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Je suppose que je ne pouvais pas en attendre moins de votre part ^^ Merci infiniment à tous les cinq, pour vous j'achèverai cette histoire avec plaisir. Pleine de bon sens, Miko, tu as tout à fait raison pour le résumé ^^ Je m'y colle.
Dans les épisodes précédents... ( lol )
"Caela, Seth, Tora, Seneka, Kaly et Kerin sont six orphelins menant une vie paisible dans l'orphelinat de Digues. Un soir arrive parmi eux un petit nouveau, répondant au nom de Yorick. Les ados passent la nuit ensemble mais à leur réveil, se retrouvent sur Mobius, transformés en Mobiens, séparés, amnésiques, la totale quoi. Aux côtés de ses nouveaux amis, Caela entame une longue quête pour retrouver les siens, sa mémoire, et trouver un moyen de rentrer chez elle. Elle est alors embarquée avec ses amis dans un terrible conflit entre humains et mobiens, Corrompus et Résistants, ces derniers s'opposant à la direction du président de Station Square, Nelson. Après avoir récupéré des orbes, sphères magiques offrant d'immenses pouvoirs, les amis sont à leur tour trahis par Nelson et rejoignent la Résistance, pour tenter d'arrêter le président et les créatures qu'il a rallié à ses côtés : des Hydres, créatures légendaires qui ont décidé d'en découdre avec Mobius."
La suite de la quatrième partie, donc.
Nelson s'avança sur les pierres noires de suie et posa un genou au sol, inclinant son corps en avant. Un grondement résonna dans la terre, et les murs de la cavité se mirent à trembler. C'est alors qu'une créature squelettique jaillit d'une faille aux teintures rougeâtres, accompagnée par quelques étincelles et gouttes de lave. Les hommes de main de Nelson eurent pour premier réflexe de reculer subitement, effrayés par cette apparition soudaine. Le grand serpent dont le corps n'était qu'une longue chaîne de vertèbres balança sa tête blanchâtre, ses yeux noirs et vides contemplant les alentours avec une sorte de lassitude. Tout son être ne semblait être qu'une chaîne de désespoir, constituée de force par des maillons haineux, emplis de toute la peine du monde. On ne pouvait pas voir d'yeux dans ces creux noirs qu'il avait sous le front, mais un vide profond et si étrange qu'on ne pourrait le fixer sans réagir. - J'attendais ta venue, dit une voix profonde comme celle de la terre, qui semblait émaner de partout à la fois. La créature avait parlé. Vieille et fatiguée, elle continuait à balancer lentement sa lourde tête, au beau milieu d'une immense cavité souterraine. Les murs de pierres étaient rigides et immobiles, éclairés par les flammes rougeoyantes qui dansaient dans les failles au sol. L'unique entrée et sortie était lointaine, connue seulement du président de Station Square, et de certains de ses plus fidèles associés. C'était une grotte ancienne dissimulée aux yeux de tous, sous un vieil entrepôt voisin de la capitale de Mobius, car elle abritait cette puissante créature, ce serpent squelettique le plus souvent endormi aux confins de la terre. Nelson redressa la tête, un sourire malsain figé sur ses lèvres. - Seigneur Detzera, je m'incline devant votre puissance. L'énergie dont vous m'avez fait cadeau a bien agi ; elle a détruit en partie la vieille Yvanesca. - Excellent travail, répondit avec lenteur la créature. Son visage restait impassible, mais l'on pouvait deviner, à sa manière de redresser la tête, qu'elle était satisfaite de son serviteur. - Tant qu'ils n'auront pas découvert d'où provient notre force, nous serons invincibles, continua Nelson. L'usine Syerra est-elle toujours en état d'accueillir d'autres prisonniers? - Je pose les questions ici, Nelson, répondit calmement la créature. Cependant, son dit calme semblait meurtrier, et elle devait frémir d'envie de se ruer son Nelson pour le dévorer. Il semblait que même pour ce dernier, Detzera était encore enveloppé de mystères. - Les prochains seront les dragons, je l'espère, murmura la créature d'une voix inquiétante. - Certainement, Seigneur, approuva Nelson. Puis ce sera le tour des renards-volants. Sa tête inclinée pour ne pas manquer de respect à son chef, Nelson fixait le sol avec une sorte d'inquiétude. Oui, il devait tuer Sephyra. Son plus fidèle espion, toujours pas revenu d'Yvanesca, lui avait appris que même si la ville avait été en partie détruite, ses habitants étaient restés sains et sauf ; la roussette comprise. Il se demandait encore pourquoi ils avaient survécu, mais ne pouvait surtout pas en informer Detzera maintenant. Nelson aussi avait sa part de mystères envers la créature. Lui aussi avait ses plans, ses projets personnels. Il ne resterait pas éternellement soumis à ce monstre ; il en avait la certitude. Mais pour l'instant, il avait besoin d'un allié tel que lui pour continuer à annihiler les mobiens. Courber l'échine restait un choix valable, tant que cela permettait d'atteindre ses objectifs. Plus que quelques temps. Quelques temps, et tout serait terminé... - Il n'en reste qu'un dernier renard-volant, plutôt qu'une dernière, à ma connaissance, reprit Nelson sans relever les yeux. Je l'ai déjà capturée une fois, et elle m'a échappée. La deuxième sera la dernière. - Je l'espère, Nelson, répliqua la créature avec un ton menaçant. Le dernier affrontement entre Résistants et humains approchait à grands pas, tous en avaient conscience. Et au stade où les événements en étaient, il était temps pour le président de Station Square de révéler sa traîtrise. Il était temps pour lui de faire prisonniers tous les mobiens qui avaient encore foi en lui, tous ceux qui le respectaient et combattaient la Résistance. C'en était fini des chasseurs. Il ne sut pas pourquoi mais, à penser aux années prospères qu'avait jadis connu Mobius, il ne put s'empêcher d'avoir un sentiment de mélancolie. Le temps où même Sephyra était de son côté. Il savait que tout cela était révolu ; qu'elle n'aurait pas de deuxième chance, qu'il allait devoir la capturer à nouveau et la tuer pour de bon, cette fois. Oui. Cette fois, il ne lui laisserait pas qu'une simple cicatrice. Surpris de sa propre détermination, il décocha un sourire malveillant. Pour lui, la vraie force ne tenait pas à de banals sentiments d'amitié. La véritable puissance, la vraie force en soi, était de savoir oublier ses sentiments en temps voulu, et d'en profiter pour pouvoir atteindre ses objectifs. Il le savait, car c'est ainsi qu'il allait triompher de la Résistance. Il n'y avait de place pour le moindre doute.
Caela et ses amis étaient à nouveau réunis dans la grande salle à la table gelée. A l'intérieur de cette vieille bâtisse, le vent semblait s'être tu ; aussi après quelques minutes de silences, Sephyra prit la parole. - Sha-lin a décidé que tous les clans de Résistants se rassembleraient à Odori, au plus tard dans six jours. Il nous faudra voyager léger et être très prudents. - Mais pourquoi ce rassemblement, si soudainement? questionna Tora. - L'heure du dernier assaut est enfin venu, répondit simplement la roussette. Il est temps de mettre en place un dernier plan, entre chefs de clan, et de lancer l'ultime offensive. - Vous êtes certaines que c'est la bonne décision? questionna Seneka. La Résistance est-elle affaiblie au point de devoir déjà en découdre avec Nelson? - Déjà? répéta Nox avec une pointe d'agacement. Nous nous battons contre les humains depuis de longues années, et il est temps que cela cesse. - Si nous avons opté pour ce plan, reprit Sephyra, c'est simplement parce que nous pensons que Nelson va enfin montrer à tous son vrai visage. Sa trahison envers vous il y a peu en est la preuve flagrante. Il ne sait peut-être pas encore que vous avez survécu mais, je pense que d'autres qui ont confiance en lui ne vont pas tarder à se faire éliminer, à leur tour, si l'on peut dire. Seth murmura un juron et détourna les yeux. Caela baissa les siens sur ses genoux, de plus en plus inquiète de l'avenir de ce monde. Elle sentait que plus que Nelson, c'était quelque chose d'autre qui les menaçait réellement. Des créatures ignobles sorties de l'ombre, des monstres sans pitié qu'elle imaginait se dresser fièrement dans une nuit éternelle, arracher la vie de tant d'innocents à la surface de Mobius. Elle tremblait de ses propres idées, mais savait aussi que son instinct était fiable. Elle craignait d'avoir à entendre que les Hydres survivantes seraient bientôt leurs ennemis principaux. Luceria était toujours aussi bouleversée de la traîtrise de Nelson, mais ne le montrait pas. A présent, elle aussi se devait d'affronter l'homme qui eut toute sa confiance jadis. Cependant, elle avait eu de la chance de pouvoir survivre. Comment avait-elle pu survivre, d'ailleurs? Comment une chute mortelle accompagnée d'une explosion monstrueuse avait pu les épargner? Elle avait de nombreuses questions comme celle-ci en tête, et ne cherchait pas à deviner ce que Nelson avait derrière la sienne. Il y avait plus important pour l'heure. L'échidnée grise tourna sa tête vers Kerin, puis vers Yorick. Assis en face d'elle, les mobiens étaient particulièrement silencieux, et depuis le début de la conversation, s'étaient contenter d'approuver les dires de la roussette en silence. - Nous partirons la nuit prochaine, continua celle-ci. Il vous reste donc un jour et une dizaine d'heures avant notre départ. Mais méfiez-vous ; la route vers Odori est longue et risquée. Il va sans dire que nous ne pourrons voyager que très discrètement, et la nuit de préférence. A peine avait-elle fini sa phrase que tous les regards obliquèrent vers le couloir des chambres, à l'entrée duquel se dressaient maintenant Caelum, et Keiko qui avait repris des couleurs. Elle s'avança timidement dans la pièce et salua les mobiens réunis autour de la table. - Je... Je vous remercie de m'avoir sauvée, dit-elle à Sephyra. J'ai compris que vous étiez tous des Résistants, et j'aimerais combattre à vos côtés. Sephyra se leva de sa chaise et s'avança jusqu'à la hérissonne. Les deux mobiennes se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes. - Tu es sûre de toi? répondit la roussette. J'ai posé la question à mon supérieur tout à l'heure, et elle m'a confirmé que Amelicäa avait bien été détruite il y a peu. Comme tu résistes assez bien à la température d'ici, j'en conclus que c'est bien de là que tu viens. Je n'ai plus vraiment de soupçons quant à ton identité ou à ton camp ; mais es-tu vraiment décidée à nous accompagner? - Oui, répondit Keiko sans hésiter. Nelson doit payer pour ce qu'il a fait à ma ville. Sephyra détourna les yeux quelques instants. Tous les Résistants avaient donc tous la même raison de se battre : se venger de Nelson? - Bien, c'est décidé Keiko. On a un peu de temps pour les présentations, mais il ne faut pas oublier les préparatifs. Demain à la même heure, il nous faudra être déjà prêts à partir. La hérissonne sourit à ses nouveaux camarades, qui lui rendirent son sourire radieux et allèrent à sa rencontre. Cette journée promettait de s'achever rapidement.
Caela était sortie sur le balcon, où le vent s'était calmé depuis quelques heures déjà. En bas, dans le salon givré, ses amis parlaient tous avec Keiko, et se chargeaient de la mettre en confiance, ce qui n'était pas difficile. En effet la jolie hérissonne semblait sociable et se montra très souriante avec les résistants. Caela posa ses deux coudes avec un frisson, sur un muret de béton la protégeant du vide, et regarda au loin. Droit devant elle, elle pouvait voir la mer, grâce à sa hauteur. Plus à gauche, la falaise pleine de végétation, que, miraculeusement, le gel n'avait toujours pas vaincue. La hérissonne blanche reporta à nouveau son regard sur l'horizon. Elle sentit qu'elle avait fort besoin d'un peu de solitude. Elle songea alors à Kaly. Où était-elle, en ce moment? Sur la route d'Odori? Déjà arrivée à destination? Ou bien comme Caela, pas encore partie? La jeune mobienne poussa un soupir qui se changea en un petit nuage de buée et vint se mêler à la brume blanche. Son regard d'émeraude obliqua alors vers un bâtiment assez proche, particulièrement abîmé, qui s'étendait sur des dizaines de mètres vers la mer. Elle ne sut pas pourquoi, mais cette longue bâtisse détruite en majeure partie la perturbait. Elle la fixa avec attention, comme si elle y cherchait un signe de vie, quelque chose qui pourrait se mouvoir dans les décombres. Tout était parfaitement immobile, mais Caela ressentit soudain un frisson de peur, comme si elle devait maintenant faire face à la plus ignoble des créatures qu'il n'eut jamais existé. Elle plaqua sa main droite contre son oreille, après une vive douleur qui la fit reculer de quelques pas. Elle n'eut pas besoin de plus d'informations pour comprendre ce qu'il se passait. Elle fit vivement demi-tour et commença à dévaler les escaliers pour rejoindre ses amis, quitte à trébucher à cause du givre, mais elle ne pouvait pas ralentir. Elle avait une nouvelle bien trop capitale. Le secret d'Yvanesca était enfin percé.
« Dernière édition: Mai 10, 2008, 06:41:47 pm par Sephyra »
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