Merci Seph : je corrige de ce pas.
Feurnard : tu as raison sur toute la ligne. Il faut que je reprenne ce chapitre entièrement. Il ne me plaisait pas mais je n'arrivais pas à savoir pourquoi. ^^
Chose amusante, les deux derniers chapitres ont fait une analepse (sorte de flash-back), une fois avec Rouge, une autre avec Sonic. Je ne trouve pas la construction très pertinente, surtout en début de chapitre où, notamment pour Sonic, elle peut destabiliser le lecteur. Avec le hérisson bleu, j'avais l'impression de recommencer l'histoire.
Là encore, une ligne de force principale, des repères persistants entre les chapitres seraient appréciables, au pire des transitions par l'ambiance, la structure ou une reprise d'éléments.
En fait je suis en train de me demander si je ne dois pas revoir l'ensemble de l'histoire et changer de narration. Je vais tenter de refaire le début en utilisant une narration plus classique, ce sera plus simple. Et je pourrai ainsi mettre quelques repères.
Mais bon pour le moment je continue ainsi et livre le chapitre suivant. J'ai fait de gros efforts pour héradiquer les je. Il en reste encore quelques uns persistants mais bon. ^^
Chapitre 5 : Les amoureux disparusRapidement nous traversons le centre ville, Station Square est vraiment une très belle ville par rapport aux capitales de la Terre. J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fois ces grandes villes. Bien qu’elles aient incontestablement de beaux bâtiments, les villes terriennes sont toutes polluées, sombres et pas très accueillantes. Mais, il faut avouer, que je ne suis jamais très bien accueilli sur Terre. À part, peut-être, par la police.
L’université se trouve juste derrière un immense jardin. C’est un énorme rassemblement de plusieurs bâtiments, assez hauts et plutôt vastes. Les humains ont apporté ce centre lorsqu’ils se sont installés sur Mobius, il y a un peu plus de soixante-dix ans. À l’origine c’était un centre de recherche, puis il a commencé à accueillir des étudiants, humains dans un premier temps, puis hybrides et à se diversifier. Nous devons sûrement être arrivés au bâtiment principal, plusieurs panneaux désignent différentes destinations. Espio est justement en train de regarder le plan, pour savoir où aller.
- C’est par là, finit-il par dire au bout de quelques minutes d’observations.
Je le suis dans un dédale de couloir, les murs blancs dépourvus de décorations me font penser à l’hôpital où était Neko. Cela me donne des frissons, cet endroit me met mal à l’aise. Le caméléon s’arrête devant une pièce dont la porte est grande ouverte. À l’intérieur, une jeune humaine rousse est installée dans un fauteuil, derrière une sorte de comptoir. La jeune femme relève les yeux de son tricot pour nous dévisager. Ne sachant pas trop par quoi commencer, je nous présente rapidement.
- Bonjour, je me nomme Twister et voici Espio, de l’agence Chaotix.
- Bonjour, messieurs, que puis-je pour vous ? Demande-t-elle.
- Nous sommes à la recherche d’un de vos étudiants, répond le caméléon en lui tendant la photo de Samy.
L’humaine regarde attentivement l’image et finit par secouer négativement la tête.
- Vous savez, il y a plus de dix mille étudiants ici et la moitié sont des hybrides. Connaissez vous son nom ? Je pourrais chercher dans les fichiers.
Espio, lui donne l’information et la jeune femme s’éclipse par une porte, derrière le comptoir qui lui sert de bureau. En l’attendant, le caméléon s’installe dans un des fauteuils de la pièce. Celle-ci doit servir de salle d’attente car plusieurs sièges sont à disposition, au centre une petite table basse est couverte de magazines, sur tous les sujets inimaginables. J’en saisis un et accoudé au comptoire le feuillette sans vraiment le lire. Un article attire mon attention, dont le sujet traite des dernières découvertes archéologiques des chercheurs de l’université. Mais je constate bien rapidement qu’ils n’ont rien trouvé d’intéressant juste des pierres fines : cela n’a aucune valeur.
- Tu crois aussi à une fugue ? me demande soudain Espio.
Il a les yeux fermés et les bras croisés sur la poitrine. Reposant la revue à sa place, je lui réponds :
- Mouai, ça y ressemble, mais il est majeur depuis longtemps pourquoi faire autant d’histoire. Si il voulait partir, il n’avait pas besoin de faire autant de mystères.
- Je sens un manque d’objectivité dans tes propos Twister, s’exclame le caméléon en levant les paupières.
Il a raison, je ne suis pas objectif du tout. Pourquoi, ce blaireau est parti de chez lui alors qu’il a une famille, qui l’aime et s’inquiète pour lui ? Non, je ne comprends vraiment pas cette réaction et elle a même tendance à m’énerver.
- Voilà, j’ai trouvé, s’exclame l’humaine en entrant dans la pièce, plusieurs papiers dans les mains.
Espio se lève et vient me rejoindre près du comptoir.
- Alors, Samy était étudiant chez nous en histoire, il a fini son cursus, il y a deux semaines. Voici la liste de ses professeurs et le numéro de sa chambre. Il n’a pas encore rendu les clefs.
Après avoir remercié l’humaine et pris les documents nous sortons de la pièce. Une fois dans le couloir, le caméléon regarde encore une fois les papiers que nous a remis la femme.
- On commence par sa chambre, dit-il.
Nous sortons du bâtiment principal pour nous diriger vers celui des chambres étudiantes. L’édifice est immense et il nous faut demander notre chemin plusieurs fois avant de enfin trouver le bon couloir.
- 156, c’est celle-là. Murmurais-je en m’arrêtant devant une porte.
- Évidemment c’est fermé, s’exclame le caméléon en essayant de tourner la poignée. Tu peux l’ouvrir ?
Mon visage s’éclaire d’un sourire, évidemment il serait facile de la forcer. Mais au lieu de sortir mes griffes, je retourne le paillasson qui est devant la porte, y récupère la clef cachée et l’enfonce dans la serrure.
- T’as pas idée, du nombre de personnes qui cachent leurs clefs sous le paillasson, répondis-je à l’air étonné d’Espio.
La porte s’ouvre sur une chambre d’étudiant dès plus classique. Une seule pièce : un lit, un bureau et quelques étagères. Le bureau doit également servir de table pour manger, à en juger par le reste de pizza moisie qui est dessus à côté d’un ordinateur portable. Plusieurs livres traînent sur le sol en compagnie de feuilles remplis de notes. Espio ramasse un des ouvrages et lit le titre.
- Histoire des peuples avant les humains.
L’écran de l’ordinateur reste noir, lorsque j’appuie sur la commande, la batterie doit être vide et il n’y a aucun chargeur, ni dans les tiroirs ni sur les étagères. Regarde, m’interpelle Espio.
Il me désigne une série de photos accrochées au mur près de la tête de lit. Plusieurs représentent un groupe d’étudiants dans lequel on peut voir Samy. D’autres montrent une jeune souris blanche aux yeux rouges prenant la pose telle une professionnelle.
- Je crois que nous avons trouvé notre amoureuse inconnue, murmure le caméléon en décrochant une des photos. Il me la tend, c’est un portrait de Samy et de la souris, qu’il tient tendrement dans ses bras.
- On sait à quoi ressemble sa copine. Reste à savoir son nom, répliquais-je.
- On sait aussi, que ce n’est pas une fugue, enchaîne mon compagnon.
Détachant mon regard de la photo, je fixe le caméléon et demande étonné.
- Comment ça pas une fugue ?
- Tu t’enfuis en laissant toutes tes affaires en plan ? me demande-t-il.
- Je me suis bien enfui de l’orphelinat sans rien emporter, répondis-je en haussant les épaules
- Oui mais par obligation.
Il me faut quelques secondes de réflexion pour comprendre où il veut en venir. Si je me suis enfui sans rien prendre, c’est que j’étais poursuivi. Je venais de réaliser mon premier contrat et les autorités n’avaient pas eu trop de mal à me retrouver au cause de mon manque d’habileté. J’ai pu m’enfuir, mais seul et sans mes affaires.
- Tu crois qu’il fuyait quelque chose ?
- Ou quelqu’un, réponds le caméléon. « Il nous faut découvrir qui est cette fille. Allons interroger ses professeurs. »
En sortant de la chambre, je referme soigneusement la porte avant de remettre la clef à sa place sous le paillasson. Nous nous dirigeons rapidement vers le bureau d’un de ses professeurs dans un autre bâtiment. C’est le premier de la liste, Monsieur Asagi, un humain à en juger par son nom.
C’est effectivement un homme d’une cinquantaine d’années qui ouvre, lorsque le caméléon frappe à la porte du bureau. Espio lui expose rapidement notre identité et le but de notre visite. L’humain, aux cheveux grisonnants, nous fait entrer dans son bureau. Une vaste pièce aux meubles de bois précieux. Un large bureau occupe presque toute la salle, dessus sont entassés plusieurs documents que je suppose être des dossiers d’élèves et quelques livres. Il y en a beaucoup d’autres sur les grandes bibliothèques qui recouvrent trois des murs. Ce qui me surprend le plus, c’est le nombre d’œuvres d’art qu’il y a dans cette pièce : des tableaux de maîtres, bien que l’un d’eux soit une reproduction, des poteries anciennes, notamment celle qui trône sur la table, un vase terrien blanc et bleu de grande valeur. De quoi se bâtir une véritable fortune. Cette vision de rêve m’obsède et mes yeux restent fixés sur ce magnifique trésor, c’est le coup de coude d’Espio qui me ramène à la réalité. Massant mes côtes douloureuses, je reporte mon attention sur l’humain qui est en train de regarder la photo que le caméléon lui a remise.
- C’est Katty, c’est également une de mes étudiantes, elle fait partie du même groupe de recherche que Samy.
- Du même groupe de recherche ? demandais-je.
- Oui, ils m’ont accompagné lors d’une fouille que j’ai dirigée aux ruines mystiques, il y a trois semaines. Nous y avions découvert plusieurs choses, des ustensiles, des poteries, également des pierres fines et deux parchemins.
- Avez-vous la moindre idée d’où peut-être Samy, demandais-je à tout hasard.
- Non pas plus que Katty, elle ne vient plus en cours depuis deux semaines, alors qu’il ne lui reste qu’un mois pour finir son rapport de thèse. J’ai essayé de l’appeler, mais elle ne répond plus.
- Cela nous fait donc deux disparus, murmure pensivement Espio.
- Vous avez joint sa famille, demandais-je.
- Non, elle n’en a pas, à part Samy. Ils projetaient de se marier à la fin de l’année, explique l’humain.
Il semble très inquiet pour ses étudiants et clôture l’entretient en nous rappelant qu’il se tient à notre disposition pour toutes aides supplémentaires.
Nous passons le reste de la soirée à interroger les différents camarades d’étude des disparus. Il n’en ressort rien de nouveau, finalement nous nous remettons en route pour l’agence en espérant que Vector ait trouvé plus de choses.
Arrivés à l’agence, le crocodile est déjà rentré et installé dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, son walkman sur les oreilles. Espio lui fait rapidement son rapport tandis que je regarde pensivement Neko et Charmy roulés en boule dans le canapé. Ai-je vraiment choisi la bonne voie pour mon frère ? Ce métier de détective ne serait-il pas dangereux pour lui ? Certainement moins que celui qui je pratiquais avant.
Espio a fini son rapport, je me retourne vers les deux détectives.
- Et bien de mon côté j’ai découvert que notre disparu lit le mobien, explique Vector.
- Le mobien, répétais-je, je croyais que peu d’hybrides savaient le lire.
Le crocodile me tend un petit carnet noir, il est couvert de runes.
- Qu’est ce que c’est, demande le caméléon.
- D’après son père ce serait son journal intime.
- Pourquoi ne pas demander à Crystal de nous le traduire, suggérais-je.
- C’est bien mon intention, s’exclame Vector. Surtout qu’elle me doit un service.
- Un service ? demandais-je surpris.
Je ne savais pas qu’elle leur devait quelque chose.
- Elle ne m’a toujours pas payé, lorsqu’elle m’a engagé pour retrouver son voleur de statuette. Répond calmement le crocodile, en esquissant un sourire.
Sans vraiment le vouloir, je rabats mes oreilles en arrière, me sentant directement visé par cette remarque. Finalement prenant le parti d’en rire, je réplique.
- Donc c’est grâce à moi qu’elle va nous aider.
- Oui, mais pas avant demain, il se fait tard, constate le caméléon.
Vector affirme d’un bâillement sonore, et rétablissant le volume de son walkman, commence à lire les pages financières de son journal.