Pfiou, deux semaines pile avant le début des épreuves... J'ai déjà vécu ça l'année dernière, mais ya pas à dire, quand on bosse vraiment pour l'avoir ce foutu diplôme de merde, on peut pas s'empêcher de stresser.
Surtout en candidat libre.
On verra bien sur le moment. Au pire si j'ai pas le bac j'éditerai NightDreamers pour renflouer mon honneur \o/ *SBAF
Sephyra < Tu sais qu'avec ce que tu viens de d'écrire pour Strife j'ai vraiment imaginé une scène et un fil scénaristique qui aurait permis de voir ton délire concrétisé ?
Manque de bol, la psychologie de ton perso et le fil directeur du scénario empêchent toute tentative. Dommage hein ? XD
Capita < *Te balance un vieux téléviseur des années 60 dans la poire avec son bouquin de révision d'allemand pour le bac : "Tout le programme du collège"* SALETÉ VA ! Et j'attends ce soir, que tu me sortes ce que ton esprit démentiel a pu imaginer comme conneries encore ! XDD
Kayra < Coucou ma fille adorée ! <3 La Bavaroise... Mais comment tu fais pour te souvenir de tous ces petits détails infimes ?! XD Mais oui, il se pourrait que tu ais raison. T'es fortiche en déductions ! T'es bien la fille de ton père <3
On attaque le chapitre 28 ! Combats, sang... Morts ? N'hésitez pas à remarquer si quelque chose vous a gêné dans la lecture (hormis les fautes qui une fois encore seront présentes, j'en suis sûr, malgré ma double relecture TOT). Pour les chapitres 28 et 29, mon avis est paradoxal, d'un côté je les aimes beaucoup parce que j'ai pris énormément de plaisir à les écrire, de l'autre j'ai l'impression qu'ils leur manquent quelque chose, qu'ils ne sont pas terminés... Je n'arrive pas à m'expliquer cette impression.
Je compte sur vous pour faire la remarque, si jamais quelque chose semble bizarre !
En attendant vous en avez pour 8 pages et demi de concentré de NightDreamers, le chapitre en entier dépassant les 16 pages... Il s'agit du plus long chapitre jamais écrit, autant pour la fic que par moi-même !
Bonne lecture =)
PS : Sephyra, tu pues la classe. Hunter aussi, mais d'une autre manière. Vous allez tous me faire le coup ou quoi ! Et mon perso alors ?! *Meurt
Je me souviens m’être réveillée dans ce champ de fleurs qui avait bercé notre enfance. Ces fleurs qui avaient donné leur nom à cette île. Leur blancheur m’avait aveuglé. Il se dégageait de leurs pétales une mélancolie poétique. Les souvenirs se berçaient en moi comme un tourbillon brumeux mais lumineux.
Je me rappelle m’être levée en m’appuyant sur le sol. C’est là que j’ai découvert mes deux bras. Humains. Mon esprit a chaviré, et soudain une faille s’est ouverte dans mon existence toute entière. Comme si l’origine de ma vie se fissurait pour se laisser dévorer par quelque chose d’invisible et d’indolore, mais quelque chose de bien réel. Une présence noire et pesante.
Je le revois encore me tendre la main alors que je me sentais seule et perdue entre deux mondes. Il me souriait. Ses mots resteront gravés en moi.
« Tout va bien, ne t’inquiète pas. »
C’était les mots de ma mère quand ce monstre avait attaqué notre île, cette nuit où la lune ne présageait pourtant rien de mauvais… Il était celui qui m’attendait alors que je redescendais d’un monde chaotique formé de limbes et d’existences fugitives. Dans cet entre-univers où je m’étais perdue, faute de paix à mon âme pour obtenir le repos éternel.
Si seulement je pouvais lui exprimer toute ma gratitude…
Nicolas… Pourquoi m’avoir trahie… ?NightDreamers
Chapitre 28 ~ Décision [Singing front of daybreak, the sing for rebirth of a new day 1/2]
Lena para le coup de lame de sa lance. Les deux adversaires se fixèrent un instant, avant de prendre appui pour se redresser en arrière et relancer un nouvel assaut. La trajectoire du katana fut déviée par un mouvement rotatif de la lance, puis la jeune femme brandit l’un des deux côtés menaçants en traçant un trait oblique du bas vers le haut. Sephyra n’eut que le temps d’agiter d’un coup brusque ses ailes en avant en rejetant sa tête en arrière pour éviter le coup mortel. Mais l’attaque traça un léger sillon ensanglanté sur son abdomen. La roussette grogna, battit des ailes pour prendre un peu de distance, puis fixa de nouveau son ennemie. Celle-ci fit tourner la lance entre ses mains avant de la brandir devant elle, menaçante. Sephyra prit lentement la garde de son katana des deux mains sans quitter le contact visuel avec la jeune femme, ramena son arme près de son visage, puis cligna rapidement des paupières avant de repartir à la charge.
Au-dessus des deux combattantes, la lune se dressait, pleine et entière. Son disque rayonnant assistait en spectateur de première marque au fulgurant combat que se livraient les deux sœurs, qu’une seule haine réunissait le temps que leurs armes se croisent dans des étincelles flamboyantes. Traçant dans les airs des tourbillons de vent avec leurs ailes de grande envergure, elles se jetaient l’une sur l’autre pour un long duel à arme blanche avant de s’esquiver pour prendre de la distance, se fixer, puis repartir à la charge. Elles volaient dans la nuit, incurvant leurs membranes en avant, en arrière, sur les côtés pour éviter un coup mortel, prenaient de la hauteur ou bien redescendaient le temps de leur affrontement où aucune d’entre elle ne parvenait à prendre le dessus.
A un moment cependant, Lena se servit une nouvelle fois de sa lance pour contrer la lame du katana. Sephyra, libérant sa rage d’un grand cri, fit tournoyer son arme dans sa main gauche avant de balancer une attaque du bas vers le haut en visant le milieu de la lance métallique. L’arme se brisa en deux morceaux égaux. La jeune femme, prise par son étonnement, n’eut que le temps d’éviter la mort quand Sephyra lui assena un violet coup de pied dans le ventre avant de jeter la pointe de son katana droit vers la tête de son ennemie. Cette dernière laissa ses ailes en suspens dans le vide pour se laisser soudainement tomber, avant de remettre ses membranes au travail en battant l’air pour se replacer correctement. La roussette la regarda de haut. La lune se découpait sur le côté, dévoilant la partie droite de son museau. Son unique œil vert, éclairé par la lumière spectrale de l’astre nocturne, lançait des éclats diaboliques de haine ; mais étrangement, tout dans son attitude respirait le calme. Ses ailes agitaient l’air à ses côtés pour qu’elle puisse se maintenir en place. Les lèvres de Lena se peignirent d’un rictus effroyable alors qu’elle prenait ses deux lames en main, faute d’une seule et unique lance.
- Ne me regarde pas de haut…, susurra-t-elle en décochant un regard froid à son homologue féminin. Ce n’est pas moi qui suis à détester entre nous. C’est moi qui suis morte cette nuit là, n’inverse pas les rôles !
D’un furieux coup d’ailes, elle se jeta vers Sephyra, une lame levée devant son visage, l’autre un peu en arrière, attendant son heure de porter le coup fatal. Sephyra, fuyant soudainement le combat, battit des membranes pour se réfugier en hauteur. Lena la suivit.
- NE FUIS PAS !
Daignant jeter un coup d’œil en contrebas pour souligner son ennemie d’un regard cruel, la roussette siffla entre ses dents d’un air méprisable.
- Fuir ? Comme si j’en avais l’envie. Ne m’insulte pas. C’est toi l’usurpatrice, ici…
Puis, faisant soudainement volte-face, Sephyra lança son katana de toutes ses forces en direction de Lena. Celle-ci fronça les sourcils d’étonnement en voyant la clarté lunaire jouer de ses reflets sur la lame brillante qui fonçait en sa direction. Elle élargit l’envergure de son aile droite en rabattant celle de son aile gauche, puis poussa sur ses membranes pour esquiver rapidement sur le côté gauche. Le katana frôla son aile droite en traçant une éraflure bien visible. La jeune femme grogna sourdement. Elle voulut relever les yeux pour assassiner son ennemie du regard, mais n’en eut pas le temps. La seule chose qu’elle entrevit avant de prendre le coup fut une silhouette se jeter sur elle à toute vitesse.
Sephyra la percuta de plein fouet. Sous le coup, Lena en perdit ses deux lames. A moitié sonnée, le coup de poing qui lui bouffa la joue gauche lui fit miroiter trente-six chandelles un court instant. La lune chancela sur le côté. Elle perdit ses repères. Sephyra ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits. La rattrapant par les pieds de ses deux mains, elle battit puissamment des ailes en se jetant à corps perdu vers le sol. Dans son piqué, elle se redressa ensuite soudainement en faisant une vrille en avant pour jeter celle qu’elle retenait droit en direction du sol.
La vitesse avec laquelle elle traversait dangereusement les airs ne permit à Lena que de lui laisser le temps d’ouvrir ses ailes au risque de se broyer les fines membranes de peau qui s’étiraient entre les os. Leur envergure lui permit de ralentir sa chute, mais elle était déjà bien trop proche du sol pour pouvoir reprendre une bonne position. Elle tomba face contre terre de tout son long.
Sephyra, essoufflée à quelques mètres de hauteur, contempla le corps de son ennemie qui ne bougeait plus. Elle se passa un revers de sa main sur son front, puis esquissa un grognement de souffrance en se passant une main sur les côtes. Elle ramena alors ses ailes à ses côtés pour redescendre lentement, mais à bout de force, elle se laissa tomber à quelques centimètres du sol. La roussette se réceptionna à genoux, mains contre terre. Le museau baissé, les yeux fermés, elle cherchait un nouveau souffle au-delà de ses souffrances physiques et mentales.
Lena, de son côté, veillait à ne pas perdre conscience alors que dans son crâne un concert de rock semblait avoir commencé à faire chavirer les foules et tambouriner ses tempes. Grognant de douleur, elle replia ses ailes dans son dos en ramenant une de ses mains près d’elle pour s’y appuyer et tenter de se relever.
Sephyra remit pied à terre en prenant appuie d’une main sur son genoux. Une paupière fermée par l’effort, toujours à moitié essoufflée, elle contempla son ennemie qui se relevait tant bien que mal, elle aussi.
- Pourquoi…, dit Lena, la respiration saccadée. Pourquoi ça ne fonctionne pas…
Sephyra faillit perdre l’équilibre. Son esprit chancelait. Les multiples éraflures sur son corps, même si elles n’étaient pas profondes, laissaient couler des filets de sang qui, à force, faisant chavirer sa conscience.
- Je devrais…, continua Lena en se relevant à l’aide de ses deux mains appuyées au sol. Mon pouvoir… Il devrait…
Lena posa un pied à terre, puis se reposa toute entière sur les muscles de sa jambe gauche pour se relever en tremblant violemment. Elle faillit presque chavirer sur le côté en posant lourdement son second pied sur le sol.
- Mes blessures devraient… Cicatriser…, dit-elle en reprenant son souffle, les bras ballants à ses côtés, la tête penchée en avant, ses cheveux d’ébène flottant sous la légère brise qui accompagnait la rumeur des vagues en contrebas de la falaise.
- Voilà pourquoi tu n’es pas ma sœur, lâcha Sephyra après avoir repris une grande aspiration. Tu n’es ni humaine, ni hybride. Tu n’es… Pas normale, tout simplement, acheva-t-elle avec une grimace de mépris en se passant une main sur les côtes.
Lena contracta un rictus de haine alors que ses sourcils s’arquaient en une tristesse indicible, tandis qu’elle retenait un hoquet de douleur qui avait soudainement pris naissance dans sa gorge.
- Je vais te tuer…, prononça-t-elle dans un murmure où se baignaient en même temps et les larmes naissantes qu’elle retenait, et la colère sauvage qu’elle entretenait pour son ennemie.
Sephyra rejeta ses cheveux qui lui gênaient la vue en arrière, puis elle balança un signe du menton à son adversaire.
- C’est ça, viens me chercher.
Lena laissa un hurlement de haine prendre naissance dans les tréfonds de son âme avant de percer sa gorge pour gronder dans la nuit, en même temps qu’elle se jetait en courant, poing levé, sur Sephyra. Cette dernière marcha tranquillement vers son ennemie avant d’esquiver le coup et de répondre par un direct du droit.
*****
***
La lame se ficha à quelques centimètres du torse de Saïko. La pointe du couteau s’amusait à caresser la fourrure du goupil. Ce dernier fixait Myosotis, le souffle coupé par l’enchaînement des actions. La pensée que ce couteau avait failli fouiller ses chairs à l’instant même le paralysa de stupeur. Et de terreur à l’idée que l’ombre de la mort venait de tenter de lever son voile sur son existence. La jeune femme, toujours assise à califourchon sur lui, se mit à trembler violemment. Un hoquet s’étrangla dans sa gorge alors que ses larmes tombèrent avec plus d’insistance dans la fourrure du renard.
- J’y arrive pas…, s’étrangla-t-elle en jetant le couteau sur le côté. J’y arrive pas, j’y arrive pas !
Et elle fondit en larmes, les mains posées à plat de part et d’autre du corps de Saïko, le visage baissé. Ce dernier se força à remettre sa peur atroce de la mort à plus tard pour calmer son rythme cardiaque. Il se redressa légèrement sur ses coudes, se glissa entre les jambes de Myosotis alors que celle-ci pleurait toutes les larmes de son corps, puis se pencha vers elle en ramenant ses jambes sous lui. Il n’eut aucune hésitation à passer un bras autour des épaules de la jeune femme, puis de caler sa tête contre son torse. Celle-ci se laissa faire, ses mains reposant sur le sol comme inanimés. Bientôt, ses pleurs se calmèrent. Même si les larmes coulaient encore, ses hoquets se turent progressivement pour se terminer en bref reniflements.
- Pourquoi…, murmura-t-elle dans le silence qui s’était établi entre eux. Pourquoi est-ce que tu ne t’enfuis pas… ?
Saïko posa une main sur la chevelure de la jeune femme.
- Comment je pourrais faire une chose pareille et te laisser là, toute seule, alors que tu ne vas pas bien ?
- J’ai voulu te tuer, Saïko… Au fond de moi, j’ai encore ce bourdonnement qui m’intime de le faire. Tu ne devrais pas rester à mes côtés…
- Pourquoi ? Demanda-t-il simplement sans relâcher son étreinte.
Près d’eux, le vent faisait toujours bruisser les tiges de blés. Les hululements et autres bruits nocturnes provenant des bois alentours s’était quant à eux calmés. La lune jouait à cache-cache entre les nuages sombres.
- C’est ce pourquoi j’ai été éveillé. En contrepartie de ce que cet homme a fait pour moi et de ce qu’il m’a permis d’accomplir, je devais jouer le jeu.
- Quel jeu ? Continua Saïko, dont les sourcils venaient de se froncer.
Il avait peur de comprendre.
- Saïko, je vous trahis tous depuis le début…
Un silence pesant s’étira entre eux. Le bras gauche de Saïko, qui jusque là caressait doucement le dos de la jeune femme pour la rassurer, venait de se stopper dans son geste.
- Raconte-moi tout, ordonna-t-il simplement d’une voix sans détours après quelques secondes durant lesquelles la lune se cacha derrière la masse compacte d’un gros nuage.
Et Myosotis entama le court récit de sa vie.
« Serais-tu celle qui pourrait accueillir « la vision » » ?Une ombre. Un étau sur sa tête. Puis un flash dans son esprit, et le noir. Elle ne s’était même pas sentie tomber à terre, sur ce sol tout entier imprégné du sang des membres de sa famille.
Elle n’avait rien compris, n’en avait pas eu le temps. Elle était morte cette nuit là, trop jeune pour assimiler la destruction toute entière de sa famille.
Des années avaient passées. Le temps d’un songe. Elle avait beaucoup rêvé pendant ce temps. La vision qui lui revenait le plus souvent était l’image de ces fleurs teintées d’un rouge sombre. Des myosotis…
« Je vais t’aider, ne t’en fais plus. Je vais t’apprendre à te servir de ton pouvoir… » « C’est cet homme que j’ai vu pour la première fois à mon réveil. Sa voix calme, son sourire rassurant, ses yeux pétillants d’une curiosité presque enfantine m’avaient charmé. Peut-être qu’inconsciemment, un peu comme les canards qui sortent de leurs œufs et qui croisent pour la première fois leur mère, je l’avais pris instinctivement pour l’image d’un père après ce long sommeil dans les limbes de la mort… Il m’a dit s’appeler Nicolas.
« Des mois ont passés. J’ai réappris les bases de la vie, en passant par les détails les plus primaires. Je ne savais plus parler, écrire, ni même marcher. Mais le plus difficile était de contrôler cette vision. Mes yeux passaient de l’une à l’autre sans prévenir, déclenchant très souvent des crises d’hystérie accompagnées d’un mal de crâne atroce. A cette époque, j’avais énormément de mal à me retenir de ne pas trancher la moindre ligne qui s’affichait à mon regard. Qui pourrait comprendre ? C’est un jeu de voir et de ressentir les palpitations de la Mort elle-même, s’empêcher de s’y pencher pour en tracer les courbes, c’est tricher avec soi-même. »
« Ce pouvoir n’est pas là par hasard. Il faut t’y faire et apprendre à vivre avec. Mais tu ne dois pas considérer ta vision comme un simple jeu. On ne joue pas avec la mort. Tu vas finir par en perdre ta morale… » « C’est ce qu’il m’a dit une fois, quand j’ai tué un des médecins qui s’occupait fréquemment de prendre soin de moi, de surveiller mon état. Quand Nicolas est arrivé dans la salle, je jouais encore à passer mon index dans toutes les lignes rouges sans en laisser une seule passer. L’homme était déjà mort depuis longtemps, mais c’était comme si chaque membre disposait de sa propre vie. Les viscères s’étalaient sur les dalles blanches, dans une vaste flaque de sang. Les palpitations ne s’arrêtaient pas, et elles m’étourdissaient dans un jeu sanglant qui pour moi n’était qu’un prétexte à l’amusement.
« Le visage plein de sang, un grand sourire aux lèvres… A ce moment là, malgré mon apparence, je n’étais encore qu’une enfant sortie d’un très long sommeil… »
« Tu aimes les myosotis, n’est-ce pas ? Dans ce cas, ce sera ton nouveau nom… » « Je les dessinais dès que je trouvais le temps de le faire. Sur les murs, sur le sol, partout, même sur moi. A travers mes traits brouillons, elles ne ressemblaient qu’à l’image simple et basique de toute fleur commune. Mais je savais au fond de moi, je connaissais leur nom, leur parfum et l’apparence de leurs pétales. Les myosotis… »
« Nous l’avons trouvé. Il se dirige vers une petite ville perdue dans le désert. » « J’étais prête. Après tous ces mois sous sa sécurité et son assurance paternelle, j’avais réappris à vivre. Marcher, courir, sauter, parler, écrire, manger correctement… Et tuer. Nicolas ne m’avait pas permis de m’entraîner à tuer proprement dit, mais il m’avait enseigné à contrôler ma vision. J’avais cette maîtrise dorénavant. Je voyais la mort, sur qui je le voulais, et quand je le souhaitais.
« Non, à tout bien réfléchir, je ne voyais pas la mort… J’étais la mort.
« Il m’a donc envoyé là-bas. Valdamjong… Il disait que c’était lui qui avait voulu me tuer, et en ratant son coup, il m’avait en contrepartie légué ce pouvoir sans le vouloir. J’étais dépositaire d’une terrible malédiction au prix d’un meurtre loupé de près. Ma seule raison de vivre, en dehors de l’affection paternelle que j’éprouvais pour Nicolas, ne consistait plus en soi qu’à me venger de cet homme qui m’avait ôté la mémoire et l’innocence de mon existence.
« Il m’a laissé retrouver mon objectif, en me demandant un service. Quand il m’a dit que je devrais rester avec le renard sur lequel je tomberais là-bas, le suivre et rester à ses côtés jusqu’à trouver le moment opportun pour le tuer, que pouvais-je faire d’autre qu’accepter ? Il était ma lumière, celui qui m’avait tendu la main dans les ténèbres…
Il m’avait redonné un nom… »