Hawk < Et le répit ne durera pas plus longtemps ; ) En ce qui concerne Lena, bien sûr que non elle avait pas encore eu son compte. C'est mon personnage favori, elle aura droit à une fin superbe ! *SBAF
Zalosta < J'étais mort de rire pour le truc de Harry Potter, j'y avais vraiment pas pensé mais effectivement vu comme ça XDD Sephyra VS Voldemort ! *Meurt après s'être fait planté la baguette magique dans l'anus
Kayra < Pas de soucis pour le retard ma petite fille, tu sais que j'adore toujours tes petits commentaires <3 Viens on va jouer à la pâte à modeler ma puce ^o^ Play-do, t'es plus malin avec tes mains ! *Câlin papa-gâteau
Voilà la suite, autrement dit le chapitre 32 !
Chapitre qui sera posté en trois fois puisque atteignant les... 22 pages. Là j'ai clairement battu mon record :'D
Bref, si dans un premier temps tout semble calme, ne vous laissez pas avoir au jeu des illusions. Si le chapitre est long ce n'est pas pour rien...
On avance toujours un peu plus vers le dénouement, ne l'oubliez pas !
Bonne lecture et à la prochaine =)
Je me rappelle, en ce temps là, au début. Je restais en retrait, je les regardais jouer. J’étais une enfant, comme eux. Mais je me sentais différente.
« Pourquoi tu ne viens pas jouer avec nous ? »
Il est apparu dans ma vie à ce moment là. Un peu plus âgé que moi, plus calme et reposé que les autres, il a été le premier à me tendre la main. Dès le premier instant, je me suis plongée toute entière dans ses yeux d’un bleu profond.
« Parce que… Je ne suis pas comme vous… »
J’ai déplié mes ailes, maladroitement. J’étais petite et je n’en avais pas un grand contrôle encore. Il les a regardées alors que je détournais la tête, presque honteuse de ma morphologie.
« C’est trop cool ! Toi tu peux voler au moins ! Tu as déjà essayé ? Ce doit être super comme sensation ! »
Depuis ce jour, je n’ai plus été seule. Je refusais encore de me mêler au groupe, mais lui venait me voir de temps en temps, et nous discutions. Puis d’autres sont venus. Le soir où je me suis élancée de cette falaise en dépliant pour la première fois mes grandes ailes dans le vide, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Mais par instinct plus que par motivation, je savais ce que je faisais.
Ce soir là où j’ai volé pour la première fois, la pleine lune semblait sourire de la maturation de mon espèce, moi qui en étais la seule survivante.
Le lendemain, ils m’ont tous applaudi et nous sommes partis jouer dans la forêt sous le regard bienveillant de mon père adoptif, le Roi de la tribu d’Anethie.
Mon nouveau « chez-moi »…NightDreamers
Chapitre 32 ~ Obscur
Le temps d’un clignement de paupières, Sephyra avait quitté l’hôpital. L’endroit qu’elle gagnait et où l’emmenait l’esprit de la jeune hybride, elle le connaissait. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans le hall d’entrée du bâtiment présidentiel de Station Square. Face à l’ascenseur qui desservait l’étage où siégeait le bureau principal. Elle avança lentement, comme dans un rêve, jusqu’à atteindre les deux lourds battants en acier refermés. Un court instant, une autre silhouette se dessina dans le noir, à ses côtés. Elle fit une courbette, un bras sur le côté, lui intimant d’entrer dans l’ascenseur. Celui-ci s’ouvrit justement à ce moment là, vomissant la lumière de son néon dans cet environnement ténébreux. Sephyra avait détourné les yeux pour regarder les deux portes coulisser ; lorsqu’elle tourna la tête, l’apparition fantomatique s’était déjà évaporée. La silhouette de l’hybride, elle, par contre, la dépassa en passant à travers elle pour monter dans la cabine. Puis elle se retourna et attendit que la roussette la suive. Cette dernière lui enjoignit le pas. Les portes coulissèrent sur elle-même, et l’ascenseur entama sa montée.
Le néon au plafond clignota plusieurs fois. Sephyra se retourna pour fixer le miroir accroché à même le mur de la cabine. Lorsque la lumière s’éteignit tout à fait, elle n’aperçut plus son reflet. Seulement une lueur fantomatique qui se mouvait lentement dans les airs, sur la surface miroitante.
L’ascenseur continuait de monter. Malgré le contexte, la roussette ne se sentait pas particulièrement effrayée. Elle était comme éveillée dans un rêve étrange. Elle se sentait comme une machine prisonnière d’un engrenage qui la dépassait. Puis la cabine s’arrêta. Les portes coulissèrent à nouveau. Le fantôme passa devant, Sephyra le suivit. Ils n’eurent pas à marcher longtemps dans le couloir plongé dans la pénombre pour atteindre les deux portes qui menaient au bureau présidentiel. Les fenêtres qui longeaient les murs extérieurs étaient obstruées par une masse ténébreuse et compacte. L’air était suffocant et froid. Lorsqu’elle prit la poignée gelée dans sa main, la roussette eut un frisson désagréable qui pointa du bas de son dos pour lui remonter jusque dans la nuque. Elle regarda le fantôme. Celui-ci hocha la tête sur le côté. Elle bougea les lèvres. Un chuchotement suivit ses mouvements avec un léger décalage :
« Affronte… réalité… dans le miroir... »
Sephyra tourna la poignée.
*****
***
Les deux goupils marchaient sur le trottoir. Saïko jetait des coups d’œil dans tous les coins, mal à l’aise.
- Ca m’a l’air un peu trop calme, tu ne crois pas… ?
Strife ne répondit pas. Il gardait le regard fixé en avant, les sourcils légèrement froncés. Soudain, il s’arrêta de marcher.
- Quoi ? Demanda Saïko, de plus en plus mal à l’aise.
- Tu n’as pas remarqué ? Répondit simplement Strife, presque en chuchotant.
Le goupil jeta un regard circulaire aux alentours, avant de redéposer ses yeux bleu sur son double, attendant la suite. Strife jeta un mouvement du menton en avant.
- Ca fait trois siècles qu’on poireaute en longeant le même trottoir, la même rue. Ca n’en finit pas.
Saïko regarda en arrière, puis en avant. Les maisons étaient les mêmes à intervalles réguliers, pareil pour les lampadaires. A sa droite, de l’autre côté de la petite route, un long mur longeait le trottoir. Un étrange sentiment familier sembla intriguer le goupil, mais il ne savait pas pourquoi.
- On est passé de l’autre côté…, murmura Strife en fixant le prochain lampadaire sur leur chemin, à quelques mètres.
- De quel côté exactement ? On est arrivé en ville depuis même pas un quart d’heure, on a encore croisé un passant y a cinq minutes.
Un sourire étrange se dessina sur le museau de Strife.
- Elle est douée pour prendre ses proies en grippe alors que tout semble bien aller. Elle adore jouer sur les apparences pour décontenancer au mieux ses victimes…
Saïko grimaça. Puis Strife reprit la marche. Il lui enjamba le pas.
Quelques minutes après, un lampadaire au loin grésilla. Strife s’arrêta à nouveau de marcher. Comme si ce fut là le signal commun, tous les lampadaires s’éteignirent d’un coup, plongeant la rue dans une noirceur des plus abyssales. Aucune lune dans le ciel ne venait éclairer les ténèbres.
Puis le lampadaire juste au-dessus d’eux se ralluma. Seulement celui-ci. Strife grogna. Saïko tourna la tête et comprit que quelque chose avait changé. Le mur à leur droite n’était plus continu. Il présentait une ouverture. Et pas n’importe laquelle.
Deux lourds grillages en acier surplombaient l’entrée d’un bâtiment que le goupil avait appris à connaître bien malgré lui il y avait de ça quelques semaines seulement. Le Manoir. Derrière les fenêtres de celui-ci, les lumières étaient allumées. Comme si elles invitaient les deux visiteurs à entrer.
- Attend, c’est impossible…
- Ne t’affole pas, ce n’est qu’une illusion. Il est hors de question de foutre les pieds en plein dans la gueule du loup.
Comme pour répondre à sa provocation, quelque chose rampa dans le noir, hors de leur cône de lumière que prodiguait le faisceau du lampadaire sur le sol. Des feulements discrets résonnèrent dans la nuit. Saïko fronça les sourcils. Il ressentait quelque chose d’anormal aux alentours. Quelque chose qui n’appartenait pas à ce monde. Strife pour sa part haussa simplement les épaules avec un sourire contrit, le regard frustré.
- … Mais apparemment on nous laisse pas vraiment d’autre choix, conclu-t-il simplement d’un air menaçant.
- Quoi ? Attend, tu comptes rentrer là-dedans ? Demanda Saïko en voyant Strife s’avancer sur la route en direction du manoir.
Les grilles pivotèrent justement sur elles-mêmes pour lui souhaiter la bienvenue, en jetant un long couinement métallique.
- On est invités, se justifia simplement son double maléfique en piétinant le parvis caillouteux de l’entrée du Manoir.
Saïko sembla hésiter un court instant. Il fixa les ténèbres hors du cône de lumière. Les feulements continuaient de se faire entendre. Il n’en attendit pas plus pour s’avancer à son tour en direction du manoir restauré, bien malgré lui.
La porte grinça. Strife y entra le premier, talonné de près par Saïko. Ils n’eurent pas à chercher bien loin où aller : seules les lumières du salon à leur droite étaient allumées. Strife laissa son double passer en avant, mais il s’immobilisa bientôt comme lui.
La grande table à manger avait été préparé. Les couverts étaient placés, des chandelles étaient allumées au centre et les convives étaient déjà en place. Celia les accueillis avec un sourire démoniaque, les mains joint sous son menton, les coudes posés sur la table.
- Bienvenue ! Lança-t-elle, toute enjouée. Saïko, je t’en prie, prend place, continua-t-elle en joignant la parole au geste, montrant une chaise de libre.
Le goupil s’avança lentement tout en fixant l’autre hybride qui était présent à cette funeste scène. Quand il crut enfin mettre un nom à cette silhouette qui lui sembla familière, il s’arrêta tout net, stupéfié.
- … Hunter ? C’est toi ?
Celui-ci leva une main et hocha la tête.
- L’humain que j’ai été avant n’était qu’une illusion, somme toute, déclama-t-il la voix sombre avant de reposer son regard sur leur hôte.
- Tu peux m’expliquer ce que tu fais ici ? Et pourquoi le manoir est-il restauré ? Qui est cette fille ? Demanda en vrac le renard à voix basse tout en prenant place sur sa chaise.
Hunter haussa les épaules, fataliste.
- J’en sais pas plus que toi. Je me suis endormi dans une forêt pour me réveiller à cette table. Quant à elle…
L’échidné s’interrompit pour regarder à nouveau la jeune fille en bout de table. Elle les fixait avec un sourire étrange peigné sur les lèvres. Comme si elle prenait un malin plaisir face à cette mise en scène. Un instant, une ombre passa dans son regard. Celui de Hunter se fit plus menaçant.
- … Elle n’a pas l’air tout à fait humaine non plus, termina-t-il enfin d’une voix sombre.
Saïko regarda lui aussi la jeune fille. Celle-ci lui sourit, puis ferma les yeux.
- Quant à toi, tu n’étais pas invité, mon très cher Strife.
Ce dernier était resté à l’entrée du salon. Celia claqua des doigts. Des ramifications d’ombre sortirent alors des murs du manoir pour attraper le goupil aux bras. Celui-ci grogna de surprise mais n’émit aucune forme de résistance. Lorsque Saïko allait se lever pour l’aider, il l’apostropha sèchement :
- Laisse ! Tout ça n’est qu’une illusion…
- Une illusion ? Répliqua la jeune fille avec un grand sourire sadique. On dirait que tu sais de quoi tu parles…
Les liens qui enserraient les bras de STrife se serrèrent un peu plus, tendant les muscles du goupil au maximum. Celui-ci laissa échapper un soupir de souffrance avant de se récupérer assez pour rétorquer, menaçant et provocateur :
- Bien sûr, une illusion ! Qu’est-ce que tu sais faire d’autre, sale mégère des ténèbres ?
- Je sais faire à manger.
Strife perdit son sourire et leva un sourcil, perplexe. Sans chercher à l’attendre, Celia reprit en regardant ses convives :
- Bien, je crois que nous sommes au complet. Malheureusement je n’ai pas pu inviter tout le monde… Mais vous serez suffisant pour égayer ce repas, j’en suis sûr.
Elle sourit comme une enfant innocente. Saïko restait dubitatif. Hunter fronça un peu plus les sourcils. Celia ouvrit ses bras et les invita à regarder leurs assiettes.
- Je vous présente l’entrée !
Alors même qu’ils n’y étaient pas auparavant, des bols venaient de faire leur apparition juste devant les deux invités. Ces derniers louchèrent sur le service de porcelaine blanc.
- Je ne toucherai pas à ce truc, déclama simplement Hunter d’une voix sourde.
- Je préfère m’abstenir de même.
Celia perdit son sourire et afficha une moue boudeuse.
- Lorsque l’on est invité, la moindre des choses est de faire plaisir à l’hôte qui s’est donné la peine de tout préparer. Allez ! S’exclama-t-elle en frappant des mains. Goutez, au moins.
Leurs bras obéirent malgré eux. Ils regardèrent, étonné, leur main soulever la petite soucoupe qui recouvrait leur bol. Puis elle prit la cuillère sans qu’ils ne puissent rien faire. Ils étaient comme des poupées dont les ficelles commandaient chaque geste. Et dieu seul savait qui retenait ces ficelles.
Leur main lécha du bout de la cuillère la soupe verdâtre. A eux deux, ils eurent la même expression horrifiée : surgissant du fond du bol, un œil creva la surface.
- Qu’est-ce que ça ?! S’écria Hunter sans pouvoir quitter des yeux le globe oculaire qui flottait tranquillement dans sa soupe.
- C’est moi-même que l’ai préparée, répondit Celia avec un grand sourire, fière d’elle-même.
- Espèce de cinglée répugnante…, susurra Strife, avant qu’une troisième ramification d’ombre ne vienne lui couvrir la bouche, l’empêchant de parler.
Leur main commanda le geste. La cuillère attrapa l’œil avec un soupçon de soupe. Saïko émit un couinement d’horreur en comprenant ce qui allait se passer. Il tenta de détourner la tête, mais une force surhumaine l’en empêchait. Hunter essayait tant bien que mal de ne pas porter le couvert à ses lèvres, mais peine perdue. Leur bouche s’ouvrit d’elle-même, sous leurs gémissements. Et la cuillère déposa au fond son aliment. Leur mâchoire se débrouilla pour diriger le reste des travaux.
Saïko fermait les yeux, se persuadant qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar. Hunter serrait les poings comme il pouvait, ne pouvant ni bouger, ni empêcher sa mâchoire de continuer sa mastication. Ils avalèrent sans le vouloir, et quand les aliments furent enfin avaler, ils retrouvèrent le contrôle de leurs membres.
- Mon dieu… ! Souffla Saïko en se couvrant la bouche de ses mains, prêt à régurgiter.
Hunter toussa en cherchant à esquiver le goût affreux qui lui était resté en travers de la gorge.
- Bien, bien ! Vous avez tout avalé, bravo ! S’exclama Celia, heureuse comme une enfant. Je vois que ma petite entrée vous a ravi. Nous allons pouvoir passer à la suite dans ce cas, je sens que vos ventres crient famine…
*****
***
Sephyra pénétra le bureau qu’elle avait tant appris à connaître dans les détails par le passé. La lumière de la lune, à travers la longue baie vitrée qui couvrait le fond de la pièce, exagérait les proportions des ombres du moindre objet présent. Sur la droite, une silhouette se tenait immobile, les mains jointes dans le dos, face au panorama. Sa cicatrice démangea la roussette, et elle se retint de ne pas poser sa main sur son œil endolori. Elle n’avait pas besoin que l’homme se retourne pour deviner de qui il s’agissait. Elle ne le voulait pas, à aucun prix.
Pourtant il se retourna et déposa son regard froid et sévère sur Sephyra. Un regard qu’elle capta malgré la pénombre, et qui n’avait pas changé.
- Nelson…
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