Alors alors :
will : Merci pour ton commentaire! Certes il va y avoir une baston, mais ca sera pas la dernière niark. ^^
Capita : Tu as raison pour Caela, elle n'a pas le moral pour se battre en duel avec quiconque! Je te remercie d'être passée. ^^
Alors je vais vous donner des illustrations pour que vous voyiez à quoi ressemblent les personnages.
Alors voici Erithan :

Là, c'est la famille adoptive de Sephyra : Devant, c'est Anetham, le grand Chef de la Résistance et père adoptif de Sephy. A gauche, Katejina, la soeur de Sephy, au milieu son frère Athem, et à droite Sephy elle-même.

Et pour finir, Sha-lin, une chef de Clan qui a combattu l'Hydre à Yvaneca avec le Clan Nocturne.

Et la suite.
Un coup de feu retentit soudainement. Tous sautèrent sur leurs jambes, des plus jeunes aux plus âgés, et regardèrent tout autour d'eux. Le sanctuaire était attaqué! Sephyra se précipita en direction des fenêtres de la salle de cérémonie. Là, elle vit des humains armés fourmiller entre les bâtiments, et tirer sur toute forme d'opposition à leurs actes.
- Les humains attaquent! s'exclama Sha-lin.
Malgré la panique dans la salle, Anetham s'avança vers le centre de la pièce, et imposa à tous le silence, de sa voix grave et puissante. Chacun se tut alors, respectant comme toujours leur chef suprême.
- Ne cédez pas à la panique, nous devons maintenant nous battre! déclara-t-il à tous ses compagnons. L'heure est venue pour vous de défendre nôtre sanctuaire bien-aimé, et d'abattre les corrompus!
Une acclamation générale approuva ses dires.
- Prenez vos armes, je compte sur vous. Montrons à ces humains qui nous sommes.
Une seconde acclamation retentit, puis chaque Résistant alla chercher ses armes. Nox récupéra ses pistolets, Caelum ses gants griffus, Kerin son bâton de combat, Sephyra son katana, Katejina ses dagues. Puis les combattants se dispersèrent dans tout le sanctuaire, des plus aux moins expérimentés. Sephyra allait partir à son tour lorsqu'une main sur son épaule l'arrêta. C'était Anetham.
- Ma fille, reste ici avec tes compagnons, et moi-même, dit-il. C'est trop dangereux, en bas.
- Mais... Mais moi aussi je veux tuer les humains! répliqua la chauve-souris.
Katejina, Nox, Caelum, et Kerin les rejoignirent. Armés et déterminés, ils écoutaient la conversation.
- Je veux que ce soit vous qui me défendiez, les enfants, déclara Anetham. Restez avec moi. Je vous en prie.
Tous restèrent étonnés. C'était rare d'entendre leur grand chef, envers qui ils vouaient un véritable culte, prier qui que ce soit. Finalement, Sephyra accepta, et ses fidèles compagnons firent de même. Alors, Anetham se rassit au centre de la pièce, et ferma les yeux.
- Attendez l'ennemi avec sérénité, mes enfants, dit-il. Purifiez vos esprits avant qu'ils ne se noircissent d'eux-mêmes...
Les cinq amis se placèrent autour de leur chef, silencieusement, puis attendirent sans bouger. Ils regardaient l'entrée de la salle, au bout d'un escalier blanc. C'est par là que les humains ne tarderaient pas à arriver. Sephyra sentait son coeur battre à tout rompre. Elle ne voulait pas mourir, pas maintenant. D'abord, elle avait des vies à prendre. Des vies humaines.
Vint leur tour. Caela et ses amis commencèrent à courir, encerclés d'humains qui tiraient de tous côtés avec leurs armes à feu. La hérissonne sentait le vent froid fouetter son visage, entendait des explosions et des cris de douleur. Les larmes lui montèrent aux yeux. L'odeur et la couleur du sang étaient en train de remplir cet air si pur, si serein. L'horreur de la guerre envahissait l'espace, possédant les coeurs et les esprits. Elle courait sans s'arrêter sur les belles marches blanches, ses amis autour, enjambant et évitant cadavres et blessés. Ces derniers, agonisants, se débattaient et s'accrochaient à tout ce qui était en mouvement autour d'eux. Eviter l'emprise de leurs mains tremblantes et tenaces était un défi tout aussi horrible qu'effrayant. Leurs yeux roulaient dans leur orbite et leur bouche béante poussait des appels au secours, appels ignorés par tous. La souffrance sur leur visage ne faisait qu'accentuer l'horreur du conflit, avec son vacarme infernal, son odeur de sang frais, son goût amer et sa vue insupportable. Caela souffrait en silence, les larmes glissant de temps à autre sur ses joues, ses membres tremblants et son visage déformé par la peur. Luceria gardait son regard fixé droit devant, et évitait les obstacles avec de grandes enjambées. Tous avaient adopté cette technique, qui leur voilait le massacre et les concentrait sur leur objectif. Cet objectif, c'était cette immense tour qui se rapprochait d'eux progressivement, et au sommet de laquelle les attendaient certainement leurs principaux adversaires.
Rapidement, ils purent commencer à gravir les marches du bâtiment. Des explosions les assaillaient de toutes parts, et de gros morceaux de pierre volaient dans tous les sens. Il fallait marquer de nombreux temps d'arrêt pour éviter tous les pièges du conflit. Les escaliers de la tour étaient à l'extérieur ; Caela et ses amis étaient donc exposés au danger venant du sommet de l'édifice, car des résistants y pourfendaient de flèches ou de couteaux les ennemis favorables qui se présentaient. Il fallait progresser avec prudence, évitant tous les dangers qui arrivaient du ciel. Parfois, des marches manquaient, et des corps bloquaient l'ascension. Il fallait les pousser dans le vide pour pouvoir enfin passer. L'escapade était vraiment très risquée. Mais après quelques dangereuses minutes, les six amis, toujours escortés par quelques hommes, arrivèrent enfin au sommet. Devant eux, une double porte était grande ouverte, et donnait sur la vaste pièce de cérémonie. La fumée des coups de feu et le vacarme du combat empêchait aux mobiens de comprendre ce qu'il se passait. Le sergent Elivan s'avança le premier vers la salle et cria un ordre à ses hommes. Certains s'écartèrent, et Luceria s'engouffra dans le passage qu'ils lui avaient laissé. Ses cinq compagnons suivirent le mouvement.
Lorsque Caela pénétra à son tour dans la salle, les coups de feu s'étaient arrêtés. Ronde, la pièce des cérémonie était parsemée de cadavres, dont un en son centre. C'était celui d'un vieux loup blanc richement habillé. Et penchée sur lui, Sephyra semblait lui murmurer des paroles. Même de loin, on la devinait désespérée. Devant elle, ses amis étaient encore debout mais blessés. Caela reconnut Kerin, Caelum et Nox, qui l'avaient "accueillie" lors de son escapade malencontreuse à Yvanesca. Il y avait aussi une superbe louve blanche qui tenait une dague dans chaque main. Seule, Luceria s'avança vers les résistants. Elivan avait ordonné à tous ses soldats d'arrêter le combat. La salle de cérémonie s'était enduite d'un grand silence.
- Attends...
Crispé, Max rouvrit les yeux. Il vit la lame du couteau à deux centimètres de sa gorge, et ravala sa salive en gémissant faiblement. Erithan s'était mis à réfléchir, et avait arrêté son geste au dernier moment.
- A quoi ça sert, puisque... Je crois qu'en fait, je vais laisser tomber, continua le léopard.
Il lança son couteau derrière lui. On entendit peu après l'arme pénétrer dans l'eau, tout en bas de la falaise.
- Écoute-moi bien, Max, dit Erithan. Tu vas pouvoir raconter ce que tu veux à qui tu veux puisque je laisse tomber ma carrière. Tu entends? Terminé! Je renonce à être chanteur!
Max semblait trop bouleversé pour répondre quelque chose d'audible. Alors le léopard poursuivit :
- Je vais rejoindre mes amis, mes vrais, au sein de ma chère Résistance. Peu m'importe ce que tu vas dire aux autres, puisque de toutes façons, je vous abandonne!
Max ne répondit pas non plus. Alors Erithan lui murmura :
- Fais de beaux rêves.
Il laissa son poing frapper le ventre de la mangouste, qui s'effondra bientôt au sol, évanouie. Vivement, l'ex-chanteur retourna dans sa loge, prit à la va-vite les quelques rares affaires auxquelles il tenait, les fourra dans un sac et s'enfuit avec, par un chemin tortueux de la forêt voisine. Il avait vraiment failli tuer Max, et n'en revenait pas. La seule fois qu'il avait dû malmener quelqu'un ainsi, c'était il y a deux ans. Une jeune mobienne un peu trop amoureuse de lui l'avait suivi jusque dans ses loges, s'agrippant à ses vêtements comme une tique encombrante. Erithan avait eu beau la repousser, elle était toujours revenue à la charge, et avait fini par arracher un morceau de sa chemise. Là, elle avait découvert le symbole de la Résistance tatoué sur le dos de son chanteur favori. Et Erithan, fidèle aux lois cruelles de sa patrie bien-aimée, avait été contraint de la poignarder pour qu'elle n'en parle à personne... Depuis ce jour-là, il s'était senti prisonnier de ses propres convictions. Il s'était engagé dans cette patrie, il ne pouvait plus en sortir. Quitte à tuer, quitte à blesser, il ne pouvait plus en sortir.
- Allez, direction le sanctuaire, dit-il alors pour lui-même. J'espère que Sha-lin ne va pas trop m'en vouloir pour le retard...
Sans rien ajouter, il s'enfonça dans le silence et les ténèbres de la forêt.
Penchée sur son père adoptif, Sephyra refusait de croire qu'il était en train de mourir. Le coup que lui avait porté l'un des humains semblait avoir été très difficile à supporter pour son vieux corps. Mais la chauve-souris ne voulait pas admettre que tout était fini. De ses dernières forces, Anetham pouvait encore contempler le visage de sa fille adoptive.
- Sephyra... souffla-t-il avec faiblesse.
- Père, tenez bon, répondit la roussette. Vous allez tenir le coup, et on va vider le sanctuaire de ces sales corrompus!
Le vieux loup toussa, et poussa un long soupir.
- Que Sha-lin... dirige notre chère Résistance... à ma place... souffla-t-il ensuite. Qu'il en soit ainsi... jusqu'au retour d'Athem...
Sephyra sentit des larmes couler sur ses joues. Elle secouait la tête, fermait les yeux, détournait son regard, mais rien à faire : elle aussi perdait espoir.
- Père... murmura-t-elle, sa voix cassée par la douleur.
Celui-ci ne répondit pas. Il avait fermé ses yeux vitreux et laissé sa voix s'éteindre comme une flamme. Sa main tiède était posée sur celle de la chauve-souris, qui, horrifiée et emplie de tristesse, l'étreignit en sanglotant.
Caela vit Sephyra serrer le vieux loup dans ses bras. Quelle tristesse imposait la guerre! La hérissonne baissa la tête, son coeur battant à tout rompre. Elle avait peur, elle était triste, et elle avait mal. Ces sentiments lui rappelaient son enfance, et elle s'en sentit encore plus peinée...
Soudain, Sephyra releva la tête, et Luceria se figea. Pareil à une flamme d'émeraude, le regard de la chauve-souris était terrifiant et transperçait ses victimes sur place. Mais sa victime précise, en ce moment, c'était Luceria. Celle qui, paraît-il, était son amie, avant. Serrant les dents, toisant l'échidnée avec fureur, des larmes coulant aux coins de ses yeux, Sephyra se releva finalement.
- Ecartez-vous, ordonna-t-elle à ses alliés, tandis qu'elle sortait son katana.
À contrecoeur, Caelum, Nox, Kerin et la louve blanche obéirent, et attendirent en silence, comme les humains.
À présent, les deux rivales étaient face à face. Dans sa main gauche, le katana de la roussette étincelait, malgré les quelques taches de sang qui en avaient coloré la lame. Luceria avait peur, peur du regard de la chauve-souris, peur de ce qu'elle allait faire. Ses mains serraient avec force chacune de ses deux dagues, et ses genoux frémissaient.
- Tu n'es... plus qu'un pantin des humains, maintenant... cracha Sephyra, sa voix cassée. Comment ai-je déjà pu te considérer comme mon amie?
- Cette époque est révolue à jamais, et je vais me battre pour mes mes idéaux! répliqua Luceria.
- Je n'attends aucun traitement de faveur, déclara la roussette en brandissant son arme, puis en la pointant vers sa rivale.
Le regard de Sephyra s'enflamma à nouveau, puis elle murmura, se retenant à grand-peine de hurler :
- Tu n'as pas intérêt à te laisser mourir.
À ces mots, elle se rua sur l'échidnée avec une vitesse si grande que Caela, retenant un cri de surprise, se demanda un instant si ce n'était pas déjà terminé. Mais Luceria non plus n'avait pas envie de mourir, visiblement. Elle avait dévié le coup avec l'une de ses dagues, et attaqua avec l'autre. La chauve-souris bondit en arrière pour esquiver et chargea à nouveau. Personne n'intervenait, mais le conflit était d'une grande violence, et nul ici, sans doute, n'aurait su s'y mêler sans y perdre des plumes. Les deux mobiennes se tournaient autour, chargeant, esquivant, contrant, contre-attaquant. Les humains avaient reçu l'ordre formel de ne pas s'en mêler, mais leur doigt posé sur la gâchette de leur fusil les démangeaient. Ils avaient une envie dévorante de faire feu, tandis que tout en bas, dans le sanctuaire, le conflit avait l'air de s'être légèrement calmé. Soudain, les soldats de Nelson dans la salle de cérémonie s'agitèrent. Ils se retournèrent presque tous, car une hérissonne rose clair vêtue de rouge était en train de franchir avec agilité la barrière humaine qu'ils avaient formée. Ses habits étaient à moitié déchirés, et elle était couverte de blessures. Elle atterrit devant les "corrompus", et cria :
- Sephyra! On part, ils sont trop nombreux!
- Ouvrez le feu! répondit Elivan.
Les humains braquèrent leurs fusils et commencèrent à tirer. Sephyra et Luceria, se toisant une dernière fois, furent contraintes de se séparer. Les derniers résistants dans la salle brisèrent une vitre, et s'enfuirent par l'extérieur de la tour pour échapper aux balles mortelles.
- Rattrapez-les! hurla Elivan.
Caela et ses amis coururent dans leur direction, mais ils avaient presque tous déjà réussi à s'enfuir. C'est alors qu'un humain choisit le moment propice pour viser la hérissonne rose clair, et tirer. La balle se logea dans son tibia, et elle poussa un hurlement de douleur.
- Sha-lin! cria Sephyra, horrifiée.
- Ne les laissez pas s'enfuir! s'exclama Elivan.
Vive, la chauve-souris prit Sha-lin avec elle, et elle bondit par la fenêtre à la vitre brisée.
- Trop tard, déclara Seneka en s'arrêtant.
En effet, Sephyra sillonnait déjà les cieux, ses ailes grandes ouvertes, quittant le sanctuaire pour toujours. Sha-lin, blessée, venait de s'évanouir. En bas, dans la forêt, la roussette apercevait ses amis en train de s'enfuir eux aussi. Alors, le coeur empli d'une rare tristesse, elle inclina ses ailes et descendit les rejoindre.
Luceria regarda au travers de la vitre brisée. Elle avait une blessure à l'épaule qui la faisait beaucoup souffrir, mais c'est tout de même son coeur qui avait le plus mal, en cet instant. Elle baissa la tête, poussa un soupir, puis fit demi-tour. Les humains s'étaient relevés, et le conflit semblait bel et bien fini. Après cet horrible carnage, le silence sacré était de retour.