristesse. Sephyra ne savait que penser. Zalosta restait à l’affut du moindre geste suspect.
-   Je devais juste vous passer l’info… Juste ça… Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi ne pas tuer, ne pas déchiqueter… C’est tellement difficile de résister…
Le renard se passa une main sur le visage. Tout avait l’air d’une sombre comédie glauque à souhait.
-   Et… Quelle info ? Demanda Sephyra après une courte hésitation.
Neal, le visage sur le museau, écarta ses doigts, figeant son œil gauche dans le regard de Sephyra. Celle-ci fut pétrifiée par le désir de meurtre sauvage qui y résidait. Cependant, le renard se retourna bientôt, et, commençant à partir, laissa simplement ces quelques mots se diluer sous la pluie, plongeant les deux hybrides dans une grande perplexité :
-   Vous êtes invités par ma Maîtresse, dans deux jours, à dix-neuf heures, au manoir de Bellegrand… Elle organise une réception. Elle espère que vous ne manquerez pas à cette invitation. Elle souhaite de tout cœur faire votre connaissance…
La silhouette du meurtrier s’évanouit bientôt, avalée par la pluie. Zalosta et Sephyra restèrent figées plusieurs minutes. Quand quelques badauds s’avancèrent dans leur direction, la hérissonne prit la roussette par le bras.
-   On ne doit pas rester ici… Rentrons.
Elles partirent dans la direction opposée à Neal. Leur manoir à elles n’étaient pas très loin, à quelques rues d’ici. L’information que leur avait laissé le renard les avait plongé dans un long mutisme, mais elles n’en demeuraient pas moins curieuses.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 11, 2009, 12:34:32 pm
Le truc tient même pas en un post ! Donc doublette. C'est bien la première fois, tiens.


Un jeune homme arriva au coin de la rue, deux sacs lourdement chargés au bout de chaque main. Quand il vit l’attroupement près de chez lui, il accéléra le pas. Lorsqu’il arriva assez près pour se rendre compte que les passants s’étaient agglutinés devant la maison où il se rendait, une crainte perceptible l’envahit. Il poussa des coudes pour arriver au centre du cercle dans lequel s’agglutinaient les habitants. Quand il vit sa grand-mère allongée sur le trottoir, un long filet de rouge bavant sur le côté, il laissa tomber ses sacs pleins de provisions pour s’agenouiller à ses côtés, apeuré. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était morte. Ses blessures ne permettaient pas de doute, de même que la grosse tâche de sang qui recouvrait le corps de la vieille dame. Le jeune homme pleura sur sa grand-mère. Il y a quelques années, il avait perdu ses parents dans un accident de train. Ses grands-parents paternels étant déjà décédés, il n’avait eu d’autre choix que d’aller chez ses grands-parents maternels. Ces derniers l’avaient accueilli comme leur propre fils. Il leur en était redevable, et leur vouait une affection sans limite, ce qui était réciproque. Malheureusement, il y avait de cela deux ans, son grand-père mourut à son tour, terrassé par un cancer généralisé. La douleur avait été toujours présente depuis tout ce temps. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui le jeune homme était seul. Vraiment seul.
-   Petit… C’est quelqu’un de ta famille ? Demanda un passant.
Le voisin, qui habitait la maison juste à côté, répondit à sa place. Il connaissait ces gens depuis de nombreuses années. La perte était une immense tragédie pour le jeune homme, il en était conscient.
-   Ma grand-mère… On était plus que deux… J’étais partis faire des courses, je lui avais promis de me dépêcher mais… Mais la pluie m’a retardé…
Il fut incapable de continuer. Il ne répéta plus que « grand-mère » à l’oreille de la vieille dame, comme s’il espérait qu’elle se réveille d’un simple rêve. Les passants restaient immobiles, silencieux. Jamais une telle chose ne s’était produite dans cette ville, perdue au milieu du désert.
-   Je les ais vu ! S’écria bientôt un habitant dans la foule.
Tous les passants convergèrent vers celui qui avait élevé la voix, formant bientôt deux cercles.
-   Je les ais vus, quand la pluie a commencé à se calmer ! C’étaient trois hybrides, l’un tenait un énorme hachoir, ou un truc du genre… Une espèce de faux, j’dirais, vu la taille et la forme de c’truc, expliqua-t-il d’un ton bourru.
-   Oui, moi aussi je les ai vus, c’est vrai ! S’écria aussitôt un autre.
-   Attendez, qu’est-ce que vous insinuez par là ? Demanda un renard en pointant du doigt le premier qui avait parlé.
-   Oh, taisez-vous, il me semble bien que c’était un renard, tout comme vous…
-   C’est intolérable, ça ne prouve rien ! Répliqua l’hybride, au comble de la colère.
-   C’est vrai, ça ne veut rien dire…
-   On n’insinue rien… C’est juste que ce sont des hybrides, les responsables. Comme d’habitude…
-   Qu’est-ce que voulez dire par là ?! S’écria une louve, tenant son enfant par la main.
Le jeune homme lui, toujours penché sur le corps de sa grand-mère, entendait de loin les écueils de la dispute. Cependant, une information capitale lui était restée en tête.
-   Des hybrides…, murmura-t-il pour lui même.
Serrant les dents de colère, ses pleurs se transformèrent en larmes de rage. Une étrange lueur étincela dans son regard, alors qu’il venait de perdre le seul et dernier membre de sa famille…




Le maître dit :
« Si vous devez pleurer, pleurez comme un enfant. Vous avez été enfant autrefois, et pleurer est l’une des premières choses que vous avez apprises. Et puis, cela fait partie de la vie. N’oubliez jamais que vous êtes libres et qu’il n’est pas honteux de manifester vos émotions. Criez, sanglotez, aussi bruyamment que vous le souhaitez, car c’est ainsi que pleurent les enfants, et ils savent comment soulager rapidement leur cœur.
« Avez-vous déjà remarqué comment les enfants s’arrêtent de pleurer ? Quelque chose les distrait, attire leur attention vers une nouvelle aventure. Les enfants cessent de pleurer rapidement.
« Et c’est ce qui vous arrivera, mais seulement si vous pleurez comme pleure un enfant. »


Maktub, Paulo Coelho



Le prochain chapitre se penche donc sur notre mystérieux fumeur.
Et voilà pour la référence : Tsukihime (http://tsukihime.japanbar.net/personnages.htm)
Pas de Selim, pas plus de Greed. Même pas un clin d'oeil à FMA. Juste une fusion de Chaos et de Valdamjong, deux persos de cette superbe et sombre série. FMA c'est bien, je suis très régulièrement parce que je connais depuis ses débuts, mais faut grandir un peu, Tsukihime comme Seinen, ça vaut largement plus. Enfin, question de goût x)
Pour la fille je ne spoile rien, mais la référence a un aussi un lien avec Tsukihime.
Sur ce, à la prochaine ! o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 11, 2009, 05:38:00 pm
Bonjour le monde ^^

Je n'ai qu'à dire un mot : magnifique !! Bon, bien sûr je vais faire plus d'argumentation, faut pas t'en faire ^^

Donc, alors...
Superbe chapitre. Des descriptions géniales, du suspense, de l'émotion... (pauvre petit T.T)
Enfin, j'ai A-DO-RE ce chapitre. J'aime beaucoup la femme qui a sauver Saïko, vraiment !! Elle a quand même réussi à détruire Micheal Roa Valdamjong (j'ai pas réussi à retenir son prénom... T.T)... Qui n'est pas Loth, au final... M'enfin ^^"

Par contre, j'ai vu un oubli d'un mot... A ce moment là :

Citation
-   Impossible ! Impossible ! Tu ne pas me tuer, je suis immortel !! TU NE PEUX PAS ME T…

Tu as oublié un "peux" entre le premier "Tu" et "ne". Mais c'est pas grave, ça n'enlève vraiment pas le plaisir de cette lecture !! ^^

Donc, j'ai pas grand chose à dire... En tout cas, j'aime beaucoup comme tu écris, et comme tu décris aussi.

D'ailleurs, pour le pauvre petit... J'ai trouvé ce moment triste. Très triste. Parce que pour lui, ça doit être très dur. Pour tout le monde qui perd un membre de sa famille, bien sûr, mais aussi pour lui. Principalement. J'espère qu'il ne fera pas trop de bêtise, en tout cas !!
Et puis... Ce Neal est un fou XO Mais heureusement, il a laissé Sephy et Zalosta tranquille ^^ Ouf !!

Enfin, bon courage pour la suite !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Août 11, 2009, 07:45:43 pm
Chéri j'suis rentré !/me esquive une gamelle

Tain j'ai loupé de sacré morceaux, mais j'en ai plein d'un coup en plus. Tsukihime je l'avais lu ( J'te les avais piqué en même temps >3 ) donc ça va pour moi ! XD
Classe le combat. Et les deux enfants éoè ! Peur de l'orage, si c'était pas si bizarre c'est mignon quand même. Et omg Zalosta X Sephyra quoi.../me se fait embarquer

J'ai hâte de voir ce que ça va donner pour cette fameuse invitation !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 13, 2009, 10:02:05 pm
Yoy les gens o/
Chérie, t'es rentrée, quel plaisir ! Mais qui donc a pu t'envoyer un truc dans laggle ? Ca se fait pas ._. *SBAF*

Bon, je voulais attendre encore un peu avant de poster, mais je pars demain. Je vous laisse la première partie ce soir, et Hunter se chargera de passer pour la seconde moitié dans la semaine. Je serais de retour pour la suite.

Kayra < Tu peux pas savoir comme tes commentaires me ravissent. Ca me fait vraiment plaisir de voir que tu aimes la fic, malgré le fait que tu ne sois pas forcément familiarisé avec Sephyra et Cie. En bref, merci beaucoup ! Et je vais corriger la faute de ce pas XD
Chérie < Tu vois, tu rentres à peine de la mer que c'est à mon tour de prendre la suite ! L'année prochaine on se démerde pour y aller synchro è_é /me se prend l'armoire dans laggle

Allez, sur ce, souhaitez moi bon courage avec les vagues ! C'est que la mer et moi ça fait quatre, m'enfin. Si ça plaît à mon frère, après tout o//me se fait censurer pour racontage de vie
Je vous laisse. Ca intéresse personne après tout, alors. Je suis incompris. C'est comme le 13 août, maintenant, c'est une journée nationale pour les gauchers. Discrimination, je dis ! è_é *Crève une bonne fois pour toute*
A la semaine prochaine. Et sortez couvert !



La jeune fille ne parvint pas à crier. Sa voix s'était éteinte d'elle-même. Prise de convulsions, elle éprouva du mal à respirer. Elle recula en titubant, les yeux écarquillés devant le spectacle de cette nuit d'été où l'orage était particulièrement violent. Lorsqu'un cri parvint à faire trembler les murs de la chambre, ce ne fût pas le sien. Elle se boucha les oreilles en fermant les yeux, puis replia ses genoux sur elle-même et sanglota, pendant que deux serviteurs, habillés de leur costume de major d'homme, entraient en poussant un chariot. Sur celui-ci, des flacons, des seringues, des lanières à l'aspect solides, et d'autres objets sordides. Ils se dirigèrent sans hésitation vers le seul lit de la pièce, là où une forme humanoïde se débattait dans les draps en poussant des râles effrayants. Les serviteurs commencèrent par dégager les draps. A cet instant, un deuxième hurlement provenant de la forme fit vibrer les fenêtres de la chambre. Les hommes, indifférents à l'horreur, s'emparèrent de ce qui servait de bras et de jambes à la créature et les attachèrent avec peine aux rambardes du lit, qui n'arrêtait pas de grincer et de bouger dans tous les sens sous la puissance du monstre.
A cet instant, la petite fille, toujours accroupie, commença à chantonner doucement une comptine pour enfants. Perdue dans ses illusions et les cauchemars qu'elle continuerait de faire pendant de très longues années, elle n'entendit pas sa mère donner ses ordres aux serviteurs lorsqu'elle entra dans la chambre en robe de nuit. Elle ne sentit pas même l'étreinte de celle-ci lorsqu'elle la prit dans ses bras pour l'emmener loin de la scène morbide. Le hurlement que poussa la créature quand un des hommes enfonça une énorme seringue dans ses veines, sous ses poils, résonna au rythme de la chansonnette, alors qu'un formidable coup de tonnerre déchirait le ciel.




NightDreamers
Chapitre 6 ~ Spirale



Le garçon resta sur le pas de l’entrée après que la servante l’ait fait pénétrer dans le salon.
-   Mère, vous vouliez me parler ?
La jeune femme posa délicatement sa tasse de thé sur la petite table et fit signe à son fils de s'asseoir en face d'elle, dans le même fauteuil dans lequel elle était confortablement assise.
-   Un peu de thé ? Il est bien chaud, ça te fera du bien.
Le jeune garçon hocha la tête en signe d'acquiescement. Le silence qui s'ensuivit ne fut troublé que par le liquide qui s'écoula de la théière dans la tasse. La jeune femme ne reprit la parole qu'après avoir donné la tasse à son fils.
-   Il est temps que je te parle de ton père.
-   Je sais déjà qui était papa, l'interrompit le jeune garçon.
-   Bien entendu. Mais il faut que je te parle de ce qu'il t'as laissé.
Le garçon leva la tête, étonné.
-   Tu as hérité de ses gènes, mon fils, comme lui-même a hérité de celles de son propre père.
-   De ses... Gènes ? Demanda le garçon, dubitatif.
-   Ce qu'il s'est passé la nuit dernière... Cela provient de ton père.
Le jeune garçon reposa gravement sa tasse sur la petite table.
-   Que voulez-vous dire, mère ?
-   Dans tes veines coule un feu qui finira par te consumer entièrement. Je ne vais rien te cacher, mon fils, ton destin a déjà été écrit. Tes ancêtres paternels, bien avant toi, ont déjà affrontés cette épreuve que tu vas devoir endosser. Dans peu de temps, ce qui est en toi va se réveiller entièrement.
-   Se réveiller... En moi ?
-   Ce qui s'est passé la nuit dernière n'était qu'un prélude. Il s'agit de l'éveil. Tu viens d'avoir quinze ans, mon fils. Il est temps pour cette chose de se développer en toi. Et on ne peut rien y faire malheureusement.
La jeune femme regardait son fils sans ciller. Celui-ci tentait de garder son calme. De l'instruction qu'il avait reçu après toutes ces années, il savait que garder la tête froide en toute circonstance et rester maître de soi étaient des vertus qu'il fallait absolument posséder pour endosser le rôle de maître. Maître de cette demeure, chef de cette famille dont il avait la chance d'être l'héritier. Ou la malchance...
-   De combien de temps je dispose ?
-   Nul ne saurait te le dire. Le stade de l'éveil est commun à tous tes ancêtres, mais sa durée dépend de la personne qui l'accueille. Cela peut prendre des mois comme des années... Selon mon propre point de vue, et en me basant sur les recherches que j'ai fait sur tes ancêtres et ceux de ton père, je dirai qu'il s'agit également de l'époque.
-   Qu'est-ce exactement que ce... Cet héritage ?
-   Il s'agit d'une sorte de personnalité individuelle, propre à elle-même, et donc indifférente à toi. Tu n'es que le réceptacle. A l'inverse, si tu meurs, cette chose s'en ira avec toi. Vous ne faîtes qu'un.
-   Une fois qu'il sera réveillé, que deviendrai-je ?
-   Cela dépend encore une fois de toi. Soit tu tombera totalement sous l'influence de cette chose, et Dieu sait ce qu'il fera de toi et de ton âme ; soit tu garderas un certain contrôle.
-   Avez-vous trouvé un point commun à ces anomalies à travers les générations, mère ?
-   Effectivement. Mais je doute qu'il soit respectable de te la révéler...
Le jeune garçon regarda sa mère droit dans les yeux. Fort d'une volonté propre à ses ancêtres, il savait qu'il ne pouvait pas reculer. Peu importait la vérité. Il devrait l'accepter. La jeune femme, bouleversée par ce regard venant de son propre fils, détourna les yeux.
-   Tu as ses yeux... Tu me rappelles tellement ton père...
-   Mère, vous devez comprendre ce que je suis, et ce que j'habite. Comme père, il faut que je sache. Il ne s'agit pas seulement de mon avenir, mais de celui de notre famille.
La jeune femme reprit sa tasse de thé et but une gorgée avant de continuer, le regard perdu dans le vague.
-   Le seul point commun que j'ai trouvé à travers toutes ces générations... Ce sont les crimes.
-   Les crimes ? Répéta le garçon, interloqué.
-   Un nombre incroyable de meurtres, pour différentes raisons, parfois aucune apparente.
Le jeune garçon prit le temps d'assimiler l'affreuse vérité, lorsqu'une pensée encore plus épouvantable traversa son esprit.
-   Mais... Père n'a quand même pas... Père ne pourrait pas... !
-   Si, ton père également.
Cette fois-ci, le garçon se leva, emporté par la colère et l'incompréhension.
-   Je refuse de le croire !
-   C'est pourtant la seule et unique vérité ! Crois-moi, mon fils... S'il s'agit de ton père, c'est également mon mari.
-   Mais comment... Comment puis-je me résoudre à devenir... Je ne peux pas...
Le jeune garçon s'effondra sur le fauteuil, la mâchoire crispée. Sa mère se leva en posant sa tasse et s'assit à côté de son enfant. Elle posa délicatement sa main sur son dos et lui parla à l'oreille, tout doucement.
-   Ne t'inquiète pas mon fils. Quoiqu'il se passe, quoique tu deviennes, tu resteras mon enfant. Comme ton père a toujours été et restera toujours mon mari, et le Maître de cette maison.
Le jeune garçon releva la tête et, ravalant son amertume, il déclara avec une gravité dont il ne devrait pas être empreint pour son âge :
-   Tu n'as pas à t'inquiéter, mère. Je ne deviendrai pas ce qu'ils ont été. Mes ancêtres vont me donner la force qu'ils n'ont pas su avoir. Des générations entières me précédent. Je n'ai pas le droit d'échouer.
Il se releva, et regarda sa mère dans les yeux.
-   C'est mon devoir en tant qu'héritier de mon père... En tant que chef de famille.
La jeune femme se leva à son tour, et prit son fils contre elle, délicatement. Le jeune garçon se laissa faire. Il savait qu'il goûtait à ses derniers instants en tant qu’enfant. Il venait d'avoir quinze ans tout juste, mais son enfance était déjà terminée. D'importantes responsabilités pesaient déjà sur ses petites épaules. Lorsque leur étreinte se desserra, sa mère perdit à nouveau son sourire en regardant par la véranda, où le soleil se couchait dans un beau mélange d'orange et de jaune.
-   Il y a encore une chose que tu dois savoir mon fils.
-   Je suis prêt à l'entendre, mère.
-   Allons sur la terrasse admirer ce superbe coucher de soleil. J'aimerai profiter de cet instant avec toi.
Ils se dirigèrent ensemble dehors. Et côte à côte, ils contemplèrent le tableau que leur offrait la nature. Quelques oiseaux sifflotaient dans les arbres du jardin dont le feuillage ne bougeait pas, dû à l'inexistence de la moindre brise en ce début de soirée d'été.
-   Si malgré tout tes efforts tu ne parviens pas à dominer cette chose, il faut qu'elle cesse. Tu comprends ?
-   Oui, mère. J'avais déjà compris. Je ne devrai avoir aucune descendance.
La jeune femme regarda à nouveau son enfant. Elle avait en mémoire le bébé qu'il avait été, ses premiers pas, ses premiers jeux, ses moments passés avec lui à l'éduquer, mais aussi à jouer, et à rire. Aujourd'hui il n'était plus l'enfant qu'elle avait choyé. Il devenait l'homme de la demeure.
-   N'oublie jamais que je suis ta mère, et que je serai toujours à tes côtés, quoiqu'il arrive.
-   Je le sais... Maman.


*****
***


Loth regardait pensivement la fumée de sa cigarette s’évaporer dans les ténèbres de la nuit. Trop de souvenirs réapparaissaient en cette fraîche nuit d’été. Mais c’était toujours ainsi entre deux missions. A chaque fois il profitait de ce court instant de répit pour monter sur le toit, goûter la nuit telle qu’elle était, et regarder les étoiles. C’est dans ces rares moments que lui apparaissait cette idée folle, cet instant d’égarement et de remise en question qu’il refoulait toujours au fond de lui-même : pourquoi faisait-il tout ça ?  Pourquoi ne se contentait-il pas d’être normal, de vivre la routine que d’autres vivaient autour de lui, de tomber amoureux et de fonder une famille ? Non… Non, ce n’était pas pour lui. Quoiqu’il veuille, quoiqu’il pense, son destin était déjà écrit. Il n’était pas comme les autres. Il portait les pêchés de ses prédécesseurs. Il avait en lui leur sang. Il n’avait pas le choix.
Un bruit de pas derrière lui le tira de ses songes. Il se retourna lentement, la cigarette à la main. Son regard se posa sur la tigresse qui s’avançait voluptueusement vers lui, dans une robe chinoise rouge qui taillait ses formes élégantes dans une somptuosité presque parfaite. Loth n’en resta du moins pas indifférent.
-   Je ne savais pas que vous passiez du temps sur ce toit, à vos heures perdues… Commença Rika d’une voix douce mais empreinte d’une assurance qui la rendait irrésistible.
Elle avait connaissance de ses charmes, et savait les utiliser. Loth prit le temps d’être sûr de ne pas bégayer avant de répondre.
-   Il m’arrive quelquefois, c’est vrai, de venir m’égarer ici. Peut-être pour en finir, qui sait…
La tigresse lui sourit. Il le lui rendit. Elle vint s’accouder à ses côtés et profita de la vue qu’offrait la hauteur pour contempler la ville qui s’étalait devait eux.
-   Ne soyez pas stupide… La vie est trop belle pour être ainsi gâchée. Il nous reste tant de choses à vivre…
Loth tira une bouffée de sa cigarette, se gardant bien de répondre par une réplique cinglante qu’il pourrait regretter.
-   Sans compter que notre mission est loin d’être terminée… Dit Rika d’un ton énigmatique en attendant la réaction de son interlocuteur.
Loth lui avait toujours paru étrange. Ayant pour lui les augures de leur Maîtresse, la tigresse ne pouvait rien attenter contre lui. Mais chaque fois qu’elle avait l’occasion de se trouver dans son périmètre, elle gardait un œil consciencieux sur ses actions. Pourquoi, elle ne saurait le dire. Le jeune homme éveillait en elle un sentiment qu’elle ne connaissait pas… Mais s’il s’avérait qu’il voulait trahir leur Confrérie, elle le tuerait, sans plus de formes que ce soit. Un traître était un traître. Un faible ne méritait pas de garnir les rangs de leur noble cause.
-   Pour ma part je pense que nous avançons bien vite. La mort de ce professeur, même si elle est arrivée plus tôt que prévue et non pas par nos moyens, ne peut être présagée que de bonne augure. Et il me semble que les recherches sur les sacrifiés avancent plutôt biens…
-   Certes. Néanmoins vous oubliez d’omettre un point important dans l’affaire du professeur. Son homicide a été commis par « eux ». N’aviez-vous donc pas la charge de vous en occuper un par un ? On m’a appris pourtant que vous aviez échoué, et que votre proie s’en était tirée.
Loth laissa s’échapper la fumée par sa bouche d’un air rêveur et quelque peu amusé par la tournure de la conversation.
-   En effet, lui accorda-t-il sans même un regard. Notre « chasseur » s’en est tiré à cause d’un gêneur. Heureusement, mon échec a été pardonné par notre Maîtresse elle-même. Valdamjong est d’ailleurs partit s’occuper de ce gêneur qui nous poursuit depuis quelques mois… De façon définitive.
Cette fois-ci Rika tourna vers lui un regard étonné, qui ne manqua pas de plaire à l’attention du jeune homme.
-   Valdamjong… ? Etait-ce bien nécessaire d’avoir recours à un tel type d’assassin ?
-   Peut-être pas… Néanmoins on peut ainsi classer l’affaire. Ce renard n’apparaîtra plus pour gâcher nos faits.
La tigresse reporta son regard sur les lumières de la ville qui tentaient de repousser les ténèbres de l’obscurité.
-   Quelle bêtise que l’imagination des humains… Ils inventent des choses futiles pour se complaire dans leurs illusions que le monde n’est que ce qu’ils en font. C’est pitoyable…
-   Vous savez, rétorqua Loth, un sourire amusé sur les lèvres, même si les hybrides sont en général portés sur la magie et l’ésotérisme, certains ont tout de même généreusement contribués à l’avancement de la technologie et de la science, domaines privilégiés de l’homme.
-   Ne soyez pas ridicule, vous avez parfaitement compris ce que je voulais dire. L’homme est et restera la seule et unique anomalie de ce monde… Il ne mérite pas notre savoir et notre culture. Ce sont les humains qui ont apporté la discorde et la colère… A votre image, d’ailleurs.
-   Je vous demande pardon ? S’écria Loth en feignant ouvertement l’étonnement à son paroxysme.
Rika ferma les yeux un instant, et un sourire inquiétant étira ses lèvres. Puis elle se retourna, et après quelques pas, reprit sans même se retourner :
-   Je vous ai à l’œil, Loth. J’ai le sentiment que vous n’êtes pas anodins aux difficultés que nous rencontrons dans notre avancement. Au moindre faux pas de votre part, je n’hésiterai pas à mettre fin à votre jeu grotesque. Si la plupart de nos collègues vous portent en haute estime, il n’en est pas de même pour moi.
-   Eh bien, je vous remercie de votre sincérité gratifiante, lui répondit le jeune homme en se retournant, profitant des courbes que lui offrait la tigresse sous sa robe somptueuse.
-   Je voulais simplement que vous le sachiez…
Puis Rika partit pour de bon, sans se retourner une seule fois. Loth la regarda fermer la porte du toit derrière elle, puis il reposa son regard sur la ville. Un étrange sourire se porta à ses lèvres. Les hostilités étaient désormais ouvertes. Et il ne savait pas exactement pourquoi, mais ce fait déclencha en lui un étrange sentiment de réjouissances…


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 15, 2009, 12:04:54 pm
AHAHAHA !!! Je le savais !! Rika et Loth ont un lien !! AHAHA !! *Se fait taper puis tuer*

Hem... Pardon ^^"
Déjà, bonjour à tous ! Et pardon pour ma folie passagère...

Le chapitre est génial, une fois encore !! J'adore comme tu écris. En plus, le début est très intéressent. Très, très intéressent. Car cela nous dit que le petit peut être un assassin... Persos, je ne l'espère pas pour lui, mais quelque chose me dit que cette scène s'est passée il y a un bon bout de temps. >.>
Enfin, j'aime beaucoup ce chapitre. Du suspense, et du dialogue. Et en plus, on découvre que Rika et Loth ont bien un lien !! *Se remet à éclater de rire*
...
J'ai rien d'autre à dire, je crois ^^ Enfin, comme d'habitude c'est un chapitre super, génial, extra et j'en passe et des meilleures ^^

Bon courage pour la suite !! Et bon courage aussi avec les vagues ;)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Août 16, 2009, 10:13:51 am
Rha je l'ai pas vu posté, ce passage...
*écrase Kayra au passage*
La tronche du lien, Rika va décapiter Loth un jour, j'le sens. J'ai hâte de voir la suite. Peut être que l'air marin te filera de nouvelles idées !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Août 22, 2009, 05:58:47 pm
*petites étoiles dans les yeux*

Très cher, une fois encore vous vous surpassez! Cependant...

*la roussette sort une cape noire et se recouvre avec avant de lancer un regard meurtrier vers la caméra, telle une Sith possédée par le côté obscur de la force*

...tandis que je ne croyais qu'à moitié à l'info surprenante mais aussi hallucinante voire carrément incroyable de cette fête du 13 août, je finis par vous croire à 99,5 % et neuf septièmes et j'en arrive à la conclusion que : MAIS CES ****** SONT VRAIMENT DES ********* !! OMG
Déjà ils nous ont emmerdées avec la journée de la femme, et maintenant ils en balancent une sur les gauchers! C'est pas croyable! Et en quel honneur? Pour quoi faire (à part nous pointer du doigt)?!
Oh, c'est trop! Peut-être que ce jour-ci, on va avoir le droit à des ciseaux pour gauchers d'une autre marque que Maped? Non, ce serait vraiment trop beau!
Quelle bande d'empaffés, ces imbéciles heureux qui décrètent ce genre de choses! Manquerait plus qu'ils fassent une fête pour les malades de Raynaud et les gens aux yeux verts aussi! Là, je serais hyper gâtée! Non mais franchement, c'est pas en montrant les gauchers du doigt qu'ils vont leur simplifier la vie... C'est vraiment révoltant, une discrimination pareille. Et s'ils faisaient la journée des gens de couleur tant qu'on y est? Franchement, ce genre de fête est un parfait exemple de la stupidité humaine...   

... Mais vu que ça n'a pas grand rapport avec ta fic, je vais poursuivre sur un sujet qui t'intéresse vraiment.
Encore une fois et au risque de me répéter honteusement, j'ai adoré ces suites. J'ai flippé pour ma tendre personne -surtout quand je me suis fait écraser par une porte. Quelle délicatesse. On voit que vous aimez prendre soin de moi. Ca fait plaisir. *PAF*
Bref, j'ai aussi décidé à contrecoeur je l'avoue de cesser de vous accuser incessamment de plagiateur ^o^ Mais juste un truc : le truc de Neal qui se lamente car il n'a pas le droit de tuer Zalos', et Sephy, ça m'a fait penser au passage du tome... 13 je crois? De FMA où Gluttony se fait attaquer par Ed et Al dans la forêt tandis que Lin affronte Envy, et dit "mais euuuh, j'ai pas le droit de vous manger, arrêtez de m'embêter..." lol
...
*Sephyra empoigne violemment Neal et le secoue*
Gluttony, sors de ce corps!! 
*elle se fait décapiter aussi sec*
Voilà, voilà. Et je pensais pas que Roa machin chose allait crever aussi vite (avant de cliquer sur le lien je vous aurait accusé de plagiat car Roa est une chimère dans FMA et... *PAF*)
Bon sérieusement, c'est encore plus palpitant que d'habitude et je veux la suite. Je veux aussi des chaussons à mon nom, des croissants devant la porte de ma chambre tous les matins, un Donf de ménage, et pour finir un lecteur DVD avec écran plasma dans ma piaule. *PAF*

Bon, alors puisque vous le prenez comme ça, je veux la suite, simplement la suite... Alors du nerf è_é *PAF PAF PAF*

*c'est une Sephyra à moitié morte qui quitte le topic en rampant, en direction de la nationale 118 où les véhicules vont légèrement plus vite qu'elle...*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Août 22, 2009, 08:38:23 pm
Suite et fin de ce chapitre offerte par le vieux et non-corrigée par moi, flemme ._. Fatigué aussi ._.


La table était disposée au pied du mur, entre deux espèce de canapés qui pouvaient accueillir jusqu’à six personnes. Etaient attablés Hunter, Zalosta, Sephyra, Arthur, Millie, et – exceptionnellement – le Patron lui-même. Cette fois-ci, Sephyra put voir son visage. Il portait comme tôt le matin-même son costume-cravate noir, ainsi que des lunettes teintées qui cachaient ses yeux. Les traits de son visage étaient creusés. Tout dans sa physionomie respirait la fatigue.
Pendant près d’une bonne demi-heure, le Patron avait passé tous les derniers évènements en revus avec ses « employés ». Zalosta et Sephyra, emmitouflées dans une grosse couverture chaude et assises devant un bon chocolat chaud, avaient conté leur dernière aventure en compagnie du meurtrier. La roussette n’avait pu s’empêcher de tressaillir quand elles étaient revenues sur l’épisode de la vieille dame. Elle n’avait rien fait, était tout à fait étrangère à leurs histoires. Et malheureusement…
Puis ce fut au tour d’Hunter de revenir sur ses déboires de la nuit dernière. Le Patron s’attarda sur quelques détails, puis un silence parfait s’établit sur la petite assemblée. Le réfectoire était vide. Tous, hormis eux, semblaient être partis en mission. Donf, assis sur un tabouret en bout de table, avait écouté silencieusement. Quand soudain, le Patron se leva de table, et déclama comme ordre, de sa voix grave et posée :
-   Je veux que vous me retrouviez ce renard et la fille qui l’accompagne cette nuit-même. Donf, je te somme de les laisser entrer sous ma permission. Dépêchez-vous, au boulot. Vous n’avez que quelques heures.
Donf acquiesça, pensif. Hunter leva la tête.
-   La fille qui l’accompagne, vous dîtes ? Pourtant, il était seul quand je l’ai rencontré.
-   Il est accompagné d’une jeune femme. Je veux que vous la rameniez ici aussi. Nous avons besoin d’elle, et j’ai quelques questions à leur poser. Leur version des faits sera très certainement différente de la vôtre. Sur ce, allez-y, et cherchez bien.
-   Bien, répondirent Hunter et Zalosta au même moment.
Le Patron sortit du réfectoire d’un pas lent. Millie était restée en dehors du sujet, ne s’y intéressant pas vraiment. Arthur, intrigué et excité par une chasse à l’homme, souriait. Sephyra songeait intimement que ressortir après une telle journée était éreintant, mais elle ne fit aucun commentaire. Elle et Zalosta avaient pris le temps de prendre une bonne douche chaude après être rentrées, de toute manière. Elles étaient prêtes à ressortir.
En revenant au manoir, Hunter et les enfants les attendaient devant la grille en fer. Soucieux, le jeune homme leur avait confié qu’Arthur avait parlé de sang et qu’il avait été prêt à partir à leur recherche. Heureusement elles étaient revenues. Saines et sauves… Remettant à plus tard les explications, Hunter, Arthur et Millie les avait laissé entrer se reposer un peu avant leur rapport obligatoire. Rapport qui s’était déroulé différemment de la routine, puisque c’était le Patron lui-même qui les avait tous rassemblés. Et maintenant, cette chasse à l’homme – ou plutôt au renard -, qui s’annonçait tout sauf gaie. La ville n’était pas très grande, mais les cachettes et recoins sombres ne manquaient pas. Les recherches allaient prendre du temps, et celui-ci était compté, d’après les ordres reçus… Devant la grille d’entrée, ils se divisèrent en groupe, puis partirent chacun de leur côté, prenant bien soin d’emporter un téléphone portable pour chaque groupe. La nuit commençait à tomber, ce qui n’était pas pour les aider.
La ville avait été divisée de manière très objective en quatre quartiers : le quartier commerçant, qui regroupaient les différents commerces ; le quartier résidentiel, avec ses immeubles, ses maisons, ses résidences ; le « vieux » quartier, avec son église, sa chapelle, sa tour qui faisait office d’horloge et ses coins à visiter ; enfin le quartier malfamé de la ville, sa banlieue, son bidonville, ses taudis… Repaire privilégié des démunis et des voyageurs de grands chemins. Des voleurs et brigands également.
Donf s’était vu assigné le quartier touristique, en raison des enfants qui l’accompagnaient. Hunter, lui s’était aussitôt dirigé vers les quartiers pauvres. Quant à Sephyra et Zalosta, il ne leur restait plus que la moitié de la ville à parcourir. Donf et Hunter s’étaient mis d’accord pour que dès leur propre quartier passé au peigne fin, ils se dirigent vers Zalosta et Sephyra pour leur prêter main-forte.
Malgré leurs préparations, la tâche s’annonçait ardue…


Saïko, de par son manque de force et le poids supplémentaire que lui imposerait le corps inanimé de la jeune femme – même si elle avait l’air frêle -, n’avait pas bougé de l’ancien magasin abandonné. Paisible et recueilli, il avait soigné les quelques plaies sans gravité de celle qui l’avait sauvé, puis avait lui-même cautérisé sa blessure avec ses pouvoirs. Encore perplexe par ce qu’il avait assisté, il ressassait en vain le dernier combat. Bien sûr, ils étaient contre-nature… Ce qui expliquait pas mal de chose quant à leur constitution et aux pouvoirs que détenaient ses deux combattants. Mais enfin, un homme immortel, et une fille capable de tuer un être éternel… ? Saïko avait l’étrange sentiment d’avoir assisté à un combat titanesque sans encore prendre l’ampleur d’un tel évènement. Tout s’était déroulé si vite, si confusément…
La jeune femme bougea légèrement. Le renard, assis à ses côtés, la regarda. Les traits de son visage, certainement en proie à un cauchemar, s’étaient quelque peu durcis. Saïko se demandait qui elle pouvait bien être. Ou quoi… Elle avait l’apparence d’une humaine. Mais l’était-elle réellement ? Elle l’avait sauvé. L’avait-elle vraiment voulue ? Apparemment, elle avait cherché l’homme soi-disant immortel. Depuis combien de temps ? Pour quelles raisons ?
La main de la jeune femme s’agrippa soudainement au bout de sa cape jaune, qui pendait à son épaule. Grimaçante pour quelque obscure raison, sa poigne était ferme. Saïko s’approcha d’elle, un peu hésitant. Il retira lentement sa cape et la posa sur le corps de la jeune femme. Après une telle pluie, et surtout la nuit qui approchait, le température ne remontait pas vraiment… Le renard, sans s’en rendre compte, fixait le visage de la femme. Inconsciemment, il la trouva belle, sous ses cheveux bruns coupés courts, dont quelques mèches balayaient ses fins sourcils.


-   Une spirale…
Donf se retourna. Millie était restée en retrait et regardait le sol, les yeux grands ouverts, sa poupée refermée contre sa poitrine d’enfant.
-   De quoi ? Demanda le jeune homme qui avait passé un manteau en cuir noir sur ses épaules, la clope au bec.
-   Il y a une spirale, pas loin d’ici… Je la sens…
Arthur, près de Donf, regardait son amie sans comprendre. Tout comme son aîné.
Le jeune homme et les enfants avaient rapidement fouillé le secteur. Rien. Enfin, d’après Millie. Ils étaient donc revenus en direction du quartier commerçant prêter main-forte aux deux hybrides. Sephyra, avait pensé Donf, devait sûrement sillonner le quartier en volant. Ils marchaient donc dans les rues, déambulant de ruelle en ruelle, espérant trouver soit un des leurs, soit un renard ou une jeune femme à l’allure étrange. Jusqu’ici, malheureusement, rien. Ils sortaient justement d’une ruelle, lorsque Millie s’était arrêtée.
-   C’est pas très loin, dit-elle avec assurance, ce qui était contraire à son tempérament en temps normal.
Aussi Donf prit très au sérieux l’avis de la jeune fille.
-   Seulement… Une spirale, c’est bien gentil, mais…
Il regarda Arthur.
-   C’est quoi une spirale ? Demanda-t-il au gamin, l’air idiot.
Le garçon eut un mouvement d’épaule qui signifiait que lui non plus n’en savait rien. Millie se mit soudainement à courir et, les dépassant, s’engagea dans une rue adjacente. Donf et Arthur se regardèrent un moment, puis partirent à la suite de la petite fille.


-   Les fleurs…
Saîko tourna de nouveau la tête vers la jeune femme.
-   Le champ de fleurs, non… Murmura celle-ci.
C’est alors que, tout doucement, elle ouvrit les yeux. Quelques minutes, elle resta ainsi, immobile, les yeux à demi-ouverts. Puis elle se releva lentement. Elle regarda la cape sur ses jambes avec étonnement.
-   C’est la mienne, dit le renard après une hésitation. Je… Pensais que tu avais froid. Tu… Tu tremblais dans ton sommeil.
La jeune femme tourna un regard méfiant vers lui. C’est alors qu’il se dit qu’elle ne l’avait peut-être même pas remarqué du combat. Elle était venue pour le tuer lui, cet immortel… Pas pour le sauver. A cette réflexion, le renard eut un pincement au cœur qu’il ne s’expliqua pas.
-   Je ne suis pas un ennemi ! S’empressa-t-il d’ajouter en souriant gauchement. J’étais là aussi, durant le combat… Si tu n’étais pas intervenu, je serais mort à l’heure qu’il est.
L’inconnue le regarda avec moins de méfiance, mais garda néanmoins ses distances. Lentement, elle retira la cape de ses jambes et la tendit au renard.
-   Je te remercie… Je n’avais pas froid. Si je tremblais, c’est parce que j’ai fais un mauvais rêve.
Elle se leva et épousseta son kimono mauve.
-   Quoi comme rêve ? Demanda le renard, qui n’avait rien trouvé de mieux à dire pour continuer la conversation.
Intérieurement, il se maudit à l’instant même. Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Il avait l’impression d’être un jeune renard à son premier rendez-vous amoureux. Amoureux… ?
-   Ca ne te regarde pas, répondit-elle sèchement sans même le regarder.
A ce moment là, les portes-vitrées coulissèrent sur leurs gonds, jetant un effroyable grincement qui résonna dans tout le magasin plongé dans l’obscurité. Une petite fille, suivit d’un enfant et d’un jeune homme, se précipitèrent à l’intérieur. La gamine se stoppa lorsqu’elle fut assez proche pour distinguer leurs silhouettes dans la pénombre, rapidement imité par les deux autres.
-   On les a trouvés ! S’exclama fièrement le jeune homme lorsqu’il reconnut l’ombre du renard.
Il sortit le téléphone portable de la poche de son manteau et pianota sur le clavier.
-   Hunter ? C’est Donf ! C’est bon, on les a trouvés, ramène-toi. De quoi… ? Ah oui, euh… Au magasin désaffecté, dans le quartier commerçant… Ok, à tout de suite.
Le jeune homme raccrocha, puis composa un autre numéro. Saïko le regardait faire sans comprendre.
-   Zalos’, c’est moi, on les a trouvés. A l’ancien magasin abandonné… Oui, l’endroit que t’allais dévaliser toutes les semaines, c’est ça… D’accord, on vous attend.
Enfin, il raccrocha pour de bon et reposa le portable dans sa poche.
-   Sincèrement, je suis fier de toi, Millie. Tu nous as bien aidés sur ce coup là ! S’exclama-t-il en tapotant l’épaule de la jeune fille, pendant que celle-ci gardait son regard fixé sur l’autre jeune femme.
Arthur quant à lui contemplait le renard avec envie.
-   Tu as bien dis… Hunter ? Demanda ce dernier en s’adressant à Donf.
Le jeune homme essaya de distinguer l’hybride dans la pénombre, mais peine perdue.
-   Oui, Hunter, vous vous êtes croisés hier soir. C’est son Patron qui veut te parler, il veut entendre ta version des faits, bla bla bla… Ah et il veut qu’on ramène la fille qui t’accompagne, aussi, répondit-il en pointant la concernée du doigt.
-   Je n’accompagne personne, rétorqua froidement cette dernière.
Elle fit quelques pas en direction de Donf et des enfants, puis les dépassa et continua en direction de la sortie.
-   Et je n’irai nulle part, termina-t-elle sur un ton sans équivoque.
Soudain, elle tituba, puis s’affaissa lentement sur le sol. Donf, derrière elle, s’était retournée en sa direction, le bras encore levé. Une toute petite aiguille était plantée dans la nuque de la jeune femme.
-   Ca va bien, maintenant, ronchonna-t-il.
Saïko courut vers elle et la retourna délicatement sur le sol. Il vérifia qu’elle était encore en vie, craignant que le jeune homme ne l’ait empoisonné. Constatant qu’elle était simplement profondément endormie (une fois encore), il leva son regard sur Donf.
-   Mais qui êtes-vous… ?
-   Oh moi, un simple cuistot, répondit le jeune homme en lui faisant un clin d’œil.



La moindre rencontre, le moindre incident, ont forcément un effet, une influence… Le destin de l’être humain ne se façonne pas par à-coups, il s’élabore au fil des jours… Le plus infime des évènements, même s’il est insignifiant, même si on ne s’en souvient pas, et qu’on pense n’en garder aucune trace, tisse un lien qu’on ne peut rompre…

XXXHolic, par Clamp, Tome 1
[/i]


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Août 22, 2009, 08:49:27 pm
... Pourquoi ce chapitre m'a donné faim ! ><
Enfin, ça c'est la fin du chapitre donc ? *se fait labourer les orteils par le chat comme pour cette remarque idiote*
Y'a une balise italique fermé en trop à la fin sinon... Sinon c'est un chouette chapitre. Fluide à lire par contre, tellement qu'il m'est passé vite. J'ai hâte de voir la suite...
Allez chéri, allez fils, vous faites un sacré duo de posteur ! Sacré facteur*BLAAAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 23, 2009, 05:18:37 pm
Magnifique !!

Encore une fois j'adore ce chapitre =3 Très bien décris, enfin j'aime vraiment beaucoup ^^ (D'ailleurs, la phrase de XXXHolic va très bien avec cette fin de chapitre... Yukô nous surprendra toujours ^o^)
Saïko qui serait amoureux de la femme ? Hum hum... >v> J'espère pour Saïko qu'un de ses jours elle sera amoureuse de lui aussi ^^
Enfin, un bon chapitre... Tellement bon que j'ai du mal à dire quelque chose de plus long que ce que j'ai écris XO
Comme l'a dit Capita, c'est une fin de chapitre un peu rapide. J'ai hâte, moi aussi, de voir la suite !!
Pas grand chose à dire, comme vous avez du le remarquer ^^ Mais je trouve que Millie et Arthur sont de plus en plus étranges. Arthur me fait encore plus peur !! Avoir une envie du sang comme ça, ça me fait assez peur...

M'enfin, bon courage pour le prochain chapitre !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Août 24, 2009, 03:20:32 am
Deux chapitres que je ne commente pas ? Honte à moi ! Tu ne mérites pas un bro comme moi, bro ! T_T
Enfin bref, l'important c'est que je sois là ! XD

L'avis est unanime pour l'instant : c'est trop court ! Ou alors c'est effectivement la lecture qui est fluide mais ça apporte le même résultat, on reste sur notre faim et c'est insupportable ! >o<"
Mon petit Saïko semble tomber amoureux ! Ché ti pô mignon ça ? :3 Par conte la fille semble assez farouche ! Qu'à cela ne tienne : elle tombera sous le charme du renard quand même ! *SHBÖK*
Je sens que les choses vont très vite s'envenimer pour tout le monde, il me tarde de voir la suite pour savoir ça ! A chaque fois qu'on s'attend à avoir des réponses, une nouvelles énigme apparait, c'est agaçant ! >o< *Se fait taper le haut de la tête*

Vivement le prochain arrivage ! Ça deviens de plus en plus prenant ! Et désolé pour les conclusions hâtives de la dernière fois, je ne le referais plus.

P.S : Si tous les simples cuistots endorment les gens en leur plantant des aiguilles dans la nuque, j'irais plus jamais au resto ! >o<"


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Septembre 15, 2009, 01:28:52 pm
Enfin rattrapé mon retard.

J'ai pas grand chose à dire, l'écriture est fluide facile à lire. Les textes sont peut être un peu trop court mais c'est pas plus mal. Lire sur un écran ça détruit mes pauvres yeux. J'ai remarqué quelques répétitions maladroites, une faute aussi (un ca à la place d'un sa mais je ne sais plus où. J'ai tout relu depuis le début, j'aurais du le noter.  -_-

L'intrigue est rondement menée, plus on avance plus on a l'impression d'en apprendre et plus on patauge dans le mystère. Je commence à me demander qui est qui ?

J'ai une petite préférence pour les scènes de combat où tu as choisi de commencer presque à la fin de l'assaut c'est original et cela dégage une impression plus grande d'action. Je ne saurais dire pourquoi. J'aime bien l'inconnue que Donf a traitreusement endormie. On a pas idée de faire ça à une jeune femme où as tu appris les bonnes manières ? Je sens que son caractère va beaucoup me plaire. ^^

Quant à Donf en "simple cuistot". C'est étrange mais j'ai un peu de mal à y croire.

J'attends avec beaucoup d'impatience la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 15, 2009, 01:40:44 pm
Oh! Mais j'avais pas posté, tiens! Et je m'en rends à peine compte! Honte sur moi...
Bon, je me sens pas d'attaque pour une superbe critique de 200 lignes donc on va faire court : un chap intéressant, on sent que c'est de plus en plus la grosse merde, qu'on va tous se faire atomiser surtout moi parce que je sais pas si vous avez remarqué mais c'est moi la souffre-douleur dans cette histoire *PAF*

Bref, continuez sur cette lancée, très cher! Vous le valez bien. Ah, et puis si jamais vous regardez FMA B, faudra qu'on en parle. OMG l'épisode 22 avec Sa scène culte.
Bonne continuation, je vous suis à 99,549780548% ! (j'ai fait le calcul)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 18, 2009, 10:54:04 am
FMA B ? Ouais nan ça m'a tué à force. L'animation est pas si superbe que ça comparé à d'autres séries, et puis ils passent encore trop de détails prestigieux à la casserole pour tout caser en 21 - 22 minutes. Je dois en être à deux ou trois épisodes de retard, et je m'en fous un peu ._.
Kayra, Arthur te fait peur ? Ca tombe bien, l'intro lui est destiné ! Une raison de plus pour se méfier o/ *SBAF
Comment ça les chapitres sont courts ? Dix pages c'est encore trop court ! XD Ah si vous voulez je poste tout d'un bloc, mais ça va faire long à lire, à chaque fois x')
Miko, génial, c'est sympa de te revoir ici, et merci pour tous ces compliments ! Pour les répétitions, ça oui, je l'ai vu moi-même. Rien que dans le dernier que vous venez de lire, justement, j'en ai croisé des bêtes. Relecture, relecture, relecture ! MAIS JE FAIS QUE CA *Meurt
Et lâche-moi ce facteur, femme indigne ! è_é


BREF ! Encore un petit break dans le postage. Ca fait durer l'attente, mais ça me permet de continuer à prendre de l'avance de mon côté. Donc les comptes en sont à... Chapitre 7 pour vous, là, maintenant, et moi je m'attaque à la deuxième partie du chapitre 10. Ca galope, hein ? *Sort
Donc voilà. On s'était arrêté aux chaleureuses rencontres de Donf avec Saïko en compagnie de la jeune femme mystérieuse, femme somnambule apparemment *SBAF* ... Donc on continue. Cette fois c'est la teuf, tout le monde est réunis `\o/
Mais ça veut pas forcément dire que tout va aller mieux.
Merci à tous pour vos commentaires, heureux de vous retrouver ! Et je vous laisse avec ce nouveau chapitre !




Je suis un requin.
Un petit mais redoutable requin.
Je mange mes semblables pour subvenir à mes désirs plus qu’à ma faim. Mes yeux noirs n’éprouvent ni de pitié ni de compassion.
Je suis un requin. Je n’ai pas de cri propre à mon espèce. Je suis un meurtrier silencieux. Je ne tue que pour mes envies.
Je nage dans mon environnement pendant que les autres autour de moi s’amusent, vivent leur vie. Et quand le désir me prend, j’en croque un.
Mes dents broient les os, déchiquettent les tendons, détruisent les corps qui tombent sous ma gourmandise.
Oui… Je suis un requin. Un petit, mais redoutable et dangereux requin…

Et souvent, je me fais peur…


NightDreamers
Chapitre 7 ~ Le Manoir


Arthur regardait la jeune femme avec curiosité. Celle-ci, bien coincée sur les épaules de Hunter, était toujours profondément endormie. Saïko, lui, regardait la bâtisse avec curiosité et crainte. Qui l’attendait derrière ces hauts murs, protégés d’une grille en fer si imposante ? Le goupil avait l’impression de se jeter lui-même dans la gueule du loup. Et la présence de Hunter à ses côtés ne le rassurait qu’à moitié.
Ce dernier se dirigea vers la petite porte en fer aménagée dans la grille elle-même que Donf avait ouverte. Saïko le suivit à contrecœur, Zalosta et Sephyra sur ses talons. Ils traversèrent ensemble le parvis caillouteux, puis Donf ouvrit l’imposante porte d’entrée, laissant passer devant lui tous ses acolytes. Lorsque Saïko pénétra dans le manoir, il resta éblouit, le visage hagard. A ses yeux se présentait une entrée immense, illuminée par un magnifique lustre accroché au plafond haut. Devant lui se dressait deux grands escaliers, l’un partant vers la gauche l’autre vers la droite, mais qui menaient tous les deux au premier étage. Accoudé à la rambarde, au dessus desdits escaliers, un homme au costume-cravate noir et aux lunettes teintées les regardait entrer. Il fixa le groupe quelques instants, puis se dirigea vers les escaliers. Tous restèrent silencieux jusqu’à ce qu’il soit descendu. Le Patron se dirigea directement vers le seul renard du groupe.
-   Saïko, je présume ? Demanda-t-il de sa voix grave et fatiguée en présentant sa main à son interlocuteur.
-   Oui…, répondit le concerné en serrant la main qu’on lui présentait, sans trop savoir quoi penser.
-   Allons dans le salon, nous y serons mieux installés pour discuter. Donf ?
-   Monsieur ?
-   Sers-nous à boire. Vous désirez quelque chose en particulier ? Demanda-t-il au reste du groupe.
Chacun passa commande, puis l’homme se tourna vers Saïko.
-   Vous souhaitez quelque chose ?
-   Je veux bien un café, si ça ne vous dérange pas. Merci… répondit le renard en cachant du mieux qu’il pouvait son malaise.
Il ne se sentait pas en sécurité à l’intérieur de ce bâtiment. Et l’homme qui lui faisait face ne lui présageait rien de bon. Heureusement, Fox ne semblait rien discerner d’alarmant. Donf mémorisa la commande.
-   Apporte-nous tout ça rapidement, Donf. Je pense qu’on va avoir d’un bon remontant pour emmagasiner les infos.
-   Yes sir.
Pendant que le cuistot se dirigeait vers ses cuisines, à la gauche de l’entrée, le reste du groupe s’avança dans le salon, dans l’inverse direction. Hunter, lui, monta seul l’escalier pour aller déposer la jeune femme dans une chambre.
Saïko contempla la pièce avec le même émerveillement que l’entrée. Le salon était grand et luxueux. Les lustres accrochés au plafond (un peu plus bas que dans l’entrée, pour soutenir le premier étage) dispensaient une agréable lumière dans la pièce. Le sol était tapissé d’un immense tapis aux traits arrondis, qui semblaient représenter de vagues signes ésotériques. Un écran assez conséquent trônait en face de Saïko, accroché au mur. Trois canapés étaient disposés en cercle autour de la télé, entourant une petite table en verre. A droite, une longue table était disposée à l’intention des habitants de la maison. Une bonne dizaine de personnes pouvaient facilement y prendre place sans avoir besoin de se serrer. A gauche, plusieurs fauteuils étaient disposés en cercle autour de quatre petites tables à taille basse, sur lesquelles étaient empilés magazines, journaux et divers autres livres. Ca et là, trônant près des murs, gisaient des armoires imposantes et autres verrières.
Le petit groupe se posa sur les canapés, près de la télé. Prirent place sur celui de droite Sephyra et Zalosta ; sur celui de gauche le Patron et les deux enfants ; enfin sur celui qui faisait face à l’écran, Saïko, qui gardait une attitude réservée et à moitié anxieuse – bien qu’il essayait de cacher sa nervosité. Ils attendirent que Hunter redescende et prenne place aux côtés de son Patron avant de commencer.
-   Bien…, commença ce dernier. Saïko, je voulais te parler.
-   C’est au sujet des contre-natures ?
Zalosta et Hunter se lancèrent un regard intrigué.
-   En effet. Tu es venu en aide à Hunter, et je t’en remercie. Si je t’ai amené ici – désolé d’avoir été aussi brusque, mais les circonstances m’y obligeaient -, c’est pour que tu me racontes un peu ce qui s’est passé ces deux derniers jours, et surtout pourquoi tu les chasses.
-   Avant, j’ai une petite question à vous poser…
-   Je t’écoute.
-   Vous saviez que cette fille m’accompagnait. Pourtant je viens tout juste de la croiser, je ne sais même  pas qui elle est. Quand j’ai rencontré Hunter je ne suspectais même pas son existence. Comment l’avez-vous su, et en si peu de temps ?
L’homme sourit, étirant quelque peu les traits fatigués de son visage.
-   Je ne peux pas te répondre.
-   Je vois…
-   Acceptes-tu de me raconter quand même ce qui t’as amené dans cette ville, ce qu’il s’y est passé depuis que tu es arrivé, et pourquoi tu chasses ces « contre-natures » ?
Saïko se détendit quelque peu. Il ne savait pas pourquoi, mais l’atmosphère avait changé. Ou bien c’était lui qui s’était tenu inutilement sur ses gardes ? Peu importait. A ce moment, Donf entra à son tour dans le salon, portant un plateau-repas où étaient posées les diverses boissons de chacun.
-   Voilà la commande !
Il déposa le plateau sur la petite table en verre au centre de tous, avant de s’asseoir à côté de Zalosta. Chacun prit son verre ou sa tasse.
-   J’ai manqué quelque chose ? Demanda Donf en sirotant son Coca.
-   Notre invité allait commencer son récit, lui répondit le Patron en tendant au concerné sa tasse de café.
Le renard la prit en remerciant son hôte, souffla doucement sur le liquide fumant, puis prit délicatement une petite gorgée avant de continuer.
-   Malheureusement je n’ai pas grand-chose à vous révéler… Je peux au moins vous raconter ce qu’il s’est passé ces deux derniers jours. Tout commence en compagnie de Hunter, alors que celui-ci se faisait attaquer par un jeune homme dont je ne connais pas l’identité…
Saïko raconta ainsi ses deux journées. Il se garda cependant de révéler l’existence de Fox et l’utilité de son médaillon, et ainsi donc de mentionner sa discussion avec l’esprit sur la « tempête ». Malgré tout, il détailla les deux combats auquel il avait participé, relatant la venue de cette étrange inconnue qui l’avait sauvé, inconsciemment ou non… Le petit groupe resta silencieux du début à la fin, chacun intéressé par le récit de leur visiteur, leur boisson à la main qu’ils buvaient par petites touches de temps à autre.
-   Je comprends… Très bien, dit le Patron une fois que Saïko eut terminé. Pourrais-tu maintenant me dire comment tu es arrivé dans cette ville, et pourquoi tu es à la recherche de cette étrange organisation ?
Les questions sensibles. En y répondant, Saïko dévoilait tout ou parti de ses motivations et de ses secrets. Aussi but-il la dernière gorgée de son café puis, en reposant la tasse sur le plateau-repas, il répondit d’une voix sage mais ferme :
-   Je ne crois pas pouvoir vous répondre. Vous me cachez certaines choses, je me dois de faire de même. Nous ne nous connaissons pas assez pour que certains secrets soient dévoilés… Vous comprenez, n’est-ce pas ?
Le Patron eut un étrange sourire. Zalosta quant à elle soupira intérieurement. Elle aurait bien aimé en savoir un peu plus sur le personnage, mais ne saurait dire pourquoi… Ce qui l’intriguait au fond d’elle.
-   Je comprends tout à fait. Libre à toi de garder ces informations. Sur ce, je ne t’en demanderai pas plus ce soir. Ce que tu nous as raconté était fort utile. Maintenant, c’est à nous de continuer. Hunter, Zalosta et Sephyra vont te faire le récit de leurs périples. Moi, je vous laisse. Donf ?
-   Monsieur, reprit le jeune homme en suivant des yeux son Patron alors que celui-ci se levait.
-   J’ai besoin de toi dans la bibliothèque. Suis-moi.
-   Ok Boss, répondit-il promptement en se levant à son tour.
L’homme en noir tourna une dernière fois ses verres teintés vers le renard.
-   Tout comme celle qui t’accompagne, je t’invite à passer la nuit ici. Tu n’as pas à t’inquiéter, il ne vous arrivera aucun mal. A toi comme à elle.
Le goupil acquiesça d’un mouvement de tête, avant que son interlocuteur et Donf ne sortent du salon.
Hunter échangea un coup d’œil avec Zalosta et Sephyra, puis il posa sa bière sur le plateau-repas.
-   Bon, je vais commencer alors…
Et ainsi Hunter dévoila à Saïko ce que ce dernier avait raté avant son interruption. Puis ce fut au tour de Sephyra et de Zalosta d’embrayer, détaillant leur étrange et fatiguant après-midi. Sephyra eut à nouveau un haut-le-cœur en se souvenant de la vieille dame. Décidément, ce passage de l’histoire ne passait vraiment pas. Au fond, elle s’en voulait. C’était de leur faute. Elle était du reste étonnée et un peu apeurée par l’aplomb dont faisait preuve son amie la hérissonne, qui avait raconté cet épisode avec un tact naturel, comme s’il s’agissait d’un fait anodin. Elle se garda néanmoins d’en faire la remarque.
Leur long récit s’arrêta sur l’information que leur avait finalement révélé le renard à la faux après une longue poursuite : l’invitation. Saïko se montra intéressé.
-   Dans deux jours à dix-neuf heures ? Une invitation, hein… ?
-   Le Patron ne nous a donné aucun ordre pour le moment, dit Zalosta. Il doit sûrement y réfléchir. En ce qui me concerne, je serais tentée d’y aller…
-   Se jeter ainsi dans la gueule du loup ? C’est trop dangereux, répondit Sephyra avec empressement.
Son attitude la troubla soudain. Elle avait dit ça en le pensant sincèrement, mais cette scène lui paraissait étrange. Le matin même, elle avait appris les méthodes de cette organisation. Elle avait été prête à partir et à les dénoncer. Et ce soir, elle prenait part à leur combat, et parlait comme si elle faisait partie du groupe.
-   Mouais, ça pue le piège à des kilomètres à la ronde ce truc… Reprit à son tour Hunter, les bras croisés, affalé sur le canapé.
-   Mais dîtes, on pourrait tous les manger ? Intervint soudain Arthur en se mordillant un doigt.
Sephyra le regarda étrangement. Saïko, lui, restait pensif.
-   Que cherchent-ils à faire en vous invitant… Le piège est trop grossier, ce n’est pas possible. Hunter, tu as bien dis que cet homme qui t’as piégé voulait s’assurer que vous n’interviendriez pas dans leurs affaires, selon ses termes ?
-   C’est ça. Mais ses méthodes sont trop excessives pour que je laisse passer ça. Si je le croise à nouveau il entendra ses propres os craquer, ce fumier.
-   Alors ce serait… Une mise en garde ?
Zalosta et Hunter restèrent pensifs.
-   Tu veux dire, pour nous avertir, c’est ça ? Demanda Sephyra au goupil.
Les deux hybrides s’échangèrent un drôle de regard. La roussette avait toujours en tête leur discussion alors qu’elle avait traversé le désert. Et le renard gardait en mémoire leur entrevue et sa critique sur sa poitrine… Qu’il trouvait toujours ridicule malgré le manteau en cuir rouge qu’elle portait.
-   C’est bien ça. En plus, l’information vous a été donnée à vous deux. On peut se demander si par là la « Maîtresse » de ce renard cherchait à vous inviter vous, ou à tenir informé votre Organisation toute entière.
-   De toute évidence, ils sont au courant de notre existence, conclut Zalosta sur un ton glacial.
Un silence tendu s’empara de la pièce, avant d’être brisé par Millie.
-   Je suis fatigué…, dit-elle d’une petite voix, alors qu’Arthur baillait bruyamment.
-   Oh, c’est vrai qu’il est assez tard, avec tout ça… Répondit la hérissonne en regardant l’horloge, derrière elle, près de la grande table. Je vais conduire les enfants au lit. Qu’est-ce que vous faîtes, vous ?
-   Je te suis, je suis fatiguée aussi, répondit Sephyra.
-   Je vais mater la télé, reprit Hunter en s’étirant. Et l’autre abruti est jamais là quand il faut, va falloir que je me lève pour aller chercher ma bière…
Tous les regards convergèrent vers Saïko, qui était resté silencieux, plongé dans ses pensées. Lorsqu’il se rendit compte qu’ils attendaient sa réponse, il répondit avec un bâillement :
-   Je veux bien savoir quelle chambre on m’a attribué !


Hunter regardait la télé déblatérer ses absurdités en somnolent. Pourquoi ne montait-il tout simplement pas se coucher ?
-   Flemme, répondit-il pour lui-même.
Il appuya plusieurs fois sur les touches de la télécommande, zappant d’une chaîne à l’autre. Il s’arrêta sur une chaîne d’informations.
« - … tandis que les recherches n’aboutissent pas. La voiture était seule sur cette route peu empruntée, et il semblerait que le corps ait tout simplement disparu. La police a effectué des recherches dans toute la zone, mais rien n’a été trouvé. Des témoignages ont été recueillis dans les villages voisins, mais aucun d’eux ne se trouve en mesure de faire avancer l’enquête. Les forces de l’ordre ont bien entendue songé à interroger la famille de la victime, mais cette dernière se trouve mystérieusement disparue, elle aussi.
Encore un drame inexpliqué, que les agents ne pensent pas pouvoir élucider sans faits nouveaux pour l’enquête. Rappelons que ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit… N’est-ce pas Frank ?
«  - Tout à fait, il suffit de revenir sur la disparition mystérieuse de cet hybride politique d’extrême, qui prônait la révolution de son espèce sur la tyrannie des hommes et leur soi-disant « régime politique de la violence ». Enfin, dans ce cas, sa perte n’est pas vraiment un problème pour nous autres ! »
L’image se coupa soudain, puis revint, entrecoupée. Le son grésillait. Hunter leva un sourcil étonné. Lorsqu’apparut à la place de la chaîne des points blancs et noirs clignotants, le jeune homme se leva du canapé en grognant, et posa sa bière sur la table en verre avant de s’approcher de l’écran.
-   Ca tombe toujours en panne quand il faut pas, ces machins là…
Soudain, il sentit un mouvement derrière lui. Il fit aussitôt volte-face. Son regard balaya la pénombre. Toutes les lumières étaient éteintes, hormis celle de la télé qui jetait à la pièce une lueur blafarde et peu accueillante. Un peu plus loin, en dehors du salon, l’entrée et le réfectoire étaient plongés dans la pénombre. Hunter balaya la pièce du regard, quand soudain l’image se stabilisa dans son dos, sur l’écran. Il se retourna, et fixant la télé, écarquilla les yeux en serrant ses poings. Une jeune fille était assise sur une moto noire, souriante. Le jeune homme resta muet et immobile devant cette brusque apparition qui fit tomber son cœur dans la plus profonde tristesse. L’image bougea alors, et la voix de la jeune fille résonna dans le cœur de Hunter.
-   Alors, qu’est-ce que tu fais ? Viens, dépêche-toi !
-   Une seconde, je prenais la photo…
Celui qui avait répondu, c’était lui, Hunter. Derrière l’objectif de l’appareil, il apparut, une veste noire sur le dos. Ses cheveux étaient un peu plus courts.
-   Pourtant t’es pas le genre de type à collectionner les photos dans un album ! S’exclama la jeune fille en éclatant d’un petit rire cristallin.
Le Hunter de la vidéo s’approcha d’elle et l’empoigna à la taille, avant de poser ses lèvres sur les siennes, un casque à la main.
Puis l’image grésilla à nouveau, avant qu’un autre cliché n’apparaisse. Cette fois, la scène se présentait à travers les yeux de celui qui tenait la même jeune fille. Celle-ci était allongée par terre, le buste tenu par son compagnon. Une traînée de sang s’écoulait de ses lèvres entre-ouvertes d’où un mince filet de vie s’échappait. Ses yeux, à demi ouverts, regardaient Hunter tendrement.
-   J’aurai au moins pu te dire au revoir avant… Murmura-t-elle d’une voix affaiblie.
Les lèvres de Hunter tremblaient. Face à l’écran, il posa une main sur son cœur battant à toute allure.
Lentement, sur la vidéo, la jeune fille ferma les yeux, un sourire triste sur ses lèvres.
-   Je t’aime…
Elle rendit son dernier soupir sur ces mots.
Hunter tomba à genoux, la tête entre les mains. Son cœur venait littéralement de fondre dans sa poitrine. Pourquoi ? Qui ? Qui avait fait ressurgir ces souvenirs ? Qui venait de le tuer une seconde fois ?
C’est alors qu’une voix grésilla à son oreille droite, comme si quelqu’un ou quelque chose se tenait juste derrière lui en lui susurrant :
-   Nous sommes dans ton ombre, Hunter…
Le jeune homme ouvrit brutalement les yeux en se relevant sur le canapé. Plusieurs secondes, il resta immobile, le regard perdu, la respiration haletante. Puis il se redressa et s’assit sur le canapé, les poings et les dents serrés. Les informations, à la télé, continuaient. Les présentateurs étaient passés à la météo, qui s’annonçait catastrophique ce week-end. Hunter balaya les alentours du regard. Puis il soupira longuement, le cœur en feu. Il éteignit la télé en appuyant sur la télécommande, puis se releva et prit sa bière sur la table en verre avant de se diriger vers les escaliers…



La fin du chapitre est assez courte (4 pages), et... Pas d'action. Donc elle va débarquer rapidement, histoire de passer rapidement à la suite o/
PS : Je remercie Hunter pour avoir posté la suite la dernière fois, comme il en a l'habitude maintenant x)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 19, 2009, 05:39:14 am
J'ai tout lu hier mais vu que j'avais pas le temps de poster je le fais maintenant ^^
Très bon chap, on voit que vous avez poussé sur les descriptions ici, très bien écrites soit dit en passant. C'est peut-être parce que j'écoutais du Eminem en même temps que j'ai pas vu de fautes, en tout cas j'ai eu la vague impression d'en voir moins qu'avant. Persévérez, très cher! Votre fic me tient toujours autant à coeur!

Citation
FMA B ? Ouais nan ça m'a tué à force. L'animation est pas si superbe que ça comparé à d'autres séries, et puis ils passent encore trop de détails prestigieux à la casserole pour tout caser en 21 - 22 minutes. Je dois en être à deux ou trois épisodes de retard, et je m'en fous un peu ._.
Eh bien vous allez être content! A partir de l'épisode 21, je trouve qu'ils s'améliorent nettement niveau graphismes. Et puis j'ai vraiment trop hâte de voir toutes les supers scènes du manga en anime... C'est un peu ma récompense du week end aussi, après une semaine de boulot en terminale S ^^"

Sinon je déplore un détail... J'aurais quand même aimé une scène Sephyra/Saïko, genre les retrouvailles depuis la dernière dispute avec les blagues illégitimes sur mon poitrimoine génétique. En fait je les imagine mal se retrouver comme ça, par hasard et étant données les circonstances, et ne pas s'envoyer de vannes avant la fin de la mission. Voilà, j'espère que malgré tout, nos persos finiront bons amis, très cher Saïko. *SBAFF*

Bref, je vous souhaite une excellente continuation! A très bientôt très cher! Ouh la répétition...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Septembre 19, 2009, 01:31:37 pm
Maais bordel ! J'ai le temps de me niquer les yeux et t'as déjà posté un chapitre.
Tranquille, relax mais ça va bien, pour la suite qui risque de promettre apparement. ( Suite du chapitre je parle 'o' )
J'aime bien ce genre d'ambiance familiale, et Zalosta qui prend soin des deux <3 ! J'adore.

Et tu sais s'quelle dis la femme indigne ? ._. La femme indigne elle a enterré le facteur sous la boîte au lettre qui lui sert de pierre tombale. Les impôts étaient trop cher cette année. *SBAF*

Sephyra, j'exige des preuves et un scann d'un soutif qui te vas. *SBAFSBAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Septembre 19, 2009, 02:38:33 pm
Coucou !!

Contente que tu ais continué, j'attendais la suite avec impatience ^^

Enfin... Superbe suite, quoique manquant d'action, mais en même temps on peut pas toujours caser de l'action dans un chapitre. J'aime beaucoup comme tu décris, et principalement l'introduction. Ca m'a fait frissonner. J'avais du mal à l'imaginer en requin. En fait, je pensais plus à un vampire, si c'est bien d'Arthur qu'on parle, bien sûr XO
Mais je te fais confiance, après tout ^^

J'ai eu peur pour Hunter... A mon avis, son rêve n'est pas une coïncidence... Ca m'étonnerait pas que Loth y soit pour quelque chose, d'ailleurs. Rêve étrange, d'ailleurs !
M'enfin, j'ai hâte de voir la suite !! J'ai pas grand chose à dire sur ce chapitre, mais je le trouve très intéressant ^^ Enfin, bon courage pour la suite !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 20, 2009, 11:59:27 pm
En attente de la rénovation du best-of, je poste quand même la suite, histoire de clore ce chapitre-là. Donc bon, vous l'aurez compris, pas vraiment d'action, petit chapitre assez calme avant ce qui va suivre (et je vous conseille de vous tenir à vos claviers *SBAF). Ca permet aussi de développer les psychologies entre persos, de voir comment ils se comportent... Bref de tisser les liens.
Mais vous vous en foutez, j'en suis sûr ._.

Sephyra < Ben finalement, je me les suis torché. Trois épisodes en deux jours, et le retard est comblé ! Personnellement je trouve qu'en effet, la qualité revient au galop à partir de l'épisode 22. En tout cas c'est le combat qui est bien foutu, reste à voir si ça va tenir... Sinon toi et Saïko allez effectivement avoir droit à vos petits ébats amoureux, ne vous inquiétez pas *Fuit
Zalosta < Nan justement, la suite du chapitre est aussi calme que le début. D'ailleurs j'aurai peut-être dû poster le chapitre en une fois, désolé... Sinon GG pour le facteur, il nous emmerdera plus celui-là ._.
Kayra < Oui oui, désolé pour l'attente ! X'D  Content que ça te plaise toujours autant, en tout cas ! Et tu sais, si Arthur s'imagine en requin, c'est son problème. Perso j'ai horreur de ces bestioles, alors ça me donne une raison de plus pour détester ce personnage. Quand à la ressemblance avec un vampire, je n'aurai pas dit mieux ! *Fuit

Voilà, merci à toutes les trois ! o/
Encore désolé pour cette toute petite fin où il ne se passe rien. Je vous ramène le chapitre 8 rapidement, et lui saura vous combler !
Un conseil : faîtes le lien entre la séquence de Hunter et la petite référence en fin de chapitre.



Le jour suivant, tous se levèrent plus ou moins tard, exténués par la journée qui avait précédé. Zalosta, qui fut la première à descendre, rencontra l’inconnue dans le salon, occupée à regarder derrière la grande double-vitre. A l’approche de la hérissonne, celle-ci tourna lentement la tête vers elle. Ses courts cheveux bruns encadraient un visage fatigué et fermé, souligné de longues cernes et d’une blancheur à faire pâlir un mort.
-   Merci, dit-elle simplement d’une voix morne.
-   De quoi ?
-   De m’avoir hébergé cette nuit, reprit la jeune femme en regardant à nouveau à travers la vitre. Je ne sais pas qui vous êtes, pourquoi vous l’avez fait, mais c’est toujours mieux qu’une ferme abandonnée ou qu’un toit balayé par les vents.
-   Oh, de rien. On m’a raconté que tu n’avais pas voulu de l’invitation, pourtant…
-   En effet. Qui accepterait de suivre des inconnus ? D’ailleurs, le type qui m’a injecté le somnifère se trouve dans ce manoir ?
-   Oui, il s’appelle Donf.
-   Si je croise son chemin, préparez un tombeau et une place dans le cimetière le plus proche.
Zalosta rit doucement.
-   Ne lui en veut pas trop, il n’a fait que suivre les ordres…
-   Les ordres de qui précisément ?
-   De notre Patron. Il s’est entretenu avec Saïko, hier soir, pendant que tu dormais. Je pense qu’il voudra te voir aussitôt qu’il saura que tu es réveillée.
-   Saïko, c’est le renard qui était avec moi hier soir ?
La  hérissonne acquiesça d’un signe de tête.
-   Je vois… Pour résumer, j’ai juste à attendre que votre Patron veuille me recevoir, si j’ai bien compris ?
-   C’est ça. Tu n’as pas faim ? S’empressa d’ajouter Zalosta, une lueur de gourmandise s’allumant dans ses yeux.
La jeune femme la regarda longuement. Le gîte plus le couvert ? Ca paraissait trop beau. Néanmoins, elle accepta de suivre la hérissonne.
Zalosta ne cacha pas son immense déception en découvrant les rayons vides et personne derrière le comptoir de la cantine. Déçue et en colère, elle monta quatre à quatre les escaliers, enjoignant l’inconnue de la suivre. Elle suivit l’aile droite du manoir. L’aile gauche était réservée aux chambres, qui alignait dix portes, cinq de l’un et de l’autre côté du couloir qui se terminait sur une petite fenêtre. De tailles moyennes, quoique assez petites tout de même, chacun avait la sienne. L’aile droite contenait quant à elle cinq autres chambres, plus le bureau du Patron. Zalosta s’arrêta face aux double-portes et frappa trois coups distincts. Aucune réponse. La hérissonne se frappa alors la paume de son poing.
-   Ah ! Mais ils sont peut-être encore à la bibliothèque ! Ils y ont passés toute la nuit… ?
Elle rebroussa chemin à vive allure, avant de s’arrêter en plein milieu du couloir et se retourner vers la jeune femme.
-   Au fait, comment tu t’appelles ?
-   Myosotis, répondit-elle après une petite hésitation.
-   Enchantée, moi c’est Zalosta. Suis-moi, Myosotis.
Elles dévalèrent les escaliers, puis la hérissonne entraîna la jeune femme dans le réfectoire. Tout au fond de celui-ci, à droite, après le comptoir, se trouvait une porte menant au sous-sol.
-   Au fait, c’est un joli prénom, Myosotis, reprit Zalosta en abaissant la poignée de la porte.
La jeune femme ne répondit rien. Quand la hérissonne eut ouvert la porte, elle poussa un petit rire de victoire. Aux bas des escaliers, une lueur pointait. Elle fit signe à Myosotis de la suivre, et elles descendirent vivement les marches en pierre.
La jeune femme resta un moment ébahis devant ce qui s’étala à sa vue. Au bas des escaliers, le mur bifurquait tout de suite sur la droite, ne laissant aucun autre chemin aux visiteurs. Et à cette droite s’étalaient alors quantité d’étagères, toutes parfaitement alignées aux murs. Trois tables en bois étaient placées au milieu de la pièce, dont la température ambiante, ni trop chaude, ni trop froide, assurait aux livres une bonne conservation. Ajouté à cela, les murs étaient souvent vérifiés, afin qu’aucun animal nuisible ne puisse s’y nicher et détruire les sources de savoirs qui s’étalaient sur les étagères. Enfin, une boîte de gants était posée sur chaque table, du fait que beaucoup d’exemplaires étaient assez vieux et nécessitaient un usage précautionneux. La lumière elle-même avait été étudiée et réglée pour ne pas agresser les pages des vieux livres de leurs photons, et pouvoir tout de même permettre à leurs lecteurs de les lire.
Myosotis resta sur le pas de la bibliothèque, n’osant pas faire un pas. Elle avait toujours eu beaucoup de respect pour les livres, et regardait ce qui s’étalait à sa vue avec un émerveillement non feint. Zalosta quant à elle s’était directement approché du Patron, qui était bien là en compagnie de Donf. Ce dernier, avachis sur une chaise et la tête posée avec nonchalance sur les pages d’un livre neuf, ronflait bruyamment. La hérissonne pointa alors du doigt la jeune femme, et le Patron suivit le regard de son employée. Il reposa le livre qu’il tenait dans les mains sur une table et s’approcha lentement de Myosotis tout en retirant ses gants. Il lui tendit la main droite.
-   Mademoiselle, je regrette les méthodes que mon employé a dû utiliser pour vous amener ici. Je vous présente toutes mes excuses en son nom. Néanmoins les circonstances l’exigeaient.
-   Ce n’est pas si grave, répondit la jeune femme en serrant la main de l’homme et en gardant un ton distancié. Pour être honnête, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas dormi ainsi. Je vous dois une bonne nuit de sommeil.
Le Patron sourit alors.
-   Cela ne vous dérange pas si je range le désordre dans cette pièce avant de vous rejoindre ? J’aimerai terminer de vérifier quelque chose dans mes recherches. Je peux vous demander d’attendre en haut ?
La jeune femme acquiesça poliment. Zalosta tira alors sur la manche de l’homme, le regard plein de pitié, une main sur le ventre.
-   Oui… Donf va vous servir quelque chose pour patienter. N’est-ce pas Donf ? Termina-t-il d’une voix appuyée et grave, en se tournant vers le concerné.
Celui-ci se réveilla en sursaut, manquant de faire tomber le livre sur lequel il roupillait. Il le rattrapa maladroitement, joua quelques secondes à ne pas le faire tomber entre ses mains avant de le reposer délicatement sur la table, puis se leva et se mit au garde-à-vous, les yeux soulignés de cernes et encore à moitié fermés, un filet de bave suintant au coin de la bouche.
-   Oui oui oui Chef ! Qu’est-ce que quoi je dois faire ?
-   Prépare un petit-déjeuner pour ces deux demoiselles… Et un bon café pour toi, ça te réveillera, lui ordonna son Patron avec humour, bien que toujours l’air aussi fatigué.
Même dans le sous-sol, il gardait ses lunettes teintées. Ce détail n’échappa pas à Myosotis, même si c’était la première fois qu’elle le voyait. Donf bailla en se passant une main sur la nuque, s’essuya la bouche d’un revers de main, puis monta le premier les escaliers en tentant de remettre de l’ordre dans ses cheveux. Zalosta et Myosotis lui emboitèrent le pas. La hérissonne souriait, toute joyeuse.


Le temps que le Patron ait fini de faire ses recherches, tout le monde s’était déjà levé. Chacun avait fait la connaissance de la nouvelle venue, qui restait distante et gardait une certaine froideur. Elle ne fit pas plus de cérémonie pour Saïko, qui s’attendait pourtant à quelque chose de plus caractéristique pour lui, lui qui l’avait connu avant eux tous et qu’elle avait sauvé. Il but son café en soupirant, regardant tout de même du coin de l’œil cette jeune inconnue qui s’était attablée seule dans un coin du réfectoire, regardant toujours à travers la vitre. Le temps était une nouvelle fois nuageux et imprégnait le réfectoire de sa grisante morosité. Quand le Patron sortit enfin de la bibliothèque, refermant derrière lui la seule porte qui y menait à clé, il se dirigea directement vers Myosotis et l’enjoignit à le suivre dans son bureau. Cette fois-ci, contrairement à la soirée précédente, personne ne fut invité à suivre l’entrevue. Et quand la jeune femme sortit enfin du bureau après une bonne heure pour aller se réfugier dans le salon sans mot dire pour les autres, personne n’osa aller lui poser de question.
Pendant ce temps, Donf, la tête posée entre ses bras sur le comptoir du réfectoire, ronflait bruyamment.


    Les enfants ont souvent le sentiment que leurs rêves sont des voyages, des incursions dans une autre dimension d’où l’on revient la plupart du temps terrifié et épuisé. C’est cette certitude d’avoir affaire à une autre forme de réalité qui explique que les plus jeunes ont naturellement peur la nuit. Le sommeil abrite des monstres bien plus réels que ceux de la télévision. Et puis cette sensation s’estompe au fur et à mesure que l’on grandit. Parce que notre cerveau, dans un puissant réflexe de survie, échafaude des coupe-feu de plus en plus efficaces, à la façon dont les antivirus protègent nos ordinateurs des menaces bien réelles.
    Parfois cependant, ces barrières tombent et l’on se réveille dans son corps d’adulte en transpirant et en haletant comme un enfant, secouant la tête pour se débarrasser de peurs que l’on croyait oubliées depuis longtemps. Dans ces moments-là, on aimerait pouvoir compter sur une présence rassurante, une présence qui, malheureusement, se dérobe à l’adulte qu’on est devenu…


Phaenomen, En des Lieux obscurs, par Erik L’Homme


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 21, 2009, 05:09:35 pm
Nice chapter! *SBAF* Désolée, la prochaine fois je te la fais en allemand je sais que t'adores ça *PAF*
Bref, bon chapitre excepté le
Citation
Donf baya
c'est BAILLA, crétin! è__é Bossez mieux et relisez vous encore!
Bon, et c'est pas tout ça mais je veux que ça pète, moi! J'exige la suite dans les délais meilleurs. Et des croissants tout chauds. Ah, et à votre bon coeur aussi : j'ai posté la suite d'Ame écarlate et j'ai besoin de quelqu'un pour éviter le double post... si vous voyez ce que je veux dire. *SBAFF*

Nan, faites ce que vous voulez. En tout cas je vous souhaite une excellente continuation, et à très vite, très cher! =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Viper Dragoon le Septembre 22, 2009, 08:18:24 pm
*Arrive sur le topic avec ses petits dents pointues et son bloc note, le dos vouté, commence a écrire dessus en laissant échaper des ricanements machiavéliques tandis que de la fumée s'élève du papier*

"Hin hin hin HINHINHINHINHINHIN HIN HIN HIN !"

*Détache le papier et le colle sur le front de blackdoom, celui ci arbore "10/10"*

Qu'ais je de plus a dire ? L'intrigue est rondement menée les personnages bien qu'ils utilisent le cliché des démons sont savament utilisés et ont tous leur personnalité propre, la fic est aérée et bien construite, je n'ai rien a dire

*Gifle Blackdoom*

J'espère que tu es content ! T'es du best of material vieux ! Tu mérite ta place dans la cour des grand, tu m'fera 100 pompes pour cette infamie è___é.

Plus serieusement félicitation :P J'ai pas eu peur de te donner la note maximale pour ton excellent Nightdreamer, les chapitres sont un peu cours mais ça ajoute au charme de la fanfic.

Ah, si tu pouvais me renvoyer ton MSN par MP, j'ai eu quelques problèmes et je l'ai perdu, merci :P


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Septembre 23, 2009, 02:41:23 pm
Hello ^^

J'adore cette fin de chapitre ^^ Même s'il n'y avait aucune action, il y a quand même un peu d'intrigue (ce Patron a quelques choses à cacher en rapport avec ses yeux >.>) et de l'humour (Ce Donf XD)
Enfin, Saïko a l'air de plus en plus amoureux de Myosotis ^^ D'ailleurs, on connait enfin son nom... Sympa, ce nom, il est original ^^
Je crois avoir remarquer une faute, aussi :

Citation
une leur de gourmandise s’allumant dans ses yeux.

C'est "Lueur" ^^ Mais c'est pas grave, c'est une faute de frappe qui ne gêne absolument pas pour la lecture de ce merveilleux chapitre !!

Pas grand chose à dire, pardon T.T Mais j'adore ce chapitre ^^ Zalosta m'a fait bien marrer, elle aussi ! Et puis la fin... *Kayra se plie de rire* Ah là là ^^ 
Bref, bon courage pour la suite !! Et Viper Dragoon, on gifle pas Blackdoom >.<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 23, 2009, 03:18:07 pm
Citation
Et Viper Dragoon, on gifle pas Blackdoom >.<
Si! On le gifle! è_é Je te suis à 100% sur ce coup-là, VD!!

*cire les pompes de VD*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Viper Dragoon le Septembre 23, 2009, 03:38:33 pm
C'est pas permis de me faire cracher le 10/10 aussi tôt dans mon marathon de review MERDE >o<

*Se tourne vers Sephyra, Kayra et blackdoom et hausse les sourcils de manière significative*

VIENDEZ SUR AOM *PUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUBPUB*

*Se fait sniper par les modo*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Septembre 23, 2009, 03:55:28 pm
Ouvre la porte du topic pour y jeter un œil.

Citation
De m’avoir hébergé cette nuit, reprit la jeune femme
Citation
Je veux bien savoir quelle chambre on m’a attribué !

Avec l'auxiliaire avoir le verbe s'accorde avec le COD antécédent !

._.

Vise VD avec son fusil anti Pub.

Nan finalement je te laisse la vie sauve parce que tes commentaires sont super complets et très intéressants, parce que je suis entièrement d'accord avec toi. Viendez sur AOM ! 

Si tu veux cracher quelques dix supplémentaires j'ai des suggestions pour toi. ^o^


Referme la porte du topic !



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Viper Dragoon le Septembre 23, 2009, 04:42:25 pm
Je suis toute ouïe Miko :) Envoie moi ça par MP mais j'aimerais faire des fics dont les auteurs sont actifs en priorité

*Surveille Hunter et Naomi qui pourraient être ceux qui ont tiré au sniper*


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 24, 2009, 12:31:08 pm
*Surveille Hunter et Naomi qui pourraient être ceux qui ont tiré au sniper*
Citation de: VD
Ah, si tu pouvais me renvoyer ton MSN par MP, j'ai eu quelques problèmes et je l'ai perdu, merci Tire la langue

*Posa le sniper sur son épaule d'une main et s'allume une clope de l'autre*
Donf [Tire une latte] : ~~ Comment ça perdu ?
*Se prend un violent coup dans laggle par une certaine roussette à la poitrine aussi volumineuse qu'une feuille de cigarette et tombe du toit avant de s'écraser par terre dans un violent "SPLOTCH"*

DONC ! Merci XD
Que dire de plus ? Je m'attendais vraiment pas à avoir un 10, comme ça. Par contre...
Citation de: VD
*Gifle Blackdoom*
J'espère que tu es content ! T'es du best of material vieux ! Tu mérite ta place dans la cour des grand, tu m'fera 100 pompes pour cette infamie è___é.
... Sur ça j'étais plié ! T'as un de ces talents pour causer aux gens, j'te respecte °^° *SBAF

Citation de: Le mec qui se fait passer pour une fille (Si si)
Si! On le gifle! è_é Je te suis à 100% sur ce coup-là, VD!!
*cire les pompes de VD*
Toi espèce de... è_é J'retiens. Et puis qu'est-ce qu'il a mon verbe ?! Tout à fait, "baya" ! Du verbe bayer, quoi ! Je baye tu bayes è_é *Se prend un coup de poêle*
Kayra, ELLE au moins, trouve une faute utile ! Tu devrai suivre son exemple, femme impie et ingrate è_é
Kayra, merci, j'ai tout de suite corrigé ^o^ *Mode cirage de pompes*

Miko < Euh ._. Ouais ok. Je vais essayer de décrypter le message et je te rappelles quand j'aurai saisi ? La grammaire j'y comprends que dalle, COD, antécédent, préposé du sujet antérieur à son action par le moyen d'un adverbe interrogateur du COI non complément du sujet... MOI PAS FLANSAIS *Se tire en Belgique y crever en paix
Et sinon Védé, moi et les RP, ça fait deux. J'ai déjà essayé, mais... *Look School Project* J'arrive jamais à m'attacher à ce genre de trucs :'D

Voilà voilà, je crois que c'est tout. Euh à non merde, le chapitre. Donc Chapitre 8 ! Ah et initiative, que j'ai nommé IDEE DU JOUR, hier dans la soirée (pour pas faire paradoxe). A partir de maintenant aujourd'hui et ce à compter d'hier... ! *Roulements de tambours* Vous aurez une preview à chaque fin de chapitre ! *Applaudissements enregistrés, cris hystériques "DONF FAIS MOI L'AMOUR !!!"* Je sais, je sais *Meurt
Bon allez, faut pas choper la grosse tête ._.
Je vous laisse avec ce début du chapitre 8, préparez-vous car la deuxième partie est forte en... Sadisme. Quant au chapitre 9 j'en parle même pas.
Bonne lecture ^^



Hier soir, j’ai fais un rêve.
J’étais dans un sous-sol. Une espèce de grand souterrain, sombre et humide. Une immense forme blanche me faisait face.
J’avais peur. J’avais peur d’être seule. J’avais peur de mourir dans l’anonymat, sans que personne ne le sache. Sans que personne ne me voie.
Sans personne à qui dire adieu.
Alors une main se posait sur mon épaule. Athem, le loup que j’ai aimé, mon roi. Il me prenait contre lui. Je sentais son coeur battre dans sa poitrine.
Lentement, je le repoussais. Il ne faisait aucun geste pour me retenir. Il me regardait simplement m’enfuir, un sourire triste aux lèvres.
Alors je m’élançais sur cette forme blanche. Seule. Tandis que derrière moi, mon roi m’attendait.

Pourquoi suis-je partie ? Pourquoi ne suis-je pas restée blottie dans ses bras ?
Pourquoi est-ce que je décide toujours de tout faire toute seule, alors qu’on me tend la main ?



NightDreamers
Chapitre 8 ~ Réception


Sephyra ouvrit les yeux dans la nuit. Sa main, qui tenait le bout de la couverture, était posée sur sa poitrine. L’alliance à son doigt étincela quelques secondes sous la clarté de la lune, avant que celle-ci ne disparaisse derrière un nuage. Elle resta un bon moment ainsi, les yeux ouverts dans la pénombre à ressasser des souvenirs enfouis. Des souvenirs d’une longue aventure qui avait pris fin il y avait de cela quelques années. Elle repensa à tous ceux qui avaient disparus après la fin de leur ultime combat. Elle ne les avait pas revus. Ils étaient sûrement repartis dans leur monde à eux. Leur monde…
Elle se leva sur son matelas, repoussant la mince couverture qui la recouvrait. Elle se leva lentement, balançant l’une après l’autre ses deux jambes, avant de caresser la douce moquette de la chambre sous ses pieds. La nuisette noire que lui avait prêtée Zalosta épousa ses formes avec ravissement. Elle se dirigea vers la fenêtre ouverte avec légèreté. Une fraîche brise d’été faisait balancer le voile léger du rideau qui se levait délicatement avant de se reposer. Elle ne se rappelait pas l’avoir ouverte.
Il y eut alors un mouvement furtif dans son dos, et elle se retourna brusquement, manquant de crier de surprise en apercevant l’étrange forme qui s’était installé sur son lit. A ce moment un rayon de lune traversa les quelques nuages qui traînaient dans le ciel pour éclairer la chambre, et dévoila la silhouette aux yeux de la roussette.
Le chat miaula timidement. Sephyra soupira de soulagement, le cœur battant encore à toute allure. Elle s’assit sur le matelas et caressa le museau du félin, qui ronronna en se collant sur les hanches de l’hybride.
-   Tu es un beau chat…
Sephyra prit l’animal des deux mains et le tint en face d’elle, le regardant dans les yeux.
-   Malheureusement pour toi, je préfère les chiens ! S’exclama-t-elle doucement en lui adressant un clin d’œil.
Elle reposa le félin sur le sol, qui caressa sa fourrure sur les jambes de la roussette en miaulant. Celle-ci regardait la fenêtre en essayant de rassembler ses souvenirs. Non, vraiment… Elle ne se rappelait vraiment pas l’avoir ouverte avant de se coucher, cette fenêtre.


La journée était vite passée après l’entretien entre Myosotis et le Patron. Ce dernier était bien vite redescendu et avait de nouveau rassemblé le groupe. Hunter, Zalosta et Sephyra avaient alors reçus l’ordre d’accepter cette fameuse invitation. Les enfants eux, devraient rester au manoir. Quant à Saïko et Myosotis…
-   Je ne vous retiens plus, vous êtes libre de partir. Cependant, si vous n’avez nulle part ailleurs où vous réfugier par cette pluie, je vous invite à rester ici le temps que la météo se calme. Ce manoir vous est ouvert.
Saïko avait remercié l’homme poliment. Myosotis, elle, n’avait pas dit un seul mot. Comme le restant de la journée.
Au vu des circonstances assez exceptionnelles du moment, Zalosta, Hunter et les enfants ne s’étaient pas vus assignés de mission pour le moment – l’invitation aiguisant l’intérêt de tous. Pour tuer le temps, Zalosta eut l’idée de jouer à un jeu de société, conviant le reste du groupe à cette idée. La hérissonne eut l’approbation de tous, mais se prit un refus de la part de la jeune femme, qui resta toute la journée avachie sur un des fauteuils du salon à feuilleter les magazines et autres journaux qui se tenaient à sa disposition sur les petites tables basses.
L’après-midi passa lentement, la pluie elle continua de tomber jusqu’au soir. Saïko et Myosotis furent de nouveau sollicités à dormir à même le manoir, invitation à laquelle ils répondirent à l’affirmative. Le lendemain s’annonçait être une journée assez longue et dangereuse. Ils devaient s’y préparer. Sephyra se demandait encore, au fond, ce qui la poussait à les suivre. Qu’allait-elle chercher à cette invitation ? Cela ne la concernait pas.
Et au fond, elle s’en fichait. Elle avait décidé de les accompagner. Et c’était tout.


Le wagon sursauta. Zalosta se réveilla en sursaut, la bave au coin de la bouche, les yeux rougis par la fatigue. Sephyra, assise en face d’elle, la regarda avec humour. Sans savoir pourquoi exactement, la hérissonne rougit et détourna son regard sur le paysage à l’extérieur, qui défilait à travers la vitre.
-   Ca fait bien longtemps que je n’avais pas pris le train, dit la roussette avec un sourire enjoué, quoiqu’un peu nostalgique.
-   Le manoir de Bellegrand se situe près de la ville de Tyssandre, un peu plus au nord, dit Saïko, qui avait retenu l’itinéraire donné par le Patron.
-   Tyssandre, si c’est pas un nom bizarre, ça encore… Déclama Hunter, les bras croisés, assis à côté de Zalosta.
-   La ville tient son nom de la fille de la mairesse actuelle. C’est elle qui a rebaptisé la ville en son nom après l’avoir réaménagé. Durant la guerre, elle a subi beaucoup de dégâts avec les émeutes.
Tous regardèrent Myosotis, stupéfaits qu’elle prenne ainsi la parole alors qu’elle était restée muette jusque là.
-   En tout cas c’est ce que disait un article dans un des journaux que j’ai lus hier, se justifia la jeune femme en reprenant ses distances, gênée.
Elle et Saïko avaient tenu au dernier moment à accompagner le petit groupe, au grand dam des enfants qui se retrouvaient seuls dans le grand manoir, avec leur Patron fatigué et enfermé dans la bibliothèque du matin au soir et Donf, qui l’assistait plus par obligation que par envie. Zalosta leur avait fait un énorme câlin à chacun avant de partir, leur promettant de revenir en vie.
« - Tu me rapporteras le cadavre, si jamais t’en tue un, pas vrai Zalos ? » Lui avait demandé Arthur, le regard envieux et brillant de convoitise. La hérissonne lui avait répondu en souriant et en lui ébouriffant les cheveux.
Tous avaient soignés leur tenue, bien qu’une seule ait changé de vêtements. Zalosta avait en effet revêtis une robe rouge, qui contrastait avec ses piques violets et ses yeux bleu-gris clair et moulait audacieusement ses formes, qu’Hunter évitait consciencieusement de regarder. Sephyra, elle, avait gardé le manteau en cuir rouge, qui lui allait décidément très bien. Hunter pour sa part avait pris un costume repassé à la perfection, dont la blancheur immaculée faisait ressortir le noir de ses cheveux. Saïko n’avait rien changé, comme Myosotis, qui portait toujours le même kimono mauve ceinturé à la taille par une cordelette rouge en soie.
Tous avaient gardé le même état d’esprit, cependant. Ils n’allaient pas danser à un bal. Ils allaient rencontrer leurs ennemis. La bataille ne faisait aucun doute.
Saïko s’intéressa alors au quotidien d’Hunter et de ses pairs, et la conversation repartis de plus belle, bien que le jeune homme faisait attention à ne pas divulguer de renseignements trop précieux.
Au dehors, des nuages sombres et compacts s’amoncelaient dans le ciel, cachant la lumière du soleil. Il était presque midi. Zalosta s’était rendormie, le visage collé à la vitre du wagon, une perle de bave menaçant une nouvelle fois de s’écouler au creux de ses lèvres. Quand le train eut encore un soubresaut, la hérissonne se réveilla de nouveau brutalement, et son ventre grogna. Elle aussi.


Le manoir de Bellegrand, qui tenait son nom de la famille qui en avait hérité des décennies auparavant, était un beau mais petit manoir. Assez spacieux pour y préparer une fête – dont on se rappellerait des années durant -, mais peu confortable pour y vivre. En outre, la bâtisse n’était pas aménagée pour une famille. Elle avait été construite dès le départ comme une classieuse et immense salle de fête. L’aile droite était réservée aux quelques chambres et autres pièces hygiéniques ; et l’aile droite contenait une immense cuisine. Le manoir ne possédait pas d’étage. Le plafond haut s’abaissait de lui-même sur les ailes adjacentes, donnant un aspect étrangement campagnard à la demeure. Du reste, le manoir était moins grand que celui où siégeaient Zalosta et ses compagnons.
Celle-ci, en compagnie de tous les autres, épiait la bâtisse depuis un promontoire, à plusieurs dizaines de mètres de distance. Deux flambeaux étaient posés de part et d’autres de l’entrée, dont les flammes ployaient sous le léger vent qui menaçait d’augmenter en puissance sous la noirceur du ciel qui s’annonçait.
-   Deux gardes… Pour accueillir les visiteurs je présume, murmura Saïko, accroupit à côté de Zalosta.
-   Donc il y a bel et bien une fête ce soir, dit Hunter, debout derrière les deux hybrides, Myosotis à ses côtés.
Tous deux avaient les bras croisés et formaient un beau couple de grincheux.
-   On n’est encore sûrs de rien, qui nous dit qu’ils ne nous attendent pas nous, simplement ? Dit Sephyra, moins optimiste que son acolyte.
Saïko leva le museau et regarda le ciel se charger de nuages noirs avec méfiance. Il resta pensif, son médaillon pendant autour du cou.
-   Ah, regardez ! S’écria soudainement Zalosta en pointant du doigt l’entrée du manoir.
Tous redevinrent intéressés et penchèrent leurs regards en suivant la direction que leur indiquait la hérissonne. Devant le manoir, une calèche s’arrêta. Ils entendaient d’ici le souffle rauque des chevaux, épuisés par la montée qu’ils venaient de faire. Le manoir, en effet, se situait en amont de la ville, et n’était accessible que par une route de campagne à la pente assez raide. Zalosta en avait encore des courbures aux jambes, surtout après leur propre montée pour gagner ce promontoire qui leur offrait une belle vue sur le terrain. Sephyra, elle, malgré ses ailes, s’était vu offrir le même handicap que ses amis, sous peine d’alerter les éventuels gardes.
Quand la calèche repartit, un homme accompagné d’une femme montèrent les quelques marches du perron, avant qu’un des gardes ne les accueille en leur prenant chapeau et canne et en les conviant à entrer, s’inclinant devant eux et les suivant de près. Une deuxième calèche suivit quelques secondes après, alors que le premier garde n’était pas encore revenu. Un deuxième couple, où l’homme semblait aussi corpulent que sa femme haut-perchée, se présentèrent à leur tour au manoir. Alors que la calèche commençait à partir, un vrombissement se répercuta dans les vallons qui entouraient le manoir. Une magnifique voiture à la couleur rouge et aux reflets métalliques s’arrêta dans un crissement de pneu en levant une gerbe de poussière près de la bâtisse. En descendit un jeune homme. Sephyra était assez loin, mais elle lui semblait qu’il tenait une cigarette à la main, qu’il porta à la bouche. Le cœur de Hunter se mit furieusement à battre à cette apparition. Ce n’était quand même pas… ? Non, celui qui l’avait attaqué avait les cheveux bruns et ébouriffés sur la tête. Celui-ci les avaient blonds et dressés en pique. Néanmoins, il savait qu’il devait s’attendre à rencontrer son agresseur ce soir… Ce constat lui tira une moue désapprobatrice sur les lèvres.
-   Bon, on y va ou pas ?! S’exclama-t-il soudain, la voix vibrante de colère. J’en ai marre de poireauter, la seule solution c’est d’y aller !
Son poing se serra entre ses bras croisés. Il en profiterait pour foutre une raclée à ce morveux.
-   Hunter n’a pas tort, remarqua Saïko.
-   On y va alors ? Demanda Sephyra en regardant Zalosta.
Pour toute réponse, celle-ci se leva et épousseta sa robe, l’air décidée. Sephyra fit de même, le cœur battant. Ils étaient prêts. Ils allaient y aller. Qu’allait-il se passer, maintenant ? Dans ce manoir ou leurs ennemis les avait conviés à foncer tête baissée ? Dieu seul le savait… Et elle n’était pas vraiment croyante.
-   Allez-y, proposa soudain Saïko. Je vais rester en retrait, voir ce qui se passe aux alentours. Après tout, il vaut mieux avoir un œil sur ce qui se passe en dehors autant que dedans. Vous avez pensé à prendre un téléphone machin ?
-   Un portable ? Demanda Hunter dont ses lèvres s’étirèrent d’un rictus moqueur.
-   Oui, un portable. Je suis pas très habitué à la technologie, répondit celui-ci en regardant le jeune homme dans les yeux, sans chercher à cacher ses lacunes.
Celui-ci détourna le regard en sifflant entre ses dents. La « technologie », c’était pourtant pas sorcier.
-   Malheureusement non, répondit enfin Zalosta en jetant un coup d’œil désapprobateur à Hunter, que ce dernier ne remarqua même pas.
-   Donc s’il y a un problème…
-   On fonce dans le tas, répondit Hunter que cette attente exaspérait.
-   Je reste avec lui.
Tous tournèrent la tête vers Myosotis. Celle-ci ne dit pas un mot de plus pour se justifier.
-   Très bien, restez ici tous les deux, rétorqua Zalosta en soupirant avant de partir.
Pourquoi ce soupir ? Qu’était le sentiment étrange d’impuissance et de révolte qu’elle avait enseveli sous ce souffle à l’encontre de la jeune femme ? Peu importait. Elle n’avait pas le temps d’y songer pour le moment. Elle se retourna légèrement, jetant un rapide coup d’œil à Saïko et Myosotis. Le renard restait allongé sur l’herbe. La jeune femme était debout derrière lui. Ils regardaient le manoir. L’espace d’un instant, Zalosta suspecta une trahison. L’espace d’un instant seulement. Quelques secondes après, elle s’était déjà retournée pour descendre la butte aux côtés de Sephyra et Hunter.


*****


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Septembre 24, 2009, 01:32:37 pm
Je sais pas pourquoi j'ai une impression de bâclage sur ce début de chapitre. Comme si tu t'étais dépêché de l'écrire. Bon il se passe pas grand-chose de concret et pourtant ce bout de texte est riches en informations. J'aime bien la façon dont tu cernes les protagonistes un par un. J'adore tes descriptions. J'suis pas douée pour faire de longs commentaires constructifs sur la forme et compagnie. Je vais comme d'ordinaire me contenter de faire la liste des fautes. J'ai une réputation de chieuse à tenir.


Citation
Lentement, je le repoussais. Il ne faisait aucun geste pour m’empêcher de m’échapper.

"Me retenir" c'est amplement suffisant ça fait moins redondance.


Citation
Pourquoi suis-je partie ? Pourquoi ne suis-je pas resté blottis  dans ses bras ?
C'est Sephyra qui est restée blottie. Je sais qu'elle a pas beaucoup d'attributs féminin mais quand même c'est une femme ! Se fait tuer à coups de katana par une roussette en colère.

.
Citation
La hérissonne eut l’approbation de tous, mais se prit un refus de la part de la jeune femme, qui resta toute la journée avachis  sur un des fauteuils
"Avachie" T'es vraiment fâché avec les participes passé.

.
Citation
Saïko et Myosotis furent de nouveau inviter  à dormir à même le manoir, invitation  à laquelle ils répondirent à l’affirmative.
"De nouveau sollicités à dormir" on évite la répétition de invitation. Ou un autre synonyme. Et puis bordel de *  PARTICIPE PASSE  !  "Saïko et Myosotis furent de nouveau invités."


Citation
Durant la guerre, elle a subis  beaucoup de dégâts avec les émeutes.
"subi"

Citation
Elle et Saïko avaient tenus  au dernier moment à accompagner
"tenu"

Hum Donf si un jour on se rencontre, je t'offre un bouquin de grammaire. -_-'

Citation
Zalosta avait en effet revêtis une robe rouge, qui contrastait avec ses piques et ses yeux violets  et moulait audacieusement ses formes

Heu Zalosa n'a pas les yeux bleus et les épines violettes ? ^^ Soit je me trompe soit ton daltonisme te joue encore des tours.

 
Citation
dont la blancheur immaculé  faisait ressortir le noir de ses cheveux.
C'est la blancheur qui est immaculée

Citation
Du reste, le manoir était moins grand que celui où siégeait  Zalosta et de son groupe.
"et de son groupe" ? Y'a un truc qui cloche dans cette phrase.

Citation
marches du perron, avant qu’un des gardes ne les accueillent  en leur prenant chapeau et canne
"Accueille" c'est un des gardes le sujet

Citation
ce dernier ne prit  même pas la peine de prendre en compte.
-   Ho la grosse répétition ! Allège la formulation.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 24, 2009, 02:10:46 pm
Oh nom de... ._.
Pourtant j'ai relus juste avant de poster. Bordel de Leviator lvl 30 qui m'a bouffé ma concentration !

Citation de: Miko
participes passé.
... Késako ? ._. *SBLAM

Citation de: Miko
Heu Zalosa n'a pas les yeux bleus et les épines violettes ?

Non, il me semble que ses yeux sont violets... *Bouge un paquet de bouquins, cherche dans les feuilles volantes, retrouve ses infos et mate les notes prises pour NightDreamers* Gna gna "hérissonne violette" gna gna "ses yeux sont bleu/gris clair" gna g... Ah ! *Pointe Miko du doigt* Perfect Master Nihon desu ! èoé *S'en va éditer son erreur

Le reste j'ai rien à dire, j'vais rectifier. Pardon pour ces fautes, j'avouerai très franchement que...
Citation
dont la blancheur immaculé  faisait ressortir le noir de ses cheveux.
Citation
Du reste, le manoir était moins grand que celui où siégeait  Zalosta et de son groupe.
Citation
Saïko et Myosotis furent de nouveau inviter  à dormir
... Voilà les seules que j'aurai pu corriger par moi-même en faisant un peu plus attention. Le reste c'est du domaine du KESAKO PAWAFULL fautquejerelisemesbescherellemaisoùsontilspassés?!ahlesvoilà*SBAF

Merci Miko, d'avoir fait attention à tout ça. Je vais corriger de ce pas ^^
*Attend de pied ferme, aiguilles empoisonnées en main, Sephyra et sa femme qui vont pas se gêner pour le chambrer

Edit : Fait ! Y avait du boulot. Et tout ça sans compter le "corps - coeur" du début. Erf.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Septembre 24, 2009, 02:59:54 pm
Citation de: Miko
Zalosa

*bloc de glace qui tombe sur le lance flamme humain*

Citation de: Mon mari
Leviator lvl 30

*gameboy color XXL qui tombe sur le chéri*

Sur ce, moi j'ai bien aimé ce chapitre. Le train merde, c'est trop ce que je ferais IRL d'ailleurs ._. sauf que j'arrive jamais à m'endormir.
L'aspect campagnard du manoir me plait, c'est ni trop stéréotypé ou quoi que ce soit à mon goût, ça fait bien passer. Ah, petite note :

Citation
Quand le train eut encore un soubresaut, la hérissonne se réveilla de nouveau brutalement, et son ventre grogna. Elle aussi.

... J'ai faim .o.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 25, 2009, 03:05:46 pm
Citation de: et ça se dit modérateur
Citation
Pourquoi suis-je partie ? Pourquoi ne suis-je pas resté blottis  dans ses bras ?
C'est Sephyra qui est restée blottie. Je sais qu'elle a pas beaucoup d'attributs féminin mais quand même c'est une femme ! Se fait tuer à coups de katana par une roussette en colère.
Toi aussi, Miko!? Arrrgh, vous êtes tous contre moi, ma parole!
Je vais fonder une association anti-blagues illégitimes sur les poitrines des persos féminins, vous verrez!

Bref... à part ça, et prenant en compte tout ce qui a été dit auparavant, en bonne flemmarde, je dois dire que j'ai adoré ce chapitre. Surtout l'intro parce que vu qu'elle était centrée sur ma perso, je me suis sentie visée automatiquement, et que... ouais, c'était vraiment surprenant. Je me suis tellement reconnue, surtout dans la petite intro en italique (magnifique au passage). Vous en savez vraiment des tonnes sur moi, tellement que je l'avais presque oublié... Bluffant, vraiment bluffant. Et magnifique, évidemment... ça m'a émeutée...

Et sinon, on rentre enfin en plein coeur de l'ACTIOOOONNNN!!! Ca va gérer, je sens. On va se faire exploser, mais eux deux fois plus. J'espère. Ah, et le voyage en train c'était sympa, ça m'a rappelé Imaginaire/Terres de rêves où le train est aussi un symbole du voyage (surtout dans TdR en fait) fin bref : j'ai adoré ce chap, encore une fois, et je ne me lasserai jamais de cette fic à mon avis.

Continuez comme ça, j'adore de plus en plus!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Septembre 26, 2009, 09:02:45 am
Ouah...

Tout d'abord, pardon pour le retard T.T

Ensuite...

Superbe chapitre !! Aussi passionnant que bien écrit. De belles descriptions...
J'ai bien aimé quand tu as dit que Myosotis et Hunter formait un beau couple de grognon, ou quelque chose dans ce genre... Ca m'a fait marrer XD
Bref, j'aime énormément la manière dont tu l'as décris. En plus, il y a du suspense... Parce que t'arrêtes pile quand Zalosta sent une trahison... L'espace d'un instant XO
J'ai beaucoup aimé l'intro. Pas seulement parce qu'elle parlait de Sephy-san, particulièrement parce que je l'ai trouvé si bien écrite... On se sentait vraiment à sa place. Du moins de mon côté ^^"

Bref, j'ai adoré ce chapitre ^^ Encore une fois je n'ai pas grand chose à dire et je m'en excuse, parce qu'il était vraiment parfait !!

Allez, bon courage pour la suite ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 27, 2009, 01:06:09 pm
Citation
*gameboy color XXL...
*Lève les mains, l'air con, auréolé de la Lumière Divine*
Citation
... qui tombe sur le chéri*
*Se fait écraser sous la console géante*

*Rampe sur le sol, les os cassés, le nez en sang*
C'est comme ça que tu remercies ton mari qui a réussis à attraper le grand SUICUNE lvl 40 ?! è_é *Se prend un coup de poêle bien placé dans l'entre-jambe et s'effondre*

Citation de: Platureuse Sephyra
Je vais fonder une association anti-blagues illégitimes sur les poitrines des persos féminins, vous verrez!
Ca ! Ca c'est une bonne idée ! Comme quoi tout arrive, vous voyez ? Même vous vous arrivez à avoir de bonnes idées ^o^
Ce qu'il y a c'est que votre personnage n'aurait rien à y foutre, puisque les critiques ne sont pas illégitimes. *Fuit

Sinon je vous remercie pour vos compliments. C'est également un plaisir pour moi, de voir que je cerne bien les sentiments de votre personnage. Un grand compliment pour cette fic !
Et merci à toi Kayra, de continuer à passer. Ravi que l'histoire et les persos te plaisent toujours autant ^^
Et encore une fois merci à Miko d'être passée la première pour que je corrige vite toutes ces fautes ! XD

Bien, sur ce, voilà la suite du chapitre 8. Bon, ben je vous aurai prévenu, c'est sadique et sanglant, on vire dans l'horreur gratuite... Un court moment, peut-être, m'enfin. Qui sait ce que cache le 9e chapitre...
En parlant de ça, comme promis dans l'autre post, vous aurez la preview du prochain chapitre. J'me suis fait un kiff d'écrire les previews pour tous les chapitres, même pour le prologue ._. *SBAF
Voilà voilà, bonne lecture !


Le soleil se couchait derrière le manoir. Les rayons orangés se déployaient derrière la bâtisse, donnant une lueur surnaturelle au portrait. C’était sans compter les nuages noirs qui commençaient à gronder au-dessus des têtes des deux hybrides et du jeune humain. Les rayons du soleil couchant se perdaient dans la masse compacte. L’orage ne tarderait pas à éclater. Zalosta, Sephyra et Hunter montèrent les quelques marches du perron. Les deux gardes s’avancèrent vers eux d’un même mouvement et, d’un geste du bras produit à l’unisson (« de vrais robots », pensa Hunter), ils convièrent les invités à entrer. La salle était superbement éclairée par de somptueux lampadaires accrochés aux murs. Sous la lumière qu’ils dispensaient, des tables avaient été placées tout autour de la salle, sur lesquelles prenaient place les victuailles préparées pour la fête. Ca et là, des bouteilles apparaissaient. Vins, champagne, rosée… Rien ne manquait. Il y en avait pour tous les goûts. Tout au fond de la salle, un grand drap noir avait été placé juste derrière une imposante estrade, couvrant aux yeux des invités l’arrière de la salle. Cependant, il restait amplement de place pour les convives, qui étaient rassemblés en cercles d’intimes et dont les discussions emplissaient la salle d’un vacarme discontinue.
Alors que Hunter et ses acolytes contemplaient la salle sur leurs gardes, à la recherche de leur ennemis, les gardes les devancèrent et leur firent poliment signe de les suivre. Ils déambulèrent à travers les invités, contournant les cercles d’amis. Beaucoup leur jetèrent un regard étonné. Et pour cause : tous avaient un masque.
-   Un bal masqué…, pensa Zalosta, perplexe. Voilà où était le piège. On est à découvert.
Elle jeta un coup d’œil à Hunter et Sephyra qui le lui rendirent. Ils avaient compris, et se tenaient comme elle les nerfs à vif, une sensation mal à l’aise à l’esprit. Ils s’étaient jetés dans la gueule du loup. Il était encore temps de fuir, mais aucun n’en avait la force. Maintenant qu’ils étaient là, autant aller jusqu’au bout.
Ils suivirent donc les deux gardes qui les amenèrent derrière le grand drap. L’arrière-salle ainsi cachée aux yeux des invités était de taille réduite par rapport au grand hall de la fête. La lumière dispensée par les mêmes lampadaires y était également moindre, donnant au lieu une atmosphère intime, presque lugubre. A leur grand étonnement, un autre invité se tenait là, assis nonchalamment sur un fauteuil, une cigarette à la bouche et la mine renfrognée. Lorsqu’il vit les gardes faire entrer les hybrides et le jeune homme, il se leva brusquement et se dirigea vers eux d’un pas rapide.
-   Pourquoi est-ce que je dois attendre là ?! Vous savez qui je suis, au moins ?
Les deux gardes s’inclinèrent devant le jeune homme aux cheveux blonds dressés en pics.
-   Mademoiselle s’excuse, mais elle nous a ordonné d’amener ici ceux qui ne portaient pas de masque pour le bal, dit l’un des deux.
En vérité, ils étaient quasi-similaires. La coupe brossée et les cheveux courts, le teint blanc et le visage fermé, ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau.
-   J’en ai rien à foutre ! Rétorqua sauvagement le jeune homme en battant l’air du poing. Si vous me refusez l’invitation, j’irai en parler à mon père ! Et vous savez très bien ce que ça signifie !
-   Mademoiselle regrette, mais vous devez attendre ici.
Sur ce, ils s’inclinèrent une nouvelle fois et regagnèrent le hall, prenant bien soin derrière eux de bien mettre le drap pour que l’arrière-salle reste dissimulée aux yeux des autres.
-   Merde ! S’exclama le blond en allant se rasseoir, furieux.
Hunter et les deux hybrides se regardèrent.
-   Sans masque…, Murmura Hunter pour que le jeune homme derrière lui ne l’entende pas.
-   Oui, on était attendu depuis le début, dit Sephyra sur le même timbre.
-   On n’a plus qu’à patienter, conclut Zalosta en jetant un œil au lieu.
Une petite porte se trouvait sur la droite. Etait-ce par là que sortiraient les ennemis pour les prendre de vitesse ? Dans ce cas, Zalosta se tenait aux aguets. Elle avait fait attention de prendre deux coupes de champagne sur le plateau que portait un serviteur, dans la salle. Elle pourrait au moins faire diversion.
Ce qui lui faisait peur, au fond, c’était de croiser à nouveau le renard à la folie meurtrière. Cette fois-ci, il n’était pas dit qu’il ait l’interdiction de les tuer… Et elle ne savait pas ce qu’elle ferait. Indignée et furieuse par cette peur qu’elle ne s’avouait pas, elle faillit faire exploser les deux coupes dans ses mains.
-   Au fait, vous, là. Vous aussi, vous n’avez pas de masques. Qu’est-ce que vous foutez là, et qui êtes-vous ?
Ils se retournèrent tous les trois. Le blond les dardait d’un regard inquisiteur et coléreux, passant ses yeux sur l’un et sur l’autre.
-   Alors ? En plus, vous deux, vous êtes des hybrides, persifla le jeune homme.
-   Et alors ? Répondit Sephyra sur le même ton, sans pouvoir s’en empêcher.
Le blond tira une bouffée de sa cigarette avant de répondre, en détournant les yeux d’un air désabusé.
-   Ben quoi, vous avez pas remarqué ? Vous êtes les seuls hybrides, dans cette maudite baraq…

Il ne put jamais terminer sa phrase. Sa tête tomba sur le sol en roulant. L’expression sur son visage resta à jamais la même, arrogante et fixée dans la mort elle-même. Hunter et ses deux amies n’eurent même pas le temps d’afficher leur stupeur qu’une lame érafla dangereusement leur gorge. Sans avoir le temps de se défendre, leurs bras furent immobilisés avec force dans leur dos. Les deux coupes de Zalosta tombèrent à terre et se brisèrent dans un bruit cristallin. Ils étaient prévenus. Au moindre geste, c’était la mort. Ils le sentaient  dans la manière de leurs ennemis de les tenir, qui restaient invisibles à leurs yeux, dans leur dos. Dans l’atmosphère, une envie de meurtre, de sang.
D’où étaient-ils arrivés ? De nulle part apparemment. Hunter, Sephyra et Zalosta étaient désarmés. C’était incompréhensible. La porte à leur droite s’ouvrit alors. Apparut une silhouette qui glaça le sang de Sephyra et fit frémir Zalosta. Neal, la même faux toujours à la main, entra lentement, savourant le moment, un sourire carnassier étirant son museau à la fourrure hérissée de plaisir. Il jeta un regard d’une tranquille folie à ses invités personnels. Hunter en resta immobile. C’était ce taré, qu’avaient combattu Sephyra et Zalosta ? Lui-même se sentait en danger. Si même Zalosta ne pouvait rien contre lui… Il sentit ses tempes battre furieusement. Ils avaient tenu à foncer tête baissée. Ils en payaient le prix.
Pendant ce temps, Neal s’approcha tranquillement du corps inanimé du jeune homme, avachi sans vie sur le fauteuil. Le sang qui avait giclé du cou sectionné, parfaitement taillé à l’horizontal, avait tâché le tissu bleu foncé et recouvert le corps lui-même. Il s’arrêta devant la tête, se baissa, posa sa faux sur le sol et attrapa le monceau de cadavre en enserrant le crâne dans sa poigne griffue. Il tourna le visage inerte vers lui-même.
-   Heureux de faire ta connaissance, boulet ! Oh mon dieu… On t’a tué. C’est tellement con… Tu vas aller le dire à ton cher père ? Il va nous punir ?
Le goupil éclata d’un rire féroce, avant de tourner la tête vers Hunter et les deux hybrides. Sous leurs yeux médusés, il ouvrit une des deux paupières et susurra à l’oreille en regardant les trois compagnons d’un regard vif :
-   Et eux, tu vas les aider, avec ton père ? Hein ? Nan, t’es trop égoïste pour ça. T’es qu’un boulet inutile pour ce monde, pas vrai ?
Il enfonça ses doigts dans l’œil avec un horrible bruit de sussions. Sephyra voulut détourner son regard d’un tel spectacle, mais celui qui la retenait de force l’obligea à regarder en maintenant sa tête en place, une lame toujours plaquée sur la gorge.
-   Allez, dis bonjour !
Le renard plaça ses deux doigts tâchés de sang et dégoulinants d’un liquide visqueux sous le menton pour ouvrir et refermer la bouche. Puis, éclatant d’un rire sonore et complètement fou, il prit la mâchoire à pleine main et la décrocha brutalement. Les yeux de la roussette s’écarquillèrent devant une telle horreur. Des tortures, elle en avait vécu. Des massacres, elle en avait vu. Mais une telle chose n’avait pas de nom. Une telle chose n’avait aucune raison d’arriver. C’était tout simplement… Horrifique. Dégoûtant. Atroce. Le rire ignoble du goupil résonnait dans ses oreilles. Elle eut soudain un mal de crâne déchirant.
Zalosta et Hunter, eux, faisaient tourner leurs méninges à plein régime. Ils n’avaient aucun doute quant aux intentions du renard qui jouait avec la tête du malheureux. Ce qui lui arrivait leur était réservé. Il fallait qu’ils se tirent de là au plus vite.
Soudain, Neal arrêta de jouer avec la tête en sang – qui ne ressemblait à plus rien d’humain – et leva les yeux vers le drap qui se trouvait derrière les détenus. Un sourire amusé se peignit sur son museau.
-   Le show va commencer !


Sur l’estrade du hall, où siégeait un micro, une jeune femme s’avança. La beauté de son visage n’avait d’égale que celle de sa robe entièrement noire, qui couvrait délicatement ses pieds chaussés de talons rouge. Elle marcha jusqu’au micro, faisant face aux invités. Peu à peu, la rumeur des discussions s’affermit pour laisser place à un silence parfait. La jeune femme prit alors la parole, englobant ses convives d’un sourire admirable auxquels les hommes ne furent pas indifférents.
-   Mes très chers amis, nous sommes tous réunis ici pour fêter un incroyable évènement, commença-t-elle d’une voix voluptueuse amplifiée par le micro en face d’elle.
-   Celui de vous voir ! Jeta un convive dans la salle.
Tous rirent de la blague qui n’avait rien de faux. La jeune femme elle-même eut un sourire entendu.
-   J’avais peur de mal choisir ma robe, apparemment j’avais tort de m’inquiéter ! S’exclama-t-elle sur le ton de la blague.
Quelques rires fusèrent à nouveau, avant que la salle ne reprenne son sérieux.
-   En quelques années, la technologie a fait des bonds prodigieux dans nos vies. Chaque jour, l’œuvre de nos inventeurs repousse un peu plus les ténèbres de l’avenir, nous assurant le bien-être et le confort.
Les convives eurent un sourire entendu. Ils ne savaient pas encore où voulait les amener leur hôte, mais adhéraient à cette version des faits.
-   Mes chers amis, reprit la jeune femme d’un ton un peu plus bas, auquel se mêlait la confidence et l’intimité. Nous n’accordons que peu d’attention à la nuit que nous repoussons chaque soir de nos lampes et de nos lampadaires. Cependant, l’obscurité est partout, autour de nous ! Elle est l’origine, le commencement, et aussi la fin de toutes choses.
Quelques uns opinèrent de la tête. Mais la plupart se perdaient dans les dires de la jeune femme. Celle-ci prit le temps d’embrasser la salle de son regard avant de déployer les bras et de continuer :
-   Je vous invite à reconstruire l’origine telle qu’elle était. Je vous invite à participer au projet le plus fou, mais également au plus humble que j’ai échafaudé au nom de notre humanité. Celui de faire renaître l’Obscurité. La Nuit n’est pas notre ennemie. Elle est notre bienfaitrice, notre Mère à tous. Depuis que l’homme a inventé le feu, il a perdu la perception de Son amour.
Elle fit une pause pour regarder à nouveau son audience. Celle-ci ne comprenait pas tout, mais restait captivée par l’audace de la jeune femme, sa beauté et la grandeur de son discours.
-   Laissons les hybrides se cantonner dans leurs coutumes et revivre la gloire passée. Quant à nous, êtres humains, tournons-nous vers l’avenir. Il nous appartient.
A ce moment, des êtres tout en noir apparurent de nul part derrière la jeune femme. De forme humanoïdes, leur tête se terminait en pique, et ce qui leur servaient de bras ressemblaient plus à des lames effilées et obscures qu’à des membres de chair et de sang. En outre, ils étaient tous de taille égale, un peu plus petit que la femme.
-   Nous sommes les apôtres de l’Obscurité, la promesse d’une nuit éternelle. Nous sommes l’apogée du commencement et de la fin, termina-t-elle d’une voix étrangement sifflante, découvrant ses canines pointues derrière ses lèvres aux courbes parfaites.
A ce moment, un grondement fit trembler les murs du manoir, et les lumières s’éteignirent. Il y eut un mouvement de panique parmi les convives, alors que quelques cris pointaient dans le silence lugubre.
-   Il vous importe de ne pas paniquer…, continua la jeune femme dans la pénombre. Ceci n’est que le prélude, le commencement d’une ère nouvelle. Vous autres, stupides humains qui avez crus pouvoir combattre l’Obscurité… Vous n’avez plus qu’à mourir pour Sa cause.


Sephyra tressaillit en entendant les cris fuser après le discours de la jeune femme. Qu’était-il en train de se passer ? Elle regarda Neal. Dans la pénombre, elle crut discerner un semblant de sourire sur le museau du goupil. Elle réprima un frisson de panique. Qu’allait-il se passer pour eux, maintenant ? Il y eut alors un mouvement drapé derrière elle, et une silhouette féminine les dépassa, s’arrêtant aux côtés du renard.
-   Bien le bonsoir, mes très chers invités ! S’exclama la jeune femme qui avait prononcé le discours, ne semblant pas perturbée par les cris atroces qui résonnaient dans la salle, derrière le drap. Désolée de vous avoir fait attendre, mais après tout, il ne faut pas laisser la viande moisir trop longtemps à la lumière. Sinon elle ramollit.
Sephyra et ses amis ne pouvaient discerner le regard de la femme. Celle-ci laissa place à un petit silence, avant de se tourner sur sa gauche et d’avancer vers la porte.
-   Bien, suivez-moi, lança-t-elle en ouvrant la porte.
La pression sur les bras des détenus se fit plus forte, et ils furent obligés d’avancer sous la direction de ceux qui les tenaient.
-   Ah ! Zalosta, pas besoin de te servir du champagne répandu par terre. Tes amis pourraient payer pour ton arrogance, lança la femme depuis la pièce adjacente.
La hérissonne réprima une intense envie de meurtre. Ils entrèrent dans le bureau sous bonne garde, Neal fermant la marche. Le renard se posta devant la porte, faux à la main. Les gardes firent asseoir de force leurs détenus sur des fauteuils en cuir, qui faisaient face au bureau. Une petite lampe posée sur le bois, telle était la seule source de lumière. La jeune femme prit place sur un fauteuil et fit face à ses invités. Elle leur sourit aimablement, avancée vers l’avant, les mains jointes autour des ses genoux, comme si elle s’apprêtait à révéler un secret ou à entendre les confidences d’un ami. Elle gratifia chacun de ses convives d’un regard, qui fut plus long et plus appuyé pour Sephyra. Celle-ci, à la lueur de la petite lampe, cru y discerner une vague reconnaissance, une sorte d’affection non feinte au fond de ses yeux verts. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, son cœur se mit à battre furieusement, et le monde se mit à tourner autour d’elle. Des rires enfantins résonnèrent en échos à son malaise, et elle dut se faire force pour rester droite, quoiqu’un peu vacillante.
L’inconnue, après un temps d’arrêt sur la roussette, reprit alors, comme si rien ne s’était passé entre elle et cette dernière :
-   Bien. Nous avons à parler de choses sérieuses, j’en ai bien peur…


C’était une nuit sans lune. Les quelques lampadaires dans les rues essayaient tant bien que mal de repousser les ténèbres de l’obscurité, sans vraiment y arriver. Il y avait quelque chose de différent, cette nuit-là. Quelque chose de palpable. Pas une personne ne traînait sur les routes pavées. Pas un chat ne miaulait dans le silence de la nuit.
Loth, debout sur le toit d’un des immeubles de la résidence Fujyô, contemplait la ville. Il n’y avait pas de vent. Il ne faisait ni chaud ni froid. La pénombre était lourde et menaçante. Le jeune homme tira une bouffée de sa cigarette. La fumée qu’il extirpa de ses lèvres se dissipa dans la nuit. Il posa sa mallette sur le sol, et écrasa le bout incandescent de la cigarette sur le socle, inscrivant dessus des signes étranges. Puis il envoya balader le mégot plus loin, et plaqua ses deux mains sur la mallette, paumes sur le socle. Il y eu un bref mais puissant grondement qui résonna jusque dans les bas-fonds de la ville, puis un court silence. Soudain, toutes les lumières s’éteignirent. Les lampadaires grésillèrent, les lampes dans les appartements et les maisons s’arrêtèrent de fonctionner. Du moindre petit objet électronique mis en veille à la télévision encore allumée, plus aucune lueur ne perça l’obscurité. La nuit se déversa brutalement sur toute la ville, l’enveloppant d’un halo de ténèbres surnaturel et étouffant.
Loth ouvrit alors sa mallette. Une étrange ombre noire en sortit lentement, se dressant sur le toit comme un drap palpable. Sans un instant d’hésitation, elle se dirigea vers le quartier résidentiel.



« Le cyclone qui sévit encore sur le continent ouest accumule jusque là plus d’une centaine de victimes. Le président Drayser avoue lui-même que son territoire n’avait jusque là jamais connu pareille tragédie. En effet, le cyclone, que les météorologues ont renommés Katérina, dépasse toutes les prévisions des experts. Il ne devait s’agir que d’une simple dépression, au pire d’une petite tornade à moindre échelle, d’après leurs dires. Les habitants alentours avaient été prévenus et logés ailleurs par sécurité, le temps que l’intempérie se calme.
« Ce qui s’annonçait comme un simple fait météorologique peu désastreux s’est transformé en véritable catastrophe naturelle, qui n’est de plus pas près de s’arrêter. En effet, d’après les experts, nombreux à se pencher sur Katérina, le cyclone devrait s’intensifier dans les jours qui vont suivre.
« Passons maintenant à la nouvelle du soir, qui concerne le très probable réveil du volcan près de la capitale de la région sud…


Chanel Info, journal du soir, présenté par Franck Zares


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 27, 2009, 01:09:34 pm
Double-post motivé par la preview, elle ne rentrait pas dans l'autre post.


Tous, je les vois entrer et sortir. Comme dans un bureau de poste. Ils viennent chercher leur colis, leur cible, et repartent. Puis ils reviennent avec l’avis de réception, les mains tâchées de sang.
Pourquoi font-ils ça ? Qu’est-ce qui les motive ?


-   Patron, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous êtes blessé ?!
-   Ils sont venus, ils ont pris les… Tu sais ce que tu dois faire, tu sais…

Pourtant, je regarde cette photo, et j’ai un pincement au cœur. Ils sont là, regardent l’objectif. Moi aussi je suis là, même si on ne me voit pas. Il faut bien quelqu’un pour tenir l’appareil.

-   Saïko !
-   Les autres sont en danger !
-   Pardon… ?
-   Passe tes mains autour de moi et accroche-toi à mon dos !

Quand je les regarde, j’ai l’impression de voir une photo de famille. Les enfants, les deux plus âgés qui cachent un lourd secret antérieur à ma naissance, et les quelques autres.
J’aurai voulu que ça continue ainsi. Mais la venue de Sephyra était le prélude. Il fallait que ça s’arrête.


-   Sephyra… Enfin nous nous voyons. Si tu savais combien d’années j’ai attendu ce moment…
-   Je ne vois pas… Je ne vois pas de quoi vous voulez parler…

-   Qu’est-ce qu’il me voulait ?
-   Non pas ta mort, bien entendu, mais simplement laisser sa marque. Autre chose ?
-   Sa marque ? Quelle marque ? Pourquoi ?
Un rire enfantin résonna alors à ses oreilles.

Si j’avais su, à cet instant, si j’avais pu m’apercevoir de tout ce qui m’échappait…
Si je n’avais pas été qu’un simple chef cuistot…
Et si…


-   Et dire que j’ai eu peur en regardant Anaconda… Va pourrir en enfer !

En fait, je n’aime pas les phrases qui commencent par « si ».

-   Lena, veux-tu tuer Sephyra ?



NightDreamers
Chapitre 9 ~ Révélations (Partie 0)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Septembre 27, 2009, 01:43:54 pm
BON DIEU DE M*****

*court, saute, vole, hurle, s'écroule, puis se relève, crache du sang, prend une tête humaine et en fait une marionette*

C'est... c'est... BON DIEU DE M******

*rebelotte*

*elle se calme*


Vos previews sont archi trop stylées de la mort qui tue. Mais après on a beaucoup trop envie d'avoir la suite, c'est affreux... AAAARGGHHHHHH *s'écroule*
Bon, pour en revenir à votre chapitre : quel enfoiré ce Neal! Et cte canon qui se la joue reine de la nuit, aussi... Bordel, qu'est-ce qu'elle déchire cette fic. Mais qu'est-ce qu'elle déchire. On sent à quel point vous avez bossé sur le scénario, sur les lieux, les persos, tout! Tout est magnifiquement présenté, magnifiquement dit, malgré les quelques et rares fautes. Franchement, c'est du grand art. Et la preview, encore une fois o_O Trop envie d'avoir la suite! Mais on croirait que je vais avoir des ennuis... non?
Tant pis, j'aime ça. *SBAF*

Je vous souhaite une excellente continuation! Votre fic gère tout! Elle déboite, elle déchire! Ma nouvelle mariotête humaine veut la suite!!

*possédée par Neal, elle repart dans ses jeux sanglants en poussant un rire de cinglée...*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Septembre 27, 2009, 01:45:13 pm
Coucou Blackdoom !!

Superbe chapitre, comme d'hab !!

Avant de commencer mes impressions, voici une erreur que j'ai remarqué dans le chapitre...

Citation
[...]se faire force[...]
Ce n'était pas "Se faire forte" ?

Bref, une erreur de rien du tout, c'est juste une faute de frappe ^^
Quelque chose d'autre a pourtant attirer mon attention, lorsque j'ai lu le chapitre :

Citation
-   Alors ? En plus, vous deux, vous êtes des hybrides, persifla le jeune homme.
Citation
Le goupil éclata d’un rire féroce, avant de tourner la tête vers Hunter et les deux hybrides.

Hunter n'est pas un échidné ? Oo Enfin, je me plante peut être, mais j'ai toujours cru qu'il était un hybride, lui aussi. M'enfin bref ^^  

Maintenant, mes impressions sur ce chapitre :
Comme d'hab, un superbe chapitre !! De l'action, même si je plains ce jeune homme qui s'est fait tranché la tête et nos amis qui ont vu le spectacle horrible que ce fou de Neal leur a montré... Eurk XO
Je dois avouer que j'ai frissonné dans la manière dont il le faisait. Parce qu'on dirait qu'il n'avait vraiment pas de remord (ce qui doit être le cas, je pense). Du suspense aussi, parce qu'on se demande ce que va faire ce... "cher" Loth. Ouais... C'est vrai que je me demande bien ce qu'il va faire ^^"
Et cette femme est vraiment une folle, elle aussi. Je la déteste d'avance !! >.<

La preview aussi est mystérieuse, mais bien écrite ^^

Bref, du mystère, de l'action, du mystère... Chapitre génial !! Vivement la suite ^^
Bon courage pour celle-ci d'ailleurs !  


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Septembre 27, 2009, 04:15:26 pm
Dans la fic, Hunter stun humain bien portant.

J'adore, j'adore, ça fait plaisir de faire un bout de lecture avec ça ! Et cette femme zarbi surtout, ça faisait très secte comment elle avait annoncé la chose.
Tain elle mérite qu'on lui envoit du champagne dans la pware aussi.
L'aspect piège est pas mal, avec le bal masqué. J'avais jamais vu un truc du même style.

Et l'chef cuisto en action ! ^-^

Ah, Sephyra, va tuer ailleurs, sinon on peut pas avoir la suite sinon ! è_é"


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 01, 2009, 04:41:58 pm
Yoy tout le monde, voilà le chapitre 9 ! Ca castagne dès le début. C'est rapide, mais voulu. On n'a pas le temps de savoir ce qui se passe que tout part en vrille. Et si vous voulez des réponses... Lisez la suite ! è_é *SBAF
Kayra < Oui, Hunter est un humain dans cette fic. C'est fait pour, vous aurez les révélations à la fin ^o^

Première partie un peu courte, la suite débarquera rapidement, un peu plus longue cette fois. Sur ce, bonne lecture ! En espérant ne pas avoir laissé trop de fautes cette fois.



Tous, je les vois entrer et sortir. Comme dans un bureau de poste. Ils viennent chercher leur colis, leur cible, et repartent. Puis ils reviennent avec l’avis de réception, les mains tâchées de sang.
Pourquoi font-ils ça ? Qu’est-ce qui les motive ?
Ils ne sont pas si nombreux, c’est vrai. Ce n’est pas une organisation criminelle. Sinon je ne me serais jamais embarqué à leurs côtés.
Pourtant, je regarde cette photo, et j’ai un pincement au cœur. Ils sont là, regardent l’objectif. Moi aussi je suis là, même si on ne me voit pas. Il faut bien quelqu’un pour tenir l’appareil.
Quand je les regarde, j’ai l’impression de voir une photo de famille. Les enfants, les deux plus âgés qui cachent un lourd secret antérieur à ma naissance, et les quelques autres.
J’aurai voulu que ça continue ainsi. Mais la venue de Sephyra était le prélude. Il fallait que ça s’arrête.
Si j’avais su, à cet instant, si j’avais pu m’apercevoir de tout ce qui m’échappait…
Si je n’avais pas été qu’un simple chef cuistot…
Et si…
En fait, je n’aime pas les phrases qui commencent par « si ».



NightDreamers
Chapitre 9 ~ Révélations (Partie 0)


Donf, attelé devant un de ses fourneaux, le tablier ceint autour de la taille, préparait une tarte aux pommes. Il venait de mettre le gâteau dans le four quand le voyant rouge s’alluma. Accroché sur le mur, un petit tableau en bois était surplombé de petits voyants la plupart du temps éteints. En verre, ils étaient placés respectivement devant une annotation écrite, qui nommait une par une chaque pièce du manoir, sauf la bibliothèque. Seuls Donf et le Patron savaient à quoi servaient ces voyants. Et le jeune homme savait très bien ce que le voyant rouge allumé devant le nom « Bureau du Boss » signifiait. Il desserra les fils de son tablier et posa celui-ci sur l’un des fourneaux, avant de mettre les gaz de tous ces derniers à fond.
Il prit une poêle posée sur une table et sortit lentement du réfectoire. Il monta sans bruit les escaliers, puis, après un coup d’œil discret sur la gauche du couloir, se dirigea vers le bureau du Patron. La pénombre était complète. Malgré les fenêtres aux deux extrémités des couloirs, aucune lumière ne passait à travers les vitres. Pas de lune dans le ciel ce soir-là. Donf chercha la poignée de la porte à tâtons, avant de l’ouvrir délicatement. A la lueur de la petite lampe posée sur le bureau, il discerna un corps assis sur la chaise, derrière le meuble en bois. Le jeune homme scruta prudemment le bureau de long en large, puis murmura, un peu hésitant :
-   Patron… ?
Il s’approcha lentement, avançant un pied après l’autre, les yeux rivés sur le corps immobile. Quand ce dernier eut un soubresaut, Donf se fixa et leva sa poêle, prêt à en faire usage.
-   Donf…
L’interpelé baissa son « arme » et contourna en vitesse le bureau pour s’approcher de son Patron, dont la voix était dangereusement faible.
-   Patron, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous êtes blessé ? Demanda-t-il en reculant lentement le fauteuil en cuir coulissant.
-   Ils sont venus, ils ont pris les…
L’homme eut une quinte de toux violente qui envoya balader ses lunettes teintées sous le bureau. Donf l’entendit recracher quelque chose qui s’égoutta sur la moquette et sur son costume noir, mais dans la semi-pénombre, il ne distingua rien pouvant lui confirmer ses doutes. Il tâta le corps de son Patron à la recherche de la moindre blessure, mais ne trouva rien, si ce n’est que ses doigts se retrouvèrent humides après leur passage sur le tissu de la veste. Mais mouillées par quoi, exactement… ?
-   Tu sais ce que tu dois faire, tu sais…
Sa voix n’était qu’un murmure. Il ne bougeait plus. Donf comprit qu’il agonisait sous ses yeux, dans ce bureau. Quelqu’un ou quelque chose était entré dans le manoir. Avait attaqué son Patron. Avait réussis à le blesser sérieusement, mais sans blessure apparente.
-   Ne parlez plus, restez calme. Je vais vous emmener à l’hôpital.
Il commençait à sortir son portable de la poche de son jean, quand une main faible lui enserra le poignet.
-   Non… ! Murmura l’homme d’un souffle rauque avant de se remettre à tousser bruyamment.
Il ouvrit alors les paupières avec une fatigue certaine. Le téléphone tomba sur la moquette avec un bruit étouffé. Donf resta muet, stupéfié par le spectacle qui s’offrait à lui. Les yeux de son Patron étaient entièrement blancs. Pas d’iris. Pas de pupilles. Rien. Un vide complet. Le néant le plus total. Un blanc vif, profond, et… Vide en même temps. Même à la faible lueur de la lampe, le jeune homme ressentit tout le mystère, l’horreur mais également l’émerveillement qui brillait malgré ce vide. Ses yeux étaient blancs. Il était aveugle depuis le début, non en raison d’une quelconque attaque récente, Donf en était persuadé. Mais il voyait quand même, cela ne faisait aucun doute non plus.
Le jeune homme sut alors qu’il assistait aux derniers moments de ce personnage si contradictoire.
-   Approche, Donf. Tu sais ce que tu as à faire maintenant, mais il faut que… Que je te révèle une dernière chose… Approche…
Le jeune homme s’abaissa un peu et se mit au niveau de son Patron. Celui-ci lui murmura alors d’une voix entrecoupée et agonisante le terrible secret qui pesait sur sa conscience depuis trop longtemps. Le bureau prit des allures mystiques. La nuit devint le témoin secret et muet de cette ultime confession qui ébranla l’esprit du cuistot.
-   Fais ce que tu as à faire, dorénavant…
L’homme fixa une dernière fois ses yeux blancs sur Donf avant de rendre son dernier soupir. Celui-ci abaissa délicatement les paupières sur ses yeux vides, conscient d’être dépositaire d’un terrible secret. Mais il n’avait pas de temps à perdre. Ils allaient revenir. Donf prit une grande inspiration, avant de se diriger à pas de géants vers les deux portes du bureau. Il les ouvrit en grand. Elles claquèrent contre le mur après avoir pivotées à cent-quatre-vingt degrés sur leurs gonds. Mais le temps n’était plus à perdre à rester discret. Il lui fallait se dépêcher. Il dévala les escaliers quatre à quatre, se dirigea vers le réfectoire, sauta par-dessus le comptoir et gagna le fond de ses cuisines, où il prit deux bidons d’essence. L’air dans le réfectoire était saturé de gaz. Mais Donf n’avait plus le temps. Il repassa par-dessus le comptoir, les deux bidons à la main, puis remonta les escaliers en vitesse. Il gagna de nouveau le bureau de son Patron, et posa les deux gros bidons. Les tiroirs. Malgré sa hâte, Donf prit le temps de repousser le fauteuil roulant sur lequel était avachi le corps inerte avec précaution, non sans un certain recueillement. Puis il prit le tiroir à deux mains, et les retira avec force de leur emplacement avant de les poser un à un sur le bureau. Il les vida l’un après l’autre, prit le sac en cuir de travail qui était posé sur la moquette, à côté du bureau, et fourra en vitesse tout ce qu’il avait rassemblé dans le sac. Il prit soin de tasser suffisamment les innombrables feuilles volantes pour coincer les quelques livres – pas très gros, heureusement – qui traînaient sur le bureau. Puis il ferma le sac d’un clic caractéristique sur l’encoche, contourna le bureau, et jeta son fouillis dans le couloir. Il prit alors un bidon, dévissa le bouchon avec force et laissa s’écouler une longue traînée dans toute la largeur du bureau. Puis, d’après les derniers ordres de son Patron, mais non sans une peine perceptible, il arrosa le corps inerte d’une gerbe d’essence. Après avoir pris soin d’inonder la pièce sous une coulée d’humidité visqueuse et dégoulinante, Donf prit le deuxième bidon sous son bras, et laissa le premier écouler une traînée d’essence du bureau dans tout le couloir. Une fois le couloir lui aussi imprégné, il jeta le bidon vide dans les escaliers avant de faire de même avec le sac en cuir, ayant pris soin de ne pas l’arroser au passage. Il ouvrit ensuite le deuxième bidon et descendit à son tour les marches en laissant le liquide se répandre. Il fit ainsi le tour du salon, puis lâcha d’un geste vif une gigantesque gerbe dans le réfectoire. Il sentait la chaleur qui augmentait dans l’air. Le gaz se répandait en même temps que l’odeur de l’essence. Le mélange était plus qu’explosif. Mais Donf n’avait pas encore terminé. Il attrapa le sac en cuir et le balança au fond du réfectoire.
Vif, il sauta une nouvelle fois par-dessus le comptoir, et ramena deux bombonnes de gaz de taille moyenne. Il en plaça une entre les deux escaliers, bien contre le mur, puis monta les marches en prenant l’escalier de droite, là où il n’avait pas répandu d’essence. Il plaça la deuxième bombonne en face du bureau de son Patron, portes ouvertes. Enfin, il se frotta les mains, satisfait du résultat.
Quand soudain une vitre explosa. Donf se retourna. Il ne savait pas de quelle chambre exactement cela provenait, mais le bruit venait du couloir gauche. Il ne perdit pas une seconde. Au moment où il atteignait les premières marches au pas de course, une porte explosa. Il sentit un copeau de bois vernis lui frôler la nuque avant de dévaler les escaliers. Un feulement féroce retentit à l’étage au moment où il tombait sur le cul aux bas de l’escalier, après avoir loupé une marche. Il se releva promptement et se jeta en direction du réfectoire, passa le comptoir, les tables, et atteignit la porte qui menait à la bibliothèque. Vite, les clés…
Un grondement retentit alors. Une masse venait de s’écraser sur le sol, après avoir sauté du premier étage. Donf inséra la clé dans la serrure, tourna une fois, puis ouvrit la porte et inséra la clé de l’autre côté avant de se retourner. Il empoigna le sac en cuir en jetant un coup d’œil en direction de l’entrée. Ce qu’il devina, plus qu’il ne vit dans la pénombre, ne pourrait être décrit. Une sorte de serpent aux anneaux aussi épais qu’un pneu de voiture gisait sur le parvis de l’entrée, s’enchevêtrant lui-même dans son immense corps. Il était teinté d’un voile ténébreux, mais Donf aperçut avec netteté les deux globes aussi gros que son poing briller au milieu du fouillis d’anneaux. Deux yeux aussi sombres que le sang, d’un rouge menaçant. Le jeune homme se sentit l’espace d’un instant pétrifié par ce regard sauvage et meurtrier. Une longue langue fourchue traversa les ténèbres accompagnée d’un sifflement redoutable, réveillant Donf de son hypnose. Il sortit de sa poche un briquet, tandis que le reptile jouait de ses anneaux et se dressait lentement du mieux qu’il pouvait dans l’entrée du manoir. Nul doute que le plafond n’était pas encore assez haut pour lui. Il ouvrit lentement la gueule, découvrant deux crocs nacrés dirigés vers le jeune homme. Celui-ci ouvrit le clapet de son zippo d’un geste vif. La flamme brûla vivement dans la pénombre. Il leva le bras.
-   Et dire que j’ai eu peur en regardant Anaconda… Va pourrir en enfer.
Il jeta son zippo de toutes ses forces au milieu du gaz répandu dans tout le rez-de-chaussée, avant de se jeter sur la porte et de la fermer vivement sur lui, lâchant le sac qui tomba de quelques marches. Il tourna la clé dans la serrure, juste avant qu’une explosion d’une incroyable intensité ne l’envoi s’affaler aux bas des escaliers en pierre. Il se cogna la tête contre le mur et émit une plainte sourde. Ses lunettes volèrent sur le sol en pierre. Les fondations du bâtiment vacillèrent, mais les couinements du béton et les tremblements du sol n’étaient rien en comparaison du son suraigu qui empli l’atmosphère. Un hurlement d’une sauvagerie sans limite. Une plainte inhumaine, obligeant Donf à se couvrir les oreilles de ses mains. Un coup sourd et particulièrement violent s’abattit alors sur la seule et unique porte, en haut des marches.
-   Pas la peine ! Hurla Donf, les mains plaquées sur ses oreilles. Cette pièce est une barrière, la serrure est close ! Rien ni personne ne peut franchir cette porte scellée !
Un nouveau hurlement retentit alors, plus virulent que le premier, avant qu’une seconde explosion ne retentisse. Les lumières de la bibliothèque, qui s’étaient allumées en même temps que la porte avait été ouverte, grésillèrent puis s’éteignirent tout à fait. Donf, sous l’effet de la plainte assourdissante, accouplée à la trop forte odeur de gaz et d’essence ; sous les tremblements violents du sol, et le coup à la tête qui le lancinait sévèrement, s’affaissa lentement sur le sol froid et tomba dans l’inconscience sans même s’en rendre compte…


Saïko haussa les sourcils de surprise lorsque les lumières à l’intérieur de la bâtisse s’éteignirent. L’étrange vibration qui s’était fait ressentir à ce moment là avait atteint leur promontoire, pourtant éloigné du manoir. Le médaillon se mit à briller.
-   Saïko !
-   Il se passe quelque chose ! S’exclama le renard.
Myosotis s’approcha de lui à pas feutrés, les bras toujours croisés. Un cri dénaturé, féminin, leur parvint alors. Saïko se releva promptement, mû par une soudaine angoisse.
-   Les autres sont en danger ! S’exclama-t-il en fixant le manoir, plongé maintenant au creux de la nuit.
Eux-mêmes étaient plongés dans la pénombre. La lune, cette nuit-là, ne leur offrait pas sa luminosité. C’était à peine s’ils pouvaient se voir l’un l’autre.
-   Descendre la colline prendrait trop de temps. Il aurait fallu y réfléchir avant, dit la jeune femme, toujours aussi calme.
-   Accroche-toi à moi.
-   Pardon ?
-   Passe tes mains autour de moi et accroche-toi à mon dos ! Répéta Saïko, contrarié.
-   Mais qu’est-ce que tu comptes faire ? Demanda Myosotis en obtempérant, glissant ses bras dans la fourrure du renard.
-   Ne t’inquiète pas. Tiens-toi bien.
Saïko ferma les yeux. L’atmosphère sembla se contracter un court instant. La chaleur augmenta, et un curieux courant d’air les enveloppa. Le goupil releva alors les paupières, le fond de ses pupilles brûlant d’une flamme puissante. Il contracta les muscles de ses jambes, se prépara au saut et fit un bond prodigieux. Myosotis se cramponna. Son saut était tout simplement suicidaire : ce côté-ci de la butte était bien trop escarpé pour oser descendre par là. Encore moins y sauter. Mais à sa grande surprise, alors qu’ils se trouvaient au plus haut de leur bond, la gravité ne sembla pas vouloir les y faire descendre. Ils planèrent docilement au-dessus du vide, descendant très lentement, une douce chaleur les enveloppant. Les quelques vieux troncs d’arbres morts perchés à même le flanc ne les éraflèrent pas. Ils atteignirent le sol avec souplesse.
-   Mais comment tu peux faire ça… ? Demanda la jeune femme en se desserrant de son étreinte.
-   Pas le temps d’expliquer. On fonce !
Et le goupil se mit à courir, Myosotis sur ses talons.


*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Octobre 01, 2009, 04:45:29 pm
Saïko, en plus d'avoir un nom de femme, il fait des demandes étranges ._. Bref.

Je passe commenter sur l'ensemble de la fic. C'est du beau boulot. Bon, il doit rester des fautes, mais personne n'est parfait, hein ? Toi, tu manies parfaitement tout ce qui touche à l'intrigue, tu sais garder un voile de mystère permanent. Pareil pour les sentiments, c'est du lourd ... 'Puis on en veut toujours plus. Tu sais te faire attendre.

Concernant l'histoire, bah ... Ça avance petit à petit ~~ Quelque chose me dit que ça va péter dans pas longtemps. Plus fort que ce qu'on a pu voir.

Sur ce, bonne continuation x)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 01, 2009, 06:23:46 pm
'Tain, la scène du patron ça faisait trop "Ecoute... je suis... ton père..."
NOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!! *Donf s'étrangla alors dans sa douleur immense*

... mais perso, je préfère ta version. C'est le cas de le dire : ce début de chap pète. Je ne m'attendais pas à ce que la "maison" soit détruite aussi rapidement, ça fait de la peine mais en même temps ça fait avancer l'histoire... en gros, on s'ennuie pas une seule seconde, ça rebondit dans tous les sens et dès qu'on croit qu'une mission va marcher, ben... elle foire XD *ne fait aucune allusion à Zalos, Hunty et Sephy emprisonnés dans le manoir*
Bref, du grand art, comme j'ai l'habitude de le dire sur ce topic. Je me pose de plus en plus de questions et c'est chiant. J'ai jamais su entretenir un suspense pareil, moi. Je vous hais. Argh, que je vous hais! *PAF*

Et en plus vous nous donnez des leçons universelles du style "comment foutre le feu à un manoir en trois étapes" et bonus : "comment casser un serpent en le comparant à un film d'horreur". Du grand art, à ce niveau-là aussi. *PAF*

Encore une fois, un grand bravo... et j'ai hâte de commenter la suite parce que je sais déjà qu'elle déchire! Ah, et une dernière chose : je considère quand même que vous avez rempli votre part du contrat, alors j'honorerai la mienne... è__é Vous l'aurez, votre foutue photo!
*s'enfuit*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Octobre 01, 2009, 08:01:56 pm
* Saïko surgit du ciel dans le sifflement d'un Avion de Chasse et s'écrase sur Hunter, l'aplatissant de nombreuses fois avant de planter sa serpe de bois en travers la tête de l'échidné... mais avec le sourire ! * (J'exige une preuve pour cette grave accusation non fondée ! èoé)

Brooo ! Désolé pour tout ce retard ! C'est pas ma faute c'est... c'est le lycée ! Maudit soit ce Sanctuaire de l'ennuie et de la perte de temps ! èoé
Enfin bref, je suis là pour poser un commentaire pendant que j'ai le temps ! ^^

Alors, je dois déjà dire que j'ai adoré les précédents chapitres ! En particulier celui du piège ! L'ambiance est superbe et la mort violente du jeune homme est génial ! Quelle classe ce Neal ! Et puis la mystérieuse femme, elle fait pas dans la dentelle apparemment ! J'ai hâte de voir ce que vont subir nos courageux héros piégés !

En ce qui concerne ce chapitre là : toujours aussi génial ! Les descriptions et puis cette ambiance, mon dieux cette ambiance ! *3* La nuit devient de plus en plus sombre, les choses sérieuses sont en train d'arriver, le mystérieux Boss est mort (d'ailleurs je suis d'accord avec Sephy, comment ça fait Star Wars XDD) ! Je me demande bien ce qu'il a pu dire à Donf avant de s'en aller... surement un truc pas très gaie... ou pire encore : c'est lui qui est devenu le Boss a la place du Boss ! °0°
Enfin bref, va falloir attendre un peu avant de savoir tout ça. Saïko est Myosotis font encore faire parler d'eux ! Après tout, les vrais héros viennent toujours à point nommé ! >o> *SHBÖCK* Par contre, je crains la réaction de mon petit renard lorsqu'il passera la salle principale... avec tous les invités... enfin ce qu'il en reste... o_o

Je te tend un pouce fièrement levé Bro, une fois de plus c'est un chapitre qui casse tout ! J'attends la suite avec grande impatience ! Tu as un don pour cultiver le mystère et le suspense ! Continue comme ça ! Et tarde pas pour répondre, je veux voir qui mourra en premier ! 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Feurnard le Octobre 02, 2009, 11:06:52 pm
Pour un "outsider" comme moi le héros de l'histoire est Sephyra avec une légère tendance à la focalisation sur Saïko. Étonnamment Hunter qui profite à peu près de la même attention passe inaperçu, très secondaire, un simple adjuvant. Ce doit être une question d'identification du lecteur au personnage, les deux sus-cités étant extérieurs à l'organisation, ils ont tendance à ne pas tout savoir, comme nous.
L'intrigue se cristallise d'abord autour de ces quatre puis cinq filles sautant de je-ne-sais-plus-où, à noter que la cinquième arrive bien tard. Problème, cette intrigue voulue ou non s'achève en queue de poisson. Quant à la seconde, le rendez-vous, tout comme la première j'hésite à appeler ça une intrigue. On sent qu'il faudrait quelque chose derrière pour lier le tout et que ça manque cruellement. Une fois encore, le faux exorciste et les ombres d'Hunter passent complètement inaperçus.

Les descriptions surtout vestimentaires manquent de pertinence et surtout de repères, au moment des déplacements il est difficile de suivre, en général on se contente de constater où ils se trouvent sans chercher à savoir comment ils y sont arrivés - alors que tu le dis, on ne le lit pas. Les personnages manquent toujours de consistance malgré des détails trop banals et l'information par le dialogue n'aide pas.
Aussi, il arrive que le texte dise au lecteur quoi penser au lieu de le lui faire penser, des "l'atmosphère était telle" au lieu des cigares à la Flaubert, peu importe, en plus des inévitables discours libres en pleine narration il y a des intrusions du narrateur parasites. De même qu'une frénésie à dissimuler de l'information et même à dire que l'information est dissimulée. Trop de mystères tue le mystère, merci. À force les événements perdent de leur importance et donc de leur intérêt et l'histoire ne tient plus que par ses personnages ce qui, pour une histoire, n'est pas très flatteur.

Je crois avoir fait le tour.


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 03, 2009, 09:06:19 am
Vous l'aurez, votre foutue photo!

*Oreille x3*

J'ai entendu photo ? ^-^

Fernard a fait un sacré résumé en tout cas, on croirait un véritable commentaire/dissert composé ou je ne sais quoi, c'est assez impressionnant en un post de cette taille... ( quoique, ces condensés m'étonneront toujours. )

L'histoire avance encore ! J'ai hâte encore de voir ce qu'il va se passer... Saïko, on dirait trop un genre de Playboy o_o Accroche toi à ma taille ! Oh non je ne ferais jamais ça o/ Mais si bien sûr, je t'emmène loin de tout ce bazar ^o^ ! Oh merci Saïko, je t'aaaaaimeuh *Se prend un pavé de manoir en pleine gueule*

C'est que j'vais finir schizo moi.
Et ça va PETER O_O *se fait trainer par des hommes en blouse blanche*
j'ai hâte quoi .o. et j'veux savoir c'est quoi cette histoire de photo ou j'te casse le cou. *sbaf*



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 04, 2009, 12:28:00 pm
Pardon pour le retard, Blackdoom T.T Vraiment désolée !!!

Ah, sinon :

Dooonf !!!
Non, réveille-toi >.< Veux pas que tu meurs !!! Veut pas XO
*Tout le monde regarde la louve, les yeux écarquillés. Celle-ci fait un sourire bêta - comme elle, au passage - et regarde ensuite l'auteur de ce récit.*

Bref.
J'en étais sûre, par contre, le Patron avait quelque chose a caché avec ses yeux ^^' Par contre, je me demande comment il pouvait voir... Enfin, il est mort maintenant. NOOON !!! T.T

*Une fois encore, énormément de monde la regarde, surpris.*

Héhé ^^"
Enfin, je me demande quand même quelle est cette chose terrible que le Patron avait à cacher et qu'il a révéler à Donf. Bref, c'est un superbe chapitre, plein d'action. J'espère qu'ils s'en sortiront tous >.< Et que Donf survivra, aussi !!
Enfin, Myosotis a du courage... J'oserai pas m'accrocher à la taille d'un mec... ^^" J'espère en tout cas qu'ils vont tous survivre. Je sais pas combien de fois je l'ai dit, au moins tu comprendras ce que je pense XD

Citation de: Sephy-san
'Tain, la scène du patron ça faisait trop "Ecoute... je suis... ton père..."
NOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!! *Donf s'étrangla alors dans sa douleur immense*

XD C'est vrai que ça y ressemble un peu !

Citation de: Blackdoom
Oui, Hunter est un humain dans cette fic.

Ok ! Merci ! ^^

Enfin, superbe chapitre, belle description, du suspense...
Bon courage pour la suite ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Octobre 07, 2009, 01:56:45 pm
Ahaha, j'ai utilisé mes rares temps libres de ces cinq derniers jour pour lire ta fic et je ne suis pas déçus. J'adore l'histoire, très sombre, les relations entre les acteurs (et les acteurs) bref je crois que j'aime à peu près tout. Pourquoi le patron meurt, c'est trop triste, surtout qu'il était apparemment aveugle. Ce chapitre neuf commence super bien, encore plus d'action et de suspens que les précédents (mais il faut se reposer de temps en temps ^^).
Bref, bonne continuation.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 08, 2009, 07:45:01 pm
Je vous remercie à tous d'être d'être passés ! Ca fait toujours plaisir ^o^

Feurnard < Salut le renard ! Ca faisait un bout de temps, je suis content que tu viennes poser tes pattes ici le temps d'un commentaire ^^
- Les focalisations sont peut-être un peu brouillonnes, oui. J'explique : au début c'était simple, on suivait Sephyra qui entrait peu à peu dans cette organisation bizarre, et parallèlement, le Saïko qui glande dans la même ville à la recherche d'on ne sait quoi. Mais maintenant que tout le monde est réunit, qu'on connaît un peu mieux les persos, c'est difficile de rester attaché sur un seul. J'essaye donc de passer la donne de l'un à l'autre, sans en oublier un seul, mais vu le groupe, c'est un peu difficile parfois... Je suis pas à l'aise avec les groupes compacts, ça se voit apparemment. Mais tout ça va s'arranger avec un évènement un peu spécial qui arrivera d'ici quelques chapitres.
- Les descriptions vestimentaires ne sont vraiment pas mon fort, j'essaye justement de m'entraîner, pas d'occulter ce défaut. Donc normal que ce soit pas très étoffé, mais j'y travaille. M'enfin, c'est toujours bon de relever quand même.
- Les paragraphes pour savoir comment sont-ils allés quelque part, je trouve pas ça très intriguant pour la fic en elle-même. Là on sait qu'ils ont pris le train, ça suffit, je vais pas passer une page entière à décrire les sièges et les autres habitants des compartiments x)
- Par contre que le texte incite le lecteur à penser plutôt qu'à imaginer, ça, c'est pas bon. Je ferai un peu plus attention pour la suite.
- Enfin, pour le reste, tout est justifiable. S'il y a trop de mystères, c'est pour que le lecteur perde le peu de repères qu'il peut déjà avoir acquis. La ville, le manoir, le patron, les "missions"... Tout ça, c'est terminé, et le lecteur plonge alors dans le même brouillard que les personnages. On sait pas ce qui arrive, mais ça arrive. Pareil, si l'impression que plusieurs intrigues se superposent sans avoir de lien derrière, c'est maîtrisé (enfin, j'espère). D'ailleurs ce chapitre 9 appelé justement "Révélations Partie 0" ne cache pas ce qu'il a à dire : il pose les bases des mystères. J'ai bien dis les bases. A partir de là, on peut dire que l'action commence vraiment et que les évènements vont s'ancrer dans un scénario "principal".
- Ce qu'on peut reprocher c'est un début trop long à venir, c'est vrai. J'ai écris comme les chapitres me venaient à l'esprit, c'est-à-dire dans un premier temps de développer les relations entre personnages et les mystères qui s'accumulent. C'est peut-être une faute, pour l'instant on ne me l'a pas reproché, mais c'est à voir. Enfin bref, maintenant que c'est fait...
- Au final il n'y a qu'une seule chose qui me chiffonne vraiment, puisque je suis d'accord avec toi pour le reste : tu parles "d'intrusions du narrateur". Alors là, je voudrais voir ça de mes propres yeux. Ce n'est pas que je te crois pas, mais justement j'aimerais bien avoir un exemple, parce que je vois vraiment pas.
Sinon je crois que c'est tout. Merci à toi d'être passé, ça confirme quelques appréhensions que j'avais, je vais pouvoir faire attention ^^

Sephyra < Pas moyen d'être discrète hein è_é Par contre votre penderie, ça, vous savez la garder ! Mon honneur d'homme aurait dû passer après, j'aurai peut-être pu apercevoir quelque chose d'utile è_é
Capita < Mais nan, c'est qu'une photo chérie ^O^ *Meurt
Saïko < Frérot ! T'en fais pas, je sais que le lycée ça bouffe le temps, surtout la Terminale. Je t'en veux pas, viens plutôt boire un bon verre de Malibu près de la cheminée éoè Et passe le bonjour à notre frère commun ! XD
Hunter < Bien fait, t'avais qu'à pas insulter mon frangin. C'est vrai qu'il a un prénom de fille, mais c'est pas sa faute ! ... Enfin si, mais... *Fuit
Kayra < T'accrocher au dos d'un mec ? Tu te sens pas capable ? Mais si regarde ! *Enlève sa chemise d'un geste bogoss et gonfle son torse de mâle* Accroche-toi à môa ! è__é *Sa femme débarque, le tabasse à coups de frigo puis laisse tomber la chemise sur lui en le laissant pour mort*
Hya... Mec, merci d'être passé, ça fait plaisir ^o^ J'espère que la suite te plaira également !

Bon, je crois avoir répondu à tout le monde... Dieu que c'était long ! Mais ça fait plaisir de devoir répondre à autant de monde, en même temps. Je vous remercie encore une fois ! Je vous laisse avec la fin du chapitre 9, les choses s'accélèrent, mais le prochain chapitre va calmer un peu... Pour très peu de temps. Le chap' 11 fait cinq pages, et c'est du rapide. Donc soufflez bien, et je vous laisse pour l'instant avec la preview du chapitre 10. Au fait, je voudrais signaler qu'Hunter est passé sur ce bout de chapitre avant qu'il ne soit posté. Y reste sûrement quelques fautes, mais sûrement moins que d'habitude ._. Enfin j'espère.
Et je dédie ce morceau de chapitre à Sephyra, plus particulièrement le petit poème tout au bout.
Tchao ! ^^




-   S’il faut parler, alors parlons peu mais parlons bien. J’ai des questions à vous poser.
La jeune femme offrit son plus beau sourire à Hunter. Celui-ci prit bien soin de ne pas descendre ses yeux sur le magnifique décolleté qui offrait une très belle vue sur les formes avantageuses de son interlocutrice.
-   Mais je t’écoute, mon tendre chasseur, susurra-t-elle l’air ravie, plongeant ses yeux d’un vert foncé dans le regard du jeune homme.
Celui-ci eut l’impression qu’il était aspiré par la profondeur de son regard. Au creux de ce vert si attirant était ancrée une toute petite touche d’un noir ténébreux, qui semblait vouloir l’aspirer dans la nuit. Hunter se ressaisit.
-   C’était qui, le type qui m’a attaqué ? Votre fameux « exorciste » ?
-   Oh, tu veux parler de Loth ? C’est un jeune homme très mignon. Mais pas aussi attirant que toi…
Elle joignit ses mains sous son menton, s’avançant ostensiblement sur le bureau vers son interlocuteur. Son décolleté suivit le mouvement, s’offrant un peu plus à la vue du jeune homme. Hunter serra les dents.
-   Qu’est-ce qu’il me voulait ? Demanda-t-il sans détours.
-   Non pas ta mort, bien entendu, mais simplement laisser sa marque. Autre chose ?
-   Sa marque ? Quelle marque ? Pourquoi ?
Un rire enfantin résonna alors à ses oreilles. Une affreuse migraine le lancina si soudainement qu’il fut pris d’un sérieux vertige. Il ferma les yeux et se boucha les oreilles, la  mâchoire crispée, le corps raidi sur sa chaise. Sephyra lança un timide coup d’œil en sa direction. Leurs bourreaux se tenaient juste derrière eux, mais ils avaient maintenant le droit de tourner leur regard. La roussette se posait maintes questions. Que s’était-il passé durant la léthargie d’Hunter ? Saïko l’avait sauvé in-extremis, au bord de l’étouffement, alors qu’il était inconscient. Il avait raconté avoir entendu le jeune homme hurler lorsqu’il s’était réveillé après l’attaque. Leur ennemie passa un doigt sur ses lèvres sensuelles, la mine ravie.
-   Qu’est-ce que c’est que tout ce cinéma ?
La voix était glaciale. Un brusque changement de température s’opéra dans la petite pièce. Zalosta fixait la jeune femme d’un regard dur, sans équivoque, les sourcils plus froncés que jamais. Dans ses yeux, le désir de tuer. Sephyra réprima un frisson.
-   Vous vous demandez pourquoi cette violence envers vous ? Pourquoi tout ceci arrive alors que vous n’avez rien demandé ? Oui, après tout c’est compréhensible… Ce n’est pas de votre faute. Mais à votre insu, vous déteniez quelques petites choses qui nous étaient nécessaires…
-   Nécessaires ? A quoi ? A ramener la « Nuit éternelle » ?
-   Tout à fait, répondit l’inconnue sans se départir de son sourire énigmatique.
-   Les ténèbres…
Zalosta émit un sifflement méprisable entre ses dents.
-   Vous devriez changer de religion. C’est plus à la mode.
-   C’est justement ce qui fait le grandiose de notre projet, voyons ! répondit-elle, enjouée.
-   Et quelles sont ces choses qui vous sont nécessaires ? Demanda Sephyra sans se démonter face au regard que lui lança la jeune femme quand elle prit la parole.
Un regard qui dura une éternité selon elle. Des étranges rires remontèrent de ses souvenirs. Sa gorge se serra, comme sous l’emprise d’une émotion inconnue qui la submergeait toute entière.
-   Sephyra… Enfin nous nous voyons. Si tu savais combien d’années j’ai attendu ce moment…
Le regard et le sourire de leur ennemie avait changé. En tout cas aux yeux de la roussette. Ils s’étaient faits tendres, sincères et émouvants.
-   Je ne vois pas… Je ne vois pas de quoi vous voulez parler… Répliqua-t-elle difficilement en essayant du mieux qu’elle pouvait de masquer sa gêne.
A ce moment, son sourire disparut, et le vert de ses yeux se noya dans les ténèbres de ses pupilles. Ses ongles s’enfoncèrent dans la chair de ses mains, et ses traits, auparavant détendus, laissèrent place à une colère visible et tourmentée. Elle détourna son regard et lâcha avec mépris, comme vexée :
-   Tu te souviendras bien assez tôt.
-   Bon, et pour revenir à vos nécessités ? Demanda Zalosta, qui n’avait rien cerné de l’échange indirect qui s’était produit entre son amie et son ennemie.
-   Les deux gamins… Répondit cette dernière sans la regarder, sans même prendre conscience de l’importance de sa déclaration.
La hérissonne se leva d’un coup. Sa chaise tomba en arrière. Une pointe effilée traversa le tissu de sa robe dans son dos et pénétra sa chair. Le sang perla et coula le long des poils de sa fine fourrure. Heureusement, la lame n’était entrée que de très peu ; ce n’était qu’un avertissement. Mais à ce moment-même, Zalosta ne sentit pas la moindre petite douleur. L’idée qu’Arthur et Millie puissent être entre les griffes d’un ennemi tel que le renard fou lui était insupportable. Elle se retourna lentement, comme pour s’assurer que celui-ci était bien là, dans la même pièce qu’elle, incapable de se trouver en deux endroits à la fois. Il lui adressa un sourire meurtrier. Elle put par ce fait découvrir aussi leurs bourreaux, sans pour autant leur attacher la moindre importance. Ils étaient un peu plus petits qu’elle, complètement noirs, et leurs bras n’étaient que deux lames. Comme paire d’yeux, seules deux petites fentes ovales et blanches ressortaient de cette noirceur. Son bourreau personnel réitéra sa menace en levant son « bras-lame » vers la poitrine de la hérissonne. Celle-ci prit le dossier de la chaise d’une main et la remit en place, avant de se rasseoir lentement, raide comme une pierre tombale.
-   Qu’allez-vous leur faire… ? Susurra-t-elle avec un tel grondement glacial dans la voix que Sephyra la regarda en biais, pétrifiée.
-   On en a besoin… Répondit une nouvelle fois la jeune femme évasivement.
L’attitude de Zalosta, bien que meurtrière à souhait, ne l’intriguait nullement. Elle restait comme plongée dans ses pensées, n’osant plus regarder aucun de ses trois détenus. Elle eut alors un soupir. Ce qui sembla être à Sephyra un long soupir triste.

A ce moment, le mur derrière la jeune femme s’effrita soudainement, puis s’écroula. Le choc de l’éboulis désarçonna tout le monde dans un premier moment, puis Zalosta se reprit. Elle se leva, et, d’un même geste, empoigna sa chaise par le dossier et fracassa le petit bourreau d’un puissant coup sur la tête. Les deux autres levèrent alors leurs larmes, aussi véloces que des insectes, mais ils retombèrent comme des mouches, pétrifiés dans la glace qui se brisa, elle et leurs corps noirs, lorsqu’ils chutèrent lourdement sur le sol. Le bruit caractéristique de la lourde lame fendant les airs, qu’elle n’avait que trop entendu quelques jours avant, ne lui parvint que trop tard avec le bruit infernal de l’éboulis. Un corps agile se glissa alors vivement devant elle, et une fois encore, la faux s’arrêta entre les deux lames des katanas. Neal poussa un grognement sauvage. Hunter, qui semblait avoir soudainement repris ses esprits, balança son poing dans le museau du goupil avec une force si prodigieuse que la faux en retomba sur le sol, alors que son propriétaire s’écrasait contre la porte qui vira de ses gonds. Les trois amis se retournèrent et découvrirent ensemble, derrière les débris de murs, Myosotis, son couteau à la longue lame levé, les yeux d’un violet perçant et surnaturel. Zalosta regarda son ennemie. Elle était restée assise, penchée sur le bureau, indifférente à ce qui se tramait autour d’elle. Comme en état de choc, encore plongée dans ses pensées. La mâchoire de la hérissonne se contracta sous l’effroyable haine qui imprégnait tous ses sens. Un courant d’air glacial balaya la petite lampe de bureau, givrant l’ampoule qui y était vissée et la brisant de toutes parts. Sephyra, surmontant une angoisse inexpliquée, prit la main de son amie, l’étreignant même avec la froideur cadavérique de ce membre.
-   Zalosta, pas maintenant ! Cria-t-elle à l’intention de la hérissonne, comme pour mieux qu’elle ne l’entende sous sa couche de haine.
Un rugissement bestial retentit alors de la pièce adjacente où ils s’étaient fait capturer. Le regard de Zalosta se fit plus haineux que jamais. Elle hurla de toutes ses forces. Ses piques se dressèrent, et son regard violet se fit plus glacial que jamais. Elle frappa un grand coup contre le bureau, brisant le bois vernis sous une prodigieuse puissance. Elle en retira un poignet ensanglanté, avant de suivre l’impulsion de Sephyra qui tentait de l’entraîner loin d’ici. Elles escaladèrent les gravats à la suite de Hunter et retrouvèrent Saïko et Myosotis. Ils se mirent alors à courir, le plus vite possible, le plus loin d’ici.
Neal revint enragé de la pièce adjacente. Il ramassa sa faux avec fureur. Mais alors qu’il allait s’élancer avec vivacité derrière ses adversaires, un signe de sa Maîtresse l’en dissuada. Elle avait levé la main d’un air stricte, l’interdisant de tout mouvement.
-   MAIS POURQUOI ?! Hurla-t-il sauvagement.
Elle se leva sévèrement et le regarda droit dans les yeux.
-   Je t’interdis de les suivre pour le moment !
Neal grogna furieusement en détournant le regard. Ses griffes se serrèrent sur le manche de sa faux, et il passa sa rage sur les chaises en les tailladant de toutes parts, à grand renfort de hurlements sauvages.
La jeune femme regarda le mur défoncé par lequel ses invités s’étaient enfuis. Dans ses yeux, aucun regret. Mais au contraire, une grande mélancolie l’habitait. Une mélancolie qui l’habitait depuis son retour sur cette planète. Non… La rencontre avec sa chère et tendre Sephyra ne s’était vraiment pas déroulée comme elle l’avait rêvé. Mais elle aurait dû s’en douter…
Au dehors, une nuit sans lune aidait les fuyards à prendre leurs jambes à leur cou, à contrecœur. Quelques nuages noirs traînaient encore, semblables à des morceaux d’étoffes rapiécés, comme si la tempête, contre toute attente, s’était retenue d’éclater.


-   Bon dieu, quelle fournaise là-dedans !
L’homme en uniforme rouge marcha dans les décombres du manoir. Il écrasa sous ses bottes ignifugées un semblant de plastique calciné. Un deuxième homme marcha rapidement en sa direction, essayant de se frayer un chemin parmi ce qui restait de la bâtisse.
-   Chef ! On a retrouvé plusieurs morceaux éparpillés de ce qui semble être une bombonne de gaz !
-   Une bombonne de gaz… ? Voilà d’où provient l’incendie. Vous avez retrouvé des corps ?
-   Un seul, et en mauvais état…
Le chef de la patrouille de pompiers jeta un regard circulaire sur le rez-de-chaussée du manoir, couvert de suie et de cendre. L’un des deux escaliers s’était effondré, l’autre tenait… en partie du moins. La partie droite de la bâtisse avait succombé aux explosions et à l’incendie, et s’était écroulée sur ses fondations. Cependant, comme par miracle, la partie gauche était plutôt bien conservée. C’était même incroyable, compte tenu de la gravité de l’incendie.
-   Et merde, on est arrivé trop tard… Apportez une civière et dégagez-moi ce corps tout de suite. Amenez-le à l’hôpital, ils se chargeront du reste. Ah, et que quelqu’un se charge d’appelez les flics. ‘M’étonne qu’ils soient pas déjà là, ces flemmards…
-   Bien compris, chef.
Son subordonné quitta les décombres et se dirigea vers le camion rouge qui s’était garé dans le parvis de l’entrée. Le conducteur avait dû défoncer l’imposante grille en fer pour amener le camion assez près et ainsi éteindre l’incendie… Non sans beaucoup d’efforts et de temps.
Le pompier se dirigea à sa gauche, levant ses bottes noires pour surmonter les gravats. Le toit s’était en partie effondré, lui aussi. Le lustre gisait au milieu de l’entrée, les ampoules fracassées en morceaux, le métal tordu et noirci par endroit. Il traversa tant bien que mal ce qui semblait être un réfectoire. Les murs ainsi que les fenêtres sur sa gauche avaient été évincés par le souffle de l’explosion. Cependant, à sa grande surprise, le fond de la pièce semblait avoir été protégé de l’accident. En particulier la zone qui entourait une unique porte en bois. Celle-ci et une partie du mur qui l’entourait étaient intactes. Le professionnel regarda le phénomène sans comprendre.
-   Ca, c’est pas normal… Après une panne générale d’électricité, voilà qu’une porte résiste aux flammes ! Je devrais peut-être prendre ma retraite…

L’aube était proche, mais il faisait encore nuit. Le gyrophare du camion de pompier lançait une lueur rouge blafarde sur les décombres du manoir. Loth admirait le spectacle, perché sur le rebord du toit de l’immeuble qui faisait face à la bâtisse. Il observa plus attentivement la partie gauche.
-   Un kekkai…, murmura-t-il pour lui-même.
Le serpent, dont la longueur prenait toute la surface du toit, roula sur ses anneaux et se dressa derrière le jeune homme drapé dans son long manteau noir, en poussant un maigre feulement.
-   Ce n’est rien… Non, ce n’est pas grave. Tu as fait du bon travail, ce soir. Je suis fier de toi.
Loth leva la main droite et claqua des doigts dans le vide. Aussitôt, le serpent se leva bien haut, dominant Loth de toute sa taille (qui faisait en comparaison presque la moitié de l’immeuble… Voir les trois quarts), et ouvrit la mâchoire en sifflant bruyamment, crocs levés en signe d’attaque. Puis, sous une vive impulsion, il s’abattit sur le jeune homme, qu’il engloba tout à fait dans sa gueule entièrement noire. Tout son corps s’arc-bouta sur lui-même, et il disparut dans un voile de ténèbres qui entoura Loth avant de s’évanouir tout à fait. Celui-ci ne cilla pas. Il resta quelques minutes à contempler les décombres encore fumants. Un étrange sourire se dessina sur ses lèvres quand il aperçut la civière emporter sous un drap blanc le seul corps qui restait à l’intérieur des murs calcinés. Puis il disparut, comme le serpent, dans un voile de ténèbres.
Le temps d’une seconde, il s’était évaporé.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 08, 2009, 07:48:06 pm
Donf dégagea le pot de fleurs qui tomba en arrière et se brisa en morceaux, répandant les fleurs qu’il contenait sur le sol. Celles-ci étaient fanées, défraîchies depuis longtemps sans eau pour les abreuver. Le jeune homme envoya le sac en cuir noir se balader sur le sol avant de se hisser à l’aide de ses bras. Puis il roula sur le côté, haletant. Il reprit son souffle après quelques minutes, le temps que ses vertiges se calment, clignant des yeux sous le jour naissant alors qu’il sortait à peine d’une pénombre totale, puis se leva lentement. Le passage secret l’avait amené dans le jardin du manoir, juste derrière la bâtisse. Il regarda gravement, avec un pincement au cœur, le bâtiment détruit, calciné par les flammes. Tant d’années… Tant de travail, de rencontres, de meurtres. Pour en arriver là. Donf sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en coinça une entre ses lèvres. Il chercha quelques secondes son zippo fétiche avant de se rappeler qu’il l’avait jeté quelques heures plus tôt… Définitivement. Il prit alors un petit briquet de secours qu’il gardait toujours sur lui. Au cas où. Il mit une main en visière autour du bout de la cigarette, et au bout de quelques secondes, une fumée s’en échappa. Il rangea le briquet dans la poche arrière de son jean, avant d’inspirer une grande bouffée en regardant les décombres.
-   Et merde, j’ai perdu mon job… Sale nuit.
Il ne prit même pas la peine de recouvrir la sortie du passage secret. Il se retourna, ramassa le sac en cuir, et, sans plus un regard en arrière, s’aida d’un arbre et sauta par-dessus le petit muret avant de s’éloigner.


La jeune femme, qui n’avait pas encore changé sa robe noire, pénétra dans la pièce sombre. Dans le grand bureau, un homme, les bras croisés derrière son dos, regardait les étoiles à travers une grande baie vitrée qui prenait toute la longueur de la pièce. Il était enveloppé de la tête aux pieds d’une longue cape en tissu rouge, dont la capuche couvrait sa tête.
-   Alors ? Comment ça s’est passé ? Demanda-t-il sans se retourner.
Il avait la voix sombre d’un homme conspirateur, enchaîné par le mal, trahi par des années de souffrances… Qu’il avait enduré lui-même, mais qu’il avait aussi su faire partager à des innocents. La jeune femme resta sur le pas de la porte.
-   Mal.
-   Je t’avais prévenu que cela ne pouvait se passer comme tu le souhaitais.
-   Je le sais… Murmura-t-elle, envahie par la tristesse.
Sa mélancolie laissa bientôt place à une sourde colère.
-   Mais c’est de sa faute ! Moi je me souviens d’elle, de ce qui s’est passé ! Pourquoi pas elle ? Pourquoi faut-il qu’elle ait tout oublié ?! Mais… Ca me fait mal... Elle est pour moi tout ce qu’il me reste…
L’homme se retourna et s’approcha d’elle lentement. Et il l’enlaça.
-   Je sais, Lena. Je comprends ce que ça fait, de se sentir trahi et oublié par les personnes que nous aimons le plus. Surtout quand celles-ci représentent notre dernier point d’attache sur cette planète…
La dénommée Lena se laissa tomber dans les bras de son chef et laissa quelques larmes couler sur ses joues parfaites. L’homme desserra lentement son étreinte. Il la prit par la main et l’amena devant la baie vitrée.
-   Je ne comprends pas… Moi, je me souviens. Pourquoi pas elle ?
-   Elle était trop jeune à ce moment là. Toi tu t’en souviens parce que tu es revenue.
-   Mais quand bien même… Ces souvenirs doivent encore être présents dans son esprit, au creux de sa mémoire, de son cœur… Même inconsciemment… J’espérais qu’en me revoyant, elle se rappellerait.
-   Regarde les étoiles, Lena.
Celle-ci obéit docilement et leva les yeux. A travers la vitre, haut dans le ciel, resplendissaient les douces et lointaines petites lumières, semblables à des torches laissées allumées loin d’ici, sur d’autres planètes.
-   Tu vois toutes ces étoiles ? Elles, se rappellent de nos prédécesseurs. Des générations entières sont passées, ont vécu, et sont mortes. Mais les étoiles, elles, restent les mêmes, malgré toutes ces générations. Malgré ces décennies passées et répétées bêtement, elles continuent de briller. Elles seules sont les témoins muets et immuables du temps qui passe, indéfiniment…
Lena contempla ces prestigieux souvenirs du temps passé et présent avec respect.
-   Et elles seront encore là, quand nous même auront fait ce que la vie nous demande de lui offrir…
Ils restèrent un moment ainsi, dans le silence, à regarder le ciel. La vérité que lui apprenait son chef s’insinuait lentement dans l’esprit de Lena. Les étoiles, elles, étaient déjà là quand son histoire avait commencé. Quand leur histoire avait commencé. Et elles seraient encore les témoins immortels de ce qu’ils préparaient dans le secret. L’homme à ses côtés la ramena brusquement à la réalité.
-   Lena, veux-tu tuer Sephyra ?
La jeune femme ferma les yeux, imaginant les centaines et les centaines de vies qui s’étaient déjà déroulées sous la lueur de ces torches éternelles. De chacun des choix que ces centaines et ces centaines de vies avaient été obligées de faire. Alors en son cœur, en secret, elle prit sa décision, à son tour. Elle releva lentement les paupières, et ses yeux d’un vert sombre contemplèrent la nuit avec assurance.




« En vain, dans ce désert aride,
Sous nos pas tout s’est effacé.
Viens : où l’éternité réside
On retrouve jusqu’au passé.
Là sont nos rêves pleins de charmes,
Et nos adieux trempés de larmes,
Nos vœux et nos soupirs perdus.
Là refleuriront nos jeunesses ;
Et les objets de nos tristesses
A nos regrets seront rendus… »


Nouvelles Méditations poétiques, « Le Passé », Lamartine



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Plus rien ne sera pareil…
Voilà ce que nous avions à l'esprit.


-   La porte – et même l’étage entier je suppose -, est protégé par un kekkai. La serrure est elle aussi verrouillée par un système de magie qui m’est inconnu.
-   Un kekkai ? Demanda Sephyra, surprise.

Le quotidien auquel nous avions finis par nous accoutumer, les personnes que l'on croisait, les midis au réfectoire, les missions... Tout ça, c'était terminé.
Le monde tel qu'on le connaissait venait de disparaître sous nos yeux.


-   Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries…
-   Ca dit quoi ? Demandèrent en même temps Saïko et Hunter, au comble de l’impatience.
-   Mon premier est bavard, mon deuxième est un oiseau, mon troisième un chocolat, et mon tout est une délicieuse pâtisserie.

Ces réflexions étaient inscrites dans nos pensées. Dans les miennes, et dans les siennes. Nous avions fait partie de ces personnes, de cette vie. Nous l'avions choisis délibérément, indépendamment de toute opinion extérieure.

-   Est-ce qu’un client a pris une chambre ici, aujourd’hui ? Demanda-t-il la voix fiévreuse et tremblante.
-   Oui monsieur, et pas qu’un seul, c’est le but d’un hôtel. Le nom de votre ami ?
-   Euh… Donf ! S’exclama-t-il après une courte hésitation, ne connaissant pas le nom de son Patron.

Nous n'avions plus rien, plus personne à part eux.
A part ça.


-   Donf… ?
-   Ce qu’ils comptent faire… C’est… C’est impossible… C’est horrible…, Articula difficilement le  jeune homme.
-   Où sont les autres ?! S’écria alors Hunter en agitant Donf par les épaules.

-   Il va falloir te réveiller, Lucia…

Tout redevient comme avant... En fait, pas tant que ça.
Tout était enfin terminé. Et tout pouvait commencer...




NightDreamers
Chapitre 10 ~ Eveils


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 08, 2009, 08:04:53 pm
Tain, j'ai bien fait de rester sur le pc pour avoir cette suite. BFM TV, ça va deux minutes.
J'aime beaucoup la courte reconversion de Neal en bucheron, sur le coup ça m'a fait tripé .o. Et le pétage de câble de Zalosta, j'ai adoré, c'était croustillant, j'trouve pas d'autres mots.
Un kekkai, moi j'sais ce que c'est u.u *se prend une armoire à manga dans la poire*
Et c'est fou, j'arrive pas à voir le lien que peu avoir Sephy avec cette Lena oô... 'Fin dans la fic en tout cas.

Post nul, commentaire nul, mais moi j'ai sommeil. J'suis contente de lire ce bout de chapitre, ça me fait ma ptite lecture du soir. J'ai hâte de voir la suite ! o_o


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 09, 2009, 02:52:43 pm
Purée, on l'a échappée belle on dirait o_o Heureusement que Saïko et Myo-chan étaient là *"Myo-chan" fout un coup de tatane à Sephyra*

J'ai adoré cette partie même si ya trop de mystères et que je pige que dalle et que ça m'énerve. Va falloir que tu nous apportes vite des réponses pour éviter que ça devienne lourdingue.
En tout cas, j'ai beau me triturer le cerveau, comme Capi-chan je me demande bien quel peut être le lien entre ma Sephy et cette Lena... Intriguant, très intriguant! Et le prologue roxxe, comme d'hab. J'ai trop hâte de lire la suite, c'est un truc de ouf de mort qui tue.

Ah, et je vous remercie de m'avoir dédié ce bout de chapitre é_è Comme c'est émeutant! En tout cas j'espère que la suite sera aussi bien, voire meilleure encore que tous les chapitres que vous avez rédigés jusqu'à présent ^0^
Je vous souhaite une excellente continuation, très cher!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 10, 2009, 01:22:28 pm
Wouah...

Magnifique suite ! Suspense, action et sentiment s'y mêle énormément X)

Enfin, j'ai beaucoup aimé ! Je me demande bien quel est le lien entre Lena et Sephyra, et j'espère que la folle (euh, pardon, la femme) va rien faire à Arthur et Millie !!!
En tout cas c'est magnifique, cette suite. Heureusement que Saïko et Myosotis était là, j'avais peur é.è Ah, et Hunter, bien joué pour le coup de poing XD
Longue à souhait, cette fin de chapitre ! En plus on s'ennuie pas, y a vraiment de l'action ^^ Ah, et Donf est vivant !! OUAISS !!! XD
*On la regarde avec de gros yeux.*

Héhé ^^"
Zalosta est mimi avec les enfants ^^ J'ai bien aimé ce passage, je l'ai trouvé sentimental !
Citation
T'accrocher au dos d'un mec ? Tu te sens pas capable ? Mais si regarde ! *Enlève sa chemise d'un geste bogoss et gonfle son torse de mâle* Accroche-toi à môa ! è__é

é.è
*La louve hésite.*

T'es sûr que je peux ? Mais je me sens vraiment pas capable...


M'enfin bref, une belle suite ^^ Bon courage pour le prochain chapitre, j'ai hâte de le voir ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Octobre 10, 2009, 01:52:32 pm
Yes, une suite.
Mais quel est le lien qui entre Sephyra et Lena ? En tout cas cette dernière a l'air de bien la connaître.
Une suite super, je vois pas quoi dire de plus. Y'a quand même un moment ou j'ai eu peur pour le groupe.
C'est tout, bonne suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 12, 2009, 07:37:52 pm
Capita < è_é *Te balance en plus de l'armoire les DVDs japonais de Kara no Kyoukai !*
Sephyra < "Myo-chan", je met ça de côté. Et oui c'est bon vous allez avoir vos débuts de réponses aux mystères mystérieux è_é *SBAF
Kayra < *Sort de sous sa tombe, les cheveux plein de verres de terre* JE SUIS VIVAAAANT !! :°0°-iste *Un Dragon dans une Viper rouge lui roule dessus sans ménagement*
Hygualanga (C'est plus fort que toi !) < Content que tu sois repassé ! Ravi que ça te plaise, et j'apporte la suite ^o^

Merci d'être là, encore et toujours :snif::bouhou: C'est que... Ca me fait plaisir... é__è
*rature la ligne du dessus* On dirait un monologue de Sephyra, je suis pas rousse merde. *Fuit
Bref, j'espère que la suite vous plaira autant si ce n'est plus ! Merci de passer, et je vous annonce que je bosse sur le chap' 12 ^o^
A la prochaine !



Plus rien ne sera pareil.
Voilà ce que nous avions à l'esprit. Le quotidien auquel nous avions finis par nous accoutumer, les personnes que l'on croisait, les midis au réfectoire, les missions... Tout ça, c'était terminé.
Le monde tel qu'on le connaissait venait de disparaître sous nos yeux.
Ces réflexions étaient inscrites dans nos pensées. Dans les miennes, et dans les siennes. Nous avions fait partie de ces personnes, de cette vie. Nous l'avions choisis délibérément, indépendamment de toute opinion extérieure. Nous n'avions plus rien, plus personne à part eux. A part ça.
Tout redevient comme avant... En fait, pas tant que ça.
Tout était enfin terminé. Et tout pouvait commencer...




NightDreamers
Chapitre 10 ~ Eveils



Le petit groupe, fatigué et fourbu, resta immobile face au terrible spectacle. Le manoir était détruit. Saïko, en retrait, le visage navré, regarda ses trois compagnons avec tristesse. Lui aussi, il savait ce que c’était, de perdre son foyer, ses amis… Sa famille. Sa fratrie. Zalosta chercha inconsciemment la main de Sephyra, et la trouva prête à l’accueillir. Elles restèrent silencieuses devant l’imposante grille en fer qui gisait sur le sol, tordue et évincée. Hunter retira  lentement son chapeau blanc et le tint sur son torse en fermant les yeux. Même son Démon accepta le recueillement sans broncher.
-   Les enfants, Donf… Murmura Zalosta avec peine.
Elle fit un pas en avant, mais la main de Sephyra dans la sienne la retint.
-   Non, Zalosta… Ce n’est pas la peine…
-   Mais vous ne trouvez pas ça bizarre que la partie gauche soit… Presque intacte ? Intervint Myosotis en s’avançant.
Elle sortit le couteau qui était accroché dans son dos grâce à la ceinture de son kimono, et trancha le ruban jaune qui interdisait le passage.
-   On trouvera peut-être quelque chose. Qui sait, des survivants, même…
Saïko grogna intérieurement. Ce que faisait la jeune femme était tout simplement stupide. Qu’il y ait une partie plus intacte que l’autre ne changeait rien au fait que le bâtiment avait été incendié. Elle donnait un redoutable espoir à ses trois compagnons. Espoir qui pouvait se retourner contre eux, à un prix encore plus atroce que le choc de voir le manoir détruit à leur arrivée. Dire aux familles de victimes qu’il y avait une chance que celles-ci ne soient pas mortes, pour finalement revenir au même résultat macabre, c’était les tuer une deuxième fois. Et la douleur n’en était que plus vive…

Myosotis, tout à son affaire, s’engagea tranquillement sur le parvis caillouteux. Dans le jardin de l’entrée, les deux plus proches arbres de la bâtisse avaient brûlés. Les flammes avaient dû être d’une incroyable intensité pour s’échapper ainsi des fenêtres et venir lécher les branches de ces végétaux, pourtant éloignés de plusieurs mètres ! La jeune femme marcha sans gêne aucune sur la grande porte à moitié couverte de suie et incendiée. Elle jeta un coup d’œil dans toutes les directions, jugeant le drame, puis s’avança dans le réfectoire. Saïko, lui, préféra faire le tour du manoir par le côté, accompagné d’un pas traînant par Hunter. Les deux autres hybrides avaient lentement suivi Myosotis. Celle-ci s’arrêta devant la porte intacte de l’entrée de la bibliothèque. Elle inspecta vivement les contours.
-   Vous voyez ? Qu’est-ce que je vous avais dit ? Dit-elle d’un ton neutre.
Zalosta se retint de la balancer elle-même contre la porte intacte, trop impatiente de saisir la poignée de celle-ci. En vain. Elle était fermée à clé. A ce moment là, un étrange grognement se profila dans la gorge de la hérissonne, sourd au début, puis de plus en plus fort. Sephyra et Myosotis reculèrent d’un même geste. Une rage sans précédente éclata en Zalosta, et elle déversa sa haine sur la petite porte en bois à grands coups de poings, de pieds et de cris. C’en était trop. La réception, l’étrange et désagréable rencontre, la peur, la colère, puis la matinée passée dans le wagon-bagages pour revenir en fraude, entre les cahots, l’exiguïté du compartiment et les amers ressentiments de sa soirée, enfin le manoir qu’elle découvrait dévasté, les enfants en danger, Donf et son Patron disparus… Elle n’en pouvait plus.
Elle hurla un grand coup, se jetant elle-même contre la porte. De petites larmes de souffrance, de colère et d’appréhension coulèrent d’elles-mêmes sur les fines joues de la hérissonne. Elle se laissa tomber sur le sol, tremblante et épuisée, la respiration saccadée. Sephyra s’approcha et s’agenouilla auprès d’elle, et elle passa lentement un bras autour de ses épaules.
-   Zalosta, ça va aller… ?
Pour toute réponse, celle-ci se jeta dans les bras de son amie, ne retenant plus ses larmes, le museau fourré dans la poitrine de la roussette. Celle-ci la tint contre elle, l’entourant de ses bras réconfortants.
-   Lâche-toi un bon coup, ça ira mieux après…
Myosotis reposa son regard sur la serrure de la porte. Elle ferma les paupières, se concentra, puis les ouvrit à nouveau. Ses iris s’étaient teintés d’un violet fluorescent, surnaturel. Des étranges reflets noirs semblaient virevolter entre les contrastes de ce profond violet. A ses yeux apparut alors la serrure, accompagnée de la porte et du pan de mur sur le côté. Mais pas seulement. D’inexplicables lignes rouges palpitantes et transparentes traversaient sa vision et semblaient profondément ancrées dans les objets même. Puis ce fut comme une interférence qui apparut le temps d’une demi-seconde, d’un bleu transparent lui aussi. Elle se concentra plus intensément, et l’interférence réapparut soudainement un peu plus longtemps. Myosotis pu élucider le problème de la porte intacte. L’interférence avait la forme d’une sorte de halo, qui entourait la porte et passait à travers mur et plafond. Derrière celui-ci, la porte apparaissait presque floue, brouillée par intermittence comme une image mal reçue sur une télé. Elle leva son bras droit et approcha sa main du halo. Elle rencontra une faible résistance, mais son bras passa à travers le halo.
-   Un kekkai… Murmura-t-elle pour elle-même.

Elle s’avança alors lentement et passa à travers le bleu transparent. La porte redevint nette à ses yeux. Elle se concentra sur la serrure. Apparue alors d’étranges signes entre la ferraille, là où on entrait la clé pour faire jouer le système compliqué de la sécurité. Des marques d’un bleu transparent, comme le halo, qui contrastaient singulièrement avec les lignes rouges palpitantes.
Sephyra et Zalosta s’étaient relevées sur le côté pour ne pas gêner la jeune femme. La hérissonne séchait discrètement ses larmes, maintenant honteuse d’avoir craquée ainsi.
-   Myosotis, tu as découvert quelque chose ? Demanda-t-elle en s’éclaircissant la voix, voulant faire oublier le passage qui venait de se dérouler et qui lui apparaissait comme une faiblesse avouée.
Leur compagne referma les paupières. Quand elle les ouvrit, ses yeux retrouvèrent leur gris-vert habituel. Les deux hybrides l’interrogèrent du regard.
-   La porte – et même l’étage entier je suppose -, est protégée par un kekkai. La serrure est elle aussi verrouillée par un système de magie qui m’est inconnu.
-   Un kekkai ? Demanda Sephyra, surprise.
-   Une barrière magique, si tu préfères, lui répondit Myosotis sans prendre à part  l’ignorance de la roussette.
Zalosta fronça les sourcils.
-   Mais logiquement on ne peut pas passer à travers un kekkai, remarqua-t-elle en appuyant fortement sur la négation.
-   Il semblerait que le jeteur ait fait une exception pour certaines personnes seulement… Peut-être celles en qui il avait confiance. Mais ce ne sont que des suppositions.
Sephyra regarda la porte.
-   Si elle était verrouillée et inaccessible, alors il y a sûrement, à l’intérieur…
Elle s’interrompit d’elle-même. Il y eut un bruit sec, puis le cliquetis d’une serrure ouverte. La poignée ronde se tourna lentement, et la porte s’ouvrit. Les trois amies reculèrent vivement, et à leur grand étonnement tombèrent sur Saïko. Hunter le suivait juste derrière, dans l’escalier. Zalosta le chercha vivement du regard, attendant un geste, une réponse, un espoir. Mais celui-ci baissa les yeux, le visage éteint. La hérissonne sentit son cœur se geler à l’intérieur de sa poitrine. Alors c’était cela, ce que ressentaient ses victimes quand elle les gelait ? C’était effroyable…
Par instinct, Sephyra lui prit à nouveau la main et chercha son regard. Mais Zalosta ne fit aucun geste. Elle resta la bouche entre-ouverte, les yeux perdus dans le vague. Saïko le remarqua et en conçut une indescriptible peine.
-   Allons, il ne faut pas perdre espoir, dit-il, la voix douce et réconfortante. Tout n’est pas encore perdu. La bibliothèque est intacte, je suis certain qu’ils se sont réfugiés ici. Hunter et moi avons découvert un passage qui mène du jardin à cette pièce. C’est comme une issue de secours secrète ! Ils se sont sûrement échappés par-là, et doivent être loin d’ici à l’heure qu’il est. Loin, mais saufs.
Zalosta leva lentement la tête, la mine triste. Mais le renard avait réveillé en ses yeux une étincelle d’espoir… Qu’il ne faudrait certainement pas pour lui avoir allumé en vain. Il se surprit lui-même à sourire malgré ses doutes profonds. Sephyra le remercia intérieurement en lui accordant un discret sourire à son tour.
Il se retourna et leur fit signe de le suivre dans le sous-sol. Hunter s’effaça pour laisser passer le petit groupe, avant de les suivre dans la large pièce. Il faisait noir. Les lumières avaient grillés, et avec la porte d’entrée ouverte en haut des marches, on discernait à peine les étagères et les tables. Tout au plus quelques ombres que l’on frôlait.
-   Cherchez quelque chose, ils ont sûrement laissé une note, un indice pour qu’on sache où ils sont allés, conseilla Saïko dont la voix calme résonna dans la cave aménagée.
Ils se dispersèrent, avançant lentement pour éviter de se prendre un meuble dans la pénombre. Zalosta tâta avec précaution les tables, glissant ses mains à l’aveuglette sur les surfaces en bois, lorsque qu’elle percuta quelque chose qui tomba à terre avec légèreté.
-   Ah ! S’écria-t-elle.
-   Quoi ? T’as trouvé quelque chose ? Résonna la voix grave de Hunter.
-   Un bout de papier je crois, mais je l’ai fait tombé…
Un bruit sourd se fit alors entendre tout de suite accompagné d’un gémissement plaintif.
-   Tu t’es pris une table ? Demanda Hunter en se retenant de rire sans joie.
-   Le premier qui se moque servira de statue dans cette foutue pièce pour l’éternité, gronda la voix glaciale de Zalosta.
Un bruit de frottement sur le sol. Un bruit de papier froissé.
-   Je l’ai ! Remontons.
Le petit groupe revint au réfectoire, aidé dans le noir par la lumière du jour qui entrait par la porte, leur montrant la sortie. Zalosta posa le papier à plat sur une table noircie après l’avoir déplié. Sur celui-ci, une écriture rapide et brouillonne avalait les lignes.
-   Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries…
-   Ca dit quoi ? Demandèrent en même temps Saïko et Hunter, au comble de l’impatience.
-   Mon premier est bavard, mon deuxième est un oiseau, mon troisième un chocolat, et mon tout est une délicieuse pâtisserie, lut Zalosta sans même se retourner.
Hunter et Saïko se regardèrent en même temps.
-   Fais voir, demanda le jeune homme d’un ton ferme.
La hérissonne se retourna et lui tendit le petit bout de papier froissé. Tous se rassemblèrent autour de Hunter et lurent le même texte sans rien comprendre de plus. Le jeune homme gronda en même temps que Zalosta. Le papier passa entre les mains de Saïko, qui réfléchit d’un air songeur, avant que Sephyra ne s’y penche elle-même. Myosotis, les bras croisés, regardait la devinette d’un air curieux.
-   C’est tout ce qu’ils ont trouvé ?! Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu bordel ! S’énerva Hunter.
-   Du calme, on a au moins la preuve qu’ils sont vivants, releva Saïko d’un ton sage.
-   Quelle preuve ? Ca peut aussi bien être un piège ! Rétorqua Zalosta en tapant du poing contre la table.
-   Calmez-vous ! Ca ne sert à rien de s’énerver pour rien. Tentons plutôt de déchiffrer cette charade, intervint à son tour Sephyra en prenant la défense du renard.
Celui-ci répéta pour lui-même chaque ligne de la devinette en fronçant les sourcils. Sephyra lisait et relisait les mots un par un, tentant de trouver le plus rapidement possible la solution avant que son amie la hérissonne ne s’énerve pour de bon. Myosotis quant à elle fit quelques pas en direction d’une ancienne fenêtre remplacée par un trou béant. Elle regarda le ciel bleu, puis un sourire se dessina sur ses lèvres.
-   C’est vrai, c’est délicieux une bavaroise…

Un grand silence succéda à ses paroles. Saïko la regarda, puis à son tour sa bouche s’étira en un large sourire.
-   Mais oui, une bavaroise !
Le renard rit de lui-même face à cette charade qui semblait si compliquée, et qui ne l’était pas du tout en vérité. Le regard de leurs compagnons passait de la jeune femme au goupil sans rien comprendre.
-   Quoi, vous avez compris ? Alors expliquez au lieu de vous foutre de nous ! S’insurgea Hunter en s’approchant de Saïko.
-   Oui, oui, excusez-moi. Mais c’est si simple, quand on s’en rend compte ! Bon, alors.
Sephyra rendit le petit mot à Saïko, et celui-ci décortiqua chaque phrase.
-   « Mon premier est bavard », donc « bavard ».
-   Quoi… ? Demanda Zalosta, qui ne comprenait pas.
-   Attendez, attendez ! « Mon deuxième est un oiseau », donc « oiseau » !
-   « Bavard », « oiseau », répéta Sephyra en attendant la solution finale.
-   « Mon troisième un chocolat », donc « chocolat » ! « Et mon tout est une pâtisserie…
-   Une bavaroise au chocolat ! S’écria Zalosta sans y croire.
Hunter restait lui aussi perplexe et demanda à revoir le petit bout de papier. Sephyra cherchait encore le piège dans cette simplicité.
-   C’est tout bête ! S’exclamait le renard.
Myosotis restait immobile, les yeux fermés, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
-   Bon, mettons, rétorqua la hérissonne après avoir lu une dernière fois la devinette. Ca nous amène à quoi ?
Saïko reprit une attitude plus sage, non sans perdre son sourire.
-   Et bien je pense que, par peur que nos ennemis n’arrivent avant nous, ils nous ont laissés un message « crypté », pour nous dire où ils sont allés.
-   Un peu léger, ton « cryptage », répliqua Hunter en grognant.
-   Je ne pense pas, c’est tellement simple qu’on ne voit pas tout de suite la solution.
-   Pas tout de suite, mais en prenant cinq minutes pour réfléchir, on comprend quand même. Myosotis n’a pas mis longtemps, qui nous dit que ceux qui ont attaqués le manoir n’ont pas fait ça pour nous piéger ? Et même si c’étaient le Patron et les enfants, qui nous dit que nos ennemis ne sont pas passés avant nous ? Déclama la hérissonne.
-   Zalosta, si tu réfutes toutes mes conclusions, on ne saura jamais si ton patron, ton cuistot et les enfants vont bien. Piège ou pas, on n’a que ce petit bout de papier pour nous aider.
-   De toute façon le kekkai était intacte. Il s’est désactivé au moment où Saïko a tourné la clé dans la serrure. Donc, par logique, cette porte est restée fermée depuis le moment où la barrière a été activée jusqu’à notre arrivée. Personne n’est entré, personne n’est sorti. Par la porte en tout cas.
Le hérissonne se renfrogna.
-   Bon… Mais on fait quoi alors ?
-   Vous ne connaissez pas un endroit ici, ou une ville proche qui pourrait avoir un lien avec la bavaroise ? Demanda le renard en regardant chacun de ses compagnons.
Ceux-ci réfléchirent, mais aucun ne trouva de lieu approprié.
-   Mikada, un peu plus dans le sud, connut pour ses fameuses pâtisseries.
Tout le monde regarda Myosotis.
-   Encore un truc appris dans un de tes magazines, c’est ça ? Demanda Zalosta, perplexe et un peu vexée.
-   Tout à fait, justifia la jeune femme en regardant la hérissonne sans ciller.
-   Bon, alors direction Mikada. Et on fera quoi une fois là-bas, mademoiselle-je-sais-tout ?
-   Je n’en sais rien. Chercher, pourquoi pas ? Ca a l’air logique.
-   Aah, oui, chercher. Effectivement ! C’est tellement logique que je n’y ai pas pensé.
Un long silence s’ensuivit. Zalosta et Myosotis se défiaient du regard. Saïko et Sephyra, mal à l’aise, sentaient qu’ils devaient intervenir.
-   Si Myosotis a raison, c’est la seule voie qu’il nous reste, Zalosta…, dit la roussette.
-   Oui, une fois là-bas on trouvera sûrement quelque chose pour nous remettre sur la route. Mais si on reste ici, on ne va jamais y arriver.
-   Bon, alors on fonce à Mikada, déclama Hunter, résumant la pensée générale.
Zalosta n’en resta pas moins vexée et en colère, et ne détacha pas son regard de Myosotis. Celle-ci la dépassa sans faire attention à elle et sortit avec les autres du manoir. Avant de continuer leur chemin vers la gare, Hunter et Zalosta jetèrent un dernier coup d’œil à « leur maison ». Ils ne la reverraient certainement plus. En tout cas, plus comme avant.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Octobre 12, 2009, 08:48:54 pm
Ahaha, le jeu de mot. On ne me l'avais jamais fait...
Bon je vais essayer de pas copié collé en partie mon dernier commentaire...
Alors que tout le monde s'acharne sur la porte et la serrure, Hunter et Saiko font le tour, ils ont tout compris (les gars en force, normal quoi...).
Myosotis en a des connaisances oO, et donc des secrets (génial).Des tensions entre cette dernière et Zalosta, ça promet, mais ça peut être drôle aussi. J'attend de voir.
Bien trouvé la devinette, je n'aurais pas réussi à m'endormir ce soir si je n'avais pas eu la réponse; en plus elle colle bien à Donf. Le problème c'est que je ne vais quand même pas dormir tout de suite... maintenant j'ai faim.
Bon travail et comme d'habitude bonne continuation.
 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 13, 2009, 08:55:26 am
La devinette n'est pas de moi, mais de notre cher Victor Hugo x)
Fallait que je la case quelque part dans cette fic, obligé °^°
J'espère que t'auras réussi à t'endormir quand même ! Si tu veux là j'ai du Snickers et des nouilles japonaises, t'en veux ? *Fuit


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Octobre 13, 2009, 03:52:14 pm
Bon ca fait un moment que j'ai pas fait de com et pour changer je laisse au autre le soin de te faire les compliments, je vais pas les répéter. J'aime toujours autant l'ambiance sombre et sinistre de ta fic. Passons aux trucs chiants. Les fautes.


 
Citation
et venir lécher les branches de ces végétales, pourtant éloignés de plusieurs mètres !
Un végétal, des végétaux.

Citation
elle déversa sa haine sur la petite porte en bois à grand coups de poings, de pieds et de cris.
A grands coups de poings…

Citation
A ses yeux apparurent alors la serrure, accompagnée de la
C'est la serrure qui apparaît, pas les yeux.

Citation
-   Un bout de papier je crois, mais je l’ai fais tombé…
Je l'ai fait tomber. ^^ Je savais pas Zalos si maladroite. *Se fait congeler*

Citation
Myosotis, les bras croisés, regardait la devinette d’un air curieuse.
C'est l'air qui est curieux.

Citation
-   C’est tout ce qu’ils ont trouvé ?! Mais qu’est-ce qu’ils ont foutus bordel ! S’énerva Hunter.
Foutu. Participe passé. Pas besoin de te faire un dessin.

Citation
Personne n’est entré, personne n’est sortit. Par la porte en tout cas.
Idem, sorti.
Y'en a un peu moins là mais presque toujours les mêmes. ^^

On sent bien l'atmosphère chargée de tristesse dans ce passage. Zalos s'inquiète vraiment pour les enfants… tous les sentiments sont d'ailleurs presque axés que sur elle. Je savais pas que Zalos avait des sentiments. XD *se refait congeler.* On sent Myosotis parfaitement indifférente mais les autres c'est assez vague. Il n'y a rien de précis  Tu aurais peu développer tout ça. Enfin ça viendra peut être avec la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 14, 2009, 06:11:16 am
Il serait temps que je commente moi! ^0^ Super suite, je ne regrette pas de faire de la pub à votre fic sur ma bannière finalement (mais à nos prochains gages, attendez vous à bien pire que ça è_é)

Bon, je continue de penser qu'un demi chap c'est vraiment trop court TOT mais en même temps cela vous permet d'avancer alors bon. J'ose espérer que vous tiendrez votre promesse : la suite est postée, Jeudi qui vient, à 20h30 au plus tard! è_é *PAF*

Sinon j'ai bien aimé le passage avec Zalosta qui s'acharne sur la porte, et que après elle pleure TOT c'est triiste é_è Mais c'est cool d'être son amie, d'ailleurs ya des fois où elle me rappelle ma Sephy, Zalos.
Enfin bon! J'espère que vous vous êtes trouvé un bon hôtel 5 étoiles et que vous nous attendez les pieds sur la table avec un cigare à la main, Donfy? è_é Parce qu'il serait temps de trouver réponses à nos questions! J'ai trop envie de tout savoir sur cette Lena et ses plans diaboliques TOT

Bref, félicitations pour cette suite, malgré les fautes relevées par Miko ^0^ Je vous souhaite une excellente continuation, et je vous dis à bientôt!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 14, 2009, 05:42:35 pm
*Eclate de rire*

J'adore la devinette, Blackdoom ^^

Enfin, sinon, salut ^^

Donc, comme je le disais, j'adore la devinette. En lisant ce passage, je me suis dit : "Hein ?!" Je dois avouer que je n'ai vraiment rien compris ^^" Heureusement que Myosotis et Saïko sont là pour nous éclairer ^^
En tout cas c'est un beau début de chapitre. J'ai beaucoup aimé les sentiments à l'intérieur, et c'est vraiment super bien décrit. Le passage avec Zalosta qui pleure est le plus émouvant (ça paraît logique, mais bon...). Et Saïko, je l'adore !! Il a réconforté Zalosta, c'est vraiment trop gentil =3
Enfin, l'endroit où ils vont aller, ça me donne envie de manger... *Se fait courser par une certaine hérissonne qui détient un pouvoir glaçant* Une bavaroise. Au chocolat, en plus. Nan, franchement, là j'ai faim XD

Mais j'ai beaucoup aimé ce début de chapitre, vraiment captivant, bien écrit, et tellement émouvant... Sephy-san, t'es super aussi ^^ Heureusement que tu étais là pour réconforter Zalosta ^^
Bref, un beau chapitre !! Merci de nous faire rêver, Blackdoom ^^

Bon courage pour la suite !! 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 15, 2009, 11:07:11 pm
ABOUHGABOUGAWAAALRAZAAAH !
Ouais ça vous dérange ? Désolé, j'avais envie de gueuler, et c'était trop facile de juste marquer "aaaaah". Vive notre monde.
Mais passons à la suite avec joie et entrain voulez-vous !

Miko
Alors déjà les fautes. Je vais corriger juste après posté ce chapitre Miko, t'en fais pas, et merci d'être passé une nouvelle fois.
Citation
Un végétal, des végétaux.
Ah oui c'est comme au tiercé ! Un cheval, des chevaux. ... Non, n'essayez pas de comprendre en fait ._. *Meurt
Citation
^^ Je savais pas Zalos si maladroite.
Mais euh mais c'était dans le noir et tout *SBAF
Citation
Participe passé. Pas besoin de te faire un dessin.Y'en a un peu moins là mais presque toujours les mêmes. ^^
Erf. Je fais gaffe, je fais gaffe, j'apprends à les débusquer. On a toujours quelque chose à apprendre ! En tout cas s'il y en a moins c'est que je suis en bonne voie. Ou que c'est dû au hasard ._.

Citation
La devinette n'est pas de moi, mais de notre cher Victor Hugo x)
Je retiens l'abruti qui a osé dévoilé mes inspirations è_é *Seppuku

Hygua'
Citation de: Hygualanga
Bon je vais essayer de pas copié collé en partie mon dernier commentaire...
Erf, ouais c'est dur de pas redire exactement ce qu'on a dit avant. Perso j'ai du mal à poster quand j'ai rien à critiquer... M'enfin chacun ses manières de faire, c'est bon aussi les compliments quand le concerné ne prend pas la grosse tête x)
En tout cas je te remercie d'être passé !

Vous, chère amie qui avez perdu ha ha ^o^
Citation de: La ROUSETTE
Il serait temps que je commente moi! ^0^
Et comment ! è_é
Encore heureux que vous ne regrettiez pas la pub, vous n'avez pas à regretter, vous n'avez même rien à en dire ! Vous avez perdu au poker, vous assumez è_é Non mais.
Citation de: La ROUSSETTE PLATE MÊME QUE JE ME MOQUE PAS DES PLATES EN GENERAL ET QU'ELLE EST PAS PLATE
J'ose espérer que vous tiendrez votre promesse : la suite est postée, Jeudi qui vient, à 20h30 au plus tard! è_é
*Sifflote* Une promesse ? Tiens donc ? J'avais promis peut-être le fois d'avant, ou celle d'avant encore, mais pas cette fois il me semble. Ou alors j'suis un peu en retard ^o^ *Décapitation no jutsu Majin Sephyrath

Kayra
Citation de: Kayra
*Eclate de rire* J'adore la devinette, Blackdoom ^^
Oh mais c'est un plaisir ! Je me ferais une joie d'en mettre de nouvelles plus tard dans la fic, si ça plaît ^^
Citation de: Kayra
Une bavaroise. Au chocolat, en plus. Nan, franchement, là j'ai faim XD
Toi aussi ? Mince je donne faim à tout le monde avec ma fic. Si tu veux il me reste encore des nouilles instantanées, mais ce sont les dernières ! è_é XD
Ah au fait tant que j'y pense ! Le truc pour lequel je t'avais contacté via mp avance hein, t'en fais pas. Faut juste que j'y réfléchisse encore avec la fic. D'ailleurs t'es pas la seule à attendre pour le même motif x)
Citation de: Kayra
Merci de nous faire rêver, Blackdoom ^^
Mais encore une fois, c'est avec plaisir ! Et j'espère aussi de tout cœur dans un futur proche vous faire angoisser et laisser dans vos cauchemars une empreinte profonde ^O^ *SBAF
Merci pour tes encouragements !


Voilà voilà, une nouvelle et énième fois, je vous remercie tous d'être passés. Voilà la fin de ce chapitre 10, avec une fin encore énigmatique (pour changer). Des questions ? Pas de réponses ! Enfin pas tout de suite. Mais soyez patients è_é *SBAF
Les sentiments sont développés à tour de rôle pour ta question, Miko. J'espère du moins ne pas oublier un personnage, à part "Myo-chan" qui reste... Neutre... ._.
Enfin comme d'hab, qui dit réponses, dit... Lecture de la suite des suites *Meurt
Je vous laisse, bonne lecture, et à la prochaine pour le onzième chapitre !




Donf se jeta négligemment sur le lit à la grosse couverture blanche. Epuisé, il ressassa les derniers évènements inlassablement dans son esprit. Les images défilèrent. La photo de groupe, le départ de ses compagnons, la mort de son Patron, le serpent géant, la destruction du manoir… Tout s’était enchaîné très vite. Trop vite. Même pour son Patron. Il semblait même au jeune homme qu’un chef de cette trempe, si énigmatique mais sachant fédérer sans futilités un groupe de personnes si peu communes, ne pouvait mourir ainsi. Pas de cette façon là, pas aussi pitoyablement. Il aurait dû sentir l’attaque venir. Où étaient les enfants, maintenant ? Que leur avaient-ils fait ? Donf se retourna sur le matelas et lâcha un profond soupir. Il ouvrit lentement les yeux et regarda longuement le plafond aux planches de bois vernies. Il se retrouvait là, dans cet hôtel. Que lui restait-il, en tout et pour tout ? Il n’avait pas choisi de faire ce boulot de garde-cuistôt pour l’argent. Non, c’était autre chose… Mais la réponse s’était envolée, en tout cas. Pour lui tout du moins. Restait le dernier secret que lui avait confié cet homme si énigmatique. Comment faire pour le révéler à la personne ciblée ?
-   C’est pas à moi de le faire…
Non, ce n’était pas à lui de révéler un détail si intime et si troublant. Comment allait réagir la personne concernée ?
Donf se releva sur le matelas, et ses yeux tombèrent sur le petit sac en cuir plein à craquer qu’il avait jeté sur le sol en pénétrant dans la petite chambre. Il retira d’abord sa chemise noire poussiéreuse, puis son maillot blanc sali par les dernières aventures. Il roula en boule ses affaires et les jeta sur un petit fauteuil en cuir brun placé juste à côté d’une penderie. Il se dirigea vers celle-ci et prit à l’intérieur une chemise verte, toute simple, sans motifs ni marque quelconque.
-   Elle est un peu courte, mais faudra que je fasse avec, de toute façon.
Puis il ferma la penderie et reposa son regard sur le petit sac. Pendant un instant, il hésita. Qu’allait-il trouver dans ces documents ? Quelle autre révélation l’attendait ? Il se demanda si c’était bien à lui d’éplucher tout ça. La curiosité l’emportant, il saisit le sac et le posa sur le matelas en s’asseyant lui-même. Il ouvrit délicatement l’encoche en métal doré qui délivra son cliquetis habituel, puis souleva le pan de cuir qui révéla des feuilles cornues, emmêlées les unes avec les autres et coincées entre les quelques livres n’importe comment. Il les sortit, les rassembla et les déposa en un petit tas sur un coin du lit, puis s’empara un par un des livres. Des trois livres, plus précisément. De tailles moyennes – puisque le sac n’était pas très volumineux lui non plus et les avait cependant gardés tout le long du voyage -, quelques morceaux de feuilles déchirées semblaient délimiter des passages à l’intérieur des pages. Il en prit un. Sur la couverture, aucun titre. Les pages semblaient assez usées, racornies et grisées par le temps et le nombre de fois où on les avait prises en main. Il feuilleta le livre, s’arrêta aux pages marquées par les morceaux de feuilles vierges déchirées, puis examina les deux autres en tout point similaires. Seul changeait le contenu, griffonné par une main habile et soigneuse, experte en prise de notes. Quelques croquis apparaissaient ci et là, mais au final Donf n’y comprenait rien.
-   Des recherches sur un sujet particulier… ?
Il reprit sa lecture plus sérieusement. Il comprit en se plongeant dans le début de chaque livre que ceux-ci avaient un ordre bien précis. Ils avaient été écrits dans une suite logique. Cependant le jeune homme ne parvenait toujours pas – aussi surprenant que cela puisse paraître – à déterminer le sujet commenté entre les lignes. Quelques titres apparaissaient, écrits en haut de page et soulignés : « apothéose », « omnia ab uno… », « cycles et spirales »…
Après avoir déterminé l’ordre des trois livres, il les empila sur la petite table de chevet, puis jeta un coup d’œil sur la dizaine de pages volantes. Encore une fois, des croquis, des notes, quelques titres… Le tout étant toujours aussi évasif et mystérieux.
-   Pas très net, le Patron…
Donf soupira, reposa les feuilles, puis se leva. Il alla ouvrir la petite fenêtre qui donnait sur la rue, puis revint s’asseoir sur le matelas, près de la table de chevet. Il rapprocha le cendrier, sortit son paquet de cigarettes et en alluma une. Il lorgna sur le petit paquet presque vide en grognant. Enfin, il libéra une salve de fumée avant de déposer sa cigarette sur un coin du cendrier et de prendre à pleine main le premier des trois livres. Il l’ouvrit à la première page d’un air résolus.


La petite troupe s’était extirpée en douce de la gare ferroviaire, s’éloignant les uns des autres pour se fondre dans la masse et se retrouvant dans une rue adjacente.
-   J’espère qu’on va pas prendre le train en fraude à chaque fois, rouspéta Sephyra.
-   On n’a pas vraiment le choix, justifia Saïko, même si celui-ci pensait la même chose.
Hunter et Zalosta quant à eux regardaient la ville qui s’offrait à leurs yeux, le regard à moitié confus et espéré. Allaient-ils tous les retrouver, sains et saufs ? Le jeune homme se tourna vers Myosotis.
-   Et maintenant ? Demanda-t-il d’un ton ferme.
-   Maintenant il faut chercher un hôtel, répondit la jeune femme d’un ton neutre en déposant son regard presque éteint sur Hunter.
-   Un hôtel ? Pourquoi un hôtel ? Demanda Zalosta.
-   Parce que notre hôtel s’appelle « La Bavaroise ».
Ils regardèrent tous Myosotis, cernés entre le soulagement et la consternation.
-   Dieu merci, on n’a pas fait tout ce chemin au hasard ! S’exclama Sephyra qui, tout le long du voyage, s’était attendu à une fuite vaine.
Elle n’aurait pas supporté de voir son amie craquer à nouveau.
-   Mais pourquoi tu ne nous a rien dis ?! S’exclama Zalosta, plus sous le coup de l’étonnement que de la colère.
-   A vrai dire je ne sais pas, j’ai juste répondu à vos questions…
-   Où il se trouve cet hôtel ? Demanda fiévreusement Hunter.
Myosotis haussa légèrement les épaules et détourna les yeux. Saïko s’avança alors vers un passant, et lui demanda quelques renseignements. Zalosta regardait le goupil avec soulagement, mais aussi avec anxiété. La réponse était toute proche : le piège ou l’espoir récompensé ? Elle avait peur de le savoir. Sephyra elle remerciait intérieurement le renard de prendre en main la situation. Seule, elle ne se serait pas sentie capable de tout faire. Ses pensées la ramenaient à chaque fois à Zalosta, et elle s’en étonnait à moitié. Même son « demi-étonnement » l’étonnait. Pourquoi sentait-elle cette affection comme étant un sentiment normal ? Pourquoi ne se posait-elle pas plus de question ? Saïko revint vers eux en quelques pas.
-   Il n’en sait pas plus que nous pour l’hôtel, mais il m’a indiqué la mairie. Là-bas on pourra se renseigner, mais il ne faut pas perdre de temps, le soleil ne va pas tarder à se coucher et l’administration va bientôt fermer.
-   Alors on se dépêche, montre-nous le chemin, déclama Hunter.
Lui qui n’était pas habitué à s’attacher aux gens, il devait admettre que la perte de son Patron, des enfants et de Donf représentait pour lui un vide énorme. Il avait connu la mort à beaucoup d’occasions dans sa vie, mais ces personnes-là représentaient plus pour lui qu’il n’avait jamais voulu le reconnaître.
Saïko s’avança résolument au cœur de la ville, et tous le suivirent. Derrière les quelques bâtiments, le soleil dardait ses derniers rayons orangers.

Des pâtisseries. Des chocolateries. Des marchands de bonbons, de glaces, de confiseries en tout genre. Des boulangeries spécialisées dans des pains de toutes formes et de tous les goûts. Partout, les boutiques offraient leurs plus beaux spécimens pour un raffinement du palais et des pupilles gustatives. En temps normal, Zalosta se serait arrêtée à chacune des vitrines et aurait bavé devant les gâteaux et autres artifices sucrés, mais cette fois-ci l’enjeu était beaucoup trop important pour qu’elle pense à ses petits plaisirs. Elle marchait tellement vite qu’elle forçait Saïko à y mettre du rythme, l’obligeant presque à courir. Ils bifurquèrent à une rue, et soudain l’enseigne les laissa immobiles sur le trottoir pavé. « La Bavaroise », voilà, l’hôtel se présentait à eux. Sephyra se rapprocha imperceptiblement de son amie, anxieuse. Celle-ci déglutit difficilement. Hunter serra les poings, et s’avança d’un pas résolus vers l’entrée. Il traversa avec une impatience non feinte les doubles-portes vitrées coulissantes, et se jeta presque sur l’homme qui occupait la réception.
-   Est-ce qu’un client a pris une chambre ici, aujourd’hui ? Demanda-t-il la voix fiévreuse et tremblante.
-   Oui monsieur, et pas qu’un seul, c’est le but d’un hôtel. Le nom de votre ami ?
-   Euh… Donf ! S’exclama-t-il après une courte hésitation, ne connaissant pas le nom de son Patron.
Le réceptionniste prit quelques secondes pour consulter son écran, puis hocha la tête affirmativement.
-   Vous souhaitez que je l’appelle pour qu’il descende ?
-   Pas besoin, on peut monter directement ?
L’homme en costard rouge loucha sur le petit groupe. Évidemment, une hérissonne à la robe rouge un peu poussiéreuse, une jeune femme en kimono dans le même état, un renard à la cape jaune qui sortait tout d’un droit d’un roman d’aventure, une roussette aux vêtements usés et un jeune homme au costume blanc plus si blanc que ça et à la cravate desserrée pendant mollement autour du cou… Évidemment, on pouvait se poser quelques questions.
-   Je préfère l’appeler pour avoir sa confirmation. Vous pouvez patienter, s’il-vous-plaît ? Dit l’homme en décrochant le combiné et en tapotant sur le clavier numérique.
Hunter se retourna vers ses compagnons en tirant une grimace. Après quelques secondes, le réceptionniste reposa le téléphone.
-   Monsieur Donf est d’accord pour vous recevoir, vous pouvez prendre l’ascenseur juste en face, c’est au troisième étage, chambre numéro quarante-deux.
Hunter ne prit même pas le temps de le remercier. Il courut jusqu’à l’ascenseur et tapota fiévreusement sur le bouton rouge transparent. Après quelques secondes qui parurent des heures, les doubles-portes en métal coulissèrent lentement sur elle-même, et le petit groupe s’y engouffra rapidement. Dans le petit compartiment tapissé de moquette rouge, tous étaient au comble de l’impatience et de l’angoisse. Hunter n’avait pas pensé à demander si Donf était accompagné. Mais ça faisait déjà un rescapé, pourquoi pas les autres ?
Ils en étaient tous persuadés à ce moment là. Si Donf était là, le Patron et les enfants aussi.
Lorsque l’ascenseur arriva au troisième étage, Hunter et Zalosta s’en extirpèrent férocement et se jetèrent dans le couloir recouvert lui aussi d’une fine moquette rouge. Ils s’élancèrent en courant dans le couloir de gauche, suivis des autres, et repérèrent rapidement la porte en bois sur laquelle était gravé en chiffres dorés le numéro quarante-deux. Hunter entra sans même frapper. Ils s’élancèrent tous à sa suite, Zalosta le talonnant de près. Quand ils découvrirent Donf seul, assis sur le lit, un livre ouvert par terre et une cigarette consumée dans le cendrier avec une longue traînée blanchâtre – signe que son propriétaire n’en avait pas tiré grand-chose – il y eut un grand silence.
-   Où… Où sont les autres ? Balbutia Zalosta, tremblante à l’idée qu’elle se faisait de la réponse évidente.
Donf ne répondit pas, restant immobile, les poings resserrés sur ses genoux et les yeux grands ouverts. Hunter s’approcha lentement de lui.
-   Donf… ?
-   Ce qu’ils comptent faire… C’est… C’est impossible… C’est horrible…, Articula difficilement le  jeune homme.
-   Où sont les autres ? Répéta Hunter.
Un silence tendu plana quelques secondes dans la petite chambre.
-   Où sont les autres ?! S’écria alors Hunter en agitant Donf par les épaules.
Le jeune homme ferma les yeux et agita lentement la tête de droite à gauche, la mâchoire serrée. Hunter relâcha son emprise et recula lentement jusqu’à se cogner contre la penderie. Zalosta tomba à genoux, le regard éteint. Donf, lui, le corps tremblant sur le matelas, restait cloîtré dans son mutisme.


La porte blindée coulissa lentement sur elle-même après que le voyant rouge fut passé au vert. Un froid glacial s’échappa de la pièce plongée dans la pénombre. Lena ne put réprimer un frisson. Elle s’avança d’un pas, et appuya sur le petit bouton à sa droite, contre le mur. Une faible lueur illumina alors la chambre froide. L’unique néon accroché au plafond bas projeta une lueur blafarde dans la pièce après voir clignoté plusieurs fois. Il n’avait pas été allumé depuis plusieurs années, et la poussière recouvrait son écran de plastique. La jeune femme fut d’ailleurs étonnée que l’ampoule ne soit pas morte depuis le temps.
La chambre était étonnement petite. Elle était complètement vide, ne comportait aucune fenêtre et une seule et unique porte qui faisait office d’entrée et de sortie. Au fond, à quelques mètres, gisait une immense pierre taillée de façon rectangulaire, accrochée au mur rocailleux par de gros pieux en fer rouillé. Sa surface était un peu plus claire que les murs qui entouraient la chambre. Sur ce muret artificiel, une jeune femme était plaquée contre la pierre froide, retenue par des chaînes en métal placées en croix pour la retenir solidement. Ces chaînes, plaquées sur son corps presque nu dont quelques bandelettes grisées par la poussière cachaient les espaces les plus intimes, se perdaient derrière la surface de la pierre, comme attachées ou retenues par l’infime espace qui séparait le muret du mur originel.
Lena s’avança résolument en direction de la jeune femme. Une autre cascade de bandelettes enveloppait les yeux de cette dernière, que des cheveux noirs comme l’ébène gardaient à moitié cachés. Sa bouche entre-ouverte restait cependant à l’air libre. Arrivée à quelques mètres de l’étrange spectacle, Lena leva un peu la tête pour regarder le visage de la jeune femme retenue contre la pierre. Sa poitrine, enveloppée dans les bandelettes, se levait régulièrement. Un halo de buée s’exhalait d’entre ses fines lèvres à chaque expiration. Lena eut un étrange sourire.
-   Il va falloir te réveiller, Lucia…



Vieillard
En Afrique, on pleure la mort d’un vieillard plus que la mort d’un nouveau-né. Le vieillard constituait une somme d’expériences qui pouvait profiter au reste de la tribu tandis que le nouveau-né, n’ayant pas vécu, n’a même pas conscience de sa mort.
En Europe, on pleure le nouveau-né car on se dit qu’il aurait sûrement accompli des choses fabuleuses s’il avait vécu. On porte par contre peu d’attention à la mort du vieillard. De toute façon, il avait déjà profité de la vie.


Le Livre secret des Fourmis, par Bernard Werber


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 15, 2009, 11:11:25 pm
Doublé motivé par la preview, comme d'hab. Si ça gêne dîtes-le :'D


J’étais seule. Ni malheureuse, ni heureuse. Juste seule. Sans désirs particuliers. Comme une machine…

-   Quel est ton nom ?

Oui, c’est ça. J’étais une machine sans état d’âme, muée par un rouage ancien, vieux de plusieurs siècles. J’ai assisté à beaucoup de massacres, de trahisons, de réconciliations. Autour de moi j’ai vu les gens s’aimer, se séparer, retrouver leur vie autre part, avec d’autres personnes. Et je ne comprenais pas…

-   Je… M’appelle Millie...
-   Suis-moi, Millie. Nous allons sauver ton ami.

Je ne comprends toujours pas, ce qu’est cette impression qu’on doit ressentir face à une personne de sexe opposé. En fait, je ne sais pas ce qu’est l’amour.
Et je me demande, au fond de moi, si un jour, durant ma longue vie de demi-mortelle…
Serai-je capable d’aimer, ne serait-ce qu’une fois ?


-   Et vous, comment vous vous appelez ?

Mais l’amour fait souffrir. Je l’ai appris à mes dépends en m’attachant à ces enfants.

-   Bonjour ! S’exclama Loth, arborant un grand sourire.

-   Non…, dit Hunter, les yeux fixés sur la malle au sol.

-   ZALOSTA !!




NightDreamers
Chapitre 11 ~ Interlude


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Octobre 16, 2009, 06:59:32 am
hum passons directement aux trucs qui font pas plaisir. Je te les montre on va voir si tu arrives à les corriger. ^^

Citation
Mais la réponse s’était envolé, en tout cas.
Citation
Hunter et Zalosta quant à eux regardaient la ville qui s’offrait à eux d’un regard à moitié confus et espéré
.
Citation
En temps normal, Zalosta se serait arrêtée à chacune des vitrines et aurait bavé devant les gâteaux et autres artifices sucrées, mais cette fois-ci l’enjeu était beaucoup trop important pour qu’elle pense à ses petits plaisirs.
Citation
L’homme en costard rouge loucha surle petit groupe.
Citation
Donf, lui, le corps tremblant sur le matelas, restait silencieux dans son mutisme.
Citation
L’unique néon accroché au plafond bas projeta une leur blafarde dans la pièce après voir clignoté plusieurs fois.
Citation
Une autre cascade de bandelettes enveloppait les yeux de cette dernière, que des cheveux noirs comme l’ébène gardaient à moitié caché.


Y'en a de moins en moins ou alors j'arrive plus à les trouver. Donc y'a du progrès de ce côté. Je sais plus si je te l'ai dit mais j'aime beaucoup le principe des petits préludes. C'est particulièrement stressant de les lire et de devoir attendre la suite. Dans l'ensemble chapitre qui ne nous apprend pas grand chose par contre il ouvre plein de questions. o_o


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 16, 2009, 11:24:57 am
Alors alors, c'est pas mal ce que tu me proposes ! Je vais voir ça, je corrige par moi-même, je te renvois par mp et tu me redis si c'est bon ou pas. En tout cas merci beaucoup pour ton aide ^^
Les préludes, ou previews partent d'un délire que je me suis fait tout seul. Vu que les chapitres sont écrits à l'avance, ça me permet de faire ce petit système. Et j'ai fait ça pour chaque chapitre, même ceux d'avants, les premiers x)
Et avec le prologue j'ai même réussi à faire une preview pour la fic en elle-même o/ (Tout le monde s'en fout c'est ça ? è_é)
Bref, bref, voilà tout. Oui plein de questions comme d'hab, si ça vous tue faut pas chercher, continuez à lire *SBAF* Les réponses arrivent bientôt !

EDIT : Ouah cool, 18/20 en correction par Miko-prof-de-français \o/
Je vais corriger x)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Octobre 16, 2009, 06:24:42 pm
Bon, j'ai lu la suite à cinq heure du matin et j'ai même dut relire. Parce que j'aime ta fic et surtout parce que j'étais crevé, à la première lecture j'avais compris que les deux enfants étaient morts. Ensuite, j'ai voulu laissé un petit commentaire, histoire de, mais les cours de terminal Es sont chiants, des matinées toujours en bloc...
Bon, j'avais vu deux trois fautes, mais Miko les a montrés. Bon, j'vais peut-être passé au commentaire général de ce nouveau chapitre, sinon mon post aura la forme mais pas le fond...
Bon, une fin de chapitre sans grande surprise, ils se retrouvent dans l'hôtel comme prévu, après une petite course pour le trouver. Pauvre Donf, ce qu'il a lut la terrifié, le titre des livres devraient être connu dans le chapitre suivant. Sinon, encore (pour ne pas changer) une nouvelle interrogation dans le dernier paragraphe, avec cette Lucia. Et... c'est tout, bah ouais j'ai rien d'autre à dire, à part que j'espère que le prochain chapitre aura un ratio Réponses/Question supérieur à 1 si il y a des révélations. Et ajoutons à cela une bonne preview, qui fait envie.
Aller je retourne sur mes cours d'Ses. "Décroissance de l'utilité marginale des facteurs" Ah ouais, ça encourage vraiment...

Ps : C'est peut-être tout bête, mais le lien de ta signature ma (enfin) décidé à lire la fic de Capita. Merci beaucoup car elle est génial. Plus que 10 pages à lire. Je posterais un commentaire quand j'aurais fini, comme d'habitude.


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 16, 2009, 06:50:58 pm

Ps : C'est peut-être tout bête, mais le lien de ta signature ma (enfin) décidé à lire la fic de Capita. Merci beaucoup car elle est génial. Plus que 10 pages à lire. Je posterais un commentaire quand j'aurais fini, comme d'habitude.

*Musique de victoire FFesque

Huhu ! En tout cas ça fait plaisir de lire ce chapitre, mais c'est triste à la fin.. 'Fin on s'y attendais, mais eux non. Et le bouquin, y'a quoi dedans ? Tu empiles les mystères, c'est méchant.
Et dans la preview du prochain chapitre, ça gueule "Zalosta". J'me demande ce que ça doit être o_o...  Paske y'a Loth le vilain après tout à un moment donc bon ?
J'suis fan du mot Interlude aussi, en musique, c'est toujours bon une interlude...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 17, 2009, 05:25:46 am
'tain, ya encore trop de mystères mystérieux! Et la preview n'arrange rien comme d'hab... Qu'est-ce qui va arriver à Zalos? é_è Donf fais gaffe à ce que t'écris ou je te jure que ça va mal se passer!!

En tout cas c'est toujours aussi bien, on a quand même hâte d'en savoir plus. Toutes les questions possible ont été posées, alors reste plus que les réponses. J'attends.

*croise les bras et attend*

... J'attends.

*deux ans plus tard, elle est retrouvée sur sa même chaise, recouverte de toiles d'araignées, et sous forme de squelette amorphe. Mais dans ses orbites creuses on continue de lire un "j'attends" ferme et déterminé*

Bon, bonne continuation à vous très cher! J'ai hâte de lire la suite!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 17, 2009, 10:17:07 am
...

Wouah...

Alors, là, je reste sans voix. Et c'est le cas de le dire.
Généralement, les trucs de chapitres comme ça, c'est ennuyant. Mais alors là, c'est captivant.
Comme c'est déjà dit, la fin est triste, mais elle reste tout de même captivante... Et mystérieuse. XO J'ai beaucoup aimé le déroulement du chapitre, mais faudrait vraiment que Donf arrête de fumer. Il va mourir, sinon é.è Mais bon, c'est pas ce qui est intéressant, j'aimerai savoir ce qui est écrit dans ces fichus bouquins, pour que ça mette Donf dans un état pareil...

C'est comme Lena. J'me demande bien qui c'est, cette Lucia. En tout cas elle doit être importante, car sinon, on n'aurait pas c'te phrase à la fin.

Rien d'autre à dire, si ce n'est que ce chapitre est génial, comme tout les autres !! ^^

Citation de: Blackdoom
Ah au fait tant que j'y pense ! Le truc pour lequel je t'avais contacté via mp avance hein, t'en fais pas. Faut juste que j'y réfléchisse encore avec la fic. D'ailleurs t'es pas la seule à attendre pour le même motif x)
Ok ^^ Ne t'en fait pas, prends ton temps ^^ Mais merci de m'avoir contacté pour ce truc =3

Enfin, bon courage pour la suite, Blackdoom !! J'ai hâte de voir à quoi ça va ressembler =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 21, 2009, 01:00:23 am
CAVACHIAY !
Non rien une petite poussée d'adrénaline. J'attaque en ce moment une partie de la fic qui amorce quelques bouleversements de taille, dont, notamment, vos fameuses réponses que vous attendez tant XD
Enfin ce ne sera qu'un début, toujours la même rengaine, si vous voulez tout savoir, lisez la suite °^° *On l'entraîne mourir plus loin

Hyguanlaga < La vache faut être fort pour lire ND à cinq heures du mat, sur ce coup je te respecte, moi à cette heure là il m'arrive seulement de bâcler un passage, pas de le relire :'D M'enfin je me sens... Honoré. Ravi que la fic te plaise à ce point !
Pour le chap' qui va suivre désolé, pas de réponses. Oui je comprends ça doit être soulant à force, mais le chapitre est court et celui qui vient après, lui, vous en apprendra un peu plus cette fois. D'ailleurs le chap' d'aujourd'hui s'appelle "Interlude", c'est pas un nom au hasard x)
Et ton histoire ça me rappelle l'année dernière. J'ai eu des profs cons, c'est sûr, mais quand je vois tes leçons... Vive la L ._.
Merci d'être passé une nouvelle fois !

Capita < ... Une seconde pourquoi MA pub TE ramène des lecteurs et pas l'inverse ? èoé *SBAFBOKENNOJUTSUPOKERREMISE10$TAPIS! (Réponse : "Parce que t'en as assez ! èOé" "Oui chérie ToT"). Et oui j'confirme tu vas t'en prendre plein la gueule dans ce chapitre là o/

Sephyra < OH OUI le coup des mystères mystérieux ! MAIS AIMEZ-MOI BORDEL *Fuit
Et bien attendez puisque c'est comme ça. Prout. ._.

Kayra < Oh, mais je suis vraiment ravi que ma fin de chapitre t'émeute (je émeute tu émeutes*On lui fout du scotch sur laggle) beaucoup, Kayra é_è
Et noon, Donf peut pas arrêter de fumer tant qu'il se sera pas trouvé une copine é_è Ou qu'il sera pas avec elle en tout cas é_è
Quant à Lucia... Fhu fhu j'aime cette perso. J'ai toujours aimé créer des personnages méchants, je trouve leur psychologie plus poussée. Et Lucia en a plein la carotte c'est le cas de le dire !

Voilà. Chapitre 11 = 5 pages, pas vraiment de réponses, mais ça va vite. La fin accélère les évènements et le chapitre 12 marque une avancée scénaristique supplémentaire... Avec des débuts de réponses, oui, ok è_é
Je fais gaffe à ce que m'a dit Feurnard pour essayer d'améliorer encore le rendu des persos et l'ambiance du scénario, et je retiens les conseils de Miko. Sur ce, let's rock.
*Sort une guitare de débutant et fait un riff foireux en pétant une corde*
Bonne lecture et à la prochaine !



Je n’ai jamais cru pouvoir m’attacher aux personnes de cette planète. Je revenais de trop loin pour ça. J’avais déjà vu beaucoup trop d’éléments cruels de la vie pour pouvoir vraiment faire confiance.
J’étais seule. Ni malheureuse, ni heureuse. Juste seule. Sans désirs particuliers. Comme une machine…
Oui, c’est ça. J’étais une machine sans état d’âme, muée par un rouage ancien, vieux de plusieurs siècles. Mon apparence extérieure ne change pas, mais au fond je suis vieille. J’ai assisté à beaucoup de massacres, de trahisons, de réconciliations. Autour de moi j’ai vu les gens s’aimer, se séparer, retrouver leur vie autre part, avec d’autres personnes. Et je ne comprenais pas…
Je ne comprends toujours pas, ce qu’est cette impression qu’on doit ressentir face à une personne de sexe opposé. En fait, je ne sais pas ce qu’est l’amour.
Et je me demande, au fond de moi, si un jour, durant ma longue vie de demi-mortelle…
Serai-je capable d’aimer, ne serait-ce qu’une fois ?
Mais l’amour fait souffrir. Je l’ai appris à mes dépends en m’attachant à ces enfants.




NightDreamers
Chapitre 11 ~ Interlude


La pluie tombait à flot. Les réverbères lançaient des appels lumineux derrière le rideau qui s’écoulait sans interruption, faisant miroiter les pavés des trottoirs. Les gens dans la rue étaient pressés, coincés sous leurs parapluies. Emmitouflés dans leur long manteau serré jusqu’au cou, ils avançaient comme des machines, programmés pour quelque obscur objectif. C’était peut-être pour cette raison que personne ne faisait attention aux deux jeunes enfants sur le trottoir. Un petit garçon allongé par terre, une main sur le ventre, la tête penchée sur le côté, les yeux fermés ; une petite fille accroupie près du corps, serrant une petite peluche en forme de renard sur sa poitrine d’enfant, appelant désespérément du secours. Elle levait la tête vers chaque passant, et entrecoupait ses sanglots d’une voix plaintive et fatiguée d’un « s’il vous plaît… ». Ses grands yeux violets, inondés de larmes, s’attardaient sur chaque personne passant devant elle, balayaient les alentours dans la lumière blafarde de cette nuit pluvieuse. Son chapeau de paille blanc était trempé. Ses cheveux collaient sur son visage, et elle reniflait bruyamment en sanglotant. C’est alors qu’une silhouette encapuchonnée et blottie sous une cape noire miteuse s’arrêta devant elle. Le réverbère, juste derrière la silhouette, l’englobait de sa lumière et empêchait la petite fille de distinguer clairement la silhouette sous le vêtement. L’enfant chercha des yeux le visage de l’inconnu, mais peine perdu. Elle lâcha dans un souffle, se retenant de sangloter une petite minute : « S’il vous plaît, aidez-le ». La silhouette s’agenouilla à côté du corps du petit garçon et posa deux doigts au niveau de son cou. Une petite traînée de sang s’écoulait d’entre ses lèvres, sa tête penchée baignant dans une flaque d’eau boueuse. La petite fille aux yeux violets sombres ne put réprimer un sanglot, et elle renifla bruyamment en serrant sa peluche contre elle. Cependant, elle distingua le bout d’un museau sous la capuche. Elle n’eut pas le temps de pousser plus avant son investigation. Déjà la silhouette s’était relevée, le corps du garçon dans les mains. Son bras gauche était posé sur son cœur, mais son bras droit pendait mollement dans les airs, inerte. Sa tête était coincée contre la poitrine de l’hybride.
-   Quel est ton nom ?
La petite fille frissonna en se relevant lentement. La voix de l’inconnue était presque glaciale, d’une neutralité mal venue à ce qu’elle assistait.
-   Je… M’appelle Millie, répondit timidement la jeune fille, impressionnée malgré elle.
-   Suis-moi, Millie. Nous allons sauver ton ami.
Cette dernière hocha lentement la tête en frissonnant. L’inconnue se tourna alors et avança sous la pluie. Millie la rejoignit rapidement, sans parvenir à quitter du regard cette étrange inconnue.
-   Et vous, comment vous vous appelez ? Demanda-t-elle, toute trace de sanglot disparue dans sa voix.
L’hybride sourit sous sa capuche. Et elle répondit de sa voix la moins glaciale possible.


Zalosta était assise sur une chaise, près de l’unique table de la pièce, et faisait face au petit écran de télé éteint. La chambre en elle-même était modeste : elle convenait pour une personne seule. De l’entrée, le lit d’une place se trouvait sur la droite, la penderie incrusté dans le mur invisible depuis la porte. En face de l’entrée se situait la salle de bain et les toilettes, séparés de la pièce par trois pans de mur. En face de la salle de bain, une petite table avec deux chaises. Enfin, entre la table et le lit, siégeait la télé sur un petit meuble comportant une vitrine… Vide. Une fenêtre complétait la petite chambre et donnait sur le trottoir pavé. Zalosta était assise sur une des deux chaises, les yeux vides, plongée dans un mutisme qui lui était propre. Sephyra avait pris possession de la seconde chaise et écoutait parler les autres d’une oreille distraite, plus alertée par le comportement de la hérissonne. Myosotis s’était accaparée le fauteuil près du lit, à côté de Donf qui était resté silencieux. La jeune femme feuilletait le livre qu’elle avait ramassé, son visage ne trahissant aucune animosité. Hunter était toujours avachi contre la penderie, jambe droite repliée sur lequel reposait son coude, le regard perdu.
Saïko s’assit près de Donf.
-   Tu as appris quoi ? Demanda-t-il d’une voix calme, brisant le silence qui s’était imposé depuis plusieurs minutes seulement interrompu par le bruit des pages feuilletées par Myosotis.
Le jeune homme ferma les yeux et inspira un grand coup.
-   Je crois… Que j’ai à peu près compris ce qu’ils veulent faire.
-   Tu l’as appris dans ce livre ? Demanda le renard en jetant un regard au bouquin que détenait la jeune femme.
Donf acquiesça d’un bref signe de tête.
-   Dans ces trois livres, ajouta-t-il, la voix tremblante.
Saïko laissa le temps au jeune homme de se calmer. Il parcourut du regard la petite assemblée. Apparemment, les découvertes du cuistot n’intéressaient que lui dans l’immédiat. Et il le comprenait. Ce pourquoi il opta pour quelque chose qui susciterait l’attention de tous, et illuminerait les doutes de tout le monde sur les récents évènements.
-   Donf, tu te sens capable de nous raconter ce qu’il s’est passé depuis notre départ ?
Bingo. Hunter avait levé les yeux. Son regard avait retrouvé une lueur étrange, et un tic avait brièvement agité son bras reposant sur sa jambe. Le goupil reposa son attention sur Donf, qui avala sa salive avec difficulté avant de s’éclaircir la voix.
-   En fait, tout a commencé alors que la nuit était tombée. J’ai entendu un bruit sourd, et puis…
Et le jeune homme raconta ainsi ce qu’il s’était passé. Cependant, il se garda bien de révéler que leur Patron, dans son ultime sursaut de vie, avait tenu à le rendre dépositaire d’un secret. Un secret qu’il se sentait encore moins capable d’avouer quand la personne à laquelle il devait le remettre était dans cette pièce.
-   J’ai laissé un mot, que j’ai codé par peur que d’autres que vous ne tombent dessus, et je suis parti alors que le soleil se levait à peine. Voilà…
-   Comment as-tu su qu’on viendrait à bout de l’énigme ? Qu’on ferait le lien avec Mikada et qu’on tomberait sur cet hôtel ? Demanda alors Sephyra, qui avait écouté le récit sans pouvoir s’empêcher de jeter quelques coups d’œil à son amie, toujours plongée dans son mutisme.
-   En passant dans le salon pour l’asperger d’essence, j’ai remarqué sans vraiment faire attention le premier magazine du tas, sur une des tables. Il contenait a priori un reportage sur la ville de Mikada, son histoire, ses lieux à visiter, ses boutiques-souvenirs et… Ses hôtels. Ca m’est resté dans la tête inconsciemment, je connaissais déjà cette ville et cet hôtel. J’avoue que c’était aléatoire, mais sur le moment, je ne savais pas quoi penser d’autre…
-   Une chance que Myosotis s’en soit souvenue, résuma Saïko en soupirant.
-   Une chance surtout qu’elle nous ait pas lâché avant, lança alors Zalosta d’une voix profondément froide.
Un silence gêné s’installa dans le groupe. Un vent glacial s’était insinué dans la pièce. Myosotis reposa tranquillement le livre derrière elle, sur la table de chevet, et poussa un léger soupir en se massant la nuque.
-   De quoi m’accuse-t-on encore ? Demanda-t-elle d’une voix neutre.
Zalosta se leva lentement. Les pieds de la chaise se prirent dans la fine moquette et elle tomba en arrière.
-   Je trouve ça bizarre. Il faut que ce soit quand tu te pointes avec l’autre renard que tout parte de travers…
-   Hm… Des traîtres ? Ca se comprend. Ca paraît logique après tout, répondit la jeune femme avec un infime haussement d’épaule.
Hunter se leva lentement, ses cheveux bruns balayant ses sourcils, les yeux fixés sur Myosotis. Sephyra regardait Zalosta avec une pointe d’angoisse. Le souvenir des trois jeunes qui avaient agressé la hérissonne au moment de leur première rencontre lui revint à l’esprit. Elle revit leurs corps inertes, l’un complètement gelé de l’intérieur, le deuxième baignant dans son sang, le troisième enfin pris dans une glace invisible, refroidi par la mort qui était venue le cueillir sans même qu’il s’en rende compte. Elle se leva brusquement.
-   Zalosta, attend ! S’exclama-t-elle, la voix tremblante de peur.
-   Elle a raison, calmons-nous…, intervint à son tour Saïko, mal à l’aise.
-   T’as l’air gêné, le renard. Un poids sur la conscience peut-être ? Déclara la hérissonne en pourfendant le goupil d’un regard meurtrier.
-   Zalosta !
C’est alors qu’on frappa à la porte. Les trois coups frappés distinctement jetèrent un grand silence dans la chambre, chacun se demandant s’il avait bien entendu. Quand trois nouveaux coups résonnèrent à la porte d’entrée, Saïko sauta sur l’occasion et s’empressa de se diriger vers l’entrée avant d’ouvrir la porte.
-   Bonjour ! S’exclama Loth, arborant un grand sourire.

Saïko n’eut même pas le temps d’être étonné. Un coup invisible et puissant le projeta contre le mur qui délimitait la salle de bain et les toilettes, et il tomba dans l’inconscience. Au son de la voix qu’il reconnut aussitôt, Hunter sentit son cœur s’arrêter de battre. Il se jeta dans l’entrée, les poings serrés. Le « faux exorciste » l’attendait sur le pas de la porte, un grand sourire aux lèvres.
-   Content de te revoir, le chasseur !
Le regard de Hunter s’arrêta sur la malle ouverte, posée à même le sol. Les souvenirs de sa dernière entrevue avec le brouillard étrange et opaque qui y résidait lui remontèrent à la gorge, et il fit un pas en arrière, succombant à sa propre terreur.
-   Non…
-   Si.
-   PAS UNE DEUXIEME FOIS ! Hurla la voix du démon dans la tête de son hôte.
Loth claqua des doigts. Aussitôt, le brouillard d’un noir profond s’éleva avec vivacité et se jeta sur Hunter. Le jeune homme disparut dans une pénombre tournoyante.
-   Hunter !
Zalosta se jeta vers le brouillard, ses longs pics violets dressés derrière elle. En une seconde, l’étrange fumée se désintéressa du jeune homme, qui tomba inerte face contre terre, et plongea sur la hérissonne.
-   ZALOSTA !!
Loth claqua à nouveau des doigts. Le brouillard se leva, lâchant en dessous-lui une Zalosta inconsciente, qui tomba sur la moquette de tout son poids. L’étrange fumée se dissipa alors le long du plafond, englobant la chambre dans sa totalité, et fondit sur les trois derniers membres encore conscients. La pièce fut plongée dans la pénombre durant quelques secondes, avant que Loth ne claque une nouvelle fois des doigts. Le brouillard tournoya sur lui-même, ne formant plus qu’une fumée opaque au centre de la pièce. Au sol, Donf et Sephyra gisaient inanimés. Loth s’avança dans la chambre et se tourna vers Myosotis, qui s’était levée et regardait d’une façon naturellement neutre les corps inconscients au sol. Elle reposa ses yeux gris-vert sur le jeune homme enveloppé dans son long manteau noir.
-   Et vous êtes… ? Demanda-t-elle froidement.
-   Loth, mademoiselle. Vous voulez bien me suivre ? Nous avons besoin de vous, répondit-t-il en souriant aimablement sur le ton de la conversation.
-   Je suis désolé, je ne compte suivre personne, reprit la jeune femme après un bref silence, passant lentement sa main droite dans son dos pour y prendre le fourreau de son couteau.
Le sourire de Loth s’élargit de manière étrange. Le brouillard fut plus rapide que la femme. Le fourreau qu’elle venait de saisir vola sur le lit, alors que ses poignets se retrouvèrent immobilisés par la fumée. Elle fut bientôt entravée à quelques centimètres de hauteur, quatre langues de fumée gardant ses jambes et ses poignets immobilisés dans les airs.
-   Peut-être que je peux vous persuader… De cette manière-là, par exemple… Susurra Loth en croisant les bras, le regard menaçant.
Une cinquième langue de fumée d’extirpa de la boule de brouillard siégeant devant Myosotis, et elle parcourut lentement le corps de la jeune femme de haut en bas, passant très lentement sur les courbes les plus intimes de cette dernière. Myosotis serra les dents et grogna. Loth eut un petit rire.
-   Vous êtes vraiment une femme étonnante, Myosotis. Vous avez peut-être le pouvoir de voir la mort en toutes choses, grâce à vos pupilles. Mais immobilisée, ce pouvoir ne vous sert plus à rien…
La langue de fumée continuait à parcourir le corps de la jeune femme et passa bientôt entre les cuisses de cette dernière. Myosotis grogna plus fort.
-   Enfin, enfin… Je ne voudrai pas que vous ayez une image pervertie de moi. Allez, arrêtons ce spectacle. Vous êtes très mignonne, mais je ne suis pas fan de ce genre de sévices.
Loth claqua des doigts. Le brouillard relâcha la jeune femme qui tomba sur les genoux, avant de l’envelopper entièrement. Quelques secondes passèrent, la fumée tournoyant sur elle-même, puis elle se raffermit, devint plus opaque, et enfin retourna vivement se terrer dans la malle. Celle-ci se referma sur elle-même dans un cliquetis sonore. Dans la chambre gisaient les corps inanimés des cinq compagnons. Mais plus aucune trace de Myosotis. Loth jeta un regard circulaire sur la pièce. Au moment où il allait se retourner pour partir, ses yeux tombèrent sur les trois livres posés sur la table de chevet. Mû par une soudaine intuition, le jeune homme s’approcha du meuble et feuilleta un des livres. Affichant une grimace, il parcourut rapidement les deux autres avant de lâcher un « Merde… ». Il regarda avec plus de colère les cinq corps inertes, cherchant un coupable parmi eux. Puis il siffla entre ses dents d’un air méprisable avant de regagner l’entrée livres en main, de prendre sa malle sur le sol et de refermer la porte de la chambre derrière lui.
Il quitta l’hôtel d’un pas plus vif qu’il n’y était entré. Il ne répondit pas au réceptionniste quand celui-ci lui lança « bonne journée monsieur ». Non, il avait fait une erreur. Et ça, il ne pouvait pas se le pardonner.



Le Maître dit :
     «  Mon cher, je dois vous annoncer une nouvelle que vous ignorez peut-être encore. J’ai pensé à l’adoucir pour la rendre moins pénible – la peindre de couleurs éclatantes, l’enjoliver de promesses de Paradis, de visions de l’Absolu, d’explications ésotériques – mais, à supposer que tout cela existe, cela ne résoudrait rien.
     «  Respirez profondément et préparez-vous. Je suis obligé d’être franc et direct et, je puis vous l’assurer, j’ai l’absolue certitude de ce que je vais dire. C’est une prévision infaillible, qui ne laisse aucune place au doute.
     «  Voici donc la nouvelle : vous allez mourir.
     «  Peut-être demain, peut-être dans cinquante ans, mais, tôt ou tard, vous mourrez. Même si vous n’êtes pas d’accord. Même si vous avez d’autres projets.
     «  Alors réfléchissez bien à ce que vous allez faire aujourd’hui. Et demain. Et le restant de vos jours. »


Maktub, Paulo Coelho

Correction apportée, merci Miko ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 21, 2009, 01:04:01 am
Double-post encore, pour la maintenant traditionnelle preview (ou prélude), qui ne rentre toujours pas en un post avec le chapitre x)


Le bruit d’une goutte qui tombe à terre. Dans un rythme régulier, dans un fond sonore.
Je me souviens avoir eu du mal à ouvrir les yeux. Mes paupières semblaient lourdes.


-   Les Ténèbres sont le meilleur moyen de révéler la vraie nature des choses. Privées de toutes lumières, elles s’abandonnent à leur état primaire.

Je me souviens m’être sentie seule, quand cette étrange langueur qui suit un sommeil forcé m’a quitté, et quand mon esprit s’est tout à fait réveillé.

-   Ne sous-estime pas la valeur que peut prendre la haine chez une femme. Elles aboient moins que les hommes, mais peuvent se montrer beaucoup plus cruelles qu’eux dans la vengeance…

Je me souviens qu’il faisait complètement noir, que je ne voyais rien. Mais je devinais ces chaînes métalliques accrochées au plafond, qui pendaient dans les airs comme des centaines de fils d’araignée, se balançant lentement sur elles-mêmes.

-   Si je le pouvais je te descendrai, ici et maintenant.
-   Mais je t’en prie, ne te gêne pas pour moi, répliqua-t-il en souriant, menaçant.

Je me souviens de ce long cauchemar. Et j’espère encore aujourd’hui ne plus jamais avoir à le vivre, même s’il réapparaît par bribes quelque fois, dans mon sommeil.
Alors lentement, j’ai ouvert les yeux, et…


-   Loth… Tu ne songes pas à nous échapper, n’est-ce pas ?




NightDreamers
Chapitre 12 ~ Ténèbres



Je n'ai qu'une chose à rajouter : Ca fera peur (un tout petit peu), et l'un des persos sera toujours aussi con et pervers.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 21, 2009, 01:38:33 pm
Ouais !! Ca a continué ^^

Une belle suite, en tout cas je suis contente que Millie soit vivante !! Je peux pas en dire autant qu'Arthur, parce qu'on va dire qu'il n'est pas très réveillé... *Se fait tuer par le jeune homme.*
Mais je me demande qui est cette mystérieuse hybride. Tu pouvais pas couper quand elle disait son nom ? XD En même temps ça aurait enlevé tout le suspense et ça aurait été dommage >.<
En tout cas, je déteste Loth. Et je me demande bien ce que peut être cette découverte... En tout cas, il est véreux, et c'est bien fait pour lui !!
*Dandine des fesses devant lui. Se fait tuer par un Loth en colère.*

Mais bon... C'est en tout cas une belle suite. Dommage, je trouve le chapitre un peu court >.< Mais sinon c'est superbe, une fois encore !! Et ze veux savoir qui est cette hybride si mystérieuse =D

Citation
Quant à Lucia... Fhu fhu j'aime cette perso. J'ai toujours aimé créer des personnages méchants, je trouve leur psychologie plus poussée. Et Lucia en a plein la carotte c'est le cas de le dire !
Ca prévoit beaucoup de chose XD

Bon courage pour la suite, Blackdoom !! =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Octobre 21, 2009, 02:13:33 pm
Bon, voila la suite de NightDreamers. Une très belle suite, où on voit que les enfants sont sains et sauf (ou pas...), même s'ils ont quelque problème apparemment. Et Loth qui arrive alors que Donf allait sûrement annoncer ce qu'il y avait dedans, casseur d'ambiance ce Loth. Et il a de drôle manière de torturer, avec des langues qui retiennent Myositis Oo... Ahem...*toussote*, même s'il est super classe avec ses claquements de doigt.
Sinon, Zalosta ne cache pas ses impressions au mois, c'était direct. Au final il y aura eût une avancé, toutefois je crois, vu que Loth a apparement fait une grosse erreur.
Prélude intéressante mais ça me fait quand même peur. Je lirais pendant la seconde partie des vacances alors, puisque j'ai BAFA, donc je posterais sûrement pas de commentaires ! Et j'aurais même pas le temps de rattraper certaine fanfic -_-.
Breeef, bonne chance pour la suite.

Edit : Effectivement, après avoir relu, je comprend comme Miko pour le début de la suite. Ca m'apprendra à lire dès que je sors du lit...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Octobre 21, 2009, 05:30:31 pm
Alors décortiquons ce passage. Première partie. Les enfants. C'est étrange et bien écrit parce qu'on ne se rend pas compte immédiatement qu'il s'agit de souvenirs. Pourtant c'est évident. En fait c'est si bien mené qu'il n'y a besoin d'aucune explication pour comprendre qu'il s'agit des souvenir de Zalosta de sa première rencontre avec les enfants. Comment elle les a pris sous son aile.  Par contre je me demande bien ce qui était arrivé au garçon.

Seconde partie on arrive dans le vif du sujet. hum Loth est un pervers. ._. Sur le moment je me suis dit mais pourquoi Saïko est allé ouvrir cette porte ? Parce que dans leur situation c'est bien la dernière chose à faire. De plus le réceptionniste avait été plus réticent avec les autres pour leur donner le numéro de la chambre. Ils auraient du se douter de quelque chose. La suite s'enchaine avec brio. Et tu arrêtes pile poil au bon moment pour nous faire trépigner d'impatience. Je te hais Donf. T'as de la chance que tu sois mon petit fils. Je veux la suite. Je veux savoir où sont passés les enfants et Myosotis. Je veux savoir pourquoi ils en ont temps besoin. Quel est le secret de Donf ? A qui il doit le remettre. Quoique ca j'ai ma petite idée. ^^ Bref grouille toi d'écrire la suite.

S'installe au pied du topic et attend.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Octobre 21, 2009, 06:48:07 pm
Broooooo ! *SHBÖCK*... aïe.

Désolé pour le retard ! J'ai loupé plein de réponses mais bon c'est pas trop grave parce que ça ma pas empêcher de suivre l'histoire ! ^^

D'ailleurs, celle-ci devient de plus en plus intrigante ! Mais où sont passés les enfants ? Qui est la personne qui les a prit en charge ? Que raconte ces livres ? Et pourquoi Myosotis devient-elle soudainement sollicitée ? Trop de questions, aucune réponse ! Je vais te taper Donf ! J'te préviens ! èoé
J'ai adore l'ambiance dans la chambre, tout le monde est plus ou moins largué par les événements. Et puis notre cuistot qui semble bien affecté par quelque chose... je suis sûr qu'il va devoir tuer quelqu'un ! *SHBÖCK*
Le moment où Zalosta s'énerve m'a bien plus également. De tous, c'est bien elle la plus faible psychologiquement mine de rien ! *Sens un pique de glace titiller son cœur dans sa poitrine* En tout cas, elle peut plus supporter Myosotis (ça tombe bien elle est partie ! XD)... et Saïko, pourquoi on le prend à parti ? Il a rien fait, lui ! é_è J'espère qu'ils vont pas finir par se battre (quoique... ça pourrait être intéressant :8):), parce que du coup, comme Myosotis a disparue, tout le monde va croire qu'elle est de mèche ! Et comme ils vont croire qu'elle est de mèche, ils vont se retourner contre celui qui semblait le plus proche d'elle (Saïko, on va dire XD) et il va servir de Bouc émissaire °0° ! Car c'est ça la psychologie temps de crise ! XD *Se fait sortir du Topic...*

Enfin bref, encore de l'or en barre même si ce chapitre n'était vraiment pas long. En plus avec cette preview, ça donne encore plus envie ! La suite, la suite ! J'ai hâte de voir ça ! Continue Bro ! ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 22, 2009, 05:34:57 am
*Iceberg qui tombe sur Saïko :<*

J'lai lu sur le WAP de mon téléphone le chapitre :'D ! Loth ilépacontent, j'me demande pourquoi. Myosotis solicitée pour les pupilles sûrement ? Ou un autre truc farfelu je présume.
Bon moi j'ai cours, j'suis désolée de pas développer mon post plus que ça, la prochaine fois j'me rattraperai o/

*Ribosome géant qui vient décoder tout le monde* <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 23, 2009, 05:14:05 am
Tiens tiens, la logique règne... J'ai été l'une des premières à lire la suite et la dernière à la commenter.
Eh bien ce que j'ai envie de dire c'est que Loth est un ******* de gros pervers. J'ai été complètement outrée de voir comment il osait traiter Myo-chan. Quel enf...

*Sephyra reprend son souffle*

A part ça, super suite, même si on va certainement se faire tous exploser/terroriser/violer d'un moment à un autre. Je crains le pire. J'vous le dis moi, le pire est à venir.

*commence à relire ses Fullmetal Alchemist histoire d'avoir profité un peu de sa piètre existence avant les tortures réservées par Donfy*

Bonne continuation très cher, j'ai hâte aux révélations de la mort qui tue ^0^ Et j'ai hâte que Loth crève aussi. Ou se fasse violer par un panda géant, ça peut être bien aussi.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 23, 2009, 12:34:15 pm
*Entre dans son topic en ouvrant la porte d'un coup de pied, les bras encombrés de paperasse

J'avoue ! J'AVOUE TOUT ! ToT
J'ai écris la préview du chapitre 12 alors que celui-ci n'était pas encore terminé ! J'ai triché ! TOT
Alors j'ai quelque à vous avouer. J'abandonne cette fic. *Gros, gros silence*

...
Kayra grogne méchamment en montrant les crocs
Hygualanga se nettoie les oreilles, l'air WTF ?
Miko s'enflamme les bras en regardant Donf d'un air meurtrier
Capita prend son boken en écarquillant les yeux "o_o" insinuant "tu vas crever"
Sephyra sort lentement ses katanas en frémissant de rage
Saïko casse la bouteille de Malibu entre ses mains
Les autres lecteurs retiennent leur souffle style "Osef ?"

...

Ha ha nan c'était une blague ! ^O^ *Se fait défoncer-cramer-bouffer-tabasser-trancher-éviscérer-etc*
Bon en fait je vous avoue que je viens de terminer le chapitre 12. C'est pas plus mal è_é
Cependant, je peux pas me permettre de poster ce chapitre alors que j'ai plus d'avance. En plus les previews vont en prendre un coup si le chapitre d'après est pas écrit. DONC Je vais prendre un peu de temps pour m'avancer, comme j'ai déjà par deux ou trois fois pris le temps de continuer à écrire en avance. Je repasserai... Dès que le chapitre 14 sera bien avancé. Je pense pas que ça prendra trop de temps, z'inquiétez pas ^o^
Et sur ce, vu que cette fois le prochain chapitre est terminé, j'ai pu faire une VRAIE preview, avec de VRAIES paroles qui foutent les boules de pas avoir le chapitre.
Alors comme je suis un salaud qui aime bien faire attendre, je vous file la dernière et VRAIE preview pour le chapitre 12, histoire de bien vous donner les crocs. Je vous aime O/
Et attendez-moi ce sera pas long. Merci !



Le bruit d’une goutte qui tombe à terre. Dans un rythme régulier, dans un fond sonore.
Je me souviens avoir eu du mal à ouvrir les yeux. Mes paupières semblaient lourdes.


-   Il est temps de mettre les choses au clair, persiffla Zalosta d’une voix glaciale, ses pics rasant le sol.
-   Quoi ? Attendez, vous n’allez quand même pas…
-   Il va falloir t’y faire Sephyra. Nous sommes des assassins, la coupa Hunter en la regardant gravement, la mine sombre.

Je me souviens m’être sentie seule, quand cette étrange langueur qui suit un sommeil forcé m’a quitté, et quand mon esprit s’est tout à fait réveillé.

-   Ne sous-estime pas la valeur que peut prendre la haine chez une femme. Elles aboient moins que les hommes, mais peuvent se montrer beaucoup plus cruelles qu’eux dans la vengeance…

Je me souviens qu’il faisait complètement noir, que je ne voyais rien. Mais je devinais ces chaînes métalliques accrochées au plafond, qui pendaient dans les airs comme des centaines de fils d’araignée, se balançant lentement sur elles-mêmes.

-   Si je le pouvais je te descendrai, ici et maintenant.
-   Mais je t’en prie, ne te gêne pas pour moi, répliqua-t-il en souriant, menaçant.

Je me souviens de ce long cauchemar. Et j’espère encore aujourd’hui ne plus jamais avoir à le vivre, même s’il réapparaît par bribes quelque fois, dans mon sommeil.

-    Je ne sais pas quel lien tu as avec Zalosta, mais à part toi, personne n’aurait pu l’arrêter quand elle a décidé de tuer quelqu’un. Je ne sais même pas si tu te rends compte de l’importance que tu dois avoir pour elle.
-   Nous sommes amies, répliqua légèrement Sephyra en regardant la hérissonne finir de lasser ses chaussures sur son lit, derrière eux. L’amitié peut tout.
-   L’amitié… Et l’amour, par rapport à ça ? répliqua le garçon en se tournant vers la roussette.

Alors lentement, j’ai ouvert les yeux, et…

-   On a toujours du mal à accepter la Vérité. Sauras-tu y parvenir, toi dont l’identité a été effacée... ?

-   Loth… Tu ne penses pas à nous échapper, n’est-ce pas ?





NightDreamers
Chapitre 12 ~ Ténèbres


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Octobre 23, 2009, 12:46:44 pm
Miko arrive discrètement sur le topic. Elle chope Donf par le col de sa chemise, le pose brutalement sur une chaise devant son ordinateur.

Allez au boulot ! Écris !

Elle attrape le paquet de clope de Donf, l'incinère, puis elle se plante devant la porte, les bras croisés.

Tu bouges plus d'ici tant que j'ai pas la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 23, 2009, 05:23:57 pm
Le bureau de tabac local se trouve prit d'une soudaine inondation et fini congelé par souci de clim' défaillante.

C'est fait <3 ! Y'aura pas de tentation.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 24, 2009, 05:39:54 am
Deux katanas fendent l'air à la vitesse de la lumière et déteriorent violemment la seule porte de sortie du bureau de l'enfoiré du dessus à l'humour douteux Donf. Les débris sont tels qu'il est désormais impossible de quitter la salle.

Sephyra vient se mettre à côté de Miko, les bras croisés, mâchouillant nerveusement un bâton d'encens allumé.


Au boulot è_é


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Octobre 24, 2009, 11:55:05 am
Des flammes intenses viennent souder les jointures de la fenêtre, bloquant aussi le dernier moyen de sorti possible pour Donf.

Saïko apparait enfin, s'avançant vers le bureau avant de s'accouder contre Sephyra. Le température de la salle se met à augmenter de manière significative lorsque le goupil claque rapidement des doigts.


... Ne nous déçoit pas...

Retournant ensuite dans son mutisme, le jeune renard détourne le regard,... les poings serrés, tremblants de colère et léchés pas des flammèches rougeoyantes... 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 24, 2009, 12:41:03 pm
Kayra arrive à son tour (tant qu'on y est, pourquoi pas), les sourcils froncés, l'expression sérieuse. Elle tend le bras vers Donf, qui forme un bouclier autour de lui.

Comme ça, t'as aucun moyen de t'enfuir ^^

La louve rejoint les autres, se plaçant au côté de Miko.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 29, 2009, 03:14:06 am
*Rampe à terre, le visage émacié, le corps famélique, et lève une main en mendiant une clope, un coca, ou rien qu'un double-cheeseburger avec supplément extra de fromage et cornichons. Se fait écraser la main sans pitié* TOT

Ok me revoilà ! Alors on va faire les comptes...
Je vais poster là la première partie du chapitre 12, tout en sachant que le chapitre 14 en est déjà à la moitié de sa rédaction. Donc si on suit les courbes de références, quand je viendrai poster la fin du chapitre 12, je terminerai le chapitre 14. Et ainsi de suite. Toujours deux chapitres d'avance, quoi, en gros. Hm... Ca vous convient ? Ou faut que j'arrête une petite semaine encore la publication histoire de prendre encore plus d'avance et...
*Silence lourd de sous-entendus meurtriers* ... ._.' Ok je poste la suite !

Bon et bien en tout cas, malgré vos méthodes peu catholiques de séquestration d'écrivain de fanfic, je vous remercie d'être aussi attachés à NightDreamers pour oser aller jusque là ! Et j'suis crevé, 4h du mat'... Dodo...
A la prochaine ^o^ *Ronfle



Le bruit d’une goutte qui tombe à terre. Dans un rythme régulier, dans un fond sonore.
Je me souviens avoir eu du mal à ouvrir les yeux. Mes paupières semblaient lourdes.
Je me souviens m’être sentie seule, quand cette étrange langueur qui suit un sommeil forcé m’a quitté, et quand mon esprit s’est tout à fait réveillé.
Je me souviens comme je tremblais. J’avais mal au ventre, mal à la tête. Comme après une soirée trop arrosée.
La pièce était humide et froide. Quand j’expirais, une fine pellicule de buée se frayait un chemin entre mes lèvres grelottantes.
Je me souviens qu’il faisait complètement noir, que je ne voyais rien. Mais je devinais ces chaînes métalliques accrochées au plafond, qui pendaient dans les airs comme des centaines de fils d’araignée, se balançant lentement dans les airs, sur elles-mêmes.
Je me souviens de ce long cauchemar. Et j’espère encore aujourd’hui ne plus jamais avoir à le vivre, même s’il réapparaît par bribes quelque fois, dans mon sommeil.
Alors lentement, j’ai ouvert les yeux, et…



NightDreamers
Chapitre 12 ~ Ténèbres


Sephyra gémit en essayant de se relever ; ses muscles étaient engourdis comme si elle avait dormi pendant des jours entiers. C’est seulement à ce moment là qu’elle prit conscience de l’endroit où elle se trouvait : dans une sorte de cave sombre et humide. Le parterre était couvert de nombreuses flaques d’eau. En prenant appui contre le mur, ses doigts s’accrochèrent à un bouton en plastique poussiéreux, et des néons s’allumèrent en clignotant au plafond. La lumière ainsi dispensée violemment aveugla la roussette qui détourna les yeux en les fermant. Où était-elle ? Qu’est-ce qui s’était passé ?
-   Du calme, du calme… Essaye de te rappeler ce que tu as fait ces derniers jours, se dit-elle intérieurement.
Des images lui revinrent à l’esprit. La lente traversée du désert, la rencontre avec le renard… Comment s’appelait-il déjà ? Ah oui, Saïko. Ce salopard de renard qui l’avait traité ainsi… Il ne perdait rien pour attendre, celui-là. Elle s’était retenue aux vues des évènements tragiques qui s’étaient passés, mais elle gardait bien cette humiliation personnelle en mémoire. Les évènements tragiques… ? Ah, c’est vrai, le manoir de Zalosta et des autres… D’ailleurs ils avaient retrouvé Donf sain et sauf, mais… Pas les enfants ni le Patron. Il semblait à Sephyra qu’elle savait ce qui s’était passé dans le manoir, la nuit où tout avait dérapé… Comment déjà ? Donf l’avait raconté ? Elle ne s’en rappelait pas… Et comment s’appelait le renard déjà ? Mais pourquoi un renard, et quand ça ?
Sephyra s’ébroua à la manière d’un canidé.
-   C’est pas le moment de perdre la tête ! Bon, déjà, délimiter le périmètre.
Elle rouvrit ses yeux rougis et finit par s’habituer à la lumière violente des néons qui ne semblaient attendre qu’elle. L’eau qui suintait sur les chaînes renvoyait des éclats sinistres, luisant comme un liquide menaçant, prêt à prendre vie et à s’attaquer à l’hybride. Les chaînes qui pendaient et bougeaient lentement n’égayaient pas non plus cette sensation d’angoisse. Sephyra réussit à se détacher du mur en gardant appui sur ses pieds. L’univers tangua un moment, et elle resta immobile pour dissiper le malaise, faisant bien attention de garder les yeux ouverts.
-   C’est pas le moment de s’évanouir, se blâma-t-elle pour se motiver et garder un semblant de décontraction.
Enfin, elle s’habitua au malaise ambiant, et regarda alors un peu mieux l’environnement dans lequel elle se trouvait contre son gré. A droite et à gauche, le mur contre lequel elle s’était réveillée se prolongeait indéfiniment. La lumière semblait éclairer tout l’univers, et les chaînes s’étendaient à perte de vue. A travers elles, droit devant, aucun semblant de mur non plus.
-   Merde, mais où est-ce que j’ai atterris encore… dit-elle cette fois-ci tout haut.
Sa voix résonna et se perdit dans la pièce qui ne semblait pas avoir de fin. Elle soupira, puis posa une main sur le mur et s’avança vers sa droite.
-   Mieux vaut ne pas se perdre, pensa-t-elle.
Elle marcha ainsi ce qui lui parut une éternité. Elle n’arrivait plus à compter les minutes qui passaient. Les minutes étaient-elles des heures ? Combien de temps était-elle restée évanouie ? Comment s’était-elle retrouvée ici ? Les seuls moyens qui lui restaient pour se retrouver dans le temps étaient la cadence de ses pas, les gouttes qui tombaient sur le sol humide et dont le bruit résonnait entre les chaînes mouvantes, et les battements de son cœur qu’elle essayait de calmer dans sa poitrine. Mais elle avait beau essayer de se rassurer, son souffle se faisait malgré elle de plus en plus haletant. Une infime buée s’exhalait d’entre ses lèvres, et malgré sa marche, elle sentait son corps prendre froid. Soudain, les néons clignotèrent. Sephyra se stoppa, dardant quelques coups d’œil dans toutes les directions. La pénombre reprit ses droits quelques secondes, puis la lumière revint, faiblement, avant de s’éteindre à nouveau. Le manège ne semblait pas vouloir s’arrêter.
C’est alors que pendant que les néons s’étaient éteints, son regard se posa sur une lueur flottante qu’elle discerna au hasard entre les mailles métalliques, loin au milieu de la pièce. La lumière revint alors, et elle ne vit plus rien, avant que la pénombre ne revienne quelques secondes après. La lueur fantomatique réapparut, flottant faiblement comme un appel. Sephyra fit un pas en sa direction. Son esprit lui interdisait de quitter le mur, de plonger au milieu de ce labyrinthe de chaînes. Le risque était trop grand qu’elle ne se perde, elle et son esprit dans une folie sans nom pour l’éternité, dans cette cave glauque et humide. Mais elle était comme hypnotisée par la faible lueur. Elle marchait lentement, se frayant un chemin entre les chaînes métalliques. Quand la lumière revenait, elle se stoppait, attendant que les néons s’éteignent à nouveau et que la lueur réapparaisse, lui indiquant le chemin à suivre pour l’atteindre.
C’est alors qu’elle se rendit compte quelle marchait depuis quelques minutes déjà (ou était-ce des heures ?) sans que les néons ne se soient rallumés. Elle s’arrêta dans la pénombre, la respiration haletante, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Le silence était oppressant, et le noir semblait rôder autour d’elle, la compressant de l’intérieur. La pièce semblait grande, mais dans cette pénombre la plus totale, elle ne voyait même plus où elle mettait les pieds. Une angoisse profonde lui remonta lentement à la gorge, prémisse d’une crise de claustrophobie. Sentant la panique la gagner, elle leva les bras devant elle, la respiration saccadée, le froid engourdissant ses membres et rendant son corps tremblant. Ses doigts touchèrent une surface métallique humide, et elle cria de peur. Ne se contrôlant plus, elle se mit à courir dans l’invisible, butant contre les chaînes qui pliaient sous sa venue avant de se balancer violemment dans le vide, cliquetant inlassablement. Elle gardait ses yeux fixés sur la lueur, mais plus elle courait, plus elle sentait qu’elle ne l’atteindrait jamais. Elle avait beau se jeter de toutes ses forces en avant, la peur décuplant ses forces, la lueur semblait toujours aussi lointaine, luisant faiblement comme si elle se moquait de ses efforts vains. La roussette s’arrêta bientôt dans les ténèbres, essoufflée, le corps engourdis par l’effort, l’humidité ambiante et le froid qui la brûlait de l’intérieur hérissant sa fine fourrure.
Alors qu’elle reprenait son souffle, elle sentit un mouvement d’air derrière elle. La pénombre était totale. Une chaine cliqueta à sa gauche, puis quelque chose la frôla sur sa droite. Elle se retourna, pivota la tête dans toutes les directions, mais ne voyait rien. Mais elle savait une chose : elle n’était plus seule ici. Elle se recroquevilla par terre, alors que les cliquetis des chaînes métalliques se multipliaient. Ils sont plusieurs. Elle posa ses mains sur ses oreilles, rabattant celles-ci, et ferma les yeux en plissant les paupières. Que tout s’arrête, que ce cauchemar cesse…


Loth entra dans la salle au moment où deux autres scientifiques en blouse blanche en sortaient, dossiers en main. La pièce était petite et blanche. Les bureaux étaient blancs. Les murs étaient blancs. Le sol était un carrelage blanc. Les écrans d’ordinateur étaient blancs. Blanc et immaculé. Le jeune homme s’approcha de Lena en silence et s’arrêta à ses côtés, le regard tourné comme elle vers la vitre qui séparait la salle de contrôle de la salle d’expérimentations.
-   Tu as bien fait comme il fallait ? Demanda la jeune femme sans détours, vêtue de sa cape rouge en soie qui ceignait ses formes resplendissantes.
-   Ils sont tous plongés dans le Monde de Celia. Je peux vous poser une question ?
-   Bien sûr, Loth.
-   Pourquoi est-ce que vous avez pris la décision d’aller jusque là pour eux ? Nous avons ce qu’il nous manquait jusqu’à maintenant, ils ne nous sont plus d’aucune utilité.
Lena eut un étrange sourire. Sadique.
-   Tu te trompes, ils sont tous importants. Pour le moment nous avons récupéré ce dont nous avions besoin maintenant, mais il faudra les garder à l’œil. Ils nous seront utiles en temps voulu…
Loth haussa les épaules, coinça une cigarette entre ses lèvres et l’alluma tranquillement.
-   Autre chose encore, reprit-il en soufflant sa fumée malodorante. Pourquoi infliger ça à Neal ? Il a commis une faute grave ?
-   Pas du tout. C’est une initiation bien particulière qui vise à éveiller le potentiel qui reste latent en lui.
-   Et pour y arriver, il faut l’enfermer dans un lieu clos, plongé dans le noir ?
-   Les Ténèbres sont le meilleur moyen de révéler la vraie nature des choses. Privées de toutes lumières, elles s’abandonnent à leur état primaire.
Loth posa son regard sur une série de fiches posées sur la table près de lui, juste devant un écran d’ordinateur en veille. Les fiches étaient posées les unes sur les autres, et sur la première de la pile, il distingua une photo de Zalosta et ce qui ressemblait à sa description. Groupe sanguin, opérations, histoire, traumatismes, psychologie, capacités…
-   C’est ce que j’ai fait pour eux… Ils vivent la même initiation que Neal, si j’ai bien compris.
-   C’est tout à fait ça. Eux aussi ont besoin d’ouvrir les yeux. Tout du moins s’ils s’en sortent vivants, répondit cette fois Lena en déposant ses yeux verts sur le jeune homme. Comment va Rika ?
Celui-ci détourna le regard pour le reposer sur ce qui siégeait derrière la grande vitre. Dans trois cubes levés à la verticale, Millie, Arthur et Myosotis semblaient dormir profondément. Des câbles nageaient dans un liquide verdâtre, et leur bouche était  protégée par un masque à oxygène.
-   La dernière fois que nous nous sommes croisés, elle m’a avoué tout l’amour qu’elle me portait, répondit ironiquement le jeune homme.
-   Je vois… Méfie-toi d’elle.
-   Je n’ai pas peur de…
-   Ne sous-estime pas la valeur que peut prendre la haine chez une femme, le coupa Lena. Elles aboient moins que les hommes, mais peuvent se montrer beaucoup plus cruelles qu’eux dans la vengeance…
La jeune femme reposa son regard sur les trois corps endormis.
-   Enfin, c’est une autre histoire. Maintenant que nous avons les sacrificiels, nous allons pouvoir partir en quête des portes…, susurra-t-elle en découvrant ses canines.
Loth se détourna du spectacle et rejoignit la sortie en tirant une bouffée de sa cigarette. Lena se retourna vers lui alors qu’il atteignait les portes coulissantes.
-   Loth !
Il se retourna lentement en expirant sa fumée malodorante et plongea ses yeux dans le vert des pupilles de son interlocutrice. Celle-ci prit bien soin de ne pas couper le contact visuel avec sa victime.
-   Tu ne penses pas à nous échapper, pas vrai ? Demanda-t-elle d’une voix suave.
Un long silence prit place après ces paroles, silence durant lequel ils s’échangèrent un long regard. Puis le jeune homme abaissa les paupières et détourna les yeux, avant de se retourner. Les portes coulissèrent à son passage, puis se refermèrent derrière lui. Lena croisa les bras en grimaçant, le regard étrangement froid.

Loth parcourait les couloirs blancs en fixant le sol, les mains plongées au fond des poches, ses pensées tourmentées, la cigarette à la bouche. Soudain, il s’arrêta un cours instant en plein milieu du chemin, puis releva la tête et sortit les mains de son manteau brun, le regard déterminé. Il se dirigea à grand pas vers la sortie du bâtiment, et poussa les double-battants d’une main sûre. Le soleil inonda son visage sévère. Il laissa tomber le mégot par terre après en avoir tiré une ultime bouffée, et l’écrasa sous son talon. Alors qu’il s’apprêtait à descendre les marches du perron qui ouvraient le chemin au complexe scientifique, le canon d’un pistolet se posa derrière sa tête, au milieu de ses cheveux noirs. Il s’arrêta automatiquement.
-   Alors beau brun, on s’apprête à faire une bêtise ? Susurra la voix féminine de Rika.
Loth se prêta à sourire légèrement.
-   Tu vas me punir ? Répondit-il en se retournant lentement, découvrant la tigresse habillée d’un débardeur vert moulant et d’un pantalon beige large qui couvrait ses chaussures de skateuse. Oh, on change de look ? Personnellement je préférais la robe chinoise, c’était plus sexy.
-   Une mission d’infiltration, répondit la tigresse dont la queue battait l’air derrière elle, sans cesser de pointer son pistolet sur le jeune homme. On doit s’habiller convenablement pour ne pas faire tâche dans l’environnement. Contrairement à toi, j’accomplis convenablement les missions qu’on me donne.
-   Je peux te donner mes victimes avec plaisir si tu le souhaites tant que ça. Le beau brun à la chemise blanche devrait te plaire. Et arrête de me pointer avec ce flingue, ce truc là ne me fera rien et tu le sais très bien, répliqua-t-il en soupirant faussement.
La tigresse à la fourrure d’un marron sombre rangea son arme dans son holster accroché à la hanche et reprit sans quitter son interlocuteur des yeux.
-   Tu comptais faire quoi, décidé comme tu l’étais ?
-   Les choses ne vont pas assez vite pour moi, je comptais aller prendre un verre pour oublier mes problèmes. Tu voulais que je t’invite, peut-être ? Répondit-il en souriant, sincère.
Rika le regarda froidement, puis s’accorda un petit sourire discret sans perdre de l’agressivité qui régnait dans ses yeux.
-   Navrée, je ne suis pas libre. Pas comme certains. Mais la prochaine fois j’accepterai si tu es encore d’humeur à jouer les dragueurs. Je pourrais peut-être te tuer sans faire de bruit une fois que tu seras saoul comme un poivrot.
Le jeune homme s’esclaffa légèrement.
-   Toujours aussi effrayante ! Mais la prochaine fois comme tu dis, évite de te saper comme une droguée… Prend un truc plus sexy, plus… Féminin. Là tu attiseras peut-être mes hormones de mâle.
La tigresse jura entre ses dents en foudroyant le jeune homme du regard.
-   Les humains… Vous n’êtes que des pervers. Vous les mâles, votre cerveau se situe en bas. Si je le pouvais je te descendrai, ici et maintenant.
-   Mais je t’en prie, ne te gêne pas pour moi, répliqua Loth en souriant, menaçant.
Le soleil les inondait comme un projecteur sous les feux de la rampe. La tigresse avait encore la main posée sur son holster, qui retenait la crosse de son pistolet. Un long regard unit les deux membres de la même organisation : Loth souriant dangereusement, Rika les yeux emplis de haine. Puis la tigresse ferma les yeux et passa à côté du jeune homme en descendant les marches.
-   La mission passe avant tout, se justifia-t-elle d’une voix glaciale. Mais la prochaine fois je ne te louperai pas.
-   J’attends ce moment avec impatience, persifla Loth en regardant l’hybride descendre le perron.
Dans l’entrée du complexe scientifique, derrière les portes à double-battants, Lena avait suivi l’altercation les bras croisés, les lèvres pincées, les sourcils froncés et les yeux éteints de tout sentiment.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Octobre 29, 2009, 04:19:18 am
Premier ! :8):

*Apporte de l'eau fraiche à Donf en lui tapant amicalement le dos*

Tu l'as bien mérité Bro, ton chapitre est excellent ! La façon dont tu décris l'angoisse et le Néant me surprend ! Il y a vraiment un atmosphère très oppressante (Tu as regardé combien de films d'horreur pour faire ça ? XD). La pauvre Sephyra, elle va devenir folle dans son trou à rats ! D'autant plus qu'elle n'a pas l'air d'être seule... ou alors c'est la folie qui fait déjà ses effets ? D'ailleurs si le reste du groupe suis le même supplice, je me demande comment chacun va réagir. On va voir lequel d'entre eux va se transformer en monstre en premier !

Ce qui m'étonne beaucoup, c'est qu'apparemment, toute la clique est capturée. Ça veux donc dire qu'ils sont tous dans "l'antre de la Bête" et je me demande bien comment ils font faire pour s'en sortir ! En tout cas, ils sont tombés sur une sacrée bande de fanatiques, ça fait peur o_o !
Ho ! Et sinon, c'est qu'une illusion : en fait Loth et Rika sont raids dingues l'un de l'autre, faut pas croire ! XDD

Bon chapitre encore une fois, même si il a mit le temps ! La lecture est toujours aussi fluide, ça arrête pas de nous laisser sur notre faim. Je veux la suite rapidement ! Il me tarde de voir la réaction des autres !
Bonne continuation Bro !

Owi ! Sephyra qui veut faire payer Saïko ! Ça, je veux VRAIMENT voir ! XDD


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 29, 2009, 10:36:41 am
Waah, ça valait le coup d'attendre! J'ai adoré ^0^

La première partie avec ma Sephy qui cauchemarde était d'un réalisme saisissant. Je me suis moi-même sentie mal à l'aise. Heureusement que c'est pas un soir de pluie que j'ai lu cette suite, seule dans ma chambre plongée dans les ténèbres... :'D
Le moment où elle marche sans cesse dans le long couloir rappelle vraiment son évasion de Syerra, je trouve. Sauf que cette fois ci, c'est un peu plus flippant. XD
Comme l'a dit Saïko, super passage et vraiment stressant! J'ai hâte de voir comment se matérialisera le monde de Celia pour les autres ^^

Et Myo-chan, Arthur et Millie qui servent de sujets d'exprérience chelous XD Les pauvres, on se croirait dans Tetrix cette fois... Ca me rappelle qu'il faut que je poste la suite...
*Capita lui bouffe la tête*
Bref, et encore et toujours des mystères... J'ai hâte qu'il y en ai plus du tout ^0^" Mais bon, les engueulades entre Rika et Loth compensent. J'adore leurs répliques. Elles sont bien mieux trouvées que celles de la plupart des dessins animés récents ^^ Oh ce serait trop bien, ND en série animée. J'espère qu'on toucherait une part de la recette, nous aussi. *SBAF*

Bon, je vais m'arrêter là pour le bla-bla, mais je tiens à ajouter que la recherche des portes me fait penser à Full*Donf prend les flingues de Rika et transforme la roussette en gruyère*

Bonne continuation très cher, je suis de tout coeur avec vous! ^0^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 29, 2009, 11:44:19 am
Wouah...

Eh bien, quel beau chapitre =)
Superbement bien décrit, 'me demande bien quel est cette lueur que Sephyra a aperçu... Et ce "monde" comme l'a dit Loth. Que c'est étrange ! ^^
Mais Loth est vraiment un de ces pervers. J'aurai été Rika, je l'aurai tué... Même si apparemment c'était pas la peine >.<
Enfin, je vais faire par partie par ce que sinon je vais me perdre :

Sephyra... Je la plains vraiment. J'espère qu'elle réussira bien à s'enfuir d'ici, et que la lumière lui reviendra, parce qu'apparemment c'est pas gagné. Et j'espère que les personnes qu'elle a entendu, ce sera ses amis, parce que sinon je sens que ça va faire vraiment peur pour elle !! Enfin, c'était rudement bien écrit, et vraiment effrayant, comme l'ont dit Sephy-san et Saïko. Vivement qu'on voit les autres =) Par contre, si Neal est aussi dans ce monde, je le sens mal pour eux.

La deuxième partie est moins stressante, mais j'espère que Myosotis, Millie et Arthur vont s'en sortir !! Apparemment l'hypothèse de Miko-sama sur les deux petits étaient juste.
Enfin, je trouve Loth étrange. Pervers, mais ça tout le monde le sais ^^ Mais surtout étrange. Je me demande ce que voulait dire Lena par sa phrase... Si ça se trouve, elle sens que Loth va les trahir ?

Mais bref, un super chapitre (du moins début) et bonne continuation Blackdoom !! Et vivement la suite =)
Bon courage, d'ailleurs !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 06, 2009, 06:31:43 pm
:'D Une petite semaine sans nouvelles, pardon.

Saïko < *Boit l'eau comme un type revenant d'une marche forcée dans le désert, en fout partout sur son maillot* Encore ! ENCORE EAU ! NAN COCA MÊME !
Combien de films d'horreur ? Oh, pleins. The Grudge, The Ring, Dog soldiers, des trucs des morts-vivants, des trucs pourraves de vampire (Pas Twilight PAS TWILIGHT !), des versions de la Bête du Gévaudan... Des trucs normaux quoi ._. Par contre je m'inspire pas de Saw. Franchement, je sais pas, c'est pas pour aller contre le courant, mais ce qu'il y a d'intéressant dans ce film c'est juste la psychologie du "Maître du Jeu". Le reste, c'est vraiment rien que pour le spectacle du gore gratuit. Je fais dans le gore aussi, mais là ils abusent, c'est juste dégueulasse, ya rien derrière ._.
Sinon Loth et Rika, raides dingues ensemble ? Fhuuu ~ Vive la suite ^o^
Merci d'être passé frangin, toujours un plaisir ! *Check

Sephyra < ND en anime °^° Faut pas rêver. Nan je veux dire, pour votre part. 'Puis quoi encore, t'es pas bien toi... *Fuit
Sinon je veux des génériques qui puent la classe, et une animation supra-fluide pour les combats ! Vous créditerez au nom d'une certaine Léa, c'est son cadeau de noël pour moi ^o^
Au fait pour Tetrix, bravo, vous vous y êtes enfin remise è_é C'est grâce à moi n'est-ce pas ? N'EST-CE PAS !

Kayra < Loth, un pervers ? Mais naan, c'est juste un homme adulte é_è *Meurt
Et pour les personnes qui font du bruit avec les chaînes... Oh oh, ses amis ? Mais oui, des amis qui veulent jouer avec elle, bien évidemment ! De gentils amis, de petits amis, mignons tout pleins, qui veulent s'amuser... <3
Pour Neal vous aurez des infos bientôt, et effectivement le début du chapitre 11 était un souvenir du passé, comme l'a expliqué Miko =) (Et je la remercie pour ses compliments sur la qualité de ce passage !)


Merci à tous les trois ! Alors alors... Fin du chap' 12. Bon, sur le coup ya pas beaucoup d'action, c'est juste le réveil après une attaque assez inattendue de Loth dans l'hôtel. Mais la fin pulse encore un peu plus le groupe. D'abord ils comprennent rien, et maintenant ils ne vont plus être en sécurité nul part ! Et ben. L'auteur est vraiment un pourri, il doit en vouloir grave aux personnages, sérieusement ._.
Chapitre 13 bientôt. Hm... Un chap' basé sur les souvenirs, comme vous le verrez. Saïko et Loth au premier plan !
A la prochaine o/




Donf se réveilla lentement. Clignant des yeux plusieurs fois, il garda un regard lointain, comme voilé. Puis soudain il reprit ses esprits, et son cerveau se mit en marche comme un moteur de voiture. Il ouvrit tout à fait les yeux et se releva sur son lit d’hôpital aux draps blancs. Le jeune homme balaya la pièce du regard en se massant le cuir chevelu, un affreux mal de crâne lui tailladant la cervelle. Il fut soulagé de trouver ses compagnons allongés sur les quatre des cinq autres lits : Zalosta sur la couche à sa droite, Hunter à sa gauche, Saïko en face de lui, à l’autre bout de la chambre, et Sephyra à côté du renard, en face du lit de Zalosta. A part lui, les autres semblaient profondément endormis. Donf retomba lourdement sur son oreiller, cherchant à rassembler les souvenirs diffus de ses pensées. En quelques secondes, il revit les derniers évènements. Pris de panique, il se releva une nouvelle fois, puis ferma les yeux de douleurs en grognant contre son mal de crâne. Il décrocha une sorte de ventouse posée au niveau de son cœur, et aussitôt un bruit strident vrilla ses oreilles. Il s’élança vers l’électro-encéphalogramme pour le tâter rapidement et trouver le bouton de mise en marche pour l’arrêter et laisser ses oreilles en paix. Le jeune homme attendit quelques secondes dans le silence des autres « bips » qui résonnaient en alternance sur  les lits de ses compagnons, avant d’être sûr que personne n’avait rien entendu. Il se rendit compte alors, debout, qu’on lui avait laissé son jean. Il retrouva ses affaires sur une chaise à côté d’une petite table de chevet, et il se rhabilla en hâte avant de s’avancer vers le lit de Hunter. Il regarda l’électrocardiogramme avec curiosité et angoisse. Il avait l’image d’une série hospitalière, ou dramatique. Pour quelles raisons leur avait-on placé ces appareils-là ? Ils n’étaient pas morts pourtant. Puis il déposa ses yeux sur le visage d’Hunter, qui semblait profondément endormi… Les sourcils légèrement froncés et la mâchoire un peu crispée.
-   Hunter… ?
Pour seul réponse, Donf eut droit à un léger grognement.
-   Tu fais un rêve érotique ou quoi, tu crois que c’est le moment ? Réveille-toi, feignasse.
Le jeune homme posa sa main sur le bras d’Hunter dans le but de jouer avec pour l’agacer dans son sommeil, mais il n’en eut pas le temps. L’ensommeillé ouvrit soudainement les yeux en grand, comme totalement horrifié, le souffle court et les poings serrés sur le drap, une fine pellicule de sueur couvrant ses tempes battantes. Donf avait reculé de quelque pas par surprise, et regardait maintenant son compagnon avec une certaine appréhension. Les électro, et maintenant ça… ?
-   Oh, Hunter, tu me fais quoi là ?
Le jeune homme allongé sursauta à l’appel de son nom, et il tourna la tête vers son compagnon comme s’il s’apprêtait à découvrir un monstre. De longues secondes, ils se regardèrent. Donf n’osait pas prononcer un mot, trop étonné de voir ainsi son compagnon si apeuré. Lui qui en général fonçait tête baissée sans craindre la peur, quelle qu’elle soit…
-   Donf…
Hunter se releva sur sa couche et passa ses jambes en dehors du lit, s’asseyant sur le matelas.
-   J’ai cru que… Enfin… Que j’étais…
-   … C’est un peu poussé comme réflexion après un rêve érotique, ou alors t’es vachement pudique comme mec, répliqua Donf en fronçant les sourcils, peu convaincu par son idée, avant de faire le tour du lit et d’arrêter la machine qui contrôlait les battements de cœur de son ami.
Hunter le regarda, encore un peu essoufflé, puis se laissa tomber sur ses pieds en se relevant lentement, se tenant la tête d’une main.
-   Ca va aller… ? Résonna légèrement la voix grave de son démon, qui savait tout.
-   Ouais. Je crois…
-   C’est sûrement le fait d’avoir été attaqué par le même type, deux fois d’affilée… Je sais pas ce qui s’est passé la première fois, mais on a tous compris que ça t’avait laissé des marques. Elles ont dû resurgir pendant ton sommeil, proposa Donf en tapant amicalement sur l’épaule de son ami.
Hunter avala difficilement sa salive en terminant de reprendre une respiration moins alarmiste.
-   Ca doit être ça, t’as raison.
Donf le regarda étrangement. Il hésitait sur quelque chose. Alors qu’il allait ouvrir la bouche, Sephyra se releva brutalement sur son lit, manquant de crier. Hunter et Donf la regardèrent avec surprise, Hunter plus angoissé que son ami, craignant qu’il ne s’agisse de la même chose que pour lui. La roussette était essoufflée, le regard perdu et effrayé par l’invisible. Elle n’était habillée que de son soutien-gorge, la couverture rabattue sur ses jambes. Elle tourna légèrement la tête pour tomber sur Hunter et Donf, qui la regardaient tous les deux fixement. Donf s’approcha de quelques pas en sa direction.
-   Sephyra… ?
-   Je… Ca va… J’ai fait un cauchemar… Répondit celle-ci face aux regards inquiets de ses amis, se massant le front d’une main.

Elle tressaillit légèrement en se rappelant les dernières images de son affreux cauchemar. A ce moment là, ce fut Saïko qui se réveilla également dans un brusque sursaut, tout essoufflé, visiblement affolé.
-   Non non ! C’est pas… !
Il y eut un silence de quelques secondes. Le renard regardait en tout sens, sans se rendre compte de la présence de ses autres compagnons.
-   Ils vont revenir ! Je les ai vus ! Tout est ma faute…
-   Saïko, calme-toi !
Hunter et Donf s’échangèrent un regard étonné. Donf questionnait son ami du regard. Celui-ci acquiesça un « non » de la tête. Ils reposèrent les yeux sur Saïko pour s’apercevoir que le médaillon autour du cou du renard était illuminé d’une forte lueur.
-   C’est… Le médaillon qui a parlé ? Demanda Donf, qui avait tout d’abord cru qu’il s’agissait du Démon d’Hunter.
-   Il nous cachait des choses, le renard, ajouta Hunter d’un ton suspicieux en fronçant les sourcils.
Le goupil en question lui se calmait lentement, semblant ne pas entendre les commentaires de ses compagnons. Il se réveillait d’un songe teinté du sang de ses souvenirs, remontant loin dans le temps et dans l’espace. La peur de la mort…
-   Attendez… Où est Myosotis… ? Demanda une voix faible.
Zalosta s’était réveillée en silence, et se tenait assise sur son lit, une main sur la poitrine en direction de son cœur, la mine souffrante. Son regard circulait dans la chambre mais ne semblait pas trouver ce qu’elle cherchait.
-   Pas là en tout cas, trancha Hunter en serrant les poings.
La hérissonne se leva de son lit sans se hâter. Elle arracha le bout en plastique plaqué sous sa poitrine. Aussitôt le bruit strident de l’électrocardiogramme résonna dans la chambre. Donf s’élança pour l’arrêter, alors que Zalosta n’en avait visiblement rien à faire. Apparemment, elle se moquait également d’être en sous-vêtements. La robe rouge qu’elle portait depuis la nuit au manoir de Bellegrand était posée sur une chaise à côté de son lit, mais elle se dirigea directement vers Saïko sans l’enfiler. Elle s’arrêta sur le côté de son lit, le regardant fixement. Le goupil cachait son museau entre ses mains, visiblement hanté par son cauchemar.
-   Il est temps de mettre les choses au clair, persiffla Zalosta d’une voix glaciale, ses pics rasant le sol.
Sephyra, qui ayant remarqué qu’elle était en sous-vêtements elle aussi en avait profité pour remettre son haut, regarda la scène avec angoisse.
-   Quoi ? Attendez, vous n’allez quand même pas…
-   Il va falloir t’y faire Sephyra. Nous sommes des assassins, la coupa Hunter en la regardant gravement, la mine sombre.
La roussette serra les dents. Elle éteignit l’électrocardiogramme, arracha le bout en plastique collé sur sa poitrine et se leva en vitesse avant de prendre son pantalon en main.
-   Je me fous de ce que vous êtes ou de ce que vous faisiez avant que je vous connaisse ! Répliqua-t-elle en s’habillant. On s’est fait attaquer, on se réveille tous dans un hôpital alors qu’on ne sait même pas depuis combien de temps on y est, et tout ce à quoi vous pensez c’est vous foutre sur la gueule !
Elle passa son manteau rouge sur ses épaules, puis se rassit sur son lit pour mettre ses chaussures.
-   On dirait une bande de gamins qui ne pensent qu’à se battre. Vous ne croyez pas qu’on a autre chose à faire ?
-   Elle n’a pas tort, intervint Donf. Myosotis a disparu, mais ça ne veut rien dire. On ferait mieux de filer d’ici avant de tirer les choses au clair.
Il y eut un long échange de regard entre Zalosta et Sephyra. La hérissonne regardait son amie, hésitante. La roussette, elle, semblait franchement décidée.
-   Zalosta, s’il te plaît… Arrêtons ce jeu un moment. Ce qu’il se passe ces derniers jours nous touche, tous. On a tous besoin de rester soudés, pas de se soupçonner les uns les autres…
La hérissonne soupira en baissant les yeux, puis s’éloigna du lit de Saïko pour aller mettre sa robe. Hunter était déjà en train d’enfiler sa veste blanche. Après l’avoir boutonné sur son torse, il se retourna vers Saïko et le fixa de longues secondes. Celui-ci n’avait pas bougé. Il restait assis, immobile, le museau couvert de ses mains. Le médaillon avait perdu de sa luminosité, mais restait brillant. Donf lui s’était dirigé vers la fenêtre et regardait le ciel avec suspicion, l’esprit perdu. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête. Même situation pour Zalosta, qui lassait ses chaussures lentement, plongée dans ses pensées. Sephyra, elle, s’avança vers le lit de Saïko.
-   Ca va aller… ?
Le renard laissa lentement retomber ses mains sur le lit, le regard éteint, la fourrure légèrement hérissée.
-   Oui, je crois… Désolé. Pour tout ça. De vous attirer ces ennuis…
Sephyra n’osa pas poser une main réconfortante sur le dos du goupil. Il était torse nu, et malgré la gravité des évènements, elle ne voulait pas laisser supposer d’allusions étranges. A la place, elle éteignit la machine médicale.
-   On est tous dans le même bateau… Rhabille-toi rapidement, on s’en va d’ici. On se posera les questions qu’il faut une fois qu’on sera au calme, répondit-elle doucement avant de rejoindre Donf à côté de la fenêtre, laissant le renard se lever.
Celui-ci ne tourna pas la tête, le regard plongé dans la contemplation du ciel orangé, signe que le soleil se couchait.
-   Je pense que ça fait, au minimum, une bonne journée que nous sommes ici. Quand vous m’avez rejoint à l’hôtel le soleil était presque couché. Il n’a pas pu se passer une petite demi-heure entre le moment où on nous a trouvé évanouis dans la chambre et où on s’est réveillé ici. Le soleil se couche vite à cette période, les journées se raccourcissent.
-   Je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas profité de ce temps-là pour nous tuer ici, nous étions sans défense…
-   S’il ne l’a pas fait à l’hôtel, il ne le fera pas ici. Son objectif n’était pas de nous tuer… C’était retrouver Myosotis. C’est la seule qui manque.
-   Tu crois vraiment qu’elle puisse être une traître ? Demanda la roussette en regardant le jeune homme.
Celui poussa un léger soupir en baissant les yeux.
-   J’en sais rien… Mais je te remercie. Je ne sais pas quel lien tu as avec Zalosta, mais à part toi, personne n’aurait pu l’arrêter quand elle a décidé de tuer quelqu’un. Je ne sais même pas si tu te rends compte de l’importance que tu dois avoir pour elle.
-   Nous sommes amies, répliqua légèrement Sephyra en regardant la hérissonne finir de lasser ses chaussures sur son lit, derrière eux. L’amitié peut tout.
-   L’amitié… Et l’amour, par rapport à ça ? répliqua le garçon en se tournant vers la roussette.
Celle-ci le regarda dans les yeux avant de baisser la tête vers son alliance. Elle ne répondit pas. Donf posa une main réconfortante sur son épaule.
-   Il faut partir d’ici. C’est ce qui compte pour le moment.

Puis il s’éloigna en direction de la porte de la chambre. Hunter le suivit, accompagné de Zalosta. Saïko finissait de s’habiller. Sephyra darda un dernier regard vers le ciel avant de les rejoindre.
-   Bon, tout le monde est prêt ? On a rien oublié ? Demanda l’ancien cuistot.
-   La vraie question c’est : où on va aller ? Répliqua Hunter en croisant les bras. Il est hors de question de retourner à l’hôtel, c’est bien trop dangereux
-   S’ils ont pu nous retrouver là-bas, ça veut dire qu’on est sous surveillance, intervint Zalosta, la mine sombre. Où qu’on aille, ils vont nous suivre.
-   Sauf s’ils ont déjà trouvés ce qu’ils leur manquaient…
Ils se retournèrent vers Saïko. Le renard les regarda un par un.
-   Je sais que vous n’avez aucune confiance en moi après ce qu’ils s’est passé ces dernières heures. Je le comprends. Mais s’ils avaient eu besoin de quelque chose d’autre que Myosotis, à l’hôtel, ce type nous aurait tués sans poser d’autres questions. Soit ils ont encore besoin de nous, soit nous sommes tellement insignifiants pour eux qu’ils ne s’abaissent même pas à nous faire taire définitivement.
Hunter grogna. Un courant d’air glacial balaya la chambre quelques secondes.
-   Ce serait déjà bien de mettre un nom à tout ces « ils », ajouta Sephyra.
-   Bon, déjà, on se tire d’ici. Ca sert à rien de rester planté là. Tout le monde se sent bien, personne n’a besoin de rester en consultation ? Vous avez pris vos carnets de santé, le chek-up est fait ? Alors on s’casse, dit Donf avant d’ouvrir la porte de leur chambre.
Ils se dirigèrent vers la sortie en suivant les panneaux d’informations plaqués sur les murs des couloirs. Avant de sortir, Zalosta repéra une fiche étrange, accrochée sur un panneau en bois, à l’entrée du service de l’hôpital. Sur la feuille se succédaient leurs portraits, accompagnés de quelques détails comme leur nom, leur taille, leur âge et leur signalement. En haut de la feuille, imprimé en gras et souligné : « Recherchés ».
-   Ca, c’est pas bon pour nous, trancha la voix glaciale de Zalosta, alors que ses amis venaient de la rejoindre en contemplant la fiche.
Soudain, une responsable habillée en blanc les pointa du doigt en parlant à l’oreille d’un homme, vêtu des mêmes vêtements. Celui-ci les regarda alors de derrière le comptoir de service.
-   Eh vous ! S’écria-t-il en contournant le comptoir.
-   On se tire ! Lança Hunter en s’élançant vers les portes de l’entrée, ses amis derrière lui.
-   Attendez ! Cria l’homme du personnel derrière eux.
Ce dernier se jeta sur les portes après la sortie précipitée des recherchés, mais il s’escrima en vain pour tenter de les ouvrir : elles étaient glacées de l’intérieur.
L’infirmière s’avança alors à ses côtés en regardant derrière les vitres des portes le petit groupe s’éloigner en courant dans la ville.
-   Ce sont bien eux qu’on a récupérés à l’hôtel, monsieur ?
-   Oui, pourquoi ? Répondit précipitamment le médecin-chef en regagnant le comptoir et en saisissant le combiné du téléphone.
-   Ils n’étaient pas censés être dans le coma… ?
-   Et bien ils n’y sont plus ! Rétorqua-t-il en faisant le numéro de la police.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 06, 2009, 06:34:07 pm
Loth regagna sa chambre, à l’intérieur du complexe scientifique. Il venait de passer l’après-midi dans un bar malfamé, à boire verre sur verre. Pas complètement saoul, mais pas très frais non plus, il avait regagné le bâtiment placé sous surveillance de l’Etat en titubant légèrement, les idées floues. Il ouvrit lentement la porte après avoir raté la poignée deux fois, et resta sur le pas de la porte. Dans la pièce, près de son petit bureau personnel où trônait quantité de paperasse mal rangée, une silhouette se tenait immobile, trois livres dans les mains. Loth retrouva en un instant sa lucidité. Dans la semi-pénombre du soleil qui venait de se coucher, il lui semblait que la personne portait le même long vêtement en soi rouge que les membres de l’organisation.
-   Qui êtes-vous ? Demanda-t-il, perplexe, ne sachant si c’était un ennemi ou un allié.
La silhouette se retourna vers lui. Sous la longue capuche, Loth crut discerner un museau pointer. Il ne dit pas un mot, restant planté bien droit, les livres en main.
-   Qui vous a autorisé à entrer dans ma chambre ? Et reposez ces livres, ils sont à rendre aux supérieurs, vous n’avez pas le droit d’y toucher !
-   Ces livres m’appartiennent, je suis venu les reprendre. C’est bien de faire un emprunt, j’espère qu’ils vous auront été utiles à comprendre quelque chose, répliqua l’inconnu sur un ton monocorde, d’une voix grave.
-   Je ne vous laisserais pas sortir avec ces livres, rétorqua le jeune homme en s’avançant légèrement. Qui êtes-vous à la fin ?
La silhouette fit trois grandes enjambées pour parvenir jusqu’au garçon. Celui-ci n’eut pas le temps de réagir tellement le mouvement fut rapide L’inconnu plaça une main sur son front.
-   En contrepartie, je te rends ce qui est à toi, Loth…
Une fine lumière illumina brièvement le contour de la main placée sur le jeune homme. Celui-ci eut le temps de voir apparaître un hybride au museau noir sous la capuche, juste avant qu’un flot d’images et de paroles résonnantes, comme lointaines, ne s’emparent de son esprit et ne le plonge dans un sommeil profond. Il s’écroula lourdement à terre, aux pieds de l’inconnu. Ce dernier s’agenouilla près du corps.
-   On a toujours du mal à accepter la Vérité. Sauras-tu y parvenir, toi dont l’identité a été effacée ? Je te laisse y réfléchir…, murmura-t-il gravement.
Il se releva alors, contempla quelques secondes le corps endormi, puis sortit de la chambre, les trois livres sous le bras.




Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.



XIV, Livre quatrième, Pauca Mae, de Victor Hugo




*****
***




« Toi et moi, un jour… On deviendra des monstres. De véritables monstres… »
Des mots qui se suivent, des paroles que je ne comprends pas. Des voix qui s’élèvent de ma conscience, des souvenirs flous et dissimulés, que je ne reconnais pas, bloqués par quelque chose d’immatériel.


-   Je vois… Alors il est à nouveau temps que je révèle mon secret à des personnes de ce présent, n’est-ce pas, Fox ?
-   Ils ont l’air d’être concernés aussi par la fatalité, Saïko. Ils devraient te comprendre, résonna une voix grave, ancestrale, comme venue d’un temps lointain

« C’est ta sœur. »
La silhouette d’un manoir, un jardin ensoleillé, un autel, des arbres, un pan de mur avec des prénoms gravés à l’aide de cailloux. Un visage féminin, un autre masculin, des hommes en costumes, des femmes de ménage. Du sang, des yeux effrayés, un corps humain exploité par un mal sans nom.


-   A l’intérieur tu trouveras des clés. La voiture est au square, deux rues plus loin en sortant à gauche de la ruelle. Elle est garée sur un emplacement privé. Et j’ai aussi récupéré ce que tu avais perdu en cours de route.

-   Attendez ! Attendez !! Je veux des explications ! Où sont Arthur et Millie ?! Dîtes-moi qu’ils vont bien ! ATTENDEZ !

« MERE ! »
Et une souffrance intolérable. La sensation qui est celle de sentir sa vie s’écouler sans rien pouvoir y faire. Du sang qui coule, emportant l’énergie vitale. Des yeux qui s’abaissent lentement pour la dernière fois. De la force qui nous quitte, qui s’en va, sans revenir.


-   Loth n’est qu’un pion, comme tous les autres.

« Ce jour là, n’hésite pas à… »
D’où vient tout ça ? Est-ce que c’est à moi ? Est-ce que ça fait partie de moi ?
Et je reste perdu, au milieu de tout ça…


-   Loth, c’est bien toi ? Comme nous nous retrouvons ! Ca faisait si longtemps…

-   Marvin…




NightDreamers
Chapitre 13 ~ Réminiscence


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 06, 2009, 08:52:00 pm
ToooooooooooooooooooT
(en mode : veut la suite )
Je vous le répète une bonne fois pour toutes, c'est pas évènement mais événement !!!!!

A part ça suite aussi bien que d'habitude. Eh, c'est la première fois que toi et moi on a une ptite convers à nous. Il était temps quand même. Faut fêter ça.
*sort la vodka et boit comme un trou*

Bref... hips... J'ai hâte d'avoir la suite, au boulot... Ouais Tetrix c'est EN PARTIE grâce à vous... Un ptit verre?

*la folle se fait emmener*

Bref, je vous souhaite une excellente continuation ^^ Ce qui me fait profondément chier c'est qu'une fic aussi géniale aie des suites aussi rares. Mais bon, vous êtes talentueux ; je vous fais confiance et arrête  de vous titiller inutilement ^^
Bonne chance =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Novembre 06, 2009, 09:58:26 pm
Ahhh, fait du bien de retrouver NightDreamers, franchement on est vraiment absorbé par la lecture.

Désolé de ne pas avoir put commenter l'autre chapitre avant, j'avais la possibilité mais pas le temps. Stage BAFA de 7 jours = seulement 3 jours pour faire le boulot de vacance de terminale à la maison. C'était chiant, surtout que le Jeudi j'avais trois contrôle Oo, j'ai trop perdu du temps la dessus mais à force je connaissais par coeur ^^.
Mais le mieux c'est que le Mercredi Soir, je me ramasse par terre les orteils de travers (sur le côté retourné à l'arrière...), le lendemain ça c'est terminé aux urgences avec comme constat que 4 de mes doigts de pied était fissurés (d'ailleurs je veux ma radio dans ma chambre, on voit trop bien les fissures). Résultat révisé non-stop des contrôles type BAC pendant trois jours pour être absent le jour des évaluations  -_-. Non, j'ai juste passé les vacances les plus pourrit de toute ma vie... c'était même pas des vacances, c'était de l'aliénation...

Enfin, revenons à ta fic. Le fait qu'ils se réveillent dans un hôpital est surprenant. Au début je pensais pas du tout à un hôpital public... Le plus curieux est le constat des médecins, on ne sort pas d'un coma comme ça.
Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Encore des questions, je vais écrire un dossier Open Office pour toute m'en rappeler si ça continue ^^. Le gars encapuchoné est lui aussi très étrange, que cache-t-il donc ? Mais, à force Loth m'apparait de plus en plus comme un pervers sympathique.

Bon, bonne continuation et bonne preview.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 07, 2009, 06:55:29 pm
...

Que dire ? Ce chapitre est vraiment superbe. Je n'aurais jamais pensé voir autant de choses aussi merveilleuse.

Tout d'abord, je suis bien contente que nos amis se soient réveillés ^^ J'avais peur pour eux. Mais par contre, celui qui avait l'air dans le plus mauvais état en se réveillant était quand même Saïko. Quoique Hunter était pas mal non plus.
J'ai remarqué une erreur, un oubli de point dans une parole de Hunter, justement >.< Mais bon, c'est pas grave, c'est tellement bien à lire que j'ai mis du temps à le remarquer *Est resté planté sur le texte pendant 10 secondes avant de le voir*
 :;D:

Mais bref, très beau passage, bien décrit ^^ J'aurai pas aimé être à leur place >.<

Le deuxième passage, avec Loth, était bien aussi. Je me demande bien qui était cet hybride, mais je ne pense pas qu'il soit trop méchant. Je sais pas pourquoi, mais ses réactions m'ont laissées pensés qu'il s'agissait de quelque de bon.
Et le fait qu'il dise que ces livres lui appartienne m'a laissé perplexe. Ben oui quoi, c'était pas au patron au départ ?
Bref, joli passage aussi, j'ai bien aimé ^^


Vivement la suite, moi je dis !! Au fait, bon courage pour celle-ci =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Novembre 08, 2009, 07:57:23 am
Hum enfin ce chapitre 12. C'est bien Petit Fils tu as bien travaillé. ^^ Tu mérites une récompence.
Donne à Donf une demi cigarette.

Franchement je me suis pas amusée à relever les fautes, si il en a je le ferais si tu veux plus tard. Les descriptions sont splendides, avec un vocabulaire maitrisé. Tu as fait des recherches ? Et une ambiance dans la première partie des plus sombre et angoissante. Visiblement le cauchemar, si on peut appeler ca un cauchemar de Sephy est flippant. Par contre il y  a quelque chose qui me chiffonne au niveau de la seconde partie.

Les protagonistes se réveillent visiblement dans une salle de réanimation. Puisqu'ils étaient censés être dans le coma. Ce genre de salle est évidement surveillée 24h sur 24H et les appareils tel que les électrocardiogrammes sont reliés à ceux des bureaux d'infirmières. Donc en toute logique une bardée d'infirmières et de médecins aurait du débarquer dès l'arrêt du premier appareil. Pourtant il ne se passe rien pendant de très longues minutes où ils se réveillent et discutent. ce n'est pas très logique.
Aussi : Les perfusions? Pas de cathéters à retirer ?

Enfin bien que cette partie soit très prenante par l'intrigue ces détails m'ont choquée. ^^

Je sais je suis une chieuse qui post des commentaires uniquement pour faire des critiques, jamais de posts à rallonge avec des tonnes de compliments mais les autres s'en chargent très bien alors...


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Novembre 08, 2009, 11:21:05 am
Sérieux, répeter ce que disent les autres ça me gonfle ='D Alors faut bien attendre un truc marrant comme critique, et là Miko tu touches le gros lot.


Les protagonistes se réveillent visiblement dans une salle de réanimation. Puisqu'ils étaient censés être dans le coma. Ce genre de salle est évidement surveillée 24h sur 24H et les appareils tel que les électrocardiogrammes sont reliés à ceux des bureaux d'infirmières. Donc en toute logique une bardée d'infirmières et de médecins aurait du débarquer dès l'arrêt du premier appareil. Pourtant il ne se passe rien pendant de très longues minutes où ils se réveillent et discutent. ce n'est pas très logique.
Aussi : Les perfusions? Pas de cathéters à retirer ?

Dr. House, sortez d'ici. *s'fait bruler

J'partage l'avis de Miko à ce sujet n'empêche, je m'attendais à voir un médecin ou deux, voir une infirmière arriver, n'importe qui alerté par l'arrachage des appareils. A croire qu'ils étaient occupés ailleurs X3

MIKO ! Débarque avec une canne et l'air tout à fait blasée, je t'appelles Docteur.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 11, 2009, 02:25:03 am
MUAH ! Shadtty, si tu passes par ici... YURI OWO *Meurt
Et merci aux autres de me faire passer quelques bons moments en votre compagnie. Viko, épluche mon poireau :°0° ! Et met-y du Persyle. *Fuit

Bon sur ce ! On va pas dériver en HS, juste un petit clin d'oeil à mes compagnons d'infortune qui se les glande sur une chatbox sans avoir rien d'autre à foutre =)

Sephyra < *Agite la bouteille vers le bas* Putain t'as tout bu ma grognasse de mère, tu m'as rien laissé ! TOT *T'envoie la bouteille dans laggle*
Citation
Ce qui me fait profondément chier c'est qu'une fic aussi géniale aie des suites aussi rares.
... Tu peux parler toi avec Tetrix ! Au lieu de jouer au jeu sur ta vieille GBA tu ferais mieux d'écrire o__o ! Nanmé. J'le crois pas ça :'D

Hygualanga < Le premier mot qui me vient à l'esprit avec ton com' : "Ouch...". Je vais te recruter pour me donner des bonnes idées de tortures pour la fic, toi. 'Tain n'empêche les doigts de pieds... Retournés... Aïe ._." T'as dû souffrir mon pauvre. Je compatis. Pauvres vacances, vieux... M'enfin je suis content que ça te fasse plaisir de retrouver ND à lire. Si ça peut te remonter un peu le moral, ça me fait plaisir, ouaip =)
Alors après... Hôpital public vient du fait qu'ils ont été certainement été retrouvés inconscients par un personnel de l'hôtel. Ensuite, effectivement, on ne sort pas comme ça d'un coma diagnostiqué.
Citation
Mais, à force Loth m'apparait de plus en plus comme un pervers sympathique.
Ahaaa ! Le premier qui le remarque, je crois ! Enfin, enfin... Comme tu le verras, dans cette fic, ya pas de "gentils contre méchants". Même vos héros sont pas si sympas que ça, vous le verrez bien rapidement fhu fhu ~
Merci à toi ! Et bon courage pour tes contrôles/doigtsdepied/reprisedescours :'D

Kayra <
Citation
Que dire ? Ce chapitre est vraiment superbe. Je n'aurais jamais pensé voir autant de choses aussi merveilleuse.
... .//. Euh merci... Tu veux pas être ma fille ? On demande à Capita et hop, j't'embarque dans la famille, j'te trouve trop mignonne avec ma fic, à chaque fois tu me complimentes ToT 'Puis un gosse de plus ou de moins, vu la situation. Avec Hunter j'peux pas avoir pire de toute façon *Shotgun laface
Pour le malaise ambiant au début, oui, Saïko avait l'air d'être le plus retourné. Le présence de la mort est à ses yeux insupportable ! Il en devient rapidement fou. Tu le verras bien dans ce chapitre là fhu fhu.
Citation
Et le fait qu'il dise que ces livres lui appartienne m'a laissé perplexe. Ben oui quoi, c'était pas au patron au départ ?
Ahaaa ! Oui, fallait continuer ! Dooooonc, tu en déduis queeeee ^O^
Et merci à toi pour tous ces compliments et encouragements !

Miko < Une demi cigarette... UNE DEMI CIGAR*SBAFMASSF*
Allez Miko viens on va se fumer une clope à deux quoi ! Obligé qu'on le fasse un jour. J'te ferai chier sur ça Irl, quitte à me faire engueuler par ton mari XD (Et la mienne *Fuit)
Salle de réanimation ? Non. Je me suis inspiré du souvenir d'un bouquin que j'avais lu, sur une sorte d'hospice un peu spécial. Un endroit réservé à ceux qui vont mourir (atteints du SIDA, ou ceux pour lesquels la médecine ne peut plus rien). J'avais gardé l'image que même dans une chambre, on peut avoir un Pace-Maker à côté de soi *SBAF*. Nan plus sérieusement, l'électrocardiogramme, je le vois pas seulement dans une salle de réanimation. Ils ont été vingt-quatre heure inconscients, diagnostiqués comateux, on va pas loger une salle de réa' pour six personnes, je pense. M'enfin après les habitudes au sein d'un hôpital... J'aurai dû demander à ma mère, elle est infirmière, tiens. J'te tiens au courant, je lui redemanderai ^^
Citation
Donc en toute logique une bardée d'infirmières et de médecins aurait du débarquer dès l'arrêt du premier appareil.
Ouiii c'est bizarre hein ? REPONSES DANS LE CHAPITRE 14 ! C'est chiant de devoir attendre hein hein o_o *Fuit le retour de flammes
Citation
Aussi : Les perfusions? Pas de cathéters à retirer ?
Alors ça je vais te répondre : Ca vient du fait que OH REGARDEZ LA-BAS UN ECUREIL SUR UN CHIMPANZE AMBIDEXTRE QUI JOUE DE LA FLÛTE ! *Fuit pendant ce temps là
On remarquera ici une fuite allusive de l'auteur qui ne souhaite pas prendre ses responsabilités pour ne pas s'être assez renseigné sur les techniques médicales au sein d'un hôpital. Merci de votre compréhension.

Capita < ... Médecin ? .o. Owi tu l'aimes le médecin avec son stéthoscope. Owi. Tu veux qu'il prenne ta température aussi ? *SBAF BOKENDANSLERECTUM "TIENSLEVOILATONTHERMOMETRE"*
Donc même réponse, chapitre 14 quoi \o/
Et j'aime le Dr.House. Mais MERDE quelle référence ! C'est là qu'on voit que ma femme est cultivée, quoi ! XDD
La prochaine fois elle réussira à nous caser NCIS et Dora l'exploratrice vous verrez. *Meurt pour de bon cette fois, à coups de frigo vide


... Bientôt il faudra que je fasse trois posts.
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2) Chapitre
3) Preview
:'D Bref autant dire que çavachiay pour pas grand chose mais çavachiay. Olol comme dirait mon fils.
BREF CHAPITRE 13 ! Peu d'action il me semble, en tout cas pas en tant que "combat et que ça cogne de partout". Ca va venir, ça va venir... Mais pour moi ya pas combats sans morts. Donc, v'comprenez quoi x) Mais ça arrive. AHA ! *Sort
Chapitre 13, mises au point je dirai. Loth devient de plus en plus indépendant, à voir dans la première partie. Deuxième partie, quelques explications sur "Saïko le traître". Ce renard va finir comme glaçon pour verre de Malibu géant à noël si ça continue comme ça.
Et entre-deux un nouveau cauchemar de nos personnages ; le renouveau d'un ancien ; un nouveau perso qui apparaît ; et de nouveaux mystères ! (Sans réponses évidemment *Se fait buter). CA VA VENIREUH LES REPONSES ! è__é Dès le chapitre 14 d'ailleurs.
... Un peu.
... *Fuit
Bonne lecture ! Et merci de continuer à suivre NightDreamers, c'est pas payant heureusement ^o^
PS d'avant-chapitre : Intro = Grande référence à un manga culte signé TYPE-MOON \o/




« Toi et moi, un jour… On deviendra des monstres. De véritables monstres… »
Des mots qui se suivent, des paroles que je ne comprends pas. Des voix qui s’élèvent de ma conscience, des souvenirs flous et dissimulés, que je ne reconnais pas, bloqués par quelque chose d’immatériel.
« C’est ta sœur. »
 Avec ça des images qui se superposent. La silhouette d’un manoir, un jardin ensoleillé, un autel, des arbres, un pan de mur avec des prénoms gravés à l’aide de cailloux. Un visage féminin, un autre masculin, des hommes en costumes, des femmes de ménage. Du sang, des yeux effrayés, un corps humain exploité par un mal sans nom.
« MERE ! »
Et une souffrance intolérable. La sensation qui est celle de sentir sa vie s’écouler sans rien pouvoir y faire. Du sang qui coule, emportant l’énergie vitale. Des yeux qui s’abaissent lentement pour la dernière fois. De la force qui nous quitte, qui s’en va, sans revenir.
« Ce jour là, n’hésite pas à… »
D’où vient tout ça ? Est-ce que c’est à moi ? Est-ce que ça fait partie de moi ?
Et je reste perdu, au milieu de tout ça…



NightDreamers
Chapitre 13 ~ Réminiscence


Loth avoua sa défaite à mi-mots. Comme il l’avait soupçonné, cet inconnu qui avait dérobé les livres n’était pas des leurs.
-   Tu dis qu’il avait notre cape ? Lui demanda l’homme lui-même encapé par le même vêtement long, la capuche rabattue sur sa tête.
Depuis son évanouissement, il ne s’était même pas passé plus d’une heure. L’homme à qui il faisait face, debout devant le bureau, était son patron hiérarchique. Le responsable de leur organisation. L’origine de leur but.
-   Oui, il avait cette même cape que les dirigeants de notre organisation. Mais comme je vous l’ai dit, notre conversation a été très brève… Il n’a même pratiquement rien dit.
Le bureau était plongé dans la semi-pénombre. La nuit, au dehors, prenait ses droits à son aise, et dans la grande pièce, aucune lumière n’était allumée. Le patron du jeune homme était assis derrière son bureau, Lena debout à ses côtés, un peu en retrait, les bras croisés. Mais Loth ne parvenait à distinguer le regard ni de l’un ni de l’autre, encore moins de l’homme dont la tête était cachée par la capuche de son vêtement.
-   Et tu l’as laissé s’en tirer avec ces livres ? Demanda une nouvelle fois le chef hiérarchique d’une voix monocorde, assez sombre sans être non plus agressive.
-   Bien sûr que non ! Mais il a été tellement rapide que je n’ai rien pu faire… Il m’a assommé sans que je ne le voie venir.
-   Le scientifique qui s’est occupé de ton malaise a relevé une bosse au niveau du front, reprit l’homme en levant une feuille devant ses yeux, avant que sa capuche ne revienne en direction de son interlocuteur.
-   Oui, sûrement. Je vous le dis depuis tout à l’heure, je n’ai rien vu venir, je ne me souviens de rien.
Un long silence prit place après ces paroles. Loth se sentit mal à l’aise. Et surtout pas si sûr que ça de ressortir vivant de cet entretien.
-   Vous ne croyez quand même pas que j’ai collaboré avec ce type… ? Je ne le connaissais même pas ! Je ne sais pas qui il est, je n’aurais quand même pas donné ces bouquins après le mal que j’ai eu a rattrapé mon erreur ! Expliqua-t-il en essayant de garder son calme.
-   Nous te croyons Loth… Mais nous pensons qu’il faut te tenir à l’écart de cette affaire pour le moment. Ces derniers temps tu n’es plus au mieux de tes capacités, et… Nous avons peur que cela entache la réussite de notre objectif final, intervint Lena d’une voix doucereuse et compréhensive.
Loth baissa les yeux en serrant les poings, l’air vaincu. L’homme encapuchonné donna une feuille à sa subalterne sans la regarder. Celle-ci la prit en décroisant ses bras, puis contourna le bureau, feuille en main, en se dirigeant vers Loth. Celui-ci la suivit en direction de la sortie.
-   Encore une petite chose, Loth, les stoppa l’homme.
Le jeune homme se retourna lentement.
-   Tu ne souhaites pas… Attirer notre colère sur toi, n’est-ce pas ?
-   C’est la dernière chose que je souhaiterai, répliqua-t-il en souriant tristement. Je vous resterai fidèle, je crois en notre but final, Maître.
-   Bien. Ces paroles me réconfortent. Nous ne souhaitons que notre bien, à tous.
-   Bien entendu.
-   Sur ce, va. Ta prochaine mission t’attend.
Loth s’inclina, puis se retourna vers Lena qui avait déjà ouvert la porte du bureau et qui l’attendait, poignée en main. Elle referma la porte une fois le jeune homme sortit, puis se tourna vers lui et lui tendit la feuille.
-   Qui s’occupe de ma mission, dorénavant ? Demanda Loth sans une quelconque gravité.
-   On ne sait pas encore, nous allons y réfléchir. Pour l’instant, concentre-toi sur la tienne.
Le jeune homme lut alors évasivement l’objectif de sa mission, les pensées détournées par un autre sujet en dehors de cette dernière discussion. Mais la jeune femme se pencha alors vers lui, et, posant une main doucereuse sur son épaule, elle approcha ses lèvres de son oreille.
-   Moi, je crois en toi, ne l’oublie pas…
Elle reprit alors une position plus correcte, sans se départir de son sourire si attirant. Loth la regarda fixement, plongé dans son regard envoûtant.
-   Je vous remercie de votre confiance à mon égard, Madame, dit-il en s’inclinant légèrement.
Lena passa un doigt fin et élancé sur sa joue, d’une caresse douce et attentionnée. Loth se détourna après avoir contemplé la jeune femme, et s’éloigna dans le couloir. Sa « Maîtresse » ne le quitta pas des yeux, son sourire attirant s’étant élargi de manière inquiétante.
-   Je vous remercie, mais j’ai d’autres choses à faire pour le moment qu’à réfléchir sur votre possible confiance, pensa Loth en s’éloignant, le regard ferme et déterminé sous ses cheveux bruns qui lui tombaient sur les yeux.

Lena revint dans le bureau et ferma la porte derrière elle. Son patron était de nouveau levé derrière la grande baie vitrée, contemplant sous sa capuche la nuit prendre ses droits sur le ciel lointain.
-   Je pense que c’était la dernière fois que je lui parlerais aussi calmement et patiemment, déclama-t-il de sa voix monocorde sans se tourner vers son interlocutrice.
-   La mission que vous lui avez assignée… Etait-ce bien le moment pour ça ? Demanda Lena en s’approchant lentement.
-   On ne pouvait plus attendre. De toute façon, Loth n’est qu’un pion, comme tous les autres.
-   Et pour les livres ? Qui était donc ce mystérieux agresseur qui portait notre vêtement ?
-   J’ai déjà ma petite idée sur l’identité de ce mystérieux personnage, reprit l’homme après un court silence.
Lena rejoignit vivement son patron et s’arrêta à ses côtés, levant la tête pour essayer de distinguer son regard sous sa capuche.
-   Vous voulez dire que…
-   Après tout il est impossible pour quelqu’un de sa trempe de mourir bêtement dans un incendie, répliqua l’homme sans cesser de contempler le ciel.
Lena reposa alors son regard au-dehors, perplexe.
-   Ainsi donc tu te dresses encore sur mon chemin… Mon cher frère, pensa le chef de l’organisation en joignant les mains dans son dos.


Saïko se réveilla difficilement. Il ouvrit les yeux en se frottant la nuque, un affreux mal de crâne lui lancinant l’esprit. Puis il découvrit le lieu dans lequel il était. Au début il ne comprit pas. Il faisait assez sombre. Une seule petite lucarne derrière lui, à quelques mètres de hauteur, permettait de faire entrer la lumière du ciel dans ce qui semblait être une grande et large pièce au plafond haut. Mais il devait faire nuit au-dehors, car la petite fenêtre n’éclairait pas grand-chose. Assez cependant pour que Saïko distingue des amoncellements bizarres d’objets à l’aspect élastique, le dessus un peu bruni, comme brûlé ou morcelé. En voulant se relever, il devina qu’il était sur cet amoncellement et que celui-ci devait s’étirer sur toute la pièce entière. Il posa une main sur un corps élastique, dont l’espèce de peau rugueuse s’étira avec un bruit de succion sous ses doigts. Les corps douteux d’objets non-identifiés offraient un sol inégal, penchant. En se relevant tant bien que mal, Saïko se remémora les derniers évènements. Les doutes qui pesaient sur lui, puis celui qu’il avait attaqué sur le toit des résidences, quelques jours auparavant ; le coup, brutal et inattendu. Le renard se passa une main sur le ventre, une autre sur l’arrière du crâne. Si l'attaque de ce jeune homme ne l’avait pas eu du premier coup, le mur juste après sur lequel il s’était violemment cogné la tête avait terminé le travail. Heureusement il ne sentit pas de trace de blessure sérieuse. Ce n’était pas le moment d’avoir un traumatisme crânien.
Le goupil lança un regard circulaire autour de lui, quand ses yeux s’attachèrent à un objet luisant, sous la lucarne. Saïko avança tant bien que mal sans cesser de fixer le petit objet qui semblait être de forme ronde. Alors qu’il s’approchait en glissant ici et là sur les amoncellements tangibles, il éprouva de plus en plus de mal à respirer. Son cœur commençait à battre sérieusement dans sa poitrine. Il s’arrêta à quelques centimètres de l’objet luisant, le contemplant avec horreur sans y croire. Son corps fut pris de tremblements, légers au début, puis de plus en plus violents. Lentement, il baissa les yeux sur l’amoncellement douteux.
Il se rendit compte alors que cet amoncellement était un assemblement de corps, humains et hybrides. Certains en pièces détachées, d’autres brûlés, éviscérés, tranchés. Des yeux traînaient ici et là, comme cet objet luisant et rond qui brillait sous la lucarne, à la faveur des étoiles. Des doigts. Des os. Des bouts de chair. La puanteur des corps en décomposition, de la mort, agressa violemment le museau du goupil. Sa fourrure se hérissa, ses yeux s’écarquillèrent, et ses longues oreilles s’agitèrent. Il porta une main tremblante à sa bouche, la langue pâteuse. Puis il se pencha et, le ventre retourné, vomi plusieurs fois en se tenant fermement la région de l’estomac. Quand il rouvrit ses yeux embués de larmes, il tomba sur la tête d’un frêle garçon. Les globes oculaires gisaient, vides, et sa mâchoire inférieure pendait comme un ressort cassé, déboitée de son encoche. Saïko hurla en se relevant, pris d’un spasme d’horreur. En reculant, le museau entre les mains, les yeux écarquillés de frayeur, il trébucha sur un corps inerte et tomba de tout son long en arrière. Les peaux molles, plastiques, l’arrêtèrent d’une caresse dégoûtante et amoindrirent le choc. Saïko rampa en hurlant de toutes ses forces, ses mains arrachant la peau, lacérant la chair à vif des corps innombrables. Partout où il posait ses yeux effrayés, il tombait sur un spectacle morbide, innommable. Il arriva à se coller contre le mur sur lequel était posé la petite lucarne, à quelques mètres au-dessus de sa tête, et posa ses mains sur la face rugueuse en fermant les yeux, la respiration entrecoupée de furieux sanglots, le corps convulsé par des spasmes d’horreur. Mais lorsqu’il abaissait ses paupières pour éviter le cauchemar du réel, il retrouvait dans ses propres ténèbres le spectacle du massacre de sa tribu. Les corps sans vie de ses amis, de sa famille, trempés de sang, tranchés à vifs. Il rouvrit les yeux en gémissant nerveusement, un goût âcre dans la bouche. Son regard tomba sur le museau d’un hybride, les yeux grands ouverts.
Alors, dans un hurlement à s’en briser les cordes vocales, il reconnut son propre père, chef de la plus ancienne tribu des Pyrofox, la gorge tranchée.

*****
***


Nota : Première partie assez courte, oui... Désolé. Trois pages et demi sur Word. Pour la peine vous en aurez cinq, de pages, à bouffer la prochaine fois ! Et je posterai rapidement ! Na.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Novembre 11, 2009, 02:51:46 am
Bro, apparemment, tu gardes encore les séquelles de ton dernier passage sur School Project XDD
D'ailleurs, pour ma par, si tu répondais à notre topic j'aurais déjà autre chose à foutre que de glander sur la Chatbox, tu crois pas ?! :;D:

Bon, petit retour sur le chapitre précédent ^^. Ça ma plutôt surtout surpris de voir la bande se réveiller dans un hôpital civil. J'étais persuadé qu'ils s'étaient tous fait capturer pas les méchants mais non, t'as réussi à me leurrer ! Et je m'en plein pas, bien au contraire ^^. Bon, je m'attarde pas trop dessus car l'essentiel a déjà été dis. Laissons la place au nouveau chapitre ^o^ !

Bon... pour commencer... ... c'est trop court !! *Fout un Low Kick a Donf* Quitte à avoir beaucoup à lire après, ça aurait pas été mieux de tout poster maintenant au lieu de nous faire poiroter encore ? èoé Et même si c'est court, je m'en fiche : t'es qu'un Sadique ! *SHBÖCK*
Bref. Bien qu'il soit trop COURT, ta "moitié de chapitre" est encore une fois super ! La lecture est toujours aussi fluide avec des mots et expressions pas trop pompeux ou trop léger, tellement qu'on arrive rapidement au bout (mais qu'est-ce que je raconte ? C'est pas à cause de la fluidité du texte, c'est parce que c'est trop COURT ! *SHBÖCKCOMBOHADOUKEN*).
Le coup du "We meet again... my Brother !", faut dire que je m'y attendais un peu ^^. Deux perso tout aussi énigmatiques que ces deux gars ne peuvent être que frères ! (Quoique... il y a pas mal d'énigmatiques dans cette histoire o_o"). Alors comme ça, le Boss serait toujours en vie ? Ça par contre, je m'y attendais moins, cherchez l'erreur ! XD A voir prochainement...

Maintenant, le cauchemar de Saïko. D'abords, je tiens à dire que cette façon de raconter le rêve de chaque perso même après leur réveille me surprend, mais ça me plais tout autant ^^. C'est original comme procédé, c'est déjà ça de gagné !
Le court de la "Route de la Mort", peut-être un peu déjà vu mais ça donne toujours le même effet ^^. Là par contre, même si c'est déjà bien décris, je suis sûr que tu aurais pus pousser encore plus pour faire redoubler d'intensité l'atmosphère morbide à souhait du cauchemar rien qu'avec quelques métaphores ou exagérations ici et là ^^. Mais bon, faut pas demander trop non plus, surtout pour une scène pareil ! XD (Quoique...). Par contre, c'était quoi cette petite chose ronde illuminée par la lucarne ? J'arrive toujours pas à me faire une idée ^^".
Mon pauvre petit Saïko traumatisé par la Mort, c'est qui faut pas l'oublier cette pét... Faucheuse. J'ai bien aimé le face-a-face avec son défunt Père. Ça c'est clair, ça peut choquer même pour le plus courageux des Hommes. Mais même après un cauchemar pareil, je veux toujours voir celui des autres ! :;):

Vivement la suite en espérant (pour toi XD) qu'elle arrivera très rapidement. D'ici là je garde le reste du commentaire (forcément XD). Nous fait pas trop attendre quand même, Bro  ::-\:
A très vite ! *Fait un Tchek qui dure longtemps avec son Bro, puis repars en hurlant car vois des cadavres partout !*

Edit : Excuse moi, j'ai posté avant que je finisse ma réponse XD. Mon doigt à glissé ^^".


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 11, 2009, 02:58:57 am
Ouais bon ça va hein, c'est court mais au moins t'as à lire ! Et te plains pas, t'as tout un paragraphe A TOI ! è_é
Sur ce, je te remercie quand même XD Et t'en fais pas, je posterai rapidement !
Sinon, vous, capturés par les méchants ? Naaaan, z'êtes pas assez importants pour ça :'D 'Puis vous allez pas tous crever dès le début. Les uns après les autres, c'est mieux... * Aiguise ses doigts sur le clavier en révisant ses tortures

EDIT : ... XDDD *Facepalm* Ya que toi pour faire ça !
J'te réponds vite fait quand même. Pour l'histoire de pousser un peu plus l'horreur, les descriptions, rajouter des expressions et autres métaphores terrifiantes... Ouais, j'aurai pu. Pourquoi ne pas l'avoir fait ? AHA REPONSE DANS LA SUITE *Meurt. Nan sérieusement XD C'était parce que... Ce ne sera pas votre seul passage dans le Monde de Celia. Et il me faut préserver... "l'angoisse" de la chose, ne pas tout vous servir du premier coup fhu fhu ~
Si tu veux tout savoir, sans trop spoiler, chacun de vous a un cauchemar. Cauchemar comportant deux parties. Et vous n'en avez qu'une seule, là. ^o^ *Sort en rigolant diaboliquement comme Neal à la fin du chapitre 14
Et pour le truc brillant sous la lucarne, c'était un œil ._. Tu sais le truc tout rond avec une cornée, un liquide machintruc, etc, tout sphérique et brillant. Bah c'était un œil. Sous la lucarne.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Novembre 11, 2009, 09:15:55 am
/me arrive, en pyjama, style j'viens de sortir du lit.

Tain, ça c'est du cauchemar pour Saïko. J'suis plus pour le mettre dans un verre de Coca, mais bon, on va pas chipoter sur les détails.
La relation Lena/Loth, mine de rien c'est mignon owo "Maîtresse", ça fait penser à des trucs pervers .o. Lena sous l'bureau, secrétaire like...

*Se fait tuer 42 fois, revient

Bon, puis le boss boss patron, et puis un frère du vilain patron ? J'ai hâte de voir de quoi il s'agit, alors que c'est un hybride, celui qui a assomé Loth.

... Et en effet c'est court .o. ! J'espère que tu m'en fera pas des comme ça pour les prochaine fois.
*DOUBLE
SENS
POURRI.*

Bon j'retourne me coucher en attendant <3 *SBOCK*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 11, 2009, 10:17:31 am
è__é
Vous vous foutez de moi!!

Citation
Saïko se remémora les derniers évènements.
JE VIENS PAS DE VOUS DIRE QUE C'ETAIT évéNEMENT NAAAAAAAAN ?!!
*la roussette se fait tuer à coups de shinaï*

'Tain è_é Z'avez de la chance que votre fic soit trop de la balle en contrepartie, j'vous aurais tué sinon è__é Teuh è__é
Bref, bien dégueu le rêve de Saïko. Le reste est toujours aussi intriguant et comment dire... je VEUX ET J'EXIGE la suite.

*Sephyra prend la mitrailleuse et se poste devant Donf en mâchouillant un bâton d'encens allumé*
Allez du nerf è__é


PS : Et ptêt que je tarde pour Tetrix mais en attendant VOUS COMMENTEZ MEME PAS MA SUITE ESPECE DE ******** *SHBOK*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 11, 2009, 01:07:48 pm
Citation
... .//. Euh merci... Tu veux pas être ma fille ? On demande à Capita et hop, j't'embarque dans la famille, j'te trouve trop mignonne avec ma fic, à chaque fois tu me complimentes ToT 'Puis un gosse de plus ou de moins, vu la situation. Avec Hunter j'peux pas avoir pire de toute façon *Shotgun laface

XD
Ta fille ? Pourquoi pas, après tout ? Après faut demander à Capita si elle est d'accord ^^ Mais c'est gentil ce que tu dis =3

En tout cas, comme d'habitude, ce chapitre est génial ^^

Dommage que c'était un peu court, mais bon, je vais me contenter de ça pour l'instant et attendre la suite avec impatience ! En tout cas, c'était génial de lire cette suite.

*Va aller consoler Saïko*
Je le plain vraiment. Voir ce spectacle, c'est si horrible... Surtout lorsqu'il voit son père. A ce moment-là, j'avais cette tête : O.O Je comprends vraiment pourquoi la présence de la mort est insupportable.
J'ai pas grand chose à dire sur ce passage, à par ce que je viens de dire. Sinon, il était bien décrit.

La première partie (je sais, je fais tout à l'envers, mais bon >.<), et bien je dois dire que savoir qu'il est son frère... Ouah, ça fait bizarre >.< Vraiment bizarre. J'ignore pourquoi, mais le fait que la personne qui a assomé Loth soit un hybride et le fait que le patron de nos amis soit aveugle, à mon avis y a un rapport. Mais bon, on verra bien après ^^

Enfin, beau début de chapitre, pas grand chose à dire !!
Bon courage pour la suite, en tout cas ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 14, 2009, 03:05:56 am
Bon, après avoir fait ma tournée générale de postage intensif, je vais pouvoir honorer ma promesse, celle de poster la suite rapidement o/

Saïko < Je t'ai répondu vieux frère ! XD Mais en tout cas toujours un plaisir de te voir par ici. Tu passeras le bonjour à notre frère commun de ma part ! ^o^

Capita < Coca ? Mais naaan, je veux mon Malibu au Saïko ! éoè On le boira à deux si ton père veut bien te laisser toucher à un alcool d'apéro <3 *SBAF
Et Lena c'est qu'une sal*BIP* ._. Et pour terminer je peux t'assurer que le jour où je te ferais un truc trop court, t'auras le droit de dormir sur moi en m'écrasant sur le matelas ! *Fuit

Sephyra < Mine de rien ça paye, je crois que c'est dans le chapitre 14, j'ai refait la même faute, MAIS je me suis rendu compte que non, ya une petite voix dans ma tête qui m'a dit sur le moment "C'EST ÉVÉNEMENT SOMBRE CRÉTIN BINOCLARD LARVÉ, RAMASSIS DE PURULENCE DÉGÉNÉRÉE !". Alors j'ai corrigé ^o^ Vos bonnes intentions m'émeuteront toujours, très chère é_è

Kayra < Tes hypothèses me sont utiles, ça me permet de voir comment vous réfléchissez par rapport à ce que vous apprenez dans chaque partie. Et j'vous mène par le bout du nez c'est trop kiffant <3 *SBAF
Sinon oui officiellement, tu es ma fille ! ^o^ Et celle de Capita accessoirement. La gestation a été rapide comme tu as dû le voir *SBAF²
Heureux de te compter dans la famille ! Si Hunter repasse sur ce topic, j'espère qu'il se présentera convenablement, c'est quand même ton frère maintenant <3 Ah au fait, ne fait pas gaffe aux morceaux de guitare et autres flingues divers partout dans la maison, c'est pas grave, c'est la routine. Si un jour tu pourras nous rejoindre dans une convers familial msnale, tu comprendras .o.


Bref ! Donc voilà la suite et fin du chapitre 13. Le suivant est déjà tout frais tout prêt corrigé à poster, mais on va attendre un peu quand même. J'attaque le quatrième et dernier cauchemar de nos protagonistes du chapitre 15 en ce moment ^o^
Première allocution aux Émeraudes du Chaos dans cette partie... On en entendra peu parler, en fait. Eh ouais, y aura pas de recherche avec détecteur en poche, dans cette fic :'D
Donc voilà, revenons-en à notre histoire... Et bonne lecture !



Hunter, Saïko, Donf, Zalosta et Sephyra purent enfin souffler. Après s’être enfuis au pas de course, ils avaient déambulés dans les rues en courant, cherchant un recoin, une cabane abandonnée, une zone anonyme où ils pourraient s’arrêter quelques minutes pour réfléchir à la situation. Et enfin, ils avaient trouvés ce petit passage sombre, prétexte à une ruelle très étroite, dans laquelle ils avaient dû se glisser un par un, Hunter le premier, Donf fermant la marche. La ruelle débouchait sur une zone assombrie par la soirée, mais également par la hauteur des bâtiments qui l’entouraient comme une vraie forteresse. Une zone rectangulaire, pas très large ni très grande, habitat des quelques chats de gouttières qui avaient été dérangés dans leur sommeil par le groupe, arrivé en trombe. Seul Hunter n’était pas essoufflé. Saïko, après avoir reprit son souffle, le considéra étrangement.
-   Après une telle course, tout être normalement constitué devrait avoir le rythme cardiaque un minimum élevé à la normale ! C’est quoi ton secret ? Lança-t-il sans ironie mordante, seulement sur le coup de la fatigue.
Le jeune homme le regarda fixement d’un air neutre. Ses quelques mèches brunes, en désordre, couvraient ses yeux.
-   C’est à nous d’avoir des réponses, tu crois pas ? Répondit-il lentement.
A côté, les autres finissaient de reprendre leur souffle. Zalosta s’approcha d’Hunter et regarda fixement le goupil à son tour. Sephyra fit un pas en avant, plus par reflexe que par envie, mais Donf la prit par le bras pour la retenir. D’un regard, il l’enjoignit à ne pas intervenir.
-   Quand tu t’es réveillé, quelque chose à parlé, et ce n’était pas l’un ou l’une d’entre nous. Par contre, ton médaillon brillait étrangement, reprit Hunter en croisant les bras.
-   C’est également toi qui es tombé sur Myosotis, comme tu l’as dit. Et je n’ai pas à t’expliquer les tenants et aboutissants de mes doutes, pas vrai ? Lança tout de suite après Zalosta, très froide dans son analyse.
Saïko balaya les mèches blondes sur sa tête, et instinctivement porta une main à son médaillon.
-   Je vois… Alors il est à nouveau temps que je révèle mon secret à des personnes de ce présent, n’est-ce pas, Fox ?
-   Ils ont l’air d’être concernés aussi par la fatalité, Saïko. Ils devraient te comprendre, résonna une voix grave, ancestrale, comme venue d’un temps lointain, alors que le médaillon ovale transparent s’était mis à briller d’une lueur éblouissante.
D’aucun ne tenta de dissimuler sa surprise. Donf venait de relâcher le bras de Sephyra, eux deux complètement absorbés dans la contemplation du petit bijou étrange. Hunter passait du médaillon aux yeux dorés du renard, perplexe. Zalosta fixait le goupil, la bouche entre-ouverte, mais peu enclin à oublier ses doutes malgré cette apparition inattendue. Elle recula jusqu’à atteindre le mur à quelques centimètres derrière elle, puis s’agenouilla et posa sa tête sur ses genoux, entourant ceux-ci de ses bras.
-   On t’écoute, déclama-t-elle d’une voix monocorde.
Hunter s’adossa au mur adjacent, les bras croisés, sans cesser de fixer le médaillon.
-   Je ne sais pas ce qu’il est, mais il a raison. Quels que soient les détails suspects de ton passé, ce ne sera pas la première fois qu’on entendra des choses censées être « impensables » en ce monde.
Saïko sourit tristement, puis déposa ses yeux sur chacun des quatre individus. Enfin, il baissa la tête, et abaissa ses paupières quelques secondes. Les images de son passé tourmenté lui revinrent en tête.
-   Je ne suis pas de ce monde, commença-t-il d’une voix éteinte. Ou plus exactement, pas de ce présent là. Je viens d’un passé lointain, très ancien. J’ai plusieurs siècles de « datation » derrière moi… !
Il sourit mélancoliquement.
-   Une distorsion temporelle ? Proposa Hunter.
-   Effectivement, reprit le renard après un court silence. J’ai été projeté dans ce futur-là, votre présent, par ce qu’on appelle l’Emeraude Mère.
Le goupil releva les yeux pour s’apercevoir que tous le regardait l’air interrogateur.
-   L’Emeraude Mère je connais, intervint alors Zalosta d’une voix plate. Mais c’est trop vieux pour les autres, ici. Elle ainsi que les sept autres Emeraudes du Chaos ont disparues voilà plusieurs décennies.
-   Les Emeraudes du Chaos ? Demanda alors Sephyra, passant de Saïko à la hérissonne, stupéfiée. Vous parlez bien des Emeraudes ancestrales, détentrices d’un pouvoir sans limite ? Mais ce n’est qu’une légende !
Zalosta soupira en regardant ailleurs.
-   Tu vois, dit-elle simplement. Plus personne ne s’en rappelle.
Le goupil, lui, fixait la hérissonne, le regard perplexe.
-   Alors tu n’es pas de ce présent là, toi non plus ? Demanda-t-il, une note d’espoir dans la voix.
-   Détrompe-toi. Je suis juste… Plus vieille que j’en ai l’air. Mais moi je n’ai pas eu droit à la distorsion temporelle. C’était déjà rétro a priori, à mon époque, ajouta-t-elle ironiquement.
Le renard perdit alors son sourire. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant que l’un d’eux ne reprenne la parole.
-   Donc tu viens d’un autre temps, dit Hunter. Très bien. En soi je ne vois pas quelle importance ça a, précisément… Comme tu le vois, nous avons tous une petite particularité, ici. On n’est pas différent de ton cas, même si les détails sont différents. Par contre je suis curieux d’en savoir plus au sujet de ton médaillon.
-   Ah, lui. C’est Fox. Son nom entier est FireFox, c’est l’esprit du Feu. Il est enfermé dans ce médaillon, car il vit en symbiote avec moi de sa propre initiative. C’est devenu mon esprit protecteur.
-   FireFox, merde, on dirait une marque de lingerie masculine ! Lança Donf.
-   Enchanté, résonna la voix grave dans le médaillon. Mais je ne prends pas les chèques, seulement les cartes de crédit.
-   Et donc… C’est un esprit. Et quand il communique, son médaillon se met à briller, c’est ça ? Reprit Hunter, se retenant de jeter une remarque acide à son imbécile d’ami.
-   C’est ça, lui répondit Saïko. Encore autre chose : il détecte la présence de « contre-natures » quand elles ne sont pas loin. En ce sens, il est très utile contre vos agresseurs, puisqu’ils sont loin d’être de gentils humains normaux.
-   Hé hé, un esprit ? Il doit être très vieux ! Même à mon époque ils avaient déjà tous disparus. Hormis peut-être quelques rescapés…
Le médaillon s’illumina alors de manière significative.
-   … Là par exemple il y une contre-nature pas loin, rétorqua Saïko en fixant étrangement Hunter.
Parce que c’était de lui qu’était sortie cette étrange voix nasillarde, grinçante et grave. Le jeune homme soupira.
-   Ouais. Je suis pas tout à fait normal, et fier de l’être.
-   Je vois pas en quoi.
-   La ferme, toi. Bon, voilà, c’est dit. Je te présente mon démon personnel.
-   Mes amitiés à tes frères, le rouquin.
Saïko baissa la tête et sourit tristement. Ses frères… Pour ce qu’il en restait. Les images de son cauchemar lui remontèrent à la gorge, et il eut du mal à se contenir. L’image de la mort, quelle que soit la forme dont elle revêtait les formes, lui était insupportable. C’en était sa faiblesse, et il ne l’avait pas choisi. Le goupil fut tiré de ses pensées par un claquement de mains. Zalosta s’était relevée silencieusement et applaudissait lentement, le visage neutre.
-   Bravo Saïko, tu ferais un très bon personnage pour un roman d’aventure, mes félicitations. Mais ta touchante histoire ne répond pas à mes questions. Que sais-tu sur Myosotis ? Et quel lien vous partagez ?
-   Comme je l’ai déjà expliqué l’autre soir en compagnie de votre Patron, je ne sais rien sur elle. Elle est apparue durant mon combat contre cette contre-nature qui se régénérait à chaque attaque, et elle a réussis là où j’échouais : le tuer. C’est tout ce que je sais. Elle est apparue comme elle a disparue : sans laisser de traces d’elle, répliqua Saïko d’un ton calme, mais visiblement irrité de devoir réexpliquer la situation.
Le fait de rappeler la soirée dans le manoir et leur Patron eut un étrange effet sur le petit groupe. Donf détourna le regard, les lèvres pincées. Zalosta malgré son immobilité, ne cacha pas la profonde tristesse au fond de ses yeux au souvenir des enfants disparus. Hunter baissa la tête. Aucune parole, aucun geste particulier. Sephyra regardait la hérissonne tristement. Saïko cachait mal sa gêne d’avoir ainsi ramené le sujet de leur sombres pensées de ces dernières heures. C’est alors que dans le silence opaque, une sirène de police résonna dans la rue, comme lointaine.
-   On devrait quitter cette ville…, reprit Saïko d’une voix douce mais décidée. La nuit est presque tombée maintenant, on va pouvoir profiter de l’obscurité.
-   Ainsi vous étiez là. J’ai eu du mal à vous retrouver.

Saïko sursauta violemment et recula de plusieurs pas. C’était celui qui était le plus proche de l’unique entrée et sortie de cette zone fermée. Il n’avait pas entendu l’inconnu s’approcher, et découvrait en même temps que les autres l’étrange silhouette engoncée dans une longue parka noire, capuche sur la tête, mains dans les poches. Zalosta fronça les sourcils, alors qu’un courant d’air glacial s’insinuait dans le petit espace de la ruelle. Donf tâtait son maillot en vain : il n’avait pas ses armes sur lui. Sephyra caressa les pommeaux de ses katanas avec suspicion.
-   Un instant, calmez-vous ! S’exclama l’inconnu sans pourtant élever la voix. Zalosta, évite de me congeler. Quant à toi Sephyra, je préfèrerais encore sauter d’un toit plutôt que battre les fers avec une roturière de ton rang.
La stupéfaction s’abattit sur le groupe. Hunter, qui avait serré les poings par méfiance, leva alors les sourcils, profondément étonné.
-   Non… Vous… Patron… ? Demanda-t-il en cherchant à distinguer le visage de l’homme sous la capuche.
-   C’est vrai… C’est sa voix ! Vous n’êtes pas mort ? Intervint à son tour Zalosta en perdant son attitude agressive. Et les enfants ? Où sont les enfants ? Vous les avez pris avec vous n’est-ce pas, ils sont sains et saufs ? Ajouta-t-elle, une note d’espoir dans la voix, un sourire heureux sur les lèvres.
Mais après quelques secondes de silence et un hochement de la capuche, elle perdit lentement son sourire. La silhouette se tourna alors vers Donf et Sephyra, sur sa droite. Elle sortit de sa longue poche un étui en cuir fermé, peu volumineux, et le lança en direction du jeune homme, qui le rattrapa maladroitement, tout étonné.
-   A l’intérieur tu trouveras des clés. La voiture est au square, deux rues plus loin en sortant à gauche de la ruelle. Elle est garée sur un emplacement privé. Et j’ai aussi récupéré ce que tu avais perdu en cours de route. Fais-y plus attention la prochaine fois, ce sont quand même mes affaires, dit-il d’une voix monocorde en s’autorisant une touche d’ironie peu perceptible dans la voix.
Puis il se retourna, et reprit le chemin inverse. Après un instant de flottement, Zalosta s’élança dans la ruelle, alors que la silhouette disparaissait dans la rue.
-   Attendez ! Attendez !! Je veux des explications ! Où sont Arthur et Millie ?! Dîtes-moi qu’ils vont bien ! ATTENDEZ !
Elle déboucha dans la rue, regarda à droite et à gauche, mais rien. Quelques badauds se retournèrent, étonnés, puis continuèrent leur chemin comme des automates. La hérissonne tomba sur les genoux, le cœur battant. Mais ce n’était pas d’avoir couru ces quelques mètres dans la ruelle. Elle avait eu l’intense espoir, le temps de quelques secondes, que les enfants étaient en lieu sûr. Et le Patron n’avait pas complètement éteint cette note d’espoir. C’était pire encore que d’être certaine qu’ils étaient bel et bien morts. Elle serra les dents, puis frappa un grand coup contre le sol, manquant de se briser les phalanges. Sephyra sortit à son tour de la ruelle, et lui passa un bras réconfortant autour des épaules, l’enjoignant à se relever. Donf lui, à la lueur des réverbères de la rue, ouvrit le petit coffret en cuir et y découvrit les trois fameux livres. Ils les avaient perdus, auparavant ? Certainement leur ennemi qui les avait récupérés après les avoir attaqué. Apparemment, il s’était passé beaucoup de choses en une journée…


Loth s’arrêta devant le manoir, sa malle dans une main, après avoir passé le petit muret qui entourait le domaine privé. Il contemplait le bâtiment qui se détachait sous la clarté de la lune, donnant à l’ensemble une vision onirique qui n’était pas sans rappeler d’étranges souvenirs au jeune homme. Des impressions plus que des souvenirs, d’ailleurs. Des voix qu’il connaissait, des images floues, voilées, des sentiments lointains… Le manoir était un grand bâtiment contenant deux ailes. Il se trouvait face à l’arrière de la bâtisse, où plusieurs balcons siégeaient devant de grandes vitres. Il devait y avoir beaucoup de chambres dans ce manoir. Un étrange symbole en signe de croix, pointu, se découpait sur la lune, en haut. Et face à lui se tenaient deux grandes portes, gravées du blason familial : un croissant de lune au milieu de quelques étoiles, le tout encadré d’une mystérieuse spirale surmontée du signe du trèfle.
Surmontant ses appréhensions et les relents d’images et de voix qui provenaient des entrailles enfouies de sa mémoire, Loth, malle en main, se dirigea vers l’entrée arrière du manoir et poussa une des deux grandes portes. Elle mesurait bien deux fois sa taille, mais n’était pas si lourde que ça à pousser. Un système devait certainement faire contrepoids. Bizarrement, la porte n’était pas fermée à clé. Loth s’en étonna, étant donné la richesse des lieux. Dans ce qu’il pouvait distinguer le long du grand couloir central, dans la pénombre : des miroirs ornés majestueusement, des portraits, des vases magnifiques, des argenteries aux reflets métalliques brillants… Le sol était tapissé de long en large d’un grand tapis luxueux, orné d’enluminures dont le sens et la symbolique échappait au jeune homme. Il se dirigea à pas feutrés vers la pièce à l’extrême gauche du couloir, qui donnait sur un séjour assez conséquent de par sa taille. Une grande cheminée se trouvait de l’autre côté de l’entrée, donnant à la pièce un style rétro non sans richesse. En laissant traîner un doigt sur les meubles, Loth y récupéra une fine pellicule de poussière. Poussière qui se révélait assez discrète, de nuit.
Sans perdre plus un instant, le jeune homme avança à grands pas vers la petite porte au fond à gauche du séjour, qui donnait sur un escalier de marbre. Les marches descendaient dans les profondeurs des ténèbres, et une affreuse odeur de renfermé agressa le nez de Loth quand il s’y engagea. Posant une main sur le mur, il se dirigea à l’aveuglette dans l’escalier. Celui-ci bifurqua brusquement à quatre-vingt-dix degrés sur la droite, et il faillit se prendre le mur en loupant le virage. Sur la droite, après un nouveau tournant, se dessinait une infime lueur, signe d’une fenêtre ou d’une ouverture quelconque qui s’ouvrait sur la nuit étoilée et illuminée d’une magnifique lune dans un ciel sans nuage. Pas à pas, Loth s’engagea en descendant lentement, pour tomber finalement sur une cave assez conséquente, complètement vide. Le sol était de pierre, et l’humidité régnait dans les murs. Le jeune homme réprima un frisson. La température avait dû chutée de quelques degrés dans sa descente. Il se rendit compte que ce qu’il avait imaginé être une fenêtre n’était en fait qu’une sorte d’ouverture dans le plafond, en plein milieu de la pièce. D’après ses approximations, Loth avait dû faire un tour sur lui-même durant la descente, et revenir sous le salon. Le trou devait donc remonter en passant par la cheminée, jusqu’à s’ouvrir sur le toit du manoir, d’où la lueur qui éclairait intimement la pièce. Hormis ce trou dans le plafond, Loth ne distingua à première vue aucune autre « issue » possible.
C’est alors que, en détaillant la zone d’un regard professionnel et soigneux, il distingua une ombre à l’autre bout de la pièce. Il se figea, serrant la poigne de sa malle plus fortement dans sa main. La silhouette se détacha alors du mur, et s’approcha lentement du rai de lumière offert par la nuit dans cette cave sombre et humide. Le visage de l’inconnu se révéla alors en partie. Les cheveux d’un blond sombre, sales et ébouriffés, encadraient un visage aux multiples marques et cicatrices. Des yeux d’un rouge clair lançaient des éclats meurtriers.
-   Loth, c’est bien toi ? Comme nous nous retrouvons ! Ca faisait si longtemps…
Sa voix était perfide et sinueuse, comme celle d’un serpent. En cela, elle ressemblait à celle de Lena quand elle se faisait doucereuse et manipulatrice. Avec une note masculine en plus.
Loth frissonna furieusement en contemplant ce visage. Le nom qu’il prononça avec un tremblement accru s’échappa de ses lèvres sans même qu’il ne sache d’où il provenait.
-   Marvin…




Tout naît, tout passe, tout arrive
Au termine ignoré de son sort :
A l’Océan l’onde plaintive,
Aux vents la feuille fugitive,
L’aurore au soir, l’homme à la mort.


Les Préludes, Lamartine


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 14, 2009, 03:08:14 am
Et... Preview ! Pour changer. A la prochaine =)


L’histoire de cette fleur…
Ses pétales bleus, ovales, fines, auréolées en leur centre d’un soleil bourgeonnant. La myosotis, et sa beauté…


-   Allez réveillez-vous, on n’a pas de temps à perdre ! Lança-t-elle en coupant les liens en plastique d’Arthur.
-   Où on est… ? Demanda la petite voix endormie de Millie.

L’histoire d’un chevalier et de sa dame, il y a très longtemps, qui se promenaient au bord d’un lac. Le chevalier, galant et serviable, se pencha près de l’onde azurée pour cueillir cette fleur qu’il voulait offrir. Mais son armure, trop lourde, le fit basculer dans l’eau.

-   Monsieur le Président, je suis heureux que vous ayez accepté de faire le déplacement.
-   Voyons Nicolas, je réponds comme de coutume à vos sollicitations, répondit le Président d’un ton monocorde en serrant la main que lui tendait l’autre homme empêtré dans sa longue cape rouge soyeuse. Que vouliez-vous me montrer ?

Qui suis-je ? Une fleur. Je suis une myosotis. Je suis Myosotis. Je me suis réveillée dans ce champ, près du lac. Et comme symbole de cette si jolie fleur, je n’ai pas de souvenirs. Amnésique ? Non…

-   … Ne me dis pas que…
-   J’ai pas touché un volant depuis quatre mois, répondit Donf en lançant son plus beau sourire à la cantonade.

-   Tu as dit que j’étais une spirale. J’aimerai que tu m’expliques.
-   Tu es une spirale, dit-elle d’une voix faible, enfantine. Quelque part en toi, il y a quelque chose de connecté au Tout. Tu es une ouverture dans le système. Ton entité est une spirale vers l’infini. Et ça me donne mal à la tête quand je suis près de toi…

Je ne suis rien. Une fleur n’a pas de mémoire, pas de souvenirs. Elle n’a que la beauté pour elle.
Et sa vie est éphémère. Comme toutes les autres.


« Je vois… Je vois une hybride, habillée d’une simple nuisette transparente. Elle se tient près du rebord. Trop près.
Je vois des enfants bizarres, peignés d’un sourire grotesque, à en faire peur. Ils dansent. En ronde. Autour d’un… D’un jeune homme. Hunter… ?
Je vois… Un bureau, dans la pénombre. Je crois que c’est celui de leur Patron.  Je distingue une des doubles portes qui s’ouvre, très lentement. Une voix étrange, sifflante, emplit alors la pièce.
Je vois un couloir. Un couloir d’hôpital. Aucune lumière n’est allumée. J’entre dans une chambre. Une grande chambre contenant six lits. Un bras nu, couvert de bandelettes, se lève devant mes yeux. »

C’est peut-être pour ça que mes yeux perçoivent la mort…

Elle releva les yeux et fixa la jeune femme.
-   Pourquoi est-ce que tu n’es pas restée une fleur ?





NightDreamers
Chapitre 14 ~ Songes


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Novembre 14, 2009, 08:37:27 am
*Gros panneau STOP qui vient se planter devant la tête de Donf

Citation
-   Détrompe-toi. Je suis juste… Plus vieille que j’en ai l’air. Mais moi je n’ai pas eu droit à la distorsion temporelle. C’était déjà rétro a priori, à mon époque, ajouta-t-il ironiquement.

Dit moi que t'as un oublié un tiret, dit moi que t'as oublié un tiret @O@ !!!!

Sinon, jolie preview .o. les fleurs c'est bien mais faut s'en occuper mine de rien. Et ils vont s'enfuir donc tout les trois ! <3

DONF ! Arrête de conduire avec tes pieds ! *SBAF


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 15, 2009, 01:51:13 pm
Papa !!!
*Se prend la porte restée ouverte*

...
Aïe.

Citation
Sinon oui officiellement, tu es ma fille ! ^o^
Ouais !! =)

Citation
Heureux de te compter dans la famille ! Si Hunter repasse sur ce topic, j'espère qu'il se présentera convenablement, c'est quand même ton frère maintenant <3
Héhé ^^
En tout cas, contente d'être sa soeur ^^ Et d'être votre fille, à toi et Capita maman ^^

Citation
Ah au fait, ne fait pas gaffe aux morceaux de guitare et autres flingues divers partout dans la maison, c'est pas grave, c'est la routine. Si un jour tu pourras nous rejoindre dans une convers familial msnale, tu comprendras .o.
Oo
... D'accord ^^"

Quoiqu'il en soit, papa, tu as vraiment bien réussi ce chapitre ^^ Il est génial.
L'écriture, est, comme d'habitude, fluide et tout est bien écrit. Je crois pas avoir repéré de faute.
En tout cas c'est marrant de revoir le Patron ! Enfin, quand je dis marrant, c'est... bah... Rah, j'arrive pas à m'expliquer. C'est juste surprenant de le voir là, voilà tout ^^"
J'espère que Zalosta retrouvera vite les enfants. Je la trouve touchante avec eux ^^
Et puis ça me fait bizarre que Saïko soit d'un autre espace temps. Oo mais ça explique bien des mystères. Et puis ça m'a fait marrer Hunter avec son démon XD
Bref, bon chapitre, j'ai hâte de voir le suivant ^^ En tout cas j'aime bien la preview, moi aussi ^^

Bon courage pour la suite ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Novembre 15, 2009, 04:15:33 pm
Bon, très bon chapitre treize, pour ma part j'ai adoré. Mon passage préféré fut sans doute le cauchemar de Saïko, un grand moment ce genre de descriptions m'accroche directe.
Le Patron est toujours vivant ^^. Quel come-back de sa part, je pensais qu'on ne le reverrait que comme un petit tas de cendre. Je me demande ce qu'il fait maintenant. J'reviens avec Saïko et son médaillon, il a enfin dit la vérité, s'il continue à se cacher trop de truc ils ne vont pas tenir longtemps.
Bref, j'vois pas quoi dire de plus, un peu d'humour aussi, juste comme il le faut.

Prend ton temps pour la suite, on est pas tous pressé comme certain ^o^!
...
...
...
Lol, la nouvelle relation avec kayra, j'imagine pas la famille, j'en ferais des cauchemars. Vous êtes obligés de martyriser les autres ?


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 15, 2009, 06:08:23 pm
C'est vrai qu'il faudrait penser à faire un arbre généalogique un de ces 4.

*se tourne alors brutalement vers Kayra et l'enlace comme une folle*

MA PETITE FIIIIIILE ^0^ Ca y est on est enfin de la même famille toi et moi!! ^0^ Par contre je te plains d'avoir pour père mon abruti de fils... Même s'il écrit bien, il est vrai. Mais bon, c'est pas parce que sa fic déboite, que son dernier chapitre était vraiment extra, que sa preview du chap 14 magnifique, et son récit toujours aussi prenant que je vais m'incliner devant lui hein! Non mais! Ton heure de gloire à ce niveau là n'est pas encore arrivée, Donf!!

*lance un regard de défi à son fils*

Bref. Je vais encore devoir te souhaiter bonne continuation. Ah, et au passage, j'adore comment tu t'auto-casses dans ta propre fic. Mais je suis sûre que c'est simplement de la fausse modestie.

*SBAFFAAAA*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Naomi le Novembre 16, 2009, 07:21:01 pm
Citation de: Blackdoom
L’échine de l’homme en cavale se dressa sur sa nuque.
Whai, c'est vieux... mais personne n'avait remarqué... Je trouve cette phrase cocasse : une colonne vertébrale se dressant sur... une... colonne cervicale... Euuuuuhhh... Donc...si je visualise bien la scène, une nouvelle échine pousse sur la nuque de l'homme en cavale... comme une antenne radio... Pouuuuinng !  :;D:

*Mode connerie off*

Bon, je sortirai la fic par imprimante pour la lire bien tranquillement le soir car la lecture a pris un sacré retard !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 17, 2009, 02:31:37 am
Je commence le post destiné à vous filer un quatorzième nouveau chapitre par un grand et sincère MERCI, destiné à Sephyra ! Vous allez vite comprendre pourquoi.

(http://th04.deviantart.net/fs51/300W/i/2009/315/0/5/Sephyra_et_Zalosta_by_CaelaSephyra.jpg)

Sephyra et Zalosta (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Sephyra-et-Zalosta-143246328),
réunies en un tandem de tueuses. On retrouvera le petit décor ainsi que la robe de Zalos' plus tard dans la fic. Eh ouais, tant que j'y suis, autant renvoyer l'ascenseur, je l'inspire par ma fic, elle me guide par ses dessins °^°

J'aimerai juste bien appuyer sur le fait que Sephyra ne prend plus de requêtes depuis quelques temps, et elle n'a pas fait d'exception pour moi. Je ne lui ai rien demandé, c'est elle, de sa propre volonté et sans m'en parler à l'avance, qui a décidé de dessiner ça. Mes remerciements en sont d'autant plus chaleureux donc, puisque c'est une agréable surprise de pouvoir profiter autant que vous d'illustrations de NightDreamers =)
Et bien évidemment j'ai largement accepté de les reconnaître comme "officielles" ! Un grand merci, donc, à Sephyra ! ^^


Bien ! Sur ce, je vais vous répondre. Ensuite on démarre le prochain chapitre ! o/
Capita < ZALOSTA EST UN HOMME ! PARCE QUE T'ECRIS COMME UN HOMME !! *Fuit très loin la fureur des Bad Food
Kayra < Ma fille ! ^O^ Pour Zalosta et les enfants... Hé hé, tu vas la trouver beaucoup moins touchante dans le chapitre 15 ~ Sinon, vous aurez le début des révélations sur le Patron dans le prochain chapitre ! (Pas celui-là, l'autre, le 15. Eh ouais, encore attendre *SBAF) Merci à toi pour les encouragements =)
Hyguanlanga (J'ai réussis à écrire ton pseudo de tête sans faire de fautes !) < Qu'est-ce que fait le Patron maintenant ? Oh il s'est trouvé un petit job dans un fast-food, il bosse incognito et touche une paye. En fait vous apprendrez à la fin de la fic que sa mort a été mise en place parce qu'il en avait marre de jouer les gardes-chiourmes ^o^ *SBAF* Merci d'être passé encore une fois ! =)
Sephyra < ... Greuh... J'peux rien dire cette fois, je peux pas vous insulter, je peux pas vous rabattre votre langue de vipère... Raaah ! è__é Mais je vous remercie quand même pour ces dessins... J'ai hâte que vous postiez les autres é__è ET ECRIVEZ ESPECE DE VIEILLE BECASSE RABOUGRIE DEPLUMEE - bien que je vous remercie encore, croyez-le é__è Sinon pour le coup de la fausse modestie, je ne répondrais que par ceci : prout. ._.  FAR ! *Fuit
Naomi < Argh >< *Suffoque* Pourtant j'ai relu le prologue ya pas longtemps. Ca m'avait même pas sauté aux yeux. Mais en effet quand on y réfléchit... Ya de quoi se foutre de moi XD Bon ok je corrigerai, parce que là c'est gros, quand même. N'empêche que... Ca se fait pas de revenir avant le Chapitre 14 et balancer une faute qui date de plusieurs mois ! é_è *Va se pendre
Plus sérieusement, prend tout le temps qu'il te faudra pour lire ND ! Pour tout te dire, je suis même honoré que tu fasses attention à ma fic ^^
A la prochaine donc ! Et merci pour la faute x)


Voilà voilà ! Chapitre 14 donc. Et moi je commence le 16. Ce qui revient à dire que la preview pour le chapitre 15 est déjà prête... Ok les comptes sont bons, je vous balance la suite de suite ^o^
Dans celui-là, Myosotis, Millie et Arthur font leur come-back, Donf réapprend à conduire, Zalos et Hunter boudent, et enfin une fin de chapitre assez énigmatique, qui nous en révèle tout de même un peu plus sur cette étrange organisation de Loth et Rika. Enjoy comme disent les jeunes !
Ah, et comme quoi, Sephy m'a vraiment gâté. Elle m'a fait une très jolie enluminure pour le titre "NightDreamers" ! Je la mettrais donc à partir de maintenant, puisqu'elle le mérite bien ^o^
Enfin, je vous laisse lire. A dans quelques jours ! =)

Note d'avant-chapitre : Comme vous le constaterez, les cauchemars de nos protagonistes sont de plus en plus gores. Attention aux âmes sensibles donc (bien que ma maîtrise dans ce domaine reste encore à travailler).



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)


L’histoire de cette fleur…
Ses pétales bleus, ovales, fines, auréolées en leur centre d’un soleil bourgeonnant. La myosotis, et sa beauté…
L’histoire d’un chevalier et de sa dame, il y a très longtemps, qui se promenaient au bord d’un lac. Le chevalier, galant et serviable, se pencha près de l’onde azurée pour cueillir cette fleur qu’il voulait offrir. Mais son armure, trop lourde, le fit basculer dans l’eau.
Alors qu’il se noyait, il jeta la fleur en direction de sa dame, et réussit à dire avant que l’eau ne pénètre ses poumons : « ne m’oubliez pas »…
Qui suis-je ? Une fleur. Je suis une myosotis. Je suis Myosotis. Je me suis réveillée dans ce champ, près du lac. Et comme symbole de cette si jolie fleur, je n’ai pas de souvenirs. Amnésique ? Non…
Je ne suis rien. Une fleur n’a pas de mémoire, pas de souvenirs. Elle n’a que la beauté pour elle.
Et sa vie est éphémère. Comme toutes les autres.
C’est peut-être pour ça que mes yeux perçoivent la mort…



NightDreamers
Chapitre 14 ~ Songes


Myosotis leva lentement les paupières. Son esprit était alangui par un sommeil forcé. Quand elle ouvrit les yeux, elle sentit le liquide dans lequel elle était plongée tracer des sillons sur sa cornée. Des lignes rouges, tremblotantes, palpitantes, apparurent, floues. Une vitre la protégeait du monde extérieur.
Cette vitre est vivante. Elle est née par la main de l’homme, et se fissurera un jour. Elle vit et meurt…
De l’autre côté de la vitre, Myosotis, dont l’esprit s’étirait lentement de cette langueur qui lui lancinait le crâne, aperçut les hommes en blouses blanches, dans une autre salle elle-même séparée par une autre vitre, plus grande. Une sorte de baie vitrée. Elle prit conscience qu’elle respirait grâce à un masque à oxygène, qui lui couvrait la bouche et le nez. Soudain, l’un des hommes tourna la tête vers elle, et il sembla s’agiter en laissant tomber les papiers qu’il tenait à la main, pointant du doigt la jeune femme. Ses lèvres remuaient vivement.
Les hommes sont si… Fragiles… Non… Ce n’est pas l’homme, c’est le monde entier qui est fissuré depuis… Si longtemps…
Myosotis tourna lentement la tête du plus loin que le lui permettait son masque, dont une longue fibre en plastique partait en arrière, au-delà de son champ de vision. Elle sentit les lanières en plastique retenir ses mains et ses pieds, ainsi que sa taille, pour la retenir contre une surface métallique. Alors cette position lui parut inconfortable. Son esprit s’ouvrait de plus en plus à une perception réveillée de son sommeil, et elle sentit un début de claustrophobie lui monter à la gorge. Elle était enfermée dans une sorte de bocal, plongée dans un liquide verdâtre, retenu par des lanières et respirant à l’aide d’un système douteux. Elle n’avait aucune confiance envers les machines.
Les hommes sont déjà si fragiles. Ils ne peuvent pas construire d’objets plus intelligents qu’eux. Si « ils » les ont construits, « elles » ne peuvent pas être au-dessus d’eux. « Elles » peuvent faire des erreurs. « Elles » doivent en faire, c’est le but des machines créées par l’homme : se rapprocher d’eux. Donc faire des erreurs, elles aussi.
Elle serra les poings en fronçant les sourcils, essayant de tirer sur les lanières qui emprisonnaient ses poignets. Mais peine perdue. En bougeant la tête dans tous les sens, prise de panique, elle réussit à détacher le masque de son visage. Alors elle se dit que si elle n’agissait pas vite et bien, elle y resterait.
Dans combien de situations la panique a-t-elle achevée le dernier espoir qui restait ?
Elle se plaqua contre la surface métallique, derrière elle, et réussit tant bien que mal à prendre le cordon en plastique qui retenait son poignet gauche entre ses dents. En tirant simultanément avec son poignet et ses dents, la lanière finit par émettre un craquement sourd, puis un des deux côtés rattachés à la surface se débloqua.
Je vois la mort de toutes choses. Mais pas la mienne. C’est paradoxal.
Sans perdre une seconde, serrant les dents et retenant du mieux qu’elle pouvait sa respiration, elle se concentra pour faire apparaître les lignes rouges palpitantes sur le deuxième cordon à sa droite. Avec un ongle de sa main gauche, elle traversa une des lignes, et le plastique se trancha de lui-même en suivant les courbes que traçait le doigt de la jeune femme.
Les fleurs ont besoin d’eau pour vivre, mais je ne veux pas mourir noyée dans une cuve douteuse. Je ne suis pas une expérience, à la fin.
Alors que les scientifiques s’agitaient grandement de l’autre côté de la pièce, derrière leur baie vitrée, Myosotis reprit la même méthode pour libérer sa taille et ses deux pieds. Enfin, nageant difficilement dans le peu d’espace noyé par le liquide verdâtre, elle avisa la vitre du bocal et repéra le gros point rouge.
Les lignes sont Ses traces. Les points Sa présence. Tout ce qui est vivant est fissuré dès sa venue au monde…
Elle leva le poing, les poumons en feu, et l’abattit avec la lenteur que lui conférait l’eau sur la vitre, en plein dans le gros point rouge qui palpitait avec frénésie, comme si celui-ci sentait sa mort venir le chercher. La vitre explosa toute entière, et une alarme résonna alors dans le complexe scientifique. Les scientifiques couraient en tout sens de l’autre côté de la baie vitrée. Myosotis, à quatre pattes sur les débris de verre, nue, essoufflée, reprenait difficilement de sa plongée forcée. Elle se força à se relever, titubante, préférant ne pas s’attarder sur sa nudité, et remarqua alors à sa gauche deux autres bocaux de la même taille et remplit du même liquide verdâtre. A l’intérieur de ceux-ci, les deux gamins qu’elle avait rencontré dans le manoir.
Alors ils étaient ici… Si je retrouve Zalosta et les autres avec ces enfants, on va encore me prendre pour une traître.
Elle se concentra, reprit sa vision particulière et avisa un nouveau point rouge sur la vitre intacte du bocal d’Arthur.
Mais je ne vais quand même pas laisser ces enfants devenir des expériences humaines sans broncher.
Elle leva le poing et l’abattit sans grande force sur la vitre, qui explosa comme la première avec un bruit plus assourdissant cependant. Ses oreilles n’étaient plus plongées sous l’eau pour amoindrir le vacarme. Elle fit de même avec le cercueil transparent de Millie.
Ca, c’est pour m’avoir foutu à poil, bande de pervers.
Elle retira les masques à oxygène plaqués sur le visage des deux enfants, puis leur mit à chacun une bonne gifle. Ils clignèrent des yeux avec surprise, l’esprit encore ensommeillé.
-   Allez réveillez-vous, on n’a pas de temps à perdre ! Lança-t-elle en coupant les liens en plastique d’Arthur.
-   Où on est… ? Demanda la petite voix endormie de Millie.
-   Pas dans un endroit accueillant en tout cas. Il faut pas traîner ici, dit-elle en se dirigeant vers la jeune fille et en la libérant à son tour.
Arthur se frottait les yeux en baillant. Puis il constata sa nudité parfaite et cria en cachant son entrejambe d’enfant entre ses mains.
-   Mais il se passe quoi là ?! S’écria-t-il, au comble de la honte, avant de rougir en posant ses yeux sur les corps de Millie, puis de Myosotis.
-   Sale gosse, déjà pervers à ton âge, ça te promet un bel avenir ! Rouspéta la jeune femme lui faisant signe de regarder ailleurs. Met tes hormones de côté pour le moment !
Millie cria à son tour en cachant son corps, toute rouge. C’est alors qu’une porte s’ouvrit à l’extrême droite de la petite salle. Des scientifiques entrèrent, armes en main.
-   Plus un geste ! S’écria l’un d’eux en pointant son pistolet sur le petit groupe.
Myosotis les fusilla du regard. Ses pupilles étaient d’un violet sombre, et contenaient quelques reflets noirs qui semblaient bouger lentement, comme vivants. Les corps des scientifiques lui apparurent criblés de lignes rouges tremblotantes, au même titre que la salle toute entière.
Ce monde est éphémère…
Alors qu’elle réfléchissait sur la conduite à tenir pour se tirer de ce pétrin, les hommes s’avançaient lentement vers eux, armes levées.
-   Ne bougez pas, on ne vous fera pas de mal… Proféra lentement le même homme qui les avait menacé le premier.
Ce qui suivit fut incompréhensible du point de vue de la jeune femme. Les néons au plafond clignotèrent, puis une pénombre entière envahit les lieux. Elle entendit les hommes se demander ce qu’ils se passaient, puis soudain il y eut un cri, des coups sourds et des corps tombant lourdement sur le sol. Myosotis prit à l’aveuglette les deux enfants contre elle en reculant lentement. Mais elle n’y voyait absolument rien.
-   Par ici, lança alors une voix calme et posée, grave.
Une voix qu’elle avait déjà entendue. Elle ne savait plus où, sur le coup, mais sa mémoire lui dictait d’obéir. Ses souvenirs lui rappelaient inconsciemment qu’elle pouvait avoir confiance. Sans lâcher les enfants, elle s’approcha en tâtonnant, un pas après l’autre, avant qu’une main puissante ne la prenne par l’épaule et ne l’entraîne sans même qu’elle ait le temps de se débattre. Un violent courant d’air emplit ses oreilles, et lorsqu’elle cria elle n’entendit même pas sa propre voix. Elle raffermit sa poigne autour des enfants ; dans le vide. Ils n’étaient plus auprès d’elle. Puis soudain le bruit s’estompa. L’agitation fit place au silence. Elle ne sentait ni ne voyait plus rien. Elle ouvrit lentement les yeux, et…

Je vois… Je vois une hybride, habillée d’une simple nuisette transparente. Elle se tient près du rebord. Trop près. Lentement, elle lève les bras, puis lève un pied face au vide. Elle chavire lourdement en avant. Je la suis des yeux, comme si j’étais elle. Non, je suis elle. Je chute ! L’image des immeubles se fait floue, puis vient le sol à une vitesse fulgurante. Je vais m’écraser !
Je ferme les yeux. Mais il ne se passe rien.
Je les ouvre à nouveau. J’ai l’impression étrangère de prendre part dans un corps qui n’est pas le mien. Je vois… Je vois du noir. Je vois des enfants bizarres, peignés d’un sourire grotesque, à en faire peur. Ils ont les yeux noirs, entièrement noirs, et trop volumineux. Ils dansent. Celui à travers lequel je vois danse aussi. En ronde. Autour d’un… D’un jeune homme. Hunter… ? Des rires se font échos, enfantins, devenant de plus en plus graves, de plus en plus résonnants. Mon âme se contracte, elle sent qu’il faut redouter ce qu’il se passe. Soudain, la danse s’arrête, tous les enfants regardent d’un même mouvement vers… Une intense lumière qui perce les ténèbres.
Je ferme les yeux. Le rire revient soudainement. Aigu. Amplifié. Puis une voix gutturale, sombre, puisant sa force d’un Mal sans pareil, détourné de la moindre lueur d’espoir. Elle susurre quelque chose que je ne comprends pas, comme si ça ne m’était pas destiné. J’aimerai me boucher les oreilles, mais je ne peux pas. Je n’ai pas de corps…
J’ouvre à nouveau les yeux.
Je vois… Un bureau, dans la pénombre. Je le reconnais. Je crois que c’est celui de leur Patron. L’homme en costume à travers duquel je vois tient des feuilles dans ses mains. Malgré les verres teintés qu’il portait quand je l’ai vu, je ne vois pas plus sombre. Mais je ne peux pas lire. Il fait noir. Soudain, l’homme relève la tête. Je distingue une des doubles portes qui s’ouvre, très lentement. Une voix étrange, sifflante, emplit alors la pièce. Comme une radio mal réglé. L’image se brouille. L’homme chavire. Je ressens une souffrance effroyable. J’aimerai crier. Je veux crier !
Mais je ne peux que fermer les yeux.
Et je les ouvre à nouveau. Comme si j’y étais obligée. Je vois un couloir. Un couloir d’hôpital. Je marche.  Aucune lumière n’est allumée. J’entre dans une chambre. Une grande chambre contenant six lits. Un bras nu, couvert de bandelettes, se lève devant mes yeux. Elle fait un mouvement du poignet. Les « bips » qui résonnaient dans la chambre se taisent une demi-seconde à peine, puis reprennent. Je ferme la porte de la chambre, et je me dirige à nouveau dans l’hôpital, sans savoir où je vais. J’ouvre une porte. Je crois que c’est une salle de garde, quelque chose comme ça. Plusieurs personnes sont assises autour d’une table. Ils tiennent pour la plupart une tasse dans les mains. Certains visages sont figés en plein rire, d’autres la tasse aux lèvres, les yeux fermés. Il fait sombre. Des écrans de contrôle émettent régulièrement plusieurs bruits différents. A nouveau, le bras bandés se lève dans les airs. Même mouvement de poignet. Les bruits automatiques s’arrêtent, le temps d’une petite seconde. Puis reprennent. Je sors comme à reculons. La porte se ferme d’elle-même alors que je suis déjà dans le couloir, à plusieurs pas. Je sors de l’hôpital sans voir où je marche. J’avance de plus en plus vite.
Comme si on rembobinait. Je revois ce qu’il s’est passé les derniers jours. L’hôtel. Le train. Le manoir dévasté. Le train. La nuit à attendre dans le froid avant que Saïko ne détecte quelque chose. Le train, à nouveau. Le Patron. Le manoir, neuf. Mon combat contre Valdamjong. Mon arrivée dans la ville. Mon voyage. Le champ de fleurs. La myosotis. Le sang sur ses pétales.
Puis tout se coupe brutalement. Je ne sais même pas si j’ai les yeux ouverts : je ne vois rien. Que du noir. Partout.
Le silence. La pénombre. L’immobilisme.
La mort… ?


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 17, 2009, 02:32:40 am
Le contact froid du métal sur son dos, qui était semblable à une terrible morsure. Hunter grelota violemment, les yeux fermés. Un terrible mal de crâne le lançait. Ses paupières étaient lourdes. Autour de lui il sentait plus qu’il n’entendait un silence opaque, grave et profond, comme surnaturel. Alors que ses pensées prenaient forme et qu’il reprenait peu à peu consistance de ses membres plaqués contre une surface dure et glacée, il sentit une souffrance au creux de ses mains, ainsi qu’autour de ses jambes et de son cou. Une souffrance qui augmentait un peu plus à chaque seconde. Grognant faiblement, il ouvrit lentement les yeux. Sa vision était floue. Il cligna plusieurs fois des paupières, la mine souffrante. Et ce qu’il discerna dans les ténèbres le glaça d’effroi.
Devant lui se tenait… Lui. Il se faisait face à lui-même. La même veste, la même cravate, le même chapeau, le même pantalon. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux. Hunter ingurgita difficilement. Mais pas seulement à cause de cet étrange spectacle. En voulant abaisser la tête, il se rendit compte que son cou était retenu par quelque chose de froid. Des mailles métalliques. Pris d’effroi, il voulut bouger ses membres. Peine perdue. La souffrance dans les paumes de ses mains provenait des pieux en métal qui lui entaillait la chair. Et une chaîne métallique, certainement la même que pour son cou, entourait ses poignets. Ses pieds aussi, de la même manière, était entravés.
Il était nu, crucifié à une plaque de métal, incapable de tout mouvement. Et il se faisait face. La chair à vif au niveau de ses mains, il sentait la froideur du métal au creux de ses paumes. Et les chaînes métalliques entaillaient sa peau. Il reporta son regard sur celui qui lui faisait face. Debout,  immobile, le regard perdu derrière ses touffes de cheveux bruns, il se regardait sans mot dire. Silencieux. Comme un pantin. Soudain, il releva la main qu’il cachait un peu en retrait, dans l’ombre de son dos. Hunter découvrit avec frayeur le pistolet que son double pointait sur lui. Terrorisé, revoyant surgir de ses pires et plus angoissants souvenirs ce cauchemar qu’il faisait étant jeune, il tenta une nouvelle fois de bouger, s’arrachant de lui-même de nouveaux grognements de souffrance inutiles.
Puis un coup de feu phénoménal résonna dans les ténèbres. La douleur empêcha Hunter de respirer. Il écarquilla les yeux de souffrance. La balle venait de se frayer violemment un passage dans son ventre, broyant les canaux d’irrigations sanguins et les viscères qui se trouvaient sur son chemin. Quand il tenta de remuer plus par réflexe que par envie, Hunter suffoqua de douleur. La balle était encore dans son corps, arrêtée par la surface contre laquelle le jeune homme était durement plaqué.
Hunter releva des yeux cernés de douleur, mi-clos, sur son double. Celui-ci gardait le pistolet levé vers lui. Aucune émotion ne trahissait son visage impassible. Puis un second coup de feu retentit. Hunter, crucifié, rejeta la tête en arrière et se cogna brutalement le crâne contre le métal qui le piégeait. Troisième coup de feu. La balle perfora son épaule, broyant l’os, rejetant la chair à vif. Hunter hurla. Quatrième coup de feu. Cette fois-ci, le projectile déchira la boîte crânienne du prisonnier. La tête plongea mollement dans le vide, retenu seulement par la chaîne métallique. Quelques secondes de silence.
Puis un souffle inaudible. Un hurlement provenant de la plus profonde des douleurs, qui débuta sans se faire entendre, puis montant rapidement dans les sonorités avant d’attendre le summum. Hunter déploya sa mâchoire sans pour autant que l’effroyable douleur ne s’en échappe. Son cri resta longtemps perché au creux de sa gorge, déformé par les larmes de souffrance. Puis un nouveau coup de feu rejeta sa tête en arrière, stoppant son souffle net. Il n’arrivait plus à parler. Ses lèvres bougèrent sans souffle, signifiant difficilement dans un mutisme profond « pourquoi je meurs pas ».
Coup de feu sur coup de feu, la souffrance n’augmentait plus. Elle était tellement insupportable qu’Hunter en venait à prier pour mourir. Pour que la douleur cesse. Chaque balle perforait sa peau, entaillait sa chair, détruisait ses os. Son corps n’était plus qu’un débris d’où le sang s’écoulait à flot. Un long et large filet dégoulinant de deux trous dans sa tête noyait son visage, lui faisant goûter à sa propre vie, l’empêchant d’ouvrir les yeux.
Alors, dans un dernier coup de feu, la tête du crucifié chuta lentement en avant, le corps indolore par la souffrance extrême, le visage complètement noyé sous son propre sang.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 17, 2009, 03:24:15 pm
... ^0^
Pauvre Hunty quand même. Si les cauchemars sont de plus en plus dares, j'ai peur pour Donf et Zalos :'D
Bref! Super chapitre, j'adore tous tes parallèles avec l'histoire de la myosotis. Ya pas à dire ché clachieux. Mais pour le coup z'avez presque plagié Tetrix, avec le labo, les baies vitrées là... *SBAFFA* Ok Ok, c'est pas moi qui ai inventé le genre :'D
Flemme de relever les fautes, j'en ai vu très peu en plus. Et puis je suis pas foutue de critiquer autrement qu'en relevant les fautes d'ortho ^0^" Ah quoique! Ya un truc qui me chiffone dans le doux rêve d'Hunter. Quand son double maléfique lui tire dans le ventre, tu dis que la balle reste à l'intérieur car bloquée par le crucifix contre lequel il est plaqué... Mais techniquement, il est cambré le Hunty non? Donc la balle ne devrait pas être stoppée à l'intérieur même de son corps, mais devrait ressortir au moins en partie... Non? Enfin quoi qu'il en soit on a pigé le message : Hunty en a chié. XD

Super chap mais j'ai hâte à la résolvatation des mystères mystérieux moi è_é Et ne vous en faites pas, ça me fait plisir de vous dessiner illustrations et autres ^^ MAIS AVOUEZ QUE L'ENLUMINURE VOUS ME L'AVEZ DEMANDÉE !! è_é *SBAFFA*
Allez, je vous souhaite une très bonne continuation.
A bientôt ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Novembre 17, 2009, 04:47:44 pm
*Débarque avec un truc d'exorcisme, l'air folle o_o

FIIIILS ! Vient par ici, il faut purger ce mal o_o CHERI, par ici aussi, c'est pas humain de faire subir ça a fils .o.
J'veux voir les talents de conducteur aussi !
Et Myosotis <3 ! Finalement stune gentille un peu quand même.
Par contre, l'italique tue l'italique. J'ai du me reprendre à plusieurs fois pour lire le passage tout en . C'est pas permis aussi ! èoé

Voilà voilà .o. ! Hâte de voir la suite du chapitre, et les deux autres cauchemars suivant, plus GORE, déjà que ça c'est assez <3 !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Novembre 18, 2009, 10:02:24 am
Hum tu posts plus vite que je n'ai le temps de répondre. -_-. Pas grave je ferais un tir groupé.

Alors que ce soit une salle de réveil, ou les soins intensifs ou n'importe qu'elles autres chambres à partir du moment où il y a une surveillance avec un électrocardiogramme. Dès que les machines s'éteignent quelqu'un aurait du surgir. Ou alors il vaut mieux ne pas fréquenter cet hosto. Surtout si ils sont recherchés. Autre incohérence. Laisserais tu les armes de tes patients dans leur chambre si tu les sais dangereux ?

Chapitre 13 :
Pas grand chose à dire. De jolies et très effrayantes descriptions. Surtout le cauchemar de Saiko. Pauvre renard. J'aime lorsqu'on torture psychologiquement les personnages. ^^

Chapitre14 : Une petite fleur. Toute la première partie est dédiée à Myositis. On se rend compte qu'elle n'est pas ce qui semble être. Par contre je suppose qu'en italique ce sont ses pensées. Alors tu trouveras facilement la faute
Citation
Comme si j’y étais obligé.
Je sais pas si il en a d'autre à vrai dire j'ai imprimé et lu le texte après ma journée de boulot, j'avais pas la tête à me lancer dans une correction.
J'aime bien le pouvoir de Myosotis.J'aime surtout la façon dont tu décries sa capacité de voir les points faibles. Ou vitaux que ce soit sur les objets ou sur les personnes. Je commence à comprendre comment elle a réussi à détruire si facilement son adversaire lors de sa première apparition. Je l'aime  bien ce personnage.^^

Le cauchemar de Hunter est très gore. Mais intéressent pour son double sens.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 18, 2009, 01:10:30 pm
Je vais tout d'abord commencer par le dessin de ma grand-mère, qui est vraiment magnifique !!

Franchement, jamais rien vu d'aussi beau. Couleur, tout y est, et vraiment aucun défaut, sauf peut être le fond qui fait un peu plat ^^ Le sigle aussi est très beau ^^
*Serre elle aussi sa grand-mère dans ses bras*
Maaamiiie =3
C'est pas très gentil ce que tu dis sur papa, mais c'est vrai que les remarques qu'il te fait ne sont pas sympathique non plus !!!

Bref, revenons à l'histoire ^^
Très belle description, par contre je plains, dans la première partie, les enfants et Myosotis. Le fait qu'elle soit une fleur est étonnant aussi, mais bon. J'espère qu'il s'en sortiront bien. Et qui est cette mystérieuse personne qui les a fait sortir ? En tout cas Myosotis la connait, ça se voit à sa réaction. Mais purée, quel pervers ces médecins >.< Et j'ai remarqué une faute, au fait, papa !
Citation
-   Plus un geste ! S’écria l’un d’eux en pointant son pistolet sur le petit groupe
Il manque le point ^^

En tout cas, la deuxième partie est vraiment horrible. Grand frère, je te plains vraiment é.è
Ce doit être horrible cette sensation là. Se faire tuer, mais sans mourir. Arr, j'en frissonne même !! Heureusement que ça n'existe pas. Mais dans les cauchemar, c'est vrai que ça se pourrait bien...
Grand frère, j'espère que ça va mieux maintenant T.T

Bref, bon courage pour la suite en tout cas !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 20, 2009, 09:31:04 pm
La suite étant vigoureusement demandé par Sephyra en ce moment sur Msn (en fait je suis carrément séquestré, deuxième épisode), je me vois dans l'obligation de poster rapidement.
Je dirais donc, pour résumer cette fois-ci, un grand merci à vous tous, c'est toujours un plaisir de lire vos commentaires, et je vous remercie de rester fidèle à ND ! =)
D'ordinaire j'aime bien réponse au cas par cas, c'est marrant, mais là je suis carrément menacé alo*SBAF* OK !
Bon, hm. Voilà la suite. Une preview qui vous donnera à saliver je l'espère. Les deux chapitres seront forts en révélations, et la trame principale du scénario se fait enfin plus clair !
Bonne lecture, et à la prochaine ^^





Donf pivota la clé dans la serrure et ouvrit la portière.
-   Attend. Pourquoi c’est toi qui devrait conduire ? Le stoppa Hunter.
-   Quelqu’un d’autre ici a son permis ? Répliqua Donf en regardant le petit groupe.
Personne ne répondit. Hunter siffla dédaigneusement entre ses dents et croisa les bras.
-   Tss… Si ça avait été une moto…
-   Ben justement. J’ai pas envie de te laisser au volant pour que tu prennes notre moyen de fuite pour une deux roues et que tu fasses tout planter. Va t’asseoir à la place du passager si tu veux profiter de la route.
Et sur ce, Donf s’assit face au volant, avant de se tordre le corps pour débloquer les serrures des portes arrières, puis celle de la place avant. Sephyra, Zalosta et Saïko s’engouffrèrent derrière. La hérissonne à la robe sale prit un soin exemplaire pour que Saïko se retrouve au milieu, entre les deux hybrides. Celui-ci obtempéra sans chercher à débattre le pourquoi du comment. Hunter prit place comme convenu aux côtés de Donf, qui insérait déjà la clé dans la serrure moteur.
-   Belle bagnole n’empêche, ne put-il s’empêcher d’admettre en mettant le moteur en route.
La voiture se présentait en effet comme un magnifique assemblage de métal chromé, peinturé d’un violet sombre aux reflets rouges magnifiques. Ses courbes étaient arrondies, gracieuses, anticipant les performances de la machine pour la vitesse pure. Donf régla son siège, prit le temps de vérifier les rétroviseurs extérieurs ainsi que celui intérieur, boucla sa ceinture, prit le volant à deux mains, puis… Resta immobile.
Hunter le regarda avec suspicion, la ceinture bouclée.
-   … Ne me dis pas que…
-   J’ai pas touché un volant depuis quatre mois, répondit le pseudo conducteur en lançant son plus beau sourire à la cantonade.
Les réactions furent exemplaires. Hunter dégrafa sa ceinture, l’air de dire qu’il allait prendre le volant. Zalosta, qui était assise juste derrière Donf, balança un coup de pied dans le fauteuil, Sephyra soupira longuement, résignée, et Saïko ouvrit des yeux étonnés en contemplant ce qui était pour lui un engin trop moderne pour être compréhensible.
-   Nan mais ça va ! C’est comme le vélo, une fois qu’on a appris, ça s’oublie pas, non ? Rétorqua Donf, vexé.
-   Ouais mais en vélo quand tu te casses la gueule tu peux remonter derrière ! Là si on se casse la gueule, ya de grandes chances pour qu’on y reste tous !
-   Je sais conduire ! Ferme-là !
-   Donf, t’aurais mieux fait de laisser les clés à Hunter dès le début ! Intervint Zalosta.
Sephyra se passa une main sur le visage pendant que la discussion tournait à l’orage.
-   Bon ça suffit ! Lança-t-elle enfin d’une voix sonore.
Gros silence dans la voiture.
-   Même si c’est Hunter qui conduit, les risques sont à peu près les mêmes. Une moto n’est pas une voiture. Alors vu comment c’est parti, autant laisser Donf mener notre petite chance de survie !
Zalosta grogna sourdement en regardant à travers la vitre, l’air boudeur. Hunter croisa les bras. En boudant, lui aussi. Donf regarda la roussette dans le rétroviseur intérieur.
-   Merci Sephyra.
Celle-ci ne reprit même pas. Ce n’est pas qu’elle les trouvait immatures. La situation était incompréhensible, et ils étaient tous à bout de nerfs. Les tensions ne feraient que s’accentuer tant qu’ils ne prendraient pas tous un peu de repos, et surtout un peu de recul au vu des derniers événements. Mais pour cela, il fallait déjà sortir de cette ville et s’éloigner. Donf pesa lentement sur la pédale d’embrayage après avoir abaissé le frein à main et passé la première. La voiture, avec un ronronnement très séduisant, commença à rouler très doucement. Puis dans un bref sursaut, elle s’arrêta. Saïko demanda si c’était normal, s’il s’agissait d’une sécurité moderne pour empêcher le mécanisme de s’ébranler ou de se mettre à voler dans tous les sens. Donf rigola, l’air gêné. Hunter et Zalosta grognèrent à nouveau, synchrones.
Et Sephyra se dit que, tout compte fait, elle n’aurait peut-être pas dû intervenir.


Myosotis ouvrit lentement les yeux. Elle vit tout d’abord un rai de lumière, à peine voilé par un rideau trop fin, et des planches de bois comme plafond. Puis les lignes apparurent, brèves, tremblantes, avant de s’évaporer. Les fameuses lignes de la mort qu’elle voyait depuis son réveil. Elle se releva lentement sur sa couche, une main sur les yeux, un mal de crâne lui tirant un bref grognement quand elle releva les paupières, l’esprit encore ensommeillé, pour découvrir où elle avait encore atterrit. En face d’elle, dans la semi-pénombre, se présentait des couches de bois apparemment poussiéreuses. Quand elle tourna la tête, une touffe blonde l’empêcha de continuer son analyse.
-   T’es réveillée madame ? Demanda Arthur, le regard brillant et étrangement froid avec ses grandes pupilles ovales et jaunes.
La jeune femme le scruta longuement avant de répondre.
-   Oui je suis réveillée. Et c’est pas madame, c’est mademoiselle.
-   Mademoiselle comment ?
-   Myosotis, répondit évasivement la concernée en regardant sous les draps voir si elle était habillée, cette fois.
Effectivement on lui avait passé un habit. Et pas n’importe lequel. Son kimono beige. Le seul. L’unique. Elle retira alors la couverture miteuse avant de se lever lentement. Elle était maintenant parfaitement réveillée, et découvrait l’endroit avec suspicion. A tout prendre, c’était une vieille cabane qui avait brûlée, et avait été laissée à l’abandon. Là où ils se trouvaient n’était qu’une toute petite « pièce » (si autant pouvait-on appeler cela une pièce), sentant le bois pourri et l’humidité. Plusieurs planches étaient d’ailleurs arrachées, donnant sur… Sur rien. La pénombre d’une pièce adjacente inconnue sûrement. Le plafond était bas, à peine quelque centimètres de plus que ce qu’il ne fallait pour que la jeune femme se tienne debout. Elle reporta son attention sur le petit garçon. Lui aussi était habillé comme elle l’avait connu au manoir. Chemise blanche à carreaux boutonnée sur un maillot vert qui lui sortait du bas surmonté d’un petit col blanc, ainsi que d’un simple pantalon pour enfant dans les tons vert.
-   Depuis quand tu es réveillé ?
-   J’sais pas. J’ai pas dormi je crois, le monsieur en cape il nous a amené ici et il nous a dit d’attendre que tu sois réveillée, mademoiselle Myosotis. C’est tout.
-   Où est l’autre gamine qui nous accompagnait ?
-   Elle est dehors, juste derrière le drap. Elle a dit que la spirale que tu portais lui faisait mal à la tête…
-   La spirale… ?
Le gamin hocha les épaules, l’air de dire qu’il ne comprenait rien de plus qu’elle à cette allusion mystérieuse. Myosotis contourna donc le petit lit miteux et leva un peu le drap sombre rongé, qui était retenu au plafond par des planches de bois, pour tomber sur une sorte de ruelle puante et dégoulinantes d’ordures. L’odeur était infecte, et elle se demandait bien comment elle avait pu dormir au milieu de cette puanteur sans se réveiller, prise de nausées. Ni même comment elle avait pu se réveiller jusque là sans la remarquer. Elle se pinça le nez, les sourcils froncés. Il faisait nuit, dehors. Le rai de lumière provenait d’un lampadaire lointain, en-dehors de la longue ruelle qui ne faisait qu’une ligne droite jusqu’à la rue. Au milieu du chemin, une petite fille se tenait immobile, de dos à Myosotis. La jeune femme s’approcha d’elle.
-   Millie ! La devança l’autre garçon. La madame est réveillée !
La jeune fille se retourna lentement. Elle portait son grand chapeau de paille blanc, ainsi que sa petite robe à bretelles rose. Elle serrait son étrange peluche en forme de renard entre ses bras. Arthur s’avança avec Myosotis à sa rencontre, puis la jeune femme fit un effort immense pour éviter de parler avec le nez pincé. Quoique d’une voix encore un peu nasale, parce qu’elle voulait éviter autant que possible de respirer l’air ambiante, elle demanda à Millie :
-   Tu as dit que j’étais une spirale. J’aimerais que tu m’expliques.
La jeune fille étrange regarda sans sourciller la jeune femme avec ses grands yeux violet sombres. Ses pupilles étaient un peu trop grand pour la normal, justement. Myosotis tressaillit. Il lui semblait que le violet de ses yeux perçait son âme et dévoilait son entité même, son existence, son principe d’être humaine.
-   Tu es une spirale, dit-elle d’une voix faible, enfantine. Quelque part en toi, il y a quelque chose de connecté au Tout. Tu es une ouverture dans le système. Ton entité est une spirale vers l’infini. Et ça me donne mal à la tête quand je suis près de toi…
-   Pourquoi ?
-   Je ressens les choses, dit-elle, sa voix se faisant légèrement tremblante.
-   Tu ressens… Quoi exactement ? Rétorqua Myosotis, ne comprenant pas.
Millie baissa les yeux et serra un peu plus sa peluche contre sa poitrine d’enfant.
-   Je ressens la Vérité. Celle cachée derrière les apparences de ce monde. Et ça me donne… Mal à la tête…
Puis elle releva les yeux et fixa la jeune femme. Elle lança alors ces mots énigmatiques :
-   Pourquoi est-ce que tu n’es pas restée une fleur ?
Myosotis écarquilla les yeux. Un long silence prit place. Puis un semblant de sourire s’étira sur les lèvres de la jeune femme, et elle demanda, la voix tremblante :
-   Qu’est-ce que tu veux dire… ?


Le Président demanda à ses hommes de rester en position de par et d’autre du couloir. Seul, il franchit les deux portes en verre coulissantes. Dans la passerelle qui permettait de rejoindre les salles d’expérimentations et qui faisait office de long couloir ovale, un homme l’attendait en regardant par une fenêtre. Il se tourna lentement vers lui.
-   Monsieur le Président, je suis heureux que vous ayez accepté de faire le déplacement.
-   Voyons Nicolas, je réponds comme de coutume à vos sollicitations, répondit le Président d’un ton monocorde en serrant la main que lui tendait l’autre homme empêtré dans longue cape rouge soyeuse. Que vouliez-vous me montrer ?
Du haut de sa grande taille comparé à l’hybride, le chef de l’étrange organisation détailla d’un œil critique le « Président ». C’était un échidné de haute taille pour un hybride. Il atteignait presque la hauteur d’un adolescent humain. L’œil précis, le regard critique et connaisseur, il était connu pour sa rigidité et sa grande sévérité. Après la Grande Guerre qui avait secoué la planète toute entière il y avait quelques années, il avait gagné le pouvoir sur ce continent après s’être fait connaître par sa politique intransigeante envers tout crime de haine, qu’ils soient en direction des hybrides comme des humains. Impartial envers toute forme de violence, à n’importe quelle échelle, il œuvrait pour le bien de ses concitoyens, leur sécurité et leur confort.
Ca, c’était la version officielle. Car évidemment, chaque politique devait se revêtir d’une couche « officieuse » pour espérer gagner le pouvoir. On n’avait jamais vu d’homme politique sincère et n’ayant pas un texte tout préparé de la veille à lire lors d’une conférence dont le puissant homme n’en avait sensiblement rien à faire au final. En vérité donc, et Nicolas le savait, le Président, ou communément appelé Président Mitchell, était un échidné seulement préoccupé par la race de ces ancêtres et le sang des échidnés. Ce qu’il lui importait derrière toutes ces attitudes mensongères, c’était la sécurité et le confort pour ses frères de sang. Les hybrides d’autres races, quelles qu’elles soient, ainsi que les humains, passaient au second plan. Et encore. Si second plan il existait pour cet échidné conformé dans ses cultures ancestrales.
-   Et bien, nous avons eu un petit problème plus tôt dans la soirée. Venez, je vais vous montrer, vous le verrez bien par vous-même.
L’échidné rejeta sur son épaule la moitié de sa cape verte aux ornements anciens. C’était, cela aussi, une manière de se présenter extérieurement seulement hors des médias. Sa visite au laboratoire était strictement confidentielle. Il n’avait pas à s’engoncer dans un costume- cravate qu’il revêtait seulement pour la forme en temps normal. En se retournant pour lui ouvrir le chemin, Nicolas sourit pour lui-même. Décidément, hybrides autant qu’humains, il était facile de les manipuler dans l’ombre.
Le Président suivit l’homme à travers plusieurs couloirs.
-   Vos expériences avancent bien ? S’inquiéta poliment l’homme à la tête du continent.
-   Pour le mieux, grâce à vous ! Malheureusement, nous avons subis un léger retard dans l’ordre de nos priorités, à cause d’un contretemps majeur…
-   Le départ de votre frère ? Oui, votre subalterne, cette jolie femme, me l’a appris récemment. C’est dommage, un si bon élément…
-   Je pense que lorsque nos recherches ont touchés à leur fin, il a été surpris par l’immense puissance qui se dégageait de ce que nous attendions. Comme tout homme brillant, il cache en lui des troubles profonds qui en font sa faiblesse…
-   Tous les génies se ressemblent, Nicolas, affirma le Président sur un ton neutre, ne cachant même pas son timbre par une peine masquée.
-   En parlant de lui, vous allez être surpris… Nous sommes arrivés, dit Nicolas en s’arrêtant devant deux nouvelles portes coulissantes.
Celles-ci s’ouvrirent aux deux visiteurs. A l’intérieur régnait une pénombre sans pareil. Nicolas laissa son hôte entrer dans la pièce, avant d’appuyer sur un bouton collé au mur, près de l’entrée. Les néons accolés au plafond s’illuminèrent, révélant au Président une horreur effroyable. Sur les murs blancs de la salle d’opération qui jouxtait celle d’expérimentations, d’immenses tâches de sang repeignaient la peinture artificielle, donnant à la salle une atmosphère des plus macabres. Même les écrans d’ordinateur, en veille, n’avaient pas été épargnés. Sur un bureau était même encore fraîche une marque de main ensanglantée qui s’était traînée sur le bout de la surface ; comme si la victime s’était appuyée sur le meuble en métal avant d’agoniser. Nicolas laissa le mutisme se prolonger avant de reprendre la parole.
-   J’ai fait évacuer les corps avant de vous demander de venir. J’ai préféré faire ainsi pour vous éviter de voir ces… Horreurs. La situation est déjà assez macabre ainsi.
-   Qui a fait ça ? Demanda le Président, qui malgré les horreurs auxquelles il avait assisté pendant la Grande Guerre, ne put dissimuler le tremblement d’horreur et d’indignation dans sa voix.
Nicolas soupira tristement. L’hybride se retourna, le gratifiant d’un regard gravement étonné.
-   Ne me dîtes pas que c’est…
-   J’ai bien peur que si.
Le chef de l’organisation dépassa le président et se posta à la droite de la salle, devant une baie vitrée qui montrait trois bocaux horizontaux dont les vitres étaient brisées. L’échidné le suivit du regard.
-   Ici, nous gardions précieusement les offrandes destinées à notre but ultime. Et visiblement, avoir fui notre petit groupe n’a pas réussi à mon frère. Il a préféré… Nous montrer qu’il était prêt à tout pour nous empêcher d’aller jusqu’au bout. J’ignore ce qui le motive, mais…
-   Mais enfin, aller jusque là ! Le coupa le président en regardant une nouvelle fois les tâches encore fraîches qui teintaient les murs. Votre frère vient de perdre toute l’estime que j’avais pour lui. Je vais immédiatement lancer un avis de recherche.
Nicolas acquiesça de la tête. Le président le regarda à nouveau.
-   En parlant de ça, Lena m’avait donné ces autres avis. Deux adolescents, et quelques autres hybrides… Cela venait de vous, n’est-ce pas ?
-   Oui, je suspecte fortement ces jeunes personnes d’avoir un lien direct avec mon frère. Je voulais simplement que vous les retrouviez pour éclaircir mes soupçons, mais les choses étant telles qu’elles sont… Je pense qu’il vaut mieux ne pas prendre de risque.
-   Vous avez raison. Vu l’atrocité qui a été orchestré dans cette salle... Je préfère ne pas attendre qu’ils recommencent ailleurs et dans d’autres circonstances.
-   Je vous remercie de prendre cette affaire avec autant de sérieux, lui répondit Nicolas en l’enjoignant à sortir.
L’échidné rehaussa une nouvelle fois sa cape sur ses épaules, puis le suivit hors de la pièce. Les deux portes coulissèrent derrière eux, alors qu’ils reprenaient le chemin de la sortie en parlant sérieusement. Dans la pièce plongée à nouveau dans l’obscurité, cependant, deux yeux rouges s’ouvrirent lentement, brûlant d’une flamme perverse. Neal ricana diaboliquement en se léchant une canine encore rouge de sang frais.




Un vieillard sur le point de mourir appelle auprès de lui un jeune homme et lui raconte une histoire héroïque : au cours d’une guerre, il a aidé un homme à s’enfuir, lui donnant un abri, nourriture et protection. Mais alors qu’ils arrivaient en lieu sûr, l’autre a décidé de le trahir et l’a livré à l’ennemi.
« Et comment vous êtes-vous échappé ? demande le jeune homme.
-  Je ne me suis pas échappé, je suis l’autre, celui qui a trahi, avoue le vieillard. Mais lorsque je raconte cette histoire comme si j’en étais le héros, je comprends mieux tout ce qu’il a fait pour moi. »


Maktub, Paulo Coelho


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 20, 2009, 09:37:51 pm
Ma mission était simple : me fondre parmi des lycéens.
Apparemment, mes dirigeants avaient remarqué certaines choses étranges qui dénotaient du comportement ordinaire de simples étudiants. Des agressions de plus en plus violentes, de plus en plus fréquentes, mais aussi des rassemblements tenus secrets dans le corps enseignants qui s’inquiétait, ainsi que des disparitions étranges. Un sentiment de malaise profond et d’insécurité général planait sur la plupart des institutions, de l’école primaire jusqu’aux universités.


-   Alors tu es revenue… Mais sous quelle forme ! Pourquoi avoir choisi cette enveloppe… ? Toi qui étais si belle…
-   Ta gueule ! Vociféra Rika.

Dans les couloirs, les élèves seuls étaient rares et rasaient les murs. Ceux en petit groupe parlaient tout bas. Pas de chahuteurs, pas d’ambiance décontractée. Comme si une entité invisible hantait l’âme de chacun, épiant chaque mot, chaque attitude.
A la fin des cours, j’ai suivi discrètement un petit groupe d’élèves pour être certaine de mes doutes.


-   Zalosta… Murmura la roussette avant que la glace ne recouvre sa bouche.

Même moi,  j’ai eu du mal à ne pas les perdre. A la fin, ce groupe d’une vingtaine d’élèves s’est arrêté devant une bâtisse privée. D’autres les ont rejoins. Puis ils ont ouvert la grande grille qui délimitait l’ouverture de l’enceinte du domaine, et ils sont entrés dans le manoir après avoir traversé la longue allée. Un quart de lune brillant illuminait le jardin du domaine.

-   Désolé. Mais je vais devoir tuer notre Patron.

Quelque chose de bizarre se passait sous mes yeux. J’en étais certaine. Grâce à mes aptitudes, j’ai pu les suivre de près sans me faire repérer. Je suis entrée juste après eux dans la bâtisse, richement meublée. Je les ai suivis dans le couloir, puis dans l’escalier qui descendait…

-   Ne me cherche pas, ou tu me trouveras… Où que tu sois, je serais toujours derrière toi… Kane.
Un souffle fit alors rabattre la capuche du Patron, révélant...

Avant même d’entrer, j’avais déjà ce mal de cœur qui semblait me prévenir qu’un élément majeur me rattachait à cet endroit. A chaque recoin sur lequel se posaient mes yeux, une image floue, lointaine, remontait de ma mémoire. Comme si je connaissais déjà cet endroit. J’aurai dû laisser tomber quand j’en avais encore le temps.

-   Allons, Rika, même sous cette forme…, dit Marvin en se retournant à nouveau vers l’hybride et en la regardant tristement. Tu ne te souviens plus de ton propre frère ?

Mais je suis une professionnelle. Je vais toujours jusqu’au bout de mes missions. Quitte à en découvrir un peu trop…

-   Arrête de me faire poireauter, crache le morceau, dit Hunter, le cœur battant.
Donf prit le temps de prendre une nouvelle inspiration.
-   Hunter. Le Patron… C’est...





NightDreamers
Chapitre 15 ~ Révélations (Partie 1)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Novembre 21, 2009, 08:07:57 am
Fin de chapitre très intéressant. Je suis d'accord avec Donf conduire ça ne s'oublie pas. Mais Aurait il des problèmes avec l'embrayage.^^ Typique du jeune conducteur. La serrure du moteur c'est le neiman. Ca évitera la répétition dans ce petit passage.

Citation
Et Sephyra se dit que, tout compte fait, elle n’aurait peut-être pas due intervenir.
Une faute. Je te laisse chercher.

Citation
Myosotis, répondit évasivement la concernée en regardant sous les draps voir si elle était habillée, cette fois.
Effectivement on lui avait passé un habit.

Citation
Du haut de sa grande taille comparé à l’hybride, le chef de l’étrange organisation détailla d’un œil critique le « Président ». C’était un échidné de haute taille pour un hybride.
Des répétitions un peu maladroite.

La preview est très sympathique c'est la meilleure que tu ais faite. Elle donne vraiment envie de connaitre la suite. J'ai hâte de te lire.






Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 21, 2009, 11:15:45 am
J'ai tout lu hier soir mais comme j'étais crevée, je poste que maintenant ^^"

Ben je suis d'accord avec Miko, ce chap était intéressant et on sent qu'on va ENFIN avoir droit à des explication. è_é *SBAF*
Par contre on dirait que je vais me faire agresser par Zalosta. Je vais finir comme Nahru, ça craint :'D
J'ai bien aimé le passage avec la voiture, même si en regardant de plus près il s'est pas passé grand chose à notre niveau XD En tout cas j'ai hâte qu'il y ait de l'ACTIOOOOOOOOOOON ainsi que des RÉVÉLATIOOOOOOOOOOONS et autres réjouissances qui, je le sais, ne sauraient tarder.

Bon, la preview est toujours aussi rageante, mais je suppose que c'est volontaire. Allez, retourne au code réapprendre tes bases, et poste nous vite la suite! J'ai très hâte de voir quel sort cruel tu nous réserves ^^'


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Novembre 22, 2009, 09:48:57 am
Ah, je me motive enfin à répondre...
Bon chapitre, le passage avec Donf était tout aussi comique que pathétique. Si cela ne fait que quatre mois il ne devrais pas avoir trop de "mal" à se remettre dans le bain... non ?
Passage énigmatique avec Myositis et les deux enfants. Hmm, ça demande des expliquations et surtout des réponses, je pense que la suite sera intéressantes à ce niveau.
Heureux de voir que Neal s'est fait plaisir ^^, ça devait lui faire un poid de ne pas faire un tant soit peu d'exercice, quel qu'il soit... cependant  Nicolas m'intrigue.
Preview intéressante (ouais c'est tout...)
Bon, je crois que j'ai tout dit, prend ton temps pour poster la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 22, 2009, 05:13:24 pm
Waaah !!

Je crois que je suis un peu en retard, papa. Pardon T.T

Bref, beau chapitre ^^ Je commence par les parties, comme j'ai l'habitude de le faire ^^
La première partie est marrante ^^ J'adore vraiment Donf, il me fait bien marrer ^^
Je pense qu'il ne devrais pas avoir trop de mal à reconduire, mais apparemment c'est mal partit. Enfin, on est de tout coeur avec toi, Donf !! Aaha XD
Sinon, belle écriture, vraiment j'aime beaucoup. Et Hunter, toujours en train de grogner !! J'espère que t'es pas comme lui, frérot ^^
*Se fait poursuivre par son frère*
En tout cas ça fait du bien de voir de l'humour, ça faisait un moment ^^ J'espère que ça continuera comme ça. L'humour est ce que je préfère dans ta fic, papa ^^

La deuxième partie, elle est très... macabre. Heureusement pour le président qu'ils ont dégagé les cadavres avant qu'il ne vienne, j'aurai pas voulu imaginer le reste >.<
En tout cas, cette histoire de frère... Ca devient intéressant. Surtout qu'il parle de nos amis, à un moment je crois >.<
Belle description, aussi !


Bref, bon courage pour la suite ^^ Ah, et jolie preview aussi ^^



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 23, 2009, 02:19:14 pm
"You won a new Reader !"

Yeeeeeeeees ! J'y suis arrivé ! J'ai gagné !
*se calme*

Bon maintenant que j'ai fini de rattraper mon retard (14 chapitres en 5 jours, c'est pas mal...), je vais pouvoir commenter un peu.
Je trouve que tu manies très bien le suspense, et c'est sans doute pour ça que j'ai dévoré les chapitres. Ton style d'écriture est complètement flippant par contre ! La manière dont tu décris les scènes gores... Mais t'es un vrai psychopathe ou quoi ?
En tout cas, je trouve cette fic très prenante, et bien écrite.
J'ai quand même quelques remarques à faire :
- Un truc qui m'a frappé, je trouve que les personnages ont beaucoup trop de "mains réconfortantes". C'est une expression qui revient sans arrête "Machin posa une main réconfortante sur son épaule". Peut être que ça ne se voit pas en lisant les chapitres au fur et à mesure, mais en les lisant tous d'un coup, on a l'impression qu'ils passent leur temps à se mettre des mains réconfortantes. Non, pas taper pour le double sens pourri et pervers de cette phrase...
- J'adore les petits clins d'œils aux séries, FMA par exemple au début avec la poitrine de Sephyra (excellents ces passages du débuts d'ailleurs, ça me manque un peu...), mais par moment, j'ai l'impression de revoir des choses que j'ai vus dans d'autres histoires, mangas en particulier. Ce n'est pas une critique, juste une remarque personnelle, c'est normal d'avoir des sources d'inspirations (qui n'en n'a pas). Quelques exemples en vrac de référence que je pourrais citer : Togari, Chucky, Gantz et d'autres dont j'arrive pas à retrouver le nom. (mince j'en avais trouvé bien plus que ça...)
 Et c'est tout pour le moment en fait !

Sinon, content d'avoir trouvé quelqu'un qui a comme moi, du mal à faire des descriptions vestimentaires, même si tu te débrouilles quand même largement mieux que moi (mince, je suis vraiment mauvais alors...)
Et vivement les chapitres suivants !

*S'en va s'attaquer à une autre fic du Forum... Hawk, à qui le tour ?*

EDIT : En relisant mon commentaire, je me rends compte que non seulement, je suis nul en écriture, mais en plus, je suis incapable de faire une critique constructive et intéressante. Bouuuhhh...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 24, 2009, 11:24:13 pm
Miko < Ok pour le neiman, je retiens. Quant à la preview, oui, je pensais aussi que je l'avais bien écrite, j'étais même impatient de la poster pour tout dire ^^
Sephyra < Eh oui, peu de choses pour vos personnages, mais les prochains chapitres vont rattraper ça ^o^ Et oui, vous allez en baver, je vous le confirme. Dommage que ce ne soit qu'un cauchemar... J'me rattraperai è__é
Hygua' < Pas de problème, poste quand tu le veux XD Et puis pour l'avant-dernier, je t'avais croisé sur la chatbox, donc ça va. T'auras pas de pompes à me faire x) Et oui, pauvre Neal, on le voit plus trop ces temps ci... Le passage dans le monde des Ténèbres nous l'a changé un peu. Il va avoir l'occasion de nous montrer ce qu'il est devenu ^o^ (Et ce sera sanglant.)
Kayra < Pas de problème pour ton retard, ma puce éoè *SBAFPEDOPHILE* Et si, je confirme, Hunter est aussi grognon Irl que dans la fic *RE-SBAF* Et sinon pour l'humour, tu vas être servi dans les prochains chapitres ! Surtout dans le seizième il me semble <3

Hawk < Oh ! OMG o_o A new Reader ! Pas tant que ça finalement, vu que tu me filais tes impressions en direct sur msn, fripouille <3 *SBAFGAY* Bref, voilà ce que j'aime ! Voilà ce qui me manquait ! ENFIN QUELQU'UN A QUI LES BLAGUES SUR LA POITRINE DE SEPHYRA MANQUENT !! Hawk, je t'aime ! Et pour ta dédicace, je t'attends au détour de la deuxième partie du chapitre 15 ! Tu comprendras pourquoi x)
Sinon... Psychopathe ? Nan, pas à ce point. Disons que depuis que je suis en couple avec Capita, j'ai dû arrêter de massacrer des chats dans les ruelles, du coup ça m'a radouci... *Fuit sa femme*
Pour les "tapes sur l'épaule et autres gayzatitudes", tu fais bien de le remarquer, j'avais rien vu venir, moi ! Du coup en relisant la fin chapitre 15 j'ai dû changer un petit truc... Mais bon, il n'est pas dit qu'on ne voit pas de couples Yaoi se former. *Fuit*
Citation
C'est une expression qui revient sans arrête
Dans le bifteck ? ._. *SBLAM
Sinon question références... Alors pour Chucky et Gantz, si inspiration il y a, c'est complètement inconscient, car du film et de la série je n'ai vu que le début, donc... Voilà :'D Mais sinon pour FMA oui, je rajouterais aussi mes divers petits clins d'œil aux studios TYPE-MOON et à leur Kara no Kyoukai et Tsukihime (si vous voulez voir la vraie Myosotis, dépêchez-vous de tomber sur Kara no Kyoukai, vous serez pas déçus, et l'ambiance est beaucoup mieux maîtrisée que dans ma petite fic de rien du tout)
Et enfin pour les descriptions vestimentaires... Bwah, j'suis un mec, j'y connais rien en fringues, MERDE TOT Alors j'demande quelques trucs par-ci par-là, comme Sephyra qui m'a appris ce qu'étaient une nuisette et une guêpière, et ma femme pour les tailles de bonnet... Nan, je vous jure, je suis pas si pervers que ça, ce sont elles qui m'ont expliquées tout ces machins là, j'ai rien demandé ._. Et en plus question bonnet j'ai retenu que ce qui m'intéressait : celui de ma femme. *SBAFMASSIF
Et si, tu sais très bien faire un post constructif ! Ca je te l'assure, ne doute pas mon ami é_è Aie confiance en l'âme des cartes ! (Et là tu la vois la référence ? Hein ? Hein *Fuit)


Bon bref. CHA-PITRE-EUH 15 ! Révélations, quoi. Ouais ouais, ben comme la ZyroParty (Chapitre... 9), les révélations font que soulever d'autres questions (même si ya quelques réponses ._.). Enfin voilà. Chapitre secoué (comme du Fanta), action... Mouais, action dans les paroles surtout, vu les révélations. ET VOUS ALLEZ AVOIR DROIT AU MYTHIQUE, AU CULTE, A L'EPIC MASTER-CHIEF.... JE SUIS TON PEEEEEEERE !! *A pété son câble, se rassoit sur sa chaise, les pages du chapitres dans les mains*
Hm. Donc voilà, j'vous laisse mon écrit en pâture. Au fait ! Ya beaucoup de questions, certes. Mais mine de rien, vous avez énormément de pistes pour tirer vos propres conclusions (Hunter et moi on l'a vérifié sur Msn, véridique). Hawk puisque tu viens de tout lire, tu m'en diras des nouvelles, si j'ai pas raison. Les indices sont cachés, évidemment, ils font partie des détails qu'on remarque peut-être pas du premier coup d'oeil, mais... Ils sont là ^o^
Alors arrêtez de chialer que vous avez pas de réponses, et concentrez-vous sur ce que vous lisez ! è_é Chaque détail est un indice ! Chaque parole est utile ! CHAQUE ACTION EST REFLECHIE ET YA RIEN AU HASARD !
... Putain je pète un câble ce soir. Peut-être le coca qui me fait cet effet. Pourtant c'est pas du Zéro. 'Fin bref racontage de vie.
J'vous laisse ! Bonne lecture ! Ah, nan. Je suis sûr que les trois quarts auront même pas lu ce que j'ai dit au-dessus... Alors je le répète.
Citation
LES REPONSES SONT DEJA INCLUSES DANS LES INDICES TOUT AU LONG DE LA FIC !
Voilà, je pense que ça ira comme ça. Ah et on continue avec une illustration de Sephyra (que j'ai dû obliger de ramener ses fesses sur DA pour qu'elle le poste sinon je pouvais pas mettre mon chapitre *SBAF). Sephyra que je remercie une nouvelle fois, sincèrement. J'espère que tu garderas l'inspi pour Tetrix ! Et pond-nous des illustrations pour ce petit bout de fic aussi, ça fait longtemps ! ^o^
Allez, à la prochaine tout le monde ! =)


(http://th06.deviantart.net/fs50/300W/i/2009/328/d/d/Hunter_et_Donf___Nightdreamers_by_CaelaSephyra.jpg)
Hunter et Donf sous les étoiles (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Hunter-et-Donf-Nightdreamers-144651463), duo masculin qui ravira les fans de Yaoi *SBAF* Titre de la fic estampillé sur le dessin ! Par Sephyra (vous êtes libres de watcher le dessin, les DAistes, ça fera de la quote pour ND et pour la dessinatrice ^o^ *Balance des tracts)



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)



Ma mission était simple : me fondre parmi des lycéens.
Apparemment, mes dirigeants avaient remarqué certaines choses étranges qui dénotaient du comportement ordinaire de simples étudiants. Des agressions de plus en plus violentes, de plus en plus fréquentes, mais aussi des rassemblements tenus secrets dans le corps enseignants qui s’inquiétait, ainsi que des disparitions étranges. Un sentiment de malaise profond et d’insécurité général planait sur la plupart des institutions, de l’école primaire jusqu’aux universités.
Ma mission était de découvrir ce qu'il se passait exactement. Dans l’établissement où j’ai été commis d’office par décret présidentiel, remis confidentiellement au directeur, j’ai pu enquêter en toute liberté sans me faire remarquer. J’ai découvert rapidement que les choses étaient encore plus graves qu’elles ne semblaient. Des tracts étaient collés au panneau d’affichage, des affiches aux phrases bizarres, allusives. J’ai tout de suite pensé à une secte d’étudiants. Dans les couloirs, les élèves seuls étaient rares et rasaient les murs. Ceux en petit groupe parlaient tout bas. Pas de chahuteurs, pas d’ambiance décontractée. Comme si une entité invisible hantait l’âme de chacun, épiant chaque mot, chaque attitude. A la fin des cours, j’ai suivi discrètement un petit groupe d’élèves pour être certaine de mes doutes. Le fait qu’ils aient fait des détours, pris des chemins escarpés et divers ruelles sombres, n’ont fait qu’ajouter à mes doutes l’appréhension qu’ils essayaient bel et bien de se perdre eux-mêmes ainsi que d’éventuels suiveurs. Mais pour quelle raison ?
Ce petit groupe, après avoir longtemps marché à travers la ville, a rejoint un autre groupe d’une quinzaine d’élèves. Il faisait déjà nuit. Ensemble, ils ont repris leur route. Même moi,  j’ai eu du mal à ne pas les perdre. A la fin, ce groupe d’une vingtaine d’élèves s’est arrêté devant une bâtisse privée. D’autres les ont rejoins. Puis ils ont ouvert la grande grille qui délimitait l’ouverture de l’enceinte du domaine, et ils sont entrés dans le manoir après avoir traversé la longue allée. Un quart de lune brillant illuminait le jardin du domaine.
Quelque chose de bizarre se passait sous mes yeux. J’en étais certaine. Grâce à mes aptitudes, j’ai pu les suivre de près sans me faire repérer. Je suis entrée juste après eux dans la bâtisse, richement meublée. Je les ai suivis dans le couloir, puis dans l’escalier qui descendait…
Avant même d’entrer, j’avais déjà ce mal de cœur qui semblait me prévenir qu’un élément majeur me rattachait à cet endroit. A chaque recoin sur lequel se posaient mes yeux, une image floue, lointaine, remontait de ma mémoire. Comme si je connaissais déjà cet endroit. J’aurai dû laisser tomber quand j’en avais encore le temps.
Mais je suis une professionnelle. Je vais toujours jusqu’au bout de mes missions. Quitte à en découvrir un peu trop…



NightDreamers
Chapitre 15 ~ Révélations (Partie 1)


Rika avait réussie à se fondre parmi les élèves qui traînaient, et suivait donc le groupe à travers le petit escalier. Du haut des marches, elle perçut une voix masculine, sans distinguer clairement le sens des paroles. Puis elle descendit lentement en compagnie des autres élèves, qui ne semblaient pas faire attention à la nouvelle qui les suivait. Lorsqu’elle arrivait au bout de l’escalier, Loth murmura, la voix tremblante :
-   Marvin…
Rika se stoppa sur la dernière marche. Ce n’était pas seulement la surprise de rencontrer son acolyte dans cet endroit. Ce n’était pas non plus juste le sentiment de s’être elle-même piégée en compagnie de ce jeune homme qu’elle détestait sans raison aucune. Mais à la seule allocution de ce nom inconnu, une foule d’images lui remonta à l’esprit, ainsi qu’une émotion particulièrement étrange. Sa gorge se serra sans qu’elle ne sache pourquoi. Une image, plus que les autres, s’imprima à ses souvenirs : celle d’un jeune garçon, les mains sur les hanches, un grand sourire aux lèvres, les cheveux blonds ébouriffés. Elle dégurgita difficilement. Puis une autre émotion remplaça la première. Du sang. Une souffrance et une angoisse effroyable. Sans savoir pourquoi, elle dégaina vivement ses deux Beretta 87 Target, retenus jusque là dans leurs holsters accrochés à la ceinture qui retenait le mini-short de la tigresse, le tout bien camouflé dans son large baggy beige qu’elle portait comme couverture.  Elle braqua les deux garçons, alors que de fines larmes s’écoulaient de ses yeux, inondant son visage.
-   MARVIN !! S’écria-t-elle sans pouvoir s’en empêcher.
Le groupe d’étudiants, qui se trouvait juste devant elle, se retourna, puis les élèves s’écartèrent du chemin que pointaient les canons des armes à feu. Loth se retourna, le visage apparemment affligé et souffrant. A ce moment, Rika su qu’ils avaient les mêmes souvenirs en commun face à cette personne.
-   Rika… Souffla le jeune homme, comme s’il n’attendait plus que la visite de la tigresse.
Le dénommé Marvin quant à lui regarda étrangement Loth, puis l’hybride qui les tenait en joue. Ses yeux s’agrandirent sous l’effet de la surprise.
-   Rika… ? Non, non… Ce n’est pas elle, c’est pas possible… Balbutia-t-il.
Il fit quelque pas en sa direction.
-   N’approche pas ! Vociféra la tigresse en l’assassinant du regard.
Loth fixait l’hybride comme s’il la voyait pour la première fois. Puis il se massa le front d’une main en serrant les dents. Marvin continuait de la fixer sans y croire.
-   Alors tu es revenue… Mais sous quelle forme ! Pourquoi avoir choisi cette enveloppe… ? Toi qui étais si belle…
-   Ta gueule !
Rika descendit la dernière marche et fit deux pas en direction des deux jeunes hommes. Elle s’adressa à Loth sans quitter Marvin du regard, ses flingues toujours pointés sur lui.
-   Loth, qu’est-ce que tu fous là ? L’agressa-t-elle rageusement. C’était ma mission ! Qu’est-ce qui nous rassemble ici ?!
-   J’ai eu une nouvelle mission. Ce n’est plus moi qui m’occupe des chouchous de Lena, maugréa-t-il en se passant une main sur les yeux, visiblement contrarié.
-   Comment tu connais ce type ? Qui est-il ?
-   Rika… Marmonna Marvin, complètement déboussolé.
-   La ferme toi ! Le coupa-t-elle en avançant un peu plus ses Beretta vers sa cible
-   Je crois… Je crois que c’est quelqu’un que j’ai connu, mais je n’en ai aucun souvenir… En tout cas ils sont flous. Et c’est la même chose pour toi, c’est ça ? Termina-t-il en relevant une mine souffrante vers la tigresse.
Celle-ci perdit son agressivité sans pour autant baisser ses armes. Dans son esprit, le ballet d’images et d’émotions continuait sa danse sans aucun sens, sans aucune chronologie. Pour elle, tous ces souvenirs ne lui appartenaient pas. Pourtant, les différentes émotions étreignaient son cœur comme si elle avait réellement vécu ce qu’elle voyait défiler. Comme dans une autre vie.
Marvin regarda tour à tour Loth, puis Rika. Alors il soupira tristement, une affliction réelle se peignant sur son visage.
-   Vous ne vous rappelez de rien, vraiment… ? C’est incroyable, je n’arrive pas à y croire… Marmonna-t-il.
Rika renifla discrètement. Elle hésitait entre discuter convenablement en rangeant ses armes, ou l’inverse. Elle darda quelques coups d’œil sur le groupe compact d’étudiants, qui l’entouraient comme autant de pions incontrôlables et potentiellement dangereux. Ils restaient immobiles face à ce qui se déroulait, n’essayant visiblement pas de comprendre, se contentant d’assister de manière impersonnelle. Marvin distingua le malaise de la tigresse, et se dépêcha de la rassurer :
-   Ne t’en fais pas, ils ne feront rien. C’est certainement pour cela que Loth est venu, dit-il en regardant le jeune homme. Je ne sais pas de quelle mission vous parlez, mais j’avais rendez-vous ce soir avec un représentant d’une certaine organisation rattachée au gouvernement. Ces jeunes là sont sous mon contrôle, reprit-il en regardant à nouveau Rika. Ils n’agiront que si je leur demande.
-   Et j’espère pour toi comme pour eux que tu n’auras pas à le leur demander, justement, répondit-elle froidement en rangeant lentement ses flingues dans leurs holsters. Maintenant j’aimerai que tu m’expliques. Loth d’abord. Ta mission consistait en quoi ?
-   Comme il l’a dit, expliqua le jeune homme. Je devais rencontrer quelqu’un qui était susceptible de faire partie de notre organisation. Avant que tu n’arrives, nous n’avons parlé de rien d’autre à part le fait… Qu’il semblait me connaître. Moi aussi, puisque j’ai prononcé son nom. Même si je ne me rappelle pas d’où le connaître, dit-il en détaillant Marvin fixement.
Rika frissonna. Non de peur ou de froid – bien que la température n’était pas très chaude en ce sous-sol -, mais plutôt de cette émotion étrange et inconnue qui restait bloquée dans sa gorge. C’est seulement à ce moment là qu’elle prit conscience qu’elle avait pleuré. Elle s’essuya les yeux avec surprise, un peu honteuse. Loth la regarda faire sans y croire. Rika, pleurer ? Jamais il n’aurait cru voir ça de son vivant.
-   Tu… pleures ? Demanda-t-il, perplexe.
La tigresse le fusilla du regard. Le jeune homme cru un instant qu’elle allait le dépecer sauvagement sur place.
-   De rage, répondit-elle froidement. Mais c’est à lui de m’expliquer cette réaction. Apparemment, tu nous connais. Comment ? Depuis quand ?
Marvin se prit le menton d’une main.
-   Que toi tu ais pu oublier en revenant, c’est encore à peu près logique. Mais toi, Loth…, dit-il en se tournant vers son interlocuteur. Je ne comprends pas.
Le jeune lui rendit son regard en grimaçant.
-   Explique-nous, à la fin.
-   Et ne te fais pas prier, pensa juste de rajouter Rika.
-   Allons, Rika, même sous cette forme…, dit Marvin en se retournant à nouveau vers l’hybride et en la regardant tristement. Tu ne te souviens plus de ton propre frère ?

Rika écarquilla les yeux. Loth regarda tour à tour Marvin et la tigresse, sans comprendre. Une hybride, frère d’un humain ? Celle-ci dégurgita difficilement. Elle serra les poings, fixant Marvin sans y croire. Les images de son passé se faisaient plus insistantes, et elle associa sans peine le garçon blond au jeune homme qui lui faisait face.
-   Marvin… ? Dit-elle du bout des lèvres en reculant d’un pas, comme si elle se rappelait soudainement de la vraie nature de ce nom.
Puis elle se prit la tête entre les mains et, lourde d’un fardeau qui lui retombait dessus après tant d’années oublié, elle s’agenouilla à terre en pleurant sans pouvoir se retenir.  Ses larmes coulaient sans qu’elle puisse les contrôler, sans même qu’elle sache exactement d’où elles provenaient. Une incroyable souffrance lui transperçait le cœur. Tout ce qu’elle savait, c’est que cette souffrance provenait de ces images floues qui s’affichaient dans son esprit les unes à la suite des autres, sans ordre, sans même aucun sens. Elle posa une main au niveau de sa poitrine et serra le poing.
Loth regardait le spectacle de la tigresse pleurer sans le savourer. Jusqu’alors, il s’agissait d’un fantasme qu’il n’aurait pu espérer voir un jour se réaliser : Rika, à genoux, en larmes… Mais dans ces circonstances, ses idées étaient complètement embrouillées. Il ramena ses yeux sur Marvin, qui restait immobile à contempler sa sœur.
-   C’est impossible. C’est une hybride, tu es un humain. Vous ne pouvez pas être frère et sœur.
-   Mon cher Loth…, susurra Marvin en se tournant vers lui. Ne te fie pas aux apparences.
Le jeune homme grimaça, les mains engoncées dans les poches de son long manteau.
-   Alors explique-moi, pourquoi est-ce que je connais ton nom ? Pourquoi est-ce que j’ai ces étranges images dans la tête, qui me reviennent depuis que je suis entré dans ce manoir ?
-   C’est simple. Tu as été adopté par notre famille. Rika, toi et moi, nous étions comme trois frères et sœurs. Nous avons passés une bonne partie de notre enfance ensemble, jusqu’à ce que…
Marvin s’arrêta. Loth venait de grogner, une main plaquée sur son front, l’autre tendue au fond de sa poche.
-   Continue… !
-   Jusqu’à ce que… Notre père, à Rika et moi, décide de nous tuer.
Rika, toujours agenouillée, raffermit sa poigne au niveau de sa poitrine. Loth gronda sourdement, les yeux plissés dans la douleur, des souvenirs amers remontant de ses entrailles pour venir se percuter dans sa mémoire.
-   Moi et Loth avons réussis à nous échapper, continua Marvin d’une voix forte pour couvrir les geignements de Loth. Mais toi Rika, tu n’as pas eu le temps. Tu es morte, Rika ! Notre père t’as tué !
Rika écarquilla les yeux. L’espace d’un instant, le temps sembla se figer, et son cœur s’arrêta de battre.
-   Mais tu es revenue… Tu n’étais pas une hybride, mais en revenant d’entre les morts, tu n’as pu reprendre ton enveloppe charnelle d’origine… C’est indéniable, le corps n’est rien, l’âme seule subsiste !
Une foule de souvenirs remonta aux deux membres de l'organisation. Les images prenaient sens. Elles s’emboîtaient dans une chronologie hésitante, mais au moins elles prenaient la place qui leur était dû.  
Les étudiants, immobiles, assistaient toujours à la scène silencieusement.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 24, 2009, 11:25:04 pm
Zalosta garda les yeux fermés. Elle sentait sa main se serrer autour d’une matière molle. Elle sentait qu’elle serrait fortement sa poigne. Son bras était légèrement levé en hauteur, tendu dans un effort considérable. Mais elle n’avait aucun mal à retenir sa proie au-dessus du sol.
Zalosta releva lentement les paupières. Au fond de ses pupilles vides au quotidien, un rose inquiétant semblait se mouvoir, vivant. Une intense braise léchait son cœur d’un feu destructeur. Au bout de son bras, Arthur gisait, mort, le cou brisé dans la poigne de la hérissonne, les paupières encore levées, les yeux révulsés. Derrière l’hybride, le corps de Millie gisait sur les escaliers du manoir. Son sang s’écoulait lentement, marche par marche.
Sephyra, le cœur battant, peinait à détourner les yeux. Elle restait immobile, les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte, ne pouvant croire ce qu’elle voyait.
Zalosta libéra le cou du petit garçon de ses doigts, qui s’affala à terre sourdement, puis laissa son bras retomber lourdement, le laissant pendre sur lui-même. Le museau légèrement baissé, elle avança très lentement en direction de la roussette, un pas après l’autre, en la fixant d’un regard froid, meurtrier. Soudain, Saïko s’interposa sur son chemin et lui prit une épaule, d’un geste qui se voulait ferme mais sécurisant. Il lui dit quelque chose d’un ton suppliant. Quelque chose que Zalosta n’entendit pas. Elle plongea ses yeux dans les siens. Les lèvres du goupil s’arrêtèrent de bouger. Ses yeux s’agrandirent lentement, comme sous l’emprise d’une terreur sans nom.
Vive comme l’éclair, Zalosta pivota sur elle-même dans un mouvement circulaire des plus dynamiques. Son talon heurta violemment la tête de Saïko. Il y eut un craquement sonore. Le renard resta debout, la tête à trois quart retournée sur son propre cou, puis il lâcha un long couinement de souffrance avant de s’affaler au sol. Sephyra recula à tâtons contre le mur derrière elle. La porte était juste à sa gauche. Mais elle était paralysée de terreur. Zalosta reprit sa lente avancée vers sa proie, continuant de la fixer. Le rose au fond de ses yeux brillait d’une lueur sauvage.
Une sensation glaciale. Sephyra baissa lentement la tête sur ses jambes. Celles-ci se recouvraient peu à peu d’une glace infime et transparente. Elle retint un hurlement quand la morsure du froid atteignit son ventre. Et elle eut du mal à respirer quand son buste se gela aussi rapidement que le reste de son corps.
-   Zalosta… Murmura-t-elle avant que la glace ne recouvre sa bouche.
La roussette, entièrement gelée, était encore vivante. Ne pouvant bouger ses yeux, elle regardait avec angoisse son amie s’approcher. Ses poumons étaient en feu. Elle ne tarderait pas à suffoquer.
Puis, quand Zalosta fut assez proche, la glace devant son visage sembla fondre légèrement. Mais pas assez pour la laisser respirer. La dernière chose qu’elle vit fut le poing de Zalosta qui se jetait sur son visage avec une cruauté sans borne.
Il y eut un craquement givré, puis l’odeur de sang se répandit dans l’entrée du manoir. Derrière la glace, sur le mur, à la place de ce qui était la tête de Sephyra, gisait maintenant une énorme tâche de sang. Le reste du corps restait debout, prisonnier dans la glace.
La hérissonne fixa longuement le sang qui dégoulinait sur mur. Puis elle leva ses deux mains devant ses yeux, et couvrit ces derniers de ses paumes, avant de s’agenouiller sur le sol en tremblant de tous ses membres. Ses infimes pics dont les bouts touchaient le sol se relevèrent lentement. Leurs bouts se teintèrent d’un rose sombre, tandis que Zalosta rejetait férocement le museau en arrière, déployant ses mâchoires pour hurler toute sa colère. Ses crocs s’allongèrent lentement. Ses ongles se changèrent en griffes. Son cœur battait au fond de sa poitrine, incandescent, comme bouillant dans une lave en effervescence. La lueur menaçante au fond de ses pupilles sans vie s’agrandit rapidement, plongeant ses yeux entiers dans un rose sombre.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 25, 2009, 08:00:53 am
Héhé, je me fais correcteur de fautes aujourd'hui ! Allez, on commence :

Citation
Ma mission était de découvrir ce qui se passait exactement
J'aurais mis "ce qu'il se passait". Je sais que les deux constructions existent, mais quand je me pose la question, je dis "qu'est-ce qu'il se passe ?", donc pour moi, la réponse serait plutôt "que qu'il se passe." Enfin, après c'est au choix.

Citation
Mais pour quel raison ?
Tu la vois celle là ou il faut que je te la dise ? Elle est grosse quand même (CMB)

Citation
Je suis entré juste après eux dans la bâtisse
Il me semble que "je" est féminin dans ce passage, non ?

Citation
une foule d’images lui remontèrent à l’esprit
Pas sûr à 100% pour celle là, mais j'aurais accordé le verbe avec foule, et non images (même si ça fait beaucoup d'images, le sujet est "foule" il me semble)

Citation
tous ses souvenirs ne lui appartenaient pas.
Question: tous les siens, ou tous les souvenirs dont tu parles à la phrase précédente ?

Citation
se contentant d’assister de manière impersonnel.
Mais où sont donc passées tes BONNES manières ? (Tu as compris, ou tu veux un des seins? Oups...

Citation
Celle-ci dégurgita difficilement.
Hum, je commence à avoir du mal avec ce verbe. On le retrouve assez souvent dans tes phrases, je pense que tu l'aimes bien, mais ça me choque. J'ai cherché une définition sur le net, je suis tombé là dessus :
Citation
dégurgiter transitif 1er groupe (conjugaison) /de.gy?.?i.te/

   1. Expulser de la bouche, de l’œsophage ou de l’estomac avant que la digestion ait accompli son œuvre.
   2. (Figuré) Réciter sans avoir compris ou assimilé.
          * Dégurgiter un cours, une leçon.
Or, pour moi, ta phrase ne correspond à aucune des deux définitions (dans son contexte), ou alors, c'est que tes personnages passent leur temps à gerber partout... Aurais-je mal compris ?

Citation
Une foule de souvenirs remontèrent à Rika et à Loth
Tiens, j'ai déjà vu cette phrase quelque part...

Citation
Elle sentait sa main se serrer autour d’une matière molle. Elle sentait qu’elle serrait fortement sa poigne
Sentir et serrer qui se répètent.

Citation
un rose inquiétait semblait se mouvoir, vivant.
Nieh ? Inquiétant je suppose...


Bon je crois que c'est tout.
Maintenant, commentaires sur ce début de chapitre.
La partie Rika/Loth/Marvin : je comprends mieux ton introduction à la "Je suis ton Père!" Des débuts de révélations, avec des questions bien sûr (mais c'est qui leur père ??), on parle beaucoup d'images qui leur reviennent à l'esprit, on aurait aimé les "voir" un peu ces images. Enfin, c'est mon avis.
Concernant le rêve de Zalosta, flippant à souhait ! J'adore ! Je dois être un peu psychopate, comme toi ! Au début j'ai cru que c'était une projection dans le futur, puis je me suis rappelé qu'on n'avait pas encore vu son cauchemar.
Maintenant, j'attends la suite de ce chapitre avec impatience, je sens que le gros morceau de révélations ne va pas tarder...

Sinon, en ce qui concerne les indices, j'essaie de recoller les morceaux progressivment, j'avoue avoir un peu de mal, mais j'ai quelques idées. A confirmer avec la suite.




Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 25, 2009, 04:30:52 pm
*Se passe une main sur le visage* Woh la la...
Et ben et ben. Bon j'avoue très franchement que quand j'ai corrigé ce chapitre en le relisant sur mon lit, je me suis un peu fais chier. Je sais pas, je suis pas fier de cette première partie. Donc d'un côté, ça m'étonne pas tout ce que je vois.

Citation
une foule d’images lui remontèrent à l’esprit
Grammaticalement il me semble bien que tu as raison, "une foule d'images" constituant le sujet, donc singulier, c'est UN tout, UN groupe. Et n'empêche j'ai beau relire cette phrase, à la diction ya rien que me gêne... Mouais, parfois étrange la littérature française. Enfin je vais corriger quand même x)

Citation
tous ses souvenirs ne lui appartenaient pas.
Alors pour être tout à fait honnête, j'ai retrouvé cette faute de ses/ces un nombre incalculable de fois dans mes derniers chapitres ! Je sais pas ce qui me prend, mais bon, ce qui compte c'est qu'en général je les repère vite et je les corrige. ... Sauf celle-là XD

Citation
Celle-ci dégurgita difficilement.
Alors ce que tu me dis là, ça m'en bouche un coin ! J'ai retrouvé cette expression je ne sais combien de fois dans je ne sais combien de bouquins, je savais que "dégurgiter" était synonyme de vomir, mais dans beaucoup de contextes c'était bel et bien "avaler difficilement sa salive". Donc là, je vois pas. Peut-être que c'est une expression qui se glisse dans le contexte, justement... Mais je vois pas quoi mettre d'autre. "Il avala difficilement sa salive..." si je mets ça à chaque fois je vais pas m'en sortir ._." NAOMI AIDE-NOUS *SBAF

Citation
Elle sentait sa main se serrer autour d’une matière molle. Elle sentait qu’elle serrait fortement sa poigne
Ce coup-ci, la répétition est un effet que j'ai voulu donner, c'était tout à fait exprès x)
Je voulais bien appuyer sur la sensation du personnage au moment où elle ne voit rien et sent seulement ce qu'elle fait et ce qu'elle tient. Ca permet d'appuyer sur la sensation de l'objet qu'elle tient, et de la poigne qu'elle y met.
Après si ça gêne, je peux changer. Mais en tout cas j'avais fait exprès :'D

Et enfin pour tout le reste tu as tout à fait raison. Donc je vais corriger ces erreurs de ce pas x)
Et puis tant qu'on y est je te réponds rapidement !
Le "Je suis ton père !" n'est pas pour le moment XD Pour les images qu'on ne voit pas... Mettons que Loth et Rika aient les mêmes, ben vous en avez déjà un aperçu avec une intro d'il y a pas longtemps. Mais c'est vrai qu'on sait rien de précis. Comme les personnages eux-mêmes, je pense. Enfin, et vous le verrez dans le chapitre 17, il y a quelques détails que je passe sous silence et que je fais dire aux persos, ou que je narre très rapidement après-coup. C'est complètement fait exprès, si vous avez l'impression que la fic ne s'attarde pas assez sur ces passages importants et que vous avez le sentiment d'être perdus, laissez-vous porter, le style est fait pour vous donner plein d'illusions ! =)
Enfin en ce qui concerne le cauchemar de Zalosta, qui était le dernier - eh non, pas de cauchemar pour notre chef-cuistot - je le trouve peut-être moins gore que celui d'Hunter, mais dans le sens où la violence se passe ENTRE les personnages, ça peut être tout aussi choquant.

Et pour les indices, c'est pas simple effectivement, c'est fait pour x)
Les chapitres 16 et 17 sont bourrés d'allusions, quelques unes se rapportant même au tout début de la fic. A vous de vous accrocher ^o^ Ou d'attendre que les choses soient dîtes clairement !
Pour terminer, enfin, et bien... Bon courage pour essayer de décortiquer tous les petits mystères qui s'entremêlent dans cette fic, surtout avec l'apparition de Marvin et bientôt les révélations du côté du Patron.
Tout est dit ! Merci d'être repassé Hawk, et pour la correction. A la prochaine ! =)


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 25, 2009, 04:56:39 pm
Citation
Celle-ci dégurgita difficilement.
Alors ce que tu me dis là, ça m'en bouche un coin ! J'ai retrouvé cette expression je ne sais combien de fois dans je ne sais combien de bouquins, je savais que "dégurgiter" était synonyme de vomir, mais dans beaucoup de contextes c'était bel et bien "avaler difficilement sa salive". Donc là, je vois pas. Peut-être que c'est une expression qui se glisse dans le contexte, justement... Mais je vois pas quoi mettre d'autre. "Il avala difficilement sa salive..." si je mets ça à chaque fois je vais pas m'en sortir ._." NAOMI AIDE-NOUS *SBAF

J'ai cherché de multiples définitions de "dégurgiter", je n'en ai trouvé aucune qui se rapproche de "avaler sa salive". Ces deux expressions sont plus antonymes (et moi je suis Anthony) que synonymes. "Ingurgiter" par contre, c'est avaler, donc ça pourrait déjà mieux correspondre.

Citation
Citation
Elle sentait sa main se serrer autour d’une matière molle. Elle sentait qu’elle serrait fortement sa poigne
Ce coup-ci, la répétition est un effet que j'ai voulu donner, c'était tout à fait exprès x)
Je voulais bien appuyer sur la sensation du personnage au moment où elle ne voit rien et sent seulement ce qu'elle fait et ce qu'elle tient. Ca permet d'appuyer sur la sensation de l'objet qu'elle tient, et de la poigne qu'elle y met.
Après si ça gêne, je peux changer. Mais en tout cas j'avais fait exprès :'D
J'y avais pensé en effet, mais bon, on ne sait jamais. Dans ce cas, pas de soucis :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Naomi le Novembre 25, 2009, 06:49:55 pm
Non, le mot exact est déglutir, non ingurgiter !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 25, 2009, 07:02:12 pm
Effectivement, Naomi, tu as parfaitement raison. Merci à toi, tu nous permets de mettre fin au débat !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 25, 2009, 07:11:55 pm
Effectivement, il me reste plus qu'à faire la chasse à tous les "dégurgita" et remplacer, maintenant XD
N'empêche, déglutir, j'étais pas loin, Hawk ! x)
Merci d'être venue nous secourir Naomi, je savais que ta vaillance et mon appel au secours te ferais découvrir en ce topic ce soir pour nous éclairer de ta majesté, tu es si héroïque si *SBAFLECHE-Q*
Hm. Merci ! =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 25, 2009, 07:24:49 pm
*prend une mitraillette, une grenade, un Magnum 367, de la nitroglycérine, un litre d'ammoniaque, un couteau de boucher, une troçonneuse, une hache, un couteau suisse, une scie, un marteau-piqueur, une aiguille, une fourche, un trident, de la vodka, un katana, un nunchaku, un aspirateur, une télé et un hachoir électrique puis lance le tout sur la tête de Donf*

Ca c'est pour m'avoir assassinée aussi sauvagement, saleté d'enfoiré! è__é J'men fous que c'était un rêve, vous avez dû trop vous faire plaisir à me torturer comme ça et je vous hais pour cette raison è___é

Pour la peine z'aurez pas de commentaire de ma part mis à part mon éternelle rancune è___é

Après tout ce que j'ai fait pour vous!... *part bouder*



PS : LA SUITE è______________é


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Novembre 25, 2009, 07:48:03 pm
Daaaaamn ! J'avais pas vu que tu avais posté tout ça ! >o<"

Bon, ça devient de plus en plus compliqué ^^". Soit c'est moi qui a des capacités de compréhension limitées, soit le tout devient de plus en plus tortueux (Je pencherais plutôt pour la deuxième solution XD !... Et vous aussi ! èoé)
Avec cette histoire de Président qui a un lien avec le chef de la mystérieuse organisation, le Boss de nos héros qui refait surface sans qu'on sache comment, la phrase très "poétique" de Millie à Myosotis et les révélations bizarres sur Rika (la partie qui m'échappe le plus XD), je m'embrouille les pinceaux moi ! @.@
Sinon, encore un cauchemar bizarre. Alors comme ça, Zalosta est une bête sauvage en fait... ... mais 'tain Bro, t'as de la chance ! >o<" *UTIMATESBHÖBKCOMBO99HITS*
Même si en effet c'est moins sanglant que le cauchemar précédent, ça choque quand même pas mal surtout lorsqu'on sait que dans la Fic Zalo et Sephyra sont les meilleurs amies (Yur*SHBÖCK*). D'ailleurs, pour l'instant, le personnage qui me met le plus mal à l'aise c'est pas Loth, ni Rika, ni même cette Tarlouz de Neal >o> : mais bien Zalosta ! Et elle fait même pas partie des "Méchants", c'est pour dire !! °0° Moi je dis, si les gars veulent anéantir nos héros, qu'ils convertissent Zalo et on est morts ! °0°

Enfin bref, bon chapitre encore une fois Bro, même si je comprend de moins en moins bien XD ! Vivement qu'on ai enfin des réponses consistantes qu'on puisse se rappeler pourquoi les Héros se battent !... .... Non sérieux, jm'en souviens plus moi ^o^" *Se prend une brique dans la tempe*
Et soit plus attentif sur les fautes ! Moi je les vois pas mais heureusement qu'il y a Hawk et Naomi ! XD
Aller à la prochaine tournée ! (Peut-être ^^")

PS : Super dessin Sephyra ! Les gars ont la classe ! Hunter me fait penser à un Mac comme ça XDDD ! Où sont la canne et les Gagneuses ? *Fuit*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 25, 2009, 08:17:51 pm
Merci mon fils, toi au moins tu me comprends ^0^


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Novembre 25, 2009, 08:30:13 pm
Citation de: Sephyra
un Magnum 367

MON DIEU ! HORREUR ! HÉRÉSIE ! *crève*

Pour ta culture, on dit un .357 ... Bwef. Je passe juste pour dire que je suis ._. Et que vous avez l'air agités, aussi. 'Puis je voulais réagir à une certaine phrase.

Citation de: Saïko the fox
Hunter me fait penser à un Mac comme ça XDDD !

... *traumatisé à vie par cette phrase.*


*tousse*

Ah, oui. Donf, t'as besoin d'un correcteur. J'vais tenter de m'en occuper si tu veux bien. ._.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 26, 2009, 08:17:04 am
Citation
Citation de: Sephyra
un Magnum 367

MON DIEU ! HORREUR ! HÉRÉSIE ! *crève*

Pour ta culture, on dit un .357 ...

HU-MOUR, Hunter. HU-MOUR!!
Remarque, vu que ton père n'en a pas, je comprends que toi non plus. Mon pauvre, la nature t'a pas gâté. Tu veux signer une pétition pour torturer légalement Donfy? ^0^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Novembre 26, 2009, 04:57:48 pm
Ça va aller, merci. Je le torture déjà bien tout seul. ~~ *SBAF*

(Faudrait stopper le HS. .o.)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Novembre 27, 2009, 01:39:29 am
Quand j'ai vu le nombre de message posté après le dernier chapitre, j'ai cru un moment qu'une nouvelle partie, mais il n'en n'est rien, heureusement.

Passons, j'aime bien, énorme révélation dans la première partie. C'est marrant, on te demande des "révélations" et toi tu nous en sort sur des trucs que l'on ne se serait jamais posé la question. Tes "révélations" n'amènent pas des réponses bien au contraire, tout cela rameute des questions supplémentaires. Une joyeuse fratrie en somme, j'ai une impression que cette rencontre se terminera en fratricide, tout au moins en un essai. Les étudiants me laissent perplexes tout de même, leur comportements plus précisément.

Ensuite, bah j'aime ben ce petit rêve, Saïko qui essaya d'intervenir, mais qui fut totalement impuissant, cela donne une superbe impression d'effroi à l'approche de Zalosta. Du genre "toi là, pousse-toi tu m'génes".

Enfin bon, d'après ton (trop ?) long commentaire avant de poster tout serait inclus d'une certaine manière dans les chapitres auparavant... j'adore car je n'ai rien vu, si la majorité non pas capté je trouve que ça montrera un vrai talent. Selon mes rare connaissances sur le sujet, après avoir relu une oeuvre littéraire de certain auteur, on remarque que tout était écrit/prédit dès le début de manière implicite. Ces écrivains là sont extrêmement doué. J'espère que tu comprends ce que je veux dire, car il se fait tard en ce moment, mes idées ne sont pas forcement des plus claires.

Bref, bonne continuation...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 28, 2009, 09:00:10 am
AAAH !! Encore en retard, je dois te faire honte, papa T.T

En tout cas, ce chapitre est fort intéressant. Rika aurait donc été une humaine, puis... Enfin, de toute façon, vous avez lu, j'vais pas tout raconter non plus XD
J'aurai jamais penser que Rika et Loth était "frère et soeur". Ca fait bizarre. En tout cas, c'est clair, je pense que Marvin va pas demander aux élèves de les tuer.
Mais une question reste quand même dans mon esprit... Pourquoi Loth ne s'en souvient pas ? Ca m'étonnerait pas que l'organisation dont ils font partit leur ont fait subir un lavage de cerveau. >.< Bref, ce n'est qu'une supposition.

En tout cas, j'ai adoré cette partie ^^ La seconde, est par contre, un peu bizarre...

Maman T.T Ca doit pas être agréable, ce rêve. J'aurai pas aimé être à ta place. Heureusement que ce n'était qu'un rêve, justement... >.<
En tout cas, les descriptions, sont, comme toujours, géniale. J'aime beaucoup.  ^^

Pas grand chose à dire sur ce chapitre, je l'ai trouvé génial ^^ Ah, par contre tu as fait une faute : un oubli de point dans un dialogue.
Citation
-   La ferme toi ! Le coupa-t-elle en avançant un peu plus ses Beretta vers sa cible

C'est pas grand chose, hein, mais en tout cas j'ai adoré ce chapitre, papa !!

Vivement le prochain =3
Bon courage pour la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 29, 2009, 04:10:52 am
Je dédicace ce post à Kayra, ma fille, je l'adore, elle poste en dernière et après toutes les fautes, erreurs et dégueulasseries pointées par Hawk, elle arrive encore à me trouver un... Oublie de point... TOT *Fait un câlin à sa fille tellement il est fier d'elle*
Bref, cet oublie de point devient quasi-systématique dans chaque partie, sérieux ._. Je fais des fautes bizarres ces derniers jours...

Alors je vais répondre à tout ce joyeux bordel qui s'est déroulé sur mon topic. Après on va m'accuser de vous payer pour vos conneries rien que pour grossir mes quotas de réponses/pages ^O^ *Sort un lance-flamme et crame Sephyra, surtout Sephyra, toujours Sephyra* è__é

Hawk, Naomi < Je vous remercie encore tous les deux pour avoir repris mes fautes énormissimes x)
Saïko < Non, non, t'en fais pas, c'est normal que tu comprennes rien, c'est fait pour ^o^ *SBAF
Citation de: Saïko
Alors comme ça, Zalosta est une bête sauvage en fait... ... mais 'tain Bro, t'as de la chance ! >o<"
Ca, c'est mon frangin, on se comprend parfaitement et on se rejoint dans nos manières de penser ! Frérot, je t'aime TOT Mais tu l'auras pas ma femme. Elle est à moi.
En ce qui concerne Zalosta, donc... Oui, ce cauchemar est un bon début pour prouver que les "héros" de cette fiction ne sont pas si "héros" que ça. Et c'est qu'un début <3
Et pourquoi ils se battent ? Ben justement, ils le savent pas eux même :'D Et pour l'instant il se font torcher coup sur coup jusque là... Teuh, les tarlouzes... *Fuit
Hunter < *Facepalm* Le type qui poste jamais qui ramène son cul rien que pour une faute de dérivée de marque sur un semi-automatique :'D Et me faire corriger par mon propre fils ! La honte TOT *Déprime profond* Bon en tout cas, oublie pas ton défi hebdomadaire de postage, radin !
Hygualanga < J'invite tous les lecteurs à lire et relire la première partie de ton post sur la nature des révélations et sur Zalos'. J'en dis pas plus ! Pour la deuxième partie par contre, je n'oserai pas jusqu'à prétendre atteindre ce niveau d'écriture. C'est vrai, c'est ce que j'aimerai bien arriver à faire au final, mais d'ici là, j'ai le temps. Pour l'instant je parle surtout d'indices tout au long du texte qui préparent les réponses aux grandes questions =)
Kayra < Nan tu me fais pas honte ! é_è Rika et Loth sont pas vraiment frère et soeur, Loth étant adopté... Mais oui, c'est l'image de leur enfance, quoi. Quant aux souvenirs, oui oui, très compliqué, très bizarre tout ça >o< *Meurt
Bon et voilà, l'épic point final quoi XD J'étais plié quand j'ai lu ton post, sérieux !

Bref, voilà. Merci à tous pour vos posts, encouragements et mots de gentillesse...
Citation de: Sephyra
[...]saleté d'enfoiré![...]je vous hais pour cette raison è___é[...]z'aurez pas de commentaire mis à part mon éternelle rancune
... N'est-ce pas Sephy ^O^
Et sur ce, la deuxième partie de ce Chapitre 15 ! Je vous invite à re-mater l'illustration de Sephy en début de chapitre, elle colle parfaitement à cette deuxième partie. Vous allez vite comprendre...
Bonne lecture, et à la prochaine =)

Note d'avant-chapitre : *Balance un casque noir avec ventoline et moduleur de voix intégrés sur le personnage de Donf*





-   Là, c’est le prochain tournant ! S’écria Zalosta en pointant du doigt une bifurcation qui partait vers la droite.
Accrochée d’une main au repose-tête du siège de Donf, le buste à moitié affalé sur les jambes de Saïko, elle avait failli foutre un coup de bras à Hunter en tendant tout son corps en avant pour montrer le chemin.
-   Ok Zalosta, merci, on a vu, répondit Donf en rigolant légèrement, gêné.
Hunter repoussa le bras de la hérissonne en grognant, la carte dans l’autre main. Zalosta reprit sa place, un large sourire aux lèvres, sentant qu’elle avait fait œuvre de bien social pour le groupe. Donf actionna le clignotant, vérifia l’arrière et le côté gauche de la voiture, puis ralentit et tourna le volant sur la droite pour suivre le bon chemin. Hunter tâtonna nerveusement les deux cartes routières en les regardant l’une après l’autre.
-   Quand même… Il a pensé à tout, votre Boss, intervint Saïko en regardant le panorama assombri par la nuit, derrière le pare-brise.
-   Ouaip, c’est pas n’importe qui ! Ne put s’empêcher de lancer Zalosta.
Saïko la regarda bizarrement, puis se pencha à sa droite, vers Sephyra. Celle-ci tendit l’oreille.
-   Elle est quand même bizarre, ya pas cinq minutes elle boudait, murmura-t-il.
Sephyra lui fit signe à son tour de lui tendre son oreille.
-   Tu sais, moi j’oublie pas ce que tu m’as sortis quand on s’est rencontré la première fois, dans le désert, susurra-t-elle.
Saïko la regarda bizarrement. La roussette lui sourit discrètement, le regard menaçant.
« On réglera ça », mima-t-elle des lèvres. Puis elle détourna la tête sur le côté, replongeant son attention sur le paysage qui défilait à travers la vitre. Saïko resta un bon moment à la regarder, se demandant si elle blaguait ou si elle comptait vraiment en découdre avec lui pour cette toute petite histoire de rien du tout.
-   … C’est pas de ma faute si t’es plate, lança t-il d’une voix sonore qui fit soudain contraste avec le lourd silence qui s’était imposé dans l’habitacle en mouvement.
Sephyra sursauta violemment et décocha un regard meurtrier à Saïko ; Donf pouffa tout de suite ; Hunter siffla entre ses dents ; quant à Zalosta, elle s’avança devant Saïko, le regardant droit dans les yeux, voulant savoir tout ce qu’il se disait entre la roussette et le goupil.
Ignorant complètement ce qui se passait derrière, Hunter tritura les cartes, puis fit signe à Donf de prendre la prochaine à gauche. Le jeune homme restait songeur. Il resserra sa cravate en regardant la route qui se faisait avaler par l’avant de la voiture, dont les phares illuminaient l’asphalte. Quelques minutes plus tôt, pris d’un soupçon de curiosité, il avait ouvert la boîte à gants. A sa grande surprise, il était tombé sur un pistolet à la crosse noire et au canon argenté, posé sur deux cartes et une petite note écrite à la va-vite. Le temps que Donf reprenne ses habitudes de conducteur émérite, il avait eu le temps de lire le petit bout de papier et de regarder les deux cartes.

« Suivez l’itinéraire, vous arriverez sur une petite maison au fond d’une forêt. Vous ne pouvez pas vous tromper, elle est tout en bois et entouré de sapins.
Et ne vous inquiétez pas. Si on ne peut arrêter la spirale du temps, on peut en tout cas combler celle du vide.
Votre Patron »


Une des cartes était celle de la ville, l’autre était celle du continent. Sur les deux, un tracé rouge représentait la route à suivre. Concernant la ville, le tracé indiquait une petite route presque invisible, qu’ils n’auraient même pas remarquée si le crayon rouge ne l’avait pas surligné.
-   Sûrement pour éviter les contrôles aux sorties de la ville, puisque nous sommes recherchés maintenant, avait placidement commenté Hunter.
Et  justement, maintenant, la voiture approchait de la sortie de la ville mentionnée sur la carte par une petite croix. A l’intérieur de l’habitacle, tout le monde retint sa respiration quand la voiture bifurqua lentement sur la droite, s’angoissant à l’avance de voir des voitures de police stoppant les visiteurs. Ils poussèrent tous au même moment un gros soupir de soulagement en constatant que la petite route à sens unique ne montrait rien d’alarmant. Après quelques mètres, la voiture passa le panneau sur lequel était inscrit le nom de la ville barré d’une croix rouge. Si un sourire complice se peignait sur tous les visages, Hunter, lui, fronça les sourcils.
-   C’est bien trop facile, songea-t-il en lui-même en regardant la carte, perplexe. Comment a-t-il su à l’avance que l’accès serait sûr… ?
Bientôt, les derniers immeubles furent distancés de plusieurs mètres, alors que la voiture s’enfonçait dans une profonde forêt, la route sinueuse éclairée par les phares puissants de la voiture. Donf passa en feux de route, révélant une meilleure visibilité du petit panorama.
      -      Bon, nous voilà sortis de cette foutue ville ! S’exclama joyeusement le conducteur, résumant la pensée de chacun – sauf d’Hunter qui restait songeur. En route vers le nord, donc ! Heureusement que le plein est fait, on a de la route. Vous pouvez en profiter pour dormir.
-   Dormir ?! Comme si on allait dormir après s’être tapé un sommeil forcé de vingt-quatre heures ! S’exclama Zalosta. Compte sur moi pour te taper sur le système tout le long du chemin, plutôt, ouais ! Vous êtes pas d’accord, vous ? Demanda-t-elle en regardant Saïko et Sephyra.
Ceux-ci obtempérèrent en riant légèrement. Ils sentaient tous un profond malaise s’évanouir lentement, en quittant cette ville.

Au bout d’une demi-heure, les trois passagers arrière dormaient profondément. Donf les regarda dans le rétroviseur intérieur en souriant de manière désabusé. Il donna une petite tape sur l’épaule à Hunter sans quitter la route des yeux, puis lui fit signe de regarder derrière. Le jeune homme sourit ironiquement. Zalosta avait la tête posée contre l’épaule de Saïko, qui lui-même avait la sienne contre celle de la hérissonne. Quant à Sephyra, elle dormait paisiblement, la tête colée sur le rebord de la vitre.
-   Eh ben, eux qui disaient qu’ils n’allaient pas dormir. Une vraie bande de marmottes, ouais.
-   Tu peux dormir aussi, si t’es fatigué, lui rétorqua Donf. Je peux me débrouiller seul avec les cartes.
-   Ca va aller, va. D’ici là que tu t’endormes au volant, ya pas loin, si je te laisse seul…
Donf s’esclaffa légèrement.
-   Ca fait un petit moment qu’on est sur cette route, dit-il après un court silence. On a bientôt terminé l’épisode forêt nocturne ?
-   Je sais pas trop, répondit Hunter en regardant sa carte à la lumière d’une petite ampoule au-dessus de son siège qu’il venait d’allumer. Ouais, je crois. Je pen…
-   Hunter.
Le jeune homme releva les yeux sur son ami, soudain curieux. Il éteignit la petite ampoule et reposa la carte sur le devant de la voiture.
-   Quoi ?
-   J’ai un truc à te dire.
-   Ca je m’en doute. Raconte.
Donf vérifia dans le rétroviseur que les autres dormaient derrière, puis prit son inspiration.
-   Avant de mourir… Enfin mourir, vu ce qu’il s’est passé, on sait plus trop où on en est… Enfin, en tout cas, avant que le Patron que j’ai vu ce soir-là ne meure, il m’a dit une chose. Un « secret ».
Hunter resta pensif un petit instant.
-   Continue.
-   Il m’a dit que je ne devais t’en parler qu’à toi, et le plus tôt possible.
-   A moi ? Demanda soudainement Hunter en regardant Donf, avant de jeter un coup d’œil à l’arrière. Pourquoi à moi ? Reprit-il plus bas.
-   Parce que tu es le seul concerné par ce qu’il m’a dit, continua le conducteur sans quitter la route des yeux, les mains légèrement crispées sur le volant.
-   Arrête de me faire poireauter, crache le morceau, dit Hunter, le cœur battant.
Donf prit le temps de prendre une nouvelle inspiration.
-   Hunter. Le Patron… C’est ton père.
Il y eut un grand silence. Donf lança un regard en coin à son ami.
-   Arrête-toi.
-   Quoi ?
-   Arrête-toi, je te dis.
Donf hésita un instant, puis pesa légèrement sur la pédale de frein en déboîtant en seconde, puis en première, avant d’arrêter complètement le véhicule. Un profond silence régna plusieurs secondes dans la voiture. Donf se tourna vers Hunter. Celui-ci gardait les yeux fixés dans le vide, devant lui. Derrière, Sephyra bougea légèrement sans se réveiller.
-   Hunter, écoute…
-   Laisse. Ca va aller. Faut juste…
Le jeune homme en cravate soupira silencieusement en fermant les yeux, et se força à avaler sa salive inexistante. Sa bouche était sèche.
-   Attends-moi là, j’en ai pas pour longtemps.
Il retira sa ceinture, puis ouvrit la portière avant de la refermer discrètement derrière lui. Donf fit les mêmes gestes, un plus précipités, avant d’abaisser le frein à main et de couper le moteur. Il referma sa portière silencieusement et s’élança sur les pas de son compagnon, qui s’engageait dans la forêt.
-   Hunter ! Qu’est-ce que tu comptes faire ?
Son ami ne lui répondit pas. Il descendit la petite butte, puis marcha à travers les branchages, se perdant entre les arbres. Donf regarda dans la direction où il l’avait perdu de vue, la silhouette s’évaporant dans les ténèbres de la forêt. Entre ses lèvres, une buée opaque s’exhalait dans la fraîcheur de la nuit. Il frissonna légèrement. Soudain, un hurlement résonna dans toute la forêt. Un long hurlement, de rage, de tristesse, de désespoir, de colère enfouie depuis des années, qui dura longtemps. Puis un profond silence revint, contrastant paradoxalement avec ce qui venait de se passer. Après quelques secondes, Hunter se montra de nouveau, sortant d’entre les arbres, la cravate desserrée, le pantalon poussiéreux au niveau des genoux. Il remonta la petite butte lentement, puis passa devant Donf, les yeux fermés.
-   C’est bon, on peut repartir, dit-il sans s’arrêter.
Alors qu’il s’apprêtait à regagner la voiture, Donf lui attrapa le bras. Hunter détourna la tête sans même chercher à esquiver la poigne de son ami.
-   … Imbécile, rétorqua Donf. Si ya un truc qui va pas, tu peux me le dire.
Hunter soupira lentement avant de se retourner. Les yeux un peu brillants, il lui répondit d’un ton effacé :
-   Merci de me l’avoir dit. Ca a pas dû être simple pour toi de garder ce truc pendant tout ce temps.
Donf regarda Hunter dans les yeux avant de grimacer. Il soupira à son tour, puis joua avec les clés de la voiture qu’il tenait dans sa main.
-   … Allez, terminons la route à faire. On a tous besoin de réfléchir au calme, dit-il en lui tapotant l’épaule, avant de le devancer en contournant l’avant de la voiture.
-   Donf.
Le jeune homme stoppa son mouvement au moment où il allait ouvrir la portière, et regarda Hunter par-dessus le capot.
-   Désolé. Mais je vais devoir tuer notre Patron.
Donf baissa la tête. Puis il ouvrit sa portière sans répondre. Hunter fit de même, et ils reprirent leur place. Derrière, les trois autres hybrides dormaient toujours profondément. Sephyra avait juste changée de place, et se tenait maintenant appuyée contre l’épaule de Saïko, un bras sur le ventre du renard. Donf reprit la route sans forcer sur l’accélération. Hunter resta la tête appuyée contre la vitre, le regard vide, le paysage défilant dans la nuit derrière la vitre.
Et ils ne s’échangèrent plus aucune parole durant le voyage.


Le Patron restait debout dans le cimetière au cœur d’une campagne vide et silencieuse, la capuche rabaissée sur sa tête. Plus loin, derrière lui, quelques rayons de lumière prouvaient l’existence d’un petit village. Un quart de lune brillait dans le ciel étoilé, où aucun nuage ne venait perturber sa clarté. La silhouette contemplait la plaque funéraire inscrite sur la tombe.
-   Nous l’avions décidé ainsi, Julianne… Pardonne-moi si j’ai été trop loin…
Alors qu’il restait silencieux, les mains dans les poches de sa parka noire, un vent étrange souffla derrière lui. Les quelques fleurs sur la tombe s’agitèrent lentement.
-   Ca faisait longtemps, dit-il lentement sans élever la voix, un triste sourire sur ses lèvres, sous la capuche.
-   Cette pauvre, pauvre Julianne… Combien de temps vas-tu encore rester à te morfondre de sa mort ? Résonna alors une voix féminine, au timbre âgé sans être vieille.
-   Toute ma vie je n’ai aimé qu’elle, tu le sais bien, déclara le Patron en souriant ironiquement sous sa capuche.
Le souffle de vent revint alors, plus froid et un peu plus fort, entourant la silhouette dans la nuit.
-   Ne me cherche pas, ou tu me trouveras… Où que tu sois, je serais toujours derrière toi… Kane.
Un souffle fit alors rabattre la capuche de l’hybride, révélant un museau d’échidné noir. Celui-ci gardait les yeux fermés. Derrière lui, des cliquetis métalliques se firent entendre, comme si des chaînes se mouvaient entre elles.
-   Nous sommes liés, ne l’oublie pas, continua la voix féminine dans sa tête.
-   Nous le serons, en tout cas, jusqu’à ce que l’un de nous ne meure dans ce monde…
Kane se retourna lentement, puis releva les paupières. Ses yeux entièrement blancs s’ouvrirent sur une femme à la peau mâte, le corps couvert de bandelettes, les yeux cachés par le même tissu blanc. Des chaînes métalliques se mouvaient en effet autour d’elle, dans les airs. Ses pieds ne touchaient pas le sol. Sa voix âgée contrastait beaucoup avec son corps de jeune femme.
-   N’est-ce pas, Lucia… ?




       La vie est une spirale. Elle nous entraîne sans attendre que nous soyons prêts dans sa course folle. La spirale réunit les temps passé, présent et futur, et rassemble toutes les possibilités et toutes les expériences acquises en un même point : nous-mêmes. Nous sommes ce qui fait cette spirale, elle fait ce que nous sommes.
       La vie est une spirale. Toute chose a forcément une répercussion, pas forcément sur l’instant présent. Ce que vous vivez, vous le revivrez de manière similaire plus tard dans votre vie, parce que dans votre passé vous n’aviez pas su gérer sereinement cet évènement. Il vous sera renvoyé comme une balle de tennis plus tard dans l’avenir, quand vous aurez mûri, quand vous aurez grandi, quand vous aurez apprit. Peut-être suffisamment pour, cette fois, vous débarrasser de cet évènement. Ou peut-être pas.
       La vie est une spirale. Mais elle n’est pas seule. Si cette spirale existe, c’est parce que vous existez. Vous avez donc un but, un objectif à accomplir. On ne se contente pas de suivre la spirale, ce n’est pas elle qui se contente de vous attirer. Si vous choisissez de ne rien faire, vous ne ferez rien. Et il ne se passera rien. C’est tout.
       Si la vie est une spirale, c’est parce qu’elle respecte ce que vous êtes : vous êtes un paradoxe. Regardez au fond de vous-même, analysez-vous. Vous avez des désirs contradictoires, vous dîtes parfois des choses dont vous pensez le contraire, vous faîtes ce que vous ne voudriez pas faire. L’être humain est un paradoxe. Ce que vous lisez est paradoxal.


Ad Lunam


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 29, 2009, 04:16:13 am
Voilà. D’autres personnes sont maintenant au courant de ma non-appartenance à ce présent là. Pour être franc, leur attitude m’a plutôt étonné. Ils ne se sont pas montrés suspects ou hostiles envers moi, encore moins moqueurs. Ils m’ont cru, sans poser de questions.

Sephyra raffermit sa prise autour du ventre du renard, et caressa lentement son museau contre l’épaule du goupil qui n’osait pas bouger.
-   Athem…, murmura-t-elle doucement.

Maintenant, j’aimerais bien savoir qui ils sont, tous. Voyons…
Mon premier est un humain qui ne s’essouffle pas et qui détient un démon en lui.
Mon second est une hérissonne dont le jeune corps ne fait pas son âge réel.


-   On se croirait en vacances ! Déclara Zalosta, toute joyeuse.

-   Question de point de vue, murmura le jeune homme entre ses dents en glissant le M9 dans son dos, le coinçant contre son pantalon blanc.

Mon troisième est une roussette plate qui est arrivée au même moment que moi dans cette ville.
Mon quatrième est un cuistot à lunettes à la blague facile qui fait office de couteau-suisse.


-   Cet anneau, là… Ca signifie que quelque part dans ce monde, quelqu’un attend ton retour, non ? Alors qu’est-ce que tu fais ici ?
La roussette détourna les yeux, portant une main devant son alliance.
-   C’est… Plus compliqué que ça…, se justifia-t-elle mollement.

Mon tout est un groupe de jeunes adultes, qui malgré les apparences, doit cacher un lourd et terrible secret… Mais lequel ?

-   Peut-être que leur Patron… Pense que nous formons un groupe. Nous tous. Et pas seulement ses employés.
Sephyra se releva, ayant terminé de plier les vêtements de Donf.
-   Mais tu ne sais pas en quoi consiste leur boulot, répondit-elle en regardant Saïko dans les yeux. Et moi, je ne veux pas être embauchée par ce Patron-là.

En tout cas, ils ont tous un point qui les relient entre eux : leur Patron. D’après Donf, il était censé être mort. Il l’a lui-même aspergé d’essence avant de mettre le feu au manoir. Ca n’a rien de logique. Les morts ne reviennent pas à la vie, pourtant…
… Pas vrai ?


-   Le « Patron » que j’ai rencontré au manoir était un homme, pas un échidné… Susurra-t-elle lentement en retrouvant sa perception visuelle, détaillant à l’avance les points stratégiques de son éventuel ennemi.
-   Myosotis, la fleur… Tu es pourtant bien placée pour savoir qu’en ce monde, les apparences ne valent rien, non ? Déclama l’échidné noir aux yeux tout blancs.




NightDreamers
Chapitre 16 ~ Réunification


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Novembre 29, 2009, 07:51:02 am
Je poste en retard. Avec cette semaine de fou j'ai pas eu le temps de te faire un commentaire entre les deux parties. Désolée.

Alors chapitre 15 plein de révélations. La première partie m'a beaucoup surprise je m'attendais pas à un quelconque lien de parenté entre Lost et Rika. C'est plutôt amusant et effrayant. Cette fratrie est plutôt mystérieuse.
La seconde partie, le rêve. Durant un moment je me suis demandée si cétait celui de Zalos ou de Sephyra. Très angoissant comme toujours. C'est un sujet que tu maitrises à la perfection.^^
Dernier passage hum je ne suis pas vraiment étonnée mais je pense que c'est propre à moi puisque je soupçonnais cet état de chose depuis un moment déjà. En fait la phrase " Hunter. Le Patron… C’est ton père." m'a limite fait pouffé de rire. Par contre je ne pensais pas que c'était ca le secret dont Donf était dépositaire. Je pensais que tu nous l'apprendrais d'une autre façon, plus violente.

Les fautes je laisse de côté celles déjà révélées par Hawk et puis je te laisse chercher tout seul, si t'as un doute MP moi :

Citation
Tu sais, moi j’oublie pas ce que tu m’as sortis quand on s’est rencontré la première fois,
Citation
Il donna une petite tape sur l’épaule à Hunter sans quitter


Citation
Donf hésita un instant, puis pesa légèrement sur la pédale de frein en déboîtant en seconde, puis en première,
Tu t'arrêtes en première toi ?XD



Citation
Rika avait réussie à se fondre parmi les élèves qui traînaient,

Citation
Sans savoir pourquoi, elle dégaina vivement ses deux Beretta 87 Target, retenus jusque là dans leurs holsters accrochés à la ceinture qui retenait le mini-short de la tigresse,

Citation
A ce moment, Rika su qu’ils avaient les mêmes souvenirs en commun face à cette personne.
Citation
Le jeune homme cru un instant qu’elle allait le dépecer sauvagement sur place.








Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Novembre 29, 2009, 02:23:52 pm
Pa... Papa T.T

C'est trop gentil de m'avoir dédicacé ce chapitre, merci !! *Saute dans les bras de son père*

En tout cas, cette dernière partie était vraiment génial. Bon, y a pas énormément d'action mais c'est pas grave, parce que c'est vraiment super.
Donc, le Patron serait le père de... Hunter ? Et bah purée, j'aurai jamais cru >.< C'est clair que ça fait bizarre. Arr, c'est vraiment trop trop bizarre >.< Mais je vois pas vraiment pourquoi Hunter veut tuer son... père. J'ai du oublier un truc au début de la fic, mais bref. >.< (Pardon si c'est le cas !!). En tout cas Hunter a pas vraiment l'air content... Enfin, il est même pas content du tout, je devrais dire... ^^"
Le fait que Donf dise ça, ça m'a fait pensé au délire de grand-mère, avec Donf et le Patron quand il dit "Donf... Je suis ton père* XD 

Enfin, en tout cas j'ai adoré cette fin de chapitre !!! Vivement le prochain, surtout qu'il semble prometteur =)
Encore merci de me l'avoir dédicacé !! Et bon courage pour la suite ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 29, 2009, 02:39:09 pm
OOOOOh la fin du chapitre ! Bon, je commence par les choses désagréables : les fautes. Par chance, il y en a moins que dans la première partie.

Citation
moi j’oublie pas ce que tu m’as sortis
Il lui a sorti quoi le vilain pervers ? (Au passage, il y a une faute...relevé par Miko zut !)

Citation
C’est pas de ma faute si t’es plate
Ouais ! Mon souhait a été entendu ! Le retour de la vanne :;D: (Au passage, il n'y a pas de faute ::P:)

Citation
elle est tout en bois et entouré de sapins.
Une maison, mon cher...

Citation
de manière désabusé
Tu serais pas un peu macho ? T'aime pas les féminins....

Citation
puis pesa légèrement sur la pédale de frein en déboîtant en seconde
Toi, tu n'as pas le permi. Le verbe, c'est débrayer, pas déboîter. En fait, j'aurais même dit rétrograder ici.

Citation
Un long hurlement, de rage, de tristesse, de désespoir, de colère enfouie
Qu'est-ce qui est enfoui ? La colère , la rage et la tristesse et le désespoir et la colère, ou juste le hurlement ?


Maintenant, le texte en soi. Comme Miko, je pensais que le secret touchait Sephyra, ou au pire Zalosta, je n'avais pas du tout penser à Hunter. Je me doutais par contre ce secret allait être révéler dans ce passage, quand tu as parlé de Donf qui enfile le masque de Dark Vador  :;D: Du coup, moi aussi je me demande pourquoi Hunter veut tuer son père.
Bon en tout cas, un très bon passage. A bientôt pour la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Novembre 29, 2009, 03:22:55 pm
Haha ! Pour une fois, je viens à l'heure ! ^^

Alors, alors, enfin le chapitre qui nous dévoile l'identité du Boss ! J'ai adoré le passage à la Star War, c'est fou comme une réplique peut casser toute une ambiance XD D'ailleurs, en parlant d'ambiance, c'est cool de voir les sourires revenir, après avoir quitté la ville maudite, ça va bien mieux pour tout le monde ^^ (enfin presque...).
J'ai bien aimé aussi le passage du dodo et également la réplique qui tue et qui fait pour Sephyra ce que le mot "petit" fait à Edward Elric ! XDD
C'est un petit chapitre tranquille quand même. Hunter va commencer à sortir les armes pour descendre le Pater', j'ai hâte de voir ça XD Et d'ailleurs le père, il est avec Lucia ? Pourtant Lucia, elle est pas avec les "méchants" ? Et apparemment, le géniteur de Hunter a aussi un démon (enfin... une succube XD) intérieure si j'ai bien compris. Le choc Hunter VS Big Daddy risque d'être épique ! Vivement la suite !

Bon chapitre Bro, comme d'habitude ! Garde le rythme ! J'ai l'impression qu'on est même pas encore au milieu de l'histoire et j'ai trop hâte de voir la fin ! ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Novembre 30, 2009, 08:25:27 pm
Mouais... Hum... Bon, j'avoue... j'ai adoré ce chapitre. Ca change de d'habitude, c'est clair!
Juste un truc. Un truc qui me hérisse la colonne vertébrale. Un truc que je hais. Presque autant que vous. Un truc que j'excècre. Que j'abhorre. Que je renie. Que je voudrais charcuter autant que je voudrais charcuter Robert le "beau" vampire de Twilight.
Un certain accent grave mal placé. TRES mal placé.

Citation
La vie est une spirale. Toute chose a forcément une répercussion, pas forcément sur l’instant présent. Ce que vous vivez, vous le revivrez de manière similaire plus tard dans votre vie, parce que dans votre passé vous n’aviez pas su gérer sereinement cet évènement. Il vous sera renvoyé comme une balle de tennis plus tard dans l’avenir, quand vous aurez mûri, quand vous aurez grandi, quand vous aurez apprit. Peut-être suffisamment pour, cette fois, vous débarrasser de cet évènement. Ou peut-être pas.

L'équation a deux solutions :
x1 = Vous me corrigez ça TOUT DE SUITE MAINTENANT avant de finir broyé, écrasé, puis cuit à petit feu ;
x2 = Vous finissez broyé, écrasé et cuit à petit feu.

A vous de choisir. Faites vite... è_____é

Bref sinon, le chap m'aura l'air tout mignon avec le câlin à mon fils (dire que je le prends pour son pire ennemi... quelle ironie), ça fait plaisir de voir que Sephyra peut pas s'empêcher de penser à Athem malgré tous les événements extérieurs ^^ C'est exactement ce qu'elle devait ressentir, vous l'avez parfaitement cernée!

Allez, je vous souhaite une bonne continuation. J'ai hâte à la suite, comme toujours. Et je veux des révélations, des révélations!! X3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 04, 2009, 07:18:13 pm
J'suis crevé !
*Se prend une armoire Ikéa dans la gueule*
*Ressort difficilement de sous les planches de bois en se massant la nuque*
Ca doit être Décembre, l'approche de l'hiver, le froid, le fait que je glande même en révisant pour le bac... Ou bien que j'écrive ND souvent jusqu'à 6h du matin, vu que je dors pas ._. *Se reprend un meuble quelconque tapé Ikéa*
Donc je le dit tout court, j'ai eu la flemme grave de corriger les fautes. Je suis vraiment désolé pour ceux qui lisent derrière, je repasserai dans les jours qui suivent. Bon, sinon, on en a parlé avec Hunter, donc il accepte de repasser après ma propre relecture, histoire de corriger celles qui traînent encore. Vu son niveau, vous en trouverez certainement moins x)
Merci à lui !

... Bon déjà je lis vos posts, et je trouve dès le début UNE EPIC QUOTE DE FOU signée Miko ! J'vous la laisse tellement c'est énorme, je suis encore plié XDD
Citation de: Miko
quelconque lien de parenté entre Lost et Rika
Pas grave Miko on t'en veut pas, ça arrive à tout le monde XD Eh nan, je confirme, Matthew Fox n'a pas voulu signer le contrat pour ma fic !
Sinon Miko, je peux pas t'en vouloir pour ton retard, vu celui que j'accumule ces dernières semaines...

Kayra < *Rattrape sa fille, lui ébouriffe les cheveux <3* T'en fais pas, si t'as oublié quelque chose au début de la fic, les autres en sont au même point je pense. En même temps, les liens sont fait pour rester flous ^o^
Hawk < Arf les manques de précision en ce qui concerne la conduite... L'arrêt en première, le "déboîter", désolé je suis pas encore connaisseur x) Mais pas grave, on va souvent retrouver la voiture, alors autant se faire corriger de suite et retenir ! Merci d'être passé Hawky *Fuit
Saïko < Nan my bro, Lucia n'est pas le démon du géniteur d'Hunter XD En effet ils ont un lien (assez spécial), mais c'est pas ça. Bien tenté !
Sephyra < Dans Twilight c'est pas Robert, c'est Edward - à prononcer avec un anglais très très accentué ! Puis beau, beau... Si les filles de votre génération sont en kiffe sur les androgynes au teint blanc comme une merde de laitier, c'est pas ma faute ._. Mais la BA au cinéma pour le deuxième film est trop forte, j'adore "VAS-Y COURT JACOB !" quoi, mais merde, j'ai hurlé de rire au cinéma tellement c'était niais, j'me suis pris l'affiche avant que 2012 ne commence XD Ah putain... *Soupire
Et j'vous mémerde ! Evèèèèèèèèèèèèèèènement ! è__é Sinon merci pour la petite note sur votre perso, c'est avec plaisir et honneur ^o^ *Fuit

Bref veuwala, dans une heure je vais me faire torcher par Hunter sur Call Of, j'en rigole à l'avance, cet enfoiré va se foutre de ma gueule sur le Live ~~
Mais la vie continue ! Pas le rhume. *Se prend un panneau giratoire par sa femme*
Chapitre 16, chapitre transitoire, il se passe pas grand chose. Ce genre de chapitre qui permet surtout aux persos de se reposer un peu, et de tisser un peu plus les liens entre eux. Le premier qui remarque que Sephyra a l'air grognon dans ce chapitre remportera un paquet de Cracotte au chocolat. Vous savez, pour faire crac-crac dès le matin quoi ! o/ *Creuse lui-même sa tombe
Allez ! Sur ce, bonne lecture, et à la prochaine =)



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)



Voilà. D’autres personnes sont maintenant au courant de ma non-appartenance à ce présent là. Pour être franc, leur attitude m’a plutôt étonné. Ils ne se sont pas montrés suspects ou hostiles envers moi, encore moins moqueurs. Ils m’ont cru, sans poser de questions. Maintenant, j’aimerais bien savoir qui ils sont, tous. Voyons…
Mon premier est un humain qui ne s’essouffle pas et qui détient un démon en lui.
Mon second est une hérissonne dont le jeune corps ne fait pas son âge réel.
Mon troisième est une roussette plate qui est arrivée au même moment que moi dans cette ville.
Mon quatrième est un cuistot à lunettes à la blague facile qui fait office de couteau-suisse.
Mon tout est un groupe de jeunes adultes, qui malgré les apparences, doit cacher un lourd et terrible secret… Mais lequel ?
En tout cas, ils ont tous un point qui les relie  entre eux : leur Patron. D’après Donf, il était censé être mort. Il l’a lui-même aspergé d’essence avant de mettre le feu au manoir. Ca n’a rien de logique. Les morts ne reviennent pas à la vie, pourtant…
… Pas vrai ?



NightDreamers
Chapitre 16 ~ Réunification


Saïko ouvrit lentement les paupières, encore à moitié endormi. La voiture roulait à allure modérée sur une petite route de campagne. Le renard, en voulant s’étirer, se rendit compte que les deux hybrides à ses côtés le tenaient comme une vraie peluche. Sephyra était collée à lui, la respiration lente, plongée dans un profond sommeil réparateur ; Zalosta, le museau renversé en arrière, dormait la bouche à moitié ouverte, un discret petit filet de bave aux commissures de ses lèvres, la tête calée sur l’épaule gauche du goupil. Ce dernier bougea discrètement pour s’asseoir correctement contre le siège, tout en prenant bien soin de ne pas réveiller les deux hybrides. Il bailla à s’en décrocher la mâchoire, puis étira ses bras en fronçant les yeux.
-   Enfin réveillé ? Demanda Donf en le regardant dans le rétroviseur intérieur.
-   Oui, répondit simplement Saïko en lui souriant. On a roulé toute la nuit ?
-   Sans s’arrêter une seule fois ! Je vais reprendre du service en taxi, je crois, ironisa le conducteur en rigolant légèrement.
-   Hunter s’est endormi aussi ? Demanda le renard en regardant le siège à sa droite.
Le jeune homme avachi dessus bougea légèrement en grognant, signe que non. Saïko, ne prenant pas à mal la réponse pour le moins grincheuse, regarda à travers la vitre à sa droite. Le soleil s’était levé depuis à peine quelques heures, tout au plus. C’était le petit matin, calme et tranquille, qui prenait place après ces dernières heures mouvementées.
-   Tu dois être fatigué, ça va aller ? Demanda-t-il en regardant à nouveau le reflet de Donf dans le rétroviseur.
-   Ca va, je tiens le coup. Reprendre le volant donne de l’entrain, ça faisait un petit moment, répondit le jeune homme sans quitter la route des yeux.
-   On est bientôt arrivés… ? Demanda alors une voix endormie.
Zalosta, le regard dans le vide, encore endormie, regardait à travers la vitre.
-   Je prendrai un chocolat et un croissant…, dit-elle lentement en articulant avec peine, les yeux de nouveau fermés.
-   Pas encore Zalos’, mais bientôt ! Lui répondit Donf.
La hérissonne s’étira sur son siège en poussant un long geignement de sommeil.
-   T’es sûre de pas avoir de double-personnalité ? Se moqua gentiment Saïko en la regardant tendrement. Quand tu es colère on dirait une vraie machine à tuer sans aucuns sentiments, mais là je te découvre toute mignonne et presque enfant !
Pour toute réponse, Zalosta plaqua la paume de sa main sur le front du renard.
-   Toi tu te tais et tu continues de me servir d’oreiller, avant que mes soupçons sur toi ne reprennent le dessus, rétorqua-t-elle paresseusement en se plaquant à nouveau contre le goupil. Je préfère un oreiller tout doux plutôt qu’un en glace… Murmura-t-elle avant se rendormir à nouveau la bouche ouverte.
Saïko la regarda bizarrement.
-   Ne t’en fais, intervint doucement le conducteur en souriant. Si elle ne t’a pas déjà tué, elle ne le fera plus maintenant.
-   Merci, ça me rassure ! Lança Saïko en riant nerveusement.
A ce moment, Sephyra bougea dans son sommeil. Elle raffermit sa prise autour du ventre du renard, et caressa lentement son museau contre l’épaule du goupil qui n’osait pas bouger.
-   Athem…, murmura-t-elle doucement.

Une petite heure plus tard, la voiture s’arrêtait devant un chalet en bois de taille modeste. Comprenant un étage, il était bâti avec de solides planches repeintes en marron. La peinture s’écaillait cependant par endroits, signe que la couche avait été appliquée depuis un bon moment sans être rénovée récemment. Une sorte de terrasse de plein air abritée par un toit en bois faisait office de perron familial, et la porte d’entrée doublée d’une moustiquaire se situait au milieu. A la droite du perron se trouvait un vieux rocking-chair poussiéreux, à la gauche une petite table rectangulaire contre laquelle quatre petites chaises blanches en plastique se tenaient en équilibre sur leurs deux pieds avant. Les rideaux étaient tirés sur les quelques fenêtres qui s’offraient à la vue des visiteurs, non contents d’être enfin arrivés. Les quelques cailloux et branchages crissèrent et craquèrent sous leur pas. Le chalet se tenait en plein milieu d’une forêt de sapins très dense, abrité du regard de tout autre curieux. Un véritable repaire au fin fond des bois, habitacle rêvé des trappeurs vétérans et autres gardes-chasses. Le seul repère vivant le plus proche se tenait à quelques kilomètres d’ci, et revêtait la forme d’un petit village tranquille, sans histoire particulière.
-   Nous sommes arrivés en gare de Perpète-l’infini-trou-du-cul-du-monde, et c’est notre Terminus, dit Donf en tapotant le toit de la voiture avec la paume de sa main, réveillant les endormies, Hunter s’arrêtant à ses côtés. En espérant vous avoir offert un agréable voyage au sein de notre compagnie, tout le monde descend !
Saïko, cachant sa gêne du mieux qu’il pouvait, prit Sephyra par l’épaule en l’agitant doucement, lui soufflant de se réveiller. Zalosta quant à elle s’étirait une nouvelle fois en baillant. Elle descendit de la voiture en se frottant les yeux, puis lâcha un murmure ébahi devant le chalet qui se présentait à elle.
-   On se croirait en vacances ! Déclara-t-elle, toute joyeuse.
Sephyra, pour sa part, émergeait lentement du pays des rêves. Quand elle croisa le regard de Saïko, elle resta un moment interdite, puis se rendant compte qu’elle se tenait encore collée à lui, un bras autour de son ventre, elle se détacha immédiatement, profondément gênée.
-   Je… Désolée !
-   C’est pas grave, tu devais être en plein rêve, répondit sagement Saïko.
Puis il sortit à son tour de la voiture, et, se retournant, passa la tête à travers l’ouverture.
-   On est arrivés !
La roussette détacha sa ceinture et ouvrit la portière de son côté, avant de contempler le chalet. Elle referma la portière sans quitter la maison en bois des yeux, puis contourna la voiture et s’arrêta entre Donf et Hunter.
-   Les gars, ce soir je veux manger barbecue ! Déclara Zalosta en les pointant du doigt. Vous vous démerdez pour trouver des trucs à faire griller !
Puis, toute contente, elle se dirigea la première vers le chalet, monta les quelques marches du perron, puis toqua à la porte l’air de demander s’il y avait quelqu’un. Elle se retourna et cria à Donf de lui envoyer les clés. Ce dernier obéit tout en s’avançant, la pochette en cuir brun contenant les fameux livres au creux du bras. Hunter, derrière le petit groupe, vérifia discrètement le chargeur quinze coups du pistolet qu’il avait trouvé dans la voiture. S’assurant qu’il était plein, il chargea le Beretta 92F, communément appelé M9, puis le soupesa en passant un coup d’œil sur le canon argenté. Semi-automatique de calibre neuf millimètres, c’était un pistolet simple, sans fioriture, basique mais utile. Enfin, il scruta les environs du chalet. Tout autour, les sapins se dressaient, immobiles. La forêt les protégeait. Ou les enfermait.
-   Question de point de vue, murmura le jeune homme entre ses dents en glissant le M9 dans son dos, le coinçant contre son pantalon blanc.
Puis il s’avança à son tour derrière Sephyra et Saïko, qui étaient déjà rentrés à l’intérieur.


Myosotis regardait le soleil se lever paresseusement derrière les hauts immeubles qui faisaient face à la ruelle. Lentement, elle avança une main en avant, dans le vide… Avant que ladite main ne s’arrête contre quelque chose d’invisible. La jeune femme soupira.
-   Toujours pas…
Elle ferma les paupières un instant, puis les rouvrit, utilisant sa perception particulière. Alors elle vit distinctement une sorte de barrière translucide s’étirant pile à la limite de la ruelle entre les deux bâtiments, offrant un écran invisible et inviolable entre le petit espace restreint et sombre et le trottoir public. Inviolable… Enfin presque. Myosotis pouvait y voir les lignes de la mort palpiter, comme vivantes. Mais elles semblaient calmes. Comme si la barrière sentait d’elle-même que le temps de sa mort n’était pas encore arrivé. Myosotis soupira, ferma les yeux pour revenir à une vision normale, puis fit demi-tour pour retourner au petit abri en bois dans lequel dormaient les deux enfants. Après leur petite conversation dans la nuit, Millie s’était retirée dans un profond mutisme, ne répondant plus aux questions de la jeune femme. Puis les deux gamins, rompus de fatigue, s’étaient tous les deux allongés sur le seul lit miteux, et étaient partis dans un pays lointain, onirique, propre à chacun. Myosotis attendait depuis lors, divisée entre le fait que la personne qui les avait fait s’évader ne lui était pas inconnue, et donc qu’ils devaient rester ici jusqu’à ce qu’il revienne leur donner des explications – c’était d’ailleurs, et très certainement, le but du kekkai. Mais Myosotis avait horreur de se sentir enfermée contre son gré. Alors qu’elle se demandait une nouvelle fois si elle ne devrait pas plutôt briser ce maléfice et s’enfuir d’ici, une ombre se dressa devant elle. Elle recula vivement, scrutant l’apparition du mieux qu’elle pouvait. Malgré le soleil qui se levait lentement, les immeubles qui entouraient la ruelle étaient de hauteur assez conséquente, et la pénombre régnait encore dans le petit chemin étroit. Myosotis était acculée. Derrière elle, la barrière magique. Et derrière cette apparition, les enfants. C’est alors que l’ombre disparut, et fit place à une silhouette un peu plus humanoïde.
-   Désolé de t’avoir fait attendre, dit une voix masculine, posée et grave, presque fatiguée.


-   On a un problème, déclara Zalosta en descendant les escaliers en bois sombre.
Donf, qui avait élu la cuisine comme sa propriété, referma un placard vide et s’avança près du bar – qui délimitait la cuisine du reste du rez-de-chaussée. Hunter détourna les yeux du grand téléviseur qui se trouvait à l’opposé de la cuisine, et qui était à peu près le même modèle que celui qu’ils avaient au manoir, directement accroché au mur, pour interroger la hérissonne du regard. Sephyra, affalée sur le canapé trois places qui faisait face à la télé, fit de même. Quant à Saïko, il se retourna sur son fauteuil, placé à gauche du canapé.
-   Ouais, ya pas grand-chose à bouffer, répondit Donf à la place de Zalosta.
-   Non, pas ça. On a un problème avec les lits, rétorqua la hérissonne en pointant l’étage supérieur du pouce.
-   Pas assez de lits ? Bah, je dormirai sur le canapé, c’est pas un problème, répondit Hunter d’un air blasé.
-   Y a bien cinq places, répliqua une nouvelle fois la hérissonne en fixant le jeune homme du regard. Mais…
Tous restèrent suspendus à ses lèvres.
-   Trois lits simples, un lit deux places, conclut-elle finalement.
Un silence de mort s’abattit sur le chalet. Donf rigola nerveusement.
-   Hé hé… C’est le moment de savoir qui est en couple avec qui, entre nous.
-   Te marre pas abruti, le fustigea Hunter. Bon, tant pis, je dormirai dans le canapé comme je l’ai dit, ça me pose pas de problème.
-   Attendez, je peux très bien dormir dans le lit deux places avec Zalosta, ça me pose pas de problèmes, intervint Sephyra en regardant les autres, avant de poser ses yeux sur Zalosta. Pas vrai Zal…
Elle se stoppa d’elle-même en découvrant le regard de son amie, fixé sur Saïko. Un regard glacial, impénétrable, froid comme la mort. Un nouveau silence s’abattit entre eux, Saïko ne baissant pas les yeux face à Zalosta, les autres assistant à la scène sans mot-dire.
-   Il y a une chambre avec deux lits, je dormirai dans celle-là avec Saïko, proféra-t-elle lentement. Je préfère te prévenir à l’avance, le goupil… Je ne dors toujours que d’une oreille. Et encore, quand il m’arrive de m’endormir, ce qui est relativement… Rare.
Hunter et Donf se regardèrent du coin de l’œil. Ils pensèrent la même chose. Si demain, au réveil, ils retrouvaient un renard décédé dans la chambre, il ne faudrait pas se poser de questions. Sephyra restait silencieuse. Saïko se massa la nuque en riant nerveusement.
-   D’accord…, répondit-il en relevant ses yeux sur la hérissonne, souriant sagement. Je comprends, et je me plie à tes exigences. Si tu souhaites garder un œil sur moi, ça ne me dérange pas.
-   Très bien ! Rétorqua Zalosta en fermant les yeux le temps de quelques secondes.
Puis elle releva les paupières, et s’avança vers le bar. Souriante, elle apostropha Donf de manière ironique.
-   Bon ! Qu’est-ce qu’on bouffe pour le petit-dèj’, chef cuistot ?
Le jeune homme se passa une main dans les cheveux, grimaçant légèrement, comme s’il n’attendait que ça pour passer à autre chose.
-   Ya pas grand-chose, ça, c’est formel. Mais j’arriverai bien à nous faire un petit truc quand même, va !
Pendant que Zalosta rejoignait son acolyte dans la cuisine, à la recherche de la moindre petite chose mangeable à se mettre sous la dent, Saïko interrogea Hunter du regard. Celui-ci haussa les épaules, l’air de dire que ce qui venait de se passer n’était pas de ressort, et contempla à nouveau l’écran de la télévision. Le renard regarda alors Sephyra, et celle-ci lui sourit, gênée, sous-entendant que tout se passerait bien… Peut-être…


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 04, 2009, 07:20:30 pm
Myosotis reconnut tout de suite la voix qu’elle avait perçue dans le laboratoire, la nuit d’avant. Mais ce ne fut pas un prétexte assez conséquent pour qu’elle abandonne sa défensive.
-   Qui êtes-vous… ?
-   Je suis le Patron, l’homme du manoir, répondit sagement la silhouette encapuchonnée sans hausser le ton.
Myosotis essaya de percer l’ombre du visage que cachait la capuche.
-   Retirez-la, exigea-t-elle sans détours.
Le Patron s’exécuta docilement. Et Myosotis fit un pas de plus en arrière, la mine plus sombre que jamais, sa main gauche déjà posée sur le fourreau de son couteau accroché dans son dos grâce à la ceinture de son kimono. Couteau qu’elle avait récupéré à côté du lit où elle s’était réveillée plus tôt.
-   Le « Patron » que j’ai rencontré au manoir était un homme, pas un échidné, vous venez de le dire vous-même… Susurra-t-elle lentement en retrouvant sa perception visuelle, détaillant à l’avance les points stratégiques de son éventuel ennemi.
-   Myosotis, la fleur… Tu es pourtant bien placée pour savoir qu’en ce monde, les apparences ne valent rien, non ? Déclama l’échidné noir aux yeux tout blancs.
La jeune femme leva un sourcil. En quelques heures, lui rappeler sa nature de fleur de manière aussi étrange et aussi directe, c’était un peu trop. Néanmoins, les yeux blancs expliquaient le port de lunettes teintées du Patron qu’elle avait connu.
-   Vous auriez dû mourir dans cet incendie. Donf nous a raconté ce qu’il s’était passé.
-   Doucement, rétorqua sagement le Patron en levant une main, coupant net aux questions. Je suis venu vous reprendre, on va rejoindre les autres.
-   Pourquoi nous avoir laissé ici ?
-   Je ne pouvais pas vous y amener directement, ils auraient pu nous suivre.
-   Qui ça, « ils » ?
Le Patron soupira légèrement.
-   Je répondrai à ces questions une fois qu’on sera avec les autres.
Myosotis resta silencieuse un moment, jugeant l’hybride de ses yeux particuliers.
-   … Qui sont les autres ? Demanda-t-elle alors.
-   Donf, Hunter, Zalosta, Sephyra, et celui qui était présent à ton combat contre Valdamjong, Saïko. C’est le même soir que vous vous êtes retrouvés dans mon manoir tous les deux, toi endormie par une attaque de mon chef-cuistot qui n’a aucun sens du devoir envers les femmes. Ca te va ?
Myosotis reprit sa vue habituelle, puis relâcha un peu sa tension en laissant le fourreau dans son dos.
-   Ca ira pour le moment. On part quand ?
-   Tout de suite.

*****
***


PS : J'ai pas posté l'illustration de Sephyra, j'ai mal au crâne et j'ai la flemme. Je le ferais pour la deuxième partie ._.
Et merci à ceux qui m'ont ramenés en Best-Of ! D'après ces personnes elle valait le coup du déplacement, j'espère qu'ils ont raison, en attendant moi je fais mon possible pour apprendre et maîtriser toujours un peu plus ce talent qu'est l'écriture du mystère et de l'horreur =)
Merci encore ! *S'incline*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Décembre 05, 2009, 08:30:12 am
Bon, chose promise, chose dûe.

Mystère, encore et encore ... Le principe de cette fic, croirait-on. Héhé. C'est toujours aussi plaisant de voir à quel point tu manies bien ton affaire. J'espère seulement que tu lèveras le voile sur cette histoire hybride/humain ... Quoiqu'on a déjà eu quelques pistes. Comme tu l'as dit, tout est dans le texte. (On se croirait dans une matière littéraire. *sort*)

On a une progression sur plusieurs plans. Les méchants, Myosotis et le reste du groupe. A quand un gros plan sur le Patron ? Je sais que c'est un homme plus que mystérieux, qu'on ne sait pas ce qu'il fait, mais ... Le suivre un petit moment, je pense que ce serait une bonne idée. Bref.

Y a pas eu de baston depuis un moment, par contre .o. Ça commence à manquer. M'enfin. Continue, y a des révélations qui arrivent, je le sens. °0° *SBAF*


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Décembre 05, 2009, 11:07:28 am
Mais la vie continue ! Pas le rhume. *Se prend un panneau giratoire par sa femme*


*/Poubelle remplie de mouchoir usagé qui suit/*

Barbecue, je veux.
On s'fait un renard grillé, comme dans la pub des Lind ou j'sais plus quel chocolat ! Fondu, puis refroidi pour garder toute sa saveur <3

Citation
Celui-ci haussa les épaules, l’air de dire que ce qui venait de se passer n’était pas de ressort,

De son ressort ?

'Fin y'a que ça qui m'a tilté sur la fin.

Suivre le patron ce serait pas marrant, il bouge partout justement ! XD Donc le voir c'est déjà le suivre je pense.
Puis on bouffe quoi au pti dej finalement ? .o.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 05, 2009, 07:24:24 pm
Citation de: papa
*Rattrape sa fille, lui ébouriffe les cheveux <3*

*Sors, puis revient avec un peigne*
XD
*Se donne un rapide coup de peigne puis va le ranger. Ensuite, elle revient*

Citation de: papa
T'en fais pas, si t'as oublié quelque chose au début de la fic, les autres en sont au même point je pense. En même temps, les liens sont fait pour rester flous ^o^
D'accord ^^ Merci, papa !

En tout cas, ce chapitre est vraiment sympa =) Ca m'a fait bien marrer la réaction de Zalosta, avec Saïko en "coussin". Enfin, un peu d'humour, et ça compense le manque d'action ^^ Mais vraiment, tu décris super bien.
J'aurai jamais pensé que c'était le Patron qui était venu sauver Myosotis, mais apparemment si XD En tout cas il a bien fait. J'ai hâte de voir la réaction de Zalosta quand elle va revoir les enfants !! J'espère en tout cas que personne ne va venir les embêter (jusqu'à ce qu'ils se retrouvent, en tout cas).

Mais vraiment c'est un superbe chapitre ! Et puis j'ai bien aimer le coup du barbecue !! XD

Bref, pas grand chose à dire tellement j'aime bien ! Bon courage pour la suite, papa !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 06, 2009, 05:11:25 pm
Citation
sans aucuns sentiments,

Citation
On est arrivés !

Citation
l’air de dire que ce qui venait de se passer n’était pas de ressort,

Voila déjà les quelques trucs qui m'ont sautés aux yeux. Ensuite comme d'ordinaire des questions qui trouvent des réponses et encore plus de questions qui me font attendre avec impatience la suite.
Désolée pour la petitesse de ce commentaire je suis vraiment pas en forme.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 06, 2009, 06:37:49 pm
Première à lire, dernière à poster... on change pas les vieilles habitudes :'D

Très bon chapitre, encore une fois, malgré les petites imperfections imparfaites. Ca fait du bien, ce genre de chapitre-transition, où on accentue les liens entre persos. Un bon bol d'air entre deux couches d'action! Ya pas mieux pour apprécier les moments où tout se bouscule!

Bref, comme vous le savez, j'aime énormément les persos de cette fic, et le respect avec lequel vous les réinterprétez. Leurs relations et réactions sont le plus souvent crédibles, et les dialogues sont vraiment savoureux. Bon, on va faire court, vous gérez! è__é Voilà, z'êtes content?

*plante un panneau "J'attends la suite" à ses pieds et croise les bras* Du nerf è___é *SBAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 07, 2009, 06:56:41 pm
J'éditerai le post dans la nuit ou demain pour vous répondre et mettre l'illustration de Sephy. En attendant, je vous remercie à tous d'être passé, comme d'habitude ^o^
Voilà la suite !


Hunter, Donf, Zalosta, Sephyra et Saïko se trouvaient devant le lit à deux places du second étage. Sur le grand matelas, une pile d’objets peu communs et des vêtements s’imbriquaient les uns dans les autres. Au hasard, Hunter en retira un fusil à pompe, dont la crosse dépassait du tas de vêtements.
-   … Mon SPAS, dit-il simplement en découvrant son arme.
Zalosta s’avança alors à son tour pour décortiquer le petit tas de tissus qui s’amoncelait. Elle regarda plusieurs vêtements les uns après les autres, son sourire s’élargissant quand elle découvrit une robe bleue à elle. Donf retira du paquet informe une petite mallette.
-   C’est mon nécessaire à aiguilles, mais…
-   Le Patron a vraiment pensé à tout ! Déclara joyeusement Zalosta. Il y a même…
La hérissonne regarda un vêtement, puis se retourna pour décortiquer Sephyra du regard.
-   Mais oui ! Sephyra, c’est ce que tu portes ! S’écria-t-elle en prenant un obi vert et en le montrant à la roussette.
Cette dernière n’en crut pas ses yeux et s’avança pour prendre le vêtement dans ses mains.
-   Il y a même la cape de Saïko ! Clama à son tour Donf en retirant une longue et large écharpe jaune, toute fine.
Le renard prit la cape de même que Sephyra, n’y croyant pas.
-   C’est… Exactement la même, mais comment il a fait… ?
-   Alors ça, j’arrive pas à le croire, l’approuva Sephyra.
Hunter pour sa part retira du tas quatre autres armes, louchant sur le dernier pistolet qu’il venait de découvrir sous un jean bleu délavé que Donf eut tôt fait de récupérer.
-   Ya même mon Deagle…, murmura-t-il simplement, ébahi.
Bientôt, le tas informe disparut, et chacun se retrouva avec sa pile d’achats dans les bras. Donf regarda ses acolytes les uns après les autres, puis rit légèrement de manière sardonique.
-   Hé hé, voilà le programme du jour, amis vacanciers. Tout le monde sous la douche, et on se refait une beauté !
Zalosta rigola joyeusement. Sephyra de même. Saïko suivit le mouvement, et Hunter daigna en tirer un léger sourire. La tension retombait enfin, après ces quelques jours mouvementés. Même si tout était loin d’être réglé, ils goûtaient un repos bien mérité.
-   Bon, j’y vais le premier, intervint Hunter en sortant de la chambre, quelques vêtements pliés et ses armes dans les bras.
-   Moi je vais m’en griller une, rétorqua Donf en reposant ses petites affaires sur le lit.
-   Quoi ?! S’écria Zalosta en foudroyant le jeune homme du regard.
-   Quoi… Quoi ? Se défendit-il. J’ai bien mérité ça, quand même, j’ai roulé toute la nuit je te rappelle !
La hérissonne marmonna dans sa barbe, puis sortit de la chambre la tête haute, les bras pris par sa robe bleue et sa fameuse et indémodable cape noire (un peu moins miteuse pour l’occasion), ne daignant même pas répondre à son ami. Celui-ci se massa la nuque en soupirant, puis sortit à son tour. Sephyra et Saïko restèrent seuls dans la grande chambre.
La roussette déposa ses affaires sur le lit, pliant un à un ses vêtements. Le renard l’imita.
-   C’est le moment ou jamais de revenir sur notre rencontre, dit-il pour briser le silence.
-   J’en ai pas tellement envie, répondit-elle évasivement. Et toi ?
-   Je passe mon tour, de même.
Ayant terminé de s’occuper de ses affaires, Sephyra décida de passer à celles de Donf, qui avait posé ses vêtements en un nouveau petit tas personnel. Le goupil la regarda faire en silence.
-   Qu’est-ce que tu en penses ? Demanda-t-il d’une voix calme et amicale.
-   A vrai dire, ça fait quelques heures maintenant que je ne pense plus grand-chose. Je me contente de suivre les évènements. Mais si tu parles des vêtements… Je ne sais pas quoi en penser, exactement. Et je ne sais pas quel est le message à saisir derrière ce cadeau.
-   Peut-être que leur Patron… Pense que nous formons un groupe. Nous tous. Et pas seulement ses employés.
Sephyra se releva, ayant terminé de plier les vêtements de Donf.
-   Mais tu ne sais pas en quoi consiste leur boulot, répondit-elle en regardant Saïko dans les yeux. Et moi, je ne veux pas être embauchée par ce Patron-là.
-   Alors pourquoi est-ce que tu restes ? Reprit gentiment Saïko en souriant tristement.
Sephyra soupira légèrement en détournant le regard, posant inconsciemment un doigt sur son alliance.
-   Je ne sais pas vraiment, moi-même…
Un silence s’abattit dans la petite chambre. Puis Sephyra se détourna, et sortit sans mot-dire. Saïko resta immobile, le regard perdu dans le vide.
-   Moi non plus, je ne sais pas…, murmura-t-il pour lui-même.

Donf alluma sa cigarette sur le perron du chalet. Il expira sa fumée avant de soupirer de soulagement, relâchant la tension et la fatigue qu’il avait emmagasiné depuis le réveil à l’hôpital.
-   Ca fait du bien, mine de rien, souffla-t-il avant de porter une nouvelle fois sa cigarette à la bouche.
C’est à ce moment-là que la porte d’entrée s’ouvrit. Tournant la tête en expirant sa fumée nauséabonde, Donf découvrit Sephyra qui grimaça perceptiblement en s’avançant vers lui, près du vieux rocking-chair poussiéreux.
-   J’ai horreur de ça, expliqua-t-elle.
-   Je ne te force pas à rester, rétorqua le jeune homme sans agressivité.
Mais la roussette resta quand même, s’accoudant au balcon de bois près de son compagnon d’infortune.
-   Pourquoi est-ce que tu fumes ? Demanda-t-elle soudain sans regarder Donf. Je veux dire, qu’est-ce qui t’as poussé, un beau jour, à te mettre à fumer ?
-   Je fume… Depuis le jour où j’ai perdu une amie.
-   Oh, je… Je suis désolée, je ne savais pas, rétorqua tristement Sephyra en le regardant, soudain coupable.
-   Non, pas perdre dans ce sens-là, se reprit le jeune homme en riant légèrement. Je parlais de perdre l’amitié qu’il y avait entre elle et moi.
-   Ah, je vois… Marmonna la roussette en s’accoudant à nouveau, le regard plongé dans le vide. Elle devait être importante pour toi. A moins que ce ne soit qu’une simple excuse, railla-t-elle sans le vouloir.
-   Bof, on s’est pardonné peu de temps après, en fait, rétorqua Donf avant de reprendre sa cigarette à la bouche.
-   Alors pourquoi tu continues ?
-   Parce que… Dit le jeune homme en s’arrêtant pour recracher sa fumée avant de reprendre. Quelque part, je crois que je n’ai jamais réussi à combler le manque.
Sephyra tourna la tête vers son ami pour le regarder de travers.
-   Mais vous vous êtes réconciliés, non ?
-   Peut-être, oui. Mais je l’ai quand même perdue pendant quelques mois. Je n’oublierai jamais ce que ça m’a fait de la perdre, même si on s’est réconciliés.
-   Je vois… Répondit Sephyra, qui comprenait le sens de l’histoire. Vous vous revoyez de temps en temps ?
-   Pas du tout ! Rétorqua Donf en riant à nouveau légèrement. Nos vies ont pris deux chemins différents, et on s’est plus revus depuis pas mal de temps maintenant. Mais…
Donf laissa passer un court silence en s’avançant près du petit balcon de bois, levant la tête pour apercevoir le ciel derrière le toit du perron. Il souriait largement, la cigarette à la main.
-   Je sais qu’on est encore ensemble, quelque part. On ne s’est jamais oubliés. Savoir qu’elle se bat au quotidien sous le même ciel que le mien, ça me suffit…
Et sur ces paroles, il inspira une dernière fois sur le bout de la cigarette avant d’éteindre celle-ci sur le talon de sa chaussure.
-   Et toi, qu’est-ce que tu attends ? Demanda-t-il soudain alors que Sephyra s’était replongée dans ses pensées, l’histoire du jeune homme lui rappelant ses propres souvenirs.
Elle sursauta légèrement et se retourna pour regarder son ami dans les yeux, l’interrogeant du regard. Craignant quelque part qu’il n’aborde « ce » sujet. Et effectivement, le jeune homme montra du doigt l’alliance qu’elle portait à l’annulaire.
-   Cet anneau, là… Ca signifie que quelque part dans ce monde, quelqu’un attend ton retour, non ? Alors qu’est-ce que tu fais ici ?
La roussette détourna les yeux, portant une main devant son alliance.
-   C’est… Plus compliqué que ça…, se justifia-t-elle mollement.
-   Ah ça ! Rétorqua soudainement le jeune homme en souriant. Les problèmes ont toujours l’air plus compliqués qu’ils ne le sont en vérité. Mais quand on prend le temps de réfléchir posément et de prendre la situation comme elle vient, on se rend compte… Que le choix, quel qu’il soit, n’est pas si difficile à faire, tout compte fait.
Sephyra ne répondit pas. Elle se contenta d’abaisser un peu plus les yeux, entravant la main porteuse de l’anneau dans l’autre avec force.

C’est alors que Donf porta son regard derrière Sephyra. La roussette sursauta violemment quand le jeune homme laissa sa joie éclater. Elle se retourna vivement alors que son ami se jetait sur la porte d’entrée, l’ouvrant à la volée et criant :
-   Zalosta ! Les enfants sont là ! Ils sont revenus !
La hérissonne bouscula son acolyte pour se jeter sur le perron. Un large sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle poussait un énorme soupir de soulagement.
-   Je le savais ! Je le savais ! Se contenta-t-elle de répéter en riant de bonheur, dévalant les quelques marches du perron.
Millie et Arthur se jetèrent dans ses bras et elle s’agenouilla pour les prendre contre elle tous les deux, leur caressant tendrement la tête.
-   Zalos’, tu m’as manqué !
-   Tante Zalosta… !
-   Vous m’avez manqué aussi, vous savez ! Je suis tellement heureuse de voir que vous allez bien…
-   Eh, Zalos ! S’écria Donf. Ils sont revenus vivants, alors va pas les étouffer avec ta poitrine !
Trop joyeuse pour être ronchonne, la hérissonne rit en serrant les enfants contre elle. Sephyra sourit tendrement, soulagée elle aussi. Saïko se posta à côté de Donf, redécouvrant après plusieurs jours celle qui l’avait sauvée ; celle qui était toujours aussi belle, malgré ses cernes prononcées : Myosotis. L’apercevant sur le pas de l’entrée, un très infime sourire se peignit sur les lèvres de la jeune femme. Le goupil le lui rendit pareillement. Hunter quant à lui débarqua sur ces entrefaites, la chemise ouverte, découvrant son torse barré d’une large cicatrice. Il s’arrêta sur le pas de l’entrée. Derrière l’épaule de Saïko, il apercevait l’échidné noir, qui se trouvait à côté de Myosotis. Les deux yeux complètement blancs, il releva cependant la tête quand Hunter le découvrit. Et il sembla au jeune homme que l’hybride le regardait, lui rendant son regard sans même avoir besoin d’iris et de pupilles.
Les paroles de son ami lui revinrent en tête comme un venin, s’entrechoquant entre ses pensées et ses souvenirs. Il vacilla légèrement. L’hybride qui se tenait là, devant le chalet, ne pouvait pas être leur Patron. Ou si c’était le cas, ce qu’avait dit Donf était faux.
Hunter ne pouvait pas être le fils d’un échidné…




Au printemps, l’oiseau naît et chante ;
N’avez-vous pas ouï sa voix ? …
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’oiseau – dans les bois !

L’été, l’oiseau cherche l’oiselle ;
Il aime, et n’aime qu’une fois.
Qu’il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l’oiseau – dans les bois !

Puis quand vient l’automne brumeuse,
Il se tait avant les temps froids.
Hélas ! qu’elle doit être heureuse
La mort de l’oiseau – dans le bois !



Dans les bois, Gerard De Nerval



*****

***


L'ascenseur est descendu très bas au niveau du sol. Ce salaud m'a tenu la main tout du long, sans que ça me préoccupe. J'aurais dû voir le coup venir. J'aurais dû être sur mes gardes.

-   Vous saviez que nous trois, nous avions un lien en commun… Vous saviez tout depuis le début, vous avez tout fait pour ça.
-   Effectivement, susurra Lena en se détachant du bureau.

Mais découvrir enfin ce que mes parents faisaient durant tout ce temps que je ne partageais pas avec eux me donnait un formidable élan de curiosité. Une sorte de vengeance, aussi. J'allais enfin savoir ce qu'ils me cachaient.

-   Qu’est-ce que tu veux savoir ? Demanda Kane. Pourquoi je t’ai infligé autant d’épreuves ? Pourquoi je ne t’ai pas élevé ?
-   Espèce de…

J'espérais qu'ainsi, je pourrais leur faire comprendre que j'étais assez grand pour saisir le sens de ce qu'ils faisaient. J'espérais...

Sephyra posa ses mains sur les manches de ses katanas en souriant dangereusement, les sourcils froncés.
-   Ca fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti cette tension si particulière de l’odeur du sang et de la concentration des combats…

On dit que l'espoir fait vivre. Moi, c'est l'espoir qui m'a tué ce jour-là. Quand je me suis retrouvé nez à nez avec ce foutu projet « Arès », je suis mort une première fois. La vie n'a plus jamais eut le même goût après.

-   Je me fous du lien qu’on peut avoir, je me fous du passé ! S’écria-t-elle alors en redressant son museau, fixant Loth droit dans les yeux, la mâchoire serrée par la colère dont l’émotion transperçait chacun de ses mots. Ce qui compte à mes yeux, c’est le présent. Et je suis sûre d’une chose, c’est qu’un jour… Un jour, je te tuerai, Loth.

Celui du sang empestait mes narines et tâchait mes mains.
Pour ce qui s'est passé exactement, mes cauchemars attestent de mon imagination débridée, mais ma mémoire consciente refuse de me révéler la vérité.


-   L’Enfer, reprit Zalosta, songeuse. Dans le discours de cette femme, la nuit du bal… Elle parlait de la « nuit éternelle ». Ce serait l’ouverture de la Porte des Enfers… ?

J'imagine que...

-   C’était… Une femme merveilleuse...




NightDreamers
Chapitre 17 ~Maman


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 07, 2009, 07:35:51 pm
Hum fin de chapitre plutôt courte et qui laisse beaucoup de questions en suspend. La preview comme d'ordinaire laisse entrevoir un chapitre bien intéressant et plein de révélations. Quoique te connaissant ces révélations vont encore amener d'autres questions...

Les voila donc tous réunis bien j'ai hâte de voir qui tuera qui en premier ! Parce que si les retrouvailles ont l'air si idylliques, je ne suis pas certaine que cela dure. Les tentions au sien du groupe vont bien finir par revenir. 

J'ai pas vu de faute, je ne les ai pas chercher non plus. Mais si Hunter repasse derrière toi il y a peu de chance que j'en trouve. ^^


Citation
Citation
quelconque lien de parenté entre Lost et Rika
Pas grave Miko on t'en veut pas, ça arrive à tout le monde XD Eh nan, je confirme, Matthew Fox n'a pas voulu signer le contrat pour ma fic !
Hum je devrais éviter de faire des message lorsque je suis fatiguée et malade. Mais éclaire ma lanterne : qui est Matthew Fox ?




Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 07, 2009, 07:54:48 pm
... Je ne vais pas faire un roman par rapport à cette suite, un peu comme d'habitude finalement... Mais comme vous devez vous en douter - non, comme vous le savez - cette suite était un peu... particulière à mes yeux.
Fin bref. Je saisis enfin mes vieux cours de français de 1ère S, quand on me parlait de textes à plusieurs niveaux de lecture. Je commence à comprendre la signification de cette expression.
Je dois vous féliciter comme d'habitude pour la qualité de vos écrits, et puis sachant que ça va roxxer par la suite, je ne peux que vous soutenir... J'ai très hâte de découvrir ce qui va arriver ^^

Bon, j'ai déjà fait le tour... Bordel, je vais la relire cinq fois cette scène. Je la quoterais presque en signature si on était pas limités à 300 caractères. En revanche j'ignore si je dois vous remercier ou m'excuser encore...




Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 09, 2009, 06:39:13 pm
Coucou papa ^^

Superbe suite, comme d'habitude !! Très émouvante quand Zalosta retrouve les enfants... Et Donf... Purée ce qu'il parle bien. J'ai trouvé ce moment très touchant, parce que je l'avais jamas vu comme ça.
En tout cas, Hunter a vraiment l'air de détester son père. Je sais pas, quand tu y a écris, il avait l'air d'y avoir une de ses haines... Serait-ce à cause du "projet Arès" ?
En tout cas, dans le prochain chapitre, il va y avoir pas mal d'action...
Enfin, revenons à celui-ci. Saïko et Myosotis, ils sont trop choux tous les deux !! Je les imagine déjà en train de se prendre par la main (enfin, venant de Myosotis, ça m'étonnerait XD) !! Mais qu'ils sont mignons !!

Rien d'autre à dire, moi j'aime beaucoup !! Bon courage pour la suite, papa !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 10, 2009, 05:39:55 pm
Un léger retard de ma part, j'avais loupé le début du chapitre 16. Me voilà enfin à jour.

Bon, je n'ai pas vu de fautes, en même temps, d'autres s'en étaient déjà occupés avant moi.
Ensuite, sur le contenu, c'est marrant parce que l'ambiance est complètement différente des précédents chapitres, beaucoup plus calme et détendue, mais je me suis quand même senti oppressé tout du long... Sans doute parce que je sais que ce n'est que passager, et je sens que bientôt ça va redevenir intense. La preview du prochain chapitre d'ailleurs me laisse croire que j'ai raison :D

Enfin, c'est toujours aussi agréable à lire, et toujours aussi prenant. J'adore. :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 13, 2009, 08:28:09 pm
Miko < Oui les réponses amènent d'autres questions, sinon la fic se terminerait prématurément x)
Matthew Fox ? C'est le héros principal dans Lost ! J'regarde pas cette série, j'ai fouiné sur Wiki pour retrouver le nom ^o^
Sephyra < *Tape sur l'épaule* Ne soyez pas si émotive, maman, vous me faîtes rougir XD L'aube est un nouveau jour !
Kayra < Saïko et Myosotis, Myo-chan pour les suicidaires... Eh oui, quel beau petit couple... Hu hu hu...
Hawk < Pas de problème pour le retard, comme d'hab, vu celui que je me traîne... En tout cas, je suis plutôt content que tu te sois senti oppressé, la suite va débouler très fortement =)

Merci une nouvelle fois à vous tous ! Les trois  prochains chapitres qui vont pointer maintenant sont très importants. Je vous demande de faire attention, d'accrocher à chaque détail, bref, de lire NightDreamers comme la fic se doit : à plusieurs niveaux de compréhension.
Je vous laisse avec ce début de chapitre 17 !
Au fait, j'ai pas pu éditer mon post l'autre fois, sinon il dépassait la limite des caractères :'D J'mettrais l'illustration de Sephy pour la prochaine fois, promis promis, je m'y prendrai avant pour faire le post et tout sera parfait !
Bonne lecture et à bientôt =)


(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)


-   Ca fait longtemps que vous connaissez mes parents ? Demanda Hunter dans un couloir, à celui qui le guidait.
-   Pas mal d'années, en effet. Eux et moi, on a fait beaucoup de grandes choses. Mais en ce moment, nous sommes sur le point de faire une découverte qui pourrait bouleverser le monde.
-   Ah ?
-   En fait, pour te dire la vérité, ça fait des années que tes parents et moi travaillons sur ce projet. Ils ne t'ont jamais parlés du projet « Arès » ?
-   Je ne les vois pas souvent...
-   Je comprends... Tu aimerais le voir ? Ce projet qu'ils te cachent... ?
Hunter releva les yeux et s'écria, joyeux :
-   Oh, ça alors, oui !
Le scientifique rit gentiment.
-   Très bien ! Suis-moi, c'est par içi. Nous allons prendre cet ascenseur...

L'ascenseur est descendu très bas au niveau du sol. Ce salaud m'a tenu la main tout du long, sans que ça me préoccupe. J'aurais dû voir le coup venir. J'aurais dû être sur mes gardes.
Mais découvrir enfin ce que mes parents faisaient durant tout ce temps que je ne partageais pas avec eux me donnait un formidable élan de curiosité. Une sorte de vengeance, aussi. J'allais enfin savoir ce qu'ils me cachaient. J'espérais qu'ainsi, je pourrais leur faire comprendre que j'étais assez grand pour saisir le sens de ce qu'ils faisaient. J'espérais...
On dit que l'espoir fait vivre. Moi, c'est l'espoir qui m'a tué ce jour-là. Quand je me suis retrouvé nez à nez avec ce foutu projet « Arès », je suis mort une première fois. La vie n'a plus jamais eut le même goût après.
Celui du sang empestait mes narines et tâchait mes mains.
Pour ce qui s'est passé exactement, mes cauchemars attestent de mon imagination débridée, mais ma mémoire consciente refuse de me révéler la vérité.
J'imagine que...



NightDreamers
Chapitre 17 ~ Maman


Hunter gardait les sourcils froncés. Il ne quittait pas des yeux cet étrange échidné aux yeux complètement blancs, sans iris ni pupilles. Et cette impression que l’hybride le regardait malgré sa semblable cécité ne le quittait pas non plus. Ils se dévisageaient mutuellement. Donf en vint à son tour à remarquer cet échidné qui était un peu en retrait, derrière Myosotis. A  remarquer ces yeux, surtout. Il resta indécis, la bouche à moitié ouverte. Il décroisa lentement ses bras, ne pouvant y croire. Il ingurgita difficilement.
Jusque là, le jeune homme avait fait semblant d’y croire. Oui, l’homme qui était apparu dans la ruelle était leur Patron. Il avait participé à ce petit jeu, simplement parce que le but final était de sortir de cette situation de recherchés. Les livres et le moyen de partir de la ville, c’étaient tout ce qui comptait pour lui. Il avait refoulé ses doutes, son incompréhension. Cette émotion, amère, triste, et coupable surtout, d’avoir assisté à la mort de cet homme, de l’avoir imprégné d’essence, de lui avoir mis le feu… Il ne pouvait pas oublier tout cela. Il ne pouvait pas accepter qu’un autre se montre, comme ça, impunément, et se proclame tout simplement « Patron ». De toute façon, une telle chose était improbable. Le Patron, le seul, était mort. Et les morts ne reviennent pas à la vie.
Pourtant… Ces yeux anormalement blancs étaient les mêmes. C’était complètement paradoxal. Ils étaient juste blancs. Vides. Et malgré tout, résidait en ces orbites une lueur surnaturelle, qu’on percevait plus qu’on ne voyait. Et Donf ne se faisait pas d’illusion. C’était cette même lueur qui habitait les mêmes yeux du Patron qu’il avait vu mourir. Alors qui était cet échidné ? Un parent de leur Patron ? Par instinct, Donf regarda à sa gauche. Hunter était sur le pas de la porte, juste derrière Saïko, et restait  immobile, les sourcils froncés, les poings serrés, la chemise ouverte. Le lien qui existait entre Hunter et leur Patron revint à Donf. Il regarda à nouveau l’étrange échidné qui restait immobile, lui aussi. Impossible. Improbable.
Un humain ne pouvait être le fils d’un hybride.


Le soleil était déjà haut dans le ciel. Loth et Rika se présentèrent à la porte du bureau de Lena. Ce fut Loth qui frappa. Ils entrèrent quand la propriétaire des lieux le leur permit. Le jeune homme ouvrit alors la porte, puis il laissa passer sa coéquipière avant de la refermer sur eux. Le bureau de Lena respirait la féminité. Un bâton d’encens dégageait une douce odeur dans toute la pièce, la fumée se disloquant lentement du bâton incandescent posé sur le bureau, sur un petit support en bois taillé. A la droite de la pièce, une double-fenêtre ouvrant sur un balcon laissait entrer la lumière du jour naissant. A droite de la fenêtre, sur le mur adjacent, était accrochée la photo d’une petite île presque vierge, vue du ciel. Comme brûlée. Derrière Lena, qui était assise sur sa chaise de bureau, les mains croisées sur ses genoux, siégeait un grand tableau représentant un petit lac embrumé, entouré de sapins. Sur l’eau, un homme dirigeait sa pirogue avec un long bâton, sondant les écumes. Le ciel se baignait dans le lointain d’un orangé qui perçait paresseusement les nuages blancs, effilés comme de gros bouts de cotons. Le reste du paysage semblait fantomatique dans la brume matinale.
A la gauche du bureau, une petite armoire, plus haute que large, sur laquelle reposait quelques livres, dossiers, et autres papiers. Lena ne se leva pas. Loth et Rika s’avancèrent, et ne s’assirent pas sur les deux fauteuils bruns, restant debout, immobiles face au bureau. Le regard de la jeune femme, à moitié caché par ses paupières mi-closes, passait de l’un à l’autre.
-   Quelle a été la réponse ? Demanda-t-elle d’une voix suave en décroisant ses mains autour de ses genoux et en appuyant doucement une joue sur la paume de sa main gauche, le coude appuyé sur la surface en bois poli du bureau.
-   Il accepte, répondit Rika sans aucune émotion dans sa voix.
Il y eut un rapide battement de cils chez Lena. Puis elle changea une nouvelle fois de position, se vautrant dans son fauteuil, croisant les jambes et les bras.
-   Bien. Qu’avez-vous appris ? Continua-t-elle sans se départir de son petit sourire en coin, qui recourbait ses lèvres fines.
-   Il a un groupe assez conséquent, répondit Loth, constitué d’enfants de tout âge, de tout sexe et de toutes races. Il affirme qu’il en a le contrôle, mais il reconnaît manquer de moyen et surtout d’envergure. Toutes ses actions se font dans le plus grand silence.
-   Il avait dans l’idée de dresser tous ces jeunes, continua Rika, pour renverser le pouvoir et « foutre un peu le bordel », selon ses mots. Mais nos objectifs l’intéressent bien plus depuis qu’il a pu s’entretenir avec un de nos dirigeants, et il est prêt à se tenir à vos obligeances.
Lena se tapota la joue avec un doigt en détournant le regard.
-   Je vois, je vois…, dit-elle distraitement. Et pour terminer ?
-   Pour terminer nous lui avons dit de rester sur ses positions pour que nous puissions revenir lui donner une réponse définitive.
-   Très bien ! S’exclama alors Lena en se relevant, posant les deux mains à plat sur son bureau, savourant du regard ses deux acolytes. Vous avez fait du bon travail, comme de coutume. Je suis fière de vous !
-   Vous saviez.

Un court silence s’abattit dans le bureau. Loth regardait Lena dans les yeux. Rika ne bougeait pas.
-   Vous saviez, reprit Loth d’une voix où ne perçait aucune émotion. Que Rika et moi étiez en mission dans le même périmètre. Qu’on allait se rencontrer.
Le sourire de Lena s’élargit légèrement.
-   Continue, enjoignit-elle d’une voix douce.
-   Vous saviez que nous nous retrouverions au même lieu que celui que je devais voir.
Les yeux de la jeune femme se plissèrent significativement. Le museau de Rika se fronça de même. Loth continua.
-   Vous saviez que nous trois, nous avions un lien en commun… Vous saviez tout depuis le début, vous avez tout fait pour ça.
-   Effectivement, susurra Lena en se détachant du bureau.
Elle se retourna et contourna son fauteuil pour contempler le tableau.
-   Nous pensions qu’il était temps, tout simplement.
-   Temps pour quoi ? Demanda froidement Rika.
-   Temps pour vous… Elle tourna la tête de profil, regardant le sol, le même sourire toujours affiché sur ses lèvres. De connaître la vérité sur votre identité.
Rika et Loth restèrent silencieux, fixant du même regard la silhouette drapée d’une robe noire qui taillait ses courbes à la perfection. Même à cet instant, Loth ne put s’empêcher d’admirer l’admirable fessier qui se devinait sous le fin tissu. Il en réprima une grimace gêné.
-   C’était quoi le délire, précisément ? Pourquoi on ne s’en rappelait plus ? Qui nous avait caché tout ça ? Et plus important encore. Marvin, puisque vous devez le connaître au fond, a dit que Rika avait été tuée, qu’elle n’était pas hybride à l’origine. Qui ou quoi a provoqué tout ça ? C’est quoi, cette vérité ?
Lena se retourna lentement, dévorant Rika de ses yeux verts.
-   La vérité ? Mais c’est à vous de la connaître, pas à nous. Quand nous vous avons recruté, nous ne savions pas qui vous étiez. Nous ne savons rien de plus que ce que nous raconté a ce Marvin. C’est moi la dirigeante qu’il a rencontré, complètement par hasard. Il aurait été plus simple de tout vous dire, c’est ce que vous pensez ? Mais nous avons préféré que vous alliez voir vous-même sur place. C’est même ce que ce Marvin nous a dit. Ce manoir où vous vous êtes retrouvés a dû faire ressurgir en vous bien des souvenirs, n’est-ce pas… ?
Rika détourna la tête. Loth baissa les yeux. Ils grimacèrent tous les deux. Lena n’en sourit que plus davantage.
-   Le goût de la vérité… Amer, et sucré à la fois…
-   Ca suffit.
Loth se détourna du bureau, les mains dans les poches.
-   J’en ai assez entendu. Je me tire.
Rika resta immobile, les lèvres pincées. Loth s’avança vers la porte du bureau.
-   Loth, tu ne vas pas nous abandonner ? Demanda alors Lena dans son dos.
-   … J’ai une autre question à vous rétorquer, répondit Loth d’une voix ferme. Changez de disque. J’en ai marre d’entendre la même question. Que je vous quitte ou non, c’est pas ça qui vous arrêtera d’aller jusqu’au bout. J’ai juste besoin de faire une pause.
Puis il se détourna une bonne fois pour toute, ouvrit la porte, et  la referma derrière lui sans la claquer. Lena regarda alors la tigresse en souriant, dont les poings serrés tremblaient.
-   Eh bien ? Dit-elle dans un murmure.
Rika se détourna alors rageusement, et s’élança sur la porte avant de l’ouvrir brutalement.
-   Loth !
Le jeune homme, à quelques pas dans le couloir, se retourna, surpris. La tigresse le fixa. Ses yeux jaunes lançaient des éclats meurtriers. Son baggy contrastait affreusement avec sa personne réelle, détournant sa rage et son désir de tuer en crise d’adolescence pré-pubère.
-   Je me fous du lien qu’on peut avoir, commença-t-elle, la voix vibrante de rage, le museau légèrement baissé. Je me fous de toutes les pièces de ce manoir qu’on a visité dans la nuit, de tous les souvenirs qui nous sont remontés en mémoire et qu’on peut avoir en commun, je me fous du passé ! S’écria-t-elle alors en redressant son museau, fixant Loth droit dans les yeux, la mâchoire serrée par la colère dont l’émotion transperçait chaque mot. Ce qui compte à mes yeux, c’est le présent. C’est sur ça que se construit l’avenir, et pas l’inverse ! Et je suis sûre d’une chose, à défaut de savoir qui je suis réellement et d’où je viens. C’est qu’un jour… Un jour, je te tuerai, Loth. C’est moi qui t’enverrai dans l’autre monde, et personne d’autre. Je te tuerai, tu comprends… ?
Le jeune homme resta silencieux, les mains plongées dans les poches de son long manteau noir. Puis il détourna légèrement la tête, sortit son paquet de cigarettes et en coinça une entre ses lèvres avant de l’allumer.
-   Comme tu voudras, dit-il en recrachant sa fumée. Tu n’as qu’à faire tes propres choix et vivre ton présent comme tu le souhaites. Mais moi, je resterai dans le passé jusqu’à ce que je puisse y voir clair. Tu n’auras qu’à te retourner pour m’avoir. Je serais derrière toi… Dans ton ombre.
Puis il se retourna tout à fait et partit. Rika le regarda s’éloigner la mine sombre, sans pouvoir détacher son regard sauvage de cette grande silhouette noire, dont les longs cheveux de la même couleur balayaient le col du manteau. Enfin elle se retourna à son tour, sans un mot, sans un geste, revint sur ses pas, et referma la porte du bureau de Lena derrière elle. Celle-ci s’était dirigée entre temps devant ses deux double-fenêtres, et contemplait le ciel bleu à travers les vitres.
-   Il y a tellement de choix qui se dressent sur notre chemin, dit-elle sans émotion. Tellement de portes. Parfois on se demande combien sont restées fermées pour qu’on puisse en ouvrir une seule, et on souhaite retourner en arrière pour vérifier si on a fait le bon choix, mais… C’est impossible. Il est déjà trop tard. Alors il faut continuer d’avancer. Jusqu’aux prochaines portes menant à l’inconnu. Le Grand point d’interrogation, qui est le même pour tout le monde, mais différent pour chacun d’entre nous. L’Avenir.
Rika resta silencieuse entre la porte et le bureau, immobile, effacée, le regard perdu dans le vague.
-   Et toi Rika, que décides-tu ? Demanda finalement la jeune femme en se retournant vers la tigresse.
La queue de l’hybride fouetta l’air. Elle redressa le museau, fixant Lena d’un regard où ne perçait aucun sentiment.
-   A défaut d’être un félin, je préfère être un félin en captivité plutôt qu’un félin errant. Au moins j’ai un but à accomplir.
Le sourire de Lena s’élargit, et elle s’avança vers son bureau, s’asseyant de nouveau sur son fauteuil.
-   Ca tombe plutôt bien, ma chère Rika. Le boulot n’attend pas. J’ai déjà une nouvelle mission pour toi. Et cette fois, tu ne seras pas seule…


Saïko, Sephyra et Myosotis étaient assis sur des tabourets qu’ils avaient repris du bar et qu’ils avaient ramenés autour de la grande table en bois, entre le canapé et la télévision accrochée sur le mur. A côté d’eux, Hunter et Donf restaient debout, ne quittant pas des yeux l’échidné noir qui avait pris place sur le fauteuil en face d’eux, derrière la table. Enfin, Zalosta s’était assise sur le canapé, Millie et Arthur à ses côtés. Hunter détaillait l’hybride, l’esprit embrumé par toutes ses questions, tout ses souvenirs, toutes ses incertitudes.
-   Je vous dois quelques explications, dit lentement la voix grave et posée de l’échidné.
Tous les regards convergèrent – si ce n’était déjà fait – vers lui. Ses yeux blancs restèrent droits face à lui-même, dans le vide, ne « regardant » rien de précis.
-   Je m’appelle Kane. Et je suis bel et bien votre Patron.
Hunter ingurgita avec peine, la bouche sèche, le cœur battant. Donf recula d’un pas, la bouche entre-ouverte, le souffle court.
-   C’est impossible…, rétorqua-t-il faiblement.
-   Non, ça ne l’est pas, intervint placidement Myosotis. Son point vital se trouve au même endroit que pour l’humain que j’ai croisé à votre manoir. Et s’il portait des lunettes teintées, c’était pour cacher ces yeux. C’est bien lui.
Hunter balança lentement la tête en avant. Ses cheveux bruns cachèrent ses yeux. Le regard de Donf passait de Kane à son ami.
-   Non, vous ne pouvez pas être… Vous êtes un hybride ! Qui était l’homme au manoir ?! Répliqua-t-il avec colère et impuissance.
-   C’était un clone. Et il avait conscience de sa nature. J’ai le pouvoir de créer des clones de moi, lesquels peuvent prendre n’importe quelle enveloppe charnelle, déjà existante ou inédite. Cependant, c’était la première fois que je m’essayais à créer un clone qui pourrait… Exister et survivre sans mon pouvoir.
-   Alors… Depuis tout ce temps c’était vous sans être vous ? Demanda curieusement Zalosta, nullement étonnée.
-   Tout à fait. Celui que vous avez connu jusqu’ici était une réplique de moi. Il agissait comme j’aurais agis, pensait comme j’aurais pensé.
-   Mais ce n’était pas vous en tant qu’identité, continua Zalosta dans sa logique. Donc, vous ne devriez pas nous connaître, puisque le clone avait sa propre expérience de nous. Vous-même, vous ne nous avez jamais rencontré. Et inversement.
L’échidné tourna légèrement son museau vers la hérissonne. Ses yeux vides semblèrent la regarder un instant. Un léger sourire se peignit sur ses lèvres.
-   Ta vivacité d’esprit m’étonnera toujours, Zalosta. Pour t’expliquer simplement, le clone est un résidu de moi-même. Quand j’ai appris que j’étais mort dans l’incendie du manoir, je suis venu reprendre le résidu de mon pouvoir. Ce qui comprend la mémoire consciente et inconsciente de mon clone pendant sa période d’activité, ainsi que ses impressions, et tout ce qui suit. Ca coûte beaucoup d’énergie, mais c’est faisable.
-   « Quand j’ai appris que j’étais mort je suis venu reprendre mon résidu de… » Holà, dit simplement Saïko, pour qui l’histoire de clone, de résidus et de pouvoir bizarre ne disait absolument rien.
A ce moment, Millie tressaillit brutalement. Zalosta réagis aussitôt, se tournant vers elle. La jeune fille avait les yeux grands ouverts, perdus dans le vide, et ses pupilles d’un violet sombre s’étaient dilatées.
-   Millie ? Demanda Zalosta en se penchant légèrement vers elle.
-   Activité démoniaque… intérieure… Récita la jeune fille d’une voix éteinte, ses lèvres bougeant à peine, le corps et le regard complètement immobiles.
Au mot « démoniaque », tous les regards se posèrent sur Hunter. Celui-ci avait gardé la tête baissée. Ses yeux restaient cachés sous ses cheveux bruns.
-   Kane, je dois te parler, dit-il d’une voix blanche, relevant à peine la tête, sans même regarder son interlocuteur.
Puis il se dirigea vers la porte d’entrée, et sortit sans la refermer. Le Patron releva ses yeux vides sur Donf.
-   Tu lui as dit ? Demanda-t-il simplement.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 13, 2009, 08:30:15 pm
Le jeune chef-cuistot, ne sachant que dire ou faire de plus, hocha la tête de haut en bas, les sourcils froncés. Kane détourna les yeux.
-   Je vois…
L’échidné noir se leva alors et, contournant le fauteuil et le canapé comme s’il voyait très bien, se dirigea vers la porte, puis referma doucement celle-ci derrière lui. Zalosta reposa directement son regard sur Donf, qui était resté immobile, dans la même position.
-   Donf, qu’est-ce qu’il y a qu’on ne sait pas ? Demanda-t-elle d’une voix sans détour.
Le jeune homme baissa la tête, les poings tremblant, n’osant regarder par la fenêtre pour voir ce qui s’y passait.
-   Kane, le Patron, est… C’est le père d’Hunter, dit-il difficilement.
Zalosta resta songeuse.
-   Son père, hein… ?
Sephyra et Saïko regardaient les deux amis s’interroger en silence sans trop comprendre la situation. Myosotis pour sa part était tout à fait indifférente à ce qu’il se passait.
-   Hunter ne connaissait pas son père ? Osa finalement demander Sephyra, aussi bien pour elle que pour son acolyte le renard.
-   C’est… Plus compliqué que ça, répondit Donf, la voix légèrement tremblante. Beaucoup plus… Compliqué.
-   Mais c’est un hybride, et Hunter est humain, releva sagement Saïko avant de comprendre la réaction du chef-cuistot quelques minutes plus tôt, réaction qui sur le moment lui avait paru être sur le coup de la surprise.
-   Apparemment, une révélation en cache irrémédiablement une autre…, conclu Myosotis en croisant les bras.

Kane s’immobilisa à quelques mètres de son fils, après avoir descendu les quelques marches du perron. La voiture était garée juste à côté d’eux.
-   Qu’est-ce que tu veux savoir ? Demanda l’échidné. Pourquoi tout ça est arrivé ? Pourquoi je t’ai infligé autant d’épreuves ?
Hunter resta silencieux, la tête légèrement baissée, les bras raides autour du corps.
-   Pourquoi je ne t’ai pas élevé ? Pourquoi je ne suis pas intervenu ce fameux jour ? Continua l’hybride. Demande-moi, maintenant que je suis là. Profites-en.
-   Espèce de…
Pour toute réponse, Hunter s’avança vers lui à grands pas, la mâchoire serrée, les yeux toujours dissimulés derrière ses mèches brunes. Kane ne fit aucun geste quand son fils l’attrapa par le col de sa parka noire. Mais Hunter ne fit rien de plus. Il gardait ostensiblement la tête baissée. L’échidné remarqua alors que le poing du jeune homme tremblait légèrement. Puis, lentement, la poigne se relâcha, sans pour autant qu’Hunter ne lâche totalement prise. Une fine et unique larme tomba silencieusement sur le sol. Lorsqu’il parla, ce fut d’une voix presque éteinte, où se mélangeaient tristesse et haine, mais aussi regrets et incompréhension.
-   Dis-moi juste… Comment était maman…
Kane soupira lentement. Lorsqu’il répondit après un court silence, sa voix se fit plus fatiguée qu’elle ne le semblait déjà à l’accoutumée.
-   C’était… Une femme merveilleuse…
Hunter trembla légèrement sans lâcher la parka de son père, alors qu’une deuxième et toute petite larme s’écrasait sur le sol sec.

*****
***



J'ai cherché à changer la couleur, du blanc comme ça partout, ça finit par faire mal aux yeux je pense. Comme je suis nul en couleur, j'ai pris la première qui me convenait, mais c'était du hasard quoi :'D Si ça va pas, dîtes-le, je changerai.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Décembre 13, 2009, 09:02:49 pm
Du violet ! o/ *PAN*

Bref. C'était juste pour dire que la couleur passait, du moins de mon point de vue. Après, faut voir avec les autres.

Lisez NightDreamers.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Décembre 13, 2009, 10:30:10 pm
Et voilà donc là suite de ND. Il serait temps que je rattrappe une fic que je suis plus ou moins activement.

Ce dernier chapitre porté sur la relation entre Kane et Hunter, ça devait arriver un moment ou à un autre. Cependant, je ne pensais pas que la confrontation arriverait si vite, j'aurais plus penché vers les alentours du chapitre 20. Sinon, relation Rika-Marvin-Loth, peut-être un abandon de ce dernier et le fait que Sephyra est prononcé "Athem" donne toujours envie de lire, d'attendre la suite (pas trop tôt non plus hein ?).
Arf, je vois pas quoi dire de plus à part que c'est toujours aussi plaisant de lire, et comme Hunter l'a si bien dit :

Lisez NightDreamers.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 15, 2009, 07:59:32 pm
Je sais pas pourquoi, mais j'ai particulièrement aimé cette suite. Tout roxxe, comme d'hab TOT
C'est limite déprimant, parce que les attentes pour la suite s'en font insupportables... J'espère qu'on aura le droit à une méga suite pour Nowel é___è

En tout cas c'est encore une super suite. Tout est super bien décrit, surtout les attitudes de Lena qui sont très simples à visualiser. Ca rend ton monde vivant, tes persos vivants... On sent qu'il y a quelque chose derrière tes mots, que Nightdreamers n'est pas seulement un long texte sur une page internet, mais une histoire apte à nous faire rêver... Une histoire dont, bizarrement, on adorerait tous faire partie, malgré la terreur qu'elle fait régner. Alors pourquoi est-elle si attirante? C'est sa magie qui l'est, peut être.

En tout cas, un grand bravo, et surtout, une très bonne continuation ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 16, 2009, 03:26:39 pm
Papa !! =3

Quelle suite magnifique !! Non, franchement, moi aussi je l'ai adoré ! J'aime tout particulièrement la fin, quand Hunter demande avec sa maman... C'est trop mignon !!
Bref, en tout cas une suite riche en révélation. Je n'aurai jamais cru que le Patron du début était un clone, mais en même temps ça explique bien des choses. Et d'après ce que j'ai compris, la maman de Hunter était une humaine, c'est ça ?

Lena, quant à elle... Je sais pas pourquoi, je la déteste de plus en plus !! Elle fait vicieuse, hypocrite... Bref, je l'aime pas. Par contre Rika, elle, est très franche XD Ca change complètement !

En tout cas j'adore comme tu écris !! Je n'ai plus qu'à te souhaiter bon courage pour la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 17, 2009, 12:54:37 am
Hunter < Je commencer à m'inquiéter. C'est vrai, ça fait plusieurs fois de suite que tu laisses un coment', je me pose des questions. T'as un truc à te faire pardonner, je le sens è_é
Hygua' < Content de te revoir Pain de Mie ! Ooh, confrontation, confrontation... Pour l'instant je pense que c'était plutôt un retour aux sources. On ne connaît pas encore les détails du passé d'Hunter (si vous voulez tout savoir, lisez sa fic ! *SBAF), mais voir apparaître son géniteur comme ça, - pire ! - se rendre compte que depuis quelques années il vivait à ses côtés, ce doit être un véritable choc pour lui ! Je pense que tout ça n'est pas très clair dans sa tête, il doit se poser beaucoup de questions. Et pas de gentilles questions, à mon avis. Pour le reste je te laisse cogiter ! A la prochaine =)
Sephyra < Pour nowel vous aurez un chapitre spécial, je pense é__è
Et merci pour tout ces compliments ! J'y suis pourtant pas habitué de votre part, c'est tellement agréable é_è *SBAF* Non, vraiment, merci, votre post m'a fait un réel plaisir quand je l'ai lu. Encore merci, pour tout é__è (Ya que des "é__è" dans ce commentaire è_é)
Kayra < Ma fille ! <3
Mui c'est mignon avec la question de Hunter, j'en avais l'idée depuis un bail je crois. Le pauvre a  pas eu une enfance facile... Mais on en verra les détails petit à petit dans les intros et au cours de la fic. Comme pour les autres persos. Mais si vous voulez les GROS détails, pour Hunter comme pour Sephy ou Zalos, lisez les fics de leurs créateurs ! o/ *Coup de pub no jutsu*
Citation de: Kayra
la maman de Hunter était une humaine, c'est ça ?
La réponse te sera très bientôt donnée, mais en tout cas, ça reste une bonne question. Très intéressante ^o^
Quant à Lena... Attention attention aux apparences, comme toujours ! XD
Merci pour les encouragements et les compliments, ma fille <3

Très bien, alors au final je garde encore une fois l'illustration de Sephy pour ma pomme et je la mets pas *Se fait lyncher* Mais ya une raison ! Je la mettrai pour le prochain chapitre, soit le 18. Et pour le 19, y en aura encore une autre ! Alors, content ? Remerciez à l'avance notre chère Sephy, de ce côté là elle me fait tout plein de cadeaux ^o^ Merci Sephy !
Ya un autre truc que je vous réserve mais faudra que je pense à demander à ma femme une petite correction. 'Fin vous verrez.
Bref. Suite et fin de ce chapitre 17, "Maman". A quand "Papa" me direz-vous *SBAF
Voilà ENFIN les grosses explications que vous attendiez ! Et le premier qui me dit que j'ai une écriture de fille se prend mon écharpe dans la gueule ._.
La robe qu'enfile Zalos est aussi celle qu'elle porte sur l'illustration de Sephy, je vous laisse découvrir ce que ça donne par écrit (si je décris bien XD).
Bon j'arrête de parler, et voilà la fin de la fic*SBAF* du chapitre.
A la prochaine ! =)




Hunter était directement remonté à l’étage prendre sa douche, sans un mot, sans un geste. Au fond de lui bouillait toujours la haine inextricable qu’il vouait à cet homme, qui l’avait manipulé depuis sa naissance, et à qui il devait tous ses malheurs. Mais au fond, il restait quand même son père, celui dont il provenait, et pour cela, par respect pour sa mère mais aussi envers son sang, il devait se contenir. Sans compter que ses sentiments étaient complètement embrouillés. Pour l’heure, Hunter était sûr d’une chose. Kane était venu pour mettre la situation au point. La destruction du manoir, les attaques, l’avis de recherche, la fuite… Ils ne comprenaient rien, absolument rien. Mais leur Patron, lui, savait. Et pour le moment, seul Donf avait l’air de savoir également pourquoi ces personnes leur en voulaient. Il était temps de mettre les choses au clair. Mais avant cela, ils devaient se reposer.
Donf prépara un petit-déjeuner en se servant de ce qu’il y avait dans le réfrigérateur. Seul Kane ne mangea pas. Le cuistot en profita pour prendre sa tasse de café et aller fumer une nouvelle fois sur le perron, s’entretenant par la même occasion avec son Patron. Puis le jeune homme monta se reposer dans la chambre où il y avait deux lits simples. Il en avait bien besoin après le trajet de nuit et les derniers évènements. Après avoir pris sa douche et passer des vêtements propres, Hunter fit de même en s’enfermant dans la chambre contenant un seul lit. Les autres se suivirent à la suite dans la salle de bain, certains profitant d’un bon bain chaud, d’autres préférant prendre une bonne douche. Le sourire revint sur les visages au fur et à mesure que les heures passaient. A midi, le Patron les quitta pour aller faire quelques courses, sans donner plus de précisions. En début d’après-midi, Zalosta, Sephyra et les enfants en profitèrent pour aller faire un tour dans le bois. Saïko les accompagna avec plaisir, se sentant très à l’aise, entouré de la nature. Un vent léger faisait bruisser les branches raides des sapins, emportant avec lui les rires des deux enfants, qui s’amusaient à collectionner les plus grosses pommes de pins. Myosotis pour sa part resta allongée sur le canapé, somnolente, jusqu’à ce qu’Hunter redescende et n’allume la télé. La jeune femme suivit distraitement le téléviseur des yeux, les deux jeunes adultes restant silencieux.
Les heures passèrent, lentement mais sûrement. Quand Zalosta et les autres revinrent de leur balade, Donf sortait de la douche. Il se présenta avec un maillot blanc à col fin, une petite fermeture éclair ouverte sur son torse, et habillé d’un jean bleu délavé, long et large. Hunter pour sa part avait trouvé dans le tas de vêtement du matin le même maillot que celui de Donf mais en bleu, le col plus large, mais il portait toujours le même et inimitable pantalon blanc, cette fois impeccable et parfaitement repassé. Zalosta quant à elle avait passé sa nouvelle robe bleue, une robe assez originale dont les manches étaient retenues par deux boutons blancs, l’un au niveau du coude, l’autre au niveau du poignet ; de derrière, la robe s’arrêtait au niveau des pieds, mais de devant, elle s’ouvrait au niveau du bassin pour laisser les jambes à l’air libre. Une petite jupe courte, assortie à la robe et qui se portait avec, cachait l’intimité de la hérissonne.
Quant aux autres, ils avaient tout simplement remis leurs vêtements ordinaires, mais cette fois-ci tout propres. Et c’est précisément à ce moment que leur Patron revint, portant dans une main une boîte remplie de pâtisseries, dans l’autre un petit sac plastique qu’il remit à Donf, avant de repartir aussi rapidement qu’il n’était revenu. Tout le monde s’agglutina près de la grande table en bois, écoutant distraitement les informations télévisées en grignotant les sucreries.
Et enfin, Hunter éteignit la télévision, on débarrassa la table de la petite boîte et on nettoya les miettes, puis Donf alla chercher le sac en cuir brun contenant les trois mystérieux livres dans la voiture. Il les disposa côte à côté sur la table, puis un silence religieux prit place, chacun décortiquant les  bouquins des yeux.

Ce fut le cuistot qui prit la parole le premier, assis sur un tabouret, la voix un peu hésitante.
-   Je crois avoir compris ce que cherchent à faire toutes ces personnes, surtout après ce que m’a raconté Hunter dans la voiture sur ce qui s’est passé la fameuse nuit du bal, mais… Enfin, c’est tellement… Incroyable, que j’arrive pas à imaginer…
-   Qu’est-ce que ça raconte ? Demanda Hunter qui était assis sur le fauteuil en faisant un signe de tête en direction des livres.
-   Beaucoup de choses. En fait, ce sont des notes prises par Kane. Certaines parlent de sujets, d’expériences, ou de pensées. Mais le sujet qui revient le plus, c’est… l’Enfer.
-   L’Enfer ? Interrogea Zalosta, sincèrement étonnée, ce qui était rare.
-   D’après les recherches du Patron, la Porte des Enfers existerait bel et bien sur notre planète. Il n’est pas précisé si elle est matérielle ou non… Mais elle existe.
-   Et donc ? Rétorqua Myosotis, les bras croisés, affalée sur le canapé à côté de Zalosta.
Arthur se trouvait sur les jambes de la hérissonne, écoutant distraitement, fixant Donf les yeux grands ouverts ; Millie était assise juste à côté, les deux bras repliés autour de sa peluche. Elle regardait fixement les trois livres sans pouvoir en détacher ses yeux. Sephyra et Saïko quant à eux étaient assis sur deux autres tabourets, encadrant Donf qui se massa le front d’une main avant de reprendre.
-   Et donc, selon ce que j’ai compris, cette Porte serait bloquée par trois sceaux.
-   L’Enfer, reprit Zalosta, songeuse. Dans le discours de cette femme, la nuit du bal… Elle parlait de la « nuit éternelle ». Ce serait l’ouverture de la Porte des Enfers… ? Donf, est-ce que c’est précisé dans ces bouquins ce qui se passerait si la Porte était ouverte ?
-   Non, je ne crois pas, répondit-il. A vrai dire, avant que vous ne débarquiez, j’avais lu à peine quelques pages en entier, mais survolé tout le reste. Il y a encore certainement des zones d’ombres que ces bouquins peuvent éclairer.
-   C’était à cause de ça que tu avais l’air si tourmenté, quand on est arrivé ? Demanda alors Sephyra en regardant son ami de biais.
Celui-ci serra les poings sur ses genoux. C’était la question qu’il aurait voulu éviter.
-   Et bien… Dans certaines pages, il est expliqué ce que sont les sceaux et quelles sont leurs formes. Mais il y a autre chose d’annoté à côté, et c’est ça qui m’a perturbé.
Donf prit un des livres, le feuilleta, puis en prit un autre, cherchant la bonne page. Les autres le regardèrent faire, jusqu’à ce que le cuistot ne pose le doigt sur une page, la relisant rapidement.
-   C’est celle-là.
(http://fc08.deviantart.net/fs51/i/2009/350/4/6/NightDreamers___Recherches_5_by_Donfy.jpg)
Il passa le cahier à Saïko, qui se trouvait à côté, puis le livre passa de mains en mains. Avant de passer le bouquin à Hunter, Myosotis fronça les sourcils en s’attardant sur le titre et sur son prénom. Elle reposa ses yeux bleu-gris sur Donf.
-   Tu as pu comprendre le sens du message ?
-   Et bien… Commença Donf avant de se pencher pour récupérer le livre qu’Hunter lui tendit, puis de chercher une autre page qu’il retrouva rapidement. Voilà. En mettant en relation les annotations rattachées à vos prénoms, « connaissance », « innocence », et « réminiscence », on peut faire le lien avec cette page-là.
Il hésita un instant avant de tendre une nouvelle fois le livre à Saïko. Le renard lu la page sans comprendre, ses sourcils se fronçant à la lecture de « Démons », « Monstres » et « Anges déchus », annotés au crayon de bois juste au-dessus de trois noms étranges. Ce qui restait effrayant parce qu’ils ne comprenaient pas, c’était que les noms de Myosotis et des enfants revenaient encore, celui de la jeune femme en-dessous de « Anges déchus », celui de Millie et Arthur en-dessous de « Monstres ».
(http://th07.deviantart.net/fs50/300W/i/2009/350/1/9/NightDreamers___Recherches_by_Donfy.jpg)
(Voir ici en plus grand) (http://donfy.deviantart.com/art/NightDreamers-Recherches-140998657)
Le cœur de Sephyra se serra dans sa poitrine. Elle prit bien soin de passer le cahier directement à Zalosta sans le faire transiter par les deux gamins qui écoutaient distraitement. La hérissonne serra le livre dans sa main.
-   Ceux qui sont marqués, ce sont ceux qui ont été enlevés, remarqua-t-elle.
Donf opina discrètement du chef. Hunter reposa le livre sur la table, puis se gratta le début de barbe qui lui poussait sur les joues et le menton.
-   Bon. Pour résumer ? Demanda-t-il simplement.
-   Cette femme au bal a répondu qu’ils avaient besoin d’eux, énonça Zalosta en faisant allusion aux deux enfants. Myosotis a elle aussi été enlevée… Trois sceaux. Une Porte.
-   Ils ont besoin d’eux et de Myosotis pour ouvrir les trois sceaux, intervint Sephyra. Mais ce qui est bizarre, c’est qu’ils ont l’air de les compter pour deux. Il reste un blanc pour un des trois noms. D’ailleurs, Donf, je suppose que ces noms étranges, ce sont les sceaux ?
-   Je suppose, oui. Mais ce n’est pas terminé, on peut encore aller plus loin. Dans la page « Spirale », il est question d’une boussole, reprit-il en regardant le groupe. Et bien…
Le jeune homme prit un autre cahier que celui qu’il avait montré jusque là, et chercha une page, avant de prendre le troisième. Enfin, il fit passer une nouvelle fois, attendant la réaction des autres et leurs conclusions, la mâchoire serrée.
(http://th05.deviantart.net/fs50/300W/i/2009/294/a/6/NightDreamers___Recherches_2_by_Donfy.jpg)
(Voir ici en plus grand) (http://donfy.deviantart.com/art/NightDreamers-Recherches-2-141000014)
-   C’est difficile à lire, remarqua Saïko en approchant le livre de ses yeux. C’est bien marqué… « Sacrifices » ? Demanda-t-il d’une voix blanche en décryptant les signes.
-   C’est ce qu’il m’a semblé comprendre, oui, répondit difficilement le cuistot.
Les autres restèrent silencieux. Arthur chercha à voir lui aussi quand Zalosta eu le cahier entre les mains, regardant la page contre le dos de l’enfant pour que celui-ci – assis sur les genoux de la hérissonne – ne puisse lire.
-   Et bien, ça me parait très simple, commenta finalement Myosotis en croisant les bras, s’enfonçant dans le canapé. Ils ont besoin de moi et des deux autres pour nous sacrifier et ouvrir les sceaux. Voilà.
-   Mais il manque une personne – ou deux, comme eux, remarqua Hunter.
-   Et pourquoi ne pas l’avoir fait quand ils en avaient l’occasion ? Continua Saïko.
-   Il leur faut peut-être attendre un moment précis…, tenta de résoudre Sephyra en se prenant le museau d’une main, songeuse. Ou même sacrifier ceux qui sont choisis pile à l’endroit où se trouve le sceau correspondant.
-   Il n’y a pas d’autres indications précises, Donf ? Les coupa Zalosta d’une voix éteinte en regardant le chef cuistot.
Celui-ci hocha la tête de façon négative.
-   Pas à ma connaissance, mais il faut décortiquer ces bouquins, ça c’est sûr. On en apprendra plus.
-   Je vais t’aider à le faire, répondit la hérissonne en descendant Arthur de ses jambes.
Hunter signifia de même sa participation en prenant simplement un livre en main, le feuilletant distraitement.
-   Je veux vous aider aussi, intervint Sephyra en se levant.
-   Non.
Zalosta regarda son amie droit dans les yeux.
-   C’est notre problème. Vous êtes étrangers à notre vie, à notre boulot. Ces personnes se sont attaquées à nous personnellement, et c’est à nous de régler ça.
-   Mouais, continua Hunter en se levant à son tour, presque indifférent. Sans compter qu’ils ont bousillé le clone de notre Patron. C’est pas cool.
-   Zalosta a raison, reprit Donf en allant ranger son tabouret, puis en revenant prendre un des trois livres sur la table. Il regarda Saïko et Sephyra. Désolé de vous avoir embarqué là-dedans, vous deux, mais laissez-nous gérer ce petit problème de concurrence. Et puis Sephyra, fais attention à toi, ta poitrine pourrait encore rapetisser si tu t’investis trop…
-   Quoi ?!
-   L’Enfer ! Ben voyons…
Tous les regards convergèrent sur Saïko, qui restait assis sur son tabouret. Le goupil dévoila ses canines blanches, le regard plus flamboyant que jamais.
-   On vous laisse vous occuper de ces bouquins, mais quand il faudra se battre, on sera là ! Hors de question de laisser des tarés de ce genre ouvrir une Porte pareille.
-   Je suis assez d’accord, l’Equilibre serait rompu, intervint FireFox, alors que le médaillon de Saïko s’illuminait.
Sephyra posa ses mains sur les manches de ses katanas, bien à l’abri dans leurs fourreaux, en souriant dangereusement elle aussi, les sourcils froncés.
-   Ca fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti cette tension si particulière de l’odeur du sang et de la concentration des combats… A croire que notre route se croisait exprès pour nous amener à ça. Très bien ! Faîtes-nous signe une fois que vous aurez compris le pourquoi du comment. On ira foutre une raclée à ces barges de première.
Donf soupira de manière désabusée, puis reprit son sérieux. Zalosta fit de même, souriant aux deux hybrides. Hunter se contenta de siffler entre ses dents en détournant la tête. Myosotis restait bras croisés, immobile, les yeux clos. Arthur, que l’impatience gagnait, intervint d’une voix grincheuse en se mordillant un doigt :
-   J’ai faim…
Millie quant à elle s’était assoupie sur le canapé.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 17, 2009, 01:03:33 am
La soirée approcha, et le soleil se coucha vite.
-   Les miracles de la nature, les quatre saisons, prophétisa Saïko de manière poétique en regardant par la fenêtre les derniers rayons orangers se perdre entre les troncs des sapins. Les journées raccourcissent vite, en cette période.
-   Oui, c’est bientôt l’automne, déjà… Encore quelques semaines.
Saïko retourna s’asseoir à l’autre bout du canapé, à l’opposée de Sephyra. Cette dernière apprenait à tapoter sur la télécommande. Elle s’étonnait elle-même de se dextérité à comprendre comment fonctionnaient les boutons. On tape, on change de « chaîne ». On tape, on augmente le volume du son. Mais la roussette prenait bien soin de ne pas mettre trop fort. Au-dessus, les enfants dormaient dans les deux lits séparés, Myosotis s’était accaparée la chambre isolée, et pour finir, Hunter, Donf et Zalosta s’étaient enfermés dans la dernière chambre qui contenait le lit deux places, décortiquant ensemble les trois mystérieux livres.
-   … J’ai horreur de me sentir impuissante, dit-elle soudain en rompant le silence.
Le goupil rit légèrement, sans ironie.
-   Il ne faut pas confondre impuissance et patience. Pour l’instant, il suffit d’attendre. Ce sont eux qui nous l’ont demandé… De leur faire confiance.
La roussette approuva en silence, les yeux mi-clos. Elle n’écoutait plus le programme des informations.
-   Ca fait combien de jours qu’on s’est rencontré ? Demanda-t-elle en ramenant ses pieds sur le canapé, coinçant ses genoux contre elle et entourant ceux-ci de ses bras avant d’y poser son menton.
-   On s’est rencontré dans le désert… C’est le soir même que je suis intervenu pour sauver Hunter. Ensuite il y a eu toute une journée de passée… Et le soir d’après je me battais contre ce type invincible, dont Myosotis m’a sauvé. Le même soir Donf et les deux gamins nous ont trouvés, et on s’est revu à ce moment-là quand vous nous avez escortés au Manoir. Une nuit, une journée, une nouvelle nuit… Et après le voyage jusqu’au bal, la soirée. Le lendemain, voyage sur les traces de Donf, puis l’hôtel…
-   Et l’hôpital, conclu Sephyra d’un ton morne. Hier, quoi. Donc ça fait… Six jours, en mettant qu’on soit resté comateux vingt-quatre heures à l’hôpital ?
-   Six jours en comptant aujourd’hui, approuva Saïko.
La roussette soupira, ses yeux contemplant la table en bois devant le canapé.
-   J’ai du mal à m’imaginer que toutes ces choses soient arrivées en à peine une semaine… C’est fou, tu trouves pas ?
-   C’est vrai que notre perception du temps est altérée depuis ces derniers jours…
Un long silence suivit ces paroles. Sephyra repensait à ces derniers jours. Elle avait croisé Zalosta complètement par hasard, dans la ruelle, et était intervenue, pensant qu’une jeune mendiante se faisait agresser.
-   Quelle ironie…, murmura-t-elle en plongeant son museau entre ses bras, se souvenant de ce qu’étaient advenus des trois agresseurs au final.
Elle était libre de partir sur le champ. Là. Maintenant. De se lever, d’ouvrir la porte, et de partir, simplement, comme elle l’avait fait quelques années auparavant face à celui qu’elle avait épousé. Elle n’avait rien demandé, n’avait aucun lien avec aucun d’entre eux. Et pourtant… Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle voulait rester. Chaque minute, le doute revenait. Et ce doute ne concernait pas son possible départ, mais plutôt sa ferme décision de rester. D’où venait ce sentiment, quel était-il… ?
Soudain, Saïko se leva du canapé. La roussette releva son museau, regardant le goupil avec curiosité. Son médaillon brilla tout à coup d’une lueur éblouissante. Le renard pesta en se jetant sur la fenêtre.
-   Eteint les lumières ! Ordonna-t-il à Sephyra sans même la regarder.
La roussette obéit, percevant la tension qui était revenue sans prévenir. Elle se leva vivement et éteignit la télé avant de courir appuyer sur l’interrupteur plaqué contre le mur près de la porte. La pénombre envahit le rez-de-chaussée. Le soleil s’était couché, dehors. Sephyra s’approcha silencieusement de la fenêtre. Dehors, un vent étrange s’insinuait entre les branchages des sapins. La roussette se plaça à côté de Saïko et regarda comme lui à travers la vitre. Alors, contemplant la pénombre qui régnait derrière les troncs, en face du chalet, elle vit.
Une silhouette se dessinait dans les ténèbres, s’avançant lentement. Quand Sephyra distingua ce que la silhouette tenait entre ses mains, elle recula lentement en arrière, le cœur battant. L’hybride qui s’avançait dans les ténèbres tenait une longue tige, sertie au bout d’une large lame courbée. Une faux. Sephyra contempla de loin cette silhouette qu’elle avait combattue à deux reprises sans pouvoir la vaincre quelques jours plus tôt.
Un corbeau piailla alors dans la nuit. Et Saïko distingua d’autres silhouettes émergeant derrière le renard. Il prit son médaillon brillant en main, avant de murmurer dans un souffle :
-   Ils sont là…





L’enfant chantait ; la mère au lit, exténuée,
Agonisait, beau front dans l’ombre se penchant ;
La mort au-dessus d’elle errait dans la nuée ;
Et j’écoutais ce râle, et j’entendais ce chant.

L’enfant avait cinq ans, et, près de la fenêtre,
Ses rires et ses jeux faisaient un charmant bruit ;
Et la mère, à côté de ce pauvre doux être
Qui chantait tout le jour, toussait toute la nuit.

La mère alla dormir sous les dalles du cloître ;
Et le petit enfant se remit à chanter… -
La douleur est un fruit : Dieu ne le fait pas croître
Sur la branche trop faible encor pour le porter.



L’Enfance, Victor Hugo




*****
***




Hier soir, j’ai fait un rêve. Un songe d’une autre fois.
Le genre de rêve qui fait que quand on se réveille, on a envie de pleurer. Un peu.


Ses bras reposaient sur son ventre, les mains jointes sur la couverture blanche.
-   Notre enfant… C’est notre enfant, Kane…, murmura-t-elle faiblement dans un doux sourire mélancolique. Il sera le dernier gardien… Et son nom sera…

Dans la neige, seules nos traces de pas étaient visibles. De ces pas qui nous éloignaient de l’orphelinat dans lequel on avait voulu nous emprisonner.  Les gouttes de sang tombaient une par une sur la terre blanche dans laquelle nos chaussures s’enfonçaient.

-   Donf, Saïko, Myosotis ! Clama soudain Zalosta.
Les trois concernés, derrière elle, à côté de Millie et Arthur, la regardèrent de dos.
-   … Je vous confie les enfants. Prenez-en soin, termina-t-elle en se retournant finalement, leur souriant tristement.

Arthur a été puni à rester toute une journée dans le noir complet, dans une petite pièce… Comment on dit déjà, sans sons ? Ah, oui… Insonorisée. Ils disaient que ça calmait. Mais c’était la première fois qu’ils enfermaient un enfant de même pas dix ans aussi longtemps. C’était pour l’exemple.

-   C’est au moins ça que j’ai pu prendre au Diable, répliqua Lena avec souffrance.
-   Mais qu’est-ce que tu es, nom de Dieu…, souffla la roussette.

Quand Arthur est ressorti, il était différent. Quelque chose en lui avait changé.
Et moi, je crois que c’est en restant à ses côtés que ma perception a évoluée aussi.
Parce que nous étions différents, parce que nous étions à part, parce que nous étions plus matures que les autres… Les gens nous ont poussés à devenir des monstres.


-   Essaye seulement de les toucher. Je te gèle les entrailles de l’intérieur.
-   Toi, j’ai hâte de te dépecer vivante…

-   J’aime pas bastonner les femmes. Me cherche pas.
-   Tu me rappelles un humain que je déteste. Tu as presque les mêmes traits. Je vais te tuer.

J’aimerais que ma maman me retrouve un jour. Pour que je puisse lui dire en face, après qu’elle m’ait mise au monde pour m’abandonner, après tout ce que j’ai subi, après toutes ces incertitudes sur mon existence…

-   … Là, c’est officiel, j’ai les boules, commenta placidement le chef cuistot, son fusil à pompe entre les mains.

Et bien, je lui dirais, à ma maman : « Même pas mal ! ».

-   Tu ne te souviens même pas que nous avons passé notre enfance ensemble, Sephyra… ? Demanda la jeune femme sans lever les yeux.



NightDreamers
Chapitre 18 ~ Requiem [Goodbye my hearts, goodnight my sista 1/2]


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 17, 2009, 06:59:24 am
Ouais, prems !
Bon je commence par le traditionnel.... recueil de fautes ! (enfin de trucs bizarres que j'ai repéré, pas forcément des fautes)

Citation
et dont il devait tous ses malheurs
Le "dont" (ffff) est pas terrible je trouve, j'aurais plutôt dit "à qui" (devoir quelque chose à quelqu'un)

Citation
Les heures passèrent, lentement mais sûrement.
Oui, c'est sûr, les heures passent, je te le confirme... Non, je sais pas je trouve cette phrase bizarre, mais j'ai rien à proposer (je sers à rien, je sais XD)

Citation
Quand Zalosta et les autres revinrent de leur ballade
Un seul L à balade. Ballade avec deux L existe aussi, mais désigne un poème ou un morceau de musique.

Citation
l’un au niveau du coude, l’autre au niveau du poignet ; de derrière, la robe s’arrêtait au niveau des pieds, mais de devant, elle s’ouvrait au niveau du bassin pour laisser les jambes à l’air libre
Je te laisse deviner ce qui ne va pas ici. Un indice : LEVEL UP !!! (ouais, je sais, moi j'ai pas level up en humour...)

Citation
cachait l’intimité de la hérissonne.
Quel dommage :( *SBAF*

Citation
Elle regardait fixement les trois livres sans pouvoir en détacher les yeux.
Les livres ont des yeux ??? oO Je n'arrive pas à trouver une autre façon de tourner la phrase, mais que je la lis, j'ai l'impression que les yeux sont ceux des livres...

Citation
Et puis Sephyra, fais attention à toi, ta poitrine pourrait encore rapetisser si tu t’investis trop…
Perso, je ne vois pas le rapport entre la taille de la poitrine et le fait de s'inverstir, mais j'adore cette phrase  :D

Citation
Un long suivit ces paroles.
Un long quoi ?

Maintenant le chapitre 17 en lui-même.
Un excellent chapitre, qui comme le précédent, garde une ambiance oppressante malgré le calme apparent. Et la fin du chapitre vient confirmer qu'on a raison de se sentir oppressé. Des révélations, même si il reste encore pas mal de questions en suspens. A vrai dire, comme à chaque fois, tes révélations apportent de nouvelles questions, et j'aime la manière que tu as de les amener. Sinon, une petite question : les feuilles écrites à la main, c'était tes idées au brouillon pour le scénar ? Si oui, c'était une excellente idée que de les introduire dans l'histoire. Sinon, ben rien :D

La preview du chapitre 18 nous promet une bonne bastonnade en perspective et encore des révélations. Je sens que les prochains chapitres vont être violent. A vrai dire, je pressens qu'il va y avoir des morts prochainement...

Bon continuation :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 17, 2009, 12:54:06 pm
Une... Une suite!!

*se rue sur le topic et le dévore des yeux*

*0*...

...

... *0* c'était super...

J'ai franchement trop adoré, ça devient de plus en plus palpitant! Mais c'est relou du coup d'attendre la suite, l'attente est trop dure, la pression est trop forte!! *fait un arrêt cardiaque*

MAIS !!! Mais je constate que vous avez ENCORE fait la faute à événement è_é Vous le faites exprès, avouez! è_é Et non seulement vous insultez encore ma splendide poitrine, mais en plus vous plagiez un nom de volume de Bleach, nan mais! Okay ce nom pue la classe, le nom Requiem aussi, j'ai grave envie de lire ce foutu chap 18, le 19 aussi, tout ce que je sais pour l'instant c'est que je vais m'en prendre plein la gueule, et vous savez quoi, cette attente est insupportable!
Ah et sinon, vous dites que Sephyra a quitté son mari il y des années, mais... Ca fait plutôt des mois en fait, elle l'a quitté à 16 ans et là elle en a 17 techniquement... Ou 18? En tout cas sauf si personnellement ça vous arrange, ça ne fait pas si longtemps qu'elle a quitté Anethie ^^' 

Ah là là... grande fic, grands moments de stress et de plaisir... Argh, j'ai hâte à Noweeeel X3 Bonne continuation très cher !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 17, 2009, 01:02:58 pm
Non, très chère. Sephyra est plus âgée dans cette fic. Elle dépasse la vingtaine =)
Techniquement ça fait donc quelques années qu'elle pérégrine, l'âme en peine, etc etc ^o^
Pauvre Athem qui attend son retour... En espérant vous avoir correctement répondu, chère amie.

Hawk < Mp !

PS pour Sephy : J'suis étonné que vous ne trouviez pas les références à FMA, pour une fois qu'elles sont si visibles ! XD C'est tout ou rien avec vous è__é *SBAF


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 17, 2009, 07:20:11 pm
Elle a... dépassé la vingtaine?... .__.

Euh... ça veut donc dire que Jaël, Iden et Rhéa sont nés :'D
Donc non seulement elle se sent loin de son mari, mais en plus de ses enfants... Ah là là, vous la torturez encore plus que je le pensais, ma ptite Sephy! TOT

Et sinon pour les références à FMA, je relève plus rien parce qu'après je me fais insulter de parano è_é Et puis j'étais tellement captivée par le texte que j'ai pas fait gaffe au reste TOT


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 18, 2009, 04:06:47 pm
Papa !! Je suis là XD

Quel superbe chapitre ! Franchement, j'ai adoré ! "Marrant", Kane part puis le renard fou arrive. Ca m'étonnerait qu'il l'ai fait exprès, mais vu l'étendu de sa connaissance...
En tout cas, on comprends maintenant à peu près ce qu'il y a dans ces livres. Je me demande bien qui est cette troisième personne, d'ailleurs... La réaction de Saïko, je ne l'ai comprise qu'après. Un peu logique quand toute sa tribu est morte qu'on ai cette réaction. M'enfin bref.
La fin... Ouah, ça fait peur >.< J'espère qu'ils vont s'en sortir, parce que là j'aime vraiment pas ! Ca fait peur, en grosse partie comment tu y écris... Brr ! En plus, la preview ne prévoit rien de bon.

Pas grand chose à dire, mais en tout cas quel beau chapitre !! J'adore comme t'écris, papa ^^

Je n'ai plus qu'à te souhaiter bon courage pour la suite, en tout cas !! Mais j'ai vraiment adoré =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 20, 2009, 09:36:15 pm
Vie de couple ~ Data Base
Un dimanche matin
08:13 A.M.


"Chéri, t'es réveillé ? <3"
"Maintenant oui .o."
"Awhn, tu veux te rendormir ?"
"J'suis un peu crevé, il fait tôt, café pas prêt encore ^o^"
"Ok, mais après j'te bouffe <3"
"... owo MAINTENANT ! J'suis réveillé là !"

Fin transmission ~ ...

C'est pas toujours facile... *Soupire*
*Se prend une baignoire*
Ok c'est bon ! Mes gosses ont bien le droit de savoir quels tourments je vis avec une folle pareille .o. *Fuit très loin, sous son lit*
Nous disions donc que j'étais là pour ma fic... Bon.

Hawk < Bon, répondu par Mp, m'enfin un petit mot : t'as bien eu raison de rester oppressé. La suite va te le confirmer ! =)
Sephyra < TOT POURQUOI VOTRE INTERNET BUG A CE POINT ?! C'est trop cruel ! La vie est injuste ! Quelle épreuve vous m'infligez là, vous vous rendez compte ! Je...
... é__è ...
*Te baffe* Faudra qu'on parle de votre perso ! Pas du point que vous avez soulevé, ça c'est broutilles, mais d'un autre truc. Réparez votre net ou donnez un coup de pied dans votre modem, j'en sais rien mais réagissez nom de dieu ! è__é
... TOT
Kayra < Mh, Kane part et Neal débarque... Intéressant, intéressant. Je remarque c'est toi qui prend l'habitude de soulever les petites questions qui passent inaperçues mais qui restent très intéressantes. Tu es bien la fille de ta mère ^o^ *SBAF
Pour les bouquins, on est encore loin de tout savoir sur eux... Mais on y reviendra !
Et effectivement, la preview n'annonçait rien de bon. Ce qui ne va pas s'arranger, à vrai dire. Je te laisse la surprise de la lecture =)
A bientôt ma fille <3


Annonce spéciale ! Le chapitre 18 est posté ce soir pour le début, mardi soir pour la fin. Le chapitre 19 sera posté en une seule fois le vendredi 25 Décembre, soit... Mon p'tit cadeau de noël à mes lecteurs.
Pourquoi le chapitre 19 ? Vous verrez bien rapidement, et avoir le chapitre d'un coup vous évitera une bonne dose d'impatience mortelle en cours de lecture, comme vous vous en rendrez compte.
Allez sur ce, l'illustration de Sephy que cette dernière a déjà posté depuis un bail sur sa galerie, et en route pour le 18 !
A la prochaine =)



(http://th06.deviantart.net/fs71/300W/i/2009/354/7/f/NightDreamers__Art___by_Sephy_by_Donfy.jpg)
Saïko et Myosotis (http://donfy.deviantart.com/art/NightDreamers-Art-by-Sephy-147412172).
Jusqu'où peut aller le mensonge, où s'arrêtent les illusions ? Quand l'amour est détourné par le sentiment de ne pas appartenir à son présent...



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)


Hier soir, j’ai fais un rêve. Un songe d’une autre fois.
Le genre de rêve qui fait que quand on se réveille, on a envie de pleurer. Un peu.
Il y avait cette petite route de campagne. Dans la neige, seules nos traces de pas étaient visibles. De ces pas qui nous éloignaient de l’orphelinat dans lequel on avait voulu nous emprisonner.  Les gouttes de sang tombaient une par une sur la terre blanche dans laquelle nos chaussures s’enfonçaient.
Je crois que Dails a toujours été là pour moi. Je ne me souviens pas d’un moment sans elle, dans mon enfance. Mais je n’avais jamais imaginé ce que je pouvais réellement faire avec et grâce à elle. Jusqu’à cette nuit d’hiver. Lorsque ma perception s’est éveillée, je ne pouvais plus rester ici. Et cet enfant m’a accompagné. Cet autre enfant, à peine plus âgé que moi. Nous étions pareils, différents des autres, mis à l’écart. Les autres nous lançaient des pierres, nous narguaient, nous insultaient.
Et ce jour là, Arthur a craqué. Il a été mis dans la « cellule noire » comme ils l’appelaient, en punition de son acte. Il avait mordu jusqu’à l’os le poignet d’un gamin qui m’avait frappé avec son bâton. Le gosse en question lui n’a rien eu, il a été plaint. Arthur a été puni à rester toute une journée dans le noir complet, dans une petite pièce… Comment on dit déjà, sans sons ? Ah, oui… Insonorisée. Ils disaient que ça calmait. Mais c’était la première fois qu’ils enfermaient un enfant de même pas dix ans aussi longtemps. C’était pour l’exemple.
Quand Arthur est ressorti, il était différent. Quelque chose en lui avait changé. Ou s’était ajouté. Je ne sais pas trop comment ça s’est produit, ni ce qu’était la nature de cette chose, mais en tout cas, Arthur n’était plus le même. Son regard s’était transformé.
Et moi, je crois que c’est en restant à ses côtés que ma perception a évoluée aussi.
Parce que nous étions différents, parce que nous étions à part, parce que nous étions plus matures que les autres… Les gens nous ont poussés à devenir des monstres.
De véritables monstres…
J’aimerais que ma maman me retrouve un jour. Pour que je puisse lui dire en face, après qu’elle m’ait mise au monde pour m’abandonner, après tout ce que j’ai subi, après toutes ces incertitudes sur mon existence… Et bien, je lui dirais, à ma maman : « Même pas mal ! ».



NightDreamers
Chapitre 18 ~ Requiem [Goodbye my hearts, goodnight my sista 1/2]


Les paupières de Millie s’ouvrirent soudainement sur ses grands yeux violets. La chambre était plongée dans la pénombre. Elle referma les yeux, serrant la couverture qui la réchauffait. Aussitôt, sa perception revint. Elle sentait le silence de la chambre. Elle percevait la nuit, au dehors, ainsi que le vent qui soufflait légèrement sur les sapins. Mais c’était quelque chose d’autre qui l’avait réveillée. Dans sa perception, il n’y avait plus de murs, de portes, de fenêtres, de chalet. C’était tout un monde qui s’offrait à elle. Et quelque part, non loin d’ici, quelque chose grouillait dans l’ombre. Quelque chose de dangereux, de noir… De ténébreux.
Millie se leva sans bruit de son lit, tenant Dails dans ses mains. Elle s’approcha du lit d’Arthur, qui dormait profondément.
-   Arthur…, murmura-t-elle.
Le garçon, allongé sur le dos, la tête renversée sur la gauche, vers Millie, marmonna quelque chose d’incompréhensible dans son sommeil. La petite fille murmura un peu plus fort le prénom de son ami. Celui-ci ouvrit timidement les yeux, lui offrant un visage encore endormi.
-   Quoi…, Demanda-t-il par reflexe en se relevant sur le matelas et en se frottant les yeux.
-   Il y a quelque chose dehors…
Arthur la fixa avec ses yeux jaunes aux fentes anormalement minces, presque félines.
-   Tu as ressenti quelque chose ?
Millie acquiesça lentement de la tête, serrant sa peluche contre elle.
-   J’ai peur…, murmura-t-elle.

Zalosta referma le petit livre et le posa sur le grand lit avec nonchalance.
-   Bon, finalement, on n’apprend pas grand-chose de plus…
Donf feuilleta le sien en se grattant le menton, sur lequel pointait un début de barbe aux poils drus. Hunter fit de même en se grattant les joues, pour sa part.
-   Trois sceaux, trois sacrifices, une boussole…, résuma Donf en jetant son livre, à son tour. Une chose est sûre, Myosotis et les enfants sont concernés. Mais qui est le candidat pour le troisième sacrifice… ?
Hunter restait pensif.
-   On a déjà un début de piste en ce qui concerne les emplacements des sceaux, dit-il après un court silence.
-   Mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Rétorqua la hérissonne.
-   Ca pourrait les intéresser eux, approuva le cuistot, mais nous…
Hunter se leva de sa chaise qu’il avait prise du petit bureau de la chambre pour s’asseoir – au contraire de Donf et Zalosta qui s’étaient avachis sur le lit pour bouquiner -, et fit quelques pas dans la chambre, plongé en pleine réflexions.
-   Je comprends toujours pas le rapport avec nous, dit-il après un temps. Quoique… Ce type, quand il m’a attaqué, m’a dit que c’était pour être certain que nous n’interviendrions pas. Donc pour nous prévenir de l’ouverture de la Porte, qui détruit l’Equilibre.
-   Oui, ils savaient que nous œuvrions pour la Balance, continua Zalosta. Mais je suppose que ça sert à rien de se demander comment ils ont su pour nos actions, ça nous amènera à rien et je suppose qu’ils savent encore beaucoup plus de détails sur nous que notre simple boulot…
-   Sans compter qu’ils ont besoin de Millie et Arthur, intervint Donf. Qui font partie de nous. Mais ils auraient pu les kidnapper sans faire plus d’histoires. Et je ne compte même plus le nombre de fois où ils ont eu l’occasion de nous tuer, tout simplement.
-   Donc il y a bien quelque chose qui nous échappe…, maugréa Hunter en se tenant le menton.
C’est alors que la porte s’ouvrit lentement. Arthur entra le premier, suivit de près par Millie qui se tenait dans l’ombre de son jeune ami, sa peluche coincée contre elle, entre ses bras. Zalosta se leva immédiatement pour s’approcher des enfants.
-   Vous n’arrivez pas à dormir ? Demanda-t-elle d’une voix maternelle.
-   Non, c’est Millie, elle a senti un truc, et elle a peur.
Donf et Hunter se regardèrent. Zalosta quant à elle s’agenouilla pour prendre Millie contre elle.
-   Qu’est-ce que tu as senti ? Demanda-t-elle doucement.
-   La même chose que le soir, quand vous étiez pas là…, murmura timidement l’enfant.
Donf se leva vivement du lit.
-   Mais c’est quand ils ont été…
-   Donf, Zalos, Hunter ! Le coupa Saïko en débarquant en trombe à l’entrée de la chambre, juste devant Zalosta et les enfants.
Tous trois le regardèrent, présumant à l’avance de ce que signifiait l’inquiétude dans la voix du goupil.
-   … Ils sont dehors.

Hunter retenait sa respiration en détaillant les silhouettes qui se tenaient immobiles, dehors, à quelques dizaines de mètres du chalet.
-   Ils sont trois, apparemment, dit le jeune homme. Trois à découvert. Et ils restent sans rien faire. Depuis combien de temps sont-ils arrivés ? Demanda-t-il en tournant la tête vers Saïko et Sephyra, à sa droite.
-   A peine cinq minutes, je dirais, répondit le goupil. Mon FireFox les a pressentis, on les a vus débarquer entre les arbres.
Hunter regarda à nouveau à travers la vitre, l’air soucieux.
-   Peut-être qu’il s’agit…, commença Donf, qui réfléchissait les bras croisés derrière son ami.
-   D’une diversion, termina Hunter. Ils sont là pour attirer notre attention.
Aussitôt, le jeune homme s’éloigna de la fenêtre et gagna l’escalier d’un pas vif, montant les marches quatre à quatre. Donf le suivit. Hunter gagna la chambre au lit deux places, et ouvrit l’armoire qui s’y trouvait. Dedans se trouvaient les affaires qu’il avait récupérées plus tôt sur le lit. Il prit les armes à feu et les aligna sur le lit, avant de prendre les différents holsters que le Patron lui avait ramené. Ses affaires.
-   Qu’est-ce que tu veux ? Demanda-t-il à Donf en enfilant son holster d’épaule, qui contenait deux étuis au niveau des côtes.
-   Il me faudrait un flingue, n’importe quoi.
-   T’as pas tes affaires ? Continua son ami en ceinturant un autre holster au niveau de sa cuisse.
-   J’ai pas préparé assez d’aiguilles, et  vu la situation… Je suis plutôt furtif comme attaquant, mes aiguilles sont pas adaptées en terrain dégagé. Elles feront pas long feu.
-   Je vois.
Hunter prit le pistolet qu’il avait trouvé dans la boîte à gants, quelques heures plus tôt, et le lança à Donf. Celui-ci le récupéra au vol et le soupesa dans sa main.
-   M9, un flingue basique, récita le connaisseur en rangeant deux autres pistolets dans leurs étuis au niveau des côtes. Ni faible, ni puissant. T’as quinze balles, chargeur plein, mais j’en ai pas d’autres. J’espère que t’as préparé suffisamment d’aiguilles derrière.
Il s’arrêta quelques secondes pour coincer une sorte de pistolet-mitrailleur dans le holster au niveau de sa hanche, et reprit sur un ton toujours aussi froid et calculateur :
-   M’enfin. Une balle bien tirée est faite pour tuer. Si t’es dans la merde, fais-moi signe, je ferais ce que je peux. Compris ?
Pour toute réponse, son ami fit tourner le M9 dans sa main avant de mettre en joue son propriétaire. Un dangereux sourire se dessina sur ses lèvres.
-   Compris.
Le jeune homme laissa alors son ami terminer d’aligner les chargeurs sur sa ceinture équipée et redescendit l’escalier en coinçant le pistolet au niveau du bas du dos, contre son jean. Le métal était plaqué contre sa peau, mais ce n’était pas le moment de se plaindre d’avoir une arme de défense.
-   Du nouveau ? Demanda-t-il en s’approchant du petit groupe.
Sephyra se retourna pour lui répondre à la négative d’un signe de tête. Zalosta, face à la fenêtre, gardait derrière elle les deux enfants qui restaient silencieux. Arthur se suçait un doigt, ses pupilles ovales anormalement larges. Millie tremblait légèrement. La petite boule au bout du fil métallique attaché sur la tête de sa peluche en témoignait.  
Soudain, il y eut un grondement. Sourd et bref. Ils sentirent tous le sol s’agiter le temps d’une petite seconde. Comme si le pas d’un géant venait d’ébranler sa surface. Les planches en bois du chalet grincèrent. La lumière du couloir et de la chambre s’éteignirent. Un courant d’air surnaturel s’insinua dans toutes les pièces. Tous, ils frissonnèrent. Quelque chose était présent. C’était plus que le noir. C’était autre chose que la nuit et la pénombre totale. C’était une présence perceptible, mais immatérielle. Au rez-de-chaussée, les enfants, Saïko, Sephyra et Donf jetaient des regards de tous côtés, se sentant épiés. Zalosta, dans le noir, restait étrangement immobile, les yeux braqués sur la fenêtre en face d’elle, le regard au-delà de la vitre, éteint de tout sentiment.
Dans sa chambre, Myosotis ouvrit lentement les yeux.

A l’étage, Hunter retira sa cravate et remit sa chemise blanche en place, tirant sur le col avec ses deux mains en faisant craquer ses cervicales. La porte se situait à sa droite. Elle s’ouvrit alors lentement en grinçant sur ses gonds. Hunter dégaina ses deux Five-Seven de leurs holsters au niveau des côtes, et pointa leurs canons en direction de la porte. Ses yeux bleus contemplèrent le vide avec méfiance. Son visage restait impassible. Autour de lui, la chambre était plongée dans le noir. Il sentait que quelque chose se tenait là, mouvante, silencieuse, patiente, comme un serpent se glissant vers son ennemi, attendant le moment propice pour se jeter gueule ouverte et crocs en avant. Hunter balaya la pièce du regard, ses flingues toujours pointés sur la porte.
Alors quelques rires, furtifs, au début presque silencieux puis résonnant de plus en plus fort, se faisant échos, l’agressèrent. Il grogna sourdement en tirant une grimace réprobatrice. Les rires étaient enfantins, parfois féminins, d’autres masculins. Hunter porta une main à son oreille, le pistolet toujours en main, et tâchait de garder l’autre en joue. Peu importait le vide, mais ses instincts lui dictaient de garder une arme levée. Alors une voix, déformée, vibrante, suintante d’un mal pur, lui susurra doucement à l’oreille :
-   Hunter, sais-tu ce qui fait mal ?
Le dernier mot résonna dans sa tête, comme si la voix provenait de lui-même. Il ferma les yeux en serrant les dents. La voix revint, les mots se faisant échos, répétés mais déformés, comme si son origine était multiple.
-   Moi je sais…
Il y eut alors comme une implosion dans la pièce. Comme si l’atmosphère se compressait brutalement en un centre névralgique, faisant vaciller les meubles en direction de son origine. Hunter fut pris par le souffle puissant et s’étala en avant, alors qu’une intense lumière brilla le temps d’un instant avant de se faire avaler par un noir ténébreux qui pointa en son centre.
-   Je sais ce qui te fait mal.
Alors le noir, opaque, comme une fumée, se densifia pour former un écran, face à Hunter. Celui-ci se releva tant bien que mal, comme si un poids l’écrasait, mais il ne put que poser les mains à terre pour se soulever un peu et fixer l’écran. Celui-ci s’avança alors et l’entoura, le coupant du monde, le retirant dans ses propres ténèbres. Mais dans ces ténèbres là, tout n’était pas que pénombre. En effet, une lumière brilla bientôt, et aussitôt Hunter se retrouva dans une nouvelle pièce. Les contours étaient flous, et il ne se distinguait qu’une chose dans cette image brouillée : un lit. Sur celui-ci reposait une échidné aux cheveux longs, blancs comme neige – ou n’était-ce que par la brillance de l’image. Hunter n’arrivait pas à distinguer clairement le contour de son museau, mais il lui semblait qu’elle avait les yeux fermés. Ses bras reposaient sur son ventre, les mains jointes sur la couverture blanche.
-   Notre enfant… C’est notre enfant, Kane…, murmura-t-elle faiblement dans un doux sourire mélancolique. Il sera le dernier gardien… Et son nom sera…
A ce moment, le son sembla se couper, et le nom se perdit dans le silence, alors que les lèvres de l’hybride remuaient faiblement. Puis elles restèrent à moitié ouvertes, et l’échidné resta immobile, comme coupée dans son souffle. Un de ses bras dériva lentement du dessus de la couverture pour se balancer dans le vide. Inerte. L’image sembla alors se perdre dans le lointain, emmenant le lit, l’hybride et la pièce floue dans les ténèbres, jusqu’à ne former qu’un petit point de lumière qui s’éteignit bientôt.
Alors Hunter resta seul dans la chambre, seul dans la pénombre, les yeux fermés, les sourcils froncés, grognant de souffrance, les deux mains plaqués sur son crâne, à plat ventre par terre. Il se rendit compte que les ténèbres étaient parties. La nuit était redevenue ce qu’elle était à la normale, et plus rien d’immatérielle ne traînait dans la grande pièce. Le jeune homme se releva alors, le souffle court, les tempes battantes. Son cœur semblait vouloir éclater dans sa poitrine. Hunter releva lentement les paupières, et contempla la pénombre comme absent, reclus en lui-même. Ses yeux violets retrouvèrent alors leur éclat, et il resserra son emprise autour de ses Five-Seven qu’il tenait toujours dans ses mains. Il les rengaina, attrapa son fusil à pompe posé sur le matelas, et se dirigea vers la porte avec calme et assurance. Au fond de ses pupilles brillait une lueur noire, ténébreuse, comme porteuse d’une sombre folie.
Au moment de sortir, il faillit se heurter contre Myosotis, qui se trouvait immobile dans le couloir. Ils se fixèrent plusieurs secondes dans le noir, ayant tous deux le visage plongé dans la pénombre.

Millie se retourna immédiatement quand Hunter descendit les escaliers, et contempla celui-ci avec une note d’effroi mêlée à la stupeur. Arthur le remarqua et détailla avec suspicion le jeune homme qui s’approchait d’eux.
-   Ils ont bougé ? Demanda-t-il d’une voix sombre.
-   Non…, lui répondit Saïko tout en contemplant les silhouettes à travers la vitre.
Donf et Sephyra restaient tendus à ses côtés, Zalosta juste derrière eux, tenant les enfants dans son ombre immobile.
-   Ils ont l’air de nous attendre, releva le cuistot en se grattant le menton.
-   Allons leur dire bonjour, alors.
Tous, ils tournèrent la tête en direction d’Hunter, tandis que celui-ci s’avançait déjà à grands pas vers la porte et l’ouvrait à la volée. Avant même que quiconque puisse faire quelque chose, le jeune homme balança un gros coup de pied dans la moustiquaire qui vira de ses gonds et glissa sur les marches du perron avant de terminer sa course par terre en frottant contre les quelques cailloux.
-   … Il a pas l’air content, commenta simplement Donf.
Hunter descendit les marches et fit quelques pas en direction des silhouettes avant de s’arrêter à quelques mètres d’elles, son SPAS de quatre kilos posé négligemment sur l’épaule. Les autres sortirent tout de suite après que Saïko ait pris soin de rallumer la lumière au rez-de-chaussée, se dépêchant de rejoindre leur ami, craignant le pire. Ils s’arrêtèrent derrière Hunter.
-   Avant de vous péter la gueule, déclama Hunter avec calme et assurance, déjà une chose, restons polis. Donc, bonsoir.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 20, 2009, 09:38:14 pm
Lena se passa un doigt sur ses lèvres l’air ravie et inclina lentement la tête en avant. Rika, à la gauche de sa supérieure, détailla son ennemi avec tactique sans lui répondre. Neal enfin, à la droite de Lena, sourit dangereusement en montrant ses canines menaçantes.
-   Salut, lança-t-il d’une voix où perçait la folie.
-   Bon, on est en bonne voie, reprit Hunter sans sourciller, le visage impassible et la voix posée. Maintenant, les présentations. Je suis Hunter, mais vous devez déjà le savoir, je suppose. A vous, maintenant.
Lena fit un pas en sa direction, et leva les bras avant d’applaudir.
-   Je suis vraiment, vraiment étonnée. Et ravie ! Je ne m’attendais pas à un accueil si agréable de votre part ! Et bien je vais te répondre, mon beau brun, puisque c’est demandé si gentiment…
Elle posa alors une main au niveau de sa poitrine, la faisant doucement glisser sur la courbe de ses seins en fixant Hunter.
-   Je suis Lena, supérieure des deux autres qui m’accompagnent.
Elle leva alors son bras gauche en arrière pour montrer la tigresse, dont la queue fouettait l’air.
-   Ici, je vous présente Rika, et enfin…
Elle se tourna de profil pour montrer le renard de son autre bras, sans cesser de contempler Hunter.
-   Voici Neal. Est-ce que cela te convient, mon chasseur… ? Termina-t-elle d’une voix suave.
Celui-ci resta silencieux en détaillant successivement chacun de ses trois présumés ennemis. Derrière lui, les autres se tenaient aux aguets, suivant l’étrange conversation en silence.
-   C’est pas mal, rétorqua-t-il enfin, toujours aussi calme. Maintenant j’aimerais savoir ce que vous nous voulez.
-   Je vous l’ai dit il y a à peine quelques jours, vous détenez des personnes dont nous avons besoin, lui répondit sagement Lena.
-   Et à part eux ? Pourquoi ne pas nous tuer ? Pourquoi ces avis de recherches ?
-   Pour le plaisir ! Rétorqua savoureusement la jeune femme.
-   Et le cul de Donf c’est du carpaccio, répliqua Hunter, le concerné sursautant derrière à l’appel de son nom.
La jeune femme resta silencieuse, souriant vaguement.
-   Je suis sûr que c’est Kane, il a d’une manière ou d’une autre une affiliation avec vous, et ses employés représentent une gêne.
-   Qui sait…, répondit lentement son ennemie en continuant de le fixer.
-   Bon. Vous voulez pas répondre. C’est pas bien.
Hunter empoigna alors son fusil à pompe et le chargea de sa main libre en fixant ses ennemis. Ses acolytes, derrière, se mirent en position de combat ; Sephyra empoignant les manches de ses katanas, Saïko se concentrant, Myosotis prenant lentement son couteau dans son dos en laissant tomber à terre son fourreau, Zalosta en fronçant les sourcils, Donf en serrant les poings.
-   Lequel je dois buter en premier pour avoir mes réponses ?
Rika s’avança aux côtés de Lena.
-   Je prends le brun au fusil, dit-elle en contrôlant parfaitement la rage de tuer dans sa voix froide.
-   Neal ? Questionna doucement leur supérieure en se léchant furtivement les lèvres à l’avance.
-   Je m’occupe des gosses, répondit sauvagement celui-ci en prenant sa faux à deux mains.
-   Et moi… Bien, bien… Quant à ceux qui restent…
Lena claqua des doigts. Le son se trouva anormalement amplifié dans la nuit. Les branches des sapins vibrèrent sous l’impulsion de la venue d’êtres qui n’étaient pas de ce monde. Puis la jeune femme redressa la tête et parcourut ses ennemis du regard. Neal transperça les deux enfants de ses yeux fous, un large sourire aux lèvres. Zalosta, placée devant Arthur et Millie, écarta ses bras sur les côtés en rendant son regard à Neal. Le rose de ses pupilles, vides en général, semblait vouloir s’éveiller.
-   Essaye seulement de les toucher. Je te gèle les entrailles de l’intérieur.
Lorsqu’elle parla, une infime pellicule de buée s’échappa de ses lèvres. Pour toute réponse, le corps du renard fut secoué par un léger rire démoniaque.
Hunter pour sa part fixait Rika. L’hybride et le jeune homme se dévisageaient réciproquement.
-   J’aime pas bastonner les femmes. Me cherche pas.
-   Tu me rappelles un humain que je déteste. Tu as presque les mêmes traits. Je vais te tuer.
Hunter resserra sa prise sur son fusil à pompe. Rika caressa lentement les crosses de ses Beretta bien à l’abri dans leurs holsters, au niveau de ses hanches. Pour cette mission, la tigresse avait repassé sa jupe de combat habituel des missions d’infiltrations. Un vêtement court, assez ample pour la course et les coups de pied, qui ne faisait que peu de bruit en se froissant. Comme maillot elle portait aussi un vêtement assez court, qui laissait libre son nombril ainsi que son sternum. Les manches étaient très courtes, le vêtement serré. Sa poitrine, discrète sans être invisible, ressortait joliment sous le tissu.
Lena, elle, fixait Sephyra de ses yeux verts. Mais elle avait perdu son sourire de façade. La roussette lui rendait son regard, l’esprit embrumé. Les rires enfantins, lointains, refaisaient surface. Sephyra sortit lentement ses katanas de leurs fourreaux, puis ferma les yeux l’espace d’un instant. Elle inspira, puis relâcha la tension avant de relever les paupières. Alors elle se mit en position. Lena lui sourit ; de ce qu’il semblait être un sourire triste. Elle leva sa main droite devant elle, paume face au ciel. Il y eut un éclair sombre, et dans une traînée de vapeur ténébreuse se forma alors ce qui semblait être une lance. Une lance aux deux bouts plats et tranchants, à l’aspect redoutable.
Un éclair déchira le ciel, révélant une ultime fois les visages des uns aux autres. Ce fut alors le signal qu’ils attendaient, et ils se jetèrent en avant d’un même mouvement.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Décembre 21, 2009, 03:24:54 am
'Tain, mais le Bro, il coupe au moment où c'est le plus intéressant ! >o<
A croire qu'il fait exprès ! XD

Ça faisait un petit moment que j'étais pas venu poster ici ^^". A ce que je lis, les choses sérieuses commencent... enfin ! Enfin un combat massif avec tous les perso principaux dans le même périmètre ! Ça sens déjà le sang, l'acier, la poudre, le givre et le cramé ! \o/
Comme toujours, c'est bien écrit, surtout dans le passage des émotions. Il me tarde de voir ce que ça va donner dans le combat intense qui arrive ! Mais c'est con quand même que Kane soit pas là, j'aurais bien voulu voir de quoi il était capable. J'ai bien envie de voir comment se bat Donf aussi, avec des aiguilles c'est pas forcément évident. Et puis Sephyra avec le Duo Katana *3* ! En fait je veux voir tout le monde en action, sans exception ! ^o^ Ça fait trop longtemps que j'attends cette scène ! T'as intérêt ç nous donner du grand spectacle comme si ta fic était un grand Blockbuster Hollywoodien ! XD

Enfin bref, vivement Mardi ! Et vivement Noël aussi ! ^o^
P.S : Mon dieu, que j'aime cette illustration ! X3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 21, 2009, 03:57:16 am
T'as droit à la réponse PERSONNALISEE parce que je veux revenir sur un truc bien particulier et très important...
...

Ouiii t'as vu comment elle déchire l'illustration de Sephy, hein ? ^o^ *SBAAAF
Le premier truc qui m'a choqué quand je l'ai vu, c'est l'expression sur le museau de ton goupil. L'air malicieux... Ca change de la petite bouille tranquille, calme et posée, hein ? XD
Mais au final je trouve que ça creuse le perso, Saïko n'est pas QUE le renard calme, intelligent, à la voix sensuelle etoo, c'est aussi un petit démon en lui-même, manipulateur, et il tombe amoureux d'une jeune femme comme ça au premier coup d'oeil. Frangin, t'as pas honte ?! Espèce de patate chaude ! *Meurt
Mais ça fait le lien avec un des gros thèmes de la fic : les doubles-apparences. A méditer ~~

Sinon oui oui va y avoir du gros bordel... Ca va commencer mardi soir et ça se terminera (?) vendredi, ça va péter, va y avoir du sang, va y avoir de l'émotion, C'EST LA SEQUENCE-TIME OU LA MUSIQUE DE L'OST DOIT PETER SA RACE (?) TU COMPRENDS ! Avec des images supra-fluides d'animation japonaise en pleine battle des trucs que tu t'en prends plein la rétine et tu dis sans même te demander si ça pourrait être réaliste un quart de seconde "... wah... Ca déchire °° !"
Lisez NightDreamers.

*Fuit en gueulant comme un sadique, bâille rapidement après, rattrapé par son sommeil en retard*
Allez sur ce frangin, merci d'être passé, ça faisait un moment (ici comme sur SP ou msn). J'espère te revoir bientôt =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Décembre 21, 2009, 04:14:08 am
Et bien comme j'ai eu droit a The réponse personnalisée dont le monde entier va m'envier pour ça (XD), je répond UNE DEUXIÈME FOIS ! Et oui ! XDD

C'est clair que voir Saïko ainsi, ça ma surprit, mais ça le fait tellement que je vois pas pourquoi je me plaindrais ! (Oula, oula ! Moins fort, on va faire rougir Sephy si ça continu ! XD)
Citation de:  Ma Bro
Saïko n'est pas QUE le renard calme, intelligent, à la voix sensuelle etoo, c'est aussi un petit démon en lui-même, manipulateur, et il tombe amoureux d'une jeune femme comme ça au premier coup d'oeil. Frangin, t'as pas honte ?! Espèce de patate chaude ! *Meurt

Owi, calme, intelligent, à la voix sensuelle... Saïko, le beau mec avec l'âme pure d'un jeune Indien limite Chaman *3* ! Il faut un pur acteur pour jouer son rôle quand le film sortira ! *SHBÖCK*
Mais c'est vrai qu'il peut devenir un démon... par contre calculateur, j'ai du mal a l'imaginer comme ça :s. Et puis comment ça "t'as pas honte " ? C'est toi qui à précipité les choses, petit entremetteur de pacotille, j'suis sûr que tu lui a même pas laisser le choix ! XD *Se fait tuer*

Citation de: Brotha le Fou
C'EST LA SEQUENCE-TIME OU LA MUSIQUE DE L'OST DOIT PETER SA RACE
Hell Yeah ! Le pur film d'animation à la Steem-Boy ou Métropolice ! Comment j'imagine le truc !! *3* Il y a personne ici qui veut faire un dessin animé ? XD


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Décembre 21, 2009, 09:34:50 am
J'ai lu =) (on s'en doute ! *SBAAAFFF*)

Alors, déjà compter pas sur moi pour un relever de faute, les lions sont super paresseux, c'est bien connus. Sinon, j'ai bien aimé le chapitre... MAIS PUTAIN J'AI HATE DE LA BASTON @__@ ! Du sang, du sang, du sang, du singe, du sang, du sang... Et de la glace, car y'a Zalosta qu'a froncé des sourcil Okeputain j'ai peur O.O !

Sinon, la réplique qui tue : "Et le cul de Donf c’est du carpaccio" xD
/me se fait tuer

Et bien comme j'ai eu droit a The réponse personnalisée dont le monde entier va m'envier pour ça (XD), je répond UNE DEUXIÈME FOIS ! Et oui ! XDD

Lion PAWNCH è__é *sors un baton de combat (car ça a la classe) et veut tabasser Saïko avec*
Je sais pas pourquoi, bien que je trouve ce dessin d'une classe pas possible, je trouve que Saïko ressemble à une fille dessus xD. Vengeance du coup de la poitrine de Sephyra ? *SBAFSBAFSBAF* Aieuh...

Citation de:  Saïko
Saïko, le beau mec avec l'âme pure d'un jeune Indien limite Chaman *3* ! Il faut un pur acteur pour jouer son rôle quand le film sortira ! *SHBÖCK*

Limite Chaman ? *grand sourire* Dans certaines (dont les Lakota) tribu indienne, les chaman sont des intérmédiaire entre l'homme et la femme ! Ce sont des "hommes à coeur de femme" (source : mon livre sur les lakota xD) ! *se fait tuer violemment* (ma vengeance pour la réponse personnaliser (http://illiweb.com/fa/i/smiles/fresse.png))
/me fuit

Citation de: Saïko
Citation de: Donf
C'EST LA SEQUENCE-TIME OU LA MUSIQUE DE L'OST DOIT PETER SA RACE
Hell Yeah ! Le pur film d'animation à la Steem-Boy ou Métropolice ! Comment j'imagine le truc !! *3* Il y a personne ici qui veut faire un dessin animé ? XD
/me reviens

Les musiques qui peuvent trop bien coller à l'ambiance de la fic sont celle d'ALI PROJECT =D. Petit exemple : http://www.youtube.com/watch?v=cV97H4Mkj7Q&feature=related
/me fuit de nouveau, mais un crammage le fait s'envoler vers d'autre cieux

(http://illiweb.com/fa/i/smiles/fresse.png)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 21, 2009, 11:15:58 am
Coucou Papa !!

Citation
Mh, Kane part et Neal débarque... Intéressant, intéressant. Je remarque c'est toi qui prend l'habitude de soulever les petites questions qui passent inaperçues mais qui restent très intéressantes. Tu es bien la fille de ta mère ^o^ *SBAF

Héhé ^^ Merci ! Mais je dois avouer que je ne les interprètes pas souvent comme il le faut, souvent même j'ai beau chercher la réponse dans mon p'tit cerveau, je trouve rien >.< C'est juste que j'aime bien remarquer les petits détails. ^^

En tout cas, je trouve ce chapitre superbe, papa !! Vraiment ! De belle description, du suspense, vraiment, tout est super !!
Comme Katos, j'adore la "réplique qui tue". Elle m'a fait bien marrer XD
Enfin bref. Le passage avec Hunter et ces rêves étranges, j'ai frissonner. Non, vraiment ! Donc, si j'ai bien compris, sa mère était une échidné blanche... Mais alors comment Hunter est-il un homme ? Serait-ce des pouvoirs de Kane ? Oo Ce serait bien étrange, mais bon...
Sephyra et Lena aussi, c'est bien mystérieux. Je me demande vraiment quel rapport elles ont toutes les deux...

Rien d'autre à dire, mais juste une erreur :
Citation
Hunter dégaina ses deux Five-Seven de leurs holsters au niveau des côtes, et pointa leurs canons en direction de la porte. Ses yeux bleus
Citation
Ses yeux violets retrouvèrent alors leur éclat,

Je pense que tu as remarqué l'erreur, alors je n'ai rien à dire ^^

Enfin, bon courage pour la suite !! Et vivement la suite, d'ailleurs ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 21, 2009, 12:08:46 pm
*0*
CA PETE DE PARTOUUUUUUUUUUUT *fait un arrêt cardiaque*

T'ain, j'ai trop hâte d'être à Nowel moi... C'était génial, vraiment... Je sais pas quoi dire tellement j'ai adoré! Votre fic a tout pour elle, avec sa dose de mystères, d'humour, d'action et de tristesse ; le cocktail ultime qui vous place au sommet de la fanfiction, très cher!
Pas étonnant que j'ai plus un seul lecteur de mon côté à par vous è_é Vous me les piquez tous! *PAF*

Génial, génial. Je suis en surkiffe totale. Et ravie que l'illustration vous plaise autant, mes braves fistons! ^0^

Allez, une très bonne continuation! Et pour l'OST de NightDreamers, je vous propose de plagier toutes les musiques de Final Fantasy VIII. Les musiques sorceresques s'accorderaient diaboliquement bien avec Lena.

Vraiment, bravo. Vous êtes vraiment talentueux, c'est un si grand plaisir de vous lire... é_è Merci, merci TOT

*va chialer dans son coin*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 22, 2009, 06:06:46 pm
Saïko < T'inquiète frangin, si je deviens riche et célèbre un jour, je m'arrangerai pour faire de grands films de toutes les plus belles fics de ce forum °O°
Katos < Ahyo ! Un Lion sur mon topic *Jette une table Ikea sur Katos, s'enferme dans les chiottes* Un lecteur de plus say cool, tu te pointes au bon moment en plus, saligaud owo Et Katos... J'aime tes musiques. *Te balance son ordi portable sur la pware*
Kayra < Coucou ma fille <3 ! Même sans trop comprendre, c'est toujours bien de relever les p'tites questions qui traînent comme ça ! En fait, ce sont elles qui font le scénario de la fic, derrière les Grandes Questions et la trame principale. L'histoire derrière l'histoire, tu comprends =)
Woops les erreurs sur l'adjectif de couleur :'D
Et j'aime le carpaccio. *Meurt
Sephyra < Et oui que voulez-vous, c'est ma grâce inégalée, mon talent, mon esprit retors qui fait que... Je suis Donf *Se lime majestueusement les ongles sans daigner regarder sa mère*. Merci, merci, vos compliments flattent mon appareil auditif... Et faudra que je prenne ces musique, FFVIII je connais pas trop (à vrai dire avec le IX ce sont les deux de la série que je connais le moins :'D). En tout cas si ma fic vous plaît, j'en suis très heureux, ainsi je vous rends une petite partie de tout ce que je pense de vous à propos de vos merveilleuses illustrations é__è (F)

Ca va chier.
Je préviens que le 25 décembre 2009 sera placé sous le signe du sang et de la mort, cette date sera gravée du sceau de NightDreamers à l'encre rouge qui bavera sur vos calendriers pour effacer sous sa morbide couleur toutes les autres dates qui ne seront rien face à ce qui vous attend...
Tout ça pour dire que je vous prépare un de ces post-cadeau monstrueux qui vous en foutera plein laggle.
Mais en attendant, terminons ces festivités avec la fin du chapitre 18 !
Bon réveillon à tous et rendez-vous vendredi =)
PS : Si vous croisez le père-noël, demandez-lui une peluche Dails en cadeau *SBAF



Rika se jeta sur Hunter en courant. Ce dernier lâcha son fusil en arrière pour éviter le poing de la tigresse qui manqua de lui caresser tendrement le visage, avant de répliquer par un coup de genou bien placé dans le bassin. La tigresse grogna. Ce fut à ce moment là qu’Hunter fit sa première erreur. Le jeune homme ayant baissé sa garde, Rika en profita immédiatement pour jeter en avant un crochet du gauche qui atteignit Hunter dans le plexus, lui coupant sa respiration. Elle ne s’arrêta pas pour autant, se glissant furtivement derrière le jeune homme après lui avoir enfoncé son coude gauche dans le ventre, et en profita pour lui emprisonner le cou entre ses bras.
-   Alors beau gosse, on a voulu sous-estimer les femmes ? Grogna sourdement la tigresse, fière de son effet.
Hunter resta silencieux le temps d’une seconde, juste assez pour que Rika se demande ce qui se passait chez son ennemi. Le jeune homme rejeta alors violemment sa tête en arrière. Son crâne percuta le museau de la tigresse, et elle desserra automatiquement sa prise. Hunter pivota sur lui-même et balança son pied droit en avant, en plein dans le ventre de l’hybride qui recula en se tenant la zone meurtrie de ses deux mains. Le jeune homme fit quelques pas en arrière, prenant ses distances pour le prochain assaut, et en profita pour retirer sa chemise. Il assouplit ses jambes le temps que la tigresse se reprenne en crachant un filet de sang, puis leva ses bras en signe de défense, sautillant sur lui-même.
-   Ca fait bien longtemps que je m’étais pas servi de mes jambes. Mes victimes en ont rarement besoin… On va voir ce que tu vaux, ma tigresse.
Rika lui décocha un rictus méprisable, avant de se mettre elle-même en place, jambes légèrement écartées, une main levée devant ses yeux, l’autre repliée en son poing un peu plus bas.
-   Je t’attends, saloperie de mec, susurra-t-elle de rage.
Hunter ne se le fit pas dire deux fois. Il se jeta sur la tigresse en criant pour libérer sa rage de vaincre.

La lame du katana se stoppa brutalement sur le manche en bois situé au centre de la lance. Sephyra leva sa seconde lame, mais Lena fit tournoyer son arme, rejetant l’attaque. La roussette recula avec méfiance.
-   Tu es à moi… Susurra la jeune femme en souriant dangereusement.
Sephyra dévisagea son ennemie en grognant sourdement.
-   Mais pour quelle raison, qu’est-ce que tu me veux… ? Demanda-t-elle en levant ses  katanas.
Lena soupira avec dédain.
-   Tu ne te rappelles même pas, c’est pitoyable, rétorqua-t-elle.
-   Me rappeler de quoi ?!
-   De ton enfance !
La jeune femme ne souriait plus. Elle fixait Sephyra avec colère, une pointe de mélancolie au fond de ses pupilles. La roussette fronça les sourcils en grimaçant.
-   Je n’ai pas eu d’enfance…
-   C’est parce que tu ne t’en souviens pas.
-   Ils ont tous été tués !
-   C’est ce qu’on t’as dit…
-   L’île a brûlé ! C’est l’Hydre de feu qui s’en est chargée, j’en ai été la seule rescapée !
-   Mais ça ne change rien au fait que toi et moi nous sommes liées par nos souvenirs d’enfance !
-   QUELS SOUVENIRS ?! Finit par exploser Sephyra en tranchant l’air avec sa lame.
Lena la dévisagea calmement sans répondre. La roussette reprenait son souffle.
-   Sur cette île ne vivaient que des hybrides de mon espèce. Et tu es humaine.
Un coup de vent fit voler les deux chevelures des ennemies communes. L’une d’ébène, l’autre blonde, tirant presque sur le châtain.
-   Vous ne vivez qu’avec ce que vous voyez, dans le monde des apparences… Murmura Lena. Quand on repasse la Porte, c’est impossible de retrouver son enveloppe originelle.
-   De quoi tu parles… ? Les morts ne reviennent pas à la vie !
-   Je ne suis pas vivante. Je suis damnée.
Sephyra fixait la jeune femme avec de plus en plus de méfiance, s’interrogeant sur l’intégrité mentale de son ennemie.
-   Mais j’ai gardé quelques « traces » de mon premier passage… Tu veux voir ? Demanda alors Lena en souriant, menaçante. Ca pique un peu, mais je vais faire un effort pour toi…
Lena ferma alors les yeux, alors que Sephyra abaissait lentement ses katanas, redoutant le pire. La robe que portait la jeune femme était ouverte au niveau de son dos. Sous sa peau, ses omoplates semblèrent bouger d’elles-mêmes. Lena grimaça ostensiblement. Dans une giclée de sang, deux excroissances d’os sortirent alors du dos de la jeune femme, dans un bruit de craquement et de déchirure sonore. Sephyra n’osait croire ce que ses yeux apercevaient dans la silhouette de son ennemie.  Du dos de Lena pointaient deux os assez volumineux, longs, et qui s’articulaient lentement. Bientôt, deux toiles s’ouvrirent soudainement dans une nouvelle volée de sang, révélant deux ailes de chiroptère. Sephyra réprima un frisson d’angoisse, alors que ses yeux écarquillés contemplaient ces deux excroissances surnaturelles. Lena releva ses paupières, des cernes de souffrance sous ces yeux, et sourit alors pendant que sa peau se reformait d’elle-même autour des os qui sortaient de son dos, stoppant le saignement.
-   C’est au moins ça que j’ai pu prendre au Diable, répliqua-t-elle avec souffrance.

Neal restait à quelques mètres de Zalosta, la fixant avec un sourire carnassier qui n’envisageait rien de bon. La hérissonne regardait du coin de l’œil ses deux autres amis se battre. Elle ne fit pas plus attention que ça à l’allure différent qu’arborait maintenant Lena. Plus rien ne l’étonnait après quelques millénaires de vie et des poussières. C’est alors que le médaillon de Saïko s’illumina. En une seconde, le petit groupe composé de Donf, Myosotis, Saïko, Zalosta et les enfants se retrouva encerclé par de petites silhouettes toutes de noir, aux têtes pointues et aux bras faisant office de lames. La hérissonne reconnut immédiatement les êtres anormaux qui leur avait servi de « gardes » à la réception. Elle reposa ses yeux vides de tout sentiment sur Neal, qui ricanait sourdement. Ses yeux flamboyants, d’un rouge anormal, transpercèrent Zalosta.
-   Toi, j’ai hâte de te dépecer vivante… Prononça-t-il en levant sa faux, se mettant en position de combat.
La hérissonne resta de marbre. Elle réfléchit quelques secondes, puis relâcha la tension et se massa la nuque sans cesser de fixer le renard.
-   Donf, Saïko, Myosotis ! Clama-t-elle soudain.
Les trois concernés, derrière elle, à côté des enfants, la regardèrent de dos.
-   … Je vous confie les enfants. Prenez-en soin, termina-t-elle en se retournant finalement, leur souriant tristement.
Arthur et Millie affichèrent une mine inquiète, alors que Zalosta s’avançait entre les petits êtres ténébreux qui la laissaient passer docilement. Saïko, Myosotis et Donf se regardèrent, puis hochèrent la tête en même temps, sachant ce qu’ils leur restaient à faire. Ils se mirent autour des enfants, chacun occupant une zone stratégique pour défendre Arthur et Millie. Donf prit le M9 que lui avait donné son ami et pointa aléatoirement un des innombrables êtres qui se mouvaient sur place devant lui. Saïko rassemblait son énergie en levant les mains en signe de défense. Myosotis, couteau en main, lame vers le bas, en position de combat, avait retrouvé sa perception visuelle et contemplait un à un les multiples points rouges battants qui se trouvaient dans son champ de vision.
-   Arthur, protège Millie, t’as l’autorisation de bouffer tout ce qui passe ! Ordonna Donf sans se retourner. Millie, aide-toi de Dails, faîtes comme vous pouvez, mais… Putain, vous avez pas intérêt de crever avant moi, grogna-t-il en grimaçant, s’adressant cette fois à ses deux acolytes.
Saïko ricana franchement, son regard passant de l’un à l’autre des petits êtres. Myosotis sourit discrètement en empoignant la manche de son couteau. Arthur se mit juste devant Millie comme pour la protéger. 
-   Ca va pas être simple vu leur nombre, rétorqua Saïko en souriant de manière désabusée.
-   On se retrouvera en enfer, au pire, continua Myosotis de sa voix féminine et froide. On se donne rendez-vous maintenant ou on attend un peu ?
-   Ca va être difficile, j’ai un planning chargé, objecta Donf avec une ironie mordante.
-   Alors personne ne va mourir, conclut Millie de sa petite voix en serrant sa peluche contre elle.
Saïko acquiesça de la tête en souriant un peu plus. Les êtres ténébreux levèrent alors leurs bras-lames et fondirent sur le petit groupe.


Hunter balança son pied droit en avant, visant la tête de son ennemie. Celle-ci para le coup en levant son bras gauche, et, véloce, empoigna la jambe du jeune homme. Celui-ci grimaça et prenant une impulsion sur son pied gauche, sauta carrément sur Rika. La tigresse tomba en arrière, Hunter se retrouva assis sur elle. Il lui décocha un direct du droit en plein dans le museau avant même qu’elle ait pu faire quoi que ce soit. L’hybride grogna de rage, un mince filet de sang au bout des lèvres. Elle leva violemment son genou pour le cogner contre le dos du jeune homme qui grimaça de souffrance, et continua en l’empoignant par le col avant de lui mettre un coup de boule. Hunter se releva en se massant le front, tandis que Rika exécutait une roulade arrière avant de se remettre agilement sur ses pieds. Puis soudain elle fit volte-face et courut vers le chalet, sautant par-dessus les marches du perron. Hunter la suivit rapidement et, dégainant ses Five-Seven en pleine course, tira à vue d’œil sur la silhouette qui traversait la porte d’entrée. Les balles se fichèrent dans le bois, dégageant des éclaboussures qui volèrent dans les airs tandis que Rika se jetait sur le canapé à sa droite. Roulant sur elle-même, elle se réceptionna à terre et bougea le canapé de place pour avoir le dos du meuble comme écran de protection. Quand Hunter débarqua dans le salon les deux flingues levés, elle tira à l’aveuglette depuis son abri. Le jeune homme glissa derrière le comptoir, dans la cuisine, et prit le temps de recharger ses armes pendant que son ennemie faisait de même. Dans le silence qui suivit, ils perçurent leurs respirations respectives, mêlées aux bruits de combat qui venaient de dehors.
-   Pourquoi notre mort maintenant, et pas plus tôt ? Demanda soudainement Hunter en couvrant le vacarme de sa voix grave et posée.
-   Et vous ? Pourquoi avoir fuis plutôt que de combattre ? Rétorqua Rika en reprenant sa respiration.
-   C’est difficile de viser un ennemi invisible. Encore une question.
-   Demande toujours, on reprend après.
-   Le type à la malle, avec son manteau noir et ses clopes, il est de votre groupe ?
-   Me parle pas de ce connard ! Vociféra soudain Rika en se redressant derrière le canapé et en balayant la surface du bar sous une pluie de balles.
Hunter soupira en attendant que la tempête se calme.
-   Tu vas user tes balles pour rien, comme ça.
-   Ta gueule, répliqua simplement la tigresse en se protégeant à nouveau derrière son canapé.
-   Pourquoi chercher à ouvrir la Porte des Enfers ? Continua le jeune homme sans hausser la voix. Vous espérez y trouver quoi ?
-   La rédemption ? Qui sait.
-   Je vois… Bon, on reprend ?
-   Ok.
-   Sans flingues ?
-   Sans flingues.
Hunter contourna alors le bar en replaçant ses Five-Seven dans leurs holsters au niveau des côtes, tandis que Rika rangea ses Beretta dans leurs étuis accrochés autour de ses hanches.
-   Honnêtement, je m’attendais à ce que tu me canardes avec tes flingues.
-   Idem, répliqua froidement la tigresse en fixant son ennemi dans les yeux.
Hunter fit alors craquer ses cervicales en soupirant, puis se remit en position de combat. La queue de l’hybride s’agita dans les airs juste avant qu’elle ne s’élance avec une vélocité féline sur le jeune homme. 

Zalosta avait fait un bond énorme. Son boken de glace fut violemment paré par le manche de la faux. Le renard et la hérissonne se contemplèrent un instant pendant que leurs armes se repoussaient réciproquement. Les éclats meurtriers de leurs yeux respectifs se rejoignaient pour ne former qu’une seule issue à ce combat : tuer ou être tuer. Neal repoussa alors son ennemie en la poussant vers l’avant, puis enchaîna des mouvements circulaires avec sa faux. Zalosta évitait la lame et la parait avec sa glace de justesse. Le renard était encore plus rapide qu’auparavant. Anormalement rapide. Quelque chose avait changé. Il était plus puissant, plus véloce. Beaucoup trop pour la normale. Zalosta fit alors tourner son boken entre ses mains en anticipant le mouvement de la lame. Elle réussit à parer l’attaque et balança le bout de son bâton de glace dans le ventre du goupil. Celui-ci recula en se tenant la zone meurtrie d’une main. Mais son sourire sadique ne se dépeignait pas de ses lèvres, ne trahissant aucune souffrance. Seulement le désir de tuer.
-   Ya un truc qui va pas, toi…
Pour toute réponse, son ennemi ricana dangereusement.
-   Et toi, tes yeux sont vides ! C’est bizarre ça. Pourtant je ressens cette tension si particulière, si… Jouissive. Le désir irrépressible de tuer, pas vrai ? Susurra-t-il en fixant la hérissonne de ses yeux fous.
La hérissonne lui rendit son regard en restant impassible. L’atmosphère se refroidit alors, et les petites pousses d’herbe aux pieds du goupil se gelèrent instantanément. Le renard poussa une exclamation de surprise en regardant le phénomène avec une curiosité mal placée. Un large écran de buée se forma alors entre lui et son ennemie. Un écran qui se solidifia rapidement. Derrière l’opacité de la glace, Neal voyait encore la silhouette de Zalosta qui restait immobile.
-   Encore un truc pour te protéger ! Vociféra-t-il avec un plaisir sauvage. Ca marche pas, ça marche pas ! Trop prévisible, la glace… C’est fragile.
Il leva alors sa faux, mais retint son geste alors que la lame se trouvait au-dessus de lui. Il contempla la surface de l’écran en penchant la tête sur le côté, l’air curieux. Zalosta abattit alors avec force son boken sur l’écran, de l’autre côté. La glace se craquela de manière sonore, tandis que Neal abaissait sa faux, son sourire se perdant dans sa curiosité. Alors, soudainement, les bouts de glace qui se craquelaient tournèrent leurs bouts coupants et piquants vers le renard, et se jetèrent sur lui d’un même mouvement. L’attaque fut si rapide que Neal ne put rien faire pour l’éviter. Les morceaux de glace, résistants, dangereux, transpercèrent son corps et l’éraflèrent à plusieurs endroits. Après quelques secondes, la glace s’humidifia, puis se transforma en buée. Buée que Zalosta fit s’envoler dans les airs avec force. Le corps de Neal apparut alors, debout, recroquevillé sur lui-même. Il tenait sa faux contre lui, le museau baissé, le corps ensanglanté de partout. Plusieurs filets d’un goût douteux s’écoulaient de ses poils hérissés, recouvrant la terre gelée d’une flaque de sang.
Zalosta fronça les sourcils. Le corps du renard tremblait légèrement. Puis un grognement se fit entendre. Neal eut un soubresaut, tandis qu’un petit rire sadique traversait sa gorge avec passion. Puis il releva lentement son museau, fixant la hérissonne de ses yeux meurtriers et levant à nouveau sa faux. Zalosta grogna méchamment en serrant les poings.
-   A mon tour maintenant…

Lena balaya l’air d’un coup d’ailes. La chevelure de Sephyra s’agita derrière elle. Elle contemplait son ennemie, à moitié effrayée. Elle ne pouvait pas croire ce qu’elle voyait.
-   Mais qu’est-ce que tu es, nom de Dieu…
-   Je ne suis pas humaine. J’étais roussette, mais je suis morte. Voilà le résultat final.
-   C’est impossible, les morts ne peuvent pas revenir à la vie… ! Objecta de nouveau Sephyra en contemplant les ailes avec effroi.
-   Je ne suis ni vivante, ni morte.
-   Non, c’est… Je ne peux pas y croire… Souffla difficilement la roussette en hochant la tête de droite à gauche sans cesser de contempler son ennemie.
Celle-ci la fixait sans sourire. Dans l’esprit de Sephyra, les rires étaient toujours présents. Ils se faisaient plus féminins. Elle fit un pas en arrière en levant un de ses katanas. Elle ouvrit la bouche, mais les mots ne sortant pas, elle se contenta d’ingurgiter difficilement avant de reprendre.
-   Ne me dis pas que… Nous nous sommes connues ?
A ce moment, les lèvres de Lena s’étirèrent en une grimace de colère. Les traits de son visage, parfaits à l’ordinaire, se transformèrent sous l’effet d’une rage incontrôlable. Elle replia ses ailes dans son dos. Lorsqu’elle parla, sa voix se fit encore plus sifflante qu’à l’accoutumée. Elle crachait les mots comme s’ils lui donnaient la nausée.
-   Tu es vraiment pitoyable !
Puis, avec une rapidité surprenante, elle leva sa lance devant elle, une des deux lames pointées en direction de Sephyra, et chargea avec vélocité. La roussette para le coup en projetant un de ses katanas en avant pour donner un effet circulaire à la lance qui la manqua de peu, et en profita pour passer derrière son ennemie. Celle-ci se retournait déjà dans un mouvement circulaire de son arme, projetant la lame de bas en haut en direction de la roussette. Cette dernière exécuta une roulade sur le côté droit, puis enchaîna sur un saut en arrière juste au moment où la lame du côté inverse de la lance ne s’enfonçait dans le sol. Lena garda le manche de son arme dans les mains sans extraire celle-ci, la tête basse, ses cheveux couleur d’ébène balayant son visage.
-   Tu ne te souviens même pas que nous avons passé notre enfance ensemble, Sephyra… ? Demanda la jeune femme sans lever les yeux.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 22, 2009, 06:10:50 pm
Donf appuya une nouvelle fois sur la détente après avoir foutu un coup de pied à un des petits êtres noirs. Un cliquetis sonore lui répondit, plutôt qu’un coup de feu. Son teint, rouge par l’effort, devint livide. Saïko, qui venait d’exterminer trois êtres ténébreux d’un jet de flamme tout droit sortis de la paume de sa main droite, regarda en direction de Donf, à sa droite, pour voir celui-ci jeter son arme contre un des innombrables ennemis.
-   Donf !
-   « Si t’as un problème fais-moi signe », qu’il disait ! MAIS OÙ IL EST EST, LÀ ?! Hurla le jeune homme en regardant en tout sens.
Soudain, son regard tomba sur le fusil à pompe que son acolyte aux cheveux bruns avait laissé tomber pour se battre à mains nues, quelques minutes plus tôt. Un jet de flamme lui frôla alors les fesses. Se retournant, il vit deux petits êtres se consumer. Car c’était ainsi qu’ils mourraient, en se consumant dans un brouillard noir, peu dense, rien qu’une petite fumée. Mais le  nombre de leurs ennemis ne semblait jamais vouloir diminuer.
-   Saïko ! Fais gaffe aux petits, je reviens !
-   Quoi ?!
Donf passa alors à côté de Millie et Arthur qui le regardèrent partir en courant vers Myosotis avec des yeux ronds.
-   Arthur, fais gaffe à ta sœur !
-   … Ma sœur ? Demanda celui-ci en s’interrogeant.
-   Arthur ! S’écria alors Millie qui se trouvait juste derrière lui.
Arthur se retourna juste à temps pour voir le bras-lame d’un ténébreux s’abattre sur lui. Au moment où il cru mourir, un couteau d’une taille assez conséquente stoppa la lame noire à quelques centimètres du visage du garçon. Dails, la peluche de Millie, se tenait sur son épaule, son gros couteau de cuisine entre ses mains pelucheuses. Ses yeux noirs, vides et luisants comme deux billes, contemplaient le petit être. Puis la peluche repoussa son assaillant avec une facilité déconcertante, au vu de sa taille et de sa nature. Sautant de son perchoir, elle coupa net le bras-lame de la créature ténébreuse, puis tombant agilement sur ses pattes en coton rafistolé, balança son couteau de la gauche vers la droite en sectionnant les deux petites jambes de l’être à la tête pointue. Celui-ci tomba en arrière sans un bruit. Dails sauta sur son ventre presque plat et planta son arme dans le cou de son ennemi, qui s’évapora tout de suite dans une petite fumée noire.
-   Merci Dails ! S’exclama Arthur avec entrain.
Pendant ce temps, Donf donnait des coudes et des pieds pour passer de force parmi la horde de ces autres créatures ténébreuses. Quelques lames lui tailladaient les vêtements et la peau, mais il restait concentré sur l’arme qu’il voyait à terre, à quelques mètres. Le jeune homme sauta, se réceptionna sur deux ou trois êtres qu’il écrasa face contre terre (ils lui arrivaient à hauteur de poitrine, même un peu moins), puis roula en avant et se jeta à cœur perdu. Enfin il arriva. Il ramassa l’arme à terre, et sans réfléchir se retourna et tira dans le tas, la crosse du fusil callé sur l’épaule, le canon bien empoigné dans l’autre main. La détonation fut sonore, et plusieurs créatures volèrent en avant. La fumée qui s’en échappa fut plus opaque que jusqu’alors. Entre un pistolet et un fusil à pompe, le résultat était probant.
-   … Là, c’est officiel, j’ai les boules, commenta placidement le chef cuistot.
-   Donf, ramène-toi dans le cercle, on va pas tenir ! S’exclama alors Myosotis en passant la lame de son couteau dans un des êtres ténébreux comme dans du beurre.
Dans son champ de vision n’apparaissaient que lignes et points rouges palpitants qu’elle s’empressait de suivre et de planter une fois leur propriétaire à portée de lame. Donf se fraya un chemin un peu plus facilement avec son arme, tirant deux coups de feu et se servant même à la fin de la crosse de son fusil comme d’un club de golf pour envoyer balader la dernière créature qui s’apprêtait à cisailler Dails à coups de lames. Le petit être noir partit en fumée sans même retomber sur le sol.
-   Myosotis, tu sais créer un kekkai ? Demanda alors Saïko en reculant légèrement après avoir flambé une petite dizaine de créatures.
-   J’ai jamais vraiment essayé, mais puisque je connais le système de l’intérieur… A voir. Tu veux que je le fasse où ?
-   Autour de nous, lui répondit le goupil en balançant son poing dans le ventre d’une créature trop sûre d’elle.
Myosotis se concentra l’espace d’une seconde, puis leva haut son couteau, et l’abattit violemment sur le sol en s’accroupissant. La lame se ficha profondément dans la terre pourtant peu meuble. Un cercle luminescent apparut alors, brillant dans la nuit, repoussant les créatures des ténèbres en s’agrandissant sur le sol.
-   Merde, j’aurai dû le faire en plein milieu… Ramenez-vous près de moi !
Donf tira une dernière fois avant de se retourner, et pressa les enfants de rejoindre Myosotis qui se trouvait juste derrière eux.
-   Saïko, viens ! S’exclama Donf en s’apercevant que le goupil restait à sa place.
-   Nan laisse, c’est fait exprès ! Myosotis, active la barrière, maintenant !
La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois en voyant les autres créatures en face d’elle s’approcher dangereusement. Un nouveau cercle s’échappa alors du sol, pile à l’endroit où était planté le couteau, et s’arrêta à quelques centimètres du premier qui entourait Myosotis, Donf et les enfants d’un ou de deux mètres seulement. Des inscriptions étranges et brillantes se tracèrent alors entre le premier et le deuxième cercle, puis le tout rayonna vivement avant que la nuit ne reprenne ses droits. Le rez-de-chaussée du chalet était leur seule source de lumière dans ce bois inhabité. Myosotis se releva, son couteau à la main, légèrement essoufflée. Une des créatures noires en face d’elle tenta de s’approcher en levant sa lame. Au moment où elle s’apprêtait à faire un nouveau pas en direction de sa proie, elle rencontra une résistance inattendue qui ne produisit aucun son. La jeune femme soupira de soulagement en constatant qu’elle avait correctement mis en place la barrière protectrice.
-   C’est bon Saïko, ça marche ! S’exclama-t-elle en se retournant vers le goupil qui brûlait de nouveaux ennemis avec ses flammes.
-   Ok ! Lui répondit le renard sans même se retourner. Cramponnez-vous, ça va secouer !
Donf s’agenouilla pour prendre les enfants contre lui. Myosotis assura sa prise sur le sol en s’accroupissant. Saïko se concentra alors en fermant les yeux. Il rassembla son énergie, alors que le médaillon autour de son cou émettait une lueur vive. Lorsqu’il releva les paupières, des flammes rouges, brûlantes, dansaient dans ses yeux. Il leva les bras sur les côtés, déployant son énergie autour de lui, puis leva son pied gauche. Au moment où il le rabattit brutalement sur le sol, une vague de flammes impressionnante déferla tout autour de lui. Le feu se propagea en un cercle parfait dont l’épicentre se révélait être le renard, qui manipulait son attaque à la perfection. Les créatures noires brûlèrent sans un cri de souffrance, silencieuses. Un énorme brouillard noir s’éleva bientôt du champ de bataille pour s’évaporer dans les airs.
A l’intérieur du kekkai, Myosotis, Donf et les enfants assistaient à un spectacle époustouflant. Les flammes léchaient la barrière invisible sans y entrer, les enfermant dans un cercle de feu où ils ne ressentaient nulle chaleur hostile, bien à l’abri de la magie provoquée par la jeune femme qui n’était pas peu fière d’elle. Puis après quelques secondes, le feu se retira vivement pour retourner en son centre : Saïko, qui – ayant gardé ses bras levés tout le temps de l’attaque – rabattit ces derniers contre lui en posant un genou au sol, essoufflé.
Myosotis leva son couteau et rompit le kekkai en plantant sa lame dans le gros point rouge palpitant. Les deux cercles se désactivèrent automatiquement. La jeune femme s’empressa d’accourir aux côtés du renard, l’aidant à se relever.
-   C’est bizarre…, commenta celui-ci en acceptant l’aide. D’habitude ça… Ca consomme pas autant d’énergie…
Myosotis le regarda en coin, puis sourit discrètement en épaulant le goupil.
-   C’était quand même pas mal, le coup du four vivant, daigna-t-elle le complimenter. Beau à voir depuis un kekkai. Bien joué.
Le renard rit légèrement. Donf, à leurs côtés, releva alors son fusil en regardant à sa droite, l’air méfiant. Arthur et Millie aussi regardaient en des directions différentes, pressentant le danger. Alors, tout auteur d’eux, les petits êtres ténébreux se reformèrent en cercle en apparaissant dans une fumée noire. Quelques uns aiguisèrent leurs lames l’une contre l’autre en penchant leur tête pointue sur le côté.
-   Là, ça va devenir plus compliqué…, murmura Donf en rechargeant son fusil à pompe.



Dona eis requiem sempiternam.

Agnus Dei



*****
***



A cet instant, j’étais seule. Seule dans l’univers, seule sur ce monde, seule en moi-même. Ma vie se trouvait derrière moi. Mon présent n’était qu’un rêve épuré de tout sens. Je n’avais plus d’objectif, plus de motivation.
Je n’avais plus d’existence.


-   Si les gosses ont la moindre égratignure, je vais finir en statue pour ce foutu chalet. Ramenez-vous, prononça à son tour le cuistot en levant son fusil comme une batte.
Un des petits êtres, le plus proche du jeune homme, le toisa en levant ses bras-lames vers lui. Au moment où la créature s’élança, Donf fit de même en hurlant son désespoir.

Alors cet homme est arrivé. Il m’a dit qu’une place m’attendait, si je le voulais. Moi qui n’étais plus que le reflet d’une conscience aussi éphémère qu’un papillon, alors que j’avais gagné une demi-immortalité dans ma postérité… Cet homme est arrivé, sans prévenir, et a ravivé dans mon regard pourtant dénué de pupilles ce doux élan de curiosité.

Sephyra battit lentement des paupières. Elle sentait son sang s’échapper petit à petit de son corps. Lena se tenait près d’elle, le visage ruisselant de larmes.
-   Tu comprendras un jour, pourquoi j’ai fait ça… Tu es libre de vouloir me chercher, maintenant. Tu es libre de vouloir me tuer. Je t’attendrai…

J’ai refusé. En tout cas, je n’avais pas accepté. J’ai erré en me posant des questions. Moi, m’interrogeant. Moi, me poser pour ou contre ma conscience. Mes envies. Mes désirs. Les engrenages de la machine rouillée que j’étais reprenaient peu à peu leur travail.

-   Attend… Qu’est-ce que tu comptes faire ?! S’écria Donf.
-   C’est trop dangereux de la laisser continuer son petit jeu, si ça continue on va y passer ! Répliqua Hunter, qui était obligé de tenir son simple flingue des deux mains pour contrôler les tremblements de froid de ses membres.

Mais la véritable étincelle a été cette rencontre, un soir de pluie, un jour quelconque, à une heure perdue dans l’immensité de l’infinie. Comme le pendule de l’horloge qui s’arrête soudainement. Mon regard voilé a croisé ces deux enfants.

-   Za… los…
Millie, dont le bras était emprisonné contre elle sous la chaîne, essaya de lever sa main vers la hérissonne qui se trouvait à quelques mètres, bloquée par le kekkai. L’enfant la regarda d’un air implorant, pleurant chaudement.

Et j’ai su à cet instant, j’ai accepté, j’ai désiré que ma vie, ce soit eux. Plus que les prochaines missions, plus que mon passé, plus que mon identité. Ma vie, mes désirs, mes envies, mes objectifs n’étaient tournés que vers eux et dans leur bien.

-   Fox, fais quelque chose…
-   Je suis ton esprit protecteur, Saïko, pas celui des autres…
-   Sauve-la, je t’en supplie…, implora le goupil en reposant ses yeux bleus sur le corps de la jeune femme, qui respirait par à-coups brefs et souffrants.
-   Je ne peux pas, Saïko…
-   SAUVE-LA ! Hurla alors le renard en tapant du poing sur le sol.

D’une certaine manière, je crois que j’avais toujours eu envie d’avoir des enfants.
J’avais toujours voulu être maman…


-   Tout est terminé, maintenant…, prononça Kane de sa voix grave et posée.




NightDreamers
Chapitre 19 ~ Requiem [Goodbye my hearts, goodnight my sista 2/2]

Vendredi 25 Décembre 2009
Noël


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 22, 2009, 07:35:03 pm
*0*

...

(sous le choc)

...

*0*

MAIS CÉKOICEMERDIER ET LENACÉUNEROUSSETTEENFAIT JYCROIPA *SBAFA*

C'est... C'est... ça va être chaud ce combat, je sens... on va se faire atomiser :'D COMMENSSACRAINT

*Lena l'achève en avance*

Bordel, sans forcément parler de la preview qui donne DIABOLIQUEMENT envie d'être le 25 Décembre, la suite était extra... On sait enfin qui était Lena, bien que ce ne soit pas forcément une bonne nouvelle... :'D Argh, argh argh... On va se faire éclater, on va tous MOURIIIIIR NAAAAAAAAAAN *part en courant et en chialant tout ce qu'elle peut*

'Tain, je sais plus quoi dire à force moi! A part que ca déchire sa race grave ouech zyvah bien ou quoi! Bref... je vais finir par créer une secte en votre nom. Quoique, je vous ai dessiné tellement d'illustrations jusqu'à aujourd'hui... Alors on va dire qu'on est quittes. *PAF*

Purée... ONVATOUSSCREVER *se ramasse un pavé*


La suiiiiite... *agonise*

PS : Mon fiston il va pleurer, nan pas pleurer mon Saïko! é__è *câlin*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Décembre 22, 2009, 09:03:39 pm
Mes musiques ont la classe, je sais =D

Z'allez crever, ='D Enfin bon, j'ai pas vraiement de chose intelligente à dire...

Déjà, j'ai hate d'être à NOWEL ToT ! Donf t'es méchant, je comptais sortir ma fic à minuit pile à nowel, tu va me piquer tout mes lecteurs, mécréant !

*se fait tuer par le cuistot*

Sinon, super chapitre, super review, et super tout.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 23, 2009, 08:40:19 am
WOOOH Il vient de se passer un truc magique là ! J'ai lu le chapitre, puis j'ai mis à jour ma page internet, pour voir s'il n'y avait pas d'autres réponses, et là, tous les textes en blanc sont devenus noirs ! Bref, fin du HS, revenons à ND.

Comme les autres, je dirais que c'est un excellent chapitre. Tu décris vraiment bien les combats, c'est très prenant, on a l'impression de vivre le combat, d'être au coté des personnages... ce qui est encore plus angoissant, du fait qu'ils sont un peu tous dans le caca (sauf Hunter, qui a l'air de gérer).
En tout cas, comme je te l'ai déjà dis, ça sent la mort dans les prochains chapitres, en particulier pour les 3 personnages féminins. Cependant, je commence à me dire que ce c'est pas forcément une mort définitive, si on en croit Lena. En plein milieu d'un combat, tu as quand même réussi à caser un début de révélation qui éclairci par mal de choses mine de rien (enfin "éclaircir" est un grand mot, mais il y a des pièces du puzzle qui commencent à se regrouper petit à petit...)

Vivement Noël, même si je ne sais pas si je pourrais lire le jour même.

Ah sinon, je suis déçu, je n'ai pas repéré de fautes d'orthographe dans ce chapitre. Je dois être fatigué (ou alors, tu n'en as pas fait, ce qui est une bonne chose  :;): )


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 23, 2009, 10:13:05 am
Papa !! =3

Quel superbe chapitre !! Vraiment superbe, j'adore !!
De belle description, de belles bastons, vraiment tout est superbe !! J'aime énormément ta manière d'écrire, je trouve ça fantastiques ^^
Lena... Donc, avant elle était une roussette. Ca explique alors le comportement qu'elle a vers Sephy. Mais je la trouve toujours ignoble, cette fille !! >.<
Quoiqu'il en soit, j'ai adoré un passage en particulier : Saïko et Myosotis... Qu'est qu'ils sont choux, tous les deux !! *Se fait tuer par une Myosotis en colère*
Vraiment, j'adore quand elle vient parce qu'il est fatigué.. C'est trop mignon ! *Agite un drapeau : SaïkoXMyosotis pour toujours !!*
Mais en tout cas, je suis pressée de voir la suite !

Bon courage pour celle-ci, d'ailleurs !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 24, 2009, 04:02:07 pm
Pff j'en ai mis du temps à rattraper mon retard. Y'a pas grand chose à dire de plus que d'ordinaire, c'est simplement superbe. J'ai repéré deux fautes dans ce chapitre un "suivit" à la place du participe passé et un "habituel" qui est mal accordé (féminin).
le chapitre en lui même est fantastique enfin ca commence à bouger sérieusement. Bastons... ^o^

La preview encore une fois met l'eau à la bouche, mais poster le 25 décembre c'est cruel. J'vais devoir attendre le lendemain pour lire. Méchant !!


Joyeux Noël !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 25, 2009, 04:08:19 am
Nous sommes le 25 décembre, tout juste l'après-veille de noël. Certains ont déjà dû avoir leurs cadeaux, d'autres non.
C'est très ému, je l'avoue, que je viens ici tôt ce matin du 25 décembre 2009 poster ce chapitre en entier, une fois n'est pas coutume. Je l'ai relu, je l'ai corrigé, j'espère qu'il ne restera que très peu de fautes et qu'elles n'entacheront pas votre lecture.
Je laisserai un petit mot à la fin, mais sur ce, je vous laisse avec la fin des combats qui amènent énormément de bouleversements. Je vous laisse découvrir et vous souhaite une agréable lecture =)



(http://th08.deviantart.net/fs70/300W/i/2009/348/b/7/Lena___NightDreamers_by_CaelaSephyra.jpg)
Lena (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Lena-NightDreamers-146740372), rose de la passion, rouge du sang, ivresse du mystère ésotérique...



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)


Pourquoi eux, pourquoi maintenant ?
A cet instant, j’étais seule. Seule dans l’univers, seule sur ce monde, seule en moi-même. Ma vie se trouvait derrière moi. Mon présent n’était qu’un rêve épuré de tout sens. Je n’avais plus d’objectif, plus de motivation.
Je n’avais plus d’existence.
Alors cet homme est arrivé. Il m’a dit qu’une place m’attendait, si je le voulais. Moi qui n’étais plus que le reflet d’une conscience aussi éphémère qu’un papillon, alors que j’avais gagné une demi-immortalité dans ma postérité… Cet homme est arrivé, sans prévenir, et a ravivé dans mon regard pourtant dénué de pupilles ce doux élan de curiosité. Un sentiment vif, éclatant, que je n’avais plus ressenti depuis des siècles.
J’ai refusé. En tout cas, je n’avais pas accepté. Il m’a simplement donné son nom ainsi que l’endroit où je pouvais à tout moment l’y retrouver. Le Manoir. Le fait que j’étais déjà dans la bonne ville, était-ce une coïncidence ? Ou bien notre vie n’est-elle qu’un assemblage de hasards prédéfini par quelqu’un ou quelque chose, au-dessus de nous, au-dessus de tout ?
J’ai erré en me posant des questions. Moi, m’interrogeant. Moi, me poser pour ou contre ma conscience. Mes envies. Mes désirs. Les engrenages de la machine rouillée que j’étais reprenaient peu à peu leur travail.
Mais la véritable étincelle a été cette rencontre, un soir de pluie, un jour quelconque, à une heure perdue dans l’immensité de l’infinie. Comme le pendule de l’horloge qui s’arrête soudainement. Mon regard voilé a croisé ces deux enfants.
Et j’ai su à cet instant, j’ai accepté, j’ai désiré que ma vie, ce soit eux. Plus que les prochaines missions, plus que mon passé, plus que mon identité. Ma vie, mes désirs, mes envies, mes objectifs n’étaient tournés que vers eux et dans leur bien.
D’une certaine manière, je crois que j’avais toujours eu envie d’avoir des enfants.
J’avais toujours voulu être maman…



NightDreamers
Chapitre 19 ~ Requiem [Goodbye my hearts, goodnight my sista 2/2]


Zalosta tournait, tournait, et tournait encore sur elle-même dans un ballet de coups et d’esquives acrobatiques surprenants. La lame de son ennemi l’éraflait quelques rares fois, mais elle devait déployer toutes sa rapidité pour ne pas se prendre les coups mortels. Car chaque attaque de Neal suintait la mort. Son aura dégageait une agressivité sans pareille à laquelle la hérissonne avait du bien mal à ne pas succomber. Elle sentait au fond d’elle ce feu destructeur, porteur de malheur, lécher ses entrailles avec délice, essayant de la faire ployer sous son égide maléfique. Mais elle devait y résister. Si elle succombait à sa colère, qui sait ce qui pourrait arriver… Le cauchemar qu’elle avait eu avant son réveil à l’hôpital était déjà d’après ses anciennes expériences bien trop gentillet. Si le mal qui s’incarnait en elle et qu’elle traînait comme un pêché depuis des siècles se réveillait maintenant…
-   Non, pas maintenant, pas devant les enfants, pas devant Sephyra…, se répéta mentalement Zalosta avec conviction en esquivant avec une souplesse inégalée la faux de son ennemi qui avait failli la trancher à la verticale.
Le bâton de glace entre ses mains devenait un véritable jouet tournoyant, malgré le poids de la glace qui formait sa résistance à toute épreuve. Depuis plusieurs minutes déjà, Zalosta mobilisait son énergie pour tenter de glacer son adversaire. Se concentrer, viser un point, exécuter… Tout cela prenait très peu de temps, ordinairement. Deux secondes tout au plus, et encore ! Mais la vélocité de son ennemi était bien trop élevée par rapport à la normal. Ses membres bougeaient comme hors du temps et de l’espace, sans être régis par une quelconque loi de la nature. Car il est des vitesses de mouvements qu’on ne peut atteindre… Pas pour Neal apparemment. Ce dernier ricanait sporadiquement, de manière cruel, sans s’essouffler le moins du monde malgré toutes ses attaques enchaînées les unes à la suite des autres.
Soudain, la lame percuta le boken de glace à son extrémité. Le bâton s’échappa des mains de la hérissonne, et celle-ci sauta souplement en arrière pour éviter le bout du manche de la faux qui avait failli la percuter au niveau de la poitrine. Le bâton décrivait des cercles sur lui-même dans les airs avec une rapidité incroyable. A cette allure, se prendre une arme de cette nature et de ce poids là avait de grandes chances de causer une blessure grave. Le boken, incontrôlable, atteignit son point le plus haut au moment où Zalosta retombait agilement sur ses pieds à quelques mètres seulement du goupil qui la fixait en souriant, menaçant.
-   Plus d’arme ! S’exclama-t-il en relâchant légèrement sa position de combat. Je vais pouvoir te dépecer maintenant, hein ? Dit… Tu as peur de la mort ? Du sang ? De la souffrance ? Tu as peur, tu as peur, mais tu vas crever, je vais te trancher ! Dans tous les sens ! Ton sang va repeindre ma fourrure ! J’AIME CA !!
Et le renard partit dans un fou rire démoniaque, qui ressemblait plus à un grondement ténébreux qu’à un véritable éclat de rire. Zalosta le fixait sans ciller. Puis elle se tourna de profil et tendit son bras droit en avant, le poing resserré. Neal, le poil encore saignant de la précédente attaque de la hérissonne, la regarda curieusement sans se départir de son sourire cruel. Zalosta tourna ses yeux vers lui, les lèvres tirées en un rictus méprisable, puis hocha la tête de droite à gauche en soupirant exagérément.
-   Ces mecs… Il faut toujours tout leur expliquer.
Neal pencha sa tête sur le côté, n’y comprenant rien. C’est à ce moment que le boken de glace, tournoyant toujours de façon incontrôlable et dangereuse, tomba sur le bras de la hérissonne. L’action ne dura qu’une seconde, le temps que Neal se rende compte du stratagème de son ennemie. Le bâton, pris dans sa course folle, tournoya vivement autour du bras de la hérissonne avant de se jeter en avant avec une force incroyable. Il percuta le museau du renard avec violence, jetant l’hybride à terre avant de s’envoler derrière et de se planter dans le sol. Zalosta ne perdit pas une seconde et se concentra en fixant le corps étendu par terre, sonné. En un clin d’œil, le renard fut pris dans une glace presque invisible qui le recouvrait parfaitement. Un seul petit orifice permettait de faire circuler l’air, mais il était trop petit pour que le renard ne puisse y récupérer une respiration convenable plus de quelques minutes tout au plus. La hérissonne s’approcha lentement du corps pétrifié, les yeux éteints de toute compassion, et le retourna du pied. Elle contempla sa victime de ses yeux froids.
-   ‘au’re garce… Murmura la voix de Neal, dont les lèvres ne pouvaient plus bouger, mais dont les yeux aux lueurs folles lançaient des éclats diaboliques de haine.
-   Profite de m’insulter tant que tu le peux. Le froid va rapidement envahir ton système nerveux. Ton système respiratoire va s’appauvrir en oxygène, ton cœur va arrêter de pomper inutilement, et ton cerveau ne sera plus irrigué. Il ne te reste que… Quelques minutes, si je le désire. Ou quelques secondes.
Le renard émit un grondement de colère étouffé par sa cavité glaciale. Son regard fou restait ancré dans celui de son ennemie, qui venait de gagner le combat. La hérissonne s’agenouilla à son aise près du vaincu, et lui susurra tout près de son museau pris dans la glace, comme un requiem qu’elle adressait à chacune de ses victimes :
-   N’y vois rien d’impersonnel…
Alors il y eut un craquement sonore, et la glace se brisa de toutes parts. Neal émit un bref grognement, ses yeux s’écarquillèrent de souffrance, puis bientôt ses pupilles s’agrandirent sous la mort qui venait le chercher. La prison de glace se teinta d’un rouge sombre qui s’écoulait des plaies innombrables du renard. Zalosta contempla le corps maintenant inerte de son ennemi, le visage impassible.
-   Et dire que la mort est venue te chercher pour un simple manque d’attention…, murmura froidement la hérissonne. Dans un combat mortel, la moindre erreur est fatale. Les erreurs sont faîtes pour être retenues, mais celle-ci tu l’emporteras dans ta tombe. J’y graverai mon épitaphe avec ton sang, si j’en ai l’occasion un jour.
Elle se releva lentement sans cesser de regarder le corps, puis prophétisa d’une voix lente, sans timbre particulier :
-   Puissent les flammes de l’Enfer que vous convoitez tant te lacérer la fourrure et te libérer de la glace qui t’auras tué, pauvre fou.

Sephyra resta immobile face à la déclaration de Lena. Celle-ci reprit son arme plantée dans le sol sans lever la tête, et s’avança lentement vers la roussette.
-   Arrête de parler d’enfance, murmura Sephyra avec une colère froide. Tu dis tout ça pour me manipuler, rien n’est vrai et tout est faux… Ne parle pas de mon clan décimé avec autant d’audace.
Elle leva un katana en direction de la jeune femme qui s’avançait pas à pas, le visage caché par ses cheveux noirs qui dansaient devant ses yeux baissés. La roussette prit appui sur ses pieds, levant sa deuxième lame sur le côté, puis chargea en grognant vivement. Lena fit tournoyer sa lance entre ses mains pour contrer la trajectoire de la première lame, et arrêta la seconde avec le manche. Elle se recula légèrement, pointa l’une des propres lames de sa lance en hauteur et abattit brutalement son arme avant. La roussette fit passer ses deux katanas dans les airs de gauche à droite pour dévier l’attaque, puis se retourna vivement et balança son pied droit dans le ventre de son ennemi. Celle-ci recula en grimaçant. Sephyra ne perdit pas de temps en parlotte supplémentaire. S’en suivit un échange de coups à la rapidité effrayante. Les deux adversaires s’esquivaient, revenaient à la charge, déployaient leurs lames dans des mouvements fluides mais contrés par les armes adverses ou esquiver pour contre-attaquer derrière. Aucune des deux ne prenait l’avantage sur l’autre, et elles s’épuisaient mutuellement. Au final, elles reculèrent toutes les deux, courbées en avant, cherchant un second souffle pour repartir au combat. Ce fut Lena qui reprit la plus vite, mais pas pour un assaut physique.
-   Je ne mens pas..., dit-elle simplement en se relevant, fixant son ennemie de ses yeux verts. Et ça me fait énormément de peine de voir qu’en plus de ne pas me croire, tu prends mes secrets comme une insulte à notre clan. Mais il y a encore quelque chose que tu ne sais pas, Cae-la Sephyra…
La roussette repoussa une de ses mèches blondes cuivrées en arrière pour regarder la jeune femme droit dans les yeux tout en reprenant son souffle.
-   J’ai pris une décision. Celle de te tuer ou non. C’est moi qui en ai le choix. Il n’y a que moi qui puisse décider d’une telle chose, et sais-tu pourquoi… ?
Lena passa sa lance de sa main droite dans sa main gauche sans cesser de fixer la roussette. Puis, lentement, un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire sincère. Elle repoussa ses propres cheveux en arrière pour découvrir son visage tombé dans la mélancolie et la tristesse. Sephyra se releva lentement en regardant Lena. Les rires d’autrefois résonnaient. Des rires féminins. Des jeux. L’enfance.
-   Parce que je suis ta sœur, Sephyra…
La roussette écarquilla les yeux. Le coup lui coupa la respiration alors qu’elle avait déjà du mal à la reprendre. La lame de la lance s’était plantée dans le flanc droit de son ventre. Un filet de sang teintait déjà le métal de l’arme et coulait le long de sa fine fourrure. Mais Sephyra ne regardait pas sa blessure. Ses yeux étaient tout entier plongés dans ceux de son ennemie. Leurs visages se touchaient presque. Dans les prunelles vertes de Lena brillait une lueur de tristesse. Elle avança ses lèvres près du visage de l’hybride, effleura ses joues, et murmura au creux de son oreille gauche :
-   Toi et moi, nous sommes jumelles…
Puis elle retira vivement la lame du ventre de la roussette, éclaboussant le sol d’une teinte rouge morbide. La jeune femme recula lentement en laissant traîner le côté rougeoyant de son arme face contre terre. Sephyra la regardait sans la voir. Devant ses yeux, les images dansaient. Elle revoyait cette hybride au doux sourire, compagne de ses jeux d’enfants. Leurs rires qui résonnaient joyeusement sur l’île de leur clan. Elle tomba en arrière sans s’en rendre compte. Lorsque sa tête percuta violemment le sol, elle n’en ressentit aucune souffrance. Lena entra alors dans son champ de vision déjà embrouillé. Elle s’était agenouillée près de sa sœur, dont le sang s’échappait dangereusement de sa plaie.
-   Tu as été la seule survivante, et tu ne te rappelais même plus de ta propre sœur, résonna la voix triste de Lena au creux de ses oreilles, comme lointaine déjà.
Il lui semblait qu’elle pleurait.
-   Tu comprends, je… Je suis revenue pour toi ! J’avais peur, je ne suis pas morte en paix, mon esprit errait dans les limbes de l’Enfer, toujours à s’inquiéter pour toi qui avait survécu… Je suis revenu pour toi, Sephyra, rien que pour toi… Et tu ne te souvenais même plus de moi…
Sephyra battit lentement des paupières. Elle sentait son sang s’échapper petit à petit de son corps. La vie qui la quittait, lentement.
-   Tu comprendras un jour, pourquoi j’ai fait ça… Tu es libre de vouloir me chercher, maintenant. Tu es libre de vouloir me tuer. Je t’attendrai…
Lena se releva lentement sans prendre le temps d’essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues. Mais Sephyra avait déjà fermé les yeux.
-   Imbécile…, murmura la jeune femme en laissant s’échapper un nouveau sanglot qui la fit trembler de tristesse et de colère.
Puis elle renifla, se passa un revers de main sur son visage, et claqua des doigts.


Saïko envoya un jet de flamme de la paume de sa main droite. Mais rien ou presque ne sortit, ne suffisant pas à renvoyer la créature d’où elle venait. Celle-ci avait levé son bras en signe de défense, et l’abaissait maintenant lentement en tournant sa tête pointue de droite à gauche, comme cherchant à se convaincre qu’elle était belle et bien vivante. Puis elle reposa ses yeux tout de blanc sur le renard qui avait posé durement un genou au sol, et leva son bras-lame, menaçante. Saïko prit son médaillon dans sa main gauche, les yeux fermés. Il récita mentalement le nom de son esprit protecteur, et se concentrait pour pouvoir l’appeler, mais ce ne fut pas nécessaire. Myosotis venait de le pousser violemment en arrière, coupant son récital intérieur d’invocation, l’envoyant complètement balader. Saïko ouvrit ses yeux rougis par la fatigue en grognant, pour contempler une image qu’il aurait préféré ne pas jamais voir de toute sa vie.
Myosotis se tenait face à lui, la lame de son agresseur lui traversant le ventre de part et d’autre. La créature retira doucement sa lame et s’apprêtait à finir sa besogne, quand une peluche débarqua dans son champ de vision pour venir lui crever un de ses yeux blancs, avant de lui trancher la tête, vive comme l’éclair. L’être ténébreux partit en fumée comme tous les autres morts avant lui, mais d’autres arrivaient déjà derrière. Dails fit tourner son couteau de cuisine entre ses doigts pelucheux, ses billes noires faisant office de paire d’yeux reflétant l’image des ennemis plus grands qu’elle s’avançant dangereusement en sa direction.
Derrière, Myosotis tituba, puis tomba à genoux, son kimono tâché d’une trace rouge qui s’étendait trop rapidement. Saïko voulut se relever promptement, mais il se cassa la figure avant même d’avoir fait un premier pas. Il se tira tant bien que mal vers la jeune femme qui lui adressa un sourire malicieux, le teint livide.
-   Alors cow-boy, t’es tombé en rade… ?
-   Mais qu’est-ce qui t’as pris, j’allais…
Elle tomba lourdement en avant, les yeux clos. Saïko resta quelques secondes à la contempler, n’y croyant pas.
-   Myosotis ! S’écria-t-il alors, au comble de la panique.
-   C’est… Bien, comme ça…, murmura difficilement la jeune femme en entre-ouvrant à peine les yeux. La fleur retourne… à la terre…  
Donf et les enfants se regroupèrent autour, serrant leur cercle face aux créatures qui s’avançaient inexorablement. Le jeune homme jeta un coup d’œil à ses acolytes pour les écarquiller de frayeur en analysant rapidement leur statut. Mais il n’eut pas le temps de s’apitoyer plus que ça, ni même de leur venir en aide. Arthur venait de lui éviter une blessure mortelle en se jetant sur un être qui s’était avancé dangereusement vers le cuistot sans que celui-ci ne s’en rende compte.
-   Arthur ! S’écria aussitôt Millie.
Le garçon mordit férocement l’être ténébreux à la gorge, détachant avec une violence surprenante la tête du reste du corps. Le tout parti rapidement en fumée. Donf balança la crosse de son fusil sur une autre créature non loin. Il n’avait plus de balles depuis un petit moment, et ses vêtements déchirés en plusieurs endroits, laissant entrevoir quelques filets de sang dégoulinants, attestaient de sa défense dérisoire face aux lames acérées de ses ennemis.
-   Merde merde merde MERDE ! S’écria-t-il en balayant les environs du regard avec une pointe d’abattement.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 25, 2009, 04:12:43 am
Arthur revint à ses côtés en lorgnant les êtres ténébreux de ses pupilles ovales. Dails sauta alors sur l’épaule du jeune garçon, un de ses bras en coton décousu.
-   On va pas y arriver…, murmura le jeune homme.
-   Donf… Est-ce qu’on va mourir… ? Demanda Arthur d’une voix tremblotante tout en fixant la horde d’ennemi qui se rapprochait.
Le cuistot serra son arme sans répondre. Saïko jeta un regard circulaire, l’esprit embrumé par la fatigue et la panique.
-   Fox, fais quelque chose…
-   Je suis ton esprit protecteur, Saïko, pas celui des autres…
-   Sauve-la, je t’en supplie…, implora le goupil en reposant ses yeux bleus sur le corps de la jeune femme, qui respirait par à-coups brefs et souffrants.
-   Je ne peux pas, Saïko…
-   SAUVE-LA ! Hurla alors le renard en tapant du poing sur le sol.
Millie commença à sangloter discrètement, ses grands yeux violets fixant Myosotis qui s’en allait pour toujours. Donf contracta sa mâchoire de colère. Arthur se serra contre la jambe du cuistot, paniqué face aux ennemis qui continuaient de s’avancer inexorablement. Dails tenta de lever son couteau en avant, mais son bras pelucheux trembla violemment et retomba aussitôt en se ballotant dans le vide. Millie vint alors se serrer contre le dos de son jeune ami. Celui-ci se retourna lentement pour la prendre contre lui. Donf se plaça juste devant eux en grognant de désespoir. Saïko tremblait de rage et de tristesse. Il se releva alors tant bien que mal, bancal sur ses appuis, et toisa ses innombrables ennemis, une lueur folle au fond de ses pupilles, la mâchoire tremblante.
-   Approchez si vous l’osez, venez, cracha-t-il rageusement.
-   Si les gosses ont la moindre égratignure, je vais finir en statue pour ce foutu chalet. Ramenez-vous, prononça à son tour le cuistot en levant son fusil comme une batte.
Un des petits êtres, le plus proche du jeune homme, le toisa en levant ses bras-lames vers lui. Au moment où la créature s’élança, Donf fit de même en hurlant son désespoir.

*****
***

(http://th05.deviantart.net/fs71/300W/i/2009/358/d/a/Echec_by_CaelaSephyra.jpg)
La mort (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Echec-147843302), si proche, si palpable, qu'on la touche sans la voir quand vient l'heure de partir...

*****
***

Le cuistot abattit la crosse de son fusil dans le vide. Alors qu’il s’attendait à ce que tous les autres ne se jettent sur lui pour le taillader ouvertement, rien ne se produisit. Il balaya les alentours des yeux, n’y croyant pas. Mais force était d’admettre que les êtres ténébreux venaient de disparaître, là, sous leurs yeux. Le jeune homme soupira longuement en riant nerveusement, rejetant sa tête en arrière, puis remonta sa paire de lunettes sur son nez avant de se retourner. Les deux enfants, se tenant par la main, jetaient des coups d’œil étonnés tout autour d’eux. Saïko quant à lui s’était effondré sur Myosotis. Une douce lumière les entourait. Mais Donf était bien trop fatigué pour tenter de comprendre. Il regarda à sa gauche pour apercevoir Zalosta, qui regardait elle aussi sur sa propre gauche… Quand soudain elle hurla un prénom déformé par la panique avant de se jeter en avant. Donf aperçut alors un corps par terre. Celui de Sephyra. Lena se tenait un peu plus loin, à quelques mètres, et restait immobile.
Le cuistot s’avança alors vers la lueur à la chaleur rassurante, et s’agenouilla près de Saïko. Il n’était pas sûr de ce qu’il faisait, mais il devait essayer.
-   Euh Fox ? Ou Monsieur FireFox ? Si j’ai bien compris, tu peux guérir les blessures, ou un truc dans le genre ?
Il attendit quelques secondes, mais aucune réponse ne vint.
-   Ecoutez, il faut que vous les sauviez. Saïko, Myosotis, mais aussi Sephyra, la roussette de notre groupe. Sauvez-la, s’il vous plaît ! …
Seul le silence lui répondit. Donf releva les yeux. Zalosta se tenait près du corps de Sephyra, agenouillée à ses côtés, et semblait lui caresser le museau en murmurant quelque chose qu’il ne pouvait entendre distinctement à cette distance. Pris de colère, le jeune homme retourna le corps de Saïko et prit le médaillon qui brillait chaleureusement dans sa main avant de le porter face à lui.
-   Eh, tu m’écoutes enfoiré ?! Explosa-t-il en vociférant sur le bijou. J’ai besoin que tu la sauves ! T’es le protecteur de Saïko, non ? Ben on est ses amis, si t’avais pas pigé ! Et ce qu’il voudrait, c’est nous protéger, alors respecte ses putains de volontés, espèce de radin d’esprit de médeux !
-   Ramène-la ici, mais c’est déjà difficile de s’occuper de deux personnes en même temps. Je ne promets rien.
Donf soupira de soulagement, lui qui commençait à paniquer de ne pas avoir de réponses. Il laissa retomber le médaillon sur le corps du goupil qui semblait dormir profondément, et accouru en direction de Zalosta et de la blessée.
-   Zalosta, l’esprit de Saïko, il peut peut-être aider Sephyra ! Aide-moi, il faut la déplacer là-bas, vite !
Sans chercher à comprendre, la hérissonne prit la roussette contre elle, et la soulevant comme s’il s’agissait d’une enfant, l’amena là où reposaient déjà Myosotis et Saïko. Elle déposa délicatement son amie près d’eux, retirant ses bras déjà tachés de sang en à peine quelques secondes. La lumière qui enveloppait la jeune femme et le goupil entoura alors Sephyra de la même manière.
Zalosta resta un moment à regarder son amie, les yeux éteints. Puis ses bras se mirent à trembler. Légèrement au début, puis de manière de plus en plus forte. C’est son corps tout entier qui finit par trembler violemment, son museau s’étirant en un affreux rictus de rage, et elle se retourna avec une lenteur infinie vers Lena qui restait immobile à quelques mètres de là, les bras croisés.


Rika tendit l’oreille, au moment où elle para un coup de pied d’Hunter. Le jeune homme recula de quelques centimètres en gardant ses poings resserrés en avant.
-   Attend.
Le jeune homme regarda curieusement son ennemie.
-   Quoi ?
-   Ecoute.
Hunter obéit sans pour autant relâcher sa défense. Mais en effet, il ne tarda pas à comprendre où la tigresse voulait en venir.
-   Le combat s’est arrêté dehors, on dirait, murmura-t-il simplement.
Ils se dévisagèrent mutuellement, puis relâchèrent au même moment leur attitude agressive. Rika le regarda bizarrement.
-   Je ne sais pas ce qui nous attend dehors, qui a gagné, comme se sont passés les combats, mais…
Elle regarda son ennemi, puis lui décocha un petit sourire en coin.
-   J’ai aimé me battre contre toi. Tu es… Différent.
-   Je sais pas comment je dois le prendre, mais pour moi c’était un combat comme un autre, rétorqua Hunter, impassible.
L’hybride rit brièvement. Puis, reprenant son sérieux, elle leva le museau en hauteur et huma l’air avec attention.
-   L’odeur du sang…, murmura-t-elle.
Hunter fronça les sourcils. Il se détourna de son ennemie pour rejoindre la porte d’entrée à sa droite, et descendit lentement les marches du perron en analysant la situation du regard. Sephyra, Saïko et Myosotis, à terre ; Donf et les enfants agenouillés près des corps qui étaient enveloppés d’une douce lumière ; Zalosta, tremblante, tournée en direction d’une Lena à quelques mètres du petit groupe, immobile, les bras croisés ; un corps à terre, plus loin sur la gauche, inerte. Hunter s’approcha de ses amis en fixant les corps des deux hybrides et de la jeune femme.
-   Ils sont… ? Demanda-t-il discrètement en arrivant à hauteur de Donf, qui leva ses yeux marron soulignés de cernes pour le regarder.
-   Ne les enterre pas trop vite, répliqua-t-il en souriant tristement. L’esprit de Saïko est en train de les guérir. Enfin, j’espère qu’il y arrive, en tout cas…
Le FireFox ne leur répondit pas, occupé dans sa tâche. Hunter jeta un regard en coin sur Zalosta, à sa droite.
-   Tu as osée…, murmura la hérissonne dans un souffle, de dos à Hunter et Donf.
Rika descendait à son tour les marches au moment où Zalosta se jetait en direction de Lena en hurlant sa rage.
-   TU AS OSEE T’EN PRENDRE A ELLE !!

A mesure que ses pieds touchaient brutalement le sol dans sa course, la terre se gelait à une vitesse stupéfiante en direction de Lena. La jeune femme restait immobile, le regard perdu dans le vague, alors que Zalosta levait son poing en courant vers elle à toute allure. Donf se releva subitement en criant. Hunter s’apprêtait déjà à lui courir après. Arthur et Myosotis, mains l’un dans l’autre, restaient figés de peur en voyant la hérissonne se jeter ainsi de rage.
C’est alors que tout se coupa. Le poing de Zalosta, tout près du visage de Lena, s’arrêta en plein mouvement. Donf avait la bouche grande ouverte, le prénom de son amie qu’il criait retenu de force dans le creux de sa gorge. Hunter était figé dans son mouvement de course.
Le temps se figea l’espace d’un instant. Puis, au moment où le poing de Zalosta sembla reprendre son mouvement au ralenti, la hérissonne se sentit projeter violemment en arrière. Elle percuta Hunter en plein vol, et ils s’étalèrent l’un sur l’autre non loin des corps de leurs amis. Donf resta un moment immobile, son regard passant de Lena à ses acolytes qui se relevaient lentement. Zalosta se massa l’arrière de la tête en grognant, les yeux plissés dans la douleur. Mais un cri la fit se relever aussitôt. Deux cris, pour être exacte. Ceux de Millie et d’Arthur. Donf se retourna. Hunter se releva en contemplant avec stupeur ce qui était à l’origine des cris des deux enfants.
Deux longues chaines métalliques les entouraient et les tiraient en arrière. Elles provenaient d’une masse noire, ténébreuse, semblable à une longue fumée opaque, et amenaient de force les gamins en sa direction.
-   Arthur, Millie ! S’écria Zalosta en courant vers eux.
Les chaînes métalliques gelèrent, mais cela ne les arrêta pas. Les deux enfants tendirent leurs mains en avant, horrifiés, les maillons les étouffant. Millie perdit son chapeau qui tomba mollement à terre. Dails leva son couteau pour essayer de cisailler le métal, mais une troisième chaîne sortit à vive allure de la masse ténébreuse et le percuta violemment en l’envoyant balader. La petite tête pelucheuse se décrocha de son corps dans un déchirement de tissu. Une de ses billes noires tomba à terre en roulant discrètement, alors que Zalosta la dépassait déjà au pas de course, jetant son bras droit en avant pour essayer de rejoindre les mains de Millie et Arthur, inexorablement tirés en arrière. Les enfants pleuraient en criant le nom de la hérissonne. Au moment où leurs doigts se touchèrent, Zalosta se percuta de plein fouet contre une barrière invisible. Oubliant la douleur, elle palpa le kekkai qui la bloquait alors que Millie et Arthur n’étaient plus qu’à quelques mètres de la fumée opaque qui semblait vivante. La hérissonne frappa de toutes ses forces contre la barrière.
-   Arthur ! Millie !
Elle abattit ses poings en avant au risque de se casser les phalanges, puis se jeta elle-même contre le mur qui ne cédait pas. Son désespoir, sa rage et sa panique brisaient ses cris, que les enfants n’entendaient pas à l’extérieur du cercle magique. Un corps féminin jaillit alors de la masse sombre. Un corps féminin recouvert de bandelettes grisées par le temps. Ses pieds nus lévitaient à quelques centimètres du sol. Les chaînes qui entravaient Millie et Arthur levèrent alors les deux enfants à ses côtés, comme pour exhiber fièrement leurs trophées face à leur propriétaire. Malgré le fait que ses yeux étaient recouverts par les bandelettes, la jeune femme sourit perceptiblement. Zalosta hurla de rage dans sa zone confinée alors que les maillons métalliques enserraient les cous des deux enfants, dont les larmes recouvraient leurs bourreaux impassibles et inhumains. Apparurent alors dans deux colonnes de fumée noire, semblables à celle par laquelle la jeune inconnue était sortie, leur Patron hybride et un autre homme enveloppé d’une cape en soie rouge. Ils apparurent au même moment, se faisant face, l’homme à la gauche de la femme, le Patron à la droite. Ils se dévisageaient réciproquement. Puis l’homme se détourna et avança à grands pas en direction de Lena, contournant le cercle magique qui emprisonnait les employés du Patron. Arrivé près d’elle, il la gifla violemment. Celle-ci garda la tête baissée sur le côté, la joue gauche rouge et meurtrie, ses cheveux cachant son visage.
-   Il ne me semble pas t’avoir donné l’autorisation d’attaquer ces personnes-là maintenant ! Vociféra l’homme avec colère.
Lena resta silencieuse, immobile.


-   Za… los…
Millie, dont le bras était emprisonné contre elle sous la chaîne, essaya de lever sa main vers la hérissonne qui se trouvait à quelques mètres, bloquée par le kekkai. L’enfant la regarda d’un air implorant, pleurant chaudement. Soudain, Arthur réussit à retirer son bras de l’emprise des maillons, et tendit celui-ci vers la hérissonne.
-   Zalost… !
Son cri de désespoir resta à jamais coincé dans sa gorge. Un craquement sonore le remplaça. Les chaînes, vivantes, venaient de se saisir de la tête des deux enfants pour leur briser sèchement les cervicales. Elles se retirèrent lentement pour laisser les têtes d’Arthur et Millie retomber mollement sur le côté, et reprendre leur emprise pour garder leurs victimes entre leurs maillons. Kane, à côté, resta immobile, le visage impassible.
Zalosta resta tétanisée devant ce qui venait de se passer. Hunter et Donf, qui l’avaient rejoint entre-temps, gardèrent le silence, les yeux écarquillés devant la violence de la mort de deux enfants. La hérissonne sembla suffoquer alors que ses yeux rougeoyaient de larmes, puis soudain un hurlement affreux tomba dans leur zone confinée. Donf recula même de quelques pas sous le coup de l’émotion.
Zalosta hurlait, d’un cri qui rassemblait en une seule note tous ses sentiments contradictoires. La tristesse, les remords, mais aussi la colère et la haine. Le sol se gela sous ses pieds, tandis que les souvenirs affleuraient sa mémoire. Des images, où ils mangeaient tous ensemble, où ils parlaient ; des rires, avec Donf qui était aussi gamin qu’eux et Hunter dont le caractère grognon les amusait. Quand elle frappa la barrière invisible de ses poings, une buée givrante recouvrit le kekkai, le rendant visible à cet endroit précis. Et Zalosta continuait de hurler sa rage et sa tristesse. Au fond de ses yeux, un rose inquiétant semblait luire de manière perverse alors que la vérité, la réalité de la mort des deux enfants s’insinuait lentement en elle.
Puis soudain, elle s’arrêta. Son cri retomba lentement dans le silence, et elle fit quelques pas en arrière, le museau baissé, les yeux perdus dans le vague. Un vent froid, anormal dans un espace confiné comme celui-ci, entoura alors la hérissonne. La température chutait de seconde en seconde dans le kekkai. Quand Hunter et Donf respirèrent, leur souffle se changea en buée. Ils se regardèrent du coin de l’œil. Mais ils ne savaient que faire, ni que dire. La mort des enfants venaient d’arriver sans prévenir, brutale, imprévisible. Et ils savaient autant l’un que l’autre combien Arthur et Millie comptaient pour la hérissonne.
Le froid se fit de plus en plus agressif, jouant avec les fins pics de Zalosta. Le vent semblait tourner autour d’elle comme une aura glaciale alors qu’elle restait immobile. Une larme qui coula de son museau se gela au cours de sa tombée et se brisa à terre sans bruit.
-   Zalosta, essaye de te contrôler…, tenta d’intervenir Donf sans croire lui-même à ses paroles.
Et pour seule réponse, la rage de Zalosta ne fit que commencer.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 25, 2009, 04:24:23 am
La glace qui rendait une petite zone du kekkai visible s’étendit dans le vide pour couvrir la barrière, la rendant peu à peu entièrement visible. La glace gagnait le sol aussi en rognant les centimètres seconde après seconde. Donf eut un mouvement de recul, tandis qu’Hunter serrait les dents.
-   C’est pas bon signe…, commenta simplement ce dernier.
Le froid glacial s’abattit sur eux avec une brusque chute de la température intérieure qui leur coupa la respiration le temps d’une seconde.
-   Zalosta ! S’écria Donf, pris de tremblements.
Hunter pour sa part regarda la hérissonne avec un mélange de crainte et d’étonnement.
-   Regarde… Ses pics, regarde !
Le cuistot s’exécuta et prononça un juron de colère. Le bout des pics de la hérissonne se teintaient en effet d’un rose sombre. La couleur gagnait un peu plus chaque centimètre de peau au fur et à mesure que la température baissait et que la barrière du kekkai se gelait. Hunter dégaina alors un de ses Five-Seven en braquant la hérissonne qui leur était de dos. Donf loucha son ami d’un regard inquiet et colérique.
-   Attend… Qu’est-ce que tu comptes faire ?! S’écria-t-il.
-   C’est trop dangereux de la laisser continuer son petit jeu, si ça continue on va y passer ! Répliqua Hunter, qui était obligé de tenir son simple flingue des deux mains pour contrôler les tremblements de froid de ses membres.
-   Tu vas pas la tuer quand même !
Hunter resta silencieux en serrant un peu plus sa prise sur son pistolet. A l’instant où il allait prendre sa décision en pointant la silhouette de la hérissonne avec le canon de l’arme à feu, quelqu’un le dépassa. Surpris, il abaissa son pistolet pour contempler l’hybride qui s’avançait d’un pas sûr en direction de Zalosta.
C’était Saïko, le corps enveloppé par des flammes presque orangées, qui dégageaient une chaleur bienveillante. Ses yeux, d’un bleu pur, regardaient la hérissonne sans ciller.
-   … Attend, Saï… ! commença Donf en levant un bras vers le renard qui les avait déjà dépassés silencieusement.
Mais il ne put terminer sa phrase. Son pied glissa sur la glace qui venait d’atteindre le sol à leur niveau, et il se cassa la figure. Hunter recula ostensiblement en lorgnant le sol, méfiant, mais il avait beau reculer, l’infime couche mêlée de bleu clair et de gris transparent le suivait. Pendant ce temps, Saïko continuait d’avancer. Le feu protecteur qui entourait également ses pieds nus dégivrait le sol de son emprise glaciale pour lui permettre de marcher convenablement. Pas à pas, il s’approchait de Zalosta, silencieuse et immobile depuis plusieurs minutes, alors que le kekkai était presque entièrement gelé et devenait un véritable dôme de glace haut de deux à trois mètres et s’étirant juste autour d’eux. Saïko avait laissé le médaillon qui abritait FireFox sur les corps de Sephyra et Myosotis. La lumière chaleureuse provenant de l’esprit protecteur entourait toujours celles-ci.
Et Saïko arriva à hauteur de Zalosta. Il s’arrêta, ses flammes léchant sa fourrure sans lui faire aucun mal, puis leva lentement ses bras autour de la hérissonne. Il s’avança, puis il prit doucement la hérissonne, de dos, contre lui. Plusieurs secondes passèrent sans que cela ne produise un quelconque effet. Hunter et Donf regardaient les deux hybrides, s’attendant au pire. Mais pas à ce qu’il se passa.
Lentement, Zalosta se retourna et releva son museau couvert de larmes séchées. Saïko et elle se regardèrent longuement. Puis la hérissonne ferma les yeux et se blottit contre le renard. Celui-ci referma ses bras autour de l’hybride. Les flammes qui lui léchaient le corps s’étendirent alors autour de Zalosta sans la blesser. Leur étreinte dura longuement, alors que le kekkai se brisait de toutes parts dans d’affreux craquement sonore. Comme si tout était contrôlé, les monceaux de glace tombèrent par bouts sans blesser personne avant de s’évaporer dans une buée opaque aux jolies teintes bleutées. Le sol, lui aussi, reprenait sa couleur d’origine alors que la glace se retirait de la même manière. Deux cercles rapprochés, séparés par des inscriptions incompréhensibles, brillèrent alors sur le sol de manière éclatante avant de se briser dans une vive luminescence. Kane se trouvait derrière, la main levée dans le vide, paume ouverte comme s’il touchait encore la barrière avec. 
-   Tout est terminé, maintenant…, prononça-t-il de sa voix grave et posée en contemplant ses employés de ses orbites blanches.

Le Patron s’approcha des corps de Myosotis et de Sephyra sans faire attention aux autres.
-   Comment ça se présente pour ces deux-là, Esprit du Feu ? Demanda-t-il calmement en regardant le médaillon posé sur le corps de Myosotis.
-   Pour la jeune femme ça ira, elle aura juste besoin de repos. Pour l’hybride, par contre, je n’ai pu que contrôler le saignement, mais pas réparer les dégâts, et je ne pourrai pas tenir longtemps comme ça. Il lui faut un bon médecin, et vite.
Kane hocha la tête avant de se tourner vers ses employés qui s’étaient rapprochés de lui. Les flammes de Saïko ne léchaient plus son corps, et ses yeux étaient cernés par la fatigue. Donf semblait fourbu, lui aussi. Seul Hunter gardait l’impression d’une vitalité à toute épreuve, fixant les corps à terre avec une impassibilité presque mal venue. L’échidné aveugle sembla vaguement intrigué  par le comportement de son fils, mais n’en laissa rien paraître.
-   Je dois amener Sephyra à une de mes connaissances. Elle seule pourra la guérir. Mais j’ai besoin que l’un d’entre vous m’accompagne, je ne pourrai pas rester après l’avoir déposé.
-   Je vais y aller, dit Zalosta d’une voix éteinte.
Donf sembla vouloir répliquer quelque chose, mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge. Il se contenta de hausser les épaules en signe d’assentiment.
-   De toute façon tu es la mieux placée pour venir, Zalosta, répondit Kane.
Il recula de quelques pas, puis leva un bras face à lui. Une buée opaque, ténébreuse, se leva alors de haut en bas, avant de s’élargir sur les côtés, comme si elle s’ouvrait. A l’intérieur, des nuances de violet et de rouge semblaient se mouvoir dans les ténèbres. Zalosta s’approcha alors pour prendre le corps de Sephyra entre ses bras, avant de rejoindre le Patron devant la sombre ouverture.
-   Ferme les yeux, replie-toi à l’intérieur de ton esprit, et garde bien Sephyra dans tes mains, ne la lâche surtout pas.
La hérissonne approuva d’un mouvement de tête en resserrant le corps de la roussette contre elle.
-   Attendez ! S’exclama Donf au moment où ils allaient passer l’ouverture. Et nous, qu’est-ce qu’on fait ? Vous allez nous les ramener une fois qu’elle sera guérie ? Et où est-ce que vous l’emmenez ?
Kane fixa Donf de ses orbites blanches.
-   Vous avez les carnets. Suivez votre instinct.
-   Ca nous aide vachement, répliqua Hunter d’une voix sombre en détournant la tête, les bras croisés.
L’échidné resta quelques secondes à le regarder. Lui ou un autre, ça, personne n’aurait su le dire. Après quelques secondes, il se retourna sans un mot et passa l’ouverture. Zalosta le suivit sans perdre de temps, marchant dans les pas de leur Patron. Le passage ténébreux les entoura, puis la fumée s’évanouit en même temps qu’eux. De là où ils se tenaient quelques secondes plus tôt il ne restait plus aucune trace. Donf contempla l’endroit maintenant vide en soupirant, mal à l’aise. Saïko s’approcha de Myosotis pour repasser son médaillon autour du cou avant de prendre le corps de la jeune femme évanouie contre lui. Hunter le suivit sans un mot pour rejoindre le chalet.
Donf resta seul dehors, dans la nuit. Une sensation oppressante lui tenaillait la gorge. Lena, les chaînes, la femme aux bandelettes, l’autre homme… Ils s’étaient évanouis dans la nuit, avec les corps de Millie et Arthur, mais également avec celui de Neal. Malgré la mort des deux enfants, et contrairement à ce qu’avait proféré son Patron, rien n’était terminé. Il le sentait. Le jeune homme se retourna et leva les yeux pour contempler la nuit. Il chercha dans les poches de son jean son paquet de cigarettes, avant de pester en remarquant qu’une seule avait survécu. Les autres étaient en miettes. Le combat avait été violent. Il alluma sa clope sans rien dire, puis recracha sa fumée silencieusement en regardant les étoiles, qui brillaient haut dans le ciel nocturne.
La nuit était calme. Dans le monde, rien n’avait changé. Deux enfants étaient morts, mais ça ne bouleversait en rien l’Equilibre. Donf trouva quand même quelque chose de changé dans le vent de la nuit. Quelque chose en plus, une impression, un vague sentiment de peur.
Alors le jeune homme se dit qu’effectivement, rien n’était terminé. Tout ne faisait que commencer.





Accordez-leur le repos éternel.

Agnus Dei


(http://th09.deviantart.net/fs71/300W/i/2009/358/8/6/NightDreamers__Art___By_Zalos_by_Donfy.jpg)
Millie et Dails (http://donfy.deviantart.com/art/NightDreamers-Art-By-Zalos-147930203), quand la feuille déjà froissée se déchire...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 25, 2009, 04:49:29 am
Je m'excuse à l'avance pour ce quadruple posts, messieurs dames les modérateurs. Mais je me dois de laisser un petit mot.

Nous voilà déjà à la moitié de la fic, après à peu près six mois que j'ai commencé à la poster sur ce forum. J'hésitais au début, et pour finir je ne le regrette pas. NightDreamers est une aventure exceptionnelle pour moi, et en cette période où je doute de mes capacités, où je n'ai pour ainsi dire que des objectifs lointains et peu de conviction dans le moment présent, cette fic est pour moi le moyen de me dire "j'ai quelque chose à faire". Chacun de vos commentaires m'apporte beaucoup de joie, me rassure aussi. Je suis très heureux que ce que j'écris puisse vous plaire.

Je prends énormément de plaisir à écrire ND. Parfois ça m'étonne même. Chaque nouveau chapitre est un défi à relever, et je me demande toujours comment ça va se passer. Comme si chaque chapitre représentait déjà à lui seul une fic à part entière.
Je suis également très heureux de pouvoir utiliser les persos de ceux que je considère comme des amis. Si je me suis inclut dans le lot, c'est surtout en tant que personnage également, pour pouvoir vivre la même aventure qu'eux. Ce n'est pas du tout par égoïsme ou grobillisme =')
Quelque part, j'aimerai pouvoir prendre chacun des personnages de ceux qui me lisent, et les inclure pareillement. Néanmoins c'est prendre énormément de risques du côté scénario, et je ne peux pas me le permettre.
Je remercie quand même chacun d'entre vous pour avoir pris le temps de poster un ou plusieurs commentaires. Je remercie également ces personnes qui me permettent d'utiliser leurs persos. Je remercie enfin Sephyra et Zalosta pour leurs illustrations. Dieu vous garde tous ! *SBAF

Je préviens qu'il y aura une coupure jusque mi-janvier. Je pars dans le sud et je ne sais pas exactement quand je rentre, mais soyez sans crainte. A chaque moment de la journée, les personnages et l'histoire de NightDreamers continuent de vivre en moi, dans mon imaginaire farfelu. Le scénario se construit chaque jour, un peu plus, un peu moins.
Je vous laisse donc cette fois-ci non pas avec une preview du prochain chapitre, mais une annonce pour la seconde moitié de la fic.
J'espère vous retrouver très bientôt !
En attendant je vous souhaite à tous, amis lecteurs comme tout autre qui passerait par ici en simple invité, de joyeuses fêtes et une très bonne année =)
A la prochaine !



Sur cette île que le Destin a frappée de ses flammes, où se situe la limite entre mensonge et réalité ?

-   Je dois y aller… A Eurasias, je dois y retourner. Mes réponses se trouvent sur cette île.

Au-delà de toute peur, de toutes les incertitudes ; par-delà les frontières des apparences, se trouve un monde.

La jeune fille leva les ciseaux devant ses yeux, souriant dangereusement.
-   Et si on jouait à un jeu… ?

Un monde où les attendent leurs réponses. L’avenir s’inscrit dans le passé.
Ils devront faire la lumière sur leurs songes.


-   J’en viens parfois à m’en demander, reprit Sephyra d’une voix tremblante, moi qui suis vivante et qui vois le présent… Pour quelles causes sont morts mes compagnons…

La vérité derrière les Ombres. L’ouverture des Ténèbres sur un siècle de pêchés.
L’épilogue face au prologue. A l’approche des révélations.


-   Ce professeur avait découvert cette théorie… Et pour le Bien de la Balance Universelle, nous l’avons supprimé.

Ils doivent partir en quête de leur identité, découvrir ce qu’ils sont, ce qui est réellement arrivé.
Le hasard n’existe seulement lorsqu’on ne connaît pas ce qui le provoque.


-   Depuis le début tu n’interagis qu’avec ceux que tu veux éliminer ! Tu ne t’es pas manifesté face à Hunter, ou face à Myosotis ! Tu fais comme ça t’arranges depuis le début !
-   Il te faut discerner le bien du mal avec tes sentiments, pas avec des règles, Saïko ! Certains doivent être éliminés, d’autres non !
-   Pourquoi le doivent-ils ? D’où vient cet ordre, Fox ?!

Pour une nouvelle Aube…
Ils doivent y trouver leur Clé.


-   Nous avons été bien présomptueux pour oser croire qu’on pourrait faire œuvre de Balance Universelle entre le Bien et le Mal…


Partie 3 ~ Horizons
Partie 4 ~ Ouverture
Epilogue
(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Décembre 25, 2009, 11:17:09 am
*reste quasi immobile, l'index sur le pad tactile*

Oh.... Ohputain.
Je pensais vraiment, vraiment, vraiment pas qu'ils allaient mourir les enfants ! 'tain j'ai failli pleurer, c'est juste ignoble sous le regard de Zalosta... Et Sephyra ! D'après la preview je pensais que Saïko était au chevet de Sephyra, mais en fait c'était Myosotis !
Et puis d'après la preview là il me semble, Eurasias, c'est la première "maison" de Sephyra ?

Maisputain Millie et Arthur ! Kane il a rien fait o_o Et la fille aux bandelettes, son nom c'est Lucia, c'est ça ? Dans j'sais plus quel autre chapitre Lena vient réveiller une personne en bandelettes.

Etpuis justement Lena, c'est la... la la la SOEUR jumelle de ... Sephyra .o. ... Mais 'tain, tu m'étonnes que je pouvais pas la trouver dans sa gallerie fan art ( muimui j'ai un peu cherché au cas où ), ça fait très, la soeur maléfique sortie de nulle part !

Mais si Kane a rien fait pour les enfants ? 'Doit y avoir un truc qui cloche, sérieux.

Puis ça fait plaisir, pour Noël ce chapitre. Tout entier en plus. Donfy, tu gères. C'est un sacré cadeau en tout cas ! <3 Et plein d'illustration.

Lena, elle a des tomates sur sa poitrine ! .w. */SBAF


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Décembre 25, 2009, 11:44:52 am
Purée... Quel chapitre riche en révélation et en suspense >.<

Ca m'a fait bizarre le fait que Lena soit la soeur jumelle de Sephyra... Et dire que depuis le début on se demandait bien qui ça pouvait être !! Ca m'a vachement surprise, d'autant plus qu'après elle veut la tuer... Pauvre Sephyra... J'espère que la personne que Kane connait (me demande bien qui c'est, d'ailleurs) pourra bien l'aider.
Ce Kane... Trop bizarre. J'aime pas trop le fait qu'il apparaisse de la même manière que cette satanée jeune fille. Elle a tuée les enfants !! Je la hais !! *Se fait tuer*
Par ailleurs, ce passage était vraiment triste... Ca m'a fait frissonner. Pauvre Zalosta... Ca a du être vraiment dur, pour elle...

Vraiment, ce chapitre était remplis d'émotion. Avec Saïko et Myosotis aussi, je plains Saïko !! D'ailleurs, j'ai adoré quand il était venu pour consoler Zalosta. J'ai trouvé ce moment très touchant ^^
Bref, quel beau chapitre. J'adore comme tu décris !! Tout était magnifique, que ce soit description ou sentiment.

J'adore !!!

Bon courage pour la suite, papa !!
Et joyeux Noël à tous ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Décembre 25, 2009, 01:51:13 pm
*tremble comme une feuille (je te jure que c'est vrai en plus)*
...
:'D
...

Oh!... Ah quand même. Ah ouais. Ah... d'acc... ord... Mais euh... mais euh quoi! o__o
*inspire*
...
*expire*
...
MAIS BORDEL JYCROIPA LAUTR'LA C'EST MA SOEUR OUH PUT*** ILS ONT TUE LES ENFANTS NAN PAS LES ENFANTS C'EST CRUEL OH C'EST LES SOLDES DANS DEUX SEMAINES MON DIEU JE ME SUIS FAIT MASSACRER T'AS FAIT UNE FAUTE À EURESIAS TU M'ENERVES AVEC TES PREVIEWS QUI DONNENT TROP ENVIE DE LIRE LA SUITE ET AU FAIT LA SUITE COMMENT ELLE A DÉCHIRÉ MAIS... Mais...
é__è
POURQUOI LES ENFAAAAAAAAAAAAANTS TOT

C'est affreux affreux... Mais tellement extraordinaire à lire, j'ai surkiffé, j'ai savouré, c'était... Waaah, c'était trop quoi! Géant, génial, tout simplement! Ca gère sa race! Wesh!

J'ai vu des fautes d'ortho mais je me rebelle et je ne les relève pas. Ta fic en un mot est extraordinaire. J'en perds mon français comme mon akurah, tu mènes une intrigue qui nous mettent sur les nerfs et nous laissent toujours l'amertume du suspense sur la langue, y'a rien à faire, même quand on apprend des trucs, on a toujours envie d'en savoir plus!
Mon dieu, m'en remettrai-je? Et j'avoue que la révélation de Lena, ça m'a laissée... Sur le cul, pour ainsi dire. Normal, je suis assise sur ma chaise. Mais passons.
Franchement, ce qui m'a le plus tuée est la mort des enfants... Mais c'était voulu je suppose. Et Saïko puait trop la classe quand il est venu tirer Zalosta de sa rage sans limite. Non, franchement... T'as géré, mec.

*fait un check à Donf*

Et de rien pour les illustrations. Celles de Zalos étaient chouettes aussi ^^ Mais une chose est sûre, vous ne me devez absolument rien pour ceci. Votre fic me suffit largement en récompense XD
Ah làlà, je pourrais disserter sur ce que j'ai ressenti en lisant ce magnifique chapitre 19! Et j'ai tellement hâte de découvrir la suite que je sens que seuls les deux chaps de FMA que je m'apprête à lire pour la première fois sauront me tirer des pensées cette image de... "JE SUIS TA SOEUR!!!!!" *PAN*

Allez, j'abrège mon long discours pour dire ceci : Blackdoom, cuistot que l'on nomme Donf ou Donfy pour les intimes, je vous remercie. Je vous remercie de nous écrire un scénario et une histoire pareils, de nous faire rêver comme des gosses alors qu'on est presque adultes (presque, hein)...

'Tain, ça me donne envie de faire comme Peter Pan pour jamais grandir. Mais bon. Soyons sérieux. Quand je serai grande, j'aurai ND imprimé et rangé dans une étagère ; et je pense aussi qu'il m'arrivera souvent de le relire seule dans ma chambre, les nuits sans lune...



 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 25, 2009, 04:50:04 pm
Comme cadeau de Noël tu ne pouvais nous offrir mieux. Je comprends mieux pourquoi tu voulais le poster en entier ce chapitre. Tu es pardonné pour le quadruple post mais ça dois rester exceptionnel. Faut vraiment revoir cette limitation de caractère. Les combats sont splendides et bien détaillés, parfois un peu confus mais finalement assez facile à visualiser tant tes descriptions sont intenses. J'ai relevé quelques fautes surtout au début parce qu'ensuite prise dans l'action je n'y faisait plus attention. Je te l'ai déjà dit tu es l'un des rares auteurs où il me faut deux lectures pour trouver les fautes. ^^

La mort des enfants est "fantastique" dans la soudaineté et l'horreur. J'ai failli verser ma larme. J'avoue que pour le passage où Saïko est au chevet de Myosotis, comme Capita, en lisant la preview je m'étais imaginé autre chose et pourtant c'est bien plus logique comme ça.

Lena et Sephy jumelle ça non plus je ne l'ai pas vu venir. d'ailleurs cette histoire de revenir dans un autre corps commence a titiller ma curiosité. Bon d'accord l'influence FMA est plus que flagrante. ^^  dernière chose : Kane. J'aime ce personnage. Je l'aimais déjà avant mais là encore plus. La façon dont il arrive pour dire que tout est fini. la façon dont il se tire en leur disant de se démerder tout seul. Le mec mystérieux par excellence. ^^ J'adore. Bon maintenant j'ai hâte de voir la suite. Savoir où vont Kane, Zalos et la roussette. Quoique j'ai une vague certitude. ^^ Comment vont se débrouiller les autres, comment Myosotis va encaisser la mort des petits ?


Encore merci pour ce joli cadeau de fin d'année !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Décembre 26, 2009, 11:04:18 am
Ouais, je poste, mais pas grand chose à dire...

Hum... quelle suite. Vraiment c'était génial. L'action et l'émotion qui s'en dégage, j'ai passé une bonne heure à rattraper mon retard, mais ça en valait le coup. La mort de Neal, rah c'est triste, le pauvre, l'étais attachant finalement avec son petit côté fou. La mort des enfants est triste, si soudaine, si imprévisible. On est vraiment surpris dès qu'ils sont enchaînés. Lena est une roussette alors, ahah, c'était donc ça l'allusion aux canines dans je ne sais plus quelle chapitre, une des seules choses visibles révélant sa véritable identité (a tous les coups je me trompe, alors bon...). Je ne vois pas quoi dire de plus au niveau du chapitre, y'aurais possibilité de développer c'est sûr, vu tout ce qui c'est passé.

Les illustrations sont très belles, elles accompagnent parfaitement les chapitres.

Déjà la moitié...
Prend toujours autant de plaisir a écrire et comme je le dis sur Msn : Be Happy (ok je sors)
Bonne continuation.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 29, 2009, 01:57:22 pm
Mon cadeau de Noël pour toi :
Citation
Arthur et Myosotis, mains l’un dans l’autre, restaient figés de peur en voyant la hérissonne se jeter ainsi de rage.
Non seulement je ne te dis pas quel est le problème, mais en plus, je te laisse chercher où c'est dans le chapitre ! Ça t'apprendra à poster des chapitres aussi long !

Bon sinon, j'avoue que j'ai été épaté par ce chapitre. Les combats sont vibrants et très bien décrits, et la mort des enfants, est sublime. Non pas que j'aime voir des enfants mourir, mais comme l'a dis Miko, c'est vrai qu'on ne s'y attend pas du tout ! Moi je pensais voir Zalosta mourir dans ce chapitre... Enfin bon.
Continue comme ça, c'est du bon :) Vivement la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Février 08, 2010, 03:07:05 am
Hey ! Comment vous allez, tous ? Ca fait un bail, la dernière fois que j'ai posté c'était en 2009, merde :'D
Et bien bonne année à tous !
...
Ouais, on est le 8 février, je sais. Bah, comme ça, vous aurez pas besoin de me le souhaiter en retard, va ^o^ *SBAF


Bon ! Et bien ma petite excursion dans le sud aura duré plus longtemps que prévu, au bout du compte. Mais je tiens à vous dire que cette année 2010 a commencé sur les chapeaux de roue, pour ma part. Si les mois qui suivent renferment encore autant d'émotions (autant bonnes que mauvaises, soit-dit en passant), j'ai pas terminé de pleurer de joie en comptant les meilleurs souvenirs qui me resteront dans le crâne. Mes amis, aimez la vie ! C'est moi qui vous le dis x)
Enfin bref. Comme je vous l'avais promis, l'univers de NightDreamers continue toujours d'exister et d'évoluer dans ma petite tête, que j'écrive ou non. Donc vous vous en doutez, le scénario a encore pris un sérieux coup dans la poire et la fin de la fic reste encore à imaginer (même si les grandes lignes sont écrites). Qui mourra ? Nan, c'est pas la bonne question. Avec moi, c'est plutôt, "qui va crever en premier" ^o^
Rien ne va plus les paris sont ouverts, messieurs dames, faîtes vos jeux.

Allez, je reviens pas seulement pour monologuer tout seul, mais je vous apporte un petit concentré d'impatience. La preview du chapitre 20, rien que ça.
Au départ je me suis dit qu'il fallait pas que je la poste, qu'on allait mal voire le fait que je remonte mon topic simplement pour ça, etc, mais au final on m'a presque séquestré (encore une fois) pour que je fasse preuve de vie sur mon propre topic.
Non, je suis pas mort ! Je boucle justement le chapitre 21 (7e page, presque). Donc ça continue, ça continue... Oui, ya du sang, aussi. Va y en avoir plus que dans la première moitié de la fic. Qui dit sang dit morts, qui dit morts dit enchaînements, qui dit enchaînements dit révélations. Eh ouais, on attaque la fin, les gars, il va peut-être falloir commencer à cogiter sur les liens qu'entretiennent les persos entre eux et sur tout ce que cache le scénario au premier abord.
Donc y aura des révélations cachées, comme d'hab. De nouveaux persos, un style qui va changer un peu, des actions qui paraîtront moins concrètes au début mais qui vont rapidement s'enchaîner pour foutre le bordel... Ca se disloque, ça va pêter. Mais je vous laisse réfléchir,  je parle trop.

On recommence la parution des chapitres une fois que je serais bien avancé dans le 22 ! Donc dans très peu de temps, je pense.
Je vous dis donc à bientôt =)
Au fait, l'intro de ce chapitre est signée par Sephyra, c'est un truc qu'elle a écrit dont j'ai pas le droit de parler (TOP-SECRET NO JUTSU), mais elle a aimablement accepté que je puisse m'en servir comme intro. Donc comme lignes en italique dans la preview. Voilà voilà, c'était l'anecdote du jour, et je la remercie ! Paix à son âme.




Je vois l’avenir.

Le jour, tu seras Souverain d’un vaste et prospère Royaume.
La nuit, tu seras le mari déchiré, le veuf qui attend sans relâche le retour illusoire de sa femme.


-   Tu as perdu la mémoire ? Demanda Saïko avec curiosité en détournant la tête pour regarder la jeune femme.
-   Comment perdre la mémoire quand on ne possède « rien »… ?

Tu seras celui qui regardera le Ciel toutes les nuits, en ne pensant qu’à une seule personne.

-   Quelle que soit la motivation qui nous pousse à continuer, reprit Hunter en reposant son verre sur la table, ‘faut prendre une décision. Maintenant.
-   Je vois. Alors on le fait ?

Toutes les nuits, de chaque semaine, de chaque mois, de chaque année, tu m’attendras.
Chaque nuit, tu redeviendras cette ombre flouée dont on a déchiré l’âme. Tu ne trouveras le sommeil qu’à la mort de tous tes espoirs.


-   C’est ce que je dois retrouver. Et jusque là… Je ne porterai plus ni ces lames, ni cet anneau. Tout deux font partie d’un monde que j’ai perdu. Et il n’appartient qu’à moi de le retrouver. Je dois y retourner…

Chaque nuit, mon Roi, tu m’attendras.
Chaque nuit, tu m’attendras jusqu’à l’Aube, lorsque le jour t’aura ramené parmi les vivants.

Tu m’attendras jusqu’à l’Aube, immobile en contemplant les étoiles, apaisé et souffrant au plus profond de ton être.


-   Je la ressens… Cette pulsation qui provient des entrailles de la terre.
-   Ce n’est pas quelque chose que tu perçois en permanence ?
-   Non… C’est différent. Quelque chose attend, là-dessous. C’est en train de s’éveiller.

Tu m’attendras, mon Roi, jusqu’à la plus belle des nuits…

-   Il est temps de passer à l’action.




NightDreamers
Chapitre 20 ~ Ephémère


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 08, 2010, 07:53:02 am
Niark ! Preums !

20. J'aime bien. Le nombre, pas la boisson (quoique, la boisson aussi). D'ailleurs, je suis prêt à parier que Donf va creuver le 20 ou le 21... Oui on se comprends, j'aime les phrases aux multiples sens.

En parlant de ça :
Citation
-   Je vois. Alors on le fait ?
Hummmmmmmmmmmmm..... Suis-je le seul à penser ce que je pense ? ::D:

Bref, juste pour dire que tu es une ordure, un criminel, ça fait plus d'un mois que j'attends (et je pense que je ne suis pas le seul) la suite de ND, et tu reviens tout triomphant pour nous poster.... une preview ??? Si c'est pas du sadisme ça ! Attends voir que je te choppe, je vais t'enchaîner au pieu, et on verra qui est sadique !!! (niark niark ! ) ! Aller, bouge moi un peu tes fesses avant que je te rentre dedans, et pond nous la suite illico, sinon tu vas le sentir passer, c'est moi qui te le dit !

Vivement le 20 ! La preview donne envie en tout cas...

Aller mon loulou, j't'inférieure à trois.

PS : Non, je vous assure, il n'y a absolument aucun double sens dans mon post.... ::):


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Février 08, 2010, 08:13:07 am
Hawk, ne lui en veux pas. Donf n'avait pas le choix. Il devait poster cette preview ou il risquait une lourde, très lourde sentence. ^^

N'empêche même si cela fait un mois qu'on l'attend cette petite preview met l'eau à la bouche et d'une certaine manière nous aidera à patienter jusqu'au chapitre en lui même.
Bien maintenant qu'on a eu un petit morceau tu as grandement intérêt à te grouiller d'écrire la suite.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Février 08, 2010, 07:55:38 pm
J'aurais pas dit mieux, maman. Je VEUX lire cette suite et je ferai un sitting de hippie jusqu'à ce que je l'ai.

*s'assied en tailleur sur un tapis perse et prend une guitare en bouffant des gâteaux*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Février 08, 2010, 08:40:13 pm
*Se met assise à côté de Sephy, amène un autre paquet à biscuit.*

J'tiens le siège aussi, et j'file le coup d'main volontier si il cherche à feinter/s'échapper. :3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Février 10, 2010, 03:21:56 pm
Cette preview me donne encore plus envie de lire la suite !! >.<

En plus avec ce que tu as dit dans ton monologue, je suis encore plus impatiente !! Rah >.<
En gros, je veux dire : vivement la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Février 12, 2010, 08:42:11 pm
Je vous remercie de répondre présent pour le retour de NightDreamers !

Hawk < Ton commentaire est construit à l'image de la fic entière. A toi de déceler le vrai du faux maintenant x) J't'inférieur à trois aussi !

Voilà. Vous avez assez attendu maintenant. Je vous laisse avec la suite, et je vous dis à dans quelques jours pour la... suite de la suite XD
On reprend la parution dès ce soir !
Je remercie Capita pour son enluminure toute belle toute jolie, et Sephy pour son intro ^o^


(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)


Je vois l’avenir.

Le jour, tu seras Souverain d’un vaste et prospère Royaume.
La nuit, tu seras le mari déchiré, le veuf qui attend sans relâche le retour illusoire de sa femme.
Tu seras celui qui regardera le Ciel toutes les nuits, en ne pensant qu’à une seule personne.

Toutes les nuits, de chaque semaine, de chaque mois, de chaque année, tu m’attendras.
Chaque nuit, tu redeviendras cette ombre flouée dont on a déchiré l’âme. Tu ne trouveras le sommeil qu’à la mort de tous tes espoirs.
Chaque nuit, mon Roi, tu m’attendras.
Chaque nuit, tu m’attendras jusqu’à l’Aube, lorsque le jour t’aura ramené parmi les vivants.

Tu m’attendras jusqu’à l’Aube, immobile en contemplant les étoiles, apaisé et souffrant au plus profond de ton être.

Tu m’attendras, mon Roi, jusqu’à la plus belle des nuits…



NightDreamers
Chapitre 20 ~ Ephémère


Sephyra ouvrit les yeux. Ce qu’elle distingua pour la première fois depuis plusieurs jours de léthargie fut le plafond, peint de blanc. La roussette cligna plusieurs fois des yeux, le temps que son esprit reprenne ses fonctions habituelles, puis essaya de se lever sur sa couche. La couverture bleue glissa le long de sa poitrine alors qu’elle s’accouda sur le matelas en grimaçant. Son flanc droit la meurtrissait. Ses tympans la lancinaient comme après une soirée trop arrosée. Elle se rallongea sur le dos en poussant un profond soupir, puis leva sa main gauche devant elle. Son bras tremblait encore. Elle manquait de force.
C’est à ce moment là qu’elle ressentit le vide sidéral au creux de son ventre. La roussette n’avait pas mangé depuis des jours. Elle bougea ses doigts un par un, puis caressa avec la même main son flanc droit. Au toucher, rien d’anormal, mais elle percevait une sensation bizarre de picotement de l’autre côté de sa peau. Les derniers évènements qu’elle avait vécus revinrent alors par bribes. Images et sons, dans sa tête, se mélangeaient pour former un écho difficilement compréhensible. Mais sa mémoire se chargeait peu à peu de remettre de l’ordre. Alors Sephyra tressaillit et ses yeux s’embuèrent de larmes. Pourquoi pleurait-elle ? Ce n’était pas le moment, ce n’était pas nécessaire. Elle n’avait pas à pleurer. Elle devait se relever. Mais elle n’en avait plus la force ; pas seulement physiquement. La gorge nouée, la roussette se leva légèrement sur son lit pour regarder les alentours. Une simple pièce qui ne comportait qu’un grand lit dans lequel elle était et une chaise à côté. En face d’elle, une porte fermée. Une autre encore sur la droite. Et sur la gauche, une fenêtre, fermée, les rideaux tirés. Et c’était tout.
Elle était seule.
La solitude l’envahit alors toute entière, et à nouveau une tristesse et une peur incompréhensibles lui remontèrent à la gorge. Suffocante de douleur, elle se mit à trembler en remontant la couverture sur son museau. Ses yeux fixaient le plafond sans le voir derrière les larmes qui brouillaient sa vue. Lentement, elle se laissa aller à pleurer.
Elle était seule. Mais elle l’avait voulu. Il n’était pas là, mais c’était sa faute. Elle était partie. Et lui l’attendait pendant qu’elle pleurait dans son lit, seule, plongée dans ses souffrances.
-   Je suis une idiote…, murmura-t-elle entre ses larmes.
Elle répéta encore quelques fois sa propre insulte avant que les échos de sa voix ne se perdent dans ses pleurs. Elle se tourna alors sur le côté en laissant ses larmes inonder l’oreiller, et ramena ses jambes près de son ventre pour se recroqueviller dans la douleur, sous la couverture.

Zalosta rentra peu de temps après. Elle posa le sac plastique près du mur, puis s’avança vers le lit. Elle caressa doucement le museau de son amie. Celui-ci était trempé de larmes, tout comme l’oreiller. La roussette s’était endormie. Pleine de souffrances. La hérissonne s’allongea alors à ses côtés, sur la couverture, et passa un bras autour de la taille de Sephyra avant de poser son museau tout près du sien.  Maternelle, Zalosta caressa tendrement les mèches d’un blond foncé de son amie. La roussette, endormie, se rapprocha pour se coller à elle et enfouir son museau au creux de la poitrine de son amie.
-   Je suis désolée…, murmura Sephyra dans son sommeil en tremblant légèrement.


La sonnerie du téléphone se fit entendre après qu’il eut ouvert la porte d’entrée. Il referma derrière lui avant de se diriger vers la table basse dans l’angle du salon, et décrocha le combiné sans se précipiter.
-   Allô ?
Une voix féminine lui répondit à l’autre bout de la ligne, visiblement soulagée d’entendre son interlocuteur. Mais quelque chose à travers ses mots trahissait un certain malaise.
-   Jack… C’est moi.
-   Bonjour, Olivia.
La voix de l’homme était neutre. Son visage l’était également. Ses yeux d’un bleu foncé ne renvoyaient que l’image du combiné posé sur la table basse. Vitreux, comme des miroirs.
-   Nestor m’a parlé de l’affaire que tu traitais en ce moment. Tu sais… Beaucoup de gens s’inquiètent, Jack.
-   Je sais, répondit simplement le dénommé Jack en jetant une pochette abîmée sur la table à manger, derrière lui.
La voix se fit plus hésitante à l’autre bout du fil. Puis, après un soupir, la femme reprit d’un ton plus doux et mélancolique.
-   Pourquoi est-ce que tu es parti ? Tu comptais beaucoup pour nous…
-   On en a déjà parlé, Olivia, répondit-il sur le même ton neutre en sortant son paquet de cigarettes de son manteau en cuir noir.
-   Et je ne comprends toujours pas, désolée.
Un crépitement, puis la lueur de la flamme qui s’échappait du briquet. Un reflet jaune effacé sur son visage sans expression. Le bout de la cigarette se mit à rougir, puis une fumée s’en échappa.
-   Alors tu ne comprendras sans doute jamais.
Un blanc. Les quelques souffles qui se faisaient entendre dans le combiné et qui grésillaient à l’oreille de Jack semblaient confirmer que la femme à l’autre bout du fil retenait ses larmes.
-   Tu n’as pas arrêté de fumer ?
-   Non.
-   Pourquoi… ?
-   Parce que. C’est comme ça.
Un silence, encore. Un reniflement discret à l’autre bout de la ligne.
-   … Fais attention à toi, au moins.
-   Ne t’en fais pas pour ça.
-   Si tu le dis… Au revoir, Jack.
-   Au revoir Olivia.
-   … Jack, est-ce que tu m’ai…
L’homme laissa retomber le combiné sur son socle. Un instant, il se prêta à fixer le téléphone. Aucune émotion ne transparaissait à travers ses yeux. Puis il se détourna, la cigarette à la bouche, retira son manteau pour le lancer nonchalamment sur le canapé à sa gauche avant de s’approcher de la table à manger. Il ouvrit distraitement la pochette. Les feuilles que contenait celle-ci s’amoncelaient tellement qu’elles dévalèrent en rivière sur le bois sombre de la vieille table. Sur l’une de ces feuilles, dactylographiées en caractères d’imprimerie, était agrafée la photo d’un manoir de type campagnard, perdu sur une colline dominant les environs. Sur une autre feuille, une autre photo, celle-ci représentant l’image d’une dame âgée, allongée sur le bord du trottoir comme inerte, un filet de sang dégoulinant sur le parvis de la chaussée. L’homme inspira sur sa cigarette avant de la prendre entre deux doigts, puis agrippa le rebord du cendrier qui traînait à l’autre bout de la table pour le ramener près de lui. Les cendres se disposèrent sur le fond déjà tapissé de noir à force d’usage.
Près de l’entrée, à côté du téléphone, dans un petit vase aux jolies courbes bleu peintes sur la porcelaine, les fleurs étaient fanées.


Pour le continent, le soleil se couchait. A travers les branches des arbres, les derniers rayons orangés s’insinuaient par bribes, donnant un contour enchanteur à la nature vivante des bois. Quelques oiseaux piaillaient gaiement. Un renard posa sa patte sur une branche fine et sèche qui se craquela sur l’instant. Le museau de l’animal se redressa, les moustaches frémissantes. Un léger grognement s’échappa de sa gorge. Un grognement sourd, entre la peur de l’invisible et l’indécision à prendre face à une menace éminente.
La terre trembla. La secousse fut courte et faible, et il ne resta bientôt que les branches des arbres qui bougeaient encore en l’absence de la moindre brise pour attester de l’évènement qui venait de se produire. Les oiseaux s’étaient tus. Dans la forêt, plus un bruit. Le renard resta immobile, le museau levé, la fourrure hérissée et les muscles nerveux ; prêt à bondir à la moindre occasion. Son instinct le ressentait, au plus profond de son être.
Quand une nouvelle secousse ébranla cette fois-ci les arbres, tous les oiseaux s’envolèrent à l’unisson en piaillant fortement. Le renard, lui, bondit sur ses quatre pattes en se frayant un chemin à travers les buissons qui vibraient sous la secousse.

Sur un autre continent, la nuit régnait en maîtresse. Un quart de lune discret brillait derrière les nuages, jetant une lumière blafarde sur les landes campagnardes. La clôture de barbelés qui entourait le terrain réservé aux chevaux domestiqués d’un propriétaire trembla légèrement. Le métal grinça dans la nuit sans bruit. A l’abri dans leurs enclos, les chevaux s’éveillèrent soudainement. Certains renâclèrent, avant que des hennissements plaintifs et discrets, bientôt repris en chœur, ne brisent définitivement l’écho du silence.  Sur le terrain plongé dans les pénombres de la nuit, l’herbe vibra légèrement. Quelques fleurs aux pétales blanches ployèrent doucement sous le courant d’air surnaturel qui parcourait la terre. Non loin, le carillon d’une maison de campagne laissa entendre ses claires notes sonores.


Au même moment, sur le troisième continent de la planète, le jour se levait à peine. Sur les routes pavées, personne ne circulait à cette heure matinale. Les rideaux étaient encore tirés derrière bon nombre de fenêtres. Les pneus de la voiture se stoppèrent sans bruit sur le parvis caillouteux du manoir. Hunter contempla un court instant les restes de gravats qui avaient été leur demeure d’un regard morne avant de refermer sa portière. De son côté, Donf s’alluma une cigarette sans un mot. Ils se dirigèrent d’un même pas vers l’entrée, jadis gardée par une lourde double-porte en bois massif, maintenant éventrée comme un trou béant à travers lequel les ravages du feu étaient clairement visibles. Autour de l’enceinte du bâtiment, un cordon jaune élastique. Hunter lorgna sur les inscriptions imprimées en noir sans rien dire.
-   Et dire que c’est moi qui ai fait ça, murmura Donf en recrachant sa fumée malodorante.
Son compagnon ne répondit rien. Ils levèrent le cordon de sécurité pour passer en-dessous, et gravirent lentement les quelques marches du perron. Le côté gauche du manoir semblait avoir été reconstruit récemment. C’était en tout cas la solution la plus plausible que l’on pouvait trouver pour expliquer l’élégant miracle qui avait permis à cette partie de garder toute sa splendeur ; comme si les flammes l’avaient exagérément éviter pour augmenter le paradoxe avec le reste du manoir. Hunter en ressentit une indescriptible insulte à leur image et à leurs souvenirs. La vie n’était peut-être qu’une métaphore semblable à ce bâtiment. On l’avait construit, ils y avaient vécus des choses inoubliables, et puis voilà. Soudainement. Un peu d’essence, un briquet, et plus rien. En regardant les murs ravagés, Hunter se dit qu’ils n’étaient plus que le reflet de leurs souvenirs communs. Ce bâtiment n’avait plus rien à voir avec celui d’avant. Ce n’était plus la même chose. Ce ne serait plus jamais pareil.
Les deux comparses montèrent lentement l’escalier gauche – le seul des deux qui avait à peu près résisté aux flammes, puis continuèrent dans le couloir à leur gauche. Derrière eux, le sol du premier étage s’était entièrement avachi sur ses fondations. Le ciel bleu et pur de la fraîche matinée s’étendait au-dessus des gravats,  faute de toit pour couvrir l’horizon céleste. Hunter ouvrit la deuxième porte à sa gauche. Le rideau encore tiré derrière la fenêtre se leva légèrement comme pour saluer la venue du jeune homme dans sa chambre. Celui-ci fit quelques pas en jetant un lent regard circulaire sur la pièce, le visage neutre. Dans le couloir, Donf était resté immobile, dos à la porte, respectant le besoin d’intimité de son compagnon. La cigarette à la bouche, il tripotait nerveusement la ceinture de son jean.
Hunter s’avança devant son armoire et l’ouvrit d’un geste machinal. Comme il s’y attendait, ses armes n’étaient plus là. Kane les lui avait ramenés au chalet. Mais ses habits, blancs, immaculés, étaient bien présents. Souvenirs d’un quotidien maintenant passé. Le jeune homme referma les deux portes en bois avant de faire quelques pas à sa gauche, faisant face à son étagère. Un livre était tombé et gisait par terre, ouvert sur une page quelconque où une photo restait coincée dans les plis finement cartonnés. Sur celle-ci, Hunter s’y retrouvait lui-même, plus jeune, l’ombre d’un sourire sur le visage, les traits détendus. A ses côtés se tenait une jeune femme souriante, accoudée à son épaule, l’air taquin et levant un pouce en signe de victoire. Les deux adolescents imprimés en couleur sur la surface miroitante du papier-glace se trouvaient devant l’enceinte d’un lycée.
Il avait horreur des photos. Il ne savait pas sourire. Mais même avec cette particularité qui lui avait fait défaut – mais qui faisait son charme et son caractère -, il se trouvait guilleret sur cette photo. Tout le contraire de l’état d’esprit qui l’habitait depuis maintenant plusieurs années.
Hunter se baissa pour prendre la photo et la coincer dans la poche arrière droite de son pantalon blanc. Il ne prit pas la peine de remettre le livre en place. Sur l’étagère, il récupéra l’autre photo emprisonnée dans son cadre, et sans plus de cérémonie la coinça en compagnie de la première dans son vêtement. Il se retourna pour fixer son lit. Les draps reposaient tranquillement. Tout était normal.
Hunter sortit de la chambre et referma derrière lui, alors que le rideau se levait une ultime fois pour lui dire adieu. Donf et lui s’échangèrent un regard lourd de sous-entendus, puis ils revinrent sur leurs pas pour quitter le manoir. Au moment où leurs pieds frôlèrent une ultime fois la dernière marche du perron de l’entrée, une étrange secousse électrique vibra dans l’atmosphère, et la partie gauche s’effondra sur elle-même dans un vacarme assourdissant. Hunter et Donf se retournèrent au même moment, s’attendant inconsciemment à cet évènement qui achevait la vie jusque là passée dans l’enceinte du bâtiment.
C’était bel et bien terminé.
Ils n’échangèrent aucune parole. Donf lança simplement son mégot dans les débris en relâchant sa fumée opaque comme signe d’adieu. Et ils se détournèrent ensemble du passé pour rejoindre la voiture d’un pas lent mais déterminé, signe de leurs combats à venir qu’ils leur restaient à engager. Sur le capot de la voiture les attendait cependant une nouvelle surprise, qui se manifesta par un haussement de sourcils chez Hunter et une légère exclamation de son ami. Le chat gris cendré se tenait assis sur ses pattes arrières, bien droit sur le capot, semblant les attendre. Ses pupilles ovales fixaient curieusement les deux visiteurs qu’il connaissait bien.
-   T’es encore là, toi, prononça nonchalamment Hunter en s’avançant vers l’animal. Espèce de gratteur de bouffe.
Pour toute réponse, le chat miaula gaiement en découvrant l’espace d’une seconde ses petits crocs blanc.
-   Désolé, on peut pas t’emmener, intervint Donf en gratouillant la tête de l’animal qui ronronna en abaissant contentement ses paupières. T’as plus qu’à faire comme nous : partir d’ici. Refaire ta vie ailleurs.
Le chat sembla comprendre le message. Avec une grâce féline, il sauta du capot pour se rasseoir par terre, cette fois-ci. Il regarda les deux humains entrer dans la voiture, toujours avec cette pointe de curiosité dans ses pupilles animales. Quand le moteur de l’automobile se mit en marche, le félin se lécha consciencieusement la patte droite. La voiture recula doucement sur le parvis caillouteux avant d’atteindre la route, puis les pneus s’ébranlèrent tranquillement sur les pavés. Le chat les regarda s’éloigner doucement sur la route. Ses moustaches frémirent. L’illusion d’un sourire énigmatique sembla étirer les traits de son museau.

*****
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Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Février 12, 2010, 09:22:17 pm
Donnez-moi un N ! Donnez-moi un D ! Et euh... Et c'est tout !
Hem. Une suite, une suite. La première depuis... voyons... deux mois.
Dur dur, l'attente.
Cool cool, les retrouvailles ^0^

Eh bien très cher, j'aime votre fic. J'adule votre fic, ces côtés FMA, ces descriptions qui se boivent comme de l'eau malgré les fautes à "événement" è____é C'EST DEUX ACCENTS AIGUS VOUS LE FAITES EXPRES *PAN*

Mais revenons à ce qui nous intéresse. Il s'est pas encore passé moulte chose, mais on sent que ça va pas tarder à bouger! Et mon intro colle avec votre fic, je trouve ça plutôt pas mal.
 
Allez, je vous encourage pour la suite! Et évidemment qu'on répond présent fiston, après tout nous sommes tes fans attitrés ^0^ A condition que tu continues vite è__é Je veux la suite demain à 21h dernier délai è__é *PAN*

Bonne continuation !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Février 13, 2010, 12:33:01 pm
Ah ça fait plaisir de revoir les gens 'o' !
Donc tous les continents, toute la planète se fait shooter à coup d'je ne sais quoi orchestré par les méchants déjà.
Sephy > J'pense qu'on doit s'estimer heureuse, qu'il poste pas un chapitre comme les gens éditeraient les FMA o_o' ! Chiche que tu mettes ton histoire d'événement en signature èwé !

Et puis d'un côté Sephy et Zalosta, de l'autre, Hunter et Donf, et puis ça fait bizarre de plus revoir les enfants T_T....

Et l'brou ça fait plaisir de le revoir un peu ^-^! Hunter il est pas charmant avec les brou è^é

Hâte de voir la suite ! Tant que ça met pas un mois XD

*chuchote* Pss, pour Sephyra, faut lui donner des céréales Lion, elle va péter la forme o/ *sbaf


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Février 13, 2010, 07:13:44 pm
Ouais !! La suite ^^

Alors, je commence par l'intro... Magnifique. Félicitation à grand-mère pour ça !!
Et ensuite, bah... La suite.
Alors, Zalosta me paraît de plus en plus bizarre. Enfin, je veux dire que sa manière de tenir Sephyra était bizarre. Sinon, j'ai trouvé Sephy très touchante, lorsqu'elle pleurait ^^ Nan, vraiment. Ce passage là était particulièrement bien décris, alors je le trouve vraiment magnifique ^^

Jack va compliquer la vie de nos amis, à mon avis ! D'ailleurs, en parlant de la grand-mère sur la photo, ça m'a fait pensé qu'on entend plus parler du petit qui avait perdu toute sa famille... Hum... Peut être est-ce fait exprès ?
Quoiqu'il en soit, je n'aime pas trop ce Jack. Bah ouais quoi, aucun sentiment quand il parle avec Olivia ! Tssk... >.< *Se fait tuer*

C'est étrange ce qui arrive aux continents, en tout cas... Je me demande bien ce qu'il se passe. Vu la réaction des animaux, je pense que c'est quelque chose de grave ! >.<
Ah, et pis le petit minou que Donf et Hunter ont croisé, je lui fais vraiment pas confiance. Mais alors vraiment pas <.< *Regarde le - mignon - chat qui miaule à ses côtés.*
Tu m'auras pas !
*Se retourne*
Bref, les descriptions étaient vraiment fantastiques, ça me donne vraiment envie de voir la suite !! Et où est passé notre Saïko national ? Oo

En tout cas, bon courage pour la suite, papa ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 16, 2010, 08:11:20 am
Citation
La roussette s’était endormie. Pleine de souffrances. La hérissonne s’allongea alors à ses côtés, sur la couverture, et passa un bras autour de la taille de Sephyra avant de poser son museau tout près du sien.  Maternelle, Zalosta caressa tendrement les mèches d’un blond foncé de son amie. La roussette, endormie, se rapprocha pour se coller à elle et enfouir son museau au creux de la poitrine de son amie.
Mais euh.... Pourquoi j'imagine des scènes en lisant ça....

Bon sinon j'ai pas beaucoup de remarques à faire, ce passage est assez court. Par contre, beaucoup de descriptions détaillées et qui rendent vraiment bien. J'ai adoré en particulier la description de la nature avant et pendant la secousse, sur le second continent. Ça rend vraiment bien.

Sinon, un nouveau personnage (enfin groupe de personnage, mais centré sur Jack je suppose, Olivia a l'air d'être juste un background pour le moment). Un inspecteur de Police qui va enquêter sur toute l'affaire ? Allié ou Ennemie ? Encore des nouvelles questions !!

Enfin, content d'avoir enfin une suite ! Allez, on se bouge et on continue ! C'est ton Dieu qui te le demande :p
Gros bisous mon Donfy !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Février 17, 2010, 01:26:17 am
A tes ordres mon lapin <3

Sephyra < Mais on l'a vu ensemble et Irl, qu'événement s'écrivait tout autant qu'évènement ! Vous n'avez plus aucune excuse, et Cyber est forcément de mon côté puisque c'est elle qui a vérifié ^o^
Capita < Laisse le brou tranquille, c'est le brou de ma fic et j'en brou ce que je veux ! *SBAF* Un peu spécial le brou, t'en conviendras, en tout cas XD
Kayra < MA FILLE *Prend Kayra dans ses bras* Tu m'as manqué <3 ! Content de te revoir ! Et j'adore toujours autant tes posts, avec tes petites suppositions et tout... C'est vachement utile, vraiment, mine de rien ! Donc le comportement de Zalosta, le nouveau venu Jack, les évènements "naturels" et le chat... Fhu fhu fhu...
Hawk < Tu n'es pas le seul à t'imaginer des choses, t'en fais pas =)
Merci pour les descriptions, c'était un plaisir voyons !


Allez hop, fin du chapitre 20. C'est calme tout ça. Trop calme. Les apparences, toujours ce problème des apparences... Hé hé.
Allez, bonne lecture, et à dans quelques jours pour le prochain chap' =)




Les pétales de fleurs qui bruissaient sous le vent. Le piaillement léger d’un oiseau dans les arbres. Le bruit des feuilles, qui tombaient lentement dans les airs jusqu’à atteindre le sol avec légèreté. Et en se concentrant, ressentir la vie, présente dans chaque cellule. La fourmi sous la terre, la chenille rampante sur l’écorce, le papillon dans les airs ; mais aussi les arbres qui étendent leurs ramures, qui s’ouvrent, qui s’offrent au ciel, et plongent leurs racines dans les profondeurs de la terre. Les yeux ouverts, Saïko ne percevait pas toute cette vie silencieuse et invisible. Mais une fois les paupières refermées, son esprit s’ouvrait au cœur de ce déluge de preuves d’existences. Assis en tailleur au milieu d’un massif de feuilles aux couleurs éclatantes, le renard communiait avec la nature. Ses bras reposaient le long de son corps, ses mains étaient posées sur ses jambes repliées. Il respirait discrètement, sans bruit, d’une grande inspiration tranquille suivie d’une expiration douce et calme. Seul le bout de son museau s’échappait de sa longue et ample écharpe jaune.
-   La nature a elle aussi un cœur qui bat…, murmura alors une voix féminine.
Un léger sourire se peignit sur le museau du goupil. Non loin derrière lui, Myosotis était accoudée contre un arbre, les bras croisés.
-   Tu arrives à le ressentir ? Demanda Saïko.
-   Je dirais même que plusieurs cœurs battent à l’unisson. Comme un seul. Comme si toutes les existences vivantes dans la nature se rassemblaient en une symphonie parfaite pour respirer le même air, pour sentir les mêmes rayons du soleil. Toutes ces vies qui ne forment qu’une.
-   Mais chacune de ces existences fait partie du tout. Peu de personnes en arrivent à cette conclusion.
-   Pourquoi, selon toi ? Demanda Myosotis de sa voix dénuée de sentiments.
Le renard ouvrit lentement les yeux en contemplant le sol.
-   Les habitants de ce monde présent ont perdus la foi en la Nature bienfaitrice. Pour eux, elle ne fait partie que d’un tout global qu’ils appellent « énergie ». Ils s’en servent. Mais ne la respectent pas.
La jeune femme ne reprit pas. Après un court instant, elle décroisa ses bras et fit quelques pas en jetant un long regard circulaire sur la forêt. Ses pupilles décrivaient de multiples va-et-vient entre sa vision normale et l’autre, plus spéciale. Dans ce dernier cas, les écorces des arbres, rigides et matérielles au naturel, laissaient place à des lignes courbées de rouge palpitantes. En se concentrant, Myosotis parvenait à saisir la même vision sur chaque élément de la nature sur lequel ses yeux se déposaient : fleurs, insectes, feuilles d’arbre, branches…
Elle se stoppa aux côtés de Saïko, près d’un grand chêne massif, et caressa l’écorce de l’arbre avec beaucoup de respect de sa main gauche.
-   Je sens leurs pulsations. La vie qui s’écoule en eux, calmement, sans crainte.
-   C’est ton pouvoir, n’est-ce pas ? D’où est-ce qu’il provient ?
-   Je ne sais même pas…, répondit-elle en fermant les yeux et en laissant son bras gauche retomber mollement. Je ne sais rien, tout compte fait. Ni ce qu’est ce pouvoir, ni ce que je fais ici, ni même qui je suis.
-   Tu as perdu la mémoire ? Demanda cette-fois le renard avec curiosité en détournant la tête pour regarder la jeune femme.
Celle-ci resta un instant sans répondre, comme plongée dans ses pensées. Ses paupières se relevèrent lentement sur ses yeux vides de toute expression.
-   Comment perdre la mémoire quand on ne possède « rien »… ? Je ne suis même pas sûre d’être « quelque chose ».
Le renard respecta le silence qui suivit. Myosotis leva lentement ses bras pour regarder les paumes de ses mains blanches. Sur celles-ci palpitaient les mêmes lignes rouges, symbolisant l’origine mais surtout la fin de ses membres. Le signature d’une existence, consciente ou non.
-   Il m’est si facile de détruire que j’en ai perdu le goût de l’existence. La limite entre vie et mort n’existe pas pour moi. Ou peut-être n’a-t-elle jamais existé. Je ne sais pas.
Saïko referma les yeux en se concentrant à nouveau. En immergeant le sens de sa vue dans le néant, il s’ouvrait à une autre perception, beaucoup plus élevée. Celle du conditionnement de l’existence dans la méditation ; l’immersion de sa propre conscience dans la globalité d’un tout indéfini, mais bien présent.
-   Ne dis pas de choses pareilles. Tu es Myosotis. Tu t’es battue à mes côtés, et tu m’as sauvé la vie au péril de la tienne. Si tu ne perçois pas la limite entre vie et mort, c’est qu’elle n’existe pas.
-   Comment ça ? Demanda la jeune femme d’un ton curieux, ce qui était rare.
-   Après tout, lorsqu’on meurt, on ne vit plus. Donc quelque part, la mort ne fait pas partie de la vie. On vit lorsqu’on se sait conscient de cet état de fait, mais une fois mort, on ne peut plus se sentir vivant pour pouvoir dire ou même penser « je suis mort ». L’esprit a quitté le corps, aucun retour en arrière n’est possible.
Myosotis pencha lentement la tête sur le côté, le regard perdu dans le vague. Ses quelques mèches brunes caressèrent son front avec délicatesse, tandis que le soleil se levait toujours plus haut dans le ciel, à travers les branches dénudées des arbres.
-   Ca fait quelques semaines maintenant…, murmura Saïko en levant les yeux vers la cime des arbres. Je me demande ce qu’elles sont devenues, ces deux là.


Elle sentit la main réconfortante qui se posait sur sa joue. Quelques instants, la chaleur qui s’en dégageait l’illusionna. Puis elle se rendit compte que cette main n’était pas chaude, mais froide. Elle ouvrit doucement les yeux.
-   Comment ça va aujourd’hui ? Demanda Zalosta en lui souriant gentiment.
-   Ca va, je crois…, répondit la roussette d’une petite voix.
-   Je t’ai rapporté à manger, continua la hérissonne en s’éloignant du lit pour aller prendre le sac plastique près de l’entrée.
-   Tu l’as encore volé ?
Son amie ne répondit pas. La roussette connaissait la réponse, de toute façon. Elle referma les paupières en soupirant. Elle se sentait encore faible.
-   Je n’aime pas ça, tu sais… Je ne veux pas que tu voles pour moi. Et toi, comment est-ce que tu fais, d’ailleurs ?
-   Je peux m’abstenir de manger quelques jours, lui répondit Zalosta en sortant un sachet du sac plastique. Ce n’est pas nécessaire à mon organisme.
-   Ecoute…
-   Non, toi, écoute, l’interrompit la hérissonne en revenant près du lit, le sachet en main. Tu es faible, et tu es passée tout près de la mort. Arrête de penser à l’éthique. Tiens, mange.
Sephyra se releva sur sa couche avant de prendre le sachet en main. Elle le fixa quelques instants, puis elle le tendit à son amie. Celle-ci le lui prit en la regardant de biais.
-   Tu n’as pas faim ?
-   J’ai quelque chose à te demander.
Zalosta fixa la roussette avec attention. Elle fut surprise par la lueur qui habitait le regard de son amie lorsque celle-ci la regarda dans les yeux.
-   Tant qu’à voler, je voudrais que tu cherches quelques petites choses dont j’ai besoin.
-   Je vais faire ce que je peux. De quoi est-ce que tu as besoin ?
La hérissonne fut surprise par la réponse qui suivit, mais elle ne broncha pas. A la fin de l’exposé de son amie, elle se contenta de hocher positivement la tête.


La pluie se déversait sur la fenêtre du bar. Assis devant leur verre respectif, Donf et Hunter se taisaient, immobiles dans leur mutisme, plongés dans leurs pensées. L’ancien cuistot regardait pensivement les gouttes de pluie se perdre dans leur trajet humide sur la surface de la vitre, à l’extérieur. Son ami en cravate fixait son verre d’un air morne, les pointes de ses cheveux immobiles devant ses yeux violets.
Donf soupira distraitement avant de porter son verre de muscat à ses lèvres. Il sentit la boisson lui rafraîchir la gorge.
-   Bon. Comment ça s’est passé ? Demanda-t-il en reposant son verre sur la table, brisant le silence qui s’était établit depuis plusieurs minutes.
Hunter l’interrogea du regard en caressant le goulot de son propre verre sans y faire attention.
-   Les retrouvailles.
Son ami lui fit un geste vague de la main.
-   J’ai pas pu le tuer, finalement.
-   Tu penses encore pouvoir le faire ?
-   J’en sais rien.
Dans le bar, ils étaient seuls, au fond de la salle. A l’autre bout de la pièce, le barman essuyait distraitement un verre en sifflotant derrière son comptoir.
-   Qu’est-ce qu’on fait ?
Hunter tourna la tête à sa droite pour perdre son regard dans le paysage pluvieux.
-   Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre, à ton avis ? Lui répondit-il simplement.
-   On les en empêche ? La question peut se poser, après tout. C’est pas à nous d’intervenir. On pourrait mettre les organisations de sécurité et autres conseils administratifs au courant, qu’ils se démerdent…
-   Tu crois vraiment qu’ils nous écouteraient ?
-   Non.
Ils soupirèrent d’un même souffle en contemplant la pluie au dehors.
-   On n’a pas vraiment le choix…, reprit Hunter. C’est l’Equilibre, après tout. S’il existe des personnes comme eux pour faire ces choses, alors nous existons pour les en empêcher.
-   On n’a pas pu faire grand chose pour ces gosses, en attendant.
-   C’est pour ça qu’il faut qu’on se rattrape.
-   Pour éviter qu’ils soient morts pour rien.
-   Voilà.
-   C’est pas plutôt un problème de conscience, tu crois ? Demanda Donf en fronçant les sourcils.
Hunter comprit tout à fait là où son ami voulait en venir. Et au fond de lui, il se posait la même question. Il prit son verre en main et le porta à ses lèvres pour terminer sa bière d’une traite.
-   Quelle que soit la motivation qui nous pousse à continuer, reprit-il en reposant son verre sur la table, ‘faut prendre une décision. Maintenant.
-   Je vois. Alors on le fait ?
-   Ouais.
Les lèvres de Donf se peignirent d’un sourire dangereux avant qu’il ne termine son propre verre. Puis il le reposa de manière sonore en soufflant un bon coup.
-   Il est temps de passer à l’action, conclu-t-il.
Et sans plus de cérémonie, il chercha dans sa poche les quelques pièces pour payer la note.


La porte s’ouvrit dans un roulis mécanique sonore pour la petite pièce insonorisée. La lumière, qu’elle n’avait pas vue depuis des jours, l’éblouit brutalement. Sur le pas de la porte, il la regardait de son regard froid.
Lena se leva lentement. Les plateaux repas qu’on lui avait glissé par le bas de la porte étaient toujours là. Elle n’y avait pas touché. Elle n’avait pas mangé depuis trois jours. Pas bu non plus. Et malgré ça, son visage gardait toujours cette même force et cette même beauté. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant que ceux-ci ne puissent se faire à la lumière.
-   Je l’ai revue, dit-elle d’une voix faible.
Nicolas acquiesça d’un signe de tête avant de lui tendre une main qu’elle prit avec infiniment de précautions.
Et elle quitta ses ténèbres.


Myosotis posa une main sur le sol en fronçant les sourcils. Saïko s’approcha d’elle.
-   Je la ressens… Cette pulsation qui provient des entrailles de la terre.
-   Ce n’est pas quelque chose que tu perçois en permanence ?
-   Non… C’est différent. Quelque chose attend, là-dessous. C’est en train de s’éveiller.
Le renard perçut comme une tension dans l’atmosphère. Les sens aux aguets, il regarda les branches nues des arbres balancer doucement sous le vent. Dans le cristal du médaillon autour de son cou, la flamme du FireFox s’alluma brièvement. Myosotis se releva sans cesser de fixer le sol. Ses poings se serrèrent d’eux-mêmes.
-   Ils ne vont pas tarder à ouvrir la Porte.


Sephyra porta devant ses yeux ce qu’elle avait confectionné avec ce que lui avait rapporté Zalosta. Sur le lit reposait quantité de restes de bouts de tissu violet. La hérissonne la regardait faire sans rien dire, adossée sur le mur, près de la fenêtre.
-   Bien. C’est  parfait.
La roussette se déshabilla sans gêne aucune devant son amie.
-   T’es pas si plate que ça, pour finir, remarqua simplement Zalosta, sans moquerie.
-   Bien sûr que je suis pas plate ! J’avais jamais eu autant de problèmes sur cette partie là de mon anatomie avant de vous connaître, et en plus d’être faux c’est tout simplement stupide, comme insulte.
Rétorqua sèchement Sephyra en enfilant les vêtements qu’elle venait de faire elle-même. Elle garda le short noir avant de passer la jupe gris anthracite par-dessus. Mais elle fronça les sourcils. Le vêtement lui tombait sur les pieds.
-   Trop long.
Sans hésiter, elle prit le vêtement entre ses mains et le déchira. Ne resta bientôt plus que la moitié de ce qui avait été. Le court vêtement lui arrivait juste au-dessus des genoux. Et la roussette n’avait pas déchiré le vêtement à la légère, ce qui donnait à la jupe un style assez particulier. La découpe était loin d’être égale.
-   Tu peux m’aider ?
Zalosta vint lacer le corset violet de son amie, qui s’attachait par derrière. Un lacet pendait aussi sur le devant, mais ce n’était que de la décoration. Le vêtement gardait à nu tout le haut depuis son sternum, laissant bien visible son tatouage de l’ancienne Résistance. Sephyra enfila ensuite son bras droit dans la mitaine noire en résille qui lui couvrait toute la peau jusqu’à l’épaule, presque, et laissait libre ses doigts. Puis elle passa sa traditionnelle bande de cuir qui retenait un anneau sur le devant autour de son cou. Enfin, elle s’assit sur le lit en tenant les deux bottes que lui avait trouvées Zalosta, qui étaient de la même couleur que son corset. Elles montaient jusqu’à ses genoux presque, et se laçaient jusqu’en haut.
Puis elle se releva et contempla les restes de tissus qui s’éparpillaient sur le matelas. Elle prit un bout de mitaine noir qui restait là, parmi tant d’autres, et en fit un ruban qu’elle passa autour de sa cheville droite, par-dessus sa botte. Prenant un bout de tissu violet qui traînait, elle refit le même schéma pour accrocher ce ruban-ci autour de sa mitaine noire, juste au-dessus du coude. Enfin elle souffla, se redressa, et bougea lentement sa queue qui dépassait de sous la jupe. Elle fit légèrement frémir ses ailes qui restaient libres dans son dos, le corset laissant cette partie-là à nue.
Elle n’avait plus utilisé ses ailes depuis très longtemps. C’était comme une sanction qu’elle s’était infligée à elle-même. Avec d’infinies précautions, elle déplia son aile droite sur le côté pour la caresser d’un doigt. Elle frémit légèrement. La roussette rabattit alors ses ailes dans son dos avant de fermer les yeux. Quand elle ouvrit de nouveau les paupières, ses prunelles brillaient d’une lueur perçante. Elle fixa les fourreaux de ses katanas, à même le lit, posés parmi les bouts de tissus et autres outils qui avaient servis à l’atelier bricolage. Elle les prit délicatement en main, passant ses doigts sur les pommeaux, puis elle les cala contre le rebord du lit.
-   Tu ne les prends pas sur toi ? Demanda Zalosta, curieuse cette fois-ci.
La roussette garda le silence quelques secondes avant de répondre, misant sur un geste vague du bras sans regarder son amie dans les yeux.
-   Je ne suis plus capable de m’en servir. J’ai perdu ce qui faisait ma combativité pendant toutes ces années. A trop vouloir errer sans but, j’ai fini par me perdre toute seule…
La hérissonne en conçut une indescriptible peine, mais elle ne laissa pas transparaître ses émotions. La roussette, quant à elle, porta sa main droite à ses yeux avant de resserrer le poing.
-   Je dois retrouver ce que j’étais. Je dois tout réapprendre depuis le début. Et jusqu’à ce que j’y arrive, je ne mériterai plus ces katanas. Le combat ne se résume pas en un échange de coups de lame. Le vrai combat, ce n’est pas ça.
-   Alors qu’est-ce que c’est ?
Sephyra porta sa main droite au niveau de son cœur en fermant les yeux. Ses traits se détendirent légèrement.
-   C’est la force qui provient de notre intérieur. Le combat, quand il survient, c’est avant tout à l’intérieur de nous. Pour trouver l’équilibre des forces, la place qu’il nous convient de prendre. C’est cela, la véritable force d’un combattant. Cette force qui ne se mesure pas en coup physique, mais vis à vis de la portée de son équilibre intérieur en rapport avec ce qui l’entoure…
La roussette rouvrit les yeux d’un air peiné avant de redresser son regard vers la fenêtre, pleine d’une motivation nouvelle qui brûlait ses entrailles d’un feu novateur porteur de courage.
-   C’est ce que je dois retrouver. Et jusque là… Je ne porterai plus ni ces lames, ni cet anneau. Tout deux font partie d’un monde que j’ai perdu. Et il n’appartient qu’à moi de le retrouver. Je dois y retourner…
Zalosta l’interrogea du regard.
-   Sur cette île où tout a commencé. Je dois y retourner, termina Sephyra avec une froideur et une assurance qui ébranla Zalosta, pourtant peu émotive.
Sur le matelas, un rayon de lumière qui passait à travers la fenêtre jouait sur les reflets métalliques de l’alliance en or.


Nicolas resta immobile devant son bureau, le regard perdu sur la surface en bois poli. Marvin venait de lui faire son rapport semestriel. Et l’homme savait ce qu’il convenait de faire, maintenant. La page allait enfin être tournée. Il redressa la tête pour plonger son sombre regard dans les yeux du jeune homme aux cheveux blonds, ébouriffés et sales, qui lui faisait face.
-   Le temps est venu.
Un sourire carnassier étira les lèvres de Marvin dont les yeux rouges flamboyèrent de leurs éclats meurtriers.




Nous vivons dans un champ où bataillent lumière et ténèbres. Les lumières aveuglent : on ne voit rien ; les ténèbres confondent : on ne voit rien. Comment voir, pourquoi ces lueurs, pourquoi ces ombres, pourquoi ce jeu de blanc et de noir ? et d’où vient la jouissance lorsqu’on reconnaît les choses ? Les événements se succèdent en cyclones, les êtres passent en rafales. Le monde joue-t-il à n’être et à n’être plus ?

L’ésotérisme, Pierre A. Riffard


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Février 17, 2010, 01:27:57 am
Le chapitre passe mais c'est pas le cas de la preview :'D




Les révélations se bousculaient dans ma tête, et les images qui s’apposaient les unes à la suite des autres, sans ordre, finissaient par perdre ma conscience dans un désarroi total. J’étais perdu.

Elle porta devant ses yeux la petite souris blanche qu’elle tenait par la queue et qui se débattait mollement.
-   Qui nous sommes, je pense juste que ça n’importe pas réellement, dans le fond. Le plus important, c’est de rester en vie pour assister au dénouement final…

Qui suis-je réellement, quels liens est-ce que j’ai avec ces personnes, qu’est-ce qui me pousse à aller de l’avant… Voilà toutes sortes de questions que je me posais sans parvenir à trancher l’une d’entre elles.

-   Il est normal que je sache qui tu es. Tout comme il est normal que tu sois venue chercher tes réponses, Cae-La.

Et le pire était ce doute inlassable, qui subsistait, et qui ne faisait que me perdre un peu plus dans ce brouillard opaque qui symbolisait ma mémoire.
Est-ce que toutes ces révélations ne sont pas des mensonges destinés à se servir de nous ?


Le vendeur les regarda venir avec curiosité, les sourcils froncés.
-   Les vêtements à essayer sont à retirer avant l’achat.
-   Qui te parle d’achat ? Déclama Hunter en sortant son Desert Eagle de la poche de son manteau pour le pointer sur le front de l’homme.

Ce monde… Ce que nous en voyons, tout n’est qu’illusions. Après tout, l’image que nous avons grâce à notre perception visuelle n’est qu’une donnée traitée par nos neurones et projetée dans le bon sens à l’intérieur de notre cerveau.

-   A la nôtre, Kane. Que nos actions puissent illuminer ces ténèbres qui s’apprêtent à fondre sur nous…

Mais dans ce cas là, comment discerner l’illusion de la vérité… ?

-   Ca… va… commen… cer… Maintenant.




NightDreamers
Chapitre 21 ~ Départ


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Février 17, 2010, 03:09:52 pm
Citation
MA FILLE *Prend Kayra dans ses bras* Tu m'as manqué <3 ! Content de te revoir !

Moi aussi, tu m'as manqué papa ^^ Et moi aussi je suis contente de te revoir =3
Citation
Et j'adore toujours autant tes posts, avec tes petites suppositions et tout... C'est vachement utile, vraiment, mine de rien !
Aha, merci ^^

Citation
Donc le comportement de Zalosta, le nouveau venu Jack, les évènements "naturels" et le chat... Fhu fhu fhu...
Principalement le chat ! Je l'aime pas, ce minou >.<

En tout cas, quel magnifique chapitre !! Je n'ai repéré qu'une seule erreur, mais vraiment c'est pas grave du tout, parce qu'il est merveilleux ^^

Citation
Le signature d’une existence, consciente ou non.
Inutile de te dire quelle est la faute, je pense que tu as compris ^^

Mais en tout cas, j'adore ce chapitre !!
Lorsqu'au tout début, j'ai compris que c'était Saïko, j'ai souris ^^ Je l'adore, ce renard. Il est tout calme, et il est trop chou avec Myosotis !!
Mais je n'aime pas trop ce qui -je pense - va se passer. Après tout, la phrase de Myosotis veut tout dire : la Porte va bientôt s'ouvrir... Alors là... >.<

De nouveaux vêtements pour Sephyra ? C'est une bonne idée ^^ En tout cas ce passage est bien décrit ^^ J'ai trop envie de voir quand Sephy va retrouver son chéri ^^ (enfin, si j'ai bien compris l'idée Oo).
Les phrases qu'elle dit sont très poétique, j'ai trouvé ça joli ^^ Mais ça me fait un peu de peine qu'elle laisse l'alliance de côté pour le moment. >.<

Hunter et Donf... commence à me faire peur tout les deux, avec leurs sourires dangereux et leur conversation sur des sujets inconnus... Enfin presque  :;D:

Mais bref, superbe chapitre !! J'adore, une fois encore =)
Bon courage pour la suite, que j'ai hâte de voir d'ailleurs. ^^
   


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Février 17, 2010, 05:53:26 pm
Citation
Principalement le chat ! Je l'aime pas, ce minou >.<

Maaais è_è un truc contre les brous ?

Sinon la suite, ça fait plaisir, 'me fait penser carrément à une remise en route. Autant après l'attente de quelques semaines que le temps passé dans la fic. En somme ça coïncide bien, ça jure pas vis à vis de ce qu'il y avait avant. On peut même dire que cette coupure, c'est une bonne idée.

Donc voilà 3 groupes, Saïko et Myo, Hunter et Donf, Sephy et Zalos'. J'me demande comment ça va se dérouler. Déjà, les groupes marchent par affinités, dans un sens... Donc il risque pas spécialement d'y avoir de pépin de route entre les gens. Séparti pour un départ en effet.

*s'frotte les mains* J'ai hâte de voir la suite ! Tout le monde reprend ses marques, j'veux voir ce que ça va donner o3o


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Février 17, 2010, 09:42:40 pm
Citation de: Saïko
On vit lorsqu’on se sait conscient de cet état de fait, mais une fois mort, on ne peut plus se sentir vivant pour pouvoir dire ou même penser « je suis mort ». L’esprit a quitté le corps, aucun retour en arrière n’est possible.
Exactement le mode de pensée de Sephyra dans Imaginaire! Ca alors, c'est pas mon fils pour rien celui là XD

Citation de: Myosotis
-   Ils ne vont pas tarder à ouvrir la Porte.
*brandit un FMA* PLAGIAAAAAAAAAAAAAAAAAT !!! *crève dans d'atroces souffrances méritées*

Citation de: Sephy
-   Bien sûr que je suis pas plate ! J’avais jamais eu autant de problèmes sur cette partie là de mon anatomie avant de vous connaître, et en plus d’être faux c’est tout simplement stupide, comme insulte.
JUSTIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICE !! A MOI LA JUSTIIIIII*PAN*


Hem. A part ça, c'était un super chap. J'ai bien hâte de retourner sur Euresias - haaan on va m'appeler par mon prénom sérieux! - et de voir la scène où Hunty vole les fringues en entier. Ah là là mon fils, j'aurais dû mieux t'éduquer.

Mais peu importe ! Félicitations pour ce remarquable travail fils, ça pue la merde parce qu'on se doute que les connards préparent un sale truc, pire que dans le chap 104 d'FMA, avec plein de nouveaux persos trop méchants trop vilains de la mort qui tue.
En bref : Continue, j'aime ND, j'adore ND, je veux la suite de ND, je loue ND. Je ne vis que dans l'attente de la suite. J'aime ND, quoi.

Bonne continuation ! Et le vol ssépabien /o\


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Février 18, 2010, 10:22:10 am
Je viens de lire les deux chapitres. Donc, voyons voir ce qui va se passer maintenant que la "vie d'avant" est devenu un lointain souvenir... J'adore les passage avec Hunter et Donf, ils sont bien classe o/ ! La Porte... La Porte des Enfers, ou un truc du genre, de l'endroit d'ou machine est revenue ? Ou une autre Porte... Celle du frigo ? Nan, Zalosta l'ouvre sans arret, celle là...

D'ailleurs, en parlant de ça :

Citation
-   Je peux m’abstenir de manger quelques jours, lui répondit Zalosta en sortant un sachet du sac plastique. Ce n’est pas nécessaire à mon organisme.

C'est juste nécéssaire à sa gloutonnerie *pafpafpaf*

Et aussi :

Citation
-   T’es pas si plate que ça, pour finir, remarqua simplement Zalosta, sans moquerie.
C'est un effet à cause de la lumière *pafpafpaf*

*fuit loin, très loin...*

Sinon, pourquoi que vous appellez le chat le brou ? Je comprend pas ><''' *explose*


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 18, 2010, 03:03:29 pm
Elle porta devant ses yeux la petite souris blanche qu’elle tenait par la queue et qui se débattait mollement.

Marrant, quand j'ai lu cette phrase, j'ai tout de suite vu l'ancien Avatar de Rekkua... Tu ne vas quand même pas la faire entrer dans ND ??? XD

Sinon, très bonne fin de chapitre, je n'ai pas vu de fautes. J'adore la description de la nouvelle tenue de Sephyra ! A quand le dessin ? (En un mot, parce qu'en deux on sait qu'il n'y en a pas... *SCHBAFFFFFF*

See you mon loulou <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Février 19, 2010, 06:33:22 pm
Finalement j’ai quand même réussi à faire un petit com avant de repartir.  Ce chapitre me déçoit dans le sens qu’il n’apporte pas énormément de réponses mais beaucoup de questions. M’enfin je vois pas pourquoi je m’étonne. ^^ C’est toujours comme ca avec toi. Il n’y a pas grand-chose à dire, à part que t’as grandement internet à ne pas nous faire poiroter aussi longtemps pour le prochain chapitre.

Dans la première partie le bâtiment qui se casse la gueule juste après que Hunter ai récupéré ses photos ca fait un peu cliché mais c’est pas si choquant. J’aime le chat. ._. Je sais pas si il est important mais je l’aime ce chat.  Mon moment préféré reste l’apparition de Jack. Ce personnage qui sombre dans une folie vengeresse me plait beaucoup. Il semble se couper de tout pour atteindre son objectif. Dans la seconde partie, j’ai particulièrement apprécié le passage où Sephy se confectionne son costume. Il est très bien décrit et marque comme un tournant dans le personnage symbolisé par ce changement vestimentaire. Et cette porte. XD tu lis trop de FMA Donf. ^^
La preview : Hum…  >_<   Dépêche toi !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Février 26, 2010, 09:57:18 pm
Si tu veux la suite, fais le 8 200 200 o/ *Fuit
Désolé du retard, j'étais en pleine convention Irl chez vous (les concernés se sentiront concernés), donc j'ai pas pu écrire depuis une semaine, j'ai pas pu poster, j'ai pas pu rien faire par contre ya plein de photos pas mal.

'Fin bref. J'vous file le début du chap' 21 ! Je repasserai vite ramener la suite, vous en faites pas. Bonne lecture et à bientôt =)



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)



(http://th02.deviantart.net/fs70/300W/i/2010/057/e/b/Loth___NightDreamers_by_CaelaSephyra.jpg)
Passé, Présent, Futur ; l'Identité d'un passeur d'éternité (dessiné par Sephyra)



Qu’est-ce que je pouvais penser de tout ça…
Les révélations se bousculaient dans ma tête, et les images qui s’apposaient les unes à la suite des autres, sans ordre, finissaient par perdre ma conscience dans un désarroi total. J’étais perdu.
Qui suis-je réellement, quels liens est-ce que j’ai avec ces personnes, qu’est-ce qui me pousse à aller de l’avant, voilà toutes sortes de questions que je me posais sans parvenir à trancher l’une d’entre elle. Et le pire était ce doute inlassable, qui subsistait, et qui ne faisait que me perdre un peu plus dans ce brouillard opaque qui symbolisait ma mémoire.
Est-ce que toutes ces révélations ne sont pas des mensonges destinés à se servir de nous ?
Bien des années ont passé depuis mon réveil. J’ai maîtrisé cette ouverture qui se trouvait en moi grâce à eux, c’est vrai. Mais au fond, ne veulent-ils pas s’en servir ?
Ce monde… Ce que nous en voyons, tout n’est qu’illusions. Après tout, l’image que nous avons grâce à notre perception visuelle n’est qu’une donnée traitée par nos neurones et projetée dans le bon sens à l’intérieur de notre cerveau.
Nous avons tous cette défense immunitaire de notre conscience que nous empêche de voir les réalités les plus traumatisantes.

Mais dans ce cas là, comment discerner l’illusion de la vérité… ?



NightDreamers
Chapitre 21 ~ Départ


Loth remit le livre à la couverture cartonnée et poussiéreuse à sa place avant de parcourir l’étagère du regard. Son doigt s’arrêta sur la tranche d’un volume épais, vieux. Lorsqu’il le tira par la tranche, le carton se déchira légèrement. Pestant discrètement, il le prit avec un peu plus de précautions avant de le poser sur le bureau, derrière lui. Le jeune homme feuilleta les pages, ses yeux décrivant des allers-retours rapides entre les lignes griffonnées d’une écriture élancée à la vieille plume encrée de noir. Il prit plusieurs minutes à chercher ce qu’il voulait trouver depuis près d’une bonne heure parmi tous ces vieux livres. Mais peine perdue. Ce livre-là non plus n’était pas le bon.
-   Tu cherches quelque chose ?
Loth ne sursauta même pas. S’arrêtant dans son geste alors qu’il allait remettre le bouquin à sa place sur l’étagère, il jeta un coup d’œil en biais vers la porte d’entrée du bureau. Il avait reconnu son interlocuteur rien qu’au ton de sa voix. Une voix qu’il n’oublierait plus jamais, dorénavant.
-   Marvin. Quel mauvais vent t’amène ? Rétorqua le jeune fumeur en rangeant son livre, puis en se frottant les mains pour y essuyer la poussière.
-   C’est le bureau de Père. Et même après sa mort, les servantes nous ont toujours défendu d’y pénétrer.
-   Et donc ?
Loth se détourna pour faire face à Marvin. Les yeux rouges du garçon aux cheveux blonds brillaient dans la nuit d’une lueur menaçante. Mais au peu de la lumière que procurait la lune à travers la baie vitrée derrière Loth, celui-ci distinguait presque un semblant de sourire sur les lèvres de son demi-frère.
-   Qu’est-ce que tu cherchais ? Demanda copieusement le garçon en penchant légèrement la tête sur le côté.
-   C’est bizarre, ça…, répondit Loth en s’appuyant sur le bureau et en croisant les bras, tirant une grimace réprobatrice. On est dans le bureau du chef de famille, et pourtant… Y’a aucune trace de la généalogie de la famille.
Le sourire de Marvin disparut soudainement.
-   Pas un livre, pas une page…, continua Loth en feignant de ne pas voir le changement chez son interlocuteur. Pas même un petit papier griffonné. Pourtant c’est censé être une grande famille, non ? Et dans ce genre d’entreprise, on tient toujours à compte les liens généalogiques. C’est franchement pas normal…
Marvin éclata   alors d’un petit rire sauvage.
-   Pourquoi est-ce que tu cherchais ce genre de détails, voyons ? Demanda-t-il, le sourire plus large que jamais.
Loth fixa les dents que laissait entrevoir les lèvres ouvertes de son interlocuteur. L’espace d’un instant, il crut les voir s’affiner légèrement.
-   Et pourquoi pas ? Qu’est-ce qui me permet de croire à la véracité de tes révélations ?
-   Tu as toujours été ainsi… Loth. Toujours à tout remettre en questions, à douter… T’en as pas marre, à force ?
Le jeune homme ferma un instant les yeux en haussant les épaules.
-   Bah, c’est ce qui fait mon charme.
Marvin entra alors dans le bureau et s’approcha de Loth sans cesser de le fixer de ses yeux aux éclats sournois.
-   Ne fouine pas trop, conseil d’ami… Ce que tu pourrais découvrir ne ferait que te détruire un peu plus, Kishi.
-   Ki… Quoi ? Rétorqua Loth en fronçant les sourcils.
Marvin s’approcha un peu plus. Son visage était à quelques centimètres de son interlocuteur. Celui-ci ne se laissa pas impressionner et lui renvoya sans regard sans ciller.
-   J’espère qu’elle te tuera. Sinon, c’est moi qui m’en occuperai.
Loth crut voir une étrange ombre passer dans les prunelles rougeoyantes de Marvin.
-   Toi et moi… On est devenu des monstres. Comme je te l’avais dit, il y a si longtemps…
Ils se fixèrent. Loth, le visage fermé, les sourcils froncés ; Marvin, un sourire narquois aux lèvres, le regard meurtrier. Puis ce dernier recula finalement en détournant les yeux, avant de se retourner pour sortir de la pièce. Au moment de passer sur le pas de la porte, il leva son bras droit sans se retourner, comme pour dire au revoir. Puis il s’esquiva tranquillement dans le couloir avant de s’éloigner.
Loth resta quelques secondes à contempler l’entrée du bureau, avant de fermer les yeux en soupirant. Puis il passa une main sur sa nuque en grimaçant.
-   Tu parles d’une famille…
Il contourna le bureau en cherchant son paquet de cigarettes dans les poches de son manteau brun, et alluma sa clope avant de contempler le quart de lune qui brillait entre les nuages, derrière la baie vitrée. En replaçant le paquet dans sa poche, il serra le petit bout de papier plié qui s’y trouvait également.


La campagne était plongée dans le silence. Aucun réverbère pour combattre les ténèbres. La pénombre stagnait, forte, puissante, maîtresse de la nuit dans son voile invisible. Rika, debout, immobile sur le promontoire que lui offrait la colline, goûtait au silence et au repos des ténèbres. Les yeux fermés, elle sentait le vent léger frôler sa fourrure comme une caresse. Sa chemise grise, fermée au niveau de sa poitrine mais laissant entrevoir son sternum et son nombril, claquait doucement dans son dos.
Derrière ses paupières closes, une toute autre histoire défilait dans son esprit. Celle d’un passé dont elle n’était pas certaine qu’il était le sien. La tigresse ramena son bras droit au niveau de son cœur en grimaçant légèrement. Quelque chose s’était passé, mais quoi ? Qu’est-ce qui prouvait qu’elle était bien celle dont Marvin avait parlé ? Et qui était-elle, dans ce cas ?
Une réincarnation ? C’était illogique. Elle n’y croyait pas. De longs cheveux bruns passèrent alors dans sa vision. Une humaine… Puis deux garçons. L’un aux cheveux blonds comme les blés, l’autre aux cheveux bruns. Le garçon blond affichait un sourire franc, les mains sur les hanches. Celui aux cheveux bruns regardait dans sa direction avec un petit sourire en coin, le regard calme et posé. Il lui tendait une main. Mais à qui ? A elle ? Ces souvenirs lui appartenaient-ils vraiment ?
Rika ouvrit lentement les yeux, les lèvres entre-ouvertes.
-   Qui suis-je… ? Murmura-t-elle dans la nuit.
-   Cela importe-t-il réellement ?
La tigresse se retourna vivement, les sens en alerte. Assise nonchalamment sur un rocher, une jeune chatte l’épiait de ses yeux de félins. Elle sauta avec grâce et s’avança tranquillement aux côtés de Rika, les mains engoncées dans les poches de son pantalon de sport foncé.
-   Ne pas savoir qui on est, tu crois que ça a une quelconque importance ?
-   Qu’est-ce que tu en sais ? Répliqua la tigresse sans cacher la sauvagerie dans le ton de sa voix, troublée par le fait d’avoir été épiée sans même le sentir.
-   Bah, moi, ce que j’en dis, tu sais…
La chatte retira alors une main de sa poche. Un couinement plaintif suivit son geste. Elle porta devant ses yeux la petite souris blanche qu’elle tenait par la queue et qui se débattait mollement.
-   Qui on est, je pense juste qu’on s’en fout, dans le fond. Le plus important, c’est de rester en vie pour assister au dénouement final…
Rika regarda avec mépris son acolyte hybride lever son autre main en approchant dangereusement la griffe aiguisée de son doigt près de la souris.
-   La mort, quand elle vient te chercher, elle se fout du fait que tu puisses te connaître ou non. Alors vis. Ca sert à rien de se poser trop de questions. Pas vrai, ma petite… ?
Son museau se peignit d’un large sadique avant qu’elle ne transperce le ventre du petit animal d’un coup de griffe. Le sang goutta le long des poils de la souris qui agonisa en couinant dans la nuit. Rika détourna les yeux quand la chatte leva le petit corps sans vie de l’animal au-dessus de sa bouche pour reposer son regard sur l’horizon qui se perdait dans la pénombre.
-   Tu as toujours été cruelle, Shakti, dit Rika, la voix blanche. Même quand tu t’es décidée à les quitter pour nous rejoindre.
-   Vous rejoindre ? Répliqua son acolyte en se passant une main sur le museau après avoir jeté le reste de son repas derrière elle. Je ne rejoins personne. Je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux, avec qui je veux. Les engagements et moi, ça fait deux.
-   Strife n’est pas avec toi ?
-   Il peut bien faire ce qu’il veut, ce con. Je suis pas derrière ses pompes à lui faire de la lèche. Bon, et toi, ça te dirait pas de faire quelques tours de maisons histoire de tuer deux ou trois gosses ? Ca me manque, moi.
La tigresse laissa le vent répondre à sa place.
-   Si tu veux, se ravisa-t-elle soudain alors que ses fentes ovales se rétrécissaient dans sa sauvagerie. J’ai besoin de me changer les idées.
-   Y a pas mieux pour ça !


L’élève courait à en perdre haleine dans le couloir du second étage. Derrière les portes à double-battant, à quelques mètres devant lui, quatre autres élèves surgirent alors tranquillement, lui barrant le chemin. Il se stoppa avant de faire demi-tour, mais il n’avait pas fait deux pas qu’il se rendit compte que la situation revêtait les mêmes formes en ce qui concernait l’autre côté. Bloqué, traqué comme une proie, en panique devant le danger, il regarda avec une crainte certaine les deux groupes d’élèves s’avancer lentement vers lui, des deux côtés du long couloir. Sur le visage de chacun d’eux, l’ombre d’un sourire. La peur étreignit la proie qui suffoquait presque dans sa panique. Alors il remarqua l’ascenseur à sa droite. Il se jeta sur le bouton d’appel et tapota dessus frénétiquement. Lorsque les deux portes coulissèrent, il se jeta dans le petit compartiment avant de tapoter à nouveau sur les touches plaquées contre le métal. Puis il se terra au fond de la cabine, à genoux, alors que les deux groupes de ses chasseurs se réunissaient à quelques mètres devant lui pour le regarder fixement. Ils tenaient chacun un cutter dans leur main, et l’épiaient de façon sauvage. Tremblant, il regarda ses chasseurs s’avancer et entrer dans la cabine en pleurant de peur. Ils formèrent un cercle autour de lui, puis ils se mirent à rire doucement.
Enfin, l’un d’entre eux leva son cutter en agrippant sa proie par les cheveux.


La lame du katana brillait à la lueur du jour qui perçait à travers les rideaux de la fenêtre. Zalosta contempla l’arme avec un respect certain. Sephyra, pour sa part, restait bien droite face à la fenêtre, tournant le dos à son amie.
-   C’est dommage que tu les délaisses…, remarqua la hérissonne en remettant le katana dans son fourreau.
-   Nous sommes dans les chaînes de montagnes d’Amelicäa, pas vrai ?
Zalosta se tourna pour regarder son amie qui lui tournait toujours le dos.
-   Comment l’as-tu su ?
La roussette eut un petit sourire triste aux coins des lèvres que la hérissonne ne put remarquer.
-   Je le sais, c’est tout.
-   Kane nous a amenées ici quand tu étais inconsciente, juste après le combat. Plus précisément, il nous a déposées là où se trouvait une de ces connaissances, qui t’a soignée. C’est elle qui m’a montré ce village. Et depuis que tu es alitée, nous n’avons pas bougé d’ici…
Sephyra resta silencieuse quelques secondes avant de reprendre.
-   Qui est cette connaissance ?
-   Je n’ai pas retenu son nom, répliqua la hérissonne avec une certaine froideur dans sa voix. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est aveugle. Pourquoi, tu veux la rencontrer ?
-   J’aimerais la remercier de m’avoir sauvée.
-   Je ne sais pas si tu t’es assez remise de ta blessure, pour la voir il faut monter dans la montagne, et…
-   Je suis prête. On peut partir dès aujourd’hui.
La voix était formelle, sans contestation possible. Les mains croisées dans son dos, immobile devant la fenêtre, Sephyra imposait le respect et la détermination. Le timbre de sa voix avait changé en l’espace de quelques jours. La lueur dans ses yeux aussi, avait évolué. La roussette se retourna pour faire face à Zalosta.
-   On y va ?
La hérissonne grimaça en signe de contentement.


Hunter et Donf s’échangèrent un regard. La boutique était déserte, le soleil allait se coucher dans peu de temps, les magasins allaient fermer. Le vendeur derrière son comptoir les fixa, mais ils se gardèrent bien de lui rendre son regard. Ils prirent ce dont ils avaient besoin, et s’enfermèrent chacun dans une cabine d’essayage. Ils en ressortirent quelques minutes plus tard en gardant les vêtements qu’ils venaient d’enfiler. Un maillot bleu à col et manches longues par-dessous un long manteau blanc pour Hunter, qui avait gardé son sempiternel pantalon blanc en guise de bas ; un pantalon brun, maillot blanc à col et chemise noire à manches longues par-dessous un manteau en cuir noir pour Donf. Tous deux avaient passé une cravate autour du cou. Une cravate de la même couleur rouge. Hunter lorgna Donf de manière méprisante.
-   T’as la même que moi. Va changer.
-   Je t’en prie fiston, c’est pas ma faute si t’as les mêmes goûts de chiotte que moi, répliqua le cuistot en détournant majestueusement les yeux.
-   T’es chiant.
Hunter ceignit sur son crâne un chapeau blanc sur lequel se démarquait une bande bleue à la base, puis ferma quelques boutons de son manteau.
-   T’es prête ?
Donf, après avoir coincé une cigarette entre ses dents, rangea son paquet dans la poche intérieure de son manteau en cuir avant de remonter la paire de lunettes sur son nez.
-   Quand tu veux, mon loulou.
Hunter s’approcha alors du comptoir, Donf sur ses pas. Le vendeur les regarda venir avec curiosité, les sourcils froncés.
-   Les vêtements à essayer sont à retirer avant l’achat.
-   Qui te parle d’achat ? Déclama Hunter en sortant son Desert Eagle de la poche de son manteau pour le pointer sur le front de l’homme dont les yeux s’écarquillèrent de frayeur en louchant sur le canon. C’est pour un emprunt.
-   Si on lui  laisse la vie ça ira, je pense, continua Donf de son côté en allumant sa cigarette.
Sans plus de cérémonie, Hunter retourna son arme dans sa main avant de frapper l’homme à la tête avec la crosse de son Deagle. Puis il fit le tour du comptoir pour désactiver les bornes antivol à la sortie du magasin. De son côté, Donf regardait avec curiosité un chapeau en cuir noir en fumant sa cigarette. Hunter lui tapota rapidement l’épaule avant de sortir le premier. Son ami lui embraya le pas, le chapeau noir sur la tête, un sourire ironique aux lèvres.
Et en effet, Hunter l’insultait quelques instants plus tard pour plagiat de chapeau en plus de la cravate.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hygualanga le Février 26, 2010, 10:37:15 pm
Arf, fait du bien de relire tout ça, de retrouver cette fic.
Toujours aussi bien hein, je trouve que c'est plus fluide, peut-être grace aux actions bien séparées. C'est plutôt calme en ce moment, espérons pour eux que ça le reste, en tout cas pour un temps.

-   Tu as toujours été cruelle, Shakti

Ahaha, je sens que ça va me plaire la suite ^_^, j'ai aucune idée de cette suite c'est encore mieux. Bon passage comique à la fin de cette moitié de chapitre. Heureux d'entendre parler de Loth à nouveau.
Et bah, je crois que c'est tout, j'attend la suite avec une certaine impatience je dois dire.


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 27, 2010, 12:33:04 am
8 200 200 !

Ben elle est où la suite ????

Je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux, avec qui je veux.

Non mais pourquoi dès que tu mets le personnage de rekkua en scène, il faut que je trouve une phrase à double sens. Ne me dit pas que c'est pas fait exprès, je ne te croirais pas !

Sinon, je comprends bien ce que tu me disais l'autre jour IRL quand on regardait le dessin de Donf et Hunter dans la pochette de Sephyra :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Février 27, 2010, 01:50:21 am
Faite place !

*Éclate tout le monde devant lui dans sa charge incontrôlable. S'arrête finalement en s'encastrant contre le mur du Topic*

Haha ! Toujours en retard pour changer ! ^o^
Comme d'hab', j'ai beau avoir oublié de commenter quelques chapitres précédents, l'ensemble est toujours aussi bien. On sent bien que l'aventure commence à prendre un tout autre tournant, ou alors c'est seulement en train d'approcher de la fin.
J'ai bien aimé ce chapitre. Un peu moins que l'autre mais quand même ^^. Nouveaux persos en plus ! Shakti... moi aussi cette histoire de souris blanche m'avait mis la puce a l'oreille ^^. Par contre Shakti, si tu tues vraiment ces gosses, sœur ou pas je te renie et te tranche gentiment la gorge ^o^ ! *SHBÖCK*
Et puis... "Strife" ? o_O On parles du blondinet à la grosse épée ou du double maléfique de Saïko ? Je sais que la question se pose pas alors je rectifie par... What dah Hell ??! °0°

Sinon, le grand retour aux sources de Sephyra approche. Étrangement, je me dis qu'une fois que ça sera fait, on va plus la reconnaitre la Mère Sephy XD. J'ai d'ailleurs hâte de voir ce qui l'attend là bas. Cette histoire d'aveugle me fait penser à l'un des seuls personnages aveugles que je connaisse. En plus c'est une femme, donc le doute n'est pas permis, c'est obligatoirement... ! J'aime pas gâcher ! XD On verra bien au prochain numéro.

Et le passage avec les joyeux drills Hunter et Donf est pas mal. Un peu Stéréotypé mais c'est quand même mieux qu'un "J'veux tes lunettes, ta veste, tes bottes, ton chéquier, ta carte de retraite et ton sandwich ! è_é" XDD
Mais je suis l'avis d'Hunter : non au plagia ! Vive l'originalité ! Et puis trop de manteaux tue le manteau... même chose pour la cravate et le chapeau ! XD

Et dernière chose par rapport au dessin : il est super comme d'hab' mais c'est dingue comment j'imaginais pas du tout Loth comme ça ! XD
Là, il me fait penser à un croisement Hunter/Donf... ... je l'savais ! Bande de gros dégueulasses va ! >o<" *Crève*

Encore une fois, bien joué Bro ! Bonne chance pour la suite ! :;):


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Février 27, 2010, 08:43:16 am
Kick ! Punch ! è_é
*saute sur Saïko et le transforme en goupil-coussin en 2secondes 6 dixième. S'installe dessus sans ménagement.*

J'imagine bien Donf et Hunter dévaliser un Kiabi, déguisés en bonne femme, bizarrement c'est une super idée que voilà. L'est gentil Hunter de pas dégommer les caissiers/vendeurs XD

Et... WTF, Shakti, Strife ici ? oOo L'une sadique et l'autre... abonné absent pour l'instant, je suis déçue. *SBAF

Sinon, dans la série "FAITES PLACE", je vois bien Saïko encastré sur un côté de post... ( j'ai pas ma tablette sous la main pour le faire o3o')

Et j'suis d'accord pour le croisement Hunter/Donf, on s'y perdrait. Je dis pas non plus que c'est le fils illégitime de ces deux derniers... un lointain parent ? oô

'Fin breeeef ^0^ Voyons la suite avant de sortir trop de connerie. Et c'est pas Loth visiblement, mais Kishi. Ou alors il est schizo, au choix.

*Se fait trainer par la sortie par des hommes en blanc en faisant un signe de main pour faire "A plus ^0^"*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Février 27, 2010, 09:28:46 am

Tiens donc de nouveaux personnages ? En lisant le passage de la souris de Shakti j'ai immédiatement visualisé son avatar. ^^ C'est agréable de voir des personnalité connues chez les "méchants" ca change. Toujours pas trop d'action mais là quelques révélation. Loth a vraiment une drôle de famille. J'aimerais pas assister à leur réunion familiale ca doit être mortel. Au sens propre du terme. J'aime beaucoup la manière de Donf et Hunter de faire les magasins. C'est très économique. o_o Sephy et Zalos commencent un voyage initiatique en quelque sorte je suis certaine qu'elles en ressortiront changées toutes les deux.

La faute du jour :
Citation
Son museau se peignit d’un large sadique avant qu’elle ne transperce le ventre du petit animal d’un coup de griffe.
Manque un mot. ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Février 27, 2010, 02:56:37 pm
Coucou !!

J'ignore pourquoi mais la personne qui a soigné Sephyra m'a fait pensé à quelqu'un... Mais je me garderai bien de dire qui c'est ^^ *Se fait taper*
En tout cas, lire le mot "Strife" a été une véritable surprise pour moi ^^ Ca va être dur pour le véritable Saïko. Et voir Shakti m'a un peu étonné aussi ^^ Au passage, maman, non, je n'aime pas les chats quand ils sourient maléfiquement >.<

A par ça, c'était un chapitre génial ! J'aime beaucoup la façon d'écrire, et l'illu est très belle aussi ^^
Mais pauvre petit dans l'école ! J'espère qu'il s'est pas fait massacré, ils sont fous les gens qui veulent le tuer à coup de cutter ! Je me demande ce qu'il leur a fait... (Rien, certainement, mais pourquoi ces élèves lui en veulent au point d'en arriver à là ?)
Et pauvre souris T.T Je la plein. Ca a pas du être bien beau à voir... La pitite souris a du souffrir en plus de ça !!
Sinon, ce début de chapitre était génial. De nouveau perso, l'intrigue avec Loth et Marvin, Hunter et Donf qui se mette à dévaliser un magasin... et le plagiat de Donf XD

Super chapitre, j'ai hâte de voir la suite !! =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Février 27, 2010, 08:23:00 pm
12 heures....

Voilà le temps que ça m'a pris, aujourd'hui, pour lire l'intégralité de la fiction... Je vous interdis de dire que je suis folle ! ... Grosse tarée serait plus exact >.>

Que puis-je en dire ? Non mais sérieusement... Donf... Tu sais que je t'adore, mais tu n'as pas honte de me faire déprimer au fur à mesure que je lis ? Je te maudis va, tu écris vraiment trop bien (si on enlève les fautes disséminées partout dans ton texte, mais sur la fin, il y en a de moins en moins, c'est très bien !).

Un vocabulaire riche, des descriptions à vous en couper le souffle... Des personnages qui conservent tous les mystères qui les entourent, et qui sont attachants... Le suspens à son comble... Non mais sérieusement, tu remets en question mes ambitions pour publier un libre *part pleurer*

Le pire, c'est que tout se lit de façon assez fluide. Y'a des passages calmes, de l'humour, des passages sanglants (qui, en théorie, aurait du me conduire aux toilettes pour régurgiter, mais dans la mesure où j'en ai envie depuis un moment, ça a fait l'effet inverse, et je t'en remercie !) et surtout... Toutes ces réflexions philosophiques quoi ! Oui je sais, on va me dire que c'est bizarre de citer ça dans les points forts... Mais il n'empêche que la conversation entre Saïko et Myosotis, sur la vie est restée ancrée en moi... Tu exploites tellement de choses auxquelles on pense de façon inconsciente... Et là, je me demande pourquoi j'ai tout lu en pleine période d'introspection...

La réponse est ici : il est impossible de décrocher de cette histoire, si j'en retire mes yeux, j'ai un sentiment d'insatisfaction (j'ai failli hurler quand on m'a appelée pour manger, alors que Sephyra se faisait transpercer de toutes parts par son immonde jumelle).

Continue de nous faire rêver, de nous plonger dans un autre univers qui sort de l'ordinaire. Continue avec les magnifiques citations à la fin de chaque chapitres.
Ne baisse pas les bras, on est derrière toi !

Merci, en lisant, j'ai pu au moins passer une bonne journée ^^ Je sais mon commentaire semble inutile, mais la prochaine fois, promis, je relèverai les fautes ! ;)

PS : OMG, c'est la première fois que je poste sur l'un de tes topics... Et sois assuré que ce ne sera pas la dernière fois ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 05, 2010, 09:55:43 pm
Mais c'est que j'ai toujours pas commenté, moi o__o
Eh bien, cette suite que j'ai eu le plaisir de découvrir en avant première, qui plus est dans votre propre antre (les preuves sont sur facebook) fut un véritable honneur pour moi. Et aussi pour vous, car j'ai pu corriger votre orthographe miséreuse ~~ *PAN*

Bien, un chapitre qui apporte comme à ton habitude son lot  d'action comme de mystères... L'aveugle ça sent une certaine renarde que j'ai dessiné maintes fois XD D'ailleurs tu m'as même craché le morceau. Y'a même plus de suspense. Bon ok, j'ai fouillé dans tes dossiers confidentiels sur ND, mais... mais voilà quoi!

Allez, je vais te souhaiter une excellente continuation, et j'espère avoir la suite sous peu! L'attente, pour nous autres lecteurs innocents, est bien difficile tu sais? é___è
Bon courage !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 06, 2010, 11:35:56 pm
Huit commentaires, et ben... J'ai pas le temps de faire une réponse pour chacun d'entre vous, mais sachez que je vous remercie ! J'espère que la suite continuera de vous tenir en haleine, en attendant je fais de mon mieux pour construire un scénar' en béton =)

Voilà la suite corrigée par Sora (elle en a chié *SBAF) ! Je passerai plus rapidement la prochaine fois x)




Saïko regarda le chalet avec une pointe de mélancolie. Il n’avait pas fermé la porte. Il n’avait même pas les clés, de toute façon.
-   Je me demande ce qu’ils sont partis faire, ces deux là… J’espère qu’il ne leur est rien arrivé.
-   Si les recherches ne s’étendent pas sur tout le continent, ils s’en sortiront, répondit Myosotis, juste derrière lui.
-   Ils auraient pu nous prévenir avant de partir…
-   Je pense qu’ils veulent endosser les derniers événements à leur manière. Ils se considèrent comme faisant parti d’un tout. Et ils ne nous voient pas à l’intérieur de ce tout. Ce qui est arrivé pendant le dernier combat, la mort de ces deux gosses, ce n’est pas censé être notre affaire.
-   Mais l’ouverture de la Porte, si.
Saïko ferma les yeux en soupirant, puis se détourna avant de s’éloigner. Myosotis marcha à ses côtés, le bas de son kimono frôlant ses bottines avec légèreté. Ils en avaient déjà parlé ces derniers jours. Elle ressentait comme une attirance, un point vital au creux de la terre, dans les tréfonds du sol. Ils avaient décidé de suivre ce point vivant qui bouillonnait de plus en plus au fil des jours. Myosotis était certaine qu’en laissant sa perception suivre l’origine de cette trace, ils parviendraient à retrouver le fil de cette organisation. Et Saïko avait décidé de l’accompagner. Son FireFox n’avait rien dit devant elle, mais au fond, le renard savait très bien ce qu’il en pensait. Saïko n’avait pas besoin de Myosotis pour retrouver ces contre-natures. Le pouvoir de son esprit protecteur lui suffisait amplement. Mais il voulait savoir qui était cette femme, quelle était l’étendue de son pouvoir, et surtout, l’origine de ce qu’elle ressentait. Plus que l’organisation qui se cachait soi-disant derrière tout ça, il sentait au fond de lui que quelque chose grouillait dans la nature, dans les saisons. Quelque chose qui se cachait, qui attendait le bon moment, qui patientait avant de passer à l’action.
Une tempête d’une ampleur sans équivalent.


Un brouhaha intensif au  beau milieu du réfectoire. Tous les gamins s’étaient agglutinés en cercle et criaient, les poings levés. La cuisinière laissa là ses fourneaux pour faire le tour du comptoir avant de s’approcher des enfants, les sourcils froncés. Grande, costaud et le visage peu commode, elle imposait le respect aux gamins - qui n’osaient pas contester les plats qu’elle leur préparait. D’autant plus qu’il s’agissait d’une petite école, et qu’elle était seule à s’occuper de la distribution des repas quand sa collègue n’était pas là – ce qui arrivait les trois quarts du temps.
En tout cas, cette fois-ci, elle eut du mal à jouer de son influence pour calmer les gamins. En fait, sa tentative de crier haut et fort « tout le monde à sa place ! » tomba tout simplement à l’eau puisque personne ne l’entendit. Elle se résolut à jouer des coudes pour pénétrer le cercle d’élèves. Alors qu’elle pestait contre ces gosses irrespectueux et mal élevés, un profond silence s’abattit sur le réfectoire. La cuisinière, interrompue dans ses insultes à bas mots, se tut pour lever ses yeux en direction du centre du cercle. Là, un gamin se tenait immobile, dos à elle, les épaules voûtées. Craignant un accident, elle mit un peu plus d’énergie à pénétrer dans le cercle jusqu’à atteindre le centre. Là elle resta pétrifiée d’horreur. En trente-trois ans d’expérience dans le domaine, elle en avait vu, des conneries de gosses. Des bagarres immatures qui tournaient mal, aussi, quelques fois. Mais jamais à ce point là.
Dans le centre du cercle, un enfant gisait allongé dans son propre sang, l’œil gauche perforé. Le coude de son bras droit formait un angle bizarre avec le reste. Et cette gigantesque tâche de sang au beau milieu de son maillot bleu. Un maillot déchiré par le nombre de coups de couteau qu’on lui avait asséné. A travers le tissu, la chair déchirée, visqueuse, suintante de sang gisait là, alors que le gamin respirait encore par saccades en agonisant atrocement.
Incapable du moindre geste, les yeux fixés sur cette horreur, la cuisinière ne vit pas l’autre garçon se retourner lentement vers elle. Dans sa main gauche, il tenait un couteau ensanglanté. Il fixa la cuisinière calmement, en restant immobile.
Quand elle s’en aperçut, elle eut un mouvement de recul. C’était juste avant de se rendre compte que tous les gosses du réfectoire la regardaient maintenant avec une lueur sadique dans les yeux. L’enfant au centre du cercle sourit alors de manière perceptible avant de murmurer quelques mots.
-   Va… men… Ca…co… cer… Ca va… Commen… cer… Maintenant.
Il hurla alors comme un forcené, et son cri fut repris en chœur par tous les autres élèves.
Ils se jetèrent tous sur la cuisinière en levant leurs couteaux.


Il était midi passé. Le soleil baignait le toit du complexe scientifique de ses rayons réchauffant, illuminant avec une grâce certaine les contours du visage de la jeune femme. Quand la porte derrière elle s’ouvrit en grinçant sur ses gonds, elle ne se retourna pas, gardant les yeux fermés, retranchée dans ses pensées.
-   A quoi penses-tu, Lena ? Demanda Nicolas d’une voix calme en s’avançant aux côtés de sa subordonnée.
La jeune femme releva lentement les paupières en gardant les yeux baissés. A ses pieds gisait la capitale du continent, vivante, grouillante de vie en cette journée ensoleillée. Son gilet mauve boutonné sur le devant l’empêchait d’avoir trop chaud.
-   Il fait bon, pour cette saison, remarqua-t-elle d’une petite voix.
-   En effet…, répondit son patron en contemplant la ville d’un regard morne. Mais ce n’est certainement pas ça qui te torture l’esprit, n’est-ce pas ?
Lena caressa évasivement son bras gauche, mal à l’aise, en détournant la tête.
-   Je suis désolée d’avoir agi contre vos ordres…
-   Nous en avons déjà parlé, Lena. Le mal est fait. Et je comprends en partie les motivations qui t’ont poussées à aller jusque là.
La jeune femme ingurgita difficilement sa salive en plissant légèrement les yeux.
-   Vous êtes certain qu’elle n’est pas morte… ?
-   Connaissant Kane, je ne pense pas, non. J’ai une vague idée concernant sa position actuelle, mais je ne peux faire que des suppositions. Ils ne nous sont plus importants, dorénavant.
-   Oui… Et concernant le dernier sacrificiel ?
-   Nous l’avons trouvé. Les éléments sont déjà en route pour se réunir au moment fatidique.
Lena soupira doucement en fermant les yeux, sa main droite tenant toujours son bras gauche.


Si dans le village, le soleil aidait à conserver la chaleur lorsqu’on se trouvait sous ses rayons, ce n’était pas le cas dans les montagnes. Les hautes cimes enneigées cachaient l’astre du jour, et les éléments semblaient se déchaîner contre les deux hybrides qui traversaient les chemins de neige avec une volonté inébranlable. Sephyra serrait d’une main le manteau en cuir rouge qui était devenu le sien, et de l’autre s’aidait d’un bâton pour avancer. Zalosta, à l’aise dans son élément naturel, gardait le silence tout en avançant tranquillement, la mine cependant renfrognée.
-   On est encore loin ? Demanda Sephyra en élevant la voix pour que son amie, à quelques pas devant elle, puisse l’entendre à travers le vent givré.
Pour seule réponse, la hérissonne s’arrêta de marcher et pointa du doigt une grotte, un peu plus en amont, que cachait par intermittence le vent avec ses flocons de neige. A la vue de leur objectif, Sephyra pressa encore le pas en enfonçant son bâton avec détermination dans la neige.
Quelques minutes plus tard, elles arrivèrent devant la grotte. Quand elles en furent assez proches, elles purent apercevoir une silhouette, debout devant l’ouverture, bravant la tempête avec une immobilité déconcertante. Zalosta siffla avec mépris entre ses dents, alors que Sephyra s’avançait déjà en direction de l’hybride inconnu.
-   Bonjour, Cae-La, déclama alors calmement la jeune hybride quand Sephyra fut assez proche. Tu t’es bien remise de ta blessure. J’en suis heureuse.
La roussette demeura quelques secondes interdite. Quelques secondes durant lesquelles elle détailla la louve qui se présentait à ses yeux. Elle paraissait plus jeune qu’elle, entre l’enfance et l’adolescence. Son physique ramenait à l’image d’une simple gamine, mais le ton de sa voix et sa manière de parler laissaient entrevoir une maturité bien au-dessus de son apparence physique. L’hybride portait une tunique blanche, simple, dont quelques bandes jaunes rehaussaient les formes et les lignes. Du reste, elle était chaussée de sandales blanches, gardait les paupières closes, et tenait dans sa main droite un étrange bâton serti d’une pierre luisante de beauté et d’éclats en son embout. Sur son front était dessiné, à même la peau, mais sans aucune marque de cicatrice, une sorte de flamme bleue.
La louve pencha la tête sur le côté en riant légèrement.
-   Ne sois pas étonnée, c’est moi qui t’aie sauvée, voyons, reprit-elle devant le mutisme de la roussette, de sa voix toujours calme et posée, claire comme celle d’une enfant mais profonde comme celle d’une vieille femme. Il est normal que je sache qui tu es. Tout comme il est normal que tu sois venue chercher tes réponses, Cae-La.
A ce moment, Zalosta se pointa derrière Sephyra, le regard détourné, les sourcils froncés.
-   Bonjour, Zalosta.
-   Salut, répondit simplement la hérissonne en croisant les bras, le regard ailleurs.
-   J’ai quelques questions à vous poser, reprit alors Sephyra sans se rendre compte du mutisme évident de son acolyte derrière elle. Si vous voulez bien m’accorder un peu de temps, bien entendu.
-   Je t’en prie, lui répondit la louve en la gratifiant d’un petit sourire. Entrez à l’intérieur, le feu vous réchauffera.
Alors que la louve se plaçait sur le côté pour laisser monter ses deux invitées jusqu’à la grotte, Sephyra s’arrêta à ses côtés.
-   Comment vous appelez-vous… ?
-   Flake, répondit la louve en levant pour la première fois ses paupières, découvrant des yeux entièrement bleus, pâles, vides de pupilles.
Aveugle.


Le Président fit signe à ses hommes de sortir du bureau d’un simple mouvement de doigts. Ceux-ci inclinèrent la tête avec respect avant de refermer la porte derrière eux. Soupirant de lassitude, le Président Mitchell ouvrit un placard de son bureau dans lequel se trouvait une bouteille de porto. Prenant le verre qui s’y trouvait également, il posa le tout sur la surface de bois polie et se versa un verre. Puis il se leva, verre en main, pour regarder à travers les grandes vitres qui couvraient l’intégralité du mur derrière son bureau. Portant la boisson à ses lèvres, il en but une gorgée en plongeant son regard à travers les arbres du jardin de la maison Présidentielle. Le soleil se couchait sur le côté, plongeant lentement les environs dans l’obscurité. Les néons n’allaient pas tarder à s’allumer. Il ne sursauta même pas quand un bruit de pas se fit entendre derrière lui. Levant son verre sur le côté sans même se retourner, il demanda :
-   Vous voulez un verre ?
-   Non merci, ça ira, répondit l’hybride en s’arrêtant face au bureau.
-   Vous m’avez foutu un sacré bordel, Kane…
Le Président ramena une nouvelle fois le verre à ses lèvres, alors que son interlocuteur ne reprit pas la remarque à son compte.
-   Je vous remercie d’avoir joué le jeu.
-   Ce n’est rien, ce n’est rien, rétorqua l’échidné présidentiel, visiblement irrité. Et en ce qui concerne ce laboratoire…
-   Un de leurs employés. Qui n’est pas normal, comme chacun d’eux.
-   Oui, je devrais m’en douter après tout.
Le Président Mitchell se retourna alors pour faire face à son interlocuteur. Kane portait toujours sa même longue parka noire, la capuche cette fois rabaissée. Mitchell ne pouvait s’empêcher de tressaillir à chaque fois qu’il découvrait ces yeux entièrement blancs fixés sur lui. Pour se redonner contenance, il termina son verre d’une traite, puis le reposa de manière sonore sur la table en soupirant.
-   Bien. Quelle mauvaise nouvelle me ramenez-vous cette fois-ci, Kane ?
-   Il est temps. Ca va commencer.
Mitchell laissa l’information gamberger quelques secondes dans son esprit, le temps qu’il assimile bien tout ce que cela sous-entendait.
-   Je vois… Rétorqua-t-il après un instant, le ton de sa voix prenant soudainement un coup de vieux. Très bien. Nous ferons comme nous l’avions prévu.
-   Je vous fais confiance, Mitchell.
Le Président se prit à sourire. Il fixa la bouteille quelques secondes.
-   Vous êtes sûr de ne pas vouloir trinquer un coup, Kane ? En souvenir du bon vieux temps ?
-   Je vous remercie, mais je ne bois plus.
-   C’est regrettable… Et bien, je vais le faire pour deux, dans ce cas.
L’échidné reprit alors la bouteille pour se verser un verre. Puis il le leva d’une main en direction de son interlocuteur.
-   A la nôtre, Kane. Que nos actions puissent illuminer ces ténèbres qui s’apprêtent à fondre sur nous…
-   Vous ne devriez pas prophétiser ainsi, Monsieur le Président, rétorqua calmement l’échidné aux yeux blancs avec un petit sourire en coin. C’est vous qui dirigez, après tout.
Mitchell fut secoué d’un petit rire sec. Puis dans un même mouvement, il porta le verre à ses lèvres et le termina d’une traite.


Le sifflet du train hurla le départ en partance. Courant à travers les quelques personnes encore présentes sur les quais, Hunter et Donf s’échinaient à attraper le train qui commençait à s’ébranler sur ses rails.
-   Merde, si t’avais pas passé autant de temps à te garer, abruti !
-   Nan mais tu te rends pas compte, toi ! Laisser une bagnole comme ça, toute seule ! C’est contraire à mon éthique !
-   Tu fais chier, t’es con et tu parles pour rien dire ! Cours espèce d’emmerdeur !
-   La ferme, je fais ce que je peux !
Donf sauta alors pour attraper la barre qui se trouvait tout près de l’entrée du wagon. Se projetant d’un même mouvement dans l’enceinte du train, il se retourna tout de suite pour aider son compagnon.
-   Allez, saute !
-   Oh ta gueule, et pousse-toi !!
Hunter sauta au moment où Donf recula. En une seconde, ils se retrouvèrent tous les deux dans le wagon ; Donf essoufflé, Hunter en train de remettre le col de sa cravate en position.
-   Vous êtes pas bien malins…
-   Ca va toi, on t’a pas sonné, rétorqua Hunter en fronçant les sourcils.
Puis il regarda Donf en train de chercher un second souffle, une main sur la poitrine. Une expression dédaigneuse se peignit fugitivement sur ses traits.
-   Tu devrais arrêter de fumer.
-   Ouais…, rétorqua le jeune homme en riant doucement.
Hunter soupira, puis il laissa son ami se relever avant d’ouvrir la porte coulissante du wagon. Personne. Il se passa une main sur la nuque en avançant parmi les sièges légèrement inclinés avant de s’asseoir sur l’un d’eux, près de la vitre. Il avait choisi les quatre sièges du milieu du compartiment, ceux qui se faisaient face et qui laissaient de la place entre eux. Dont prit place sur le siège en face du sien. Le paysage défilait déjà à travers la vitre.
Faisant silence, ils se plongèrent tous les deux dans leurs pensées alors que le soleil se couchait derrière les collines de la campagne que le train traversait à toute vitesse.

La lame qui s’effilait devant ses yeux écarquillés. L’attaque qui plongeait avec une vélocité dangereuse et inévitable sur la seule personne qui comptait pour lui. Le bruit du sang qui se projetait sur le sol. Le faible cri de souffrance de cette fille quand son attaquant retira la lame de son corps avec un plaisir malsain. Celui de rage qui était sorti du plus profond de son âme à lui, alors que son esprit se faisait dévorer tout entier par l’entité qui profita de ce moment pour prendre possession de lui et abattre toute sa colère sur ceux qui l’entouraient. Le rire, sadique, profondément méchant, d’une cruauté sans borne, qui s’était échappé de sa gorge alors qu’il n’était plus le maître de ses actions ni de ses désirs. Le sang de ses ennemis sur ses mains, sur ses vêtements, qui tâchait, qui s’imprégnait de l’odeur de la mort alors qu’il éclatait de rire, seul vivant parmi tous ces corps démembrés par la seule puissance de cette entité.

Le wagon trembla sur les rails. Hunter ouvrit les yeux. Son visage reposait sur son poing refermé. Il se massa la joue en grognant silencieusement avant de détourner le regard sur la vitre. Il ne voyait rien à travers. Il faisait nuit, et les lumières du wagon ne renvoyaient sur le carreau que la propre image de son reflet. Il soupira en faisant craquer ses cervicales endolories par un sommeil inconfortable. Donf dormait paisiblement sur le siège en face du sien, la tête renversée sur le côté, les mains jointes sur ses genoux, tenant son chapeau noir. Hunter le regarda quelques instants avant de se lever en silence. Il traversa le wagon, ouvrit la porte qui coulissa sans bruit, puis gagna le petit compartiment des toilettes. Le jeune homme se regarda dans la glace. Derrière ses cheveux bruns, ses yeux violets se fixaient, renvoyant l’image altérée d’une personne souffrante au plus profond de lui-même. Les cernes sous ses yeux terminaient de lui prouver sa propre solitude renfermée.
Faisant couler l’eau froide du robinet, il posa son chapeau sur le côté avant de se passer un peu d’eau sur le visage. La peau ruisselante d’humidité, il se fixa à nouveau, comme en colère contre lui-même, mais asservi à sa propre souffrance qu’il acceptait sans pouvoir rien n’y opposer. Il se passa une main sur le visage en soupirant discrètement, puis balaya les traces d’humidités en agitant ses doigts dans le vide avant de remettre son chapeau en place. Il sortit du compartiment en laissant la porte entre-ouverte. Alors qu’il allait se retourner pour revenir dans le wagon, une ombre attira son attention de l’autre côté. Dans l’autre wagon, à l’autre bout, une silhouette se tenait immobile.
Pressentant un danger, Hunter resta quelques secondes à tenter de discerner cette silhouette floutée par la porte qui séparait le wagon de là où il se trouvait. Mais la personne se tenait à l’autre bout. Sans hésitation, les sens aux aguets, le jeune homme s’avança alors vers la porte pour l’ouvrir. Elle coulissa sans bruit, révélant le wagon vide hormis la silhouette qui restait immobile à l’autre bout.
Alors le visage d’Hunter passa de la stupéfaction à une colère sourde. Ses poings se serrèrent contre lui, et ses lèvres s’étirèrent en un affreux rictus de rage.
A l’autre bout, Loth lui souriait, sa malle dans une main, l’autre tenant sa cigarette allumée sur laquelle il inspira avant de rejeter sa fumée.





Eve se promenait dans le jardin d’Eden lorsque le serpent s’approcha d’elle.
« Mange cette pomme », lui dit-il.
Eve, que dieu avait instruite, refusa.
« Mange cette pomme, insista le serpent, tu dois te faire plus belle pour ton homme.
-   Je n’en ai pas besoin, répondit-elle, il n’a pas d’autre femme que moi. »
Le serpent rit :
«  Bien sûr que si ! »
Et, comme Eve ne le croyait pas, il l’emmena jusqu’en haut de la colline où se trouvait un puits.
« Elle est là, au fond. C’est là qu’Adam l’a cachée. »
Eve se pencha et vit dans l’eau du puits l’image d’une belle jeune femme. Alors, sans hésiter, elle croqua la pomme que le serpent lui offrait.


Maktub, Paulo Coelho


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 06, 2010, 11:37:07 pm
"Tu devras veiller sur un trésor inestimable. Pour cela je t’offre mes pouvoirs, et tu me prêtes ton regard. Je te laisse l’éternité, je te laisse le contrôle du froid. Donne-moi tes yeux que je puisse voir le monde. "

-   Tu as découvert quelque chose ? Demanda discrètement la roussette à sa compagne.
-   Peut-être. Sûrement, même. Mais attendons de voir cette statue pour en être sûre.
-   Ca a un rapport avec « eux » ? Chuchota alors Sephyra en fronçant les sourcils, regardant Zalosta de biais.

Il est apparu dans ma vie le jour de mes neuf ans. Il avait une marque en forme de flamme bleue sur le front qui m’avait hypnotisée à l’époque. Son regard, je m’en souviens, m’avait fait peur. Il était vide et froid.

-   Une nouvelle guerre se prépare.

Ma famille, mes amis… Tous étaient fiers que je sois l’Elue. J’ai accepté le marché que me proposait le Dieu Gardien. Et ce pacte a été le début de mon Histoire.

-   On s’est foutu dans un sacré merdier, sérieusement…, termina Donf en rangeant son paquet dans la poche de son jean.

Depuis ce jour, je vis dans le noir. J’ai depuis longtemps oublié les couleurs, les formes. Mon univers n’est fait que d’obscurité et de froid. Et j’ai longuement attendu en comprenant rapidement tout ce que sous-entendait cette éternité qu’il m’avait offert.

-   Nous ne sommes que des pions sur l’échiquier, mais peut-être avons-nous encore le moyen de changer les mentalités. Je l’espère de tout cœur. Oui, c’est ce que je souhaite…

"Le jour de la promesse, tu comprendras.
Le jour de la promesse nous briserons le pacte…"

-   Vous allez mourir cette nuit, messieurs.





NightDreamers
Chapitre 22 ~ Complot


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 07, 2010, 09:55:28 am
Le jour de la promesse = Yakusoku no Hi = le jour promis... Merci Arak*PAAAF*

Encore un magnifique chap, ou plutôt fin de chapitre. On dirait qu'il va y avoir du frittage intensif avec l'autre taré intoxiqué. Et oui, Donf, arrête de fumeeeer >.< *SBAF*

Citation
Et je comprends en partie les motivations qui t’ont poussées à aller jusque là.
T'as laissé passer une tite erreur, Sora! "qui t'on poussée" ^0^

Enfin bon, comme d'hab la qualité est irréprochable, et la partie dans le réfectoire c'est plus que malsain. Le pire c'est la description du gamin mutilé qui crève lentement avec un oeil enfoncé et un coude pété. Les gamins sont effrayants de nos jours, mais heureusement que ce ne sont pas non plus de tels bourreaux...

Et l'arrivée de Flake! Ca fait plaisir de la voir, enfin une perso mature dans tout ce bordel *se fait tuer joyeusement par les petits nenfants*


Allez, je te souhaite une bonne continuation très cher Blacky, en espérant que la force restera avec toi pour les chapitres à venir. En attendant, bon courage à toi, tu as tout mon soutien ^0^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Mars 07, 2010, 10:05:27 am
Flake quelle surprise !!!
-_- Bon ok je triche je savais déjà depuis un moment qu'elle apparaitrait. ^^

Alors je présents un bel affrontement dans le train. Un texte splendide comme d'ordinaire. Il reste la faute que Sephy a trouvée. Celle que je t'ai signalée en MP mais qui en fait n'est pas très grave. J'suis sûrE que presque personne ne va remarquer. ^^ Et un petit pléonasme.
Citation
Le sifflet du train hurla le départ en partance.

Un départ en partance, c'est un peu la même chose. La phrase est redondante.
"Le sifflet du train en partance hurla" ou "le sifflet du train hurla le départ" mais pas les deux. 

Vivement la suite.



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mars 07, 2010, 11:54:51 am
Je proteste lourdement ! T_T Les passages en italiques de la preview sont présents dans la bio de Flake, que j'ai validée hier TOT

*S'met à chouinée, dépitée*

Sinon Loth le retour è_è ! Visiblement ça va faire mal aux fesses pour Donf et Hunter. Décidément, ce dernier n'a pas de bol.
Et l'attitude de Zalosta envers Flake, j'trouve ça chou o3o J'suis bien d'accord, enfin un perso mature dans ce barda XD

Hâte de voir la suite, ça promet des bastons du côté Donf/Hunter o3o


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mars 07, 2010, 01:08:15 pm
*part se jeter du haut d'une falaise*
Je le savaiiiis, j'en étais sûre qu'il allait rester des fauuuuuutes :'(

Bon, un peu plus sérieusement...

J'aime pas Kane, j'arrive toujours pas à savoir ce qu'il veut... Ses motivations et tout le barda ! C'est frustrant... Et à cause de toi, je veux pas que mon petit frère aille manger à la cantine de l'école primaire ! T'es fier hein ? Avoue que tu es fier !

Zalo et Sephy qui ont fait leur bonhomme de chemin et qui rencontrent Flake, je suis curieuse de savoir ce qui va ressortir de cet entretien ! De même que Myosotis et Saïko sont mis à part d'une certaine manière... Est-ce qu'ils vont trouver cette fameuse porte ? Et puis c'est qui, le dernier à offrir en sacrifice ? è__é

Loth revient, plus puissant et charismatique que jamais ! Qui va y passer le premier : Hunter ou Donf ? xD Allez, soyons gentils ! *sort une grenade et fait exploser le train*

Walà, pas de jaloux ^o^ *se fait tuer*

Bon allez, tu continues comme ça, la prochaine fois, tu me files pas la correction à 23h *PAN* et tu continues de casser le rythme narratif sérieux avec une toute petite phrase d'humour, ça fait du bien dans ton univers stressant !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 07, 2010, 02:12:42 pm
Ouais !! Flake est là =) J'en étais sûre ! *Se fait tuer*
Mais par contre, c'est pas une renarde, Flake ? oO Parce que t'as mis que c'était une louve...

Super chapitre, comme d'hab ! J'aime beaucoup comment c'est décris, et principalement le derniers passage, avec Hunter et la découverte de Loth ^^
Pour ma part, les disputes entre Donf et Hunter me font trop marrer XD

Pour Myosotis et Saïko, je les trouve trop chou, encore =3 Même si ils ont pas beaucoup parlé, mais ils sont trop mignons franchement ^^ Mais je me demande ce qu'est cette énergie dont il parlait...
Ah, et je plains la cuisto. J'aurai pas aimer être à sa place... Dis, le petit qui baignait dans son sang, ce serait pas celui qui avait été attaqué par un groupe d'élèves, y a pas très longtemps ?

Pour Zalosta et Sephyra, j'ai trouvé ça sympa la rencontre avec Flake ^^ Faut dire que Flake est sympa, alors bon...
Mais bref. Et pis la découverte du fait qu'elle soit aveugle, j'ai trouvé ça merveilleusement bien décris...

Pour Kane, c'est vrai que je me demande bien son rôle dans toute cette affaire... Il est bizarre, ce type quand même.
Et comme Sora, je me demande bien qui sera le dernier à offrir en sacrifice >.<

Bon courage pour la suite, en tout cas !! J'ai hâte de la voir, d'ailleurs ^^






Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mars 08, 2010, 07:40:14 am
C'est ton kiffe de tuer des gosses de manière horrible ? Hunter, Kayra et HP ont du soucis à se faire !! En tout cas, excellent ce passage, je comprends les pauvres gosses qui en avaient marre de bouffer de la merde à la cantine, et qui ont décidé de manger la cuisinière !! Niark !

Snon, j'aime beaucoup l'alternance entre les phases décontractés et drôle, et les phases stressantes, à chaque fois on a l'impression qu'on va souffler un peu, et en fait non. Donf et Hunter forment un duo génial, j'adore. Par contre, je sens que le combat contre Loth va être violent, et que les passagers du train vont prendre très très cher (ouais un carnage !!! Du Sang !! XD)

Sinon, concernant Flake, puis que tout le monde en a parlé avant moi, ben, je sais pas qui c'est à la base, donc j'ai pas grand chose à dire :p


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 13, 2010, 08:49:15 pm
Bon, je suis rentré chez moi, encore une fois. Faudrait peut-être que je songe à rester chez moi un peu plus souvent. Genre... Quelques semaines... *Intenses réflexions*
Bon en attendant, j'ai eu une grosse introspection scénaristique, ces derniers jours ! Histoires de fous, enchaînements d'actions, des choses qui se recoupent, d'autres qui se dévoilent, des surprises, des rebondissements, et surtout... La fin. Et oui. On va dire que j'avais déjà une idée (heureusement), mais cette fois, c'est bien clair. Et ça va chier.
Donc on va pouvoir accoster sereinement (ou pas) la dernière partie de cette fic. Jusqu'ici la reprise s'est faîte dans le calme, c'est vrai. Et bien je vous invite à vous accrocher pour ne rien perdre de la complexité du scénario =)

Sephyra < Vous savez que vous me donnez des envies de meurtre avec votre FMA ? ^o^ Et pour une fois j'ai l'esprit en paix, le clin d'oeil ne vient pas de moi mais de Miko ! J'y suis pour rien haha
Miko < Rah oui, Flake la renarde quoi, désolé. Je me disais bien que quelque chose clochait, en fait au moment d'écrire le chap' 22 j'ai eu un blanc avec ton perso, genre trou de mémoire XD Et j'ai mis louve, ça me paraissait logique. Et j'ai eu tort x)
Capita < Oui oui désolé j'ai oublié de le préciser, mais j'ai recollé l'intro originale écrite par Miko avec quelques bouts écrits par moi-même TOT Désolé !
Sora < Haha Sora, toujours le mot pour rire ! ^o^ *Regarde le train se faire exploser par la grenade. Puis regarde son script pour le chapitre 22.* ^o^... Attend une seconde... MERDE ! *Cherche la touche retour arrière sur la fenêtre*
Kayra < Non, le petit n'était pas celui du début de la fic =) C'était juste un... Morceau de viande imaginaire, tu vois. Un perso sans nom, sans description, destiné à crever comme je le souhaite... J'adore me sentir tout puissant... *Rature quantité de tortures imaginées bien à l'avance en entourant la pire*
Hawk < Nan ! Je ne pourrai jamais tuer ma fille ! Elle est trop choue ! Par contre Hunter je dis pas non ~~ De toute façon il va y passer, dans la fic. Depuis le temps que je le dis.

Bon, merci à tous en tout cas ! Ca faisait longtemps que j'avais pas fait de réponse personnalisée, c'est marrant, ça me manquait XD Mais il y a certaines personnes impatientes qui sauront se reconnaître en lisant ces lignes et qui m'obligent très souvent à devoir poster simplement la suite, sans me laisser m'exprimer...
JE SUIS L'AUTEUR MERDE ET C'EST MON TOPIC JE FAIS CE QUE JE VEUX !! Mais j'imagine que si je décide de pas poster la suite, ça va pas vous plaire... Bande d'ingrats D: *SBAF
Merci à tous, une nouvelle fois, vous le valez bien ^^
Je vous laisse avec la suite !


(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)


D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours vécue dans les neiges éternelles d’Amelicäa, dans un petit village.
Déjà toute petite, j’avais le don de guérir les petites blessures sans grandes conséquences. Mais il a fallu qu’on m’offre plus de pouvoir pour que j’apprenne combien la vie était bien trop précieuse pour la gâcher en ambition.
Il est apparu dans ma vie le jour de mes neuf ans. D’après mes souvenirs, ce doit être un hybride d’une race encore inconnue. Une sorte de lézard aux étranges écailles blanches. Il avait une marque en forme de flamme bleue sur le front qui m’avait hypnotisée à l’époque. Son regard, je m’en souviens, m’avait fait peur. Il était vide et froid. J’ai cru qu’il venait me demander de l’aide, qu’il venait solliciter mes dons de guérison. C’était bien d’aide dont il avait besoin, mais d’un tout autre type.
J’ai appris cette légende par la même occasion. Ma famille, mes amis… Tous étaient fiers que je sois l’Elue. J’ai accepté le marché que me proposait le Dieu Gardien. Et ce pacte a été le début de mon Histoire.


"Tu devras veiller sur un trésor inestimable. Pour cela je t’offre mes pouvoirs, et tu me prêtes ton regard. Je te laisse l’éternité, je te laisse le contrôle du froid. Donne-moi tes yeux que je puisse voir le monde. "

Depuis ce jour, je vis dans le noir. J’ai depuis longtemps oublié les couleurs, les formes. Mon univers n’est fait que d’obscurité et de froid. Et j’ai longuement attendu en comprenant rapidement tout ce que sous-entendait cette éternité qu’il m’avait offert. Mes amis, les membres de ma famille, tous vivaient les uns après les autres. Tous mourraient à un moment ou à un autre. Et je restais là, seule, sans vieillir, aveugle et dépositaire d’un pouvoir que j’apprenais à contrôler sans qu’il ne me serve vraiment à quelque chose. Je devais garder un trésor, mais j’ignorais jusqu’à son emplacement, et personne n’est jamais venu me chercher problème au sujet de cette fabuleuse légende.

"Le jour de la promesse, tu comprendras.
Le jour de la promesse nous briserons le pacte…"

Voilà tout ce qu’il m’a répondu en pensées après bien des années. Et je reste à attendre, seule, dans ce froid qui est devenu mon élément à part entière…
Je me demande si un jour je mourrais comme les autres ? Parce qu’à ce moment là, je pense que je me sentirai enfin, après toutes ces décennies, réellement « vivante ».



NightDreamers
Chapitre 22 ~ Complot


Flake restait debout, gardant son bâton bien droit sur le sol qu’elle tenait de la main droite. Les yeux fermés, son visage gardait un curieux contraste entre la paix enfantine et une maturité bien trop avancée.
-   Je vous remercie de m’avoir soigné, commença Sephyra après avoir regardé sa sauveuse quelques instants.
Elle et Zalosta avaient pris place autour d’un petit feu de bois qui brûlait non loin de l’entrée de la grotte. La cavité rocheuse s’étendait dans la pénombre, derrière elles. Le feu avait été placé près de l’ouverture pour éviter que la fumée ne stagne à l’intérieur, ce qui serait dangereux. Zalosta, jambes repliées sur son ventre qu’entouraient ses bras, avait posé son menton sur un de ses genoux et regardait évasivement le feu brûler dans son âtre, les yeux mi-clos, comme ailleurs.
-   C’est naturel, répondit la renarde de sa voix calme et posée. L’amie de Kane est également mon amie, et si mes pouvoirs peuvent vous apporter de l’aide, je suis là pour ça.
-   J’aimerais savoir qui vous êtes, et quels sont vos dons, continua Sephyra en adoptant un ton curieux et gentil, non sans détermination.
Flake eut un léger sourire entre l’amusement et la tristesse.
-   Contre ma vue, j’ai gagné l’éternité et le contrôle du froid. Je ne crains pas les hivers glacials de ces montagnes, et je garde cette apparence depuis des décennies. Je suis aussi capable de guérir certaines blessures, comme tu le sais dorénavant.
-   Comment avez-vous perdu la vue… ?
Le vent souffla une bourrasque au-dehors, et les flammes ployèrent sous le froid. Flake détourna légèrement la tête sur le côté en changeant son bâton de main avant de répondre.
-   J’ai accepté de conclure un pacte avec la divinité de ces montagnes. En échange de ma vue, il m’a légué ses pouvoirs. Et depuis je dois attendre ici son retour, tout en veillant sur un hypothétique trésor.
Sephyra releva la dernière apostrophe avec curiosité. Flake hocha la tête affirmativement, comme pour appuyer la crédulité de l’affirmation. Elle ajouta :
-   Et malgré ces décennies passées à arpenter ces montagnes, je n’ai jamais trouvé de quelconque trésor. Je persiste à croire qu’il s’agit de quelque chose d’immatériel… Mais quoi ?
La roussette garda le silence. Zalosta releva alors les yeux, soudainement, comme si elle avait perçue quelque chose. Son regard restait fixe, sa bouche entre-ouverte. Au moment où Sephyra allait lui demander ce qu’il se passait, elle hocha la tête de droite à gauche, la mâchoire crispée.
-   Un trésor. Un trésor, hein… ? Dis, l’aveugle. Ton divin montagnard ne t’a rien expliqué de plus ? Un détail, ou quelque chose comme ça ?
Flake resta silencieuse quelques secondes, le temps de rassembler ses souvenirs, puis répondit :
-   Il a parlé d’un jour prochain où je serais libéré du pacte. Le « jour de la promesse ». Mais c’est tout… Pourquoi ?
-   Je vois…, répliqua la hérissonne en baissant les yeux, un sourire dangereux sur les lèvres, les sourcils froncés. Et une statue, y en a une par ici ? Une sorte de statue, ou quelque chose approchant.
-   Oui, au fond de la grotte. Elle s’y trouve depuis que je suis arrivée il y a de cela bien longtemps, et elle n’a pas pris une ride. Je me suis toujours demandé ce qu’elle voulait représenter, et ce qu’elle faisait là. Tu veux la voir ?
Pour toute réponse, Zalosta se leva. Sephyra, sans trop comprendre là où voulait en venir son amie, suivit le mouvement avant que Flake ne prenne le devant de la marche pour s’engouffrer dans les profondeurs de la grotte. Avant de suivre la hérissonne et la renarde, la roussette eut la bonne idée de s’emparer d’un bâton enflammé qui traînait dans le tas de feu.

La rocaille était humide. Les flammes qui léchaient le bois projetaient des lueurs fantomatiques sur le sol, les murs et le plafond irréguliers qui les entouraient. L’atmosphère y était pesante, et malgré le peu de repères, Sephyra et Zalosta sentaient à leur marche qu’elles descendaient lentement par rapport au niveau du sol.
-   Tu as découvert quelque chose ? Demanda discrètement la roussette à sa compagne.
-   Peut-être. Sûrement, même. Mais attendons de voir cette statue pour en être sûre.
-   Ca a un rapport avec « eux » ? Chuchota alors Sephyra en fronçant les sourcils, regardant Zalosta de biais.
La hérissonne hocha la tête positivement. Sephyra sentit pour sa part son cœur battre de plus en plus au fur et à mesure qu’elles s’enfonçaient dans les profondeurs de la montagne. Après plusieurs minutes – seulement, mais qui paraissaient des heures dans le silence de cette marche funèbre -, la faible lumière de la torche improvisée illumina une statue devant elles. Flake se détourna sur le côté pour leur faire signe de passer, souhaitant visiblement rester en retrait. Sephyra s’avança aux côtés de Zalosta, levant sa torche pour illuminer au mieux l’étrange rocaille aux formes humaines. Et en effet, quand elles furent assez proches, les deux hybrides purent constater qu’il s’agissait d’une statue de vieillard au visage furibond. On pouvait presque l’imaginer rouge de colère, malgré le gris pâle de la pierre. Il portait un long vêtement en une pièce, sorte de vieille robe d’un ancien temps, en plus d’une longue écharpe enroulée autour du cou dont l’une des extrémités tombait tout le long du côté gauche du vieil homme, allant jusqu’à frôler ses pieds chaussés de sandales. La finition était assez réaliste, hormis la petite taille du personnage. La statue était posée sur un piédestal de forme carré, haut de quelques centimètres. La sculpture atteignait les épaules des deux hybrides.
Les sourcils froncés, silencieuse, Zalosta fit signe à son amie de lui passer la torche. Elle fit le tour de la statue en cherchant visiblement dans tous les recoins un indice caché, ou un quelconque système ou mécanisme mystérieux. Mais elle revint bientôt à sa position initiale, immobile devant la statue qui les fixait de ses yeux colériques.
-   Alors… ? Chuchota Sephyra sans parvenir à décrocher son regard de l’étrange personnage.
-   C’est pas bon signe…, lui rétorqua Zalosta en restant de marbre.


Loth fumait tranquillement sa cigarette, apparemment à l’aise. Hunter restait concentré dans sa colère. Il sentait son Démon bouillonner dans son esprit.
-   Qu’est-ce que t’es venu foutre là ? Déclama le chasseur sans cacher la haine qui imprégnait chacun de ses mots.
-   Qui te dit que je suis venu seul, mon gars ? Répliqua Loth avec légèreté.
Hunter ne put retenir ses jambes plus longtemps. Vif, il fonça en avant. Loth esquiva le coup de pied sans cacher sa surprise, tandis que sa cigarette roulait par terre.
-   Eh, attend !
Il ne put terminer sa phrase, s’abaissant pour éviter un coup de pied à l’horizontal. La vivacité d’Hunter était remarquable, compte tenu du peu d’espace dans le wagon. Loth se releva, réprimant une grimace.
-   Attend, j’suis pas venu pour me ba…
Le poing de son adversaire frôla sa joue. Le jeune fumeur avait de la chance de pouvoir compter sur ses bons reflexes.
-   …Ttre... Mais !
Loth laissa sa malle à terre en l’envoyant glisser derrière lui d’un coup de talon, puis stoppa au bon moment le poing d’Hunter dans sa propre main. Ils se fixèrent quelques instants.
-   Ecoute-moi au lieu de taper à tout va ! J’ai un truc à te montrer.
-   De quoi tu parles… ? Rétorqua Hunter, dont la voix tremblait tout autant de rage que son poing. Explique-moi rapidement avant que l’autre prenne le contrôle. Je l’empêcherai pas de te transformer en compote d’organes…
Loth repoussa alors son adversaire. Au moment où Hunter allait repartir à la charge, le jeune fumeur leva un papier plié, déchiré par endroits, entre eux deux. Le poing du chasseur se stoppa dans son mouvement. Il lorgna son adversaire, balançant entre la colère et la curiosité. Loth agita le papier devant le nez du jeune homme.
-   Regarde ça !
Hésitant, Hunter finit par se plier en prenant le bout de papier avec pincettes. Il le déplia rapidement, puis jeta un coup d’œil à ce qu’il contenait. Ses traits, hésitants, se transformèrent bien vite en surprise non feinte. Il releva la tête pour fixer Loth.
-   Qu’est-ce que ça veut dire ? D’où tu tires ça ?
-   Je l’ai trouvé par hasard, tel que tu le vois, coincé dans un vieux bouquin. Un bouquin qui se trouvait dans le bureau de mon soi-disant « père adoptif ». Kane, c’est bien votre patron, c’est ça ? Et bien Nicolas, c’est le nôtre.
Hunter resta décontenancé de prime abord, mais repris rapidement ses esprits en relisant ce qui se trouvait d’écrit sur ce simple petit bout de papier.
-   Non, c’est pas possible. Soit on t’a manipulé, soit c’est toi qui souhaite le faire avec moi. Mais c’est pas possible autrement.
-   Ca prête à confusion, hein ? Pas facile de démêler le vrai du faux. Mais ya une certitude de fondée.
Loth fixa Hunter, le teint ferme et les yeux sincères derrière ses mèches brunes.
-   Toi et moi, on est dans le même bateau.
Le cerveau d’Hunter fonctionnait à plein régime. Le papier qu’il tenait dans sa main se froissa lorsqu’il replia le poing. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.
-   Je vois… Les apparences n’ont aucune importance, c’est ça… ?
Le jeune homme baissa la tête, le corps secoué d’un petit nerveux. Puis il releva les yeux, son visage retrouvant tout son sérieux, et fixa celui qui lui faisait face.
-   Et donc, explique-moi. Pourquoi est-ce que tu m’as montré ça ? Qu’est-ce que tu veux faire maintenant ?
-   Et bien…, répondit Loth avec un petit sourire.

Donf se réveilla sans vraiment s’en rendre compte. Il contempla pendant de longues minutes son propre reflet sur la vitre du wagon, l’esprit encore endormi. C’est seulement lorsque son ventre émit une plainte sonore qu’il se réveilla tout à fait.
-   Bon sang, j’ai les crocs…, dit-il tout en haut en replaçant son nouveau chapeau sur la tête.
Il se leva, puis constata à ce moment qu’Hunter n’était plus là. Il resta pensif quelques secondes en se passant une main sur les poils qui lui bouffaient de plus en plus le visage.
-   Je me demande s’ils ont un wagon-restaurant…, pensa-t-il pour lui-même tout en prenant sur sa droite dans la rangée avant de quitter le wagon.
Quand il arriva dans le suivant, il ne remarqua même pas qu’une seule personne était assise au milieu de la rangée, sur la droite. Une hybride. Il traversa le wagon en baillant, l’esprit encore à moitié comateux. Et il faillit se heurter à celle qui venait de se lever pour lui barrer le chemin.
-   Excusez-moi… ! Euh, attend un peu…
Le jeune homme détailla un peu plus sévèrement la tigresse qui lui faisait face et qui le fixait de ses pupilles jaunes aux éclats meurtriers. La queue de Rika se balançait lentement dans les airs, derrière elle.
-   … Ca, c’est pas bon pour moi, rétorqua tout simplement Donf en faisant un pas en arrière, un sourire gêné sur les lèvres.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 13, 2010, 08:50:54 pm
-   Je ne sais pas trop quoi faire, pour tout te dire. Je suis surtout venu pour t’apprendre ce que j’avais découvert. Ca ne sert plus à rien de se voiler la face. Nous avons beaucoup de choses en commun. Je parle de nos organisations respectives, mais aussi… De nous deux, Hunter.
Hunter ne se laissa pas décontenancer et garda un visage qui ne trahissait aucun sentiment.
-   Donc tu prônes un arrêt des hostilités ? Rétorqua-t-il sans élever la voix. C’est impossible. Vous avez tués deux des nôtres, sans parler des dommages subis auparavant. C’est toi qui m’as attaqué sans prévenir sur ce toit. N’inverse pas les rôles. J’ai qu’une envie, c’est de te foutre une tanche dans la gueule et de t’envoyer au lit sans dessert.
-   Ne complique pas les choses, répliqua Loth en se passant une main sur la nuque, visiblement gêné. Si je t’ai attaqué, c’était l’ordre que j’avais reçu ! Il n’y avait rien de personnel là-dedans. La situation a changé depuis, et il est probable que nos organisations soient liées, malgré les apparences.
-   Notre Patron ne nous trahirait pas.
-   Mais il l’a déjà fait, non ? Je suis au courant, pour cette histoire de clone.
-   Comment est-ce que tu…
-   Ouvre les yeux et regarde la vérité en face. Il n’y a pas deux camps, d’un côté le vôtre, de l’autre côté le nôtre. Beaucoup de choses se trament dans l’ombre. Nos soi-disantes organisations ne sont sûrement que des trompe-l’œil pour mieux se servir de nous.
Hunter et Loth se fixèrent quelques secondes, avant que le fumeur invétéré ne pousse un profond soupir.
-   De toute façon, vous n’avez pas tellement de choix.
-   Tu oserais me menacer en plus de tout ça ? Siffla Hunter en levant un sourcil, retrouvant sa colère jusque là contenue.
C’est alors que derrière lui, la porte du wagon coulissa. Il se retourna vivement, pensant être pris en tenaille. Ce qu’il découvrit ne fit qu’accumuler la colère qui grondait en lui.
Donf s’avançait le premier, bras levés, grimaçant, suivit de Rika qui pointait son pistolet dans le dos de l’ancien cuistot.
-   Ah, t’es là, remarqua simplement Donf en entrant, apparemment peu soucieux du fait d’être pris en otage.
-   Dit pas ça comme ça, abruti, répliqua Hunter, méprisant.
-   Je croyais que t’étais parti pisser un coup, et voilà la situation au finale. T’es pas foutu de me protéger, moi qui pionçais bien tranquillement en plus.
-   T’es assez grand pour te torcher les fesses tout seul, je suis pas gardes-chiourmes.
-   Bon… Et donc, qu’est-ce qu’ils nous veulent cette fois ? Nous buter ?
-   C’est notre mission en effet, intervint Rika avec une voix suave en appuyant le canon de son arme à feu sur le dos de sa cible, prenant un malin plaisir à jouer son rôle dans cette mise en scène.
Donf haussa perceptiblement les sourcils en regardant Loth.
-   Et pourquoi c’est pas déjà fait ?
-   Parce qu’on a quelque chose à vous proposer, répliqua Loth à son tour en croisant les bras. Après ce que j’ai dit à Hunter, il reste beaucoup de pistes à exploiter. Les zones d’ombres sont nombreuses. On ne peut plus compter sur personnes. Mais c’est aussi dans des situations comme celle-là que nos ennemis deviennent nos alliés les plus sûrs, termina-t-il lentement en appuyant son regard sur Hunter puis sur Donf, un fin sourire calculateur se dessinant sur ses lèvres.
Hunter, qui s’était tourné de profil pour regarder son ennemi de biais, détourna les yeux en soupirant. Puis il relâcha ses muscles, perdant toute agressivité mais gardant ses réflexes aux aguets. Son instinct ne le trahirait pas.
-   Bon, explique-nous ce que tu as préparé comme plan foireux.
-   Et bien la première phase est très simple. Vous allez mourir cette nuit, messieurs.

Une ombre passa sur les rails, vive et rapide comme un courant d’air. Lorsque le train passa là où elle s’était dissimulée, il y eut une secousse, puis la machine toute entière trembla de tous ses wagons. Les vitres se brisèrent les unes à la suite des autres. La puissante lumière qui illuminait l’avant de la voie, accrochée sur le premier wagon de la file, clignota plusieurs fois avant de s’éteindre définitivement, tandis que l’avant du train basculait dangereusement sur le côté. Ce fut alors un enchaînement rapide et dévastateur.
Le premier wagon conducteur de la file quitta les rails dans un roulement mécanique sonore, envoyant des gerbes d’étincelles sur les côtés. Il sombra avec une lenteur exagérée pour son poids sur le côté droit, entraînant avec lui et dans sa vitesse tout les autres wagons qui s’échouèrent dans un fracas énorme, pillant les uns contre les autres, se décrochant sous la puissance de l’accident pour rouler sur le côté. Dans sa chute, pris par la vitesse, le premier wagon percuta un énorme rocher qui se trouvait non loin de la voie ferrée, enfonçant toute la partie avant.
L’accident prit quelques secondes. Puis le silence revint s’abattre sur la nuit, couvrant les débris de sa pénombre dans la campagne anonyme.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mars 13, 2010, 09:26:22 pm
Encore des ennuis en perspective, la vache ~~.

Bon alors je résume, on a une histoire de porte, de jour de la promesse qui doit coïncider avec l'histoire des sacrifices... Loth et Rika qui veulent tuer Donf et Hunter mais je suis certaine que l'accident du train est juste un alibi pour nous faire croire que les deux ont clamsé... Mais ils sont pas morts ! (nan mais et puis quoi encore ? J'attends toujours le pourquoi du comment de la marque d'Hunter des premiers chapitres ~~).

Bref, tout ça pour dire que ! Bah c'est bien écrit (encore), bien ficelé (toujours), il manque un mot à un moment, mais j'ai la flemme de le relever (y'a une faute aussi, Hunter qui balance un "Dit" à Donf au lieu de "Dis").

J'ai peur pour la fin du chapitre qui va encore nous laisser sur notre faim, et la future preview ne va rien arranger... Ahlalala, continue de nous laisser en suspens, c'est tellement bon !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mars 13, 2010, 09:41:35 pm
Pti bout d'fic avant de dormir, c'est bien.
Visiblement le bonhomme de pierre, c'est de mauvais augure pour la suite. Et pour Donf et Hunter ? 'Vont se faire passer pour mort, ou ? ... 'Fin ! J'suis patraque, j'éditerais après, dodo pour l'instant.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Mars 13, 2010, 10:07:30 pm
Euh... C'est la première fois que je poste ici...

Moi qui suis pourtant une tare pour commenter (surtout une fic...)... J'adore.

Nan, sérieusement, j'ai fait nuit blanche pendant les vacances d'hiver pour tout lire (parce que 20 pages... pffiou.)... Et je n'ai pas fait de cauchemars, pas comme Sora (c'est grave docteur ?)

Je sais ce que tu vas penser... On ne se connaît pas... Mais bon, je donne mon avis sur ta fic, voilà tout.

Tout est bien. Les descriptions (ouais la poitrine à Sephyra ! *SBAF*), l'intrigue, l'histoire en général et surtout... du SANG (owi), un zeste d'humour (mention spécial à Donf), etc.

Et toujours ces dessins qui accompagent ces chapitres... J'adore. Surtout ceux de Sephyra (véridique).

Nan mais la mort des deux gosses... Ca a été un énorme choc quand même (et pas quje pour moi, heureusement)surtout quand on ne s'y attend pas, qui plus est le jour de Noël... Ah ben merci l'ami !

Bon, pardonne-moi pour ma pauvreté argumentaire. Mais sache qu'il y aura tiujours un soutien de plus à tes côtés.

Bonne continuation sinon ^^




 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Mars 14, 2010, 09:50:53 am
Citation de: Donf
Mais j'imagine que si je décide de pas poster la suite, ça va pas vous plaire... Bande d'ingrats D: *SBAF
Si tu postes pas la suite t'es mort. Je sais où tu habites. Mouhahaha !!


Le mystère s'épaissit. Les méchants veulent faire alliance, c'te statue. Bref encore plein de questions sans réponse. Hum pour l'erreur comme je te l'avais dit personne n'a remarqué à par Kayra donc ce n'est pas très grave.
Je suis maintenant bien curieuse de lire la suite de ce chapitre.

Hawk : Flake est un de mes personnages c'est normal que tu ne la connaisses pas. Mais rassure toi tu n'es sûrement pas le seul.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 14, 2010, 12:57:53 pm
Citation
Je ne pourrai jamais tuer ma fille ! Elle est trop choue !

Haw, merci papou =3

Citation
Non, le petit n'était pas celui du début de la fic =) C'était juste un... Morceau de viande imaginaire, tu vois. Un perso sans nom, sans description, destiné à crever comme je le souhaite...
Ah, d'accord ^^ Merci de l'info =)

Citation
J'adore me sentir tout puissant... *Rature quantité de tortures imaginées bien à l'avance en entourant la pire*
Oo
Je crois qu'il va falloir que je m'y habitue, à ça >.<"

Sinon, le chapitre est génial, comme d'hab =) Pour ma part, je trouve les passages vraiment bien décrit ^^ Mais j'ai vraiment adoré le passage avec Loth et Hunter, je sais pas pourquoi ^^"
Pour le premier passage, cette statue me semble bien étrange ! Surtout la réaction de Zalosta, que j'ai trouvée particulièrement bizarre.

Pour Hunter et Donf... Arf, y ont pas de chance tout les deux >.< J'espère tout de même qu'ils s'en sont sortis, parce qu'avec l'accident du train et la phrase de Loth, c'est pas vraiment partit pour...

Pas grand chose à dire sur ce chapitre, je suis vraiment désolée T.T En tout cas, bon courage pour la suite !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 15, 2010, 07:08:37 pm
Citation de: coco
J'adore. Surtout ceux de Sephyra (véridique).
Que c'est gentil! ^0^

Argh, un chapitre qui déboite comme d'habitude! Je vais rien avoir à te reprocher à part quelques fautes d'ortho, j'en ai peur. Et j'ai trop la flemme de te les relever en plus. Mais tu sais quoi, j'adore ta fic, et j'ai vraiment envie de continuer de la lire pendant loooonnngtemps ^0^ Enfin! Tu nous tiens en haleine pour l'instant, mais quand est-ce que viennent les révélations? JE VEUX DES REVELATIONS *SBAF*
Le truc du "vous allez mourir ce soir" mais qu'en fait genre c'est qu'un gros fake, ça fait trop penser à FMA quand Mustang incinère Maria Ross pour de faux *HEADSHOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT*

Bien bien, je vous souhaite une bonne continuation. J'adore ce que vous faites, point barre.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 17, 2010, 01:07:33 pm
Sora
Bon alors je résume, on a une histoire de porte, de jour de la promesse qui doit coïncider avec l'histoire des sacrifices...
... Ca me fout les boules, dit comme ça, ça fait vraiment trop FMA :'D
Je ne veux pas spoiler. Mais comme d'habitude, faîtes attention aux apparences. C'est tout ce que j'ai à dire. Qui sait, peut-être que l'importance de l'histoire ne réside pas là où vous le pensez... ^o^

Zalos'
'Fin ! J'suis patraque, j'éditerais après, dodo pour l'instant.
Elle s'est toujours pas réveillée XD
Ca y est les gars, Zalosta hiberne, on va pouvoir piquer le frigo ! *SBAF

Coco
Je sais ce que tu vas penser... On ne se connaît pas...
Enchanté de faire ta connaissance, moi c'est Donf (ou Donfy, n'importe) ! *Serre la main*
Voilà maintenant on se connaît =)
Tout d'abord je te remercie d'avoir lu ma fic, ça fait toujours plaisir de pouvoir compter sur un lecteur de plus. D'autant que maintenant je pense un peu terminer avec ceux qui sont déjà là, vu qu'il y a du boulot pour tout lire depuis le début X'D
Tout est bien. Les descriptions (ouais la poitrine à Sephyra ! *SBAF*), l'intrigue, l'histoire en général et surtout... du SANG (owi), un zeste d'humour (mention spécial à Donf), etc.
°° Toi et moi on va bien s'entendre !
Enfin voilà, je te remercie pour tous ces compliments. La "pauvreté" de ton commentaire, comme tu le dis, me fait plaisir (je trouve pas ça pauvre moi justement). Donc voilà, merci d'avoir laissé un petit commentaire, c'est gentil ! J'espère que la suite te plaira toujours autant ^^

Miko
Si tu postes pas la suite t'es mort. Je sais où tu habites. Mouhahaha !!
>< Merde ! Mais j'ai un bon truc pour me défendre ! Mon CHAT (véridique, demande à Sephyra.)

Kayra
Haw, merci papou =3
Pa... Papou... TOT C'est trop chou *Va cajoler sa fille /mode papa-gâteau*

Pour Hunter et Donf... Arf, y ont pas de chance tout les deux >.< J'espère tout de même qu'ils s'en sont sortis, parce qu'avec l'accident du train et la phrase de Loth, c'est pas vraiment partit pour...
Mais si ils vont s'en tirer ! Parce que ce sont des hommes ! Et comme des hommes, ils sont plus violent que le cours du torrent, plus ardant que le feu des volcans, et plus puissant que les ouragans ! *Intente un procès à Cyber Rouge, Sephyra, Moona et Sora pour lui avoir collé cette maudite chanson dans la tête*

Grognasse
Le truc du "vous allez mourir ce soir" mais qu'en fait genre c'est qu'un gros fake, ça fait trop penser à FMA quand Mustang incinère Maria Ross pour de faux *HEADSHOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT*
*Continue les headshot en rafale, alors que la tête de Sephyra ne ressemble plus qu'à de la purée de tomates avec des morceaux de cervelle comme croûtons*


*Souffle sur son shotgun et se fout une paille de chez macdo entre les dents* Saletée ~~
Bon, suite et fin du chapitre 22 ! Bonne lecture =)
Tant que j'y pense, vous aurez bientôt droit à un nouveau post spécial. Comme à noël quoi, le chapitre en entier et quelques illustrations (peut-être moins qu'à noël quand même mais ce qui compte c'est le chapitre, non ? >> ME FAÎTES PAS CES YEUX LA C'EST MA FIC QUE VOUS ÊTES CENSÉS LIRE, PAS LES DESSINS ! *SBAF)
Voilà voilà ! A la prochaine ! x)




Saïko et Myosotis marchaient tranquillement sur le petit chemin de campagne. A leur droite, la colline s’élevait ; à leur gauche, elle plongeait de manière vertigineuse sur plusieurs mètres. Le paysage était constitué de véritables cuvettes herbeuses, sur lesquelles se trouvaient bâties quelques rares maisons de campagne. Le ciel était d’un bleu pur. Quelques nuages, fins comme des bouts de cotons, traversaient paresseusement son horizon infini. Le soleil resplendissait et ses rayons réchauffaient les deux voyageurs, ce qui n’était pas sans joie venue car la nuit avait été froide, et la température restait fraîche, même en journée.
-   L’hiver ne sera pas un problème pour moi, dit alors Saïko en marchant tranquillement, mais il va falloir te trouver une bonne couverture si notre voyage perdure dans le temps.
La jeune femme hocha la tête en signe d’acquiescement. Cela faisait maintenant quelques jours qu’ils étaient partis. Jusque là, ils avaient toujours réussis à trouver une demeure accueillante qui avait accepté de les nourrir dans la journée, à défaut de les héberger pour la nuit.
-   Quand on s’est rencontré, tu m’as sauvé la vie, reprit le goupil après quelques minutes de marche silencieuse. Mais ce n’est pas pour moi que tu étais intervenue, n’est-ce pas ? Qui était ce Michael euh… Machin ?
-   Micheal Roa Valdamjong, le corrigea Myosotis. …C’est celui qui m’a éveillée de mon sommeil, répondit-elle ensuite après un court silence, le regard perdu dans le vague.
-   Eveillée ?
-   Qui a éveillé ma conscience en tant qu’être humaine, je suppose. Et c’est peut-être lui qui m’a donné ces yeux capables de voir la mort. Je ne sais pas.
-   Tu ne sais pas… Mais ça ne te pose pas de problème, de ne rien savoir ?
Myosotis tapa doucement du pied contre un caillou qui traînait. Celui-ci valdingua sur lui-même, ricochant sur le chemin de terre.
-   Cette gamine m’avait dit que j’étais une spirale… C’est ça que j’aimerai comprendre en priorité.
Le goupil la regarda de biais en haussant un sourcil interrogateur.


Le professeur termina de faire l’appel dans le calme. Personne ne manquait. Il referma son cahier, un stylo bic entre les doigts avec lequel il s’amusait sans y faire attention, puis embrassa la classe du regard.
-   Bien, nous allons reprendre le cours d’hier. J’espère que vous avez bien compris l’exercice qui était à faire, on va passer à la correction, enchaîna-t-il en se retournant après avoir pris une craie blanche à la place du stylo.
Il se retourna face au tableau noir et commença son cours en explications mathématiques. Derrière lui, les élèves faisaient silence, semblant suivre son cours avec une attention toute particulière. Un peu trop particulière. Mais après tout, il n’avait pas à se plaindre. Il aimait ce genre de situation, quand les élèves ne braillaient pas d’idioties aussi grosses que leur niveau intellectuel le leur permettait. Un cours dans le silence, c’était tout ce dont pouvait rêver un professeur qui ne voulait que faire ses heures de boulot pour toucher sa paye. Le reste, il s’en moquait.
C’est alors qu’un projectile heurta violemment le tableau, juste à côté de sa main droite. Le professeur sursauta, avant d’avaler significativement sa salive en découvrant l’objet qui avait l’avait loupé à quelques centimètres près. Un ciseau gisait par terre.
-   Qui a fait ça ?! S’écria-t-il en se retournant brusquement.
Silence dans la salle. Les élèves, immobiles, le fixaient tous avec un léger sourire sur les lèvres.
-   Vous vous rendez compte de ce que c’est ? De ce qui aurait pu arriver ? Je veux savoir qui a lancé ce ciseau, immédiatement !
-   C’est moi, monsieur.
Un élève se leva, rangée de gauche, troisième table. Il le fixait avec cette même lueur qui habitait les yeux de tous, et ce même sourire étrange.
-   Christopher… Mais qu’est-ce qui t’as pris enfin ?! Ce que tu viens de faire est extrêmement dangereux !
-   J’ai fait exprès.
Le professeur fixa son élève sans y croire. Il posa ses deux mains à plat sur son bureau, le visage sévère. La craie roula sur le bois avant de tomber par terre.
-   Tu peux répéter ? Demanda l’homme en foudroyant le jeune élève du regard derrière les verres de ses lunettes.
-   J’ai fait exprès.
-   Tu vas me suivre au bureau du directeur.
-   Monsieur, l’interrompit une autre élève en se levant à son tour. Moi aussi je suis coupable.
Le professeur regarda la jeune fille, incrédule. Celle-ci était d’ordinaire une élève discrète, sans histoire. Le genre de fille intelligente sans être précoce, qui se débrouille pour avoir la moyenne sans difficulté et qui ne se fait pas remarquer.
-   Qu’est-ce que tu racontes Vanessa, il n’y a eu qu’un seul ciseau de lancé…
-   Ca peut s’arranger, professeur…, intervint alors un troisième élève en se levant.
Les chaises crissèrent sur le carrelage de la salle de cours quand tous les autres élèves l’accompagnèrent d’un même geste. Ciseau en main. Le professeur jeta un regard circulaire, semblant ne pas croire à ce qui se déroulait devant ses yeux.
-   Mais enfin, qu’est-ce que vous avez tous…
-   Mais professeur, on veut du sang, voyons…, lui répondit le premier élève en face de son bureau.
Son sourire s’élargit alors de manière significative, alors que quelques uns rigolèrent légèrement. Lorsque le professeur se risqua à faire un pas en arrière, tous les élèves levèrent leurs ciseaux en visant l’homme.


Rika et Loth se présentèrent au bureau de leur chef à l’heure convenue. Immobiles face au bureau, bien droit, ils regardaient l’homme qui les commandait sans faillir.
-   Le rapport est probant. Vous avez fait du bon boulot, tous les deux.
Nicolas reposa la feuille sur son bureau avant de croiser les mains devant son visage, coudes posés contre le bois. Son regard fermé passait de l’hybride au jeune homme.
-   C’est plutôt intriguant, compte tenu du fait que vous ne vous portez pas en haute estime, tous les deux.
-   La mission passe avant tout, répliqua Rika d’un ton monocorde sans baisser les yeux.
Loth crut bon ne pas renchérir derrière son acolyte. Nicolas pivota alors légèrement sur sa chaise de bureau en gardant un coude posé sur la table, caressant sa joue droite de ses longs doits fin, l’air songeur.
-   Nous n’avons plus qu’à attendre que les évènements se mettent en place d’eux-mêmes. Le moment arrivera quand le Destin le voudra bien. Mais nous devons nous assurer qu’aucun contretemps n’agira dans nos plans.
-   Alors nous devons éliminer les gêneurs, résuma Loth sans cesser de fixer son patron.
Celui-ci hocha discrètement la tête en signe d’acquiescement.
-   Et en ce qui concerne l’autre partie du plan ? Demanda Rika d’une voix blanche.
Nicolas se leva de son fauteuil en soupirant, puis se dirigea vers la baie vitrée. Derrière la grande vitre, le ciel était gris, morose. Presque sombre.
-   Nous devons recouvrir le sol de cette planète du sang de ses habitants.
-   Autrement dit…, commença Loth en fronçant les sourcils.
Leur chef fixa les nuages sombres, un mince sourire sur les lèvres.
-   Une nouvelle guerre se prépare.


-   Monsieur le Président, vous êtes maintenant au courant de ce qui se trame un peu partout. Ces évènements ne concernent pas seulement notre continent. Des soulèvements et autres émeutes ont été signalés chez nos voisins également.
-   Nous ne pouvons pas tolérer ces agissements, monsieur le Président. Vous devez prendre des mesures radicales afin d’endiguer toute menace de rébellion !
Le Conseiller Principal à la Présidence et le Chef des Forces Armées du Continent fixèrent l’hybride d’un long regard appuyé. Le Président Mitchell, quant à lui, restait silencieux, ses mains reposant sur ses genoux. Il était assis en tailleur sur sa chaise, une position qui pouvait prêter à confusion au premier abord mais dont tous ses conseillers s’étaient habitués. Sa longue et large écharpe reposait le long de son épaule gauche.
-   Monsieur le Président…, tenta une nouvelle fois le Conseiller Principal.
-   Cela suffit, le coupa Mitchell d’un ton ferme. Vous avez raison, certes, mais je ne vous laisserai pas intervenir plus longtemps en coupant la parole aux autres représentants assis à cette même table.
Les concernés approuvèrent d’un signe de tête. Le Conseiller Principal et le Chef des Forces Armées se rassirent sans mot dire, grimaçants. Le Président jeta alors un long regard circulaire aux personnes présentes. Ses yeux se stoppèrent sur sa secrétaire personnelle.
-   Je donnerai une conférence publique demain midi pour tenter d’apaiser les esprits. Je souhaite également (son regard bifurqua sur un chien au regard ferme et autoritaire coiffé d’une casquette rectangulaire sur laquelle était apposée une étoile jaune) que les forces de sécurité soient mises au pied d’œuvre pour endiguer toute violence. Mais rappelez-vous bien ceci…
Mitchell s’accorda une pause en regardant à nouveau tous ceux qui étaient attablés. Son ton devint plus solennel.
-   Nous sommes les représentants de notre continent, mais nous ne sommes pas au-dessus des autres. Notre but est de protéger nos concitoyens, tenez-le vous pour dit une bonne fois pour toute. Nous ne prendrons parti pour aucun camp, quelles que soient nos origines et nos mœurs. Il est hors de question qu’une nouvelle guerre raciale voit le jour, m’entendez-vous ?
Les représentants acquiescèrent d’un signe de tête, murmurant un « bien sûr » entendu. Tous un peu étonnés par le ton adouci et conciliant de leur Président, pourtant réputé très ferme. Ce dernier baissa justement le museau en soupirant discrètement.
-   Nous ne sommes que des pions sur l’échiquier, mais peut-être avons-nous encore le moyen de changer les mentalités. Je l’espère de tout cœur. Oui, c’est ce que je souhaite…
Les représentants se regardèrent, incrédules.
-   Faîtes votre travail. C’est tout ce que je vous demande. Cette réunion est terminée.


-   Respire à fond, puis relâche tes muscles. Libère-toi de tes pensées. Visualise un ciel bleu.
Sephyra, en position du lotus sur le sol, à même la caverne, inspira un grand coup en se mettant bien droite, puis expira très lentement, les lèvres entre-ouvertes. Les paupières closes, les mains tenant ses genoux, elle tenta la visualisation dans son esprit.
-   Je n’arrive pas à voir le ciel sans nuages, remarqua-t-elle doucement.
-   Quand tu y arriveras, ce sera le signe de la paix intérieure, lui répondit Flake d’un ton professoral. Entraîne-toi.
Un peu en retrait, Zalosta assistait silencieusement au cours de méditation. Le manteau rouge de Sephyra entre ses bras croisés, appuyée contre le mur rocailleux et humide de la caverne, elle gardait les sourcils froncés et la mine renfrognée.
Sephyra grimaça.
-   Je n’y arrive pas. J’ai du mal à garder l’image du ciel bien visible dans mon esprit.
-   Tu vois d’autres choses ?
-   Des souvenirs… Pas très joyeux.
Flake contourna la roussette pour se positionner derrière elle, et posa avec légèreté sa main droite sur les cheveux de sa disciple, sa main gauche tenant toujours son étrange bâton.
-   Dans la méditation il n’existe ni passé, ni avenir. Tu dois endiguer le flot de tes pensées. Apprendre à contrer tes cauchemars. Tu dois ressentir l’infini et l’éphémère en toi, la puissance de ton existence alliée à celle de la nature. Tu dois être en paix. Il n’existe aucun autre ennemi que toi-même, durant l’entraînement.
Zalosta siffla silencieusement entre ses dents en détournant la tête. Sephyra soupira en grimaçant une nouvelle fois. Puis elle ouvrit les yeux en posant ses mains à terre.
-   C’est difficile… Mais je comprends ce que tu veux dire. Je vais m’exercer.
La renarde sourit gentiment tandis que la roussette se relevait en époussetant ses fesses. Puis elle trembla. Zalosta s’approcha alors pour tendre son manteau à Sephyra. Celle-ci l’enfila sans mot dire en repliant ses ailes sous le cuir.
-   Ca ne te dérange pas d’avoir les ailes sous le vêtement ? Lui demanda Zalosta pour changer de sujet.
-   Elles sont devenues un peu insensibles depuis le temps que  je ne m’en suis pas servie, répondit Sephyra en haussant les épaules. Quoi qu’il en soit… Je te remercie, Flake, reprit-elle se retournant vers la renarde.
Celle-ci acquiesça d’un signe de tête, les paupières toujours closes.
-   Bon, on rentre ? Intervint froidement la hérissonne.
-   Oui. Flake, fais attention à toi.
-   Je comprends que vous ne vouliez rien me dire, mais je pressens une grande menace au-dessus de nous. Faîtes attention à vous aussi.
-   Tout ce que tu as à faire, c’est garder ton trésor, répliqua Zalosta en se détournant pour quitter la caverne. Tu peux au moins faire ça, c’est tout ce qu’on te demande.
La renarde retint son bâton un peu plus durement dans sa main. Son sourire s’évanouit de ses lèvres.
-   Oui, je peux bien le faire. Puisque telle est ma destinée…
Sephyra en conçu une indescriptible peine.
-   Tout se passera bien. J’en suis certaine.
Flake hocha la tête en retrouvant son sourire mélancolique. Sephyra le lui rendit, même si son interlocutrice ne pouvait le voir.
La roussette et son acolyte redescendirent la montagne sous le vent givrant après de rapides adieux. La renarde resta prostrée devant l’entrée de son antre, le museau levé, le bâton planté bien droit dans le sol. Sephyra ne se retourna qu’une seule fois.
Mais la neige qui s’éparpillait dans le vent avait déjà recouvert l’horizon.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 17, 2010, 01:10:08 pm
Hunter sortit de la cabane en bois. Donf était déjà dehors, à quelques mètres, une cigarette à la main. Le jeune homme rejoignit son ami. Ce dernier, plongé dans ses pensées, sursauta presque en entendant son acolyte arriver à ses côtés. Ensemble, ils regardèrent ce qui se déversait à quelques kilomètres de là du haut de leur colline. Une gigantesque ville qui s’étendait sur une zone immense. De grands buildings qui perçaient le ciel. Et un bruit incessant, qui parvenait jusqu'à eux malgré la distance qui  les séparait du quotidien de la grande métropole.
-   Ces enfoirés se sont bien foutus de notre gueule depuis le début, pesta Hunter en sifflant entre ses dents.
-   Mouais. Là, c’est sûr que c’est difficile de ne pas douter. C’est même peut-être au-delà d’un simple complot entre nos deux organisations. Qui sait, nos dirigeants « continentales » sont peut-être mouillés aussi.
Donf rejeta sa fumée en levant la tête face aux nuages gris qui formaient un écran compact dans le ciel, au-dessus de leur tête. De la ville montaient plusieurs filets de fumée noirs ou gris.
-   Soit ils ont des relations bien placées, continua Hunter en croisant les bras, soit ils se cachent dans la gueule du loup. Va savoir.
-   En tout cas ils ont un sacré culot, pour se cacher dans cette ville.
Donf éteignit sa cigarette contre le talon de sa chaussure avant de mettre le mégot dans le paquet de cigarettes. Hunter fixa la silhouette de la métropole en fronçant les sourcils.
-   Station Square…
-   On s’est foutu dans un sacré merdier, sérieusement…, termina Donf en rangeant son paquet dans la poche de son jean.





     Savez-vous quelle est l’essence du pouvoir ?
     La démagogie.
     Pour régner, pour gouverner, il faut plaire au peuple. Lui mentir si nécessaire. Mais dire ce que les gens ont envie d’entendre. Le faire est secondaire. On calme la colère, les déceptions, par encore un peu plus de démagogie. Puis vient le moment de tourner, de laisser sa place au parti d’en face, une fois que le peuple en a marre d’entendre trop de mensonges.
     Alors le parti opposé prend les commandes et fait la même chose.
     Exactement la même chose : il exerce son pouvoir. Par la démagogie. Avec plus ou moins de sincérité selon les uns et les autres.
     Jusqu’à devoir laisser sa place au parti précédent qui revient faire ce qu’il a déjà fait, et ainsi de suite…
     Vision peu reluisante de la politique, c’est vrai. Hélas, vision partagée par bien du monde, semble-t-il…
     Et savez-vous, outre le sectarisme de leurs idées, ce qui fait la différence entre des partis extrêmes et d’autres plus « ouverts » ? L’amplitude des mensonges. Les partis des extrêmes mentent plus largement et plus dangereusement.


Les Arcanes du Chaos, Maxime Chattam




*****
***




J’ai conscience d’être moi-même une anomalie.
Je ne suis pas de ce présent. Je viens d’un autre monde, aux coutumes et aux espèces différentes. Un monde que j’ai mis une dizaine d’années à sauver de la catastrophe.


-   C’est dur de voir le monde qu’on avait pris pour seul repère de notre réalité s’écrouler, pas vrai ?
Hunter tourna la tête sur le côté. Ses mèches brunes cachaient le profil de son visage.
-   Laisse-moi tranquille.

Il aurait mieux fallu que je laisse le soin à une autre personne de sauver cette planète, quand je vois ce qu’elle est devenue. Mais après tout, beaucoup à cette époque n’y sont pour rien là-dedans. Mon histoire est tellement vieille qu’elle s’est perdue avec le temps et n’est même pas relatée dans les livres d’école.

-   Réflexe ! S’exclama simplement le goupil en laissant tomber la pomme juste au-dessus de son amie.
La jeune femme n’eut que le temps de lever les yeux. Ses mains s’activèrent d’elles-mêmes pour rattraper le fruit juste avant qu’il ne lui tombe sur la tête.
-   Pas mal, répliqua Saïko en riant légèrement.

J’ai sauvé le monde au nom de mon peuple et de ses habitants, et personne ne se souvient de moi.
Triste sort…


-   Je vais maintenant reprendre l’affaire en main, si vous n’y voyez pas d’objection.
-   Quoi ? Mais…
-   Je vais avoir besoin de tous les dossiers qui font mention de près ou de loin à ce manoir, y compris à son propriétaire.

Mais en ce moment, quelque chose change.
Les températures évoluent anormalement, les vents affluent… Une tempête approche.


-   Elle est morte en l’amenant à la vie. Elle a donné la sienne en échange d’un fardeau trop lourd à porter pour une existence seule. Ce jour là, j’ai perdu ma femme tout en acceptant le destin irréversible de perdre mon fils pour cause d’un sacrifice à venir…

Mon Firefox me le transmet. Les contre-natures se rassemblent.
Bientôt, ils passeront à l’attaque.


Sephyra porta sa main gauche au niveau de son cœur. Celui-ci battait fort dans sa poitrine.
-   Elle venait souvent ici, elle m’emmenait avec elle. Elle venait chanter au bord de la falaise…

-   La mélopée des souvenirs…



NightDreamers
Chapitre 23 ~ Désynchronisation


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 17, 2010, 02:14:31 pm
Coucou ^^

Wouah... J'adore ce chapitre. Vraiment. ^^

Encore une fois, j'aime beaucoup les passages avec Saïko et Myosotis. Je trouve qu'ils vont vraiment bien ensemble... Et les descriptions sont superbes : ça donne un aspect calme, je trouve, qui va vraiment bien avec eux deux.
J'adore, quoi ^^

Le président a l'air sympa. Je veux dire, j'aime beaucoup sa manière de parler, et ses idées... Enfin, en tout cas j'aime bien ^^ Pas grand chose à dire sur ce passage, mais bref ^^
Par contre, le passage avec les élèves et le prof, malgré le fait que ce soit vraiment bien décrit, ne m'a pas trop plu ^^" Pauvre prof >.<
Je pense que toute ses affaires dans ce genre ont un rapport avec Nicolas et son organisation... Je sais pas pourquoi ^^'

Ah et je suis contente qu'Hunter et Donf soient vivant ^^ (au passage, j'adore ta blague avec la chanson de Mulan XD).
Le passage avec Flake, Sephyra et Zalosta était super bien décris aussi ^^

En gros, super beau chapitre ! Vivement la suite ^^

Bon courage ^^

PS pour Coco : C'est pas dans la fic, c'est dans le com que papa m'a donné : ces paroles là...
 
Citation
comme des hommes, ils sont plus violent que le cours du torrent, plus ardant que le feu des volcans, et plus puissant que les ouragans
... sont celles d'une chanson dans Mulan, "Comme un homme".
^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mars 17, 2010, 03:20:34 pm
*/Dans la série parodie/*

MAIS PUTAIN, UN CIEL BLEU, DU GENRE CYAN, CETTE COULEUR A LA CON, TU VOIS ? TU VOIS ?! O_o

*/SBAF/*

Ceci dit ^o^ ! Sephyra est anxieuse, Zalosta est à deux doigt d'péter une durite... De l'autre côté, Saïko et Myo font une promenade de santé si j'puis dire pour l'instant, et de l'autre encore, Donf et Hunter s'rendent compte d'un bordel.

Et encore d'un autre côté, les dirigeants, 'fin côté gouvernement veulent éviter une guerre qui va de toute façon leur tomber sur le coin du nez. Sortez les parapluies o/

'Puis de toute façon la politique, ça s'mange pas... sdommage. */sbaf


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Mars 17, 2010, 03:42:50 pm
Heu... Hello, c'est encore moi ^^

Citation
°° Toi et moi on va bien s'entendre !

Ah bon ? Nan parce que je suis pas un véritable déconneur (qui sait)...

Alors toi, t'as vraiment le talent pour faire des fics qui nous mettent l'eau à la bouche... Et je suis une tare pour les fics, alors... Raaah !

J'ai bien aimé la scène avec les petiots qui s'en vont massacrer du prof (avec des ciseaux)... Bon appétit ! Niark.
Peut-être que je me trompe, mais tous ces massacres à l'école ont-ils un lien avec ce que mijotent Loth et compagnie ?

Le président a l'air vraiment contrarié... Ça sent la grosse marade, les amis !

Après: séquence relax/sophro avec Sephyra, Flake (m'a l'air sympa celle-là) et Zalos'... Je dirais rien de plus.

Pour finir, Hunter et Donf qui sont dans la mouise... Welcome to Station Square !

Nan, tout ca pour dire que j'attends la suite avec impatience.

Par contre, y'a un truc que j'ai du mal à comprendre :

Citation de: Kayra
Ah et je suis contente qu'Hunter et Donf soient vivant ^^ (au passage, j'adore ta blague avec la chanson de Mulan XD).

Gné ? Parce que j'ai pas compris la blague.

[HS] T'as pas finir d'embêter Sephyra ? Ouais d'accord je la connais pas mais elle a l'air sympa, nan ? (Ça veut pas dire que je te déteste, loin de là ^^) [Fin du HS]

Tchuss Donf ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mars 17, 2010, 04:10:11 pm
/Mode correcteur ON

Citation
il n’y a eu qu’un seul ciseau de lancé

/Mode correcteur OFF


Du Saaaaaaaaaaaaaaang !!!! J'adore les gosses sadiques et cruels qui tuent leurs profs. On sent bien tes pulsions criminelles du collège\lycée qui remontent ! Tu as du avoir des profs que tu détestais pour vouloir les faire souffrir à ce point ! XD
Sinon, c'est trop strange le passage Myosotis et Saïko, tellement c'est calme par rapport au reste. On dirait qu'ils ne sont pas sur la même planète !
Bon, sinon, je commence à voir quelques morceaux qui se recollent avec d'anciens chapitres, c'est assez cool, mais il reste encore beaucoup trop de chose en suspens !
La SUITE !!!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mars 17, 2010, 06:22:04 pm
*Arrive comme à son habitude, c'est-à-dire en retard d'à peu près deux chapitres XD*

C'est quand même marrant de voir comment Saïko et Myosotis sont tranquilles dans leurs coin. Mais j'ai l'impression que tout le monde les ont oubliés ou plutôt abandonnés. J'espère seulement qu'ils arriverons à retrouver leurs amis et les aider rapidement quand même. D'autant plus qu'ils ont l'air d'être sur la piste d'un "gros truc"...

Étrangement, le passage sur les élèves m'a donné plus de sentiments de malaise que les autres que j'avais pus lire. C'est d'autant plus étrange que la scène en elle même n'est pas aussi terrible que les autres... -_o. Pourtant, c'est quand on s'en prend aux enfants que je suis choqué... mais là... comment ça se fait que je me préoccupe plus d'un pauvre professeur ?
Oh, et vas y quand même mollo Bro : mon père est prof, donc évites les concentration de meurtres dans ce type ! XD

Le passage avec Sephy et Zalo m'intrigue également. D'abord, cette histoire de statue qui sort de nul par et dont j'arrive pas à lier la présence avec quoique ce soit, et le comportement étrange de Zalosta envers Flake. Est-ce qu'elle ne peut simplement pas la supporter ou alors elle cache autre chose ?

Bon sinon le reste, ça se précise mais en restant flou, comme toujours ! x)
Hunter et Donf semblent s'approcher du point central ("Central" ? Qui a dit "Central" ? XD *Rejoint dans la tombe Sephyra et tous les autres fans de FMA qui aurons compris l'allusion*)
Apparemment, le gouvernement est également impliqué mais plus "contrôlé" qu'autre chose. Tout comme Donf dans la fic, je me demande même si toute cette histoire ne se concentre pas uniquement sur deux fractions ennemies. Sauf que moi, j'ai l'impression que ce qui est en train d'arriver dépasse à la fois les fractions et le gouvernement... peut-être même le monde tout entier. C'est vraiment pas bon... =_=

J'ai hâte de lire la suite ! En plus, la preview parle de mon perso X3 ! J'aime bien parce que d'une certaine façon, tu as bien cerné dans ces lignes le sentiment de Saïko vis-à-vis de ce qu'il à enduré. Il a fait une grande chose pour le Monde mais tout le monde là oublié et personne ne pourra jamais le remercier.
Enfin d'ici le prochain chapitre, bonne chance à toi Bro ! C'est toujours cool de te lire. J'attends le chapitre où on pourra enfin avoir les idées claires ! Et j'espère que quand ça arrivera, ça en faudra 1000 fois l'attente !!  :>:(: (Smiley méchant et petit coup de pression avant de partir ! XDD)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Mars 17, 2010, 08:29:59 pm
" Micheal Roa Valdamjong. "
A la premiere lecture j'ai lu Roy Mustang... C'est de la faute de Séphyra qui parle sans arret de FMA D=

Sinon... Je surkiffe la scène avec le prof de math o/ ! Comme j'ai surkiffé les massacres °^° ! Sa me fait pensé à la libération du Démon Ashura dans Soul Eater, et de la folie qu'il propage dans le monde... C'est trop kiffant °^° !

Enfin bon, j'adore aussi le calme des passages avec Myo et Saïko, le paisible calme de la nature =W= ! Enfin bon, ce sont les plus clairvoyant pour l'instant, j'ai hate de voir comment ça va évoluer... Mais Zalo elle est pas gentille avec Flake D= ! Elle est jalouse que Flake fait mieux le froid qu'elle, naaaaaaaaaa ! *se prend un -273,5C°*

Et pour finir °^°...

ALL HAIL DONFY *SCHBLAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 17, 2010, 08:34:10 pm
Woaaaah, encore un chap qui déboite! Superbe, mais que l'attente est longue du coup TOT
Irréprochable, jai rien à redire. Alors nos deux stars du yaoi vont à Station Square? Capitale des magouilles, des complots foireux et des humains corrompus? Ca va gérer ça. x3
On verra un monument sur la place devant le palais présidentiel? Celui qui fait allusion à l'exécution de Nelson? X3 *headshot*

Bon en tout cas, de l'action en perspective, j'ai hâte de voir. Enfin vous savez déjà à quel point j'adore vos écrits alors continuez comme ça ; vous interprétez ma perso parfaitement et c'est un plaisir de lire chaque passage qui la concerne avec le sentiment que c'est vraiment elle! Et que c'est un peu moi aussi ^0^

Bravo et bonne continuation, je suis avec vous fiston =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mars 20, 2010, 11:40:24 am
A... Station Square ? Oh bon sang, ça sent le roussi ><

A l'instar de Cloud, dans FF7AC qui passe les 3/4 du film sur sa moto... Myosotis et Saïko passent leur temps à marcher xD *pas taper pas taper sinon je te grenade !*

Sephyra apprend la méditation sous l'oeil de Zalo'... Eh beh ! :'D (quand j'ai lu ça, j'ai vu la Sephy IRL en position de méditation en train de réciter des mantras... Pardon Sephyyy ;w;). Flamke m'intrigue de plus en plus... Et surtout, pourquoi Zalo' ne l'apprécie-t-elle pas plus que ça ? (on ne peut pas dire qu'elle la déteste, on en sait rien, on voit juste une légère aversion à son encontre).

Quoi qu'il en soit, c'est propre... Enfin si on peut dire, parce que le prof qui se fait saigner par ses élèves, ça donne pas envie de donner prof ça ^^' (merci de m'avoir fait comprendre à quel point il ne fallait pas que je me lance dans une carrière professorale >.>).

Comme quelqu'un que nous connaissons si bien (façon de parler =P) l'a dit... "La vie continue !" *SCHBAF* Si on devait donner un nom caché à cette partie, à mon humble avis, ce serait "Le calme avant la tempête"... Je veux vwar la tempête débarquer ! Allez, on compte sur toi, ponds-nous un truc digne de toi ;)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 20, 2010, 01:13:45 pm
Tes désirs sont des ordres, ma chère Sora ! Nan je déconne, abuse pas non plus ~~ *SBAF
"La vie continue ! Mais ne me parlez plus... De cette histoire ! UN CHEESEBURGER ! ET UN COCAAAA !!" Tu vois je commence à connaître ! Je vais pouvoir te le faire en direct live le week-end prochain XD


Kayra < Tu aimes les passages avec Saïko et Myo-chan ? Et bien tu vas être servie ! J'avoue que je me suis fait plaisir à écrire le premier paragraphe du chapitre qui va suivre =)

Zalosta < Tu changeras jamais toi XD Fais gaffe à ta ligne ! *Meurt

Coco < Pas de problème, je sais aussi être sérieux, parfois... Ca m'arrive... Un peu... Pas souvent... >>
Bref, ma fille t'as expliqué le délire pour Mulan XD J'espère que la suite continuera de te plaire ! Les révélations arrivent bientôt ; )

Du Saaaaaang !!!! J'adore les gosses sadiques et cruels qui tuent leurs profs. On sent bien tes pulsions criminelles du collège\lycée qui remontent ! Tu as du avoir des profs que tu détestais pour vouloir les faire souffrir à ce point ! XD

Roh ça oui, je pourrais te faire un listing de connards/connasses de profs qui m'ont bien fait chier durant mes quatre ans au collège ~~
Les révélations vont venir !

Mais j'ai l'impression que tout le monde les ont oubliés ou plutôt abandonnés. J'espère seulement qu'ils arriverons à retrouver leurs amis et les aider rapidement quand même. D'autant plus qu'ils ont l'air d'être sur la piste d'un "gros truc"...

Hohohohoho ^o^


Mais Zalo elle est pas gentille avec Flake D= ! Elle est jalouse que Flake fait mieux le froid qu'elle, naaaaaaaaaa !

Voilà, t'as percé le secret ~~
Tout est une affaire de psychologie. Zalosta, face à Flake qui est pourtant plus "jeune" qu'elle, se retrouve devant un adversaire redoutable, même si elles ne sont pas ennemies. L'orgueil de Zalosta doit être mis à rude épreuve, surtout que Sephyra, sa "protégée" demande conseil à la renarde plus qu'à elle.
Je pense que dans sa tête, ça lui monte un peu au coin du nez, pour pas dire que ça passe au poivre et sel dans son humeur. Plutôt poivre même x)


Alors nos deux stars du yaoi (Owi <3) vont à Station Square? Capitale des magouilles, des complots foireux et des humains corrompus? Ca va gérer ça. x3
On verra un monument sur la place devant le palais présidentiel? Celui qui fait allusion à l'exécution de Nelson? X3 *headshot*

Chuuuut è___é
Ah tiens au fait...

[HS] T'as pas finir d'embêter Sephyra ? Ouais d'accord je la connais pas mais elle a l'air sympa, nan ? (Ça veut pas dire que je te déteste, loin de là ^^) [Fin du HS]

*Éclate de rire et pointe Sephy du doigt* SYMPA, ELLE ?! CTE BONNE BLAGUE ! *Reprend son sérieux* Si tu viens à la Japan, tu comprendras. Rejoins-nous è__é *SBAF

Et pour finir...

Citation de: Saïko
Hunter et Donf semblent s'approcher du point central ("Central" ? Qui a dit "Central" ? XD *Rejoint dans la tombe Sephyra et tous les autres fans de FMA qui aurons compris l'allusion*)
Citation de: Katos
" Micheal Roa Valdamjong. "
A la premiere lecture j'ai lu Roy Mustang... C'est de la faute de Séphyra qui parle sans arret de FMA D=

*Sort le shotgun et tire partout en gueulant comme un taré*

*Souffle un peu* Vous... Vous allez voir, comment la rupture avec FMA va être flagrante... Moi j'ai pas le prétention d'invoquer Dieu ou de chercher la pierre philosophales de mes fesses ! è__é
Enfin bref. Nouveau chapitre ! Bonne lecture !
A la prochaine =)



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)


J’ai conscience d’être moi-même une anomalie.
Je ne suis pas de ce présent. Je viens d’un autre monde, aux coutumes et aux espèces différentes. Un monde que j’ai mis une dizaine d’années à sauver de la catastrophe. Et quand je vois, dans ce présent, comment les êtres vivants dont les arrières-grands-parents n’étaient même pas encore nés à mon époque, remercient la nature de les avoir épargnés et transmettent l’héritage que j’ai laissé, j’en suis dégoûté.
Il aurait mieux fallu que je laisse le soin à une autre personne de sauver cette planète, quand je vois ce qu’elle est devenue. Mais après tout, beaucoup à cette époque-ci n’y sont pour rien là-dedans. Mon histoire est tellement vieille qu’elle s’est perdue avec le temps et n’est même pas relatée dans les livres d’école. J’ai sauvé le monde au nom de mon peuple et de ses habitants, et personne ne se souvient de moi.
Triste sort…

Mais en ce moment, quelque chose change.
Les températures évoluent anormalement, les vents affluent… Une tempête approche.
Une tempête d’un cataclysme inégalé. Un ouragan dont je ne perçois pas la nature…
Mon Firefox me le transmet. Les contre-natures se rassemblent.
Bientôt, ils passeront à l’attaque.



NightDreamers
Chapitre 23 ~ Désynchronisation


Saïko tendit le bras et cueillit la pomme mûre avec précaution. Puis il se retourna sur la branche de l’arbre pour regarder en contre-bas, là où l’attendait Myosotis. La jeune femme, bras croisés comme à son habitude, regardait la forêt d’un air rêveur.
-   Réflexe ! S’exclama simplement le goupil en laissant tomber la pomme juste au-dessus de son amie.
La jeune femme n’eut que le temps de lever les yeux. Ses mains s’activèrent d’elles-mêmes pour rattraper le fruit juste avant qu’il ne lui tombe sur la tête.
-   Pas mal, répliqua Saïko en riant légèrement.
Myosotis esquissa un sourire en regardant la pomme qu’elle tenait d’une main devant ses yeux. Sans qu’elle le veuille, sa perception visuelle passa de la normale à la plus étrange, et les lignes rouges palpitantes apparurent sur le fruit. La jeune femme ferma les yeux en soupirant. Pendant ce temps, Saïko s’affairait à trouver une deuxième pomme bien mûre. L’ayant trouvé, il redescendit de quelques branches, agile comme un singe, et se posta bien tranquillement sur la plus basse.
-   La nature nous offre elle-même de quoi subvenir à nos besoins, commença le renard de sa voix calme et posée en regardant sa pomme amoureusement. Mais ça aussi, notre monde actuel l’a oublié. Le plus important est de produire en grande quantité. Toujours plus, toujours moins cher. Quand les hommes ont inventé l’agriculture, c’était déjà dans le but d’assouvir le rythme des saisons à ses besoins.
Saïko mordit dans son fruit à pleines dents.
-   Mouais, rétorqua la jeune femme, peu convaincue. Ses pommes sont bonnes naturellement. En tout cas, tant qu’aucun ver n’est passé avant.
Le goupil manqua s’étouffer dans son rire en avalant de travers.
-   Ce qu’offre la nature ne nous est pas exclusivement réservé ! Répliqua-t-il en souriant. Tout le monde a bien le droit d’en profiter, voyons. Même les vers. C’est à nous de faire attention en les cueillant. Et quand j’aurais terminé cette pomme, je laisserai le trognon à même le sol. Le monde social avec ses règles et ses institutions ne permettraient pas ça, c’est « sale », « dégradant ». La vision du trognon mangé par les insectes est peu ragoûtante. Et pourtant c’est la nature. Du fruit à ce qu’il en résulte, chaque petite partie fait union avec le tout, rien ne se perd. Même les plus petits des êtres vivants sur ce monde ont bien droit à un peu de considération, non ?
Myosotis ne reprit pas et mordit à son tour dans le fruit mûr. Fermant les yeux, elle mâcha doucement pour bien sentir le goût incroyable qui s’échappait de ce simple petit bout de fruit. Une saveur à laquelle elle n’avait plus goûté depuis un bon moment. Celui de la nature, des saisons et du temps. Celui de la vie. Quand elle rouvrit les yeux, il lui sembla que le monde était illuminé d'une grâce nouvelle. Le soleil brillait au-dessus des arbres. Le ciel était bleu, parcouru de légers nuages. Les branches presque nues des arbres vibraient doucement sous un vent léger mais agréable. Les oiseaux piaillaient. Une coccinelle passa en voletant dans la vision de la jeune femme. Docile, elle se posa sur un de ses doigts qui tenait la pomme. Myosotis fixa l’insecte, puis inspira lentement un grand coup en fermant les yeux.
L’air sentait bon la forêt.
-   Il fait bon aujourd’hui, remarqua-t-elle simplement alors qu’un sourire se peignait sur ses lèvres.
-   Mh oui, répondit son compagnon, la bouche pleine. Pour chette saison, oui, il fait plutôt bon. Oh ?
Myosotis leva les yeux en direction du goupil. Celui-ci regardait une branche juste au-dessus de lui. En regardant dans la même direction, la jeune femme comprit l’étonnement de son ami.
Un écureuil se tenait assis sur ses petites pattes arrière en fixant Saïko. Ses yeux noisette passaient de la pomme qu’il tenait à son museau. Le goupil sourit. Myosotis resta immobile de contemplation quand Saïko coupa un petit bout de sa pomme avec une de ses griffes avant de le tendre à l’écureuil. Le petit animal hocha sa tête sur le côté, curieux et méfiant. Ses moustaches vibrèrent quand il renifla le morceau de fruit en s’avançant craintivement. Puis, de ses petites pattes griffues, il prit son offrande avant de repartir dans sa tanière en courant sur la petite branche. Avant d’entrer dans son antre, il se retourna et, morceau dans les pattes, émit un petit cri joyeux. Puis il sauta dans le trou à même le tronc d’arbre.
Saïko se mit à rire légèrement. Myosotis, elle, ne pouvait détacher ses yeux du renard.
Alors elle comprit.


Hunter jouait machinalement avec un de ses Five Seven. Un coude sur la table, la joue posée contre le revers de sa main, il s’amusait à viser une par une les personnes présentes en face de lui.
-   Vous êtes officiellement morts, commença Loth d’un ton plat.
-   Ah ça, c’est pas mal, répliqua Donf, prostré contre le mur en bois de la cabane, mains dans les poches. Tu nous annonces ça comme si tu présentais le bulletin météo. « Bonjour, comment allez-vous ? Pour aujourd’hui nous aurons donc deux morts et demain du beau temps sur toute la région ! »
-   Bah, un mort de plus ou de moins, qu’est-ce que ça change ? Rétorqua Loth en tendant son paquet de cigarettes à Donf.
Celui-ci prit la tige qui s’en échappait en hochant la tête comme remerciement. De son côté, Rika jetait un regard circulaire à la cabane en bois. Celle-ci ne contenait que deux pièces : une sorte de « salle à manger » avec une table en bois rongé par les vers et quelques placards vides et usés, et une sorte de chambre composée de deux lits simples, vieux et dégarnis. L’entrée se présentait dans la première pièce par une porte tout aussi propre que le reste de la cabane, c'est-à-dire à moitié rongée par les mites et dont les vieux gonds grinçaient horriblement.
-   Qu’est-ce que vous comptez faire maintenant ? Demanda-t-elle en déposant ses yeux jaunes de meurtrière sur la personne d’Hunter.
Celui-ci leva un regard morne sur la tigresse. Ils se fixèrent de longues secondes dans le silence qui suivit.
-   On compte pas s’éterniser ici, en tout cas, répondit Donf à la place de son compagnon en rejetant la fumée de la cigarette qu’il venait d’allumer.
-   Vous allez partir ? Demanda Loth en rendant son briquet à son propriétaire. Quoi que vous décidiez, restez discret. Et j’aimerai qu’on reste en contact.
-   Dans ce cas il va nous falloir un portable. Et j’ai besoin d’un nouveau paquet de clopes, le mien a flanché.
-   Je peux faire le relais, mais il est hors de question que je paye pour vous, rétorqua majestueusement Loth en inspirant sur sa cigarette.
-   Si ya que ça qui te dérange, répliqua Donf, faussement dédaigneux.
-   L’argent c’est le combustible de la vie, reprit le jeune homme en expirant sa fumée en rond.
-   Et les poitrines des femmes en sont l’étincelle.
Loth et Donf se regardèrent avant de rire entre eux. Rika soupira dédaigneusement, se retenant visiblement de les tuer. Puis les deux fumeurs reprirent leur discussion pour mettre au point un plan qui leur permettrait une transaction sans faille. Pendant qu’ils se mettaient d’accord, Hunter soupira intérieurement. Il se leva sans mot dire et sortit de la cabane en laissant son Five Seven sur la table. Rika suivit le pas quelques secondes plus tard après avoir fixé l’arme qui reposait inerte sur le vieux bois vermoulu.

Faute de chapeau, le vent s’engouffrait dans la tignasse du jeune homme sans retenu.
-   Le fait d’être mort te dérange ?
Rika s’était postée un peu en retrait. Une main sur la hanche, elle souriait, arrogante, même si son interlocuteur lui était de dos. Hunter leva légèrement la tête sans répondre.
-   C’est dur de voir le monde qu’on avait pris pour seul repère de notre réalité s’écrouler, pas vrai ?
Hunter tourna la tête sur le côté. Ses mèches brunes cachaient le profil de son visage.
-   Laisse-moi tranquille.
La voix était froide, sans vie. Une intonation presque irréelle. L’espace d’un instant, Rika crut apercevoir une ombre blanche entourant la silhouette du jeune homme. Perdant son sourire, elle fronça les sourcils.
-   Tu n’aurais pas été…, commença-t-elle.
Hunter se retourna alors et la fixa dans les yeux. Malgré son expérience et son caractère, la tigresse en trembla presque quand les lèvres du jeune homme se muèrent en même temps que ses quelques mots qui sortirent de sa bouche comme autant de poignards avides de haine.
-   Fous-moi la paix, ordonna Hunter.
Au fond de ses prunelles violettes, une ombre ténébreuse semblait se mouvoir.


Jack desserra sa cravate brune bien serrée autour du cou. Il regarda ce qu’il restait du bâtiment auquel il faisait face, les sourcils froncés. Ses yeux bleu foncés restaient vides de la moindre émotion. Il chercha dans la poche de son manteau les deux photos du dossier qu’il avait demandé à ce qu’on lui assigne et les amena devant ses yeux. La photo d’un manoir encore en bon état, et celle du corps inerte d’une dame âgée.
-   Il y aurait un lien entre ces deux photos, pensa le détective pour lui-même. Et ce lien, c’est ce manoir. Mais comment relier les pièces éparpillées… La haine raciale, peut-être ? Ou bien des objectifs coordonnés dans ce but. Une organisation criminelle… ?
Ne souhaitant pas perdre de temps en suppositions inutiles, Jack rangea les photos dans la poche de son manteau qu’il prit par le col en l’envoyant valdinguer sur son dos. Le détective prit un instant pour lever les yeux en hauteur. Il faisait bon pour cette saison. Trop bon. Il n’avait même pas besoin de son manteau pour ne pas avoir froid.
Mais ça, c’était le boulot des météorologues. Pas le sien. Faisant volte-face, il s’éloigna du domaine d’un pas tranquille. Tout près du bâtiment défoncé par les flammes, perché sur la branche d’un arbre qui avait eu la chance d’échapper à l’incendie, le chat à la fourrure gris cendrée n’avait rien manqué de la venue énigmatique de cet étranger.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 20, 2010, 01:15:53 pm
-   Le rapport émet simplement l’hypothèse d’un pseudo-suicide, résuma le fonctionnaire de police d’un ton bourru. Les gaz des fourneaux au rez-de-chaussée étaient ouverts plein gaz, si j’puis dire, et des bombonnes de bonne taille ont été retrouvées éventrés par l’explosion. Il a bien fallu foutre le feu à un tel système pour que ça s’enclenche.
-   Un corps a été retrouvé ? Demanda Jack de sa voix autoritaire, assis en face du policier.
-   Ouaip, c’est justement ce qui a conduit l’équipe à conclure sur le suicide. Un seul corps a été retrouvé, flambé évidemment. C’était le proprio du domaine. Il était bien confortablement assis sur sa chaise, dans son bureau, à attendre son heure.
-   Où se situait ce bureau ?
-   Au premier étage, répondit le fonctionnaire en jetant le rapport sur son bureau. Ce sera tout les questions ? Vous savez, dans le coin, on n’aime pas trop les histoires louches. C’est une p’tite ville tranquille, comprenez m’sieur le détective.
Jack hocha la tête en croisant les mains sur son ventre. Il sembla réfléchir un court instant avant de relever ses yeux bleu sur son interlocuteur.
-   Vous avez emmené le corps à l’hôpital ou bien tout de suite à la morgue ?
-   A l’hôpital m’sieur. ‘Fallait bien que ces gens s’occupent de l’autopsie, même si ça a servi à rien.
Le détective reprit ses pensées en regardant sur le côté, comme ailleurs. Le fonctionnaire grimaça.
-   Vous voulez mon avis ? reprit-il d’une voix ferme en se rasseyant confortablement sur le fauteuil qui grinça. Les gens en ont vus, des horreurs, ces dernières années. Moi j’ai eu la chance de rester en retrait pendant la Guerre, mais d’autres ont pas été à la même place que la mienne. Y en a qui supportent plus la vie quotidienne, après avoir assisté à ces horreurs sans nom. Alors y s’tirent une balle. Ou bien y s’foutent le feu, allez savoir. C’est bien difficile eud’vivre avec des cauchemars qui vous hantent dès qu’vous fermez les yeux.
-   Vous voulez dire que vous avez pu identifier le cadavre ?
Le fonctionnaire de police grimaça un peu plus. Son regard se fit fuyant, et ses gestes trahirent alors un malaise mal dissimulé.
-   C’est bien là qu’est le mystère, vous savez… Les gars du labo ont pu savoir que c’était un homme, et on a conclu que c’était le proprio. Comme je vous l’ai dit, c’est une p’tite ville ici, on connaît à peu près toutes les têtes. Mais lui, rien. Y sortait pas beaucoup, on le voyait pas. Même les voisins l’connaissaient pas, vous vous rendez compte ? On sait juste qu’il hébergeait du monde, y avait des allers-retours, quoi. Mais ya jamais eu aucun problème, donc on avait pas à s’en plaindre. Le type était sur son domaine, y pouvait bien faire ce qu’y voulait.
-   Expliquez-moi clairement la chose : vous n’avez pas mené d’enquête, c’est ça ? Demanda Jack en fronçant les sourcils.
-   Si, pour sûr ! Répliqua son interlocuteur, encore plus gêné. C’est bien notre boulot après tout. Mais disons qu’on a pas trop envie d’foutre le nez là où qu’il faut pas. Le bâtiment a cramé, l’autre était seul… Qu’est-ce que vous voulez aller chercher de plus là-dedans ?
-   Je vois, répondit le détective en soupirant. Je vais maintenant reprendre l’affaire en main, si vous n’y voyez pas d’objection.
-   Quoi ? Mais…
-   Je vais avoir besoin de tous les dossiers qui font mention de près ou de loin à ce manoir, y compris à son propriétaire. J’aimerai également l’ordre de vente et d’achat du domaine. Vous devez certainement avoir tout ça dans vos paperasses d’administrations, à défaut de mener correctement votre boulot d’investigation sur place.
Le fonctionnaire de police balbutia une réponse à peine échafaudée, puis soupira en se massant le derrière du crâne, contrits. Il opina du chef malgré sa réticence clairement visible.
-   Si vous avez besoin de main d’œuvre, mes hommes sont dispos.
-   Ca ira, je préfère travailler seul, répliqua Jack en se levant et en serrant la main à son interlocuteur. Mettez-les sur le pied d’œuvre en ce qui concerne ces documents, si ça peut me permettre de les avoir plus rapidement.
-   Entendu.
Le détective se retourna alors en direction de la sortie. Au moment où il allait attraper la poignée de la porte du bureau, le fonctionnaire de police l’arrêta dans son geste en reprenant la parole.
-   Vous savez, m’sieur le détective, à vouloir remuer ciel et terre pour une affaire de ce genre, soyez certains de ne rien trouver d’extraordinaire. En tout cas j’le souhaite pour vous. Parce que si le contraire s’avère êt’juste comme vous semblez le penser, y s’pourrait bien que vous regrettiez de pas vous en être tenu là.
-   J’ai déjà perdu suffisamment par le passé. Je n’ai plus peur de me jeter dans la gueule du loup, pour ce qu’il en reste… Ne vous en faîtes pas pour moi, répondit-il après un court instant de retour dans ses pensées. Et tâchez de m’avoir ces papiers le plus rapidement possible. Vous me faciliterez la tâche.
-   Bien compris, m’sieur, répondit le fonctionnaire en croisant ses mains dans le dos, debout derrière son bureau, tandis que Jack refermait la porte derrière lui.

En sortant du commissariat, Jack soupira discrètement. Il se passa une main dans ses cheveux courts d’un blond presque roux, puis chercha dans son manteau son téléphone portable sur lequel il pianota un numéro qu’il connaissait par cœur, maintenant.
-   Nestor, c’est moi. Je suis sur l’affaire, mais ça risque de prendre un peu plus de temps que prévu.
Silence. A l’autre bout du fil, le dénommé Nestor semblait lui donner quelques directives.
-   Oui, ne t’en fais pas, répondit l’homme après quelques secondes. Je ferais attention. Passe le bonjour à Margaux et aux enfants pour moi.
Puis il raccrocha. En rangeant son téléphone, il en profita pour attraper son paquet de cigarettes. La flamme du briquet ploya doucement sous le léger vent du début de soirée. Jack replaça le paquet dans la poche de son manteau en compagnie du briquet, puis inspira sur sa clope avant de lever la tête en soupirant.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mars 20, 2010, 01:28:22 pm
J'remarque, y'a beaucoup de gens qui fument dans cette fic. */se fait défenester/*

Jack, ça me fait penser à Jack-jack dans Cendrillon è_è vous savez, la petite souris. Rien à voir mébon XD
Visiblement, fouiller dans les affaires des autres comme ça... J'ai bien envie de le voir crever sous peu, ce Jack, rien que pour avoir trop trainé là où il faut pas. M'inspire pas confiance. En plus y'a Nestor machin o3o...

Hunter qui dit merde à Rika, c'est bon ça. Et je suis sûr que le démon il faisait "LAISSE LA MOI, LAISSE LA MOI @A@" dans la tronche à Hunter. Self control. Ah et Donf en bon copain avec Loth, bon copain de cigarette, j'trouve ça marrant.
En fait, ça fait vraiment comme si tout ce qu'il y avait eu avant était bien passé, pour laisser place à un renouveau du genre inhabituel. 'Fin j'dis ça, 'jdis rien, on avait bien remarqué, juste je trouve que ça se sent plus maintenant.

Sur ce... */prend son coussin sous le bras et va s'installer dans un coin de la pièce, en attendant le reste/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mars 20, 2010, 02:18:41 pm
*délire : on *
Tes désirs sont des ordres, ma chère Sora ! Nan je déconne, abuse pas non plus ~~ *SBAF
"La vie continue ! Mais ne me parlez plus... De cette histoire ! UN CHEESEBURGER ! ET UN COCAAAA !!" Tu vois je commence à connaître ! Je vais pouvoir te le faire en direct live le week-end prochain XD
MON PAIN AU CHOCOLAAAAAT *se fait trucider* Et oui, j'ai hâte de voir ta représentation à ce sujet x), mais arrêtez de me regarder comme ça, je sais bien que vous rigolez ! Pour la peine, j'irai faire un petit tour au macdonald ~~ (et je veux mon pain au chocolat *SCHBAF, SCHBAF et reSCHBAF*
*délire : off*

Plus le temps passe, et plus je comprends ce que tu veux dire par "lecture à plusieurs niveaux".

C'est toujours aussi calme... Et c'est assez angoissant en fait. L'étau se resserre, mais pas là où on le croit... Je sais pas comment l'expliquer, mais la situation actuelle m'inquiète. Myosotis aussi elle m'inquiète, je suis angoissée quand elle agit, c'est bizarre. Et Hunter commence à perdre le contrôle... A moins que ce ne soit autre chose ?

Zalo a raison, y'a trop de monde qui fume ici ! Si ça continue, à force d'être enfumée, j'vais arrêter de lire è___é *SCHBAF*

Et enfin, Jack... Ce mystérieux personnage que l'on a aperçu au téléphone il y a quelques chapitres revient... Il est inquiétant lui aussi, qui lui a demandé d'enquêter sur ce manoir ? Pourquoi faut-il absolument qu'il soit là où il ne devrait pas être ? (outre le fait qu'il doive satisfaire un besoin scénaristique, bien entendu ~~) Tous les persos m'inquiètent en ce moment... Ou plutôt, je suis inquiète pour eux... On verra bien l'évolution avec la deuxième partie du chapitre.

Bon un petit quelque chose de rien du tout... Un tout tout petit relevé d'une faute qui m'a fait pousser des hurlements dans ma chambre et qui m'a faite frissonner (wai, c'est ça, fous toi de moi !)

c’est « sal »
T'as pas l'impression qu'il manque un "e" ? (a)


Un oubli de mot
Ce sera tout les questions ?
A la rigueur, je veux bien te pardonner pour celle-là ~~ Par contre, ceci...

-   L’argent c’est le combustible de la vie, reprit le jeune homme en expirant sa fumée en rond.
-   Et les poitrines des femmes en sont l’étincelle.
Ca veut dire quoi ça ? é.è Toi aussi tu me fais peur des fois ~~

Et pour finir :
chaque petite partie fait union avec le tout, rien ne se perd.
J'ai direct pensé à la phrase de Lavoisier "Dans la matière, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme", c'est normal ? >.>

Bon voilà, tout ça pour dire que ! J'ai aimé (ça c'est fait), j'attends la suite (encore) et je vais rejoindre Zalo' avec mon coussin, ma couette et ma tasse de nesquick ! *fait un câlin à Zalo au passage*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 20, 2010, 03:22:08 pm
Le "c'est sal" m'inquiète, je l'avais entouré sur le brouillon pour le corriger... En fait je suis en train de me demander si je l'ai pas corrigé seulement au brouillon. Et pas sur word. Ben je vais faire ça dès maintenant alors ! ^o^
Bon je réponds juste pour ça, t'inquiète pas, le "c'est sale", je l'avais remarqué ~~
Ensuite ya ça :

Et pour finir :
chaque petite partie fait union avec le tout, rien ne se perd.
J'ai direct pensé à la phrase de Lavoisier "Dans la matière, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme", c'est normal ? >.>
Figure-toi que Lavoisier était alchimiste à ses heures perdues (tout comme Isaac Newton), et qui dit al-chimiste dit chimie =)
L'équation dans le domaine de la chimie repose sur une règle de base : rien ne se perd, tout se transforme. C'est également le principe de l'alchimie, qui dans son "Grand Oeuvre", cherche simplement à "transformer" ce qui est déjà présent à l'état latent en "Pierre Philosophale", c'est-à-dire plus globalement, à l'état pur, originel, parfait.
D'ailleurs le but des alchimistes n'était pas de fabriquer la Pierre Philosophale. C'était la Gnose avec Dieu, l'union avec le Créateur. La Pierre n'était qu'une image pour symboliser la perfection, le but ultime.
Voilà pour le cours, d'après mes propres recherches ! Il reste encore beaucoup de clins d'oeil aux travaux des philosophes dans la fic ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Mars 20, 2010, 04:14:06 pm
*apparait dans le topic*

So nice, j'adore de chapitre... Surtout avec Donf qui est capable de faire de l'humour dans n'importe quelle situation, et Hunter qui va pété un câble - ou plutot le machin enfouie dans lui xD ! Enfin, le caractère de Hunter est normal, pas facile de vivre avec un démon psycopathe enfoui en lui xD *crève à fond*.

Sinon, qu'est ce que pense bien avoir comprit Myosotis =D... Suite au prochain épisode *SBAF* ? Aussi, ce Jack'o lantern *SCHBLAM*... N'empêche, ça manque de scène avec des enfants D= ! *crève*...

Va se mettre dans un coin, avec sa boite de cookies


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 21, 2010, 12:16:06 pm
Waouh !!

Bon, comme d'hab j'aurai pas grand chose à dire sur la première partie, par contre...
*Sort une pancarte où il est écrit en grosse lettre : "Myosotis + Saïko = love !!"*
 :;D:
*Se fait trucider par Myosotis*

Nan, franchement ils sont vraiment choux tous les deux =3
J'ai trouvé ce passage très beau, comme d'habitude avec eux deux. Ca respire la sérénité, le calme, la tranquillité... Et c'est particulièrement bien décrit dans cette partie là. On voit vraiment que tu y as pris plaisir, papa ^^

La partie d'après, celle avec Donf, Loth, Rika et Hunter, y a un truc qui m'a fait rire : ^^
Citation
-   Vous êtes officiellement morts, commença Loth d’un ton plat.[/quote
Quand je me suis mise à lire ça, je me suis dit : "Ca commence bien XD"
Mais au final, ça c'est pas trop mal passé.
Je remarque aussi que Donf et Loth sont à peu près semblable : ils fument tous les deux, et ils sont pervers tous les deux >.<
A part ça, Hunter m'a fait frisonner... Je plaignais presque Rika >.<

Pour Jack... On le revoit enfin ! ^^ Ce mec est bizarre, et pourtant, je sais pas pourquoi, je pense qu'il va être très important pour la suite... Je sais, je sors n'importe quoi ^^"
Ce passage aussi était bien décris. Je sens qu'il va causer des problèmes à nos amis, celui-là <.<

En tout cas, superbe début de chapitre, comme d'habitude !!
Vivement la suite ^^
Bon courage pour celle-ci !



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Mars 21, 2010, 01:27:32 pm
Euuuuuuh... J'ai l'impression de perdre le fil moi...

Bon ben comme d'hab', un bon chapitre...

J'trouve Myosotis bien bizarre... Sa façon d'agir est TRÈS bizarre... Surtout dans un environnement calme où elle et S se trouvent...

Concernant la scène avec nos stars du yaoi (dixit Sephyra...) avec Loth et Rika, j'ai l'impression qu'il y a un truc pas clair du tout...

Citation
-   Vous êtes officiellement morts, commença Loth d’un ton plat.
-   Ah ça, c’est pas mal, répliqua Donf, prostré contre le mur en bois de la cabane, mains dans les poches. Tu nous annonces ça comme si tu présentais le bulletin météo. « Bonjour, comment allez-vous ? Pour aujourd’hui nous aurons donc deux morts et demain du beau temps sur toute la région ! »

LOL XD

Ah oui, j'oubliais :

Citation
-   L’argent c’est le combustible de la vie, reprit le jeune homme en expirant sa fumée en rond.
-   Et les poitrines des femmes en sont l’étincelle.

Tiens tiens... La ressemblance est frappante entre Donf et Loth... Oh U all perv' ! *se barre très vite en courant et revient*

Ce que je retiens surtout (comme tout le monde), c'est qu'on fume trop ici *s'amène avec un patch et des nicorette*

On note aussi le retour de Jack (celui qu'était au téléphone voir précédemment...), qui cherche à fouiller là où il devrait pas traîner...
C'te bâtiment en ruine (ou incendié)... Ça me dit quelque chose... J'en dit pas plus, sinon on va me dire que j'ai faux sur toute la ligne...

Bref, l'atmosphère est tendue en ce moment, j'attends la suite avec impatience, mon cher Donfy *t'offre quand même une cigarette* 

HS :

Citation
Citation de: coco2904 le Mars 17, 2010, 04:42:50 pm
[HS] T'as pas finir d'embêter Sephyra ? Ouais d'accord je la connais pas mais elle a l'air sympa, nan ? (Ça veut pas dire que je te déteste, loin de là ^^) [Fin du HS]

*Éclate de rire et pointe Sephy du doigt* SYMPA, ELLE ?! CTE BONNE BLAGUE ! *Reprend son sérieux* Si tu viens à la Japan, tu comprendras. Rejoins-nous è__é *SBAF

Ben voyons... *se pouffe de rire* Maintenant que je la connais un peu mieux, alors...
 
Pour ce qui est du JE, je compte bien y aller, l'ami... Sauf si mes parents me filent pas un sale quart-d'heure dans les jours qui suivent >.<




Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 21, 2010, 08:52:18 pm
Non mais c'est quoi ce Mac-Do de meeeeeeeeeerde?! Il est où, luiii? Non mais c'est quoi ce Dimanche après-midi pourri vous vous êtes tous mis d'accord pour me mettre la rage??
Bon bah puisque c'est comme ça, je vais faire un billard!

*PAF PAF PAF*

Hem. Bon chapitre, continue comme ça.
Nan j'argumente pas parce que même si je commente j'ai pas le droit à une réponse personnalisée mais à un vulgaire foutage de gueule. *boude*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mars 22, 2010, 02:02:20 am
D'accord avec Môman ! Ça sert à rien de faire une réponse argumentée à ta fic puisque tu nous donne même pas de réponse personnalisée ! J'ai juste un bête "Hohohohoho ^o^" moi ! :>:(:

...

Mais bon comme je suis ici ^^...
*Se fait détruire pas sa mère en colère*

Bon chapitre une fois encore ! Ça avance pas trop là. On a juste un Duo de blasés de la vie, un duo de fumeurs et un duo d'amoureux de la nature (ou amoureux tout cours ? Quel séducteur mon Renard ! Sans se forcer, tout dans le feeling z'avez vu ? *PAF*). Tiens ? Il nous manque pas un duo de filles ?
Sinon, les autres ont raison, tu mes bien trop de fumeurs dans ta fic. Pourtant tu sais que la cigarette c'est le mal ! A croire que tu as rien trouvé de mieux que de faire fumer un personnage pour le rendre classe... >o> *SHBÖCK*
Sinon, je me demande quand même à quoi sert ce Jack et quel est sont rôle.

Apporte vite la suite, car ce chapitre là était pas assez consistant ! XP
On veut des révélations et de la baston ! o/
*Par se blottir contre Zalo sur son coussin avec un verre de grenadine et des tartines de Nutella*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 22, 2010, 11:37:30 am
Vous réclamez la suite ? Vous attendez les révélations ? Vous voulez de l'action ?
Et ben vous allez en avoir. J'espère même que vous en aurez le souffle coupé tellement ça vous prendra aux tripes. Mais ça... Ce sera pour le post spécial justement, à savoir le prochain chapitre, donc mon prochain post ! Donc il vous faudra encore lire ce que je vais mettre maintenant avant d'avoir droit à quelque chose de bien profond XD
J'avais pas prévu de poster aussi vite, mais vous réclamez, vous réclamez, et puis la suite est prête. Alors écoutez, je termine ce chapitre là, et je passe dans la semaine pour faire ce post spécial. Après je vous fous la paix et les retardataires pourront prendre le temps de revenir à niveau x)

Vous gueulez parce que vous n'avez pas de réponse personnalisée ? Qu'à cela ne tienne ! Figurez-vous que ce que j'avais écris avant de poster le chapitre était deux fois plus long que ce que vous voyez dans mon post au final. J'ai justement dû supprimer un peu pour éviter que mes réponses soient plus longues que mon chapitre XD
Un jour je ferai un post simplement pour vous répondre bande d'ingrats, et on verra bien qui pourra rétorquer ! è__é *Se prend un pot de peinture*
Tout ça pour dire... Moi aussi je suis capable d'écrire des pavés de conneries, alors me cherchez pas ou ça va vraiment vous tomber sur le bout du nez de votre écran d'ordi, et j'aurai plus la place de poster le chapitre. Alors vous préférez quoi ? ~~
*Fuit en prenant la moto d'Hunter*

Bref ! Pour la peine, pas de réponse par cas ! Vous vous contenterez d'un sempiternel merci à tous de me suivre, et content que ça vous plaise ! Malgré le fait qu'apparemment le manque d'action et de révélations commence à vous emmerder royalement XD
Et ben, lisez. C'est justement maintenant que ça part en vrille.

Ah, encore une fois, avant de poster la fin de 23e chapitre. "Tout en apparence", hein ? Les mots sont trompeurs, on joue facilement avec quand on a trouvé la technique. Le but d'un écrivain, avant de jouer avec ses personnages, ce serait pas de jouer avec ses lecteurs ?
Je vous laisse méditer... Bonne lecture ! =)




Le vent s’était calmé. La neige ne tombait plus. Flake goûtait avec plaisir à un de ces rares moments, en pleine montagne, où l’horizon se déversait à même le versant du promontoire qu’offrait la position de sa grotte. En contrebas s’élevaient quelques volutes de fumée, certainement les premières cheminées qu’on mettait à l’œuvre en prévision de l’hiver qui s’annonçait, dans le village au pied de la montagne.
-   Bonjour, Kane.
Elle n’avait pas besoin de voir pour sentir sa présence infiniment plus perceptible que pour tout autre. Kane avait l’art d’arriver sans que personne ne sente sa venue, en temps général. Seule Flake avait le don de s’apercevoir de sa présence, alors même qu’il venait d’apparaître sans bruits dans son écran de brouillard noir, juste derrière la renarde.
-   Bonjour Flake, belle journée n’est-ce pas ?
Le ton était, contre toute attente, posé et amicale. Vivant.
-   Elles sont bien trop rares pour ne pas en profiter, rétorqua la renarde blanche en souriant, tandis que son interlocuteur s’était stoppé à ses côtés.
-   Comment vas-tu ?
-   Comme d’habitude, répondit-elle  en hochant légèrement la tête sur le côté. C’est plutôt à moi de te poser cette question. Les choses avancent, je le sens. Comment te portes-tu ?
Kane laissa ses yeux vides se plonger  dans le panorama lointain, là où le ciel bleu se perdait dans l’infini de l’horizon. Il portait toujours la même longue parka noire. Cependant, sa capuche était rabattue en arrière. Il ne la mettait jamais en présence de Flake.
-   Tout va pour le mieux… Je crois.
Flake ne cacha pas son étonnement.
-   Tu « crois » ? Répliqua-t-elle, soucieuse. Il s’est passé quelque chose, Kane ?
-   Mon fils m’a retrouvé, répondit l’échidné en soupirant.
La renarde émit un « oh » de compréhension. Puis elle leva son museau en hauteur, comme pour sentir la tranquillité de l’atmosphère. Pour flairer le tout en apparence qui n’était qu’une illusion.
-   La spirale se recoupe…, prophétisa-t-elle d’une voix presque inaudible. A partir de maintenant, tout va aller très vite, je présume. C’est bien cela ?
-   Quand une spirale est en marche, plus rien ne peut l’arrêter. Pas même nous…
Un silence lourd de sous-entendus accompagna ces dernières paroles. Tous deux restaient immobiles. Puis Kane releva son museau pour regarder son amie.
-   Et si je te repose la même question ?
Flake releva légèrement les paupières sur ses yeux bleu fades, vides.
-   Alors tu obtiendras la même réponse… Ne te soucie pas pour moi. Nous avons tous un destin qui nous attend. Occupe-toi plutôt de ceux qui ont encore la possibilité de choisir leur chemin. Ton fils, par exemple…
-   J’ai bien peur d’être impuissant, tu sais. J’ai voulu jouer avec le feu, et le retour de flammes est sévère… Je ne sais même pas comment il me considère.
-   Tu as fait ce que la vie te demandait de faire, Kane. Tu n’as pas à te sentir coupable. C’est ton fils. En temps voulu, il comprendra, j’en suis persuadée.
Nouveau silence. Kane semblait plongé dans ses pensées. Flake détourna son museau vers lui.
-   Ce n’est pas dans tes habitudes de te sentir perdu. Ca m’étonne beaucoup, même moi qui te connait depuis toutes ces années…
-   Comme quoi, rétorqua l’échidné en souriant tristement. J’ai toujours cherché à tout contrôler. Expérimenter, chercher, découvrir, savoir… J’ai fais autant de bien que de mal dans ma vie, et j’en ferais encore. Mais la seule chose que je n’arrive pas à cerner, c’est mon propre fils. Je trouve ça… Ironique.
-   Pourquoi ? Demanda Flake d’une voix douce et compréhensive.
-   Elle est morte en l’amenant à la vie. Elle a donné la sienne en échange d’un fardeau trop lourd à porter pour une existence seule. Ce jour là, j’ai perdu ma femme tout en acceptant le destin irréversible de perdre mon fils pour cause d’un sacrifice à venir…
Flake resta silencieuse un moment avant de se retourner vers son interlocuteur. Ses yeux bleu pâles restaient baissés. Un sourire mélancolique berçait ses lèvres.
-   Tu as vécu bien des choses difficiles dans la vie, Kane… Mais aucune épreuve n’est vaine, sur ce chemin. Ton fils, tout comme toi, a encore des choix à faire, même si le destin a déjà prévu la finalité des choses. Aucun combat n’est vain si l’on se bat avec son cœur. Ca ne concerne pas seulement nos proches, mais le monde entier est également pris dans ce paradoxe du choix et de la fatalité…
-   Plus que jamais, à présent, continua l’échidné à sa place en fronçant les sourcils. Les ténèbres vont s’abattre sur ce monde. Nous ne sommes que les engrenages d’un système déjà établis depuis bien longtemps. Les habitants de ce monde vont devoir faire face au destin qui les attend.
-   Je reste persuadée que l’espoir vaincra tous les obstacles, reprit Flake en regardant à nouveau l’horizon. Malgré toutes les horreurs auxquelles tu as pu assister durant ta vie, je reste confiante dans le potentiel de l’existence et de la vie. Les habitants de ce monde sauront se battre quand l’heure sonnera pour eux de faire les choix de leur survie.
Un nouveau silence les emplit tous les deux alors qu’ils restaient côte à côté. Les nuages passaient lentement au-dessus de leur tête, signe du temps qui parcourait inexorablement sa route.
-   Elles t’attendent, dit alors Flake. Elles ont encore besoin de toi pour les guider. Tout comme lui. Ne les laisse pas tomber. Ce ne sont encore que des enfants.
-   Oui, répondit Kane en se retournant. Je te remercie, Flake. Parler avec toi est toujours bénéfique quand je ne sais plus quel chemin prendre pour continuer d’avancer.
La renarde, pour toute réponse, hocha la tête en souriant mélancoliquement.
-   Va. Ton propre destin t’attend. Je saurais faire face au mien, ne t’inquiète plus pour moi dorénavant.
-   Adieu, Flake. Prend soin de toi.
-   Au revoir Kane.
La renarde n’avait pas besoin de voir pour savoir que l’échidné venait de disparaître dans un tourbillon de fumée. Flake resta un moment immobile et silencieuse, son bâton toujours en main. Puis elle leva légèrement son museau. Une fine larme coula.
-   Pleurer est une faiblesse, dit-elle dans un murmure, alors que le silence régnait sur la montagne. C’est une blessure du cœur qui s’extériorise. Mais c’est aussi la preuve que nous sommes réellement « vivants »…
Comme pour lui répondre, un souffle de vent balaya son long vêtement blanc et emporta au loin l’unique larme qu’elle avait laissé tomber depuis toutes ces décennies.


Hunter marchait tranquillement, les mains dans les poches de son long manteau blanc. Ses mèches brunes se balançaient lentement devant son visage au rythme de ses pas. Ses yeux vides restaient figés sur le sol. Il ne les releva que lorsqu’il rencontra quelqu’un, sur le bas-côté de la route. Quelques mètres devant lui, un motard tripotait sa moto en ruminant. Hunter s’approcha sans se presser.
-   Un problème ? Demanda-t-il d’une voix neutre une fois arrivé à portée de l’inconnu.
Celui-ci se retourna.
-   Ah, bonjour ! Lança-t-il, visiblement soulagé de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider sur cette route où ne passaient que de très rares voyageurs.
Il s’essuya les mains pleines d’huile sans vraiment arriver à les débarbouiller, puis releva la visière de son casque pour parler librement.
-   J’ai un petit problème, oui. Elle roulait bien jusqu’à maintenant, et puis elle s’est mise à tressauter sur la route. Et depuis qu’elle s’est arrêtée, pas moyen de la redémarrer !
-   Elle est neuve ? Demanda Hunter en s’agenouillant près de la bécane.
Le véhicule à deux roues se présentait comme une cylindré assez belle, puissante et rapide. La finition était en effet toute neuve, pas une marque sur la peinture, pas même la plus petite rayure. Même les pneus étaient en bon état.
-   Ca fait même pas trois jours que je l’ai, lui répondit son propriétaire d’une voix enjouée. Ma première moto, tu te rends compte ! Enfin, ma première moto qui déraille, aussi, ajouta-t-il en grimaçant.
-   Mh… Je vois, reprit Hunter après avoir parcouru du regard différentes parties de la bécane. Problème de câble au niveau des freins arrière. Le revendeur a dû oublier de décrocheter la sécurité anti-vol. Ya aussi la suspension qui m’a pas l’air assez bien huilé.
-   Woh, tu m’as l’air de bien t’y connaître…
-   Assez, oui. Bon, on fait comme ça, reprit le jeune homme en se relevant et en se tournant vers le motard en passant une main à l’intérieur de son manteau. Je te promets que j’y ferais attention. Ravi de t’avoir connu.
-   Hein ?
Un coup de feu retentissant qui résonna longtemps aux oreilles du jeune conducteur. Sans comprendre, il fixait cet inconnu qui pointait encore sur lui le canon de son pistolet. Les larmes qui lui montèrent aux yeux sous l’effet de la douleur, dans son abdomen, brouillèrent assez rapidement la vue du regard de son assassin. Vide, tout simplement. Pas même froid, ou cruel. Tout simplement sans vie.
Le motard s’écroula sur le bitume comme un bloc de pierre. Hunter fit le tour du corps avant de contempler le visage inerte de sa victime. Puis il s’agenouilla et retira le casque, avant de lever un peu le corps sans vie pour retirer la veste en cuir qui, ouverte, n’avait pas essuyé la moindre trace d’impact ou de sang. Se relevant, le casque sous un bras et la veste dans la même main, il leva à peine son bras gauche pour tirer une seconde et dernière balle dans la tête de sa victime. Puis il rangea son Five Seven dans son holster, au niveau du torse.
Il revint poser la veste et le casque sur la moto, puis retira son manteau blanc et son chapeau. Il s’habilla ensuite de la veste en cuir noir, enfila les gants du même tissu qui étaient restés accrochés au niveau du guidon, puis leva le siège de la bécane pour ranger son manteau et son chapeau dans le bastingage vide. Enfin, il mit le casque de protection en crochetant la sécurité sous son menton. Sa victime avait la même taille que lui, la veste lui allait parfaitement. Idem pour le casque. Jetant sa jambe droite de l’autre côté de la bécane, Hunter prit place sur le siège avec un respect sans faille pour la deux roues. Se baissant sur le côté gauche, il bidouilla quelques câbles, puis se releva pour prendre les poignées du guidon bien en main. Le jeune homme donna alors un coup de talon au trépied qui retenait la moto sur le sol, puis avança lentement sans démarrer pour faire un demi-tour. Il s’arrêta au côté du corps inerte de sa victime qui gisait sur le bas-côté de la route, une flaque de sang déjà bien visible qui se traînait jusque dans l’herbe, juste à côté. Dans ses prunelles, l’ombre ténébreuse semblait vivante. Au-dessus de sa silhouette se découpait une étrange forme blanche qui sembla se distordre, avant qu’un semblant de sourire n’apparaisse sur ce qui lui servait de visage informe.
Puis Hunter enclencha le démarreur d’un bon coup de pied en donnant plusieurs coups de poignet sur l’accélérateur, faisant cracher le moteur puissant de la bécane. Dans un crissement de pneu arrière, il s’élança alors sur la route en rabattant la visière de son casque. En face de lui, à quelques kilomètres, se tenaient les premiers buildings de Station Square.

-   Bon, j’ai fait le tour du secteur, ya rien à redouter. C’est un vrai trou paum…
Donf se stoppa au moment d’entrer dans la cabane. Il venait d’ouvrir la porte d’entrée et restait là, parcourant la première pièce du regard.
-   Hunter ?
Il laissa la porte ouverte en se dirigeant vers la seconde pièce, puis resta immobile en contemplant la sinistre solitude qui régnait dans la cabane. Pris d’un doute soudain, le jeune homme revint alors sur ses pas et sortit de la cabane en jetant des coups d’oeil alertes tout aux alentours. Mais son manque de découverte ne fit que confirmer ses craintes.
-   Et merde, pesta-t-il en serrant les dents.


Sephyra sortit de la volute de fumée en posant un pied sur la terre ferme. A vrai dire, elle ne l’avait jamais vraiment quitté. Le « voyage » n’avait duré que deux secondes, tout au plus. Mais la sensation désagréable qui l’avait attaqué au moment d’entrer dans cet écran de brouillard l’avait complètement submergé durant ce court laps de temps. Le teint un peu livide, légèrement essoufflée, le cœur serré par un malaise étrange, la roussette mit quelques secondes avant de se rendre compte de l’endroit où elle se trouvait. Derrière elle, Kane et Zalosta se tenaient immobiles, l’une ayant déjà tenté l’épreuve de ce type de voyage, l’autre en étant l’instigateur.
-   Voilà, nous y sommes, prononça simplement Kane de sa voix neutre.
Sephyra jeta un long regard circulaire à ce qui s’offrait à elle. Derrière eux, une falaise surplombait la mère houleuse en ce début de soirée. Et devant, un chemin de terre s’avançait dans une forêt d’arbres aux branches nues. Beaucoup portaient des traces noires. Les troncs étaient rongés. Le tout était sinistre. Les nuages gris dans le ciel n’arrangeaient pas l’atmosphère. La roussette en eut le souffle coupé quand une image se superposa face à ce qu’elle voyait. Celle d’une forêt verdoyante, où marchaient, main dans la main, une jeune roussette et sa mère.
-   C’est… C’est ici…
Elle porta sa main gauche au niveau de son cœur. Celui-ci battait fort dans sa poitrine.
-   Elle venait souvent ici, elle m’emmenait avec elle. Elle venait chanter au bord de la falaise…
-   De qui est-ce que tu parles… ? Demanda doucement Zalosta en s’approchant de son amie.
Sephyra se retourna lentement sans faire attention à la hérissonne, et la dépassa même pour s’avancer en direction de la falaise. Kane fit quelques pas de côté en regardant l’hybride s’avancer vers le rebord. Il avait rabattu sa capuche sur son museau, cachant son regard vide aux yeux des deux amies.
-   Ma mère…, murmura alors Sephyra en s’arrêtant tout près du bord, le regard perdu dans les vagues qui s’échouaient en contrebas.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 22, 2010, 11:45:20 am
Le bois était sinistre. Il semblait avoir été ravagé il y a peu par un énorme incendie. Sephyra marchait en tête, le regard fixé en face d’elle, bien droit. Zalosta et Kane marchaient côté à côté juste derrière elle. La hérissonne se faisait du souci pour son amie. Quant à l’échidné encapé, ses émotions restaient bien cachées sous sa capuche. Le regard de Zalosta fut alors attiré par une blancheur fantomatique, qui provenait un peu sur la gauche et qui perçait le feuillage quasi-inexistant du bois. Après le léger virage sur la gauche, c’est Sephyra qui s’arrêta la première, tétanisée par le spectacle qui s’offrait à sa vue à la sortie du bois. Quand Zalosta et Kane l’eurent rejoins, ils restèrent immobiles aux côtés de la roussette.
-   Des Euresias…, murmura l’échidné de sa voix calme.
Devant eux se déversait tout un champ entier de ces fleurs à la beauté éclatante, baignées d’une luminosité fantomatique, presque surnaturelle. De ce fait, avec le nombre de fleurs de ce type, c’était toute la colline qui baignait de cette lueur mélancolique. Un léger vent faisait bruisser les Euresias qui couvraient toute la parcelle de terre à leurs yeux.
-   C’est ici… ? Demanda Sephyra d’une voix éteinte sans détourner son regard de ce spectacle.
-   Oui…, répondit Zalosta.
La roussette s’avança lentement à l’orée du champ de fleurs. S’agenouillant, elle effleura du bout du doigt les pétales blancs.
-   Mais comment est-ce que tu le sais ? Demanda-t-elle alors en se retournant face à son amie.
Le regard de la hérissonne se fit fuyant. Elle détourna le museau sur le côté.
-   Je suis déjà venue ici, murmura-t-elle.
La capuche de Kane se tourna vers la hérissonne qui s’approcha en hésitant de Sephyra. Dans ses yeux brillaient la tristesse de devoir faire rejaillir des souvenirs peu joyeux à son amie.
-   C’est…, commença-t-elle. C’est moi qui t’ai sauvée des flammes, Sephyra…
Sephyra fixa sa compagne sans y croire.
-   Nous étions en mission, continua Zalosta qui se devait de tout raconter maintenant sans s’arrêter. Quand nos dirigeants ont appris qu’une attaque avait lieu sur l’île d’Euresias, ils ont envoyés un groupe pour venir en aide et secourir les habitants. J’en faisais partie. Mais quand nous sommes arrivés, l’île était déjà ravagée par les flammes…
La roussette porta une main au niveau de son cœur. Kane restait imperturbable, un peu en retrait.
-   Les flammes qui brûlaient encore étaient d’un noir ténébreux. Les seuls corps intacts que nous avons retrouvés étaient ceux de ta mère et le tiens. J’ignore comment elle a fait, mais elle vous a sauvé des flammes. Malheureusement, elle reposait déjà inerte sous une lourde planche de bois. Et…, continua le hérissonne en détournant le regard. Tu sanglotais dans ses bras, quand je suis arrivée sur les lieux… Même jusque dans la mort, elle a cherché à te protéger…
Sephyra ferma les yeux. Elle était jeune, à l’époque où le drame est arrivé. Mais elle en avait encore des flashs. Des cris. Des membres de son clan qui courraient dans tous les sens. Et un hurlement effroyable, provenant d’un monstre. Deux yeux rouges qui perçaient les flammes noires en crachant un mal sans nom. Celui de la mort. La roussette releva les paupières sur ses souvenirs chaotiques avec difficulté.
-   Y avait-il…, commença-t-elle, la voix tremblante. Y avait-il un autre corps, près des nôtres ? Une roussette d’à peu près mon âge… ?
-   Nous n’avons jamais pu identifier tous les corps, répondit Zalosta en tentant de rendre chacun de ses mots un peu moins durs. Mais près de celui de ta mère et du tien… Il n’y avait personne.
Sephyra serra les dents en s’agenouillant. D’autres souvenirs remontaient. Des rires. Des flashs de lumière. Des sourires. Zalosta s’approcha de son amie avant de s’agenouiller près d’elle.
-   Sephyra…
-   Ca va aller…, murmura-t-elle d’une voix sourde en se relevant et en s’échappant de l’étreinte de la hérissonne.
Elle fit lentement volte-face avant de marcher au milieu des fleurs blanches. Elle arrivait, malgré l’étreinte au creux de sa poitrine, à refouler les larmes qu’elle aurait pourtant bien voulu laisser tomber. Mais elle n’avait plus le droit de pleurer. Elle se devait de faire face à la réalité, d’assumer ce qu’il s’était passé. Pour continuer d’avancer. Ou plutôt pour arrêter de fuir, ce qu’elle faisait depuis ces derniers mois. Elle devait reprendre le combat face à son passé. Quelqu’un l’attendait derrière ces épreuves.
C’est alors que sa vision accrocha une anomalie étrange. L’espace d’un instant. Le paysage de fleurs sembla devenir trouble, comme si ce qu’elle voyait n’était qu’un mirage d’eau et que des ondulations venaient en rider sa surface miroitante. Alerte, elle s’arrêta au milieu du champ, s’assurant que ce n’était bien qu’une illusion de ses pensées. Ou bien des larmes qui avaient réussis à brouiller sa vue, malgré la peine qu’elle se donnait pour les refouler. Mais le phénomène recommença. Quand elle regardait autour d’elle, sa vision semblait onduler. Ce qu’elle voyait semblait n’être qu’un voile. Alors un mal de crâne atroce lui coupa la respiration. Elle se vissa les mains sur le crâne en hurlant, pliant sous l’effet de la douleur qui lui déchirait la cervelle en deux.
Au moment où Zalosta s’apprêtait à s’élancer pour secourir son amie, Kane s’avança à grands pas vers elle pour lui barrer la route. La hérissonne, interloquée, loucha sur les ténèbres qu’enfouissaient la capuche. L’échidné se retourna alors tout en gardant un bras tendu devant Zalosta, signe qu’elle ne devait pas bouger. La hérissonne serra les dents mais resta tranquillement en position, bien malgré elle.
-   La mélopée des souvenirs…
Sous sa capuche, Kane assistait presque avec émerveillement à ce qui se produisait. A quelques mètres d’eux, Sephyra était en train de hurler de toutes ses forces, la tête comprimée entre ses mains. Ses cris étaient épouvantables. Soudain, d’étranges apparitions apparurent autour de l’hybride. Des espèces de chiffres et de lettres miniatures, noirs, planant dans les airs, et qui apparaissaient les uns à la suite des autres en file continue. Un sifflement presque inaudible accompagna l’apparition plus massive de ces chiffres et lettres énigmatiques qui changeaient constamment de formes, interprétant une suite illogique autour de la roussette qui continuait à s’époumoner de douleur. Lorsque le sifflement se fit plus fort, le temps d’une brève seconde, un étrange halo de lumière entoura Sephyra et brilla d’une lueur éclatante. Puis tout s’arrêta.
L’instant d’après, il n’y avait plus ni formes étranges, ni sifflement, ni lumière. Ni hurlements. Sephyra gisait allongée dans le champ d’Euresias. Inerte.

Au même moment, le même phénomène se passait pour Myosotis. Saïko, alors qu’il tentait de secourir la jeune femme en lui demandant ce qu’il se passait, fut vivement projeté en arrière au moment où le halo s’empara d’elle.
Hunter, malgré la vitesse à laquelle il roulait sur la route, s’aperçut juste assez tôt de l’étrange phénomène qui résultait de sa vision brouillée. Il n’eut que le temps de s’arrêter sur le bas côté de la route en gémissant de douleur, d’enlever son casque en l’envoyant balader sur le sol avant de hurler de toutes ses forces au moment où le même et mystérieux halo l’enveloppa tout entier.
Dans le complexe scientifique de Station Square, Lena, Rika et Loth chacun dans leur chambre respective, expérimentaient malgré eux le même phénomène.



Désynchronisation.




*****
***




Je me suis réveillée cette nuit là, seule dans la maison.

La jeune femme approcha sa main droite de la joue d'Hunter et le caressa du bout des doigts.
-   C'est moi..., murmura-t-elle.
Le jeune homme éprouva du mal à respirer. Son coeur battait à tout rompre. Lentement, Fly se colla à lui.
-   Tu me manques tellement...

Les arbres étaient hauts, leur feuillage cachait la lune. Je n’y voyais pas grand-chose. Le froid me piquait les yeux, et mes pieds étaient gelés. Mon kimono n’empêchait pas l’atmosphère glacée de me frigorifier, au cœur de cette forêt sombre.
Mais j’avais l’impression qu’on m’appelait, par delà les arbres. On appelait mon prénom. Mon vrai prénom. Pas celui d’une fleur.


-   Un jour, toi et moi…, commença Marvin en baissant la tête. Toi et moi, on deviendra des monstres. De véritables monstres…
Le blondinet leva son bras droit en le fixant de manière étrange. Loth le regardait de dos, le visage grave.
-   Ce jour là, n’hésite pas à…

Et puis ma mère s’est approchée de moi en titubant. Quelqu’un s’est relevé derrière elle. Une ombre plus grande, qui la dépassait.

« Et dis-moi, Cae-la, à part ton réveil dans ce désert, est-ce que tu te souviens vraiment de quelque chose depuis le combat final contre Jahëkumra ? »
Sephyra regarda l’ombre, interloquée. Ses lèvres tremblaient.
-   Qu’est-ce que…, souffla-t-elle, perdue.

Un peu comme une gifle… quelque chose de chaud a heurté mon visage. Du liquide rouge, comme des tomates mûres. Parmi tous ces corps démembrés, celle que j’appelais « maman » venait de s’écrouler et avait cessé…
De prononcer mon prénom.


-   Qui es-tu ? Demanda Rika de sa voix froide, impersonnelle et rompue au crime.
-   Je suis toi ! Répondit la petite fille, arquant les sourcils de surprise, les mains jointes dans son dos, derrière sa petite robe tout en dentelles rouges.

Non… Vraiment, je ne comprends pas. Quelque chose de chaud réchauffait mon visage. Pénétrait même ma pupille. J’avais froid. J’avais envie de pleurer.
Mais je ne comprenais pas. Je n’étais qu’une enfant.


Myosotis posa ses mains sur ses oreilles en fermant les yeux, se repliant sur elle-même.
« Tue. »

Quel rêve glacial… Et pourtant, c’est vrai, je ne m’étais pas rendue compte…
A quel point, cette nuit…


-   Tu comprendras un jour, ma fille. Tu comprendras…

Les myosotis étaient belles avec la couleur rouge qui les peignait, sous la pleine lune…




NightDreamers
Chapitre 24 ~ Révélations (Partie 2)
Vendredi [26] Mars 2010


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mars 22, 2010, 11:59:12 am
Pfiou ? Punaise de punaise ça en fait des choses. La mélopée des souvenirs, 'fin je ne sais quoi, y'a plein de monde qui en subit visiblement... Et ça fait pas du bien. Kane est presque étrange dans ce passage, enfin, ça parait presque "évident" maintenant qu'on le connait... Enfin, de vue.

Hunter se tire, subit le même truc, et les autres aussi... En fait ça fait bizarre, j'vois un sorte de schéma pour rassembler les infos... Mais pour dire ça sur un post/à l'écrit ._.' Vaut mieux garder ça pour ma pomme en attendant la suite.

Donc prochain post plein de chose, j'ai hâte de voir !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 22, 2010, 04:42:09 pm
Waaah, que d'émotions! *0* Hunter méssant, il a tué l'innocent motard ><
Et enfin, le retour à Euresias... Tant d'émotions, encore une fois. Mais je pensais que tu aurais décrit la forêt comme étant anciennement sinistre. En plus de dix ans, la végétation est revenue normalement et pas seulement les fleurs, si? Enfin bon, si ça se trouve ça cache encore des trucs, tout çaaaa... XD
Et c'est Zalos qui m'a sauvée alors? TOOOT *se jette dans les bras de Zalos* Marchi ma Zalos <3

Bon ben j'ai bien hâte de lire la suite moi! Ca va déchireeeer, je sens ^0^
Très très bonne continuation, j'adore votre fic plus que jamais! Plus que jamais j'ai envie d'en dévorer des pages et des pages et même d'en faire des nuits blanches tellement j'arrive jamais à capter vos messages cachés XD

Allez, encore bon anniv' au fait, et puis ben... Accrochez-vous fils!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 24, 2010, 05:19:59 pm

Ah, nan ! Ze voulais pas que le motard meurt T.T En plus, Hunter il le tue juste pour une moto...
Mais après la réaction de Donf, je pense que Hunter nous cache quelque chose...

Hum, c'est bien partit pour que, dans le prochain chapitre, nous serons au courant de presque tout les passés... Pressée, pressée !!
En tout cas, tout est super bien décrit dans ce chapitre !! Le passage avec Flake et Kane était bien calme, ce qui tranchait bien avec le reste. Et puis, ils ont vraiment l'air de bien s'entendre tout les deux, j'ai trouvé ça presque... Reposant... ^^

Mais le plus touchant, c'était le passage avec Sephyra ^^
Ca m'a beaucoup étonné avec l'intervention de Zalosta. Je n'aurai jamais imaginé qu'elle la connaissait déjà, quoique ça expliquerait le comportement bizarre qu'elle avait auprès de Sephyra parfois.
La mélopée des souvenirs ? C'est une jolie phrase ^^ Ca fait poétique, je trouve. On va donc enfin savoir des choses sur Myosotis !! Par contre, rien qu'avec la preview, j'ai peur de la suite >.<
Je me demande ce qu'il va se passer avec Loth, Rika, mais surtout Lena...

Bon courage pour la suite ! J'ai hâte de la voir >v<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 26, 2010, 12:18:03 pm
On est le 26, chapitre spécial ! Pourquoi cette date particulièrement ? Le jour n'a rien à voir, le mois non plus. Je vous laisse chercher, mais vous comprendrez certainement plus tard dans la fic, et pas maintenant (comme d'hab). Bref ! Voilà THE chapitre que vous attendiez tous. Révélations, révélations, révélations... Vous allez vous en prendre plein la gueule !
Par contre attention. Ce chapitre est celui qui contient le plus de clins d'oeil et de notes d'inspiration de la part d'autres oeuvres. Mais il contient aussi, comme référence, un passage qui peut être assez choquant, apparemment.
Alors je l'écris de manière à pouvoir vous prévenir : Ce chapitre contient un passage qui peut déranger. Attention aux âmes sensibles et aux plus jeunes d'entre vous, ne vous dîtes pas que c'est juste quelque chose d'écrit. Si jamais vous lisez, libre à vous de le faire, mais je ne serai pas responsable.
Voilà. Après je dis pas avoir la plume d'un Stephen King non plus hein >> Mais au moins j'ai prévenu, j'veux pas avoir de problèmes.
J'vous laisse ! Bonne lecture et à la prochaine =)




(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)




Je me suis réveillée cette nuit là, seule dans la maison. J’avais peur, alors je suis sortie voir où étaient passés les autres. Le parc de la résidence était cerné par de nombreux arbres. Il faisait froid. Plus loin, j’entendais des bruits étranges. Comme si les autres faisaient la fête.
Je voulais les rejoindre. Alors j’ai mis mes sandales et j’ai traversé la forêt de la résidence, seule dans la nuit. Les arbres étaient hauts, leur feuillage cachait la lune. Je n’y voyais pas grand-chose. Le froid me piquait les yeux, et mes pieds étaient gelés. Mon kimono n’empêchait pas l’atmosphère glacée de me frigorifier, au cœur de cette forêt sombre.
Mais j’avais l’impression qu’on m’appelait, par delà les arbres. On appelait mon prénom. Mon vrai prénom. Pas celui d’une fleur.
J’ai fini par sortir de la forêt en arrivant dans une petite clairière. Mais je ne comprenais pas. Personne ne faisait la fête. Tout le monde était par terre. En plusieurs morceaux. Le sol était humide. Sous la lune, elles brillaient d’un rouge écarlate, ces belles fleurs… Et puis ma mère s’est approchée de moi en titubant. Quelqu’un s’est relevé derrière elle. Une ombre plus grande, qui la dépassait.
Un peu comme une gifle… quelque chose de chaud a heurté mon visage. Du liquide rouge, comme des tomates mûres. Parmi tous ces corps démembrés, celle que j’appelais « maman » venait de s’écrouler et avait cessé…
De prononcer mon prénom.
Et puis cette ombre s’est approchée de moi. Ce devait être un homme, car il a pris ma tête dans sa main avant de murmurer quelque chose. Je me suis écroulée quand il m’a lâchée.
Non… Vraiment, je ne comprends pas. Quelque chose de chaud réchauffait mon visage. Pénétrait même ma pupille. J’avais froid. J’avais envie de pleurer.
Mais je ne comprenais pas. Je n’étais qu’une enfant.

Quel rêve glacial… Et pourtant, c’est vrai, je ne m’étais pas rendue compte…
A quel point, cette nuit…
Les myosotis étaient belles avec la couleur rouge qui les peignait, sous la pleine lune…




(http://th04.deviantart.net/fs71/300W/i/2010/084/e/f/Fille_des_Euresias_by_CaelaSephyra.jpg)
Quand les illusions s'enroulent autour d'une seule vérité, le reflet, le reflet... dans le miroir (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Fille-des-Euresias-158416764)



NightDreamers
Chapitre 24 ~ Révélations (Partie 2)


Myosotis resta essoufflée, une main sur son œil gauche. Elle était à genoux sur le sol… Ou plutôt sur rien. Au-dessus, au-dessous, tout autour… Une mer d’encre de chine la baignait dans des ténèbres insondables.
«  Tu te souviens, maintenant ? »
La  jeune femme ferma les yeux en serrant les dents. La voix n’avait aucune intonation, aucune provenance autre qu’en elle-même. Comme si les mots s’inscrivaient directement dans son esprit. Personne ne les prononçait.
« Retrouve ce que tu as perdu. »
Elle retira lentement sa main pour la reposer en tremblant sur le sol inexistant. Les paupières mi-closes, elle tentait de reprendre son souffle.
«  Tu sais quelle est ton Origine ? »
Myosotis se releva en titubant. Son cœur se serrait dans sa poitrine. Un feu semblait vouloir labourer ses entrailles de l’intérieur. Comme si elle avait couru pendant des heures sans s’arrêter.
«  Le meurtre. »
Elle écarquilla les yeux. Dans son esprit, il lui sembla qu’une porte venait de s’ouvrir. Un mal de crâne déchirant la plia en deux.
« Tu es née pour tuer. »
Elle ne put que réprimer à moitié un cri de douleur qui s’évanouit rapidement dans l’obscurité, comme avalé par les ténèbres qui l’entouraient.
« Sache aussi que celui qui t’as entraînée est également celui qui contrôlait le magicien qui t’as éveillée. »
Le mal de crâne s’évanouit aussi vite qu’il était apparu. Myosotis resta bientôt seule dans le noir avec ses pensées et ses cauchemars.
« Tes yeux contemplent la mort en permanence. »
Elle resta immobile, tête baissée, yeux fermés.
« Mais tu le sens, en toi. Ce désir irrépressible de tuer. »
La jeune femme releva brusquement la tête en ouvrant les yeux. Autour d’elle, des silhouettes. Humaines ou hybrides, mais toutes similaires à peu de choses près. Elle ne voyait pas leurs visages.
« Ces lignes, ces points que tu vois, ce n’est pas pour rien. Tu ne vois pas la mort. Tu es la mort. »
Elle ouvrit la bouche, comme pour protester. Mais ses lèvres ne firent que trembler. Sa vision, elle ne pouvait l’en empêcher, passait de la normale à la spéciale en contemplant les silhouettes qui se tenaient immobiles tout autour d’elle.
« Au fond tu n’as qu’une envie : briser ces lignes. Atteindre ces points. »
-   C’est faux…, murmura la jeune femme en faisant un pas en arrière.
Aussitôt elle sentit un mouvement derrière elle. Sans qu’elle y réfléchisse, elle pivota vivement sur elle-même. Son bras gauche partit tout seul, index tendu. Son doigt vint s’enfoncer dans un point rouge palpitant, au niveau du thorax de l’homme qui s’apprêtait à l’étrangler par derrière. La silhouette s’évapora. Myosotis resta immobile dans sa position, jambes légèrement repliées, bras gauche tendu, perdue dans l’action qu’elle venait d’enchaîner sans même y réfléchir.
« Rien n’est dû au hasard. Telle est ton Origine. Tu n’as d’autre alternative que de l’accepter, maintenant que tu en as pris conscience. »
Myosotis posa ses mains sur ses oreilles en fermant les yeux, se repliant sur elle-même.
Un homme et un hybride se jetèrent alors sur elle.
« Tue. »
L’ordre était formel. Il provenait d’elle. Du fond de ses origines, de ses vies antérieures. De ses désirs. Elle ouvrit à nouveau les yeux, le souffle court. D’un coup de pied qu’elle ne contrôla même pas, elle rejeta l’homme en arrière alors qu’il s’apprêtait à lui sauter dessus. L’hybride quant à lui attrapa son bras droit. Elle détourna sauvagement sa tête vers lui, le regard flamboyant d’une intensité menaçante. Profitant du fait qu’il la retenait fortement, elle s’attira à lui en levant son bras gauche. Elle passa ses doigts le long d’une ligne rouge au niveau du cou de sa victime. La tête se décrocha. Au lieu d’un flot de sang, ce fut une projection d’ombre qui s’évapora en même temps que le corps de l’hybride.
« Tue. »
Alors lentement, elle se releva pour se tenir droite. Ses yeux fixaient l’homme juste en face d’elle. Sa vision, toute en lignes et en points, lui montrait à l’avance les effets de ses actions. Si elle passait sa main ici, elle trancherait ce membre. Si elle enfonçait son doigt là, elle ferait imploser cette partie du corps.
Les paroles qui s’étaient apposées à son esprit continuaient de la bercer lentement. La vérité s’insinuait en elle comme un venin dont elle avait toujours eu besoin depuis son réveil. Quelque chose qui l’avait bloqué jusque là, et dont elle se sentait libérée. Elle ferma un instant les paupières. Quand elle les releva, une lueur nouvelle habitait son regard défraîchi. Une lueur menaçante. Quel que soit ce à quoi on l’avait destiné, elle rendrait honneur à son Origine.
Alors que tous ceux qui l’entouraient se jetaient sur elle, elle s’élança sur l’homme tandis que son couteau venait d’apparaître dans sa main.

*****
***

-   Espèce de lâche.
Hunter se retourna. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise en contemplant l’individu qui venait d’apparaître dans cet univers d’insondables ténèbres.
-   Adrian…, murmura-t-il dans un souffle.
-   Tu n’es qu’un lâche, cracha son interlocuteur, un jeune homme aux cheveux roux coupés courts. Pourquoi est-ce que tu ne réagis pas ?!
-   De quoi tu parles…, répliqua faiblement Hunter en détournant les yeux.
-   Regarde-moi, sale lâche. Regarde-moi dans les yeux, toi qui as tué ma sœur.
Cette phrase fut comme un coup de poing flanqué en plein cœur du jeune homme. Le souffle coupé, il ne sut quoi répondre, trouvant encore moins la force de relever les yeux.
-   C’est toi qui nous as tués. C’est par ta faute qu’elle est morte…, susurra Adrian, plein de mépris.
Face au silence de son interlocuteur, le jeune homme, les poings serrés, le visage ravagé par la haine, s’approcha à grands pas avant d’empoigner Hunter par le col.
-   Regarde-moi !
Hunter serra les dents en gardant obstinément son regard pointé sur le sol inexistant. Le poing d’Adrian heurta brutalement sa joue gauche.
-   REGARDE-MOI, ASSASSIN !! Hurla alors Adrian en continuant de frapper.
Hunter ne tentait même pas de s’échapper de l’étreinte de son ancien beau-frère. Il se laissait frapper sans chercher à rétorquer. Son cœur venait de sombrer dans une amertume sans fond. Il ne trouvait plus la force de lever les yeux.
-   C’EST PAR TA FAUTE QU’ELLE EST MORTE ! TU AS TUE CELLE QUI T’AIMAIS ! TU AS TUE MA SŒUR, ALORS REGARDE MOI ESPECE DE LÂCHE !!
Au moment où il levait une nouvelle fois le poing, les lèvres de sa victime tremblèrent. Il stoppa son mouvement. Hunter murmura plusieurs fois sans succès les mêmes mots, le visage en feu, les lèvres gonflées, avant de pouvoir enfin les prononcer correctement d’une voix éteinte :
-   Je sais…
Adrian laissa son poing se déplier lentement.
-   C’est moi… Je l’ai tuée… Je sais…, continuait Hunter en tremblant, le visage baissé. Tout est ma faute…
Puis sa gorge se serra, et il ne parvint plus à articuler aucun mot. Fermant les yeux, il laissa ses lèvres trembler sans chercher à se reprendre. Adrian le relâcha lentement.
-   Alors maintenant que tu le sais, laisse-la partir.
Hunter écarquilla les yeux. Son cœur sombra dans sa poitrine.
-   C’est pour son bien, Hunter. Tu ne peux pas la retenir plus longtemps auprès de toi. Ouvre les yeux…
-   Mais comment… Comment je pourrai…
-   Hunter…

Hunter se figea. Cette voix, il l’aurait reconnue entre toutes. Il releva lentement la tête face à celle qui se tenait devant lui. Fly. Celle qu'il avait aimé toutes ces années. Celle qui était morte par sa faute. Elle le regardait tendrement, de ses yeux verts luisant d'amour. Et de tristesse. Elle se rapprocha de lui, les prunelles embuées de larmes. Ils se trouvaient maintenant dans leur chambre. Dans leur ancienne chambre. Celle où ils avaient vécus toutes ces nuits d’amour, tous ces moments à deux, rien qu’à eux.
-   Hunter...
-   Non... Ce n'est pas toi, c'est pas possible... C'est encore un mirage...
-   Si, Hunter..., dit-elle en s'arrêtant tout près de lui. C'est bien moi...
Ils se fixèrent. Elle était juste un peu plus petite que lui. Son regard était triste. Au bord de ses paupières baignaient quelques larmes qui menaçaient de tomber. La jeune femme approcha sa main droite de la joue d'Hunter et le caressa du bout des doigts.
-   C'est moi..., murmura-t-elle.
Le jeune homme éprouva du mal à respirer. Son coeur battait à tout rompre. Lentement, Fly se colla à lui.
-   Tu me manques tellement...
Hunter, tremblant, leva les bras avant de les poser sur le dos de ce qu'il prenait avec peur pour une illusion. Une nouvelle fois. Mais quand il la serra contre lui, il la sentit bien réelle entre ses bras. Alors il ferma les yeux en soupirant.
-   Toi aussi, tu me manques..., murmura-t-il.
-   Tu sais bien qu'on ne peut pas revenir en arrière...
Hunter la serra un peu plus contre lui. Il la sentit trembler entre ses bras.
-   Hunter, je suis morte, on ne peut rien y faire...
-   Je suis désolé, je m’en veux tellement... Mais maintenant je suis avec toi, je ne te laisserai plus…
-   Il le faut, Hunter, tu dois me laisser partir...
-   Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu racontes...
Fly se décrocha lentement pour regarder à nouveau son bien-aimé dans les yeux. Elle pleurait.
-   Tu me retiens ici, tu m'empêches de partir, mais il le faut...
-   Mais qu'est-ce que tu dis, rétorqua Hunter en prenant peur.
Il passa un doigt tremblant entre les mèches d’un roux particulièrement foncé, qui rappelait la couleur du feu, de celle qu'il aimait. Ses cheveux étaient trempés. Comme ce jour-là.
-   Nous sommes ensemble maintenant, où que tu ailles j'irai avec toi...
-   Tu ne peux pas Hunter, tu ne peux pas, il faut que tu restes ici, et moi je dois partir... C’est pour ton bien, tu dois ouvrir les yeux, répondit-elle en se retournant, les larmes baignant son visage.
Le jeune homme la reprit contre lui en entourant le ventre de la jeune femme de ses bras. Son visage se perdit dans les cheveux mouillés de celle qu'il aimait bien trop encore pour la perdre une seconde fois.
-   J'y arrive pas, Fly, je peux pas..., rétorqua-t-il en laissant ses larmes couler, à son tour. Je peux pas te laisser partir...
-   Hunter, mon chéri...
-   Je veux rester avec toi, ne m'abandonne pas... Je t'en supplie...
-   On ne peut pas... Hunter, ouvre les yeux, cherche la vérité...
Le jeune homme sentit quelque chose de chaud s'écouler sur ses mains, là où il tenait Fly contre lui. Ne voulant accepter la réalité, il ferma les yeux en serrant un peu plus sa copine dans ses bras. Ses larmes tombèrent avec plus de tristesse quand il la sentit perdre ses forces. Il devait la retenir pour qu'elle ne tombe pas.
-   Fly, je t'en supplie... Je t'en supplie... Pas une deuxième fois... Tout mais pas ça...
-   Tu me rejoindras quand le moment viendra, mais pour l'instant tu ne peux rien faire, laisse-moi y aller Hunter...
-   Je peux pas ! S'écria alors le jeune homme entre ses larmes. Je suis rien sans toi, je suis rien, je peux pas... J'y arrive pas...
Hunter pleura chaudement contre l'épaule de celle qu'il aimait. Au bout de quelques secondes, elle se laissa aller, et il dut la retenir.
-   Fly ! S'écria-t-il.
Elle s'évanouit lentement contre lui, son corps glissant entre ses mains. Il s'agenouilla pour la poser sur le sol avant de regarder ses propres mains. Elles étaient pleines de sang. Son coeur se perdit au fond de sa poitrine dans une tristesse insurmontable quand il fixa le visage inerte de la jeune femme, encore ruisselant de larmes séchées.
-   Non, ne me laisse pas encore ! Je t'en prie, Fly, reviens... Je t'en supplie, ne me laisse pas seul une nouvelle fois... Je t'ai retrouvé, je veux pas te perdre encore une fois...
Il posa une main sur le visage de sa copine. Le sang se posa sur sa peau blanche sans qu'elle n'ouvre les yeux. Ses lèvres entre-ouvertes laissaient s'échapper un mince filet rouge sanguinolent. Ses bras reposaient en croix sur son ventre où une grosse marque rouge tâchait le vêtement bleu. Elle ne respirait plus. Serrant les dents, la vue brouillée par ses larmes, la respiration difficile par le nœud qui lui serrait la gorge et les entrailles, Hunter caressa le visage de celle qu'il venait de perdre une seconde fois.
-   Fly, emmène-moi avec toi..., murmura-t-il dans ses larmes.
Alors le décor sembla s'embraser. Les flammes léchèrent les meubles, le lit, les ordinateurs. Une pluie de pétales blancs se déversa sur eux. Hunter ferma les yeux en pleurant. Puis il prit sa copine par les épaules pour la tenir contre lui. Il se berça lentement avec elle en sanglotant, tandis que les pétales tombaient sans s'arrêter autour d'eux. Le bruit des flammes qui rongeaient le décor n'arrivaient pas à estomper les sanglots bruyants d'Hunter qui laissait libre cours à sa tristesse. Puis vint le moment où Fly s'évanouit, tout simplement. Le jeune homme resta seul sur le parquet de la chambre, ses bras ne retenant plus qu’un vide qui lui creusait le cœur. Les pétales ne tombaient plus. Il laissa retomber ses bras à ses côtés, le regard éteint. Inexistant. Quelques larmes tombaient encore et venaient s'échouer sur ses vêtements. Mais il ne sanglotait plus.
Il était mort une seconde fois. Mais cette mort-là ne lui permettait pas de rejoindre celle qu'il aimait. Et il venait de la perdre une fois encore.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 26, 2010, 12:26:45 pm
*****
***

-   Notre Porte ?
-   Oui, celle qu’on abrite tous, en  nous. Il y a bien longtemps, nos familles ont ouvert notre porte.
Loth fronça les sourcils en signe d’incompréhension. Marvin prit un air moqueur.
-   Mais si tu le sais bien ! Répliqua-t-il. Là, pile ici, reprit-il en posant une main au  niveau de son cœur. Nous avons tous une porte, cachée en chacun de nous. Mais on est pas tous capable de l’ouvrir. Ca dépend des gens. Et des circonstances aussi, je pense…
-   Mais ça sert à quoi ?
-   Et bien…, répondit Marvin en détournant les yeux, un sourire triste sur les lèvres. La porte peut s’ouvrir sur beaucoup de choses différentes. Quelqu’un qui ouvre sa porte peut obtenir des pouvoirs, par exemple. Comme, bouger les objets sans les toucher, lire dans les pensées, ou bien obtenir des dents capable d’aspirer le fluide vital des autres personnes…
Loth émit un sifflement d’admiration. Marvin lui sourit gentiment.
-   Et nos ancêtres, ils l’ont ouvert sur quoi alors ?
-   Sur les ténèbres…, éluda Marvin en perdant cette fois son sourire.
Loth réprima un frisson. Marvin se retourna pour admirer le paysage du parc de la résidence. La cime des arbres se tenait là, devant eux, à la même hauteur. Ils étaient sur le toit du manoir familial.
-   Tant que la porte reste close, on peut rester humain, expliqua Marvin en perdant son regard dans l’horizon. Mais une fois qu’elle est ouverte, c’est beaucoup plus difficile…
Le jeune garçon aux cheveux bruns hocha la tête sur le côté, le visage inquiet. Il comprenait ce que son ami voulait dire. Et cela lui faisait peur.
-   Un jour, toi et moi…, commença Marvin en baissant la tête. Toi et moi, on deviendra des monstres. De véritables monstres…
Le blondinet leva son bras droit en le fixant de manière étrange. Loth regardait son ami de dos, le visage grave.
-   Ce jour là, n’hésite pas à…
-   Ce ne sont que des suppositions ! le coupa Loth d’une voix ferme. On ne sait pas encore si ça va arriver.
Marvin réprima un sourire triste que son ami ne pu voir. Il serra le poing.
-   Bah, tu agiras de toi-même, de toute façon, dit-il avant de se retourner. Pas vrai, Kishi ?

*****
***

L’île était en feu. Elle avait horreur du feu. Elle en concevait une peur indéfinissable depuis sa jeunesse. Mais ce n’était pas le feu dont elle avait peur. C’était celui d’une toute autre nature. Celui dont elle avait vu les membres de son clan mourir atrocement. Des flammes noires, comme les ténèbres.
L’île était en feu. Tout le monde criait. Tout le monde courrait en tout sens. Les cabanes de bois, en brûlant, s’écroulaient sur leurs fondations. Sur les familles qu’elles abritaient et qui mouraient, ensevelis sous les planches lourdes de plusieurs kilos qui leur tombaient dessus.
«  Tu as peur ? »
Sephyra ouvrit les paupières, essoufflée. Malgré le fait que ses mains soient plaquées sur ses oreilles rabattues, la voix avait clairement résonné dans sa tête. Une ombre apparut alors, juste devant elle. Juste une silhouette. Celle d’une roussette.
-   Qui es-tu… ? Demanda Sephyra en jetant un coup d’œil aux alentours.
Elle se trouvait sur Euresias. Euresias qui brûlait, de ces flammes noires dont elle en ressentait une terreur atroce.
«  Moi ? Je suis une ombre. »
Elle s’approcha alors et posa son index sur le sternum de Sephyra. Un sourire moqueur apparut en blanc sur la silhouette toute en noire.
« Je suis ton ombre. »
Répéta-t-elle en insistant sur le « ton ». Tout autour ne résonnait que le bruit du craquellement du bois en proie au feu ravageur. Sephyra fit un pas en arrière.
-   Où suis-je… ?
« Dans ton passé. Dans ton Origine. Devant ta porte. Tant de termes différents pour une seule et même signification. »
-   Que s’est-il passé ? J’étais dans ce champ de fleurs…
« Tu étais là où tu devais être. Il est temps d’ouvrir les yeux, maintenant. »
L’ombre fut prise d’un rire moqueur, menaçant. Sephyra la regarda en fronçant les sourcils, mal à l’aise.
« Dis-moi, combien de temps penses-tu qu’il se soit passé depuis la fin de la guerre, à ton avis ? Depuis la défaite de Jahëkumra ? »
-   Quoi ? A peine quelques mois… Pourquoi ?
« Quelques mois, hein ? »
L’ombre rit à nouveau.
-   Qu’est-ce que tu cherches à me dire ? Rétorqua Sephyra, de plus en plus mal à l’aise.
«  Dis, tu te souviens du mariage ? De la cérémonie ? »
Plusieurs images défilèrent dans l’esprit de la roussette. Des images floues. Elle se rendit compte qu’effectivement, elle n’en avait plus vraiment de souvenirs.
« Tu te souviens être rentrée à Anethie, après le combat ? Tu te souviens être partie ? »
Sephyra balbutia quelques mots sans logique entre eux. Son cœur se mit à battre furieusement dans sa poitrine. Pourquoi n’arrivait-elle pas à se souvenir… ?
« Et dis-moi, Cae-la, à part ton réveil dans ce désert, est-ce que tu te souviens vraiment de quelque chose depuis le combat final avec Nelson ? »
Sephyra regarda l’ombre, interloquée. Ses lèvres tremblaient.
-   Qu’est-ce que…, souffla-t-elle, perdue.
« Il s’est passé deux ans depuis la fin de Jahëkumra. »
La roussette resta immobile, le regard fixé sur son ombre. Celle-ci continua, imperturbable.
« Tu n’es jamais rentrée à Anethie. »
Elle accusa le coup en écarquillant les yeux, le souffle coupé. Sa mémoire semblait étayer les propos de cette ombre sortie de nulle part dans le bon sens. Elle n’en avait aucun souvenir. Elle avait toujours cru en avoir, mais maintenant qu’elle se retrouvait face à la vérité, elle ne voyait qu’un vide, immense, perturbant. Un vide qui s’étalait non pas sur quelques mois, mais sur deux ans.
« Tu ne t’es jamais mariée. »
-   Arrête ! S’écria Sephyra en secouant la tête. Et la bague de fiançailles, alors ?! Elle n’a pas pu atterrir toute seule sur mon doigt, par magie !
L’ombre fut à nouveau en proie  à un petit rire moqueur.
« Tu as raison. Mais réfléchis. Pourquoi te serais-tu réveillée dans ce désert, précisément ? Et que s’est-il passé après ? Qui as-tu rencontré ? Dans quoi t’es-tu entraînée ? »
Sephyra fit un nouveau pas en arrière. Dans les ténèbres, l’île en feu venait d’être remplacée par les images de sa marche interminable dans le désert. Puis vint la rencontre avec Saïko, suivie de celle de Zalosta. Puis Donf, Hunter, Arthur et Millie, Kane… Et le Manoir.
-   Non…, balbutia la roussette.
Elle avait peur de saisir les sous-entendus. L’affreuse vérité qui se dessinait sous ses yeux.
« La bague est fausse. Tout est faux. Tu vis dans les apparences depuis ton réveil, Cae-la. »
Sephyra tomba à genoux, prise de vertiges. Autour d’elle défilèrent les images de sa mémoire. Senaka, Caela, Yorick, Lie-Ker, Katejina, Luna, et tant d’autres. Et Athem. La roussette porta une main sur son cœur. Sa gorge s’était serrée.
-   Je ne suis jamais… rentrée… ? Murmura-t-elle, les yeux grands ouverts face au sol inexistant. Alors il m’attend depuis si longtemps… Non, si ça se trouve, ils pensent tous que je suis morte… Peut-être qu’ils m’ont même oubliée… Mais alors qui…
Elle releva la tête en fixant son ombre.
« Tu aimerais savoir qui a manipulé toute l’histoire dans l’ombre ? Mais tu le sais déjà, voyons… Qui se cachait derrière les personnes que tu as rencontrées ? Qui se trouvait dans l’ombre des combats, qui donnait ses directives ? »
Une image emplit tout entier l’espace ténébreux. L’image de cet échidné encapuchonné. L’ombre eut un large sourire menaçant. Et elle hocha la tête en signe d’acquiescement.
Alors, lentement, l’image de Kane se mit à brûler dans les ténèbres.

*****
***

Un orage sans pluie. Les éclairs déchiraient le ciel nocturne, projetant à travers les fenêtres une illumination brève et puissante. Fantomatique. Et le coup de tonnerre qui accompagnait chacun d’eux faisait vibrer l’atmosphère, déjà chargé en électricité statique.
Elle restait là, sur le pas de la porte, son regard ne pouvant se détacher du corps de sa mère, étendue à ses pieds dans une flaque de sang.
-   RIKA !!
Le hurlement ne lui parvint qu’après un temps de latence, comme très lointain. Lorsqu’elle relevait les yeux, le monstre se jetait déjà sur elle, griffes en avant, un sourire vorace sur les lèvres. Au moment où il allait lui tomber dessus, une ombre se glissa juste devant elle. Il y eut un bruit étrange. Puis quelque chose coula sur le sol. Son cœur remonta dans sa gorge. Elle en eut le souffle coupé. Son esprit chavira, sa vision plongea dans les ténèbres. La dernière chose qu’elle vit alors qu’elle s’effondrait sur le côté, le temps qu’un éclair illumine brièvement la scène, c’était le bras ensanglanté de la créature.
Elle ne souriait plus.

Rika secoua la tête en grognant. Elle reprit conscience, le cœur lourd, après ce cauchemar dont elle ne connaissait plus la provenance. Etait-ce à elle, était-ce ses souvenirs ? Elle remarqua alors qu’elle faisait face à une surface miroitante. Comme de l’eau. Et quand elle regarda son reflet, elle resta figée de stupeur. En face d’elle, une humaine aux long cheveux noirs comme l’ébène la fixait de la même manière qu’elle se serait vue dans un miroir. Prise de vertiges, elle posa une main sur ses yeux. Son crâne tambourinait, dans sa tête. Lentement, elle retira sa main pour la regarder. Le temps d’une seconde, il était devenu humain, avant que la fourrure ne reprenne le dessus. Rika contempla plus attentivement son propre bras droit comme s’il s’agissait d’un nouveau mécanisme dont elle cherchait à percer le système. Alors le phénomène réapparut, plus longuement, moins hésitant. Son reflet, quand elle le regardait, lui renvoyait la même image : elle était apeurée.
-   Qu’est-ce que…, murmura-t-elle sans y penser.
Elle fut profondément choquée en découvrant le reflet de l’humaine bouger les lèvres en même temps qu’elle. Avec crainte, elle posa sa main droite sur la surface. Le reflet fit la même chose.
« L’identité cachée sous les apparences… »
La voix était murmurée, mais elle résonnait en écho dans la tête de la tigresse qui grogna. Son mal de crâne ne fit qu’empirer alors que le reflet en face d’elle tirait la même grimace de souffrance.
« Ils ont cherchés à brouiller la réalité. »
C’était la voix d’une petite fille, qui chuchotait. Comme si elle confiait un secret. Rika jeta un regard aux alentours, mais peine perdu. Hormis le miroir, rien d’autre n’apparaissait. Tout n’était qu’obscurité. C’est alors qu’elle apparut, à sa gauche. Ses cheveux noirs étaient les mêmes que ceux de la jeune femme dans le reflet. Ses yeux aussi. D’un bleu pur, profond. Elles étaient la même et unique personne.
-   Qui es-tu ? Demanda Rika de sa voix froide, impersonnelle et rompue au crime.
-   Je suis toi ! Répondit la petite fille, arquant les sourcils de surprise, les mains jointes dans son dos, derrière sa petite robe tout en dentelles rouges.
Autour de son cou pendait un cristal bleu en forme de losange, juste en-dessous d’un nœud-papillon rouge.
-   Et elle aussi, c’est toi, reprit-elle devant l’expression interloquée de la tigresse, en pointant du doigt le reflet dans le miroir.
-   Tu te trompes, rétorqua Rika en jetant un rapide coup d’œil au reflet, cherchant à cacher son malaise. Tu es humaine. Je ne peux pas être toi.
-   Mais ça, ce sont que des apparences, éluda la petite fille en souriant timidement. Tu le sais au fond de toi, non ? Tu n’as jamais été celle que tu voyais dans les miroirs. D’ailleurs tu n’as jamais aimé te refléter à l’intérieur. Ton reflet en tant qu’hybride t’as toujours mis mal à l’aise.
Rika ne cacha pas sa surprise. Mais elle ne dura qu’un instant. Elle se reprit rapidement, tentant de calmer les battements de son cœur qui, lui, comprenait les révélations auxquelles elle faisait face.
-   Te fous pas de moi, répliqua la tigresse en foudroyant la gamine du regard. Je dois être dans le monde de Celia, et tu es une de ses formes. Tu n’arriveras pas à m’avoir comme ça.
La jeune fille eut alors un étrange sourire narquois.
-   Quand est-ce que tu t’en es rendue compte ? Demanda-t-elle.
Sa voix, bien qu’inchangée dans la forme, avait pris dans le fond un sous-entendu cruel et sans pitié.
-   C’est sombre par ici, répondit Rika en fronçant les sourcils, désinvolte. J’étais déjà passée dans le coin, il y a longtemps. On reconnaît facilement au papier-peint.
-   Héhé, ricana la gamine, un sourire menaçant baignant ses lèvres. Bien joué. Mais ça ne gêne en rien ce que tu as sous les yeux, reprit-elle en montrant le miroir d’un mouvement de tête.
Rika regarda en biais le reflet, qui suivit sur la surface le même mouvement qu’elle.
-   Ca ? Une illusion, comme d’habitude. Ca pullule, dans les ténèbres.
-   Une illusion ? Non, non, les ténèbres font perdre la raison, la conscience. Mais elles ne mentent pas ! Ce que tu as sous les yeux, c’est la réalité, même si ça te choque… Ecoute ton cœur, lui sait déjà.
Rika fit face à son reflet en serrant les dents. Quand elle voulut répliquer en se détournant brutalement pour assassiner la gamine du regard, celle-ci avait disparu.
« Fait face à ta réalité, Rika. »
La tigresse serra les poings. Son cœur battait, fort, au creux de sa poitrine. Comme un vide. Elle le sentait au fond d’elle-même. Un vide qui manquait à être rempli.
-   Tais-toi…
« Ton destin est déjà fixé, mais tu peux encore faire tes propres choix… »
Alors Rika se prit la tête entre les mains et hurla. Dans le miroir, son reflet semblait pleurer d’incompréhension pour elle.


(http://th00.deviantart.net/fs70/300W/i/2010/076/c/f/Rika___NightDreamers_by_CaelaSephyra.jpg)
Quand la croix se lève face au soleil, la lumière éclaire ce rouge si profond (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Rika-NightDreamers-157586400), dilué sur sa fourrure...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 26, 2010, 12:47:32 pm
*****
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Lena sentit qu’elle était allongée avant même d’ouvrir les yeux. Transportée sur une civière. Elle entendait les pas des hommes qui poussaient son lit à roulettes. Sans même ouvrir les yeux, elle les voyait en blouses blanches. Elle leva ses paupières en gémissant doucement. Elle était faible.
-   Où est-ce… que vous m’emmenez…, murmura-t-elle en refermant les yeux, les néons au plafond qui passaient les uns après les autres l’éblouissant trop.
Personne ne lui répondit. Elle tourna la tête sur le côté, puis sur l’autre, sans parvenir à bouger une autre partie de son corps. Elle en était bien trop faible.

On l’attachait à une chaise. On lui plaçait des choses sur la tête. Les yeux toujours fermés, la tête penchée en avant, elle n’entendait que des bruits lointains. On enserrait ses mains autour des poignets de la chaise en métal. Puis ses pieds. Enfin on lui relevait la tête. Elle ouvrit les yeux en gémissant faiblement. Elle était dans une petite salle, entièrement blanche. Une ampoule brillait au plafond. Trois hommes en blouse blanche s’activaient autour d’elle. Puis ils parlèrent, mais elle ne comprit rien. L’écho de leurs voix se perdait dans sa tête. On l’avait drogué. Et puis ils quittaient la salle.
Quelques secondes après, elle hurlait. On avait enserré le haut de son crâne dans une sorte de boîte métallique ovale, reliée à quelque chose, derrière, qu’elle ne pouvait apercevoir. Une chaise électrique. Sa tête allait exploser. Ses poignets se lacéraient d’eux-mêmes contre les liens qui les retenaient. Tout son corps était tiré en avant, dans la douleur. Il lui semblait que sa mâchoire allait se décrocher à force de cris. Puis, quand la souffrance se fit trop forte, elle tomba dans les pommes, sa tête lourde relâchée en avant. Alors venait une nouvelle décharge électrique qui la réveillait, et le supplice recommençait, interminable, violent. Inhumain.

On l’avait de nouveau allongée. Les yeux fermés face à l’énorme lampe qui jetait directement sur elle sa forte lumière blanche, elle ne pouvait qu’apercevoir des hommes en blouse bleue, cette fois-ci, dont les mains étaient enserrées dans des gants blancs plastifiés. L’un d’eux s’approcha d’elle. Mais elle ne put voir son visage, la lumière l’aveuglait. Ce qu’elle vit par contre, c’était le scalpel qu’il tenait à la main. Mais elle était bien trop faible, même pour avoir peur.
-   Qu’est-ce que vous… Vous allez me faire… encore…, murmura-t-elle.
Les hommes se regardèrent, puis hochèrent la tête en même temps. L’opération pouvait commencer.
-   S’il vous plaît, arrêtez… arrêtez tout...
-   Première expérience sur le sujet hérétique quarante-deux, O… B… (elle n’entendit que des grésillements à cet instant précis) : incision de l’abdomen, prononçait l’homme au scalpel d’un ton sans émotion, froid dans son travail dont il était le professionnel qu’on avait embauché.
Puis, décidé dans ses actions, sans hésitations, il passa lentement la lame du scalpel dans la peau de Lena. D’un geste sûr, fier de son expérience de médecin-légiste chevronné, il incisa tout l’abdomen. Lena sentait son sang se déverser hors d’elle. Ses lèvres tremblèrent. La drogue était moins forte cette fois, elle pouvait sentir la lame froide de l’objet morbide déchirer sa peau et s’insinuer en elle.
L’homme au scalpel se releva du corps après avoir terminé, et contempla avec une exclamation de stupeur, lui comme les autres médecins qui l’entouraient, à ce qui suivit. La blessure se referma d’elle-même, bien que le sang resta d’un rouge vif sur la peau maintenant intacte.
-   C’est incroyable ! Commenta un médecin.
-   Nicolas ne nous avait pas menti…
-   Allons plus loin. Expérience numéro deux : extraction des globes oculaires.
L’homme au scalpel se pencha à nouveau sur elle. En ouvrant à peine les yeux, Lena vit la petite lame s’approcher dangereusement de son visage. Puis survint une douleur terrible. Elle hurla. Malgré le fait qu’elle était solidement attachée aux rambardes du lit, les autres médecins durent la tenir pour aider le médecin-légiste à inciser correctement.
« Pourquoi… »
-   Expérience numéro douze : découpe des cinq membres, continuait l’homme, opération après opération, en brandissant cette fois-ci une sorte de scie.
« J’ai mal… J’ai trop mal… »
-   C’est stupéfiant !
-   Ce que nous avons sous les yeux remet l’ordre de la médecine en jeu… Continuons les expériences, voir jusqu’où va le pouvoir de régénération de notre patiente. Expérience numéro vingt-six : corrosion du corps à l’aide d’enzymes.
« J’en peux plus, je veux que tout s’arrête… Je ne veux plus être découpée électrocutée, empoisonnée, torturée… S’il vous plaît… »
-   Son métabolisme doit posséder un système de régénération du fluide sanguin. Elle a perdu beaucoup trop de litres de sang pour pouvoir être encore en vie.
-   Je vous en prie, ne vous moquez pas de moi, il ne s’agit pas seulement du sang. Tout ce que nous venons de lui faire subir aurait dû la tuer depuis longtemps !
-   Expérience numéro quarante-trois : extraction du cerveau et d’autres viscères.
« Arrêtez, arrêtez, arrêtez, arrêtez, arrêtez, arrêtez, arrêtez… »
-   Expérience numéro cinquante-cinq : Découpe des artères principales.
« ARRÊTEZ ! »

Les fleurs étaient belles, bien qu’assez mélancoliques avec leur luminosité presque fantomatique qui les baignait. Elle se trouvait allongée, nue, au milieu du champ d’Euresias. Elle se trouvait allongée sur une grande couverture, sur laquelle étaient marqués d’étranges signes, ainsi que des formes géométriques qui se croisaient avant de se rejoindre au centre par trois cercles concentriques. A leur juste milieu, c’est là que se trouvait Lena. Bien trop faible pour bouger, ne serait-ce que pour tourner la tête, elle ne pouvait que contempler le ciel étoilé, au-dessus d’elle.
Autour, des silhouettes encapuchonnées étaient rassemblées en cercle. Elle en était le centre.
-   Bien, prononça alors une des silhouettes d’une voix grave et profonde. Le moment est venu. Commençons le rituel.
Il y eut un bref éclat de lumière. Et elle crut apercevoir une lueur, dans le ciel. Comme si l’horizon s’ouvrait. Puis sa vision se fit trouble, et ce fut le noir. Complet. Sans étoiles, cette fois.

*****
***

-   Maman, pourquoi tu chantes ?
La roussette déposa son tendre regard sur sa petite fille.
-   Je chante pour nos ancêtres, répondit-elle en lui souriant affectueusement. Qu’ils sachent que leurs souvenirs reposent en paix, au sein des leurs.
-   Oh…, murmura Sephyra en regardant l’horizon.
La roussette adulte regarda à nouveau le ciel étoilé. Son sourire se perdit lentement sur son museau.
-   Sephyra, écoute-moi bien, reprit-elle tout en fixant le ciel. Tu auras des décisions à prendre, à l’avenir. Tu auras beaucoup d’épreuves à affronter.
La petite roussette regardait sa mère, inquiète.
-   Ca me fait peur, ce que tu dis…
Sa mère tourna à nouveau son museau sur elle. Elle lui sourit affectueusement avant de passer une main dans ses cheveux châtains.
-   Je serais toujours là, dans ton cœur.
-   Dans mon cœur ?
-   Oui, je serais toujours prêt de toi. Même si tu ne me vois pas.
-   … Je comprends pas maman…
La roussette prit sa fille contre elle et la serra dans ses bras.
-   Tu comprendras un jour, ma fille. Tu comprendras…
-   Mais on restera ensemble, hein ? Dis ?
-   Oui, on sera toujours ensemble, quoi qu’il arrive, prononçait alors une autre voix.
Sephyra se desserra de l’étreinte de sa mère pour regarder l’autre roussette, à leurs côtés. Son museau, elle ne comprenait pas pourquoi, elle n’arrivait pas à le voir. Mais elle vit le sourire qu’il portait. Alors à son tour, elle sourit. Serena prit les deux enfants contre elle.
-   N’oubliez pas que je vous aime, toutes les deux, leur chuchota-t-elle à l’oreille.
Au-dessus d’elles, des nuages sombres venaient de recouvrir la lune pâle, tandis que les vagues s’échouaient doucement en contrebas de la falaise dans le silence monotone de la nuit.



(http://th07.deviantart.net/fs71/300W/i/2010/085/8/0/ND__s_Art___Inferis_by_Sephy_by_Donfy.jpg)
Immense. Noire. Deux yeux rouges qui percent leurs âmes. Les ailes en flammes qui balaient le ciel. Elle se trouve sur cette île. La Mort (http://donfy.deviantart.com/art/ND-s-Art-Inferis-by-Sephy-158480238)
.




On the nature of daylight (http://www.youtube.com/watch?v=8rluU6BGpKw&feature=related)

Tiré de la Bande Originale du film Shutter Island, morceau composé par Max Richter (reprise)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 26, 2010, 04:15:21 pm
owo
...
...
.
.

o3o
...
..
.

MAIS
owo...

MAIS MERDE QUOI *se fait extraire les globes oculaires*
Mais... Mais attends là. Nan, y'a un truc qui cloche. Ouais ça va pas du tout ça. Non mais C'EST PAS POSSIBLE NAAAAAAAAAAAAAN TOUT MAIS PAS CA COMMENT TU PEUX ETRE AUSSI CRUEL J'EN REVIENS PAS C'EST INCONCEVABLE TIENS J'AI EU UNE BONNE NOTE EN SVT C'ETAIT DEGUEU AVEC LENA JE METTRAI PLUS JAMAIS MA BLOUSE BLANCHE NAN PAS POSSIBLE MA SEPHY ELLE... ELLE...

Nan mais TOT quoi.

Han mais le dernier paragraphe, faut corriger des détails!
Serena s'écrit plutôt Sere-na, j'ai oublié de préciser au téléphone :'D
Et Sephyra s'appellait Cae-La à l'époque, aussi. C'est Anetham qui a baptisé Sephy "Sephyra".
Et un dernier détail : Lie-ker ne fait pas partie d'Imaginaire mais de TBS. Mets plutôt Sha-Lin à la place ^^

Voilouuu ^^ Bah sinon que dire... Si en effet Sephy ne s'est pas mariée et tout, si elle a vraiment été manipulée, c'est... c'est... AFFREUX TOT Alors ça tu vois, je m'y attendais absolument pas! Non mais c'te truc de dingue de ouf de malade mental quoi owo Bravo, franchement, bravo. Vous n'avez cesse de vous attirer mon admiration la plus sincère.

Et finalement le passage avec Lena était beaucoup moins hard que ce à quoi je m'attendais. Mais quelle bande de connards ces enfoirés de scientifiques TOT
En tout cas, le passage avec Hunty et Fly était trop triste TOT Et puis et puis... 'tain mais j'en reviens toujours pas quoi, ct'histoire avec Athem! Ca cache un truc, c'est pas possible autrement!
Bref, je suis sur le cul. Normal, je suis assise sur ma chaise. Mais passons.
Ce fut subjuguant et je ne le répéterai sans doute jamais assez. T'ain, mais quel talent! Vous avez tellement bien fait de l'écrire, cette fic!

Mais toutes les révélations d'un coup, là... Et Kane, on va bientôt tous avoir envie de le démonter vu que nos ombres crachent dessus :'D

Allez, j'arrête de baratiner, pour te dire un grand BRAVO, une fois de plus, pour cette admirable rédaction malgré quelque faute d'ortho cependant quasi-inexistante. Bien bien, sur ce dans ce cas, je te dis à bientôt et une très bonne continuation à toi! On en sait peut être plus, mais y'a encore tellement de choses qu'on ignore!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mars 26, 2010, 06:29:51 pm
Ohoh ! C'est compliqué tout ça ^^".

Alors pour les références, il y en a. FMA évidement rien qu'avec l'ombre au grand sourire. Le masque de fer de Lena pendant sa torture m'a également fait penser à Elfen Lied, avec le casque de Nyuh au début. En aussi, l'énorme référence (voir même plagia ^^") à Shutter Island (film que j'aimerais voir d'ailleurs). Ça je l'aurais jamais remarqué si mon frère me l'avais pas dis ! XD
Enfin d'après lui, la scène avec Fly est quasiment identique à une scène du film, je la connais pas mais je veux bien le croire XD. C'est pô bieng Donfy ! >o>

Bon sinon, que de révélations ! Myosotis semble péter un câble, Hunter est "mort"... encore ? Rika à quelques problèmes existentiels, la vie de Sephy est un mensonge et Lena est une expérience apparemment tripante ^^. Avec tout ça, je me demande bien ce qu'il va se passer ! Surtout avec ce Kage, j'espère qu'il a une très bonne raison pour ses agissements...

Mais du coup, encore plus de questions >o<. Que vas-t-il se passer ? Myosotis vas-t-elle revenir avec une soif de sang ? Hunter va-t-il laisser son démon prendre le contrôle (un mot : exorcisme ! XD) ? Sephyra vas-t-elle suivre le Destin de Sephiroth après avoir découvert la vérité (manquerait plus qu'elle découvre la tête de sa mère >3>)? Et Lena... qu'est-ce qu'elle devient ? Ça faisait un bail qu'on avait plus de nouvelle d'elle. Et Rika... bah... pareil ^^".

Je me rend compte qu'il y avait plein de filles à l'honneur du coup. Tu deviens féministe maintenant Bro ? C'est pô bieng ! *SHBÖCK*
Enfin bref, bonne chance pour la suite !;)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Mars 26, 2010, 10:49:10 pm
J'ai...
kiffé...
le...
moment...
avec...
LENA OWO !

Namècètropaffreu *SCHBAF* ! Sinon, j'ai beaucoup aimé tout ce chapitre... Les révélations sur tout le monde, c'est génial owo ! Je m'en doutait depuis le coup de la tof' pour Hunter x) ! Mais je crois que c'était général °D ! Enfin bon, c'est quand même kiffant ^o^ ! Tout ce chapitre est génial... DONF JE T'AIME, TU ES LE ROI DES FICS ;O; *crève par le découpage des artères principales*... Faudrait apprendre l'anesthésiant à ces médecins, quand même °D ! Quoique... Ce serait moins drole °D ! *crève dans un coin*

Mais sinon, tu voudrais pas tenter de gerer la transparence avec ton logo, car le fond blanc, ça le fait pas D= !

(commentaire TRES inutile ><)



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mars 27, 2010, 01:21:39 pm
Arg, pauvre Lena !! >.< Heureusement qu'il n'y avait pas beaucoup de description dans ce passage là, parce que sinon... >.<

Nan, vraiment j'aurai pas aimé être à sa place. En plus, c'est (d'après ce que j'ai compris) Nicolas qui leur a ordonné de faire ça, en quelque sorte... ? Il est affreux, ce gars !!
En tout cas, ce chapitre était vraiment génial ! Superbe descriptions, j'ai beaucoup aimé le passage avec Rika, je l'ai trouvé... comment dire... Doux ne serait pas le mot, mais plus calme par rapport aux autres. Et pis Hunter et Fly, y sont trop choux =3 En tout cas, si je comprends bien, Hunter gardait toujours l'esprit de sa petite copine à ses côtés.
Mais y sont trop mignon tous les deux >w<

Les passages avec Sephyra étaient beaux aussi. Mais donc, depuis le début, le mariage de Sephyra n'est que mensonge pour elle aussi ? Ca a du être dur quand elle l'a appris... En plus par Kane. Je commence à me dire qu'il n'est pas forcément gentil, mais s'il s'entend bien avec Flake...

Le passage avec Myosotis aussi, il était sympa. En gros, d'après la voix, elle est née pour tuer ? Quoi qu'il en soit, j'ai hâte de savoir son nom =3

En gros, magnifique chapitre et magnifiques illustrations !! J'adore ^^

Bon courage pour la suite, papa !!



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mars 29, 2010, 06:40:14 pm
Je vais poster, parce que sinon, tu vas me bouder >.> *SCHBAF*

Alors, c'est une bonne suite ! Y'a des fautes, mais bon >.> *SCHBAF*

La pauvre Sephy, tu ne l'épargneras pas jusqu'au bout è__é ma Sephyy ! *fait un câlin* Myosotis, plus le temps passe et plus elle m'inquiète... Si ça se trouve, c'est elle qui va tuer tout notre gentil monde... Et pauvre Hunter, sa scène, jolie référence à Shutter Island, avec la musique mise en fin de post, ça donne une autre dimension... Quelque chose de plus profond, un certain apport psychologique. (j'aime la musique, je l'écoute différemment depuis que j'ai vu le film).

Concernant le passage avec Léna... Bon sang, sur le coup, pas de vertiges ni rien, cependant... Après la lecture, j'ai eu des douleurs aux endroits où elle a subi tout ça °°. C'est psychologique, je suis au courant, mais bon è__é.

Quoi qu'il en soit, j'ai aimé, j'espère voir un suite se pointer bientôt ! Mais écris-la d'abord, ce sera pas mal, et fais quelque chose qui soit toujours aussi intéressant, sinon je te schpouik è__é ! Atoooooooooooooool *SCHBAF*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 01, 2010, 02:48:14 pm
Salut ! Non, pas de nouveau chapitre, malheureusement. Je suis en plein cours d'écriture, également en nouvelle introspection scénaristique (pour changer hein), donc il va me falloir un peu de temps. Pas un mois entier cependant ! La suite arrivera vite, pas d'inquiétude ; )

Rapidement :
Sephy < Je corrigerai Sere-na et Lie-ker, mais pas Cae-La. Va savoir pourquoi !
Saïko < FMA oui, Shutter Island oui, Elfen Lied non ! XD
Katos < Roi des fics ?! ... Ca me convient =D *SBAAAAAF
Kayra < Huhu, Nicolas, Kane, deux frères, mais qui sont-ils réellement ?
Sora < Tu es la seule à avoir commenté la référence en fin de chapitre, je te remercie énormément ! C'est vrai quoi personne n'en parle jamais, pourtant je les mets pas pour faire joli TOT *Meurt

Non en fait je poste pour éclaircir deux-trois petites choses. ND sera certainement la dernière fiction que j'écrirai, elle est donc pour moi une matière à m'entraîner intensivement sur l'art d'écrire avant, peut-être, d'attaquer un nouveau projet plus... "Sérieux" ? Enfin bref, vous m'avez compris : j'aimerai me mettre à écrire vraiment. Mais là n'est pas la question.

Le dernier chapitre qui vient d'être posté rassemble, je pense, le plus grand nombre d'inspirations, de références et de clins d'oeils à toutes sortes d'oeuvres déjà existentes. Saïko a déjà cité Shutter Island pour la scène entre Hunter et Fly. Il y a aussi de grosses références à Tsukihime, Kara no Kyoukai, Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, et... C'est à peu près tout pour ce chapitre en particulier, je crois.
Juste une chose : ces références, ces clins d'oeil, je ne les cache pas, je ne les cacherai jamais. J'ai énormément de sources d'inspiration diverses, musiques, films, animes, livres. Et quand un passage ou un détail me plaît beaucoup, si je vois que ça peut coller à mon propre univers, c'est un plaisir pour moi de caser ce petit détail dans ma fic (et je le fais en toute modestie, comme ces références en fin de chapitre). La scène pour Hunter et Fly peut sembler être un copier/coller de la scène originale de Shutter Island. Seulement je pense qu'il faut faire la différence entre placer une référence et plagier.

De nos jours, dans la création artistique, la plupart des personnes sont confronté à un problème de taille : tout ou presque a déjà été fait. Quel que soit le domaine choisi. Faire un truc nouveau ? Bon dieu on est au XXIè siècle, même les anciens Egyptiens faisaient mieux en terme d'originalité pure ! Non, là n'est pas le problème.
Ce qui compte à mon sens, c'est le style, la patte de l'auteur. Qu'on se dise "Ah tiens, ce doit être de lui, on reconnaît sa marque". Ca, c'est être un créateur. Pour la scène en question de Shutter Island, je l'ai reprise après avoir vu le film. Au départ j'avais seulement la musique en tête (celle mise en référence en fin de chapitre), et j'ai écrit comme ça venait. Seulement après je me suis dit "mais la scène avec Hunter pourrait très bien se faire comme ça..." et j'ai réécrit par-dessus mon original. Ce n'est pas un copier/coller. Je n'ai pas simplement repris une scène et retranscris en mots simples ce que j'y ai vu. J'y ai apporté mon style, ma manière de l'écrire. Mes propres émotions en voyant cette scène. Voilà pourquoi je pense pouvoir dire l'esprit tranquille que je n'ai rien plagié du tout. Je m'en suis inspiré, tout simplement, et la différence est énorme. Le but n'est pas non plus de "piquer l'idée" de l'auteur original. Je laisse clairement sous-entendre d'où est tirée l'inspiration en mettant la musique du film en fin de chapitre.
En outre, et là je ne veux pas spoiler, le fait que la scène soit similaire entre Hunter-Fly/Shutter Island est aussi un indice scénaristique. Ceux qui ont vu le film peuvent faire un parallèle avec la scène dans NightDreamers. Et ils n'auraient pas tort.
A vous de tirer des hypothèses sur ce que vous lisez... J'espère que le final vous laissera bouche bée tout de même =)

En ce qui concerne également le manque d'action. J'ai un mot à  passer : c'est une fiction beaucoup plus orientée psychologie/torture mentale que action/combats à effets spéciaux.
Encore une chose. N'espérez plus à ce stade de la fic que l'histoire va se terminer en happy end, bien entendu ^^

Enfin voilà. J'ai clarifié ça parce que mis à part Shutter Island, le premier type qui passerait sur cette page en ayant les mêmes références que moi et qui lirait l'intro ou le passage avec Lena ne pourrait pas s'empêcher de dire "Ouais ouais, c'est bien, mais t'as carrément copier le tome 6 de Tsukihime, là". Il n'aurait pas tort d'un côté, mais les explications sont les mêmes que plus haut. Et je voulais l'expliquer avant qu'un malentendu ne se produise. Me dire que j'aurais plagié, c'est le pire commentaire qu'on pourrait me faire...
Mais bon, mais bon. Ceci n'est pas un coup de gueule ! Et je n'oriente pas ce que je dis vers le com' de Saïko, mon bro, comment je pourrais t'en vouloir x)
Simplement je voulais être clair sur ça. Et sur ce je vous laisse avec deux nouvelles illustrations ! Une sérieuse, l'autre un peu moins XD
Dessinées par Kayra, ma fille <3


(http://th08.deviantart.net/fs71/300W/f/2010/091/c/5/ND__s_Art___Kane_by_Kayra_by_Donfy.png)
Bien ou Mal ? Le choix est-il réellement à faire quand l'Équilibre n'est plus qu'une ondulation sur la surface de l'eau... Kane, ou l'être de la balance.


(http://fc05.deviantart.net/fs71/f/2010/091/1/6/Delire_Topic_ND___Kayra_by_Donfy.jpg)
Le délire concrétisé par Kayra. Dans sa fic, Donf prend plaisir à tuer des enfants. Mais dans la vraie vie, il ne tuerait pas les siens. Enfin, pas tous.


Kane fait un peu jeune, mais j'aime bien ce dessin, l'atmosphère y est plutôt bien retranscrite. L'humeur du personnage aussi, d'ailleurs ! Quand j'aurai terminé cette fic, je redistribuerai les illustrations en fonction des bons chapitres en éditant mes posts =)
Je vous remercie tous une nouvelle fois de me soutenir et de continuer à lire NightDreamers. Je me répète, mais en juin dernier je ne pensais vraiment pas en arriver là avec cette fic. Je suis aussi plutôt fier qu'elle attire des lecteurs qui ne connaissent pourtant pas les personnages de Sephyra, d'Hunter ou de Zalosta !

Je fais de la pub, ça se paye pas, mais si vous avez le temps et envie de lire, passez voir les fictions de ces auteurs respectifs, ça vaut vraiment le coup. Avec Vie Alternative vous cernerez mieux le personnage de Hunter et sa relation avec son démon. En ce qui concerne Full Color (terminée qui plus est), le personnage de Zalosta est brillant de classe et... Intimidant, surtout. Mais si vous voulez vraiment rester accroché à l'univers de NightDreamers, je vous conseille surtout Imaginaire et Terres de Rêve, écrites par Sephyra. Ces deux fics sont l'histoire de sa perso et de son monde, monde qui est le même que celui de ND puisque l'histoire se passe après la fin d'Imaginaire. Enjoy !

Sur ce, désolé encore de ne pas ramener de chapitre. Un peu de patience ! Ce sera pour bientôt.
Gardez la foi ! *SBAF


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Avril 01, 2010, 03:08:37 pm
J'dis GG Kayra pour les dessins, ça fait plaisir de voir ces tronches de fruits.

Aussi, j'suis d'accord pour les références... A ce niveau, on ne peux même plus dire plagier. Au contraire ça fait plaisir, des trucs pêchés ici ou là, disséminé dans la fic... Au moins ça montre que ce foutu auteur en a dans la caboche, niveau culture écrite/filmique/euh.. manga-ique ça fait con.

Au passage, merci pour la ptite pub, ça fait plaisir ^-^

Pour le chapitre plus haut, j'ai pas noté de commentaire tiens. J'ai juste aimé le passage avec Lena sur la chaise electrique, bizarrement. On peut presque sentir les décharges, ça fait flipper.
J'ai pas vu Shutter Island, donc bon, c'est nouveau pour moi XD La scène avec Hunter/Fly est vraiment belle, retranscrite comme ça...

Dans l'ensemble, tout le monde est torturé pas certains souvenirs qui ne sont guèrent joyeux... J'avais déjà dans l'idée que ça serait pas un happy end, mais j'me demande sérieusement ce que ça va donner comme boucherie à ce niveau o_o

*frappe dans ses mains un coup* J'espère que tu réussiras à nous en foutre plein la vue pour la suite !

*D'un coup, retourne sur le dessin de Kayra, observe cette espèce de petite étoile sur la deuxième case, à côté de Donf...
Se recule vivement, l'air terrifiée
*

MON DIEU, ON DIRAIT LA MANIERE DE SCHEMATISER LES NEURONES DE LA PROF D'SVT, C'EST UNE REINCARNATION, QUE DIS-JE, UNE PENINSULE SCIENTIFIQUE ;O;

*Jette des microscopes optiques en mousse sur Kayra, purification par le matos*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Avril 01, 2010, 03:59:25 pm
Hum oui oui tout à fait, venez voir mes fics, y'a de goodies et des request gratos à gagner chaque semaine et...

*accusée de pub honteuse, Sephyra se fait sniper. Finalement, on peut peut-être espérer un happy end ou quelque chose approchant pour ND*

Bref, bref... Perso j'ai pas grand chose à ajouter à ton pavé argumentatif, parce que te connaissant je sais que le plagiat te révolte au moins autant que moi et donc que tu ne daigneras, fort heureusement, jamais t'y soumettre.

Comme Capi-chan (*câlin Capi-chan* <3) je trouve les illu' de Kayra trop choupies, surtout la deuxième XDD Elle m'avait bien fait tripper celle-là! Et puis marchi pour la pub aussi ^0^

Que dire de plus... Pas de happy end, on aurait pu s'y attendre. Mais moi aussi il me tarde de savoir tout ce que tu vas nous balancer dans la che-tron ^0^

Bonne continuation !


Haaan la riime


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Avril 02, 2010, 02:49:33 pm
*Se retrouve enfouie sous les microscopes que lui as balancé sa mère*

Argh >.<
J'utilise juste cette étoile pour les sourires sadiques, c'est tout T.T

En tout cas, je vous remercies énormément pour ce que vous avez dit, vous tous, mais je suis désolée pour l'erreur du premier, le fait que Kane soit trop jeune... En plus, dans ce qu'on dit Hunter et Angie sur DA, j'me suis plantée pour les vêtements T.T Pardon, pardon !!

Quoiqu'il en soit, c'est vraiment gentil de ta part de les mettre ici =3 Merci, papa !!

Pour la suite, j'ai hâte de la voir.
Et pour ce que tu as dit, nous avons tous des inspirations, je peux confirmer. L'important est de ne pas copier, d'imaginer tout ça à sa manière, pour que, même si les lecteurs connaissent de quoi on s'est inspiré, ils sachent que tout ça appartient à un univers précis, celui d'une fic qu'on a inventée et imaginée à sa manière.
Je sais, je débite n'importe quoi et je m'en excuse, mais je voulais le dire ^^

Allez, vivement la suite >w<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 09, 2010, 12:18:21 am
Hello ! Et bien vous savez quoi ? Je ne ramène toujours pas la suite ^o^ *Se fait sauvagement lyncher par ses lecteurs*
Le pire c'est qu'elle est écrite en plus ! *Pour le coup, se fait carrément atrocement assassiné*
Bon pour conclure sur un truc, les histoires de références à Tsukihime et plus précisément au tome 6 dans le chapitre 24 de NightDreamers sont clairement... "copiées/collées". Alors il faut impérativement que je revois ça. Ne tombez pas dans le piège vous non plus, pour ma part je ferais attention la prochaine fois TOT

En fait je viens vous montrer deux nouveaux concepts intéressants en plus de vous ramener la preview pour la suite (d'après Hunter c'est une preview qui déchire .o.). Voilà, ça fait un moment que je suis sur un truc que j'ai nommé le "Making Of" de NightDreamers, certains en ont entendu parler, d'autres non. Puisque ça fait un moment maintenant que  je bosse sur ça quelques fois quand j'ai plus l'inspi provisoire de continuer, je voulais vous montrer ce que c'était. Et vu que j'ai pas de topic "NightDreamers ~ Produits dérivés", faut bien que je poste  ça quelque part *SBAAF
Et quoi de mieux pour exemple que de reprendre le dernier chapitre en date que vous connaissez ! Je vous laisse découvrir, j'espère que vous aimerez le concept des "scènes coupées" =)


Anthologie "Making Of"

(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)

Chapitre 24
Révélations (Partie 2)

Myosotis resta essoufflée, une main sur son œil gauche. Elle était à genoux sur le sol… Ou plutôt sur rien. Au-dessus, au-dessous, tout autour… Une mer d’encre de chine la baignait dans des ténèbres insondables.
«  Tu te souviens, maintenant ? »
La  jeune femme ferma les yeux en serrant les dents. La voix était celle de Donf à travers le haut-parleur prévu à cet effet pour la scène.
«  Tu étais une bimbo tch tch test message subliminal, message subliminal. Tu-étais-une-bimbo-oh-oui-tu-aimes-Donf »
-   Faites-le taire ! S’écria Myosotis en éclatant de rire.
[Coupez !]


« Rien n’est dû au hasard. Telle est ton Origine. Tu n’as d’autre alternative que de l’accepter, maintenant que tu en as pris conscience. »
Myosotis posa ses mains sur ses oreilles en fermant les yeux, se repliant sur elle-même.
Un homme et un hybride se jetèrent alors sur elle.
« Danse pour moi. »
L’ordre était formel. Il provenait d’elle. Du fond de ses origines, de ses vies antérieures. De ses désirs. Elle ouvrit à nouveau les yeux, le souffle court. Et elle se mit à danser sous les rires de l’équipe.
[Coupez !]


-   C’EST PAR TA FAUTE QU’ELLE EST MORTE ! TU AS TUE CELLE QUI T’AIMAIS ! TU AS TUE MA SŒUR, ALORS REGARDE MOI ESPECE DE LÂCHE !!
Au moment où il levait une nouvelle fois le poing, les lèvres de sa victime tremblèrent. Il stoppa son mouvement. Hunter murmura plusieurs fois sans succès les mêmes mots, le visage en feu, les lèvres gonflées, avant de pouvoir enfin les prononcer correctement d’une voix éteinte :
-   Je sais…
Adrian frappa une nouvelle fois. Hunter resta sonné quelques secondes avant de tourner la tête vers la caméra pendant qu’Adrian se tirait en courant en pouffant de rire.
-   C’était prévu ça ?
-   Euh non, c’était pas dans le script…
-   Reviens là toi.
[Coupez !]


-   Et bien…, répondit Marvin en détournant les yeux, un sourire triste sur les lèvres. La porte peut s’ouvrir sur beaucoup de choses différentes. Quelqu’un qui ouvre sa porte peut obtenir des pouvoirs, par exemple. Comme, bouger les objets sans les toucher, lire dans les pensées, ou bien obtenir des dents capable d’aspirer le fluide vital des autres personnes…
Loth émit un sifflement d’admiration. Marvin lui sourit gentiment.
-   Et nos ancêtres, ils l’ont ouvert sur quoi alors ?
-   Sur le sex-shop dans la rue piétonne…, éluda Marvin en perdant cette fois son sourire.
[Coupez !]


« Et dis-moi, Cae-la, à part ton réveil dans ce désert, est-ce que tu te souviens vraiment de quelque chose depuis le combat final avec Nelson ? »
Sephyra regarda l’ombre, interloquée. Ses lèvres tremblaient.
-   Qu’est-ce que…, souffla-t-elle, perdue.
« Il s’est passé trente ans depuis la fin de Jahëkumra. »
La roussette resta immobile, le regard fixé sur son ombre. Donf continua avec son haut-parleur, hors de la scène, imperturbable.
« Tu es une vieille peau. Accepte la vérité. »
-   Je vais le tuer…
[Coupez !]


« Tu aimerais savoir qui a manipulé toute l’histoire dans l’ombre ? Mais tu le sais déjà, voyons… Qui se cachait derrière les personnes que tu as rencontrées ? Qui se trouvait dans l’ombre des combats, qui donnait ses directives ? »
Une image emplit tout entier l’espace ténébreux. L’image d’un pingouin encapuchonné. Sephyra se barre alors de la scène en explosant de rire.
[Coupez !]


Son reflet, quand elle le regardait, lui renvoyait la même image : elle était apeurée.
-   Qu’est-ce que…, murmura-t-elle sans y penser.
Elle fut profondément choquée en découvrant le reflet de l’humaine bouger les lèvres en même temps qu’elle. Avec crainte, elle posa sa main droite sur la surface. Le reflet fit la même chose. Elle leva alors le bras, le reflet fit pareil. Puis elle fit quelques pas incongrus. Même résultat. Enfin, soupirant, elle se mit un doigt dans le nez en espérant ridiculiser l’actrice qui jouait son reflet derrière la vitre. Cette dernière l’imita sans hésitation.
-   … Ouah, tu dois être bien payé, constata simplement Rika avant que l’autre actrice n’éclate de rire.
[Coupez !]


-   S’il vous plaît, arrêtez… arrêtez tout...
-   Première expérience sur le sujet hérétique quarante-deux, O… B… (elle n’entendit que des grésillements à cet instant précis) : Teinture des cheveux en rose platine.
-   Quoi ? Nan attendez, vous allez pas vraiment le faire ?!
[Coupez !]


-   Expérience numéro trois-mille-sept-cent-quatre-vingt-dix-huit : limage des ongles.
-   Non, pas mes beaux ongles ! S’écria frénétiquement Lena.
Les médecins devaient la retenir fortement pour laisser l’expert limer les ongles de la jeune femme.
[Coupez !]


Devant son reflet, Rika continuait de multiplier les gestes bizarres et déshonorants, tels que danser la macarena, faire la danse du ventre, se gratter les fesses et faire le vers-de-terre au sol. Son reflet avait de plus en plus de mal à suivre. Le caméraman, lui, filmait précautionneusement la scène. Quant aux autres acteurs, ils ricanaient comme des manchots hors de la scène, notamment Donf et Loth qui se cramponnaient l’un à l’autre, pris de crampes abdominales à force de fous rires. Sephyra et Zalosta n’en étaient pas loin non plus.
[Coupez !]


-   Expérience numéro vingt-six-mille-deux-cent-trois : auscultation du dentiste.
-   Non non non pas le dentiste, le laissez pas s’approcher j’ai horreur de ça arrêtez, déconnez pas !
[Coupez !]


-   Expérience numéro deux-cent-quarante-mille-sept-cent-quatre-vingt-treize : coupage des cheveux.
-   NAN NAN NAN NE TOUCHEZ PAS A MES CHEVEUX ARRÊTEZ, LÂCHEZ-MOI ! TOUCHEZ PAS A MES CHEVEUX JE VOUS INTERDIS !! LÂCHEZ-MOI LÂCHEZ-MOI !!!
[Coupez !]


-   Maman, pourquoi tu chantes ?
La roussette déposa son tendre regard sur sa petite fille.
-   Pour éviter d’entendre tes questions stupides, ma fille, répondit-elle en lui souriant affectueusement.
[Coupez !]


Voilà voilà, j'espère que ça vous aura plu ! On passe à la suite, j'espère juste que le post va tenir en une fois... Faudra vraiment faire quelque chose sur cette limitation de caractères sinon - au moins pour la catégorie fan-fic.
C'est une idée qui a germé comme ça, sans inspiration extérieure ni rien, un bel après-midi d'avant-hier printanier ^o^
Idem, je vous laisse découvrir le principe des "Interviews de personnages" !



NightDreamers ~ Interview des personnages
Interview 1 ~ Saïko, ou comment être Marley sans Bob et sans piquouses

*Saïko s’assoit en tailleur sur le fauteuil en face de Donf*
[Donf] : Ok Saïko, le rasta cool de l’aventure ! Alors…
[Saïko] : … Rasta ?
[Donf] : Dis-moi Saïko… Il paraîtrait qu’avant le début de l’histoire, tu étais un dealer de drogues douces.
[Saïko] : Qu… Quoi ?!
[Donf] : Il paraît même que tu consommais !
*Saïko, consterné, fixe Donf sans rien dire*
[Donf] : Intox ?
[Saïko] : Je… Oui ! Intox ! *Donf, perplexe* Pas intoxication !
[Donf] : Mouais, je suis pas convaincu moi… *Note quelque chose dans son calepin* Mh. Bon sinon ! Comment va la vie pour toi dans NightDreamers, Jonas Brother ?
[Saïko] : Ma vie ? Et bien… Pour l’instant je reste calme. Tout va bien, mais je me demande quand même ce qui nous attend. Et je m’inquiète pour Myosotis.
[Donf] : *Soudain intéressé par la dernière phrase alors que le reste l’avait assommé* Oh ? Une inquiétude vis-à-vis… D’une femme ?! … Tu serais pas amoureux ? è_é
[Saïko] : A-amoureux ? Moi ?! Non, je… L’amour est assez particulier comme sentiment, et je ne sais pas vraiment si je le suis ou non…
[Donf] : *Déçu* Je vois… *Note sur son calepin : « Saïko… le… grand… pervers… caché… »* Ah *Pose un doigt sur son oreille droite* On m’annonce à l’oreillette que  le prochain chapitre devrait décoincer cette situation et que tu vas t’en prendre plein la gueule justement. Très bien très bien ! Et sinon, tu flippes pour la suite ? ^o^
[Saïko] : « Flippes » ? Euh… J’appréhende tout ça en effet. Depuis que je suis cette aventure avec tous les autres, je ne sais toujours pas ce que nous cherchons et ce que nous combattons exactement. Je suis un peu inquiet sur comment tout cela va finir… Manquerait plus que mon côté sombre se réveille ^^’
[Donf] : *Note : « Saïko... mouille... son... froc... régulièrement... »* Je vois. Ton côté sombre ? Tu aurais donc... Une partie cachée de toi ?
*Saïko boit un thé servit avec l'interview*
[Saïko] : Oui c'est triste à dire mais oui. Après la mort de ma famille, j'ai contracté une âme noire qui me ronge depuis neuf ans. Je ne sais pas quelles seraient les conséquences si elle venait à prendre le dessus. Mais Firefox est capable de capter l'énergie de cette âme noire pour la libérer momentanément. Seulement ça peut le détruire et ça ne promet pas que je sois totalement libéré un jour…
[Donf] : Mh... Etrange tout ça... Les "gentils" ne sont pas si gentils que ça apparemment. Bon et sinon, comment trouves-tu ton rôle jusque là ? ^o^
[Saïko] : Heu... Je me sens un peu inutile à vrai dire. J'aimerais pouvoir aider mes amis mais ils semblent tous nous écarter, moi et Myosotis. J'imagine que c'est pour nous protéger mais je veux leur prêter main forte, quel que soit le moyen.
*Saïko propose du thé à Donf*
[Donf] : *Accepte et tend sa tasse* Tu es vraiment un personnage différent comparé aux autres, je pense notamment à Hunter ou Zalosta. Tu es calme, sensible à la nature... Tu serais pas un peu hippie sur les bords ? ^o^
[Saïko] : Je suis élémentariste, c'est donc normal que je m'intéresse a la nature. Mon clan a toujours protégé la nature depuis des millénaires et de plus je trouve que c'est naturel de prêter attention à notre planète. C'est elle qui nous fait vivre. Les "Hippies" font ça aussi ?
[Donf] : Ben... Ouais, ils veulent changer les choses mais ils font que jouer de l'acoustique en tripotant leurs blondasses et en suçant leurs tiges de maïs. Tu vois, ils sont dans la nature quoi, ils communient ._.
[Saïko] : Haaa je vois… Mais communier avec la nature ne fait pas tout, il faut aussi l'aider ^^
[Donf] : Je comprends ! Pour en revenir à Firefox justement, quelle relation entretenez-vous ensemble ?
[Saïko] : Avant de me rencontrer, Firefox était un esprit élémentaire que notre clan vénérait. Mais après la disparition des Pyrofox, il a décidé de devenir mon esprit gardien pour me protéger du reste du monde. Après tout, je suis le dernier représentant de ma race...
*Les oreilles de Saïko s'abaissent un peu*
[Donf] : é_è ?
[Saïko] : Nous partageons de très bonnes relations sinon. Il est comme mon père. Il me conseille et m'aide
[Donf] : Je vois. C'est une relation plus que fraternelle alors... Mais dis-moi, tu disais venir d'un autre temps, c'est ça ? Comment le voyage s'est fait ? Je veux dire... ._. C'est possible un truc pareil ?
[Saïko] : Et bien, même maintenant je ne suis pas sûr de savoir ce qui m'est arrivé… D'après ce que j'ai su par la suite, j'aurais été exposé à l'énergie chaotique de l’Emeraude Mère du peuple échidné pendant le cataclysme qui a fait sombrer leur royaume. Ca aurait crée une faille et j'ai été aspiré à l'intérieur. Après, je me suis retrouvé à cette époque, approximativement 4000 ans plus tard, je dirais.
[Donf] : *Laisse tomber son calepin* ... WHAT DA FUCK ?! Mais t'es super vieux alors !  Eh papy, à quand la retraite ?
*Saïko rigole de bon cœur*
[Saïko] : Je me suis habitué a cette situation maintenant et j'ai quand même ma nouvelle époque, même si elle est incroyablement différente.
[Donf] : Ca a dû être difficile de changer d'époque comme ça... Surtout avant... Mais je comprends pas. Je peux te poser une question indiscrète ?
[Saïko] : Oui ?
[Donf] : Comment vous faisiez avant pour vivre sans l'invention du bikini ? ._.
[Saïko] : Heu... les femmes du clan portaient parfois des tissus mais la plupart restaient quand même seins nus.
[Donf] : o_o
[Saïko] : Pourquoi ?
[Donf] : Eh mais c'était trop de la balle à Donf votre époque ! Ya pas moyen d'y retourner ? [Saïko] : Je ne pense pas… De toute façon... ma race n'est plus...
[Donf] : Tu n'as pas envie de retrouver cette époque... ?
[Saïko] : D'un coté oui mais plus rien ne m'attend là bas... Ici j'ai trouvé des amis et une vie, je suis heureux.
[Donf] : Que faisais-tu avant de "traquer" les contre-natures ?
[Saïko] : J'essayais de comprendre le "nouveau monde". Je voyageais et j'apprenais des autres. J’ai été aussi chercheur de trésor il fut un temps, avec deux camarades que j’ai dû abandonner pour raisons personnelles. J'essayais aussi sottement de retrouver des descendants des autres races élémentariste de mon époque. Peut-être qu'en 4000 ans, certains ont pu continuer à vivre et à procréer pour créer une lignée
[Donf] : Et tu as réussis à en trouver ?
[Saïko] : Firefox aurait trouvé un autre esprit élémentaire comme lui et peut-être que cet esprit protège aussi un descendant, comme c’est le cas pour moi. Je devais aller vérifier ça lorsque j'ai rencontré Sephyra.
[Donf] : Mh... Et donc ce qu'il s'est passé par la suite a un peu perturbé ton emploi du temps j'imagine.
[Saïko] : En quelques sortes.
[Donf] : Une dernière question avant de clore ton passage...
[Saïko] : Oui, je t’écoute ? ^^
[Donf] : Est-ce que... Tu trouves comme moi que la poitrine de Sephyra est inexistante ? è_é
[Saïko] : … Inexistante, c'est un peu exagéré…
[Donf] : Tu l'as dit toi-même dans l’histoire !
[Saïko] : Non, l'auteur l’a dis ^^
[Donf] : C'est pareil !
[Saïko] : Moi je trouve que ça aurait pu être mieux mais bon, la nature ne l’a pas trop gâtée. Seulement... *S'approche de Donf* Ca peut rester confidentiel ce que je vais dire… ?
[Donf] : Bien entendu ! *Air sérieux, tient son calepin et son crayon bien tendu sur le côté*
[Saïko] : *Regarde à gauche puis à droite pour s’assurer que personne n’est là* Son manque de poitrine est compensé par des bien belles fesses, si tu veux mon avis. Mais chuuuuuuut....
[Donf] : Ooooh je vois je vois je vois è_é *Note note, puis chuchote* Moi aussi je suis d'accord.
*Saïko hoche la tête*
*Sephyra, qui était restée mine de rien en retrait sans que personne le vois, débarque alors sur la scène et chope Donf par le cou pour l'étrangler*

[Sephyra] : JE VAIS TE BUTER ESPECE D’ENFLURE !!
*Saïko craint les représailles et s'envole d'un cran*
[Saïko] : Désolé monsieur Donf, je compatis ^^
[Donf] : Aïeuh… *Tient Sephyra loin de lui* T’es pas sympa le renard, tu pourrais m’aider !
[Saïko] : Bon, si vous le permettez, à mon tour pour les questions !
[Sephyra] : BANDE D'ENFOIRES JE VAIS VOUS TUER !
[Donf] : *Est assis sur Sephyra, par terre* Vas-y Saïko ._. *Se bouche une oreille pour éviter d’avoir à supporter les insultes de la roussette*
[Saïko] : Que pensez-vous de Zalosta ? Vous ne sembliez pas indifférent au début de l’aventure !
[Donf] : Euh qui quoi de quoi où quand comment ? ._. Phénomène de Poitrine ?
[Saïko] : Répondez a la question monsieur Donf... u_u
[Donf] : Non non je n'ai rien à ajouter de plus. è_é On coupe ! Coupez !
[Saïko] : Hey !
[Sephyra] : SALE BETTERAVE RAMOLIE DE L’ENTREJAMBE !
*Donf se rue sur la caméra avant que Sephyra et Saïko ne lui sautent dessus*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 09, 2010, 12:20:07 am
Et voilà ~ Finalement le post aura pas tenu en un... Miko, Naomi, Hunter, n'importe qui du staff je sais pas je m'en fous mais si l'un de vous passe par là, entendez ma supplique, augmentez la limite de caractères TOT
Enfin bref.
Je sais pas du tout si la mise en forme vous convient - ou bien l'idée même. C'est une tentative justement ! Ca permet d'en apprendre un peu plus sur le personnage (et ça me permet de délirer, ce que je peux de moins en moins faire dans la fic vu la tournure que prennent les choses *SBAF). Si vous aimez on pourra peut-être se refaire un petit post comme ça entre nous, et entre deux chapitre. Ya encore des scènes-coupées prêtes à vendre et j'ai deux autres interviews toutes fraîches ! Mais je peux tout aussi bien les garder pour moi si ça plaît pas XD
En attendant, et pour en finir avec ces deux posts sans chapitre, je vous laisse avec la sempiternelle preview de prochain chapitre. Au prochain post on reprends les choses sérieuses !
A la prochaine, portez-vous bien !




Quand j’étais gosse, je me posais toujours beaucoup de questions.
Comme par exemple, comment faisait ma mère pour éteindre son clignotant tout en tournant le volant ? Ou bien, comment font les mouches pour toujours s’envoler pile au moment où on veut les frapper ?


Donf aperçut alors sur le mur son ombre se disloquer lentement, ramper sur la surface alors qu’il ne faisait aucun geste. Seul son cœur tambourinait dans sa poitrine.
« Ce monde sera bientôt connecté. »

C’est quoi, la mort ? Et puis, se pourrait-il qu’il puisse exister un destin pour chacun d’entre nous ? Se peut-il que notre histoire ait été écrite à l’avance, et qu’on avance simplement sur le chemin qui nous est réservé ?

-   Bande d’abrutis, vous n’êtes que des gamins, persiffla Hunter. Réjouissez-vous, vous allez avoir un aperçu de l’Enfer…

Au fur et à mesure que le temps passe, on obtient certaines réponses. Alors le monde perd peu à peu de sa magie. Ne pas savoir, c’est pouvoir imaginer. C’est peut-être pour ça que je donne l’air d’être un idiot.

La jeune femme passa ses bras dans le dos du goupil et s’y cramponna, enfouissant son visage dans sa douce fourrure.
-   Qu’est-ce que tu ressens ? Demanda-t-il posément.
-   C’est envers toi… C’est quelque chose de puissant et d’éphémère, aussi… Doux, comme les ailes d’un papillon… Mais pourquoi, pourquoi…

Je suis dans mon monde. Je suis encore un sale môme, au fond, avec mon air stupide et mes blagues vaseuses. Un peu comme un enfant qui ne mesure pas le poids de la réalité.

-   Et bien Kane, tu nous ramènes une visiteuse ? Prononça l’un d’eux, une voix d’homme.
Toutes les capuches se tournèrent vers Zalosta, qui se tenait immobile aux côtés de l’échidné.

Dans ce cas, passons un deal.
Laissez-moi rester un enfant, et je vous foutrai la paix !


Un sourire étrange, entre la tristesse et le plaisir, baignait ses lèvres.
-   J’ai envie de te tuer, Saïko…, souffla-t-elle sur un ton frôlant l’excuse.

Enfin, peut-être.

-   Montre-toi. Blowback.


NightDreamers
Chapitre 25 ~ La Bête Bizarre Qui Fait Flipper Sa Race
Chapitre 25 ~ Paradoxe


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Avril 09, 2010, 01:39:25 am
Hahahaha !

Mais c'est excellent ce bêtisier ! T'as de l'imagination et c'est cool, ça détend bien l'atmosphère ces petits trucs ! C'est vrai en plus que quand on y pense, c'est vraiment comme un grand film ! T'es le metteur en scène/acteur, et tu es allé chercher tes autres acteurs auprès de nous ! C'est ludique et bien fait, c'est cool ! ;) Mais revenons au bêtisier !

Mon top 3 est :
- Rika et ses gestes bizarres (je l'imagine trop danser la macarena comme une petite folle ! X3)
- La cruelle vérité sur Sephyra.
- Et les douces paroles de sa mater' (GG Madame La Maman d'Sephy' !! \o/ Je l'imagine trop trop disant ça avec la même tête que la Mère des Frères Elric ! Ultime !)

Et mon interview ! J'mettrais des Locks à Saïko un jour ! XDD
J'adore les répliques de Donf le journaliste ! Je verrais bien cette scène en dessin animé franchement ! Avec Sephy et Saïko qui se ruent sur Donf devant la caméra ! XD
J'ose même pas imaginer comment serons les autres interviews ! ::D:
Mais par contre Donf, à cause de toi tout le monde va savoir que Saïko louche en secret sur les jolies fesses de Sephyra contrairement à sa poitrine ! Malédiction ! >o<

En tout cas, c'est bien joué ! J'aime vraiment ce genre d'interlude ! Ça fait un bien fou loin du sérieux de l'histoire !

Mais pour en revenir à l'histoire, encore une preview de malade ! Mais le plus fou pour moi c'est ça :

Citation
Un sourire étrange, entre la tristesse et le plaisir, baignait ses lèvres.
-   J’ai envie de te tuer, Saïko…, souffla-t-elle sur un ton frôlant l’excuse.

Pour une raison que j'arrive pas à m'expliquer et qui me fais flipper... je trouve cette réplique à la fois étonnement... adorable,... terrifiante et... sexy... o_o"
Mais c'est vrai ! Adorable parce que son comportement le fait penser, c'est bien différent que d'habitude. Terrifiante parce que c'est pas rien là : Elle veut tuer mon Saïko bordel !! °0° Et Sexy parce que dans mon esprit tordu, je l'imagine prononcer ces mots presque en gémissant d'envie...

...

MAIS QU'EST-CE QUI CE QUI M'ARRIVE ?!! QU'EST-CE QUI SE PASSE, BON DIEU ?!!! °0°

*S'enfuit en hurlant comme un dépravé*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Avril 09, 2010, 09:37:35 am
Et m**** j'avais oublié... Pardonne-moi, j'aurais dû commenter ton chapitre mais j'ai pas eu le temps... -_- Tant pis...

En lisant ton making-of en plus de l'interview (sans oublier la preview), je me dis deux choses :
- T'es un grand fou (prends cela gentiment ou comme une insulte, bref prends-le comme tu le veux *SBAF*) pour faire cela, mais un gars super. Oui, super ^^
Pour le making-of, je connaîs... Y'en a un autre qui traîne sur ton DA... Mais celui-là, alors, il m'a fait pleurer (de rire)... C'est vrai que ça détend l'atmosphère très "glauque" de la fic...
Y'en a quand même des bonnes; ben tiens j'vais les mettre en citations...

Citation
Myosotis resta essoufflée, une main sur son œil gauche. Elle était à genoux sur le sol… Ou plutôt sur rien. Au-dessus, au-dessous, tout autour… Une mer d’encre de chine la baignait dans des ténèbres insondables.

«  Tu te souviens, maintenant ? »
La  jeune femme ferma les yeux en serrant les dents. La voix était celle de Donf à travers le haut-parleur prévu à cet effet pour la scène.

«  Tu étais une bimbo tch tch test message subliminal, message subliminal. Tu-étais-une-bimbo-oh-oui-tu-aimes-Donf »
-   Faites-le taire ! S’écria Myosotis en éclatant de rire.
[Coupez !]

Ca c'est bien toi ! XD

Citation
-   Et bien…, répondit Marvin en détournant les yeux, un sourire triste sur les lèvres. La porte peut s’ouvrir sur beaucoup de choses différentes. Quelqu’un qui ouvre sa porte peut obtenir des pouvoirs, par exemple. Comme, bouger les objets sans les toucher, lire dans les pensées, ou bien obtenir des dents capable d’aspirer le fluide vital des autres personnes…
Loth émit un sifflement d’admiration. Marvin lui sourit gentiment.
-   Et nos ancêtres, ils l’ont ouvert sur quoi alors ?
-   Sur le sex-shop dans la rue piétonne…, éluda Marvin en perdant cette fois son sourire.
[Coupez !]

oO"...

Citation
« Et dis-moi, Cae-la, à part ton réveil dans ce désert, est-ce que tu te souviens vraiment de quelque chose depuis le combat final avec Nelson ? »
Sephyra regarda l’ombre, interloquée. Ses lèvres tremblaient.
-   Qu’est-ce que…, souffla-t-elle, perdue.

« Il s’est passé trente ans depuis la fin de Jahëkumra. »
La roussette resta immobile, le regard fixé sur son ombre. Donf continua avec son haut-parleur, hors de la scène, imperturbable.

« Tu es une vieille peau. Accepte la vérité. »
-   Je vais le tuer…
[Coupez !]

Ouais, comme d'hab, tu "craches" sur la même personne... (mais je sais que c'est pour déconner, namého !)

Citation
Devant son reflet, Rika continuait de multiplier les gestes bizarres et déshonorants, tels que danser la macarena, faire la danse du ventre, se gratter les fesses et faire le vers-de-terre au sol. Son reflet avait de plus en plus de mal à suivre. Le caméraman, lui, filmait précautionneusement la scène. Quant aux autres acteurs, ils ricanaient comme des manchots hors de la scène, notamment Donf et Loth qui se cramponnaient l’un à l’autre, pris de crampes abdominales à force de fous rires. Sephyra et Zalosta n’en étaient pas loin non plus.
[Coupez !]

Ben quoi, si elle a besoin de décomplexer... *SBAF*

Citation
-   Maman, pourquoi tu chantes ?
La roussette déposa son tendre regard sur sa petite fille.
-   Pour éviter d’entendre tes questions stupides, ma fille, répondit-elle en lui souriant affectueusement.
[Coupez !]

Bien envoyé, tiens ! *AQUESBLAM*

Voilà... Y'a aussi celles avec Lena... 'Sont prêts à tout pour la faire souffrir... XD

Et l'interview avec Saïko... Le pauvre, t'arrêtes pas de le faire suer ! De plus, on voit ton côté pervers, pour preuve...

Citation
[Donf] : Comment vous faisiez avant pour vivre sans l'invention du bikini ? ._.
[Saïko] : Heu... les femmes du clan portaient parfois des tissus mais la plupart restaient quand même seins nus.
[Donf] : o_o
[Saïko] : Pourquoi ?
[Donf] : Eh mais c'était trop de la balle à Donf votre époque ! Ya pas moyen d'y retourner ?

Alors ? *PAF*

M'enfin, Saïko l'est (un peu) aussi... Le fait qu'il louche sur les fesses de Sephyra s'explique...

J'aurais intêret à mieux le connaître, c'lui-là ! ^^

Bref, c'était marrant, et je ne serais pas étonné si il y a une suite à tout cela...

- La preview... Owi la suite.
Le truc qui m'ntrigue le plus, c'est Myosotis... Elle a maintenant des envies de tuer Saïko (il aura pas été épargné dis donc)... Et ces histoires d'ombres me donnent un peu les chocottes...
Et un nouveau personnage, tiens. Je suis sûr qu'il joue un rôle important dans tout ce qui se passe en ce moment...

Bon ben y'a plus qu'a attendre que tu postes la suite, ce sera parfait.

Voilà voilà... Mon Dieu, ce que je peux dire comme bêtises... >.<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Avril 09, 2010, 03:10:15 pm
Han mais noooon fallait pas changer le titre du chapitre! Même pas marrant. En tout cas j'ai bien apprécié ton post-délire XD
Enfin tu me restes inférieur, car le truc des bétisiers et interviews, moi je l'ai fait à treize ans pour ma toute première fanfic. *part en sifflotant*

HAN ET PUIS YA DES CHOSES QUE JE NE TOLERE PAS

 
Citation de: mon connard de fils
« Tu es une vieille peau. Accepte la vérité. »

CONNARD

Citation de: toujours le même connard
[Saïko] : Moi je trouve que ça aurait pu être mieux mais bon, la nature ne l’a pas trop gâtée.

AUTRE CONNARD

Citation de: le goupil que J'AI envie de tuer
[Saïko] : *Regarde à gauche puis à droite pour s’assurer que personne n’est là* Son manque de poitrine est compensé par des bien belles fesses, si tu veux mon avis. Mais chuuuuuuut....

COMMENT CA MANQUE DE POITRINE ENF****

Citation de: la seule personne raisonnable de cette interview
[Sephyra] : JE VAIS TE BUTER ESPECE D’ENFLURE !!

Là, je dis d'accord.

Enfin c'était un bon délire en tout cas XD Alors un grand merci pour ce divertissement fort divertissant! J'attends le nouveau chapitre avec hâte mais également les prochains délires un de ces 4 ^^ Bonne continuation!


*Pour finir, Sephyra sort ses katanas*

Comme vous avez pour mauvaise habitude de ne jurer que par votre sens de l'observation excécrable pour repérer les parties de l'anatomie féminine que vous jugez potentiellement intéressantes, si je vous crève les yeux, je suis certaine que ça aura un impact sur votre complexe hypothalamo-hypophysaire ce qui me permettra de vous réduire à l'état de pauvres boeufs castrés qui pourront servir de pâture à la bête bizarre qui fait flipper sa race... Moi j'dis, ça se tente.

*part à la poursuite de ses fils "adorés"*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Avril 09, 2010, 03:15:59 pm
Je suis juste morte de rire des making-of. De rire ? J'en ai pleuré x)

Puis que dire, que dire, preview très interessante, j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer à un peu tout le monde.

Saïko, t'es juste énorme. Sephyra, je t'adore ;O; ! Kick ass plus souvent j'dis.

Maigre commentaire mais là j'me tape un sandwich et des biscuits que j'ai retrouvé sans date. Si on me revoit pas, vous savez c'est dû à quoi o/ */SBAF


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Avril 09, 2010, 03:36:50 pm
Pas mal l'interview, quand je pense que tu as spoilé tes lecteurs en harcelant les gens sur leurs murs xD (j'me comprends et les concernés aussi XD).
Le making-off, j'en avais déjà vu un, le récent n'est pas mal du tout... Pauvre Léna, comment oses-tu la menacer du coupage de cheveux ! (ça m'a fait penser au cramage de cheveux d'une certaine saga mp3 *SCHBAF*). Mais Loth et Donf, je suis certaine que ce sont les meilleurs amis du monde, IRL.

Concernant la preview, alors je suis désolée... Mes excuses, mais j'ai hurlé un coup en voyant cette phrase...

« Ce monde sera bientôt connecté. »

*a explosé les oreilles du monde présent dans la maison (elle-même xD) en hurlant*
KINGDOM HEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARTS
*se fait emmener dans une mo...m...mo...mor... morgue !*

C'est un style de phrase absolument magnifique ! (j'en ai encore des frissons dans le dos en entendant "Ce monde a été connecté... Relié aux ténèbres".

Sinon, c'est magnifique, et Sephyra n'est pas plate du tout ~~ Elle est juste tellement jolie que vous en êtes aveuglés et que vous la confondez avec quelqu'un d'autre ~~. *fait un câlin à Sephy*

Quoi qu'il en soit, la preview déboîte... Alors le prochain chapitre a intérêt à être du même acabit ^o^.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Avril 10, 2010, 03:38:08 pm

XD

J'adore les bêtisiers ! Principalement ceux avec Rika (la voir danser la macarena, ça doit être marrant XD), qui m'ont vraiment bien fait rire...
Et pis celui avec la mère de Sephyra aussi ^^ Il était sympa, celui-là !

L'interview de Saïko était sympa, j'ai bien aimé perso ^^ Mais pauvre Sephyra, elle a vraiment pas de chance la pauvre...
Moi ze veux d'autres interview et d'autre bêtisier ! >w<

Nan mais vraiment c'était trop marrant ^^ Avec la voix de Donf, là... Ah là là ^^"

J'ai hâte de voir la suite, en tout cas ! La preview donne trop envie de lire le prochain chapitre !! >.<

Bon courage pour la suite, papa !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Avril 10, 2010, 08:28:40 pm
Donf et son haut parleur... C'est trop trippant xD Mais tain, quoi, la dure vérité de Sephyra, comme le dit le goupil rasta xDDD ! Le message subliminal Donfesque... ET SURTOUT LES EXPERIENCE TROP MECHANTE OWO ! J'ai tripper sur ça, surtout l'auscultation chez le dentiste ! Et reprise du délire poitrinesque avec l'interview de Saïko xD... Sephyra va péter un câble... Ah merde, c'est déjà fait...

*regarde la roussette folle furieuse fondre vers Donf et Saïko*

J'ai envie de faire une remarque moi aussi sur le poitrimoine génétique, comme elle le dit, mais je suis pas fou *se fait tuer à coup de katana*

Citation
-   Et nos ancêtres, ils l’ont ouvert sur quoi alors ?
-   Sur le sex-shop dans la rue piétonne…, éluda Marvin en perdant cette fois son sourire.
GG pour ça ! J'étais plié en deux, je pouvait même plus respirer X'D

Maintenant la preview... Bah, Huntychounet *Blowbackage de laggle* à raison, elle est extra o/ ! Surtout que c'est Donf qui parle o/ ! J'adore le "peut être"... Et je suis pour le retour de l'ancien nom de chapitre ~~ *se fait tuer*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 01, 2010, 01:51:56 pm
C'est avec le teint cireux que je me ramène le fion sur ce topic dont on m'a dit kyavait plus de nouvelles depuis un bail et qu'on attendait la suite ouais magne-toi bordel tu fous quoi espèce de glandeur écris enfoiré etc etc... Ouais parce que j'ai pas dormi, j'ai été dans le bois pour un certain Muguet qui n'était même pas fleuri cet enfoiré d'en*BIP* de *BIP*, en plus de ça il a fallu aller acheter du pain, un gâteau et des clopes pour ma mère, et ce soir j'me tape un annif. Et le mien en plus. Pourquoi j'ai pas dormi ? POURQUOI ?! TOUT CA C'EST A CAUSE DE moi.
*Silence*
... Ouais j'vous jure, j'sais pas, j'arrivais pas à m'endormir, alors voilà ._.
Non non rassurez-vous j'vais très bien, même si vous vous en foutez sûrement puisque ce qui compte c'est que je vous ramène la suite XD
Merci pour vos compliments et commentaires suite aux délires du dessus, si ça vous plaît, on remettra ça sans soucis !
Et sur ce place à la suite. Moi j'vais pioncer, il me reste deux heures avant que les invités n'arrivent... Comment je vais faire bordel... En plus si je me torche le martini à moi tout seul dans cet état ça va pas le faire... Ou peut-être que si justement ._. ...

Ah avant que je vous quitte ! Ya un truc que j'aimerais essayer avec vous.
Sephy et Hunter s'y sont essayés, et le rendu d'après eux est plutôt pas mal, alors... Vu qu'on reprend le côté un peu "horrifique" stressant avec cette partie là, je vous propose une petite musique d'accompagnement qui saura parfaitement égayer le passage en question ^o^
http://www.youtube.com/watch?v=i527miHpvU8&feature=related
Je vous conseille juste de ne pas l'écouter tout de suite. Commencez votre lecture calmement, puis quand vous arriverez au second paragraphe (vous comprendrez vite), mettez de suite la musique en route. Et comme je vous prends pas pour des cons je mettrai une astérique juste avant, histoire de bien vous situer pour quand appuyer sur "Play" (une astérique c'est ça : *).
Vous avez compris les enfants ? *Se fait défoncer allègrement*
Bref, libre à vous d'essayer ou non. Vous voulez un autre conseil ? Lisez cette partie en pleine nuit, avez la musique en arrière-plan, seul(e) dans votre chambre (ou dans vos toilettes, n'importe). Moi j'ai bien aimé perso ^o^
A la prochaine !



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)



Quand j’étais gosse, je me posais toujours beaucoup de questions.
Comme par exemple, comment faisait ma mère pour éteindre son clignotant tout en tournant le volant ? Ou bien, comment font les mouches pour toujours s’envoler pile au moment où on veut les frapper ? Qu’est-ce qu’il y a derrière un miroir ? Qu’est-ce qui se trouve sous nos pieds, sous le bitume ? De l’herbe aplatie ? Pourquoi une fourmilière est-elle construite en pyramide ?
C’est quoi, la mort ? Et puis, se pourrait-il qu’il puisse exister un destin pour chacun d’entre nous ? Se peut-il que notre histoire ait été écrite à l’avance, et qu’on avance simplement sur le chemin qui nous est réservé ?
Au fur et à mesure que le temps passe, on obtient certaines réponses. Alors le monde perd peu à peu de sa magie. Ne pas savoir, c’est pouvoir imaginer. C’est peut-être pour ça que je donne l’air d’être un idiot. Je suis dans mon monde. Je suis encore un sale môme, au fond, avec mon air stupide et mes blagues vaseuses. Un peu comme un enfant qui ne mesure pas le poids de la réalité.
C’est peut-être ça, ce qui m’était réservé. L’empathie. Le chemin de celui qui ressent. La solitude derrière les apparences. La souffrance cachée sous le masque d’un simple d’esprit.
Dans ce cas, passons un deal.
Laissez-moi rester un enfant, et je vous foutrai la paix ! Enfin, peut-être.



NightDreamers
Chapitre 25 ~ Paradoxe


Donf guetta le réveil de son amie. Lorsque celle-ci sembla émerger de son long sommeil, il soupira de soulagement et approcha un peu plus sa chaise du lit. Sephyra ouvrit alors des yeux cernés de fatigue. Ses paupières clignèrent plusieurs fois avant qu’elle ne recouvre sa vision. Son premier réflexe fut de tourner légèrement la tête pour fixer Donf.
-   Salut, lui dit ce dernier en souriant gentiment.
La roussette sembla vouloir répondre, mais ses lèvres restèrent ouvertes et elle garda le silence plusieurs secondes.
-   Où est Zalosta… ? Demanda-t-elle finalement en se relevant sur le matelas, gardant la couverture sur sa poitrine avant de se rendre compte qu’elle était habillée.
-   Elle est partie quand je suis arrivé.
-   Mais… Depuis quand… Attends, reprit Sephyra en se massant les tempes.
Sa bouche était un peu pâteuse et sa tête l’élançait. Elle se sentait prise de légers vertiges. Il lui semblait qu’elle se réveillait d’un long rêve. Et pas des meilleurs. D’autant que la faible lumière de l’unique ampoule au plafond ne la réveillait pas complètement de ses songes.
-   Quand es-tu arrivé, toi ? Et où est Hunter ?
-   Hunter est parti faire cavalier seul, j’en ai bien peur… Quant à moi, c’est Kane qui est venu me chercher il y a maintenant quelques jours. Il s’est passé bien des choses depuis la dernière fois…
-   Et donc Zalosta est partie quand tu es arrivé ? Résuma la roussette en regardant de biais l’ancien cuistot.
Celui-ci hocha la tête en signe d’acquiescement. Sephyra resta quelques secondes à gamberger les informations, puis grimaça en soupirant.
-   Mais enfin elle est partie, d’accord… Mais où ? Elle n’a rien dit ? Elle n’est pas revenue depuis ?
-   Euh, tu sais…, se défendit Donf en levant les bras, souriant de manière gêné. Zalosta quand elle est dans ses réflexions, ‘faut surtout pas la chercher…
-   Dans ses réflexions ? Releva Sephyra en interrogeant son interlocuteur du regard.
-   Elle semblait plongée dans ses pensées. Tu sais, elle tenait beaucoup à ces enfants.
Un silence prit place après ces derniers mots. Le fait d’introduire l’événement de la mort des enfants comme ça, si brutalement, n’était pas très délicat. Sephyra détourna la tête en reposant ses yeux sur la couverture bleue. Elle se rendit compte que depuis son réveil à Amelicäa, elle n’avait pas vraiment essayé d’engager la conversation avec son amie la hérissonne. Celle-ci ne l’avait pas montré non plus. Mais peut-être que la mort des enfants la touchait beaucoup plus en profondeur qu’elle ne le laissait paraître en surface.
-   « Peut-être »… ? Pensa la roussette pour elle-même. Peut-être, mais quelle abrutie ! C’est certain, un point c’est tout ! Quelle idiote, mais quelle idiote…
Elle soupira, puis frissonna. Sur le mur à sa gauche, la seule fenêtre de la chambre avait un air désolant – tout comme le reste de la pièce. Les carreaux étaient fendus de part en part, et le vent s’y engouffrait sans retenue, faisait voler les draps rouges qui servaient de rideaux. Concernant la chambre en elle-même, les murs étaient défraîchis, le papier peint – terne – se décollait à plusieurs endroits, laissant entrevoir les lattes en bois horizontales des murs.
-   Où est-ce qu’on est ? Demanda Sephyra en jetant un coup d’œil circulaire à la chambre.
-   Dans un vieil hôtel abandonné. C’est Kane qui nous a amenés là.
-   Kane…
La roussette balança ses jambes hors du lit et resta assise sur le matelas, légèrement voûtée, les mains tendues sur la couverture. Elle était de dos à Donf.
-   Dis-moi, pourquoi est-ce que tu es là ? Demanda-t-elle d’une voix sourde.
Son ami haussa les sourcils de surprise.
-   … Pour te surveiller, répondit-il simplement.
-   Pour me surveiller ! Reprit la roussette en montant l’intonation. Tiens donc. Et alors, tu as accompli ta mission ?
-   Ma mi… Quoi ? Attend, j’étais à ton chevet pour surveiller ton état. Je m’inquiétais pour toi. Il y a quelque chose de mal là-dedans ?
Sephyra détourna la tête en sifflant entre ses dents. Puis Donf se leva soudainement et chercha dans sa poche de jean avant d’en ressortir l’alliance dorée.
-   Tiens, Zalosta m’a rendu ça avant de partir. Et tes katanas se trouvent au pied du lit.
La roussette se leva sans même jeter un regard à son interlocuteur qui gardait le bras tendu vers elle, la bague au creux de la main. Elle fit le tour du lit, passa derrière Donf qui la regarda faire sans rien dire, prit ses katanas et en sortit un de son fourreau avant de le regarder amoureusement.
-   Tu t’inquiétais pour moi. C’est mignon. Mais ça ne me touche absolument pas.
-   De quoi… ?
Sephyra se retourna lentement, lame en main levée face à lui. Elle le fixa d’un éclat sans pitié.
-   Qui te dit que je ne suis pas une méchante ? Susurra-t-elle en s’avançant vers le jeune homme.
Donf recula sans cesser de fixer la roussette. Son visage restait de marbre, mais il voyait dans les yeux de son amie qu’elle ne jouait pas. Il fut rapidement coincé, dos au mur. Sephyra lui fit face de toute sa hauteur, katana levé à ses côtés.
-   Tu veux me tuer ? Vas-y. Un mort ne représente rien pour la balance, et je ne suis pas d’une grande utilité de toute façon. Si je dois mourir par ta main, alors ne te gêne pas.
La roussette eut un étrange sourire. Puis elle leva son katana des deux mains, lame pointée en direction du cœur de sa victime. Elle le tendit légèrement en arrière, puis trancha l’air d’un geste vif. La lame se ficha dans le mur effrité.
Sephyra et Donf se fixèrent.
-   Pourquoi tu n’as pas eu peur… ? Souffla la roussette.
-   Parce que j’ai confiance en toi.
-   Mais on ne se connaît pas ! S’écria-t-elle en retirant brutalement sa lame du mur et en secouant la tête. Ca n’a aucun sens ! Comment moi… Comment je pourrai avoir confiance en toi ? Comment savoir… Comment discerner le mensonge de la vérité ?!
Le cuistot baissa la tête. Il regarda la bague, la serra dans la paume de sa main, puis la présenta à nouveau à sa propriétaire.
-   Tu peux au moins avoir confiance en elle, non ?
Sephyra fixa l’alliance dorée quelques secondes, puis se détourna en croisant les bras après avoir jeté son katana sur le lit.
-   Figure-toi que non, murmura-t-elle de dos à son interlocuteur.
-   Comment ça… ?

*
L’ampoule au plafond clignota alors. Un étrange bourdonnement se fit entendre, alors que la lumière s’éteignait et revenait. Puis elle grilla soudainement. Plongés dans le noir, Sephyra et Donf ressentirent tous les deux un étrange frisson leur parcourir la nuque et le long du dos. Quelque chose venait de pénétrer dans la pièce. La lumière du réverbère dans la rue, juste en face de la fenêtre, laissait entrevoir quelques ombres sur le mur adjacent à la fenêtre et celui qui lui faisait face, où se trouvait également la porte d’entrée. Donf aperçut alors sur ce même mur son ombre se disloquer lentement, ramper sur la surface alors qu’il ne faisait aucun geste. Seul son cœur tambourinait dans sa poitrine.
Ce monde sera bientôt connecté.
La roussette et le jeune homme se regardèrent. Ces mots, c’était une intonation enfantine qui les avait murmurés dans la pénombre.
Les âmes de ses habitants, seront…
Les ombres sur les murs n’en finissaient pas de croître et de décroître, de ramper insensiblement dans leur danse macabre.
… plongées dans les ténèbres.
A ce moment là, il y eut un étrange grattement. Un grattement qui provenait de l’autre côté du mur d’entrée. Donf et Sephyra regardèrent la porte d’entrée, ouverte, qui se trouvait à la gauche du mur. Le couloir sur lequel elle s’ouvrait était plongé dans la pénombre, hormis la toute petite partie que révélait la faible lumière du réverbère. Des bruits de pas, lents et pesants, se firent alors entendre, parcourus d’étranges gémissements sourds. La roussette et l’ancien cuistot se regardèrent brièvement avant de fixer l’entrée. Les pas se traînaient lentement, un par un, derrière le mur. Quelque chose approchait dans le couloir. Soudain, une main se plaça sur l’encadrement de l’entrée. Une étrange main d’un gris terne à quatre doigts et aux ongles longs et noircis. Puis son propriétaire se dévoila lentement à l’entrée, sortant du couloir. Sephyra et Donf eurent le même mouvement de recul lorsque la créature posa un de ses pieds étranges dans la chambre. Le monstre n’avait d’humain que le tronc et les quatre membres. Le reste était tout simplement informe. Ce qui lui servait de pieds étaient plats, avaient trois doigts, et étaient du même gris terne que la main et le reste du corps. Les jambes et les bras étaient démesurés, et la créature se tenait d’ailleurs voûté, une main sur l’encadrement, l’autre tenant le haut de l’entrée comme si elle tentait de s’extraire d’un couloir trop petit pour elle. Le tronc était celui d’un humain maigre à un point presque impossible. Les côtes ressortaient clairement sous la peau, et le ventre étaient rentré de l’intérieur. Il n’y avait aucun signe de nombril. En outre, la créature ne portait aucun vêtement. Son entre-jambe était lisse, tout simplement. Mais ce qui terrifia d’autant plus la roussette et le jeune homme, c’était la tête de la créature. Elle ne possédait pas d’yeux, pas plus d’oreilles. Deux fentes rétrécies faisaient office de nez. Et le crâne était comme les quatre membres, démesuré, inhumain, comme ovale.
La créature renifla légèrement en levant son énorme tête. Puis ce qui lui servait de lèvres se retroussèrent, et trois rangées de dents triangulaires, blanches et affutées, se révélèrent alors que la créature poussait un gémissement rauque de satisfaction.
-   Si tu veux mon avis, on en discutera plus tard, laissa échapper Sephyra en prenant la seule chaise de la pièce des deux mains après y avoir récupéré son manteau de cuir rouge.
Ce qui eut pour effet de sortir Donf de sa léthargie. Alors que le monstre levait déjà ses longs bras en piaillant bizarrement, Sephyra jeta la chaise contre la fenêtre. Celle-ci se brisa de toutes parts dans une explosion de verre assourdissante. Au moment où l’être informe allait se jeter sur Donf, celui-ci suivit le même mouvement que son amie et sauta juste après elle à travers le trou béant. Au moment où il passait à travers, son bras érafla un morceau de verre resté coincé dans l’encadrement de la fenêtre. Ils atterrirent presque au même moment, joignant à leurs grimaces un roulé boulé maladroit sur le bitume de la route. Ils avaient sauté du premier étage. Donf se releva en poussant un grognement de souffrance, que Sephyra eut tôt fait d’approuver en suivant le même mouvement.
-   Je te rappelle que tu as des ailes, en tant que roussette !
-   Mais je m’en suis pas servi depuis trop longtemps…, grogna-t-elle en levant ses jambes endolories pour les décontracter.
Ils n’eurent pas le temps de pousser plus loin leurs chamailleries. La créature atterrit souplement juste devant eux sur ses deux longues jambes avant de se tourner vers ses proies. Une longue langue verte sortie de ce qui lui servait de bouche pour claquer dans les airs alors qu’elle se tenait comme un gorille, ses longues jambes pliées sur les côtés, ses deux poings repliés contre le sol. Elle pencha sa longue tête sur le côté en émettant un râle guttural de plaisir.
-   Là, j’avais envie de dire cassos ?
-   Tout à fait, approuva Sephyra en joignant la parole au geste.
La roussette et le jeune homme prirent leurs jambes à leur cou en suivant la route déserte, tentant de mettre le plus de distance entre eux et l’étrange créature.
-   Mais qu’est-ce que c’est que ce truc encore ?! Ne put s’empêcher de s’écrier Donf dans sa course.
-   J’en sais rien, mais ya pas que ça de bizarre, regarde autour de toi !
Une brume épaisse les entourait, les plongeant dans un abysse dont les contours des immeubles les plus proches et les panneaux de signalisation jouaient le rôle de silhouettes informes et redoutables. La route qu’ils suivaient n’en était que plus interminable, et seul la ligne blanche au milieu leur servait de repère dans cette mer de brume. Sans ça, ils se seraient définitivement perdus. Donf sentit même un début de panique le gagner. Le brouillard était opaque, on aurait pu le trancher au couteau. Il s’insinuait en lui, l’empêchait de respirer convenablement. A chaque nouveau pas de course, la chape de brume se transformait en rideau de fumée qu’il avalait avec de plus en plus de mal. Bientôt essoufflé, il s’arrêta rapidement en tenant fermement son maillot au niveau de son cœur, sous son manteau.
-   Mais qu’est-ce que tu fais ?! S’écria Sephyra en voyant son ami s’arrêter tout à coup. Si on reste pas ensemble on va se paumer, dans ce brouillard ! Tu dois continuer ! Allez, un petit effort, quoi !
-   Je… J’en peux plus…, réussit à dire l’ancien cuistot alors que l’essoufflement gagnait sa gorge et l’empêchait presque de reprendre sa respiration.
Grognant soudainement, il s’affaissa sur lui-même. Réussissant à ne pas tomber complètement, il posa une main sur le sol et resta à genoux sur la route, la bouche grande ouverte en quête d’un nouveau souffle qui ne venait pas. Son cœur eut un nouveau soubresaut qui le laissa pantois. Sephyra s’approcha, se rendant bien compte que quelque chose n’allait pas.
-   Qu’est-ce que tu as… ? Demanda-t-elle en s’agenouillant près de son ami, jetant un regard circulaire aux alentours.
Elle craignait par-dessus tout que la créature ne les rattrape. Un rire étouffé trouva un écho dans la brume épaisse. La silhouette du monstre se découpa lentement juste devant eux. Elle avait la bouche grande ouverte… Anormalement ouverte. Ses fentes reniflaient l’air en se délectant d’un plaisir malsain de l’odeur qu’elles percevaient.  La créature se releva alors très lentement de toute sa hauteur. Elle étirait ses longs bras sur les côtés dans des déhanchements désynchronisés, et balançait sa tête de droite à gauche en émettant des craquements bizarres. Une fois complètement levée, elle faisait presque trois têtes de plus que la roussette. Celle-ci fixait justement le monstre tout en aidant Donf à se relever, s’attendant à chaque instant que leur adversaire se rue sur eux. Elle avait laissé ses katanas dans la chambre de l’hôtel.
Au moment où il sembla vouloir se jeter sur eux, deux puissantes lumières percèrent la brume avec force derrière le monstre. Donf et Sephyra furent aveuglés. Le jeune homme détourna la tête, la roussette plaça un bras en visière en fermant les yeux. Il y eut un bruit de klaxon, un crissement de pneus, puis plus rien. Sephyra rouvrit prudemment les yeux en abaissant son bras et resta muette de stupeur en contemplant la voiture qui s’était arrêtée à deux centimètres d’eux. Son cœur ne fit qu’un tour.
-   Non mais ça va pas de rester plantés là en plein milieu de la route ?!
Le chauffeur levait un poing à travers la vitre baissée de sa voiture. Sephyra, encore sous le choc, jeta un regard aux alentours. Plus de brume. Plus de monstre.
-   Foutez-moi le camp de là bande de drogués ! S’écria à nouveau le chauffeur en klaxonnant bruyamment.
Sephyra prit Donf par les épaules pour l’amener sur le trottoir. Celui-ci reprenait sa respiration. La roussette regarda la voiture s’éloigner sur la route.
-   Donf, dis-moi qu’on n’a pas rêvé…, murmura-t-elle à son compagnon.
Celui-ci hocha la tête en signe de négation tout en ingurgitant difficilement.
-   Non, lâcha-t-il enfin en parvenant à se redresser, une main toujours plaquée au niveau de son cœur. Nom de dieu non, ça, on n’a pas rêvé…

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mai 01, 2010, 03:57:11 pm
Bon ok, avec la musique, c'est spé... Mais pour rajouter un truc macabre à l'ambiance que tu as proposé, il y a autre chose... Le vent qui tambourine à ta fenêtre et l'orage (pas besoin d'être seul dans le noir ~~).

Comme je l'ai précédemment dit, c'est spé comme partie... La brume, l'histoire du monde qui a été connecté.... (Kingdom... *SBAF). J'ai eu un peu de mal avec le début du chapitre, je me rappelais plus de la partie précédente (quand tout le monde pête un câble à moitié ~~). Donc Zalos' saybarrée, Donf is back... Sephy n'a plus confiance en rien (j'ai limite envie de dire qu'elle n'a foi en rien ni personne pour le coup, ce qui est compréhensible).

La description de la brume était pas mal... J'ai pensé à FF9 pour le coup *se fait tuer*. Ensuite, pour la créature informe, pas bien compliqué de se l'imaginer (Guntermore serait-il parmi nous ? *meurt une dernière fois*).

J'ai bien hâte de revoir Saïko et Myosotis, car si je me rappelle bien de la précédente preview, va y'avoir du massacre ^o^.

PS : y'a des fautes, mais j'avais un peu la flemme de faire le relevé (mais certaines auraient pu être évitées avec une dernière relecture ;)).


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 01, 2010, 04:07:52 pm
Aaah bon plan la musique, un poil déconcertant au début, pour relier la lecture au son, mais après ça roule du tonnerre. Surtout quand les parties de musiques collent à ce qu'il se passe o3o

La bestiole m'a un peu fait penser à l'arrivée du ... du machin, du Détraqueur dans Harry Potd'fleur. La grosse main, puis BWAHDANSTAGUEULE. Si ça se trouve c'est juste parce qu'il pue de la gueule qu'il a la langue verte .o. Oh un air de famille avec le vilain de Arthur et les Mini-mois, l'autre Malt... malthazar ? Dans les bouquins j'veux dire, le film suxxe trop.

Bref un mégamix de vilain paboalienpredatordevilain, ça manquait presque. Et donc, ces vilains viennent de l'ombre, comme à la lumière y'avait plus rien ?
En plus, prendre pour food Sephyra et Donf ~~ Y'a mieux comme viande de choix : Les ailes ça se bouffe pas et les lunettes non plus. */SBAF

M'enfin. Ravie de revoir un semblant de nouveau ici, si j'puis dire.
(*tire la langue aux autres paske preums à poster*)

EDIT : NON O_o SORA, VA MOURIR !! *lui balance des grille pains dans laggle*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 01, 2010, 06:54:39 pm
Ouais, la suite !! >w<

J'avais hâte de la voir, et en effet elle est bizarre, cette suite Oo
Sephyra m'a fait peur, quand elle a voulu tuer Donf ! En même temps vu ce qu'il s'est passé dans l'ancien chapitre, c'est vrai que c'est dur de faire confiance aux autres, mais voilà quoi, Donf il lui a rien fait le pauvre T.T

Ce monstre est trop bizarre en tout cas !! Encore une fois j'aimerai pas me retrouver en face de lui >.< Rien que la manière dont il est décrit fout les jetons, j'aime pas ça j'aime pas ça >.<
*Cours se cacher dans un coin, toute tremblante*
Ce qu'on peut dire c'est que le chauffeur est tombé à pic ! Merci m'sieur ^^
Ah, et que Donf devrait franchement arrêter la cigarette, c'est pas bon pour lui ça ^^" *Se fait taper*

Hum... En tout cas je me demande ce que c'était que cette chose. Et la voix qu'ils ont entendu. Et...
Bon, plein de question qu'il est inutile d'énumérer, mais bref  ::P:

Superbe chapitre quoiqu'il en soit ! J'ai adoré, comme toujours ! ^^
Bon courage pour la suite, papa !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 01, 2010, 09:47:50 pm
Je confirme, arrête de fumer, fils è__é
Hem, sinon la suite, je l'avais lue presque en entier chez toi, donc je te répète que j'ai beaucoup aimé, c'était stressant à souhait et très bien rédigé. J'ai adoré en somme, et j'ai bien hâte de découvrir la suite, car ce sera une surprise complète cette fois ! Ah, et pardon pour le comm ridicule. Je me rattraperai la prochaine fois ^^

Bonne continuation !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mai 02, 2010, 02:45:30 pm
Hum, j'avais pris du retard moi. J'avais même pas encore lu le chapitre 24 que déjà le début du 25 était sorti !
Bon, maintenant, j'ai rattrapé le train !

Bon, j'ai pas grand chose à dire en fait, je suis mauvais commentateur. J'ai beaucoup aimé la poursuite avec le gros monstre, surtout que la musique bien flippos collait très bien à l'ambiance. Très bon choix.
Maintenant, je ne veux qu'une chose : la suite ! XD

Ah, et mention spécial au Making Of de l'épisode 24, j'étais écroulé de rire !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 05, 2010, 04:12:46 pm
Saluuuut j'vous ramène la neige/pluie/tempête/vent/soleil (mentions à rayer selon votre position géographique) ^o^ *Meurt
J'ai remarqué un truc en regardant un peu mon dossier (compact) de NightDreamers sur mon ordi et j'me suis rendu compte... Que mine de rien on approche vraiment de la fin de la 3e partie de cette fic. Ca m'a sauté aux yeux sans prévenir et là j'me suis dit "merde, si je veux terminer de cette façon, va falloir radicalement bouger les choses ._.". DONC voilà le programme :
Après le pétage de plombs aux ténèbres du chapitre dernier et l'apparition d'une créature bizarre qui fait flipper ta race, on va remonter les manches de la chemise pour faire avancer le dram*SBAF le scénario. Non parce que mine de rien j'ai un quota de morts à respecter et jusque là je veux pas dire mais j'y suis allé léger, ça me démange les doigts ~~
Résumé : Nous en sommes au chapitre 25, je suis en train d'écrire le 26 (à moitié terminé), et la 3e partie devrait aller jusqu'au chapitre 29 logiquement. Le chapitre 25 que je poste actuellement étant d'une longueur assez conséquente, il sera posté en trois fois (je poste la deuxième maintenant et la dernière dans quelques jours, pour faire court).

Jusque là, la violence et les coups se faisaient à travers les paroles et l'avancée scénaristique, sans grand efforts visuels et sans effusion de sang/morts. Mais on va vraiment entamer la dernière étape de cette fic, pour le coup.
Vous êtes toujours prêts à me suivre ?
Au fait Capita, ton commentaire était délirant, j'étais plié XD

Merci à vous tous, je vous laisse avec la suite ! En gros ? Entre un remake de l'Exorciste et une scène romantique avec couteau à la main, vous allez vous en prendre plein la gueule. Pauvre Saïko, pauvre Hunter ~~ *Fuit
A la prochaine !



-   Elle t’a demandé de la laisser partir.
Hunter n’ouvrit pas les yeux. Il sentait qu’autour de lui, on bougeait. On parlait. Il sentait les liens qui le retenaient attaché à la chaise.
-   Tu sais déjà qu’elle n’ira pas en Enfer. Moi, à ta place, je m’en réjouirais.
La voix du démon résonna dans la tête de Hunter. Celui-ci laissa échapper un léger grognement.
-   Il est réveillé ? Entendit-il près de lui.
Des rires, puis d’autres paroles qu’il ne parvint pas à distinguer clairement. Il sentit clairement la gifle lui décrocher la tête sur le côté. Elle était arrivée sans prévenir, violente, impitoyable. Le jeune homme cracha une giclée de sang sur le côté avant d’entre-ouvrir des yeux cernés de fatigue. L’endroit était insalubre et peu lumineux. Des silhouettes se découpaient face à la seule ampoule accrochée au plafond bas. Des silhouettes qui lui faisaient face.
-   Allez réveille-toi, espèce de connard. C’est pas marrant de te torturer quand tu pionces.
De nouveaux rires. Quelque chose dérangea Hunter. Mais il ne sut pas quoi. Il était encore trop dans les vapes. Une silhouette s’abaissa à sa hauteur. Mais il ne distingua pas le visage de celui qui lui faisait face.
-   Eh, tu réponds quand on te parle.
On lui attrapa le nez pour lui remonter violemment la tête en hauteur.
-   Tu piges, sale con ?
-   Va te faire, articula Hunter.
Un craquement sonore. Le type lui déboita le nez d’un coup sec sur le côté. Hunter gémit de souffrance et serra aussitôt les dents, s’en voulant de suite d’avoir montré un signe de faiblesse. Mais la douleur se répercuta tout le long de son crâne. Il sentit son sang se déverser sur ses lèvres et son torse. L’autre lui cracha sur le visage avant de se relever.
-   A tout prendre, je finis par me demander si l’Enfer se trouve pas ici non plus…
Hunter recracha le sang qu’il avalait sans le vouloir. Celui-ci coulait à flot, et il ne pouvait plus respirer par le nez. La bouche grande ouverte à la recherche d’un second souffle, il s’étouffait presque avec son sang. Il toussa et cracha une nouvelle fois en baissant la tête du mieux qu’il pouvait.
-   Bon, il est réveillé au moins, éluda quelqu’un d’autre en croisant les bras et en souriant. On va pouvoir s’amuser !
-   On commence par quoi ? On pourrait le violer.
-   Va te faire foutre toi, avec tes conneries de pédé.
-   Bah sans aller jusque là on peut quand même s’amuser avec ce qu’il a entre les jambes. Ca lui fera les pieds quand il aura la tige de coupée !
-   Eh toi, file-moi ta clope !
On s’agenouilla face à lui. Hunter cru distinguer les traits d’un adolescent sur le visage qui lui faisait face en souriant sadiquement.
-   Ouvrez-lui la bouche et faîtes gaffe à ce qu’il vous croque pas les doigts. On va lui brûler sa putain de langue…
Les autres ricanèrent avant de s’approcher d’Hunter.
-   Tu comptes te laisser faire longtemps ?
Le jeune homme, mal en point, releva légèrement la tête. C’était des adolescents qui l’entouraient. Des gamins.
-   Tu connais la formule, mais c’est à tes risques et périls. Enfin là, de toute façon, vu comment c’est parti… T’as rien à perdre je pense.
-   Fais chier…
-   De quoi ?
Le gamin en face lui le dévisagea en grimaçant.
-   T’as dit quelque chose ? J’ai pas entendu. Répète voir ?
-   Eh, part’ner. Sans rancune hein ?
-   Fais ce que t’as à faire…
-   De quoi il cause, là ?
-   On va repeindre un peu cet endroit miteux. Ca pue la clope ici, il manque… Une petite touche de rouge. J’aime le rouge.
-   Je te fais confiance pour la déco. Tu te débrouilleras sans moi.
-   Il parle tout seul ?
-   Bon prenez-lui la bouche, il divague, là. On va le réveiller…
-   Bande d’abrutis, vous n’êtes que des gamins, persiffla Hunter. Réjouissez-vous, vous allez avoir un aperçu de l’Enfer… Montre-toi. Blowback.
Une expulsion brutale de force. Les adolescents furent projetés en arrière. Lorsqu’ils se relevèrent, ils contemplèrent avec stupéfaction l’aura blanche qui entourait leur prisonnier. Un rire sardonique, inhumain, résonna alors dans la petite pièce. L’ampoule au plafond clignota. Dans le noir, l’aura blanche se faisait d’autant plus visible qu’elle en devenait palpable, comme un fantôme bien réel. Hunter releva lentement la tête. Les adolescents reculèrent tous d’un pas, même ceux qui étaient jusque là restés un peu en retrait. Leur victime souriait largement. Ses pupilles s’étaient rétractées et ses iris avaient disparus. Deux fentes violettes restaient clairement visibles, même dans la pénombre. Deux des adolescents reculèrent jusqu’au mur derrière eux en jetant des regards effrayés vers Hunter. Un autre se releva en balayant l’air d’un poing rageur.
-   Arrêtez de mouiller vos frocs, il est encore attaché ! Il peut rien faire !
Les nœuds autour des poignets et des chevilles d’Hunter s’arrachèrent alors.
-   Oh, tu veux parler de ces attaches, gamin ?
La voix avait changé. Elle ne ressemblait en rien à ce qu’elle était auparavant. Perfide, menaçante avec son fond de moquerie sauvage et sadique, elle n’appartenait plus à Hunter. Elle venait de quelque chose d’autre. Quelque chose qui prenait possession de la pièce et de l’âme de ces enfants. La porte métallique, derrière les ados, eut un cliquetis sonore.
-   On va pouvoir s’amuser ensemble, vous et moi…
Hunter se passa une langue sur ses lèvres en se relevant de son trône de torturé avec un charisme non feint. Il porta sa main droite à ses côtés. Une flamme blanche lécha sa paume, avant qu’une silhouette prenne contenance. Celle d’une lame effilée, peu longue, toute blanche, comme auréolée d’une énergie spirituelle. Les adolescents se regardèrent, tétanisés de peur.
-   Bon, quel est le premier qui se dévoue pour perdre ses ongles l’un après l’autre ? Je compte jusqu’à dix, sinon j’en prends un au hasard…
-   On… On va pas se laisser faire ! Tenta de rétorquer le même qui avait essayé de faire bonne figure auparavant.
Il y eut un petit silence au cours duquel le démon pencha légèrement sa tête sur le côté. Puis il sourit un peu plus.
-   Sept. Sept contre moi. C’est trop peu, mais on fera avec… Ya combien de litres de sang par humain, déjà… ? Assez pour repeindre les murs de cette cave, j’espère…
Blowback ricana sardoniquement. Les adolescents sortirent leurs canifs ou autres couteaux, deux d’entre eux tremblant déjà de tous leurs membres. Le démon leva alors ses bras sur les côtés en ouvrant grand la bouche, exhalant son haleine toute droit venue des enfers, les yeux grands ouverts et la mine plus que réjouie, ses pupilles encore plus rétractées dans l’idée d’un bain de sang.
Et quand les gamins se jetèrent en hurlant sur lui, une effusion d’hémoglobine ne tarda pas à gicler dans tous les sens.


*****
***

Myosotis et Saïko marchaient d’un pas tranquille sur le chemin de terre. A leur gauche, une longue lisière de forêt parcourait quelques bons kilomètres, d’où leur provenaient des hululements et d’autres bruits nocturnes. A leur droite, un champ de blés s’étendait sur une vaste étendue, dont un léger vent froid annonciateur de l’hiver faisait frémir les tiges d’un calme bruissement dans le silence de cette nuit sans lune. Saïko n’avait aucun mal à voir dans la pénombre ; quant à Myosotis, sa vision humaine s’habituait peu à peu à l’obscurité totale de la pleine campagne au fur et à mesure des nuits qu’elle passait à marcher en compagnie du goupil. Et quand les ténèbres se faisaient vraiment trop persistantes, Saïko n’avait qu’à enflammer légèrement une de ses mains et la tenir levée à ses côtés pour illuminer de son pouvoir la pénombre étouffante.
La jeune femme s’était réveillée dans la journée. Elle n’avait pas parlé dès lors, restant plongée dans ses pensées comme un pantin ayant perdu son âme dans quelque profondeur obscur. Saïko, bien qu’inquiet pour son amie, avait repris la route et marchait juste devant en ouvrant le passage, respectant le besoin d’introspection de la jeune femme. Après tout il ne la connaissait pas, ni elle, ni son histoire ; ni ce qui avait bien su passer durant sa léthargie de plusieurs jours pendant lesquels il n’avait pu que rester campé à ses côtés en attendant son réveil.
Saïko jeta un rapide coup d’œil derrière lui pour s’assurer qu’elle le suivait toujours. La silhouette de la jeune femme se découpait difficilement de la pénombre, mais il l’aperçut à quelques pas derrière lui, les bras croisés comme de coutume, la tête légèrement baissée. Il s’arrêta pour attendre qu’elle le rejoigne.
-   Ca va aller… ? Demanda-t-il d’une voix calme lorsqu’elle fut arrivée à sa hauteur.
Une nouvelle fois, comme à chacun de ses essais pour briser le silence entre eux, elle se contenta de stopper sa marche, sans rien répondre, sans même un geste. Le goupil soupira en détournant le museau sur le côté. Puis il leva les yeux sur le ciel nocturne. Ca et là, quelques étoiles perçaient les masses nuageuses qui traversaient l’horizon.
-   Je ne sais pas ce qu’il s’est passé exactement, mais…
-   Sais-tu ce qu’est le meurtre ?
Saïko regarda la jeune femme en arquant les sourcils de surprise. Celle-ci le fixait. Mais dans la nuit, il ne parvenait pas à distinguer clairement son regard.
-   Tu veux dire, la raison pour laquelle un être peut en tuer un autre ? On a tous plus ou moins ressenti cette pulsion un jour dans notre vie, mais… La différence se fait entre ceux qui sont capable de se retenir, et d’autres qui n’ont pas eu cette chance. Les raisons peuvent être infinies.
-   Non.
Le goupil se retourna tout à fait pour faire face à son interlocutrice, les sourcils froncés en signe d’incompréhension. Voilà plusieurs heures qu’elle s’était éveillée et n’avait pas ouvert la bouche, et la première fois que cela lui arrivait, c’était pour engager la conversation sur le meurtre en pleine nuit ? Le renard avait du mal à comprendre où elle voulait en venir.
-   Non, reprit Myosotis en décroisant les bras. Il existe déjà une différence considérable entre un meurtre et un massacre. Il existe des personnes qui tuent des gens sans raisons, et en grande quantité. Il en existe d’autres qui ne tuent qu’une seule personne, et qui ont une raison pour le faire. Mais sais-tu la différence qu’il existe vraiment entre les deux ?
Le goupil secoua la tête en signe de négation.
-   L’éthique d’être humain. Tuer une personne, sais-tu ce que c’est… ?
-   Je me suis déjà battu de nombreuses fois, mais je n’ai jamais été jusqu’à tuer quelqu’un proprement dit… Mais où veux-tu en venir exactement ?
Myosotis s’avança lentement pour faire face à Saïko. Son visage reposait à quelques centimètres seulement de son museau.
-   Lorsqu’on tue quelqu’un, on perd son éthique d’être humain. Tu comprends ? Peu importe la raison ou le nombre de victime. Dès le moment où on a pris la vie d’un être qui nous ressemble dans notre éthique, dans notre morale, on ne peut plus se baser comme étant similaire à notre victime. Quelque chose se brise en nous. A jamais. Saïko…
Le goupil resta tendu.
-   Pourquoi mes yeux voient la mort…
La jeune femme trembla. Le renard la prit par les épaules avant de la serrer doucement contre lui. Heureusement, Myosotis n’était pas très grande pour une humaine. Ils étaient de la même taille.
-   Tu n’as jamais demandé à avoir ce pouvoir, tu n’as pas à t’en vouloir, tu sais…
-   Mais pourquoi… Oui, pourquoi est-ce que je ressens ça, pourquoi je le sais au fond de moi, ce sentiment… C’est si étrange, si… Paradoxal…
La jeune femme passa ses bras dans le dos du goupil et s’y cramponna, enfouissant son visage dans sa douce fourrure.
-   Qu’est-ce que tu ressens ? Demanda-t-il posément.
-   C’est envers toi… C’est quelque chose de puissant et d’éphémère, aussi… Doux, comme les ailes d’un papillon… Mais pourquoi, pourquoi…
Myosotis se cramponna un peu plus en répétant le même mot. Saïko ne comprenait plus. Soudainement, la jeune femme se balança en avant, les faisant tomber tous les deux à la renverse. Le goupil se retrouva allongé par terre, la jeune femme à califourchon sur lui. Il tenta de se relever en s’aidant des coudes, mais Myosotis plaqua une main sévère sur son torse, le calant à terre.
-   Que… Qu’est-ce que tu fais… ?
Saïko tenta de distinguer le regard de la jeune femme malgré la pénombre. Mais elle gardait le visage baissé. Ses mèches brunes se balançaient devant son visage en même temps qu’elle respirait lentement mais fortement. Sa main posée sur le torse du renard descendit alors le long du ventre dans une longue caresse.
-   Myosotis, arrête…, souffla Saïko en grimaçant.
-   Oui, c’est ça…, murmura-t-elle. Comme les ailes d’un papillon… Doux et fragile à la fois…
-   Tu n’as pas envie de faire ça, et moi non plus. Alors ne va pas plus loin, s’il te plaît…
La main de Myosotis se stoppa sur le ventre du renard. Plus précisément sur le haut de son pagne. Son autre main disparue un instant dans son dos. La seconde d’après, elle brandissait son couteau au-dessus du goupil. Celui-ci fixa la lame qui brillait à la faveur des étoiles sans comprendre comment ils en étaient arrivés là. Myosotis releva alors la tête pour regarder sa victime dans les yeux. Un sourire étrange, entre la tristesse et le plaisir, baignait ses lèvres.
-   J’ai envie de te tuer, Saïko…, souffla-t-elle sur un ton frôlant l’excuse.
-   Pourquoi… ? Murmura le renard.
-   Parce que je t’aime…
Une larme se fraya un chemin dans la fourrure du renard. Puis une autre. Myosotis pleurait. Elle leva son couteau. Saïko tenta de se relever, pris d’une angoisse grandissante. Mais elle le retint de force contre le sol en plaquant à nouveau une main ferme sur son torse.
-   Myosotis, arrête… !
-   Je t’aime…
La lame accrocha un instant la lumière des étoiles alors qu’elle filait dans un bruit furtif en direction de sa victime.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 05, 2010, 05:04:15 pm
Nooonn !!! Saïko, ne meurs pas ! T.T

Heu...
Coucou ^^"

Le chapitre est vraiment génial ! J'adore comment c'est décris *o*
La première partie... Pauvre Hunter >.< J'aurais pas aimé être à sa place, franchement ! >.< En tout cas, j'ai bien aimé, particulièrement parce que c'était super bien décris et qu'on imaginait bien comment Hunter voyait.
Par contre, j'arrive pas à croire que des enfants aient pu faire ça ! Ils sont vraiment affreux >.< Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils méritent bien leur fin, les pauvres, mais bon ! Et Blowback fait vraiment peur, avec ses idées bizarres de peinture sur les murs Oo
Il me semble avoir vu un oubli de mot dans cette partie, mais je vois pas quoi >.<

La deuxième partie était trop bien décrite. Je me répète, mais ne meurs pas, Saïko !! >.< Je veux pas que tu meurs !! >.<
En tout cas, ils sont trop choux avec Myosotis... Mais bon, tuer quelqu'un parce qu'elle l'aime, elle est un peu tarré cette fille Oo *Se fait tuer*
Je suppose que c'est un souhait presque impossible, mais je t'en prie, survit, Saïko !! T.T
Quoiqu'il en soit, à sa place j'aurai eu peur tout de suite !! *Cours se cacher*
Pas grand chose à dire sur cette partie, j'en suis désolée...
En tout cas, superbe deuxième partie de chapitre ! J'ai hâte de voir la troisième !! >w<

Bon courage pour la suite ! =D


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 05, 2010, 05:28:28 pm
Quand tu disais quota de mort, j'imaginais pas à ce point !! è_____é Ah et ravie que mon précédent commentaire te plaise o3o

Non mais j'suis en KYAAAH mode là o_o déjà Hunter qui péte un cable justifié et MYOSOTIS OMG QUI FAIT SA DECLARATION COMME CA C'EST UBER CLASSE O_o Mais ça ramène au quota de mort, t'es vraiment en manque ou quoi, Donf ?! èOé

M'enfin ! J'dis GG pour l'idée de "pédé" XDDDD J'ai eu une mauvaise image de rape sur Hunter là o_o ça aurait terni l'image de ND à jamais, puisqu'on sait tous que c'est Donf ou Saïko qui doit le faire. */va mourir.

Non mais Myomyo quoi o_o C'est, c'est juste mais KYAAAAH QUOI, les reflexions puis VAZY j'te fous par terre, je t'aime et je te tue paske j'ai faim ;o;....

...

Euh non. */SBAF Non mais zut quoi j'ai hâte de voir la troisième partie, ça fait too much là, des morts, des morts, des presques morts ! Déjà Donf et Sephy qui se font presque food, Blowback qui se régale et MyosotisXSaïko qui tourne au drame.
Non mais là o_____o c'est de la TRIIIIICHE, je voulais un BIZOO d'abord, APRES le meurtre ! Par un moyen X ou Y ça aurait accentué le bordel. */fausse conviction/*

Bien et donc troisième partie... J'ai hâte de voir ce que ça va être encore comme foutage de gueule oWo */agite ses bras dans tous les sens, se rue vers une Sephy ou une Sora qui va sûrement poster en braillant à tout va/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mai 05, 2010, 09:12:57 pm
OBJECTION !

Normalement, saymoi qui tue les gens parce qu'ils en aiment d'autres ! *meurt aussi*

Bon alors, je t'avoue que quand Hunter se fait décalquer le nez, j'ai eu mal aussi... Il est sympa Blowback, je l'appellerai quand j'aurai envie de repeindre ma chambre en rouge ^o^ (et je lui fournirai une bande d'étudiants à dépecer, ça le changera des ados).

Concernant Saïko et Myosotis... Bizarrement, j'ai pas été aussi transportée que je l'aurais cru... P'tet à cause du dernier truc que j'ai écrit/fini en date, 'fin bon... Tu aurais peut-être pu t'attarder sur le regard de Saïko (mais sachant que ça s'enchaîne assez vite, saynormal)... T'aurais du ralentir la scène pour qu'on voie bien le goupil en train de souffrir °w° (OMG, Eska a déteint sur moi !).

Sinon, j'ai vu une faute, un oubli de mot... Mais j'ai oublié de relever, donc je confie ça à Sephy qui passera après moi à mon avis ^o^. A plus tard pour la fin du chapitre é___è.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 05, 2010, 09:22:05 pm
Woh putain, on comprend rien ! Mais c'est trop bien !
*PAF
Bien, bien. J'ai hâte d'en savoir plus sur ces comportements étranges, et puis... Savoir comment on en est arrivés là. C'est encore des rêves à tous les coups mais... En effet comme tous tes persos le disent si bien, "comment discerner le mensonge de la vérité?"
Bref, je me pose des tonnes de questions... Comme de coutume. Mais j'attends la suite avec une impatience certaine!

C'est toujours aussi extra et j'attends avec hâte le dénouement de cette fiction hors du commun! Bon courage fils <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mai 05, 2010, 11:26:12 pm
Heeeeeeyyyyyh ?! *Cri d'exclamation Sardonique (j'aime ce mot :8):)*

Wha dah föck ?! Je savais que Myomyo (Trop forte Capita ! X3) s'attaquerait à Saïko, mais je pensais pas aussi rapidement ! ::o: En plus la scène du "J'ai envie de te tuer", je l'imaginais aussi dite avant la tentative, ce qui à mon sens aurait donné une plus grosse montée d'adrénaline et d'incompréhension ! x)

Mais "Wha dah Föck ?!" quand même là !
Surtout que "Pauvre Saïko, pauvre Hunter ~~", c'est plus Saïko qui va prendre là XD ! Hunter, un nez pété ça se remplace ! Au pire il se met ensuite à la Pop et il devient Roi *SHBÖCK*, mais Saïko, se faire perforer le cœur c'est déjà plus problématique ! XD
Mais la scène est pleine d'incompréhension, rappelez moi de ne jamais sortir avec une fille comme Myo' ! ._. J'espère quand même que Saïko va pas se laisser faire sans réagir, c'est une torche vivante quand même ^^. Et surtout pour quelqu'un qui a autant peur de la mort, mourir si facilement que ça, ça serait con XD *Saïko par se serrer contre Kayra en pleurant* Ouiiiiin, je veux pas mourriiiiir ! T^T (Ou du moins pas tout de suite >3>"...) ! Je veux pas servir non plus de nourriture pour Mante Religieuse après qu'elle ai utilisée mon corps pour satisfaire ses envies sexuelles ! T^T *Fuit*

La partie de Hunter est plus amusante dans le sens où c'est LUI qui tue des gens ! En plus j'ai jamais vu Blowback réellement à l'action donc c'est parfait ! °D On va voir ce que ce symbiote satanique a dans l'ventre !

Hâte de voir la suite ! Mais j'espère que Saïko s'en sortira quand même un peu è_é ! Hunter, je m'en fait pas pour lui, il gère sa race ! XD
Mais habituellement dans les films, c'est toujours le noir qui meurt en premier (Hunter ? *SHBÖCK*)alors ça serait pas juste ! T^T
Enfin bref, bonne continuation ! ::):

PS : Moi aussi je voulais qu'il y ait Bizoo en plus... é0è


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Mai 08, 2010, 09:57:06 pm
Ehhhhhhh mais c'est quoi ce bordel ? *SBLAF*
Alors là ça y va fort... Déjà le "vilainmonstrepabô" qui veut (ou plutôt : a cru) bouffer de la roussette *PAF* et Donf... La paranoïa dans toute sa dimension...

Après on va vers le "relativement" dégueulasse, avec Hunter et son nez pété, qui saigne de partout; des ados sans pitié (ouais, c'est ça...); sa... transformation (?); l'arrivé de Blowback (qui c'est celui-là ?); et de peindre les murs en rouge sang... qui plus est, avec du VRAI sang (et de la chair par-ci, par-là *AQUESBLAF*)...

Et, comme beaucoup de mond le sait, "les histoires d'amour finissent mal"... Pour preuve, Saïko qui est de beau draps (tachetés de sang... *PAF*) avec une Myosotis au bord du désespoir (quoique, elle l'est peut-être déjà)
Nan j'déconne, j'espère qu'il s'en sortira bien, c'est tout ce qu'on lui souhaite. *SBAF*

Et en plus, il est pas fini le chapitre ? On attend la suite, come d'hab !

Si ça se trouve, j'vais peut-être t'engager comme co-scénariste pour mon projet de BD *SBAFFA*


 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 11, 2010, 09:31:32 am
Merci à vous tous !
Six commentaires, quatre filles pour deux mecs. Cependant, il suffit qu'un membre de la gente masculine se trouve présent pour configurer la syntaxe au masculin. Que voulez-vous, le machoïsme perdure encore et toujours... Et c'est pas une mauvaise chose parfois ~~ *Fuit
Non en fait je suis en train de retrouver ce que j'avais perdu de vue depuis un petit moment. Je m'en rends pas compte puisque c'est toujours le cas, mais en revisitant d'autres fics à côté (je vais bientôt m'atteler à laisser quelques commentaires, vous inquiétez ^o^"), je regarde mes six commentaires, et je me dis que j'en ai, de la chance.
Merci à vous, vraiment. Merci. De lire, de commenter, même ceux qui sont en retard et dont j'ai des nouvelles, même ceux qui lisent sans commenter. Merci à tous.
Voilà, je poste la dernière partie de ce chapitre. C'est une nouvelle fin pour, peut-être, un recommencement ? L'aventure NightDreamers aura été pour moi une incroyable dose de créativité et aussi d'agréables surprises.
J'aimerais remercier en priorité les personnes qui m'ont offert le droit d'utiliser leurs persos...

...

Nan je déconne pour le générique de fin et les remerciements on verra ça dans quelques mois, la fic est pas encore terminée (même si on s'en approche).
J'arrête mes conneries et je vous laisse la fin de ce chapitre x)
Hunter, si tu passes par ici, sache que deux des trois paragraphes de cette dernière partie te sont inconnus. Sephyra, elle, par contre, les as lu avant toi puisqu'elle les a corrigé en même temps XD
Merci très chère <3
Sur ce, bonne lecture, et à la prochaine ! Je repasserai poster la preview pour le prochain chapitre un peu plus tard =)




Donf frappa à trois reprises contre la porte en haut des marches. Un silence lui répondit tout d’abord, avant que des pas de l’autre côté de la cloison ne leur signale que quelqu’un venait leur ouvrir. Et en effet, la porte en bois coulissa bientôt sur ses gonds pour laisser apparaître sur l’entrée la silhouette d’une femme.
-   Salut Nat’, dit simplement Donf d’une voix faible en esquissant un léger sourire, presque gêné, à la faible lumière qui transparaissait de l’entrée de la maison.
-   Tiens donc, un revenant, lui répondit la femme en passant un rapide regard d’ensemble sur son interlocuteur. T’as l’air en vie. Ca fait un bail, depuis la dernière fois. T’as grandi, on dirait.
-   J’étais pas petit ! S’exclama Donf en grimaçant, avant de serrer un peu plus sa main au niveau de son cœur en soupirant. Bon, on peut rentrer ? Désolé de te déranger, c’est juste pour la nuit. Ca te dérange pas ?
La femme distingua alors la silhouette de Sephyra derrière Donf. Elle lui adressa un signe de tête auquel la roussette répondit par un sourire et un discret « bonsoir ». Puis elle reporta son attention sur le jeune homme qui avait l’air mal en point – elle ne le remarquait qu’à l’instant. Elle soupira.
-   Allez, entrez. Je vais quand même pas vous laisser à la porte. Mais t’as pas intérêt à vider le frigo, j’ai fait les courses qu’hier.
-   Merci Nat’, soupira Donf en fermant les yeux, un sourire rassuré sur les lèvres.
Il se retourna vers Sephyra et l’enjoignit à passer devant. Celle-ci remercia poliment leur hôte de les accepter, puis entra dans la maison, suivit de près par Donf. La propriétaire des lieux referma la porte derrière eux, puis elle leur fit face. Sous la lumière, Sephyra put enfin détailler le physique de la jeune femme. Proche de la trentaine, elle portait une paire de lunettes ovales sur le nez. Pas très grande, elle ne devait faire que quelques centimètres de plus que la roussette seulement. Son visage, sévère en apparence, mettait en relief ses petits yeux marron qui respiraient la sagesse et la convivialité. Elle portait un gilet gris par-dessus un pull en laine, pour se protéger du froid qui s’installait lentement mais sûrement à l’approche de l’hiver. Mais Sephyra n’eut pas plus le temps de s’arrêter sur la physionomie du personnage. Donf venait en effet de se reposer de tout son poids contre la cloison de l’entrée, la respiration forte, le visage fermé dans la douleur. Sephyra le prit par les épaules.
-   Il a besoin de s’allonger, dit-elle simplement en regardant la femme.
-   Je vois ça. Aide-le à monter, la chambre est à l’étage. Suis-moi.
L’escalier faisait face à l’entrée, au bout du couloir. Sephyra traversa celui-ci sur les pas de la maîtresse de maison, un bras du cuistot entourant ses épaules pour qu’il puisse prendre appui sur elle. Le jeune homme en attendant continuait de respirer fortement, par saccades. Les yeux fermés, il n’avait que la force de poser un pied après l’autre. Sephyra se demandait combien de temps allait-il tenir avant de sombrer dans l’inconscience. Car c’était visiblement ce sur quoi il se concentrait : éviter de flancher. La roussette espérait qu’il tiendrait au moins le temps de monter les escaliers.
Une marche après l’autre, ils grimpèrent alors, leur hôte les attendant en haut. Puis elle passa devant en prenant sur la gauche, et ouvrit une porte sur le mur attenant aux escaliers.
-   C’est la chambre d’amis, vous dormirez là ce soir, l’informa la femme en tenant la porte ouverte. Allonge-le sur un des lits, je reviens.
Sephyra l’entendit descendre l’escalier. Elle s’assit sur le lit avec Donf, puis l’allongea doucement sur le côté avant de replacer correctement ses jambes. Elle retira les chaussures de son ami et les posa sur le côté du lit. Enfin elle soupira doucement en contemplant le visage de l’ancien cuistot. Nathalie ne tarda pas à revenir avec une ample couverture sur les bras. Mais accompagnée cette fois-ci d’un homme qui la dépassait d’une tête. Celui-ci arbora un sourire radieux quand il croisa le regard de la roussette. Il portait un pull aux manches retroussées sur ses avants-bras. Ses cheveux étaient coupés courts.
-   Aah, regarde-moi ça…, rouspéta la femme en s’approchant pour couvrir Donf avec la couverture. Il revient après toutes ces années et la seule chose qu’il trouve à faire, c’est tomber dans les pommes sitôt arrivé. Non mais je vous jure…
-   Que vous est-il arrivé ? Demanda l’homme d’une voix calme et sereine en s’asseyant à côté de Sephyra après avoir jeté un regard sur Donf, endormi.
La roussette ouvrit la bouche mais s’arrêta aussitôt. L’idée qu’une telle histoire puisse déranger la situation, qu’elle se trouvait chez des personnes qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne savait pas comment ils allaient réagir en apprenant des faits si incroyables – car elle-même ne parvenait pas à croire ce qu’ils venaient de vivre – lui effleura soudainement l’esprit. Et elle se dit qu’elle ne pouvait tout simplement pas raconter à ces étrangers leur dernière aventure.
-   On s’est fait interpeller par une bande de types qui n’avaient pas l’air très gentils, et on a dû courir pour éviter les ennuis. Quand on a réussi à les semer, c’est là qu’il a commencé à se sentir mal. Il avait du mal à respirer, et semblait avoir mal au cœur…
-   Alors ça continue…, éluda Nathalie d’une voix éteinte en fixant le jeune homme qui dormait à côté.
-   Vous pensez que ça provient du fait qu’il fume trop… ? Demanda alors Sephyra en plongeant ses yeux verts dans ceux de la femme.
-   Quoi ? Il fume ? Demanda l’homme en regardant tour à tour sa compagne et la roussette.
Un silence tendu prit place entre eux trois.
-   Vous ne saviez pas ?
-   Comment on aurait pu le savoir ? Maugréa la femme. Depuis qu’il est parti, il n’a pas appelé une seule fois pour donner de ses nouvelles.
Nouveau silence. Puis Nathalie s’approcha du lit et fixa Donf comme si celui-ci les écoutait en faisant semblant de dormir. Elle croisa les bras.
-   Alors comme ça monsieur se met à fumer et ne prévient même pas sa grande sœur, hein ?

Sephyra posa une main sur la couverture. Donf lui tournait le dos et roupillait gentiment dans un sommeil profond. La discussion qu’elle venait d’avoir autour d’une tasse de thé avec la sœur et le beau-frère de son ami lui revenait par bribes.
« Il nous a juste averti qu’il avait peut-être trouvé du boulot. Et puis il est parti, comme ça, le jour même, sans vraiment prévenir. Il n’est pas revenu depuis. Ca doit faire… Bien trois ans, déjà. »
Puis Sephyra s’était enquit de l’état de santé du jeune homme. Ses « crises » ne dataient pas d’aujourd’hui. Et plus dérangeant, elles ne semblaient pas avoir de lien avec le fait qu’il fume.
« Il avait déjà des problèmes depuis son enfance. Il ne fumait pas quand il vivait ici. Ca ne peut pas venir de ça. On n’a jamais su vraiment d’où ça provenait. Toujours est-il que ça arrivait quand il se sentait mal psychologiquement, dans la plupart des cas. Difficulté à respirer, tressautement du cœur, douleurs dans les poumons… C’est toujours comme ça qu’il nous a décrit ce qu’il ressentait quand ça lui arrivait. Il a toujours eu peur de mourir ainsi, du jour au lendemain. Une crise plus forte que les autres et hop, le cœur lâche. »
Enfin, Nathalie lui avait un peu parlé de leur situation familiale. Une situation extrêmement complexe, dont Sephyra avait encore du mal à comprendre beaucoup de liens. Mais elle avait retenu dans le lot que la femme et son mari restaient les deux seules personnes que Donf côtoyait niveau famille.
« Il n’a jamais connu son père. Sa mère l’a quitté alors qu’elle était enceinte. Ils n’ont jamais eu de très bons rapports non plus, tous les deux. Ca provient du fait que sa mère l’a enregistré dans une école spécialisée pour enfants surdoués, quand Donf était petit. Il ne lui a jamais pardonné. Ben, mon mari, était psychologue dans cet institut. »
« J’ai tout de suite remarqué que Donf était différent des autres. Il cachait ses capacités à tout le monde, même à ses professeurs. En vrai cancre, il avait un bulletin scolaire catastrophique, et perturbait les cours. Quand les dirigeants de l’établissement ont décidé de le renvoyer, c’est moi qui l’ai pris sous mon aile. Nous nous étions beaucoup rapprochés, lui et moi. Encore aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il avait trouvé en moi un grand frère. Ou peut-être l’image d’un père qu’il n’a jamais eu… »
Donf tressauta dans son sommeil. Sephyra s’approcha de lui, anxieuse. Le jeune homme avait la mâchoire serrée, et son visage exprimait quelque chose de désagréable – la colère ou la peur ? Elle n’aurait su le dire. Mais il tremblait. Elle retira avec soin les lunettes de son compagnon et les posa sur un petit meuble attenant au lit. Enfin, sans plus penser à autre chose qu’à sa propre fatigue et à son inquiétude vis-à-vis de tout ça, Sephyra s’allongea doucement aux côtés de son ami. Elle ramena la couverture que lui avait passé Nathalie sur elle, puis passa timidement un bras autour de la taille du jeune homme.
-   Désolée d’avoir douté de toi…, murmura-t-elle avant d’enfouir son museau contre l’épaule de l’ancien cuistot.

*****
***

Loth ouvrit les yeux avant de les refermer aussitôt. La lumière était aveuglante dans cette chambre toute blanche. Mais les souvenirs de son dernier sommeil en date lui revinrent à l’esprit, et il se força à se balancer sur le côté, les membres endoloris, la tête lancinante d’un mal de crâne atroce. Il tomba du matelas et se réceptionna à quatre pattes sur les dalles blanches en poussant un sourd grognement. Il était habillé. Son manteau l’attendait sur le dos d’une chaise, à côté. Il le passa sur ses épaules après s’être levé en titubant, puis se frotta les tempes avec énergie, les yeux plissés. Un impératif tambourinait dans son âme et faisait sauter son cœur. Un ordre sans possibilité de s’y soustraire. Un malaise qui faisait tourner le monde autour de lui, comme s’il n’était plus que spectateur de son propre destin. Il devait la retrouver et partir d’ici.
Maintenant.

-   Eh ! Vous, là, attendez ! Vous n’avez pas le droit de…
Une masse noire, filandreuse, transperça le visage du scientifique en plusieurs endroits. Il s’étala lourdement en arrière. Une flaque sombre ne tarda pas à l’inonder. Loth parcourait les couloirs trop blancs à son goût d’un pas rapide, presque en courant. Les scientifiques qui se dressaient sur son chemin devaient avoir eu pour mission de le surveiller dans son sommeil. Combien de temps exactement avait-il dormi ? Il n’en avait aucune idée. Mais il se trouvait au quatrième étage du complexe. L’étage où on gardait les personnes identifiées comme pouvant servir aux plans de l’organisation. L’étage où on avait patiemment surveillé Myosotis et les deux gosses quand ils les avaient capturés quelques semaines plus tôt.
Et l’idée que Loth puisse se réveiller à cet étage là ne lui était pas du meilleur goût. Soudain, tournant sèchement au détour d’un couloir, il se heurta contre quelqu’un. S’apprêtant à relancer une attaque, il stoppa son geste en découvrant Lena. Ils se fixèrent un long moment. La jeune femme semblait essoufflée. De profondes cernes soulignaient ses yeux.  Elle avait un regard étrangement contrasté entre la peur et la colère. Comme une bête folle sortie de cage qui cherchait à se situer dans un environnement hostile. A ce moment, Loth comprit qu’ils étaient tous deux dans la même galère.
-   Mais qu’est-ce qui se passe ? S’exclama-t-il, les premiers mots depuis son réveil, en laissant éclater son incompréhension et sa colère.
Lena baissa les yeux en reprenant sa respiration.
-   On doit fuir, éluda-t-elle d’une voix faible. Nous n’avons plus rien à faire ici. Ils vont nous tuer.
-   Mais pourquoi ?!
-   Parce que nous avons trop appris sur ce qu’ils voulaient nous cacher !
Un silence s’étira entre eux deux. Lena fixait Loth. Son regard accrocha le sien et ne le perdit pas.
-   Fuis avec moi, souffla-t-elle sans décrocher ses yeux, opérant son maléfice.
Un instant, le jeune homme sembla perdre son agressivité et redevenir l’agréable petit toutou qu’elle avait su contrôler il y avait encore quelques semaines. Avant que ne s’opère le changement.
Avant qu’il ne comprenne. Et c’est exactement ce qu’il se passa encore à cet instant. Les sourcils de Loth se froncèrent, son regard reprit sa teinte habituelle, et il serra la mâchoire.
-   C’est vous…
-   Ca ne marche plus…
-   C’est vous qui avez fait en sorte qu’elle et moi nous détestions !
Lena fixa Loth une nouvelle fois. Mais sans chercher à opérer son maléfice cette fois.
-   Ca ne fonctionne plus depuis que tu le sais. Au fond de toi.
Loth resta interdit plusieurs secondes. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Des scientifiques apparurent alors derrière Lena, à l’autre bout du couloir. Ils pointèrent leurs doigts dans leur direction. La jeune femme ferma un instant les yeux en laissant un étrange sourire baigner ses lèvres.
-   On se reverra peut-être un de ces quatre.
Un cri déchira alors l’étage. Un cri féminin. Le cœur de Loth manqua un tressautement.
-   Ou pas…, termina Lena. Vas-y. C’est ton destin. Nos chemins se séparent ici.
Elle s’élança alors en avant. En passant tout près du jeune homme, elle lui tapota discrètement l’épaule gauche en murmurant ces mots pris dans le feu de l’action.
-   J’espère te revoir vivant, Kishi…
Un nouveau cri hystérique résonna dans l’étage entier. Loth se reprit et fonça droit devant lui alors que Lena venait de disparaître dans un couloir adjacent, derrière. Il terrassa les scientifiques sans problème. Bien malgré lui et à sa plus grande surprise, ses pas le dirigeaient comme un automate. Il se retrouva bientôt devant la porte d’une énième chambre. Un cri féminin lui parvint de derrière la cloison. Loth ouvrit la porte en vitesse et resta à l’entrée, les idées et les souvenirs embrouillés dans son esprit par ce qui se trouvait face à lui. Debout devant un miroir, Rika se tenait le visage de ces deux mains, au bord de la crise de nerfs. Et c’était peu dire.
Elle était humaine.
De longs cheveux noirs se balançaient sur son dos. Elle était habillée d’un maillot blanc trop grand pour elle et d’un pantalon blanc. Une internée. Comment Loth pouvait-il savoir qu’il s’agissait de Rika ? Aucune idée. Mais il le savait. Le ressentait. Au fond de lui. La jeune femme tourna bientôt son regard effrayé sur lui. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de murmurer enfin de manière audible le prénom du jeune fumeur.
Loth fit un bond en avant. Derrière lui, deux scientifiques brandissaient un pistolet en leur criant de se stopper. Le jeune homme brandit son bras droit en avant, attrapa Rika par la taille, puis se retourna pour faire face à ses agresseurs. Il n’eut que le temps de leur jeter un regard haineux alors qu’une fumée ténébreuse l’enveloppait lui et elle.
Une seconde ils étaient là. La seconde d’après, la chambre était vide.

*****
***

-   A quel jeu jouez-vous ?
Kane resta silencieux et immobile face à la hérissonne.
-   Ce n’était pas ce qui était convenu. J’ai joué mon rôle jusque là mais rien ne se passe comme vous l’aviez prévu. Ou en tout cas comme vous me l’aviez expliqué. Et je n’ai pas du tout aimé le coup du clone. Si vous tentez de me manipuler, vous allez vous en mordre les doigts.
L’échidné gardait sa capuche au-dessus de la tête. Autour des deux interlocuteurs, l’atmosphère était bien plus froide qu’elle ne devrait l’être. Un combat silencieux et psychologique se déroulait entre eux alors qu’ils se tenaient immobiles l’un face à l’autre.
-   Expliquez-vous, ordonna Zalosta d’une voix ferme.
-   Très bien, éluda Kane en hochant discrètement la tête, avant qu’un portail de fumée ténébreuse n’apparaisse à ses côtés. Suis-moi.

Ils étaient cinq. Cinq assis autour de la table ovale où ne reposait qu’une simple bougie, dans ce bureau vierge de tout meuble, leurs visages cachés sous les capuches.
-   Et bien Kane, tu nous ramènes une visiteuse ? Prononça l’un d’eux, une voix d’homme.
Toutes les capuches se tournèrent vers Zalosta, qui se tenait immobile aux côtés de l’échidné. Elle seule n’avait pas de capuche. Les sourcils froncés, le regard levé, elle ne se laissait pas intimider et fixait ces regards qui se cachaient sous la pénombre des vêtements.
-   Prends place, Zalosta, dit alors Kane en posant une main sur l’épaule de la hérissonne. Tu voulais des explications, n’est-ce pas ?
L’échidné se retourna et empoigna les deux portes qui faisaient office d’entrée et d’unique sortie.
-   Et bien tu vas tout savoir, conclu-t-il en les refermant.




Le monde est paradoxe.
La jalousie amène la haine, la colère, elle est l’un des pires défauts humains. Mais aussi la preuve d’amour la plus irrémédiable qui puisse exister.
L’amour peut être le bonheur le plus dense de notre histoire, celui qui nous maintient en vie, le sentiment le plus agréable et le plus profond. Mais l’amour peut aussi devenir le plus cruel des mobiles pour la vengeance.
Tout est contenu dans son entier et dans son contraire. Le Yin est contenu dans le Yang, mais il est aussi son contraire.
Les spirales se font face, mais elles n’ont qu’une seule origine et qu’une seule et unique fin.

Mauvaise moralité : Pour ne pas souffrir, ne pas aimer. Ne pas ressentir. Rejeter tout ce que la vie peut nous offrir de meilleur. Parce que tout a une fin.
Bonne moralité : La vie fait souffrir. Mais une fois qu’on en a conscience et qu’on l’accepte, on peut vivre du mieux qu’on le doit, profiter de tout tant qu’on le peut. Pour ne pas avoir de remords ni de regrets.


Ad Lunam


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mai 11, 2010, 11:08:50 am
Bon ! Avant de commenter, je vais faire le relevé des fautes >.> (oui, pour une fois, j'ai pas eu la flemme)... Bon ok, certaines relèvent d'avantage du chipotage, mais chut !

Citation de: Donf
Les scientifiques qui se dressaient sur son chemin devaient avoir eu pour mission de le surveiller dans son sommeil.
Le "eu" n'est pas nécessaire.

Citation de: Donf
-   Parce que nous avons trop appris sur ce qu’ils voulaient nous cacher !
Parce que nous EN avons trop appris"

Citation de: Donf
-   Ce n’était pas ce qui était convenu.
Mets le premier verbe au présent ^^.

Citation de: Donf
Ou en tout cas comme vous me l’aviez expliqué.
Alors ici, j'ai un doute... Il ne manquerait pas le "pas" ? (ce qui donnerait "Ou en tout cas, pas comme vous me l'aviez expliqué")

Citation de: Donf
Elle seule n’avait pas de capuche. Les sourcils froncés, le regard levé, elle ne se laissait pas intimider et fixait ces regards qui se cachaient sous la pénombre des vêtements.
Un emploi du passé simple, pour "laisser" et "fixait" aurait peut-être était plus judicieux... Mais je chipote ^^.

A présent, pour le chapitre en lui même... Deux choses ! Très très très très importante !

Citation de: Donf
Alors qu'une fumée ténébreuse l’enveloppait lui et elle.
Une seconde ils étaient là. La seconde d’après, la chambre était vide.
OMG, WTF, WTH ! Loth est le 15e membre de l'Organisation XIII et tu ne me l'avais jamais dit ! *SCHBAF*

Ensuite, autour de la table, avec les capes et tout... Pareil hein ! Kane il est membre aussi ! En fait, ils sont tous potes et ils se foutent totalement de tous les protagonistes, en train de boire leur thé en mangeant des gâteaux ! *se fait latter la tronche*

Bon, exit les délires, concentrons-nous sur le contenu ! (c'est dans le désordre, mea culpa ~~)

Zalosta qui se retrouve au beau milieu d'une table bizarre, la pauvre, qu'est-ce qu'elle va découvrir avec les portes du Kingdom Hearts ? J'ai de plus en plus de mal à cerner Kane, c'est lui qui manigance tout, à tous les coups !

Retour de Léna, mais intervention très rapide... D'où il s'appelle Kishi, Loth ? J'ai encore raté quelque chose ? Ma vie est foutue, c'est ça ? ;w; Apparition d'une nouvelle Rika, la pauvre, elle doit être complètement perturbée, à se retrouver dans cet état... Mais au final, Loth, n°XV, le fumeur *se prend un pavé* lui sauve la vie des scientifiques... Mais bon, faudrait lui rappeler, à ce brave monsieur, que Rika a juré de le tuer ^o^.

Et on va conclure sur la première partie. Pourquoi ? A mon goût, c'est la meilleure. Bizarrement, je me suis sentie touchée par ce qui arrive à Donf... Et par son passé également. Abruti, je me suis sentie mal, t'as encore essayé de me faire pleurer hein ? Bah t'as failli réussir, je te hais ~~ (en fait non, mais c'est pour le style *PAN*).

Donc voilà ('tain, je t'ai écrit un long commentaire, je fais jamais ça d'habitude è____é)... Ah sinon !

La citation d'Ad Lunam... J'ai été surprise pour le coup, je m'attendais pas à le voir, celui-là ! (d'ailleurs, t'aurais pas oublié le "un" pour "Le monde est paradoxe" ?) Quoi qu'il en soit, j'ai du mal à voir à quoi cette phrase peut faire référence... A qui... J'espère pour toi que je le découvrirai dans les prochaines parties, sinon... Je te z0riserai la tronche è____é !

J'ai hâte de voir la preview maintenant, vilain ! °O° Continue comme ça mon grand, l'étau se resserre de plus en plus ! Et je t'interdis de me faire pleurer, tu me lis ??? *meurt pour la dernière fois de son post*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 11, 2010, 12:20:43 pm
*/se casse la gueule sur le topic, de la salle d'info du lycée*

Ce chapitre, d'un point de vue externe, est une véritable bouffée d'oxygène o_o avec les gens qui me font marrer à côté, c'est dur de rester serieux dans ce chapitre.

Donc, Sephy et Donf vont chercher asile politique chez les proches de ce dernier. C'est pas plus mal, ça marque bien une pause en général.
Et donc à côté, Loth, Rika et Lena qui runaway de leur endroit ! Visiblement on ne peut même plus se fier à ce qu'il y avait au début, vis à vis des actions, des faits, des.... De tout ce qui semblait les composer avant. Même Rika est (re ?)devenue humaine. Lena ne peux plus opérer son maléfice sur Loth. Le gros-bo-rdel. Je paris que les deux groupes, ces trois là et les autres, vont bien se rejoindre à un moment.
Hunter fait donc cavalier seul, pas de nouvelle encore pour la fin de ce chapitre. D'ailleurs tu m'as fait presque flippé sur le début, baka, que c'était la fin etc.
Et Zalosta qui va tomber dans un truc là ! Kane c'est une évidence qu'il prépare quelque chose. Par contre, dur de dire avec précision ce que c'est, à proprement dit.

Et puis, et puis la citation finale, Ad Lunam. On peut dire que ça fait un bail qu'on l'avait pas vu celui là. Sinon, Sora, on peut se soustraire du déterminant/machinfrançais, pour "Le monde est paradoxe", d'après moi en tout cas. Non pas que ce soit bien compliqué, il faut juste faire attention à quoi on va pouvoir le rapporter... Autant pour ce qu'il s'est passé, et ce qu'il se passera.

Donc voilà, petit commentaire... Je m'attendais pas à voir un chapitre à cette heure d'ailleurs. Heureusement qu'on a pris possession de la salle info', sinon j'aurai pas vu avant ce soir. C'est chouette entre deux, pourquoi on peut pas disserter/commenter là dessus en français ? ._. la prof prend des fan fic, et ... Et puis c'est quoi ce fantasme o_o */SBAF

*/s'tire, balance un coussin dans le coin de la pièce pour marquer son territoire./* Je reviendrai ! è_é

EDIT de dernière minute : Et d'abord, Ad LunaMIAMIAMMIAAAM. DE LA FOOD CA ENCORE, NE CHERCHEZ PLUS, J'AI CAPTURE SEPHYRA EN OTAGE POUR CELA. */va se faire assassiner/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 14, 2010, 09:18:12 am
Coucou papa ! Et désolée pour le retard T.T

Voilà voilà, le chapitre est excellent ! On en apprend plus sur Donf... Le pauvre n'a pas eu une vie facile. Par contre sa soeur ne lui ressemble pas... Mais son mari a l'air bien sympa ^^

Je me demande bien d'où provient cette drôle de maladie. J'espère qu'il s'en sortira en tout cas ! Ca m'a l'air d'être compliqué pour lui. Et je ne pensais pas qu'il nous cachait ça...

Loth... Son vrai nom, c'est donc Kishi ? Mais pourquoi avoir changer de nom ? Et de quelle fille parlent-ils ? De Rika ? Nan, ça m'étonnerait...
Mais en tout cas Rika doit avoir du mal à s'en remettre... Ca doit pas être simple de redevenir humaine. D'ailleurs, je me demande comment elle a fait pour redevenir humaine...
Ah oui, j'avais remarqué une faute dans ce chapitre :
Citation
ces deux mains,

"ses deux mains" ^^

Enfin bref, j'ai beaucoup aimé cette partie. Ah, et cette Lena, quelle manipulatrice !
>.<

Pour la dernière partie je me demande ce que Zalosta va découvrir... Enfin, je veux dire quelle est cette vérité. Notre Zalosta nationale va avoir une longueur d'avance sur les autres !! ^^ *Se fait taper*
Quoiqu'il en soit, chapitre génial, comme d'hab !! De superbe descriptions, des révélations... J'ai hâte de voir la suite !! Et j'espère que Saïko va pas mourir T.T

Bon courage pour la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 17, 2010, 04:37:06 pm
Hey hey trois longs commentaires, rien que ça ! Je vous remercie les filles ^o^

Oui, en fait Loth est le dernier membre secret de l'Organisation XInfInI ~~ *SBAF
A propos, "le monde est paradoxe", c'est voulu.

Oh oui, disserter sur ND en littérature ! \o/

Par contre sa soeur ne lui ressemble pas...

Kaya qui détient toujours LA petite remarque qui passe inaperçue mais qui est pleine de vérité... T'as le don de mettre le doigt sur le petit détail qui tue, toi ! XD

Bon je viens juste poster la preview en fait, vous enquiquinez pas à la commenter, j'éditerai pour poster le prochain chap' plus tard.
Le chapitre 27 est en cours d'écriture (5e page), je compte le terminer avant de poster, ce qui ne devrait pas prendre trop de temps et m'assurer comme d'hab un petit chapitre d'avance. Sur ce, à la prochaine ! =)




Il y a bien longtemps, j’ai été recrutée par ces personnes qui souhaitaient découvrir la vérité.
Aidés par une mystérieuse fable et la page d’un ancien livre religieux dont la totalité des Ecritures s’est perdue dans le temps, ils se sont mis d’accord pour pousser notre monde au bout de ses limites. Pour voir jusqu’où cela pourrait les mener.


Celia éclata d’un rire sonore.
-   Vous êtes tellement drôles ! Vous avez tout. Tout ! Mais vous cherchez toujours plus haut, toujours plus loin dans votre arrogance. Soit ! Vous voulez jouer ? Et bien jouons ensemble…

Aujourd’hui l’Homme ne rêve plus. Il vit comme un automate. Ses rêves perdurent au fond de lui, mais il sait que les principales découvertes ont déjà été faites et qu’il ne reste plus rien à explorer comme avant. Tout a déjà été fait, tout a déjà été créée, tout a déjà été découvert. L’Homme est triste.

Lucia leva très lentement ses bras alors que deux chaînes métalliques sortaient de l’ombre derrière elle pour venir danser à ses côtés.
-   Il est temps d’apposer le sceau de ma vengeance sur ce que vous m’avez fait il y a dix ans, susurra-t-elle alors que sa voix prenait une teinte diabolique et inhumaine.

Alors il ne reste plus qu’à savoir comment le monde s’en sortirait en le poussant dans ses derniers retranchements. Pourrait-on éviter la fin du monde ? Comment les gens de cette Terre réagiraient ?

-   J’ai vécu tout ce temps en me donnant l’illusion que je te haïssais…
-   ARRÊTE ! S’écria alors Rika en brandissant son pistolet sur son compagnon, des larmes perlant sous ses paupières, le visage déformé par la tristesse et l’incompréhension.

C’est ce qu’ils cherchaient à savoir. Alors ils ont mis en place un fabuleux jeu de rôle. Le plus grand et le plus machiavélique jamais conçu jusque là. Qui aurait pu penser qu’ils l’appliqueraient avec autant de réussite au sein de notre monde, en trompant les milliers d’individus que le composent ?

-   Je me demande parfois ce que ça fait…

Il y a bien longtemps, très longtemps pour eux, peu pour moi, ils ont mis en place les règles de ce présent. Et ils ont appelés ce plan le projet…

-   D’être humain.




NightDreamers
Chapitre 26 ~ Vérité




EDIT 17/04
Hop, chapitre !
Woops Sora >>
Attention scène gore, début du chapitre !


(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)


Il y a bien longtemps, j’ai été recrutée par ces personnes qui souhaitaient découvrir la vérité.
Aidés par une mystérieuse fable et la page d’un ancien livre religieux dont la totalité des Ecritures s’est perdue dans le temps, ils se sont mis d’accord pour pousser notre monde au bout de ses limites. Pour voir jusqu’où cela pourrait les mener.
L’Homme a tout inventé. Il y a quelques décennies, beaucoup rêvaient d’explorer l’espace, d’y découvrir d’autres mondes, de pouvoir voler librement à travers les nuages. Tellement de rêves… Brisés par l’avancée technologique et scientifique. Aujourd’hui l’Homme ne rêve plus. Il vit comme un automate. Ses rêves perdurent au fond de lui, mais il sait que les principales découvertes ont déjà été faites et qu’il ne reste plus rien à explorer comme avant. Tout a déjà été fait, tout a déjà été créée, tout a déjà été découvert. L’Homme est triste.
Alors il ne reste plus qu’à savoir comment le monde s’en sortirait en le poussant dans ses derniers retranchements. Pourrait-on éviter la fin du monde ? Comment les gens de cette Terre réagiraient ? S’entraideraient-ils, ou bien serait-ce l’avènement d’un final « chacun pour soi » emblématique de l’orgueil et de la vanité humaine comme l’ont si bien démontré les sceptiques et les railleurs ?
C’est ce qu’ils cherchaient à savoir. Alors ils ont mis en place un fabuleux jeu de rôle. Le plus grand et le plus machiavélique jamais conçu jusque là. Oh, le scénario en lui-même n’est pas si original que ça. Mais qui aurait pu penser qu’ils l’appliqueraient avec autant de réussite au sein de notre monde, en trompant les milliers d’individus que le composent ? En trompant même ces dizaines d’humains et de mobiens qui ne se doutent encore de rien, mais qui commencent à percevoir l’ironie sardonique qui se cache derrière ce petit jeu ?
Il y a bien longtemps, très longtemps pour eux, peu pour moi, ils ont mis en place les règles de ce présent. Et ils ont appelés ce plan le projet…



NightDreamers
Chapitre 26 ~ Vérité


Zalosta regarda à tour de rôle les différentes capuches tournées sur elle. Puis Kane reposa une main sur son épaule et l’enjoignit à avancer dans la pièce circulaire. Celle-ci ne contenait que la table ovale autour de laquelle étaient assis les cinq mystérieux personnages cachés dans leur grand manteau de cuir noir. Au fond se dessinait une grande baie vitrée derrière laquelle les lumières de la ville flamboyaient en contrebas. Ils se trouvaient au dernier étage d’un grand building. Pour seule lumière, hormis celles de la ville, ne venait éclairer la scène qui se dessinait sous les yeux de la hérissonne qu’un simple cierge posé au centre de la table. L’hybride dégagea la main de Kane d’un geste sec de l’épaule, puis fit en pas en direction des inconnus qui la regardaient sans mot dire.
-   Alors comme ça vous continuez votre petit jeu de rôle. C’est sympathique.
L’homme en bout de table, en face d’elle, rabattit alors sa capuche en arrière. Le visage arrogant de Nicolas, empreint d’un sourire fin, apparut.
-   Cela faisait bien longtemps, Zalosta. Nous savions que tu te doutais de tout depuis le départ.
-   Comment aurais-je pu en douter. Il n’y a que vous pour mettre au point un plan aussi vaseux. C’est votre signature de foirer tout ce que mettez en place, dîtes-moi ?
L’un des inconnus pesta dans sa capuche. Un autre hocha la tête sans rien dire de plus. Kane dépassa la hérissonne pour prendre place sur l’une des trois chaises de libre.
-   Bien, nous voici réunis, reprit Nicolas en ignorant la remarque de Zalosta. Il est temps de faire le point.
-   Les choses avancent plutôt bien, intervint l’un des inconnus – un homme, d’après sa voix. Il nous était impossible d’anticiper la désynchronisation à l’avance, de toute façon.
-   Le problème étant qu’on ne sait pas ce que nos pions ont appris dans cet intervalle de temps…, continua un autre, une femme cette fois, en faisant un geste vague du bras.
-   Tant pis, éluda Nicolas de sa voix grave et lente. Nous devons faire avec et nous en tenir au plan. Le Temps avance et les règles tiennent jusqu’ici. Tout fonctionnera comme nous l’avons prévu.
-   C’est toujours autant le foutoire votre histoire.
A nouveau, toutes les capuches se tournèrent sur Zalosta, qui était restée prostrée devant la table, les bras croisés. Son regard balaya froidement la pénombre sous les capuches.
-   La ferme, décréta le même homme qui avait pris la parole une minute plus tôt. Tu n’es qu’un pion, toi aussi.
Les sourcils de Zalosta s’arquèrent de colère. L’homme fut pris d’un tremblement violent. Ses mains se portèrent à son cou alors qu’il laissait échapper un léger râle.
-   Répète un peu, voir… ? Susurra la hérissonne.
-   Zalosta.
La hérissonne soupira faussement en haussant les épaules. L’homme en question posa les poings sur la table en reprenant son souffle. Puis sa capuche se tourna vers celle qui l’avait attaqué, et il sembla lui adresser un regard lourd de haine. Kane reprit enfin la parole après avoir fixé Zalosta un petit moment :
-   Il y a quelques années nous avons mis en place ce projet et tu nous as bien aidés par tes facultés.
-   Pour en revenir aux origines de cette histoire…, commença Nicolas en croisant les bras à son tour.
-   Pourquoi ce silence radio après la désynchronisation de Megami ? Le coupa la hérissonne.
-   Parce que tu n’étais pas conviée à  la fête, tout simplement ! Ne te prend pas pour le nombril du monde, petite hérissonne chétive…

Une silhouette venait d’apparaître derrière Zalosta. Celle-ci se retourna lentement avant de contempler froidement la nouvelle arrivante qui portait la même et longue cape noire avec capuche rabattue sur la tête. La seule différence était que cette inconnue là faisait la taille d’un enfant.
-   Nous ne t’attentions pas aussi tôt, éluda une des silhouettes assises à la table, à la gauche de Nicolas.
La voix profonde et caverneuse d’un homme sous la capuche qui le cachait.
-   Bienvenue, Celia, continua Nicolas en souriant.
-   Ah la la…, maugréa celle-ci en rabattant sa capuche en arrière, révélant le visage d’une jeune fille aux longs cheveux d’un rouge pourpre qui semblaient faire corps avec la semi-pénombre de la pièce. Pourquoi vous continuez de porter ce costume pourri, vous vous prenez pour une organisation secrète ? C’est ringard…
-   Ca faisait un bail, Gouvernante des Ténèbres…, susurra Zalosta, le regard plus froid que jamais.
La jeune fille eut un haussement d’épaules suivi d’un petit rire sardonique. Puis elle leva son bras gauche et tira une chaîne en avant. Elle s’avança alors de quelques pas, et la chaîne qu’elle tenait et qui s’étirait derrière elle révéla au bout un homme nu enchaîné par le cou qui la suivait à quatre pattes. Kane se contenta de fermer les yeux. Deux des silhouettes eurent un léger tremblement, et Nicolas grimaça. L’homme qui avait parlé en dernier se signa en baissant la tête.
-   Alors, pourquoi une nouvelle réunion ? Reprit Celia en s’avançant derrière les sièges, en direction de la baie vitrée. Tout ne se passe pas comme prévu ?
-   Au contraire, tout avance bien, lui répondit une voix féminine assise à la gauche de Kane. Les sacrificiels sont presque en place. Il ne nous manque plus que…
-   « Ca » ?
Celia venait d’arriver en face de la baie vitrée. Elle fit signe à son humain attaché en laisse de s’avancer devant elle et de rester en place, puis elle s’assit sur son dos en croisant les mains sur ses genoux, un sourire satisfait baignant ses lèvres. Malgré la pénombre, Zalosta arrivait à voir les multiples traces de coups et blessures qui recouvraient le corps du pauvre homme. Nicolas fit pivoter son siège pour faire face à la Gouvernante.
-   L’as-tu ramenée ? Demanda-t-il en prenant bien soin de ne pas déposer son regard sur l’esclave.
Pour toute réponse, Celia tendit sa main gauche en avant, poing replié. Lorsqu’elle présenta paume ouverte vers le plafond, un étrange objet se tenait là, noir, presque brillant dans la semi-pénombre. Un sourire se peignit sur les lèvres de Nicolas. Kane, pour sa part, eut un imperceptible mouvement de tête vers l’avant. Toutes les capuches se tenaient fixées sur la jeune fille qui arborait un air triomphant. Puis elle referma sa main et l’objet disparu.
-   Voilà ! S’exclama-t-elle en souriant comme une enfant.
-   Attend, nous en avons besoin, reprit Nicolas, qui avait perdu son sourire.
-   Aucun problème, je vous suivrai pour ça. La Boussole ne répond qu’à moi. Vous n’avez pas les capacités nécessaires pour vous en servir. Vous êtes… Juste humains, après tout.
-   Ou pas, rétorqua froidement Zalosta.
Celia émit un soupir de lassitude. Puis elle sembla perdre son équilibre. Sautant de son perchoir, elle se tourna ensuite vers son esclave. Celui-ci respirait faiblement. Ses bras tremblaient.
-   Aah, décidément… C’est ça, le jeu. On joue, on joue, et on perd des pions au fur et à mesure. Comme ce pauvre Valdamjong…
La Gouvernante tendit son bras droit sur le côté. Une paire de ciseaux apparut dans sa main. Puis elle balança un coup de pied dans les côtes de son esclave. Celui-ci tomba sur le côté en poussant un gémissement de douleur.
-   La finitude humaine est à regret ce que la fleur est à la guêpe, prophétisa la jeune fille en continuant de balancer des coups de pieds dans le corps de l’homme qui ne se débattait même pas.
Zalosta assistait froidement à la scène, en compagnie de tous les autres. Celia éclata d’un rire sonore.
-   Vous êtes tellement drôles ! Vous avez tout. Tout ! Mais vous cherchez toujours plus haut, toujours plus loin dans votre arrogance. Soit ! Vous voulez jouer ? Et bien jouons ensemble…
Celia tourna son esclave sur le dos et se mit à califourchon sur lui. L’homme respirait fortement, les yeux fermés.
-   Vous avez une homogénéité dans vos formes et dans vos sens qui fait de vous une créature presque parfaite. Un amas de chair organisé surplombe une carcasse d’os endurcis, qui eux-mêmes protègent vos organes vitaux. Vos neuros-transmetteurs à l’intérieur de votre cerveau captent et signalent chaque son, chaque goût, chaque odeur, chaque image. Tout un système de mémoire, de souvenirs, de préférences se met en marche pour juger, appréhender, connaître. Vous êtes une ode à la Création !
Celia éclata d’un nouveau rire. Puis elle transperça le visage de son esclave d’un regard machiavélique en avançant la pointe de ses ciseaux vers la gorge de sa victime. Les bouts tranchants s’enfoncèrent lentement sous la peau. L’homme poussa un long râle de souffrance alors que Celia enfonçait ses ciseaux dans la gorge avec une délicatesse mal venue.
-   Je me demande ce que ça fait…, murmura-t-elle, concentrée sur son geste tout en application. D’être humain. D’avoir une fin. Des choix. Une vie à accomplir. Un destin. Parfois…
Quand les ciseaux furent plongés tout entier dans la gorge, elle appuya férocement sur les deux embouts ronds. L’arme se releva en cisaillant la chair de l’intérieur. L’homme hurla.
-   J’aimerai être humaine… Ne serait-ce que pour ressentir cette délicieuse souffrance qui se peint sur vos traits, et dans vos yeux. Le sang a un goût tellement incroyable !
Elle se lova contre le torse de l’homme avant de lécher le sang qui abondait de la blessure. Puis elle reprit son ciseau des deux mains et le leva au-dessus de la tête de sa victime. Celui-ci agonisait déjà, la carotide broyée, s’étouffant sous son propre sang. Celia perdit son sourire. Ses yeux se plissèrent sur son parfait sadisme.
-   … Non. C’est juste pitoyable, éluda-t-elle en abaissant son arme avec une férocité contrastante grandement avec le calme de ses paroles.
Le ciseau se perdit en plusieurs endroits différents sur le visage. Zalosta ne ferma pas les yeux et assista de bout en bout au saccage. Les capuches des autres, pour la plupart, convergeaient vers le centre de la table, comme si leurs propriétaires tentaient de mettre le plus de distance psychologique entre la scène et eux-mêmes. Nicolas avait détourné son regard sur un point invisible, loin derrière la baie vitrée ; Kane restait immobile, les bras croisés. L’homme à la voix profonde et caverneuse, assis à la droite de Nicolas, se signa à un moment en murmurant quelque chose.
Quand Celia eut finit de se défouler, l’homme était déjà mort depuis un bon moment. Son visage ne ressemblait à plus rien d’humain. Seul ne ressortait que le nez comme point de repère, sous la chair boursouflée et les giclures de sang. Quelques bouts d’os se frayaient un chemin ici et là, contrastants de blanc sous le rouge profond qui marquait la moquette du sol. Le ciseau était planté dans une orbite crevée. Celle de droite. La jeune fille se passa un revers de main et se macula en même temps la joue d’une trace sombre. A peine essoufflée, elle contempla son œuvre en souriant distraitement.
-   Bien ! Celui-ci n’était même pas un pion de toute façon. Seulement un bout de vie et de sang sur lequel perdre un peu de temps…
-   Celia, pour la boussole…, tenta d’intervenir Nicolas en gardant bonne figure.
-   Contentez-vous de réunir les sacrificiels aux points stratégiques. Toi, continua-t-il en pointant Nicolas du doigt. Quand tu y seras, j’y serai également. J’ai assez de pouvoir pour m’accorder quelques petites libertés. Quand les sceaux seront ouverts…
Celia se releva lentement, les bras ballants sur les côtés. La flamme de la bougie, sur la table, vacilla dangereusement. Un immense sourire, perverti par un mal sans nom, se peignit sur les lèvres de la jeune fille quand elle fit face à ses interlocuteurs. Elle releva ses bras à ses côtés, puis s’exclama d’une voix qui n’était déjà plus la sienne, perdue par des millénaires d’errances au fond des ténèbres :
-   Ce monde sera la proie des ombres… !

*****
***

Jack déambula dans les couloirs de l’hôpital après avoir demandé son chemin à l’accueil. Il avait eu du mal à retrouver la piste de ses fugitifs. En y réfléchissant, toute cette affaire lui apparaissait étrange. Le manoir incendié, des jeunes pris en chasse pour une raison obscure… Deux humains et trois hybrides. Pourquoi leur en voulait-on ? Et qu’avaient-ils à voir avec le manoir ? Il était indéniable que ces jeunes gens avaient un lien mystérieux avec le propriétaire mort dans l’incendie. Mais les avis de recherche n’expliquaient rien, aucun motif n’étant apposé. Les questions qu’il avait posées aux commissariats relevaient de la sourde oreille. Personne n’en savait rien. Et les avis avaient disparus aussi vite qu’ils étaient apparus. Après avoir enquêté sur ce manoir et s’être renseigné sur le propriétaire – inutilement, puisque le détective n’avait pratiquement rien découvert de plus qu’il ne savait déjà, il avait passé plusieurs coups de fil pour retrouver la trace de ces cinq fugitifs. Autant dire que les relations qu’il entretenait ici et là l’avaient pas mal aidé dans ses recherches. Il avait à disposition les enregistrements de diverses caméras de surveillance, ainsi que les noms et prénoms de ceux qu’il traquait maintenant. Heureusement que le directeur de cet hôpital était une de ses connaissances et qu’il avait retrouvé pour lui les fiches médicales de ces personnes dans ses registres.
Jack se dirigeait donc maintenant en direction de la chambre que ses fugitifs avaient occupés voilà quelques semaines. On lui avait assuré qu’elle était vide et n’avait plus resservie depuis lors. Il y entra sans bruit et resta sur le pas de la porte en jetant un regard circulaire à la pièce qui contenait six lits. Les fenêtres s’alignaient face à l’entrée. Le soleil était déjà couché depuis une petite demi-heure. Le détective passa une main sur sa joue. Ses doigts râpèrent doucement sur sa barbe de trois jours. Il s’avança lentement dans la chambre en laissant son regard s’habituer à la semi-pénombre. Quelque chose le dérangeait. Comme une aura. Ou un résidu de présence. Quelque chose qui flottait dans l’air, pesait sur l’atmosphère ambiante. Jack se remémora la discussion qu’il avait eue avec son ami le directeur, au téléphone, avant d’entreprendre le voyage jusqu’ici.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 17, 2010, 04:38:57 pm
-   Quoi… ? Avait-il murmuré, dubitatif.
-   Comme je te le dis, les électrocardiogrammes ont tout enregistrés. Malgré le fait que ces personnes aient retiré leur ventouse en se réveillant, les machines ont continués de fonctionner. Ca relève de l’impossible, mais telle est bien la réalité.
-   Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qu’ont pu enregistrer ces machines si les ventouses n’étaient collées à rien d’autre que du vide… Les palpitations de l’air, peut-être ? Avait répliqué le détective, railleur dans cette situation incompréhensible.
-   Toujours est-il que c’est pour ça que les médecins de garde ne sont pas accourus dans la chambre. Depuis les postes de surveillance, les machines fonctionnaient normalement. Et comme tu le sais, il est interdit de placer des caméras à l’intérieur des chambres.
-   Mh…

Jack avait de suite réservé son billet pour le jour suivant. Et aujourd’hui il se trouvait dans cette chambre. Que les électrocardiogrammes aient pu continuer de prendre le pouls de quoi que ce soit alors que les ventouses n’étaient raccrochées à rien, voilà qui n’était pas commun.
Paradoxe de la girouette, comme dirait Nestor, se prit à railler Jack en souriant ironiquement.
Le détective revint sur ses pas et appuya sur le bouton mural. Les néons au plafond clignotèrent et réfléchirent leur lumière blanche sur les dalles brillantes du sol et sur les murs de la même couleur qui entouraient la pièce. Les rambardes métalliques des lits s’amusèrent à jouer sur les reflets. Le détective se replaça au milieu de la pièce, se prit le menton d’une main, et réfléchit. C’est alors qu’un cliquetis se fit entendre derrière lui. Comme si quelque chose de métallique avait frôlé l’une des rambardes des lits. Jack se retourna. L’espace d’un instant, il lui sembla voir la silhouette floue d’un être humain se tenant debout. Les longs cheveux noirs qu’il devina plus qu’il ne les vit distinctement, le temps que l’illusion s’opère, lui fit comprendre qu’il s’agissait certainement d’une fille.
Ou d’une femme, remarqua-t-il pour lui-même.
Mais la silhouette floutée ne dura qu’une seconde à peine. Celle-ci écoulée, Jack resta silencieux quelques secondes de plus le temps de se demander s’il n’avait pas rêvé.
C’est à ce moment là que la lumière faiblit soudainement. Des grésillements animèrent les néons alors que la lumière allait et venait, plus ou moins forte. A un moment, quand la lumière fut faible, la silhouette sembla revenir à la même place que précédemment, avant de disparaître lorsque la lumière se fit plus forte. Cette fois, Jack sut qu’il n’avait pas rêvé. L’atmosphère se fit plus pesante. Puis les néons se coupèrent tout à fait. La chambre fut plongée dans la pénombre.
-   Quelle agréable surprise de te revoir, Jack Olwen…
La voix de la femme, invisible mais bien présente, s’insinua lentement dans l’esprit du détective. Les mots léchèrent tout d’abord le sol, comme s’ils rampaient en sa direction, avant de l’atteindre et de remonter rapidement le long de son dos dans une longue sueur froide, de caresser sa nuque tendue et de s’enrouler autour de sa gorge où palpitait chaudement sa carotide. Lentement, Jack se retourna. Et fit un pas en arrière.
Face aux fenêtres, près de lui, une ombre mouvante se tordait dans la pénombre. Elle se distinguait par sa masse beaucoup plus ténébreuse que la nuit environnante. Le détective fit un nouveau pas en arrière alors qu’une jambe sortait de l’ombre. Puis un corps humain suivit la sortie de la deuxième jambe. Il s’agissait d’une femme, jeune en apparence, nue, simplement recouverte de bandelettes pour cacher ses parties les plus intimes, ainsi que ses yeux. Ses longs cheveux noirs se balançaient lentement à ses côtés, comme vivants. Jack eut un sourire, entre la grimace et la surprise. Un sourire qui laissait transparaître son dégoût, mais aussi sa peur.
-   Lucia Hevard…, murmura-t-il dans un souffle.
Son haleine se transforma en buée devant lui. Il prit conscience qu’il tremblait. Lucia s’avança alors lentement vers lui. Ses pieds nus ne touchaient pas le sol. Elle flottait.
-   Alors c’est toi qui t’occupe de cette affaire, Jack. Quelle ironie de se retrouver après tant d’années dans cette situation… Ca te fait quel effet, dis-moi ?
Sa voix était sinueuse. Ses mots rampaient littéralement, s’attachaient à donner des sueurs froides au détective avant de l’étrangler de terreur. Jack comprit alors qu’il ne respirait plus. Il se laissait submerger par la peur qui baignait l’atmosphère de la chambre.
-   Nous t’avions pourtant enfermée, répondit-il en tâchant de reprendre une respiration normale. Nous avions fait en sorte que tu ne ressortes pas de ce tombeau.
Les lèvres de Lucia s’étirèrent en un mince sourire alors qu’elle continuait de s’approcher. Quelques feuilles posées sur une table de chevet s’envolèrent et glissèrent alors sur les dalles. Un lit bougea lourdement sur le côté en grinçant. Les carreaux des fenêtres se mirent à vibrer. Tout autant que le rythme cardiaque du détective. Lucia leva très lentement ses bras, alors que deux chaînes métalliques sortaient de l’ombre derrière elle pour venir danser à ses côtés.
-   Il est temps d’apposer le sceau de ma vengeance sur ce que vous m’avez fait il y a dix ans, susurra-t-elle alors que sa voix prenait une teinte diabolique et inhumaine.
Les draps sur les lits s’envolèrent de leur place. La porte, derrière Jack, trembla à son tour. Des ramifications d’ombre léchèrent les dalles du sol pour se rapprocher du détective. Alors que ce dernier se laissait à nouveau submerger par la peur, Lucia perdit soudainement son sourire. Les vibrations cessèrent. Elle laissa mollement retomber ses bras à ses côtés.
-   Dommage. Je n’ai pas le temps de m’occuper de toi.
Soudain, elle se jeta sur lui. Jack manqua un battement de cœur. Le corps de la femme le transperça aussi violemment que si elle lui avait poignardé le cœur d’un coup de couteau. Puis la nuit reprit ses droits. L’ombre ténébreuse avait disparu. Dans la pièce, Jack restait seul, essoufflé, la sueur perlant son front d’une angoisse profonde qui ne s’acheva pas encore même quand les néons se rallumèrent. Dans son esprit résonnaient les derniers mots que lui avait laissés Lucia en le traversant comme un fantôme, promesses de retrouvailles à venir :
Ce n’est que partie remise…

*****
***

Là où le soleil venait de se coucher sur le continent où se trouvait Jack, la nuit régnait en maîtresse absolue lorsque Loth et Rika sortirent en trombe de la fumée opaque qui venait d’apparaître. Essoufflés, encore sous le choc, Loth se laissa tomber sur le sol à quatre pattes, tête baissée pour reprendre son souffle, alors que Rika s’accouda tant bien que mal sur un mur adjacent, une main sur le visage, l’autre serrée. Plusieurs secondes passèrent ainsi le temps qu’ils reprennent leur respiration. La fumée s’était déjà évaporée. Ils se trouvaient dans une ancienne planque, perdue entre deux flancs de collines, près d’une chaîne de montagnes.
Après quelques minutes, Loth se redressa lentement en s’aidant d’une main appuyée sur son genou. Rika laissa retomber sa main de son visage. Ils se fixèrent. Puis à eux deux, ils eurent le même reflexe. Se souvenant où se trouvaient les armes dans leur ancienne planque, ils se jetèrent chacun sur un meuble. Rika ouvrit brutalement une armoire au risque d’en décrocher la porte en bois et saisit un pistolet avant de faire volte-face. Au même moment, Loth venait d’ouvrir un tiroir et de prendre un autre flingue en se retournant aussi vivement que son homologue féminin. Ils se braquèrent réciproquement de leurs armes.
Loth put alors juger de la nouvelle apparence de Rika. Dans le feu de l’action, il n’avait pas eu le temps de laisser la place à son étonnement. Mais ce n’était plus le cas présent. Rika pour sa part était complètement perdue. Elle regarda un court instant son bras qui avait dorénavant perdu sa précieuse fourrure pour devenir nu et blanc.
Elle était humaine.
-   Qu’est-ce qui s’est passé ?! Vociféra-t-elle en levant un peu plus son arme, agressive.
Les paroles de Lena résonnaient dans la tête du jeune homme.
-   Ca ne fonctionne plus depuis que je le sais, au fond de moi…, répéta-t-il faiblement en fixant Rika.
Celle-ci grimaça d’incompréhension.
-   Même ainsi, rien  ne change entre nous, reprit-elle.  Rien ne changera jamais !
Loth ouvrit la bouche, sur le point de rétorquer. Mais il s’interrompit avant même de commencer. Une lueur étrange éclaira brièvement son regard, avant qu’il ne baisse la tête. Ses mèches brunes dansèrent devant son visage alors que son corps était secoué d’un rire nerveux. La jeune femme retint un peu plus son arme dans sa main.
-   Depuis tout ce temps, je me suis toujours demandé, au fond, pourquoi je te haïssais à ce point…, murmura le jeune homme. Mais j’ai trouvé ma réponse.
Rika ouvrit les yeux d’étonnement et d’incompréhension. Puis sa grimace s’évapora, et le masque de colère sur son visage se transforma en crainte.
-   Non… Non, c’est impossible, pas ça…, répliqua-t-elle faiblement.
-   La haine et l’amour sont deux sentiments très proches, reprit Loth en relevant la tête, fixant son interlocutrice. La haine rassemble la tristesse et la colère, l’amour le bonheur et le malheur. Ce sont tous deux des sentiments très forts, poussés au paroxysme d’un paradoxe commun : la colère pour l’un, l’amitié pour l’autre, conclu-t-il en s’approchant lentement de Rika, son arme toujours levée.
-   Arrête… ! Ne continue pas ! S’exclama Rika en faisant un pas en arrière, pointant sa cible de son canon.
-   J’ai vécu tout ce temps si près de toi, sans savoir ce qui nous reliait…
-   Tais-toi !
La jeune femme se cogna alors contre une commode derrière elle. Elle était coincée. Ne voulant faire face à la réalité, elle ferma les yeux en secouant la tête, rabattant ses oreilles maintenant humaines de ses deux mains pour couvrir les paroles véridiques de Loth qui continuait de s’avancer.
-   Et j’ai vécu tout ce temps en me donnant l’illusion que je te haïssais…
-   ARRÊTE ! S’écria alors Rika en brandissant son pistolet sur son compagnon, des larmes perlant sous ses paupières, le visage déformé par la tristesse tout autant que par une crainte profonde rattachée à un passé qu’elle n’entrevoyait que par bribes.
Le canon de l’arme se trouvait à deux centimètres du torse de sa victime.
-   Alors qu’au fond, depuis tout ce temps…
Loth fit un dernier pas. Le canon du pistolet toucha son torse. Il la regarda dans les yeux.
-   Je t’aimais…, murmurèrent-ils au même instant dans un souffle à peine audible.
Une larme se fraya un chemin sous la paupière gauche de Rika et descendit lentement le long de sa joue vierge de fourrure. Ils se fixèrent un court instant, avant que la jeune femme ne laisse son bras retomber mollement à ses côtés. Le pistolet qui glissa de ses mains cogna contre le sol dans un bruit sourd. Loth fit deux pas énergiques avant d’empoigner Rika par la taille. Leurs lèvres n’eurent pas besoin de se chercher. Elles connaissaient déjà le chemin. Le jeune homme posa son arme sur la commode, derrière sa compagne, avant de serrer fortement cette dernière contre lui. Elle-même empoigna le dos du jeune homme d’une main vigoureuse, passant une deuxième main dans ses cheveux sombres sans arrêter de l’embrasser.
La passion qui les unissait et qu’on avait travesti pendant toutes ces années retrouvait à nouveau sa réelle existence.
Rika retira activement le manteau de Loth avant de l’empoigner à nouveau contre elle, glissant sa main droite sur la joue de celui qu’elle aimait. Lui la prit par les fesses pour l’asseoir sur la commode, et se pencha un peu plus pour l’embrasser à pleine bouche. Le pistolet tomba sur le sol, juste à côté du premier. Mais oubliant la fausse rancœur qui les avait paradoxalement maintenus unis jusqu’ici, ils se laissèrent porter par leurs sentiments débordants et réciproques. Combien de fois exactement avaient-ils rejetés ces idées, ces envies, de retrouver le corps et le cœur de l’autre, de revivre une de ses nuits d’amour qu’ils avaient laissés derrière eux voilà bien des années, avant qu’on ne les manipule ?
Ils se déshabillèrent mutuellement dans des gestes rapides et saccadés, débordants de passion. Loth passa une main sur la poitrine de Rika. Celle-ci lui mordit la lèvre. Le jeune homme laissa la langue de sa compagne pour descendre ses lèvres le long du cou de celle-ci. La lune qui s’élevait dans le ciel perça à ce moment la masse compacte de nuages pour éclairer la petite maison de campagne, anodine en apparence.
Ce qu’il se passa ensuite, la nuit en fut le témoin secret.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mai 17, 2010, 05:25:01 pm
Dooooooonc...

Une tarée de la vie, une Organisation chelou, une Zalosta qui a aidé à mettre le jeu en place, des héros aux abonnés absents et le retour tant attendu de Jack...

Sans oublier le fait que Rika et Loth s'aimaient d'avant, ça donne... NightDreamers ~~. Dans l'ensemble, la partie est bien (par contre, la flemme de relever les fautes ~~), on va attendre la fin du chapitre pour donner un avis plus constructif, oui monsieur u_u.

PS : La partie de Celia est gore n'empêche >< bonjour les vertiges è__é


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 17, 2010, 05:43:24 pm
Celia donc ! Ah ça faisait un petit temps que j'attendais de voir ce que ça allait donner. Eh bien eh bien, le monde à son nom, c'est juste comme ce qu'elle "est", si je puis dire. Donc elle a apparence humaine, mais n'est pas humaine pour autant. Et puis, Vlada... le nom de l'esclave là, ça me dit quelque chose, mais d'où par contre !

Et Zalosta qui est mêlée à ça, depuis un bout de temps donc. Bwahah j'aime, le coup Dark Vador-esque, c'est juste epic.

Puis ensuite, retour de Jack et LA MECHANTE QUI A TUE LES ENFANTS */chaise qui vole à travers le topic/*. Donc apparement ils se connaissent, et puis 'faut voir ce que ça va donner, elle lui a refilé un sceau ( d'eau ) pas bien gentil, donc à voir.


Et puis, SERIEUSEMENT.
SERIEUSEMENT, LES GENS. C'est une des RARES scènes de NightDreamers avec un semblant de truc romantique... Non amoureux plutôt, parce que romantique ! On connaissait déjà pour Saïko et Myomyo, Hunter et son ancienne copine kinéplula, mais là c'est du CONCRET, enfin un BIZOO, enfin o_o ! Entre Loth et Rika il était temps, depuis qu'elle était humaine, qu'il se passe un truc. Enfin entre n'importe quel perso il fallait, mais eux en priorité >D

Ceci fait ! Le bordel se met en place de plus en plus, la fameuse boussole-de-ta-mère-Celia qui arrive... Bon les ténèbres toussa toussa c'est bien, mais ça va donner quoi au juste ? A voir, a voir !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mai 17, 2010, 05:58:47 pm
Ahhh enfin du sexe dans ND. Ça va commencer à devenir intéressant. Loth et Rika en plus... A quand Zalosta au milieu de tous ces gens encagoulés ???? *FUIT*

Bon plus sérieusement, le contraste entre la première et la dernière partie est fort. La scène de torture de l'esclave de Celia est vraiment gore. Mais où est-ce que tu vas chercher tout ça ???
De plus, il semblerait que Zalosta soit impliquée un peu plus profondément dans les affaires étranges qu'elle ne le laisse paraître... Personnellement, je la vois mal trahir ses amis, je l'imagine plus jouer double jeu pour obtenir des informations sur Celia pour aider ses amis. Enfin, je peux me tromper...
Sinon, le retour de Jack dans l'histoire, je me demandais si on allait le revoir un jour ! En tout cas, il semble avoir une ennemie qui le fait bien trembler...

Pour la partie Rika/Loth, je l'attendais depuis un bon bout de temps ce passage. Surtout vu le dernier chapitre, avec la révélation sur la Manipulation, il était plus qu'évident que ça allait se terminer de la sorte. Mais c'est super bien raconté, j'adore !
Au passage, si une des dessinatrices de ND passe par là, JE VEUX UN ARTWORK DE RIKA EN HUMAINE ! Va savoir pourquoi, je trouve ce personnage très stylé !

Vivement la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 17, 2010, 07:28:03 pm
Haaaaaan enfin un peu de ecchi! *meurt
J'aime pas trop ça en général mais t'écris ça bien ! Et la partie était super, bien que gore dans ses débuts, mais c'est ND en même temps.

Euh, ça fait plaisir d'en savoir un peu plus sur le projet ND. Parce que vui, je me pose toujours autant de questions moi TOT
Han et t'as parlé de Megami. Cque je suis fière dès que tu fais une référence à mes fics XD Et qu'est-ce que je t'admire de façonner tant de liens entre diverses fics comme ça !

C'était super, je n'ai vu que peu de fautes. Et re surkiffe à donf sur la partie Loth/Rika. Très romantique, un peu trop rapide vers la fin peut être, mais vraiment d'une qualité littéraire toujours aussi irréprochable.

Je te souhaite une très bonne continuation mon fiston !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mai 18, 2010, 02:29:21 am
Et béh, enfin un peu d'amour dans ce monde de brute. C'est pas trop tôt !! >< *SHBÖCK*

Je passe rapidement donc j'essaye de faire bref ^^".
J'ai adoré comme d'habitude ! Célia à pas l'air très commode avec le genre Humain dis donc ! Après avoir lu le chapitre 107 de FMA je n'aurais qu'une chose à lui dire : "Sale jalouse >3>..." *Se prend une paire de ciseaux dans le nez*
Moi aussi je pense pas que Zalo soit avec eux, ça serait vraiment salaud en tout cas ! T^T Je pense qu'au dernier moment elle va leur rentrer dans le lard et ça va être beau à voir !

Ensuite la rencontre Jak VS Lucia était géniale ! J'ai adoré la façon dont tu as décris l'aura malveillante de Lucia, j'imaginai parfaitement la scène et également les sensations qu'elle procurait. Super bien écrite cette partie là, bravo !

Et le passage Loth X Rika, pas mal du tout ça aussi ! Ça passerait super dans une scène de film (pas le genre de scène que vos croyez, pervers ! ><"). Les sentiments sont parfaitement bien retranscris, c'est touchant et intense à la fois. Moi je voyais pas ça venir donc autant dire que c'est une agréable surprise ^^. Dommage que leur bonheur retrouvé ne durera pas... (Donf, ou l'auteur qui rend ses lecteurs défaitistes. Je te le ferais payer, sale Emo ! XDD)

Bref, toujours aussi bien réalisé ! C'est de l'or en barre ta fic, et dire qu'on s'approche de la fin. Ça devient de plus en plus passionnant ! Bonne continuation !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 19, 2010, 06:03:11 pm
Wouah... Marrant, on passe d'un  extrème à l'autre : une partie gore à une scène romantique ^^
Ah, au fait merci pour ta remarque Papa ^^

Quoiqu'il en soit toutes les parties sont bien décrite, mais Célia m'a l'air vraiment d'une de ses sadiques... (Sans blagues ?). Zalosta a vraiment du courage pour regarder tout ça, perso moi j'oserai pas Oo Mais par contre c'est affreux de traiter tout le monde de pion !! En plus Kane aussi il les traite comme ça T.T (Bon, en même temps je me faisais pas trop d'idée non plus sur Kane...).
En tout cas j'ai bien aimé. Mais Nicolas, c'est bien le maître de l'organisation de Lena, nan ? Il est aussi avec Kane ? Oo

La deuxième partie, avec Jack et Lucia, j'ai trop aimé... J'adore la façon de décrire, plus particulièrement quand Lucia passe au travers de Jack, comme un fantôme... J'adore >w<
Les deux persos sont bien mystérieux, mais d'après ce qu'à dit Lucia je n'aurais pas aimé être à sa place pour ce qu'ils lui ont fait ^^"
En tout cas, j'ai particulièrement aimé cette partie. Je la garde dans mes préférées ^w^

Loth et Rika... Sont trop choux ensemble !! Ca me fait bizarre de penser que non seulement Rika est humaine, mais en plus que tous les deux se détestaient...
Cette partie était vraiment touchante, comme l'a dit tonton Saïko !! J'ai vraiment adoré, bien que j'ai préféré la deuxième partie ^^
Et pis c'était trop choux quand Rika pleurait >w< Et quand ils se disent qu'ils s'aiment... Raah, et quand je pense que je suis célibataire, ça me déprime T.T

En tout cas, vivement la suite papa !! Cette partie là était vraiment super bien écrite !!
Je le redis mais vivement la suite ! >w<
Bon courage !



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 20, 2010, 12:53:09 pm
Hello ! Et bien, je vois que cette première partie vous a bien plu XD
Entre ceux qui aiment le gore, celle qui préfère le mysticisme étrange avec Lucia, et les derniers qui sont en kiffe sur le romantique/sexuel léger, ya de tout !
C'est vrai qu'en y repensant, cette première partie est la plus représentative des différents styles présentés par la Fic : horreur/mystère/sexe *Meurt

Sora < Aha j'suis content ! Ce résumé s'arroge enfin des tournures FMA, on le voit tout de suite. Bien, bien, c'est très bien. Vous voyez que le scénario se décale complètement de ce manga, n'est-ce pas ? J'vous l'avais dit ~~ *SBAF
Au fait je te prends à part rapidement, désolé pour msn, je suis vachement pris ces derniers jours et j'ai pas eu le temps de te filer l'enregistrement de Saïko é_è
Capita < EH OUAIS ! NON MAIS SERIEUSEMENT ! ND C'est pas un shônen/shôjo manquaesque, je vais pas me faire chier à retranscrire des sentiments réciproques pendant quinze chapitres. On passe direct à la pratique ._. *SBAAAF
Hawk < Héhéhé, qui est vraiment Zalosta ? Perso je m'amuse comme un fou sur sa psychologie tellement complexe dans les derniers chapitres que je viens d'écrire (27 et 28). Mais qui peut réellement savoir ce qu'elle pense au fond ? <3
Sephyra < Han, tu es la seule à avoir relever le "Projet NightDreamers" ! Je pensais pourtant que ça en ferait tilter plus d'un, mais apparemment tout le monde a été obnubilé par la scène de cul *SBAF* Et bien et bien, en tout cas garde ça à l'esprit, tu ne manqueras pas d'être étonnée, surtout vis à vis de ta perso ^o^
Saïko < Ouais, de l'amour vache XD Je suis fier de vous inculquer le réflexe de vous dire "ça va mal se terminer tout ça" ! ... Puisqu'effectivement c'est le cas. *Fuit* Je t'aime frangin, c'est toujours un plaisir de te voir passer !
Kayra < Bien sûr que t'es encore célibataire ! C'est une situation qui convient parfaitement, non mais et puis quoi encore, t'es trop jeune ! Et de toute façon il est hors de question que tu vois un garçon sans que je sache qui il est, son nom, prénom, numéro d'assurance social, noms des parents, adresse et groupe sanguin è__é *SBAF* Content que tu ais préféré la seconde partie, tu es la seule je crois. Ca me fait plaisir de savoir que j'ai bien décris l'aspect mystérieux ^^

Encore un plein de commentaires, je suis ravi, que dire de plus ? Je vous remercie énormément ! Je suis content que la fic vous plaise, vraiment. On atteint les trois quarts, bientôt le dernier tournant avant la fin ! Accrochez-vous, les morts vont pleuvoir à un moment ou à un autre x)
Bien, deuxième et dernière partie de ce chapitre 26 ! Moi je m'attaque à l'écriture du 29e, qui sera le dernier de la 3e partie de NightDreamers. Autant dire : rebondissements, révélations, morts et bien entendu quelques illustrations pour encadrer tout ça (je les garde de côté pour le bon moment !).
A la prochaine =)




Hunter rouvrit brutalement les yeux en aspirant une grande bouffée d’air. Qu’il recracha aussitôt en toussant. La puanteur qui régnait était insurmontable, trouva-t-il alors que son esprit sortait d’une longue léthargie.
-   Ah, il s’réveille, jeta une voix masculine derrière lui.
Hunter était allongé sur le ventre. Il se balança sur le côté avant d’ouvrir une nouvelle fois les yeux. Derrière la silhouette des hauts bâtiments qui entouraient sa vision, il aperçut le ciel bleu, tout là-haut. L’impression qu’il lui resta après ce réveil étrange fut que le ciel  ne lui avait jamais semblé si lointain. Puis c’est une toute autre silhouette qui apparut dans son champ de vision. Elle fit le tour de son corps avant de s’agenouiller à la manière d’un gorille à côté de sa tête.
-   Eh, ça va ? Demanda la même voix masculine qu’il avait entendu juste avant. C’est pas trop tôt. T’as été long à la détente pour te réveiller, vieux.
-   T’es qui, toi ? Marmonna Hunter dans un grognement matinal.
-   J’suis ton sauveur, tête de nœud, répliqua le type du tac au tac dans un sourire ironique.
Il parlait lentement, d’une voix assez blasée.
-   Allez, lève-toi, on a pas toute la journée non plus !
Hunter se releva en se massant le front d’une main. Un détail lui vint alors en tête. Il posa une main sur ses cheveux. Son cœur manqua un battement.
-   Où est mon chapeau ? Demanda-t-il méchamment.
-   Hein… ? Marmonna l’autre qui s’était relevé à ses côtés. T’en avais un ? Je l’ai pas vu dans la cave en tout cas. T’es sûr que tu le portais quand ils t’ont ramenés ?
Les derniers souvenirs lui revinrent en mémoire. La moto, le mal de crâne, le noir total, son réveil dans la cave, puis… A nouveau, le noir total. A la manière dont son démon semblait jubiler au fond de son esprit, Hunter su tout de suite que Blowback avait dû bien s’amuser. Néanmoins il restait un trou béant à combler entre le moment où il avait laissé la place à son démon et ce réveil dans un coin paumé qui puait le renard. Dans un sourire ironique, Hunter songea à Saïko.
-   Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda-t-il alors en se relevant avant d’épousseter sa chemise blanche qui n’était plus tout à fais immaculé – qui n’était même plus blanche, mais d’une couleur pourpre qui avait imprégné le tissu du vêtement.
-   Alors là…, éluda le jeune homme – un adolescent, pensa Hunter en le regardant. T’as fais un carnage, vieux. Je sais pas comment tu t’y est pris, mais ça nous a plu en tout cas. Alors on t’as sortis de là. Mais t’est vachement lourd à porter – sans te vexer.
Le type était brun, cheveux longs, le visage fin et très blanc.
Aussi blanc qu’une merde de laitier, songea Hunter intérieurement.
Il portait un débardeur noir sur lequel siégeait une tête de mort blanche souriante, en-dessous d’une veste en jean toute aussi noire que son large pantalon où s’incurvaient diverses poches. Un foulard rouge entourait son cou, s’accordant étrangement avec ses yeux rouge également qui pétillaient d’une lueur effacée et… Blasée.
-   Bon, vous avez terminé la parlote ? Ca schlingue ici…, maugréa une voix féminine.
Sa propriétaire se trouvait à quelques mètres devant Hunter, assise sur le couvercle d’une poubelle. Le visage tout aussi blanc que son homologue masculin, elle était pour sa part maquillée à excès. Des traits noirs surlignaient ses yeux gris qui semblaient fatigués. Elle avait également les cheveux noirs, dont certaines mèches étaient teintes en violet.  
-   Oh, la ferme, pis de vaches, répliqua le garçon en souriant désabusement.
-   Pauvre con, rétorqua à son tour la fille en sautant à terre et en lui adressant un radieux geste obscène du majeur.
-   Et moi c’est Hunter.
Les deux ados le regardèrent un court instant avant d’éclater de rire.
-   Pas mal ! Déclara le garçon. Je regrette pas de t’avoir tiré d’affaire ! Plus sérieusement, moi c’est Snowkry. Snow pour les potes – mais j’en ai peu. Tous des cons.
-   Tu l’as dis, renchérit la fille. Je m’appelle Lisanith, ou Lisa.
-   Enchanté de vous avoir connu, répondit Hunter.
Et il s’avança dans le but de sortir de la ruelle.
-   De vous avoir… Hey hey hey, rétorqua Snow en trottinant pour rattraper Hunter. Tu vas pas nous lâcher comme ça, merde ! On a pris des risques pour te sauver !
-   J’vous ai rien demandé moi, j’aurai pu me démerder tout seul, objecta le jeune homme en passant une main sur ses cheveux – il se sentait terriblement nu sans son chapeau. Vous vous êtes foutus dans la merde sans moi.
-   Mais attend putain !
Snowkry lui attrapa le bras gauche. Hunter se stoppa immédiatement.
-   Lâche-moi, cracha-t-il d’une voix sourde sans même se retourner. Tout de suite.
Le garçon obéit docilement en levant les bras à ses côtés et en présentant ses paumes comme s’il était braqué.
-   Pas de soucis, vieux. Mais laisse-nous t’accompagner au moins. Maintenant qu’on s’est tiré avec toi, ils vont chercher à nous retrouver. Nous deux… Et toi également.
-   Sois cool, renchérit la jeune fille en se massant la nuque.
Hunter détailla celle-ci d’un regard critique. Puis il détourna légèrement la tête pour fixer Snow d’un regard en biais. Il soupira longuement, puis reparti en direction de la lumière au bout de la ruelle.
-   Ok, suivez-moi, lâcha-t-il finalement.
Snow et Lisa se regardèrent et claquèrent leur poing droit l’un contre l’autre en signe de victoire. Puis ils trottinèrent pour rejoindre Hunter.
-   Une clope ? Demanda Lisa en sortant son paquet de sa poche de pantalon.
-   Fume pas ça.
-   T’es pas cool !
-   Après tout si tu veux bousiller tes poumons…
-   Allez vieux, souris ! Rétorqua Snow.
-   Pour quel évènement ?
-   Bah, la vie c’est de la merde. L’amour c’est de la merde. La société est pourrie de l’intérieur.
-   Grave, renchérit Lisa en allumant sa cigarette.
-   … Vous êtes vraiment bizarres, vous deux. Eh toi, reprit-il en regardant Snow, t’as un portable ? J’ai un coup de fil à passer.
-   Ouais ouais, tiens. Et dit, tu t’appelles comment ?
-   T’occupe.
-   Allez, sois sympa !
-   … Hunter…
-   … C’est quoi ce prénom ?!
-   La ferme.

*****
***

Le téléphone se mit à sonner dans la salle de bain. L’eau se coupa soudainement derrière les vitres floutées de la douche. Puis la porte coulissa et c’est un Donf mouillé de la tête aux pieds, de la mousse blanche encore voyante par endroits, qui sortit de sous la douche en attrapant en vitesse une serviette pour la passer autour de ses hanches. Il s’essuya rapidement les mains et les oreilles, puis attrapa son téléphone qui sonnait encore et décrocha.
-   Ouais ?
-   Donf ? C’est Loth. Je te dérange pas ?
-   Nan, je suis à walpé dans la salle de bain de ma grande sœur et il est… (il attrapa sa montre sur le rebord de l’évier) … six heures et demi du mat’, le soleil est pas encore levé, mais à part ça tout baigne.
-   … Désolé, répondit le jeune fumeur à l’autre bout de la ligne après avoir digéré la masse d’informations débité par l’ancien cuistot. Je suis content de t’avoir, j’avais peur que tu ais paumé le portable. J’ai pas réussi à joindre Hunter.
-   Euh, pour Hunter…, rétorqua Donf, gêné. Ya eu quelques complications on va dire. En fait il s’est passé pas mal de choses depuis ces quelques jours…
-   Ca je peux comprendre, c’est pareil de nôtre côté… T’es tout seul alors ?
-   Je suis avec Sephyra, une amie.
-   Ah, la roussette ?
-   Tu la connais ? Répliqua Donf avec étonnement.
-   Je dois vraiment te rappeler qu’il y a encore quelques semaines on vous traquait pour vous tuer un par un ?
-   Non, tu peux zapper cette partie là, ça va aller.
-   De toute façon la roussette me tentait pas, vu le « poitrimoine génétique », il paraît…, reprit Loth avec un soupir à fendre le cœur.
-   Oh, tu sais, faut pas se fier aux apparences.
-   Comment ça, t’as pu vérifier ?
-   Aha ! Eluda Donf, énigmatique.
-   Veinard !
Ils rirent tous les deux ensembles au téléphone. Puis un court silence s’établit le temps qu’ils reprennent leur calme. A partir de ce moment là, Donf s’amusa à tripatouiller sa serviette dans tous les sens en déambulant dans la petite salle de bain.
-   Pour reprendre sérieusement, dit Loth en prenant un ton plus sérieux en effet. Où est-ce que tu te trouves ? Ce serait bien de se voir pour se raconter les derniers évènements.
-   Je suis d’accord. J’ai pas bougé du continent, je me trouve à Yvanesca. T’es encore sur Station Square ?
-   Pas vraiment… J’ai bougé de continent pour ma part. Mais on peut vous rejoindre rapidement. Par contre je connais pas la ville.
-   Surtout qu’elle a été reconstruite récemment… On a qu’à se donner rendez-vous sur la grande place de toute façon, tu peux pas la louper. Et puis je préfère laisser ma sœur en dehors de tout ça. Rika est avec toi ?
-   Oui, oui. Même si elle a un peu… Changé, on va dire.
-   Ah… Comment ça ?
-   … Faut vraiment qu’on parle de tout ce qui s’est passé, éluda Loth en soupirant. Je ramène les clopes, tu t’occupes de l’addition ?
-   Ok, disons cet après-midi, seize heures, ça te convient ?
-   Pas de soucis. A tout à l’heure.
-   Yep.
Donf raccrocha et lança nonchalamment son portable sur la pile de serviettes dans le bac à linges. Il mit à peu près dix secondes pour se rendre compte que la serviette autour de ses hanches était tombée de son perchoir. Et dix secondes de plus pour comprendre que sous la serviette, il n’y avait rien.

Au même moment, Loth raccrocha en soupirant. Il laissa son portable sur la table en bois qui faisait office de bureau dans la chambre, puis se retourna. Il n’était habillé que de son jean, mais même torse nu sous les rayons de la lune qui perçaient les rideaux, il n’avait pas froid. Sur le lit deux places, Rika dormait paisiblement sur les couvertures. En petite culotte. Pelotonnée contre le traversin qu’elle tenait comme une peluche, son corps épousait avec lenteur sa respiration docile. Ses longs cheveux noirs étaient éparpillés dans son dos, sur le matelas. Loth ne put s’empêcher de la trouver ravissante.
Mais pour prix de leur amour retrouvé, ils allaient maintenant devoir affronter les plus dangereux instigateurs et manipulateurs de l’ombre au sein de leur monde. Car Loth ne se faisait plus aucune illusion. On avait joué avec eux comme avec de vulgaires pions. Nicolas et Kane, et certainement d’autres encore ; tous étaient de mèche. Et tous paieraient pour leur jeu sardonique. Il n’en allait pas impunément. Il s’agissait de leur vie.
De leurs existences.

*****
***

Le soleil se levait timidement sur le continent de Station Square. Dans la capitale, justement, Kane faisait face au lever du jour, immobile devant la grande baie vitrée qui surplombait la salle de leurs réunions. Tous étaient d’ailleurs partis sauf lui et Zalosta.
-   Tu devrais profiter de ce spectacle tant que tu en as encore l’occasion, dit-il à l’attention de la hérissonne qui se trouvait un peu en arrière.
Celle-ci ne répondit pas. Un silence de plusieurs minutes s’étira entre l’échidné emmitouflé dans sa longue et large cape noire, capuche sur le museau, et la hérissonne qui restait aussi immobile et silencieuse qu’une statue de givre, les bras croisés, le regard vide.
-   Je dois admettre que tu es… La plus intéressante de tous, Zalosta, avoua Kane en se retournant et en contemplant son interlocutrice depuis sa capuche.
Celle-ci ne cilla pas.
-   Même aujourd’hui, je ne te comprends toujours pas. Les résultats de mes notes à ton sujet se concluent, pour finir, sur une trop grande différence à l’échelle psychologique entre ta façon de raisonner le monde qui t’entoure, toi demi-mortelle, et la nôtre en tant que simples mortels.
L’échidné fixa la hérissonne. Mais celle-ci ne bronchait toujours pas.
-   Tu as… Beaucoup trop vécu, acheva-t-il d’une voix lourde et pesante.
Cette fois-ci, le regard de Zalosta eut un infime changement. Elle baissa les yeux. De quelques centimètres seulement, mais cela était tout de même considérable pour Kane.
-   Même sans t’avoir donné de nouvel ordre, tu as joué le rôle qu’il fallait à la perfection. Je n’en attendais pas moins de toi évidemment. C’était un test. Et tu l’as réussis avec brio, je dois dire. Mais une chose me tracasse cependant, et je ne parviens toujours pas à cerner ta perception à ce sujet…
A ce moment, le regard profondément vide de Zalosta se releva lentement sur Kane. Même à l’abri de sa capuche, celui-ci sentit la hérissonne le transpercer de l’intérieur de ce simple échange de regard, quand bien même les yeux de l’échidné étaient cachés dans la pénombre, sous le vêtement. Il hocha la tête.
-   Non… Il est indéniable que tu n’as jamais souhaité les sauver. Ce n’était que de la comédie. Tu es une actrice remarquable, Zalosta.
Puis Kane se retourna, croisa les mains dans son dos, et se plongea à nouveau dans ses pensées en contemplant le lever du soleil. C’est à ce moment là qu’il sentit cette odeur particulière dans l’atmosphère ; cette tension, cette pesanteur singulière, ce signe gravé dans le soleil levant.
Alors comme ça, c’est le dernier jour…, songea-t-il en refermant ses paupières sur ses yeux blancs.
Un peu en retrait, Zalosta pour sa part laissait son regard vide de toute émotion se baigner dans l’horizon naissant d’une aube nouvelle.
La dernière.




J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.


Tristesse, Alfred de Musset.




*****
***




Ils étaient tous là. Discutant entre eux. Morts comme vivants. Tous rassemblés – où exactement ? Ici et nulle part. Un vide empli de leurs présences.

-   … Ce jour là, vous avez fait la pire erreur de votre vie en réveillant un monstre de son sommeil, proféra-t-elle simplement.

Et lui était là aussi, un peu plus loin. Il parlait avec la silhouette étrangement floutée d’Anetham, mon père adoptif, celui qui m’avait recueilli après l’incendie de mon île natale. Je marchais dans sa direction, le cœur battant. Je devais le rejoindre. Absolument.

Kane ne broncha pas, mais resta au contraire silencieux. Puis il hocha légèrement sa tête sur le côté.
-   Alors c’est pour ça que tu m’as demandé de venir ?
-   Pour en finir.

Un peu plus loin, lui s’était légèrement baissé en signe de salut pour l’ancien Grand Chef de la Résistance. Je devais continuer, plus vite. Il allait partir.
Sha-lin, Athem et les autres m’entouraient alors pour me parler. Je le perdais de vue.


-   L’heure de la contre-attaque a sonné ! Dit-il simplement en se relevant tout en prenant bien soin de regarder de haut son ennemi qui laissa échapper un grognement rauque de colère.

Le temps que j’arrive à passer entre eux, il était déjà parti. Je le voyais de dos, en train de s’avancer, plus loin dans les ténèbres. Sans un regard en arrière. Je m’élançais sur ses pas. Je levais un bras en sa direction, désespérée. Mais plus j’avançais, plus il s’éloignait dans ce vide noir, indolore, incolore.

-   Et si je vous disais que j’ai croisé une certaine Lucia Hevard à l’hôpital de Mikada, la nuit dernière ? Bien vivante, sans vouloir abuser des blagues de mauvais goûts.
-   … Mon dieu, Jack, comment se pourrait-il…
-   Professeur, le coupa le détective. Seriez-vous libre dans les jours qui viennent ?

«  Aokurah ! Attend moi !... Je t’en supplie… »
Contre toute attente, il s’arrêtait. Puis il se retournait lentement. Son regard, étonné, me contemplait de loin alors que je courais à sa rencontre. Mais je n’arrivais pas à le rejoindre. Lui s’exclama simplement :
« Dépêche-toi un peu ! T’es vraiment pas sportive comme fille. Tu sais, les régimes, ça existe… »


Sephyra frôla de ses doigts la glace qui recouvrait le corps de la jeune hérissonne.
-   Qui es-tu… ? Murmura-t-elle alors que ses larmes à elle glissaient pour celle qui ne pourrait plus jamais pleurer.

« Vous devriez vous regarder avant de parler, vous avez vu la longueur de vos cheveux ? On va finir par vous prendre pour une fille, Monsieur le Super-Sayen ! »





NightDreamers
Chapitre 27 ~ Lointain


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 20, 2010, 02:18:45 pm
Eh bien pour une fin de chapitre ! On retrouve donc Hunter, avec deux jeunes quelque peu anti conformiste ( comment ça je suis aimable ? ), un Donf en serviette.. Non, sans serviette plus tôt. En tout cas il a l'air d'aller mieux que précédemment. J'ai bien aimé ... le "Poitrimoine génétique", merde quoi ! XD
Loth donc, une Rika au pieu ( LE PTI DEJ EST PAS FAIT, C'EST QUOI CE DELIRE ? */se fait assassiner/* ), puis !

Citation
-   Non… Il est indéniable que tu n’as jamais souhaité les sauver. Ce n’était que de la comédie. Tu es une actrice remarquable, Zalosta.

*/tapote du stylet la phrase quoté/* Rien qu'a la vue de ce genre de truc, j'crains le pire, autant pour ce qui s'est passé, d'éventuelles révélation, ou d'autres choucroute en vue de la preview qui m'a l'air bien croustillante \o/ Encore des mégazord à butter ! */SBAF

Et NAHRU QUOI ! Super Sayen ;O; 'Tain ça faisait longtemps, ça fait plaisir de les voir, ne serait-ce qu'en preview... Mais si c'est noté ça, d'une manière si enjouée, moi je dis je crains le pire o_o Donc mégamonstre+previewitalicenjouée+Musset+nomduchapitre, ça va encore nous faire un sacré mix.

Fastoche sinon pour résumer ND, à la longue, pour reprendre ce que tu dis : Horreur, sexe et mystère, si j'puis me permettre \o/ Sacrée slogan pour une éventuelle parodie */va se faire hacher menu

Donc avant de m'enfoncer plus dans des suppositions, j'préfère voir la suite ! o/ Restons patients, le rythme est reviendu plaisant et régulier, de postage.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sora the black hedgehog le Mai 20, 2010, 02:39:32 pm
Bon alors, que Zalosta soit une actrice, comme le dit Kane, je m'en doutais depuis le moment où Arthur et Millie sont morts. Ensuite, je confirme : Loth et Donf sont des amis d'enfance qui viennent à peine de se rendre compte qu'ils sont copains comme cochon... (les deux >.>). Ensuite, Hunter qui se retrouve avec deux kékés d'ados, Lisa et S... S... Sn.... Sno... Snow.... NOEEEEEEEES MAIS POURQUOI CE NOOOOM ? *va pleurer dans un coin*

Je sens que Zalosta va participer au massacre de nos joyeux compagnons, à moins qu'elle ne se retourne contre Kane et son Organisation, ce qui est tout à fait possible (imprévisibilité, quand tu nous tiens).

Le poème de Musset, ça sent pas bon tout ça ~~. Zalosta, qu'est-ce que tu vas nous faire encore ?

*Va se poser sur les coussins au fond de la salle et déballe toute sa nourriture*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 20, 2010, 07:40:24 pm
C'était extra, les deux ptits nouveaux je les aime bien! Mais j'sais pas pourquoi j'ai comme l'impression qu'ils vont y passer :'D

'fin bref, et Donf et Loth qui se parlent comme deux poteaux, et puis quoi encore XD Trop fort, j'avoue que ça me fait étrange. Mais c'est stylay. En revanche, le "y'a rien sous la serviette" m'a direct fait penser à une absence... "relative" d'un certain attribut masculin... Woh mon dieu. *fuit loin
Donf nous a encore caché des trucs *refuit*

Et Zalos m'intrigue de plus en plus, tant et si bien que je finis par me demander si c'est pas un robot. Ca expliquerait l'immortalité mine de rien. Alors hein hein hein? Vous z'avez rien à redire? Moi je dis le projet ND vise à créer une armée de robots puis à implanter des KFC partout sur Mobius, lancer un trafic de KFC et enfin massacrer les contrôleurs de la SNCF avec des cocottes en papier! Grands dieux, quel démon ce Kane... Et Nico-chan j'en parle même pas ~~ *fuit

Et la preview. CTE PREVIEW MERDE TOT Ca me fait bizarre de réentendre mon Super Sayen et ma sale gamine TAT Je vais regretter de les avoir tués je sens XDD
J'ai une hâte pas croyable de découvrir la suite de cette merveille. Je déconne pas bordel, j'aime ta fic, je t'aime, laisse moi vivre à tes côtés comme ton esclave owo
*SBAF*

Faudrait éditer la fic en précisant que y'a des effets secondaires indésirables hein. Genre soumission accrue, ce genre de trucs... A moins que ce soit juste pour inspirer tes futures scènes de cul. *cève avec une violence peu commune*

Je veusx la suite! Courage couraaaaage, je veux la suite alors bosse TAT


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Mai 20, 2010, 09:44:53 pm
Ouais ! J'aime les deux d'jeunz ! XD Dommage seulement qu'ils aient tous les deux le look Anarchiste/Gothique, pour le mec du moins. Je l'aurais bien vu en typé Rasta ! :8):
Hunter a deux alliés maintenant, petite armée mais armée quand même XD. 'Suffit de voir si ils savent se débrouiller. Mais je sens qu'ils nous réservent des surprises ces deux gugusses ^^.

Le passage de Donf, c'est fou comment il est pas rancunier ! 'Y a même pas 2 jours, Loth était prêt à le faire la peau et maintenant ils discutent tranquilles comme si ils étaient potes de lycée x). Au moins ça réconforte que des ex-ennemis s'allient pour péter les deux aux vrais méchant >3. Et j'ai bien aimé le "Poitrimoine Génétique" ! Jusqu'au bout Sephy, jusqu'au bout ! Par contre Donf, tu me déçois. T'as même pas de service trois pièces entre les jambes ! C'est moche ><. Vous me direz aussi, avec tous ces mariages consanguins, fallait bien qu'une petite saloperie génétique rapplique, pas vrai Bro ? :;D: *S'enfuit très très loin*

La dernier partie... rien ne va plus (faites vos jeux ?...*SHBÖCK*) ! Kane qui prouve donc belle et bien que c'est un pourri... j'avais encore un petit espoir sur sa bonne foi mais apparemment, il n'en est rien. Bute le Hunter... :>:(:
Et cette histoire avec Zalosta... tu essayes de nous faire douter de notre hérissonne violette préférée super bien foutue, Donf ? Pour ma par, je crois encore en elle pour la simple raison que si elle était totalement avec les méchants, elle n'aurait pas fait un cauchemar -je répète bien : cauchemar- dans laquelle elle tue sa meilleur amie Sephy ! Déjà c'est un signe qu'elle tiens un peu à ses compagnons. Donc je pense toujours qu'elle va rejoindre les héros (encore XD), peut-être qu'elle va jouer sa méchante pendant un moment mais au final, elle reviendra ^^. Non mais ! C'est pas parce que c'est peut-être une histoire qui se termine mal que je vais commencer à devenir pessimiste ! XD *Câline Zalosta très fort*

Et pour la preview, je m'attendais pas à ce qu'on parle de Aokurah et Nahru dans cette fic ! Je me demande ce que ça va donner, si même les "fantômes" se pointes ! ::D:


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 24, 2010, 11:28:13 am
Citation
Bien sûr que t'es encore célibataire ! C'est une situation qui convient parfaitement, non mais et puis quoi encore, t'es trop jeune ! Et de toute façon il est hors de question que tu vois un garçon sans que je sache qui il est, son nom, prénom, numéro d'assurance social, noms des parents, adresse et groupe sanguin è__é

Mais euh... >.<
C'est pas juste papa >.< *Va pleurer dans son coin*

Bon, je reviens à la fic ! Par contre, désolée pour le retard T.T

Hunter trouve donc deux camarades... Ils disent qu'ils sont poursuivis, je crois, non ? Hm... Etrange, cette histoire.
Mais Lisa et Snow m'ont l'air marrant, tous les deux XD Hunter a eut de la chance d'être tombé sur ces deux là !
Pas grand chose à dire sur ce chapitre, mais j'adore le caractère de Hunter, je sais pas pourquoi XD J'le trouve marrant à râler tout le temps. Enfin bref, j'ai hâte de voir les conversations qu'il va y avoir avec lui, Lisa et Snow !

J'aime bien la seconde partie aussi, elle est marrante ! Pour ma part je trouve ça marrant de voir deux persos qui pouvaient pas se sentir au départ se ressembler autant... Mais pauvre Sephyra, ils ne la lâcheront jamais ! >.<
J'ai trouvé cette partie bien écrite parce qu'elle était drôle, surtout la phrase que Donf à Loth sort pour expliquer la situation XD

Par contre, Zalosta et Kane... Kane est vraiment pourri, comme l'a dit tonton Saïko. Si j'ai bien compris, ils veulent, lui et son équipe bizarre, détruire le monde afin de voir si les hommes deviendraient moins égoïste... Mais bon, quand même ! Il est vraiment affreux >.< Moi qui au dernier chapitre pensait qu'il y avait encore du bon en lui... T.T
Et Zalosta... j'arrive pas à croire qu'elle ait pu faire exprès de pleurer pour les enfants. Je trouve ça bizarre... Je pense pas que ce soit vrai. J'espère pas en tout cas ! Elle serait vraiment affreuse, si c'est le cas T.T ! 

Ah, et Super Sayen ! =D Ca fera un p'tit moment que j'en aurai pas entendu parler de lui =3 Avec Narhu... Va y avoir l'apparition de celle-là, je le sens ! J'ai hâte de voir ce passage =)

J'ai hâte de voir la suite, en fait ! Et au fait, bon courage pour celle-ci, papa !
Et encore désolée pour le retard T.T   
 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sewiroth le Mai 25, 2010, 09:02:10 pm
Zalosta, chaque jour je l'aime un peu plus, vraiment mon genre.

Pour rentrer dans le vif, écriture plaisante, les fautes ne sont pas nombreuses et ne dérangent aucunement la lecture, donc on fait vite abstraction. (ca, c'est fait)

Ensuite les personnages, ils restent bien attachant, pour la plupart ils font bien vrai, ce point ajoute, à mon sens, de l'importance, on peut facilement s'attacher à ce genre de personnage, dialogue bien géré. (ca, c'est fait aussi)

Pour l'histoire, je ne vais pas faire long: bien. (ca, hmm .. c'est à refaire =/ ..)
Donc, toujours bien prenante, c'est indéniable, le rythme de l'évolution n'est ni trop lent ni trop rapide, là encore, c'est bien géré :)

Pour faire un point sur ce qu'il y avait avant, c'était chouette, mais l'histoire a mine de rien bien évolué, et aujourd'hui, la chouettitude a dépassé un nouveau palier, donc en espérant qu'il en dépasse encore un autre..

les fautes, car mine de rien, ça ne fait pas sérieux é.è .. je voulais juste souligner.
Sinon, de bonnes tournures de phrases .. bon, j'ai quand même envie de dire que je sens que tu peux faire encore mieux, mais bon après, c'est mon avis personnel, donc au final.. bah osef.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 26, 2010, 11:00:41 pm
Hey tout le monde ! Désolé pour le petit retard, j'suis assez pris ces derniers temps je dois bien l'avouer. Même pas le temps de donner des nouvelles à tout le monde et de répondre à des invitations... *Courbette* Je suis désolé !
Le Bac approche à grands pas même si j'ai que trois matières à repasser (bon ok, trois et demi en comptant l'allemand ~~ *SBAF). Et puis la rédaction de ND me prend une grosse partie du temps, je peaufine à mort le chap' 29. Vous comprendrez pourquoi quand vous l'aurez sous les yeux ^o^
Sans compter la préparation de la 4e et dernière partie de la fic... Etc etc, je vais pas vous déballer ma vie, mais en tout cas j'ai très peu de répit. Heureusement que je ressors d'un long week-end exceptionnel !

Capita < Tu as raison de craindre le pire, ma très chère Zalosta !
Sora < Putain tu te doutes de tout depuis le début toi >> Et Snow j't'avais dit que je le caserai !
Sephyra < Oui j'te confirme ils vont y passer <3 LONGUE VIE AUX KFC *Meurt* Et t'as enfin dit en public que tu m'aimais ha ha ha ! Quelle heure de gloire, quelle soumission parfaite, vive moi, vive mon art d'écrire, je m'aime ! *Re-meurt, cette fois-ci définitivement*
Saïko < Je sais pas pourquoi mais à l'image de la poitrine de Sephyra, je sens que le coup du "rien sous la serviette" va rester comme rumeur sur mon anatomie intime masculine... Je démens complètement è__é Et certaines peuvent le prouver *SBAAAAF EXIT*
Kayra < Oui, Super-Sayen et Nahru ! <3 Ya que ceux qui ont lus Terres de Rêve pour ressentir cette douce mélancolie qui étreint notre âme en repensant à ces deux tragiques personnages é__è
Sewiroth < Hey, un petit nouveau ! Toujours ravi de compter un lecteur de plus, c'est un plaisir. Également, bienvenue, il me semble que c'est ton premier message sur ce forum ^^ Et bien en tout cas je te remercie d'avoir lu, je suis content que ça te plaise. Et oui, moi aussi je suis toujours persuadé que je peux faire mieux, encore mieux, toujours mieux. J'avance dans ce sens ! Quant aux fautes c'est pas faute de relire justement, mais j'en laisse toujours passer, honte à moi TOT

Allez Hop, chapitre 27, première partie ! Gros clins d'œil à l'univers d'Imaginaire et de Terres de Rêve. Les lecteurs reconnaîtront sans peine ! Les néophytes quant à eux se laisseront bercer par les souvenirs un peu flous qui s'engluent dans la mémoire défaillante de notre Sephyra...
Profitez bien du "calme" qui réside à travers les mots tant que vous le pouvez... Ce sera bientôt terminé de ces moments "tranquilles". Le goût du sang, inimitable et excitant à la fois, le sentez-vous venir bercer vos lèvres fiévreuses et tremblantes... ?
Bonne lecture et à la prochaine =)



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)



Ils étaient tous là. Discutant entre eux. Morts comme vivants. Tous rassemblés – où exactement ? Ici et nulle part. Un vide empli de leurs présences.
Il y avait, rassemblés en cercle sur un côté, Seneka, Caela, Kerin, et les autres. Ces sept amis qui nous avaient aidés, voilà quelques années, pour la guerre contre Nelson. Des adolescents sous leurs apparences hybrides, qui venaient soi-disant d’un autre monde.
Proches d’eux, Sha-lin, Athem, Luceria, Luna, Ludovic, et d’autres encore discutaient entre eux. Des compagnons d’infortune pour les malheurs que nous avions vécus ensemble. Des Résistants.
Et lui était là, un peu plus loin. Il parlait avec la silhouette étrangement floutée d’Anetham, mon père adoptif, celui qui m’avait recueilli après l’incendie de mon île natale. Je marchais dans sa direction, le cœur battant. Je devais le rejoindre. Absolument.
Seneka et les autres se tournaient alors vers moi quand je passais près d’eux, sourires aux lèvres. Mais je les ignorais. Un peu plus loin, lui s’était légèrement baissé en signe de salut pour l’ancien Grand Chef de la Résistance. Je devais continuer, plus vite. Il allait partir.
Sha-lin, Athem et les autres m’entouraient alors pour me parler. Je le perdais de vue.
« Poussez-vous, s’il vous plaît… Je dois le rejoindre, il le faut ! »
Le temps que j’arrive à passer entre eux, il était déjà parti. Je le voyais de dos, en train de s’avancer, plus loin dans les ténèbres. Sans un regard en arrière. Je m’élançais sur ses pas. Une fumée s’échappait au-dessus de lui tandis qu’il avançait. Il devait fumer son calumet, comme à son habitude. Je levai un bras en sa direction, désespérée. Mais plus j’avançais, plus il s’éloignait dans ce vide noir, indolore, incolore.
«  Aokura ! Attend moi !... Je t’en supplie… »
Contre toute attente, il s’arrêtait. Puis il se retournait lentement. Son regard, étonné, me contemplait de loin alors que je courais à sa rencontre. Mais je n’arrivais pas à le rejoindre. Lui s’exclama simplement :
« Dépêche-toi un peu ! T’es vraiment pas sportive comme fille. Tu sais, les régimes, ça existe… »
« Vous devriez vous regarder avant de parler, vous avez vu la longueur de vos cheveux ? On va finir par vous prendre pour une fille, Monsieur le Super-Sayen ! »



NightDreamers
Chapitre 27 ~ Lointain


Sephyra se réveilla en sursaut. Les deux voix qui n’étaient pas les siennes continuaient de danser dans son esprit. Elle reconnaissait, entre toutes, celle de son ancien Chef, Aokura. Elle eut un pincement au cœur. Depuis combien de temps n’avait-elle plus entendu cette voix, et reconnu cette silhouette… ? Les rêves pouvaient être très cruels, par moment.
Se passant une main sur le museau, Sephyra contempla ensuite son nouvel ami en train de dormir, à côté d’elle. La couverture rejetée sur ses jambes, il roupillait la bouche grande ouverte, une main sur son ventre laissé à découvert par son maillot remonté sur son torse. La roussette sourit à cette image. Il était décidément bon enfant, au fond comme en apparence. Elle se leva sans bruit. Elle avait gardé ses habits pour la nuit, se permettant juste d’enlever ses bottes et son manteau pour dormir. Toujours à pas de loup, elle se dirigea vers l’unique fenêtre de la petite chambre d’amis. La nuit était bien avancée, songea-t-elle simplement faute d’horloge ou d’un quelconque autre instrument qui aurait pu lui indiquer l’heure exacte. Cependant, la matinée ne devrait pas pointer le bout de son nez dans très longtemps. Sachant qu’elle ne se rendormirait pas, Sephyra prit ses bottes dans une main, ouvrit très discrètement la porte de la chambre et la referma aussi délicatement que possible, puis descendit l’escalier en faisant attention à ne laisser aucun bruit s’échapper dans le silence pesant de la maison. Elle enfila ses bottes en s’asseyant sur la dernière marche des escaliers, puis s’avança dans le petit guéridon de l’entrée. Il faisait nuit noire, mais elle parvenait à voir dans la pénombre. Les clés se trouvaient sur la petite commode placée juste à côté de la porte d’entrée. Ce n’était pas très poli, mais elle voulait aller faire un petit tour dehors.
De toute façon, je n’en aurai pas pour très longtemps, se dit-elle en prenant les clés.
Elle referma la serrure derrière elle, puis descendit les quelques marches du perron. Un lampadaire sur le côté du trottoir illuminait la rue, perçant les ténèbres de la nuit comme un halo jauni par le temps. La roussette prit une ample inspiration, puis ferma les yeux. Yvanesca…
Le froid qui l’assaillait en cet instant n’était rien, comparé à celui qu’elle avait connu dans le passé, il ya bien longtemps.
Tellement longtemps…, songea-t-elle avec une pointe de mélancolie.
Elle sentit un tressaillement agiter ses ailes. Elles ressentaient le besoin de goûter de nouveau à l’air particulier qui se dégageait de cette cité. La roussette déplia lentement l’envergure de ses ailes. Elles tremblèrent légèrement sous le vent frais de cette fin d’automne qui vint frotter avec délicatesse la peau fine entre chaque os. Sephyra ferma à nouveau les yeux en se concentrant sur le mouvement. Il lui semblait n’avoir pas volé depuis des siècles, et au fond d’elle, elle avait peur. Peur de ne plus pouvoir y arriver. Cette peur qu’elle avait tant connue quand elle était petite.
Elle avait dû apprendre à voler seule, faute de camarade de la même race qu’elle pour la guider. Elevée au sein d’un clan de loups, elle avait été la seule à posséder une paire d’ailes qui pouvait lui permettre de se baigner dans le zéphyr du ciel, d’en tracer les courbes si reposantes à la seule force du courant qui l’emportait, loin au-dessus de l’horizon. Un horizon qu’elle avait appris à regarder pendant bien longtemps avant de réussir enfin à s’envoler correctement pour le rejoindre et ne faire qu’un avec lui.
C’est avec appréhension qu’elle agita ses ailes comme pour un premier envol. Le mouvement, faute d’être synchrone entre les deux membranes, ne se révéla pas mauvais pour autant, à son goût. Elle tenta une nouvelle fois en s’imaginant matérialiser la peur qui faisait tambouriner son cœur en un serpent qu’elle étranglait à la seule force de ses mains. Ses ailes s’agitèrent enfin correctement en faisait ployer le vent. Souriant, elle plia les genoux, puis sauta en l’air. Le mouvement revint de lui-même, comme une mécanique bien huilée qu’elle n’avait jamais oublié, au fond d’elle-même.
Et à sa plus grande surprise comme à sa plus grande joie, ses pieds ne touchèrent pas le sol. Elle ne retomba pas. Ses ailes s’agitaient dans son dos en la faisait faire un sur-place dans les airs, à quelques centimètres du trottoir. Seulement. Mais c’était déjà ça. Forçant sur ses muscles, elle donna plus de vigueur aux mouvements de ses membranes, et parvint avec une joie de plus en plus intense à monter dans les airs. Elle dépassa rapidement le toit de la maison de Nathalie. Les lampadaires sur les trottoirs devinrent bientôt de multiples lucioles qui se tenaient immobiles sous elle. Alors, avec un rire de bonheur qu’elle ne parvint plus à contenir, elle relâcha la tension, se laissa tomber dans les airs et réorienta l’envergure de ses ailes pour voler. Le vent lui fouettait doucement le visage, mais elle s’en moquait. D’un grand coup de membranes, elle prit un peu plus de hauteur encore, puis descendit en piqué avant de remonter. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
Elle, toute gorge déployée, un grand sourire aux lèvres rassuré et heureux, elle laissait éclater sa joie dans le ciel nocturne d’Yvanesca. Un ciel qui, il ya de cela quelques années encore, n’avait que trop rarement connu Sephyra dans un tel état de bonheur.
C’est alors que lui apparut un grand et large bâtiment, aux abords de la ville. Son sourire disparut lentement, et elle le contempla de haut en laissant ses ailes s’agiter à ses côtés pour lui permettre de faire du sur-place dans les airs. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle devait y aller. Il s’agissait d’un impératif auquel elle ne pouvait se soustraire. Alors elle se laissa glisser jusqu’à atteindre l’entrée du bâtiment.
L’Usine Yvanes. Les deux lourds battants en fer qui en protégeaient l’entrée étaient depuis bien longtemps défoncés de part et d’autre, et laissaient un trou béant en guise de bienvenue. Sephyra replia ses ailes après avoir atterri souplement, et s’engagea d’un pas traînant à l’intérieur, le cœur battant encore.

Etrangement, sa vision en tant que chauve-souris ne lui fut d’aucun secours dans l’enceinte de l’usine. De même que la clarté lunaire. Il régnait une telle aura de ténèbres à l’intérieur du bâtiment que la pénombre y était étouffante. La roussette songea que même le faisceau d’une lampe torche ne l’aurait pas plus aidée. Elle laissa l’étrange impératif que lui dictait son cœur et son âme la diriger dans l’enceinte des couloirs. Elle passa devant d’innombrables portes défoncées, qui laissaient entrevoir des salles délabrées et insalubres. L’usine était abandonnée depuis fort longtemps, et aucun entretien ne permettait au lieu de retrouver sa splendeur passée. Ses pas l’entraînèrent dans la partie arrière du vaste bâtiment ; la moins présentable.
Les couloirs du rez-de-chaussée étaient longs et cerclaient en fait tout le tour de l’usine, si bien qu’ils s’enchaînaient dans des tournants à angles droits. Au détour de l’un deux après lequel elle frôla de ses pas la partie arrière de l’usine, Sephyra aperçut une lueur percer les ténèbres, quelque part, devant elle. La faible luminosité, rougeoyante, provenait d’une des salles. La roussette était comme hypnotisée. Semblable à un pantin, elle marchait pas à pas, avec lenteur. Son regard restait fixe, ses bras se balançaient lentement à ses côtés. Elle ne voyait pas à sa droite, derrière les carreaux qui se suivaient, les ombres parcourir les fenêtres. Des chuchotements emplirent bientôt le silence, comme provenant des entrailles du bâtiment lui-même. Alors qu’elle continuait de s’avancer inexorablement en direction de la faible lueur, les phénomènes étranges se succédèrent autour d’elle. Derrière les vitres, les jours semblaient passer en avance rapide. Le soleil décrivait sa course dans le ciel avec une rapidité anormale, puis la lune prenait le pas, et ainsi de suite. Les silences de la nuit succédaient aux bruits du jour, composés de piaillements étranges et suraigus d’oiseaux invisibles et du bruit du vent qui frottait contre les vitres tel un monstre immatériel se lovant contre le corps du bâtiment.
La lueur n’était plus très loin. Sephyra n’avait plus que quelques pas à faire. Quand son pied droit se posa dans la luminosité qui se reflétait sur le sol blanc et délavé, elle tourna la tête à sa gauche pour regarder dans la salle. Sur le sol, à quelques mètres de l’entrée, se dessinait un pentagramme tracé à la craie autour duquel étaient disposées à chaque branche une bougie. Cinq en tout.
Sephyra s’approcha du symbole, curieuse. Derrière elle, dans le couloir, les ombres se glissèrent juste derrière ses pas après avoir noyé le couloir en lui-même sous une chape de ténèbres beaucoup plus dense que la simple pénombre de la nuit. Les chuchotements semblaient accompagner les ombres, mais se turent à l’entrée de la salle. Il régna alors un silence, dense et inquiétant. L’atmosphère dans la salle s’appesantit. Sephyra jeta des coups d’œil intrigué autour d’elle. La salle, pour ainsi dire, était tout à fait vide, en dehors du symbole gravé à même le sol. Elle s’approcha un peu plus du pentagramme et de ses bougies. Les ombres se mouvèrent alors sur les murs, s’appropriant à chaque seconde la moindre petite parcelle vierge. La salle trembla. Mais ce n’étaient pas les fondations qui menaçaient de s’écrouler ; c’était l’air qui se compressait et qui distordait l’atmosphère, comme ces illusions que l’on aperçoit les jours de grande chaleur sur l'asphalte des routes. La porte, derrière la roussette, bougea toute seule sur ses gonds alors que Sephyra s’agenouillait près d’une bougie. Elle en approcha sa main droite, le regard pétillant de curiosité. Les tremblements s’accrurent. La porte suivit un lent mouvement pour se refermer. Les ombres étaient proches de couvrir la totalité des murs encerclant la pièce. Les chuchotements reprirent avec plus de force. Au moment où les doigts de Sephyra frôlèrent la cire blanche et où la porte n’était plus qu’à quelques centimètres de se refermer définitivement, une silhouette apparut vivement dans le couloir.
-   Qu’est-ce que tu fais là ?! Aboya une voix masculine.
Sephyra sursauta violement en se levant et en se retournant d’un même mouvement. Le cœur battant à tout rompre, la roussette venait de se réveiller. Les ombres disparurent rapidement entre les murs, les chuchotements s’évanouirent. La silhouette derrière la porte ouvrit cette dernière avec colère en la rejetant contre le mur opposé. Sephyra retint sa respiration. Cette silhouette, elle l’aurait reconnue par-delà le territoire des morts et l’érosion de sa mémoire. Aokura la fixait d’un regard colérique. Ou plutôt non. Il regardait en direction du sternum de la roussette.
Une silhouette s’échappa alors de Sephyra en s’avançant devant elle.
-   Désolée…, répondit une voix féminine.
-   Je t’avais pourtant prévenu de ne pas t’aventurer ici toute seule ! Reprit le lycaon en grondant son interlocutrice du regard.
-   Oui, bon, ça va, j’ai fait une bêtise, je le reconnais. Je-suis-dé-so-lée, martela-t-elle, vexée de se faire réprimander mais consciente d’avoir outrepassé la sécurité que lui prodiguait son mentor.
Le lycaon soupira en se passant une main sur le museau. Les voix des deux hybrides étaient floues, comme lointaines. De là où elle était, Sephyra ne pouvait apercevoir le visage de la jeune hérissonne qui était un peu moins grande qu’elle. Elle ne pouvait que contempler ses cheveux châtains, qui lui rappelaient vaguement quelque chose. Comme un lointain souvenir effacé de son esprit.
-   Allez Monsieur le Super-Sayen, tirez pas une tronche pareille ! Vous avez déjà pas l’air très commode en temps normal, alors comme ça…
-   Je me demande quand est-ce que tu vas apprendre à obéir, gronda Aokura en soupirant une nouvelle fois. Bon, ok, on oublie… Pour cette fois en tout cas. Allez, viens, Na… (la roussette n’entendit que d’étranges grésillements à ce moment, tandis que les lèvres du lycaon articulait un nom qu’elle semblait connaître mais dont elle ne parvenait pas à se souvenir).
Les deux silhouettes s’évaporèrent à ce moment, alors que la jeune hybride s’avançait en direction de son mentor en grognant quelque chose. La nuit reprit ses droits, comme si rien ne s’était passé. Sephyra resta seule dans la pièce. Derrière elle, à ses pieds, elle n’y avait plus fait attention, mais le pentagramme s’était évanoui en même temps que ces deux silhouettes provenant d’un passé oublié. Des souvenirs qu’elle n’était pas censée connaître pour autant.
Elle ne l’avait pas remarquée non plus, mais une troisième présence s’était également dissipée, une présence qui était restée en retrait au fond de la salle comme pour observer les évènements.
Une silhouette encapée.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 26, 2010, 11:02:39 pm
C’est alors que le fantôme du lycaon reparut soudainement en passant devant la salle. Il portait dans ses bras la même hybride que Sephyra avait vue de dos. Il était apparu par la droite, et disparut rapidement sur la gauche après être passé devant la porte grande ouverte de là où se tenait Sephyra. Celle-ci se dépêcha de rejoindre la silhouette fantomatique, sans se poser de questions pour le moment. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle devait le suivre. Et elle n’essaya pas de doubler le lycaon qui s’avançait lentement dans le couloir. Marchant derrière lui, la roussette ne parvenait toujours pas à apercevoir le visage de la jeune hybride qui reposait entre les bras de son protecteur. Elle ne voyait que ses mêmes cheveux châtains, les jambes qui dépassaient sur le côté gauche du lycaon, et un bras qui bougeait mollement au rythme de ses pas. Comme inerte. Le cœur de Sephyra redoubla d’allure.
Elle suivit Aokura dans sa marche funèbre. Elle descendit sur ses pas l’escalier qui amenait au sous-sol de l’usine. Et elle assista sans mot dire à la création du tombeau tout en glace. Sans savoir pourquoi, Sephyra pleura. Longuement. Comme en écho à la détresse incommensurable d’Aokura. La glace protégeait la jeune hérissonne, piégée dans son tombeau pour l’éternité. Lorsque la silhouette du lycaon s’évapora lentement, Sephyra resta encore un long moment à pleurer devant la dépouille intacte de cette inconnue. Puis, avec lenteur, ses pas traversant la glace qui recouvrait maintenant le sol, elle s’approcha du tombeau et regarda en face le visage de la morte. Les yeux refermés à jamais sur son visage d’enfant, un tatouage était inscrit sur sa paupière droite.
Semblable à une larme naissante.
Sephyra frôla de ses doigts la glace qui la recouvrait.
-   Qui es-tu… ? Murmura-t-elle alors que ses larmes à elle glissaient pour celle qui ne pourrait plus jamais pleurer.

Sephyra ouvrit lentement les yeux. Elle entendait Donf parler dans la salle de bain attenante à la chambre. C’était la voix de son ami qui l’avait sortie du sommeil. Il semblait être au téléphone. La roussette se releva lentement sur sa couche en se frottant les yeux, puis tourna son museau en direction de la fenêtre. Le soleil n’était pas encore levé. L’esprit encore embrumé, elle se rallongea et décida de rejoindre encore un peu de temps le pays des songes, alors que de l’autre côté du mur, Donf semblait avoir terminé sa conversation au téléphone.
A côté du lit, sur la petite table de chevet, reposaient les clés de la maison.

*****
***

La renarde, comme à son habitude depuis des décennies, contemplait le paysage sans le voir. Et sans rien voir, elle le sentit venir. Sa présence était infiniment plus grande que  n’importe quelle autre, même par rapport à Kane. Malgré le temps passé, elle reconnut tout de suite l’aura étrange qu’il dégageait.
-   Bonjour, Flake, lui dit la voix grave de l’entité qui se tenait à ses côtés. Cela fait bien longtemps, n’est-ce  pas ?
-   En effet…, répondit l’hybride avec une pointe de tristesse dans son sourire. Le jour tant attendu est donc arrivé ?
-   Oui. Es-tu prête ?
Flake leva haut son museau en hauteur. Elle gardait toujours son même bâton dans la main droite.
-   Je me fais à cette idée depuis des générations. Je suppose que oui, au bout du compte… Je m’y suis résignée. C’était mon destin.
L’entité à ses côtés ne releva pas, se contentant d’un silence pour approuver les paroles pleines de sagesse d’une renarde qui avait toute sa longue vie durant combattue la pire des solitudes sans rien connaître du monde.
-   J’aurais… Simplement aimer voyager, confia-t-elle d’une voix faible.
La main qui retenait son bâton trembla légèrement.
-   Ce sera pour une autre vie, pas vrai ? Reprit-elle en plaisantant.
Douce, mais résignée. Une énorme tristesse se dégageait de la fragile renarde qui connaissait déjà le dénouement de son aventure depuis un très long moment.
-   Quand cela est-il prévu exactement ?
-   Cette nuit, répondit la voix grave.
-   Alors il ne me reste plus que cette journée…
Flake releva ses paupières sur ses yeux d’un bleu fade et sans vie. Elle contempla la vue que lui offraient ses montagnes sans la voir.
-   Une dernière journée…

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Mai 27, 2010, 06:24:43 am
Très prenant ce début de chapitre.
J'ai beaucoup aimé la description de Sephyra qui renoue avec le vol. On s'y croirait :)

J'ai juste une petite remarque à faire :
"Sur le sol, à quelques mètres de l’entrée, se dessinait un pentagramme tracé à la craie autour duquel étaient disposées à chaque branche une bougie. Cinq en tout. "

Pentagramme => Penta = 5. Donc on sait qu'il y a 5 bougies ! XD (oui, je chipote).

Sinon, petit retour sur la fin du chapitre précédent que je n'avais pas commenté : Comme les autres, j'ai relevé l'absence de parties génitales de Donf. Je pense que ça va rester et même détrôner le manque de poitrine de Sephyra ! XD (Même si personnellement, je sais qu'il y en a :p)
Concernant Zalosta, elle est certainement une très bonne actrice, suffisamment bonne (sans jeux de mots hein :p) pour berner même le Mr Kane. Je suis sûr qu'elle a un bon fond, et qu'elle va se sacrifier pour sauver le monde :D (Par contre, elle va quand même mourir dans d'atroces souffrances, lors d'une scène qui sera décrite de manière bien sanglante et violente !)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 27, 2010, 07:08:18 am
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Hawk a tout compris de ND XD Sauf un détail qui fait que mon poitrimoine t'emmerde, très cher beau fils ^0^ *sort un couteau*

Sinon c'était une super partie, j'ai adoré tous les clins d'oeil à Imaginaire et Terres de rêve ! J'aime la façon dont tu as interprété les personnalités d'Aokura et Nahru, et la mise en scène que tu as faite est pour le moins intrigante...  'Tain, vive le jour où on aura des réponses concrètes et pas lâchement sous-entendues >.> *meurt

Continue comme ça mon fiston, c'est toujours un plaisir immense de te lire! =3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sewiroth le Mai 27, 2010, 01:33:08 pm
Et bien, ca se mange comme des petits pains, ou des croissants ou des madeleines ou que sais-je encore :)
Je rejoins ce qui a été dit mais qui ne le sera jamais trop dit; on se sen transporté, l'écriture est bien choisie bravo :)
Les souvenirs sont bien placés, enfin les rêves :x ..
C'est plutôt simple, et bon, je ne vais pas m'aventurer plus loin, tu maîtrises de mieux en mieux ton écriture ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 29, 2010, 12:42:42 pm
Arrgh, désolée pour le retard papa T.T

Superbe début de chapitre ! J'ai particulièrement aimé la première partie (mais la deuxième partie, y avait la petite Flake ! Trop chou c'te petite =3)

J'ai beaucoup aimé la première partie, donc, principalement avec les descriptions, que j'ai trouvé splendide ! Surtout celle du passage où Sephyra se remettait à voler, et pis quand on voit Narhu-san dans les bras de notre Super-Sayen favori... T.T
Nan mais vraiment, j'ai adoré ce passage. Trop classe, trop... trop bien *v* Et puis Sephyra qui reprend le gout de voler...
Par contre, le mec qui l'épiait, c'était Kane, non ? Je suis sûre que c'était lui ! >.< Il est assez pourri pour espionner ce qui le regarde pas >.< *Se fait tuer* Ah, et je me demande aussi ce qu'était ces ombres...

Et la deuxième partie... Plus courte, mais c'est pas grave. Quand on parle de Flake, ça me rappelle que le mystère de la statue n'est toujours pas résolue !
Mais pauvre Flake, elle est triste T.T En même temps quand on sait qu'on risque de mourir le soir même, c'est clair qu'on est pas forcément heureuse...
Cette partie était bien courte mais on ressentait bien les sentiments de notre petite renarde. J'ai bien aimé aussi !

En tout cas, c'est toujours aussi bien ! J'ai hâte de lire la suite ! =3

Bon courage ! Pour le Bac et tout =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2010, 08:36:34 pm
Houlà pas le temps, je passe juste vous laisser la fin du chapitre 27 et je m'en vais !
Je voulais juste vous remercier pour vos compliments et vos encouragements, ça me fait toujours plaisir ! En contre-partie j'espère que ce que j'écris continuera à vous plaire jusqu'au grand final ! ^o^
En attendant, vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus, à partir de maintenant. Cramponnez-vous à vos couches les bébés, le sang va gicler !
A la prochaine pour le début de la fin du monde ! *SBAF

PS : Saïko, tu pues la classe. Tu fais chier. *Fuit




Hunter fixait la poubelle en plastique, curieux. Surmontant les conventions sociales, il tendit le bras au-dessus et y prit le journal qui trônait au-dessus du monticule d’ordures. Snow et Lisa le regardèrent faire en se peignant d’un sourire dégoûté. Hunter parcourut rapidement la première page avec le titre phare de l’information, puis feuilleta les pages et s’arrêta sur le long article en question.
-   ‘Va falloir que vous m’expliquiez en détail ce qu’il s’est passé récemment, dit-il simplement après quelques minutes à l’adresse des deux ados, sans quitter l’article des yeux.

« La colère. Voilà le sentiment qui prédomine aujourd’hui dans les plus grandes villes de tous les continents. Après les récents actes de violence à caractère raciale entre humains et hybrides, sous divers formes, la population se révolte sous l’incapacité du gouvernement à endiguer ces agressions. Le Président de Station Square, malgré son dernier discours en faveur de la paix, ne répond à aucune question des médias depuis plusieurs jours. Il semble même se faire très discret à l’intérieur de son propre gouvernement, comme le souligne son vice-président :
« Les réunions au sein du conseil des Ministres se font de plus en plus rares, il n’est même plus étonnant de voir aujourd’hui, et ce plusieurs jours d’affilé, le bureau du Président vide de la présence de ce dernier. Aucun de ses proches semble n’être au courant de l’emploi du temps de notre homme, et même si cela relève de l’intimité de sa vie privée, nous serions tout de même plus rassuré de savoir ce qu’il fait en dehors de ses heures de boulot ! Rappelons que Président, à défaut d’être une lourde charge, reste quand même un travail à heures fixes, payé et reconnu par l’état. Alors que fait notre Président ? La population n’est pas seule à s’interroger. Tous les Ministres restent en suspens, faute de décisions à prendre sans personne pour les diriger. »
En attendant de balayer toutes les rumeurs circulant au sujet de notre Président, ceux des deux autres continents assurent quant à eux la charge de leur travail – malgré tout sans parvenir à redresser la situation qui s’annonce de plus en plus catastrophique. Les autorités se révèlent incapable de faire front, d’une part, face aux jeunes adolescents et enfants qui se sont rebellés d’un bloc contre les institutions scolaires, s’en prenant même sans retenu au corps professoral, et de l’autre à assurer la sécurité des citoyens face aux belligérants d’extrêmes qui cachent de moins en moins leurs propos racistes.
Deux ans seulement après la fin de la Guerre, l’atmosphère semble de nouveau aspirer un sentiment de révolte. Les rancœurs hybrides/humains finiront-elles un jour ? L’opinion public semble bien pessimiste à ce sujet. »


-   Tout a commencé par le regroupement d’élèves, au sein même du lycée, expliqua Snow. Des affiches étaient placardées un peu partout. On y faisait pas tellement attention au début, disons que les perturbateurs et ceux qui branlaient rien ont profité de ça pour se regrouper et foutre un peu plus le bordel – ou bien ce sont eux qui avaient tout planifié, j’en sais rien. Mais au début, y’avait rien de sérieux. Les pions arrivaient à faire face, et c’était surtout pris à la rigolade.
-   Ca s’est vraiment embrouillé avec le meurtre d’un prof, continua Lisa en fumant sa cigarette. Là, tout est parti en vrille. Personne n’avait fait attention, et le groupe mystère était maintenant devenu assez dense en nombre d’élèves. Parmi eux on trouvait même des intellos de service, ou des fils à papa, qui souhaitaient simplement se rebeller. Entre ceux qui abordaient le vrai problème social des infrastructures scolaires et ceux qui voulaient simplement foutre le dawa, ‘pas facile de faire la distinction.
-   Toujours est-il qu’on est rentré là-dedans, reprit Snow en se passant machinalement une main dans ses longs cheveux bruns. On avait rien d’autre à foutre, c’était juste pour tuer le temps. Et puis ça nous tentait bien de changer un peu la routine. Le problème c’est qu’on s’attendait pas à ça. En fait le groupe, c’était pas seulement un problème dans notre lycée. On a appris plus tard que c’était sur tout le continent, dans toutes les écoles, puis encore après que ça concernait les deux autres continents – autrement dit la planète ! Là, ça a commencé à nous inquiéter un peu. Et puis les réunions devenaient de plus en plus bizarres, on y faisait des sortes de rituels sataniques. Lis’ et moi on n’a jamais assisté à un meurtre ou à un sacrifice, mais il paraît que ça se faisait dans d’autres coins. C’était assez flippant.
Hunter écoutait le récit, adossé à un muret, bras croisés. Les deux ados pour leur part étaient assis sur une balançoire chacun. Au-dessus de leurs têtes, le temps était maussade. Les nuages semblaient ne former qu’une seule masse grise couvrant le ciel. Une masse qui s’étendait dans toutes les directions, jusqu’à l’horizon.
-   Et puis t’as débarqué. Ou plutôt, un groupe t’a repêché, aux abords de la ville il paraît. Ils étaient tout fous, les petits gars. Tout fier d’avoir un « prisonnier », comme ils disaient. Je sais pas ce qu’il s’est passé dans ce sous-sol, mais c’était un vrai carnage quand on a débarqué avec d’autres. Eux, quand ils t’ont vu allongé par terre, en train de baigner dans les tripes et dans le sang, inconscient et détaché, ils ont tout de suite dit que c’était toi le responsable. Ils voulaient te buter direct, pendant que t’étais à terre. Lis’ et moi, ça nous a plu ce que t’avais fait – si c’est bien toi. On va dire qu’à ce moment là, on a pensé qu’on pouvait en profiter pour se tirer de ce truc bizarre. On en avait plus qu’assez, et au fond ça nous faisait flipper d’être parmi eux. La vie, on en a rien à foutre, mais pas de là à tuer des gens comme ça, sans raisons.
-   Alors qu’est-ce que vous avez fait pour vous en tirer avec moi sur les épaules ?
-   On les a butés, commenta simplement Lisanith en recrachant sa fumée malodorante, tête légèrement levée vers le ciel.
Hunter tira une moue sceptique à laquelle Snow ne fit pas attention en reprenant.
-   Ils l’avaient bien mérité, c’étaient que des pourritures. Ils servaient à rien dans la vie, ils réfléchissaient pas par eux-mêmes. C’étaient rien que des espèces de pauvres larves engluées dans leurs délires. On n’a eu aucun mal à faire diversion et à les éclater dans la cave en les prenant de vitesse. Heureusement qu’à l’heure où on a fait ça, le repaire était pas plein des autres cons. On n’était pas beaucoup dans la planque, et t’avais déjà fait la moitié du travail.
Hunter resta songeur un moment. Puis il regarda le ciel.
-   La situation s’est rapidement dégradée… Vous avez des infos pour les autres continents ? Ya des émeutes ? Des guerres civiles ?
-   On s’intéresse pas vraiment à ça, rétorqua Lisa. De toute façon les gens se foutent toujours sur la gueule. Ya plein de morts, on finit par les pleurer et faire des discours et des monuments commémoratifs, mais au final on répète toujours les mêmes conneries aux élèves alors qu’il y a toujours une part de la population, quelque part, qui se fout sur la guerre pour une raison ou pour une autre. Les adultes nous prennent pour des cons avec leurs cours et leurs leçons de morale.
-   C’est plus compliqué que ça, répliqua Hunter en dardant son regard sévère qui restait pourtant calme sur la jeune fille. Nous, les adultes, on essaye de vous apprendre, à vous la génération qui va suivre, à ne pas faire les erreurs qu’on a faites nous-mêmes. C’est tout. C’est pas parce qu’on essaye de vous apprendre ces choses qu’on n’a pas fait ces erreurs. Mais il faut essayer de faire en sorte de ne pas le faire à nou…
Le jeune homme se stoppa soudainement, prenant conscience de la position qu’il venait de défendre. Celle d’adulte. Il n’y avait plus réfléchi depuis longtemps. Depuis la mort de Fly, tout compte fait. Depuis lors, il n’avait plus vraiment réfléchi à rien, hormis sa mission de détruire tous les démons qui infestaient cette planète. Et jusqu’ici, c’était la première fois qu’il prenait part vis-à-vis de sa position d’adulte. Avant Fly, il était pareil à ces gosses. Il se foutait du système, crachait sur l’école et insultait les adultes. Un passé lointain.
-   C’est ce qu’on appelle « devenir adulte », hein ? Railla son démon au fond de lui.
Avec une pointe de mélancolie et – surtout – d’agacement vis-à-vis de lui-même, il sourit pour lui seul. Les deux ados le regardèrent en fronçant les sourcils.
-   T’as parlé comme un adulte, releva Lisa d’une voix morne.
-   C’est pas cool…, commenta Snow en soupirant. On pensait que t’étais différent, mais tout compte fait…
-   Je vais bientôt avoir l’occasion de me battre contre ça, vous inquiétez pas, éluda Hunter d’une voix énigmatique en regardant les nuages gris. Mais ce sera pas seulement un problème de point de vue social. Et il y a peu de chance que j’en ressorte indemne…
Snow et Lisa se regardèrent sans rien comprendre.

*****
***

Jack contempla la chambre, les sourcils froncés.
-   Voulez-vous que je vous laisse, monsieur le détective ? Demanda l’hôtesse, qui était restée sur le pas de la porte.
-   Oui, je vous remercie.
Elle referma silencieusement la porte sur elle, le laissant seul avec ses réflexions. Jack avait passé une sale nuit. L’hôtel qu’il avait élu comme domicile le temps de faire son enquête pour quelques jours n’était pas pourtant des moins honorables – il pouvait se le permettre en même temps, mais sa rencontre avec Lucia ne voulait pas s’échapper de son esprit, et se ressassait inlassablement en fil discontinu.
Il s’en voulait. Atrocement. Après tout ce qu’il avait vécu, il n’aurait jamais imaginé ressentir une telle terreur en se retrouvant à nouveau nez à nez avec son ancienne ennemie. Cette créature sortie des profondeurs de la terre, ranimée depuis le lointain continent des morts… Une abomination sans pareille, contre laquelle il avait dû se battre en prenant bien garde de ne pas laisser se perdre le fruit de sa morale et de sa santé mentale. Retrouvant ces vieux souvenirs avec un sourire étrange, le détective sortit la petite pile de feuilles lovées comme un journal qu’il avait casé dans la poche arrière de son jean. Il les regarda une par une, avant de laisser à nouveau promener son regard vague, ses yeux dénués du moindre sentiment sur la chambre. A la manière d’un chasseur traquant sa proie, il se sentait l’âme d’un défricheur, sur les traces de ses fugitifs égarés. Mais ce qui s’annonçait comme une simple enquête policière se retrouvait maintenant confrontée à bien des embranchements étranges – comme l’allocution de cette Porte des Enfers sur l’une des pages racornies que le maître d’hôtel lui avait donné en l’accueillant. Car c’était tout ce que l’équipe avait pu récupérer du mystérieux drame qui s’était déroulé quelques semaines auparavant. Se gardant d’ailleurs bien étrangement de faire part de leur découverte aux autorités déléguées pour l’enquête – enquête qui n’avait aboutie à rien. Ces quelques jeunes personnes tombées dans le coma après la venue d’un jeune homme au long manteau brun et aux cheveux de la même couleur, porteur d’une petite mallette rouge…
Jack referma la porte de la chambre quarante-deux derrière lui, puis sortit de l’hôtel après avoir signalé son départ à l’accueil, pour que l’hôtesse puisse aller refermer à clé. Il fit quelques pas dans la rue, sortit son téléphone portable, puis leva les yeux sur le ciel aux couleurs ternes après avoir pianoté un numéro. Le déclic du téléphone qu’on décrochait à l’autre bout ne se fit pas attendre longtemps, contre toute attente. Jack sourit.
-   Professeur Singhel ?
-   C’est bien lui, répondit la voix âgée mais presque mélodieuse d’un homme à l’autre bout du fil. A qui ais-je l’honneur ?
-   Jack Olwen, professeur. J’espérais que vous vous souveniez de moi.
-   Jack ! Mon bon vieux Jack, quel plaisir, cela faisait longtemps ! Bien sûr que oui, je me souviens de vous voyons, après ce que nous avons vécus ensemble… Que me vaut votre appel, cher ami ?
-   Et bien, un vent porteur de vieux songes semble se profiler à l’horizon, professeur…, répliqua le détective d’un ton porteur de mystère.
-   Jack, vous devriez savoir que je n’aime pas les secrets entre camarades, le réprimanda sans grande colère le vieil homme. Qu’allez-vous me conter ?
-   Et si je vous parlais d’une Porte des Enfers, professeur ?
-   … Comment ça ? Rétorqua cette fois son interlocuteur d’un ton plus cassant, prenant des nuances d’appréhensions.
-   Et si je vous disais que j’ai croisé une certaine Lucia Hevard à l’hôpital de Mikada, la nuit dernière ? Bien vivante, sans vouloir abuser des blagues de mauvais goûts.
-   … Mon dieu, Jack, comment se pourrait-il…
-   Professeur, le coupa le détective. Seriez-vous libre dans les jours qui viennent ?

*****
***

Sephyra s’approcha de la falaise à petits pas. Rien n’avait changé ici. Les vagues, en contrebas, continuaient de lécher la roche dans un rythme soutenu et singulier. Le bruit typique qui s’en dégageait retrouva son écho dans le cœur et l’âme de la roussette. Tant de souvenirs affluaient, à cet endroit…
Prenant garde tout en restant sûre d’elle, puisque n’ayant jamais vraiment perdue cette habitude au fond d’elle, elle s’assit sur le rebord de la falaise. Ses pieds pendirent dans le vide. Elle ferma les yeux, laissant son esprit s’emplir du murmure de la mer. Puis elle ramena ses mains sur ses genoux, entre-ouvrit les lèvres en prenant une légère inspiration, et émit une longue et sourde plainte. L’arc flamboyant du soleil se tenait encore visible, loin là-bas, orangé face au bleu tellement scintillant de la mer sous ce spectacle. Après cette unique plainte, retrouvant ses marques dans cet environnement qui l’acceptait et qui faisait écho à ses souvenirs lointains, la roussette chanta, seule, devant le coucher de soleil. Une mélodie mélancolique, baignant d’une tristesse magnifique, sous la beauté de sa voix éblouissante qui n’avait pas pris une ride. Elle chanta longuement, sans ouvrir les yeux une seule fois. Le murmure des vagues en contrebas, sous ses pieds, rythmait les échos de sa voix mélodieuse. Lorsqu’elle releva ses paupières sous une dernière note qui se perdit à l’horizon, le soleil avait déjà disparu dans la mer.
-   Ma mère chantait, elle aussi, lorsque j’étais petite. Sur une falaise également. Elle disait que c’était une manière de communier avec l’âme des défunts, de les rassurer.
Sephyra ne fut même pas surprise d’entendre cette voix. Elle prit le temps de laisser porter son regard sur le rivage calme avant de se relever en toute tranquillité.
Comme si rien ne se préparait. Comme si elle allait simplement rentrer, retrouver Athem, retrouver son « chez-elle » ; comme si Aokura n’était jamais mort, comme si Nelson n’avait jamais été ce qu’il s’était révélé être ; comme si Luceria n’avait pas été prise dans cette avalanche, comme si Caela et les autres n’avaient pas mystérieusement disparus.
Rien que l’imaginer… En avait-elle seulement le droit ? Non. Sinon elle n’aurait pas à se retourner en cet instant, et à contempler celle qui lui faisait face, une lance noire à la main.
-   La mienne aussi, répliqua-t-elle légèrement à l’encontre de Lena. Et pourtant, cela ne prouve toujours pas à mes yeux ce que tu as essayé de me faire rentrer dans le crâne la dernière fois que l’on s’est croisées.
La jeune femme eut un sourire, entre la tristesse et la résignation. Elle s’était attendue à cette réaction. Elle n’avait pas eu le temps de connaître sa sœur avant le désastre qui s’était passé sur leur île, mais au fond, les liens du sang ne s’évaporaient ainsi. Pas comme ça. Même de la part d’une Hydre, si puissante soit-elle pour mettre ainsi le feu à une île entière. Elle n’avait pas connu sa sœur, mais la connaissait tout de même au fond d’elle. Au fond de son cœur.
Et pourtant cette sœur ne la reconnaissait pas comme telle. Allait même jusqu’à rejeter son existence. Lena retint sa lance un peu plus durement dans ses mains.
-   Alors il est temps de mettre un terme à ce petit jeu, Sephyra.
-   Oui. Je savais que tu viendrais me retrouver. J’attendais juste ta venue… J’ai eu le temps de m’y préparer.
La roussette amena sa main gauche sur le fourreau de son katana. Un peu plus tôt dans la journée, délaissant Donf, Loth et Rika en grande discussion, elle était repartie à l’hôtel abandonné récupérer ses biens qui, à son grand soulagement, n’avaient pas disparus. Elle ferma les yeux un court instant en caressant la garde de son katana. Elle s’était entraînée à la méditation. Elle avait repris le goût du combat. Et elle savait qu’à partir du moment où elle allait tirer son arme de son fourreau, un seul impératif ne devrait plus qu’exister : tuer ou être tuer. Dans un vrai combat à arme blanche, on n’attaquait pas pour porter un coup, ou bien on se retrouvait désavantagé face à l’ennemi et perdant, irrémédiablement. Chaque tracé de la lame, chaque sifflement de l’air, la position, le regard, l’aura que l’on devait dégager… Tout dans le combat ne devait faire qu’un : autant dans le geste en lui-même, dans le simple coup porté, que dans l’objectif final. On ne portait pas un coup pour blesser ; on attaquait pour tuer.
Sephyra rouvrit lentement les yeux. Une lueur nouvelle habitait son regard. Foudroyant son ennemie sur place, elle tira avec une lenteur accrue son katana de son fourreau.
-   Tu n’es pas ma sœur, proféra-t-elle sans colère, sans hargne, simplement avec le calme qui précède les grands combats. Je vais balayer ces résidus de souvenirs mensongers de mon âme et de ton existence. Lena, ta mort se trouve sur cette falaise.
Lena leva lentement sa lance devant elle, plia les genoux en reculant son pied droit en arrière pour assurer sa position, puis déplia ses ailes derrière elle comme pour contester les paroles qui venaient d’être dites.
-   Bien, Sephyra. Si tu n’y crois toujours pas, alors c’est dans la mort que tu iras chercher tes réponses.
La roussette en question déplia à son tour ses ailes. Les deux ennemies se jaugèrent du regard. Instant primordial que celui du dernier regard avant l’affrontement, qui décidait bien souvent à l’avance qui serait dominant sur qui. Qui serait l’attaquant du défenseur.
Dans ce cas là, aucune des deux ne parvint à faire flancher l’autre. Reconnaissant leur estime et leur bravoure respectives à travers la haine qui les unissait dorénavant, Lena et Sephyra se fixèrent un long moment.
L’espace d’un instant, Sephyra sembla entrevoir la silhouette de Luceria à la place de celle de la jeune femme.
-   Tu n’as pas intérêt à te laisser mourir, murmura-t-elle en écho à ses souvenirs lointains, sans même s’en rendre compte.
Lena sourit. Puis leurs ailes s’agitèrent d’un même mouvement, et elles s’envolèrent au même moment dans un tourbillon de vent.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2010, 08:41:06 pm
Dans la journée, le soleil brûlait le sable et rendait la marche malaisée, voir insupportable. Mais la nuit venue, un vent froid et téméraire soufflait sur la lande désertique, faisant bruisser les rares taillis touffus qui parvenait à y pousser. La lune était ronde et pleine, et baignait le désert calme et sans vie d’un halo blanchâtre presque fantomatique. Le ciel, couvert de quelques sombres nuages qui cachaient l’astre nocturne de temps à autre, se présentait comme menaçant et mystérieux, jetant une atmosphère ésotérique dans cet environnement propice aux légendes.
Nicolas attendait la venue de sa subalterne, assis sur la marche d’un petit escalier de roche qui menait à une esplanade sans toit, ouvert au soleil le jour et à la lune cette nuit là. A l’autre bout de l’esplanade se dressait la statue d’un petit garçon au visage souriant. Lorsqu’il la vit arriver, l’homme se releva en passant une main dans les plis de sa cape noire, capuche rabattue en arrière. Il sourit.
-   Nous nous revoyons enfin, dit-il simplement quand elle arriva face à lui.
Myosotis se stoppa à quelques mètres de Nicolas. Elle le regarda de ses yeux vides de toute émotion. Les mêmes cernes soulignaient sa fatigue mentale et physique.
-   Tu as accompli ta mission ?
La jeune femme hocha sèchement la tête en signe d’acquiescement. L’homme sourit un peu plus.
-   Cependant…, murmura alors la voix de la jeune femme dans le silence de la nuit. Vous ne m’aviez pas tout dit.
Le sourire de Nicolas disparut. Il attendit la suite.
-   Valdamjong était à vos ordres, n’est-ce pas ? Déclara alors Myosotis en transperçant son interlocuteur d’un regard froid.
L’homme ne répondit pas. Voilà ce qu’elle avait appris durant la désynchronisation, pensa-t-il simplement. Voilà qui compromettait légèrement ses prévisions.
-   Je ne comprends pas…, reprit Myosotis en baissant la tête. Vous m’avez réveillé, vous m’avez appris à utiliser ce pouvoir dans le seul but de me venger de cet homme, mais j’apprends par hasard qu’il travaillait pour vous… Pourquoi ?
La jeune femme fit un pas en direction de Nicolas.
-   Pourquoi m’avoir manipulé ? Pourquoi m’avoir laissé le tuer alors qu’il était de votre côté ? De notre côté ?
L’homme soupira, puis se massa la nuque, affichant une mine visiblement gênée. L’artifice d’une comédie qu’il maîtrisait à la perfection.
-   Myosotis, Myosotis… Il n’était pas nécessaire pour toi d’apprendre ce genre de détail. Tout ce que tu devais retenir de cette expérience, c’était d’avoir pu te venger de cet homme qui a tué ta famille et t’as transmis ce pouvoir comme fardeau. Quant à la mission que je t’ai assignée en contrepartie, tu l’as mené à bien, n’est-ce pas ? C’est tout ce qui importe. Tu as tué ce renard ?
La jeune femme ne répondit pas. Un silence s’établit entre eux un court instant. Puis elle passa son bras dans son dos pour y prendre son arme. Un coup de vent latéral souffla les pointes de ses cheveux devant ses yeux. A travers ses mèches, les teintes violettes et noires, dansantes comme vivantes, luisaient dans la pénombre. Nicolas grimaça.
-   Vous m’avez appris à utiliser ce pouvoir. Ce jour où m’avez réveillé dans le seul but de pouvoir m’utiliser…
Elle leva le couteau à ses côtés, le fit pivoter d’un mouvement de poignet pour avoir la lame côté sol, puis fixa son ennemi droit dans les yeux.
-   … Ce jour là, vous avez fait la pire erreur de votre vie en réveillant un monstre de son sommeil, proféra-t-elle simplement avec toute la haine qui lui était possible de laisser s’échapper à travers ses mots.
D’un bond prodigieux, elle s’élança sur lui, couteau levé. Son regard assassin ne laissait transparaître que son envie de tuer. Sa vision lui montrait exactement où et comment frapper. Elle n’avait rien de plus à faire que suivre son instinct de tueuse.
Alors qu’elle s’approchait à grande vitesse de son ennemi, Nicolas soupira d’un air désabusé avant de la regarder, plus froid que jamais.
-   Allons, allons, un peu de calme.
Il claqua des doigts au moment où Myosotis n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, lame levée en direction de sa gorge. Des chaînes sortirent d’un tourbillon de fumée noire, derrière lui. Elles s’enroulèrent vicieusement, dans une vitesse à peine croyable, autour des poignets de la jeune femme pour la retenir dans son mouvement. Myosotis fut stoppée net. Son visage était tout proche de celui de l’homme. Alors que celui-ci avait repris le masque d’un sourire manipulateur, une langue de flamme sortie de la pénombre vint lécher les mailles métalliques. Une lueur rougeoyante illumina brièvement l’endroit où les chaînes passaient sous les flammes, puis elles tombèrent au sol, le maléfice qui les rendaient vivantes octroyé. Nicolas ne cacha pas sa stupeur alors que Myosotis prenait de la distance le temps de revenir à l’assaut. L’homme jeta des coups d’œil en tout sens, avant de sentir la présence de l’hybride au-dessus de lui. Se tournant de côté en levant lentement la tête, surpris de ne pas avoir senti plus tôt la venue du goupil, il contempla ce nouvel ennemi avec une froide colère.
Saïko se tenait sur le portique tout de roche de l’esplanade, juste au-dessus des marches qui menaient à l’entrée. D’un sourire carnassier qui ne dissimulait pas sa joie d’avoir réussi son coup, il adressa un signe de salut effronté à l’homme, tandis que la lune, qui se dressait derrière lui, entourait sa silhouette d’un halo bleuté.
-   L’heure de la contre-attaque a sonné ! Dit-il simplement en se relevant tout en prenant bien soin de regarder de haut son ennemi qui laissa échapper un grognement rauque de colère.

*****
***

Le vent s’engouffrait dans la cape de l’échidné et dans la tignasse du jeune homme. Tous deux se fixaient, debout à quelques mètres l’un de l’autre sur le toit de l’immeuble.
-   Tu as appelé, je suis venu, dit simplement l’hybride en fixant Hunter de ses orbites blanches.
-   Je n’en attendais pas moins.
-   Un père se doit d’être présent quand son fils l’interpelle.
-   En attendant tu ne m’expliqueras pas comment un hybride peut être le père biologique d’un humain.
Kane ne broncha pas, mais resta au contraire silencieux. Puis il hocha légèrement sa tête sur le côté.
-   Alors c’est pour ça que tu m’as demandé de venir ?
-   Pour en finir.
Hunter  retira sa chemise et la tendit à Snow. Les deux adolescents se tenaient derrière le jeune homme et assistaient à l’entrevue sans rien comprendre. Hunter leur fit comprendre de s’éloigner d’un mouvement de la main. Puis il échauffa ses muscles. Ses os craquèrent dans ses étirements. Kane le regarda faire sans rien dire. Le jeune homme se mit ensuite en position de combat. Ses yeux prirent la nuance froide de l’attaquant. Levant une main en direction de l’échidné, il l’interpella d’un mouvement de doigts en lui faisant signe d’attaquer le premier.
-   Amène-toi.
L’échidné soupira brièvement. Puis il fit apparaître ses mains de sous les manches de sa longue cape. Un scintillement brilla dans ses paumes ouvertes, puis l’une fut parcourue d’éclairs blancs tandis que l’autre se recouvrait d’une brume légèrement opaque et violacée.
-   Très bien, répondit Kane, dont la fatigue qui imprégnait en général sa voix laissa place à une froideur relative. J’arrive.
Kane et Hunter se jetèrent l’un sur l’autre sous la pleine lune qui illumina leur premier assaut.





Il est un moment de la journée où notre vision est indistincte : c’est le crépuscule. La lumière et les ténèbres se rejoignent, et rien n’est totalement clair ni totalement obscur. Dans la plupart des traditions spirituelles, ce moment est considéré comme sacré.
La tradition catholique nous enseigne qu’à six heures du soir nous devons réciter l’Ave Maria. Dans la tradition quetchua, si nous rencontrons un ami durant l’après-midi et que nous sommes toujours ensemble après le crépuscule, nous devons tout recommencer et le saluer de nouveau d’un « bonsoir ».
Au crépuscule, l’équilibre entre l’homme et la planète est mis à l’épreuve. Dieu mêle l’ombre et la lumière pour voir si la Terre a le courage de continuer à tourner.
Si la Terre n’est pas effrayée par l’obscurité, la nuit passe, et un nouveau Soleil brille le lendemain.


Maktub, Paulo Coelho




*****
***




Je me souviens m’être réveillée dans ce champ de fleurs qui avait bercé notre enfance. Ces fleurs qui avaient donné leur nom à cette île. Leur blancheur m’avait aveuglé. Il se dégageait de leurs pétales une mélancolie poétique.

-   C’est ce pourquoi j’ai été éveillé. En contrepartie de ce que cet homme a fait pour moi et de ce qu’il m’a permis d’accomplir, je devais jouer le jeu.
-   Quel jeu ? Continua Saïko, dont les sourcils venaient de se froncer.

Mon esprit a chaviré, et soudain une faille s’est ouverte dans mon existence toute entière. Comme si l’origine de ma vie se fissurait pour se laisser dévorer par quelque chose d’invisible et d’indolore, mais quelque chose de bien réel. Une présence noire et pesante.

-   Ne me regarde pas de haut... Ce n’est pas moi qui suis à détester entre nous. C’est moi qui suis morte cette nuit là, n’inverse pas les rôles !

Je le revois encore me tendre la main alors que je me sentais seule et perdue entre deux mondes. Il me souriait. Ses mots resteront gravés en moi.

-   Tu nous as manipulés depuis le début…, marmonna-t-il avec colère entre ses dents. Nous tous…
L’échidné haussa un sourcil d’appréhension quand il vit une aura blanche entourer soudainement le corps du jeune homme.

«  Tout va bien, ne t’inquiète pas. »
C’était les mots de ma mère quand ce monstre avait attaqué notre île, cette nuit où la lune ne présageait pourtant rien de mauvais... Il était celui qui m’attendait alors que je redescendais d’un monde chaotique formé de limbes et d’existences fugitives.

-   Il est temps de terminer notre petit jeu commencé cette nuit là ! S’exclama alors Marvin.
Il étira ses bras sur les côtés alors que l’ombre le prenait tout entier.

Si seulement je pouvais lui exprimer toute ma gratitude…
Nicolas… Pourquoi m’avoir trahie… ?


Le goupil écarquilla les yeux.
-   Salut, cher double…





NightDreamers
Chapitre 28 ~ Décision [Singing front of daybreak, the sing for rebirth of a new day 1/2]


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mai 29, 2010, 09:05:27 pm
HAN STRIFE VA DEBARQUER

*s'incline devant Strife* Je serai votre bras gauche à nouveau.
*se tourne vers ses alliés*
...
Désolée TOT

*repart avec Strife tuer les abeilles et écraser les fleurs*

Bref, merveilleuse fin de chap, avec bien des combats en perspective ! Tout ceci promet des heures d'angoisse et de détresse, du sang, des morts, de la rébellion, des révélations, du sexe, et tant d'autres choses ! Argh, je veux la suite TAT

Bref, continuez é__è Mais vous avez semé plein de fautes en revanche, plus que d'habitude j'ai trouvé! Faites gaffe :'D
Bonne continuation !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Mai 30, 2010, 07:55:08 am
*Saute soudainement sur la gueule à tout le monde, en levant bien haut les résultats de l'Eurovision*

EH BIEN MOI J'AI LA PREUVE QUE LENA EST UN MENSONGE, PUISQUE LA CHANTEUSE ALLEMANDE QUI A GAGNE S'APPELLE AUSSI LENA OAO COINCIDENCE ?

*Se fait royalement buter*

Sur ce ! Les choses bougent de plus en plus, enfin, se mettent en place surtout, pour le chapitre d'après, ça va péter ! Et Saïko qui est toujours vivant oWo Et Hunter VS Kane, on l'attendait ça !

Par contre la suite a l'air encore bien surprenante. Donc mister Strife va revenir... SEPHYRA, ARRETE DE PIETINER LES FLEURS DU TOPIC, C'EST VILAIN VILAIN.

Bon, de même, j'ai repéré quelques fautes, mais pas grand mal. Sur ce...

*S'arme du necessaire à jardiner, et va réparer les conneries de Sephyra et Strife*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Mai 30, 2010, 05:52:54 pm
Vas y avoir Saïko Strife Oo

*Tout le monde la regarde bizarre*

^^"

Bonsoir, papa !! ^^
Superbe chapitre, comme d'habitude ! J'adore la manière de décrire, dans toutes les parties ! Celle avec Myosotis m'a fait frémir... Myosotis aussi était méchante, depuis le début ? C'est pour ça alors qu'elle savait pour la Bavaroise ! J'ai beaucoup aimé savoir que Saïko était vivant !
*Saute de joie et part faire un câlin à Saïko*
Par contre je suis contente de savoir que Myosotis est finalement gentille =)

En tout cas j'ai franchement aimé ! Je comprends mieux ceux qui "poursuivaient" Snow et Lisa. J'ai aussi énormément apprécié le passage avec Lena et Sephyra ! J'espère que Sephyra va gagner ! >w< Mais en tout cas la suite nous prévoit de beau combat, j'ai hâte de le voir !
Et Hunter, si tu veux tuer Kane, ça me dérange pas, vas-y !! >w< *On la regarde avec de gros yeux* Bah quoi, il est pourris Kane >.<

Bref, j'ai adoré la manière d'écrire, les descriptions... Tout, quoi ! Et Saïko est vivant !! >w<

Je n'ai pas grand chose à dire et j'en suis désolée T.T
Bon courage pour la suite !! ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 03, 2010, 01:26:34 pm
Pfiou, deux semaines pile avant le début des épreuves... J'ai déjà vécu ça l'année dernière, mais ya pas à dire, quand on bosse vraiment pour l'avoir ce foutu diplôme de merde, on peut pas s'empêcher de stresser.
Surtout en candidat libre.
On verra bien sur le moment. Au pire si j'ai pas le bac j'éditerai NightDreamers pour renflouer mon honneur \o/ *SBAF

Sephyra < Tu sais qu'avec ce que tu viens de d'écrire pour Strife j'ai vraiment imaginé une scène et un fil scénaristique qui aurait permis de voir ton délire concrétisé ?
Manque de bol, la psychologie de ton perso et le fil directeur du scénario empêchent toute tentative. Dommage hein ? XD
Capita < *Te balance un vieux téléviseur des années 60 dans la poire avec son bouquin de révision d'allemand pour le bac : "Tout le programme du collège"* SALETÉ VA ! Et j'attends ce soir, que tu me sortes ce que ton esprit démentiel a pu imaginer comme conneries encore ! XDD
Kayra < Coucou ma fille adorée ! <3 La Bavaroise... Mais comment tu fais pour te souvenir de tous ces petits détails infimes ?! XD Mais oui, il se pourrait que tu ais raison. T'es fortiche en déductions ! T'es bien la fille de ton père <3

On attaque le chapitre 28 ! Combats, sang... Morts ? N'hésitez pas à remarquer si quelque chose vous a gêné dans la lecture (hormis les fautes qui une fois encore seront présentes, j'en suis sûr, malgré ma double relecture TOT). Pour les chapitres 28 et 29, mon avis est paradoxal, d'un côté je les aimes beaucoup parce que j'ai pris énormément de plaisir à les écrire, de l'autre j'ai l'impression qu'ils leur manquent quelque chose, qu'ils ne sont pas terminés... Je n'arrive pas à m'expliquer cette impression.
Je compte sur vous pour faire la remarque, si jamais quelque chose semble bizarre !
En attendant vous en avez pour 8 pages et demi de concentré de NightDreamers, le chapitre en entier dépassant les 16 pages... Il s'agit du plus long chapitre jamais écrit, autant pour la fic que par moi-même !
Bonne lecture =)

PS : Sephyra, tu pues la classe. Hunter aussi, mais d'une autre manière. Vous allez tous me faire le coup ou quoi ! Et mon perso alors ?! *Meurt




(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)




Je me souviens m’être réveillée dans ce champ de fleurs qui avait bercé notre enfance. Ces fleurs qui avaient donné leur nom à cette île. Leur blancheur m’avait aveuglé. Il se dégageait de leurs pétales une mélancolie poétique. Les souvenirs se berçaient en moi comme un tourbillon brumeux mais lumineux.
Je me rappelle m’être levée en m’appuyant sur le sol. C’est là que j’ai découvert mes deux bras. Humains. Mon esprit a chaviré, et soudain une faille s’est ouverte dans mon existence toute entière. Comme si l’origine de ma vie se fissurait pour se laisser dévorer par quelque chose d’invisible et d’indolore, mais quelque chose de bien réel. Une présence noire et pesante.
Je le revois encore me tendre la main alors que je me sentais seule et perdue entre deux mondes. Il me souriait. Ses mots resteront gravés en moi.
«  Tout va bien, ne t’inquiète pas. »
C’était les mots de ma mère quand ce monstre avait attaqué notre île, cette nuit où la lune ne présageait pourtant rien de mauvais… Il était celui qui m’attendait alors que je redescendais d’un monde chaotique formé de limbes et d’existences fugitives. Dans cet entre-univers où je m’étais perdue, faute de paix à mon âme pour obtenir le repos éternel.
Si seulement je pouvais lui exprimer toute ma gratitude…
Nicolas… Pourquoi m’avoir trahie… ?



NightDreamers
Chapitre 28 ~ Décision [Singing front of daybreak, the sing for rebirth of a new day 1/2]


Lena para le coup de lame de sa lance. Les deux adversaires se fixèrent un instant, avant de prendre appui pour se redresser en arrière et relancer un nouvel assaut. La trajectoire du katana fut déviée par un mouvement rotatif de la lance, puis la jeune femme brandit l’un des deux côtés menaçants en traçant un trait oblique du bas vers le haut. Sephyra n’eut que le temps d’agiter d’un coup brusque ses ailes en avant en rejetant sa tête en arrière pour éviter le coup mortel. Mais l’attaque traça un léger sillon ensanglanté sur son abdomen. La roussette grogna, battit des ailes pour prendre un peu de distance, puis fixa de nouveau son ennemie. Celle-ci fit tourner la lance entre ses mains avant de la brandir devant elle, menaçante. Sephyra prit lentement la garde de son katana des deux mains sans quitter le contact visuel avec la jeune femme, ramena son arme près de son visage, puis cligna rapidement des paupières avant de repartir à la charge.
Au-dessus des deux combattantes, la lune se dressait, pleine et entière. Son disque rayonnant assistait en spectateur de première marque au fulgurant combat que se livraient les deux sœurs, qu’une seule haine réunissait le temps que leurs armes se croisent dans des étincelles flamboyantes. Traçant dans les airs des tourbillons de vent avec leurs ailes de grande envergure, elles se jetaient l’une sur l’autre pour un long duel à arme blanche avant de s’esquiver pour prendre de la distance, se fixer, puis repartir à la charge. Elles volaient dans la nuit, incurvant leurs membranes en avant, en arrière, sur les côtés pour éviter un coup mortel, prenaient de la hauteur ou bien redescendaient le temps de leur affrontement où aucune d’entre elle ne parvenait à prendre le dessus.
A un moment cependant, Lena se servit une nouvelle fois de sa lance pour contrer la lame du katana. Sephyra, libérant sa rage d’un grand cri, fit tournoyer son arme dans sa main gauche avant de balancer une attaque du bas vers le haut en visant le milieu de la lance métallique. L’arme se brisa en deux morceaux égaux. La jeune femme, prise par son étonnement, n’eut que le temps d’éviter la mort quand Sephyra lui assena un violet coup de pied dans le ventre avant de jeter la pointe de son katana droit vers la tête de son ennemie. Cette dernière laissa ses ailes en suspens dans le vide pour se laisser soudainement tomber, avant de remettre ses membranes au travail en battant l’air pour se replacer correctement. La roussette la regarda de haut. La lune se découpait sur le côté, dévoilant la partie droite de son museau. Son unique œil vert, éclairé par la lumière spectrale de l’astre nocturne, lançait des éclats diaboliques de haine ; mais étrangement, tout dans son attitude respirait le calme. Ses ailes agitaient l’air à ses côtés pour qu’elle puisse se maintenir en place. Les lèvres de Lena se peignirent d’un rictus effroyable alors qu’elle prenait ses deux lames en main, faute d’une seule et unique lance.
-   Ne me regarde pas de haut…, susurra-t-elle en décochant un regard froid à son homologue féminin. Ce n’est pas moi qui suis à détester entre nous. C’est moi qui suis morte cette nuit là, n’inverse pas les rôles !
D’un furieux coup d’ailes, elle se jeta vers Sephyra, une lame levée devant son visage, l’autre un peu en arrière, attendant son heure de porter le coup fatal. Sephyra, fuyant soudainement le combat, battit des membranes pour se réfugier en hauteur. Lena la suivit.
-   NE FUIS PAS !
Daignant jeter un coup d’œil en contrebas pour souligner son ennemie d’un regard cruel, la roussette siffla entre ses dents d’un air méprisable.
-   Fuir ? Comme si j’en avais l’envie. Ne m’insulte pas. C’est toi l’usurpatrice, ici…
Puis, faisant soudainement volte-face, Sephyra lança son katana de toutes ses forces en direction de Lena. Celle-ci fronça les sourcils d’étonnement en voyant la clarté lunaire jouer de ses reflets sur la lame brillante qui fonçait en sa direction. Elle élargit l’envergure de son aile droite en rabattant celle de son aile gauche, puis poussa sur ses membranes pour esquiver rapidement sur le côté gauche. Le katana frôla son aile droite en traçant une éraflure bien visible. La jeune femme grogna sourdement. Elle voulut relever les yeux pour assassiner son ennemie du regard, mais n’en eut pas le temps. La seule chose qu’elle entrevit avant de prendre le coup fut une silhouette se jeter sur elle à toute vitesse.
Sephyra la percuta de plein fouet. Sous le coup, Lena en perdit ses deux lames. A moitié sonnée, le coup de poing qui lui bouffa la joue gauche lui fit miroiter trente-six chandelles un court instant. La lune chancela sur le côté. Elle perdit ses repères. Sephyra ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits. La rattrapant par les pieds de ses deux mains, elle battit puissamment des ailes en se jetant à corps perdu vers le sol. Dans son piqué, elle se redressa ensuite soudainement en faisant une vrille en avant pour jeter celle qu’elle retenait droit en direction du sol.
La vitesse avec laquelle elle traversait dangereusement les airs ne permit à Lena que de lui laisser le temps d’ouvrir ses ailes au risque de se broyer les fines membranes de peau qui s’étiraient entre les os. Leur envergure lui permit de ralentir sa chute, mais elle était déjà bien trop proche du sol pour pouvoir reprendre une bonne position. Elle tomba face contre terre de tout son long.
Sephyra, essoufflée à quelques mètres de hauteur, contempla le corps de son ennemie qui ne bougeait plus. Elle se passa un revers de sa main sur son front, puis esquissa un grognement de souffrance en se passant une main sur les côtes. Elle ramena alors ses ailes à ses côtés pour redescendre lentement, mais à bout de force, elle se laissa tomber à quelques centimètres du sol. La roussette se réceptionna à genoux, mains contre terre. Le museau baissé, les yeux fermés, elle cherchait un nouveau souffle au-delà de ses souffrances physiques et mentales.
Lena, de son côté, veillait à ne pas perdre conscience alors que dans son crâne un concert de rock semblait avoir commencé à faire chavirer les foules et tambouriner ses tempes. Grognant de douleur, elle replia ses ailes dans son dos en ramenant une de ses mains près d’elle pour s’y appuyer et tenter de se relever.
Sephyra remit pied à terre en prenant appuie d’une main sur son genoux. Une paupière fermée par l’effort, toujours à moitié essoufflée, elle contempla son ennemie qui se relevait tant bien que mal, elle aussi.
-   Pourquoi…, dit Lena, la respiration saccadée. Pourquoi ça ne fonctionne pas…
Sephyra faillit perdre l’équilibre. Son esprit chancelait. Les multiples éraflures sur son corps, même si elles n’étaient pas profondes, laissaient couler des filets de sang qui, à force, faisant chavirer sa conscience.
-   Je devrais…, continua Lena en se relevant à l’aide de ses deux mains appuyées au sol. Mon pouvoir… Il devrait…
Lena posa un pied à terre, puis se reposa toute entière sur les muscles de sa jambe gauche pour se relever en tremblant violemment. Elle faillit presque chavirer sur le côté en posant lourdement son second pied sur le sol.
-   Mes blessures devraient… Cicatriser…, dit-elle en reprenant son souffle, les bras ballants à ses côtés, la tête penchée en avant, ses cheveux d’ébène flottant sous la légère brise qui accompagnait la rumeur des vagues en contrebas de la falaise.
-   Voilà pourquoi tu n’es pas ma sœur, lâcha Sephyra après avoir repris une grande aspiration. Tu n’es ni humaine, ni hybride. Tu n’es… Pas normale, tout simplement, acheva-t-elle avec une grimace de mépris en se passant une main sur les côtes.
Lena contracta un rictus de haine alors que ses sourcils s’arquaient en une tristesse indicible, tandis qu’elle retenait un hoquet de douleur qui avait soudainement pris naissance dans sa gorge.
-   Je vais te tuer…, prononça-t-elle dans un murmure où se baignaient en même temps et les larmes naissantes qu’elle retenait, et la colère sauvage qu’elle entretenait pour son ennemie.
Sephyra rejeta ses cheveux qui lui gênaient la vue en arrière, puis elle balança un signe du menton à son adversaire.
-   C’est ça, viens me chercher.
Lena laissa un hurlement de haine prendre naissance dans les tréfonds de son âme avant de percer sa gorge pour gronder dans la nuit, en même temps qu’elle se jetait en courant, poing levé, sur Sephyra. Cette dernière marcha tranquillement vers son ennemie avant d’esquiver le coup et de répondre par un direct du droit.

*****
***

La lame se ficha à quelques centimètres du torse de Saïko. La pointe du couteau s’amusait à caresser la fourrure du goupil. Ce dernier fixait Myosotis, le souffle coupé par l’enchaînement des actions. La pensée que ce couteau avait failli fouiller ses chairs à l’instant même le paralysa de stupeur. Et de terreur à l’idée que l’ombre de la mort venait de tenter de lever son voile sur son existence. La jeune femme, toujours assise à califourchon sur lui, se mit à trembler violemment. Un hoquet s’étrangla dans sa gorge alors que ses larmes tombèrent avec plus d’insistance dans la fourrure du renard.
-   J’y arrive pas…, s’étrangla-t-elle en jetant le couteau sur le côté. J’y arrive pas, j’y arrive pas !
Et elle fondit en larmes, les mains posées à plat de part et d’autre du corps de Saïko, le visage baissé. Ce dernier se força à remettre sa peur atroce de la mort à plus tard pour calmer son rythme cardiaque. Il se redressa légèrement sur ses coudes, se glissa entre les jambes de Myosotis alors que celle-ci pleurait toutes les larmes de son corps, puis se pencha vers elle en ramenant ses jambes sous lui. Il n’eut aucune hésitation à passer un bras autour des épaules de la jeune femme, puis de caler sa tête contre son torse. Celle-ci se laissa faire, ses mains reposant sur le sol comme inanimés. Bientôt, ses pleurs se calmèrent. Même si les larmes coulaient encore, ses hoquets se turent progressivement pour se terminer en bref reniflements.
-   Pourquoi…, murmura-t-elle dans le silence qui s’était établi entre eux. Pourquoi est-ce que tu ne t’enfuis pas… ?
Saïko posa une main sur la chevelure de la jeune femme.
-   Comment je pourrais faire une chose pareille et te laisser là, toute seule, alors que tu ne vas pas bien ?
-   J’ai voulu te tuer, Saïko… Au fond de moi, j’ai encore ce bourdonnement qui m’intime de le faire. Tu ne devrais pas rester à mes côtés…
-   Pourquoi ? Demanda-t-il simplement sans relâcher son étreinte.
Près d’eux, le vent faisait toujours bruisser les tiges de blés. Les hululements et autres bruits nocturnes provenant des bois alentours s’était quant à eux calmés. La lune jouait à cache-cache entre les nuages sombres.
-   C’est ce pourquoi j’ai été éveillé. En contrepartie de ce que cet homme a fait pour moi et de ce qu’il m’a permis d’accomplir, je devais jouer le jeu.
-   Quel jeu ? Continua Saïko, dont les sourcils venaient de se froncer.
Il avait peur de comprendre.
-   Saïko, je vous trahis tous depuis le début…
Un silence pesant s’étira entre eux. Le bras gauche de Saïko, qui jusque là caressait doucement le dos de la jeune femme pour la rassurer, venait de se stopper dans son geste.
-   Raconte-moi tout, ordonna-t-il simplement d’une voix sans détours après quelques secondes durant lesquelles la lune se cacha derrière la masse compacte d’un gros nuage.
Et Myosotis entama le court récit de sa vie.

     « Serais-tu celle qui pourrait accueillir « la vision » » ?
Une ombre. Un étau sur sa tête. Puis un flash dans son esprit, et le noir. Elle ne s’était même pas sentie tomber à terre, sur ce sol tout entier imprégné du sang des membres de sa famille.
Elle n’avait rien compris, n’en avait pas eu le temps. Elle était morte cette nuit là, trop jeune pour assimiler la destruction toute entière de sa famille.
Des années avaient passées. Le temps d’un songe. Elle avait beaucoup rêvé pendant ce temps. La vision qui lui revenait le plus souvent était l’image de ces fleurs teintées d’un rouge sombre. Des myosotis…
     « Je vais t’aider, ne t’en fais plus. Je vais t’apprendre à te servir de ton pouvoir… »
     « C’est cet homme que j’ai vu pour la première fois à mon réveil. Sa voix calme, son sourire rassurant, ses yeux pétillants d’une curiosité presque enfantine m’avaient charmé. Peut-être qu’inconsciemment, un peu comme les canards qui sortent de leurs œufs et qui croisent pour la première fois leur mère, je l’avais pris instinctivement pour l’image d’un père après ce long sommeil dans les limbes de la mort… Il m’a dit s’appeler Nicolas.
     « Des mois ont passés. J’ai réappris les bases de la vie, en passant par les détails les plus primaires. Je ne savais plus parler, écrire, ni même marcher. Mais le plus difficile était de contrôler cette vision. Mes yeux passaient de l’une à l’autre sans prévenir, déclenchant très souvent des crises d’hystérie accompagnées d’un mal de crâne atroce. A cette époque, j’avais énormément de mal à me retenir de ne pas trancher la moindre ligne qui s’affichait à mon regard. Qui pourrait comprendre ? C’est un jeu de voir et de ressentir les palpitations de la Mort elle-même, s’empêcher de s’y pencher pour en tracer les courbes, c’est tricher avec soi-même. »
     « Ce pouvoir n’est pas là par hasard. Il faut t’y faire et apprendre à vivre avec. Mais tu ne dois pas considérer ta vision comme un simple jeu. On ne joue pas avec la mort. Tu vas finir par en perdre ta morale… »
     « C’est ce qu’il m’a dit une fois, quand j’ai tué un des médecins qui s’occupait fréquemment de prendre soin de moi, de surveiller mon état. Quand Nicolas est arrivé dans la salle, je jouais encore à passer mon index dans toutes les lignes rouges sans en laisser une seule passer. L’homme était déjà mort depuis longtemps, mais c’était comme si chaque membre disposait de sa propre vie. Les viscères s’étalaient sur les dalles blanches, dans une vaste flaque de sang. Les palpitations ne s’arrêtaient pas, et elles m’étourdissaient dans un jeu sanglant qui pour moi n’était qu’un prétexte à l’amusement.
     « Le visage plein de sang, un grand sourire aux lèvres… A ce moment là, malgré mon apparence, je n’étais encore qu’une enfant sortie d’un très long sommeil… »
     « Tu aimes les myosotis, n’est-ce pas ? Dans ce cas, ce sera ton nouveau nom… »
     « Je les dessinais dès que je trouvais le temps de le faire. Sur les murs, sur le sol, partout, même sur moi. A travers mes traits brouillons, elles ne ressemblaient qu’à l’image simple et basique de toute fleur commune. Mais je savais au fond de moi, je connaissais leur nom, leur parfum et l’apparence de leurs pétales. Les myosotis… »
     « Nous l’avons trouvé. Il se dirige vers une petite ville perdue dans le désert. »
     « J’étais prête. Après tous ces mois sous sa sécurité et son assurance paternelle, j’avais réappris à vivre. Marcher, courir, sauter, parler, écrire, manger correctement… Et tuer. Nicolas ne m’avait pas permis de m’entraîner à tuer proprement dit, mais il m’avait enseigné à contrôler ma vision. J’avais cette maîtrise dorénavant. Je voyais la mort, sur qui je le voulais, et quand je le souhaitais.
     « Non, à tout bien réfléchir, je ne voyais pas la mort… J’étais la mort.
     « Il m’a donc envoyé là-bas. Valdamjong… Il disait que c’était lui qui avait voulu me tuer, et en ratant son coup, il m’avait en contrepartie légué ce pouvoir sans le vouloir. J’étais dépositaire d’une terrible malédiction au prix d’un meurtre loupé de près. Ma seule raison de vivre, en dehors de l’affection paternelle que j’éprouvais pour Nicolas, ne consistait plus en soi qu’à me venger de cet homme qui m’avait ôté la mémoire et l’innocence de mon existence.
     « Il m’a laissé retrouver mon objectif, en me demandant un service. Quand il m’a dit que je devrais rester avec le renard sur lequel je tomberais là-bas, le suivre et rester à ses côtés jusqu’à trouver le moment opportun pour le tuer, que pouvais-je faire d’autre qu’accepter ? Il était ma lumière, celui qui m’avait tendu la main dans les ténèbres…
Il m’avait redonné un nom… »


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 03, 2010, 01:53:07 pm
Saïko resta silencieux, le cœur battant. En écoutant le récit de Myosotis, il comprenait ses motivations et l’étrange perception qu’elle avait de la vie et de ses objectifs personnels. Il comprenait qu’il aurait dû mourir en toute logique, cette nuit là.
-   Mais il s’est passé cet… Evénement étrange. Comme si ce phénomène avait fait en sorte de replier ma conscience au plus profond de moi-même. J’ai appris à ce moment là… Que Valdamjong était sous les ordres de Nicolas, acheva difficilement la jeune femme.
Le renard resta bouche-bée et ressentit à cet instant-même un étrange sentiment contradictoire. La colère mélangée de tristesse poussée à son paroxysme que devait ressentir Myosotis, et l’incroyable soulagement d’une telle révélation pour sa vie. Il n’avait échappé à la mort que par cette révélation qui était arrivée par inadvertance, sans prévenir.
Il comprenait maintenant pourquoi la jeune femme était restée silencieuse depuis son réveil, jusque là. Dans quel combat solitaire et introspectif elle avait dû se retrouver au fond d’elle-même, en pesant l’affection qu’elle vouait à cet homme et le goût de la trahison qui la lancinait, qui la meurtrissait au plus profond d’elle-même.
Après son récit, Myosotis s’était remise à pleurer silencieusement. Refusant toute logique et écoutant son cœur, le goupil la reprit contre lui en la rassurant comme il le pouvait. La jeune femme lui avait appris qu’elle devait rejoindre Nicolas aux alentours de cette même ville perdue dans le désert, là où tout avait commencé. Saïko avait alors échafaudé un plan risqué, mais au bout duquel elle parviendrait rapidement à savoir.
Savoir si cet homme qui l’avait aidé à se relever était réellement le traître qu’elle allait devoir tuer à présent.
-   Tu me fais confiance ? Avait demandé le renard dans le silence de la nuit.
Oui…

Nicolas regardait Saïko avec autant de mépris que ne lui renvoyait le regard du goupil. Tous deux se fixaient, se détestant déjà sans même se connaître.
-   Je veux savoir, reprit Myosotis en fustigeant son ancien mentor du regard. Je veux comprendre, pourquoi avoir pris soin de moi tout ce temps, pourquoi avoir fait tant d’efforts pour en arriver là ? Que s’est-il passé à la fin ?!
Nicolas se retourna pour lancer un regard en biais à sa subalterne, puis poussa un profond soupir agacé avant de se masser la nuque.
-   Cet imbécile de Valdamjong pensait que tu étais morte sur le coup, expliqua-t-il comme s’il parlait pour lui-même, sans même regarder Myosotis. C’est moi qui t’ais récupérée. Tu m’as coûté cher en entretien pendant ton long sommeil… Plusieurs fois j’ai dû me motiver pour ne pas tout débrancher et te laisser mourir. Mais j’avais bon espoir que ma patience serait récompensée par ton réveil et le pouvoir que j’aurai en main dès lors. Bravo, tu m’as été bien inutile en fin de compte… Sauf pour Valdamjong, mais il serait mort tôt ou tard. Je suis assez déçu par tout le temps et l’argent que j’ai perdu à cause de toi, pour finir. Tu auras été une expérience à moitié ratée. Un pion trop friable…
-   Tais-toi ! S’exclama Saïko, pour qui les preuves de la cruauté de l’homme étaient bien assez précises maintenant.
Trop pour le laisser continuer. Car il voyait malgré la nuit et la distance qui les éloignait que Myosotis tremblait. De rage ou de peine ? Il n’aurait su le dire.
-   Je n’étais qu’un outil…, marmonna-t-elle.
-   Un outil inefficace, maintenant, rétorqua Nicolas en lâchant un vague mouvement du bras pour souligner sa réplique.
-   Vous n’avez jamais eu d’égard à mes émotions, à ce que je ressentais…
-   Tu n’étais qu’une arme dont je voulais me servir.
Myosotis laissa alors éclater sa colère. Libérant sa rage d’un grand cri qui perça la nuit, elle se jeta en avant, lame à ses côtés. De ses paupières glissaient de fines larmes. Le félin qui se glissa soudainement entre elle et son ennemi, elle ne le vit pas venir. Le coup de pied qui lui déchira l’abdomen en lui coupant la respiration, de telle sorte que prise par sa vitesse elle resta cambrée en avant en crachant un filet de bile qui venait de lui remonter à la gorge, elle ne le vit pas venir non plus. Sonnée, le second coup de pied qui suivit le premier et qui heurta son visage avec brutalité l’envoya balader sur le côté sans plus de cérémonie. La lame de son couteau cliqueta doucement sur les billes de sable fin lorsqu’il tomba à terre.
Saïko cria. Alors qu’il allait s’élancer en avant pour venir en aide à sa compagne, un coup de feu déchira la nuit du désert. La balle fendit les airs et se ficha dans l’épaule droite du renard. Celui-ci, touché par la douleur et par la vélocité de l’attaque, tomba en arrière de tout son long. Il réussit néanmoins à peu près à se redresser dans sa chute pour tomber à quatre pattes. Déjà, le feu salvateur de Firefox entourait la zone meurtrie pour tenter de soigner la plaie. Le médaillon autour du cou de Saïko s’illumina alors.
-   Saïko, la plaie n’est pas ordinaire, je n’arrive pas à la soigner !
-   Qu…
Il s’interrompit. Devant lui, à quelques centimètres de son museau baissé, venaient d’apparaître une paire de chaussures noires striées de bandes rouges. Le goupil leva lentement le museau pour contempler son agresseur. Ce qu’il vit en premier fut le canon du flingue pointé sur lui. Ce qu’il vit en deuxième, il dut attendre une demi-seconde pour que la lune s’échappe des nuages et n’illumine la scène.
Alors il resta bouche bée, les yeux écarquillés.
Devant lui se tenait… Lui-même. Son double en tout point, hormis cet éclat diabolique dans ses yeux bleu océan. Ce n’étaient pas les mêmes vêtements non plus. Ce Saïko là portait un gilet noir fermé sur son torse, muni d’une manche qui lui couvrait tout le bras gauche. A cette même épaule, une épaulière en argent à tête de renard ne manquait pas de jeter une étrange touche métallique à sa silhouette. Il portait également un long et large pantalon noir auquel était accroché un holster au niveau des hanches, le second certainement caché par le pagne sombre qui couvrait sa jambe gauche jusqu’à sa chaussure. Le renard portait en plus de tout ça un bandana sur son front. Le cuir de ses gants émit un bruit sec lorsqu’il tendit un peu plus la crosse du pistolet qu’il tenait fermement de sa main droite en direction de son double.
Saïko ingurgita avec peine.
-   Salut, cher double, jeta simplement l’autre en fixant le goupil qui se tenait à genoux devant lui. Je m’appelle Strife.
La lune sembla accentuer le mince sourire qui se peignit sur ses lèvres lorsqu’il prononça de sa voix grave et lente :
-   Saïko Strife.

*****
***

Loth, accoudé à la fenêtre, uniquement vêtu de son même jean sombre que la nuit dernière, écoutait les rumeurs de la nuit murmurer ses secrets. Il repensait à la conversation qu’ils avaient entretenue plus tôt dans l’après-midi, lui, Rika et Donf, sur la terrasse d’un café en plein centre-ville. Yvanesca était une ville connue sur le continent, il s’agissait de la seconde capitale juste derrière Station Square. Toutes deux grandes métropoles urbanisées, Station Square avait toujours entretenue l’idée d’une capitale humaine, à l’inverse d’Yvanesca où les préjugés imaginaient plus facilement des hybrides circulant dans les rues. Bien sûr la réalité était toute autre, humains autant qu’hybrides siégeaient dans l’une et l’autre capitale sans différence aucune. Mais l’image était entretenue et ce malgré les référencements annuelle. Lors de la dernière Guerre, Yvanesca avait été détruite en grande partie. Reconstruite après les tragiques événements, la cité respirait maintenant le bitume neuf et le gasoil des véhicules qui s’y bouchaient régulièrement sur les grandes avenues. En commémoration pour les civils morts pendant les funestes moments, une statue érigée à leur honneur avait été placée en plein centre-ville, au centre d’une immense fontaine parcourue d’autres petites statues qui crachaient leur filet d’eau clair. C’était sur cette grande place où se battaient restaurants, prestigieux hôtels, boutiques de souvenirs et bars que Loth, Rika et Donf s’étaient posés pour parler des derniers événements. La foule compacte que se partageaient les trottoirs autant que les tables sur les terrasses constituaient la protection la plus efficace contre un éventuel repérage des ennemis. Perdus dans la foule, ils s’étaient sentis pour la première fois depuis longtemps légèrement plus décontractés.
En début de soirée, Sephyra les avait quittés pour aller se changer les idées dans la ville de son adolescence. Quant à Donf, il les avait aidés à trouver cet hôtel perdu entre deux immeubles. La fenêtre à laquelle Loth était accoudée donnait sur la rue. Il ne sentit pas la présence s’avancer lentement et silencieusement vers lui, dans la petite chambre, trop occupé par ses pensées. La main de Rika se glissa sur son ventre dans une tendre caresse. Loth sourit en fermant les yeux. Il reconnaîtrait le parfum naturel de la jeune femme entre tous. Cette dernière posa doucement ses lèvres dans la nuque du jeune homme. Il se retourna pour la regarder. Quelques mèches brunes bataillaient devant son visage gracieux, où ses anciens yeux de félins s’étaient transformés en un regard d’un bleu profond et insondable. Rika lui sourit. Il déplaça l’une de ses mèches, puis baissa légèrement la tête pour coller ses lèvres aux siennes. La jeune femme sourit un peu plus, amusée quand elle sentit la langue de son compagnon tenter de se frayer un chemin entre ses lèvres.
Perdus dans leur baiser, ils ne virent pas les lumières des deux lampadaires sur les trottoirs, près de l’hôtel, grésiller puis s’éteindre. La nuit reprenait ses droits sur la rue. Une aura sombre se mouvait dans le silence, prenant possession de la pénombre. C’est en ouvrant les yeux que Loth remarqua la soudaine noirceur qui était apparue dans leur chambre. Soupçonnant une menace, le jeune homme se décolla de l’étreinte de sa compagne pour regarder dehors. Plus aucun bruit ne venait estomper le calme de la nuit. Les lampadaires s’étaient tus. Il y eut un bruit sourd au rez-de-chaussée. Cette fois-ci, Rika ne s’interrogea plus elle aussi. Se retournant vers la porte d’entrée, elle eut le reflexe d’humer l’air, comme auparavant. Mais sa nature avait changé, et elle ne perçut rien.
Loth lui intima de rester là alors qu’il la devançait pour sortir de la chambre. Il ouvrit la porte, mit un pied dans le couloir pour se stopper immédiatement. Les petits néons accrochés aux murs étaient éteints. Le jeune homme sentit aussitôt l’ombre qui se mouvait, de l’autre côté du couloir, tout au fond.
Ils se trouvaient près de l’escalier qui leur permettait de descendre au rez-de-chaussée. A leur gauche s’étendait le couloir qui se terminait par un cul-de-sac. C’était pourtant là-bas que quelque chose bougeait dans la pénombre.
-   Je vous ai trouvés…, murmura une voix masculine.
Loth sentit les muscles de sa mâchoire se contracter. Cette voix, il la reconnaissait parfaitement. Elle murmurait en écho à ses souvenirs.
Marvin.
Un bruit de pas sur la moquette du couloir. Et le jeune homme, ses cheveux d’un blond toujours aussi sale, apparut dans la pénombre lorsqu’il fut assez proche. Il s’arrêta alors et contempla Loth, un mince sourire sur les lèvres. La lueur qu’il lui semblait avoir déjà vu il n’y avait pas très longtemps était cette fois-ci bien visible et vivante au fond de ses pupilles rouges comme le sang, pensa Loth. Quelque chose de sombre et de dangereux s’échappait tout entier de la présence de Marvin.
Rika apparut alors sur le seuil de l’entrée, juste derrière Loth. Marvin l’aperçut aussitôt. A ce moment, son sourire s’élargit un peu plus alors qu’une ombre semblait se mouvoir derrière lui.
-   Ca me rappelle cette fameuse nuit d’il y a tant d’années, susurra-t-il en se passant un coup de langue sur les lèvres. Le goût du sang me manquait…
En un éclair, à l’allocution de leurs passés communs, Loth et Rika surent d’instinct ce qui les attendait et ce à quoi leur ancien compagnon de fratrie faisait référence. Mus par leurs souvenirs, ils se rapprochèrent l’un de l’autre en faisant un pas en arrière dans le couloir, quittant leur chambre où ils ne seraient pas en sécurité.
-   Qu’est-ce que tu fous là ? Rétorqua Loth en reprenant contenance. On a quitté l’organisation, ne cherche pas à vouloir nous y faire revenir de force !
-   Plus question d’organisation. Il est temps de terminer notre petit jeu commencé cette nuit là ! S’exclama alors Marvin.
Il étira ses bras sur les côtés alors que l’ombre le prenait tout entier. Ses yeux rouges brillèrent pour former deux lumières menaçantes brillantes dans les ténèbres qui s’approprièrent le couloir. La pénombre sembla malgré tout s’emparer du lieu mais pas de la vision des protagonistes qui se trouvaient là ; malgré le noir total, Loth et Rika purent parfaitement voir le corps de Marvin se détendre dans des mouvements irréguliers alors que son sourire ne se départit pas de ses lèvres. Le corps difforme, d’énormes griffes ayant remplacées ses mains et des crocs s’échappant de ses lèvres souriantes, il n’était déjà plus humain.
Avec un grand éclat de rire empreint d’une folie sans nom, Marvin se jeta sur le couple.

*****
***


                                                        Saïko Strife (http://donfy.deviantart.com/art/Saiko-Strife-par-Saiko-166299289)                                                                                   Shakti (http://donfy.deviantart.com/art/Shakti-par-Saiko-166299565)
L'ombre plane, figure emblématique d'un double maléfique, tandis que la lumière reste seule dépositaire de la pénombre...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 03, 2010, 03:01:16 pm
Aaah bien ^o^ ! Donc ça se fout sur la gueule, parfait parfait.

J'adore le Lena VS Sephyra, sérieux. Le truc mais le TRUC de foutage sur gueule, de crêpage de chignon classe ! Surtout Sephyra, qui garde bien ses moyens, contrairement à Lena qui se laisse largement emporter... Ce qui donne un sacré avantage à la roussette, surtout sur la fin quoi X'D

Donc Myomyo et Saïko. J'me doutais un peu du lien avec Nicolas... A ce point n'empêche c'en est pervers et vicieux, à vue du résultat. Saïko a bien tenu le coup, avec ces révélations n'empêche. Donc, au début, Zalosta avait raison, quand elle soupçonnait Myomyo, si j'puis me permettre d'établir un lien. Et STRIIIIIIIIFE et KTIKITTY, il était temps qu'ils arrivent ! XD */se fait assomer à cause du surnom à Shakti/*

Enfin, Loth et Rika. Il FALLAIT que Marvin vienne les emmerder, c'était indéniable, c'était écrit, il fallait. Donc ça j'ai hâte de voir, il va y avoir un mort ou un blessé grave sûrement à l'issue de ce truc, sinon c'est pas drôle.

^o^ ! En attendant la suite j'vais développer mon idée qui n'est finalement pas si mal. */se fait tuer/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 04, 2010, 07:35:39 am
Aaah, un peu de ND avant d'aller en cours, que demander de plus?
Le combat... Non, les combats étaient extra, et une partie aussi longue fait plaisir à lire! Ainsi je pue la classe, c'est grâce à toi, je te remercie. Hanwh <3

Et piiiis Myo-chan se rebäl contre son con**** de maître, c'tenflure on crorait voir Nelson en pire! J'espère que Saïko va lui latter la gueule!!

*remarque alors l'arrivée de Strife sur les lieux ; son regard s'illumine*
*regarde Saïko*
...
*regarde Strife*
...
*regarde Saïko*
......
...
*écrase une fleur*
*se place devant Saïko* Désolée, obligations pactatrices... Strife s'était abonné il y a un moment, mais son abonnement se termine dans deux heures... Essaye de survivre jusque là mon fiston TAT
*se rue sur Saïko*

T'ain, pourquoi ai-je accepté d'être le bras gauche de ce vil goupil? TOT

Allez, la suiiiiite <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 04, 2010, 05:36:00 pm
Claaaaaasse ! :;):

J'aime la sensation de supériorité de Sephyra, on sent bien qu'elle a murie, que ces années de combats on portés leurs fruits et ça donne un ensemble qui a de quoi calmer ! Surtout Lena ! XD Sephyra l'écrase sur bien des points.

La vérité dévoilée sur Myo', ce Nico' est pourri jusqu'à la moelle ! Comme l'ensemble des encaper apparemment. Je sens que ça va être un combat féroce, surtout avec l'arrivé du Seigneur des Ténèbres ! Son entrée suinte la classe par tous les trous d'ailleurs ^o^ !
*Saïko tend le bras vers Sephyra* Survivre pendant 2 heures ?! Mais rien qu'en 2 heures je peux mourir au moins 50 fois avec eux ! T^T *Pendant ce temps, Strife se délecte du spectacle de voir son Bras Gauche foutre une volée à ses allier*

Et la partie avec Marvin (je sais pas pourquoi son nom fait pas crédible à mes yeux XD), alors c'était lui la chose qui avait attaquée Donf et Sephy ? En tout cas, les deux jeunes gens vont avoir du soucis à se faire ! Ça va castagner !

Bien joué Bro, après le Bac j'espère voir une flopée de derniers chapitres ! ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 05, 2010, 09:20:03 am
Je réponds rapidement sans poster de chapitre pour deux choses importantes :

1) Euh nan frangin, Marvin n'est pas un monstre à ce point là :'D Reprend la lecture du chapitre où Sephy et Donf se font attaquer, là il s'agit vraiment d'un VRAI monstre, pas d'un espèce d'humain qui se transforme en un truc bizarre !

2) J'ai pas un nom fallacieux !
Et le jour où "DONF" sera le nom d'une maison d'édition vous ferez moins les malins en me faisant de la lèche pour que j'accepte d'éditer vos bouquins ! *Fuit dans un rire sadique avant de se faire écraser par un trois tonnes qui passait par là*

Bref voilà. Après m'être fait insulté gratuitement sur DeviantArt sans que je le sache - jusqu'à tomber sur la bonne page, on conspue maintenant mon pseudo en groupe (sur le tchat de SP j'imagine ?).
J'suis trop célèbre ~~ *SBAF


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 05, 2010, 11:11:15 am
Bref voilà. Après m'être fait insulté gratuitement sur DeviantArt sans que je le sache - jusqu'à tomber sur la bonne page, on conspue maintenant mon pseudo en groupe (sur le tchat de SP j'imagine ?).
J'suis trop célèbre ~~ *SBAF

Même pas SP. Pour montrer à quel point ta célébrité de précède tu n'es même pas inscrit sur ce forum. ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 05, 2010, 01:35:36 pm
Citation de: Donf
1) Euh nan frangin, Marvin n'est pas un monstre à ce point là :'D Reprend la lecture du chapitre où Sephy et Donf se font attaquer, là il s'agit vraiment d'un VRAI monstre, pas d'un espèce d'humain qui se transforme en un truc bizarre !

Haa, autant pour moi ^^". Enfin bon, ça change pas le fait que Loth et Rika soient dans une Deep Shit ! :;D:

Citation de: Donf
2) J'ai pas un nom fallacieux !
Et le jour où "DONF" sera le nom d'une maison d'édition vous ferez moins les malins en me faisant de la lèche pour que j'accepte d'éditer vos bouquins ! *Fuit dans un rire sadique avant de se faire écraser par un trois tonnes qui passait par là*

Ha bah si tu le dis... mais j'm'en fiche : j'écris pas de toute façon ! XDD

Citation de: Donf
Bref voilà. Après m'être fait insulté gratuitement sur DeviantArt sans que je le sache - jusqu'à tomber sur la bonne page, on conspue maintenant mon pseudo en groupe (sur le tchat de SP j'imagine ?).

On t'insulte sur DA, mon Bro ? Donne moi l'adresse de ces vauriens que j'aille leur incorporer ma façon de penser dans une de leurs molaires ! è0é
Au moins, tu sais qu'avec nous il y a pas de méchanceté n'est-ce pas ?


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Juin 05, 2010, 06:48:57 pm
Superbe suite !!

J'ai particulièrement aimé - une fois encore - la manière de décrire, surtout le combat entre Sephyra et Lena... J'aime beaucoup la fin, qui donne vraiment envie de lire la suite >.< Sephyra est vraiment persuadée que Lena n'est pas sa soeur, mais j'ignore pourquoi je suppose que c'est la vérité... En tout cas, j'aime beaucoup !!

J'ai adoré la deuxième partie aussi ! Je trouve qu'elle est trop bien décrite, surtout le passage des souvenirs de Myosotis... En tout cas je suis contente c'est qu'elle a rejoint le clan de Saïko... Ah, d'ailleurs l'arrivé de Strife et de Shakti était superbe, j'ai beaucoup aimé !
J'espère que Saïko va battre son double !! >.< Et que Myosotis et lui réussiront à s'en sortir, ça risque d'être dur >.<

La troisième... Je sens que ça va me faire bizarre de le dire, mais allez Loth et Rika ! Faut battre ce satané monstre qu'est Marvin ! C'est étrange d'ailleurs, sa transformation...
Encore une fois j'ai particulièrement adoré les descriptions. Je n'ai aperçu que deux fautes, dont l'une ou tu as mis "violet coup de pied" au lieu de "violent", dans la première partie ^^"

Je suis désolée de mon message un peu court, papa ! T.T

Bon courage pour la suite !!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 06, 2010, 06:34:23 pm
Quoi ?! C'est même pas sur SP ! Ma célébrité va finir par me faire perdre la tête...
C'était où alors ? Que je sache quand même d'où on parle de moi XD *SBAF
Saïko < Mais nan j'vous en veut pas, frérot. Comment je pourrais ? Par contre je fais exprès de vous en vouloir pour vous faire chier, oui ^o^ *Meurt
Et si tu veux casser la gueule à des gens, casse la gueule à Hunter et Sephyra ! Eux deux m'ont insultés et m'ont rabaissés sur DeviantArt ! Ya que Bledengor et Miko qui m'ont sauvé la mise è__é
Hunter encore c'est normal j'ai envie de dire. Mais Sephy je pardonne pas ! Pour se faire excuser elle m'a d'ailleurs dessiné des illustrations et m'a envoyé un sous-tifs à elle par la poste.
*Prend le sous-tifs pour montrer que c'est vrai, puis remarque une étiquette. "Lena"*
...
C'EST CELUI DE TA SOEUR, T'ES DEGUEULASSE DE TRICHER SUR TA TAILLE DE BONNET EN PRENANT CEUX DE LENA !
... è__é'
*fixe le sous-tifs*
...
*Le range discrètement*

*Toussote* Bref. Arrêtez de parler de choses comme ça, vous allez choquer ma fille, zut alors !
*Prend sa fille dans ses bras pour la protéger avant de se prendre une cagette d'escargots*
Capita < Bon t'as déjà le blessé grave, mais vu comme le blessé en question a pas l'air normal, reste à savoir combien de temps il va rester sur la touche... Mort ? MortS ! MORTS ! PUTAIN OUAIS DES ENFANTS DES ENFANTS CA FAIT LONGTEMPS QUE J'AI PAS TUE DE GOSSES *Meurt
Kayra < Nan c'est un coup de pied violet >> *SBAF Sinon encore et toujours des déductions... Juste ou pas ? A voir <3 Mais elles restent intéressantes !
Sephyra < *Regarde sa montre pendant que Saïko se fait sévèrement latter* Allez, encore une heure à tenir... Fait pas ta tarlouze, le renard ~~ *Se tire discrètement pour aller reluquer le sous-tifs de Lena derrière les caméras*

Bref, merci à vous !
Voilà la fin de ce chapitre 28 !
Les choses s'accélèrent encore et toujours, il ne reste plus que les chapitre 29 et 30 avant de conclure cette troisième partie de NightDreamers.
Un nouveau tournant s'annonce. Mais un tournant ne s'annonce jamais sans tragédie, dans cette histoire.
J'espère que vous aurez retenue la leçon. A trop s'attacher aux personnages, leur mort n'en devient que plus triste.
Bonne lecture <3



Hunter mangea le sol dur du toit de l’immeuble une nouvelle fois. Il grogna sourdement en se passant un revers de main sur son menton ensanglanté, puis se releva à quatre pattes avant de se retourner pour lancer un regard empli de haine à l’encontre de son adversaire.
Kane se tenait immobile et droit à quelques mètres de lui, parfaitement calme, la main droite encore secouée de lueurs électriques.
-   Toujours pas envie de jeter l’éponge ?
Hunter se leva, puis présenta à son ennemi son visage déformé par la rage.
-   Ta gueule ! S’exclama-t-il en s’élançant avec rapidité, poing levé.
Un écran de givre invisible le fit soudainement trembler de tous ses membres alors qu’il n’était plus qu’à quelques centimètres d’abattre son poing sur le visage de l’échidné. Désorienté par le froid glacial qui s’empara de son esprit et qui lui coupa la respiration, il ne put éviter le coup de genoux que lui assena Kane avec tout le calme que dégageait sa position et son attitude. L’échidné posa alors rapidement sa main droite sur la tête du jeune homme cambré en avant. Une vive lueur éclaira la nuit, et le corps d’Hunter se secoua d’un grand spasme alors qu’il retint avec toute la peine du monde un cri de souffrance se frayer un chemin entre ses lèvres. Projeté en arrière par la puissance du coup, il tomba sur le dos en laissant échapper un grognement de douleur. Ses membres se secouaient encore de spasmes irréguliers. L’électricité qui stagnait dans son corps à force d’attaques commençait dangereusement à être trop contenu, même pour la Pierre de Vie qui siégeait dans le torse du jeune homme et qui lui permettait de se remettre assez rapidement de ses blessures.
En retrait, Snowkry et Lisanith assistaient sans mot dire à la défaite implacable que subissait leur récent compagnon. Ayant eu pour ordre  de n’interagir sous aucun prétexte, ils ne pouvaient que rester impuissant sous les assauts inefficaces de Hunter.
Ce dernier se relevait avec de plus en plus de difficulté.
-   Tu nous as manipulés depuis le début…, marmonna-t-il avec colère entre ses dents. Nous tous…
Kane haussa un sourcil d’appréhension quand il vit une aura blanche entourer soudainement le corps de son fils.
-   Tu as brouillé nos mémoires, désorienté nos instincts…, continuait Hunter avec toute la rage emmagasinée en lui depuis des années.
Lisa et Snow assistaient à l’échappement astral du démon autour de la silhouette de Hunter, sans comprendre de quoi il s’agissait. Les images de la boucherie, dans la cave de leur repaire, leur revinrent alors en mémoire et ils grimacèrent.
-   Hunter, ne te laisse pas aveugler par la colère, assena Kane d’une voix forte. La dernière fois que tu t’es laissé manipuler par ce sentiment, tu as perdu celle que tu aimais.
-   A qui la faute ?! Lui rétorqua le jeune homme en relevant ses yeux sur l’échidné.
Au fond de ses prunelles dansaient une lueur ténébreuse. Kane ne cacha plus son inquiétude.
Ce n’est plus seulement Blowback...
Rapide, l’échidné s’approcha de son fils en un coup de vent et reposa sa main droite sur sa tête, cette fois sans l’électrocuter. Hunter n’eut pas le temps d’éviter la réaction de son père. Celui-ci s’était déplacé bien trop rapidement. Kane se concentra en imposant sa présence dans l’esprit du jeune homme. Il discerna le coin où s’abritait Blowback, qui le sentit passer et en conçu un petit ricanement sardonique.
Tu ne vas pas aimer ce que tu vas trouver, à ramper par ici…, résonna la voix grave et sifflante du démon.
Kane ferma son attention à l’esprit démoniaque pour se pencher du côté de celui de Hunter. Il s’avança le plus rapidement possible entre les méandres de souvenirs, les sentiments qui baignaient son âme, ses doutes et ses certitudes, et discerna bientôt une lueur dans le fond. Une vague de crainte le submergea. Il s’approcha prudemment, et la lueur se fit plus intense. Un cri rauque, inhumain, en sortit alors, un cri qui dans le premier temps ne fit que ramper presque furtivement avant de l’attaquer à grand hurlement.
Kane rompit le contact en décollant sa main de la tête du jeune homme. Essoufflé et inquiet, il recula lentement en fixant son fils qui lui, pour sa part, restait immobile, tête baissée, bras ballants à ses côtés.
« Nous nous cachons dans son ombre… »
Un murmure qui résonnait de nulle part comme s’il trouvait de l’écho dans la nuit. La lumière de la lanterne électrique, accrochée sur le mur qui soutenait la porte de sortie de secours sur le toit, brilla intensivement dans un grésillement. Et Kane vit l’ombre de Hunter s’agrandir démesurément. Le corps de son fils trembla. Un rire s’échappa de lui. Un rire profondément mauvais. L’aura blanche qui l’entourait se fit plus grande encore alors que son ombre noire semblait vivante derrière lui.
Une brèche, songea Kane. Une brèche dans son esprit. La fêlure du mal.
L’ampoule sauta et la pénombre prit ses droits sur le toit. Seule la pleine lune n’éclairait plus que leur espace, donnant une impression onirique à ce qui s’y déroulait. Hunter leva sa main gauche face à lui. L’aura blanche descendit le long de son bras, remonta son avant-bras, s’enroula autour de son poignet avant de grimper sur chacun de ses doigts. L’ombre derrière lui ne représentait même plus sa silhouette humaine. Elle était tout simplement difforme et monstrueuse.
Hunter leva lentement la tête. Un sourire immonde étirait ses traits alors que ses yeux s’ouvraient sur une folie sans nom. Ses pupilles baignaient toutes entières dans des ténèbres vivantes, à l’image de son ombre qui continuait de s’étirer derrière lui. Le jeune homme rit alors, doucement, puis de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’un rire rauque ne recouvre sa propre voix. L’aura blanche s’illumina plus intensivement que jamais. Sous le regard médusé de Kane, l’ombre se mouva alors et s’enroula autour de l’aura blanche. Un curieux mélange de blanc et de noir entourait Hunter.
-   Papa, tu veux jouer avec moi ? Susurra une voix qui n’était plus celle de Hunter, ni celle de Blowback.
Une voix profondément mauvaise. Kane éluda la situation rapidement : l’aura blanche, c’était Blowback le démon qui avait pris possession d’Hunter. Mais la voix et l’ombre ténébreuse… Il s’agissait d’autre chose, qui s’était accouplé avec la colère démesurée du jeune homme. Hunter n’était déjà plus maître de lui. Kane fit un pas en arrière en se préparant. Cette fois-ci, le combat allait vraiment débuter. Hunter se cambra légèrement en avant lui aussi.
-   Allez… JOUE AVEC MOI !
Le monstre qu’était devenu Hunter se jeta sur Kane en riant comme un dément, d’une voix grave et rauque, comme si plusieurs personnes parlaient en même temps à travers sa gorge.

*****
***

Zalosta était restée assise dans un coin de la salle de réunion toute la journée. Les bras entourant ses jambes repliées contre sa poitrine, le regard vide, elle semblait attendre dans le silence et l’immobilité. Comme une statue de glace, sans émotions, sans impatience. L’homme encapé apparut face aux portes d’entrée. Il s’approcha de la hérissonne en silence.
-   Zalosta ? L’interpella calmement une voix grave masculine.
Une voix calme et gentille, sous son aspect froide de prime abord, songea l’hybride.
-   Révérend Matthew.
L’homme religieux abaissa sa capuche, révélant dans la nuit le visage déjà marqué par l’âge d’un vieux bonhomme d’une cinquantaine d’année. Des petits yeux noisette se creusaient sous les arcades sourcilières, comme s’ils cherchaient un renfoncement où se cacher. Les rides venaient creuser son visage sans pour autant marquer de trop la vieillesse qui s’opérait lentement mais sûrement. Le révérend, malgré sa cinquantaine, gardait le visage sûr et s’assurait en prime d’un corps athlétique dans la force de l’âge. Ses quelques cheveux grisonnants le rendaient encore séduisant.
-   J’ai une mission à te confier, dit-il en regardant Zalosta de ses yeux calmes et rassurants.
La hérissonne hocha lentement la tête, puis se décida à se lever.
-   Comment ça se passe, dehors ? Demanda-t-elle en s’approchant distraitement de la baie vitrée, les mains callées entre elles dans son dos.
-   Moins bien que ce qu’on ne l’avait prévu. La désynchronisation leur a appris plusieurs détails troublants. Dont certains, faux.
-   La confiance n’est jamais base de toute Confrérie humaine, il semblerait…, releva simplement Zalosta avec une pointe d’ironie mordante bien cachée sous son ton de petite enfant innocente.
La révérend sourit. Voilà bien longtemps qu’il connaissait Zalosta, et il l’avait toujours considérée comme une sorte d’image inviolable et éternelle. Lui avait vieilli, elle n’avait pas changé. Tant de temps s’était écoulé depuis…
-   L’une des subalternes de Nicolas n’a pas exécuté sa mission. Tu dois t’en charger à sa place. Et le plus tôt sera le mieux, évidemment.
-   De qui s’agit-il ?
Matthew tiqua. Le ton venait de se refroidir brutalement. Zalosta ne jouait plus.
-   D’une certaine Myosotis, à ce que j’ai appris.
La température baissa d’un cran dans la pièce. Le Révérend fixa la hérissonne qui lui tournait le dos. Que lui prenait-elle ? Elle qui n’alliait jamais sentiments et missions, elle qui d’ailleurs ne ressentait jamais rien, de toute évidence…
-   Cette sale petite garce s’est foutue de nous…, l’entendit-il marmonner dans son coin alors qu’une plaque de givre recouvrait la partie de baie vitrée devant laquelle elle se tenait droite.
-   Zalosta ? Tout va bien ? S’enquit Matthew en s’approchant légèrement.
Le regard que lui assena Zalosta en se retournant le cloua sur place. Pourtant il savait que cette envie de tuer dans ses pupilles ne s’adressait pas à lui ; cependant elle était si forte, si menaçante, qu’il n’avait jamais su lutter face à une telle démonstration de sauvagerie.
-   C’est elle qu’il faut que je tue ? Aucun problème, emmène-moi là où elle se trouve. En une minute ce sera réglé. Le temps de lui faire recracher ses poumons, à cette saloperie de…
-   Zalosta, c’est toi qui les as trahis.
La hérissonne écarquilla les yeux, puis dévisagea le Révérend.
-   Tu disais qu’elle s’était foutue de « vous ». Elle s’est plutôt foutue « d’eux », comme toi. La seule différence c’est qu’elle a désobéi aux ordres à la toute fin. Il semblerait que ses sentiments aient évolués pour celui qu’elle devait tuer.
-   Qui… Qui devait-elle tuer ?
-   Le renard.
Zalosta resta immobile en apparence. Mais intérieurement, c’est comme si le monde venait de s’écrouler à ses pieds. Elle perdit tout repère. Sans savoir pourquoi, un curieux mélange de pitié et de rage prit naissance dans son cœur, pourtant rêche de toute émotion, à l’encontre de la jeune femme. Son image apparue dans son esprit. Puis vint celle de Saïko. Et puis une troisième, où ils étaient ensemble. Tous les deux.
Zalosta contracta les muscles de sa mâchoire alors que ses yeux flamboyèrent de colère.
-   Emmène-moi.

*****
***

Les griffes frôlèrent le torse de Loth. Trois sillons ensanglantés perlèrent sur sa peau. Il grimaça.
Si Marvin se tenait dans les ténèbres et semblait ne faire qu’un avec elles, les ombres étaient l’apanage de Loth. Un tourbillon se forma devant lui, et un jet de pénombre, semblables à une lance, perça la fumée opaque pour se jeter vivement sur Marvin. Celui-ci esquiva en sautant vivement sur le mur à sa gauche, et à la stupeur de Loth, il y resta accroché.
Le blond aux cheveux sales lui jeta un regard acide, le visage déformé par sa transformation inhumaine. Il émit un gargouillement de plaisir en sortant sa langue qui se balada dans les airs, comme s’il salivait à l’idée de se défaire de sa proie.
Merde, mais qu’est-ce que c’est que ce type encore…, pensa Loth.
Avec une rapidité hors du commun, si improbable que le jeune homme ne put rien faire pour l’éviter, Marvin se jeta sur lui et le plaqua contre le mur inverse en retenant ses deux poignets en hauteur. Il approcha son visage si près de sa victime que Loth pu sentir son haleine putride.
-   Tu te souviens de ce que je t’avais dit à ce moment là ? Murmura-t-il, une lueur dangereuse brillant dans son regard. Toi et moi, on deviendrait des monstres.
-   Tu tiens plus du monstre que moi, rétorqua Loth en grimaçant de dégoût.
Marvin eut un rire dément.
-   J’ai pris un peu d’avance ! S’écria-t-il au comble de la folie. Et tu te souviens de la suite ?
-   Te tuer quand j’en aurai l’occasion ? Répliqua de nouveau le jeune fumeur en se forçant à sourire pour garder contenance malgré l’envie de dégurgiter qui l’assaillait à chaque fois que son interlocuteur ouvrait la bouche. Relâche-moi pour voir, tu seras heureux.
-   Tu ne pourras pas… Oh non, tu ne pourras jamais…
Marvin approcha un peu plus son visage de celui de Loth. Dans un bruit de salive abjecte, il ouvrit sa bouche en grand. Loth détourna le visage comme il put. Il sentit la langue baveuse du monstre lui lécher la joue. Puis Marvin ricana et relâcha les poignets de sa victime. L’espace d’un instant, Loth crut qu’il allait le laisser reprendre  sa position pour continuer le combat. L’espace d’un instant seulement. Car la seconde d’après, le genou de son homologue masculin lui pénétrait si profondément dans le ventre qu’il en eu le souffle coupé. L’envie de vomir se fit plus forte encore, et la nausée lui fit perdre ses repères. Sans le laisser reprendre son souffle, Marvin le jeta brutalement à terre avant de prendre place sur lui. Il leva sa patte difforme en hauteur.
Le coup de feu détonna dans le couloir, amplifié par le petit espace. La balle feula dans les airs comme un serpent le temps d’une demi-seconde avant de percuter sa cible dans un bruit de chair déchirée. Marvin émit un grognement rauque de bête blessée et se jeta sur le côté avant de détourner la tête en arrière.
Rika se tenait sur le seuil de sa chambre, un pistolet à la main. Sans aucune hésitation, elle ouvrit le feu. Une balle se ficha dans le mur, tout près de Marvin. L’autre dans une de ses jambes, la troisième dans son dos. Il grogna plus furieusement en s’arc-boutant à chaque impact, puis sans prévenir se jeta vivement sur la jeune femme.
Tout se passa très vite. Alors que Marvin s’élançait avec une vivacité inhumaine sur sa victime, Loth cria le nom de sa compagne en se relevant, meurtris, tandis que Rika continuait d’appuyer sur la gâchette sans retenue. Les balles se fichaient une à une dans le corps du monstre, le faisant ralentir mais jamais s’arrêter. Dans sa tête, la jeune femme comptait le nombre de coups, sachant précisément combien de balles il restait dans son chargeur. Au moment où Marvin leva ses griffes lorsqu’il se trouva sur le point de se jeter sur sa victime, Rika tira sa dernière balle. En plein torse.
Sous la violence du coup, Marvin, pris dans son élan, fut rejeté en arrière alors qu’il s’apprêtait à sauter de fureur. Il tomba de tout son long sur la moquette du couloir. Rika contempla un instant le corps du monstre avant de prendre conscience qu’elle ne respirait plus. Elle prit une grande inspiration en relâchant légèrement la tension qui habitait ses membres, puis abaissa ses deux bras qui avaient tenus son arme. Même habituée, elle sentait ses muscles la tirer un peu ; le contrecoup du pistolet après avoir porté autant de coups en très peu de temps.
Loth s’approcha lentement de Marvin qui respirait par intermittence irrégulière.
-   Vous n’avez rien compris, émit alors la voix grave du jeune homme.
Il toussa. Rika fit le tour du corps pour revenir près de Loth, sans cesser de contempler leur ennemi qui cherchait à reprendre sa respiration par terre. Marvin ouvrit soudainement des yeux fous. Il contempla le couple. Une grimace de dégoût et de tristesse étira ses lèvres déformées, faisait apparaître ses dents jaunes luisantes de bave.
-   Pour en arriver là… Ils ont gagnés…, gronda-t-il avant de tousser à nouveau.
-   Qu’est-ce que tu veux dire, l’increvable ? Lâcha Loth.
-   Ah…, souffla Marvin en étirant un drôle de sourire. Tu veux comprendre, « petit-frère » ? Tu veux savoir ce qu’il s’est passé… ?
Pendant ce temps, Rika avait retiré le chargeur vide pour le remplacer par un plein. Elle rechargea son arme de manière sonore, s’approcha du corps et s’agenouilla près de lui, puis empoigna Marvin par le col de son manteau sombre avant de pointer son canon sur son front.
-   Explique-toi, ordonna-t-elle d’une voix sans détour en regardant sa victime dans les yeux.
Marvin la fixa en tirant une grimace.
-   T’en as des manières… De braquer ton frère comme ça…
Rika ne perdit pas son sang-froid pour autant. Elle continua de fixer le jeune homme aux cheveux sales. Loth tirait une moue désapprobatrice. Sœur d’un type pareil ? C’était peu concevable à son goût. Marvin s’adressa alors à lui en levant péniblement un bras avant de le pointer du doigt.
-   Amène-nous là où il faut…
Loth leva son bras droit sur le côté.
-   Où ça précisément ?
-   Station Square, bureau Présidentiel…, lâcha Marvin dans un souffle.

*****
***

                                                                                             Rika&Loth (http://th04.deviantart.net/fs71/PRE/i/2010/154/0/3/Rika_et_Loth___par_Zalosta_by_Donfy.jpg)
Quand l'histoire d'une relation reprend sa vraie place dans le cœur de deux ombres mouvantes dans les ténèbres...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 06, 2010, 06:38:02 pm
Shakti balançait des coups de pied sans retenue dans le corps de Myosotis. Elle ne visait aucun endroit en particulier, prenait juste un plaisir souverain à entendre les gémissements qui s’échappaient des lèvres de la jeune femme à chaque coup.
Celle-ci toussa fortement avant de cracher une giclée de sang. Un goût âpre envahissait sa bouche. Sa lèvre inférieure la lancinait douloureusement ; elle avait dû exploser après un des nombreux coups. Elle sentait aussi qu’elle ne pouvait plus bouger. Son corps tout entier était endolori. Lorsque le félin qui la meurtrissait lui assena un violent coup de pied dans la cuisse, Myosotis cria. D’un cri qui se perdit dans ses larmes de souffrance.
-   Ben alors, tu te défends même pas ? S’apitoya faussement Shakti en faisant la moue. Zut, c’est pas drôle…
Elle s’abaissa au niveau du visage de Myosotis qui respirait difficilement, les yeux fermés. Se défendre ? Elle n’en avait même plus la motivation…
Le félin lui attrapa les cheveux et tira son visage au-dessus du sol. La jeune femme grinça des dents. Avec une brutalité sans nom, Shakti plongea le visage de sa victime dans le sable avec une telle violence qu’elle entendit sans même le voir le nez se démonter contre le sol. Myosotis agita ses bras dans tous les sens. Shakti la relâcha. Sa victime se roula sur le côté en recrachant du sable, le visage dégoulinant du sang qui s’échappait de son nez éclaté comme d’un lavabo. Toussant à nouveau, elle cracha son propre sang mêlé de grain de sable. Elle voulut se relever, mais ses bras tremblèrent violemment et elle retomba lourdement sur le côté. Elle tournait le dos à son ennemie.
Celle-ci avait ricané en voyant sa victime se débattre dans son sang, le visage noyé sous le liquide rougeâtre où les grains de sable se collaient avec facilité. Puis quand elle l’avait vu retomber, sans forces, elle perdit son sourire. Là, elle sentit que l’impatience la gagnait.
-   Bon tu m’énerves, je m’ennuie.
Elle se leva rapidement, s’approcha, puis balança brutalement son pied droit en plein dans le dos de Myosotis. Celle-ci hurla, cette fois-ci. Elle hurla tellement fort que l’écho de sa voix se perdit dans sa gorge. Ses pleurs se muèrent dans un hoquet de souffrance, alors que ses yeux s’écarquillaient sous la douleur qui tendait son corps tout entier.

Strife jeta un rapide coup d’œil en arrière. Bien. Son acolyte se chargeait sans problème de l’objectif prioritaire. Il ne lui restait plus qu’à surveiller…
Un coup fit voler son bras droit en arrière, et il sentit le poids de son flingue se libérer de l’emprise de sa main.
Et merde…
Il avait fait une erreur d’inattention. Grimaçant contre lui-même, il fit quelques pas en arrière pour se remettre en bonne position. Face à lui, Saïko se relevait vivement. Il le transperça d’un regard où se mélangeaient incompréhension et inquiétude.
-   Qu’est-ce que tu es, pourquoi tu me ressembles à ce point… ? Souffla-t-il.
-   Oh, je pensais que tu savais, lui répondit Strife en lâchant sa position de combat. Tu ne te souviens pas ?
Saïko l’interrogea du regard en se tenant l’épaule droite d’une main.
-   Au moment où l’Emeraude du Chaos a créée la faille de l’espace-temps par une surcharge d’énergie, expliqua posément le renard sombre, elle t’a emmené dans sa spirale. Ca, tu t’en souviens ?
Saïko hocha rapidement la tête en signe d’acquiescement. Strife lui sourit d’un air malicieux sans se départir de cette apparente souveraineté qui se dégageait de son attitude.
-   C’est à ce moment là que je suis né.
Saïko le regarda en arquant les sourcils d’incompréhension. La voix de Firefox, au fond de lui, lui intima de rester sur ses gardes.
-   Où plutôt, j’étais déjà vivant depuis un bon bout de temps. Mais la faille qui s’est créée à ce moment là m’a permis de prendre corps à part entière. Allons, Saïko, ne me dis pas que tu ne t’en doutais pas…
Strife s’avança d’un pas léger vers son double, les mains croisées dans son dos en toute tranquillité comme s’il ne craignait aucune attaque. Devant ce calme inattendu, le goupil blessé ne répondit rien et ne recula même pas lorsque l’autre Saïko s’arrêta à quelques centimètres de lui. Il se courba légèrement en avant vers lui jusqu’à ce que leurs museaux se touche presque. Leurs regards se plongeaient tout entier l’un dans l’autre. Le premier était d’un bleu pur, l’autre du même bleu où perlait cependant une pointe de ténèbres vivantes au fond de ses prunelles.
-   … Qu’une entité sombre s’est contractée au moment de la mort de ta tribu – moi en l’occurrence.
Saïko écarquilla les yeux. Il avait donc devant lui son côté sombre, ténébreux, empli de haine, de colère et de tristesse ; la personnalité qui avait pris naissance le jour où il était rentré de son initiation solitaire pour contrôler l’élément de feu de son clan et avait retrouvé son village entier sous les flammes d’une attaque sauvage et sanglante… ?
Il avait devant lui son ombre. Son reflet. Un reflet dont l’haleine ne rejetait que pure haine radicale.

La fumée apparut à leur côté, non loin. Ils détournèrent le museau au même moment pour voir apparaître une silhouette encapée accompagnée de Zalosta. A la vue de la hérissonne, le goupil eut un regain d’espoir qui le fit presque sourire naïvement. Mais il perdit vite contenance quand il croisa le regard de son homologue hybride.
Un regard froid, empli d’une envie de tuer. Saïko en trembla presque.
-   Tiens tiens, Révérend, dit simplement Strife de sa voix calme en se redressant, ayant perdu son sourire malicieux lui aussi. Si tu apparais en plein combat, ça doit vouloir dire que les choses ne se passent pas comme prévues. Du changement ?
L’homme opina du chef.
-   Laisse le renard, ce n’est pas à toi de t’en charger. Retourne plutôt avec Shakti pour garder le sacrificiel sous bonne garde en attendant le moment propice.
Strife soupira, puis se tourna vers Saïko en grimaçant un sourire d’excuse.
-   Dommage, ce sera pas pour cette fois, lâcha-t-il calmement.
Puis il se retourna et partit tranquillement d’un pas souverain en direction de son acolyte, un peu plus loin. Le Révérend Matthew se détourna quant à lui vers Zalosta, à ses côtés.
-   Voilà ta nouvelle mission, Zalosta. Tue le renard.
Saïko autant que Zalosta écarquillèrent les yeux en se regardant.





  « Chaque année des millions d’êtres humains naissent sur Terre. Ils transforment des tonnes de viandes, de fruits et de légumes en tonnes d’excréments. Ils s’agitent, ils se reproduisent puis ils meurent. Ca n’a rien d’extraordinaire mais là réside le sens de notre existence : Naître. Manger. S’agiter. Se reproduire. Crever.
     Entre-temps on a l’impression d’être important parce qu’on fait du bruit avec notre bouche, des mouvements avec nos jambes et nos bras. Moi je dis : nous sommes peu de chose et nous sommes amenés à devenir pourriture puis poussière. »
Source : individu interrogé dans la rue au hasard d’un micro-trottoir.


L’Empire des Anges, Bernard Werber.




PS Fin de chapitre : La note de référence s'accorde très bien avec le titre du bouquin, vous ne trouvez pas ?



*****
***




A ce moment là, une brèche s’est ouverte, au fond de moi. Comme une faille. Une grande lumière est apparue, et c’était comme si un deuxième monde apparaissait à ma conscience.

« Un amour interdit
Sacrifié sur l’Autel
Du lieu maudit.

Mon Existence retournait à son Origine. Soudainement, toutes mes questions trouvaient leurs réponses. L’univers, la religion, la mort… Ah, c’était donc ça…

-   Tu nous as trahis… Et tu m’as fait porter le chapeau alors que…
-   Je dois te tuer, on me l’a ordonné.
-   Alors que c’était toi depuis le début… ?
-    N’y vois rien de personnel.

Je suis là où je dois être, et j’ai la réponse. Et pourtant, quelque chose d’autre semble m’attendre, comme s’il  me restait une question, une interrogation à mon Existence…

Du nom des amants réunis
Tu devras faire l’appel,

Ah… C’était toi… Tu m’appelais par mon prénom, mon vrai prénom…
C’était donc toi, que j’entendais…


Elle leva les yeux sur l’astre nocturne.
-   Je suppose que j’ai gagné…
Une seconde larme descendit le long de son museau.

Maman…

Et ainsi renaîtra l’Insoumis. »




NightDreamers
Chapitre 29 ~ Décision [Singing front of daybreak, the sing for rebirth of a new day 2/2]
Jeudi 10 Juin


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 06, 2010, 07:08:39 pm
PUTAIN TOT
C'est sanglant, affreux, captivant, trop bien écrit, atroce, effrayant, sublime, incroyable...
C'est ND quoi o__o

Cette fic déchire sa race, bon dieu de... Et Zalos qui... NON ZALOS POURQUOI POURQUOI TANT DE HAINE DIS MOI POURQUOI TANT DE HAINE *se fait embarquer par le FBI*

On sent que la fin approche, ça sent les révélations aussi... Mais bordel, ta fic c'est comme FMA : On lit, on trouve ça génial, et plus l'histoire avance, plus on trouve ça génial, à un tel point que jamais on aurait pu imaginer que ça deviendrait aussi génial .__.
...
Merde quoi! TOT

Bon ben... Bravo à toi, c'était extraordinaire. J'ai très hâte de lire la suite... Non, j'en crève à l'avance tiens. Bon courage, continue comme ça, lâche rien surtout, tiens bon, finis nous vite cette merveille! TAT


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 07, 2010, 05:18:08 pm
10 juin ! C'est pas si loin, c'est rassurant ça.
Donc ce chapitre o_o Mais...

*Regarde Sephyra se faire embarquer à côté*

Moui en somme ça résume assez. Nickel pour Zalosta soit dit en passant. Quoique, dur dur après, contre Saïko, j'me demande ce que ça va faire. Mais en concret, parce que la bataille j'sais ça va péter :'D

Hunter qui a comme qui dirait regressé mentalement pour laisser place à quelque chose d'encore plus mauvais qu'un Blowback qui s'amuse, ça fait flipper, c'est bien ça, vazy fiston o/ */se fait tuer/*

Moi je dis, même Kane, il ne peux pas ne pas savoir ce que c'est. 'Doit y avoir un truc, malgré l'air surpris.

Aussi, Shakti est juste mauvaise o_o Strife encore j'dis pas, mais Shakti quoi, c'est juste excellent à ce point, mais ça rend le côté tellement enfantin, envers Myosotis, on se rendrait pas compte de la gravité de la situation.

Et Zalos'VSSaïko, ça va péter o_o !

*/campe en attendant la suite/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 07, 2010, 11:35:21 pm
En attendant le jeudi qui vient, je vous propose quelque chose.
Le retour du making of ! Sans oublier quelques nouveaux délires originaux orchestrés par deux filles raides dingues de m*SBAF
N'ayant pas eu le courage de mettre à jour les deux autres interviews que j'ai de côté (c'est que c'est du boulot la mise en page), je vous propose pour me faire pardonner deux épisodes du making of.
Nous reviendrons donc à travers les scènes coupées sur les chapitres 9 et 12 ! Un retour aux débuts, ça va faire bizarre XD
J'espère que ça vous plaira ! =)



(http://fc09.deviantart.net/fs51/i/2009/320/7/8/NightDreamers___Enluminure_by_Donfy.jpg)

Chapitre 9
Révélations (Partie 0)

Donf baissa son « arme » et contourna en vitesse le bureau pour s’approcher de son Patron, dont la voix était dangereusement faible.
-   Patron, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous êtes blessé ? Demanda-t-il en reculant lentement le fauteuil en cuir coulissant.
-   Ils sont venus, ils ont pris les…
-   Les bouteilles… ?
-   Oui… J’ai pas eu le temps de les terminer…
-   Vous êtes complètement déchiré…
[Coupez !]


Le jeune homme sut alors qu’il assistait aux derniers moments de ce personnage si contradictoire.
-   Approche, Donf. Tu sais ce que tu as à faire maintenant, mais il faut que… Que je te révèle une dernière chose… Approche…
Le jeune homme s’abaissa un peu et se mit au niveau de son Patron.
-   Dans le tiroir gauche de mon bureau, tu trouveras ma collection de livres pornos… Fais-en bon usage…
[Coupez !]


Le bureau prit des allures mystiques. La nuit devint le témoin secret et muet de cette ultime confession qui ébranla l’esprit du cuistot.
-   Fais ce que tu as à faire, dorénavant…
-   Foutre le feu à la baraque et vous laissez crever là ?
-   T’étais pas obligé de le dire concrètement !
[Coupez !]


Ce qu’il devina, plus qu’il ne vit dans la pénombre, ne pourrait être décrit. Une sorte de serpent aux anneaux aussi épais qu’un pneu de voiture gisait sur le parvis de l’entrée, s’enchevêtrant lui-même dans son immense corps. Il était teinté d’un voile ténébreux, mais Donf aperçut avec netteté les deux globes aussi gros que son poing briller au milieu du fouillis d’anneaux. Deux yeux aussi sombres que le sang, d’un rouge menaçant.
-   Oh putain ! Un Arbok niveau 53 ! J’vais te capturer enfoiré !
*Eclats de rire de l’équipe, l’ambiance de la scène est complètement brisée. Donf se prend alors une pokéball en plastique dans la tronche. La caméra se tourne vers Zalosta, hors du champ de la scène*
        -     Tu vas arrêter avec tes pokémons, toi ?!
[Coupez !]


Le médaillon se mit à briller.
-   Saïko !
-   Il se passe quelque chose ! S’exclama le renard.
Myosotis s’approcha de lui à pas feutrés, les bras toujours croisés. Un cri dénaturé, féminin, leur parvint alors. Saïko se releva promptement, mû par une soudaine angoisse.
-   Faut que j’aille pisser.
[Coupez !]


Ils planèrent docilement au-dessus du vide, descendant très lentement, une douce chaleur les enveloppant. Les quelques vieux troncs d’arbres morts perchés à même le flanc ne les éraflèrent pas. Ils atteignirent le sol avec souplesse.
-   Mais comment tu peux faire ça… ? Demanda la jeune femme en se desserrant de son étreinte.
-   En fait c’est le type, là-bas, qui s’occupe du montage…
[Coupez !]


-   S’il faut parler, alors parlons peu mais parlons bien. J’ai des questions à vous poser.
La jeune femme offrit son plus beau sourire à Hunter. Celui-ci prit bien soin de ne pas descendre ses yeux sur le magnifique décolleté qui offrait une très belle vue sur les formes avantageuses de son interlocutrice.
-   Mais je t’écoute, mon tendre chasseur, susurra-t-elle l’air ravie, plongeant ses yeux d’un vert foncé dans le regard du jeune homme.
-   … Vous faîtes du combien en tour de poitrine ?
[Coupez !]


Neal revint enragé de la pièce adjacente. Il ramassa sa faux avec fureur. Mais alors qu’il allait s’élancer avec vivacité derrière ses adversaires, un signe de sa Maîtresse l’en dissuada. Elle avait levé la main d’un air stricte, l’interdisant de tout mouvement.
-   MAIS POURQUOI ?! Hurla-t-il sauvagement.
Elle se leva sévèrement et le regarda droit dans les yeux.
-   C’est les Soldes à Sephora, j’ai besoin de toi pour m’aider à porter les sacs.
[Coupez !]


Les étoiles, elles, étaient déjà là quand son histoire avait commencé. Quand leur histoire avait commencé. Et elles seraient encore les témoins immortels de ce qu’ils préparaient dans le secret.
L’homme à ses côtés la ramena brusquement à la réalité.
-   Lena, veux-tu tuer Sephyra ?
-   Je vais lui casser la gueule. Être si plate… Ca me fait honte.
*Sephyra intervient alors sur le plateau pour étrangler Lena pendant que celle-ci se marre souverainement. La caméra se tourne sur Donf, hors du cadre, allongé par terre dans son fou rire*
[Coupez !]



Chapitre 12
Ténèbres

-   Tu as bien fait comme il fallait ? Demanda la jeune femme sans détours, vêtue de sa cape rouge en soie qui ceignait ses formes resplendissantes.
-   Ils sont tous plongés dans le Monde de Celia. Je peux vous poser une question ?
-   Bien sûr, Loth.
-   Vous portez du combien en soutien-gorge ?
*Loth s’éclipse alors pour reprendre la scène du début alors que Lena éclate de rire*
[Coupez !]


Loth se détourna du spectacle et rejoignit la sortie en tirant une bouffée de sa cigarette. Lena se retourna vers lui alors qu’il atteignait les portes coulissantes.
-   Loth !
Il se retourna lentement en expirant sa fumée malodorante et plongea ses yeux dans le vert des pupilles de son interlocutrice. Celle-ci prit bien soin de ne pas couper le contact visuel avec sa victime.
-   Je fais du 95B.
[Coupez !]


Puis il déposa ses yeux sur le visage d’Hunter, qui semblait profondément endormi… Les sourcils légèrement froncés et la mâchoire un peu crispée.
-   Hunter… ?
Pour seul réponse, Donf eut droit à un léger grognement.
-   Tu fais un rêve érotique ou quoi, tu crois que c’est le moment ? Réveille-toi, feignasse.
Le jeune homme posa sa main sur le bras d’Hunter dans le but de jouer avec pour l’agacer dans son sommeil.
*Hunter éclate alors de rire en même temps que Donf*
-   On voit tout de suite que t’es l’auteur de cette merde, c’est pas possible… Mais laisse-moi tranquille bordel !
-   J’y peux rien moi !
[Coupez !]


-   Donf…
Hunter se releva sur sa couche et passa ses jambes en dehors du lit, s’asseyant sur le matelas.
-   J’ai cru que… Enfin… Que j’étais…
-   … C’est un peu poussé comme réflexion après un rêve érotique…
*Il y a alors un échange de regards entre Hunter et Donf, puis ils éclatent de rire au même moment*
[Coupez !]


-   Sephyra… ?
-   Je… Ca va… J’ai fait un cauchemar… Répondit celle-ci face au regard inquiet de ses amis, se massant le front d’une main.
-   Un cauchemar ? T’as juste trop bu, comme d’hab…
-   Ouais, rouge comme un poivrot. Tss…
-   Je bois si je veux, je suis majeure !
-   On est censés tourner une scène, là, merde ! *Dit Zalosta en se relevant sur sa couche, éclatée de rire comme Saïko sur son propre lit*
[Coupez !]


A ce moment là, ce fut Saïko qui se réveilla également dans un brusque sursaut, tout essoufflé, visiblement affolé.
-   Non non ! C’est pas… !
Il y eut un silence de quelques secondes. Puis Hunter imite Saïko de manière tout à fait méprisable. Tous les acteurs éclatent de rire.
-   On va jamais arriver à la terminer, cette scène !
[Coupez !]


-   Je me fous de ce que vous êtes ou de ce que vous faisiez avant que je vous connaisse ! Répliqua Sephyra en s’habillant. On s’est fait attaquer, on se réveille tous dans un hôpital alors qu’on ne sait même pas depuis combien de temps on y est, et tout ce à quoi vous pensez c’est vous foutre sur la gueule !
Elle passa son manteau rouge sur ses épaules, puis se rassit sur son lit pour mettre ses chaussures.
-   On dirait une bande de gamins qui ne pensent qu’à se battre. Vous ne croyez pas qu’on a autre chose à faire ?
-   T’as mis ton froc à l’envers.
-   Ah, merde.
[Coupez !]


Donf ne tourna pas la tête, le regard plongé dans la contemplation du ciel orangé, signe que le soleil se couchait.
-   Tu peux me dire pourquoi on parle tous les deux devant la fenêtre pendant que les autres s’habillent ?
-   J’en sais rien…
[Coupez !]


Donf ne tourna pas la tête, le regard plongé dans la contemplation du ciel orangé, signe que le soleil se couchait.
-   Je pense que… Celui qui a écrit le script doit tenir à une conversation devant la fenêtre entre toi et moi.
-   T’es encore sur ça, t’es chiant, va falloir refaire la scène…
-   Non mais, sinon c’est illogique je veux dire, ça n’a aucune utilité.
-   C’est toi qui as écrit l’histoire au départ.
-   Oublie ce que j’ai dis.
[Coupez !]



Hop là !
L'inspiration pour écrire ce genre de conneries est assez inégale, soit on a de bonnes vannes à sortir sans bien réfléchir longtemps, soit on réfléchit trop pour faire rire et... Ca sort pas. Ou on n'est pas sûr de soi.
Bref ! Maintenant place aux dessins, vous allez encore vous marrer.

On commence avec Sephyra qui nous a pondu ce soir même (un peu plus tôt dans la soirée) ce petit strip en 4 cases, un peu dans la suite de celui déjà fait par Kayra. Le clin d'oeil d'où son inspiration pour ce délire est venu est clairement visible pour les connaisseurs XD
De vous à moi elle a dit qu'elle en referait peut-être, gardons espoir, parce que je trouve cette initiative super marrante ! C'est bien dessiné en plus <3
"Conflit fraternel" (http://donfy.deviantart.com/art/Strip-ND-par-Sephyra-166843422)

On passe aux goodies !
Le pire c'est que je déconne qu'à moitié. Partant d'un délire msnesque pour changer, Zalosta nous a pondu de ces conneries mémorables ! XD
Alors rincez-vous l'oeil, ne vous dérangez pas, et pour toute commande, envoyez-moi un mp. *Meurt

Goodies "Poupée Kane" (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiKane-Zalosta-166844100?q=sort%3Atime+gallery%3Adonfy&qo=2)
Goodies "Poupée Zalosta" (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiZalosta-par-Zalosta-166844684?q=sort%3Atime+gallery%3Adonfy&qo=1)
Goodies "Poupée Sephyra" (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiSephy-par-Zalosta-166845109?q=sort%3Atime+gallery%3Adonfy&qo=0)
Goodies "Poupée Hunter" (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiHunter-Par-Zalosta-166845949)

Sur ce, j'espère que ça vous aura plu. Profitez-en bien ! D'autres making of sont à venir, et Zalosta a dessiné bien d'autres "goodies" encore. De quoi nous faire marrer !
Sur ce on se revoit jeudi, et ce sera moins drôle pour le coup... Mais plus "émouvant", en quelque sorte.
A la prochaine ! Et merci à vous qui dessinez, qui lisez, qui commentez, merci à vous grâce à qui NightDreamers est une aventure qui se vit réellement, autant pour moi que pour vous !
Tchao =)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 08, 2010, 07:31:54 pm
XD Extra! Mais j'ai trop hâte aux nouvelles interviews <3

Citation
-   Mais comment tu peux faire ça… ? Demanda la jeune femme en se desserrant de son étreinte.
-   En fait c’est le type, là-bas, qui s’occupe du montage…

Celui là était trop classe XDDD
Et enfin on apprend le bonnet de Lena... plus d'un seront intéressés si vous voulez mon avis...

*va continuer d'assister Saïko Strife*


J'ai super hâte à la suite ! <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 08, 2010, 08:43:56 pm
Alors pour commencer par le chapitre, j'adore toujours autant ! Avec Hunter qui pète un câble pas possible sur son père, ça promet ! Là je m'attend à des déferlantes d'énergies et à des déplacements de malade ! XD

La partie avec Zalosta me laisse perplexe, j'ai de plus en plus de mal à la suivre. D'un coté elle est avec les méchants, mais de l'autre elle apprécie encore quelques gentils ? C'est pas clair tout ça ::(:. Faudrait que Sephy viennent la réveilleur un peu.
Et je rêve ou Zalo semble avoir le béguin pour Saïko ? ::o:

D'ailleurs Saïko, parlons en...
...
Mais pourquoi tout le monde veut lui faire la peau à la fin ?! >0< D'abord Myo', ensuite Strife et maintenant Zalo ! Ils ont la phobie des renards ou quoi ? Après, une fois son combat terminé, ça va être Sephyra qui va débouler et vouloir le tuer, j'en suis sur ! XDD
En tout cas, Strife est super classe comme tu le décris, tu as tout compris à son comportement ! ^^ Et Shakti, mon dieu, quelle violence ! Je me demande ce que ça fait quand elle se bat sérieusement XD.

Bon et puis la dernière partie, Saïko VS Zalo, le Feu contre la Glace ! Je sais pas vous mais moi j'attendais ça ! XD Je sens que ça va faire un sacré choc (thermique) entre ces deux là. J'ai hâte de voir la suite mais en espérant que Saïko soit pas trop blessé, lui qui subit tout le monde, et que Zalo reprenne un peu ses esprits à la fin. Il nous faut une Dream Team pour affronter les méchants, et ça reste un membre importante quand même ! è_é
*Saïko repart sur le terrain comme un boxer tout en sommant Sephy de changer de camp elle aussi ! T^T*

Bon ensuite, le bêtisier ! Excellent ! J'adore le coup du pantalon à l'envers, ça fait tellement vrai ! XDD
Il y en a des bonnes et des moins bonnes mais l'ensemble reste amusant ! En tout cas, je trouve ça super ! A quand les autres interview-délires ?

Et les produits dérivés sont géniaux aussi ! J'adore le Comic Strip ! L'expression de Sephy à la fin est ultime ! En plus c'est la première fois qu'on la voit avec une mine autre que sérieuse/calme/attristée et ça le fait ! x)
Les peluches en jettent également, maintenant faut les créer en vrai ! Qui s'y colle ? Je commande d'or et déjà la peluche Zalo et Sephy, même si elles sont chers ! XD

Tu gères Bro, faut continuer de poster, même en période de Bac ! *SHBÖCK*
*S'introduit dans le campement de Zalosta et attend aussi la suite en chipant dans les réserves de nourritures de l'hérissonne XD*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 10, 2010, 12:53:25 pm
Bonjour à tous.
Nous sommes jeudi 10 juin, certains ont déjà eu des épreuves à passer. Je leur souhaite à tous, à vous, que je vous connaisse ou non, bon courage et bonne chance.
Mais pour le moment je vous demanderai de bien laisser ces histoires d'examen de côté. Car ce qui vous attend, c'est 16 pages de NightDreamers, 16 pages ou tout bascule peut-être, 16 pages qui, je l'espère, vous marqueront un peu pour certains passages.
Je tiens à remercier les personnes qui ont dessinés les illustrations de cette fic, et qui en dessineront encore si leur inspiration leur dicte ! ^^
Vous avez toute ma gratitude, j'espère qu'en lisant ce que j'écris j'arrive à vous rendre un peu la donne =)
Sur ce je vous laisse tranquille. En vous souhaitant une bonne lecture, je vous attend la prochaine fois pour le chapitre 30, qui sera la conclusion de cette troisième partie.
En attendant, laissez-vous porter par ce drame sanglant et tragique qu'est NightDreamers...



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)

A ce moment là, une brèche s’est ouverte, au fond de moi. Comme une faille. Une grande lumière est apparue, et c’était comme si un deuxième monde apparaissait à ma conscience.
« M… »
Mon Existence retournait à son Origine. Soudainement, toutes mes questions trouvaient leurs réponses. L’univers, la religion, la mort… Ah, c’était donc ça…
« Me… »
Ce n’est que ça, tout compte fait. Les humains cherchent à se débattre tout au long de leur vie sans savoir vers quoi ils s’avancent, mais… Moi j’ai trouvé. Je suis là où je dois être, et j’ai la réponse. Et pourtant, quelque chose d’autre semble m’attendre, comme s’il  me restait une question, une interrogation à mon Existence…
« Mel… »
Ah… C’était toi… Tu m’appelais par mon prénom, mon vrai prénom…
C’était donc toi, que j’entendais…
Maman…



NightDreamers
Chapitre 29 ~ Décision [Singing front of daybreak, the sing for rebirth of a new day 2/2]


Myosotis n’en pouvait plus de se prendre les coups répétés de Shakti. Cette dernière y prenait un malin plaisir, un sourire diabolique peint sur les lèvres ; cependant un plaisir qui décroissait au fur et à mesure. Et pour cause : Myosotis ne répondait même plus par des gémissements aux coups qu’elle subissait. Ses yeux mi-clos, plongés dans la contemplation du panorama qu’elle avait de côté au vu de sa position allongée sur son épaule gauche, restaient vides. La lueur battante qui qualifiait chaque conscience d’une envie d’exister, de survivre, quoi qu’il en coûtait, s’éteignait lentement. Elle referma ses paupières.
-   Allez, réagis ! Pourquoi est-ce que tu ne te défends pas ?! S’énerva Shakti.
Aucune réaction. Elle grimaça. Puis, levant son pied droit, elle le plaqua sur la tête de sa victime. Celle-ci eut un léger tressaillement.
-   Je vais écrabouiller ta petite cervelle sur le sable, ça fera un joli taboulé pour les lézards…, susurra Shakti en appuyant de plus en plus sur la tête.
Myosotis serra les dents. L’étau était insupportable. Mais elle n’avait plus aucune force.
La douleur s’aiguillonnait à mesure que la compression se renforçait. Elle avait l’impression que son crâne allait exploser. Alors qu’elle se sentit perdre connaissance, la souffrance étant trop grande, le poids sur sa tête se fit plus léger. Elle entendit quelqu’un parler avec son attaquante.
-   Si tu continues tu vas la tuer, arrête. Les chaînes sont foutues et Lucia n’est pas là, si elle meurt on aura aucun moyen de retenir son âme.
Dans sa demi-conscience, Myosotis vit apparaître une image. Celle d‘une clairière, nappée d’un liquide rouge.
Comme des tomâtes mures…
La lune se tenait haute dans le ciel, ronde et pleine. Myosotis trouva la force de s’appuyer sur son bras droit qui traînait devant elle pour se mettre sur le dos en poussant un soupir de lassitude. Elle contempla la lune qui éclairait l’horizon nocturne, loin au-dessus d’elle.
Comme cette nuit-là…
Un mince sourire vint bercer ses lèvres alors qu’elle fermait les yeux. Une autre image vint remplacer la première. Celle de cet homme qui lui tendait la main en la rassurant.
Nicolas… Pourquoi…
Son cœur bourdonnait à ses oreilles. Elle ne respirait plus que faiblement. Les pointes de ses cheveux bruns entouraient son front blanc. Une main sur le ventre, l’autre à plat contre le sable, paume vers le ciel, elle se laissa submerger par ses souvenirs. Tout ce que cet homme lui avait offert…
Dans le seul but de se servir de moi…
Elle n’avait plus rien. N’avait jamais rien connu, au fond, hormis un amour fraternel lui-même illusoire. Elle n’était qu’une coquille vide, abandonnée depuis le début. Alors elle comprit que, cette nuit-même, elle allait…
Mourir…
C’était une vérité qui venait de jaillir de son esprit, brutalement. Elle le sentait au plus profond d’elle-même. Et malgré ça, le même sourire continuait de bercer ses lèvres fines. Sa respiration se fit plus irrégulière. Son cœur se fit timide. Elle continuait d’entrevoir par bribes les images de ces quelques mois passés à avoir réappris à vivre, aux côtés de Nicolas. Une image, plus que les autres, s’immisçaient dans son esprit.
Elle était assise à la table de travail, un crayon dans une main, une feuille posée sur le bois devant elle. Elle se concentrait sur chaque trait, sur chaque lettre.
D’abord le « m »…
Le crayon reposait entre ses doigts, calme et serein.
« y », « o », « s », « o », « t », « i »…
Les sourcils froncés dans sa concentration, le bout de sa langue s’échappait d’entre ses lèvres plissées. L’homme la regardait faire, juste en face. Elle voulait y arriver. Seule.
Et enfin « s »…
Nicolas l’avait regardé en souriant, et l’avait félicité. Elle avait souri. D’un grand sourire, naïf et fier, d’un sourire enfantin et innocent. C’était la première fois depuis son réveil qu’elle souriait ainsi. Et pour elle, c’était certainement la première fois de sa vie.
C’était également la dernière.
Le souffle de Myosotis s’échappa avec difficulté de ses lèvres. Son cœur s’arrêtait de battre, lentement mais sûrement. Elle avait été manipulée depuis son réveil. Elle n’avait jamais été aimée par qui que ce soit. Elle n’avait connu personne. Elle n’aurait qu’à se laisser mourir, et arrêter ainsi de traîner un fardeau qu’elle ne méritait pas, qu’elle ne supportait plus.
Mel…
Myosotis rouvrit soudainement les paupières. Dans le ciel, la lune se tenait toujours aussi haute et inaccessible. Une image venait de s’empreindre toute entière de son esprit.
L’image de ce renard, au regard doux, et au sourire sincère. Son sourire à elle réapparut. Mais il était différent.
Ah… Je vois…
Sa vision se transforma.
Elle entrevit les failles de ce monde. Les codes de la mort. Elle tourna la tête sur le côté.
C’est pour ça…
Près d’elle, ses deux ennemis discutaient entre eux sans prêter attention à leur otage. Elle voyait les lignes palpiter sur chacun de leurs membres.
… Que je l’aime…
Alors elle se leva.


Saïko dévisageait Zalosta avec une soudaine crainte. Il n’y avait pas fait attention au premier abord, mais elle était apparue aux côtés de cet homme encapé.
La même cape que l’autre homme, ce Nicolas, se dit Saïko.
Et il avait donné un ordre à la hérissonne. Un nouveau sentiment se mit à croître dans le cœur du goupil. Un sentiment amer et destructeur, qui léchait sa conscience d’un feu sombre.
Zalosta pour sa part fixait le goupil, la bouche entre-ouverte. A côté d’elle, elle sentait le regard inquisiteur du Révérend Matthew. Elle ferma les yeux et calma les battements de son cœur. Elle évita de se demander d’où provenait ce malaise, et rouvrit les paupières en contemplant de nouveau son objectif.
Parce qu’il ne s’agissait que de ça. Un objectif. Un simple point qu’on voulait qu’elle élimine. Comme elle en avait éliminé tant d’autres par le passé, sur ordre, ou par envie. Zalosta refoula son malaise au plus profond d’elle-même pour se contenter seulement de sa mission.
Elle avait horreur du travail bâclé.

Saïko fit face à Zalosta quand celle-ci s’avança vers lui. Il tressaillit face au regard froid de la hérissonne. Et il comprit.
-   Tu les as…, murmura-t-il sans encore y croire.
Elle continuait de s’avancer.
-   Tu nous as trahis…
Elle s’arrêta non loin de lui et le transperça du regard. Il sentit les muscles de sa mâchoire se contracter sous la colère qui pointait en lui.
-   Et tu m’as fait porter le chapeau alors que…
-   Je dois te tuer, on me l’a ordonné.
-   Alors que c’était toi depuis le début… ?
-    N’y vois rien de personnel.
Un vent froid se leva. La fourrure de Saïko se mit à trembler. Mais ce n’était pas en réponse à la chute de température.
Sa colère prenait forme.
-   LÂCHE !

*****
***

La pendule murale sonna les coups de vingt-deux heures. Donf la fixa en grimaçant. Alors qu’il soupirait, Nathalie entra dans le salon.
-   Toujours pas revenue ? Demanda-t-elle.
Le jeune homme répondit d’un signe de tête. Il sortit son paquet de cigarettes et s’en alluma une en faisant glisser le cendrier sur la table jusqu’à lui. Sa sœur le regarda un instant.
-   Tu veux boire quelque chose ? Lui proposa-t-elle.
Elle avait beau faire des efforts, elle avait énormément de mal à laisser entendre sa gentillesse à travers sa voix. Ca avait toujours été un problème pour elle dans ce genre de moment où elle sentait qu’elle devait se montrer conciliante.
Son frère lui répondit par l’affirmative en se rongeant l’ongle du pouce de la main gauche.
-   Tu ne devrais pas être nerveux comme ça, lui intima Nathalie avant de repartir dans la cuisine. Elle est certainement partie faire un tour, elle va revenir.
Donf marmonna un bref « oui » peu convainquant. Il tira une bouffée de sa cigarette, et recracha la fumée dans le silence du salon sans parvenir à refouler sa nervosité.
Il avait un très mauvais pressentiment.


Sephyra se prit le coup de poing dans les côtes, là où elle avait déjà mal. Accusant le coup sans pour autant baisser sa garde, elle replia ses bras sur les côtés avant de balancer son poing droit en avant. Lena se le prit en plein dans la joue droite. Sans se départir elle non plus de la féroce envie d’en terminer, elle ne se laissa pas aller à écouter les tambourinements de son crâne qui la lancinait. Elles reculèrent d’un même mouvement avant de tendre leurs jambes respectives qui s’entrechoquèrent en un point parfaitement synchrone dans les airs. Elles grimacèrent toutes les deux en reprenant leurs appuis.
Elles étaient équivalentes en tout. Leurs mouvements se recoupaient, leurs coups se répondaient. Elles ne se départageaient pas, et ce malgré le temps que durait leur affrontement. Elles étaient toutes deux à bout de force. Mais elles ne souhaitaient, à aucun prix, laisser repartir son adversaire ainsi. Elles devaient mettre un terme à ce combat.
-   Je ne comprends pas…, dit Lena durant un de leur moment où elles prenaient leur distance pour se fixer. Pourquoi est-ce que tu ne t’en souviens pas ? Pourquoi est-ce que tu ne me crois pas alors que je suis là, en face de toi ?
-   Parce que je viens de comprendre qu’on me manipule depuis un petit moment, avait répondu Sephyra, à bout de souffle. Je ne sais même plus ce qui est vrai et ce qui est faux ! Je ne sais même plus quoi penser…
Une idée effleura alors l’esprit de la roussette. C’était tellement gros, tellement réaliste qu’elle se fustigea intérieurement pour n’y avoir pas pensé dès le début.
-   Mais si ça se trouve, toi aussi, tes souvenirs ont été manipulés…, s’était-elle entendue murmurer assez fort pour que son interlocutrice l’entende.
Celle-ci avait alors écarquillé les yeux. Sa bouche s’était ouverte comme pour répliquer, mais aucun son n’en était sorti. Il y eut alors un long silence sur la falaise que même les vagues ne parvinrent pas à briser. C’était comme si la nature toute entière s’était tue.
-   C’est faux…
Le menton de la jeune femme s’était mis à trembler. Devant le regard que lui portait Sephyra face à cette image, elle fronça les sourcils.
-   Ne me regarde pas avec cette pitié dans tes yeux ! Vociféra-t-elle.
Mais c’était déjà bien assez. Contrairement à sa voix, son visage, lui, exprimait toute sa détresse. Sephyra la regarda tomber sur ses jambes comme si le monde venait de s’écrouler pour elle.
-   Je suis ta sœur…, murmura-t-elle en fixant un point imaginaire devant elle.
-   Je n’ai pas de sœur...
Elle baissa les yeux, renifla, puis regarda à nouveau Sephyra et se mit à sangloter.
-   Mais si… Moi, je suis… je suis…
Et elle éclata en sanglots. Hurlant sa peine autant que son incompréhension, Lena pleura sous la lune, les mains posées sur le sol, à genoux. Elle était complètement perdue. N’avait plus aucun repère. Egarée par la folie, elle entrevit alors sur le côté l’un des deux bouts de sa lame qui reposait sur le sol.
-   J’ai fait une promesse aux étoiles…
Elle tendit le bras et récupéra la lame tranchante. Sephyra avait fermé les yeux un court instant avant de les rouvrir, décidée à se défendre s’il le fallait.
-   Je leur ais promis que je te tuerai…
Lena se releva très lentement. Ses yeux, cernés par la tristesse et par son égarement intérieur, vacillèrent en fixant la roussette. Mais elle était déterminée. Elle se raccrochait à la seule chose sur laquelle elle pouvait compter.
Elle était complètement perdue.
-   Je suis ta sœur, rétorqua-t-elle sur le ton de l’excuse. C’est à moi de prendre ta vie.
-   Ne fait pas ça, ne te perd pas dans la folie. Il faut s’allier pour faire payer ceux qui nous ont manipulés…
-   Personne ne manipule mes souvenirs ! Nous sommes sœurs, je le sais, je le sens au fond de moi…
-   Arrête, je suis sûre que tu penses le contraire…
-   Tais-toi !
-   Je ne sais pas ce qu’ils t’ont fait, mais tu n’es ni une humaine, ni une roussette. Tu n’es pas ma sœur.
-   LA FERME !
Hurlant sa rage, Lena se jeta sur Sephyra, lame dans la main droite. Celle-ci la regarda venir sans rien faire. Quand la jeune femme abaissa son arme en direction de sa victime, la roussette bloqua le coup de sa main gauche, attrapa l’avant-bras qui tenait le couteau, puis s’aidant de sa main droite fit faire une torsion à cet avant-bras. Un craquement retentit. Vive, Sephyra rattrapa le couteau dans sa chute, et dans un même mouvement s’abaissa sur ses genoux et balança la pointe de côté en direction de sa victime.
Il y eut un grand silence. Cette fois-ci, les vagues vinrent s’échouer bruyamment en contrebas, juste derrière les deux adversaires. Lena était restée debout, immobile ; Sephyra agenouillée devant elle.
-   Ca c’est pour la dernière fois, lâcha la roussette.
Un profond sillon tailladait le flanc droit de la jeune femme, d’où s’écoulait un large filet de sang. Sephyra se déporta sur le côté au moment où Lena tomba en avant. La roussette se releva en titubant malgré son assurance, et laissa tomber la lame au sol avant de fixer son ennemie qui tentait déjà de se relever. Elle gémissait. Des larmes tombaient à nouveau de ses paupières. Son visage, si beau d’ordinaire, était déformé par des sentiments contradictoires ; la peur, la colère, la tristesse, la souffrance…
-   Pourquoi…
Sephyra la regarda se débattre seule. Elle n’arrivait pas à se relever, et son sang s’écoulait de sa plaie.
-   Pourquoi…
Sa voix s’était faite plus faible. Elle parvint une ultime fois à se redresser sur ses bras seulement.
-   Pourquoi… La vie m’offre-t-elle tant de douleurs…
Puis, alors qu’une dernière grimace de tristesse vint déformer ses lèvres, ses membres tremblèrent et elle tomba en avant.
Pour ne plus se relever.
Sephyra baissa le museau en plaçant une main sur ses côtes. Puis elle regarda la mer qui s’étendait dans la nuit, à sa gauche. Une larme s’échoua sur le sol. La lune se reflétait sur les eaux calmes. Elle leva les yeux sur l’astre nocturne.
-   Je suppose que j’ai gagné…
Une seconde larme descendit le long de son museau.
J’ai gagné tellement de fois…
Sa vision chavira.
Mais je me demande encore ce que ça m’apporte…
Elle tomba lourdement sur le côté.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 10, 2010, 01:11:36 pm
Kane s’esquiva rapidement sur la gauche. Le poing mi-argenté mi-ténébreux d’Hunter le frôla. Mais c’était bien assez, avec cette somme d’énergie qui l’entourait. Une entaille transperça la cape de l’échidné et écorcha sa peau. Pris dans cette aura démoniaque, le jeune homme n’avait même pas besoin de toucher son objectif à proprement dire. L’effleurer suffisait.
Kane ne perdit pas sa concentration et leva son bras droit en hauteur. L’espace d’un instant, l’air autour des deux combattants sembla se contracter. Puis, légèrement en hauteur, il y eut une lueur luminescente, et un éclair fendit bientôt l’atmosphère sur Hunter. Un éclair blanc.
Celui-ci hurla en rejetant les bras sur les côtés, foudroyé. L’attaque ne dura qu’une seconde à tout prendre, mais elle était puissante et dévastatrice pour le commun des mortels. Hunter, cependant, ne mit qu’une seconde pour reprendre son souffle et décocher un sourire dément à Kane.
-   Même pas mal !
En temps normal, Hunter aurait déjà dû être mis hors d’état de nuire par l’intensité des attaques que lui infligeait Kane depuis vingt bonnes minutes. Mais rien ne fonctionnait contre cette créature.
Voilà la puissance d’un démon allié aux forces des ténèbres. C’est fabuleux…, ne put s’empêcher de penser l’échidné malgré la situation.
En retrait, Lisa et Snow étaient subjugués. A eux deux, les mêmes pensées leur venaient à l’esprit. Tel était donc le responsable du saccage dans la cave.
Un véritable Démon…
-   Bon, ça suffit.
Alors qu’Hunter se jetait sur lui, Kane leva son bras gauche en avant. En l’espace d’un clignement de paupière, le jeune homme fut pris dans un bloc de glace qui le congela et l’immobilisa tout à fait. Le visage d’Hunter, figé, exprimait la surprise. Kane s’avança pour contempler sa prise. Puis son museau, sous la capuche, exprima la consternation. Il eut juste le temps de s’abaisser en faisant un grand pas en arrière alors que de multiples ramifications d’ombres entouraient le bloc de glace et avaient failli l’attraper dans leur mouvement. Des fissures apparurent, de plus en plus grandes. Les ramifications s’étendaient sur toute la surface en compressant la glace pour la détruire. Avant que le bloc ne soit totalement submergé par les ténèbres, Kane put apercevoir Hunter lui faire un clin d’œil. Il y eut un silence de quelques secondes, puis le bruit de la glace se fissurant tout à fait déchira le silence de la nuit. Les blocs tombèrent à même le sol alors que l’ombre, immense, se déployait tout autour de la silhouette d’Hunter. Celui-ci se tenait au milieu et se massait nonchalamment la nuque d’un air désabusé. L’ombre revint à son point d’origine avant d’entourer à nouveau son propriétaire autour de l’aura blanche.
-   Ah la la, dit, « papa », va falloir faire mieux que ça si tu veux me choper… Mais je vois que tu veux jouer, reprit-il en souriant désabusement d’un air profondément mauvais. Jouons ensemble alors !
Et il se jeta de nouveau sur sa proie. Kane leva ses bras face à lui. Par l’effet du pouvoir auquel il faisait appel, sa capuche se rabattit brutalement en arrière, au même titre que sa cape qui claqua dans son dos. Son visage se tendit légèrement dans la concentration alors que Hunter se jetait sur lui, un sourire fou sur les lèvres. Une sphère bleutée apparut à quelques centimètres des paumes de Kane. Une sphère qui brilla timidement, avant de s’éteindre le temps d’une demi-seconde. Une violente lumière aveugla alors Hunter, le forçant à se stopper, juste avant qu’une violente explosion d’énergie ne le fasse reculer de force en se couvrant le visage d’une main. Un tourbillon prit forme entre le jeune homme et Kane. Ce dernier avait toujours les deux bras levés, contrôlant son pouvoir par ses mains. Le tourbillon forma un cône dont la pointe provenait de son contrôleur, et qui s’ouvrait face à Hunter. A l’intérieur de ce déchaînement de puissance brillait une violente lumière parcourue d’éclairs.
-   Hunter, si j’ai bien un conseil à te donner, sur ce coup…, murmura Kane en se préparant à lancer son attaque.
Ses sourcils se froncèrent et sa mâchoire se contracta.
-   Ne meurs pas.
Il se cambra en avant. Le lumière se fit plus aveuglante que jamais et fut accompagnée d’un son strident. Un coup de tonnerre, assourdissant, annonça l’attaque. Hunter abaissa légèrement son bras, mais il était trop tard pour esquiver. Un éclair, violent et énorme, sortit sans prévenir du fond du tourbillon pour le transpercer de part en part. Le jeune homme hurla de toutes ses forces, sauvagement électrocuté tout autant que transpercé. Mais l’attaque ne s’arrêta pas là.
Le tourbillon referma son cône sur lui-même pour former une large sphère qui tourbillonnait en son centre.  A ce moment là, Kane rejeta brutalement ses bras sur les côtés, sa longue cape virevoltant avec force derrière lui par la démonstration de sa puissance. Des dizaines de cônes de glace se projetèrent sur Hunter avec une rapidité hors du commun. Le jeune homme n’en put esquiver aucun. Il encaissa l’attaque sans même pouvoir hurler sa souffrance, le souffle coupé par les coups qui déchiraient sa peau et pénétraient ses chairs. Quand la sphère de tourbillon s’évapora dans les airs, Hunter fit un pas en arrière en grognant sourdement, le corps en sang, le visage crispé dans la souffrance et dans la volonté de rester debout.
C’est cette volonté qui causa sa perte.
La sphère à peine disparue, en même temps que la lumière, il eut à peine le temps de voir la silhouette de Kane se jeter sur lui avec vélocité. La main de l’échidné pénétra son abdomen dans une gerbe de sang. Hunter rejeta légèrement la tête en arrière, le souffle coupé, les battements de son cœur stoppés en pleine course. Puis il émit un gargouillement de sons rauques et souffrants. Les doigts de Kane fouillaient ses entrailles. Avant même qu’Hunter put se dégager, l’échidné trouva ce qu’il cherchait. Ses doigts frôlèrent une surface dure, contrairement aux viscères molles qui prenaient place à l’intérieur du corps. Il posa son index sur la Pierre, et Hunter hurla.
Snow et Lisa, en retrait, suivirent l’enchaînement des actions sans rien pouvoir faire. Lorsque leur ami hurla, ils virent son corps s’entourer d’un halo rouge. Puis l’aura blanche démoniaque, tout autant que l’ombre démesurée, disparurent. Kane retira sa main sans retenue.
Et Hunter tomba lourdement sur ses genoux avant de s’étaler de tout son long sur le sol, aux pieds de l’échidné.
Inerte.

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Lisanith et Snowkry (http://donfy.deviantart.com/#/d2riaed)

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La fumée se dissipa derrière le petit groupe alors qu’ils faisaient face à l’ascenseur du building présidentiel. Marvin, un peu en avant par rapport au couple, en profita pour fouiller ses entrailles et extraire la balle de son poitrail. Il avait repris forme humaine en y laissant quelques giclées de sang sur la moquette du couloir de l’hôtel qu’ils avaient quittés. Le jeune homme amena la balle devant ses yeux, la toisa en souriant finement puis la jeta sur le côté avant de s’avancer vers l’ascenseur et d’appuyer sur le bouton pour l’appeler.
Sans se regarder, Loth et Rika surent qu’ils venaient de perdre une très belle occasion d’en finir avec leur ennemi. Une occasion qu’ils regretteraient sûrement. Mais ils voulaient combler le vide qui leur creusait encore la mémoire. Leur existence reprenait peu à peu sa consistance au fur et à mesure que les pièces du puzzle semblaient trouver la bonne place au cœur de la machination de leurs souvenirs communs, mais ils leur manquaient encore une grosse partie à combler.
Sans se parler une seule fois, ils descendirent longuement dans l’ascenseur, bien au-dessous du niveau du sol, dans un sous-sol seulement accessible via cet ascenseur réservé aux plus hautes personnalités du gouvernement, en toutes apparences ; pour l’activer, il fallait une clé que Marvin possédait dans l’une des nombreuses poches intérieures que comptait son long manteau brun.
Au sortir de l’ascenseur, Marvin les conduisit dans un long dédale de chemins de terre. L’endroit avait quelque chose de peu rassurant, voir de dangereux.
Avec ses échafaudages en bois qui soutenaient les murs et le plafond, Loth et Rika surent qu’ils étaient dans une mine – ou en tout cas ce qui y ressemblait. De vielles lanternes illuminaient les couloirs d’une lueur fantomatique, en tout cas lorsqu’elles étaient encore allumées. Du reste, une étrange mine : des bifurcations sans logique apparente apparaissaient tous les dix pas. Sans un connaisseur, le sous-sol apparaissait comme un véritable labyrinthe dans lequel il était facile de se perdre et… De mourir.
Le jeune couple remarqua très rapidement qu’à chacun des passages de Marvin devant une lanterne allumée, la flamme se ployait très dangereusement, contrairement à leur propre passage. Ils n’avaient d’ailleurs aucune envie de détourner la tête en arrière : ils entendaient très bien quelque chose les suivre dans le dédale. Sans même avoir besoin de regarder, ils s’imaginaient très bien et à raison qu’une ombre vivante suivait leurs pas et éteignait les flammèches à leur passage. Devant eux, Marvin continuait d’avancer, silencieux. Ils n’avaient qu’à  le suivre.
Au détour d’une bifurcation, ils quittèrent soudainement la mine pour déboucher dans un vaste tunnel dont les parois étaient recouvertes de plaques métalliques. Un long tunnel en ligne droite. Le contraste entre les échafaudages de bois et les plaques en métal était saisissant. Le petit groupe traversa le tunnel plongé dans la pénombre pendant ce qui leur parut être une éternité. Étrangement une fois encore, malgré les ténèbres étouffantes, Loth et Rika parvenaient à voir distinctement la silhouette de Marvin juste devant eux. Mais c’était bien la seule chose qu’ils distinguaient ; le reste était plongé dans le noir.
Ils surent qu’ils avaient quitté le tunnel pour déboucher dans une vaste place sous terre quand leurs oreilles cessèrent de bourdonner sous l’effet d’être plongé sous le niveau du sol entre des plaques métalliques. L’air y était moins étouffant et l’atmosphère moins dense. Mais ils ne voyaient rien. Marvin se tourna vers eux. Il fixa Rika, le regard torve, s’attendant visiblement à ce qu’elle fasse quelque chose. Elle l’interrogea d’un air perplexe en levant une main devant elle.
-   Et bien, il fait tout noir, commenta le blond d’un air blasé.
Loth et Rika n’eurent aucune réaction, se demandant simplement si leur interlocuteur ne les prenait pas pour deux imbéciles.
-   Oui, on avait remarqué, conclu placidement Loth.
-   Fais quelque chose ! Répliqua Marvin, agacé, sans faire attention au jeune homme.
-   Mais que je fasse quoi ? S’impatienta Rika en fronçant les sourcils.
-   Tes pouvoirs !
Devant la réaction étonnée du jeune couple, Marvin soupira en se prenant le visage d’une main.
-   T’as vraiment tout oublié… Ils y ont pas été de main morte tu me diras. Bon. Tu sens ton cœur battre ?
Marvin posa sa main droite sur son torse. Rika fit de même, un peu hésitante, sans lâcher son interlocuteur du regard.
-   Ils ont ouvert notre porte. Tu le sens, ce fluide en toi, cette palpitation singulière ? Concentre-toi.
Rika ferma les yeux. Il lui semblait effectivement, depuis qu’elle avait regagné cette étrange apparence, que quelque chose résidait au fond de son âme, quelque part dans sa tête. Un crépitement, comme une flammèche qui ne demandait qu’à être allumée pour imploser. Mais ce n’était pas quelque chose de destructeur.
Sans vraiment y réfléchir, elle leva les bras à ses côtés, sans ouvrir les yeux. Sous le regard étonné de Loth et convaincu de Marvin, une lueur rougeoyante illumina les paumes de la jeune femme, éclairant doucement son visage. Sans prévenir, elle rejoignit soudainement ses deux mains l’une en face de l’autre, à quelques centimètres seulement d’intervalles. Entre les deux paumes, il y eut un semblant de crépitement, la lueur se fit plus vive ; puis elle présenta ses paumes face au plafond de terre, loin au-dessus d’eux, et une flamme apparut dans les airs, devant son visage. Elle rouvrit les yeux et contempla le résultat de sa concentration. Des souvenirs se ravivaient en elle, mais elle ne les comprenait pas et ne les entrevoyait que par bribes.
-   Qu’est-ce que c’est que ce délire… ? Commenta Loth en s’approchant de la jeune femme pour contempler la flamme, qui brillait doucement dans la pénombre.
-   Ce qu’on a gagné pour cause de la tragédie qui s’est établie sur notre famille après l’égoïsme de nos aïeux…, répondit Marvin qui avait perdu son sourire.
En cet instant, Loth et Rika reconnurent parfaitement le visage mélancolique de ce jeune garçon blond qu’ils avaient connus dans leur enfance. En cet instant seulement, le visage de Marvin redevint ce qu’il avait été. Un enfant triste, qui cachait une histoire mouvementée, mais qui avait toujours su sourire et remonter le morale à ses deux amis.
-   Bien, reprit-il. Maintenant, envoie ta flamme en bas.
Il désigna d’un mouvement du bras la pénombre en face d’eux. Rika le regarda, subjuguée par ses paroles en plus de par la découverte de son pouvoir. Elle avait perdu son agressivité coutumière. Elle était redevenue la petite fille, plus jeune que les deux garçons, toujours un peu étonnée, mais se gardant bien d’exprimer son ignorance du monde environnant.
Retrouvant son attitude passée, elle n’interrogea pas Marvin et se concentra à nouveau. Elle pouvait le faire.
Elle savait le faire.
La flamme bougea légèrement au début, hésitante. Puis elle s’avança et dépassa bientôt les deux jeunes hommes qui la regardèrent tracer un chemin lumineux dans les ténèbres. A la grande surprise de Loth, la flamme descendit. A leurs pieds se dressaient une falaise. Loth songea seulement à ce moment là qu’heureusement que Marvin connaissait l’endroit. Il aurait été facile de tomber dans la pénombre la plus complète. La flamme descendit de quelques mètres en contrebas avant que le sol ne fut illuminé faiblement par la flammèche.
-   Un peu à droite, je crois, continua Nicolas pour Rika. Il y a un brasero.
La flammèche se déplaça sur la droite, continua en avant, cherchant son chemin, un réceptacle où se poser. Bientôt, un bâton planté à même le sol apparut dans les ténèbres. La flammèche vint agiter le brasero et celui-ci s’enflamma rapidement. La lumière se fit plus vive ; mais pas assez encore pour illuminer complètement la grande voûte dans laquelle ils se trouvaient. Marvin demanda à Rika de procéder au même schéma deux autre fois. A chaque tentative – toute réussie -, la nouvelle flamme reprenait le même chemin en contrebas, puis illuminait un nouveau brasero. Quand les trois furent allumés (ils formaient un triangle de quelques mètres d’envergure), Marvin se tourna vers Rika et la félicita d’un sourire. Celle-ci se surprit à lui répondre en toute tranquillité.
Comme si rien ne s’était passé durant tout ce temps.
-   Et maintenant ? Demanda Loth en se tournant vers Marvin, ayant lui aussi perdu toute agressivité sans même s’en rendre compte.
Pour seule réponse, le jeune homme demanda à Rika d’allumer une nouvelle flammèche qui les guiderait dans le semblant d’escalier à leur droite, à même la terre, et qui descendait en longue courbe jusqu’en bas en suivant le contour du mur naturel. La faible lumière les guida, Rika tenant ses paumes face au plafond pour garder la flamme au-dessus de ses mains et devant elle. Elle laissa la flammèche s’évaporer dans les airs quand ils arrivèrent près des braseros allumés. Puis le couple se tourna vers Marvin. Celui-ci regardait droit devant lui, comme plongé dans ses pensées. Puis il se détourna pour fixer ses deux interlocuteurs. Il baissa les yeux le temps de chercher quelque chose dans l’une des poches intérieures de son manteau, et en sortit un parchemin enroulé sur lui-même qu’il déplia lentement. Loth et Rika le regardaient faire sans comprendre. Marvin lut le texte écrit à la plume depuis des temps immémoriaux à voix haute.
« Un amour interdit
Sacrifié sur l’Autel
Du lieu maudit.
Du nom des amants réunis
Tu devras faire l’appel,
Et ainsi renaîtra l’Insoumis. »
Aussitôt après l’incantation, le feu prit une énorme intensité sur les braseros et léchèrent les bâtons de bois pour former trois torches incandescentes. Avant même que le jeune couple ne puisse réagir, les flammes se dispersèrent sur les côtés, formant un triangle de feu dont la pointe se tournait vers le sud, là d’où ils venaient. Derrière les flammes, Loth et Rika cherchèrent à capter le regard de leur ennemi, conscients qu’ils s’étaient fait avoir d’une manière ou d’une autre. Mais Marvin regardait dans une toute autre direction. Les deux jeunes adultes suivirent son regard et restèrent pantois de frayeur en découvrant ce qui se présentait à quelques mètres d’eux. Ce qu’ils n’avaient pas pu voir dans la pénombre, mais qui était maintenant bien visible par les flammes rougeoyantes qui léchaient les ténèbres.
Une porte aux dimensions immenses trônait en plein milieu de la grande voute.

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Marvin (http://donfy.deviantart.com/?loggedin=1#/d2rnv2x)

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Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 10, 2010, 01:18:42 pm
Shakti ne ressentit aucune souffrance. Juste un mouvement d’air désagréable, et quelque chose qui s’échappait d’elle et qui lui fit prendre un teint pâle et surpris. Elle leva son bras gauche à ses yeux et contempla le jet de sang qui sortait de ce qui lui restait au niveau de l’épaule.
-   Qu’est-ce que…
Eut-elle juste le temps de balbutier ; car la seconde d’après, sous la puissance du pouvoir qui l’abattait, elle fut projetée en avant en crachant une volée de sang. Son corps s’étendit sur le sable, ses jambes détachées du tronc. Shakti hurla avant que son cri ne fut interrompu par un vomissement d’hémoglobine. Face à la surprise et à la vélocité de l’attaque, Strife n’eut que le temps d’assister à ce spectacle avant d’avoir le réflexe de s’éloigner d’un léger bond sur le côté pour contempler leur ennemie.
Myosotis se trouvait précisément là où Shakti se tenait une seconde auparavant, les mains pleines de sang, les bras encore levés par son attaque dévastatrice. Elle les abaissa lentement en relevant la tête, dévoilant son regard où ne résidait plus que haine meurtrière. Et sans plus perdre une seconde, elle s’élança sur le seul objectif qu’il lui restait à accomplir.

Un hurlement dans la nuit. Celui d’un félin. Nicolas détourna les yeux du combat entre Saïko et Zalosta pour regarder en direction de Strife et de Shakti. Il grimaça en discernant la silhouette de Myosotis qui courait vers lui et se retourna tout à fait pour faire face. La jeune femme se lançait avec une rapidité accrue par sa volonté de tuer. D’un geste, il fit signe au Révérend de venir lui porter secours. Ce dernier avait également entendu les hurlements et avait prêté attention à la scène. Il laissa donc le renard et la hérissonne pour rejoindre rapidement son acolyte encapé. Myosotis n’était plus qu’à deux ou trois mètres d’eux. Ils parvinrent à discerner son regard.
Des yeux munis d’une envie inébranlable, brillants du désir du sang. Sans même y faire attention, Nicolas fit un pas en arrière.
-   Appelle-la ! Ordonna-t-il au Révérend Matthew.
Mais celui-ci n’avait pas eu besoin qu’on le lui dicte. Il psalmodiait déjà quelque chose dans un langage incompréhensible et d’une telle vitesse d’élocution qu’il était impossible de soutenir ses mots étranges. Il leva son bras gauche, paume orientée vers son visage, ferma les yeux et récita quelque chose dans un murmure. Au même moment, Myosotis venait de prendre appui pour sauter du plus haut qu’elle pouvait et de toutes ses forces. D’un bon prodigieux, elle se propulsa en direction de Nicolas qui la regarda venir sans rien pouvoir y faire. Matthew leva alors son bras gauche en avant, droit vers la jeune femme. Un éclat rouge suivit d’un cercle complété par des formes géométriques complexes apparurent dans les airs juste devant les deux hommes avant de s’évanouir aussitôt. Et Myosotis stoppa sa chute à quelques centimètres seulement de sa proie, main levée à ses côtés et doigts tendus pour déchirer les lignes qu’elle sentait palpiter sous la peau de l’homme. Elle fut stoppée dans les airs, sans plus pouvoir bouger. Elle et Nicolas se lancèrent un regard réciproque de haine.
Puis un écran de fumée apparut dans la nuit, juste derrière les deux silhouettes humaines. Lucia en sortit. Elle s’approcha tout de suite de Nicolas.
-   Tu sais très bien que je n’aime pas qu’on fasse appel à moi sans prévenir…, susurra-t-elle d’une voix sifflante, empreinte d’une sourde colère.
-   Le sacrificiel est farouche. Immobilise-la, ordonna simplement l’homme.
Lucia contempla alors Myosotis sous les bandages qui entouraient ses yeux. Elle eut un fin sourire.
-   Normal qu’elle vous donne du fil à retorde…, murmura-t-elle sans rien expliquer de plus.
Une chaîne sorti alors de l’écran de fumée derrière elle et se traîna dans les airs avant de s’enrouler autour de l’avant-bras et de la main droite de la prisonnière. Matthew baissa son bras gauche après cela, et le maléfice se dissipa. Myosotis retomba à genoux. La chaine entraîna alors de force son bras à s’enfoncer dans le sable jusqu’au coude. Elle grimaça face à la pression énorme qui étira ses muscles.
-   Une seule chaîne ? Demanda Nicolas en contemplant sa victime.
-   Une seule devrait suffire, placée comme ça, éluda la femme. Qu’avez-vous fait des deux premières ?
-   Elle les a brisées.
Lucia regarda Myosotis un peu plus consciencieusement. Puis elle hocha la tête.
-   Impossible, elle n’a pas les bonnes capacités.
Nicolas pencha la tête en cherchant une explication avant de se remémorer les flammes qui étaient apparues. Il en fit part à sa collaboratrice. Cette dernière se retourna pour regarder le renard qui se battait à quelques mètres derrière eux. La hérissonne se tenait devant lui. Ils semblaient discuter. Le renard balaya l’air d’un coup de bras en criant quelque chose.
-   Ses flammes doivent être très spéciales…, murmura Lena plus pour elle que pour les autres avant de se retourner à nouveau vers Myosotis. Mais sans son aide, elle sera sous bonne garde.
-   Tout est prêt de ton côté ? Demanda alors Nicolas.
Elle répondit par l’affirmative.
-   Et pour le troisième ? Interrogea alors le Révérend.
-   L’entité qui l’a enrôlé s’en occupe, nous n’avons rien à faire de plus.
Puis Nicolas regarda la lune en plissant les yeux.
-   Lucia.
Elle le fixa un instant, puis hocha la tête.
-   Oui.
La jeune femme fit alors volte-face et repartie par l’écran de fumée. Ce dernier se dissipa lentement dans les airs après son départ.
-   L’heure est venue, déclara Nicolas en reposant son regard sur Myosotis.

Strife s’agenouilla près de Shakti. Celle-ci respirait par à-coups brefs et presque indistincts.
-   Cette espèce de…
Le renard contempla son acolyte, le regard dénué de toute émotion.
-   Alors comme ça tu vas mourir cette nuit, dit-il simplement.
Il regarda le corps démembré de la féline. Il ne lui restait plus que son bras droit pour seul membre. Le reste était découpé, parfaitement, sans bavure. Le sable, aux endroits meurtris, était déjà rouge du sang qui s’écoulait sans interruption.
-   J’ai bien peur de devoir affirmer… Que nous avons totalement sous-estimés le pouvoir de notre ennemie.
-   Je peux pas…
Saïko reposa son regard sur le museau de Shakti, tourné sur le côté, plaqué au sol. Elle avait les yeux fermés et la mâchoire serrée par ses efforts à rester consciente.
-   Je peux pas mourir… Maintenant… Pas comme ça…, balbutia-t-elle. Je peux… pas…
Elle écarquilla les yeux au moment où un dernier soubresaut lui arrachait un grognement de souffrance, puis elle expira longuement, dans un dernier souffle. Ses pupilles s’agrandirent sous la lumière de la lune. Et ses muscles se détendirent pour toujours.
Strife contempla son ancienne, dorénavant, collègue. Il se releva en soupirant distraitement, puis daigna créditer celle qui l’avait accompagnée toutes ces années d’un long regard froid.
-   Dommage…
Son museau s’étira d’un léger sourire.
-   Au final tu rejoindras bien l’enfer, mais sans moi et pas sur cette terre.


Elle s’était débattue dans un premier temps pour tenter de libérer son bras pris au piège, mais peine perdue. Essoufflée par ses efforts vains, elle baissa la tête avant de fermer les yeux. Alors c’était comme ça que tout allait se terminer… ?
Mel…
Elle revit les images du renard. Elle plongea à nouveau dans ses souvenirs, courts et peu nombreux, mais bien vivants. Ces longues marches à ses côtés, ces moments à deux, sur les chemins de terre, dans les forêts, perdus dans la campagne. Ces paysages ensoleillés qu’ils avaient traversé le temps de quelques semaines.
Mely…
Elle entendait quelqu’un l’appeler. Mais quel était ce nom, d’où provenait-il… ?
-   Myosotis, il va être temps.
La voix de Nicolas la tira de ses pensées. Elle releva lentement la tête pour le fixer. Il se tenait debout, devant elle. Le regard implacable.
Le sourire qu’elle avait connu et qui l’avait tant de fois rassurée avait définitivement disparu. Malgré sa trahison, elle en concevait une peine incroyable et infinie. Elle s’attendait encore à ce que son visage se détende, puis à ce qu’il lui tende la main.
« Viens, je vais te sortir de là. Tout est fini… »
Mais ces mots ne venaient pas. Il continuait de la regarder de ses yeux vitreux, sans aucune once de sentiment.
-   Réjouis-toi, tu vas enfin servir à quelque chose.
-   Nicolas…
Myosotis venait de baisser la tête. Sa voix n’était plus qu’un souffle.
-   Le temps où vous m’avez éveillée avec ce sourire et ce ton dans votre voix est bel et bien terminé, n’est-ce pas… ?
-   Il n’a jamais existé.
La jeune femme sourit.
-   Bien…
Oui, tout va bien…
Elle voulut se relever en oubliant que son bras était emprisonné. Elle ne réussit qu’à tirer dessus en se faisant à nouveau mal.
Tout va très bien…
-   Nicolas… Vous avez éduqué un monstre…
L’homme n’eut aucune réaction. Il assistait aux dernières paroles d’un simple pion sur un vaste échiquier. Il ne devait avoir en réponse aucune émotion.
Le soleil brille…
-   Vous lui avez appris à contrôler son pouvoir…
Elle posa un pied à terre en se tenant fermement sur le sol de sa main libre.
Les oiseaux chantent…
-   Et ce pouvoir va vous tuer cette nuit.
Elle leva son bras libre. Ses cheveux cachaient son regard. Au moment où Nicolas compris ce qu’elle voulait faire, il écarquilla les yeux en ouvrant la bouche. Le Révérend Matthew, à ses côtés, ne comprit pas assez rapidement pour sa part.
Le vent souffle sur les branches…
Un souffle balaya les pointes devant son visage. Elle fixa Nicolas, un sourire d’excuse sur les lèvres, le regard empreint d’une infinie tristesse.
-   Nous pourrons jouer tous les deux au papa et à la fille en enfer…
Alors tout se passa au ralenti. Nicolas leva un bras pour l’en empêcher, mais il était déjà trop tard.
Elle serra les dents et trancha l’air de sa main gauche en direction de son bras droit. La ligne de la mort céda, et une effusion de sang jaillit sous la lune. Sans prendre attention à la douleur qui s’empara de ses sens, elle se mit rapidement sur pieds. Elle n’eut qu’à faire deux pas avant de se jeter sur Nicolas. Matthew, pris par l’enchaînement des évènements, n’eut rien le temps de faire.
Il fait tellement beau…
L’homme et la jeune femme s’écroulèrent à terre, elle se tenant sur lui. Son bras droit, coupé net, pissait le sang. L’artère faisait jaillir le liquide comme un arrosoir sous la lune. Elle fixa son ennemi droit dans les yeux, leva la main gauche, doigts tendus, et attaqua.
Le gros point rouge qui palpitait au niveau du sternum de Nicolas ne demandait qu’à être atteint. Les doigts de Myosotis passèrent au travers de la peau comme dans du beurre. Nicolas eut un hoquet de souffrance. Puis le bout de son index atteignit le point.
Les cigales chantent dans le bois…
A l’intérieur du corps, il y eut une implosion intense. Nicolas cracha une gerbe de sang au-dessus de lui alors que son corps entier tressautait violemment. Il murmura faiblement le nom de la jeune femme dans un souffle rauque. Celle-ci retira vivement sa main dans une giclée de sang.
Et il me sourit, ce renard…
Nicolas n’avait pas eu le temps de souffrir. Les lignes étaient les traces, les points sa source. En touchant le point palpitant, Myosotis avait provoqué la mort, pleine et entière. Un voile se posa sur le regard de l’homme qui ne lâcha même pas un dernier souffle.
La jeune femme fut violemment tirée en arrière par le Révérend. Celui-ci eut un bref coup d’œil pour le corps de son acolyte, puis il reposa son regard tranquille sur la jeune femme qui ne se relevait même pas.
-   Il ne sera pas seul à rejoindre l’autre monde cette nuit, prophétisa-t-il d’une voix sourde.
Il enjamba la jeune femme, la prit par les bras, lui fit faire un demi-tour puis la traîna sur le sable. Elle se laissa aller sans résistance. Elle avait accompli ce qu’il lui restait à faire.
Dans son sillage se dessinait le poids de son corps jeune sur le sable, dont les grains s’imprégnaient d’une couleur foncée sur un côté. En ouvrant timidement les yeux, elle apercevait les étoiles qui brillaient, là-haut. Quand sa tête percuta plusieurs fois et sans retenue contre les marches du portique qui menait à l’esplanade, elle ne ressentit aucune douleur. Elle comprit à cet instant que cela provenait du fait qu’elle perdait trop de sang. Sa conscience filait entre ses doigts aussi rapidement que son hémoglobine.
Le Révérend la lâcha devant la statue de l’enfant. Puis il fit de nouveau le tour du corps de la jeune femme, se plaça à ses pieds et resta debout. Il ferma les yeux et se concentra. Une volée de sable fin s’éleva alors dans les airs, aux côtés de l’esplanade. Les grains volèrent en longs filets jusqu’à atteindre Myosotis, l’entourèrent puis la levèrent en hauteur. Ils la portèrent au-dessus de la statue, puis la mirent en position comme si elle se trouvait debout, planant dans les airs, son bras indemne plaqué à ses côtés. Le sable l’entoura complètement, l’enfermant dans un tombeau compact qui gravitait dans les airs à quelques centimètres pile au-dessus de la statue du petit garçon. Le Révérend gardait les yeux fermés, toujours concentré. Puis il leva son bras gauche devant lui, paume sur le côté.
Adieu…
Et il referma le poing.
Le tombeau se comprima sur le corps emprisonné et le sang vola dans toutes les directions.
Saïko…


« Mely… »
A ce moment là, une brèche s’est ouverte, au fond de moi. Comme une faille. Une grande lumière est apparue.
« Melys… »
Mon Existence retournait à son Origine. Soudainement, toutes mes questions trouvaient leurs réponses.
« Melysi… »
Puis la lumière se fit plus intense. Un bras se tendit vers moi. Sa main m’invitait à la prendre.
« Tout va bien… »
Je levai mon bras pour prendre sa main. Son visage m’apparut dans la lumière. Elle souriait. Je prenais sa main.
« Ne t’inquiète plus… »
Ah… C’était donc toi qui m’appelais ? Je t’ai cherché tellement longtemps, maman…
« Tout ira bien à présent, je suis là…
Melysia. »


Au même instant, sur une petite île, Lucia se tenait dans la même position que le Révérend Matthew. Au-dessus d’une statue représentant un homme dont le visage exprimait l’affliction, deux mains devant son visage prêtes à recouvrir les larmes qui glissaient sur ses joues de pierre, Millie et Arthur étaient tenus debout grâce à d’étranges ramifications d’eau claire qui comprimaient les deux corps inertes des enfants. La femme referma le poing, et l’entrave se resserra plus fort que jamais, craquant les os et labourant les chairs.
Le sang dégoulina sur la statue sans se diluer dans l’eau.

A Amelicäa, Flake étaient retenue encore vivante par des ramifications de lianes sorties des entrailles de la terre, au-dessus de la statue du vieil homme en colère. L’entité, en apparence un étrange lézard plus grand que la moyenne, lui faisait face.
-   Est-ce que ce sera long ? Demanda Flake après avoir une ultime fois refermé ses paupières sur ses yeux aveugles.
-   Je ferai en sorte en sorte que non.
C’est la dernière parole et la dernière voix que la renarde entendit de ce monde. Alors que l’entité refermait son poing pour que les lianes la compressent de toute la force de la malédiction lancée, Flake se surprit à se poser une étrange question, dernier point d’interrogation de sa longue vie.
Je me demande de quoi vais-je bien pouvoir rêver…
L’instant d’après, ce fut terminé.

« Melysia, viens avec moi… »
Sa main m’entraînait doucement dans la chaude lumière. Je n’avais plus peur.
« Tu ne seras plus seule… Plus jamais. »
Alors que j’avançais vers cette silhouette si réconfortante, elle eut un sourire étrange qui me fit perdre le mien.
Un sourire malfaisant.
« Non, plus jamais… Car je te garderai. »
La lumière brilla plus intensivement que jamais. La nuance de blanc changea lentement pour devenir d’un orangé foncé, puis d’un rouge sombre. La silhouette de ma mère sourit dangereusement.
« Bienvenue dans le bal du Sacrifice, chère petite spirale du Huit… »
Le rouge sombre sembla se diluer, comme de la pluie. Mais d’un liquide plus dense. Semblable à celle de ces légumes…
Des tomates mûres.
Du sang.


Celia apparut aux trois endroits, l’un après l’autre. D’abord la statue du petit garçon, ensuite celle de l’homme affligé, enfin par la statue du vieil homme furibond.
A chacun de ses passages qui ne prenait qu’une minute à peine, elle répétait le même schéma : sortant d’une ombre qui se mouvait sur le sol, elle apparaissait simplement dans la silhouette d’une jeune fille toute en noire, comme trempée par de la peinture. Elle tendait la main gauche, où siégeait l’étrange boussole, et la positionnait-en-dessous du visage de la statue. Le sang dégoulinait lentement sur la roche et semblait imprégner le personnage paralysé par le temps d’un rouge paradoxalement symbole de vie au-dessus des corps morts dont le liquide sombre provenait. A chacun des passages de Celia, une goutte de sang glissait jusqu’à atteindre l’œil gauche de la statue. Une nouvelle goutte glissait alors de la paupière du personnage, d’un rouge plus nuancé.
Une larme d’impuissance dans le Déluge des ténèbres.
La goutte tombait du visage de la statue pour venir s’écraser en plein milieu du cadran étrange de la boussole. En plein milieu des notifications nord, est, sud et ouest siégeait une paupière ovale refermée. Et à chacune des trois gouttes, elle s’ouvrit lentement.
Lorsque la dernière larme vint percuter le milieu du cadran et imprégner la mystérieuse ficelle d’or qui s’en extrayait et rejoignait la paupière, cette dernière s’ouvrit tout à fait en laissant apparaître une pupille profondément noire et très mince au milieu du jaune de l’iris ovale. La silhouette trempée de pénombre de Celia eut un fin sourire démoniaque tout près de l’entité qui avait tué Flake.

« Il est temps de procéder à l’ultime sacrifice...
Pour l’ouverture de la Porte. »





Au fond des ténèbres,
Dans ces lieux funèbres,
Combattons le sort :
Et pour la vengeance,
Tous d’intelligence,
Préparons la mort.

Marchons dans l’ombre ;
Un voile sombre
Couvre les airs :
Quand tout sommeille,
Celui qui veille
Brise ses fers…


Chœur souterrain, Gérard de Nerval



******
***

Celia (http://misical.deviantart.com/art/NightDreamers-C-E-L-I-A-167062350?q=favby%3ADonfy%2F12727480&qo=4)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 10, 2010, 01:23:00 pm
Toute la tribu était rassemblée pour ce jour. J’avais atteint l’âge, enfin.
Mon père m’a emmené dans une clairière pour me montrer les pouvoirs de notre clan. Puis ça a été mon tour de m’exercer. Enfin, il m’a ordonné de partir. Je devais parcourir le chemin tout seul.


-   Je me demande…
Une étincelle rose s’alluma au fond de ses prunelles alors qu’elle levait lentement ses bras à ses côtés.
-   … Qui de toi ou de moi va y laisser son pelage, cette nuit…

Mais c’était aussi un voyage au cœur de moi-même. Pour me trouver moi, ma conscience, l’Essence de mon existence. Communier avec la nature, ne faire qu’un avec elle.

-   Petites larves à l’échelle de l’univers… Je vous remercie de m’avoir éveillé. La Guerre Elémentaire peut débuter…

J’étais heureux de rentrer de voyage.
Le problème c’est qu’ils étaient là, mais pas de la bonne manière. Ils étaient tous allongés par terre. Des marques rouges vives peignaient le sol, leurs habits et nos maisons. Aucun d’eux ne vivait plus.


-   Je vois…, murmura-t-il pour lui-même. L’illusion se brise.
Le corps du jeune homme semblait translucide.

L’image qui m’a le plus marqué et qui me hante encore, c’est celle de mon père, le chef de notre clan, crucifié sur le portique de notre tribu, la gorge tranchée, les yeux révulsés.

-   Tu es la plus pathétique de nous deux, Zalosta…
-   Tu sais…

Depuis ce temps, je redoute la mort sous toutes ses formes. J’en ai une peur inconcevable.

-   … Si tu tiens tant que ça à mourir ce soir, je peux exaucer ton souhait.





NightDreamers
Chapitre 30 ~ Ouverture


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 10, 2010, 01:52:19 pm
o/ Pas déçue de lire tout ça ! Par contre pour faire un commentaire complet, dans l'immédiat, ça va être dur, j'dois digérer les infos qui sont passées d'un coup dans ce chapitre.

Bon déjà, des morts en plus, Shakti ! On l'aura pas vu assez celle là, ça a été vite expédié o_o' ! Nicolas, ça c'est fait */SBAF, Myomyo/Melmel a bien fait finalement, et puis merde hein, coupons-nous les bras pour tuer l'adversaire, s'il n'y a pas d'autres solutions.

Puis au final, même pour Myo/Mel... En fait, ça n'aura été qu'un vaste mensonge, même sur ce qui semblait enfin déboucher sur un semblant de délivrance, cf la mort de Nicolas.

Et puis... C'est, enfin, ça fait bizarre de retrouver Arthur et Millie ici... En fait les chaines ça permettait de retenir leur âmes, pas seulement d'occasioner des dégats divers, d'après ce que j'ai pu comprendre. Mais... Même Flake, n'empêche. Pourtant, Kane était son ami... quoique, ça me perd.

En fait si je rejoint chacun des perso' bouffé par les statues...
Ils se sont tous fait mené par le bout du nez par une personne proche de l'organisation. Arthur et Millie, par Zalosta */soupire/*, Flake par Kane, Myosotis par Nicolas... Puisque d'une manière, ils sont tous "fragile" sur un plan psy'... Chacun a été seul, à leur manière, jusqu'a trouver ces gens qui les ont aider, et à les faire "vivre" jusqu'au moment dit.

Bon déjà ça. Et puis... Donc Celia et sa boussole, dans la série un GPS Tomtom ne me convient pas. Puis, puis, puis !!

Citation
-   Je vois…, murmura-t-il pour lui-même. L’illusion se brise.
Le corps du jeune homme semblait translucide.

Je suis quasi-certaine de savoir qui ça concerne, et pourquoi, si je rejoint mon idée plus haut !

*Se fait trainer vers la sortie*

o/ Encore plein de suppositions foireuses à faire !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Juin 10, 2010, 02:49:32 pm
Wouha, ça devient moins joyeux tout d'un coup, ça se voit qu'on approche de la fin.

J'ai été cloué à mon siège durant toute la lecture, tout est magnifiquement bien retranscrit.
Les scènes sont dignes d'un film (ou d'un anime au choix), on sent l'émotion, la tension et la tristesse à chaque moment. D'ailleurs tu ma filé le bourdon Bro, c'est parfait avant le bac ça, mais je savais à quoi je m'exposais de toute façon ^^. Heureusement que tu as pas mis de musiques tristes avec, ça aurait été encore pire. XD

La façon dont Myo' se libère de son entrave me rappelle Raiden dans Metal Gear Solid 4, on voit la force de volonté des personnages dans ces cas là.
Je dois quand même dire que je ne sais plus trop quoi penser pour la suite des événements, surtout pour cet "Ultime Sacrifice", il me semblait que le cota avait été respecté, qui peu bien être le dernier ?

Voilà. Pas de truc complet pour moi aussi. Je trouve pas grand chose à dire et puis j'ai plus vraiment la tête à ça pour cette fois-ci ^^". C'est simplement Beau et Triste, je pense que ça résume tout.

Si tu postes la suite la semaine prochaine, je pense pas que je pourrais la lire car ça sera le moment fatidique du Bac (notre "Guerre Mondial à nous" comme je dis XD), donc d'ici le moment où je pourrais rattraper mon retard, j'attendrais impatiemment la suite de l'histoire !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 10, 2010, 02:56:31 pm
Commençons par le négatif (histoire de faire chier). Par deux fois tu t'es gourré de nom XD

Citation
-   Un peu à droite, je crois, continua Nicolas pour Rika. Il y a un brasero.
Si je ne me trompe pas, Nicolas est en fait Marvin, non?

Citation
-   Ses flammes doivent être très spéciales…, murmura Lena plus pour elle que pour les autres avant de se retourner à nouveau vers Myosotis. Mais sans son aide, elle sera sous bonne garde.
Et là, Lena=Lucia nan?

Bref, quelques fautes d'ortho mais rien de méchant. Et puis ben...
BON DIEU DE PUTAIN !

C'était une suite géniale. Bon je m'y attendais bien sûr, mais... Le fait qu'il se passe autant de trucs, ça fait plaisir. Ca sent le grand tournant, et ça sent la magouille démentielle à plein nez aussi. J'ai adoré que Shakti crève parce que je pouvais pas la saquer. Le décès de Myo-chan (ou Mel-chan plutôt) était très beau, poétique et tragique ; tout le monde s'y attendait, te connaissant qui plus est, mais c'est resté magique. Et le fait qu'elle tue Nicolas avec ses dernières forces n'a fait que renforcer ce sentiment du "finalement, tout finit comme ça devait finir"...

C'est nul le truc des sacrifices, tous ne font que crever de partout! TAT Pauvre Flake TOOOT
Et mon dieu, j'ai peur pour mon fiston, Saïko. Sois pas trop vilaine Zaza TOT
`*voit que son abonnement avec Strife est épuisé*

Oh... Ah? Ca y est! Je ne suis plus gras gauche de Strife! Mon bras est au chômage! Génial!! Je vais pouvoir sauver mon fils!!

*avant d'avoir pu se jeter sur Saïko, Sephyra se fait retenir par Strife qui lui appose un nouveau code-barres sur le bras gauche, juste en dessous de l'ancien*
Strife : Je renouvelle mon abonnement pour deux ans ^0^
Sephy : o___o Bon, ben...

*se tourne vers Saïko*

Désolée fils, mais maman t'aime, tu le sais TOOOT

*repart écraser les fleurs, en bras gauche qui se respecte*



Bon et à part ça, bonne continuation mon fils! J'aime ta fic, j'adule ta fic, je veux la suite et je veux que tous ces mystères trouvent résolution! Alors j'espère que tu comptes nous offrir la suite de cette merveilleuse histoire sous peu <3


PS : T'AS PLAGIE LE SARCOPHAGE DES SABLES DE GAARA, ENF**** *crève*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Juin 12, 2010, 09:38:13 am
Pardon pour le retard, papa T.T

J'ai beaucoup apprécié le dernier chapitre, bien qu'il y ait énormément de sang... Mais Flake a mourut !! T.T C'est pas juste, elle devait pas mourir Flake ! >.<

J'adore les descriptions, je les ai trouvés géniales. Que ce soit pour les morts des persos, pour les batailles... J'ai adoré.
J'étais contente de savoir que Sephyra avait gagné, même si étrangement j'avais de la peine pour Lena. Très franchement, ça m'étonnerait même pas que Lena soit vraiment sa soeur, même si ce serait peut être pas cool pour Sephyra... La fin de la bataille était bien décrite, et il y a autre chose qui me donne une raison de penser qu'elles sont jumelles : le fait d'être de forces égales, puisqu'elles faisaient les mêmes gestes en même temps.

Et Hunter, il a perdu >.< Même si a la fin de leur combat Kane avait l'air moins méchant, et qu'Hunter il commençait à me faire peur Oo En fait, s'il n'y avait pas eu de descriptions, on aurait pu croire à un enfant tout tranquille et tout, qui veut juste jouer avec son père, mais c'est pas vraiment ça >.<
Je me demande bien ce qu'était cette pierre... Hum, on verra bien. Par contre j'aurais pas aimé être à la place de Kane pour la toucher >.<

Loth et Rika reste trop chou ensemble ^^ Marvin me fait un peu flipper, par contre, avec son poème étrange aussi... Il a forcément une explication, ce poème. Qui est l'Insoumis ? Je suppose que le couple doit être Rika et Loth, mais je me demande vraiment qui est cet Insoumis.... Ah, et le passage de la découverte des pouvoirs de Rika était trop bien décrit, j'ai adoré !! >w<

Saïko, ne meurt pas !! T^T
Notre goupil national fait peur quand il est en colère... J'ai, en tout cas, compris d'où venait ce satané Strife ! *Se fait poursuivre par son grand-père* J'aurai jamais pensé qu'il était le négatif de Saïko, même si en fait c'est logique... Et pis Strife, il a même pas de sentiment quand il voit Shakti mourrir !! La pauvre Shakti même si elle est méchante, elle a du souffrir quand même >.<"
Et Myosotis... C'était trop triste ce passage !! Je voulais pas qu'elle meure, elle était trop chou avec Saïko ! T.T Elle a eu du courage pour se couper le bras, encore plus que pour tuer la personne qu'elle respectait le plus ! Mais j'ai adoré ce passage parce qu'il était touchant, avec ses phrases, là, où elle se rend compte que la seule personne qui compte vraiment pour elle, c'est Saïko...
D'ailleurs, t'as intêret à résister, Saïko !! >.<

Zalosta est pourrie (pardon Maman >.<"). C'est le seul mot qui me vient à l'esprit, même si en fait elle a quand même du bon, vu sa réaction quand Matthew lui a demandé de tuer Saïko (meurt pas, hein ?! é.è).
En plus, elle dit que Myosotis est pas sympa, mais comme a dit Matthew, c'est elle la traîtresse !! >.< Méchante Zalosta T.T Et pis c'est là que je me demande si elle n'a effectivement pas jouer la comédie pour Arthur et Millie (d'ailleurs, c'était bizarre de les revoir à la fin...). Nan, je pense pas >.< En tout cas j'espère pas !

Et pis Flake, ze voulais pas qu'elle meurt !! J'l'adore cette perso, c'est pas juste T.T En plus elle a du souffrir !! T.T
Celia me fait flipper. Je l'aime pas cette petite, je l'aime pas >.< Et pis, la chose qu'elle a réveillée, si je me plante pas, je l'aime pas non plus !! Je sens qu'elle va refiler des problèmes aux héros...
Ah, et pis la soeur de Donf ne lui ressemble vraiment pas, c'est impressionnant XD Lui est toujours joyeux, et elle a du mal à être sympa quand il le faut... >.<"

Bref, superbe chapitre, j'ai adoré !! Vivement la suite >w< Et encore désolée pour mon retard T.T 


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 12, 2010, 12:20:44 pm
Et c'est comme ca qu'on ce fait une réputation de chieuse. Mon premier com depuis des mois et c'est uniquement pour critiquer.
Alors je sais pas si ca a déjà été signalé mais il y a eu des confusions de prénom. Un Lena au lieu de Lucia et un Nicolas à la place de Marvin. A moins que je n'ai compris le texte de travers.

Citation
Ses flammes doivent être très spéciales…, murmura Lena plus pour elle que pour les autres avant de se retourner à nouveau vers Myosotis. Mais sans son aide, elle sera sous bonne garde.
Citation
Un peu à droite, je crois, continua Nicolas pour Rika. Il y a un brasero.

Ensuite j'ai été un peu déçue par ce chapitre pas dans le sens où il n'est pas passionnant, bien au contraire mais plutôt dans l'absence totale des émotions que j'aurais du ressentir. La mort des "sacrificiels" ne m'a pas du tout émue. Myosotis peut être parce que je me suis jamais vraiment attachée à ce personnage. Les enfants bon ils étaitent déjà morts. Flake parce qu'on a pas le temps de s'attacher à elle dans la fic. Donc un effet dramatique un peu loupé pour ma part dans ce chapitre. Hum le seul passage que j'ai trouvé bien c'est l'affrontement entre Kane et Hunter et encore je le trouve un peu léger trop expéditif. Kane n'est pas un seul instant en danger m'enfin vu le personnage c'est pas si étonnant, donc c'est pas un reproche. Par contre ce passage est bien le seul qui soulève une question que je n'arrive pas à résoudre dans le vaste puzzle qui constitue ton scenario.

Voila le commentaire qui servait à rien m'enfin j'ai promis de faire des efforts alors je poste.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 16, 2010, 08:17:45 pm
Yay ! Une critique ! Ca faisait longtemps, j'suis content !
Alors, prenons ça point par point...


Les cafouillages de noms, c'est entièrement ma faute. De plus c'est pas la première fois que ça arrive, c'est même récurrent dans mes relectures de corriger ces détails. Etant donné que NightDreamers est la fic reine des prénoms féminins en "a" (Zalosta, Sephyra, Melysia, Lena, Lucia...) ; si on ajoute en plus le fait que Lena et Lucia soient deux prénoms très ressemblants, effectivement, il m'arrive de m'emmêler les pinceaux. Ce n'est pas du tout un problème de repérage de perso, quand j'écris la scène je m'imagine le bon, c'est juste un défaut de "nom".
Donc désolé :'D

Si la mort des "sacrificiels" ne t'as pas émue, c'est presque normal j'ai envie de dire. La mort de Flake et celle d'Arthur et Millie même s'ils étaient déjà décédés n'a pas été écrite dans un style "émotif". Elles sont décrites, vulgairement et simplement dans les actions, pas dans les sentiments. C'est un point que tu as bien de soulever, parce qu'il peut entraîner des questionnements en effet.
L'effet dramatique reposait en fait sur le paradoxe qu'entraîne ce manque d'émotion et pourtant le nombre de personnages que la mort vient chercher dans un seul et même chapitre. Mon objetif c'était de jouer sur la balance sensible avec Melysia ainsi que sur le stricte descriptif des autres. J'avoue par contre avoir été un peu déçu pour Shakti, je comptais m'en servir plus que ça et malheureusement, je me suis fait rattraper par le rythme de mon scénario. J'espère avoir l'occasion de pallier à ça, qui sait en écrivant une sorte d'Origine à NightDreamers, mais je ne préfère pas m'avancer sur ce projet.

Pour Kane en effet, il est très difficile de mettre un tel personnage en danger. J'en ai longuement parlé avec Hunter lui-même donc de ce côté là, quand on connaît le personnage extérieurement à la fic, on n'est pas vraiment étonné de voir que notre échidné "maîtrise" (malgré quelques surprise) du début à la fin ce combat sans grands efforts.
Pour ne rien te cacher j'envisageais au départ quelque chose de beaucoup plus poussé, mais j'ai été obligé d'alléger la scène pour la suite du scénario. Eh oui, je dois malgré tout contrôler mes pulsions meurtrières XD

Encore une chose pour rester dans ce domaine des combats, j'avoue très franchement que je me rends compte avec les derniers chapitres écrits que je ne suis pas à l'aise là-dedans. J'ai une très bonne prédisposition à m'imaginer les combats en tête, vu comment j'ai été gavé de séries animées de bonne qualité dans ma jeunesse, mais à l'écrit, c'est très différent et très difficile... Surtout quand on décrit avec des pouvoirs surnaturels et sous-entendus très puissants "visuellement". J'ai toujours été plus à l'aise dans la psychologie que dans le combat.
Si seulement je pouvais créer des scènes animées, je vous en foutrai plein les mirettes par contre, mais malheureusement TOT *SBAF
Voilà donc pourquoi le combat Hunter vs Kane peut sembler court et expédié, vous n'auriez pas tort de penser ainsi, mais vous m'excuserez, je m'attache plus à la psychologie de mes personnages qu'aux attaques à effets spéciaux qu'ils peuvent produire. D'ailleurs j'ai précisé ce détail il n'y a pas si longtemps :'D

Par contre je suis très intéressé par la fin de ta critique. Si le seul passage qui soulève des questions à ton sens reste la scène entre Hunter et Kane, je demande à connaître ton avis et tes suppositions sur les autres liens et points d'interrogations du scénario ! Je considère pour le moment mener mon intrigue d'une assez bonne manière, les questions qui pullulaient au départ finissent par se recouper, on suit une sorte de ligne directrice qui est celle du doute profond, du questionnement de l'identité. Derrière les apparences j'aborde beaucoup de problèmes philosophiques sur l'identité, sur l'individu et aussi la collectivité.
Le domaine du rêve et de l'imagination est de mise également.

Bref. Faudra qu'on en parle, tu titilles ma curiosité, là ^o^
En tout cas merci pour "ces efforts" comme tu dis, c'est très enrichissant comme commentaire. Je suis toujours disposé à m'en prendre plein la gueule, même à ce stade de la fiction ! Je sais bien que ce que j'écris n'est pas exempté de fautes x)
En attendant j'en profite pour remercier les autres, je suis content que ça vous ait plu ^^
La suite très bientôt, vous inquiétez pas (d'ailleurs j'éditerai sûrement) !



EDIT (16/06)
A cause d'un contre-temps qui a bousillé mes dernières révisions avant les épreuves, j'ai largement le temps ce soir de passer vous poster la suite !
Je tiens à prévenir les retardataires qu'ils vont avoir du temps pour rattraper leur retard, puisque comme d'hab entre chaque changement de partie, je vais me laisser un petit temps de réflexion et de remise en route. Histoire de profiter aussi un peu des débuts de vacances quoi ! XD
Alors voilà, je vous laisse avec le dernier chapitre de cette troisième partie. A la prochaine pour la quatrième et dernière, ce sera l'ultime ligne droite pour la fin !



(http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2009/358/5/f/NightDreamers___Enluminure_2_by_Donfy.png)



Toute la tribu était rassemblée pour ce jour. J’avais atteint l’âge, enfin.
Mon père m’a emmené dans une clairière pour me montrer les pouvoirs de notre clan. Puis ça a été mon tour de m’exercer. Enfin, il m’a ordonné de partir. Je devais parcourir le chemin tout seul. Il m’avait donné les clés, à moi d’en trouver les bonnes serrures. Je suis parti une semaine dans la forêt pour trouver l’Essence de ce pouvoir qui faisait la fierté de notre tribu. Le Feu. Mais c’était aussi un voyage au cœur de moi-même. Pour me trouver moi, ma conscience, l’Essence de mon existence. Communier avec la nature, ne faire qu’un avec elle.
J’étais heureux de rentrer de voyage. Une semaine, sur toute une vie, ce n’est pas grand-chose, mais rentrer chez soi après ce temps passé seul dans la nature c’est quand même un grand soulagement. Et j’étais fier de mon niveau atteint.
Le problème c’est qu’ils étaient là, mais pas de la bonne manière. Ils étaient tous allongés par terre. Des marques rouges vives peignaient le sol, leurs habits et nos maisons. Aucun d’eux ne vivait plus.
L’image qui m’a le plus marqué et qui me hante encore, c’est celle de mon père, le chef de notre clan, crucifié sur le portique de notre tribu, la gorge tranchée, les yeux révulsés.
Depuis ce temps, je redoute la mort sous toutes ses formes. J’en ai une peur inconcevable.



NightDreamers
Chapitre 30 ~ Ouverture


Saïko leva son bras en gauche en hauteur. Un mouvement d’air tourbillonna au-dessus de lui. Quand il abaissa son bras, une bourrasque de vent se jeta sur Zalosta.
Celle-ci encaissa le choc en fermant les yeux. Ses pics volèrent derrière elle. La bourrasque semblait en fait passer tout autour d’elle, sans la toucher de face. Des éclats de givre, brillants sous le clair de lune, s’envolaient derrière elle. La hérissonne rouvrit subitement les yeux et fixa le bras gauche de Saïko. Celui-ci ressentit un frisson s’emparer de son membre, et sans même prendre le temps de le regarder, il se jeta sur le côté avec une telle vélocité qu’il disparut le temps d’une seconde du champ de vision de Zalosta.
Le renard avait quitté l’esplanade pour se réfugier sur le sable, à quelques mètres sur le côté. Les pouvoirs du clan du vent qu’il avait appris à contrôler durant son pèlerinage sur sa terre natale, il y avait de cela bien longtemps, finissaient par lui servir finalement… Il porta son bras gauche à ses yeux sans s’étonner de ce qu’il y trouva : une bande de givre, presque transparente, emprisonnait son membre.
Il entendit plus qu’il ne vit son ennemie apparaître devant lui, à quelques mètres. Un crissement sur le sable. Ses longues oreilles touffues tremblèrent légèrement, signe de  l’attaque qui s’annonçait. Saïko sauta en hauteur tout en réchauffant l’air autour de lui pour se positionner dans les airs sans retomber le temps de quelques secondes. La vague de glace passa juste sous ses pieds ; il avait sauté au bon moment.
Zalosta rabaissa son bras droit en regardant le renard qui retombait sur ses pattes. Ils se fixèrent. Puis Saïko bougea son bras gauche comme s’il cherchait à se défaire d’un parasite. Son membre s’enflamma d’une vive lueur, faisant fondre la glace. Puis il éleva ses deux bras face à lui, paumes orientées vers le sol. Le vent se leva une nouvelle fois, mais cette fois-ci, il fut accompagné des grains de sable qui lévitèrent dans les airs par milliers. Ils formèrent bientôt un voile compact à quelques centimètres au-dessus du niveau du sol, semblable à une langue de sable vivante. Puis l’écran se leva perpendiculairement au sol, face à Saïko qui se trouva protégé. Il releva ses paumes face à l’écran et se cambra en avant comme s’il souhaitait appuyer dessus. Le sable se jeta alors avec brutalité sur Zalosta. Chaque grain, de par sa vitesse, était devenu une arme dangereuse, pouvant transpercer la hérissonne par ses milliers de projection. Mais celle-ci n’émit aucune attitude de nervosité. Au moment où Saïko lançait son attaque, elle-même leva son bras droit face à elle, paume vers son museau. Elle serra le poing.
Chaque grain de sable se transforma alors en infime petite sphère de glace. Et chaque sphère nouvellement formée, au dernier moment avant d’atteindre leur cible, déviait de sa trajectoire pour contourner leur victime et s’amasser derrière elle. Saïko resta bouche bée. Le sable qu’il avait jeté sur Zalosta se trouvait transformé en innombrables grains de sable givrés, lévitant derrière la hérissonne. Celle-ci leva son deuxième bras face à elle, puis d’un ample mouvement, les ouvrit sur les côtés comme si elle s’offrait au ciel. Le sable givré se jeta alors sur Saïko.
Celui-ci dut réagir rapidement pour dresser un bras face à lui. Un mur de flammes s’éleva alors devant lui pour former un écran de protection. Malgré leur vitesse et leur nombre incalculable, les grains de sable étaient infimes et fait de glace ; ils dégelaient tous au contact du mur de feu.
S’attendant à ce qui allait se passer, Saïko déplia son bras sur le côté pour l’enflammer. Au moment où le mur de flammes s’évaporait dans les airs, Zalosta passait au travers des dernières flammèches pour se jeter sur Saïko, un bâton de glace entre les mains. Mais celui-ci avait prévu le coup. Il rejoignit face à lui ses deux mains enflammées et stoppa le bâton à quelques centimètres seulement de son museau. La glace s’égoutta entre ses paumes, tandis que les deux ennemis se fixaient cruellement. Une lueur rouge s’alluma dans le regard du goupil ; la hérissonne grimaça et réagit une demi-seconde trop tard.
Une langue de flammes lécha le corps de Saïko pour s’enflammer de tout côtés. Zalosta prit appui sur son bâton pour se dégager loin de cette torche vivante, mais le feu avait eu le temps de la toucher jusqu’aux avant-bras. Elle les leva à ses yeux : ses doigts, ses mains, ses deux avant-bras se recouvraient de cloques qui grossissaient à vue d’œil.
Elle agita ses deux bras en soupirant faussement. Le froid qui l’incarnait soignât bien vite les brûlures, sans plus de douleurs que ce soit. Puis elle fixa Saïko. Son regard pourtant dénué d’émotion brilla d’une lueur étrange, pour le coup. Son museau se peignit d’un sourire en coin. Saïko la regarda en haussant un sourcil, perplexe.
-   C’est bien la première fois que je prends autant de plaisir à me battre. Tu fais honneur à ton attribut, renard. Le feu contre la glace… Je me demande…
Une étincelle rose s’alluma au fond de ses prunelles alors qu’elle levait lentement ses bras à ses côtés.
-   … Qui de toi ou de moi va y laisser son pelage, cette nuit…
L’air se contracta derrière la hérissonne. La température chuta brutalement, et Saïko songea qu’une autre personne que lui avec ses pouvoirs de feu aurait très certainement contracté un profond malaise.
Sous le regard médusé et inquiet du renard, l’air se rassembla en tourbillon, juste derrière la hérissonne, formant une silhouette étrange. Puis le mouvement d’air prit une teinte bleu clair et sembla se solidifier. Saïko fit un pas en arrière sans parvenir à croire à ce qui se déroulait sous ses yeux. Un serpent de glace. Zalosta venait de faire apparaître un serpent tout de glace, qui semblait vivant et qu’elle maîtrisait à la perfection.
L’animal factice feula dans la nuit avec une force épouvantable, obligeant Saïko à se couvrir les oreilles de ses mains. Il grinça des dents en fixant cette créature. De taille conséquente, elle dépassait les deux hybrides d’au moins deux mètres, et se lovait dans ses anneaux comme si elle vivait en dehors du pouvoir de son invocatrice.
Saïko prit son médaillon dans la poigne de sa main droite.
-   Si tu veux jouer à ce jeu là…, proféra-t-il simplement en se concentrant. Apparais. FireFox.
Le médaillon émit une lueur aveuglante, puis Saïko se transforma en torche vivante. Les flammes semblaient venir de sous ses pieds pour se dresser en hauteur. Sous le regard tranquille, mais néanmoins curieux de Zalosta, les flammèches s’élevèrent en hauteur puis se courbèrent sur le côté pour revenir près du sol et former une étrange silhouette de flammes. La silhouette d’un renard, qui prit forme rapidement, et qui dominait le serpent d’un mètre de plus à peu près. Lorsque l’Esprit du feu ainsi invoqué ouvrit ses paupières, deux joyaux, plus rouges que les braises, s’illuminèrent entre les flammes pour contempler son ennemi de glace.
Le Firefox se cambra sur ses pattes avant. Les flammèches sur son corps grésillèrent, symboliques de sa fourrure de feu semblant se hérisser. L’Esprit-renard émit un jappement sourd de sous-entendus violents, puis gronda. Le serpent feula en réponse.
Zalosta sourit. Saïko fronça les sourcils en se concentrant. Chez l’une, le rose semblait se mouvoir dans ses yeux dénués de pupilles ; chez l’autre, c’était une lueur rouge qui se tenait vivante, léchant la conscience de son propriétaire du pouvoir du feu.
Puis Zalosta croisa les bras, et le serpent se jeta en avant, crocs dressés en signe d’attaque.

*****
***

Est-il ici ?
Est-il venu me sauver ?
Je l’entends arriver. Puis il s’agenouille à mes côtés. Je suis bien trop faible pour ouvrir les yeux.
« Sephyra… ? »
Je ne peux lui répondre. Mais le sourire que j’arrive à esquisser difficilement le rassure certainement, car il continue :
« Tout va bien. Je vais t’emmener loin d’ici. »
Un silence. Je pense qu’il vient de remarquer le corps de Lena, pas très loin. Il doit se demander ce qu’il s’est passé.
J’entends d’autres pas. Je vois… Il a dû appeler les membres du clan en renfort, pour me porter secours…
Je sens ses bras passer sous mon dos et sous mes genoux, puis il me dresse légèrement contre lui en prenant bien soin de laisser ma tête se reposer sur son torse. Et délicatement il se relève en me portant dans ses bras. Etrange, je ne sens pas sa fourrure…
« Tu n’as plus à t’inquiéter. Tout va s’arranger maintenant,  je suis là. »
Avec les dernières forces qu’il me reste, je tente d’ouvrir les yeux. Tout est flou. Lui me porte mais ne voit pas que j’ai à demi ouvert les yeux. Il avance. Il est venu à mon secours.
Donf…


*****
***

Kane s’agenouilla près du corps de son fils. Il posa deux doigts au niveau du cou de sa victime, puis émit un bref soupir de soulagement. Son cœur n’avait pas cessé de battre. Une lueur s’alluma alors à quelques centimètres au-dessus du jeune homme. Kane se releva et recula légèrement, haussant les sourcils de surprise. La lueur, presque timide, tomba doucement jusqu’à atteindre le dos de Hunter. Puis la lumière se fit un peu plus vive et entoura l’inconscient d’un halo réchauffant, presque rassurant.
-   Je vois…, murmura Kane pour lui-même. L’illusion se brise.
Le corps de Hunter semblait translucide. Puis il brilla. Son apparence se transforma alors en rejetant des scintillements lumineux. Son visage humain devint museau hybride. Sa peau ferme laissa place à une légère et courte fourrure noire. Ses cheveux bruns se levèrent en hauteur pour s’allonger en infimes pics dont la couleur ne changea pas, avant de se reposer doucement le long de son dos. Une queue apparut, se dressant en pointe.
Lorsque la transformation fut complète, les scintillements disparurent dans la nuit, sous la pleine lune. Snow et Lisa se regardèrent, peinant à croire à ce qu’il se passait sous leurs yeux ébahis.
Hunter était devenu un échidné noir.
Kane resta un moment à contempler son fils. Personne ne pouvait le voir, personne ne pouvait s’en douter, ni même l’imaginer. Parce que Kane était un personnage étrange, introverti et qu’on ne pouvait cerner. Mais à cet instant même, l’échidné sourit imperceptiblement, soulagé de retrouver son fils. Il revint près de lui, s’agenouilla, et posa délicatement une main sur la tête de Hunter. Et il resta un long moment ainsi, recueilli en lui-même. Puis son sourire disparut et laissa place à une affliction visible se peignant sur son museau.
Il se releva et tourna son regard vers les deux adolescents.
-   Approchez.
Sa voix était ferme, mais pas dangereuse, ni provocante. Snow et Lisa s’approchèrent de l’échidné, un peu hésitants.
-   Il est… ? Commença Lisa une fois arrivée près des deux hybrides, en regardant Hunter.
-   Non, rétorqua Kane. Mais vous ne pouvez pas rester ici.
A ces mots justement, il y eut un grondement sourd. Un grondement qui semblait provenir des entrailles de la planète. Les deux adolescents regardèrent en tout sens, visiblement peu rassurés. Le grondement en question était fort et intense, il ne faisait pas seulement trembler la terre, mais faisait également osciller l’air, et contractait l’atmosphère.
-   Prenez ce passage, il vous conduira en lieu sûr, continua Kane. Une fois arrivés là-bas, allumez toutes les lumières que vous pourrez, et ne les éteignez sous aucun prétexte.
Snow et Lisa fixèrent le passage brumeux qui venait de s’ouvrir à côté de l’échidné, encore moins rassurés. Le regard que Kane leur adressa ne leur permit plus aucune hésitation, cependant. Lisa aida donc à mettre Hunter sur les épaules de Snow, puis ils firent face à l’écran ténébreux. Juste avant qu’ils n’y pénètrent, Kane tendit une arme à l’adolescente ainsi qu’un chapeau blanc aux courbes légèrement redressées sur les côtés.
-   Tenez, c’est à lui. Il sera content de les retrouver.
Lisa prit le chapeau ainsi que le Desert Eagle métallisé noir, puis elle s’avança aux côtés de Snow dans la pénombre.
-   Ah, attendez, les interrompit une nouvelle fois l’échidné. L’un de vous deux a un portable ?
Lisa récupéra le téléphone dans l’une des poches de Snow. Kane lui dicta un numéro à enregistrer, puis les invita de nouveau à partir alors que les grondements s’intensifiaient. Ils entrèrent dans la chape comme s’ils pénétraient à l’intérieur d’un brouillard opaque. En une seconde, ils disparurent.
La dernière chose qu’ils entendirent avant que le passage ne se referme sur eux fut un grognement rauque et puissant qui s’élevait du plus profond passage souterrain de la planète.
Un grognement qui n’appartenait certainement à aucune créature de ce monde.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 16, 2010, 08:25:40 pm
Des amoncellements de glace s’éparpillaient ici et là dans le sable. L’un face à l’autre, éloignés de quelques mètres, Saïko et Zalosta en étaient toujours à se faire face. Entre eux, les deux invocations se jaugeaient du regard après leurs multiples attaques. Saïko, contrairement à Zalosta, était essoufflé. Son cœur se comprimait de plus en plus dans sa poitrine.
C’est pas normal… C’est comme la dernière fois…
Le serpent de glace, malgré le fait que son corps se fasse brûler de nombreuses fois, se relevait toujours en meilleur forme que jamais. Le feu liquéfiait la glace, mais le pouvoir de Zalosta semblait inépuisable. Celle-ci gardait toujours les bras croisés sur sa poitrine, le regard plus froid que jamais.
-   Pourquoi les as-tu trahis ? Demanda alors Saïko en élevant la voix, coupant l’air d’un geste brusque du bras.
La hérissonne ne répondit pas. Ne fit aucun geste.
-   Ils croyaient en toi… Je croyais en toi ! Reprit-il en appuyant sur le « je ». Depuis le début, tu… ?
Un instant, il se laissa aller à l’espoir qu’elle allait démentir toute cette mascarade. Mais à sa plus grande tristesse, Zalosta ne faisait toujours aucun mouvement pour lui répondre.
-   Je… Je ne te comprends pas !
C’est à ce moment là que Zalosta eut un mouvement. Un perceptible haussement de sourcils en regardant derrière son interlocuteur, légèrement sur le côté. De là où il était, Saïko discerna le regard de la hérissonne s’écarquiller. Interloqué, il détourna le museau en arrière.
Ce qu’il vit le laissa pantois de doutes.
Sur l’esplanade, un amoncellement de sable lévitait au-dessus d’une statue. Face à elle se trouvait l’homme qui avait amené Zalosta. Mais il n’y avait aucune trace de Myosotis.
C’est alors que le tombeau de sable se referma sur sa victime. Les gouttes de sang, innombrables, brillèrent sous la lune. Le cœur de Saïko s’arrêta de battre.
SAÏKO !
Trop tard. Un hurlement canin jaillit au fond de son âme, signe que son esprit protecteur s’était fait avoir. Sa douleur à lui, pour sa part, il la reçut avec une seconde de retard, encore sous le choc de ses affreux doutes. Sous la violence du coup, il fut projeté dans les airs sous des gerbes d’éclats de givre, et retomba lourdement en arrière.
-   Inattention. Ca pardonne jamais dans un combat à mort.
Il sentit son cœur se compresser dans sa poitrine. Retenant un hoquet de souffrance, il porta une main sur son torse. Celui-ci était givré. Puis une profonde faiblesse l’assaillit. Il se sentit privé de toute énergie.
L’Esprit du Feu avait perdu.
Sans qu’il ne le contrôle vraiment, plus par automatisme, le feu qui s’incarnait en lui dégela la glace qui emprisonnait son torse et l’empêchait de respirer. Il entendit les pas de Zalosta qui s’approchait de lui crisser sous les grains de sable. La vision légèrement floue, il la vit se dresser à ses côtés.
-   Je m’en doutais. Ces attaques ne fonctionnent pas contre toi, qui es habité par le feu…
-   Zalosta…
La voix du renard était faible. Pas seulement physiquement.
Il était gravement atteint par la trahison de Zalosta et les doutes qui le rongeaient quant à ce qu’il venait de voir.
-   Je t’en supplie, dis-moi que ce n’est pas vrai…
La hérissonne ne se départit pas de son regard glacial en fixant Saïko de haut.
-   Dis-moi qu’elle n’est pas morte, que ce n’est pas ce que je pense…
La mâchoire de la hérissonne se contracta.
-   Si, répondit-elle simplement avec toute la froideur qu’elle put trouver à mettre sur ce simple mot.
Les suivants, elle les cracha au visage du renard :
-   Elle est morte. Les sceaux sont ouverts, tout est fini. Ils vont ouvrir la Porte dans les minutes qui suivent, et le monde se consumera de lui-même à partir d’aujourd’hui.
Le regard de Saïko s’emplit de détresse. Zalosta ressentit un étrange sentiment inconnu lorsqu’elle vit les yeux du goupil s’embuer.
-   Pourquoi… N’avons-nous rien pu faire pour empêcher ça…
Il se couvrit le museau d’un bras en serrant les dents.
-   J’aurais voulu la protéger mieux que ça…, souffla-t-il dans sa tristesse.
Zalosta le regarda pleurer, les paupières mi-closes, sans faire un geste. Elle laissa ce tourbillon inconnu remuer les entrailles de ses émotions. Puis elle ferma les yeux et se détourna.
-   Tu es pathétique…, lâcha-t-elle en commençant à s’éloigner. Il n’y a point d’honneur à vaincre un adversaire diminué… ni aucun mérite.
-   Tu es la plus pathétique de nous deux, Zalosta…
La hérissonne s’arrêta et attendit la suite sans se retourner, surprise.
-   Je ne cache pas mes larmes, c’est vrai, mais au moins… Les miennes, je n’ai pas à les jouer, pas vrai ?
Il rit. D’un rire étranglé. Il n’avait même plus la force de se relever, autant physiquement que mentalement. Il n’aurait plus la force de se battre, de toute façon. Si Zalosta souhaitait le tuer ici et maintenant, il ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Elle était bien plus forte que lui. Bien plus âgée, bien plus expérimentée.
Plus âgée…
Saïko releva son bras pour regarder le ciel, et il sembla comprendre à ce moment là un pan de ce que pouvait ressentir Zalosta.
-   Je vois…, murmura-t-il en plissant les yeux. Tu n’avais aucune compassion à ce moment là. Ce n’était qu’un rôle que tu as joué. C’est… Tellement triste…
Zalosta se retourna de biais pour jeter un regard glacial au renard allongé par terre. Comment pouvait-il se permettre de lui faire la morale, étant perdant dans ce combat ?
Les perdants n’ont qu’à lécher le sol pour se repaître de leur défaite… Alors pourquoi… Pourquoi lui…
-   Tu es triste, Zalosta. Tu ne les aimais pas.
Elle détourna le museau.
-   Tu n’avais aucune considération pour ces deux gamins. Et pourtant eux, ils t’aimaient. Oui, tu étais… Comme une mère, pour eux. J’en suis sûr.
Elle ne dit rien ni ne fit aucun geste.
-   Et tu les as laissés mourir… Peut-être même les as-tu aidés à les tuer, quelque part, dans notre dos.
-   Tu sais…
Zalosta se retourna lentement vers lui, les traits de son museau déformés par une colère glaciale.
-   … Si tu tiens tant que ça à mourir ce soir, je peux exaucer ton souhait.
Elle rejoignit vivement le corps du renard et se baissa pour le prendre par les poils de sa fourrure, au niveau de son torse, avant de le lever face à elle. Saïko grogna de douleur en attrapant la poigne de son ennemie de ses mains. Mais il n’avait plus aucune force. Elle le fixa dans les yeux en rassemblant autour d’elle son pouvoir. Le renard trembla. Lorsqu’il souffla, sa respiration se mua en buée sous la lune.
Et pourtant il sourit. Zalosta leva des sourcils étonnés en le regardant. Comment pouvait-il continuer de sourire dans cette situation ?
-   J’ai raison…, balbutia Saïko dans un souffle de buée. Tu es bien la plus pathétique de nous deux, Zalosta.
Elle grimaça de colère, la lueur rose dans son regard se faisant plus dense. Le froid se raffermit et Saïko trembla encore plus violemment. Il avait du mal à respirer.
-   J’ai… J’ai raison…, persévéra-t-il tout de même en fermant les yeux pour se concentrer sur ses mots, la mâchoire serrée. Parce qu’au fond… La seule émotion que tu puisses ressentir… C’est seulement ta propre solitude…
Et il ouvrit un œil pour fixer son ennemie, un sourire victorieux sur les lèvres. Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais ne trouva rien à redire.
-   C’est triste…
Un instant, il sembla à Saïko voir une nouvelle émotion transparaître à travers les traits de Zalosta. Ainsi que dans son regard.
Elle percevait la tristesse de sa propre existence.
La hérissonne libéra soudainement sa poigne. Saïko tomba à genoux face à elle mais, l’esprit chancelant par le froid et le manque de force, il s’étala en avant sur le sable. Et pourtant il retint encore un peu plus le moment où fatalement, il tomberait dans l’inconscience.
-   Il est toujours temps de se rattraper, Zalosta… Même après le temps que tu as vécu…
Elle écarquilla à nouveau les yeux, le bras qui retenait Saïko encore levé devant elle. Elle fixait un point en face d’elle. Ses lèvres tremblèrent. Tout comme son bras.
Puis tout s’arrêta. Elle laissa son bras se balancer sur lui-même en baissant son museau. Et ferma les yeux.
-   Tu ne mérites pas de mourir ici et maintenant. Je le reconnais.
Elle porta son regard sur Saïko, étendu à ses pieds.
-   Je reconnais ta sagesse et ta valeur, Saïko. Et pour ça, tu ne mourras pas cette nuit… Contrairement aux ordres reçus.
Elle s’agenouilla près de lui. Il s’était évanoui. Elle sourit faiblement.
-   Mais nous nous retrouverons… Et ce jour là je n’aurai aucune clémence. Peu importe « ma tristesse ».
Elle se baissa un peu plus en posant ses mains sur le sable, puis murmura au creux de l’oreille du renard :
-   Fais de beaux rêves tant que tu le peux encore…
Puis elle se releva et s’éloigna. Derrière elle, ses pas laissaient des empreintes visibles sur le sable. Au-dessus de ce chemin éphémère, la lune semblait se dresser comme le faisceau d’une lumière d’estrade qu’un être éternel braquerait sur la scène de leurs combats.

*****
***

-   Marvin ! Explique-nous !!
Loth grogna en serrant les dents. Son interlocuteur ne daignait même pas leur jeter un regard. Les flammes les englobaient tout à fait dans un triangle de feu parfait, les empêchant de sortir. Mais il y avait quelque chose d’autre. Quelque chose de différent. Loth le sentait au plus profond de lui-même. Il se détourna pour jeter un coup d’œil à Rika qui le regardait également, et il sut à ce moment là qu’elle le ressentait aussi.
Un grondement s’élevait de sous terre.
Le cœur de Loth eut un soubresaut. La respiration soudainement coupée, le jeune homme porta une main à son torse où brillaient toujours les trois légers sillons que Marvin lui avait infligé un peu plus tôt – et qu’il avait oublié à tort. Mais ce n’était pas de ces blessures superficielles dont provenait le tressautement de son cœur. Grognant sourdement, il s’affaissa lentement à genoux. Rika voulut s’approcher, inquiète, mais elle tomba elle aussi, le cœur serré dans sa poitrine. Elle posa ses mains à terre en tentant de reprendre sa respiration, mais ses yeux écarquillés restaient apeurés. Terrorisés par l’afflux de données qui pénétrait leur esprit à eux deux.
Marvin se détourna alors pour les scruter derrière les flammes, une grimace méprisante peint sur ses lèvres.
-   Vous n’aviez toujours pas compris, c’est ridicule…
Loth revit Rika lorsqu’elle était jeune. Rika revit l’image de Loth et de Marvin, légèrement devant elles, un grand sourire sur leurs lèvres. Puis ils revirent ce qu’ils avaient vécus la nuit dernière. Le lien se tendait entre leurs existences.
Marvin eut un petit rire.
-   Et vous savez quoi ? Vous n’êtes que deux gros dégueulasses.
Rika se prit la tête entre les mains, refrénant un besoin grandissant de hurler sa peine et sa peur. Loth posa ses propres à mains à terre, le visage décomposé par la vérité qui se glissait à ses yeux, qui pénétrait son esprit et son cœur comme un poison qu’on avait lentement distillé avec maîtrise, en le manipulant.
En les manipulant.
-   Une relation entre un hybride et un humain est déjà mal vue, alors…
Loth se couvrit la bouche d’une main pour s’empêcher de régurgiter. La nausée l’attaquait avec force et troublait ses sens. Rika quant à elle avait le corps secoué par un rire nerveux, partagée entre l’envie de pleurer et celle de hurler.
-   Alors entre un frère et une sœur, n’en parlons pas, conclu sporadiquement Marvin, dont le rictus de mépris grandit plus largement encore.
Les yeux de Loth s’embuèrent. Il avait envie de crier « non ». Il avait envie de tuer Marvin. Tuer tous ceux qui les avaient manipulés. Il avait envie de partir, de fuir, loin d’ici, loin de tout. De tourner le dos à cette vérité bien réelle qui provenait d’un passé qu’il revoyait, qu’il comprenait enfin, après toutes ces années passées dans le vide le plus complet.
Rika posa une main sur son ventre en écarquillant les yeux. Puis ses doigts glissèrent lentement en contrebas, sans s’y diriger complètement. Tel était le lien qui la reliait à cet homme. Telle était la vérité qui les unissait, auparavant, maintenant et à jamais.
L’amour.
Elle s’était donnée à son propre frère. Ses forces la quittèrent à cet instant, ses bras retombèrent à ses côtés, ballants. Ses lèvres tremblantes se gorgèrent de ses larmes qui tombèrent sans retenue.

C’est à ce moment là qu’apparut une tâche noire devant Marvin. Celui-ci contempla Celia sortir de son antre sans surprise aucune, affichant même une humeur morne. La jeune fille, toujours peignée d’un noir liquide si bien qu’elle apparaissait en tant que simple silhouette, lui tendit la boussole. Le jeune homme s’en étonna.
-   Toi seul peux ouvrir la Porte, puisque la tienne est déjà ouverte…, résuma Celia dans un murmure lointain.
De fait, les lèvres sur sa silhouette ne remuèrent pas quand elle parla. Marvin retrouva son sourire à ces mots et tendit le bras pour récupérer le précieux objet. Puis il dépassa la Gouvernante pour s’avancer en direction de la Porte. Celle-ci restait complètement noire, haute et large de plusieurs mètres ; elle était tout simplement énorme, massive. Et elle semblait dormir en attendant que quelqu’un vienne l’ouvrir. Ce que Marvin fit.
Arrivé devant les lourds et immenses battants qu’encadraient deux pilonnes plus un portique, il tendit les bras, la boussole dans le creux de ses mains. Celle-ci se leva bientôt dans les airs, montant lentement jusqu’au portique qui couronnait le haut de la Porte. L’objet était rond en hauteur, ses points cardinaux, surmontés par un diamant chacun, étaient encadrés par un losange de verre. Au milieu du cadran trônait un minuscule trou qui laissait sortir la ficelle d’or, rattachée elle-même, sous le verre, à l’étrange œil ovale qui semblait scruter le monde et ses mystères, attendant de trouver son utilité. Le cadran était entouré d’une solide armature carrée en argent sombre qui s’élargissait en perspective par-dessous.
Arrivée face au massif portique, la boussole se leva sur le côté, présentant sa surface de dessous à la Porte et son cadran au reste de la grotte. Elle tourna sur elle-même tout en reculant vers le portique. Ce dernier sembla alors l’accepter quand elle s’approcha de lui. Il sembla en effet à Marvin, malgré la hauteur, que l’armature de la boussole venait d’entrer dans la structure, ne laissant plus de libre que son cadran. La ficelle d’or bougea soudainement en se tendant au maximum, alors que la pupille au centre s’amincit cruellement.
Le dernier sacrifice pour l’ouverture pouvait débuter.

-   Grand frère…
Loth releva légèrement la tête, sa main qui cachait une partie de son visage en retrait. Il tourna lentement ses yeux sur Rika, qui le regardait fixement, la bouche ouverte, tremblante. Elle répéta ses mots d’une voix étranglée, ses yeux se plissant dans sa détresse, ses larmes redoublant d’allure. Ses poings se serrèrent. Loth ingurgita difficilement. Son visage se décomposa littéralement, et il tendit les bras en direction de sa sœur. Celle-ci se releva à moitié, vivement, avant de se jeter avec force dans les bras de son compagnon, ses pleurs redoublant de violence. Il la serra contre lui en laissant ses propres larmes couler.
-   Nous n’avons rien fait de mal, rien du tout…, murmura-t-il. Nous ne savions pas, nous n’aurions jamais pu savoir, ils nous ont manipulés de bout en bout…
Les flammes à leurs côtés semblaient symboliser le feu destructeur qui léchait leur cœur. Ils avaient fait quelque chose d’anormal, d’insoutenable moralement. Ils en étaient dégoûtés et pourtant, quelque part, ils ne regrettaient pas.
C’était pour eux la concrétisation de leur amour en dehors de leur fraternité.
Lorsque la boussole se compléta dans la Porte, les flammes redoublèrent de violence et pénétrèrent le triangle pour s’avancer vers eux. Sentant que la température montait rapidement, Rika se desserra de l’étreinte de Loth et le regarda dans les yeux, sentant que leur dernière heure était arrivée.
-   Loth… ! Loth, je t’aime, c’est cette seule vérité que je veux garder !..., débita-t-elle entre ses larmes, le cœur lourd, apeurée par sa mort qui arrivait.
Il la prit par les épaules, fermement, en hochant la tête.
-   Moi aussi, dit-il simplement alors que les flammes arrivaient.
Aujourd’hui…
Elle sourit et éclata en sanglots. Il la rapprocha de lui et posa fermement ses lèvres sur les siennes.
Maintenant…
Elle le serra vigoureusement contre lui lorsqu’elle sentit les flammes commencer à brûler sa peau. Ses cris de souffrance s’estompèrent dans leur baiser.
Et à jamais…
Le feu lécha leurs corps réunis, et ils pleurèrent et hurlèrent ensemble de souffrance alors que leur peau se couvrait de cloques avant de rôtir.
Je t’aimerai éternellement…

Les flammes montèrent haut sous la voûte, anormalement. Lorsque le couple interdit du sacrifice agonisa enfin, un éclat brilla là où ils se trouvaient. Un éclat brillant, qui monta dans les airs jusqu’à se positionner au-dessus du feu avant d’éclater en multiples scintillements. Les infimes étoiles brillantes dessinèrent alors deux courbes qui partaient en inverse direction avant de se rejoindre par le bas.
Un cœur.
Puis la forme changea de couleur, passant d’un blanc presque rose brillant au rouge puis à l’écarlate. Le sol trembla. L’air s’amplifia d’un mouvement surnaturel. Le vide se contorsionna sous l’effet du puissant sortilège qui s’ouvrait à ce moment même. Le cœur écarlate éclata bientôt comme un miroir dans un craquement sonore. Le triangle de feu, dont les flammes s’étaient légèrement calmées pour reformer la forme géométrique, brilla à son tour intensivement. En son centre, là où les corps carbonisés de Rika et de Loth reposaient, un cercle rouge apparut en surbrillance sur le sol. Un cercle où se croisaient quantité de formes géométriques complexes. Des lettres d’une nature inconnue s’inscrivirent rapidement, puis la magie s’activa en réduisant les deux corps inertes en poussière. Un rayon de lumière traça bientôt un trait entre le centre du cercle et le centre du cœur. Un deuxième traversa aussitôt les airs pour recouper le cœur et la boussole.
Et la Porte trembla.

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Rika et Loth (http://donfy.deviantart.com/art/Rika-et-Loth-Sephyra-167894119)

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Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 16, 2010, 08:27:50 pm
Le chat ouvrit soudainement ses paupières sur ses yeux de félin. L’esprit aiguisé, il se leva, sa queue fouettant l’air derrière lui. Au-dessus des décombres du manoir, la lune se teint lentement d’une robe rouge, sombre. Les pupilles de l’animal reflétèrent le malheur qui s’abattait sur ce monde.

Dans la forêt, le renard se cambra soudainement, la fourrure hérissée. Il jappa en fixant le sol quelques secondes, puis recula soudainement en couinant, les oreilles rabattues en arrière, la queue entre les jambes. Il s’enfuit à toute vitesse en direction de sa tanière.

Les oiseaux de tous les continents, perchés où qu’ils soient, s’envolèrent d’un même claquement d’ail au-dessus du sol en piaillant bruyamment.
Les chiens et tous les autres canidés, dans chaque maison, dans chaque région du monde  hurlèrent ensemble.
Les chevaux hennirent avec force dans leurs clos. Les vaches beuglèrent puissamment. Leurs sabots claquaient sur la terre sans retenu, semblant vouloir se retirer à chaque pas, ne plus souiller cette partie devenue impure.
Les sonars des pêcheurs sur leurs navires de pêche, en pleine mer, enregistrèrent les mouvements soudain désordonnés des bancs de poissons. Ceux-ci, d’ordinaire étudiés et calculés à l’avance, se dispersèrent sans logique aucune.


Les trois diamants symbolisant les points cardinaux est, ouest et nord brillèrent avec force. La ficelle était plus tendue que jamais, la pupille étrange, dilatée, semblait concevoir un plaisir malsain à l’évocation du sceau qui s’ouvrait sur son pouvoir. Le quatrième diamant, représentant le sud, s’illumina alors d’une lueur fantomatique, hésitante, avant de s’affermir soudainement. Le grondement qui résonnait dans les entrailles de la terre se répercuta alors sur la planète, faisant vibrer le sol avec puissance. Et un rayon lumineux apparut soudainement sur la Porte, coupant de haut en bas les deux battants qui n’apparurent véritablement et matériellement qu’en cet instant ; tout comme d’étranges reliefs qui sortirent de la Porte. Des sculptures gravées à même l’édifice, dans des postures étranges. Certaines semblaient tomber du haut des portes ; même spectacle étrange sur les pilonnes. Dans le renfoncement du portique, des personnages maléfiques, tels que des succubes ou des squelettes, étaient représentés en train de précipiter d’autres formes vers le bas des portes, dans une longue chute. Au milieu de tout ça, mis en avant par rapport aux autres personnages, un homme semblait penseur, contemplant la scène, un poing replié sous son menton. Au-dessus du portique siégeaient trois formes humaines dont les têtes se touchaient presque, une main tendue en avant. C’est là que siégeait dorénavant la boussole, toujours aussi lumineuse par ses points cardinaux.
Le grondement s’intensifia alors que le rayon de lumière symbolisant la rupture des battants refermés depuis des siècles s’évaporait lentement. Puis tout redevint calme, brutalement. Marvin contemplait comme un enfant curieux cet étrange spectacle. Celia, en retrait, y assistait non sans joie, également.
Alors les deux lourds battants s’ouvrirent. Ils pivotèrent très lentement sur eux-mêmes, découvrant au fur et à mesure des secondes qui les séparaient de leur fermeture l’espace qu’ils avaient gardés piégé pendant si longtemps. Marvin eut un mouvement de recul. Un sourire blanc, contrastant du noir qui la peignait, apparut sur le visage de Celia. Derrière les battants qui continuaient de s’ouvrir, un tourbillon noir semblait faire tourner sur lui-même un rouge dilué et menaçant. Le tout donnait une profondeur abyssale, ouvrant sur un monde damné où régnaient les pires horreurs jamais imaginées. Les battants se stoppèrent alors dans un écho de pierre. Ils n’étaient pas totalement ouverts, les statues en relief sur leurs devantures les empêchant de se coller aux pilonnes. Mais c’était déjà bien assez pour connecter ce monde à celui qui se présentait derrière la Porte. Un grognement rauque et puissant résonna alors des tréfonds de l’Enfer pour venir se répercuter avec une force démesurée sous la grande voute.
Et deux fentes aussi rouges que les braises s’ouvrirent bientôt dans ce tourbillon maléfique. Deux fentes énormes, à la lueur cruelle et perverse. Aucun pendant sadique n’avait son équivalent dans ce monde – pas même les Ténèbres. Marvin en resta tétanisé sur place, la bouche ouverte, les membres tremblants. Il avait perdu toute son assurance.
Le grognement résonna plus lourdement, et les fentes s’amincirent.
-   Depuis combien de temps…
La voix était grave, caverneuse. Inhumaine. Et pourtant elle parlait le dialecte humain. C’en était incompréhensible. Personne ne pouvait assimiler telle abomination.
-   … Suis-je plongé dans ce sommeil…
Marvin, tremblant des pieds à la tête, fit un premier mouvement pour se retourner et s’enfuir loin de cette horreur sans nom. Mais à peine avait-il fait un pas en arrière qu’une patte énorme se fraya un chemin derrière le tourbillon, dépassa sans prévenir les lourds battants de marbre pour venir s’écraser sur la terre. Sur Marvin. Le membre inhumain, composé de cinq longues griffes qui s’enfoncèrent dans le sol, recouvert de rouge pour ce qui lui servait de peau sinueuse, était tellement immense que le corps du jeune homme fut entièrement happé par la force prodigieuse qui venait de s’abattre sur lui en l’espace d’une seconde. La nappe de sang qui résultait de son corps écrasé n’était même pas visible sous la patte inimaginable.
-   Petites larves à l’échelle de l’univers… Je vous remercie de m’avoir éveillé. La Guerre Elémentaire peut débuter…

Les quatre diamants de la boussole brillèrent intensivement. Un cercle luminescent apparut devant chacun d’eux, suivit d’un son cristallin qui symbolisait l’ouverture des sceaux. La ficelle d’or se teinta d’un rouge sombre, du sang des sacrificiels. Et la pupille apparut alors hors de la boussole, juste devant, s’ouvrant sur elle-même pour contempler le monde qu’elle allait damner.
Le tourbillon derrière la Porte s’intensifia dans son mouvement en spirale. Les flammes de l’Enfer semblèrent bouillir, rugissantes, flamboyantes. Celia, perdant son sourire, replongea dans son monde en vitesse pour éviter la déflagration qui résultait de l’activation du sortilège.
Alors l’Enfer sortit de son antre dans une immense colonne de flamme.

Cette nuit là, tous les habitants de Station Square moururent dans leur sommeil pour la plupart, sous la déflagration qui détruisit la métropole en l’espace d’une seconde. Le monde entier trembla sous la puissance du pouvoir damné. Les immeubles, les maisons, les échoppes, les corps, les arbres, les fleurs et les taillis, tout fut réduit en poussière dans un périmètre de plusieurs kilomètres autour de Station Square, dont l’épicentre en était le building présidentiel. Et chacun des habitants du continent, où qu’ils se trouvent, purent voir une colonne rouge flamboyante s’élever loin dans les airs, percer la nuit et l’espace pour s’enfoncer loin dans l’insondable obscurité.

La Porte était ouverte.


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La Porte de l'Enfer, par Rodin (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/09/Rodin_Porte_enfer.jpg)

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Requiescant in pace.

Assassin’s Creed 2



















NightDreamers ~ Partie 3 ~ Ouverture
Fin (https://www.youtube.com/watch?v=CPgip4sJ-10)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juin 16, 2010, 08:31:58 pm
C’est une histoire qui remonte à bien longtemps

Du temps où ils étaient encore en vie…

C’est l’histoire de ce qu’ils ont vécus, de ce qu’ils ont dû endurer

Il s’agit de leurs existences rassemblées

De notre présent raconté par des mots

De cette bataille qui aura coûté la vie a bien d’entre eux

Il s’agit…

De notre Histoire

Et de notre combat



« Où se cache la vérité, et jusqu’où s’étend l’illusion ? A trop mentir, on finit par se perdre soi-même… »
« C’était pour ça… La Prophétie était vaine dès le départ. Ils avaient tout manigancés. Ils ont tués cette gamine. Et à partir de là, les Orbes n’avaient plus aucune importance. Même Nelson… »
« L’honneur, la dignité, ce ne sont que des apparences de façade, pour se voiler la face, pour tenir la réalité loin de leurs yeux. Ce sont eux-mêmes qui permettent à une élite de notre genre de voir le jour, et d’œuvrer pour le Bien commun. »
« N’oublie jamais que tu restes ma sœur, idiote… ! »
«  Tous, nous assistons aujourd’hui, et sans en connaître la cause exacte, à la fin de notre monde tel que nous le connaissions… »
« Dieu n’est qu’une image facilitant la fuite de ceux qui refusent d’assumer leurs propres responsabilités ! »
 « Où que tu te trouves, quoi que tu fasses… Même il y a quatre mille ans, on restera toujours des amis ! »
« Déchaînons notre vengeance comme prix de notre courage, et relevons-nous face aux pénombres grâce auxquelles ils nous agressent ! Nous ne sommes pas faibles ! Ensemble, nous nous relèverons ! »
« Nous ne t’oublierons jamais… »
« Les liens tissent des fils magiques entre nos existences. Tant que vous vous souviendrez de lui, il aura sa place dans vos cœurs. Et il restera pour toujours auprès de vous. »
« Viens, on va aller causer en Enfer, tous les deux. »
 « Cette photo était le symbole de nos liens. Le souvenir de nos combats. »
 « Il est temps de rendre à ce monde sa pureté originelle. »
« Il est temps pour nous d’affronter nos erreurs commises pour réparer ce présent et offrir un meilleur avenir à nos enfants ! »
« Il est temps de quitter la scène avec un dernier sayonara, camarade… »

« Il était temps, pour nous tous aujourd’hui, de découvrir qui nous étions enfin. Afin de nous détourner de ce sombre crépuscule pour faire face à l’aube qui pointait en nos cœurs.
A jamais réunis sous la lumière de l’espoir… »

« Rejoins-nous. » Hunter
« Je n’ai pas choisie d’être ce que je suis devenue ! » Zalosta
« Il n’appartient qu’à toi de te battre pour créer le futur dont tu rêves. » Kane
« J’avais pourtant cru en avoir terminé… J’avais cru tout faire pour qu’une telle chose ne se reproduise plus… Au lieu de ça je me suis enfuie lorsque d’autres me tendaient les mains… » Sephyra
« L’ordre et le chaos sont indissociables. Sans leur confrontation permanente, l’Equilibre s’écroule. » Professeur Singhel
« Bonne nuit, vieux frère… » Donf





NightDreamers
Partie 4 ~ Aube
Epilogue




A suivre...


(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/e/c/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Juin 16, 2010, 08:59:53 pm
Je viens juste de lire. Et bien, je dois avouer avoir beaucoup apprécier cette partie, tout comme tout NightDreamers pour l'instant, et j'attend avec impatience le début de la prochaine partie o/ !

N'empeche, ND est une des fics que je suis avec le plus d'impatience, et qui m'exaspère le plus aussi : Après ND, il seras impossible de faire des fics sur PSoF T_T */meurt* J'ai pas vu de problème, mais y'en a, car aucun texte n'est parfat *se fait tuer*... Le retour à la normal de Hunter, l'ouverture de la porte... Et aussi le choix de Zalosta d'épargner Saïko, ainsi que Loth et Rika (;o; pour ces deux là !)

En gros, j'ai adoré ^^ Et cette préview...

T_____T ! Elle donne trop envie >O<' !

/me meurt

Allez, GG Donf pour tout ce que tu as fait, et bonne chance pour la suite et pour cette partie 4 o/

*prépare le campement, avec la food et tout, et est Preum's \o/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Juin 17, 2010, 09:07:15 am
*/KICK KATOS VIOLEMMENT/* J'étais preums à lire è_é Et j'ai même DORMIS dans ce topic en attendant de pouvoir commenter tellement j'étais crevée ( et obligée de me tirer, avouons le ) hier soir oAo */piétine Katos piétine piétine/*

Sur ce ! Donc, le truc qui m'aura le plus marqué, c'est la mort de Loth et Rika dans ce chapitre. Le seul truc qu'ils se souviendront... C'est bien joli, mais n'empêche que ça fait une manipulation en plus, cet amour.
Puis, PUIS ! Donf qui va chercher Sephyra, il était temps ! C'est chou, mais au début... En fait c'est qu'en lisant la fin j'me suis dit, Donf=Athem o_o !! UNE REINCARNATIOOOOOON */se fait tuer/*

Et puis et puis et puis, donc, Zalosta VS Saïko è_____é ! POURQUOI ILS SE SONT ARRETER AVEC TANT DE CLASSE ! Il fallait continuer, bouffer le chapitre avec ça oAo */SBAF

M'enfin o/ Sur ce, j'attend gentiment la suite... Enfin un peu de repos et tout le bataclan vu le bac, autant pour l'auteur que plein de gens autour.

*/fini de transformer Katos en bouilli, le met dans un Tupperware/* J'ai mon repas de midi ! <3


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Juin 17, 2010, 11:15:29 am
Bon, ben... voilà.
En fait, quand je lis ND, quand je vois à quel point tu fais gaffe à ce que tu racontes, à la présentation, à ce qui se dégage de ton écrit... Je me dis que ce que tu fais, c'est du boulot de professionnel. Sans rire, j'ai l'impression de lire un truc "officiel" si j'ose dire, un scénar de jeu vidéo, un roman pour jeunes, peu importe : je lis un truc écrit d'une main de maître. Ca dépasse tout ce que j'ai pu découvrir depuis mes douze ans, depuis que je me suis lancée dans la fanfiction, et même, depuis que je t'ai rencontré.

Merci. Tu nous ouvres un monde hallucinant, terrifiant et bouleversant, mais c'est pour notre plus grand bonheur. Avec une musique tragique derrière, rien de plus touchant et de plus captivant ; la mort de Loth et Rika était superbe, vraiment magnifique, mais d'une tristesse insoutenable. Vraiment... Chapeau, j'ai envie de dire.

Je pourrais continuer à en débattre pendant des heures, mais bon, la philo c'est passé hein, pas envie d'en remettre une couche. C'est pas croyable à quel point tu peux être doué dans l'écriture en tout cas... Et les mondes que tu crées sont vraiment captivants. Si ND n'est pas éditable, je n'ai pas Ethel pour second prénom, moi. Zut hein.

Eh bien, nous allons vers une grande pause... De quoi nous remettre de nos émotions avant le grand final. Je vais me grouiller de finir Tetrix parce que là, je vais avoir l'air ridicule si je poste ma fin après la tienne :'D Et j'ai vraiment hâte de voir ce que tu nous a mijoté pour finir. Ca promet, dieu que ça promet...

Allez, je te remercie encore une fois, et encore bravo aussi. Tu ne cesseras jamais de me ravir par tes écrits, tu as un talent monstre, et je n'ai qu'un souhait aujourd'hui : celui que tu deviennes un écrivain renommé, qui nous épate tous encore plus que tu ne le fais aujourd'hui, et qui saura nous guider sur le chemin de la rédemption *meurt

Je vais te dessiner plein d'illustrations pour embellir encore plus tes textes! Et je te dis bon courage pour la fin. Et avant ça, pour la fin du bac! ;3
Cette suite était extraordinaire! Mais tu n'oublieras pas de dire à la vilaine bébêtte des enfers de se laver la patte, parce que Marvin n'est pas du genre très propre quoi (j'en sais quelque chose pour l'avoir dessiné *meurt)


Ah, et euh t'as écrit "cheveux" à la place de "chevaux" à un moment. XD


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Juin 17, 2010, 12:41:33 pm
Bon j'écris ce com pendant que tu es en train de suer sang et eau sur ta copie de littérature, mais bon. ^^ J'espère que ca se passe bien pour toi et les autres.

Les cafouillages de noms c’est fréquent ça m’est déjà arrivé aussi.

Citation
L'effet dramatique reposait en fait sur le paradoxe qu'entraîne ce manque d'émotion et pourtant le nombre de personnages que la mort vient chercher dans un seul et même chapitre.
Hum bin justement comme j’ai pas eu  du tout ce sentiment.  


Citation
J'ai toujours été plus à l'aise dans la psychologie que dans le combat.

Contrairement à ce que certains pensent les scènes de combat sont très difficiles à décrire. Justement pourquoi ne pas baser ton récit sur ce style que tu maitrises un peu mieux. C’est justement ce genre de chose que j’attendais. Un combat peut très bien mêler l’action et la psychologie. Personnellement j’ai toujours écrit mes combats comme j’écrivais mes kata pour mes élèves. Leur expliquer simplement ce qu’il avait à faire, le tout étant de remanier de façon à ce que ce soit plus littéraire d’intégrer le « décor » et la psychologie des protagonistes.
En parlant de combat celui Saïko VS Zalosta est très bien. Toute une première partie est basée sur l’action pure. Y’a aucun autre descriptif. Il accueil beaucoup de répétitions. Et à vrai dire assez inintéressant. A la première parole de Zalos on passe à un récit plus accès psychologie où les protagonistes s’interrogent, doutent… Toute ta fic est basée sur la psychologie chaotique des protagonistes et l’intrigue plus qu’emmêlée. Je préfère largement cette seconde partie.
Citation
Puis Saïko bougea son bras gauche comme s’il cherchait à se défaire d’un parasite. Son membre s’enflamma d’une vive lueur, faisant fondre la glace. Puis il éleva ses deux bras face à lui, paumes orientées vers le sol. Le vent se leva une nouvelle fois, mais cette fois-ci, il fut accompagné des grains de sable qui lévitèrent dans les airs par milliers. Ils formèrent bientôt un voile compact à quelques centimètres au-dessus du niveau du sol, semblable à une langue de sable vivante. Puis l’écran se leva perpendiculairement au sol, face à Saïko qui se trouva protégé.
Ca fait liste de courses.

Partie qui concerne Sephyra, hum y’a pas grand-chose à dire. Juste que ce petit passage en style narratif différent marque par sa douceur par rapport au reste du texte qui est plutôt violent.

Kane en père attentionné, ca fait limite peur. ^^ Bon y’a rien à faire je cerne toujours pas ce passage et la façon dont il s’encre dans le reste de l’intrigue.

Le dernier sacrifice, j’vais encore aller à l’encontre de tout le monde mais y'a pas plus d’émotion que ca. On savait depuis un moment qu’ils seraient le dernier sacrifice donc on peut s’y « préparer ». C’était voulu aussi ? L’amour interdit entre frère et sœur faisait parti des nombreux points qui me semblaient évident. Ce passage m’aura conforté dans mes opinions c’est déjà ca. J’ai beaucoup aimé la description de la porte qui s’ouvre. Et le passage où Marvin se fait écraser m’a beaucoup fait rire. Comme un insecte. D’ailleurs la phrase suivante « petites larves à l’échelle de l’univers » contribue beaucoup à l’effet ridicule de la scène. Hum d’un côté j’aime bien, d’un autre ca casse un peu l’ambiance sombre de cette fin de chapitre.

Edit : j'adore l'enluminure. Elle est magnifique.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Juin 18, 2010, 08:02:14 am
Citation
Mais à peine avait-il fait un pas en arrière qu’une patte énorme se fraya un chemin derrière le tourbillon, dépassa sans prévenir les lourds battants de marbre pour venir s’écraser sur la terre. Sous Marvin

Sous Marvin ? vu qu'il se fait écrasé, je dirais plutôt SUR Marvin !
Bon en tout cas, comme Miko, ce passage m'a fait rire ! Prends ça dans ta face Marvin, je t'ai jamais aimé de toute façon ! Ahah !
Par contre :
RIKKKKKKKKKKKKAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!! Moi je voulais pas qu'elle meure. Bon ok, on le sentais venir depuis quelques chapitres, mais quand même, j'espérais la voir survivre (Genre Loth qui se sacrifie seul pour la laisser en vie, comme ça en plus je me débarassé d'un Rival ! XD).

Après, le passage Kane/Hunter : le combat était sympa (oui, je commente aussi le chapitre d'avant), on sent quand même que Kane il maîtrise complètement. Par contre, je pensais pas qu'il laisserai Hunter en vie. D'ailleurs, en parlant de ce dernier, il est enfin redeviendu Hybride ! Chouette !

Zalosta / Saiko : contrairement à Miko, j'ai bien aimé la partie combat. Feu VS Glace, c'est toujours stylé, mais c'est vrai qu'il y a quand même du progrès à faire sur les descriptions et pour éviter les répétitions. Et pis j'aurais bien aimé en voir plus sur FireFox VS Serpent de Glace ! Enfin, on aura peut être une revanche dans la partie IV :D La deuxième partie, on sent que tu maîtrise mieux quand même le coté psychologique. Et bravo à Saiko pour son courage !

Bon ensuite, la grosse bébête immonde, j'aime la manière dont elle sort, l'ouverture de la Porte et tout ça. Maintenant, ya plus qu'à la butter ! A l'attaque ! *Hawk se lance sur la bestiole avec son râteau géant à la main... et PAF le Hawk !*

Bon en tout cas, vivement la partie IV :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Juin 19, 2010, 09:26:05 am
Sale enfoiré, t'as bien réussi ton coup.

Y a pas à dire, y a de quoi en retourner plus d'un, là. Perso, ça m'a secoué. M'enfin bon.

C'est de mieux en mieux niveau écriture. Tu fais de mieux en mieux ressortir ce que tu cherches à faire ressentir à tes lecteurs. L'ajout de musique et d'images, c'est bien, aussi. Ça anime le truc. D'ailleurs, tu devrais en rajouter encore. 'Me semble que t'es fourni de ce côté-là, profites-en.

La partie quatre promet. Ça risque d'être le gros bordel, ouais, mais ça va surtout être violent et sanglant. T'as intérêt à assurer niveau écriture, sinon ça va perdre de son intérêt. Va falloir se surpasser.

Bon courage.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Juin 20, 2010, 11:27:32 am

Wouah, wouah...


J'adore !! C'est le seul mot que j'ai à dire. J'aime beaucoup la manière de décrire de ce chapitre. Surtout la transformation d'Hunter en échidné. Je me demande bien pourquoi il était humain... L'illusion, a dit Kane. Mouais. >.<
Et le combet entre Saïko et Zalosta... J'ai beaucoup apprécié l'apparition de FireFox et du serpent. Perso, j'imaginais pas FireFox comme ça... Enfin, je l'imaginais pas tout cours ^^" Mais je dois avouer que le début du combat était un peu lent (en même temps c'est compliqué de décrire un combat fait entièrement de magie...). J'ai beaucoup aimé le sentiment que dégage la seconde partie, avec la mort de Myosotis, et quand Saïko comprend les sentiments de Zalosta, surtout.
En fait, elle a vraiment fait exprès d'avoir pleuré pour les enfants... C'est affreux !! Je me trompais sur toute la ligne, au final Zalosta n'a qu'un tout petit peu de bon en elle.

Et Rika et Loth...
>.<
J'aurais pas aimé être à leur place lorsqu'ils ont brûlé. Mais même en sachant qu'ils sont frère et soeur (en sachant qu'il me semble que Loth est adopté, ou est-ce Marvin ?) ils s'aiment, et même dans la mort. Leur sentiment est vraiment fort.
Mais leur mort était très bien décrites !! J'aime beaucoup les passages en italiques, je veux dire quand on voit leur pensées, et particulièrement à ce moment là.
Marvin... Ouah, bah lui il a pas de pot. En même temps, il a trahi sa propre soeur, et son propre frère, alors... >.<"
Mais la bête m'a l'air terrifiante Oo J'aimerai pas me retrouver en face d'elle >.<


La fin de la partie 3 m'a eu l'air d'être la fin de la fic. Je sais pas pourquoi, avec les phrases des persos, le poème et tout, ça m'a donné cet impression... Et pourtant il reste encore tellement de chose à découvrir ! J'ai hâte de voir la suite !! >w<

Bon courage !! >w<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Juillet 12, 2010, 10:11:34 pm
Merci à tous. La suite est déjà en cours de rédaction, je vous demanderai un peu de patience encore. Mais l'aventure continue... Et touche bientôt à sa fin. J'espère que cette dernière partie saura vous transporter dans la lecture !
J'en ai parlé avec Sephyra et Zalosta ce soir. Comme je le leur ai avoué, je me suis plutôt limité sur les aspects glauque/gore de cette fic. Sachant que nous sommes sur un forum tout public, que des jeunes peuvent me lire, que même des personnes sensibles de mon entourage se sont risquées à la lecture... Mais je compte faire de cette quatrième partie un défi personnel sur ces deux aspects.

J'en profite donc dès maintenant pour porter ce message. J'ignore encore quel niveau je vais pouvoir atteindre en terme de descriptions glauques et/ou gores. NightDreamers est un entraînement à l'écriture comme je l'ai déjà dit. Je vais en profiter pour voir ce que ça donne, pour "commencer".
Mais je tiens à prévenir les plus jeunes et les plus sensibles. Cette quatrième et dernière partie sera sans aucun doute la plus trash et la plus dérangeante de cette fiction. Je vous demanderai donc de bien vouloir lire en toute connaissance de cause.





« Après des semaines de blocus au sein des établissements, les élèves sortent soudainement de leur léthargie défensive pour se ruer dans les rues de toutes les grandes villes de la planète. S’en prenant en priorité aux commerçants, ils n’hésitent pas à montrer une grande agressivité, allant jusqu’à tuer le moindre passant se trouvant sur leur chemin. Y compris leurs propres parents, dont les plus téméraires ont tentés en vain de ramener leur enfant auprès d’eux. Ces élèves qui jusque là étaient restés cloîtrés dans leurs écoles se mettent maintenant en marche, faute de nourriture certainement.
Les forces de police ont reçus l’ordre de tirer à vue. »
Timbo News

« Cela fait maintenant plusieurs jours que le soleil s’est coloré d’une nuance sombre. Sans compter la lune qui, pour sa part, s’est revêtue d’une étrange robe rouge. Les scientifiques du monde entier se penchent sur le sujet sans trouver jusque là la moindre explication. La colonne de flamme, que des centaines de témoins du continent central ont aperçue, et qui semble être à l’origine de la destruction de la capitale Station Square, pourrait être liée à ce phénomène étrange. »
Chanel Info

« Les climats se dérèglent. Le jour se fait sombre. La nuit est menaçante. Les changements sont visibles et touchent durement notre écosystème. Certaines plantes perdent de leur vitalité et marquent une inquiétante régression. De récentes observations dénoncent les comportements étranges d’animaux, en particulier pour les espèces nocturnes. Le monde ne tourne plus comme il devrait tourner. Le système est bouleversé.
Nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle ère. »
Science hebdo


« Chers adultes, chers présidents, chers députés, chers parents.
Vous avez trop longtemps joué de nous. Vous nous avez trop longtemps laissés dans l’ombre d’une insouciance téméraire et inutile, dans une situation d’immaturité affective qui nous lasse depuis tant d’années.
Chers parents, qui n’avez su élevés vos enfants correctement. Vous nous avez appris par votre éducation le goût de la haine et l’amour de la colère. Vous avez cultivé notre désir de vengeance sur ce monde d’adultes, égoïste et mensonger.
Chers adultes, vous pouvez trembler. Aujourd’hui sonne l’heure de la répression, de notre liberté. Vous nous avez sous-estimés, rabaissés, enchaînés à votre système. Il est temps pour nous d’affirmer haut et fort notre désir de nous décoller de votre bourrage de crâne, de vos obligations inutiles et égocentriques. Vous n’avez jamais perçus le fait que le monde que vous façonniez par votre égoïsme deviendrait le nôtre un jour. Et ce jour est venu.
Il est là. Et c’est par la haine que nous allons le prendre. C’est par votre sang que nous allons le repeindre.
Admirez notre colère et notre ressentiment. Admirez ces enfants que vous traitiez jusque là comme des moins que rien, comme de vulgaires objets qui vous appartenaient.
Nous sommes des êtres humains. Nous pouvons choisir, nous pouvons vivre. Nous n’appartenons et n’appartiendrons jamais à personne.
Vous n’avez qu’à mourir de votre stupidité. »
Vidéo envoyée en plusieurs exemplaires à différentes chaînes de télévision et retranscrites en direct lors des informations quotidiennes, dans laquelle le message est lu par un enfant d’une dizaine d’années, assis sur un tabouret, placé devant un mur blanc, menacé par d’autres adolescents aux visages floutés qui pointent leur couteau sur leur otage.


« Les disparitions s’enchaînent les unes à la suite des autres. Certains corps sont retrouvés dans des états qui rendent impossible toute identification. Les familles pleurent les décès, le monde s’interroge. Le phénomène, après avoir commencé sur le continent central, se développe sur toute la planète. Les anciennes peurs refont surface. La nuit n’est plus sûre. Les habitants du monde tremblent quand le soleil, déjà anormalement sombre, se couche à l’horizon. Les décrets pleuvent pour limiter les dégâts ; après l’arrêt des cours à quinze heures (pour les rares écoles non touchées par la révolution sanglante des élèves de tout âge), l’obligation d’être toujours accompagné une fois dehors et les couvre-feux établis ici et là, les gouvernements s’interrogent et les forces de police ne savent plus où donner de la tête. Le Président de Station Square, pour sa part, reste toujours introuvable. La société vacille, les vols se multiplient, les actes de violence sont quotidiens. Plus aucun trottoir n’est sûr. Plus aucun passant n’est certain. Les gens se regardent de biais, prêts à en découdre au moindre signe d’agression. Les actes racistes entre hybrides et humains prennent le pas.
Entre ces affrontements ancestraux et les actions des élèves, sans compter le dérèglement du climat et les étranges changements chez notre soleil et notre lune, plus aucun d’entre nous ne peut douter.
La fin est proche. »
Message anonyme placardé sur les édifices des plus grandes villes du globe.


-   Après le décret recommandant fortement de ne plus sortir seul en pleine nuit, vous nous rapportez de ne plus rester seul même chez soi ? C’est bien ça ? Interrogea le présentateur télé, dubitatif.
La caméra bifurqua. L’interviewé se trouvait assis en face du présentateur, ses mains pressant ses genoux comme s’il souhaitait à tout instant se lever en hâte et quitter la salle.
-   C’est exact, répondit-il toutefois sans ciller.
Quelque chose dans sa voix, qui tenait plus au ton grave ou bien à l’imperceptible chevrotement étrange ? – en tout cas, quelque chose dans sa voix laissait transparaître que l’homme n’était pas à l’aise.
-   Enfin, de quoi peut bien avoir peur le gouvernement ? Continua le présentateur après un court silence, grimaçant. Allez-vous enfin nous dire ce qui se trame après cette soi-disant « colonne de flammes » qui aurait détruit tout Station Square en l’espace d’une nuit ?
-   Le gouvernement n’a que très peu d’informations, en vérité. Mais nous souhaitons tous élucider les cas étranges qui se… (la télé grésilla) …otre planète ces …niers jours. Pour cela, la sécurité est prioritaire. Ne vous prome… seul une f… uit tombée. Ne restez p… chez vous. Soyez toujours accompagné.
-   Mais, et pour ceux qui vivent seul chez eux ? Que leur recommandez-vous ? De prendre un miroir et de rester planté devant pour ne plus qu’ils se sentent isolés ?
Quelques légers rires fusèrent parmi les invités assis autour.
-   Qu’ils invitent des amis, répliqua l’homme interrogé, toujours sur le même ton fermé.
Le présentateur ne cacha pas son mécontentement. Il changea de place sur son fauteuil, posa un coude sur la table et se massa doucement la joue d’un doigt.
-   Que devrions-nous redouter, monsieur le premier ministre ? D’être surpris ?
-   Vous vous trompez. La menace n’est… (il sembla hésiter) Elle n’est pas humaine.
-   Je vous demande pardon ? Rétorqua le présentateur en se calant plus en avant sur son siège, un sourire moqueur sur les lèvres, tandis que des chuchotements se faisaient entendre parmi les invités.
-   Je vous l’ai dit, nous n’avons que tr… (la télé grésilla à nouveau) d’informations. Mais retenez bien ceci.
Le premier ministre tourna alors sa tête vers la caméra. Son regard ne décrocha plus l’objectif.
-   A l’heure d’aujourd’hui, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. A ceux qui ont des enfants, restez avec eux. Ne les laissez jamais seul, à au… oment. Ayez toujours un œil attentif, et ne les laissez pas s’éloigner de vous. A ceux qui sont seuls, retr… es amis, de la famille. Restez ensemble.
-   Mais enfin, pourquoi tant de recommandations ?! S’impatienta le présentateur.
Mais la caméra ne bifurqua pas sur lui. Elle continua de filmer le premier ministre, qui ignora totalement son interlocuteur pour concentrer son regard et son message sur la caméra.
-   La nuit n’est plus sûre. Tenez-le vous pour dit. Je le répète encore une fois : ne restez pas s… (l’image et le son se coupèrent tout à fait).






Mes très chers lecteurs, je vous souhaite la bienvenue dans la quatrième et ultime partie de NightDreamers.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Juillet 12, 2010, 10:39:39 pm
'Tain, ça annonce bien la couleur, tout ça.
Des élèves qui se rebellent, tout l'écosystème qui part en vrille, Station Square détruit par on ne sait quoi, des prises d'otages, le président qui a disparu mystérieusement...

Ouais, je me doute qu'à la fin... Ben, y'aura plus rien.
En tout cas, ce petit teasing me donne l'eau à la bouche. J'ai hâte de voir ce que ça va donner. Surtout quand ça s'annonce plus gore et dérangeant que jamais...

Parce que pour les "happy end"... Faut pas rêver non plus.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Août 12, 2010, 08:12:59 pm
"NightDreamers c'est fini ? .o."
Il y a 18h, de : Saïko.

[Donf] : ... *Stupeur*
[Sephyra] : ... *Soupire de lassitude, tapage d'épaule amical*


Je reviens donc des tréfonds de l'Oise antique, les mains suintantes de chloroforme, un scalpel ensanglanté dans la poche arrière de mon jean, ma tenue bleu d'homme de l'hôpital à moitié sortie du sac à côté, les lunettes paumées, crevé par mes journées commencées à 4h30 du matin (même ce samedi !), pour vous révéler... QUE JE NE SUIS PAS MORT ! Et ND non plus par définition ._.
Parce que tant que je ne serai pas mort, ND WILL SURVIVE !

Ca bosse toujours dans un coin de ma cervelle certainement trop débridée niveau imagination pour pouvoir survivre dans un monde trop sérieux d'adultes, ça bosse et ça trépigne, j'attends d'écrire. Pas l'envie ? Pas le temps surtout. Mais ça trépigne d'impatience. J'y pense chaque jour, j'attends le moment où ENFIN je vais pouvoir choper l'instant d'ouvrir Word et de taper ce que j'ai dans la tête et sur le coeur !
...

Tout ça pour dire que Sephyra, Zalosta, Hunter, Saïko, Lena, Kane et les autres sont toujours vivants. Donf par contre est passé au placard *SBAF* Je déconne !
Et pour déconner vous allez déconner. Faute de chapitre, j'ai deux ou trois petits trucs à vous montrer ^o^

Allez on commence. Tu vas en prendre plein la gueule, Saïko.
 Comment as-tu osé... Enfin, passons. ~~

Peluche Saïko ! (http://th06.deviantart.net/fs70/PRE/i/2010/224/4/6/ChibiSaiko_by_Zalosta_by_Donfy.jpg)

Et on continue avec deux strips, par Sephyra s'il vous plaît !

ND's sexy girls (?) (http://th02.deviantart.net/fs70/PRE/i/2010/224/a/e/Strip_ND_by_Sephyra_2_by_Donfy.jpg)
 Mallette Secrète (http://th09.deviantart.net/fs70/PRE/i/2010/224/7/a/Strip_ND_by_Sephyra_3_by_Donfy.jpg)

A très bientôt. *Regard inquisiteur, fixe ses lecteurs en sortant de la pièce, referme la porte tout doucement, hésite même à la refermer complètement en jetant un coup d'oeil à l'intérieur, puis la claque sèchement*

Tout ça pour dire... Vous barrez pas, j'reviens bientôt TOT ! *Meurt


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Août 13, 2010, 02:09:58 pm
XDDD

En effet, j'ai bien hâte de lire la suite >w< Depuis le temps que j'l'attends >w<

Mais je dois avouer que la peluche Saïko et les strips m'ont bien fait marrer ! Surtout le deuxième strip, je savais pas que c'était des cartes pokémon dans cette fameuse malette...
*Se fait tuer par Loth*

La peluche Saïko, comme toutes les autres peluches est trop chou >w< Mais par contre, Marvin l'est moins Oo Les mecs devaient être content en voyant les filles, mais "la" dernière les a peut être fait changer d'avis... XDD

Quoiqu'il en soit j'ai hâte de voir la suite, alors continue papa ! >.<
*Reste au côté de Donf pour qu'il puisse enfin continuer ND.*

Et les phrases de la dernière fois... Punaise, les enfants font flipper Oo Faut que les gens fassent gaffes là... En plus avec tous les évènements étrange...
...
>.<"

Allez, bon courage pour écrire la suite >w<


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Août 13, 2010, 05:28:18 pm
*/Se mange violemment une vieille gamelle/*

J'AI OUBLIE DE FAIRE FLAKE ET MARVIN O_o ?! */va vérifier à toute allure/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Août 19, 2010, 05:34:55 pm
*arrive avec une chaise pliante et un parasol, les lunettes de soleil calées sur le museau et la paire de tongues aux pattes*
Salut.
*plante son campement dans la chambre de Donf et se fait apporter un cocktail*
Je m'installe ici ; fait trop moche dehors. Et je bougerai pas tant que j'aurai pas de suite à me mettre sous la dent, nah. J'attends.
*boit tranquillement son cocktail*
Ah et je suspendrai illustrations et gags en 4 cases tant qu'il y aura pas de suite è__é
Alors la suite ^0^

*se fait dénoncer aux autorités*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 14, 2010, 08:20:21 pm
A tous ceux qui pensaient que la reprise des études et mon déménagement avaient eu raison de ma motivation à écrire ND, je leur dédie bien aimablement ce qui suit.








-   Tu dois avancer dans l’ombre, Hunter… La lumière est faible. Plus qu’avant.
-   Elle a disparu quand tu es partie.
-   Je ne suis jamais partie.

Regarde. Ou bien le monde s’arrêtera de tourner.

-   Ce monde n’est qu’une gigantesque toile où nous sommes tous englués dès notre naissance. C’est par ses propres forces que l’être peut se décrocher de ses entraves pour trouver sa liberté. Et quand bien même…

-   Lorsqu’un tout est dispersé, il est très dangereux de laisser ses morceaux éparpillés trop longtemps.
-   Qu’est-ce que… Mais qu’est-ce que tu veux dire, à la fin ? Demanda Saïko en se passant une main sur les yeux, irrité et mal en point.
Strife eut un imperceptible sourire en coin.

Comprends. Et tu saisiras le sens de ta vie.

-   Qu’est-ce que nous avons fait de mal pour mériter ça ?! Explosa Sephyra en se relevant brutalement sur son lit et en toisant son interlocutrice qui s’avançait toujours vers la sortie. Qu’est-ce qu’on a fait, dis-le moi ?! Dis-le moi ! Qu’est-ce que je t’ai fait à la fin !!

-   Il n’est pas dit qu’étant libre, l’être ne finisse tout simplement pas par tomber et s’écraser au sol, faute de savoir voler par lui-même.

Agis. Accomplis ton rôle, pour ta mère, pour ton père. Pour moi. Pour tous…

-   Nous leur donnons les pistes pour qu’ils puissent se délier de la toile. Nous verrons bien s’ils tomberont ou non à la toute fin, conclut l’échidné.





NightDreamers
Chapitre 31 ~ Somnolence
Bientôt





Ce chapitre 31 est d'ores et déjà terminé. Le 32 est en cours (4e page), le 33e devrait suivre la lignée. Pour le reste, tout va s'enchaîner.
Il ne reste plus qu'une dizaine de chapitres avant de clore cette longue histoire. Dix chapitres seulement pour répondre à toutes les questions, pour lever le voile sur tous les mystères qui gangrènent le scénario (j'ai fait fort niveau mystères d'ailleurs... Peut-être trop fort, on s'y perd).
J'espère que vous arriverez à suivre, le tout s'annonce complexe. Et pas très joyeux.
Depuis le début je vous ai annoncé le "non happy-end". Y serez-vous préparés ?

Vous le saurez très bientôt. ND est de retour ! ^o^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Septembre 18, 2010, 08:53:43 am
Ouuh, en effet ça m'a l'air pas bien joyeux XDD

Le retour de Strife, donc... Hum, je sens que je vais bien aimer ce passage ^^ Sephyra m'a l'air tendu, et Hunter... Hunter parle à qui ? Oo J'ai ma petite idée mais je ne pense pas que cela soit vrai. Bah, y aura qu'à voir !

Bref, j'ai hâte de voir cette fameuse suite, j'attends depuis longtemps >w< Bon courage ! =D


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Septembre 18, 2010, 04:25:09 pm
Hé bé, ça valait bien le coup d'attendre... surtout que ça s'annonce "bien" X)

Je dirais que cette "mise en bouche" est à l'image de la fic : glauque (très, devrais-je même dire), angoissante... et captivante. Surtout quand j'ai vu "pas très joyeux"... j'ai hâte de voir ça X)

Une dizaine de chapitres restants ? 'Tain, j'pense pas que je vais tenir jusqu'au bout... quand je pense que je prends plaisir à lire c'te fic... >> (Je sais, je suis (très) impatient...)

Enfin bon... allez, bon courage pour la suite ! ;)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Septembre 19, 2010, 11:12:10 am
*/sort de son lit de mort, bouillotte sur la tête, la tiens d'un air WTF en regardant le bout de preview/*

Il date du 14 ? Comment ça, ça date du 14 ? Et on est le 19 ? Et les gens ont posté seulement hier ? oô j'suis bluffé.

Et puis omg c'est quoi encore cet enchainement de chose zarbi ? */se frotte les yeux/* Et c'est quoi encore ces histoires de toiles o_o "net" hein ?
Mais mon dieu là, j'suis ravie de revoir un bout de quelque chose NDesque ici, mais là, c'est trop, c'est trop mystérieux o_o

*/se retourne dans son lit en braillant des choses imcompréhensible, à l'agonie, puis se retourne soudainement pour lever le doigt/*

D'façon te connaissant, en 10 chapitres, on aura bien le temps de siroter un thé entre deux pour savourer les mystères et les réponses qui s'enchaineront ! Et prête pour le non-happy end, absolument. J'veux juste voir comment tout va s'orchestrer sur la fin, pour le grand final. Tout, ça risque d'être intéressant. Dernière ligne droite, j'ai du mal à y croire, après tant de temps...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Septembre 27, 2010, 12:02:09 pm
Yo !
Et ben, après pas mal de temps, on va reprendre du rythme ! Voilà le premier chapitre de cette quatrième et dernière partie ^o^
Va falloir que je me réhabitue aux balises, à l'enluminure à mettre à chaque fois, aux copier/coller... que du bonheur !
Bref sur ce j'en dis pas plus, je vous laisse savourer le retour de nos "héros", même s'ils ne foutent pas grand chose jusque là et qu'ils n'ont même pas pu empêcher l'ouverture de la Porte. Tu parles d'un récit héroïque.
... J'ai toujours aimé les histoires de méchants <3





(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)


-   Je me demande encore si nous avons fait ce qu’il fallait.
Kane ne détourna pas le regard du journal qu’il tenait entre ses mains. Sa collègue reprit :
-   Peut-être que nous avons été trop loin…
-   Nous avons accompli ce qui devait être fait.
La femme qui se tenait sous la longue cape noire, capuche rabattue sur la tête, sursauta légèrement. Kane laissa tomber le journal sur la table en face de lui et daigna se tourner pour regarder son interlocutrice.
-   Sais-tu ce qui fait la notion de « temps », Milène ?
La capuche fit un « non » hésitant.
-   C’est qu’il est irréversible. Rien ne peut l’arrêter. On ne peut ni l’accélérer, ni revenir sur ce qui a été fait auparavant. Le Temps est notre maître, notre chaîne universelle, mais nous n’avons conscience de ça que d’une façon très limitée.
-   La finitude de l’existence…
-   Et pas seulement celle des êtres vivants.
-   … Est irréversible.
Kane hocha la tête en signe d’acquiescement.
-   Si nous ne l’avions pas provoqué nous-mêmes, le Temps aurait trouvé un autre moyen d’aboutir à cette situation, continua l’échidné de sa voix grave et reposée. Un jour ou l’autre…
Il détourna la tête sur le côté, puis croisa les mains dans son dos en regardant la fenêtre.
-   … La fin serait arrivée avec ou sans notre consentement.
-   Mais ces jeunes personnes, n’est-ce pas trop leur imposer… ?
Kane fit quelques pas en direction de la fenêtre et se stoppa près d’elle, toutes pensées perdues dans ses réflexions.
-   Ce monde n’est qu’une gigantesque toile où nous sommes tous englués dès notre naissance. C’est par ses propres forces que l’être peut se décrocher de ses entraves pour trouver sa liberté. Et quand bien même…
L’échidné se retourna et transperça son interlocutrice du regard, malgré la pénombre de leur capuche respective.
-   Il n’est pas dit qu’étant libre, l’être ne finisse tout simplement pas par tomber et s’écraser au sol, faute de savoir voler par lui-même.
La dénommée Milène garda le silence en croisant les mains sur ses jambes, la tête baissée.
-   Nous leur donnons les pistes pour qu’ils puissent se délier de la toile. Nous verrons bien s’ils tomberont ou non à la toute fin, conclut l’échidné.


DayDreamers
Chapitre 31 ~ Somnolence


Le premier détail qui me permit de savoir que je me réveillais, ce fut la sensation du vent contre ma fourrure. Puis la morsure du soleil. Les yeux fermés, j’étais pourtant aveuglé par sa luminosité qui perçait à jour le moindre début de rêve qui tentait de s’immiscer dans mon esprit. Et puis il y eut cette voix…

-   Ohé, réveille-toi…
Le museau du goupil frémit. Il grimaça. Une main se tendit vers lui, franchissant la trop grande clarté qui l’éblouissait. Il leva son bras en sa direction.
Réveille-toi, mon renardeau…
Le visage d’une renarde s’esquissa fugitivement.
-   Quel suspens à trouer le cul d’un chameau… Tu vas te réveiller ou je dois te loger une balle dans le ventre ?
Saïko ouvrit les yeux. L’éclat du jour l’ébloui, mais il eut le temps d’apercevoir une silhouette penchée au-dessus de lui. Le goupil grogna en plaçant son bras droit en visière.
-   Qui est là… ? Grogna-t-il.
Un léger éclat de rire lui répondit.
-   Si j’avais su choisir… On n’en serait pas là, certainement.
Cette voix…
Saïko se redressa tant bien qu’il put. L’inconnu qu’il pensait reconnaître ne le gêna pas dans son mouvement, malgré ce à quoi il s’attendait. Il s’ébroua furtivement, puis ouvrit enfin les yeux, les paupières papillotantes. Strife lui tendit un fin sourire.
-   Zalosta ne t’as pas tué finalement… Tant mieux d’un côté. De l’autre, ça peut vouloir dire beaucoup de choses. Un bon conseil : fais en sorte de ne plus jamais la croiser.
Sur ces paroles, Strife s’était relevé et avait légèrement épousseté son haut. Saïko ingurgita difficilement sa salive. Il se releva lentement sans cesser de toiser son adversaire. Son double le regarda faire, amusé.
-   Tu ne comprends rien.
Ils se fixèrent.
-   C’est ça ?
-   Qu’est-ce que tu me veux ?
Strife ferma un instant les yeux. Son sourire disparut, ses sourcils se froncèrent légèrement. Puis il détourna le museau sur le côté.
-   Je pensais pouvoir vivre ainsi, tu sais. Si j’avais su dès le départ les conséquences qu’auraient mon acte, je n’aurais jamais rien fait à cet instant.
-   Tu parles de ce moment où l’Emeraude Mère m’a happé dans sa distorsion, et où nous nous sommes dédoublés… ? Par ta volonté ?
-   Je n’ai rien provoqué. Le dédoublement a été causé par le massacre de ta famille. Il a juste pris une forme matérielle avec cette distorsion, parce que j’en ai profité. Mais je n’ai ni provoqué la distorsion, ni le massacre.
-   Alors… Qu’est-ce que tu cherches pour finir ? Demanda Saïko suspicieusement en fronçant les sourcils.
-   T’accompagner.
-   Hors de question.
Strife sourit en haussant les épaules, s’attendant vraisemblablement à cette réaction.
-   Tu sais, nous sommes la partie d’un tout qui ne peut être complet ainsi, dans cette situation. Tu as dû le ressentir n’est-ce pas ?
-   C’est un piège. Depuis le début vous ne cherchez qu’à me tuer. Qu’à nous tuer tous.
-   Faux.
-   Alors explique-moi !
-   D’accord. Laisse-moi t’accompagner, et je t’expliquerai tout en chemin.
Le goupil fixa son double sans flancher.
-   Et en quel honneur est-ce que je pourrais t’accorder ma confiance, dans cette situation ?
-   Tu n’as pas vraiment le choix. Tu ne sortiras pas de ce désert seul…
A ce moment, la brûlure du soleil se fit violente. Saïko ne l’avait pas ressenti jusque là, mais la chaleur se trouva tout à coup suffocante. Ou bien y avait-il autre chose ? Le renard posa une main sur son torse, au niveau de son cœur. Celui-ci se serrait à chacune de ses inspirations.
-   Enlève les ailes à un oiseau, et celui-ci ne peut plus voler. Logique. Mais un oiseau qui ne sait pas voler, que devient-il ? Il finit par tomber. Lorsqu’un tout est dispersé, il est très dangereux de laisser ses morceaux éparpillés trop longtemps.
-   Qu’est-ce que… Mais qu’est-ce que tu veux dire, à la fin ? Demanda Saïko en se passant une main sur les yeux, irrité et mal en point.
Strife eut un imperceptible sourire en coin.
-   Je veux bien te l’expliquer en chemin si tu consens à ce que je te suive.
Saïko laissa perdre son regard à l’horizon qui s’ouvrait au lointain, dans le désert. Il prit conscience qu’il ne savait plus quoi faire, de toute évidence. Il avait perdu pas mal de choses la nuit dernière. La disparition de Myosotis lui revint en mémoire à ce moment là, et son cœur se creusa un peu plus. Firefox ne répondit pas à son appel mental. Il était seul. Il ignorait la position de Sephyra et des autres. Il ignorait tout, jusqu’à ce qu’il s’était passé jusqu’ici. Il nageait en plein brouillard.
Reposant ses yeux bleu sur son double, il grimaça.
-   Par où faut-il repartir ?

*****
***

-   Alors doc’ ?
Elle sentit qu’on lui retirait quelque chose de froid, sur son abdomen.
-   Ni mal, ni mieux. Il faut la laisser se reposer.
-   Les blessures ?
-   Son état ne m’inquiète pas, elle se remettra vite sur pieds.
Un soupir de soulagement. Quelqu’un qui se lève, tout près, puis un tapotement.
-   Je ne sais pas ce qui s’est passé et ça ne me regarde pas, mais votre amie s’est pris de sérieux coups. Néanmoins, vu la cicatrice qu’elle porte, ce ne doit pas être la première fois qu’elle se confronte à ce genre de blessures.
Un silence. Puis une porte qu’on ouvre, des pas, et la porte se referme. Un déplacement. Quelqu’un qui s’assoit près du lit. Nouveau silence.
-   Remets-toi vite, la rousse plate. On doit bouger pour éviter de se faire trop voir au même endroit. Pas mal de choses ont changé depuis hier soir, tu sais…
Elle voudrait répondre. Le rassurer, lui dire qu’elle l’entend. Le remercier. Elle sent son corps mais n’en a pas le contrôle.
Il soupire. Une main se pose sur son museau. Une caresse. Puis il se lève. La porte s’ouvre avant de se refermer.


Quelques temps après, elle se retourna sous la couverture. Puis elle ouvrit les yeux. La fenêtre ouverte, sur le mur d’en face, laissait entrer à flot la lumière du jour. Elle cligna des paupières et se mit sur le dos avant de se frotter les yeux. Enfin, elle les ouvrit à nouveau et sortit lentement de son sommeil. C’est seulement après quelques minutes qu’elle tourna la tête et découvrit la jeune femme assise sur une chaise, au chevet de son lit d’hôpital.
-   Ah. Tu es là…
Lena hocha légèrement la tête. Elle s’avança en avant et joignit les mains en posant ses bras sur ses jambes. Sans cesser de fixer la roussette, toute lueur éteinte dans son regard.
-   Tes blessures sont guéries, releva Sephyra avec un sourire triste.
-   Les tiennes ne vont pas tarder à l’être d’après le médecin.
-   Ca fait combien de temps ?
-   Seulement une matinée.
Sephyra détourna les yeux au plafond en murmurant un « je vois ».
-   La Porte est ouverte.
La roussette ouvrit la bouche, écarquilla lentement les yeux, puis finalement agrippa fortement la couverture de sa main gauche en plissant les lèvres. Un sourire abattu se dessina sur son museau tandis qu’elle fermait les yeux.
-   Vous avez réussis…
Lena garda le silence.
-   Dis.
Le rideau tiré devant la fenêtre ouverte se leva avec légèreté.
-   Tu vas me tuer ?
La jeune femme ne répondit pas. Elle se leva avec lenteur.
-   Pourquoi…
Sephyra ingurgita difficilement et tourna la tête de l’autre côté du lit.
-   Pourquoi tout ça… ?
Lena ouvrit la bouche, mais ses mots s’évanouirent dans le silence. Elle ne put que détourner les yeux à son tour.
-   Pourquoi faut-il que tout ça arrive… ! murmura Sephyra en serrant les dents pour ne pas laisser passer le hoquet coincé dans sa gorge se déverser dans ses paroles.
Lena contourna la chaise pour se diriger vers la porte.
-   Qu’est-ce que nous avons fait de mal pour mériter ça ?! Explosa Sephyra en se relevant brutalement sur son lit et en toisant son interlocutrice qui s’avançait toujours vers la sortie. Qu’est-ce qu’on a fait, dis-le moi ?! Dis-le moi !! Qu’est-ce que je t’ai fait à la fin ?!
Lena ferma la porte derrière elle. La roussette baisa la tête en serrant les dents de rage. Une larme coula sur son museau.
-   Merde !...
Elle abattit son poing sur le matelas sans plus pouvoir s’empêcher de pleurer.

Sa main tenait encore la poignée. Elle restait immobile, dos à la porte. Et puis elle s’effondra à genoux en laissant sa main caresser la surface plastifiée dans sa chute. Là, elle ne put contenir davantage la peine qui lui rongeait le cœur et qui la meurtrissait bien plus que n’importe laquelle des blessures qu’elle avait reçue la nuit d’avant. Elle posa une main sur sa poitrine et serra son vêtement au niveau de son cœur.
-   Je t’aime, pardonne-moi… murmura Lena entre ses larmes.

*****
***

La lumière entre par la fenêtre. Ou plutôt, les faisceaux du soleil transpercent les rideaux. Un jour se lève. Un espoir retombe. Elle se tient face à la lumière, les bras croisés sous sa poitrine. Les yeux fermés. Il fait un pas, elle prend aussitôt la parole, sans se retourner, sans faire un geste.
-   Je t’avais dit de comprendre.
La pièce est vide, les murs sont d’un gris sombre, tout à l’image de son état d’esprit depuis ce jour maudit.
-   Comprendre quoi ?
Sa voix est grave et résonne dans la chambre vide et close. La sienne est effacée, presque inaudible.
-   Tu dois avancer dans l’ombre, mon chéri… La lumière est faible. Plus qu’avant.
-   Elle a disparu quand tu es partie.
-   Je ne suis jamais partie.
-   Tu n’es plus là. Tu me manques. Chaque minute, de chaque heure, de chaque jour je me demande pourquoi je ne suis pas mort, moi aussi, ce jour là. Pourquoi est-ce que je dois endurer tout ça…
-   La souffrance est un état d’esprit, Hunter. Tu dois ouvrir les yeux, je t’en supplie, ouvre les yeux, comprends…
-   Comprendre quoi ? Que je ne te reverrai jamais, que je dois apprendre à vivre sans toi ?
-   La vérité est ailleurs !
Il s’avance. Elle ne bouge pas. Ses bras se sont resserrés autour de sa taille. Sa tête s’est baissée, sa voix s’est faite chevrotante.
-   Il faut que tu me laisses partir…
-   J’ai encore besoin de toi.
-   La vie en a décidé autrement.
-   C’est à nous de faire nos propres choix.
-   Hunter, tu as fait le choix de les affronter.
Il s’arrête, la bouche ouverte. C’est sa faute. Le sous-entendu est clair. Ses choix l’ont tuée, elle et pas lui. Il reprend sa marche. Elle relève la tête.
-   Le soleil nous tuera, tu sais…
-   J’ai compris. L’illusion. Je n’étais pas humain, au fond je le savais depuis le début. Et toi non plus…
Il pose une main sur son épaule, y exerce une légère pression. Elle se retourne lentement. Fly, l’échidnée aux cheveux d’un roux qui rappelait les braises du feu dont il s’est épris. Elle et ses yeux d’un vert pur… Sur lesquels elle garde les paupières closes.
-   Dis-moi Fly. Dis-le-moi. Que faut-il que je comprenne ?
De sa hauteur il a l’impression qu’elle a le museau baissé sur le sol. Elle le lève face à lui et déclare d’un couinement implorant :
-   C’est un jeu tout ça. Un jeu…
-   De quoi tu parles… ?
-   De tout, Hunter ! De tout, de tout, tout est un jeu, une illusion, rien n’est vrai. Il faut que tu comprennes, il faut que tu ouvres les yeux…
-   Dis-m’en plus Fly…
-   Tu me manques tellement…
Elle se fond lentement contre lui. Ses soubresauts rythment ses paroles mouillées de larmes.
-   Pourquoi faut-il que tout ça arrive, pourquoi… Toi et moi…
-   Fly…
-   Je t’aime…
-   Fly…
Elle redresse subitement son museau. Et ouvre ses paupières sur des orbites noires de vide.
-   Il faut que tu comprennes, Hunter. Comprend, et le rêve s’écroulera. Agis, et tout ça aura un sens. Pour toi, pour nous. Pour eux. Comprends !…
Son sourire s’évapore en même temps qu’elle. Les murs de la chambre s’effritent. Les rayons à travers la fenêtre se font plus lumineux. Plus chauds. Comme si le souffle d’une implosion arrivait sans prévenir de l’autre côté. Le monde tremble. Les murs s’effondrent. Un sifflement aigu retentit. Les vitres tremblent, se fêlent, puis éclatent dans un claquement sonore. La lumière surgit, brutale, violente, l’aveugle et le brûle.
Regarde, Hunter. Ou bien le monde s’arrêtera de tourner.
Comprends, mon chéri. Et tu saisiras le sens de ta vie.
Agis, mon amour. Accomplis ton rôle, pour ta mère, pour ton père. Pour moi. Pour tous…

Son hurlement se perd dans son rêve…

… Pour se répercuter dans la réalité. Il se lève en sursaut, en sueur. La silhouette présente à ses côtés sursaute également, plus violemment. Elle en tombe même de sa chaise. Un instant de flottement s’établit dans la chambre, instant pendant lequel Hunter reprend son souffle, le regard fixe, et pendant lequel Snow se relève en se passant un doigt dans l’oreille.
-   Eh ben mon vieux, t’as le sommeil lourd et le réveil vif…
L’échidné passa une main sur ses yeux sans répondre. L’obscurité régnait dans la pièce.
-   Qu’est-ce qui s’est passé… Où est-ce qu’on est ?
-   Chez une connaissance, pas de soucis.
Hunter passa ses jambes hors du lit en balançant les draps à l’autre bout du sommier. Poussant un soupir, il se massa les tempes.
-   Putain, déstresse ! Tu sais que c’est pas bon pour le cœur ? Tu vas crever d’un ulcère avant l’âge, à ce rythme là.
-   Fous-moi la paix, tu veux.
L’adolescent marmonna une brève excuse dans un marmonnement contrits.
-   Elle est où, ta copine ? Reprit Hunter après un silence en détournant la tête sur le côté.
-   Elle papote avec la crècheuse. Au lieu de poser des questions, tu ferais mieux de te lever.
Snow s’éloigna du lit pour se diriger vers le fond de la pièce. Il ouvrit la fenêtre, puis un bref claquement précéda le grincement singulier d’un volet qu’on ouvre. La lumière, chaude et violente, pénétra dans la chambre. Snow se retourna, se posa contre le rebord de la fenêtre puis toisa son acolyte avec un grand sourire.
-   On a de la route à faire !
Hunter quant à lui ne regardait pas Snow. Il ne l’avait même pas écouté. Le regard tourné de biais vers la fenêtre grande ouverte, les paupières à demi fermées par la luminosité, il repensait à son rêve.
A la façon dont la lumière avait pénétré de la même façon, tant dans le rêve que dans la réalité.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Septembre 27, 2010, 03:13:57 pm
Celle là m'a sauté aux yeux je ne sais pas si il y en a d'autres.

Citation
Reposant ses yeux bleu sur son double, il grimaça.

On change pas les bonne habitude un bon début de chapitre. Je préfère attendre la suite du chapitre pour pousser le commentaire.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Septembre 27, 2010, 06:59:35 pm
*/fait tourner des chamallow au dessus de Kyliam, les planque dans son dos lorsqu'elle se retourne en sifflotant/*

Des nouvelles de nos héros. Bizarrement ça ne m'étonne pas que Lena aille voir Sephyra, mais ce qui m'étonne c'est... qu'elle soit toujours présente. J'limaginais à moitié défigurée, toute aARRGHHH et jurant vengeance à tout va et à gueuler des questions qui deviennent sans réponses. Visiblement j'semble être un poil trop avancée dans ma reflexion, plus tard peut être ?
Apparition de Milène, qui me semble être la plus GENTILLE ou la plus quelque chose du genre depuis le début de la fic/de la partie.
Un peu comme... Une mère ? Quelque chose qui se rapproche, inquiète pour ce à quoi elle tient ? Ou simplement spectatrice des évenements. Des taaas de choses ça fait un perso en plus TOOMUCHPERSONAJE */se fait tuer par un livre d'espagnol et d'anglais/*

Enfin. La situation m'fait penser à celle où ils se réveillent tous à l'hosto après le monde de Celia. Chacun de son côté ( voir quelques uns manquant ? ), et puis 'faut voir par où ils vont aller tous. Comment ils vont prendre les infos, et tout le reste, et ce qu'ils vont en faire. J'ai hâte, gros bordel en perspective.

*/continue de faire fondre son barda sur la tête de Kyliam, les bouffes d'un air conciliant/*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 01, 2010, 12:46:31 am
Suite et fin de ce trente-et-unième chapitre !
La fin est très cliché et je l'assume complètement ^o^

Miko < Autant pour moi x)
Zalos < Désolé pour msn ! J'ai été pas mal pris, j'ai pas pu passer pour en rediscuter, mais j'ai jeté un oeil à tes théories. C'est... Pas mal, ya des choses bien pensées. Pour Lena t'es sur la bonne voie, mais c'est pas tout à fait ça. C'est moins... "Compliqué". Tu cerneras peut-être un peu mieux dans le prochain chapitre, on découvrira ce qu'elle a vécu avant le début de la fic =) Quant à Milène effectivement, pour une "encapée" elle a pas l'air si méchante... Mais qui sont les vrais méchants ? hahahaha*SBAF

J'vous laisse la suite, peu de temps pour nos personnages de souffler, ça s'accélère encore !







L’hybride posa la tasse fumante juste devant Hunter. Celui-ci la fixa avant de la décaler sur le côté d’un léger revers de main.
-   Merci. Je n’aime pas le café.
Snow et Lisa se regardèrent. Leur hôte esquissa un sourire.
-   Tu préfères autre chose ?
-   Ca ira. De toute façon on ne va pas s’éterniser ici.
L’échidné détailla celle qui les avait accueillis alors qu’elle tirait une chaise pour s’y asseoir en face de lui. Elle était étrange pour une hybride, tenant plus de l’humain que de son apparence animale. Elle avait une queue, des moustaches, deux crocs un peu plus longs que les autres, mais le museau était nettement moins prononcé. Sa fourrure était aussi beaucoup plus fine.
-   Vous connaissez Kane ? Demanda Hunter d’emblée sans chercher à dévier la question principale.
La chatte esquissa un nouveau sourire qui ne semblait rien cacher de dangereux. Simplement une sorte d’amusement maternel. Ce qui irrita l’échidné.
-   Je le connais sans le connaître. Comme tous ceux qui ont déjà eu à faire avec lui, je présume…
-   Qu’est-ce qu’on fout ici ?
Le sourire de l’hybride s’évanouit lentement sur ses lèvres. Elle fixa sa tasse de thé quelques secondes avant de reprendre la parole.
-   Kane a toujours su que je lui étais redevable d’une certaine manière. Et il savait que je n’ai jamais rien promis à la légère. Il a dû tout calculer à l’avance, comme à son habitude…
Hunter resta de marbre. Ca ne répondait pas à sa question. La chatte releva alors ses yeux et porta sur l’échidné un regard grave.
-   S’il vous a amené jusqu’ici, c’est que quelque chose de grave s’est produit.
-   Vous savez ce qui s’est passé ?
-   Hunter, tu as changé.
La réflexion l’ébranla. Il haussa les sourcils de surprise et questionna l’hybride du regard.
-   Ce qu’il s’est passé, je le ressens mais je n’ai aucune information précise à te donner. C’est dans la nature, dans l’air… Dans la lumière et dans le noir. Mais pas seulement. C’est en toi aussi.
Ces paroles résonnèrent dans l’esprit d’Hunter. Il baissa légèrement la tête et regarda ses mains, posées sur ses genoux, sous la table. Elles tremblaient.
-   Il y a toujours un moment précis où nous devons faire face à notre vérité, Hunter. Et où le changement est irréversible. Le seul temps réellement existant, c’est le présent.
Snow fixait Hunter, Lisa détaillait l’hybride. Ni l’un ni l’autre ne comprenait ce qu’il se passait exactement.
-    Il n’existe aucun moyen de revenir en arrière, asséna l’hybride.
Hunter referma lentement ses doigts sur ses paumes. Ses paupières s’abaissèrent légèrement sur ses yeux violets. Puis la chatte esquissa un sourire, et reprit avec une douceur maternelle :
-   Mais tu sauras faire face, je le sais. Tu es fort. Et tu as bien grandi. Tu es le fils de ton père, et c’est bien plus une force qu’une malédiction.
Hunter écarquilla les yeux, puis les plissa. Il grimaça et serra les poings. La mine triste.

Regarde, Hunter. Ou bien le monde s’arrêtera de tourner.
-   Vous êtes sûrs que ça ira ? Vous pouvez encore rester une nuit ou deux, ça ne me dérange pas…
-   Non, ça va aller.
La chatte haussa les épaules en croisant les bras et en s’accoudant à l’entrée. Hunter fit mine de se retourner mais s’arrêta dans son geste.
-   Et euh…
L’hybride haussa les sourcils, curieuse. L’échidné continua, presque honteux.
-   Je… Merci.
Puis il se retourna définitivement. La chatte, étonnée de prime abord, aborda le compliment avec un sourire doux et un regard tendre. Elle fixa le dos d’Hunter qui s’éloignait pas à pas et ne put s’empêcher de penser à la mère de ce jeune échidné. Un instant, ses souvenirs la ramenèrent loin dans le passé, par delà le temps et l’espace. Les deux adolescents la sortirent de sa torpeur.
-   Et ben euh… Au r’voir, déclama Snow abruptement en hochant la tête.
-   A la prochaine ! S’exclama nonchalamment Lisa en levant une main.
-   Faîtes bonne route !
 Puis elle les regarda rejoindre leur ami au pas de course.
-   Eh, au fait ! S’exclama-t-elle soudain en poussant sur sa voix pour qu’il l’entende. Mon nom, c’est Eska, tête de mule !
Pour seule réponse, Hunter leva sa main droite en signe d’adieu. Eska ne put s’empêcher de sourire un peu plus. Elle le regarda s’éloigner dans la campagne, avant de se retourner elle aussi et de fermer la porte derrière elle.
Comprends, mon chéri. Et tu saisiras le sens de ta vie.
-   Eh, Hunty, attend-nous !
-   Hunty… ?
-   Ca te va bien non ? S’exclama Snow en bousculant l’échidné de l’épaule.
-   Mh… Vous n’êtes pas obligés de me suivre.
Les deux adolescents s’arrêtèrent de marcher. Hunter fit de même quelques pas après. Il se retourna et les fixa l’un après l’autre. Ils le questionnaient d’un même regard.
-   Vous avez été entraînés dans un truc qui vous dépasse – qui me dépasse même moi. J’aurais dû vous prévenir avant et ne pas vous laisser m’approcher. Désolé.
Snow et Lisa se regardèrent, puis détournèrent les yeux sans dire un mot.
-   Vous n’êtes pas obligés de venir. Ca ne vous regarde pas, et c’est dangereux. Vous êtes encore jeunes.
Snowkry enfourna ses mains dans ses poches, puis soupira en rejetant la tête en arrière. Lisanith s’alluma une cigarette.
-   Mais qu’il est con ce type…
-   Plus con que toi, tu devrais sourire d’ailleurs, on tient un record, enchaîna la jeune fille.
Hunter garda le silence en les jaugeant du regard.
-   Allez merde, trace ta route ! On te suit ducon, continua le jeune garçon.
-   Tu veux qu’on foute quoi d’autre de toute façon ? Renchérit Lisa.
-   Dis-nous plutôt où c’est qu’on s’en va casser des marshmallows, au lieu de raconter des conneries.
-   Faudra s’arrêter prendre des clopes sur le chemin…
-   Anethie.
Silence. Les deux ados le regardèrent.
-   Mec j’ai de la merde dans les oreilles, j’ai cru entendre Anethie ?
-   T’as pas des oreilles de merde, par contre t’as de la merde sous ta godasse, répliqua Hunter en se retournant.
-   Quoi ?!
-   La gauche.
-   Merde !
-   Je te l’avais dit.
-   Vous êtes vraiment cons, j’en ai marre d’être la seule fille…
Hunter se surprit à sourire. Derrière, Snow avançait difficilement à cloche-pied pour essayer de jeter un œil à la semelle de sa chaussure, tandis que Lisa avançait tranquillement en fumant sa clope. Au-dessus d’eux, le soleil déclinait lentement derrière les collines, jetant une aura sombre sur le panorama. Hunter le trouva plus sombre, ce soleil.
Agis, mon amour. Accomplis ton rôle, pour ta mère, pour ton père. Pour moi. Pour tous…
Son sourire disparut.
Eska avait raison. Quelque chose avait changé. Et pas seulement en lui.
Fly avait raison. Le pire était encore à venir.

*****
***

Un bruit dans la ruelle d’à côté. Les deux sans-abris se regardèrent à travers les flammes de leur petit feu de bois. Le premier jeta un signe du menton au deuxième. Ce dernier répondit non en hochant la tête. Le premier pesta entre ses dents. Le deuxième se leva péniblement en grognant. Il se dirigea à la lueur des flammes au coin de la ruelle, puis tourna vers la gauche. Le premier sans-abri avait déjà refermé les yeux, se replongeant dans sa torpeur coutumière. Puis il y eut un bruit sourd, suivi d’un gargouillement. Enfin, un râle poussif, puis quelque chose qui recouvre brutalement les murs, comme si on envoyait le contenu d’un pot de peinture directement sur la surface exposée. L’homme tourna la tête vers le coin de la ruelle, soudain inquiet. Une ombre se mouva dans le noir en rampant contre le sol. Un vent étrangement frais par rapport à la chaleur de la nuit vint ployer les flammes du feu. Le sans-abri se retourna dans sa couverture et se tordit le cou pour tenter de mieux apercevoir ce qui se terrait dans l’ombre. Et qui avançait lentement. Lorsque la chose perça enfin les ténèbres, le sans-abri écarquilla les yeux et ouvrit la bouche pour tenter de hurler. Mais l’horreur était telle qu’aucun son ne voulut sortir de sa gorge nouée. Lorsque la chose se dressa de toute sa hauteur face à lui, sa vessie lâcha. Il n’eut pas le temps de terminer de se signer avant que le vent étrange ne balaie définitivement le feu.
Un hurlement indigne d’être qualifié d’humain perça longuement le silence de la nuit.
Dans le ciel, la lune rouge semblait veiller.

*****
***

Sephyra sortit d’un sommeil sans rêve en ouvrant brutalement les yeux. La fenêtre était toujours grande ouverte, le rideau posé calmement sur le rebord par cette nuit sans vent. Pourtant, quelque chose avait réveillé la roussette.
Un cliquetis brisa le silence opaque dans la petite chambre. Sephyra s’accouda sur son lit, fixant la porte. La poignée ronde tournait lentement dans le vide. Puis les gonds pivotèrent sur eux-mêmes sans un bruit. Au-delà de la porte, une masse ténébreuse environnait le couloir de l’hôpital. Elle s’arrêta de pivoter une fois entièrement ouverte. Sephyra était aux aguets, le cœur battant. Un courant d’air froid s’immisça dans la chambre. Le rideau bougea lentement.
Une main apparut, tenant la poignée ronde de la porte. Une main seulement, blanche, entourée d’une lueur fantomatique. Sephyra retint sa respiration.
Comme sortant d’un brouillard, le reste de la silhouette apparut peu à peu comme étant celui d’une jeune hybride. Mais la roussette ne pouvait rien déduire de plus, la lueur était beaucoup trop brumeuse, incertaine pour l’identifier.
Le fantôme resta là, sur le palier de l’entrée pendant de longues minutes. Pour Sephyra, le temps s’était arrêté. Elle aurait pu rester toute la nuit figée dans cette position inconfortable, la peur la tétanisait complètement. Elle ne sentait même plus les fourmillements dans ses bras lorsque le fantôme parla d’une voix lointaine, indistincte, simplement féminine mais en même temps automatique :
-   Suis-moi, Cae-La…







     Dieu, le Diable… Ces deux entités n’existent nulle part ailleurs que dans l’esprit de chaque être humain. La part de bien, celle du mal, la lumière de l’ombre, la petite voix de la conscience… Dieu autant que le Diable ont été inventés par les hommes, pour les hommes ; afin de démontrer qu’ils sont une création à part, exclusive, étonnante, aussi lumineuse que ténébreuse, capable de sauver son espèce comme de faire tomber son univers dans le gouffre du néant le plus profond…

Ad Lunam






*****
***





Je me rappelle, en ce temps-là, au début. Je restais en retrait, je les regardais jouer. J’étais une enfant, comme eux. Mais je me sentais différente.
« Pourquoi tu ne viens pas jouer avec nous ? »


Deux lourds grillages en acier surplombait l’entrée d’un bâtiment que le goupil avait appris à connaître bien malgré lui il y avait de ça quelques semaines seulement. Le Manoir. Derrière les fenêtres de celui-ci, les lumières étaient allumées. Comme si elles invitaient les deux visiteurs à entrer.
-   C’est impossible…

-   Si tu veux détruire les ténèbres, il faut que tu deviennes les ténèbres !

Il est apparu dans ma vie à ce moment-là. Un peu plus âgé que moi, plus calme et reposé que les autres, il a été le premier à me tendre la main. Dès le premier instant, je me suis plongée toute entière dans ses yeux d’un bleu profond.

Il inspira sur sa cigarette en reposant ses yeux dans le vide.
-   Lena… Qui es-tu réellement ?
Elle s’amusa à faire aller et revenir sa jambe en équilibre sur l’autre.
-   Je suis un être détruit par le mal, murmura-t-elle dans le silence de la nuit.

-   Non… Elle ne trouvera jamais la faille.

Le soir où je me suis élancée de cette falaise en dépliant pour la première fois mes grandes ailes dans le vide, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Mais par instinct plus que par motivation, je savais ce que je faisais.
Ce soir là où j’ai volé pour la première fois, la pleine lune semblait sourire de la maturation de mon espèce, moi qui en étais la seule survivante.


Sa cicatrice démangea la roussette, et elle se retint de ne pas poser sa main sur son œil endolori. Elle n’avait pas besoin que l’homme se retourne pour deviner de qui il s’agissait. Elle ne le voulait pas, à aucun prix.
Pourtant il se retourna et déposa son regard froid et sévère sur Sephyra. Un regard qu’elle capta malgré la pénombre, et qui n’avait pas changé.

Le lendemain, ils m’ont tous applaudi et nous sommes partis jouer dans la forêt sous le regard bienveillant de mon père adoptif, le Roi de la tribu d’Anethie.
Mon nouveau « chez-moi »…


-   Je t’ai attendue très longtemps, Cae-La Sephyra. Je t’attendais et tu ne venais pas.
-   C’est impossible… Tu es mort !


NightDreamers
Chapitre 32 ~ Résidus


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Octobre 01, 2010, 07:17:35 am
O_o
Une Eska ?
Bref, un nouveau chapitre très prenant, un peu court cependant par rapport aux précédents. Un petit peu mou aussi, mais je pense que ça c'est volontaire, après la fin de la troisième partie, un peu de répits pour les pauvres personnages que tu tortures, ça leur fait du bien !
Tout comme Zalos, j'ai été surpris de revoir Lena, je pensais qu'elle avait eu son compte, apparemment non, elle en redemande encore (elle est maso ou quoi ? XD)
Bon sinon le ptit poème de fin de Ad Lunam, je le plussoie totalement :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 01, 2010, 04:58:35 pm
Citation
Sa cicatrice démangea la roussette, et elle se retint de ne pas poser sa main sur son œil endolori. Elle n’avait pas besoin que l’homme se retourne pour deviner de qui il s’agissait. Elle ne le voulait pas, à aucun prix.

JE SUIS SURE QUE TU AS PIQUE CE TRUC DANS HARRY POTTER */se fait trainer vers la sortie en mangeant les projectiles qui tombent sur elle*

Du fantome du revenant ! o_o j'aime ça, j'ai des tas d'idée sur qui ça peut être... En fait, ça peut être n'importe quel personnage féminin déjà apparu/qu'on a rencontré/vu dans les fics de Sephyra, allez c'est parti ! */se fait tuer avant de commencer à énoncer chaque perso féminin/*

'Fin o3o Pour msn t'en fais pas, j'aurai voulu avoir une réponse plus poussée mais... comment ça c'est plus simple pour Lena è_______é ?! */se mange un parpaing/* C'est déjà bien recherché et toi tu me dis que c'est plus simple ? Attend attend si c'est plus simple je sais : Lena sort d'un oeuf Kinder, c'est Kane ou le collègue de Kane qui l'a fait, et hop la voilà ! *Bruit de katana, se transforme en petit cube la seconde d'après*

Et... Le Manoir allumé ? Ohohoho j'me demande ce que c'est, interessant. Qu'est ce que Saïko fait là haut quand même ?... Strife a de l'idée sous la caboche mais bon, louche.
Pour Milène, et ce que tu dis d'après, je commence à me faire une idée quant au sujet des apparences et des méchants, gentils... Mais il me manque à nouveau quelques trucs dans l'équation pour que ça colle dans cette perspective.

'Fin o/ J'ai hâte de voir pour Lena après, qu'un truc vienne enfin confirmer un minimum de bout de théorie que j'ai pu faire, avant ou plus tôt.



Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 02, 2010, 10:13:59 am
Aaargh, en retard <.< Désolée papa !! T.T

J'aime beaucoup ! Je trouve toujours les descriptions aussi bien, et étrangement ça m'a surprise de voir "DayDreamers" pour ce chapitre. Mais bref ^^

Replonger dans NightDreamers m'a fait du bien, c'est marrant ^^ Je suis contente de voir que tout le monde va bien, et j'ai été étonnée de voir Lena en vie, entièrement sauve.

Pour le truc du fantôme... Wouah quoi Oo J'aime comment c'est décris principalement pour cette partie ! En tout cas c'est vraiment génial ! J'adore >w< Et puis Saïko Saïko Strife en duo, j'aime beaucoup >w<
Que dire d'autres ? J'aime beaucoup ce chapitre >w<

Ah, et Hunter... A vrai dire, à voir la description de la femme, j'étais persuadée que c'était Eska >w< C'est marrant de la voir dans ND !

Vraiment, j'adore, c'est génial ! Bon courage pour la suite, et encore désolée du retard >.<"


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 14, 2010, 02:05:01 pm
Hawk < Et le répit ne durera pas plus longtemps ; ) En ce qui concerne Lena, bien sûr que non elle avait pas encore eu son compte. C'est mon personnage favori, elle aura droit à une fin superbe ! *SBAF
Zalosta < J'étais mort de rire pour le truc de Harry Potter, j'y avais vraiment pas pensé mais effectivement vu comme ça XDD Sephyra VS Voldemort ! *Meurt après s'être fait planté la baguette magique dans l'anus
Kayra < Pas de soucis pour le retard ma petite fille, tu sais que j'adore toujours tes petits commentaires <3 Viens on va jouer à la pâte à modeler ma puce ^o^ Play-do, t'es plus malin avec tes mains ! *Câlin papa-gâteau


Voilà la suite, autrement dit le chapitre 32 !
Chapitre qui sera posté en trois fois puisque atteignant les... 22 pages. Là j'ai clairement battu mon record :'D
Bref, si dans un premier temps tout semble calme, ne vous laissez pas avoir au jeu des illusions. Si le chapitre est long ce n'est pas pour rien...
On avance toujours un peu plus vers le dénouement, ne l'oubliez pas !
Bonne lecture et à la prochaine =)




(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)




Je me rappelle, en ce temps là, au début. Je restais en retrait, je les regardais jouer. J’étais une enfant, comme eux. Mais je me sentais différente.
« Pourquoi tu ne viens pas jouer avec nous ? »
Il est apparu dans ma vie à ce moment là. Un peu plus âgé que moi, plus calme et reposé que les autres, il a été le premier à me tendre la main. Dès le premier instant, je me suis plongée toute entière dans ses yeux d’un bleu profond.
« Parce que… Je ne suis pas comme vous… »
J’ai déplié mes ailes, maladroitement. J’étais petite et je n’en avais pas un grand contrôle encore. Il les a regardées alors que je détournais la tête, presque honteuse de ma morphologie.
« C’est trop cool ! Toi tu peux voler au moins ! Tu as déjà essayé ? Ce doit être super comme sensation ! »
Depuis ce jour, je n’ai plus été seule. Je refusais encore de me mêler au groupe, mais lui venait me voir de temps en temps, et nous discutions. Puis d’autres sont venus. Le soir où je me suis élancée de cette falaise en dépliant pour la première fois mes grandes ailes dans le vide, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Mais par instinct plus que par motivation, je savais ce que je faisais.
Ce soir là où j’ai volé pour la première fois, la pleine lune semblait sourire de la maturation de mon espèce, moi qui en étais la seule survivante.
Le lendemain, ils m’ont tous applaudi et nous sommes partis jouer dans la forêt sous le regard bienveillant de mon père adoptif, le Roi de la tribu d’Anethie.
Mon nouveau « chez-moi »…



NightDreamers
Chapitre 32 ~ Obscur


Le temps d’un clignement de paupières, Sephyra avait quitté l’hôpital. L’endroit qu’elle gagnait et où l’emmenait l’esprit de la jeune hybride, elle le connaissait. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans le hall d’entrée du bâtiment présidentiel de Station Square. Face à l’ascenseur qui desservait l’étage où siégeait le bureau principal. Elle avança lentement, comme dans un rêve, jusqu’à atteindre les deux lourds battants en acier refermés. Un court instant, une autre silhouette se dessina dans le noir, à ses côtés. Elle fit une courbette, un bras sur le côté, lui intimant d’entrer dans l’ascenseur. Celui-ci s’ouvrit justement à ce moment là, vomissant la lumière de son néon dans cet environnement ténébreux. Sephyra avait détourné les yeux pour regarder les deux portes coulisser ; lorsqu’elle tourna la tête, l’apparition fantomatique s’était déjà évaporée. La silhouette de l’hybride, elle, par contre, la dépassa en passant à travers elle pour monter dans la cabine. Puis elle se retourna et attendit que la roussette la suive. Cette dernière lui enjoignit le pas. Les portes coulissèrent sur elle-même, et l’ascenseur entama sa montée.
Le néon au plafond clignota plusieurs fois. Sephyra se retourna pour fixer le miroir accroché à même le mur de la cabine. Lorsque la lumière s’éteignit tout à fait, elle n’aperçut plus son reflet. Seulement une lueur fantomatique qui se mouvait lentement dans les airs, sur la surface miroitante.
L’ascenseur continuait de monter. Malgré le contexte, la roussette ne se sentait pas particulièrement effrayée. Elle était comme éveillée dans un rêve étrange. Elle se sentait comme une machine prisonnière d’un engrenage qui la dépassait. Puis la cabine s’arrêta. Les portes coulissèrent à nouveau. Le fantôme passa devant, Sephyra le suivit. Ils n’eurent pas à marcher longtemps dans le couloir plongé dans la pénombre pour atteindre les deux portes qui menaient au bureau présidentiel. Les fenêtres qui longeaient les murs extérieurs étaient obstruées par une masse ténébreuse et compacte. L’air était suffocant et froid. Lorsqu’elle prit la poignée gelée dans sa main, la roussette eut un frisson désagréable qui pointa du bas de son dos pour lui remonter jusque dans la nuque. Elle regarda le fantôme. Celui-ci hocha la tête sur le côté. Elle bougea les lèvres. Un chuchotement suivit ses mouvements avec un léger décalage :
« Affronte… réalité… dans le miroir... »
Sephyra tourna la poignée.

*****
***

Les deux goupils marchaient sur le trottoir. Saïko jetait des coups d’œil dans tous les coins, mal à l’aise.
-   Ca m’a l’air un peu trop calme, tu ne crois pas… ?
Strife ne répondit pas. Il gardait le regard fixé en avant, les sourcils légèrement froncés. Soudain, il s’arrêta de marcher.
-   Quoi ? Demanda Saïko, de plus en plus mal à l’aise.
-   Tu n’as pas remarqué ? Répondit simplement Strife, presque en chuchotant.
Le goupil jeta un regard circulaire aux alentours, avant de redéposer ses yeux bleu sur son double, attendant la suite. Strife jeta un mouvement du menton en avant.
-   Ca fait trois siècles qu’on poireaute en longeant le même trottoir, la même rue. Ca n’en finit pas.
Saïko regarda en arrière, puis en avant. Les maisons étaient les mêmes à intervalles réguliers, pareil pour les lampadaires. A sa droite, de l’autre côté de la petite route, un long mur longeait le trottoir. Un étrange sentiment familier sembla intriguer le goupil, mais il ne savait pas pourquoi.
-   On est passé de l’autre côté…, murmura Strife en fixant le prochain lampadaire sur leur chemin, à quelques mètres.
-   De quel côté exactement ? On est arrivé en ville depuis même pas un quart d’heure, on a encore croisé un passant y a cinq minutes.
Un sourire étrange se dessina sur le museau de Strife.
-   Elle est douée pour prendre ses proies en grippe alors que tout semble bien aller. Elle adore jouer sur les apparences pour décontenancer au mieux ses victimes…
Saïko grimaça.  Puis Strife reprit la marche. Il lui enjamba le pas.
Quelques minutes après, un lampadaire au loin grésilla. Strife s’arrêta à nouveau de marcher. Comme si ce fut là le signal commun, tous les lampadaires s’éteignirent d’un coup, plongeant la rue dans une noirceur des plus abyssales. Aucune lune dans le ciel ne venait éclairer les ténèbres.
Puis le lampadaire juste au-dessus d’eux se ralluma. Seulement celui-ci. Strife grogna. Saïko tourna la tête et comprit que quelque chose avait changé. Le mur à leur droite n’était plus continu. Il présentait une ouverture. Et pas n’importe laquelle.
Deux lourds grillages en acier surplombaient l’entrée d’un bâtiment que le goupil avait appris à connaître bien malgré lui il y avait de ça quelques semaines seulement. Le Manoir. Derrière les fenêtres de celui-ci, les lumières étaient allumées. Comme si elles invitaient les deux visiteurs à entrer.
-   Attend, c’est impossible…
-   Ne t’affole pas, ce n’est qu’une illusion. Il est hors de question de foutre les pieds en plein dans la gueule du loup.
Comme pour répondre à sa provocation, quelque chose rampa dans le noir, hors de leur cône de lumière que prodiguait le faisceau du lampadaire sur le sol. Des feulements discrets résonnèrent dans la nuit. Saïko fronça les sourcils. Il ressentait quelque chose d’anormal aux alentours. Quelque chose qui n’appartenait pas à ce monde. Strife pour sa part haussa simplement les épaules avec un sourire contrit, le regard frustré.
-   … Mais apparemment on nous laisse pas vraiment d’autre choix, conclu-t-il simplement d’un air menaçant.
-   Quoi ? Attend, tu comptes rentrer là-dedans ? Demanda Saïko en voyant Strife s’avancer sur la route en direction du manoir.
Les grilles pivotèrent justement sur elles-mêmes pour lui souhaiter la bienvenue, en jetant un long couinement métallique.
-   On est invités, se justifia simplement son double maléfique en piétinant le parvis caillouteux de l’entrée du Manoir.
Saïko sembla hésiter un court instant. Il fixa les ténèbres hors du cône de lumière. Les feulements continuaient de se faire entendre. Il n’en attendit pas plus pour s’avancer à son tour en direction du manoir restauré, bien malgré lui.

La porte grinça. Strife y entra le premier, talonné de près par Saïko. Ils n’eurent pas à chercher bien loin où aller : seules les lumières du salon à leur droite étaient allumées. Strife laissa son double passer en avant, mais il s’immobilisa bientôt comme lui.
La grande table à manger avait été préparé. Les couverts étaient placés, des chandelles étaient allumées au centre et les convives étaient déjà en place. Celia les accueillis avec un sourire démoniaque, les mains joint sous son menton, les coudes posés sur la table.
-   Bienvenue ! Lança-t-elle, toute enjouée. Saïko, je t’en prie, prend place, continua-t-elle en joignant la parole au geste, montrant une chaise de libre.
Le goupil s’avança lentement tout en fixant l’autre hybride qui était présent à cette funeste scène. Quand il crut enfin mettre un nom à cette silhouette qui lui sembla familière, il s’arrêta tout net, stupéfié.
-   … Hunter ? C’est toi ?
Celui-ci leva une main et hocha la tête.
-   L’humain que j’ai été avant n’était qu’une illusion, somme toute, déclama-t-il la voix sombre avant de reposer son regard sur leur hôte.
-   Tu peux m’expliquer ce que tu fais ici ? Et pourquoi le manoir est-il restauré ? Qui est cette fille ? Demanda en vrac le renard à voix basse tout en prenant place sur sa chaise.
Hunter haussa les épaules, fataliste.
-   J’en sais pas plus que toi. Je me suis endormi dans une forêt pour me réveiller à cette table. Quant à elle…
L’échidné s’interrompit pour regarder à nouveau la jeune fille en bout de table. Elle les fixait avec un sourire étrange peigné sur les lèvres. Comme si elle prenait un malin plaisir face à cette mise en scène. Un instant, une ombre passa dans son regard. Celui de Hunter se fit plus menaçant.
-   … Elle n’a pas l’air tout à fait humaine non plus, termina-t-il enfin d’une voix sombre.
Saïko regarda lui aussi la jeune fille. Celle-ci lui sourit, puis ferma les yeux.
-   Quant à toi, tu n’étais pas invité, mon très cher Strife.
Ce dernier était resté à l’entrée du salon. Celia claqua des doigts. Des ramifications d’ombre sortirent alors des murs du manoir pour attraper le goupil aux bras. Celui-ci grogna de surprise mais n’émit aucune forme de résistance. Lorsque Saïko allait se lever pour l’aider, il l’apostropha sèchement :
-   Laisse ! Tout ça n’est qu’une illusion…
-   Une illusion ? Répliqua la jeune fille avec un grand sourire sadique. On dirait que tu sais de quoi tu parles…
Les liens qui enserraient les bras de STrife se serrèrent un peu plus, tendant les muscles du goupil au maximum. Celui-ci laissa échapper un soupir de souffrance avant de se récupérer assez pour rétorquer, menaçant et provocateur :
-   Bien sûr, une illusion ! Qu’est-ce que tu sais faire d’autre, sale mégère des ténèbres ?
-   Je sais faire à manger.
Strife perdit son sourire et leva un sourcil, perplexe. Sans chercher à l’attendre, Celia reprit en regardant ses convives :
-   Bien, je crois que nous sommes au complet. Malheureusement je n’ai pas pu inviter tout le monde… Mais vous serez suffisant pour égayer ce repas, j’en suis sûr.
Elle sourit comme une enfant innocente. Saïko restait dubitatif. Hunter fronça un peu plus les sourcils. Celia ouvrit ses bras et les invita à regarder leurs assiettes.
-   Je vous présente l’entrée !
Alors même qu’ils n’y étaient pas auparavant, des bols venaient de faire leur apparition juste devant les deux invités. Ces derniers louchèrent sur le service de porcelaine blanc.
-   Je ne toucherai pas à ce truc, déclama simplement Hunter d’une voix sourde.
-   Je préfère m’abstenir de même.
Celia perdit son sourire et afficha une moue boudeuse.
-   Lorsque l’on est invité, la moindre des choses est de faire plaisir à l’hôte qui s’est donné la peine de tout préparer. Allez ! S’exclama-t-elle en frappant des mains. Goutez, au moins.
Leurs bras obéirent malgré eux. Ils regardèrent, étonné, leur main soulever la petite soucoupe qui recouvrait leur bol. Puis elle prit la cuillère sans qu’ils ne puissent rien faire. Ils étaient comme des poupées dont les ficelles commandaient chaque geste. Et dieu seul savait qui retenait ces ficelles.
Leur main lécha du bout de la cuillère la soupe verdâtre. A eux deux, ils eurent la même expression horrifiée : surgissant du fond du bol, un œil creva la surface.
-   Qu’est-ce que ça ?! S’écria Hunter sans pouvoir quitter des yeux le globe oculaire qui flottait tranquillement dans sa soupe.
-   C’est moi-même que l’ai préparée, répondit Celia avec un grand sourire, fière d’elle-même.
-   Espèce de cinglée répugnante…, susurra Strife, avant qu’une troisième ramification d’ombre ne vienne lui couvrir la bouche, l’empêchant de parler.
Leur main commanda le geste. La cuillère attrapa l’œil avec un soupçon de soupe. Saïko émit un couinement d’horreur en comprenant ce qui allait se passer. Il tenta de détourner la tête, mais une force surhumaine l’en empêchait. Hunter essayait tant bien que mal de ne pas porter le couvert à ses lèvres, mais peine perdue. Leur bouche s’ouvrit d’elle-même, sous leurs gémissements. Et la cuillère déposa au fond son aliment. Leur mâchoire se débrouilla pour diriger le reste des travaux.
Saïko fermait les yeux, se persuadant qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar. Hunter serrait les poings comme il pouvait, ne pouvant ni bouger, ni empêcher sa mâchoire de continuer sa mastication. Ils avalèrent sans le vouloir, et quand les aliments furent enfin avaler, ils retrouvèrent le contrôle de leurs membres.
-   Mon dieu… ! Souffla Saïko en se couvrant la bouche de ses mains, prêt à régurgiter.
Hunter toussa en cherchant à esquiver le goût affreux qui lui était resté en travers de la gorge.
-   Bien, bien ! Vous avez tout avalé, bravo ! S’exclama Celia, heureuse comme une enfant. Je vois que ma petite entrée vous a ravi. Nous allons pouvoir passer à la suite dans ce cas, je sens que vos ventres crient famine…

*****
***

Sephyra pénétra le bureau qu’elle avait tant appris à connaître dans les détails par le passé. La lumière de la lune, à travers la longue baie vitrée qui couvrait le fond de la pièce, exagérait les proportions des ombres du moindre objet présent. Sur la droite, une silhouette se tenait immobile, les mains jointes dans le dos, face au panorama. Sa cicatrice démangea la roussette, et elle se retint de ne pas poser sa main sur son œil endolori. Elle n’avait pas besoin que l’homme se retourne pour deviner de qui il s’agissait. Elle ne le voulait pas, à aucun prix.
Pourtant il se retourna et déposa son regard froid et sévère sur Sephyra. Un regard qu’elle capta malgré la pénombre, et qui n’avait pas changé.
-   Nelson…

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Octobre 14, 2010, 02:06:32 pm
Le vent s’engouffra dans sa longue cape de soie rouge. Elle frissonna. La nuit au-dessus étendait son voile d’étoiles claires comme un tableau à perte de vue. Parmi elles, la lune brillait d’un rouge sang, son croissant légèrement happé par le noir. Le cycle qui grandissait puis qui s’inversait, le soleil qui reflétait ses rayons sur cet astre petit et rond dont les scientifiques avaient inventés bien des théories pour en expliquer l’existence comme satellite naturel de la terre… La lune brillante dans la nuit métaphorisait cette présence infinie de la lumière dans les ténèbres, du jour dans la nuit.
Lena sentit son ventre se tordre légèrement. Les femmes étaient les témoins de la nature foncièrement rattachée à la terre des êtres humains. Tout comme le cycle lunaire, elles avaient leurs propres allers-retours biologiques.
Pour permettre la création…
Elle songea au but de l’existence. Tout se rattachait-il à ne donner que la vie ? Etait-ce-là la raison ultime, biologique, brute de la vie naturelle ?
La porte du toit de l’hôpital grinça derrière elle, l’extirpant de ses pensées. Elle se retourna de biais pour apercevoir le jeune homme à lunettes s’avancer, les mains engoncées dans les poches de son long manteau brun qu’il avait piqué à Ben avant de venir à l’hôpital. Il vint à ses côtés, au bord du toit, et contempla l’Yvanesca brillante de ses lampadaires dans la nuit qui s’étalait à son regard avant d’entamer la discussion.
-   Une vue de hauteur est toujours magnifique…, commença le jeune homme de sa voix calme en prenant parfois de courtes pauses dans son discours. On voit la vie grouiller en bas, si loin. Une impression étrange nous gagne, comme lorsqu’on regardait des fourmis s’écheler à leur routine quand on était gosses. On a le sentiment… De ne plus faire partie de cette vie qu’on voit grouiller en contre-bas. La hauteur nous fait prendre de la distance, et vient le moment où cette distance atteint un seuil tel qu’on remet en question notre propre place au sein de ce cadre, de cette vie, de ce monde. Alors on lève les yeux et on découvre l’horizon si grand, si infini… Et on se demande ce qu’on fout là. Ce qu’on est. Et quand on baisse à nouveau les yeux sur cette vie en contre-bas, le vide nous aspire. Tout d’abord notre conscience. Notre regard ne reflète plus que quelque chose qui a perdu son sens, la lueur se perd et la pupille s’agrandit face à la misère et à l’illusion de la routine qu’on menait jusqu’alors. Puis le corps, qui par automatisme s’avance, au début un bras, puis le pied, et pour finir… Elle n’est plus dans sa chambre, reprit-il soudainement après un silence. Mais tu le savais déjà, n’est-ce pas ? Ça fait partie de ça… ?
Elle hocha la tête en silence. Lena se demanda ce que pouvait bien vivre la roussette à cet instant même. Elle avait dû être happée par la noirceur de ce monde faux, comme la lune… Mais elle ne courait aucun risque. Pas physique en tout cas.
Pendant ce temps-là, Donf avait sorti son paquet de cigarettes de la poche intérieure de son manteau. La flamme du briquet éveilla sur son visage un halo jaune-orangé qui miroita sur ses lunettes ovales. La fumée qui s’exhala bientôt dansa devant lui avant de se perdre plus haut et s’effacer dans les airs.
-   Pourquoi es-tu si convaincue d’être sa sœur ? Demanda-t-il sans la regarder.
Elle ferma un instant les yeux, ressassant ses souvenirs figés dans la brume de sa mémoire. Puis elle s’assit sur le rebord du toit, sans aucune peur, les mains posées de part et d’autre d’elle pour s’y tenir en appui, les jambes croisées.
-   C’est mon histoire qui le prouve. Ce qu’il me reste. Ou ce qu’on a voulu me faire croire…
Donf la regarda pour la première fois de la soirée. A ce moment-là, il ressentit quelque chose de spécial en fixant cette femme assise là, tête baissée. Ses cheveux d’ébène encadraient son visage parfait. Son regard se perdait dans la nuit, il ne parvenait pas à le capter. Il inspira sur sa cigarette en reposant ses yeux dans le vide.
-   Lena… Qui es-tu réellement ?
Elle s’amusa à faire aller et revenir sa jambe en équilibre sur l’autre.
-   Je suis un être détruit par le mal… Ou élevée par lui, qui sait, murmura-t-elle dans le silence de la nuit.
Et, sans vraiment qu’elle sache pourquoi elle le fit et sans que Donf ne le lui demanda non plus, elle entama le récit de son histoire. Au-dessus d’eux, les étoiles brillaient avec force, contrastantes de clarté à côté de cette lune si rouge, si sombre…

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Octobre 16, 2010, 02:59:41 pm
*arrive en rampant pitoyablement, lève un bras en tremblotant, grave sur le mur "je veux la suite" en gémissant de douleur, agonise lentement et crève sur le sol avant de se faire ramasser par les éboueurs*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Octobre 16, 2010, 07:38:39 pm
*reprend le corps de Sephyra en chouinant, va lui faire des injections de plume de phénix pour la faire revivre, décape le mur où elle a écrit son mot et va faire des luminéons de 1KM de long avec "Je veux la suite" noté en plus flashy pour que ça se voit mieux.*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Octobre 20, 2010, 04:36:37 pm
J'adore, j'adore !!

Les descriptions sont magnifiques, principalement le passage de la fin. Lena n'est peut être pas si méchante que ça, finalement... Et c'est peut être réellement la soeur de Sephyra, qui sait ?
En tout cas, le passage avec Saïko et Hunter... Eurk, les pauvres <.< Et à mon avis, Celia n'a pas fini de leur en faire voir de toutes les couleurs ! Au moins, Saïko Strife n'a pas à y manger, c'est déjà ça !!

J'ai hâte de voir la suite pour Sephyra. Je me demande bien ce qu'il va se passer avec Nelson... Ca fait bizarre de le revoir celui-là Oo" Des descriptions magnifiques, très franchement j'ai adoré.

Je n'ai pas grand chose à dire sur ce début de la suite, sinon que moi aussi, je veux la suite, papa ! >w<

Bon courage pour celle-ci !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Octobre 26, 2010, 07:06:09 am
Je débarque un peu en retard, je viens de lire ce début de chapitre, et je vais te dire une chose mon bon Donfy : tu as failli me faire gerber avec ta soupe ! Les descriptions sont trop saisissantes, sérieusement, ça rend malade ! T'es une enflure (mais je t'aime quand même <3 )

Bon en tout cas, bon début de chapitre, et tout comme les autres, j'attends la suite !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Janvier 31, 2011, 04:21:01 am
*Entre sur le topic et s'allonge par terre, puis lève une main, tête face contre terre*

Voici ma profonde révérence à la japonaise - on peut pas faire mieux à ce niveau là, je pense, à part se foutre dans un caniveau ou un tombeau - pour m'excuser platement et sincèrement.
Le retard et le manque de réponse sont considérables, je crois n'avoir jamais fait pire que ça. Le dernier post de ma part date du 14 octobre 2010 ! Et un truc encore qui va foutre la rage : je poste même pas la suite ^^'
Alors pour ceux qui ça intéresse de savoir le pourquoi du comment du silence et de la prolongation, je vais vous expliquer ça. Pour les autres, arrêtez-vous là c'est du pur it's my life massif :'D
Sachez juste que NightDreamers n'est pas abandonné, c'est tout.


Par où commencer...

Pour ceux qui me connaissent un peu, vous n'êtes pas sans savoir que ça y est, j'ai eu 18 ans ya presque un an, que j'ai eu mon Bac ya quelques mois, et que ça y est, je me suis tiré de chez moi comme un grand garçon avec les yeux grands ouverts et émerveillés, contemplant la liberté mais aussi la responsabilité de la majorité et de la vie en solo sans papa sans maman derrière.
J'ai mon chez-moi, j'ai ma vie, ma solitude et mes soucis, mes retraits à la banque et mes chèques à encaisser, mon loyer et mes soirées. Putain on dirait presque un slam !
Pour ceux encore qui me connaissent un peu, vous n'êtes toujours pas sans savoir que j'ai déménagé seul comme un grand pour poursuivre mes études. Ce qui fut une grande mascarade puisque... J'ai pris mes jambes à mon cou après quoi, une semaine à la Fac. Pour les plus jeunes qui me lisent, entendez-moi... Ne faîtes pas comme moi ! Ou assumez, à la limite, ça peut passer, mais me tenez pas pour responsable dans ce cas !
Je me suis donc cassé du système scolaire - encore une fois, après l'inscription au Bac en candidat libre ya un an qui se résumerait à glandage massif pendant 9 mois et bossage intense en juin - et me suis retrouvé dans mon chez-moi seul, misérable et privé de contacts pour de bon, cette fois-ci. Pas facile de partir dans une nouvelle ville où vous n'avez pas de connaissances.
Mais j'ai trouvé du boulot. A l'heure d'aujourd'hui, je bosse donc, j'ai pas de devoirs à rendre, pas d'exos à faire pour le lendemain, simplement arriver à l'heure devant le téléphone et m'assurer que mes arrêts maladie durent plus de 4 jours pour éviter de me faire baiser par la Sécu.

La responsabilité, surtout en solitaire, c'est lourd sur nos épaules. Mais je m'en sors plutôt bien, je crois.
Niveau écriture ? Je me fais engueuler par ma responsable qui m'attrape au moins une fois par jour à gribouiller des vers sur mon calepin entre deux appels, à faire durer ma pause pour écrire trois mots qui deviennent dix lignes puis une page entière, et cette pause qui termine par se chiffrer à dix minutes au lieu d'une pour boucler le dossier du client. Oh vous inquiétez pas, ma responsable me prend pour son fils et je l'appelle maman devant tous mes collègues, sans compter qu'on s'est fait un restau ya un mois. Du Donf quoi !

Voilà en gros ma vie d'aujourd'hui, quand je commence tôt je me lève à 5h45 pour pouvoir choper mes deux bus consécutifs ; quand je termine tard je dois mettre une bonne heure à rentrer à pieds - pensez-vous, il faut bien sûr que les lignes que je doive prendre terminent leur service à 19h, bien entendu !
Un autre monde, un univers complètement différent de celui que je côtoyais jusqu'alors... C'est ce qui nous attend tous, gamins que nous sommes encore devant la difficulté de la routine sociale. Mais vous faîtes pas de mouron, on s'en sort tous ! 'Suffit de prendre la vie avec légèreté, de dédramatiser tous les petits soucis, et comme je dis toujours, de rire quand on vous agresse ! Ca déroute les méchants, croyez-moi. Si ça les énerve, proposez-leur une clope, vous la fumerez ensemble. Si vous ne fumez pas...
Fuyez.

Enfin voilà pour le roman. Pas de ND, mais du Donf IRL, quoi. Du ND, j'en écris par-ci par-là, des passages, des idées. Sachez également que je réfléchis beaucoup à une réécriture de cette fic dans un but moins... Fic, plus "roman". D'ailleurs je réfléchis trop à la réécriture, et pas assez à l'écriture normale :'D
Comme on me l'a conseillé, je devrais déjà terminer la première version. C'est ce que je vais faire.


Je vous demande - si néanmoins cela n'est pas trop vous demander non plus - de patienter encore un peu. Juste un peu.
Je vous amènerai la suite. Et la fin. On y est presque, ce serait dommage d'arrêter là ! Même si c'est pour retrouver, je l'espère dans un avenir proche, l'histoire un peu différente mais en vrai bouquin édité. Déjà terminer cette version là.

Toutes mes excuses une dernière fois de vous faire patienter si longuement, et merci à ceux qui continuent d'attendre et restent fidèles. Vous n'avez pas besoin de répondre à ce message, vous demandes de nouvelles sur ND par mp ou sur msn sont une preuve déjà suffisantes que je ne suis pas seul sur cette fic, et que je ne l'ai jamais été d'ailleurs.
Merci infiniment, et à bientôt pour la conclusion ^^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Janvier 31, 2011, 07:42:33 am
Yo Donf,

Sale ptit c** tu m'as fait un faux espoir de malade, je pensais avoir la suite de ND et tu viens nous raconter ta vie en mode 3615 MaLife ! Non mais tu te fous de nous ou quoi ???????
[/mode débile mental]

Un peu de sérieux.
Rentrer dans le monde du travail, c'est quelque chose ! C'est beaucoup d'avantages (pas de boulot à la maison, une paie à la fin du mois etc...), mais également beaucoup de responsabilité. Moi j'y suis depuis un peu plus d'un an maintenant, mais je pense sincèrement qu'à ton âge, je n'aurais pas été capable de l'assumer. Chacun son caractère. En tout cas, c'est une bonne manière d'aborder les choses que tu as, il faut prendre ça comme ça vient, toujours tirer (owwwii tirer) le bon coté des choses, et avancer.
En tout cas, bon courage et bonne continuation.

PS : "Aujourd'hui à 06:21:01"
T'es pas censé aller au boulot à cette heure-ci plutôt que de trainer ici ?  Aller hop, fonce, et plus vite que ça ! XD

EDIT : Ah merde, ya un décalage d'une heure, en fait il était 5:21 quand tu as écrit ton message ....


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Janvier 31, 2011, 08:54:03 am
Bon j'suis pas trop surprise étant donné que je savais déjà qu'il n'y avait pas de suite. ^o^ On se rend pas vraiment compte lorsqu'on est jeune que d'avoir un boulot et vivre sa vie seul c'est beaucoup de responsabilités. Pour ca que la plus part des auteurs de fanfic sont des jeunes, les adultes n'ont plus le temps. (J'suis une exception j'ai un boulot en or). Enfin pour revenir à ND du moment que tu lâches pas on va attendre.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 02, 2011, 04:13:03 pm
Han, j'avais pas vu ce petit racontage de vie! Ca semble bien réaliste oui, surtout le coup des arrêts maladie *meurt
On attend la suite sagement alors, et tiens le coup, ton calvaire est presque fini é__è

*passe un coup de balai sur ton topic et va faire la vaisselle*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mars 30, 2011, 12:36:47 pm
C'est incroyable comme celui qui écrit peut être hanté par son histoire et ses personnages. Il essaye de s'évader, de penser à autre chose, et si ça marche le temps d'un instant, le temps d'une petite musique à travers laquelle il s'éclipse rapidement, la réalité lui revient aussi soudainement qu'elle avait disparu, et il ressent à nouveau ces chaînes qui l'emprisonnent à son roman.
C'est un plaisir masochiste que d'écrire avec autant de coeur à l'ouvrage. Un délicieux supplice, profusion de rêveries, d'insomnies, et de bonheur lorsqu'on termine enfin un chapitre.

C'est toujours effarant de me rendre compte qu'après bientôt trois ans maintenant, Sephyra, Zalosta, Hunter, Saïko et tous les autres vivent encore à mes côtés, dès que je ferme les yeux. Je vous ferais peut-être la liste de toutes les fins que j'aurais pu imaginer pour cette histoire. Quoique ! toutes, si c'est possible de s'en rappeler...
Après bientôt trois ans, voilà que j'entame enfin, je le pense bien, la dernière et ultime ligne droite pour le final. Quelque part, je me sens soulagé. Pour ne rien vous cacher, je serais enfin débarrassé de ce scénario à y perdre mes notes, de ses personnages complexes à souhait, de ces passés à tiroirs cachés qui s'entremêlent dans l'ombre des mots. Mais j'ai peur, aussi. J'ai peur de mettre une "Fin".
De me coucher le soir et de ne plus avoir à penser à la suite. De prendre le bus et de ne plus avoir à m'évader en musique vers l'inspiration qui m'apportera la fin de NightDreamers. De ne plus pouvoir gribouiller des notes, des paroles au hasard pour un personnage, au boulot.

Je crois qu'en terminant ND, ce sera un petit deuil pour moi. Le deuil de l'adolescence. Une petite mort.
Je verserai peut-être une larme, qui sait.

En attendant j'espère n'avoir pas perdu trop de lecteurs pendant cette longue période de silence et d'attente. Si c'est le cas je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même.
Voilà le planning : je vous laisse un petit résumé pour vous remettre dans le bain, et je reviens ce week-end vous poster la suite du chapitre 32, d'accord ? ^^
Ne vous sentez pas obligés de commenter un maigre résumé, j'éditerai ce poste avec le chapitre.

En attendant merci à tous d'avoir patienté, et bonne reprise !
NightDreamers est de retour.



NightDreamers ~ Partie 1 ~ Epilogue (Chapitres 1 à 9)
Sephyra, après sa longue marche dans le désert, tombe enfin sur une ville non loin de la côte où elle fait la connaissance d'un étrange renard qui l'envoie balader et d'une hérissonne simplement vêtue d'une cape noire qui était prête à se faire violer par une bande de roublards. Elle apprendra également à faire connaissance avec Donf et Hunter, deux camarades de Zalosta la hérissonne. Ces trois-là travaillent dans une sorte de groupuscule mafieux, censés rétablir l'équilibre par le meurtre.
Alors qu'elle se demande si elle doit les dénoncer ou non, le groupe est victime d'attaque en provenance d'une autre bande étrange. Saïko, le renard, est même amené à son tour à se joindre de la partie pour une invitation de leurs ennemis à un bal...
Qui n'était qu'une diversion pour attaquer le manoir de Zalosta et des autres en leur absence. Millie et Arthur, les petits protégés de la hérissonne, sont kidnappés, et leur Patron est assassiné. Donf, le gardien, est obligé de détruire les preuves et de s'enfuir...

NightDreamers ~ Partie 2 ~ Conscience (Chapitres 10 à 19)
Attaqués sans un instant de répit alors qu'ils venaient tout juste de s'enfuir, Hunter, Zalosta, Sephyra,Saïko et Donf se réveillent à l'hôpital sans trop savoir comment ils y sont arrivés. Se rendant compte qu'ils sont maintenant recherchés par les autorités, il ne leur reste plus d'autre échappatoire que la fuite. A leur grand étonnement leur apparaît alors le Patron, censé être mort. Il leur offre un moyen de s'enfuir avant de s'éclipser aussi rapidement qu'il n'était apparu. Las, le groupe voyage alors vers la destination donnée, fourbu, fatigué.
Entre-temps, Myosotis, une jeune femme rencontrée par Saïko, a été kidnappée au même titre que Millie et Arthur et se réveille au sein d'un complexe scientifique. Elle arrive à s'en échapper avec les enfants via une aide mystérieuse, avant de se réveiller au coeur d'une ruelle. Le Patron apparaît bientôt pour l'amener là où se trouvent les autres.
Arrivés à destinations, Zalosta et Cie profitent d'un moment de répit tout en fêtant les retrouvailles avec les enfants et la jeune femme. Mais les festivités sont de bien courtes durées, car leurs ennemis les ont déjà retrouvés...
Suite à une bataille sans ménagement, Millie et Arthur sont assassinés sous les yeux de Zalosta. Quant à Myosotis et Sephyra, elles sont grièvement blessées. Le Patron arrive juste à temps pour emporter la roussette avec lui. Zalosta le suit.

NightDreamers ~ Partie 3 ~ Ouverture (Chapitres 20 à 30)
Le groupe est éclaté. Zalosta et Sephyra, d'une part, errantes, rejoignant bientôt à l'aide de Kane, le Patron, la terre natale de la roussette : l'île d'Euresias.
Hunter de Donf, qui se sont éclipsés sans mot dire du chalet en voiture. Alors qu'ils s'échappent en train, deux de leurs ennemis, Loth et Rika, les prennent en chasse et les intercepte dans leur voyage. Le train est alors victime d'un déraillement censé signer la mort officielle de l'ancien gardien et du démoniste... Alors que ceux-ci ont signé un accord avec leurs ennemis en découvrant que les chefs de leur groupuscules sont très certainement liés. Sauvés par Loth et Rika, Hunter et Donf sont amenés à se réfugier non loin de la capitale Station Square.
Saïko et Myosotis pour leur part entament un voyage initiatique à travers le continent, les deux personnages ressentant d'étranges vibrations dans la terre. Cherchant à percer l'origine de ce déséquilibre dans la nature, ils finissent par se rapprocher de plus en plus jusqu'à ce Myosotis avoue à Saïko le but de sa mission originale : le tuer. Se trouvant incapable de le faire, ils échafaudent alors un plan pour que Myosotis puisse faire payer la trahison de son chef, qui se trouve être celui de Loth et Rika.
Au coeur de ces événements isolés se produit alors une violente "désynchronisation" du présent, immergeant les différents protagonistes en eux-mêmes afin qu'ils trouvent les réponses à leurs questions. Mais le face-à-face est surtout prétexte à soulever plus de questions qu'il n'y répond...
Et vient alors le temps tant attendu de la cérémonie d'ouverture de la Porte des Enfers. Tous les personnages sont réunis à des points primordiaux, alors que se dessine enfin ouvertement un complot monumental au-dessus de nos héros. Pris au piège, Myosotis et Flake, la renarde ayant sauvé Sephyra, sont sacrifiées. Puis, face à la Porte, c'est au tour de Loth et Rika d'être immolés encore vivants.
Le sort est jeté, et la Porte s'ouvre lentement.
Station Square est réduite en cendres.

NightDreamers ~ Partie 4 (Chapitres 31 à ...)
Dans le premier chapitre de cette ultime partie, Sephyra se réveille à l'hôpital après son combat contre Lena, qui prétend être sa soeur jumelle, et apprend la nouvelle de leur défaite par la bouche de son ennemie.
Hunter sort de ses songes accompagné de Snow et de Lisa, deux adolescents qui l'ont aidé à se sortir d'une mauvaise passe. Alité chez une connaissance de Kane, le jeune homme, redevenu échidné suite à l'ouverture de la Porte, fait vite ses valises face à la gêne et l'étrange sentiment familier qui lui procure Eska, leur hôte.
Saïko, après la mort de Myosotis, se retrouve aux abords de la ville, là où tout a commencé. Accompagné de Strife qui souhaite le suivre pour une raison qu'il ignore encore, ils gagnent le centre-ville.
En pleine nuit, Sephyra est réveillée par la porte de sa chambre qui s'ouvre sur un grincement. Apparaît alors une silhouette qui l'amène à Station Square...
Dans la première partie du chapitre 32, Sephyra y fait face à son ancien chef, dernier présent de Station Square : Nelson. Censé être mort après la fin de la guerre.
De leurs côtés, Saïko, Strife et Hunter se retrouvent eux aussi pris au piège dans le monde des ténèbres par Celia, la gouvernante des ombres, qui les invite à un dîner glauque à souhait...


La suite arrive d'ici quelques jours !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Mars 30, 2011, 04:56:57 pm
La suite dans quelque jour OWO ? *embrasse Donf, le viole, puis fuit très loin* ( Moyen de dire "YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH" )

Bonne idée, les résumés, ce sera utile pour ceux qui se mettent juste à la lecture


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Mars 31, 2011, 04:31:38 pm
Citation de: Katos
*embrasse Donf, le viole, puis fuit très loin*
._.
Citation de: Katos
*embrasse Donf, le viole, puis fuit très loin*
*se frotte les yeux*
Citation de: Katos
*embrasse Donf, le viole, puis fuit très loin*
*prend son sabre*

*attrape Katos, le retourne contre le mur, lui frappe la tête trois fois contre un clou mal planté, lui arrache les cheveux un par un, lui mord le mollet et lui griffe le dos avec un rugissement terrible avant de le balancer par terre et de sauter sur ce qui reste de son corps meurtri et ayant meurtri*
Ah mais... J'avais pris mon sabre aussi!
*le lui plante dans le front*

Voilà. Chose faite ET bien faite.

*repart fièrement, sa vengeance accomplie*

Ah et, fais péter la suite bien sûr ^0^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Avril 01, 2011, 02:33:29 pm
*Arrive sur le topic, penche sa tête, voit les quelques messages plus haut. Puis commence à sourire largement, et se tire du topic aussi sec.*

Je reviendrais... Ce week end. °-°
J'me permettrais de faire du paté d'post plus tard, j'ai encore des logarithmes et des exponentielles dans mon champ de vision.
Sinon je trouve foncièrement barbare d'avoir résumé un travail de 3 ans en l'espace de quelques lignes par parties °O°


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Avril 02, 2011, 12:02:54 am
Depuis le temps...

Enfin, ce week-end. Une sorte de libération pour moi.
Moi qui me souvient encore avoir passé une nuit entière pour lire la fic, d'abord par curiosité, puis par intérêt 8D
Et le fait de résumer les principaux évènements de chaque partie me fait revigorer justment tous ces souvenirs de lecture, tout le temps que j'ai passé à le lire... et mine de rien, c'était agréable, et ça l'est encore... =)

Mais bon, après tout ce que tu as dit... tu peux t'estimer heureux d'avoir écrit cette fic. Je l'ai peut-être déjà dit, mais ce que tu as fait est vraiment génial, et je ne le regrette pas ^^

C'est donc tout simple : vivement la suite. ;)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 03, 2011, 08:27:26 pm
Haha ça fait plaisir de voir que certains attendent avec impatience ^^ Désolé pour cette longue attente, donc, et en avant pour le final !
Deuxième partie de ce chapitre 32 ~ Obscur.
Dernière partie le WE prochain. Soyez de la partie, cette fois-ci ça bouge ! A ce stade, attendez au moins un mort pour chaque chapitre. J'ai bien dit au moins un.

A la semaine prochaine !




Sephyra restait immobile. Ni tétanisée, ni surprise. Sa conscience était endormie par l’atmosphère onirique qui régnait par-dessus tout, autour d’elle… En elle. Nelson s’avança les mains croisées dans le dos, sans se presser. Il se stoppa près d’elle, son regard perçant ses moindres pensées.
-   Je t’ai attendue très longtemps, Cae-La Sephyra. Je t’attendais et tu ne venais pas.
-   C’est impossible… Tu es mort.
Malgré l’emprise brumeuse qui obscurcissait ses pensées, la roussette avait conscience de l’irréalité de la scène. Nelson avait été jugé de ses crimes et puni par la cour martiale à la plus haute peine : la condamnation à mort. Celle-ci s’était déroulée devant le palais présidentiel de Station Square, sous le regard des télévisions et des spectateurs en foule autour du peloton, à quelques mètres de distance par sécurité. Sephyra avait été de ceux-là. Dans sa mémoire, les images se succédèrent. Elle revit les hommes alignés devant Nelson, lui-même accroché à un simple poteau de bois planté en terre. Elle revit les soldats lever leur arme sous l’ordre de leur supérieur. Elle ressentait même encore ce balbutiement du cœur qui annonçait déjà l’écho des coups de feu. D’un geste de la tête, elle balaya ces images.
Nelson était bien en face d’elle. Entouré d’un étrange halo blanchâtre, la même chape de brume que les autres… Fantômes. Mais lui était moins irréel, plus palpable, il était là, présent, c’était lui.
-   Tu ne comprends toujours pas…, murmura-t-il en toisant son interlocutrice d’un regard froid et pénétrant.
Un regard qui était le même qu’elle avait connu. Alors qu’elle ne s’y attendait pas, il fonça sur elle à grands pas. Tout se passa très vite. En un clignement de paupières, il s’était jeté sur elle sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’esquiver ou anticiper. La seconde d’après, il la tenait par l’anneau de son cordon autour du cou. Le cuir entailla sa peau, déchirant sa nuque. Ses pieds touchaient à peine le sol.
-   Pauvre imbécile, tu n’as toujours pas ouvert les yeux…, gronda Nelson en gardant foncièrement la tête baissée.
Sephyra gémit en agrippant les mains de l’ancien président. A sa grande surprise, il la laissa retomber sur ses pieds sans heurt, puis se laissa lui-même tomber à genoux en laissant sa main glisser le long des nœuds du corset de la roussette.
-   Nous ne sommes que des résidus, Sephyra… Des ombres effacées de consciences déjà mortes.
-   Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu veux dire… ? Demanda Sephyra en reprenant son souffle, une main sur le cou où s’imprimait la marque de son lacet en cuir.
A cet instant, le fantôme de l’hybride qui l’avait conduite jusqu’ici apparut devant la porte d’entrée. Sa silhouette se fit plus dense. Son museau apparut un peu moins brumeux. Elle portait un tatouage sur sa paupière droite refermée. Sephyra en eu le souffle coupé.
Elle connaissait cette hybride. Mais qui était-ce… ?
-   Ce monde n’est pas le tien, Sephyra. Il n’est celui de personnes. Un monde d’illusions et de mensonges… Il faut que tu nous sauves, Sephyra.
Il releva la tête et implora la roussette du regard. La nausée se fit dans ses pensées. Nelson n’aurait jamais lancé ce regard suppliant. Il ne se serait jamais mis à genoux devant elle.
Il se releva lentement en posant ses mains sur ses épaules, sans décrocher son regard du sien.
-   Je t’en prie Sephyra, sauve-nous ! Je n’en peux plus de tout ça, j’ai fait du mal mais je n’ai jamais mérité pareil tourment… sauve-nous, sauve-nous…
-   Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse exactement… ?
-   Il faut que tu ouvres les yeux ! Trouve la faille dans cet univers et le rêve se brisera ! Tu sais comment ça marche pas vrai… ? Il suffit de mettre le doigt sur le détail qui ne colle pas, car il y a toujours un détail qui ne colle pas dans un rêve, toujours…
Sephyra recula d’un pas en arrière. Ce n’était pas Nelson qu’elle avait en face d’elle. Ce fantôme était en état de panique, il parlait vite, elle avait du mal à tout comprendre. C’était loin d’être la personnalité de l’ancien président. Peu à peu, Sephyra détachait sa conscience de l’onirisme qui berçait cet univers.
Le bâtiment trembla alors. Une vive lueur apparut de l’autre côté de la baie vitrée, dehors. La roussette détourna violemment la tête, éblouie par cette apparition soudaine.
-   C’est ça ! Hurla le fantôme de Nelson en agitant les épaules de Sephyra. Ne fais pas confiance à la lumière, elle ne te sera d’aucune aide définitive, elle ne donnera que l’illusion d’effacer les ténèbres, mais ce n’est que provisoire ! Détourne-toi de la facilité et des promesses, Sephyra ! Si tu veux détruire les ténèbres, il faut que tu deviennes les ténèbres !
Puis il retomba à genoux en laissant une rumeur ravageuse de désespoir lui racler la gorge. Ses mains s’effacèrent, puis ce fut au tour de ses bras et de ses épaules. L’hybride s’avança au côté de son compagnon fantôme, et regarda Sephyra sous ses paupières fermées.
-   Brise le miroir…, murmura-t-elle dans un écho doux et féminin.
Puis elle s’effaça dans l’air comme son homologue masculin.
Sauve-nous…
Avant que le visage de l’hybride ne disparaisse complètement, une larme apparut au coin de son œil droit. Elle tomba au moment où son museau s’évaporait. Elle percuta le sol mais contrairement à ce qu’attendait Sephyra, des ondes apparurent sur la moquette rouge du bureau, comme si elle était faite d’eau. Et c’est ce qui se dessina sous ses yeux. Une mare rouge de sang. Sa propre ombre, dessinée par la luminosité aveuglante sur le côté, se mouvait dans l’eau comme un serpent noir. Un sourire blanc, dangereux, se dessina sur sa silhouette ondulée.
Alors, tu nages toujours en plein doute ? Résonna une voix qui ressemblait à la sienne, en plus malveillante. Retourne à la source !
Sephyra releva la tête. La lumière disparut, le bureau disparut, la mare, les ombres… Elle se trouvait devant une immense porte ouverte sur une spirale ondoyante de rouge et de noir dans un univers orangé très sombre. Deux rubis d’un rouge éclatant et féroce s’ouvrirent pour la fixer.
-   Non… Elle ne trouvera jamais la faille.
Puis les rubis se firent de plus en plus gros, signe que leur propriétaire se mouvait à l’intérieur pour s’approcher. Une colonne de flammes d’un rouge sombre, quasi-noir, perça la spirale pour s’élever en hauteur, au-dessus d’elle. Puis ce qui ressemblait à une gueule qu’on ouvrait se dessina sous ses yeux horrifiés. Une gueule immense, cerclée de plusieurs rangées de dents aussi grandes qu’elle et taillées en pointe. Une gueule qui tombait sur elle, s’apprêtant à refermer sa mâchoire aux proportions démesurées sur sa petite existence.
Elle hurla.

*****
***

Hunter loucha le verre. Rouge. Du vin… ? Mieux ne valait pas trop y compter. Plutôt du sang, vu l’entrée de ce fastidieux dîner. Pourtant il devait boire, quelque chose, n’importe quoi. Le goût âpre et dégoûtant, sans compter les coquilles de la cornée qu’il avait dû croquer lui restaient en bouche et lui rendait l’esprit nauséeux. En face, Saïko n’en menait pas plus large malgré sa nature calme à l’accoutumée. Il semblait même beaucoup plus affecté que l’échidné.
Les bols disparurent d’eux-mêmes, sans bruit. Les assiettes qui les remplacèrent étaient couvertes d’une soucoupe pour garder la chaleur des aliments. Aliments que les deux invités redoutaient par-dessus tout de découvrir.
-   Voilà le plat principal, j’espère qu’il sera à votre convenance, dit Celia en joignant ses mains entre elles et en y posant son menton, coudes sur la table. Mais avant ça, discutons un peu. Qu’avez-vous appris après ces quelques semaines d’aventures tumultueuses ?
Hunter fronça les sourcils en la fixant de biais. Saïko tentait de calmer les battements de son cœur. Malgré tout, le contact direct avec la mort, sous quelque forme que ce soit, lui restait traumatisant.
Les chandelles disposées sur la table à manger, accouplées au doux rayonnement des lumières placardées aux murs de la salle de séjour jetaient une luminosité tamisée autour d’eux, accentuant l’effet d’intimité de ce dîner étrange.
-   A ne pas adresser la parole aux inconnus, répondit pour finir le goupil avec un sourire, le plus calme qu’il put s’assurer de jeter.
-   Oh, répliqua Celia en feignant l’étonnement. Je suis une inconnue pour vous ?
-   Va droit au but, j’en ai marre de cette mise en scène, déclama Hunter, glacial.
Celia perdit son masque d’étonnement. Ses doigts s’entrelacèrent un peu plus sous son menton alors qu’elle fixait l’échidné. Elle finit par sourire. Un sourire dangereux, alors que son regard s’adoucissait d’une lueur menaçante.
-   Bien sûr que nous nous connaissons. Depuis l’aube des temps. Vous n’avez aucun secret pour moi et je n’en ai aucun pour vous.
-   Comment ça ? Demanda Saïko en restant sur ses gardes.
Il eut le temps de jeter un œil sur Strife, toujours immobilisé dans ses entraves d’ombres. Celui-ci lui intima du regard de rester concentré sur Celia.
-   Vous n’avez toujours pas compris ? Il n’existe pas un « monde » des ténèbres, voilà le secret. Il n’existe pas une dimension différente ou parallèle, ou que sais-je encore. Là où résident les ténèbres réside la réalité.
-   Alors pourquoi avoir eu besoin d’ouvrir cette fameuse Porte dont vous parlez tous, si tu étais libre de tes mouvements ? Demanda Hunter en croisant les bras.
-   Parce que je ne l’étais pas, libre. Dîtes-moi, savez-vous ce qu’est la fêlure du mal ? La noirceur du monde ? Savez-vous pourquoi il existe des serials killers ? Savez-vous d’où viennent les loups-garous, les vampires, les pires créatures de vos cauchemars ? Tout cela n’existe pas indépendamment, comme ça, « pouf » et voilà c’est créé. Non, tout cela provient de vous.
-   J’ai du mal à suivre, avoua Saïko. Tu nous parles de meurtriers, d’accord. Mais que viennent faire les loups-garous là-dedans ? Ils ne sont que déformations de faits réels, nés de l’imagination des habitants crédules à une époque donnée.
Celia souri un peu plus, mais cette fois-ci avec compassion. Comme si elle prenait à pitié la réaction du renard.
-   Je vais vous révéler un secret que vos parents n’ont jamais pu vous révéler étant petits…
Hunter et Saïko restèrent accrochés aux lèvres de la jeune fille.
-   Les monstres existent. Ils sont même plus bien plus réels que vous et moi.
-   Ouais d’accord, ne put s’empêcher d’ironiser froidement Hunter.
-   Bien, mettons de côté la fêlure du mal et toutes ces notions un peu abstraites. Parlons de ce qui vous concerne. Hunter, continua-t-elle en regardant son interlocuteur. Tu es démoniste, tu abrites donc un démon en toi.
-   Jolie déduction, tu y es arrivée toute seule ?
-   Saïko, reprit la jeune fille en ignorant la remarque et en déposant son regard sur le goupil. Tu es l’héritier d’un clan au pouvoir élémentaire. Tu contrôles ce pouvoir, n’est-ce pas ?
Le renard hocha la tête.
-   Et que pensez-vous être ainsi ? Leur demanda Celia en se calant plus en arrière sur sa chaise, une expression de triomphe dans son regard. Vous pensez être normaux ? Saïko, les contre-natures que tu chasses, que crois-tu qu’elles soient ? Penses-tu réellement être si différent d’elles ? Hunter, les démons que tu traques, qu’en est-il pour le tien ?
Saïko et Hunter se regardèrent, le goupil plus troublé que l’échidné ; tous deux sous le choc de la lumière qui se faisait sur la nature des choses. Celia continua, imperturbable, son sourire profondément machiavélique élargissant ses lèvres d’un masque de folie.
-   Le chaos, le mal, le néant… Tant de noms différents pour une seule et même force ! Cette force qui provient des origines du tout et du rien, du vide, du commencement… Je la nomme l’Obscur. Et vous êtes sous son emprise, messieurs. Les contre-natures, les démons, les monstres, les méchants. Laissez-moi vous montrer ceci…
Elle claqua des doigts. L’air au-dessus d’elle se brouilla. Des chuchotements résonnèrent dans la salle.
J’aime… J’aime tuer, résonna la voix d’un homme. Ce que je préfère ? Dessiner dans la chair, graver les cicatrices… voir le sang couler… Oui, le sang, j’adore ça ! J’aime me noyer dans les effusions qui giclent sur moi lorsque je tranche le corps de ces… jouets. Mais il faut qu’ils soient encore vivants quand on les tranche, sinon le cœur ne bat plus ! Le sang ni gicle plus ! Quelle frustration…
Hunter serra les poings en fermant les yeux.
Je suis… Quelqu’un de mauvais, reprit juste derrière une voix féminine. J’ai ce désir qui m’envahit à chaque fois, cette pulsion plus forte que ma morale qui me murmure des choses… Je suis obligée d’y répondre vous comprenez !... Je suis obligée !! … Une fois que je les ai violés, je les tue. Parfois je les étouffe, d’autres fois je les égorge… Certaines fois je leur tords le cou, mais c’est plus difficile. Une fois que ce désir a été accompli je suis tranquille pour un moment. Puis il revient, peu de temps après, plus fort, plus virulent…
Saïko posa ses mains sur ses oreilles, le cœur battant.
J’ai violé mon enfant parce que ma femme ne voulait plus que je la baise. Cette salope… Je l’avais prévenue, mais elle ne m’écoutait pas. Vous savez pourquoi elle voulait plus qu’on baise ? Parce qu’elle se faisait tirer par ce type au bureau, j’en suis certain ! Alors ce soir-là j’ai violé notre gosse sur la table de la cuisine, juste devant elle. Et elle a rien fait, vous vous rendez compte ! Elle a rien fait ! Elle est complètement folle ! C’est elle qu’il faut jeter en prison, pas moi ! C’est moi la victime !
Oh ça ? C’est ma mère qui me l’a fait, quand j’étais petit. Elle avait voulu se suicider à cause de mon père, et elle voulait pas me laisser seul. Alors elle a voulu m’emmener avec elle. Sauf qu’elle a raté son coup pour moi. Tout ça c’est à cause de mon père, de ce qu’il lui a fait subir. Il est même pas venu s’excuser ce fils de pute. C’est peut-être pour ça, oui… Que je tranche les couilles et la queue de tous ces types. Pour leur faire passer l’envie. C’est tous des pourris, vous m’entendez ? Il faudrait tous les crever !

-   Arrête ça ! S’écria Saïko.
Celia claqua des doigts. Les chuchotements s’estompèrent lentement, l’air au-dessus de la jeune fille reprit une apparence normale.
-   Voilà, la force de la noirceur du monde, de l’âme. Voilà la force de l’Obscur. Tout le monde n’est pas ainsi. D’autres le sont. Vous y  compris.
-   Ça n’a rien à voir, je n’ai pas choisi d’être un démoniste et je ne commets pas ce genre de… De choses qu’on a entendues ! Rétorqua Hunter avec force.
-   Je n’ai jamais tué personne…, murmura Saïko, le museau plongé dans ses mains.
Il avait du mal à digérer le flot des paroles, des pensées, des responsabilités et des actes dont il venait d’être témoin. Son empathie naturelle et son imagination laissaient déborder un trop-plein d’horreur et de tristesse ; d’horreur pour les actes et la folie de ces âmes, de tristesse pour la réalité de l’existence de telles choses.
-   La force qui fait votre différence, continua Celia, qui vous donne ces pouvoirs et le droit de porter une entité en vous, tout ça fait partie de l’Obscur. Vous combattez ce que vous êtes. Vous reniez ce qui fait votre force au plus profond de votre conscience.
Hunter serra les dents en baissant la tête. Saïko resta impassible. Lentement, il retira son museau de l’entrave de ses mains. Il fixa ses paumes. Puis il déposa ses yeux sur Celia.
-   Tu as raison.
Hunter le fixa, étonné.
-   J’ai toujours su que j’étais différent au fond. Si j’avais été normal j’aurais dû mourir ce jour-là, avec ma famille, avec mes amis… Mais je suis vivant. J’ai donc quelque chose à accomplir.
Celia l’écoutait parler, son visage n’exprimant aucun sentiment, son regard fermé vierge de toute émotion.
-   Comment devons-nous t’appeler ? Demanda le renard avec calme et assurance.
-   Celia, c’est le nom que je me suis donné.
-   Celia.
Saïko se leva sans cesser de fixer son interlocutrice.
-   J’ai bien compris ce que tu voulais nous démontrer. Et j’ai compris ce que j’avais à faire. J’irais jusqu’au bout.
La jeune fille haussa un sourcil, à moitié surprise.
-   Je descendrai jusqu’aux tréfonds de la noirceur de l’âme s’il le faut, mais je rétablirai l’équilibre, et je t’anéantirai.
Strife arriva à ce moment à dégager sa mâchoire de la ramification qui l’entravait.
-   Bien dit, vieux frère ! Lança-t-il en toute classe.
-   S’il faut combattre mes ténèbres pour arriver à te tuer, je le ferai sans problème, continua Hunter en se levant à son tour.
-   Jeune fille, tu ne dois pas avoir connu l’Enfer pour prétendre connaître la profonde noirceur du monde. Si tu veux je pourrai t’offrir la visite guidée, quand on t’aura démontée ! Railla Blowback.
-   S’il existe une telle noirceur dans l’âme du monde, rétorqua à son tour la voix du Firefox, c’est qu’il existe également une éblouissante lumière d’espoir et de bonté quelque part. Lorsque l’humanité la trouvera, toi, représentante des ténèbres, tu n’auras plus lieu d’être.
Celia les regarda un par un. Le Firefox s’était montré en une frêle silhouette de flammes, prenant son apparence de renard de feu. Le démon lui se présentait en une luminescence blanche, au-dessus de Hunter. Elle esquissa un sourire en fermant les yeux.
Puis son sourire s’élargit diaboliquement. Quand elle releva les paupières, une lueur folle brillait dans ses pupilles noires.
-   Parfait ! S’écria-t-elle en se levant brutalement. Montrez-moi comment vous allez réagir face aux ténèbres qui bercent chacun d’entre vous ! Montrez-moi comment vous allez survivre dans un monde de chaos et de folie ! Mais si je peux vous donner un conseil…
Ses pupilles se rétractèrent et une chape noire commença à l’entourer.
-   Vous feriez mieux de ne pas me sous-estimer. N’oubliez pas que Celia n’est qu’une image.
La jeune fille fut happée par ses ténèbres qui l’entourèrent. Derrière ce halo noir, seule sa voix ne sortait, déformée par le mal, plus grave et plus inhumaine que sa simple voix de jeune fille innocente à l’accoutumée.
-   Les ténèbres abritent quelque chose de beaucoup plus menaçant qu’une simple allégorie humaine. Ce que vous venez de provoquer… N’est pas humain.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 03, 2011, 08:28:30 pm
Un grondement sourd fit trembler l’univers. Les bougies s’éteignirent toutes d’un même souffle, les lumières aux murs et au plafond grésillèrent.
-   Saïko, écoute-moi ! Cria Hunter à l’intention du goupil en haussant la voix pour se faire entendre sous ce vacarme. On va en direction d’Anethie ! Donf et Sephy y sont déjà, rejoins-nous rapidement !
-   Anethie, d’accord ! On y sera rapidement !
Le halo qui entourait Celia se jeta soudainement sur Hunter, sans prévenir. Celui-ci leva ses bras devant lui par réflexe, mais la chape l’entoura sans qu’il puisse n’offrir aucune résistance.
-   Hunter !
-   C’est une illusion Saïko, un cauchemar, ne t’en fais pas pour lui ! S’écria Strife qui terminait de se dépêtrer de ses entraves, qui s’étaient amollies. Il faut se tirer d’ici ! Maintenant !!
Le lustre au plafond grinça fortement, puis tomba sur la table dans un claquement de fer abominable. Son poids creva la surface de bois, ses petites ampoules claquèrent sous l’impact. Saïko recula d’un pas, protégeant son museau des éclats de verre. Strife l’attrapa par le bras pour le tirer vers la sortie du salon et gagner les portes d’entrée. Il tira sur la poignée, mais rien n’y fit : elles étaient fermées.
-   Nom de dieu… ! Eructa Strife en sortant vivement ses pistolets de ses holsters.
Il tira trois coups dans le chambranle, puis explosa la poignée d’un violent coup de pied. Il se jeta alors sur la porte au moment où le plafond de pierre cédait sous les tremblements de plus en plus violents, Saïko sur les talons. Au moment où ils sortirent du bâtiment dans leur saut, une étrange impression les étreignit tous les deux. Une impulsion anormale souleva leur cœur, et ils atterrirent sur le sol avec une demi-seconde de retard.
Les deux renards reprirent leur souffle dans le silence et le calme de la nuit. Derrière eux, les débris du Manoir reposaient depuis l’explosion qui avait soufflé sa structure, quelques semaines auparavant. Saïko se releva, fourbu, et jeta un œil au bâtiment. Tout cela n’avait été qu’une illusion.
-   C’est pas croyable…, murmura-t-il.
-   Ce monde va devenir de plus en plus dangereux, prophétisa Strife en se passant un revers de main sur ses babines. Elle va étendre son emprise si on la laisse faire.
Un miaulement attira l’attention de Saïko, par derrière. Sur le muret qui cerclait le domaine, il aperçut la silhouette d’un chat qui se découpait de vives lueurs orangées. Des colonnes de fumée s’élevaient dans le ciel, partant du sol où elles étaient visibles par les flammes avant de disparaître dans la noirceur de la nuit.
La ville était la proie du feu.

*****
***

Hunter se réveilla en sursaut. Il prit conscience qu’une seconde avant, il s’était débattu dans le vide, pris dans son cauchemar. Une oppression lui étreignait le cœur et brouillait ses sens.
Ils devaient partir d’ici.
L’échidné se leva en coinçant son chapeau blanc sur sa tête, étira la ceinture sur laquelle reposaient deux holsters autour de ses hanches, empoigna son sac à dos puis se fixa comme mission de réveiller ses deux acolytes. Snow grogna dans son sommeil avant d’ouvrir des yeux cernés de fatigue – quoique, ils étaient perpétuellement cernés.
-   Réveille-toi, on part.
-   Quoi… ? D’accord, on part… Demain matin…
Il se retourna en coinçant son visage sous un bras, s’apprêtant à repartir dans le pays des rêves. Hunter ne lui en laissa pas le temps. Il redoubla ses secousses sur l’adolescent.
-   Mais fous-moi la paix putain ! S’écria celui-ci en se réveillant à nouveau, tournant son visage colérique vers l’échidné.
-   On part j’ai dit. Maintenant. Lève-toi et réveille ta copine, ça urge.
Snowkry prit quelques secondes pour tenter de distinguer le regard de l’échidné. Mais la pénombre était complète, en pleine forêt. La lumière dispensée par le quart de lune ne suffisait pas à y voir clairement.
Cependant, au ton de que son ami employait, Snow comprit intuitivement qu’il se passait quelque chose de grave.
-   Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-il en se relevant, cette fois tout à fait réveillé.
-   … Faut pas rester ici…, éluda Hunter d’une voix grave.
La réponse à ses doutes se confirma rapidement. Alors que Snow s’entretenait à réveiller sa petite-amie, le vent souffla dans les branches presque nues des arbres. Hunter se tint aux aguets. Il balança son sac de ses épaules, l’ouvrit et y chercha la lampe torche. Le halo de lumière brisa les ténèbres pour se frayer un chemin entre les troncs des arbres et se perdre dans l’infini de la forêt. L’échidné resta quelques secondes immobile, écoutant le vent balayer les branches grinçantes. Entre deux souffles, un silence pesant régnait sur le bois.
-   Tu vas nous expliquer ?
-   Allumez vos lampes, répliqua l’échidné en leur donnant les torches avant de tourner des talons.
-   C’est pas vrai…, grommela Lisa en se frottant les yeux d’un air endormi.
Ils se frayèrent un chemin entre les troncs et les quelques racines qui s’extrayaient du sol comme autant de pièges à éviter. Après quelques minutes de marche, Hunter s’arrêta à nouveau. Snowkry failli lui rentrer dedans.
-   Quoi encore ? Commença à s’impatienter l’adolescent.
-   Ecoute.
Le silence se fit.
-   … J’entends rien, avoua l’adolescent.
-   T’as fumé un truc sans faire tourner pendant qu’on pionçait… ? Demanda Lisa en braquant sa torche sur Hunter.
Celui-ci lui fit signe de baisser sa lumière d’un geste vif.
-   Le vent, leur expliqua-t-il en perdant peu à peu son calme. Il s’est arrêté de souffler.
Un craquement retentit dans la forêt, tout près d’eux, comme un coup de feu dans le silence de la nuit. Ils sursautèrent tous les trois et braquèrent leur lampe en direction du bruit. Les trois halos se rejoignirent pour percer la pénombre mais ne trouvèrent rien. Hunter tourna la tête sur le côté, guettant de l’oreille. Snow et Lisa firent couleur leur lumière lentement dans tous les sens.
-   Ok t’as gagné, je suis en flippe totale, maintenant on fait quoi ? Demanda Snow d’une voix légèrement tremblante.
-   Evite de te pisser dessus déjà. Tu parles d’un homme…
-   On avance, ordonna Hunter en enjambant une racine.
Il allongea ses foulées. Snow et Lisa durent presque se mettre à courir pour le suivre. Au bout de quelques minutes, un léger brouillard tomba sur la forêt. Hunter gardait sa lampe torche bien droite devant lui, le halo perforant la nuit et la masse de plus en plus imposante de grisaille. Le vent reprit, doucement au début, puis de plus en plus fort. Un souffle perça soudainement sur le côté avec puissance, déséquilibrant Lisa qui retint un cri de surprise.
Ou plutôt, elle cria vraiment. Mais ce ne fut pas son cri qui envahit le silence de la forêt. Un long hurlement, rauque, enveloppa soudainement les trois voyageurs. Snow, qui s’était retourné par instinct en une demi-seconde pour aider sa petite copine, sursauta violemment et interrompit son geste. Il releva vivement sa lampe torche devant lui, derrière Lisa qui se relevait en hâte. Entre les arbres apparut une silhouette humaine. Snow hurla et lâcha sa lampe dans sa surprise. Hunter, qui s’était déjà retourné, garda la lumière braquée sur la silhouette qui venait de s’avancer de plusieurs mètres en un clignement de paupière. Des volutes de fumées noires s’éparpillaient à ses côtés. L’homme, puisqu’il s’agissait d’un homme, gardait son visage ostensiblement baissé. Il portait un gilet forestier et une sorte de casquette de chasseur, mais le tout était rendu confus par sa silhouette étrangement floutée. Il tenait une hache dans sa main gauche qu’il leva lentement en prenant la parole :
-   Je suis bûcheron… Et en tant que bûcheron…
Il releva lentement son visage. Deux billes blanches en guise d’yeux s’illuminèrent sordidement dans la lumière de la lampe.
-   Je coupe ! Je coupe ! JE COUPE !
Sa dernière répétition, il la hurla avec une voix déformée ; la voix qui avait hurlé son cri rauque quelques instants plus tôt. Un souffle de vent puissant, pendant qu’il hurlait à gorge déployée, pointa de derrière lui et claqua les trois voyageurs. Les arbres grincèrent horriblement, les feuilles détachées par l’automne se levèrent de tous côtés pour s’envoler en arrière dans une vague mouvante.
-   Baissez-vous !
Lisa et Snow n’eurent que le temps de recevoir l’ordre et de réagir par réflexe. Les deux coups de feu retentirent presque en même temps tellement ils étaient proches l’un de l’autre. Le hurlement se stoppa d’un coup, remplacé par le bruit infernal de la mort qui entache et s’incruste violemment dans le corps de sa victime. La silhouette humaine fit deux pas en arrière, le visage de nouveau baissé.
Hunter se tenait bien droit, un pistolet dans chaque main, la lampe torche coincée entre ses dents. Il laissa retomber lentement ses deux bras, rangea une de ses armes pour pouvoir reprendre sa lampe, puis attendit la suite. La mort mettait du temps à cueillir le fruit périmé.
Sous leurs yeux ébahis, l’homme fit un pas en avant. Le bout métallique de sa hache frotta contre la terre fraîche.
-   On dégage d’ici ! Vite ! S’écria Hunter en faisant volte-face.
Snow et Lisa détalèrent à ses côtés. Ils mirent toutes leurs forces dans leurs jambes, emportant par leur vitesse leur corps en avant, tâchant de se concentrer au mieux pour éviter les branches basses et les racines au sol. L’exercice était périlleux et méticuleux, la moindre erreur pouvant être fatale.
C’est alors qu’elle réapparut soudainement, juste devant lui. Le halo captura son image et Hunter détailla pendant une seconde la lueur de folie noire qui dansait dans ses yeux.
-   Ma hache est mon amie, dit simplement la silhouette avec cette voix déformée et rauque qui caractérisait sa possession.
Il entamait déjà le mouvement pour balancer son arme sur le côté, droit sur ses proies. Hunter eut juste le temps de se baisser en arrière, ses pieds quittant brusquement le sol. Le bout tranchant passa largement au-dessus de lui, mais elle se ficha profondément dans le cou de Lisa qui suivait juste derrière. La jeune fille lâcha un râle horrible qui résulta en une bouillie de sang qui s’échappa en flot de son entaille. Snow, stoppé de force par l’action, ne put qu’imaginer ce qui se déroulait juste devant lui, faute de lumière pour éclairer la scène. Hunter s’en chargea bien vite en se relevant derrière son ennemi. La lumière qui lui arriva droit dans le visage ébloui un instant l’adolescent, mais son esprit capta le sens de la réalité malgré la fugitivité de l’action.
-   LISA !!
L’homme tira sans  ménagement sur le manche de sa hache, amenant le corps de la jeune fille vers lui. Il leva un pied qu’il balança en avant pour dégager son arme du cou de sa victime. Lisa s’écroula en arrière dans une gerbe de sang en lâchant un sourd couinement. Lorsqu’elle buta contre terre, sa tête prit un angle bizarre d’avec le reste du tronc. Elle cracha une volée d’hémoglobine, encore vivante, mais expira bien vite en agitant convulsivement une ultime fois ses bras sur le côté. Ses yeux se braquèrent de droite à gauche dans une danse folle de panique avant de virer dans le blanc. Sa main droite, levée légèrement en hauteur, retomba sur le sol et ne bougea plus. Snow tomba à genoux. La tête de sa bien-aimée reposait à quelques centimètres de lui. Le sol s’abreuvait rapidement du sang, ne lui laissant même pas le temps de s’éparpiller dans une mare glauque. La lumière, jusque-là braquée sur le corps de Lisa, changea de position.
Un nouveau coup de feu retentit. La silhouette humaine bougea cette fois-ci de plusieurs pas sur le côté avant de s’écrouler. Hunter venait de lui tirer une balle en pleine tête. Il braqua de nouveau le corps sans vie de l’adolescente. Snow caressait ses cheveux en pleurant, le corps secoué de spasmes, les yeux hagards. La violence de la scène et son irréalité brouillaient les repères de l’esprit du jeune garçon. Hunter s’avança et tapota affectueusement l’épaule de Snow.
-   Il ne faut pas rester là, d’autres comme lui ne sont peut-être pas très loin. Il faut partir.
-   Lisa est… Lisa est…
-   Elle est morte.
Hunter s’agenouilla pour tourner de force le visage de l’adolescent vers le sien.
-   Regarde-moi. Elle est morte, on ne peut plus rien pour elle. Le seul cadeau que tu puisses lui offrir maintenant, c’est de rester en vie. Tu comprends ?
Il n’eut pas le temps d’attendre une réponse. Un nouveau coup de vent les balaya. En balayant les alentours d’un faisceau de lumière, Hunter remarqua que le brouillard se déplaçait avec violence tout autour d’eux pour rejoindre un point unique : l’endroit où l’homme s’était écroulé. L’échidné se releva, le cœur battant.
Au cœur de ce maelstrom, l’homme s’était relevé. Il ne tarda à reprendre son cri rauque et inhumain qui s’éleva cette fois-ci bien plus haut que précédemment. Le brouillard se fit plus noir de seconde en seconde, entourant la silhouette de l’homme, s’élevant rapidement en hauteur pour incarner une véritable tornade de ténèbres. Hunter dû s’abaisser à nouveau et se cramponner comme il le pouvait au sol. La force centrifuge faisait ployer les cimes des arbres vers le centre de la colonne de vent. Toutes les feuilles et les bouts de bois sillonnant ici et là sur le sol furent attirés en avant, certains passant tout près de Hunter, manquant de l’assommer.
-   Il faut partir ! Cria-t-il à l’intention de Snow pour se faire entendre. Relève-toi bon dieu, faut pas qu’on reste ici !
Le corps de Lisa commença à ramper doucement sur le sol. Hunter empoigna fermement l’adolescent par les épaules pour le relever tout en se tenant voûté pour contrer la puissance qui se faisait de plus en plus puissante. Il obligea Snow à se tenir baissé lui aussi en s’appuyant légèrement sur son dos, et il s’avança ainsi, pas à pas, en direction inverse de la tornade qui grandissait encore par-delà la cime des arbres.
S’ils ne s’éloignaient pas plus vite que ça, ils allaient être attirés d’une seconde à l’autre.
Tout serait perdu.
-   Blowback ! S’écria Hunter en fermant les yeux, les muscles ankylosés à force d’être bandés par l’effort.
-   Ok !
Le corps de l’échidné se recouvra d’une luminescence blanche. Des tatouages apparurent sous sa chemise. Ses pupilles se rétractèrent et se colorèrent d’un violet sombre, tandis que ses iris se teintaient de noir et s’agrandissaient pour couvrir toute la surface des yeux.
Hunter souffla un bon coup, puis fit basculer Snow sur une épaule sans que celui-ci n’ait rien à dire. Amorphe dans sa peine et sa folie, l’adolescent était déconnecté de la réalité présente. L’échidné avança plus vite, usant de l’énergie démoniaque, et s’éloigna progressivement de l’emprise du vent.
Même comme ça…
Le hurlement reprit de plus belle, et cette fois-ci la force se trouva mille fois plus puissante. Soudainement happé en arrière, Hunter perdit l’équilibre alors qu’il avait le pied levé dans un nouveau pas contre l’adversité. Il tomba de tout son long en arrière, laissant s’échapper Snow qui s’écroula à moitié sur lui. Ils glissèrent rapidement en arrière. Hunter se retourna comme il put et enfonça ses ongles dans la terre à la recherche d’une prise. Tournant le museau en arrière, il tendit son autre bras pour tenter de rattraper Snow. Il accrocha le bout de sa longue veste en cuir noire.
-   Snow, bordel, ressaisis-toi ! On va y passer !
Ses ongles cassés par la force, ses doigts rongeant le sol sans trouver d’attache, ils continuaient de glisser de plus en plus vite contre terre en direction du mal.
-   Snow, merde… !!
Soudain, ses doigts agrippèrent quelque chose. Détournant vivement le museau, Hunter s’aperçut qu’il s’accrochait à une racine qui sortait de terre. Il banda ses muscles pour s’y retenir de toutes ses forces. Mais le poids du corps de Snow, toujours attiré puissamment en arrière, lui demandait beaucoup trop d’effort.
La puissance exercée était tout sauf naturelle.
-   Snow, je vais lâcher ! Réveille-toi !
Ils allaient y passer. Ses doigts desserraient lentement mais sûrement la racine salvatrice. Hunter sentit au dernier moment la masse qui s’approchait de lui. Il ouvrit les yeux et aperçut un gros morceau de bois dévaler le sol en sa direction, attiré par la force. L’échidné baissa la tête comme il put. Par chance, le morceau de bois lui passa juste au-dessus. Mais il heurta Snow avec violence. Les bras du garçon coulissèrent alors dans les manches de son manteau.
-   Snow !! NON !!
Le garçon échappa à l’emprise de son vêtement. En une seconde, il fut happé par la force. Son corps fut projeté en arrière et il heurta violemment un arbre. La puissance du vent, exerçant sa terrible pression, fit glisser rapidement le corps inconscient et sans doute déjà inerte du garçon sur le côté du tronc pour l’amener en son centre.
-   Merde, merde… ! S’écria Hunter dans son désespoir en ramenant sa main de nouveau valide sur la racine.
Avec ses forces combinées à celles du démon, il pourrait tenir un bon moment ; ce qui l’angoissait, c’était de savoir si la racine tiendrait, elle.
Son problème se trouva vite résolu. Soudainement, la puissance se relâcha, apportant une seconde de pesant silence dans la forêt. Les oreilles de Hunter sifflèrent. Alors qu’il était déjà en train de se relever vivement, un nouveau hurlement retentit, et cette fois-ci les arbres se ployèrent en avant. Les plus proches de l’épicentre se déracinèrent sous le déluge de force.
Hunter se sentit partir en avant et ne put rien faire. Il entoura sa tête de ses bras, n’essayant même pas de résister à la pression. C’était tout bonnement impossible.
Il perdit connaissance non pas au premier tronc heurté, mais au deuxième. Il sentit ses côtes se fêler, son corps bringuebaler dans tous les sens en attendant de se projeter avec puissance contre un nouvel arbre qui broierait un peu plus ses os pourtant vigoureux. Il ne le sut pas, mais au moment où il perdit connaissance, le hurlement s’interrompit progressivement et la force baissa proportionnellement. Dans sa poussée en avant, Hunter atteignit rapidement la lisière de la forêt et dévala la colline que surplombait le bois.
Il termina sa course, son visage heurtant une dernière fois le sol, tout près de la route.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Avril 04, 2011, 06:08:04 am
Citation
-   Je coupe ! Je coupe ! JE COUPE !

Citation
-   Ma hache est mon amie

Ces deux phrases sont absolument mythiques ! Sérieusement Donfy, t'as été sérial-killer ou psychopathe dans une autre vie pour nous écrire des trucs pareils ? L'ambiance est vraiment monstrueuse, c'est dingue, on dirait vraiment que tu t'éclates à torturer tes personnages (et tes lecteurs par la même occasion...)

Bref, sinon, très bon passage, ça fait un bout de temps quand même qu'on attendais le retour. J'ai quand même du mal à saisir le rôle de Célia dans tout ce bordel. Bizarrement j'ai pas l'impression que ce soit la grande méchante de l'histoire. M'enfin on verra. Cela dit, ya quand même un truc qui m'a choqué, c'est quand Célia parle de l'Obscur, elle explique à Hunter et Saiko qu'en gros, ceux qu'ils combattent et eux-même, c'est la même chose, et ça parait tellement évident quand elle le dit qu'on se demande "Mais pourquoi ces cons là s'en sont pas rendus compte plus tôt ?" Je sais pas, ça parait trop simple là...

Bon maintenant, faut attendre la semaine prochaine si j'ai bien compris. Donc pour ma part, ça attendra mon retour de vacances, donc dans 2 semaines et demi !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Avril 04, 2011, 10:39:54 am
*vient s'installer dans le pouf en ronronnant*
Tellement trash la scène dans la forêt, je rejoins l'avis de Hawk XD Elle m'avait fait flipper cette scène la première fois, je me souviens... Pour ça que j'ai peur la nuit avec toi maintenant! T'es pire que Herobrine, lui au moins il est que dans le jeu, toi c'est la réalité *SBAFFA

Lassuite =3

*vient ronronner dans tes pattes*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Avril 04, 2011, 02:29:51 pm
Donc *toussote* J'ai lu ce chapitre sur le wap de mon téléphone déjà, donc j'ai doublement souffert, visuellement °O° */SBAF
M'enfous ça en valait la peine.

Donc au final ça permet juste d'éclaircir ce qui s'était un peu montré plus tôt, à mon humble avis. Mui, ça sent la fin à plein nez. Le dénouement, c'est pour ça que ça parait trop simple, impression de "déjà vu" peut être. Parce que justement, ça commence à se mettre en place correctement devant nos yeux. Quoique, plutôt, à s'achever.
Une mort formidable, pour la simple et bonne raison qu'on va pas s'étaler dessus sur cinquantes paragraphes : c'est ... tranché net, si j'puis me permettre le jeu de mot.
Là on a de quoi faire avec Sephyra, Hunter et Saïko, niveau gros indices. Il manque quand même deux trois choses encore pour ramener sur d'autres personnages... Enfin, ça semble étrange. Et putain ce tatouage sur la paupière, impossible à caser un nom sur le personnage à qui ça appartient. Pourtant je suis certaine d'avoir déjà croisé ça. Sûre et certaine.

Hâte de voir la suite, de nouveau MORCEAUX de chaires qui tournent de partout, de nouveaux TRUCS a relier par rapport au titre de l'histoire qui finalement ça crève trop les yeux mais qu'on va tous se dire à la fin "AAAH C'ETAIT CA".

*/Va piquer le pouf de Sephyra pendant qu'elle ronronne autour des pattes de Donf, pionce aussi sec sur le pouf à cause de la chaleur pas encore partie de Sephy.*

( Sinon c'est particulièrement jouissif de revoir ces chapitres, j'étais en manque. En manque de truc à démonter, à trouver, à chercher. )


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Avril 05, 2011, 04:40:01 pm
J'vais pas répéter la même chose que les autres. Juste t'es chiant à mettre autant de temps et ça :
Citation
Hunter empoigna fermement l'adolescent par les épaules pour le relever tout en se tenant voûté pour contrer la puissance qui se faisait de plus en plus puissante.


C'est puissant quand même. -_-


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Avril 05, 2011, 05:15:10 pm
Et putain ce tatouage sur la paupière, impossible à caser un nom sur le personnage à qui ça appartient. Pourtant je suis certaine d'avoir déjà croisé ça. Sûre et certaine.


Un indice ? FMA ? Non ?


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Avril 05, 2011, 05:57:38 pm
Nan pas FMA, ça a un lien avec ma perso <3

*va chercher un soda pour elle et Zalo*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: rekkua le Avril 05, 2011, 10:48:30 pm
*fait craquer ses doigts*

Bon, aujourd’hui, on va apprendre à faire de la charcuterie.
Tout d’abord, vous prenez un Donf, vous le tirez… Par les cheveux, puis vous l’allongez… Sur une table. Faut que vous l’attachiez ensuite très serré, le mieux serait que la table soit déjà équipée avec un harnais, mais si vous préférez, vous pouvez être plus classique et songer aux cordes (mais c’est grossier) ou aux barbelés (mais c’est difficile à mettre/enlever). Une fois cela fait, vous pouvez aller chercher votre machette. Il faut qu’elle soit affutée (car nous ne sommes pas des sadiques, nous ne faisons pas trop souffrir la nourriture). Si elle ne l’est pas, pas grave, vous avez tout le temps que vous voulez, et pas la peine d’aller dans une pièce à côté pour pas faire peur au Donf : je vous rappelle qu’il est attaché, il ne s’enfuira pas. En plus, s’il crie de terreur (ou s’il se marre : un Donf est taré) et que vous êtes trop timides pour chanter en même temps que vous travaillez, eh bien ça mettra de l’ambiance. Vous pourrez même inviter des copains, mais je vous le déconseille, car ils risqueraient de vous rafler votre travail.

Enfin, avant de découper le Donf en de fines tranches, on va s’exercer sur sa fic et la disséquer.

Attention : Je ne suis pas là pour les attaques du fan-club de Frérot, donc les lecteurs ne supportant la moindre critique n’étant pas adressée à leur déité, allez ailleurs. D’ailleurs, je pense qu’il y aura plus que « la moindre critique » donc ceux qui ne supportent pas « plus que la moindre critique », même chose.

Frérot, prépare la ventoline, je sais pas encore comment est ta fic. Si elle est si bien qu’on le raconte, la précaution aura été inutile. Enfin si tu ne prends pas cette précaution, c’est que tu es trop sûr de toi :p J’te ferais dire que je te ferai d’autant moins de cadeaux que ta fic est longue.

Bon allons-y.

« De tous temps, beaucoup de Confréries, de Confédérations, ont été inventées. Les unes pour gouverner le Bien, les autres pour légitimer le Mal. »
Putain, ça commence pas bien… ._. Grandiloquent, cliché. Pas cool, c’est pas bon pour une première impression.

« Nous ne sommes ni pour l’un, ni pour l’autre. »
Nous ? Qui ça nous ? Quick ? Non parce que « nous, c’est le goût »…

« De beaucoup pensent que si le Bien régnait en maître sur le Mal, le Monde irait mieux. C’est faux. Absolument faux, puisque personne ne peut le savoir. Personne ne doit le savoir. »
Erreur de logique. C’est bien beau de vouloir utiliser des mots pour tenter de faire des phrases chocs, mais encore faut-il que les liens qui rattachent tes dires soient justes. « faux puisque personne ne peut le savoir » Hum, depuis quand, le fait que l’on ne sache pas quelque chose fait que ce quelque chose est faux ? Par exemple, si personne ici ne pouvait savoir que tu t’appelais Thomas, ben tu t’appellerais quand même Thomas. Ou pas (oh oui, j’ai plagié Hunter). Bref, cette phrase est à la guitare ce que sont beaucoup de solo : ça en jette plein les yeux, mais quand on creuse… Ah et puis tu insistes bien avec un apocalyptique et inéluctable  « personne ne doit le savoir ». Qui en passant, n’est qu’une association d’idée, puisque réellement, si on veut donner un sens dans tes dires, bah ça n’en a pas.

« La balance de notre Monde qui régit le Bien et le Mal existe depuis son Origine. »

Sachant que le « Bien » et le « Mal » ne sont en fait que des notions qui n’auraient pas lieu d’être si l’humanité n’existait pas (en effet, je crois pas que les bêbêtes se disent « oh c’est bien, oh c’est pas bien ! ouh le vilain prédateur ! euh l’autre, il m’a volé ma proie, j’vais lui coller un procès, il va voir ! tiens j’vais lui renifler le cul pour connaitre son immatriculation et le dénoncer au commissariat du coin »), eh bien ta phrase n’a de sens que s’il existe un être intelligent dès l’« Origine ». Ah, ceci dit, je sais pas encore si t’as un crétin de Dieu dans c’t’histoire qui a décidé de faire la dawa et qui s’est engueulé avec son meilleur pote car ce dernier aurait décidé que son monde, c’était trop la te-hon, et donc qu’il allait l’exploser.

« Notre devoir, la préserver. »
« Votre mission, si vous l’acceptez… Ouais nan, dégage, en fait j’te laisse pas le choix Ducon… »


Eh bien… Cette intro me laisse dubitative. Je m’étais dis en voyant une de tes énièmes pubs sur facebook « bon, faut p’tet que j’m’y mette à ND, vu que c’est si bien ». Pour l’instant, c’est une déception. Je suis très mitigée en voyant les défauts : grandiloquence, manque de logique, et s’attachant aux clichés. Manichéisme à la con, qui laisse présager de l’immaturité dans la suite. Il parait que ta fic est glauque. Ca m’étonnerait pas. Mais je me rappelle aussi que dans tes premières fics, on saluait le sadisme. Or, si c’est le seul argument qui reste à la fin, je vois pas en quoi ça ferait une excellente fic. Et question de goût sans doute : je ne vois rien de glorifiant dans ce qui est morbide.

Enfin, je devrais peut-être pas causer aussi vite, ce n’est qu’une intro, et c’est souvent naze, les intros. Je vais éviter à chaque fois de repérer les trois défauts évoqués plus tôt (sinon ça me prendra beaucoup trop de trucs à écrire), à moins qu’ils ne soient pas récurrents.

Pour la suite de ce chapitre… Le comportement de Zalos’ m’étonne. Je ne connais pas très bien le perso, mais je m’en souvenais pas comme étant une criminelle cynique. Tu nous fais du OOC ? Enfin p’tet que je parle trop vite. P’tet qu’elle fait parti d’une organisation ou je ne sais trop quoi et qu’elle a pas trop le choix… Ca m’étonnerait un peu quand même parce que ça serait bidon.

2ème partie : Tiens, Hunter qui s’entend avec son démon ? C’est nouveau ça ! Mais c’est pas si mal. Je préfère cette partie à la première. Il y a moins de clichés (je dis pas qu’ils sont absents). Je relève quelques trucs :

« La ferme toi, si j’avais voulu te sonner, j’aurai frappé à ta porte. »
Si c’est un jeu de mot, et si par sonner t’entends appuyer sur la sonnette, eh bien c’est couillon. En effet, s’il frappe à la porte, il ne veut pas sonner. Puisqu’il frappe à la porte. Mais c’est p’tet ça le truc…

   «  -   Vous allez… Me torturer ?
    -   Oh, non. C’est interdit par la loi.
    -   On va juste te tuer. »
… Parce que tuer, c’est pas interdit par la loi ?

  « A toi de jouer »
    -  « Avec plaisir, camarade. »
Putain, c’est quoi ce spoiler dès le début… Blowback est communiste… !

« Sous sa coûteuse chemise blanche immaculée, des tatouages noirs firent leur apparition. »
Ah ouais ? Hunter est un fils à Papa ?

« Des cercles s’enchaînant, concentriques, dans lesquels étaient inscrits des formules étranges, incompréhensibles. »
Mais puisque c’est incompréhensible… Qui te dit que ce sont des formules :o ? Si c’est incompréhensible pour toi, et si c’est sur un cercle, c’est que c’est de la trigonométrie. Et ça, c’est tout de suite plus classe !

Je relève trois fois le mot « formules » dans là aussi trois phrases. Hum, qu’est-ce qu’elles foutent là, ces répétitions ?

« Hunter reprit possession de son corps, épuisé. »
Bordel, tout ce qu’il a fait c’est de faire apparaitre des cercles, de faire des trucs bizarres avec ses mains et de raconter sa life dans une langue qui n’existe que dans son imagination. Et après ça « oh ben j’suis crevé ! ». Je dois être surhumaine. Je suis sûre que si j’utilise mon compas, puis que je joue à mélanger mes mains, et enfin que je sors des mots qui n’existent même pas dans mon imagination, ben je serais pas aussi crevée.
Bon, OK, on comprend, le machin il s’épuise mentalement… Ouais nan, ça non plus ça se comprend pas, ça demandait pas de la réflexion. Alors je la refais.
Bon, OK, on comprend, le machin il s’épuise spirituellement… Et puis comme c’est une fic, vi, c’est possible. Par contre, c’est abusément pas impressionnant comme combat. Va falloir que tu te rattrapes, non mais ! On se croirait dans Naruto en plus simple, ça le fait pas…

«   -   On doit continuer ses missions… Jusqu’au moment où il ne restera plus que moi. »
Ses missions ? Les missions à qui ? Ah oui ! CES missions. Au temps pour moi.

3ème partie : Apparemment, la découverte du prof ne doit pas s’ébruiter.

« Lorsqu’il releva la tête, il constata avec terreur que la peluche avait encore avancé de quelques rangées. La lame du couteau luisait à la lumière de la lune, autant que ses yeux noirs qui dévisageaient le professeur. Celui-ci hurla et rampa, paniqué, jusqu’au mur auquel était accroché le tableau, puis ferma les yeux en essayant de se persuader que ce n’était qu’une illusion de son esprit. »
Mais qu’il est con, c’est qu’une peluche ! Il a qu’à shooter dedans, c’est pas bien lourd, une peluche ._.

« Soudain, il sentit un poids sur son ventre. »
C’est pas bien lourd, une peluche, j’ai dis >_<

« Le renard en peluche leva lentement le couteau, et l’enfonça profondément dans le ventre du professeur. »
… Nan mais, t’es sûr que c’est une fic morbide ? Je suis sûre que tu as essayé de dissimuler que ça causait sexe. Tu te disais « tiens, j’vais leur faire croire que je fais une fic horrifiante, mais moi, dans mon coin, je vais pouvoir glousser comme un abrutit, car je SAIS quel est le vrai thème… J’vais pouvoir me marrer en voyant leurs commentaires à côté de la plaque ! ». Maintenant que j’ai compris, je vais être beaucoup plus attentive. Je vois tout sous un jour nouveau, maintenant…

« Celui-ci sentit le contact froid de la lame contre sa peau. »
Ca ne devrait pas être froid…

« La souffrance de la plaie qui le vidait de son sang. »
Il était donc puceau ?

« La créature retira la lame et répéta le même mouvement, deux, trois, quatre, puis dix, quinze, vingt fois. »
Les peluches sont des excitées.

«  Super, Millie ! Tu me l’as laissé comme je les aime ! »
Un plan à 3 ?

« le professeur put voir un enfant s’agenouiller à ses côtés, le regardant avec gourmandise. »
Il va le su… ?

« L’homme rendit son dernier soupir au moment où l’enfant planta ses dents dans sa chair, arrachant la peau de son ventre déjà tailladée par les coups de couteau. »
Avec les dents, carrément ! Et je vois que tu as été suffisamment futé pour ne pas marquer « bas ventre ».

« Notre Organisation est absolument secrète. »
Merde. Moi qui disait que ça serait stupide si les actes de Zalos’ s’expliqueraient par le fait qu’elle appartient à une organisation. Le truc, c’est que ça fait genre « elle a tué ? oui mais elle a une excuse… ». Et quelque chose me dit que l’Organisation absolument secrète va devenir pas du tout secrète.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: rekkua le Avril 05, 2011, 10:49:21 pm
LA FORCE DU DOUBLE POST EST AVEC MOI !
MOUAHAHAHAHAHAHA !


Chapitre 1 :

« Elle se dresse, droite dans sa nuisette transparente qui ne dissimule presque pas ses formes discrètes. »
VLAN ! Dès le début ! Non mais frérot, ça va pas là !

« A l’intérieur desquelles chaque être a sa vie, son intimité. »
Pas plus de détails, merci.

« Un léger coup de vent fait voler le bas de sa nuisette. »
Et si quelqu’un la voit… Attends… Quelqu’un la voit ?

« Ils voient au-delà. Au-delà de l’acte, au-delà du choc. Au-delà de la mort. »
Tiens, pour une fois que tu veux faire un effet, il marche ! Je te jure que si tu n’aurais pas commencé par « acte » ça n’aurait rien fait, car celui-ci nous donne une conviction. A côté, « choc » et « mort » sont des échos, et ça sonne decrescendo. Vi, je trouve que « mort » c’est des trois mots, celui qui a été le moins fort. Si tu l’avais mis en premier, par contre, ça aurait été ridicule.
Enfin, c’est ce que je dirais, si je n’avais pas remarqué ENCORE UNE FOIS, que c’était une allégorie. L’acte, sous-entendu, l’acte sexuel. Le choc, sous-entendu, euh… le coup de butoir ? Et la mort, sous-entendu, l’orgasme, si tu considères que les deux amènent au septième ciel.

« Un pas vers l’au-delà. »
Et l’infini !
Eh oui, contrairement aux autres, moi j’ai vu le clin d’œil à Toy Story qui était dissimulé dans ta fic.

« Un froid qui lui avait brisé le cœur et, paradoxalement, dont elle s’était toujours sentie proche. »
Je sais pas si on peut appeler ça un paradoxe. Une personne dont t’es pas proche peut te briser, mais pas autant qu’une personne dont t’es proche.

« Elle devait apprendre à mettre ses pas dans l’invisible, l’un après l’autre. »
Mettre ses pas ??? Mais c’est moche x_x

« Hormis cela, elle portait toujours ses habituels vêtements violets, avec son obi et ses chaussures vertes. »
Des chaussures vertes… Beurk.

« Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau »
On le sait, tu l’as déjà écris plus haut.

« Sur sa surface, assis en tailleur, un goupil enrubanné dans une cape jaune, les yeux fermés, semblait écouter le sens du vent. »
GENRE ! Dit plutôt qu’il dort !
Ceci dit, c’est un peu débile, de fermer les yeux pour « écouter le sens du vent ». Donc, tu fais encore un bide, sur ce coup-là. T’aurais pu trouver autre chose de plus original, ou plus poétique.

« Excusez-moi…, l’apostropha la roussette en levant les yeux et en plaçant son bras en visière pour se protéger du soleil.
-   Je vous excuse, répondit le renard sans ouvrir les yeux. »
Moi je l’aurais pas excusé si elle m’avait réveillé… Enfin par contre, je me serais pas endormie sur un rocher en pleine cagnât.

«  Je vous demande pardon… ? »
C’est juste que tu le fais chier, grognasse >_< (oups, c’est ma mère… ?)

« J’en sais foutrement rien. »
Je ne connais pas beaucoup le perso de Zalos, mais celui de Saïko, si. Et il ne parle pas comme ça.

« Et qu’est-ce que vous savez au juste ?
-   J’en sais rien.
-   Vous ne savez pas ?
-   Si je le sais.
-   Alors vous savez ce que vous savez… Aha ! S’exclama Sephyra en pointant le goupil du doigt.
-   … Vous allez me casser les pattes encore longtemps ?
Sephyra fixa le goupil d’un regard coléreux.
-   Vous, alors… Vous êtes franchement spécial. »
Non, c’est toi qui est chiante :o

« -   Quant à vous… Commença le goupil en dédaignant lever un sourcil. »
Daignant, pas dédaignant…

« Un katana se ficha soudainement dans la roche, juste en-dessous du goupil, qui ne broncha pas. »
Remplacez « du goupil » par « de l’entrejambe du goupil ».

« La lame était enfoncée bien droite dans la roche, et il ne l’avait même pas vu dégainer. »


« Saïko resta silencieux et immobile plusieurs secondes avant de conclure :
-   Comment a-t-elle pu survivre dans ce désert… En étant aussi plate… ? »
Sur AOM aussi, Saïko était la sagesse incarnée.

« Ses membres étaient inclinés n’importe comment. »
Nan mais ouais, trop n’importe quoi, ils auraient au moins pu faire un effort, pour que ça soit ne serait-ce que symétrique, mais non, l’auteur de cette fic n’a aucun sens du design de cadavres !

« La ruelle était étroite mais suffisamment large pour que les trois lascars puissent encercler leur victime. Leurs regards luisaient d’une lueur perverse. »
Bon bah Donf ne cherche plus à dissimuler le caractère sexuel de sa fic…

« Tabasser les filles qui traînaient dans la ville, puis abuser d’elles. Même en pleine après-midi. Telles étaient leurs méthodes. »
Des méthodes rigoureuses…

« Le prochain coup j’te coupe la main. Et si tu comprends toujours pas, c’est la deuxième qui suivra. Comme ça, faute de plus pouvoir tabasser personne, tu ne pourras même plus te procurer du plaisir seul. »
La réplique démarre de manière nulle mais finit bien.

Je suis étonnée de voir que Zalos et Sephy deviennent super potes, alors que Zalos a tué les trois mecs d’une manière qui a horrifié Sephy.


… Tain j’ai la flemme de tout lire, alors je vais passer au dernier chapitre.

« Ce monde n’est pas le tien, Sephyra. Il n’est celui de personnes. Un monde d’illusions et de mensonges… Il faut que tu nous sauves, Sephyra. »
LOL ! « il faut que tu nous sauves, Sephyra »
Ta fic a un potentiel comique xD

« Il faut que tu ouvres les yeux ! Trouve la faille dans cet univers et le rêve se brisera ! Tu sais comment ça marche pas vrai… ? Il suffit de mettre le doigt sur le détail qui ne colle pas, car il y a toujours un détail qui ne colle pas dans un rêve, toujours… »
C’est clair, tu le sais bien Sephyra ! T’as de l’expérience en la matière ! Tu sais qu’il faut mettre le doigt !

« Sauve-nous… »
Et si on remplace le v, bah on exploite encore mieux le potentiel comique !

« Elle se trouvait devant une immense porte ouverte sur une spirale ondoyante de rouge et de noir dans un univers orangé très sombre. »
Retour dans les années disco, au s’cours ! Là, oui, la fic est vraiment glauque.

« Une gueule immense, cerclée de plusieurs rangées de dents aussi grandes qu’elle et taillées en pointe. Une gueule qui tombait sur elle, s’apprêtant à refermer sa mâchoire aux proportions démesurées sur sa petite existence.
Elle hurla. »
SCROUNCH.
Maman, c’était vraiment ridicule, ta manière de crever.

« Hunter loucha le verre. »
Loucher le verre ça veut dire quoi ? T’as un verre, t’as de la boisson dedans, tu prends une louches et tu cherches à le vider avec ? Autant verser le contenu du verre, ça sera plus simple…

« Bien sûr que nous nous connaissons. Depuis l’aube des temps. Vous n’avez aucun secret pour moi et je n’en ai aucun pour vous. »
Aaaaaaaaaah, c’est pour ça que tu disais que le bien et le mal existaient depuis l’origine du monde !

-   Comment ça ? Demanda Saïko en restant sur ses gardes. »
La preuve qu’elle n’a aucun secret pour eux : ils se posent des questions.

« Tout cela n’existe pas indépendamment, comme ça, « pouf » et voilà c’est créé. »
C’est toi la pouf :o

« Le vent, leur expliqua-t-il en perdant peu à peu son calme. Il s’est arrêté de souffler. »
Qu’est-ce que t’as à la fin à tout le temps parler de vent ?
Ah je vois. A chaque fois que tu le fais, tu tentes de nous envoyer un message subliminal pour nous expliquer que tu as flatulé.

« Baissez-vous ! »
Non, ça fait un bout de temps que j’ai rien fait… Attends… Je crois que j’ai mal lu.

« La force centrifuge faisait ployer les cimes des arbres vers le centre de la colonne de vent »
Ca m’étonne que personne ne t’ai fait remarqué ici… Que c’était la force centripète. Oh que ça doit te faire très bizarre d’être critiqué…

« Le hurlement reprit de plus belle, et cette fois-ci la force se trouva mille fois plus puissante. »
Je crois pas que tu arrives à concevoir « mille fois plus puissante »…

« Soudain, ses doigts agrippèrent quelque chose. Détournant vivement le museau, Hunter s’aperçut qu’il s’accrochait à une racine qui sortait de terre. »
Le museau ? Tiens, j’avais loupé que Hunter n’était plus humain.


Ce dernier chapitre ne m’a pas fait changer d’avis, concernant les défauts de ta fic. Elle n’est pas excellente. Elle est peut-être meilleure que la moyenne, car il y a quand même des jolies phrases, mais pour ces dernières, c’est très random. On dirait que tu amasses les mots, que tu croises les doigts en fermant les yeux et que tu te dis « que ça fasse une belle phrase ! ». Et finalement, c’est comme ça qu’à certains endroits on voit que tu fais des choix pas judicieux, ou qu’on découvre cette grandiloquence qui suinte de partout. Tu sais à qui tu m’as fait penser ? A Christopher Paolini. Bon, t’inquiète pas, il est quand même pire que toi, et lui, il a plein plein de fans, et il se fait plein de fric avec ses bouquins à la con. Au passage, j’ai pas trouvé tout ça spécialement fluide, et je n’ai éprouvé aucune impression de suspens. Pas de surprises. Je ne la lirai pas, désolée.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Avril 06, 2011, 08:38:50 am
J'adore rekkua qui lit le premier chapitre et le dernier puis qui décide que tout est mauvais.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: rekkua le Avril 06, 2011, 03:44:31 pm
J'adore le type indigné qui a tellement de parti pris qu'il préfère interpréter ce qu'il lit à l'extrême.
Ou plutôt, ça me gonfle... Pourtant j'ai bien dit ça:

Citation
Attention : Je ne suis pas là pour les attaques du fan-club de Frérot, donc les lecteurs ne supportant la moindre critique n’étant pas adressée à leur déité, allez ailleurs. D’ailleurs, je pense qu’il y aura plus que « la moindre critique » donc ceux qui ne supportent pas « plus que la moindre critique », même chose.
Je me demande même si c'est pas à cause de ça que tu viens faire ta mijaurée. Tu t'en senti visé ? Si oui, bah t'as eu à moitié raison, car à la vue de ta réaction, maintenant, tu l'es. A moitié, car avant, tu ne l'étais pas.


J'ai précisément dit "Elle est peut-être meilleure que la moyenne". Si j'ai employé le "peut-être", c'est parce que je ne la sens pas, la fic, je n'arrive pas à ressentir ce que veut nous faire ressentir Donf, et par conséquent, que je n'arrive pas à voir à quel degré elle peut être, faut quelqu'un de plus critique que moi pour ça. J'arrive à savoir quand une fic est complètement à chier (genre Light) ou quand elle est géniale (genre Miko), mais là je sais pas... Je sais pas, car cette fic est appréciée et même adorée. Mais pas par moi. D'où ce peut-être. Au cas-où tu serais pas au courant, ça veut pas dire "c'est mauvais, bouh, à jeter". En plus, tu peux même pas dire que je joue sur les mots, car sur ce coup, t'as une sacrée nuance entre "peut-être meilleure que la moyenne" et "mauvais". En plus, ça fait du coup que ton "décide" est lui-même obsolète, vu que je n'ai pas arrêté mon jugement quant à sa qualité. Pour l'anecdote, à la base, j'avais mis "bonne" à la place de "peut-être meilleure que la moyenne", mais je me suis dit qu'en fait je savais pas, alors j'ai préféré changé le terme que j'ai utilisé. Ensuite j'ai dis qu'elle avait des défauts, que je considère comme très gros.  Ces défauts, ils étaient aussi bien dans le 1er que dans le dernier chapitre. Et ils sont aussi dans les 1ères fics de Donf. C'est bien marrant de rire de ses débuts, mais quand même ! De quoi tu riais alors ? Pourquoi tu ries plus maintenant ? Pourquoi tu riais pas à l'époque ? Pourquoi tu trouvais ça génial, que tu trouves ça maintenant ridicule, et que celle-ci, tu la trouves géniale, alors que la seule chose qui a été corrigée, finalement, c'est la forme de l'écriture de Donf ? Ceci dit, oui, le style de Donf s'est sacrément amélioré. Si bien qu'apparemment il arrive à déguiser les défauts du fond de son écriture à beaucoup de gens. Je trouve ça très fort. De toute façon, il peut plus changer ça, maintenant, il s'est enfoncé trop loin dans sa fic en suivant la même ligne (tout du moins c'est ce que laisse présager la lecture du dernier chapitre). Si j'ai regardé l'intro et le 1er chapitre, puis suis directement allée au dernier chapitre, c'est parce que ça me donnait pas envie de lire la suite. Je suis donc aller à la toute fin, pour voir ce qu'il en était des défauts que j'avais relevés au début. Toujours là. L'écriture n'a pas évolué. Y a juste le scénario qui a changé (logique : l'histoire avance). Ca m'étonnerait que je sois tombée sur deux chapitres moins bons que les autres. Sinon, ça voudrait dire que le hasard est vraiment mal fichu.

Je ne comptais pas faire un commentaire aussi incisif que celui que je viens de faire, à la base. Bravo à toi pour ce manque de discernement qui t'as fait prétendre des choses sur mes propos.


@Donf: En fait, j'ai dit que la grandiloquence était un défaut, mais c'est peut-être ça qui plait justement. Personnellement, j'aime pas ça. J'émets une hypothèse: si ta fic plait aux lecteurs, et pas à moi, c'est peut-être justement parce que le côté théâtral est là. C'est comme les films, si ça plait, c'est grâce à l'aspect spectaculaire. Ceci dit, ta fic me fiche un sacré doute, et je sens que je vais remettre le nez dans la mienne pour essayer de voir si elle a aussi ces gros problèmes, ça me fait peur, tout d'un coup... Si c'est le cas, je sais franchement pas ce que je vais faire. J'ai tout d'un coup un gros manque de confiance envers ma propre écriture. Je devrai peut-être songer à tout arrêter, au cas-où je serais en train de faire de gros dégâts que j'avais même pas remarqués. Ca expliquerait peut-être aussi pourquoi je ressens moins le besoin d'écrire. En espérant que tu prends pas mes critiques comme une agression. C'est clairement pas mon intention. Et franchement, je comptais être plus soft, mais le message de Hawk m'a plutôt donné envie d'en rajouter une couche, pour que tout soit bien clair.


edit: Je tiens à rappeler quand même qu'en arrivant sur le topic, je m'attendais à voir un chef d'oeuvre !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 06, 2011, 09:47:33 pm
Un chef d'oeuvre ? Woh, loin de moi cette idée !
Mettons une chose au clair pour commencer : si je parle de ND (que ce soit sur facebook (ce site me suivra partout, ça commence vraiment à me soûler), sur Deviant ou dans la vie réelle - car oui, même Irl mes potes connaissent ND) partout, c'est que c'est un projet (j'ai dis projet, PROJET !) qui me tient beaucoup à coeur.
Ca ne veut absolument pas dire que je fais de ma fic (car cela reste une fiction, n'est-ce pas ? J'ai toujours fait la différence entre une fic et un bon roman) un "chef-d'oeuvre".
Et comme je l'ai maintes et maintes fois dit, répété et amplifié : ND est un test en solo pour voir ce que je suis capable de faire.

Si on parle beaucoup de ND, c'est peut-être tout simplement parce que je ne suis pas seul sur ce projet : tous mes amis y prennent part (C'est mignoooon). J'ai toujours revendiqué que sans eux, cette fic n'existerait pas. A commencer par leurs personnages : D

Tu dis ne pas m'attaquer. Et là je répondrai d'accord. Sincèrement ?
Ton double-post m'a fait rire, avec tes anecdotes à la con XD Mais t'as aussi mis le doigt sur des détails pas cool, t'es troublante frangine...
Je suis quand même vexé qu'on puisse passer sur ma fic après le bête de résumé pourri que j'ai pondu ya une semaine, dire qu'on a lu l'intro, le premier puis le dernier chapitre, et revendiquer qu'il n'y a aucun suspens et que l'histoire est à chier etc.
Au nom de la rose, je dis que !
C'est très insultant pour celui qui écrit, ce que tu as fais. Et là je ne déconne pas.

Bon, les choses pas cool étant dites, je vais essayer de reprendre quelques détails pour te répondre au mieux dans la joie et la bonne humeur, frangine : )

Pour résumer, je te verrai bien le cul vissé sur une chaise autour d'une table avec des types en costume-cravate, à débattre sur le bien et le pas bien d'une nouvelle sortie littéraire ou autre. Tu sais ces émissions culturelles, là, où ils font que baver sur tout ce qui sort (sauf ceux avec un prix putain, on dénigre pas les jury entre collègues, merde quoi, les gars !), c'est un peu ce que tu viens de faire là. T'entends parler de ND, tu vois ND, et tout, et tu te dis que ça commence à te courir un peu quand même, hein, mine de rien, quoi, que ça commence à bien faire cette espèce de renommée pourri sur un forum de jeunes où la plupart des lecteurs surkiffent les histoires d'amour avec Shadow.
Donc tu te dis, une après-midi où il fait beau (d'ailleurs c'est vrai aujourd'hui il faisait beau, t'aurais pu sortir et ne pas pondre ce truc *SBAF), là c'est parti je le sens, je vais massacrer mon frère qui prend la grosse tête. *Rekkua lèche un post-it et le colle sur son front ; il y est écrit "GO PAVE"*
Donc tu commences à lire. Tu t'attends, après tous les ressentis extérieurs que tu as pu voir, à un truc énooorme, Gigantesque, BLUFFANT QUOI, le block-buster littéraire du forum ! Et là tu lis l'intro, et...
"C'est quoi ce truc cliché et mal écrit où les mots s'assemblent pour faire genre ouais j'écris des trucs trop cools c'est mystérieux allez venez lire quoi... lol ?". Je comprends ta déception.

Je dirais pour ma défense que ce début date d'il y a deux ans, que c'est niais à souhait, que ça ne mène à rien, que c'est mal écrit, bref, que c'est de l'ado boosté aux films hollywoodiens (ou Night Shyamalesques au choix).

... Putain c'est long de te répondre...

Bref tu as commencé à lire, je pense, avec une grosse appréhension, voir désillusion apparente, et je t'accuse sans me tromper je pense que tu étais déjà dans une optique de cracher un peu sur ma fic - ne serait-ce que pour aller à contre-courant de mes lecteurs, hormis Miko, qui ne font que répéter qu'ils adorent, que c'est génial, la meilleure fic du forum, etc. Tu voulais poser ta patte sur ce topic, y laisser une trace forte. C'est fait.
Mais tu sais, ça fait mal. Et ça, je ne crois pas que tu l'ais pris en compte.
Reconsidère le type qui n'a pas écrit depuis plusieurs mois, qui doute de ses capacités, qui bosse, qui s'assume seul depuis peu de temps, qui est en constante remise en question, qui traverse qui plus est depuis début 2011 des crises qui l'empêchent de dormir et le rendent malades, physiquement au départ puis mentalement, qui l'affaiblissent de plus en plus.
Reconsidère que le post insultant et vif dans ses critiques, tu viens de l'écrire à ce type, qui commence juste à reprendre goût à l'écriture, son seul échappatoire à ses problèmes.
Je cherche pas à avoir ta pitié. Je souhaite seulement que tu relises ce que tu viens de me laisser en public, et que tu te demandes si toi tu aimerais qu'on te fasse ça dans une période peu propice à ce genre de descente personnelle.
Tu ne voulais peut-être pas être blessante ; juste sincère et directe, comme c'est dans ton caractère. Tu as été vexante, Rekkua.

Mais là ça tourne au règlement de compte feat racontage de vie. Laissons tomber.

Tu pointes le doigt sur des choses qui n'ont absolument aucune incidence sur le scénario et la qualité de l'histoire - peut-être cependant sur la qualité de l'écriture. Cette histoire de Bien et de Mal, d'Origine, tu n'as qu'à te dire que tu lis un conte si ça ne passe pas autrement. C'est du subjectif, il n'y a aucun message à y trouver derrière. De toute façon l'intro a été réécrite, celle-là tu peux la jeter.
Tu dis ne rien voir de glorifiant dans le morbide, signe que tu as commencé à lire ça avec tes préjugés. ND n'est PAS gore. Il existe certaines scènes un peu sanglantes, d'accord, mais on voit ça partout de nos jours, les mômes de 12 ans sont tous accros aux Saw et même les campagnards du même âge sont inscrits à Playboy.
Combien devrais-je le répéter ? NightDreamers, c'est du psychologique - du moins j'essaye. L'Organisation, le Bien et le Mal, les concepts peut-être clichés, désuets, tout ça, c'est de la broutille, un semblant de consistance, une forme illusoire. C'est une façon comme une autre de cracher dessus, justement. De tourner ces clichés en dérision, parce que le scénario profond, lui, est ancré sur ses personnages, pas sur ces concepts.
Putain, je commence à en avoir marre qu'on attaque ND sur des trucs qui ne sont justement d'aucune importance scénaristiques ! Avant de critiquer, critiquez-vous vous mêmes bordel, prenez un second degré et foutez-vous de votre gueule face au miroir, pétez un bon coup sur le divan de votre grand-mère ._.

Tu continues ta critique en devenant plus blessante avec ces soi-disant messages cachés sexuels. Tu relèves des erreurs, qui n'en sont pas parfois, des phrases parmi d'autres pour enfoncer tes arguments ironiques.
Citation
« Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau »
On le sait, tu l’as déjà écris plus haut.
Où est la suite de cette phrase ? On apprend par là que le châle est là pour protéger Sephyra du vent, en plein désert. La seule utilité de ta connerie, c'est de me faire remarquer que c'est écrit "la" plutôt que "le".

Ce sont des attaques gratuites et sans fondements. C'est du foutage de gueule. Tu t'en rends compte au moins ?
J'ai la flemme de tout reprendre. Le reste est du pareil au même, il y a quelques remarques fondées et intéressantes dans le tas mais j'ai perdu toute motivation d'en discuter avec toi en écrivant ce post. C'est dommage.

Citation
Je ne la lirai pas, désolée.
Ne t'en excuse pas. Tu n'aurais même pas dû essayer. Ou alors, devant ta désillusion, tu aurais dû m'envoyer tout ça par Mp.
Ca m'aurait moins fait mal.

Toute cette histoire je sens que ça va me soûler à mort, maintenant.
Tout ce que je voulais c'était reprendre les posts, comme avant, une fois par semaine, et finir cette fic.
C'était tout ce que je voulais. Bordel.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: rekkua le Avril 07, 2011, 07:42:36 pm
Citation
Tu dis ne pas m'attaquer. Et là je répondrai d'accord. Sincèrement ?
Oui, je ne t'attaque pas, j'ai attaqué ta fic. Je trouve que c'est un bon moyen pour dénicher les défauts. Quand je décortique, je vois encore plus ce qui ne va pas. Même si je loupe aussi des trucs. J'ai pas encore assez d'expérience, et question forme, je suis meilleur public. Je suis peut-être un peu naïve sur l'extérieur d'un style.

Citation
Ton double-post m'a fait rire, avec tes anecdotes à la con XD
C'était aussi le but.

Citation
Je suis quand même vexé qu'on puisse passer sur ma fic après le bête de résumé pourri que j'ai pondu ya une semaine, dire qu'on a lu l'intro, le premier puis le dernier chapitre, et revendiquer qu'il n'y a aucun suspens et que l'histoire est à chier etc.
Au nom de la rose, je dis que !
C'est très insultant pour celui qui écrit, ce que tu as fais. Et là je ne déconne pas.
Je savais pas qu'il y avait un résumé. Je vais donc le lire. En plus, un résumé, ça renseigne pas mal sur le style d'une personne, je pense... Si je trouve encore des défauts avec ce dernier, j'te les donnerai pas, t'inquiète.

Ensuite, je n'ai pas revendiqué qu'il n'y avait pas de suspens, ni que l'histoire était à chier. J'ai précisément dit:
Citation
Au passage, j’ai pas trouvé tout ça spécialement fluide, et je n’ai éprouvé aucune impression de suspens. Pas de surprises.
Là, j'ai parlé de mon ressenti. Uniquement de mon ressenti. Il y a quand même une grosse différence entre "je pense que", "je ressens que", "je crois que" et "c'est". Surtout que je risque pas d'avoir dit que l'histoire était à chier : je la connais pas... Dans le premier chapitre, l'histoire n'était pas lancée, je pense (t'as vu, je dis encore je pense, donc ça veut dire que je ne m'avance pas là dessus, que c'est une supposition, et non une déclaration).

Citation
Pour résumer, je te verrai bien le cul vissé sur une chaise autour d'une table avec des types en costume-cravate, à débattre sur le bien et le pas bien d'une nouvelle sortie littéraire ou autre. Tu sais ces émissions culturelles, là, où ils font que baver sur tout ce qui sort (sauf ceux avec un prix putain, on dénigre pas les jury entre collègues, merde quoi, les gars !), c'est un peu ce que tu viens de faire là. T'entends parler de ND, tu vois ND, et tout, et tu te dis que ça commence à te courir un peu quand même, hein, mine de rien, quoi, que ça commence à bien faire cette espèce de renommée pourri sur un forum de jeunes où la plupart des lecteurs surkiffent les histoires d'amour avec Shadow.
Hm... Non je sais pas, je regarde pas les émissions culturelles, je n'ai moi-même pas beaucoup de culture. Tout du moins, j'ai pas de culture générale, uniquement une culture "locale". En gros, j'y connais rien en cinéma (mais alors rien), pas grand chose en littérature (même en SF et fantasy, ce qui sont pourtant les deux styles que je lis le plus), pas tant que ça en musique et puis l'art, c'est encore pire. Je m'y connais un peu plus en jeux vidéos, et encore...
De même, si c'était dans mon caractère de n'aimer que la haute littérature, y aurait un 'blème: comment se ferait-il que j'aime Bernard Werber, alors que "ceux qui ont du bon goût" disent que c'est caca ?
Et puis même si on dirait pas comme ça: j'aime pas les débats, je n'y participe pas tant que ça et rêvasse. Je me sens même très mal à l'aise quand il y a des engueulades autour de moi, au point que ça me donne envie d'aller ailleurs et que je reste amorphe tant que ça ne s'est pas arrêté. Y a une exception : quand je participe aux engueulades, je n'agis pas de cette manière. Tout connement parce qu'en général à ce moment, c'est que je suis en colère.
Bon, stoppons ici le racontage de vie, et attardons-nous là dessus:

Citation
tu te dis que ça commence à te courir un peu quand même, hein, mine de rien, quoi, que ça commence à bien faire cette espèce de renommée pourri sur un forum de jeunes où la plupart des lecteurs surkiffent les histoires d'amour avec Shadow.
Ben justement ! Qu'un truc qui parle d'autre chose que Shadow soit renommé, c'est plutôt bon ! Comment tu peux me sortir ça ?

Citation
Donc tu te dis, une après-midi où il fait beau (d'ailleurs c'est vrai aujourd'hui il faisait beau, t'aurais pu sortir et ne pas pondre ce truc *SBAF), là c'est parti je le sens, je vais massacrer mon frère qui prend la grosse tête. *Rekkua lèche un post-it et le colle sur son front ; il y est écrit "GO PAVE"*
Regarde l'heure à laquelle j'ai envoyé mon post... Je crois pas qu'il y avait du soleil à minuit 50 :p
Et si j'en crois le fichier word:
Date de création: 20:03
Date de modification : 00:28
Le délai entre le post et la modification étant du à l'attente de l'avis de Viko, sur mon commentaire. Je voulais savoir si c'était trop violent, avant de l'envoyer, et il m'avait répondu ça:

"Mmh, de ce que j'ai lu, c'est pas vraiment un pavé de critiques. Cela reste très gentil, je lis plutôt un catalogue de commentaires sur différetes citations de cette fic.
Tu prends aucun risque en lachant ce pavé, quoique, pour Paolini, c'est la seule vraie pique digne de ce nom que j'ai pu lire, avec deux trois trucs au début."

Que lui me dise que c'était pas très dur, c'était pour moi assez significatif. Ca voulait vraiment dire que c'était pas grand chose. On peut pas dire que Viko soit du genre à chercher les emmerdes. Surtout pas avec toi (je tiens à signaler que je ne lui ai pas demander de juger la fic, mais uniquement le commentaire que j'allais pondre). Ce que je veux te montrer, c'est que j'ai quand même pris mon temps, donc tu ne peux pas dire que j'ai foncé dans le tas (ou alors j'ai pas compris ce que tu voulais dire).

Citation
Bref tu as commencé à lire, je pense, avec une grosse appréhension, voir désillusion apparente, et je t'accuse sans me tromper je pense que tu étais déjà dans une optique de cracher un peu sur ma fic - ne serait-ce que pour aller à contre-courant de mes lecteurs, hormis Miko, qui ne font que répéter qu'ils adorent, que c'est génial, la meilleure fic du forum, etc. Tu voulais poser ta patte sur ce topic, y laisser une trace forte. C'est fait.
Tu fais bien de dire "je pense". Je lisais pour voir ce que ça donnait ce fameux NightDreamers, et j'ai écrit mon avis au fil de la lecture. J'avais dit que je le lirai un jour, là j'avais du temps... Enfin je crois... Enfin nan. J'en avais pas, j'en ai jamais, mais j'ai une grosse tendance à la procrastination, alors j'ai trouvé autre chose à faire que ce que je devais faire. Et par contre, oui, je voulais y laisser une trace. Je voulais faire un post vraiment utile.

Citation
Mais tu sais, ça fait mal. Et ça, je ne crois pas que tu l'ais pris en compte.
En fait, je pensais même pas que ça ferait mal. Et là je devrais me méfier, car c'est la deuxième fois en moins de deux semaines que je fais mal quand je pense que ça fera pas mal. Enfin l'autre fois, ça n'avait rien à voir avec un commentaire de fic... Et c'est même plus étonnant que ça ait fait du mal. Je n'avais même pas parlé de lui...

Citation
Reconsidère le type qui n'a pas écrit depuis plusieurs mois, qui doute de ses capacités, qui bosse, qui s'assume seul depuis peu de temps, qui est en constante remise en question, qui traverse qui plus est depuis début 2011 des crises qui l'empêchent de dormir et le rendent malades, physiquement au départ puis mentalement, qui l'affaiblissent de plus en plus.
Reconsidère le fait que je n'étais pas au courant. Que peu de monde est au courant. Là par contre, tu abuses Donf ! Je crois que tu me fais le reproche de ça pour me faire culpabiliser. Alors que je ne pouvais pas savoir, à moins de te le demander, et encore, tu me l'aurais dit si je te l'avais demandé, à l'époque ? Et d'un côté, je risquais même pas de te le demander, puisque je ne pouvais pas m'en douter (sauf avec ce qui c'était passé avec Sephyra, mais lors de cette période, je me souviens pas t'avoir vu dans les parages).

Citation
Reconsidère que le post insultant et vif dans ses critiques, tu viens de l'écrire à ce type, qui commence juste à reprendre goût à l'écriture, son seul échappatoire à ses problèmes.
Dans ce cas, y a un truc que je comprends pas. Pourquoi si ta fic est ton échappatoire... tu la publies ? Si tu as juste le besoin d'écrire, tu n'as normalement pas à te faire chier à recopier ce que tu fais à l'ordi et à poster ça sur Internet ! Quand tu publies, c'est aussi que tu as le besoin de partager ou d'être admiré, mais aussi tu acceptes alors le risque d'être critiqué. J'ai énoooooormément d'écrits à la maison, eh bien il est hors de question que je les mette en ligne, vu qu'ils sont là pour me libérer de cette inspiration à la con. Tu sais, ce machin qui te force à visualiser plusieurs fois dans ta tête, pendant une voire des heures, une même scène, parfois plusieurs, mais qui n'arrêtent pas de tourner en boucle... Oui tu le sais bien. Et tu sais aussi que c'est chiant. Il y a plein de gens qui ne postent pas car ils ont peur de la critique. C'est un choix, et pas un mauvais choix. 

Citation
Je cherche pas à avoir ta pitié. Je souhaite seulement que tu relises ce que tu viens de me laisser en public, et que tu te demandes si toi tu aimerais qu'on te fasse ça dans une période peu propice à ce genre de descente personnelle.
Tu ne voulais peut-être pas être blessante ; juste sincère et directe, comme c'est dans ton caractère. Tu as été vexante, Rekkua.
J'ai relu, et pas qu'une fois. Donc je vais pas exaucer ton souhait, je connais encore mieux la critique que j'ai faite que toi.
Tiens, on passe carrément à "descente personnelle" ? On ne peut pas se comprendre : pour moi, ce n'est pas ça, une descente personnelle. Si j'avais voulu te descendre, je peux te jurer que ça serait beaucoup moins joyeux !
Par contre, si tu me dis que j'ai été vexante, là je ne peux pas le réfuter. Si tu le dis, c'est que c'est vrai. Est-ce que je m'en veux pour ça...? Non, en fait. Car il fallait que je dise tout ça. Aussi douloureux que ça puisse l'être pour toi, maintenant, tu sais ce que j'en pense, et ça, je pense que c'est bien... Car j'aurais pu aussi en profiter pour te démonter dans ton dos (j'en suis aussi capable, je ne vais pas mentir, je sais être une langue de vipère). Et finalement, c'est quand même plus sain, ce que je viens de faire.

Citation
Mais là ça tourne au règlement de compte feat racontage de vie. Laissons tomber.
Tiens, de mon côté aussi "racontage de vie". Mais j'aurais adoré que ça tourne pas au règlement de compte... Cependant, là on ne peut pas dire "laissons tomber", faut qu'on aille jusqu'au bout, pour tomber d'accord.

Citation
Tu pointes le doigt sur des choses qui n'ont absolument aucune incidence sur le scénario et la qualité de l'histoire - peut-être cependant sur la qualité de l'écriture.
Je pointe même des choses qui n'ont aucune incidence sur la qualité de la fic tout court !

Citation
Tu dis ne rien voir de glorifiant dans le morbide, signe que tu as commencé à lire ça avec tes préjugés. ND n'est PAS gore. Il existe certaines scènes un peu sanglantes, d'accord, mais on voit ça partout de nos jours, les mômes de 12 ans sont tous accros aux Saw et même les campagnards du même âge sont inscrits à Playboy.
Ca, pour sûr, que je l'avais, le préjugé du gore. En même temps, c'est ce que j'ai toujours lu, et même entendu, que c'était une particularité de ta fic. Et même de tes fics. Et rien n'a démonté le préjugé. Par contre tu me parles de préjugés mais... "les mômes de 12 ans sont tous accros aux Saw et même les campagnards du même âge sont inscrits à Playboy" c'est quoi ?
Et en fait, les scènes sanglantes/violentes, on voit ça partout, mais pas tout le temps, ou alors uniquement à la télé (et beaucoup aux infos). Si c'était le cas, ça ne nous horrifierait pas (on y serait accoutumés). Or, c'est bien l'horreur, que l'on recherche dans le gore ou le morbide ou je ne sais quoi non ?

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Combien devrais-je le répéter ? NightDreamers, c'est du psychologique - du moins j'essaye. L'Organisation, le Bien et le Mal, les concepts peut-être clichés, désuets, tout ça, c'est de la broutille, un semblant de consistance, une forme illusoire. C'est une façon comme une autre de cracher dessus, justement. De tourner ces clichés en dérision, parce que le scénario profond, lui, est ancré sur ses personnages, pas sur ces concepts.
Je suis pas sûre que l'on en est conscience, que tu tournes ça en dérision. Peut-être que les lecteurs ont l'impression à la limite que tu essaies de donner "une autre vision" mais pour la dérision, c'est pas sûr.

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Putain, je commence à en avoir marre qu'on attaque ND sur des trucs qui ne sont justement d'aucune importance scénaristiques ! Avant de critiquer, critiquez-vous vous mêmes bordel, prenez un second degré et foutez-vous de votre gueule face au miroir, pétez un bon coup sur le divan de votre grand-mère ._.
J'ai pas de grand-mère. Ah si, Miko. Ca compte ? J'y penserais si je passe chez elle un jour. Je lui dirai que c'est ta faute.
Je remarque au passage que tu as dit "laissons tomber" à propos du "règlement de compte feat racontage de vie", mais que finalement, c'est maintenant que tu t'enflammes. "On" attaque ND sur des trucs qui sont pas scénaristiques ? Alors déjà, je pense que ça serait pire, d'attaquer sur des "trucs scénaristiques". Et tu avais l'air de dire tout à l'heure que tu n'avais pas beaucoup de détracteurs. Ensuite, ce qui ne concerne pas le scénario, c'est important. Ca sert à rien de critiquer un scénario, c'est pas ça qui va améliorer ton écriture ! Enfin, pas en premier lieu.
Et en fait, je suis en train de me dire que ce genre de remarques "remettez-vous en question" est l'une des plus absurdes qu'il soit, quelque soit la personne qui la fait. J'en ai déjà usé, et je prends conscience, tout de suite, que j'ai tord. Il y a peu de gens qui ne se remettent pas en question, réellement. Donc finalement, quand on dit à quelqu'un de "se remettre en question", c'est insultant, vu que ce quelqu'un estimera toujours qu'il le fait, et par conséquent il pensera "mékékidiceconnard ?". Tu m'as dit que tu te remettais souvent en question. Ben sache que c'est pareil pour moi. C'est peut-être dur à imaginer, mais je doute perpétuellement. Des autres, de moi, de ce qu'il faut faire, de ce qu'il ne faut pas faire... La liste est longue.

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Tu continues ta critique en devenant plus blessante avec ces soi-disant messages cachés sexuels. Tu relèves des erreurs, qui n'en sont pas parfois, des phrases parmi d'autres pour enfoncer tes arguments ironiques.
Là, ça ne va plus du tout.
- les "soit-disant messages cachés sexuels", ce n'était pas de la critique, mais de la déconne, merci de différencier les deux. Petit rappel : je n'étais pas dans l'optique de t'agresser, et ne crois pas que tu es le seul à y avoir le droit. J'ai dit que j'aimais beaucoup l'écriture de Miko. Eh bien sache qu'elle a déjà eu le droit à ce genre de taquineries. Et dire que tu disais au début de ton message que "mes anecdotes à la con" t'avais fait rire. Je comprends pas, s'en est une, pourtant, une anecdote à la con.
- Pardon ? Si je relève des erreurs, ce n'est pas pour acérer "mes arguments ironiques". D'ailleurs, l'ironie dont j'ai pu faire preuve ne faisait pas parti de l'argumentation. J'ai juste tilté sur certains passages et ait ajouté ce qui m'est venu à la tête en le voyant.
 
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« Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau »
On le sait, tu l’as déjà écris plus haut.
Où est la suite de cette phrase ? On apprend par là que le châle est là pour protéger Sephyra du vent, en plein désert. La seule utilité de ta connerie, c'est de me faire remarquer que c'est écrit "la" plutôt que "le".
Ben bravo ! Tu viens de découvrir une erreur que j'avais même pas remarquée ! Et en effet, ce n'était pas la phrase qui m'intéressait. Attends que je retrouve...
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Un vent cinglant faillit faire voler le châle qui protégeait le museau de la roussette. Ses deux oreilles pointues étaient repliées sous le tissu, afin de ne pas être agressées par les particules de sable pris par les bourrasques. Hormis cela, elle portait toujours ses habituels vêtements violets, avec son obi et ses chaussures vertes. Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau, de sorte à ce qu’elle puisse respirer même sous ces bourrasques de vent.
Donc j'me répète : "on le sait déjà, tu l'as déjà dit plus haut".
Et puisque tu veux que que je sois chiante, je peux ajouter qu'on dit pas "particules de sable" mais "grains de sable". Les particules de sable, ça serait des grains de grains de sable.

Citation
Ce sont des attaques gratuites et sans fondements. C'est du foutage de gueule. Tu t'en rends compte au moins ?
J'ai la flemme de tout reprendre. Le reste est du pareil au même, il y a quelques remarques fondées et intéressantes dans le tas mais j'ai perdu toute motivation d'en discuter avec toi en écrivant ce post. C'est dommage.
- Ce n'est pas gratuit, vu que je viens de prendre cher...
- Et les quelques "attaques" (moins nombreuses que ce que tu sembles le croire) je crois pas qu'elles ne sont pas fondées. Montre-moi les attaques qui ne sont pas fondées. Cette fois, j'attends que tu cites, pas que tu me balances à la tronche des reproches parce que tu serais en colère. C'est ce que je vois, là, de la colère.

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Citation
Je ne la lirai pas, désolée.
Ne t'en excuse pas. Tu n'aurais même pas dû essayer. Ou alors, devant ta désillusion, tu aurais dû m'envoyer tout ça par Mp.
Ca m'aurait moins fait mal.
Alors j'aurais mieux fait de l'envoyer en MP, c'est clair, mais pas pour les raisons que tu cites. Plutôt pour éviter de foutre ça en publique, et de me faire emmerder par d'autres gens du topic. Il n'y a que toi ici qui a le droit de me faire des reproches. Mais je n'y ai pas pensé. D'habitude, je publie mes commentaires, je n'ai pas besoin de les envoyer par MP. Mais là, j'aurais peut-être dû faire une exception.

Citation
Toute cette histoire je sens que ça va me soûler à mort, maintenant.
Tout ce que je voulais c'était reprendre les posts, comme avant, une fois par semaine, et finir cette fic.
C'était tout ce que je voulais. Bordel.
Dis comme ça, ça ressemble à "tout ce que je voulais, c'était m'en débarrasser".
J'me demande quand même ce que t'as bien pu foutre entre deux, pour passer d'un calme apparent à une colère croissante (et ce juste après que tu aies dit en gros "bon, arrêtons là les dégâts"...

J'te propose un truc, Donf... C'est faire la béta lectrice. Peut-être que je pourrais t'aider à t'améliorer, et tu verras que la critique que j'ai faite, n'est en fait pas horrible. C'est comme ça que je fonctionne, quand je "corrige" en plus pointilleux parfois, mais tu prendras du coup conscience qu'en fait, ce n'est pas de l'agressivité qui m'anime. Ca pourrait être bon, il y a des choses que tu pourrais éviter, dont tu prendras conscience, tu trouveras ça peut-être un peu désagréable (voir complètement), au début, mais au final, peut-être que tu pourras surmonter les défauts, et surtout, tu pourras vraiment travailler tout ce qui ne va pas. Bien sûr, je ne peux essayer de pallier qu'à ce que je détecte, hein, y a peut-être d'autres choses dont je suis totalement inconsciente.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Avril 08, 2011, 07:54:02 am
Rekkua, je pense que tu as mal compris mon propos.
Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer la fic et de le faire savoir, et ton double post ne m'a pas vraiment choqué, j'ai l'habitude de ton ton (et non ta ta !)  assez direct et parfois vexant, mais c'est ta marque de fabrique.
Le seul truc qui m'a choqué, c'est le fait de lire le premier ET le dernier chapitre. Maintenant après avoir vu ton explication je comprends un peu mieux. Et ce que je reprochais dans ton commentaire, c'est d'avoir dit, à la seule lecture de ces deux chapitres, qu'il n'y a AUCUN suspense. Forcément, avec ce que tu as lu, tu ne risquais pas d'en voir du suspense. Il faut en général dans une histoire, un temps de mise en place au début, qui n'est pas spécialement propice au suspens, et un temps de révélation, ou justement le suspens tombe. Ben tu es tombé juste à ces deux moments là.
Encore une fois, (et je pensais qu'avec le temps, tu l'aurais compris), mon poste n'était pas à prendre comme une attaque, mais encore et toujours au second degré, (j'aurais du rajouter un petit smiley, ça passe mieux en général !)

Je ne suis pas un fervent défenseur de la fic de Donfy, je l'aime beaucoup, je fais de la pub à l'occasion pour que d'autres personnes la lise, mais je reconnais qu'elle a des défauts aussi. Après, je ne suis pas suffisamment maître en écriture pour les relever de manière constructive, sauf quand quelque chose me choque vraiment.

Pour finir, un dernier mot sur le fait que "tu devrais songer à t'arrêter" parce que tu as peur que ta fic aie les défauts de celles de Donf. Je n'ai pas encore assez lu tes fics pour donner mon jugement, mais dans tous les cas, si ta fic a des défauts et que tu en es consciente, ce n'est pas une raison pour t'arrêter, mais au contraire continuer et essayer de corriger ces défauts pour t'améliorer. Tu as un talent certain dans l'écriture ( là, je juge sur tes pavés, pas sur tes fics), il est probable que tu sois capable de faire de bonnes fics également.

Pour finir, sur le fait que tu te proposes béta lectrice, après le pavé qu'il vient de se prendre, je ne suis pas sûr qu'il accepte. Cela dit, pour t'avoir eu en relectrice, je pense que ça peut être très positif pour lui. Le seul truc, c'est qu'il te faudra à ce moment lire toute la fic pour pouvoir vraiment être au point là dessus.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 08, 2011, 06:43:58 pm
Pas nécessairement, Hawkinouchet ! Rekkua n'a pas besoin de lire toute la fic pour son rôle, son jugement n'intervenant que sur la qualité de mon écriture, si j'ai bien compris son message. Aucunement sur la qualité de l'histoire. De toute façon sur ce point j'ai déjà l'avis de Hunter, qui est habitué depuis le début à lire les chapitres en avant-première.

Rekkua, je te présente mes excuses les plus sincères.
J'ai perdu mon calme alors que j'écrivais mon précédent post. Une histoire de soucis extérieurs qui s'accumulent et ton post à l'ironie mordante (il ne faut pas le cacher) qui n'était pas le bienvenu sur l'instant même, en toute franchise...
Je me suis énervé, je n'aurais pas dû. Te connaissant, je savais qu'il fallait prendre la plupart de tes remarques au second degré, mais je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir personnellement visé à plusieurs reprises (ce qui n'était pas le cas, j'ai bien compris après-coup).
Cependant il reste une chose encore que je ne peux digérer et pour lequel je t'en veux toujours, comme l'a soulevé Hawk : tu ne peux pas critiquer, quel que soit l'objet de ton commentaire, en lisant le premier puis le dernier chapitre en date. C'est une véritable insulte, pour celui qui écrit ! :'D
C'est essentiellement ce point, au fond, qui a valu ma colère.

Les choses étant dites, mettons cette dispute au placard, elle n'a pas lieu d'être entre nous ^^

Quelque chose me titille toujours, cependant. J'ai bien compris que tu n'avais pas accroché à la fic, d'accord. C'est normal, je ne vais pas en vouloir au premier qui n'aime pas, bien au contraire. Mais je ne vois toujours pas ce que tu reproches à mon style d'écriture. Quels défauts, exactement ?
Ta proposition de bêta-lectrice me laisse songeur. Auras-tu vraiment le temps de t'en occuper ? Les chapitres sont longs, je te préviens. Je t'invite à en parler par Mp si ta proposition marche toujours après ma mise en garde. Je n'ai plus le temps de passer sur Msn.
Mais ton point de vue sur mon écrit, même s'il est négatif, est toujours le bienvenu. Tant qu'il porte sur un défaut concret en tout cas, et pas sur une lecture passagère ^^'
Bien amicalement !

Reprenons à partir de maintenant des nouvelles plus joyeuses !
Ce petit contre-temps n'aura aucunement de contre-coup pour ND. Je posterai donc comme convenu la suite et fin du chapitre ce WE, certainement demain, dans la soirée, en éditant ce post. Je vais essayer de m'arranger pour vous montrer quelques nouvelles trouvailles annexes, du style gags en 4 cases voir illustrations que je n'aurais pas encore poster. Car oui, j'ai du rab !
A demain !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hunter le Avril 08, 2011, 08:02:24 pm
Juste, au passage :

Ca sert à quoi de descendre quelqu'un et tout son boulot comme ça, après avoir lu seulement deux chapitres ? Y a une logique, là-dedans ? Dire qu'on aime pas je veux bien, mais ce que tu fais là, non, je ne crois pas que ce soit acceptable. J'ai du mal à croire que ce soit Donf qui s'excuse et pas le contraire.

Concernant ce que je n'ai pas encore lu, ça va pas tarder. T'auras le droit à ton petit commentaire. Mais te laisse pas marcher sur les pieds comme ça, merde ! T'as le droit de t'énerver quand on te descend comme ça !


EDIT : Après une lecture un peu plus attentive ...

Alors comme ça, on critique aussi les personnages de la fic. Tu devrais pourtant savoir que ce sont ceux d'autres personnes, tu critiques donc aussi leur travail. Pourquoi ne pas t'adresser à eux directement ? Ils ont donné les descriptions physiques et psychologiques à Donf, il n'a rien inventé. J'ajouterai également que nous sommes sur un forum qui accueille des gens assez jeunes, alors tes allusions sexuelles, tu te les gardes. Sans compter que certaines de tes critiques - une bonne partie - n'ont pas lieu d'être, elles ne servent qu'à étoffer le post pour raconter encore plus d'ânneries ... Des critiques inutiles, erronées. Est-ce que tu aurais apprécié qu'on fasse ça avec ta fic ? Je ne pense pas. Donc calme-toi et excuse-toi, c'est la moindre des choses.

Et franchement, la façon dont tu réagis à une simple phrase - ce n'était même pas une critique, juste une boutade ! - de Hawk (qui d'ailleurs, n'avait pas à être aussi gentil avec toi) résume bien l'image que tu donnes ici. Je suis franchement déçu de ton attitude.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Kayra le Avril 09, 2011, 01:04:09 pm
Argh, pardon pour le retard >.<""

Eh bien, que dire ?

Citation
Un miaulement attira l’attention de Saïko, par derrière. Sur le muret qui cerclait le domaine, il aperçut la silhouette d’un chat qui se découpait de vives lueurs orangées.
De un, je déteste ce maudit chat qui traîne toujours là où il faut pas. Argh, quoi. Il m'énerve XD Ca m'étonnerait même pas s'il y a un rapport avec ce matou et Celia !

Ensuite, j'aime toujours autant ton style d'écriture, papa ! Ca m'avait manqué, je dois l'avouer. J'aime bien cette manière de mener les persos. Juste un défaut : j'ai trouvé la mort de Lisa et de Snow un peu rapide... Faut dire qu'en même temps, vu les circonstances de leur mort, on allait pas non plus faire tout un pavé là dessus, mais ça j'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas plus de description de ce côté là.
Sinon, le rêve de Sephyra... Punaise mais c'est flippant quoi Oo'' Nelson est vraiment flippant. Je le déteste, ce mec. Mais étrangement, je me demande bien s'il tente de mener Sephy par le bout du museau (la vanne était pourrie, désolée) ou tout simplement s'il lui raconte la vérité. Je vois bien qui c'est cette personne au tatouage, en tout cas !! ^w^

Et je pense toujours que Saïko et Hunter n'ont pas de pot. Strife a la classe, par contre, c'est vraiment LE trait de caractère qui le fonde et tu l'as bien ressortit (que j'aime mon grand-père Strife =D) ! Aussi : j'espère qu'Hunter s'en sortira vivant... Et qu'il guérira vite. Parce que là, avec tout les os qu'il s'est cassé...
Ah oui, aussi : cet espèce de bucheron-zombie m'a filé la chair de poule. Punaise, j'me suis dit : "Mais c'est pas possible, il va jamais mourir ?!" Oo''

Je crois avoir repéré quelque fautes, mais je me souviens plus d'où elles étaient, pardon >.<

Bref, j'ai hâte de lire la suite, quoi !! ^w^


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 10, 2011, 05:01:47 pm
On va résumer en un grand merci pour tous, je crois !
Hunter, ne t'inquiète pas, c'est arrangé par Mp.

Pour l'hybride avec le tatouage sur la paupière, eh bien... Hé hé hé...
NightDreamers étant la "suite" d'Imaginaire, et donc par extension de Terres de Rêve, les fics de Sephyra, essayez de vous pencher de ce côté-là ! Kayra elle n'a pas oublié ! XD

Bref, nous allons donc conclure ce chapitre (celui qui aura duré le plus longtemps, tant en nombre de pages qu'en durée !).
Je vous laisse avec la preview du prochain, que je ne posterai peut-être pas le WE prochain mais le suivant, suivant mes disponibilités. Je passerai entre-deux poster quelques gags/brouillons de poupées/illustrations ^^
Comme d'habitude, bonne lecture ! Et je ne dirai qu'une chose pour conclure : que ceux qui aiment lisent, et que les autres passent leur chemin x) (Sans rancune aucune)




Saïko et Strife couraient à en perdre leur souffle. La ville était à feu et à sang. Ici et là reposaient des cadavres, humains et hybrides. Les traces rougeâtres s’étendaient sur le sol lorsqu’elles ne tâchaient pas les murs et les portes. Tout ce déluge de violence rappela de vieux souvenirs au goupil. Il entrevit un court instant son propre village natal dans un état similaire à cette ville.
C’est exactement pareil…, songea-t-il.
Son cœur redoubla d’allure.
-   Il faut essayer de trouver des survivants, qu’on sache ce qu’il s’est passé, releva Strife en courant aux côtés de son double.
Je sais ! failli lui répondre Saïko dans sa perte de contrôle de lui-même. Mais alors qu’il allait ouvrir la bouche, il aperçut du coin de l’œil des silhouettes humaines sur la gauche, après une bifurcation. Il s’élança en avant.
-   Eh ! Les interpela-t-il. Qu’est-ce qui se passe ici ?!
Les cinq hommes se retournèrent vers les deux goupils. Alors que ces derniers arrivaient à leur hauteur, ils ralentirent brusquement leur course ; les hommes tenaient des objets peu amicaux. Batte de baseball, couteau de cuisine, l’un d’eux tenait même une bouteille d’où s’échappait un morceau de tissu par le goulot. Leurs visages n’exprimaient rien de très accueillant non plus. Pire, ils se mirent à sourire sardoniquement.
-   Tiens Jeff, t’en as laissés deux derrière toi…, commença l’un d’eux.
-   Ça te ressemble pas ça, depuis le temps que tu parlais de t’y mettre. « Faut les buter faut les buter » et arrivé là t’en laisse partir ? T’es vraiment qu’une lopette…
-   Eh attendez les gars, j’sais pas d’où ils sortent ceux-là…
-   Pas grave, on va faire connaissance.
Saïko fit un pas en arrière, le cœur battant, les sourcils froncés. Est-ce qu’ils avaient… Est-ce que c’était dû à…
-   … Ne me dites pas que c’est à cause de votre racisme…, rétorqua-t-il, les yeux écarquillés par la réalité de la violence.
-   C’est pas de notre faute, on arrive pas à vous saquer.
-   Vous êtes tous des pourris ! Vous foutez la merde !
-   On était là les premiers. C’est notre ville, notre planète. Si vous voulez pas dégager, on va vous faire comprendre que les humains en ont dans le slip en ce qui concerne les droits de propriété…
-   Vous vous foutez de moi…
Saïko aperçut, alors que les cinq hommes s’avançaient lentement vers eux, une hybride baignant dans son sang sur le trottoir, juste derrière leurs silhouettes imposantes.
Un enfant surgit alors derrière les hommes, s’agenouillant près de sa mère.
-   Maman… ? Maman, répond, s’il-te-plaît !
Les hommes se retournèrent vers le gosse. Celui qui portait la batte de base-ball coinça celle-ci contre sa nuque. Le petit enfant tourna vers eux son regard détruit par la tristesse et l’incompréhension, et aussi et surtout par la peur de devoir faire face à la réalité.
-   Qu’est-ce que vous avez fait à ma maman… ? Demanda-t-il alors que des hoquets secouaient son corps tout entier.
Les hommes se regardèrent.
-   Foutue vermine…
-   Faut pas laisser pousser les mauvaises herbes, Jeff.
-   Maman… Maman…, continuait de pleurer le gamin au chevet de sa mère.
-   Maman, répéta l’un des hommes en imitant faussement l’enfant. Maman maman au-secours j’ai peur je fais dans mon froc !
L’homme à la batte s’avança vers le gamin pour s’arrêter devant lui. Il le regarda du haut de sa taille. L’hybride leva vers lui son museau implorant et ruisselant de larme. L’homme lâcha un bref soupir.
-   C’est pas ta faute, petit. On choisit pas sa famille… Et surtout pas sa race.
Il décoinça lentement la batte de son épaule et la leva de ses deux mains. Saïko écarquilla les yeux. La scène était irréelle.
-   C’est pour ton bien petit, crois-moi.
-   NON !!
L’homme était de dos à Saïko. Ce dernier ne le vit qu’abattre violemment son arme. Une gerbe de sang scintilla à la faveur des flammes, sur le côté. Puis ce fut terminé. Strife, un peu en retrait, sursauta légèrement et fronça les sourcils en fixant son acolyte. L’homme à la batte se retourna et rejoignit ses acolytes. Ils fixèrent de nouveau les deux renards.
-   Bon, y en a encore ici. Fait chier, on n’est même pas payé à débarrasser notre terre de ces parasites…
-   Dieu nous le rendra, Mike. Dieu nous le rendra.
-   QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ?! Hurla soudainement Saïko, le visage déformé par la peur et la colère.
A ces images s’interposaient ses propres souvenirs. Le massacre était le même, la raison était la même… Seule l’époque changeait.
Pour toute réponse, les cinq hommes eurent des sursauts de rire alors qu’ils s’avançaient toujours lentement, armes levées, regards fixés sur les deux renards.
-   Saïko, on ferait mieux de filer, ça nous regarde pas et on n’est pas assez pour endiguer une révolte à nous deux, s’interposa Strife en rejoignant son double.
Saïko tremblait. Il fixait ces hommes. Une sourde plainte s’échappa de sa gorge. Strife recula d’un pas en laissant clairement son inquiétude s’afficher sur son museau. Sa souffrance aussi. Il porta une main au niveau de son cœur, la poitrine serrée.
La haine de Saïko, sa colère et sa peine immenses jaillissaient de nouveau. C’était exactement ce qui faisait l’existence de Strife. Il mit genoux à terre en cherchant sa respiration, alors qu’une lueur sombre s’allumait dans les yeux de son double.
Les hommes s’arrêtèrent et discutèrent pour savoir pour qui était tel goupil. Saïko porta ses mains sur son museau, tremblant de tous ses membres. Strife grogna.
-   Tu te souviens de notre petite discussion dans le désert, cet après-midi… ? Murmura-t-il à l’intention de son double. Tant qu’on ne sera pas réunis, nous n’aurons aucune chance de vaincre…
Il était essoufflé, le visage défait par la souffrance. Saïko grogna à son tour. Sa fourrure se hérissa dans son dos, ses oreilles tremblèrent en pointant vers le haut, droites et pointues.
-   Ça me va…
Strife se releva tant bien que mal et s’avança en titubant face à Saïko. Il le prit par les épaules.
-   Vas-y, fais-le !
Saïko détacha son museau de l’emprise de ses mains. A l’intérieur de ses pupilles dansait une lueur noire. Le museau de Strife s’élargit d’un immense sourire.
-   VAS-Y ! SAÏKO !! Hurla-t-il en déformant son visage d’un air profondément machiavélique, déformé par la folie, les yeux brillants.
Saïko hurla aussi. Sa main droite transperça la poitrine de son double. Strife eut un sursaut, et le temps d’une seconde, il perdit son sourire. Ses yeux s’écarquillèrent sous le coup de la souffrance. Son cœur, pris dans les griffes de son double à l’intérieur de ses entrailles, éclata.
Le corps de Strife explosa alors en une aura sombre qui se mit à tournoyer autour de Saïko. Les hommes s’arrêtèrent de parler dans leur coin pour détailler la scène qu’ils avaient manquée. L’un des deux goupils avait disparu, l’autre hurlait à s’en briser les cordes vocales, enveloppé d’un brouillard de cendre.
-   Putain, il nous fait quoi le renard… ?
Saïko fit un pas en avant, lourdement. Les cendres se dispersèrent alors, puis s’enflammèrent en se rejoignant, créant une langue de flammes noires qui s’enroula autour de lui. Ses yeux avaient pris une teinte noire, qui avait déjà avalé ses iris et commençaient à ronger le reste. Sa fourrure, hérissée, vibrait de la rage qui se déchargeait progressivement au fil des secondes. Les hommes se regardèrent rapidement, puis affichèrent tous un rictus méprisable de haine envers l’hybride. Ils chargèrent en criant. Saïko leva ses bras à ses côtés en grognant telle une bête sauvage et blessée.
-   Arrêtez ! S’écria une voix jeune, masculine.
Le garçon s’esquiva soudainement dans le champ de vision de Saïko, entre lui et les hommes. Ces derniers stoppèrent leur course, étonnés, puis en colère.
-   Joshua, dégage de là tout de suite ! Lui ordonna l’un d’eux.
-   Pas question !
-   Fout le camp !
-   Non !
Le dénommé Joshua campait effrontément sa position, bras levés à ses côtés en signe d’arrêt de conflit, fixant ses homologues masculins plus âgés que lui… Plus armés aussi. L’un d’eux leva sa batte de baseball.
-   Si tu dégages pas je vais t’en foutre une bonne, gamin. Ce sont les hybrides qui ont tué ta grand-mère, tu le sais pourtant, non ?! Alors viens plutôt nous aider !
-   Ca ne résoudra rien…, tenta d’argumenter l’adolescent, tremblant malgré lui.
Le dernier homme qui avait parlé siffla entre ses dents d’un air méprisable, avant de jouer avec sa batte.
-   Alors tu mérites une bonne leçon, sale gosse.
Il fit trois longues enjambées en avant, tout en levant son arme au-dessus de sa tête. Joshua plaça ses bras en protection en criant de peur. La batte fendit l’air.
Un craquement sonore retentit. Joshua, qui s’attendait au coup, baissa lentement ses bras et ouvrit les yeux pour contempler la silhouette qui se tenait juste devant lui. Celle-ci se retourna de biais et lui adressa un sourire.
-   Je dois te remercier petit, dit simplement Saïko avec tout son calme naturel. Tu n’as rien ?
Joshua, malgré sa surprise, parvint à hocher la tête négativement.
-   Ohé, enfoiré…
L’homme releva sa batte et recula de deux pas. Saïko jeta un œil à son bras gauche, avec lequel il s’était protégé. A part la douleur pour le moment il ne voyait rien de physique hormis une grosse égratignure, mais il sentait que le coup s’était fait à l’intérieur, et pas en surface. Son bras devait être cassé. Il releva les yeux pour transpercer l’homme du regard.
-   Vous êtes même prêt à agresser l’un des vôtres, un enfant qui plus est. Vous ne méritez vraiment pas de vivre…
L’homme qui avait attaqué cracha par terre avant de saisir à nouveau son arme. Ceux derrière lui firent de même. Saïko plaça un pied en arrière, se cambra légèrement en plaçant ses bras en place à ses côtés, puis se concentra.
-   Ça ne sert même à rien que je me laisse bercer par mes ténèbres à cause de vous. Ce serait une insulte personnelle.
Joshua recula vivement au moment où les hommes se jetèrent sur le renard. Saïko banda ses muscles et fit le vide dans son esprit.
Il passa sous le premier attaquant qui venait de jeter sa batte depuis le côté, exécuta une balayette en prenant appui sur le sol pour le faire tomber, puis exécuta une pression sur ses bras pour remonter ses pieds en hauteur avant de se laisser tomber de l’autre côté, talon dans le ventre du type qui venait de s’écrouler. Il enchaîna en prenant appui sur le corps pour se jeter dans une roulade en avant et échapper au cercle de ses ennemis. Se relevant par derrière, il donna un taquet dans la nuque d’un premier qui s’affala tout d’un bloc, et, vif comme l’air, s’appuya sur le dos puis sur les épaules du plus proche pour passer ses pieds en avant et décocher un violent coup dans la tête d’un quatrième.
Tout se compliqua lorsque celui grâce auquel il s’était projeté en avant le saisit par le bras. Saïko perdit l’équilibre et tomba à terre mais, s’attendant au risque de se faire prendre ainsi en s’aidant d’un ennemi pour en attaquer un autre, il roula en arrière pour éviter un coup de talon qui aurait pu lui être fatal. Il recula vivement, expira longuement et reprit sa posture. Le bilan était simple : deux à terre, un qui se relevait en se massant le ventre, deux autres qui le fixaient, le regard vibrant de rage.
Le combat était terminé.
Saïko fit danser rapidement mais avec des gestes souples ses bras en avant, puis autour de lui. L’air s’intensifia. Soudain, il fit un brusque tour sur lui-même tout en traçant du pied droit un cercle imaginaire sur le sol, et, le tour complet, balança ses mains en avant, paumes face à ses ennemis. Ceux-ci furent projetés en arrière avec force et s’étalèrent plusieurs mètres en arrière.
Saïko s’assura qu’ils étaient out avant de se tourner vers le garçon. Celui-ci le fixait avec des yeux brillant, admiratif.
-   J’aimerais bien savoir me battre aussi bien que toi…, murmura-t-il, ébahis par la prestance du renard.
Celui-ci lui sourit affectueusement et s’approcha avant de lui tendre une main. Joshua la regarda, puis la serra en questionnant l’hybride du regard.
-   Sans toi j’aurais certainement fait une grosse bêtise, lui expliqua Saïko. Je te remercie. Mais ne reste pas ici, c’est trop dangereux. Tu ferais mieux de rejoindre des gens que tu connais et qui pourront te protéger, d’accord ?
Sur ce, le renard commença à s’esquiver.
-   Attend, je… Ils l’ont dit tout à l’heure, dit le garçon en regardant brièvement les hommes affalés par terre, qui soufflaient en se tenant les côtes. J’ai perdu ma seule famille. Je n’ai plus personne, à vrai dire…
Saïko détailla l’adolescent. Un bref instant, il se vit à la place de lui. Sans amis, sans famille, son village détruit dans le feu et dans le sang…
-   S’il te plaît, laisse-moi t’accompagner !
La demande laissa le renard stupéfait le temps d’une seconde, avant qu’il ne remarque le regard du garçon. Déterminé et en même temps apeuré. Il n’avait plus de repères, n’avait plus personne. Il n’avait plus rien que sa propre existence, une responsabilité difficile à assumer à un tel âge.
-   Ce sont vraiment des hybrides qui ont tué ta famille ? Demanda Saïko d’un ton calme en se retournant tout à fait vers son interlocuteur.
-   Il paraîtrait oui… Mais la police n’a aucune confirmation.
-   Tu ne leur en veux pas, à ces hybrides ?
Joshua baissa la tête. Il ne pouvait pas répondre, tout simplement parce qu’il ne savait pas. Devait-il leur en vouloir ? Assurément oui, quelque part. Mais était-ce une raison pour cautionner ce qui se passait dans cette ville ? Malgré son âge, il savait que ce n’était pas la solution. Ce n'était pas ce qu’il voulait.
Saïko réfléchit rapidement. Il devait faire route vers Anethie, le village du clan des loups, non loin de Station Square. Il n’y était jamais passé mais connaissait le village pour sa réputation de Résistants lors de la dernière Guerre. Peut-être que les loups pourraient prendre soin de cet enfant perdu et abandonné… Mais le voyage serait long et fatiguant.
Une idée surgit alors dans l’esprit du renard. Il regarda la paume de sa main droite. Strife faisait à nouveau partie de lui. Il sentait quelque chose de nouveau dans son organisme, quelque chose de plus fort, de plus intense… Quelque chose qui le complétait. Il était à nouveau lui, tout entier. Strife n’était plus. Saïko était revenu. Mais peut-être restait-il quelques séquelles de pouvoirs…
-   Joshua, c’est ton prénom, c’est ça ?
Le garçon hocha la tête affirmativement. Saïko le regarda dans les yeux.
-   Très bien, tu m’accompagneras. Nous allons gagner le village d’Anethie, tu connais ?
-   Oui, celui des anciens Résistants. Mais… Il se trouve sur le continent de Station Square.
-   J’ai peut-être un moyen de raccourcir le chemin à faire.
Saïko se retourna et plaça son bras gauche en avant. Il ferma les yeux et se concentra.
Accepter les ténèbres et utiliser ses pouvoirs. Accepter et utiliser…
Le goupil visualisa le continent sur lequel il se trouvait, créant mentalement un point de repérage sur la ville. Puis il visualisa le continent de Station Square et s’efforça de créer un lien, un chemin entre les deux villes. Un lien qui abolirait les distances, le temps et l’espace. Son cœur se mit à battre plus fort, sa concentration se renforça. Il serra les dents.
Visualiser… Créer…
Et le lien se fit. Saïko sentit un torrent de mal se déverser dans son esprit et passer par son bras gauche, puis par sa main, avant de se libérer en dehors. Dans son esprit, le chemin se fit à travers les terres et les mers, lumineux. Il coupa toute connexion avec les ténèbres, légèrement essoufflé ; surtout un peu apeuré par cette connexion et ce moment où il avait senti le pouvoir se déverser en lui. Il sut à ce moment qu’il ne serait pas bon de trop utiliser cette force.
Il se rendit alors compte qu’il avait réussi. Devant lui trônait un passage brumeux, ovale, source du chemin qui l’amènerait à Station Square. Faute de connaître précisément la position exacte d’Anethie, ils devraient partir de la capitale du continent. Ca ferait toujours moins de chemin…
-   Bien, suis-moi Joshua.
Le garçon regarda le passage avec un mélange de peur et de fascination, mais n’hésita pas longtemps avant de suivre le renard à l’intérieur.
La connexion s’évapora lentement dans les airs après leur disparition à l’intérieur.
Sur le toit d’un immeuble adjacent, une silhouette encapuchonnée avait suivi la scène depuis le début. Les longs pics de la hérissonne balayèrent légèrement les airs depuis le bas de sa cape noire.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Avril 10, 2011, 05:04:37 pm


*****
***

Une bonne demi-heure se déroula sans plus aucun bruit, l’herbe se contentant juste de lui chatouiller les narines alors qu’il était inconscient. Puis un vrombissement retentit au loin, avant de se faire de plus en plus proche. Les roues de la moto se stoppèrent à quelques dizaines de centimètres du museau de Hunter. Son propriétaire prit quelques secondes pour fixer le corps étendu là, puis siffla.
-   Son museau me dit quelque chose… T’en pense quoi ? Résonna une voix éraillée, ironique dans son ton.
Le chien renifla Hunter avant de reposer ses yeux noirs sur son maître. Il déposa une patte sur le dos de l’échidné.
-   J’me disais bien aussi. Tu parles d’une coïncidence, hein, Nema ?
L’homme mâchouilla la tige qu’il avait coincé entre les dents, ses lèvres dessinant un sourire ironique.

*****
***

Les nuages couvraient le soleil mais n’empêchaient pas la chaleur de stagner sur toute la surface du globe. Malgré le temps morose, un temps de pluie comme disaient les badauds, la plupart des habitants d’Yvanesca se promenèrent ce jour-là en tenue d’été.
Pas vraiment un temps d’automne, songea Donf en parcourant les couloirs au sol et aux murs d’un blanc uniforme. Il arborait lui-même un simple tee-shirt rouge signé d’une tête de mort dans un genre plus parodique que glauque.
Lorsqu’il pénétra dans la chambre, Sephyra venait tout juste d’enfiler son haut. Elle tourna son regard sur lui.
-   Tu as l’air en pleine forme ! Se réjouis Donf en refermant la porte derrière lui. Tu as repris des forces, c’est bien. Je suis content.
-   Des forces, il va nous en falloir, répliqua Sephyra d’un ton effacé en se levant.
Elle se dirigea lentement vers la fenêtre sans toutefois la gagner. Elle resta immobile face au panorama, les rideaux étant tirés sur le côté, fixant un point imaginaire au-dehors.
-   Il est temps de gagner Anethie, déclama-t-elle simplement.
Ses doigts cherchèrent machinalement la bague autour de son index, sans la trouver.







Ce fut au tour d’Ann, cette fois, d’intervenir :
-   Qu’appelez-vous « noirceur du monde » ?
-   Elle peut prendre bien des visages. Cet enfant a été confronté à un père ou une mère tyrannique, violente, peut-être même incestueux. Ce ou ces événements vont recodifier la psyché de l’enfant. A un moment de son développement, il découvre un rapport à l’autre et à son propre corps lié à la douleur, à la frustration, à l’humiliation. Par mimétisme ou par réflexe de survie. La personnalité se modifie. La plupart de ces enfants s’en sortent avec le temps. Mais d’autres n’y parviennent pas. Ils s’enferment dans une spirale dévastatrice. Par exemple la souffrance d’un camarade va les fasciner, voire les exciter. Cette personnalité humiliée va projeter son humiliation sur les autres pour réduire la tension. Très vite, l’enfant est rejeté. Il grandit alors dans un monde centré sur lui-même, garde ses maux à l’intérieur et les ressasse, les faisant croître. Et, le temps passant, il comprend qu’il est différent, mal aimé, sa haine d’autrui prend de l’ampleur, ce qui finit par annihiler les dernières bribes d’empathie qu’il pouvait ressentir.
-   La plupart s’en sortent, les autres non. Sur quoi se fait la différence ? demanda Ann.
-   Je l’ignore. Personne ne le sait.


Prédateurs, Maxime Chattam



*****
***





-   Olivia doit être au cœur d’évènements qui la dépassent elle, tout autant que vous.
-   Olivia est dans un endroit où elle n’est plus un danger ni pour elle-même, ni pour les autres.
-   J’ai bien peur qu’il n’en soit pas ainsi, mon cher Jack…

L’ampoule dans l’entrée grinça légèrement. Sephyra fixa avec étonnement la surface de son thé onduler dans la tasse. Nathalie et Ben levèrent la tête au même moment en apercevant le petit lustre de la cuisine pivoter lentement sur lui-même.

Derrière Hunter, une porte ouvrait sur un abysse de ténèbres. Elle commença à pivoter lentement sur ses gonds, dans un grincement des plus sonores.
-   On a tout notre temps, ne t’en fais pas…, conclu le démon alors que la porte se refermait.


Le vieil homme baissa les yeux sur sa canne.
-   Ce monde est en train de changer…, prophétisa-t-il d’une voix sourde, presque pour lui-même.

-   Déclamez votre identité, ordonna le loup.
La roussette ferma un instant les yeux en soupirant une nouvelle fois, puis fixa le garde sans sourciller.
-   Je suis Cae-La Sephyra. Et votre Reine est de retour.



NightDreamers
Chapitre 33 ~ Heritage


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Avril 12, 2011, 10:07:02 am
Donc donc donc... Encore un chapitre lu sur le wap, j'avais oublié qu'il avait été posté dimanche.
Que dire, déjà : J'ai l'impression que Zalosta ( si c'est bien elle ) s'amuse à stalker Saïko oô.... PUTAIN OMG quoi j'imagine trop Zalos' le poursuivre même jusque dans les chiottes */SBAF

Plus sérieusement, je crains un peu pour la suite. Je veux dire, pour le devenir des personnages. Dans le sens où tout se bouscule d'un coup : Saïko a ... fait revenir Strife en lui ( no homo dans cette phrase o______o non je jure je n'ai tiré aucun ricannement ), et y'a eu comme un... déclic l'impression chez lui. Plutôt, il a du se faire en compagnie de Celia, mais là, ça s'est véritablement montré. Strife, mec, tu vas me manquer putain TOT Il va passer dire bonjour plus loin j'espère !

Joshua, ça serait pas le gamin qui pleurait sur la même grand mère qui s'est fait tué en début d'histoire ? °O° voilà une belle représentation d'innocence : ne sait pas grand chose du monde, n'a pas encode de conviction bien précise, complètement perdu le gosse ! Son monde s'effondre, et pour le moment, ne demande que de l'aide. Y'a un truc pas net chez le gamin déjà rien qu'avec cet aspect trop aimable. Une pièce qui s'montre à nouveau... Enfin, qui se REmontre.

Alors ! Le passage de Hunter, je sais pas trop quoi en penser. J'ai un trou, je sais pas si ça doit être un allié, celui qui l'a trouvé, ou non. Je sais vraiment pas quoi en penser, je devrais refaire un tour du côté de sa vieille fic.

Et puis... Sephyra ? Huhu, barbare, tu as c/c le passage où elle s'annonçait... Mais pas la réaction du garde, fhufhu.

En mort prochains, je pronostique Nathalie et Ben. <3 Juste parce qu'ils sont dans la preview, gratuitement.
Merci pour ce chapitre. J'ai hâte de voir le prochain. Tout se referme, ça fait une sensation étrange...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Sephyra le Avril 27, 2011, 07:04:55 pm
Heheh, on dirait que Zalo voit clair dans ton jeu Donf! XD
Bon je viens t'apporter un petit comm d'encouragement moi aussi vu que les autres dorment, et ben j'attends avec impatience que tu nous amènes vers la fin de ton histoire de sadique! J'ai hâte de voir quelle fin horrible tu vas nous tisser après nous avoir foutu les jetons pendant aussi longtemps XD

Allez courage, on est avec toi. Va jusqu'au bout de ta fic, comme ça après la remasterisation, et après la publication, et après la célébrité, et après la polygamie *PAF*

Courage mon Donfy!


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Mai 15, 2011, 05:48:20 pm
J'abandonne.
Notez que je n'ai pas dit "j'abandonne définitivement". J'abandonne provisoirement. J'entends déjà rire doucement les pessimistes qui guettaient ce moment et pour qui provisoirement n'est qu'un détail simple de lâcheté pour ne pas avoir à trop justifier l'action d'abandonner. Je les emmerde.
Je n'ai rien à justifier. Et s'il le fallait je n'aurais pas de justification.

Je n'ai pas envie d'avoir à écrire un roman sur les tenants et les aboutissants de cette décision. C'est juste qu'abandonner provisoirement le postage de ND sur ce forum m'enlèvera un des nombreux poids qui pèsent sur ma conscience. Au moins les lecteurs sont prévenus. Qu'ils n'attendent plus rien pour le moment.

Je remercie ceux qu'il faudra.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Mai 15, 2011, 07:58:36 pm
Oki, bonne chance pour tout le reste, et merci pour ce que tu as fait juste à présent, ça m'a fait de la bonne lecture ^^ (Oui, mon message ne sert à rien, et alors èOé ?)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 21, 2012, 06:19:56 pm
Bien le bonjour en cette douce soirée, chers...
*Silence pesant*
... personnes...

Bon en même temps faut dire que j'ai vraiment pas été réglo. Un coup je reprends, l'autre coup je reprends pas, puis j'abandonne "provisoirement", plus rien pendant un an, et puis réapparition...
Ca en laisse pas mal sur le carreau. Y a de quoi être blasé, je l'avoue.
Alors du coup, si je retrouve moins de monde - voire personne - avec ce post, je comprendrai pareillement.

De toute façon c'est en quelque sorte un test, juste de quoi vous dire que oui, je continue de penser à ND, y a pas moyen, je peux pas me contenter de faire de cette fic une petite pièce anonyme qui rejoindra les poussières du groupe "abandonnées". Impossible.
J'attache trop de sentiments à cette histoire. C'est en quelque sorte le bastion des liens que j'ai (ou que j'avais) avec ceux d'entre vous qui se reconnaîtront s'ils passent encore par ici ; et ça me ferait mal de le gâcher.

Alors, où on est ? C'est simple. Sur le forum, le dernier chapitre posté en date était le 32.
De mon côté, je viens de terminer d'écrire le 34. Et si mes calculs sont bons, on terminerait cette histoire aux alentours des chapitres 37 ou 38.
Donc au pire, 4 chapitres à écrire. 4 derniers.
Challenge insurmontable ? Pas question.

Je ne m'avancerai pas quant à une date. Mais je voulais quand même passer apprendre cette nouvelle à ceux qui pourraient encore se trouver intéressés par ND : je lâche pas.
Et, peut-être avec un peu de chance, pourrez-vous bientôt reprendre la suite. J'ai déjà deux chapitres d'avance après tout. Plus d'une quarantaine de pages prêtes à la lecture qui n'attendent que d'être postées.
Je ne vous ferai pas de nouvelle illusion. Je ne mettrai ça que lorsque j'aurai terminé - ou presque, que je serai sûr de terminer sans faute professionnelle cette fois.

En attendant et pour patienter, je me permets de vous remettre quelques vieux gags dessinés. Ca vous rappellera peut-être, comme à moi, un peu de nostalgie !
Peut-être même que j'en mettrai des nouveaux par-ci par-là, en attendant de vous rendre ce que vous êtes en droit d'attendre : la fin de cette fic.
A très bientôt : )


Gag ND - Lena VS Sephyra (http://donfy.deviantart.com/art/Strip-ND-par-Sephyra-166843422?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=20)
Gag ND - ND's Sexy Girls (http://donfy.deviantart.com/art/Strip-ND-by-Sephyra-2-175072549?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=9)
Gag ND - Mallette secrète (http://donfy.deviantart.com/art/Strip-ND-by-Sephyra-3-175073010?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=8)
Poupée chibiSephyra (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiSephy-par-Zalosta-166845109?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=17)
Poupée chibiZalosta (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiZalosta-par-Zalosta-166844684?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=18)
Poupée chibiHunter (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiHunter-Par-Zalosta-166845949?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=16)
Poupée chibiSaïko (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiSaiko-by-Zalosta-175071763?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=10)
Poupée chibiKane (http://donfy.deviantart.com/art/ChibiKane-Zalosta-166844100?q=gallery%3Adonfy%2F12765724&qo=19)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Novembre 21, 2012, 06:45:21 pm
Doooooooooonf !

Content que tu ne laches pas ! ^^ Faudra que je commence à relire la fic en entier, tiens, pour bien tout me remettre en tête, vu qu'au final, ça fait un bout :3 Les gags m'ont bien fait marrer, tellement con, mais tellement épique XD Et les trucs que font les peluches si on tire les ficelles ='D. Bref, pleins de délires partout. Bonne chance pour la suite, Donf ! \o/


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Coco le Novembre 21, 2012, 08:32:10 pm
o/
Wouah, la vache ! J'ai l'impression de faire un bon de, allez... un/deux ans en arrière ? Ahlàlà, l'époque de PSo n'est plus ce qu'elle est de nos jours... 'fin bref. >DDD

Je passerai outre les petits gags que j'avais déjà vu depuis quelques temps, mais que restent toujours aussi marrants au fond XDD Non, en fait ce qui fait plais' c'est de voir que tu continues à avancer sur cette fic malgré, j'imagine, un emploi du temps bien bien chargé XDDD"
C'est bien de voir que tu ne lâches pas le morceau tout de même, c'est un bon point à mettre à ton actif ;P J'ai une grosse montée de nostalgie en revenant sur cette page, sérieux. Ça me ravive les quelques souvenirs que j'avais de cette fic.

Ceci dit, il faudra faire preuve de patience, nous chers lecteurs, avant d'arriver au bout de l'aventure. Mais toi qui tient à finir ND, toi qui tient à ce que celle-ci ne finisse pas dans les méandres de toutes ces fics abandonnés sur ce forum... on sera faire preuve de patience, oui ^^

Je pense que tu n'aies pas trop envie de te "hâter" en postant tes deux chapitres terminés et que tu attends de finir les deux derniers pour pouvoir "balancer la sauce". Et bien c'est ce que nous verrons par la suite... on ne sait pas quand, mais comme tu le dis y'aura une suite XD *BAF*

Allez, garde le cap Donf ! o3O


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Novembre 22, 2012, 07:27:02 am
Petit con.


Bon non, je vais pas m'arrêter là, parce que sinon, je vais me faire modérer.
Tin on l'attendait plus cette suite et fin de ND. Bon maintenant que tu t'es annoncé ici, t'as la méga pression gars, et je te préviens que si tu nous refais le coup d'abandonner, je viens personnellement débarqué à Bordeaux te mettre mon pied bien profond là où je pense jusqu'à ce que tu le termines ce ND ! :D
Bref, content de voir que tu n'as pas lâché. Ne te précipite pas trop pour finir non plus (m'enfin mets pas 3 ans pour 4 chapitre... moi ça fait 6 ans que je bloque sur le chapitre qui me manque dans LVTPDAA XD), comme ça on aura un peu de temps pour relire les chapitres d'avant (j'ai pas assez de temps comme Katos pour relire toute la fic, mais j'aimerai au moins relire le début de la dernière partie).
Bon courage vieux !


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Novembre 22, 2012, 07:52:49 am
Pas de teaser ? La porte des Enfers est derrière toi òó


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Katos le Novembre 22, 2012, 08:02:10 am
*/ferme ladite porte, y'a des courant d'air*


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 22, 2012, 11:13:47 am
Merci pour ces encouragements ! Je suis plutôt soulagé de voir qu'autant de monde réponde à l'appel (je suis assez honteux d'avoir foutu un truc sur FB, mais je pense pouvoir dire que ça n'aura pas servi à rien).
J'ai justement passé la matinée à rédiger le chapitre 35, j'en ai écrit une bonne moitié. A propos, le plan est déjà fixé pour chaque chapitre, donc aucune chance que je ne trouve pas d'inspiration pour "inventer" une scène, puisqu'elles sont déjà préparées. Il ne me reste plus qu'à les écrire. Ca vous soulagera peut-être de le savoir !

Et puis, pour patienter, pourquoi pas un petit teaser, comme dit Zalosta ?
Allez. Et ne venez pas dire cette fois que je ne file pas assez de clés pour que vous puissiez comprendre ! x)
Merci encore et à très bientôt ! (Au fait, je vous réserve une petite surprise, en plus des chapitres en eux-mêmes. Patience patience !)







Il était une fois…
Quatre créateurs.
Quatre personnages clés.
Une Vérité.
Et un Cinquième pour tout contrôler.

Hunter monta lentement les marches de l’Autel. Le moment arrivait.
« C’est maintenant ou jamais, camarade.
-   Ouais… Un dernier sayonora avant la fin. »



Il est une fois…
Un manipulateur.
Quatre personnages tourmentés.
Une Porte.
Et une Faille pour tout briser.

Une larme glissa sur sa joue, se glaça dans la chute et se brisa sur le sol gelé, sous ses pieds.
Devant elle se trouvait Saïko et Joshua, tous deux surpris. Mais ce n’était pas eux qu’elle regardait. C’était les conséquences qui se trouvaient derrière, et devant. Un souvenir du futur.
-   Désolée, murmura-t-elle.
Dans ses yeux s’alluma la lueur rose. Ses longs pics se levèrent les uns après les autres derrière elle.
-   Cette fois-ci, c’est vraiment personnel.



Il sera une fois…
Une réalité.
Quatre existences libérées.
Un Monde.
Et un Sacrifice pour tout recommencer.

La roussette se stoppa face à l’ouverture gigantesque. Elle releva lentement ses paupières et fixa sans sourciller les deux rubis d’un rouge menaçant qui perçait l’autre-monde, au-delà de la Porte.
-   Caela Sephyra…






NightDreamers


Titre: Re : Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Novembre 22, 2012, 07:53:57 pm
Petit con.


Bon non, je vais pas m'arrêter là, parce que sinon, je vais me faire modérer.


Mais en faite le modo pense exactement la même chose...


Déjà ça fait plaisir de voir que tu es toujours en vie. Je sortirais cette fic des abandonnées lorsque tu posteras le chapitre. Pense à m'envoyer un MP, ou un SMS le jour où tu posteras la suite que je la sorte des oubliettes.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Novembre 27, 2012, 02:19:33 pm
Alors.
Pour ceux qui veulent reprendre la lecture de la dernière partie, celle-ci commence à la 29ème page, précisément. Faute de temps (et de motivation, même moi j'aurais la flemme), je vous laisse le résumé de la dernière fois, complété par les chapitres postés entre-deux. C'est morcelé, certes, mais au moins le principal y est !

Pour le plus important, on y vient.
NightDreamers reprendra le samedi 8 Décembre !
La date est arrêtée, ce qui permettra à ceux qui le peuvent de reprendre un peu les derniers chapitres (ou de se remettre dans le bain avec le résumé, peu importe).
Alors, pour vous rassurer définitivement, je vous le sors, et en gras :

Nous en sommes au chapitre 33, qui sera posté samedi prochain, le 8 décembre. Les chapitres 34, 35 et 36 sont déjà écrits. Il ne me reste plus qu'à terminer cette fic une bonne fois pour toute avec les chapitres 37 et 38.
Un planning a été construit, également, pour me permettre d'y voir clair dans le postage des chapitres sur le forum. Et rassurez-vous, vu le planning, j'ai largement le temps d'écrire ces deux derniers chapitres (j'en ai écris quatre en l'espace d'une semaine). J'aurai également le temps de peaufiner l'épilogue pour vous offrir la meilleure fin possible.
Et enfin, même si les deux derniers ne sont pas écrits, leur plan est déjà préparé ! En gros, pas de panne d'inspiration possible.


Voilà. J'espère que ceci vous rassurera, puisque ce ne sera plus un retour factice comme il s'en est déjà produit plusieurs auparavant. J'ai tout préparé pour qu'il s'agisse, une bonne fois pour toute, du dernier retour de NightDreamers. Autant pour vous que pour moi !

Je vous laisse avec le résumé en question, ainsi que quelques surprise inédites ; )
A samedi prochain !




NightDreamers ~ Partie 1 ~ Epilogue (Chapitres 1 à 9)
Sephyra, après sa longue marche dans le désert, tombe enfin sur une ville non loin de la côte où elle fait la connaissance d'un étrange renard qui l'envoie balader et d'une hérissonne simplement vêtue d'une cape noire qui était prête à se faire violer par une bande de roublards. Elle apprendra également à faire connaissance avec Donf et Hunter, deux camarades de Zalosta la hérissonne. Ces trois-là travaillent dans une sorte de groupuscule mafieux, censés rétablir l'équilibre par le meurtre.
Alors qu'elle se demande si elle doit les dénoncer ou non, le groupe est victime d'attaque en provenance d'une autre bande étrange. Saïko, le renard, est même amené à son tour à se joindre de la partie pour une invitation de leurs ennemis à un bal...
Qui n'était qu'une diversion pour attaquer le manoir de Zalosta et des autres en leur absence. Millie et Arthur, les petits protégés de la hérissonne, sont kidnappés, et leur Patron est assassiné. Donf, le gardien, est obligé de détruire les preuves et de s'enfuir...

NightDreamers ~ Partie 2 ~ Conscience (Chapitres 10 à 19)
Attaqués sans un instant de répit alors qu'ils venaient tout juste de s'enfuir, Hunter, Zalosta, Sephyra, Saïko et Donf se réveillent à l'hôpital sans trop savoir comment ils y sont arrivés. Se rendant compte qu'ils sont maintenant recherchés par les autorités, il ne leur reste plus d'autre échappatoire que la fuite. A leur grand étonnement leur apparaît alors le Patron, censé être mort. Il leur offre un moyen de s'enfuir avant de s'éclipser aussi rapidement qu'il n'était apparu. Las, le groupe voyage alors vers la destination donnée, fourbu, fatigué.
Entre-temps, Myosotis, une jeune femme rencontrée par Saïko, a été kidnappée au même titre que Millie et Arthur et se réveille au sein d'un complexe scientifique. Elle arrive à s'en échapper avec les enfants via une aide mystérieuse, avant de se réveiller au coeur d'une ruelle. Le Patron apparaît bientôt pour l'amener là où se trouvent les autres.
Arrivés à destinations, Zalosta et Cie profitent d'un moment de répit tout en fêtant les retrouvailles avec les enfants et la jeune femme. Mais les festivités sont de bien courtes durées, car leurs ennemis les ont déjà retrouvés...
Suite à une bataille sans ménagement, Millie et Arthur sont assassinés sous les yeux de Zalosta. Quant à Myosotis et Sephyra, elles sont grièvement blessées. Le Patron arrive juste à temps pour emporter la roussette avec lui. Zalosta le suit.

NightDreamers ~ Partie 3 ~ Ouverture (Chapitres 20 à 30)
Le groupe est éclaté. Zalosta et Sephyra, d'une part, errantes, rejoignant bientôt à l'aide de Kane, le Patron, la terre natale de la roussette : l'île d'Euresias.
Hunter de Donf, qui se sont éclipsés sans mot dire du chalet en voiture. Alors qu'ils s'échappent en train, deux de leurs ennemis, Loth et Rika, les prennent en chasse et les intercepte dans leur voyage. Le train est alors victime d'un déraillement censé signer la mort officielle de l'ancien gardien et du démoniste... Alors que ceux-ci ont signé un accord avec leurs ennemis en découvrant que les chefs de leur groupuscules sont très certainement liés. Sauvés par Loth et Rika, Hunter et Donf sont amenés à se réfugier non loin de la capitale Station Square.
Saïko et Myosotis pour leur part entament un voyage initiatique à travers le continent, les deux personnages ressentant d'étranges vibrations dans la terre. Cherchant à percer l'origine de ce déséquilibre dans la nature, ils finissent par se rapprocher de plus en plus jusqu'à ce Myosotis avoue à Saïko le but de sa mission originale : le tuer. Se trouvant incapable de le faire, ils échafaudent alors un plan pour que Myosotis puisse faire payer la trahison de son chef, qui se trouve être celui de Loth et Rika.
Au coeur de ces événements isolés se produit alors une violente "désynchronisation" du présent, immergeant les différents protagonistes en eux-mêmes afin qu'ils trouvent les réponses à leurs questions. Mais le face-à-face est surtout prétexte à soulever plus de questions qu'il n'y répond...
Et vient alors le temps tant attendu de la cérémonie d'ouverture de la Porte des Enfers. Tous les personnages sont réunis à des points primordiaux, alors que se dessine enfin ouvertement un complot monumental au-dessus de nos héros. Pris au piège, Myosotis et Flake, la renarde ayant sauvé Sephyra, sont sacrifiées. Puis, face à la Porte, c'est au tour de Loth et Rika d'être immolés encore vivants.
Le sort est jeté, et la Porte s'ouvre lentement.
Station Square est réduite en cendres.

NightDreamers ~ Partie 4 ~ Monde (Chapitres 31 à 38)
Dans le premier chapitre de cette ultime partie, Sephyra se réveille à l'hôpital après son combat contre Lena, qui prétend être sa soeur jumelle, et apprend la nouvelle de leur défaite par la bouche de son ennemie.
Hunter sort de ses songes accompagné de Snow et de Lisa, deux adolescents qui l'ont aidé à se sortir d'une mauvaise passe. Alité chez une connaissance de Kane, le jeune homme, redevenu échidné suite à l'ouverture de la Porte, fait vite ses valises face à la gêne et l'étrange sentiment familier qui lui procure Eska, leur hôte.
Saïko, après la mort de Myosotis, se retrouve aux abords de la ville, là où tout a commencé. Accompagné de Strife qui souhaite le suivre pour une raison qu'il ignore encore, ils gagnent le centre-ville.
En pleine nuit, Sephyra est réveillée par la porte de sa chambre qui s'ouvre sur un grincement. Apparaît alors une silhouette qui l'amène à Station Square... Elle y fait face à son ancien chef, dernier président de Station Square : Nelson. Censé être mort après la fin de la guerre.
De leurs côtés, Saïko, Strife et Hunter se retrouvent eux aussi pris au piège dans le monde des ténèbres par Celia, la gouvernante des ombres, qui les invite à un dîner glauque à souhait... S’en suit un échange sur l’Obscur, la force qui régit les désirs mauvais encrés en chacun de nous. Saïko et Hunter arrivent à s’échapper de l’illusion de Celia et rejoignent le monde réel.
Hunter se retrouve donc dans la forêt, accompagné de Snow et de Lisa. Voulant échapper à une attaque de Celia, les deux adolescents se font tuer par le démon qui les poursuit. Hunter, terrassé par l’ultime attaque des ténèbres, tombe dans l’inconscience au bord de la route. Il est secouru par une mystérieuse connaissance du Manoir répondant au nom de Viktor.
Saïko, de son côté, rejoint le monde réel dans la ville du début, qui est la proie des flammes. Sous le choc des souvenirs de son enfance qui lui reviennent en mémoire, il assiste à un carnage perpétré par des hommes contre un enfant hybride. Profondément troublé, il laisse éclater son côté sombre en renouant avec Strife. Mais Joshua, un jeune adolescent ayant perdu sa grand-mère au début de l’histoire, intervient au moment fatidique pour calmer le jeu. Le renard et le garçon, ensemble, quittent la ville par un portail ténébreux.
Sephyra se réveille de son étrange rêve dans sa chambre d’hôpital en compagnie de Donf et de Lena.
Direction à prendre pour tous : Anethie, le clan des loups.


Compositions
Saïko VS Zalosta (par Kayra) (http://donfy.deviantart.com/art/Saiko-VS-Zalosta-par-Kayra-340005117)
Amour Interdit (http://donfy.deviantart.com/art/Amour-Interdit-340004406)
Lucia (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Lucia-199549133?q=gallery%3Acaelasephyra%2F25557432&qo=2)
Lena ~ Back from Oblivion (http://caelasephyra.deviantart.com/art/Lena-Back-from-Oblivion-201918087?q=gallery%3Acaelasephyra%2F25557432&qo=1)
 (http://)

Gags 4 cases
Sombres retrouvailles (http://donfy.deviantart.com/art/Sombres-retrouvailles-340003863?q=gallery%3Adonfy&qo=1)
Bon appétit ! (http://donfy.deviantart.com/art/Bon-appetit-340003732?q=gallery%3Adonfy&qo=2)

Poupées chibi
chibiLena (http://donfy.deviantart.com/art/chibiLena-340005514?ga_submit=10%3A1354025653)
chibiDonf (http://donfy.deviantart.com/art/chibiDonf-340005389)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Décembre 02, 2012, 10:36:55 am
/me pianote sagement sur ses bras croisés en attendant

( Putain mon chat qui saute sur le pc à ce moment, tu vois t'attire même les animaux avec cette fic. )


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 08, 2012, 12:42:29 pm
Merci à Miko pour avoir remis cette fic à la bonne place ! Allez, on est repartis !
Première partie du chapitre 33 aujourd'hui.
Bon retour et bonne lecture à tous !

(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)


-   Que fais-tu à cette heure-là, dans cette pièce ?
Sephyra se retourna lentement, les bras croisés dans son châle qui la protégeait du froid de l’automne. Athem s’avança alors qu’elle reposait son regard sur ce qui l’intéressait, et ce pour quoi elle s’était levée. Il l’entoura de ses bras. Elle se laissa aller contre lui et ferma les yeux. Un instant seulement. L’espace d’un silence éphémère pour une éternité de quiétude en cette simple nuit.
-   Tu n’arrives toujours pas à dormir ? Murmura le loup en posant un léger baiser dans la chevelure de sa bien-aimée.
Elle soupira et leva les yeux sur la fenêtre. Avant qu’Athem n’ouvre la porte de la pièce, elle était restée dans le noir. La lumière provenant du couloir reflétait leurs silhouettes sur la vitre.
-   Les nuits sont si longues, lorsqu’on ne ferme pas les yeux…, murmura-t-elle d’une voix effacée.
Il raffermit sa prise. Elle libéra une de ses mains pour attraper son bras et s’y cramponner.

Elle était encore éveillée, cette nuit-là. Assise dans le fauteuil, près de la grande fenêtre qui donnait sur le balcon de leur chambre. Les rideaux tirés, la pleine lumière de la lune entrait à flot par la vitre et statuait son visage d’un masque de marbre blanc ; un visage de morte. Ce à quoi elle pouvait penser dans ces moments-là, il ne le savait pas. Il n’était pas sûr qu’elle-même le savait, d’ailleurs. Elle restait là, prostrée dans un mutisme abyssal dont rien ni personne ne semblait pouvoir l’en extraire.
Pas même lui.

Ils furent deux à assister au départ de la Reine d’Anethie. Athem, sa Majesté, se devait d’être fort, quoi qu’il advienne. Pour le bien de son peuple.
Ce matin-là ce fut Luna qui pleura en silence pour lui, pour eux. Aux côtés de son Roi, elle fixa jusqu’au bout la silhouette de leur compagne s’éloigner puis disparaître dans la forêt.
Et ils restèrent encore un long moment immobiles, ensemble, face au village. L’un se devant d’être fort, l’autre libérant son cœur pour deux existences malmenées et à présent séparées par la dureté de leur passé respectif…



NightDreamers
Chapitre 33 ~ Ce que les morts laissent aux vivants


Jack porta la tasse à ses lèvres. Puis il leva son bras gauche à ses yeux, relevant sa manche d’un geste brusque. Il soupira en fermant un instant les yeux. Il n’en fallut pas plus.
-   Eh bien mon ami, serait-ce de l’impatience que je dois entrevoir derrière ce souffle ?
Jack ne cacha pas son étonnement face à cette brusque apparition. Il détailla le vieil homme d’un rapide regard ; bien que ce dernier n’ait pas beaucoup changé, comme il dût rapidement s’en rendre compte. Il gardait toujours sur ses épaules cette vieille redingote d’un autre temps, d’où dépassait d’une poche plus haute que les autres la chaîne en or de sa fameuse montre à gousset. Vissé sur sa tête, dont quelques mèches grises dépassaient de sous le tissu, il avait également gardé son chapeau à la couleur grise délavée par le temps.
-   Je peux ? Demanda le professeur en désignant d’un mouvement de tête la chaise face à lui.
Jack lui fit un vague signe de la main. Le vieil homme s’assit tout à son aise, déposa sa sempiternelle canne à pommeau d’oiseau sur ses jambes, avant de la coiffer de son chapeau qu’il retira avec délicatesse.
-   Mon cher ami, je dois bien avouer que je prends un coup de vieux en vous revoyant ainsi. Si mes cheveux n’ont cessé de tomber depuis notre dernière entrevue, les vôtres ne font que pousser, au contraire !
Jack se prit à sourire. L’humour du professeur était toujours aussi loquace et préservé. Et dans ses prunelles d’un marron clair brillait encore cette lueur de malice qui faisait son personnage.
-   Je suis heureux de vous revoir également, Professeur Singhel.
-   J’en suis enchanté, Jack. Comment se porte Olivia, depuis tout ce temps ? Oh pardonnez-moi, s’excusa-t-il soudain en détournant les yeux sur le serveur qui venait de s’arrêter près de lui.
Il passa commande rapidement, puis reposa son attention sur son interlocuteur.
-   Professeur…
-   Je vous écoute, Jack, l’interrompit Singhel de sa voix sage et bon enfant, avec un sourire comme lui seul savait les rendre aussi innocent et bienfaisant. Expliquez-moi un peu le pourquoi de ces soudaines retrouvailles.
Pour toute réponse, Jack lui tendit la petite pochette qu’il avait gardée sur ses jambes jusque-là. Le vieil homme la prit sans mot dire, et y jeta un coup d’œil en silence. Le détective en profita pour croiser ses jambes et joindre ses mains sur ses genoux, guettant avec impatience la réaction de son mentor. Entre-temps le serveur revint déposer la tasse du professeur sur la table. Celui-ci leva une main en signe de reconnaissance, sans lever les yeux des notes qu’il parcourait avec beaucoup d’attention.
-   Il me semble que vous avez quitté votre poste d’inspecteur au sein de la police, c’est bien ça ? Demanda le professeur après quelques minutes, sans détourner son attention, pensif.
-   Oui, oui…, répondit évasivement le détective. Alors, qu’en pensez-vous ?
-   Comment va Olivia, mon ami ? Demanda soudainement Singhel en redressant la tête et en tapotant la petite pile de feuilles sur ses jambes avant de les ranger dans la pochette.
-   Elle va bien. Et donc, pour ces notes ?
Singhel tapota distraitement ses ongles sur la pochette en réfléchissant évasivement.
-   Et bien… J’entrevois maintenant la cause de plusieurs phénomènes récents dans le monde, jusque-là isolés dans mes réflexions, mais qui prennent tout leur sens suite à ma lecture.
-   Pardonnez ma bêtise si je m’égare, mais ce sont des recherches… sataniques ?
-   Il se pourrait bien, oui. Malheureusement nous n’avons pas encore assez d’informations pour le déduire avec assurance ! S’exclama le professeur en tendant la pochette à son ami, gardant les sourcils froncés.
-   Merci, Professeur. Et donc, concernant cette fameuse « Porte » ?
Singhel leva un sourcil, l’air de demander ce que pouvait bien attendre Jack de ses connaissances.
-   Eh bien, vous avez sûrement des ressources concernant cette mention que je ne connais pas.
-   Oh ! S’exclama le vieil homme en se redressant sur sa chaise avant de se lisser sa fine moustache. Oui bien entendu, malheureusement vous surestimez mes connaissances sur ce thème.
-   Professeur… Ne me demandez pas de jouer de ma persuasion en votre présence, s’il vous plaît, déclama lentement le détective en sortant son paquet de cigarettes.
Le professeur resta silencieux le temps que Jack coince une cigarette entre ses lèvres. Il le regarda sortir son briquet.
-   Où se trouve Olivia, Jack ?
Alors que le détective allait actionner son briquet, il suspendit son geste, et releva lentement ses yeux sur Singhel. Celui-ci le fixait d’un regard impénétrable. De longues secondes passèrent pendant lesquelles ils se fixèrent sans mot dire. Puis Jack actionna son briquet et alluma sa cigarette.
-   Elle est internée, répondit-il d’une voix éteinte en relâchant sa fumée malodorante.
-   Mon dieu, pauvre enfant…, souffla le vieil homme en accusant le choc, baissant les yeux. Que s’est-il passé, mon ami ? Ne me dîtes pas que… Ces crises…
-   Elle en était persuadée, professeur. Ces sautes d’humeur, ou peu importe le nom que l’on peut donner à ce phénomène, ne cessaient d’empirer avec le temps. Et de monter en violence.
-   Tout cela n’est pas le portait de la Olivia que j’ai côtoyé…
-   C’est exactement ce qu’elle hurlait pendant ses crises, professeur.
Jack fit tomber les cendres dans le cendrier, le regard éteint de tout sentiment, son visage ne trahissant aucune émotion.
-   Ca n’a pas dû être facile pour vous, mon ami.
-   Peu importe, balaya Jack autant par ses paroles que par un vague geste du bras. J’aimerais revenir sur cette Porte des Enfers.
-   Savez-vous où elle se trouve, à présent ?
-   Bien entendu, c’est moi qui l’y ai amenée.
Un instant, les images d’elle se débattant entre les bras des deux gorilles en blanc faisant office de gardes-infirmiers lui revinrent en mémoire. Il revoyait son visage ravagé par la souffrance et la tristesse de s’être fait trahir par l’homme qu’elle aimait, mais aussi la peur, sourde et profonde, une terreur inconnue et bien réelle qui transpirait derrière chacune des rides étirant son visage. Il entendait encore son nom qu’elle hurlait. Qu’elle hurla longtemps en se faisant traîner de force vers la bâtisse blanche aux lourds grillages.
-   Pourrait-on parler d’autre chose, si cela ne vous dérange pas ? Murmura le détective en se prenant l’arête du nez entre deux doigts, les yeux plissés.
-   Y est-elle encore, à cet endroit où vous l’avez amenée ?
-   Ils l’ont transférée entre-temps. Elle était devenue incontrôlable et mettait en danger l’existence des autres malades. Professeur, s’il vous plaît…
-   Où l’ont-ils emmenée ?
-   Je ne sais plus, j’ai oublié le nom de l’hôpital, je l’ai sûrement noté quelque part…
-   Vous ne vous souvenez plus ?
-   Non je… Je ne vois pas en quoi tout cela aurait un lien avec ce que je cherche à vous demander ! S’exclama soudainement le détective, perdant son calme.
-   Parce que vous ne cherchez pas dans la bonne direction.
Jack laissa clairement s’afficher sa surprise. Le professeur caressa doucement le pommeau de sa canne en fixant son ami dans les yeux, le visage peiné.
-   Olivia doit être au cœur d’événements qui la dépassent elle, tout autant que vous.
-   Olivia est dans un endroit où elle n’est plus un danger ni pour elle-même, ni pour les autres.
-   J’ai bien peur qu’il n’en soit pas ainsi, mon cher Jack…
Le vieil homme baissa les yeux sur sa canne.
-   Ce monde est en train de changer…, prophétisa-t-il d’une voix sourde, presque pour lui-même.
Et comme pour l’approuver, des piaillements se firent entendre, au loin. Les quelques rares passants s’arrêtèrent et levèrent les yeux en hauteur.
Une énorme vague d’oiseaux passa au-dessus de leurs têtes, loin dans le ciel nuageux.

*****
***

Lena gardait ostensiblement les bras croisés et les yeux fermés, accoudée contre le mur de l’entrée. Malgré le fait qu’elle ne soit pas dans la même pièce, le ton coléreux et la portée de la voix de la roussette se faisait entendre. Elle ne faisait aucun effort pour paraître discrète dans ses reproches.
-   Comment ça, elle veut venir avec nous ?
Sephyra s’avança sur la table en pointant son pouce vers l’entrée, de l’autre côté de la cloison, fixant Donf d’un regard fiévreux de colère.
-   Est-ce que j’ai besoin de te rappeler qu’il n’y a pas quarante-huit heures elle en était à essayer de me faire la peau ?
Le jeune homme se massa la nuque d’un air contrit.
-   Bon, d’accord, sur ça je peux pas la défendre, mais… Mais c’est plus compliqué que ça. Vraiment, rajouta-t-il tout bas.
-   Qu’est-ce qui est compliqué ? Que j’ai failli crever je ne sais combien de fois ? Tout ça parce qu’une débile avec des ailes qui lui sortent du dos croit dur comme fer que je suis sa sœur jumelle ? Donf, t’as besoin d’un schéma pour comprendre qu’elle est cinglée ?
-   S’il te plaît, essaye de comprendre un peu…
-   D’accord, laisse-moi deviner. Vous avez parlé ensemble hier soir, et durant la conversation elle a fait coulisser les bretelles de sa robe en se collant à toi, c’est ça ?
-   Arrête.
-   Elle t’a fait passer une nuit de folie, Donf ? Ça se fête ! Alors dis-moi, elle t’a fait quoi pour te retourner le cerveau à ce point ? Une fellation comme t’en avais jamais eu ? Un orgasme inimaginable ? Elle t’a promis de recommencer plus longuement si jamais tu la laissais venir ?
-   Arrête, je t’en prie, Sephyra. Ce petit jeu de la méchante ne te colle pas à la peau.
Nathalie intervint à ce moment-là pour apporter une tasse de café à Donf et un thé à Sephyra. Celle-ci remercia la jeune femme d’un signe de la main.
-   Désolée pour le dérangement, s’excusa-t-elle avec une gêne coléreuse.
-   C’est pas grave, répliqua Nathalie de sa voix calme, presque impersonnelle. Ça m’a l’air compliqué votre histoire.
-   Ya rien de compliqué. Donf veut me faire voyager avec une timbrée qui ne souhaite qu’une seule chose dans la vie : me tuer. Voilà le problème.
Le dénommé Donf se plaqua lentement les mains sur le visage en soupirant, exténué. Nathalie retira par reflexe une mèche qui lui tombait devant les yeux.
-   Bien souvent, on juge trop rapidement les autres sur ce qu’ils ont fait par le passé, dit-elle alors, sans émotion. On ne se rend pas compte assez vite que ces personnes ont compris avoir fait des erreurs, et qu’elles souhaitent changer. On ne retient d’elles que ce qu’elles ont commis.
Sephyra se cala contre sa chaise en levant les bras d’un air fataliste.
-   Eh bien, si vous vous y mettez tous ! Soupira-t-elle vaguement en croisant les bras.
-   Elle veut quelque chose ? Demanda Nathalie à son petit frère en désignant d’un mouvement du menton le couloir de l’entrée.
Celui-ci ne répondit pas tout de suite. Il laissa quelques secondes passer, puis il se leva soudainement, prenant sa sœur par l’épaule pour l’amener dans la cuisine, laissant Sephyra bouillir dans son ressenti.
Dans l’autre pièce vivement éclairée par le reflet de la lumière du jour sur le carrelage blanc, Ben était là, une tasse fumante à la main, les fesses calées contre le rebord de l’évier. Il regarda Donf entrer et lui adressa une légère grimace.
-   Et ben, c’est pas la joie. Quitte à ramener des filles, évite celles à problèmes ! Lui murmura-t-il tout bas avec son petit air moqueur.
-   J’y songerai, lui lança Donf en souriant vaguement. Nath’, est-ce que tu as…
Sa sœur ne lui laissa pas le temps de terminer. Elle lui tendait déjà un petit post-it jaune.
-   Elle a souvent appelé. Pour avoir des nouvelles.
Le jeune homme le prit en hésitant, grimaçant légèrement. Ben s’avança et posa une main affectueuse sur l’épaule de son beau-frère.
-   Ne laisse pas ton autre amie toute seule à l’entrée. Va lui demander si elle veut quelque chose. Ou bien si elle ne veut pas plutôt nous rejoindre dans la cuisine, au pire.
Donf hocha la tête. Il coinça le petit bout de papier dans la poche arrière de son jean, sans faire attention à l’alliance de Sephyra que ses doigts éraflèrent, qu’il avait sur lui depuis un petit moment maintenant. Le jeune homme gagna l’entrée sans même jeter un coup d’œil à la roussette. Il sentait son regard pénétrant et froid, et il n’avait aucune envie de l’affronter. Il gagna rapidement l’entrée, pour découvrir avec surprise, alors qu’il allait ouvrir la bouche, que son invitée ne se trouvait pas dans la maison mais… à l’extérieur. La portée d’entrée était ouverte, elle se tenait sur le perron, tête levée. Donf s’avança et frappa légèrement contre la porte sur son chemin, espérant guetter l’attention de la jeune femme.
-   Lena… ?
Celle-ci ne répondant pas, il s’avança un peu plus, surpris.
-   Ohé…
Il eut alors un pincement au cœur. Comme une forte appréhension qui l’assaillit soudainement. Il fixa le sol. Il tremblait. Ou bien…
Non. Ce n’était pas le sol qui tremblait.
L’ampoule dans l’entrée grinça légèrement. Sephyra fixa avec étonnement la surface de son thé onduler dans la tasse. Nathalie et Ben levèrent la tête au même moment en apercevant le petit lustre de la cuisine pivoter lentement sur lui-même dans un long grincement.
Lena descendit les marches du perron une à une. Donf la suivit.
-   Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda Sephyra qui venait de les rejoindre.
La jeune femme déporta son attention à sa gauche. Donf et Sephyra suivirent son regard. A quelques dizaines de mètres d’eux, le lampadaire sur le trottoir se mit en marche, en pleine journée. La tension se fit plus étouffante. Comme si le soleil accentuait ses rayons sur eux.
-   Ils nous ont retrouvés…, murmura la jeune femme.
Puis soudain, l’ampoule du lampadaire éclata dans un bruit cristallin.
-   Il ne faut pas rester ici, conclut Lena d’une voix sombre.
Donf fit aussitôt volte-face. Sephyra lui enjoignit le pas, grimpant tout comme lui les marches quatre à quatre. Ils faillirent se cogner contre les deux adultes, qui sortaient du salon.
-   On fait les valises. Il faut partir, éluda Donf.
-   Quoi ?
-   Qu’est-ce qui se passe ? Demanda Nathalie en perçant son petit frère d’un regard vif.
-   Je vous expliquerais en route. Montez prendre des affaires, vite. Le strict nécessaire. Ben, t’as une voiture ?
-   Dans le garage, le 4x4, les clés…
-   Celles-là ? Demanda le jeune homme en attrapant celles qui gisaient dans une corbeille, sur un petit meuble attenant à l’entrée.
L’homme hocha la tête. Donf les fixa un instant.
-   Navré de vous entraîner là-dedans. Dépêchez-vous.
Puis sans plus attendre, Donf prit la porte à sa droite pour accéder au garage. Nathalie et Ben montèrent l’escalier pour rejoindre l’étage sans poser plus de questions, conscients de l’urgence de la situation. Les secousses augmentaient de niveau minutes après minutes.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 08, 2012, 12:43:43 pm
Dans le garage plongé dans la pénombre, Donf avisa la silhouette du gros véhicule. Il expliqua à Sephyra comment ouvrir la porte coulissante, puis se dirigea quant à lui vers son poste de conducteur.
Lorsque la roussette releva le grillage, la lumière intense du soleil pénétra à flot dans le garage, aveuglant ses deux occupants. Donf dut fermer les yeux alors qu’il s’installait sur le siège conducteur. Mais il ne perdit pas une seconde. Il enfonça la clé dans le nomane et fit vrombir le cylindré. Sephyra prit place à ses côtés. Le jeune homme engagea la première et pesa lentement sur le frein à main pour laisser le quatre roues s’engager tout seul sur la descente du garage qui menait à la route. Il l’arrêta de biais sur le trottoir, prêt à vrombir sur l’asphalte, fit coulisser la fenêtre et s’agrippa au toit du véhicule pour s’extraire à moitié et ordonner à Lena de monter à l’intérieur. Alors qu’il se remettait correctement à sa place, son regard dévia sur la route. Un détail attira alors son attention. Il ouvrit lentement la portière et sortit du véhicule.
Là, sur le bitume, une petite traînée noire fissurait le sol. Donf se baissa pour la voir de plus près.
Il fut brutalement soulevé de terre. Ou plutôt, c’est la terre elle-même qui se souleva, si brutalement qu’il perdit l’équilibre et s’écroula. Lorsqu’il releva la tête, le crâne endolori par sa chute, la fissure à ses pieds venait de s’agrandir… de plusieurs mètres.
-   Putain de merde…, ne put s’empêcher de jurer le jeune homme en se relevant en toute hâte.
Il dépassa la voiture au pas de course alors que le sol se mettait à trembler de plus en plus. Alors qu’il criait le nom de sa sœur et de son beau-frère en montant les marches, il fut renversé à terre par une nouvelle secousse, bien plus violente. Dans un vacarme abominable, le toit de la maison  s’éventra sur lui-même, engloutissant l’intérieur sous sa toiture, vomissant des giclures de bois dans tous les sens. Donf se releva après s’être protégé de son bras, le souffle coupé, ne croyant pas à ce qu’il venait d’entendre.
-   Non…
La terre tremblait sous ses pieds comme jamais. Le garage s’écroula à son tour. Les maisons voisines ne tardèrent pas à suivre le même schéma.
-   Non, non, non…, se répéta l’ancien cuistot en se relevant, peinant à croire ce qu’il voyait.
Alors qu’il allait se jeter dans la maison de sa sœur, qui continuait de s’écrouler par pans entiers, un bras le retint fortement.
-   Ca ne sert plus à rien, Donf ! Il faut partir, maintenant ! C’est trop dangereux !
-   Attend, ils sont peut-être encore vivants !
Ils étaient obligés de crier pour couvrir le vacarme. La scène était irréelle.
-   Nath’ ! Ben !
Le jeune homme essayait de se dégager de l’emprise de Sephyra, ses yeux s’embuant au fil des secondes qui passaient, tandis que l’horrible vérité s’insinuait lentement en lui. Dans toute l’horreur et l’ironie de la situation, le chambranle de la porte d’entrée tenait encore sur ses fondations. Mais le premier étage s’était complètement renversé sur le dessous.
Ils n’avaient aucune chance de s’en être sortis indemnes.
-   NATHALIE ! Hurla le jeune homme.
-   Hey ! S’écria alors Lena depuis la voiture. Il faut dégager ! Tout de suite !!
Derrière les secousses, il y eut alors un autre grondement, plus intense, plus sourd, et plus menaçant. Donf et Sephyra eurent le même mouvement, tournant leur regard sur leur droite, en direction de la falaise qui surplombait l’océan. Derrière les toits des maisons qui s’écroulaient les unes à les suites des autres, une ombre imposante se dressait et s’avançait. Une ombre écumante.
-   Nom de dieu…, murmura Sephyra.
Donf regarda une ultime fois la maison de sa sœur, puis se passa rapidement un revers de manche sur ses yeux, sous ses lunettes. Puis il fit aussitôt volte-face et monta dans la voiture, Sephyra le talonnant de près. Il démarra en trombe, sans un regard pour la maison éventrée. Le véhicule prit la route en vrombissant. Ils accrochèrent tous trois leur ceinture respective.
Mais c’était loin d’être terminé.
Le bitume s’affaissait sous leurs yeux effarés, le 4x4 subissant les contres-coups, percutant les trous se formant en l’espace de quelques secondes, manquant de se retourner de nombreuses fois. Au bout de la rue, au croisement, Donf dut faire crisser les pneus pour tourner la carlingue sur la droite de justesse, évitant le poteau électrique qui tomba avec fracas juste derrière eux. Les immeubles, de tous côtés, s’écroulaient en même temps, jetant un nuage de fumée de plus en plus opaque à mesure des minutes qui s’écoulaient. Le phénomène était survenu avec tellement de rapidité que personne, ou presque, n’avait eu le temps de s’échapper. Des restaurants s’éventraient, massacrant ses visiteurs. Des échoppes, des centres culturels, des cafés, des librairies, des immeubles entiers, des bureaux énormes… Le séisme était d’une telle puissance que rien ne lui résistait. Beaucoup de citoyens, sans voiture, fuyaient en hurlant, mais étaient jetés à terre sans ménagement à chaque secousse. Plusieurs voitures manquèrent de les empiler, de chaque côté, à chaque croisement. Donf dut faire un effort surhumain pour garder le contrôle de la grosse cylindrée, mais celle-ci, par chance, répondait avec rapidité à ses mouvements et ronronnait puissamment, le moteur crachant son potentiel, les vitesses suivant le rythme effréné que leur imposait le conducteur.
Puis il y eut l’instant fatidique. Les craquellements du sol les rattrapèrent, et sous leurs yeux horrifiés, l’asphalte se déroba sous leurs pneus. La terre s’ouvrit en deux, perpendiculairement à la route. Donf eut tout juste le temps de crier de s’accrocher. Les pneus avant cognèrent contre le rebord remonté du bitume, la gueule du capot montant en l’air. L’arrière du véhicule suivit le même mouvement.
Tout se passa au ralenti.
Attiré de force par l’apesanteur, l’avant de la voiture piqua vers le sol. Les trois passagers furent attirés vers l’avant.
Le choc fut brutal. Les pneus avant cognèrent contre l’asphalte un peu plus tôt que prévu. L’autre partie du sol était elle aussi remontée par les secousses, la voiture n’avait donc pas eu le temps de piquer totalement. Cependant, si les pneus avant touchèrent bien le sol, ce ne fut pas le cas des pneus arrière.
Le cul de la voiture fut attiré par le vide. Les pneus arrières écorchèrent le bitume déchiré mais peine perdue. Alors que tout semblait perdu, un sol imaginaire sembla soudainement se retrouver sous les pneus. La voiture repartit donc en trombe, les passagers  sous le coup tirés en arrière par la propulsion soudaine. Alors qu’ils dépassaient en coupe-vent la fissure derrière eux, Donf eut tout juste le temps de remarquer sur le côté une silhouette noire, encapée. Mais concentré sur sa route et son instinct, il reprit la route. Ils étaient bientôt sortis de la ville.
La silhouette encapée se retourna pour regarder la carlingue virer sur la droite à l’intersection. Puis, agile, elle reprit son attention et s’avança vers la fissure. Alors qu’elle marchait en direction du vide, un escalier de givre apparut, marche après marche. Malgré les secousses et la faible constitution apparente de la glace, l’escalier ne vola pas en éclats. Au contraire, il continua de s’élever jusqu’à atteindre l’autre partie de la fissure, permettant à son propriétaire de traverser le vide sans encombre. Arrivée de l’autre côté, la silhouette continua son chemin sur la route défoncée par les nombreuses fissures, d’une marche tranquille. Derrière elle, l’escalier se craquela, puis vola de toutes parts. Les citoyens qui fuyaient ne faisaient pas attention à elle. Elle ne faisait pas attention à eux. Les secousses n’avaient apparemment aucune emprise sur sa démarche calme et assurée. Face à elle, la vague immense qu’avaient aperçus de loin Donf, Lena et Sephyra se dressait et avançait, jetant sur le chemin qu’elle se créait par la force une ombre gigantesque. Lorsque cette dernière atteignit la silhouette encapée, cachant le soleil à sa vue, et que les premiers remous ne tardèrent pas à être visibles dans les rues principales, balayant tout sur leur passage, l’inconnu leva les bras face à lui.
Il y eut alors un vif scintillement. Et la vague fut instantanément congelée, de toute sa hauteur, dans toute sa largeur.
La silhouette laissa alors mollement retomber ses bras. Puis elle posa soudainement un genou au sol, amenant sa main droite au niveau de sa poitrine. Sous sa capuche, un sourire étrange, triste et souffrant, se dessina sur son museau.
Et comme par magie, les secousses s’arrêtèrent à ce moment, empêchant la glace de se craqueler de toutes parts.
Donf stoppa le 4x4 sur une route de campagne dans un brusque freinage sur le côté, jetant par là-même une gerbe de petits cailloux sur les côtés. Sans attendre, il défit sa ceinture et sortit en trombe de la voiture, puis revint résolument en arrière, en direction d’Yvanesca qu’ils venaient de quitter et dont il pouvait voir de sa position l’immense voile de fumée qui la recouvrait, occasionnée par les dégâts.
-   Venez là, qu’on s’explique, bande d’enfoirés ! S’écria-t-il en marchant d’un pas rapide vers la ville. Venez voir un peu, espèces de fils de pute !
Sephyra accourut derrière lui pour l’empêcher d’aller plus loin, lui empoignant le bras. Il la repoussa sans ménagement.
-   Venez vous expliquer sales connards !!
Lena sortit elle aussi de la voiture, mais resta près de la portière ouverte, silencieuse. Sephyra se jeta sur Donf et entoura sa taille de ses bras, le ceinturant, le priant presque en criant d’arrêter. Il se débattit dans un premier temps, puis explosa bientôt.
-   VOUS AVEZ TUE MA SŒUR, ENCULES ! VOUS AVEZ TUE MA FAMILLE !!
-   Je t’en prie, Donf, je t’en supplie !...
Il se calma bientôt, respirant fortement. Puis il fit soudain volte-face, envoyant balader la roussette une nouvelle fois et se dirigea cette fois à grands pas vers Lena qui le regarda venir sans chercher à s’échapper. Elle ne chercha pas à non plus à esquiver le coup de poing qu’il lui colla en pleine figure. Pris dans son élan, il se cogna même contre la tôlerie de la voiture. Bouillonnant de rage, il releva Lena de force en l’empoignant des deux mains par le cou, et la balança contre le capot du 4x4. Celle-ci eut tout juste le temps d’essuyer le filet de sang qui perlait à ses lèvres d’un revers de main que Donf la prit par les cheveux et lui cogna férocement la tête contre la voiture. Elle s’écroula à terre sans se débattre. Il la fit se relever une nouvelle fois en l’étranglant, la piégeant sur le capot, face à lui.
-   Salope, tu fais partie des leurs… Qu’est-ce que vous cherchez à la fin, putain ! Qu’est-ce que vous avez fait ?! REPONDS !!
Elle ne pouvait pas même pas murmurer un son, les doigts du jeune homme étranglant sa carotide.
-   J’AI FAIT UN EFFORT POUR T’ECOUTER ! J’AI FAIT UN EFFORT POUR GARDER LE MORAL, POUR ME DIRE QUE TOUT S’ARRANGERAIT, QUE VOUS AVIEZ CERTAINEMENT UNE RAISON OU UNE AUTRE ! MA SŒUR EST MORTE PAR VOS CONNERIES, PUTAIN DE MERDE ! ELLE EST MORTE, TU COMPRENDS CA ?!
Lorsqu’il se rendit compte qu’elle était en train de suffoquer, il relâcha lentement la pression et finit par s’éloigner d’elle, reculant maladroitement, essoufflé. Il serra les poings, la regardant reprendre son souffle en toussant fortement.
-   Alors c’est ça…, murmura-t-elle avec difficulté. Jusqu’ici, il n’y avait pas de problème avec tout ça…
Il tentait de contenir les tremblements de son corps. Il essayait de calmer les pulsations de son cœur. Il éprouvait une terrible envie de la tuer, là, sur le champ. Maintenant.
-   Tant que c’était des inconnus, pas de problème, hein ? Souffla Lena en levant son regard sur Donf. Par contre, dès que ça concerne tes proches, là… C’est pas le même refrain, pas vrai ?
Sephyra était à côté. Il la regarda. Croisa son regard apeurée et attristée.
-   Alors dis-moi, Donf. Tu as vécu des années avec eux en sachant qu’ils tuaient, et ça ne t’empêchait pas de vivre ton quotidien avec tous ces morts sur la conscience. Ça ne t’a jamais empêché de dormir, de manger, de te brosser les dents, d’aller pisser en sifflotant… Alors c’est ça, ta limite… Je me trompe pas, hein, Donf.
Il ferma les yeux. Puis il tomba à genoux et hurla longuement un « merde » relâchant. Il y eut un flottement de plusieurs secondes. Personne ne dit rien. Personne ne bougea.
Puis Donf finit par se relever. Sans lever les yeux, il épousseta lentement son jean, puis s’avança vers la voiture. Il dépassa les deux filles, et regagna sa place dans la voiture. Au bruit du moteur qu’il ralluma, elles remontèrent toutes les deux également. Le véhicule reprit la route lentement.
Quelques minutes plus tard, le 4x4 ralentit progressivement, pour finalement s’arrêter sans heurt.
Le front posé sur le volant, ses mains s’accrochant avec force à celui-ci, Donf pleura à grands cris, relâchant toute la tristesse qu’avait engendrée la perte de sa sœur et de Ben.
Nathalie, sa demi-sœur, le seul lien qui l’avait jamais rattaché à son vrai père qu’il n’avait jamais connu. Elle qui l’avait pris sous son aile après l’école de surdoués où il avait vécu le pire traumatisme de sa vie, alors qu’il n’était pas majeur, et qu’elle n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins d’un enfant.
Ben, le psychologue qui l’avait sorti de sa léthargie, après le traumatisme. Avec qui il avait pu retrouver l’usage de la parole. Grâce auquel il était sorti de l’enfer.
Il avait vécu des moments inoubliables avec eux, et avec celle qui avait bercé son cœur auparavant, en ce temps-là. Son seul amour.
Ils avaient été sa véritable famille.
Il les avait perdus.

Ce jour-là, dans la voiture de son beau-frère, Donf pleura comme un enfant, sans chercher à contenir ses cris, ni à retenir ses larmes. Sephyra lui massa doucement le dos, sans chercher à le réconforter. Elle savait qu’elle en était incapable. Personne ne le pouvait.
Lena, à l’arrière, gardait son regard rivé à l’extérieur, perdue dans ses pensées. Alors que son visage ne trahissait aucune émotion, sa main gauche serra lentement sa robe au niveau de l’estomac.

*****
***






Suite et fin du chapitre le week-end prochain !
A dans une semaine, et d'ici là portez-vous bien ; )


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Décembre 08, 2012, 02:45:01 pm
*Ricannement fin*

Mon navigateur internet a failli me priver de ce chapitre, mais il n'en est rien ^o^

Je ne ferais aucune observation explicite. Bizarrement la mort des deux larons, c'est pas qu'elle m'a pas trop affectée : mais c'était tellement brutal, qu'on a pas le temps de se dire "Putain, en fait ils sont morts ?", qu'on est déjà pris par la suite. Dans la juste suite de l'action. C'est effectivement, après, sur la demi note de repos, qu'on se rend compte de manière flagrante du constat : dead.

Bon, ça fait un coin de plus qui crame, what's next.

Monstrueux de nous faire poirauter comme ça, mais on va pas rochigner : tu te tiens à ton catalogue, on ne peut être que content sur la régularité des post. En fait y'a interet surtout tu te doutes bien, sinon la transformation en brochette risque d'être aussi sévère qu'une maison qui se casse la gueule d'un claquement de doigt.
/me prend position d'un coin de la salle et attend avec un paquet de bonbon


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Décembre 10, 2012, 06:55:32 am
Enchaîner la lecture du texte de Hershel avec le tien, quel contraste ! L'ambiance noire de ND est de retour !
Va falloir que je relise un peu les chapitres d'avant, parce que même avec le résumé que tu nous as fait, j'ai quelques trous. Mais j'arrive quand même à suivre.

Sur ce passage là, que dire ? Comme Capita, c'est vrai que la mort de Nath et Ben est rapide, et dans le feu de l'action, et on ne ressent leur mort qu'au moment de repos. Sur l'histoire en elle-même, j'ai pas grand chose à dire, j'ai plus quelques remarques sur la forme.

D'abord, durant toute la scène d'action, j'ai noté une trop grosse répétition du mot 'pneu'. Pneu avant, pneu arrière, pneu dans le vide, pneu sur le sol imaginaire.... Si je comptais les pneus, j'aurais l'impression d'avoir un 4x4 à 16 roues ! (D'où le 4x4 ? ) Bref, je pense que tu devrais revoir ce passage, s'il n'y a pas moyen de varier un peu pour éviter ces répétitions.
Ensuite, autre remarque, je ne me souvenais pas d'une telle vulgarité dans ND. Le langage a toujours été cru c'est vrai, avec des scènes chaudes même explicites, mais là, j'ai l'impression que ça dépasse ce qu'on avait avant (je me trompe peut-être). La remarque de Sephyra sur Lena qui aurait sauté sur Donf est un peu exagérée, je comprends qu'elle soit en colère, mais j'ai pas mémoire d'une quelconque ambiguïté entre Lena et Donf qui justifierait ce genre de réaction chez Sephyra. Ca tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, juste pour placer une allusion sexuelle dans le texte.
Toujours dans la vulgarité, l'emportement de Donf (lui est totalement justifié pour le coup) me semble aussi dépassé le niveau de vulgarité habituel de l'histoire. 'Fils de pute' en particulier, c'est vraiment pas le genre d'insultes que je m'attendais à lire dans ND.

Bon voilà, je chipote. En particulier, les remarques sur la vulgarité n'engagent que moi, et je mets des 'il me semble' pour rappeler que je n'ai pas encore relu les anciens chapitres, et que peut-être c'est juste moi qui me fait des idées et en fait ND a toujours été ainsi (c'est peut-être juste moi qui suit devenu un vieux con sage et sénile XD ).

Bref, vivement la suite :)


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 15, 2012, 11:28:25 am
Rebonjour !
Zalosta < T'inquiète pas gloutonne, j'l'ai terminée c'te fic, 'reste plus qu'à poster \o/
Au fait tu penseras à mon message ? Tu sais le site de chats !
Hawk < La répétition pour pneus je regarderai, également pour les insultes tu as raison : c'était un peu trop. C'est étrange parce que dans ma relecture je ne l'avais absolument pas remarqué. C'est seulement lorsque tu as pointé ce détail que j'ai percuté. Quant à la phrase de Sephyra entre Lena et Donf je te répondrai ceci : qu'avez-vous fait de Hawk le méchant pervers radioactif et où le gardez-vous ? *SBAF
Nan merci à toi, et au fait, j'ai commencé H2G2 ! Tu m'as fait passer le pas finallement, je l'ai loué à la biblio' du coin. Tout simplement énorme. J'en suis à la moitié du premier tome.  

Donc merci à vous, continuons donc sur notre lancée, et profitons-en d'ailleurs pour terminer ce chapitre 33. Le week-end prochain place au 34 ! (qui sera posté en... plusieurs fois... vu sa longueur et les fêtes qui se préparent, je présume. On verra bien ._.)
A la semaine prochaine !





Ils étaient tous là. Pour elle. Il reconnut surtout son père et son frère. Tous alignés en face de sa tombe. Le vent fit frémir leurs costumes noirs et bruisser les branchages morts des arbres nus. D’un même mouvement, ils se retournèrent tous vers lui, et s’écartèrent pour lui ouvrir le chemin vers la tombe dont la terre retournée était toute fraîche, prête à l’accueillir en son sein.
Hunter baissa les yeux. Il la portait contre lui. Elle était revêtue d’une robe de mariée, noire. Son visage impassible, figé dans la mort, resplendissait de beauté malgré sa pâleur cadavérique.
Il s’avança sans la quitter des yeux. Il dépassa les personnes présentes en s’approchant lentement du tombeau, qui attendait juste à côté du trou.
Il se baissa et la déposa précautionneusement à l’intérieur. Elle ne pesait rien dans ses bras. Lorsqu’il se releva, elle avait les yeux ouverts. Elle le fixait.
-   Tu m’as tuée.
Ses mots ricochèrent avec un écho glacial dans son esprit, en retard par rapport aux mouvements lents de ses lèvres. Il hocha la tête, la mâchoire crispée.
-   Tu aurais pu tout changer.
-   Je sais…, murmura Hunter, les bras tremblant légèrement.
Il déposa sur le corps de Fly une fleur de lys qui était apparue sans qu’il sache comment dans sa main gauche. Elle le fixait encore. Il ne se releva pas, gardant son visage tout près de son corps, sans la regarder.
-   Il n’est pas encore l’heure de quitter la pièce pour toi, Hunter…
Elle voulait lever le bras mais n’y arrivait pas. Il l’aida. Elle posa une main glaciale sur le visage de son aimé. Il ferma les yeux.
-   Ton rôle ne sera achevé que par sa destruction…

Lorsqu’il rouvrit lentement les yeux, il était ailleurs. Une pièce sombre, avec une seule ampoule accrochée au plafond, qui se balançait lentement dans les airs, faisant danser son ombre et celle de la guitare qui reposait au centre du damier noir et blanc que représentait le carrelage. Une silhouette blanche, floue, se matérialisa derrière le support qui servait à tenir l’instrument debout.
-   Un petit solo pour te donner du courage, camarade ? Hasarda la voix nasillarde et profondément malsaine de Blowback.
-   J’ai arrêté de jouer depuis un moment.
-   Ce n’est pas grave…
Derrière Hunter, une porte ouvrait sur un abysse de ténèbres. Elle commença à pivoter lentement sur ses gonds, dans un grincement des plus sonores.
-   On a tout notre temps, ne t’en fais pas…, conclut le démon alors que la porte se refermait.

La lumière du jour l’agressa. Il se couvrit les yeux d’un bras en expirant longuement. Une gouttelette de sueur perlait encore à ses tempes. Lorsqu’il fut calmé, il se releva de moitié sur son lit d’hôpital. Des bandages couvraient son ventre et son torse, ainsi que son crâne et ses deux bras. Il releva les couvertures pour s’apercevoir que sa jambe gauche en était pour les mêmes frais. Il rabattit la couverture en arrière, puis balança lentement ses jambes en dehors du lit en soupirant. Alors qu’il se passait une main sur le visage, il aperçut ses vêtements sur une chaise, à côté du lit. Mais c’est un autre détail qui attira son attention. Un manteau qui n’était pas à lui. Et, posé sur la table de chevet, un Zippo noir sur lequel était imprimé une illustration purement gothique d’une jeune femme en robe noire assise sur un petit muret, deux ailes blanches se dépliant derrière sa silhouette. A ses côtés, un crâne humain reposait sur un piédestal.
Hunter mit quelques secondes à faire le point sur les derniers événements. Il s’agissait du manteau et du briquet de Snow. Il s’empara du Zippo pour le porter à ses yeux, puis rejeta vivement le clapet en arrière pour l’ouvrir. Il le referma sans mot dire, son regard se portant ailleurs, ses pensées se perdant dans son esprit tourmenté.
Lorsque l’infirmière entra dans la chambre, Hunter était en train de défaire ses bandages. N’étant habillé que de son caleçon, la jeune femme détourna vivement les yeux du blessé tout en s’excusant. Hunter fit un vague geste du bras pour lui signifier que ce n’était rien. Elle referma la porte derrière elle sans pour autant s’avancer davantage dans la chambre.
-   Vous allez mieux ? Demanda-t-elle alors qu’il se laissait tomber sur ses pieds en grimaçant.
-   Juste un peu courbaturé, répondit le jeune homme en assouplissant ses jambes. Dans quelle ville est-ce qu’on est ?
-   Vous êtes à l’hôpital de Manrow. On vous amené ici suite à…
L’infirmière rejeta quelques feuillets en arrière sur son calepin, lisant les notes du dossier médical de son patient en vitesse.
-   Divers… Fractures importantes… répondit-elle finalement en hésitant, voyant le jeune homme assouplir ses bras et faire craquer ses cervicales. Vous êtes resté inconscient toute la nuit et toute la matinée.
-   Qui m’a amené ? Demanda Hunter en attrapant son pantalon blanc sali par les derniers événements survenus la nuit dernière.
-   Un certain Viktor. Il n’a apparemment pas souhaité nous laisser son nom. Il a simplement dit vous avoir retrouvé au bord de la route. Votre moto était complètement saccagée.
Hunter tiqua une seconde alors qu’il était en train de remettre sa ceinture. Puis il soupira. L’infirmière ne put s’empêcher de jeter un regard charmé sur les courbes musclées du patient. Elle fut déçue lorsqu’il passa son maillot sur son torse d’un geste rapide avant d’enfiler par-dessus sa chemise blanche – tout aussi blanche que son pantalon l’était maintenant.
-   Je ne peux pas rester. Tâchez de consigner mon départ dès aujourd’hui, je n’ai pas besoin de rester plus longtemps. … Et vous seriez gentille de ne pas poser de question quant à mon rétablissement rapide, ajouta-t-il en daignant jeter un coup d’œil agacé par avance à son interlocutrice.
Celle-ci hocha vigoureusement la tête, sous le charme.
-   Je vais prévenir le médecin, il vous faudra juste signer la décharge.
-   Descendez-la moi à l’accueil, je vous rejoins toute de suite.
L’infirmière hésita à partir. Après quelques secondes, Hunter lui jeta un regard alors qu’il lassait ses chaussures sur son lit. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle décampe en s’excusant maladroitement, refermant délicatement la porte derrière elle. Hunter se gratta machinalement l’arrière du crâne en grimaçant, puis se releva et fixa le manteau noir qui traînait sur la chaise.
-   Bordel… T’as vraiment des goûts de chiotte…, dit-il peut-être pas seulement pour lui-même tout en passant le manteau sur son dos.
Il fourra le Zippo dans l’une des poches du vêtement, puis sortit de la chambre.

Hunter se baladait dans les rues de cette ville inconnue, l’esprit dans le vague. Il ne fit attention qu’à l’enseigne d’un magasin d’habits pour homme, dans lequel il entra. Il y dénicha avec un certain soulagement un costume blanc – propre celui-là. Après l’avoir essayé, il fit appel à un vendeur pour qu’il lui retire les étiquettes. C’était un achat direct. Le vendeur l’attendit à la caisse avec les étiquettes des habits dont il se servit pour le paiement. Le jeune homme se dit en sortant du magasin, fourrant son portefeuille dans la poche ventrale du manteau noir, que s’il en avait le luxe, il ne se refuserait pas une bonne douche.
Il erra ainsi quelques heures, le temps que le soleil se couche lentement derrière la ville. Il prit le temps de s’offrir une bière dans un bar bruyant. Quand il sortit, la nuit était déjà présente. Il fourra les mains dans ses poches alors que son souffle s’extirpait en une fine buée dans la fraîcheur de l’automne. Ses doigts caressèrent alors un petit bout de papier. Il le porta à ses yeux en s’arrêtant en pleine rue, sous un lampadaire. Il y était griffonné le numéro de l’infirmière, qu’elle lui avait glissé dans la main sans qu’il ne puisse protester avant qu’il ne parte de l’hôpital, après avoir signé la décharge.
Son ventre gargouilla. Il soupira. Il sortit son portable et pianota le numéro.

Le petit appartement de la jeune femme respirait la douceur. Hunter se sentit gêné de se retrouver là, sans prévenir. Elle lui prit son manteau des mains, puis l’invita à entrer dans le salon.
-   Voilà, c’est… Un peu modeste, mais c’est chez moi ! S’exclama-t-elle derrière le jeune homme, un peu maladroitement.
-   J’aime bien, répondit-t-il de sa voix grave. La déco est soft.
Elle sourit, et si ce n’eût été la lumière tamisée, Hunter aurait presque pu apercevoir ses joues rougir.
-   Je suis désolé, tu vas sûrement trouver ça déplacé de ma part, mais… Est-ce que je pourrais prendre une douche, s’il-te-plaît ?
Elle accepta tout de suite en lui disant bien que ce n’était pas la peine de s’excuser. Elle l’amena à la salle de bain, lui donna ce qu’il fallait, puis le laissa seul dans la pièce en refermant la porte derrière elle. Hunter verrouilla le loquet. Il retira sa chemise puis son maillot avant de faire couler l’eau chaude.
Se laver lui procura le sentiment de nettoyer ses pensées et ses états d’âme. Il eut l’impression, en se passant le savon sur le corps, de purifier son esprit. Il fit cependant attention à ne pas rester trop longtemps sous l’eau chaude et se dépêcha de rejoindre son hôte.
Elle l’attendait dans le salon, assise à la table. La jeune femme l’invita à s’asseoir, puis lui demanda ce qu’il voulait boire. Il répondit vaguement qu’elle pouvait lui servir ce qu’elle avait. La jeune femme se dirigea alors avec entrain vers la cuisine, de l’autre côté de la cloison. En se penchant en arrière, Hunter pouvait voir la silhouette de son hôte s’affairer dans la pièce d’à côté.
-   Je vais te servir un cocktail de ma fabrication, tu vas voir…
-   Je…
Hunter se retint à temps. Il ne buvait pas d’alcool. Mais il ne sut pourquoi, ce soir, il voulait changer ses habitudes. Il ne savait pas exactement ce qu’il cherchait. Mais il y était.
Elle revint bientôt avec deux verres. Hunter loucha la paille qui en dépassait.
-   J’espère que tu n’as pas mis de trucs bizarres, là-dedans, répliqua-t-il sur le ton de l’ironie.
-   Qui sait…
Elle lui adressa un sourire enjôleur. Le regard du jeune homme descendit par inadvertance sur les courbes de sa poitrine, qui se devinait avec rondeurs derrière le petit pull rouge qu’elle portait. Il détourna aussitôt les yeux, gêné. Elle leva son verre.
-   Je ne m’attendais pas à avoir un invité ce soir, mais puisqu’on y est… Santé !
Ils trinquèrent. Pour se donner contenance, Hunter prit une bonne gorgée qu’il avala à petite dose. Et contre ses appréhensions, il dut bien s’avouer que ce n’était pas mauvais.
-   Laissons les surprises de côté. Alors dis-moi, qu’est-ce qu’il y a, là-dedans ? Demanda-t-il en tapotant son verre d’un ongle.
-   Une magicienne ne révèle jamais ses petits secrets. Mais il n’y a rien de mauvais, ça je peux te l’assurer. Et puis c’est à moi de poser les questions en première, je suis une femme !
Hunter se prit à sourire. Il s’avança sur la table.
-   Je peux au moins te demander ton nom ?
-   Je commençais à trouver le temps un peu long justement, lui retourna-t-elle en souriant. Appelle-moi Helena.
-   Très bien. Je t’écoute, Helena, répliqua-t-il avec ironie en s’amusant à faire tourner un doigt sur le rebord de son verre.
La jeune femme fit mine de réfléchir un instant en levant les yeux.
-   Pour commencer, allons-y franchement : qui es-tu ?
-   Un pauvre motard en deuil après la perte de sa bécane chérie, apparemment. Une autre question ?
-   Tu ne vas pas t’en tirer comme ça croit-moi ! S’exclama-t-elle. Allez, sérieusement. D’où tu viens ?
-   De Station Square, mentit le jeune homme en détournant les yeux. Et toi ? Tu es née ici ?
La jeune femme émit un « ha ha » négatif.
-   C’est toujours mon tour. T’es galant oui ou non ?
Hunter leva les bras en hauteur comme pour s’excuser. Elle égrena ses questions entre deux rires, et entre deux gorgées. Sans qu’il s’en aperçoive, le jeune homme prit ses aises au fur et à mesure de la conversation. Ils continuèrent de discuter de longues minutes alors même que leurs verres étaient vides. Lorsqu’elle s’en aperçut, la jeune femme claqua dans ses mains en se levant.
-   Il faudrait peut-être que je fasse à manger si on veut se remplir l’estomac. Je te préviens, tu as intérêt de trouver ça bon !
-   Si tu me vois recracher, tu n’auras qu’à te dire que c’est par politesse pour le chien qui n’aura que sa gamelle, le pauvre, répliqua le jeune homme.
-   Bien tenté ! Riposta la jeune femme en s’éloignant dans la cuisine avec un petit rire. Mais il n’y a pas de chien ici !
Hunter se prit à rire doucement. Puis soudain la scène lui parut irréaliste. Il fixa son verre vide. Boire, rire, sans gêne, sans arrière-pensées, sans le projet d’une nouvelle mission qui attendait… Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti cette quiétude sereine et innocente, exactement ?
Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il se leva en silence et gagna la cuisine. Elle lui était de dos et s’affairait, tout à son aise. Il s’approcha sans bruit. Lorsqu’il fut assez proche, il posa délicatement une main sur son épaule. Elle s’immobilisa. Il serra doucement son étreinte. Elle se retourna lentement et le regarda dans les yeux. Il caressa doucement son cou, puis passa son pouce sur sa joue. Elle se laissait faire sans un mot, sans un geste.
Alors il approcha ses lèvres des siennes et l’embrassa. Elle lui répondit avec passion. Sous la pression grandissante du jeune homme, elle dut se retenir contre le meuble de la cuisine. Il la devança en éloignant le plat qu’elle était en train de préparer avant qu’il ne l’interrompe, puis il la prit par les fesses et l’assit sur le meuble, tout en continuant de l’embrasser. Elle prit avec force son visage entre ses mains, puis esquiva ses lèvres le temps d’une seconde pour lui souffler tout bas où se trouvait la chambre.
Contenu mature :
Il la prit contre lui. Elle enserra ses jambes dans son dos. Ils continuaient de s’embrasser avec passion. Il la porta jusqu’à la chambre, puis s’allongea avec elle sur le matelas. Après quelques minutes de baisers fougueux, elle le retourna et inversa la position pour s’allonger sur lui. Par des gestes assurés, elle déboutonna la chemise du jeune homme avant de passer une main sous son maillot. Elle n’en avait pas conscience, mais lorsque ses doigts passèrent sur la cicatrice de Hunter, celui-ci retint une grimace. Pour oublier, il saisit le bas du pull de sa compagne et le retira en hâte. Alors qu’il se levait à moitié pour enlever sa chemise et son maillot, elle faisait de même. Puis ils reprirent leur position et leurs baisers. Elle dégrafa lentement la ceinture et le bouton de son pantalon, puis descendit la braguette avant de passer une main sous le caleçon du jeune homme. Celui-ci ne put s’empêcher d’émettre un soupir. Elle le caressa quelques minutes tout en lui bouffant littéralement les joues et le cou. Puis elle releva légèrement sa jupe, descendit le caleçon pour libérer l’appendice de son emprise, et se positionna correctement par-dessus. Lorsqu’il sentit qu’il entrait en elle, Hunter ne put s’empêcher de gémir. De son côté, Helena rejeta ses cheveux en arrière, soupirant fortement, tâchant d’aller le plus loin possible. Quand ce fut fait, elle entama alors de légers va-et-vient. Le jeune homme agrippa les cuisses de la jeune femme en se laissant faire.
Il n’avait pas ressenti ce plaisir à l’état pur depuis un très long moment. C’était une redécouverte des sens qui lui était bouleversante et… Rassurante, quelque part. Lorsqu’elle commença à augmenter le rythme, n’y tenant plus, le jeune homme se balança sur le côté sans se retirer pour se mettre sur elle. Elle le retint contre elle avec force en bloquant ses bras dans son dos.
C’est bon, hein… ?
Sa voix lui apparut par échos, refoulée à la limite de sa conscience alors qu’il était dominé par le plaisir sauvage et brute. C’était si bon, de se relâcher complètement, après tant de temps.
J’ai beau être un esprit, je fais corps avec toi. Ces sensations bestiales, je les sens pulser dans tes sens. Je les ressens jusqu’aux tréfonds de mon âme. Oui, continue, encore…
Hunter gémit, les yeux fermés. Il augmenta encore la cadence. Helena se mit à devoir se mordre les lèvres pour ne pas gémir plus fort, elle aussi.
Ça faisait longtemps, tout ça. Ça me rappelle des souvenirs… Pas toi ?
Hunter rouvrit les yeux. Dans la pénombre, les images de ses souvenirs s’entrechoquaient. Il ne distinguait plus la couleur des cheveux, sous cette petite tête féminine qui gémissait. La jeune femme le prit contre elle, enfonçant ses ongles dans sa chair. Il grimaça et attrapa ses cuisses.
Ces délicieuses sensations que tu éprouvais par le passé, Hunter…
Il sentit qu’il arrivait à bout. Ses cuisses frottaient contre les siennes. Ils étaient tous les deux en sueur. Hunter serra les dents.
Et murmura son nom au moment même où le démon le soufflait dans son âme.
Fly…
Il serra les dents en allant le plus loin possible, sentant son membre se contracter soudainement. Il ne put empêcher un long gémissement se frayer un chemin entre ses lèvres. Elle s’agrippa à lui en attrapant le drap entre ses doigts de pied, ses jambes s’arc-boutant, submergée par le plaisir absolu.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 15, 2012, 11:37:18 am
Contenu mature.
Ils restèrent ainsi quelques secondes, alors qu’Hunter se sentait se déverser complètement en elle. Puis au fur et à mesure que les contractions s’estompèrent, il relâcha la pression et s’allongea sur elle, tétanisé par le plaisir qui l’avait complètement dépassé, éprouvé par la fatigue. Elle le sera légèrement contre ses seins nus.
Et tout ça sans protection. Quelle image tu donnes… Attention les enfants, ne faites pas pareil !
La voix de son démon partit dans un petit rire grassement ironique. Hunter prit alors peu à peu conscience de ce qu’il venait de faire. Il se redressa lentement.
-   Dé… Désolé !... S’exclama-t-il, encore essoufflé.
Elle partit dans un rire libérateur.
-   Pas besoin ! C’est plus judicieux d’en arriver là avant de manger au contraire. On se sent moins lourd !
-   Non, je… Je n’aurais pas dû…
Elle le regarda dans la pénombre, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
-   Ne t’inquiète pas, je prends mes précautions. Je n’ai pas envie de ça, je suis trop jeune, et puis… Je cherche encore la bonne personne. Ce n’est pas toi, pas vrai ?
Il baissa légèrement les yeux. Elle balaya affectueusement les cheveux qui lui retombaient devant le visage.
-   Je l’ai bien vu pendant qu’on discutait. C’est comme si tu étais… Happé par une autre histoire, un tourbillon d’autrefois. Comme si tu gardais une blessure secrète.
Encore une fois, il garda le silence. Gêné. Elle lui caressa la joue.
-   On a tous souffert, Hunter, un jour ou l’autre. Tous. Sans rien avoir demandé. Mais il faut passer à autre chose, au bout d’un moment. Tu sais…
Elle se permit de l’embrasser avec légèreté, une dernière fois.
-   Le monde ne va pas s’arrêter parce que tu souffres. Les aiguilles tournent. Et s’il y a un temps pour pleurer, il y en a un autre pour se relever.
-   Je dois y aller. Désolé.
-   Ne t’excuse pas, idiot…, murmura-t-elle alors qu’il se retirait lentement.
Il attrapa les mouchoirs sur la table de chevet. En silence, il remonta ensuite son pantalon et chercha son maillot dans la pénombre, qu’il trouva au pied du lit. Il se rhabilla en hâte.
Alors qu’il allait s’éloigner, elle lui attrapa la main d’un geste rapide. Il se raidit.
-   Dis-toi qu’on a simplement passé un bon moment ensemble, coupé de tout. Ca n’engage absolument à rien.
Alors qu’il amorçait un mouvement de fuite, elle raffermit sa prise.
-   Je crois que nous ne nous reverrons plus. Je ne sais toujours pas qui tu es, ni où tu vas, mais j’aimerais que tu gardes quelque chose de ce qu’il s’est passé ce soir. Souviens-toi qu’il est toujours utile de prendre du recul sur les événements, et qu’il est parfois bon d’oublier tout ce qui est extérieur à soi pour ne profiter que d’un moment de répit dans le présent. Sans ça, tu ne survivras pas à cette vie si difficile, Hunter…
Elle relâcha sa main. Il resta immobile quelques secondes.
-   Je… Merci. Je m’en souviendrai.
Et il la quitta définitivement sur ces mots. Il attrapa son vêtement sur le porte-manteau, et referma la porte d’entrée sans bruit derrière lui. Alors qu’il enfilait son manteau sur ses épaules en descendant les escaliers, la sonnerie de son téléphone le sortit de sa torpeur.
-   Hunter ? C’est toi ?
-   … Qui est-ce ?
-   Viktor. Tu te souviens de moi, au moins ?
-   Ah, oui. C’est toi qui m’as amené à l’hôpital, c’est ça ? Demanda Hunter en sortant de l’immeuble, ses paroles se diluant dans une buée opaque.
-   J’suis passé à l’hôpital, y m’ont dit que tu t’étais tiré dans l’après-midi, résuma son compagnon d’une voix bourrue. Heureusement que j’avais chopé ton numéro de portable ! Tu te trouves où, là ?
Hunter avisa le panneau de la rue juste devant lui. Avant de raccrocher, Viktor lui donna rendez-vous sur la place centrale de la ville, sans omettre de lui fournir assez d’explications sur le chemin à prendre.
Après la conversation, le jeune homme laissa tomber son portable dans la poche de son manteau avant d’y engoncer ses mains gelées, puis il se mit en route.
Au-dessus de lui, un quart de lune rouge brillait timidement derrière les nuages qui passaient devant elle.

*****
***

Le véhicule s’arrêta à  la lisière de la forêt, ses puissants phares illuminant violemment les arbres qui s’étendaient à perte de vue. A l’intérieur de l’habitacle, un silence pesant s’installa pendant plusieurs secondes. Les trois passagers fixaient gravement ce qu’ils avaient en face d’eux.
-   Je vais descendre, dit alors Sephyra, brisant le silence.
-   Je…, hésita Donf en gardant la main sur le levier de vitesse. J’aimerais garder cette voiture. Ne pas l’abandonner là.
La roussette porta sur lui un regard peiné. Evidemment… C’était le dernier cadeau de son beau-frère. Elle était d’autant plus triste qu’elle se rendait bien compte que son acolyte faisait un effort pour ne pas craquer une nouvelle fois. Son bras seul tremblait.
-   Oui, je comprends, murmura-t-elle. J’avancerai devant, tu n’auras qu’à rouler doucement derrière moi. J’ouvrirai juste le chemin.
Le jeune homme hocha la tête. La roussette ne put s’empêcher de lui masser gentiment et rapidement l’épaule d’un geste affectueux.
Ils firent comme prévu pendant un long moment, pénétrant de plus en plus profondément au cœur de la dense forêt d’Anethie. La morsure du froid presque hivernal au-dehors n’était rien pour Sephyra, comparé à la peur qui lui nouait littéralement les entrailles. Elle se sentait sur le point de défaillir à chaque pas. Son cœur lui remontait au bord des lèvres et fur et à mesure qu’elle avançait.  Elle éprouvait une furieuse envie de détaler en arrière. Quelle allait être la réaction de son clan, pour le retour de leur Reine ? Et surtout, est-ce qu’Athem l’aurait vraiment attendue pendant tout ce temps passé loin de lui ?
Sephyra posa une main au niveau de son cœur en fermant un instant les yeux. Elle n’avait aucune raison de s’en faire pour autant. Là-bas l’attendait son clan. Sa fraternité, sa famille. Son amour.
Un mouvement dans les arbres la fit soudain s’arrêter. Elle leva son bras gauche. Le lourd véhicule derrière elle s’immobilisa à son geste. Elle guetta la nuit perforée des puissants phares, les sens aux aguets. Alors qu’elle allait reprendre sa marche, se disant que ses appréhensions lui jouaient des tours, elle fut  immobilisée par la lame d’une lance qui pointa sur sa gorge. Ils étaient apparus soudainement, sans aucun bruit. Sephyra releva lentement les yeux tout en levant ses bras. Ils étaient quatre à l’entourer, armes levées. Elle ne pouvait le voir, mais derrière elle, cinq autres encerclaient la voiture.
Des loups. Les membres du clan d’Anethie.
-   Vous êtes sur un territoire interdit d’accès et délimité par les lois du cadastre, déclama sévèrement celui qui lui faisait face. Je vais vous demander de faire immédiatement demi-tour et de retourner sur vos pas.
-   Allons bon, riposta la roussette en soupirant. Je ne me suis quand même pas tapée toute la route pour rebrousser chemin sans même avoir revu mon village.
-   Je vous demande pardon ? Demanda le loup en haussant un sourcil.
Sephyra le transperça du regard.
-   Allez réveiller votre roi. Dites-lui que sa femme est revenue.
A ces mots, les membres du clan se regardèrent. Sa phrase eut l’effet inverse de ce qu’elle comptait : les gardes semblèrent encore plus méfiants.
-   Déclamez votre identité, ordonna le même loup.
La roussette ferma un instant les yeux en soupirant une nouvelle fois, puis fixa le garde sans sourciller.
-   Je suis Cae-La Sephyra. Et votre Reine est de retour.

Ils durent patienter plusieurs dizaines de minutes, dans le froid. Les membres du clan avaient obligé Donf et Lena à sortir du véhicule. Malgré le peu de vêtements qu’ils portaient – surtout tribaux -, les loups ne semblaient pas souffrir du froid. Contrairement à Sephyra et ses deux acolytes qui, en plus de voir leur appréhension grandir de minute en minute, commençaient sérieusement à geler sur place. Alors qu’elle se demandait combien de temps encore il faudrait pour qu’ils terminent tous en statut de décoration pour l’entrée du domaine, des ombres sortirent soudainement d’entre les arbres pour s’avancer vers eux. Lorsqu’elle s’approcha, l’une des silhouettes fut familière à Sephyra. L’inconnue, quand elle fut assez proche, s’immobilisa alors, son museau trahissant sa grande surprise.
-   Luna… ? Questionna la roussette en fixant la louve dont le corps était recouvert de tatouages tribaux.
La dénommée Luna s’approcha alors. Les gardes s’esquivèrent sur son chemin.
-   Luna, ça fait tellement longt…
Sephyra ne put terminer sa phrase. La louve venait de lui asséner un coup de poing en plein museau. Un coup d’une réelle puissance. La roussette accusa le coup et se frictionna la mâchoire d’une main en se relevant lentement.
-   Je savais que nous n’étions pas de très bonnes amies, mais à ce point…
-   Comment oses-tu…
Sephyra haussa un sourcil. Le ton de Luna n’était même pas froid : il était viscéralement haineux, empli d’une rage sourde.
-   Comment oses-tu te montrer ainsi à mes yeux ?! S’exclama Luna en empoignant la roussette par le col.
-   Que ça ne te plaise ou non, je suis de retour. Et si tu ne me relâches pas, tu auras bientôt à payer pour ce que tu fais, Luna.
Elles se fusillèrent du regard pendant de longues secondes.
-   Relâche-moi immédiatement, assomma la roussette en pesant chacun de ses mots. Et amène-moi à notre Roi.
Sur ces paroles, le museau de Luna passa de la colère à l’incompréhension. Puis il redevint impassible. Elle relâcha sa Reine et jeta un regard à ses gardes avant de faire un geste du bras. Les loups reprirent leur lance à leurs côtés. Elle reposa son regard ferme dans celui de Sephyra.
-   Vous avez tous entendu. Nous devons obéir à notre Reine, messieurs. Escortons-les jusqu’au palais.
Elle passa la première. Les gardes se mirent en position et encadrèrent les trois visiteurs, puis ils entamèrent la marche vers le village bien caché au cœur de la forêt.
-   Je m’attendais à un meilleur accueil, vu ton soi-disant rang…, ne put se permettre de dire Lena sans le moins du monde se sentir obligée d’être discrète.
-   Dis…, murmura Donf en s’avançant quant à lui vers Sephyra. On n’aura pas de problèmes, pas vrai ?
-   Une fois que nous serons en présence du Roi, non, le rassura la roussette sans le regarder.
Enfin, je l’espère…

Ils marchèrent ainsi une bonne demi-heure. La lumière des phares baissa progressivement au fil de leur marche, et Donf et Lena finirent par ne plus rien voir du tout dans la forêt. Heureusement, ils n’eurent pas à marcher à l’aveuglette bien longtemps. Apparurent bientôt d’entre les arbres des halos rouges, signes des braseros du village qui brûlaient pendant la nuit.
Ils atteignirent bien vite une petite clairière au cœur-même de la forêt. Là prenait place le village dit d’Anethie, le village des membres du clan. Composé d’une allée centrée délimitée par les braseros, il se terminait au bout par une petite habitation en pierre. Le palais. Hormis cette construction, toutes les autres habitations étaient des petites huttes, entrelacées par des branchages et recouvertes de feuilles d’arbres. En fait, les huttes qui se dressaient-là n’étaient que celles des « commerçants », bien qu’aucun système monétaire ne régisse la petite communauté. Les véritables habitations des villageois se situaient dans les arbres mêmes, et étaient donc pour le moins invisibles de nuit pour les deux nouveaux-venus qui y mettaient les pieds pour la première fois.
Le petit groupe longea donc l’allée centrale, Luna en tête. Celle-ci se stoppa devant les marches du petit et modeste palais, qu’encadrait derrière un énorme pan naturel de roche.
On doit être au fond de la forêt. Si je me souviens bien, derrière cette falaise… C’est l’océan, se dit Donf en se rappelant ses anciens cours de géographie.
Luna se retourna face à ses convives, croisant les mains dans son dos.
-   Nous y sommes.
Il y eut un léger flottement durant lequel le bruit des flammèches léchant leur brasero rythmait le silence de la nuit.
-   Eh bien, qu’attends-tu ? S’impatienta Sephyra. Va réveiller Athem, dis-lui que je suis là !
-   Je ne peux pas.
-   Qu’est-ce que tu racontes… Luna, tu es la mieux placée pour savoir de quoi nous parlons. Va le réveiller immédiatement. Il ne t’en voudra pas pour ça et tu le sais très bien.
-   Je ne peux pas.
-   Enfin explique-toi ! S’exclama alors Sephyra en perdant son calme, son cœur tambourinant dans sa poitrine.
-   Le Roi est parti.
Il y eut du mouvement parmi les gardes. Le museau de Luna ne trahissait aucune émotion. Elle restait droite et fixait Sephyra dans les yeux. Celle-ci se sentit décontenancée. Et surtout…
Un peur significative s’alluma en elle, tordant un peu plus son estomac.
-   Comment ça, il est parti… ? Demanda-t-elle d’une voix mal assurée.
Luna ne répondit pas.
-   Explique-moi Luna. Où est-il parti ? Depuis combien de temps… ? Insista la roussette, ses lèvres dessinant un sourire mal assuré.
-   Athem n’est plus là. Il n’est plus parmi nous, Sephyra.
Son sourire s’évapora peu à peu. Son cœur remonta. Elle fixa Luna en y cherchant une réponse, et la trouva dans son impassibilité, sans pour autant y croire. Elle se dirigea alors à gauche, quittant soudainement le groupe. Un garde fit mine de se dresser sur son chemin, mais sur un geste de Luna, il reprit sa position.
Le regard de Donf passa de la silhouette de Sephyra qui s’éloignait à Luna. Il voulut alors suivre son amie, mais cette fois, la louve n’empêcha pas le garde de l’interrompre.
-   Où va-t-elle ? Laissez-moi l’accompagner ! S’indigna le jeune homme en fixant la gardienne du clan.
Celle-ci jeta un coup d’œil vers le chemin qu’avait pris la roussette.
-   C’est à elle de prendre seule la responsabilité de ses choix. Et personne ne peut l’accompagner sur le chemin qu’elle a décidé d’arpenter dans sa triste solitude.
Donf haussa un sourcil réprobateur, avant de mettre un lien sur ce qui venait de se passer. Les retrouvailles entre la louve et la roussette, ces paroles, et ce départ…
Lena ferma les yeux, le visage ravagé par la peine.
Donf ouvrit la bouche avant de la refermer. Il fixa de nouveau Luna, le regard sévère.
-   Laissez-nous la rejoindre, implora-t-il d’une voix ferme.

Sephyra se tenait debout et fixait sans mot dire ce qu’elle avait à ses pieds, sans un geste, le regard vitreux, les bras reposant mollement à ses côtés. Sur une croix en bois était gravé le nom qu’elle avait chéri. Elle pouvait presque voir ce qui s’était passé. Après son départ, il avait tenté de garder son rôle. Mais le temps passant, et elle ne revenant pas à ses côtés, il perdait pied. Régner seul n’avait plus aucun sens. Vivre sans elle ne valait rien.
Il n’avait plus la force de combattre. Il s’était progressivement renfermé sur lui. Il avait fini par ne plus quitter leur chambre, restant alité matin et soir, ne quittant pas ce refuge où se trouvait encore son odeur, sa présence qui lui manquait par-dessus-tout. Il finit par ne plus se nourrir.
Et il finit par expirer.
Sephyra resta immobile, le cœur asséché dans sa poitrine. Il ne battait plus, maintenant. Il était vide. Même pas empli de tristesse, de ressentiment. Vide, tout simplement. Tout ça…
Pour en arriver là. A être droite et vivante face à cette croix qui surplombait et signait la fin de tout sens, de tout espoir de continuer.
Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, son regard glissa sur la tombe d’à côté, plus petite. Sur la croix était marqué un autre nom qu’elle lut machinalement. Et qui résonna dans l’écho de sa mémoire brouillée par les machinations.

« Chut, chut… »
Athem prit le bambin dans ses bras pour le consoler de ses pleurs qui n’en finissaient plus.


Son ventre se tordit d’horreur. Ses yeux s’écarquillèrent sous la violence des souvenirs qui lui revenaient. Elle émit une longue plainte de tristesse.

Le loup caressa le museau de son enfant qui rit doucement.
« Toi et moi on doit encore attendre un peu, pas vrai ? Ta maman va bientôt revenir, j’en suis certain. »


« Je suis désolé, votre Majesté. Il est mort. La maladie l’a terrassé. J’ai été incapable d’y remédier… »

Elle tomba à genoux, ses jambes se dérobant. Sa gorge était nouée. Elle suffoquait en gémissant. Ses larmes n’en finissaient plus. Elle hurla.

« Athem, je t’en prie, il faut que tu sortes de cette chambre… Notre peuple attend d’avoir un souverain à sa tête. Tu dois tenir ce rôle ! Je t’en supplie… »

« Qu’on me ramène mon enfant et ma femme… »
« Il délire. Sa température ne fait qu’augmenter d’heure en heure. »
« Mon fils me succédera, vous verrez… »
« Que pouvons-nous faire, docteur ? »
« Rien, j’en ai bien peur… »
« Vous savez comment il s’appelle ? Son nom… C’est… »


Jaël.
Son corps tressauta. Elle ne parvenait plus à respirer.
-   Elle a une crise ! Aidez-moi, il faut l’allonger, vite !
Lena la prit contre elle. Elle hoquetait sans parvenir à reprendre son souffle. Sa gorge était bloquée. Ce n’était pas possible. Ca ne pouvait être réel. Pas lui. Elle n’aurait pas pu oublier.
-   Putain non, Sephyra, me fait pas ça !
Ses bras battaient l’air. Ses mains s’accrochaient dans le vide. Donf les attrapa et les retint contre lui. Lena la serra contre elle, ne pouvant s’empêcher de prendre peur et de laisser ses larmes couler. La roussette s’étranglait toute seule.
-   Me laisse pas Sephyra, me laisse pas comme ça, me fait pas ça, tiens bon…
Elle finit par ne plus trouver de voix pour crier. Alors elle pleura, longuement, avant de sentir son esprit s’effilocher dans le creux de la nuit.

Cette nuit-là également, il la retrouva dans la chambre. Occupée à fixer cette petite chose qui faisait partie d’elle.
-   Athem…, murmura-t-elle.
Une éternité passa avant et après ses paroles qu’il retiendra jusqu’à la fin.
-   Je vais partir.
Il s’était déjà douté que quelque chose allait devoir survenir pour enrayer cette situation. Il s’était déjà préparé à toute éventualité. Mais se préparer n’empêchait pas la douleur d’être présente et bien réelle.
-   Quand ça ?
-   Ce matin, très tôt. Dans quelques heures. Avant le réveil même des plus matinaux. Je ne veux pas d’une quelconque cérémonie.

Il l’avait regardée rassembler quelques maigres affaires, juste le strict nécessaire. Puis elle s’était à nouveau recueillie dans la petite chambre. Il l’attendait à la grande porte du palais. Elle s’avança jusqu’à lui, puis resta à ses côtés. Dans le ciel, la nuit n’était pas encore tout à fait partie, mais le jour se faisait encore tarder. C’était une heure où le monde existait mais où l’on avait l’impression de ne pas en faire partie. Un instant d’éternité, quelque part entre deux dualités. Ni totalement clair, ni complètement obscur. Il la prit contre lui. Elle se laissa faire.
-   Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider, Sephyra.
-   Attendez-moi tous les deux, quoi qu’il arrive, murmura-t-elle. Attendez-moi jusqu’au bout de la nuit s’il le faut, quitte à veiller chaque soir dans l’espoir d’apercevoir ma silhouette. Je reviendrai vite.
Il lui caressa les cheveux. Lui dit à l’oreille qu’il l’aimait. Elle ne reprit pas. Elle se dégagea doucement, le regarda une dernière fois dans les yeux, puis fit volte-face et descendit les quelques marches avant de s’éloigner par la place centrale du petit village.








Un jour tombe, un autre se lève ;
Le printemps va s’évanouir ;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : « Hâtez-vous d’en jouir. »

Et puisqu’il faut qu’elles périssent,
Qu’elles périssent sans retour ;
Que les roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l’Amour.

« La branche d’amandier », Lamartine


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Capita le Décembre 15, 2012, 11:48:31 am
Donc ça ne semblait pas être un rêve ou une vaste illusion... *Perplexe*

Je me garde mes observations approfondies une fois encore, je sens que le prochain chapitre va être interessant.

Pour la peine tiens, jte file un chat en attendant que je rechoppe ton adresse mail ^o^ (http://www.nextmovie.com/wp-content/uploads/2012/06/cc3.jpg)

Lena pourra critiquer les cuisses de Sephyra : "GENRE T'AS EU UN GOSSE T'AS VU L'ETAT DE TES CUISSOTS ON DIRAIT QU'ON VA LES BOUFFER"


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Saïko the fox le Décembre 15, 2012, 04:56:24 pm
Donc si je comprend bien, les deux morales du chapitre c'est : "Baisez pour aller mieux" et "Gardez votre femme à la cuisine si vous voulez pas crever" ?

Sérieusement, je sais pas pourquoi j'ai trouvé la partie avec Hunter un peu... inutile ? A par tirer un coup, je vois pas ce qu'apporte concrètement cette partie. Je veux bien comprendre qu'on a tendance à "sacraliser" l'amour parfois pour un oui ou pour un non, mais la j'ai juste l'impression que ce passage prône le "sexe pour s'amuser", ce qui est pas vraiment mieux, voir pire je trouve. Enfin bref.

Sinon la deuxième partie, c'est moi ou depuis le chapitre précédent Sephyra se tient plus ? D'abords elle lance des grossièretés gratuites et infondées et maintenant elle se la joue "The Queen is back so on your knees motherfuckers !" ? Moi je l'ai trouvé sacrément gonflée de se ramener à son peuple après tout ce temps en se la jouant la-grande-Reine-faites-ce-que-j'ordonne.
Et du coup, la voir déchanter comme ça ne m'a pas donné de la tristesse ou de la pitié pour elle comme tu a voulu en créer, mais plutôt du mépris et de la moquerie. Je pense que si tu aurais voulu nous rendre plus triste de l'horrible vérité, tu aurais du mieux soigner son entrée dans ton texte avant.

Voila, c'était mes impressions sur le chapitre.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 15, 2012, 05:15:25 pm
Attention nous sommes sur un forum en majorité fréquenté par des jeunes, la moindre des choses c'est de mettre en spoileur je l'ai fait cette fois la prochaine je surprime.


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Blackdoom le Décembre 15, 2012, 07:40:33 pm
Hum hum. Je n'ai pas pour d'habitude de défendre bec et ongle ce que j'écris, je déteste ce genre d'auto-satisfaction.
N'empêche que là je me dois de pousser une (très) légère gueulante.

Certes le forum est fréquenté par des jeunes, très bien. Je suis le premier à m'en rendre compte, faisant partie du paysage depuis mes... 14 ? 15 ans ?
Certains sont plus jeunes, ok. Je le sais.

On ne m'enlèvera pas la question qui me barre les lèvres : le gore on spoile pas ça amuse tout le monde, mais une petite scène sexuelle c'est tabou ?
Qu'on me prévienne de laisser un message pour avertir, d'accord. Qu'on mette sous spoiler une partie du texte ? C'est une insulte.
D'ailleurs Saïko est plus vulgaire dans son propre commentaire que moi dans mon récit : "ils baisent pour se faire plaisir". Mouais. D'une c'est pas ce qu'il fallait comprendre, de deux le terme n'est certainement pas adéquate pour nos petits enfants chéris qui viendraient se perdre ici.
Non ?

Je ne mettrai des spoilers à mes textes que lorsqu'on arrêtera d'afficher en pleine rue les couvertures des magazines porno. Ca vous paraît clair ? Aujourd'hui en un clic, un gosse tombe sur un pénis (google image, essayez, vous verrez). Le pire ? Mon texte ne contient pas une seule fois ce fameux mot.
C'est grave docteur ?

Bien. Je m'arrête là, je pense que le principal est dit. Je ne me permettrai pas d'enlever moi-même ces balises, mais qu'on me donne l'autorisation de le faire, s'il-vous-plaît.


Je vais en profiter pour répondre aux deux autres larrons !
Zalosta < Pour toute demande d'autographe et/ou de réclamation sur la mort d'un personnage en particulier ; voire pour me filer l'adresse du site des chats cons, voici mon adresse perso : [email protected] !
Saïko < Hello frangin ! Un bail qu'on t'as pas vu ici. Pour le sexe (je pensais pas que ça vous choquerai à ce point. Mes lectures sont sûrement devenues plus adultes entre-temps), non, ce n'est pas un passage facultatif, je l'ai lu, relu, réécrit pour être sûr qu'il correspondait à ce que je voulais. Et non, ce n'est pas "on baise et on se sent mieux". Tout le contraire. Essaye de te fondre un peu plus sur la psychologie des personnages.
Pour la deuxième partie, c'est dommage ! La moitié de tes impressions étaient vraies ! Sephyra est, en effet depuis quelques passages, une vraie langue de pute qui se la joue. Néanmoins si la tristesse de la fin de chapitre n'y était pas, c'est que tu n'as pas suivi correctement le déroulement psychologique du perso, encore une fois ! J'en suis fautif : avec tout ces arrêts, puis ces reprises, vous êtes paumés, c'est normal...


Titre: Re : NightDreamers
Posté par: Miko le Décembre 16, 2012, 10:19:14 am
En ce qui me concerne tu es à côté de la plaque. Réponse par MP, tu comprendras pourquoi en lisant. ^^


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Décembre 22, 2012, 10:52:43 am
J'ai pigé l'histoire pour la législation. Je comprends la tournure des choses. Merci au passage de laisser un petit post d'une ligne sans que je puisse répondre derrière en cela que ça passerait pour du hors-sujet. Bon.
Très bien. Ca ne m'explique toujours pas pourquoi un passage à caractère sexuel est censuré sans qu'il ne contienne de termes abusifs, tandis qu'une scène violente avec effusions d'hémoglobine et bouffage d'oeil humain sous contrôle psychique ne l'est... pas. Mais soit.
Ca me fait mal au coeur de voir mon propre texte censuré comme ça, mais enfin. Répondons aux lois.

Ah, dernière chose, tant qu'on y est. Puisque je me suis engagé à poster jusqu'à la fin je vais le faire, même si aujourd'hui le coeur n'y est pas. Alors je préviens les éventuels pseudos personnellement connus auprès de moi et qui chercheraient, inconsciemment ou non, à régler leur compte, leurs rancoeurs et leur jalousie via cette fic de passer leur chemin.
ND n'est qu'une fic. Ses personnages ne sont... que des personnages.
Critiques sur la forme, sur le fond, des critiques construites avec exemples etc, d'accord. D'autant que je souhaite réécrire cette histoire, merci d'en prendre compte.
Le reste, lorsque c'est personnel, vous vous le gardez pour vous.

Je poste la suite pour ceux que ça intéresse - et seulement ceux-là.
A la semaine prochaine.
Et puis pour ne pas finir sur une note trop déprimante tout de même : bonnes fêtes à tous !




(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)




Je rêve…
Je rêve que je cours avec mon fils sur la pelouse. Que nous nous étalons dans l’herbe tous les deux riants, sous le soleil. Qu’il s’approche de moi pour me faire un câlin. Et que nous nous endormons tous deux, là, sur le sol, près des champs où passent les tracteurs au loin, emportant leurs ballots de paille. Nous nous endormons ici en nous serrant l’un contre l’autre, apaisés, heureux.
Je rêve que je me réveille dans mon lit. Mon mari me regarde amoureusement et me dit « bonjour ». Je n’entends pas sa voix, mais je peux le lire sur ses lèvres. Je rêve que je l’embrasse et qu’il m’étreint contre son corps chaud. Je rêve que nous décidons sans une parole de remettre à plus tard le moment de se lever. Pour prendre un moment à nous.
Je rêve que je vis.
Une vie simple.
Une vie heureuse.
Puis j’ouvre à nouveau les yeux et je suis debout à côté du lit. Simplement le lit, il n’existe rien autour. Je suis là et je me regarde embrasser et enlacer mon Roi. Puis il disparaît en perles de lumières et il ne reste que moi, moi allongée, qui regarde le plafond inexistant et qui finit par fermer les yeux après avoir posé mes bras en croix sur mon ventre.
Je rêve que je me vois endormie.
Et je rêve que rien, rien ni personne ne puisse me réveiller. Puisqu’il n’existe plus, le Prince au baiser miraculeux.
Un sommeil éternel.



NightDreamers
Chapitre 34 ~ Révélations (Partie 3)


Donf se redressa en sueur sur le matelas. Son cœur battait irrégulièrement, et il sourdait de temps à un autre d’un coup plus fort qui lui déchirait le plexus en deux, lui arrachant un gémissement laborieusement contenu. Habitué à ces crises, il se força à reprendre une respiration plus profonde. Les douleurs mirent du temps à se calmer – plus longtemps que d’habitude.
Alors c’est pour bientôt… ?
Quelques semaines. Peut-être quelques jours.
Ou quelques heures. A cette pensée, malgré le fait qu’il s’était toujours dit qu’il mourrait de cette façon, son esprit pris le large et il sentit un gouffre s’ouvrir dans son cœur. La panique, serpent perfide, vint lacérer sa raison.
Il repoussa les draps et s’assit sur le lit en prenant son visage entre ses mains. Que lui restait-il à faire ?
Qu’est-ce qu’il reste à faire…
Cette question l’amena à une autre considération : qu’est-ce qu’il leur restait à faire. Car après tout, il était peut-être temps de réagir. Il tritura sa courte barbe, signe physique de ses profondes réflexions.
Ils ont ouvert la Porte. Mais ce n’était pas l’objectif en soi : il leur reste des choses à accomplir, peut-être ? Si ça se trouve, ce n’était que le début. Peut-être une caractéristique nécessaire pour accomplir leurs autres buts… Donc il leur fallait ouvrir la Porte pour continuer. Pourquoi ? Qu’est-ce que permet l’ouverture de cette foutue Porte… ?
Le jeune homme se leva après avoir allumé la lampe de chevet. Il chercha dans les tiroirs et y trouva par chance quelques feuilles vierges et de quoi écrire. Il y nota ce qu’il savait déjà : pour ouvrir cette Porte, il avait fallu des sacrifices. La mort de personnes bien définies, et donc pas n’importe lesquelles. Mais pourquoi ?
Réfléchis, réfléchis… Souviens-toi, dans ces carnets, il y avait un schéma avec Arthur et Millie, ainsi que Myosotis. Ils représentaient des symboles… Merde. Pas moyen de m’en rappeler. Et je ne connais pas le dernier sacrifice, il n’était pas noté…
Avec un léger sursaut, une connexion se fit dans ses réflexions.
Lena ! Lena est ici, profitons de sa présence, elle a fait partie de leurs plans, elle devrait pouvoir m’en dire plus. Réfléchissons plutôt aux zones d’ombres qu’il reste précisément. Il faut que je sache d’avance quoi lui poser comme questions, sinon je vais me perdre.
Donf tapota légèrement le crayon de bois contre son front en fixant la feuille blanche.
Reprenons. Ils ont ouverts la Porte, et pour ça il a fallu sacrifier des personnes bien particulières. Pourquoi elles ? Bon. Ensuite… Pourquoi ouvrir la Porte, d’abord ? A quoi ça leur sert maintenant ? Il faut en savoir plus sur leurs vraies motivations.
A ce moment, son cœur bondit de nouveau dans sa poitrine, lui arrachant une violente quinte de toux. Il lâcha les feuilles qu’il tenait et elles s’éparpillèrent sur le sol. Lorsqu’il leva sa main devant ses yeux, il remarqua une traînée de sang. Il esquissa un sourire triste en posant cette même main sur son pectoral. Son cœur battait, en-dessous. Irrégulièrement.
Il fallait au moins qu’il mette par écrit ce qu’il pouvait tirer de toute cette histoire.
Oui… écrire. C’est encore ce que je sais faire de mieux…
Sur la table de chevet, à côté, reposait son téléphone portable. Eteint. L’écran noir.
Comme inerte.

A ce moment on frappa doucement à sa porte. Il sursauta, surpris, et jeta un coup d’œil à sa montre, posée à côté de son portable et de ses lunettes. Il était quatre heures passé. Peut-être avait-il rêvé ? Trois nouveaux coups, très discrets, rejetèrent cette hypothèse. Il se leva et s’approcha de la porte sans toutefois l’ouvrir.
-   Oui ? Demanda-t-il tout bas.
-   Excuse-moi de te déranger aussi tard. Je ne te réveille pas ? chuchota une voix féminine en réponse.
Il reconnut la voix calfeutrée de Lena.
-   Non… non, je ne dormais pas. Je t’ouvre.
Il entrebâilla la porte et tint le bas de son corps de l’autre côté en ne présentant que son torse à son interlocutrice.
-   J’étais justement en train de penser à toi, lança-t-il en découvrant le visage de la jeune femme dans le couloir.
Il se rendit compte de ce que sous-entendait sa phrase seulement au moment où les mots traversaient ses lèvres. « Euh, pardon, c’est pas ce que je voulais dire, rétorqua-t-il un peu gêné face au regard surpris de Lena. Je repensais à ce qu’il se passait ces derniers temps et je me disais que tu pourrais m’en apprendre plus.
-   Oui…, répondit-elle d’une petite voix comme s’il s’agissait d’une faute.
Elle baissa la tête.
-   Tu veux entrer ?
Elle le regarda de nouveau et le jeune homme aperçut comme un souhait  muet dans ses yeux brillants de fatigue. On a le même regard, pensa-t-il. Insomniaques. Il s’effaça de l’entrée en ouvrant la porte en grand derrière lui. Elle referma derrière elle.
-   Donf.
-   Oui ?
-   Tu es en caleçon.
Il s’assit sur le petit fauteuil attenant au lit et haussa les épaules.
-   Je n’ai même plus la force d’être pudique. Ça te dérange ?
-   Je n’ai plus la force d’être gênée, répondit-elle sur le même ton fatigué en s’asseyant sur le matelas.
Il y eut un silence pendant lequel ils se regardèrent de biais.
-   Pour les questions que je voulais te poser, sur la Porte, tout ça… Je comptais t’en parler demain, en fait.
Elle acquiesça en détournant à nouveau les yeux sur le côté. Il comprit qu’il n’avait pas à faire avec Lena. C’était l’autre.
-   Et on en parlera demain, conclu-t-il pour soulager son invitée.
Il l’étudia brièvement. Son changement physique tenait surtout à cette étincelle dans le regard, ou plutôt à ce manque d’étincelle qui faisait, justement, cruellement défaut à la Lena que connaissait Donf. Et puis il y avait ce ton dans la voix et cette façon de se montrer ouvertement gênée et un peu faible. Lena était une femme fière dans la force qu’elle projetait dans ses apparences, c’était un détail qui comptait beaucoup à ses yeux. Elle n’acceptait pas de se montrer sincère et sentimentale avec quiconque. Même si elle s’était confiée à Donf de par son histoire et ses faiblesses, ce n’était pas quelque chose qu’elle ferait avec n’importe qui d’autre. D’ailleurs elle le lui avait dit : elle n’en n’avait jamais parlé à personne avant lui.
C’était peut-être ce qui poussait l’autre à venir ce soir. Et c’était aussi peut-être une justification au fait que la Lena à l’intérieur ne se rebelle pas contre cette décision. Mais Donf ne devait pas appeler l’autre par son prénom. Cela briserait le charme.
-   Sur ta main…
-   Quoi ? demanda Donf en sortant de ses pensées.
-   C’est du sang.
Le jeune homme leva sa main droite à ses yeux et l’essuya rapidement.
-   Pourquoi tu ne dormais pas ?
-   Je suis insomniaque, répondit-il. Toi aussi, non ?
-   C’est un peu plus compliqué que ça…
-   Oui, c’est pareil pour moi… Et… tu avais quelque chose à me dire ?
Elle posa une main sur son bras. De nouveau gênée.
-   Elle t’aime bien, en fait.
-   Ah. Je vois.
-   Et… moi aussi. Je t’aime bien.
-   C’est toi qui as décidé de venir me voir ce soir, n’est-ce pas ?
-   Elle aussi, elle voulait. Tu sais, il ne faut pas lui en vouloir.
-   Je sais.
-   Elle n’est pas méchante.
-   Je sais.
-   C’est juste qu’elle a besoin… que j’ai besoin…
Elle chercha le bon mot en fixant son interlocuteur, puis, ne le trouvant pas et se sachant dans une impasse, elle soupira en baissant la tête.
-   Je suis si fatiguée…
-   Tu ne te rebelles jamais contre elle ? demanda doucement l’ancien cuistot.
-   Au début si, raconta la jeune femme avec un sourire nostalgique – Donf la trouva très mignonne dans son innocence. Un cœur n’est pas fait pour deux. Au début ça me faisait peur, elle me faisait peur.
-   Je comprends.
-   Et puis… quand j’ai essayé d’en parler avec la personne en qui j’avais le plus confiance, cette personne m’a abandonnée, continua-t-elle en perdant son sourire.
Tout en l’écoutant, Donf se leva et alla s’asseoir près d’elle, sur le matelas.
-   Elle a été la seule à me réconforter. Au début je ne voulais pas l’écouter. Puis quand j’ai finalement réussis à comprendre ce qu’elle me disait – quand j’ai compris qu’elle voulait parler avec moi, j’ai entendu ses mots.
Elle tortilla une de ses mèches brunes entre ses doigts. Sa voix trembla légèrement.
-   « Je suis désolée ».
Elle renifla discrètement.
-   Elle n’arrêtait pas de s’excuser…
-   Je comprends, répéta gentiment Donf en posant une main sur celle de la jeune femme.
-   Elle disait que c’était à cause d’elle qu’on me faisait toutes ces choses. Que c’était à cause d’elle que… qu’il…
Elle essaya tant bien que mal de terminer sa phrase mais n’y parvint pas. Ses larmes coulaient sans qu’elle ne puisse les retenir, ni elles ni les sanglots qui trahissaient sa voix. Donf passa doucement un bras sur son épaule. Et elle se laissa aller contre son torse où elle pleura presque en silence en s’accrochant au buste du jeune homme comme une enfant. Il la massa gentiment en la berçant. Elle se calma bientôt et ils restèrent ainsi, sans rien dire, dans la nuit. Seuls ses reniflements perçaient le silence. Elle avait le visage encore plaqué contre son torse.
-   Ton cœur…
Elle se desserra de son étreinte et le fixa, perplexe, attendant une réponse pour la rassurer. Face au regard qu’il lui rendit, elle s’approcha et déposa ses lèvres sur son cou. Il renifla à son tour en esquivant son regard. Elle lui prit doucement le visage entre ses mains en essuyant ses larmes de ses pouces et lui déposa plusieurs baisers sur les joues. Puis ils se fixèrent, pleurant tous les deux sans bruit. Deux solitudes ensemble réunis. Et, lentement, ils s’embrassèrent dans la nuit.
-   Tu ne veux pas rester dormir ici ? murmura le jeune homme d’une voix rauque.
Et pour toute réponse, elle éteignit la lampe de chevet.

*****
***

Hunter n’avait cette fois et pour de bon plus de chapeau. Mais faute de se sentir désarmé, Viktor lui redonna espoir. Il lui avait filé une moto toute neuve qu’il avait gardée de côté dans sa planque.
La nuit était déjà bien avancée. Hunter ferma le long manteau qui avait appartenu à Snow, enfourcha sa cylindrée et ils démarrèrent en trombe au même moment. Viktor, prévenant, avait gardé des cylindres entiers de gazoil. Ils avaient refaits le plein avant de partir. Néanmoins, faute de casque, et pour Hunter faute de lunettes, ils roulèrent doucement. Le jeune homme se demanda sur la route ce que faisait Viktor de son chien. Il l’avait entendu lui murmurer quelque chose alors que le chien le fixait sur sa moto, avant de partir. Et c’était tout. Au fond, Hunter s’en fichait un peu, pour être honnête.
Il en était là de ses pensées lorsqu’une explosion lointaine se fit entendre, malgré le vent qui lui cinglait le visage. Ils s’arrêtèrent tous deux et regardèrent en arrière. De la ville qu’ils venaient de quitter, un panache de fumée noire grimpait dans le ciel comme un démon cherchant à atteindre le Très-Haut par ses propres forces. Les flammes montaient déjà en puissance et jetaient une lueur blafarde sur la campagne alentour. Manrow était en effet situé dans une petite niche, au creux de deux vallons, et de leur position Hunter et Viktor pouvaient apercevoir au loin le centre de la ville ; ils étaient en hauteur. Des cris feutrés par la distance leur parvinrent.
-   Putain, qu’est-ce qui se passe ? Faudrait y retourner.
-   Non.
La réponse était directe. Viktor se retourna pour apercevoir le regard du jeune homme dans la pénombre.
-   Quoi non ?
-   C’est peut-être pour moi.
-   Pour toi. Ca a un lien avec le Manoir défoncé ?
-   Ouais.
-   Raconte.
Hunter lui résuma alors ce qu’il s’était passé en quelques phrases – omettant certainement plusieurs détails factices.
-   Donc ce qui se passe là-bas, c’est sûrement parce qu’ils ont retrouvés ma trace. Y retourner, c’est se jeter dans la gueule du loup. Ou du noir…
-   Ces gens, là-bas. Ils ont rien demandés.
-   Mh. Je peux rien pour eux. Allez, on continue.
-   C’est comme ça que tu marches ? Tu fuis et tu vas à la prochaine ville ? Et s’ils te retrouvent là-bas aussi, et qu’y crament encore des trucs, tu feras quoi ? Tu te tireras encore une fois avec la queue entre les jambes et tes paroles pour te donner une foutue contenance ?
-   J’ai jamais eu la prétention de vouloir sauver le monde, rétorqua sèchement Hunter en regardant Viktor dans les yeux.
-   T’as juste celle de vouloir sauver ta peau.
Viktor cracha par terre. La remarque cingla sans prévenir et ébranla Hunter plus profondément qu’il ne l’aurait souhaité. Cependant, à cet instant même, il n’y prit pas attention. Il se contenta de tourner le manche de sa moto et de faire gicler sa puissance sur l’asphalte.
Comme pour prévenir ceux de derrière, tout du moins, qu’il s’échappait sous leurs yeux.

*****
***

Qui est l’ombre ?
Sephyra grimaça dans son sommeil.
Qui es-tu ?
Elle raffermit sa poigne sur le drap.
Quel est ce monde…
Elle respirait plus fort.
Et qu’attends-tu pour t’éveiller ?
Elle ouvrit des yeux écarquillés et resta de longues minutes à fixer le plafond sans vraiment le voir.

Un peu plus tard, lorsqu’elle fut parfaitement réveillée, elle se dirigea vers le salon du palais. Elle y découvrit Lena, qui sirotait passivement un thé en contemplant le ciel à la fenêtre. Sephyra prit place en face d’elle.
-   Je ne te comprends toujours pas.
-   Bonjour à toi aussi.
-   Depuis qu’on s’est rencontrée, tu n’as pas loupé une seule occasion de me tuer. Ah, si, une fois. Tu m’as blessée.
-   Tu as bien dormi ?
-   Et là, alors que tu avais toute la nuit pour le faire, rien. Ce ne sont pas les deux gardes devant ma porte qui t’auraient dissuadée, tout de même ? Tu n’es plus à ça près.
-   Moi oui, j’ai bien dormi, je te remercie.
Lena daigna jeter un œil à Sephyra et elles se fixèrent quelques secondes sans rien dire.
-   Je suis pas près de faire amie-amie avec toi, décocha la roussette.
-   Tu es libre de tes choix, rétorqua la jeune femme sur le même ton.
Un servant du palais vint demander à Sephyra ce qu’elle voulait. Elle lui commanda un thé en le remerciant puis se passa une main sur le museau.
-   Tu as l’air d’aller un peu mieux.
-   Oui.
-   Tu as bien dormi ?
-   Ca a été.
-   Pas de cauchemars ?
Sephyra la regarda de travers.
-   Pourquoi tu me demandes ça ?
-   Pour rien. Je vais faire un tour.
Lena se leva et, alors qu’elle repoussait sa chaise, elle se cambra légèrement en avant avec un faible gémissement. Elle tenait son ventre d’une main.
-   Ca a pas l’air d’aller, remarqua doctement la roussette.
-   Si. Ca va.
-   Il y a un médecin sur l’allée centrale, troisième habitation sur la droite.
-   Je vais juste faire un tour, répliqua Lena d’un ton ferme.

Une demi-heure plus tard, elle se trouvait devant la tombe de son mari et de son fils. Contemplant les petites croix en bois qui portaient leur nom, elle n’entendit pas Luna arriver et s’arrêter à ses côtés.
-   Tu comprends ce qu’il s’est passé, n’est-ce pas ? demanda la louve sans une once de compassion.
-   Oui. Instinctivement, je pense, oui.
-   C’est de ta faute.
-   Je sais.
Les poings de Luna se resserrèrent et elle dévisagea Sephyra qui restait de marbre.
-   Tu ne t’en veux même pas, souffla la louve dans un élan de rage.
Cependant elle n’esquissa aucun geste d’agression, malgré l’aversion qui lui brûlait le cœur.
-   Pourquoi tu ne me frappes pas, si tu me détestes ?
-   Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, c’est sûr, répliqua froidement Luna. Mais par respect pour sa Majesté, je ne le ferai jamais devant sa tombe. Malgré tout ce que tu lui as fait subir, il t’aimait trop pour ça.
-   Oui, trop, répéta Sephyra en insistant sur le dernier mot. Il en est mort.
-   Par ta faute.
-   Luna, qu’est-ce qui te fait croire que tout ceci est réel ?
Le regard de la louve se peignit fugitivement d’un voile de tristesse ; une faiblesse qu’elle ne montrait que rarement. Elle répondit d’une voix lente, comme si cela lui coûtait, quelque part, de répondre aussi sincèrement. Et comme si, malgré tout, elle se devait d’accepter les choses. Telles qu’elles étaient.
-   Quand je suis devant leur tombe, je ressens le vide qu’a laissé leur départ. Et c’est cette souffrance qui me fait me rendre compte qu’ils sont réellement partis pour de bon…
Sur ces mots, Sephyra se détourna de la tombe. En passant derrière Luna pour rejoindre le palais, elle s’arrêta soudain et demanda :
-   Au fait, où est Katejina ?
Le vent souffla la réponse de la louve dans sa brise. De toute manière, il n’y avait pas besoin de mots. La surprise mêlée de doutes qui transparaissait du regard de Luna répondait à la place de toutes les paroles du monde. Sephyra ne prit pas la peine de lui expliquer et, cette fois, rejoignit le Palais sans plus s’arrêter en chemin. Dans ses yeux brillait une flamme déterminée.
« Qui ça ? »



Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Décembre 29, 2012, 06:12:41 pm
Comme vous l'aurez sans doute remarqué, il n'y aura pas de suite aujourd'hui. J'en veux pour cause les fêtes de fin d'année qui bouffent le temps de tout à chacun - sans compter que je ne suis pas chez moi.
Je vous souhaite donc à toutes et à tous de très bonnes fêtes et une bonne année à l'avance. Éclatez-vous pendant les réveillons sans trop penser à ce que nous réserve demain.
A la semaine prochaine.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Capita le Décembre 29, 2012, 08:30:11 pm
Tiens les nouveaux post fonctionnent enfin sur mon navigateur habituel, je suis ravie !

Citation
-   Au fait, où est Katejina ?
Le vent souffla la réponse de la louve dans sa brise. De toute manière, il n’y avait pas besoin de mots. La surprise mêlée de doutes qui transparaissait du regard de Luna répondait à la place de toutes les paroles du monde. Sephyra ne prit pas la peine de lui expliquer et, cette fois, rejoignit le Palais sans plus s’arrêter en chemin. Dans ses yeux brillait une flamme déterminée.
« Qui ça ? »

I knew it. Quoique, j'évite de trop m'avancer, sous peine de me prendre inévitablement un mur. Vaut mieux être prudent avec toi ^o^ !

Demain reste le jour d'hier tant qu'on n'a pas apporté un petit détail qui le rend différent. Détail à part, 2012 passé, c'est quand la prochaine fin du monde qu'on rigole ? Je m'attendais à ce que tu post un sarcasme à ce sujet, je suis presque triste de voir que tu n'en ai rien dis ! 'Smaine prochaine !


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Janvier 05, 2013, 03:21:21 pm
2012 ? Fin du monde ? Non, je sais pas. Jamais entendu parler. Je suis en 2013, moi.

Suite donc. Long discours, plein de paroles, peu d'action, beaucoup de réponses.
La semaine prochaine on reviendra pour une fin de chapitre qui amorcera - enfin - les derniers moments !

Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Peace.

PS Zalosta : Katejina c'est un fake, comme le gâteau. *Meurs







Dans l’après-midi, Donf et Sephyra se réunirent dans la salle de repos, qui servait de pièce pour les réunions ou pour l’accueil des visiteurs importants. Sephyra avait envoyé un garde chercher Lena, qu'ils attendaient donc ensemble.
-   J’ai un peu parlé avec elle, la nuit dernière, commença l’ancien cuistot, assis en tailleur sur le long tapis décoré de motifs tribaux.
-   Comment ça ? demanda Sephyra en fronçant les sourcils.
-   Elle est venue me voir dans ma chambre. Elle est insomniaque.
-   Ah. Et vous avez « parlé » de quoi ? rétorqua Sephyra avec un faux sourire.
Le sous-entendu était clair, mais Donf l’ignora purement et simplement.
-   Je sais qui elle est, concrètement. Et ce n’est pas ce que tu crois, je te l’assure. Pour être franc avec toi, elle aspire plus la pitié qu’autre chose…
-   Pour ça on est d’accord, même si on n’a certainement pas les mêmes raisons de le penser.
Ils tournèrent la tête au même moment lorsque Lena entra dans la salle, basse de plafond. Elle prit place entre eux, en recourbant ses jambes sous ses fesses. Sephyra cru distinguer un rapide échange de regard entre eux deux ; à moins que ce ne soit son imagination.
-   Bon. Ca fait maintenant quelques jours que nous sommes réunis, tous les trois, par des circonstances assez spéciales…
-   Des circonstances meurtrières à mon encontre, cru bon de renseigner la roussette en toute innocence.
-   … et on ne sait toujours pas qui on est réellement, entre nous. Je crois bon, au vu des dernières choses qui se sont passées, qu’on reparte sur de bonnes bases. Et la première, c’est la confiance. Je ne crois pas qu’il y ait de problème vis à vis de moi pour vous – Donf prit une courte pause pour les regarder l’une après l’autre, attendant peut-être une objection qui ne vint pas – mais entre vous, c’est une autre histoire.
Silence.
-   Plus particulièrement pour toi, Lena. Est-ce que tu pourrais nous expliquer concrètement ce que tu faisais, et pourquoi tu voulais…
-   Tuer, précisa Sephyra pendant que le jeune homme cherchait ses mots.
-   … t’en prendre à Sephyra.
Lena baissa les yeux. Elle jeta un rapide coup d’œil à la roussette, puis préféra, sembla-t-il, s’expliquer en fixant plutôt le tapis.
-   Je faisais partie d’une organisation qui avait un objectif précis, commença-t-elle.
-   On y reviendra après, dit doucement Donf.
-   D’accord. Et… Eh bien au sein de cette organisation, il existait une hiérarchie. J’étais le bras droit de Nicolas, notre « patron ». J’avais sous mes ordres les quelques autres personnes qui faisaient partie du groupe. Vous devez connaître de vue Loth et Rika, j’imagine.
La question était pour deux mais elle prit soin de ne regarder que Donf en la posant. Il hocha la tête en signe d'acquiescement.
-   T’en prendre à Sephyra faisait donc partie des objectifs que ce Nicolas t’avait assigné ? demanda-t-il.
-   Pas tout à fait… Il m’a donné le choix. « Tuer ou non Sephyra », mot pour mot.
-   Voilà, asséna Sephyra.
-   Pourquoi ? Continua Donf en se mettant à triturer sa barbe sous le menton.
-   Parce qu’elle est ma sœur. Ou du moins a-t-on essayé de me le faire croire. Je ne sais pas…
-   On te l’a fait croire, répondit la roussette d’une voix un peu plus calme, quoique blasée. Et on a assez bien réussi, en plus.
Lena garda le silence, tête baissée.
-   Pourquoi as-tu fais le choix de la combattre, si c’était ta sœur ?
-   Je te l’ai déjà expliqué, répondit Lena en regardant cette fois-ci la roussette dans les yeux.
-   Au moment où tu m’as planté ton arme dans les côtes ? Je m’en souviens vaguement.
-   Et pour finir, maintenant, tu as réussis à trancher ? Tu veux toujours… la tuer ?
-   Non. J’ai juste envie de comprendre. De savoir une bonne fois pour toute. Oui ou non, suis-je la sœur oubliée, morte dans un incendie lorsque nous étions gamines ? Et si non, qui a créé ces… souvenirs. Cette identité.
-   Si on a créé ces souvenirs, sais-tu pourquoi ?
-   Pour que je la tue.
-   Pourquoi ? Insista Donf.
-   Parce que sa mort… Votre mort est essentielle au bon déroulement des choses, conclu Lena d’un ton calme en fixant le jeune homme.
Sephyra la fixa étrangement. Donf leva un doigt en face de son visage, l’air grave.
-   Voilà. On touche au but. Lena, peux-tu nous expliquer maintenant en quoi consistaient vos objectifs ? Quel est votre plan, votre finalité ?
-   L’ouverture de la Porte des Enfers, qui est une réussite totale depuis plusieurs jours.
-   Mais on est toujours en vie, concéda Sephyra.
Elle s’était calmée, réellement intéressée cette fois par la discussion.
-   Vous tuez était d’abord une prévention pour l’ouverture de la Porte.
-   Être sûr qu’on n’interviendrait pas dans vos plans, résuma Donf.
Lena acquiesça.
-   Maintenant qu’elle est ouverte, qu’ils ont réussi malgré vous, je ne sais pas où en est cette directive. Est-ce qu’on doit toujours vous tuer ? Je n’en sais rien. Je suis partie, maintenant.
-   Tu les as quittés ? Quand ?
-   Juste avant notre dernière confrontation, dit-elle en jetant un coup d’œil à Sephyra.
-   Pour quelles raisons ?
-   Je venais… de vivre quelque chose de spécial. Une sorte d’introspection forcée, je ne sais pas comment ça s’est mis en place. J’ai revécu des souvenirs que j’avais enfouis. A mon réveil, j’ai su, instinctivement, qu’il se passait quelque chose de louche depuis le début. Par rapport à moi. Ce que je tenais pour acquis.
-   C’est à ce moment-là que tu as remis en doute ton lien de parenté avec Sephyra, déclara Donf.
Lena hocha la tête en signe de négation.
-   Non. Au contraire. Je doutais au fond de moi, mais ma conscience ne voulait pas tout remettre en question aussi facilement. Je voulais être sûre de moi. Je voulais que tout soit vrai. Le changement me faisait peur. J’étais terrifiée d’avoir à admettre que tout était faux. J’ai quitté cette organisation au moment où je me suis enfuie pour rejoindre Sephyra, sans obéir à aucun ordre.
-   Et c’est lors de ce combat que tu as ouvert les yeux.
-   Ma défaite m’a fait comprendre la valeur des choses, résuma Lena d’une voix faible.
-   Ton introspection, reprit Sephyra. Tu sais, le truc qui t’a fait revivre tes souvenirs, ça s’est passé comment ?
-   C’est arrivé d’un coup. C’était très étrange.
-   T’as eu mal à la tête ?
-   Oui.
-   Le halo blanc, les lettres, les chiffres qui dansaient autour de toi ?
-   Oui.
Sephyra remarqua que Donf les regardait sans rien suivre de la conversation.
-   J’étais à Euresias quand ça s’est passé pour moi aussi, lui expliqua-t-elle. Et c’est juste après que Kane m’a amenée à l’hôtel, où tu m’as surveillé.
-   Tu étais à… et tu l’as vécu aussi ? Rétorqua Lena, surprise. C’est sûrement lié !
-   Et ça tendrait à prouver que vous avez un… lien, conclu Donf.
-   Je ne sais pas, soupira Sephyra.
Il y eut un silence pesant.
-   Lena, reprit Donf. Peux-tu m’expliquer pourquoi vous aviez besoin de Millie et d’Arthur pour vos plans ? Tu sais, les enfants.
-   Les deux gamins que Lucia a tués avec ses chaînes ?
Donf fronça les sourcils, et Lena comprit qu’elle l’avait touché. Il acquiesça silencieusement.
-   Désolé, dit-elle tout bas. Euh… oui. Ils avaient besoin de les sacrifier…
-   Pourquoi ?
Lena choisit ses mots avec soin.
-   Les enfants portaient en eux le code spirituel qui servait au rituel d’ouverture.
-   Comment fonctionnait ce rituel ? demanda cette fois Sephyra.
-   Trois statues. Trois emplacements. Donc trois sacrificiels. Les enfants comptaient pour un, ils étaient les deux moitiés qui formaient un tout. Inséparables.
-   Et les deux autres ?
-   Il y avait cette fille au couteau…
-   Myosotis.
-   Et une autre que je ne connais pas. Dans les montagnes.
A ce moment-là, Sephyra sembla sursauter.
-   Une statue…, murmura-t-elle pour elle-même. Lena, la statue dans les montagnes, c’était un vieillard ?
-   Je ne sais pas laquelle était où, mais il y avait un vieillard parmi elles, oui.
-   Le sacrificiel, c’était une renarde ?
-   Je ne sais pas.
-   Est-ce que tu sais comment elle s’appelle ?
-   Je ne m’en souviens plus…
-   Flake ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.
-   Flake. Oui, c’est ça.
Sephyra baissa lentement les yeux. Puis elle se prit le museau entre les mains et soupira longuement.
-   Tu la connaissais ? Demanda Donf.
-   Rencontrée une fois. C’est elle qui m’a sauvé. La foutue blessure que tu m’as faite, rétorqua la roussette à l’encontre de Lena.
Celle-ci grimaça en se tordant les mains.
-   Bon, reprit Sephyra après un court silence. Flake est morte… D’accord. Tu n’y es pour rien. C’est bon. J’ai compris.
-   Myosotis et les enfants également…, conclut Donf.
-   Mais au final, pourquoi vous vouliez ouvrir cette foutue Porte ?
-   Le monde se consumait par ses propres habitants, énonça Lena en fronçant les sourcils, retrouvant la motivation qui l’avait conduite pendant ces dernières années. Vols, viols, meurtres, manipulations, etc… Par toutes les formes. Le mal guidait les actions du plus grand nombre. Il n’y avait plus de justifications, pas plus de raisons. On tue, on pille, on ment et on empoisonne son voisin pour violer sa femme, sa fille, sa sœur… Nous voulions montrer au monde, aux personnes qui le peuplent, la perversité qui guidait leurs actions quotidiennes. Ils faisaient de la vie de leur prochain un véritable cauchemar. Nous voulions mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Vous voulez jouer avec le mal ? Nous allons vous montrer ce que sont les ténèbres.
-   Et maintenant que la Porte est ouverte, est-ce que tu sais ce qui va se passer ? demanda Donf après laissé Lena se calmer.
-   Oui.
Elle inspira profondément et serra les poings.
-   Le monde va nous détruire. Tous. Tout.
-   La planète ? S’étrangla Sephyra.
-   Non. Notre planète est infiniment plus résistante que nous. Météorites, éruptions volcaniques, sécheresses, périodes glaciaires… Elle a tout connu, et en connaitra encore bien d’autres. L’être vivant qui se croit capable de détruire sa planète avec sa seule force d’imagination et ses travaux sur les implosions nucléaires se trouverait bien arrogant. Même nos guerres et nos bombes – qui détruisent pourtant des villes entières – ne lui font pas une seule égratignure.
-   Elles détruisent des forêts entières, objecta Donf. Bouleversent l’écosystème. Annihilent des espèces vivantes.
-   Oui. Et après ? La vie reprend son cours. Retenez bien ça : la vie arrive toujours à reprendre son cours. Nous ne connaissons qu’une partie infiniment méprisable de ce cycle, de ses effets, de ses origines surtout. Nous ne connaissons que ce qui nous permet, nous, de survivre. Egalement le système de quelques autres espèce, par exemple celles aquatiques. Et ? Des mutations ont dû intervenir. Pendant des millions et des millions d’années. Un écoulement de temps qu’on ne peut prendre en conséquence. Une vie de cent ans n’est rien pour la planète. Inventez tous les systèmes que vous voudrez. Échafaudez des théories, des axiomes et des lois naturelles. Vous ne pourrez jamais comprendre.
-   C’est bien joli tout ça, mais pour en revenir à nous, qu’est-ce qu’il va se passer, concrètement, avec votre Porte ?
-   Toute espèce vivante, ou globalement, va s’éteindre dans les jours qui vont suivre, conclu simplement Lena d’une voix froide.
-   Et suite à ça la vie reprendra son cours. C’est ça ?
La jeune femme hocha la tête.
-   Vous vouliez débarrasser ce monde du mal. Et nous en étions les origines. Donc…
-   Détruire cette origine.
-   Nous, conclut Donf.
-   Vous avez fomenté un plan pour nous tuer tous, résuma Sephyra sans y croire. Vous y compris.
-   Oui.
-   Vous êtes suicidaires.
-   Quelqu’un devait le faire.
Un silence lourd de sous-entendus plana sur le petit groupe. Donf avait le cœur qui battait la chamade. Il pensait à elle.
-   Vous n’avez pas pris en considération qu’il existe de belles choses dans ce monde. Des choses que nous seuls pouvons apporter. Si le mal existe…
-   Le bien existe aussi, je sais, rétorqua Lena en fixant Donf. Je suis au courant de ces théories philosophiques.
-   Ce ne sont pas simplement des théories. Nous avons tous en nous des désirs contradictoires. Nous faisons tous de bonnes et de mauvaises actions. Certains plus que d’autres. Et c’était notre mission…
-   D’équilibrer ces choses. Je sais aussi.
Donf fixa Lena. Il tremblait un peu. La colère montait en lui, Sephyra le sentait. Lena également, mais elle gardait son calme. Sûre d’elle.
-   Pourquoi vous ne nous avez pas rejoints ? S’exclama le jeune homme. On aurait pu œuvrer tous ensemble pour essayer de rendre les choses meilleures !
-   Tuer les tueurs pour ne plus qu’il y en ait ? Et une fois que vous auriez effacés vos mauvais meurtriers, qui vous aurait effacé vous, tueurs également ?
Donf ouvrit la bouche pour rétorquer, ne trouva rien à redire, ferma la bouche, la rouvrit, grogna.
-   Toutes les actions ne peuvent être mises dans le même panier juste parce qu’elles attentent les mêmes résultats. Il faut prendre également en compte le souhait qui se cachait derrière chaque action.
-   Et l’enfer est pavé de bonnes attentions.
-   Tu ne comprends pas, Lena.
-   C’est toi qui ne comprends pas, Donf.
-   Et que fais-tu des bonnes choses ? La confiance, l’entraide ? L’amour !
-   Et que fais-tu de l’équilibre que vous étiez censés surveiller ? Vous saviez que le bien était peu de choses contre le mal. Le vrai sentiment d’amour, le véritable acte d’aimer est devenu bien trop rare, en comparaison du nombre de viols et de meurtres qui se passent chaque jour.
-   Nous œuvrions pour équilibrer ça !
-   Vous n’auriez jamais pu équilibrer les choses. C’était une quête vaine, une perte d’énergie.
-   Si on avait eu plus de temps, on aurait eu des résultats.
-   Vous avez eu plus de quatre ans pour travailler là-dessus. Et aucun résultat. Donf, reprit Lena en s’avançant cette fois vers lui et en lui prenant la main – il la retira d’un geste sec. Ecoute… Votre patron était Kane. En quatre ans, comment justifies-tu qu’il n’ait pas procédé à plus de recrutements ?
-   Parce qu’il fallait trouver les bonnes personnes… C’était difficile, il fallait rester discret…
-   Kane connait la plupart des gens les plus importants. Il a des relations partout. Dans la politique, dans l’armée, dans la police. Rester discret, il le pouvait sans problème.
-   Peu de personnes veulent en tuer d’autres.
-   Tes travaux sur l’Equilibre prouvent le contraire.
-   Je parle de bonnes personnes ! Des personnes qui souhaitent faire le bien en tuant…
-   Donf. Kane était avec Nicolas les maîtres de ce mouvement, asséna Lena d’une voix douce.
Sephyra assista à la complète éviction de son récent ami. Elle le regarda fixer la jeune femme, les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte. Elle crut un instant qu’il allait pleurer. Le jeune homme de son côté vécut une brève réminiscence. Lors de son voyage en train avec Hunter ; la venue de Rika et Loth ; et Loth qui leur avait expliqué que leurs deux organisations étaient sûrement liées ; ils les avaient amenés à Station Square. Là où les grandes pontes se cachaient : Kane et Nicolas. Leurs patrons. Et à la lueur des explications de Lena, il n’avait pas fait le rapprochement avec cette scène, qui lui semblait dater de plusieurs années en arrière. Il s’était passé trop de choses.
-   Donc leur organisation était un leurre, résuma doucement Sephyra en s’approchant d’eux.
-   Oui, répondit Lena en regardant la roussette. Kane savait depuis le début où il voulait en venir.
-   Dans ce cas, pourquoi votre patron à vous, ce Nicolas, a voulu nous tuer ? Si Kane et lui étaient amis, Kane aurait tout simplement pu leur interdire de faire quoi que ce soit. Ou leur cacher. Je ne sais pas… mais faire en sorte de ne rien faire, justement.
-   Je n’en sais rien, rétorqua faiblement Lena en secouant la tête. Ce qu’on peut conclure, c’est que votre mort n’était pas indispensable à ce plan, puisque la Porte est ouverte.
-   Et que nous sommes encore là.
-   Oui. Je ne sais pas. Peut-être y a-t-il encore quelque chose qui m’échappe. Un détail qui rendrait toute cette histoire compréhensible.
-   Existe-t-il un moyen de refermer cette Porte avant… avant la fin ? demanda Donf d’une voix un peu rauque.
Lena hocha la tête négativement.
-   Pas à ma connaissance. Une fois le rituel mis en place, il y a un temps de latence de quelques jours…
-   Pourquoi ? demanda à son tour Sephyra.
-   Je ne sais pas, répéta Lena en baissant la tête.
-   Peut-être… pour laisser aux personnes habitant ce monde le temps de se repentir, tenta Donf en souriant faussement.
Il ne semblait pas croire à ses paroles, même si une partie de lui espérait de tout son cœur qu’il y ait une part de vérité dans ce qu’il considérait comme une absurdité naïve.
Il ferma les yeux et pensa à la personne qui comptait plus que tout pour lui. Son cœur tambourinait très fort dans sa poitrine.

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Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Janvier 07, 2013, 07:56:12 am
J'aime bien ce chapitre. J'ai l'impression de retrouver un peu plus de l'esprit ND d'avant (ça fait vieux con ce que je dis XD).
Plus sérieusement, ça m'a permis de me remémorer plein de chose sur l'histoire, et ça répond ENFIN à un certain nombre de questions.
La forme est bonne aussi, ça se lit tout seul.
Pas de remarques négatives à faire cette fois-ci, j'ai pas repéré de fautes ou de choses choquantes.
Vivement la suite. :)


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Janvier 10, 2013, 11:49:59 am
Content que cette partie ait pu te plaire, Hawk : )
Oui on commence ENFIN à avoir un peu de réponses !... Mais pas trop non plus. *SBAF

Comme vous l'aurez remarqué, je poste donc aujourd'hui, par peur de ne pas avoir le temps de le faire samedi.
J'en ai profité pour refaire un planning, l'ancien étant vétuste - je ne pensais pas morceler ce chapitre 34 en autant de posts.
J'en ai donc tiré une conclusion pour vous : mieux vaut une lecture agréable, courte mais régulière, qu'un gros pavé à se manger de force pour avoir l'impression d'avancer.
De toute façon, nous approchons à grands pas de la fin !

J'en profite également pour remercier les lecteurs non inscrits sur ce forum - j'en connais deux, qui même s'ils ne postent pas ici parviennent à me faire part de leur avis via l'immensité du net. Merci à vous ! Pour ceux qui aimeraient me contacter autrement, je rappelle mon adresse mail : [email protected]. N'hésitez pas !

Avant-dernière partie de ce chapitre 34, la dernière sera postée samedi prochain donc.
Elles se composent toutes deux de 4 ou 5 pages word, ce qui vous permet une lecture facilitée.

A la semaine prochaine !








Ce n’était pas un après-midi comme les autres au port de Judia. Les mouettes ne volaient pas en piaillant autour des mâts, les rares vacanciers tardifs – des retraités pour la plupart, qui évitaient les foules d’été – ne se baladaient pas sur le bord de la plage avec leur gilet sur les épaules pour contrecarrer le vent d’automne qui déferlait sur la côte. Une année en arrière, c’était le tableau qui se serait brossé aux yeux du détective et de son ancien mentor. Mais Jack Olwen et Van Singhel n’eurent droit qu’à la vision d’une ville côtière muette et austère. Volets fermés, boutiques grillagées, les bateaux, amarrés aux pontons, ballotant tranquillement en quelques clapotis discrets sur la mer calme. En fond sonore, les vagues venaient régulièrement et timidement lécher le ressac en laissant leurs remous barbouillés d’algues sur le sable mouillé.
Les deux hommes sortirent de la voiture et boutonnèrent leurs manteaux jusqu’au col. Ils s’avancèrent sur le petit chemin qui surplombait la plage d’un muret composés de vieilles pierres ; Jack en s’allumant une cigarette, Singhel en s’appuyant sur sa canne. Et le bruit de leurs pas et du bout métallique sur les pavés mouillés par le crachin marin de la nuit dernière semblaient faire écho à la ville morte d’où ne provenaient aucun son, aucun mouvement. Au loin, la brume empêchait d’apercevoir l’horizon.
Ils gagnèrent après un petit quart d’heure de marche le port en tant que tel, le vrai, le grand, où étaient construits les plus grands bâtiments et amarrés les plus gros navires ; la section « marketing maritime » de la petite ville. Par chance, quelques hommes semblaient travailler dans les grands bâtiments ouverts – avec peu d’ardeur, certes, mais au moins étaient-ils présents. Jack et Singhel s’avancèrent.
-   Le ferry ? leur répondit un des travailleurs en salopette, tout en continuant de décharger les plaquettes en bois qui lui parvenaient sur un tapis roulant. ‘Passe pas avant ce soir. Il a pris du retard le bougre, ‘comprenez, avec tout ce qui se passe en ce moment.
-   A quelle heure pourrons-nous le prendre exactement ? demanda Singhel de sa voix chantante.
-   Dix-huit heures m’sieur. Z’êtes pas du coin vous, j’parie. Si vous voulez attendre au chaud, y a le café du coin, où on va toujours avec les collègues. Le Quai des brumes, qu’il s’appelle. Vous le trouverez en continuant votre chemin le long de la rive, sur vot’gauche. Pas très loin. De bonnes crêpes qu’ils servent, pour sûr !
-   Le temps sera clément pour le voyage, cette nuit ? demanda à son tour Jack.
-   Vous savez, c’est pas nous qui décidons de quand sera que la mer sera bonne à prendre. Vous connaissez le refrain : « c’est pas l’homme qui prend la mer…
-   … c’est la mer qui prend l’homme », oui, acquiesça Singhel. Nous verrons ce soir avec le capitaine.
-   C’est le mieux à faire pour vous, conclut le travailleur en se passant un revers de main sur son front.
Jack et Singhel remercièrent l’homme, qui hocha la tête en signe d’adieu. Ils reprirent leur chemin et trouvèrent rapidement le café. Ils prirent une table près de la fenêtre, commandèrent à déjeuner et mangèrent silencieusement, le regard et l’esprit perdus tous deux dans la contemplation de la mer.
-   Jack, puis-je vous poser une question ? demanda doucement le vieil homme après qu’on leur eût apporté leur café.
-   Bien sûr, professeur.
-   Pourquoi ne m’avez-vous pas appelé après notre aventure contre cette femme revenue d’outre-tombe, lorsque Olivia a commencé à montrer des signes de ce que vous appelez sa folie ?
-   Vous savez, Professeur…, répondit Jack en touillant son café, après avoir réfléchi quelques secondes. Vous savez, après ce que nous avons vécu avec cette Lucia, j’étais… J’étais vide. Concrètement. Je ne savais plus quoi penser du monde, de la vie… Cette parenthèse a bouleversé tout ce en quoi je croyais.
-   Je peux comprendre, mon ami. Mais vous avez su faire front.
-   Pas au début. En fait, même aujourd’hui, j’hésite à m’avouer que tout cela s’est réellement passé. Je dois vous confesser qu’au sortir de cette aventure, j’avais peur de vous. Je ne voulais plus avoir aucun lien avec cette histoire.
-   Vous vouliez oublier.
-   Oui.
Singhel porta la tasse à ses lèvres.
-   Donc, lorsque Olivia a commencé ses crises, vous avez tout d’abord évité de prendre le problème au sérieux.
-   Tout à fait. Je pensais que c’était sa propre réaction de rejet à la suite de ce que nous avions vécu. Puis, quand ça a commencé à devenir de plus en plus sérieux…
-   Vous avez mis de la distance entre elle et vous.
Jack garda le silence quelques instants en contemplant l’horizon brumeux. Une métaphore de son état d’esprit, à cet instant. Il devait bien l’avouer. Il ne l’avait pas aidée. Il l’avait abandonnée.
-   Oui…, finit-il par dire tout bas, presque honteux. Oui. Je me suis éloigné d’elle. Petit à petit. Un pas après l’autre. J’avais peur que tout ça ne ressurgisse. J’avais l’impression qu’une partie de cette Lucia était restée en Olivia. Et lorsqu’elle me réveillait en sursaut, en pleine nuit, en faisant ses sempiternels cauchemars, j’avais l’impression de revivre la même horreur qu’auparavant. Oui. J’ai pris peur.
-   Vous n’avez pas à vous en vouloir, Jack. Votre réaction était humaine. Tout le monde aurait pris peur.
Le détective hocha la tête en silence, pas sûr de lui cependant.
-   Je regrette simplement que vous n’ayez pas fait appel à moi, reprit Singhel sans montrer de méchanceté.
-   J’avais vraiment peur. Je voulais arrêter tout ça. Je n’ai pas voulu voir que le problème d’Olivia était d’ordre spirituel, je ne voulais pas l’accepter. Alors j’ai pris la décision de la sauver de la manière la plus pragmatique possible.
-   Vous l’avez faite interner, conclu le vieil homme.
En fermant les yeux, Jack pouvait encore revivre la scène. Elle n’avait en rien perdu de sa réalité, et les détails les plus infimes venaient encore le hanter parfois dans son sommeil. Ses cernes qui soulignaient les insomnies à répétition dont elle était victime, ses longs cheveux noirs d’ébène mal coiffés, ses mouvements lents et ratatinés et son corps tassé, recroquevillé dans la douleur et la peur. Il n’en pouvait plus. Il avait quitté la police pour elle, pour ce qu’il avait entrepris d’accomplir à ses côtés, et il avait le sentiment qu’elle l’abandonnait. Ce n’était pas sa faute, non, bien sûr ; elle ne voulait pas. Elle était victime. Et il ne voulait plus être le veilleur de ses longues nuits de terreur. Il en était incapable. Physiquement et mentalement, il avait un nouveau statut à défendre pour sa vie ; pour leur vie. Il était devenu détective. Et ce maléfice dont elle était victime lui dévorait toute son énergie. Pour son bien, pour leur bien… il devait la faire soigner. Loin de lui.
« Où on est ? » avait-elle demandé d’une petite voix faible en entre-ouvrant les yeux lorsqu’il s’était garé. Il n’avait pas répondu. Il avait enlevé sa ceinture, puis la sienne. Elle avait répété sa question en le regardant faire. Un ton insistant dans la voix. Cela l’avait un peu mis en colère. « Tu ne vois pas que je fais ça pour toi ? » avait-il envie de lui répondre. Il avait ouvert sa portière, était descendu du véhicule. Elle l’avait appelé, une note de détresse maintenant, dans la voix. Elle comprenait qu’il se passait quelque chose. Dehors arrivaient déjà les deux infirmiers. En blanc. « Mon dieu, comme c’est stéréotypé », se rappelle-t-il avoir pensé en leur serrant la main. Question de politesse. Ils avaient fait le tour de la voiture, avaient ouvert sa portière à elle. Elle leur avait demandé qui ils étaient. Quand ils l’avaient forcée - doucement, certes, mais forcée quand même - à se lever, elle leur avait demandé « qu’est-ce que vous faites ? ». Puis : « Jack ? qu’est-ce qu’il se passe ? Jack ? ». Elle répétait son prénom. Peut-être pensait-elle que le simple fait de le dire encore et encore allait lui apporter du réconfort. Comme pour se dire que tout ceci était bien réel. Lorsqu’ils avaient commencé à l’emmener, en la tenant serrée entre eux deux, vers l’entrée de l’hôpital ; quand elle avait commencé à comprendre que Jack ne venait pas, ce n’était plus la détresse qui coulait de ses mots : c’était la peur. « Jack ! Jack ! Lâchez-moi ! Jack, ne me laisse pas ! ». Ils l’obligeaient à marcher droit devant elle en la tenant des deux côtés, mais elle se débattait pour tourner la tête de l’autre côté, vers Jack Olwen, qui restait immobile à côté de la voiture. Il ne la suivait pas. « Jack ! Ne me fais pas ça ! Jack ! ». Elle se débattait avec l’énergie du désespoir. Et elle était pathétique avec ce semblant d’énergie qu’elle essayait en vain d’avoir dans ses mouvements ; une énergie qui la quittait depuis qu’elle était sous l’emprise de sa folie. Les deux gorilles en blancs n’avaient aucun mal à la faire avancer. Et Jack resta un long moment encore après qu’ils furent entrés à l’intérieur. Même si ses cris n’étaient plus là, ils résonnaient encore dans sa tête.
Et dans sa mémoire. Toujours. Aujourd’hui encore.
Jack se passa une main sur les yeux. La migraine revenait.
Avait-il fait le bon choix, ce jour-là ? Il avait tenté de se dire que oui. Il avait essayé de se convaincre. C’est mieux pour elle. Elle allait être soignée. Elle irait mieux. Mais lui ? N’était-ce pas aussi, et peut-être avant tout, même s’il ne voulait pas se l’avouer, pour lui qu’il l’avait internée ? Pour reprendre sa tranquillité, pour arrêter de voir son énergie se consumer dans le mal d’une autre ? Pour ce qu’il s’en était passé par la suite, cela n’avait rien changé… Il avait passé des nuits d’insomnie à s’en vouloir, puis à se convaincre, avant de se remettre en question encore une fois. Pleurer, hésiter, se mettre en colère contre elle, même parfois. Bon sang, c’était pourtant vrai ! Il n’avait pas à assumer une telle maladie ! Qu’y pouvait-il ?
Mais le fait est qu’il n’avait jamais vraiment retrouvé un sommeil sain. Il avait repris le travail. S’était fait une clientèle, avec des efforts et de la persévérance. Il ne s’était jamais retiré cette histoire de la tête – ce n’était pas faute d’essayer, mais comment oublier sa voix chargée de peur, ce regard empli de terreur à l’idée de s’être fait trahir par celui qu’elle aimait ? Il avait vécu, simplement, à côté. Et les années étaient passées.
Jusqu’à cette affaire. Une affaire en or, d’après Nestor. Un coup de pouce pour lui, en tant qu’ancien collègue. Il avait mis la main sur un dossier non classé. Et l’avait remis à Jack. « Si tu réussis à faire le point là-dessus, c’est une autre clientèle que tu auras, crois-moi. Et plus des femmes trompées qui te demanderont de suivre leur mari pendant des jours pluvieux. Un coup à choper des pneumonies, ça. Non, mon pote, cette fois c’est la gloire. Fonce. »
Il avait foncé. Et s’était retrouvée nez à nez avec Lucia. Le cauchemar du passé. La hantise des vieux jours. Une vieille cicatrice qui se réveille, à un endroit du corps qu’on ne peut pas gratter. Une démangeaison insupportable.
Cette fois-ci, il n’avait pas eu d’autre choix : il avait rappelé Van Singhel.

Le vieux professeur avait écouté l’histoire sans dire un mot.
-   Mon pauvre ami, déclara-t-il au bout d’un temps interminable, avec beaucoup de compassion dans sa voix.
-   Voilà pourquoi, Professeur, conclut Jack d’une voix enrouée en fixant sa tasse vide. Voilà comment tout s’est passé.
-   Jack, le rassura le vieil homme en lui tapotant affectueusement le dos de la main. Vous avez cru faire ce qu’il était bon de faire. Vous le savez, et j’en suis sûr. Ne vous en voulez pas. Vous aviez les bonnes intentions.
-   Mais pas les bonnes manières de procéder.
-   Certes…
-   Où croyez-vous qu’elle soit ? Demanda Jack après un silence lourd, en relevant ses yeux cernés sur Singhel. Avez-vous une idée de ce qu’elle fait, de ce qu’elle est devenue ? Est-elle sortie de l’hôpital ?
-   Je pense effectivement qu’elle en est sortie. Mais pas de la bonne manière.
-   Comment ça ?
-   Je ne saurais vous dire exactement ce qu’elle fait, où elle est et pourquoi, ni ce qui lui est arrivée. J’ai quelques hypothèses, et pour être honnête avec vous, elles ne sont pas très bonnes. Mais sans argument valable, je ne veux pas vous faire souffrir pour rien. De grâce mon ami, veuillez me comprendre ! il faut maintenant tenter par nous-même d’avoir des réponses fiables à ces questions.
-   Croyez-vous, Professeur… qu’Olivia soit, d’une manière ou d’une autre, liée à ce qui se passe ces derniers temps ? A cette affaire que je tente d’élucider ?
Van Singhel fixa son ancien compagnon d’aventure dans les yeux.
-   Oui.
Il regarda au dehors et contempla la brume au loin qui s’épaississait au fil des heures.
-   Oui, mon ami. Je le crains fort.

*****
***

Ils s’étaient séparés sans vraiment dire quoi que ce soit. Chacun dans son coin et un coin pour chacun pour ruminer, digérer, accepter. Lena dans sa chambre, Donf dans un fauteuil, dans une grande salle en compagnie de Sephyra, qui buvait lentement un thé.
Pour elle, les dernières révélations s’étaient bien vite estompées en ce qui concernait le dramatique de l’histoire. Tous mourir… Et puis quoi encore. Non. Athem était déjà mort. Jaël également.
Mais elle était persuadée que c’était en mourant dans ce monde ci qu’elle les rejoindrait dans l’autre. Point final.
L’envers du décor. Un foutu miroir. Ce monde était faux, archi-faux, composé de lambeaux de réalité épars, additionnés ici et là, placardés sur les murs, un océan d’ondulations illusoires et un état semi-végétatif où la plupart des personnages de ce mensonge se contentaient de vivre et d’agir comme il était écrit. Sans se poser de questions. Mais la faille se trouvait là : redevenir conscient de ses mouvements, de ses questionnements.
Parce qu’une fois qu’on se demandait comment tout cela pouvait être crédible, c’était à cet instant qu’on comprenait que tout le reste était faux. Détruire ce monde ? Tant mieux. Et après ? Il n’en restait rien dès le début, de toute façon. Des glaçons friables, de la glaise à l’état pur, qu’on avait façonné patiemment pour donner forme et vie à des ombres. Et on avait fait croire à ces ombres qu’elles étaient les identités réelles de leur propriétaire.
Mensonges. Manipulations.
Sephyra ne se posait qu’une seule question : comment rejoindre l’autre monde ? Le vrai, le seul. L’unique. Celui où l’attendait tout ce qui lui était le plus cher. Elle avait une vague idée de comment elle s’était retrouvée dans celui-là. Pas de souvenir après son combat final. Tout vu. La lumière aveuglante qui les avaient submergés était la principale responsable de son altération. Elle repensa à Caëla, Seneka et aux autres. Des habitants d’une autre planète, un autre monde encore. Etaient-ils sérieux ? Etait-ce vrai ?
Existait-il encore un autre monde en plus du sien, une autre époque, d’autres coutumes, d’autres croyances ? Et si, dans la lumière, Seneka et les autres étaient repartis dans leur monde à eux, tandis que Sephyra plongeait dans ce miroir atroce et sans vie ? Il lui fallait savoir où se trouvait ce qu’ils appelaient la « Porte ». Instinctivement, elle se dit qu’elle était peut-être l’unique moyen de revenir dans la réalité.
C’était le but d’une porte, non ? Ouvrir sur un autre monde. Un chemin, une lueur.
Elle en était là de ses pensées, songeant à retrouver Lena dans sa chambre pour le lui demander, lorsqu’un garde s’approcha d’elle, visiblement inquiet et pressé. Il se courba rapidement devant elle.
-   Ma Reine, pardonnez-moi de vous déranger. Votre invitée a fait un malaise dans sa chambre.
-   Lena ? Que s’est-il passé ? demanda aussitôt Sephyra en se levant.
Derrière le garde, Donf fit de même, ayant entendu les paroles du loup.
-   Une personne s’occupait de faire le ménage dans la pièce d’à côté lorsqu’elle a entendu un bruit sourd. Quand elle est entrée dans la chambre, elle a découvert votre amie allongée par terre. Il y avait du sang, rajouta le garde avec une moue alerte.
-   Alertez le médecin immédiatement.
Le garde se courba de nouveau et repartit au trot pendant que Sephyra et Donf gagnèrent rapidement la chambre de Lena. La louve qui s’occupait de faire le ménage était encore là, au chevet. Aidée du garde, ils l’avaient allongée sur son lit. Il y avait par terre, près du lit, une petite flaque de sang presque noir, mélangé à une substance verte. De la bile.
-   Je vais nettoyer tout de suite, Madame, dit la louve en se levant immédiatement lorsque Sephyra entra la première dans la pièce.
La roussette acquiesça sans vraiment faire attention. Elle était bien trop occupée à fixer le pantalon de Lena. Il s’y trouvait une grosse tache sombre entre les jambes. La louve avait pris soin de nettoyer la commissure des lèvres de Lena. Elle avait vomi.
-   Elle a saigné de…, commença Donf en s’avançant avec Sephyra auprès du lit.
-   Apparemment.
-   Merde…
Le médecin arriva quelques minutes plus tard, un peu essoufflé. C’était un loup massif, pas corpulent mais large d’épaule, au regard dur et impénétrable. Dû à son âge et à son statut, c’était une personne respectée dans le village, et il avait cette façon directe et franche de parler sans toutefois se montrer bourru. Il hocha la tête en signe de respect pour sa Reine avant d’examiner la jeune femme allongée sur le lit. Il lui ouvrit les paupières, fit jouer une allumette devant ses yeux. Il l’ausculta ainsi rapidement, en silence.
-   Bon, le pire est passé, semble-t-il.
Il se retourna vers Sephyra et Donf.
-   Je vais devoir l’examiner un peu plus sérieusement. Ma Reine, si vous et votre ami vouliez bien sortir de la chambre le temps que je m’exécute…
-   Bien entendu.
Ils refermèrent la porte de la chambre. La louve ressortit peu de temps après eux, le museau livide. Elle s’inclina devant Sephyra puis repartit dans le couloir. Donf se laissa tomber contre un mur. Sephyra attendit en croisant les bras, visiblement plus inquiète que ce qu’elle aurait souhaité montrer.
-   Ce matin j’ai vu qu’elle n’allait pas bien, commença-t-elle. Quand elle s’est levée elle avait l’air d’avoir mal au ventre. Je lui avais dit d’aller voir notre médecin.
-   Ça devait couver depuis un petit moment. Quand tu étais à l’hôpital, j’avais discuté avec elle, sur le toit. Il me semble que pendant que nous parlions, elle se passait parfois une main sur le ventre, oui. Je n’avais pas remarqué… J’espère que ça va aller, reprit-il après un petit moment.
A ce moment-là, le médecin entrebâilla la porte.
-   Excusez-moi ma Reine. Je vais avoir besoin d’un peu plus de temps, vous feriez mieux d’aller patienter de manière plus confortable. Et voudriez-vous demander à quelqu’un de me ramener mes affaires ?
-   Bien sûr. De quoi avez-vous besoin ?
-   Des instruments gynécologiques.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Coco le Janvier 10, 2013, 08:31:04 pm
PS Zalosta : Katejina c'est un fake, comme le gâteau. *Meurs

THE KATE IS A LIE.
...M'enfin, c'était trop tentant quoi ;o; *PAN*

Allez bref, revenons à la fic, je vais faire un peu vite (compte tenu de tout ce qui a été dit précédemment par les autres... enfin bref) en précisant déjà que ça fait plais' d'avoir la suite depuis quelques semaines (et encore, une lecture progressive vaut mieux qu'un énorme pavé direct sans fin comme tu le dis >>)... j'ai été pas mal troublé par cette succession d'évènements (un peu trop brusques et directs par moment, du moins au moment où les toutes premières pages de la suite ont été postés... mais on va pas chipoter pour ça hé ^o^ *PAF*) mais tout en gardant cette oeil attentif au déroulement de la trame qui tend à donner progressivement les réponses à tout ce "ramdam" , rapprochant de plus en plus tous les "pions" essentiels, et pour ainsi dire en arriver jusqu'à l'épisode final... wait and see donc. >3>

Juste un truc quand même : la scène de destruction d'Ycanesca m'a étrangement rappellé le film "2012", du moins dans le déroulement de l'action... j'devrais p'têt changer mes préférences cinématographiques en fait...(hahaha même pas vrai, ce film reste un sacré nav*PAN*)

En bref, conclusion du chap' la semaine prochaine; en fait c'est pas si mal que ça le fait de poster régulièrement une partie par semaine, ça permet de nourrir notre petit cerveau histoire de s'imaginer toutes les probabilités quant au suivi du déroulement de l'intrigue (et même les probabilités les plus improbables... INCOMPATIBILTÉ ENTRE DEUX TERMES, WOUHOU o3O *BLAM*)

...Mine de rien (également), j'y repensais : tu prend encore des illustrations liées à la fic ? 'Fin j'te dis ça mais y'a une des scènes qui m'a tellement "inspiré" (l'intro de la partie 3 de ce chap' donc) que j'en ai fait un petit dessin (disons plutôt "croquis bien poussé" hein XD)... et si tu es d'accord je la ferai en plus "propre", m'enfin c'est toi qui a le dernier mot dans tout ça >DDDD


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Janvier 11, 2013, 11:02:05 am
J'ai conscience que les événements doivent s'enchaîner brusquement depuis la reprise, vous n'étiez pas habitués à ça auparavant. Je m'en excuse.
Feurnard le dit bien : ND est trop fleuve, et il a raison. Ce récit est beaucoup trop long pour ce qu'il est au final. Et surtout, il contient beaucoup trop de personnages parasites qui n'avaient rien à foutre là pour le fil conducteur "principal" (même si j'adore les fils secondaires dans un bon roman, personnellement). Trop de quelque chose tue ce quelque chose, n'est-ce pas ?
*Soupire* Parfois je me dis qu'il faudrait que je fasse une version édulcorée des passages inutiles, pour ce forum. Mais de vous à moi... C'est un trop gros travail et j'avoue que je n'en ai pas la motivation...

Enfin en tout cas merci, Coco, c'était un super commentaire que tu m'as pondu !
Une analyse intéressante, qui va dans le bon sens sans creuser trop loin... tu fais bien car à mon avis, personne ne pourra jamais deviner le final d'une histoire aussi compliquée :'D (et ce n'est pas par vantardise, mais par honte que je dis ça : je voulais au départ écrire quelque chose qui pourrait faire comprendre aux plus attentifs ce qui se passerait à la fin ; j'ai échoué).

Bref je te réponds tout de suite sans attendre pour te dire que oui, je prends toujours les petits dessins qui me font toujours aussi plaisir ! N'hésite pas à me filer ce que tu as, dans une forme ou dans une autre, qu'importe, toi seul est inspiré : )
Entend par là que je ne te demanderai pas de le faire en couleurs ou quoi que ce soit, c'est à toi de voir, pour résumer. Je suis déjà suffisamment content que ce que j'écris puisse t'inspirer !
Je vous réserve d'ailleurs une bonne surprise pour la fin de ce récit concernant également tous ces dessins, parce que oui, mine de rien, y en a quand même un sacret paquet maintenant !

Si vous voulez faire partie des crédits, à vos crayons ! *Meurs


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Janvier 19, 2013, 09:33:14 pm
Désolé pour le petit retard, je passe en vitesse vous poster la suite !
Donc suite et fin du chapitre 34, enfin ! Je vous laisse savourer, pour ma part je retourne somnoler dans mon petit week-end sagement mérité.
Bonne lecture, et à la semaine prochaine !






Ils attendirent de longues minutes, en silence. L’après-midi touchait à sa fin, et avec la saison, le soleil se couchait de plus en plus tôt. Le ciel se colorait d’orange lorsque le médecin revint en s’essuyant les mains dans un mouchoir. Il venait de se les laver.
-   Le pire est passé, dit-il directement. Je me suis occupé du plus grave.
Il tendit une petite feuille à Sephyra ainsi que quelques boîtes de médicaments.
-   Vous devriez demander à quelqu’un de s’occuper d’elle pour le traitement, je vous ai noté les doses et les heures sur le papier. Et il faudrait que cette personne passe régulièrement dans la chambre s’assurer que tout va bien.
-   Que s’est-il passé exactement ? Demanda Sephyra.
-   Hémorragie vaginale. Elle a attrapé une sale infection.
-   Comment ?
-   Je ne pourrais pas le dire. Il y a beaucoup de moyen pour qu’une femme soit atteinte d’une infection de ce niveau. Toilettes publiques, mauvaise hygiène corporelle, rapports sexuels… Toujours est-il que ça couvait depuis un moment. Elle devait souffrir depuis quelques temps, mais elle n’a rien fait. Ça s’est empiré. Et ça a donné ce qu’il s’est passé.
-   Et… donc, reprit Donf, vous avez fait ce qu’il fallait ? Il n’y a plus de problèmes ?
-   Je ne suis pas gynécologue, lui répondit le médecin en se tournant vers lui, mais j’ai fait le nécessaire. Je ne pense pas qu’il y aura de nouvelle hémorragie. Le vomissement est dû à la forte nausée qui a accompagné la perte soudaine de sang et enclenché également la perte de connaissance. Ce qu’il faut voir maintenant, c’est l’état de l’infection.
-   En prenant ces médicaments, cela la combattra ? s’assura Sephyra.
-   Normalement, oui. Je vous ai donné de quoi combattre la fièvre et les vomissements, et une gélule pour l’infection en elle-même. Si elle n’est pas très grave, le médicament suffira. Sinon…
-   Il lui faudra voir un spécialiste, conclut Donf.
-   Exactement.
Sephyra remercia le médecin avant qu’il ne prenne congé, ses instruments rassemblés dans une petite sacoche. Elle et Donf se rendirent au chevet de Lena. La roussette posa une main sur le front de la jeune femme, qui dormait profondément.
-   Elle a encore un peu de fièvre.
-   C’est normal, répondit-il. Tu sais, ce dont on a parlé tout à l’heure.
-   Oui.
-   Elle a raison.
-   Comment ça ?
-   On aurait rien pu faire.
Sephyra le laissa continuer. Elle sentait qu’il en avait besoin.
-   On aurait rien changé au fond. On ne peut changer les mentalités en tuant simplement ceux qui font le mal, sans signer aucun acte. Il aurait au moins fallu que nous soyons connus, que nos actions fassent la une des journaux. Là, les criminels auraient pu avoir peur qu’on leur tombe dessus. Et encore… Nous n’étions pas assez nombreux, de toute façon. Lena a raison.
-   Vous avez essayé de rendre ce monde meilleur. Vous avez au moins tenté quelque chose. C’est mieux que de ne rien faire et de se tourner les pouces en attendant que les choses viennent d’elles-mêmes.
-   Oui. J’ai réfléchi à autre chose, aussi. Sur Lena.
Donf s’assit sur la chaise, au chevet du lit. Il s’avança vers Sephyra, sur la confidence.
-   De ce que je sais et de ce qu’elle nous a raconté… Sephyra, tu es certaine que tu n’as pas de sœur ?
-   Sûre. Je n’en ai aucun souvenir. Et c’est Zalosta qui m’a secourue des flammes lorsqu’Euresias a été attaquée. Elle m’a assuré qu’il n’y avait personne d’autre à mes côtés. Pas d’enfant.
-   Zalosta… ? Notre Zalosta ?
-   Oui. Elle n’est pas… « normale », dirons-nous.
-   Oui, ça je le savais déjà, mais de là à… Enfin bref. Donc, tu es vraiment certaine de ne pas avoir de sœur.
Sephyra acquiesça une ultime fois, sûre d’elle. Donf jeta un coup d’œil à Lena, qui semblait dormir à poings fermés.
-   Sephyra, écoute. Je pense que Lena n’existe pas.
-   Quoi… ?
-   Tu l’as entendue. On a créé ses souvenirs. On l’a manipulée pour qu’elle te tue.
-   Et pourquoi elle n’existerait pas ? Elle est bien là, sous nos yeux. Il y a même son sang à côté de tes pieds. Elle est bien vivante.
-   Je parle de son identité. Elle m’a raconté qui elle était. Le corps que tu vois ne lui appartient pas, Sephyra. C’est celui d’une autre femme.
Sephyra se prit le museau d’une main.
-   Attend, mais qu’est-ce que tu me racontes, là…
-   Je t’assure que c’est ce qu’elle m’a raconté. L’autre femme s’appelle Olivia, et elle, elle est bien humaine, bien vivante. C’est elle qui est venue me parler hier soir. Pas Lena. Olivia.
-   Schizophrène ?
-   Ça dépasse la maladie. Non, écoute. L’esprit de Lena, ou ce qui fait en tout cas l’essence de l’identité appelée Lena, vient d’une invocation, ou d’un truc du genre. Olivia m’a raconté qu’on l’avait faite participer à un rituel, où elle était allongée par terre, nue, dans la nuit. Des gens l’entouraient.
-   Ils ont créé une identité ? Mais… C’est impossible !
-   Pourtant c’est ce qu’il semble. Ecoute-moi jusqu’au bout : Olivia m’a dit que lorsqu’elle était allongée, il y avait de l’herbe partout. Et un peu plus loin des arbres brûlés. Calcinés, Sephyra. Un incendie, ça ne te rappelle rien ?
-   Euresias… ?
-   Ce serait une des réponses pour lesquelles elle se prendrait pour ta sœur. Ils ont peut-être réussi, par un moyen un peu ésotérique, à amener des ressentis, des souvenirs, des images vécues par une roussette avant l’attaque de votre île.
-   Nom de Dieu…, jura Sephyra. Non, attend… Ça ne colle pas. Lena – ou Olivia, n’importe -, elle a des ailes, Donf. Je les ai vus sortir de son dos. De vraies ailes de roussette, de vrais os, pas en plastiques, eux non plus. Et elle vole avec. Elle vole même très bien.
-   Une malformation, peut-être… Non, une malformation n’irait pas jusqu’à construire des ailes. Encore moins à un point où elles fonctionneraient. Peut-être que lors de ce rituel ils ont fait plus que de ramener des souvenirs…
-   J’ai du mal à y croire.
-   Pourtant crois-moi, il y a bien deux esprits distincts dans ce corps. Elles ont chacune leur propre voix et leurs propres ressentis.
-   La schizophrénie est une maladie scientifique, Donf.
-   Qui ne va pas jusqu’à moduler le timbre vocal à ce point. Ça, ce n’est pas scientifique, Sephyra.
-   Dans tous les cas, tu penses donc que la personne qui s’appelle Lena n’existe pas.
-   Dans le sens où aucun corps ne lui appartient sur cette terre, et où ses souvenirs sont de pures inventions, oui. Lena n’existe pas. Parce qu’elle n’a jamais existé.

Il y eut un silence où ils regardèrent tous deux la dénommée Lena. Elle ne bougeait pas.
-   Donf, Il faut que je te parle de quelque chose, moi aussi.
-   Je t’écoute.
Sephyra s’assit doucement sur le matelas, à côté de Lena. Elle lui jeta quelques coups d’œil de temps en temps, en parlant.
-   J’ai vécu beaucoup de choses entre-deux. Tu sais, l’introspection dont elle parlait.
-   Oui. Le truc qui vous a fait revivre des souvenirs.
-   Voilà. Ça, et des rêves. Mais ce n’était pas que des rêves. Je pense que c’était une sorte d’intuition. Un message caché, qui ne pouvait se faire que dans un rêve.
-   Au moment où tu étais inconsciente.
-   Oui. Tout ça fait que j’ai aujourd’hui ma propre idée sur ce qu’il se passe. Un truc encore plus important que ce que Lena nous a appris tout à l’heure.
-   A quoi est-ce que tu penses ? demanda Donf en fronçant les sourcils.
Sephyra prit une bonne inspiration avant de se lancer ; elle le devait. Il pouvait la prendre pour une folle complète si elle ne lui expliquait pas en bons termes ce que ce monde lui inspirait.
-   Je pense que ce monde est faux, Donf.
Elle le regarda, guettant un sourire, une grimace, une lueur dans les yeux, une étincelle dans le regard ; quelque chose, n’importe quoi qui montrerait qu’il prenait en considération ce qu’elle venait de dire. A la place, elle ne lut en lui que l’initiative qu’il lui donnait de continuer. « Je ne peux pas juger sur si peu de choses », semblait dire son regard. « Va au bout de tes pensées, et je te dirai ce que j’en penserai.
-   Comme je te le disais, durant l’introspection – appelons cela comme ça – et mes « rêves », j’ai vécu et entendu beaucoup de choses qui le prouvent. Je me suis vue dormir, tranquillement, sur un lit, seule. Avec l’impression que personne d’autre que moi ne pouvait me réveiller. Une voix durant l’introspection m’a raconté que la plupart des choses étaient fausses également, depuis la fin de la guerre. Nelson a été jugé, c’est bien ça ?
-   Oui. Jugé et condamné à mort par le peloton d’exécution.
-   Au début, avant cette introspection, je pensais y avoir assisté. Je pensais être revenue à Anethie, m’être mariée à Athem. La voix m’a fait comprendre que tout n’était qu’une illusion. La bague est fausse, les souvenirs sont faux. Je ne suis jamais revenue, Donf !
Sur ces mots, le  jeune homme se leva, chercha dans la poche arrière de son jean et en retira l’alliance. Il la prit entre deux doigts et la montra à Sephyra.
-   Donc, ça, c’est faux ?
-   Oui.
-   Pourtant elle n’est pas en plastique.
-   Tout a été calculé, Donf. On m’a manipulée pour que je croie à toute cette histoire. Elle est peut-être en or, cette bague, ça ne change rien. Je ne me suis jamais mariée. Je n’en ai aucun souvenir !
-   Et quel est le lien entre tes souvenirs manipulés et le fait que ce monde soit faux ?
-   Je l’ai compris pendant ces rêves. C’était en plusieurs étapes, si tu veux. On m’a montré, palier après palier, que tout n’était que mensonge. De mon histoire, pour commencer, jusqu’à la réalité de ce monde.
Donf se leva. « Suis-moi », dit-il. Ils quittèrent la chambre et sortirent du palais.

Le jeune homme l’amena jusqu’à la tombe d’Athem et de Jaël. Il lui montra plus précisément cette dernière.
-   Avant la fin de la guerre, est-ce que cet enfant était déjà né ?
-   Non, répondit Sephyra en percevant ce que Donf voulait lui faire comprendre. Mais…
-   Donc il est né après la fin de la guerre.
-   … Oui…
-   Tu es sûre qu’il s’agit de ton enfant ?
-   Oui.
-   Il ne s’agit pas d’un enfant qu’Athem aurait eu avec une autre… ?
-   Non. Il n’aurait jamais fait ça.
Quand elle prononça ces paroles, elle imagina ses conséquences et cru perdre pied un instant. Elle était partie pendant un long moment. Et si Athem, pendant ce temps, était tombé amoureux d’une autre…
-   Non. C’est mon enfant, asséna Sephyra en secouant le museau.
Son instinct maternel le savait.
-   Bien, reprit Donf. Donc, tu es forcément revenue après la fin de la guerre pour le concevoir, Sephyra. Je ne vois pas d’autre explication, termina-t-il d’une voix plus douce.
La roussette resta silencieuse. Elle savait quoi en penser : Donf ne la croyait pas. C’était acquis. Elle était sûre de ce qu’elle pensait, il n’y avait pas d’autre moyen. Et si ce n’était qu’une question de conception, alors Jaël n’existait pas non plus. Ce n’était qu’un leurre. Sa tombe pouvait être fausse. Pour l’induire en erreur.
-   Viens, rentrons, l’intima le jeune homme en lui massant affectueusement l’épaule.
Elle le suivit sans démordre de son idée. Tant pis, elle éclaircirait tout ça sans lui. Ce qui lui importait, c’était de retrouver son chez-elle réconfortant, en compagnie de son mari.
Et elle ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour y arriver.

*****
***

Plus de la moitié de la ville d’Yvanesca avait été réduite en morceaux après le passage de l’immense vague. Cette dernière était encore entièrement congelée sur plusieurs centaines de mètres, le long de la ville, et bloquait la vue de l’horizon.
-   C’est du beau travail, reconnut Zalosta en s’approchant du petit groupe.
La fumée du portail se distordit derrière elle. Elle rejoignit en quelques pas ses deux compagnons : Kane, et un inconnu qui portait sa capuche sur la tête. L’ambiance était irréelle, presque magique, avec cette vague entièrement glacée qui surplombait le reste de la ville intacte en pleine nuit – presque le petit matin.
Kane hocha la tête.
-   D’autres villes n’ont pas eu cette chance, expliqua-t-il de sa voix grave et lente.
-   L’ouragan sur le troisième continent ? acquiesça Zalosta.
-   Et le volcan de Piémont sur le premier. Plusieurs centaines de victimes.
-   Ce n’est pas comme si vous ne l’aviez pas souhaité.
L’échidné et l’inconnu gardèrent le silence. Ils contemplèrent quelques instants l’immense vague qui les surplombait.
Le petit groupe s’était donné rendez-vous sur le toit d’une grande surface commerciale, un des rares grands bâtiments qui avaient échappé à la folie destructrice de la nature. Car de ceux qui avaient survécu à la pression de l’eau, certains étaient encore tombés en morceaux par l’amplitude du tremblement qui avait secoué la terre. Yvanesca n’était pas censée connaître ce genre de catastrophe, et de ce fait, la plupart des bâtiments n’étaient pas construits dans le but de survivre à un tremblement de terre.
-   Où est le renard ? demanda subitement Kane.
-   Il a atterri derrière la chaîne d’Helem. De là il a gagné Sya, et il a passé la journée en train pour gagner Helem. En ce moment il tente de rejoindre Anethie à pieds. Savez-vous combien de temps nous reste-t-il avant la fin ? reprit Zalosta.
-   Non, répondit Kane. Personne ne sait. Chaque jour peut être le dernier que nous vivons.
-   Et puisque nous touchons au but, ne serait-il pas temps de tomber les masques, cher inconnu ?
Zalosta se tourna vers l’encapuchonné avec un sourire cynique.
-   Mais tu sais déjà qui je suis, Zalosta.
Une voix douce. Le sourire de la hérissonne disparut. Elle connaissait cette voix. L’inconnu – ou plutôt l’inconnue – rabattit sa capuche et dévoila son museau.
-   Eska… ?
Zalosta la fixa, ébranlée. Cette rencontre du passé raviva en elle bien des souvenirs dont elle croyait que le temps s’était chargé d’effacer lentement et consciencieusement.
-   Ce n’est pas possible, répliqua-t-elle tout bas. Tu es morte.
-   En effet.
La hérissonne eut du mal à détacher son regard de la chatte pour se retourner vers Kane.
-   Qu’avez-vous fait ? lui demanda-t-elle le ton chargé de reproches.
-   Pour elle en particulier ? Rien.
-   Ne mentez pas. Qu’avez-vous fait, Kane.
-   Il te dit la vérité, Zalosta, reprit cette fois Eska.
Elle vint se placer près de l’échidné. Ses yeux reflétaient une réelle sincérité. Zalosta s’avança lentement vers elle et, timidement, approcha sa main de son museau. Eska prit sa main dans la sienne et lui fit toucher sa courte fourrure.
-   Tu es bien réelle…, commenta simplement Zalosta d’une voix triste.
-   Non. Non, Zalosta, je ne suis pas réelle.
-   Mais je peux te toucher, te voir, te sentir. Tu es là, Eska ! Je n’arrive pas à le croire.
La hérissonne tomba dans les bras de son amie. La chatte lui caressa doucement les cheveux.
-   Mais si tu es là, est-ce que Hood…, commença Zalosta.
-   Non.
Eska fixa durement la hérissonne. De manière maternelle.
-   Ecoute-moi, Zalosta. Tu sais ce que ça sous-entend, n’est-ce pas, si je ne suis pas réelle ?
-   Mais…
-   Non. Tu es seule. Depuis ce jour, tu l’es, et tu l’es restée. Aujourd’hui encore.
-   Ne dis pas ça, tu es là !
-   Je ne suis qu’un souvenir, ma Zalo, renchérit Eska d’une voix douce, avec un sourire triste.
Elle continuait de lui caresser les cheveux. Zalosta lui retira sa main d’un geste sec. Ses yeux étaient brillants. Elle fixa Eska, puis Kane.
-   Pourquoi avez-vous fait ça ? demanda-t-elle, pleine de reproches.
-   Il te manquait une pièce du puzzle.
La hérissonne baissa les yeux.
-   Eska n’est pas réelle, marmonna-t-elle. Alors ce monde…
-   Oui, affirma Kane. C’est pour ça. Tout doit rentrer dans l’ordre, maintenant.
Zalosta regarda à nouveau Eska. Telle qu’elle était, cette fois : un vestige, et rien d’autre.
-   La vraie Eska ne se souviendra jamais que nous nous sommes à nouveau rencontrées.
-   Non, admit la chatte.
Elle s’avança et prit la main de Zalosta dans les siennes.
-   Mais il faut que tu saches que Hood et moi n’avons jamais regretté ce que nous avons fait. Une partie de nous continue de vivre avec toi, Zalosta.
-   Comment… comment ça s’est passé. Je veux dire, après.
-   Ils nous ont rattrapés juste après. Nous avons été jugés, comme c’était censé se passer. Mais nous sommes partis le sourire aux lèvres en sachant que toi, au moins, tu t’en étais sortie. Nous avions fait ça pour toi, pour nous. C’était notre vengeance sur leur système.
-   Vous êtes morts par ma faute.
-   Avec ou sans toi, nous aurions été jugés, Zalosta. Tu le sais très bien.
-   Vous êtes morts sans moi…
-   Et nous restons à tes côtés. Depuis toujours.
Zalosta ferma les yeux. Elle avait envie de fondre en larmes dans les bras de son ancienne et éternelle amie. De lui dire, paroles gorgées de larmes qu’elle avait tant d’années retenues, combien ils lui manquaient. Combien elle se sentait seule depuis. Combien elle en souffrait.
Elle aurait préférée mourir avec eux.
Mais cette Eska n’était qu’un mirage. Ses paroles étaient creuses. Tout ce qui faisait sa personne n’était qu’un tour de magie, tout ce qu’elles se disaient n’était que dialogue de sourd.
Car rien ne resterait, dans cette histoire ; celle du temps.
Elle retira doucement sa main de celles d’Eska.
-   Tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire, lui dit Kane.
Zalosta hocha la tête.
-   Tu sais pourquoi tu dois le faire.
-   Oui…
Un portail d’ombre s’ouvrit derrière elle. Elle regardait Eska.
-   Même si rien ne restera de tout ça dans l’histoire en générale et dans la mienne, ce qu’il se passe actuellement restera gravée en toi, Zalosta.
-   Alors faisons ce que nous n’avons pas pu faire avant.
-   Adieu, Zalo, prononça simplement Eska avec son sourire bien à elle.
La hérissonne écrasa une larme. C’était ce visage qu’elle avait toujours retenu d’elle. Si seulement…
-   Adieu, Eska.
Si seulement nous pouvions remonter le temps…
-   Et passe le bonjour à ce crétin de Hood, lança-t-elle avant de se retourner définitivement sur le passé.
Si seulement nous pouvions revivre pour toujours nos bons moments.
Elle entra dans le portail qui se referma sur elle.
Et si seulement en terminant tout ça…

… nous pouvions nous retrouver tous les trois.
La fumée s’échappa dans les airs. Elle ouvrit les yeux. Une larme glissa sur sa joue, se glaça dans la chute et se brisa sur le sol gelé, sous ses pieds.
Devant elle se trouvaient Saïko et Joshua, tous deux surpris. Mais ce n’était pas eux qu’elle regardait. C’était les conséquences qui se trouvaient derrière, et devant. Un souvenir du futur.
-   Désolée, murmura-t-elle.
Dans ses yeux s’alluma la lueur rose. Ses longs pics se levèrent les uns après les autres derrière elle.
-   Cette fois-ci, c’est vraiment personnel.









Je suis invisible mais on me voit.
Je suis immatériel mais on me touche.
Enfin je peux incarner la plus belle chose de ce monde comme la plus cruelle.
Que suis-je ?


l’Amour.
Ad Lunam


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Hawk the Flying Hedgehog le Février 25, 2013, 07:13:18 am
Je sais que je n'ai pas commenté la fin du chapitre 34, désolé, je ne commente pas souvent. Cela ne veut pas dire que je ne lis pas hein, j'ai même une notif par mail pour me dire quand il y a de nouveau sur ce sujet. Et d'ailleurs, ça fait un bon mois que j'en ai pas reçu, de notif. Du coup, je viens demander : elle arrive bientôt cette suite ? :p
C'est pas que ça fait quelques années qu'on attend, mais le coup du retour pour poster 1 chapitre et repartir 3 mois, ça a déjà été fait ici hein ! Fait un peu dans l'original, fait quelque chose de complètement fou et inédit sur ce forum : finit ta fic (*se prend des patates dans laggle par tout ceux qui ont finit leurs fics Xd*).

Non sérieusement Donf, je ne sais pas si c'est les critiques un peu sèches que tu as reçu à ton retour qui font qu'on ne te voit plus depuis 1 mois, ou si c'est juste le manque de temps, mais bon, malgré les critiques, personnellement, j'aimerai beaucoup avoir la fin de ND, et je ne pense pas être le seul.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:10:00 pm
Et bien, la voilà, la fin de cette fic.
Une bonne fois pour toute.
4 Chapitres, et un épilogue.

Ah, au fait, désolé pour les double-posts.
J'en aurais certainement fait beaucoup moins, s'ils n'avaient pas été limités à si peu de signes dans la section fanfic. Depuis le temps que je le dis...







(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)



Donf retira ses lunettes et les posa sur la table de chevet. La lampe était éteinte. Il se trouvait dans la pénombre de sa chambre, les mains moites, tremblants de tous ses membres. Il avait chaud et froid en même temps, et ressentait un léger mais tenace mal de crâne au niveau du front. Il était fébrile ; des étoiles dansaient devant son champ de vision. Elles étaient de plus en plus nombreuses au fil du temps.
Son cœur battait irrégulièrement. Parfois presque plus, le privant d’air ; il manquait de suffoquer à ce moment-là. Parfois très vite, et dans ce cas là une bouffée de chaleur lui donnait de l’hyperventilation. Que ce soit l’un ou l’autre, il s’obligeait à se calmer, à respirer convenablement et à se concentrer sur son rythme cardiaque. « Calme-toi, là, doucement… ».
Mais ce soir, rien n’y faisait. Et il savait au fond de lui ce que cela voulait dire.
Fébrile, donc, il rassembla ses maigres affaires. Il laissa ses lunettes et l’alliance de Sephyra sur la table de chevet. Puis il sortit.
Les couloirs ne semblaient plus être rigides : ils se contorsionnaient sur eux-mêmes, se tordaient comme du chewing-gum à son passage. Donf était obligé d’avancer à tâtons, essoufflé, une main sur un mur pour assurer son équilibre. Son cœur tambourinait. Il avait peur de tomber sur quelqu’un, mais il ne croisa personne. Il sortit du palais sous la pâle lumière d’une demi-lune au croissant rougeâtre.
Il évita le chemin principal bordé de braseros et choisit de passer par derrière les petites habitations précaires, dans le noir. Il regagna la forêt en courant presque, une main au niveau du cœur, craignant qu’on ne le surprenne. Chaque petite foulée lui arrachait une plainte sourde.
Il gagna la forêt sans avoir été vu par personne. Soulagé, il prit quelques minutes pour reprendre son souffle, adossé à un tronc. Mais son cœur ne tarissait pas d’efforts malsains pour le faire souffrir. Comprenant qu’il n’arriverait plus, dorénavant, à reprendre un rythme normal, il grogna – de colère et de peur – puis s’engouffra entre les grands arbres.
Ces derniers offraient un couvert parfait. Encore touffus malgré l’époque de l’année, et surtout rapprochés et massifs. Donf se sentait seul dans le noir, perdu dans l’obscurité. Et c’était exactement ce qu’il recherchait.
Il marcha très lentement pendant plusieurs minutes, en aveugle. La lumière était inexistante et il avançait à tâtons. Lorsqu’il se sentit suffisamment éloigné, il s’adossa à un tronc et sortit son téléphone portable ainsi qu’un petit bout de papier.
C’était celui que lui avait donné Nathalie. Avant que tout cela n’arrive. A cette pensée, son cœur se serra un peu plus et il réprima un frisson de tristesse autant que de souffrance. Il tapa sur son clavier tactile les dix chiffres qui étaient écrits.
Et il hésita. Si jamais ce n’était pas le bon ? Tout ça pour rien ? Et si c’était le bon, quoi dire ? Ne l’enverrait-elle pas se faire voir ? Après tout il l’avait laissé sans nouvelles depuis tant d’années…
Pas maintenant.
Son cœur cognait de plus en plus fort. Il avait du mal à garder un souffle correct. Il devait faire vite.
J’ai suffisamment été lâche.
Il tapa sur l’icône d’appel.

« Oui ? »
Sa bouche s’ouvrit mais sa gorge était coincée. Une émotion étrange lui étreignait le cœur. « Allô ? Répéta la voix féminine au téléphone.
-   Bonjour Ethel, parvint finalement à répondre le jeune homme dans un souffle mesuré. »
Court silence au combiné. « Donf… ?
-   Ça faisait un bail, pas vrai ?
-   Donf, mais… Mais putain ! Je me faisais un sang d’encre pour toi ! Tu imagines depuis combien de temps tu m’as laissé sans nouvelles ?! J’ai appelé plusieurs fois chez ta sœur, mais même eux ne savaient rien ! »
A l’élocution de Nathalie, le cœur de Donf se serra. Il réprima un frisson alors qu’un sanglot lui obstrua la gorge. Il se força à rire doucement. Sans joie. « Je savais bien que j’allais me faire engueuler un jour ou l’autre…
-   J’espère bien oui. Si t’étais là je t’en foutrais une !
-   Je l’aurais sûrement mérité…
-   Tu es sûr que ça va ? Tu as l’air essoufflé… ?
-   Oui, ça va je t’assure, mentit le jeune homme en se passant furtivement un revers de main sur la bouche. Et toi, tu te trouves où ? Tu as vu les infos ?
-   Oui, c’est horrible ce qui se passe en ce moment. J’étais en train de préparer quelques bagages pour rejoindre mes parents, le temps que ça se calme. »
Le temps que ça se calme, hein… ?
Donf souffla discrètement. « Ecoute, je pense que ça va pas aller en s’arrangeant pour l’instant.
-   Quoi ?
-   Il faut impérativement que tu prennes de quoi vivre et te réfugier pour le moment. Evite de sortir surtout, et ne parle à personne.
-   Attend, de quoi tu…
-   La panique gangrène les gens et sème la folie sur la foule. Il faut à tout prix que tu évites les regroupements, quels qu’ils soient, tu m’as compris ?
-   Euh oui, mais… »
A ce moment-là, une jeune fille interrompit Ethel dans le combiné. Elle demanda de sa petite voix qui était-ce au téléphone, sans avoir l’air très rassurée. Le cœur de Donf s’arrêta de battre une seconde. Dans le même temps, les larmes lui montèrent automatiquement aux yeux, car il ne lui fallut pas plus longtemps pour comprendre et pour voir en un éclair ce qui s’était passé dans leur vie, dans sa vie à elle le temps de ces quelques années.
Alors il comprit qu’il l’avait perdue. Qu’il avait toujours vécu dans l’espoir un jour de la retrouver, de rire à nouveau avec elle, et de l’embrasser après le repas au restaurant lors de leurs retrouvailles. Parce que c’était dans l’ordre des choses. Le naturel n’avait pas d’autre manière d’être, il n’était fait que pour l’aimer, elle. « Maman, c’est papa ?
-   Non, ma chérie. Va t’asseoir sur le canapé, je reviens… »
Il ne put réprimer le sanglot qui sortit des tréfonds de son cœur, cette fois. Il s’en voulut tout de suite et baissa les yeux en se prenant la tête de sa main libre, essuyant maladroitement les larmes qui inondaient son visage. Il renifla. « Donf… ?
-   Non, je… ça va, je t’assure… c’est juste…
Il releva la tête, souffla un coup et renifla discrètement alors que ses larmes ne cessaient de dégouliner. Puis, à sa propre surprise et sans s’y attendre, il éclata brusquement de rire. Un rire franc et bruyant. Un rire qui relâche toutes les peines sans les faire oublier. Simplement pour les concrétiser. « Euh… Donf… ?
-   Ca va aller ! S’exclama le jeune homme entre deux excès d’hilarité. Désolé, c’est juste que… Je suis content pour toi. »
Il sourit et deux perles glissèrent sur ses commissures. Un goût salé imprégna ses lèvres. Son cœur se révolta alors et il se cambra en avant, ses jambes s’arc-boutant sous l’effet de la douleur. Il glissa lentement contre le tronc pour finir les fesses par terre. En serrant les dents, il réussit à ne pas laisser passer son gémissement. « Oui…, reprit-il en se forçant à sourire. Vraiment heureux. Et puis, moi aussi j’ai une bonne nouvelle. »
Il releva la tête en mettant de côté juste un instant ses douleurs vivaces, et regarda le ciel nocturnes à travers les branches qui semblaient flotter doucement de droite à gauche au-dessus de sa tête, comme un rempart bienveillant. Il réussit à sourire et ferma les yeux pour s’imprégner de ce court instant de paix et d’acceptation. « J’ai finalement pris la décision d’arrêter de fumer.
-   C’est super ! Je suis vraiment contente, Donf, depuis le temps… C’est génial, vraiment, que tu ais pris cette décision.
-   Oui. Je vais arrêter définitivement…
-   Je suis contente d’entendre ça.
-   Et moi je suis content de t’avoir eu au téléphone ce soir. »
Nouveau coup. Il s’affaissa doucement sur le côté. Son cœur battait de moins en moins vite. Et chaque battement lui arrachait une souffrance. « Moi aussi. Je suis soulagée d’avoir pu te parler, ça faisait tellement longtemps… Je ne veux plus que tu me laisses sans nouvelles comme tu l’as fait. Tu es important pour moi, Donf, même après tout ce qui nous a séparés.
-   Je suis désolé, souffla-t-il
-   Il faut que je te laisse, je dois encore rassembler quelques affaires.
-   Je vais devoir y aller aussi…
-   Ecoute-moi, je veux à tout prix que tu m’appelles demain, d’accord ? Je me fous de l’heure, mais je veux que tu appelles.
-   Ok…
-   Promis ?
-   Promis. »
J’ai toujours été le roi des promesses non tenues.
« Je vais te laisser, répéta-t-elle d’une voix plus douce.
-   Oui. »
J’aurais voulu te dire que je t’aimais, mais finalement ce n’était peut-être pas une bonne idée, tu as raison.
« Passe une bonne nuit.
-   Toi aussi. »
C’est dommage… On s’est loupés dans cette vie-là.
« A demain, Donf.
-   Fais de beaux rêves, Ethel… »
Mon dernier vœu, maintenant, c’est qu’on ait une chance de rattraper le temps perdu…
Sa main glissa lentement le long de sa joue froide. Le téléphone tomba à terre, à côté. Il avait refermé les yeux depuis un moment déjà. Son dernier souffle forma une pellicule de buée à peine palpable.
… dans une autre vie.

C’est un des gardes, lors de sa ronde, qui tomba sur le corps le premier. Il partit chercher de l’aide et ramena le jeune homme. On réveilla la Reine ; qui ne dormait pas vraiment. Sephyra ramassa le téléphone portable et ordonna qu’on inhume l’ancien cuisinier dans les règles du village. Immédiatement. Ce qui laissa les gardes perplexes ; on n’enterrait pas d’inconnus parmi ceux d’Anethie. Mais c’était un ami et un ordre de la Reine. Point.
Y assistèrent seulement Luna, qui s’occupa de la coordination des mouvements - la creusée du trou, la portée du corps, et bien évidemment le recouvrage définitif – et Sephyra. Lena dormait encore, victime de son mal. La roussette remarqua alors combien la mort pouvait être cruelle dans son œuvre. Après avoir assisté au décès de sa sœur et de son beau-frère, Donf, qu’on recouvrait lentement de terre depuis son lit de mort naturel, était entouré de personnes ne le connaissant que très peu ; voire pas du tout. Elle dût bien se rendre compte elle-même qu’elle ne savait pas grand-chose de lui.
« Je fume… Depuis le jour où j’ai perdu une amie. »
Ses paroles lui revinrent subitement en mémoire. Elle eut une image de lui, fumant sur le perron du chalet. Et il lui sembla que des années étaient passées depuis.
« Je sais qu’on est encore ensemble, quelque part. On ne s’est jamais oubliés. Savoir qu’elle se bat au quotidien sous le même ciel que le mien, ça me suffit… »
Sephyra releva lentement les yeux. Elle eut le temps de voir une toute dernière fois, à la lueur des torches, le visage de son ami. Comme s’il dormait. La seconde d’après, un monceau de terre le recouvrait. Pour toujours. Elle regarda le téléphone portable qu’elle tenait dans une main, et porta délicatement cette dernière sur sa poitrine. Une foule d’images, de sons, de voix et d’odeurs lui revinrent en mémoire.
« Ah ! … C’est une poitrine ? »
« Donf, ne profite pas du fait que je t’ai planté pour aller mater !
Pas de problème, pour ce qu’il y a à mater, de toute façon… »

Sephyra ferma les yeux.
Tu avais peut-être raison, finalement.
Elle sera le poing tout contre son cœur.
Ma poitrine est plate. Parce que mon cœur n’y bat plus. Je suis désolée… Tu as attendu toute ta vie qu’elle revienne. Mais je ne suis plus capable de verser une larme.
Même pour elle.
Même pour toi.


Sur un autre continent, dans une maison en bordure de route, plus précisément dans le salon de cette maison ; sur la cheminée trônaient quelques photos. Une femme et sa petite fille dans les bras, ou bien la même jeune femme dans les bras d’un homme ; ou encore en compagnie d’autres personnes, des amis ou de la famille. Mais il y avait également une autre photo, un autre cadre. Un peu plus poussiéreux, et derrière tous les autres. Un peu caché.
La photo d’une jeune fille avant d’être femme, et d’un jeune garçon avant d’être un homme. Lui la pointant du doigt, le visage moqueur, elle faisant la moue en regardant son tee-shirt tâché de la glace qui avait coulé dessus.
Un souvenir d’antan qui avait peut-être pris la poussière sur le verre qui le protégeait de l’oubli, mais qui n’avait pas pris une ride dans la mémoire des deux destins aux chemins qui s’étaient croisés, une fois, par hasard.
Le temps d’une vie.

*****
***

Viktor jeta un coup d’œil à sa montre. Ils avaient roulé pendant plus de trois heures, et à vive allure. C’est ce qui leur avait permis d’atteindre Glanys aussi vite.
Ou tout du moins ce qu’il en restait.
Sous leurs yeux, à quelques centaines de mètres, s’étalaient les ruines fumantes de l’ancienne ville de Glanys. La fumée s’élevait haut dans le ciel, et s’il ne restait presque rien des flammes qui avaient dû condamner bon nombre d’habitants quelques heures auparavant, l’ironie du sort avait voulu que plusieurs lampadaires aient gardé leur indépendance au cœur de la tourmente. Ce qui jetait des lueurs blafardes au spectacle, de loin.
Hunter et Viktor reprirent la route tout doucement. Ils ne disaient mot. Pas besoin.
Ils entrèrent dans la ville en roulant le plus lentement possible. Le moteur de leur véhicule ronronnait presque silencieusement parmi les ruines encore fumantes.
Sur la route ou les trottoirs passaient quelques fois de rares habitants, boitillants, blessés. Ils semblaient marcher comme des fantômes, hagards, perdus. Certains pleurnichaient tout doucement, comme des enfants. Pas un hurlement. Pas un cri.
En passant à côté d’une petite maisonnée, Hunter s’arrêta. Devant le perron, sur les marches, une femme était assise et berçait son enfant inerte. Dans ses bras, il semblait dormir. Il n’y avait pas de sang, de là où Hunter regardait la scène, seulement quelques marques noires. Ses vêtements étaient un peu brûlés. La femme lui chuchotait une berceuse. Elle pleurait silencieusement.
Hunter descendit de sa moto et s’approcha. La maman leva timidement son visage larmoyant et le regarda avec un sourire doux.
Elle est en état de choc, comprit Hunter.
Il y avait de quoi. En s’approchant de plus près, il remarqua que le visage de l’enfant n’existait plus, pour ainsi dire. Il n’en restait qu’une bouillie infâme, saccagé par le feu, d’où perlaient ici et là quelques bouts d’os. Hunter avait remarqué qu’une allée se dirigeait vers l’arrière de la maisonnée, sur le côté. Tout doucement, il prit l’enfant des bras de sa mère et s’engagea dans l’allée, avec la femme à ses côtés. Viktor les suivit.
Dans le petit jardin, Hunter déposa le corps frêle qui ne pesait rien entre ses bras. Puis il s’échina à creuser un trou avec ses mains. Pris de pitié, Viktor trouva deux bâtons traînant non loin. Ils creusèrent tous les deux le petit trou, silencieusement, la femme les regardant faire en continuant de chuchoter sa berceuse auprès de son enfant. Il leur fallut plusieurs dizaines de minutes.
Ils le déposèrent sans heurt. Avec l’aide de la mère cette fois, ils remirent la terre en place, à la main, poignée après poignée. Quand ils eurent terminés, la femme resta assise sur le sol, à contempler la terre retournée sous laquelle reposait son enfant. Elle avait le regard vide. Sans doute son esprit ne voulait-il pas se rendre compte de ce qu’il s’était passé.
Après quelques minutes de silence religieux, son visage s’empourpra soudain, sans prévenir. Ses traits se durcirent, ses lèvres esquissèrent une grimace horrible. Puis un son terrible, lancinant ; un long pleur, distordu par la perte irréversible, jaillit de ses poumons avec une force dont les deux hommes ne lui auraient pas cru capable auparavant.
Hunter s’agenouilla et la pris contre elle. Ils restèrent ainsi un long moment.
Quand Viktor et son compagnon rejoignirent leur moto, la femme pleurait encore sur la tombe. Plus doucement.
Viktor ne dit rien. Hunter ne prit pas la peine d’ajouter quelque chose non plus.
Il n’y avait rien à dire, tout simplement.

Pendant le temps qui lui avait fallu pour creuser la tombe, Hunter avait eu l’impression de sentir quelque chose. Quelque chose de profondément enfoui en lui. Une vérité implacable qui n’attendait que d’être révélée au grand jour.
Il y réfléchissait en roulant doucement dans la nuit. Ils n’étaient pas encore sortis de la ville.
Le jeune homme sentait que son esprit avait frôlé une chose très importante. Son cœur battait encore.
Il devait aller quelque part. Il ne savait pas où exactement. Mais il avait l’impression de pouvoir trouver le chemin, sans connaître la destination exacte. Son instinct le lui dictait. Et il avait le sentiment d’entendre une voix féminine le lui murmurer à l’esprit. « Viktor, commença-t-il. Je dois aller quelque part. Seul.
-   Où ?
-   Je ne sais pas exactement. L’instinct. »
Viktor émit une sorte de grognement affirmatif, comme s’il comprenait. Ils arrêtèrent les motos l’une à côté de l’autre. « Nos chemins se séparent donc, résuma Viktor.
-   Oui. Merci pour ce que tu as fait, Viktor, rajouta Hunter après un court silence.
-   Pas de quoi. Je suppose que tout est terminé ?
-   Oui. On ne se reverra sûrement plus. »
Le motard hocha la tête. Nema s’approcha de Hunter et leva son museau vers lui. Le jeune homme lui passa une main sur le chanfrein en lui murmurant un au revoir. « Au fait, à propos de notre petite discussion de tout à l’heure. J’étais sincère. Je n’ai jamais ressenti l’envie de sauver ce monde. Pour moi il n’en vaut pas la peine. » Hunter se redressa sur le siège de sa bécane et fixa un point invisible dans le ciel nocturne. « Ce qui compte vraiment, c’est de se battre pour les choses qui nous sont précieuses. Sauver le monde n’est qu’une utopie. Mais si chacun de nous se bat pour protéger ceux qu’il aime, alors…
-   Nous pouvons sauver ce monde tous ensemble, chacun par ses propres forces. C’est ça ?
-   Ouais. Un truc du genre. Et puis…, continua Hunter en haussant les épaules, je suppose que ça coûte rien, une fois de temps en temps, d’aider un inconnu. »
Viktor émit un rire bref. Il donna une tape dans l’épaule de Hunter, en bon camarade. « Bonne continuation, l’ami ! ». Hunter sourit. Sans le lui montrer. Il leva un bras à ses côtés et tendit son poing. Celui de Viktor vint taper contre le sien.
Puis le jeune homme fit vrombir son moteur et partit sans se retourner.
En sortant de la ville à toute allure, le visage de Hunter ne souriait plus. Il avait quelque chose à accomplir. Une toute dernière chose.
La plus importante.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:16:04 pm
Les fortes odeurs marines lui remuaient l’estomac. Il éternua bruyamment. « Ce n’est pas le moment d’attraper froid, Jack ! » lança Van Singhel en s’approchant de lui. Le vieil homme s’accouda à son tour au bastingage. Ils ne voyaient pratiquement rien, faute de lumière convenable. Mais ils entendaient les forts remous de la mer. « Je ne crois pas avoir le pied marin » avoua Jack en se passant une main sur le front. Il transpirait un peu. « Tenez bon cette nuit seulement, le rassura Singhel. Au petit matin nous serons arrivés.
-   Professeur, pourriez-vous m’en dire un peu plus sur cette Porte des Enfers ? »
Le sourire du vieil homme disparut. « Je n’en connais que des détails très vagues…
-   S’il vous plaît. J’ai besoin de savoir. Il s’agit de mon enquête.
Le professeur fixa un instant le détective, semblant chercher dans ce regard aux yeux dorés la force et la motivation pour tout raconter. « Très bien, lâcha-t-il enfin. Vous rappelez-vous de Kane ?
-   L’échidné qui nous a aidés avec Lucia ? Oui.
-   Il s’agit de mon ancien mentor. C’est lui qui m’a tout appris, ou presque, il y a des années.
-   A-t-il un lien avec ce qui se trame actuellement ?
-   Je n’en doute pas un instant, articula posément le vieil homme en s’appuyant sur sa canne de ses deux mains, le dos bien droit. Il faut que vous sachiez une chose sur les mages. Il s’agit d’une population bien à part des êtres humains normaux – humains ou hybrides bien entendu. »
Jack écouta les explications du professeur sans en perdre un mot. Le vieil homme lui raconta que les mages les plus puissants, après avoir des années durant appris et pratiqué les arcanes de toutes magies (« blanche, rouge, verte et noire », précisa Singhel), après tout ce temps, ces mages se tournaient ensuite dans le murissement de l’âge vers une question unique, existentielle. « Chaque mage a sa question », continua Van Singhel en illustrant ses propos par des gestes vagues. En cela, chaque mage trouve sa propre hypothèse sur la vérité de ce monde, et doit par la suite s’échiner à prouver la véracité de cette vérité. « En somme, ils cherchent tous à découvrir l’Origine. La seule, l’unique. Celle de ce monde, de ses habitants, de ses lois…
-   L’Origine…, murmura Jack, qui admira automatiquement ce terme pour tout ce qu’il contenait de précieux, de magique et de mystérieux… de dangereux également.
-   Exactement. Kane était – est toujours, un puissant mage. Sans doute le plus redoutable que j’aie jamais connu. Et il avait une question tout à fait intéressante sur l’Origine, qui se résumerait à peu de choses près comme ceci : qu’est-ce qui fait et d’où vient la substance de notre existence ?
-   La substance ? »
Van Singhel expliqua que par substance, un mage entend tout ce qui fait l’existence de quelque chose de réel. En remettant en question l’Origine autant de l’existence que de sa substance, Kane émettait donc une sorte de doute sur la réalité de l’existence elle-même. Qu’est-ce qui fait la substance, l’élément primordial d’une existence ? Son âme ? Son corps ? Son esprit ? Et d’où vient cette substance ? Sous-entendu : est-elle réelle ? Et si oui, par quel moyen ? « Je crois que je comprends, mentit à moitié Jack. Et donc, quel est le rapport avec la Porte ?
-   J’y viens. Après notre aventure commune, Kane m’a fait une proposition douteuse. Il m’a demandé si je voulais changer ce monde. Lui rendre… sa substance.
-   A ce monde ? Qu’est-ce qu’il a d’étrange, ce monde ?
-   Je ne sais pas. Je n’ai pas compris non plus. Il m’a dit œuvrer sur un projet de longue date, qui se mettait lentement en marche. Il m’a sous-entendu qu’il n’était pas seul. Et que mes compétences ne seraient pas de refus si j’acceptais de les rejoindre.
-   Qu’avez-vous répondu ?
-   Que pensez-vous que j’aie pu répondre, mon ami ? »
Van Singhel le fixait droit dans les yeux. Jack eut un instant de doute. Le regard de son professeur avait quelque chose d’étrange. Il prit soudain conscience que son souffle était court et que la brume enveloppait le bateau. « J’aurais dû suivre mon instinct depuis le début, confia Jack en grognant.
-   Vous auriez dû en effet. Vous aviez voulu vous montrer fort, mais vous avez eu un instant de faiblesse.
-   Puisqu’on en est là, pourquoi ne pas continuer vos explications ?
-   En effet, rétorqua le professeur en reprenant son masque de sympathique vieil homme. »
Jack ne put s’empêcher de l’admirer. Son jeu avait été parfait. Il ne s’était pas méfié une seule fois. Tout en l’écoutant continuer, il prit conscience, peu à peu, que ce voyage en bateau serait le dernier voyage de sa vie, assurément. « Kane avait effectivement mis en œuvre un plan grandiose et incroyable. Un jeu de rôle à taille mondiale, une manipulation comme on en n’avait jamais vu. Personne n’avait essayé.
-   Vous avez manipulé les habitants de ce monde ?
-   Ce n’était pas exactement le but. Vois-tu, notre dessein n’est pas si mauvais en soi : le monde est gangrené par les démons, nous souhaitons simplement le libérer.
-   En utilisant cette Porte, conclut Jack en s’accoudant de nouveau au bastingage.
-   C’était le moyen le plus rapide et le plus complet pour arriver à un résultat parfait.
-   Et qu’avez-vous fait d’Olivia ? »
Le Professeur eut un sourire plein de candeur. Il expliqua avant tout que lorsque Kane avait fait de lui son élève, il n’avait pas été seul. Kane avait formé deux personnes. Van Singhel, lui-même, et Michael Roa Valdamjong, un orphelin de l’Eglise. Jack écoutait distraitement, subjugué qu’il était par la tournure des événements. A peine avait-il entendu cet étrange nom qu’il l’avait déjà oublié. « Je m’intéressais plutôt à la psychologie des choses, continua Singhel, à ce qui se cache derrière le masque que chacun porte en apparence. Vous voyez, mon ami, ma propre question sur l’Origine porte sur ce mode des apparences qui nous concerne tous, et tout. Toutes choses, tout le monde portent en lui, une « apocalypse », une révélation cachée. Alors, pourquoi ne pas se demander si le monde lui-même, si cette Origine que nous cherchons tous, ne cacherait pas elle-même une vérité cachée derrière toutes celles que recherchent nombre de mages sur cette planète ? »
Jack opina du chef. Il pensait à Olivia. Pourquoi en étaient-ils arrivés là ? Où était-elle ? « Mon camarade Valdamjong, lui, était porté sur l’artificialité de l’existence, et sur la finitude de celle-ci. Il a fait des recherches en alchimie, un art pourtant disgracié aux yeux des mages. Il s’intéressait de près à l’immortalité, sous prétexte d’abord d’en découvrir une vérité sur l’Origine, mais aussi et surtout parce qu’il avait peur de ne pas avoir le temps de pousser ses recherches jusqu’au bout. A ses yeux, une vie humaine était trop courte. Sa vraie passion était les pantins, les marionnettes. Les homoncules, comme on les appelle en alchimie. Il était obnubilé par l’idée de créer un être porteur des codes d’Origine. Une existence qui aurait la vue d’un dieu, qui serait capable de décoder la vie et la mort en toutes choses. Je crois bien qu’il n’a jamais réussi, le pauvre…
-   Et quel est le rapport avec Olivia ? demanda Jack d’un ton plus ferme.
-   C’est Valdamjong qui s’est occupée d’Olivia, mon ami.
Jack le pourfendit d’un regard sombre. Là, à cet instant, il n’avait qu’une envie : étrangler ce vieil homme innocent en apparence, doux et tranquille, avec son sourire plein de compassion ; l’étrangler contre le bastingage jusqu’à suffocation et jeter son vieux corps par-dessus bord. Mais l’ambiance était sinistre : le brouillard s’intensifiait tellement qu’il avait du mal à apercevoir concrètement la cabine du capitaine, à quelques dizaines de mètres seulement de distance, un peu en hauteur. Et puis il sentait que quelque chose grouillait dans cette brume. Quelque chose qui n’était pas normal. Son cœur battait dans sa poitrine. Il prenait peur. « Pour ses expériences, Olivia était une aubaine, reprit Singhel, semblant ne pas remarquer l’état de son interlocuteur. Quand elle a été internée, il en a profité pour l’utiliser, sous le couvert de Kane et de ses nombreuses relations. Il voulait voir, avant tout, s’il subsistait quelque chose de la mort, là où elle s’était produite. Il a pris l’exemple d’Euresias, pensant en toute logique que plus la mort était survenue de manière brutale et inattendue, plus le désir des victimes de vouloir rester, d’une quelconque manière, rattachée à leur terre était fort. Ils ont mené un rituel pour tenter de faire entrer en Olivia des parcelles de vies passées. »
Le discours révoltait Jack au plus haut point. Il prit peu à peu conscience, sans vraiment s’en rendre compte, que la peur le poussait à la paralysie. A moins que ce ne soit pas la peur…
Cette idée l’horrifia bien plus encore. « Il y est arrivé, semble-t-il, persévéra Van Singhel en se détournant vers la mer. D’après ses résultats, ils ont réussi à amener des souvenirs, des ressentis d’une existence qui n’était plus de ce monde. Des sensations que personne ne pourrait comprendre ou inventer, puisque tous ceux ayant vécu à Euresias sont morts lors de cette nuit. Tous sauf cet hybride que Kane voulait à tout prix protéger. Et comble de l’ironie, les souvenirs vivants qui parasitent maintenant Olivia se prennent pour la sœur de cette rescapée !
-   Olivia a deux personnalités… ? »
Jack avait du mal à articuler. « Valdamjong a-t-il, sans le vouloir, créé ces souvenirs passés ? En a-t-il rassemblé des fragments différents qui tentent de ne former qu’une seule personne ? Ou bien cette identité de la « sœur » n’a-t-elle jamais réellement existé ? Personne ne le saura jamais, je le crains…
-   Vous avez expérimenté vos hypothèses sur une innocente…
-   Elle n’était pas innocente, Jack. Son existence prétendait à ces expériences. Elle était là pour ça. Vous le savez d’autant mieux que moi, puisque c’est vous qui l’avez internée pour les mêmes raisons, termina Singhel en retenant son chapeau qu’un coup de vent menaçait de faire s’envoler. »
Il se tourna vers Jack avec un sourire sincère. « Il ne reste plus qu’à attendre que la fin vienne nous attraper. Je pense que vous avez compris que ce bateau n’allait nulle part. Soyez rassuré : j’éprouve une profonde et réelle amitié pour vous, Jack. J’ai donc décidé de vous accompagner au cœur des ténèbres.
-   Vous aviez dit qu’on arriverait au petit matin, articula difficilement Jack en sachant que ce serait les dernières paroles qu’il aurait la force de prononcer. Mais cette nuit n’aura pas de fin. »
Van Singhel lui fit un clin d’œil.
« N’êtes-vous pas rassuré de n’être pas seul pour cet ultime voyage ? »
Et c’est en silence que la lourde embarcation, dont le capitaine et les hommes de bord étaient déjà morts dans leurs cabines, s’enfonça dans le brouillard dense de l’obscurité.

*****
***

Sephyra entra dans la chambre sans un bruit, comme une ombre. Elle s’approcha de Lena et resta quelques longues minutes à la contempler, immobile dans la nuit. « Où pars-tu ? » demanda soudainement la jeune femme sans ouvrir les yeux. « Je vais à la Porte. Montre-moi le chemin », ordonna Sephyra avec une tranquillité presque effrayante.
Lena se releva sur sa couche en retirant le drap qui lui couvrait le corps. Elle portait encore le pantalon souillé par son sang, mais cela ne semblait pas la déranger. Elle s’assit sur le bord du lit. « Donf est mort ». Il y eut une transformation brusque dans les traits de la jeune femme. De fermés, ils passèrent à étonnés, puis terrifiés. Lena – où était-ce plutôt « l’autre » ? – fixa Sephyra sans y croire. Dans le regard de la jeune femme semblait se dérouler un duel silencieux. Deux flammes se battaient. Puis l’une d’elle remporta le combat et reprit le dessus. Lena reprit son visage renfrogné et impassible. Elle soupira. « Arrêtons-nous lui dire au revoir », exigea-t-elle simplement. La roussette hocha la tête.
Elles s’arrêtèrent donc au cimetière du village. La « tombe » de Donf - une petite pile de terre fraîchement retournée - se trouvait dans le fond. Lena ferma les yeux et garda le silence quelques instants. Puis elle fit signe à Sephyra qu’elles pouvaient y aller.
Sans d’autre geste, Sephyra déplia ses longues ailes dans la nuit. Lena fit de même. Elles regardèrent une dernière fois la tombe, puis s’élancèrent dans les airs sans un bruit.
Elles quittèrent le village d’Anethie dans un bruissement feutré, rapides comme le vent, par-dessus la forêt.

*****
***

Il faisait nuit noir, mais la campagne était surplombée de la blancheur des nuages. Ils s’amoncelaient au-dessus, cotonneux, reposants. Joshua prit conscience qu’il tremblait. Il porta les yeux à ses bras. Il tremblait vraiment beaucoup. « Saïko…
-   Reste derrière moi, ordonna le renard sans un regard. »
Il fixait Zalosta. Il sentait que la hérissonne était différente. Quelque chose avait changé en elle. Et elle avait déjà commencé le combat. Un air glacial se répandait autour d’eux, les resserrant dans une chape de plus en plus insupportable. Saïko frappa le sol d’un pied, envoyant lui-même une charge de courant d’air chaud. Cela ne se vit pas mais les trois protagonistes le sentirent.
Une petite boule blanche entra dans le champ de vision de Saïko. « De la neige ? » s’étonna Joshua en jetant un coup d’oeil circulaire. En effet, les flocons tombaient lentement dans les airs, autour d’eux. Saïko fronça les sourcils et regarda plus attentivement la hérissonne. Elle restait toujours immobile. Etait-ce elle qui était à l’origine de ça ?
L’attaque survint brutalement par le flanc droit. Mais Saïko avait des réflexes. Le bloc de glace se coula en eau en passant à travers le mur de feu qui s’était élevé in-extremis. Une seconde attaque, par la gauche. Même opération. Puis deux attaques en continu, et deux autres simultanées, par deux côtés différents. Aucun des deux combattants ne bougeait. Zalosta commandait ses attaques sans un geste, Saïko se défendait pareillement. Ils se fixaient. Et pendant ce temps, le combat continuait.
Les blocs de glace arrivaient de plus en plus vite, de plus en plus gros, de tous côtés. Au bout d’un moment, Saïko dut réagir en levant ses bras pour commander les murs de feu, dû à la vélocité des attaques. A un instant fatidique, ils furent encerclés par de gros blocs énormes. Le renard établit un champ de feu autour d’eux. « Au-dessus ! » s’écria soudainement Joshua. Mais Saïko l’avait senti. Il leva les bras en hauteur, sans cesser de fixer la hérissonne à travers les flammes qui les entouraient. Une langue de feu vint stopper la chute de l’iceberg qui s’apprêtait à tomber sur leur tête.
Toute l’eau s’évapora en chape de brume. Un instant de paix dans un combat silencieux. Les deux adversaires se toisèrent. Joshua regarda attentivement leur ennemi. Il eut un doute. Ses yeux s’écarquillèrent. « Tu es… »
Puis toute la puissance déferla d’un coup. Saïko ne vit qu’une petite étincelle, au niveau du torse de la hérissonne. Une vive lumière, douce et discrète. Il sentit plus qu’il ne vit l’attaque la plus foudroyante. Et il eut tout juste le temps de lever ses deux bras en face de lui.
La vague de gel percuta la langue de flammes avec une puissance colossale. A l’endroit où les deux forces élémentaires essayaient de prendre le dessus, l’herbe du côté feu brûlait, tandis que celle du côté gel était glacée.
L’obscurité s’effaçait autour d’eux, sous l’impulsion des deux attaques qui se confrontaient encore. Aucune des deux n’arrivaient à prendre le dessus.
Puis Zalosta leva ses bras. Lentement. Sûre d’elle.
Le médaillon de Saïko s’illumina. Le corps du renard s’entoura de flammèches. Ses yeux brillèrent d’un rouge profond.
Les deux gangues de magie, l’une rouge, l’autre rose, déployèrent leur toute-puissance. Ce fut une explosion monumentale qui souffla les trois protagonistes.
Ils furent tous trois jetés à terre sans ménagement.
C’est Zalosta, la première, qui se releva rapidement. Véloce, elle profita de ce court instant pour se jeter  en avant. Alors que Saïko se remettait sur pieds et s’apprêtait à combattre au corps au corps, Joshua passa devant son champ de vision. « C’est toi qui a tué ma grand-mère ! » hurla le jeune homme en s’élançant face à Zalosta. Il tenait un bâton dans ses deux mains.
Tout se passa très rapidement. La hérissonne ne ralentit pas. Elle leva un bras face à ses yeux. Saïko comprit qu’elle n’arrêterait pas son attaque. Joshua continuait de courir en hurlant sa rage, bâton levé au-dessus de sa tête. Saïko cria quelque chose.
Un bras bloqua le mouvement du bâton, l’autre le propre bras de Zalosta. Et leurs yeux se fixèrent, si proches qu’ils n’avaient jamais été, perçant l’âme de chacun. La hérissonne sentit la vague de chaleur et d’air dont s’était servi le renard pour se déplacer si rapidement. Et surtout elle sentit, dans le regard brûlant de son homologue élémentaire, une énergie la foudroyer au plus profond d’elle-même.
Elle retira son bras de l’emprise de Saïko d’un geste vif, et recula maladroitement sans cesser de le fixer. « Je t’ai… déjà rencontré… ? » murmura-t-elle sans croire à ses paroles.

Froid. Solitude. Sommeil.
Des souvenirs vieux comme le monde qui berçaient ses songes. Le contact du métal proche. Des « bips » réguliers, au loin. Qui se rapprochaient.
Un bruit dans le fond. Comme un tremblement sourd. Ondulations à la surface onirique. Elle entrouvrit ses paupières sur ses yeux froids comme la mort. Ils ne portaient plus rien.
Le bruit se rapprochait. Une vague de chaleur qui rassura son cœur de glace.
Son regard croisa le sien. Et pendant une seconde d’éternité, ils se reconnurent à travers la vitre gelée de la capsule.
Mais il était trop tôt. Les « bips » de la machine, réguliers, assommant, la replongèrent dans sa gangue de sommeil hivernal.
Elle referma les yeux.
Un renard…

*****
***

La roue arrière de la moto effectua un dérapage à quatre-vingt-dix degrés, projetant des grains de sable à la volée. Hunter contempla l’océan. Son cœur bondissait. C’était tout proche.
Là-bas. Dans les flots.
Il cala son deux-roues avec le trépied et s’avança sur la dune. En contre-bas, près de la plage, il repéra non loin une vieille cabane en bois avec un court ponton. Sur l’eau ballotait tranquillement un canot.
Le chemin vers la rédemption, prophétisa Blowback avec une voix étrange, que Hunter ne lui avait jamais entendue.
Il lui sembla que le Démon s’était parlé à lui seul. Et qu’il avait entendu l’écho de ses pensées. Ce n’était jamais arrivé auparavant.
Ce qui allait se passer, de toute évidence, n’était de toute façon jamais arrivé.
Il descendit la dune en direction de la cabane, suivant son instinct.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:20:20 pm
Sephyra et Lena atterrirent souplement à l’entrée du building présidentiel de Station Square. Un détail en plus qui ne fit que conforter la roussette dans ses projets. La ville était détruite, entièrement. Rasée. Il ne subsistait que des ruines tassées sur elles-mêmes. Mais le building, lui, n’avait rien. Pas une marque. Tout ça n’était qu’un mauvais rêve.
Elles entrèrent par les deux portes coulissantes. Silencieuses.
Elles gagnèrent l’ascenseur réservé au Président et n’eurent pas à attendre ; il s’ouvrit dès qu’elle appuya sur le bouton. Comme s’il les attendait.
La cabine de métal les fit descendre jusqu’au sous-sol secret. Ses diodes clignotèrent plusieurs fois pendant le temps du voyage. Les deux portes de métal s’ouvrirent péniblement sur la mine.
Elles traversèrent le labyrinthe sans se perdre. Instinctivement, Sephyra connaissait le chemin. Cette fois encore, les bougies accrochées aux murs de terre illuminaient leur route, projetant leurs ombres blafardes à leur passage.
Elles arrivèrent à l’immense tunnel de métal. A ses côtés apparut tout doucement la présence fantomatique qui était déjà venue à elle à maintes reprises. Elle lui sourit, gardant ses paupières fermées, comme toujours. Son tatouage semblait luire, dans la pénombre que sa présence illuminait par un halo légèrement effacé. « C’est par ici, dit alors Sephyra, sûre d’elle maintenant qu’elle était accompagnée par cette étrange et familière amie dont elle ne parvenait pas à se souvenir du nom. Nous ne sommes pas seules. J’avais raison.
-   Je ne vois personne d’autre que nous, Sephyra.
-   Il fallait que je vienne ici. Je le savais. »
Apparemment, la roussette se fichait de savoir ce que pensait Lena. Cette dernière fronça les sourcils. Non, assurément. Il n’y avait qu’elles deux dans ce tunnel obscur.
Après plusieurs minutes de marche dans un silence religieux seulement perturbé par l’écho de leurs pas se répercutant contre les murs de métal, elles débouchèrent sur l’immense hall naturel, bien en-dessous de la terre ferme. C’était ici que Sephyra avait mené son combat final, quelques années auparavant. A cette époque, l’entité maléfique qu’ils avaient combattue leur avait certainement caché la Porte. Ou alors elle n’y avait pas fait attention, prise par le combat.
Ce qui était nouveau en revanche, c’était les trois braseros en contre-bas. Elle ne se souvenait absolument pas de leur présence. Mais ils permettaient de distinguer la Porte. Massive. Imposante. Elle régnait en silence dans le fond du hall. Le fantôme sourit une nouvelle fois à Sephyra et, d’un geste du bras, lui indiqua les marches taillées à même la roche qui lui permettraient de descendre. La roussette sourit. « Elle me montre le chemin. Viens, Lena. »
Lena, elle, ne voyait toujours personne.

*****
***

Le bâton tomba à terre. Saïko prit le jeune homme par les épaules. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Te rends-tu compte que tu aurais pu te faire tuer ?
-   C’est elle, répondit Joshua en tremblant de rage. C’est elle, la hérissonne aux longs pics roses ! »
Saïko regarda de nouveau Zalosta. Celle-ci semblait s’être remise de son coup. Que lui était-il arrivé ? Au moment où il l’avait stoppée, il l’avait senti en proie au doute. Dans son regard, maintenant, ne subsistait qu’un étonnement sincère, mais surtout une grande méfiance. Elle n’avait plus l’air prête au combat. « Zalosta, tu connais ce garçon ? » demanda le renard sans pour autant relâcher sa méfiance, pour sa part. La hérissonne daigna, pour une fois, jeter un coup d’œil au jeune garçon. Elle l’interrogea d’un regard froid. « C’est toi qui a tué ma grand-mère », répéta Joshua en faisant un pas vers elle. Saïko plaqua une main sur son torse pour qu’il n’aille pas plus loin. « Vous et ce maudit manoir, vous avez amené la malédiction sur notre ville !
-   Notre… manoir ? interrogea cette fois Zalosta en perdant un peu de sa froideur. Ta grand-mère… »
Son visage trahit sa surprise, puis sa culpabilité. Légère, mais réelle. « Que t’ont raconté les habitants ?
-   Tu t’es battue avec un renard qui avait une faux, ou je ne sais pas quoi. C’est à cause de vous que tout ça est arrivé. »
Joshua ne pleurait pas. Il était bouillonnant de colère. « Le renard avec la faux…, poursuivit Saïko en regardant Zalosta. Il parle de celui que tu as combattu au chalet ?
-   Oui. Il était déjà venu nous rendre visite en ville, Sephyra et moi. Et…, reprit-elle en baissant légèrement les yeux. Et oui, il a effectivement tué une dame âgée.
-   Par votre faute ! ajouta Joshua.
-   C’est vrai. Il nous poursuivait, mon amie et moi. Nous nous sommes réfugiées, le temps de souffler, dans la première maison qui passait. Et ta grand-mère, par malchance, se trouvait là. Quand il est entré pour nous chercher, il a…
-   C’est bon, Zalosta, la coupa Saïko. Donc, ce n’est pas toi qui l’as tué ?
-   Non. Sephyra était là, je pensais avant tout à la protéger elle. Je n’ai rien pu faire pour la vieille dame. Pardonne-moi, gamin, ajouta-t-elle avec une sincérité réelle.
Ce qui ébranla Saïko. Mais pas Joshua. « Tes excuses ne me la ramèneront pas ! C’était ma seule famille. C’était la seule… la dernière à être vivante…
-   C’était un ennemi redoutable. Il était incontrôlable. Si ça peut te soulager, je l’ai moi-même réduit au silence.
-   J’aurais préféré le faire moi-même, proféra le jeune garçon en crachant par terre. »
Une larme, enfin, glissa sur sa joue. Lentement. Saïko s’agenouilla face à lui. « Tu veux toujours t’en prendre à Zalosta ? ». Joshua esquiva son regard. Il tremblait encore de rage, et sur son visage s’exprimait l’indécision cruelle qui accaparait son esprit.
Soudain, le médaillon de Saïko s’illumina vivement. Le renard regarda le sol, effrayé. Zalosta huma l’air. Un tremblement violent secoua le sol sans prévenir et tous trois furent jetés à terre sous la violence de la secousse.
Au loin, dans les cieux, les nuages dévoilèrent la lune qui brillait de sang.

*****
***

Deux rames se trouvaient dans le canot. Hunter naviguait lentement sur les flots en moulinant des bras. Il s’était déjà considérablement éloigné de la rive. Il sentit la secousse par les vagues qui ne tardèrent pas à monter. La mer se déchaîna rapidement. Hunter grogna. Vite. Plus vite. C’était tout proche.
Le moment arrivait.

*****
***

Lena resta en retrait, très inquiète sur le déroulement des choses. La roussette se stoppa face à l’ouverture gigantesque. Elle releva lentement ses paupières et fixa sans sourciller les deux rubis d’un rouge menaçant qui perçait l’autre-monde, au-delà de la Porte. « Caela Sephyra…
-   Je suis venue reprendre ce qui m’appartient.
-   Tu es venue « reprendre », dis-tu… ? Ce qui t’appartient… De quel droit penses-tu que ces choses t’appartiennent, roussette ?
-   C’est ma vie. Mes liens. Mes souvenirs et mes ressentis. Ce que j’ai bâti au fil de mes choix, de mes décisions. Après tout ce que j’ai vécu.
-   Et tu penses être la seule à avoir fait ces choix ?
-   Personne ne les a pris à ma place.
-   En es-tu certaine… ?
Sephyra fit un pas vers la Porte, toisant le Démon sans trembler. Sûre d’elle. « Ce monde est un leurre. Un rêve mensonger.
-   Hypothèse intéressante… Au tel cas, tu souhaites briser ce « rêve » ?
-   Oui.
-   Ce monde comporte effectivement une Faille, révéla le Démon de sa voix grave et ancienne. Si tu la trouves, tu pourras peut-être exaucer les souhaits qui te tiennent tant à cœur…
-   Pas besoin. Je l’ai déjà trouvée.
-   Réfléchis bien aux conséquences de tes « choix », Caela Sephyra…
-   Sephyra…, tenta vainement d’intervenir Lena en s’approchant de la roussette. »
Mais celle-ci ne faisait pas attention à elle. Elle regardait à sa droite. Semblant écouter quelque chose. Elle hocha la tête face à l’invisible. Et fixa de nouveau le Démon derrière sa Porte.
« Cette Faille… C’est moi. »
Il y eut un long silence pensant. Lena avait peur. Réellement peur. Elle fixait le dos de Sephyra, qui elle ne semblait pas broncher. Les deux rubis menaçants la transpercèrent. Puis il y eut un vrombissement sourd, derrière la Porte. Et les yeux du Démon s’affinèrent dans la cruauté.
« Faux », prononça-t-il gravement.
Et ce mot fut répété en écho dans la caverne. Le visage de Sephyra perdit de sa confiance. « Mais, ce n’est pas… ». Deux langues de ténèbres fumeuses sortirent sans prévenir de la Porte et attrapèrent les bras de la roussette. « Sephyra ! » s’écria Lena en accourant pour secourir la roussette.
Deux lances de la même matière que les langues de ténèbres jaillirent et coupèrent net les deux bras de la jeune femme qui stoppa sa course sur-le-champ. Elle fixa ses deux moignons d’avant-bras sanguinolents sans y croire. Les pulsations de son cœur envoyaient des jets réguliers d’hémoglobine au sol. Elle releva lentement la tête et regarda une dernière fois Sephyra, son visage exprimant la surprise la plus totale. Un dernier trait noir fila de la Porte et se ficha dans sa gorge. Prise sur le coup, suffocante, elle tomba lentement en arrière et s’étala de tout son long sur le sol dans une grande éclaboussure.
« Lena ! » Sephyra mordit les langues de ténèbres et réussit à s’extraire difficilement. Elle tenta de prendre la fuite, complètement terrifiée.
Un trait lui attrapa la jambe et elle s’étala à terre, non loin de Lena, en s’éclaboussant le museau dans le sang de la jeune femme. Elle se releva aussi vite qu’elle put et reprit sa course. Une langue l’attrapa alors par un bras et la leva en hauteur. Une deuxième le lui tordit dans toute sa longueur. La roussette hurla. Les ténèbres la relâchèrent et elle tomba lourdement à terre.
Sephyra sortit vivement ses ailes pour s’extraire de ce cauchemar. Elle allait se relever lorsqu’elle sentit les deux traits attraper les os de ses membranes. « Non ! Non ! » hurla-t-elle soudain avec panique. Elle sentit dans toutes les fibres de son corps la pression qui s’exerça sur ses ailes. Elle hurla en pataugeant dans le sang de son alliée, impuissante. Les os craquèrent de manière sinistre. Son corps se raidit des pieds à la tête sous l’effet de la douleur, et elle sentit une chaleur lui monter aux yeux. Ses dents grincèrent.
On l’attrapa par les pieds avant de la traîner. Elle hurla de terreur en se retournant à moitié sur le dos pour apercevoir l’autre-monde, derrière la Porte, s’approcher d’elle.
Et elle comprit qu’elle avait fait la plus grande erreur de sa vie.
En se faisant traîner inexorablement vers la mort, elle assista également à la projection de la fin de ce monde. Un tourbillon d’âmes tourmentées et d’esprits malfaisants sortit en effet en trombe de l’autre-monde. Ils étaient des centaines, des milliers, des milliards. La force de l’Obscur envahissait le monde.
Mais elle ne pourrait y assister. Elle ferma les yeux de toutes ses forces. Une dernière prière pour que tout aille le plus vite possible.
La dernière chose qu’elle vit, avant de quitter ce monde, fut une langue de ténèbres s’abattre sur ses yeux.

*****
***

Le tourbillon de l’Obscur jaillit du building présidentiel par toutes les sorties possibles : il éventra l’entrée du bâtiment, balaya les cabines d’ascenseurs, brisa les fenêtres ; il se mêla au ciel, formant une masse compacte tournant sur elle-même, doublant, triplant de taille au fil des secondes. Puis la masse s’étala sur elle-même et redescendit lentement au sol avant de suivre les courbes de la terre.
Même de loin, on ne pouvait manquer ce gigantesque flot gris et tourbillonnant. C’était une tornade, un cyclone composé du mal le plus pur. Malgré les secousses qui les ballotaient dans tous les sens au sol, Saïko, Zalosta et Joshua purent apercevoir le déluge. Et ils ne purent que contempler le tourbillon rejoindre le sol et gagner toutes les directions à la fois, gagnant la terre entière.
Impuissants.
Plus la masse s’avançait vers eux, plus ils pouvaient percevoir les centaines, les milliers de cris qui se chevauchaient les uns sur les autres. Des hurlements de peur, de folie, de colère.
Impuissants.
La gangue infernale se jeta sur eux en détruisant les arbres.

*****
***

Hunter avait arrêté de ramer. Il se trouvait pile au bon endroit. Il sentait, dans son cœur, sous les flots, la terre trembler avec puissance. Il ne savait pas ce qui allait se passer. Il savait juste qu’il était là où il fallait.
Soudain, jaillissant d’écumes, un rocher éventra la surface de l’eau et s’éleva dans le ciel. Hunter compris qu’il s’agissait d’un énorme pic de montagne lorsque la surface qui le supportait brisa elle aussi la mer. C’était une île entière qui se levait de sous l’eau. Et il avait ramé jusqu’à se trouver au-dessus.
Hunter se cramponna à son canot, contemplant sans y croire la terre ferme, au loin, descendre de niveau ; c’était lui qui montait, avec l’île, dans les airs. Il vit arriver de loin le déluge des âmes infernales gagner les dunes, ramper sur le sable, puis s’étaler sur toute la surface de l’eau. Il entendait les hurlements abominables qui constituaient cette vague démoniaque. Mais il se trouvait en hauteur, et il semblait que la fin du monde ne toucherait pas cette île protégée du temps.
Il y eu un dernier et violent tremblement, et le canot se renversa. Hunter s’étala sur le sol encore mouillé, composé pour l’essentiel d’algues vertes et de plusieurs dizaines de poissons qui s’était trouvés pris au piège par la remontée soudaine de cet étrange corail. Ils sautillaient sur place, pathétiques, sans rien pour les sauver.
Les secousses s’étaient arrêtées. Hunter se releva lentement, un peu tremblant. Il gagna, avec mille précautions, la limite de l’île.
Et contempla du haut de son promontoire la fin de ce monde.


NightDreamers
Chapitre 35 ~ La fin d’une ère



« Un jour viendra dans la vieillesse du monde
Où l’océan libérera ce qu’il enserre
Et une terre apparaîtra dans toute sa gloire
L’océan découvrira des continents nouveaux
Et Thulé ne marquera plus l’extrémité du monde »

Sénèque, Médée


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:24:03 pm
(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)


Il n’y avait pas un bruit. Pas même de vent. La noirceur de la nuit englobait toute vie dans une chape informe et incolore, gommant les contours du paysage, paralysant les lumières des villages sur les collines environnantes. Kane s’accroupit devant la tombe. Les fleurs y étaient fanées. Il dessina d’un doigt les contours du nom inscrit sur la pierre tombale.
-   Je suis surprise que tu aies demandé à me voir. Dans cet endroit qui plus est.
L’échidné se releva lentement en poussant un soupir de lassitude. Il était fatigué. Vraiment. Lucia ne se laissa pas décontenancer par cette marque visible de la part d’un personnage qui avait toute sa vie durant caché le moindre de ses sentiments – c’en était même à se demander s’il en ressentait. Il ne se retourna pas pour lui parler, laissant ses paroles se fondre dans la nuit.
-   Je savais que tu viendrais.
-   Je sais. Qu’est-ce que tu veux ?
-   Rien en particulier. Simplement discuter du bon vieux temps. Comme deux vieux qui se respectent.
Lucia se laissa à ricaner. Décidément, elle ne pouvait pas cacher sa surprise plus longtemps.
-   Toi, te laisser aller dans la nostalgie ? Ça ne te ressemble pas.
-   Et pourtant… Je suis vivant, moi aussi.
-   Ah bon ?
Un léger sourire berça les lèvres de l’échidné.
-   Tu ne penses pas que nous avons assez vécu, Lucia ?
-   Tu sais très bien ou tu peux te la mettre, ta sollicitude. Je ne suis pas venue écouter un vieux radoteur du passé.
-   Ma chère Lucia, il y a une chose que je souhaitais te dire.
Kane se retourna. Il ne portait pas sa capuche.
-   Je suis désolé.
Elle ouvrit la bouche. Décroisa les bras. Son corps, frêle et dénudé, fut assailli par un violent tremblement.
-   Tu… quoi ?
-   J’ai fait bien des erreurs dans ma vie. Par ma faute tu es enchaînée. Depuis bien trop longtemps.
-   Qu’est-ce que tu racontes ?
-   Je voulais expérimenter le sentiment qu’on appelait « amour ». Tu représentais pour moi une opportunité de le vivre.
-   Tais-toi.
-   Mais j’étais jeune à cette époque, je n’avais pas mesuré l’amplitude de cette émotion.
-   La ferme…
-   Tu es morte par ma faute. Et dans ma folie je t’ai…
-   TAIS-TOI !
Lucia frémissait à présent. D’un geste rageur, elle décrocha violemment le bandage qui lui cachait les yeux.
Mais il ne cachait pas grand-chose en vérité. Simplement deux cavités sombres et vides. Elle les montra d’un doigt en balançant le morceau de bandage de l’autre main.
-   Parce que tu appelles ça de l’amour, toi ? Faire ça à celle que tu étais censé aimer ? Tu m’as manipulée ! Et non content de me tuer, tu m’as… tu m’as !...
-   Je t’ai ramenée à la vie.
Elle tituba. Cacha les cavités oculaires de ses mains et plia les genoux.
-   Regarde. Ce que tu as fait de moi. Je ne peux… même pas pleurer…
Les chaînes filèrent en avant comme deux serpents. Mais le coup n’atteignit pas sa victime. Arrêtées par une barrière invisible à quelques centimètres seulement du museau de l’échidné.
-   Je ne peux même pas t’atteindre. Je ne peux rien faire.
Elle ricana. Puis se laissa tomber à genoux. Elle tremblait des pieds à la tête.
-   Et tu me fais vivre cette humiliation devant sa tombe. Ta femme. Celle… que tu aimes. S’il te plaît…
Kane effaça les quelques pas qui l’éloignait d’elle.
-   Je t’en supplie. Je veux dormir, maintenant. Je n’en peux plus. S’il te plaît, s’il te plaît… Meurs…
L’échidné s’agenouilla face à elle.
-   Tu n’étais qu’une enfant quand je t’ai rencontrée. Et tu l’es toujours au fond de toi.
Elle tressaillit lorsqu’il posa une main sur ses cheveux. Elle releva la tête et dans un même mouvement voulut lui administrer une gifle rageuse. Mais comme ses chaînes auparavant, son geste se stoppa de lui-même. Il lui attrapa la main. Elle poussa un petit cri de surprise face à la pression qu’il lui imposa. De sa main libre, il la prit par le menton pour lever son visage à ses yeux. Elle tremblait toujours.
-   Ton cœur ne bat plus quand tu voudrais aimer. Tu n’as plus d’yeux pour le pleurer. Tu es enchaînée à moi, mais tu ne peux ni me tuer, ni te tuer.
Son corps fut à nouveau parcouru d’un frisson, et sa mâchoire se contracta. Kane pouvait aisément s’imaginer son visage d’autrefois. Et voir de ses yeux marron tomber les larmes qui lui manquaient.
Il caressa doucement la joue de la jeune femme, puis passa une main dans ses longs cheveux d’ébène et elle baissa la tête sans cesser de trembler. Il desserra l’étreinte qu’il portait à sa main, et celle-ci retomba mollement sur son manteau. Elle s’y accrocha et pencha la tête en sa direction.
-   S’il te plaît.
-   Je suis désolé.
-   S’il te plaît…
Et d’un geste vif, il attrapa une des chaînes métalliques qui lévitaient autour d’elle et la passa autour du cou de la jeune femme. Lucia s’écroula, son visage exprimant soudainement toute la surprise et l’horreur lorsqu’elle comprit ce qui allait se passer.
-   Non, non ! éructa-t-elle d’une voix rauque en postillonnant. Tu ne peux pas… me tuer une deuxième fois… !
Elle battit des bras et des pieds dans le vide, suffoquant de plus en plus, tandis que Kane serrait sans hésitation. Elle porta une main sur la chaîne, se coinça un doigt dans un des maillons et essaya de tirer. Sa force décuplée par la panique ne lui permit que de se retourner le doigt dans un sinistre craquement. La bouche étirée dans un rictus de souffrance, cherchant un nouveau souffle, elle tenta dans ses ultimes forces d’agripper Kane avec sa dernière main valide. Mais c’était trop tard. Elle se raccrocha au col de son manteau. Ses doigts épousèrent, dans un lent mouvement de chute, le vêtement de son bourreau. Son corps convulsa une dernière fois. Et sa main retomba à terre. L’autre pendait dans le vide, le doigt retourné coincé dans un maillon. Kane le lui retira. Puis il posa la chaîne à terre, à côté de la seconde. Le maléfice qui les animait s’était évanoui en même temps que le filet de vie de leur propriétaire.
L’échidné aux yeux blancs se releva en portant Lucia dans ses bras. Elle semblait dormir, tête contre lui. Il se dirigea vers la tombe de sa femme, et pendant le temps qu’il lui fallut pour parcourir les quelques pas qui le séparait de la sépulture, le corps de la jeune femme se métamorphosa : sa peau sécha et se craquela en plusieurs endroits, son visage se transforma en une bouillie boursouflée de rides, son ventre se creusa, découvrant les côtes. Brusquement, la terre meuble, à côté de la première tombe, se leva d’une seule masse pour creuser un second trou. Kane y déposa le corps sans vie de Lucia, vieilli en quelques secondes de plusieurs décennies. Elle n’avait plus que la peau sur les os. Son visage était méconnaissable, tant il était creusé, rongé même par le temps et les affres de sa décomposition. Des fragments de peau, d’ailleurs, s’étaient détachés en plusieurs endroits du corps et laissaient entrevoir la blancheur des os. Kane contempla ce spectacle un long instant. Puis il leva un bras, et la terre défraîchie recouvra le corps épuisé d’une triste et longue existence qui s’achevait enfin dans le repos éternel.
A ce moment, Kane émit un râle dans la nuit et posa brusquement un genou à terre. En baissant la tête, la capuche de sa parka se rabattit en avant. Il prit plusieurs minutes pour reprendre son souffle ; un souffle qui n’était plus qu’un filet salvateur, ténu et sifflant.
-   Encore… un peu…, murmura Kane d’une voix brusquement vieillie.
Il se releva tant bien que mal, essoufflé par l’effort, et fit apparaître un chemin de ténèbres face à lui. Il attendit d’être un peu remis avant de s’y engouffrer, non sans avoir jeté un dernier regard aux deux sépultures, dont l’une d’elle ne portait aucune autre trace que celle de la terre fraîchement retournée.
Puisses-tu reposer en paix, jeune fille.
Au moment où il s’en allait par le portail, la vague démoniaque apparut au loin.


NightDreamers
Chapitre 36 ~ L'Autel du Démon


Saïko se mit sur ses genoux et contempla le décor. Des forêts environnantes, il ne restait plus que troncs déracinés, jetés les uns sur les autres, pêle-mêle ; un fouillis de branches déchiquetées. L’air était lourd et poisseux, et Saïko éprouva un frisson désagréable en sachant qu’un courant purement malsain, rassemblant en une vague tout le mal le plus parfait, était passé sur ces terres. Son cœur battait fort dans sa poitrine, et le médaillon de FireFox continuait de luire.
Il faisait sombre, et pourtant le renard y voyait suffisamment. Les nuages, dans le ciel, avaient disparu ; il ne subsistait que la lune, immense, rouge. Seule majesté dans cette nuit d’encre où aucune étoile ne perçait les ténèbres de l’espace. Saïko tremblait en contemplant cet astre rouge comme la mort. Il sentait, au fond de lui, que quelque chose venait de se terminer.
Reprenant peu à peu ses esprits, il jaugea les alentours d’un regard circulaire. Zalosta se relevait un peu plus loin. Mais où était…
Joshua.
Il le découvrit allongé face contre terre, à quelques mètres de lui. Un tronc d’arbre énorme lui barrant tout le bas du corps. Le renard s’élança vers le jeune homme et s’accroupit à côté de son visage. « Joshua, tu m’entends ? ». Pas de sang. Les yeux du garçon étaient fermés. Il ne semblait pas souffrir. « C’est terminé pour lui, affirma Zalosta en s’approchant de la scène. Pour tous. »
Saïko posa deux doigts sur le cou du garçon, au niveau de la carotide. Pas de battement. Le renard soupira en posant une main sur les cheveux de Joshua. « Que s’est-il passé ? demanda-t-il simplement sans relever les yeux.
-   La Porte est arrivée à maturité. Elle a projeté dans ce monde ce qu’elle était censée faire.
-   Explique-toi.
-   Elle a annihilé toute espèce vivante. »
Saïko la regarda, bouche-bée. Il était tenté d’en rire, si seulement un pauvre garçon qui n’avait rien demandé ne se tenait pas inerte à ses pieds. « Mais nous sommes encore là, releva simplement le renard avec une grimace désabusée.
-   Je ne comprends pas exactement. Même si je pense voir une certaine révélation dans ce fait.
-   Une révélation ?
-   Comme le fait que, d’une certaine manière, nous ne faisons pas partie de ce monde, assena la hérissonne en pourfendant Saïko de son regard indéchiffrable. »
Le renard frissonna à nouveau. Ne pas faire partie de ce monde… Ce n’était pas nouveau. Il ne venait pas de ce temps, effectivement. Il ne faisait pas partie de ce présent. « Quoi qu’il en soit, Saïko, reprit Zalosta en croisant les bras. Tu peux considérer dès maintenant que nous sommes certainement, toi et moi, les derniers survivants de ce monde. »
Le renard reporta son attention, sans le vouloir, sur le corps de Joshua. Il n’avait pas l’air d’avoir souffert. Il ferma les yeux et pria pour l’âme du jeune garçon. Et s’excusa de ne pas avoir su le protéger. « Tu n’aurais rien pu faire, lui dit Zalosta comme si elle comprenait ses pensées. Ce n’est pas l’arbre qui l’a achevé. Il était déjà mort avant.
-   Alors que va-t-on faire, maintenant ? demanda Saïko en se relevant avec un sourire sans joie. »
A cet instant ils sentirent tous deux, avant de le voir, le portail ténébreux apparaître derrière eux. En sortit l’échidné en parka noire, capuche sur la tête. Il fit un pas en dehors du passage fumeux et contempla les deux hybrides. Il s’arrêta plus particulièrement sur le renard. « Je vois que tu n’es toujours pas capable d’aller jusqu’au bout de ta mission, Zalosta.
-   A quoi cela rimerait-il, maintenant ? rétorqua effrontément Zalosta. Le monde est foutu. Expliquez-nous plutôt pourquoi nous sommes encore vivants.
-   Tu vas un peu vite en besogne. Le monde se porte pour le mieux.
-   Vous voyez très bien où je veux venir. Répondez à ma question.
-   En fait… »
Kane retira sa capuche et dévoila son museau à ses interlocuteurs. Zalosta resta profondément troublée par les traits brutalement vieillis de l’échidné aveugle. Il semblait avoir vieilli de plusieurs décennies. « … tu n’as toujours pas compris, Zalosta. » Vif, il sortit sa main gauche de la poche et attrapa le pistolet dans son holster, au niveau de sa poitrine. Il pointa le canon sur Saïko et tira. Le coup de feu résonna dans la plaine.
La douille rebondit par terre avec un cliquetis métallique. Une parcelle de glace était apparue devant le museau du renard. Ce dernier contemplait la couche bleutée à quelques centimètres de son nez, tétanisé. Il n’avait rien vu venir. Sans Zalosta, il serait mort aussi simplement que ça. La glace s’évapora dans les airs. Il regarda Zalosta. Elle fixait Kane, les bras toujours croisés. « Intéressant », releva simplement l’échidné. Il lança l’arme au sol. Zalosta se rapprocha de Saïko sans cesser de fixer son ancien allié. « Nous avons peut-être une chance, lui glissa-t-elle. Il semble affaibli.
-   Quoi… ? Vous voulez vous battre ?
-   Il veut te tuer.
-   Tu n’étais pas censée le faire toi-même ? »
Les deux hybrides se lancèrent un bref échange de regard. Et pendant cet infime instant, Saïko crut reconnaître une sorte d’affection au fond des yeux sans pupilles de la hérissonne. « A deux nous pouvons y arriver, reprit-elle. Peut-être.
-   Il est si fort que ça ? »
Saïko se concentra en fixant Kane. Zalosta fit de même. « Infiniment plus » rétorqua-t-elle simplement.
Le fond de l’air se transforma. L’atmosphère était électrique ; et ce n’était pas qu’une impression : des éclairs, vifs, légers, apparurent bientôt. Ils provenaient de Kane. Saïko comprit qu’il n’y aurait qu’une attaque. Une seule et unique, pour décider du ou des vainqueurs. Il ferma les yeux et se concentra plus intensément en attrapant son médaillon d’une main.
Zalosta, de son côté, continuait de fixer son adversaire. Il lui semblait que Kane la regardait pareillement, même si ce n’était pas simple de le distinguer correctement avec ses yeux blancs. Le bras gauche de l’échidné s’entoura d’un halo bleu. « L’électricité et la glace, murmura Zalosta.
-   Je peux faire fondre ta glace, ou la sienne, répondit Saïko sans ouvrir les yeux. Si nous parvenons à le tremper…
-   N’y pense même pas. Le combat ne sera pas aussi long. Il n’y a aucune stratégie à mettre en œuvre. Seulement de la puissance. »
Dans le ciel, un amas de nuages noir s’assembla dans un tourbillon. Un éclair immense jaillit d’un coup et tomba sur Kane qui avait levé les bras en hauteur. Tout son corps se couvrit d’électricité statique. Le halo bleu l’entourait complètement.
En gardant les yeux fermés, Saïko exécuta des mouvements lents et précis dans les airs avec ses bras, se concentrant pour rassembler en une seule attaque le plus de puissance possible. Sur son torse, le médaillon brillait, attendant la venue du combat. Zalosta leva un seul bras en hauteur, et aussitôt le sol autour d’elle gela. Au fond de ses yeux perça la lueur rose qui dansait lascivement. « Il arrive », prévint-elle.
Kane baissa ses deux bras vers ses ennemis. Un carré se dessina devant ses mains, paumes ouvertes. Un cercle s’inscrivit à l’intérieur du carré avec des formules compliquées, dans un langage incompréhensible. Le halo bleu quitta le corps de l’échidné pour se rassembler derrière la figure. L’électricité couvrit le tout.
Et le coup partit dans un claquement de tonnerre assourdissant, secouant les trois protagonistes.
A quoi répondirent Zalosta et Saïko en projetant chacun de leur côté une ligne orange et rose qui se rassemblèrent pour n’en former qu’une, plus grosse, qui vint percuter l’attaque de Kane. Le choc fit reculer les deux camps. Mais les trois hybrides gardèrent chacun leurs deux bras levés, le corps en avant, projetant leur force respective dans leur ultime attaque. Saïko serrait les dents, gardant ostensiblement les yeux fermés. Kane gronda. Un nouvel éclair s’abattit sur lui, et son attaque augmenta en taille et en puissance. Zalosta recula d’un pas. Saïko dut reprendre ses appuis en posant un pied derrière. « C’est phénoménal, pensa-t-il.
-   Maintenant ! cria Zalosta. »
La lueur rose rongea ses yeux. Ses pics se dressèrent derrière elle. La colonne rose qui s’élevait de ses mains s’illumina considérablement. Saïko leva ses paupières sur ses yeux d’un rouge profond. Le médaillon brilla avec force. La colonne orange devint écarlate et dévora l’attaque orange précédente. La puissance rose s’enroula autour du feu et les deux attaques percutèrent à nouveau la puissance de Kane qui avait, entre-temps, avancé de quelques centimètres.
L’électricité et la glace reculèrent. Le corps de Kane fut rejeté en arrière, mais il puisa dans ses forces pour tenter d’endiguer l’attaque combinée des deux hybrides. « Allez ! » s’écria Zalosta tandis que son corps se recouvrait de rose. Saïko hurla.
L’attaque déferla sans plus aucune limite et recouvrit très rapidement la puissance de Kane. L’échidné se fit happer par le déferlement des éléments.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:30:08 pm
L’amas de nuages noirs se disloqua rapidement dans le ciel. Saïko et Zalosta, tous deux essoufflés, avaient à peine la force de tenir sur leurs jambes. Ils essayaient tant bien que mal de distinguer quoi que ce soit dans la fumée qui s’évaporait trop lentement en face d’eux.
Sans prévenir, une silhouette creva soudainement la surface opaque. Les deux hybrides ne purent rien faire. Kane enfonça profondément son poing dans le ventre de Zalosta qui se cambra en avant, les yeux écarquillés. Il l’acheva d’un coup de pied dans le museau. Pendant qu’elle s’écroulait sur le côté, il s’élança avec une vivacité hors normes sur le renard. Saïko n’eut que le temps d’envoyer une boule de feu que l’échidné esquiva facilement. Il percuta son torse d’un coup de coude puissant qui coupa le souffle du renard, avant de lui faire un croc-en-jambe maîtrisé pour le faire tomber de tout son long arrière. Il bloqua sa gorge avec un bras en s’accroupissant sur lui. « Tu as le droit de savoir, héritier, puisque telle est notre fatalité ! » assena Kane d’une voix forte. Il comprima la tête de Saïko d’une poigne puissante. Une lueur vive éclaira la nuit.
Le coup de pied arriva sans prévenir ; Kane était affaibli et concentré dans les souvenirs qu’il imprimait en Saïko. Le pied de la hérissonne percuta son dos avec puissance et il s’affala plus loin en roulant à terre. Zalosta se laissa tomber sur ses genoux en se tenant le ventre, un filet de sang sur la commissure de ses lèvres. « Saïko ! ». Ce dernier avait les yeux grands ouverts et respirait vite. Trop vite. La hérissonne le gifla puis l’aida à se relever. Il se mit à quatre pattes pour vomir par terre. « Ça va, reprit-il en s’essuyant la bouche. Il m’a… montré…
-   Qui tu étais et ce que tu as fait, répondit Kane à sa place. »
Il peinait à se relever. La capuche à nouveau rabattue sur sa tête sans qu’il le veuille par le coup précédent, il essayait tant bien que mal de s’asseoir par terre. Mais ses bras tremblaient trop et ne supportaient pas son poids. Il s’affala une nouvelle fois dans un soupir de lassitude. « Pourquoi ? demanda simplement Zalosta d’une voix qui trahissait sa faiblesse, à elle aussi.
-   Tu n’as toujours pas compris, hérissonne. Ce monde… court vers la mort.
-   C’est vous qui vouliez ça.
-   C’était le seul moyen de contrecarrer le destin.
-   … Détruire le monde pour le sauver… ? reprit Saïko en avalant difficilement sa salive.
-   Ce n’est pas ce monde que je cherche à sauver, répliqua Kane après avoir soufflé.
-   C’est nous… ? »
Zalosta attendit la réponse, fébrile. Elle ne comprenait plus. « Les éléments principaux de cet univers… Peu importe le monde en tant que tel, il est au même niveau que les personnages secondaires… simplement une donnée programmée en arrière-plan pour la cohérence du récit… ». Kane toussa avec souffrance. Les pièces du puzzle s’assemblaient. Zalosta eut un frisson. « Il nous faut sortir de ce monde.
-   Exact, asséna Kane. »
Zalosta et Saïko s’aidèrent mutuellement à se relever. La hérissonne fixait Kane sans y croire. « Saïko est l’Elémental ? » demanda-t-elle d’une voix blanche. L’échidné hocha la tête. « Alors ma glace… » Il hocha une nouvelle fois la tête.  « Qu’est-ce que ça veut dire… ? » demanda faiblement le renard. « Mais vous vouliez que je le tue ! rétorqua Zalosta avec force en battant l’air avec son bras valide.
-   Néanmoins tu n’as pas pu t’y résoudre, à plusieurs reprises. Un renard que tu ne semblais pas connaître. Tu n’as jamais été capable de le tuer, Zalosta.
-   Vous le saviez… ?
-   Non. C’est toi qui as fait ce choix. Dans ton cœur.
-   Mais ces enfants… »
Kane parvint finalement à se mettre à quatre pattes. Essoufflé, terriblement affaibli. Il releva la tête alors qu’un portail se dessinait à ses côtés. Et sous sa capuche, Zalosta sut, cette fois, qu’il la regardait. « N’oublie jamais, Zalosta, qu’il n’appartient qu’à toi de te battre pour créer le futur dont tu rêves…
-   Mais je n’ai jamais choisi d’être ce que je suis aujourd’hui !...
-   Il n’est jamais trop tard, rétorqua faiblement Kane en se traînant difficilement dans le portail. On a toujours le choix, Zalosta. C’est notre plus grande force… »
Le portail se referma sur lui à tout jamais.


Saïko et Zalosta restèrent un instant silencieux. Puis la hérissonne flancha, et Saïko, lui-même affaibli, n’eut d’autre choix que de ralentir sa chute. Il la fit s’asseoir sur le sol, et se posa lui-même face à elle. Ils reprirent leur souffle. « Alors, commença Zalosta sans oser regarder son interlocuteur, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Quand il a posé sa main sur ta tête…
-   J’ai reçu un flot d’images, de pensées, d’odeurs, de sons et de ressentis en vrac. C’était comme si on intégrait de force tout ça dans mon cerveau. J’étais complètement paralysé.
-   Et… Qu’est-ce que tu as vu… ?
Saïko baissa la tête. Il se passa une main sur le museau en soupirant.
Qu’est-ce qu’il avait vu ?
A dire vrai, tellement de choses…
Il lui raconta pour commencer qu’il l’avait vue enfant, sous un taudis, dans une ville détruite. Elle avait déjà son regard vide. Des cernes. Une enfant seule et perdue, qui avait déjà vu l’enfer.
Un bond. Un peu plus grande. Adolescente. Dans une ville aux allures futuristes. Elle courait dans des rues mal éclairées, elle fuyait quelqu’un, quelque chose. Des images floues, des grésillements.
Un bond encore. Au sortir de l’adolescence. Sur une falaise cette fois, surplombant une autre grande ville avec de grandes, grandes tours illuminées. Elle était accompagnée de deux hybrides. Ils regardaient la ville, puis se retournaient et s’enfonçaient dans les bois derrière eux.
Fuite à nouveau. Composée de moments de peur, peur d’être trouvée, peur d’être prise. La peur d’un être traqué. Alternée avec des passages de joie, de bonheur. Rassurée d’être accompagnée.
La route illuminée par la confiance que l’on parcourt avec ses amis. Des moments de rire, de confidences. Des conflits parfois, et des retrouvailles toujours.
Ceux qui s’aiment vraiment ne se séparent jamais réellement.
Et puis la capture. Soudaine. Imprévue. On n’est jamais trop jeune pour mourir.
Enfermée à part des deux autres. Ennemie public. Dangereuse. Objet de tests, de toutes les horreurs. Au nom de la Religion et des conventions, élément impie.
Jugement. Condamnation.
L’enfermement est long. Solitude dans la pièce hermétique. Séparée de ceux qui l’avait acceptée. Puis ils apparaissent devant la cellule. Ils la font sortir.
« On ne t’abandonnera pas. On va te sauver. »
Fuite à nouveau, dans le grand bâtiment. Tous les couloirs se ressemblent. Affrontements rapides contre les gardes. Courir, encore, toujours. Trouver la sortie. Mais ils l’amènent dans une salle de lancement. Eska l’enchaîne avec un tour de magie. Hood la place dans une capsule. « Aie confiance. C’est le seul moyen. » « Qu’est-ce que vous faites ? Et vous ?! ».
Paroles diluées dans le temps. La capsule se referme lentement sur elle, la vitre qui la protège la séparant pour toujours de ses seuls amis.
« On ne t’oubliera jamais. Même dans quatre mille ans, nous serons toujours avec toi, Zalo ! ». Et sous ses cris, Hood qui appuie sur le bouton. Elle se démène pour se libérer du maléfice que lui a jeté Eska pour l’entraver. Les boutons s’illuminent dans la petite capsule. Un grondement la fait secouer. Eska et Hood reculent. Zalosta hurle. Larmes.
Puis elle s’élève lentement.
Et son regard. Le sien. Le dernier. Des mots mimés des lèvres.
Pour l’éternité.
« On t’aime ! »
La capsule regagne l’espace très vite. Trop vite pour les autorités. Trop tard.
Des bips. Réguliers. Sonores.
Sommeil.

Brisé un instant, un court moment, si petit dans le temps, si grand par les sentiments.
Leur rencontre. Oubliée, effacée. Evaporée dans le passé.
C’est si dur de se rappeler du futur.
Le renard et la hérissonne. La capsule coincée dans le lac du village caché des Aquawolf. Lac gelé, vitre givrée. Ils s’aperçoivent l’espace d’un instant d’éternité.

« Je n’ai pas le pouvoir de l’eau, répondit Saïko à la question muette de Zalosta. Quand je suis passé par le village des Aquawolf, les gardiens du pouvoir de l’Eau, le lac où se trouvait leur Temple était gelé. En plein milieu, il y avait un engin étrange…
-   Une capsule, rectifia Zalosta d’une voix douce, perdue dans ses souvenirs.
-   C’est le seul élément qu’il me manque, sur les quatre… »

Réveil tardif, brutal. Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Aucune réponse. La capsule s’ouvre. Elle reste un long moment à l’intérieur. Peur. Que va-t-elle découvrir ? Elle sort lentement. Lac gelé. Autour, un ancien village. Détruit depuis combien de temps ? Où aller ?
Aucune réponse. Elle s’éloigne. Au début, elle décrit des cercles, puis chaque nuit retrouve la sécurité de la capsule. Le seul détail connu dans cet environnement hostile par nature. Combien de temps s’est-il passé ? Que sont-ils tous devenus ? Sur quel continent se situe-t-elle ?
Aucune réponse. Le temps passe. Les quatre saisons alternent et elle reste dans la machine, immobile, déconnectée de tout.
Et puis, un jour de neige, elle se décide à partir. Sans émotion aucune. Sans plus se poser de questions. Ses yeux ont retrouvé leur éclat d’origine : vides. Elle parcourt des kilomètres et des kilomètres. La neige tombe sur son museau, les flocons mettent un certain temps à fondre au contact de sa peau froide.
Son cœur est gelé. Les villes ne se ressemblent plus. Celles qu’elle connaissait avant ont disparu. Pourquoi ? Comment ? Elle ne le saura jamais. Dans les rues on la regarde. Au cœur d’une ruelle sombre, la moitié d’une cape noire rapiécée dépasse d’une poubelle puante.
Le vêtement lui servira pendant des siècles à arpenter ces terres inconnues dont elle fait bientôt plusieurs fois le tour, machinale, sans faire attention à rien. Elle assiste sans émotion à l’orgueil renouvelé des consciences qui croyant faire de nouvelles découvertes ne savent pas qu’elles avaient déjà été faites auparavant. En son temps.
Et chaque génération voit passer ses croyances, ses coutumes. Ses guerres, ses atrocités. Ses morales et ses doctrines. Chaque génération pensant apporter au monde sa vérité, seule et unique, définitive. Chacune de ces générations pensant être meilleure que la précédente.
Eternel recommencement.
Et puis un beau jour Kane apparaît dans la ruelle. Parka noire. Capuche. « Tes yeux portent la douleur du monde ».
« Vous vous trompez. » Voix éraillée. Terriblement atrophiée par un cruel et vieux manque d’utilisation. « Mes yeux ne portent que ma propre douleur. Je suis incapable de comprendre ce monde ».
« Dans ce cas, viens, je vais te le montrer. Ce monde ».
Machine. Elle se lève. Le suit. Ne sait pas trop pourquoi. Parce que. Et puis après tout, pourquoi pas…
Missions. Une nouvelle guerre, sempiternelle. Toujours une de plus. Complots. Machinations. Les Hydres, semblants de Dieux, s’y mettent à leur tour. Un Equilibre rompu par leurs combats qui voient s’emmêler la haine que se vouent humains et hybrides.
Beaucoup de choses se succèdent. Le sauvetage de Sephyra. Roussette, dernière survivante de son peuple. Confiée au clan d’Anethie sur les ordres de Kane.
Et puis la guerre se tasse. Kane disparaît du jour au lendemain. Comme il était arrivé. Seule, à nouveau. Un homme intervient. Même endroit, la ruelle. Il ressemble à Kane. Mais il est humain. Elle ne veut pas le suivre. Elle ne veut plus rien.
Et, un soir, rencontre sous la pluie. Deux enfants dans la rue…
Un déclic. Le Manoir. Elle amène les deux enfants à l’homme. Il accepte de s’en occuper à condition qu’elle le rejoigne. Elle refuse au début. Va voir les enfants. Ils dorment dans un lit. Passe la nuit à côté d’eux.
Le lendemain, elle accepte. Vie au Manoir. Donf. Les enfants. Hunter.
Elle sent qu’il se passe quelque chose. Elle a vu trop de choses, vécu trop de vies. Elle sent que les enfants étaient sur son chemin pour une raison particulière. Les missions du Manoir ne sont qu’un prétexte.
Millie et Arthur ne sont qu’un leurre.
Ce n’est qu’une mission de plus.
Ce n’est qu’une mission.
Juste…
Une mission…

Saïko regardait Zalosta. Elle avait les yeux baissés. Elle n’osait pas le regarder.
Tu vis depuis tellement de temps… C’est normal, au bout d’un moment, de déconsidérer la vie. De regarder les choses qui passent sous un autre angle. De ton point de vue, tu dois certainement voir beaucoup d’éléments comme étant futiles, ou sans importance.
Tu as dû assister à tellement d’existences passagères.
Mais tu avais finis par trouver cette vie au Manoir. Peut-être qu’au départ ce n’était qu’une mission, comme tant d’autres. Mais tu as finis par te laisser aller au quotidien. Arthur, Millie, Donf, Hunter, puis Sephyra sur la fin. Tu as finis par te savoir proche d’eux. Tu as fini par vivre parmi eux.
C’est ce qu’on nomme une famille, Zalosta. Et c’est normal de ressentir ce genre d’émotions parmi ceux qu’on aime. Mais tu n’étais probablement pas prête.
Alors peut-être que tu avais oublié ce que c’était. Ou bien que tu ne voulais pas te l’avouer. Peut-être que tu avais peur de l’admettre, peur de te rapprocher d’eux, parce qu’ils allaient partir, eux aussi. Comme tant d’autres que tu as dû connaître par le passé.
Peut-être que tu as finis par oublier qu’Arthur et Millie devaient mourir. Que tout ça n’était qu’un plan. Mais ça aussi, c’est normal. Tu as voulu vivre ainsi pour toujours.
Combien de fois exactement est-ce que tu t’es retrouvée seule dans ta chambre, dans le noir ? Combien de fois as–tu regardé les étoiles par la fenêtre ? Combien de fois es-tu venue au chevet des enfants, pour les regarder dormir ?

Il revoyait en images toutes ces scènes ; parce qu’elle les avait réellement vécu. D’un geste, il posa sa main sur la sienne. La hérissonne releva la tête. Et il plongea son regard dans le sien.
Tu as dû te perdre. Et personne n’était là. Dans la rue, au milieu de la foule, tu as dû te sentir seule. Tout le monde passait sans faire attention à toi. Et tu savais que personne ne s’arrêterait pour te tendre la main. Tu savais tout, du début à la fin, des origines de cette histoire jusqu’à la façon dont elle devait se terminer. Mais en les regardant s’amuser dans le jardin, tu as mis tout ça de côté. Personne ne peut te le reprocher.
Personne n’aurait pu comprendre ce que tu vivais. Ni avant, ni même au moment où ça s’est passé.

Doucement, sans geste brusque, il se leva et s’approcha plus près d’elle. Il s’accroupit face à la hérissonne, la regarda un instant, puis la pris dans ses bras.
Tu étais tellement heureuse auprès d’eux. Au point que plus rien n’a eu d’importance une fois qu’ils étaient morts. Personne ne peut t’en vouloir d’être retombée dans ta léthargie. De suivre les ordres.
D’avoir voulu me tuer. D’avoir coopéré pour ouvrir la Porte. Au point de vouloir changer le monde. Peut-être même de le détruire.
Mais, Zalosta… Personne ne peut t’en vouloir de ressentir des émotions. A commencer par toi-même. Tu ne peux pas t’en vouloir d’hésiter, de laisser tomber, de prendre toi-même tes décisions.
Tu aurais pu pleurer plus longtemps, sans te cacher. Au lieu de ça tu as enfouis ce que tu ressentais.
Et maintenant te voilà ici. Perdue et seule, dans le noir. Alors même que le monde se perd dans le chaos, tu cherches ta propre porte…


« Que va-t-il se passer, maintenant ? demanda-t-il en tenant toujours Zalosta serrée contre lui.
-   Il n’y a qu’un seul moyen pour terminer cette histoire. Nous devons mourir.
-   Mourir… ? »
La hérissonne hocha la tête, nichée au creux de l’épaule du goupil. « C’est la seule façon de sortir de ce monde faux. Pour briser l’illusion.
-   Je ne vois pas comment mourir pourrait nous sauver, c’est complètement paradoxal…
-   Saïko, reprit la hérissonne en se séparant de lui pour mieux le regarder dans les yeux. C’est notre destin. Ce monde n’est qu’un archétype, nos désirs étaient paramétrés, nos décisions écrites. Nous ne faisons que suivre un scénario depuis longtemps réfléchi. Ton FireFox ne me contredira pas. La seule voie qui s’offre à toi depuis le début de ton existence, c’est de devenir l’Elémental. »
Saïko porta une main à son médaillon et questionna silencieusement l’Esprit. Il acquiesça sans un mot, dans son esprit. « Plus précisément, des choix t’ont été offerts pour mûrir ton parcours. Tu les as pris en toute conscience. Mais ta conscience elle-même n’est qu’une donnée programmée dans ce monde.
-   Donc… En devenant l’Elémental, je mourrai…
-   Oui. »
« Tu sauveras le monde d’une catastrophe intemporel… Ou bien tu le détruiras. » Ces paroles lui revinrent en tête. Elles provenaient de l’Oracle du clan des Pyrofox. Son clan. Un passé lointain.
Et des paroles qui prenaient tout leur sens aujourd’hui. Soit il acceptait le destin funeste de l’Elémental et sauvait cet univers ; soit il refusait et mourrait en même temps que ce monde. « Mais il reste un détail. Je ne contrôle pas le pouvoir de l’Eau.
-   Tu m’as expliqué pourquoi, tout à l’heure. Tu n’as pas pu le contrôler. Mais le destin façonne les détails à son image, et il y a toujours une raison au hasard. Tu sais ce que contenait cette capsule dans le lac des…
-   Aquawolf. Oui. C’était toi, à l’intérieur.
-   J’ai drainé le pouvoir de l’Eau au moment où la capsule est tombée dans leur lac. Pourquoi, comment, je ne sais pas. Mais c’est la seule solution.
-   Ce qui explique que tu puisses contrôler la glace. »


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:33:16 pm
La hérissonne hocha la tête. Elle jeta un regard aux alentours, puis se releva. Saïko fit de même sans la suivre. Il tressaillit lorsqu’il vit ce que Zalosta était partie chercher : le pistolet abandonné par Kane. Elle revint vers lui en vérifiant le chargeur et en le remettant à sa place. « Tu es sûre que c’est la seule solution… ? demanda Saïko quand il vit qu’elle le fixait en attendant qu’il se décide.
-   Oui. Je porte en moi l’Elément qu’il te manque. On ne peut pas mourir n’importe comment. Kane le savait…
Zalosta avait compris ce que Kane avait voulu faire depuis le début. Elle aurait dû comprendre toute seule. Mais elle n’avait pas regardé la réalité en face, trop troublée, perdue dans ses pensées depuis tout ce temps. Kane, lui, avait compris dès le départ. Peut-être même avant.
Zalosta n’aurait jamais pu tuer Saïko. Elle avait compris pourquoi. Mais ça, elle ne le dirait jamais à haute voix. Kane le sachant, il avait confronté la hérissonne à ce dilemme. Tout en sachant quel choix elle ferait. Jusqu’à ce qu’elle comprenne.
La vérité, c’était que Zalosta devait mourir avant Saïko. « Tu dois me tuer pour récupérer ce pouvoir. Avec les quatre éléments en main, tu deviendras ce que tu étais destiné à devenir. Tu as la Serpe, non ?
-   Ce truc là ? » répondit Saïko en lui montrant la Serpe que lui avait donné son père il y a très longtemps, et qu’il gardait toujours accroché à son pantalon, bien à l’abri.
La Serpe en question possédait quatre petits trous sur son manche. Sur trois d’entre eux, trois petites billes de couleur différente luisaient doucement ; une pour chaque élément : feu, terre et vent. Il ne restait qu’un trou vide.
Zalosta acquiesça. « Pose-la sur mon corps une fois que je serai morte. Tu récupéreras l’Elément.
-   Une fois que tu seras morte…, répéta faiblement Saïko. »
Zalosta le transperça du regard. Ce n’était plus un regard froid et distant comme avant. Il était franc. Plein de compassion. Triste aussi, un peu. Mais confiant dans ce qu’elle entreprenait.
Elle mit le pistolet entre les mains de Saïko. « N’hésite pas, et vise bien. Je ne tiens pas à souffrir plus que nécessaire. »
Le renard fixa l’arme en hésitant, une moue désapprobatrice sur les lèvres. La hérissonne s’agenouilla face à lui. « C’est ainsi que ça doit se passer, affirma Zalosta en posant docilement ses mains sur ses jambes repliées. »
Saïko hocha lentement la tête et ingurgita difficilement. Il mit lentement la hérissonne en joue. Son bras tremblait. Il prit l’arme des deux mains. « Je… Je ne peux pas, dit-il d’une voix tremblante. »
Zalosta posa doucement ses propres mains sur celles du renard. L’arme cessa de trembler. Elle sourit et regarda le renard dans les yeux. « Ne t’en fais pas, je suis consciente de ce qu’il se passe. Crois-moi, il faut le faire. Laisse-moi faire ce choix pour la toute dernière fois. »
Saïko serra les dents et plissa les yeux. Son regard devenait flou. Des larmes montaient. Les mains de Zalosta se raffermirent autour des siennes. Le renard renifla. « Je ne voulais pas qu’on en arrive là, souffla-t-il, la gorge nouée.
-   Je n’ai confiance qu’en toi. Il n’y a que toi pour le faire. »
Elle rapprocha sa tête et colla le canon contre son front en fermant une dernière fois les yeux. Ses mains se crispaient sur celles du renard, maintenant, alors que le museau de celui-ci s’inondait de larmes. « Tu es quelqu’un de bien, Zalosta, parvint-il à dire entre ses pleurs. Quoi qu’il y ait après la mort, je souhaite que tu sois heureuse avec les enfants.
-   Vas-y, souffla la hérissonne en contenant elle-même ses larmes.
-   Adieu, Zalosta… »
Une seule et unique véritable larme tomba dans la neige. Toutes les autres étaient pourpres.
Le coup de feu résonna très longtemps dans la plaine et emplit les oreilles de Saïko. Le corps de la hérissonne était tombé sur le côté dans un bruit sourd. Le renard resta figé un long moment. Il pleurait sans retenue, hoquetant comme un enfant, seul dans la nuit. Il mit un certain temps à baisser les bras et finit par lâcher l’arme qui rebondit sur le sol. Saïko s’agenouilla près de Zalosta et l’allongea sur le dos. Ainsi, elle n’avait qu’un petit trou dans le front par où s’écoulait un mince filet de sang. Le renard ne voulait pas voir le trou immonde qui ouvrait l’arrière de son crâne, par où était ressortie la balle.
Comme elle le lui avait dit, il sortit sa serpe et la posa sur elle des deux mains. Une douce lumière violacée entoura le corps de la hérissonne. Puis plusieurs petites ramifications de la même couleur s’échappèrent du halo et vinrent se rassembler dans le quatrième trou du manche en bois. Elles formèrent une minuscule bille qui passa très rapidement de l’état de fumée en véritable joyau bleu qui s’incurvait précisément dans l’orifice.
La serpe fut complète. Après des années pendant lesquelles il avait voyagé dans son monde, avant d’atterrir dans celui-ci. Depuis la première fois où il avait rencontré le FireFox, le jour où son village avait été attaqué.
Son travail était à partir de cet instant et dorénavant complet. Il sut à ce moment précis, sans jamais l’avoir su auparavant, ce qu’il lui restait à faire. Ce qu’il incarnait lorsque les autres entités élémentaires avaient hésité à le considérer comme étant « l’élu ».
L’Elémental.
Le renard se releva lentement. Il renifla en se passant un revers de main sur le nez, puis essuya maladroitement mais calmement les larmes sur son museau. Il ne pleurait plus. « Allons-y, FireFox » dit-il simplement en attrapant son médaillon.
Son corps s’illumina. La serpe qu’il tenait en main prit la même teinte dorée.
Le corps du renard se détacha  du sol. Il monta lentement dans les airs. Les quatre joyaux élémentaires se détachèrent de leurs orifices et vinrent tournoyer autour de Saïko, de plus en plus rapidement.
Une lumière éblouissante illumina la nuit. Le corps du renard était entouré par un halo circulaire des quatre couleurs différentes de chaque joyau. Les éléments semblaient tourner sur eux-mêmes en totale harmonie les uns avec les autres. A l’intérieur du halo, Saïko reposait les yeux fermés, les bras levés. Dans les cieux, une étrange lumière dorée perça les nuages noirs et capta le cercle. La terre trembla.
Le cercle descendit lentement et rentra dans le sol comme s’il s’agissait d’un mirage, le corps de Saïko y compris. Le sol se fissura alors. Il en sortit une longue branche qui se déploya dans le ciel avec une force et une vitesse incroyable. Elle grandit et grossit en l’espace de quelques secondes. Des branches apparurent sur ce qui se constitua comme étant un tronc énorme et sans commune mesure. De longues branches vivantes et imposantes qui étendirent leurs ramures dans les airs.
Au pied du tronc, divers fleurs sortaient du sol. Le halo de lumière qui perçait les cieux s’agrandissait de seconde en seconde. Des plantes de toutes sortes poussaient dans son périmètre.
Tout ceci dura quelques minutes. Puis il arriva un moment où l’arbre sembla ne plus pouvoir grandir – énorme qu’il était déjà. L’événement se stabilisa alors et la lumière cessa aussi d’augmenter le périmètre fleuri autour de l’arbre gigantesque.
Un ovale se dessina soudainement sur le tronc de l’arbre. Un ovale gris et brillant qui dessinait comme un passage en son intérieur de la même luminosité. Un museau en sortit alors. Il s’agissait d’un chien très grand – de la taille d’un humain. Il possédait en outre cinq queues aux pointes de chaque couleur représentant les éléments, la cinquième étant la couleur de son pelage : gris.
Le chien contourna l’arbre. A chaque fois qu’une de ses pattes quittait le sol, une pousse en sortait et grandissait à vue d’œil, comme par magie. Il s’approcha du corps de Zalosta, qui était restée un peu en retrait. Elle baignait sur le dos, le visage paisible, dans une mer de roses rouges. Les fleurs avaient, semblait-il, bu le sang de la hérissonne, car au sol il n’y avait plus aucune trace.
Le chien baissa son museau jusqu’à effleurer son front. De ses naseaux sortit un faible souffle qui fit fléchir la mèche de la hérissonne. Puis il releva le museau et hurla longuement au ciel. Quand il eut fini, l’animal légendaire huma l’air, comme s’il attendait un signe.

*****
***

Hunter faisait face à l’Autel. Des marches s’élevaient face à lui. En haut il n’y avait rien.
Jusqu’à ce moment.
Il avait attendu patiemment, conscient qu’ailleurs se déroulait un autre combat, dont il devait attendre le dénouement. Il avait monté les marches, lentement, et s’était assis à mi-chemin du parcours pour regarder le ciel, au loin.
Quand l’Autel se mit à trembler, il ne fut pas étonné. Son instinct le lui avait dicté au même moment.
Le temps était venu.
Il se releva et reprit sa marche. Il vit l’Emeraude Mère se lever lentement de sous l’Autel, pour reprendre la place qui lui revenait de droit.
« C’est maintenant ou jamais, camarade.
-   Ouais… Un dernier sayonora avant la fin. »
Lorsqu’il atteignit la dernière marche, l’Emeraude était déjà en place. Sur les sept pylônes qui l’entouraient reposaient les sept Emeraudes du Chaos. Il n’avait pas besoin d’en grimper un pour s’en rendre compte par lui-même.
Il le savait. Des souvenirs de son peuple.
Il s’approcha lentement de l’Emeraude, sa démarche empreinte d’un respect ancestral. Il se trouvait devant le Trésor parmi tous, le régisseur du Chaos sur cette terre. Bien des gardiens avant lui avaient dû se sacrifier comme il s’apprêtait à le faire, lors des grandes tourmentes qu’avait connu ce monde.
Il était le dernier de ceux-là. Le dernier des Gardiens.
« T’es prêt, mon ami ?
-   C’est à moi de te demander ça. Malheureusement, je te donne pas vraiment le choix…
-   T’en fais pas, va. C’est toi le héros principal, ici. Et désolé pour ce que je t’ai fait faire, jusqu’ici.
-   Tu seras pardonné à la fin, si ça peut t’aider à pas retourner en Enfer. Au moins pour que tu ne reviennes plus sur terre faire chier ton monde.
-   Tu gardes ton sens de l’humour malgré ça ! ricana le démon. Tu me plais, petit gars ! »
Hunter sourit. Il leva sa main droite, resta tendu un instant, puis la posa tout doucement sur la surface de la gemme. Cette dernière se mit à briller plus intensivement. L’échidné dut fermer les yeux. Il sentit au plus profond de lui la lumière percer son âme et mettre à jour son existence entière. Quand il rouvrit les yeux, Blowback se tenait à sa droite, nappé d’une silhouette blanche. Il semblait un fantôme voletant à quelques centimètres du sol. Ils se regardèrent. La silhouette floue de Blowback esquissa un sourire.
-          Il aura fallu vivre tout ça pour en arriver là ! Résonna sa voix nasillarde, trouvant un écho dans ce présent malgré ses origines lointaines.
Hunter sourit en fermant les yeux. Puis il reposa son regard sur la gemme.
-          Tout le monde nous attend, murmura-t-il.
Blowback hocha la tête. Il posa sa propre main gauche sur l’Emeraude. Tandis qu’elle se remettait à luire puissamment, Hunter ferma les yeux et se remémora tout ce qu’il avait vécu jusqu’ici. Plusieurs personnes s’imprégnèrent dans les images de sa mémoire. Tous ceux qu’il avait côtoyés. Et ceux qu’il n’avait pas su protéger.
Pardonnez-moi.
Hunter rouvrit les yeux. Sa main, tout comme son bras et son corps entier, s’étaient mis à luire de même que l’Emeraude.
Je n’ai pas su trouver la force de me battre assez pour vous protéger. J’ai toujours été impuissant.
L’échidné esquissa un sourire triste.
Mais attendez-moi. Il ne me reste plus qu’une petite chose à accomplir, et après… Je vais vous rejoindre.
-          J’espère payer ma quittance du passé, déclara le démon. Hors de question de refoutre les pieds en Enfer !
Fly, maman…
-          Quand faut y aller…, commença Hunter en appuyant plus fortement la paume de sa main contre l’Emeraude du Chaos.
-          Faut y aller ! Camarade !
Et tous les autres…
La lumière les engloba tous les deux. Puis une colonne blanche se leva en hauteur, perforant les cieux.
J’arrive.

*****
***

Un portail perça l’obscurité face à la Porte. Une jambe en sortit soudainement. Le reste du corps suivit.
La personne s’avança sans s’arrêter face à la Porte. Le corps de Lena avait disparu. Les tâches de sang aussi. Le monde orangé se tordait encore et toujours, derrière l’ouverture.
Il serra les poings, le regard droit.
Et, résolu, sûr de lui, Hunter entra dans la Porte.






« Dire que la guerre est parfois nécessaire n’est pas un appel au cynisme, c’est la reconnaissance de l’Histoire. »
Extrait du discours d’Obama prononcé lors de la remise du prix Nobel de la paix, à Oslo, le 10 décembre 2009


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:38:26 pm
(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)



Le coup de poing lui perfora l’estomac. Il rouvrit les yeux sous l’emprise de la douleur et sous le coup de la surprise. Blowback avait beau n’avoir que l’aspect d’un fantôme déphasé par le temps, son attaque, elle, était bien réelle, et la douleur bien présente.
Hunter avait reculé de quelque pas, les mains sur le ventre, courbé en avant. « Désolé gamin, mais à partir de maintenant, j’en fais mon affaire.
-   Qu’est-ce que t’as en tête, enfoiré… ? »
Hunter jeta un regard rageur à Blowback. Le démon haussa les épaules avec un sourire désabusé. « C’est juste le pacte qu’on a signé, ton vieux et moi. J’agis comme il était convenu que je fasse.
-   Kane ? Demanda Hunter qui restait plié en deux.
-   Ouais. Ton vieux. Pourquoi tu crois qu’il m’a mis dans ton corps ? Un père ferait ça à son fils, tu penses ?
-   Il a jamais agis comme un père pour moi, rétorqua Hunter d’un ton dédaigneux.
-   Ouais, c’est vrai… T’as pas faux. Dans les apparences, il a pas vraiment été là, le vieux. »
Derrière Blowback, l’Emeraude envoyait toujours son champ lumineux dans les cieux. Mais il était moins puissant qu’avant. Comme s’il manquait quelque chose. « Ce con va tout faire foirer, pensa Hunter.
-   Je vais t’expliquer rapidement. Ton vieux m’a capturé en tant qu’esprit démoniaque. Moi parmi d’autres, c’était juste un coup de chance. Il menait des expériences avec tous les autres pour essayer de tomber sur un ancien… pour tomber sur moi, en fait. Putain j’y avais jamais réfléchi ! »
Pendant ce temps, Hunter essayait de se rapprocher de l’Emeraude sans perdre Blowback du regard, le contournant lentement. « Quand il est tombé sur moi, donc, il m’a proposé un marché. Un corps, le tien, pour que je puisse rester dans ce monde – puisqu’un esprit seul, sans corps, ne peut pas résister bien longtemps aux ondes de ce monde matériel. En échange de ça, je devais me familiariser complètement avec toi, avec le temps. Je devais rentrer en toi au moins assez pour te piquer ton rôle de gardien, petit gars.
-   Pourquoi ? demanda Hunter qui reprenait ses forces, intéressé quand même par ce que racontait son ancien démon.
-   Il voulait te sauver du destin, mon pote. »
Hunter s’arrêta et fixa Blowback, cherchant à savoir s’il disait la vérité. Kane, le sauver ? C’était bien la première fois qu’il entendait ça. « Comment ça me sauver de mon destin ?
-   Tu sais, ton vieux est du genre borné. Pour lui, tout le monde doit pouvoir faire ses propres choix. Il a horreur de penser qu’un destin attend quelqu’un, et que cette personne ne fasse que suivre ce qui est écrit, sans rien décider par elle-même. Ça le faisait vomir.
-   Et donc ?
-   Il ne voulait pas que tu sois sacrifié à cause de ton foutu destin, gamin. Tu piges pas ? Il voulait t’enlever cette malédiction. En me mettant, moi, démon, ancien membre de ta lignée, en toi, il voulait que je m’incorpore ton putain de destin.
-   Et t’as accepté de te sacrifier ? Ça te ressemble pas.
-   Pas faux. Mais là c’est pour une bonne cause. »
Blowback sourit de toutes ses dents. « Parce que y a une chance qu’en me sacrifiant pour sauver tout le monde, je gagne mon ticket d’entrée pour le bon côté !
-   Là je comprends tout, rétorqua Hunter en souriant. Ça te va bien de passer un marché qui t’avantage.
-   Ben quoi ? C’est à ça que ça sert, un marché. C’est pour convenir aux deux parties ! Toi tu meurs pas comme un con, ton père est content, et moi je deviens gentil, j’évite l’enfer, je suis content ! Tout le monde est content ! Happy end ! s’exclama Blowback en élevant les bras au-dessus de sa tête. Sauf que, bon, reprit-il. C’est pas aussi simple.
-   Comment ça ?
-   Apparemment t’as un autre rôle à jouer. Enfin, j’ai pas tout suivi à l’époque, j’avoue. C’était un peu long, moi je voulais juste avoir un corps. Mais bon. Tu dois aller quelque part, à la Porte, je crois. »
Blowback leva un bras. Un portail ténébreux apparut derrière Hunter. Celui-ci le contempla sans y croire, puis se retourna vers le démon pour l’invectiver. « Tu maîtrisais ça ? Pourquoi tu me l’as pas dit avant ? On aurait pu l’utiliser !
-   Pas le droit. Ordre de ton paternel !
-   Fais chier. Bon. Alors moi je vais par-là, et toi…
-   Je m’occupe de ce gros bijou brillant, pas de soucis !
-   Mh. Alors à plus. »
Blowback lui fit un salut militaire ironique. Hunter se retourna, fit quelques pas vers le portail, puis s’arrêta. « Ah, et je suppose que je dois te remercier, pour ça. Le rôle du Gardien.
-   Pas la peine, c’est plus pour moi que j’ai accepté, votre histoire ou ce monde, dans le fond, j’en ai rien à foutre, pour tout dire.
-   Ouais. Ça m’aurait étonné.
-   Ton vieux est quand même vachement bizarre. Mais y a pas à dire. Y avait que quand il parlait de toi ou de ta mère qu’il était vraiment humain. »
Hunter ne répondit rien. Il reprit sa marche. Avant d’atteindre le portail, il leva un bras en signe d’adieu, sans se retourner.
Mais Blowback s’était lui aussi retourné pour accomplir son dernier geste.


NightDreamers
Chapitre 37 ~ Le Cinquième ['Cause we all have a place to go back to 1/2]


Un défilement d’images très rapide. En désordre. Des cris, des rires, des paroles qui se chevauchent, des hurlements, des pleurs, des murmures.
Une vérité.


Un immeuble en feu. Point de vue en hauteur. Sur le toit du bâtiment d’en face, certainement.
En contre-bas, dans la rue, Hunter fait face à son immeuble, proie des flammes. Il s’élançe sur la porte d’entrée de l’immeuble et découvre un mot accroché. Il l’arrache, le lit, puis s’élançe dans une autre direction. Kane sait, pour l’avoir écrit lui-même, ce qu’il y était apposé : « Nous prenons ton quotidien. Nous prenons ton amour. Tu ne sauveras pas ta vie des flammes, mais tu pourras peut-être sauver la sienne en te dépêchant. Hangar n°4, au port. Vite. Le temps file. Le sien est déjà compté. »

Autre point de vue en hauteur, cette fois depuis le toit du hangar. Il pleut. Un trou dans le plafond de verre et d’acier permet de voir ce qui se passe dans la grande et large bâtisse.
A l’intérieur est rassemblé le gang des katanas, des dizaines et des dizaines d’hommes aux allures de racailles, occupant tout l’espace. A leur ceinture, pour chacun d’entre eux, pend un fourreau. Au centre, sous le trou du toit, sur un petit piédestal, se tiennent le chef du gang et Fly ; cette dernière les mains accrochées par une chaîne depuis le plafond. Kane se trouve justement près de la chaîne accrochée à un pilotis de biais. Les pieds de la jeune femme traînent sur le sol. Elle a l’air à demi consciente. Son corps porte des marques sombres, mais elle n’a pas l’air blessée. Seuls ses yeux restent vides et portent le malheur. « Fly ! »
Hunter vient d’arriver. La plupart des hommes ricanent en encerclant Hunter qui s’avance parmi la foule pour gagner le centre de la salle. Kane assiste à la scène sans faire un geste.
« Relâche-la, entend-il Hunter proclamer en contre-bas. Elle n’y est pour rien là-dedans. Je ne veux pas me battre contre vous. On peut discuter. »
Les racailles ricanent une nouvelle fois. « Discuter ? rétorque le chef. Mais on ne veut pas discuter avec toi, Hunter ! Tu as incendié notre putain de repaire, sale fils de pute ! s’écrie-t-il soudainement en pointant en doigt accusateur sur Hunter. »
Celui-ci serre les poings. « Je t’assure que je n’y suis pour rien. Je ne voulais pas que ça aille plus loin, j’ai plus à perdre qu’à y gagner en me confrontant à vous. Je veux passer à autre chose. Relâche Fly.
-   Tu sais quoi ? C’est trop tard. On t’attaquant à notre repaire, t’as signé la guerre entre nous. Tu crois qu’on va oublier ça tranquillement et te laisser partir avec ta copine ? Tu sais pas à qui t’as affaire, connard.
-   J’ai rien incendié du tout, je peux te le jurer.
-   La parole d’un minable ne vaut rien. »
Les hommes sortirent leur katanas de leur fourreau. Hunter jeta un rapide coup d’œil circulaire. Ils étaient bien trop nombreux. « Stan, ne fais pas de conneries. Ça nous apportera rien, ni à l’un, ni à l’autre…
-   C’est toi qui as voulu la guerre, mon pote. Assume. »
Ses hommes pointèrent leur lame vers Hunter, l’invitant à ne pas faire de geste inutile. Le chef posa une main sur l’épaule de Fly. « Mes amis, nous sommes réunis ici ce soir parce qu’un rat a décidé de nous provoquer ! Ce rat, le voici, il est là : je vous l’offre ! » Cris de joie, rires qui emplissent la salle. « Et celle que je tiens à mes côtés n’est autre que sa petite copine ! Comme c’est touchant… Tu veux lui faire un petit bisou, Hunter ? » Nouveaux rires, plus forts cette fois. Kane vit Hunter serrer les poings. Il se concentrait certainement pour trouver une échappatoire. « Mes amis, je vous le donne en mille. Celui qui a bousillé notre repaire, c’est ce petit connard de merde ! Alors, qu’est-ce qu’on doit faire ? Je vous le demande ! Est-ce qu’on doit le laisser partir sans rien faire ? » Des plaintes s’élèvent avec force. « Je suis d’accord avec vous, reprit le dénommé Stan, qui tournait autour de Fly en proclamant son discours. On ne peut pas se permettre de laisser partir innocemment ceux qui ont bousillé notre petit paradis. On ne peut pas ! s’exclama-t-il soudain avec force, et son cri fut repris avec force par la plupart de ses camarades.
-   Stan, je t’en prie, ne fais pas ça. S’il te plaît.
-   Comment ? rétorqua l’homme en tendant une oreille de manière comique. Tu me supplies ? Regardez, écoutez ! Le petit rat me supplie !
Nouveaux rires, accompagné d’applaudissements. « Il est trop tard pour me supplier, minable. Ca… il fallait y songer avant. »
Et d’un geste précis et impeccable, Stan sort sa lame et l’enfonçe dans le ventre de Fly sans aucune hésitation. Hunter hurla. Il fit un geste pour avancer. Des dizaines de katanas l’empêchèrent tout de suite de faire un pas de plus. Des rires gras se mêlèrent aux cris de Hunter.
Un filet de sang perla de la bouche de la jeune femme qui restait amorphe. Stan retira son katana dans une gerbe de goutelettes éclarlates. « Voilà ! La guerre est déclarée ! ». Il libéra Fly de son entrave et, d’une main, la jeta dans le tas d’hommes. La jeune femme rebondit sur le sol et roula aux pieds de Hunter. Celui-ci s’agenouilla et la prit contre lui.
D’où il était, Kane n’entendit pas les murmures que le couple s’échangea pour la dernière fois. Il sut simplement que la drogue faisait encore son effet, car Fly ne semblait toujours pas bien réveillée.
Il assista simplement à la suite. Après quelques minutes, Hunter reposa Fly sur le sol. Elle ne bougeait plus. Le jeune homme se releva lentement, et une aura démoniaque pesait sur ses épaules. Kane le sentait. Mais les hommes, eux, ne voyaient rien. Ils ne se doutaient pas de ce qui était en train de se préparer. « Ne m’en veux pas Hunter ! J’ai rétabli l’équilibre. Tu nous as pris quelque chose de cher, j’ai fait pareil ! » continuait Stan avec de grands gestes.
Les hommes les plus proches de Hunter durent s’apercevoir que quelque chose n’allait pas. Quelque uns d’entre eux reculèrent lentement, tandis que d’autres, plus sûrs d’eux, s’avancèrent avec leur arme, apostrophant leur ennemi.
Hunter leva lentement son visage en hauteur, les yeux fermés. Un son montait de sa gorge. Il semblait y rester bloqué, comme un gargouillement qui convulsait ses membres. Puis, lentement, il ouvrit la bouche et le hurlement prit de l’ampleur seconde après seconde. Son intonation vira à une note grave irréelle, déchaînant alors une vague de puissance démoniaque qui propulsa les hommes les plus proches en arrière, sur leurs propres camarades. Des vitres du toit explosèrent, et Kane dut faire quelques bonds salvateurs pour éviter de tomber. Quand il reprit le spectacle, le carnage avait déjà commencé.
Avec un rire féroce et inhumain, Hunter saccageait les corps, tordait les membres, lapidait les visages, détruisait les vies. Véloce, doté d’une puissance irréelle, son corps était entouré par un halo blanc et rien ne semblait pouvoir le briser. Les coups de lame passaient sur lui comme une caresse, et la contre-attaque, par derrière, était meurtrière. Il se joua de ses attaquants, exécutant une longue et interminable chorégraphie pour passer au-dessus ou en-dessous d’eux, les esquivant pour mieux les étriper d’un seul geste. Le sang se répandait sur le sol avec une facilité déconcertante.
Seul sur son piédestal, Stan hurlait des ordres. Et plus les minutes passaient, plus il prenait peur. Hunter faisait le tour du centre de la salle, resserrant progressivement sa position au fil de ses mouvements.
Et bientôt, il ne resta plus qu’eux deux. Tous les hommes gisaient à terre. Rares étaient ceux qui respiraient encore. La plupart étaient découpés, les membres arrachés, les viscères répandues sur les corps de leurs camarades. Le sang imbibait complètement les vêtements de Hunter. Son visage lui-même en était ruisselant. Il leva lentement ses yeux sur Stan. Et ce dernier plongea dans ce regard d’un violet sombre sans pupilles, porteur des plus atroces supplices de l’enfer. L’homme crut perdre la raison seulement en regardant dans les yeux ce démon. Il recula instinctivement. Et dans un clignement de paupière, Hunter, qui se trouvait à une dizaine de mètre de lui, se retrouva juste devant son nez.
Stan hurla. Il se retourna pour s’enfuir, mais le démon ne lui en laissa pas le temps. Il l’attrapa par le haut du crâne et l’envoya sur le sol d’un geste brusque. Puis il releva Stan en le prenant par le visage, enfonçant ses griffes dans sa bouche. Il le releva comme ça et le remit sur ses pieds. D’un seul geste. Stan cracha une giclée de sang.
Hunter déchira son pantalon au niveau de l’entre-jambe d’un seul geste avec ses griffes. Il prit ses testicules et son pénis d’une poigne solide et les arracha fermement. Des lambeaux de peau atterrirent par terre avec un claquement de sang. Il fourra sa marchandise dans la gorge de sa victime, interrompant son hurlement.
Puis il perfora son estomac avec son bras gauche. Fourrageant au cœur de ses entrailles, il remonta petit à petit dans le corps jusqu’à trouver le cœur. Il l’arracha d’un geste vif et le sortit à l’air libre. Et le coinça dans la bouche de son propriétaire qui était pris de convulsions. Avant de le laisser s’écrouler, il prit des deux mains la mâchoire de Stan et l’ouvrit en grand, rompant les muscles, avant de la rabattre avec force pour écraser le cœur de sa victime avec ses propres dents.
Des morceaux de chair dégoulinèrent de la bouche écartelée de Stan. Hunter le relâcha. L’homme tomba en avant. Il s’affala lentement sur son tueur. Sa tête atterrit à ses pieds.
Il y eut un silence lourd dans le hangar. Puis lentement, Hunter écarta ses bras et retroussa ses babines. Un rire fort, sauvage et malsain ; démoniaque, sortit de sa gorge. Il rit pendant quelques minutes avec une folie sans pareille, dansant entre les corps déchiquetés, s’enivrant de l’odeur du sang répandu dans l’atmosphère et sur son visage.
Puis soudain il y eut comme une déconnexion. Le rire s’interrompit aussi vite qu’il était apparu. Hunter s’immobilisa, puis s’écroula lourdement par terre.


Nouveau lieu. Une cave, semblait-il. Froide, humide. Fly était enchaînée à une chaise. Inconsciente. Son menton reposait mollement sur son torse. Elle trembla légèrement.
Et se réveilla lentement.
Elle cligna des paupières en jetant un coup d’œil circulaire, mais mit plusieurs minutes avant de comprendre réellement la scène. Elle regarda en face d’elle et ses yeux rencontrèrent celui qui assistait à ce moment. « Qui êtes-vous ? demanda-t-elle, méfiante, en serrant les poings entravés par des chaînes sur sa chaise.
-   Je suis le père de Hunter, répondit une voix grave et fatiguée. »
Kane s’avança. On ne le voyait pas. On avançait avec lui. A travers ses yeux. « Son père… ? Que me voulez-vous ? Pourquoi m’avoir attachée ?
-   J’ai besoin de toi pour sauver mon fils, jeune femme.
-   Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? demanda-t-elle alors en semblant se calmer, prenant peur pour son compagnon plus que pour elle.
-   Sa naissance est synonyme de mort. Connais-tu le devoir des Gardiens, Fly ? »
Surprise qu’il connaisse son prénom, elle hocha lentement la tête. « Oui. Leur devoir est de veiller sur la puissance du Chaos. C’est une légende qui se transmet de génération en génération au sein du clan échidnés.
-   La mère de Hunter était une Gardienne.
-   Mais ça ne signifie pas forcément qu’il devra se sacrifier, rétorqua calmement Fly avec un petit sourire rassurant. Le monde ne se porte pas si mal…
-   J’admire ta pureté d’esprit, répondit l’échidné avec un sourire sincère. Je consens à te détacher, mais acceptes-tu de rester et d’écouter ce que j’ai à te dire, Fly ?
-   Oui. Bien sûr. »
Gros plan sur les entraves de la jeune femme. Les mains de Kane la libèrent. Ses poignets. Ses chevilles. Puis retour en arrière. Kane se relève. On voit Fly se caresser les poignets meurtris. « Pourquoi m’avez-vous attachée ? C’est vous qui m’avez fait venir ici ?
-   Oui. Il ne fallait pas qu’on puisse nous trouver. Et je n’étais pas sûr que tu veuilles me suivre et m’écouter.
-   Si vous étiez venu à la maison je ne vous aurais pas chassé. Vous êtes son père. Quel est votre nom ?
-   Hunter ne te l’a pas dit ? Je m’appelle Kane.
-   Hunter m’a simplement raconté, très brièvement, que c’était par votre faute que ce démon sommeillait en lui. Il vous déteste pour ça. Je pense que vous en êtes conscient.
-   Oui. »


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:42:12 pm
Virement de cadrage. Kane regarde sur le côté. Une chaise est là. Il l’attrape d’une main, la place en face de Fly et s’y asseoit. « Il ne peut pas encore comprendre pourquoi je fais tout ça. Il ne le doit pas.
-   Pourquoi vous ne lui expliquez pas, tout simplement ? Vous savez, Hunter est intelligent. Et sous ses airs de brute, il sait pourtant rester calme quand il le faut. C’est vous qui avez mis ce démon en lui ? reprit la jeune femme après un court silence. »
Kane hocha la tête en signe d’acquiescement. « Pourquoi ? demanda simplement la jeune femme.
-   Pour lui enlever ce rôle de Gardien. Blowback, le démon, fait partie de notre lignée. Il a vécu il y a de très nombreuses années. Je l’ai placé dans Hunter afin qu’il puisse s’accaparer le devoir du Gardien.
-   Est-ce que c’est possible… ?
-   Il faut espérer. C’est la seule solution.
-   Qu’est-ce qui vous fait croire que Hunter aura à se sacrifier obligatoirement ?
-   Je ne le crois pas. Je le sais.
-   Vous… connaissez l’avenir ? demanda Fly avec une moue sceptique.
-   Il n’y a pas d’avenir proprement dit. Simplement une trame principale. Et dans celle-ci, Hunter doit se sacrifier à la fin pour rétablir l’équilibre du monde.
-   Une « trame » ?
-   Tu n’es qu’un personnage secondaire, Fly. En suivant la trame, jamais je n’aurais dû avoir cette conversation avec toi. Mais les conséquences m’y obligent, si je veux sauver mon fils de son destin.
-   Un personnage secondaire ? s’esclaffa rapidement la jeune femme. Mais enfin, de quoi parlez-vous ?
-   Tout ceci n’est qu’une histoire écrite depuis bien longtemps. On nous offre un scénario dans lequel nous sommes censés croire avoir le pouvoir de faire nos propres choix. Mais il n’en n’est rien.
-   Et selon ce scénario, vous êtes donc sûr que Hunter devra se sacrifier.
-   Oui. »
Fly jaugea Kane d’un regard soupçonneux. « Je ne comprends toujours pas. En admettant que vous ayez raison, même si, pour être franche, j’ai du mal à croire une histoire pareille… En quoi avez-vous besoin de mon aide ?
-   Tu es une personne remarquable, Fly. Nos créateurs ont su t’imaginer avec beaucoup de crédibilité. Vous formez un joli couple, tous les deux. Et tu prends soin de mon fils. Je t’en remercie.
-   C’est gentil…
-   Mais votre histoire n’est qu’une histoire écrite dans la poussière du temps. Il faut qu’elle cesse pour briser le destin. Mon fils doit devenir la faille de ce monde, et il ne le pourra pas quand tu seras là. »
Confrontation de regard. Fly fixait Kane d’un regard lourd. « En gros, vous voulez qu’on se sépare.
-   Non. Ce ne serait pas suffisant. Il faut un traumatisme pour Hunter. Et il faut que tu puisses rester à ses côtés pour lui indiquer le chemin jusqu’à la fin.
-   Mais enfin, qu’est-ce que vous voulez ?
-   Ta mort. »
Le mot résonna dans la cave. Une porte s’ouvrit en grinçant horriblement. Le visage de Fly se décomposa littéralement en jetant un coup d’œil derrière Kane ; pour distinguer ceux qui entraient. « C’est vous qui avez tout manigancé… murmura-t-elle, bouillante de rage. » Elle se leva de sa chaise comme un ressort, sans prévenir, les muscles bandés. Le poing en avant s’arrêta dans son geste, face aux yeux de Kane. Comme si son corps ne répondait plus. Comme un pantin, elle se rassit lentement sur sa chaise. « Ce n’est pas de ta faute, Fly. Ni celle de Hunter. Je ne fais que protéger ceux qui doivent l’être. » Kane se lève. S’approche de Fly et lui murmure à l’oreille : « Et tu n’es pas de ceux-là. » La jeune femme tremble. Elle ne peut pas bouger. Même son regard semble ne pas pouvoir se déplacer pour fixer sur Kane sa rage démesurée de s’être fait prendre au piège aussi facilement. L’échidné murmura encore un peu plus bas à son oreille : « Je peux au moins faire en sorte que tu ne souffres pas. Désolé, jeune fille. Si cela aurait pu se passer autrement, crois-moi, je l’aurais fait. »
Il lui inséra une seringue dans le cou. Les lèvres collées de Fly ne purent retenir un faible gémissement de peur. La drogue s’inséra dans ses veines aussi rapidement qu’un venin.
Kane se retourna pour faire face aux membres du gang des katanas qui attendaient leur tour. Leur chef se trouvait à leur tête. « Faites ce qui était convenu. »
L’homme opina du chef avec un sourire malsain. Ceux qui se trouvaient sur le chemin de la sortie se déplacèrent sur le côté pour laisser passer Kane.


« N’y va pas, Hunter. »
Le regard de Fly était franc. Dans ses yeux se mêlaient la colère et la peur. « Je vais juste parler avec eux, rétorqua le jeune homme.
-   C’est une provocation, est-ce que tu t’en rends compte au moins ?! Ils ne veulent pas parler !
-   Je vais m’expliquer, et on arrêtera les conneries. »
La scène était vue depuis la fenêtre de leur appartement. Leurs voix apparaissaient un peu lointaines, mais l’écho de leur dispute se faisait entendre.
Fly prit la main du jeune homme dans la sienne. « Je t’en prie Hunter, arrête tout de suite. Ca ne mènera nulle part, tous ces combats !
-   Je sais. Je te le dis : je vais juste leur parler rapidement. Je ne répondrai pas à leur provocation.
-   Mais ils ne savent pas parler ! En y allant, tu y réponds, à cette foutue provocation !
-   Calme-toi, Fly. Tout ira bien. Fais-moi confiance. »
Hunter la dépassa pour se diriger vers la porte. La jeune femme se retourna pour se coller à son dos. « Je t’en prie. Reste », murmura-t-elle. Le jeune homme la serra contre elle et déposa un baiser sur son front. « Je ne serai pas long. »
Et il sortit. Fermant la porte sur sa compagne à tout jamais.


Kane s’avança en titubant jusqu’au corps de son fils. Il sortit de sa parka un couteau au manche stylisé gravé dans le bois. D’un geste vif, il arracha le maillot de Hunter au niveau du torse. Puis il inspira profondément, et sans hésiter, d’un geste sûr, il entailla profondément la peau du jeune homme, traçant un sillon entre les côtes. Puis il chercha dans sa poche et en retira une petite pierre à l’aspect rouge sang. Il la retint fermement dans son poing et pria que tout se passe comme il l’avait prévu. Puis il regarda son fils avec un regard indéchiffrable, et plongea les doigts dans la plaie. Le garçon grimaça, éructa, et s’éveilla brutalement de son inconscience en crachant une giclée de sang. Kane plaça la pierre le plus loin possible, puis retira ses doigts et plaça ses deux paumes l’une contre l’autre sur la torse du jeune garçon. Il psalmodia à voix basse un nouveau sort en fermant les yeux. Il y eut une lueur rouge au niveau de la plaie. Il retira ses mains lentement, contemplant le sang s’écouler. Le cœur battant.
Puis la plaie se referma lentement sur elle-même, laissant une profonde et disgracieuse cicatrice. Kane poussa un soupir de soulagement non feint. Il se rendit compte que son fils avait les yeux ouverts, même s’il était retombé dans l’inconscience. « J’ai fait de toi, comme je le suis, mon fils, un démoniste. Tu portes en toi la marque des mages. Libre à toi dorénavant de chercher à me retrouver. Traque-moi, et tu auras peut-être les réponses à tes questions. »
Il abaissa lui-même les paupières de l’enfant. Il s’assura qu’il respirait convenablement avant de partir dans un portail ténébreux, ne laissant aucune trace de son passage.


Couloir sombre. A l’embouchure, Kane apercevait l’homme à la tête de fouine qui tenait la main de son fils. Ils se dirigeaient vers la salle d’expérimentations. Le gamin posait des questions, et le scientifique répondait avec une voix calme et rassurante. Kane savait qu’à l’intérieur, il jubilait.
Ils pénétrèrent dans la salle. Kane s’adossa à la porte une fois fermée. Elle comportait une petite vitre pour voir à l’intérieur, mais l’échidné n’avait pas besoin d’assister au spectacle. Il attendit patiemment. Et entendit.
Un grondement sourd et puissant. Le démon sentait qu’il avait trouvé. Le premier coup contre le tube. Au deuxième coup, il entendit le crissement du verre. Il y eut un silence lourd dans la petite salle. L’enfant cria quelque chose. Puis un dernier coup, fort. Et de gros morceaux de verre éclatant par terre en bruits cristallins. Un nouveau silence. Puis le cri de joie du scientifique. Automatiquement suivi par un hurlement stoppé dans un gargouillis infâme.
Des bruits de pas dans le couloir. Le couple de scientifiques venait à sa rencontre. « Qui êtes-vous, que faites-vous là ? demanda la femme en s’approchant la première.
Dans son dos, l’homme jeta un coup d’œil à travers la vitre. Il dut voir au premier regard une horreur sans nom, parce que son visage se décomposa littéralement et vira au blanc. Puis il reconnut l’enfant. « Hunter ! » s’écria-t-il en se précipitant sur le bouton d’ouverture. Kane bloqua son bras d’un geste. « Je vous déconseille d’entrer là-dedans. » Le scientifique le bouscula sans ménagement. L’homme et la femme entrèrent en courant. La porte se referma sur eux.
Il ne se passa que quelques secondes avant que Kane ne commence à entendre leurs longs cris de supplice.

L’échidné n’entra lui-même dans la pièce que plusieurs minutes après. Hunter était encore en train de m’amuser à dépecer les corps. Hunter ; ou plutôt le démon. Celui-ci releva ses yeux violets sans pupilles. Il se pourlécha les lèvres et se releva en tremblant, excité à l’idée de se découvrir une nouvelle victime. Dans un hurlement sauvage, il s’élança sur Kane.
L’échidné leva un bras et stoppa le démon dans sa course par un sort. Puis, disposant du corps de sa victime comme il le souhaitait, il le leva dans les airs en gardant la paume de sa main en direction de Hunter. De son autre bras, il dessina un sigle invisible dans les airs qui s’illumina d’un rouge brillant lorsqu’il psalmodia à voix basse une incantation. Une aura blanche entoura le corps de son fils et le démon gronda dans l’invisible. « Démon de ma lignée, tu fais honte à tes ancêtres, lança Kane d’une voix forte. » L’esprit éructait dans un dialecte inconnu, crachant des diatribes incompréhensibles de sa voix de serpent. L’atmosphère se tordait face à la puissance démoniaque et des ombres dansaient dans les recoins sombres de la salle. « Je connais ton nom, Démon. Et par ce nom, je t’oblige à parler dans notre langue humaine. Tu sais ce que cela veut dire ! Si tu m’obliges à épeler moi-même ton nom de vie sur cette terre, tu seras enchaîné à mes désirs, sommé de répondre à mes appels pour la durée qu’il me conviendrait. Énonce ton nom que tu portais dans ton ancienne existence, Démon ! » L’entité à l’aura blanche se tordit dans des grognements terribles au-dessus du corps de Hunter. Un regard noir et perçant surgit et une voix puissante fit trembler les murs en énonçant gravement et lentement « Blowback ».
-   Blowback, Démon de ma lignée, j’ai un marché à te proposer, énonça Kane tout en gardant le contrôle de sa magie avec son bras. Libre à toi d’y consentir ou non. Autel cas, selon ton choix, tu pourras garder ta place dans ce corps qui fait partie des générations qui ont suivi ton existence ; sinon, je t’obligerai à retourner là où se trouvait ta place : en Enfer ! »
Le Démon se tordit une nouvelle fois et un râle affreux parcourut les murs de la salle. L’air vibrait dans la chaleur malsaine qui se répandait. « Je désire que tu gardes ta place dans ce corps sans en prendre le contrôle totalement. Je souhaite que tu t’imbibes de l’identité qui parcourt ce corps. Je te demande de t’accaparer le rôle de Gardien de mon fils de par le sang qui coule dans ses veines et qui était le même que le tien auparavant ! Blowback, Démon de ma lignée ! Acceptes-tu ? »
Le grondement qui suivit fut moins féroce qu’auparavant. Blowback pourfendait Kane de ses yeux entièrement noirs et sans vie. « Sans ce corps, tu n’en auras pas d’autre à posséder. Ils ne seront pas de ta lignée, tu n’y tiendras pas une semaine. Je t’offre celui-ci, tu pourras y rester toute une vie si tel est ton souhait. De plus, ce marché te permettra de t’accaparer le rôle de Gardien. Une bonne action qui, je l’espère autant que toi, te permettra peut-être d’éviter l’Enfer. » Les pupilles ovales du démon s’affinèrent dans la cruauté. « Il faut simplement que tu assimiles l’identité de mon fils, que tu ne fasses qu’un avec lui. Tu auras toute sa vie humaine pour y parvenir, et à la fin de celle-ci, pour t’éviter l’Enfer. Juste une vie humaine, contre des centaines d’années de tourments d’où tu proviens, et où tu retourneras si tu refuses. Démon ! Que choisis-tu ? Donne-moi ta réponse ! »
Kane commençait à transpirer. L’énergie qu’il lui fallait manier pour garder le Démon sous contrôle était phénoménale. Dans quelques minutes, il lâcherait. Et c’en serait fini. De lui, de son fils.
De tout.
Blowback trembla. Un grondement recouvrit une nouvelle fois l’atmosphère de la salle. Mais il était différent : le Démon riait. « Très bien, énonça-t-il d’une voix grave et lente, provenant d’un autre monde. J’accepte le marché, vieil homme. Je jalouse mes deux confrères qui se partagent ton propre corps, toi, l’élu du temps. Mais je ferai avec ton fils… Cependant écoute-moi bien, Kane ! » Les morceaux de vitre qui étaient restés accrochés au tube explosèrent sous la puissance du Démon. Kane lui-même serra les dents et se concentra pour puiser dans ses forces restantes. « Si jamais à la fin de ce contrat je n’évite pas l’Enfer, sois certain que je te retrouverai à travers les siècles et les autres-mondes. Je te traquerai pour l’éternité et je ferai de ta vie et de ta mort un supplice inégalable, parole de Démon…
-   J’y consens, Blowback. Je souhaite que notre contrat fonctionne, c’est mon désir le plus cher. Pour mon fils ! Maintenant, Démon, je vais rendre le contrôle de son corps à son possesseur ; et malgré son état de faiblesse, j’exige que tu te tiennes tranquille au fond de son âme !
Kane leva son autre bras et exécuta la dernière incantation, renvoyant Blowback où il devait se tenir dorénavant. Le Démon grogna une dernière fois mais se plia à l’exigence. Le halo blanc s’effaça lentement dans les airs pendant que le corps de Hunter redescendait sur le sol.


Un bureau de scientifique. Des cadres avec des paysages accrochés au mur. Une rangée d’étagères avec des ouvrages techniques. Une photo sur le bureau, à côté de l’écran de l’ordinateur. Kane prit le cadre en main. Cela faisait quelques années qu’il n’avait plus vu Hunter. Un jeune garçon qui avait l’air paisible sur la photo, entouré d’un homme et d’une femme. La quarantaine. C’était eux qu’il attendait.
Ils entrèrent dans leur bureau alors qu’il reposait le cadre. « Kane ! Cela faisait longtemps », jeta l’homme d’une voix forte et franche en allant serrer la main de son ex beau-frère. Sa femme, et sa collègue dans ce milieu, lui fit la bise rapidement. Il sentait qu’elle se méfiait quelque peu de lui. « Comment va Hunter ?
-   Pour le mieux. Je crois qu’il s’entend bien avec ma mère.
-   Vous n’avez pas le temps de vous en occuper ?
-   Trop peu. Nous avançons beaucoup dans notre projet, grâce à toi. Les expériences que nous faisons demandent énormément de travail.
-   Nous devons constamment être présents au labo pour les recherches, renchérit la femme. »
Châtain, les cheveux mi-longs attachés en queue de cheval, elle était mignonne, mais d’aspect trop froide et trop réservée pour que les hommes s’arrêtent sur son chemin dans la rue. Lui était très séduisant avec son visage carré et autoritaire, que des yeux noisettes à l’éclat tranquille et rieur rehaussaient. « Comment se passe sa scolarité ?
-   Pour le mieux. Bon élève, tranquille en classe. C’est un gentil garçon.
-   A la maison ma mère ne s’en plaint pas, continua l’homme. Même si la connaissant, elle doit l’élever un peu à la dure. Mais ça lui fera du bien. Quand on voit ce que je suis devenu !
-   Je n’en doute pas, rétorqua Kane avec un sourire aimable. Et concernant le projet Arès, maintenant ? Est-ce que vous avancez ?
-   Oui ! s’exclama l’homme en se redressant soudainement. Grâce à toi nous avons pu avoir un spécimen en labo. Ton aide est inestimable, nous devons être les seuls sur cette planète à pouvoir regarder comment réagit un véritable esprit. Nous avançons lentement, puisque nous ne connaissons que peu de choses ; mais nous avançons tout de même.
-   Avez-vous pu discerner ses longueurs d’onde et ses réactivités par rapport à divers sujets ?
-   Oui et non. Les ondes changent constamment, c’est comme s’il ne savait pas lui-même comment se sentir et s’établir ici. Nous avons la preuve, je pense, qu’un esprit ne peut survivre très longtemps dans ce monde.
-   Pour le plasma c’est à peu près la même chose, continua la femme. Les équipements actuels ne permettent pas un rendu définitif, même si nous avons pu décrire des courbes. Elles ne sont pas très précises malheureusement.
-   Pour les sujets, aucun ne semblait l’intéresser, termina l’homme. C’est comme s’il attendait quelqu’un de spécial. C’est assez intéressant, jusque-là  nous pensions qu’un esprit prenait un corps au hasard, le plus rapidement possible pour sa survie. C’est une découverte sur laquelle nous devons nous pencher.
-   Pourriez-vous m’emmener sur le lieu de recherches ? demanda Kane. »
Les deux scientifiques se jetèrent un coup d’œil avant d’acquiescer.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:45:43 pm
La salle était circulaire, assez grande. Quelques plots de lumières pendaient du plafond mais seulement la moitié était allumée. « Nous avons rapidement compris que l’esprit n’aimait pas particulièrement la lumière. Ce qui nous pousse à travailler dans ces conditions. Nous n’allumons que celles les plus proches des bureaux. »
Au centre de la salle trônait un long tube qui couvrait toute la hauteur de la salle. Au jugé, Kane se dit qu’il devait faire entre trois et cinq mètres de diamètre. Quand il s’en approcha, une masse brumeuse s’agita soudainement à l’intérieur, derrière la vitre. Elle bougea doucement au début, comme si elle s’éveillait ; puis sans prévenir elle heurta le carreau avec force. Kane eut un mouvement de recul. « N’ai pas peur, cette vitre est une des plus résistantes sur le marché, le renseigna son ex beau-frère. Elle est spécialement conçue pour les travaux les plus dangereux. Cet esprit n’est pas facile à manier, c’est un vrai fauve. Mais il a beau se cogner tout le temps là-dessus, il ne s’en ira pas de sitôt !
-   Je vous le souhaite… »
Kane fit le tour des installations. Le couple lui expliqua leurs procédés et leurs travaux, sans rien omettre. Il s’intéressa à leurs recherches sur la densité de la substance de l’esprit. Par quoi était-il formé, comment était-il « vivant » ? Ils avaient découvert par exemple, un peu par hasard, que l’esprit parlait constamment dans sa prison. Ils ne l’entendaient pas, mais le démon hurlait en permanence. Seulement il utilisait une fréquence inaudible pour l’oreille humaine. « Pour le dialecte, il est incompréhensible, évidemment. Mais pas dénué de sens d’après les experts que nous contacté. C’est certainement une langue très ancienne, oubliée maintenant. Une découverte archéologique ! » s’amusa le scientifique. Il lui expliqua que le nuage qu’ils voyaient dans le tube, et dont ils avaient pensé qu’il constituait, tout d’abord, le « corps » de l’esprit, n’était qu’un amas de gaz différents et bien présents sur terre. « Des gazs carboniques pour la plupart, amassés pour former ce nuage. S’il provient vraiment de l’enfer, cela prouverait que cet endroit est composé de gazs carboniques vieux comme le monde ! »
Il lui expliqua ensuite que, selon lui, s’ils ne parvenaient pas à voir l’esprit en lui-même, c’était parce qu’il s’agissait certainement du même procédé que sa voix : d’une nature que l’homme ne pouvait atteindre. Peut-être que le corps de l’esprit ne se situait pas dans l’éventail de couleurs visibles et connues de l’homme. L’image ne pouvant être interprétée par le cerveau, puisqu’elle ne pouvait être reconnue par l’organisation visuelle actuelle, le corps de l’esprit restait donc invisible… pour l’œil humain. « Une preuve que ce n’est pas parce que nous ne voyons pas quelque chose que cette chose n’existe pas », assena le scientifique.

Kane les quitta en leur demandant d’essayer de sortir un peu plus Hunter. Il leur intima l’idée de lui faire visiter le laboratoire.
Cependant, avant de quitter les lieux, il passa par le bureau d’un autre collègue, travaillant lui aussi pour le projet Arès. Le couple qui s’occupait de Hunter ne savait pas que Kane avait contact avec lui.
Il le mit au courant que dans peu de temps, un enfant viendrait visiter le laboratoire. Il s’agissait du fils des deux scientifiques. L’homme, aux allures de fouine avec son crâne chauve et ses petits yeux rentrés dans leur orbite, hocha la tête avec un petit sourire. « Vous pensez que ce gamin pourrait être un sujet d’expérience pour l’esprit ? »
-   A toi de voir, conclut Kane avant de sortir de la pièce. »


Quelques minutes après, il sortit de la chambre. Il referma la porte sans un bruit derrière lui. Le directeur de l’hôpital l’attendait dans le couloir, accoudé au mur, les bras croisés. « Des suites de son accouchement, murmura Kane sans le regarder. » L’homme à la blouse blanche hocha la tête, les traits durs et impassibles. « Tu mettras Hunter, sur l’état civil.
-   Tu veux savoir pourquoi je fais ça pour toi, Kane ? Il faut bien plus que de l’amitié pour couvrir un tel truc. » Le directeur le fixa sans sourciller. Il eut un mince sourire sur son visage buriné. « Un homme tel que toi me fascine. Je veux voir de mes propres yeux jusqu’où tu seras capable d’aller dans tes projets sans verser une larme. Je veux assister au moment où c’en sera trop pour toi, et où tu te briseras. Car si tu es vraiment humain, tu te briseras forcément. On ne peut vivre sans émotions toute sa vie. »
Il y eut une sonnerie dans la salle de garde, à côté. Les infirmières sortirent en courant en se dirigeant vers la chambre de Julianne. Le directeur finit par suivre le mouvement. En passant près de Kane, il lui posa rapidement une main sur l’épaule.


Il l’attendait sur le toit de l’hôpital. Sa parka noire sur les épaules. La capuche sur la tête. « C’est fait. », dit-il simplement. L’échidné se retourna et s’avança vers lui. Au moment de poser une main sur son front, il le fixa étrangement. « Tu pleures », remarqua-t-il simplement. Le clone à travers qui se voyait la scène ne répondit pas. « Je vois. Tu as mené ta mission jusqu’au bout. Tu es vraiment tombé amoureux. Dans ce cas… » Une vive lumière étincela dans la nuit. Et le regard de la scène passa du clone au vrai Kane. L’humain s’affala tout d’un bloc sur le sol. « … peut-être ressentirai-je moi aussi ce sentiment dans ce qu’il restera de toi ».


« C’est notre fils, Kane. » Julianne tenait le petit bout de chair rose qui criait entre ses bras. Elle le regardait avec attendrissement. « C’est notre enfant. Te rends-tu compte ? Tu es le père de ce petit… »
Kane, assis à côté du lit, en costume-cravate cette fois, regardait l’enfant, le visage impassible. Il portait des lunettes aux vitres teintées pour cacher ses yeux blancs. On voyait la scène à travers, un peu assombrie.
Julianne lui tendit le bébé. Il le prit avec mille précautions, avec des mains humaines. « Et toi Julianne, te rends-tu compte que tu viens de faire naître une existence de plus dans ce monde ? Des centaines d’années d’expériences en magie et en science n’arrivent toujours pas à accomplir ce miracle. Et toi, en neuf mois, tu y arrives simplement. Sans rien demander à Dieu.
-   Pas simplement Kane, rétorqua la femme en lui caressant une main. Nous portons cette petite vie pendant neuf mois, en nous. C’est une charge responsable. C’est une expérience déroutante et terrifiante, Kane, de savoir qu’une futur existence se situe en nous. Et nous souffrons beaucoup au cours de l’accouchement, rajouta-t-elle avec un petit rire fatigué. »
Elle portait encore sur son visage les marques des cris qu’elle avait poussés quelques minutes plus tôt. Ses traits étaient tirés, mais son regard brillait de bonheur. Kane sourit à l’enfant qui avait cessé de pleurer pour le regarder avec de grands yeux ronds. « C’est ton papa, dit doucement Julianne.
-   Mais cet enfant, il est…, commença Kane sans être capable de terminer sa phrase.
-   Oui. Il est un Gardien. De génération en génération, les échidnés ont fini par devenir humains après bien des rapprochements interdits et souvent secrets… Cet enfant fera perdurer notre lignée. »
Kane garda le silence. L’infirmière s’avança vers lui. « Nous allons l’emmener à la couveuse pour qu’il se repose, en attendant que madame se sente mieux. D’accord ? » Il lui tendit le petit être qui se remit à pleurer. La jeune femme sortit de la chambre en berçant le bébé. Kane et Julianne la regardèrent s’éloigner jusqu’à ce qu’elle ferme la porte derrière elle avec un dernier sourire pour les rassurer. « Voilà, reprit Julianne. Nous sommes parents, désormais. »
Kane restait dans son mutisme. Elle lui demanda ce qui le rendait silencieux. Il ne répondit pas.
Tout doucement, elle lui retira ses lunettes. Et fixa ses yeux blancs. Elle porta une main douce sur son visage. « Qu’est-ce qui ne va pas ?
-   Je suis désolé, Julianne. »
Et il leva ses deux mains sur son cou.


Le monde que nous avons créé est rompu. Toi seul peux le rétablir. Agis de l’intérieur, agis sur le temps, sur le destin. Rétablis l’équilibre et la cohérence de ce monde.
Sans toi, il se détruira de l’intérieur et sombrera à nouveau dans une spirale dévastatrice.

« Oui. Je m’en occuperai, je vous en fais la promesse. »
C’est pour cette mission que nous t’avons créé. Tu as eu toute notre attention. Nous t’avons façonné ensemble. Tu es né parfait, tu es né avec la Vérité. Tu es un Dieu fait chair.
Tu es le Cinquième. Trouve maintenant une solution pour ce monde. Nous t’en conjurons.

« J’ai déjà un plan. Mais pour cela il faut que vous consentiez à rendre la liberté à vos personnages. »
Nous ne pouvons pas. C’est contre-nature. Ils sont nos créations, et suivront les traces que nous leur avons écrites. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, effacer ces traces reviendrait à les effacer eux.
« Bien. Dans ce cas, puisque j’échappe à votre contrôle, étant libre de ma conscience, je donnerai vie à une existence que vous n’aviez pas prévu de créer. Elle aura donc elle aussi la liberté de sa conscience.
Je créerai la Faille de ce monde. »
N’est-ce pas trop dangereux ? Etant la Faille et libre de ses choix, s’il décide de détruire son monde, consciemment ou de manière passive, personne ne pourra l’en empêcher. Pas même toi.
« C’est vrai. Mais c’est la seule solution pour sauver cet univers que vous avez créé de manière bancale. La Faille décidera par elle-même, en contemplant la Vérité, si cet univers mérite d’être sauvé… ou non. »

*****
***

Hunter ouvrit les yeux. Il respirait fort et tremblait un peu.
Il se trouvait dans la chambre qui avait été la sienne, au Manoir. Tout était en ordre. Le lit était fait. Sur la table de chevet reposait son Desert Eagle. Sur l’étagère, à sa droite, après la commode, se trouvaient ses quelques livres et la photo de lui et de Fly dans son cadre. Les rideaux étaient tirés sur les carreaux, mais dehors il semblait faire jour. Timidement. Peut-être était-ce l’aube. Ou le soir.
Mais ce qui attirait l’attention de Hunter, c’était la silhouette qui se trouvait face à lui, de l’autre côté du lit. Fly le regardait. Ce n’était pas une silhouette fantomatique aux contours flous. C’était bien elle. « Te voilà enfin, mon amour », dit-elle simplement en lui souriant. Elle fit le tour du lit. Hunter ne pouvant détacher ses yeux d’elle. Elle s’arrêta face à lui. « Tu as compris, maintenant ? »
Il ingurgita difficilement. Ses bras tremblaient. « Tu ne devais pas exister, continua Fly avec un sourire doux. Tu n’as pas été créé pour cette histoire, mais par ton père. Ton existence n’avait pas été programmée. Nous sommes deux. Si ton père ne t’avais pas fait, je n’aurais peut-être jamais existé, moi non plus. Tu comprends enfin, mon amour, la vérité ? »
Incapable de parler et de bouger. Elle perdit son sourire et approcha une main de son visage. « Qu’y a-t-il mon chéri ? » demanda-t-elle en lui caressant la joue. « Nous sommes enfin tous les deux, comme tu le souhaitais. Je t’ai même attendu avant de partir, tu vois. Je suis resté là à t’attendre… Tout ce temps…
-   Où sommes-nous… ? parvint-il à articuler.
-   C’était tellement long de t’attendre dans cette petite pièce froide et sans vie…
-   Fly. Où sommes-nous, reprit Hunter en attrapant doucement la main de la jeune femme dans la sienne. »
Elle plongea son regard dans le sien et retrouva son sourire. « Nous sommes là où tout a commencé, Hunter. Et où tout va se terminer.
-   Comment ça… ? Qu’est-ce que c’était, ces images que j’ai vues ?
-   La vérité. Ta vérité, rajouta-t-elle en accentuant le premier mot. Pour que tu connaisses ton origine. Et ta finitude. La raison de ton passage dans l’autre-monde.
-   Quel autre-monde ?
-   Celui que tu viens de quitter pour me rejoindre.
-   Je n’ai fait que… passer la Porte. Je suis mort… ?
-   Hunter, mon chéri… Un être qui n’a jamais vécu ne peut mourir. »
Elle voulait le rassurer avec son sourire et son ton. Hunter jeta un coup d’œil aux alentours. « Je reconnais cet endroit. C’est le Manoir.
-   Oui. Je te l’ai dit. Là où tout a commencé.
-   Qu’est-ce qui a commencé ?
-   Cette histoire. Mais ce n’est pas la nôtre. Cela ne nous concerne pas.
-   Quelle histoire, Fly ? insista Hunter en prenant les mains de la jeune femme dans les siennes. De quoi parles-tu ? Que faisons-nous ici ? »
Fly le regarda, surprise, puis grimaça. Hunter craignit de l’avoir mise en colère. Elle retira ses mains des siennes et recula sans oser le regarder. « Je t’ai attendu tout ce temps, et c’est comme ça que tu me remercies ?
-   Attends, je ne voulais pas…
-   C’est par ta faute que je suis morte, et c’est à ces retrouvailles que j’ai droit alors que je t’ai attendu ?
-   Fly, je t’en prie…
-   Tu as vu la vérité, non ? C’est ton père qui m’a tuée. Il a tué ta mère. Il a manipulé tout le monde pour sauver ce soi-disant univers. Il n’en n’avait rien à faire de toi, de moi, ou de ta mère. Tu l’as vu, non ? Tu n’as pas encore compris ?
-   Il y avait certainement une raison.
-   Quelle raison y a-t-il à tuer consciemment des êtres qui n’ont rien demandé ? Comme moi ? Comme ta mère ? Ta mère, Hunter ! Pour sauver l’univers ? Tu me tuerais pour sauver ce monde, toi ?
-   … je ne sais pas…
-   Quoi… ? »


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:52:03 pm
Fly s’interrompit et fixa le jeune homme sans le croire. « Tu provoquerais ma mort pour sauver le monde ? Tu préfères les autres à moi ?
-   La question n’est pas là, Fly.
-   Il ne devrait pas y avoir de question du tout. Tu n’es pas heureux de me retrouver… ?
-   Si… ! Si, bien sûr ! Mais… c’est tellement soudain, je suis paumé. Je ne sais plus ce que je dois croire… »
Hunter réfléchit rapidement. Il reconnaissait le Manoir. Un environnement familier. Il regarda Fly, s’avança vers elle, la prit par les épaules pour la regarder dans les yeux. Puis il passa à côté d’elle pour sortir de la chambre. « Ça ne sert à rien, Hunter ! voulut l’empêcher Fly. » Il se dirigea vers la chambre de Donf. Il ouvrit la porte.
Le jeune homme était là, assis sur le sol, dos au mur, sous la fenêtre. Il avait le regard perdu dans le vague. Hunter voulut entrer dans la pièce, mais une énergie l’en empêcha. Un kekkai. Une barrière magique. « C’est impossible, je viens de te le dire, lui expliqua Fly derrière lui. Ils sont là, mais tu ne pourras ni leur parler ni même les toucher. Ils se sont retranchés dans leur monde. Tu comprends, Hunter ? Eux ont compris. Ils sont partis pour une vision meilleure et éternelle. Auprès des êtres qui leur sont chers. » Hunter reposa son regard sur Donf. Il semblait sourire étrangement, la tête sur le côté. Il entendit, en tendant l’oreille, le rire d’une petite fille et des paroles presque inaudibles de femme. « Des lambeaux de sa vie derrière la Porte, expliqua à nouveau Fly. Nous pourrions faire pareil, tu sais…
-   Comment ça ?
-   Partir, nous aussi, rejoindre ceux qu’on aime. Derrière notre Porte à nous, il n’y a plus de mort, la vie tourne en boucle sans fin, on retrace nos plus beaux moments. Tel qu’on aurait voulu les vivre dans notre existence. Tu vois ? C’est comme la vie, mais en mieux. Version corrigée.
-   Je pourrais rejoindre ma mère… ?
-   Oui. Et nos amis, ceux que nous avons connus à l’époque. Tout le monde nous attend, si nous décidons de les rejoindre.
-   C’est ce qu’a fait Donf ?
-   Oui. Probablement.
-   Et les autres, ils sont dans leur chambre ? »
Sans attendre de réponse, Hunter ouvrit toutes les chambres. Il n’y avait que Saïko, Zalosta et Sephyra. Tous trois, comme Donf, à moitié dans le vague, un semblant de sourire accroché aux lèvres. Sephyra était assise sur son lit. Zalosta était assise sur une chaise, près de la table de chevet. Quant à Saïko, il était assis dans la position du lotus, à même le sol, face à la porte de sa chambre. Pour chacune d’elle, un kekkai en interdisait l’entrée. « Tu vois, rajouta Fly. Eux ne t’ont pas attendu.
-   Je n’ai pas l’impression qu’ils aillent très bien.
-   Ne t’en fais pas pour eux.
-   Ils sont en train de dormir, en fait… ?
-   Enfin Hunter, regarde-moi ! »
Les deux derniers mots résonnèrent dans le Manoir. Fly les avait presque criés, perdant patience. Hunter lui tournait le dos. « Qu’est-ce qui t’arrive… ? demanda-t-elle d’une voix plaintive. Je ne comprends pas, Hunter. Tu as passé toutes ces années à me chercher dans le noir, à me retenir dans tes rêves. Tu t’en es voulu pendant si longtemps. Et maintenant que tu m’as rejoint, tu ne fais pas attention à moi… Qu’est-ce que tu cherches ?
-   Je cherche la vérité, Fly, lui répondit le jeune homme en se tournant vers elle.
-   Tu as déjà découvert la tienne.
-   Et elle me pousse à comprendre ce qui est arrivé aux autres. C’est toi qui ne comprends pas, Fly. Pourtant tu l’as dit toi-même. Si je n’avais pas existé, tu n’aurais jamais ouvert les yeux dans ce monde. »
Il s’avança vers elle. Face au regard qu’il avait, elle recula. « C’est pareil pour moi, au final. S’ils n’avaient pas existé, eux… Kane n’aurait jamais eu besoin d’un fils. Fly, est-ce que toi, tu peux comprendre ça ?
-   Ne me regarde pas comme ça, rétorqua Fly avec un murmure presque rageur. »
Ils se trouvaient devant la balustrade au-dessus des escaliers. En contre-bas, au rez-de-chaussée, se trouvait la porte d’entrée du manoir. « Je veux bien le croire, mais qu’est-ce que ça peut faire au final ? L’histoire est terminée, Hunter, tes amis sont partis rejoindre les leurs. Il ne reste plus que nous deux !
-   Je ne suis pas sûr que ce soit la fin. En tout cas, pas la bonne… »
Hunter réfléchit un instant en revenant sur les dernières images qu’il avait vues. Ou plutôt qu’il avait entendues. Il n’y avait pas eu d’images, simplement des paroles. Non, en fait…
Hunter ferma les yeux avec force pour se concentrer. Non. Seul Kane avait parlé. Le reste, c’était des phrases qui s’étaient inscrites par image. Mais qui était celui qui avait écrit ? Il avait parlé en « nous ». Kane semblait être disposé à leur obéir…
Il avait façonné Hunter pour qu’il soit la Faille. Tout ne pouvait s’arrêter comme ça. Il lui restait certainement quelque chose à accomplir.
Il se dirigea vers le bureau de Kane. Les portes étaient déjà ouvertes. Fly le suivit, une grimace sur les lèvres. Le jeune homme gagna l’ordinateur qui était posé sur le bureau. L’écran était allumé. Seule lumière dans la pièce sombre, sans fenêtre. Sur l’écran, un message était inscrit en plein milieu :
!AVERTISSEMENT! ENTREE NON AUTORISEE
Hunter tapa sur la barre d’espace. Le message s’effaça. L’écran resta noir, ne subsistant qu’une petite barre clignotante en haut à gauche. Il tapa sur le clavier la phrase qui s’afficha sur l’écran :
H : Que dois-je faire ?
Ce à quoi l’ordinateur sembla lui répondre automatiquement, à la ligne du dessous :
O : Question non valide.
Hunter insista :
H : Où je suis ?
Même réponse. Hunter soupira. Puis il eut une autre idée. Il écrivit :
H : Hunter.
L’ordinateur sembla réfléchir, puis répondit :
O : Hunter. Personnage non originel. Faille de l’histoire. Donnée sensible.
Il écrivit à la suite :
H : Saïko.
Et l’ordinateur de répondre cette fois :
O : Saïko. Personnage originel. Lien de création. Donnée prioritaire.
Hunter laissa l’ordinateur. Il devait certainement pouvoir apprendre d’autres choses avec lui, mais il ne savait pas quoi écrire exactement, et il avait la conviction que sans connaître la formulation exacte, la machine ne lui répondrait pas. Il perdait du temps. Et il avait la preuve qu’il devait faire quelque chose.
Mais quoi ?
Il sortit du bureau et gagna l’entrée de la chambre de Sephyra. Il la contempla, assise sur son lit, immobile, et se sentit perdu. Fly lui prit la main. « Hunter, s’il te plaît… »
Elle l’entraîna. Il se laissa guider. Elle le ramena dans leur chambre et le fit asseoir sur le lit. Puis elle l’allongea doucement, sans geste brusque, et se positionna au-dessus de lui. Elle le regarda dans les yeux.
Puis elle approcha son visage du sien et l’embrassa. Doucement. Puis de plus en plus passionnément. « Fly, j’ai compris quelque chose… » Elle le laissa parler tout en continuant à lui faire de légers baisers sur les joues et dans le cou. « Après cette histoire, je n’ai pas réussi à reprendre une vie normale. Il ne se passait pas un seul jour sans que je m’en veuille. Tu me manquais atrocement.
-   Je sais, mon chéri…
-   Mais j’ai fini par comprendre un détail important, ces derniers jours. Ce qui me restait en mémoire, c’était la scène de ta mort. Ce qu’il s’était passé. Je n’arrivais pas à retirer la culpabilité qui me rongeait le cœur.
-   Je sais, répéta la jeune femme. Ne t’en fais plus maintenant. Tout ça c’est terminé.
-   Tu ne comprends pas là où je veux en venir. Ce n’est plus toi qui me manquais, Fly, à la fin. Je cherchais simplement à expier ma faute. Tu es morte à cause de moi. Et ça, je ne pouvais pas me le pardonner. Mais j’avais compris qu’il ne me servait plus à rien de te chercher. Tu étais morte. Je devais passer à autre chose.
-   Qu’est-ce que tu veux dire… ? murmura Fly en se redressant pour regarder Hunter dans les yeux. »
Elle vit du coin de l’œil que le Desert Eagle ne se trouvait plus sur la table du chevet. Elle réagit trop tard. Le canon glacé de l’arme à feu se plaqua sous son menton. Ils se fixèrent. « Je ne t’aimais plus, Fly. Tu avais raison. Tu aurais dû partir et ne pas m’attendre.
-   Qu’est-ce que tu racontes ! s’exclama la jeune femme en poussant un éclat de rire bref.
-   Ce n’est peut-être pas ta faute. Mais le résultat est là. Je t’avais oubliée. Tu n’aurais jamais dû te tenir ici. La Fly que j’ai connue est partie au moment où j’ai compris que je ne l’aimais plus. Autrement dit, tu n’es pas Fly. »
Il y eut un lourd silence pendant lequel ils se fixèrent sans dire un mot. Les lèvres de la jeune femme tremblaient. Puis tout son visage se décomposa dans une rage sans nom que Hunter ne lui avait jamais connu. Avant même qu’il réagisse, elle lui donna un violent coup sur ses mains. Il lâcha l’arme qui tomba au pied du lit. « Espèce d’ordure ! Espèce de sale enfoiré !! » hurla-t-elle en portant ses mains sur le cou du jeune homme. Avant même qu’elle ne commence à l’étrangler, Hunter la fit basculer sur le côté et elle tomba du lit en criant. Il s’accroupit lui aussi à côté du matelas et chercha dans le tiroir de sa table de chevet. Il y récupéra le couteau au manche de bois que lui avait laissé son père, le jour où il avait fait entrer Blowback en lui.
C’était cette lame qui avait dessiné la cicatrice qui lui barrait le torse.
Il s’élança en dehors de la chambre en courant. Un coup de feu faillit lui faire perdre l’équilibre. Il se protégea le visage d’un bras en passant le chambranle, où des copeaux de bois fusaient dans tous les sens. La balle s’était fichée juste à côté. Il courut dans le couloir pour atteindre la chambre d’à côté et se mit à couvert. « On n’aurait jamais dû en arriver là, Hunter ! clama Fly en s’avançant lentement dans le couloir. » Elle s’arrêta en plein milieu. Ils étaient au bout du Manoir. Elle avait vu Hunter s’échapper par la droite. Et à droite, hormis la chambre de Donf sur sa gauche bloquée par le kekkai, il ne restait qu’une chambre vide.
Il ne pouvait être qu’ici. Elle releva son arme en tenant en joue l’entrée de la chambre. De l’autre côté du mur, Hunter réfléchissait à toute allure. « Essaye de comprendre, Fly ! C’est quelque chose qui nous échappe, ça va beaucoup trop loin. Tu ne peux pas t’arrêter à ta seule considération ! Nous n’aurions jamais dû exister. On a été créés pour sauver ces personnes-là !
-   Parle pour toi, héro de merde ! T’as un rôle principal, toi ! Moi je n’ai été qu’une petite gamine effacée qu’on a tuée dès le début sans aucune compassion. Pour toi. Pour eux ! Pour votre putain d’histoire !
-   Fly. Sans eux tu n’aurais jamais existé. Accepte-le.
-   Ouais, rétorqua-t-elle d’une voix tremblante de rage – Hunter comprit qu’elle pleurait. Ouais, je l’accepte. Sauf que, puisque j’existe, j’ai moi aussi mes désirs, maintenant. Un truc que ton père n’a pas pris en compte. Il a fait une erreur, Hunter ! Ton père s’est gouré !
-   Fly, je t’en prie. Il faut qu’on les sauve.
-   C’est toi que je voulais sauver ! Toi et moi ! Tout ce que je voulais… »
Il l’entendit renifler. Un hoquet de pleur s’échappa de sa gorge. Elle reprit d’une voix plus forte : « Tout ce que je voulais, c’était qu’on puisse terminer tous les deux ! Je suis morte pour toi, putain ! Je voulais qu’au moins, ça serve à quelque chose ! Qu’on puisse rester ensemble ! ». Elle avait hurlé ses derniers mots. Cette fois, elle pleurait vraiment. « Tu veux vraiment me tuer ? demanda-t-il d’une voix la plus douce possible.
-   Si je ne te tue pas, c’est toi qui le feras. Tu veux sauver tes potes avant tout, pas vrai ? Je le sais. Je le sens. Je veux plus mourir. Plus pour eux. Plus pour toi.
-   Si tu me laisses trouver une issue, je ne te tuerai pas. Je t’en fais la promesse.
-   Mon cul ! Y a aucune solution. La seule qui existe, c’est moi, Hunter ! C’est moi qui t’empêche de les sauver… »
Hunter comprit qu’elle avait raison. En la tuant, quelque chose se briserait. C’était la dernière épreuve. La dernière chose qui le rattachait à son existence qui n’aurait jamais dû se produire.
C’était le dernier détail qui empêchait la Faille de se réaliser. Il ferma les yeux et inspira un grand coup. « Fly.
-   Oui ? répondit-elle d’une petite voix entre deux reniflements.
-   Je peux te jurer une chose.
-   Quoi… ?
-   Je t’ai vraiment aimée. Sincèrement. Tu as été pour moi la seule personne que j’ai véritablement aimée. Sans toi je ne serai jamais devenu ce que je suis aujourd’hui.
-   Oui…
-   Tu m’as sauvé à cette époque. Et j’aurais voulu continuer cette vie avec toi. Je t’ai aimé de tout mon cœur, Fly. »
Elle pleurait. « Moi aussi, Hunter…
-   Alors pardonne-moi. Mais il faut terminer cette histoire.
-   Je sais…
-   N’oublie pas ce qu’on a vécu.
-   D’accord, Hunter… »
Tout se passa au ralenti. Il sortit de sa cachette et s’élança dans le couloir. Elle était là, au milieu. Il avait espéré que la discussion l’avait affaiblie. Qu’elle aurait comme effet de lui faire relâcher son attention. Mais elle avait gardé pendant tout le long son pistolet pointé dans sa direction.
Quand il sortit, il eut le temps de distinguer son visage dans tous ses détails. Ses yeux verts, ses cheveux roux, ses lèvres qu’il avait embrassées avec amour. Il eut le temps de voir ses traits tordus dans le désespoir, mais résolus dans la douleur. Il vit le canon se redresser lentement vers lui pour suivre sa course vers elle.
Leur regard se rencontra le temps d’une éternité. Et pendant cet instant, il sut que malgré ce qu’il avait dit, il l’aimait encore au fond de lui. Qu’il n’avait jamais aimé qu’elle.
La détonation lui parut lointaine. Le flash l’aveugla un court instant, mais il ne ralentit pas sa course. A peine eut-il l’impression qu’on lui avait jeté un gros caillou dans le ventre. Il leva son couteau. Fly ne recula pas. Elle se contenta de lui sourire en baissant son arme.
Il plongea la lame dans son ventre. Elle posa sa tête sur son épaule.
Le pistolet rebondit contre le sol, à leurs pieds. Hunter gardait le couteau des deux mains dans la plaie. Il l’enfonça un peu plus. Elle suffoqua.
Et il la sentit s’effacer lentement de tout son poids contre lui. Elle tomba à genoux. Puis s’effondra sur le côté, le couteau encore planté bien droit dans le ventre.

Il la regardait, étendue, immobile, sur le sol. Une flaque de sang imprégnait la moquette. Elle avait encore les yeux à moitié ouverts. Et il fixait ce regard vide, essoufflé.
Son esprit chavira. Il tomba à genoux. Son ventre lui faisait un peu mal. Il posa une main dessus, sur le tissu imbibé de sa chemise.
Hunter se releva en titubant, en prenant appui contre le mur. Il fit demi-tour et s’avança vers la chambre la plus proche : celle de Donf. Il cogna contre le kekkai. « Donf, réveille-toi… » Il tapa du poing contre la barrière. « Donf sale fainéant, arrête de jouer au con, putain ! ». Il se lançait de plus en plus contre le kekkai, s’abîmant les membres contre la barrière magique. « C’est pas comme ça que cette histoire doit se terminer ! Réveille-toi ! » Les épaules endolories, l’esprit dans le vague, Hunter se jetait de toutes ses forces contre le kekkai. « Réveillez-vous ! » hurla-t-il en abattant son poing avec toute la force qu’il lui restait.
Plusieurs phalanges se brisèrent dans un craquement sinistre. Et la barrière n’avait aucune égratignure. Hunter recula pesamment en laissant retomber mollement son bras le long de son corps. Son poing n’était qu’un filet de sang dégoulinant. La chemise au niveau de son ventre était noire à force d’imbiber le sang qui traçait des sillons sombres sur son pantalon. Il transpirait beaucoup.
Hunter rit sans force. « Me dites pas que c’est tout ce que ça vous fait… » Il leva la tête en fermant les yeux, retenant un peu plus le temps où il tomberait dans les pommes.
Définitivement.
« Merde… J’ai tué Fly de mes propres mains, pour vous… »
Il sera son seul poing valide et cria : « Alors putain, me laissez pas en plan ! »
Il prit son élan et se jeta de toutes ses forces sur la barrière en hurlant. L’espace d’un instant, il crut apercevoir une silhouette à ses côtés. Une silhouette qui lui souriait.
… maman… ?
Il percuta la barrière la tête la première, mais il ne sentit rien. Simplement un craquement sonore. Puis quelque chose lui échappa. Comme si un poids fondamental se détachait de lui. Une brisure apparut sur la barrière. Toute fine, dans le milieu. Presque imperceptible. Mais elle était là. Hunter la contemplait sans y croire. Puis il regarda à ses pieds.
Son corps gisait sur le ventre, inerte. Le cou formait un angle bizarre. Il rit doucement. Derrière la barrière, il vit alors que Donf s’était levé. Il semblait le regarder, par derrière, même s’il avait toujours les mêmes yeux hagards. Le jeune homme aux lunettes s’avança lentement jusqu’au kekkai. Hunter posa une main dessus en lui souriant. Il ne savait pas s’il le voyait réellement, mais toujours est-il que Donf posa sa main sur la sienne, à travers le kekkai. Et il sourit également.
Je voulais te dire, mon ami…
Hunter sentit une larme se frayer un chemin sous une paupière.
Que je m’en vais…
Elle glissa le long de sa joue. Il se détourna et s’avança dans le couloir. Il n’avait plus mal au ventre. Ses épaules et son poing ne le lançaient plus. Il se sentait bien.
Il descendit lentement les marches, l’une après l’autre.
Je vous fais confiance. Maintenant…
La main qui tenait la rampe disparut en scintillement de lumière. Aux bas des marches, la même silhouette qu’il avait aperçue en se jetant sur le kekkai l’attendait. Elle lui tendit une main. Lorsque Hunter l’attrapa dans la sienne, il ne restait déjà plus rien de son corps.
La suite ne me concerne plus…


Dehors, à travers les grandes fenêtres du salon et de la cuisine, il semblait faire beau. Une vive et douce lumière éclairait le Manoir de l’extérieur. Et en tendant l’oreille, des rires et des cris joyeux pouvaient se faire entendre.
L’innocence de deux enfants parcourant le rez-de-chaussée en riant aux éclats.
La cannette d’une bière non terminée semblait attendre sur la petite table basse, près des canapés. Sur un fauteuil reposait un magazine encore ouvert.
Souvenirs du temps passé.






Courir, courir, sans fin
Regarder les étoiles et rire dans tes yeux
Un temps infini, infini
Dans notre vie, pour tous les deux

Ad Lunam


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 12:56:46 pm
Après avoir terminé sa cigarette, assis dans la voiture, les jambes hors de l’habitacle de métal, Donf se leva et s’étira en poussant un grognement de satisfaction. Il referma la portière de sa petite Peugeot bleue à cinq portes. Le mécanisme électronique verrouilla le véhicule tout seul.
Les mains dans les poches, il rejoignit le libre-service hors de prix – ils l’étaient tous sur les autoroutes. L’aire de repos était calme ; peu de monde s’y était arrêté. En cela, ce n’était pas non plus une vraie période de vacances. Une petite semaine de congés scolaires n’engendrait pas, dans cette partie du continent, un immense exode de loisirs qui faisait la joie des boutiques et des restaurants de provinces cotées en tourisme.
Les portes vitrées coulissèrent à son approche et il pénétra dans le bâtiment. L’atmosphère conditionnée, avec sa climatisation industrielle, lui aguicha les narines. Un frisson lui parcourut le dos ; il faisait frais à l’intérieur. Il salua l’hôtesse qui tenait la caisse et s’avança un peu plus loin en direction des machines à café. Pour les sevrés du breuvage noirâtre, des petites tables hautes et rondes en plastique leur étaient disposées. « Tiens, te voilà, lança une jeune femme en le voyant arriver.
-   J’ai terminé ma pause-clope ! »
Il rejoignit sa compagne aux cheveux blonds foncés – presque châtains – accoudée à une des tables. Elle buvait tranquillement un thé. « Bon ? demanda-t-il en se dirigeant lui-même vers une des machines pour se servir un café.
-   Industriel ».
Petite moue convenue, avec en sous-entendu qu’on ne pouvait pas demander beaucoup mieux à une machine automatique. « Dis-moi plutôt où est passée notre chère petite tête blonde.
-   Aux toilettes, pardi !
-   Sacrebleu. Elle est comme sa mère.
-   Dis donc, j’ai pas eu envie une seule fois depuis qu’on est partis ce matin, lui reprocha-t-elle en s’amusant.
-   Comme quoi, tout arrive ! »
Il haussa les épaules d’un air fataliste avec un sourire entendu. Elle lui donna une petite tape sur le crâne. « Ne me manque pas de respect, homme.
-   Respecte ton seigneur, femme.
-   Tiens, elle revient. »
Donf se retourna pour apercevoir la petite fille qui sortait des toilettes publiques. Elle les rejoignit d’une petite démarche tranquille, en jetant des coups circulaires. C’était la première fois qu’ils s’arrêtaient à une aire d’autoroute. « Tu as fait attention ? demanda Ethel à sa fille.
-   Oui maman. Dis, vous buvez quoi ?
-   Tu veux un chocolat ? lui demanda son père.
-   Oui j’en veux un, merci papa ! »
Donf s’occupa de commander la boisson. Puis ils sortirent tous les trois pour rejoindre la voiture, gobelets en main. Ethel tendit son chocolat à sa fille. « Fais attention, le gobelet est un peu chaud. Pose-le sur le capot de la voiture, plutôt. »
Son père s’en alluma une autre sous le regard courroucé de sa compagne. « C’est ma troisième depuis ce matin, mon cœur, se défendit l’homme.
-   Fais attention quand même. Moins t’en fumes…
-   … mieux c’est, je sais. Je fais gaffe. »
La petite fille demanda si le trajet serait encore long. Ils étaient partis aux aurores, après tout, et avaient bien roulé pendant toute la matinée. Il était près de onze heures maintenant. Son père lui répondit qu’ils arriveraient dans le courant de l’après-midi, et qu’ils feraient une autre pause dans une ou deux heures pour manger les sandwichs qu’ils avaient préparé tous les trois ensembles la veille au soir.
Le départ avait été décidé très rapidement. Tout était venu d’une idée spontanée de Donf, mue par une envie soudaine de partir. Un désir de prendre la voiture et de rouler, longtemps, loin, de s’arrêter quelque part pour prendre un peu de bon temps. Changer d’air, juste deux ou trois jours. Après tout, après la sortie de son deuxième livre en librairie, ils pouvaient se le permettre. Le chèque que lui avait signé son agent en était pour quelque chose. Ses livres n’étaient pas spécialement connus du grand public, ils avaient le succès modeste des connaisseurs. Mais cette notoriété timide parvenait tout de même à Donf de remplir sa part de budget dans leur vie familial ; ça et le travail à mi-temps qu’il effectuait dans la librairie du coin.
Assez, enfin, pour qu’ils puissent se permettre cette petite sortie.
Leurs boissons terminées, Donf alla jeter les gobelets dans la poubelle non loin, et tout le monde reprit sa place dans la voiture. « Tu vas encore dormir ma puce ?  demanda le père à sa fille en l’installant à l’arrière.
-   Non. Je vais jouer à la console.
-   Tu fais attention à ta ceinture, d’accord ? Toujours sur l’épaule, jamais en-dessous.
-   Oui papa. »
Il monta à l’avant et inséra la clé dans le noman. « Je pense que je vais me reposer un peu, lui dit Ethel.
-   Comme tu veux ma chérie. De toute façon on quittera pas l’autoroute avant un moment. Je te fais signe dès que j’ai besoin de tes compétences de co-pilote !
-   Ça marche. »
Il lui déposa un baiser sur le front, comme elle les aimait. Puis il démarra le moteur, et ils quittèrent tranquillement l’aire de repos. Quand il rejoignit l’asphalte des voies rapides, Ethel rouvrit les yeux. « Thomas… ?
-   Oui ? »
Elle contempla le décor qui passait à toute allure par la vitre. Puis elle hocha la tête et referma les yeux. « Non, rien. »

(http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2010/167/4/9/NightDreamers___Enluminure_3_by_Donfy.jpg)

NightDreamers
Chapitre Final ~ Prologue [‘Cause we all have a place to go back to 2/2]



Il faisait beau dehors. On était en plein été. La brise était douce et bienvenue, le soleil chauffait la peau. Dans la forêt, les oiseaux discutaient entre eux de leurs paroles chantantes. Silencieuse, le regard vif, le corps et l’esprit tout entier concentrés dans la traque, Sephyra sillonnait entre les arbres sans un bruit. Quelques rayons de soleil transperçaient le feuillage touffu des grands arbres, parsemant ici et là la forêt d’une ambiance presque magique. Ses grandes oreilles sursautèrent doucement. Elle ouvrit ses ailes et décolla subitement du sol pour atteindre les branches en hauteur. « Trouvé ! » s’écria-t-elle en pointant du doigt une silhouette recroquevillée sur l’une d’elles, contre un tronc.
-   Ah, c’est pas juste ! T’es trop forte à ce jeu ! ronchonna le jeune hybride. »
Il se laissa pendre de la branche, puis d’un mouvement preste se jeta en avant pour atterrir souplement sur le sol. Sa mère se posa près de lui. « C’est le jeu, Jaël. Tu n’es pas encore assez rusé en camouflage, mais ça viendra avec l’âge !
-   Mouais…
-   Tu veux qu’on arrête ?
-   Il fait quoi papa ?
-   Je ne sais pas…, éluda la roussette en levant les yeux en hauteur. Tu veux qu’on aille voir ?
-   Ok. On fait la course ! »
Et sans attendre, le jeune hybride se jeta en avant. Pour ce jeu, par contre, il était bien meilleur qu’elle. En cela il tenait beaucoup de son père pour la vivacité et la rapidité. Son jeu de jambes était sans égal, et il avait le don naturel de slalomer entre les arbres et d’éviter les branches qui sortaient du sol. Sephyra le poursuivit du mieux qu’elle put, mais elle n’arriva pas à rattraper l’avance qu’il avait pris.
Il arriva un peu avant elle au palais et éclata de rire. « T’as perdu, cette fois ! s’exclama-t-il en la regardant arriver.
-   Gros malin. »
Elle lui ébouriffa les cheveux, sachant qu’il n’aimait pas ça. Il s’esquiva en grognant, portant les mains à son crâne. Et sous les rires de sa mère, ils entrèrent dans le palais. « Madame, prononça un garde qui sortait, en s’inclinant devant elle.
-   Boujour Kanel. Saurais-tu où se trouve mon mari ?
-   Bien sûr Madame. Il est dans la salle de lecture, en train de réviser le dernier rapport de Luna sur les rondes de nuit.
-   Bien. Je te remercie. »
Elle lui tapota affectueusement l’épaule d’une main, puis entraîna son fils dans le palais en lui prenant la main. Jaël ne venait jamais seul dans ces lieux. Ils n’habitaient pas à l’intérieur même du palais. Sephyra, Athem et leur fils avaient leur propre hutte dans les arbres, comme la plupart des autres habitants d’Anethie. Roi et Reine se devaient de gérer la communauté cachée des loups ; cependant leur place dans la communauté restait égale aux autres lorsqu’il s’agissait de la vie privée.
Sephyra et Jaël gagnèrent la petite pièce illuminée exclusivement par de grandes bougies situées sur les deux longues tables de lecture. Athem était assis au fond, un parchemin déroulé sur la surface en bois, concentré dans sa lecture. Lorsque la roussette dégagea l’entrée formé de fines et longues coutures en tissues accrochées en haut du chambranle, il ne remarqua même pas leur présence. Jaël s’approcha de son père et voulut s’asseoir sur ses genoux. « Ah, vous êtes là, constata enfin le Roi d’Anethie quand son fils tira un bout de son ample vêtement. » Sa femme et lui se sourirent, et le loup prit son enfant sur ses genoux. Le jeune hybride fixa avec grande attention le parchemin à l’écriture cursive élancée et compliquée. « Papa, un jour, je prendrai ta place ?
-   Si tu t’en montres digne, oui, mon fils.
-   Ça veut dire quoi digne ? demanda-t-il en regardant son père dans les yeux. »
Athem aimait son enfant. Son regard toujours curieux mais néanmoins sérieux. Comme si, malgré son jeune âge, ses yeux portaient en eux le devenir d’un adulte sage et mesuré. « On ne devient pas souverain en le voulant, Jaël. Il faut savoir se montrer digne de ce peuple. Les gens qui habitent Anethie doivent te connaître. Ils doivent avoir confiance en toi. Tu seras là quand ils auront des problèmes, et tu devras les résoudre. Avant de te montrer digne d’être Roi, il faut d’abord se montrer digne de ces personnes. »
Jaël hocha la tête comme s’il comprenait ces paroles. Athem se doutait qu’il était trop jeune pour percevoir toute l’importance de ces mots, mais malgré tout, comme toujours, le regard que portait son enfant tendait à prouver le contraire ; Jaël semblait toujours tout comprendre en lui-même. Sephyra cala son museau au creux de son épaule, par derrière. « Que dit ce rapport ? demanda-t-elle d’une voix douce à l’oreille de son mari.
-   Rien de très urgent. Luna apporte juste des idées quant à un meilleur rendement des tours de garde pour la nuit. Ce sont des initiatives à réfléchir, cependant. Elle connait son travail et ses hommes.
-   Je n’en doute pas un seul instant.
-   Moi aussi je peux être un garde ? demanda Jaël.
-   Pas tout de suite, mon grand ! s’amusa Athem, sans se moquer.
-   Quand je serai plus grand tu pourras m’apprendre à me battre, père ?
-   Luna sera certainement meilleure professeur que moi.
-   Mon Roi, ma Reine, les interrompit soudain une voix féminine. »
C’était Luna elle-même qui se tenait à l’entrée de la salle, courbée en avant. Lorsqu’elle se releva, son regard glissa rapidement sur Sephyra. Elle le lui renvoya. Entre elles tenait toujours cette rivalité qui faisait leur lien. « J’ai cru entendre sans le vouloir que vous parliez de moi ? demanda-t-elle en reposant son attention sur Athem.
-   Luna, je veux que tu m’apprennes à me battre ! demanda sérieusement Jaël en se redressant sur les genoux de son père. »
La louve rit doucement en compagnie des parents du jeune hybride. « Mon prince, répondit Luna en toute sincérité, je vous assure que je vous formerai lorsque l’âge sera venu. Ce sera un honneur.
-   Maintenant, Luna ! Je suis le prince, et je te l’ordonne !
-   Doucement, mon fils, rétorqua Athem en descendant Jaël de ses genoux. Avant de donner des ordres, assure-toi de montrer du respect aux personnes que tu pourras commander. Si tu respectes ces gens, ils te respecteront en retour. Et, seulement à ce moment-là, tu pourras faire preuve d’autorité.
-   Mais pas n’importe quelle autorité, intervint Sephyra.
-   Oui. Il faut réfléchir aux ordres que tu donnes. Ils doivent être justes, et il leur faut toujours une raison. Un ordre ne peut être donné simplement parce que tu désires que tout soit fait selon tes humeurs. Ce ne sont pas les manières d’un bon Roi.
-   Mais…, tenta de se défendre Jaël.
-   Vous comprendrez en grandissant, mon Prince. Athem, reprit Luna, pardonnez-moi de m’être immiscée parmi vous, mais le marchand est arrivé et nous avons besoin de vous pour le stock d’armes.
-   Bien sûr, Luna. »
Athem prit la main de Sephyra dans la sienne et lui déposa un furtif baiser. La roussette lui sourit tendrement, et dans leur regard, leur amour se répondit réciproquement. Puis le Roi posa humblement une main sur la tête de son fils avant de rejoindre Luna. Les deux loups sortirent de la pièce en reprenant leur discussion sérieuse. Sephyra et Jaël les suivirent à distance pour sortir du palais.
Sur la place publique, un attroupement s’était fait. Le marchand ambulant qui venait de Station Square passait chaque trimestre apporter de nouvelles curiosités au clan. Il était l’un des rares étrangers dont la venue était acceptée dans le village bien gardé. Autour de sa roulotte, les habitants s’échangeaient les breloques avec curiosité et forts palabres. Athem et Luna rejoignirent l’attroupement, et Sephyra les perdit de vue dans la masse. « Maman, je peux aller voir moi aussi ?
-   Bien sûr mon cœur. Tu peux y aller.
-   Cool ! Merci m’man ! »
Jaël descendit les marches du palais et rejoignit l’attroupement en courant. A son tour, elle le perdit de vue.
Sephyra resta debout à l’entrée du palais, fixant l’horizon derrière la cime des arbres. C’était une journée normale, parmi d’autres, dans la vie du village d’Anethie.
Une journée commune dans sa propre vie. Et qui faisait tout son bonheur. Un mari aimant. Un peuple qui la respectait. Un enfant intelligent à instruire jour après jour, dans les traditions d’un village qui l’avait accueillie et acceptée malgré ses différences, et qu’elle aimait par-dessus tout.
Un bonheur simple.
Sephyra entrouvrit les lèvres, semblant percevoir quelque chose.
Elle les referma.
L’horizon lui semblait lointain.

*****
***

La porte s’ouvrit et un son de clochette retentit dans la grande salle. Derrière le comptoir, la hérissonne sourit au visiteur. C’était un homme un peu lourdaud qui marchait d’un pas pesant, comme s’il traînait sa carcasse par dépit de ne pouvoir faire autrement. En marchant vers le bar, il retira son chapeau. Il s’y accouda en reprenant son souffle. « Quelle chaleur !
-   Que vous dites ! rétorqua la tenancière en prenant appui sur son évier. Heureusement que vous pouvez compter sur notre clim. »
L’homme acquiesça et prit commande. Zalosta se retourna pour attraper un verre sur l’étagère en hauteur, puis prépara la boisson de son client.
Le jeune couple en marge de la salle se leva de table et salua poliment la hérissonne en quittant la brasserie. L’homme à l’embonpoint serait certainement leur dernier client pour la journée. Celui-ci sirota son verre en lisant le journal mis à disposition sur le comptoir. Il discuta passivement avec la hérissonne de choses et d’autres, prit son temps même alors que son verre était vide, et finit par partir en remerciant la tenancière de sa sympathie.
Seule dans leur boutique, Zalosta poussa un soupir de contentement. Le torchon posé sur l’épaule, elle quitta le comptoir pour aller nettoyer la table du couple, et revint à son évier pour nettoyer les trois derniers verres. Puis elle se dirigea vers l’entrée et contempla quelques instants la société vivante derrière la vitre de la porte en bois. Le tram électrique passa un peu plus loin. Le soleil se couchait sur la droite, derrière les grands immeubles. Elle retourna le carton « ouvert » pour afficher « fermé » par dehors et verrouilla la porte. Puis elle gagna l’arrière-boutique.
La petite pièce était simplement constituée d’une table avec un ordinateur. Au-dessus du moniteur à écran plat était accroché un calendrier, qu’ils avaient fait tous les trois. Pour chaque mois, une photo différente d’eux ; ils s’étaient bien amusés à les choisir. Pour le reste de la pièce, plusieurs gros cartons étaient empilés ici et là. Au fond, une porte ouvrait sur l’escalier qui menait à la cave, où étaient conservées les bouteilles.
Sur le siège à roulettes reposait nonchalamment Hood, les pieds posés sur le bureau. Il avait coincé un gros carton derrière la chaise pour qu’elle ne lui fasse pas perdre l’équilibre. Il ronflait fortement quand Zalosta entra dans la pièce.
Elle lui donna un petit coup de chiffon sur l’épaule, et il sursauta légèrement. « Tu devrais peut-être songer à dormir, la nuit, tu sais. » Il la regarda de biais, les yeux cernés de fatigue. Puis il lui bâilla au visage en ouvrant grand la bouche, et s’étira sur son fauteuil en poussant un soupir lancinant. « Il est quelle heure ? demanda-t-il d’une voix pâteuse.
-   L’heure de fermer boutique !
-   Quoi ? rétorqua-t-il en jetant un coup d’œil à sa montre. Merde. Je me suis même pas rendu compte que je m’endormais. »
L’ordinateur était passé en veille. Lorsqu’il bougea la souris pour le réactiver, l’écran afficha un tableur composé de chiffres et de tableaux divers. « Du coup, t’as pas finis de faire les comptes ?
-   J’emporte le fichier sur ma clé, je terminerai chez moi ce soir.
-   Tu peux aussi terminer ça ici demain et te reposer ce soir chez toi.
-   Aussi, certes. »
Il se gratta la nuque, en proie au doute. Elle lui claqua une petite tape sur le crâne. « Allez imbécile, la journée est terminée, va ! ». Il acquiesça en grommelant, éteignit l’ordinateur, puis se leva.
Zalosta ferma la porte de la brasserie à clés. Hood l’attendait à côté. « Tu fais quoi toi ce soir ? demanda-t-il les mains dans les poches.
-   Je sais pas… Je suis un peu fatiguée moi aussi. Tu penses à quoi ?
-   Eska devait terminer son truc vers vingt heures. On pourrait se faire une soirée pizza-cinéma ! lança-t-il avec son plus beau sourire innocent.
-   Envoie-lui un message pour lui demander sur le chemin. »
Il acquiesça et dégaina son téléphone portable d’une main alerte. Il pianota sur son écran tout en marchant sur le trottoir aux côtés de la hérissonne. Celle-ci passait une main furtive sur le bout des plots rouges en métal qui bordaient la route. Ils empêchaient les voitures de sortir de leur trajectoire avec un système électromagnétique. Ou quelque chose comme ça. Zalosta ne savait plus trop. « Y a eu des clients aujourd’hui ?
-   Pas mal oui. Pas de mauvais en tout cas, c’était une bonne journée. »
Elle s’étira à son tour, prenant conscience qu’elle était fourbue. Au loin, elle vit encore le tramway passer. Il glissait sur ses monorails sans les toucher. Sa route le rapprochait d’eux. « Y a quoi au cinéma en ce moment ? »
Comme d’habitude, Hood s’y connaissait. Il lui fit une liste qu’elle écouta distraitement, plus concentrée sur l’horizon qui se déployait entre deux buildings, au loin.
Son cœur se serra furtivement, et elle s’étonna de la mélancolie qui la berça le temps d’un instant fugace.
Ils gagnèrent l’arrêt au moment où le tram s’y arrêtait, et montèrent sans se précipiter dans les wagons vides. Pourtant c’était l’heure de la sortie des bureaux, songea Zalosta. Et on était vendredi. Le tram devrait être bondé à cette heure-ci. Ce qui n’intriguait pas vraisemblablement son ami, plus occupé à comparer le dernier film qu’il avait vu avec un autre du même réalisateur. Ils prirent place sur les strapontins et Hood arrêta sa diatribe passionnée pour dégainer à nouveau son portable qui venait de vibrer dans sa poche. Zalosta le vit sourire. « C’est bon, elle est ok pour ce soir, lui répondit-il sans la regarder. » La hérissonne reposa son attention sur le paysage urbain qui défilait derrière les vitres du wagon.
L’impression que tout allait trop vite et qu’elle manquait quelque chose ne se fit que plus forte dans sa conscience.

*****
***


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:00:43 pm
Les mouettes criardes voletaient, gracieuses, autour des mâts. A la proue, Saïko ferma les yeux et guetta cet instant le plus profondément possible. Il respira un grand coup, et l’air marin lui rafraîchit le corps et l’esprit, chargé d’iode et de senteurs salées. Il se sentait faire corps avec les mouvements du navire, son lent balancier de haut en bas.
La mer était calme. Le ciel était d’un bleu limpide, et le soleil commençait à se coucher de l’autre côté. Ils naviguaient vers l’est. Sans ouvrir les yeux, Saïko senti une présence s’approcher de lui. « Alors Saïko, comment trouves-tu ce premier voyage en mer ?
-   Incroyable, papa. L’air est tellement différent des plaines de chez nous, et l’horizon est sans fin !
-   Plus pour longtemps, mon fils. As-tu remarqué les mouettes dans le ciel ?
-   Oui, je les entends depuis peu.
-   C’est le signe que nous approchons de la terre ferme. »
Le renard hocha la tête. Il se sentait mélancolique à l’idée que le trajet en bateau toucherait bientôt à sa fin. C’était leur premier voyage hors du clan des Pyrofox, et Saïko goûtait le parfum exotique et grisant de l’aventure. Il allait, dans peu de temps, poser les pieds sur un continent nouveau. Ce serait ses premiers pas sur une autre terre, inconnue de lui. Son cœur tremblait d’excitation.
Déjà, pour gagner le village côtier, il avait été émerveillé par le marché qui s’était tenu là-bas. Tant d’odeurs différentes, de gens et de mouvements ! Les badauds négociant les prix, les marchands parlant fort et vantant leurs produits à tout va… tout cela était nouveau pour le jeune renard. Quel autre village découvrirait-il à l’autre bout de cet horizon infini ? Quelles surprises l’attendaient encore ?
Saïko imaginait toutes ces choses, le regard perdu dans les eaux. Soudain, son attention crut déceler un détail dans les remous qui semblaient attaquer la proue du navire, en contre-bas. Il guetta un moment les vagues, puis, sans perdre son attention sur l’océan, longea le bastingage pour quitter la proue du navire. Il s’arrêta un peu plus loin, près de la cabine du commandant de bord, toujours hypnotisé par les profondeurs de l’eau.
Au loin, en-dessous, résonnait comme une présence qui l’appelait.

*****
***

Un ressac timide venait lécher le rivage. Le soleil se couchait lentement à l’horizon, semblant se fondre dans l’océan. Sur le sable, la petite fille s’amusait à creuser un canal depuis une petite flaque en direction de la mer. Donf la regardait jouer. A ses côtés, Ethel restait silencieuse depuis plusieurs minutes. Ils semblaient tous deux perdus dans la contemplation de leur progéniture. « C’était une belle journée », dit-elle simplement au bout d’un moment. Donf acquiesça d’un mouvement de tête. Il y eut un bruit sourd derrière, dans la ville. Assez fort semblait-il, mais rendu discret par la distance. Il ne se retourna pas.
Le soleil se couchait. Cela se terminait, et il en profitait avant de dire adieu. « C’était bien le temps que ça aura duré », continua sa compagne.
Ils ne firent pas attention à la silhouette qui passa près d’eux pour emprunter l’escalier de pierre qui descendait sur le sable. Quand elle entra dans le champ de vision de Donf, il lui sembla qu’elle lui était familière. Peut-être. Une réminiscence quelconque.
Il ne lui sembla pas qu’il se passait quelque chose d’étrange alors qu’il regardait la silhouette s’approcher directement de sa fille. Ethel, elle, sembla le remarquer.
Quand l’inconnu, qui portait un ample manteau noir, sorti un objet métallique de sous son habit, Ethel hurla. Mais Donf l’entendit de très loin. Il était hypnotisé par le reflet du couchant de soleil sur la surface de l’arme à feu que l’homme aux cheveux bruns pointait sur sa propre fille. Le coup, cette fois, fut plus fort, plus audible. Il le fit sursauter. C’était là, tout près.
En face de lui.
Sa fille était couchée à terre. L’homme se tenait debout à côté. Il avait encore le pistolet dirigé vers son corps.
Le temps de cligner des paupières, il se trouvait lui aussi à côté. Ethel était à terre, leur fille dans les bras. Il ne voyait pas son visage. Sa compagne pleurait doucement. A côté de Donf, la silhouette pointa son pistolet cette fois vers la tête de la femme.
Donf sursauta encore. Maudit bruit. Il lui était dérangeant. C’était comme un moustique qui le réveillait en pleine nuit. Ethel et sa fille dormaient sur le sable à ses pieds. De la semoule rouge. « C’est pas comme ça que cette histoire doit se terminer ». C’était l’autre qui parlait. Il était à côté. Mais sa voix semblait parvenir depuis l’autre bout d’un long tunnel sous-terrain, avec un écho affreux. Il esquissa un sourire.
Un nouveau bruit, différent celui-là. Donf ne sursauta pas cette fois. Au contraire, ce bruit lui parut salvateur. Comme un verre qui se fêlait.
Tu as raison Hunter.
Il avait murmuré. Mais sa voix n’était pas audible dans ce monde. Il l’entendait en pensée, depuis un autre endroit. Son regard défit alors le faux temps et l’espace erroné, et à ses côtés, le monde bascula alors que le soleil disparaissait dans les flots à l’horizon ; tout se mit à devenir brillant, trop brillant, d’un blanc aveuglant.

Ce n’est pas comme ça que cette histoire s’est passée, psalmodièrent tout bas les quatre voix à l’unisson.

Le monde se rétracta sur lui-même dans ses données, et Donf resta seul dans cet univers vierge dont il avait réussis à s’extraire. Il leva la tête et appela les autres du bout des lèvres.

Sephyra aperçut dans le ciel la même disparité qu’elle avait cru remarquer. Toutes les personnes sur la place centrale du village s’étaient immobilisées. Les conversations s’étaient tues. Les données étaient entravées, le temps suspendu. Sephyra descendit lentement les marches alors que derrière elle, le Palais s’effondrait dans un amas de lignes noires qui dessinaient son architecture virtuelle. Lorsqu’elle posa le pied à terre, tout explosa subitement en un éclair blanc et elle rejoignit Donf qui l’attendait au centre de cet univers.

Zalosta vit les contours du paysage s’estomper alors que le tramway semblait prendre de la vitesse. Tout devint blanc. A ses côtés, Hood était immobile, lui aussi suspendu dans cette image onirique fantasmée. La hérissonne s’approcha des portes coulissantes du véhicule automatisé. Elles s’ouvrirent quand il s’arrêta sur les deux personnages familiers.

Saïko répondit à l’appel. Il se pencha sur le bastingage jusqu’à basculer par-dessus bord, et pénétra dans l’eau tête la première. Au fond il discerna, dans la pénombre s’éclaircissant peu à peu, le centre de l’univers. Et les trois autres. Il les rejoignit sans rien faire, tombant dans l’eau, puis dans le vide quand tout disparut, comme siphonné par l’effacement de l’illusion.

Ils se regardèrent, se dévisagèrent, se reconnurent.
Ils se prirent les mains en se souriant.
Et appelèrent d’une seule voix la Vérité.

*****
***

Des coups de crayon. Des lignes tracées les unes après les autres, à coups brefs, professionnels. Des traits qui se rejoignent, qui se courbent, se font plus noirs. Une silhouette composée d’un squelette de cercles sous-jacent. Des proportions infimes et calculées. Des yeux apparaissent. Un regard calme et profond qui semble vivant sous de simples traits au crayon.
Un renard.

D’autres coups, plus longs, plus appuyés. Des couleurs. Différents crayons aux mines changeantes. Du bleu, du violet, du vert, et d’autres. Une touche ici, une autre là. On comble le vide, on donne une personnalité à la silhouette esquissée par le noir du crayon de bois.
De longs cheveux ondulés châtains.
Une roussette.

Un papier qu’on enserre entre deux plaques, celle du haut plastifiée, celle du bas en verre. Un bouton sur lequel on appuie, et un rayon de lumière qui capte l’image dans sa virtualité pour la redonner sur l’écran dans toute sa splendeur. Au personnage, on y ajoute un contexte, un environnement. Une chambre. Un bureau, un ordinateur. Une étagère pleine de livres. On étoffe la psychologie par de simples objets du réel.
Une paire de lunettes.
Un jeune garçon.

Nouvelle feuille. Le travail se fait plus intérieurement. Il n’est plus extériorisé. L’icône clignote sur l’écran. La page est encore vierge de toute création, mais quel Dieu se cache derrière de simples mots ?
Première lettre. Une phrase. Un paragraphe. Enchantement de l’écriture. On appose un sens, un style. Magie de la lecture. On imagine. Et le monde se fait vivant. Les personnages bougent, parlent, les décors changent, les oiseaux volent lorsque c’est précisé, on anticipe le mouvement de la branche puisqu’il est écrit qu’il y a du vent. Les mots nous disent elle vit, et elle vit.
Des yeux sans pupilles.
Une hérissonne.

Puis les quatre personnages sont rassemblés. A travers les mots est créé un monde. Dans ce monde est constituée une histoire générale. Puis une pour chaque personnage. Une naissance, une enfance. Une évolution. Des joies, des peines. Des défis pour les apprentissages. Des détentes pour le bien-être.

Sephyra, Saïko, Zalosta et Donf s’entre-regardent. Des personnages.
Que veut dire ce mot ? Qui sont-ils ?
Que sont-ils ?
Non loin d’eux apparaissent quatre silhouettes dans la blancheur immaculée de ce monde. Elles s’approchent. Elles sont lumineuses. Pas floues, palpables même, mais les traits précis ne sont pas distinguables.
Une des silhouettes, féminine, s’avance vers Sephyra. Elle lève sa main vers sa poitrine, puis la tend vers la roussette. L’hybride contemple cette main blanche en comprenant peu à peu. Elle répète le geste.
L’une provient de l’autre. Elle fait face à sa créatrice. La silhouette s’affine alors, et le halo aveuglant se perd peu à peu pour montrer l’entité à l’apparence humaine. Il s’agit d’une femme aux cheveux châtains ondulés et aux yeux verts.
Les autres silhouettes s’approchent à leur tour, perdant tour à tour, elles aussi, le halo qui les enveloppait. Et Zalosta, Saïko et Donf font bientôt, eux aussi, face à ceux qui les ont créés. Pour Zalosta, il s’agit d’une autre femme aux cheveux légèrement bouclés eux aussi, mais blonds. Le créateur de Saïko est un homme au teint halé et aux cheveux courts, surmonté d’une paire de lunettes discrètes, plus grand que celui de Donf, qui lui porte des cheveux bruns au teint clair. Les créateurs se regardent. Les quatre personnages aussi. Puis chaque créateur et son personnage se prennent les mains, enchantés de cette rencontre en dehors du temps et de l’espace.
Dans les yeux des créations cependant demeurent une question muette.
Les créateurs perdent peu à peu leur sourire. Derrière eux surgit alors l’image du monde.
Et avec elle, son histoire.


Il était une fois…
Un monde vierge, capable de toutes les créations. Ce monde était né de l’imagination de quatre concepteurs, qu’un lien unissait au-delà de leurs existences propres, et qu’ils souhaitaient voir perdurer.
Ils donnèrent alors naissance, chacun d’eux, à un être. Ces personnages portaient en eux les données de leur Créateur, sans toutefois n’être qu’une simple copie. Ils détenaient surtout l’espoir de n’être pas séparés, quoi qu’il advienne, pour exaucer le vœu de ceux qui leur avaient donné naissance. Chaque personnage eut droit à son univers, à sa famille, ses amis, et son histoire. Mais inconscients de leurs actes, les quatre Créateurs donnèrent ainsi naissance à un monde sans logique, sans temps réel. En effet, deux des personnages vivaient dans un passé lointain de ce monde, tandis que les deux derniers existaient dans un présent nébuleux. Ainsi était apparue la première faille de ce monde : les Créateurs avaient conçus une histoire trop précise à leur personnage, contredisant ainsi leur souhait le plus cher de les voir cohabiter ensemble.
Il en résulta la première désynchronisation de ce monde : passé, présent et futur n’étant pas équilibrés, les données de l’univers s’embrouillèrent et s’emmêlèrent dans une spirale dévastatrice qui se détruisait elle-même pas sa propre force.
Conscients de leur échec, les Créateurs inventèrent alors un Cinquième personnage. Ils voulaient que cet être, à l’intérieur même du monde qu’ils avaient créé, puisse interagir avec les éléments sur lesquels ils n’avaient plus contrôle pour rétablir l’équilibre. Ils façonnèrent ce Cinquième personnage à eux quatre et lui donnèrent toute la sagesse, la connaissance et l’intelligence qu’ils purent. Ils créèrent, car tel était leur vœu, un Dieu fait chair.
Le Cinquième aussitôt né dans sa plus parfaite complexité au sein de ce monde, eut dès lors la connaissance de la Vérité : il était conscient de l’origine et de la finalité de cet univers. Mais il avait été créé pour corriger les erreurs de ses concepteurs, et tel fut fait : pour éviter que la désynchronisation du temps ne réduise tout à néant, il envoya les Quatre personnages clés de ce monde dans un univers propre à son histoire.
Ainsi, les éléments nés pour vivre ensemble se retrouvèrent séparés. Les Créateurs assistèrent à la décision du Cinquième sans rien pouvoir y modifier : il était tout-puissant – ou presque – et pire ; son choix était salvateur. Rien d’autre ne pouvait sauver leur univers de la destruction. Blessés de leur échec, les Créateurs ordonnèrent au Cinquième de faire en sorte que les Quatre se retrouvent réunis, quoi qu’il advienne. Il réfléchit alors à un scénario qui permettrait, au terme, de réunir les éléments principaux. Mais il était long, ardu et dangereux. C’était un pari risqué pour la survivance de ce monde. Mais le Cinquième savait aussi que cet univers avait été enfanté pour que les Quatre cohabitent ensemble. Trop longuement séparés, ce monde perdrait sa raison d’être et le résultat resterait le même : il se détruirait de l’intérieur.
Pour ne plus bousculer l’équilibre, le Cinquième et ses Créateurs devaient maintenant faire bouger les choses dans chaque monde, de chaque personnage, sachant que ces mondes se faisaient suite dans la trame du temps. L’univers avait été édicté selon la volonté de ses Créateurs ; les personnages suivaient donc la trame qui leur était imposée. A une exception : le Cinquième.
Fort de son libre- arbitre, il imposa ses conditions aux Créateurs. Il voulait par-dessus-tout que les Quatre puissent avoir l’occasion d’atteindre la Vérité, pour comprendre leur origine. Et qu’ils puissent, après cette connaissance, décider par eux-mêmes si leur monde, et leur vie, méritaient d’être sauvés, et par quel moyen. Pour ne plus être de simples personnages.
Rompus à leurs obligations, les Créateurs n’eurent d’autre choix que d’accepter. Ils expliquèrent au Cinquième qu’un système avait été mis en place dès la création de ce monde. En effet, forts de leurs sentiments pour leurs personnages et leur monde, les Créateurs avaient conçus à l’aube de cet univers une Porte qui permettait de transcender ce monde fictif. Une Porte donnant sur la conscience des quatre Créateurs, pour atteindre la vérité.
Une Porte qui permettrait aux Quatre de rencontrer leurs Créateurs.
Alors sur ce commença le scénario qu’avait imaginé le Cinquième. Les Créateurs ne purent que regarder de loin, en attendant l’heure où sonnerait, enfin, les retrouvailles entre leurs êtres principaux…


L’histoire leur avait été dictée dans leurs pensées, sans aucun timbre. Les mots s’étaient acheminés d’une façon ou d’une autre dans leur esprit, tout en images. Suite à cette narration, ils assistèrent, chacun d’eux, au résumé de leur propre histoire. Les visions succédaient aux paroles, et chaque décision prise prenait tout son sens.
Chaque clé importante apparue pour chacun d’eux, et derrière celles-ci ils savaient que le Cinquième en était l’origine. Détenant la vérité dorénavant, ils assistèrent à leur vécu avec un recul impossible à atteindre en un autre endroit, et trouvèrent chacun le sens de son histoire.

*****
***

On toqua à la porte. Hood et Eska se regardèrent. Depuis la prise de Zalosta, ils changeaient chaque jour d’endroit et prenaient soin derrière eux de ne laisser aucune trace de leur passage. Evitant les grandes villes, ils vadrouillaient de taudis en taudis, passaient même parfois leur nuit au creux d’un bois sombre et perdu dans les campagnes environnantes. Les seules fois où ils se risquaient à gagner les villages du coin, c’était pour se constituer des vivres. Ils se séparaient toujours lorsque c’était le cas, l’un gardant un œil sur l’autre, se fondant le plus possible dans la masse, préférant les heures où les marchés étaient bondés.
Ils avaient passé la nuit dans une petite cabane perdue en forêt. Le bois était vieux et les quelques vitres fendues, et ils avaient passé une longue nuit à lutter contre le froid de l’hiver, mais au moins étaient-ils en sureté. Pour éviter toute surprise, chacun ne dormait que d’un œil. Lorsqu’on toqua à la petite porte miteuse, Hood et Eska réagirent de suite en attrapant leur arme dérisoire : un pistolet à impulsion électrique pour Hood, et une fine dague à la lame émoussée par le temps pour la chatte. Ils gagnèrent la porte sans un bruit. Hood se plaça derrière, et fit signe à Eska d’entrouvrir la porte. Elle suivit les ordres.
Dans l’aube du matin se dessina la silhouette d’un hybride encapé. « Je peux vous aider à sauver Zalosta », dit tout de suite l’inconnu ; ce qui eut pour effet de déclencher un signal d’alarme silencieux chez les deux fugitifs. Eska, féline, ouvrit la porte en grand d’un coup et se glissa avec une vélocité animale dans le dos de l’hybride sans que celui-ci ne puisse réagir. Elle lui coinça un bras par derrière tout en apposant sa lame contre son cou. Hood sorti au même moment pour braquer son arme sur lui. Il jeta un coup d’œil aux alentours, s’assurant qu’il n’y avait pas de danger immédiat, puis fit signe à Eska de faire entrer leur otage dans la cabane. Elle n’eut pas vraiment à le forcer ; l’inconnu entra sans résister.
Une fois à l’intérieur, Eska le relâcha et vint se placer aux côtés du hérisson qui garda l’inconnu en joue. « Qui êtes-vous ? demanda-t-il aux aguets.
-   Mon nom n’a pas d’importance. Je suis au courant pour votre fuite, et je connais Zalosta. Je ne suis pas votre ennemi.
-   On l’a souvent entendu, celle-là, répliqua Eska d’une voix méfiante. D’où venez-vous ? Comment nous avez-vous retrouvé ?
-   Je sais tout ce qui passe dans cette société, répliqua l’inconnu d’une voix calme et posée. Zalosta est importante pour moi. Je veux vous aider à la sauver.
-   Pour quelle raison est-ce qu’on devrait vous croire ? rétorqua Hood à son tour.
-   Je n’ai aucun moyen de vous forcer à me croire. Le constat est simple : je vous offre le moyen de la sauver. A vous de choisir. »
L’hybride encapé, capuche sur la tête, se dirigea lentement et calmement vers la petite table dans un coin de la cabane. Il y déposa une lettre, un passe électronique, et une clé. Malgré le fait que Hood le garde en joue, il ne semblait pas particulièrement alarmé. « Voici les plans du complexe d’enfermement. Je vous ai noté l’endroit où ils retiennent Zalosta. La clé est celle de sa cellule. J’y ai ajouté les heures de gardes et les roulements, ainsi que la position de chaque gardien pour chacun de ses postes, à chaque heure. Vous avez tout ce qu’il faut pour monter votre plan.
-   Pourquoi nous aidez-vous ? demanda Eska en perdant un peu de son agressivité, sans toutefois baisser sa vigilance. »
L’inconnu se tourna vers eux. Dû à sa capuche, les deux fugitifs ne pouvaient savoir qui il regardait. Hood avait la sensation de tenir un jouet entre les mains plutôt qu’une arme mortelle, tant la réaction de l’hybride semblait calme et sûre d’elle. « Zalosta est un personnage principal de cette histoire. Elle ne doit pas mourir de cette façon. Vous devez la sauver, et vous trouverez le moyen de le faire sur place. »


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:04:44 pm
« Zalosta, on est là. »
La hérissonne releva le museau du fond de sa cellule. A la porte de celle-ci, Hood et Eska étaient déjà en train de glisser la clé dans la serrure en ferraille. « Mais… Qu’est-ce que vous faîtes là ?! » répliqua-t-elle aussitôt en accourant aux barreaux. Hood ouvrit la porte en lui souriant. « On est venus te sauver, à ton avis !
-   Ne traînons pas, objecta Eska en prenant la hérissonne par la main. »
Ils quittèrent le long couloir aux innombrables cellules. La hérissonne ne put s’empêcher de jeter un regard aux quelques autres détenus. Ils ne semblaient pas même faire attention à leur évasion. Au bout, Hood passa la carte électronique dans la fente prévue à cet effet. La porte s’effaça sur la côté dans un glissement feutré. « Mais comment vous avez eu…, commença la hérissonne.
-   Pas maintenant. Viens ! répliqua Hood en s’élançant dans le long couloir circulaire vivement éclairée. »
Il avait le plan à la main, et jetait fréquemment un œil dessus. Ils trottinèrent un moment dans le labyrinthe du complexe, enchaînant les portes coulissantes, quand soudain ils croisèrent des gardes à l’autre bout d’une salle. Il y eut un moment de surprise et les deux camps se fixèrent avec désarroi. Puis les hommes en tenue bleues, gilet pare-balle sous leur veston barré de l’inscription « surveillance » en jaune, les hélèrent en s’élançant vers eux. Les trois hybrides firent demi-tour et détalèrent dans l’autre direction en courant. L’alarme ne tarda pas se déclencher dans le complexe avec son bruit strident typique, et les diodes au plafond passèrent de leur lumière artificielle à un rougeoiement sinistre. Hood, Eska et Zalosta naviguaient dans les couloirs sans fin, gravissaient les marches quatre à quatre, se perdant sans faire attention dans le long complexe d’enfermement. Lorsque Hood risqua un nouveau coup d’œil à sa carte, il s’interrompit brusquement. Eska et Zalosta l’encadrèrent. Un sourire cynique s’esquissa sur ses lèvres qui tremblaient. « Vous trouverez quoi faire sur le coup, répéta-t-il. Le salaud.
-   Quoi ? questionna Eska qui comprit qu’il faisait référence aux mots de l’inconnu qui les avait aidés. »
Le hérisson lui montra rapidement la carte et pointa un doigt sur une grande salle. « Tout le reste est bloqué. On ne peut plus descendre sans se faire cueillir par la sécurité. On ne peut que monter, et en haut, il ne reste que ça. Rappelle-toi de ce qu’il a dit sur Zalosta. »
Eska hocha la tête sans y croire en comprenant là où voulait en venir son compagnon. La hérissonne dévisageait l’un et l’autre sans y voir clair, les pressant de questions auxquelles ses deux amis évitaient de répondre.
Ils l’entraînèrent, comme convenu par l’encapé, dans la salle de lancement.



Une habitation précaire en torchis. Des bougies étaient allumées dans le petit habitacle. Les lueurs fugitives éclairaient la même cape. La capuche était rabattue et laissait apercevoir le blanc des yeux de l’échidné. Le chef du clan n’en restait pas moins concentré sur leur discussion. « C’est le moment ou jamais de rétablir la suprématie des échidnés. Les quatre clans ne s’attendront pas à une attaque surprise.
-   Mais ils possèdent le contrôle de leur élément. Nos armes seront-elles efficaces contre leur magie ? questionna le chef du clan échidné d’une voix profonde et véhémente.
-   Le nombre jouera en notre faveur. Les gardiens des éléments procèdent à une forte régularisation des naissances, et de ce fait, le nombre de jeunes est équivalent au nombre d’anciens. Si vous attaquez en masse, ils n’auront probablement que peu de temps pour réagir.
-   L’attaque surprise évitera aux autres clans d’être prévenus à temps… »
L’encapé acquiesça d’un signe de tête. Il rajouta pour terminer de convaincre son interlocuteur : « Il faut que vous sachiez qu’en ce moment, pour chaque clan est mis en place la phase d’apprentissage pour les jeunes ayant atteint l’âge convenu. Ils partent quelques jours seuls en quête, dans la nature, pour asseoir la force et le contrôle de l’élément qui est le leur. En attaquant à ce moment, vous allez prendre au dépourvu les chefs, et vous n’aurez pas à vous battre contre quelques éléments qui pourraient, passé ce délai, devenir plus dangereux. »
Le vieil échidné hocha gravement la tête. Il demanda, selon les conseils de son informateur, quel clan attaquer en premier. Et la réponse tomba comme un couperet sous le dôme de l’habitacle.
Le clan des Pyrofox.

L’attaque avait surpris tout le monde. En pleine nuit, les assaillants, discrets et rapides, avaient mis en place leur plan. Le chef du clan Pyrofox n’avaient su réagir assez vite lorsque les échidnés s’étaient introduits dans son habitation. Il était alors dans la pièce qui lui servait de salle de lecture. Il avait entendu sa femme crier, et s’était de suite élancé vers la grande pièce à vivre de la petite habitation, pour voir sa femme couchée sur la table, deux échidnés la dénudant malhabilement avec dans les yeux un éclat cruel et sans pitié. Ils ne firent pas attention à son hurlement de fureur. Deux autres échidnés, qui se tenaient sur le côté, se jetèrent sur lui. Il eut le temps d’en mettre un à terre, avant que le second ne le blesse gravement. Il entendit sa femme hurler longuement.
Quelques minutes plus tard, on l’amena, sanglant, vers l’entrée du village. Il eut le temps d’apercevoir ici et là les corps de ceux qu’il avait connu éventrés par terre.
On amena deux échelles. Agonisant, perdant peu à peu conscience, il sentit qu’on le montait en hauteur par des poignes puissantes. Contemplant une dernière fois son village détruit, il put apercevoir que quelques échidnés mettaient le feu à leurs habitations. Il ne sentit pas qu’on lui clouait les mains sur le portique de bois. Lorsqu’on enfonça un long et gros pieu dans son poitrail, il expira longuement en songeant une ultime fois à son fils.
Saïko…


Les loups encadraient la hérissonne qui tenait la petite roussette endormie dans ses bras. Anetham, le Roi d’Anethie, la perçait du regard. Lui et Zalosta se trouvaient dans la pièce circulaire qui servait aux entrevues importantes. Assis en tailleur, le sage méditait la demande en silence. « Pour quelle raison avoir choisi notre clan ? demanda-t-il enfin après un long silence.
-   Sur ordre de Kane, répondit la hérissonne en prononçant chaque mot distinctement. »
Le nom eut l’effet escompté. Anetham hocha la tête. Il reposa ses yeux bleus que portait un regard profond sur la petite roussette, qui s’était endormie après avoir trop pleuré. « Une petite existence fragile déjà bien tourmentée dès son jeune âge, commenta-t-il d’un ton apaisant.
-   Vous comprenez qu’elle est la dernière représentante de toute une race. Puis-je compter sur vous pour prendre soin d’elle ?
-   Nous n’avons pas pour habitude d’accepter les étrangers à Anethie, déclama le loup d’une voix forte. Je veux que Kane comprenne que ce n’est pas parce qu’il s’agit de lui que j’accepte de prendre cette roussette dans notre village. »
En entendant cette décision, les loups à côté se dévisagèrent. C’était une première d’importance, et pour sûr, elle entraînerait des réticences chez bien des villageois. Anetham sentit la méfiance de ses gardes mais, contre toute attente, il tendit les bras vers la roussette. Zalosta se leva et lui passa le corps frêle qui ne pesait presque rien. Le chef du clan la regarda longuement. « Nous ne pouvons pas priver cette existence de la vie qui lui est destinée. Mes compagnons comprendront qu’il s’agit de notre devoir d’accepter sa venue ici. Des temps sombres vont survenir. L’attaque d’Euresias n’en est que le prélude…
-   Je vous remercie pour votre compréhension, Sire, répondit respectueusement Zalosta en courbant la tête.
-   Dites à Kane qu’il peut compter sur moi pour élever cette enfant comme l’une des nôtres. Je m’occuperai personnellement de son intégration dans notre village, dit-il d’une voix paisible en relevant le museau pour fixer Zalosta, coupant court aux rumeurs murmurées par les gardes. »
La hérissonne se courba une nouvelle fois. Les loups armés se levèrent pour la raccompagner hors du village. En se levant, elle prit le temps de regarder une dernière fois la roussette avant de se retourner définitivement.

Le jeune loup s’approcha du lit et regarda avec une grande curiosité la forme étrangère qui semblait assoupie sur le matelas. Il contemplait avec émerveillement les petites ailes repliées sous le dos de l’hybride, et se demanda fugitivement comment faisait-elle pour ne pas en être gênée dans son sommeil. « C’est quoi ? demanda-t-il dans un murmure à son père.
-   Une roussette, Athem. Elle est la dernière existante, et nous devons prendre soin d’elle. Je l’accepte comme ma fille. Elle sera ta sœur, dorénavant, et tu devras la protéger comme Katejina. Tu comprends ? »
Le jeune prince hocha la tête en signe d’acquiescement. Il ne savait pas ce qu’était une roussette, mais il irait piocher cette information tout seul dans la grande pièce remplie de vieux livres de son père, dans laquelle il adorait se perdre. « Comment elle s’appelle ?
-   Puisqu’elle commence une nouvelle vie ici, nous devons lui trouver un nom. Que penses-tu de… Sephyra ? Vent nocturne.
-   Sephyra, répéta le jeune loup en décortiquant chaque syllabe. C’est joli, Sephyra. »
Anetham lui passa une main bienveillante sur la tête. Athem se rapprocha un peu plus de la roussette pour contempler son museau paisible. « Sephyra », répéta-t-il avec un sourire bienveillant en posant, avec beaucoup d’attention, une main sur la sienne.


Le dossier sur le bureau portait le nom de la jeune fille. A l’intérieur, son dossier scolaire complet. Sur la première page que le directeur de l’école scrutait avec attention était agrafée sa photo d’identité. Il lut son prénom : Ethel. « Ses résultats sont suffisants pour entrer dans cette école. Votre démarche est presque inutile, nous lui aurions certainement proposé une place, je pense.
-   Je m’en doute, répondit l’homme en costume-cravate assis en face du directeur, derrière le bureau. Mais je voulais m’assurer que vous le fassiez, Keenan. Cette fille doit venir ici.
-   Vous pouvez tenir compte de ma parole. Nous lui proposerons, mais le choix lui appartient. Kane, reprit-il en refermant le dossier de la jeune fille et en plongeant son regard intelligent dans celui de son vieux compagnon, pourquoi tenez-vous autant à ce que cette demoiselle vienne ici ? Nous sommes situés loin de chez elle. Vous n’êtes pas sans savoir que de nos jours, les enfants ont du mal à quitter le cocon familial. C’est certes une bonne expérience, mais les conjonctures actuelles font que cette décision est difficile à prendre : le coût de la vie est cher pour une étudiante qui doit assumer un loyer et un train de vie suffisant pour sa santé, en plus de ses cours.
-   C’est justement ce qu’il lui faut, et sa famille aura de quoi subvenir à ses besoins. Elle acceptera votre proposition, j’en suis certain.
-   Si vous le dites… Vous pouvez compter sur moi pour lui proposer une place. »

Donf regardait son téléphone sans vraiment le voir. La discussion avait été rapide, et le rendez-vous était pris. Demain. La pensée qu’il devait préparer des affaires pour partir émergea dans son cerveau avec beaucoup de difficultés. La torpeur dans laquelle  il vivait depuis plusieurs mois, depuis son départ, distillait les informations importantes de sa vie au compte-goutte. Il ne s’était plus intéressé à quelque chose depuis un moment. Il ne lisait plus depuis qu’elle était partie.
Il avait trouvé l’affiche accrochée sur la vitrine du bar-tabac dans lequel il allait acheter ses cigarettes. Il avait appelé sans vraiment y croire, juste pour se donner une certaine contenance. Un semblant d’envie illusoire de passer à autre chose. Il savait au fond de lui qu’il devait passer le pas, même s’il ne s’en sentait pas l’énergie. Alors il avait pris le numéro de l’affiche, et il avait appelé une fois revenu dans sa chambre. Et le rendez-vous était là.
Il lui faudrait partir demain à l’aurore. Faire le trajet en train jusqu’à l’autre bout du continent toute la journée. Partir loin d’ici…
Pour oublier qu’il l’avait perdue. Pour aller à l’entretien et, peut-être, devenir le gardien que l’affiche lui avait proposé d’être…


Au terme de son parcours pour rétablir l’équilibre des éléments, Saïko se rendit à la source de tout : l’Autel de l’Emeraude. Il y avait été invité par les échidnés, qui avaient reconnus en lui le sauveur de la nature. Voulant se faire pardonner et tirer un trait sur cette histoire, le nouveau chef de clan avait envoyé en personne un messager venu cueillir le renard qui avait mûri pendant son voyage.
Lorsque Saïko se retrouva parmi ceux qui avaient tué sa famille et ses amis, un sentiment étrange le parcourut de la tête aux pieds. Bien sûr, il savait que la plupart avaient agi simplement sur ordre. Mais il avait l’intime conviction également que « on me l’a ordonné » n’était pour beaucoup qu’un prétexte. Car l’image de sa mère dénudée et violentée sur la table de leur maison le hantait encore par les nuits sans lune. « Jeune renard, au nom de toute ma tribu, je m’incline face à toi pour tes actions qui ont rétabli l’équilibre sur ce monde. Je baisse également les yeux face à toi pour te prouver combien nous regrettons, tous, les gestes qu’ont engendré la soif de pouvoir de mon aïeul.
-   Je sais combien vous accordez de dignité dans vos gestes, répondit Saïko en se tenant droit, et je comprends que pour votre stature, baisser la tête face à un étranger du clan soit un signe de profond respect. Cependant, permettez-moi de vous dire que votre geste ne m’atteint pas. Ce n’est pas en courbant la tête que vous effacerez les images cruelles qui envahissent encore mes cauchemars chaque nuit.
-   Je peux le comprendre, répondit humblement le chef du clan en se redressant. Rien n’effacera ce qu’il s’est passé. Nous souhaitons simplement, ma tribu et moi, repartir sur de bonnes bases avec les autres clans. L’équilibre ne doit, en aucun cas, être de nouveau dissous par une soif d’arrogance d’un chef qui ne mérite pas d’être respecté par ses velléités.
-   Votre façon de penser est la bonne. Je ne cherche pas non plus la vengeance. Il s’agit qu’une quête et d’un sentiment stérile qui ne laissent entrevoir aucun lendemain.
-   Tu es sage, Saïko le renard. »
Le chef fit un geste ample du bras, et tous les échidnés rassemblés sur la place centrale du village s’inclinèrent en baissant genou à terre. « Nous perdurerons ton histoire, en ne cachant jamais les erreurs commises par les nôtres. Le passé ne peut être changé, mais il a le mérite de nous montrer les erreurs d’hier pour avancer demain en ne les commettant plus. » Saïko hocha la tête. Ces marques de respect ne l’attendrissaient pas. Mais il devait avouer qu’il était fier, au fond de lui, d’avoir pu apporter un semblant de paix à travers ses épreuves. Le chef lui proposa, en gage de confiance suprême, de monter jusqu’à l’Autel et de prier face à l’Emeraude Mère du chaos. Le renard accepta, et il suivit l’échidné à travers le village.
Ils montèrent dans un silence religieux  les marches jusqu’à la source du pouvoir. Face au trésor parmi tous, un sentiment de profond respect envahit Saïko. Il s’avança timidement vers le grand caillou lumineux. Il lui semblait entendre un appel à l’intérieur.
Hypnotisé, il avança une main vers la surface de l’Emeraude. Elle s’alluma alors d’une vive lueur qui aveugla les deux hybrides. Le renard sentit comme une césure au plus profond de lui. Une partie de son âme qui se détachait progressivement, à mesure que la puissance du chaos s’amplifiait et l’englobait. Il entendit l’échidné hurler quelque chose.
Puis la césure s’opéra, et Saïko fut attiré par la faille.
En une seconde, il traversa le temps et l’espace.


Au même moment, la lumière de Jahëkumra englobait la caverne où se tenait la Porte, encore invisible à ce moment. Tous les acteurs du dernier combat de la Grande Guerre se retrouvèrent englobés par la césure.  Ce fut la porte de sortie pour Seneka et les autres, qui retrouvèrent leur monde, et c’en fut une d’entrée pour Saïko sans qu’il le sache.
Lorsque Sephyra reprit vaguement connaissance, elle sentait qu’on la transportait en dehors. C’était Nelson qui la tenait dans ses bras. Elle retrouva les chaleurs de l’inconscience en apercevant son visage ravagé par le poids de ses erreurs, mais digne dans le fait qu’il assumait et qu’il s’attendait à ce qu’il allait se passer une fois remonté à la surface.

Quelques jours après en effet, Sephyra assistait de loin à son jugement. Les mains accrochées à l’arrière du long poteau de bois, le visage droit et le regard impénétrable, il assumait jusque dans l’imminence de sa mort les erreurs de son existence. Il s’était fait manipuler. Mais il savait qu’on n’avait fait que profiter de son arrogance déjà existante. Il était autrement plus coupable que n’importe qui d’autre.
Les soldats le mirent en joue et retirèrent la sécurité de leurs armes avec un cliquetis sonore. Deux ou trois secondes passèrent avant que l’officier sur le côté, casquette vissée sur le crâne, ne rabaisse le bras en ordonnant la mise à feu. Pendant ce court laps de temps, il sembla à Sephyra que Nelson la distingua, malgré la distance. Il plongea son profond regard dans le sien, et elle discerna presque un sourire désolé sur ses lèvres. Un dernier adieu. Sephyra sut qu’elle avait fait plus qu’admirer son ancien chef, son tout premier. Son cœur lui murmurait une toute autre vérité que le cri de mise à feu enterra dans sa mémoire aussi rapidement que se passa la suite.
Le visage de Nelson retomba inerte sur sa poitrine. Et pendant qu’une explosion de joie retentissait parmi la foule qui congratulait la mort du tyran, Sephyra, elle, laissa tomber une dernière larme.

Elle se maria peu après. Quelques mois suivant la célébration, alitée, le médecin lui apprit qu’elle était enceinte. L’accouchement se déroula correctement.
C’est quelques semaines plus tard qu’elle partit sans se retourner et qu’elle gagna le désert sans s’apercevoir du chemin parcouru ni du temps suspendu, voguant comme un fleuve silencieux le long de son cours inconnu.

*****
***

Les Créateurs les regardaient avec appréhension, guettant leurs réactions. Un moment passa sans que personne n’esquisse un geste. Puis Donf s’avança le premier vers son Créateur. Ils se fixèrent. Puis l’entité à l’apparence humaine ouvrit ses bras et Donf répondit à son appel. Les autres suivirent.
Les créations comprenaient que leur histoire n’était qu’une trame parmi d’autres, et que leurs traumatismes, leurs défis et leurs échecs n’avaient été édifiés que pour mieux les fortifier face au destin qu’on leur avait projeté. Ils regardèrent ceux qui les avaient façonnés. Et leur sourirent. Oui.
Nous vous pardonnons.
Ils se détachèrent d’eux et se rejoignirent. Puis ils reculèrent sans cesser de les regarder. L’heure était venue. Ils s’éloignèrent tranquillement, presque à contrecœur, puis finirent par se retourner définitivement. Ils se regardèrent, rirent un peu.
Et Sephyra, Zalosta, Saïko et Donf se prirent la main et s’avancèrent dans la lumière qui les nimba bientôt.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:13:47 pm
Ils rouvrirent les yeux tous les quatre en même temps, et ne s’étonnèrent pas de l’endroit où ils se trouvaient. Tout était logique. Calculé.
Le bureau de Kane était toujours plongé dans le noir. Seul l’écran de l’ordinateur projetait sur leurs visages sa lumière artificielle.
O : Bonjour, Sephyra. Et bonjour, Saïko. Bonjour aussi à Zalosta. Et également à toi, Donf.
Affichait l’écran sur un fond noir. Les Quatre s’entre-regardèrent ; comme s’ils n’avaient plus besoin de mots pour se comprendre. Ils se concertèrent en silence, et c’est Zalosta qui prit place sur le siège en cuir, face à l’écran. Elle tapa :
Z : Bonjour. Nous sommes tous là.
O : Je le sais.
Réponse automatique, comme si quelqu’un, au loin, avait également les yeux fixés sur leur dialogue virtuel.
O : Vous êtes face au dernier choix de ce scénario. Et vous avez, cette fois-ci, votre libre-arbitre pour décider. Votre conscience seule en portera la responsabilité.
Z : Nous le savons.
O : Voici l’arbre des possibles.
Un schéma se dessina sous la dernière ligne de dialogue. Un arbre avec trois lignes horizontales se regroupant pour former deux autres lignes plus bas. Trois choix possibles, pour deux finalités différentes. Lorsque le dialogue reprit, les lignes s’inscrivirent en-dessous. Et pendant l’explication, chaque décision s’inscrivit dans l’ordre sur la branche indiquée.
O : Choix Un. Vous décidez de remettre les données à zéro, et reprenez un nouveau scénario. Vous retrouverez ceux que vous connaissez, ceux que vous aimez. Mais le Cinquième ne sera, cette fois, plus présent. Les conséquences en seront affectées. Ce nouveau scénario vous permettra de vivre ensemble dans un même présent, au sein d’un monde recréé et rééquilibré qui ne s’effondrera pas. Néanmoins, vous n’aurez pas accès au libre-arbitre.
Choix Deux. Effacement des données. Mise en place de l’effacement total de l’univers créé. Plus de monde. Plus de personnages. Finalité : effondrement immédiat.
Choix Trois. Formatage des données. Le scénario sera effacé pour laisser place à une feuille blanche. La base restera telle quelle : vous reprendrez une histoire vierge à votre naissance comme indiquée dans le premier scénario : vos parents, votre lieu de naissance, et les circonstances de votre naissance resteront les mêmes. A partir de votre venue au monde, vous serez conscients. Accès direct au libre-arbitre. Finalité au long terme : impossible à définir. Vos choix seuls décideront du futur. Le Cinquième n’existera plus, vos Créateurs ne pourront plus intervenir.
L’écran se figea après cette dernière ligne. Les Quatre se regardèrent une nouvelle fois. Zalosta écrivit :
Z : Pour le choix 1, les personnages que nous avons connus seront-ils présents ?
O : Précisez question. Quels personnages ?
Ils prirent un moment pour réfléchir.
Z : Arthur, Millie, Loth, Rika, Lena, Hunter…
O : Certains oui. D’autres non. Dû à l’inexistence du Cinquième, certaines existences ne seront plus envisageables, car elles n’étaient pas prévues dans le premier scénario. Pour celles qui existeront, il ne peut être prédit que vous les reverrez. Leur schéma psychologique est, de même, impossible à prévoir. Ils ne seront peut-être plus les mêmes.  
Z : Pour le choix 3 ?
O : Réponse impossible.
Z : Choix 3. Nous serons dans le même présent ?
O : Oui.
Z : Mais nous venons de temps différents.
O : Le formatage des données assimilera les différences et créera le présent comme un bloc intemporel pour vos naissances. Il est certainement possible d’envisager que le formatage procédera aux naissances de temps différents en créant un continent pour chaque.
Z : Alors nous ne serons pas ensemble.
O : Vous serez présents à la même époque.
Z : Nous retrouverons-nous à cette époque ?
O : Réponse impossible. Vos choix seuls en décideront.
Z : Nous souviendrons-nous des autres ?
O : Une petite partie de vos données contiendra les expériences précédemment enregistrées. Vous n’y aurez pas accès dans votre Conscience.
Z : Si les existences du premier scénario ne se produisent pas dans le Choix 3,  nous souviendrons-nous d’elles ?
O : Même réponse que précédemment.
Zalosta se retourna vers les trois autres. Avec le même éclat au fond des yeux : leur décision était prise. Ils se mirent d’accord d’un hochement de tête. Zalosta se leva, et Donf, Sephyra et Saïko l’entourèrent pour faire face à l’écran.
Z : Nous prenons le Choix 3.
O : Réponse enregistrée. Préparation au formatage des données.
Un temps. Puis :
O : Les données du premier scénario vont être effacées. Le monde tel que vous l’avez connu sera remodelé en conséquence. Vous allez passer par une phase inverse de croissance au cours de laquelle les données enregistrées de votre précédent vécu vous seront retirées. Comme dit auparavant, elles seront sauvegardées dans votre Inconscient lors de votre prochaine naissance.
Le dialogue resta ainsi quelques secondes, puis il s’effaça. Et apparut au milieu de l’écran :
O : Pour commencer le formatage, tapez Entrée.
Êtes-vous prêts ?
Les Quatre se regardèrent une nouvelle fois. Ils se sourirent. Prêts ? Oui. Ils l’étaient. Zalosta leva la main.
Elle appuya d’un doigt certain sur la touche.
Le message s’effaça soudainement et l’écran passa du noir au gris, puis au blanc. Un blanc aveuglant qui les engloba, eux et l’univers entier.

A nouveau dans cet espace intemporel sans couleur. Autour d’eux passaient, dans toutes les directions, des lettres et des chiffres : les données de ce monde. Ils passaient vite et brièvement, toujours suivies par d’autres séries plus ou moins longues, aux tailles différentes. Les Quatre formèrent un cercle. Ils se regardaient, conscients de leur choix. Le seul, dans ce scénario, qu’ils avaient pris en toute liberté.
Saïko prit la main de Zalosta. Elle prit celle Donf, qui attrapa la main de Sephyra. La roussette ferma la boucle avec le renard. Les données, autour d’eux, se faisaient de plus en plus rares, de plus en plus courtes. Apparut, dans leur esprit, le reste et la fin du dialogue virtuel entamé avec l’écran. La phrase apparut sans timbre :
Un compte à rebours va être entamé à partir de trois. Quand il arrivera à zéro, votre Conscience sera complètement formatée comme le reste des données. Chacun d’entre vous, l’un après l’autre. Sephyra va commencer quand elle sera prête.
Leur cœur battait à l’unisson. Ils appréhendaient un peu le résultat. Mais ils sentaient qu’ils avaient fait le bon choix. Le seul choix valable, pour tout dire.
« Trois », commença Sephyra.
Ils comprirent qu’ils oubliaient en fonction du compte à rebours. A trois, Saïko sentit qu’il avait perdu quelque chose. L’image d’une femme en kimono apparut dans son esprit mais il ne sut mettre un nom sur son visage. Sephyra avait oublié Lena. Zalosta gardait encore en mémoire les enfants, s’efforçant de ne pas laisser ce souvenir se perdre parmi des méandres de données impersonnels. Donf, lui, tenait à garder l’image de Hunter. Il entendait encore sa voix : « réveille-toi, fainéant. »
« Deux », continua Zalosta.
Ils rouvrirent les yeux pour se regarder, sentant leur mémoire s’effilocher. Il ne servait à rien de se retenir : mieux valait se laisser aller. Saïko fut le premier à rire. Un rire léger. Zalosta le suivit. Puis Donf et Sephyra s’y mirent à leur tour. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils rajeunissaient. Ils revenaient peu à peu à l’enfance.
« Un », dit Saïko à son tour avec un grand sourire.
On se retrouvera.
Oui, forcément.
Il faudra se souvenir de nous tous !
Ne m’oubliez pas surtout…

Puis il y eut comme une suspension dans l’univers. C’est Donf qui, le premier, détacha ses yeux des autres pour regarder face à lui, derrière Saïko. Celui-ci regardait derrière l’épaule de Donf. Idem pour Sephyra et Zalosta. Ils eurent tout quatre un grand sourire innocent, redevenus enfants. Et ils se dirigèrent chacun en face de lui-même, se croisant sans se toucher, sans plus se voir ; rejoindre les silhouettes qui étaient apparues.
Leurs parents.
« Zéro. »

*****
***

Après cette expérience, il est nécessaire de revenir sur un certain point important. Le résultat offre une perspective intéressante qu’il m’est permis de constater en tout état de cause. Voici ce que j’ai déduis durant cette existence qu’il m’a été permis de vivre, et que je considère comme une expérience en tant que telle.

Légers soubresauts. Un air vaguement nostalgique. Une odeur de vieux cuir. La surface crisse, d’ailleurs, lorsqu’il se redresse sans ouvrir les yeux. Il se trouve dans cet état entre le rêve et le réveil – ni vivant, ni mort. Un entre-deux étrange, somnambulique, où la réalité n’est qu’une éponge proche et lointaine à la fois, et où les bribes sans aucun sens de ses songes s’écoulent de ses pensées comme s’il sortait la tête de sous l’eau. La grande inspiration vient d’ailleurs au même moment ; une goulée d’air bienvenue après cette incursion en profondeur.
Immersion.
Hunter ouvre les yeux et papillonne face à la lumière. Le carreau vibre doucement contre sa tempe. Dans la bouche, une sensation de sucre sur la langue dynamise sa mâchoire. Ses dents tremblent ; il bâille.
Il se redresse doucement et trouve le courage d’ouvrir les yeux pour de bon, cette fois. Il fait le tour du secteur : autour de lui, des sièges. Et sur ces sièges, assis sagement, les autres contemplent le paysage inexistant par sa blancheur ; il ne défile pas. Le tableau reste le même. Et chacun y voit son paradis.

L’équilibre réel ne repose pas sur le Bien et le Mal. Ces deux concepts sont inhérents à une conscience développée, comme l’ont les humains et les hybrides. Bien avant leur développement biologique qui a permis à ces espèces de devenir ce qu’elles sont aujourd’hui, ces deux concepts n’existaient pas. Ils sont artificiels. Les animaux ne connaissent pas de principes bons ou mauvais. Le Bien et le Mal n’ont aucune place dans la l’état de Nature.

Flake, assise sur le siège à côté du sien, de l’autre côté du passage, tourne la tête et le contemple de ses yeux bleus. Un sourire étire doucement ses lèvres douces, et son regard porte le rire d’un enfant innocent. En face d’elle, Melysia a la tête tournée vers le carreau. Il la reconnaît de par son kimono. Hunter détourne les yeux et porte son regard en face. Kishi et Rika, main dans la main. Il s’approche du bout de son siège pour apercevoir le wagon en entier. Sur le passage, accoudés contre les dossiers en cuir, Arthur et Millie jouent à pierre-feuille-ciseau. Il entend leurs paroles et leurs rires avec un écho lointain. Lorsqu’il passe la tête pour les voir, ils tournent la leur vers lui et adressent des signes de main. Il leur répond. Arthur n’a plus les dents pointues. Les yeux de Millie sont simplement ceux d’une enfant timide.
Tous rassemblés ici et chacun dans son coin. Ensemble mais séparés.

Ce qui fait l’Equilibre, dès l’apparition d’un système, c’est le principe régit entre sa Création et sa Destruction. La Création car le système a été inventé, il existe. La Destruction de l’autre qui signe la finitude de ce système, et paradoxalement qui permet d’affirmer que ce système existe bien. Il existe car il peut être Détruit, parce que Créé.
Toute chose est régie par cet Equilibre suprême. Ces deux forces antagonistes ne sont ni blanches, ni noires ; ni bonnes ni mauvaises. Elles sont naturelles. Des forces créent. D’autres détruisent.


Le train vogue, calme, majestueux, sur sa route blanche. Et chacun attend son arrêt.
Le premier à venir est pour Kishi et Rika. Ils se lèvent en sentant les lourds battements de ferrailles régissant l’allure de l’ange métallique se faire de plus en plus lents. Le sifflet retentit, loin. Les deux jeunes gens se lèvent et, traversant le passage, s’arrêtent face à Hunter. Il leur serre la main à tous deux. Adieu, oui, adieu.
Hunter se retourne sur son séant crissant pour regarder les deux frères et sœur attendre devant la porte vitrée, dans le soufflet qui sépare les wagons. La porte s’ouvre sans un bruit et, sans un regard en arrière, ils descendent tous deux main dans la main dans ce grand et infini paysage vierge.

Celia représentait le mal, dans ce monde. Les ténèbres. Elle n’était qu’un amalgame créée de toute pièce par cette conscience qui, même si elle permet le libre-arbitre, donne à servir dans des concepts duaux. Celia n’était qu’une entité enchaînée par ceux contre lesquelles elle voulait se donner une stature plus puissante. Dans cet état, elle apparaît plus pathétique que monstrueuse.
Pour résumer, je dirais que la force antagoniste contre laquelle je devais avant tout me battre était incarnée dans Nicolas et dans Valdamjong. Deux êtres utilisés par la force Destructrice, créés par mon existence et asservis par sa puissance.


Nouveau sifflet. Soubresaut léger. Le train reprend sa route, doucement, calmement. Bercé par le rire lointain des enfants qui jouent à cache-cache. Arthur incurve son petit corps sous un siège. Le jeu est vite terminé par le peu d’endroits intéressants où se cacher, mais dans ce voyage, le temps n’a que peu d’importance ; seul compte le moment.
Le train ralenti. Flake se lève, Hunter aussi, pour la prendre dans ses bras. Il ne l’a jamais vu, mais à cet endroit où les données se croisent une ultime fois, il sait tout. Il la prend dans ses bras, ou plutôt est-ce l’inverse, et avec un dernier regard rieur, Flake se détourne pour descendre du train qui mène la danse sur le chemin des âmes perdues.

Quant à cette Porte, pour y revenir, je doute qu’elle soit unique, après cette expérience. Certes, la Porte en tant que telle a été créée par nos concepteurs, et en cela, elle est la seule représentante de l’ouverture qu’ils ont voulu donner à leurs entités chéris de tout cœur. Mais il convient de se demander ce qu’il se passe dès lors qu’une entité non voulue passe cette Porte. Que peut-il l’y attendre, elle qui n’était pas conviée à la passer, qui n’était pas même programmée pour exister ?


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:37:12 pm
Un endroit où retourner. Un endroit qui attend chacun et tous. Un paysage blanc parce que le paradis est personnel.
Les prochains sont les enfants. Hunter s’agenouille dans le passage pour les prendre contre lui ; même Millie qui, timidement, vient se serrer contre son épaule. Arthur s’évapore assez rapidement – jeunesse qui a l’avantage sur les adultes de sécher bien vite les larmes en rires – et accourt à la porte du wagon en trépignant sagement. Millie colle un baiser fugace sur la joue de Hunter avant de le rejoindre, et de partir pour toujours.
Sourire nostalgique. Les souvenirs passent avant d’être enraillés par le formatage, effacés sans nulle trace. Et les images défilent, pleines de sons et d’odeurs, de sentiments et de chaleur. Les soirées au coin du feu, sur la grande table du salon, à laisser passer le temps en discutant, en jouant, en mangeant – la forme n’a que peu d’importance, seule compte la substance de l’instant.

Voilà pourquoi mon ressenti me porte à croire qu’une Porte existe pour chacun d’entre nous. Expérience que j’ai pu mener avec le trio Rika-Kishi-Marvin, dont les résultats, faute d’être certains, donnent un semblant de conviction à mon hypothèse. Quant à savoir ce qu’il s’y cache derrière…
La question restera sans doute en suspens pour l’éternité.
Et c’est peut-être ce qui donnera sa substance au temps, qui continuera de défiler.


Melysia se lève à son tour, et découvre son visage aux traits parfaits en se détournant enfin du paysage. Son regard plonge dans celui de Hunter et un sourire, survenus trop rarement auparavant, émerveille son visage et le jeune homme. Son regard porte le monde et le monde ne la portera plus. Sans doute. Elle hoche la tête en signe d’adieu.
Oui, adieu.
Le train reprend sa marche, et Hunter reste seul. Il a l’impression d’entendre encore, très loin, le rire des enfants. L’odeur des fourneaux qui se répandait dans le manoir à l’heure des repas. Cette lumière particulière qui envahissait le rez-de-chaussée, les rayons du soleil couchant transperçant sans violence les grandes fenêtres du salon. Tout ceci est loin, très loin.
Trop loin pour qu’il ne tente de lever un bras pour les ramener à lui. Ils partent, transportant avec eux leurs odeurs, leurs impressions, leur chaleur ailleurs, par-delà les montagnes et les océans de l’inconscient, monde tourbillonnant où soufflent les vestiges poussiéreux d’une mémoire qui n’était pas programmée.

Pour les Quatre, il m’est permis de penser que le choix qu’ils feront sera ce libre-arbitre que tout être pense avoir. En cela chacun est juge de lui-même, et tous partent en quête de la vérité, sans voir ou même penser qu’il se pourrait qu’elle soit cette liberté qu’ils imaginent avoir.
L’être a fondamentalement quelques chaînes à porter. Des actes non voulus, des traumatismes passés qu’il doit endurer… Les maillons peuvent être nombreux et complexes.


Hunter, lentement, se lève. Il parcourt le passage entre les sièges, et traverse les différents compartiments, calmement. Il y a sur sa peau comme une délicieuse sensation de chaleur, un rayon perdu de soleil inexistant dans cet univers en déstructuration. Il atteint bientôt le dernier wagon, et devant lui, c’est la porte de la cabine du chauffeur. Il abaisse la poignée de métal doré ; la porte n’est pas fermée. Lentement, il l’ouvre.
Personne ne conduit la machine. Ou rien ne subsistant à son regard. Il contemple le paysage, et se demande si le chemin est tout tracé. Jamais la machine apaisante ne tourne, ne monte, ne descend dans ce paysage de blanc. Elle suit, et Hunter avec.
Il revient dans les wagons en chantonnant une ancienne comptine que lui avait apprise sa grand-mère – ou plutôt la mère de l’oncle qui l’avait élevé – sans se rappeler des paroles. Elles ont disparues, elles aussi, à travers la brume du temps qui retire la source de son existence. Il sait tout cela, il le sent, il le comprend dans l’instant ; mais son esprit s’étend si loin et si fort qu’il se sent étranger à tout cela. Il ne dépend plus de rien ni de personne. Pas plus de lui-même.
Une source qui s’étend calmement dans son berceau, perdant peu à peu sa substance. Et il la laisser couler hors de lui, tranquillement, laissant venir avant qu’elles ne disparaissent les sensations qui l’ont habité précédemment.
Une vie bien longue, et pourtant très courte. Un passage fugace dans une réalité brumeuse.

Il m’est ici permis de me demander ce qu’il adviendra des Quatre dans un monde où la Conscience sera maîtresse, et où la liberté sera totale, même si elle ne sera pas conquise en tout état de cause – je pense qu’on leur retirera les souvenirs de ce qu’ils auront fait pour mériter cette victoire.
Quelle histoire écriront-ils cette fois, libres de leurs choix ? Eux seuls auront leur propre plume pour défier les lignes de leur prochain scénario.


Il sent bientôt le train ralentir, comme les autres fois. Mais cette fois, c’est pour lui.
Il attend devant la porte vitrée, les mains dans les poches, sifflotant doucement. Lorsque le train s’arrête, derrière le carreau, il aperçoit une silhouette, et il s’arrête de siffler. Ses lèvres restent entrouvertes, et il murmure un nom dont la substance se délie dans cet univers pour ne plus former qu’un vague son au teint exotique.
La porte s’ouvre. La lumière l’englobe dans sa majesté. Le paradis est personnel, et il contemple son intimité. Dans un sourire, il descend du train et pose le pied dans ce monde qui l’attendait. Il s’avance doucement, et lorsque le sifflet du train retentit, cette fois très proche et plus vivant que jamais, il se retourne.
Là, dans le wagon, quatre personnes le regardent. Ils ne se rappellent plus leur nom, mais il sait qu’il les a connus, une fois, quelque part. Le renard et la hérissonne sont assis sur un siège près du carreau, l’un en face de l’autre ; le jeune homme accoudé nonchalamment contre le dossier, et la roussette à ses côtés, bras croisés. Ils lui sourient, et il le leur rend.
Et alors que le train entame son départ, Hunter est pris d’un léger frémissement. Une larme glisse sur sa joue. Les quatre personnes lèvent un bras et lui font signe d’adieu.

Aurons-nous l’occasion d’en lire un jour le résultat ? Peut-être.

Il lève une main à son tour et leur dit au revoir. Le wagon passe devant lui, lentement, les quatre personnes avec.
Oui, au revoir, adieu.
Et, tandis que le train s’en va à jamais, il se retourne définitivement, remettant nonchalamment les mains au fond de ses poches, rejoindre les deux silhouettes qui lui sont chères et qui l’attende dans un monde qui sera, pour toujours, le sien.

Cela sera sans nul doute… Une autre Histoire.


Yuki Kajiura & Revo ~ Sand Dream (Dream Port) (https://www.youtube.com/watch?v=Y92Gsh2sV_s&list=PLC9D9F96E2FFB950F)


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:43:21 pm
(Ne manquez pas l'épilogue juste en bas, après le petit mot d'adieu !)

Je ne chercherai pas à me justifier ni à me faire pardonner ; aucune excuse ne sera jamais valable. Mais au moins partirais-je de ce forum la conscience tranquille.
Pour finir, je l’aurai terminée, cette fic.
Encore une fois, désolé pour tous ces posts enchaînés. Vous comprendrez qu'il ne s'agit pas de flood, au moins.

Ceci est mon dernier message, aussi je prendrai le temps de remercier comme un faux-cul les concepteurs de PSo ainsi que l’équipe qui fait quand même, mine de rien, du gros boulot. N’empêche que sans eux, on n’en serait pas là.
Plus perso, merci à ceux qui m’ont fait tous ces jolis dessins : en vrac Kayra, Coco, Zalosta, Eska, Sephyra… J’espère que j’en oublie pas un. Ah et merci à Saïko de m’avoir laissé utiliser les siens, pour ses persos. Vous pourrez trouver toutes ces œuvres et bien plus sur ce compte dA : NightDreamers (http://nightdreamers.deviantart.com/).
Ils n’y sont pas tous encore, mais ça fait un an que j’y travaille… Oui. Quand je vous dis qu’il y a beaucoup de dessins, c’est pas une image (haha).
Merci aussi à Miko pour sa poupée à mon effigie. Ma maman descend bientôt dans le sud nous voir, je lui demanderai de la prendre avec elle, puisque je n’ai pas encore eu l’occasion de le faire moi-même. Ainsi elle rejoindra le petit coin de l’étagère où sont soigneusement rangés croquis et livres de notes diverses sur le projet « ND ». De bons souvenirs.
Je ne manquerais pas également de remercier spécialement mes chers homologues qui ont pris le pari de me laisser utiliser leurs si précieux personnages chéris, au risque qu’ils se retrouvent dépecés dans ma version des choses. Merci à Hunter, Sephyra, Zalosta, Saïko, Rekkua, Miko… Euh… Ah, oui, Kayra aussi, je suis désolé ma fille, je voulais vraiment utiliser ton personnage en fin d’histoire, mais le scénario ne s’y prêtait finalement pas. Désolé d’avoir entretenu – peut-être – de faux espoirs… Pour autant le cœur y était et tu seras peut-être contente de savoir que j’avais écris quelques passages quand même. Tu devais être en compagnie de Hunter et de Viktor, sur la fin ! Je les ais toujours en réserve, si tu souhaites y jeter un coup d’œil à l’occasion !

Enfin, et surtout, merci à tous ceux qui auront lu la fic jusqu’à arriver ici ; sans vous, l’écrit reste creux. J’espère en tout cas que vous vous serez autant amusés à lire tout ça autant que moi à l’écrire !

Pour ceux qui voudront me laisser un message, quel qu’il soit – même des insultes si vous voulez, ça pourrait me divertir le temps d’une minute, n’hésitez pas à utiliser cette adresse, puisque je ne passerai plus voir mes MPs : [email protected]


Enfin, pour la suite, bon courage à l’équipe, amusez-vous bien tous ici, et longue vie à PSo !
Bye bye tout le monde.



Donf.



P.S. : ND fêtera ses 4 ans mardi prochain, le 4 juin. Une dernière fois, merci à vous tous de m'avoir permis d'aller jusque là.


Titre: Re : NightDreamers [Avertissement pour les plus jeunes]
Posté par: Blackdoom le Mai 29, 2013, 01:48:42 pm
Quant à moi...

















Il s’était retiré du combat, mal en point. Le portail l’avait amené directement dans le plus profond sous-sol que la planète abritait : il fit face à la Porte.
Essoufflé, se traînant plus qu’il ne marchait vraiment, il avança jusqu’à atteindre l’extrémité des deux battants entrouverts et entra à l’intérieur sans plus de cérémonie.
Il atterrit immédiatement à l’entrée du Manoir et entreprit de gravir avec efforts les marches qui conduisaient à l’étage. S’aidant du mur, il gagna son bureau et contourna le meuble pour faire face à l’écran. Il tapa sur le clavier une commande compliquée. L’ordinateur répondit automatiquement :
ENTREE NON PERMISE DETECTION D’OUVERTURE DE PASSAGE
VEUILLEZ ENTRER LE MOT DE PASSE
Il tapa lentement sur chacune des touches, appuyant chaque lettre qui formèrent à l’écran :
NightDreamers
L’ordinateur émit plusieurs bips. Puis :
COMMANDE VALIDE
PROCESSUS D’OUVERTURE EN COURS
O : Kane ? Que faites-vous ? Vous essayez de passer de l’autre côté ?
Il ne prit pas la peine de répondre, contemplant plutôt les messages informatiques qui affichaient les commandes mises en cours pour activer le programme, et qui noyaient les phrases qui s’inscrivaient. L’une d’elle l’interpella et il sourit avec ironie :
O : Kane, arrêtez tout de suite ! Vous n’avez jamais eu la permission d’entrer cette commande ! Annulez immédiatement !
Il prit le temps d’y répondre.
K : Vous m’avez créé tel que je suis. Vous auriez dû y songer bien avant. Je viens vous chercher.
O : Vous outrepassez vos droits en tant que Cinquième ! Kane ! Interrompez ce programme !
Il y eut un infime tremblement dans l’air, et les commandes arrêtèrent de noyer leur discussion. Une dernière phrase restait en suspens sur l’écran :
O : Kane, nous vous en conjurons, ne faites pas ça ! Vous n’avez pas votre place de l’autre côté, vous risquez de mettre en péril notre équilibre !
Il sortit du bureau en boitillant, redescendit lentement les marches en se tenant fermement à la rampe, et se dirigea à pas lents vers les double-portes du Manoir. Il attrapa les deux poignées dans ses mains, et prit le temps de savourer sa victoire avant de les ouvrir lentement.
Un flot de données perça l’ouverture et l’entourèrent pour le transporter en dehors.
Les portes se refermèrent sur lui.
Sur l’écran de l’ordinateur ne restait qu’un message :
! AVERTISSEMENT ! ENTREE NON AUTORISEE


Dans la rue, les gens marchaient vite sur le trottoir. Une autoroute piétonne. On ne doublait pas n’importe comment, et il fallait rester dans le rythme pour ne pas créer d’embouteillages mal venus. C’était bientôt noël et la capitale bouillonnait de l’intérieure, avec son flot de métros ininterrompus, ses vagues de voitures klaxonnant dans les bouchons et ses torrents de piétons se partageant les trottoirs noirs de monde. Parmi ceux-là, un homme marchait d’un pas tranquille, dénotant son allure des autres. Tandis que la foule se ruait dans les magasins ou se bagarraient la priorité de passage avec les voitures sur les passages cloutés, lui avançait calmement. Il se dirigea vers un grand parc et pris place sur un banc public en posant ses mains bien à plat sur ses jambes. Il avait posé sa serviette en cuir noire à côté de lui. Un moment passa avant qu’il ne la prenne contre lui et qu’il en retire ce qu’elle contenait : un épais ouvrage à la couverture noire et rigide. Sur celle-ci, sans autre artifice que sa couleur, n’était apposé qu’un titre en lettres blanches.
Il déposa précautionneusement le livre sur le banc, à côté de lui.
Puis, au bout de quelques minutes, il se leva et s’en alla.

Les jours passèrent. Noël également. Avant que la neige ne commence à tomber ; peu avant le jour de l’an, quelqu’un finit néanmoins, un jour, curieux, par prendre le livre. Il le feuilleta, le soupesa distraitement, puis regarda les premières pages. Et sans s’en apercevoir, commença sa lecture.
Happé par les mots, il se rendit compte au bout d’un moment que le temps passait. Il décida de prendre le livre avec lui.
Chez lui, il le termina rapidement. En parla à un ami. Le lui prêta.
L’ami lui-même le donna à un filleul. L’adolescent recommanda sa lecture à sa mère, qui adorait les livres tout comme lui. Elle en parla à une amie qui travaillait dans l’édition.
Le livre à l’auteur inconnu termina sur le bureau du chef d’édition. Il le parcourut rapidement, d’un œil consciencieux, et s’enquit de la genèse de cet étrange livre. Il remonta rapidement la liste des personnes l’ayant eu en mains, jusqu’à tomber sur la première. Trouvé sur un banc.
Sous le charme de cette histoire originale, et ayant personnellement aimé le récit, l’éditeur prit la décision de publier l’ouvrage.
Les mots écrits dans un ouvrage unique sans auteur furent tapés sur un écran, puis imprimés en ébauches. On corrigea certaines tournures, quelques fautes. On retapa le texte. On passa les planches à l’imprimeur.
Les pages jusque-là uniques furent imprimées en plusieurs dizaines d’exemplaires. Chacune d’elle, encore et encore, inlassablement ; puis assemblées pour former autant de livres. On avait gardé le noir de la couverture, mais changé la police du titre pour faire une écriture plus élancée, plus mystique. On avait rajouté « anonyme » pour l’auteur, et dans la quatrième de couverture, on avait apposé la courte mais sympathique biographie de l’histoire du banc.
Les cartons furent envoyés aux librairies. Le lendemain matin, le personnel de plusieurs boutiques en plusieurs endroits du pays découvrirent, en arrachant le carton, les exemplaires de ce nouveau livre. Ils furent posés sur les étagères, mis en première ligne par l’aura étrange et attirante que son origine développait.
A l’ouverture, quelques clients, curieusement attirés, se laissèrent aller à l’achat. Et plusieurs exemplaires du mystérieux livre se retrouvèrent à nouveau embarqués dans les sacs à main, dans les poches et les cabas.
Une personne parmi d’autres, le livre à la main, se rendit dans le parc et s’assit avec un ami, sans le vouloir, sur le même banc d’où venait le premier exemplaire du précieux ouvrage. Il le posa à côté de lui sans y faire attention et, pris par la conversation et par le temps, les deux amis finirent par s’en aller.
Le livre resta seul sur le banc, rejoignant son ancêtre.
La même journée, un peu plus tard, un homme en costume s’assit à ses côtés. Après quelques minutes, il le prit en main avec un étrange sourire, le feuilleta, puis le reposa sur le banc avant de se lever.
Sur ses lunettes aux carreaux noirs se dessinait l’imposante silhouette de la Tour Eiffel.


Un livre sur un banc. Il est là depuis un petit moment. Mais ce n’est pas l’image du livre ouvert et des pages tournant et tournant d’elles-mêmes avec le vent. Non.
Un livre fermé sur un banc public. Il est là et personne n’y fait attention. Beaucoup de gens passent devant ce banc sans y jeter un œil. C’est comme s’il n’existait pas. Parfois ils s’assoient à côté, mais ça ne change rien. Il y a même une fois un sans-abri qui a voulu dormir sur ce banc. Quand il s’est allongé, sa tête a cogné contre le livre. Il s’est relevé, l’a regardé de travers, puis, comme s’il était impossible ou formellement interdit de le bouger, ne serait-ce que de le mettre à terre pour pouvoir dormir convenablement… ; le clochard a changé de banc.
Parfois il pleut. Sa couverture est cartonnée mais ses pages prennent un peu l’eau. Tant pis. Le livre reste là.
Sur le banc.

Ce livre existe, quelque part, dans le monde.
Et moi aussi j’existe. Quelque part.
Dans ce monde.



Paris, le 14/12/12




































NightDreamers

Fin