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Tetrix
Re : Tetrix
« Répondre #60 le: Décembre 24, 2009, 07:55:02 pm »
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- "Je ne suis pas seul"... Mais ça veut dire quoi, ça? brailla Kerem en se tapant la tête avec son bloc-notes.
- Reprenez-vous, Schneider, répliqua Adrian en observant les murs, bras croisés. On n'arrivera à rien en se lamentant.
   Pour une fois, Shutarô était d'accord avec Adrian. Le jeune scientifique regarda à nouveau en direction du cadavre, à présent recouvert par un épais drap blanc, tandis que les médecins dépêchés sur place cherchaient un moyen d'identifier la victime. La petite salle ne semblait pas offrir beaucoup d'indices, mis à part cette déclaration énigmatique inscrite sur l'ordinateur. Kerem avait bien essayé de refaire fonctionner ce dernier, mais en vain : il n'y avait pas moyen d'afficher autre chose que la phrase mystérieuse, et l'outil semblait ne contenir aucune donnée. En revanche, le prélèvements de poils noirs dans la cage avait permis de déterminer que les créatures informes y avaient bien été enfermées ; créatures qui étaient en train de subir de multiples examens pour comprendre leur origine première. 
- Vous pensez que c'était un suicide? questionna alors Kerem en regardant vers le corps.
   Shutarô et Adrian tournèrent leur regard vers le jeune informaticien, intrigués.
- Imaginez que ce soit cet homme qui ait tout comploté... Qu'il ait voulu se suicider en lâchant les monstres...
- Ou alors, elles ont simplement échappé à son contrôle, rétorqua Adrian.
- Oui mais, le message alors?
- Est-ce que la serrure a été forcée?
   L'un des gardes du corps de l'envoyé de Station Square répondit négativement en se détachant de ladite serrure, sur laquelle il se concentrait depuis quelques minutes déjà.
- D'après mon analyse, la serrure fonctionne électriquement. Elle n'a pas pu être forcée ni par ces bêtes, ni par la victime ici présente. Elle a été actionnée d'une manière ou d'une autre par un système extérieur.
   Intrigué, Kerem se rapprocha de la serrure. Elle était sous forme d'un boîtier où clignotait une lumière verte, et ne comprenait pas de serrure.
- En effet, c'est une automatique... confirma le jeune informaticien. Ca veut dire qu'une unité extérieure peut l'activer. L'ordinateur, par exemple?
   Shutarô, qui était accoudé non loin de la machine, s'en approcha alors et chercha ses branchements. Ils étaient connectés à l'arrière de l'ordinateur, et retombaient sous la table en passant par un trou.
- Les fils passent derrière les meubles à mon avis, commenta le scientifique en suivant ces derniers du regard jusqu'à la cage.
- Il est donc possible que ce soit l'ordinateur qui ait ouvert le cadenas, reprit alors Adrian tandis que Kerem s'adonnait à une analyse plus poussée du mécanisme. Donc ce n'est pas forcément un suicide. L'activation a pu être accidentelle.
- Mais à ce moment-là, ce message semble dénué de sens... commenta alors Laurier, se désintéressant enfin du cadavre pour laisser faire les légistes. Tout porte à croire que si l'ordinateur a ouvert la cage, et de façon automatique, alors ce n'était pas un accident. Mais il reste d'autres choses à découvrir je pense...   
   Tous repartirent dans leurs recherches, tandis qu'à l'extérieur, Alidann et Candice restaient en compagnie de Thélia, silencieux.

- Attendez... Y'a autre chose, là! s'exclama soudain Kerem.
   Assisté par les gardes du corps d'Adrian, qui semblaient aussi s'y connaître en mécanique, Kerem était en train de chercher toutes les connexions à l'ordinateur ; notamment en démontant tous les boîtiers -et les portions de mur allant avec- qu'il pouvait trouver.
- Vous savez quoi? Je crois que l'ordinateur contrôle non seulement l'ouverture de la cage, mais aussi celle de la porte... Celle des deux portes même!
- Alors là, impossible que ce soit accidentel. Quelqu'un a voulu faire sortir ces monstres d'ici, déclara Shutarô en s'appuyant contre un mur, bras croisés. L'homme qui gît au sol, peut-être? Dans ce cas, on peut avoir affaire à un suicide.
- Il aurait cherché à se venger du laboratoire? questionna Laurier, pensif, en se massant le front.
   Visiblement de moins en moins intéressé par les recherches, Adrian restait en retrait, près de la sortie. Il regardait Kerem et ses assistants décortiquer les câbles et connexions, sans commentaire. Lui-même se trouvait déjà bien généreux d'avoir autorisé les scientifiques à se faire assister par ses gardes. Il n'avait pas à les aider, après tout. Eux qui n'avaient pas même daigné accepter son offre.
   Adrian ne put retenir un rictus méprisable. Il tourna la tête vers la sortie, observant avec délice le visage exténué et terrifié des assistants de laboratoire qui défilaient devant la salle, retenus par les rares gardes qui avaient pour mission de les empêcher d'entrer.
   L'envoyé de Station Square ferma les yeux, sans perdre son sourire.
   Allez, encore un peu. Encore un peu et il parviendrait à ses fins.






Rapport XIII - Trahison




   Les enquêteurs de fortune avaient passé pas moins de cinq heures dans la salle étrange. A présent, exténués, ils s'étaient réunis dans la seule pièce du laboratoire où se trouvaient des canapés et des fauteuils, destinés à accueillir les gens de haut rang. Mais ladite pièce n'avait pas servi depuis bien longtemps.
   Shutarô, Laurier et Kerem étaient assis côté à côte sur l'un des canapés, Adrian vautré dans un fauteuil en face. Thélia se tenait parfaitement droite à ses côtés, ainsi que les autres gardes du corps de l'envoyé de Station Square. Enfin, Candice et Alidann s'étaient installés légèrement en retrait dans un plus petit canapé, d'un rouge un peu plus clair que les autres. Candice avait pris soin de rassembler ses piques démesurés sur ses genoux, leur faisant faire plusieurs tours pour qu'ils ne traînent pas par terre. Quelques tasses de café vides étaient posées sur la table basse, et un silence de mort régnait depuis quelques minutes.
   Leurs découvertes avaient été nombreuses, mais insuffisantes à leurs yeux. Ils avaient néanmoins pu déterminer que l'ordinateur était relié aux systèmes de la serrure et des deux portes ; commandant également l'ouverture de ces deux dernières. Cette nouvelle avait écarté l'hypothèse de l'accident. Si c'était bien la victime des monstres qui avait fait usage de l'ordinateur, alors sa mort était forcément intentionnelle. Elle n'avait pas ouvert la cage ni les deux portes au hasard. D'ailleurs, la première porte étaient programmée pour se refermer après un petit temps, mais pas la deuxième. Comme pour laisser un indice aux enquêteurs. Comme pour leur montrer cet étrange message sur l'ordinateur, à tout prix.
- C'est un jeu... murmura alors Shutarô.
   Le regard des autres obliquèrent alors vers lui, surpris.
- ... On n'aurait pas eu droit à autant d'indices sinon, reprit le scientifique. Si c'est bien cet homme qui a tout manigancé, alors il nous met au défi. Il nous met au défi de percer les secrets de cet endroit à jour, et nous dit avec fierté qu'il "n'est pas seul"...
- Ca veut dire qu'il y aura d'autres attaques? questionna Adrian avec détachement.
- C'est pas vrai... soupira Kerem en se massant le cuir chevelu, et en repensant avec douleur au massacre qui avait eu lieu dernièrement.
   Une telle chose pouvait se reproduire? Quelqu'un en voulait vraiment à mort au laboratoire, et à tous ceux qui y vivaient?
- Ce n'est qu'une hypothèse, reprit Shutarô en espérant faire baisser un peu l'inquiétude de ses associés. Mais en tout cas, à moi, ça me semble cohérent... Malheureusement.
   Adrian poussa un long soupir et se leva en époussetant son uniforme. Dressé de toute se hauteur devant Laurier et Shutarô, les mains dans le dos, il demanda :
- Je suppose que vous n'avez toujours pas changé d'avis?
   Alidann et Candice regardèrent les deux scientifiques avec inquiétude. Le visage de Shutarô, pareil à celui d'Adrian, restait parfaitement impassible.
- A votre avis? rétorqua finalement le jeune scientifique.
   Les deux hommes se dévisagèrent longuement, avant qu'Adrian ne se décide à tourner les talons et à faire quelques pas vers la porte de sortie.
- Très bien, j'aurais dû m'y attendre... Monsieur le Président va être fort déçu. Mais puisqu'il est inutile d'insister, je retourne à Station Square. Bonne chance pour résoudre cette sombre affaire.
- Attendez! lança Kerem en se levant. Vous ne pouvez pas partir comme ça, nous aurons certainement besoin de votre aide! Vous devriez rester jusqu'à l'arrivée des renforts...
- Les renforts? fit Adrian en tournant sa tête vers le rouquin. Quels renforts? Vous pensiez peut-être qu'en plus j'allais dépêcher des soldats de Station Square pour défendre votre petit laboratoire? Vous refusez de m'aider, et moi je devrais vous aider?
   Ce fut au tour de Shutarô de se lever :
- Il y a des enfants, dans le village d'en bas, qui risquent de mourir si on ne perce pas à jour le secret de cette terrible maladie! s'exclama le scientifique, perdant son calme habituel. Et si jamais ces monstres attaquent à nouveau et nous réduisent tous en charpie, qui viendra les aider?!
- Mais... ne vous avais-je pas prévenus? répliqua calmement Adrian, le regard glacé. Vous auriez mieux fait de suivre mon conseil et de partir d'ici. Tant pis pour vous si ces monstres réapparaissent ; si vous voulez mon avis, vous n'avez que ce que vous méritez.
   Incapable de se contrôler plus longtemps, Shutarô marcha à pas vifs en direction d'Adrian et le saisit brutalement par le col, avant même que Laurier ait pu essayer de le retenir. Les quatre pistolets des gardes du corps se pointèrent automatiquement sur le jeune scientifique, mais Adrian les arrêta d'un signe de la main. Ainsi l'envoyé de Station Square les abandonnaient? Après leur avoir sauvé la vie, tout ce qu'il trouvait à faire était de tourner le dos et de trahir ses égaux? Oui, pour Shutarô, tout cela tenait plus de la trahison qu'autre chose. Rageant, il grogna alors entre ses dents, fixant Adrian dans les yeux :
- La vie des autres n'ont donc pas la moindre importance à vos yeux?! Vous autres de la capitale, tout ce que vous savez faire, c'est vous en mettre plein les poches et nous regarder crever à petit feu, nous les gens d'en bas! Mais de quel droit vous estimez-vous supérieur à nous, hein? De quel droit restez-vous inactif alors que vous avez le pouvoir d'agir?!
- Ca suffit, Shutarô!!
   Laurier parvint enfin à faire lâcher prise au scientifique. Il le fit reculer en tentant au mieux de le calmer, tandis qu'Adrian arrangeait son col, visiblement sans avoir perdu la face.
- Bon, puisque vous insistez, je vais laisser l'un de mes gardes ici le temps que la situation se stabilise. Mais même avec une armée, je ne pense pas que vous puissiez empêcher tout décès face à ces monstruosités.
   Shutarô gardait ses yeux rivés sur Adrian, ivre de rage. Laurier, qui maîtrisait déjà mieux sa colère, prit alors la parole :
- Je vous remercie. Mais nous allons devoir former d'autres gardes nous-mêmes si Station Square refuse de nous en envoyer ; nous ne pourrons jamais continuer nos recherches sinon.
- J'imagine, répondit Adrian. Thélia Emilen!
   A l'entente de son nom, la jeune femme aux longs cheveux blonds s'avança d'un pas vers son supérieur, avec un salut énergique.
- Je vais te demander de rester ici pour soutenir ces gens, et les aider à se défendre en cas d'éventuelle attaque. Il semblerait que cet archipel soit truffé de dangers...
   Adrian jeta un regard froid à Shutarô qui ne se gêna pas pour le lui rendre.
- Je m'occupe du reste. Bonne chance à vous, mademoiselle Emilen.
   Thélia répondit par l'affirmative, sans changer d'expression.
- Lawrence Adrian... commença Laurier.
   Le concerné se tourna vers le docteur, l'air interrogateur.
- Merci pour votre aide. Je sais que nos relations ne sont pas des meilleures, mais grâce à vous et à vos associés, nous avons pu venir à bout de ces créatures. Donc... je vous remercie.
- Eh bien, heureux d'avoir rendu service, répliqua Adrian, bien que son expression faciale traduisait l'inverse. Quant à vous tous, il est possible que nous nous revoyions d'ici quelques années... Si du moins ces horreurs ne vont ont pas tous décimés jusque là.
   Ce furent sur ces paroles peu encourageantes que Lawrence Adrian quitta la salle, suivi par trois de ses gardes du corps, sans se retourner une seule fois.


   L'après-midi s'écoula lentement dans le laboratoire. L'appétit coupé par les derniers événements, peu se restaurèrent ce jour-là. Adrian avait rapidement quitté l'archipel en laissant Thélia sur place ; et cette dernière avait entrepris de suivre à présent les ordres de Laurier et Shutarô. Elle ainsi que les rares gardes du laboratoire auraient désormais pour mission de défendre le bâtiment et ses environs en cas d'éventuelle attaque. Candice aussi s'était portée volontaire, et les scientifiques s'étonnaient eux-mêmes, à présent, de faire confiance à la jeune mobienne. Mais ils n'avaient pas tellement le choix. Et puis il s'agissait là d'une décision prise par Shutarô ; et les autres personnalités du laboratoire qui respectaient grandement sa parole n'oseraient en aucun cas le contredire.
   Nageant dans le bonheur, Candice fut autorisée à rester auprès d'Alidann. Rien d'autre n'avait d'importance pour elle ; le jeune garçon étant la seule personne en qui elle avait vraiment confiance. Mais les deux enfants savaient très bien ce qui les attendait à l'avenir. L'enquête ne faisait que commencer, tout comme leur histoire.
   Mais ils s'étaient fait une promesse.
   La promesse de vivre côte à côte quoi qu'il advienne, en rêvant du jour où le Tetrix serait enfin vaincu. Et pour mieux venir en aide à son entourage, et protéger Candice, Alidann avait pris une décision. Il était allé voir Thélia, et lui avait demandé, sans crier gare, de lui apprendre l'art du combat. Abasourdie, la jeune femme ne l'avait pas cru tout de suite. Mais elle avait été rapidement forcée de constater que le jeune garçon était tout à fait sérieux. Il ne voulait pas suivre son père. Pas de cette manière-là, pas en devenant scientifique, et en manipulant des substances douteuses. Il voulait se battre au sens propre du terme, pour défendre ceux qu'il aimait. Celle qu'il aimait.

   La nouvelle avait été un véritable choc pour Shutarô, mais, à la plus grande surprise de tous, il avait fini par accepter la décision de son fils. Ce dernier en était resté stupéfait : il ignorait que son père était capable d'une telle ouverture d'esprit. Kerem, lui, était heureux pour Alidann qui semblait enfin avoir trouvé sa voie. Bien vite, Thélia entreprit donc de lui enseigner le maniement des armes à feu et les bases du combat rapproché, pour entraîner aussi bien son corps que son esprit.

   Candice assista régulièrement à ses entraînements. Pensive, elle le regardait souvent se dépenser avec Thélia, Tommie dans les bras. Attendant que la séance s'achève, et qu'il revienne vers elle avec un grand sourire, lui proposant d'aller prendre l'air ou de rendre visite à Kerem dans sa salle informatique.
   La hérissonne avait toujours accepté la moindre de ses propositions. Elle elle continua de le faire des années durant.

   Des années durant, elle fit tout pour tenir sa promesse.










TETRIX - Fin de la première partie


Joyeux Noël =3
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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #61 le: Décembre 25, 2009, 12:59:05 pm »
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Noyeux Joël <3 !
Trois chapitres d'un coup ?! On est gâté ici aussi, ma parole.
Je pensais pas que le souci serait vraiment interne au labo, mais bon, c'était le seul moyen de faire rentrer les méchants dedans. J'suis contente que Candice puisse rester à l'extérieur ! En effet, elle ne tue pas que des humains, si ça se trouve c'était plus par peur qu'autre chose.

Et puis première partie ? Tu disais pas à un moment que ça allait faire qu'une quinzaine de chapitre ? X3 'Tain c'est bien, l'inspiration qui revient.

Dans la première partie :

Citation
Candice attendra, de toute façon elle a l'ai bien calme...

L'air calme ?

Seule petite innatention que j'ai vraiment vu et qui sautait aux yeux :3
Journalisée
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #62 le: Janvier 07, 2010, 04:26:52 pm »
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Joyeux Nowel à toi aussi, et bonne année à tous!
Merci d'avoir relevé ma faute aussi ^0^" Et comme tu dis l'inspiration est revenue ; finalement je ferai 20 rapports.

Eh bien, un grand merchiii à toi ma Capi-chan! J'ai un boulot monstre ces temps ci et j'ai pleiiiin de trucs à faire comme lire ta dernière suite, alors j'essaierai de m'y mettre rapidement!

Enfin, trève de bavaradages ; voici la suite! Va pas y avoir un seul moment de repos, ça va déboiter dans tous les sens, et la fin va arriver plutôt... brutalement je pense. Enjoy <3





TETRIX

SECONDE PARTIE




Rapport XIV - Rouages  




   Alidann entra dans la salle d'entraînement en jetant des coups d'oeil furtifs autour de lui. Visiblement, Thélia n'était pas encore là. Il referma la porte derrière lui.
   Il s'étira longuement en bâillant aux corneilles ; ces derniers temps son mentor ne lui laissait que peu de répit. Il s'entraînait très régulièrement car, selon elle, devenir un combattant digne de ce nom était un long et ardu chemin, nécessitant courage et discipline. Alidann regarda autour de lui ; mais la salle n'avait pas changé depuis bien longtemps. Elle n'était pas très grande, mesurant dans les dix mètres de long pour sept de large. Mais lorsqu'il s'entraînait seul avec Thélia sans les autres apprentis, c'était un espace qui lui convenait parfaitement.  
   Il retira ses chaussures et les déposa contre le mur de la salle, avant de monter sur le tatamis qui amortissait leurs chutes et leur permettait de s'entraîner sans retenue ni peur. Il commença à faire quelques mouvements d'échauffement en observant les murs, sur lesquels quelques piliers de bois se dressaient pour renforcer la pièce. Il avait souvent du mal à s'imaginer dans le laboratoire, quand il était dans cette salle. Pourtant, une fois la porte de sortie franchie, il se retrouvait dans un minuscule vestiaire puis dans l'allée principale du laboratoire, blanche et remplie de scientifiques au travail.
   Alidann s'étira de nouveau en remettant son kimono à manches courtes correctement. Idéal pour l'entraînement selon Thélia. Il avait également enfilé un pantalon large qui lui permettait tout mouvement sans la moindre difficulté. Il allait commencer à faire quelques étirements lorsqu'une voix féminine retentit soudain, le tirant de ses pensées.
- Eh bien, tu n'as toujours pas remarqué ma présence? Tu commences à rouiller, Al.
   Alidann tourna la tête dans tous les sens avant de remarquer celle qui l'avait appelé, perchée sur une planche horizontale en hauteur -le genre d'endroit où l'on n'est pas censé grimper. Alidann lui décocha un sourire et rétorqua :
- Je dors pas beaucoup en ce moment, alors mes sens ne sont pas toujours en alerte. Thélia t'avait pas interdit de monter là-haut au fait, Candice?
   La hérissonne décocha un grand sourire, et se laissa agilement retomber au sol ; sa chute de deux mètres amortie par ses piques démesurés. Elle les agita autour d'elle avant de se redresser et de faire quelques pas sur le tatamis, avec un regard de défi lancé à son ami.
- Si tu veux, tu peux t'entraîner contre moi en attendant...
   Alidann eut un petit rire : cela ne lui disait rien de se faire battre à plate couture une nouvelle fois. Il contempla son amie avec un sourire aux lèvres. En se remémorant son apparence lorsqu'elle avait à peine dix ans, avec sa robe rose et son ruban, il se disait qu'elle avait bien changé. Cinq longues années après l'attaque des monstres, qui n'avaient pas reparu depuis, elle était passée de l'enfant à l'adolescente, tout comme lui. Elle avait troqué sa petit robe rose contre une tenue noire faite d'un pantalon large un peu comme le sien, et d'un haut sans bretelles ni manches qui s'arrêtait juste au-dessus de sa poitrine et s'attachait dans son dos à l'aide d'un ruban. Ses cheveux presque blancs dissimulaient toujours son oeil droit, tandis que le gauche, teinté d'un rose éclatant, était toujours aussi profond. Son visage était devenu plus adulte, plus fin, plus beau que jamais selon son ami. Elle avait maintenant une maîtrise parfaite de son Esprim, qu'elle savait doser sans mettre en danger son entourage ; car tous savaient à présent que cet afflux de pouvoir psychique pouvait réduire le cerveau de n'importe quel être vivant en bouillie. Mais Alidann n'avait jamais cessé de la côtoyer, et jamais il ne lui était arrivé malheur. Alors peu à peu, on accorda sa confiance à la hérissonne. On l'approchait, lui parlait, l'écoutait. Elle avait pu parfaite se maîtrise de la langue humaine en tout ce temps, ce qui n'était pas sans ravir Alidann. Plus que jamais, ils pouvaient à présent échanger, communiquer, se comprendre. Plus que jamais ils pouvaient être amis, rester ensemble.
   Honorer leur promesse.
   Alidann ôta l'élastique qu'il avait autour de son poignet gauche et s'en servit pour s'attacher les cheveux ; car si ses mèches de devant étaient courtes et ébouriffées, celles de derrière lui arrivaient aux omoplates.
- Tu t'es résigné? questionna Candice avec un petit rire, en se mettant en garde.
- Faut croire, rétorqua le jeune homme en masquant mal sa peur de se faire étaler en moins de deux.
   Décochant un grand sourire, la hérissonne se jeta en avant, et Alidann fit de même moins d'une seconde plus tard. Les piques de son amie l'aveuglèrent, si bien qu'il ne savait plus où frapper. Il obliqua à sa gauche un peu trop tard et reçut un coup de pied dans l'abdomen, qui lui fit perdre l'équilibre ; il se rétablit cependant bien vite à l'aire d'une chute arrière. Les deux adversaires se regardèrent longuement avec un petit sourire amusé. Candice s'amusait à agiter ses piques dans son dos pour gagner de l'envergure, ce qui avait pour don d'intimider encore plus Alidann.
- T'as triché, accusa finalement ce dernier pour justifier son manque d'attention.
- Eh, on avait pas dit "sans les piques"! répliqua Candice.
- "Sans les piques" alors, cette fois! s'exclama le jeune homme en se jetant une nouvelle fois sur son amie.
   Candice l'esquiva vivement et contra ses coups en veillant à ce que ses piques lévitent sagement dans son dos, sans intervenir. La hérissonne, bien que faisant une tête de moins qu'Alidann, se défendait avec facilité ; parant ses coups de pied et de poing. Elle fit un bond de côté pour éviter un violent coup de talon, passa dans le dos de son adversaire et lui donna un coup de coude en plein dans la colonne vertébrale. Alidann poussa un bref cri de surprise et tomba à genoux, déjà exténué. Candice le regarda d'un air un peu déçu :
- Ca a rien changé...
- La ferme!
   Alidann se laissa tomber sur le dos, essoufflé. Finalement, son amie avait sûrement raison : il rouillait ces derniers temps. Il ne savait pas à cause de quoi, mais... Même s'il n'avait jamais gagné face à Candice, il arrivait d'habitude à lui porter quelques coups, et du moins à lui résister un peu plus longtemps.
- T'es sûr que ça va? questionna Candice en s'accroupissant à ses côtés, la tête appuyée contre ses deux mains.
   Peu envieuse d'avoir à changer de position, elle fit bouger l'un de ses piques pour ôter les mèches de cheveux cachant les yeux de son ami. Celui-ci lui décocha bien vite un sourire :
- Flemmarde, va. On croirait voir Thélia.
- On croirait voir qui?
   Alidann se redressa brutalement, ayant senti son coeur cogner violemment sa poitrine. Il aperçut alors avec horreur, devant la porte, son mentor depuis cinq années, Thélia Emilen. La jeune femme, âgée alors de vingt-sept ans, avait gardé ses longs cheveux blonds toujours attachés dans son dos. Ses yeux bleus étaient toujours aussi froids -et encore plus pendant les entrainements, son visage toujours aussi fin et sa tenue impeccable. Elle s'était changée pour l'entrainement, troquant son uniforme habituel, qu'elle n'avait pas ôté même après le départ de son chef, contre une tenue similaire à celle d'Alidann, avec un kimono blanc à manches courtes et un large pantalon noir qui dissimulaient ses formes discrètes.  
- J'ai cru entendre quelque chose de déplaisant, reprit la jeune femme avec sa voix la plus terrifiante.
   Alidann ingurgita en se relevant, un sourire gêné sur le visage et une goutte de sueur sur la tempe. Pour sûr, il ne s'attendait pas à la voir débarquer pile au mauvais moment. Avec Candice, il avait pris l'habitude de la traiter de paresseuse à cause des entraînements draconiens qu'elle lui faisait subir, tout en restant sagement appuyée contre le mur du fond. Candice, qui n'avait justement rien à se reprocher, se releva elle aussi en observant la scène, amusée.
- De qui on parlait déjà, Alidann? fit-elle pour enfoncer le clou.
- Tu me le paieras... siffla le jeune homme entre ses dents.
- Alidann, fais-moi cinquante pompes illico, ordonna Thélia d'une voix forte.
- C'est pas vrai...
   Tandis que le jeune homme s'exécutait, le poids le la honte sur les épaules, Candice gagna un coin de la salle pour observer l'entraînement. Elle regardait son ami se plier aux ordres de Thélia avec un petit sourire. Il était devenu fort, bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Son sentiment de rivalité avec la hérissonne avait tendance à le décourager, mais paradoxalement, cela le poussait aussi à se dépasser.
   Pour eux, tout se passait bien... Pour l'instant.


   Shutarô ferma le dossier qu'il avait devant lui en poussant un soupir. Cinq ans étaient passés depuis l'attaque des monstres, qu'il avait baptisés "Rouages" suite à la découverte de ce nom gravé à l'intérieur de la cage, sur l'un des barreaux. Mot énigmatique qu'il n'avait même pas cherché à décortiquer depuis tout ce temps, le Tetrix occupant la moindre parcelle de son esprit.
   Dans le village au bord de l'île, la situation s'était légèrement stabilisée, mais les enfants malades restaient nombreux ; trop nombreux. Heureusement, les recherches avançaient plus qu'à l'accoutumée. Visiblement, les effets du Tetrix pouvaient être plus ou moins contenus grâce à un nouveau sérum... conçu à partir du sang des Rouages. Sang qui avait subi au préalable de nombreuses analyses, dans lequel on avait retrouvé des substances inconnues qui étaient encore en train d'être étudiées. C'était Shutarô qui les avaient repérées en premier, s'attirant une fois de plus les faveurs et les honneurs. Mais le jeune scientifique n'était pas satisfait pour autant. Tout était encore loin d'être terminé ; et le fait qu'Alidann soit devenu combattant plutôt que scientifique, même s'il ne le montrait pas, le blessait profondément. Car ce n'était pas dans cette optique-là qu'il avait été élevé, depuis tant d'années. Et puis...

   On toqua soudain à la porte, et Shutarô fut tiré de ses pensées. Laurier ouvrit la porte, et entra dans la pièce en jetant un regard inquiet à son associé.
- Est-ce que tout va bien, Isaac? questionna-t-il d'une voix apaisante.
   Bien que Shutarô répondît par l'affirmative, son expression faciale traduisait l'inverse. Ses cheveux noirs avaient poussé et lui retombaient en partie sur les yeux, et il se rasait de moins en moins souvent. Ses rides prononcées lui donnaient l'air fatigué en permanence, comme s'il souffrait de surmenage. C'était peut-être le cas. Et il avait beau travailler comme un forcené, rien n'était apte à le détendre ou à le rassurer ces derniers temps. Il se sentait au plus bas en permanence, et il sentait que rien non plus ne pouvait empirer sa situation.
- ... J'ai une mauvaise nouvelle, déclara Laurier. En fait... Lawrence Adrian est, semblerait-il, de retour parmi nous.
   Oui, rien... ou presque.



« Dernière édition: Janvier 08, 2010, 07:19:30 am par Sephyra »
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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #63 le: Janvier 07, 2010, 07:35:07 pm »
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Cool, intro de partie suite ! ^o^
Je t'accuse, Sephyra, d'avoir tourné Candice en simili-gothic ! Le style loli, ça changeait ! ;w; */meurt/*
L'Esprim semble être plus défini ici qu'avant, ça fait plaisir de voir ça au repos, et pas contre ces... espèces de Rouages. Qui dit Rouages dit machines, donc ces machins ça devait être le déclancheur d'un truc plus important... Ou inversement.

Voilà 'o' J'suis contente que tu t'en sortes, poster et bosser ! XD
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Re : Tetrix
« Répondre #64 le: Janvier 08, 2010, 04:57:34 pm »
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- Quoi? se décida alors à rétorquer ce dernier, lançant un regard de défi à son père, Candice toujours agrippée à lui. Je sais ce que vous voulez tous, vous voulez l'enfermer encore une fois dans sa cellule?! Mettez-vous à sa place un peu, c'est cruel ce que vous lui faites subir!
Rapport XI, juste souligner le "un peu".

Une légère tendance d'ailleurs à accompagner les dialogues de participes mais à part cela peu de choses à dire. Les personnages se cantonnent à leurs rôles, les émotions sont assez jouées, après chacun voit cela comme un avantage ou un inconvénient. Une scène gratuite avec le personnel enfermé dans une pièce, la scène qui finit par "carnage". Et encore quelques reliquats d'une habitude de tout quantifier.
À ce propos, c'est un détail, passer dix ans puis cinq ans n'est peut-être pas très pertinent.
La manière dont tu gères les émotions de tes personnages des rapports XIII à XIV me semble changer, un léger détour vers le comique et dans le combat le besoin d'insister sur leurs airs amusés (tu fais même dans ce cas une répétition). Peut-être essaies-tu trop d'imprimer un sentiment à ta scène plutôt que ta scène ne le déclenche d'elle-même. Rien de sûr. La frayeur face à Thélia est tout à fait artificielle, surtout à dix-sept ans.
Une certaine difficulté à maintenir l'unité du récit. Du Tetrix on passe à l'esprim, de l'esprim aux rouages et le corollaire des rouages avec l'enquête. Soit, tout est lié. Mais le déplacement se fait quand même. Pour un récit court, une intrigue aussi ouverte, c'est étrange.

Même si la fin est brusque, essaie de répondre à toutes les questions qu'aura posé(es) ton récit.
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La force est une faiblesse, la faiblesse est une force.
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #65 le: Février 04, 2010, 08:11:22 am »
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Désolée pour le retard, mais je ne sais plus où donner de la tête ces temps-ci :'D

Capita : Merchi beaucoup pour ton commentaire, promis dès que j'ai le temps je rattrape mon retard sur ta fic! Il serait temps, comme il serait temps que les profs comprennent qu'on a une vie en dehors des cours et des exams :'D

Feurnard : Ca faisait longtemps, je te remercie beaucoup pour ta critique! Comparé à il y a un ou deux ans je cerne beaucoup mieux ce que tu veux me dire, et je pense que je pourrai suivre tes conseils à la lettre lorsque je me remettrai à écrire, c'est-à-dire au début des vacances, certainement. La partie qui suit a été écrite il y a un moment alors elle doit cacher encore pas mal d'imperfections, mais j'essaierai de finir la fic en beauté avec la réponse à toutes les questions qu'on peut se poser. Encore merci!




Rapport XV - Doutes



   Lawrence Adrian pénétra dans le bureau du président de Station Square, et referma la porte derrière lui.
   Fièrement dressé sur ses deux jambes, au garde-à-vous, il attendait que son supérieur prenne la parole. Ce dernier, confortablement assis dans un grand fauteuil en cuir, lui tournait le dos ; et regardait à travers la grande baie vitrée qui se trouvait derrière son grand bureau noir.
   Il était tard ; le bureau aux couleurs sombres semblait encore plus sinistre que d'habitude. Une odeur de fumée régnait dans la pièce, provenant du cigare que le président mâchouillait nerveusement depuis quelques minutes.
- C'est déjà l'heure d'y retourner? questionna-t-il alors sans cesser de regarder l'extérieur.
- Tout à fait, monsieur. Cela fait cinq ans depuis l'attaque ; il est temps de lancer un nouvel assaut.
- Je suis d'accord.
   A ces mots, le président fit tourner son fauteuil pour se retrouver face à son bureau. Il s'accouda sur ce dernier, cigare à la main, et regarda Adrian dans les yeux.
- Souvenez-vous, il faut à tout prix que cet assaut soit le dernier. Sans quoi on ne pourra pas boucler cette affaire calmement.
   Adrian approuva d'un signe de tête. Il garda ses yeux rivés sur le président, qui avait repris son cigare en bouche. Il n'était pas particulièrement impressionnant ni âgé ; il était en réalité à peine plus vieux qu'Adrian. Ses cheveux bruns lui retombaient presque sur les yeux, et il portait une paire de lunettes teintées devant ses yeux noisette. Il était vêtu d'un costume sobre, brun, comme à son habitude.
- Je m'en retourne dès demain sur l'archipel, Président Thomas, informa Adrian. J'emmène avec moi les trois gardes du corps qu'il m'a été permis de garder : Francis Lemoine, James Galium et Arsène Polon.
- Très bien. Je suppose que je n'ai plus qu'à vous souhaiter bonne chance...
   Le président lâcha alors son cigare quelques instants, se leva et s'adressa à Adrian avec une voix forte :
- J'ose espérer que vous mènerez votre mission à bien. Et méfiez-vous de Laurier et Shutarô ; à ce qu'on m'a dit ils se doutent de quelque chose, n'est-ce pas?
- Oui. Ce n'est pas pour rien que ce sont nos premières cibles.
   A ces mots, Adrian salua son supérieur, et quitta la salle à pas énergiques, sans se retourner une seule fois. Le président Thomas quant à lui se rassit lentement sur son fauteuil, pensif. Il regarda son cigare à moitié consommé, encore en train de fumer.
   D'un geste résigné, il l'écrasa subitement dans le cendrier.

***

   Adrian cessa de se remémorer sa dernière conversation avec le Président de Station Square, lorsqu'un scientifique à la blouse impeccable l'invita à entrer dans une pièce sur sa gauche ; la fameuse pièce aux canapés rouges qui était la dernière qu'il avait visitée avant de partir.
   En entrant dans la salle, suivi par ses trois gardes du corps, l'envoyé de Station Square, de retour après cinq ans, se retrouva de nouveau nez-à-nez avec Shutarô.
   Les deux hommes se dévisagèrent longuement, silencieux. Derrière Shutarô, légèrement en retrait, Laurier restait lui aussi de marbre, sans rien oser dire. Le visage fatigué du jeune scientifique demeurait impassible, tandis que celui d'Adrian s'était étiré en un léger rictus moqueur. Ses cheveux toujours attachés en queue de cheval dans son dos, il regarda à droite puis à gauche, observant avec amusement l'état des lieux. Rien n'avait changé, semblait-il.
- Comme promis, me revoici, déclara finalement Adrian pour briser le silence. Et je constate avec soulagement, ajouta-t-il avec une pointe d'ironie, que votre laboratoire tient toujours debout...
- Lawrence Adrian, l'interrompit Shutarô sèchement. Nos recherches touchent au but, et ces monstres pourraient bien être la clé de tous les mystères. Mais aussi, ils pourraient nous permettre de guérir le Tetrix une fois pour toutes. Nous n'avons plus besoin de vos services.
   Le regard d'Adrian, à présent glacé, obliqua lentement vers Shutarô. 
- Ah... vraiment? répondit l'envoyé de Station Square.
   Un silence de mort. Peu envieux d'avoir à assister à un nouvel affrontement entre les deux hommes, Laurier soupira, saisit une pile de dossiers et s'apprêta à sortir par une porte au fond.
- Shutarô, je vous confie Adrian pour l'instant. J'ai encore quelques affaires à régler ; je serai de retour sous peu.
   A ces mots, il quitta la salle qui s'enduit à nouveau de silence.

   Candice marchait lentement dans le couloir blanc. Elle faisait léviter ses piques derrière elle, au ras du sol, pour éviter qu'ils ne traînent par terre. Les scientifiques qui la croisaient faisaient à peine attention à elle, maintenant. Il était devenu banal de la voir se promener dans les couloirs, seule ou accompagnée. Tandis qu'il y avait cinq ans de cela, le moindre geste de sa part terrifiait tout le monde...
   C'est alors qu'elle s'arrêta, soudain interdite. Ses piques se mirent à frémir légèrement. Elle regarda à droite, à gauche, en direction du sol ; recula de quelques pas et se mit dos au mur, la respiration légèrement saccadée. Elle était seule dans l'allée, à présent. Tous vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Mais il y avait quelque chose d'inhabituel. Qui grandissait, petit à petit, depuis quelques années... La première fois qu'elle avait eu cette sensation, infime au départ, elle ne s'était pas inquiétée. Ca avait été bref et passager ; comme un malaise insignifiant. Mais au fil des semaines, des mois et des années, elle s'était mise à ressentir cette peur étrange, de plus en plus souvent, de plus en plus fort. Elle ne savait ni d'où cela provenait, ni ce que ça signifiait ; mais elle n'était pas sans s'inquiéter. Etait-ce dû à son Esprim? Peut-être que Shutarô aurait pu l'éclairer, mais elle avait toujours hésité à lui demander. Elle le respectait grandement pour ses capacités, et espérait se faire guérir grâce à lui un jour, mais... Malgré cela, elle ignorait pourquoi, elle n'avait pas envie de lui demander.
   Comme si elle n'avait pas envie de savoir.
   Reprenant soudainement sa marche, elle accéléra le pas en essayant de chasser ces pensées. Mais le rythme soutenu de son coeur refusait de s'apaiser.

   Lorsque Laurier fut de retour dans la petite salle de réunion, il trouva Shutarô seul, avachi dans l'un des fauteuils, le regard vide. Le médecin posa ses documents et s'approcha de son collègue :
- Isaac, est-ce que tout va bien? Où est passé Adrian?
- ... Parti faire un tour dans le laboratoire. Vérifier que tout est en ordre.
- Vous l'avez laissé faire seul avec ses associés?
- Non, répondit Shutarô en se redressant légèrement. J'ai demandé à Stephan Samarin de l'accompagner.
- Ah, le biologiste? Très bien...
   Shutarô se releva lentement, avança vers une table reposant contre le mur de gauche, saisit une pile de dossiers et se retourna vers Laurier :
- Moi aussi, il me reste un peu de travail. Je vais aller m'en occuper pour ne pas prendre de retard.
   Laurier lui répondit par un sourire, et Shutarô, désireux d'oublier ses doutes l'espace d'un instant, quitta la pièce à pas vifs.

   C'était enfin la fin de son entraînement. Alidann n'avait même pas eu le courage de se changer ; il avait gardé ses habits de combat après sa séance. Il déambulait dans l'allée principale du laboratoire en s'étirant, et laissa échapper un petit soupir en faisant retomber ses bras.
- La vache, elle va me tuer un jour... maugréa-t-il dans sa barbe. Si moi aussi j'étais aussi fort que Candice...
   Il redressa la tête devant lui et aperçut alors celle à qui il pensait justement. La hérissonne était assise dos au mur de l'allée, et semblait perdue dans ses pensées. L'adolescent se rapprocha d'elle, intrigué.
- Candice, tout va bien? lui demanda-t-il en arrivant à son niveau.
- Je... murmura la hérissonne faiblement. J'ai une drôle de sensation depuis quelques minutes, je ne sais pas ce que j'ai...
   Alidann s'accroupit devant elle et dégagea un peu ses cheveux de devant ses yeux roses.
- C'est rare de te voir dans un état pareil, dit-il avec un petit sourire. Puisque j'ai fini mon entraînement, on pourrait aller voir Kerem ; qu'en dis-tu?
   Candice décocha un maigre sourire à son tour. Son ami était si prévisible qu'elle ne trouvait aucun mérite à le connaître par coeur. Consentante, elle se releva lentement tout en gardant son appui contre le mur. Alidann partit devant elle, et elle le suivit à pas lents, encore un peu égarée.
   C'est alors que, subitement, sa tête se mit à la brûler. Elle sentit une force considérable s'abattre sur son esprit et elle échappa un faible cri de surprise. Alidann se retourna brusquement, mais son amie était déjà tombée à genoux sur le sol, et tenait sa tête entre ses deux mains, tremblante. Ses piques s'agitaient en si violents spasmes qu'il hésita un instant à l'approcher, mais il accourut finalement vers elle et la saisit par les épaules en cherchant son regard, égaré sous ses cheveux fins.
- Candice, qu'est-ce qui ne va pas? Réponds-moi! Candice!!
   La hérissonne gémissait de douleur. Quelle était cette force qui lui retournait l'estomac, lui labourait sa raison et l'égarait dans la confusion? Quelle était cette essence, qu'elle avait déjà ressentie auparavant, mais tellement moins forte?
- Candice... supplia Alidann, cherchant du regard d'autres scientifiques qui passeraient dans l'allée.
   Mais les rares passants ne s'arrêtèrent pas. Ils se contentaient de jeter un regard bref à la scène avant de s'éloigner à pas vifs. Alidann était en train de maudire leur manque de compassion lorsque Candice se reprit légèrement, en poussant un faible gémissement et en relevant la tête. Son ami regarda ses yeux avec stupeur : jamais elle n'avait eu un visage aussi terrifié.
- Ils... souffla Candice, toujours tremblante. Ils arrivent!





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Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #66 le: Février 04, 2010, 11:49:52 am »
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Beuh, encore un chti chapitre tranquille :3 !

Les profs ça comprend pas les 3/4 du temps. Faut feinter avec eux, toujours, comme ça t'en as, du temps o/
J'ai failli avaler ma barre de céréale de travers quand j'ai vu le nom du président XD
Puis, 5 ans déjà... 'fin et puis Candice, donc y'a les monstres qui reviennent ?


J'ai vu, je ne sais plus trop où une tournure de phrase qui était un peu lourde à lire ( j'my suis repris à deux fois ), mais sinon c'était le seul truc à déplorer, à vu de pif.

J'espère que t'arrivera à t'en sortir pour la suite !
Journalisée
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #67 le: Février 08, 2010, 03:20:33 am »
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...
:'D
Je t'en foutrai des cigares, moi, espèce de grognasse è__é *SBAF
Président Thomas, hein ? Héhé, moi ça me va plutôt bien, je suis pas contre. J'aime bien les Thomas. D'ailleurs Miko a oublié de faire crever le sien dans sa propre fic. *Regarde majestueusement ses ongles en faisant un mouvement de tête pour dégager ses mèches brunes d'un air trop Loréal*

Ouais, donc x')
Moi je dis les chapitres comme ça, ça pue la classe. Parce qu'en apparence il se passe que dalle, mais derrière chaque mot, c'est la violence du sous-entendu qui fait grincer les dents. C'est quoi exactement, l'ordre établi derrière toute cette affaire du Tetrix ? Qu'est-ce qu'ils se sont dit, Shûtaro et Adrian ? C'est quoi ce qu'elle ressent, Candice ?
Bon merde hein, je veux la suite, vous l'aurez compris è__é
Faîtes l'école buissonnière à Beauvais et venez écrire ! *SBAF*
Nan pas jusque là, ya le Bac, faut pas déconner. M'enfin merde quoi. Je hais vos cours, vos profs, vos révisions et vos foutus contrôles. Je les déteste cordialement et officiellement. Donc je sais pas quand on aura une suite, m'enfin bon... Une fois le bac passé, je rêve d'un avenir radieux et dégagé de tout stresse où je pourrais enfin lire le dernier mot de toute cette fic à mystère laboratoiresque é__è Et ce malgré les défauts qu'on peut y trouver.

Allez, rien n'est parfait. Mais moi j'aime quand même. Donc je vais attendre bien sagement en bouffant ce foutu cigare (mais sans le fumer, c'est fort un cigare de ce volume-là), les bras croisés, et je me tais.
Bon courage et bonne continuation très chère é__è
Journalisée
Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #68 le: Juin 13, 2010, 11:05:17 am »
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Salut, y'avait longtemps!... Bon, je sais, c'est pas le meilleur moment pour me remettre à écrire avec le bac dans cinq jours, mais bon. J'ai eu envie de continuer mon chapitre et je l'ai fini, d'un coup comme ça, je suis repartie dedans!

Capi et Blacky, je vous remercie infiniment de suivre cette histoire. La fin va vite arriver, donc j'espère que vous suivrez jusqu'au bout ^^ Allez, à la demande pertinente de Blacky, je vous fais un petit résumé de ce qui s'est passé dernièrement dans Tetrix.


Sur l'archipel d'Helena, une terrible maladie infantile cause des pertes très graves dans un petit village mobien, au bord de la côte d'une petite île. Sur cette même île, un laboratoire prestigieux recherche activement un moyen de guérir cette maladie, le Tetrix. Isaac Shutarô, brillant scientifique, son fils Alidann, l'informaticien Kerem Schneider, le médecin Eric Laurier et enfin, la petite Candice, mobienne seule survivante du Tetrix à ce jour, cherchent tant bien que mal à guérir cette infection.
Cinq ans sont passés depuis une attaque de monstres redoutables, dans laquelle l'envoyé de Station Square Adrian et ses associés semblent indirectement liés.
Aux dernières nouvelles, Adrian est parti inspecter le laboratoire ne compagnie du biologiste Stephan Samarin, et chacun vaque à ses occupations lorsque Candice semble détecter une menace sur le laboratoire. Il se pourrait que la tragédie se reproduise...


Bonne lecture!




Rapport XVI - Incarnation




   ...Trois, deux, un, zéro.
   Le compte à rebours terminé, la cage s'ouvrit brutalement, en même temps que les deux portes qui retenaient captives cinq créatures funestes. Leur première proie désignée était déjà là ; aussi elles n'hésitèrent pas à se repaître de sa chair dans un vacarme de rugissements et d'immondes bruits de déchiquetage et de mastication.
   La porte était ouverte. Leurs crocs et leurs griffes dégoulinants de chair fraîche et de sang, les créatures se lancèrent avec énergie dans un couloir blanc immaculé et eurent tôt fait de flairer leurs prochaines victimes.

- Que... Qu'est-ce que tu dis?... murmura Alidann, une goutte de sueur glacée sur la tempe.
- Ecartez-vous!! hurla-t-on soudain.
   Le jeune homme se retourna, gardant une main sur l'épaule de Candice, un genou à terre. A sa surprise, il vit les scientifiques se bousculer pour laisser champ libre à trois hommes armés de Station Square. Vêtus de l'uniforme bleu qui leur conférait tant d'autorité pour un simple vêtement, ils rechargèrent bruyamment leur pistolet et se dirigèrent sans hésiter vers l'autre extrémité du couloir.    Les gardes du corps d'Adrian. Il était donc de retour...
   Candice se releva lentement, aidée par son ami. Ses membres étaient encore frémissants, tout comme ses longs piques qui étaient de temps à autre secoués par quelque spasme incontrôlable. C'est alors que Laurier, un dossier sous le bras, arriva vers eux en courant, l'air complètement affolé :
- Ah, vous êtes là tous les deux! Je vous retrouve enfin!
   Il s'arrêta devant eux et récupéra son souffle durant quelques secondes.
- Adrian est de retour comme vous avez dû l'avoir deviné... Et à peine revenu, il nous cause déjà des soucis... Ses gardes nous ont dit qu'il leur avaient demandé de le rejoindre près de la salle informatique de l'aile Est, et que la zone devait être évacuée au plus vite... J'ignore ce qu'il se passe mais ça ne présage rien de bon...
   C'est alors qu'un coup de feu retentit dans la partie sud du laboratoire. Etouffé par les murs, Candice fut la seule à l'entendre. Et comme si ça ne suffisait pas, elle était la seule à savoir ce qu'il se passait.
- ... Candice, il y a un problème? questionna alors Laurier, en reportant son attention sur elle, remarquant qu'elle était toute tremblante.
   Ce ne fut à cet instant qu'elle recouvra sa faculté de raisonner. Altérée par cette force étrange qui lui retournait l'estomac, elle avait enfin réussi à la récupérer.
   Elle recula brusquement de deux pas en arrière sous le regard stupéfait d'Alidann et Laurier, puis s'exclama en les regardant dans les yeux :
- N'intervenez surtout pas ; ils vous tueraient! Je les sens plus forts que la dernière fois!
- Qui ça? questionna Alidann en risquant un pas vers elle. De qui tu...
- Reste en arrière! ordonna-t-elle avec un manque d'autorité navrant.
   Elle tremblait encore. Ca se voyait. Un second coup de feu retentit. Puis un troisième. Candice sentit sa fourrure se hérisser. Et sans crier gare, elle se retourna et se mit à courir à toute allure vers le sud du laboratoire.

   Elle courut longuement, sans se retourner, ignorant le passage furtif des scientifiques paniqués qui cavalaient dans la direction opposée, ignorant les appels de plus en plus francs d'Alidann, ignorant son coeur qui lui sommait de s'arrêter pour s'éloigner comme on l'avait ordonné du champ de bataille.
   Mais ces soldats de Station Square ne savaient ni ce qu'ils faisaient, ni à qui ils avaient affaire... Tout était si différent de la dernière fois!
   Elle s'arrêta après avoir traversé deux couloirs adjacents qui conduisaient à la cellule où elle avait vécu pendant dix ans. Elle était à présent dans la zone Sud, où les monstres avaient été déclarés. Ce n'étaient pas des balivernes. Elle les sentait.
   Soudain, un coup de feu retentit dans la salle de gauche vers l'extrémité de couloir. Elle sentit une puissance dévastatrice se déployer quelques mètres devant elle, puis un mélange de hurlements et de rugissemetns retentit avec force dans toute la zone. Candice, son coeur tambourinant dans sa poitrine, courut vers la salle d'où provenait ce vacarme, refoulant son dégoût grandissant.
   Arrivée à l'entrée de la salle, elle resta muette de stupeur.
 
   L'arme gisait près de l'encadrement de la porte. La salle était simple, avec deux tables contre le mur de gauche, encombrée de verrerie en pyrex pour de multiples expériences. Au plafond, deux néons éclairaient avec force le désastre qui se dévoilait aux yeux de la hérissonne.
   Elle vit du sang en quantité à peine croyable, et le Rouage dressé sur ce qu'il restait d'un être humain fraîchement tué. Elle vit des morceaux d'uniforme bleu marine, maculés de sang et de morceaux de chair, éparpillés alentour. Candice plaqua une main devant son visage. Même les soldats de Station Square ne parvenaient plus à faire face?...

   Soudain, la créature tourna sa tête énorme en direction de la hérissonne en poussant un grognement. Ses mâchoires informes étaient encore en train de mastiquer ce qui restait de leur dernière victime. Candice se positionna sur ses appuis, à l'entrée de la salle. Les humains, seuls, ne pourraient jamais faire face à ces nouvelles immondices.
   C'est pourquoi elle espéra de toutes ses forces qu'Alidann n'aura pas été aussi imprudent qu'elle.
   Sans prévenir, le Rouage se rua sur Candice, dont les piques avaient déjà commencé à s'agiter.

***

   Dans l'aile Est, les scientifiques rassemblés chahutaient, paniqués ou scandalisés par les événements. Le seul à rester silencieux était Shutarô, appuyé contre un mur, légèrement tremblant. Il se surprit à penser de toutes ses forces à Alidann. Il se rendit soudainement compte à quel point l'autoriser à apprendre l'art du combat avait été une folie, une folie pure. Après tout, d'après ce qu'il avait compris, survivre face à des Rouages tenait plus du miracle que du talent au combat... Perdre ou gagner face à ses créatures n'était dicté par aucune loi, si ce n'était celle de la chance.
   C'est alors qu'Adrian, accompagné par Thélia, se dressa devant l'assemblée des scientifiques qui se turent les uns après les autres. Tous regardaient l'envoyé de Station Square avec méfiance, tandis que Shutarô semblait plutôt plongé en pleine réflexion. Il n'était plus possible, à présent, que les attaques des Rouages soient des coïncidences et se déroulent par pur hasard juste quand Adrian et ses associés sont présents. Les scientifiques devaient l'avoir compris : il se tramait quelque chose d'étrange vis à vis de cette histoire. Et même si la haine se reportait généralement sur Adrian, la panique générale faisait que tous avaient tendance à se méfier de tous.
   Et à ce rythme là, songea Shutarô, le laboratoire serait mené à sa perte. Fatalement, le village mobien de la côte également.
   C'est alors qu'Adrian, le visage sérieux et posé, prit parole face aux scientifiques qui se taisaient à contrecoeur.
- Mes amis, dit-il, ce lieu n'est et ne sera jamais plus un lieu propice aux recherches pour lutter contre cette terrible épidémie. Avant que celle-ci ne devienne pandémie, il faut trouver un moyen de continuer les efforts sans qu'ils soient entravés par des menaces extérieures ou intérieures.
   Le brouhaha reprit. C'était évident : Adrian allait en venir à sa proposition de transférer l'établissement à Staton Square, là où il serait à l'abri. Shutarô serra les dents. Alors comme ça, il avait gagné?...
   Il regarda ses collègues, qui ne savaient déjà plus où donner de la tête, mais que les Rouages terrifiaient plus que tout. Ils seraient prêts à tout, même à abandonner le village mobien, pour pouvoir assurer leur survie. Pour Shutarô, cela devenait une évidence. Une terrible évidence...
   Son regard obliqua à nouveau vers Adrian. En bon orateur, celui-ci sembla convaincre son assemblée lorsqu'il en vint à sa fameuse proposition de quitter l'archipel pour continuer les recherches sur le Tetrix à Station Square. Les scientifiques en discutèrent très longuement, oubliant tout le reste. Shutarô détourna le regard. Ses collègues ne faisaient plus attention à lui. Avant, ils seraient tous allés le voir pour lui demander conseil. A présent, son avis n'importait plus. Peut-être auraient-ils écouté les conseils de Laurier, et encore... Kerem sembla être le seul à remarquer la léthargie de Shutarô, et le regarda d'un air inquiet. Mais il n'osa pas aller vers lui, car Adrian s'en situait non loin, et il ignorait pourquoi, mais il craignait de déclencher un conflit entre les deux hommes rien qu'en s'adressant à l'un d'eux. Il songea alors à Alidann, Candice et Laurier. Ils n'étaient toujours pas retournés dans l'aile Est... Il espéra de toutes ses forces qu'ils ne s'étaient pas mis en danger inconsciemment.
   Shutarô, toujours dans ses esprits fut étonné que l'envoyé du président parle de continuer les recherches sur le Tetrix. Ce n'était pas ce qu'il lui avait proposé à lui, il y avait des années de cela. Ses objectifs avaient-ils changé? Ou étaient-ce tout simplement ses méthodes pour y parvenir?...

   C'est alors que Shutarô s'immobilisa. Tandis que les scientifiques se mettaient d'accord sur la proposition d'Adrian, il sembla comprendre quelque chose de capital. Son expression de stupeur n'échappa pas à Kerem, qui ne le quitta alors plus du regard. Mais Shutarô préféra lancer un regard à Adrian, qui le lui rendit sans attendre. C'était ça... Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte plus tôt?... Pourquoi avait-il continué de croire que tout s'arrangerait?...

   Un fin rictus, à peine observable, étira les lèvres d'Adrian.
   Et l'instant d'après, Shutarô courait en direction de la sortie.


***

   Le garde du corps d'Adrian s'appuya péniblement contre le mur à sa droite. Son épaule gauche en sang, son bras raide et immobile contre lui, il marchait à petits pas vers la partie Nord du bâtiment.
   Son pistolet n'ayant plus de balles, il l'avait laissé tomber sur le champ de bataille. Il avait longuement tiré sur le Rouage avant que celui-ci ne s'effondre, et encore, la bête s'était défendue farouchement. Son épaule dont la chair était laissée à vif s'en souvenait encore. Il n'avait même pas envie de jeter un oeil à sa blessure, de peur d'y voir son os immaculé bouger lentement au rythme de sa marche.
   Il avait conscience d'avoir perdu trop de sang et de n'être plus en position de se battre. Même s'il retrouvait par miracle une arme chargée, sa nausée et sa douleur difficilement supportable l'empêcheraient de se défendre bien longtemps. Aussi, il savait donc qu'au moindre nouveau Rouage rencontré, c'était la mort pour lui. Il se demanda avec frayeur si ses camarades avaient eu autant de mal que lui à lutter. Et en prenant l'hypothèse que les autres Rouages étaient aussi coriaces que celui qu'il venait d'achever, la peur le gagna malgré lui.

   Il sentit son coeur tambouriner dans sa poitrine lorsqu'il bifurqua dans un nouveau couloir, quittant celui où il progressait tant bien que mal. Mais à son soulagement, il ne vit pas de nouvelle créature. En revanche, elles étaient passées par là : on pouvait observer de grandes traces de sang s'étendre sur le sol et les murs, et les traces rouges de pattes des monstres étaient clairement visibles. Les traces partaient toutes d'une même pièce sur sa droite. Il s'en avança prudemment, et jeta un regard à l'intérieur d'une pièce qu'il n'avait jamais vue. Encore une salle cachée?
   Il s'avança prudemment dans cette nouvelle pièce, sur ses gardes. Elle était trop sombre pour qu'il puisse en distinguer les détails, mais il percevait quelques formes sombres immobiles dans les ténèbres. Et surtout, une unique source de lumière attira son attention.
   Un ordinateur à l'écran allumé, droit devant lui, posé sur une table, à côté d'autres machines visiblement inertes.
   L'homme serra les dents et s'avança vers l'écran sans le quitter des yeux, avançant à petits pas. Il garda son regard rivé sur l'ordinateur, sans ciller, et tout en restant à l'écoute, au cas où un monstre surgirait.
   Sa concentration était telle qu'il ne vit absolument pas la masse sombre à ses pieds ; masse contre laquelle il trébucha avant de s'écrouler de tout son long sur le sol, en poussant un bref cri de surprise. Gémissant sous la douleur, il se redressa péniblement, se maudissant d'avoir été bruyant. Il s'immobilisa quelques instants pour écouter les environs et s'assurer qu'aucun monstre ne l'avait entendu et revenait pour se débarrasser de lui. Constatant que le silence avait gardé ses droits, il se releva péniblement, puis jeta un regard en biais sur ce sur quoi il avait trébuché.
   Son estomac se retourna. Un de plus, on dirait...

   Il s'écarta tant bien que mal du cadavre, réprimant un gémissement de dégoût. Il ne distinguait pas tous les détails à cause des ténèbres, mais il distinguait bien les morceaux de chair arrachés et les membres déboîtés ; le visage quant à lui avait été réduit à une bouillie informe d'os et de tissus déchiquetés. 
   Se détournant de cet affreux spectacle, il jeta un regard vers l'écran d'ordinateur dont il était tout proche. Il y lut quelques mots :
"L'incarnation de vos peurs va renaître"
   Fronçant les sourcils, il se ré-intéressa au cadavre gisant à ses pieds. Ses yeux s'étant habitués au noir, il vit bien que les vêtements de l'homme étaient une blouse de scientifique, mise en pièces. Néanmoins, sur la poitrine encore en relatif bon état de la victime, le vêtement portait une petite plaquette informant du nom de son propriétaire. Le garde du corps d'Adrian se baissa pour décrocher la plaquette et il l'amena devant la lumière de l'ordinateur pour pouvoir la déchiffrer.
   Il y lut un nom : Stephan Samarin.


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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #69 le: Juin 13, 2010, 04:48:06 pm »
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T'as raison, faut tous les tuer ces biologistes. */se fait écharper la gueule/*

Ma parole c'est la dimension X ou quoi, pour revoir un bout de chapitre ici avant le bac ? :'D Osef que sépabien paske révisions, le plus important c'est de l'avoir fini correctement. J'ai pas repéré de grosses fautes notables ( en même temps j'suis sous le joug d'une allergie, le chat a dormis n'importe comment sur moi. )

Bref, c'est repartis pour un tour en somme. J'me demande qui sera la prochaine victime o3o DU SANG DU SANG ! Comme ça a l'air de bien péter et que Shû-sama a pigé un truc "capital", il risque d'y en avoir pas mal o3o Un génocide de scientifique en perspective ?

Hâte de voir la suite, mais avant tout, courage pour les révisions !
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Re : Tetrix
« Répondre #70 le: Juin 14, 2010, 11:25:38 am »
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*Débarque en trucs moulants et ras-des-hanches*
DONNEZ-MOI UN T ! DONNEZ-MOI UN E A L'ENVERS ! DONNEZ-MOI UN AUTRE T ! DONNEZ-M*SBAF

---

*Revient mieux fringué*
*Toussote*
C'est bien. Une suite. C'est très bien. Et franchement... Lire cette suite ça m'a redonné envie de tout relire depuis le début, j'en suis au Rapport X, Quatrem. Et ya des trucs que je pige pas... Mais d'autres qui me mettent sur des pistes.
Mais revenons à ce dernier rapport.

Citation
il vit les scientifiques se bousculer pour laisser champ libre à trois hommes armés de Station Square
Le champ libre*

Citation
Dans l'aile Est, les scientifiques rassemblés chahutaient, paniqués ou scandalisés par les événements.
Le verbe "chahuter" me dérange, on dirait des gosses qui foutent le bordel, c'est assez paradoxale avec les "paniqués" et "scandalisés" qui suivent :'D

Citation
Il n'avait même pas envie de jeter un oeil à sa blessure, de peur d'y voir son os immaculé bouger lentement au rythme de sa marche.
Han ouais, GG ! o__o

Citation
on pouvait observer de grandes traces de sang s'étendre sur le sol et les murs, et les traces rouges de pattes des monstres étaient clairement visibles. Les traces partaient toutes d'une même pièce sur sa droite.
Ya des traces de traces de pattes sans parler des traces qui partent dans la direction des traces des monstres dont les traces laissent des traces sur le sol et les murs pleins de traces... Tu m'auras compris ? XD

Citation
Il y lut un nom : Stephan Samarin.
*Réaction du lecteur lambda* HAN PUTAIN ! CES FOUTUES CREATURES ONT BUTES L'OPERATEUR FRANCE TELECOM ! LES SACRIPANTS ! *Meurt*

Bon bon, c'est juste des petites erreurs en fait, on les remarque sur le coup et puis on continue la lecture et on les oublie tout de suite après. En fait le plus dur c'est de les retrouver quand on écrit le commentaire :'D
Mais voilà. Bon on sent juste que tu n'écris pas à l'avance en fait, c'est tout. Mais même écrit comme ça, tu as une ortho irréprochable et un vocabulaire très enrichi. C'est tout simplement génial quoi .__.

En ce qui concerne le scénario, maintenant...
1/ Stephan était consigné avec Adrian il me semble bien. Or Adrian se retrouve à faire un discours pendant que l'autre type est mort. Mh... *Réflexions intenses* ... Poulpe.
2/ Shutarô m'a l'air complètement suspect, il y a un jeu psychologique intense dans les gestes, les regards et les mots, entre lui et Adrian. Mais où conduit tout ça, à quoi font-ils allusion... J'y reviendrai quand j'aurai tout relu.
3/ Bien évidemment la phrase suspecte à la toute fin qui est en lien direct avec le titre du rapport. J'en conclu donc trèèèèèèès difficilement que le mot "Incarnation" a une signification importante. Mh...
4/ Le lien entre Candice et les Rouages, le Quatrem, ou Tetrix, ou Esprim, qu'importe, si ça se trouve, tout ça, ce sont différentes allocutions qui déterminent un seul et même problème : un système symbiose ou virus quelconque. Physique et spirituel ? Mh...

Bref tu continues de manier ton intrigue d'une main de maître, bravo. Même moi je dois bien dire que j'en reste à d'hypothétiques suppositions, il me manque pas mal de liens entre différentes pièces du puzzle pour tout comprendre...
Mais je reste sur ma piste que Shutarô est un pourri qui a perdu la raison d'une manière ou d'une autre, qu'il cache bien son jeu, et qu'Adrian n'est pas si mauvais que ça - en tout cas pas dans le sens où tu nous laisses l'entendre. Quant à Candice elle est une expérimentation de Shutarô, c'est pour ça que ce dernier tient beaucoup à elle au début de la fic. C'est affectif ce qu'il ressent juste avant qu'elle ne tue Oliver.
Alidann, Alidann... Le pauvre petit gars paumé là-dedans. Je commence à me demander si Shutarô est vraiment son père biologique.

Pour terminer il y a l'allocution de Serena dont on n'entend quasiment pas parler. Une hybride qui a un lien avec Shutarô, encore et toujours lui.
Ce serait donc elle le gros morceau de puzzle qu'il manque à éclaircir et qui tisse les liens entre tous les autres...
Bref, je termine de tout relire et je ferais le point sur tout ça après. En attendant, bravo encore une fois ! Tu nous perds dans les dédales de ce complexe scientifique avec un tel brio que ça m'éblouit ! Heureusement que la solution forte en HP ne fait pas partie des données bordel TOT *Fuit
Allez, bonne continuation. J'ai hâte d'avoir le fin mot de toute cette mise en scène !


EDIT
Une erreur intéressante :
Citation
survivre face à des Rouages tenait plus du miracle que du talent au combat... Perdre ou gagner face à ses créatures n'était dicté par aucune loi, si ce n'était celle de la chance.
Lapsus ? <3
« Dernière édition: Juin 14, 2010, 02:07:38 pm par Blackdoom »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #71 le: Juin 15, 2010, 07:24:47 am »
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Hellow tous les deux! Comme j'ai bien avancé et que vous êtes les deux derniers courageux à me suivre, autant poster la suite sans plus attendre <3

Capi-chan : HAN T'AS DECOUVERT LE SECRET OWO GENOCIIIIIDE *crève*
Mais t'en fais pas hein, je néglige pas mes révisions pour autant! Juste que l'écriture me permet d'évacuer un peu le stress, c'est pas plus mal. 'Fin quoiqu'il en soit, marchi beaucoup pour ton soutien omniprésent, et j'espère que la suite te plaira <3

Donfy : Han, trop chou ton commentaire <3 Merci d'avoir relevé toutes ces fautes ! Par contre y'a juste un moment où je vois vraiment pas ce qui cloche...
Citation
Citation
on pouvait observer de grandes traces de sang s'étendre sur le sol et les murs, et les traces rouges de pattes des monstres étaient clairement visibles. Les traces partaient toutes d'une même pièce sur sa droite.
Ya des traces de traces de pattes sans parler des traces qui partent dans la direction des traces des monstres dont les traces laissent des traces sur le sol et les murs pleins de traces... Tu m'auras compris ? XD
Ben franchement, je vois pas ce qui cloche <.< *se fait atomiser*
Quoiqu'il en soit, lire tes critiques est toujours un régal et je suis heureuse que l'intrigue t'intéresse! Tu vas avoir quelques réponses tout de suite alors sois patient, d'ores et déjà tu as fait nombre de découvertes sans le savoir! Encore merci d'être aussi constructif <3


Allez, encore mille mercis pour vos commentaires, et c'est parti pour le XVIIème rapport! Enjoy <3



Rapport XVII - Sommeil




   Candice esquiva au dernier moment, et le monstre bondit dans l'encadrement de la porte avant de s'écraser contre le mur du couloir juste en face, en poussant un rugissement coléreux. La jeune hérissonne recula à petits pas dans le couloir, le temps que le monstre reprenne ses esprits. Rien qu'à le regarder, elle sentait un profond dégoût lui donner la nausée, et ses piques avaient de plus en plus de mal à résister à la tentation de faire taire le monstre à jamais.
   Sonné, ce dernier se remit sur ses pattes tant bien que mal, et rugit bruyamment pour exprimer sa colère. Sa cible était toute désignée ; et c'était la meilleure qu'il puisse espérer vaincre. A l'instant même où il avait ressenti cette abomination à proximité de lui, cette essence mortelle, rien ne lui importait plus que de la détruire.
   Et malgré elle, Candice ressentait la même chose. Elle avait appris, en cinq ans, à refouler ces pulsions meurtrières qui lui dictaient de détruire toute menace potentielle, mais malgré cela, elle sentait bien que quelque chose en elle la poussait toujours à tuer. Tuer cette chose en particulier. Qu'était-ce exactement? Un être vivant, une substance, une énergie? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle ne savait qu'une chose : cette créature la portait, en elle.
   Donc, il faudrait tuer la créature en premier.

   Ce fut Candice qui attaqua, cette fois. Elle courut vers le monstre en lançant tous ses piques en avant, et en faisant rugir son esprim autour d'elle. La vague de puissance était telle que le monstre recula d'un pas, et ouvrit sa mâchoire bien trop tard. A peine avait-il refoulé sa méfiance pour se défendre contre son ennemie, que celle-ci lui avait déjà transpercé le palais avec un pique.

Pas cette fois, on dirait.

   Le Rouage se cabra vivement en poussant un hurlement assourdissant, puis il recula, gueule grande ouverte, en crachant des torrents de sang. Candice recula vivement à la vue de ce liquide rouge et opaque ; par pur réflexe. Elle se cacha le visage avec son bras, comme horrifiée par tout ce sang. Qu'est-ce qui lui arrivait?... Ses piques repartirent d'eux-mêmes dans son dos et elle recula encore, sa vision devint trouble, et elle eut soudain du mal à respirer.
   Son inattention lui coûta un choc particulièrement violent qui la projeta à l'autre bout du couloir. Le monstre, en puisant dans ses dernières ressources, l'avait violemment percutée avec son crâne. Candice retomba sur le sol quelques mètres plus loin en poussant un gémissement de douleur. Elle se redressa sans plus tarder, ses piques prêts à repartir à l'assaut, mais ce ne fut pas nécessaire. Le Rouage titubait déjà, à quelques mètres devant elle, et ne parvenait plus à raisonner. Le pique de Candice avait atteint sa boîte crânienne et endommagé son cerveau, si bien que le sang coulait à flots sans s'arrêter et que, bien vite, il en perdit la vie. 
   Abandonnant la lutte, le monstre s'écrasa sur le sol maculé de son propre sang.


***

   Alidann arriva trop tard sur les lieux du carnage. Il vit d'abord Candice, tremblante, assise près de l'entrée du couloir ; et à quelques mètres devant, un Rouage énorme était étendu dans une véritable mare de sang. Le jeune garçon réprima son dégoût devant un tel spectacle et se précipita auprès de son amie.
- Candice! l'appela-t-il. Tu vas bien?...
   La hérissonne ne répondit pas tout de suite. Elle fixait le lieu du carnage, tremblante, son coeur battant à tout rompre. Alidann la prit doucement par le bras pour la relever, et elle sembla alors reprendre ses esprits. Elle se laissa tomber contre Alidann qui la serra contre lui par réflexe.
- Il est parti... n'est-ce pas?... murmura-t-elle.
- Qui ça? questionna Alidann le plus calmement possible.
   Sans rouvrir les yeux, la hérissonne décocha un sourire que son ami ne vit pas.
   C'est alors que le silence fut de nouveau brisé. Alidann regarda en direction du Rouage étendu dans son sang, et sentit qu'un autre venait dans leur direction. Il se montra bien vite, arrivant de la sortie d'en face, sans avoir besoin de forcer la porte automatique qui s'ouvrit d'elle-même à son passage.
- Candice, reste sur tes gardes... souffla Alidann à son amie.
   Il la lâcha et s'avança à pas lents vers la nouvelle créature. Candice, quant à elle, s'était remise à fixer la mare de sang, apeurée. Comme si elle avait peur de la franchir. Alidann cessa rapidement de se questionner et en face, le Rouage poussa un rugissement qui le fit frémir. Sa fourrure ocre se hérissa, ses yeux blancs et opaques s'agrandirent et il se mit à cavaler vers le jeune garçon.
   Jeune garçon qui sortit deux pistolets sans plus attendre et qui commença à vider ses chargeurs sur le monstre.
   Celui-ci bondit par-dessus son acolyte vaincu et poursuivit sa course malgré les balles qui s'implantaient les unes après les autres dans sa chair. Il poussa un nouveau rugissement, laissant comprendre à Alidann que de simples balles ne le tueraient pas si facilement.
- CANDICE, ENFUIS-TOI !! cria Alidann au comble de la panique.
   La hérissonne reprit ses esprits et au lieu de ça, elle courut vers Alidann, dressant ses piques devant elle, et oubliant la nausée qui lui meurtrissait encore le coeur quelques secondes plus tôt. Le monstre ouvrit grand sa mâchoire, se rua sur Alidann, mais fut stoppé par une dizaine de piques qui l'enlacèrent de tous les côtés, et l'immobilisèrent en un temps record. La rage gagna de nouveau la hérissonne. Mais elle n'arrivait pas à lutter. Le monstre poussa de toutes ses forces, et Candice commença à perdre du terrain. Le Rouage ouvrit sa gueule, et Candice, soudain prise par une nausée terrible, sentit sa conscience la quitter peu à peu.
   Affolé, Alidann sortit un long couteau qu'il avait accroché à sa ceinture, pour la défense au corps-à-corps. Il ne s'en était jamais servi contre un ennemi pareil, mais s'était le moment s'y mettre.
   Profitant que Candice gardait la bête cabrée, Alidann se précipita sous elle, et planta de toutes ses forces le couteau dans le ventre de la créature. Celle-ci poussa un hurlement déchirant, et constatant que le sang commençait à couler à flots près d'elle, Candice s'écarta d'un bond et laissa retomber le Rouage qui s'étala au sol en poussant un nouveau rugissement. Alidann n'attendit pas ; il escalada la créature, s'accrochant à sa dense fourrure pour ne pas tomber, et avant qu'elle ne se relève et ne relance une offensive, il enfonça toute la lame dans la nuque de la bête.
   Il recommença à trois reprises, serrant ses jambes autour de l'encolure du monstre pour y rester accroché. La créature, en effet, agitait sa tête dans tous les sens pour tenter de désarçonner en vain le jeune garçon. Mais au bout du quatrième coup de lame qui traversa sa boîte crânienne, il abandonna la lutte, se laissant retomber sur le sol en poussant un long rugissement rauque.

   Alidann, son coeur battant encore la chamade, sauta du cadavre de la créature, et se précipita vers Candice. Celle-ci avait réussi à ne pas perdre connaissance, mais gardait ses yeux fixés sur un mur pour ne pas voir le carnage. Le jeune garçon la prit par la main, et la reconduit vers le nord du bâtiment, sans plus attendre. Il ne savait pas pourquoi elle s'était sentie si mal tout à coup, mais il n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Pour l'heure, il lui fallait mettre son amie en sûreté, au plus vite.

***

   Les deux avaient à peine franchi le passage qui les mèneraient à l'aile Est qu'ils tombèrent nez-à-nez avec un soldat de Station Square. Son uniforme était abîmé et son visage taché de sang, mais il ne semblait pas grièvement blessé. Il avait encore ses deux pistolets dans la main.
- Ah! réagit Alidann. Vous êtes...
- Reste-t-il d'autres créatures dans le secteur? questionna-t-il en guise de réponse. J'ai réussi à en abattre une, mais...
- On en a eu deux dans la zone sud, répondit Alidann en s'épongeant le front d'une main. Mais j'ignore s'il en reste...
- Je dois retrouver mes camarades. Ces monstres étaient vraiment coriaces ; j'ai eu de la chance de m'en tirer avec si peu de blessures.
   Alidann suggéra à l'homme de les suivre jusqu'à l'aile Est pour rejoindre les autres. Mais en passant dans la grande allée qui connectait les parties Nord et Sud du bâtiment, Alidann remarqua qu'un conflit devait avoir eu lieu à cet endroit. Vers le centre de l'allée, de larges traces de sang et d'empreintes rouges avaient tapissé les mur et le sol. Et toutes les traces semblaient provenir d'une même salle, sur la droite. Une salle dont Alidann n'avait absolument pas connaissance.
   Les trois avancèrent prudemment jusqu'à la salle mystérieuse, pour découvrir un espace plongé dans le noir avec un écran d'ordinateur allumé, qui luisait dans les ténèbres. Ils ne distinguaient presque rien, mais ils remarquèrent rapidement une masse se mouvoir dans les ténèbres.
- Qui est là? questionna Alidann d'une voix forte en cachant tant bien que mal sa peur.
- Laissez, c'est un allié, répondit le soldat de Station Square en rangeant ses pistolets.
   Le nouveau venu tituba jusqu'à eux, et son associé s'avança dans la salle pour l'aider à marcher.
- Que s'est-il passé ici ? questionna le garde du corps d'Alidann en reconduisant son allié vers le couloir éclairé.
- Un nouveau cadavre ici... répondit ce dernier d'une voix faible, en tendant la plaquette de Samarin à son associé. On dirait qu'encore une fois, les monstres ont été lâchés d'une salle dissimulée...
   Alidann, intrigué, s'avança dans ladite salle, même s'il n'y voyait pas grand chose. Il baissa les yeux et remarqua la masse sombre à ses pieds. Une odeur désagréable s'en dégageait déjà.
- C'est pas vrai... murmura-t-il, écoeuré.
   C'est alors qu'ils entendirent des pas se rapprocher à toute vitesse. Candice, qui était restée dans le couloir, se tourna vers son issue du côté Nord et remarqua que Laurier les rejoignait au pas de course.
- Ah, vous êtes là! s'exclama le docteur, à la fois épuisé et agacé. J'en ai assez de vous courir après!
   Il semblait ne savoir plus où donner de la tête, et était visiblement bouleversé par les catastrophes qui se succédaient dans son laboratoire... Ce qui, somme toute, semblait assez légitime pour un homme qui ne faisait que chercher à soigner autrui.
   Alidann alla à la rencontre de Laurier à petits pas. Il lui tendit la plaquette que les hommes de Station Square venaient tout juste de lui remettre.
- On a une nouvelle victime à déplorer... annonça le jeune homme en baissant les yeux.
   Laurier prit délicatement la plaquette, et y lut le nom de Samarin.
   Il dut s'y reprendre à deux fois pour être certain qu'il ne rêvait pas.
- Mon dieu... murmura-t-il. C'est... C'est pas vrai...
- ... Un problème? questionna le garde du corps d'Adrian qui soutenait toujours son coéquipier.
   Laurier ne répondit pas tout de suite. De la tristesse immense, son visage passa à la colère, et il fixa les deux gardes de Station Square droit dans les yeux.
- Stephan Samarin! s'exclama-t-il. L'homme qui avait été aperçu pour la dernière fois en la compagnie de votre chef!
   Alidann écarquilla les yeux. Alors comme ça, cet homme de Station Square était bel et bien mouillé dans cette sombre affaire?
   Les deux hommes se regardèrent sans rien dire, puis baissèrent les yeux avec honte.

***

   Shutarô recula jusqu'au mur derrière lui. Mais il n'avait plus d'issue possible, semblait-il. En se précipitant inconsciemment vers le champ de bataille, dans la partie sud du bâtiment, il était tombé sur le dernier Rouage encore en vie, qui s'avançait à présent vers lui crocs dehors, haine dans les yeux. La sortie était juste derrière la créature, mais personne n'aurait le temps de le voir, ou de lui porter secours. Il n'avait pas grand chose pour se défendre. Le débarras où il s'était retrouvé pris au piège n'avait absolument aucune ressource exploitable pour une situation pareille.
- ... C'est fini pour moi, on dirait... souffla le scientifique pour lui-même.
   Il se dit que de toutes façons, il avait déjà sommeil.
   C'est alors qu'il remarqua un boîtier sur le mur à sa droite. Le mécanisme fonctionnait toujours. Il allait pouvoir faire une dernière action.
   Le scientifique tendit lentement son bras vers le boîtier et appuya sur le bouton central. Aussitôt, un signal sonore se fit entendre, et la porte du débarras se referma toute seule, avant de se verrouiller automatiquement.
- Comme ça au moins, tu ne tueras personne d'autre... souffla Shutarô avec un sourire nerveux sur les lèvres.
   Le Rouage, peu perturbé par cet enfermement soudain, poussa un grognement terrifiant et continua d'avancer lentement. Le scientifique ferma les yeux, et posa sa main sur sa hanche. De sous sa blouse, il retira un pistolet à peine chargé.
- Ca ne sera pas suffisant, je sais...
   Comme pour lui répondre, la créature poussa un rugissement en hérissant sa fourrure sombre.
- ... Finalement, je n'aurai jamais pu te donner une bonne image de moi...
   Sans plus attendre, le Rouage bondit vers le scientifique. Celui-ci rouvrit les yeux, et dressa son pistolet devant lui.
- ... Courage, mon fils...





« Dernière édition: Juin 15, 2010, 09:36:47 am par Sephyra »
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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #72 le: Juin 15, 2010, 08:50:37 am »
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... Bordel è_____é
Tu remets en doute mes suppositions là ! Bon alors... Non, malgré les apparences, je continue de penser qu'Adrian n'est pas un enfoiré comme tel. Après tout l'information comme quoi Samarin se trouvait avec lui provient de... Shutarô. Il n'y aucune autre preuve hormis sa parole. Par contre l'attaque des rouages ne doit pas provenir du scientifique... Mais bien d'Adrian. Pour pousser à bout son ennemi dans leur duel psychologique. Quand on regarde bien, à chaque attaque des Rouages, une réunion est mise en place au même moment. Comme pour réunir le gros du personnel et éviter le véritable carnage.
Mais qu'est-ce que foutait Shutarô dans la salle de l'aile sud... J'avoue me perdre entre les deux salles mystérieuses. D'un côté on a celle de l'aile est avec l'ordinateur vivant qui fait chier son monde avec ses messages zarbis, de l'autre on a celle de l'aile sud qui garde caché les Rouages, vraisemblablement... Ou pas. A chaque attaque des Rouages, une victime est offerte aux monstres sans résistance. Le première fois c'était le type dont on sait rien qui était juste drogué, cette fois-là c'était Samarin. Donc logiquement les Rouages étaient gardés là où se trouvent le corps de Samarin.
Mh...

Ya aussi le fait que Candice soit apeurée. Et cette fois tu insistes bien sur la flaque de sang, "comme si elle avait peur de la franchir" selon tes mots. Parce que le sang du Rouage contient le Quatrem, le contraire du Tetrix. On a donc deux factions, l'une représentée par Candice issue du Tetrix, l'autre par les Rouages qui contiennent le Quatrem. Mmh...
La discussion avec Alidann et le garde du corps est représentatif de l'état d'esprit actuel de notre ancien petit gars chétif et ridiculement jeune, c'était sympa ! Il a grandi ^o^
Ce qui amène un gros paradoxe entre lui et Candice, qui elle semble n'avoir pas changé face au Rouage.
Et tu reprends aussi l'une des phrase étranges en italique de la dernière fois "Pas cette fois on dirait". J'avoue qu'en lisant ça j'ai regardé rapidement dans le Rapport s'il n'y avait pas la suite, j'ai été déçu XD

Bon alors, pour la suite. C'est peut-être pas si compliqué : soit Shutarô crève effectivement, et là on où retrouve son corps on va découvrir un indice, voir carrément toute la résolution de l'histoire ; soit Shutarô crève pas, ce qui ferait un peu chier Adrian et donc il y aurait confrontation entre les deux, confrontation durant laquelle Adrian montrerait enfin ses véritables objectifs et suppositions.
En somme, j'attends la suite è__é
C'est cool d'avoir deux suites d'un coup comme ça ! Je te fais confiance pour continuer sur un bon rythme, surtout si on approche de la fin <3
Bonne continuation chère maman, pour cette merveilleuse fic qui met mes nerfs à vif ^o^

PS : Petite critique rapidement, mine de rien. Cette fois les répétitions se font surtout au niveau des prénoms des personnages ! Mais à part ça tout baigne <3
« Dernière édition: Juin 15, 2010, 08:52:19 am par Blackdoom »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
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Re : Tetrix
« Répondre #73 le: Juin 15, 2010, 02:28:08 pm »
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Alors j'ai trouvé une faute ignoble ce matin, qui je pense, n'a pas été relevé... Et que je ne peux pas relever, je la trouve plus XD Un s'est qu'il fallait permuter en c'est il me semble... AH merci la recherche Google Chrome j'ai retrouvé !

Citation
Il ne s'en était jamais servi contre un ennemi pareil, mais s'était le moment s'y mettre.

Voilà, ça mérite que je te bouffe une partie de cerveau.

C'est le seul truc notable qui m'a "choqué", enfin, en pleine lecture voir ça oAo Vient par ici ma ptite Sephyra, tend la tête ! */SBAF

Voilà voilà ! Shu va crever ! Ou pas ? Ou pas ! Tu laisse un suspens trop suspens, de sorte qu'on ne sait même plus sur quoi se baser, même si ça semble être fatal. Dans le cas où en effet il creverait... Que tu décrives pas la scène, je t'en voudrais o3o */SBAF Ou pas, que t'as trouvé une parade pire que ça >D !

Donc j'ai hâte de voir la suite o/ */Campe sur le topic en jouant de l'harmonica/*
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Re : Tetrix
« Répondre #74 le: Juin 15, 2010, 02:54:44 pm »
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*Vire Zalosta*
Me pique pas mon harmonica espèce de décérébrée è__é *Te balance une bouteille de wishy dans la poire, puis s'assoit au coin du bar avant de jouer de l'harmonica ; tape du pied en rythme*

La prochaine fois y aura la suite, oh yé
T'as intérêt à ce que ce soit une réussite, oh yé
J'en connais plein qui donnerait pas cher d'leur peau rien qu'pour voir la tronche du vasistas dans la gueule de moooon pèèèreuh
Mais peu vendrait leur mère pour oser voir pareil tourmeeeeeeent ~

*Prend le banjo et se casse du saloon en chantant*

Bon allez, la suite quoi. *Meurt
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
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