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Tetrix
Re : Tetrix
« Répondre #45 le: Juin 25, 2009, 07:57:51 pm »
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*dépoussière le topic à grands coups de balai*

Salut à tous ! Durant ces vacs, je me suis fixé l'objectif de finir cette fic ! Vous allez tout savoir des horreurs que je compte bien faire subir à Laurier, Kerem, Shutarô, Alidann et Candice ! *on l'assassine subitement, sans bavure*

Bref, j'espère que quelque-uns d'entre vous continueront à m'encourager :'D même si je le mérite pas *PAF*

Je vous remercie énormément, Capi-chan, Hunty, Bled', Vanille et Shadtty ! Je vous souhaite une bonne lecture au cas où vous repassez par ici ^^


Rapport VII - Regard



   Kerem se dirigea à pas de loup vers une grande porte automatique, qui resta obstinément close à son approche. Le rouquin jeta un regard derrière lui, ouvrit le boîtier qui se trouvait à sa gauche, tapa rapidement un code à dix chiffres qu'il avait noté sur un morceau de papier, avant de voir la porte s'ouvrir brusquement. Alidann, qui attendait dans une salle déserte adjacente, se dépêcha de rejoindre le jeune informaticien, et courut sans s'arrêter à travers la porte qui se referma peu après leur passage.
   Ils aboutirent tous deux dans la vaste salle où Alidann avait vu Candice ouvrir les yeux pour la première fois. Ils se trouvaient dans la partie entourée d'ordinateurs, d'écrans et de machines ; tandis que l'autre partie de la salle, délimitée par deux solides vitres transparentes, contenait les trois grands tubes, ainsi qu'une petite hérissonne vert d'eau, qui semblait assoupie, allongée sur le sol blanc de sa prison. 
   Alidann la contemplait sans bouger, avec un mélange de peur et de hâte, tandis que Kerem se dirigeait vers l'un des ordinateurs en se massant la nuque.
- Si les autres l'apprennent... maugréa-t-il. Mais on n'a qu'une heure devant nous, il faut qu'on se grouille...
   Il commença diverses manipulations sur l'appareil ; entra divers codes dont celui qui allait débloquer la première porte ; celle qui permettrait à Alidann de se rendre juste devant Candice. Il serait alors seulement séparé d'elle par la seconde vitre, et s'il lui parlait, elle pourrait même l'entendre.
   Le jeune garçon serra fort son ours en peluche dans ses bras ; qu'il avait ramené de sa chambre à l'instant. Sans Tommie, l'aventure n'était pas la même. Il allait malgré tout avoir besoin de courage pour regarder cette mobienne dans les yeux, il le savait. Il continuait de la contempler, tandis qu'elle restait étendue sur le sol de sa cellule où elle demeurait seule.
- Alidann, tu m'écoutes ?!
   Le jeune garçon sursauta et se tourna vers Kerem, toujours assis devant le poste de l'ordinateur commandant l'ouverture de la porte.
- Je viens de te dire que c'était ouvert, informa le rouquin. Mais par pitié, fais attention... d'accord ?
   Alidann aquiesça d'un petit signe de tête, et se dirigea à pas lents vers la porte que Kerem venait de lui ouvrir. Il traversa ainsi la première vitre, se retrouvant face à la deuxième qui le séparait de la cellule de Candice. Il fit quelques pas vers le gauche afin de se retrouver face à la mobienne, toujours étendue sur le sol, ses piques vert d'eau démesurés glissant partout autour d'elle. Alidann posa son ours à côté de lui et déglutit.
- ... Candice ?... risqua-t-il d'une petite voix.
   Pas de réaction. Alors le jeune garçon réitéra son appel, un peu plus fort, donnant deux petits coups à la vitre. Candice commença à remuer légèrement, et ne tarda pas à se redresser.     
   En temps normal, Alidann aurait certainement eu un mouvement de recul. Mais à nouveau, il se trouva complètement paralysé par le regard de Candice, lorsque celle-ci planta son oeil rose encore somnolent dans ceux de son visiteur.

- Vous plaisantez ?!
   C'étaient les mots que Laurier, ivre de rage, venait de hurler à Adrian lorsque Shutarô entra à son tour dans la pièce où ils conversaient depuis quelques instants. Le nouveau venu resta un instant muet de stupeur, et regarda successivement les deux hommes comme pour tenter de lire sur leur visage ce qui se tramait.
- Vous plaisantez... reprit Laurier plus calmement, mais sans cesser de toiser Adrian. Jamais nous ne commettrons un acte aussi lâche, vous m'entendez ?!
- Mais je suis certain que monsieur Shutarô sera plus raisonnable que vous, reprit alors Adrian en tournant son regard vers le nouveau venu.
   Laurier fit de même avec un mélange de rage et de supplication. Mais Shutarô ne pouvait pas non plus accepter cette offre, il ne le devait pas...
   Shutarô resta calme et détendu du début à la fin des explications d'Adrian. Ce dernier fit autant de détours -si ce n'est plus- que pour Laurier, faisant part de la situation tragique de l'archipel d'Helena, de l'évolution de la maladie qui se faisait inquiétante, et de tous les autres sujets que pourtant le jeune scientifique connaissait mieux que quiconque. Lorsque vint enfin le sujet véritable de la conversation, c'est-à-dire la proposition insistante d'Adrian concernant l'abandon de l'archipel et l'assassinat de Candice, Shutarô resta de marbre. Laurier, qui observait les réactions du jeune scientifique, sentait son inquiétude monter en flèche. De tels discours insensés ne faisaient donc rien à Shutarô ? Ils ne lui inspiraient ni dégoût, ni colère ?
   C'est alors qu'Adrian se tut enfin. Il tendit sa main en direction de Shutarô, debout aux côtés de Laurier, et lui décocha un sourire complice. Enfin, il déclara :
- L'heure est venue pour votre carrière de prendre un grand tournant. Que diriez-vous de venir travailler dans nos prestigieux laboratoires à Station Square ? Supprimez Candice et quittez cet archipel qui se meurt de jour en jour, cela vaut mieux pour vous.
   Laurier serra les poings en regardant Shutarô. Le jeune scientifique poussa alors un soupir et ne tarda pas à donner sa réponse.

   Kerem s'était levé de son siège et observait la scène de loin, sans bouger, tendu comme il ne l'avait jamais été. Face à Candice, Alidann observait ces yeux roses avec un mélange d'émerveillement et de peur. La petite hérissonne observait elle aussi le jeune garçon, sans bouger, surprise d'avoir été tirée de son sommeil. Les secondes défilaient, les unes après les autres, et les deux étaient toujours aussi immobiles. Jusqu'au moment où, perdant patience face à ce visage crispé et effrayé, Candice pencha sa tête sur le côté, cligna des yeux à plusieurs reprises et poussa un petit gémissement qui ressemblait à une question. Alidann sursauta et se redressa en serrant Tommie avec force contre lui.     
- Je... je suis... Alidann, gémit timidement le jeune garçon.
   La hérissonne cligna des yeux et pencha sa tête de l'autre côté, comme pour chercher à regarder Alidann sous tous les angles. Ce dernier ne sentait que de la curiosité dans ce regard. Il n'était plus dénué de vie et effrayant comme il avait pu l'être par le passé. Alors, prenant son courage à deux main, le jeune garçon se redressa, posa délicatement sa main à plat sur la vitre, et répéta en articulant, posant son autre main sur sa poitrine :
- Je m'appelle Alidann.
   Candice regarda successivement les deux mains d'Alidann, puis reporta son attention sur son visage. Elle resta un instant à le contempler tandis que le jeune garçon ne la quittait pas des yeux. Soudainement, elle décocha un grand sourire, émit un petit rire étouffé par l'immense baie vitrée, posa sa main gauche contre la vitre en face de celle d'Alidann, toucha son sternum avec la droite et répéta :
- Ali... dann !
   Ce dernier resta muet de stupeur et la scruta avec étonnement. Sa surprise fit redoubler les rires de Candice qui semblait vraiment apprécier la compagnie du jeune garçon.
   Loin des deux enfants, Kerem s'était un peu détendu. Il ne pouvait pas tout entendre de là où il se trouvait, mais il voyait les lèvres de Candice bouger, de plus en plus... Etait-elle vraiment capable de parler ? Elle qu'on avait jamais éduquée...
   Le rouquin décocha un sourire. Et si c'était Alidann qui avait raison, au fond ? Et si Candice était vraiment une petite mobienne qui méritait pleinement d'être considérée comme telle ?...

   Alidann s'était arrêté de parler, pour sa part. Il écoutait Candice. Muet de stupeur, il ne revenait pas du fait que la petite hérissonne savait se servir de sa langue. Ou du moins, son langage était celui d'une petite de dix ans, qui faisait encore quelques fautes et bégayait plus que la normale... Mais elle savait construire un discours cohérent, et c'était ce qui surprenait le plus Alidann. Elle qu'on avait privée de tout contact affectif, et à qui on n'adressait jamais la parole...
- Tu... tu vis... ce laboratoire ?... couina Candice avec un grand sourire. Je suis... aussi... et je... seule ici, je m'ennuie... un petit peu...
- Tu voudrais que je vienne te voir plus souvent, Candice ? réagit Alidann en se redressant subitement.
   Candice ne répondit pas. Elle pencha encore sa tête sur le côté, l'air interrogateur.
- Tu voudrais... que je vienne te voir... plus souvent... Candice ? reprit Alidann plus lentement, en esquissant quelques gestes maladroits pour mimer ses actions.
   La hérissonne lança un grand éclat de rire, et s'exclama juste après :
- Je voudrais... parler... et puis... marcher aussi ! Mais... je suis ici... tout temps... et dis... c'est quoi ce mot... "Candice" ?... J'ai déjà... entendu... mais je sais pas ce que... ça a pour sens...
- C'est... c'est toi, tu t'appelles Candice, expliqua Alidann en la désignant de la main. Et moi, je suis Alidann.
- Candice... moi ? reprit Candice, en hésitant.
- Oui, oui ! la félicita Alidann en lui décochant un grand sourire.
   La petite hérissonne fit alors de même, timidement. C'était bien la première fois qu'elle avait droit à un contact avec un autre être vivant, quelqu'un qui entreprenne de lui parler et de l'écouter.

   Au bout de quelques instants, Kerem, toujours devant son ordinateur, éleva la voix et s'exclama à Alidann :
- Hey, il faut qu'on y aille maintenant ! Je crois que les autres vont pas tarder à venir par ici pour vérifier que tout est en ordre !
- Ah... fit Alidann en se levant.
   Candice le suivit du regard. Surprise, elle posa ses mains sur la vitre, espérant deviner ses intentions rien qu'en regardant son visage.
- Je dois partir, excuse-moi, déclara alors Alidann. Tiens, je te le prête si tu veux, tu te sentiras moins seule !
   Alidann déposa Tommie, sa peluche, là où il s'était assis pour parler avec la hérissonne. Cette dernière regardait successivement ses deux visiteurs, sans vraiment comprendre. Pourquoi ne restaient-ils pas avec elle tous les deux ?   
- Je reviendrai bientôt, c'est promis ! lança Alidann avant de repartir en courant, pressé par Kerem qui se dépêchait de désactiver tous les systèmes qu'il avait employés.

   Le silence retomba dans la salle après le départ des deux humains. Candice laissa alors ses yeux retomber sur Tommie, et le regarda longuement. Lentement, et comme elle le faisait déjà depuis ses plus tendres jours, elle se mit à répéter les mots qu'elle avait entendus à l'instant, dans des murmures à peine audibles.



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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #46 le: Juin 25, 2009, 08:43:45 pm »
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...


Candice ... Elle m'inspire vraiment de la pitié, là. Tu t'es bien démerdée. T'aurais même pu accentuer les états d'âme de la petite pour rendre le tout encore plus crédible ... M'enfin oui, c'est une gamine, après tout. C'pas humain de la laisser enfermée sans compagnie ! ><

Par contre ... La peluche sait se téléporter du sas à la cellule ? *crève*

Bref. Tu m'as donné envie d'en savoir plus, alors dépêche-toi d'écrire ! (Nan, j'ai pas oublié les enfoirés de service dans une salle pas loin ><")
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Donfy dit :
**Te masse le dos

***

Donfy dit (19:14) :
*Je vais bien m'auto-torturer comme un sadique ._.
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #47 le: Juin 26, 2009, 09:17:39 am »
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Pauvre Candice éoè Mais elle est fortiche de savoir parler. J'aime bien cet espèce de relation qui débute entre elle et Alidann, je trouve ça très beau, ce genre de lien. Enfin ! On va bien voir la suite. J'imagine bien Alidann qui va un peu la faire parler X3... Et le labo ? Il va finir comment ? °^° J'ai hââââââte de savoir.
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Re : Tetrix
« Répondre #48 le: Août 13, 2009, 12:05:22 pm »
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Alors là, Bleddy a bien aprécié la prise de contact entre Candice et Alidann.
Comme c'est trop mimi tout plein. Une vrais petite fille qui s'amuse a l'imiter. Moi aussi j'étais convaincu que cette petite hérissonne étaient une bonne petite.

Les autres saguouins ne les louperaient pas non plus. MECHANT !!!!! Si vous touchez à Candice, une lionne enragée viendra vous refaire le portrait!!!! /GGGGRRRRROOOOOOOOAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR!!!!!!!!!!!!!! UNE RAGE DE LION/


Vivement les prochains rdv entre nous deux amis. Alidann offre son objet fétiche au que c'est adorable. Domage que les nounours ne savent pas utiliser le chaos controle.


Allez bon courage et bonne inspiration. Bye Sephy!!!!!!!!
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Chaque jours est important. Prendre le temps d'apprécier les petites choses de la vie car on ne sait jamais de quoi sera fait demain.
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #49 le: Août 13, 2009, 12:23:07 pm »
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Je me demande pourquoi je n'ai jamais posté ici.
... C'est trop bien cette fic!!! L'intrique, le style d'écriture, les personnages... Bref, c'est super!
J'aime beaucoup le dernier chapitre, et Candice est trop mimi! T.T Tes persos sont vraiment hypers attachants, et tout est vraiment parfait. C'est une des meilleure fic que j'ai jamais lue!
Bravo Sephy-Sama!!
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Re : Tetrix
« Répondre #50 le: Août 13, 2009, 01:16:08 pm »
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Et ben, Candice a enfin un contact avec Alidann ! Cette petite relation qui commence, j'aime bien.

Cette seconde personnalité qui se développe, ça me fais toujours penser à Elfen Lied, mais on voit bien quand même que c'est pas du copié collé non plus. Décidément, cette fic est excellente.

Breef, bon courage pour la suite Sephy-san ! Et désolée du retard, au fait. TwT.
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Mugen x Jin x Fuu POWAAA ! °3°
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #51 le: Septembre 07, 2009, 05:51:08 pm »
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Booon ! Je viens enfin poster ici ! (en avance, comme d'habitude).
Depuis le temps que j'en entends parler de Tetrix !

Donc j'ai tout imprimé hier pour pouvoir le lire tranquillement dans mon lit, avec même la petite illustration de début d'histoire sivouplé...
Alors en fait, j'ai été très déçue... Meuh non j'rigole, j'ai trop aimé, Soeurette ! Puis j'ai été pas mal bluffée par le vocabulaire scientifique, ça fait bien réaliste... Puis comme j'ai écrit pas mal de petites histoires qui se passaient dans des laboratoires, je n'ai pas eu trop de mal à m'imaginer les scènes. De plus, je trouve que tu retranscris relativement bien le décor, avec des petits détails qui facilitent la représentation des scènes.
Bon, comme je n'ai pas commenté à chaque chapitre, je ne vais pas relever quoi que ce soit, j'ajouterai seulement que ton orthographe est bien sûr excellente. Je m'arrangerai pour commenter à l'avenir de façon plus détaillée, en suivant les prochains chapitres (qui vont bientôt arriver, hein, hein ? J'veux la suite, ça devient très intéressant).

Une question ! Pour l'homme à la queue de cheval qui fait son apparition dans le dernier chapitre et qui essaye de corrompre les deux scientifiques, avec ses p'tits sourires style prédateur... Moi, il m'a fait penser direct à Kimblee (FMA)... Est-ce que c'est à lui aussi que tu as pensé ou c'est juste une interprétation de ma part ?

Voilou voilou, j'attends la suite de pied ferme ! Et tu sais quoi ? Je m'attaque à Imaginaire ! ^^
« Dernière édition: Septembre 07, 2009, 08:39:52 pm par Cyber Rouge »
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"NON MADAME, on ne menace pas son enfant avec une ratatouille" - Super Nanny

Je suis droguée de cocktails et j'écris des articles.
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #52 le: Novembre 04, 2009, 05:03:20 pm »
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Bon, vive Internet... j'avais rédigé des réponses perso mais tout est parti en un clin d'oeil. Génial. Je vais devoir vous faire un merci général, ça gère dites moi... Bordel j'ai la haine.

Pardon. Ah et Jum3lle, t'as bien raison au sujet de Adrian : il vient de Kimblee XD
Un immense merci à tous et pardon pour le retard. J'ai un travail monstre et c'est difficile de garder le rythme.





Rapport VIII - Compte à rebours




- Monsieur Adrian, sauf votre respect, je souhaite que vous quittiez immédiatement cet endroit, n'y remettiez jamais les pieds, et enfin que vous me laissiez résoudre le problème du Tetrix en paix.
   Le regard qu'Adrian leva alors vers Shutarô était porteur d'un profond mépris.
   Laurier regarda Shutarô avec un mélange de surprise et de profond soulagement. Il se retint de s'affaisser sur la première chaise qui lui viendrait sous la main, car ils n'en avaient pas terminé pour autant: Adrian n'avait certainement pas encore abandonné.
- Vous êtes sûr... que c'est ce que vous voulez? demanda alors Adrian, ses mains jointes devant son visage, et son regard froid comme la glace.
- Je n'abandonnerai pas, assura Shutarô. Ce n'est pas parce que j'ai fait de nombreuses erreurs par le passé qu'il faut que je perde les occasions de me rattraper.
   Suite à ces mots, Adrian se leva lentement, et se dirigea vers la porte de sortie avec les hommes qui l'avaient accompagné. Son regard ne croisa même plus celui des autres scientifiques. Il se contenta de dire, avant de se retirer définitivement de la pièce :
- Je vous aurai prévenus...
   Le silence revint peu après son départ. Laurier resta longuement silencieux en tournant son regard vers Shutarô. Le jeune scientifique gardait ses yeux rivés sur la porte par laquelle Adrian venait de se retirer, songeur.
- Tu as fait le bon choix, déclara alors Laurier pour briser le silence pesant. Nous n'avons pas le droit d'abandonner, surtout pas après avoir fait tout ce chemin.
- C'est vrai, répondit Shutarô sans détourner son regard de la porte. Remettons-nous au travail.
- Oui.
   Laurier alla récupérer les dossiers qu'il avait déposés sur la table en entrant, confiant. Au final, la venue d'Adrian, plus que les dissuader de continuer, les avait plutôt encouragés à persévérer pour sauver l'archipel...
   Après quelques pas dans le long couloir blanc, Shutarô et Laurier se séparèrent. Laurier se dirigea directement vers la salle de réunion pour parler aux autres scientifiques, tandis que Shutarô faisait un détour et partait vers le sud du bâtiment, où se situait leur plus grande salle d'expérimentations, celle où était enfermé le sujet qui les préoccupait depuis dix ans déjà.

   Shutarô arriva devant la grande porte blanche, tapa rapidement un code à dix chiffres sur le petit clavier de gauche et pénétra bientôt dans la pièce. La salle était silencieuse, et Candice, allongée dans sa cellule, ses immenses piques étendus à ses côtés, était visiblement assoupie. Shutarô se tourna dans sa direction et l'observa longuement, perdu dans ses pensées. C'est alors qu'il remarqua un objet posé juste devant la cellule de la petite hérissonne, entre les deux immenses vitres. Fronçant les sourcils, le scientifique activa l'un des ordinateurs, et commença quelques brèves manipulations afin de débloquer la porte qui le mènerait juste devant la cellule de Candice, à la frontière entre la salle où il se trouvait actuellement et l'immense prison immaculée où dormait la petite mobienne. La porte s'ouvrit enfin, et Shutarô descendit vivement dans la fosse avant de passer la porte sur le côté droit de l'immense vitre. Il marcha alors dans l'étroit couloir formé par les deux baies vitrées pour se diriger vers l'objet brun qui gisait juste en face de Candice. Il le ramassa avec un mélange de colère et d'incompréhension. Tommie. L'ours en peluche que Marina avait offert à son fils unique, il y avait de cela bien longtemps. Il était juste en face de la jeune captive, comme s'il était là pour lui tenir compagnie...
   Shutarô serra les dents. Alidann n'était quand même pas en train de s'attacher à une tueuse? Une tueuse qui, de plus, était atteinte de la plus grave maladie mobienne qui soit? Le scientifique se rendit bientôt compte qu'il était en train de presser fort dans son poing l'un des bras de l'ours en peluche, et qu'il finirait déformé s'il ne se calmait pas bien vite. Mais ce dont il venait de se rendre compte l'avait laissé furieux, bien trop furieux.
   Il tourna le dos à Candice et revint sur ses pas, sans avoir lâché Tommie. Pourquoi cette fureur? Oui, il s'en souvenait à présent. Elle venait de Serena, et de personne d'autre.
 
   Le visage de la mobienne lui apparut un instant en mémoire, et il contempla ses yeux clairs avec délice. Tandis qu'il revenait sur ses pas, quittant cette immense pièce, et Candice, il s'égara dans ses propres souvenirs. Serena... Pourquoi avait-il fallu qu'elle parte? Mais ça aussi, il le savait. Il savait. Il savait tout. Tout depuis le début. Et à chaque fois qu'il s'en rappelait, il se noyait dans ses remords, et dans son immense peine. Bien qu'il essayât d'être un père exemplaire pour son fils unique, il se devait de reconnaître qu'il était loin d'être parfait, et avait nombre de choses à se reprocher. Comme tout être humain normal, il avait des défauts insupportables.
   Shutarô passa le pas de la porte en un coup de vent, sans se retourner une seule fois. C'est ce qu'il haïssait en l'être humain. Ce côté si imparfait.

   Alidann marchait nerveusement dans les couloirs, seul. Il croisait peu de monde, mais les scientifiques semblaient tous se diriger vers le nord du bâtiment, en direction de la grande salle de réunion. Que se passait-il? Cela avait-il un rapport avec la venue des drôles d'hommes en uniforme foncé? D'ailleurs, où étaient-ils passés?
   Même Kerem n'était plus avec lui. Il était retourné dans la salle d'informatique aussitôt revenu de la cellule de Candice aux côtés du jeune garçon. Mais peut-être que lui aussi était déjà convié à rejoindre la salle de réunion. Quelque chose d'important se tramait-il?
   C'est alors que des hauts parleurs situés dans le coin du couloir où il se trouvait s'activèrent soudainement, et la voix qui s'exprima bientôt par leur biais fit sursauter Alidann.
- "Dernier appel! Tout le personnel scientifique du laboratoire doit se rendre immédiatement dans la salle de réunion. Je répète : que tout le personnel scientifique du laboratoire se rende immédiatement dans la salle de réunion. Terminé."
   Alidann resta un instant immobile, légèrement tremblant. Mais que se passait-il?!     Ce qu'il détestait par dessus tout était de se mêler des histoires du laboratoire, ce lieu qu'il détestait un peu plus chaque jour. Mais la curiosité l'emporta.
   Il fit volte-face et courut en direction du nord du bâtiment, vers la salle où tous étaient conviés.

   Alidann s'assit près de l'une des portes d'entrée de la salle et attendit. Il espéra que tous étaient déjà rentrés, ainsi personne ne s'apercevrait de sa présence. La réunion ne tarda pas à débuter. Il reconnut la voix puissante d'Eric Laurier s'adressant aux autres scientifiques, avec un ton grave.
   Alidann n'entendit pas tout mais saisit le principal. Notamment, il avait compris que cette subite réunion avait un rapport avec la venue des hommes étranges en uniforme sombre. Que ces hommes représentaient une vraie menace pour le laboratoire. Finalement, ils remontèrent dans l'estime du jeune garçon.
   Mais ce ne fut qu'un bref instant, car il apprit également qu'en plus d'être menaçants pour le laboratoire, ces envoyés de Station Square l'étaient également pour tout l'archipel. Et notamment, pour le petit village mobien près de la côte. Celui d'où venaient Candice et tous les autres mobiens malades du Tetrix. L'heure était grave pour eux. Alidann l'avait presque oublié.
   Il détourna la tête de la porte pour réfléchir un instant. Pour sa part, il était encore bien faible ; jamais il ne pourrait aider Candice ni tous les autres... Pourtant, il en avait envie. Profondément envie. C'était ça que voulait son père, rien d'autre. Lui apprendre comment vaincre cette épidémie mortelle. Le Tetrix encore invaincu à ce jour... Finiraient-ils par en venir à bout? Ou n'était-ce qu'un rêve sans espoir?
   Alidann se releva. Dans la salle de réunion, d'autres voix que celles de Laurier s'étaient élevées, et commençaient à débattre violemment sur le sujet des envoyés de Station Squares et de leurs funestes intentions. Funestes intentions mais quelque part, réalistes. L'archipel était en très grand danger. Et lui, que pouvait-il faire pour le moment? Comment pouvait-il agir, du haut de ses douze ans? Comment le pouvait-il?
   Il sentit son poing se serrer. Peut-être pour la première fois depuis cinq ans, depuis sa venue dans ce laboratoire, il se sentit véritablement concerné par les problèmes de l'archipel. Lui qui depuis son départ avait toujours aspiré à revoir Station Square, et à retrouver sa vie d'antan. Lui qui ne rêvait que du jour où il pourrait enfin rentrer chez lui, là haut dans la capitale, retrouver sa véritable demeure. Il en souffrait, car il savait que ce serait impossible - du moins avant un grand nombre d'années. Et puis Shutarô ne donnerait jamais son accord. Il avait bien trop envie qu'Alidann devienne à son tour un grand scientifique et un jour même, dirige ce laboratoire qu'il haïssait pourtant.
   Ou peut-être un peu moins que d'habitude. Il ignorait pourquoi mais, depuis quelques temps, cet endroit lui apparaissait moins hostile. Peut-être parce qu'il avait rencontré une nouvelle personne dont la présence l'avait fasciné et le fascinait encore en ce jour. Peut-être parce qu'il commençait à comprendre l'enjeu du combat de son père, et de celui même de tout le laboratoire. Alors, peut-être qu'il avait le droit d'être au courant, lui aussi.
   Alidann se tourna à nouveau vers la porte de la salle de réunion contre laquelle il s'était appuyé pour écouter la conversation des scientifiques. Les voix à l'intérieur s'étaient légèrement calmées, et peut-être que Laurier ne tarderait pas à reprendre la parole.
   Résigné, le jeune garçon inspira un grand coup, posa ses deux mains sur la porte et poussa sur ses bras pour l'ouvrir.


   Une douleur. Un horrible mal de crâne. Ses membres étaient engourdis, il les sentait à peine et avait du mal à les bouger. Mais il n'avait aucune envie de se déplacer, tant sa fatigue écrasante l'accablait. Il essaya de rassembler ses souvenirs, de se rappeler de ce qu'il avait fait dernièrement. Et comment il était arrivé dans cette pièce étrange qu'il ne connaissait pas, éclairée avec de puissants néons fixés au plafond. Qu'avait-il fait, quelles expériences avait-il menées? Il ne se souvenait presque de rien. Il étudiait en secret des substances étranges et ce depuis des années, mais récemment, quelque chose d'imprévu avait eu lieu. Dans cette petite pièce dissimulée aux yeux de tous. Quelques rares meubles en longeaient les murs blancs, et un unique ordinateur reposait écran allumé sur l'une des tables.
   Derrière lui, des grognements. Un intense frisson parcourut sa colonne vertébrale. Des créatures enragées, à silhouette canine, se débattaient derrière lui en crachant leur colère et en brandissant leurs crocs meurtriers. Déchaînées, elles exprimaient leur fureur torride en écarquillant leurs yeux vides de sentiments, enfermées dans une cage. Enfermées, pour l'instant.

   Le compte à rebours qui diminuait irrémédiablement, affiché sur l'écran de l'ordinateur, ne présageait rien de bon à ce sujet.


   



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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #53 le: Novembre 05, 2009, 11:57:44 am »
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Ah ça fait plaisir de revoir un peu de suite ! Mais pas beaucoup d'action, transition ? Courage, le travail avant tout après tout, ça payera bien au final. J'ai hâte de voir ce que donne ce compte à rebours... Le laché de ces bestioles ( qui me font rappeller les experiences dans FMA d'ailleurs ^O^ *meurt ), ou quelque chose du genre ? Une mutation du Tetrix inattendu ?
Moarf bosse bien tu pourras plus poster après /o/ !
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Re : Tetrix
« Répondre #54 le: Novembre 14, 2009, 02:03:32 am »
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*Balance une bouteille de Vodka sur sa mère*
ON CONTINUE MA PARTY POSTAGE MASSIF AVEC TA FIC, MA GROGNASSE DE VIEILLE ! Alors bouge-toi le cul et j'te préviens, me REFAIT plus attendre comme tu me l'as fait là è___é Sinon privé de ND !
*Chope une nouvelle bouteille, casse le goulot directement sur le bureau et boit d'une traite la moitié de la bouteille. Rote bruyamment*
Bon... Déjà tu fais chier. Ouais t'as bien lu. Tu - fais - chier ! è_é YA PAS DE FAUTES AVEC TOI ! Merde sur mes autres feuilles imprimées ya toujours au moins UN TRUC de surligné ! TOI RIEN ! *Te balance les feuilles au visage et tape du poing sur le bureau*
ALORS TU VAS ME CORRIGER CA ! Comment peut-on avoir une fic aussi sublime, aussi dénuée de fautes, et être aussi longue à se faire attendre ! J'te pardonne pas si tu nous refais le cul ! Euh, le coup* !
OUAIS CA VA HEIN !! è__é Alors voilà. On passe un deal. Si tu arrêtes une nouvelle fois de poster Tetrix - ne serait-ce qu'un mois ! Je débarque à nouveau chez toi comme le mois dernier, et je fouille ta penderie, appareil photo en main. ET J'ENVERRAI TOUT A CAPITA EN DIRECT LIVE ! ET ON PUBLIERA TOUT SUR LE NET ! TOUT !!! *Crise à Donf, reboit un bonne lampée de vodka et reprend son souffle*

...
Et c'est quoi ce suspens de MERDE à la fin que tu nous fous dans laggle ? C'est qui le type qui est au moins autant bourré que moi ? C'est quoi le compte à rebours ? C'EST QUOI TOUT CAAA ?! o__o
Maintenant que t'as repris je veux une suite. Et ya carrément intérêt è_é Sinon je débarque chez toi Irl. N'oublie pas ! J'ai des photos compromettantes ! Et je connais ton adresse ! Même ta mère me connait ! J'te forcerai à faire du yuri par manga ! JPEUX DÉBARQUER N'IMPORTE QUAND ! >O< *Mode pétage de câble complet

... Bref. Très bonne suite. Une fic qui déchire. Mais je veux la suite. Je suis catégorique.
« Dernière édition: Novembre 14, 2009, 02:05:06 am par Blackdoom »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #55 le: Novembre 23, 2009, 07:25:18 pm »
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Mon fils et ma belle fille! Je suis vraiment heureuse que vous soyiez là à me soutenir! C'est vraiment très gentil à vous d'avoir posté ^^
Bien, le chap qui arrive est gore et devrait donc plaire à Blacky. Les choses sérieuses commencent... On va passer à l'action dans les chapitres qui viennent!

Note : La fic ne sera pas longue, je n'excéderai peut-être même pas les 15 rapports, sachant que voici sous vos yeux ébahis le neuvième rapport. Mais ça dépend de si je parviens ou non à approfondir le scénario d'ici là. Qui vivra verra, comme on dit.
Ah, et Blacky... JE TE DÉFENDS DE TOUCHER A MA PENDERIE OU JE TE JURE QUE TU VAS MORFLER OK è__é FILS INDIGNE!! (je le dirai jamais assez ça...)





Rapport IX - Confusion




   Lorsqu'Alidann pénétra dans la salle de réunion, de nombreux regards se tournèrent vers lui. Notamment celui d'Eric Laurier, debout sur une petite estrade, essayant en vain de calmer l'agitation qui régnait dans la salle. Ladite salle était grande, circulaire, avec de nombreux sièges alignés selon la courbe des murs, sur cinq étages. Et elle était remplie d'hommes en blouses blanches qui semblaient en parfait désaccord ; la discipline était en train de les quitter et ils étaient nombreux à s'être levés de leur siège pour aller débattre du problème avec le premier opposant rencontré. Certains furent surpris de trouver Alidann à l'entrée de la salle, en hauteur, mais ils semblaient malgré tout accorder bien plus d'importance à leur discussion qu'aux caprices d'un enfant de douze ans qui entrait là où il ne le devait pas.
   Laurier, en revanche, ne se désintéressa pas d'Alidann. Après quelques derniers essais vains pour tenter de remettre de l'ordre parmi les scientifiques en colère, il descendit de l'estrade et remonta les marches en direction d'Alidann. Celui-ci se figea, par peur de subir les reproches de l'une des personnalités les plus importantes du lieu. Mais au lieu de ça, Laurier posa une main réconfortante sur l'épaule du jeune garçon et lui glissa dans l'oreille :
- Alidann, il faut que tu ailles me chercher Kerem. Cet idiot s'arrange toujours pour ne pas assister aux réunions, mais cette fois-ci, je crois qu'il a eu raison...
   Alidann leva ses grands yeux verts en direction du visage de Laurier, sans comprendre de quoi il en retournait. Il avait simplement saisi qu'il se passait des choses étranges dans le laboratoire. Des choses très étranges.

   Comme pour confirmer ses soupçons, un hurlement déchira alors subitement le silence des couloirs blancs.

   Shutarô se retourna brusquement. Avait-il rêvé? Il regarda à l'extrémité de la longue allée où il se trouvait. Les salles étaient vides ; les scientifiques les avaient toutes quittées pour se rendre d'urgence à la réunion. Lui même s'apprêtait à y aller, avec un semblant de retard. Mais finalement, il allait peut-être devoir faire demi-tour.
   Quelque chose sortit d'une salle au fond de l'allée et se retrouva face à lui. Une chose qui leva une tête déformée vers lui, poussa un grognement terrifiant, et se mit sur ses appuis, prêt à fondre sur sa proie.
   Sans perdre une seconde, Shutarô se retourna et se mit à courir.   
   Une nouvelle victime renversée. Du petit personnel sans intérêt. De la chair gratuite.
   Les crocs démesurés se plantèrent dans la chair sans ménagement. De nouveaux hurlements retentirent tandis que les tissus se déchiraient les uns après les autres, libérant une quantité monstrueuse de sang qui eut tôt fait de recouvrir la pureté blanche du sol et des murs. Finalement, la main de l'assistant de laboratoire retomba sur le sol rouge, après que son propriétaire eut rendu son dernier soupir dans la gorge de la créature. Celle-ci prit le temps de lui arracher quelques bouts de chair et d'os ici et là avant de repartir à la recherche d'une nouvelle victime. Qui sait, il y en aurait peut-être d'autres à la chair encore plus tendre?

   Alidann et Laurier ouvrirent brusquement les portes de la salle de réunion, sous le choc des cris qu'ils venaient d'entendre. Tandis que le chahut dans la pièce retombait à une vitesse impressionnante, tous se mirent à tendre l'oreille dans le but de savoir ce qu'il se passait.
- Attends-moi ici, ordonna Laurier à Alidann en quittant la salle de réunion.
   Alidann avala sa salive. En plus, Tommie n'était même pas là pour l'aider à avoir moins peur. Il ne voulait pas que Laurier prenne de risques, il avait vraiment la sensation qu'ils étaient en très grave danger.
   Un nouveau hurlement déchira le silence. Puis un autre. Le vacarme d'affaires lancées de tout côté, comme pour mieux fuir coûte que coûte. Alidann sursauta et retint un cri de stupeur ; et Laurier avait eut un mouvement de recul, comme si le danger était tout proche. Mais les cris venaient de plus loin. L'heure était vraiment grave. Il se passait quelque chose d'inhabituel, et de dangereux.
   Prenant son courage à deux mains, Laurier décida finalement d'aller voir lui-même ce qu'il se tramait. Il somma à Alidann de retourner dans la salle et d'en verrouiller les portes. Le jeune garçon aquiesça mais mourrait d'inquiétude. Il en tremblait. Ces cris n'avaient rien à voir avec tous ceux qu'il avait entendus jusqu'à présent. Ce n'étaient ni une peur, ni une douleur anodine.
   C'était le cri de ceux qui voient leur dernière heure arriver.

   La créature se jeta furieusement sur la porte vitrée en y déposant des marques de sang. Son corps complètement déformé et inadapté à la course le rendaient heureusement inhabile, mais sa puissance restait suffisamment forte pour bientôt pouvoir faire flancher la porte qu'il attaquait furieusement. Rassemblés dans la salle, trois hommes et une femme s'étaient regroupés, et reculaient lentement jusqu'au mur du fond, tremblant de stupeur. Ils s'étaient enfermés au dernier moment quand ils avaient vu cette créature noire fondre sur eux, mais la salle où ils se retrouvaient pris au piège n'était qu'une pièce avec quelques documents et livres, voire un ou deux meubles ; rien qui ne pourrait les aider à combattre cette créature. De plus, n'étant que de simples techniciens de surface, ils n'étaient pas habitués à manipuler les divers objets dangereux que pouvait contenir un laboratoire.
   L'un des hommes prit la femme dans ses bras lorsque le monstre fit céder la porte après un ultime effort, avant de se jeter furieusement sur les quatre humains.
   Carnage.

   Laurier marcha d'un pas lent dans le long couloir qui l'éloignait de la salle de réunion. La source de tout ce vacarme cauchemardesque ne devait pas être bien loin. Il avait à peine parcouru quelques mètres, tendu et intimidé, que la porte au bout du couloir, en face de lui, s'ouvrit brusquement. Laurier sursauta, et découvrit avec stupeur un homme vêtu d'une chemise blanche déchirée, mutilée et tachée de sang, qui s'agrippa au premier mur venu en s'égosillant :
- Partez... Partez tous d'ici! Ils... Ils arrivent!!
   Laurier écarquilla les yeux et se précipita à la rencontre de l'homme, qui avait de plus en plus de mal à tenir sur ses jambes.
- Que se passe-t-il?! s'écria Laurier, sentant avec effroi que la panique commençait à l'atteindre lui aussi.
   Il aida activement l'homme à se relever, tandis que ce dernier, encore sous le choc, murmurait des propos de moins en moins compréhensibles. Tandis que Laurier revenait vers la salle de réunion aussi vite qu'il le pouvait avec le blessé, il crut distinguer les termes "monstres" et "carnage", qui ne firent que renforcer sa peur...

   Le monstre s'arrêta et se mit à renifler l'air avec suspicion. Rapide, sa victime lui avait échappé... pour l'instant. Il quitta la salle où il se trouvait pour aller dans une nouvelle pièce, et commença à sentir qu'il était sur la bonne voie. Il accéléra le pas, évitant maladroitement les meubles sur sa route, traversa une nouvelle salle rectangulaire, bifurqua dans un couloir étroit sur sa gauche, arriva dans une nouvelle salle carrée et...
- Ecartez-vous!!
   Le butin que venait d'apercevoir la créature -deux nouvelles personnes sur qui elle était tombée par hasard- se dérobèrent bientôt à son regard. Une surface dure frappa sa tête et explosa en mille morceaux dans un bruit de verre, et aussitôt après ses yeux se mirent à la brûler atrocement. Le monstre hurla de douleur et se traîna par terre en essayant inutilement de frotter ses yeux contre le sol et les murs ; la douleur était intense et il se roulait au sol inutilement pour essayer de la calmer ; rien d'autre que de mettre fin à ce supplice ne comptait à présent pour lui.
   Shutarô tourna son regard vers les deux personnes qui s'étaient réfugiées dans la même pièce que lui, deux jeunes femmes qui aidaient au rangement des salles de stockage.  
- Passez par la porte de secours, et quittez cet endroit, leur dit-il en saisissant une nouvelle fiole remplie d'ammoniaque. Et prenez avec vous tout ce qui peut vous servir d'arme! Maintenant ne perdez pas de temps, d'autres de ces bestioles sont peut-être déjà en route!
   Les deux jeunes femmes ne perdirent pas de temps et empruntèrent la porte située contre le mur derrière eux. Elles saisirent au passage un tube à essais contenant une solution très acide, et s'enfuirent aussi vite qu'elles le purent. Shutarô, une goutte de sueur sur la tempe, haletant, regarda à nouveau la créature se débattre contre le sol. L'ammoniaque avait fait effet et l'empêchait de voir quoi que ce soit, en plus de lui procurer une souffrance abominable. Sans hésiter, Shutarô fouilla dans l'armoire derrière lui, et mit la main sur ce qui lui ferait alors office de poison...

   La créature courut vers l'angle du couloir à toute allure, à la poursuite de trois autres victimes qui s'étaient enfuies dès qu'elle l'avaient aperçu, grand, noir, massif, déformé, terrifiant. Comme ses autres frères qui devaient être en train de goûter la chair humaine, à l'heure qu'il était.
   Le monstre se cogna l'épaule violemment contre le mur adjacent, emporté par son élan et dérapant sur le sol lisse. Mais il ne perdit pas de temps et repartit à une allure effrayante à la poursuite de ses victimes, qu'il rattrapait à une vitesse inquiétante. Alors qu'il n'allait pas tarder à les atteindre enfin, il les vit bifurquer dans l'une des salles adjacentes au couloir, sur la gauche. Il ralentit trop tard et perdit du temps en essayant de faire demi-tour, et repartit à toute vitesse dans la salle, avant de se stopper à nouveau, pour cause.
   Trois coups de feu cinq secondes plus tôt. Le monstre poussa un rugissement de douleur, cracha une quantité de bave impressionnante et se cabra sur ses antérieurs déformés avant de retomber en arrière, où il se tortilla de douleur un instant, avant qu'Adrian ne relève une nouvelle fois son arme et continue de faire feu sur le monstre. Les douleurs se suivaient, s'additionnaient, se multipliaient pour la créature qui n'était plus capable de prendre de décision, égarée dans sa souffrance et sa confusion. Elle se relevait en tremblant, se jetait à l'aveuglette contre un meuble, roulait au sol, répandait son sang impur au sol, crachait ses tripes, mourait.
   Collés sur le mur du fond de la salle, les trois hommes qui avaient échappé au monstre reprenaient leur souffle, derrière Adrian qui achevait de sang-froid la créature. Tandis qu'eux étaient totalement stupéfiés et choqués par un tel monstre, Adrian ne semblait même pas surpris de l'avoir vu arriver. Et avait encore moins l'air soulagé de mettre un terme à son existence parasite.  
- Mes hommes, et mon garde du corps personnel s'occupent du reste, lança-t-il aux trois hommes sans même se retourner vers eux. Nous allons bien finir par les avoir, mais je ne pense pas que nous pourrons empêcher d'autres pertes.
   Et lorsque la créature retomba enfin une ultime fois sur le sol, figeant ses yeux vitreux dans le vide le plus total, Adian consentit enfin à baisser son arme, marcher vers la sortie, enjamber le corps et sortir dans le couloir sans ajouter un mot.





« Dernière édition: Novembre 23, 2009, 07:32:07 pm par Sephyra »
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Citation
Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #56 le: Novembre 26, 2009, 05:57:10 am »
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Bon, en attendant de commenter la fic de ma femme qui a sorti une suite avant même que j'ai lu la partie d'avant, je me suis rabattu sur la tienne è_é
Et ben... J'aime. Sérieux. Du sang, des trucs bizarres, la peur... C'est super bien décrit, et c'est juste ce qu'il manquait à caser dans ce décor de laboratoire sordide. C'est géniaal ~ ^O^
Donc voilà, j'ai vraiment aimé la lecture, c'est passé tout seul, surtout en pleine nuit à cette heure là. Bon par contre j'ai pas peur de rester seul dans ma chambre, vu ce que j'écris c'est pas ça qui va m'angoisser, mais les émotions y étaient !
Juste un petit truc que j'ai remarqué, au dernier paragraphe...
Citation
Le monstre se cogna l'épaule violemment contre le mur adjacent
J'aurais mis "se cogna violemment l'épaule". Ca m'arrive aussi de mettre cette forme là, mais en général je la corrige en relisant. Je trouve que ça passe mieux, même si grammaticalement il n'y a aucune erreur, il me semble ._.

Bref, à part ça, toujours aucune faute, j'enrage et n'abandonne pas, mais faute est d'admettre que tu es toujours aussi forte question écrits è_é ...
Donc voilà. Ce minuteur et les monstres-chien-loup-déformés me restent en travers de la gorge, j'le sens pas, en plus ya rien qui préludait à ça... Et Adrian qui n'a pas l'air surpris, mouais, j'le sens pas ce coup là. Il a dû mal le prendre, le refus du rapport d'avant. Sale con ! *SBAF
Enfin voilà j'te laisse (c'était plus calme que la dernière fois, note). Je te souhaite une bonne continuation, si c'est pour nous pondre des trucs comme ça, je dis pas non quoi °^°
De mon côté je pense que je vais enfin pouvoir aller me coucher (alors que vous vous levez pour aller en cours quoi, c'est le dilemme :'D). Après avoir terminé le chapitre 17 de ND, je voulais juste passer par ta fic. Je m'attaque à Capi la prochaine fois, et ensuite viendra le tour de mon bon vieux Jean.
... Je radote trop, ça part en HS. Bon courage maman ! ^O^
Et combattons encore la justice nutritionnelle sur Msn ce soir, RANGER VERT ! *Fuit pour de bon en gueulant comme un sadique
« Dernière édition: Novembre 26, 2009, 08:37:53 am par Blackdoom »
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
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Re : Tetrix
« Répondre #57 le: Décembre 19, 2009, 06:35:54 am »
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é_è Très cher, vous me sauvez du double-post! é_è
Votre commentaire me touche énormément, heureusement que je peux compter sur votre soutien é_è Mille mercis pour votre critique!

Citation de: mon fils
Et Adrian qui n'a pas l'air surpris, mouais, j'le sens pas ce coup là. Il a dû mal le prendre, le refus du rapport d'avant. Sale con ! *SBAF
Ya des jours où vous m'énervez à être aussi perspicace XD

Quoiqu'il en soit, voici la suite que je peux ENFIN poster parce que ma connexion internet n'est pas au top ces derniers temps TOT
Bonne lecture!

Ah et avant que j'oublie, le chapitre vous est dédié, très cher... Pour diverses raisons ^0^




Rapport X - Quatrem




   Une drôle de présence la réveilla. Comme un étranger qui n'avait que du mal à donner. Quelque chose à craindre.
   Candice se redressa subitement, ses grands yeux roses parfaitement ouverts, l'esprit vif et prêt à prendre déjà une décision. Elle regarda vivement autour d'elle pour constater qu'elle était toujours dans sa cellule immaculée et silencieuse. Elle regarda de l'autre côté de la vitre qui lui faisait face. Tommie était parti, la laissant seule.
   C'est alors qu'un intense frisson parcourut son échine. Elle prit sa tête dans ses deux petites mains en gémissant, légèrement tremblante. Là, tout près. Dans le laboratoire. Des créatures immondes. La souffrance et le mal incarnés, qui portaient dans leur sang l'essence même de sa crainte... Les autres étaient en danger...
- Alidann!
   Sans qu'elle l'aie voulu, le nom de son nouvel ami traversa ses lèvres. Lui qui devait également faire face à ces immondices, à l'heure qu'il était...
   Soudain paniquée, Candice se leva d'un bond en tâchant de s'équilibrer au mieux avec ses piques. Elle en fit remuer quelques-uns lentement pour vérifier qu'elle avait toujours usage de son pouvoir, avant de faire quelques pas maladroits vers la baie vitrée qui la séparait du reste du laboratoire. Elle tomba en avant et se rattrapa sur la vitre avec ses deux mains, puis chercha activement un moyen de sortir. Ca, elle l'avait déjà fait des centaines de fois, sans succès... Mais dans un tel moment de panique, elle ne s'en souvenait même plus.
   Constatant rapidement qu'il n'y avait aucune sortie évidente, elle se laissa tomber au sol avec un gémissement de rage. Les deux poings serrés contre le sol, elle se mit à trembler légèrement. Ses piques aussi frémissaient, comme s'ils étaient vivants. Ses dents se serrèrent bientôt. Ses yeux se fermèrent.
   Avant de se rouvrir subitement.
   Tous ensemble, ses piques s'élevèrent au-dessus du sol, dirigés par un intense pouvoir qu'elle maîtrisait encore sous le joug de sa colère, et ils foncèrent tous en même temps sur la baie vitrée.
   Elle ne sentit bientôt plus rien que ce sentiment étrange, qu'elle pensait connaître, mais dont elle ignorait encore tout, en réalité.

   La haine.


***


   Peu de blessés revinrent à la salle de réunion. Les scientifiques n'avaient jamais connu un tel désordre. Laurier essayait de contenir leur panique, de leur assurer que les portes de la salle ne risquaient pas de céder, qu'ils étaient à l'abri, que tout s'arrangerait vite... Mais peu l'écoutaient et tous les autres s'adonnaient plutôt à la panique.  
   Au milieu de toute cette peur, Alidann restait immobile dans son coin, la tête posée sur ses genoux repliés, tremblant. Kerem n'était pas avec eux. Shutarô non plus. Tout comme Adrian et les hommes qui l'accompagnaient...

   C'est alors qu'on toqua à la porte. Alidann, qui en était tout proche, sursauta malgré le vacarme que faisaient les scientifiques paniqués. Son regard croisa immédiatement celui de Laurier, qui oscillait entre le sien et la porte. Lentement, le scientifique s'approcha de cette dernière, tandis qu'Alidann s'était relevé et reculait lentement, terrifié. Il appuya sur la poignée. La porte s'ouvrit.
   Un homme exténué se précipita à travers l'ouverture tandis que dans la pièce, le brouhaha commençait à s'évanouir. Il faillit tomber sur Laurier, qui se hâta de refermer la porte de l'épaule.
- Candice!... s'exclama le nouveau venu dans un souffle.
   A l'entente de ce nom, Alidann releva subitement la tête.
- Candice? répéta Laurier en soutenant l'homme. Qu'a-t-elle, que s'est-il passé? Dites-moi que tous les autres vont bien!...
   Laurier savait pertinemment que ce n'était pas le cas. C'en était lisible sur le visage défait du nouveau venu. Mais il ne parvenait pas encore tout à fait à le réaliser. Comment réaliser un événement aussi terrifiant, et aussi cruel?...  
- Candice... a quitté sa cellule... articula l'homme après avoir plus ou moins repris son souffle. Je me suis enfui dès que je l'ai aperçue, dans l'allée qui mène à sa cellule... J'ignore comment elle a réussi à s'échapper, mais... Et ces monstres, ils... Ils ont tué au moins dix personnes, j'ai croisé des cadavres... Tellement de cadavres... Il y a du sang partout, c'est un vrai carnage...
   L'homme en larmes s'effondra sur le sol, la tête dans les mains, tremblant et exténué. Laurier le soutint au mieux, mais il savait à quel point son aide était futile, pour l'instant.
- Certains de ces monstres ont été tués... articula alors l'homme qui avait un peu repris contenance. J'ai vu les assistants d'Adrian achever l'un d'eux... Je ne sais pas s'il reste encore de ces créatures, mais Candice...
   Trop.
   C'en était trop.
- Alidann! s'exclama Laurier. Où est-ce que tu vas, reviens immédiatement!!
   Trop tard. Le jeune garçon avait ouvert la porte de la salle de réunion à la volée, et s'était déjà précipité dans le couloir immaculé. Il ignorait encore pourquoi faire un tel geste de folie, mais il s'en fichait à présent. Son coeur battait fort dans sa poitrine, et il courut aussi vite que possible jusqu'à la porte au bout du couloir, qui débouchait sur une grande allée traversant le bâtiment du nord au sud.
   Et lorsque ladite porte s'ouvrit, il resta un instant stupéfait. Horrifié. Tremblant de peur. Une quantité de sang monstrueuse s'étendait sur de nombreux mètres du couloir et jusqu'à ses pieds ; et il distinguait une bouillie informe de chair et d'os déchiquetés au milieu de l'allée. Une odeur repoussante s'en élevait déjà, lui donnant une nausée terrible.
   Les larmes aux yeux, frissonnant, horrifié, Alidann recula à petits pas en gémissant faiblement. Il entendait quelques voix lointaines, des chocs violents. Des coups de feu? L'allée, elle, était plus silencieuse, comme si les monstres l'avaient quittée depuis longtemps.
   Il dut fermer les yeux pour dépasser ce qu'il restait de l'humain ayant servi d'en-cas à l'une des créatures. Sa main dissimulant le bas de son visage, il courut droit devant lui en direction du sud, vers la cellule de Candice. Pourquoi y allait-il déjà, qu'espérait-il y trouver?
   Il fut incapable de répondre à sa propre question. Il ne cherchait aucune réponse pour l'instant. Il savait qu'il devait y aller. Et ça lui suffisait amplement.

   Candice marchait lentement dans le couloir blanc. Elle se dirigeait vers le nord, vers le reste du laboratoire, loin de sa prison dont elle avait détruit les barreaux. Ses piques démesurés glissaient contre le sol lisse, la suivant où qu'elle aille. Certains d'entre eux étaient douloureux et légèrement abîmés, depuis qu'il leur avait fallu forcer de nombreuses portes et cellules. Mais elle ne sentait plus la douleur. Figé dans le vide, son seul oeil visible scrutait le bout de l'allée, sans ciller.
   Elle entendait des bruits se rapprocher. Ceux de ses pas étaient presque inaudibles. Quelques cris. Des coups de feu. Des hurlements monstrueux. Elle était proche de sa cible. De son pire ennemi. Elle ne l'avait jamais vu, jamais entendu. Mais elle savait qu'il était là. Quelque part, non loin. Elle et lui étaient comme matière et antimatière. Elle et lui étaient une chose et son contraire, vers lequel elle était irrésistiblement attirée... pour atteindre un objectif simple : une mutuelle destruction.

   La créature releva son museau du cadavre qu'il dévorait goulûment pour humer l'air autour de lui, ses oreilles informes dressées en avant. Quelque chose de fort, de puissant, venait de le désintéresser instantanément des tripes qu'il était en train d'éparpiller autour de lui. Quelque chose qu'il voulait atteindre. A tout prix.
   Le monstre pivota sur lui-même et se mit à courir vers le sud, sans s'arrêter. Il avait senti. Il l'avait sentie. Elle n'était pas loin.

   Candice s'arrêta, à peine arrivée dans l'immense allée qui menait directement à la partie nord du bâtiment. Excités, ses piques se redressèrent au-dessus du sol et dansèrent comme des serpents, tandis que l'oeil de la hérissonne restait inlassablement fixé sur l'extrémité de l'allée.
   La porte d'une salle adjacente vola soudain en éclats, et une monstruosité en surgit, en répandant d'énormes fragments de verre alentour. Il atterrit dans l'allée et fixa instantanément Candice, à une dizaine de mètres à sa gauche. Il se tourna vers elle en grognant, fourrure hérissée, crocs en avant, ses yeux vides fixés sur l'essence même de tout ce qu'il craignait.
   Candice sentit un intense frisson parcourir sa colonne vertébrale. Son regard ne parvenait pas à se détacher de ce monstre, qui hésitait encore à se jeter sur elle. Ses pattes recouvertes de sang témoignaient de tous les crimes qu'il avait commis avant de se dresser contre elle. Mais elle n'avait pas l'intention de le laisser sagement vivre sa vie et en éteindre d'autres.
   
   Elle était comme le jour. Lui, comme la nuit. Deux unités qui se complètent, s'annulent, s'équilibrent. Deux unités qui ne peuvent vivre l'une sans l'autre, mais qui, paradoxalement, ne peuvent supporter une quelconque cohabitation entre elles...
   Lorsque la créature se décida à attaquer, Candice était prête. Elle fit un pas en avant, tandis que la créature se lançait dans sa dernière course. Un à un ses piques se redressèrent, avant de foncer en avant.
   Un à un, ils le saisirent, l'enlacèrent, le retinrent, malgré sa force, malgré sa rage. Le monstre fut bientôt stoppé, cabré, rageant, à quelques centimètres de la hérissonne. Sa prise ferme empêchait le monstre de faire un quelconque geste ; il ne pouvait que grogner autant que possible en découvrant ses mâchoires terrifiantes, et ses crocs entre lesquels des morceaux de chair fraîchement arrachés étaient restés coincés. Candice s'approcha doucement de la créature. Ses membres tremblaient, sa fourrure se hérissait, ses piques enlaçant la créature se serraient de plus en plus, avides de détruire cette abomination, de la réduire en poussière, de la faire disparaître à jamais.
   Son visage près de celui du monstre, qui s'était à nouveau laissé tomber sur ses antérieurs, Candice leva la tête pour humer l'immense créature. Anormalement calme, celle-ci fit de même en redressant ses oreilles informes avec curiosité. L'espace d'un instant, ils semblèrent se reconnaître. S'accepter. Candice regarda les yeux vides du monstre. Elle voyait au-delà, pourtant. Elle avait l'impression de discerner chaque fibre de cette créature, chaque veine, chaque artère, chaque vaisseau. Elle voyait son sang impur, sali.
   Comme le sien, après tout.
   
   C'est alors qu'elle la sentit. Cette substance, cette essence, ce concentré de poison qui la faisait trembler dès qu'elle y songeait. Ses membres tremblaient de plus en plus, elle se sentait de plus en plus mal, mais elle continuait de ressentir, et ne lâchait pas prise. Ses piques se resserraient de plus en plus, mais la créature ne réagissait toujours pas. Ils continuaient de s'observer. Le temps n'existait plus. Tetrix, Quatrem. Deux unités qui forment un tout. Qui se complètent.

   Qui se détruisent.

   Candice sortit brutalement de sa torpeur, son Esprim se raviva subitement, elle poussa un hurlement et son emprise sur le monstre se fit plus forte que jamais. Ce dernier hurla à son tour et se débattit de toutes ses forces, envoyant un coup de mâchoire aveugle en direction de la hérissonne, sans succès. Il se cabra de nouveau tandis que les piques restés libres se redressaient à leur tour dans l'air malsain du laboratoire, avant de foncer vers sa peau et d'en crever la surface, traversant ses tissus, labourant ses boyaux, meurtrissant sa chair, crevant ses yeux, détruisant tout son être, tout son mal.

   Pas cette fois, on dirait.

   Le monstre retomba bientôt inerte sur le sol, tandis que Candice le dépassait sans le regarder et le repoussait derrière elle. Une immense flaque de sang se répandit dans l'allée, éclaboussant les murs et les vêtements de la petite mobienne. La lourde tête de la créature retomba dans son propre sang et cessa bientôt de bouger, tandis que les piques qui l'avaient transpercée ressortaient de sa chair, recouverts de sang. Candice regarda finalement en direction du corps inerte, les yeux dénués de sentiment.

   ... Mais jure-moi que tu reviendras bientôt, donner un sens à ma vie...





« Dernière édition: Décembre 20, 2009, 05:54:33 pm par Sephyra »
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Niark! :] dit :
*tu me choques ._.
Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
*Désolée.
*('tain pour une fois que c'est moi qui te choque... )
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #58 le: Décembre 21, 2009, 03:47:52 am »
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°°
Quatrem. C'est la classe. Comme titre et comme notion, quoi. Là j'avoue ça le fait grave.
Du sang, du sang, du sang, du sang, encore du sang, toujours du sang, des tripes et des os, de la chair qui se bouffe, des yeux qui éclatent, des ongles qui s'écrasent contre le sol rêche, des bêtes qui déchiquètent, une petite fille qui tord dans tous les sens, du sang et du sang...
J'adore ? Je ne peux qu'aimer ! J'AIME !

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Ya des jours où vous m'énervez à être aussi perspicace XD
Eh oui que voulez-vous, quand on écrit une fic aussi complexe que NightDreamers et qu'on mate des séries de films comme Kara no Kyoukai, on ne peut que devenir parano des petits détails qui font que... Fhu fhuu~ *Regard dédaigneux* JE LE VAUT BIEN *SBAFMONUMENTALE

Citation
Ah et avant que j'oublie, le chapitre vous est dédié, très cher... Pour diverses raisons ^0^
Oooh é__è Mais j'aimerai comprendre, pour quelles raisons exactement ? é__è (F)

Bon sinon qu'Alidann se bouge le cul, parce que là il a disparu pendant la moitié du rapport, et j'aime pas ça... Un pauvre gamin comme ça coincé dans un labo louche, qui se balade la peur au ventre sans son nounours préféré alors que des bêtes difformes bouffent les scientifiques...
...
Bof nan c'est normal après tout ._. *Habitué à construire des scénarios pareils*

Bon voilà, bonne continuation, et j'espère avoir une bonne grosse suite pour Nowël ^o^
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Donf : Vous êtes folles.
Rekkua : Je me demande ce que ça peut être, d'être folle, quand c'est toi qui qualifie la personne...

Niark! :] :
*ND ça veut dire glauque en fait? ok
Niark! :] :
*"putain ce château il est ND o_o
 
 
Re : Tetrix
« Répondre #59 le: Décembre 24, 2009, 07:53:04 pm »
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Ah, 24 Décembre! Jour tant attendu par tous les petits nenfants du monde! Eh bien voilà, pareille à la mère Noëlle, je viens vous apporter une... une... TRIPLE suite de Tetrix.

Oui, vous avez bien entendu : une TRIPLE suite de Tetrix.

Avec TROIS FOIS PLUS d'action, TROIS FOIS PLUS de mots, TROIS FOIS PLUS de phrases et surtout TROIS FOIS PLUS DE TETRIX!!!!!!(...)!!!!

Donc, à qui viendra lire, je souhaite une excellente lecture et un très Joyeux Noël... Somme toute, Joyeux Noël mon très cher Blackdoom, merci infiniment pour votre commentaire et bonne lecture!





Rapport XI - Décision




   Kerem se plaqua contre le mur du fond de la salle informatique. Ses yeux rivés devant lui, son coeur battant la chamade, il observait, tétanisé, ce monstre informe qui était en train de progresser lentement vers lui. Vers eux.
   Postée devant lui, une jeune femme en uniforme bleu de Station Square visait la bête de son arme à feu, pointée devant elle. Elle restait immobile, ses yeux bleus fixés sur le monstre, inlassablement. Son regard, assombri par la casquette qui cachait le haut de sa tête, apparaissait dénué de tout sentiment. Mais la créature déjà blessée par d'autres attaques continuait d'avancer vers eux, ses crocs brandis, son regard furieux. Ces humains-là n'étaient que deux. Elle pourrait facilement en venir à bout.
   Perdant patience, le monstre se décida alors à attaquer. Situé à un mètre de la jeune femme, il se dressa sur ses postérieurs puissants, avant de se jeter sur sa proie avec un rugissement tétanisant.
   Kerem se cacha les yeux, gémissant de peur, tandis que trois coups de feu sonores retentissaient dans la salle informatique. Une balle dans la tête, une autre dans la gorge, une dernière dans le thorax. Ce fut de douleur que la bête hurla cette fois-ci. Elle ouvrit grand la gueule et s'effondra sur le sol, après une esquive de la jeune femme qui était dans sa trajectoire. Kerem resta stupéfait tandis que la créature glissait jusqu'à ses pieds. Le jeune informaticien s'écarta lentement de la créature sans la quitter des yeux, tandis qu'elle rendait son long et dernier soupir.
   Kerem se tourna finalement vers la jeune femme, la bouche grande ouverte mais ne sachant que dire, encore choqué par ce qui venait de se passer. Pour sûr ; si cette tireuse de Station Square n'était pas venue le secourir, il aurait servi de repas supplémentaire au carnivore difforme.
- M... Merci... articula-t-il enfin, maintenant pétrifié non pas par le monstre mais par le regard glacé que lui accordait la jeune femme.
- Ne traînons pas, répondit simplement celle-ci en se retournant et en marchant vers la sortie. D'autres de ces monstres sont peut-être encore en vie.
   Au passage, elle saisit ses longs cheveux blonds décoiffés par les événements et les laissa retomber en queue de cheval dans son dos. Kerem, toujours aussi stupéfait, se ressaisit et partit à sa poursuite, sans manquer de remarquer la grâce avec laquelle elle se déplaçait. Elle, un garde du corps d'Adrian? Pourtant, Kerem se devait de reconnaître qu'avec les armes à feu, elle semblait d'une efficacité diabolique...

   Alidann stoppa sa course lorsqu'il l'aperçut enfin. Essoufflé, il constata avec horreur que la zone où elle se trouvait était elle aussi souillée par des litres de sang. Etait-elle blessée? Sans se préoccuper du reste, bravant sa nausée grandissante, il courut vers elle, sans s'arrêter, cherchant encore un semblant de souffle pour pouvoir appeler son nom.
   Elle resta obstinément dos à lui jusqu'au moment où il arriva à son niveau.
- Candice! s'exclama-t-il finalement, en approchant sa main de l'épaule de la hérissonne.
   Qui se retourna brusquement, tous ses piques ensanglantés pointés vers lui, son oeil brillant de haine. L'espace d'une seconde, Alidann s'était stoppé, nez-à-nez avec la créature la plus terrifiante qu'il avait jamais vue. Sans rien comprendre. Il resta longuement immobile, bientôt tremblant de peur, la main tendue vers cette pure incarnation de la mort. Cette dernière le fixait d'un oeil tétanisant, tous ses piques prêts à l'assaillir et à lui faire subir le même sort que la créature qui baignait dans son propre sang, non loin.
   Mais, progressivement, son regard changea. La hérissonne se mit elle aussi à trembloter, ses piques redescendirent auprès du sol, et son seul oeil visible était passé de la colère noire à la surprise, voire à la peur. La peur d'elle-même, de ce qu'elle était devenue, l'espace d'un instant.
   La peur de ce qu'elle avait failli faire.
- A... Alidann?... balbutia-t-elle maladroitement, les larmes aux yeux.
   Toujours aussi bouleversé, Alidann ne répondit pas. Il se contenta de lui rendre son regard triste et de loucher sur sa gauche. Le monstre était étalé au sol, il ne bougeait plus... Il était mort? Quelqu'un l'avait tué?... Elle l'avait tué?...
   Le visage d'Oliver lui revint en mémoire. Puis les cris de panique qui avaient précédé sa déchéance. Il n'avait pas rêvé, Candice avait bien mis un terme à ses jours... Et elle venait tout juste de recommencer. Une tueuse, selon les scientifiques. C'était ce qu'on avait murmuré dans les couloirs, après cet événement tragique. Côtoyer Candice était devenu dangereux. Plus dangereux que jamais. Quatre homme étaient morts rien que de l'avoir approchée. Il l'avait presque oublié. 
   Il sentit que sa tête devenait lourde, et un mal de tête soudain commença à le faire souffrir. Alidann regarda Candice avec surprise, et cette dernière laissa retomber ses piques sur le sol ; alors la pression retomba d'un coup et sa migraine disparut. Avait-il rêvé?... L'espace d'un instant, le jeune garçon avait cru subir le même sort que d'autres avant lui...

   Soudain, sans crier gare, Candice se jeta sur Alidann et se mit à pleurer son son épaule. Abasourdi, le jeune garçon l'enlaça maladroitement, entre la crainte et la joie de la retrouver. C'était plus fort que lui : il ne pouvait encore être parfaitement sûr qu'il était sans risque de la côtoyer. Non, c'était risqué : le moindre flux de colère pouvait la rendre différente, dangereuse. La moindre contrariété pourrait même conduire à la mort, qui sait... 
   Mais Alidann chassa rapidement ces idées de son esprit, et il tenta quelques murmures pour consoler la hérissonne, qui pleurait toujours dans ses bras en serrant son pull avec ses deux petites mains. Le jeune garçon ne put s'empêcher de remarquer que sa robe était tachée de sang, et sa nausée faillit revenir à la charge lorsqu'il entendit des pas précipités venir du nord du laboratoire.
- Alidann! cria une voix. Alidann, où est-tu?!
   C'est alors que toute une troupe de nouveaux venus arriva dans l'allée, et se stoppèrent lorsqu'ils virent le cadavre du monstre, puis Candice, ensanglantée, qui s'était agrippée à Alidann. Ce dernier se retourna vers les nouveaux arrivants, tout étonné, et bientôt mécontent. Il venait de reconnaître son père, essoufflé mais bien vivant, qui marcha vivement vers son fils en s'exclamant, bientôt suivi par les autres :
- Alidann, qu'est-ce qui te prend?! Eloigne-toi d'elle, tu ignores donc qu'elle est dangereuse?!
- Il a raison, il faut vous éloigner, répliqua l'un des gardes du corps d'Adrian, pistolet en main. Hâtez-vous, avant qu'il ne soit trop tard!
   Alidann les observa, un par un. Il remarqua trois parmi les quatre gardes du corps d'Adrian, ainsi que ce dernier qui était resté légèrement en retrait. Derrière Shutarô, blouse ouverte et fiole à la main, qui se retenait de se ruer sur son fils pour l'éloigner de Candice, Alidann reconnut également Laurier qui était sorti de la salle de réunion avec quelques autres courageux. Bientôt, il vit également arriver Kerem, à son plus grand soulagement, dont le visage était encore plus pâle que d'habitude. Il était accompagné d'une femme en uniforme bleu sombre, au regard particulièrement effrayant. Cette dernière salua Adrian en le rejoignant, mais son chef ne lui accorda pas même un regard.
- Alidann, pour la dernière fois... reprit Shutarô en serrant fort sa fiole remplie d'ammoniaque dans sa main.
- Quoi? se décida alors à rétorquer ce dernier, lançant un regard de défi à son père, Candice toujours agrippée à lui. Je sais ce que vous voulez tous, vous voulez l'enfermer encore une fois dans sa cellule?! Mettez-vous à sa place un peu, c'est cruel ce que vous lui faites subir!
   Le jeune garçon s'étonnait lui même à parler ainsi et à dire ce qu'il pensait. Surtout face à son père, et avec des dizaines de témoins. Il mourait d'envie de lui cracher tout ce qu'il pensait à la figure, mais d'un autre côté, le moment n'était certainement pas venu. La paix était retombée dans le laboratoire, pour l'instant... et il y avait une affaire bien plus importante à résoudre.
   C'est alors qu'Adrian s'avança vers Alidann, calmement, dépassant Shutarô qui le regarda passer avec un air abasourdi. L'envoyé de Station Square s'arrêta à moins d'un mètre des deux enfants enlacés, et leur jeta un regard dénué de sentiment.
- Qu'est-ce que vous lui voulez? questionna Alidann en jetant un regard noir à l'homme qui fixait Candice avec intérêt.
   Adrian ne répondit pas et regarda ensuite la créature qui gisait morte, ensanglantée. Les piques démesurés de Candice l'étaient aussi. Coïncidence?
- C'est bien elle qui a tué ce monstre, n'est-ce pas? questionna Adrian à voix haute en se retournant vers Shutarô et les autres scientifiques présents sur les lieux. Elle est bien dangereuse, mais heureusement, elle ne tue pas que des hommes...
   L'envoyé de Station Square accorda un sourire malicieux à la hérissonne qui ne lui rendit pas, les yeux encore embués de larmes.
- Shutarô, lança soudain Laurier en se rapprochant du jeune scientifique. Tous les monstres ont été abattus, il nous faut vite rechercher d'où est-ce qu'ils proviennent. Candice attendra, de toute façon elle a l'ai bien calme... Je sais que c'est imprudent, mais...
- Vous aussi, les mots de mon fils vous ont fait réfléchir? questionna Shutarô. Eh bien, je trouve que nous leur donnons un piètre exemple, à ces enfants.
   Le jeune scientifique décocha un sourire gêné en regardant Candice et Alidann, à présent séparés. Mais craintive, la hérissonne avait gardé comme par précaution un bras accroché à celui de son seul et unique ami. Ils avaient réussi... pour l'instant. Du moins, jusqu'à ce qu'une véritable décision soit prise. Et en attendant, une plus grosse affaire les attendaient.


   Le laboratoire mit du temps à se remettre de l'agression. Tandis que le personnel du bâtiment entreprenait de nettoyer les lieux, les plus grandes personnalités entreprirent de rechercher les origines de cette attaque. Shutarô, Laurier, Kerem, Adrian et ses gardes du corps mais aussi Candice et Alidann se voyaient maintenant prêts à enquêter sur cette sombre affaire. Le jeune fils de Shutarô n'en revenait toujours pas que son père aie accepté de le voir se joindre à l'enquête. Quant à Candice, elle avait échappé à sa prison de peu... Exceptionnellement, elle avait été autorisée à quitter sa cellule pour aider les adultes à retrouver les comploteurs du massacre. Pour l'instant, il fallait du moins retrouver d'où venaient ces monstres... Et de par ses aptitudes à ressentir la présence de ces derniers et à les combattre, la hérissonne leur serait certainement d'une grande aide.
   Ce ne fut ni long ni complexe : deux techniciens de surface, en nettoyant un couloir, avaient remarqué une porte qu'ils n'avaient jamais vue avant, grande ouverte et donnant sur une petite pièce étrange et visiblement dénuée d'éclairage. Au lieu d'explorer cet endroit suspect, ils étaient partis immédiatement avertir les scientifiques, Shutarô à leur tête. Les enquêteurs de fortune étaient rapidement arrivés sur les lieux, pour se retrouver nez-à-nez avec la salle mystérieuse. D'après Shutarô, il s'agissait là d'un ancien débarras condamné à cause de la fuite de substances chimiques dangereuses, il y avait de cela quelques années. A présent la pièce était vide, sa porte automatique d'habitude fermée était alors grande ouverte, et le boîtier qui devait permettre son ouverture était cassé depuis tout ce temps...
- Comment est-ce possible? questionna Laurier en s'avançant à petit pas dans la pièce. Vous pensez qu'il existe un autre moyen de l'ouvrir?
- Ca ne fait aucun doute, déclara Kerem, non moins intrigué que son supérieur.
   Shutarô entra à son tour dans la petite pièce sombre. Il examina les murs avec attention, jusqu'à remarquer, sur celui de gauche, une longue fente verticale qui partait du sol et s'arrêtait à deux mètres de haut sur le mur. Il tâta la surface lisse jusqu'à rencontrer ensuite un petit boîtier sur la gauche, qui contenait plusieurs touches avec des numéros inscrits dessus. Le scientifique recula avant d'attirer l'attention des autres. L'un des gardes du corps d'Adrian arriva avec une lampe de poche pour éclairer le mur dans son ensemble.
- ... Une porte?...




Rapport XII - Complot




   Kerem s'avança vers le boîtier avec curiosité.
- Celui-là n'est pas cassé, mais de toute évidence il faut un code... Laissez-moi faire, je pense que je peux traficoter tout ça...
   Sans attendre l'avis des autres, il chercha un tournevis dans sa poche et commença à défaire le boîtier avec. Pendant que le jeune informaticien tentait de forcer le mécanisme, les autres restaient interdits devant la porte secrète de la salle. 
- Avant, quand la salle était accessible, il y avait une grande étagère contre ce mur, informa Laurier. Jamais personne n'a dû remarquer la porte... Et quand tout a été enlevé, je suppose que les déménageurs n'ont pas fait attention...
- Et j'aurais fait de même à leur place, soupira Adrian en détournant le regard. Une porte cachée? Peu importe, je suis certain qu'elle ne mène nulle part. C'est peut-être une autre pièce condamnée, rien de plus.
   Shutarô lança un regard pensif à Adrian, sans rien dire.

- Oh, je crois que ça y est... lança soudainement Kerem, après s'être débattu avec les fils électriques pendant quelques minutes.
   Une lumière sur le petit écran du boîtier s'alluma, une faible sonnerie retentit et la porte s'ouvrit enfin dans un glissement sonore.
   Le sourire triomphant de l'informaticien fondit en un instant : il recula précipitamment en apercevant le contenu de la salle. Shutarô fronça les sourcils, Adrian fit quelques pas en avant, et Laurier détourna le regard en empêchant les deux enfants de voir ce qui se dévoilait à présent sur les lieux.
   Shutarô sortit son bloc-notes avec désolation et saisit un stylo. Il prit la troisième page et y relut ses propres mots : "Attaque du 18 Avril, quatre créatures, vingt morts..."
   Il raya son dernier propos. Vingt-et-un.

   Adrian fut le premier à oser pénétrer dans la salle. Il contourna le cadavre informe qui gisait sur le sol métallique, et observa les lieux avec attention. La salle, banale à première vue, était éclairée par de puissants néons, reflétant la blancheur immaculée des murs qui contrastait avec l'écarlate partiel du sol. Le seul élément qui était à même de surprendre était une immense cage poussée contre le mur du fond ; cage grande ouverte dont les barreaux semblaient avoir été rongés par quelque créature furieuse. Quelques rares autres meubles s'alignaient contre les murs, et un unique ordinateur reposait, écran allumé, sur l'une des tables aussi blanches que les parois de la salle.
   L'envoyé de Station Square s'en approcha tandis que Shutarô, suivi de près par les assistants de Laurier, pénétrait à son tour dans la pièce. Il contempla d'abord le cadavre qu'Adrian n'avait pas même daigné regarder, écoeuré. Les tripes ressortaient à l'air libre et les côtes avaient été grignotées ou cassées pour la plupart ; les morceaux de vêtements restant étaient en lambeaux, la tête de la victime avait disparu. Ses membres écorchés ne ressemblaient plus qu'à un amas de chair écoeurant, encore baignés du sang qui s'était répandu partout alentour. Shutarô se ressaisit bien vite, conscient que la victime serait difficile à identifier. C'est alors que la voix d'Adrian, debout devant l'ordinateur, attira son attention. 
- Venez-voir... pria-t-il, sans se retourner vers les autres.
   Intrigués, ceux-ci s'approchèrent à leur tour de l'ordinateur, bientôt imités par Laurier qui avait convaincu les enfants de rester à l'extérieur.
- Qu'est-ce que... commença Kerem, interdit.
   L'écran était vierge, à peu de choses près. Sur son fond bleu clair était inscrit, en lettres noires : "je ne suis pas seul"   


   Alidann était assis contre le mur non loin de la salle mystérieuse, près de Candice. Les yeux rivés dans le vide, il restait bouleversé par les derniers événements, même s'il regrettait quelque peu de ne pas avoir le droit d'en savoir autant que les adultes.
   Candice, à ses côtés, pencha la tête vers lui et le chercha du regard.
- Alidann? articula-t-elle.
   L'entente de son nom tira le jeune garçon de ses pensées. Il regarda son amie avec un petit sourire avant de lui rétorquer :
- Désolé, j'étais dans mes pensées. Ca va, toi? Tu n'as pas faim?
   Candice hocha la tête négativement. Le jeune garçon fut surpris. C'était rare qu'elle comprenne ainsi tout du premier coup. D'autant qu'il avait moins articulé ses propos que d'habitude. Contemplant le sourire innocent de son amie avec délice, il ne comprenait pourtant toujours pas comment cette dernière pouvait, elle qui n'avait jamais été élevée normalement, réussir à s'exprimer plus ou moins et à comprendre ce qui se disait autour d'elle, pour peu que ce soit suffisamment articulé. Avait-elle simplement de grandes aptitudes linguistiques?
- Ah, vous êtes là tous les deux. J'ai une mauvaise nouvelle pour vous.
   Tirés de leurs pensées, les deux enfants regardèrent à leur gauche. Dressée de toute sa hauteur, tenue avec une posture impeccable, la garde du corps d'Adrian leur accorda un regard plus chaleureux qu'à son habitude.
- Au fait, on n'a pas été présentés, ajouta la jeune femme tandis que Candice et Alidann se relevaient. Je suis Thélia Emilen, garde du corps de Lawrence Adrian.
   Elle tendit sa main fine et blanche au jeune garçon qui s'empressa de la saisir.
- Je suis navrée, vous devez vous sentir à l'écart tous les deux, continua Thélia en caressant amicalement la tête de Candice.
   Cette dernière leva ses yeux roses vers la jeune femme, surprise par cet excès de tendresse soudain. Elle se rapprocha d'Alidann, légèrement intimidée.
- Vous avez fait de nouvelles découvertes? Vous savez ce qui s'est passé? questionna alors Alidann, la curiosité inondant son regard.
- Eh bien... Désolée, on a trouvé une nouvelle victime.
   Alidann baissa les yeux. Mais il se ressaisit bien vite :
- Et ensuite?...
- Un message codé, répondit Thélia énigmatiquement.



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Cae-La ~ Télépathie Elric ! Connecte-moi ! dit :
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