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Tenez, voilà un chapitre qui tient compte de ma méchanceté, mais bon, l'univers de cette histoire est impitoyable ^^
Bonne lecture.
Trentième chapitre : Penna et les réfugiés
La nuit, comme l'avait prédit Mina, tomba rapidement. Les réfugiés, heureux d'avoir enfin un signe d'espoir de leur dieu Caelumbra, traitèrent leurs invités chaleureusement. Shadow commença à retrouver ses habitudes d'antan. La courte promenade avec Nahru juste avant que la nuit ne tombe lui suffit pour que lui reviennent mille et un autre souvenirs.
Jak apprécia grandement la nourriture du peuple Akurah : fruits, viandes, tout était au menu pour ces gens pourtant perdues en pleine forêt. Le jeune garçon se demandait vraiment comment pouvaient-ils se débrouiller pour manger une telle diversité de choses malgré leur emplacement, mais il s'endormit si vite après son dense repas qu'il n'eut pas le temps de poser la question aux réfugiés. Skay, lui, apprécia beaucoup l'amabilité de ces derniers. Personne ne le connaissait, ni savait que Shadow avait un frère. Ce fut pour les réfugiés une grande et surprenante nouvelle, mais tous étaient contents de le rencontrer. Et ils se dirent qu'après tout, mieux valait être nombreux et forts pour vaincre la terrible Inferna.
Seule Mina semblait triste ce soir-là. Elle avait souri et s'était conduit poliment avec les réfugiés, mais n'avait pas dit un mot du repas où elle avait peu mangé. La peur dans son ventre prenait déjà toute la place pour qu'elle puisse avaler grand-chose. Elle connaissait avec peine la raison de cette crainte.
C'était Nahru.
À l'issue de la forêt du côté Est, on débouchait au sommet d'une haute falaise d'où l'on apercevait la tour de Penna. Et également, cette nuit-là, une magnifique pleine lune. Lune qu'admiraient justement Shadow et Nahru, dressés de toute leur hauteur contre les quelques rafales de vent qui portaient le froid hivernal.
- Tu sais, dit Nahru après quelques instants silencieux, je vais tous les soirs sur cette falaise pour admirer la lune. Mais je crois bien que jamais elle n'a été aussi belle.
- Vraiment ?
Shadow était heureux comme son amie, mais à défaut de réellement pouvoir reprendre ses habitudes, il ne parvenait pas à sourire.
- Tout ce qui se trame en ce moment est terrible, continua Nahru. Imagines que Inferna parvienne à tous nous tuer, elle pourrait détruire Mobius ou la lune ! Je ne veux pas que cela arrive... J'aimerais pouvoir t'aider, Shadow, mais je me sens impuissante...
- C'est dans ta tête, déclara Shadow en la regardant. Tu es très forte, je le sais et toi aussi. Ce qu'il te manque, c'est simplement de la confiance.
- C'est possible... Mais il est aussi vrai que je ne me suis pas battue depuis longtemps. Maintenant que je suis la plus jeune du peuple Akurah, je dois rester ici ; et ce sont les adultes qui partent à la chasse.
- Si tu as peur de ne plus parvenir à te battre, il suffit de retrouver ta confiance. Cela peut-être... simplement ma voix qui te dis que tu peux le faire.
Nahru décocha un sourire :
- Je te crois. Comme toujours, j'ai après tout confiance en toi...
Un silence, seulement brisé par le souffle du vent.
- Je suis désolée pour toi, dit finalement Nahru. Lorsque tu as vu le village détruit, j'aurais aimé être là pour te rassurer...
- Je... C'est vrai que ça a été un choc. Mais ma mère m'a tout raconté.
- Lucéria ? Comment ?
- Elle m'a parlé dans mon esprit. Elle en est capable, en tant que Prêtresse.
- Oh, je vois. Au fait, tu sais, Kenneth est...
- Je le sais. Ne le dis pas, ça va te faire de la peine encore.
Nahru retint avec peine ses larmes. Finalement, elle inspira un bon coup, puis continua :
- C'est vrai... J'ignorais même qu'une fois dans notre vie, nous connaîtrions tant de malheur.
- Vous n'avez pas eu d'autres pertes après votre fuite, au moins ?
- Non, je te rassure. Mais celles-ci ont été terribles. Comme tu as pu le voir, nous ne sommes maintenant plus qu'une trentaine... Cela va être très long de refaire nos dynasties, et de forger à nouveau le grand peuple Akurah.
- C'est certain. Je crois que cela va être aussi ton rôle, d'ailleurs.
- Le rôle des autres, plutôt ! Moi, je veux combattre les ennemis de Caelumbra ! Comme tant l'ont fait... Et comme tu le fais.
- Tu aurais retrouvé ta confiance ? Quoiqu'il en soit, je préfère t'attribuer le rôle d'être heureuse.
- Mais...
- Écoutes-moi, s'il te plaît.
Shadow s'était tournée vers son amie qui avait fait de même, les yeux tremblants. Mina, dissimulée derrière un buisson à l'orée de la forêt, sentait son coeur tambouriner dans sa poitrine, en entendant la conversation.
- Je ne veux plus de pertes parmi mes proches. J'en ai vu tant, Kenneth, Lerin et les autres, je n'ai pas envie de te perdre en plus. Le rôle que je te donne, c'est de vivre heureuse. De te marier, d'avoir plein d'enfants, et tout ça. Je n'ai aucune envie de t'impliquer là-dedans.
- Me marier... répéta Nahru en baissant la tête. Il n'y a plus aucun garçon de mon âge à mes côtés. Les adultes sont tous trop grands pour moi et en plus, je ne tomberai jamais amoureuse de l'un d'eux ! Tu sais...
Nahru se mit à rougir légèrement, tandis que son coeur accélérait le mouvement.
- Si je voulais passer ma vie aux côtés de quelqu'un, ce serait de toi...
Mina sentit un intense frisson la parcourir. Sa gorge se serra, son ventre se noua et son coeur se mit à battre encore plus fort. Puis elle se prépara. Elle s'attendit à la réponse de Shadow. Celle-ci fut claire et précise :
- C'est hors de question.
Nahru regarda son ami avec des yeux surpris, et les larmes lui montèrent aux yeux.
- C'est impossible, Nahru, déclara Shadow. Tu ne mérites pas un semi-démon comme moi. De plus, je préfère ne pas prendre d'engagement. Je risque ma vie en luttant contre Inferna, tu en es consciente, non ? Imagines que je m'engageais, et que je m'en allais combattre Inferna, puis que je périrais ? À quoi serait réduite ta vie dans ce cas-là ?
- Tu... as raison. Pardonne-moi, répondit Nahru en baissant les yeux.
Mina avait senti son corps se détendre. Elle se leva et partit sans un bruit, mais tout de même avec le coeur gros : Shadow ne prendrait jamais d'engagement. Et même s'il battait Inferna, il irait vers Nahru. À cette pensée, des larmes ruisselèrent sur ses joues glacées par la nuit.
La Chimère décolla dans un maigre nuage de poussière. Le soleil se levait lentement à l'horizon dégagé, et la citadelle se détachait dans le ciel déjà clair. Dans le cockpit, Jak, Skay, Shadow et Mina fixaient intensément la tour, vieille et ocre, parsemée de fissures, de trous et de perchoirs de bois, où remuaient nerveusement des oiseaux rouges à tête jaune.
- C'est étrange, ils n'attaquent pas, murmura Jak comme si sa voix pouvait les faire bouger.
- Ils attendent les ordres de Penna, déclara Skay. Peut-être qu'elle a décidé de nous laisser venir... Mieux vaut être prudents.
Shadow approuvait son jeune frère. Il se remémora un instant ses adieux avec les réfugiés, ainsi qu'avec Nahru. Il avait tourné le dos à son amie avec beaucoup de peine, et celle-ci avait regardé le vaisseau s'éloigner pendant très longtemps. Shadow, au fond de lui, espérait revoir souvent la jeune hérissonne aux yeux noisette. Après avoir vaincu Penna, il retournerait une fois au village pour dire au revoir à tout le monde. Il voulait revoir son amie avant de retourner sur Syrùth. Là où se déroulerait le véritable affrontement. Il craignait sa venue comme il l'enviait. Il ne parvenait pas à se décider, alors autant laisser venir les événements. Pour l'heure, La Chimère montait, et montait presque au sommet de la tour. Elle se déposa à l'avant-dernier étage, là où une grande ouverture donnait sur l'extérieur.
En descendant de leur engin, les quatre alliés se tinrent prêts, arme en main.
Penna était à moitié allongée dans un lit de longues plumes blanches et grises. Une mince robe blanche ornait son long corps raide, et sur son visage impassible se dessina bientôt un sourire :
- Ils se sont posés en bas. Ils agissent... exactement comme je le voulais.
À ces mots, elle fit claquer ces doigts dans un bruit sonore, et tous les oiseaux rouges prirent leur envol. Ils décollèrent ensemble vers le ciel, puis chargèrent la falaise.
- On dirait que l'entrée était là exprès pour nous, dit Jak.
Le vaisseau s'était déposé dans une vaste salle de la tour, l'avant-dernier étage. Il régnait, malgré les courants d'air, une atmosphère calme et chaude. C'était le silence absolu, les pierres ocres restaient plantées dans les murs sans bouger. Le plafond semblait solide, mais très vieux, et d'anciens lustres en cristal y pendaient, retenus par des anneaux rouillés. Et, droit devant eux, un écart dans le mur permettait d'accéder à une autre salle.
- Rien d'anormal pour le moment en tout cas, dit Shadow. Essayons de trouver un moyen de monter.
Les quatre alliés se dirigèrent vers la salle voisine, où ils entrèrent par l'espace entre les deux murs. Et ils aboutirent dans une salle plus chaleureuse, avec un grand tapis rouge au sol, une vieille bibliothèque sur le côté, une table basse en verre, un autre lustre au plafond, un escalier tournant au mur d'en face, et dans le coin du fond, sous un vaste vitrail aux soudures dorées, un tas de plumes blanches. Mina s'en approcha, perplexe, puis en prit une délicatement dans ses mains. Elle devait bien faire la taille de son bras, de plus, il émanait de ses douces fibres claires une étrange chaleur.
- Elles sont plutôt étranges, ces plumes, non ? fit-elle aux autres.
- Ouais, elles sont immenses, répondit Jak.
Skay lui conseilla de lâcher la plume, mais Shadow ne dit rien : il avait les yeux rivés sur la bibliothèque. Il lui trouvait quelque chose d'étrange. D'ordinaire, même vieille, une bibliothèque était remplie de tailles, de couleurs, de formes. Mais là, toujours la même.
Les étagères étaient remplies d'au moins cinquante exemplaires du même livre.
- Skay, dit Shadow. Viens voir ça.
Le hérisson argent s'avança à son tour vers la bibliothèque, qu'il contempla avec surprise :
- C'est... toujours le même livre ?
- On dirait bien.
- Le titre est marqué dessus ?
Shadow s'approcha de l'un des ouvrages qu'il saisit, il l'ouvrit et parcourut les pages d'un oeil perdu :
- Il n'y a rien d'écrit, là-dedans. Pas de titre, pas de mots... rien.
Il fronça légèrement les sourcils puis remit le livre à sa place. Dès qu'il en ferma les pages, et sans qu'il le sache, les lettres réapparurent.
- Ne perdons pas de temps, allons-y !
Les quatre alliés gravirent finalement les escaliers, serrant leur arme dans leur main.
- Vous voilà donc, fit une voix grave mais mélodieuse. Il me tardait de rencontrer l'élu des dieux, mais me voilà déçue.
Shadow, Skay, Jak et Mina s'avancèrent dans une salle immense, marchant sur un carrelage blanc et froid. Les murs étaient aussi blancs que la neige tombée du ciel, et Penna, à demi allongée dans un lit de plumes blanches, les regardait avec un sourire moqueur. Sa peau était pâle, ses yeux blancs et sa chevelure aussi, mais elle était de plus en plus sombre au fur et à mesure qu'on approchait de la pointe, jusqu'à être intensément noire.
- Comment un si petit hérisson peut-il espérer sauver Ethera ? Je ris à cette idée, continua Penna.
- Je ne suis pas là pour écouter tes sarcasmes, rétorqua Shadow. Bats-toi, si du moins tu en es capable.
Alors, lentement, la grande syrienne se leva. Les quatre alliés furent impressionnés : son accentuée et dégoûtante minceur lui donnait l'air encore plus grand. Elle agita ses longs doigts squelettiques, puis en un coup de vent, de longues plumes blanches surgirent de ses bras et de son dos. Elle releva la tête avec un sourire :
- Puisque c'est ce que vous voulez... En garde !
Shadow fonça sur elle le premier. Agile comme un oiseau, elle esquiva le coup en une fraction de seconde. À peine avait-elle évité le hérisson noir, que l'autre argent manqua de peu de l'embrocher. Mais une fois de plus, son corps déjà mince s'allongea et elle glissa jusque derrière Shadow et Skay.
- ( Quelle agilité surprenante ! ) pensa Jak.
Le jeune garçon brandit son épée mais se stoppa vite : Penna était déjà derrière lui. Il se retourna en frappant d'un grand coup d'épée le vide. À nouveau, la syrienne avait disparu. C'est alors qu'une voix glacée lui fit frissonner l'oreille, juste derrière lui :
- Tu prends des risques, jeune homme... Surveille donc tes arrières.
Et il avait à peine compris ces paroles qu'il reçut un violent coup dans le dos, et il s'effondra sur le sol.
Shadow et Skay sortirent leurs ailes, et se mirent en garde. Mina brandit son bâton, dont l'extrémité se mit à luire. Comprenant qu'elle risquait de recevoir un méchant coup, Penna hérissa les plumes de son corps et la chargea. La jeune mangouste ne bougea pas. Penna brandit alors une arme à l'allure de poignard, en forme de plume tranchante. Elle donna un grand coup devant elle ; coup qui fut intercepté par un katana à la lame de foudre. Shadow avait déployé ses ailes, dérobant Mina au regard de son ennemie :
- À nous deux, Penna.
Celle-ci s'arrêta de sourire, car Shadow la repoussa d'un grand coup. Puis il la chargea, et elle avait beau esquiver, le hérisson noir la suivait de près et entrechoquait souvent ses éclairs contre le poignard de Penna. Cette dernière sautait, courait, tournait puis contrait vivement les coups de Shadow. Son agilité étonnante était compensée par une faible résistance, elle en était parfaitement consciente, comme, semblait-il, ses quatre adversaires.
C'est alors que la syrienne plaça enfin un coup à son adversaire : elle lui trancha l'épaule gauche. Shadow abandonna la lutte sur-le-champ, sauta en arrière dans un jet de sang puis atterrit un genou au sol. La lame du poignard semblait empoisonnée ; la douleur restait insupportable, et le hérisson noir peinait à la supporter. Skay se rua alors sur Penna pour prendre le relais.
Penna n'eut pas de chance contre l'autre semi-démon ; il la dominait largement. La lame de Skay semblait enchantée ; frappant toujours à l'endroit le plus désavantageux pour son adversaire. Au bout d'un moment, les deux ennemis prirent du recul, afin de reprendre leur souffle. Jak s'était relevé et attendait un signe, qui ne venait pas de la part de Skay ; le hérisson argent fixait son ennemie avec dédain. C'est alors que Penna hérissa ses plumes. Mais elle ne fut pas assez rapide pour esquiver l'éclair qui s'effondra sur elle. Elle poussa un hurlement, et se retourna, puis fixa Mina avec des yeux impitoyables. La jeune mangouste décocha un maigre sourire, puis retrouva son sérieux. Elle savait pourquoi est-ce qu'elle se battait. Jak avait le dos douloureux, Skay avait besoin de récupérer, l'épaule de Shadow saignait toujours. Alors elle n'attendit pas. Brandissant son arme, elle fonça sur Penna.
Un éclair d'argent, une étincelle dorée ; les deux armes se bloquèrent l'une contre l'autre. Jak se redressa, fronçant les sourcils, inquiet pour son amie. Skay et Shadow ne quittaient pas l'arène des yeux. Mina força sur son arme tant qu'elle le put ; ses bras se mirent à trembler. Ceux de Penna également, mais son visage déformé par la colère dissuadait Mina d'essayer de le remarquer. Une perle de sueur apparut sur le front de la jeune mangouste qui fit de son mieux pour ne pas glisser. Elle se contenta de rester en place, puis elle se concentra intérieurement. Elle pensa à ses amis. À sa mère. Puis à Nahru. Son coeur se serra. Puis, comme si sa peine s'était changée en colère, puis en force, lentement, elle poussa sur son bâton, sauf que cette fois, malgré elle, Penna se mit à glisser.
Mais cela ne dura pas longtemps ; Penna s'esquiva sur le côté, surprenant la jeune mangouste qui perdit l'équilibre et faillit s'écrouler, emportée par son élan. La lame du poignard empoisonnée fila vers elle, et elle ferma les yeux, attendant le terrible coup.
Une lame qui se plante dans un bruit caractéristique jusqu'à traverser le corps de sa victime. Mina rouvre les yeux ; devant elle, Penna s'est figée.
Shadow retira sa lame foudroyante du corps de Penna, qui tomba à genoux sur le sol.
- Shadow... murmura Skay.
Le hérisson noir cligna des yeux et reprit ses esprits. Que s'était-il passé ? Il se souvenait d'une voix glacée dans son esprit, puis il venait de tuer Penna par derrière contre son gré...
- On dirait que ton démon est moins patient que toi, déclara Skay. Il a sûrement pris possession de ton corps.
- ... fragment...
Penna toussa, puis lança sur le carrelage un objet métallique qui fonça aussitôt vers l'épée d'Argent, et s'y souda. Jak, Mina, Shadow et Skay se mirent face à la syrienne, qui tenta de se relever, puis chuta à nouveau, respirant bruyamment.
- Shadow, articula-t-elle tant bien que mal. J'espère que bientôt, tu connaîtras la souffrance... Mais j'aurais tant aimé entendre ton hurlement de douleur lorsque tu découvriras... ce que je t'ai fait...
Elle toussa et cracha un flot de sang noir, et ses plumes se mirent à trembler ; ainsi qu'à se détacher de ses longs bras déjà glacés.
- De quoi est-ce que tu parles ? questionna Shadow, serrant ensuite les dents pour masquer la douleur qu'il ressentait à son épaule.
Penna redressa légèrement la tête en tremblant, quelques mèches claires tombant sur son visage pâle, puis elle déclara avec un rictus :
- Mes chers oiseaux sont partis rendre visite... Aux réfugiés... Ils sont tous... morts maint...
Elle toussa bruyamment et cracha une nouvelle vague de sans noir, tandis que Shadow sentait sa colère monter en flèche. Puis Penna s'écroula sur le sol, et se recroquevilla, avant de disparaître comme un nuage de vapeur.
- Pas ça... murmura Shadow. On fonce au village ! hurla-t-il ensuite, retournant dans les escaliers aussi vite qu'il le put. Ses amis le suivirent hâtivement. Ils grimpèrent dans le vaisseau, qui décolla rapidement et fonça vers la forêt. À peine s'était-il posé à son orée dans un nuage de poussière que Shadow bondit à l'extérieur, et courut vers le village, bientôt suivi par Skay, Mina et Jak. Arrivé au village, ses amis derrière lui, Shadow sentit son coeur, à nouveau, tripler d'allure ; mais cette fois, c'était parce que les huttes étaient effondrées, et que tout n'était plus que ruines :
- Nahru ! Nahru !! hurla Shadow.
Mais personne ne lui répondit. Le hérisson noir, horrifié, se mit à courir à travers la clairière, ses amis affichant tristesse, il courut de tous côtés sans prendre garde ; il trébucha soudainement sur une racine et s'effondra à genoux sur la tombe d'une grande amie d'enfance.
Fin du Trentième chapitre.