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Corruption ~ Saison I : Mobius sous les Ténèbres
Re : Corruption ~ Saison I : Mobius sous les Ténèbres
« Répondre #45 le: Octobre 13, 2010, 09:11:40 pm »
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L’énorme ptérodactyle se retourna sur le champ, tentant de ne pas rayer le sol avec sa queue, en reconnaissant la voix de celui à qui il devait la vie, le pouvoir, la puissance et l’intelligence. Pendant qu’il était retourné, regardant ses plans se réaliser devant ses yeux, il n’avait pas prêté attention à l’holotransmetteur situé à la droite de son trône. Une silhouette bleue s’affichait au centre des deux sphères qui géraient l’hologramme, l’une située au plafond de la pièce, l’autre au sol.

- Maître…annonça Phi en s’agenouillant respectueusement face à son interlocuteur virtuel. Il ne pouvait d’ailleurs en être qu’ainsi.
- J’ai cru entendre que votre mission était une réussite. J’aimerais maintenant que vous me fassiez une explication plus détaillée. Vous êtes déjà venu me rendre compte en personne que les grandes têtes pensantes corrompues et le premier raid contre Mobius étaient couronnés de succès. Qu’avez-vous fait depuis ? Avez-vous bien suivi mes directives ?
- Bien entendu, votre majesté. Comme vous nous l’aviez demandé, nous avons placé des masses importantes de Phazon dans le Tertyyum, et avons envoyés la poudre produite sur la planète. D’après nos premières observations, les nuages qui en ont résulté ont réussi à terrifier la population sans aucun problème. Votre prise de pouvoir sera encore une fois aisée, mon Seigneur.
- Je l’espère bien. De toutes façon, personne n’a osé nous résister jusqu’à présent, ce n’est pas cette petite planète primitive qui nous arrêtera.
- Monseigneur, puis-je vous parler de…
- Du fait que sur cette planète vit une bande de héros quelconque ? Vous avez vous-même corrompu leur plus grand ennemi et l’un d’eux, ils ne pourront rien faire. Une fois les résistants écartés définitivement, passez à l’attaque. Nous avons opéré pareillement pour la quasi-totalité des autres planètes, et leurs soi-disant « protecteurs »n’ont eus aucune chance .
- Oui, Monseigneur. Mais il se passe quelque chose qui ne m’a pas plu…nous avons perdu le contact avec l’échidné éclaireur que nous avions envoyé pour commencer notre mission. Il a, conformément à nos ordres, anéanti une grande partie des forces armées du pays phare de Mobius, mais depuis, nous l’avons perdu et ne captons plus sa signature de Phazon…
- Général Phi Ridley…je croyais que tout s’était passé sans problème. Alors pourquoi ne m’avez-vous pas fait savoir que vous aviez perdu le contact avec un élément tel que lui ?!! Termina l’être, haussant a voix à chaque mot que sa voix glaciale prononçait.
- Maître…je suis désolé, nous ne l’avons remarqué que tardivement…s’excusa Phi, d’une voix légèrement étranglées. De toutes façon, l’attaque sera un succès total. Il ne reste que quatre jours, et la planète est très mal défendue, leurs seuls vaisseaux sont primitifs, et rien ne peut briser un Léviathan…
- Vous oubliez le plasma en hyperfusion, mon ami. Vous me décevez de plus en plus. Peut-être devrais-je vous faire remplacer… ? Peut-être votre frère Iota Ridley pourra-t-il m’aider de manière plus efficace ?
- Maître, non ! Je vous en supplie, je ne commettrai plus d’erreurs à l’avenir, déglutit Phi Ridley. Je vous jure que cette opération sera couronnée de succès…et Mobius ne possède pas de telles armes, ils ne pourront rien faire !
- Je l’espère bien…dans votre intérêt…
Et la silhouette fantomatique disparut dans un nuage sombre. Phi avait beau ne pas être seul dans la salle du trône, des scientifiques travaillant généralement sous ses yeux, adossés à leurs fauteuils aux murs de la salle, travaillant sur leurs puissants ordinateurs, le silence était total. A la fois parce qu’aucun Twyllord n’aurait jamais osé déranger une conversation entre le seigneur Phi Ridley et leur maître, mais aussi parce que ce genre de discussions ne mène en général qu’à de longs instants de réflexion de la part de Phi.

L’énorme ptérodactyle se releva, lentement. Il ne supportait pas qu’on le traite ainsi, même de la part d’un être aussi puissant. Il avait un certain honneur, une certaine fierté personnelle, et il détestait qu’on y touche. Les scientifiques avaient recommencé à travailler, sans doute pour éviter que Phi ne leur tombe dessus en train de zieuter vers les conversations de leur chef.

- L’opération sera un succès, Maître. Marmonna-t-il, avant de passer la porte de son immense salle du trône. Je vous le promets…

Après être sorti de la pièce, il se retrouva dans un couloir fait à sa mesure, plutôt large et haut, aux murs noirs parcourus de traits bleus, et un sol en damier argenté. Il n’y avait que quelques rares vitres allongées sur les murs, servant plus comme des postes d’observation.

Le ptérodactyle s’avança, passant de temps à autre devant une porte. Il marchait soit à quatre pattes, soit debout. La façon lui importait peu du moment qu’il avançait. Il atteignit alors une porte située sur sa gauche, et d’une pression de la main sur un quelconque scanneur digital qui reconnaît vos doigts, il passa le seuil. Il parvint ainsi dans une toute petite salle, juste assez grande pour l’accueillir. Un autre scanneur digital se situait sur le mur de cette pièce.

Après une pression de sa main, et choix sur un petit damier numérique du chiffre trois, le sol se mit en mouvement, et l’ascenseur descendit dans la tour qui servait à relier les quartiers généraux au reste du croiseur, le tout devant une longue baie vitrée tout en hauteur, d’où l’on pouvait à nouveau voir Mobius de loin, et le reste ne semblait qu’un immense tas noir couvert d’étoiles scintillantes.

Lorsque la plate-forme d’ascenseur s’arrêta en douceur à l’étage sélectionné, Phi Ridley s’avança dans la pièce qui se révélait devant lui. Des dizaines de Twyllords s’affairaient à leur tâches quotidiennes, réglages, mécanique, entretien des armes, balayage et on en passe. À la vue de leur général pénétrant dans leur lieu de travail, ils adoptèrent des poses plus respectueuses et l’un d’eux accéléra son mouvement de frottement sur son blaster à injection. Mais aucun d’eux n’intéressait en ce moment le dragon. Il traversa la pièce, passa dans une autre, et encore une autre. Finalement, il atteignit ce qu’il cherchait tant à voir. Une machine aussi haute que trois humains et large comme six, c’était le Lythium.

Cette énorme machine, noire comme de l’encre, divers tuyaux et systèmes par ci par là, un bruit régulier mais pas gênant, servait en réalité à la production des nuages qui terrorisaient la planète en contrebas.

L’on versait sous forme liquide ou solide du Phazon à l’intérieur d’un trou du Lythium, et qui après quoi était d’abord chauffé à des températures extrêmes, réchauffant également les masses liquides, on broyait ensuite tout le minerai, et on en tirait une poudre plus fine que du sable. Cette poudre était placée dans des capsules que l’on envoyait alors vers la planète visée, et qui, une fois l’atmosphère atteinte, s’ouvraient et libéraient cette poudre. Au contact de l’air, ces fins grains se dilataient d’une manière impressionnante et créaient des nuages de ténèbres. On répétait l’opération un peu partout autour de la planète, et le tour était joué.

C’était ainsi qu’on pouvait établir la tactique de l’Empire. On terrorise d’abord, on attend que le peuple vous supplie d’arrêter ça, on mène une attaque de temps en temps pour mettre la pression, on corrompt séparément certains habitants, généralement les dirigeants ou esprits scientifiques, on attend encore, et on envoie un Léviathan pour corrompre la planète elle-même un peu plus tard, profitant du fait que les habitants ne fassent plus attention à rien et ne puisse repousser l’offensive du météore. Une semaine, voire au pire un mois, suffisaient à produire ce genre de résultat.

- Caporal, demanda Phi en s’approchant d’un Twyllord un poil plus grand que la moyenne, et au bras duquel on pouvait apercevoir des galons argentés, signe de son grade. Les réserves de Phazon suffisent-elles ? Il me semble que la couche nuageuse a tendance à laisser des trous à divers endroits…
- Général, annonça le Twyllord en se retournant et en s’agenouillant. Mes excuses pour ce dilemme. Nous avons largement assez de Phazon pour maintenir la planète sous régime constant pendant des mois, seulement je pensais à en écono…

Il ne put terminer sa phrase. Le poing immense du ptérodactyle s’était refermé sur lui, une griffe juste sous la gorge, le soulevant du sol avant de le plaquer brutalement sur un mur. Il suffoqua.
- Si vous avez de quoi alimenter le Lythium, alimentez-le, c’est un ordre ! cracha Phi d’un ton brutal. Je ne veux pas que par votre faute, la prise de Mobius soit un échec. Est-ce clair ?
- Oui…mons…eigneur…je ne vous…décevrai plus…
- J’ose l’espérer. Sinon ce n’est pas face à moi mais à l’Empereur lui-même que vous devrez en rendre compte. Et il est loin d’être aussi indulgent que moi…

Le Twyllord retomba sur le sol d’une hauteur d’au moins trois mètres. Fort heureusement, son armure amortit le choc. Après s’être douloureusement relevé, il ordonna à trois soldats situés derrière la machine de fournir en Phazon la machine, en masse plus conséquentes encore que d’habitude.
Phi, lui, avait tourné le dos et était reparti sans un mot ou un regard, juste sa queue balayant le sol sombre et produisant un léger crissement.

Sa mauvaise humeur était due à sa conversation récente avec son maître. Il ne tenait pas à le décevoir. Toutefois, ses paroles étaient justes en un sens : L’Empereur était tout sauf quelqu’un d’indulgent, et la mort de plusieurs de ses propres officiers par sa main en était la preuve.


Sonic observait le village éclairé dans la nuit, perché au sommet d’une petite colline rocheuse. Il avait abaissé le capuchon de sa cape de voyage, posé un genou en terre, le tout donnant involontairement une scène très belle, si on comptait encore le décor qui était principalement une forêt de pins noirs, avec comme seul élément gênant la présence des nuages dans le ciel, cachant les étoiles et le disque lunaire. De jour comme de nuit, la météo était ténébreuse, désormais.

- Sonic, tu es prêt ? demanda une voix derrière lui.
Le hérisson se retourna. La petite troupe s’était installée à l’entrée dune grotte, située sur le sommet de la colline. Un feu crépitait au centre de la grotte, au milieu des sacs de couchage et de Tails, Amy et Knuckles. Ils étaient irrepérables depuis le ciel, ou depuis le village situé à environ un kilomètre en contrebas du pied de la colline. Le feu présentait peut-être des risques, mais c’était ça ou mourir de froid. Descendus plus au sud, l’air devenait plus froid, surtout la nuit où la barre du zéro négatif pouvait être franchie.
- Ouais, ça devrait aller, répondit le hérisson bleu en s’adressant à Tails. La nuit, il avait beau être moins facile à repérer, il prenait quand même ses précautions, et que le village était assez éclairé.
- Tu as la liste, l’argent, ça devrait aller, dit le renard. Soit quand même prudent, on ne sait jamais, les G.U.N. patrouillent peut-être dans la zone…
- Ne t’en fais pas, ça ira. Dit-il en lui adressant un clin d’œil qui se voulait rassurant.

Et d’un bond, il franchit les quelque dix mètres qui le séparaient du sol en contrebas, se reçut avec aisance et se mit à marcher. Pas trop vite, pas trop lentement, les risques étaient grands. Arrivé sur un petit chemin, il mit sa capuche, dissimulant ainsi une partie de son visage et ses célèbres pics. Plus loin, le sentier terreux rejoignit une petite route. Par chance, il n’y eut aucune voiture qui passa par là ce soir-là. C’était sans doute un bled bien paumé.

À l’entrée du village, Sonic vit un écriteau un peu rouillé et cabossé sur lequel on pouvait tout de même facilement distinguer un message : « Bienvenue à Losse-en-Gelaisse. »

- M’okay, voyons voir…marmonna le hérisson en sortant sa liste de courses. Tails lui avait donné un récapitulatif des fournitures à acheter, d’un poil de matériel, et assez de rings pour acheter trois fois ce dont ils avaient besoin. Viande, eau, riz…

 Il s’avança donc dans ce qui semblait être la rue principale. Pas très grand, comme coin, mais on y trouvait quelque boutiques sympathiquement décorées, une place centrale avec un monument aux morts, une église, une école, une petite mairie, et tout le tralala nécessaire au fonctionnement d’un village tel que celui-ci. Le hérisson commença sa tournée en passant par un petit supermarché, faiblement éclairé, mais à l’ambiance qui semblait pourtant assez joyeuse. Quelques clients vagabonds traînaient dans les rayons, la caissière, assez menue, trônait derrière son comptoir, entourée par des affiches publicitaires pour un concert.

S’assurant que ses pics étaient bien dissimulés et que le bas de la cape l’entourait totalement, priant pour que sa petite taille n’éveille pas les soupçons, Sonic s’avança, poussant la porte d’entrée qui produisit un léger tintement.

- Bonsoir, annonça la caissière en lui jetant un œil distrait.
- ‘Soir, répondit Sonic d’une voix neutre, avançant vite dans un quelconque rayon où il n’y avait personne.

- Alors, pensa-t-il. Viande, céréales, Riz, Lait, Riz de lait, allumettes,…
En moins de cinq minutes, il avait rassemblé toute la nourriture dont il avait besoin, le tout sans se faire remarquer. Lorsqu’il s’approcha de la caissière, elle commença avec une voix mielleuse :
- Ce sera tout ?
- M’oui, répondit Sonic.
Il espérait juste avoir le visage assez dissimulé pour ne pas être reconnu. Tandis que la dame pesait le tout et regardait ce qu’il avait pris, le hérisson regarda derrière elle, évitant de croiser le regard de son interlocutrice qui se faisait de plus en plus curieux.

Il sentit son estomac descendre dans ses chaussettes lorsqu’il aperçut une affiche représentant quatre personnes : Lui, Tails, Amy et Knuckles. On pouvait lire en dessous : « Dangereux criminel accompagné de trois complices. À retrouver, morts ou vifs. Quiconque détiendrait des informations permettant la capture de ces fugitifs est prié de les communiquer au plus vite aux centres d’informations des Gardiens Unis des Nations. Récompense de 2 000 000 de Rings. »

À la vue de cette récompense presque exorbitante, il comprit que quelque chose avait vraiment dû influencer les autorités. Selon ses souvenirs, personne encore n’avait eu droit à un prix aussi élevé, même s’ils étaient quatre.

- Et voilà, ça nous fera 50 rings, mon garçon, annonça la caissière en posant son sac sur le comptoir.
- Merci, au revoir, marmonna-t-il en déposant la somme demandé dans sa main, tournant le dos et sortant le plus vite possible sans courir, histoire de se fondre dans la nuit.

La porte produisit de nouveau son bruit de carillon, et Sonic se retrouva dans l‘air glacial de la nuit. Il avança à un pas normal, son sac sur le dos, se dirigeant cette fois vers la sortie du village. En levant les yeux, il ne vit aucune étoile vraiment brillante, même la lune semblait plus sombre que d’habitude.
- Foutus nuages, songea-t-il.
- Tu ne devrais pas dire ça…marmonna une voix dans une ruelle sombre qu’il venait de dépasser.
Vif comme le vent, le hérisson se retourna et bondit en arrière pour regarder dans l’étroit passage, tous ses sens en alerte.

Il y vit, dissimulé à moitié dans l’ombre, quelque chose qui ressemblait à un hybride noir. Mais ce n’était pas Shadow, ce n’était pas son physique…
- Qui est-tu ? Demanda le hérisson, intrigué.
- Un soldat comme un autre, répondit l’ombre.
Sonic sentit ses entrailles se nouer. Les Fédéraux engageaient des hybrides autres que les chauve-souris, maintenant ?
- Sois plus précis, lança le hérisson.
- Celui qui va te rallier à la noble cause que nous poursuivons…
- La quoi ?
Tout se passa rapidement. L’être sombre sortit de son dos une arme qui ressemblait à un revolver de gros calibre, le pointa sur Sonic et enfonça la gâchette, libérant un tir de rayon bleu assez petit mais d’une vitesse inouïe. L’hybride bleu se jeta au sol en roulant pour éviter le coup qui effleura l’un de ses piquants, lui laissant une brûlure cuisante.

- Argh ! Mais qu’est-ce que…
Il n’eut pas le temps de continuer. Un deuxième tir volait déjà dans sa direction. Il roula une nouvelle fois, priant pour que le bruit que faisait l’arme de son ennemi ne rameute pas les G.U.N qui patrouillaient dans le village et dans les alentours. Le rayon laissa un petit trou cramoisi dans l’asphalte de la route. Cette fois, Sonic eut assez de temps pour se relever avant que n’arrive un troisième tir.

Il le vit alors clairement. Son ennemi avait bien la forme d’un hybride, mais il dépassait le mètre trente sans problème. Il portait ce qui semblait être une amure noire teintée de bleu, et un casque doté de trois pics qui rappelaient désagréablement au hérisson ceux de son double mécanique Metal Sonic. Pour finir, deux lames noires remontaient depuis ses épaules pour terminer un peu au-dessus de sa tête.
C’était tout ce qu’il put apercevoir avant qu’un troisième tir ne file dans sa direction, visant son cœur. Mais cette fois, il passa lui aussi à l’attaque. Sautant pour éviter le trait de lumière, il se retrouva à plusieurs mètres de hauteur.

- « C’est l’occasion ou jamais »,  pensa-t-il.
Et il se lança en boule à pleine vitesse, usant de sa puissante homing attack pour frapper le soldat en armure. Mais ce dernier semblait posséder de bons réflexes, et croisa les bras devant lui pour parer le coup. Lorsque le projectile vivant le toucha, il recula de plusieurs mètres en laissant des traces sur le sol.

Mais non content de n’avoir presque rien subi, hormis de légers dommages sur ses avant-bras, son ennemi écarta les bras violemment, repoussant la boule bleue supersonique.

Le hérisson atterrit assez lourdement sur le sol. Il n’avait en rien prévu une telle puissance musculaire chez cet ennemi. D’habitude, il lui suffisait d’une seule homing attack pour détruire même un robot assez avancé…
- Qui est-tu ? Lança-t-il une dernière fois.

- Ta dernière vision de liberté ! Hurla l’adversaire en tirant vers le torse du hérisson.
Journalisée
Si t'as rien à faire pour le moment, viens lire un coup, c'est bon pour la santé \o/
 
 
Re : Corruption ~ Saison I : Mobius sous les Ténèbres
« Répondre #46 le: Février 09, 2011, 08:35:53 pm »
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Wow, ça va faire un moment que j'ai rien posté moi ._.

Bon, je rassure, la fic avance bien, j'avais juste une baisse de motivation, c'est surtout pour ouvrir Word que j'ai pas la force, une fois lancé, ça glisse (Si je tapais chaque jouer à bonne vitesse je sortirais deux chapitres par semaine xD). Bref, l'écriture reprend et ça va faire bien mal, j'suis remotivé et plein d'idées !

Au passage, je tiens à remercier ceux qui lisent/liront/ont lu, encore et encore, merci de me rester fidèles malgré que parfois j'ai l'impression d'écrire des conneries. Grin Je continue Corruption dans mon temps libre qui se réduit de plus en plus (additionnez vie sociale, travail scolaire, vie internet, jeux vidéos, dessin et corvées, ça donne un planning de fooouuuuu ! °0°).

Mais bref, suite, chapitre 12 de Corruption, avec une grosse référence à Sonic adventure, si vous la trouvez pas et que vous avez le jeu, honte à vous Grin


Corruption ~ Saison I : Mobius sous les ténèbres
Chapitre XII : Avertissements



Le tir vola droit dans la direction du hérisson qui vit l’intégralité de sa vie défiler sous ses yeux en quelques instants. Il eut une toute dernière pensée pour ses amis qui l’attendraient sans doute éternellement là-haut sur la colline. Jamais il ne pourrait éviter ce trait mortel à temps. C’en était fini. De lui. De la quête qu’il menait. De sa liberté. Il ferma les yeux, attendant…

Sbling !

Sonic releva la tête. Il était mort ? C’était le paradis ? Non, il était toujours dans la rue, mais vivant. Face à lui, le soldat de l’ombre ne bougeait pas, on aurait dit que quelque chose le perturbait. Tournant la tête, Sonic chercha ce qui l’avait sauvé du tir qui devait pourtant lui être fatal. Il vit, traînant sur l’asphalte rongé, un couvercle de poubelle, avec une trace de brûlure dessus. On aurait dit que quelqu’un l’avait lancé entre la tête du hérisson bleu et le trait, pile au bon moment.

Sonic remercierait son sauveur plus tard. Profitant du fait que son ennemi était décontenancé, il se releva en vitesse et chargea un Spin Dash le plus vite possible en visant les jambes du soldat. Ce dernier avait repris ses esprits et se préparait déjà à parer le choc. Mais le hérisson avait plus d’un tour dans son sac et, profitant du fait que son ennemi croyait qu’il le visait directement, il se tourna vers le mur le plus proche et relâcha son attaque, fusant comme un boulet de canon. Lorsqu’il heurta l’obstacle, il rebondit dessus et partit dans une direction opposée, visant cette fois un arbre, puis un autre mur, tentant de décontenancer une nouvelle fois son agresseur. A priori, ça marchait, car ce dernier ne semblait pas assez rapide pour suivre les mouvements du hérisson qui rebondissait dans tous les sens. Et au moment opportun…

Une dernière fois, Sonic changea de direction, visant le visage du soldat. Ce dernier ne se reprit pas assez vite et fut touché de plein fouet. Cette fois, le coup put vraiment avoir de l’impact, et il mit sa cible hors-combat avec ce seul coup, l’envoyant valser sur le tronc d’un arbre proche. Le hérisson se réceptionna sur ses pieds après une petite acrobatie aérienne très classe, et regarda face à lui. Son ennemi s’était effondré sur le sol, le dos en premier. Lorsque le hérisson s’approcha de lui pour voir s’il était bien vaincu, un étrange phénomène s’opéra. L’armure noire se mit a émettre de petites bulles qui se multiplièrent, passant du noir au bleu. En quelques instants, tout le corps fut recouvert par cette chose bleue visqueuse qui…
- Mais c’est encore ce liquide ! Se dit Sonic pour lui-même.

En attendant, la masse désormais assez difforme de son ennemi fondit, se ratatinant sur elle-même avant de devenir une petite flaque. Cette flaque se mit en mouvement. Sonic tenta de la poursuivre mais elle s’infiltra dans une bouche d’égout et fut hors d’atteinte.
- Eh ! Reviens, lavette ! s’exclama l’hybride bleu.
- Il ne reviendra pas…répondit une voix douce à côté de lui.

Il sursauta et se retourna vivement, prêt à en découdre avec un autre adversaire. Ce dernier était une ombre dissimulée sur un mur, mais lorsqu’il passa sous la lumière d’un réverbère, Sonic distingua une femme voilée qui, au vu de sa taille, semblait être une hybride comme lui. Son visage était en partie caché, mais on pouvait distinguer le visage d’une femme que les années avaient rattrapée. Elle ne semblait pas être hostile, et le hérisson baissa les poings.
- Merci pour le coup de main, si c’était vous.
- C’était moi, mais ne me remercie pas, je ne fais que payer une vieille dette envers une amie…
- Une dette ? Une amie ? Euh…
- Ce n’est ni le moment ni l’instant pour parler de tout cela, viens, je te prie.

Sans faire d’histoires, le hérisson suivit la vieille femme. Si elle tentait quoique ce soit, sa vitesse lui permettrait de se sauver, et de toute façon, quand on vous sauve la vie, c’est rarement pour vous la retirer juste après…

Ils pénétrèrent dans une petite ruelle, puis dans une autre, entamant un zigzag dans les hauts et sombres couloirs à ciel ouvert, croisant de temps à autres un habitant qui marchait d’un pas pressé ou un chat noir qui se découpait faiblement dans la pénombre, repérables presque uniquement par ses yeux brillants. Les éléments du décor se ressemblaient tous : bennes à ordures, cartons, flaques de liquides douteux et cordes à linge sale.

Sonic suivait toujours la silhouette de la femme encapuchonnée quand celle-ci bifurqua dans un passage si étroit et obscur que le hérisson ne l’aurait jamais vu sans qu’on ne le lui montre. Il la suivit jusqu’à une vieille porte en métal un peu cabossée qu’elle ouvrit en la poussant sans faire de bruit. Ils pénétrèrent à l’intérieur.

Il faisait noir comme dans un four, et chaud, aussi. Une chaleur étouffante. La femme appuya sur un petit interrupteur situé non loin de la porte, et de vieilles lampes à gaz s’allumèrent au plafond, produisant une lumière suffisante pour que l’on puisse identifier les recoins de la pièce. On aurait dit un gros tas d’objets sur lequel étaient empilés maladroitement des tables minuscules et des papiers. L’endroit était d’une propreté correcte mais de la poussière se déposait dans certains coins, un aspirateur ou un balai aurait pu arranger ça mais visiblement, il n’y avait aucun outil de ménage dans cet endroit. La vieille femme se dirigea vers un petit tabouret en face d’une table assez remplie, et fit signe à Sonic de s’asseoir en face d’elle. Il s’exécuta.
- Qui êtes-vous ?
- Mon nom est Alliance, répondit-elle en retirant doucement sa cape.

C’était une renarde. Elle avait du être belle, autrefois, aujourd’hui, on ne comptait plus ses rides. Elle avait un pelage rose et violet, une queue rose, des cheveux magenta, et pour habit, la cape qu’elle portait. Sonic ne vit en elle aucune menace et décida de lui faire confiance et de l’écouter. Mais pour être sûr, il enfonça un petit bouton sur sa montre, discrètement…
- Tes réponses auront un jour des questions, Sonic, mais avant…
- Vous connaissez mon nom ? S’exclama l’hybride bleu, surpris.
- Je connais aussi bien d’autres choses sur toi.
- Comment ?
- Sois patient, tes amis t’apporteront ces réponses si le mal ne t’a pas emporté avec lui avant.
- Je ne comprends pas…
- C’est un avertissement, et pas seulement de ma part. Sois vigilant, ton cœur sera bientôt déchiré entre l’ombre et la lumière.
- Mon…cœur ?
- Prends garde, tes amis seront bientôt tes ennemis.
- Mes amis ? Tails ne me trahirait jamais !
- Calme-toi.

Le hérisson commençait à se poser des questions. Cette femme le mettait en garde, mais contre quoi, exactement ? Ca, il l’ignorait totalement. Mais peut-être pourrait-il au moins demander…
- Et d’où vous vient toute cette connaissance de mon futur ? On dirait presque que vous avez vécu à ma place.
- Dans un sens, c’est ce que j’ai fait…partiellement, en tout cas. Tout ce que je sais, ce sont les étoiles qui me l’ont appris.
- Vous lisez dans les constellations ?
- Tu interprètes mes réponses trop vite. Prends le temps d’y réfléchir, avant la fin de cette histoire.

Elle leva les mains au niveau du visage du hérisson, et une douce lumière blanche en émana, envahissant peu à peu toute la pièce, faisant disparaître tout ce que le hérisson voyait. Même la renarde avait disparu. Ces dernières paroles, toutefois, lui parvinrent tel un murmure.
- Bonne chance, Sonic.
Et il s’évanouit.


- Bleuarg !
- Tu supportes mal les voyages en camion ? Demanda Amuris à un soldat qui vomissait son repas par-dessus la porte du fourgon flottant.
- Comme ci comme ça, marmonna le soldat en s’essuyant la bouche d’un revers de la manche. Je crois plutôt que ce sont les carottes aux pixor que j’ai mangées ce matin qui passent mal…
- Tu auras le temps de digérer quand on sera à la capitale, conclut le vieux chat. On ne doit plus être bien loin, je vois les lumières apparaître.

En effet, au loin, dans la nuit, on pouvait apercevoir des lumières qui partaient du sol et atteignaient pratiquement les nuages. Kirvanna était une ville immense qui s’étendait sur plusieurs dizaines des kilomètres, que ce soit en longueur, en largeur ou en hauteur. La population était essentiellement composée de Félians, le reste était composé de visiteurs, bien que ces derniers soient devenus beaucoup plus rares depuis les derniers assauts Twyllord. La cité était bâtie sur un modèle futuriste, presque uniquement de hautes tours d’acier gris, reliées entre elles par des tuyaux de verre transparent. Les véhicules communs étaient principalement dans le genre de ceux qu’utilisait le petit groupe militaire qui rentrait, a défaut que ceux de la cité n’étaient pas armés et chargés d’explosifs. Le cœur de la cité était une énorme sphère plasmatique, enfermée dans un dôme souterrain, et dont partait toute l’énergie dont les habitants avaient besoin. Peu de gens, toutefois, étaient au courant de l’existence de cette source d’énergie, seul les fonctionnaires et personnes haut-gradées en étaient informés.

- J’espère juste que la bouffe là-bas sera meilleure que celle du camp, j’en pouvais plus…ronchonna le soldat.
- Je te conseille de ne pas trop espérer à ce sujet, répondit le vieux chat. Les dernières communications sont mauvaises, les stocks de vivres sont de plus en plus bas, alors ne t’attends pas à ce que des militaires tels que nous recevions un festin copieux.
- Mais j’ai faim, moi !
- Le premier à nourrir, ce sera sûrement le fils de Shiny, grogna Amuris en regardant sur le siège à côté de lui. Zénith s’y trouvait, il somnolait d’un air serein.
- Comment a-t-il fait ? Songea intérieurement le vieux chat. Regardez-le ! Il représente toute l’innocence du monde, toute sa douceur, alors comment diable a-t-il vaincu Gamma Ridley alors que moi-même je n’y serais jamais arrivé ? C’est inexplicable…

En attendant, ils étaient presque arrivés aux abords de la ville et c’est là que se jouaient beaucoup de choses. Conscients que les Twyllords tenteraient bientôt des attaques en masse comme la première, les dirigeants de la planète avaient fait entourer de puissants champs de force les grandes cités, les protégeant de toute attaque extérieure. Toutefois, les Twyllords avaient rapidement appris l’existence de ces énormes bulles translucides et tenté de trouver des armes capables de les franchir. Jusqu’à présent, heureusement, ils n’avaient rien réussi et aucune de leurs armes n’avait passé le bouclier. Il était impossible même pour les Félians d’y pénétrer, sauf à certains endroits stratégiques où le champ de force pouvait être ouvert quelques instants, histoire de laisser passer les patrouilles militaires et les vivres. Toutes les personnes qui entraient devaient se soumettre aux tests anti-corruption au Phazon, pour éviter que le fléau galactique ne puisse pénétrer dans la cité. Les véhicules étaient également fouillés et analysés entièrement. C’était souvent long et pénible, mais nécessaire, car plusieurs soldats corrompus ou Twyllords déguisés avaient déjà été surpris.

Lorsqu’ils arrivèrent an bordure de la bulle invisible, un petit poste-frontière les attendait, gardé par une dizaine de soldats. Ils durent tous descendre et faire analyser leurs corps et objets. Zénith, quoi qu’inconscient, fut porté jusqu’au scanners et y passa comme tous les autres. C’est à ce moment que la barre métallique qu’on lui passait sur le corps émit un bruit aigu.
- Hein ? Se demanda le soldat chargé de l’analyser. Eyh, les gars, le petit réagit positif, y a un truc !
Plusieurs de ses compagnons accoururent, tenant à voir ce qui se passait. Ils firent passer à un Zénith toujours endormi plusieurs tests, mais rien ne révéla la présence de Phazon.
- Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Demanda Amuris. Je crois qu’il vaut mieux le faire analyser de façon plus poussée quand on sera à la ville. On peut passer ?
- Mmh, c’est bon, on vous fait confiance, marmonna le chef des soldats. Mais évitez les ennuis.
- On sait s’en tenir distants, merci.
- On a eu une panne du champ de force il y a quelques heures…Dieu merci que ces damnés Twyllords n’aient pas attaqué ou nous serions déjà à leur merci.
- Vous avez eu une panne ? Mais c’est impossible, vous êtes sûrs ?
- Absolument, l’un de nous à l’habitude de s’adosser au champ de force, mais cette fois, il est passé au travers et on s’est tous posés des questions. Après vérification auprès des autorités, le champ de force ainsi que toute la ville avaient été privés d’énergie pendant quelques minutes, ça a du durer environ une demi-heure.
- Je verrai si je peux en apprendre plus, merci de l’info.

Le chef des soldats se rendit dans une petite cabine, tapa quelque chose sur un clavier et ressortit. Une petite tourelle située sur le dessus de la cabine s’illumina, et tira un rayon doré sur la barrière invisible. Un trou sembla apparaître dans l’air à l’endroit où le rayon avait heurté le bouclier, commençant à s’élargir jusqu’à pouvoir laisser passer le petit groupe. Ils remercièrent les gardes et pénétrèrent dans l’enceinte du bouclier, à environ un kilomètre de distance de la ville, séparée d’eux par une large plaine d’un vert sombre dans la nuit. C’est le moment que choisit Zénith pour se réveiller, ou tout du moins, simuler le réveil, il avait en effet écouté une grande partie de la conversation entre Amuris et les gardes.
- Whaa, où est-ce qu’on est ? Demanda-t-il en baillant.
- Ah, tu es réveillé, petit ? Remarqua Amuris. Bien dormi ?
- Ho oui, répondit le petit lynx en se frottant les yeux. Mais où est-ce qu’on est ?
- Pas loin de la ville, tu vas pouvoir retrouver ta maman, elle doit être rentrée, maintenant.
- Et mon papa ?
- Euh…
On aurait dit que Zénith ne se souvenait pas de ce qui était arrivé à son père. Le vieux chat oserait-il lui apprendre que la dépouille de son papa était dans le camion de queue qui transportait les cadavres ? Non, ce serait trop horrible pour un enfant, même si ce dernier venait de réduire en cendres un dragon qui faisait vingt fois sa taille sans le moindre problème. Il ne semblait en conserver aucun souvenir et c’était peut être mieux comme ça.

Le petit convoi contourna la ville et pénétra dans un bâtiment bas aux abords de cette dernière, dont l’entrée était gardée par plusieurs soldats qui portaient le même uniforme que ceux qui rentraient de patrouille. A l’intérieur, c’était un long tunnel rectangulaire éclairé par des lampes high-tech qui produisaient une lumière plutôt rassurante. Au bout du tunnel, ils pénétrèrent dans un grand hangar souterrain fort éclairé. C’était un endroit spacieux, avec de nombreuses passerelles ici et là, des véhicules de toutes les formes et des gens partout, des militaires, des scientifiques, des techniciens et même des fonctionnaires.

Ils s’arrêtèrent près d’un emplacement libre qui portait le numéro 48 et s’y parquèrent, laissant les véhicules flottants retomber doucement au sol après arrêt de leurs moteurs. Tous les hommes descendirent et se rangèrent de façon ordonnée, avant de subir l’inspection de routine qu’on leur faisait passer quand ils rentraient. Tous se mirent au garde-à-vous, Zénith, à côté d’Amuris, le fit aussi, n’ayant pas très bien compris ce qu’il devait faire. Son attitude naïve provoqua un fou rire dans les rangs et ils mirent une vingtaine de secondes avant de se ressaisir, un sourire planant sur leurs visages. Le petit Lynx, lui, n’avait rien compris et était resté au garde-à-vous jusqu’à ce que le vieux chat lui abaisse le bras et l’envoie vers le petit groupe qui venait à leur rencontre.
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Re : Corruption ~ Saison I : Mobius sous les Ténèbres
« Répondre #47 le: Février 09, 2011, 08:37:10 pm »
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- Maman ! S’exclama Zénith avant de courir vers elle avec un grand sourire sur le visage.
Il se fraya un chemin à travers les quelques fonctionnaires et, arrivé à sa hauteur, lui sauta dans les bras en ronronnant. Elle le serra contre elle avant de le regarder avec un grand sourire. C’était une lynx dotée d’un beau visage, d’yeux  à l’iris émeraude, de longue oreilles avec touffes au bout et d’une longue chevelure blonde qui tombait presque jusqu’au sol. Elle portait ce jour-là une robe bleue, légère, qui ne laissait rien transparaître mais qui offrait une certaine liberté de mouvement. En la croisant, on était en général soufflé par sa beauté et l’autorité qui se dégageait d’elle.

- Je regrette d’avoir du t’envoyer sur le champ de bataille, mon soleil, mais je n’avais pas le choix. Tu ne m’en veux pas ? Demanda-t-elle avec une expression inquiète.
- Non maman, ne t’inquiète pas. C’était génial, là-bas !
- Toujours mieux que la frégate remplie de mutants que j’ai du explorer, admit-elle en riant. Mais où est ton père ?
- Je sais pas…répondit Zénith, qui ne se souvenait décidément pas de ce qui s’était passé.

Entre-temps, les fonctionnaires avaient fait leur boulot, l’inspection du groupe était terminée, et le débarquement des ressources, munitions et corps des blessés avait commencé. Plusieurs soldats s’attelaient à transporter les caisses de munitions encore en bon état après l’explosion sans en renverser, d’autres escortaient les Twyllords captifs dans une section souterraine pour les interrogatoires, et d’autres transportaient sur des civières les corps des soldats tombés au combat.

Zénith n’oublia jamais l’expression de mort qui se dégageait du visage bienveillant de son père lorsque celui-ci passa devant lui, immobile à jamais. De même, il n’oublia jamais l’image de sa mère tombant à genoux en voyant passer le corps de son mari, ses longs pics bleus tombant sur le côté. Elle ne fondit pas en larmes directement, restant paralysée entre les hurlements et les pleurs…

Finalement, une mince perle coula sur sa joue, s’écrasant au sol et explosant en des milliers des petits diamants. Zénith se serra contre elle, et ensemble, ils pleurèrent un moment en silence, pendant que les autres continuaient leur travail. Mais ça n’avait plus d’importance…

Rien n’avait plus d’importance…

Rien.


Sonic ouvrit les yeux. La lumière blanche s’estompa immédiatement. Il regarda autour de lui : Il était couché sur une route faiblement éclairée, celle qui menait dans le village. Apparemment, il avait été transporté ici après sa conversation avec la renarde. Il avait de la chance qu’il y ait un trafic extrêmement faible, sinon, il aurait déjà rejoint les nombreux hérissons écrasés chaque année sur les routes (Paix à leur âme, au passage). Après s’être relevé, il nota qu’il avait encore le sac avec les provisions et la cape à côté de lui. Il enfila à nouveau cette dernière, mit le sac sur son dos et partit en sens inverse, retournant vers la colline où ses amis étaient cachés. En chemin, il repensait à ce qu’Alliance lui avait dit. Elle l’avait mis en garde…mais pas seulement elle, semblait-il. « Tes amis t’apporteront ces réponses si le mal ne t’a pas emporté avec lui avant » Le mal ? Quel mal ? Il ne s’en inquiéta pas encore pour le moment, après tout, ce n’était peut-être encore une fois qu’un monstre géant doté de pouvoirs destructeurs capables d’annihiler totalement la planète sans problèmes, ça, il en avait déjà vaincus dans le passé sans la moindre mise en garde, c’était peut-être quelque chose de plus terrible. Du divertissement, en perspective !

Arrivé derrière la colline, Sonic s’approcha de l’endroit où brillait le feu. L’endroit était presque invisible depuis le ciel, même avec la lueur des flammes, donc aucun hélicoptère n’aurait réussi à les localiser. Tails, Knuckles et Amy étaient toujours occupés autour du feu, bavardant gaiement, Tails élaborant des plans complexes alors que Knuckles préférait « tout péter », et Amy qui faisait brûler une longue brindille dans la chaleur des flammes, juste pour se distraire. Lors de son arrivée, tous trois tournèrent la tête d’un air méfiant, près à déguerpir, mais voyant que ce n’était que lui, ils se calmèrent et regardèrent plutôt ce qu’il ramenait. Après quelques minutes de cuisson et de cuisine pendant lesquels Amy démontra ses talents de cuisinière, Sonic raconta sa mésaventure au village en omettant toutefois de mentionner la renarde qui l’avait sauvé, prétendant plutôt que son ennemi avait visé un poil à côté de sa tête.

- Bizarre, souligna Tails. Je me demande pourquoi celui-là a attaqué seul alors que Knuckles prétendait en avoir vu plusieurs. C’est insensé, je n’arrive pas à me faire d’idée claire de la stratégie de nos ennemis si toutefois il n’y a qu’eux…
- Cherche pas et mange, lui conseilla le hérisson bleu en lui tendant un morceau de steak chaud au bout d’une broche de rôtisseur. Le renard accepta avec joie, soulagé de ne pas avoir à réfléchir sur un sujet qui demanderait sans doute plusieurs heures de débat.

Le repas terminé, ils éteignirent le feu, s’enfoncèrent tous les quatre dans leurs sacs de couchage et s’endormirent.

Le lendemain, ils reprirent la route très tôt après avoir effacé les traces de leur passage. Il devait être environ quatre heures du matin, ils risquaient peu de rencontrer quelqu’un à une heure aussi matinale. Cape sur la tête, ils avancèrent d’un bon pas, traversant forêt après forêt, rivière après rivière, évitant les patrouilles qui redevinrent plus nombreuses aux alentours de huit heures. Après un regard rapide sur sa carte, Tails nota qu’ils n’étaient plus qu’à quelques heures de marche des montagnes qui se dressaient déjà à l’horizon. Le problème, c’est que qu’avant d’arriver aux montagnes, il y avait un immense canyon, situé à leurs pieds. Ils continuèrent donc encore un moment, jusqu’à arriver sous une pierre avec une forme étrange, située en plein milieu de la lande déserte. Ils s’y cachèrent et prévirent la suite.

- Il reste une partie de terrain à découvert, nota le renard, avant qu’on soit arrivés au canyon, on risque de se faire repérer. Et quand bien même on arriverait jusque là, on aurait que quelques minutes pour le traverser.
- Pourquoi ? demanda Knuckles.
- Parce que chaque jour, vers environ midi, la mer fait sa marée haute, pas loin de la zone nord du canyon. Depuis le temps, une brèche s’est creusée dans le bord du canyon, et chaque jour, à midi et à minuit piles, il est inondé pendant plusieurs minutes avant que l’eau ne s’évacue par un canal qu’ont crée les humains artificiellement quand ils ont pour la première fois constaté l’inondation.
- Pourquoi ont-ils fait ça ? Demanda Sonic. Ca leur faisait la mer juste à côté, non ?
- Dans un sens, oui, mais à chaque marée, la roche s’effritait énormément, et comme leur ville se trouve juste à côté du bord du canyon…elle risquait d’être emportée à la longue, donc ils ont crée un canal qui évacuait l’eau en quelques minutes à peine, ce qui au final évite l’érosion trop importante et la ville fut sauvée. Nous, par contre, on devra passer avant que l’eau ne déferle dans le creux, sinon c’est la noyade assurée, et c’est la meilleure chose qui puisse nous arriver, quand on sait qu’en plus, on peut se faire déchiqueter…
- Je sen que je vais m’amuser, ricana Sonic.
- Ne nous oublie pas, ronchonna Knuckles, on est pas aussi rapides que toi, tu sais.
- Bon, il est midi moins le quart, il ne nous reste que quelques centaines de mètres à parcourir pour atteindre le bord du canyon, la traversée devrait prendre dix minutes, avec de la chance, on peut encore passer, annonça Tails.
- Et on ne peut pas attendre ? Demanda Amy, un peu inquiète. L’eau s’en irait et…
- Et on se ferait repérer. Tu entends ces bruits au loin ?
Tous firent silence. En effet, on entendait un bourdonnement lointain et le bruit de centaines de pieds qui résonnaient sur le sol dans un ordre parfait.
- Ca doit être tout un bataillon avec plusieurs hélicos, marmonna Knuckles. Je ne pourrais sans doute pas les vaincre, à peine j’aurais foncé sur eux qu’ils m’auraient criblé de balles…
- Raison de plus pour se dépêcher.

Tails passa le premier. La partie qu’ils devaient traverser était exposée en plein soleil, avec peu d’herbe, et par chance aucun soldat. Oui, aucun soldat, mais des petites patrouilles qui passaient à gauche et à droite et qui auraient tôt fait de les repérer, et un bataillon qui arrivait lentement dans leur dos. Le renardeau s’avança à découvert, et se mit à courir en se transformant ses queues en hélice pour aller plus vite. Sonic attrapa la main d’Amy et le suivit en trottinant, se mettant sans problème à son niveau, tirant la hérissonne par le bras. Knuckles passa en dernier. Il grimpa quelques mètres sur le rocher à l’aide de ses gants pourvus de pointes, laissant des fissures caractéristiques sur la roche, et de là, sauta et se mit à planer pour rejoindre les autres qui étaient partis un peu trop vite à son goût. La zone découverte était vaste, mais le moindre mouvement était facile à repérer, en gros, la première personne qui les verrait saurait immédiatement de qui il s’agissait et pourrait donner l’alerte. Et si cela arrivait…non, il ne voulait pas y penser.

En moins d’une minute, tous les quatre arrivèrent au bord du canyon. Sonic baissa les yeux pour apercevoir une falaise raide qui plongeait plus d’une cinquantaine de mètres dans le sol avant de redevenir plate. Sous leurs yeux s’étendait l’immensité du Canyon, une terre désolée où presque rien ne poussait en dehors de gros rochers et piliers de pierres naturels qui semblaient surgis du sol. Le hérisson attrapa les mains de Tails et Amy enlaça le centre de Knuckles. Le renard fit tournoyer ses queues et décolla en emportant le hérisson, Knuckles bondit en l’air, lança ses poings vers l’avant et se mit à planer. Les deux hybrides capables de voler représentaient un avantage dans le sens où Sonic n’aurait jamais su faire de l’alpinisme et Amy encore moins.

Après un petit temps de vol, ils se posèrent sur le sol rocailleux du canyon. D’ici, les immenses tours de pierres marron semblaient bien plus impressionnantes que d’en haut. Tails consulta sa montre et nota qu’il était midi moins douze. Ils devaient vraiment se presser s’ils tenaient à traverser à temps. Le canyon faisait plusieurs kilomètres dans chaque direction, autant prendre tout droit vers les pics. Ils commencèrent à courir sous les nuages noirs, sans s’arrêter.


Robotnik passait ses doigts dans son énorme moustache, avec un air plutôt satisfait. Les Twyllords avaient envoyé plusieurs troupes sur Mobius récemment, pour agir dans la plus grande discrétion afin de corrompre certains chefs d’état et de rendre la soumission de la planète plus facile. Ils avaient également ordonné que quiconque rencontrerait Sonic ou l’un de ses compagnons devrait en référer immédiatement à la flotte de commandement. De plus, il était également exigé que ces héros soient soit corrompus, soit tués. En effet, après que le savant en ait référé au général, ce dernier avait décrété que ce genre d’individus était une menace pour leur mission.

Soit on s’en faisait des alliés, soit on s’en débarrassait, c’était la règle Twyllord.

Robotnik jubilait. Depuis quelques minutes, il avait repéré grâce à ses caméras de surveillance du canyon que justement, Sonic et ses amis se dirigeaient droit sur lui.
- « À ce train, ils ne pourront jamais échapper à la marée…je dois faire en sorte qu’ils arrivent près d’une de mes portes en surface, par tout les moyens ! S’ils y pénètrent, c’en sera fait d’eux, ils seront à ma merci, j’en ferai des esclaves ! Les Twyllords me promouvront sûrement général avec un tel exploit ! »

Et il éclata de rire avant de chercher un moyen pour faire en sorte que les quatre hybrides se déplacent droit vers l’une de ses portes. Les mitraillettes seraient peut-être une bonne idée…


- Midi moins trois, remarqua Tails.
- J’aime pas être pessimiste mais j’ai l’impression qu’on va tous crever, nota Knuckles.
- Un peu de courage, grogna Tails en haletant, exténué à force de courir. Si mes calculs sont exacts, on va arriver d’une minute à l’autre, et on aura survécu.

En effet, les hautes parois de pierres, situées à l’extrémité du canyon, grandissaient de plus en plus à chaque pas. Juste après, ce seraient les Pics Astraux et leur objectif : Angel Island.
- Et si tes calculs sont faux ? Demanda Knuckles.
- Alors on crève tous, c’est simple, ricana Sonic.
Amy jeta un œil autour d’elle puis soudain cria.
- Quoi ? Demandèrent les trois autres en se retournant.
- Là…dans le ciel.
- Qu’est-ce que…murmurèrent-ils.

Là-haut, dépassant à peine de la sombre couche nuageuse, se trouvait une énorme île flottante. D’ici, on n’en apercevait que la partie inférieure qui semblait avoir été arrachée de la terre, mais au-dessus, c’était un paradis de végétation. Angel Island était en approche des montagnes et s’ils ne se dépêchaient pas un peu, ils risquaient de la rater.
- Oh non ! Vite, dépêchons-nous ! S’exclama Tails.
- Attends, il n’y a pas que l’île, là-haut, murmura Amy, il y a aussi…
C’était vrai. À peine perceptible, et pourtant il ne pouvait y avoir erreur, un aileron d’un noir d’encre surgissait des nuages, petite partie d’un immense vaisseau.

- Ils accostent l’île ? S’étonna Sonic. Mais que veulent-ils faire ?!
- Aucune idée mais grouille, cria Knuckles. Il ne reste que peu de temps avant la marée !
En effet, d’après leurs montres, il leur restait juste quinze secondes. Ils se mirent à courir tous les quatre, sachant qu’ils ne pourraient en réchapper de toute façon. Et le bruit retentit.

Le bruit que font des centaines de tonnes d’eau qui s’écrasent les unes contre les autres en déferlant dans le canyon. Mais pas seulement celui-là. Un léger crissement répété, comme celui de dizaines de projectiles qui ricochent sur de la pierre.
- COUREZ ! Hurla Sonic en voyant que l’énorme vague d’eau se rapprochait, jusqu’au moment où une balle lui fusa entre les oreilles.
- Que…?

Il ne put réfléchir plus longtemps que déjà d’autres balles, provenant apparemment de mitrailleuses situées aux parois du canyon, lui coupèrent la route. Les autres, pris de panique, se mirent à courir en direction de l’immense paroi du canyon. La vague se rapprochait dangereusement, il ne restait que quelques secondes avant qu’ils ne soient tous emportés.
- Eh, c’est quoi cette porte ? Cria Amy.
- Hein ?
Ils regardèrent tous sur le pilier de roche situé le plus près d’eux. Effectivement, une petite porte métallique y était incrustée.
- Ca doit être un vieux passage bouché, hurla Tails en courant, mais c’est peut-être notre seule chance !
Ils se précipitèrent vers la petite porte, toujours poursuivis par les balles mortelles. Une rafale fut tirée sur leur droite, une autre sur leur gauche, comme pour les guider vers la porte, mais, trop occupés à courir, ils n’y prêtèrent aucune attention. La vague n’était plus qu’à deux cent mètres…

La porte était littéralement incrustée dans la pierre, et aucune poignée n’était visible pour l’ouvrir.
- Comment on va faire ? Se lamenta Amy. Comment on va faire ?!
Sonic, Tails et la hérissonne arrivèrent près du portique et tentèrent de l’ouvrir en donnant des coups ou de l’enfoncer, mais rien n’y faisait. La vague n’était plus qu’à cent mètres et se rapprochait à une vitesse affolante.
- On est perdus ! Hurla Tails.
Knuckles vint le contredire en percutant la paroi de pierre à côté de la porte. Il avait trébuché vingt mètres avant mais les autres ne l’avaient pas remarqué, occupés à courir. Pour rattraper son retard, il avait couru comme une bête, mais n’avait pas freiné à temps et s’était écrasé contre le mur de roche. Il ne restait que soixante-dix mètres…

Mais l’échidné n’avait pas fait que percuter la paroi. En s’y écrasant, il avait enfoncé une pierre et…
- La porte est ouverte, foncez ! Lança Sonic en s’engouffrant dans le sombre passage qui venait de se révéler.
Tails le suivit, puis Amy, et Knuckles se jeta à l’intérieur au moment où la porte se refermait et que le bruit titanesque de milliers de tonnes d’eau ne résonne contre la porte.

- Sauvés…remarqua Tails, mais pour combien de temps ?

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