Merci ^^
Si ça t'intéresse, je me suis fait un topic sur le forum de fan Arts, avec mes dessins. Sinon, j'illustrerai ma fic de temps en temps avec des dessins, maintenant que je sais comment faire ^^
Bon, vlà la suite.
Vingt-neuvième chapitre : Traqués par la mort
Shadow et Skay étaient devant la forêt. Mina et Jak les regardaient de loin, auprès de leur vaisseau toujours renversé. Chacun des deux hérissons avait sorti son arme :
- J'ai beau n'avoir que dix-sept ans, déclara Skay, j'ai acquis une quantité considérable d'expérience. Je pense être capable de te pulvériser d'un seul geste.
Shadow ne réagit pas visiblement :
- Vraiment ? ironisa-t-il.
Skay sourit :
- C'est bien. Un démon doit toujours savoir maîtriser sa colère. Car la créature qui sommeille en toi est ta plus grande faiblesse, malgré les apparences. Elle n'est nourrie que de colère. Et lorsqu'on est énervé, en tant que semi-démon, il est très difficile de se calmer. Car le démon en ton corps ne connaît que la colère. La haine. Ce monde les a maudits et depuis, ils n'ont gardé les traces que de lourdes reproches. Il faut apprendre à les apaiser, car sans eux tu ne saurais pas t'en sortir. Ni vivre.
- Pourquoi ça ? demanda Shadow, toujours aussi détendu. Jak, Mina, et tous les autres humains et mobiens n'ont aucun démon en eux. Comment se fait-il qu'ils puissent être si forts, et puissent vivre si longtemps ?
- C'est très simple. Dès le moment où le démon entre dans ton corps, ce dernier se retrouve protégé par une immense force. Alors il s'habitue à cette force et finit par oublier ses propres défenses. Mais si le démon meurt ou part, il emmène avec lui sa puissance : résultat, le corps devient trop fragile et l'on ne peut plus vivre car on n'a plus la moindre défense.
- Je vois.
- Maintenant, pour ce qui est maîtriser tes ailes : te servir d'elles, signifie plutôt "te servir du démon à l'intérieur de toi". Si tu parviens à contrôler sa haine et à ne faire réellement qu'un avec lui, alors il agira comme bon te semble. Cela demande beaucoup d'entraînement ; bien que ça dépende aussi de ton démon.
- Vraiment ? Leurs caractères jouent un rôle dans leur manipulation ?
Non loin de là, Jak les regardait avec de plus en plus d'impatience.
- Ils pourraient pas se dépêcher un peu ? Je veux la baston, moi !
Mais la conversation continuait :
- En quelque sorte, oui. Il y a des démons plutôt calmes et sages - bien qu'ils le soient tous en réalité, mais d'autres sont légèrement plus véloces et coléreux que d'autres. Et le mien a beau être particulièrement calme, j'ai mis du temps à ne faire qu'un avec lui.
- Cela doit demander beaucoup de concentration.
- Énormément. Bien sûr, le démon agit parfois par lui-même. Comme pour sauver in extremis son hôte d'un danger qui le menace. Car le démon meurt s'il vient à quitter le corps de son hôte. À partir du moment où tu deviens semi-démon, tu ne peux plus vivre sans ton démon, et il en va de même pour lui.
Shadow se souvint alors de lorsqu'il était dans le Temple de Syrùth, qu'au moment où son père allait le tuer, une voix glacée lui avait crié de partir au fond de lui-même. Et que là, deux immenses ailes noires, lisses et effilées comme des lames avaient surgi de son dos, et l'avaient fait décoller en un rien de temps, le libérant de l'emprise maléfique d'Umbra.
- Je veux parvenir à contrôler mes ailes, déclara Shadow. Puisque tu m'as l'air si compétent, Skay, apprends-moi à adopter la puissance des démons.
En guise de réponse, Skay fait un saut en arrière, à la seconde où il atterrit, deux ailes noires avaient surgi de son dos. À la fraction de seconde qui s'ensuit, il s'envole, tournoie dans le ciel tout en préparant une boule d'énergie blanche qu'il relance dans l'immédiat sur Shadow. Ce dernier esquiva habilement. Skay fonça sur son frère qui entreprit d'esquiver à nouveau, puis qui sortit son arme. Le hérisson d'argent venait de faire pareil. Skay fonça sur Shadow une nouvelle fois : le hérisson noir fut plus rapide et frappa son adversaire, mais l'on n'entendit qu'un bruit de lame. En effet, Skay avait paré l'attaque :
- Tu te débrouilles bien, déclara-t-il avec un sourire. Maintenant, place au plus important !
Jak était content. L'entraînement durait de longues minutes, fatigantes ou passionnantes, et à l'issue d'une heure de travail acharné, les deux hérisson rejoignirent enfin Mina et Jak. Celui-ci s'écria :
- Ah, vous revoilà ! Vous devez être morts de fatigue ! Alors, ça donne quoi ?
Shadow s'arrêta, échangea un regard avec son frère, puis il détendit son corps et ferma les yeux. Le vent autour de lui commença à s'agiter, et si brusquement que Jak et Mina en sursautèrent, deux ailes noires, lisses et aiguisées surgirent du dos de Shadow et brillèrent un instant au soleil de retour. Skay décocha un sourire. Shadow avait appris à sortir des ailes de son dos en une heure, alors que lui il lui avait fallu plus d'une journée. Pour l'instant, il sentait qu'il avait accompli sa tâche.
Dressé fièrement sur les terres désertes de Syrùth, le domaine d'Inferna, Ke souSidera Talim, le Royaume aux Illusions, prenait une place incroyable, ce qui pour le paysage sans vie et désert ne posait nul problème. Au sommet de l'inquiétant édifice, se trouvait une très vaste salle de forme ronde et perchée au sommet d'une tour. Une étrange et grande jeune femme s'y trouvait. Elle avait une chevelure dorée aux quelques reflets roux et des yeux jaunes, cruels et impitoyables. Son mince corps était recouvert d'une longue robe dorée aux accessoires divers, dont de longues plumes qu'elle portait en colliers et entre ses mèches brillantes. Et devant elle, effondré dans les deux centimètres d'eau dans laquelle était noyée la salle, un hérisson noir semblait presque mort de fatigue.
- Tu es désespérant, Umbra, dit la jeune femme au hérisson. Tu pensais vraiment pouvoir t'en sortir face à moi, malgré toutes les souffrances que je t'ai infligées pendant un an ? C'est vraiment pitoyable...
Le hérisson, les dents serrées sous la colère et la douleur, parvint à articuler :
- Je ne vais quand même pas me laisser sagement tuer par ma pire ennemie... Tu as tué ma femme, tu t'en prends à mes proches et à mon fils aîné... Tu es la plus grande des lâches.
- Tais-toi, pitoyable démon ! Toi et les autres ne seront jamais de taille contre moi ! Même pas le héros dont parlent les fresques anciennes, héritier de l'épée d'Argent ! Tu étais bien plus brave il y a mille ans...
Le hérisson releva la tête brusquement et fixa la jeune femme de ses yeux rouge sang si cruellement qu'elle en fut presque intimidée :
- Comment... peux-tu parler ainsi des élus des dieux ? s'indigna-t-il. De tes propres créateurs, je te le rappelle, Inferna...
Celle-i fit briller ses yeux jaunes de rage, puis elle releva brusquement son bras droit en direction du hérisson noir qui se retrouva violemment projeté contre le mur derrière lui :
- Ne redis plus jamais ça, Umbra... siffla la syrienne. Sinon, ton fils le paiera cher !
Puis elle relâcha son bras et laissa le hérisson s'effondrer à nouveau dans l'eau claire.
- J'ai fini de me divertir avec toi pour l'heure. Mais j'ai hâte de te voir à l'oeuvre, lorsque tu t'attaqueras de nouveau à Ethera !
Elle éclata d'un rire sinistre tandis que Umbra poussait un gémissement de rage.
Inferna descendit plus bas dans le royaume, en direction d'un endroit similaire à un cachot. Il se composait d'un simple et large couloir, sur les côtés duquel s'alignaient de nombreuses cellules aux barreaux vieux et rouillés. Dans l'une de ces cellules, une mangouste âgée d'une cinquantaine d'années était assise contre un mur, avait une paupière fermée et une lourde blessure dessus. Sa bouche était recouverte d'une écharpe rouge, et sa tenue autrefois bleu vif était maintenant terne et abîmée. Aussi, sa main gauche serrait sans cesse le manche d'une épée bien en place dans son fourreau, attaché sur la hanche gauche du prisonnier.
- Tu peux lâcher ce pommeau, fit alors une voix mielleuse et glaciale. Tu ne sortiras pas d'ici avant de mourir.
La mangouste tourna la tête à sa droite et vit se tenir debout, de l'autre côté des barreaux qui le séparaient de la liberté, la syrienne aux yeux jaunes, Inferna.
- Je garderai cette épée en main jusqu'à ce que je pousse mon dernier soupir, se contenta de répondre le prisonnier d'une voix grave et légèrement rauque. Pourquoi est-ce que tu ne m'achèves pas tout de suite ? Cela va faire plus d'un an que tu me délaisses ici.
- Je veux que tu souffres, et que le hurlement de terreur et de douleur que tu pousseras lorsque je t'achèverai résonne à travers tout Ethera.
- Ca reste à voir.
Inferna serra les dents :
- Continue comme ça, Arthur, et ta fille en prendra un méchant coup !
Arthur rit maigrement :
- Tu n'arriveras même pas à la toucher.
- Comment ?!
- Elle est ma fille. Par conséquent, elle est une grande Brave. Et c'est très difficile de tuer quelqu'un de cette race, n'est-ce pas ? Tu dois bien le savoir, non ? De plus, je te rappelle que le héros légendaire est à ses côtés.
- Tu fais erreur, déclara Inferna en riant à son tour. Si je voulais la tuer, ce serait déjà fait.
- Alors pourquoi ne l'as-tu pas encore tuée ?
- ... Je veux qu'elle te voie mourir avant.
- Et après, tu la tueras ?
- Oui. Sous les yeux de ce "héros" qui compte tant à ses yeux.
- ( Mina... )
Les deux restèrent un moment silencieux.
- Si vous me gardez prisonnier ici, dit soudainement Arthur, c'est plus pour que vous serve d'appât ou vous tienne compagnie ?
- ...
- À part lorsque vous êtes avec Umbra, vous êtes souvent seule, n'est-ce pas ?
- ... En effet.
- ... On vous a déjà dit que vous étiez belle ?
Inferna ouvrit grand les yeux, surprise, et trembla légèrement :
- Je... non.
- C'est normal.
Arthur se retrouva projeté à toute vitesse contre le mur au fond de sa cellule, puis il retomba par terre et ne se releva pas dans l'immédiat, mais il décocha un sourire.
- Je te conseille de ne pas jouer au plus malin avec moi, lâcha Inferna sèchement. C'est avec ta propre vie, celle de ta fille et de tes amis que tu joues ; alors prends garde !
Sur ce, elle disparut, abandonnant Arthur seul dans sa cellule, seul comme il l'avait été si souvent pendant un an.
- Regardez ça ! s'exclama Jak en lâchant le volant pour pointer le doigt devant lui. C'est immense !
La Chimère s'approchait rapidement d'un immense édifice ayant la forme d'une haute tour blanche. La citadelle s'élevait très haut, et on ne parvenait pas à distinguer son sommet.
- C'est juste la citadelle des nuages, dit Skay. À ce qu'il paraît, Penna s'y cache bel et bien.
- Dépose le vaisseau au pied de cette falaise, dit Shadow à Jak en désignant une falaise donnant sur la citadelle, et qu'une grande forêt jonchait.
- Compris !
Il allait se diriger vers le point indiqué, lorsqu'une bande de masses rouges jaillirent de la citadelle et foncèrent droit sur le vaisseau. C'étaient de grands oiseaux rouges à tête jaune.
- Ah ! C'est quoi, ça ?!
Mais il ne put s'en demander plus : La Chimère se fit recouvrir par les volatiles. Shadow et ses amis n'y virent bientôt plus rien, et Jak perdit le contrôle de son vaisseau, qui commença à descendre en catastrophe.
- j'arrive plus à conduire ! s'affola Jak.
- Ils sont trop nombreux ! affirma Skay. Le vaisseau chancelle même sous leur poids !
- On va se poser ! Accrochez-vous !
Toujours secouée par les oiseaux rouges, La Chimère descendit non sans difficulté et atterrit violemment à au moins cinq cent mètres de la falaises, à l'orée de la forêt. Elle faillit se prendre un arbre, mais les moteurs se stoppèrent au bon moment. Déçus, les oiseaux commencèrent à se retirer. Et ils se retirèrent encore plus vite lorsque Shadow, Skay et Mina surgirent du vaisseau par la trappe du cockpit et commencèrent à les chasser à coups de katana et d'épée :
- Saloperies de monstres ! s'exclama Skay, une fois ceux-ci partis.
Shadow rangea son arme :
- Tant pis. Maintenant qu'on est là, c'est pas la peine de redécoller.
- Ouais ! confirma Jak, criant du cockpit. Faut laisser le moteur se reposer !
- Et puis le soir tombe, acheva Mina en regardant le ciel qui commençait effectivement à s'assombrir.
- Eh Shadow, tout va bien ? questionna Skay.
Shadow s'était figé au bord du vaisseau : il scrutait la forêt dans laquelle ils étaient déjà à moitié enfoncés.
- C'est étrange, dit-il. Je sens de grandes sources de magie dans cette forêt... Ca me rappelle... Non...
Sous le regard étonné de ses amis, Shadow sauta du vaisseau et s'enfonça à grands pas entre les arbres.
- Eh ! EH ! cria Jak, venant de sortir à son tour. Attends-nous, Shadow !
Lui ainsi que Skay et Mina entreprirent de suivre leur ami, et finirent par déboucher avec lui au beau milieu d'un étroit sentier sur lequel on pouvait remarquer de nombreuses traces qui allaient et venaient.
- Regardez ces traces ! dit Mina. Vous croyez que...
Shadow qui avait les yeux rivés sur les traces redressa soudainement la tête en fixant droit devant lui la suite du sentier :
- Le réfugiés ! s'exclama-t-il avant de poursuivre sa route en courant.
- Shadow ! fit Mina en le poursuivant.
Les deux autres firent de même, et finirent par aboutir dans une vaste clairière, où étaient plantées une dizaine de huttes de peaux : les mêmes qu'aux Runes Akurah. Shadow n'en croyait pas ses yeux. Il venait de retrouver les rescapés de son village natal.
Quelques mobiens ne tardèrent pas à s'avancer vers eux. Lorsqu'ils reconnurent Shadow, leur regard s'illuminèrent : ils s'empressèrent d'entourer le petit groupe en remerciant intérieurement Caelumbra d'avoir protégé le fils de Lucéria.
- Shadow ! s'exclama en premier un vieux hérisson vêtu d'une toge rouge. Caelumbra soit loué, tu es en vie ! Et cette épée dans ton dos... L'épée d'Argent ! Les astres nous avaient bien dit que sa lame avait été brisée...
- Est-ce que tout le monde va bien ? questionna Shadow. Durant ma quête, je craignais de ne pas vous retrouver, ajouta-t-il tandis que son coeur doublait d'allure.
- Oui, Shadow. Mais la petite Nahru irait encore mieux, si elle te savait en vie.
À ces mots, les réfugiés s'écartèrent, et Shadow vit alors, assise contre l'un des piliers de bois d'une hutte, une hérissonne roux clair. Celle-ci n'avait pas jeté un oeil au groupe, car les nouveautés ne l'intéressaient plus depuis le drame de son village, mais surtout depuis que son vieil ami était parti. Elle était, il fallait bien l'avouer, d'une grande beauté : au niveau de ses oreilles, deux piques roux vif lui glissaient jusqu'au hanches, en dissimulant à moitié deux autres piques très courts de chaque côté de sa tête. Son regard était doux, ses yeux noisette emplis de tendresse ; et ses petites oreilles pointues étaient ornées de blanc. Elle était vêtue légèrement malgré le vent frais, d'un haut rouge et d'une petite jupe de la même couleur. De longues bottes noires dissimulaient ses mollets fins, et sur son gant gauche noir également, trois griffes de métal semblaient lui faire office d'arme. Enfin, ses longs cheveux roux intense chatoyants sous le peu de soleil retombaient en boucles sur le sol.
Shadow restait muet de stupeur. Il s'avança à pas lents vers elle. Quand Nahru se décida à jeter un oeil à sa droite pour voir ce qui se passait, elle ouvrit grand les yeux. Elle se leva, une main sur le coeur, fixant son ami qui faisait toujours de même. Puis, sous le regard de tous, elle courut vers Shadow, qui une fois près d'elle, la serra très fort dans ses bras. Skay et Jak sourirent, contrairement à Mina.
- Shadow... murmura Nahru d'une voix mélodieuse. Je rêve, est-ce bien toi ?
- Ca va aller, je suis de retour, répondit Shadow. Je te promets qu'on ne se quittera plus.
Shadow se rendit à ce moment-là compte à quel point il tenait à Nahru. Jamais auparavant il n'avait fait preuve d'autant de tendresse avec elle. La jeune hérissonne ferma ses yeux noisette, et laissa des larmes de joie glisser sur ses joues. Le voeu qu'elle avait fait aux étoiles venait de se réaliser.
Fin du Vingt-neuvième chapitre.