Oooh, vous continuez ainsi à veiller sur moi pour m'éviter la malédiction du double post! Béni soyez-vous, très cher!
Citation
Kerin allait-il vraiment devenir l'incarnation de sa légende ?
Ca... Ca c'est une phrase qui pue la classe !
Tu trouves? Merci! X3
Et... Rendy pue la classe, ce con è_é
Enfin quelqu'un qui pense comme moi! lol
Et je continue à penser qu'éditée, cette fic deviendrait un roman alternatif à la série qui se vendrait super bien. A nous les pots de vins pour le Japon, très chère !
Ce serait trop stylé franchement XD Et puis en effet, ça nous permettrait de partir au Japon au moins X3
Un immense merci pour votre soutien sans faille, c'est vraiment un honneur pour moi de vous voir ici ^^ Sincèrement, vos encouragements sont une aide précieuse. Je vous remercie encore beaucoup.
Allez, place à la suite maintenant! Peu d'action, mais on avance quand même sérieusement... Voici l'antépénultième chapitre! Excellente lecture!
Dix-neuvième Chapitre : La septième pierre
Lorsque Roy Mustang s'engagea en trombe sur le seuil du dernier étage d'Ethera, il resta muet de stupeur.
Ses yeux tombèrent d'abord sur Ethel, étendue et immobile loin de la zone de combat. Puis il contempla, abasourdi, ce qui se tramait au beau milieu de l'arène. Comme fou, Kerin était en train de dégager des vagues de puissance phénoménales, en poussant de temps à autre des hurlements, certainement de souffrance. Il avait gardé deux ailes immenses surgissant de chacune de ses omoplates, et ses longs cheveux noirs dansaient au beau milieu des afflux d'énergie qu'il émettait tout autour de lui. Et près du jeune démon en train de se battre contre l'avidité d'une pierre maléfique, il aperçut avec stupeur Edward, en train de se traîner péniblement vers Kerin, à moitié ligoté par des câbles d'acier. Comptait-il l'arrêter par la force ? C'était trop tard, si Kerin avait pris une autre pierre rouge, ils ne pouvaient pourtant plus rien faire !
Ce fut la conviction de Roy Mustang au moment où il se précipita vers le jeune alchimiste d'Etat, dans l'espoir d'arriver à temps et de l'empêcher d'atteindre le jeune démon.
Endir, qui était masqué par les vagues d'Esprim, profita de cette occasion pour frapper à nouveau ses bracelets l'un contre l'autre. Il donna ensuite un coup de poing au sol, et quelques instant après, une secousse ébranla tout l'étage ; Mustang perdit l'équilibre un bref instant, juste avant de voir avec horreur des lances d'acier surgir du sol pour venir le frapper de plein fouet.
Le Président eut le temps d'une courte esquive mais il se fit taillader le bras gauche ainsi que son épaule, une volée de sang gicla et commença à tâcher son uniforme tandis qu'il reculait brusquement, réalisant avec stupeur que l'attaque venait d'Endir, jusqu'alors dissimulé par les vagues d'Esprim qui avaient redoublé d'intensité. Edward n'avait pas encore atteint Kerin ; mais sa tête l'ébouillantait à présent et il sentait que, même résistant à cet étrange pouvoir, il allait tout de même finir par payer cher sa témérité.
Alors que le jeune démon allait réussir à contenir la puissance de la pierre, son maître sortit brusquement une nouvelle pierre rouge imposante.
Sa septième pierre.
Il poussa un grand éclat de rire, et cria à son protégé :
« Il n'en reste qu'une seule, Kerin ! Acceptes-la en ton sang dès maintenant ; et notre voeu à tous les deux s'accomplira !! »
Même si pour le jeune démon, ce serait le voeu de la mort.
Le coeur enseveli dans sa propre cupidité, aveuglé par ses souhaits irréalisables, Endir lança la pierre en direction de Kerin. Tout se passa si rapidement que lorsqu'Edward et Mustang le réalisèrent, il était déjà trop tard.
****
Alphonse entendait toujours ces grésillements lointains, comme si un feu violent était en train de se répandre au sommet d'Ethera. Mais en levant la tête, le jeune alchimiste ne voyait que d'étranges lueurs rougeoyantes, certainement symbole du pouvoir de Kerin. Edward et Mustang n'étaient-ils donc pas en train de combattre ? Lorsqu'il était passé auprès de lui et Winry, il y a quelques minutes à peine, le Président avait l'air affaibli mais gardait des réserves pour mener un dernier combat contre leur ennemi ultime. Pourquoi ne voyait-il alors, de là où il se trouvait, que les vagues rouges d'Esprim ? Où étaient les déflagrations et les éclairs de transmutation ? Alphonse sentit qu'il serrait Winry un peu plus fort contre lui. Il aurait donné n'importe quoi pour monter les rejoindre, se mettre enfin au courant de la situation et venir en aide à ceux qu'il aimait... Mais Winry était blessée, il ne pouvait se résoudre à la laisser seule parmi les débris tranchants. S'il lui arrivait quelque chose de plus, il savait que son frère aîné ne lui pardonnerait pas... Pas alors que les deux jeunes gens semblaient s'être enfin rendu compte des sentiments qui les unissaient.
Ces sentiments inébranlables.
Mais sa volonté aussi, l'était.
Alphonse frappa ses mains l'une contre l'autre. Il allait dégager son amie des gravats, coûte que coûte.
****
Edward sentit juste un grand coup de vent balayer l'air au dessus de sa tête, puis il vit la pierre rouge lancée par Endir retomber par terre, puis demeurer au sol, immobile, comme éteinte. Les vagues d'Esprim semblaient maintenant se contrôler ; elles s'étaient atténuées, et se répandaient maintenant dans l'air avec une violente harmonie. Le jeune alchimiste releva la tête. Kerin s'était levé, d'un bond, juste après avoir repoussé le projectile avec l'une de ses ailes. Aile dont une partie avait été brûlée par l'objet rien qu'à son contact ; mais au moins, il avait échappé à la sentence de la septième pierre incomplète.
« Kerin... siffla Endir, fou de rage, en considérant son protégé avec mépris. Pourquoi ?! C'était ta chance de devenir enfin imm... »
Il s'interrompit pour cracher un torrent ensanglanté. Un violent spasme lui secoua tout le corps tandis qu'Edward et Mustang, qui avait rejoint le jeune alchimiste pour le tenir à l'écart du conflit, restaient interdis. Avec une vitesse diabolique, le jeune démon avait transformé sa main en une serre énorme, et s'en était servi pour frapper son maître au ventre ; avec une telle puissance que ses griffes ensanglantées étaient ressorties par son dos en lui brisant la colonne vertébrale.
« L'immortalité... tout en étant captif ?... susurra Kerin à l'oreille de son maître agonisant, le visage calme et les yeux plus écarlate que jamais. Tu m'as proposé une souffrance éternelle, pour ma part je t'offre le repos... »
Il retira brutalement ses griffes acérées, laissant le vieil alchimiste les yeux rivés dans le vide, ensanglanté et abasourdi, tomber sur le sol qu'il avait lui-même bâti. Une flaque de sang eut tôt fait de se répandre sous son corps éteint, et une stupeur éternelle se grava dans ses yeux vitreux.
Edward, libéré des câbles d'acier grâce à l'aide de Mustang, comprit enfin en voyant Kerin. Il n'était plus qu'une réserve d'énergie attendant d'être utilisée et épuisée ; c'était son intention depuis le début. Il avait lui-même pris la décision et le risque d'accepter la sixième pierre, tout en faisant croire qu'il se rangeait définitivement du côté de son maître, et tout en sachant qu'il risquerait sa vie une fois de plus. Son infinie volonté lui avait permis de s'en sortir, mais il savait que sa fin était plus proche que jamais. Qu'il n'espérait pas revoir un jour Yvanesca. Qu'il n'espérait pas sentir encore l'odeur du vent. Ni entendre à nouveau la voix d'Ethel.
Soudain résigné, il regarda le plafond et observa le cercle de transmutation qui y était tracé. Les lignes blanches s'étaient gorgées d'Esprim ; et c'était tout ce dont il avait besoin.
Il jeta un regard à Edward, qui frémit rien qu'en voyant ce rouge ancré dans le regard du jeune démon. C'étaient les yeux d'un véritable assassin, plus cruel et froid que celui de ce tueur qu'il avait rencontré il y a quelques jours. Cette nuit où ils s'étaient vus pour la première fois. S'il s'était douté de ce que cette rencontre allait lui faire vivre...
« Fullmetal, nous y voilà enfin, lança Kerin avec une voix étrange, en même temps proche et lointaine. Je vais t'ouvrir la Porte. »
Un frisson parcourut l'échine du jeune alchimiste. Enfin. C'était vrai. Ca allait se réaliser. Il allait retrouver ses membres. Parvenir à son but. Enfin...
Même si la réalisation de son souhait signifierait aussi, il s'en doutait bien, de rompre des liens et d'endurer encore bien des souffrances.
« Aussi brillant qu'était mon maître, reprit soudainement Kerin, immobile au centre de l'arène malgré les vagues d'Esprim qui continuaient d'onduler autour de lui, et de faire danser ses cheveux dans une cascade de plumes noires, il a dû réaliser bien tard que son plan ne fonctionnait pas comme prévu. Je me demande même s'il s'en est rendu compte au final... Lui qui pensait que plus je posséderais de ces pierres maléfiques, plus je me rapprocherais de l'immortalité... Il ne s'est pas rendu compte qu'il se passe exactement l'inverse depuis le début. Le prix à payer pour avoir tous ces pouvoirs est très important, et les dons qu'il m'a offerts, je les paye avec ma propre vie... »
Il s'interrompit un instant, en contemplant la serre sanglante avec laquelle il avait frappé son maître. Elle tremblait légèrement, comme s'il ne réalisait toujours pas ce qu'il venait de faire.
Comme s'il ne réalisait toujours pas qu'il était libre.
Du moins, il le serait lorsqu'il aurait accompli sa promesse, et fait ce qu'il avait à faire.
« Voulez-vous savoir... pourquoi Endir, ou même les brillants sages de Xerxès n'ont jamais réussi à créer cet humain parfait ? » demanda-t-il alors.
Edward ne trouva les mots pour répondre, quant à Mustang, il alla auprès d'Ethel pour la soutenir, jusqu'au moment où elle rouvrirait les yeux. Les deux alliés regardaient toujours Kerin avec un mélange de curiosité et de désolation. Le jeune démon quant à lui, clot son regard écarlate et déclara avec un sourire attristé :
« C'est simplement parce qu'il n'existe pas. Et parce que ce monde aussi est imparfait... Reconnaissez... qu'il n'y avait pas de meilleure explication à ce mystère... non ? »
Kerin regarda brusquement Edward et lui lança ensuite :
« Je suis navré d'avoir hanté deux de tes rêves, Fullmetal. Mais ces connexions que j'ai réussi à établir avec toi prouvent une chose dont tu ne te doutes sûrement pas. Tu es gorgé d'Esprim. Comme moi. Ton pouvoir spirituel est considérablement élevé. Tu aurais peut-être préféré l'ignorer, mais... je pense qu'il était de mon devoir de t'en informer. »
Edward continuait de dévisager Kerin, abasourdi. Lui, possédait également ce pouvoir étrange dont il venait tout juste d'apprendre l'existence, après de longues années de vie et d'alchimie ?
« Tu as presque autant d'Esprim qu'un Ishbal, mais surtout, tu possèdes en toi la clé pour t'en servir... ce n'est pas donné à tout le monde, et rares sont ceux qui peuvent tirer profit d'une telle force spirituelle. Mais toi et ton frère avez cette force incroyable, et je crains qu'elle ne soit à l'origine de vos facilités. En fin de compte, ajouta-t-il avec un sourire ironique, les Âmes écarlates se sont estimées supérieures à la va-vite... Je persiste à croire qu'encore aucune civilisation n'a réussi à égaler celle de Xerxès... »
Le jeune alchimiste écoutait toujours Kerin sans répondre. Il écoutait, mais n'entendait plus. Perdu dans ses pensées, il avait le sentiment d'y voir de plus en plus clair. Son talent pour l'alchimie, sa résistance aux vagues de puissance émises par le jeune démon... il avait simplement eu la chance de naître avec une quantité d'Esprim particulièrement élevée pour un non Ishbal, et au fond, n'avait aucun mérite... Que ce soit dans son talent, le fait qu'on le traite de génie ; tout n'était donc dû qu'à cette force étrange et n'avait rien à voir avec sa persévérance et ses années de travail, d'entraînement aussi bien moral que physique ? Il pensait être prêt à assumer le fait qu'il n'était pas réellement un "génie" ; du fait qu'il avait vu la vérité... mais à apprendre que c'était juste grâce à son Esprim qu'il s'en était tiré, il était presque hors de lui ; non, il se sentait naïf, et déçu. Déçu par lui-même. Son poing se serra.
Mais Kerin le remarqua, et, poussant un petit soupir, il déclara alors, avec une voix qui se gravera à jamais dans l'esprit d'Edward :
« Ne te blâme pas, Fullmetal. Tu sais, cet Esprim est vil, et traître. Au final, c'est ce genre de pouvoir qui apporte haine et orgueil, avant d'engendrer des conflits... Un tel pouvoir, il faut l'oublier, et ne jamais l'enseigner à personne... »
Regardant Edward dans les yeux, il poursuivit :
« A présent, oublie-le. Oublie qu'il est présent, là, au fond de ton esprit. C'est le seul moyen d'éviter que ce qui s'est déjà tramé se reproduise... »
Mustang détourna les yeux avec désolation. Edward quant à lui restait muet de stupeur et de tristesse.
« ... D'éviter qu'un autre fou ne cherche à ouvrir la Porte. »
A peine ces mots s'étaient-ils perdus dans le silence, que Kerin planta subitement chacune de ses ailes dans le sol, suivant les formes d'un cercle invisible, situé juste au dessous de celui qui était dessiné sur le plafond. Le jeune démon concentra sa puissance qui se mit à revenir en force dans l'air et à circuler avec force dans l'arène. Son Esprim se déchaîna. Kerin sentit que son corps se vidait de ses forces à une allure affolante tandis qu'il l'appelait, Elle, l'objet du désir et des peurs de tous les alchimistes, voire même de tous les Hommes.
Edward ouvrit grand les yeux, et eut un mouvement de recul.
Des éclairs rouges, il la vit se dresser enfin, cette porte comme de pierre, immense, flottant dans un néant qui grandissait au fur et à mesure que Kerin la priait d'arriver jusqu'à lui.
La Porte s'ouvrit légèrement dans un grincement sonore et un immense oeil se détacha des ténèbres, regardant Edward avec, semblait-il, de l'intrigue et de la curiosité.
C'était maintenant ou jamais.
« Fullmetal, maintenant !! » hurla Kerin en tentant de rester concentré.
La voix du jeune démon le lui confirma bien. Edward eut l'impression qu'il s'envolait lorsqu'il se mit à courir en direction de cette structure étrange qui se proclamait maîtresse de toute chose.
Il se souvint uniquement de vagues rouges qui l'engloutissaient, et d'un mal de tête brusque et éphémère qui s'évanouit au moment même où le néant l'enfermait dans son obscure infinité.