Wah, deux semaines et demie de retard, on arrête pas le progrès visiblement...
Bonne année et bonne santé à tout le monde !
Un grand merci pour tous ces commentaires ! Ils vont bien m'aider pour la suite, c'est vrai qu'il me manque
un peu beaucoup de vocabulaire disons "de laboratoire", alors je vais essayer de décrire du point de vue d'Alidann qui n'y connaît rien !
*PAF*
Ou accessoirement d'écouter les bons conseils qu'on me donne et de me renseigner... ^^'
C'est pas plutôt une énergie psychique ?
Si, en effet ! Merci Naomi, je corrige ça ! Au fait, merci beaucoup pour ta liste d'exams, et pour tes conseils.
Je vais tâcher de tenir compte des bonnes remarques qu'on me fait, parallèlement à tous ces devoirs qu'on me donne au lycée
( vous connaissiez la fille encore au lycée et qui en plus a le culot de s'en plaindre ? )Bon, en somme je vous remercierai jamais tous assez... Et merci à Miko pour avoir critiqué sans mesure ^^ Et au fait Hunter : c'est bien "esprim". Une énergie psychique.
Bon, alors la suite en guise de remerciement ultime
comme quoi, l'inspiration ça va pas fort en ce moment... Rapport IV - Esprim
Un silence gêné suivit l'affirmation de Shutarô. Ce dernier laissa un instant son mystère faire son effet, avant de hausser les épaules et d'ajouter :
- Vous n'avez quand même pas oublié cette histoire ? Il y a environ deux ans, j'ai émis l'hypothèse de l'existence d'une énergie spirituelle, que chaque être vivant possède en quantité infime en lui. Vous savez bien que les "dons" que certaines personnes prétendent avoir, la voyance et j'en passe, ne sont pas toujours expliqués par la science, n'est-ce pas ? Ce n'est dû qu'à l'esprim. Ces personnes ont juste un peu plus d'esprim que la moyenne, c'est ce que je pense.
Un nouveau silence. Laurier fut le premier à le briser, intrigué par les dires de son collègue :
- Et quel rapport avec Candice, dans ce cas ?
- Quels sont les symptômes du Tetrix, à ce jour ? répliqua Shutarô d'office. Mort lente, quasi-sans douleur les premiers jours ou mois, avant de terribles maux de tête, et puis, au niveau cellulaire, des difficultés pour synthétiser la mélanine, ce qui a pour conséquent de rougir les yeux et d'éclaircir la fourrure... Ce genre de choses, n'est-ce pas ? Ca pourrait même passer pour de l'albinisme s'il n'y avait pas cette mort prématurée qui s'ensuivait. Mais il y en autre chose à noter, d'après moi. La vraie d'entre toutes ; le Tetrix décuple de façon considérable l'esprim d'une personne. Enfin, d'un mobien en l'occurrence. Cet esprim perturbe certaines enzymes et surtout, rend la survie impossible.
Les chirurgiens commencèrent à s'agiter. Ils se criaient des ordres à tout bout de champ, et l'on entendait les malades hurler de douleur. Shutarô, observant la scène avec trop de calme, continua lentement, tandis que Laurier et les médecins commençaient à s'inquiéter sérieusement :
- Le cerveau est détruit petit à petit par cette énergie spirituelle...
Les cris ne s'arrêtaient pas ; ils redoublaient. Impuissants, les chirurgiens semblaient lutter en vain.
- ... et le malade du Tetrix meurt.
Les bras des chirurgiens retombèrent. Leurs têtes se baissèrent, les cris s'étaient arrêtés. Un son strident émis par les cardiogrammes, constant et régulier, annonçait le décès des quatre malades. Laurier fronça les sourcils, son poing se serra. Puis il regarda Shutarô, qui, parfaitement détendu, regardait la scène par delà la vitre. Son regard n'inspirait pas le moindre sentiment. Et au fond de lui, il était certainement encouragé par sa nouvelle hypothèse.
Scientifique, un travail qui nécessite des sacrifices. Laurier serra les mâchoires tandis qu'il observait toujours son collègue. Plus rien autour d'eux deux n'existait, il était l'heure de réfléchir aux événements qui avaient lieu sur l'archipel. Il était l'heure de penser, de comprendre. Et la première chose que Laurier souhaitait assimiler, c'était le comportement de Shutarô. Oui, il devait être heureux d'être sur la piste d'une explication au Tetrix. Surtout après toutes ces années de recherche vaines... Cela signifiait qu'ils allaient peut-être mettre un terme à ce mal, enfin. Mais était-ce une raison pour réaliser aussi indifféremment la mort de ces hommes ? Décidément, Shutarô semblait fait pour ce métier. Du sérieux, de l'intelligence, de la volonté et une détermination apparemment sans faille... Mais quant à son fils, Alidann ? Choisirait-il la même voie ?
- Jamais, dit Alidann pour lui même. Non, père... jamais je ne serai comme toi...
Fermant les yeux, il serra son ours en peluche dans ses bras et chercha le sommeil malgré ses tourments.
La nuit tombait peu à peu sur l'archipel d'Helena. L'île principale de l'archipel était la plus grande parmi celles qui l'entouraient, et aussi celle où se dressait fièrement le laboratoire, au sommet d'une côte. L'ascension était ardue mais la falaise protégeait le bâtiment de la mer déchaînée, par jour de tempête. Et un peu plus bas, au pied de la falaise, un petit village de mobiens était moins à l'abri des éléments. La plupart des habitants étaient des paysans, des agriculteurs qui produisaient une nourriture délicieuse dont se nourrissaient les scientifiques. Ces derniers, en échange, répondaient toujours présents en cas d'épidémie ou d'autre problème de la même envergure. Ils veillaient à polluer le moins possible et à préserver ainsi la végétation abondante. De même, ils protégeaient le fleuve le plus important de l'île, du nom de Tirah, qui était la principale source de vie de tous les habitants. Les îles voisines de l'archipel commerçaient souvent entre elles, chacune abritant un village différent. Des barques circulaient tous les jours, sous la pluie ou dans le brouillard, pour assurer un commerce juste et essentiel.
La dernière grande action des scientifiques pour le village était vieille de dix ans. Mais elle durait encore en ce jour.
Ce n'était autre que la terrible infection du Tetrix, qui avait décimé presque une génération de jeunes mobiens du village.
Car c'était dans ces huttes de bois et de briques que semblait s'être développé le virus. C'était dans ces huttes de bois et de briques que le premier enfant tué par la maladie avait été découvert, un beau jour de printemps.
Ses parents, deux hérissons bien âgés en ce jour, l'avaient retrouvé agonisant dans le lit de sa petite chambre, un jour où il avait été donné pour fiévreux. Le chemin jusqu'au laboratoire étant long et difficile, les plus jeunes et vigoureux villageois n'avaient pas pu aller chercher les scientifiques assez rapidement. Le médecin du village n'avait pas su le maintenir en vie assez longtemps, et à l'arrivée des humains sur les terres du petit village, l'enfant avait déjà perdu la vie.
Depuis cet événement, le cabinet du médecin du village, un vieil échidné plein d'expérience, avait été agrandi et amélioré. Des humains s'y relayaient toutes les semaines pour guetter les allées et venues de la maladie, et tenter d'y mettre un terme définitif. Tout ce manège depuis dix ans. Mais quelques semaines après la mort de la première victime du Tetrix, les scientifiques avaient réalisé qu'ils n'avaient pas affaire à n'importe quelle maladie. C'était une infection effroyable, dont on ne savait ni la provenance, ni le véritable âge, ni la cause, ni les symptômes précis.
C'était une infection dont on ne savait qu'une seule chose : qu'elle tuait. Qu'elle tuait les mobiens trop jeunes et faibles pour lutter contre un tel virus.
Quelques orphelins sans plus aucune attache, et victimes de l'infection, avaient donc été emmenés au laboratoire, dans le but de mener des expériences bien plus poussées qu'à l'ordinaire. Une dizaine de jeunes mobiens dont l'âge variait de deux mois à douze ans. Amenés donc dans un but expérimental, Shutarô avait été le premier à s'intéresser de très près à eux, étant donné qu'il avait été très tôt fasciné et bouleversé en même temps par cette infection si terrible. A l'aide de toute son équipe de chercheurs, alors que son fils venait d'avoir deux ans, il avait commencé à faire des recherches sur la maladie. Et les jeunes mobiens, les uns après les autres, en l'espace d'un an, étaient tous morts de l'infection.
Tous, sauf un. Sauf une. Une mobienne d'un an à peine, appelée Candice.
Shutarô détourna soudainement son regard de la baie vitrée et des chirurgiens qui avaient détendu leur corps avec désolation. Le courage qui était monté en lui fondit en un instant et il se laissa tomber contre le mur, avant de relever la tête. La lumière puissante des néons du couloirs l'aveuglait, mais il s'en fichait. Ces hommes venaient de mourir, il le réalisait alors à peine.
- Shuratô... commença Laurier.
- Je sais ce que vous pensez, l'interrompit Shutarô d'une voix faible. Vous vous demandez si ces hommes ont attrapé le Tetrix. Rassurez-vous, je ne crois pas que ce soit la bonne explication à leur décès...
Il se redressa lentement, sous l'oeil attristé de Laurier et des médecins. Un échec de plus... Mais comme tous le savaient, les échecs faisaient partie du quotidien. Et ils serviraient aussi à préparer leur future victoire contre l'infection.
- Je pense que l'esprim de Candice a simplement pénétré leur esprit, et a attaqué leur cerveau. Cette maladie n'est pas transmissible à l'Homme, pas encore, j'en suis certain...
Il se prit le visage d'une main.
Un nouveau jour se leva. Un beau soleil chassa le brouillard du matin, pour laisser une lumière réconfortante réveiller les arbres. Les oiseaux entamèrent leurs chants mélodieux, et les îles sortirent lentement de leur sommeil. Un nouveau jour se levait, un nouvel espoir. Un jour de plus où, dans le laboratoire, les scientifiques allaient se battre pour sauver l'archipel.
Le temps lui-même était à leur poursuite.