Veuillez m'excuser, il y a de l'orage chez moi, alors ne croyez pas que je me suis dégonflée pour le texte si je ne parvient pas à l'envoyer.
Je tenterai de le finir avant ce soir.
.... Ouf, j'y suis parvenue ! T'inquiète Saïko, j'avais jusqu'à aujourd'hui, minuit. J'ai lu ton histoire, super ! :super: Mais c'est un vrai sadique ce lézard ! Mon pauvre chaton n'a moua... T'inquiètes, c'est mon tour ! (Niark niark...) :twisted:
Depuis son dernier combat contre Glace, le ninja, Kax se posait de sérieuses questions : quel était ce sentiment qui l’avait envahi au moment d’achever le hérisson ? Pourquoi l’avoir sauvé ? Et surtout, pourquoi ne regrettait-il pas ce geste ? Etait-ce cela, « l’amitié » ?
Songeur, car il n’avait jamais éprouvé cette sensation, le chat marchait d’une allure calme et sereine dans un immense désert de sable, ce qui ne lui ressemblait absolument pas, lui d’habitude si colérique et violent.
Néanmoins, il n’avait pas fait couler le sang depuis plus de deux semaines, ce qui le rendait terriblement nerveux. Toujours ce besoin imminent de combattre, de tuer, toujours insatisfait, qui le poussait à rechercher des adversaires dans les coins les plus reculés du monde. Kax était en quête de son véritable adversaire, celui qui était né pour le combattre, celui qui était né pour mourir sous les coups d’épée du chat enragé. Oui, c’était cela. Le véritable adversaire.
Le désert était vaste, le chat n’en voyait pas le bout. Totalement dénué de décor, si l’on excepte les quelques roches qui se trouvaient ci et là, il serait un parfait champ de bataille. Mais aucun adversaire en vue. Le chat soupira, dépité. Combien de temps devrait-il encore voyager, poussé par son instinct ?
Le vent porta jusqu’à ses narines une odeur qui lui était inconnue. Il concentra son attention dessus. Une odeur animale…. Une odeur de sang…
Celui de Kax ne fit qu’un tour. Il y avait quelqu’un, non loin d’ici, dans le désert, quelqu’un de souffrant. Peut-être, qui sait, cela signifiait-il un combat à l’horizon ? Le chat n’hésita pas : il se lança à la recherche de cet individu. Guidé par l’odeur, il parvint facilement jusqu’à l’endroit où se trouvait l’animal. Il put alors l’observer tout à son aise, abrité derrière une dune.
Celui-ci se révéla être un lézard. Grand, robuste, il arborait une puissante carapace qui semblait pouvoir résister à tout. De grands piques ornaient sa tête et d’une manière générale, la quasi totalité de son corps. Ses yeux, verts et pétillants d’intelligence, furetaient à l’affût du moindre mouvement. Ses mains et ses pieds étaient terminés par d’immenses griffes luisantes et acérées. Bref, il était armé et semblait redoutable.
Regardant mieux, Kax s’aperçut qu’il s’était trompé : le sang n’était pas celui du lézard, il luisait au bout des ses griffes, gouttant sur le sable. A ses pieds gisait une vipère, la tête tranchée, sans doute par les griffes du reptile. Celui-ci la ramassa avec précaution, l’enfourna dans sa bouche et l’engloutit bruyamment. Kax ne put retenir un cri dégoûté, ce qui eu pour effet d’alerter le lézard, qui tourna la tête dans la direction du chat. Kax s’aplatit au sol, les oreilles couchées, attendant la suite en silence. Le reptile détourna la tête d’un air dédaigneux.
- Sors de là. Ne te cache pas, tu n’es pas discret.
Surpris, Kax releva la tête. Il la rabaissa bien vite lorsqu’une immense pique alla se ficher dans le sable à deux centimètres de sa tête. La première stupeur passée, la fureur s’empara de lui et il se releva d’un bond, siffla de colère. Le lézard le jaugea d’un œil distrait, ne cherchant aucunement à retenir un bâillement d’ennui.
- Je peux savoir qui tu es ?
Kax se raidit : c’était la première fois qu’un adversaire le dévisageait ainsi. De cet air lassé, avec un certain agacement dans le regard. Le chat ne se défila pas et répondit d’un ton agressif.
- Non, toi, qui es-tu ?
- Je te ferai remarquer qu’ici je suis chez moi, objecta le lézard. Alors, l’intrus, c’est toi.
Kax fut forcé de le reconnaître. Mais le combat ne s’engageait pas assez vite à son goût. Il s’élança vers le reptile, l’épée en avant. Celui-ci vit venir le coup et le para adroitement. Kax retomba sur ses pieds, devant son nouvel ennemi.
- Pas mal pour un sac à main. Je suis Kax, annonça-t-il. Et tu es ?
- Taoshymiru. Ton coup d’épée était mal placé. Je n’ai eu aucun mal à l’éviter.
- Tu sembles bien fanfaron. Peut-être le seras-tu moins après t’être battu contre moi ?
Le lézard le détailla du regard : ce chat seulement armé de ses deux épées ne l’impressionnait pas le moins du monde.
- Ce sera vite réglé. Pourquoi accepterais-je ? demanda-t-il, étouffant un nouveau bâillement.
- POUR CA ! hurla le chat en bondissant sur Taoshymiru, qui, surpris de tant de vitesse, n’eut pas le temps d’esquiver l’épée du chat, ce qui lui valut une belle estafilade sur la joue.
Il essuya le sang qui perlait de sa blessure d’un revers de la main. Reportant son attention sur le chat, il le fixa cette fois avec colère.
- Non mais ça va pas ? Pour qui tu te prends ?
Le chat ne répondit pas, et un sourire machiavélique se peignit sur son visage. Il recula de quelques pas. Le lézard fit de même. Puis, d’un même mouvement, ils s’élancèrent l’un vers l’autre, et épées et griffes s’entrechoquèrent avec fracas.
Kax ressentit alors une sensation étrange. Il fixa avec plus d’intensité le reptile qui lui tenait tête. Dans les yeux de son adversaire, il lut la même rage et la même colère qui l’habitait lui-même depuis toujours. Alors, il sut que cet adversaire qu’il recherchait depuis toujours, celui qui serait sa dernière victime ou son assassin, c’était ce lézard, cet être venu du désert.
Une lumière blanche les aveugla lorsque leurs armes se croisèrent. Elle provenait de leurs griffes et épées. Peu à peu, elle devint plus dense, les enveloppa tout entiers. Durant un instant, ils perdirent tout contact avec la réalité, et lorsqu’ils s’éveillèrent, ils se trouvaient dans un lieu des plus étonnants.
A première vue, ils se trouvaient dans l’espace. Mais pourtant, c’était bien différent. Partout, l’obscurité, le noir, la nuit. Seules des ruines phosphorescentes luisaient dans cet espace, tels des restes de civilisations anciennes…
Les deux combattants semblaient flotter dans les airs. Kax se sentait plus léger qu’un oiseau, il en était de même pour Taoshymiru. Aucun des deux ne distinguait l’autre.
Kax mit tous ses sens en alerte. Cet endroit lui laissait un sentiment désagréable, quelque chose n’allait pas. Il sentait la présence de son adversaire par moment, et à d’autres, c’était comme s’il n’avait jamais existé. De même pour tout ce qui l’entourait. Ses épées, les armes du lézard, les ruines, tout était là, et pourtant rien n’était là. Tout était présent, et en même temps absent. Kax percevait tout cela, et il tremblait légèrement à cette pensée. Où étaient-ils ?
Taoshymiru méditait en silence. Il était parvenu aux mêmes conclusions que le chat noir : ils se trouvaient dans un lieu qui était tout et rien, le monde et le néant. Un combat dans cet univers serait une véritable partie de cache-cache, songea-t-il. A cette différence près que le perdant mourait par la main de l’autre.
Kax évoluait dans l’air, tournant la tête de tout côté pour apercevoir toujours la même chose. Des ruines, le noir. Rien d'autre dans ce lieu perdu. Ses mouvements étaient tantôt lents, tantôt rapides, il ne pouvait contrôler cela. Il cherchait vainement à localiser son adversaire, perdu dans cette masse irréelle, dans cette dimension qui n’existait pas, dans ce monde immatériel.
Il fit un pas supplémentaire, fixant d'un oeil interrogatif les ruines phosphorescentes, comme si elles pouvaient lui apporter une information. Soudain, il recula, terrorisé : un bras flottait à deux mètres devant lui. Et pas n’importe quel bras : SON bras.
Kax s’assura immédiatement que ses deux bras étaient bien accrochés au reste de son corps, avant de s’approcher lentement de la chose. Elle remuait faiblement. Avant que le chat put la toucher, une épée s’était matérialisée dans la main, et Kax se retrouva bataillant avec son bras et sa propre épée.
« Je rêve, se dit-il, j’affronte mon propre bras en duel ! Et qui porte mon épée !! Quel est ce monde ??? Je suis fou… »
« Je suis fou…. Je suis fou… Je suis fou…. »
Ces paroles résonnaient inlassablement dans sa tête. Mais était-ce vraiment dans sa tête ? Il lui semblait que l’espace tout entier répétait ces quelques mots :
« Je suis fou…. Je suis fou… Je suis fou…. »
Kax tentait vainement de repousser le membre qui combattait avec ardeur. Celui-ci enchaînait des combos des plus surprenants, que Kax reconnut bien vite : c’était là ses meilleures attaques et parades qu’utilisait l’organe devant lui. Prenant son épée à deux mains, le chat l’abattit violemment sur le bras qui, tel un mirage, s’estompa et disparut. Soulagé, le chat tenta de reprendre ses esprits le plus vite possible.
« Comment nous sommes nous retrouvés ici ? Cette lumière blanche... Cela ressemble à un contrôle du Chaos… Mais avec des épées ? Non, c’est impossible… »
Taoshymiru pouvait être n’importe où, Kax sentait sa présence, tantôt proche, tantôt loin, tantôt imminente, tantôt inexistante. Le chat fit quelques pas en avant, à l’âffut du moindre bruit, du moindre déplacement d’air qui pourrait indiquer la présence de son adversaire.
L’angoisse le rongeait intérieurement, inexplicablement, il ne pouvait s’empêcher de respirer plus vite, de façon plus saccadée, plus fort.
Un coup d’épée fendit l’air, un éclat argenté avait attiré l’attention de Kax qui avait eu le temps de reculer légèrement afin d’éviter le coup.
Une voix résonna soudain, toute proche :
- Je ne sais pas où nous sommes, j’ignore ce que tu as fait, mais ta vie s’arrête ici et maintenant, Kax, d’où que tu viennes, qui que tu sois, tu mourras ici !
Le chat accueillit ces paroles le sourire aux lèvres : son adversaire était donc prêt.
- Parfait ! répondit-il. Je t’attends.
Un nouveau coup d’épée fut donné par le lézard, plus rapide, et Kax esquiva juste à temps. Il riposta par deux coups de pied lancés au hasard dans le noir, et qui n’atteignirent pas leur but.
Bien vite, le lézard enchaîna les coups, tentant de blesser le chat, mais celui-ci était comme intouchable. Il était partout et nulle part, ce qui déstabilisait totalement le lézard, qui ne savait pas où donner de la tête. Mais il en était de même pour Kax : impossible d’atteindre son ennemi. Chaque coup qui aboutissait rencontrait une surface rigide et incassabel.
" La carapace", songea Kax, anxieux de voir quelle tournure prendraient les évènements.
Au bout d’un temps, chacun fit une pause, épuisé de frapper le vide, dans l’attente d’un signal. Le silence était de mise, et le moindre bruit pouvait leur valoir la mort.
Un petit bruit métallique fit comprendre à Kax ce que son adversaire s’apprêtait à faire : il bondit le plus loin possible mais déjà, les griffes de Taoshymiru se refermaient sur lui, dans un même mouvement, le piégeant totalement, le griffant à mort. Le chat hurla de douleur, cherchant à se dépêtrer de ce piège dans lequel il était si facilement tombé. Le rire triomphant du lézard retentit alors, glaçant le sang de Kax. Il étouffait, les griffes perçaient sa peau et faisaient couler son sang, ses forces commençaient à le quitter. Dans un ultime effort, il leva son bras et balaya de son épée l’air devant lui. Un cri lui confirma qu’il avait atteint sa cible : la pression des griffes se relâcha et il se glissa hors de l’étreinte du lézard.
Il se préparait à bondir sur son ennemi, son désir de vengeance imminent, lorsqu’il ne sentit plus le sol sous lui. Paniqué, se pattes gigotant vainement en l'air, il comprit alors ce qu’il se passait : la gravité allait et venait, tantôt normale, tantôt inexistante. Combattre dans ces conditions serait difficile. Très difficile.
Taoshymiru rencontrait le même problème, il ne parvenait plus à se mouvoir avec la même rapidité. N'ayant plus aucun point d'appui, brassant l’air pour avancer, il était contraint d’attaquer sur place, ou bien en se déplaçant lentement. Kax saisit ses épées et les brandit en avant, prêt à tout pour survivre. Il enchaînait les coups, mais, flottant en l’air tel un ballon, il ne pouvait ajuster ses attaques, et seule une sur dix faisait mouche.
Soudain, une lame lui déchira le ventre, il en eut le souffle coupé. Portant les mains à son abdomen, il sentit un liquide chaud s’écouler entre ses mains.
La rage s’empara de lui et ses attaques se firent plus brusques, plus puissantes, plus meurtrières.
En face de lui, Taoshymiru n’en menait pas large : incapable de prévoir où et quand le chat allait attaquer, il ne pouvait empêcher les épées de l’adversaire de le frapper encore et encore, lui infligeant de petites mais douloureuses blessures qui l’affaiblissaient au fur et à mesure.
Les adversaires luttaient pour leur survie, flottant à quelques mètres l’un de l’autres, se rapprochant grâce à des mouvements désespérés pour avancer dans l’air.
Enfin, la gravité redevint ce qu’elle était auparavant, et ils se posèrent en douceur sur le sol.
Reprenant le combat avec plus d’ardeur encore, le chat ne sentait que très peu sa blessure, qui pourtant aurait pu lui être fatale, sans cette volonté de fer qui l’animait. Ses épées semblaient des plumes tant il les maniait avec aisance. Taoshymiru parait nombre de coups, en distribuait autant, le combat restait à forces égales. Nul ne savait qui tomberait le premier, tout en espérant que ça ne serait pas lui.
D'un mouvement qui reflétait l'agacement, Taoshymiru leva sa patte griffue et l’abattit sur le chat, pensant lui broyer la tête. Mais celui-ci n’était plus à l’endroit où il se trouvait une micro seconde encore auparavant. Il réapparut presque aussitôt derrière le lézard, lui portant un coup fatal dans le dos. Le chat lui-même ne comprenait pas ce qui s’était passé : il avait disparu, puis réapparu, tout cela en une fraction de seconde. Mais ce qui comptait, c’était que cela le plaçait dans une posture avantageuse. A présent, gisant à ses pieds, Taoshymiru le fixait d’un œil furieux, le sang s'écoulant lentement de sa blessure, pour disparaître ensuite mystérieusement dans l'obscurité:
- T… Traître ! Tu...m'as...attaqué dans le dos...
- Eh, c’est pas ma faute, répliqua le chat. Je ne sais pas ce qui se passe ici mais quoi qu’il en soit, ça ne m’empêchera pas de t’achever !
Il leva son épée et l’abattit sur son adversaire. Quelle fut sa surprise lorsqu’il s’aperçut que le lézard avait lui aussi disparu !! Fouillant l’obscurité du regard, Kax plaça ses épées devant lui, dans l’attente de la réapparition de son ennemi. Il n’eut pas à attendre longtemps : tout à coup, Taoshymiru lui porta un coup au bras qui fit hurler le chat de douleur et projeter une giclée de sang sur une ruine environnante. Retenant une larme qui perlait à son œil, Kax se redressa, droit et fier, fixant d’un regard de braise l'endroit où semblait se trouver son adversaire, tentant d'oublier sa douleur.
- Tu es mon adversaire attitré, déclara-t-il. Nous devions nous rencontrer. Et à l’issue de cette rencontre, il y a la mort qui attend l’un de nous.
- C’est sûrement vrai, répondit le lézard. Mais en aucun cas, tu ne seras le dernier à rester debout.
L’atmosphère portait une électricité palpable, chacun pouvait sentir l’autre par la chaleur animale qui se dégageait de son corps. Une fraction de seconde, l'oeil de Kax rencontra le triangle de peau qui ornait le torse du lézard. Alors, il sut ce qu'il devait faire.
Ils bondirent d’un même mouvement, les armes en avant, pour ce que chacun espérait être l’assaut final.
« Le triangle, le triangle, le triangle…. » se répétait inlassablement le chat.
Malgré l’obscurité, l’esprit aiguisé du chat, prêt à tuer, ne visualisait que ce triangle, qui pouvait lui apporter la victoire.
D’un rapide mouvement rotatif, Kax sembla s’enrouler sur lui-même et tel un matador, planta son épée avec force dans le triangle de peau du reptile, arrachant un hurlement terrible à ce dernier. Taoshymiru tomba au sol, les bras serrés sur la poitrine, dans l'attente du coup final. Le chat brandit son épée à la verticale, prêt à commettre le meurtre de celui qui avait été son adversaire le plus tenace.
- Adieu, dit-il fermement en abaissant son épée d'un geste ferme.
Mais...
Vla....reste plus qu'à prier...