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Planete Sonic ForumsL'Atelier Fan AreaHors-SonicEcriture[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
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[Terminée]Âme écarlate : la cité du désert
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #30 le: Août 11, 2009, 07:11:28 pm »
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Hello Mady! Voilà un moment que je te devais la suite alors la voici ^^ Encore un grand merci de me suivre, ça me fait super plaisir!
J'espère que ce chapitre te plaira... Mais je pense que tu vas bien l'aimer à vrai dire ^^ Bon, j'en dis pas plus, bonne lecture!



Seizième Chapitre : Ethera



   Le vacarme du conflit s'éteignait au fur et à mesure de leur ascension. Il était toujours difficile, pour Alphonse et Winry, de continuer à gravir les marches de la tour sans jeter de temps à autre un regard derrière eux, pour surveiller leurs alliés, qui étaient restés en bas pour combattre. Seul Edward, qui menait le pas, n'émettait pas même en lui l'éventualité de pouvoir se retourner, ne serait-ce qu'une seconde ou deux. Comme à son habitude, il ne regardait pas derrière lui.
   Les marches défilaient. Winry sentait son coeur battre à tout rompre, tant de fatigue que de crainte. Si elle avait tenu à venir, c'était bien pour pouvoir apporter son aide à ses deux amis d'enfance et déjouer les pièges d'Endir ; et elle frémissait déjà à l'idée d'assister à un combat mortel qui les opposerait à cet alchimiste maléfique. Mais elle ne les laisserait pas mourir. Même si elle ne savait pas réellement comment elle pourrait les protéger, et leur venir en aide au moment où seule la force et le courage feraient toute la différence. Le moment fatidique où l'un des deux camps devrait s'incliner devant l'autre. Mais ils gagneraient, il le fallait...
   A nouveau, son regard tomba sur Edward, qui courait toujours devant lui. C'était Alphonse qui fermait la marche, juste derrière elle. Quel âge cela lui faisait-il ?...
   Dix-sept ans et demie, peut-être... Oui, et son jeune frère, seize... Il s'était écoulé bien du temps depuis leur victoire face aux Homonculus. Et finalement, était-ce une victoire complète ? Puisqu'il leur avait fallu retourner au combat un an plus tard, avaient-ils vraiment gagné la guerre ?
   Si ce n'était pas le cas, alors quand gagneraient-ils enfin ? Quand auraient-ils le droit au repos, à une vie calme loin du danger et du malheur ?
   Auraient-ils le droit à cette vie-là un jour, où le soleil leur apporterait tout le bonheur du monde sur un plateau d'argent ?

   Winry, entre colère et tristesse, sentit quelques larmes perler sur yeux azur. Non, elle ne devait pas pleurer. Ce n'était pas le moment de faiblir.
   Un rude combat les attendait.

****

   Les trois parvinrent sur une nouvelle plate-forme métallique, qui devait correspondre au moins au cent cinquantième étage. Ils décidèrent de s'arrêter pour souffler ; il leur faudrait arriver face à Endir avec encore quelques forces. Alphonse s'approcha du bord de la plate-forme, et jeta un regard en bas, au fond du gouffre. Il entendait encore des coups de feu de temps à autre ; signe que Rendy et les autres étaient toujours en train de combattre.
   C'est alors qu'une explosion venue d'en haut les surprit, et ils regardèrent vers le sommet de l'édifice. Des pierres chutaient du dernier étage, brisées par l'alchimie.
« Attention !! »
   Edward saisit Winry par le bras et la tira en arrière, plus près du mur circulaire. Alphonse se retira vivement à leurs côtés ; les pierres se fracassèrent sur l'extrémité de la plate-forme, rebondirent sur la structure d'acier et chutèrent à nouveau dans le gouffre. Ils avaient évité l'attaque de peu.
« Kerin et Ethel doivent déjà être en train de combattre... déclara Alphonse en regardant à nouveau vers le sommet de la tour. Il n'y a plus une seconde à perdre ! »
   Une nouvelle pierre tomba alors des hauteurs, ralentit légèrement en arrivant au niveau des trois amis et se déposa lourdement sur la plate-forme où ils avaient fait halte. Elle déploya des ailes humides, ouvrit de petits yeux blancs et une gueule béante qui commença à montrer les crocs en s'avançant vers les intrus.
« Encore une chimère ? » lança Alphonse en se plaçant devant Edward et Winry.
   La créature ressemblait à une chauve-souris noire avec un corps de loup, et une tête presque aussi effrayante que celle des démons d'Endir. Ses mâchoires serrées laissaient échapper des filets de bave proportionnels à sa taille au garrot, qui était d'au moins un mètre et demi.
« Al, bouge de là, je m'en occupe... souffla Edward à son frère, qui ne bougeait pas de devant ses deux alliés.
- Non, vous deux vous montez, répliqua Alphonse avec un sourire en coin traduisant son assurance. Je m'en occupe, ça va aller. Endir essaye de nous ralentir, mais on va lui montrer de quoi on est capable ! »
   La chimère poussa un rugissement qui les tira de leur conversation, et Edward comprit qu'il n'y avait plus de temps à perdre. Alphonse frappa ses mains l'une contre l'autre, et les déposa sur la plate-forme sous ses pieds ; il y avait là assez d'acier pour se faire tout un attirail.
   Les éclairs de la transmutation aveuglèrent la créature qui se mit à reculer nerveusement ; Edward et Winry saisirent l'occasion. Ils repartirent vers les escaliers ascendants, laissant à contrecoeur un ami, un frère, derrière eux. Ils avaient rarement eu à faire un choix aussi difficile ; mais ils devaient l'assumer. Et puis, Alphonse leur reviendrait vivant. Comme il l'avait toujours fait.

****

   Kerin regarda les pierres chuter vers le fond de la tour, inquiet pour ses amis qui étaient en train d'y combattre. Puis à nouveau, ses yeux écarlates tombèrent sur Endir, fièrement dressé à l'autre bout de la plate-forme d'acier immense qui faisait office de dernier étage à la tour. Le sommet de leurs craintes. Un grand cercle de transmutation était dessiné sur le sol et un autre, presque identique, avait été tracé juste au-dessus, sur le plafond.
« Kerin, rends-toi à l'évidence, lança alors Endir en brandissant une pierre rouge. Vous deux, vous ne pouvez pas gagner contre moi. »
   Ethel, sous ordre de Kerin, était restée en retrait, près des marches qui redescendaient vers les abysses de la tour. Elle regardait successivement Endir et Kerin, redoutant le moment fatidique où le conflit repartirait. Lorsqu'elle et Kerin étaient arrivés dans la tour en fracassant l'une de ses immenses vitres, ils se trouvaient proches du dernier étage d'Ethera, et avaient rapidement rejoint Endir qui se trouvait déjà au sommet, les attendant. Un premier conflit avait débuté aussitôt ; et dans la fureur de l'affrontement, les roches qu'Endir avait synthétisées avec la pierre rouge étaient tombées des hauteurs. Ethel était inquiète en pensant à ses alliés qui tentaient de les rejoindre, en cet instant. Ils se trouvaient vulnérables à ce type d'avalanche, mais heureusement, la bataille entre Endir et Kerin s'était vite stoppée. Même si le plus dur restait à venir.

   Les deux adversaires continuaient de se toiser. Endir ne semblait pas enclin à continuer le combat ; après tout il avait déjà été blessé au bras gauche lors de son dernier affrontement contre Edward et Kerin. Mais là, c'était différent. Il avait l'avantage, il lui restait trois pierres rouges à utiliser, et des âmes écarlates qui l'avaient dans leur sang ne pouvaient lutter contre. Il aurait volontiers tenté de posséder Kerin si Ethel ne s'était pas trouvée là elle aussi ; or elle était tout à fait disposée à faire taire son maître définitivement s'il lui venait la mauvaise idée de s'en prendre au jeune démon. Elle aussi, elle avait perdu toute sa loyauté.
   Endir ne pouvait pas s'occuper de ses deux adversaires à la fois. Alors, pourquoi attendait-il ?
   C'est alors qu'un détestable rictus étira ses lèvres fines.
« C'est le moment, dit-il alors. Je vais me débarrasser des gêneurs qui arrivent. »
   Ethel se redressa d'un coup, mais c'était déjà trop tard. Endir avait fait luire la pierre rouge intensément, exploitant son pouvoir immense ; les rayonnements aveuglèrent les deux captifs qui durent détourner le regard. Ignorant le principe de l'équivalence, des roches et des plaques tranchantes d'acier commencèrent à se former au-dessus de l'alchimiste, puis ce dernier les lança avec force dans le gouffre.

****

   Edward s'arrêta subitement. Ils se trouvaient à un nouvel étage, tout près du sommet. Et ils entendirent des éclairs de transmutation s'énerver au-dessus d'eux, à une trentaine de mètres plus haut ; avant de réaliser qu'ils se trouvaient en grand danger.
   Il hurla à Winry de reculer, et d'énormes pierres se mirent à tomber du gouffre et à s'effondrer sur la plate-forme où ils se trouvaient. Ca n'avait rien à voir avec la première fois ; les projectiles étaient trois fois plus nombreux et grands ; ils fracassaient l'acier, explosaient en rebondissant sur les murs, annonçant une mort certaine à ceux qui se trouvaient sous leur chute mortelle.

   Edward frappa ses mains l'une contre l'autre, et les posa sur le mur derrière lui. Une rambarde d'acier surgit de la paroi et se plaça au dessus d'eux, pour les protéger de la chute des pierres. Mais leur abri faiblissait et s'affaissait de plus en plus ; Winry se colla au mur et s'assit, sous ordre d'Edward qui continuait à dresser au-dessus d'eux de quoi stopper la chute des pierres. La plate-forme où ils se trouvaient commença à s'affaisser à son tour, et les projectiles n'arrêtaient pas de tomber. Winry perdit l'équilibre lorsque le sol sous leur pieds flancha et pencha sur le côté. Edward fut déstabilisé à son tour ; il se rattrapa à un câble d'acier qui surgissait de l'une des roches, et il regarda derrière lui, alerté par un cri de son amie.
   Le sol avait été percé par un autre rocher, et elle s'était rattrapée au dernier moment au rebord de la plate-forme d'acier. Ses jambes battaient inutilement le vide sous elle, appelant désespérément son ami, d'une voix qui ne parvenait pas à couvrir le vacarme des pierres.
« WINRY !! »
   Edward se jeta sur elle, saisit ses deux poignets avec force et tenta de la hisser vers lui, lui suppliant de ne pas lâcher prise. Les pierres chutaient sans cesse alentour ; leur abri s'était effondré depuis longtemps. Alors que le jeune alchimiste allait trouver l'énergie nécessaire pour tirer son amie vers lui, une pierre vint heurter son épaule avec violence ; il poussa un cri de douleur et s'effondra en avant.

   Un hurlement ne couvrit pas le vacarme de l'avalanche mortelle.

   Les deux tombèrent parmi les débris, jusqu'à l'étage du dessous, déjà parsemé de roches et de débris. Leurs cris de souffrance furent étouffés par le vacarme, tandis que les pierres meurtrissaient leur corps avant de les abandonner dans un univers baigné de chaos. Edward surgit des débris le premier, et ignorant la douleur qui lui lancinait l'épaule, il alla tirer Winry des décombres. La jeune fille était blessée et épuisée, elle se laissa tomber contre lui comme une poupée sans âme, à demi consciente.
« Winry, supplia Edward, Winry reste avec moi !! »
   Il regarda alors au-dessus de lui, et vit que l'étage duquel ils avaient chuté ne les protégerait plus pour longtemps. Il n'entendait plus rien. De la poussière s'était levée devant son regard, comme pour l'empêcher d'observer ce qui allait faire sa perte. Il sentit que son coeur tambourinait dans sa poitrine sans s'arrêter. L'avalanche non plus ne cessait pas. Les pierres tombaient encore. Ils allaient vraiment mourir, si ça continuait comme ça. Visiblement, Endir était décidé à en découdre. Et ce qui devait arriver arriva.
   L'étage au-dessus d'eux s'effondra, dans un fracas épouvantable.
   Edward se pencha au-dessus de Winry, dans un élan inespéré ; quitte à ne la protéger qu'avec son corps, quitte à mourir pour elle.

   Un vacarme assourdissant lui annonça que la large plate-forme d'acier venait d'aboutir sa chute. Timidement, il rouvrit les yeux et constata avec stupeur qu'il n'avait rien senti, mis à part un frisson intense qui lui avait dit qu'il était mort. Mais visiblement, ce n'était pas encore vrai. Il lui restait un brin d'espoir. La plate-forme d'acier était tombée de travers juste au-dessus d'eux, leur construisant un sombre abri de fortune encore capable de bloquer quelques pierres. Mais ce nouvel abri n'était toujours pas le plus fiable possible : les pierres continuaient de frapper son acier salvateur, de se fracasser contre lui, et de tomber, de tomber, sans fin.
   Edward regarda à nouveau Winry, qui essayait de reprendre ses esprits, de rouvrir les yeux. Mais c'était si difficile... Dans un tel instant, pourquoi ne pas attendre sagement la mort ? Elle viendrait la chercher, tendrait sa main griffue vers elle, et elle n'aurait qu'à lui sourire...

   Puis la maudire de toutes ses forces, car elle serait séparée de celui qu'elle aimait.

   Edward fermait les yeux, les dents serrées, le visage crispé, attendant avec douleur son dernier moment. Un jour à Briggs, le puits s'était effondré sur lui... et lui s'était trouvé blessé, mortellement blessé, bien plus qu'en ce jour. Il s'en était sorti quand même. Et là, même pris dans cette avalanche de pierres, il restait peut-être un espoir. Oui, il lui restait un espoir. Winry venait de rouvrir les yeux.
   Le jeune alchimiste ne put réprimer un sourire radieux, empreint de tristesse, mais aussi de soulagement. Elle parvint à se rasseoir près de lui, tremblante de peur, ne sachant pas que faire dans un tel moment. Que lui dire, devait-elle d'abord le remercier de l'avoir sauvée, dans cette chute qui aurait dû lui être mortelle ? Ou devait-elle le regarder les larmes aux yeux, pour qu'il comprenne ce qu'elle ressentait d'un simple regard ? Que faire à l'aube de sa mort, auprès de celui qu'elle aimait de tout son coeur, et de toute son âme ?
   Edward ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longtemps. Il s'approcha d'elle, et prenant comme prétexte sa protection contre les pierres qui continuaient de tomber tout autour d'eux, il la prit dans ses bras, se pencha un peu au-dessus d'elle, la noyant dans la chaleur rouge de son manteau en piètre état.
   Winry, tremblante, décocha lentement un sourire. Elle ne savait pas pourquoi, ni depuis quand ce flux soudain de bonheur était monté en elle.
   Bien qu'elle eût une petite idée.
   
   Elle laissa son front se déposer dans le cou de son ami. Ils allaient mourir.

   En réponse, elle sentit une main glacée se poser sur son épaule, tandis qu'une autre pleine de chaleur se glissait dans son dos. Ce bras, qui la protégeait depuis toujours, la serra avec force, et elle se retrouva plaquée contre le torse de son ami. Elle ferma les yeux.

   La mort ne l'effrayait plus.

   Edward ouvrit lentement les yeux, mais la poussière l'aveuglait toujours. Il parvenait seulement à distinguer la longue chevelure de son amie, qui s'était agrippée à lui dans un geste réconfortant. Lui-même, pour la première fois de sa vie, lui rendait son étreinte avec sincérité, avec passion. Avec des sentiments qu'il s'était toujours efforcé de dissimuler.

   Peut-être par vanité. Peut-être par orgueil.

   Il ignorait la réponse et ne souhaitait pas la connaître. Ce n'était pas le moment de réfléchir, mais celui de ressentir. Ressentir... il s'était pourtant juré, pendant ces longues années de voyage, de rires, de pleurs et de vie, de ne jamais laisser intervenir ses sentiments s'ils devenaient une barrière à ses ambitions, à sa volonté. Ca, c'est ce qu'il s'était promis.
   Mais depuis quand respectait-il ses promesses ?

   Winry passa lentement ses bras autour du cou de son ami. Celui-ci baissa la tête, laissant ses cheveux se mêler, dans une cascade d'or, avec ceux de sa bien-aimée. Cette jeune femme qui avait fait fondre son coeur de glace, consumant sa tristesse et son désespoir, même dans les pires moments de son existence. Ils sentirent une cascade, aussi, de sentiments réciproques qui s'exprimaient pour la première, et peut-être la dernière fois. Edward blottit le profil de son visage contre celui de Winry, qui sentit une larme couler sur sa joue. Edward, lui, ne pleurait pas.

   Peut-être par vanité.

   Il trouva la force de sourire, et de sa main de chair, il caressa lentement la joue de son amie, ôtant la larme qui avait glissé sur sa peau claire.

   Peut-être par orgueil.

   Tout s'écroulait autour d'eux, et leur refuge pouvait s'effondrer à chaque seconde. Mais ils savouraient chacune de ces secondes, cette fois. Edward sentait son coeur battre à tout rompre, et il pouvait même sentir celui de Winry, qu'il serrait étroitement contre lui. Leur coeur battaient à l'unisson. Leur coeur ne faisaient qu'un.

   Winry sourit à son tour, heureuse comme jamais, même dans cette atmosphère de mort, au milieu du danger, car elle était enfin seule, seule parmi les abysses du temps, seule dans un univers sans limites, seule... mais avec celui qu'elle aimait. Parce qu'elle ne le quitterait jamais plus. Edward laissa sa main gauche glisser dans la chevelure dorée de son amie, tandis que sa main d'acier l'étreignait toujours plus fort. Winry se mit à trembler. La peur s'était à nouveau emparée d'elle, à moins que ce ne fût le froid ; ou encore ce sentiment nouveau qu'elle tentait d'apprivoiser. Les pierres chutaient régulièrement du plafond de leur refuge, mais Edward serrait toujours Winry contre lui, et la protégeait, comme avant.

   Peut-être par amour.

   Il en avait assez de chercher d'autres explications.

   Pour la première fois depuis de longues minutes, ils se regardèrent alors droit dans les yeux. Sans ciller, sans pleurer, sans rire. Un regard comme ils ne s'en étaient jamais échangé ; un regard qui en dit plus qu'un milliers de mots. Et ils éteignirent ce regard, lorsque pour la première fois de leur vie, leurs lèvres se rencontrèrent.

   Puisqu'il n'y avait pas d'autre explication.





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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #31 le: Août 16, 2009, 05:37:15 pm »
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Maîtresse Sephyra, je.... Je vous adore ! *câlin* Merchi d'avoir poster cette suite superbe ! *étoile dans les yeux*

Et vous avez raison, je l'adore, je l'aime, ce chapitre ! Pour quelle raison ? Parce que... Winry et Ed se sont embrassés ! Ouiii ! *Danse, saute, hurle de joie*
Les descriptions étaient absolument sublimes ! J'avais trop peur pour eux ! Enfin... J'ai encore peur pour eux, parce que j'espère qu'ils vont tous les deux sortir vivants de cette avalanche de pierre et tuer cet ignoble Endir (celui-là, je le haiiis !) mais puisqu'ils sont ensembles, ils ne risquent plus rien.... J'en suis certaine ! Et j'espère que j'aie raison.... *croise les doigts*

Mais Alphonse... ;O;
J'espère qu'il va sortir vivant ! J'espère qu'il pourra voir son frère ! J'espère qu'il ne sera pas blessé ! J'espère qu'il va revenir... en morceaux ! xD
Nan, je prie pour qu'il soit vivant. Je me suis trop attaché à Alphonse. Comme à tous les autres personnages, d'ailleurs...

Aaaah, et ce sale Endir ! Je le hais ! Je le hais ! Il doit mourir ! >o<
Mais j'espère que Kerin et Ethel vont survivre....

Bref, un chapitre remplis de suspens. J'adore ! J'ai hâte de savoir si nos amis vont survivre !
J'ai hâte de lire la suite ! Bonne chance pour la suite, Maîtresse Sephyra !!
   
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #32 le: Août 23, 2009, 09:07:44 am »
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Héhé, je savais que t'allais l'apprécier cette partie-là X3 Malheureusement, je ne garantis pas la survie de tous les "gentils"...
Allez, encore un immense merci Mady, et voici la suite =3





Dix-septième Chapitre : Promesse 




   L'avalanche cessa soudain. Ignorant le pouvoir mortel de la pierre rouge, Kerin avait bondi vers Endir et, avec un hurlement de rage, il avait frappé violemment de ses griffes acérées dans sa direction, en plein coeur de la lumière écarlate.
   La lueur mourut aussi sec ; et Endir recula vivement en grinçant des dents, furieux. Sa pierre rouge venait de se briser ; Endir avait exploité tous ses pouvoirs et le coup de Kerin l'avait achevée. Le jeune démon ne stoppa pas son offensive ; sa main toujours pourvue de griffes immenses, il frappa en direction de son maître. Ce dernier recula vivement, surpris par la vitesse de son protégé ; il ne trouvait pas le temps de sortir une autre pierre. Brutalement, un coup le propulsa au sol et lui coupa le souffle un court instant. Alors qu'il allait se relever, deux griffes se plantèrent de part et d'autre de sa tête, lui interdisant toute tentative de fuite.
« Qu'y a-t-il ?... souffla Endir, sans quitter Kerin des yeux. Qu'attends-tu pour me tuer, mon petit Kerin ? »
   Kerin toisait son maître, dents serrées, essoufflé, confus. C'est vrai, il la tenait enfin ; cette occasion de tuer son maître. De le mettre hors d'état de nuire, définitivement. De mettre un terme à ces souffrances, cette colère, cette tristesse qu'Yvanesca portait comme un poids sur ses épaules meurtries. Une occasion en or, une opportunité de rêve.

   Mais pourtant, le moment n'était pas encore venu.

   Il le savait et ça le remplissait de rage. Il ne pouvait pas tuer Endir en cet instant ; parce qu'il s'était laissé distraire. Parce qu'Endir avait sorti sa pierre rouge en une fraction de secondes, et que ses griffes tremblantes obéissaient maintenant à la volonté du vieil alchimiste.

   Ethel observait la scène de loin, prête à se jeter elle aussi sur son maître pour tenter de venir à bout de lui ; mais cette nouvelle lueur écarlate qui venait de se lever entre les deux combattants ne pouvait signifier qu'une chose : un seul faux pas, et Kerin perdrait la vie. La jeune fille se retint à grand-peine de crier le nom de son ami ; elle devait se faire oublier pour l'instant ; tout faire pour agir au bon moment...

   La lueur s'intensifia. Endir frappa, à son tour. Kerin fut violemment projeté contre l'une des parois de la tour, et retomba inerte sur le sol. Il se releva moins de deux secondes plus tard, mais Endir s'était à nouveau approché de lui en brandissant sa pierre, jetant à Ethel un regard qui lui sommait de ne rien tenter si elle tenait à la vie du jeune démon. Endir saisit son protégé par la gorge et le souleva de quelques centimètres au-dessus du sol, en le toisant cruellement. Kerin écumait de rage et se débattait faiblement, mais il ne se contrôlait plus. La pierre rouge le narguait, tout près, lui retournait l'estomac, lui labourait les entrailles, lui donnait la nausée et une terrible envie de se terrer, d'obéir aveuglément à cette puissance comme divine.

   Il ferma les yeux.

****

   Il savait que ce n'était pas le moment de dormir. Mais ses membres étaient ankylosés, son corps plus lourd qu'il ne l'avait jamais été, et son esprit éteint par tout ce qu'il venait de subir. Il était à présent dans un monde où régnaient paix et silence ; ce monde qu'on ne veut plus quitter une fois qu'on s'y est aventurés.
   Il sentit alors qu'il n'était pas seul. Etrange ; car ce n'était pas courant qu'il tombe nez à nez avec quelqu'un d'autre dans cet univers qui n'appartenait pourtant qu'à lui. Cet univers rouge, écarlate, intense ; gorgé de rêves et de mirages. Mais il s'était dressé devant lui, cet inconnu aux longs cheveux noirs en bataille, avec des yeux pareils au sang et un regard particulièrement pénétrant. Cette personne était déjà venue le démanger en plein rêve. La première fois, elle l'appelait à l'aide. Lui donnait des conseils qu'il ne comprenait pas, lui parlait d'une voix inaudible, lui tendait une main qu'il ne pouvait saisir.
   Et pourtant, cette présence ne laissait pas Edward indifférent. Cet agacement qui l'avait rattrapé se changea peu à peu en curiosité, en intrigue. A présent, ce visage jeune, ce regard froid, cette présence n'était plus étrangère. C'était une personne qu'il avait appris à connaître, depuis quelques jours seulement. A ses côtés, il s'était engagé.

   Il s'en souvenait, à présent.

   Son esprit était devenu plus clair. Cet univers avait perdu ses barreaux et son infinité. Ce n'était plus qu'un passage, une étape, nécessaire ou non, mais que son esprit avait choisi d'emprunter pour la seconde fois. L'inconnu détendit alors son visage, un peu sali par les combats et la difficulté de son quotidien, et décocha un petit sourire. Lui, sentait qu'il souriait également à l'inconnu. Cette fois, ils allaient y arriver. Serait-ce par la chance ou le talent ? Ils l'ignoraient et s'en moquaient ; ils avaient fait un pacte, et mettraient tout en jeu pour le respecter. Ils ne voulaient plus reculer, à présent. Il leur fallait donc rouvrir les yeux, voir tout cela d'eux-mêmes, revenir à la vie.

   Revenir honorer une promesse.

****

« Edward ! Edward, réponds ! Grand-frère !! »
   L'alchimiste d'acier rouvrit lentement les yeux. Sa vue, encore brouillée, mit quelques instants pour réussir à distinguer le décor funeste de la tour Ethera.
« Ah, te revoilà enfin ! Vous m'avez fait une de ces peurs, tous les deux... »
   Il sentit qu'une main l'aidait à se redresser et à s'asseoir parmi les décombres. Il se laissa faire, encore somnolent, tandis qu'il essayait de se remémorer les derniers événements. Soudain, sa mémoire le frappa comme une funeste révélation, et tout lui revint à l'esprit : cette avalanche de pierres, cette proximité de la mort, ce visage...

   Ce baiser.

   Edward tourna brusquement la tête et la vit, elle, le bas de son corps encore enfoncé dans les débris, et son buste et sa tête soutenus par Alphonse, qui venait visiblement de les rejoindre. L'immense plate-forme d'acier ayant disparu, Edward conclut rapidement que son frère devait l'avoir transmutée en autre chose, les tirant de leur abri de fortune qui leur avait tout de même sauvé la vie. La jeune fille semblait évanouie ; Edward se retint à grand-peine de crier son nom, de tout faire pour la tirer des décombres, et la voir rouvrir les yeux...
   Mais il ne put que la contempler, abasourdi ; ce beau visage endormi et fatigué, sali par les débris qui avaient manqué de leur ôter la vie à tous les deux. Lui aussi devait être dans le même état ; ses vêtements déchirés par endroits et ses membres blessés par les pierres qui s'étaient écroulées sur eux. Alphonse serrait fort Winry contre lui, en regardant son frère. Ce regard entendu, ils le comprirent tous deux. Ce regard entendu, il sommait à Edward d'aller aider Kerin, car c'était la raison de leur venue à Yvanesca, le pourquoi de ces blessures, de ces dangers. Parce qu'il avait signé un pacte, fait une promesse.
   Il tendit lentement sa main de chair, tremblante, en direction de son amie. Il lui effleura la joue, la gorge serrée, puis ferma les yeux avant de se retourner en un coup de vent, et de repartir en direction des escaliers ascendants ; en évitant tant bien que mal les débris et les pierres qui avaient rendu le chemin encore plus dangereux. Il repartit en un coup de vent, sous le regard inquiet de son jeune frère.
   Winry poussa un faible gémissement, toujours endormie. Une larme venait de perler à l'un de ses yeux.

****

   Edward sentait que ses jambes lui faisaient mal, tandis qu'il courait sans s'arrêter dans le nouvel escalier ascendant. Sa jambe gauche, notamment, grinçait d'une drôle de manière. Ce n'était pas la première fois qu'il avait cette sensation et ça n'avait jamais été bon signe. Mais il fut rapidement contraint de s'arrêter ; le vide se dressait maintenant devant lui. C'était l'espace immense laissé par l'étage en s'effondrant un niveau en dessous. Le jeune alchimiste ne se laissa pas plus déconcerter et frappa ses mains l'une contre l'autre, avant de les poser sur le mur à sa droite. De la matière surgit en quantité dudit mur afin de lui former un nouveau chemin, qui lui permit de rejoindre l'escalier suivant en continuant à longer la paroi de la tour. Il continua donc son ascension, en levant de temps en temps la tête vers le sommet d'Ethera, qui n'était plus très loin. Il était même très proche, à présent. Le chemin était de plus en plus abîmé au fur et à mesure qu'il progressait en direction du dernier étage, et du combat qui devait toujours avoir lieu entre Kerin, Ethel et Endir.

****

   Kerin rouvrit les yeux. Il était de nouveau parvenu à établir une brève connexion entre lui et Edward ; et l'alchimiste arrivait pour les aider.

   La diversion qu'il attendait lui parvint enfin : Ethel allongea les doigts de sa main gauche en de longues griffes tranchantes qu'elle étendit en un clin d'oeil jusqu'à effleurer Endir ; et Kerin profita de la surprise de ce dernier pour se dégager et reculer vivement face au danger de la pierre rouge. Endir fit quelques pas en arrière en brandissant devant lui ladite pierre, et en surveillant ses deux adversaires du regard. Essoufflé, Kerin se massa la gorge avec douleur. Ses jambes tremblaient encore un peu, et la nausée ne l'avait pas encore quitté. Ethel était prête à relancer une offensive ; mais elle attendait le signal de son ami. C'étaient à deux qu'ils pourraient faire quelque chose ; il leur fallait frapper ensemble.
« Finalement, c'était une mauvaise idée de te rapprocher du statut d'âme écarlate, Ethel, déclara alors Endir de sa voix intense. Tu es beaucoup trop désobéissante, et tu risques de nuire à mes plans, toi aussi.
- Ne vous moquez pas de moi... siffla Ethel, le regard plein de rage. Vous avez fait ça uniquement pour faire souffrir Kerin, et ça je ne vous le pardonnerai pas ! »
   A sa surprise, le vieil alchimiste éclata de rire. Kerin fronça les sourcils. Même hilare, son ennemi était toujours sur ses gardes. D'un petit signe de main, le jeune démon fit comprendre à Ethel que cette distraction n'en était pas une ; qu'il ne fallait pas tomber dans son piège.
« Eh bien, on peut dire que je vous ai magistralement manipulés tous les deux, vous ne pensez pas ? Vous voyez, je savais qu'en vous rapprochant l'un de l'autre vous finiriez par cultiver ce genre de faiblesse ! Mon petit Kerin, si tu ne tenais pas à cette fille que j'ai ramassée dans le désert il y a douze ans, il y a longtemps que tu l'aurais utilisée comme appât pour me tuer ! Ta faiblesse est pitoyable, et malgré elle tu espères venir à bout de moi ?!
- Parfaitement, vieil abruti... et c'est justement parce qu'il n'est pas seul, vous voyez. »
   Kerin, Ethel et Endir regardèrent brusquement en direction des escaliers qui redescendaient dans les profondeurs de la tour. Edward venait de surgir sur le palier du dernier étage, essoufflé et blessé, mais pourvu d'une détermination qui n'avait toujours pas faibli.
« Fullmetal... souffla Kerin, non pas avec surprise cette fois, mais avec un sourire en coin.
- Salut », répondit Edward en fusillant au passage Endir des yeux.
   Ce dernier décocha à son tour un petit sourire. Enfin, le combat devenait un rien intéressant.
« Si tout le monde est là, que la fête commence », déclara Endir en brandissant la pierre rouge au-dessus de sa tête.
   Une nouvelle lueur écarlate. Kerin ouvrit ses ailes en grand et s'envola en direction du plafond et du cercle de transmutation qui y était tracé, tandis qu'Edward, seul capable d'approcher la pierre, se ruait sur Endir en profitant d'une diversion d'Ethel.
   Des pierres surgirent du mur derrière le vieil alchimiste et fusèrent en direction d'Ethel et Edward qui durent faire fort pour les éviter. Tandis qu'Endir était occupé à essayer de les atteindre malgré leur agilité agaçante, Kerin s'accrocha au plafond en transformant ses mains en serres immenses, et en fouettant l'air avec ses ailes osseuses qui semaient des cascades de plumes noires. Il commença à se concentrer. Peut-être que ce cercle pouvait leur être utile, s'il parvenait à en exploiter les pouvoirs...
   Endir ne lui laissa pas plus de temps pour méditer sur la question, et envoya un pic rocheux en direction du jeune démon, qui se lâcha aussitôt et redescendit en piqué sur son maître, tandis qu'Ethel et Edward chargeaient leur ennemi d'un angle différent. Alors qu'ils étaient tous les trois prêts à porter un coup fatal, Endir dressa devant son visage ses deux poignets ornés de ses énormes bracelets carrés, les frappa l'un contre l'autre et montra une pierre rouge dans chacune de ses mains. Il lui en restait encore en réserve. Kerin fut surpris par l'apparition de la seconde pierre et chavira sur le côté pour éviter son pouvoir mortel. Edward fut contraint de stopper également son offensive, lorsqu'en fraction de seconde, un énorme bloc de pierre se forma devant Endir et fut projeté vers lui avec violence. Pour stopper son troisième adversaire, Endir n'eut qu'à brandir sa seconde pierre rouge dans sa direction.
   Mais Ethel ne s'arrêta pas.
   Contrairement à Kerin, elle n'était pas encore complètement contaminée par la pierre... Et de plus, elle savait qu'ils ne pourraient jamais battre le vieil alchimiste s'ils ne prenaient pas de risques dans leur ultime affrontement. Or, s'ils étaient tous réunis et prêts à tout donner, c'était pour leur liberté, et la quiétude d'Yvanesca.

   Poussant un hurlement de rage pour lutter contre la puissance de la pierre écarlate, Ethel brandit sa main et la rabattit sur Endir, ses doigts mutés en griffes acérées.
« ETHEL !! »
   Kerin la vit se faire repousser avec une violence peu commune, et se rua sur sa trajectoire pour la rattraper et lui amortir la chute. Elle toussa et serra les dents, visiblement touchée. Un mince filet de sang s'échappa bientôt de ses lèvres, tandis qu'elle tentait de revenir à elle, de rouvrir les yeux... parce qu'ils n'avaient pas encore gagné. Kerin eut pour réflexe de la serrer contre lui, de peur qu'elle ne se relève brutalement pour repartir à l'assaut.
   Endir recula vivement et somma d'un regard terrifiant à Edward de ne rien tenter. Il avait réussi à garder ses deux pierres, mais le coup d'Ethel lui avait lacéré l'épaule et le percoral droit, et il sentait des filets de sang couler lentement sur sa peau et tâcher ses vêtements sombres. Il serra les dents sous la douleur ; il ne pensait pas que sa captive prendrait une telle initiative. Mais elle aussi, s'était reçu un coup violent en plein dans l'abdomen, et qui devait l'avoir à moitié paralysée grâce au pouvoir de la pierre rouge. Alors que le silence retombait doucement sur l'arène, Edward jugea bon de prendre ses distances car ses amis n'étaient plus en état de combattre. Il se plaça entre eux et Endir, tandis que quelques bruits extérieurs leur parvenaient, sans pour autant les déconcentrer ou les distraire. Le vacarme d'un combat lointain, qui avait lieu dans les entrailles de la tour. Edward se retint à grand-peine de se ruer au bord de la plate-forme d'acier pour jeter un regard dans le vide, appeler ses amis et les entendre leur répondre, avec un sourire invisible à cause de la distance, que tout allait bien et qu'ils avaient tous les trois intérêt à se dépêcher d'abattre Endir.

   Edward fut soudain tiré de ses pensées lorsqu'Endir fit à nouveau luire ses deux pierres rouges, dans chacune de ses mains puissantes. Ses bracelets s'étaient mis à vibrer légèrement, comme si les pierres réveillaient en eux un pouvoir étrange. Edward le remarqua et fronça les sourcils : ces deux bracelets n'étaient pas anodins. A l'instant, Endir les avait frappés l'un contre l'autre avant de former un bloc de pierre... étaient-ce donc des outils d'alchimie ?
« Vous commencez vraiment à m'énerver, vous autres... grogna le vieil alchimiste en fusillant les trois amis du regard. Vous n'avez pas encore compris que votre résistance était vaine ?! Mais quelque chose encore m'échappe, Edward Elric ! Toi, un chien des militaires, pourquoi t'être mêlé de problèmes qui ne te regardent pas ?! »
   Edward ne répondit pas tout de suite. Il se contenta de détourner son regard, en attendant que celui d'Endir se calme, et peut-être, comprenne par lui-même. La raison était simple. Quelque part, dans ce monde qui était aussi le sien, quelqu'un avait besoin de son aide. Toute une ville pouvait être aidée. Des centaines de gens avaient une raison de croire en lui. De le respecter. De le reconnaître et le remercier, parce qu'il aura été utile, qu'il aura sauvé toute une population. Rien au monde ne lui était plus gratifiant, même s'il refusait souvent de le reconnaître. Même si son orgueil et son caractère le poussaient souvent à agir égoïstement, il devait parfois se rendre à l'évidence : il était de coeur à aider les autres.
   Il releva la tête. Ce n'était pas la peine de chercher plus loin.
« C'est simple, papy, lança-t-il à Endir, en lui jetant son regard d'or. Je suis venu honorer une promesse. »




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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #33 le: Septembre 17, 2009, 12:31:53 am »
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Très bonne narration, comme d'habitude. Votre talent n'en démord pas, très chère. Je ne suis plus aussi étonné qu'avant, mais ce que vous écrivez arrive toujours autant à me plonger dans votre imagination. Et quel respect vis à vis de l'œuvre original ! Vous maîtrisez Edward comme s'il vous appartenait ! Pourquoi ne pas retranscrire votre fic en japonais et l'envoyer à la maison d'édition qui s'occupe des œuvres placées sous le signe FMA ? Après tout, il existe des romans en dehors des mangas originaux, qui relatent des aventures inédites... D'ailleurs ces romans sont plats et mornes, sans intérêts, et l'édition française est peu attentionné avec les oeuvres originales - certaines phrases sont lourdes, ou incompréhensibles, sans parler des fautes de relecture récurrentes.
Alors que vous, vous ! Sans même de correcteur derrière le dos, de toute une équipe pour vous aider, vous arrivez à vous hisser à un tel niveau ! Mais bon, ce que je dis n'est pas une nouveauté, n'est-ce pas ?

Et bien très chère, je vous félicite. Malgré le peu... Même l'inexistence de lecteurs sur ce forum pouvant lire une fic basée sur FMA (en même temps c'est un forum sur Sonic), vous continuez à poster, avec acharnement, la suite de cette histoire. Dès qu'un poste apparaît, un poste de Mady, vous y retournez. J'admire votre courage et votre acharnement ! Beaucoup, moi y compris, auraient déjà abandonné.
Et enfin cette narration, ce style d'écriture, ce pouvoir d'immerger le lecteur... C'est fabuleux. Je vous envie, sincèrement. Vous avez un réel talent, sans compter que celui-ci tient autant de l'écriture que du dessin. Un avenir en tant qu'artiste, vous en aurez un, si vous vous entêtez sans perdre vos rêves en cours de route. Mangaka, dessinatrice, ou écrivaine, qu'importe ce qu'il vous plaira, mais vous avez à votre disposition bien trop de talents pour tout laisser tomber. Et l'un ou l'autre vous irait tellement bien !

Enfin, revenons sur votre fic. J'ai quand même deux ou trois petits détails sur lesquels revenir.

Citation
La jeune fille se retint à grand-peine de crier le nom de son ami ; elle devait se faire oublier pour l'instant ; tout faire pour agir au bon moment...
Vous êtes fana des points-virgules, vous ! M'enfin là ça donne une impression de lourdeur dans la lecture. En fait, pas seulement une impression. C'EST lourd. Mais bon, malgré le nombre de ";" dans ce chapitre, c'est la seule fois où ça gêne vraiment. Le reste est bien dosé.

Citation
Ce baiser.
XD !
... Non rien à dire, c'était juste pour ça ._. *Fuit

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De la matière surgit en quantité dudit mur afin de lui former un nouveau chemin, qui lui permit de rejoindre l'escalier suivant en continuant à longer la paroi de la tour.
Euh... Ouiiii ! Oui, tout à fait ! C'est logique, c'est scientifique ! Bon sur le coup on continue la lecture, on fait impasse et puis voilà, de toute façon un monde reposant sur l'alchimie c'est tellement... Fictif. Alors pourquoi pas ?
Mais bon. Hiromu étant toujours réaliste dans ses descriptions et ses détails, je vous reproche justement ce manque de "détails" juste à ce moment donné. Oui, de la matière "surgit", très bien... Pour aller où ? Se recoller à quoi ? Lui permettre de marcher comment ?
Oui je sais je suis chiant, mais bon. Sans ces petits machins j'ai rien à vous reprocher alors ! *SBAF

Bon sur ce, j'attends la suite. La fin approche, bien, bien... J'aurai plus qu'un seul commentaire à faire, comme ça. *Fuit
Je suis ingrat, alors que vous suivez régulièrement ma propre fic, je ne poste que rarement... Pourquoi vous faîtes-vous des amis indignes de vos talents ? C'est une torture pour eux ! é_è
Bon bref, continue, et j'espère que t'auras encore assez de lecteurs pour la terminer quand même, c'te fic. Au pire je repasserai. Je vais pas te laisser abandonner comme ça !
Mais je te fais confiance. Bonne continuation !
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #34 le: Septembre 18, 2009, 02:59:37 pm »
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Très cher, vous m'émeutez! Vraiment, je ne sais que répondre à vos messages... Vous me faites attendre mais ça en vaut la peine à chaque fois! Merci aussi de m'avoir relevé ces quelques erreurs, j'en fais plein certainement mais vous devez être trop indulgent pour toutes me les relever ^o^
Quoiqu'il en soit je vous dis un grand merci ^^ Ces derniers temps je n'avais pas confiance en mon art et ne pensais surtout pas pouvoir en faire mon métier, mais vous remettez mes doutes en question! Alors encore merci de m'encourager autant, vous pouvez être certain que je posterai ma fic ici en entier. Après tout elle est déjà entièrement rédigée, alors ça me pose pas de souci ^^

Allez, je vous souhaite une excellente lecture, et encore merci pour tout =3



Dix-Huitième Chapitre : Incarnation


   Roy Mustang claqua à nouveau des doigts, et envoya une déflagration dans la direction d'une chimère énorme qui cavalait vers lui ; ses trois têtes de loup se noyèrent dans les flammes et son corps difforme bascula dans le vide tandis qu'elle poussait un rugissement de douleur. Alors qu'ils pensait avoir enfin dégagé leurs arrières, et qu'il s'était remis à gravir les marches hâtivement aux côtés de ses deux alliés, il entendit rapidement de nouveaux monstres arriver des plus bas étages, et courir vers eux, animés par une colère aveugle qui les plongeait dans la folie la plus totale.
« Merde, ça ne s'arrêtera jamais ou quoi ?! » s'exclama Rendy en ouvrant le feu sur les créatures les plus proches, aux côtés de Kain.
   Mustang serra les dents et se prépara à relancer une offensive. Comme les monstres ne cessaient de les assaillir et de les rattraper, ils avaient jugé bon, avec les deux tireurs, de progresser autant que possible vers les étages supérieurs de la tour, au lieu de rester en face de l'entrée. Ils avaient déjà réussi à monter deux étages supplémentaires, mais il leur restait encore du chemin pour rejoindre les autres ; de plus l'assaut des chimères ne montrait toujours pas de faiblesse.
« Il faut faire quelque chose, ça ne peut pas durer éternellement comme ça ! reprit Rendy entre deux coups de feu. Il faut trouver le moyen de détruire cet escalier ! »
Cela ressemblait effectivement à la meilleure solution. Mais les trois n'étaient pas habitués au remodelage de matière, contrairement au Fullmetal Alchemist et à son frère, qui à cette heure-ci devaient mener un plus périlleux combat dans les hauteurs d'Ethera.
« Poussez-vous, je vais toujours essayer », ordonna Mustang en rajustant ses gants.

Les chimères qui arrivaient étaient encore en train de gravir les marches. Rendy et Kain derrière lui, le Président se concentra, leva la main, et envoya une volée de flammes en plein sur les marches d'acier. Il enchaîna avec une nouvelle déflagration lancée de la main gauche, puis une troisième qui sembla encore plus dévastatrice que les précédentes. On entendit quelques cris de chimères qui s'étaient jetées inconsciemment parmi les boules de feu, en nourrissant le fol espoir de vaincre leur température extrême et de déchiqueter leurs ennemis dans la foulée. L'escalier commença à tanguer sous le souffle des explosions répétées ; et les chimères qui s'étaient jetées dans les flammes s'écroulèrent subitement, entraînant avec elles les marches d'acier touchées par l'attaque de Mustang. Le Président avait pu laisser place à un vide de plus de cinq mètres dans l'escalier, et les chimères qui arrivaient se mettaient pour la plupart à freiner en continuant à cracher leur fureur bestiale sur leurs adversaires hors de portée, mais d'autres préféraient tenter un saut qui se terminait en chute magistrale sur les étages du dessous.
« Montez Président, lança soudain Rendy, sans quitter les créatures des yeux. Nous on reste un peu, je veux être certain qu'elles n'arriveront pas à nous rejoindre... »
Mustang parut hésiter un instant, mais se ressaisit bien vite : peut-être que là-haut, au sommet de la terrifiante Ethera, les jeunes gens en train de combattre de toutes leurs forces avaient besoin de lui. Et ces chimères, aussi repoussantes et nombreuses fussent-elles, n'égaleraient jamais la dangerosité de leur créateur.
« Très bien, j'y vais. Et ne traînez pas.
- C'est à moi de dire ça », rétorqua Rendy tandis que le Président tournait les talons et repartait vers les prochains escaliers ascendants.
Mustang décocha un sourire avant de s'engager vivement sur de nouvelles marches d'acier. Rendy le regarda partir du coin de l'oeil, en gardant son arme pointée vers les chimères, qui tentaient toujours de rejoindre leurs ennemis soit par un saut inespéré, soit par l'expression saisissante de leur colère.
Il le regarda partir du coin de l'oeil ; cet instant d'inattention suffit à cette chimère d'une couleur ocre, et pourvues de deux immenses ailes colorées, pour se jeter vers Kain en franchissant le précipice à tire d'ailes. La balle que lui tira ce dernier dans le poitrail ne suffit pas à l'abattre et il s'élança, toutes griffes et crocs en avant, sur le jeune Ishbal.
« KAIN !! »
Un hurlement, un coup de feu. Les cris des chimères cessèrent soudain.

****

Le silence retomba sur l'arène suite à la réplique d'Edward. Sans rien n'y avoir compris, Endir fronça les sourcils et sentit que la colère commençait à s'emparer de lui.
« Vous ne m'empêcherez pas d'atteindre mon objectif... siffla-t-il entre ses dents, en serrant nerveusement ses pierres rouges dans chacune de ses mains. Vous n'êtes que des gamins, ne vous croyez pas plus forts que vous ne l'êtes !!
- Tout ce qu'on veut c'est t'arrêter avant que tu fasses une grosse connerie, rétorqua Edward. Chercher à ouvrir la porte, c'est une folie pure. Et croyez-moi, je suis bien placé pour le savoir... »
Ses membres d'acier lui parurent soudainement plus lourds, et ses blessures le lancinèrent. Oui, il en savait quelque chose, de cette douleur.
« Ouvrir la Porte... répéta Endir avec un sourire en coin qui ne présageait rien de bon. Mon petit Kerin a été très bavard, on dirait. Je ne cherche pas à le nier, c'est bien mon objectif. C'est le but que je vais atteindre une fois que je me serai débarrassé de toi, Fullmetal Alchemist !
- Et pourquoi chercher à ouvrir la Porte ?! s'exclama Edward, empêchant le vieil alchimiste de savourer sa réplique cinglante d'ultime adversaire.
- Pourquoi ? Tu veux savoir pourquoi ?... Parce que rien ne m'échappe, à moi, tu sais. J'ai élucidé tous les mystères du monde, sauf un : la Porte. Je ne l'ai jamais vue, jamais franchie, alors que d'autres l'ont fait... Et ça, je ne le supporte pas ! Mon savoir dépasse pourtant celui de toutes les civilisations... même ces idiots de Xerxès ! »
Le poing d'Edward se serra. Il fusilla Endir du regard, et avant que le jeune alchimiste ne cède à sa colère, Kerin s'écria :
« Vous vous leurrez complètement ! Jamais une civilisation n'a dépassé celle de Xerxès ; et ça vous rend malade, Endir ! C'est ça qui vous rend malade ! »
Edward jeta un regard derrière lui, surpris, mais Kerin ne stoppa pas si tôt son discours.
« Ca ne sert à rien de nier, car si vous savez tout de moi, je sais tout de vous, continua-t-il en le fixant de son regard écarlate. Votre suffisance et votre trop grande confiance en vous sont la source de toute votre folie ! Avouez-le, dites-le ! Votre objectif depuis le début, c'est dépasser les citoyens de Xerxès, vous sentir définitivement supérieur à eux ! Et c'est la preuve même que vous ne les surpassez pas, en ce jour !! »
Il ajouta, en fronçant les sourcils et en faisant frémir ses ailes :
« Et vous ne les surpasserez jamais... car vous allez mourir aujourd'hui.
- Ne tente rien, cracha soudain Endir en brandissant une pierre rouge vers son protégé. J'ai encore besoin de toi pour remplir mes obligations.
- Essayez seulement de l'approcher, menaça Edward en redressant son bras d'acier.
- Quoique tu penses de mon but, gamin, j'irai jusqu'au bout, assura Endir d'une voix inquiétante. Après tout, je suis le seul à pouvoir sauver Ethel. »
Ces mots frappèrent Kerin aussi violemment qu'un coup en pleine poitrine. Obligeamment, il baissa les yeux vers elle, toujours inconsciente dans ses bras, mais qui fronçait de temps à autre les sourcils, en poussant un gémissement à peine audible. Endir, lui, émit un petit rire malsain.
« Tu vois, quelle faiblesse s'empare de toi dès que tes yeux tombent sur elle ?... susurra-t-il au jeune démon. Encore une fois : ne tente rien, mon petit Kerin. Tu es encore bien faible... Diable. Monstre. Démon. Âme écarlate. Voilà tous les noms dont les gens t'affublent, même si tu n'en mérites aucun... car tout cela va changer. »
A ces mots, Endir sortit une nouvelle pierre de ses vêtements en partie déchiquetés. Mais ce n'était pas le même genre de pierre philosophale incomplète que celles qu'il utilisait jusqu'à maintenant pour repousser Kerin et Ethel. Celle-ci était au moins deux fois plus grande, elle brillait plus intensément et semblait même faire légèrement vibrer le sol lorsque le vieil alchimiste usait de son pouvoir, qui devait être immense. Edward eut un mouvement de recul. Voilà qui ne leur facilitait pas la tâche. Endir regarda Kerin et lui montra la pierre, en tendant le bras qui la tenait dans sa direction. Le jeune démon sentit, rien qu'à voir cet outil funeste, un frisson lui parcourir l'échine.
« Ouvres les yeux, la clé de ta puissance est là, mon petit Kerin, déclara le vieil alchimiste. Même si tu crains ces artifices, ce sont eux qui font ta chair, ton sang et ta force. Accueilles-en encore quelques-uns en toi, et tu verras toute la différence ! Tu mesureras la puissance de ces joyaux ! Même imparfaites, ces pierres philosophales peuvent se réunir au sein d'un être et le rendre invincible ! Tu vas devenir une légende vivante, une âme écarlate parfaite, un homme immortel qui possédera tous les pouvoirs !! »
Brusquement, Endir tendit son autre main vers Kerin, et lui décocha un sourire :
« Reviens-moi, mon petit Kerin. Reviens-moi, que je puisse donner vie à la légende des Âme écarlates ! Ce que même ces soit-disant brillants alchimistes de Xerxès n'étaient parvenus à faire ! En réalisant cette légende, je leur prouverai et je prouverai au monde que je suis supérieur à quiconque sur cette Terre !! Non... »
Il fit un pas en direction de son protégé, mettant Edward sur ses gardes, et ajouta :
« Nous serons les maîtres du monde, mon petit Kerin. Ces dix-sept ans de captivité n'auront pas été vains pour toi, je te l'assure. Tu auras passé ta jeunesse dans l'ombre, pour mieux t'ouvrir à la lumière le moment venu... Tu vas bientôt te voir récompensé de ta patience ! Rejoins-moi, Kerin !! »
Le jeune démon serra les dents, serrant un peu plus son amie contre lui.
« Et tu ne penses pas que je suis également le seul espoir pour sauver Ethel ? La pierre n'a pas encore déployé beaucoup de puissance en elle, mais si on ne fait rien, elle peut y passer. Elle n'est pas née démon, elle. »
Kerin releva la tête. La colère sur son visage avait laissé la place à de la tristesse, et du désespoir.
« Avec cette pierre, tout devient possible ! Et tu vivras à ses côtés pour l'éternité si tu le désires ! Allons !! »

Un silence. Puis Edward entendit des pas derrière lui. Il vit Endir sourire étrangement devant lui, et avant même de réaliser la folle décision qui venait d'être prise sans son avis, il vit Kerin arriver à son niveau et le dépasser, ses deux immenses ailes semant toujours des plumes noires sur son passage, ses longs cheveux noir corbeau s'agitant au rythme de sa marche, et son regard profond ne se détachant jamais de celui de son maître qui, satisfait, faisait maintenant en sorte de contenir la puissance de la sixième pierre, afin que son protégé puisse l'approcher. Il décocha un rictus détestable.
« Ke... Kerin, mais qu'est-ce que tu fous ?! s'écria Edward, pétrifié par ce qu'il voyait. Ca va pas, non ?! Ce cinglé veut juste se servir de toi pour...
- Fullmetal, je vais te demander de ne pas te mêler de ça, l'interrompit Kerin en tournant sa tête vers lui. En revanche, si tu pouvais t'occuper d'Ethel en attendant... »
Edward, horrifié, jeta quand même un regard derrière lui pour contempler Ethel, allongée sur le sol, et visiblement toujours évanouie.
« Tu ne peux pas faire ça ! Si tu tentes quoi que ce soit de cette nature, je t'arrêterai par tous les moyens !! s'écria Edward en se tournant de nouveau vers le jeune démon. Tu vois pas qu'il est en train de se foutre de toi ?! Si jamais il t'empoisonne encore le sang avec les pierres qui lui restent, tu vas y passer, c'est certain !!
- Encore une fois, Fullmetal : ne te mêle pas de ça », reprit Kerin, indifférent, en se dirigeant à nouveau vers son maître.
Edward grinça des dents et claqua ses mains l'une contre l'autre. Il avait conclu un pacte, fait une promesse, et au tout dernier moment, Kerin voulait tout foutre en l'air ?!
Mais Kerin avait anticipé l'agression. En un clin d'oeil, et avant même qu'Edward n'ait eu le temps de transmuter quoi que soit, le jeune démon se retourna et donna un grand coup d'aile en direction de l'alchimiste, qui se fit fouetter et recula en titubant. Endir profita de sa désorientation pour frapper ses deux bracelets l'un contre l'autre, et l'instant d'après, deux câbles d'acier qui dépassaient d'un mur prirent vie, et tels deux serpents argentés, ils glissèrent à toute vitesse vers Edward et lui ligotèrent les membres sans que le jeune alchimiste ne trouve le temps de riposter. Cloué au sol, fou de rage, Edward puisait dans ses dernières ressources pour se débattre inutilement et pour crier à Kerin de reprendre raison. Mais le choix que celui-ci venait de faire semblait alors irrévocable.

Le jeune démon se stoppa à un mètre d'Endir, puis il dégagea la blessure qu'il avait sur l'épaule gauche, tandis que derrière lui, Edward ne cessait de s'agiter et de lui hurler d'arrêter. Du sang frais coulait encore un peu de sa plaie, qui était une zone d'injection parfaite.
« Fais comme d'habitude, et tu survivras, conseilla Endir avec un rictus détestable en approchant la pierre.
- Très bien, mais accordez-moi deux faveurs... » demanda soudainement le jeune démon.
D'abord surpris, Endir acquiesça ensuite rapidement, toujours fier d'avoir réussi à convaincre son protégé aussi facilement.
« Premièrement, vous soignerez Ethel. Vous ne la ferez plus souffrir... Et deuxièmement, vous ne toucherez pas aux militaires de Central ni au Fullmetal Alchemist, ou aux autres personnes qui sont de son côté.
- Accordé. Maintenant, concentre-toi, ordonna Endir en approchant la pierre avec triomphe.
- STOP !! » cria Edward en essayant encore de se défaire des liens qui lui ligotaient les membres.
Le poing de Kerin se serra, il ferma les yeux et l'instant d'après, quelque chose de froid fut déposé sur sa blessure, et il poussa un hurlement de douleur.

La pierre rouge se déchaîna. Elle pénétra la plaie avec vigueur et plongea dans le sang du jeune démon qui, dévoré par une douleur atroce, tomba à genoux sur le sol et saisit son épaule d'une main, quitte à déchiqueter ce qu'il lui restait de peau à cet endroit avec ses ongles. Edward ne put que contempler la scène, horrifié. C'était la seconde fois qu'il assistait à une crise de Kerin ; mais celle-ci était bien plus grave et impressionnante. Ses hurlements lui déchiraient les tympans, son sang s'était mis à bouillir dans ses veines et la puissance incommensurable de la pierre lui labourait les entrailles sans la moindre pitié. Il allait mourir, si ça continuait ainsi. A chaque fois que ces pierres funestes cherchaient à ne faire qu'une avec son corps et son âme, il risquait sa vie. Chaque fois un peu plus, avec un peu plus de souffrance. C'était le prix à payer pour gagner en puissance, aussi vrai que son espérance de vie diminuait ironiquement au fur et à mesure qu'il se rapprochait de cette prétendue immortalité.

Edward se débattit encore dans l'espoir de se libérer de l'étreinte des câbles, mais Endir semblait les avoir serrés au maximum ; et il sentit des fourmillements dans son pied et sa main de chair. Son sang commençait à avoir du mal à circuler, contrairement à celui de Kerin qui au contraire bouillonnait et s'exaltait dans un rythme soutenu, imposé par son coeur épuisé qui battait la chamade. Ses veines ressortaient contre sa peau, ses yeux vides et opaques restaient fixés dans le vide tandis qu'il continuait de hurler. Un pouvoir étrange se formait de temps à autre tout autour de lui ; une matière rouge et translucide qui s'agitait au rythme, semblait-il, de ses souffrances extrêmes. Edward n'abandonna pas sa lutte pourtant vaine : il savait qu'il ne pourrait jamais se résoudre à contempler ce spectacle funeste sans rien faire. Il devait bien pouvoir faire quelque chose ! Pourtant, la fatalité semblait se refermer sur eux comme un piège, et leur situation se dégradait à une vitesse affolante... Le jeune démon semblait toujours souffrir autant, empoisonné non seulement par la pierre mais aussi par la folie d'Endir. Tout ça pour une légende, un mythe... Une utopie... Ou alors était-ce vraiment réalisable, puisque d'aucuns dirent que dans ce monde, le mot "impossible" n'existe pas ? Au final, Kerin allait-il vraiment devenir l'incarnation de sa légende ?
Le jeune alchimiste serra les dents et essaya de se traîner en direction de Kerin, malgré les vagues d'Esprim qu'il émettait tout autour de lui et qui donnaient d'étranges sensations à ceux qu'elles traversaient. Edward sentait que les vagues translucides faisaient légèrement frémir sa peau, mais Endir semblait bien plus repoussé par les afflux de pouvoir que ne l'était le jeune alchimiste. Il semblait mal résister à l'Esprim ; contrairement à Edward...
« Kerin, tiens bon !! » cria Edward en dégageant l'une de ses mains.
Il n'entendit pas même sa propre voix. Il s'était considérablement rapproché, et les vagues d'Esprim hurlaient presque autant que Kerin, en émettant des sons stridents qui auraient tôt fait de le rendre fou. Mais il sentit qu'il leur résistait, par un hasard étrange. Il se sentit capable de les affronter. Endir regardait Edward se rapprocher, abasourdi, de son protégé, malgré les vagues de puissance repoussantes que ce dernier émettait dans toutes les directions.

Loin du funeste affrontement entre un démon imparfait et une pierre maléfique, Ethel était toujours étendue sur le sol, et c'est à peine si l'Esprim l'atteignait pour caresser sa chevelure blond sombre. En pensant à elle, à eux, qui risquaient d'être séparés pour toujours si la situation ne tournait pas vite à leur avantage, Edward sentit son coeur se serrer encore plus. Il se surprit pourtant à penser à de telles choses, de tels sentiments, surtout dans un moment pareil.

Soudain, son regard croisa celui de Kerin. Des yeux d'un rouge intense, terrifiant, tétanisant. Dans ce visage au teint pâle et ce regard dénué de tout sentiment, il la vit alors.

L'incarnation du mal et de la souffrance.






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*tu me choques ._.
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*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #35 le: Septembre 27, 2009, 12:27:44 pm »
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Kerin allait-il vraiment devenir l'incarnation de sa légende ?
Ca... Ca c'est une phrase qui pue la classe !

Et bien, que dire de plus que ce que j'ai écris dans le post précédent ? Vous écrivez vraiment très bien, et vous n'avez pas à douter de vos talents, sincèrement. On ne voit pas les paragraphes passer au fil de la lecture. Les descriptions sont superbes, on se sent plonger dans l'action en compagnie des personnages. Même le cliché de la fille évanouie qu'il faut sauver ne dérange pas. Et... Rendy pue la classe, ce con è_é *SBAF
Et pour une fois que le Flame Alchemist n'est pas complètement inutile avec ses flammes ! XD

Bref, une fic qui tue. C'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas plus de fans que ça d'FMA sur ce forum. Et je continue à penser qu'éditée, cette fic deviendrait un roman alternatif à la série qui se vendrait super bien. A nous les pots de vins pour le Japon, très chère ! *Sors
Continuez, on sent qu'on approche de la fin, et ça tend le suspens à mort. Bordel mais il va crever ce Kerin ?! Il est trop beau-gosse pour que je le laisse survivre ! è_é
Bonne continuation, très chère ! x)
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #36 le: Septembre 27, 2009, 02:30:30 pm »
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Oooh, vous continuez ainsi à veiller sur moi pour m'éviter la malédiction du double post! Béni soyez-vous, très cher!
Citation de: Blacky
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Kerin allait-il vraiment devenir l'incarnation de sa légende ?
Ca... Ca c'est une phrase qui pue la classe !
Tu trouves? Merci! X3

Citation de: Blacky
Et... Rendy pue la classe, ce con è_é
Enfin quelqu'un qui pense comme moi! lol

Citation de: Blacky
Et je continue à penser qu'éditée, cette fic deviendrait un roman alternatif à la série qui se vendrait super bien. A nous les pots de vins pour le Japon, très chère !
Ce serait trop stylé franchement XD Et puis en effet, ça nous permettrait de partir au Japon au moins X3

Un immense merci pour votre soutien sans faille, c'est vraiment un honneur pour moi de vous voir ici ^^ Sincèrement, vos encouragements sont une aide précieuse. Je vous remercie encore beaucoup.

Allez, place à la suite maintenant! Peu d'action, mais on avance quand même sérieusement... Voici l'antépénultième chapitre! Excellente lecture!



Dix-neuvième Chapitre : La septième pierre




    Lorsque Roy Mustang s'engagea en trombe sur le seuil du dernier étage d'Ethera, il resta muet de stupeur.
    Ses yeux tombèrent d'abord sur Ethel, étendue et immobile loin de la zone de combat. Puis il contempla, abasourdi, ce qui se tramait au beau milieu de l'arène. Comme fou, Kerin était en train de dégager des vagues de puissance phénoménales, en poussant de temps à autre des hurlements, certainement de souffrance. Il avait gardé deux ailes immenses surgissant de chacune de ses omoplates, et ses longs cheveux noirs dansaient au beau milieu des afflux d'énergie qu'il émettait tout autour de lui. Et près du jeune démon en train de se battre contre l'avidité d'une pierre maléfique, il aperçut avec stupeur Edward, en train de se traîner péniblement vers Kerin, à moitié ligoté par des câbles d'acier. Comptait-il l'arrêter par la force ? C'était trop tard, si Kerin avait pris une autre pierre rouge, ils ne pouvaient pourtant plus rien faire !
    Ce fut la conviction de Roy Mustang au moment où il se précipita vers le jeune alchimiste d'Etat, dans l'espoir d'arriver à temps et de l'empêcher d'atteindre le jeune démon.
    Endir, qui était masqué par les vagues d'Esprim, profita de cette occasion pour frapper à nouveau ses bracelets l'un contre l'autre. Il donna ensuite un coup de poing au sol, et quelques instant après, une secousse ébranla tout l'étage ; Mustang perdit l'équilibre un bref instant, juste avant de voir avec horreur des lances d'acier surgir du sol pour venir le frapper de plein fouet.
    Le Président eut le temps d'une courte esquive mais il se fit taillader le bras gauche ainsi que son épaule, une volée de sang gicla et commença à tâcher son uniforme tandis qu'il reculait brusquement, réalisant avec stupeur que l'attaque venait d'Endir, jusqu'alors dissimulé par les vagues d'Esprim qui avaient redoublé d'intensité. Edward n'avait pas encore atteint Kerin ; mais sa tête l'ébouillantait à présent et il sentait que, même résistant à cet étrange pouvoir, il allait tout de même finir par payer cher sa témérité.
    Alors que le jeune démon allait réussir à contenir la puissance de la pierre, son maître sortit brusquement une nouvelle pierre rouge imposante.
    Sa septième pierre.
    Il poussa un grand éclat de rire, et cria à son protégé :
« Il n'en reste qu'une seule, Kerin ! Acceptes-la en ton sang dès maintenant ; et notre voeu à tous les deux s'accomplira !! »
    Même si pour le jeune démon, ce serait le voeu de la mort.
    Le coeur enseveli dans sa propre cupidité, aveuglé par ses souhaits irréalisables, Endir lança la pierre en direction de Kerin. Tout se passa si rapidement que lorsqu'Edward et Mustang le réalisèrent, il était déjà trop tard.

****

    Alphonse entendait toujours ces grésillements lointains, comme si un feu violent était en train de se répandre au sommet d'Ethera. Mais en levant la tête, le jeune alchimiste ne voyait que d'étranges lueurs rougeoyantes, certainement symbole du pouvoir de Kerin. Edward et Mustang n'étaient-ils donc pas en train de combattre ? Lorsqu'il était passé auprès de lui et Winry, il y a quelques minutes à peine, le Président avait l'air affaibli mais gardait des réserves pour mener un dernier combat contre leur ennemi ultime. Pourquoi ne voyait-il alors, de là où il se trouvait, que les vagues rouges d'Esprim ? Où étaient les déflagrations et les éclairs de transmutation ? Alphonse sentit qu'il serrait Winry un peu plus fort contre lui. Il aurait donné n'importe quoi pour monter les rejoindre, se mettre enfin au courant de la situation et venir en aide à ceux qu'il aimait... Mais Winry était blessée, il ne pouvait se résoudre à la laisser seule parmi les débris tranchants. S'il lui arrivait quelque chose de plus, il savait que son frère aîné ne lui pardonnerait pas... Pas alors que les deux jeunes gens semblaient s'être enfin rendu compte des sentiments qui les unissaient.
    Ces sentiments inébranlables.
    Mais sa volonté aussi, l'était.
    Alphonse frappa ses mains l'une contre l'autre. Il allait dégager son amie des gravats, coûte que coûte.

****

    Edward sentit juste un grand coup de vent balayer l'air au dessus de sa tête, puis il vit la pierre rouge lancée par Endir retomber par terre, puis demeurer au sol, immobile, comme éteinte. Les vagues d'Esprim semblaient maintenant se contrôler ; elles s'étaient atténuées, et se répandaient maintenant dans l'air avec une violente harmonie. Le jeune alchimiste releva la tête. Kerin s'était levé, d'un bond, juste après avoir repoussé le projectile avec l'une de ses ailes. Aile dont une partie avait été brûlée par l'objet rien qu'à son contact ; mais au moins, il avait échappé à la sentence de la septième pierre incomplète.
« Kerin... siffla Endir, fou de rage, en considérant son protégé avec mépris. Pourquoi ?! C'était ta chance de devenir enfin imm... »
    Il s'interrompit pour cracher un torrent ensanglanté. Un violent spasme lui secoua tout le corps tandis qu'Edward et Mustang, qui avait rejoint le jeune alchimiste pour le tenir à l'écart du conflit, restaient interdis. Avec une vitesse diabolique, le jeune démon avait transformé sa main en une serre énorme, et s'en était servi pour frapper son maître au ventre ; avec une telle puissance que ses griffes ensanglantées étaient ressorties par son dos en lui brisant la colonne vertébrale.
« L'immortalité... tout en étant captif ?... susurra Kerin à l'oreille de son maître agonisant, le visage calme et les yeux plus écarlate que jamais. Tu m'as proposé une souffrance éternelle, pour ma part je t'offre le repos... »
    Il retira brutalement ses griffes acérées, laissant le vieil alchimiste les yeux rivés dans le vide, ensanglanté et abasourdi, tomber sur le sol qu'il avait lui-même bâti. Une flaque de sang eut tôt fait de se répandre sous son corps éteint, et une stupeur éternelle se grava dans ses yeux vitreux.
    Edward, libéré des câbles d'acier grâce à l'aide de Mustang, comprit enfin en voyant Kerin. Il n'était plus qu'une réserve d'énergie attendant d'être utilisée et épuisée ; c'était son intention depuis le début. Il avait lui-même pris la décision et le risque d'accepter la sixième pierre, tout en faisant croire qu'il se rangeait définitivement du côté de son maître, et tout en sachant qu'il risquerait sa vie une fois de plus. Son infinie volonté lui avait permis de s'en sortir, mais il savait que sa fin était plus proche que jamais. Qu'il n'espérait pas revoir un jour Yvanesca. Qu'il n'espérait pas sentir encore l'odeur du vent. Ni entendre à nouveau la voix d'Ethel.
    Soudain résigné, il regarda le plafond et observa le cercle de transmutation qui y était tracé. Les lignes blanches s'étaient gorgées d'Esprim ; et c'était tout ce dont il avait besoin.
    Il jeta un regard à Edward, qui frémit rien qu'en voyant ce rouge ancré dans le regard du jeune démon. C'étaient les yeux d'un véritable assassin, plus cruel et froid que celui de ce tueur qu'il avait rencontré il y a quelques jours. Cette nuit où ils s'étaient vus pour la première fois. S'il s'était douté de ce que cette rencontre allait lui faire vivre...
« Fullmetal, nous y voilà enfin, lança Kerin avec une voix étrange, en même temps proche et lointaine. Je vais t'ouvrir la Porte. »
    Un frisson parcourut l'échine du jeune alchimiste. Enfin. C'était vrai. Ca allait se réaliser. Il allait retrouver ses membres. Parvenir à son but. Enfin...
    Même si la réalisation de son souhait signifierait aussi, il s'en doutait bien, de rompre des liens et d'endurer encore bien des souffrances.
« Aussi brillant qu'était mon maître, reprit soudainement Kerin, immobile au centre de l'arène malgré les vagues d'Esprim qui continuaient d'onduler autour de lui, et de faire danser ses cheveux dans une cascade de plumes noires, il a dû réaliser bien tard que son plan ne fonctionnait pas comme prévu. Je me demande même s'il s'en est rendu compte au final... Lui qui pensait que plus je posséderais de ces pierres maléfiques, plus je me rapprocherais de l'immortalité... Il ne s'est pas rendu compte qu'il se passe exactement l'inverse depuis le début. Le prix à payer pour avoir tous ces pouvoirs est très important, et les dons qu'il m'a offerts, je les paye avec ma propre vie... »
    Il s'interrompit un instant, en contemplant la serre sanglante avec laquelle il avait frappé son maître. Elle tremblait légèrement, comme s'il ne réalisait toujours pas ce qu'il venait de faire.
    Comme s'il ne réalisait toujours pas qu'il était libre.
    Du moins, il le serait lorsqu'il aurait accompli sa promesse, et fait ce qu'il avait à faire.
« Voulez-vous savoir... pourquoi Endir, ou même les brillants sages de Xerxès n'ont jamais réussi à créer cet humain parfait ? » demanda-t-il alors.
    Edward ne trouva les mots pour répondre, quant à Mustang, il alla auprès d'Ethel pour la soutenir, jusqu'au moment où elle rouvrirait les yeux. Les deux alliés regardaient toujours Kerin avec un mélange de curiosité et de désolation. Le jeune démon quant à lui, clot son regard écarlate et déclara avec un sourire attristé :
« C'est simplement parce qu'il n'existe pas. Et parce que ce monde aussi est imparfait... Reconnaissez... qu'il n'y avait pas de meilleure explication à ce mystère... non ? »
    Kerin regarda brusquement Edward et lui lança ensuite :
« Je suis navré d'avoir hanté deux de tes rêves, Fullmetal. Mais ces connexions que j'ai réussi à établir avec toi prouvent une chose dont tu ne te doutes sûrement pas. Tu es gorgé d'Esprim. Comme moi. Ton pouvoir spirituel est considérablement élevé. Tu aurais peut-être préféré l'ignorer, mais... je pense qu'il était de mon devoir de t'en informer. »
    Edward continuait de dévisager Kerin, abasourdi. Lui, possédait également ce pouvoir étrange dont il venait tout juste d'apprendre l'existence, après de longues années de vie et d'alchimie ?
« Tu as presque autant d'Esprim qu'un Ishbal, mais surtout, tu possèdes en toi la clé pour t'en servir... ce n'est pas donné à tout le monde, et rares sont ceux qui peuvent tirer profit d'une telle force spirituelle. Mais toi et ton frère avez cette force incroyable, et je crains qu'elle ne soit à l'origine de vos facilités. En fin de compte, ajouta-t-il avec un sourire ironique, les Âmes écarlates se sont estimées supérieures à la va-vite... Je persiste à croire qu'encore aucune civilisation n'a réussi à égaler celle de Xerxès... »
    Le jeune alchimiste écoutait toujours Kerin sans répondre. Il écoutait, mais n'entendait plus. Perdu dans ses pensées, il avait le sentiment d'y voir de plus en plus clair. Son talent pour l'alchimie, sa résistance aux vagues de puissance émises par le jeune démon... il avait simplement eu la chance de naître avec une quantité d'Esprim particulièrement élevée pour un non Ishbal, et au fond, n'avait aucun mérite... Que ce soit dans son talent, le fait qu'on le traite de génie ; tout n'était donc dû qu'à cette force étrange et n'avait rien à voir avec sa persévérance et ses années de travail, d'entraînement aussi bien moral que physique ? Il pensait être prêt à assumer le fait qu'il n'était pas réellement un "génie" ; du fait qu'il avait vu la vérité... mais à apprendre que c'était juste grâce à son Esprim qu'il s'en était tiré, il était presque hors de lui ; non, il se sentait naïf, et déçu. Déçu par lui-même. Son poing se serra.
    Mais Kerin le remarqua, et, poussant un petit soupir, il déclara alors, avec une voix qui se gravera à jamais dans l'esprit d'Edward :
« Ne te blâme pas, Fullmetal. Tu sais, cet Esprim est vil, et traître. Au final, c'est ce genre de pouvoir qui apporte haine et orgueil, avant d'engendrer des conflits... Un tel pouvoir, il faut l'oublier, et ne jamais l'enseigner à personne... »
    Regardant Edward dans les yeux, il poursuivit :
« A présent, oublie-le. Oublie qu'il est présent, là, au fond de ton esprit. C'est le seul moyen d'éviter que ce qui s'est déjà tramé se reproduise... »
    Mustang détourna les yeux avec désolation. Edward quant à lui restait muet de stupeur et de tristesse.
« ... D'éviter qu'un autre fou ne cherche à ouvrir la Porte. »
    A peine ces mots s'étaient-ils perdus dans le silence, que Kerin planta subitement chacune de ses ailes dans le sol, suivant les formes d'un cercle invisible, situé juste au dessous de celui qui était dessiné sur le plafond. Le jeune démon concentra sa puissance qui se mit à revenir en force dans l'air et à circuler avec force dans l'arène. Son Esprim se déchaîna. Kerin sentit que son corps se vidait de ses forces à une allure affolante tandis qu'il l'appelait, Elle, l'objet du désir et des peurs de tous les alchimistes, voire même de tous les Hommes.
    Edward ouvrit grand les yeux, et eut un mouvement de recul.
    Des éclairs rouges, il la vit se dresser enfin, cette porte comme de pierre, immense, flottant dans un néant qui grandissait au fur et à mesure que Kerin la priait d'arriver jusqu'à lui.
    La Porte s'ouvrit légèrement dans un grincement sonore et un immense oeil se détacha des ténèbres, regardant Edward avec, semblait-il, de l'intrigue et de la curiosité.
    C'était maintenant ou jamais.
« Fullmetal, maintenant !! » hurla Kerin en tentant de rester concentré.
    La voix du jeune démon le lui confirma bien. Edward eut l'impression qu'il s'envolait lorsqu'il se mit à courir en direction de cette structure étrange qui se proclamait maîtresse de toute chose.
    Il se souvint uniquement de vagues rouges qui l'engloutissaient, et d'un mal de tête brusque et éphémère qui s'évanouit au moment même où le néant l'enfermait dans son obscure infinité.

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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #37 le: Septembre 27, 2009, 02:31:36 pm »
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(Finalement, le double-post est encore là XD Je ne me souvenais pas que ce chap était si long par rapport aux autres!)




    Laisser voguer mon esprit. Laisser voguer mon esprit. C'est la phrase qu'il ne cessa alors de se répéter.
    Il se sentait véritablement flotter, son corps décomposé d'un endroit et recomposé ailleurs ; comme la toute première fois, dans un monde étrange où il n'osait plus ouvrir les yeux. Un monde étrange qui lui avait soit-disant enseigné les vérités de ce monde, mais qui l'avaient surtout châtié avec une cruauté telle qu'il n'en avait jamais connue. Et l'avait-il méritée, au fond ? La transmutation humaine était certes un tabou absolu en alchimie, un péché capital, un interdit à ne jamais bafouer ; mais pourquoi ?
    Il se surprit à se poser cette question, après dix ans au moins d'alchimie.
    Pourquoi ?
    Pourquoi avait-il été châtié ; pourquoi interdire si formellement cette pratique ?
    Alors que c'était impossible ; pourquoi ne pas se contenter de faire subir un échec à ceux qui tentaient de réaliser cette transmutation ? Pourquoi ces alchimistes un peu trop prétentieux devaient-ils en plus subir une souffrance telle que celle qu'il avait connue ? Cette approche de la Mort, cette douleur... Etait-ce là le prix juste de sa tentative inespérée ?
    Il sentit ses membres se crisper, son chemin devenir plus ardu. A présent tourmenté par ces pensées, il rouvrit les yeux.
    Le Passage que Kerin lui avait ouvert se mit à disparaître, le noir s'évapora pour laisser la place à ce monde blanc, monochrome, sans imperfection. Un monde sans autre présence que son propre esprit, cette Porte étrange, et...
« Salut, je ne pensais pas te revoir ici de sitôt. »
    La Vérité.
    Edward redressa la tête. Il fixa sans retenue la créature humanoïde qui se tenait assise à quelques mètres de lui. Ce n'était qu'une silhouette brumeuse, blanche et pareille à un nuage. Tout son corps n'était que brume, exceptés son bras droit et sa jambe gauche, qui semblaient faits de chair.
« C'est ça que tu viens chercher ? »
    Elle renchérissait. Elle le cherchait. Edward ne se laissa pas intimider. Il savait que la Porte, qui l'avait peut-être laissé passer par jeu ou par caprice, était toujours derrière lui, tout près, flottant dans le vide, et n'hésiterait pas une seconde à le reprendre de force, si jamais il commençait à adopter une attitude que la Vérité jugerait incorrecte. Sa situation actuelle n'était pas des plus aisées, mais il n'avait pas le droit à l'erreur. Son regard d'or, calme mais un peu coléreux, continuait de fixer ce qui semblait être la tête de la créature. 
« C'est une belle détermination je peux lire dans tes yeux... reprit la Vérité, toujours assise tranquillement. Mais quel culot tu as quand même, de venir ainsi frapper à ma porte ! »
    Edward sentit que, derrière lui, ladite Porte commençait à s'agiter légèrement ; de petits bras noirs sortirent lentement de l'entrebâillement de l'immense structure et se tinrent prêts à saisir le jeune alchimiste. Mais celui-ci ne broncha pas. Il n'allait pas se laisser avoir dès maintenant ; ou il ne parviendrait jamais à récupérer ce que cette chose lui devait. Et puis, il n'avait pas non plus tout le temps qu'il voulait. La Porte était censée arrêter le temps, mais pas lorsqu'on l'ouvrait de force. Or, Kerin faisait encore de son mieux pour la maintenir ouverte, concentré au sommet d'Ethera.
    Il devait tenir encore un peu. Bientôt, tout serait terminé.

****

    Rendy se traînait péniblement dans les escaliers ascendants.
    Une main sur la hanche, l'autre appuyée contre le mur qu'il longeait, il marchait à petits pas, ses cheveux immaculés en bataille, son visage pâle traduisant son épuisement. Il semblait animé seulement par une haine qui le mettait complètement hors de lui. Du sang tâchait ses vêtements en partie déchirés, ses membres tremblants luttaient à chaque seconde pour ne pas lâcher prise. Le jeune chasseur de primes releva la tête, respirant avec souffrance l'air malsain qui stagnait dans la tour depuis trop longtemps. Son coeur cognait avec force dans sa poitrine si faible, si fragile, comme son âme, sa pauvre vie.
    Il sentit que le désespoir en lui avait définitivement laissé sa place à la colère.
    Il sentit que ses membres se crispaient, tentant d'oublier ce qu'il venait de se tramer, tentant d'effacer le visage de cet Ishbal de son esprit ; qui venait de tomber devant lui, qu'il avait tout fait pour sauver, mais une fois de plus, il avait été inutile...
    Sa main gauche se sépara de sa hanche et se déposa lentement sur son pistolet. Il sentait une force intense, certainement de l'Esprim, se faire de plus en plus présente au fur et à mesure qu'il progressait vers les étages supérieurs. Ayant côtoyé cet Ishbal durant des années, il avait appris à reconnaître cette force étrange. Cette force spirituelle qui porte bien plus de malheurs que de bonheur, et dont il commençait à entendre les sons stridents.
    Il arriva sur le palier d'un étage encombré par des montagnes de pierres. Il remarqua alors avec surprise Alphonse, qui tenait Winry dans ses bras. La jeune fille avait les jambes lacérées par les pierres, comme s'il venait de la tirer des décombres. Le jeune alchimiste remarqua alors Rendy, et le rejoignit tant bien que mal en s'exclamant, pour couvrir le vacarme du dernier étage :
« Rendy, est-ce que tout va bien ? Le Président a déjà rejoint Edward au sommet, mais j'ignore ce qu'il se passe ; tant que Winry est évanouie et pareillement blessée, j'ai peur de lui faire prendre de gros risques en montant avec elle... Eh, Rendy, où vas-tu ?! »
    Le jeune chasseur de primes, après avoir écouté Alphonse pendant cinq secondes, repartit vers les escaliers ascendants suivants, en évitant tant bien que mal les débris qui se dressaient sur sa route.
« Ren...
- Ne me suis pas », l'interrompit Rendy d'une voix forte.
    Il venait de sortir son second pistolet.
« Rendy, attends ! Dis-moi ce qui se passe ; où est Kain ?! »   
    Il redressa les yeux. Ignorant la douleur de ses jambes fatiguées, une arme dans chaque main, le chasseur de primes se mit à courir vers le dernier étage.





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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #38 le: Septembre 28, 2009, 05:23:28 pm »
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Coucou ma Sephy !

Alors, j'ai pris le temps de tout lire, et c'est super ! Tout est parfait, j'ai juste remarqué une petite répétition qui me dérange :

Citation de: Sephy-sama
[...] qui se mit à revenir en force dans l'air et à circuler avec force dans l'arène.

Je pense que le sens est différent, mais là, on a le droit de faire une répétition ( comme dans les médias ou je sais plus quoi, pour persuader on peut en utiliser ) ? Bah à vrai dire, je suis pas experte-experte non plus hein, peut-être que je me trompe ! C'est très probable d'ailleurs.

Bref, c'était un chapitre très long captivant, j'attends le suivant avec impatience ! ^^
*câlin Sephy*
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Persy's BACK ! Mouahahaha... >D
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #39 le: Septembre 30, 2009, 03:11:39 pm »
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Hello, Persia! Tu as tout à fait raison, j'ai fait une répétition et va falloir que je corrige ça :'D En tout cas ça me fait très plaisir de te voir ici! Un immense merci de me soutenir autant où que je sois et quoi que je fasse X3 Ca me touche énormément!
Encore un grand merci, et voici le chapitre 20 rien que pour toi. Je te souhaite une très bonne lecture!



Vingtième Chapitre : La chute




    Edward rouvrit les yeux après les avoir clos un instant. Rien n'avait changé autour de lui, le blanc était toujours là, la Porte n'avait pas encore perdu patience. La Vérité, quant à elle, restait assise en face de lui, toujours aussi calme.
« Et toi, tu te souviens de moi ? questionna alors la silhouette. Remarque, je suppose que c'est difficile d'oublier quelque chose de tel...
- Tu sais pourquoi je suis venu, répliqua Edward. J'ai besoin que tu me rendes ce que tu m'as pris.
- Voyez-vous ça ! s'exclama la créature, avec, sembla-t-il, un certain amusement. Je dois cependant avouer que tu es venu ici d'une drôle de manière. Je ne pensais pas que l'Esprim était capable de telles prouesses... Même si ça reste de l'insolence pure. Tu sais, pendant que ce semi-démon dehors est en train de me retenir ici, il est extrêmement vulnérable. Tu n'as pas peur qu'il lui arrive malheur ? Remarque, tu t'en fiches certainement ; seuls tes membres t'importent, c'est ça ? »
    Le poing d'Edward se serra. Mais il se calma rapidement. Ce n'était pas bon ; il ne devait pas répondre aux provocations de la Vérité. Or elle le testait justement, il devait faire preuve de concentration et de sérieux... Garder son objectif en tête, jusqu'à ce qu'il l'atteigne...
« Hum ? C'est vrai en plus ? reprit la créature avec légèreté. Tu me diras, un alchimiste est souvent quelqu'un d'égoïste. Avoue-le, tu ne penses qu'à toi. Mais tu es petit, tu sais. Un grain de sable à l'échelle de l'univers, que je dirige... »
    Dans d'autres circonstances, Edward aurait particulièrement mal réagi à l'injure. Dans d'autres circonstances.
« Dans ta petitesse, tu t'estimes pourtant supérieur aux autres... comment oses-tu ? »
    Il ne s'était jamais estimé supérieur, pourtant. Il était un être humain, lui aussi. Ni supérieur, ni inférieur. Un humain.
« Encore une fois, renonces ! Sauf si tu veux que je t'arrache ton autre bras pour te punir d'être venu jusqu'ici sans y avoir été invité ? »
    Un humain. Comme les autres, finalement.
« ... Alors, tu es toujours aussi résigné ? Tu es étrange, à t'obstiner autant... Tu sais pourtant que je peux te faire subir n'importe quel sort ? Tu sais que tu pourrais ne jamais revoir la lueur du jour, et malgré cela, tu restes debout devant moi ? Abandonnes, c'est plus sage. »
    Jamais.
« C'est à toi de voir... »
    Jamais.
« ... si tu tournes le dos maintenant, j'oublierai ce qui vient de se passer. »
    Jamais. Pas après avoir tant oeuvré pour retrouvé ses membres. Il se fichait de perdre son titre, son talent, de ne plus être le Fullmetal Alchemist ; il avait renoncé à tout pour atteindre son objectif. Et même s'il mourait maintenant, il serait quand même satisfait, quelque part. Son frère était redevenu comme avant, lui. Il allait pouvoir être heureux.
« C'est dangereux ce que vous avez fait au final, m'appeler maintenant... reprit la créature. Tu sais que mon pouvoir ne se limite pas à une zone restreinte ? J'ai le contrôle de toute la tour où ce semi-démon m'a fait venir. Je pourrais aussi décider de m'en prendre à tes amis...
- Ca alors... répondit Edward, sans altérer l'expression de son visage. Depuis quand la Vérité ment-elle ? »
    La silhouette se tut subitement.
« L'Esprim avec lequel Kerin vous a appelée vous emprisonne et vous empêche toute emprise sur le monde extérieur. La Porte ne pourra accepter de faire entrer personne d'autre que moi, car il en va de la volonté de Kerin. »
    Un silence. Puis la silhouette se leva, très lentement, pour se tenir debout en face d'Edward. Un sourire, petit, puis immense et cruel, se dessina sur son visage invisible.
« Je pensais que j'allais te convaincre cette fois, mais tu es moins idiot que je le pensais... Bien si tu es certain de toi, il va te falloir me convaincre de te rendre ce que tu es venu chercher. Sans quoi tu ne les auras jamais. »
    Ca, Edward en avait conscience. Il ferma les yeux et se détendit. C'était maintenant ou jamais.

****

    Les sifflements de l'Esprim se mélangeaient à des cris étranges, presque pareils à des chants, qui résonnaient avec force dans tout l'étage. Lorsque Rendy parvint enfin au sommet d'Ethera, il s'immobilisa de stupeur. Loin du centre de l'arène, Mustang et Ethel s'agrippaient l'un à l'autre pour mieux résister à l'Esprim dégagé par Kerin. Tout au fond de l'étage, derrière les vagues de puissance, un corps était étendu sur le sol. Endir ?
    Le chasseur de primes tourna la tête, et aperçut Alphonse, en bas, qui progressait dans les escaliers. Il serra les dents avec agacement : il lui avait pourtant demandé de rester sagement en place... Tant pis, il allait assister à quelque chose qui ne lui plairait pas.
    Car Kerin commençait à perdre contenance. Ses yeux blancs s'étaient ouverts en grand, il restait crispé le visage tourné vers le ciel, la moindre plume noire voletant dans l'air se faisait consumer par des flammes invisibles, que reflétaient ces vagues rouges d'Esprim. L'afflux de pouvoir était trop grand, trop intense. Kerin ne contrôlait plus rien, il n'arrivait plus à maintenir la Porte en place ; la structure voletait toujours dans l'air mais se faisait de plus brumeuse, comme si le jeune démon était sur le point de lâcher prise et de la laisser partir. Mais ce n'était pas le plus grave. Si son Esprim continuait d'être diffusé ainsi, l'étage allait être complètement envahi ou même, la tour ne tiendrait jamais le choc. Ce démon avait fait sa tentative, mais sa volonté n'avait pas été suffisante. 
    Il avait échoué. C'était l'heure pour lui d'en faire les frais.
    Rendy redressa son bras gauche et pointa l'un de ses pistolets en direction de Kerin, dont il n'apercevait maintenant presque plus que la silhouette.
« Finalement, l'heure de ma revanche est bel et bien venue, petit démon... »
    Il n'entendit pas son propre murmure.
    Ni même le coup de feu qu'il tira la seconde suivante.
 
****

    Edward sentit que son esprit commençait à s'embrouiller. La silhouette avait disparu, il était maintenant seul.
« Tu m'entends, petit imbécile ? »
    La voix était toujours là. Edward ne tourna pas la tête, il garda les yeux rivés droit devant lui. Ce n'était pas le moment de perdre contenance ; car la Vérité était toujours là, toute proche, et continuait de le narguer.
« Alors, tu es venu pour récupérer tes membres, si je me souviens bien ? Ton culot m'impressionne ! Je te rappelle que tu as payé de tes membres pour obtenir quelque chose, si tu ne me rends pas ce que tu as obtenu, comment veux-tu que moi je te rende ce que tu m'as donné ? »
    Edward ne répondit pas. Ce n'était pas un échange équivalent. Une abomination telle qu'il en avait créée n'avait pas de prix. La vie n'avait pas de prix.
    Ce fut sa réponse.
    Il avait juste souhaité revoir le sourire de sa mère. S'il était interdit aux alchimistes d'Etat de transmuter des êtres humains, c'était pour éviter que quelqu'un ne fonde sa propre armée d'humanoïdes nés pour tuer... Lui ne souhaitait pas la guerre, mais retrouver la chaleur d'un foyer...
    Ce fut ce qu'il ajouta.
    Car c'était là toute la vérité. Il avait fait une erreur et l'admettait. Il la regrettait si fort qu'il lui arrivait de s'en vouloir à mort, mais... 
    Mais l'erreur n'était-elle pas humaine ?
    Et lui, n'était-il pas humain ? Comme les autres, au fond, aussi petit et insignifiant à lui seul que les autres peuplant le même monde ?
« C'est pour ça que je suis venu récupérer mes membres... avoua Edward. Parce que j'ai rempli mes obligations. J'ai souffert, pleuré, hurlé... J'ai cru voir la Mort... et au final, j'ai vu la Vie. »
    Il sentit que sa jambe gauche commençait à frémir. Depuis quand avait-elle des sensations ? Sans s'en préoccuper, il continua :
« A vrai dire, je suis aussi venu te promettre quelque chose. Si tu me rends mes membres, je renoncerai définitivement à l'alchimie. »
    Il ferma les yeux. Il ne réalisait pas encore complètement ce que renoncer à cette science signifierait pour lui à l'avenir, mais cela n'avait pas d'importance.
« Ce sera la punition que je souhaite subir jusqu'à ma mort, pour peu que je puisse récupérer ce que tu me dois... J'y suis complètement résigné. »
    Un silence. Debout derrière Edward, la Vérité lui glissa à l'oreille :
« Tu es prêt à renoncer à l'alchimie même ? Rien que pour expier tes fautes ? C'est presque tentant... »
    Une douleur lui laboura la jambe gauche et il ne parvint à retenir un cri de douleur. Que venait-il de se passer ? Quelle était cette sensation ? Il n'osa l'imaginer, mais savait que tout n'était pas terminé. Pourtant, le lieu commença à s'assombrir brutalement, et il sentit avec horreur qu'un mince bras noir le saisissait par derrière.
« Dommage, on dirait que nous n'avons plus le temps de discuter... Tu t'en tires à bon compte, gamin, mais peut-être que nous nous reverrons sous peu. D'ici là, réfléchis bien à ce que tu m'as promis... »
    Il poussa un cri et tendit son bras gauche vers la Vérité, tandis que la Porte l'attirait vers elle. La silhouette brumeuse se tenait devant lui de nouveau, et elle le regarda se faire engloutir dans les ténèbres. Il n'eut pas le temps de la discerner en détails tant sa vue se brouillait, mais il la vit se faire engloutir elle aussi par l'obscurité, avant de se sentir aspiré et plongé la tête en arrière dans un monde sans loi. Ses membres se firent recouvrir par ces mains noires, tout son corps disparut dans les abysses de la Porte et il abandonna sa lutte vaine, lorsque sa conscience le quitta subitement.

****

    Il sentit un coup de vent, puis il s'effondra subitement sur un sol glacé. Epuisé, il demeura un instant immobile, et fronça rapidement les sourcils. Il essaya alors de faire remuer ses membres. Les quatre répondirent, mais sa jambe gauche le fit en tremblotant. Le corps douloureux et courbatu, il se redressa avec douleur et jeta un regard à sa jambe. Il ouvrit grand les yeux, tellement abasourdi qu'il ne reconnut même pas autour de lui l'étage ultime de la tour Ethera. Il n'en avait plus rien à faire. Il remua timidement son pied de chair, blanc et faible, mais bien présent.
    Il entendit des pas ; un nouvel arrivant s'arrêta sur le palier d'Ethera. Edward eut un frisson d'horreur et il regarda à nouveau devant lui : c'était bien ce qu'il craignait.
    Kerin était effondré sur le sol, inconscient voire mort d'épuisement, ses ailes s'étaient détachées du sol et demeuraient étendues de part et d'autre de son corps dont les vêtements étaient en lambeaux. Une tache de sang était en train de s'étendre sous lui et d'atteindre ses longs cheveux étalés autour de son visage éteint.
    Alphonse, qui venait d'arriver avec Winry dans les bras sur le seuil du dernier étage, vit la scène avec horreur. Rendy avait encore son bras tendu vers Kerin, et son pistolet fumait encore. En une fraction de seconde, Alphonse déposa Winry sur le sol et se rua sur le chasseur de primes ; il le saisit par le col et le plaqua violemment contre l'une des parois de l'étage. Surpris, Rendy lâcha brutalement son arme qui réalisa un véritable vol plané, tomba sur le sol glacé avec un cliquetis sonore puis glissa contre la surface lisse avant de s'immobiliser.
« Qu'est-ce que tu as fait ?! hurla Alphonse avec colère. Dis-moi ce qui t'a pris ! On avait passé un accord, tu devais te battre avec nous !! Pourquoi...
- J'ai fait ça pour tous nous sauver !! cracha Rendy en réponse au jeune alchimiste. Le démon était en train de perdre les pédales, si je l'avais pas stoppé d'une manière ou d'une autre, on aurait tous fini bouffés par son Esprim !! »
    Alphonse relâcha légèrement son étreinte et tourna la tête vers l'arène, les dents serrées. Il vit alors son frère s'y relever en tremblant, tandis que les vagues rouges se dissipaient peu à peu. Mustang releva la tête ; et agrippée à lui, Ethel rouvrit enfin les yeux.
    Constatant qu'elle se réveillait, le Président la serra contre lui pour lui éviter de regarder en direction de l'arène, et de se ruer vers le jeune démon. Ce fut Edward qui s'approcha de Kerin, lentement, en déposant son pied gauche avec douceur sur le sol, comme s'il risquait de le perdre à nouveau au moindre choc. Il s'agenouilla devant le jeune démon, tremblant, et dégagea ses longs cheveux noirs de son visage. Il avait les yeux clos et le teint pâle, et semblait n'avoir jamais été aussi faible. Edward tourna la tête vers Mustang, puis vers Alphonse, et d'un tout petit signe de tête, il leur fit comprendre que la Mort ne s'était pas encore emparée de lui.
« Kerin !! »
    Mustang se décida à lâcher Ethel, qui courut aussi vite qu'elle le put vers son ami. Arrivée auprès de lui, elle souleva son buste et le serra contre elle, en cherchant ses blessures les plus graves ; il fallait qu'elle arrête l'hémorragie, ou il allait vraiment y passer...
    Alphonse quant à lui se précipita vers Edward, Winry dans ses bras, aux côtés du Président, tandis que Rendy se laissait tomber contre le mur, épuisé et désespéré.
    Edward jeta un coup d'oeil à son frère qui lui prit le bras pour l'aider à marcher. Par réflexe, Edward levait la jambe gauche ; il venait à peine de la retrouver et elle lui faisait une sensation étrange. Alphonse avait envie de féliciter son frère, plein de joie à voir qu'il avait réussi à récupérer une partie de ce que la Vérité lui devait. Il fut pourtant attristé de constater que son auto-mail à son bras droit était toujours là ; il s'en serait fallu de peu mais encore une fois, le destin avait joué contre eux.
    Winry commença enfin à reprendre connaissance ; ce fut alors Edward qui eut pour mission de la porter, encouragé par Alphonse. Le jeune alchimiste d'Etat la prit dans ses bras, se sentant responsable de ses blessures. Mais la jeune fille ne cessait de lui sourire avec bonheur. Elle laissa sa tête se déposer sur sa poitrine, et respira son odeur avec délice . Elle se sentit de retour dans un monde où elle se sentait chez elle, en sécurité... et ce malgré toutes ses blessures.
    C'est alors que Kerin commença à bouger. Ethel, qui n'y croyait plus, se redressa d'un coup et passa sa main glacée sur son visage encore endormi.
« Kerin... » lui souffla-t-elle, entre le rire et les larmes.
    Son coeur lui faisait extrêmement mal, sans qu'elle sache pourquoi. Un autre effet de la pierre rouge ? Si c'était le cas, elle ne tarderait plus à voir venir ses derniers instants, elle aussi... 
    Le jeune démon se réveilla enfin, et tous se mirent à l'entourer, sauf Rendy qui était resté assis contre le mur, et qui se mordit la lèvre. Au final, serait-il le seul à avoir fait les frais de ce voyage ?!
    Kerin se redressa enfin, aidé par Ethel, haletant et gravement blessé. Il avait utilisé presque tout son Esprim et se sentait complètement vidé de ses forces. Il constata qu'Edward avait retrouvé sa jambe gauche ; cette nouvelle le fit sourire. Même s'il n'avait pas pu récupérer son bras, ils avaient rempli une partie de leur objectif. Le silence retomba enfin sur la sinistre Ethera, au sommet de son édifice où les combattants d'Yvanesca avaient peut-être enfin remporté une victoire.
    Quelques minutes s'écoulèrent le temps de savourer cette courte victoire. Car tout n'était pas encore terminé.
« Je ferai venir l'armée ici, et nous détruirons cette tour, annonça Mustang en s'approchant du vide pour tenter de voir le fond de l'édifice. Bien que nous n'en connaissions encore tous les mystères...
- Nous ignorons nous aussi ce qui peut bien se trouver tout en bas, déclara Ethel en s'éloignant enfin de Kerin pour se rapprocher du vide à son tour. Mais ce sont certainement des choses qui doivent être détruites... Même si Endir est mort, Ethera n'en reste pas moins dangereuse...
- Qui est mort ?... Tu me mésestimes, Ethel... »
    Horrifiés à l'entente de cette voix grave et intense, qu'ils pensaient avoir fait taire à jamais, les alliés regardèrent en direction de la paroi du fond ; où Endir, agonisant et animé d'un ultime désir de vengeance, avait trouvé la force de ramasser le pistolet lâché par Rendy. Ce dernier n'eut pas le temps de sortir celui qui lui restait, que le vieil alchimiste redressa son arme vers Ethel et tira deux coups de feu dans sa direction.
    Des hurlements retentirent en écho, Kerin se rua sur Ethel avec une vitesse diabolique et la rattrapa tandis qu'elle tombait dans le vide, touchée à l'épaule par l'une des balles. Personne d'autre n'eut le temps de réagir ; seul Mustang se tourna vers Endir avec rage et une déflagration embrasa son vieux corps épuisé à la seconde suivante. Celui qui avait semé la terreur à Yvanesca poussa un ultime hurlement de douleur, avant que la Mort ne s'empare définitivement de lui, et qu'il ne retombe carbonisé sur le sol métallique.
    Edward fut le premier à se précipiter vers le bord de l'étage et de se pencher dans le vide, en hurlant le nom de ses deux amis qui entamaient leur première et dernière chute dans la tour d'Ethera.
    Bien vite, ils disparurent tous deux dans les ténèbres, et il ne resta de leur passage qu'une volée de plumes noires qui retombèrent en même temps que le silence.

****
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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #40 le: Septembre 30, 2009, 03:12:47 pm »
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    Agrippés l'un à l'autre, Kerin et Ethel sentaient le vide se creuser sous leurs corps fatigués, la vie les quittant et les éloignant peu à peu de la lumière. Ils ne sentaient plus rien d'autre que leur contact, leur infinie proximité, comme s'ils ne faisaient plus qu'un. Ils tournoyaient dans le vide, accompagnés des plumes noires que semaient deux ailes inactives, impuissants face à leur destin qui avait décidé que ce jour serait leur dernier. Kerin n'avait plus assez de forces pour tenter de s'envoler, et plus il tombait, plus le peu de vie qui lui restait semblait l'abandonner.
« On va mourir... on va mourir, après tout ce qu'on a fait pour tenter d'être libres ?... » questionna Ethel d'une voix tremblante en resserrant son étreinte.
    Comme si elle avait peur de se séparer de lui. Que ce soit dans la vie ou dans la mort, ils s'étaient toujours promis de rester ensemble.
    Dents serrées, Kerin releva brusquement la tête pour regarder vers l'issue de leur chute. Les ténèbres l'engloutissaient encore, mais il sentait un pouvoir étrange qui se rapprochait peu à peu. Un pouvoir qui le détruisait et le faisait souffrir.
« De la pierre rouge ?! » s'exclama soudain Ethel en regardant à son tour vers les plus bas étages de la tour.
    Kerin resserra à son tour son étreinte. Si c'étaient bien des réserves de pierre rouge qui les attendaient en bas, ils pouvaient abandonner tout espoir de s'en tirer. Ces pierres, qui créaient les ignobles chimères, savaient aussi bien ordonner la vie que la mort.
    Le jeune démon ferma les yeux. Il ne restait plus qu'une seule solution.
    Soudainement, il brandit son bras gauche devant lui, tandis que le droit tenait toujours Ethel. Surprise, la jeune fille constata que Kerin était en train de rassembler tout l'Esprim qui lui restait.
« Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama-t-elle, surprise, alors qu'elle avait accepté de voir venir la Mort.
- Aide moi... demanda Kerin en guise de réponse. Nous allons ouvrir le Passage... une dernière fois. »
    Surprise, Ethel ouvrit grand les yeux. Elle regarda à nouveau en bas, sentant que le pouvoir diabolique des pierres se rapprochait.
    Le Passage... un monde qu'ils allaient ouvrir une dernière fois, puis sceller à jamais ?
    Les ténèbres sans fin... un univers sans loi ?
    Univers qui n'appartiendrait qu'à eux deux ?

    Ainsi qu'à une liberté éternelle ?

    Ethel ferma les yeux, et à son tour, tendit son bras libre droit devant elle.
    Une dernière vague d'Esprim commença à les recouvrir ; une lueur rouge apparut tout en bas de la tour et commença à s'intensifier au fur et à mesure qu'ils tombaient vers elle. Le vent sifflait sur leurs oreilles, et les cris stridents de leur étrange pouvoir eurent tôt fait de les assourdir. Ils eurent bientôt l'impression d'être dans un autre monde. Noir, vide, où ils tombaient sans fin. Leur corps n'était plus qu'un pantin inanimé tandis qu'ils concentraient une dernière fois leur puissance, attirant le pouvoir des pierres rouges en quantité monstrueuse qui s'amassaient tout en bas de la tour. Les funestes artifices répondirent à cet appel ; ils commencèrent eux aussi à libérer leur pouvoir, en dégageant une puissante lumière écarlate qui se diffusa dans toute la tour. La lumière se rassembla au fond de ses abysses, se mit à tournoyer et à engendrer un passage vers les autres mondes, seulement connus des démons et de ceux qui avaient eu le malheur de tomber sous la griffe d'Endir.
    Leur bras tendus droit devant eux, Kerin et Ethel sentirent le pouvoir des pierres entrer en résonance avec leur Esprim. Ils se firent englober par la lumière et leurs vagues noires puis disparurent en un instant dans le Passage, qui se ferma juste derrière eux en avalant les lueurs écarlates, la moindre parcelle d'énergie, les plumes noires déchiquetées, les crissements sonores, les afflux de puissance... et deux vies.





 
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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #41 le: Octobre 01, 2009, 05:38:31 pm »
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  • Avatar fait par la talentueuse Sephyra ^^
*Pleure* Waah, c'est trop triste ! T^T

C'était un super chapitre, aussi captivant que les autres ! Je n'ai pas remarqué de fautes, mais il y a un mot que je n'ai pas compris :

Citation de: Sephy-sama
- Qui est mort ?... Tu me mésestimes, Ethel... »

Ça veut dire quoi, mésestimer quelqu'un ?
Ah, et un petit truc, pour faire "ç" majuscule, tu restes appuyée sur Alt en tapant 0199 : "Ç" ^^

Conclusion, c'était SU-PER ! Je n'ai rien à dire, à part bravo !
*câlin Sephy-sama !!! ^^*
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Persy's BACK ! Mouahahaha... >D
 
 
Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #42 le: Octobre 02, 2009, 06:24:48 am »
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Hellow Persia!! Heureusement que tu es là pour me sauver la vie snif *PAF*
Alors mésestimer quelqu'un, ça veut dire "mal le considérer", "mal l'estimer" ; j'aurais pu mettre le terme "sous-estimer" à la place aussi, ce serait revenu au même. Voilà ^^

Bon eh bien... je te remercie beaucoup pour ton commentaire! Et merci aussi à Mad et Blackdoom! Voici enfin le dernier chapitre d'une fanfic délaissée dans les abysses du forum aby*PAF*

Bref, et au fait Persia, je viens de me souvenir que tu m'avais demandé une esquisse de combat entre Kyliam et Persia, il y a déjà un petit moment... ._. C'est toujours d'actualité ou pas? *part s'enterrer*


Allez, quoiqu'il en soit voici le dernier chap qui clot ma première et dernière fic sur ce merveilleux manga qu'est Fullmetal Alchemist. Et ce dernier chap, je le dédie à Blackdoom, parce qu'il le vaut bien! ^o^
Bonne lecture !







Epilogue

Un rêve dans le noir





    Assis sur la banquette d'une voiture qui les ramenaient à Central City, Edward était silencieux et immobile. Les ronronnements du moteur ne semblaient pas le tirer de sa torpeur, ni même les imperfections de la route qui faisaient trembler le véhicule. Winry était allongée à côté de lui, plongée dans le sommeil. En arrivant à Central, les trois jeunes gens seraient certainement envoyés d'office à l'hôpital pour que l'on puisse s'occuper de leurs blessures. La jeune fille avait posé sa main devant elle, et Edward, affalé à côté d'elle, avait déposé sa main d'acier sur la sienne.
    Tête baissée, ses yeux s'étaient perdus dans le vide.
    Alphonse, assis en face de lui, cherchait parfois son regard avec un petit sourire qu'il voulait réconfortant, mais Edward ne réagissait pas. Poussant un soupir, Alphonse finit par s'affaler à son tour sur sa banquette, et il tourna la tête vers l'arrière du véhicule militaire, où il apercevait encore Yvanesca, qui s'éloignait peu à peu, accompagnée des vents du désert.

    Lui aussi se remémora alors leurs derniers instants dans la cité du désert. Et leur échec cuisant ne cessait de le tourmenter. Endir s'était révélé encore plus fou et dangereux qu'ils ne l'avaient imaginé... Et s'ils avaient été plus prudents, Kerin et Ethel ne seraient pas morts, à cette heure-ci. Alphonse se souvenait encore de cette horrible sensation, mélangeant impuissance et désespoir, lorsqu'il avait rejoint son frère au bord du vide, pour regarder leurs deux amis disparaître à jamais dans les abysses de la tour.
    Il ferma les yeux. Il se souvint encore de cette lueur écarlate, très faible, qui avait surgi des profondeurs, quelques secondes plus tard. Une lueur, qui faisait penser aux pierres rouges. Ils ignoraient tous ce qui s'était réellement passé, mais lorsque l'armée était arrivée sur les lieux et était partie explorer les profondeurs d'Ethera, ils avaient découvert, tout en bas de la tour, une quantité impressionnante de pierres philosophales incomplètes. Elles avaient presque toutes l'air usées, comme si on avait déjà exploité leur pouvoir une fois. En revanche, ils n'avaient trouvé que des cadavres de chimères tout le long du chemin, et aucun signe des deux jeunes captifs du vieil alchimiste. Disparus. 
    Mais, même s'ils s'en étaient tirés d'une manière ou d'une autre, Edward savait qu'ils ne les reverraient jamais. S'ils étaient partis ailleurs que dans ce monde, rien que tous les deux, c'était pour ne jamais revenir. Pour ne plus jamais avoir à subir un esclavage tel que celui qu'ils avaient dû assumer toute leur vie. Pour ne plus jamais être forcés à passer sous les ordres de quelqu'un à l'encontre de leur volonté.  N'était-ce pas injuste, au fond ? Tout ce qu'ils avaient recherché était leur soutien mutuel, et ce que souhaite n'importe quel humain : un peu d'amour et de bonheur. Démon ou non, Kerin avait aussi des sentiments, et il l'avait bien prouvé.
    De ce fait, Edward songea qu'il ne méritait pas un sort aussi cruel.
    Le jeune alchimiste leva la tête, appuyant sa tête contre le mur derrière lui. Des injustices, de la cruauté, il en avait vu à l'oeuvre toute sa vie. Elles faisaient malheureusement partie du quotidien des Hommes, bien que nombre d'entre eux veuillent lutter contre. Et parfois, on est impuissant. Accepter le présent pour mieux vivre son futur, c'était ce qu'il ne cessait de vouloir faire. Même si, contrairement à ce qu'il voulait laisser croire, sa seule volonté ne suffisait pas toujours. Cette fois encore, on l'avait prié d'apporter son aide ; mais il n'avait pas pu sauver ceux qu'il comptait secourir en priorité. Certes, la cité du désert était maintenant débarrassée d'Endir et sa dangerosité avait fait une chute magistrale, redonnant vie et espoir aux habitants... mais à l'exception près de l'un d'entre eux.

    Edward ferma les yeux en se remémorant leurs adieux avec Rendy Krossord. La dernière fois qu'ils virent le jeune chasseur de primes, ce fut dans le cimetière où l'on venait d'enterrer Kain. Tombé au combat, aux côtés de son chef. Une fin telle qu'il en avait rêvée... puisque le jeune Ishbal n'imaginait pas que son chef aurait tant de peine à le voir partir.
« C'est souvent quand on perd quelqu'un... qu'on se rend compte à quelle point cette personne nous était chère, leur avait dit Rendy en fixant la tombe de son ami. J'avais beau savoir ça, je n'ai rien vu venir. J'ai été tellement naïf... j'espère qu'il me pardonne, de là où il est... »
    C'était déjà le deuxième être cher qu'il perdait dans la cité. Le tout à cause d'Endir, qu'il n'avait même pas eu le plaisir de faire taire lui-même. Heureusement, le sourire des gens d'Yvanesca lui réchaufferaient le coeur. Lui aussi s'était battu pour leur rendre ce sourire, et leur vie reprendrait enfin dans la prospérité... Lui, pourrait peut-être enfin rendre les armes et se consacrer à son petit emploi, dans cette épicerie où il aidait la propriétaire avec ferveur. Une vie simple, certes ; mais une vie digne d'être vécue malgré tout.
« Si cet idiot de démon était encore là à l'heure qu'il est, avait ajouté Rendy, il vous aurait remercié chaleureusement. Mais puisqu'il a pris de l'avance, je vous dis merci à sa place. »
    Ce fut seulement à cet instant que le jeune homme s'était décidé à se tourner vers ses interlocuteurs, le visage ravagé par une profonde souffrance, mais les yeux toujours brillants de vie. On pouvait deviner qu'il ne se laisserait pas abattre de sitôt, pour sa part. 
« Alors, au nom d'Yvanesca toute entière... je vous remercie infiniment. »
    Ce furent des sourires timides qui lui répondirent. Mustang fit un pas vers lui et lui tendit alors une petite carte accompagnée d'un papier, que Rendy saisit avec surprise.
« Mes coordonnées et celles du quartier Général de Central City, expliqua le Président. Si jamais ta vie à Yvanesca venait à te lasser, je pense que nous pouvons accueillir un tireur d'élite supplémentaire dans nos rangs. »
    Rendy regarda le papier avec surprise, puis sourit en baissant la tête et fermant les yeux.
« C'est gentil, mais... je ne pense pas que je quitterai cette ville. J'ai juré d'y veiller éternellement sur deux âmes...
- Je comprends, répondit Mustang avec un sourire. Dans ce cas, je me permets de te remercier également pour ton aide précieuse. L'armée a été honorée de pouvoir vous venir en aide. »
    Une approbation du chasseur de primes. Un signe de tête, un sourire triste, un dernier regard. Et sur ces mots, les venus de Central étaient retournés sur leurs pas, quittant le cimetière ; laissant derrière eux un compagnon d'armes dont la vie allait peut-être enfin pouvoir s'apaiser.

**

    Alphonse regarda à nouveau en direction de son frère, qui finit par se désintéresser du plafond, et son regard croisa celui de son jeune frère. Les deux trouvèrent alors le courage de se sourire timidement, malgré leurs blessures respectives, aussi bien morales que physiques. Ils savaient que ces douleurs s'atténueraient avec le temps, et que pour l'instant, il leur fallait continuer d'être soudés.
    Alphonse regarda le ciel, qu'il pouvait apercevoir à l'arrière de la voiture. Il se voilait ; la nuit n'allait pas tarder à tomber.

****

    Ils arrivèrent à Central un peu avant le matin, et furent directement amenés à l'hôpital, aux côtés des rares soldats qui avaient été blessés lors de l'attaque d'Yvanesca par les démons. Alphonse n'était resté au lit qu'une demi-journée ; ses blessures étant superficielles comparées à celles d'Edward et Winry. Le jeune alchimiste passa ses journées à faire des allers-retours entre les deux chambres, apportant tantôt quelques fleurs, tantôt un simple sourire et des mots réconfortants.
    Edward se leva au bout de deux jours, et la première chose qu'il fit fut de se rendre tant bien que mal dans la chambre de Winry, encore peu habitué au retour de sa jambe gauche, et assisté par son frère.
    Les deux restèrent très longtemps au chevet de leur amie d'enfance ; et ils voulaient rester jusqu'à ce qu'elle soit rétablie. Ils quittaient la chambre le moins possible ; surtout Edward qui n'était pas censé pouvoir encore quitter l'hôpital.
    Le soir, Alphonse repartait dormir à l'hôtel voisin de l'hôpital, tandis que son frère et Winry passaient la nuit dans la même chambre. Le jeune alchimiste d'Etat s'effondrait d'épuisement sur le lit de sa fiancée, lorsque ce n'était pas la jeune fille qui s'assoupissait sous le regard d'Edward. Ils partaient ensemble au royaume des rêves, apaisés, confiants. Envers eux, envers leur avenir. Maintenant que la quête d'Yvanesca était terminée, ils devaient mettre y un terme plus paisible. Leur propre histoire, après tout, continuait toujours. Elle serait gorgée d'amour, d'amitié et de rêves. Ils le savaient ; ils restaient confiants. Même si la disparition de Kerin et Ethel les avaient profondément affectés, ils devaient continuer à avancer, et chercher le bonheur... en leur souvenir.

****

    Une réunion fut organisée par le Président peu après le rétablissement de Winry. Edward, Alphonse et la jeune fille se rendirent une après-midi ensoleillée dans le bureau de Mustang, et prirent place sur les canapés qui s'y trouvaient. Dès qu'ils furent installés, le Président engagea la conversation, en brandissant un épais bracelet carré un peu noirci :
« Vous reconnaissez cet objet ? C'est l'un des bracelets dont Endir se servait pour faire de l'alchimie sans cercle de transmutation. »
    Edward fronça les sourcils. Il avait oublié ce mystère, tant la fin tragique de leur quête l'avait affecté.
« Des spécialistes les ont examinés, et il semblerait qu'ils soient taillés dans de la pierre rouge très puissante. Elle contient déjà des formules de construction ; c'est ça qui lui permettait sans doute de faire de l'alchimie aussi facilement. Et ça nous explique aussi pourquoi il arrivait à contrôler Kerin avec des pierres aussi ridicules ; en vrai, il se servait surtout de celles-là. Malheureusement, nous sommes encore loin de tout savoir des démons ; et le laboratoire a enterré tous ses mystères...
- Comment ça ? questionna Alphonse, surpris par la déclaration du Président.
- C'est simple : les démons ont tous disparu. Les pierres rouges qui étaient censées les retenir si j'ai bien compris étaient toujours là ; mais les cages, vides.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ? réagit Edward, abasourdi. Vous pensez que c'est Endir qui les a tous libérés sur la ville, ou...
- Non, ça me paraît peu probable... nous croyons qu'il en avait gardé sous les barreaux et le contrôle de pierres rouges. Certaines cages étaient ouvertes et éloignées des pierres, contrairement à d'autres qui étaient restées fermées et à proximité des fausses pierres philosophales. Mais même si tout ceci nous échappe encore, nous allons détruire ce laboratoire dans peu de temps. Bientôt, Yvanesca retrouvera une vraie prospérité. »
    Edward détourna les yeux. Inévitablement, les images du jeune démon lui revinrent en tête. Le connaissant, impossible qu'il n'y soit pas pour quelque chose. C'était forcément son départ qui avait entraîné celui des démons ; comme si ses cousins avaient trouvé la volonté de le suivre. Eux qui attendaient la mort, et que la Porte s'ouvre devant eux, pour leur apporter la seule fin qu'ils souhaitaient connaître.
« Passons. Encore une fois, reprit Mustang, je vous félicite pour la libération d'Yvanesca. Cette mission un peu improvisée fut un franc succès.
- Un franc succès ?... répéta Edward en serrant ses poings. Comment pouvez-vous appeler ça un franc succès, alors que ceux que nous étions venus secourir sont morts ? »
    Winry voulut défendre Mustang mais ne trouva pas les mots pour contredire son fiancé. Après tout, même si elle savait que c'était ce qu'ils auraient voulu, elle avait elle aussi été affectée par cet échec partiel.
« Ecoute, Fullmetal, reprit Mustang. Je sais au fond que cette expérience n'en a pas été une bonne, pour qui que ce soit ici. Mais l'essentiel est d'avoir libéré Yvanesca. C'est ce que Kerin et Ethel diraient s'ils étaient encore là, par conséquent, c'est ce qu'il te faut croire. »
     Edward baissa la tête. A ses côtés, Alphonse lui mit une main sur son épaule. Il était rare que son frère aîné montre tant de sentiments... Parce que celui qui lui avait permis de retrouver sa jambe n'était plus en ce jour ? Parce qu'il s'était enfin décidé à avouer ses sentiments à leur amie d'enfance ? Il l'ignorait, mais sentait que son frère n'avait cesse de mûrir.
     Il décocha un petit sourire. Ce qu'ils avaient vécu et appris dans la cité du désert allait les hanter à jamais, c'était certain. Mais comme toujours, il feraient en sorte de n'en garder que le meilleur, pour continuer à marcher droit devant eux, sans cesse.
    Edward était toujours songeur lorsqu'Alphonse quitta le bureau du Président accompagné de Winry, les deux ayant du travail pour le restant de la journée ; la rédaction d'un rapport sur Yvanesca, ou la réparation d'auto-mails abîmés lors de leur escapade dans Ethera.
    Après leur départ, le Président laissa planer un court silence, avant de reprendre la parole :
« ...Tu as besoin d'un jour ou deux de congé ?
- Président... répliqua Edward d'une petite voix. Qu'auriez-vous fait de Kerin s'il était resté en vie ? »
    Surpris par la question, Mustang ne répondit pas tout de suite. Il finit cependant par déclarer :
« Si nous étions encore à l'époque où King Bradley avait les commandes, il est évident que Kerin aurait fini dans un laboratoire de recherches. Mais moi, j'aurais fait mon possible pour le garder loin de l'armée. »
    Edward regarda le Président, qui, surpris, constata que ses yeux dorés semblaient s'être éteints.
« ... C'était idiot comme question, pardonnez-moi, répliqua l'alchimiste en détournant le regard. Vous savez aussi bien que moi qu'il était condamné depuis sa naissance, à cause des pierres rouges. Peu importe... ce qui est fait est fait.
- Tu as raison... Il est temps de penser à toi, maintenant. De beaux jours t'attendent, avec ta fiancée et ton frère. »
    Edward ne put s'empêcher de sourire. Comme si les flammes au fond de ses yeux se réveillaient enfin, il lança un petit sourire sarcastique au Président :
« Et vous, c'est pour quand le divorce ?
- Très drôle, rétorqua Mustang en s'accoudant sur son bureau avec un soupir théâtral. En revanche, si tu continues à te moquer de nous ainsi, je vais faire de toi le parrain, et ça ne va peut-être pas t'enchanter...
- Le parrain ? réagit Edward, interdit. Le parrain de qui ? Ne me dites pas que...
- Si », l'interrompit Mustang avec un sourire.
    Edward resta un instant muet de surprise. Pourtant, il voyait mal le lieutenant Hawkeye rester sagement à la maison en attendant la naissance d'un enfant. Ce n'était pas tellement dans ses habitudes... Elle ferait certainement tout pour continuer de travailler jusqu'à huit mois de grossesse au moins...
« Pauvre gosse, n'empêche... reprit Edward avec un sourire moqueur. Il avait pas mérité ça...
- T'as gagné, c'est toi le parrain.
- Quoi ?! »
    S'ensuivit un conflit verbal comme il n'y en avait pas eu entre eux depuis longtemps. Comme un père et son fils, ils commencèrent à s'envoyer leurs meilleurs sarcasmes possible en oubliant le temps autour d'eux, comme si leurs disputes les rajeunissaient de bien des années.

    Lorsque les quelques tensions retombèrent, Edward s'effondra à nouveau sur le canapé d'où il s'était levé pour menacer le Président, et poussa un long soupir avant de déclarer :
« OK, comme vous voulez. J'accepte, tant pis.
- Que... tu es sérieux ? réagit Mustang, qui ne s'imaginait vraiment pas le voir accepter aussi facilement.
- Ouais, après tout, il aura besoin de quelqu'un d'équilibré pour éviter de devenir comme vous, continua Edward avec un sourire moqueur.
- Si tu le dis, répliqua Mustang avec un petit rire. En attendant, je te conseille de rentrer chez toi, et de te concentrer sur votre avenir, à Winry et toi. »
    Edward se leva et se retourna rapidement pour cacher quelques rougeurs qui lui montaient aux joues. De dos, il fit un signe de la main au Président, s'avança vers la porte, en saisit la poignée, mais la voix de son supérieur l'interrompit.
« Fullmetal, tu vas continuer à chercher un moyen de récupérer ton bras, n'est-ce pas ? »
    Le jeune alchimiste s'immobilisa, et resta silencieux un instant.
« Je pensais que tu t'opposerais à ce qu'on détruise les pierres rouges, à vrai dire, renchérit Mustang. Elle auraient pu te permettre d'atteindre ton objectif.
- ... Ces artifices sont maléfiques, répliqua Edward faiblement, et je pense qu'il faut effectivement les détruire. Même si cela m'empêchera à jamais de récupérer mon bras droit. 
- Tu... tu ne vas pas chercher à retrouver ton bras ? »
    Edward serra sa main autour de la poignée, la tourna et ouvrit la porte.
« Non... Parce qu'en y repensant bien... »
    Invisible à Mustang, un sourire étira ses lèvres.
« ... je me dis que, quitte à ce qu'on continue à me traiter de chien de l'armée, quitte à garder éternellement mon surnom comme fardeau, je veux continuer à pratiquer l'alchimie... pour être utile aux autres. »
    Le Fullmetal Alchemist quitta la pièce, refermant derrière lui la porte en silence.

****

    Le soleil s'était caché derrière quelques nuages grisés, annonçant la venue du soir. En marchant seul dans une rue de Central qui l'amènerait jusqu'à chez lui, Edward était songeur. Il avait dit au Président tout ce qu'il pensait au fond de lui. Cette promesse qu'il avait faite à la Vérité... il n'aurait certainement jamais le courage de la tenir, il le savait. Et ce, parce que l'alchimie avait bercé son enfance, même dans la souffrance ; l'accompagnait encore en ce jour et continuerait de forger son avenir. Oui, l'alchimie ferait partie de son avenir, de celui de son frère, de sa fiancée... ils garderaient ainsi leurs habitudes, resteraient ensemble, et poursuivraient leur combat pour un monde plus juste et une vie de rêve.   
 
    C'était leur nouvelle raison d'avancer.

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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #43 le: Octobre 02, 2009, 06:26:58 am »
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    Un jeune couple marche dans les ténèbres.

    Main dans la main, les deux silhouettes embrassent les ombres. Leur marche est lente, mais paisible. Elles savourent un temps qui n'existent plus, sans regard en arrière ; seule peut-être la légère amertume d'un regret affecte leur âme.
    Des adieux trop rapides. Elles auraient aimé donner toute leur gratitude. Mais tout ne s'était pas déroulé comme prévu ; même si l'important au fond, était de savoir que le monde où ils avaient grandi avait retrouvé paix et sérénité.
    Et une raison d'avancer. 
    Dressées de toute leur hauteur, dans cet univers sinistre et sans limite, elles avancent mais ne se retournent pas.
    Leur combat est déjà terminé.


    Eternellement libre, un jeune couple marche dans les ténèbres.

 

















    Âme écarlate - FIN

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Re : Âme écarlate : la cité du désert
« Répondre #44 le: Octobre 02, 2009, 03:17:41 pm »
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  • Avatar fait par la talentueuse Sephyra ^^
Wah... C'est... trop bien !!! ^^
J'ai juste remarqué ça :

Citation de: Sephy
Maintenant que la quête d'Yvanesca était terminée, ils devaient mettre y un terme plus paisible.
Y mettre, et pas mettre y ! XD

Voili voilou, JE VEUX UNE SUITE !!! *PAN*
Nan, sérieux, c'était une superbe fic, j'ai adoré ! Rien à dire du tout...

Alors mésestimer quelqu'un, ça veut dire "mal le considérer", "mal l'estimer" ; j'aurais pu mettre le terme "sous-estimer" à la place aussi, ce serait revenu au même. Voilà ^^

J'me coucherais moins bête ce soir. ^^ Merci !

Bref, et au fait Persia, je viens de me souvenir que tu m'avais demandé une esquisse de combat entre Kyliam et Persia, il y a déjà un petit moment... ._. C'est toujours d'actualité ou pas? *part s'enterrer*

Oui, c'est encore d'actualité... Mais tu n'es pas obligée si tu veux pas, hein ! ^^

Bref, bravo bravo Sephy-sama, et merci pour cette superbe fic. ^^ Je t'adore !!
J'vais me mettre à lire Fullmetal Alchemist, dans ce cas ! J'ai trop envie de le lire, maintenant ! ^w^
*câlin Sephy !!!*
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Persy's BACK ! Mouahahaha... >D
 
 
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