La nuit était très rapidement tombée dans la région montagneuse où Sonic et Knuckles s’épuisaient à creuser dans la neige, espérant retrouver le renard. Malheureusement, leurs efforts semblaient inutiles. Après des heures de recherches, les deux hybrides n’étaient parvenus qu’à déterrer quelques pierres. Alors qu’Amy était revenue de son expédition vers le typhon, Sonic et Knuckles arrêtèrent leurs vaines recherches. Avec un regard peu rassurant la hérissonne sortit de son vaisseau maladroitement. Cream la suivait de près, tenant Cheese fortement afin d’oublier la gravité de la situation.
-Il n’apparait pas sur les écrans du radar, confia le hérissonne, abattue.
Comme pour montrer sa terrible peine, Sonic lâcha un long soupir avant de s’asseoir sur la neige, demandant, perdu, qu’est-ce qu’ils devaient faire. L’échidné montra, quant à lui, une importante surface de neige labourée profondément, indiquant qu’ils n’avaient rien trouvé. Après plusieurs minutes à se plaindre, Amy proposa finalement d’utiliser les canons du typhon pour espérer faire partir d’avantage de neige. Ironiquement, le hérisson répliqua sur un ton fort railleur qu’ils pourraient même récupérer quelques morceaux du renard.
Cela était rare venant de Sonic, mais il commençait à perdre sa confiance. Il était en colère de ne pas pouvoir venir en aide à son ami, en colère de le perdre et en colère de devoir assumer un nouvelle défaite. Il était tellement proche de Tails que l’idée de le retrouver mort le hantait au fur et à mesure que les minutes passaient. Le hérisson refusait donc catégoriquement d’appliquer une technique pouvant mettre le renard en danger.
Mécontente de la façon inhabituelle de répondre du hérisson, Amy répliqua férocement que Tails allait mourir s’ils n’essayaient pas de nouvelles techniques. Toujours aussi perdu, Sonic renvoya que des tirs de canon seraient trop dangereux pour espérer retrouver un membre du jeune hybride.
-De toute façon, il doit être congelé à l’heure qu’il est, interrompit Knuckles d’une voix morne.
Trouvant un nouvel interlocuteur, le hérisson déchaina maintenant sa frustration sur l’échidné, fulminant qu’il n’était pas question d’abandonner le renard. Knuckles, se sentant agressé, riposta à son tour, laissant l’altercation monter en tension.
Cream s’était assise dans un coin loin de ses amis qui étaient en train de se disputer fortement. Elle saisit Cheese de ses bras.
-Tout ira bien… Répéta-t-elle sans cesse.
Mais à force de se répéter une chose dont elle était très incertaine, plusieurs sanglots jaillirent de ses yeux tristes. Elle fit un petit regard en biais vers sa blessure au niveau de la jambe. Elle avait toujours mal, mais l’égratignure s’enfuyait progressivement, laissant seulement une marque de cette difficile aventure. Une aventure où les tensions semblaient de plus en plus insurmontables. Une aventure qui semblait bien plus noire et triste que toutes les autres. L’idée même de perdre Tails l’angoissait et rongeait son habituel enthousiasme. Mais après quelques minutes, elle décida de prendre les choses en mains, voyant que les trois autres hybrides continuaient à se disputer.
Elle s’approcha rapidement du groupe et hurla pour qu’ils se taisent. Cette soudaine agitation de la part de la lapine fit radicalement taire les trois hybrides, tous surpris de cette réaction rarissime de la lapine. En reprenant son calme, elle rappela que s’ils ne restaient pas unis, ils ne pourraient jamais rien réussir.
Il fallut ceci, ainsi que quelques minutes pour que les hybrides s’excusent entre eux, déçus de ne pas avoir pu aider leur ami. En réamorçant le dialogue, le groupe décida de retourner à bord du typhon, abandonnant ces insignifiantes recherches. Ces dernières reprendront le lendemain, une fois que la lumière du jour sera revenue. En priant pour que le renard soit sain et sauf, ils rentrèrent lentement vers le typhon, la mine portée vers le bas alors que la nuit commençait à avaler toute la lumière.
Tails commençait à trouver le tunnel infiniment long. Cela faisait maintenant plus d’une heure qu’il avançait dans ce chemin bien étrange. La température devenait de plus en plus glaciale au fur et à mesure qu’il progressait, ce qui l’inquiéta de nouveau. En espérant ne pas s’être aventuré dans un cul-de-sac, il trembla de tous ses membres à tel point qu’il ne ressentait même plus ses jambes. De plus, la faible luminosité produite par son détecteur d’émeraude commençait à lui procurer un mal de tête. Marcher si longtemps à tâtons dans cet endroit dominé par les ténèbres lui faisait se poser de nombreuses questions. Notamment, reverrait-il la lumière du jour ? Ou bien, arriverait-il à s’en sortir ? Il avait pourtant le sentiment de partir dans une mauvaise direction, mais au point où il était, il ne pouvait plus reculer. Etrangement, un souvenir frappa l’esprit du renard. Il se souvint avoir déjà vécu cette situation en compagnie de Cosmo. Il se rappela du jour où ils avaient découvert une base secrète des metarex, un jour où la plante était encore en vie. Tails ne put s’empêcher de lâcher un triste soupir. Mais ceci le motiva étrangement à lutter contre le gèle. Alors qu’il poursuivait son avancée dans un chemin dont il n’avait plus espoir, il repensa à tous les moments qu’il avait partagé avec la plante dans cette zone. Et comme si cela était annonciateur d’un miracle, Tails aperçut une faible lumière luire au loin du chemin. Sans même réfléchir, il galopa dans ce qu’il restait de cette caverne. A mesure qu’il courait, son regard se posa sur les parois du tunnel. En tapant dessus, il comprit qu’il s’agissait de murs métalliques.
-L’endroit est… occupé. J’ai peut-être une chance de m’en tirer. Se réjouit-t-il, toujours en courant.
En effet, plus il s’approchait, plus la luminosité augmentait. Puis, alors qu’il était proche de cette source, il comprit que l’éclairage provenait en fait d’une interminable rangée d’ampoules incrustées au plafond de ce nouveau souterrain, plus moderne. La vue du renard était à présent totalement revenue, ce qui soulagea sa tête qui n’en pouvait plus de s’habituer à l’obscurité. Tails restait cependant très refroidi. Il fallait donc qu’il trouve rapidement une source de chaleur.
Son espoir était à présent revenu, si bien qu’il reprit sa course dans le tunnel, cherchant à atteindre son aboutissement. A mesure qu’il progressait, un bruit mécanique et répétitif apparut, devenant de plus en plus puissant. Puis, au bout de quelques minutes de course, il finit par atteindre l’arrivée du souterrain, qui était refermée par une importante cloison métallique. Une cloison sur laquelle était disposée une solide porte refermée. Le son était, quant à lui, devenu beaucoup plus puissant et moins supportable.
Sans faire durer le mystère plus longtemps, Tails ouvrit la porte. En entrant dans cette nouvelle salle, les yeux du renard s’ouvrirent d’un coup. Abasourdi par ce qu’il voyait, Tails ne s’était pas attendu à pénétrer dans un tel endroit.
La pièce était gigantesque, tant dans sa longueur que dans sa largeur. Cette immense salle, recouverte de carreaux d’un blanc éclatant, était, de plus, bien stylée. Les cloisons étaient peintes d’une couleur beige claire, faisant ressortir une grande luminosité dans la pièce. Lorsque Tails leva sa tête, il vit un premier plafond blanc. Alors qu’il progressait dans cette salle, le renard aperçut un second plafond à une hauteur vertigineuse, une hauteur qui manqua de peu de lui donner le vertige. Effectivement, on pouvait voir une dizaine d’étages s’élever fièrement, soutenant l’importante grandeur de la pièce. Juste à ses cotés, d’innombrables turbines tournaient à plein régime, provoquant le bruit si désagréable. Elles étaient à coup sûr à l’origine de l’électricité dans le bâtiment. En posant de nouveau son regard vers les étages en hauteurs, il comprit qu’ils étaient chacun accompagnés de spots lumineux. De même, des vitres compactes empêchaient de voir la contenance de ces étages, ajoutant cela-dit, une pointe d’esthétique au bâtiment. S’estimant au rez-de-chaussée, le renard vit de nombreuses portes menant on ne sait où.
Cela semblait incroyable. Qu’est-ce qu’un aussi magnifique bâtiment faisait à l’intérieur de cette région montagneuse, déserte ? Malgré cet aspect modernisé, Tails était toujours frigorifié, et avait réellement besoin de se réchauffer. Instinctivement, il ouvrit plusieurs portes, cherchant ce qui pourrait l’attiédir. Mais il dut emprunter des escaliers afin de continuer sa recherche dans les étages supérieurs. Aussi étonnant que cela pût paraitre, l’édifice était désert, ce qui rendait le renard à la fois perplexe et soucieux.
Cet endroit était si grand, qu’il lui fallut une bonne heure pour visiter. Il découvrit un hangar au premier étage, contenant toutes sortes d’embarcations qu’elles soient terrestres, aériennes, ou même aquatiques. D’autres pièces plus sobres, munies de longues tables et de chaises semblaient constituer des salles de réunions. Dans les autres étages qui suivaient, il observa plusieurs salles identiques, toutes petites, munies de chaises et d’ordinateurs disposés sur des bureaux métalliques. Il dut continuer son ascension pour distinguer des grandes salles plus accueillantes. Des salles dominées par de vieux fauteuils respectables, imposants une ambiance familiale. Mêmes si les tables monochromes étaient simples, elles contenaient de fins ordinateurs semblant très performants, pourvus d’un design assez recherché. De même, des tableaux décoratifs embellissaient le mobilier, encadrant un grand téléviseur plaqué contre le mur du fond. Tails pénétra dans cette salle de convivialité et alluma cette télévision, espérant tirer des renseignements sur cet étrange bâtiment. Mais il parvenait seulement à recevoir un contenu brouillé par des parasites de couleurs divergentes. En se retournant, il vit, à son grand bonheur, une imposante chaudière disposée à quelques mètres de la porte d’entrée. Sans plus attendre, il se précipita pour l’allumer. En tournant quelques vannes et en sélectionnant des options proposées par un écran périphérique, il parvint à déclencher une procédure de chauffage. Quelques minutes, à peine, suffirent pour que la chaudière étreigne la fourrure de Tails d’une apaisante chaleur. Bien que ce dernier demeurât surpris de la vitesse de chauffage, il laissa son corps s’allonger près de cette source, se sentant déjà aller mieux. Durant une dizaine de minutes, il se tortilla dans tous les sens, espérant que chaque partie de son corps pourrait profiter de ce réconfortant massage ardant. Puis, ne sentant plus le froid agresser sa fourrure, il s’assit contre un mur, se reposant de sa difficile excursion.
Où était-il ? Ce bâtiment semblait pouvoir accueillir beaucoup de monde, mais son état désert était bien trop étrange. Qui avait bien pu édifier cette énorme structure ? Pourquoi en pleine montagne ? Et surtout, comment ce faisait-il qu’il soit vide de monde ? Il lui fallait rapidement comprendre dans quel espace il était arrivé et se dépêcher de retourner au typhon afin de retrouver ses amis qui devaient énormément se soucier de sa disparition. De plus, Eggman possédait maintenant deux émeraudes. Il devait, au plus vite, repartir pour récupérer la suivante. Ainsi, Tails se releva et sortit de la pièce réchauffée pour découvrir les derniers étages. Il se sentait maintenant en parfait état et était prêt à donner un terme à cette laborieuse aventure.
En grimpant plus rapidement les escaliers, le renard découvrit un étage ne contenant qu’une seule porte. En la franchissant, il découvrit une immense cuisine. Les plans de travail se contaient par dizaines, occupants une grande partie de l’espace libre, tendis que d’énormes cartons empilés les uns sur les autres témoignaient d’une hauteur conséquente. En progressant, il remarqua qu’un immense four était toujours en activité, chauffant des grilles de cuisson vides. Alors qu’il s’apprêtait à repartir, son estomac déposa son regard sur un grand réfrigérateur, disposé, seul, en plein milieu d’un mur. Curieux, il ouvrit ce dernier, histoire de vérifier sa contenance. Comprendre qu’il était rempli de petites poches de couleur orangée renforça sa méfiance. Ceci confirmait bien que ce bâtiment était occupé par de nombreuses personnes. Le renard s’intéressa maintenant à la nourriture des occupants. Une petite poche remplie d’un liquide visqueux orangée, protégée d’un petit bouchon fortement vissé… L’hybride à deux queues n’avait aucunes idées de la provenance de ce produit. Tails en saisit une, comprenant qu’il s’agissait d’une boisson très fraiche. En dévissant le bouchon il renifla la matière orangé. Dès qu’il comprit qu’elle avait une odeur agréable, il se risqua même à la gouter. Il s’agissait d’un liquide fortement sucré avec un parfum indéfinissable, mais sacrément délicieux aux yeux de renard. Etablissant qu’il devait être très nutritif, il en avala plusieurs gorgées. Sans se soucier de la provenance de ce produit, il vida environ cinq poches de ce liquide jusqu’à ce qu’il s’estime rassasié. Tails referma ce réfrigérateur, déduisant que ce bâtiment avait la possibilité de nourrir beaucoup de monde, peut-être même une armée. En partant s’abreuver près d’un lavabo, Tails décida de quitter cette cuisine et de finir sa visite.
-Si jamais on m’aurait dit que je me nourrirai en plein cœur de cette montagne… S’étonna le renard, parlant à lui-même.
Alors qu’il s’apprêtait à repartir, il réalisa qu’il lui restait un étage à explorer. Tails prit l’escalier au pas de course, arrivant au plus haut point du bâtiment. Malgré la largeur de ce dernier, il ne contenait qu’une seule pièce de taille moyenne. Celle-ci était constituée d’une table suffisamment longue pour accueillir une dizaine de sièges. Comme précédemment cela ressemblait à une salle de réunion, mais beaucoup plus moderne que celles visitées par Tails quelques étages auparavant. Un grand écran occupait la quasi-totalité du mur du fond et les ordinateurs présents sur la table semblaient très performants. La décoration de la salle était également plus recherchée, bien qu’elle fût sobre. Mais le détail qui sauta aux yeux de Tails était une étrange feuille de papier disposée au bout de la table.
Le renard s'empressa de la lire, espérant trouver des réponses à ses questions. Mais, après avoir parcouru la première ligne, la peur resurgit brutalement en Tails. Son visage afficha maintenant une grande terreur. La feuille était composée de très nombreux symboles, ce qui représentait une calligraphie et une langue étrangère à celle parlée sur Mobius. Bien qu’il ne sache pas la lire et qu’il ne fut que très rarement confronté à ce genre d’écriture, il la connaissait. Du moins, il savait à quel peuple elle appartenait. Sa récente expédition dans l’espace, et les heures intenses dans lesquelles il dut traduire cette langue lui fit comprendre qu’il s’agissait d’une écriture metarex.
Cela restait une affirmation incertaine. Pourtant, certains symboles très distingués rappelèrent au renard l’existence de cette écriture que Cosmo traduisait auparavant. En essuyant les gouttes de sueur qui étaient clairement apparues sur son front, Tails regarda autour de lui, comprenant que cet endroit était à coup sûre une base des metarex.
Comme pour se rassurer, il se répéta que cela n’était pas possible. Comment les metarex auraient-ils pu placer une base sur Mobius ?
L’idée même que la précédente aventure où Cosmo avait perdu la vie ne soit pas terminée fit intensément trembler les jambes du renard. En essayant de se calmer et de reprendre son souffle, il comprit qu’il devait, au plus vite, montrer ce papier à ses amis. En attrapant la feuille, il sortit de la pièce en courant. Alors qu’il s’apprêtait à repartir vers le rez-de-chaussée, un nouvel escalier, si petit qu’il semblait être camouflé, témoignait de l’existence d’un dernier étage. Bien qu’il voulût repartir au plus vite, ce dernier étage pouvait contenir d’autres documents nécessaires pour comprendre l’existence de cette base. Ainsi, l’hybride à deux queues s’empressa de monter l’escalader, pénétrant dans une pièce qui n’était protégée par aucunes cloisons. Effectivement, les parois rocheuses faisaient offices de murs, montrant que cette salle semblait bien moins importante que les autres. De plus, cette étrange pièce contenait un vieil ordinateur branché en connexion avec un grand tube de verre, disposé en plein centre. Un tube de verre, illuminé par plusieurs ampoules de couleurs variantes, et recouvert d’une épaisse buée, empêchant de voir ce qu’il contenait.
Tails voulait rapidement s’enfuir de cette base, cela dit, la contenance du tube de verre l’intriguait. Il avait surement la possibilité de rapporter un élément capital pour comprendre la signification de ces étranges éléments. En se rapprochant du clavier, Tails voyait ses craintes se confirmer, retrouvant plusieurs symboles de la feuille de papier sur les touches du clavier. Ne sachant pas ce qu’il faisait, il tapota au hasard sur les touches jusqu’à ce qu’il parvienne à déclencher une procédure. A sa grande surprise, il vit les ampoules disposés sur le tube changer de couleur. Confus, le renard se positionna devant ce dernier, essayant d’observer sa contenance. Après quelques cliquetis mécaniques étranges, la buée commença à s’extirper lentement. Puis, finalement, la vapeur se dissipa totalement, dévoilant ce qu’il détenait.
Tails lâcha la feuille de papier qui tomba à terre. Son regard pétrifié exprimait maintenant une grande terreur. Une terreur qui lui fit même oublier sa situation. Les imposantes gouttes de sueur réapparurent promptement sur la tête du renard qui ne pouvait pas en croire ses yeux.
Il s’agissait d’un metarex.
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Voila.
Je vous montre l’illustration du chapitre via mon DA :
http://azertails.deviantart.com/#/d3hynacDonc, le prochain chapitre sera plus long. Je le présenterai surement sur un triple post. Je me laisse une bonne semaine avant de le poster. Sinon, je devrais poster plus souvent étant donné que j’ai eu mon semestre et que je suis à présent en vacances.