*Rampe à terre, le visage émacié, le corps famélique, et lève une main en mendiant une clope, un coca, ou rien qu'un double-cheeseburger avec supplément extra de fromage et cornichons. Se fait écraser la main sans pitié* TOT
Ok me revoilà ! Alors on va faire les comptes...
Je vais poster là la première partie du chapitre 12, tout en sachant que le chapitre 14 en est déjà à la moitié de sa rédaction. Donc si on suit les courbes de références, quand je viendrai poster la fin du chapitre 12, je terminerai le chapitre 14. Et ainsi de suite. Toujours deux chapitres d'avance, quoi, en gros. Hm... Ca vous convient ? Ou faut que j'arrête une petite semaine encore la publication histoire de prendre encore plus d'avance et...
*Silence lourd de sous-entendus meurtriers* ... ._.' Ok je poste la suite !
Bon et bien en tout cas, malgré vos méthodes peu catholiques de séquestration d'écrivain de fanfic, je vous remercie d'être aussi attachés à NightDreamers pour oser aller jusque là ! Et j'suis crevé, 4h du mat'... Dodo...
A la prochaine ^o^ *Ronfle
Le bruit d’une goutte qui tombe à terre. Dans un rythme régulier, dans un fond sonore.
Je me souviens avoir eu du mal à ouvrir les yeux. Mes paupières semblaient lourdes.
Je me souviens m’être sentie seule, quand cette étrange langueur qui suit un sommeil forcé m’a quitté, et quand mon esprit s’est tout à fait réveillé.
Je me souviens comme je tremblais. J’avais mal au ventre, mal à la tête. Comme après une soirée trop arrosée.
La pièce était humide et froide. Quand j’expirais, une fine pellicule de buée se frayait un chemin entre mes lèvres grelottantes.
Je me souviens qu’il faisait complètement noir, que je ne voyais rien. Mais je devinais ces chaînes métalliques accrochées au plafond, qui pendaient dans les airs comme des centaines de fils d’araignée, se balançant lentement dans les airs, sur elles-mêmes.
Je me souviens de ce long cauchemar. Et j’espère encore aujourd’hui ne plus jamais avoir à le vivre, même s’il réapparaît par bribes quelque fois, dans mon sommeil.
Alors lentement, j’ai ouvert les yeux, et…NightDreamers
Chapitre 12 ~ Ténèbres
Sephyra gémit en essayant de se relever ; ses muscles étaient engourdis comme si elle avait dormi pendant des jours entiers. C’est seulement à ce moment là qu’elle prit conscience de l’endroit où elle se trouvait : dans une sorte de cave sombre et humide. Le parterre était couvert de nombreuses flaques d’eau. En prenant appui contre le mur, ses doigts s’accrochèrent à un bouton en plastique poussiéreux, et des néons s’allumèrent en clignotant au plafond. La lumière ainsi dispensée violemment aveugla la roussette qui détourna les yeux en les fermant. Où était-elle ? Qu’est-ce qui s’était passé ?
- Du calme, du calme… Essaye de te rappeler ce que tu as fait ces derniers jours, se dit-elle intérieurement.
Des images lui revinrent à l’esprit. La lente traversée du désert, la rencontre avec le renard… Comment s’appelait-il déjà ? Ah oui, Saïko. Ce salopard de renard qui l’avait traité ainsi… Il ne perdait rien pour attendre, celui-là. Elle s’était retenue aux vues des évènements tragiques qui s’étaient passés, mais elle gardait bien cette humiliation personnelle en mémoire. Les évènements tragiques… ? Ah, c’est vrai, le manoir de Zalosta et des autres… D’ailleurs ils avaient retrouvé Donf sain et sauf, mais… Pas les enfants ni le Patron. Il semblait à Sephyra qu’elle savait ce qui s’était passé dans le manoir, la nuit où tout avait dérapé… Comment déjà ? Donf l’avait raconté ? Elle ne s’en rappelait pas… Et comment s’appelait le renard déjà ? Mais pourquoi un renard, et quand ça ?
Sephyra s’ébroua à la manière d’un canidé.
- C’est pas le moment de perdre la tête ! Bon, déjà, délimiter le périmètre.
Elle rouvrit ses yeux rougis et finit par s’habituer à la lumière violente des néons qui ne semblaient attendre qu’elle. L’eau qui suintait sur les chaînes renvoyait des éclats sinistres, luisant comme un liquide menaçant, prêt à prendre vie et à s’attaquer à l’hybride. Les chaînes qui pendaient et bougeaient lentement n’égayaient pas non plus cette sensation d’angoisse. Sephyra réussit à se détacher du mur en gardant appui sur ses pieds. L’univers tangua un moment, et elle resta immobile pour dissiper le malaise, faisant bien attention de garder les yeux ouverts.
- C’est pas le moment de s’évanouir, se blâma-t-elle pour se motiver et garder un semblant de décontraction.
Enfin, elle s’habitua au malaise ambiant, et regarda alors un peu mieux l’environnement dans lequel elle se trouvait contre son gré. A droite et à gauche, le mur contre lequel elle s’était réveillée se prolongeait indéfiniment. La lumière semblait éclairer tout l’univers, et les chaînes s’étendaient à perte de vue. A travers elles, droit devant, aucun semblant de mur non plus.
- Merde, mais où est-ce que j’ai atterris encore… dit-elle cette fois-ci tout haut.
Sa voix résonna et se perdit dans la pièce qui ne semblait pas avoir de fin. Elle soupira, puis posa une main sur le mur et s’avança vers sa droite.
- Mieux vaut ne pas se perdre, pensa-t-elle.
Elle marcha ainsi ce qui lui parut une éternité. Elle n’arrivait plus à compter les minutes qui passaient. Les minutes étaient-elles des heures ? Combien de temps était-elle restée évanouie ? Comment s’était-elle retrouvée ici ? Les seuls moyens qui lui restaient pour se retrouver dans le temps étaient la cadence de ses pas, les gouttes qui tombaient sur le sol humide et dont le bruit résonnait entre les chaînes mouvantes, et les battements de son cœur qu’elle essayait de calmer dans sa poitrine. Mais elle avait beau essayer de se rassurer, son souffle se faisait malgré elle de plus en plus haletant. Une infime buée s’exhalait d’entre ses lèvres, et malgré sa marche, elle sentait son corps prendre froid. Soudain, les néons clignotèrent. Sephyra se stoppa, dardant quelques coups d’œil dans toutes les directions. La pénombre reprit ses droits quelques secondes, puis la lumière revint, faiblement, avant de s’éteindre à nouveau. Le manège ne semblait pas vouloir s’arrêter.
C’est alors que pendant que les néons s’étaient éteints, son regard se posa sur une lueur flottante qu’elle discerna au hasard entre les mailles métalliques, loin au milieu de la pièce. La lumière revint alors, et elle ne vit plus rien, avant que la pénombre ne revienne quelques secondes après. La lueur fantomatique réapparut, flottant faiblement comme un appel. Sephyra fit un pas en sa direction. Son esprit lui interdisait de quitter le mur, de plonger au milieu de ce labyrinthe de chaînes. Le risque était trop grand qu’elle ne se perde, elle et son esprit dans une folie sans nom pour l’éternité, dans cette cave glauque et humide. Mais elle était comme hypnotisée par la faible lueur. Elle marchait lentement, se frayant un chemin entre les chaînes métalliques. Quand la lumière revenait, elle se stoppait, attendant que les néons s’éteignent à nouveau et que la lueur réapparaisse, lui indiquant le chemin à suivre pour l’atteindre.
C’est alors qu’elle se rendit compte quelle marchait depuis quelques minutes déjà (ou était-ce des heures ?) sans que les néons ne se soient rallumés. Elle s’arrêta dans la pénombre, la respiration haletante, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Le silence était oppressant, et le noir semblait rôder autour d’elle, la compressant de l’intérieur. La pièce semblait grande, mais dans cette pénombre la plus totale, elle ne voyait même plus où elle mettait les pieds. Une angoisse profonde lui remonta lentement à la gorge, prémisse d’une crise de claustrophobie. Sentant la panique la gagner, elle leva les bras devant elle, la respiration saccadée, le froid engourdissant ses membres et rendant son corps tremblant. Ses doigts touchèrent une surface métallique humide, et elle cria de peur. Ne se contrôlant plus, elle se mit à courir dans l’invisible, butant contre les chaînes qui pliaient sous sa venue avant de se balancer violemment dans le vide, cliquetant inlassablement. Elle gardait ses yeux fixés sur la lueur, mais plus elle courait, plus elle sentait qu’elle ne l’atteindrait jamais. Elle avait beau se jeter de toutes ses forces en avant, la peur décuplant ses forces, la lueur semblait toujours aussi lointaine, luisant faiblement comme si elle se moquait de ses efforts vains. La roussette s’arrêta bientôt dans les ténèbres, essoufflée, le corps engourdis par l’effort, l’humidité ambiante et le froid qui la brûlait de l’intérieur hérissant sa fine fourrure.
Alors qu’elle reprenait son souffle, elle sentit un mouvement d’air derrière elle. La pénombre était totale. Une chaine cliqueta à sa gauche, puis quelque chose la frôla sur sa droite. Elle se retourna, pivota la tête dans toutes les directions, mais ne voyait rien. Mais elle savait une chose : elle n’était plus seule ici. Elle se recroquevilla par terre, alors que les cliquetis des chaînes métalliques se multipliaient.
Ils sont plusieurs. Elle posa ses mains sur ses oreilles, rabattant celles-ci, et ferma les yeux en plissant les paupières.
Que tout s’arrête, que ce cauchemar cesse…Loth entra dans la salle au moment où deux autres scientifiques en blouse blanche en sortaient, dossiers en main. La pièce était petite et blanche. Les bureaux étaient blancs. Les murs étaient blancs. Le sol était un carrelage blanc. Les écrans d’ordinateur étaient blancs. Blanc et immaculé. Le jeune homme s’approcha de Lena en silence et s’arrêta à ses côtés, le regard tourné comme elle vers la vitre qui séparait la salle de contrôle de la salle d’expérimentations.
- Tu as bien fait comme il fallait ? Demanda la jeune femme sans détours, vêtue de sa cape rouge en soie qui ceignait ses formes resplendissantes.
- Ils sont tous plongés dans le Monde de Celia. Je peux vous poser une question ?
- Bien sûr, Loth.
- Pourquoi est-ce que vous avez pris la décision d’aller jusque là pour eux ? Nous avons ce qu’il nous manquait jusqu’à maintenant, ils ne nous sont plus d’aucune utilité.
Lena eut un étrange sourire. Sadique.
- Tu te trompes, ils sont tous importants. Pour le moment nous avons récupéré ce dont nous avions besoin maintenant, mais il faudra les garder à l’œil. Ils nous seront utiles en temps voulu…
Loth haussa les épaules, coinça une cigarette entre ses lèvres et l’alluma tranquillement.
- Autre chose encore, reprit-il en soufflant sa fumée malodorante. Pourquoi infliger ça à Neal ? Il a commis une faute grave ?
- Pas du tout. C’est une initiation bien particulière qui vise à éveiller le potentiel qui reste latent en lui.
- Et pour y arriver, il faut l’enfermer dans un lieu clos, plongé dans le noir ?
- Les Ténèbres sont le meilleur moyen de révéler la vraie nature des choses. Privées de toutes lumières, elles s’abandonnent à leur état primaire.
Loth posa son regard sur une série de fiches posées sur la table près de lui, juste devant un écran d’ordinateur en veille. Les fiches étaient posées les unes sur les autres, et sur la première de la pile, il distingua une photo de Zalosta et ce qui ressemblait à sa description. Groupe sanguin, opérations, histoire, traumatismes, psychologie, capacités…
- C’est ce que j’ai fait pour eux… Ils vivent la même initiation que Neal, si j’ai bien compris.
- C’est tout à fait ça. Eux aussi ont besoin d’ouvrir les yeux. Tout du moins s’ils s’en sortent vivants, répondit cette fois Lena en déposant ses yeux verts sur le jeune homme. Comment va Rika ?
Celui-ci détourna le regard pour le reposer sur ce qui siégeait derrière la grande vitre. Dans trois cubes levés à la verticale, Millie, Arthur et Myosotis semblaient dormir profondément. Des câbles nageaient dans un liquide verdâtre, et leur bouche était protégée par un masque à oxygène.
- La dernière fois que nous nous sommes croisés, elle m’a avoué tout l’amour qu’elle me portait, répondit ironiquement le jeune homme.
- Je vois… Méfie-toi d’elle.
- Je n’ai pas peur de…
- Ne sous-estime pas la valeur que peut prendre la haine chez une femme, le coupa Lena. Elles aboient moins que les hommes, mais peuvent se montrer beaucoup plus cruelles qu’eux dans la vengeance…
La jeune femme reposa son regard sur les trois corps endormis.
- Enfin, c’est une autre histoire. Maintenant que nous avons les sacrificiels, nous allons pouvoir partir en quête des portes…, susurra-t-elle en découvrant ses canines.
Loth se détourna du spectacle et rejoignit la sortie en tirant une bouffée de sa cigarette. Lena se retourna vers lui alors qu’il atteignait les portes coulissantes.
- Loth !
Il se retourna lentement en expirant sa fumée malodorante et plongea ses yeux dans le vert des pupilles de son interlocutrice. Celle-ci prit bien soin de ne pas couper le contact visuel avec sa victime.
- Tu ne penses pas à nous échapper, pas vrai ? Demanda-t-elle d’une voix suave.
Un long silence prit place après ces paroles, silence durant lequel ils s’échangèrent un long regard. Puis le jeune homme abaissa les paupières et détourna les yeux, avant de se retourner. Les portes coulissèrent à son passage, puis se refermèrent derrière lui. Lena croisa les bras en grimaçant, le regard étrangement froid.
Loth parcourait les couloirs blancs en fixant le sol, les mains plongées au fond des poches, ses pensées tourmentées, la cigarette à la bouche. Soudain, il s’arrêta un cours instant en plein milieu du chemin, puis releva la tête et sortit les mains de son manteau brun, le regard déterminé. Il se dirigea à grand pas vers la sortie du bâtiment, et poussa les double-battants d’une main sûre. Le soleil inonda son visage sévère. Il laissa tomber le mégot par terre après en avoir tiré une ultime bouffée, et l’écrasa sous son talon. Alors qu’il s’apprêtait à descendre les marches du perron qui ouvraient le chemin au complexe scientifique, le canon d’un pistolet se posa derrière sa tête, au milieu de ses cheveux noirs. Il s’arrêta automatiquement.
- Alors beau brun, on s’apprête à faire une bêtise ? Susurra la voix féminine de Rika.
Loth se prêta à sourire légèrement.
- Tu vas me punir ? Répondit-il en se retournant lentement, découvrant la tigresse habillée d’un débardeur vert moulant et d’un pantalon beige large qui couvrait ses chaussures de skateuse. Oh, on change de look ? Personnellement je préférais la robe chinoise, c’était plus sexy.
- Une mission d’infiltration, répondit la tigresse dont la queue battait l’air derrière elle, sans cesser de pointer son pistolet sur le jeune homme. On doit s’habiller convenablement pour ne pas faire tâche dans l’environnement. Contrairement à toi, j’accomplis convenablement les missions qu’on me donne.
- Je peux te donner mes victimes avec plaisir si tu le souhaites tant que ça. Le beau brun à la chemise blanche devrait te plaire. Et arrête de me pointer avec ce flingue, ce truc là ne me fera rien et tu le sais très bien, répliqua-t-il en soupirant faussement.
La tigresse à la fourrure d’un marron sombre rangea son arme dans son holster accroché à la hanche et reprit sans quitter son interlocuteur des yeux.
- Tu comptais faire quoi, décidé comme tu l’étais ?
- Les choses ne vont pas assez vite pour moi, je comptais aller prendre un verre pour oublier mes problèmes. Tu voulais que je t’invite, peut-être ? Répondit-il en souriant, sincère.
Rika le regarda froidement, puis s’accorda un petit sourire discret sans perdre de l’agressivité qui régnait dans ses yeux.
- Navrée, je ne suis pas libre. Pas comme certains. Mais la prochaine fois j’accepterai si tu es encore d’humeur à jouer les dragueurs. Je pourrais peut-être te tuer sans faire de bruit une fois que tu seras saoul comme un poivrot.
Le jeune homme s’esclaffa légèrement.
- Toujours aussi effrayante ! Mais la prochaine fois comme tu dis, évite de te saper comme une droguée… Prend un truc plus sexy, plus… Féminin. Là tu attiseras peut-être mes hormones de mâle.
La tigresse jura entre ses dents en foudroyant le jeune homme du regard.
- Les humains… Vous n’êtes que des pervers. Vous les mâles, votre cerveau se situe en bas. Si je le pouvais je te descendrai, ici et maintenant.
- Mais je t’en prie, ne te gêne pas pour moi, répliqua Loth en souriant, menaçant.
Le soleil les inondait comme un projecteur sous les feux de la rampe. La tigresse avait encore la main posée sur son holster, qui retenait la crosse de son pistolet. Un long regard unit les deux membres de la même organisation : Loth souriant dangereusement, Rika les yeux emplis de haine. Puis la tigresse ferma les yeux et passa à côté du jeune homme en descendant les marches.
- La mission passe avant tout, se justifia-t-elle d’une voix glaciale. Mais la prochaine fois je ne te louperai pas.
- J’attends ce moment avec impatience, persifla Loth en regardant l’hybride descendre le perron.
Dans l’entrée du complexe scientifique, derrière les portes à double-battants, Lena avait suivi l’altercation les bras croisés, les lèvres pincées, les sourcils froncés et les yeux éteints de tout sentiment.
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