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Ensuite la forêt l’absorbait, la jungle, l’appareil plongea dans les frondaisons avant d’en ressortir à moitié, les bouches d’air hurlant dans les feuillages. Ses optiques ne captaient plus rien, que des formes hasardeuses, et l’image surimprimée de milliers de silhouettes se dissolvait sur l’écran. De toute manière elle ne regardait plus, elle se concentrait sur le pilotage. La radio tournait, encore aucun message pour elle, sans être sûre que Morning ait déjà fait passer l’annonce. Il faisait traîner. Alors si Mist avait vraiment descendu la pente, elle savait où le chercher.
Sur le panneau latéral les alarmes sifflaient. La propulsion encaissait l’effort, après avoir voyagé, elle en demandait encore. Puis il y avait la collision, que la militaire redoutait tant les troncs d’arbres pouvaient tromper le système. Sans se l’avouer, les nerfs à vif, et sur les points de braquer, elle cherchait l’affrontement. Elle cherchait l’adversaire, à travers ces vastes foules de floraisons. Si ça n’avait pas été une cité, autrefois, alors ce lieu aurait été paradisiaque. Et cela la crispait. Ses réflexes à l’Unité l’obligeaient à chercher le danger, prévenir une surprise qu’elle sentait imminente, qui ne venait pas, dans le désert des pentes, la sensation du frisson. Puis il y avait l’alarme du bloc gauche mais celle-là, elle s’y était habituée. Les lanceurs massifs émergeaient de la flore intouchés, insensibles, capables d’ajouter leur destruction à la destruction.
« À tous de Morning, avis… » le capitaine se décidait enfin à passer le mot. Elle écoutait la description du crapaud, avec des mots qu’elle n’aurait pas employé, l’image impersonnelle du jeune talent adepte de chaotique.
« PC d’oil quatre, pour Mist, visuel, répondez. »
Ce contact-là avait été couvert par le bruit des rotors, le souffle des pales. Dans leur arc les hélicoptères fouillaient encore du regard l’immensité des pentes, et au-delà, toute la jungle. Elle répondait, sa propre voix couverte par les grondements de réacteur, demanda une position, donna la sienne. L’hélicoptère décrochait de sa trajectoire et, tournant comme s’il touchait au décrochage, alla se stabiliser à l’écart. Il jouait à l’étoile du matin. À la portière le suppléant avait une vue dégagée sur l’une des clairières, où il disait, se trouvait un crapaud blanc. Définitivement son batracien. Ce qu’il faisait, il marchait, comme tous les autres, et il aurait juré qu’il n’était pas seul.
Sa propre trajectoire corrigée le mécha’ sembla plonger dans la végétation, à travers les arbres et les branches brisées fondit en direction de la clairière, où les pentes se finissaient, et elle avait vu juste. Il allait, hésitant, se détournant constamment pour ne pas l’atteindre, au lieu où aurait dû être l’appartement. Dix secondes avant contact. À cet instant il devait entendre le fracas des moteurs, et sentir au sol les vibrations. Elle surgirait dans son dos, elle réfléchissait encore, si elle se poserait devant, ou derrière. Quatre secondes, braquant sur le manche les tuyères s’évasèrent, son inertie soudain enfuie la machine alla tomber lourdement contre le sol. Les pattes articulées se déployèrent, en un dernier effort pour ralentir, deux, une seconde, la clairière apparut devant elle.
« Mech un d’oil quatre, on décroche, terminé. »
Les pattes foulèrent le sol, rongèrent dedans de véritables tranchées. C’était le genre d’atterrissage qu’elle réservait aux fuyards, quand défonçant le béton des routes elle pulvérisait leurs chances de fuite, avant de leur balancer ses roquettes. L’envie de baffer Mist, ses émotions concentrées dans un arrêt catastrophique, où les articulations grinçantes ne se stabilisèrent qu’au dernier instant, à trois mètres du crapaud. Sa main hésita sur la commande d’ouverture, l’idée du piège, et véritablement, à cet instant, elle aurait voulu rester dans l’habitacle. Puis le besoin de baffer Mist prit le dessus, elle ouvrit, s’extirpa de son siège. Devant elle, il la regardait, les yeux éteints.
« Tu sais pas répondre quand on t’appelle ?! »
Il demanda de quoi elle parlait.
« Ton téléphone ! Je t’ai spammé de messages ! »
Il tirait le téléphone, l’ouvrit, un geste d’étudiant. Ce geste qui l’avait toujours accompagné, il ne voulait pas se l’avouer, imité sur Shell. Le petit claquement de l’écran prenant place lui serra le cœur. Il regardait cependant, incrédule, les dizaines de message en absence, et celui qu’il avait déjà vu, alors soudainement Bufo jeta le téléphone au loin. Il n’avait pas le temps pour ça, il lui répondait, il n’avait aucune obligation envers elle. Il parlait encore comme s’il y avait la cité universitaire, comme si rien n’avait changé.
Ce qu’elle disait, son ton, son émotion, ne correspondait pas à Ninja. La militaire, dans son uniforme de combat, dressé sur le nez de l’unité mécanisée mécha’, avait l’attitude d’une amie. Ce n’était pas le mot, seulement il s’en satisfaisait. Les paroles de la taupe ne portaient pas plus loin que l’herbe, se perdaient entre les troncs. Ils n’arrivaient pas à briser la tranquillité de la clairière, le vide.
« Tu vas retrouver tes amis, c’est ça ? Tu penses qu’ils sont quelque part derrière un buisson ? »
Elle ne comprenait pas.
« Et qu’est-ce que je ne comprends pas ? Qu’est-ce que je ne comprends pas ! Comment veux-tu que je comprenne si tu ne me dis rien ! »
Parmi les arbres de la jungle, certains étaient millénaires. À partir de là il se tut et elle déduisit, que ce qui était arrivé était l’exact répétition de tous les autres phénomènes, de ces machines combattues aux quatre coins de Mobius. Et elle commençait à comprendre son espoir. Les machines, neuves, et les machines vétustes, toutes avaient subsisté. Il s’attendait donc à ce que quelque part également la cité soit conservée, intacte, et s’il cherchait dans le bassin naturel, au bas des pentes, si l’expert chaotique se dirigeait là, c’était soit de l’aveuglement, soit qu’il y avait plus de chances de les y trouver.
Autrement dit, il y avait toujours un espoir.
« Alors toi aussi- » et Ninja, comme effrayée, se tut.
De son côté il comprit, ce que ces mots signifiaient. Et il ne réalisait pas bien encore, ce que la militaire avait vécu, ce qu’elle avait accumulé d’expérience, et sa vision du monde. Elle lui aurait craché à la figure tous ceux qu’elle avait perdu, et le nombre de fois où elle avait souhaité les revoir. Elle aurait pu lui faire la leçon. Elle aurait pu dire, qu’il n’y avait que pour les célébrités que ça se finissait bien. Et que s’il y avait l’Unité, c’était parce que pour les autres, les miracles, les espoirs fous, ça n’existait pas. Il n’y avait que de l’effort, de l’abnégation, de l’aveuglement parfois. Une volonté de réaliser le possible, mais l’impossible, mais elle avait cru qu’il haïssait cette idée autant qu’elle, ce modèle de l’insouciance prônant qu’il y avait toujours une solution.
Autrement dit, il n’y avait pas toujours un espoir.
« Tu te trompes » lança Bufo.
Dit par un autre, elle lui aurait vidé son arme par rafales. Elle cracha : « Tout le monde ne revient pas. »
« Moi. » Et ça lui coûtait. « J’en suis bien revenu, moi ! »
Ce qui signifiait, qu’il ne voulait pas être le seul.
Elle n’aurait pas eu de peine pour l’obliger, il pouvait partir. Elle aurait pu l’assommer, au besoin, le regardant partir, la taupe se demandait, mais ce qu’elle se demandait n’importait pas. Pas vraiment. Peut-être qu’elle s’était trop reposée sur Mist, sur ses réponses. Elle avait espéré, peut-être, une solution facile, une théorie quelconque, aussi folle soit-elle, qui non seulement explique tout, mais dise quoi faire. Peut-être que Mist ne s’était pas asse reposé sur elle. Puis, ce petit aiguillon cynique, de penser qu’au fond la jungle était vraiment belle, et elle regrettait presque d’avoir labouré la clairière. Au-devant d’elle, du côté où le crapaud était parti, l’eau formait quelques gouilles hasardées, comme un jardin naturel, et les nénuphars à leur surface lui faisaient penser…
Une sonnerie de téléphone. Celui de Mist devait être quelque part dans l’herbe, mais c’étaient les voix crépitantes à la radio. Alors, plongeant dans l’habitacle :
« Mech un mais qu’est-ce que vous fichez ?! Le Commander en personne vous cherche, vous avez enfreint plus de règles en deux heures que moi dans ma carrière, on parle d’envoyer Rouge vous chercher ! Ramenez-vous avec Mist ou c’est la dernière fois que vous voyez votre mécha’ ! À vous. »
« PC de mech un, négatif pour le doc’, je reviens. Répondez. »
« Mech un, question, comment ça négatif ? À vous. »
Il n’en démordait pas, de son « à vous ».
« PC, la jungle est sûre, et d’après Mist on a peut-être du monde en bas. Envoyez vos équipes, je remonte me faire hurler dessus. Répondez. »
« Mech un, attendez. » Puis : « Mech un de PC, bien reçu. Vous avez cinq minutes, après ça votre café sera froid. Terminé. »
Elle coupa, aussi le canal six zéro trois. Le Commander. Mais après tout c’était normal. Les derniers à pouvoir parler de chaotique, pour autant qu’elle savait, étaient le professeur Pickles, le professeur Field, et Mist. Field… elle se souvenait encore de sa tête, sa colère, et l’influence qu’il avait sur son crapaud préféré. La propulsion arrachait le métal au sol, la soulevait. Quelque chose en elle soupirait, de pouvoir quitter cette jungle même temporairement. Elle aussi, au fond, elle aurait voulu avoir ce luxe de pouvoir se promener des heures en jungle, à courir après des pensées.
Sans le vacarme des machines les appels revenaient plus nets, de loin en loin, les gens qui s’époumonaient pour leurs proches. Des appels déchirants, qui donnaient envie. Dans la direction qu’il avait prise, aucun cri, juste le bruissement vague des feuillages. Il se repérait, aux éclaircies entres les cimes, grâce à la ligne de rails, sur la périphérie, où le train comme une chaîne de cristal étincelait. Dans sa tête courait la même logique, puisqu’il n’y avait aucune correspondance, qu’il ne serait jamais persuadé d’avoir trouvé, qu’il risquait d’errer des heures sans jamais être sûr. Cette logique vaincue par avance, par l’idée qu’il restait quelque chose à trouver. Une nausée en lui le travaillait, une sorte de fiel, qui rendait ses pas difficiles, et ce n’était pas la fatigue ou des tremblements. Il se forçait lui-même, à découvrir ce qu’il ne voulait pas savoir. Si simple.
Deux pas plus loin sa chaussure tapa contre ce qu’il crut d’abord être une racine, ou une pierre. Mais la masse était sombre, et baissant les yeux il crut reconnaître une pièce de bitume, de la vieille route. Ses pensées trop troubles, dans un état second, il n’arrivait pas à s’assurer de bien voir, si c’était réellement la vieille route, et non pas son esprit qui plaquait quelque souvenir dans le décor. Il l’avait trouvé. Le repère. Et l’ayant trouvé de le voir l’affolait, car l’idée refusée jusqu’alors s’abattit comme un fait. La cité avait été détruite. Anéantie. Par l’explosion. Et ce que Ninja avait essayé de lui dire, pesa contre sa poitrine. Le ventre gargouillait de fiel, un malaise, comme de l’acide. Sur sa vue s’imprimait le voile violâtre de ses souvenirs, cette impression affolante. Ce bout de bitume signifiait, la cité était encore là, et la cité était anéantie.
Il eut peur en comprenant qu’il allait trouver quelque chose, et ne parvint plus à avancer.
Quelque chose le fit avancer qui était un esprit de logique hors de lui, ou une habitude le dépassant, et il se voyait point de gravité conscient devant lui écarter les feuilles, sur de faux sentiers entre les hautes herbes, aux abords des pentes. Dans sa tête cela allait ainsi, à présent il avait atteint l’artère, et là, et là, il y avait, et il avançait luttant pour ne pas céder. Les cris des gens derrière lui, lointains, lui vrillaient les oreilles. Il entendait son propre cri, et il faillit étouffer. « Rye ! » Et il s’obligea à hurler : « Juicy ! Coal ! » Et il s’obligeait à les appeler, chacun de leurs noms, leurs visages pleins la tête, tant que des brassées sylvestres les séparaient. Tout ce temps il avait pu marcher sûr qu’il n’y avait rien à trouver, souhaiter ce qu’il ne voulait plus, et il se rappelait.
La façade blanche du bâtiment l’accueillit, surgissant des arbres, un petit espace trop réduit pour être une clairière, juste une trouée où le mur s’élevait, pâle, avec ses fenêtres. Un monceau de façade défoncé à travers l’arbre, qui ne s’élevait pas plus haut que le premier étage. Sa conscience lui échappa. Il s’effondrait, évanoui.
Bufo gisait contre le mur laqué de blanc, ce qu’il restait du mur s’ouvrant contre l’arbre, les arbres autour, l’épaisseur des frondaisons. Le ciel s’était assombri, la nuit approchait, il voyait poindre les premières étoiles. Alors l’Unité avait accepté de le laisser tranquille. Il sentait une présence, et il la sentait familière, si familière. Son dos blotti contre la ruine, il regardait ce lieu défiguré, sans le voir, et incapable de réagir. Il attendait. Il les attendait. Revenu où il aurait dû être, une troisième explosion peut-être, pour l’emporter. Cette présence, surtout, lui était douloureuse. Il voulait y croire, qu’il y avait quelqu’un, et savait désormais le contraire. Une dernière fois, faiblement :
« Rye… »
Comme ses sens lui revenaient, la conscience de s’être relevé, d’avoir marché jusque contre le mur pour s’y laisser abattre, il regardait les lieux, redécouvrait les arbres et, autour de lui parsemés, les bouquets de fleurs. Là où s’était trouvé le jardin de l’immeuble, et jusqu’au plus près du mur, les fleurs presque comme un champ, des sept couleurs, flottaient. Il se souvint de Pearl ramenant une Émeraude. Il se souvint de Juicy lui claquant la porte. Puis dans l’escalier…
Quelqu’un s’approchait. Un petit enfant, aux oreilles, un souris, à peine quatre ou cinq ans. Il ne l’avait pas vu encore, marchant au hasard parmi les arbres, puis le souris vit le mur, puis il vit le crapaud. Une chemise trop longue, et un béret. Un petit citadin, qui le saluait. L’air content, l’air serein. Heureux de l’avoir rencontré. Bufo le regardait de loin, attisé par sa sorte de joie, l’envie de le voir s’en aller. Il se souvenait du lézard, et d’autres. L’enfant s’était rapproché, pour lui parler, lui demander comment ça allait. Pour lui dire de se consoler. Des tas de mots. Des tas d’idées. Il aurait eu envie de lui répondre, il n’en avait plus l’envie. Le jeune souris parlait, voulait l’entendre répondre. Il cherchait une réaction. Bufo comprit, il cherchait quelqu’un, à son tour, à qui parler.
Il se forçait à sourire.
« Tenez. » Le jeune souris lui tendait un instrument, qu’il avait traîné alors dans sa manche, et qui surgissait de nulle part. Une flûte toute de cuivre, ancienne. « Moi, je ne sais pas en jouer. » Supposer que tous les adultes savaient, ou seulement ceux qui avaient compté.
Il se força à sourire, n’y parvint pas.
Alors Bufo porta l’instrument à sa bouche. Et il sentit, autour de lui, les courants, les courants chaotiques. Peut-être, en manipulant ces courants, mais cette idée l’emmenait trop loin, à trop d’espoirs fous, et ravivait le mal à son ventre. Au lieu de quoi il saisit ces courants comme une portée, et se laissa porter par eux. Ses doigts, détachés de lui, allèrent haut et bas jouer sur le corps de la flûte, puis il se mit à souffler. Les notes, d’abord solitaires, se mirent à résonner, allèrent se perdre parmi les arbres.
Il joua, le petit souris près de lui assis, une dizaine de notes, une dizaine d’autres, il les écoutait éclater autour de lui, puis il y eut d’autres notes qui ne venaient pas de lui. Ailleurs, quelqu’un avait sorti un harmonica, et lui répondait. Puis il y en eut d’autres. Les notes allaient se combinant, trop bien, trop parfaitement, mais il jouait sans s’en soucier. La mélodie montait dans le bassin naturel, allait par les pentes, atteindre les gens de la périphérie. Il écoutait, et il laissait jouer, ces notes qui venaient naturelles, un chant échappé d’eux en même temps que brûlaient les étoiles dans le ciel.
Puis il s’arrêta. Le souris avait disparu. Il ne ressentait plus de présence, plus que l’absence. La seule mélodie était celle des sirènes, venant de la périphérie, qui appelaient à rentrer. La flûte entre les mains, il se blottit, et la présence qu’il ne ressentait plus, s’installa pour la nuit, une dernière fois à l’appartement.
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Journal :Mh. Changement d’écriture pour du tellement simple que j’en ai honte, mais c’est le but. Au départ, les chapitres 22 à 25 n’avaient pas de plan. Je sais juste qu’en fin de 22 Bufo reçoit une flûte et en joue. J’ai fait un plan page à page que je ne vais pas suivre. Un projet avait consisté à ne mettre que du dialogue, entre le Commander, Pickles et d’autres personnes, reprenant ce qui s’était passé. Au final il fallait de la place à Bufo, mais Bufo seul aurait été étouffant. Alors j’ai placé Ninja qui sert un peu à résumer et ellipser son errance.
Bon, ça c’est dit.
Premier arrêt page trois, juste à la transition. Tout ce qui se trouve avant était plus ou moins planifié, et s’est très facilement écrit – on peut faire de ce genre de page à la centaine, les yeux fermés. Repris quelques heures plus tard jusqu’en fin de page quatre, avec une petite correction après « rien à faire », une hésitation à cet endroit mais ensuite même chose, écrit avec autant de réflexions que pour additionner deux et deux. Morning inventé de toutes pièces sur l’instant.
Je suis à présent persuadé – et trop content si on me détrompait – que personne ne sait qui est la militaire que Ninja aperçoit en coup de vent. Je ne suis même pas sûr que les gens ont compris que Bufo est Mist.
L’idée du thermique s’est imposée par l’habitude de la coupure en fin de page quatre. Ce n’est pas non plus hors de propos : sur le plan prévu, Bufo devait trouver un reste de la cité au fond d’une gouille, une manière de dire qu’il reste peut-être quelque chose. Le thermique, c’est plus fort, une dernière image de la cité surimprimée sur la réalité, et ça justifiera d’autant mieux quand Ninja devra céder face à Bufo.
Quatre dernières pages en moins de deux heures. Presque rien à dire. Le thermique, si j’avais pu revenir dessus, je l’aurais supprimé. Comment enchaîner dessus… je me suis contenté quasiment de l’ignorer.
Je me suis accordé un peu de dialogues, et à la page huit, j’ai manqué de place pour jouer la rencontre de Bufo et Timothée. Tout, en général, a été affaibli et « bâclé ». L’évanouissement parce qu’il fallait que la mélodie ait lieu la nuit. Si j’avais dit « il s’était attendu à voir un halo bleu » c’aurait été plus clair, mais par pitié, que quelqu’un me dise que ce n’est pas nécessaire.