Erf, la charité t'est rendue, Sephy'. Merci à toi x)
Et merci aux autres, encore une fois. Merci de passer, merci de commenter. Même si vous allez trop vite dans vos conclusions. Tant mieux ça me permet de vous prendre à revers XD (Même si l'effet Peluche-renard était fait exprès et reste un clin d'oeil à notre univers Sonicien).
SpaceM', tu auras tout le temps de faire tes suppositions quant à la signification du titre. Pour te mettre sur le chemin, le consonance n'est pas anodine en effet.
Et merci à toi Védé, ça fait toujours plaisir de te revoir. Avec une nouvelle fic en prime, c'est bon à savoir ^^
Bien, voilà le premier chapitre ! Ou en tout cas sa première partie. Bonne lecture o/
Elle se dresse, droite dans sa nuisette transparente qui ne dissimule presque pas ses formes discrètes. Droite en face du paysage. Ce paysage si lointain, si inaccessible. Droite devant les faibles lumières qui percent les rideaux des fenêtres de l’immeuble, sur le côté. A l’intérieur desquelles chaque être a sa vie, son intimité.
Elle est droite devant le vide qui s’étend à ses pieds, debout sur le bord du toit.
Un léger coup de vent fait voler le bas de sa nuisette. Sa fourrure la protège du froid. Ses jambes ne tremblent pas. Ses bras reposent le long de son corps. Ses lèvres, entre-ouvertes, laissent passer un mince filet de vie, à peine perceptible. Ses yeux, éteints, contemplent le vide sans le voir. Ils voient au-delà. Au-delà de l’acte, au-delà du choc. Au-delà de la mort.
Alors, lentement, elle relâche le poids d’une de ses pattes, et la lève devant le vide.
Un pas vers l’au-delà.Elle lève les bras sur les côtés, inspire une dernière fois.
Et surtout ne ferme pas les yeux.Puis elle avance son poids en avant, lentement, comme dans un rêve. Alors elle sent une force impérieuse l’attirer vers le bas. Le paysage s’éteint, l’image des immeubles chavire. Le sol, rien que le sol, qui vient à elle à une vitesse vertigineuse…
NightDreamers
Chapitre 1 ~ Rencontres
Le sable, le soleil, le vent. Tout était brûlant. Tout l’agressait. Elle qui s’était accoutumée au froid givrant de cette ville… Un froid qui était tout sauf naturel. Un froid qui lui avait brisé le cœur et, paradoxalement, dont elle s’était toujours sentie proche. Mais il y avait une raison à tout cela. Beaucoup de choses s’étaient passées, pendant toutes ces années. Un drame, une guerre affreuse, et un sacrifice qu’elle n’avait pu empêcher…
Elle était partie pour passer à autre chose. Sa vie ne pouvait s’arrêter à ces quelques souvenirs. Elle l’avait compris, et son mari aussi.
Elle savait qu’il l’attendrait. Toute la vie s’il le faudrait. Pour elle, il lui fallait encore marcher, entre son passé, son présent et son avenir. Elle devait apprendre à mettre ses pas dans l’invisible, l’un après l’autre.
Mais pour le moment, ses nuits restaient empreintes de ses sombres cauchemars…Un vent cinglant faillit faire voler le châle qui protégeait le museau de la roussette. Ses deux oreilles pointues étaient repliées sous le tissu, afin de ne pas être agressées par les particules de sable pris par les bourrasques. Hormis cela, elle portait toujours ses habituels vêtements violets, avec son obi et ses chaussures vertes. Elle avait fait en sorte que la châle lui couvre aussi le museau, de sorte à ce qu’elle puisse respirer même sous ces bourrasques de vent. Sephyra avançait lentement mais sûrement, un pas après l’autre. Quand enfin elle vit à l’horizon les premiers immeubles de la ville, elle poussa un soupir de soulagement.
A plusieurs centaines de mètres de la ville, un gros rocher se dressait sur le sable, comme unique vestige d’une gloire passée. Sur sa surface, assis en tailleur, un goupil enrubanné dans une cape jaune, les yeux fermés, semblait écouter le sens du vent. Bien que celui-ci soufflait moins fort dans cette zone-là.
Sephyra s’approcha du rocher.
- Excusez-moi…, l’apostropha la roussette en levant les yeux et en plaçant son bras en visière pour se protéger du soleil.
- Je vous excuse, répondit le renard sans ouvrir les yeux.
Sephyra resta quelques secondes interdite.
- Je vous demande pardon… ?
- J’ai déjà dis que je vous pardonnais. Qu’est-ce que vous me voulez ?
- Euh… Je voulais simplement vous demander quelle était cette ville…
- J’en sais foutrement rien.
- Mais… Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous ici ?
- J’attends.
- Quoi ?
- J’en sais rien.
Sephyra hocha la tête sur le côté et réprima une grimace. De son côté, le goupil n’avait encore fait aucun geste.
- Et qu’est-ce que vous savez au juste ?
- J’en sais rien.
- Vous ne savez pas ?
- Si je le sais.
- Alors vous savez ce que vous savez… Aha ! S’exclama Sephyra en pointant le goupil du doigt.
- … Vous allez me casser les pattes encore longtemps ?
Sephyra fixa le goupil d’un regard coléreux.
- Vous, alors… Vous êtes franchement spécial.
- Quant à vous… Commença le goupil en dédaignant lever un sourcil.
Il reluqua la roussette de haut en bas.
- Plate… Trop plate.
- Quoi ?!
Un katana se ficha soudainement dans la roche, juste en-dessous du goupil, qui ne broncha pas. Sans le montrer, il fut quand même étonné. La lame était enfoncée bien droite dans la roche, et il ne l’avait même pas vu dégainer. Il posa une nouvelle fois son regard sur Sephyra, qui le regardait d’un air menaçant, un semblant de sourire sur les lèvres.
- Qui tu traites de plate espèce de renard de médeux…
- … Je vois, reprit Saïko en souriant.
Il leva brusquement un bras en hauteur en faisant voler sa cape sur l’autre épaule. Un souffle d’air pointa alors sur le côté. Il fut si brusque qu’il fit s’envoler le châle de la roussette. Celle-ci, éberluée, regarda tour à tour son châle se faisant emporter et le goupil, qui avait rabaissé son bras et remis sa tenue en ordre.
- Qu… Alors toi !
Elle sauta sur la roche, prit le pommeau de son katana et tira dessus de toutes ses forces. L’arme sortit de la roche, projetant son propriétaire dans les airs. Celle-ci se rétablis dans son saut avant d’atterrir parfaitement et de rengainer son arme.
- On règlera ça une autre fois !
Et elle partie à la poursuite de son châle.
Saïko resta silencieux et immobile plusieurs secondes avant de conclure :
- Comment a-t-elle pu survivre dans ce désert… En étant aussi plate… ?
Puis il reprit sa méditation, avant qu’un restant de journal ne lui atterrisse dans la figure par la force du vent. Saïko le prit et le porta à ses yeux en grognant. Son regard passa du gros titre de l’article à la photo qui occupait la place centrale de la première page du journal.
« Une victime de plus pour la résidence Fujyô », avec, en bas du titre, la photo d’une hybride baignant dans son sang, prise en vue de hauteur. Ses membres étaient inclinés n’importe comment.
La ruelle était étroite mais suffisamment large pour que les trois lascars puissent encercler leur victime. Leurs regards luisaient d’une lueur perverse.
- Allez, quoi, enlève ta cape…
- Wai, montre-nous un peu ce que t’as ! Ricana l’un d’eux.
- Si t’es habillée comme ça d’façon, c’est bien parce q’t’es chaude, qu’est’ke part, non… ?
La concernée, emmitouflée dans sa cape noire et assise à même le sol, dos au mur, persistait à fixer le sol sans répondre, le regard perdu. Un des types, muni d’un bâton, l’utilisa pour lever un voile du vêtement, laissant entrevoir la poitrine – pour le moins généreuse – de sa victime. Celle-ci ne fit aucun geste. L’un des hommes siffla.
- C’est qu’elle en a du matos !
- Wai, c’serait un crime de pas en profiter…
La hérissonne leva alors les yeux sur celui qui tenait le bâton. Des yeux bleus, à la profondeur peu commune. L’homme eut un rictus méprisable.
- Et alors quoi, on s’rebelle ? J’vais t’apprendre moi !
Il leva son bâton, prêt à violenter sa victime. Le sourire de ses deux comparses n’en fût que plus menaçant. Tabasser les filles qui traînaient dans la ville, puis abuser d’elles. Même en pleine après-midi. Telles étaient leurs méthodes.
C’est alors que l’extrémité du bâton fut coupée nette. La deuxième moitié tomba à terre. S’en suivit un long silence, pendant lequel les trois lascars avaient perdus leur sourire. Le regard de celui qui tenait le bâton passait de son poignet pris dans la glace au bout de bois qui gisait à terre. Sans qu’ils le voient, la hérissonne eut un regard étonné et jeta un coup d’œil sur le côté, en direction du fond de la ruelle, plongé dans le noir. Une lame perça les ténèbres, suivit d’une silhouette à l’apparence hybride.
- Le prochain coup j’te coupe la main. Et si tu comprends toujours pas, c’est la deuxième qui suivra. Comme ça, faute de plus pouvoir tabasser personne, tu ne pourras même plus te procurer du plaisir seul.
Des yeux verts et menaçants luisaient dans le noir. La lame du katana pointée dans leur direction, les trois lascars n’en menaient pas large.
- T’as compris le sens du message, « mec » ? Où faut que je répète ?
Celui qui tenait le bâton regarda son poignet pris dans la glace. Il jeta un coup d’œil à l’hybride qui était restée assise par terre et qui continuait de le fixer avec un regard indéchiffrable. Puis il émit un sifflement méprisant entre ses dents.
- Allez les gars, on s’casse.
Les trois lascars se dirigèrent vers la lumière au bout de la ruelle, quand soudain ils s’immobilisèrent. Un froid intense venait de s’immiscer dans leurs veines. Un froid glacial, intenable. L’un des trois se prit la tête entre les mains et hurla. Le deuxième se jeta de force contre le mur, pris de convulsions. Le troisième resta immobile, les yeux grand ouverts. Quand il expira, son souffle se transforma en buée. Il fut pris d’un tremblement violent et s’étala à terre.
Sephyra abaissa son katana et regarda avec stupeur l’étrange événement auquel elle assistait. Le premier était déjà mort, les yeux révulsés, les mains crispées sur son crâne. Du sang coulait de ses oreilles et de ses yeux. La bouche grande ouverte, il avait la langue gelée.
Le deuxième tremblait comme si un démon s’était emparé de son corps. Soudain, son corps s’arc-bouta, ses ongles râpèrent le sol, et il poussa un râle horrible. Aussitôt, partout dans son corps, des pics de glace traversèrent sa peau et le trouèrent de part en part. Il agonisa bientôt dans son propre sang.
La roussette rangea son arme dans son fourreau et s’approcha du troisième, qui n’avait pas bougé depuis qu’il s’était effondré. Elle jeta au passage un rapide coup d’œil à l’hybride dans sa cape, qui n’avait pas esquissé le moindre étonnement quant au spectacle morbide qui venait de se dérouler.
Sephyra s’agenouilla devant le troisième type et posa une main sur son dos… Pour la retirer vivement. Cette morsure de la glace aussi brûlante que mille flammes… Elle connaissait cela. L’homme quant à lui était pris dans une glace invisible, entièrement congelé. La roussette se releva et, de la patte, le fit pivoter. Elle grimaça en contemplant le visage de l’homme. Les yeux anormalement ouverts, la bouche aussi, en quête d’un souffle inexistant. Et le pire était ce regard, qui vivait encore. Pris par la mort dans le fait même. Sephyra détourna ses yeux d’un tel tableau pour les reposer sur la hérissonne.
Celle-ci se releva très lentement. Ses piques tombèrent le long de la cape, et leurs bouts violets touchèrent les jambes de l’hybride. Elle retira sa capuche et posa ses yeux sur Sephyra.
Cette dernière la contempla longuement. Dans son regard vivait quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Une lueur presque éteinte, comme ensevelie par le poids des années. Combien de temps exactement avait vécu cette hybride… ?
- Ca va aller… ? Demanda Sephyra, sans savoir si c’était la bonne question à poser dans ce genre de situation.
La hérissonne, pour toute réponse, hocha la tête sur le côté, l’air interrogateur. Ses yeux se posèrent dans le regard de Sephyra. Celle-ci en tressaillit. Le bleu de ses iris semblait percer son âme et ses plus intimes secrets. Puis le regard l’hybride descendit, contempla le tatouage qui ornait le sternum de la roussette – une sorte de tatouage tribale à l’encre noire -, avant de se poser sur sa poitrine. Elle resta quelques secondes à la regarder fixement, puis ferma les yeux et éclata d’un petit rire cristallin très discret, qui avait tout du gentil rire d’un enfant. Sephyra se sentie rougir.
- Que… Quoi encore ! C’est ma poitrine c’est ça ?!
La hérissonne la regarda gentiment avant de hocher la tête négativement. Puis elle s’avança vers la roussette et, lui prenant la main, se dirigea vers la lumière au bout de la ruelle.
Quand Zalosta lui avait pris la main, Sephyra avait failli la retirer vivement. Heureusement elle s’était contrôlée à temps. Le froid qui imprégnait sa peau était surnaturel…
- Suis-moi, dit la hérissonne d’une voix presque éteinte.
Sans être volontairement désagréable, sa voix était glaciale elle aussi. Sephyra en tressaillit sans le vouloir.
Elles laissèrent les corps sans vie et sortirent à la lumière du jour.
(4 pages pour celle-ci, 5 pour la prochaine. Enjoy o/)
Petite précision avant de continuer : je tiens à dire, et à affirmer clairement et publiquement que la vraie, la réelle Sephyra n'est pas plate. Pour l'avoir vue, je peux affirmer que ce délire sur sa poitrine ne reste qu'un délire. ... Mais ça veut pas dire que j'ai maté Irl ! è_é
* Blackdoom fuit