A tes ordres mon lapin <3
Sephyra < Mais on l'a vu ensemble et Irl, qu'événement s'écrivait tout autant qu'évènement ! Vous n'avez plus aucune excuse, et Cyber est forcément de mon côté puisque c'est elle qui a vérifié ^o^
Capita < Laisse le brou tranquille, c'est le brou de ma fic et j'en brou ce que je veux ! *SBAF* Un peu spécial le brou, t'en conviendras, en tout cas XD
Kayra < MA FILLE *Prend Kayra dans ses bras* Tu m'as manqué <3 ! Content de te revoir ! Et j'adore toujours autant tes posts, avec tes petites suppositions et tout... C'est vachement utile, vraiment, mine de rien ! Donc le comportement de Zalosta, le nouveau venu Jack, les évènements "naturels" et le chat... Fhu fhu fhu...
Hawk < Tu n'es pas le seul à t'imaginer des choses, t'en fais pas =)
Merci pour les descriptions, c'était un plaisir voyons !
Allez hop, fin du chapitre 20. C'est calme tout ça. Trop calme. Les apparences, toujours ce problème des apparences... Hé hé.
Allez, bonne lecture, et à dans quelques jours pour le prochain chap' =)
Les pétales de fleurs qui bruissaient sous le vent. Le piaillement léger d’un oiseau dans les arbres. Le bruit des feuilles, qui tombaient lentement dans les airs jusqu’à atteindre le sol avec légèreté. Et en se concentrant, ressentir la vie, présente dans chaque cellule. La fourmi sous la terre, la chenille rampante sur l’écorce, le papillon dans les airs ; mais aussi les arbres qui étendent leurs ramures, qui s’ouvrent, qui s’offrent au ciel, et plongent leurs racines dans les profondeurs de la terre. Les yeux ouverts, Saïko ne percevait pas toute cette vie silencieuse et invisible. Mais une fois les paupières refermées, son esprit s’ouvrait au cœur de ce déluge de preuves d’existences. Assis en tailleur au milieu d’un massif de feuilles aux couleurs éclatantes, le renard communiait avec la nature. Ses bras reposaient le long de son corps, ses mains étaient posées sur ses jambes repliées. Il respirait discrètement, sans bruit, d’une grande inspiration tranquille suivie d’une expiration douce et calme. Seul le bout de son museau s’échappait de sa longue et ample écharpe jaune.
- La nature a elle aussi un cœur qui bat…, murmura alors une voix féminine.
Un léger sourire se peignit sur le museau du goupil. Non loin derrière lui, Myosotis était accoudée contre un arbre, les bras croisés.
- Tu arrives à le ressentir ? Demanda Saïko.
- Je dirais même que plusieurs cœurs battent à l’unisson. Comme un seul. Comme si toutes les existences vivantes dans la nature se rassemblaient en une symphonie parfaite pour respirer le même air, pour sentir les mêmes rayons du soleil. Toutes ces vies qui ne forment qu’une.
- Mais chacune de ces existences fait partie du tout. Peu de personnes en arrivent à cette conclusion.
- Pourquoi, selon toi ? Demanda Myosotis de sa voix dénuée de sentiments.
Le renard ouvrit lentement les yeux en contemplant le sol.
- Les habitants de ce monde présent ont perdus la foi en la Nature bienfaitrice. Pour eux, elle ne fait partie que d’un tout global qu’ils appellent « énergie ». Ils s’en servent. Mais ne la respectent pas.
La jeune femme ne reprit pas. Après un court instant, elle décroisa ses bras et fit quelques pas en jetant un long regard circulaire sur la forêt. Ses pupilles décrivaient de multiples va-et-vient entre sa vision normale et l’autre, plus spéciale. Dans ce dernier cas, les écorces des arbres, rigides et matérielles au naturel, laissaient place à des lignes courbées de rouge palpitantes. En se concentrant, Myosotis parvenait à saisir la même vision sur chaque élément de la nature sur lequel ses yeux se déposaient : fleurs, insectes, feuilles d’arbre, branches…
Elle se stoppa aux côtés de Saïko, près d’un grand chêne massif, et caressa l’écorce de l’arbre avec beaucoup de respect de sa main gauche.
- Je sens leurs pulsations. La vie qui s’écoule en eux, calmement, sans crainte.
- C’est ton pouvoir, n’est-ce pas ? D’où est-ce qu’il provient ?
- Je ne sais même pas…, répondit-elle en fermant les yeux et en laissant son bras gauche retomber mollement. Je ne sais rien, tout compte fait. Ni ce qu’est ce pouvoir, ni ce que je fais ici, ni même qui je suis.
- Tu as perdu la mémoire ? Demanda cette-fois le renard avec curiosité en détournant la tête pour regarder la jeune femme.
Celle-ci resta un instant sans répondre, comme plongée dans ses pensées. Ses paupières se relevèrent lentement sur ses yeux vides de toute expression.
- Comment perdre la mémoire quand on ne possède « rien »… ? Je ne suis même pas sûre d’être « quelque chose ».
Le renard respecta le silence qui suivit. Myosotis leva lentement ses bras pour regarder les paumes de ses mains blanches. Sur celles-ci palpitaient les mêmes lignes rouges, symbolisant l’origine mais surtout la fin de ses membres. Le signature d’une existence, consciente ou non.
- Il m’est si facile de détruire que j’en ai perdu le goût de l’existence. La limite entre vie et mort n’existe pas pour moi. Ou peut-être n’a-t-elle jamais existé. Je ne sais pas.
Saïko referma les yeux en se concentrant à nouveau. En immergeant le sens de sa vue dans le néant, il s’ouvrait à une autre perception, beaucoup plus élevée. Celle du conditionnement de l’existence dans la méditation ; l’immersion de sa propre conscience dans la globalité d’un tout indéfini, mais bien présent.
- Ne dis pas de choses pareilles. Tu es Myosotis. Tu t’es battue à mes côtés, et tu m’as sauvé la vie au péril de la tienne. Si tu ne perçois pas la limite entre vie et mort, c’est qu’elle n’existe pas.
- Comment ça ? Demanda la jeune femme d’un ton curieux, ce qui était rare.
- Après tout, lorsqu’on meurt, on ne vit plus. Donc quelque part, la mort ne fait pas partie de la vie. On vit lorsqu’on se sait conscient de cet état de fait, mais une fois mort, on ne peut plus se sentir vivant pour pouvoir dire ou même penser « je suis mort ». L’esprit a quitté le corps, aucun retour en arrière n’est possible.
Myosotis pencha lentement la tête sur le côté, le regard perdu dans le vague. Ses quelques mèches brunes caressèrent son front avec délicatesse, tandis que le soleil se levait toujours plus haut dans le ciel, à travers les branches dénudées des arbres.
- Ca fait quelques semaines maintenant…, murmura Saïko en levant les yeux vers la cime des arbres. Je me demande ce qu’elles sont devenues, ces deux là.
Elle sentit la main réconfortante qui se posait sur sa joue. Quelques instants, la chaleur qui s’en dégageait l’illusionna. Puis elle se rendit compte que cette main n’était pas chaude, mais froide. Elle ouvrit doucement les yeux.
- Comment ça va aujourd’hui ? Demanda Zalosta en lui souriant gentiment.
- Ca va, je crois…, répondit la roussette d’une petite voix.
- Je t’ai rapporté à manger, continua la hérissonne en s’éloignant du lit pour aller prendre le sac plastique près de l’entrée.
- Tu l’as encore volé ?
Son amie ne répondit pas. La roussette connaissait la réponse, de toute façon. Elle referma les paupières en soupirant. Elle se sentait encore faible.
- Je n’aime pas ça, tu sais… Je ne veux pas que tu voles pour moi. Et toi, comment est-ce que tu fais, d’ailleurs ?
- Je peux m’abstenir de manger quelques jours, lui répondit Zalosta en sortant un sachet du sac plastique. Ce n’est pas nécessaire à mon organisme.
- Ecoute…
- Non, toi, écoute, l’interrompit la hérissonne en revenant près du lit, le sachet en main. Tu es faible, et tu es passée tout près de la mort. Arrête de penser à l’éthique. Tiens, mange.
Sephyra se releva sur sa couche avant de prendre le sachet en main. Elle le fixa quelques instants, puis elle le tendit à son amie. Celle-ci le lui prit en la regardant de biais.
- Tu n’as pas faim ?
- J’ai quelque chose à te demander.
Zalosta fixa la roussette avec attention. Elle fut surprise par la lueur qui habitait le regard de son amie lorsque celle-ci la regarda dans les yeux.
- Tant qu’à voler, je voudrais que tu cherches quelques petites choses dont j’ai besoin.
- Je vais faire ce que je peux. De quoi est-ce que tu as besoin ?
La hérissonne fut surprise par la réponse qui suivit, mais elle ne broncha pas. A la fin de l’exposé de son amie, elle se contenta de hocher positivement la tête.
La pluie se déversait sur la fenêtre du bar. Assis devant leur verre respectif, Donf et Hunter se taisaient, immobiles dans leur mutisme, plongés dans leurs pensées. L’ancien cuistot regardait pensivement les gouttes de pluie se perdre dans leur trajet humide sur la surface de la vitre, à l’extérieur. Son ami en cravate fixait son verre d’un air morne, les pointes de ses cheveux immobiles devant ses yeux violets.
Donf soupira distraitement avant de porter son verre de muscat à ses lèvres. Il sentit la boisson lui rafraîchir la gorge.
- Bon. Comment ça s’est passé ? Demanda-t-il en reposant son verre sur la table, brisant le silence qui s’était établit depuis plusieurs minutes.
Hunter l’interrogea du regard en caressant le goulot de son propre verre sans y faire attention.
- Les retrouvailles.
Son ami lui fit un geste vague de la main.
- J’ai pas pu le tuer, finalement.
- Tu penses encore pouvoir le faire ?
- J’en sais rien.
Dans le bar, ils étaient seuls, au fond de la salle. A l’autre bout de la pièce, le barman essuyait distraitement un verre en sifflotant derrière son comptoir.
- Qu’est-ce qu’on fait ?
Hunter tourna la tête à sa droite pour perdre son regard dans le paysage pluvieux.
- Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre, à ton avis ? Lui répondit-il simplement.
- On les en empêche ? La question peut se poser, après tout. C’est pas à nous d’intervenir. On pourrait mettre les organisations de sécurité et autres conseils administratifs au courant, qu’ils se démerdent…
- Tu crois vraiment qu’ils nous écouteraient ?
- Non.
Ils soupirèrent d’un même souffle en contemplant la pluie au dehors.
- On n’a pas vraiment le choix…, reprit Hunter. C’est l’Equilibre, après tout. S’il existe des personnes comme eux pour faire ces choses, alors nous existons pour les en empêcher.
- On n’a pas pu faire grand chose pour ces gosses, en attendant.
- C’est pour ça qu’il faut qu’on se rattrape.
- Pour éviter qu’ils soient morts pour rien.
- Voilà.
- C’est pas plutôt un problème de conscience, tu crois ? Demanda Donf en fronçant les sourcils.
Hunter comprit tout à fait là où son ami voulait en venir. Et au fond de lui, il se posait la même question. Il prit son verre en main et le porta à ses lèvres pour terminer sa bière d’une traite.
- Quelle que soit la motivation qui nous pousse à continuer, reprit-il en reposant son verre sur la table, ‘faut prendre une décision. Maintenant.
- Je vois. Alors on le fait ?
- Ouais.
Les lèvres de Donf se peignirent d’un sourire dangereux avant qu’il ne termine son propre verre. Puis il le reposa de manière sonore en soufflant un bon coup.
- Il est temps de passer à l’action, conclu-t-il.
Et sans plus de cérémonie, il chercha dans sa poche les quelques pièces pour payer la note.
La porte s’ouvrit dans un roulis mécanique sonore pour la petite pièce insonorisée. La lumière, qu’elle n’avait pas vue depuis des jours, l’éblouit brutalement. Sur le pas de la porte, il la regardait de son regard froid.
Lena se leva lentement. Les plateaux repas qu’on lui avait glissé par le bas de la porte étaient toujours là. Elle n’y avait pas touché. Elle n’avait pas mangé depuis trois jours. Pas bu non plus. Et malgré ça, son visage gardait toujours cette même force et cette même beauté. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant que ceux-ci ne puissent se faire à la lumière.
- Je l’ai revue, dit-elle d’une voix faible.
Nicolas acquiesça d’un signe de tête avant de lui tendre une main qu’elle prit avec infiniment de précautions.
Et elle quitta ses ténèbres.
Myosotis posa une main sur le sol en fronçant les sourcils. Saïko s’approcha d’elle.
- Je la ressens… Cette pulsation qui provient des entrailles de la terre.
- Ce n’est pas quelque chose que tu perçois en permanence ?
- Non… C’est différent. Quelque chose attend, là-dessous. C’est en train de s’éveiller.
Le renard perçut comme une tension dans l’atmosphère. Les sens aux aguets, il regarda les branches nues des arbres balancer doucement sous le vent. Dans le cristal du médaillon autour de son cou, la flamme du FireFox s’alluma brièvement. Myosotis se releva sans cesser de fixer le sol. Ses poings se serrèrent d’eux-mêmes.
- Ils ne vont pas tarder à ouvrir la Porte.
Sephyra porta devant ses yeux ce qu’elle avait confectionné avec ce que lui avait rapporté Zalosta. Sur le lit reposait quantité de restes de bouts de tissu violet. La hérissonne la regardait faire sans rien dire, adossée sur le mur, près de la fenêtre.
- Bien. C’est parfait.
La roussette se déshabilla sans gêne aucune devant son amie.
- T’es pas si plate que ça, pour finir, remarqua simplement Zalosta, sans moquerie.
- Bien sûr que je suis pas plate ! J’avais jamais eu autant de problèmes sur cette partie là de mon anatomie avant de vous connaître, et en plus d’être faux c’est tout simplement stupide, comme insulte.
Rétorqua sèchement Sephyra en enfilant les vêtements qu’elle venait de faire elle-même. Elle garda le short noir avant de passer la jupe gris anthracite par-dessus. Mais elle fronça les sourcils. Le vêtement lui tombait sur les pieds.
- Trop long.
Sans hésiter, elle prit le vêtement entre ses mains et le déchira. Ne resta bientôt plus que la moitié de ce qui avait été. Le court vêtement lui arrivait juste au-dessus des genoux. Et la roussette n’avait pas déchiré le vêtement à la légère, ce qui donnait à la jupe un style assez particulier. La découpe était loin d’être égale.
- Tu peux m’aider ?
Zalosta vint lacer le corset violet de son amie, qui s’attachait par derrière. Un lacet pendait aussi sur le devant, mais ce n’était que de la décoration. Le vêtement gardait à nu tout le haut depuis son sternum, laissant bien visible son tatouage de l’ancienne Résistance. Sephyra enfila ensuite son bras droit dans la mitaine noire en résille qui lui couvrait toute la peau jusqu’à l’épaule, presque, et laissait libre ses doigts. Puis elle passa sa traditionnelle bande de cuir qui retenait un anneau sur le devant autour de son cou. Enfin, elle s’assit sur le lit en tenant les deux bottes que lui avait trouvées Zalosta, qui étaient de la même couleur que son corset. Elles montaient jusqu’à ses genoux presque, et se laçaient jusqu’en haut.
Puis elle se releva et contempla les restes de tissus qui s’éparpillaient sur le matelas. Elle prit un bout de mitaine noir qui restait là, parmi tant d’autres, et en fit un ruban qu’elle passa autour de sa cheville droite, par-dessus sa botte. Prenant un bout de tissu violet qui traînait, elle refit le même schéma pour accrocher ce ruban-ci autour de sa mitaine noire, juste au-dessus du coude. Enfin elle souffla, se redressa, et bougea lentement sa queue qui dépassait de sous la jupe. Elle fit légèrement frémir ses ailes qui restaient libres dans son dos, le corset laissant cette partie-là à nue.
Elle n’avait plus utilisé ses ailes depuis très longtemps. C’était comme une sanction qu’elle s’était infligée à elle-même. Avec d’infinies précautions, elle déplia son aile droite sur le côté pour la caresser d’un doigt. Elle frémit légèrement. La roussette rabattit alors ses ailes dans son dos avant de fermer les yeux. Quand elle ouvrit de nouveau les paupières, ses prunelles brillaient d’une lueur perçante. Elle fixa les fourreaux de ses katanas, à même le lit, posés parmi les bouts de tissus et autres outils qui avaient servis à l’atelier bricolage. Elle les prit délicatement en main, passant ses doigts sur les pommeaux, puis elle les cala contre le rebord du lit.
- Tu ne les prends pas sur toi ? Demanda Zalosta, curieuse cette fois-ci.
La roussette garda le silence quelques secondes avant de répondre, misant sur un geste vague du bras sans regarder son amie dans les yeux.
- Je ne suis plus capable de m’en servir. J’ai perdu ce qui faisait ma combativité pendant toutes ces années. A trop vouloir errer sans but, j’ai fini par me perdre toute seule…
La hérissonne en conçut une indescriptible peine, mais elle ne laissa pas transparaître ses émotions. La roussette, quant à elle, porta sa main droite à ses yeux avant de resserrer le poing.
- Je dois retrouver ce que j’étais. Je dois tout réapprendre depuis le début. Et jusqu’à ce que j’y arrive, je ne mériterai plus ces katanas. Le combat ne se résume pas en un échange de coups de lame. Le vrai combat, ce n’est pas ça.
- Alors qu’est-ce que c’est ?
Sephyra porta sa main droite au niveau de son cœur en fermant les yeux. Ses traits se détendirent légèrement.
- C’est la force qui provient de notre intérieur. Le combat, quand il survient, c’est avant tout à l’intérieur de nous. Pour trouver l’équilibre des forces, la place qu’il nous convient de prendre. C’est cela, la véritable force d’un combattant. Cette force qui ne se mesure pas en coup physique, mais vis à vis de la portée de son équilibre intérieur en rapport avec ce qui l’entoure…
La roussette rouvrit les yeux d’un air peiné avant de redresser son regard vers la fenêtre, pleine d’une motivation nouvelle qui brûlait ses entrailles d’un feu novateur porteur de courage.
- C’est ce que je dois retrouver. Et jusque là… Je ne porterai plus ni ces lames, ni cet anneau. Tout deux font partie d’un monde que j’ai perdu. Et il n’appartient qu’à moi de le retrouver. Je dois y retourner…
Zalosta l’interrogea du regard.
- Sur cette île où tout a commencé. Je dois y retourner, termina Sephyra avec une froideur et une assurance qui ébranla Zalosta, pourtant peu émotive.
Sur le matelas, un rayon de lumière qui passait à travers la fenêtre jouait sur les reflets métalliques de l’alliance en or.
Nicolas resta immobile devant son bureau, le regard perdu sur la surface en bois poli. Marvin venait de lui faire son rapport semestriel. Et l’homme savait ce qu’il convenait de faire, maintenant. La page allait enfin être tournée. Il redressa la tête pour plonger son sombre regard dans les yeux du jeune homme aux cheveux blonds, ébouriffés et sales, qui lui faisait face.
- Le temps est venu.
Un sourire carnassier étira les lèvres de Marvin dont les yeux rouges flamboyèrent de leurs éclats meurtriers.
Nous vivons dans un champ où bataillent lumière et ténèbres. Les lumières aveuglent : on ne voit rien ; les ténèbres confondent : on ne voit rien. Comment voir, pourquoi ces lueurs, pourquoi ces ombres, pourquoi ce jeu de blanc et de noir ? et d’où vient la jouissance lorsqu’on reconnaît les choses ? Les événements se succèdent en cyclones, les êtres passent en rafales. Le monde joue-t-il à n’être et à n’être plus ?L’ésotérisme, Pierre A. Riffard