Le style d'écriture est toujours aussi impeccable et nous raconte clairement les faits, sans nous en dire trop non plus, juste ce qu'il faut quoi.
Je dirais que si on s'en tient à ça, alors il n'y a rien à redire. Mais à mes yeux, c'est minimaliste.
Mais avant ça, répondre à quelques remarques :
Je trouvais cela illogique que Eggman perde du temps à discuter
Je ne parlais pas d'Eggman, mais bien de Rouge.
Je voulais laisser ce vague, ce doute que le narrateur ressent mais pas forcement le lecteur.
L’état d’esprit du narrateur n’est pas le même dans les deux cas.
Le problème, c'est que le lecteur s'identifie au narrateur. Si le lecteur ne doute pas, le narrateur ne devrait pas douter non plus.
En l'occurence, à chaque fois, l'individu est dévoilé quatre secondes après le flou. C'est un effet complètement inutile, dans les deux cas.
De plus je ne suis pas vraiment d’accord avec toi, petit aurait pu designer n’importe quel personnage plus petit que Shadow
Petit est LE diminutif en français. "Comment vas-tu, ma petite ?" - "C'est ma petite amie". Il faut tenir compte du contenu sémantique.
Knuckles s’adresse véritablement à l’Emeraude comme si c’était une personne et donc pas forcément de manière pensive.
Je vais le dire autrement : mets un point d'interrogation à la place de la virgule. Tu comprendras en lisant quelques détails que j'ai relevé dans les chapitres 10 à 13.
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Chapitre 10 :
En acceptant d’un signe de tête, mon regard tombe sur Sonic.
Sujet de "en acceptant" est "mon regard". Syntaxiquement faux.
- Tu ne cherches pas Amy, me demande-t-elle soudain.
Sans le point d'exclamation, ça a plutôt des allures de reproche.
Plusieurs robots rouges [...] J’ai déjà réduit à l’état d’épave une bonne dizaine de robots. [...] Ils n’étaient pas si nombreux tous à l’heure.
Qu'est-ce que tu entends par "plusieurs" ? Cette remarque finale aurait eu sa place bien plus tôt.
Chapitre 11 :
- Mais avant pourriez-vous répondre à quelques questions ?
Ca y est, c'est Phileas le coupable. Mettons que je doute encore, la première question balaie cette hésitation.
Tout s'enchaîne beaucoup trop bien. C'est à peine si le domestique n'a pas "coupable" marqué sur son front. Ca tombe du ciel, et c'est très désagréable. J'ai beau avoir l'habitude de ne rien comprendre au moment où l'enquêteur révèle tout, mais quand même... trop facile, trop vite, rien ne le préparait.
C'est un détail, mais c'est vraiment choisir la voie de la facilité.
La plage où nous sommes est juste à côté du port de Station Square. [...] Nous longeons le port qui nous ramène à l’agence lorsque soudain...
D'accord, il y avait un lien, mais il fallait vraiment le voir. Je continue à trouver l'arrivée des Chaotix immotivée. C'est quasiment servi sur un plateau d'argent.
Dans un récit entrecroisé, c'est comme un puzzle, le plaisir se trouve dans l'imbrication des pièces. Ici, toutes les pièces sont des carrés parfaits.
Chapitre 12 :
Mais j’ai à peine saisi la pierre que le nénuphar s’enfonce rapidement dans l’eau.
Et ? C'est comme dire qu'il risquerait de trébucher dans l'escalier. Rien ne se réalise, il se contente de sauter et on n'en parle plus. A l'image des gardiens d'artefacts dans les temples maudits.
Je n'ai à aucun moment eu l'impression qu'il risquait quoi que ce soit.
Dès que je suis sûr qu’ils se sont suffisamment éloignés, je me laisse envahir par ma colère, une aura rouge m’entour.
Il n'avait pas l'air très colérique, jusqu'alors... il peut se mettre en colère sur commande ?
Peut importe comment les Chaotix se sont retrouvés mêlés à cette histoire, mais vu le nombre croissant de droïdes, leur aide n’est pas inutile.
Il fallait dire ça dès la mention de Vector. Sinon, c'est que Shadow met vraiment beaucoup de temps à réagir. Là, c'est un peu "oui, parce que j'ai oublié de vous dire, les Chaotix sont là".
Quelques secondes après c’est une forme jaune qui s’élève vers l’araignée géante.
Problème d'hypéronymie. Pas besoin d'être vague, c'est Supersonic, faites sonnez les cloches. Lumière jaune, minimum aveuglante, puis vague d'énergie et un cri à la DBZ.
N'importe quoi, mais que ça reflète l'apparition d'une super-forme.
N.B. : Si j'avais pu intervenir avant le chapitre 13, j'aurais dit "tiens, l'introduction". Le chapitre 13, bien entendu, me le confirme.
Chapitre 13 :
J’ai rapidement fait un saut chez moi pour récupérer le second détecteur.
Là ça va, c'est clair, c'est Tails. Dommage qu'on le comprenne par les objets.
- Alors on se retrouve là-bas terminé, lançais-je.
- Ok terminé, fais la voix de mon ami, puis la radio se coupe.
Inutile. D'abord, c'est un canal privé, ils sont deux, comme au téléphone. Au téléphone, on ne dit pas "terminé". Ensuite, la procédure est incomplète : confirmer réception à chaque message, indiquer source et fin de message.
Après, on peut toujours dire que c'est Tails qui "s'y croit un peu trop", mais pour deux lignes de dialogue en plus, c'est désagréable.
L’avantage de voler à grande vitesse, c’est que je dois me concentrer sur le pilotage et me fait plus ou moins oublier mon embarras.
Structure : [l'avantage... c'est que...] [je dois me...] et [me fait plus...].
Donc, "l'avantage... c'est que me fait plus..." Problème syntaxique. Remplacer par "ce qui me fait" ou bien "et qu'il me fait". De toute manière, à mes yeux, la seconde proposition est inutile. S'il se concentre sur le pilotage, c'est évidemment pour oublier son embarras.
La vitre doit être blindé car aucun de mes tires n’érafle la paroi translucide.
Autre propos inutile. Si les tirs rebondissent sans érafler, c'est que forcément la vitre n'est pas que du verre normal. La formulation, au demeurant, brise l'acte par une pensée.
La hérissonne secoue négativement la tête.
A ce moment-là, pour rire, je me suis dit "ah ah ah, il est mort !" C'est drôle, mais culturellement juste. Secouer négativement la tête peut aussi signifier "il n'y a plus d'espoir" ou "c'est fini".
Cream ? Blessée ? C’est vrai que je ne l’ai pas vue, je regarde autour de moi pour trouver la petite lapine et la découvre en compagnie de Flake, celle-ci vient juste de finir de la soigner.
Bon. Quand c'est Sonic, il abandonne la poursuite d'Eggman (alors qu'on aurait pu avoir un Sky Chase) et se précipite vers lui. Mais dès que c'est Cream, c'est à peine s'il la regarde.
Je n'ose pas imaginer le jour où ce sera Shadow, ou un soldat du G.U.N..
- Eggman a encore enlevé quelqu’un, murmure une voix derrière nous.
Comme pour Cream, le point d'interrogation est utile. Ici, ça tient lieu d'affirmation, j'ai cru que c'était Espio.
- Je crois que c’est plus grave que ça, murmurais-je à mon ami en lui désignant les pierres étalées sur la table.
Sept pierres ternes ayant perdu leur brillance et même leurs couleurs.
Pouf, fin de partie. Rappelons-nous maintenant l'introduction :
puis l’impensable. Sans raison, l’énergie des Emeraudes du Chaos me quitte.
Donc, j'ai un peu envie de dire qu'on le savait déjà, ça, que "c'est plus grave que ça". Ce qui serait grave, ce serait le contraire, qu'il s'agisse juste de la Master Emerald.
Et là se sent terriblement l'impression d'avoir tourné en rond. D'accord, on a les Elementals, mais à part ça ? Rien de plus. Apport informationnel quasi-nul, sur treize chapitres.
Mais ce qui me dérange le plus, dans tout ça, c'est qu'à chaque description n'importe quel personnage aurait pu la dire. Quand il y a description.
Les variations passent soit par les capacités des personnages (Knuckles peut grimper, Shadow se téléporter, etc...), soit par leurs relations (Knuckles voit en Flake une ancienne gardienne, alors que pour Shadow c'est une inconnue, et pour Eggman une mobienne comme les autres).
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En général, je trouve le texte minimaliste. Tu nous donnes les faits, et on doit se débrouiller avec ça.
Les variations de style entre les différents personnages se font généralement pour les aptitudes (Knuckles peut escalader, Shadow se téléporter...) ou pour les relations entre les personnages (Knuckles voit Flake comme une ancienne gardienne, alors qu'Eggman n'y voit qu'une mobienne).
Il a fallu qu'on me donne son nom pour que je sache qu'on parlait d'Amy au chapitre dix. Au début, j'ai même cru à Sonic.
La description de la forêt par Shadow, au chapitre douze, aurait pu être dite par n'importe qui. Un peu comme la fin de combat contre Eggman par Knuckles au chapitre huit. De fait, si Tails n'était pas le seul à savoir piloter, il aurait pu sans autre être remplacé aux commandes du Tornado. Même chose pour le combat d'Espio contre le domestique, ça aurait pu être vraiment n'importe quel personnage. Même Charmy aurait pu le faire, voire même Cheese, à l'extrême.
Bref, tu te contentes de dire "il y a ça", le fait, au lieu de dire "il le voit comme ça", l'interprétation du fait.
Comparons les combats :
Une machine s’avance vers moi, je le frappe violement et elle s’envole littéralement vers un autre robot. L’explosion secoue la plage. [...] Un des robots s’approche de moi me menace d’une sorte de lance, je m’écarte lorsqu’il me fonce dessus, sautant à la hauteur de sa tête, je lui donne un coup de pied, la machine explose avec fracas.
L'un, c'est Amy, l'autre, c'est Shadow. Le déroulement est incroyablement semblable. Bon, Amy se bat avec un marteau et Shadow se met en boule. Je n'ai pas pu citer Espio parce qu'il se camoufle et tire des shurikens, et Tails parce que, grand héritier de Sonic X, il se contente de tirer une rafale de munitions dans le vide.
Mais une fois abstraction faite du contexte (machin n'aurait pas pu faire ceci, truc ne pouvait pas savoir ça), c'est désagréablement similaire, constamment la même narration.
Si jamais elle est dans le bras de mer jamais on ne la retrouvera. J’enlève mes chaussures et entre dans l’eau. Elle est fraîche et c’est agréable, l’écume vient me lécher les jambes. Je donne de petits coups de pieds dans l’eau pour remuer le limon, plus pour me calmer que pour chercher la pierre. Cream s’est mise à creuser dans le sable, aidée de son chao.
Que des points. Où est l'Amy impulsive, brusque, presque nerveuse ? Si pour une raison X ou Y l'envie avait pris n'importe quel autre personnage de faire trempette, la description aurait été identique.
Je ne vais pas m'étendre là-dessus plus longtemps. Il y a des passages entiers où je me demandais si on parlait encore du monde de Sonic, et où le personnage qui racontait n'avait plus la moindre importance. Je trouve, comme contraste, le passage d'Eggman beaucoup plus réussi, même si les descriptions y sont... entre très réduites et inexistantes. Au moins, on a son regard.
Bref, étoffer les descriptions et surtout en donner l'interprétation par le personnage. Et puis ajouter un tas de marqueurs pour chaque personnage. Il faut qu'à la première phrase, on puisse se dire "c'est lui". Simplement parce que la manière dont elle est dite lui correspond.